Merci Au « Minettsdapp » !

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Merci Au « Minettsdapp » ! ARBED Februar 2011 39 Ben Fayot Merci au « Minettsdapp » ! Selon le dictionnaire luxembourgeois, le populaires. En 1890, il fallait environ 500 Chambre cinq démocrates sur neuf dépu- terme de « Minettsdapp » est apparu à la voix pour être élu, en 1914 entre 3 000 tés. C’était un tournant politique capital, fin du XIXe siècle pour désigner quelqu’un et 4 000. pour le pays comme pour le canton. qui travaille la minette, un mineur ou un ouvrier de la sidérurgie, donc quelqu’un Cette évolution permit l’émergence de Un « radicalisme » régional du canton d’Esch-sur-Alzette. L’ignorance nouveaux notables dans un milieu social fit d’abord mépriser le travail de la mine inédit dans notre pays. Fait significatif : en Les nouveaux électeurs s’éveillaient à la et du fer pour sa dureté, son danger, sa sa- 1890, tous les députés du canton étaient politique avec des demandes concrètes. Il leté. Le « Minettsdapp » prit une connota- élus au premier tour, tous des notables de- pouvait donc être électoralement payant tion péjorative. Mais ceux qui exercèrent puis longtemps à la Chambre des députés. de faire preuve d’un certain radicalisme en ce travail dur et difficile en tirèrent de la Mais dès 1896, C.M. Spoo arriva le pre- s’opposant au centre du pouvoir de la ca- fierté et une nouvelle identité. pitale. Ainsi, dès 1895, l’Escher Courrier, journal proche de Spoo et de Welter, traite Nouvelle donne politique La diminution du cens [...] fit non seulement de la question ouvrière, augmenter le nombre d’électeurs mais surtout de la question régionale. Le L’apparition d’une masse d’ouvriers dans et créa de nouvelles couches gouvernement est accusé de négliger hon- la sidérurgie et les mines entraîna un chan- d’électeurs populaires. teusement le canton d’Esch-sur-Alzette qui gement démographique important. Entre génère pourtant la plus grande partie des 1890 et 1910, la population du canton recettes de l’État1. Le thème récurrent du d’Esch-sur-Alzette doubla. La popula- mier à s’intercaler parmi les anciens dépu- canton d’Esch-sur-Alzette comme la vache tion de la ville d’Esch-sur-Alzette passa de tés comme Victor de Tornaco, Léon Metz à lait du pays est ainsi né. Le pouvoir cen- 6 855 habitants en 1890 à 16 461 en 1910, ou Auguste de Gerlache. De même pour tral est accusé de dilapider la minette, de Dudelange de 5 091 à 10 803 pendant le le Dr Michel Welter, qui fut élu en 1897 à négliger le canton dont les routes et che- même laps de temps, Differdange de 3 574 l’occasion d’une élection partielle. mins sont rares et mauvais, qui n’a pas de à 13 909. L’afflux de cette nouvelle popu- lycée, dont les communes manquent de lation n’allait pas sans créer des problèmes Dans ce contexte, on peut voir dans le moyens financiers, alors que le gouverne- de logement, d’hygiène et d’infrastructures fameux discours en luxembourgeois que ment accorde des avantages financiers aux (rues, écoles, administration publique). Spoo fit à la Chambre en 1897 non seu- communes rurales sur le dos des communes lement un fait linguistique, mais surtout productrices de richesses. Surtout, ces nouveaux habitants devinrent une rupture politique pour tenter de se peu à peu des électeurs. La diminution du rapprocher des nouveaux électeurs peu Il est facile à ces nouveaux députés du cens, en 1892 de 30 à 15 francs, en 1901 à familiarisés avec le français de la Cham- canton d’Esch-sur-Alzette d’attaquer les 10 francs, et en 1913 un cens de 10 francs bre d’alors. La langue du « Minettsdapp » classes dirigeantes issues de la capitale et dans lequel rentraient toutes sortes d’im- (avec le « mär » et le « Uarbechter ») allait d’un pays encore très rural, en dénonçant pôt, fit augmenter le nombre d’électeurs être un signe distinctif important ! leur paternalisme hautain et leur igno- et créa de nouvelles couches d’électeurs rance des problèmes concrets des électeurs. Avec Xavier Brasseur élu en 1901, Léon Michel Welter se fit le champion d’un Ben Fayot est député et membre du Parti ouvrier Metzler et Jean-Jacques Diderich élus en nouveau style d’opposition virulente à la socialiste luxembourgeois. 1902, le canton d’Esch-sur-Alzette eut à la Chambre, où ses sorties étaient redoutées. 