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OR GANISATION DU TRAITE DE L'ATLANTIQUE NORD NORTH ATLAN TIC T R EATY ORGANIZATION

1110 BRUXELLES DIRECTI O N DE L’INFORMATION

INFORMATION DIRECTORATE 241 00 40 TEL. 241 44 00 241 44 90

Au: Bibliothécaire en chef

Monsieur/Madame,

J'ai le plaisirn voyerde vous e ci-joint un exemplaire de "L'Alliance atlantique - Structure, Faits et Chiffres" pour votre bibliothèque. Ce livre est notre principal ouvrage sur l'OTAN. Il a été publié en anglais et en français en 1982 et sera disponible en allemand, italien et espagnol dans le courant de cette année. Veuillez agréer, Monsieur/Madame, l'expression de mes sentiments distingués.

À '• j i - > ' i ------Nicholas Sherwen Chef des Publications

Organisation du Traité de l’Atlantique Nord

^re­

structure, Faits et Chiffres

SERVICE DE L’INFORMATION DE L’OTAN BRUXELLES 1981 1ère Edition 1957 2ème Edition 1959 3ème Edition 1962 4ème Edition 1965 5ème Edition 1969 6ème Edition 1971 7ème Edition 1976 8ème Edition 1981

Toute demande concernant ce livre ou toute autre publication de l’OTAN doit être adressée au:

SERVICE DE L'INFORMATION OTAN 1110 BRUXELLES Tel.: (02) 241.00.40 241.44.00 241.44.90 Telex: 23867 OTAN/NATO Table des matières

Pages

Préface du Secrétaire général de l’Organisation du Traité de l'Atlantique Nord 8-10

Partie 1 Origines et évo lution de l’Alliance

1. Origines de l’AIIiance 13-22 2. Les principes et la portée du Traité de l'Atlantique Nord 23-24 3. L’Alliance atlantique de 1949 à 1980 25-91

Partie 2 La structure de l’OTAN

4. Structure civile 96-107 5. Structure militaire 109-119 6. Contrôle financier 120-122

Partie 3 Affaires politiques

7. Consultation politique 125-132 8. Coopération économique 133-138 9. Services de presse et de l’information 139-142

Partie 4 Plans et po litique de défense

10. Evolution de la politique de défense 145-149 11. L’OTAN et le Pacte de Varsovie - les forces en présence 150-155 12. Plans de forces 156-161 13. Plans nucléaires 162-164 14. Plans d'urgence dans le domaine civil 165-168

Partie 5 Soutien de la défense

15. Coopération, planification et soutien dans le domaine de la production d'armements 171-191 16. Commandement, conduite des opérations et télécommunications 192-194 17. Défense aérienne 195-197

3 Partie 6 Infrastructure, logistique et opérations du Conseil

18. Infrastructure et logistique 201-218 19. Opérations du Conseil - Mécanisme du temps de crise 219-220

Partie 7 Science et environnement

20. Coopération scientifique 223-236 21. Les défis de la société mode rne 237-253

Partie 8 Comités spéciaux, agences et organisations

22. Comité de coordination de l'espace aérien européen 257-259 23. Organisations civiles 260-261 24. Agences militaires 262-273

Partie 9 Activités non-gouvernementales

25. L’Assemblée de l’Atlantique Nord 277-279 26. L’Association du T raité Atlantique 280-281

Partie 10 Documentation

1. Texte de l’article 51 de la Cha rte des Nations Unies (24 octobre 1945) 285 2. Texte du Traité de l'Atlantique Nord (4 avril 1949) 286-288 3. Texte du protocole d'accession au Traité de l’Atlantique Nord de la Grèce et de la Turquie (22 octobre 1951) 289-290 4 . Texte du protocole d’accession au Traité de l’Atlantique Nord de la République fédérale d’Allemagne (23 octobre 1954) 291-292 5. La coopération non militaire au sein de l’OTAN - Rapport du Comité des Trois (13 décemb re 1956) 293-313 6. Les futures tâches de l’Alliance - Rapport Harmel (14 décembre 1967) 314-316 7. Déclaration d’Ottawa sur les relations atlantiques (19 juin 1974) 317-319 8. Modernisation des forces nucléaires de théâtre à longue portée et limitation des armements dans ce domaine - Communiqué publié à l'issue de la réunion spéciale des ministres des Affaires étrangères et des ministres de la Défense du 12 décembre 1979 à Bruxelles 320-322

4 Partie 11

1. Présidents et Présidents d'honneur du Conseil de l’Atlantique Nord 325-326 2. Représentants permanents auprès du Conseil de l’Atlantique Nord 327-330 3. Principales personnalités du Secrétariat international de l’OTAN 331-332 4. Présidents et Présidents d’honneur du Comité militaire 333-334 5. Commandants suprêmes 335 6. Directeurs de l’Etat-major militaire international 336

Partie 12 Annexes

I. Statistiques: (i) Superficie des pays de l'OTAN 339 (¡i) Population des pays de l’OTAN 340-341 (iii) Total des dépenses de défense des pays de l’OTAN 342-344 (iv) Dépenses de défense en % du Produit intérieur brut aux valeurs d'acquisition 344-345 (v) Produit intérieur brut aux valeurs d’acquisition par tête, en $ EU 346 (vl) Dépenses de défense par tête, en $ EU 347 (vii) Forces armées (effectifs militaires seulement) 348 (viii) Forces armées totales (militaires et civils) exprimées en % de la population active totale 349 II. Chronologie 350-379 III. Abréviations usuelles 380-383

Index alphabétiqu e 385

5 Cartes et diagrammes

Page Expansion soviétique de 1940 à 1948 17 Structure civile et militaire 95 Le Conseil de l’Atlantique Nord 99 Principaux Comités du Conseil 100 Secrétariat international de l'OTAN 101 Structure militaire de l’OTAN 108 Commandement allié en Eu rope 113 Commandement allié de l’Atlantique 115 Commandement allié de la Manche 117 Formules de partage des dépenses d’infrastructu re 205 Programme d’infrastructure commune de l'OTAN 212 Le Comité scientifique de l’OTAN - Programmes généraux 227 Le Comité scientifique de l’OTAN - Programmes spéciaux 233 L’Alliance atlantique 403 Les grands commandements de l’OTAN 404

6 Les Secrétaires Généraux de l'OTAN Préface

Dans son ouvrage «L’OTAN, les cinq premières années» Lord Ismay, premier Secrétaire général de l'OTAN, pouvait déjà affirmer que le Traité de l'Atlantique Nord était devenu le cadre de la défense commune de plus de 380 m il lions de personnes vivant de part et d’autre de l’Atlantique. C’était en 1954. Aujou rd’hui, cette communauté compte près de 580 millions d’habitants, et l’Organisation peut se prévaloir d’assurer sa défense avec succès depuis 1949. J'ai l’espoir et la conviction qu’elle continuera de le faire aussi longtemps qu'il le faudra. Mais, ce ne sera pas là une tâche facile. Elle exige en effet qu'on maintienne une dissuasion suffisante et qu’on parvienne en même temps à une limitation des armements grâce à des accords Est-Ouest négociés avec soin et offrant toute garantie. Il faut être lucide. L’Alliance ne peut réduire spontané­ ment sa capacité de résister à une attaque, sans avoir la preuve que le danger a réellement diminué. On a pu croire à certains moments que le danger s’éloi­ gnait, mais les événements so nt venus contredire cette impression et au­ jourd’hui, la preuve que nous attendons fait toujours défaut. Dans ces condi­ tions, renoncer à se doter des moyens voulus pour assurer sa défense ne servirait pas la cause de la paix, mais serait un encouragement à l’aventurisme. Le développement et l’importance des capacités militaires soviétiques sont indéniables. Ces capacités sont maintenant d'une ampleur qui défie toute explication rationnelle au regard des impératifs de la défense; de plus, l’Union soviétique a montré qu’elle était prête à en faire usage. L'Occident ne doit pas se dissimuler qu'elle pourrait y recourir à nouveau dans d’autres circonstances, en épousant ainsi la thèse de Clausewitz, pour qui la guerre n’est que la continuation de la politique par d'autres moyens. Aucun doute ne doit être laissé à l’opinion publique des pays de l'A lliance sur le déséquilibre qui existe entre la puissance militaire occidentale et celle du Pacte de Varsovie, ni sur les dangers que présentent les modifications graduel­ les du rapport des forces dans le monde. L’opinion doit également savoir que les pays alliés sont résolus à maintenir leurs capacités de dissuasion et de défense, tout en restant attachés à la limitation des armements et à la recherche de mesures en faveur de la détente. Loin d’être incompatibles, ces deux objectifs se complètent et se renforcent mutuellement. Une détente réelle rendrait la dissuasion moins nécessaire. Une dissuasion efficace est un facteur d’équilibre compte tenu des limites de la détente. Née de la nécessité, l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord n'est pas un simple instrument conçu pour apporter des solutions rapides et commodes à des problèmes auxquels il n'est de toute façon pas facile de répondre, mais un appareil complexe qui est en perpétuelle mutation depuis trente-deux ans. Pour remplir sa mission, elle doit faire l'objet de soins et d’améliorations continus: telle est la double tâche qui m ’incombe depuis dix ans. Durant cette période, j’ai acquis peu à peu l’intime conviction que l’OTAN se doit d’informer l’opinion publique en lui disant avec franchise ce qu’est l’AI- liance et en lui expliquant les orientations qu’elle suit. Au vrai, les services que rend l’A lliance méritent bien une telle explication. En même temps, l’Organisa- 8 tion se doit d’exposer - en présentant les faits tels qu’ils sont - les risques que les pays membres courraient collectivement, et ceux qu’ils courraient indivi­ duellement s’ils renonçaient à la protection que l’AI Iiance leur offre. Le présent ouvrage a pour objet de décrire les efforts qui sont réalisés en commu n au sein de l’Alliance afin de p réserver les avantages d’une telle protection. A mesure que l'Alliance évoluait, une répartition équilibrée des avantages et des responsabilités mutuels s’est établie entre ses memb res. De nouvelles orientations ont été adoptées et de nouvelles activités entreprises. Leur rôle ne peut se comprendre que dans la perspective plus large de l’OTAN, qui englobe d’autres considérations que les facteurs spécifiquement militaires, tant il est vrai que la paix ne se définit pas seulement pa r l’absence de guerre. Les chapitres qui suivent démontrent amplement que les Alliés vouent à la cause de la paix un attachement total qui les conduit à travailler ensemble dans de nom b reux domaines, dont certains dépassent le cadre purement politique et militaire de la défense. Avec le temps, cette coopé ration s’est étendue avanta­ geusement à de multiples domaines, depuis les consultations politiques franches à la préparation conjointe des positions de négociation alliées, de la mise en place d’installations utilisées en commun à l’acquisition ou au soutien conjoint d’installations et de matériels de défense, des études économiques menées de concert, à l’octroi d’une aide économique aux pays membres moins bien pourvus, et du regroupement des recherches scientifiques à l’élaboration de recommandations agréées conduisant à l’adoption de textes législatifs dans le domaine de l’environnement. La défense comporte des exigences matérielles pressantes qui, de toute évidence, doivent rester au premier plan. La coopération en ce domaine est fondamentale. L’un des principes de base de l’Alliance veut que chaque pays membre soit responsable à tous les stades du soutien de ses forces, mais il existe fort heureusement de nombreux domaines où les besoins de plusieurs pays se rejoignent. En pareil cas, il est généralement plus économique de recourir à la coopération que d’entreprendre un effort individuel. Dans le domaine de la production des armements, une coopération étroite est absolu­ ment Indispensable, et l’on assiste à de très grands progrès dans cette voie. Cette coopération ne s’est faite nulle part en un seul jour, mais des situations nouvelles en ont fait ressortir de façon frappante la nécessité. En effet, ces dernières années ont vu se produire bien des changements, dont le moindre n’est pas l’apparition d’une équivalence stratégique entre les super-puissances nucléaires. L’OTAN ne peut donc se cantonner dans une attitude statique. Les principes qui sous-tendent le Traité signé il y a plus de trente ans gardent toute leur valeur, mais les circonstances dans lesquelles il a été élaboré se sont radicalement transformées. Il ne suffit plus aux pays membres de dresse r des défenses et de se réfugier derrière elles. Les artères qui les relient au monde extérieur se trouvent exposées et menacées. Les événements survenant au- delà du périmètre de défense traditionnel de l’OTAN doivent être suivis aussi attentivement que ceux qui se produisent à l’intérieur de ce périmètre si l’on veut que la sécurité soit maintenue. Aussi l’expérience qu’ils ont acquise en se concertant étroitement depuis des années est-elle d’une grande utilité pour les pays membres au moment où il leur faut élargir cette consultation à un examen

9 plus vaste des risques auxquels ils sont confrontés à l’échelle du globe, et non plus seulement de l'Europe. J’aimerais ajouter quelques mots sur la nature de ce processus de consulta­ tion. Les grandes décisions prises par les pays membres sur les questions qui intéressent l’Alliance sont bien répertoriées dans les communiqués que les ministres publient chaque fois qu’ils se réunissent. Leurs décisions, de même que celles qui sont prises en leur nom et sur leurs instructions au Conseil permanent sont adoptées d’un commun accord. Il n'y a pas de vote. Ce processus exige qu’on fasse preuve du même respect à l'égard des avis exprimés par tous les pays membres, petits ou grands. Chacun apporte sa contribution propre à la défense collective et à la prise de décisions au sein de l'Alliance. Il s’agit souvent de réaliser un délicat équilibre entre les intérêts en jeu, et il arrive inévitablement que ces intérêts s’opposent. Dans ce cas, le processus de consultation permet de concilier les points de vue, lorsque, bien sûr, ils sont conciliables. Aucune décision ne peut être imposée ou prise à la majorité. Le fait que cette méthode de prise de décisions fonctionne - et fonctionne bien - est en lui-même un point remarquable à l'actif des pays membres. Il donne du poids à leurs décisions et imprime à chacune de leurs actions la marque de leur résolution commune. Qu’adviendra-t-il à plus long terme? Nous vivons des temps troublés et les difficultés et inquiétudes que nous connaissons maintenant ne sont pas de celles qui disparaissent du jour au lendemain. On peut attendre de l'Alliance qu’elle continue à fonder sa sécurité, d’une part, sur les deux piliers de la dissuasion et de la défense, et d’autre part, sur la recherche d'un programme constructif de limitation des armements et de progrès concrets dans les relations Est-Ouest. L’Alliance n’abandonnera pas ses efforts en faveur de la détente, mais n'entretiendra peut-être plus autant d’illusions que dans un passé récent; si nous agissons avec réalisme, les résultats que nous obtien­ drons seront davantage à la hauteur de nos espérances. En résumé, le Traité de l’Atlantique Nord unit ses membres dans un même effort pour assurer la protection de la totalité d’entre eux, en fournissant un cadre approprié dans lequel ils s’emploient avec constance et patience à coordonner leurs Intérêts. Tout au long de ce livre, le lecteur apprendra sans doute comment le Traité se concrétise dans la pratique. Pour définir ce que le Traité signifie, quelques lignes suffisent: c'est une alliance qui s’efforce de promouvoir des relations Internationales plus stables, une alliance pour la paix.

Secrétaire général de l’OTAN 10 Partie 1 Origines et évolution de l'Alliance

1 Origines de ¡'Alliance

2 Les principes et la portée du Traité de l'Atlantique Nord

3 L'Alliance atlantique de 1949 à 1980

Chapitre 1 Origines de (’Alliance1

Alors que s'achevait la deuxième guerre mondia le, sept semaines après la capitulation de l’Allemagne nazie et six semaines avant l'exp losion de la bombe d'Hiroshima, les représentants de cinquante nations signaient à San Francisco la Charte des Nations Unies. C’était le 26 juin 1945. Le monde espérait avoir enfin trouvé le moyen de maintenir la paix mais, pendant les quatre années qui suivirent, dix pays de l’Europe occidentale se trouvèrent exposés à une menace d’une nature telle qu’elle appelait une protection plus concrète que ce lle qu’offrait la Charte des Nations Unies. Ce lle-ci contenait, en fait, une disposi­ tion reconnaissant à tous les membres de l’ONU le droit de se prémunir individuellement ou collectivement contre le danger d’une attaque armée. Les Européens demandèrent aux Etats-Unis et au Canada de s'associer à leur engagement en matière de sécurité mutuelle et le Traité de l'Atlantique Nord fut signé le 4 Avril 1949. Que s’était-il donc passé au cours de cette période de trois années et à peine neuf mois qui justifiât aux yeux de ces douze pays la nécessité d'une alliance défensive régionale? La défaite des deux grandes puissances militaires et industrielles, l'Allema­ gne et le Japon, avait laissé un vide immense à l'Est et à l’Ouest de l’Union soviétique. L’URSS, profitant de ces circonstances exceptionnellement favora­ bles, se servit de la force combinée de l’armée rouge et du communisme mondial pour mener une politique expansionniste qui devait rapidement mettre en danger la paix et la sécurité collective. Même en 1945, les optimistes les plus impénitents ne pouvaient affirmer que l’horizon international fût serein. Le premier ministre britannique, Sir Winston Churchill, dans son télégramme du 12 mai au président Truman, exprimait son inquiétude en ces termes: «Quelle sera la situation dans un an ou deux lorsque les armées américaines et britanniques auront fondu, que les armées françaises seront encore loin d’être largement reconstituées et que la Russie pourra décider de conserver deux ou trois cents divisions en activité?» Et il ajouta: «Un rideau de fer s’est abattu sur leur front. Nous ignorons ce qui se passe derrière ...»

Démobilisation des forces Au lendemain de la capitulation allemande, les démocraties occidentales, fidèles à leurs engagements du temps de guerre et cédant à l’exigence popu­ laire, commencèrent à démobiliser. Les Etats-Unis et le Royaume-Uni retirèrent rapidement d’Europe le gros de leurs forces armées. Ils démobilisèrent la

' Ce chapitre historique s’inspire pour l’essentiel du livre de Lord Ismay: «L’OTAN, les cinq premières années.»

13 Origines de ¡’Alliance plupart de leurs troupes, à l’exception des forces d'occupation et des unités engagées dans d'autres parties du monde. Quant aux nations d’Europe, elles s'attelèrent aux tâches complexes de la reconstruction. Tandis que les effectifs des forces alliées en Europe, au moment de la capitulation allemande, étalent d'environ cinq millions d'hommes, ces effectifs, après la démobilisation, ne se chiffraient plus, un an plus tard, qu’à 880.000 hommes. Les effectifs exacts avant et après la démobilisation étaient les suivants: 1945 1946 Etats-Unis 3.1 OO.OOO hommes 391.000 hommes Royaume-Uni 1.321.OOO ” 488.000 ” Canada 299.000 ” O ” L'Union soviétique, en revanche, continua de maintenir ses forces armées sur le pied de guerre; en 1946, ces forces comptaient encore plus de six millions d’hommes. Par ailleurs, l’URSS maintint ses industries d'armement en activité. Sur le plan politique, les puissances occidentales s’efforcèrent d'arriver à un accord avec le gouvernement soviétique et de faire de l’Organisatlon des Nations Unies un instrument de paix efficace. Elles ne rencontrèrent qu'ob­ struction.

Difficultés sur la vole des traités de paix A San Francisco, en 1945, la Pologne ne siégeait pas à la table de conférence parce que l'URSS et les puissances occidentales n’avaient pu s’entendre sur la composition d’un gouvernement provisoire polonais. A la conférence de Londres des ministres des Affaires étrangères (septembre 1945), M . Molotov s’opposa à toute discussion des propositions du Royaume- Uni relatives à l'ouve rture d'une enquête Impartiale sur la situation en Rouma­ nie et en Bulgarie. C'est seulement après avoir fait des concessions que les représentants des puissances occidentales purent, en novembre 1945, obtenir l’accord soviétique sur une procédure d’élaboration de traités de paix avec l’Italie, la Finlande et les anciens satellites de l’Allemagne dans les Balkans. La Conférence de la Paix s'ouvrit à Paris le 29 juillet 1946 et des traités de paix ne furent signés que le 10 février 1947 avec l’Italie, la Finlande, la Bulgarie, la Hongrie et la Roumanie. En mars 1947, les ministres des Affaires étrangères, réunis à Moscou pour discuter des projets de traités de paix avec l’Allemagne et l'Autriche, ne purent s’entendre sur le statut futur de l'Allemagne. Une nouvelle conférence des ministres des Affaires étrangères se tint à Londres en novembre 1947, mais elle ne fit que confirmer l’impossibilité d'un accord. Peu de temps après, les représentants soviétiques cessèrent de partici­ per au Conseil de contrôle allié à Berlin. Les ministres des Affaires étrangères se réunirent encore à Paris en mai 1949 pour discuter à nouveau du problème de l'Allemagne et de l’Autriche et, en 1951, leurs suppléants consacrèrent cent neuf jours lors de la Conférence du Palais Rose à Paris à tenter en vain d'établir l’ordre du jour d’une nouvelle réunion à l'échelon ministériel.

14 Origines /'Alliancede

En fait, l’échec de la Conférence de Moscou de 1947 sonna le glas de la coopération qui s'était établie pendant la guerre ent re l'URSS et les pays démocratiques occidentaux. La signature de la Charte des Nations Unies, le 26 juin 1945, avait apporté un espoir de paix aux peuples occidentaux. Mais l'Union soviétique fit un usage abusif du droit de veto au Conseil de Sécurité. Lorsque, par exemple, des Incidents éclatèrent entre la Grèce et ses voisins, l'Albanie et la Bulgarie, une commission d'enquête fut désignée en 1947 par le Conseil de Sécurité des Nations Unies. Bien que le rapport de cette commission ait établi la responsabilité de l'Albanie et de la Bulgarie, tous les projets de résolutions recommandant une action des Nations Unies se heurtèrent au veto systématique de l’Union soviétique.

L’expansion soviétique

Déjà au cours de la guerre, l’expansion territoriale soviétique sous Staline avait commencé avec l’annexion de l’Estonie, de la Lettonie et de la Lithuanie, ainsi que de certaines portions de la Finlande, de la Roumanie, du nord-est de l’Allemagne et de la Tchécoslovaquie orientale, soit un total d’environ 5OO.OOO kilomètres carrés de territoires peuplés de plus de 23 millions d’habitants. C’est cette expansion qui conduisit M. Paul-Henri Spaak, alors premier ministre et ministre des Affaires étrangères de Belgique, à déclarer en 1948 devant l’As­ semblée générale des Nations Unies: «Une seule grande puissance est sortie de la guerre ayant conquis d’autres territoires et cette puissance, c'est l'Union soviétique.» Cette expansion territoriale se poursuivit après la défaite de l’Allemagne et se compléta par une politique consolidant la mainmise sur les pays d’Europe orientale. La présence des armées soviétiques victorieuses au coeur de l’Eu­ rope, jointe à l’infiltration communiste dans les gouvernements dits de «front populaire» contraignirent en effet l’Albanie, la Bulgarie, la Roumanie, l’Allema­ gne de l'Est, la Pologne, la Hongrie et la Tchécoslovaquie à tomber sous la domination soviétique - soit une superficie totale d'un peu plus d'un million de kilomètres carrés et une population de plus de 90 millions d’habitants non russes.

La «Conquête sans guerre» En Hongrie, dès le début de 1947, le parti communiste lançait une violente campagne contre le parti des petits propriétaires et, par ses dénonciations, provoquait de nombreuses arrestations. Le gouvernement Nagy se vit contraint à démissionner le 29 mai; de nouvelles élections, sans donner la majorité absolue au parti communiste, en firent le groupe le plus important du Parle­ ment. Les communistes formèrent rapidement un nouveau gouvernement qui, le 21 novembre 1947, prononça la dissolution des partis d'opposition. En Bulgarie, l’opération fut menée de façon analogue. Nicolas Petkov, chef du parti agrarien et de l’opposition, accusé d’avoir fomenté un coup d’Etat militaire, était condamné à mort le 16 août 1947 et pendu le 23 septembre. Le 26 15 Origines /’Alliancede août, le parti paysan accusé de fascisme était dissous et, le 22 novembre, l'organisation administrative du pays s’établissait su r le modèle soviétique. Le 11 décembre 1947, l’ancien secrétai re du Komintern, Dimitrov, prenait le pouvoir et constituait un cabinet à prédominance communiste. En Roumanie, après des élections dont de nombreux pays nièrent la validité, les membres de l’opposition furent accusés d’avoir voulu renverser le régime démocratique. Le parti paysan fut dissous le 10 octobre 1947 et son chef, le Dr Maniu, condamné à la prison à vie le 29 octobre. Mme Anna Pauker, qui avait séjourné à Moscou pendant la guerre comme conseiller du gouvernement soviétique pour les affaires roumaines, succéda à M. Tatarescu et le roi Michel fut contraint d’abdiquer le 1er janvier 1948. En Pologne, M. Mikolajczyk, chef du parti paysan, continuelleme nt en butte à des menaces de mort, se vit obligé de quitter son pays en novembre 1947. Son parti dut renoncer à son rôle de parti d’opposition et fut dissous le 21 novemb re 1947. En Tchécoslovaquie, l’ingérence soviétique ne cessa de s'accentuer. Le gouvernement de Prague, qui s’était montré favorable à la participation de la Tchécoslovaquie au plan Marshall, devait se déjuger et revenir sur cette décision à la suite d’un voyage précipité de MM. Gottwald premier ministre et Jan Masaryk ministre des Affaires étrangères à Moscou en juillet 1947. Par ailleurs, les communistes provoquaient, par des dénonciations, l’arresta­ tion et le procès de nombreux membres du parti démocrate qui détenait la majorité absolue. En février 1948, l’envoyé spécial de Moscou, M. Zorine, manœuvra de telle sorte que le président Benes dut démissionner en mai 1948. Un gouvernement communiste fut alors constitué. Le 10 mars 1948, M. Masaryk fut trouvé mort, sur le trottoir, sous les fenêtres de sa résidence. En moins d’un an, Moscou avait ainsi réussi à assujettir les gouvernements de Budapest, de Bucarest, de Sofia, de Varsovie et de Prague. Les partis communistes gouvernaient seuls ou presque seuls dans chacune de ces capitales, d'où toute opposition avait été balayée. Il ne restait plus à l’URSS qu’à coordonner sur le plan international l’action de ces gouvernements et à constituer ainsi un bloc de pays satellites.

Les pressions politiques soviétiques L’Union soviétique exerça aussi, de manière directe ou indirecte de fortes pressions dans plusieurs autres parties du monde: - au nord de l’Iran, où ses armées cherchèrent en vain à prendre pied après la guerre au mép ris du traité de Téhéran et des protestations des Nations Unies; - en Turquie, où le gouvernement et le peuple turcs résistèrent à toutes les tentatives d’intimidation, aux revendications territoriales de l’URSS sur Kars et Ardahan et à ses exigences concernant l’octroi de bases dans les Détroits; - en Grèce, où la guérilla commencée en 1944 se transforma en une vé ritable guerre, les rebelles recevant des renforts à partir de bases situées dans les Etats voisins; 16 TERRITOIRES ANNEXES OU ADMINISTRES PAR L'URSS TERRITOIRES CONTROLES PAR L'URSS u / \\\ \\\ \\ Pays Population SuperfAnnee Pays Population Population Superi Superf.Annee \ . ' (millions) (km2) (millions) (kraî)

Partie de la Finlande 45.600 7.2 110.600 \1946 Estonie 47.700 ___ Roumanie 16,1 237.200 \ 1948 Lettonie 64.700 19 4 0 Pologne 26,5 311.700 \ 1945 IQ d fl ï / / / ^ comPfis le [,iloues allemands Lithuanie a .600 / sous admimslialion po lonaise) Partie Prusse orientale ail. 13.500 Hongrie 93.000 1947 i Partie de la Pologne 181.300 1945 ^one soviétique d'Allemagne111.100 1945» Partie de la Tchécoslovaquie1 2.700 1S45 Tchécoslovaquie 127.900 1 948* Partie de la Roumanie 50.200 1945 Albanie Z7.500 1946b TOTAL 475.300 TOTAL 91,9 1.019.200

1 7 Origines de l'Alliance

- En Asie, où l'Union soviétique étendit considérablement son influence en occupant en 1945 la plus grande partie de la Mandchourie et de la Corée du Nord. En outre, l’agitation communiste s’intensifia dans tout le Sud-Est asiatique: - En Indochine, où la France et les Etats associés étaient engagés dans de vastes opérations contre une rébel lion dirigée par les communistes; - En Malaisie, où d’importantes forces britanniques étaient immobilisées par des guérillas d'inspiration communiste; - En Birmanie, où les partis communistes fomentaient des grèves et des désordres; - Aux Philippines, où les Hukbalahaps (communistes) armés ne cessaient de mener une guerre de guérilla. A la fin de 1947, des mots d'ordre d'agitation et des consignes de grève appuyèrent dans toute l’Europe occidentale une campagne d'opposition con­ certée et virulente. La lutte se prolongea par des efforts persistants d’infiltration de toutes les branches d'activité des pays occidentaux, et notamment des syndicats, en particulier en France et en Italie. Face à l’expansion soviétique, les pays libres d'Europe gravement menacés éprouvèrent le besoin de rechercher les moyens de sauvegarder leur liberté et leur sécurité. II était naturel que, tôt ou tard, ils se tournent vers les Etats-Unis, seul pays dont la puissance était capable d'impressionner l’URSS. La réaction des Etats-Unis fut prompte et décisive.

La doctrine Truman Le 12 mars 1947, le président Truman déclara devant le Congrès: «Les Etats- Unis d’Amérique doivent avoir pour politique de soutenir les peup les libres qui résistent aux tentatives d'asser v issement exercées contre eux par des minori­ tés armées ou par des pressions extérieures». A la suite de cette déclaration, qui prit plus tard le nom de «doctrine Truman», le Congrès vota des crédits d’un montant de 400 millions de dollars pour aider la Grèce et la Turquie jusqu’en juin 1948. C’est sur ces pays en effet que la pression soviétique se faisait le plus lourdement sentir. Le Congrès autorisa aussi l’envoi dans ces pays de missions civiles et militaires américaines. Si la «doctrine Truman» avait expressément pour but de parer à la menace qui pesait sur la Grèce et sur la Turquie, la situation dans toute l'Europe occidentale n'était pas moins alarmante. Ma lgré l’aide que les pays libres d’Europe recevaient des Etats-Unis pour remédier aux pénuries de l’après- guerre, le mécanisme de l’économie européenne était encore pratiquement paralysé et l’Europe occidentale risquait de se trouver au bord de l’effondre­ ment économique. Le 5 juin 1947, dans un discours prononcé à l’Université de Harvard, le secrétaire d’Etat des Etats-Unis, le général George C . Marshall, lança l'idée d’un programme de re lèvement européen. II proposa que les Etats- Unis viennent en aide à l'Europe et suggéra que les pays d’Europe se mettent d’accord sur leurs besoins et établissent un programme commun qui aurait l'agrément d’un certain nombre de nations européennes, sinon de toutes. Cette

18 Origines /'Alliancede politique, précisa-t-il, «n’est dirigée ni contre un pays, ni contre une doctrine, mais contre la faim, la pauvreté, le désespoir et le chaos».

Le plan Marshall

Cette offre d’assistance économique qui, dans les années suivantes, contri­ bua largement au relèvement économique des pays occidentaux, s’adressait également à l’Union soviétique et aux pays situés derrière le rideau de fer. Staline refusa toute aide américaine pour l’URSS. Il obligea en outre les pays satellites, malgré l’intérêt manifesté tout d’abo rd par la Tchécoslovaquie et la Pologne, à la refuser également.

La création du Kominform

Enfin, en septembre 1947, Staline créa le Kominform dont la tâche était de lutter contre le plan Marshall, «instrument de l’impérialisme américain». Ses membres étaient les chefs des partis communistes de l’URSS, de la Pologne, de la Bulgarie, de la Tchécoslovaquie, de la Roumanie, de la Hongrie, de la Yougoslavie, de la France, de l’Italie et, plus tard, des Pays-Bas. Présenté comme la riposte communiste au plan Marshall, son principal objectif était en fait de coordonner les activités politiques du mouvement communiste dans divers pays (au premier rang desquelles figurait le conflit en Grèce), alors que le plan Marshall avait pour seul but le relèvement économique des pays dévastés par la seconde guerre mondiale. Le monde se trouvait ainsi scindé en deux blocs. Désormais, la portée et la nature des intentions soviétiques ne faisaient plus de doute. Pour les pays libres d’Europe, la seule façon de commencer à rétablir l’équilibre des forces était de s’unir. Un certain nombre d’hommes d’Etat, dont Sir Winston Churchill, ancien premier ministre britannique, et M. Louis Saint-Laurent, ministre des Affaires extérieures du Canada, avaient dès 1946 envisagé l’idée d’une alliance défensive dans le cadre des Nations Unies. Le 22 janvier 1948, M. Ernest Bevin, ministre des Affaires étrangères du Royaume-Uni, suggéra une formule d’Union occidentale consistant en un réseau d’accords bilatéraux à l’exemple du Traité de Dunkerque. Ce traité avait été signé le 4 mars 1947 entre la France et le Royaume-Uni. C’était un traité «d’alliance et d’assistance mutuelle» conclu pour une période de cinquante ans, aux termes duquel les deux pays devaient s’unir au cas où l’Allemagne tenterait une nouvelle agression et devaient aussi, par voie de consultations constantes sur les problèmes concernant leurs relations écono­ miques, prendre toutes mesures pour accroître leur prospérité et leur stabilité économique et leur permettre ainsi d’apporter une contribution plus efficace aux objectifs économiques et sociaux des Nations Unies. Bien que l’idée ait été chaleureusement accueillie, on estima qu’étant donné que le Traité de Dun­ kerque avait été expressément conçu pour éviter la possibilité d’une nouvelle agression allemande, il serait peut-être préférable de prendre pour modèle le Traité de Rio. Ce traité avait été signé le 2 septembre 1947 entre les Etats-Unis et les pays de l’Amérique latine, à l’exception du Nicaragua et de l’Equateur.

19 Origines /'Alliancede

C’était essentiellement une alliance de défense collective contre toute agres­ sion, qui offrait un exemple de «groupement régional» dans le cadre de la Charte des Nations Unies. Alors que ces prob lèmes étaient à l’étude, le coup d’Etat de Prague, en février 1948, fit entrer la Tchécoslovaquie dans l’orbite soviétique et rappela brutale­ ment aux Alliés occidentaux la nécessité d’une action défensive commune.

Le Traité de Bruxelles Le 4 mars 1948, des représentants de la Belgique, de la France, du Luxem­ bourg, des Pays-Bas et du Royaume-Uni se réunirent à Bruxelles pour exami­ ner les termes d’un traité d’assistance mutuelle. Leurs efforts aboutirent rapi­ dement. En vertu du Traité de Bruxelles signé le 17 mars 1948, ces cinq pays s'engagèrent à constituer un système commun de défense et renforcer leurs liens économiques et culturels. L'article 4 du T raité de Bruxelles stipulait que, dans le cas où l’une des parties contractantes serait l’objet d'une «agression armée en Europe», les autres signataires du traité «lui porteraient aide et assistance par tous les moyens en leur pouvoir, militaires et autres». Le traité conclu pour une durée de cinquante ans prévoyait comme instance suprême de I’ «Union occidentale» un Conseil consultatif, composé des cinq ministres des Affaires étrangères, dont relevait un Comité de défense occidentale composé des ministres de la Défense.

Le blocus de Berlin

Le 30 avril 1948, les ministres de la Défense et les chefs d’état-major des cinq pays signataires du Traité de Bruxelles se réunirent à Londres pour étudier les besoins de leurs pays en matériel militaire, rechercher dans quelle mesure ces besoins pouvaient être satisfaits par leurs propres productions et pour détermi­ ner l’importance de l’aide supplémentaire à demander aux Etats-Unis. A partir de juillet 1948, des experts américains et canadiens assistèrent à ces réunions en qualité d’observateurs. Peu après la signature du Traité de Bruxelles, l’Union soviétique entreprit le blocus de Berlin-Ouest qui, commencé le 24juin 1948, devait durer 343 jours et auquel les puissances occidentales répliquèrent en organisant un pont aérien. Ce blocus, finalement levé le 9 mai 1949, avait eu pour effet d’accélérer l’organisation de la défense occidentale.

