Journal Des Débats
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Journal des débats Commission permanente de la culture Consultation générale sur la proposition de politique de la culture et des arts (8) Le jeudi 17 octobre 1991 No 46 Table des matières Allocution du ministre de la Culture de Belgique, M. Valmy Féaux CC-2277 Auditions CC-2280 Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) CC-2280 Corporation de l'Opéra de Montréal (1980) inc. CC-2287 Association québécoise de l'industrie du disque, du spectacle et de la vidéo (ADISQ) CC-2293 Association des directeurs de bibliothèques publiques du Québec CC-2299 Association des producteurs de films et de télévision du Québec CC-2306 The Black Theatre Workshop of Montréal CC-2313 Hydro-Québec CC-2319 Maison-Théâtre CC-2326 Autres intervenants M. Réjean Doyon, président M. Roger Paré, président suppléant M. Jean-Claude Gobé, président suppléant Mme Liza Frulla-Hébert M. André Boulerice * M. Fernand Daoust, FTQ * M. Jean-Guy Frenette, idem * M. Roger D. Landry, Corporation de l'Opéra de Montréal (1980) inc. * M. Michel Sabourin, ADISQ * M. André Ménard, idem * M. André Di Cesare, idem * M. Robert Pilon, idem * Mme Maud Lefebvre-Roux, Association des directeurs de bibliothèques publiques du Québec * Mme Monique Chagnon, idem * Mme Louise Baillargeon, Association des producteurs de films et de télévision du Québec * M. Claude Godbout, idem * Mme Lorraine Richard, idem * M. Clarence S. Bayne, The Black Theatre Workshop of Montréal * M. Jacques Duguay, Hydro-Québec * M. Jean Bernier, idem * M. Rémi Boucher, Maison-Théâtre * Mme Monique Rioux, idem * M. Paul Vachon, idem * Témoins interrogés par les membres de la commission CC-2277 (Neuf heures quarante et une minutes) parce que je vois que vous avez un travail important à accomplir aujourd'hui, entendre pas Le Président (M. Doyon): À l'ordre, s'il mal de groupes qui viennent vous faire part de vous plaît! leur perception du développement de la culture La commission parlementaire de la culture ici, au Québec. Je voudrais, quant à moi, dire reprend ses travaux. Nous allons poursuivre le qu'il y a effectivement depuis très longtemps mandat qui a été confié à cette commission. Il une solidarité qui existe, une amitié qui existe s'agit pour nous de procéder à une consultation entre la communauté française de Belgique et le générale et de tenir des auditions publiques sur Québec, puisque nous vivons un certain nombre la proposition de politique de la culture et des de problèmes de façon similaire. Mais je dois arts, telle qu'elle a été déposée à l'Assemblée dire que c'est toujours avec grand plaisir que je nationale le 14 juin dernier. viens ici, et d'avoir traversé l'océan, de retrou- M. le secrétaire, y a-t-il des remplace- ver ici des gens qui, en fait, parlent le français ments? et ont une sensibilité, du point de vue culturel, proche de la nôtre... Alors que vous vivez évi- Le Secrétaire: Non, il n'y a pas de rempla- demment, ici, je dirais, dans un océan anglo- cements, M. le Président. phone, nous aussi, bien qu'étant très proches de la France, nous avons, malgré tout, dans notre Le Président (M. Doyon): Merci. On pays, une autre communauté qui parle le néerlan- m'exemptera de donner l'ordre du jour. Il a été dais. Bon, cela pose parfois quelques problèmes, distribué. Avec le consentement des membres de mais ce que je constate, c'est que finalement, cette commission, je voudrais souhaiter la plus parfois, c'est l'anglais qui sort vainqueur de ce cordiale des bienvenues à M. Valmy Féaux, qui combat, entre guillemets, que parfois nous me- est président de la communauté française de nons au sein du pays. Et, à Bruxelles, il y a Belgique et ministre responsable de la Culture. Il une certaine tendance maintenant, même sur les est ici pour une rencontre de l'Agence Québec- tickets de métro, par exemple, même sur les Wallonie. Tout en lui souhaitant la bienvenue, je cartes d'identité, à ne plus utiliser les deux pense que nous pourrions lui permettre de nous langues nationales, qui sont le français, d'une dire quelques mots, après quoi nous pourrions part, et le néerlandais, d'autre part, au profit de commencer les travaux ordinaires de cette l'anglais. Je suppose que c'est le fait que nous commission, si les membres sont d'accord, comme sommes appelés à peut-être devenir un jour la ils nous l'avaient déjà exprimé, d'ailleurs. capitale de l'Europe, mais il y a une certaine Est-ce qu'il y a consentement, M. le tendance, malgré tout, à ce que l'anglais l'em- député? porte sur les autres langues. Alors, je ne vais pas entrer dans un débat là-dessus, mais déjà, au M. Boulerice: Évidemment. L'amitié tradi- sommet des chefs d'État et de gouvernement, où tionnelle entre le Québec et la