Le Cinéphile À La Découverte De Sa Nostalgie Wen-Sheng TSAI

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Le Cinéphile À La Découverte De Sa Nostalgie Wen-Sheng TSAI Ecole doctorale 138 : Lettres, langues, spectacles Membre de l’université Paris Lumières Wen-Sheng TSAI Le cinéphile à la découverte de sa nostalgie Une circumambulation sous le signe de Wong Kar Wai Thèse présentée et soutenue publiquement le 04/07/2018 en vue de l’obtention du doctorat de Arts du spectacle: cinéma de l’Université Paris Nanterre sous la direction de M. Antoine de Baecque (Université Paris Nanterre) Jury : Rapporteur : M. Aimé Agnel psychanalyste, ancien président de la Société française de psychologie analytique Rapporteur : M. Marc Cerisuelo Professeur, Université Paris-Est Membre du jury : Mme Laurence Schifano Professeur émérite, Université Paris Nanterre Membre du jury : Mme Aurélie Ledoux Maître de conférences, Université Paris Nanterre Membre du jury : M. Antoine de Baecque Professeur, Université Paris Nanterre Quelques mots de la part de quelqu’un qui apprend à aimer, de si loin, et de si près… Je suis arrivé à Paris en 2009 et je vais bientôt le quitter en 2018. Cela ne ferait-il pas écho, 50 ans auparavant, à deux moments emblématiques de l’histoire du cinéma ? Pour certains, peut-être. Mais pas pour quelqu’un dont les mots-clés de la vie se veulent « WKW », « Jung » et « la cinéphilie » … D’où lorsqu’il est temps de dire merci, le nom d’Antoine de Baecque vient à l’esprit, sans ambages, car il est non seulement le directeur de cette dure tâche, mais aussi l’incarnation indiscutable de l’esprit Nouvelle Vague, qui sait apprécier la grâce de trouvailles tout en sachant comment intervenir pour laisser advenir le maître chez son élève, ce qui fait de lui mon grandmaster pendant toutes ces années d’apprentissage. Je voudrais aussi remercier Madame Laurence Schifano car c’est elle qui m’a bien ouvert les yeux sur la générosité méthodologique et la dignité universitaire. Merci également à Monsieur Aimé Agnel, dont l’écrit sur Jung m’a beaucoup inspiré et je me sens sincèrement honoré de pouvoir avoir son avis sur mes réflexions. Un grand merci à Madame Aurélie Ledoux, dont la participation inestimable fait la quaternité envisageable d’un jury idéal : celui qui, très heureusement, est davantage parfait par la présence précieuse de Monsieur Marc Cerisuelo. Je tiens à dire merci à Monsieur Charles Tesson et à Madame Nicole Brenez qui sont les premiers à avoir confirmé la pierre angulaire de cette maison ouverte à tous les vents et tous les temps, un rêve qui vient de loin, et… à Thierry Jousse, qui a bien voulu partager avec moi ses réflexions stimulantes sur WKW et la cinéphilie ; à Marie, qui, d’une manière inimitablement géniale, a fait une soigneuse relecture commentée de ces pages et qui m’a fait comprendre que « tous les films naissent libres et égaux » ; à Jacques, le fondateur héroïque de kinoglaz. fr, grâce à qui, j’ai la chance de vivre l’hospitalité parisienne, la beauté de la langue française et la profondeur de l’âme russe. C’est aussi lui qui s’est minutieusement occupé de la transcription de tous les entretiens dans les annexes ; 2 à Lee Pei-ying et Li Yun : si je peux intituler cette thèse Les films de ma vie, vous êtes mon Jacques Rivette ; à Hsiung Hui-ju, l’initiatrice décisive de cette odyssée ; à Sing Song-Yong, qui sait toujours aiguiser mon côté théorique ; à Shi Yanbo, mon tout premier ami chinois à Paris, qui est toujours là pour me sauver ; à ceux qui ont fait partie de ma bande cinéphile parisienne : Li Qi, Wang Tian, Jiang Linan, Namgyel Lhanze, Eirini Tzoulia, Wu Shuai, Yu-Fen ; à Louis Paolin Wu et Jhih-Ching pour leur encouragement, surtout pendant la dernière période de ce combat de foi ; à Chuan-Tseng, Ren-Jie, Chris Chang et Langlois taiwanais, mes plus vieux amis cinéphiles. à Madame Chen Mei-ying et Madame Chiang Hisao-chen, grâce à elles, je sais que je ne suis pas une erreur ; Je dédie ce travail sur la filiation à mon grand frère, et mes parents. 3 « Il est bien chanceux, le Français qui peut dire qui est son vrai père. » — Mark Twain (phrase concernant "le mystère de la naissance" citée par François Truffaut pour ouvrir Le Scenario de ma vie, son autobiographie inachevée) Rocky : « J'aurais dû sauver ton père. J'arrête tout. » Creed : « Non, laisse- moi finir et leur prouver. » Rocky : « Prouver quoi ? » Creed : « Je suis pas une erreur. » — Creed : L'héritage de Rocky Balboa « Une naissance sans géniteurs. Imaginez un monstre qui dévore ce dont il est issu. Ou encore un processus, dans lequel les uns en mourant ignorent à qui ils donnent naissance, les autres, en naissant, ignorent qui ils tuent. » — Artavazd Pelechian « Le cinéma est l'art de donner vie à ses intuitions. » — Wong Kar Wai 4 Avertissement : le goût de la mise en rapport Quatre citations 1 , ou plus précisément, quatre situations : ainsi servent-elles d'épigraphe à