Hommes Et Plante De Maré : Îles Loyauté, Nouvelle-Calédonie
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Nicolas Lormée Pierre Cabalion Édouard Saikuie Hnawia Depuis 3 000 ans, les hommes installés sur l’île de Maré en Nouvelle-Calédonie ont su tirer profit au mieux de leur environ- nement végétal pour se nourrir, se loger et se soigner. À travers divers mythes et représentations, leur univers social et spirituel Hommes est ainsi émaillé de références au monde végétal. La langue des habitants de Maré, les si Nengone, est riche de nombreux termes qui renvoient aux plantes et à leurs usages. et Nicolas Lormée Pierre Cabalion Édouard Saikuie Hnawia Or aujourd’hui, l’influence de la société de consommation et de la mondialisation semble avoir sonné le glas de ces savoirs ancestraux, pourtant si précieux. Si certaines de ces « plantes utiles » sont encore employées quotidiennement, beaucoup plantes sont déjà tombées en désuétude. Pour remédier à la perte de ces savoirs traditionnels, cet ouvrage recense et décrit les principaux usages du patrimoine végétal de Maré. Fruit d’un méticuleux travail de terrain et de l’exploitation de données de botaniques et anthropologiques vérifiées et réactualisées, il présente plus de 300 espèces de plantes. Chacune fait l’objet d’une fiche illustrée décrivant son habitat, sa répartition, ses usages ainsi que ses caractéristiques chimiques et ses propriétés pharmacologiques. Avec l’aide de nombreux informateurs Maré maréens, les auteurs ont porté une attention particulière aux usages des plantes dans la médecine traditionnelle. Rédigé dans la perspective d’une réappropriation par la communauté si Nengone de son patrimoine culturel, cet Îles Loyauté ouvrage s’adresse également aux médecins, ethnopharmacologues, botanistes et à tout public intéressé par l’environnement végétal Nouvelle-Calédonie de la Nouvelle-Calédonie et de l’Océanie. Nicolas Lormée, docteur en médecine, a exercé au dispensaire de La Roche sur l’île de Maré. Passionné d’ethnobotanique, il a également étudié les médecines traditionnelles du Vietnam et de la Guyane française. Pierre Cabalion est chercheur à l’IRD, pharmacien, ethnopharmacologue et ethnobotaniste. Il a consacré ses recherches aux médecines traditionnelles du Vanuatu et de la Nouvelle-Calédonie. Edouard Saikuie Hnawia est ethnopharmacologue, maître de conférences en chimie à l’Université de la Nouvelle-Calédonie. Hommes et plantes de Maré Hommes IRD 44, bd de Dunkerque 13572 Marseille cedex 02 [email protected] www.editions.ird.fr ISBN 978-2-7099-1705-6 38 € MARÉ DÉBUT_Mise en page 1 30/09/11 11:22 Page1 Hommes et plantes de Maré Îles Loyauté, Nouvelle-Calédonie Nodei ngom ne yeserei ri node Nengone MARÉ DÉBUT_Mise en page 1 30/09/11 11:22 Page3 Sous la direction de Nicolas Lormée Pierre Cabalion Edouard Hnawia Hommes et plantes de Maré Îles Loyauté, Nouvelle-Calédonie Nodei ngom ne yeserei ri node Nengone Avec la collaboration de Lydia Bonnet de Laborgne Josianne Patissou IRD Éditions Institut de recherche pour le développement Marseille, 2011 MARÉ DÉBUT_Mise en page 1 30/09/11 11:22 Page4 Photo de couverture Buhnae (Crinum asiaticum) à Thoon, près de La Roche. Sauf mention contraire, les photos de cet ouvrage sont de Nicolas Lormée Préparation éditoriale Yolande Cavallazzi Infographie et mise en page Bill Production Maquette de couverture Michelle Saint-Léger Maquette intérieure Catherine Plasse Coordination, fabrication Corinne Lavagne La loi du 1er juillet 1992 (code de la propriété intellectuelle, première partie) n’autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article L. 122-5, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans le but d’exemple ou d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite » (alinéa 1er de l’article L. 122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon passible des peines prévues au titre III de la loi précitée. © IRD, 2011 ISBN : 978-2-7099-1705-6 MARÉ DÉBUT_Mise en page 1 30/09/11 11:22 Page5 Sommaire Remerciements . p. 7 Avant-propos . p. 8 Le père Marie-Joseph Dubois (1913-1998) . p. 9 Méthodologie . p. 10 Partie 1 Une île et des hommes . p. 13 Partie 2 L’usage des plantes . p. 31 Partie 3 Les espèces autochtones et les espèces introduites avant l’arrivée des Européens . p. 53 Nomenclature végétale, classification traditionnelle . p. 55 Partie 4 Les espèces introduites depuis l’époque européenne . p. 271 Bibliographie . p. 307 Index des noms latins . p. 321 Index des noms vernaculaires en pene nengone . p. 333 Index des noms communs en français calédonien . p. 345 5 MARÉ DÉBUT_Mise en page 1 30/09/11 11:22 Page6 Abréviations utilisées f.c. : français calédonien APG III : Troisième version de l’Angiosperms Phylogeny Group (2009) APNI : Australian Plant Name Index (<http://www.anbg.gov.au/apni/>) BoDD : Botanical Dermatology Database (<http://bodd.cf.ac.uk/>) ePIC : electronic Plant Information Center (<http://epic.kew.org/>) GRIN : Germplasm Resources Information Network (<http://www.ars-grin.gov/>) PIER : Pacific Island Ecosystems at Risk (<http://www.hear.org/Pier/>) 6 HOMMES ET PLANTES DE MARÉ MARÉ DÉBUT_Mise en page 1 30/09/11 11:23 Page7 Remerciements Nous tenons à remercier tous ceux qui nous ont Nous sommes extrêmement reconnaissants à aidés dans la réalisation de cet ouvrage, et plus Buama Sinewami, Grand Chef du District de La particulièrement tous ceux qui ont donné de Roche, pour avoir accueilli Nicolas Lormée leur temps pour accompagner l’un de nous, durant son séjour à Maré et pour ses conseils Nicolas Lormée, sur le terrain. éclairés qui ont été d’une valeur inestimable. Nous remercions également ceux, trop nombreux Nicolas Lormée remercie vivement Pala Gubairat pour être tous cités, qui ont apporté leur pierre à pour ses cours de langue maré et son soutien l’édifice de ce livre : Jules Wayuo, Gaye Wayuo, permanent durant la réalisation de ce livre. Maggie Hnau, Kuma Wayemene, Marie-Elisa Cuc, Pour l’identification des espèces, nous remer- Bali Trimari, Wayotr Trimari, Sissara Ua, Burane cions le laboratoire de botanique de l’IRD de Trimari, One Jemes, Théo Menango, Cécile Bula, Nouméa, notamment Jérôme Munzinger, Gilles Cyril Pujapujan, Françoise Salo, Simone Waricone, Dagostini, Vanessa Hequet et Laure Barrabé. Wadolo Ngaiohny, Jean-Bea Yongomene, Célestin Bearune, Albert Yeiwie, Jarry Kate, Guillaume Nous remercions tout particulièrement Thierry Ruone, Shongine Gubairat, Waia Hnadrian, Pierre Sévenet (CNRS) et Maurice Schmid (IRD/MNHN) Hnacipan, Marguerite Koce, Michel Point, Daphné ainsi que Jean-Marie Veillon pour leur lecture Seux, Anne Grenier, Alain et Sylvia Cornut, attentive et utile de notre manuscrit et pour Valérie Kagy, Romain Kuhm, Denis Blanchet. avoir partagé leur expérience avec nous. Pa Sithubawi Bearune Pa Waeatene Bearune Pa Thibi Golesha Pa Sera Pime Pa Lakoredin Wakadrawa Pa Wakana Yongomene Pa Koce Koce Pa Treil Wahmetu Pa Poleo Ngaiohny Pa Tizelo Cuky Pa Wagad Pautr Pa Truamo Waute Pa Enare Bob Pa Wapica Madraru Pa Waia Waia Pa Guaner Kaku 7 MARÉ DÉBUT_Mise en page 1 30/09/11 11:23 Page8 Avant-propos Durant la période coloniale, on considérait que les sociétés kanakes étaient peu déve- loppées. Et de fait, les si Nengone (habitants de Maré) ne connaissaient pas l’écriture, leurs vêtements étaient simples, leurs outils peu variés et les arts plastiques rudimen- taires. Les échanges avec le reste de la Calédonie, le Vanuatu ou les îles polynésiennes, bien qu’attestés, étaient sans doute limités. Pourtant, Maré offre à celui qui veut bien s’y attarder une histoire très riche et des savoirs originaux très variés. Les hommes qui s’installèrent dans cette région du monde, probablement par migra- tions successives depuis environ 3 000 ans, surent tirer profit au mieux de la diversité végétale pour se nourrir, se loger et se soigner. Leur monde social et spirituel était émaillé de références aux espèces végétales qui servaient parfois de symboles et illus- traient divers mythes et représentations. Ils s’assurèrent de leur sécurité alimentaire en introduisant des espèces dont on trouve les origines en Asie du Sud-Est ou en Nouvelle-Guinée : ignames, taros, bananiers notamment. Paradoxalement, les sociétés modernes, qui dans un passé assez récent s’étaient pro- clamées civilisatrices, s’intéressent de plus en plus à ces savoirs indigènes qui éclairent leur propre histoire, elles qui ont perdu tout lien intime avec la nature, et mettent en lumière le rôle de la biodiversité dans la survie des sociétés traditionnelles, à une époque où la disparition des espèces animales et végétales n’a jamais été aussi rapide. Aujourd’hui, la scolarisation des enfants, l’influence de la société de consommation et de la mondialisation, ainsi que les problèmes sociaux liés notamment à la consomma- tion excessive d’alcool, semblent devoir sonner le glas des savoirs ancestraux. Déjà les noms vernaculaires des plantes se perdent, l’homme de Maré se retrouve plongé dans l’inconnu, il perd ses liens anciens avec son environnement. La perte de sa connais- sance des plantes peut causer la perte de sa culture. Il nous a donc semblé utile de ras- sembler dans cet ouvrage les éléments d’information recueillis au cours de cette enquête parmi les si Nengone. Une attention particulière a été portée dans cette étude à la médecine traditionnelle et aux propriétés pharmacologiques des espèces végétales recensées. 8 HOMMES ET PLANTES DE MARÉ MARÉ DÉBUT_Mise en page 1 30/09/11 11:23 Page9 Le père Marie-Joseph Dubois (1913-1998) Il n’est pas possible d’aborder un ouvrage sur Maré sans évoquer la mémoire de Marie- Joseph Dubois, tant l’œuvre de ce père mariste a été considérable. Le nombre de ses ouvrages est impressionnant et offre un précieux témoignage sur la société de Maré, une société en pleine métamorphose où une grande partie des savoirs ancestraux a aujourd’hui disparu.