Philology Matters

Volume 2020 Issue 4 Article 1

12-28-2020

L’IMAGE D’AMIR TIMOUR DANS LA DRAMATURGIE DE L’EUROPE OCCIDENTALE

Bahodir Ermatov Professeur Université des langues du monde dela République d'Ouzbékistan, Tachkent, Ouzbékistan

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Recommended Citation Ermatov, Bahodir Professeur (2020) "L’IMAGE D’AMIR TIMOUR DANS LA DRAMATURGIE DE L’EUROPE OCCIDENTALE," Philology Matters: Vol. 2020 : Iss. 4 , Article 1. DOI: 10.36078/987654460 Available at: https://uzjournals.edu.uz/philolm/vol2020/iss4/1

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Bahodir Ermatov Баҳодир Эрматов Docteur és lettres, professeur de l'Université des Ўзбекистон давлат жаҳон тиллари университети langues du monde dela République d'Ouzbékistan профессори, филология фанлари доктори

L’IMAGE D’AMIR TIMOUR DANS LA ҒАРБИЙ ЕВРОПА ДРАМАТУРГИЯСИДА DRAMATURGIE DE L’EUROPE АМИР ТЕМУР СИЙМОСИ OCCIDENTALE АННОТАЦИЯ RÉSUMÉ Тадқиқотнинг мақсади XVI–XX асрларда Le but de recherches consiste en étude des Ғарбий Европада Амир Темур ҳақида яратил- particularités de tragédies sur Amir Timour crées ган ва саҳналаштирилган трагедияларни улар- et mises en scène en Europe occidentale aux XVI- нинг манбалари, улардаги тарихий ҳақиқат ва XX siècles, de leur sources, la vérité historique бадиий тўқималар асосида таҳлил қилишдан et la fiction artistique. Ce sont "Tamburlaine the иборат. Бунинг учун Кристофер Марлонинг Great" de Christopher Marlowe, "Tamerlan ou la “Буюк Амир Темур” Жак Прадоннинг “Амир Mort de Bajazet" de Jacques Pradon, "Tamerlan, Темур ёхуд Боязиднинг ўлими”, Никола Роу- a Tragedy" de Nicolas Rowe, "Tamerlan" de нинг “Амир Темур”, трагедия ва Лисен Керен- Lucien Kehren et autres. La nouvauté scientifique нинг “Амир Темур” асарлари танланган. XVI– de recherche est en fait que les originaux des XX асрларда Ғарбий европада Амир Темур différentes tragédies sur Tamerlan créees dans ҳақида яратилган трагедияларнинг ўзига хос les littératures de l’Europe de l’Ouest durant les ва муштарак жиҳатлари илк бор филологик XVI-XX siècles, sont analysés du point de vue таҳлил асосида ўрганилади. Натижалар: аф- philologique, leur particularités et généralités sont сонанинг умри тарихий ёдашувдан оғирроқ, déterminés pour la première fois. Les résultats зотан Европаликлар­ Тамерлан ҳақида эши- obtenus: La vie de mythe est plus dure que тишган бўлсада, унинг ҳақиқий исми Амир l’approche historique: si en Europe tout le monde Темур эканлигини, у амалга оширган ишларни a entendu le nom de Tamerlan peu connaissent кўп билишмайди. Шу жиҳатдан тадқиқотимиз son œuvre et encore moins savent que son vrai Ғарбу Шарқни лол қилган тарихий шахс nom est Amir , nos recherches permettent ҳақидаги билимларни кенгайтиришга хизмат donc de progresser dans la connaissance d’un қилади. Хулоса: Амир Темур таваллудининг personnage historique qui aura marqué l’Occident 660 йиллиги муносабати билан ўзбекистонлик comme l’Orient. Conclusion: Il aura falut attendre тамошабинлар Тошкентдаги Алишер Навоий les festivités du 660e anniversaire d’Amir Timour номидаги Миллий опера ва балет театри ҳамда pour permettre aux spectateurs d’Ouzbékistan la Самарқанд драма театри саҳналаштирган бу découverte de ces belles oeuvres, mise en scène ноёб асарларни тамоша қилиш шарафига му- par les troupes des Théâtre National d’Opéra et яссар бўлдилар. de Ballet de Tachkent et Théâtre dramatique de Калит сўзлар: пиеса, театр, мусобақа, ин- Samarkand. трига, муҳаббат, хулоса, ғалаба, бошқарув. Mots-clés: pièce, théâtre, concurrence, intrigue, amour, prisonnier, victoire, règne.

E-ISSN: 2181-1237 3 Series: Literature Critical Studies 2020 Vol. 35 No. 4

INTRODUCTION Amir Timour est notre gloire, fierté et admiration. Sohib Kiran est le symbole du génie de notre peuple, la signe de notre force spirituelle. Après la proclamation de l’indépendance de notre république le personnage d’Amir Timour est de nouveau de- venu le symbole de la Patrie et de la nation. L’esprit de ce grand ancêtre nous accom- pagne et nous inspire dans chaque mesure de notre liberté, dans chaque commence- ment de notre état indépendant. Dans le pays chaque année on célèbre largement l’anniversaire d’Amir Timour. Les fêtes liées à son nom et ses activités sont célébrées assez particulièrement. Autrement dit, le nom d’Amir Timour, son image nous don- nent des nouvelles forces et énergies dans l’unification de notre peuple, dans la foie et fidélité, dans la construction de notre grand avenir. Dans les littératures séculaires des peuples de l’Europe d’Ouest existent un grand nombre d’ouvrages consacrés à la vie et aux activités d’Amir Timour. Ce sont des essais, romans et récits, mémoires et oeuvres dramatiques. Les premiers ouvrages sur la vie et activité de notre grand ancêtre apparus en Europe occidentale sont cepen- dant des mémoires qui appartiennent aux contemporains d’Amir Timour. Dans les chroniques et ouvrages littéraires des écrivains de l’Europe occidentale nous avons une image compliquée et pleine de contradictions d’Amir Timour. Tous ces ouvrages accentuent particulièrement son activité et art militaire. Les historiens et écrivains des pays d’Europe occidentale estiment hautement sa protection de la construction, des sciences et de la culture, de la littérature et des arts, sa contribution à l’établissement des relations d’amitié et de coopération entre l’Est et l’Ouest, sa trace ineffaçable dans l’histoire mondiale. Des centaines d’ouvrages sont écrits sur Sahib Kiran. Pourtant il existe encore des centaines d’ouvrages écrits sur le rôle d’Amir Timour dans l’histoire europée- nne et, par là, dans l’histoire mondiale qui attendent encore ses chercheurs. D’après l’historien de la littérature Kristiaаn Aercke «Bien que la représentation historique et l’incarnation littéraire de Tamerlan en Europe n’aient pas encore été étudiées, ce sujet intéressant mérite un examen approfondi» [Aercke Kristiaаn, 1995; 55]. Effec- tivement, les ouvrages écrits par les historiens-orientalists, par les historiens d’Amir Timour en particulier, ne sont pas beaucoup étudiés dans notre pays. C’est pourquoi nous les historiens de la littérature devons «profondement étudier les ouvrages sur l’héritage d’Amir Timour crées durant des siècles dans le monde et les offrir à notre peuple, à la future génération en tant qu’un manuel qui enseigne irréprochablement et véritablement notre histoire, en tant que notre fierté et gloire» [Karimov I.A., 1998; 61-62]. Dans la dramaturgie ouest-européenne à la deuxième moitié du XVIe siècle le thème d’Amir Timour entra en tant que le matériel principal à des «hautes» genres lit- téraires tels que l’épopée et la tragédie. La plus fameuse pièce sur Amir Timour est la tragédie historique et romantique Tamburlaine the Great de dramaturge anglais Chris-

