Heidiland, Paradis Perdu? Le Tourisme Suisse En Pleine Métamorphose Suzanne Badan
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L’aud itoire LE JOURNAL DES ÉTUDIANTS DE LAUSANNE DEPUIS 1982 SOCIÉTÉ CAMPUS CULTURE MÉDIAS EN L’ENVERS DES DES MUSÉES MUTATION ÉTUDES MAL ADAPTÉS DOSSIER Heidiland, paradis perdu? Le tourisme suisse en pleine métamorphose Suzanne Badan édité L’auditoire No 240 // Octobre 2017 Retours L’auditoire – FAE // Anthropole – Bureau 1190 // 1015 Lausanne par la SOMMAIRE OCTOBRE 2017 COMITÉ DE REDACTION ONT PARTICIPÉ À CE NUMÉRO REMERCIEMENTS laurÉANE badoux,NT A OINE SCHaub ,HÉLIE OP JEREMY parCE QU’iL EST REVENU, RÉDACTION EN CHEF SCHAERER,SUZANNE badan, valenTINE MICHEL, LIGHEA pour SON ENDURANCE, LAURÉANE BADOUX, ANTOINE SCHaub EMMANUELLE vollenWEIDER,ICACHAU JESS TEMS, THIBAUD PARCE QU’IL EST CLÉA MASSEREY, EMMANUELLE FLAURAUD, ADRIANE FORMIDABLE, LA COPINE DE LOIC DOSSIER bossy,LOÏCERBER G AINH oa barrola,I aurÉLIA POUR LA FOCACCIA, LES SLIPS MAIS OPHÉLIE SCHAERER babey,baud DUCRE THI T,A TI GO D osanT OS MORAIS , BIO SEULEMENT, BALAVOINE EN KILT MAXIME ssouKI ,ENNE FURRER ÉTI ALEXANDRE (MAIS SANS SLIP DU COUP, SAUF S’IL CAMPUS ET SPORT JEWELL EST BIO), LES CHINOIS PARCE QU’ILS SUZANNE badan NE PRENNENT PAS LES VELOS, HEIDI corrections QUI VOIT SON PARADIS DIsparaITRE, SOCIÉTÉ GRÉGOIRE ONNG LA FONDUE BACK VALENTINE MICHEL SECRÉTAIREF ET COMPTABLE ADMINISTRATI FAE MATTEOKNOBEL OLIA MARINCEK L ’ AUDITOIRE IMPRIMERIE CULTURE CENTRE D’iMPRESSIONDESronQUOZ N° 240 EMMANUELLE vollenWEIDER BUREAU 1190, BÂTIMENT ANTHropole 1015 LAUSANNE T 021 692 25 90 ÉDITEUR FAE E [email protected] WWW.audITOIRE.CH PARUTION 6 FOIS L ’AN ski desstationsde L’avenir 07 Le tourismeenchiffres Suisse dutourismeen Historique 06 Clivaz Interview deChristophe 04 Vie privée etréseaux sociaux Vie privée 14 Tsépakoi Carrière ouenfants? 13 médiasenligne Nouveaux 12 SOCIÉTÉ paysages, saisons d’hiver écourtées, saisonsd’hiver paysages, ment climatiqueetmodificationdeses croissantes:réchauffe des difficultés aujourd’huià néanmoinsface suisse fait montagnes, glaciersetlacs,letourisme ses de sauvage la beauté tant avant en Longtemps parunimaginairemet nourri DOSSIER - - Campus etdurabilité n’est plus Dorigny 17 mentale etsanté Etudes 16 CAMPUS conseils delarédaction enSuisse:les Partir 10 Les ChinoisenSuisse 09 Airbnb l’étranger Image delaSuisseà 08 ski… désintérêtcroissantpourle franc fort, s’offrent auxacteursdecesecteur. s’offrent défisetdessolutionsqui ces différents denuméro unpanoramanonexhaustif L’auditoire vous présente dans ce ce présentedans vous Chessboxing 18 SPORT Essor du football féminin Essor dufootball Une nouvelle tête àlaFAE tête Une nouvelle 15 FAE CHIEN MECHANT 24 EN VRAC CULTURE 23 AGENDA 19 Le Capital Nos chroniques 22 etsociété: Culture par laculture Attirer 21 pourtous La culture 20 CULTURE 2 Edito ÉDITO OCTOBRE 2017 3 L’histoire de la vie a y est, le mois d’octobre est plus en plus. L’on peut ainsi penser aux l’Anthropole n’est pas le seul à justifier arrivé et avec lui l’annonce de l’au- adhérents à l’indépendance du que l’on festoie cet automne: 2017 Çtomne. L’automne, avec ses feuilles Kurdistan irakien (dont le référendum, vient aussi marquer les 35 ans du jour- rougissantes, ses recettes