communauté je représentais la Communauté française à Dakar, française de Belgique nous commande d'entendre j'avais lourdement attiré l'attention sur la M. le ministre. Je suis persuadé, d'ailleurs, qu'il menace qui pesait malgré tout sur le français, vient d'un pays qui peut nous livrer certaines même dans notre pays proche de la France, si expériences intéressantes. nous n'y étions pas vraiment attentifs, parce que l'anglais a un peu tendance à devenir la langue internationale. Le Président (M. Doyon): Je n'en attendais pas moins de vous, M. le député. Je pense qu'il Enfin, je ne veux pas en dire plus là- n'y a aucune objection autour de la table. dessus. Je voudrais simplement - en deux, trois M. le ministre, nous sommes très heureux minutes, j'aurai terminé - réagir, parce que, d'avoir l'occasion de vous entendre. C'est avec hier, vous savez que vous discutiez du rapport du beaucoup de plaisir que je vous cède le droit de groupe présidé par M. Arpin, et hier, aimable- parole. ment, on m'a fait parvenir, dans ma chambre, le volume qui reprend ce rapport. Je n'ai pas pu Allocution du ministre de la Culture tout lire, mais au moins j'ai lu au départ et je de Belgique, M. Valmy Féaux veux réagir peut-être sur les trois principes qui sont cités ici. D'abord, la culture est un bien M. Féaux (Valmy): Merci beaucoup, M. le essentiel à la dimension culturelle et nécessaire à Président. Mme la ministre, mesdames, messieurs, la vie en société au même titre que les dimen- c'était pour moi aussi un très grand honneur sions sociales et économiques. Je suis tout à fait d'avoir l'occasion de participer à vos travaux de de cet avis-là, et je dois dire que, dans notre la commission. Je ne vais pas être trop long communauté, c'est aussi parfois difficile de faire CC-2278 passer cette idée que le développement de notre même niveau de pouvoir, nous allions pouvoir communauté, comme le développement des villes établir une meilleure synergie, une meilleure et des communes qui font partie de cette com- coopération entre les deux. Je dois bien cons- munauté, ça ne se fait pas uniquement au travers tater que ce n'est pas le cas et que, finalement, du canal économique ou du canal social, mais l'enseignement en tant que tel, avec toute sa aussi au travers d'une activité, disons, culturelle structure et aussi une certaine lourdeur de importante. Et, encore maintenant, je me bats fonctionnement, craint toujours, je ne sais pas notamment pour que dans les budgets des très bien pourquoi, une trop grande liaison avec municipalités les dépenses culturelles cessent l'activité culturelle. Je continue, disons, à d'être facultatives. Parce que, actuellement, elles essayer de rapprocher les deux mais déjà le fait sont facultatives. Autrement dit, lorsqu'un budget qu'il y ait deux ministères - ministère de est présenté à la tutelle en déséquilibre, le l'Enseignement qui prend énormément d'argent, premier endroit où on supprime les dépenses, qui est un peu fermé sur lui-même, qui a tou- c'est dans les dépenses culturelles. Or, je jours un peu peur qu'on prenne quelque chose de crois - je pense que je parle ici à des convain- ses compétences - fait que la liaison ne s'établit cus - que c'est au moins aussi important que les pas très bien et que, finalement, il y a une autres matières. Et je pense bien, d'ailleurs, activité culturelle qui se développe et une aboutir à ce que, finalement, cette disposition activité disons éducative, par ailleurs, alors que qui rend facultatives ces dépenses cesse d'être ça devrait davantage se superposer, et ce n'est d'application pour que l'on puisse aussi prendre pas le cas actuellement. en considération cette dimension culturelle. Nous espérions beaucoup au travers d'un Je suis aussi maire d'une ville et je me concept qui est celui de l'éducation permanente rends bien compte que nous nous développons chez nous qui est de penser qu'un individu se relativement bien du point de vue économique, développe depuis la naissance jusqu'à la mort avec les entreprises qui viennent s'y installer, dans un processus qui est permanent mais, et parce que nous avons aussi une université à bien sûr, la période de scolarité est un peu le proximité, ou qu'il se développe des activités noyau dur à l'intérieur de tout ce cursus. Il n'en culturelles avec un théâtre qui est assez renom- demeure pas moins que ce n'est pas le cas et mé, avec des cinémas, etc., que tout ça constitue que, bon, il y a là toute une série de réticences, un tout et qu'il faut ce tout pour que, aussi, des de la part surtout, je crois, des enseignants, industries viennent s'installer et qu'il y ait, par peut-être parfois aussi du côté des culturels ou conséquent, une activité économique, qu'il y ait des socioculturels, comme nous disons chez nous.