4 2020 Vol. 35 No. 4 Series: Literature Critical Studies topher Marlowe. Aux XVII-XVIII siècles furent crées beaucoup d’ouvrages sur la vie et l’oeuvre d’Amir Timour. C’est la tragédie Gran Tamorlan de Persia (1640) du dramaturge espagnol Louis Veles de Gevara (en 1719 la pièce fut traduite en niderlan- dais), Tamerlan ou la mort de Bajazet (1675) de dramaturge français Jacques Pradon, Tamerlan (1681) des Castillans Diamente Matos Fragoso et Andres Gil Henriques, et les pièces de même nom Tamerlan (1702) des dramaturges anglais Ch.Saunders, N.Rowe et français L.Kehren (2007). La place nous manque ici pour revenir sur la somme de cette historigraphie européenne de notre grand ancêtre, aussi nous contenterons-nous d'aborder quatre oeuvres dramatiques qui fondent, à des périodes très différentes, la mémoire d'Amir Timour en Europe. Ce sont Tambulaine the Great de Christopher Marlowe, Tamerlan ou la Mort de Bajazet de Jacques Pradon, Tamerlan. A Tragedy de l’anglais Nicolas Rowe et Tamerlan de français Lucien Kehren, notre contemporain. Une période de plus de trois siècles sépare les mises en scène des première et cinquème tragédies, la première datant de 1588 tandis que la denière fut écrite seulement en 1984. PARTIE PRINCIPALE a) Le Tamburlaine the Great de Christopher Marlowe Le jeune dramaturge anglais Christopher Marlowe a écrit en 1587-1588 un de ses meilleurs œuvres Tamburlaine the Great consacré à l’un des célébres souverains et chef de guerre de XIV-XV siècles. La tragédie de Marlowe en deux parties fut jouée pour la première fois à Londres, en 1588, avec un grand succès. On estime que cet événement fut aussi important pour l’histoire du théâtre anglais. Marlowe a tiré une bonne part de son argument de la notice biographique due à Pero Mexia, et de la courte biographie d’Amir Timour, écrite par l’Italien Pietro Perondino de Prato en 1553, dont le contenu ressemble à la première. Les traductions anglaises de Magni Amir Temouri Scytarum Imperatoris Vita de Pietro Perondino de Prato et Vida del gran Amir Temour de Pero Mexia ont servi de matériel essentiel de la tragédie de Marlowe. Il a égale- ment utilisé Theatrum Orbis Terrarum d’Abrahamus Ortelus. Sans doute n’est-il pas, dans tout le théâtre élisabéthain, de pièce plus signifi- cative, sur le plan des rapports entre dramaturgie et la société, que le Tamerlan de Marlowe et, s’il serait abusif de ne voir en lui qu’un simple document, il faut cepen- dant admettre que de nombreux facteurs à le revêtir d’un exceptionnel intérêt docu- mentaire, auquel il doit de toute évidence l’attention dont il est l’objet de nos jours. Depuis plus de trois siècles en Angleterre, et près de deux siècles et demi dans les autres pays où il fit carrière soit dans sa langue originale, soit dans diverses traduc- tions (même en ouzbek) la tragédie de Marlowe a en effet cassé d’intéresser les pro- fessionnels du théâtre. Mais les réimpressions et traductions modernes sont par contre très nombreuses. C’est donc assez dire qu’il fait figure de témoignage, voire même de curiosité. Notons, pour en situer immédiatement l’intérêt documentaire, que le Tamer- lan, antérieur à 1587-1588, date de sa première édition et sans doute de ses premières 5 Series: Literature Critical Studies 2020 Vol. 35 No. 4 représentations, compte parmi les premières tragédies de Renaissance. Il marque donc véritablement le début de l’âge d’or des théâtres publics en Angleterre. Les idées d’humanisme étaient à la base spirituelle du développement de l’art de l’époque de Renaissance. Les humanistes, basés sur la volonté de l’homme et ses larges possibilités d’établissement du bonheur sur la terre, s’approchaient de nouveau à l’esthétique publique. Sur la base de légendes de Renaissance Marlowe créa le por- trait de héros hautement avancé que le portrait de Amir Timour fut écrit à la base de la perception humaniste – conformément à l’anthropologie humaniste, le développe- ment complexe de l’homme reflète la beauté de tout le monde. Menaphone decrit ainsi Amir Timour à Khosrow: Of stature tall, and straightly fashioned, Like his desire, lift upwards and divine; So large of limbs, his joints so strongly knit, Such breadth of shoulders as might mainly bear Old Atlas’ burden [Marlowe Christopher, 1980; 16]. Amir Timour est musulman. Dans la tragédie il est en contact permanent avec les dieux (surtout avec Mars). Cependant le contact de Sahib Kiran avec le Dieu fut non humaniste, mais spirituel. Amir Timour se nome le Fléau de Dieu (“scourge of God”) sur terre et par cela il doit punir les buveurs de sang terrestres, des rois sans mépris. D’après A.T.Parfenov, les ennemis d’Amir Timour sont aussi des ennemis de Christianisme [Parfenov А.Т.,1980; 200-203]. A.T.Parfenov se base sur l’avis que Amir Timour considère l’islam en tant qu’une religion difficile et à la fin de la -tra gédie brule le Coran. D’après nous cela n’est pas vrai. D’après les spécialistes de la littérature an- glaise et, surtout de l’oeuvre de Ch. Marlowe – les savants russes de la littérature anglaise (Anikist A., Purichev B.I., Parfenov A.T., Djiveglov A.K., Garin I., Morozov M.M., Strojenko N.I., Parfénov A. et autres) il est l’athéiste. L’orientaliste ouzbek H.Karamatov est aussi d’accord avec eux [Кaramatov H.S., 1990; 171]. Primo, Amir Timour ne s’en doute pas sur l’existence du Dieu, mais simplement sur l’endroit où il se trouve, où il peut être: Seek out another godhead to adore – The God that sits in heaven, if any god, For He is God alone, and but He [Marlowe Christopher, 1980; 117]. Secondo, toutes les deux parties de la tragédie de Marlowe sont considérées comme des ouvrages indépendants. Il existe la différence entre la création et la mise en scène de ces deux parts. Durant les cinq années (1592-1597) elles n’étaient montés ensemble que 6 fois, la première partie étant jouée 15 fois, la deuxième partie n’ayant que 11 représentations. Tamburlaine the Great de Marlowe, qui comporte des passag- es poétiques admirables et de trop longues tirades, s’écarte considérablement de son

6 2020 Vol. 35 No. 4 Series: Literature Critical Studies modèle pour laisser Marlowe parler de lui-même, par la voix d’Amir Timour devenu un symbole de la révolte de l’homme de Renaissance contre la société. Tableau 1 Informations concernant les représentations de la tragédie «Tamburlaine the great » de Ch. Marlow à Londres durant les années 1592-1597 N Titre Ancienne, Genre Saisons jouées Nombre Recette en nouvelle (I-X) de fois sh. 2 3 4 5 6 7

1 The Jew of Malta A T I,II,III,IV,VI,VII 36 £ 11.406 2 (The Wise Man of West N. Т.-D. IV,V,VI,VII,IX 32 11.310 Chester) 3 The Spanish Tragedy A. Т. I,II,VIII,IX,X 29 11.106 4 Dr. Faustus А Т. IV,V,VI,VII,VIII,X 25 10.403 5 (The Seven Days of the Week) N D. V,VI,VIII 22 11.407 6 (A Knack to Know an Honest N Т.-К. IV,V,VI,VII,VIII 21 10.806 Man) 7 Henry VI (part I) N D.-H. I,II 17 20.101 8 Tamburlaine (part I) A D.H.- IV,V,VI 15 11.105 R. 9 Henry V N D.-H. VI,VII 13 11.004 10 The Massacre at Paris N H.. II,IV 11 11.108 11 Friar Bacon and Friar Bungay A К. I,II,IV 9 10.101 12 Tamburlaine (part II) A D.-H. IV,V,VI 7 11.504 13 Titus Andronicus A Т. II,IV 5 11.304 14 George a Greene N К. III 5 11.014

[Henslowe’s Diary, édité par R.A.FOAKES et R.T.RICKERT.,1961; 182-203]. Les signes conventionnelles: les originaux des pièces entre parenthèses sont pedus. A – ancienne, N – nouvelle ; T – tragédie, T-K – tragédie comique, D – drame, K- comédie, D.-H. – drame historique, D.-H.-R. – drame historique et romantique, Les six années sur laquelles porte la comptabilité quotidienne que Henslowe consacre aux pieces jouées dans ses théâtres (la Rose et Newington Butts – un théâtre de banlieue, qui n’était guère utlisé qu’en période d’interdiction, du fait qu’il qu’il était situé hors de la juridiction de la Cité de Londres) comprennent grosso modo dix phases d’activité de plus ou moin longues, séparées par des interruptions de durée également variable [E.K. Chambers II, 1978; 404-405]. Ces interruptions son dues pour la plupart à des interdictions formulées par le Conseil Privé soit en raison de désordres divers, soit à cause de la peste, qui reflit son apparition à Londres en août 1592 après cinq ans de rémission, et continua d’y sévir, semble-t-il (quoique avec des accalmies souvent durables, pendant lesquelles les théâtres étaient autorisés à rouvrir leurs portes), jusqu’au mois d’octobre 1596. Ces dix périodes d’activité (nous appel- lerons «saisons») et les interruptions qui les séparent se répartissent ainsi (Tableau 2).