40 forum 304 Dossier On peut penser que ce style direct, fron- et de faire du canton d’Esch-sur-Alzette tant à sanctionner la loi scolaire de 1912, à deur, très critique, était fait pour plaire à un bastion socialiste. D’ailleurs, le minis- nommer des bourgmestres et un directeur ses électeurs. tre d’État Paul Eyschen releva que le can- de gauche, mais aussi en 1915, en faisant ton d’Esch-sur-Alzette avait une situation dissoudre la Chambre pour affaiblir le bloc Citons deux exemples à cet égard. Le exceptionnelle par le fait qu’il avait neuf de gauche et en appelant Hubert Loutsch à 22 janvier 1901, le gouvernement déposa députés (en 1901), et exprima l’inquié- la tête d’un gouvernement catholique mi- à la Chambre un projet de loi portant créa- tude des députés des autres cantons : si la noritaire. Ce que la gauche d’alors appelait tion d’une école industrielle à Esch-sur- députation du canton arrivait à s’entendre le « coup d’État » de la Grande-Duchesse Alzette, revendication récurrente du canton au lieu d’être une députation « panachée », allait lui aliéner durablement une bonne depuis des années. Or, l’incompréhension elle pourrait imposer sa loi5. partie des forces politiques des régions entre le gouvernement et les députés du urbaines et industrielles. canton était flagrante. Le directeur général L’anticléricalisme des Finances, Mathias Mongenast, expli- Ainsi nacquit, avec l’anticléricalisme, la qua que l’école proposée aurait un carac- Tout au long du XIXe siècle, l’État libéral veine républicaine antimonarchique du tère régional et s’adresserait « aux classes garda la main sur l’Église catholique, qui canton d’Esch-sur-Alzette, les deux for- moyennes et inférieures de la population essaya de se défaire de cette emprise tout tement inspirés par les idées en vogue de notre bassin minier et métallurgique2 ». en élargissant sa place et son influence dans dans la France voisine que véhiculaient les Et encore : « Ce qu’il faut au canton la société, aussi en défendant les ouvriers Émile Mark, Jos Thorn, René Blum (tous d’Esch, c’est une école tenant compte des contre les patrons libéraux. À la fin du élus du canton d’Esch-sur-Alzette, même besoins des emplois subalternes de l’indus- si Thorn n’était pas « Minettsdapp »), de trie régionale. » Et d’ajouter qu’une en- retour de leurs études en France. Le réfé- quête avait permis de savoir que la plupart Au début du XXe siècle, le rendum de 1919 révéla que le pays, à cet des jeunes du canton quittaient l’école pri- « Minettsdapp » a donné naissance égard, était coupé entre le canton d’Esch- maire à l’âge de 12 ans, mais n’entraient à à une culture ouvrière et une sur-Alzette et une partie du centre et le l’usine qu’à l’âge de 16 ans. Selon le rap- identité politique et sociale reste du pays. porteur Frédéric François, avocat à Die- spécifiques, marqué par la fierté kirch, « il s’agit de protéger l’enfance dans du travail et la volonté de s’imposer La fin de la majorité de centre gauche le canton d’Esch, où cette population nom- dans un pays rural et bourgeois. breuse est entourée de dangers qui sont la Jusqu’en 1918, le scrutin majoritaire à suite du désœuvrement et de la licence3 ». deux tours permettait aux libéraux et aux Les députés du canton d’Esch n’eurent XIXe siècle, la lutte entre les libéraux et sociaux-démocrates de représenter à peu que faire de ces développements. Le Dr les démocrates et le parti catholique prit près seuls le canton d’Esch-sur-Alzette à Welter ne cessa de répéter, « Nous vou- de l’ampleur. Dans le canton d’Esch-sur- la Chambre, à condition de maintenir lons la même chose qu’à Luxembourg », Alzette, le démocrate proche des libéraux, la discipline dans le report des voix au c’est-à-dire une école industrielle avec une Xavier Brasseur, s’allia à Welter dans la deuxième tour. Dans le canton d’Esch- division inférieure et une division supé- mobilisation contre la droite agrarienne sur-Alzette, il fallait amener les ouvriers à rieure. « Nous voulons à Esch ce que vous qui entendait revoir la loi scolaire libé- donner leurs voix aux maîtres des forges li- avez à Luxembourg », ou « Nous voulons rale de 1881. Welter fit de cette lutte un béraux et à leurs alliés sociaux-démocrates la justice pour Esch4 ». thème essentiel de sa campagne électorale plutôt qu’aux candidats catholiques dont en 1897 avec l’aide de nombreux insti- le discours était en pointe contre les pa- Un autre exemple intéressant de ce régio- tuteurs. Mais le catholique conservateur trons libéraux. nalisme déjà bien prononcé fut la lutte Émile Prüm du canton de Clervaux réussit contre la division du canton, proposée à remettre l’école sous l’autorité du curé Les ouvriers qui commençaient à vo- par Auguste Collart, propriétaire à Bet- en 1898. Cette victoire des catholiques ter étaient tiraillés entre deux réflexes. tembourg. Celui-ci voulait un canton de conservateurs et agrariens incita le centre D’abord, un réflexe positif, car le travail Bettembourg à côté du canton d’Esch- gauche à se rapprocher malgré les diver- à l’usine permettait de gagner sa vie ; une sur-Alzette, et répartir les localités en deux gences sociales.
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