L’Organisation de défense de l’Union occidentale

En septembre 1948, un organisme militaire fut créé dans le cadre du Traité de Bruxelles et prit le nom d’Organisation de défense de l’Union occidentale. Le Fieldmarshal Montgomery, nommé président permanent du Comité des com­ mandants en chef, établit son quartier général en France à Fontainebleau. Des commandants en chef furent nommés : le général de Lattre de Tassigny (France) pour les forces terrestres, l’air chief marshal Sir James Robb (Royaume-Uni) pour les forces aériennes, le vice-amiral Jaujard (France) pour les forces navales.

20 Origines /’Alliancede

La résolution Vandenberg

La création d’une organisation de défense par les pays libres de l'Europe ne pouvait pas laisser les Etats-Unis Indifférents. Le 11 avril 1948, le secrétaire d’Etat des Etats-Unis, le général George C . Marshall, et le sous-secrétaire d'Etat M. Robert M. Lovett, engagèrent des entretiens préliminaires avec les sénateurs Arthur H. Vandenberg et Tom Connally sur les problèmes de la sécurité dans la région de l'Atlantique Nord. Le 28 avril 1948, l’idée d’un système unique de défense mutuelle englobant et remplaçant le Traité de Bruxelles fut publiquement proposée par M. Saint- Laurent à la Chambre des Communes du Canada. Une semaine plus tard, M. Ernest Bevin commenta très favorablement cette suggestion. Encore fallait-il, pour que cette proposition fût réalisable, que les Etats-Unis fussent en mesure, constitutionnellement, d’entrer dans l’Alliance atlantique. Dans ce but, le séna­ teur Vandenberg prépara, en consultation avec le département d’Etat, une résolution2 qui recommandait notamment «l’association des Etats-Unis, par voie constitutionnelle, avec ces mesures régionales ou collectives, fondées sur une aide Individuelle et mutuelle, effective et continue »et leur« contribution au maintien de la paix en affirmant leur détermination d’exercer le droit de légitime défense Individuelle ou collective (article 51 de la Charte des Nations Unies) en cas d’attaque armée affectant leur sécurité nationale». Cette résolution, due à l'heureuse initiative des sénateurs Vandenberg et Connally, fut adoptée le 11 juin 1948 par le Sénat des Etats-Unis. Constitution­ nellement, la voie était désormais libre. Des pourparlers préliminaires s’enga­ gèrent à Washington le 6 juillet 1948 entre le département d’Etat et les ambassadeurs du Canada et des puissances de l’Union occidentale. Ils se terminèrent le 9 septembre 1948 par un rapport aux gouvernements. Ce rapport ayant été favorablement accueilli par les gouvernements, le Conseil consultatif du Traité de Bruxelles put annoncer, à la fin d'octobre 1948, une complète identité de vues sur le principe d’un pacte défensif pour la zone de l’Atlantique Nord. Le texte du Traité fut rendu public le 18 mars 1949. Dès avant cette date, le 15 mars 1949, les signataires du Traité de Bruxelles ainsi que le Canada et les Etats-Unis avaient invité officiellement le Danemark, l’Islande, l’Italie, la Nor­ vège et le Portugal à y accéder.

Le 4 avril 1949, signature du Traité de l’Atlantique Nord

Le 4 avril 1949, en dépit des pressions exercées par l’Union soviétique sur les Etats parties au Traité (notamment sous la forme d’un mémorandum adressé aux douze premiers signataires, alléguant le caractère hostile de leur initiative), le Traité de l’Atlantique Nord fut signé à Washington. Les parlements des Etats membres ratifièrent le Traité dans les cinq mois qui suivirent. Par la suite, trois autres pays se joignirent aux douze premiers signataires: la Grèce et la Turquie furent invitées en septembre 1951 à se joindre à l’Alllance et

2 Pour le texte de la Résolution Vandenberg, voir «OTAN-Documents fondamentaux» publiés par le Service de l’information de l'OTAN.

21 Origines de l’Alliance accédèrent officie llement au Traité le 18 février 19523. La République fédérale d’Allemagne fut Invitée à y accéder après la signature des Accords de Paris en octobre 1954 et devint officiellement membre de ('Organisation du Traité de l’Atlantique Nord le 9 mai 19554.

3 Voir la partie 10 pour le texte du Traité de l'Atlantique Nord, des protocoles d'accession de la Grèce et de la Turquie et du protocole d’accession de la République fédérale d’Allemagne. 4 Pour le texte des Accords de Paris voir «OTAN-Documents fondamentaux» publiés par le Service de l’information de l’OTAN.

22 Chapitre 2 Les principes et la portée du Traité de l’Atlantique Nord

Le Traité de l’Atlantique Nord est le cadre d’une alliance militaire conçue pour prévenir l’agression ou la repousser si elle devait avoir lieu. Il prévoit aussi une coopération et une consultation permanentes dans les domaines politique et économique et dans d’autres domaines non militaires. Il est de durée indéfinie. Les pays signataires proclament leur désir de vivre en paix avec tous les peuples et avec tous les gouvernements. Réaffirmant leur foi dans les principes des Nations Unies, ils s’engagent en particulier à préserver la paix et la sécurité internationales et à promouvoir la stabilité et le bien-être dans la zone de l’Atlantique Nord. Pour atteindre ces objectifs, ils souscrivent à un certain nombre d’engage­ ments dans différents domaines. Ils conviennent, par exemple, de régler les différends internationaux par des moyens pacifiques afin de ne pas mettre en danger la paix, la sécurité et la justice internationales. Ils conviennent égale­ ment de ne pas recourir à la menace et à l’emploi de la force de toute manière incompatible avec les buts des Nations Unies. Ils s’engagent à éliminer tout conflit dans leurs politiques économiques internationales et à encourager la collaboration économique entre eux. Aux termes de ce Traité, les pays membres adoptent donc une politique de sécurité fondée sur les droits naturels de légitime défense individuelle et collective reconnus par l’article 51 de la Charte des Nations Unies, tout en affirmant l'importance de la coopération entre eux dans d’autres domaines. Le Traité se compose de quato rze articles précédés d’un préambule qui souligne que l’Alliance a été créée dans le cadre de la Charte des Nations Unies et qui en expose les principaux objectifs. L'article 1er définit les principes de base auxquels les Etats membres doivent se conformer dans leurs relations internationales afin de ne pas mettre en danger la paix et la sécu rité dans le monde. L’article 2, qui s'inspire de l’article 1er de la Cha rte des Nations Unies, expose les buts que poursuivront les pays membres dans leurs relations internationa­ les notamment dans les domaines économique et social, et les obligations qu’ils s'imposent à cet effet. L'article 3 dispose que les pays signataires maintiendront et développeront leur capacité individuelle et collective de résistance à une attaque armée. L’article 4 envisage une menace contre l’intégrité territoriale, l'indépendance politique ou la sécurité de l’un des pays membres de l’Alliance et prévoit que ces pays se consulteront chaque fols que l’un d’eux estimera que cette menace 23 Les principes et la portée du Traité de l’Atlantique Nord existe. En pratique, cette consultation a lieu au sein du Conseil de l’Atlantique Nord et de ses comités subordonnés. L’article 5 est le plus important du Traité. Il stipule que les pays membres conviennent de considérer une attaque armée contre l'un d’eux, de part ou d'autre de l'Atlantique, comme une attaque dirigée contre tous. Il les engage à prendre les mesures nécessaires pour s'entraider en cas d’attaque armée. Bien qu’il laisse chaque pays signataire libre de prendre toute action qu’il jugera appropriée, cet article stipule que les pays membres devront prendre, individuellement et collectivement, les mesures nécessaires pour rétablir et maintenir la sécurité. L'action commune se justifie par l'exercice du droit naturel de légitime défense, individuelle ou collective, dans les conditions posées par l'article 51 de la Charte des Nations Unies. Mais il est convenu que ces mesures prendront fin quand le Conseil de Sécurité aura fait le nécessaire pour rétablir et maintenir la paix et la sécurité internationales. L’article 6 définit la zone d’application des dispositions de l'article 5. Ceci n'implique pas toutefois que les événements se produisant en dehors de ces zones ne puissent faire l'objet de consultations au sein de l’Alliance. La situation internationale dans son ensemble est susceptible d'affecter le main­ tien de la paix et de la sécurité dans la zone du Traité et c'est aussi, à l'examen de cette situation que le Conseil doit donc consacrer normalement ses travaux. Dans les articles 7 et 8, les pays membres déclarent qu'aucun de leurs engagements internationaux existants n'est en contradiction avec les disposi­ tions du Traité et qu'ils ne souscriront à l’avenir à aucun engagement de cette nature. Ils affirment en particulier que le Traité n'affecte pas les droits et obligations découlant du fait qu'ils sont membres des Nations Unies ni le rôle primordial du Conseil de Sécurité dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales. L'article 9 dispose que les parties au Traité établiront un Conseil auquel chacune d’elles sera représentée et qui devra pouvoir se réunir sans délai à tout moment. Le Conseil est chargé de son côté de créer les organismes subsidiai­ res qui seront nécessaires pour appliquer les dispositions du Traité. C'est sur cette base que l’Organisation du Traité de l'Atlantique Nord s’est progressive­ ment développée. L’article 10 prévoit la possibilité d'accéder au Traité pour tout autre Etat européen susceptible de promouvoir les principes du Traité. La Grèce et la Turquie en 1952 et la République fédérale d'Allemagne en 1955 ont accédé au Traité aux termes de cet article. L’article 11 définit le processus de ratification du Traité conformément aux règles constitutionnelles de ses signataires et la façon dont le Traité entrera en vigueur. Les articles 12 et 13 traitent des possibilités de révision du Traité après une période de dix ans et de dénonciation par toute partie désirant y mettre fin en ce qui la concerne après vingt ans. Ces dispositions n'ont jamais été invoquées. L'article 14 stipule que les textes anglais et français du Traité font également foi et prévoit leur dépôt dans les archives du gouvernement des Etats-Unis d'Amérique à Washington.

24 Chapitre 3 LAIliance atlantique de 1949 à 1980

L'évolution de l’Alliance atlantique a été marquée par plusieurs phases successives dont chacune conféra un nouvel aspect à sa politique et à ses activités. Immédiatement après la signature du Traité en avril 1949, la tâche la plus urgente fut d’établir un système efficace de défense collective. Bien qu’il y ait eu, dès le début, consultation politique entre les alliés, ce fut principalement sur les problèmes de défense et sur leurs implications économiques et finan­ cières qu’ils firent porter leurs efforts au cours des premières années. Cette période fut aussi marquée par un élargissement de l’Alliance: aux douze premiers signataires vinrent se joindre trois nouveaux membres, la Grèce et la Turquie en 1952 et la République fédérale d'Allemagne en 1955. L’année 1956 marqua le début d’une deuxième phase avec l’adoption par le Conseil du Rapport sur la coopération non-militaire au sein de l’OTAN, plus connu sous le nom de Rapport du Comité des Trois. Jusque-là, la menace soviétique s'était limitée à l’Europe et avait eu un caractère essentiellement militaire. Mais dès 1956, il était manifeste que l’Union soviétique étendait son influence à toutes les parties du monde et que cette influence prenait des formes très diverses. En adoptant le Rapport des T rois Sages1, le Conseil donna une nouvelle impulsion à la consultation politique entre les pays membres et cette consultation s’étend aujourd’hui pratiquement à tous les sujets d’intérêt commun. Chaque fois que cela est possible, elle a lieu dès les premiers stades de l’élaboration des politiques nationales. L’Alliance entra dans sa troisième phase lorsque le Conseil approuva, en décembre 1967, le rapport sur les tâches futures de l’Alliance, connu sous le nom de Rapport Harmel. Bien que les membres de l’Alliance se soient constam­ ment prononcés, individuellement et collectivement, en faveur du relâchement de la tension en Europe, c’est en adoptant le Rapport Harmel que les quinze gouvernements des pays membres prirent l’engagement de poursuivre une politique constructive de recherche de so lutions réalistes visant à promouvoir la détente entre l’Est et l'Ouest. En conséquence, les études sur le désarme­ ment et sur les mesures pratiques de contrôle des armements furent intensi­ fiées. A partir de 1969, l’Alliance entre dans une période particulièrement active avec, d’un côté, la préparation et la coordination des négociations multilatéra­ les Est-Ouest dans le cadre de la Conférence sur la Sécurité et la Coopération en Europe (CSCE) et d'autre part la poursuite des travaux relatifs aux Réduc­ tions Mutuelles et Equilibrées de Forces (MBFR). En ce qui concerne la CSCE, la surveillance du respect de l’acte final d’Helsinki a été l’un des principaux sujets de consultation au sein de l’AIIiance. Dans le cas des MBFR, le Conseil

1 Le Comité des Trois - M. Gaetano Martino (Italie), M. Halvard Lange (Norvège) et M. Lester B. Pearson (Canada) - fut également connu sous le nom des «Trois Sages».

25 L'Alliance Atlantique de 1949 à 1980 n'a pas seulement fourni un lieu de consultation mais a assumé un rôle dirigeant dans la définition de la position de négociation des participants occidentaux. Depuis 1969, à l’initiative du président Nixon, le Conseil s’est également intéressé au défi des problèmes de l'environnement humain qui se posent avec acuité à l’humanité. D’autres questions ne manqueront certainement pas de se poser à l’avenir et l'Alliance s'efforcera de les résoudre dans le même esprit de coopération. La vie de l'Alliance a été marquée par un autre jalon important: la signature en juin 1974 de la déclaration d'Ottawa sur les relations atlantiques, qui réaffirma les liens solides qui existent entre les alliés nord-américains et européens dans une situation internationale qui s'était profondément modifiée depuis la signature du traité de Washington.

Premiers résultats Loin de provoquer une aggravation de la tension entre l'Est et l’Ouest comme le laissait entendre le mémorandum de l’Union soviétique aux pays membres à la veille de sa signature, l’institution du Traité de l'Atlantique Nord le 4 avril 1949 fut suivie d’une légère amélioration de la situation. Le 9 mai 1949, l’URSS levait le blocus de Berlin qui durait depuis près d’un an. Réunis à Paris le 23 mai 1949, les ministres des Affaires étrangères de la France, du Royaume-Uni, des Etats-Unis et de l’Union soviétique parvinrent à un accord sur un nombre limité de problèmes pratiques concernant l'Allemagne et Berlin, en particulier leurs communications et leurs relations commerciales avec d’autres pays, ainsi que sur la question d’un traité de paix avec l’Autriche. Enfin, l’Union soviétique ayant renoncé en octobre 1949 à soutenir l'insurrection communiste en Grèce par l'intermédiaire de l’Albanie et de la Bulgarie, la paix fut rétablie dans ce pays. Le Traité entra en vigueur le 24 août 1949 après avoir été dûment ratifié par les pays membres. Ceux-ci eurent alors deux tâches immédiates à remplir: créer une structure capable de mettre en œuvre le Traité et élaborer une politique commune de défense.

Le cadre structurel

Réuni pour la première fois à Washington le 17 septembre 1949, le Conseil de l’Atlantique Nord commença par constituer un cadre civil et militaire. Composé des ministres des Affaires étrangères des pays membres, le Conseil proprement dit décida de se réunir régulièrement chaque année en session ordinaire mais de le faire plus souvent si cela se révélait souhaitable. En outre, il pourrait se réunir à tout moment en session extraordinaire si l’un de ses membres invo­ quait les articles 4 ou 5 du Traité. En application de l’article 9 du Traité, le Conseil créa un Comité de défense composé des ministres de la Défense des pays membres et chargé d'établir des plans de défense coordonnés pour la région de l’Atlantique Nord. Il fut décidé que ce comité se réunirait aussi au moins une fois par an.

26 1949-1950

Un certain nombre d’organismes militaires permanents furent constitués: un Comité militaire, composé des chefs d’état-major des pays membres et chargé de faire connaître ses avis au Conseil sur les questions militaires; un Groupe permanent2, organisme exécutif du Comité Militaire, composé de représentants de la France, du Royaume-Uni et des Etats-Unis et chargé de la direction stratégique dans les zones d’opération des forces de l'OTAN; cinq groupes stratégiques régionaux: le Groupe Nord-Europe3 (Danemark, Norvège, Royaume-Uni), le Groupe Ouest-Europe (Belgique, France, Luxembourg Pays- Bas, Royaume-Uni); le Groupe Sud-Europe/Méditerranée Occidentale4 (France, Italie, Royaume-Uni); le Groupe Canada/Etats-Unis5 et le Groupe de l’Océan Atlantique Nord6 (comprenant tous les pays membres à l’exception de l’Italie et du Luxembourg). Ces groupes furent chargés d’élaborer les plans de défense de leurs zones respectives.

Organismes civils et militaires Lors de sa première session, le Conseil avait reconnu la nécessité d'étudier de façon approfondie des questions telles que celles de la production et des approvisionnements militaires, des répercussions économiques et financières de l'effort de défense ainsi que les perspectives de production coordonnée, de standardisation et d'amélioration technique des armements. Réuni à nouveau à Washington le 18 novembre 1949, il décida de créer deux nouveaux organismes pour s’acquitter de cette tâche: le Comité de défense économique et financier, composé des ministres des Finances des pays membres et le Comité militaire de production qui devait faire rapport au Comité de défense.

Le premier plan de défense Dix semaines environ après sa création, le Comité de défense réuni à Paris le 1er décembre 1949, se mit d'accord sur un concept stratégique pour la défense intégrée de la zone de l’Atlantique Nord ainsi que sur l es modalités de mise au point d’un programme de production et de fourniture d’armements et d'équipe­ ment. Ses recommandations furent approuvées par le Conseil à la session qu’il tint à Washington le 16 janvier 1950. Réuni à nouveau à La Haye le 1er avril 1950, le Comité de défense approuva l’avant-projet d’un plan de défense de quatre ans «plan de défense à moyen terme». Le contrôle et la supervision des organismes civils et militaires de l'Alliance ne pouvaient plus être assurés de façon efficace par le Conseil au cours de ses rares réunions. Il décida donc à sa réunion de Londres en mai 1950, de créer un organisme civil chargé d'exécuter ses directives et d’assurer la coordination

2 Dissous en 1966. 3 Dissous le 1er août 1951. 4 Dissous le 10 avril 1952. 5 Le groupe stratégique régional Canada/Etats-Unis reste chargé d’élaborer les plans de défense de la zone nord-américaine. 6 Les fonctions du groupe de l'Océan Atlantique Nord ont été reprises par SACLANT lorsque celui-ci fut créé le 31 janvier 1952. 27 1950 des activités des organismes civils et militaires de l’Alliance, et qui constituerait en outre un centre d’échanges politiques réguliers entre les gouvernements membres.

Le Conseil des Suppléants Ce nouvel organisme, composé des suppléants des ministres des Affaires étrangères des pays membres, se réunit en permanance à Londres. En plus de la coordination des activités des organismes de l’OTAN, il se vit confier la tâche de coordonner les programmes élaborés pour le soutien des plans de défense, de recommander aux gouvernements les mesures nécessaires à l'exécution de ces plans, de promouvoir et coordonner l’information du public concernant les objectifs du Traité et d’étudier toute autre action à entreprendre aux termes de l’article 2 de ce T raité qui définit les buts et obligations des pays membres en ce qui concerne leurs relations internationales dans les domaines économiques et autres.

La guerre de Corée

Peu après cette session du Conseil de juin 1950, survint un événement qui eut des répercussions considérables sur l’évolution de l’OTAN: l’agression com­ muniste contre la Corée du Sud. Le Conseil de Sécurité des Nations Unies dénonça la Corée du Nord comme l’agresseur et décida de prendre contre elle des sanctions économiques et militaires. Tous les pays membres de l'Organisa­ tion des Nations Unies furent invités à venir en aide à la République de Corée du Sud.

La stratégie en avant Lorsque le Conseil de l’Atlantlque Nord se réunit à nouveau à New York du 15 au 18 septembre 1950, ses discussions portèrent essentiellement sur la question de savoir comment défendre la zone de l’OTAN contre une agression semblable à celle qui avait été commise en Corée. Il fut décidé d’adopter pour l’Europe une «stratégie en avant» c’est-à-dire une stratégie qui consistait à résister à toute agression le plus à l’Est possible afin d’assurer la défense de tous les pays européens de l’Alliance. Cette stratégie exigeait toutefois des forces très supérieures à celles dont l’OTAN disposait à cette époque. Le Conseil demanda donc au Comité de défense d’étudier d'urgence la constitution d’une force intégrée placée sous un commandement centralisé et assez puissante pour décourager toute agression. Le Groupe permanent fut chargé de la direction stratégique de cette force qui devait être placée sous l’autorité d’un comman­ dant suprême nommé par l’OTAN.

La participation de la République fédérale d'Allemagne

La session de New York fut alors Interrompue pour permettre aux ministres de consulter leurs gouvernements. Réuni à nouveau le 26 septembre 1950, le Conseil, reconnaissant qu’une stratégie en avant impliquait la défense de

28 1950-1951 l’Europe sur le territoire allemand, décida d’étudier le problème de la participa­ tion politique et militaire de la République fédérale d’Allemagne. Cette partici­ pation soulevait des difficultés de principe pour certains pays membres et en particulier pour la France et ce n’est que quatre ans plus tard que ce problème fut définitivement résolu. Le Conseil, réuni de nouveau à Bruxelles le 18 décembre 1950, admit toutefois le principe de la participation allemande à la défense commune en reconnaissant que cette participation renforcerait la défense de l’Europe sans modifier en quoi que ce soit le caractère purement défensif de l’Organisation du Traité de l'Atlantique No rd. Les ministres invitèrent alors les gouvernements des trois puissances occupantes - La France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis - à rechercher, de concert avec le gouvernement de la République fédérale d’Allemagne elle-même, les moyens de mettre en oeuvre cette pa rticipation.

Le premier Commandant Suprême Allié - Décembre 1950 A sa réunion de Bruxelles le Conseil prit également d’importantes décisions sur le plan militaire. Il approuva les recommandations du Comité de défense visant à créer une force européenne intégrée sous commandement centralisé, suffisante pour décourager l’agression et assurer la défense de l’Eu rope occi­ dentale et à ce que des mesures appropriées soient prises pour réorganiser la structure militaire de l’OTAN. Le Conseil décida également de demander au président T ruman de mettre le général Dwight D. Eisenhower à sa disposition pour assumer les fonctions de Commandant Suprême Allié en Europe (SACEUR). Le président accepta et le 19 décembre 1950, le Conseil annonça officiellement cette nomination et fit savoir que le Commandant Suprême établirait son quartier général en Europe au début de l’année suivante. Le 29 décembre 1950, le Groupe permanent fit connaître les premiers élé­ ments du mandat du SACEUR. Aux termes de ceux-ci, les forces mises à la disposition de l’OTAN par les pays membres pour la défense de l’Europe occidentale seraient, en prévision d’une crise, organisées, équipées, entraînées et prêtes à mettre en application les plans agréés. Il fut décidé qu’un Quartier Général Suprême serait implanté en Europe au début de 1951 et que le SACEUR serait assisté d'un état-major international composé d’officiers p rove­ nant des pays qui fournissaient des contingents à la force intégrée. Le Com­ mandement du général Eisenhower, le Commandement Allié en Europe (CAE) et le Quartier Général Suprême des Puissances Alliées en Europe (SHAPE) furent implantés à Rocquencourt, près de Paris, le 2 avril 1951. A sa réunion de décemb re 1950 à Bruxelles le Conseil approuva en outre une recommandation du Comité de défense visant à remplacer le Comité militaire de p roduction par un Bureau de Production de Défense doté de pouvoirs plus étendus que son prédécesseur. Ce nouveau Bureau fut chargé d’intensifier la production et de faciliter l’utilisation commune des installations industrielles des Etats membres.

29 1951

La nouvelle structure d e l’OTAN Lors de sa réunion de Londres au mois de mai 1951, le Conseil des Sup­ pléants annonça d’importants changements dans la structure de l’OTAN. Le Comité de défense et le Comité économique et financier étaient dissous, le Conseil de l’Atlantique Nord devenant le seul organisme ministériel de l’AI- liance. Un Bureau économique et financier était créé à Paris où il pourrait recevoir l’aide de l’Organisation européenne de coopération économique (OECE). (Cette dernière organisation avait été constituée en 1948 en vue de l’application de l'aide du Plan Marshall). Ce bureau fut chargé de donner des avis aux Suppléants du Conseil et aux autres organismes OTAN placés sous leur autorité sur les aspects économiques et financiers du programme de défense. Il pouvait en outre, dans certains cas particuliers, s’adresser directe­ ment aux gouvernements membres. Cette réorganisation eut notamment pour conséquence d’accroître l’impor­ tance statutaire du Conseil des Suppléants, dont les membres représentaient désormais non seulement les ministres des Affaires étrangères, mais tous les ministres de leurs gouvernements respectifs intéressés aux questions de l'OTAN. Le Conseil des Suppléants devenait ainsi l’organisme de travail perma­ nent du Conseil de l’Atlantique Nord, et un Secrétariat international, financé sur un budget auquel contribuaient tous les pays membres, fut mis à son service sous l’autorité de son président, Monsieur Charles M. Spofford (Etats-Unis). Le Conseil des Suppléants aborda alors certains problèmes juridiques et financiers découlant de la création des nouveaux organismes civils et militai­ res. Le 19 juin 1951 fut signée une «Convention entre les Etats faisant partie du Traité de l'Atlantique Nord sur le statut de leurs forces»7, convention qui déterminait le statut juridique du personnel d’un pays membre appelé à servir sous un commandement OTAN dans un autre pays membre. Un protocole à cette convention définissait le statut des quartiers généraux. Par ailleurs, une autre «Convention sur le statut de (’Organisation du T raité de l’Atlantique Nord, des représentants nationaux et du personnel international»7 fut signée en septembre 1951 et intéressait tout le personnel civil de l’Organisation. Les Suppléants rég lèrent également la question du financement commun des quartiers généraux et, en août 1951, ils se mirent d’accord sur une formule de partage des dépenses concernant le financement du SHAPE et de ses quartiers généraux subordonnés. Si les efforts accomplis depuis la création de l’Alliance avaient réduit les risques d’agression en Europe, la tension qui se maintenait par ailleurs entre l’Est et l'Ouest, les guerres de Corée et d’Indochine et l’impasse totale aux Nations Unies sur la question du désarmement et du contrôle de l’énergie atomique montraient clairement que les pays de l'OTAN ne pouvaient relâcher leurs préparatifs en matière de défense. Mais ils devaient être de plus en plus préoccupés par les problèmes économiques et financiers qu’impliquait un effort militaire prolongé.

7 Ces accords figurent dans l’ouvrage «OTAN - Documents fondamentaux» édité par le Service de l’information de l'OTAN. 30 1951

Les problèmes économiques et le Comité temporaire du Conseil

A la session du Conseil qui se tint à Ottaw a du 15 au 20 septembre 1951, les ministres de la Défense et des Finances se joignirent aux ministres des Affaires étrangères. Les besoins militaires de l’A lliance, tels qu’ils avaient été évalués par le Comité militaire, exigeaient des contributions financières très supé­ rieures à celles que les pays membres s'estimaient en mesure de fournir. L’efficacité de l'effort de défense se trouvait en outre compromise par divers facteurs défavorables: hausse des prix, danger d’inflation, déséquilibres dans les balances des paiements, difficultés dans la répartition des matières pre­ mières. Les ministres créèrent alors un Comité temporaire du Conseil (CTC) chargé de concilier d’une part les exigences de la sécurité collective et d'autre part les possibilités politiques et économiques des pays membres. En outre, le Conseil fut informé, à sa réunion d’Ottawa, que les trois puissan­ ces occupantes étaient favorables à un plan relatif à une communauté euro­ péenne de défense dont la République fédérale ferait partie.

L’accession de la Grèce et de la Turquie C’est également à Ottawa que le Conseil recommanda officiellement aux gouvernements membres d’inviter la Grèce et la Turquie à accéder au Traité. Il décida également d’étudier la possibilité d’étendre les activités de l’OTAN aux domaines non-militaires et institua un Comité ministériel, composé de repré­ sentants de la Belgique, du Canada, de l'Italie, de la Norvège et des Pays-Bas, chargé d’examiner les moyens de renforcer la Communauté atlantique et de donner effet à l’article 2 du Traité. Le Comité temporaire du Conseil se mit immédiatement à l’oeuvre après la réunion d’Ottawa. Composé de représentants des douze pays membres, il décida de confier son travail d’analyse à un Bureau exécutif de trois membres: Monsieur Averell Harriman (Etats-Unis) président du Comité, Monsieur Jean Monnet (France) et Sir Edwin Plowden (Royaume-Uni). Le rapport présenté par le CTC le 18 décembre 1951 fut en quelque sorte une première étude d'ensem­ ble de la capacité militaire des pays membres dans les conditions du temps de paix. Il préfigura en fait les procédures d’Examen de la défense qui furent adoptées ultérieurement pour déterminer les contributions que les différents pays membres pouvaient et devaient apporter à l'effort de défense commun.

Le partage des charges de la défense Partant du principe selon lequel les charges de la défense de l'Ouest devaient être réparties équitablement entre les pays membres, le rapport reconnaissant que la constitution de la défense devait se fonder sur la stabilité sociale et économique et que celle-ci exigeait un développement de la production grâce à une action concertée. S ’inspirant de ces considérations ainsi que de l’évalua­ tion par le Comité des possibilités de chaque pays, le rapport indiquait le niveau maximum des forces que l'Alliance pouvait raisonnablement prévoir et les moyens à adopter pour l’obtenir.

31 1952

Plus particulièrement, dans ce dernier contexte, le rapport présentait des recommandations qui avaient pour but d’atténuer les difficultés de la balance des paiements et qui traitaient des différentes formes de la participation des Etas-Unis aux dépenses militaires de l'Europe grâce à des contributions aux dépenses d'infrastructure commune et aux achats «offshore» (il s'agissait d'une procédure selon laquelle les Etats-Unis, achetaient de l’équipement produit par un pays membre européen et l’offrait ensuite à ce pays ou à un autre pays membre à titre d’aide dans le cadre du Programme 1949 d'Aide Mutuelle pour la Défense). Le CTC établit le modèle d’un processus continu d'évaluation des program­ mes de défense à la lumière de l’évolution des situations économiques et politiques, évaluation qui, sous le nom d’Examen annuel, allait devenir une partie fondamentale des procédures de planification de la défense de l'Alliance.

Les décisions de Lisbonne - février 1952 En tête de l'ordre du jour de la session du Conseil tenue à Lisbonne du 20 au 25 février 1952, figurait l’analyse détaillée du Comité temporaire du Conseil concernant les possibilités de chaque pays membre en matière de défense. Les ministres adoptèrent les objectifs de forces fermes proposés par le CTC, soit au total 50 divisions, 4.OOO avions et de puissantes forces navales pour la fin de 1952, ainsi que ses estimations provisoires pour 1953 et 1954. Les ministres, après avoir approuvé les projets de constitution d'une Com­ munauté Européenne de Défense (CED) alors en cours de négociation à Paris, recommandèrent la signature d’un protocole au Traité de l’Atlantique Nord précisant les garanties à accorder aux membres de la Communauté envisagée. Ils prévoyaient cette signature en mai 1952, c’est-à-dire en même temps que celle du Traité de la CED. A cette même session, le Conseil reconnut officiellement, en s’en félicitant, l’accession de la Grèce et de la Turquie qui avaient entre-temps signé et ratifié le Traité de l'Atlantique Nord. C’est aussi à Lisbonne que, pour répondre aux recommandations du Conseil de Suppléants et du Comité temporaire du Conseil, le Conseil procéda à une réorganisation complète des organismes civils de l'Alliance en commençant par lui-même. Tout en continuant à être un conseil de gouvernements, repré­ sentés par les ministres des Affaires étrangères, de la Défense, des Finances et d’autres ministres selon les exigences de son ordre du jour, le Conseil de l’Atlantique Nord devait devenir un organisme permanent ayant son siège à Paris. Pour lui permettre de siéger en permanence et de disposer de pouvoirs effectifs de décision, même en l'absence des ministres, chaque gouvernement nommerait un représentant permanent qui deviendrait le chef d’une délégation nationale de conseillers et d’experts8.

8 On trouvera dans la partie 11 la liste des Représentants permanents au Conseil de l'Atlantique Nord, et de ses présidents et présidents d’honneur. 32 1952

Le Conseil permanent et le premier Secrétaire général

Le Conseil pe rmanent fut chargé d’assumer les tâches du Conseil des Suppléants, du Comité de production de Défense et du Bureau économique et financier qui furent dissous. Sa présidence fut confiée à un vice-président du Conseil ministériel nouvellement nommé qui devait assume r également les fonctions de Secrétaire général de l’Organisation du T raité de l’Atlantlque Nord. Il serait un fonctionnaire international ne faisant partie d'aucune déléga­ tion et serait chargé d’organiser les travaux du Conseil et de diriger les activités d’un Secrétariat inte rnational. Ce Secrétariat aurait pour tâche de préparer les questions relevant du Conseil et de mettre en oeuvre les décisions de celui-ci. Le Conseil travaillerait à l’avenir en coopération plus étroite avec les autorités militaires de l’Alliance. Cette coopération devrait d'ailleurs être facilitée par le transfert de Londres à Paris qui plaçait le siège civil de l’O rganisation à une distance du Commandement suprême permettant des contacts faciles avec celui-ci. Les attributions du Groupe permanent (organe exécutif du Comité militaire) et du commandant suprême allié furent accrues, notamment en ce qui concerne la fixation des p riorités pour l'équipement des forces et l’élaboration des plans relatifs à leur soutien logistique.

Création d e nouveaux commandements - 1952 La structure militaire s'élargit grâce à la création de deux nouveaux comman­ dements: le Commandement allié de l'Atlantiqu e dont le quartier-général fut établi à Norfolk, Virginie (Etats-Unis) en janvier 1952 et le Commandement de la Manche, dont le quartier-général fut établi au Royaume-Uni à Portsmouth le mois suivant. Le reste de l’année fut en grande partie occupé par l'application des déci­ sions prises à Lisbonne sur le plan de l'organisation. Le 12 mars 1952, Lord Ismay, Secrétaire d'Etat du Gouvernement du Royaume-Uni pour les Relations avec le Commonwealth, fut nommé vice-président du Conseil et Secrétaire général de l’OTAN. Le Captain R. D. Coleridge (qui devait plus tard devenir Lord Coleridge) fut nommé Secrétaire exécutif (Secrétaire du Conseil de l’Atlantique Nord). Le Secrétariat international de l'Organisation s’installa à Paris où il fut rejoint par tous les représentants permanents et leurs délégations nationales. Au cours de sa première réunion, le 21 avril 1952, le Conseil permanent nomma le général Matthew B. Ridgway aux fonctions de Commandant Suprême des Forces Alliées en Europe, en remplacement du général Eisenho­ wer qui avait demandé à être déchargé de ses fonctions pour pouvoir participer à la vie politique de son pays.

Le premier rapport de Lord Ismay Lors d’une réunion ministérielle qui se tint à Paris du 15 au 18 décembre 1952, le Secrétaire général présenta son premier rapport sur l’avancement des

33 1952-1954 travaux au sein de l’OTAN. En adoptant ce document, le Conseil vota une résolution réclamant la poursuite d'une étude économique détaillée destinée à promouvoir l’action prévue à l’article 2 du Traité et convint d’inviter les gouve r­ nements membres à s’efforcer, en recherchant des solutions à leurs problèmes de balance des paiements et aux autres problèmes, de renforcer la situation politique et économique de leurs pays9. Le Comité militaire présenta également un rapport sur les progrès accomplis en particulier dans l'entraînement et l’efficacité des forces nationales affectées aux Commandants Suprêmes, dans la coopération entre unités et états-majors que l’on a pu constater au cours de manoeuvres interarmes et dans la standardisation des procédures. A l’occasion de cette session, le Conseil vota pour la première fois une résolution sur la situation internationale à l'extérieur de la zone de l’OTAN. Cette résolution soulignait que la campagne menée alors en Indochine par les forces de l’Union française devait être soutenue par les gouve rnements des membres de l’OTAN. Aux deux sessions ministérielles de 1953, le Conseil établit des plans de défense à long terme et fixa les dispositions visant à améliorer la qualité des forces de l’OTAN. Il établit également une formule triennale de partage des dépenses d’infrastructure.