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Tableau 2

Les signes: a: The Jew of Malta; b: The Wise Man of West Chester; c: The Spanish Tragedy; d: Dr. Faustus; e: Belin Dun; f: The Blind Beggar of Alexandria; g: The Seven Days of the Week; h: A Knack to Know an Honest Man; i: Henry VI (part I); j: Tamburlaine (part I); k: Henry V; l: An Humorous Day’s Mirth; m: The Massacre at Paris; n: Friar Bacon and Friar Bungay; o: Tamburlaine (part II); p: Titus Andronicus; q: George a Greene. Comme le révèle le Journal de Henslowe il est tout à fait exceptionnel qu’une pièce soit jouée deux jours de suite. Il est même assez peu fréquent, qu’elle soit jouée deux fois la même semaine; mais il est par contre tout à fait courant, sinon con- stant, que les pièces en deux parties, dont il existe un certain nombre d’exemples, soit jouées de façon consécutive. C’est le cas en particuliier pour Tamburlaine I et II (6 représentations jumeléses), Hercules I et II (5) et Tamar Cham I et II (4). L’analyse des chiffres de la colonne 6 n’est maleureusement pas aussi qu’on pourrai le croire, car il est fort possible qu’il ne s’agisse pas là de moyennes ho- mogènes: s’il est en effet à ppeu près établi que le prix des places était doublé en certaines circonstances (créations, grandes reprises, fêtes), on ne sait trop si cette mesure touchait, comme l’admet Chambers [Chambers E.K., 1987; 532], l’ensemble 8 2020 Vol. 35 No. 4 Series: Literature Critical Studies des places, ou si, comme le soutient Harbage, elle n’affectait que le droit d’entrée gé- nérale, le supplément perçu pour l’admission aux galeries demeurant inchangé [Har- bage Alfred, 1941; 28-29]. Tamburlaine the Great fait l’objet de 7 représentations de plus et tient la scène pendant 6 saisons au lieu de 5: mais contrairement à la Tragédie espagnole, elle est maintenue à l’affiche jusqu’à l’extrême limite de la rentabilité: les deux interruptions de carrière qu’elle connaît correspondent à une baisse de popularité manifeste, qui se traduit par des recettes fléchissantes. Et si elle accuse pourtant un rapport moyen supérieur de quelque 3 shillings, il n’est pas impossible que cela puisse s’expliquer par une proportion plus importante de représentations à tarifs doubles. On peut donc considérer que la parité entre la Tamburlaine the Great et Tragédie espagnole est ainsi à peu près rétablie, car Tamburlaine I et Tamburlaine II, du moins lorsqu’elles dis- paraient de la scène pour quatre ans en 1592-53 et 1596-1597, n’ont pas encore été ex- ploitées au maximum, et leur retrait ne dépend donc pas de considérations financières. Pour ce qui est de ses autres concurrentes directes, on se rendra aisément compte qu’elles n’ont rien à leur envier non plus: la carrière du Tamburlaine the Great, mal- gré sa longue interruption, est en tous point aussi brillante que The Seven Days of the Week, Henry V ou Titus Andronicus. Nous avons incontestablement affaire à bu très grand succès: et, bien que ce soit peut-être trop s’avancer que de parler à son propos du plus grand succès du théatre anglais de la Renaissance, car il existe d’autres œuvres et d’autres scènes, sur lesquels nous n’avons pas de documents aussi précis que ceux nous apport le Journal de Henslowe. Tamburlaine the Great de Ch.Marlowe est hautement estimé dans le monde et nous n’avons malheureusement ici la place pour y s’arrêter. Il suffit de citer ici une phrase de Battenhouse Roy W. qui écrit que «Marlowe’s Tamburlaine is generally reckoned the earliest great tragedy in English» [Battenhouse Roy W., 1966; Р. v]. a) La vérité historique et la fiction par Jacques Pradon Originaire de Rouen et contemporain de Racine, Jacques Pradon est l'auteur de sept tragédies dont une Phèdre et son Tamerlan ou la Mort de Bajazet. Ayant écrit ses pièces en même temps que Racine et sur des thèmes voisins, Pradon est principale- ment connu des historiens pour sa rivalité à Racine. Si l'on en croit d'ailleurs L'Histoire de la littérature française illustrée publiée au début du siècle passé par Joseph Bedier du Collège de France et de l'Académie française et Paule Hazard, de la Sorbonne, J. Pradon aurait été l'un des plus mauvais poètes du temps que cette aventure a rendu immortel [Joseph Bedier, Paule Hazard. 1924; 22]. Ces auteurs relatent que le 1er janvier 1677, le théâtre de l'Hotêl de Bourgogne donnait Phèdre de Racine tandis que la première d'une tragédie du même nom par Pra- don était annoncée trois jours plus tard au théâtre de Guénégaud (troupes de Molière et du Marais réunies). Une vraie cabale semble avoir sous-tendu cette concurrence, puisque la Duchesse de Bouillon, protectrice de Pradon, loua toutes les premières loges pour six représentations, dans l'un et l'autre théâtre, pour faire le vide devant les acteurs de Racine. Ses efforts restèrent cependant infructueux, puisque la pièce de 9 Series: Literature Critical Studies 2020 Vol. 35 No. 4

Pradon s'effondra tout naturellement dans les jours qui suivrent sa première représen- tation [ibid]. Un autre auteur, cependant, dans un article plus récent consacré à l'oeuvre de dramaturge, lui accorde qu'il n'était pas sans talent, et que ses premières pièces, Pyrame et Thisbé (1674) et Tamerlan ou la Mort de Bajazet (1675) ont même bien réussi – Racine ayant même tenté d’étouffer le succès de cette dernière. Quand à la Phèdre qui l’opposa en concurrent direct de Racine, le même auteur rapporte que les loges de théâtres accueillant les premières représentations de ces deux pièces n’avaient nullement été louées par les protecteurs de Pradon, et qu’il fallut quelques semaines au public pour se déterminer en faveur de la Phèdre de Racine [Dictionnaire encyclopédique du THEATRE, 199; 676a]. Celui-ci s'était alors contenté de déclarer que toute la différence qu'il y avait entre Pradon et lui était que l’un savait écrire, et l’autre pas [Le Nouveau dictionnaire des auteurs ROBERT LAFFONT, 1994; 2579]. Bien que la pièce de Pradon eût été composée comme en écho à celle de Racine, elle n'en apparaît nullement comme un plagiat. Dans le Bajazet (1672) de Racine, en effet, le héros n'a que peu de choses en commun avec le sultan ottoman dont l’histoire a retenu le souvenir sous le nom de Bâyazît «La Foudre», et l'intrigue de la tragédie tourne d’ailleurs non autour de Bajazet lui-même, mais plutôt de Roxane, la maîtresse du sultan Mourad (Amourat), frère du héros éponyme. Celle-ci, profitant de l'absence d'Amourat, propose sa main à Bajazet, qui la refuse car il est épris de sa cuisine Atalide. Meurtrie, Roxane assassine Bajazet, avant d'être mise à mort elle-même par un messager d'Amourat. A la différence de Racine, Pradon fait une grande place au contexte historique de l’intrigue, tout en le reinterprétant avec une grande fantaisie. Ainsi les événements décrits dans la pièce ont donc lieu en 1402, année de l’assaut d’Amir Timour contre l’Anatolie, mais sont placés à Samarcande, ville que Bajazet ne visita jamais puisque son vainqueur Amir Timour après l’avoir fait prisonnier à la bataille d’Ankara, ne l’emmena pas dans sa capitale. Ces approximations historigraphiques n’empêchent pas l’intrigue de tragédie d’avoir un très grand intérêt par elle-même. Cette oeuvre n’ayant pas connu la gloire de sa rivale, revenons brièvement sur l’histoire qu’elle rapporte. Bajazet et sa fille Astérie sont les prisonniers d'Amir Timour. Andrronic, prince byzantin allié du con- quérant turkestanais, s’éprend de la princesse ottomane, mais Amir Timour lui-même, qui s’apprête alors pour des grandioses fiançailles avec la princesse de Trébizonde Araxide, renonce à cette dernière pour déclarer sa flamme à la fille de son ennemi vaincu. Un marché est proposé aux captifs, selon lequel Astérie deviendra sa femme tandis que Bajazet recouvrera la liberté. Astérie, s les sacrifices pour sauver son père, est sur le point d'accepter lorsque Bajazet renonce à la liberté. Le père et la fille s’unissent pour comploter Amir Timour, qui découvre la conspiration et accule Bajazet au suicide, ne parvenant que de justesse Astérie de rejoindre son père dans la mort. A l’arrivée de la princesse Araxide, Amir Timour confirme ses fiançailles avec elle et abandonne Astérie à son allié Andronic. Le fait même que Pradon ait donné à sa pièce un double titre, au mépris de 10 2020 Vol. 35 No. 4 Series: Literature Critical Studies l’usage en ce domaine, indique bien ses hésitations quant à l’identité du héros central. On peut l’expliquer par deux raisons :son désir de créer une pièce qui se différentie autant que possible de celle de Racine, d’une part, et de l’autre sa volonté de refléter des pans plus importants de la réalité historique. Malgré tout, c’est bien le personnage de Bajazet qui l’emporte en épaisseur sur les autres protagonistes de la tragédie: le sultan vaincu est présenté en héros plein d’abnégation, nullement prêt à sacrifier le bonheur de sa fille à la gloire de son règne. Amir Timour de Jacques Pradon, qui valut à cet auteur son plus grand succès, apparait moins en chef de guerre impavide (comme dans l’oeuvre presque contem- poraine de Marlowe) qu’en simple mortel doté d’un coeur généreux. C’est ainsi que, découvrant le complot monté contre lui par Bajazet, sa fille et le prince byzantin An- dronic, il est tenté de leur pardonner sur-le-champ. Et c’est une certaine faiblesse qui le pousse à renoncer finalement à la main d’Astérie à l’arrivée en grande pompe de la princesse de Trébizonde, sa promise. Cette tragédie de Pradon est une oeuvre poétique à douze syllabes et à une com- binaison de rimes très riche: Seigneur, vous pouvez faire obéir vos sujets; Je suis indépendant et ne connais personne Qui puisse me parler par je veux ou j’ordonne. Je m’expose peut-être aux plus cruels destins, Mais je n’en pas moins du sang des Constantins, Et tous ceux que le Ciel dans mon rang a fait naitre N’obéissent jamais quand on leur parle en maître! L'ouvrage de Pradon n'est pas dépourvu de défauts – un développement lent de l’intrigue, des solutions de continuité entre les scènes successives, une attention ex- cessive à étaler les sentiments des personnages. Si la première scène s’ouvre par la dé- portation à Samarkand de Bajazet vaincu et emprisonné lors de la bataille d’Anycr, la dernière scène de cinquième acte s’aboutit à la prise de poison par Bajazet et sa mort. L’auteur, occupé par des sentiments purement humains tels que l’amitié et l’amour, exagère certaines scènes comme usurpation de Bajazet par Tamerlan etc. L’œuvre de Pradon est hautement estimée dans le monde. Ses toutes huit pièces sont traduites dans beaucoup des langues. Malheuresement, il n’est pas bien vu par les français, même à Rouen où il est né. Même au XVIII siècle M.Jaucourt, l’auteur de L’Encyclopédie publiée à Rouen écrivait «Pradon (Nicolas) autre poète français, mort en 1698, a eu son nom extrémement ridiculisé par les satyres de Despréaux. Il eut grand tort après d’heureux succès, de se prêter à une puissante cabale, & d’oser donner sur le théâtre sa tragédie de Phédre & d’Hippolite, en concurrence contre celle de Racine Le beau triompha, & plongea la pièce de Pradon dans un éternel oubli» [Jaucourt, 1751; 396]. Les auteurs d’une article nommé Jacques Pradon dans l’encyclopédie libre Wikipedia ne connaissent pas même bien la date de naissance de J.Pradon et ils écri- ent que «Jacques Pradon (dit parfois Nicolas Pradon), né à Rouen en 16441 et mort à Paris le 14 janvier 1698, est un dramaturge français. Il est aujourd'hui un auteur 11 Series: Literature Critical Studies 2020 Vol. 35 No. 4 complétement oublié». Les auteurs de cet article ne connaissent pas bien même la date de naissance de J.Pradon. Dans le même article on lit: «Les pièces de Pradon ont été largement décriées par les critiques modernes pour leur supposé manque d’imagination ou de réalité historique, leur adhésion aveugle aux règles morales du XVIIe siècle et aux « bienséances». Refusant de montrer une belle-mère amoureuse de son beau-fils, Pradon fait de Phèdre la fiancée deThésée tandis que son personnage de Tamerlan se comporte en tous points comme un gentilhomme de la cour de France au XVIIe siè- cle» [https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=jacques pradon&=edit&|section=1]. Les autres grands critiques littéraires écrient qu’il «faut l’avoué l’oubli dans lequel est tombé Pradonn’est point immérité» [Nouveau dictionnaire des auteurs ROBERT LAFFONT, 1994; 1436] (souligné par nous – B.E.). Non, pour nous, et surtout en Europe Jacques Pradon n’est pas oublié. La célébre pièce de J.Pradon présente une importance particulière, pour nous ses lecteurs ouzbeks, du fait qu’il s’agit de la pre- mière oeuvre théâtrale française prenant comme son héros Amir Timour, et qu’elle donna lieu par la suite à la naissance d’une centaine d’opéras au thème historique et orientalisant, dont le plus significatif est sans doute celui de G.F.Haendel, créé au King's Theatre de Londres le 31 octobre 1724 [Tout l'Opéra, Paris, 1991; 66-67]. Par- fois le nom d’opéra dont libretiste été Agostino Piovene fut changé (surtout en Italie et Allemange) en Bajazet, Il Tamerlano, Il Bajazet et même en Il Bajazette. Aux XVII-XVIIIe siècles en Europe nombreux sont les opéras basés sur la tra- gédie de J.Pradon. Rappelons ceux de: Nicolas Porpora (1686-1762), Antonio Vivaldi (1676-1741), et Anton Maria Sacchini (1734-1786). D’après les sources italiennes les créés par le compositeur F.Gasparini et le libretist A.Piovene, débutés le 24 janvier 1711 fürent présentés jusqu’à 1811 – «Piovenes zweites Opernlibretto Il Tamerlano behandelt ein Sujet aus der Historia byzantina des byzantinischen Ge- schichtsschreibers Dukas (um 1492), das 1649 in französischer Sprache in Paris he- rausgegeben worden war. Seine direkte Vorlage war Jacques Pradons Drama Tamer- lan, ou la mort de Bajazet (1675), das sich wiederum auf Jean Racines Verstragödie Bajazet (1672) bezieht. Tamerlano oder Bajazet ist ein Libretto zu einer seria (Original- bezeichnung: “Tragedia per musica”) in drei Akten von Agostino Piovene. Erstmals aufgeführt wurde das Werk in der Vertonung von Francesco Gasparini am 24 Januar 1711 im Teatro San Cassiano in Venedig. Bis 1810 entstanden fast 40 Vertonungen» [wiki/caregory: tamerlano-piovene)? uselang=de] Parmi les compositeurs d'opéras à partir de la tragédie de J.Pradon au XVIIIe siècle on connait les noms de Nicolas Porpora (1686-1762), d'Antonio Vivaldi (1676- 1741), d'Anton Maria Sacchini (1734-1786) et d'autres. Parmi les productions françaises il faut noter "Tamerlan", opéra en quatre actes de Winter (paroles de Morel), représenté à l'Opéra en 1802. D'après les critiques cet ouvrage n'eut que douze représentations. Les reprises modernes (XXe siècle) des opéras sous le titre "Tamerlan" ("Ta- merlano") ont eu lieu dans les villes suivantes: à Karlsruhe (1924), Leipzig (1925), Halle (1940 et 1952) en Allemagne, à Birmingham (1962), Batignano (1976), Festi- 12 2020 Vol. 35 No. 4 Series: Literature Critical Studies

