Saint-Martial De Limoges L'abbaye Retrouvée
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Saint-Martial De Limoges L'abbaye retrouvée Place Page 2 de la République 17 Siècles d’Histoire 2 3 1 1 3 2 L’HISTORIQUE DES FOUILLES PLACE DE LA RÉPUBLIQUE Fouilles effectuées de 1960 à 1974 et qui ont permis la création de la Crypte archéologique 1 Restes observés lors des travaux de construction du parking en 1968-69 2 Fouilles récentes depuis 2006 3 Place de la République Page 3 17 Siècles d’Histoire L’ABBAYE DE SAINT-MARTIAL REPLACÉE DANS LE CONTEXTE URBAIN ACTUEL Comment a travaillé le Studio Différemment ’abbaye de Saint-Martial fut le cœur de la Limoges C’est ainsi que travaille notre équipe, composée médiévale et l’un des moteurs de sa croissance. d’illustrateurs, d’architectes et de rédacteurs spécialistes Page 4 L Elle a pourtant disparu du paysage urbain, même du patrimoine, de sa mise en valeur et de sa représenta- si on peut visiter une partie de ses fondations sous tion. Notre travail s’appuie sur de grandes illustrations la place de la République depuis les fouilles des années réalisées avec des techniques traditionnelles (dessin 1960 et 70. Si les restes sont ténus, la documentation au crayon et rendu sur papier tendu à l’aquarelle) écrite est heureusement abondante et c’est ce très riche épaulées par un texte le plus rigoureux possible mais ensemble (chroniques, mémoires, études, articles…) accessible à tous, pour un résultat que nous espérons qui nous a permis de comprendre l’histoire passionnante fidèle et spectaculaire. Il doit aider à comprendre pour- de ce site et d’esquisser des hypothèses visuelles. quoi et comment le site a évolué, et qui y vivait. Saint- Les historiens spécialistes de la Limoges antique et Martial n’était pas seulement un monument impression- médiévale (dont l’aide fut particulièrement précieuse nant mais une communauté extrêmement active qui bâtit et que nous remercions) ont regardé et corrigé ces et rebâtit son cadre de vie et de travail avec des intentions esquisses, nous permettant de proposer un état de ce bien précises que nous ne comprenons pas toujours à quoi a pu ressembler Saint-Martial au cours des siècles. mais que nous avons tenté dans les pages qui suivent Un état, car la recherche continue et certaines de décrypter et d’expliquer au mieux. hypothèses pourront être démenties par des fouilles futures et des découvertes nouvelles comme cela a déjà été le cas aux 19e et 20e siècles. Premières esquisses de l’aménagement de la place avec la future halle qui abritera les fouilles et accueillera diverses activités économiques Limoges, déjà « créative » Émile Roger Lombertie - maire de Limoges Aujourd’hui, c’est un trou Place de la République. Un trou bâché qui attend - quand l’aménagement de la place sera terminé - de révéler à l’ensemble Page 5 des Limougeauds qu’il abrita jadis l’une de ces aventures spirituelle, architecturale et commerciale qui firent florès au Moyen-Âge. De cette aventure, qui débuta au IVe siècle, connut son apothéose au XIIe siècle, le début de son déclin à la fin du XIIIe, sa déchéance au XVIe et sa disparition aux XVIIIe et XIXe siècles, ne restent aujourd’hui que des fondations sur lesquelles s’interrogent archéo- logues et historiens, des vestiges sur lesquels naissent et se bâtissent les hypothèses qui seront peut-être un jour confirmées. Ou démenties. Après Augustoritum et avant le siècle de la porcelaine ouvrière, c’est donc là que fut et rayonna Limoges. Entre les murs d’une crypte construite autour de la dépouille de saint Martial, noyau d’un premier, puis de plusieurs édifices religieux avant de culminer au sein d’une abbaye puissante, reconnue et respectée dans tout l’Occident chrétien, majestueuse, au carrefour des routes qui reliaient le couloir rhodanien à l’Atlantique. Voilà pourquoi j’ai voulu ce fascicule, et qu’il soit diffusé largement dans l’ensemble des foyers limou- geauds. L’abbaye Saint-Martial, c’est notre histoire, c’est un élément essentiel de l’ADN de Limoges. L’équipe à laquelle j’ai fait appel vous explique sa démarche en introduction. Cette démarche est rigoureuse, elle s’appuie sur des faits historiques avérés mais formule également des suppositions élaborées à partir d’indices par essence invérifiables. Du moins pour l’instant. Cet ouvrage a nécessité de longs mois de recherche documentaire et de recoupements, de recueils de témoignages et d’entretiens avec des archéologues et historiens, de confrontation avec des spécialistes. Il ne prétend pas à la vérité absolue – si tant est qu’elle existe en histoire – mais nous montre que si Limoges a pu prétendre à la reconnaissance internationale avec le label « ville créative » de l’Unesco, c’est bien parce que son talent s’enracine dans une histoire prestigieuse. Premières esquisses de l’aménagement de la place avec la future halle qui abritera les fouilles et accueillera diverses activités économiques Des Fouilles hors Normes 1960-2016 n savait ce qu’on allait y trouver, on ne pouvait 15 pas s’imaginer que ce serait si compliqué … Page 6 O Rien de visible ne restait de l’ancienne abbaye de Saint-Martial, totalement arasée entre la Révolu- 20 15 tion et l’Empire. On retrouva bien, sans les chercher, quelques vestiges lors de la construction d’un théâtre à la fin des années 1830 puis lors du creusement de tranchées-abris en 1944 mais c’est le projet de 15 création d’un parking souterrain place de la République 23 qui permit à la Société archéologique et historique du Limousin d’entamer les premières fouilles en février 1960. 