Les accords de Paris L’année 1954 fut marquée essentiellement par la nécessité de régler le problème de la participation de l’Allemagne à la défense occidentale. La formule approuvée à la Conférence de Lisbonne devint caduque lorsque l’Assemblée nationale française refusa, le 29 août 1954, de ratifier le Traité instituant la Communauté Européenne de Défense. Une période d’intense activité diplomatique aboutit à l'élaboration d'une solution de rechange. Sur l’initiative du gouvernement britannique, la Conférence de Londres, tenue du 28 septembre au 3 octobre 1954, réunit les ministres des Affaires étrangères des cinq pays signataires du Traité de Bruxelles, de la République fédérale d'Allemagne, de l'Italie, des Etats-Unis et du Canada. Elle aboutit à une série de décisions faisant partie d’un règlement général intéressant, directe­ ment ou indirectement, toutes les puissances de l’OTAN. Elle prit acte égale­ ment du fait que tous les gouvernements représentés estimaient que «le Traité de l’Atlantique Nord devait être considéré comme étant d’une durée indéter­ minée». Ces décisions furent approuvées au cours d’une nouvelle réunion qui se tint à Paris du 20 au 22 octobre 1954 et les Accords de Paris furent signés le 23 octobre 195410. Conclus près de dix ans après la fin des hostilités avec l’Allemagne et devant l’absence de perspectives prochaines d’accord avec l’URSS sur un règlement de paix définitif, ces accords régularisaient les relations entre alliés de l’OTAN et la République fédérale d’Allemagne, faisaient

9 Les deux résolutions sont reproduites dans «Communiqués finals de l’OTAN, 1949-1974» publiés par le Se rvice d’information de l’OTAN. 10 Les Accords de Paris figurent dans l’ouvrage «OTAN-Documents fondamentaux» édité par le Service de l'information de l’OTAN.

34 1954-1955 entrer cette dernière dans le cadre de l’Alllance atlantique et fournissaient des garanties concernant les niveaux européens de forces et d'armement. En résumé, les clauses des Accords de Paris étaient les suivantes: - La France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis mettaient fin au régime d’occu­ pation dans la République fédérale d'Allemagne qu'ils reconnaissaient comme Etat souverain. La République fédérale d’Allemagne s'engageait à laisser des troupes étrangères stationner sur son territoire en quantités au moins égales à celles qui existaient au moment de la mise en vigueur des Accords. - La République fédérale d’Allemagne et l’Italie accédaient au Traité de Bruxelles et l’Union occidentale devenait l'Unlon de l’Europe occidentale (UEO). Une coopération très étroite était prévue entre l’UEO et l’OTAN. - La République fédérale d’Allemagne était Invitée à adhérer à l’OTAN, et devait contribue r à la défense par le moyen d’une armée nationale intégrée dans les forces de l’Alliance. En outre était prévu un mécanisme fixant des limitations aux effectifs des forces pouvant être mises sur pied dans le cadre de l’Union de l’Europe occidentale ainsi qu’aux armements. - Les Etats-Unis et le Royaume-Uni (ce dernier avec certaines réserves en cas de crise grave outre-mer ou de difficultés financières) s’engageaient à maintenir leurs forces sur le continent européen aussi longtemps qu’il serait nécessaire. (Le président Eisenhower confirma publiquement cet engage­ ment le 5 mars 1955). Un dispositif militaire unifié devait être établi par la mise à la disposition du Commandement Suprême Allié en Europe des forces de tous les pays membres stationnées dans la zone de son commandement, sous réserve de certaines exceptions.

Accession de la République fédérale d’Allemagne

L'accession de la Républiqu e fédérale d’Allemagne au Traité de l’Atlantique Nord devint effective le 5 mai 195511. Deux jours plus tard, l’URSS dénonçait ses traités avec la France et le Royaume-Uni. Le 14 mai 1955, l'URSS concluait avec ses satellites européens le Pacte de Varsovie, qu’elle présenta comme une riposte aux Accords de Paris. Le 15 mai 1955 fut signé le Traité de Paix avec l'Autriche qui mit fin au régime d’occupation des quatre Puissances dans ce pays. Les circonstances semblè­ rent alors favorables à une nouvelle tentative pour résoudre le problème de l'Allemagne. Le 7 juin 1955, les gouvernements des Etats-Unis, de la France et du Royaume-Uni invitèrent l’URSS à participer à une Conférence au sommet à Quatre qui se tiendrait à Genève du 18 au 21 juillet et qui serait préparée par une réunion des ministres des Affaires étrangères.

Echec de la Conférence au Sommet de Genève La Conférence au Sommet se termina le 21 juillet sans qu’un accord ait pu être enregistré sur les points essentiels. Toutefois les chefs de gouvernement

" Pour le protocole d’accession de la Républiq ue fédérale d'Allemagne au Traité de l’Atlantique Nord, voir la partie 10. 35 1955-1956 chargèrent leurs ministres des Affai res étrangères de poursuivre l’étude des questions en cause. Avant la seconde Conférence de Genève, qui eut lieu le 27 octobre, le Conseil de l’OTAN tint une session ministérielle afin d’examiner les propositions que devaient présenter les ministres des Affaires étrangères des Etats-Unis, de la France et du Royaume-Uni. Selon la position qu’ils avalent adoptée, la réunification de l’Allemagne devrait intervenir dans des conditions permettant à celle-ci de rester dans l’alliance occidentale. L’Union soviétique repoussa cette condition et les ministres des Affaires étrangères mirent fin à leurs entretiens le 11 novembre sans qu’aucun résultat n’ait été atteint. Les propositions que les trois puissances comptaient présenter à l’URSS avaient fait l'objet de larges échanges de vues au cours de deux sessions ministérielles en juillet et en octobre et, dans l’intervalle, de consultations au sein du Conseil. A la session ministérielle de décembre 1955, le Conseil déclara que le résultat négatif de la conférence de Genève n’avait nullement mis fin aux efforts des puissances de l’Atlantique Nord tendant à assurer la réunification de l’Allema­ gne dans la liberté. Il souligna vivement l’importance d’une nouvelle consulta­ tion au sein de l’OTAN sur cette question et sur celle de Berlin.

La révolte hongroise et la crise de Suez Bien que la Conférence de Genève n’eût obtenu aucun résultat, elle avait prouvé cependant qu'il existait de nouvelles possibilités de discussion entre l'Est et l'Ouest. Il fallait sans doute en voir notamment la cause dans l'amorce d’une politique de coexistence pacifique adoptée par les Soviétiques et accueillie favorablement mais avec prudence par les puissances atlantiques dans la mesure où elle entraînait une certaine atténuation de la tension. Mais cette politique fut de courte durée. L’année 1956 devait voir l'écrasement par la Russie de la révolte du peuple hongrois et le déroulement d'une campagne méthodique en vue de supplanter l’influence occidentale au Moyen-Orient. Celle-ci fut marquée par des ventes à l’Egypte d’armements provenant de Tchécoslovaquie, par la prise en charge soviétique du financement du barrage d'Assouan et atteignit son point culminant avec la nationalisation du Canal de Suez par le président Nasser et l’intervention militaire franco-britannique. La fin de l’année 1956 vit un retour à la guerre froide. Entretemps, le Conseil de l’OTAN avait, au cours de sa session ministérielle de mai 1956, reconnu qu’un règlement final en Europe ne pourrait être obtenu que sur la base de l’unité, de la solidarité et de la coopération de peuples partageant les mêmes idéaux. Il estimait à cet égard que le moment était venu de s’efforcer d’étendre ses activités aux domaines non-militaires comme lui en faisait obligation l’article 2 du Traité. Le Conseil chargea notamment un Comité de trois ministres des Affaires étrangères de lui présenter des recommandations sur les mesures qui lui permettraient de mieux s’acquitter de sa tâche en tant qu’instrument de consultation.

Le Comité des Trois

Les trois ministres - M . Gaetano Martino (Italie), M. Halvard Lange (Norvège), et M. Lester B. Pearson (Canada) - présentèrent leur rapport à la session

36 1956-1957 ministérielle de décembre 1956, au cou rs de laquelle le Conseil approuva leurs recommandations, dont les principales étaient les suivantes12: les pays mem­ bres devraient informer le Conseil de tout événement qui pourrait avoir des conséquences sérieuses pour l’Alliance, afin de procéder à une consultation politique efficace sur l’action à entreprendre; à chacune des sessions de printemps, les ministres des Affaires étrangères devraient passer en revue les progrès politiques réalisés par l’Alliance, sur la base d’un examen préparé par le Secrétaire général; tout différend qui n'aurait pu être réglé directement entre des membres de l’Alliance conformément à l’article 1er du Traité devrait être soumis à une procédure de bons offices dans le cadre de l’OTAN et le Secrétaire général devrait être habilité, avec le consentement des intéressés, à prendre l’initiative de procédures permettant d’aboutir au règlement de ces différends. A cette même session, le Conseil approuva une directive pour les plans militaires à venir tenant compte de l’accroissement régulier du potentiel mili­ taire soviétique et de la gamme d'armes nouvelles dont l’OTAN disposait pour sa défense. II réaffirma en outre le maintien dans la stratégie de l'OTAN du concept de la défense en avant.

Démission de Lord Ismay - Nomination de M. Spaak

Ce fut à cette réunion que Lord Ismay annonça sa décision de renoncer à ses fonctions de Secrétaire général au printemps 1957 et que le Conseil désigna pour lui succéder M. Paul-Henri Spaak, ministre des Affaires étrangères de Belgique. Ce dernier entra en fonction le 15 mai 1957.

Session ministériel le de Bonn - Mai 1957

Conformément à une recommandation du Comité des Trois selon laquelle le Conseil devait, de temps à autre, tenir des réunions ministérielles dans diverses capitales des pays membres, la session ministérielle de mai 1957 se tint à Bonn. La politique de défense de l'OTAN fut discutée à la lumière de la campagne lancée par l’Union soviétique pour pousser l’opinion publique de divers pays de l'Alliance à s’opposer à la modernisation des forces de défense occiden­ tales. Le Conseil considéra que l'un des objectifs de cette campagne était d’assurer aux forces soviétiques le monopole de l’armement nucléaire sur le continent européen et souligna que, face à cette menace, l'Alliance atlantique devait être en mesure de répondre à toute attaque qui pourrait être déclenchée contre elle. Aucune puissance, ajoutait-il, ne pouvait prétendre interdire à l'Alliance la possession des armes modernes nécessaires à sa défense. A cette même réunion fut soulevée une question qui devait retenir l’attention des militaires pendant de nombreuses années à savoir, l’équilibre entre les arme­ ments nucléaires et classiques. Le Conseil déclara qu'il était indispensable de

12 Le Rapport du Comité des Trois sur la coopération non militaire au sein de l’OTAN figure à la partie 10.

37 1957 maintenir en permanence un puissant bouclier de forces terrestres, navales et aériennes pour protéger le territoire des Etats membres. Les ministres décidèrent également d’intensifier leurs efforts en vue d'une réunification de l’A llemagne par des élections libres, car la division prolongée de l'Allemagne et la situation anormale de Berlin constituaient une menace permanente pour la paix mondiale.

Défense et désarmement A la session de Bonn les ministres avaient signalé qu'il existait un moyen d'apaiser les craintes manifestées par l'Union soviétique en ce qui concernait l'octroi d’armements nucléaires aux forces de défense de l'OTAN. Il consistait à accepter un accord général de désarmement comportant des mesures effica­ ces de contrôle et d'inspection. Cette question du désarmement fut fréquem­ ment évoquée par le Conseil au cours des mois suivants, pendant lesquels la Sous-Commission des Nations Unies sur le désarmement siégeait à Londres avec la participation de quatre pays de l’OTAN - le Canada, la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis. Ces quatre pays prirent l’habitude de consulter leurs partenaires de l’OTAN sur toute proposition qu'ils envisageaient de soumettre à la Sous-Commission et de les informer de l'évolution des conver­ sations de Londres. Outre ces consultations régulières, M. Harold Stassen et M. Jules Moch, représentant respectivement les Etats-Unis et la France aux conversations, présentèrent personnellement à deux reprises des rapports au Conseil. Les propositions occidentales présentées à la Conférence de Londres le 29 août 1957 reposaient sur les avis exprimés par les autorités militaires de l'Alliance et représentaient le point de vue commun de tous les pays membres de l’OTAN. Ces propositions comprenaient des mesures qui devaient être appliquées sous contrôle international. Elles s’établissaient comme suit: réduc­ tion des armements de toute nature et des effectifs militaires, arrêt de la production de matières fissiles à des fins militaires, réduction des stocks existants d’armes nucléaires, suspension des essais d’armes nucléaires et adoption de mesures de prévention contre les risques d'attaque par surprise. Elles furent rejetées par l’URSS, mais elles furent approuvées ultérieurement par une majorité considérable de l’Assemblée générale des Nations Unies. Par la suite l'Assemblée générale décida d’instituer une nouvelle Commission du désarmement et l'URSS annonça qu'elle refuserait de participer à ses travaux.

Lancement du premier Spoutnik

D’autres facteurs contribuèrent à accentuer les tensions internationales provoquées par ce refus. Tout d’abord, le lancement du premier Spoutnik le 4 octobre 1957 annonça la naissance de l’Union soviétique en tant que puissance mondiale douée d’une capacité technologique comparable à celle des Etats- Unis. En outre, il impliquait pour l'avenir une supériorité militaire de l’URSS en particulier dans le domaine des missiles à longue portée. Puis, les craintes

38 1957 occidentales que la Syrie, qui a le contrô le stratégique le l'oléoduc venant des gisements de pétrole d’Irak, ne devienne peu à peu un satellite de la Russie semblèrent confirmées par une brusque initiative soviétique: Moscou prétendit en effet que la Turquie, soutenue par les Etats-Unis et le Royaume-Uni, se préparait à envahir la Syrie.

La Conférence des chefs de gouvernement - Décembre 1957 En octobre 1957, le président Eisenhower et M. Macmillan, premier ministre du Royaume-Uni se rencontrèrent à Washington pour examiner l’action à entreprendre face aux nouveaux aspects de la menace soviétique. Le Secré­ taire général de l’OTAN, M. Spaak, fut invité à se joindre à eux pour une partie de ces entretiens à l’issue desquels le président des Etats-Unis et le premier ministre du Royaume-Uni publièrent une déclaration d'intention commune. Celle-ci soulignait en particulier le fait que les pays du monde libre étaient interdépendants et devaient accroître leur coopération, mettre en commun leurs ressources et se partager les tâches dans les domaines essentiels à leur sécurité et à leur bien-être. A la suite des entretiens de Washington il fut décidé, afin de manifester solennellement l’unité de l’Alliance, que le Conseil de l’Atlantique Nord se réunirait pour la première fois au niveau des chefs de gouvernement. Les chefs de gouvernement se réunirent à Paris du 16 au 19 décembre 1957. Dans une déclaration solennelle, le Conseil proclama à nouveau son attache­ ment aux buts et aux principes de l’Alliance et réaffirma la position commune de ses membres sur toutes les questions concernant le maintien de la paix et de la sécurité. Dans le domaine de la défense, le Conseil souligna que l'OTAN devait disposer d'une force militaire défensive possédant le maximum d'efficacité, compte tenu des progrès techniques et des réalisations les plus récents en matière d’armements. Il était donc nécessaire de constituer des stocks de têtes nucléaires qui seraient immédiatement disponibles pour la défense de l’AI- liance en cas de nécessité. En raison de la politique soviétique dans le domaine des armes modernes, le Conseil décida également que des engins balistiques de portée intermédiaire devraient être mis à la disposition du Commandement suprême des forces alliées en Europe. L’implantation de ces stocks et de ces missiles ainsi que leurs conditions d’emploi seraient déterminées en accord avec les Etats directement intéressés.

Recommandations politiques et militaires

En raison de l’interdépendance croissante des nations du monde libre, le Conseil recommanda une coordination plus étroite dans l'organisation des forces, afin que chacun des membres de l’OTAN fournisse la contribution la plus efficace pour répondre aux besoins de l’Alliance. Il souligna en outre qu'une standardisation et une intégration aussi poussées que possible permet­ traient d’améliorer l’utilisation des ressources de l’Alliance et d'accroître l’effi­ cacité de ses forces.

39 1957

Sur le plan politique, les chefs de gouvernement reconnurent la nécessité d'une consultation mutuelle plus étroite et d’une large coordination de leurs politiques. Ils réaffirmèrent leur solidarité en ce qui concernait, d’une part, le problème de la réunification de l’Allemagne et, d'autre part, la sécurité et la liberté de Berlin. Abordant la question du désarmement, ils soulignèrent la nécessité d’un contrôle international adéquat et décidèrent de créer un g roupe de conseille rs techniques chargés de formuler des avis sur le problème du contrôle des armements en fonction des nouveaux progrès techniques. Les chefs de gou­ vernement se déclarèrent prêts à favoriser toute négociation avec l’URSS qui conduirait à une réduction des armements compatible avec la sécurité; ils réaffirmèrent qu’ils étaient disposés à examiner toute proposition de désarme­ ment, général ou partiel, quelle qu’en soit l’origine.

Affaires scientifiques et économiques

Cette même réunion jeta également les bases d’un e coopération dans les domaines scientifique et technique. Reconnaissant que les progrès à cet égard dépendaient d'une action vigou­ reuse menée à l'intérieur de chaque pays ainsi que de la coopération des enseignants et des chercheurs, les chefs de gouvernement soulignèrent avec force leur désir d’accroître l’efficacité des efforts déployés sur le plan national en mettant en commun leurs moyens et leurs informations scientifiques et en se répartissant les tâches. Ils décidèrent donc de créer immédiatement un Comité scientifique auquel tous les pays de l’OTAN seraient représentés par des experts ayant toute qualité pour traiter de questions relatives à la politique scientifique. Ils recommandèrent aussi que soit nommée une personnalité scientifique de premier plan comme conseiller scientifique du Secrétaire géné­ ral de l’OTAN. Les chefs de gouvernement réaffirmèrent la nécessité d’une association économique plus étroite ent re les pays de la Communauté atlantique et de l’ensemble du monde libre. Ils décidèrent que, sans faire double emploi avec les activités d'autres organismes, le Conseil de l'Atlantique Nord étudierait périodiquement, dans l’esprit de l’article 2 du Traité, la conjoncture économi­ que, apprécierait les progrès accomplis dans ce domaine et proposerait des améliorations.

Réactions soviétiques

Avant même que se soit ouverte la réunion des chefs de gouvernement à Paris, l'Union soviétique lança une offensive diplomatique qui devait se pour­ suivre longtemps après la session ministérielle. Cette réaction prit la forme d'une avalanche de lettres adressées aux divers gouvernements membres; la plupart étaient signées du premier ministre soviétique M. Boulganine. Ces messages portaient sur un certain nombre de questions telles que la convoca­ tion d'une conférence au sommet, la suspension des essais nucléaires, la renonciation à l'usage des armes nucléaires, la création d'une zone dénucléari­ 40 1958 sée en Europe et la signature d'un pacte de non-agression. Leur but était de provoquer des dissensions qui pou rraient être ensuite exploitées afin de persuader les pays de l’Alliance de négocier séparément avec l’Union sovié­ tique. Les pays de l'OTAN trouvèrent dans la consultation politique la riposte à cette attaque. En acceptant de soumettre à une discussion au sein du Conseil non seulement le contenu des messages soviétiques mais encore les projets de réponse établis par chaque gouvernement, les partenaires de l'Alliance purent aboutir à une remarquable concordance de vues et à la mise au point de leurs positions ultérieures.

Relations Est-Ouest

Les nouvelles capacités militaires acquises par l'URSS tant nucléaires que conventionelles rendaient encore plus nécessaire de trouver une solution pacifique à la situation éventuellement explosive créée par le maintien de la division de l'Allemagne. C'est pou rquoi, tout en pou rsuivant ses plans de défense à long terme, l'Alliance consacra-t-elle une part Importante de ses efforts à l’organisation d'une conférence au sommet chargée d’étudier un règlement européen avec l’URSS. A sa réunion ministérielle du printemps de 1958 à Copenhague, le Conseil fut saisi pour la première fois d’un rapport politique établi par le Secrétaire général, conformément aux recommandations du Comité des Trois. Ce docu­ ment faisait ressortir les progrès réalisés par l'Alliance sur le plan de la coopération politique. Le Conseil donna son accord de principe à l'idée d’une confé rence au sommet, tout en spécifiant qu’une telle réunion devrait offrir la possibilité de parvenir au règlement des questions importantes, c’est-à-dire qu'elle devrait être soigneusement préparée et avoir lieu dans une atmosphère favorable. Les ministres des Affaires étrangères soulignèrent que l’ordre du jour d’une telle réunion devrait comporter la question de la réunification de l'Allemagne et celle d’un désarmement contrôlé. Sur ce dernie r point, le Conseil témoigna de sa volonté de négociation en suggérant des mesures partielles qui pourraient être prises à titre expérimental, et, par la suite, être appliquées sur une plus grande échelle. Il souligna qu’un accord sur les mesures nécessaires pour empêcher, par exemple, une attaque par surprise ou pour détecter les explosions nucléaires pourrait grandement faciliter des pourparlers sur le désarmement. Les négociations en vue d’une conférence au sommet se poursuivirent au cours de l'été 1958 mais l’URSS sembla se désintéresser de la question lorsqu’elle ne parvint pas à imposer la réunion d'une telle conférence à ses propres conditions. Le Conseil de l’Atlantique Nord continua cependant d'être le lieu où les pays occidentaux se consultaient sur les questions ayant trait aux relations avec l'Union soviétique, y compris la suspension des essais d’armes nucléaires et la prévention des attaques par surprise.

41 1958-1959

La déclaration sur Berlin - Décembre 1958 Le Secrétaire général de l'OTAN s’employa activement au cours de cette période à tenter de régler certains différends entre pays membres tels que ceux concernant les droits de pêche au large de l’Islande et l’avenir de Chypre. Vers la fin de 1958, c’est le problème allemand et en particulier celui de Berlin qui dominèrent la scène. M. Khrouchtchev avait en effet déclaré le 10 novembre 1958 que l’URSS désirait mettre fin au statut actuel de Berlin et le gouverne­ ment soviétique confirmait cette Intention le 27 novembre 1958. Il annonçait qu’il se proposait de remettre aux autorités est-allemandes, dans un délai de six mois, tous les pouvoirs qu’il exerçait à Berlin-Est en vertu des accords de 1945, de même que le contrôle des communications entre la République fédérale d’Allemagne et Berlin. Réuni en session ministérielle ordinaire à Paris du 16 au 18 décembre 1958, le Conseil de l’Atlantique Nord examina attentivement la question de Berlin et s'associa sans réserve aux vues exprimées à ce sujet par les gouvernements des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de la France et de la République fédérale d’Allemagne. Il souligna en particulier que les Etats membres de l’OTAN ne sauraient approuver un règlement de la question de Berlin qui mettrait en cause le droit des trois puissances occidentales de demeurer dans cette ville aussi longtemps que leur responsabilité l’exigerait et qui n'assurerait pas la liberté d'accès à Berlin et la liberté de communication entre cette ville et le monde libre. Le Conseil souligna que l'Union soviétique serait tenue responsa­ ble de toute action qui compromettrait ce droit ou mettrait en danger cette liberté. Il déclara que la question de Berlin ne pourrait être résolue que dans le cadre d’un accord avec l’URSS sur l’ensemble du problème allemand et rappela que les puissances occidentales étaient toujours prêtes à discuter de ce problème ainsi que de la sécurité européenne et du désarmement.

Le Conseil examina d'autre part un rapport du Secrétaire général sur la coopération politique au sein de l'Alliance et souligna que la consultation pourrait être améliorée par une étude plus systématique des questions politi­ ques à long terme.

Deux semaines après cette réunion de Paris et s’appuyant sur la position ferme prise à l’unanimité par les membres de l’Alliance devant le nouveau danger qui menaçait l'Allemagne, les trois gouvernements occidentaux princi­ palement Intéressés adressèrent des réponses officielles aux notes russes du 27 novembre 1958. Ils y réaffirmaient leur intention de maintenir leurs positions à Berlin et repoussaient la décision annoncée par les Russes de remettre aux autorités est-allemandes les pouvoirs qu'ils exerçaient à Berlin et le contrôle des voies d’accès. En fait, le bluff soviétique avait échoué. Au cours des trois premiers mois de 1959, M. Khrouchtchev amorça un retrait stratégique à partir de la position apparemment inflexible qu’il avait adoptée. Une détente, fondée sur une «coexistence pacifique» qu’il avait définie lui-même comme «la conti­ nuation de la lutte entre deux systèmes sociaux, mais par des moyens paci­ fiques» apparut comme une voie plus fructueuse que celle des menaces de conflit nucléaire.

42 1959-1960

Le 5 mars, dans un discours prononcé à Leipzig, M. Khrouchtchev déclara qu’il n'était pas question d’imposer un ultimatum au sujet de Berlin ni de considérer le 27 mai, date à laquelle expirerait la période de six mois, comme une date irrévocable pour le transfert des pouvoirs de contrôle soviétique aux autorités de la République démocratique allemande. Cette date pouvait en effet être reportée en juin ou juillet ou même encore plus tard. Quelques jours.après, prenant la parole à Berlin-Est, il annonça que l’Union soviétique était disposée à accepter le maintien de leurs troupes à Berlin-Ouest par les gouvernements occidentaux. Enfin, le 19 mars, M. Khrouchtchev déclara au cours d’une conférence de presse que les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France avaient légalement le droit de rester à Berlin. La menace qui pesait sur cette ville fut donc écartée - du moins momentanément - et les conditions étaient remplies pour une certaine forme de détente.

Les perspectives de détente Les puissances occidentales étudièrent les perspectives d’accord véritable que cette détente pouvait offrir. A cette fin, en février 1959, des contacts personnels furent repris entre dirigeants soviétiques et occidentaux à la suite desquels il fut convenu en principe de réunir une conférence des quatre ministres des Affaires étrangères pour traiter principalement de la question allemande.

La Conférence du Xème anniversaire (2-4 avril 1959) La préparation de cette conférence figura naturellement en tête de l'ordre du jour de la session ministérielle de Washington et le Conseil tint à rappeler que l’unité d’action et de politique que permettait l’Alliance était le meilleur gage pour la réussite des négociations avec le gouvernement soviétique et pour toute solution véritable des problèmes qui opposaient l’Est à l’Ouest. La Conférence quadripartite des ministres des Affaires étrangères se tint à Genève du 11 mai au 5 août, avec une seule interruption. Le Conseil fut tenu constamment informé du déroulement de ses travaux, en particulier grâce aux rapports que lui firent personnellement MM. Couve de Murville et Selwyn Lloyd. II fut également tenu au courant de l’évolution des négociations sur le désarme­ ment renouées à Genève le 15 mars 1960 dans le cadre du Comité des Dix Puissances13. Au cours de la réunion ministérielle de décembre 1959, qui marqua l'inauguration du nouveau siège de l’OTAN à la Porte Dauphine à Paris et lors de la réunion du printemps de 1960 à Istanbul, les ministres consacrè­ rent toute leur attention à l'examen des «positions communes» des Etats-Unis, de la France et du Royaume-Uni, élaborées en consultation avec leurs alliés. Si ces négociations des ministres des Affaires étrangères avaient révélé que les positions occidentales et soviétiques sur l'Allemagne demeuraient inconci­ liables, les entretiens du Président Eisenhower et de M. Khrouchtchev à Camp

13 Cinq pays occidentaux: Canada, Etats-Unis, France, Italie, Royaume-Uni; cinq pays de l'Est: Bulgarie, Pologne, Roumanie, Tchécoslovaquie, URSS.

43 1960

David ouvraient néanmoins la perspective d’une nouvelle négociation, tenue cette fois au niveau des chefs de gouvernement. Dans le communiqué publié à l’issue de la réunion d’Istanbul, le Conseil réaffirma la position occidentale sur l’Allemagne - réunification sur la base de l’autodétermination - et sur Berlin, se déclara en faveur du «désarmement général et complet réalisé par étapes successives sous un contrôle internatio­ nal efficace» et dénonça les attaques de la propagande soviétique contre certains pays de l’OTAN.

Echec de la Conférence au sommet Le lendemain de la Conférence d’Istanbul, intervint un incident qui devait porter gravement atteinte au plan soigneusement établi pour la Conférence au sommet. M. Khrouchtchev annonça qu’un avion américain avait été abattu au- dessus du territoire soviétique. Il s'agissait de l'un des appareils U-2, qui sont des avions de reconnaissance à haute altitude utilisés par les Etats-Unis pour obtenir le genre de renseignements stratégiques que les services de renseigne­ ments soviétiques, opérant dans des sociétés occidentales ouvertes, peuvent réunir facilement sans recourir à ces méthodes. Le président Eisenhower reconnut les faits et en assuma personnellement la responsabilité. L'URSS était au courant dequis toujours de ces vols de U-2, mais ces appareils volaient à trop haute altitude et à trop grande vitesse pour qu'elle puisse les intercepter. Le gouvernement soviétique disposait maintenant d’une preuve tangible: l’avion et son pilote. Dès l’ouverture de la conférence au sommet, le 16 mai, M. Khrouchtchev annonça qu'il ne maintiendrait sa participation à la confé­ rence qu’à condition que les Etats-Unis condamnent l’action des forces aérien­ nes américaines et infligent une sanction à ceux qui en étaient directement responsables. Le président Eisenhower répondit que les vols avaient été sus­ pendus et ne seraient pas repris. Mécontent de cette réponse, Monsieur Khrouchtchev rompit rapidement les pourparlers.

Le sommet communiste - «La coexistence pacifique»

Quelques semaines plus tard, le 27 juin, les pays du bloc communiste quittaient brusquement la Conférence de Genève sur le désarmement, allé­ guant que les pourparlers sur le désarmement ne pourraient se poursuivre utilement que dans un cadre plus large.14 Cette rupture des pourparlers n’eut de surprenant que sa brutalité. Elle s'inscrivait en effet logiquement dans la ligne de durcissement de la politique soviétique constatée depuis la conférence avortée du 16 mai. Elle préparait d’autre part une initiative spectaculaire de M. Khrouchtchev, qui se rendit personnellement à l'Assemblée générale de l’ONU, à New York, en septembre. Il réussit à échauffer les débats par des interventions véhémentes et des attitudes extravagantes. Dans le courant du mois de novembre, se tint à Moscou une conférence des 81 partis communistes

14 Les discussions sur cette question reprirent le 15 mars 1962 au sein de la Conférence du Comité sur le désarmement.

44 1961 du monde qui approuva les thèses de M. Khrouchtchev sur la coexistence pacifique.

Démission de M. Spaak - Nomination de M. Stikker

Le 1er février 1961, M . Paul-Henri Spaak, Secrétaire général de l’OTAN, fit part au Conseil de sa décision de reprendre une activité politique dans son pays. Il quitta ses fonctions le 5 mars et M. Dirk U. Stikker, représentant permanent des Pays-Bas au Conseil de l'Atlantique Nord, le remplaça le 21 avril. Au cours de la session ministérielle qu'il tint à Oslo en mai 1961, le Conseil constata avec regret l’absence de progrès dans la réunification de l’Allemagne et dans les négociations américano-soviétiques sur le désarmement. Mention­ nant la «menace souvent exprimée par l’Union soviétique de signer un traité de paix séparé», les ministres réaffirmèrent leur opinion selon laquelle une dénon­ ciation par l'Union soviétique des accords inter-alliés sur Berlin ne priverait en aucune façon les autres parties de leurs droits ni ne déchargerait l'Union soviétique de ses obligations. Ils regrettèrent l'attitude négative de l'Union soviétique sur le projet de traité général préparé par les Etats-Unis et le Royaume-Uni en vue d’un accord sur la suspension des essais nucléaires.

L’ultimatum soviétique sur Berlin Le 1er juin 1961, le président Kennedy se rendit au Conseil de l’Atlantique Nord à Paris. Il rencontra M. Khrouchtchev à Vienne les 2 et 3 juin afin d’établir un contact personnel et de procéder à un échange de vues. Cette rencontre, dont il ne fallait attendre aucun résultat immédiat, fit ressortir en fait les divergences de vues qui séparaient l'Est et l'Ouest, en particulier au sujet de Berlin. Ces divergences se confirmèrent rapidement le 15 juin, date à laquelle M . Khrouchtchev prononça un discours à Moscou. Comme en novembre 1958, il lança un ultimatum à l'Ouest. D'ici à la fin de l’année, l’Union soviétique conclurait un traité de paix séparé avec l’Allemagne de l’Est. Ceci mettrait fin aux droits d'accès des puissances occidentales à Berlin. La crise s'approfondit rapidement. Le 8 juillet M. Khrouchtchev annonçait que l'URSS renonçait à un projet de réduction de ses forces et augmenterait de plus d'un tiers ses dépenses de défense. Le 25 juillet, le président Kennedy demanda un renforce­ ment important des forces de l’OTAN. «Nous ne pouvons ni ne voulons laisser les Communistes nous chasser de Berlin, que ce soit progressivement ou par la force», déclara-t-il.

Le mur de Berlin Le 7 août, M. Khrouchtchev menaça d’augmenter les effectifs de l’Armée rouge aux frontières occidentales et de rappeler les réservistes. L’accentuation de la crise incita de plus en plus d'Allemands de l'Est à chercher refuge en République fédérale d’Allemagne. (Pendant les six premiers mois de l'année, plus de 103.000 personnes se réfugièrent à l'Ouest). Mais, pendant la nuit du 13

45 1961 août, le régime de Pankow verrouilla le secteur Est de Berlin et malgré les protestations des trois puissances alliées, commença la construction du mur de Berlin.

Les essais nucléaires soviétiqu es Par accord tacite, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’Union soviétique avaient interrompu depuis novembre 1958 les explosions nucléaires expéri­ mentales. Le 31 août 1961 cependant, l’Union soviétique, prétendant que les Etats-Unis envisageaient de recourir à la guerre pour s'opposer au traité de paix séparé, prévu avec l’Allemagne de l’Est, reprit ses essais nucléaires mais cette fois-ci ces essais furent d'une ampleur sans précédent. En deux mois, elle procéda à environ 50 explosions nucléaires, dont le point culminant fut marqué le 30 octobre par l'explosion d’une bombe de 50 mégatonnes.

La session ministérielle de Paris - Décembre 1961 L’Ouest ne cessa pour sa part d'opposer un front parfaitement uni et ferme et, au moment précis où la tension semb lait atteindre son paroxysme, M. Khrouchtchev, une fois de plus, ne donna pas suite à son ultimatum. Prenant la parole en octobre au Congrès du Parti communiste soviétique, il déclara que l’URSS n'insisterait pas pour signer un traité avec l’Allemagne de l’Est avant le 31 décembre. Sur tous les autres points, toutefois, la position soviétique demeurait inchangée. Dans le communiqué qu'ils publièrent à l'issue de la session ministérielle de décembre à Paris, les ministres déplorèrent que le gouvernement soviétique ait toujours refusé, en matière de désarmement, d’accepter un système de contrô­ les internationaux efficaces. Ils exprimèrent aussi le regret que l’URSS ait éludé toute discussion véritable et fait obstacle pendant plus de trois ans à tout accord sur l'interdiction des essais nucléaires, tandis qu'elle préparait en secret la plus longue série d'expériences nucléaires qui ait jamais eu lieu et qui devait se terminer par la plus puissante explosion connue à ce jour. Les ministres réaffirmèrent une fois encore leur conviction qu'une solution juste et pacifique du problème allemand, y compris de celui de Berlin, devrait être trouvée sur la base de négociations et se fonder sur le principe de l’auto­ détermination.

Création d’une force mobile Faisant le point de la situation à la fin de 1961, les ministres prirent note des améliorations apportées par les pays membres à leurs contributions en forces, en vue notamment de faire face à la menace militaire due à la détérioration de la situation à Berlin. Par ailleurs, une force mobile avait été créée au moyen d’unités fournies par six pays différents15. Elle consistait à l'époque en un élément terreste multinational de cinq bataillons transportés par air et un élément aérien multinational de quatre escadrons de chasseurs bombardiers. Le rôle de cette force, qui est demeuré inchangé, était de démontrer la

15 Force Mobile Alliée (FMA).

46 1962 solidarité de l’OTAN et son unité de but dans toute région menacée. D’autre part, des progrès avalent été réalisés dans les programmes de coopération en matière de recherche et de production pour la défense, ainsi que dans les domaines des communications et de l’infrastructure. Sur le plan économique, le Conseil nota qu’une mission de hautes personnalités avait été désignée pour étudier les moyens d’aider la Grèce et la Turquie à accélérer l’application de leurs p rogrammes de développement.