Titelblatt des Librettos von 1711 (Musik von Francesco Gasparini) Form: Tragedia per musica in drei Akten Originalsprache: Italienisch Erste Vertonung von Francesco Musik: Gasparini Libretto: Agostino Piovene Literarische Jacques Pradon: Tamerlan, ou la Vorlage: mort de Bajazet Uraufführung: 24. Januar 1711 Ort der Teatro San Cassiano, Venedig Uraufführung: Personen Tamerlano (Timur), Kaiser der Tartaren Bajazet (Bayezid I.), Kaiser der Türken, Gefangener Tamerlanos Asteria, Tochter Bajazets, Geliebte Andronicos Irene, Prinzessin von Trapezunt, verlobt mit Tamerlano Andronico, griechischer Prinz, verbündet mit Tamer- lano • Clearco, griechischer Prinz, verbündet mit Tamerlano • Leone, Vertrauter Andronicos • Tamur, Anführer der Eunuchen Tamerlanos • Zaida, Vertraute Asterias val d'Edimbourg (1982) par Welsh National Opera et Leeds (1985) en Angletterre, à Bloomington (1985) aux USA et à Lyon (11 mars 1985) en France [Tout l'Opéra, 1991; 66-67]. Au début de XXIe siècle les spectateurs d’Autriche (Vienne, Мusikwerkstatt – mars-mais 2002), de Suède (Stokholm, Drottiningholms Slottstteater –3–18 août 2002), d’Italie (Rome, La Scala - septembre 2006) ainsi que des autres pays ont pu assisté aux représentations de cet opéra. Tableau 3 Année de la mise Nom Compositeur Libretiste Ville en scène Il gran Giulio Cesare Corradi ? 1689 Venise Tamerlano Tamerlano Francesco Gasparini Agostino Piovene 1711 Venise Tamerlano Gasparini A. Piovene 1716 Udine Tamerlano Gasparini A. Piovene 1717 Rejjio

Tamerlano M.Zanelli, A.Pio- Gasparini 1719 Rejjio vene (Il Bajazet) 13 Series: Literature Critical Studies 2020 Vol. 35 No. 4

Tamerlano Fortunato Chelleri A. Piovene 1720 Trevise Tamerlano Gasparini A. Piovene 1710 Venise Tamerlano Gasparini A. Piovene 1716 Udine Tamerlano Gasparini A. Piovene 1717 Rejjio Tamerlano Cheleri A. Piovene 1720 Trévise Tamerlano Gasparini A. Piovene 1720 Milan Tamerlano Leo A. Piovene 1722 Naples Tamerlano Georg Haendel A. Piovene 1724 Londres Tamerlano Gini A. Piovene 1728 Turin Tamerlano Gasparini A. Piovene 1730 Turin Tamerlano Nicola Pуrpora A. Piovene 1730 Дрезден Tamerlano Antonio Vivaldi A. Piovene 1735 Vérone Tamerlano Scolari A. Piovene 1764 Milan Tamerlano Guglielmi A. Piovene 1765 Venise Tamerlano Antonio Sacchini A. Piovene 1773 Londres Tamerlano Ferdinando Par A. Piovene 1796 Milan Etienne Morel de Tamerlan Peter von Winter 1802 Paris Chеdeville Tamerlano Mayër A. Piovene 1813 Milan Tamerlano Tadolini A. Piovene 1822 Bologne Tamerlano Sapienza A. Piovene 1824 Naples