cette thèse, un travail universitaire censé être scientifique et méthod(olog)ique. Comme c'est souvent le cas, dense est l'épigraphe qui sait ramasser les idées discrètes. Mais déjà, cette épigraphe est un composite dont les énonciations sont elles aussi bien discrètes. D'abord, les figures qui énoncent viennent de partout, de l'occident à l'orient, du réel au fictionnel, et puis, en ce qui concerne les énoncés, ils ont des sujets non moins différents et divers. Cependant, si ces situations sont réunies ici, c'est principalement parce que leurs enjeux ont un et même souci, celui de la « filiation ». Autrement dit, il est toujours question du « lien » entre ce qui vient avant et ce qui arrive après, quel que soit le statut, ou le potentiel, de ce lien. Il pourrait être assumé , comme le montre le cas de Wong Kar Wai ; illégitime, comme celui de Creed ; non identifiable, comme celui de Truffaut ; ou encore, obscur, soit acausal, quasiment ésotérique, comme celui de Pelechian. En plus de ce souci commun, dans tous les cas de figure, il s'agit bel et bien du processus dit « à la recherche de... » ou plus précisément, « à la découverte de... » : d'un père, d'un nom, d'un ancêtre, d'une identité, ou plus généralement, d'une origine (un « on vient d'où »), bref, d'une matrice formatrice. Un tel processus concerne en fait le phénomène de transformation psychique, qui est d'ailleurs intimement lié à la question de la « mise en forme ». On est formé à l'image de qui ? Par qui ? Peut-on se former au gré de, ou à l'insu de, soi-même ? À quoi peut-on avoir recours si le formé est non -formable ? Et former, n'est-il pas être formé, et vice versa ? Puisque, en dernière 1 Respectivement, les citations viennent de (1) Antoine de Baecque, l’entrée « Il est bien chanceux, le Français qui peut dire qui est son vrai père », Antoine de Baecque et Arnaud Guigue (dir.), Le dictionnaire Truffaut, Paris, Éditions de La Martinière, 2004, p. 206 ; (2) Ryan Coogler, Creed : L’héritage de Rocky Balboa, 2015 ; (3) Artavazd Pelechian, « Le montage à contrepoint, ou la théorie de la distance », Trafic n° 2, p. 90 ; (4) Olivier Joyard, « In the mood for kung-fu » (entretien avec Wong Kar Wai), Les inrockuptibles, n° 907, p. 60. 5 analyse, former, n'est-il pas une certaine forme de « donner naissance à... », ou mieux encore, d'« être ré-enfanté », le but étant l'origine ? Le travail qui s'enchaîne dans les pages suivantes ainsi est-il la réaction à ces mystères de la naissance proposée par le chercheur-cinéphile pour qui, les films sont plus harmonieux que la vie, sans doute. Mais malgré cette disposition a priori trufaldienne, il sait bien que cette harmonie dépend exclusivement et indubitablement de l'interdépendance vitale entre le cinéma et le monde, les deux étant mis sans cesse en tension dialectique. Par analogie des propos de Wong Kar Wai — qui est l'alpha et l'oméga de la présente recherche — dans l'épigraphe, le chercheur voudrait tenir au parti pris que la mise en œuvre de la thèse n'est rien d'autre qu'un art qui donne vie à ses intuitions rencontrées de manière hasardeuse, risquée, à savoir, ses expériences de confrontations « numineuses » au sens jungien du terme. Afin d'être reconnu en tant que thésard qualifié, non erroné, le chercheur-cinéphile respecte ainsi l'héritage établi de sa discipline mais également, et notamment, l'exigence venue de son intérieur qui incombe à lui-même. Car réaliser cette tâche, c'est aussi se réaliser. Ceci, en tant que profession de foi : une confirmation de « l’équation personnelle », dont le sens profond est illustré par ces mots de Jung : « Reconnaître et prendre en considération le conditionnement subjectif des connaissances en général, et en particulier des connaissances psychologiques, est la condition essentielle de l’appréciation scientifique et exacte d’une psyché différente de celle du sujet qui observe. Elle n’est remplie que si l’observateur est suffisamment instruit de l’étendue et de la nature de sa propre personnalité. Or il ne le peut qu’après s’être, dans une large mesure, libéré de l’influence nivelante des jugements et sentiments collectifs et avoir atteint une claire compréhension de sa propre individualité2. » 2 C. G. Jung, Types psychologiques, 8e éd [1950], Genève, Georg, 1993, pp. 12-13. 6 Le périlleux enchaînement des choses3 : en guise d'introduction Comment étudier la cinéphilie ? Elle est un phénomène de nature fétichiste (relevant en quelque sorte de l'habitude infantile de collectionner) mais aussi scientifique (dont un des buts est de produire un savoir) ; elle est une pratique à la fois intime (chaque spectateur sa version) et sociale (chaque vision sa communauté) ; elle est répétitive, et pourtant, en la (re)vivant, on est susceptible de susciter sa mutation en même temps que de participer à sa métamorphose, d’une manière subtile, mais pas anodine, loin de là 4 .
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