culinaires très largement adopté par les premiers nal des étudiants de Lausanne qu’est autour de la courge sous toutes ses concernés à 92%, demeure renié par L’auditoire. formes, ses vêtements doux, chauds le pays) ou encore aux initiants du réfé- et réconfortants. Mais ne l’oublions rendum pour l’indépendance de la Vers l’infini pas: après l’automne arrivera l’hiver. Catalogne, jugé pourtant illégal par la Si l’horizon médiatique de Suisse L’hiver, avec son manteau neigeux, justice espagnole. Bien sûr, pour les romande est depuis quelque temps ses plaques de verglas et ses tempé- étudiants que nous sommes, tout cela mouvementé et incertain, certains ratures à glacer le sang. L’automne semble loin, tant du point de vue géo- médias se montrent inventifs et astu- est bien cette saison intermédiaire graphique que sur les problématiques cieux afin de garder la tête hors de qui annonce et prépare la mort pro- mises en avant. Néanmoins, à notre l’eau, en tâchant de s’adapter aux nou- chaine de la nature durant les mois petite échelle aussi, l’activité est tout velles demandes du lectorat, en privilé- hivernaux. Ainsi, les oiseaux migra- sauf incessante en cet automne 2017. giant notamment le numérique (cf. p. teurs commencent à partir, les ani- 12). Bien que très différente, l’histoire maux des bois se terreront bientôt au Une joyeuse rentrée de L’auditoire témoigne elle aussi fond de leur cachette et les arbres se Un simple passage sur le campus de d’une certaine faculté à s’adapter aux défont déjà de leurs feuilles en mettant l’Unil ou de l’EPFL suffit à le confirmer: humeurs du temps, et à élargir ses leur sève à couvert. L’automne est-il l’arrivée de l’automne rime bien avec la domaines. En effet, alors qu’il ne alors la saison durant laquelle tous les rentrée universitaire. Ainsi, les allées s’agissait premièrement que d’un jour- êtres vivants de ce monde cessent de la bibliothèque, les bulles du Rolex nal en format papier, L’auditoire a su l’entier de leurs activités? et les labyrinthes de couloirs de l’An- suivre le mouvement. Ainsi, toujours en thropole sont autant d’espaces ayant quête de nouvelles expériences, et cela Un moment d’agitation repris vie à la fin du mois passé. Et dans plusieurs domaines, le journal a, C’est pourtant tout l’inverse qui se d’ailleurs, si chaque rentrée ranime for- entre autres, créé un prix littéraire en déroule sous nos yeux. L’humain, contrai- cément les différents lieux de nos 1995, le Prix de la Sorge. L’occasion, rement à la nature qui l’entoure, ne campus, celle de cet automne 2017 dès lors, d’agrémenter ses écrits jour- ralentit pas ses occupations lorsque le s’annonce, elle, particulièrement fes- nalistiques de quelques textes plus lit- froid pointe le bout de son nez. Et il tive. Effectivement, 2017 n’est pas une téraires, voire poétiques – les gagnants semblerait même que ce soit un moment année comme les autres, puisqu’elle de l’édition 2017 paraîtront d’ailleurs plutôt propice à une certaine activa- symbolise les 30 ans du bâtiment dans le numéro de décembre. Et tion, un certain réveil. En effet, dans Anthropole. Ainsi, plusieurs événe- puisqu’un journal mise aussi sur ses différents coins du globe, certains mou- ments, expositions et autres festivités illustrations