a) Un héros civilisateur dans l’œuvre de Nicolas Rowe La première période de drame civilisateur bourgeois comprend environ trante ans. Cette période se distigne par l’entrée en drame des nouveaux thèmes et points de vue. Cependant ils n’ont pas changé des formes dramatiques. De la dramaturgie de Renaissance le XVIII siècle a hérité deux genres serieux – le drame d’héroisme et la tragédie d’allure classique [Mokulsky S. Istoriya zapadno- evropeyskogo teatra, t.2. Angliyskaya drama na pereputye (1698-1727) [The history of Western Europeqn teatre, v.2. The English drama in carrefour (1698-1727)] Avail- able at: http://lit-prosv:niv.ru//lit-prosv.niv.ru/ (accessed 10.07.2017)]. Nicolas Rowe (1674-1718) continua les traditions du drame d’héroisme dont le thème principal était les forts émotions et conflits liés à des notions aristocratiques irréels et loins des intérêts vitaux. Entre 1700 et 1715 N.Rowe redigea neuf drames [The Ambitious Stepmother, Tamerlane (1702), The Fair Penitent (1703), The Biter (1704), Ulysses (1706), Royal Convert (1707), Some Account Of The Life Of Mr William Shakespeare (1709), The Tragedy Of Jane Shore (1714) et Lady Jane Grey (1715)] dont le meilleur est Tamerlan. Bien que la tragédie Tamerlan de N.Rowe a prèsque le même titre que celle de Ch.Marlowe, présente peu de ressamblance avec l’œuvre du chef de la Renaissance 14 2020 Vol. 35 No. 4 Series: Literature Critical Studies anglaise. La tragédie de Rowe est principalement consacrée à la bataille d’Anycre de 1402 et aux événements qui sont liés à cette bataille. De ce point de vue elle compte assez peu de parsonnages où ont voit que: Tamerlan, Bajazet, Axalla le prince italian, général et favourite de Tamerlane, Moneses prince Grec, Stratocles son ami, Prince de Tanais, proche et général de Tamerlane. Omar, général transoxiannais, Mirvan et Zama, généraux persiens de Tamerlane, Haly, favourite eunuch de Bajazet, Dervishe turc, Arpasia, Princesse grèque. Selima, fille de Bajazet, guerriers persiens et tran- soxiannais, chancelliers de Bajazet et autres serveurs. Le personnage de Rowe semble plus positif que le héros de J.Pradon: Tamerlan n’est pas maintenant la colère de l’humainité, mais le serveur pour sa prospérité. D’un homme historique tel que Tamerlan, N. Rowe recréa et idéalisa un personnage srrvant pour ses projets politiques. La tragédie commence par une petite dedicace au duc Wuilame Magnus où N.Rowe exprime tout d’adord sa vision politique, sa vision du monde et son but: Magnus ad altum Fulminat Euphraten bello, Victorque volentes Per Populos dat jura, viamq; affectat Olympo. Virg. Georg. 4. Un an avant la mise en scène de la tragédie commença la guerre de la Succes- sion d’Espagne (1701-1715) qui mit la France au bord de la ruine. N.Rowe a fait les parts intégrales entre ses héros principaux. Ici Tamerlan qui figure Guillaume III d’Orange-Nassau, roi d’Angleterre, d’Ecosse et d’Irlande (1689-1702) est un carac- tère plein de noblesse, de générosité et d’humanité tandis que Bajazet, qui représente Louis XIV le Grand, roi de France (1643-1715), est un type d’orgueil, d’égoïsme et sans pitié. Par la Rowze connença une nouvelle étape d’interprétation de Tamerlan dans la littérature de l’Europe occidentale. A l’Introduction, surtout dans le Prologue N.Rowe caractérise Tamerlan et explique aux lecteur et spectateurs son but: Of all the Muses various Labours, none Have lasted longer, or have higher flown, Than those that tell the Fame by ancient Heroes won, With Pleasure, Rome and Great Agustus, heard Arms and the Man sung by the Mantuan Bard; In spite of time, the Sacred Story lives, And Cæsar and his Empire still survives. Like him, (tho' much unequal to his Flame) Our Author makes a pious Prince his Theme. High with the foremost Names in Arms he stood, Had fought, and suffer'd for his Country's good, Yet sought not Fame, but Peace, in Fields of Blood. Safe under him his happy People sate, And griev'd at distance for their Neighbours Fate. Whilst with Success, a Turkish Monarch crown'd, Like spreading Flame, deform'd the Nations round: 15 Series: Literature Critical Studies 2020 Vol. 35 No. 4

With Sword and Fire he forc'd his impious way To Lawless Pow'r, and Universal Sway: Some abject States for fear the Tyrant joyn; Others for Gold their Liberties resign, And venal Princes sold their Right Divine. Till Heaven, the growing Evil to redress, Sent Tamerlane to give the World a Peace. The Hero rous'd, asserts the Glorious Cause, And to the Field the chearful Soldier draws: Around in Crowds his valiant Leaders wait, Anxious for Glory, and secure of Fate; Well pleas'd, once more to venture on his side, And prove that Faith again, which had so oft been try'd. L’action immaginée par l’écrivain se déroule en péripéties rapides. Maître de Byzance, le fier Bajazet rencontre un compétiteur venu de la Transoxiane pour le dis- puter le trône du monde. Le camp est dressé dans une plaine de la Galatie. A la veille de la bataille principale entre deux grands souvérains, le général italien Axala de l’armée transoxiannée enlève quelques tentes du camp de Bajazet et fait prisonnière Selima, fille de sultan turc. Axala, jadis servit en tant qu’amabassadeur de Tamerlan auprès de Bajazet, été aimé par la petite princesse turque. Puis la bataille décisive s’engage et Bajazet vaincu tombe dans les mains de Tamerlan. Le Turc accueille les généreuses paroles du magnanime Tamerlan par des défis, des bravades, des injures, qui marquent plus la cruauté d’un despote barbare sue le juste ressentimant d’un homme humilié par l’adversité. Tamerlan l’explique que cette guerre a eu lieu à cause de se cupabilité et durant le temps passé il a tué pour rien des milliers et milliers d’hommes, y compris des enfants en Europe, en Asie Mineure et Proche Orient: Tamerlan: When I survey the Ruins of this Field, The wild Destruction, which thy fierce Ambition Has dealt among Mankind, (so many Widdows, And helpless Orphans has thy Battle made, That half our Eastern World this Day are Mourners) Well may I in behalf of Heav'n and Earth Demand from thee Atonement for this wrong [Rowe Nicholas., 1702; 19] et Tamerlan: Henceforth I will not wonder, we were Foes, Since Souls that differ so, by Nature hate, And strong Antipathy forbids their Union.

Bajazet: The noble Fire that warms me does indeed Transcend thy Coldness, I am pleas'd we differ, 16 2020 Vol. 35 No. 4 Series: Literature Critical Studies

Nor think alike [idem., 20] Mais Sahib Kiran l’explique qu’il a entreprit cette bataille pour sauver la vie, le bonheur et la prospérité de son peuple, sa patrie: Tamerlan: No - for I think like Man, Thou like a Monster; from whose baleful Presence Nature starts back; and tho she fix'd her Stamp On thy rough Mass, and mark'd thee for a Man, Now conscious of her Error, she disclaims thee, As form'd for her Destruction - Tis true, I am a King, as thou hast been: Honour, and Glory too have been my Aim; But tho I dare face Death, and all the Dangers, Which furious War wears in its bloody Front, Yet would I chuse to fix my Fame by Peace, By Justice, and by Mercy; and to raise My Trophies on the Blessings of Mankind; Nor would I buy the Empire of the World With ruin of the People whom I sway, Or forfeit of my Honour [idem., 20] Tamerlan médite précisément le projet téméraire de restituer le trône et la lib- erté au sultan turc, et de conquérir son amitié par une honarable alliance. Un derviche vient, au nom du Prophète et de l’Islam, sommer Tamerlan de rendre l’empire aux successeurs des califes, et de reconnaître sa loi. Dervishe: Well might the Holy Cause be carry'd on, If Mussulmen did not make war on Mussulmen. Why hold'st thou Captive a believing Monarch? Now, as thou hop'st to 'scape the Prophet's Curse, Release the Royal Bajazet, and join With Force united, to destroy the Christians. [idem.; 40, acte III, scène 2] Tamerlan lui repond ainsi: Tis false; no Law Divine condemns the Virtuous, For differing from the Rules your Schools devise. Look round, how Providence bestows alike Sunshine and Rain, to bless the fruitful Year, On different Nations, all of different Faiths; And (tho' by several Names and Titles worshipp'd) Heav'n takes the various Tribute of their Praise; Since all agree to own, at least to mean, One best, one greatest, only Lord of All. Thus when he view'd the many Forms of Nature, 17 Series: Literature Critical Studies 2020 Vol. 35 No. 4