La défense nucléaire - Les principes directeurs d’Athènes A leur session du printemps 1962 dans la capitale de la Grèce, les ministres adoptèrent les «principes directeurs d'Athènes» qui définissaient, dans leurs grandes lignes, les circonstances dans lesquelles l’OTAN pourrait être obligée d'utiliser des armes nucléaires pour sa défense et précisaient jusqu’à quel point il serait possible de recourir dans chaque cas à la consultation politique. Les Etats-Unis confirmèrent qu’ils continueraient à mettre à la disposition de l'Alliance les armes nucléaires nécessaires à sa défense et, conjointement avec le Royaume-Uni, donnèrent l’assurance formelle que leurs forces stratégiques continueraient à fourni r des moyens de défense contre les dangers menaçant l’Alliance lorsque les forces mises à sa disposition n’y suffiraient pas. Enfin, les ministres décidèrent d’instaurer une procédure pour l’échange, entre tous les membres de l’Alliance, d’informations sur le rôle des armes nucléaires dans la défense de l’OTAN. Dans le cadre des efforts continus déployés en faveur du développement économique de la Grèce et de la Turquie, Ils Invitèrent les pays membres à envisager la création de consortiums chargés de coordonner les moyens à mettre en œuvre pour assurer ce développement.

La crise de Cuba La seconde moitié de l'année 1962 fut dominée par le grave différend qui opposa les Etats-Unis et l’Union soviétique dans les Caraïbes. Certes, Cuba était en dehors de la zone territoriale de l’OTAN, mais une crise dans ce pays aurait des répercussions directes sur les intérêts de l’Alliance. Aussi, la situa­ tion à Cuba fit-elle l’objet de consultations au sein de l’OTAN bien avant la seconde moitié du mois d’octobre c’est-à-dire avant que les Etats-Unis n'aient acquis la certitude de la présence de missiles soviétiques à Cuba. Pendant toute la crise grave qui s'ensuivit, l’Alliance tout entière soutint sans défaillance la position des Etats-Unis et, lors de la session de décembre 1962 à Paris, les ministres examinèrent la question en détail, soulignant que l'Union soviétique à Cuba avait mis le monde au bord de la guerre et que ce péril n'avait pu être conjuré que grâce à la fermeté et à l’esprit de mesure des Etats-Unis ainsi qu’à l'appui que l'Alliance et d'autres nations libres leur avaient apporté.

L’affectation de forces nucléaires Le 21 décembre 1962, le président Kennedy et le premier ministre Macmillan se rencontrèrent à Nassau aux Bahamas. Les propositions contenues dans le

47 1963 communiqué publié à l’issue de cette rencontre Introduisaient de nouveaux éléments d’une extrême importance dans la politique de défense de l’O TAN: d’une part les Etats-Unis et le Royaume-Uni proposaient en substance de constitue r une force nucléaire de l’OTAN à laquelle Ils affecteraient une partie de leurs forces nucléaires stratégiques; d’autre part, ils prévoyaient la création d’une force nucléaire multilatérale de l’OTAN à laquelle seraient affectés des sous-marins armés de missiles Polarls. Le Conseil permanent examina ces propositions au début de 1963 et ses conclusions furent étudiées à Ottawa lors d’une session ministérielle qui se tint dans la capitale canadienne du 22 au 24 mai 1963. Lors de cette session, les ministres affirmè rent une nouvelle fois leur position unanime sur les problèmes de Cuba et de Berlin ainsi que sur la question du désarmement. Mais c’est l'organisation des forces nucléaires de l’Alliance qui retint principalement leur attention. D’impo rtantes décisions furent prises, notamment celle d'affecter au Commandant suprême allié en Europe la force de bombardiers britanniques de type V ainsi que trois sous-marlns américains armés de Polaris et de faire désigner par le Commandant suprême un adjoint qui serait responsable devant lui des questions nucléaires.16 Reconnaissant également la nécessité de réali­ ser un équilibre satisfaisant entre les a rmes nucléai res et les armes classiques, les ministres invitèrent le Conseil permanent à poursuivre, avec le concours des autorités militaires de l'OTAN, l’étude des problèmes interdépendants de la stratégie, des besoins en forces et des ressources disponibles pour les satis­ faire. Quelques semaines plus tard, le président Kennedy se rendit en Europe et, dans un discours prononcé à Francfort le 25 juin, il renouvela la garantie amé ricaine à l’Europe et réaffirma le principe de l’égalité entre les partenaires de l'Alliance.

Le traité d’interdiction des essais nucléaires - Août 1963 On assista, au cours des semaines qui suivirent, à une activité diplomatique intense qui devait se t raduire par deux mesures de conciliation: la première fut un accord entre les Etats-Unis et l’URSS signé à Genève le 20 juin sur l’installation entre Washington et Moscou d’un «téléphone rouge»; l’aut re, américano-anglo-soviétique, portait sur l’interdiction des essais nucléaires dans l’atmosphè re, dans l’espace extra-atmosphérique et sous l’eau. Le traité concrétisant ce dernier acco rd fut signé au Kremlin le 5 août et tous les pays qui le désiraient furent invités à y souscrire. Il eut notamment pour effet de détériorer davantage les relations slno-soviétiques. Le 21 septemb re, l’URSS dénonçait la volonté de la Chine de se procurer l'arme atomique et accusait ce pays de plus de cinq mille violations des frontières soviétiques. Un mois plus tard, soucieux de témoigner de leur capacité à renforcer rapidement en cas d’urgence les forces de l’OTAN en Europe, les Etats-Unis montaient une vaste opération aéroportée appelée «Big Lift».

16 Ce poste fut supprimé en septemb re 1968.

48 1963-1964

L’assassinat du président K e nnedy Il semblait que l'année 1963 allait s’achever sans apporter d’éléments nou­ veaux aux problèmes Est-Ouest lorsque survint, le 22 novembre, un événement dramatique: l’assassinat à Dallas au Texas, du président Kennedy. La mort tragique du président américain frappa vivement l’opinion mondiale. Le 25 novembre, le Conseil de l’Atlantlque Nord rendait un solennel hommage à la mémoire du président disparu. Trois semaines plus tard, le nouveau président américain, M. Johnson, adressait au Conseil de l'Atlantique Nord réuni en session ministérielle un message réaffirmant le soutien loyal des Etats-Unis à l’OTAN. Faisant de nouveau le point de la situation et exprimant la satisfaction de ce qu’aucune crise majeure n’avait éclaté depuis l’affaire de Cuba, les ministres soulignèrent que l’unité et la puissance militaire de l’Alliance avaient largement contribué à ce résultat. Le bilan de l’activité déployée par I AIlian ce au cours des derniers mois s’avérait donc satisfaisant, encore qu’il ne justifiât aucun relâchement de l’effort collectif.

Les désordres de Chypre Le début de l’année 1964 fut marqué par de graves Incidents au sein des communautés grecque et turque de Chypre, et par la tension qui s’ensuivit dans les relations entre la Grèce et la Turquie. Soucieux de préserver l'amitié entre ces deux membres de l’Alliance, le Conseil de l’Atlantique Nord n’épargna aucun effort à cette fin et, à sa session ministérielle de 1964 à La Haye, il chargea le Secrétaire général, M. Stikker, d’une mission de surveillance qui fut transmise à son successeur M . Brosio. (C’est à ce titre qu’en novembre 1967 ce dernier se rendit à Athènes et à Ankara pour améliorer les relations entre les deux Etats). Le 4 mars 1964, le Conseil de Sécurité décida d’envoyer des troupes sur l’île chargées du maintien de la paix. Malgré une accalmie relative, on était encore loin d’avoir trouvé une solution au problème et le Conseil de l'Atlantique Nord, tout en soutenant sans réserves les Nations Unies dans leur rôle de médiateur, ne cessa de suivre de très près l’évolution de la situation.

Démission de M . Stikker - Nomination de M . Brosio Au début du mois d’avril, le Secrétaire général de l’OTAN, M. Dirk U. Stikker fit part au Conseil de son intention d'abandonner ses fonctions pour raisons de santé dans le courant de l'été. Réunis à La Haye en session ministérielle du 12 au 14 mai, les ministres rendirent hommage à l’inlassable activité de M. Stikker. Le choix de son successeur se porta sur M. Manlio Brosio, alors ambassadeur d’Italie à Paris. M . Brosio prit ses fonctions le 1er août 1964.

Eviction de M. Khrouchtchev et première bombe atomique chinoise L’été s’acheva sans crise majeure. Dans le Sud-Est asiatique, la situation demeurait préoccupante, tandis que les relations entre la Chine et l’Union soviétique continuaient à être tendues mais sans connaître d’aggravation

49 1964-1965 particulièr e. Deux événements allaient toutefois ramener les questions interna­ tionales au premier plan de l’actualité: le 15 octobre, M. Khrouchtchev était relevé de ses fonctions et remplacé à la tête du gouvernement par M. Kossy- guine et au Secrétariat général du Parti communiste par M. Brejnev. Le 16 octobre, la Chine populaire faisait exploser sa première bombe atomique. Ce dernier événement ne fut pas totalement une surprise tandis que l'autre étonna par sa soudaineté et le mystère dont il fut entouré pendant un certain temps. L'un et l’autre ne pouvaient manquer d’avoir à plus ou moins long terme, des répercussions sur la situation internationale et ils firent, dans cette perspective, l'objet d’échanges de vues au sein du Conseil atlantique. Lorsque la session ministérielle du Conseil de l'OTAN s'ouvrit à Paris le 15 décembre 1964, on n’était guère mieux renseigné sur ce que seraient les rapports futurs entre les dirigeants communistes chinois et la nouvelle équipe au pouvoir au Kremlin. Ces nouvelles incertitudes sur la scène internationale rendaient d’autant plus nécessaire le renforcement de la cohésion des pays membres dans le domaine de la stratégie comme dans celui de la politique. Les ministres réaffirmèrent également leurs positions sur les questions qui res­ taient au premier plan de leurs préoccupations, notamment la question alle­ mande, le désarmement, les relations Est-Ouest, l'amélioration de la capacité de défense et de la cohésion interne de la République fédérale d'Allemagne - avec une attention particulière donnée à la nécessité d’accélérer le développe­ ment économique de la Grèce et de la Turquie, ainsi qu'à leurs problèmes de défense.

L’indépendance de Malte La présence à Malte d’établissements et de forces de l’OTAN posa un problème à l’Alliance lorsque cette île accéda à l’indépendance le 21 septembre 1964. Le Conseil adopta en 1965 une résolution17 confirmant l'accord du gouvernement maltais sur le maintien du statut juridique des installations en question en attendant le résultat des discussions en cours et confirmant également l’intérêt porté par les pays membres de l’OTAN au maintien de la sécurité de Malte. (En août 1968, un Groupe de Travail à participation libre fut créé au sein de l'OTAN sous l’autorité du Conseil pour procéder aux consulta­ tions et discussions envisagées par la Résolution de 1965 sur les relations avec Malte et le gouvernement maltais désigna son représentant diplomatique à Bruxelles pour représenter les intérêts de Malte dans ses rapports avec l’OTAN.) Cette année 1965 ne devait guère apporter d’éléments nouveaux dans la solution des problèmes en suspens. Ce fut une année sans crise grave en Europe, mais au cours de laquelle l'Union soviétique continua d’une part à faire obstacle à un règlement des principales questions entre l'Est et l’Ouest et d'autre pa rt à consacrer une proportion croissante de ses ressources économi­ ques et techniques à des fins militaires. Ceci renforça la détermination des pays membres de maintenir l'unité de l’Alliance et d'assurer leur défense d’une

17 Déclaration conjointe du Conseil de l'Atlantique Nord et du gouvernement de Malte (3 novembre 1965).

50 1965

manière plus étroite encore, notamment en associant davantage les pays alliés à l'élaboration des plans de forces nucléaires.

Participation des Alliés à la planification nucléaire La mise sur pied, tant à l’Est qu’à l’Ouest, d’un potentiel invulnérable de riposte nucléaire18 et la mise à la disposition des grands Commandants de l’OTAN d’armes nucléaires et tactiques avaient soulevé des problèmes politi­ ques et techniques d'une extrême complexité. Il devenait notamment néces­ saire de définir une politique nucléaire de l'Alliance, d’associer le plus étroite­ ment possible les Etats non nucléaires de l’OTAN à la planification nucléaire et de fixer des procédures appropriées en matière de consultation et de prise de décisions. Diverses propositions avaient déjà été avancées pour la création d’une force alliée spéciale dotée d’armes nucléaires. La principale était un projet américain de force nucléaire multilatérale (MLF), dont plusieurs versions furent étudiées par un certain nombre de gouvernements en même temps qu’une contre- proposition britannique de force nucléaire atlantique (ANF). Toutefois, aucun de ces projets ne parvint au stade de la réalisation. C’est au printemps de 1965 qu’une étape décisive fut franchie dans la voie d’une meilleure coopération nucléaire avec la création d’un Comité spécial ad hoc des ministres de la Défense qui chargea trois groupes de travail d’effectuer des études sur les échanges des données du renseignement, d’informations et sur la planification nucléaire.

Nouvelles procédures pour les plans de défense Lors de leur réunion à Paris les 31 mai et 1er juin, les ministres de la Défense avaient souligné la nécessité de mieux aligner les besoins militaires de l'OTAN et les programmes nationaux de forces dans le cadre de la doctrine stratégique agréée de la défense en avant. Sur ce point, la session ministérielle de décembre 1965 confirma les progrès accomplis car les ministres approuvèrent en principe l’introduction de nouvelles procédures comportant l’établissement, chaque année et pour les cinq ans à venir, des objectifs de forces de l’Alliance et des programmes des pays afin d’accroître l’aptitude de l’Alliance à adapter ses plans de défense aussi bien à l’évolution de la technique militaire qu’à celle de la situation internationale. Par contre, sur le plan politique général, les ministres ne purent que regretter l’absence de tout progrès réel, notamment dans la voie de la solution du problème allemand ou dans celle du désarmement. Seuls, les efforts tendant à développer les contacts et les échanges avec l'Union soviétique et les pays de l'Europe de l’Est s’étaient dans une certaine mesure révélés encourageants, principalement dans le domaine des relations bilatérales. Par ailleurs, la situa­ tion étant redevenue préoccupante à Chypre, le Conseil exprima de nouveau sa détermination de contribuer à une solution pacifique, concertée et équitable du problème conformément aux principes de la Charte des Nations Unies.

18 La capacité de riposter à une première attaque nucléaire ennemie.

51 1966

R etrait des forces françaises - 1966 En 1966, des événements eurent lieu qui allaient avoir de graves répercus­ sions sur le déroulement des travaux de l'Organisation et sur sa structure. En mars, dans une série de notes adressées aux quatorze autres gouvernements des pays de l’OTAN, le gouvernement français annonça son intention de retirer le personne l français des quartiers généraux militaires intégrés de l'OTAN, de mettre fin à l’affectation de forces françaises aux commandements internatio­ naux, de demander le départ du territoire français des quartiers généraux internationaux, des unités a lliées, des insta llations ou des bases qui n'étaient pas sous l'autorité française. Ces notes n’étaient pas tout à fait inattendues car le président de la République française avait déjà, au cours d'allocutions précédentes, laissé présager ses intentions. Les initiatives françaises rendaient nécessaires des négociations entre, d'une part, le gouvernement français et, d'autre part, les quatorze alliés; ceux-ci mirent donc en place, sous la présidence de M. André de Staercke, Représen­ tant permanent de la Belgique et doyen du Conseil, un groupe chargé de définir une base commune de négociations avec la France.

Les décisions de Bruxelles - juin 1966 Lorsque le Conseil se réunit en session ministérielle les 7 et 8 juin à Bruxelles, un certain nombre de solutions avaient déjà été élaborées et les ministres prirent p lusieurs décisions importantes. Ils décidèrent de transférer hors de France les quartiers généraux de l'OTAN, d’inviter les pays du Bénélux à fournir un nouvel emp lacement pour le Commandement suprême allié en Europe et de simplifier la structure du commandement. Le Conseil décida en outre de supprimer le Groupe permanent et de le remplacer par un nouvel organisme. Enfin, il adressa à l'Italie une invitation à accueillir le collège de défense de l’OTAN. Les autres questions connexes qui restaient à régler, comme le rôle des troupes françaises en Allemagne et la participation de la France aux projets d’infrastructure de l'OTAN furent renvoyées au Conseil permanent. Pendant les mois qui suivirent, les représentants permanents déployèrent une activité particulièrement intense, consécutive aux nombreuses et nouvelles tâches qui leur incombaient du fait des événements survenus au sein de l’Alliance elle-même. La France restant membre de l'Alliance mais ne prenant plus part aux discussions militaires de l’OTAN, le Conseil dut trouver un nouveau forum pour discuter de ces questions.

Le Comité des Plans de Défense Le Comité des Plans de Défense (CPD), créé en 1963, devint ainsi l’organe de coordination et de décision pour toutes les questions concernant le système de défense intégrée auquel participent quatorze pays. II faut noter que la France maintient une mission de liaison militaire auprès du Comité militaire et des grands commandants de l'OTAN.

52 1966

Sur le plan militaire, de nombreux problèmes se posèrent en raison notam­ ment du transfert des deux quartiers généraux. La Belgique offrit d'accueillir le grand quartier général des puissances alliées en Europe à Casteau, dans la banlieue de Mons et les Pays-Bas proposaient Brunssum comme siège du commandement Centre-Europe réorganisé. A ces difficultés créées par le transfert s’ajoutait le problème des communications entre les autorités militai­ res et le Conseil au cas où ce dernier demeurerait à Paris, question qui restait encore en suspens. En outre, sur un plan plus large, se posait toujours la question de l’association des pays de l'OTAN à l'élaboration de la stratégie nucléaire de l’Alliance. Enfin, il existait incontestablement au sein de l'Alliance un malaise qui n'était pas dû uniquement aux Initiatives françaises.

L’Alliance et l’opinion publique L’évolution des événements, l’éloignement - en apparence tout au moins - du danger d’agression et la montée d'une génération qui n’avait pas connu la guerre et l’après-guerre et qui, de ce fait, se trouvait moins apte à comprendre la leçon qui en avait été tirée, avaient provoqué dans des secteurs de l’opinion publique occidentale certaines interrogations quant à l’utilité de l'Alliance. Il n'est donc pas surprenant que la session ministérielle d'hiver du Conseil qui se tint à Paris les 15 et 16 décembre 1966 ait revêtu une signification particulière. En fait, tous les problèmes en suspens furent abordés et le communiqué publié à l’issue de la session fut d'une longueur inhabituelle. Sur le plan de la politique générale, les ministres, après avoir réaffirmé leur position sur un certain nombre de questions toujours en suspens et sur les problèmes inscrits à leur ordre du jour, tels que le projet de traité sur l'utilisa­ tion pacifique de l’espace extra-atmosphérique et les négociations multilatéra­ les sur les tarifs douaniers (Kennedy round) s’associaient aux vues exprimées dans une déclaration sur l'Allemagne par les gouvernements de la France, de la République fédérale d'Allemagne, du Royaume-Uni et des Etats-Unis, dans laquelle ces pays réaffirmaient en particulier leur volonté de répondre de la sécurité de Berlin19.

«L’exercice Harmel» - Les futures tâches de l’Alliance En outre, le Conseil approuva une deuxième résolution dont la mise en œuvre allait se révéler particulièrement féconde pour l'Alliance. Sur proposi­ tion du gouvernement belge, faisant suite à une initiative similaire prise par le Canada en décembre 1964, le Conseil décida en effet «d’entreprendre une large analyse des changements intervenus sur le plan international depuis la signa­ ture du Traité de l’Atlantique Nord en 1949» en vue de «déterminer leur influence sur l’Alliance et définir les tâches qu’elle devra accomplir pour 19 La déclaration fut publiée par les ministres des Affaires étrangères de ces quatre pays après leur réunion du 14 décembre 1966. Le texte de cette déclaration figure en annexe au communiqué publié par le Conseil le 16 décembre; il est repris dans les «Communiqués finals de l’OTAN, 1949-1974», publiés par le Service de l'information de l’OTAN.

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renforcer l’Alliance en tant qu’élément d'une paix durable.» Cette étude devait être connue par la suite sous le nom d'exercice Harme l, évoqué plus loin dans ce chapitre.

Organes de planification nucléaire Sur le plan militaire, les décisions prises ne fu rent pas moins importantes. Réunis en Comité des Plans de Défense le 14 décembre, les ministres adoptè­ rent les recommandations du Comité spécial des ministres de la Défense des pays de l'OTAN créé en 1965, qui préconisaient la création de deux organes permanents de planification nucléaire: un Comité des questions de défense nucléaire, ouvert à tous les pays membres, et un groupe restreint des plans nucléaires, composé de sept pays.20 Le Conseil approuva également le principe d’un programme de télécommu­ nications à l'échelon OTAN et décida d'étudier la question de savoir s'il serait souhaitable d'établir un programme OTAN de télécommunications par satellite, impliquant un effort de coopération des pays membres dans ce domaine nouveau et en rapide évolution de la technologie spatiale. Enfin, dernière décision du Conseil et non la moindre sur le plan matériel: les ministres décidèrent de transférer à Bruxelles les sièges permanents de l'OTAN et du Comité militaire, lequel avait son siège à Washington depuis sa création en septembre 1949.

Le transfert des installations Pour l'Alliance atlantique, l'année 1967 fut avant tout sur le plan matériel une année de déménagement et d'emménagement. Les couleurs des quinze pays de l'OTAN furent amenées au SHAPE à Rocquencourt le 30 mars et, le 31 mars, le général Lemnitzer et son Etat-major prenaient officiellement possession de leur nouveau quartier général à Casteau, près de Mons en Belgique. Le commandement Centre-Europe s’installa à Brunssum aux Pays-Bas et pendant plusieurs semaines de longues files de camions militaires évacuèrent de France les bases alliées. Dans le courant de l'été, c'était l'organisation chargée de la réalisation du NADGE (Système d’infrastructure électronique de défense aéri­ enne) qui gagnait Bruxelles et au mois d'octobre, le Conseil, le Comité militaire et le Secrétariat international occupaient dans la banlieue de la capitale belge le siège provisoire construit en six mois à leur intention. Mais, en dépit de toutes ces contingences, le Conseil n’avait ni Interrompu ni ralenti ses activités. Le 9 mai, réunis en Comité des Plans de Défense, les ministres donnèrent aux autorités militaires de l’OTAN des directives politiques, stratégiques et écono­ miques en vue de l'adoption, au mois de décembre, d'un premier plan quin­ quennal des forces de l'OTAN s’étendant jusqu’à la fin de l'année 1972. Ceci témoignait indirectement de leur volonté commune de ne pas Invoquer l'article 20 Pendant un certain nombre d'années, les pays participèrent par roulement au Groupe des plans nucléaires dont la composition varia en conséquence. A partir de novembre 1979, les treize pays membres décidèrent d'y participer régulièrement.

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13 du Traité autorisant les pays qui le désirent à se retirer de l'Alliance après que le Traité aura été en vigueur pendant vingt ans c’est-à-dire en août 1969.

La guerre du Moyen-Orient Un mois plus ta rd, le 14 juin 1967, le Conseil de l’Atlantique Nord tint sa session ministérielle ordinaire de printemps à Luxembourg. Mais l'horizon international s’était soudainement assombri. Entre les deux réunions du Con­ seil, en effet, des hostilités avaient éclaté au Moyen-O rient entre Israël et les pays arabes et un cessez-le-feu venait seulement d'entrer en vigueur. Il était donc naturel que les ministres consacrent une partie de leurs travaux à l'examen de la situation dans cette région. Ils soulignèrent à la fois l'urgence des mesures humanitaires à prendre pour soulager les souffrances causées par la guerre et les efforts à déployer pour établir une paix durable dans cette partie tourmentée du globe. Les combats avaient certes cessé, mais leur violence explosive avait soudainement sensibilisé les opinions publiques aux périls que recélait une situation internationale où trop de problèmes demeuraient en suspens. Une telle situation existait à Chypre où la détérioration des relations gréco-turques, en raison de l’affrontement entre les deux communautés ethni­ ques, était préoccupante.

Origines des négociations sur les réductions mutuelles et équilibrées de forces (MBFR) En toile de fond des incertitudes de la scène Internationale la question de la non-prolifération des armes nucléaires prenait un relief nouveau de même que celle du désarmement, car toutes deux conditionnent la sécurité européenne. Aussi les ministres firent-ils une suggestion nouvelle qui allait par la suite connaître un développement considérable. Ils suggérèrent qu’il soit procédé, si les circonstances le permettaient, à une réduction équilibrée des forces de l'Est et de l'Ouest, ajoutant qu'une contribution de l’Union soviétique et des pays de l’Europe de l’Est à une réduction des forces ne pourrait manquer d’être accueillie comme une manifestation d'intention pacifique. Quant aux études sur les futures tâches de l’Alliance, elles avaient été entreprises conformément à la résolution ministérielle de décembre 1966. Cette large analyse qui fut appelée exercice Harmel, du nom du ministre des Affaires étrangères de Belgique qui l’avait suggérée, avait débuté dès le mois de janvier 1967. Quatre sous-groupes avaient été chargés chacun de l’étude d'un pro­ blème fondamental pour l’Alliance: les relations Est-Ouest, les relations entre les membres de l’Alliance eux-mêmes, la politique générale de défense et les relations avec d’autres pays du monde. Ces sous-groupes étaient présidés par des rapporteurs appartenant au monde politique et universitaire des pays membres. Leurs rapports furent rédigés dans le courant de l'été puis soumis aux gouvernements.

55 1967

Première réunion du Groupe des Plans Nucléaires Pendant ce temps, le Groupe des Plans Nucléaires (GPN) formé de sept ministres, avait tenu sa première réunion à Washington en avril 1967. Depuis, les ministres du GPN se réunissent régulièrement deux fois par an. L'ordre du jour de leur première réunion portait notamment sur la défense stratégique et l’emploi tactique éventuel d'armes nucléaires dans certaines régions du Com­ mandement suprême allié en Europe. A cette occasion, M. McNamara, qui était à l'époque ministre de la Défense des Etats-Unis, rendit compte des efforts déployés par son pays en vue d’engager avec l'URSS des discussions sur une limitation de la course aux armements nucléaires.

Les premières sessions ministérie lles au siège de l’OTAN à Bruxelles - Décembre 1967 Le 12 décembre s’ouvrit la première session ministérielle du Conseil au nouveau siège de l’Organisation à Bruxelles. Le transfert avait à peine perturbé le dérou lement des activités de l’A lliance, ce dont il convenait de se féliciter. Par ailleurs, la crise entre la Grèce et la Turquie au sujet de Chypre, qui venait de traverser une phase aiguë, s'apaisait peu à peu grâce en particulier au rôle conciliateur joué par le Secrétaire général de l’OTAN. C’est donc dans une atmosphère largement rassérénée que se déroula cette session ministérielle. Si tous les prob lèmes habituels furent abordés - question allemande, désarme­ ment, non-prolifération des armes nucléaires, coopération techno logique - c’est sur les plans spécifiquement politique et militaire que les décisions majeures furent prises.

La riposte graduée - Révision du concept stratégique Siégeant en Comité des Plans de Défense, les ministres adoptèrent un concept stratégique révisé qui résultait du premier réexamen comp let de la stratégie de l’OTAN auquel le Comité militaire ait procédé depuis 1956. Ce concept, qui adapte la stratégie de l’OTAN à l’évolution politique, militaire et technologique, prévoit une gamme souple et équilibrée de ripostes classiques et nucléaires, graduées s elon le niveau d’agression ou de menaces d’agression. Ils adoptèrent également pour la première fois un plan de forces quinquennal pour la période 1968-1972.

Approbation du Rapport Harmel sur les «futures tâches de l’Alliance» Pour l’avenir de l’Alliance, les décisions politiques prises par les ministres à la session de décembre 1967 revêtirent une importance extrême. En effet, les quinze gouvernements se mirent d’accord sur un document énonçant un certain nombre de principes de base et énumérant plusieurs tâches que l'Alliance devrait entreprendre dans l’avenir. Ce rapport, dont le texte a été annexé au communiqué21, porte le titre de «Rapport au Conseil - les futures

Voir la partie 10 pour le texte intégral duR apport Harmel.

56 1967-1968 tâches de l'Alllance». Ce document a pris, dans l’évolution de l'Alliance atlan­ tique, la suite du «Rapport du Comité des Trois» de 1955 sur la coopération au sein de l’OTAN dans les domaines non-militaires. Ce rapport met l'accent sur la persistance des deux fonctions essentielles, politique et militaire, de l’Alliance, et sur la faculté de celle-ci de s’adapter à l'évolution de la situation. Il lui assigne un objectif général: l'établissement de relations internationales plus stables, condition indispensable à une paix juste et durable, en Europe. Il expose également la méthode à adopter, à savoir l’élaboration d'une approche commune des problèmes grâce à une consultation plus approfondie. Enfin, Il suggère à l'Alliance deux tâches spécifiques, l'une d’un caractère militaire, à savoir la défense des régions exposées et en particulier de la Méditerranée où s’était produite une expansion de l’activité soviétique à la faveur des événements du Moyen-Orient et une tâche d’un caractère essentiel­ lement politique bien que portant sur un problème militaire: l’élaboration de propositions de réductions équilibrées de forces de l’Est et de l'Ouest, proposi­ tions déjà avancées lors de la session de Luxembourg. Le Rapport Harmel présentait à l’Alliance un programme de travail réaliste pouvant s’échelonner sur ce qui serait probablement une période de temps prolongé. Dès le début de 1968, le Conseil commença à appliquer ce programme.

Session de Reykjavik, 1968 - Déclaration sur les réductions mut u elles et équi librées de forces A la session ministérielle suivante qui se tint les 24 et 25 juin 1968 à Reykjavik en Islande, le Conseil passa en revue les progrès réalisés dans l’exécution des tâches fixées à l'Alliance pour les années à venir par le Rapport Harmel. Dans une déclaration jointe au communiqué, les ministres des Affaires étrangères et les représentants des pays participant au programme de défense intégrée de l’OTAN se déclarèrent prêts à rechercher, avec les autres Etats intéressés, des mesures spécifiques et pratiques de contrôle des armements. Ils invitèrent l'Union soviétique et les autres pays de l'Europe de l’Est à étudier le problème des réductions mutuelles et équilibrées de forces et à «s'associer à cette recherche de progrès vers la paix». Cette déclaration de portée historique est connue aujourd’hui sous le nom de «Signal de Reykjavik»22.

L'invasion de la Tchécos lovaquie Deux mois après la session de Reykjavik, un coup sévère allait être porté aux efforts faits par les ministres des pays de l’OTAN pour favoriser la détente dans les relations Est-Ouest. Le 20 août 1968, les forces armées de l’Union soviétique et de quatre autres pays membres du pacte de Varsovie (Bulgarie, Allemagne de l’Est, Hongrie et Pologne) envahissaient la Tchécoslovaquie. Au cours de la période qui suivit, le Conseil observa de très près l'évolution de la situation. La conviction unanime des gouvernements membres était que l’intervention mili­ taire des pays du Pacte de Varsovie constituait une violation flagrante de la

22 Voir les «Communiqués finals de l'OTAN, 1949-1974», publiés par le Service de l’information de l’OTAN.

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Charte des Nations Unies et du droit international. Cependant, tout en étant extrêmement fermes dans leur condamnation, ils se gardèrent de toute action de nature à exacerber la situation. Le 4 septembre, le Comité des Plans de Défense publia un communiqué réaffirmant la nécessité de maintenir le poten­ tiel militaire de l’OTAN et de tenir compte des incidences des récents événe­ ments d’Europe de l'Est en établissant les plans relatifs aux forces nationales. Le Conseil permanent entreprit immédiatement une série d’études sur les implications politiques, militaires et économiques des événements et sur leurs répercussions concernant la gestion de temps de crise en vue de préparer une session spéciale des ministres de l’OTAN.

La session ministérielle de novembre 1968 Le Conseil décida d'avancer la date de sa session ministérielle qui aurait dû normalement se tenir à la fin de l'année. Cette session eut lieu les 15 et 16 novembre 1968 au siège de l’OTAN à Bruxelles. Dans le communiqué publié à l’issue de cette réunion, les ministres, après avoir rappelé l’inviolabilité du principe de l'indépendance de toutes les nations et par conséquent de la non­ intervention d’un Etat dans les affaires d’un autre Etat, constatèrent que dans le cas de la Tchécoslovaquie les dirigeants soviétiques et quatre de leurs alliés avaient délibérément violé ce principe. Ils soulignèrent également combien était dangereuse et contraire aux principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies l’allégation des Soviétiques selon laquelle ils avaient le droit d'intervenir dans les affaires d’autres Etats faisant partie d’une prétendue «communauté socialiste». Les ministres constatèrent que ce recours à la force avait créé une grave incertitude aussi bien à l'égard de la situation que des desseins et intentions de l'URSS et que les alliés devaient faire preuve d'une plus grande vigilance en particulier en ce qui concerne Berlin et les accès de la ville ainsi que la Méditerranée.

Un avertissement à l’URSS Adressant un avertissement à l'URSS, l’Alliance ne cacha pas que toute intervention soviétique influant directement ou indirectement sur la situation en Europe ou en Méditerranée provoquerait une crise internationale aux conséquences graves. Après avoir indiqué que les événements récents avaient conduit les Alliés participant au programme de défense intégrée à réévaluer l’état de leur défense, les ministres annonçèrent certaines mesures propres à renforcer le potentiel des forces de l'OTAN. Tout en déplorant le coup sévère porté aux perspectives de détente entrevues lors de la session de Reykjavik de juin 1968 les ministres réaffirmèrent cependant que l’objectif de l’OTAN demeu­ rait rétablissement entre l'Est et l’Ouest de relations sûres, pacifiques et mutuellement avantageuses et que l’Alliance atlantique restait l’indispensable garante de la sécurité et la base essentielle de la réconciliation européenne.

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R éunion du Comité des Plans de Défense - Bruxelles, janvier 1969 Deux mois plus tard, le 16 janvier 1969, le Comité d es Plans de Défense se réunissait en session ministérielle et les ministres annonçaient qu’ils avaient pris certaines mesures visant à renforcer le potentiel classique de l’OTAN et adopté un plan de forces OTAN pour la période 1969-1973. Les ministres approuvèrent également le concept d’une force navale alliée susceptible d’être rassemblée sur demande en Méditerranée; un commande­ ment spécial établi à Naples avait déjà été mis en activité (le 21 novembre 1968) pour coordonner les opérations de reconnaissance aérienne et maritime d’un certain nombre de pays alliés dans la zone méditerranéenne.

Commémoration du XXème anniversaire de la signature du Traité-Avril 1969 L'année 1969 marqua le vingtième anniversaire de la signature du Traité de l'Atlantique Nord. En célébrant cet événément au cours de la réunion du Conseil à Washington les 10 et 11 avril, les ministres se félicitèrent de la contribution décisive que l’Alliance avait apportée au maintien de la paix et à la sécurité de tous ses membres. Ils rappelèrent que l'Alliance avait été créée pour sauvegarder la liberté de tous ses peuples et pour apaiser la crainte que chacun d’eux éprouvait de voir, dans une Europe divisée, éclater à nouveau la guerre faute d’un système de sécurité efficace. L’Alliance continuerait d’être l’expres­ sion de la communauté de vues et d’aspirations de ses membres.

Perspectives d’une conférence sur la sécurité européenne Quelque temps auparavant, en février 1969, lors de la visite qu'il fit au siège de l’OTAN, le président Nixon avait exprimé l’espoir que la période d’affronte­ ment était terminée et qu’une ère de négociations allait s'ouvrir avec l’URSS. Cet espoir était partagé par les autres gouvernements membres qui cherchaient des moyens de rétablir un climat de détente dans l’esprit de leurs initiatives antérieures. Aussi la déclaration faite par les pays du Pacte de Varsovie à Budapest en mars 1969, préconisant la convocation rapide d’une conférence sur la sécurité européenne, survint-elle à point nommé. Cette déclaration reprenait des propositions semblables avancées précédemment, mais elle était rédigée sur un ton plus modéré. La session ministérielle de Washington donna au Conseil la possibilité d’examiner dans quelle mesure cette situation nouvelle pouvait contribuer au relâchement de la tension. Les ministres se donnèrent pour tâche de recher­ cher avec les pays du Pacte de Varsovie quelles questions concrètes se prêteraient le mieux à des négociations fructueuses et à un règlement rapide. Ils chargèrent le Conseil permanent de dresser la liste de ces questions et d’étudier comment pourrait s’engager utilement, le moment venu, un proces­ sus de négociation.