pour plaire, c’est tout natu- vements allant à l’encontre de l’ordre éta- ont eu lieu et sont encore programmés rellement que L’auditoire a ajouté une bli se sont fait entendre et s’activent de pour la suite du semestre. Mais corde photographique à son arc, avec le Prix de la Chamberonne dès 2013. Mais l’aventure de ce journal ne s’ar- rête pas là: bien que toujours considéré comme principal, le format papier par- Lauréane Badoux tage désormais le devant de la scène avec un site web, une page Facebook, un compte Instagram et même une chaîne YouTube! L’automne n’est donc dito aucunement une saison triste, mais bien celle d’un bouillonnement palpi- tant et entraînant. Chaque rentrée amène d’ailleurs son lot de nouveaux étudiants et de journalistes en herbe pouvant à tout moment nous rejoindre. Alors ne soyez pas frileux, ressortez votre doudoune et vos moon-boots, et que l’aventure continue. • Lauréane Badoux E DOSSIER LE TOURISME EN SUISSE OCTOBRE 2017 4 «Pour le tourisme d’aujourd’hui, l’important, c’est l’expérience» Interview avec Christophe Clivaz INTERVIEW • Christophe Clivaz, professeur associé à l’Institut de géographie et durabilité de l’Université de Lausanne, est un spécialiste du tourisme en Suisse. Il s’intéresse particulièrement à la problématique du tourisme en montagne et aux défis que posent et poseront les changements climatiques dans ce secteur. Rencontre. uelles sont les principales spé- livaz C cificités du tourisme en Suisse Qet comment celui-ci a-t-il évolué hristophe depuis son apparition? C Le tourisme en Suisse a 200 ans d’âge. Ses formes actuelles ne res- semblent donc pas vraiment à ses formes d’origine. C’est un phénomène qui a été inventé essentiellement par les Anglais, qui, après les scienti- fiques, ont découvert la montagne et l’alpinisme. Ils ont donc représenté la première clientèle et ont également déclenché la construction d’une offre touristique en Suisse permettant l’ac- cès à la montagne et à ses paysages popularisés par les écrits de Lord Byron ou de Jean-Jacques Rousseau. Historiquement, il s’est développé autour de la saison d’été, puis, à partir du début du XXe siècle, a commencé à s’ouvrir sur l’hiver, et enfin, après la Deuxième Guerre mondiale, dans les années 1970, la saison d’hiver est devenue dominante en termes de nui- tées, grâce à l’arrivée du ski. Peut-on parler de tourisme urbain en Suisse? Christophe Clivaz: «Une partie de la clientèle serait intéressée à voir d’autres modèles de développement qui s’assument en montagne.» Aujourd’hui oui, et c’est d’ailleurs une partie du secteur touristique qui temps. Celles qui ont réussi à avoir un et octobre sont les mois avec le moins en termes d’activités. Cela n’est évi- souffre beaucoup moins que la mon- succès constant ont dû modifier leur de précipitations et sont donc extrême- demment pas valable pour tous les lieux tagne, même s’il s’agit d’un phéno- produit par rapport aux attentes de la ment intéressants, même si pour l’ins- touristiques, certains ayant encore une mène bien plus récent. En revanche, il clientèle. On peut imaginer, vu le tant ils sont assez peu valorisés au belle carte à jouer, parce qu’ils sont en est clair que pour les territoires réchauffement climatique, que la sai- niveau touristique.