He found that all was good, and blest the fair Variety [idem]. En même temps ce derviche, chargé par les servants de Bajazet, tente de poig- narder Tamerlan qui l’écoute. Tamerlan l’a fait emprisonner, mais édifié sur la bonne foi de son prisonnier, use de clémence. De la conversation entre Tamerlan et le der- viche on voit qu’ici N.Rowe traite Tamerlan en tant que le sauveur de l’Europe car sous «les destructeurs» qui a pronocé le derviche il montre l’Europe. Vraiment avant sa bataille contre Tamerlan Bajazet préparait sa marche sur l’Europe. Par un dernier appel aux sentiments d’humanité, Tamerlan essaye de ramener Bajazet à une concilia- tion fraternelle: le sultan, plus courroucé que jamais, éclate en insultes et en impréca- tions; Tamerlan le condamne à mort comme un bête féroce. Néanmoins, à la prière d’Arpasie, il revoque sa sentence. Dans la pièce le caractère de Tamelan est fort supérieur de celui de Bajazet peint en noir. «Le personnage de Tamerlan est une conception puissante, une grande figure» [Tamerlan, tragédie de Rowe. Grand Robert en 16 volumes, v.14.,1964; 436b]. Dans la pièce l’auteur a prété une grande attention aux centiments romanèsques et à l’amour romantique. Les personnsges de la pièce ont vécu divers examens, le leitmotiv de la lutte entre le dévoir et la liberté, la jalousie et l’amour, la fidélité et la trahison et, en général, entre la bonté et la malséance accompagent l’œuvre de ses premières lignes jusqu’aux dernières. La tragédie de N.Rowe est un œuvre intéressant et complet, riche en situations étonantes, artistiquément décrites. Le «Tamerlan» de Rowe est représenté plus de dix fois durant de 1702 jusqu’à 1715 à l’exception de 1713 quand la traité d’Utrecht fut signé et mit la fin à la guerre de Succession. [la traité de paix signée par l’Angleterre, la France et la Hollande – B.E.]. Mais durant les années 1716-1777 cette pièce orientée contre les français fut représentée plusieurs fois sans cesse en même temps dans deux grands théâtres de Londres, Drury Lane et Covent Garden. Le texte de la pièce fut bientôt publié et même tradut en français [Théâtre françois, vol. 6. 1745-1749; 253-382]. La dramaturgie de Rowe fut un des premiers éssais des civilisateurs sur l’affirmation des codex morals contre l’inmoralité des nobles. L’auteur des pièces n’utilisé pas le thème historique pour sa large généralisation sociale. Dans ses œuvres les conflits de palais obtenaient un caractère socio-familial et moral. Dans ce sens Rowe fut un des dirigents de drame civilisateur du XVIII siècle sur la pièce duqel furent composés une dizaine d’opéras durant des siècles. Au XVIII siècle les opéras timourides furent largément représentés dans les villes européennes considérées en tant que les centres d’opéra siera telles que Vénise, Trévise, Naples, Londres, Drezde, Verone, Königsberg, Milan et Paris. Le premier d’entre eux fut de Giulio Cesare Corradi représenté en 1698 à Ve- nise au théâtre d’Opéra publique. Le célébre opéra Tamerlano consacré à la guerre du seigneur de la Transoxiane contre le sultan turc fut aussi représenté à Vénise en 1711. La partition aujourd’hui complétement disparue basée sur le libretto en vers (1710) du comte Agostino Piovene été composée par le célébre compositeur du théâtre Fran- cesco Gasparini. Le libretto de Piovenne étant entièrement basé sur la pièce de Pradon 18 2020 Vol. 35 No. 4 Series: Literature Critical Studies le décor été diminué et les personnages de deuxième plan tels que le nadims (l’homme proche de l’héros principal dans les drames classiques des XVII-XVIII siècles), le chef des serveurs de palais ainsi que les conflits ulterieurs (choix de l’épouse, prob- lèmes de l’héritage) ont été rajoutés au sujet. Dans l’opéra représenté au théâtre de duc de Reggio nell’Emilia en 1719 Tamerlano fut revisé et son nom a été changé en Il Bajazet. Ippolito Zanelli, le poète de palais du duc de Modena a légérement changé le style du libretto de Piovene dans les dernières scènes. Ainsi Bojazet étant devenu un caractère fort, son suicide sambla aussi solennel. La force tragique des scènes fut ainsi augmentée. Gasparini y ajouta des nouvelles arias et reécrit la grande partie du texte rechitatif. Le recit historique et une certaine partie du texte appartient cependant à Piovene (également à Pradon). Il faut souligner que Tamerlano original de Piovene était toujours sur la scène (par exemple à Tourin en 1730, à Vénise en 1765 et à Mi- lan en 1772), en 1764 Tamerlano fut tradut en danois (Den store Tamerlan) et mis en scène à Copenhague. Durant le XVIII siécle les nouvelles paritions furent écrites au texte revisé de Piovene et son oeuvre été représenté dans les théâtres d’opéra de l’Europe. Mais il y a eu une chose itéressante: à la mésure que le caractère de Tamerlan dévenait plus hu- main et grâcieux, il apparessait peu sur la scène tandis ce que son adversaire Bajazet occupait beaucoup de place. En 1720 à Trévise fut représenté l’opéra de Fortunanto Chelleri consacré à Tamerlan. Deux ans après un autre opéra de Leonardo Leo com- posé sur le texte de Piovene fut repésenté à Naples. Le meilleur opéra parmi tous les Tamerlano composé par Georg Fredrich Handel fut pour la première fois représenté à Trevise en octobre de 1724. Cet opéra fut douze fois représenté à Londres durant sa première saison et joué à Hambourg avec des recitatifs en allemand en 1725. C’été la version améliorée du point de vue ésthétique de libretto revisé en 1719 que Heandel et le librettiste Nicolo Haym ont beaucoup travaillé pour minimiser le rôle de Tamerlan et monter la mort de Bajazet à la partie solennelle de l’œuvre. Ainsi Tamerlan n’a pris place que dans huit derniers lignes de récitatif. Le libretto revisé de Piovene a enthousiasmé Nicola Porpora pour son Tamerlano mise en scène en 1730 à Drezde dans le cadre de la semaine musicale de «Naples d’Allemagne». Même Anto- nio Vivaldi a spécialement choisi ce libretto pour son pasticcio et mosaïque musique Tamerlano, représenté pour la prémière fois à Verone en 1735. Vivaldi étant donné pris la grande partie d’arias des autres compositeurs avait écrit seulement les récitatifs reliant et trois dernières scènes. C’est ainsi sont apparus d’autres Tamerlano dont le premier fut mis en scène par Antonio Maria Sacchini à Londres en 1773, le deuxième crée par Ferdinando Paër a eu sa première à Milan en 1776. A la fin de XVIII siècle durant le passage de l’âge classique vers le romantisme les opéras français et allemands ont permis de créer des œuvres concurrant les opera sierra italiens usés du point de vue technique et de style de composition. Au résultat deux opéras importants du siècle furent crées comme résultat des relations culturel- les franco-allemandes. Deux compositeurs de palais de l’Allemagne ont composé les musiques pour le libretto de quatre actes Tamerlan d’Étienne Morel de Chédeville à Opéra de Paris. La musique pour l’un de ces opéras fut composé par Johann Friedrich 19 Series: Literature Critical Studies 2020 Vol. 35 No. 4

Reichard, l’ami de Gothe. La première de cet opéra prévue pour 1786 a eu lieu non à Paris, mais à Königsberg en 1799. Cependant l’opéra de Morel de Chédeville fut représenté à l’Opéra de Paris en 1802. D'après les critiques cet ouvrage a eu douze représentations. Les reprises modernes (XXe siècle) des opéras sous le titre «Tamerlan» basés sur la pièce de Rowe ont eu lieu dans les villes suivantes: à Karlsruhe (1924), Leipzig (1925), Halle (1940 et 1952) en Allemagne, à Birmingham (1962), Batignano (1976), Festival d'Edimbourg (1982) par Welsh National Opera et Leeds (1985) en Anglet- terre, à Bloomington (1985) aux USA et à Lyon (11 mars 1985) en France. La tragédie de Rowe forme un ensemble animé, intéressant, riche en situations pathétiques, bien aménées. Le personnage de Tamerlan est une conception puissante, une grande figure. Au relief des caractères la pièce joint le mérite d’un -style har monieux. b) Tamerlan vu par la dramaturgie française du XX siècle C’est une image toute neuve du conquérant que nous propose l’écrivain fran- çais Lucien Kehren dans ses œuvres telles que le roman «Tamerlan ou l’empire de Seigneur de Fer» et la pièce «Tamerlan». Le nom de Lucien Kehren est bien connu en Ouzbekistan son roman est plusieurs fois publié en ouzbek et sa pièce a été elle aussi traduite en ouzbek et mise en scène à Samarkand en 2007. Lucien Kehren était le Pré- sident de l’«Association franco-ouzbèque pour l’Art et Histoire timourides». La vie de cet homme rappelle une légende. Si lui parle à ce sujet il disait: «Je suis un enfant dont sa mère n’a pas reconnu» en riant. Lucien qui est né à Alsace (département au Nord de France) a lutté contre les fascistes allemands durant la deuxième guerre mondiale dans l’armée française. Pendant une bataille les allemands ont demandé Lucien emprisonné de lutter dans l’armée allemande étant donné que l’Alsace et Lorraine passaient d’une main à l’autre entre la France et l’Allemangne durant des siècles, les allemands l’ont considéré comme leur. Lucien Kehren qui a refusé cette invitation a connu plusieurs années d’emprisonnement. Mais ce n’était pas encore tout. Lucien qui est rentré dans sa patrie après la guerre a connu des traitements plus cruels. Sous prétexte de terminer son service militaire il fut nommé à la Légion d’Honneur et envoyé à la Syrie. Puis l’Indochine, l’Afrique du Nord et, finalement, la France… l’Université, la thèse et… de nouveux… l’étranger. Lucien Kehren a longutemps travaillé au Maroc, Brésil et Portugal en tant qu’éxpert des Nations Unies. En cette qualité il est arrivé en Ouzbékistan pour la première fois en 1961. Lucien Kehren qui servait à l’époque au Maroc en tant qu’éxpert des Nations Unies fut envoyé par le gouvernement marocaine en Uzbékistan pour apprendre la pratique «exemplaire» de l’Union soviétique en irrigation des steppes centre-asiatique pour l’utiliser ulterieurement dans les déserts marocains. Cette visite à abouti cepen- dant à des résultats inattendus. Le gouvernement marocain après avoir prit connais- sance des résultats de travaux soviétiques a réfusé de les utiliser et des changéments brusques ont eu lieu dans la vie de savant. Mais notre riche culture séculaire et nos villes historiques ont laissé une grande 20 2020 Vol. 35 No. 4 Series: Literature Critical Studies impression au savant français. Surtout la ville de Samarkand l’a charmé enormément. Les batiments historiques qui ont été fait constuire sous Tamerlan ont fait renaître dans son cœur un grand respect pour leur constructeur. Lucien Kehren rentré dans son pays commença à étudier la vie et l’histoire de Sahib Kiran. Dans ce but il fréquenta les cours de la littérature et de la culture des peuples turcs centre asiatiques crées par le professeur Luis Bazen auprès de l’Institut des Recherches supérieures et passa le reste de son temps à lire des livres sur Tamerlan, publiés en France et en Europe. Mais il n’était pas satisfait de sa lecture car les auteurs de tous ces livres traitaient princi- palement Tamerlan comme un souverain d’emportement furieux et chef de guerre inpitoyable. Le savant qui décida à écrire la verité sur Sahib Kiran a appris profondément l’histoire médiviale, chercha et trouva les sources chères conservées dans les musées non seulements de France, mais aussi dans ceux d’Espagne, de Portugal et Grande Brétagne. Finalement il a écrit un roman historique nommé «Tamerlan» publié pour la pemière fois en 1978 par les Editions de la Baconnière à Neuchatel, Suisse. C’est en 1980 que ce roman historique sous le titre «Tamerlan ou l’Empire de seigneur de fer» (sans les cartes et desseins) a été publié par Payot à Paris. Le roman fut publié ensuite plusieurs fois par différentes éditions françaises. Le roman de Lucien Kehren fut traduit en ouzbek (traducteur Ermatov B.S.) et poublié par les Editions Manaviyat de Tachkent en 1999. Jusqu’à présent ce roman de Lucien Kehren à connu quatre édi- tions ouzbèques réalisées par trois maisons d’édition durant vignt ans (les éditions Manavi- yat – 1999, Ouzbékiston – 2016 et 2018, Gofur Gulom – 2018). Le roman commencé par l’histoire de Samarkand, englobe une période entre la naissance d’Amir Timour jusqu’à sa mort. Une atten- tion particulérement intéres- sante y est portée également à l’histoire ultéreure de l’empire crée par Tamerlan, aux réla- tions de Tamerlan avec les rois europééns, le livre contient aussi une annexe sur les desce- dants de Tamerlan. La valeur inestimable du livre est dans le fait que son auteur commenta d’une valeur équivalente les livres sur Tamerlan écrits avant lui, aborda l’activité de Sahib 21 Series: Literature Critical Studies 2020 Vol. 35 No. 4