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Amélioration des relations Est-Ouest Ce nouveau départ dans les relations Est-Ouest allait désormais prendre la première place dans les préoccupations de l’Alliance. Celle-ci s’engagea dans une étude approfondie de ses incidences. A la suite de cette étude, des contacts diplomatiques avec tous les pays intéressés ainsi que des proposi­ tions complémentaires concernant un projet d’ordre du jour des négociations présenté par les pays du Pacte de Varsovie en octobre 1969 et en mai 1970, les ministres purent préciser au cours de leur réunion suivante comment ils concevaient la forme et le contenu de ces négociations.

Les problèmes de l’environnement C'est également à cette session que le président Nixon lança l’idée d'un effort commun des pays membres pour s'attaquer aux problèmes de l’environne­ ment, initiative qui allait prendre corps rapidement et qui aboutit à la création du Comité sur les défis de la société moderne (CDSM )23.

Sessions du Comité des Plans de Défense - Mai et décembre 1969 Peu après la session de Washington, le Comité des Plans de Défense se réunit en session ministérielle le 28 mai 1969 et réaffirma la validité de la stratégie de l’OTAN fondée sur la défense en avant et sur la riposte graduée. Les ministres réaffirmèrent également leur détermination d'apporter sur une base collective des contributions suffisantes pour assurer le soutien de cette stratégie et de veiller à ce que le potentiel militaire global de l’OTAN ne soit pas diminué sauf dans le cadre de réductions mutuelles des forces, équilibrées en importance et dans le temps. A la session ministérielle de décembre, les ministres discutèrent de l’état des forces dans le Centre-Europe et des mesures prises pour renforcer en période de tension les forces de l’OTAN prêtes à intervenir. Au cours de la même période, des consultations eurent lieu avec le gouvernement canadien concer­ nant les forces canadiennes dans le Centre-Europe24.

Session ministérielle de Bruxelles - Décembre 1969 A la réunion de Bruxelles du Conseil de l'Atlantique Nord les 4 et 5 décembre 1969, les ministres rappelèrent que la politique de l’Alliance était entièrement orientée vers la recherche des moyens d’assurer une paix juste et durable. Toute négociation devait avoir ces objectifs en vue et, pour ce faire, s’attacher par priorité à la solution des problèmes fondamentaux de la sécurité europé­ enne qui sont au coeur des tensions. Il fallait également qu'une préparation soigneuse assure à ces négociations des perspectives de succès raisonnable. Sous peine d’éveiller de faux espoirs, une entreprise de cette ampleur ne

23 Voir chapitre 21. 24 Le Canada continue de maintenir quelque 5.500 hommes de ses forces terrestres et aériennes dans le Centre-Europe.

60 1969-1970

pouvait être engagée sans que les parties en présence donnent dès le départ des signes concrets de leur sincérité et de leur volonté d’aboutir à un règlement satisfaisant. A cet égard, l'attitude de l’URSS et des autres pays de l’Europe de l’Est dans les négociations qui étaient sur le point de s'engager, et singulière­ ment celles concernant l'Allemagne et Berlin, montrerait si ces pays étaient prêts à contribuer à la c réation d’un climat favorable, en l'absence duquel le succès de tous pourparlers ultérieurs resterait fort aléatoire. Quant à la méthode de négociation, toutes les possibilités constructives pouvaient être envisagées, y compris celle d’une conférence ou d’une série de conférences sur la sécurité européenne, à condition qu'elles n'aient pas pour but de consacrer la division actuelle de l’Europe. Après avoir ainsi pris position sur l’avenir des relations Est-Ouest, les ministres indiquèrent qu'ils poursuivraient et intensifieraient sur cette base leurs contacts, discussions ou négociations par toutes les voies appropriées , bilatérales et multilatérales. Les ministres examinèrent aussi la question de l’expansion de la présence soviétique en Méditerranée et décidèrent d’en poursuivre l’étude à leur session de printemps 1970. Ils reconnurent que l’efficacité du dispositif de défense de l’OTAN demeurait un facteur de stabilité indispensable à la recherche d'une véritable détente et réaffirmèrent le principe selon lequel l’OTAN continuerait de veiller à ce que son potentiel militaire global ne soit pas amoindri.

Négociations sur la limitation des armements stratégiques (SALT) A l’initiative de membres de l’Alliance, d'importantes négociations bilatérales s'ouvrirent, dont le déroulement pouvait fournir des indications sur les chances de progrès dans d’autres domaines des relations Est-Ouest. Les conversations en vue de la limitation des armements stratégiques que les Etats-Unis et l’URSS avaient engagées en novembre 1969 se poursuivaient depuis lors alternative­ ment à Helsinki et à Vienne, les ministres soulignant à chacune de leurs réunions l’importance de ces conversations.

L’Ostpolitik Peu de temps après, en décembre 1969, la Répub lique fédérale d’Allemagne engagea avec l’URSS des négociations qui aboutirent à la signature à Moscou le 12 août 1970 du Traité germano-soviétique. Tandis que se poursuivaient ces négociations avec le gouvernement soviétique, le gouvernement de la Répu­ blique fédérale d'Allemagne engagea également en février 1970, des conversa­ tions avec la Pologne en vue de normaliser les relations ent re les deux pays. Ces négociations aboutirent à la signature le 7 décembre 1970 à Varsovie du Traité germano-polonais. Dans le contexte de son «Ostpolitik», qui visait à améliorer ses relations avec ses voisins de l’Est, le gouvernement de la Répu­ blique fédérale d’Allemagne s'attacha aussi à rechercher un modus vivendi avec la République démocratique allemande et entama des conversations à cet effet le 19 mars 1970. Les Alliés assurèrent de leur appui compréhensif toutes ces initiatives de la République fédérale d’Allemagne.

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Discussions sur Berlin Dans le passé, les ministres avaient toujours insisté sur la nécessité d’amélio­ rer la situation de Berlin et de ses accès, soulignant qu'un règlement satisfai­ sant serait d'une grande importance dans l’évaluation des perspectives d'en­ semble d'une négociation Est-Ouest. Les trois puissances alliées (les Etats- Unis, le Royaume-Uni et la France) entamèrent des conversations à ce sujet avec l'Union soviétique le 26 ma rs 1970, dans le cadre de leur responsabilité spéciale pour l’Allemagne et Berlin dans son ensemble. L'évolution de tous ces pourparlers de même que le résultat des contacts bilatéraux noués par d’autres pays membres devinrent l’objet de consultations suivies au sein de l'Alliance.

Propositions de contacts exploratoires multilatéraux sur la sécurité et la coopération européennes (session du Conseil - Rome, mai 1970) La session ministérielle de Rome des 26 et 27 mai 1970 revêtit une impor­ tance exceptionnelle dans le cadre des rapports Est-Ouest. Les ministres se déclarèrent prêts, pour autant que seraient enregist rés des progrès dans les contacts bilatéraux et en particulier dans les conversations qui se déroulaient à l'époque sur l’Allemagne et Berlin, à établir avec tous les gouvernements intéressés des contacts multilatéraux de caractère explo ratoire afin de détermi­ ner à quel moment il serait possible de convoquer une conférence ou une série de conférences sur la sécurité et la coopération européennes. L’établissement d’un organisme permanent pourrait être envisagé comme un moyen parmi d’aut res d'ouvrir, le moment venu, des négociations multilatérales. A ce pro­ pos, ils insistèrent sur le fait qu’il ne suffisait pas de discuter dans l’abstrait de la sécurité européenne. Parmi les sujets suceptibles d’être examinés dans le cadre des contacts multilatéraux proposés pourraient figure r les principes qui devaient régir les relations entre Etats, y compris celui de la renonciation à la force. Concurremment à cette question pour rait être également examiné le développement des relations internationales en vue de contribuer à la libre circulation des personnes, des idées et des informations et d’élargir la coopéra­ tion dans les domaines culturel, économique, technique et scientifique. Pour souligner l’importance qu'ils attachaient à leur propositon, les ministres décidèrent que, pour la première fois, le communiqué de Rome ainsi que la déclaration sur les réductions mutuelles et équilibrées de forces, publiés simultanément par les ministres des pays participant au programme de défense intégrée de l’OTAN, seraient transmis par l'intermédiai re du ministre des Affaires étrangères d'Italie à toutes les autres parties intéressées, y compris les gouvernements neutres et non alignés. En outre, les gouvernements membres chercheraient à connaître les réactions d'autres gouvernements à la mise en œuvre du programme global d’exploration et de négociation qu’ils envisa­ geaient. Toujours à cette session de Rome, les ministres exprimè rent l'inquiétude que continuait à leur inspirer l'expansion de la présence soviétique en Méditerra­ née. En matière de désarmement, ils confirmèrent l’importance qu’ils atta-

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chaient à l'arrêt de la dissémination des armes nucléaires et se félicitèrent de l’entrée en vigueur du Traité de non-prolifération nucléaire25.

Déclaration de Rome sur les réductions mutuelles et équilibrées de forces - 27 mai 1970 Malgré l’absence de réactions favorables de la part des pays du Pacte de Varsovie, les Alliés continuèrent d’étudier la possibilité de parvenir à des réductio ns mutuelles et équilibrées de forces. Etant donné les nouvelles pers­ pectives qui se dessinaient dans les relations Est-Ouest, il était évident que la priorité devait être accordée aux efforts visant à abaisser le niveau de la confrontation armée en Europe. C’est dans cet esprit que la déclaration publiée en annexe au communiqué de la session de Rome invita les pays du Pacte de Varsovie et les autres pays intéressés à des conversations exploratoires en vue de déterminer les critères qui pourraient servir de point de départ à une négociation fructueuse.

Sessions du Comité des Plans de Défense - Juin et décembre 1970 Lorsque le Comité des Plans de Défense se réunit à Bruxelles le 1er juin 1970, les ministres exprimèrent leur préoccupation devant le renforcement continu des forces armées des pays du Pacte de Varsovie, y compris dans le domaine maritime, où la puissance et l’étendue des activités de l’URSS avaient aug­ menté dans des proportions notables. Ils réaffirmèrent la détermination des pays de l’OTAN de maintenir le potentiel militaire global de l'Alliance au niveau requis pour assurer une dissuasion et un dispositif de défense efficaces. Ils soulignèrent le rôle militaire et politique particulier des forces nord-américai­ nes présentes en Europe, considérant qu’elles apportaient une contribution irremplaçable à la défense commune. Ils prirent note en outre des nombreuses mesures qui avaient été prises pour le soutien de la stratégie de la riposte graduée, en particulier dans les domaines de l’infrastructure et de la coopéra­ tion en matière de recherche, de développement et de production. Enfin, ils se félicitèrent du lancement réussi du premier satellite de télécommunications de l’OTAN, qui avait eu lieu le 20 mars et qui consacrait la mise en œuvre du programme approuvé en 1966. L’année 1970 fut importante également pour une autre raison: il fut décidé qu’il serait procédé à un examen détaillé des problèmes de défense que l’Alliance aurait à résoudre au cours des dix prochaines années. L’étude «AD 70»26 qui en résulta et les décisions qui furent prises dans ce sens par les pays de l’Eurogroupe27 sont décrites ci-après.

25 Le Traité de non-prolifération des armes nucléaires a été déposé sur le bureau de la conférence de Genève sur le désarmement le 19 jan vier 1968 par les Etats-Unis et l’URSS. II est entré en vigueur le 5 mars 1970. Au mois de septembre 1980, il avait été signé par 113 pays. 26 Défense de l'Alliance pour les années 1970. 27 L’Eurogroupe - groupement informel de pays membres européens créé en 1968 afin de coordonner l’effort de défense européen au sein de l’Alliance.

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S ession ministérielle de Bruxelles - Décembre 1970 L’année 1970 avait été une année d'intense activité diplomatique. Les traités entre la République fédérale d'Allemagne et l’URSS et entre la République fédérale d’Allemagne et la Pologne apparaissaient comme une contribution majeure à la détente en Europe. Il était à espérer que les échanges de vues entre la République fédérale d'Allemagne et la République démocratique alle­ mande prépareraient le terrain à de véritables négociations qui tiendraient nécessairement compte des particularités de la situation en Allemagne. Toute­ fois, aucune solution n’avait encore été trouvée dans le cadre des pourparlers quadripartites au problème de Berlin qui constituait une source potentielle de crise et qui, par conséquent, avait un effet décisif sur le climat politique en Europe. Les pourparlers entre l’Union soviétique et les Etats-Unis sur la limitation des armements stratégiques n'avaient pas donné jusque-là de résul­ tats tangibles. A leur réunion de décembre 1970 à Bruxelles, les ministres réaffirmèrent leur position: dès que les pourparlers sur Berlin seraient arrivés à une conclusion satisfaisante et pour autant que les autres pourparlers en cours se poursuivaient favorablement, leurs gouvernements seraient prêts à établir des contacts multilatéraux avec tous les pays intéressés pour déterminer quand il serait possible de convoquer une conférence ou une série de conférences sur la sécurité et la coopération en Europe. Dans cette éventualité, le Conseil se saisirait immédiatement de la question. Quant aux sujets qui pourraient être examinés dans le cadre de conversations multilatérales exploratoires, les ministres rappelèrent leurs propositions antérieures et soulignèrent les princi­ pes régissant les relations entre Etats sur lesquels devait se fonder toute amélioration véritable et durable des relations Est-Ouest en Europe.

La situation en Méditerranée Depuis la session ministérielle de Reykjavik en juin 1968, les ministres étaient de plus en plus préoccupés par l'accroissement de la puissance militaire et de l’influence politique soviétiques en Méditerranée. La pénétration soviétique, en termes de présence de forces navales toujours plus importantes en Méditer­ ranée, constituait une menace contre le flanc sud de l’Alliance. En outre, le rôle de conseiller militaire et de fournisseur d’armes joué par l'Union soviétique auprès des Etats arabes dans leur confrontation avec Israël revêtait une importance croissante pour les intérêts politiques et économiques de l’Ouest dans cette région, surtout lorsqu’on sait à quel point l’Europe occidentale est tributaire du Moyen-Orient pour ses approvisionnements en pétrole. L’Alliance a fréquemment exprimé son inquiétude au sujet de cette situation et a reconnu la nécessité d’une constante vigilance. A maintes reprises, les ministres ont souligné l'importance de consultations complètes et fréquentes entre Alliés et ont chargé le Conseil permanent de suivre de près l’évolution de la situation en Méditerranée. Dans le cadre des mesures étudiées à la réunion de Reykjavik au mois de juin précédent, les ministres des pays participant au système de défense intégrée de l’OTAN approuvèrent en mai 1969, la création en Méditerranée d'une force navale disponible sur appel dont le principe avait été approuvé en janvier 1969.

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Défense de l’Alliance dans les années 1970 En décembre 1970, le Comité des Plans de Défense approuva les recomman­ dations de l'étude globale qu’ils avaient demandée en mai 1970 sur les problè­ mes de défense auxquels l’Alliance aurait à faire face au cours des années 1970. Les ministres confirmèrent qu’au cours de cette décennie la doctrine de l’OTAN en matière de sécurité resterait fondée sur le double concept de la défense et de la détente. Ils réaffirmèrent le principe selon lequel l'ensemble des moyens militaires de l'OTAN ne devrait pas être diminué si ce n’est, comme ils l’avaient déjà spécifié, «dans le cadre de réductions de forces mutuelles et équilibrées en importance et dans le temps». Le potentiel nucléaire stratégique allié resterait en tout état de cause un élément capital de la sécurité de l'Ouest au cours des années 1970. Bien que les forces nucléaires existantes fussent suffisantes, il serait indispensable de maintenir ce potentiel qui comportait l’engagement permanent de forces nucléaires de théâtre d'opérations. Dans le domaine des forces classiques la situation était moins satisfaisante, en raison de certains déséquilibres entre le potentiel de l'OTAN et celui du Pacte de Varsovie. Il serait donc nécessaire d'accorder la plus grande attention au choix des priorités pour améliorer la puissance des forces classiques de l'OTAN au cours des années 1970. L’étude AD 70 soulignait le rôle particulier que jouait à la fois sur le plan militaire et sur le plan politique la présence de forces américaines en Europe et soulignait que, bien que leur importance fut étroite­ ment liée à la réalité et à l'amélioration d’un effort de défense des pays européens, leur remplacement par des forces européennes ne saurait être une alternative valable.

Un programme d’amélioration de la défense européenne C’est en tenant compte de ces considérations que dix pays européens (l’Eurogroupe) décidèrent en décembre 1970 de lancer un programme spécial d’amélioration de la défense européenne destiné à améliorer le potentiel militaire de l’Alliance dans certains domaines considérés dans l'étude AD 70 comme d’une importance particulière. Le président Nixon prit l’engagement que, si les autres alliés adoptaient la même attitude, les Etats-Unis maintien­ draient et amélioreraient leurs propres forces en Europe et ne les réduiraient que dans le cadre d’une action mutuelle Est-Ouest.

Réductions mutuelles et équilibrées de forces Lorsque le Conseil de l’Atlantique Nord se réunit à Lisbonne en juin 1971, les ministres purent exprimer leur satisfaction devant les progrès réalisés dans les conversations sur Berlin et dans les discussions inter-allemandes. Ils notèrent également que le Kremlin avait pour la première fois réagi de façon favorable aux propositions sur les réductions mutuelles et équilibrées de forces (MBFR) présentées à l’origine par les membres de l’Alliance à leur session de Reykjavik au printemps 1968. Jusque-là, Moscou s’était limité à des déclarations d’inten­ tion sans fournir suffisamment de données pour permettre à des négociations

65 1971 de s’engager utilement. Il restait à préciser la position de l’Union soviétique et de ses alliés au cours de contacts bilatéraux et il fut décidé que ces contacts seraient intensifiés.

Le Comité sur les défis de la société moderne Entretemps, et dans un domaine de coopération entièrement différent, des progrès remarquables avaient été réalisés au sein de l’Alliance par le Comité sur les défis de la société moderne, en particulier dans la lutte contre la pollution des mers par les hydrocarbures et dans d'autres domaines tels que la pollution de l'eau et l’assistance en cas de catastrophe. En outre, après deux années d’expérience, le cadre mis au point pour permettre à l’Alliance de contribuer à l’amélioration de l’environnement ne fut pas seulement profitable pour les pays membres eux-même mais fut une contribution au succès des travaux effectués dans d’autres organisations internationales.

Démission de M. Brosio - Nomination de M. Luns Au cours de cette même réunion du Conseil à Lisbonne, les ministres exprimèrent leur regret du départ imminent de M. Brosio qui leur avait fait part de son intention de renoncer à ses fonctions de Secrétaire général de l’OTAN. Le Conseil invita M. Joseph Luns, ministre des Affaires étrangères des Pays- Bas, à succéder à M. Brosio à partir du 1er octobre 1971.

NAVSOUTH se retire de Malte En juillet 1971, un léger déplacement des voix lors des élections législatives aboutit à un changement de la politique étrangère de Malte. Bien que n’étant pas membre de l’Alliance atlantique, Malte avait abrité depuis de nombreuses années un quartier général de l’OTAN (et ce depuis l’époque où elle était un territoire dépendant du Royaume-Uni). Elle avait mis des installations militaires à la dispostion des forces britanniques et d’autres forces de l’OTAN. Après consultation approfondie entre toutes les parties, l’OTAN accéda à la demande de Malte de retirer le quartier général du Commandement naval allié Sud-Europe (NAVSOUTH) et, sur l’invitation du gouvernement italien, NAVSOUTH fut transféré à Naples.

L’accord sur Berlin Le 3 septembre 1971 les négociations quadripartites sur Berlin, qui avaient débuté le 26 mars 1970, aboutirent à la signature du premier volet de l'accord quadripartite entre la France, le Royaume-Uni, les Etats-Unis et l’Union soviéti­ que. C'était le premier accord écrit sur Berlin conclu entre les Quatre depuis 1949. Cet accord, qui ne prendrait effet que lorsqu’il aurait été complété par la conclusion d’arrangements inter-allemands et par la signature du protocole final quadripartite, réaffirmait la responsabilité des quatre puissances en ce qui

66 1971-1972 concerne Berlin et était destiné à assurer à la population civile une totale liberté de circulation entre les secteurs occidentaux et les zones placées sous l’auto­ rité de la République démocratique allemande. Les entretiens entre les autori­ tés de la République fédérale d’Allemagne et la République démocratique allemande débutèrent le 6 septembre.

Intensification des contacts Est-O u est L'accord prochain sur Berlin ouvrait la voie à des conversations multilatéra­ les Est-Ouest visant à déterminer les perspectives pour la convocation d’une conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE). Dans ce contexte, les contacts bilatéraux entre les pays alliés d’une part, et les pays de l’Est et les pays neutres d’autre part, se multiplièrent. Tirant les enseignements de cette situation, les ministres, à leur réunion des 9 et 10 décembre 1971 à Bruxelles, renouvelèrent leur instruction au Conseil permanent d’approfondir la préparation des questions dont ils avalent déjà indiqué qu'elles pourraient figurer à l’ordre du jour d’une conférence. A cette même réunion, ils exprimè­ rent leur regret que l’URSS et ses alliés n’aient pas réagi à leurs propositions concernant des réductions mutuelles et équilibrées de forces (MBFR) et en particulier à la suggestion qu’ils avaient formulée en octobre 1971 et qui visait à confier à M. Brosio une mission d'exploration. Au printemps 1972, une série d’événements apportèrent la preuve que l’URSS et ses alliés semblaient dispo­ sés à s’engager dans la voie de la coopération. Dans le cadre de la première phase de l’Ostpolitik les traités avec l’URSS et la Pologne avaient été ratifiés par la République fédérale d'Allemagne. Les négociations entre ce pays et la République démocratique allemande se poursuivaient après avoir enregistré leurs premiers résultats sous la forme d’un traité sur l’accès à Berlin et sur des arrangements complétant l'accord quadripartite sur cette ville. Cela étant, les quatre puissances décidaient de signer en juin 1972 le protocole final de cet accord quadripa rtite. Les visites officielles rendues pour la première fois par le président des Etats-Unis à Pékin et à Moscou en février et en mai respective­ ment constituèrent les autres événements de cette période.

Premiers accords SALT C’est au cours de la visite à Moscou du président Nixon que furent signés le 26 mai 1972 les accords qui consacraient l’issue favorable du premier cycle des conversations sur la limitation des armements stratégiques (SALT) engagées en novembre 1969. Ces accords, qui étaient l'aboutissement de négociations particulièrement ardues, à la mesure de la complexité des problèmes, se composaient de deux volets: d’une part, un traité de durée illimitée sur la limitation des systèmes de missiles anti-balistiques et, de l'autre, un accord intérimaire d’une durée de cinq ans sur certaines mesures concernant la limitation des armements stratégiques offensifs. Ces accords avaient été précé­ dés par la conclusion, au cours de l’automne précédent, d’accords visant à réduire le risque de guerre nucléaire accidentel et à améliorer les communica­

67 1972 tions entre les Etats-Unis et l'Union soviétique. Les deux parties reprirent leurs négociations à Genève le 21 novembre 1972 en vue d'aboutir à des mesures plus détaillées de limitation des armements stratégiques offensifs (SALT II). Les négociations SALT firent dès le début l’objet de consultations approfondies au sein de l’Al liance.

La session ministérielle de Bonn - Mai 1972 Ces événements montraient qu'un nouveau climat avait été créé dans les relations internationales. Il correspondait aux efforts de rapprochement déployés par les Alliés en vue d'engager sur un plus large front un dialogue constructif avec l’Est et les conditions d’un tel dialogue paraissaient désormais remplies. Il existait un lien entre tous ces efforts et toutes ces initiatives diplomatiques car tous visaient, dans des domaines différents, à déterminer dans quelle mesure les pays de l'Est étaient prêts à coopérer en vue de parvenir à des améliorations tangibles dans les relations Est-Ouest fondées sur des concessions mutuelles et équilibrées. L'Alliance, de son côté, avait joué un rôle essentiel dans la préparation et la coordination des positions de négociation occidentales. C’est sur cette toile de fond que se tint la session ministérielle de printemps à Bonn les 30 et 31 mai 1972. Cette réunion revêtit une importance toute particulière car elle permit l’avènement d’une nouvelle phase dans les relations Est-Ouest. Les pays de l'Alliance décidèrent d'entreprendre des con­ versations multilatérales concernant la préparation d'une conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE) et acceptèrent la proposition du gouvernement finlandais de tenir cette conférence à Helsinki. En même temps, ils précisèrent que leur but à ces pourparlers préparatoires multilatéraux serait double: d’une part, s’assurer que leurs propositions en vue d'un renforcement de la sécurité et de la coopération en Europe seraient pleinement prises en considération lors d’une conférence et, d’autre part, s'assurer également qu’il existait un projet d’entente suffisant entre les participants pour pouvoir raison­ nablement espérer que cette conférence aboutirait à des résultats satisfaisants. En d’autres termes, il ne s'agissait pas à ce stade de s'attaquer à la substance des problèmes qui divisaient l’Est et l’Ouest mais de les identifier et de s'assurer qu’ils seraient examinés. Les ministres prirent note de l'état d’avance­ ment des études entreprises conformément à leurs Instructions. Ils exprimèrent en outre l’opinion que, dans l'intérêt de la sécurité, l'examen à une CSCE des mesures appropriées, y compris de certaines mesures militaires, visant à renforcer la confiance et à accroître la stabilité, contribuerait à réduire les risques d'affrontement militaire. En ce qui concerne les MBFR, les pays intéres­ sés, malgré l'absence de réactions de la part des pays de l'Est, proposèrent que les entretiens exploratoires multilatéraux s'engagent le plus tôt possible soit avant, soit en même temps que les conversations multilatérales préparatoires concernant une CSCE.

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Accord sur les Installations militaires à Malte Les négociations entreprises entre le Royaume-Uni et Malte à la suite du retrait du commandement NAVSOUTH à la demande du gouvernement de la Valette se terminèrent le 26 mars 1972 par la signature d’un accord de sept ans sur l'utilisation de certaines installations militaires dans l'île. La préparation de ces négociations, dans laquelle le Secrétai re général joua un rôle important, fit l’objet de consultations particulièrement fréquentes au sein du Conseil.

Relations Inter-allemandes et déclaration quadripartite sur Berlin - Novembre 1972 Les négociations engagées le 19 mars 1970, qui visaient à tenir compte du caractère particulier de la situation en Allemagne, aboutirent le 8 novembre 1972 au paraphe du Traité sur les bases des relations entre la République fédérale d'Allemagne et la République démocratique allemande. Ce Traité devait être signé le 21 décembre 1972. Dans une déclaration publiée le 9 novembre, les quatre puissances marquèrent leur accord pour soutenir la candidature simultanée aux Nations Unies de la République fédérale d'Allema­ gne et de la République démocratique allemande. Elles soulignèrent à cette occasion que cette admission n’aurait aucun effet sur leurs droits et leurs responsabilités à Berlin ni sur l’accord, les décisions et les pratiques quadripar­ tites correspondants.

Pourparlers multilatéraux préparatoires à Helsinki Le 22 novembre 1972 s'ouvrirent à Helsinki, avec la participation des repré­ sentants de trente cinq pays, c’est-à-dire de tous les pays européens (sauf l'Albanie), des Etats-Unis et du Canada, des pourparlers multilatéraux prépara­ toires en vue d'une éventuelle conférence sur la sécurité et la coopération en Europe. Si les pays alliés y arrivaient porteurs de propositions nationales, celles-ci n’en avaient pas moins fait l’objet d'une soigneuse coordination préalable dans le cadre de l’Alliance.

Session ministérielle de Bruxelles - Décembre 1972 Ces événements dominèrent Inévitablement la session d’hiver des ministres qui se tint à Bruxelles les 7 et 8 décembre 1972. Se félicitant du paraphe du Traité entre la République fédérale d’Allemagne et la République démocratique allemande, les ministres prirent note de la déclaration quadripartite du 9 novembre 1972, et déclarèrent que leurs gouvernements examineraient la possibilité d'engager des négociations avec la République démocratique alle­ mande en vue de l'établissement de relations bilatérales. Ils ajoutèrent que les pays membres de l'Alliance continueraient de soutenir la politique de la République fédérale d'Allemagne qui visait à instaurer en Europe un état de paix dans lequel le peuple allemand recouvrerait son unité par une libre autodétermination. A la même réunion de Bruxelles, les ministres, se référant à

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l’ouverture des conversations préparatoires multilatérales d'Helsinki, rappelè­ rent que ces conversations avaient pour objet de déterminer si une conférence aurait des chances d’aboutir à des résultats constructifs, résultats qui ne pourraient être obtenus qu’à la faveur de négociations approfondies ne com­ portant aucune date limite arbitraire.

Conversations exploratoires à Vienne sur les MBFR - Janvier 1973 C’est à la session ministérielle d’hiver de Bruxelles que des progrès impor­ tants furent enregistrés dans les efforts que les pays alliés n'avaient cessé de dép loyer depuis 1968 pour abaisser le niveau de l’affrontement militaire au moyen de négociations constructives avec l’Est. Les ministres des pays intéres­ sés y prirent note en particulier de la communication adressée par les pays de l'OTAN aux pays du Pacte de Varsovie pour les inviter à engager avec eux le 31 janvier 1973 des conversations exploratoires sur la question des réductions mutuelles et équilibrées de forces dans la région centrale de l'Europe28. Après avoir exprimé le voeu que ces pourparlers permettraient d’ouvrir des négocia­ tions sur cette question à l'automne 1973 - c’est-à-dire parallèlement à une CSCE - ils ajoutèrent que, sans vouloir établir de liens spécifiques entre les deux séries de négociations, les progrès enregistrés dans chacune d’elles ne manqueraient pas d’avoir un effet favorable sur le déroulement de l'autre. Les ministres prirent note des travaux déjà entrepris au sein de l'Alliance et, compte tenu des nouveaux développements, donnèrent pour instruction au Conseil permanent de poursuivre ses consultations en vue d'éventuelles négo­ ciations. Ils saisirent cette occasion pour rappeler les principes généraux de négociation définis à la session de Rome de 1970 et qui avaient pour objectif fondamental d’assurer un même degré de sécurité avec des niveaux de forces inférieurs. Ils soulignèrent en particuler que ces réductions de forces ne devaient entraîner aucun désavantage militaire pour l’un ou l’autre camp ni nuire à la sécurité d’autres régions d'Europe.

Clôture des pourparlers multilatéraux préparatoires à Helsinki Ces pourpar lers se terminèrent le 8 juin 1973 par l'adoption d'une série de recommandations aux gouvernements. Ces recommandations portaient notamment sur l'ordre du jour d'une conférence qui comprenait trois rubriques principales: (i) questions relatives à la sécurité en Europe et notamment principes régissant les relations entre Etats et mesures visant à renforcer la confiance; (ii) coopération dans les domaines de l'économie, des sciences et techniques et de l’environnement; (iii) coopération dans les domaines humani-

28 A ces conversations ainsi qu'aux négociations qui se sont engagées par la suite participent directement les pays suivants: Belgique, Canada, République fédérale d'Allemagne, Luxembourg, Pays-Bas, Royaume-Uni et Etats-Unis du côté de l’OTAN; Tchécoslovaquie, République démocratique allemande, Pologne et Union soviétique du côte du Pacte de Varsovie. Les autres participants de l’OTAN sont: le Danemark, la Grèce, l’Italie, la Norvège, et la Turquie, tandis que la Bulgarie et la Roumanie complètent les délégations du Pacte de Varsovie. La position de la Hongrie est encore à l'étude.

70 1973 taires et plus particulièrement en ce qui concerne les contacts entre les personnes, l’information, la coopération et les échanges dans les domaines de la culture et de l'éducation. Enfin, il fut entendu que sur la base des progrès réalisés à la conférence, on examinerait les procédures qui pourraient se révéler nécessaires pour appliquer les décisions de ladite conférence. Quant à celle-ci, il était envisagé qu'elle se déroulerait en trois phases, dont la première au niveau des ministres des Affaires étrangères des pays participants qui auraient à approuver et à mettre en oeuvre l'ensemble des recommandations.

Ouverture de la conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE) - Helsinki, juillet 1973 Le déroulement des travaux lors des pourparlers multilatéraux préparatoires d’Helsinki avait montré combien la préparation soigneuse des pourparlers par l’Alliance ainsi que la coordination maintenue entre les positions présentées au plan national par les pays membres s’étaient révélées utiles pour la sauvegarde des intérêts et des objectifs des négociations des Alliés. Aussi, à la session de printemps des 14 et 15 juin 1973 à Copenhague, les ministres purent-ils constater qu’il avait été possible d’arriver à un accord sur des arrangements garantissant que leurs propositions feraient l'objet, à une conférence à venir, d'un examen complet et approfondi. En conséquence, tout en réaffirmant que des résultats positifs et concrets ne pouvaient être obtenus que grâce à un processus de négociations soigneusement préparées et détaillées, libérées de toute limite de temps arbitraire, ils se déclarèrent disposés à entamer la première phase de la conférence. Au cours de celle-ci, qui se tint à Helsinki du 3 au 7 juillet 1973, les ministres de tous les pays participants adoptèrent le programme de travail qui leur avait été soumis et donnèrent pour instruction aux commissions et sous-commissions d’élaborer, au cours de la deuxième phase, des propositions concrètes concernant les divers points de l'ordre du jour. Ils instituèrent en outre un Comité de coordination chargé d’harmoniser les activités des diverses commissions. C'est sur la base des recommandations de ce Comité que la conférence se réunirait pour la dernière phase à un niveau de représentation qui serait fixé avant la fin de la deuxième phase.

Relations atlantiques Le passage de la période d'affrontement entre l'Est et l'Ouest à une ère de négociation rendait plus nécessaire que jamais le maintien de la cohésion entre les Alliés, fondée sur des consultations suivies et le soutien de leur opinion publique. Il était clair que les perspectives de relâchement des tensions influ­ eraient sur les efforts faits pour sauvegarder la sécurité des pays alliés. C'était grâce à la procédure de consultation à l'intérieur de l’Alliance que ses membres avaient pu faire progresser les relations Est-Ouest. Pour que cette évolution encourageante se poursuive, il ne fallait pas perdre de vue cependant que les forces de défense et l’affirmation de la solidarité occidentale continuaient d'être la double condition indispensable à tout nouveau progrès de la politique de détente. Par ailleurs, il fallait bien reconnaître que, si les principes et les objectifs de l’Alliance étaient toujours valables, il n’en demeurait pas moins que

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de profondes modifications étaient intervenues dans tous les domaines de l’activité internationale au cours des années précédentes. La fluidité nouvelle de la conjoncture, en favorisant des tendances centrifuges, mettait à l'épreuve des solidarités éprouvées. Des problèmes imprévisibles une génération aupara­ vant exigeaient de la part des nations occidentales de nouveaux modes d’ac­ tion et de coopération. Pour ne mentionner que les faits les plus saillants qui avaient influé directement sur la politique de l’Alliance, il y avait d’abord la constatation qu’ayant recouvré sa prospérité, l’Europe devait contribuer davan­ tage à la défense commune afin de décharger les Etats-Unis d’une partie du fardeau. D’autre part, le fait que l’URSS avait plus ou moins atteint la parité nucléaire stratégique avec les Américains ne laissait pas d’avoir des consé­ quences pour la défense du continent européen. Ce n'était pas d'ailleurs la première fois que l'Alliance devait s’adapter aux changements de la scène internationale. Elle l’avait fait avec succès dans le passé lors de l’adoption en décembre 1956 du Rapport des Trois sur la coopération non-militaire et plus tard, lorsqu'elle avait fait siennes les conclu­ sions du Rapport sur les tâches futures de l’Alliance en décembre 1967. Sans préjuger des négociations en cours dans d’autres instances, le moment était venu pour les gouvernements membres de réexaminer leurs relations à la lumière de ces changements. Et c’est ainsi qu’ils chargèrent de cette tâche le Conseil permanent lors de la session de juin 1973 à Copenhague.

La gu erre Israélo-arabe - Octobre 1973 Le 6 octobre 1973, des hostilités éclatèrent de nouveau au Moyen-Orient entre Israël d’une part et la Syrie et l’Egypte d’autre part, pour se terminer par un cessez-le-feu le 24 octobre. L'attitude de l’URSS contraignit les Etats-Unis à mettre le lendemain en état d’alerte certaines de leurs forces. Cette situation montrait clairement que le danger d’une crise soudaine restait toujours présent et qu’il importait par conséquent de conserver les moyens d’y faire face. Il fallait donc considérer avec prudence l’évolution du processus de détente dont on percevait subitement les limites. Ces événements justifiaient la volonté des Alliés de ne pas relâcher leur effort militaire. Ils confirmaient la justesse du concept maintes fois affirmé du côté occidental, à savoir que détente et sécurité sont indivisibles. De même, les pays alliés ne pouvaient ignorer que l’URSS poursuivait sans relâche l’accroissement de son potentiel militaire et en particulier celui de sa puissance navale. Cette nouvelle crise au Moyen-Orient mettait par ailleurs en lumière la nécessité pour les Alliés de suivre de très près les événements dans cette région et de se consulter fréquemment et en temps opportun comme ils l’avaient fait dans le passé pour comparer leurs analyses de la situation.