20 Elle le fit très exactement à l’endroit où, selon les anciens plans, les moines conservaient les reliques du premier évêque de Limoges. On découvrit donc, 10 comme on s’y attendait, trois espaces souterrains … mais pour le reste, la fouille et celles qui suivirent 12 11 jusqu’en 1974 posèrent plus de questions qu’elles ne fournirent de réponses en raison de « l’hétérogénéité des modes de construction », de la « différence des niveaux des fondations », de « l’imbrication des maçonneries » et des « aménagements inconnus » (1). 8 Car on a construit et reconstruit là depuis les Romains et encore plus lorsque cet endroit devint le cœur d’une abbaye attirant de nombreux pèlerins. Résultat 12 aujourd’hui : l’un des plus complexes jeux de re- construction qui soit. 13 13 LES FOUILLES DE 1960 À 1974 à 1966, l’une des toutes pre- (AMÉNAGÉES EN CRYPTE mières de ce type en France. ARCHÉOLOGIQUE) La découverte de sépultures La principale découverte de la en briques lors de la plantation première campagne de fouilles d’arbres en bordure de la place Saint-Pierre dont on dégage (menée par Marie-Madeleine en décembre 1963 entraîna le chevet 10 et le chœur 11 . Gauthier et Jean Perrier) et la une deuxième campagne de En 1968 et 1969, les terrasse- plus attendue fut dès mars 1960 fouilles (Jean Perrier) jusqu’en ments nécessaires à la cons- celle de la crypte 1 où étaient juillet 1964 sur l’emplacement truction du parking détruisent du cloître conservés jusqu’en 1790 les de la nef 6 de la très ancienne d’innombrables vestiges mais de l’infirmerie 13 daté restes de saint Martial. Problème : église Saint-Pierre du Sépulcre sont heureusement suivis peut-être du 13e siècle. Si le la présence d’une fosse profonde construite vers 500, avec archéologiquement (Raymond parking a été ouvert au public 2 creusée dans la roche, aussi la découverte de l’escalier Couraud, François July). Enfin, en juillet 1969, la nouvelle crypte dont personne n’avait jamais qui rejoignait la chapelle quatre campagnes de fouilles archéologique ne l’est, elle, qu’à entendu parler et dans laquelle de l’Ange 7 . (Jacques Santrot en 1971, Pas- partir de l’été 1975. on retrouva deux sarcophages cal Texier et Guy Lintz en 1972, ouverts. Plus à l’ouest, là où était Troisième campagne de fouilles Guy Lintz en 1973 et 1974), sont le sarcophage dit de Tève le Duc (Jean Perrier) l’été 1966 sur destinées à terminer les explora- 2015-2016 : LE CHEVET 3 on découvrit des murs gallo- le site de la chapelle Saint- tions avant l’ouverture du site DE LA BASILIQUE ... romains 4 et, au sud, une partie Benoît, son chœur 8 et sa nef au public et permettent de de la chapelle de l’Ange 5 9 qui se poursuit l’été 1967 découvrir plusieurs sépultures Cette grande campagne datant du 13e siècle. Cela permit avec une quatrième campagne dans les deux édifices 12 . de fouilles menée au sud déjà l’aménagement d’une (toujours Jean Perrier) plus au On retrouve aussi en 1974 de la crypte par la société Éveha crypte archéologique de 1962 sud, de nouveau dans l’église les fondations d’une partie (sous la direction de Xavier 16 Page 7 17 14 21 15 21 21 22 20 19 21 20 20 18 21 12 6 7 12 5 4 9 1 2 3 4 24 25 24 26 … ET LA SALLE DU CHAPITRE Lhermite) a révélé les fondations du chevet de la basilique Une campagne plus limitée au romane 14 (on distingue ici l’interprétation nord de la crypte en juillet 2016 clairement les chapelles 15 de cet ensemble. a permis de retrouver plusieurs qui entouraient l’abside centrale appartenant par conséquent murs de la salle du chapitre 24 16 et son déambulatoire 17 ), Sous les restes romans, les à un édifice postérieur à Saint- (celle où se réunissaient celles du bras nord de son archéologues ont aussi mis Pierre du Sépulcre. À l’est, un les moines) mais aussi des par- transept 18 et d’une partie de sa au jour des structures carolin- grand fossé 23 dont les niveaux ties antiques comme ce puits 25 nef 19 mais les nombreux murs giennes, 21 avec notamment inférieurs datent eux aussi des et un grand fossé est-ouest 26 du théâtre 20 construit au 19e une salle polygonale 22, da- temps carolingiens aurait pu qui aurait pu matérialiser siècle compliquent quelque peu tables du 9e siècle et délimiter le site.