Kiran de point de vue historique et hautement apprécia son service devant l’humanité. Ce roman de Luicien Kehren fut cependant hautement estimé par le future Présidant de France M. Jacques Chirac, alors le Maire de Paris: Lucien Kehren, enthousiasmé par si haute appréciation de Jacques Chirac con- tinua ses recherches et composa très vite une grande tragédie en deux parties, six actes (148 pages en machine à écrire). Les événements de la tragédie commencent à Samarkand par la montée de Tamerlan au trône et terminent à Otrar par sa mort. Les deux parties de la tragédie se composent de trois actes où prennent part plus de cent personnages. Les plus importants sont cependant Tamerlan, Saraï Moulk, les émirs Nouriddin, Sayfiddin, Jahanguir et Noyon Boka et le sultan turc Bajazet. La première scène de la pièce débute par la réunion des émirs de Samarkand où ils doivent élire le nouveu rois du pays. Il y a deux candidats, se sont l’emir Hossein et l’emir Tamerlan. D’après les coutûmes la réunion a élu le plus digne – c’est Tamerlan. Les événements de l’acte deux se dérulent en Iran, quant à ceux de l’acte trois en Horde d’Or de Sibérie. Les événements de quatrième acte qui commence la deuxième partie étant assez nombreux, se déroulent à Samarkand, avant de continuer contre Toktamich Han et marcher sur l’Inde pour retourner à la capitale. Les événements de cinquième acte passent à Samarkand et en Turquie contre Bajazet. Le pincipal événement de la tragédie étant la guerre contre les Turcs, cette acte se compose de huit scènes. La tragédie se termine par l’acte VI composé de 6 scènes dont les événements se déroulent à Samarkand et à la citadelle Otrar, la frontière de la Chine. Dance la pièce Tamerlan étant un seigneur juste, un ami et mari fidèle, est aus- si un grand connaisseur, défenseur des sciences et des cultures. Tamerlan tient une bonne conversation avec Chodja, le rois d’Iran mais quand le fils de lui Mansour a tué Souleyman, l’ami de Sahib Kiran, il ordonne de mettre le feu à Ispahan. Tamerlan veut vivre en paix avec Bajazet, mais Bajazet est contre. Alors Tamerlan envoye son ambassadeur en Turquie, cher Bajazet avec une lettre ainsi: «Bajazet, toi que l’on surnomme Le Foudre pour tes exploits, tu n’es que le bâtard d’un matelot turcoman. Tu as comploté contre moi avec le sultan de Bagdad et le sultan d’Egypte et de Syrie. Tu as prétendu être le fléau de Dieu et le seul maître des Turcs: tu n’es qu’un vantard et un insolent. Sache que tes alliés sont en fuite, que leurs armées sont en déroute, que j’ai pris Alep, Damas et Bagdad. Si tu veux sauver ta vie, ton royaume et tes biens, reconnais- moi comme ton suzerain, livre-moi ta ville de Sivas et cesse d’importuner mes vas- saux et amis, les princes Turkmènes. Si tu refuses, moi Timour, le marteau de Dieu, j’envahirai ton royaume et je te détruirai. Donne ta réponse à mon ambassadeur en veuillant considérer que sa personne n’est que mon porte-parole et qu’il ne peut y avoir d’offense de sa part. j’attendrai à tes frontières ta réponse qu’il m’apportera» (Tamerlan II, acte V, scène 3) La réponse de Bajazet à l’Ambassadeur: «Ton maître, messager de l’enfer, n’est qu’un ancien gardien de bétail et ses manières sentent toujours l’écurie. Rapporte-lui que je refuse et que je le défie. Je suis 22 2020 Vol. 35 No. 4 Series: Literature Critical Studies le souverain universel des Turcs et lui n’est qu’un Tartare grossier, un boiteux répug- nant et le bourreau des pauvres gens. S’il ose venir ici, je le vaincrai et je posséderai devant lui son épouse la Khanum avant de le faire le faire fouetter à mort. Va porter mes paroles à Timour et hâte-toi de disparaître de ma vue!» (Tamerlan II, acte V, scène 3 – souligné par nous – B.E.) Bajazet, a insulté l’Ambassadeur et son seigneur Amir Timour devant tout le monde, fait l’éloge de lui quand il reste seul avec son fils Soleyman Chelebi: «Mon fils, Timour est un général habile, expert en ruses et en sagacité, je dois moi aussi me montrer expert en ruses et en sagacité. La bravoure des vrais Turcs fera le reste» (Ta- merlan II, acte V, scène 3). Amir Timour lui écrivit une lette menaçante et bientôt la guerre éclata entre les deux conquérants. Cette guerre se termina par la bataille d’Ancyre, dans laquelle Bajazet vaincu tomba entre les mains de son ennemi, qui le fit enfermer dans une cage dorée. Alors un dialogue a eu lieu entre les deux chefs d’Etât: «Bajazet: Tu oses me railler, je te hais, Tartare, j’appelle sur toi et ta descen- dance le châtiment de Dieu. (Timour rit) Tu ris de mon triste sort, tu oublies que Dieu est le seul distributeur des royaumes et qu’il peut t’enlever demain ce qu’il t’a laissé prendre aujourd’hui. Timour: Tu dis vrai et je ne me moque pas de ton malheur, mais je ne peux m’empêcher de rire en voyant le peu de cas que Dieu fait de nos royaumes pour leur avoir choisi comme rois un borgne de l’esprit comme toi, et un boiteux comme moi. Je t’avais offert la paix, tu m’avais répondu par des insultes. Ton orgueil t’a perdu, Bajazet. Bajazet: Jamais! Jamais tu n’auras un remerciement de moi! Le fis de le noble race d’Osman ne s’abaissera pas devant un gardien de troupeaux tartare. Je te le cris en face: tu es un tyran, un tricheur, un monstre assoiffé de sang! Ah! Je perds la raison! Où suis-je? qu’ai-je fait (Bajazet se précipite tête le première contre le mât de la tente) Ah, ah! Je vais monter sur le trône de Byzance et j’irai faire manger mon cheval sur l’autel de Saint Pierre de Rome. Quand j’aurai écrasé cette armée de bêtes puantes, j’entrerai en maître dans Chiraz et Samarkand, Holà! à moi mes Janissaires, à moi mes Sipahiis! Bajazet se débat de plus en plus» (Tamerlan II, acte V, scène 8). La tragédie de Luicien Kehren n'est pas aussi dépourvue de défauts - un dével- oppement lent de l’intrigue, des solutions de continuité entre les scènes successives, une attention excessive à étaler les sentiments des personnages. La bataille d’Anycr, terminée par la victoire des guerriers de Trasoxiane, Tamerlan mit Bajazet dans une cage d’orée. Là on voit surement l’influence de Ch. Marlowe. L’auteur, occupé par les sentiments purement humains tels que l’amitié et l’amour, utilse beaucoup des détails de romantisme dans certaines scènes. Les événements des actes et des scènes se déroulent dans différants lieux se qui compliques les travaux des metteurs en scène. Dans différentes scènes Lucien Kehren utilisent les légendes européennes. Par exem- ple, dans la quatrième scène de l’acte premier les honorables de Samarkand élueront le nouveau roi du pays. Emir Hosseïn essaye de trouver des amis qui peuvent le soute- 23 Series: Literature Critical Studies 2020 Vol. 35 No. 4 nir. Voila un extrait du dialogue entre l’emir Hossein et emir Moussa: «Hussaïn: Timour a dû voler des moutons pour pouvoir manger. Comment les émirs de Samarkand pourraient-ils accepter comme roi un voleur de bétail? Moussa: Timour voleur de moutons, tu m’étonne. Husseïn: Mais si, mais si, c’est de notoriété publique! (souligné par nous – B.E.) La légende sur l’histoire que quand Sahib Kiran faisait le siège d’une ville il montait devant elle un étendard blanc le premier jour, le deuxième jour un étendard rouge et un étendard noir le troisième jour est aussi de tels éléments (actes II, scènes 1 et 4). Prenons la scène 1 de l’acte II. Timour et Saraï sont assis sur des sièges ornés sous la grande tente de guerre de Timour à la frontière de la Perse. Jahangir entre et annonce que les guerriers sont prêts pour l’attaque et qu’il a envoyé des hommes dans toute la Perse: «J’ai envoyé dans toute la Perse des hommes proclamer que ton étendard blanc signifiait que tu épargnerais ceux qui se rendraient sans retard, mais que ton étendard rouge annonçait que ton pardon ne serait accordé qu’après de cruels châtiments et des têtes coupées. Je leur ai fait crier sur toutes places publiques que l’étendard noir de Timour serait la mort et l’incendie pour tous les rebelles et leurs cités» (Tamerlan II, acte II, scène 1). Alors l’acte II, scène 4, devant Ispahan encerclée. Le dialogue d’Amir Timour avec le vieux émir Shaïk Ali dont le fils en service d’inspection de la ville a été tué par les Persans au bazar: «Ali Shaïk: Je réclame l’honneur d’aller planter l’étendard noir devant la grande porte d’Ispahan. Timour: Je te comprends, tu planteras l’étendard noir. Soleyman, tu enverras des officiers planter des étendards rouges devant les autres villes. Malheur à elles si elles ne comprennent pas