La session ministérielle de Bruxelles - Décembre 1973 C’est sur cette toile de fond inquiétante et face aux répercussions de l'embargo décrété à partir de l’automne par les pays exportateurs de pétrole à rencontre de certains Alliés que l’Alliance tint sa session d’hiver à Bruxelles les 10 et 11 décembre 1973. Dans leur examen des événements mondiaux, les

72 1973 ministres observèrent que la paix internationale demeurait fragile et ils souli­ gnèrent une fois encore l'importance que revêtait pour l'Alliance le maintien de tout son potentiel militaire de défense et de dissuasion. Examinant la situation au Moyen-Orient, ils déclarèrent que leur préoccupation dominante était de voir intervenir un règlement juste et durable dans cette région et réaffirmèrent l’attachement de tous leurs gouvernements aux résolutions pe rtinentes du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Dans ce même contexte, ils prirent note du rapport semestriel du Conseil sur la situation en Méditerranée. L’évolution de cette situation n'avait pas cessé d’être maintenue à l’étude du Conseil permanent conformément aux instructions données pour la première fois par les ministres à Reykjavik en juin 1968. Ces rapports, qui reflétaient les préoccu­ pations de l'Alliance devant le renforcement continu du potentiel naval soviéti­ que, prenaient un relief accru en raison du regain de tension provoqué par la reprise des hostilités entre Israël et les pays arabes. Sur le plan des relations Est-Ouest, plusieurs faits positifs étaient intervenus au cours des mois précé­ dents et en particulier la reconnaissance de la République démocratique alle­ mande par les pays alliés, l'admission des deux Allemagnes à l'ONU en septem­ bre, la normalisation des relations de la République fédérale d’Allemagne avec la Tchécoslovaquie, la Bulgarie et la Hongrie et les visites de M. Brejnev à Berlin en mai et à Washington en juin. Cette dernière visite revêtit une impor­ tance particulière car elle fut l'occasion de la signature, le 21 juin 1973, dans le cadre de SALT II, d’une déclaration couronnant les efforts déployés par les Etats-Unis pour parvenir à un accord permanent de limitation des armements stratégiques offensifs. Il s’agissait de la déclaration des principes fondamen­ taux de négociation sur la poursuite de la limitation des armements straté­ giques, comportant notamment la reconnaissance de l’égalité d'intérêts des deux parties dans le domaine de la sécurité. En ce qui concerne la CSCE, dont la seconde phase s’était ouverte à Genève le 18 septembre 1973, les gouverne­ ments alliés firent le point de l'avancement des travaux des commissions instituées par les ministres des Affaires étrangères des pays participants con­ formément au programme prévu pour l'examen détaillé des divers points de l’ordre du jour. Sur un autre plan, celui des rapports internes entre leurs gouvernements, les ministres enregistrèrent les progrès substantiels réalisés dans la voie d’un accord sur une déclaration commune concernant les relations atlantiques.

Ouverture des négociations sur les MBFR à Vienne, le 30 octobre 1973 Les négociations sur les MBFR proposées par les pays alliés s’étaient ouvertes à Vienne à la date prévue. Les ministres des pays intéressés examinè­ rent un rapport des négociateurs alliés et réaffirmèrent les principes qu’ils continueraient à défendre au cours de ces pourparlers. A Vienne, ils avaient présenté des propositions précises visant à l'établissement d’une parité approximative entre les deux camps sous la forme d’un plafond commun pour l'ensemble des forces terrestres de chaque côté dans la zone où intervien­ draient des réductions, compte tenu de leur potentiel de combat. Ils avaient en outre proposé un accord de première phase prévoyant des réductions des forces terrestres soviétiques et américaines dans cette zone.

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Le partage des dépenses A maintes reprises, les gouvernements alliés avaient souligné tout le prix qu'ils attachaient au rôle particulier joué par les forces des Etats-Unis en Europe comme moyen de préserver un potentiel de dissuasion crédible fondé sur un équilibre des forces satisfaisant. Depuis le début de la politique de détente, Ils avaient toujours été convaincus que la capacité de défense alliée ne saurait être réduite que dans le cadre des MBFR. Les pays européens s'étaient félicités des assurances renouvelées du gouvernement américain à cet égard. Il était cependant clair pour tous les pays alliés que le maintien des forces américaines en Europe à leur niveau actuel exigeait de leur part un effort commun pour résoudre les problèmes financiers qui se posaient aux Etats-Unis à cet égard. Dans le courant de l’année 1974, plusieurs initiatives furent prises pour atteindre cet objectif, tels que des accords bilatéraux de compensation (par exemple entre les Etats-Unis et la République fédérale d’Allemagne) et les mesures prises au sein de l’Eurogroupe auxquelles se sont ajoutées de réelles améliorations dans les forces européennes affectées à l’OTAN.

Le XXVème anniversaire de l’Alliance - Déclaration sur les relations atlantiques Sur le plan des relations internes de l’Alliance, le fait dominant de la session ministérielle de printemps qui se tint à Ottawa les 18 et 19 juin 1974 et qui marquait le 25ème anniversaire de l’Alliance fut l’adoption par les ministres de la Déclaration sur les relations atlantiques, dont la préparation avait fait l’objet d’échanges de vues approfondis au Conseil depuis plus d’un an29. Cet impor­ tant document réaffirme l'engagement de tous les pays membres à l’égard de l’Alliance et lui fixe la voie à suivre pour l’avenir, compte tenu des perspectives et des exigences nouvelles d’un monde en rapide évolution. Son contenu s’organise autour de certains principes directeurs. L’Alliance demeure la base indispensable de la sécurité de ses membres et rend ainsi possible la poursuite de la politique de détente; la défense commune est une et indivisible. Le rapport stratégique entre l’Union soviétique et les Etats-Unis ayant atteint un point proche de l'équilibre, les problèmes que pose à l’Alliance la défense de l’Europe ont désormais un caractère différent et plus spécifique. Cependant, les éléments essentiels demeurent; les forces nucléaires américaines et la présence de forces nord-américaines en Europe restent indispensables à la sécurité de l’Alliance tout entière. De leur côté, les membres européens s'enga­ gent à apporter la contribution indispensable au maintien de la défense com­ mune; toutes les forces nécessaires seraient employées pour interdire à un adversaire éventuel les objectifs qu'il voudrait atteindre par les armes. Pour atteindre les buts qui leur sont communs, les pays alliés doivent maintenir entre eux une consultation et une coopération étroites sur les questions touchant les intérêts communs des membres de l’Alliance, en tenant compte du fait que ceux-ci peuvent être affectés par des événements survenant dans d’autres

29 Pour le texte intégral de cette Déclaration, voir la partie 10.

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régions du globe. Ils s'attacheront en particulier à éliminer toutes les sources de conflit entre leurs politiques économiques et à encourager ent re eux la coopération économique. Enfin, les pays membres réaffirment leur attache­ ment aux p rincipes de l’Alliance et leurs responsabilités envers le monde en général. Désireux de souligner l'importance de l’événement, les chefs de gouverne­ ments alliés - pour la deuxième fois seulement dans l'histoire de l’Alliance - se réunirent à Bruxelles le 26 juin 1974 pour procéder à la signature solennelle de la Déclaration à l’issue d’une séance de consultation consacrée aux relations Est-Ouest au cours de laquelle le président des Etats-Unis évoqua notamment sa prochaine visite à Moscou.

Les négociations Est-Ouest La réunion ministérielle d’Ottawa fou rnit également l’occasion de faire le point des négociations Est-Ouest en cours. L'harmonisation des points de vue entre pays membres de l’Alliance avait continué de porter ses fruits à la CSCE. En dépit du caractère très modéré de leurs propositions, les travaux n’avaient cependant progressé que lentement et de façon inégale. Il restait encore beaucoup à faire sur des questions importantes telles que l’amélioration des contacts humains, la libre circulation de l’information, les mesures visant à renforcer la confiance et certains des aspects essentiels des principes régis­ sant les relations entre Etats. Quant aux MBFR, les négociations de Vienne avaient sans aucun doute permis aux deux camps de mieux cerner l’objectif général, mais leurs points de vues étaient encore fort éloignés. Les ministres des pays concernés renouvelèrent la proposition de plafond commun pour les effectifs terrestres qu’ils avaient présentée à la réunion précédente de Bruxel­ les, tout en ajoutant qu'un accord de première phase sur des réductions des forces terrestres soviétiques et américaines constituerait un premier pas impor­ tant dans la bonne voie. Enfin, au cours de leur examen traditionnel de la situation internationale, les ministres se félicitèrent des progrès réalisés vers l’établissement d'un gouvernement démocratique et représentatif au Portugal ainsi que des efforts diplomatiques déployés pour ramener la paix au Moyen- Orient, efforts qui avaient notamment abouti à la conclusion entre belligérants d’accords de désengagement sur le terrain. Ils examinèrent les enseignements à tirer de l'application de l'accord quadripartite du 3 septembre 1971 sur Berlin, dont le strict respect restait une condition indispensable à une détente durable.

Révision de l’accord de défense Islande-Etats-Unis A la demande du gouvernement islandais, le Conseil formula des recomman­ dations au sujet du renouvellement de l’accord du 5 mai 1951 entre l’Islande et les Etats-Unis concernant l’utilisation pour le compte de l’OTAN des installa­ tions de Keflavik. Cette question se trouva compliquée par un différend concer­ nant les limites de pêche entre le Royaume-Uni et l'Islande, mais celui-ci fut finalement résolu, grâce notamment à l’action menée par le Secrétaire général de l’OTAN. Quant aux négociations entre les Etats-Unis et l'Islande, elles

75 1974 finirent par aboutir le 22 octobre 1974 à un arrangement aux termes duquel des forces américaines continueraient de stationner à cette base moyennant divers aménagements apportés à l'application de l’accord de défense entre les deux pays.

La crise de Chypre Un coup d’Etat eut lieu à Chypre à la mi-jui llet contre le président Makarios, auquel succéda la décision de la Turquie d'intervenir militairement dans l'île. Après l'échec des efforts de conciliation tentés à Genève avec l’aide de l’une des puissances garantes, le Royaume-Uni, en vue de parvenir à un compromis entre la Grèce et la Turquie, le gouvernement turc donna l’ordre de poursuivre l’intervention militaire et Cette décision conduisit à une grave crise dans les relations gréco-turques. Le nouveau régime qui, dans l’intervalle, avait rétabli la légalité en Grèce, annonça sa décision de se retirer de la structure militaire intégrée de l’OTAN. Bien que la solution du problème de Chypre en tant que tel soit du ressort des Nations Unies, le Conseil, soucieux de sauvegarder la cohésion de l'Alliance, avait, dès le début de la crise et au cours de consulta­ tions intensives, redoublé d’efforts pour parvenir à une réconciliation entre les deux pays membres intéressés. Le Secrétaire général s’ÿ était lui aussi employé personnellement en vertu de la mission de surveillance des relations gréco- turques qui lui avait été confiée à la session ministérielle de La Haye de mai 1964. On peut aujourd’hui noter une certaine amélioration des relations entre la Grèce et la Turquie. En octobre 1980, la Grèce a réintégré la structu re militaire de l'Alliance. Une partie très importante du territoire de la République de Chypre (que ne reconnaît pas le gouvernement turc) continue d’être contrôlée par les forces armées turques.

Evolution de la situation économique mondiale A mesure que les mois passaient, les effets de la crise énergétique résultant des événements du Moyen-Orient d’octobre 1973 se faisaient de plus en plus durement sentir. Le quadruplement du prix du pétrole avait coïncidé avec la raréfaction de certaines matières premières et par conséquent avec une hausse importante des prix. Il en était résulté une aggravation des pressions inflation­ nistes sur les économies occidentales et par conséquent une menace de récession.

Session ministérielle du Conseil - Décembre 1974 Ce fut avec ces préoccupations économiques très présentes à l’esprit que les ministres se réunirent pour leur session d'hiver à Bruxelles les 12 et 13 décembre 1974. Ils procédèrent à de larges échanges de vues au sujet des incidences de la situation économique sur le maintien de la défense de l’Alliance et réaffirmèrent leur volonté de rechercher, dans un esprit de coopé­ ration, les solutions appropriées pour surmonter les dlfficulés auxquelles étaient confrontées les économies occidentales. Abordant ensuite les autres

76 1974-1975

événements de la scène internationale, les ministres exprimèrent leur préoccu­ pation devant une situation au Moyen-Orient qui risquait d’avoir des consé­ quences dangereuses pour la paix mondiale et par conséquent pour la sécurité des pays membres. Ils soulignèrent de nouveau l'importance qu'ils attachaient au rétablissement de la paix dans cette région. Examinant les relations Est-Ouest, ils constatèrent une fois encore que les progrès accomp lis au cours des derniers mois dans le domaine de la détente étaient toujours inégaux. A la CSCE, l’état d’avancement des travaux montrait que des résultats substantiels étaient possib les mais que des questions impor­ tantes n'étaient toujours pas réglées. Quant aux MBFR, les ministres intéressés, après avoir réaffirmé leur position, notèrent que les négociations de Vienne n’avaient pas encore abouti et ils exprimèrent l’espoir que les propositions alliées recevraient bientôt une réponse constructive. Par ailleurs, le Secrétaire généra l, dans son rapport sur sa mission de surveillance, évoqua l’incidence des événements de Chypre sur les relations gréco-turques. Quant aux conversations américano-soviétiques sur les SALT II, les ministres entendirent un rapport de leur collègue américain sur les perspectives qui se dégageaient de la rencontre de Vladivostok du 24 novembre 1974 entre le président Ford et M. Brejnev quant à la conclusion d'un accord permanent sur la limitation des armements stratégiques offensifs.

Réunion au sommet - 29-30 mai 1975 Le conseil tint sa session traditionnelle de printemps à Bruxel les au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement. Ce sommet, venant après celui de la session ministérielle d’Ottawa de 1974 qui avait vu l’adoption de la Déclaration sur les relations atlantiques, fut marqué par le souci des pays membres de faire le point d’une situation internationa le que venaient compliquer des problèmes économiques de p lus en plus graves et de manifester leur cohésion face à des événements aussi exceptionnels. Après avoir rappe lé que la sécurité collective assurée par l'Alliance constituait une condition essentielle de la détente et de la paix, les chefs d'Etat et de gouvernement réaffirmèrent leur attachement au Traité de l'Atlantique Nord et en particulier à l'article 5 de ce Traité qui assure la défense commune des pays membres.

Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe - Helsinki, août 1975 - Acte final La deuxième phase de la CSCE s’était déroulée à Genève du 18 septembre 1973 au 21 juillet 1975. Au cours de cette période, les commissions de la conférence avaient élaboré des propositions relatives aux divers points de l’ordre du jour adoptées précédemment par les ministres des pays participants. La troisième et dernière phase se tint à Helsinki les 31 ju il let et 1er août 1975 au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement qui y signèrent l'Acte final de la conférence. Quant à la suite à donner à cette conférence, il fut décidé qu’une première réunion des pays participants aurait lieu à Belgrade en 1977 en vue d’examiner l’application des dispositions de l’Acte final.

77 1975-1976

Initiative alliée en matière de réductions mutue lles et équilibrées de forces (MBFR) Dans les mois qui suivirent, les relations Est-Ouest ne furent pas marquées par les progrès substantiels qu’on aurait pu attendre. Sans doute était-il trop tôt pour espérer un résultat quelconque des accords d’Helsinki, mais il était décevant de constater par ailleurs que les négociations sur les MBFR, enga­ gées pourtant depuis plus de deux ans, continuaient de marquer le pas. Sur un autre plan, les discussions dans le cadre de SALT II entre les Etats-Unis et l’URSS n'avaient toujours pas abouti à la conclusion d’un accord satisfaisant sur une nouvelle limitation des armements stratégiques. C'est sur cette toile de fond que se tint à Bruxelles la session ministérielle d’hiver pour examiner l’état de l’Alliance. Les débats furent marqués tout particulièrement par une importante initiative dans le domaine des MBFR qui envisageait l'inclusion de certains armements nucléaires américains dans les propositions de négociations alliées. Ces nouvelles propositions furent présen­ tées aux négociateurs des pays de l’Est à Vienne le 16 décembre 1975. Par ailleurs les ministres exprimèrent leur ferme espoir que les mesures inscrites dans l’Acte final d’Helsinki seraient bientôt intégralement appliquées par tous les pays signataires.

Recherche d’une politique de détente constructive L’adoption de l’Acte final d’Helsinki en 1975 avait ouvert une phase nouvelle dans les relations Est-Ouest. Désormais cet accord qui concrétisait les espoirs mis dans la politique de détente constituait un des critères de base pour juger le comportement des Etats signataires. La manière dont ses dispositions seraient appliquées par chaque Etat signataire fournirait un indice de l’attache­ ment de ces Etats aux principes d’une détente constructive telle que la con­ cevaient les gouvernements alliés, c’est-à-dire dont les avantages se feront sentir non seulement dans les relations entre Etats mais aussi dans la vie des individus. C’est en fonction de cette préoccupation majeure que fut incluse dans l’Acte final une clause aux termes de laquelle les Etats signataires se réuniraient périodiquement pour en examiner le degré de mise en œuvre. Parallèlement les gouvernements alliés s’efforcèrent de progresser dans leurs efforts pour éliminer les barrières et promouvoir des relations plus stables en Europe. Il s’agissait surtout des MBFR et des SALT ainsi que des initiatives dans les domaines du désarmement et du contrôle des armements. Il en résulta dans la période qui suivit une intense activité diplomatique qui fit l’objet de consultations approfondies au sein de l’Alliance. Comme par le passé, les réunions ministérielles du Conseil de l’Atlantique Nord offrirent aux pays membres l’occasion de faire périodiquement le point de l’état des relations Est- Ouest et de définir les positions alliées dans les communiqués publiés à ces occasions. Pour que la détente porte ses fruits, précisèrent les gouvernements alliés, il faut que certaines règles soient respectées. L’amélioration des relations Est- Ouest dépend de la mesure dans laquelle tous les pays intéressés feront preuve

78 1976-1977 de modération et de retenue aussi bien en Europe que dans d’autres parties du monde. La compétition idéologique, pour légitime qu'e lle soit, doit s'exercer en conformité avec la lettre et l’esprit de l’Acte final. Le soutien de l’opinion publique, qui est indispensable au processus de détente, ne pourra être obtenu que si des améliorations tangibles interviennent dans les relations internationa­ les sous tous leurs aspects. La détente ne peut pas être poursuivie sélective­ ment car elle revêt un caractère indivisible. La confiance nécessaire ne pourra s’instaurer entre l’Est et l’Ouest si les crises et tensions évitées en Europe devaient surgir ailleurs. A cet égard les pays alliés furent amenés à exprimer de manière croissante leur inquiétude devant l'action directe ou indirecte que l’Union soviétique et plusieurs de ses alliés mènent dans un certain nombre de zones d’instabilité.

La CSCE - Application de l’Acte final A maintes reprises depuis Helsinki, les pays alliés avaient déploré certains développements négatifs dans la mise en oeuvre de ce texte, particulièrement dans le domaine des droits de l'homme et des libertés fondamentales ainsi que dans celui de l’information. C’est donc sur cette toile de fond que se tint la première réunion de révision à Belgrade en 1977. Comme ils l’avaient fait pour les négociations à la CSCE proprement dite, les gouvernements alliés utilisèrent au maximum les facilités de consultation de l'Alliance pour procéder en commun à une préparation soigneuse de leurs positions. S'il est vrai que la réunion de Belgrade n'a pas abouti à des résultats substantiels, elle a fourni le cadre institutionnel pour faire ressortir vis-à-vis des pays de l'Est les lacunes dans l'application de l'Acte final. Par les échanges de vues qu'elle a suscités, elle a permis de poursuivre le dialogue et, de ce fait, le processus multilatéral engagé par la CSCE. Trois réunions d’experts, déjà prévues dans l’Acte final, ont également eu lieu pour examiner de plus près certaines questions: le règlement pacifique des différends à Montreux fin décembre 1978, la coopération en Méditerranée à La Valette au printemps 1979 et un forum scientifique à Hambourg au début de 1980. Les pays alliés se préparèrent ensuite pour la prochaine conférence de révision prévue pour 1980 à Madrid. Confirmant qu’ils entendaient aborder cette réunion dans un esprit constructif, ils exprimèrent l’espoir que, dans l'inte rvalle, des progrès tangibles interviendraient dans l'exécution de toutes les «corbeilles» de l'Acte final. Dans cet esprit, ils étaient prêts à mettre en avant de nouvelles propositions en vue d’améliorer le processus de détente et d’étudier celles de même nature qui émaneraient d’autres participants. Ils souhaitaient notamment que cette réunion permette d’élargir la discussion sur les mesures de confiance.

Mesures de confiance Les mesures visant à favoriser la confiance méritent une mention spéciale à un double titre. Tout d’abord parce qu’au début des pourparlers préparatoires à

79 1977-1978 la CSCE elles ont occupé une place importante dans les conceptions occiden­ tales concernant l’amélioration de la sécurité et la réduction des tensions en Europe. Ensuite parce que vers la fin des années 1970 de nouvelles proposi­ tions - tant de la part des Alliés (principalement celles qui avaient été faites dans le cadre de la proposition française de désarmement en Europe, la CDE) que des pays de l’Est, les pays neutres et non alignés - laissaient entrevoir des perspectives raisonnables de progrès. Il faut signaler que si du côté occidental, les dispositions convenues de l’Acte final de la CSCE en ce qui concerne la notification des manoeuvres et l’invitation d’observateurs à des manoeuvres furent appliquées de façon libérale, les pays de l’Est se sont tenus strictement à la lettre des dispositions.

Négociations de Vienne sur les réductions mutuelles et équilibrées de forces (MBFR) Sur le plan de la sécurité, les négociations sur les MBFR constituent pour les pays alliés concernés une entreprise complémentaire à la CSCE. Les pays alliés avaient poursuivi l'objectif qu'ils s'étaient fixé dès 1968 à Reyjavik, à savoir un accord qui, tout en réduisant le risque de confrontation militaire, contribuerait, parallèlement aux autres négociations Est-Ouest en cours, à l’instauration de relations plus stables et au renforcement de la paix en Europe. L’absence de progrès marquants aux pourparlers de Vienne malgré les efforts déployés par les négociateurs occidentaux restait une cause de déception constante. Elle n’a cependant pas découragé les gouvernements occidentaux intéressés de prendre, à diverses reprises, de nouvelles initiatives pour faire progresser les pourparlers tout en exprimant l’espoir que les pays de l'Est répondraient positivement à leurs efforts. Sur le fond, les participants occidentaux ont maintenu leur position initiale selon laquelle les négociations devraient avoir pour résultat d’éliminer la disparité qui existe dans les effectifs des forces terrestres en établissant un plafond collectif commun applicable aux effectifs de chaque camp et d’une réduction de la disparité dans le domaine des chars de bataille. Les réductions devraient intervenir en deux phases, la première comportant des retraits de forces américaines et soviétiques, la seconde concernant le plafond commun. En revanche, l'Est a proposé des réductions d'un pourcentage égal dans les deux camps, la fixation de plafonds pour les forces des différents pays et un processus de réduction en une seule phase. Ces propositions auraient con­ sacré sa supériorité dans la zone et lui auraient donné un droit de regard inacceptable sur la défense intégrée de l’OTAN. Afin de relancer les négociations qui se trouvaient au point mort, l'Ouest a proposé le 16 décembre 1975, d'inclure certains armements nucléaires améri­ cains dans ses réductions. L’Est n’a jamais pris en considération cette proposi­ tion. En 1976, lorsque l’Est après plus de deux ans de négociations, a présenté pour la première fois quelques données concernant ses forces dans la zone de réductions, une nouvelle source de désaccord est apparue car les chiffres avancés par l'Est étaient très inférieurs aux estimations occidentales. Or, comme les gouvernements avaient eu l'occasion de le souligner fréquemment

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la clarification de la base de données est indispensable à la réalisation de progrès substantiels. Ce problème ainsi que celui de la collectivité restent deux pierres d’achoppement majeures, même si dans d’autres domaines certains progrès limités ont été enregistrés.

Nécessité du maintien de l’équilibre des forces La position de négociation des pays alliés, et, en particulier, dans les deux secteurs-clés de la CSCE et des MBFR, est dominée depuis le début par la conviction fondamentale que le succès de la politique de détente est étroite­ ment dépendant de la sauvegarde de l'équilibre des forces. C’est pourquoi le développement considérable tant qualitatif que quantitatif du potentiel militaire des pays du Pacte de Varsovie au-delà des niveaux justifiés par les besoins de la défense ne leur apparaît guère conciliable avec les déclarations de ces pays suivant lesquelles ils ne recherchent pas la supériorité militaire, ni avec leur désir publiquement réaffirmé de mener une politique contribuant utilement à la détente notamment dans le domaine militaire. Ces inquiétudes légitimes, exprimées avec une insistance croissante dans les communiqués de réunions ministérielles successives, n'ayant pas eu le résultat escompté de ralentir cet immense effort d’armement de l’Est, les gouverne­ ments alliés durent élaborer d’urgence les dispositions nécessaires pour garantir le maintien d’un potentiel défensif à un niveau suffisant pour assurer une dissuasion réelle contre tout risque d’agression militaire ou de pressions politiques. Tel fut le but du vaste programme de défense à long terme adopté à la réunion au sommet de Washington en mai 1978 par les pays participants à la structure de défense intégrée de l’Alliance. Celui-ci vise à mettre les forces de l'OTAN en mesure de répondre aux besoins de la défense dans les années 1980. Parallèlement des mesures à court te rme destinées à améliorer le potentiel de ces forces avant la fin de 1978 furent arrêtées. Pour épauler cet effort une série de dispositions additionnelles furent prises, notamment dans le cadre de la conférence des directeurs nationaux des armements, afin de promouvoir l’utilisation plus efficace des ressources dispo­ nibles grâce à des programmes d'équipement en coopération et à un dévelop­ pement de la normalisation des systèmes d’armes. Dans ce cadre, les efforts entrepris pour assure r le maintien et le développement de la forte capacité industrielle et technique essentielle à la défense de l'Alliance dans son ensem­ ble furent poursuivis ainsi que les p rocédures tendant à établir des rapports mieux équilibrés entre les membres européens et no rd-américains de l’Alliance dans le domaine du développement et de la production de nouveaux matériels de défense. Dans ce contexte général de la nécessité de maintenir l'équilibre des forces grâce à une capacité de défense adéquate, les gouvernements alliés furent conduits à déclarer, à la suite de propositions mal fondées du Pacte de Varsovie, que, dans le cas d’une attaque dirigée contre eux, ils ne pouvaient renoncer à utiliser en riposte, selon les besoins, aucun des moyens dont ils disposent. Ce n’était pas la première fois que l'Alliance devait recourir à ces arguments. En 1957 face à la campagne soviétique prétendant lui interdire la

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possession d’armes nucléaires en Europe, le Conseil avait déjà souligné que l'Alliance atlantique devait disposer d'armes modernes pour être en mesure de répondre à toute attaque qui pourrait être déclenchée contre elle. C'est d'ail­ leurs dans la même optique qu’il faut voir les attaques de la propagande soviétique contre la décision alliée de modernisation des forces nucléaires de théâtre (TNF) en décembre 1979.

Désarmement et contrôle des armements En tant que complément logique de leurs efforts sur d'autres plans en vue d’un relâchement des tensions, les gouvernements alliés ont insisté de manière croissante sur le danger grandissant pour la paix que constitue l'augmentation continue des armements. Ils attachaient d'ailleurs depuis longtemps une grande importance à cette question. En 1957 par exemple, l'Alliance s’était employée au maximum à faire aboutir les efforts en vue d'un accord général sur le désarmement. Plus de vingt années plus tard, cet effort continue d’inspirer la poursuite d'une série de négociations sur le contrôle des armements destiné à conduire à l’adoption de mesures de désarmement efficaces, équilibrées et vérifiables. Ayant à l’esprit l'évolution récente des rapports Est-Ouest, ils soulignèrent à plusieurs reprises qu’une coopération sur toute une gamme de problèmes de désarmement et de limitation des armements s'imposait d'urgence entre tous les pays. Des progrès dans ce sens ne pourraient que contribuer à la prospérité internationale et faciliter l’accroissement nécessaire des sommes consacrées au développement. C'est dans cet esprit que les Alliés ont réaffirmé leur intention de persévérer, par la négociation et d'une manière compatible avec la sécurité de l'Alliance, dans la recherche de mesures concrètes à cette fin. Une évolution positive dans ce domaine dépend cependant d’une attitude constructive de la part de l'Union soviétique et de ses alliés. Tant qu'il ne sera pas possible par des accords réalistes et vérifiables de réductions d'aboutir à un équilibre satisfaisant entre des forces à des niveaux moins élevés, les Alliés continueront de dégager les ressources nécessaires pour moderniser et renfor­ cer leur propre potentiel dans la mesure requise pour assurer la dissuasion et la défense.

C’est donc à partir des principes directeurs qui viennent d’être analysés que les pays alliés ont depuis 1975 mené leur action dans les principaux chapitres de négociations Est-Ouest. Parallèlement à ceux-ci, l’Alliance atlantique a continué de suivre de près, tant dans ses consultations ordinaires que lors des sessions ministérielles, une série de questions dont l'évolution positive est regardée par les gouvernements occidentaux comme ayant une incidence particulière sur le climat international, et notamment la situation à Berlin et dans la région méditerranéenne, ainsi que le dialogue Nord-Sud.

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Berlin Les ministres font régulièrement le point de la situation concernant Berlin et l’Allemagne dans son ensemble. Ils ont chaque fois réaffirmé que le strict respect et la pleine application de l’Accord quadripartite du 3 septembre 1971, de manière à assurer en permanence un climat paisible à Berlin et sur les voies d’accès, demeurent un élément essentiel de la détente en Europe. Après une période de réserve on a pu constater une amélioration du climat dans les relations des deux Etats allemands, ce qui leur a permis de conclure de nouveaux accords et de poursuivre des négociations. Un coup a toutefois été porté à ces relations lorsque la République démocratique allemande a pris des mesures qui réduisaient de façon très sensible les possibilités de voyages inter­ allemands. Les Alliés soutinrent les efforts faits par la République fédérale d’Allemagne pour obtenir l’annulation de ces mesures.

Situation dans la région méditerranéenne Déjà les recommandations du rapport Harmel avaient fait ressortir que l'accroissement de la présence militaire soviétique en Méditerranée requérait une vigilance constante en raison de la menace potentielle qu'elle constitue pour le front sud de l’Alliance. C’est pourquoi sur instructions des ministres, le Conseil permanent avait depuis lors suivi de près les développements dans cette région en soulignant dans des rapports semestriels qu’une condition essentielle pour la paix était le maintien de l'équilibre des forces dans tout le bassin méditerranéen. L'évolution des événements au Moyen-Orient a également fait l’objet de consultations suivies. Les ministres ont noté à différentes reprises que la persistance de l’instabilité restait une cause de vive préoccupation et pourrait avoir des conséquences dangereuses. Rendant hommage aux efforts déployés par le Président Carter, le Président Sadate et le Premier Ministre Begin, qui ont débouché sur les accords de Camp David en septembre 1978, ils ont souligné le caractère d’urgence qui s’attache à la poursuite des efforts visant à l'établisse­ ment d’une paix juste et durable. Celle-ci exige la solution du problème palestinien sous tous ses aspects et la reconnaissance effective des droits légitimes du peuple palestinien dans le contexte d'un règlement négocié sur la base des résolutions 242 et 338 des Nations Unies, qui assure la sécurité de tous les Etats de la région, y compris Israël. En ce qui concerne les problèmes entre la Grèce et la Turquie les ministres avaient à plusieurs reprises exprimé le vif souhait que la poursuite du dialogue entre les deux gouvernements permette d’arriver à une solution mutuellement acceptable, de nature à renforcer la cohésion essentielle du flanc sud. A cet égard ils avaient formulé l’espoir qu'une pleine coopération pourrait reprendre à brève échéance entre les membres de l’Alliance dans tous les secteurs du domaine de la défense. Pour sa part, le Secrétaire général, dans le cadre de sa mission de surveillance, avait poursuivi ses efforts en vue de faciliter un rapprochement entre la Grèce et la Turquie. Au cours de la seconde moitié de 1980, les relations entre les deux pays donnèrent des signes très nets d’amélio­ ration, ce qui permit d’espérer des progrès concrets. Le 20 octobre 1980, le

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Comité des Plans de Défense approuva le retour des forces helléniques dans la structure militaire intégrée de l’OTAN à la suite d’une proposition du Général Rogers, Commandant Suprême des Forces alliées en Europe, qui avait été jugée acceptable par la Grèce et l’OTAN. Ayant à l’esprit les dispositions de l'article 2 du Traité de l'Atlantique Nord, et conscients des difficultés qu’éprouvent certains membres de l’Alliance à main­ tenir une croissance économique suffisante et soutenue et poursuivre un effort de défense efficace, les pays alliés ont résolu de leur apporter, en commençant par la Turquie et dans une mesure moindre le Portugal, une aide et une coopération économiques destinées à les soutenir dans la réalisation de leurs programmes de développement et dans l’amélioration du niveau de vie de leurs peuples. Ils ont reconnu à cet égard que la défense était étroitement liée à ¡’économie et qu’une amélioration des conditions économiques et sociales est d’importance fondamentale pour la stabilité de la démocratie. Le Secrétaire général est chargé de suivre la mise en oeuvre de ce programme.

Dialogue Nord-Sud Au cours de leurs débats, les ministres alliés ont fréquemment évoqué la question de l’aide aux pays en voie de développement. Ils ont réaffirmé leur détermination de s’employer énergiquement à promouvoir un sytème économi­ que mondial plus efficace et plus équitable en rappelant que les gouverne­ ments des pays de l’Alliance ont montré depuis longtemps, par leurs efforts pour accroître cette aide, l’importance qu’ils attachent à cet objectif. Ils ont invité les pays du Pacte de Varsovie à suivre cet exemple.

Expiration de l’accord sur l’utilisation des installations militaires à Malte Le 31 mars 1979, à l’expiration de l’accord conclu entre le Royaume-Uni et Malte pour une durée de 7 ans, les forces britanniques ont évacué les installa­ tions qu’elles utilisaient dans l'île pour le compte de l'OTAN et en échange de paiements spéciaux par un certain nombre de pays alliés. Par la suite, les pays membres continuèrent à suivre de très près l’évolution de la situation dans l’île et à être attentifs à tout événement qui pourrait affecter leur sécurité. C’est sur cette toile de fond qu'un accord intervint le 15 septembre 1980, au moyen d'un échange de notes, aux termes desquelles l’Italie garantit la neutralité de Malte et lui fournit une aide économique. Une disposition de cet accord a pour effet d’interdire aux navires de guerre soviétiques l’accès aux chantiers navals de Malte.

Etat des relations Est-Ouest Tout en ayant à l'esprit les objectifs à atteindre, les gouvernements alliés étaient cependant désireux de disposer du recul voulu pour porter un jugement sur l’évolution des relations Est-Ouest dans la perspective de l'après-Helsinki. Les sessions ordinaires du Conseil en décembre 1975 (Bruxelles), mai 1976 (Oslo) et décembre 1976 (Bruxe lles) permirent aux ministres des Affaires

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étrangè res de confronter leurs évaluations des événements et de dégager une large convergence quant à leur inte rprétation. C'est à la lumière de cette première analyse préparatoire que les pays alliés décidèrent de tenir la réunion traditionnelle de printemps du Conseil de l’Atlantique Nord à Londres au niveau des chefs d’Etats et de gouvernement en vue de d resser un premier bilan de leur action en face d’une situation inte rnationale de plus en plus complexe. Les suites réservées à plusieurs initiatives importantes prises à Londres furent examinées l’année suivante à Washington, également à une réunion au som­ met. La réunion de p rintemps qui se tint à La Haye en mai 1979 prit une signification particulière car elle marquait le trentième anniversaire de l’Al­ liance. Enfin, les réunions de décembre 1979 à Bruxelles marquèrent une étape importante dans le renforcement de la capacité de défense de l’Alliance, en particulier dans le domaine des forces nucléaires de théâtre. En 1980, la traditionnelle session de printemps du Conseil refléta l’inquiétude causée par la détérioration des relations Est-Ouest consécutive à l’invasion de l’Afghanis­ tan. Cette inquiétude était toujours aussi vive lors de la session ministérielle de décembre 1980 et se trouva encore accentuée par la menace soviétique qui pesait sur la Pologne. Le contexte dans lequel s'inscrivent chacune de ces réunions et les principales décisions qui y furent prises est exposé plus en détail ci-après.

Réunion au Sommet de Londres - Mai 1977 Dès l'ouverture de cette importante session de Londres, les dirigeants alliés réaffirmèrent que l’Alliance continue d’occuper le rôle central en tant que garante de leur sécurité collective. Elle apporte la force et la confiance qui permettent aux pays membres de persévérer dans leurs efforts pour atténuer les tensions entre l’Est et l’Ouest et accroître graduellement les domaines de coopération. En ce qui concerne l’évolution des relations Est-Ouest depuis l’adoption de l'Acte final de la CSCE, ils observèrent que si certaines améliorations sont intervenues, il subsiste des facteurs d’instabilité et d'incertitude. Il reste, en particulier, encore beaucoup à faire pour que les perspectives de l’Acte final puissent se concrétiser non seulement dans les relations entre Etats mais aussi dans la vie des peuples de tous les pays intéressés. Les Alliés reconnaissent pleinement la légitimité des aspirations qui s'expriment partout dans le monde à l’égard des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Ils sont convain­ cus que le respect de ces droits et libertés, conformément aux principes acceptés par les gouvernements dans la Charte des Nations Unies et dans d’autres documents internationaux, y compris l’Acte final d'Helsinki, est essen­ tiel pour la paix, l’amitié et la coopération entre les pays. C'est en fonction de cette analyse que les dirigeants alliés invitèrent le Conseil permanent à appro­ fondir par des études nouvelles l'examen des tendances à long terme des relations Est-Ouest et à en évaluer les implications pour l’Alliance. D’autre part, mus par leur préoccupation grandissante devant la croissance ininterrompue de la puissance et de la capacité offensive des forces armées du Pacte de Varsovie, les dirigeants des Etats qui participent au programme de

85 1978-1979

défense Intégrée de l'Al liance demandèrent à leurs ministres de la Défense d’établir et de développer un programme à long terme visant à améliorer leur capacité de défense face aux défis des années 1980.

Réunion au sommet de Washington - Mal 1978 Cette nouvelle réunion au sommet avait pour objet principal de prendre acte de la suite donnée aux décisions mises en chantier au sommet précédent de Londres. C'est dire son importance. L'étude des tendances à long terme des relations Est-Ouest décidée à Londres confirma la validité des deux objectifs complémentaires de l’Alliance. Se fondant sur l'examen de la situation et des tendances constatées en URSS et dans les autres pays du Pacte de Varsovie, les dirigeants alliés conclurent à la nécessité pour les membres de l’Alliance de maintenir leur solidarité et leur vigilance et d’entretenir leur défense au niveau requis par la puissance offen­ sive du Pacte de Varsovie tout en s’employant au maximum à faire progresser la détente. Les ministres alliés intéressés prirent également note des progrès réalisés dans le cadre du programme de défense à long terme. Pour bien en souligner l’importance, un résumé des principales caractéristiques de ce pro­ gramme fut annexé au communiqué de cette session au sommet. Dans le même contexte, la conférence se félicita que le principe d’une augmentation des dépenses de défense de 3 % en termes réels avait été accepté par la plupart des pays membres.

XXXème anniversaire - La Haye, mai 1979 Pendant trois décennies, l’Alliance a apporté une contribution décisive au maintien de la paix en Europe et par là même à la sécurité et au progrès économique et social de ses membres. Bien que ceci fût un motif de satisfac­ tion, tandis que l'Alliance entrait dans sa quatrième décennie, ses pays ne pouvaient relâcher leurs efforts pour atteindre les objectifs inscrits dans le Traité de l'Atlantique Nord. Un certain nombre de faits'nouveaux étaient intervenus dans les relations Est-Ouest et ces événements furent soigneuse­ ment examinés au cours de la session ministérielle du trentième anniversaire qui se tint à La Haye. Les Alliés réaffirmèrent en termes généraux les positions qu’ils avaient prises précédemment, notamment en ce qui concernait la néces­ sité d’approfondir le processus de la CSCE et de progresser sur la voie d'un véritable désarmement. Ils se penchèrent sur les déclarations faites récemment par les pays de l’Europe de l'Est au sujet de la mise au point de mesures de renforcement de la confiance, mesures que les pays occidentaux avaient déjà proposées lors de la réunion de Belgrade, sur la base des recommandations contenues dans l'Acte final de la CSCE. Ils se félicitèrent de l'activité croissante déployée dans le cadre des Nations Unies sur les problèmes du désarmement en même temps que des échanges de vues qui avaient eu lieu sur la proposition adressée par la France en mai 1978 à tous les pays européens ainsi qu'aux Etats-Unis et au Canada en vue non seulement d'instaurer la confiance mais

86 1979 aussi de limiter et de réduire l'arsenal d'armes conventionnelles sur tout le territoire de l’Europe. Les Etats-Unis et l’Union soviétique étalent arrivés à un accord sur la limitation des armements stratégiques et, bien que cet accord dût encore être ratifié30, les ministres reconnurent qu’une limitation équilibrée du potentiel nucléaire de l’Union soviétique et des Etats-Unis constituerait une contribution importante aux relations Est-Ouest et à la sécurité. Des consulta­ tions approfondies avaient eu lieu au sein de l’Alliance sur cette importante question.

Session spéciale d e s ministre s des Affaires étrangères et d e la Défense - Bruxelles, 12 décembre 1979 A partir de 1977, plusieurs dirigeants de pays alliés s’inquiétèrent de plus en plus de l’augmentation des moyens nucléaires de théâtre des Soviétiques, et en particulier de l'apparition d'un nouveau missile nucléaire mobile, le SS-2O. Ils estimèrent que le déploiement de ces nouveaux systèmes d'armes risquait de compromettre l'efficacité de la stratégie de la défense en avant et de la riposte graduée sur laquelle repose la politique de dissuasion de l’Alliance. Un groupe fut chargé, dans le cadre du Programme de défense à long terme, d’examiner les besoins futurs de l’OTAN en forces nucléaires modernes de théâtre. Cette tâche fut confiée au Groupe des plans nucléaires qui créa à cet effet un groupe de haut niveau. Tandis que les travaux de ce groupe avançaient, les pays concernés arrivèrent à la conclusion qu’un effort de limitation des armements était nécessaire pour atteindre l'objectif de l'Alliance, qui était de parvenir à un équilibre plus stable à des niveaux inférieurs d’armement nucléaire. En avril 1979, les pays membres concernés créèrent un groupe avec mission d'élaborer une approche de la limitation des armements allant de pair avec la modernisa­ tion des forces nucléaires de théâtre. C'est sur les rapports des deux groupes que fut prise, lors d’une réunion spéciale des ministres des Affaires étrangères et de la Défense des pays concernés le 12 décembre 1979, c'est-à-dire la veille de la session ordinaire du Conseil31, la décision de déployer en Europe de nouveaux systèmes d’armes américains basés à terre et de mener un effort parallèle et complémentaire en matière de limitation des armements. Ces décisions, qui font partie du programme arrêté d’un commun accord aux sommets de Londres et de Washington pour améliorer la capacité de défense de l'Alliance, contribuent à redresser le déséquilibre entre les forces militaires des deux camps et peuvent être considérées conjointement avec les offres de négocier des mesures de confiance et de la limitation des armements visant à améliorer la sécurité mutuelle et la coopération en Europe. Ces efforts ont été les suivants:

30 Au moment où ces lignes sont écrites, l’accord SALT II doit encore être soumis à la ratification du Sénat américain et est sujet à réexamen et à renégociation éventuels par l’administration du Président Reagan. 31 Voir également le chapitre 7 sur la consultation politique, le chapitre 13 sur les plans nucléaires et partie 10, documentation 8.

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- réductions du niveau des forces stratégiques intercontinentales dans le cadre des SALT; - propositions visant à donner une nouvel le impulsion aux négociations MBFR et portant d'une part sur un accord intérimaire de première phase et de l'autre sur un ensemble de mesures associées destinées à assurer le respect de l’accord et à donner plus de transparence aux activités militaires; - et enfin, à l'appui du processus de la CSCE, disposition à examiner des propositions concernant les mesures de confiance et une conférence du désarmement en Europe.

Session du Conseil - Bruxelles, 13-14 décembre 1979 Le lendemain de cette importante réunion spéciale, la session ministérielle ordinaire du Conseil s’ouvrit. Les événements des mois précédents avaient montré que des forces continuaient de s'exercer dans des directions qui n’étaient pas favorables à la consolidation de la stabilité et de la sécurité internationales. Les ministres exprimèrent à nouveau leur inquiétude devant l'instabilité causée par les actions directes ou indirectes de l’Union soviétique et de plusieurs de ses alliés et par le renforcement simultané de leur puissance militaire. Ils réaffirmèrent également la volonté de leurs gouvernements de réduire le déséquilibre croissant entre les forces de l’Est et de l’Ouest et d'améliorer leur potentiel de défense et de dissuasion, comme ils l’avaient annoncé aux sommets de Londres et de Washington. Dans le cadre de la CSCE si certaines mesures - notamment des mesures d’amnistie - vont dans le sens d’un assouplissement, en revanche dans plu­ sieurs pays la situation reste insatisfaisante ou s’est même aggravée pour ce qui est du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Dans certains cas, des personnes continuaient d’être l’objet de brimades et d'incar­ cérations pour la seule raison qu'elles cherchent à obtenir la pleine application de l'Acte final. L’application des dispositions relatives à une circulation plus libre de l’information et aux conditions de travail des journalistes était égale­ ment restée à un niveau peu élevé et s’était dans certains cas dégradée. A plusieurs reprises les pays alliés concernés avaient cherché par de nouvel­ les initiatives à débloquer les négociations de Vienne sur les MBFR. Les demandes de réductions soviétiques au cours de la première phase ont été modifiées le 19 avril 1978 et des engagements plus importants concernant les réductions occidentales non américaines ont été proposés. A cette proposi­ tion s’est ajoutée une initiative prise le 13 décembre 1978, prévoyant des engagements plus précis de réductions de la part des divers participants occidentaux. L'Est a fait quelques pas en direction de l'Ouest dans ses contre- propositions de juin 1978 et juin 1979. Bien que ces développements aient marqué un certain rapprochement entre les deux camps sur le plan théorique, il reste encore des obstacles concrets à surmonter avant de pouvoir conclure un accord, aussi longtemps que l’Est refusera de modifier sa position sur les données.

88 1979-1980

Pour sortir de cette impasse sur les données et dans le cadre d’une série de mesures de limitation des armements, des dispositions ont été prises dans le programme de négociation mis au point la veille à la réunion spéciale concer­ nant un accord intérimaire de Phase I simplifié concernant les réductions mutuelles et équilibrées de forces et un ensemble de mesures associées. Dans le domaine du désarmement et de la limitation des armements, les ministres se sont félicités de l’attention croissante dont ces questions font l’objet et en particulier des efforts dans le cadre des Nations Unies et singuliè­ rement du Comité du désa rmement, efforts auxquels les pays de l'Alliance participent activement. Des propositions avaient aussi été présentées récem­ ment par des pays de l’Est faisant partiellement écho aux propositions occiden­ tales et les ministres y virent l’espoir d’une évolution de ces pays vers une attitude plus positive à l'égard de la reche rche d’un terrain d’entente. A l’issue de ces importants débats de décembre 1979 à Bruxelles, il était légitime de conclure que les pays occidentaux avaient lancé un programme d’action de grande enve rgure qui offrait aux pays du Pacte de Varsovie une nouvelle et très importante occasion de traduire dans les actes leur désir déclaré d'améliorer la situation en Europe. Il était à espérer que les gouverne­ ments de l’Europe de l’Est réagiraient positivement à cette offre de négocia­ tions en vue de parvenir à des résultats substantiels de nature à accroître la sécurité et la confiance mutuelle et à établir ainsi des relations plus constructi­ ves entre les pays de l’Est et ceux de l'Ouest. Mais, tandis que l’année 1979 touchait à sa fin, l’incertitude de la situation internationale se trouva aggravée d’abord par la prise d’otages à l’Ambassad e des Etats-Unis à Téhéran et peu de temps après par l’invasion de l'Afghanistan par l'Union soviétique.

L'invasion de l’Afghanistan L’invasion de l’Afghanistan par l’Union soviétique au cours des derniers jours de décembre 1979 amena un réexamen fondamental des vues de l'Alliance sur les relations Est-Ouest. Quels que fussent les espoirs de modération que le processus de détente avait fait naître, ces espoirs étaient remis en question par l'intervention militaire directe de l'Union soviétique contre un état neutre et non aligné. Une telle action prouvait que l’Union soviétique donnait à la détente un sens extrêmement restrictif et ne considérait pas qu’elle affectait ses actions dans les parties du monde situées en dehors de la zone atlantique. Le choc de l’Afghanistan fut sévère et les membres de l’Alliance prirent un certain nombre d'initiatives prouvant qu'il était impossible, dans les relations avec l'Union soviétique, de faire comme si cette Invasion n’avait pas eu lieu. Mais il y eut d’autre part également un consensus tout aussi fort selon lequel il était essentiel, pour l'avenir de la sécurité des pays occidentaux et pour tout espoir d’amélioration dans les relations Est-Ouest, de redéfinir le processus de détente en des termes nouveaux et plus réalistes, sans illusion quant aux possibilités de dialogue et de négociation avec l'Union soviétique et ses partenaires.

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Le Conseil de l'Atlantique Nord se réunit le 1er janvier 1980 pour poursuivre un processus de consultation sur l’importance de l'action soviétique et sur les initiatives que devraient prendre les membres de l'Alliance. Il constata l'exis­ tence d’un consensus général sur le caractère Inacceptable de l'action entre­ prise par l’URSS et sur la nécessité du retrait des forces soviétiques. En outre, il estima qu’il fallait faire comprendre clairement à l'Union soviétique qu'il lui fallait payer le prix de tels agissements sur le plan des avantages que lui procureraient de bonnes relations avec l’Ouest. La décision des membres de l’Alliance s’étendit à un grand nombre de domaines de coopération. L’attitude des gouvernements alliés ainsi que celles d’un grand nombre de pays du tiers monde à l’égard des Jeux olympiques de Moscou montrèrent clairement que les contacts officiels, sociaux et courtois qui étaient normaux en de telles occasions étaient hors de mise en pareille circonstance. Les Alliés décidèrent toutefois que leur attitude de réserve n'irait pas jusqu’à la rupture de tout contact avec Moscou; ils furent en général d’accord pour considérer qu'il fallait garder ouvertes les lignes de communication afin de bien faire compren­ dre aux autorités soviétiques la portée des sentiments occidentaux devant leurs actions en Afghanistan et éviter toute erreur ou malentendu dangereux.

La session ministérielle d’Ankara - Juin 1980 La session ministérielle qui eut lieu à Ankara à la fin de juin 1980 fut la première occasion pour les ministres de se consulter sur l'analyse qui avait été faite de la signification de l’invasion de l’Afghanistan par les Soviétiques et des décisions prises par les Alliés à la suite de cette invasion. Les points de vue des ministres furent résumés dans une phrase contenue dans le communiqué final de cette réunion où il était dit que «les ministres ont noté que l'invasion soviétique de l’Afghanistan a mis gravement en cause la détente à laquelle ils ont réaffirmé leur attachement... ils sont convenus que la restauration de relations de coopération entre l’Est et l’Ouest ne peut se fonder que sur la confiance mutuelle; or, celle-ci a été ébranlée par les récentes actions de l’URSS». La session d’Ankara donna également aux ministres l'occasion de discuter de l'approche des membres de l’Alliance à la réunion de la CSCE prévue à Madrid pour novembre 1980. Ils soulignèrent leur adhésion à l’application intégrale des dispositions de l'Acte final d'Helsinki et indiquèrent que les perspectives de progrès à la réunion de Madrid dépendraient des résultats de l’examen des mesures prises pour appliquer l’Acte final. La confiance nécessaire au progrès avait été sérieusement ébranlée par l'intervention militaire soviétique en Afghanistan. Néanmoins, les ministres continuèrent à élaborer un ensemble équilibré de propositions à présenter à Madrid, bien que l’examen de ces propositions soit influencé par l’examen des mesures prises pour donner effet à l’Acte final. Ainsi l’Alliance continua-t-elle à préparer la réunion de Madrid tout en sachant que les actions continues des Soviétiques, y compris le traitement des dissidents parmi ses propres citoyens et le fait que l’Union soviétique ne semblait prendre aucune mesure pour redresser la situation, ne laissaient guère espérer de résultats concrets.

90 1980

La réunion de Madrid de la CSCE - Novembre 1980 Les pourparlers préparatoires à la réunion de Madrid sur la CSCE débutèrent le 9 septembre 1980. Ils aboutirent à un accord sur un ordre du jour en deux temps: une période initiale consacrée à l'examen de l'application de l’Acte final d'Helsinki et une seconde période où de nouvelles propositions seraient exami­ nées. Ce n'est qu’après des difficultés considérables que cet accord fut réalisé, essentiellement du fait que l'Union soviétique voulait réduire au minimum l’examen de l’application de l’Acte final. La réunion proprement dite s’ouvrit le 11 novembre 1980. Une première période de six semaines fut consacrée à l'examen détaillé de l’application de l’Acte final. La seconde phase commença en décembre avec la présentation par les Etats participants de quelque 85 propositions nouvelles couvrant tous les aspects de l'Acte final.

La situation à la fin de 1980 A la fin de 1980, alors que des nuages apparaissaient à l'horizon internatio­ nal, les membres de l’Alliance se félicitèrent vivement de l’amélioration des relations entre la Grèce et la Turquie qui permit la réintégration, le 20 octobre 1980, des forces helléniques dans la structure militaire intégrée de l'OTAN, renforçant ainsi la cohésion du flanc sud-est de l'Alliance. Ce récit des événements qui ont marqué la vie de l’Alliance se termine toutefois à un moment où les tensions internationales sont venues une fois encore souligner la fragilité de la paix mondiale et la nécessité pour les pays de coopérer dans leurs efforts pour la préserver. Après plus d’un an d'occupation, les forces soviétiques sont toujours en Afghanistan. En outre, la situation internationale a subi un nouveau revers qui dure encore, lorsque le 22 septem­ bre, les hostilités éclatèrent au Moyen-Orient entre l'Irak et l’Iran. Et, comme l’année approchait de sa fin, l'évolution de la situation en Pologne devenait un sujet de préoccupation de plus en plus vive en raison du risque d'intervention soviétique. Face à ce danger, les membres de l'Alliance déclarèrent en termes catégoriques qu’une telle éventualité aurait des conséquences extrêmement graves pour les relations Est-Ouest et que la Po logne devait être libre de décider elle-même de son avenir. Ils répétèrent que l’emploi de la force au mépris des principes de la Charte des Nations Unies, de l’Acte final d’Helsinki et du droit international, est inacceptable, quel que soit le lieu où il se produise. Ils demandèrent avec force le respect de la souveraineté nationale et du principe de la non-intervention tout en annonçant qu’ils étaient prêts à répondre aux efforts sincères que ferait l’Union soviétique pour restaurer la confiance.

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Partie 2 La Structure de l'OTAN

4 Structure civile

5 Structure militaire

6 Contrôle financier

Structure civi le et mi litaire

Le Conseil de l’Atlantique Nord, qui est l’autorité suprême de l’OTAN, est un centre de large consultation et de coordination politique entre les Alliés. Les questions de politique militaire sont traitées au sein du Comité des Plans de Défense (CPD) qui est composé des pays memb res participant à la structure de défense intégrée de l’OTAN. Le Conseil et le CPD se réunissent deux fois par an en session ministérielle où les pays membres sont représentés par leurs ministres des Affaires étrangères et de la Défense. En session permanente, le Conseil se réunit au moins une fois par semaine au niveau des ambassa­ deurs (les représentants permanents). Le Secrétaire général de l'OTAN est le président du Conseil et du CPD et est également le chef du Secrétariat international. Pour les assist e r dans leurs tâches, !e Conseil et le CPD ont créé un certain nombre de comités couvrant toute la gamme des activités de l'OTAN et qui se réunissent normalement sous la présidence d’un membre du Secrétariat international.

La plus haute auto rité militaire de l’Alliance est le Comité militaire, qui est composé des chefs d'état-major des pays memb res participant à la structure militaire intégrée de l’OTAN. Il formule des avis au Conseil ou au CPD sur les questions militaires et donne des directives aux grands c ommandants alliés de l’OTAN. Se réunissant deux fois par an au moins pour les chefs d’état-major, le Comité en session permanente se réunit une fois par semaine au niveau des représentants militaires nationaux désignés par leurs chefs d'état- major. Le président du Comité militaire est élu par les chefs d'état-major pour une période de 2 à 3 ans. Les politiques et décisions du Comité militaire sont mises en œuvre par l'état-major militaire international (EMI) qui en est l’organe exécutif. La zone de défense de l’OTAN est répartie entre trois commandements régionaux séparés - le Commandement allié en Eu rope, le Commandement allié de l'Atlantique, le Commande­ ment allié de la M anche-et un groupe de planification régional pour l'Amérique du Nord. Sous la direction générale du Comité militaire, les commandants en chef de l'OTAN sont chargés d’établir les plans de défense de leurs zones respectives et de conduire les manœuvres terrestres, navales et aériennes de l'OTAN.

95 Chapitre 4 Structure civile

Qu’ est-ce que le Conseil? Le Conseil de l’Atlantique Nord, établi par l’article 9 du Traité, est l'organe principal de (’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord. Sa tâche fondamen­ tale est d’aider les pays membres à mettre le traité en oeuvre et en particulier à atteindre l’objectif fondamental de ce traité qui est le maintien de la paix et de la sécurité internationales. Le mandat du Conseil ne saurait être plus simple: il réside dans le Traité de l’Atlantique Nord lui-même.

Le président du Conseil est le Secrétaire général et son secrétaire le secré­ taire exécutif.

Le Conseil se réunit à plusieurs niveaux - celui des représentants perma­ nents, des ministres des Affaires étrangères et, à l’occasion des chefs d’Etat ou de gouvernement. Toutefois, quel que soit le niveau auquel il se réunit, il demeure le Conseil de l’OTAN et la même valeur s’attache à ses décisions. L’OTAN n'est pas une organisation supranationale, car chacun des quinze pays souverains qui la composent a le même droit d'exprimer ses avis à la table du Conseil et les décisions y sont prises d'un commun accord: aucune décision ne donne lieu à un vote ou n’est prise à la majorité. Une fois adoptées, ces décisions sont contraignantes et seul le Conseil peut en décider autrement.

Lorsque le Conseil se réunit au niveau des représentants permanents, il porte le nom de Conseil en session permanente. En règle générale, il se réunit deux fois par an au niveau des ministres des Affaires étrangères, une fois à Bruxelles et la seconde fois dans la capitale d’un Etat membre. Il arrive que les ministres de la Défense et des Finances assistent eux aussi à ces réunions. A cinq occasions (1957, 1974, 1975, 1977 et 1978) il s'est réuni au niveau des chefs d’Etat ou de gouvernement. Chaque gouvernement désigne un représentant permanent ayant rang d’ambassadeur, assisté par un personnel dont l’impor­ tance varie selon les pays. Le rôle des représentants permanents est d’agir selon les instructions de leurs capitales en tant que porte-parole de leurs gouvernements. Réciproquement ils sont également les porte-parole du Con­ seil auprès de leurs gouvernements. Ils ne représentent pas seulement leur ministre des Affaires étrangères mais tous les ministres participant aux activités de l’Alliance.

96 Structure civile

Le Conseil offre un lieu unique de consultation confidentielle, constante et en temps opportun entre les gouvernements. I l peut, à certains égards, se comparer à un comité permanent de gouvernement ou à une «ruche dip loma­ tique» (voir schéma page 99). Il serait tout à fait impossible d’arriver à un si haut degré de consultation entre les quinze pays membres par la méthode habituelle d'échanges politiques bilatéraux; en fait, chaque fois que le Conseil se réunit, cela équivaut à plus de cent échanges bilatéraux. Il est intéressant de signaler en outre que le Conseil est le seul organisme où les deux pays d'Amérique du Nord et treize pays d’Europe dont neuf des dix membres de la CEE peuvent se rencontrer officiellement au moins une fois par semaine et officieusement aussi souvent qu’ils le désirent en tant que membres d’une seule et même institution afin d'échanger leurs points de vues sur les problèmes d’actualité. Pour s'acquitter de ses tâches, le Conseil a créé de nombreux comités sub­ sidiaires qui, à différents niveaux, préparent son travail ou mettent en œuvre ses directives. Tous ces comités, qu’ils soient civils ou militaires, agissent au nom du Conseil et sous son autorité (voir schéma page 100).

Historiqu e du Conseil La structure du Conseil a subi un certain nombre de modifications depuis la création de l’Alliance. En septembre 1949, i l avait été décidé que le Conseil se composerait des ministres des Affaires étrangères des pays membres et se réunirait une fois par an en session ordinaire. A la même époque, un Comité de défense coroposé des ministres de la Défense avait également été créé et il avait été décidé qu’il se réunirait, lui aussi, une fois par an. Puis, en novembre 1949, un Comité des questions économiques et financières de la défense composé des ministres des Finances, fut également créé.

Ce système se révéla trop lourd pour traiter les problèmes qui se posaient au jour le jour et il fut décidé, en 1950, d’instituer le «Conseil des suppléants», organisme quasi permanent qui aurait son siège à Londres et serait chargé de l’exécution des directives du Conseil et de la coordination des activités civiles et militaires de l’Alliance. A la suite de la suppression, en 1951, du Comité de Défense et du Comité des questions économiques et financières de la défense, le rôle du Conseil des suppléants se trouva renforcé et commença à revêtir certaines caractéristiques du Conseil de l’Atlantique Nord tel qu’il existe aujourd’hui. De nouvelles modifications furent apportées au Conseil lors de la session ministérielle de Lisbonne en 1952; il s’agit en fait d'une modification d'un caractère plus radical, visant à créer un organisme authentiquement permanent, qui, d’une manière générale, est demeuré inchangé depuis.

97 Structure civile

Comment fonctionne le Cons e il Il est de règle que le Conseil en session permanente siège le mercredi mais, en pratique, il se réunit bien plus fréquemment et jusqu’à cinq ou six fois par semaine lorsque les circonstances l’exigent. En fait, il peut se réunir à tout moment du jour et de la nuit et n’importe quel jour. Les dispositons ont été prises pour qu'un système de «permanences» permette au Conseil de se réunir dans un délai d’environ deux heures. Presque toutes les réunions du Conseil ont comme premier point de leur ordre du jour les «Déclarations sur les problèmes politiques». Sous cette rubrique, les représentants permanents peuvent soulever et discuter en séance restreinte des problèmes d’actualité d’intérêt commun pour l'Alliance; c’est une pratique qui s'inscrit dans la procédure de consultation politique. Il n'est établi aucun compte rendu de ces discussions, de manière à permettre aux membres du Conseil de s'exprimer en toute liberté et en toute franchise. Chaque fois que cela est nécessaire, le conseil peut tenir des réunions privées à participation encore plus restreinte afin de permettre aux débats d’avoir un caractère entièrement Informel et confidentiel.

Les autres points qui sont soumis aux discussions et aux décisions du Conseil couvrent tous les aspects des activités de l’Organisation, sur la base de documents établis par ses comités subordonnés. Ces documents contiennent des recommandations qui sont adoptées sans changement ou amendées par le Conseil lui-même pour concilier les points de vues et arriver à un consensus.

Chaque année, le ministre des Affaires étrangères d’un Etat membre est élu président d’honneur du Conseil. Cette désignation se fait dans l’ordre alphabé­ tique anglais des pays.1

Le Comité des Plans de Défens e (CPD) Les questions de défense sont traitées au sein du Comité des Plans de Défense qui est composé des représentants des pays membres participant à la structure de défense intégrée de l’OTAN. Dans le domaine spécialisé de la défense, le CPD a pour toutes les questions pratiques les mêmes fonctions et les mêmes pouvoirs que le Conseil. Comme lui, il se réunit périodiquement au niveau des ambassadeurs et deux fois par an en session ministérielle, où les pays sont représentés par leurs ministres de la Défense.

1 Voir à la partie 11 la liste des présidents d’honneur du Conseil de l’Atlantique Nord.

98 Le Conseild e l'Atlantique Nord

ROME

REYKJAVIK I t LUXEMBOURG w 11 // \\ (t h _

ATHENES ^ i.’Â LA HAYE

H ^ M^ -i * lu# IÄ

BRUXELLES WASHINGTON i O REPRESENTANT DELEGATION PRESIDENT ET GOUVERNEMENT PERMANENT NATIONALE SECRETAIRE GENERAL NATIONAL

Le Conseil de l’Atlantique Nord offre un lieu unique de consultation confidentielle et constante entre les gouvernements sur toutes les questions, en même temps qu’il représente le mécanisme de décision du plus haut niveau au sein de l’OTAN. L’Organisa­ tion ne comporte aucun élément supranational et les quinze pays souverains qui en sont membres ont le même droit à exprimer leur point de vue à la table du Conseil. Les consultations politiques portent sur tout le domaine de la politique étrangère et ne se limitent pas à la zone géographique de l’OTAN. Les seuls sujets qui soient exclus des débats sont ceux qui portent sur les affaires purement intérieures des pays membres. Chaque délégation nationale est dirigée par un représentant permanent ayant rang d’ambassadeur assisté d’un secrétariat dont l’importance varie selon les pays. Tous agissent sur instructions de leurs capitales. Ainsi le Conseil représente un type unique de «ruche diplomatique» placée sous la présidence du Secrétaire général. Il serait tout à fait impossible d’arriver à ce haut degré de consultation constante entre les quinze pays par la méthode habituelle des échanges diplomatiques bilatéraux. En fait, chaque réunion du Conseil représente l’équivalent de plus de cent échanges bilatéraux comme l’indiquent les lignes du graphique ci-dessus.

99 Structure civile u Conseil d rincipaux comités P Comité sur les systèmes de commandement, de conduite des opérations et d'information et sur le traitement automatique des données. Le SNLC est un comité mixte civil et militaire qui relève à la fols du Conseil ou du Comitédes plans dedéfense et du. Comité militaire. * ★ * * ★

100 Secrétariat International de l'OTAN civile Structure

s e c r é t a i r eg é n é r a l PRÉSIDENT DU CONSEIL-CPD

SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DÉLÉGUÉ

CABINET DU SECRÉTAIRE GÉN ÉRAL BUREAU DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL BUREAU DU SECRÉTARIAT BUREAU CONSEILLER DE EXÉCUTIF JURIDIQUE SÉCURITÉ

BUREAU DE L ADMINISTRATION BUREAU DU CONTRÔLEUR GÉNÉRALE ET DE LA GESTION ET DU PERSONNEL DES FINANCES

DIVISION DIVISION DES PLANS DIVISION DE L’INFRASTRUCTURE. DIVISION DIVISION ET POLITIQUE DU SOUTIEN DE LA LOGI8TIQUE POLITIQUE DE DÉFENSE DE LA DÉFENSE ET DES OPÉRATIONS SCIENTIFIQUES DU CONSEIL

ARMEMENTS OPÉRATIONS AFFAIRES PLANS DE FORCES ET RECHERCHE DU PROGRAMME POLITIQUES INFRASTRUCTURE POUR LA DÉFENSE SCIENTIFIQUE

MISE AU POINT PLANIFICATION PLANS ET OU PROGRAMME NUCLÉAIRE SOUTIEN SCIENTIFIQUE

COMMANDEMENT PLANS CIVILS OPÉRATIONS 0ÉF1S DE LA INFORMATION D’URQENCE CONTRÔLE ET OU CONSEIL SOCIÉTÉ MODERNE TÉLÉCOMMUNICATIONS

SYSTÈME DE DÉFENSE AÉRIENNE Structure civile

Le Secrétaire général Président du Conseil de l’Atlantique Nord et du Comité des Plans de Défense, le Secrétaire général est également président du Comité des questions de défense nucléaire, du Groupe des plans nucléaires, du Comité sur les défis de la société moderne et président en titre de certains autres hauts comités. Il est également chargé de la direction du Secrétariat international. Un Secrétaire général délégué seconde le Secrétaire général dans l’exercice de ses fonctions et le remplace en son absence. Le travail du Secrétariat international est organisé comme suit (voir également le schéma page 101):

Le Bureau du Secrétaire général Le Secrétaire général a sous son contrôle direct un «cabinet» et «le Bureau du Secrétaire général» qui se compose du Secrétariat exécutif, du Bureau de sécurité et du Bureau du conseiller juridique. Le cabinet du Secrétaire général assiste celui-ci ainsi que le Secrétaire général délégué dans toutes leurs activités. Le Secrétaire exécutif est le Secrétaire du Conseil et du Comité des Plans de Défense. Il est chargé de préparer les travaux du Conseil et du Comité des Plans de Défense ainsi que ceux de leurs comités subordonnés, établir les procès- verbaux des réunions et donner suite à leurs décisions. Le Secrétaire exécutif délégué est le Secrétaire du Comité des questions de défense nucléaire et du Comité des plans nucléaires. Le secrétariat exécutif fournit le personnel de secrétariat aux principaux groupes de travail et comités de l’Organisatlon et assure ainsi la coordination entre eux. Le Bureau de sécurité assure la coordination, la surveillance et l'exécution de la politique de sécurité de l’OTAN. Le directeur de la sécurité est le principal conseiller du Secrétaire général en matière de sécurité; il assure également la présidence du Comité de sécurité de l’OTAN et la direction du Service de sécurité du siège de l'Organisation. Le Bureau du conseiller juridique émet des avis sur les aspects juridiques de toutes les questions intéressant l'Organisation.

La Division des Affaires politiques Placée sous l’autorité du Secrétaire général adjoint pour les affaires poli­ tiques, qui est président des comités politiques, la Division politique comporte trois Directions distinctes: politique, économie et information - et un service de presse. - La Direction politique est chargée des tâches suivantes: (a) Préparer les discussions politiques du Conseil et celles du Comité politique de haut niveau et de niveau ordinaire; (b) Etablir les notes et rapports sur les questions politiques à l’intention du Secrétaire général et du Conseil; (c) Assurer la liaison politique avec les délégations des pays membres; (d) Assurer la liaison avec d’autres organisations internationales, inter-gouver- nementales et non-gouvernementales.

102 Structure civile

- La Direction économique assume des fonctions similaires en ce qui con­ cerne toutes les questions économiques qui, en raison de leurs incidences d'ordre politique ou en matière de défense, présentent un intérêt pour l’OTAN et maintient des contacts avec les organisations économiques internationales. Son directeur préside le Comité économique. - La Direction de l'information a pour mission de faire connaître à l’opinion publique les buts et les réalisations de l'Alliance atlantique. Elle aide les gouvernements membres à faire mieux comprendre dans l'opinion les activités de l’OTAN au moyen de publications, de films, de programmes de radio et télévision et d’expositions. Elle organise également des visites de groupes au siège de l’OTAN pour des séances d’information et participe à l’organisation de cours et de séminaires spéciaux sur les questions de l’OTAN, particulièrement pour la jeunesse. Son directeur est le président du Comité de l'information et des relations culturelles. Il préside la Conférence des responsables des services nationaux de l'information et également une Conférence annuelle des chefs des services de l'information des ministères de la défense. La Direction com­ porte une bibliothèque et un service de documentation. - Le service de presse: le chef du service de presse est le porte-parole officiel de l’OTAN dans les contacts avec la presse. Il est également chargé de la diffusion, auprès du Secrétariat international et des délégations nationales, des dossiers de presse et des revues de presse.