le cri de colère divine» (Tamerlan II, acte II, scène 4). L’image de Bajazet enfermé dans la cage étonne les ambassadeurs européens venus chez Tamerlan. Les ambassadeurs de France, de Castille, de Byzance et de Trébizond annoncent les grâces et félicitations de leurs chefs d’Etat pour la victoire de Tamerlan sur les Turcs. Ambassadeur de France: Grâces et félicitations de mon maître, Charles VI roi de France, à Timour, roi de Samarkand et notre protecteur contre le Grand Turc (subitement l’ambassadeur voit Bajazet dans sa cage et fait un bond en arrière). En montrant dans cette scène Bajazet enfermé dans la cage de fer le dramaturge a suivi les récits de plusieurs historiens, rependus dans certains pays européens et asi- atiques. Dans les dialogues suivants Tamerlan essaye d’expliquer aux ambassadeurs qu’il été obligé de l’enfermer ainsi et qu’il ne le soumit pas à des traitements cruels. Attention: «Timour: Ne craignez plus le Grand Turc, je l’ai mis dans cette cage. Ambassadeur de France: Jésus Marie! Bajazet La Foudre dans cette cage! Par 24 2020 Vol. 35 No. 4 Series: Literature Critical Studies quel enchantement? Timour: Sans aucun sortilège si c’est ce que tu veux dire. J’ai vaincu les Turcs et j’ai enfermé leur Sultan dans cette cage, que j’ai trouvée dans sa propre voilière, car il est devenu fou. (Bajazet tourne dans sa cage et donne des coups contre les barreaux). Bajazet: Bajazet! Je suis donc Bajazet, l’infortuné Bajazet, le pauvre Bajazet qui a perdu en un jour son royaume et son armée! Timour: Seigneurs ambassadeurs, constatez qu’il est fou (souligné par nous – B.E.) On voit de nos soulignes que le Grand Emir été obligé d’enfermer Bajazet dans la cage étant donné qu’il été devenu fou et l’attitude de Bajazet dans la cage le con- firme également (Bajazet tournant dans la cage donnait des coups contre les barreaux). Les ambassadeurs en sont les témoins. A la fin de réception Sahib Kiran a annoncé qu’il doit partir à Samarkand et en laissant Bajazet aux ambassadeurs leur demanda de surveiller avec leurs médecines: «Timour: Je vous ai dit que j’allais repartir. Vous surveillerez Bajazet et vous le ferez soigner par vos médecine» (Tamerlan II, acte V, scène 8). Mais Bajazet est affalé avant qu’Amir Timour termine sa parole. Les ambas- sadeurs sortent de la tente, Sahib Kiran se lève et reste seul devant la cage ouverte: «Timour: La fin de mon grand ennemi me laisse un gout d’amertume. Je crois que le bras de Dieu se fatigue de manier son fléau sur terre. On ne peut échapper à ses chagrins, on ne peut courir plus vite que son remord» (Tamerlan II, acte V, scène 8). Amir Timour appelle Noureddine, son ami de guerre. Il lui dit: «Timour: Nous retournons à Samarkand, Nouriddin. Mais avant, fait préparer des funérailles pour Bajazet, comme on le fait chez nous pour honorer les héros» (Ta- merlan II, acte V, scène 8). Dans l’acte final de la tragédie les événements se déroulent à Samarkand et à la frontière de la Chine – Otrar. A Samarkand Saraï, qui a compris le but d’Amir Timour, essaye de l’arrêter: «Saraï: Mon amour, toute la vie a son crépuscule, même celle des rois et des reines. L’heure du repos est arrivée et je suis à tes côtés; contemple ton œuvre et satisfais-toi: n’as-tu pas de beaux palais, des trésors immenses, des jardins délicieux et des royaumes soumis à ta volonté? Tu as tout conquis, Timour» Mais Sahib Kiran n’a pas changé son projet. Alors Saraï Moulk informe son mari de son rêve: «Saraï: Hélas! mes craintes étaient fondées. J’ai rêvé la nuit dernière d’une ville abandonnée au milieu des neiges et j’entendais une voix qui criait dans la steppe: ici tout s’achève!» Le rêve de Saraï se réalise. Les guerriers de Transoxiane partis vers la Chine s’arrétent à Otrar. La bas Tamerlan se sent mauvais. Contre les écrivains ouest-euro- péens de Renaissance ou de l’époque de Renaissance confirmant qu’il est athét, su’il qu'il est sans Dieu, Tamelan y cita plusieurs fois le nom de Dieu: «Timour: Voilà, maitenant le Dieu me dira pourquoi il m’a choisi comme un 25 Series: Literature Critical Studies 2020 Vol. 35 No. 4 chef d’un petit tribut barlas comme le roi des rois et le souvérain de l’Ouest. J’étais le marteau de Dieu, je lui ai servi, mais il se retourne de moi, gloire au Dieu!». Ou «Dieu Tout Puissant ! Mon destin s’est accompli! [Tamerlan II, acte VI; scène 1]. Amir Timour meurt à Otrar. La tragédie intéressa beaucoup de spécialistes. Les acteurs de L’Il-de France ont commencé de travailler sur sa mise en scène avec la Comédie de Champs Elysée. De son décor s’occupait Fernan Pouillon, J.Ch. de Castel Bajac s’occupait des costumes tandis que Robert Hossein été chargé de lumière. Etant donné que la pièce était grande le maîteur en scène Claude Begner et les acteurs travaillant sous la direction de Jean- Paul Zénacair n’ont pas pu terminer les travaux jusqu’à la date fixée – le mois de mars de 1985. Le spéctale n’a pas été monté. Un an après les acteurs furent invité par le Théâtre de Montréal les travaux furent rempris au Canada. Les travaux sont continus durant un mois. Une musique spéciale a été également composée. Mais le chef du grouppe M. Zénacair est disparu juste avant la première avec 50 mille FF et les acteurs fâché ont refusé de jouer la tragédie. Ainsi le spectacle n’a pas été représenté et on n’a pas revu le metteur en scène. Lucien Kehren a remis une copie de cette musique au metteur en scène ouzbek Bahodyr Youldachev au mois d’octobre 1995. M. Lucien Kehren ne s’est pas découragé, et contunua ses recherches sur la vie d’Amir Timour avec une nouvelle force. Il s’occupa des travaux publics en créeant l’Association française pour l’art et histoire temouride, la dirigea longtemps en tant que son Président. Cette association contibua beaucoup à la propagande de contribu- tions des temourides à la science, à la culture et aux arts ainsi qu’à l’épanouissement de l’amitié et des rélations culturelles entre les peuples français et ouzbek. En 1995 M. Lucien Kehren fut décoré de la plus haute médaille «Chouhrat» (Gloire) de la République d’Ouzbékistan. Sa tragédie «Amir Temour» fut représentée par les metteurs en scène et acteurs ouzbeks en 2007 sur la place de Régistan à Sa- markand. Parmis les spectateurs on voyait également son auteur, Lucien Kehren. Il est mort en 2013 à l’âge 93 ans. CONCLUSION 1. Les invraissemblances, les inexpériences peuvent ressortir de cette rapide analyse, bien qu’on a tâché de lier les œuvres et les scènes autant que possible créees par divers auteurs dans différentes époques. Ceux sont des ouvragres nés d’une syn- thèse originale entre la théorie classique et la pratique populaire, ils innovent dans plus d’un domaine, ont donné et donnent lieu à la naissance des centaines opéras dans le monde. 2. Tous les ouvrages analysés sont des tragédies de vengence qui vont bientôt envahir les nouvelles scènes si même elles ttémognent d’un sens aigu du théâtre et d’une remarquable virtuosité dans le maniement des effets et des procédés, elles de- meurent cependant dans une certaine mesure des œuvres de transition dont quelques aspects sont assez vite périmés : car le théâtre connaît une évolution rapide dans les toutes dernières années du règne de l’un et les premières de celui son successeur.

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3. La réussite du théâtre tient, pour essentiel, à une série de synthèses ou de compromis permettant à l’auteur d’élargir dans toute la mesure du possible, la plate- forme commune où se rencontrent, à l’intéreur d’une œuvre dramatique, les goûts particuliers des diverses couches sociales et intellectuelles qui composent un public, publique lettré et public populaire; les auteurs et leurs ouvrages commencer travailler pour faire vibrer en chacun la corde patriotique dans les années cruciales pour les rela- tions internationales. Toutes les œuvres sur la vie at activité de Tamerlan que nous avons analysées nous permettent, à la différence des confirmations de certains critiques, de juger d’après les documents très clairsemmés et bien insuffisants que l’histoire nous a -lé gués, sont des œuvres les plus jouées, les plus publiques, les plus romanciées, les plus citées, les plus exportées et, en sont temps, les plus traduites ou adaptées de tout le théâtre du monde. On conçoit aisémment que, dans ces conditions, elles puissent fournir un riche terreain d’étude à qui s’intéresse à l’histoire de Tamerlan et du théâtre.

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