La Division des plans et de la politique de défense Le Secrétaire général adjoint pour les plans et la politique de défense préside le Comité d'examen de la défense (DRC); il est le président du Comité «alertes», le président du groupe ad hoc sur l’assistance militaire au Po rtugal et à la Turquie, le président délégué du groupe de travail exécutif (EWG) et le prési­ dent délégué du haut Comité des plans civils d’urgence (SCEPC); il surpervise également les travaux du groupe exécutif du groupe des plans nucléaires (NPG). La Division est organisée en trois Directions: - La Direction des plans et de la politique des forces - chargée de l’élabora­ tion en collaboration avec les délégations nationales de tous les documents et questions relatives à l'examen de la défense, y compris l'analyse des program­ mes nationaux de défense; d'autres questions d’un caractère politico-militaire et militaro-économique étudiées par le Comité des plans de défense; de la préparation d'études sur les aspects généraux ou particuliers de la défense de l’OTAN pour le compte du groupe de travail exécutif et du maintien d'une base de données informatisées sur les forces de l’OTAN et du Pacte de Varsovie. - La Direction des plans nucléaires - chargée de coordonner les travaux sur l'élaboration de la politique de défense de l'OTAN dans le domaine nucléaire et de la préparation des travaux du groupe des plans nucléaires et du Comité des questions de défense nucléaire. - La Direction des plans civils d’urgence - chargée de coordonner les plans d'utilisation des ressources civiles pour le soutien de l’effort de défense de l'Alliance; du passage rapide des économies du régime de temps de paix au

103 Structure civile régime d'urgence et de la préparation des activités dans ce domaine pour le Conseil de l’Atlantlque Nord et les autres organismes de l’OTAN. Le Secrétaire général adjoint pour les plans et la politique de défense est chargé de fournir des avis au Secrétaire général sur toutes ces questions, d'assurer les liaisons avec les délégations nationales, les autorités militaires et les autres divisions du Secrétariat international et, le cas échéant, avec d’autres organisations.

La Division du soutien de la défense Le Secrétaire général adjoint pour le soutien de la défense est le président permanent de la Conférence des directeurs nationaux des armements et conseille le Secrétai re général, le Conseil de l’Atlantique Nord, le Comité des Plans de Défense, et les autres organismes de l’OTAN sur toutes les questions ayant trait à la recherche, au développement, à la production et à l'acquisition des armements, aux systèmes de défense aérienne et aux systèmes de com­ mandement, de conduite des opérations et des télécommunications. Il est chargé de promouvoir la coopération entre les pays en vue de l'harmonisation des doctrines et des besoins concernant les équipements futurs et de coordon­ ner les plans d'acquisition et de remplacement de manière à faciliter la standar­ disation et l’interopérabilité des matériels et par là-même promouvoir l'usage le plus efficace des ressources de l'Alliance pour l'équipement et le soutien de ses forces. Il est également chargé de promouvoir la coopération internationale entre les industries dans les domaines de l'équipement et des armements pour la défense. Le Secrétaire général adjoint pour le souti en de la défense participe à l’élaboration des plans de défense de l’OTAN pour toutes les questions relevant de la responsabilité et de la compétence de la Division du soutien de la défense. Ses services assurent également la liaison avec les organisations de production et de logistique de l’OTAN intéressées au développement, à la production et à l’installation d'équipements et de systèmes d’armes. La Division du soutien de la défense est organisée en quatre Directions: - La Direction de la recherche en matière d’armement et de défense, char­ gée de favoriser la coopération entre les pays en vue de l’harmonisation des doctrines et besoins en matière de systèmes d’armes et d’équipements futurs des forces terrestres, aériennes et navales et d’harmoniser les plans d’acquisi­ tion et de remplacement afin d'assurer une meilleure standardisation et une meilleure homogénéité; d'encourager la coordination des programmes natio­ naux de recherche, de développement et de production et la rationalisation des moyens nationaux de recherche, de développement, de production et de logistique de manière à assurer une meilleure utilisation des ressources; d’organiser des échanges systématiques d'information afin d’assurer une meil­ leure prise de décision au plan national et de faciliter la coopération internatio­ nale dans le domaine des matériels de défense et de leur soutien. - La Direction du commandement, de la conduite des opérations et des télécommunications, chargée d’encourager les programmes de coopération dans les domaines des télécommunications et de l’électronique; de coordon­ ner les aspects généraux de politique dans le domaine des télécommunications

104 Structure civile

civiles et militaires de l’OTAN; de fournir un soutien à l’organisme de gestion chargé de l’établissement du système de télécommunications intégré de l'OTAN (NICSMA) et au Comité mixte OTAN pour les télécommunications et l’électronique (agissant aussi en tant que Comité politique du NICS) et de conseiller le Comité des opérations du Conseil et des exercices ainsi que le Comité d’étude des télécommunications civiles. - La Direction de la défense aérienne, chargée de promouvoir et de coor­ donner les efforts visant à accroître l’efficacité et la qualité de tous les éléments qui constituent ensemble la capacité de défense aérienne de l’Alliance, y compris le système de commandement et de conduite des opérations aérien­ nes et les armes de défense aérienne, ainsi que leur interopérabilité avec les systèmes d’armes adjacents; de soutenir le Comité de défense aérienne de l’OTAN (NADC) et ses comités et bureaux subordonnés traitant des questions techniques, logistiques, financières et d’équipement intéressant le système de défense aérienne de l’OTAN; d’assurer la coordination avec les autres organis­ mes OTAN traitant de questions connexes. - La Direction des plans et du soutien de la défense, chargée de l’élaboration générale des plans d’activités pour le soutien de la coopération en matière d’armements, y compris l’élaboration de procédures de systématisation et de rationalisation de la planification des armements; de la liaison avec les organis­ mes extérieurs et également d’émettre des directives, de coordonner et d’ap­ puyer les activités de tous les comités et organismes de l’OTAN traitant des questions de soutien de la défense autres que des équipements ou systèmes spécifiques, y compris en particulier la gestion des matériels, la propriété intellectuelle et les questions de doctrine et de coopération industrielle.

La Division de l'infrastructure, de la logistique et des opérations du Conseil Les tâches suivantes sont confiées au Secrétaire général adjoint pour l’in­ frastructure, la logistique et les opérations du Conseil par l’intermédiaire de trois Directions (infrastructure, logistique et opérations du Conseil): (a) conseiller le Secrétaire général, le Conseil de l’Atlantique Nord, le Comité des Plans de Défense et les autres organismes OTAN selon le cas, sur les questions relatives à la logistique, à l’infrastructure et aux opérations du Conseil; (b) promouvoir l’usage le plus efficace des ressources mises à la disposition de l’Alliance pour le soutien de ses forces; cette tâche consiste essentielle­ ment: - à encourager la coopération entre les pays dans le domaine de la logistique de consommation afin d’arriver à une plus grande efficacité et d'améliorer l’efficacité au combat dans le cadre des plans de défense de l’Alliance; - à encourager la rationalisation des capacités logistiques nationales de manière à améliorer l’utilisation des ressources; - à organiser des échanges d'informations systématiques afin d’appuyer au plan national une meilleure coopération au soutien logistique des forces OTAN;

105 Structure civile

(c) préparer des propositions su r des problèmes de doctrine concernant la configuration et l’importance futures des programmes d’infrastructure de l’OTAN et leur gestion; (d) assurer la surveillance technique et financière des p rogrammes d'infra­ structu re de l’OTAN; (e) coordonner les aspects opérationnels des activités du Conseil, les plans et arrangements de temps de crise; préparer et conduire des exercices de haut niveau et exercer, au nom du Conseil, du Comité des Plans de Défense et du Secrétaire général, la surveillance d’ensemble du centre de situation de l'OTAN; (f) assurer la liaison avec l’organisation OTAN d’ent retien et d’approvision­ nement, le système Cent re-Europe des pipe-lines, les autres organisations de production et de logistique de l’OTAN et les autres organismes de l’OTAN où se posent des questions de logistique ou d’infrastructure; (g) fournir des avis et assurer la coordination et le soutien des activités de tous les comités ou organismes OTAN travaillant dans le domaine de la logistique de consommation et dans l’infrast ructure et les opérations du Con­ seil et co-présider avec le président délégué du Comité militai re, au nom du Secrétaire général, la Conférence conjointe des responsables de la logistique OTAN; (h) participer à l’élaboration des plans de défense de l’OTAN dans toutes les questions qui relèvent de la responsabilité et de la compétence de la Division.

La Division des Affaires scientifiques Le Secrétaire général adjoint pour les Affaires scientifiques et les questions d’environnement, qui est le président du Comité scientifique et le président par intérim du Comité sur les défis de la société moderne (CDSM), secondant le Secrétaire général qui en est le président, est chargé: (a) de conseiller le Secrétaire général et le Conseil de l’Atlantique Nord sur les questions scientifiques, technologiques et écologiques qui se rapportent aux objectifs économiques, politiques et de sécurité de l'Alliance; (b) d'élaborer, mettre au point, appliquer et évaluer le programme internatio­ nal du Comité scientifique et du CDSM; (c) de diriger un personnel composé de chercheurs et ingénieurs profes­ sionnels secondés par des organes consultatifs d’experts dans la gestion du programme scientifique de l’OTAN; (d) maintenir la liaison dans les domaines scientifique, technologique et écologique avec les hauts fonctionnaires chargés de la planification, de l’éla­ boration et de l’application des doctrines et programmes dans les pays mem­ bres; avec les autorités civiles et militaires de l’OTAN et avec les organisations internationales qui appliquent des programmes scientifiques et écologiques.

Le Bureau de l’administration générale et de la gestion et du personnel Le directeur de l’administration générale et de la gestion est chargé de toutes les questions qui ont trait à l’organisation et à la structure du Secrétariat international. Il conseille le Secrétaire général sur les questions de politique du

106 Structure civile personnel et d'émoluments du personnel civil international dans toute l’Organi­ sation et est chargé de préparer et de présenter les budgets du Secrétariat international. Il supervise les activités de l'Unité consultative en management. Le service statistique, qui est placé sous l'autorité du directeur de l'administra­ tion générale et de la gestion, est chargé de l'organisation et de la direction des études statistiques et plus particulièrement de celles qui sont nécessaires pour évaluer l’effort de défense de l'OTAN. Le directeur adjoint de l’administration générale et de la gestion est le chef du bureau de l'administration et du personnel qui est chargé de l’administra­ tion générale du Secrétariat international et du Siège. Ce service comprend les services du personnel, le service des conférences, y compris l'interprétation, la traduction et la reproduction des documents, et le service d’entretien du bâtiment.

Le Contrôle d es finances Le Contrôleur des finances est nommé par le Conseil et est chargé du contrôle des dépenses dans le cadre des budgets (voir également chapitre 6 sur le contrôle financier).

Le Collège international des commissaires aux comptes Les comptes des divers organismes de l’OTAN et les comptes relatifs aux travaux d’infrastructure financés en commun sont vérifiés par le Collège international des commissaires aux comptes de l’OTAN (voir également chapi­ tre 6).

Agences spécialisées et comités directeurs Le Conseil a créé un certain nombre d’organisations de production et de logistique et de comités de direction en vue de tâches spécifiques. On en trouvera des exemples au chapitre 15 qui décrit un certain nombre de projets ayant donné lieu à la création de ces organismes. Une liste des organisations civiles et des comités directeurs de l'OTAN, y compris certains qui ont été dissous après l'achèvement de leur tâche, est fournie au chapitre 23.

107 Structure militaire de l'OTAN

COMITÉ MILITAIRE CM

ETAT-MAJOR MILITAIRE INTERNATIONAL EMI B ruxelles

(1) Voir Organigramme page 113 (2) Voir O rganigram m e page 115 (3) Voir O rganigram m e page 117 (4) NCCDPC : Comité OTAN sur les systèmes de commandement, de con­ duite des opérations et d 'in fo rm a tio n et s u r le traitem ent au to ­ matique des données * (Bruxelles) NCEB Bureau OTAN des télécommunications électroniques (Bruxelles) ACSA Bureau Allié de sécurité des transmissions (Bruxelles) ALLA Bureau A llié des lignes à grande distance (Bruxelles) COMMANDANT SUPRÊME COMMANDANT SUPRÊME COMMANDANT EN CHEF GROUPE DE PLANIFICATION ARFA Bureau Allié des fréquences radio (Bruxelles) DES FORCES ALLIÉES ALLIÉ DE L'ATLANTIQUE ALLIÉ DE LA MANCHE REGIONAL EN EUROPE (SACLANT) (CINCHAN) CANADA - ETATS-UNIS ATCA Bureau Allié des télécommunications tactiques (Bruxelles) (SACEUR) (CUSRPG) ADSIA Bureau A llié de l'In te ro p é ra b ilité des systèm es de données Shape (Bruxelles) Norfolk (2) Etats-Unis Northwood (3) Royaume-Uni Caateau (1) Belgique MCCISWG : Groupe de travail militaire sur les systèmes d'information de commandement et de contrôle * (Bruxelles) MCEWG Groupe de travail pour les télécommunications et l'électro­ nique m ilitaires (Bruxelles) ANCA Bureau A llié des transm issions navales (Londres)

CENTRE CENTRE COLLÈGE BUREAU MILITAIRE GROUPE NCCDPC ATCA CONFÉRENCE TECHNIQUE DE RECHERCHE DE DÉFENSE CONSULTAI NCEB ADSIA DES HAUTS DU SHAPE ANTI-SOUS-MARINE DE L OTAN POUR LA RECHERCHE ACSA MCCISWG RESPONSABLES (SACLANTCEN) et les réalisations (STC) (NADEFCOL) ALLA MCEWG DE LA LOGISTIQUE AÉROSPATIALES ARFA ANCA DE L OTAN (AGARD) (SNLC)*« Parla (4)

COMITÉ GROUPE OTAN CONSULTAnF MÉTÉROLOGIQUE OTAN SUR D'ENTRAlNEMENT LA GUERRE ► Uniquement pour les aspects militaires du CCIS et de l'ADP. MILITAIRE ÉLECTRONIQUE ENTRAINEMENT) (MCMG) (NEWAC) Bonn < Le SNLC est un comlté mlxte clvll et milltalre qui relève è la Rome Bruxelles lols du Consell ou du CPD et du C orniti milltalre. Chapitre 5 Structure mi litaire

En 1949, les douze membres fondateurs de l’OTAN disposaient d’à peine vingt divisions, tandis que leurs réserves de personnel entraîné étaient insuffi­ samment équipées et par conséquent inaptes à des opérations militaires. Il y avait en Europe coccidentale moins de mille avions opérationnels disponibles dont beaucoup étaient d’un type périmé et dataient de la deuxième guerre mondiale. Les aérodomes (moins de vingt au total) n'étaient pas aménagés pour recevoir des avions à réaction et se trouvaient dans des zones avancées vulnérables. La plus grande concentration des forces terrestres et aériennes de l’OTAN se situait en Allemagne, où ces troupes étalent déployées non pour parer à une attaque éventuelle mais pour servir de force d’occupation et de police. Les lignes de ravitaillement allaient du nord au sud et non de l'est vers l'ouest. La situation n’était pas meilleure en ce qui concernait les forces navales. De nombreux navires de guerre avaient été en effet mis hors service, placés en réserve ou convertis en transports civils. L'Ouest aurait été incapable d’offrir une résistance sérieuse à une attaque et ses effectifs de combat étaient loin d’être suffisants pour décourager des tentatives d’agression. L'histoire de l’OTAN depuis 1949, c'est l’histoire de la mise sur pied des forces des pays membres, de leur adaptation progressive au progrès de la technologie, ainsi que la création continue d’une structure de commandement allié.

Structure du commandement La zone stratégique couverte par le Traité de l’Atlantique Nord est divisée en trois commandements (Europe, Atlantique et Manche) et un groupe stratégique régional (Canada et Etats-Unis). Cette répartition est régie par des facteurs géographiques et politiques et l’autorité exercée par les divers commande­ ments revêt une forme qui varie selon ces facteurs et la situation du temps de paix ou du temps de guerre. Les forces des pays membres comprennent celles qui sont affectées en temps de paix aux commandements de l'OTAN, celles qui sont rése rvées pour affectation à ces commandements et celles qui restent placées sous comman­ dement national. Les commandants de l’OTAN sont chargés de l’élaboration des plans de défense pour leurs régions respectives, de l'évaluation des besoins en forces ainsi que du déploiement et de l’entraînement des forces placées sous leur commandement. Leurs rapports et recommandations con­ cernant ces forces et leur soutien logistique sont soumis au Comité militaire de l’OTAN.

109 Structure militaire

Le Comité militaire

Le Comité militaire de l’OTAN est la plus haute autorité militaire d e l'organi­ sation du Traité de l’Atlantlque Nord. Il est constitué par les chefs d’Etat-major de chacun des pays membres, à l’exception de la France qui est représentée à ce Comité par une mission militaire. L'Islande, n’ayant pas de forces armées peut y être représentée par une personnalité civile. Le Comité militaire se réunit au niveau des chefs d’Etat-major au moins deux fois par an ou chaque fois qu’une réunion est jugée nécessaire. Pour lui permettre de fonctionner de façon permanente avec des pouvoirs effectifs de décision, chaque pays dé­ signe un représentant militaire permanent de son chef d'Etat-major pour siéger au Comité militaire en session permanente. Le Comité militaire est chargé en temps de paix par le Conseil de l’Atlantique Nord de recommander les mesures qu'il juge nécessaires à la défense com­ mune de la zone de l'OTAN. Autorité militaire suprême de ('Organisation, il est l’organisme devant lequel sont responsables le Commandant suprême allié en Europe, le Commandant suprême allié de l’Atlantique, le Commandant en chef de la Manche et le Groupe stratégique régional Canada Etats-Unis. En outre quinze agences militaires de l’OTAN sont placées sous son autorité et parmi elles le Bureau militaire de standardisation basé à Bruxelles, le Groupe consul­ tatif pour la recherche et les réalisations aérospatiales qui se trouve à Paris, le Collège de défense de l’OTAN dont le siège est à Rome, ainsi que plusieurs agences spécialisées dans les systèmes de commandement, de contrôle et de télécommunications. Le Comité militaire en session permanente se réunit périodiquement au siège de l’OTAN à Bruxelles. Les membres de ce Comité en session parmanente ont leurs bureaux au siège de l'Organisation qui abrite également les bureaux du président et de l'Etat-major international. Les réunions du Comité militaire au niveau des chefs d’Etat-major peuvent se tenir au siège de l’OTAN ou dans n’importe quel pays membre. La présidence d’honneur1 revient à tour de rôle annuellement à chacun des pays selon l'ordre alphabétique anglais. Le président1 du Comité militaire préside les réunions de l’Etat-major et du Comité militaire permanent. Il est élu pour deux ans par les chefs d’Etat-major et son mandat peut être prolongé. Il dirige l’activité courante du Comité et en est le porte-parole. Il est assisté par un président adjoint responsable de la coordination des questions nucléaires, des affaires relevant du contrôle des armements et des MBFR, ainsi que par le directeur de l’Etat-major militaire international.

Historique du Comité militaire L’histoire du Comité militaire a commencé avec la fondation même de l'Organisation. Deux jours avant la signature du Traité de l’Atlantique Nord le 4 avril 1949, un groupe de travail avait commencé à formuler des recommanda­

1 1 On trouvera dans la partie 11 la liste des présidents d’honneur et des présidents du Comité militaire.

110 Structure militaire

tions sur les organismes que devrait compo rter (’Organisation pour fonctionner avec succès. Le rapport de ce groupe de travail a été approuvé par les ministres des Affaires étrangères de l'OTAN en tant que membres du Conseil de l’Atlan­ tique Nord à leur première session, le 17 septembre 1949. Le groupe de travail recommandait que «l’organisation militaire comporte un comité militaire (com­ posé d’un représentant militaire de chaque pays et de préférence son chef d’Etat-major).. .». Au cours de sa première session, le Conseil de l’Atlantique Nord créa un Comité de défense qui devait se composer des ministres de la défense des pays de l’OTAN et il chargea ce Comité de procéder à l’établisse­ ment de l’organisation militaire nécessaire. Le Comité de défense se réunit le 5 octobre 1949 et mit rapidement sur pied le Comité militaire de l’OTAN qui tint sa première réunion le 6 octobre 1949 à Washington.

Le Groupe permanent Afin d’aider le Comité militaire à s'acquitter de ses tâches, il fut créé un bureau exécutif qui devait travailler en session permanente et qui prit le nom de Groupe permanent de l’OTAN. Cette mesure dota le Comité militaire d’un organe capable de canaliser jour après jour l'échange des points de vue nationaux et le flot des plans, des études et des recommandations militaires. La France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis nommèrent des représentants perma­ nents auprès du Groupe permanent et fournirent en outre le personnel auxi­ liaire et le soutien technique nécessaires. Chacun des autres pays de l’OTAN disposant de forces militaires nomma «un représentant national accrédité en liaison permanente avec le Groupe permanent». En 1950, ce Groupe de liaison fut désigné officiellement sous le nom de «Comité des représentants militaires» et rebaptisé en 1957 «Comité militaire en session permanente». Ces mesures correspondaient à celles prises sur le plan civil et qui conduisit à la création du Conseil de l’Atlantique Nord en session permanente. En 1957 également l’effectif du Groupe permanent fut élargi après que tous les pays qui n'en étaient pas membres furent invités à désigner un spécialiste des plans d’état-major afin d’assurer aux travaux du Groupe permanent la contribution des avis des pays. En 1963, le Comité militaire siégeant au niveau des chefs d’Etat-major décida de modifier encore le Groupe permanent en créant un Etat-major international de planification composé des membres des pays représentés et non représentés au Groupe permanent. Le Groupe permanent poursuivit son rôle de soutlon du Comité militaire jusqu’en 1966, date à laquelle la France se retira du dispositif intégré de défense de l’Alliance, rendant caduque par ce geste la notion d’un organe exécutif trinational. Le Conseil de l’Atlantique Nord ordonna la dissolution au 1er juillet 1966 du Groupe permanent et de l’Etat-major international de planification et le transfert de leurs pouvoirs au Comité militaire. Un Etat-major international composé d’officiers des pays de l’OTAN qui font partie de la structure intégrée des forces militaires de l’Alliance fut créé le 10 février 1967.

111 Structure militaire

L’Etat-major militaire International

L'Etat-major militaire international, qui se compose d’environ 150 officiers, 150 sous-officiers et soldats et 100 civils, a à sa tête un directeur du rang de général de corps d’armée2 dont la nomination est proposée par les pays membres et choisi par le Comité militaire. Il peut appartenir à n’importe lequel des pays membres mais doit être d’une nationalité différente de celle du président du Comité militaire. Le directeur est secondé dans sa tâche par sept officiers du rang de général, six directeurs adjoints et le secrétaire de l’Etat- major militaire international. Cet organisme comprend six bureaux: renseigne­ ment, plans et politique, opérations, administration et logistique, systèmes de commandement, de contrôle et des télécommunications, standardisation et interopérabilité des armements. Il y a en outre un secrétariat doté d’un bureau auxiliaire pour les questions d'administration et de personnel. En tant qu’organe exécutif du Comité militaire, l’Etat-major militaire interna­ tional a pour tâche de faire en sorte que les directives et les décisions du Comité militaire soient exécutées et l’Etat-major militaire international, de son côté, dresse les plans, entreprend des études et recommande des lignes d’action sur des questions d'ordre militaire qui sont soumises à l’OTAN ou au Comité militaire par diverses autorités (nationales ou de l’OTAN), par les commandants ou les agences.

Le Commandement Allié en Europe (CAE) Le Commandement allié en Europe couvre la zone terrestre qui va du Cap Nord à l’Afrique du Nord et de l’Atlantique à la frontière orientale de la Turquie, à l'exception du Royaume-Uni et du Portugal dont la défense n’est pas placée sous la responsabilité d’un seul grand commandement de l’OTAN. Le commandant suprême allié en Europe (SACEUR)3, a pour mission d'assu­ rer la sécurité de l'Europe occidentale en harmonisant les plans de défense alliés en temps de paix, et en élaborant des plans pour que ces forces soient utilisées au mieux en temps de guerre.

Les fonctions du SACEUR Le SACEUR est chargé de la défense contre toute attaque des pays alliés se trouvant dans sa zone de commandement. En temps de guerre, il assumerait la direction de toutes les opérations terrestres, navales et aériennes dans cette zone. La défense intérieure et la défense des eaux territoriales demeurent sous la responsabilité des autorités nationales intéressées mais le commandant suprême aurait toute autorité pour effectuer des oéprations qu’il jugerait nécessaires à la défense de toute partie de la zone placée sous son commande­ ment. En temps de paix, les fonctions du SACEUR comprennent l'organisation, l’instruction et l’équipement des forces nord-atlantiques affectées ou réservées

2 La liste des directeurs de l’Etat-major militaire international figure dans la partie 11. 3 La liste des commandants suprêmes alliés en Europe (SACEUR) figure dans la partie 11.

112 Commandement Allié en Europe militaire Structure

par moyens aéroportés de l'OTAN (NAEW) est partagé entre le SACLANT, le CINCHAN et le SACEUR. Le SACEUR ¡oue égale­ ment le rôle d'agent d'exécution en émettant des directives opérationnelles pour cette force et est l'agent d'exécution désigné dans l'exercice quotidien du contrôle administratif. Structure militaire

pour affectation à son commandement afin que celles-ci constituent une force unifiée très homogène. Le SACEUR est en outre chargé de préparer et mettre définitivement au point des plans de défense et d’adresser des recommanda­ tions au Comité militaire sur des questions telles que l’instruction l'entraîne­ ment, l’équipement et le soutien des forces placées sous son commandement et, en fait, sur toute question militaire pouvant influer sur son aptitude à s’acquitter de ses responsabilités en temps de paix comme en temps de guerre. Il a également le droit de s’adresser directement au chef d’Etat-major de n’importe quelle puissance de l'Alliance ainsi qu'aux ministres de la défense et aux chefs de gouvernement. En outre, tous les pays de l’Alliance, à l’exception de la France et de l’Islande, ont un représentant militaire national (NMR) auprès du SHAPE qui est chargé de la liaison avec son chef d’Etat-major. La France est représentée par une mission militaire mais l'Islande n’a aucune force armée. Le SHAPE se trouve à Casteau près de Mons en Belgique. Les commandements subordonnés qui relèvent directement du SACEUR sont au nombre de 4: Le commandement Nord-Europe qui comporte les forces alliées du nord de la Norvège, les forces alliées du sud de la Norvège et les forces alliées des approches de la Baltique. Le commandement Centre-Europe qui comporte les forces terrestres du secteur nord, les forces terrestres du secteur Centre, la force aérienne alliée Centre-Europe. Le commandement Sud-Europe qui comporte les forces terrestres alliées du Sud-Europe, les forces terrestres alliées du Sud-Est de l'Europe, les forces aériennes alliées Sud-Europe et les forces navales d’intervention et de soutien Sud-Europe. Le commandement des forces aériennes OTAN du Royaume-Uni (UKAIR) est le quatrième des grands commandements régionaux subordonnés du SACEUR. Le commandant de la force mobile du commandement allié en Europe, élément force terrestre, relève aussi directement du SACEUR. En outre, celui-ci partage avec le SACLANT et avec le CINCHAN le commandement opérationnel de la force d’alerte lointaine et contrôle aérien par moyens aéroportés de l’OTAN. Il joue également le rôle d’agent d’exécution en émettant des directives opérationnelles pour cette force et est l’agent d’exécution désigné dans l'exer­ cice quotidien du contrôle administratif de la force d'alerte lointaine et contrôle aérien par moyens aéroportés de l'OTAN.

Le Commandement Allié de l'Atlantique (ACLANT) Le commandement allié de l’Atlantique s’étend de l’Arctique au Tropique du Cancer et des eaux territoriales de l’Amérique du Nord aux côtes d’Europe et d’Afrique, Portugal compris, mais à l’exclusion de la Manche et des Iles britanniques. Le commandement suprême allié de l'Atlantique (SACLANT)4,

4 La liste des commandants suprêmes alliés de l’Atlantique (SACLANT) figure dans la partie 11.

114 Structure militaire e l'Atlantique d S E D E OMMANDANT SUPRÊM C FORCES ALLIÉES DE L'ATLANTIQUE COMMANDANT SUPRÊME ADJOINT DE L'ATLANTIQUE

Commandement Allié lans et Coordination * Secteur actuellement sous l'autorité directe de Cinceastlant Contrôle des opérations ■■■■■■ C haîne de C om m andem ents aéronavals * * * * * P

115 Structure militaire

comme le commandant suprême allié en Europe, r eçoit ses di rectives du Comité militaire. Le commandant suprême allié de l’Atlantique est chargé de mettre au point les plans de défense de la zone Nord-Atlantique. En outre, il organise et dirige des exercices d’entraînement conjoints. En temps de guerre, il est essentiellement chargé d’assurer le maintien des voies de communication dans l’océan Atlantique, de diriger les opérations de type classique et nucléaire contre des bases et des aérodromes navals ennemis et de soutenir les opé ra­ tions effectuées par le SACEUR.

Fonctions du SACLANT En temps de paix, le SACLANT est chargé de préparer et mettre au point les plans de défense, de dir iger des exercices d’entraînement intégrés et conjoints, de fixer des normes d’inst r uction et de déterminer les effectifs des unités, de fournir aux autorités de l’OTAN des informations sur ses besoins stratégiques. La mission essentielle en temps de guerre de ce commandant consisterait à assurer la sécurité de toute la zone Atlantique en protégeant les voies mariti­ mes et en en interdisant l'usage à l’ennemi. Le SACLANT est en outre chargé de la défense des îles situées dans cette zone comme les îles Féroé et les Açores. Ses pouvoirs en temps de guerre consistent en particulier à déterminer la composition et à fixer le déploiement des forces, à assurer la direction de l’ensemble des opérations et l'affectation des forces. Les fonctions assumées par le SACLANT sont presque uniquement d’ordre opérationnel. La force navale atlantique permanente de l’OTAN (STANAVFOR­ LANT), qui est la première force constituée de façon permanente en temps de paix, est une escadre internationale composée de bâtiments de pays de l’OTAN dont les forces navales opèrent normalement dans l’Atlantique. La STANAVFORLANT est placée sous le commandement du commandant suprême allié de l'Atlantique mais celui-ci délègue ses pouvoirs au comman­ dant en chef du secteur oriental de l'Atlantique lorsque cette force opère dans les eaux européennes. En outre, des forces supplémentaires ont été réservées pour affectation au SACLANT pour entraînement et en cas de guerre. Comme le SACEUR, le SACLANT est habilité à s’adresser directement aux chefs d'Etat-major et, si la situation l'exige, aux ministres de la défense et aux chefs de gouvernement intéressés. Six commandements subordonnés sont directement responsables auprès du SACLANT: - Le commandement de la zone occidentale de l’Atlantique qui comporte un commandement des forces sous-marines de la zone occidentale de l’Atlan­ tique; un commandement du sous-secteur océanique; un commandement du sous-secteur canadien de l'Atlantique et les commandements des Bermudes, des Açores et du Groenland. - Le commandement de la zone o rientale de l’Atlantique, qui comporte un commandement de l'aéronautique maritime du secteur est de l’Atlantique; un commandement du sous-secteur nord; un commandement de l’aéronautique maritime du sous-secteur nord; un commandement du sous-secteur centre de l’Atlantique; un commandement de l'aéronautique maritime du sous-secteu r

116 Structure militaire R.U. e h DE LA MANCHE COMMANDANT DE LA SOUS-ZONE PLYMOUTH COMITÉ Plymouth DE LA MANCHE Londres COMMANDANT DE LA SOUS-ZONE DES FORCES AÉRIENNES PLYMOUTH DE LA MANCHE Plymouth R.U. e la Manc R.U. d DE LA MANCHE COMMANDANT ALLIÉ DES FORCES AÉRIENNES (CINCHAN) COMMANDANT DE DE LA MANCHE DE DE LA MANCHE Avis et consultation DES FORCES AÉRIENNES DE LA SOUS-ZONE NORD COMMANDANT EN CHEF ALLIÉ Northwood COMMANDANT DE LA MANCHE DE LA SOUS-ZONE NORD DE LA MANCHE Chaîne de commandementsaéro-navals COMMANDANT DE LA i Embarqué Pltreavle R.U. FORCE NAVALE PERMANENTE E E LA D NT Commandement Allié DA MANCHE A DE DE L COMMAN SOUS-ZONE BENELUX

117 Structure militaire

centre; un commandement des forces sous-marines de la zone orientale de l’Atlantique; un commandement du sous-secteur du golfe de Gascogne et les commandements de l’Islande et des îles Féroé. - Le commandement de la force navale parmanente de l’Atlantique. - Le commandement de la force d’intervention de l’Atlantique qui comporte une force d’intervention de porte-avions composée du groupe d’intervention de porte-avions et du groupe de guerre anti-sous-marine. - Le commandement des forces sous-marines alliées de l’Atlantique. - Le commandement de la zone ibéro-atlantique qui comporte le commande­ ment de l’île de Madère.

Le Commandement Allié de la Manche (ACCHAN) Le Commandement de la Manche (ACCHAN) s'étend de la zone sud de la mer du Nord à l’autre extrémité de la Manche. Le quartier général du commandant en chef de la Manche (CINCHAN)5 est situé à Northwood au Royaume-Uni. La mission essentielle du commandement de la Manche consiste à contrôler et à protéger la navigation marchande ainsi qu’à contribuer à la dissuasion de toute forme d’ agression dans la zone de l’ACCHAN. En cas d’agression, le CINCHAN s’efforcerait d’instaurer et de mainternir le contrôle de cette zone et d e soutenir les opérations des commandements voisins en coopérant avec le SACEUR à la défense aérienne de la Manche. Les forces réservées pour affectation à ce commandement en cas de crise sont avant tout des forces navales mais comprennent également des forces de l’aéronautique maritime. Les commandements subordonnés du CINCHAN sont le commandement de la force aéronautique maritime alliée de la Manche, le commandement du sous- secteur nord de la Manche, le commandement du sous-secteur Plymouth de la Manche et le commandement du sous-secteur Bénélux de la Manche. A ces commandements il faut ajouter celui des forces de l'aéronautique maritime du sous-secteur nord et du sous-secteur Plymouth. Le CINCHAN a également sous ses ordres le commandement de la force navale permanente de la Manche, (STANAVFORCHAN), qui est une force permanente comprenant principalement des bâtiments de lutte antimines. Y participent régulièrement, la Belgique, le Danemark, la République fédérale d’Allemagne, les Pays-Bas et le Royaume-Uni, auxquels s'ajoutent à l’occasion la Norvège et les Etats-Unis. Un comité de la Manche composé des chefs d'Etat-major des forces navales de Belgique, des Pays-Bas et du Royaume-Uni fait fonction de conseiller et d’organisme consultatif auprès du commandant en chef de la Manche. Le SACEUR et le SACLANT ont tous deux des représentants officiels au siège de l'OTAN à Bruxelles (SACEUREP et SACLANTREPEUR). Ces représentants assurent la liaison avec les autorités OTAN et nationales et avec les divers Etats-majors. Le SACLANTREPEUR fait également fonction, sur instruction et en cas de besoin, du représentant du CINCHAN.

5 La liste des commandants en chef de la Manche (CINCHAN) figure dans la partie 11.

110 Structure militaire

Le Groupe stratégique régional Canada/Etats-Unis Le groupe stratégique régiona l Canada/Etats-Unis qui couvre la zone de l'Amérique du Nord, élabore et recommande au Comité militaire des plans de défense pour la région Canada/Etats-Unis. I I se réunit alternativement dans ces deux pays.

Les exercices militaires de l’OTAN Pour accroître l’efficacité et la valeur au combat des forces armées de l’OTAN et promouvoir la coopération entre les différentes nationa lités, des exercices internationaux sont organisés à interva lles réguliers par les commandants suprêmes alliés en Europe et de l’Atlantique ou également par le commandant en chef de la Manche, en liaison avec les gouvernements membres. Ces exercices font l'objet de plans établis longtemps à l'avance afin que les commandements disposent des forces nécessaires et que les gouvernements membres puissent coordonner les exercices nationaux avec ceux de l’OTAN. Ces exercices se divisent en deux catégories principales: les exercices qui n’entraînent pas de participation des forces armées et qu'on appelle exercices d’Etat-major et ceux auxquels les forces armées participent effectivement et que l'on appel le exercices réels. Les exercices d'Etat-major (CPX) ont pour but de familiariser les comman­ dants et les Etats-majors avec les problèmes du temps de guerre, de mettre à l’épreuve et d’évaluer les plans stratégiques et l'efficacité des organismes d'exécution, d'étudierl es questions tactiques ou autres et de mettre à l'épreuve les moyens de télécommunications. Un CPX a pour but de définir, d'examiner et de résoudre des problèmes de défense militaires. II peut consister en une série de discussions en groupe au cours desquel les le directeur d’exercice décrit des problèmes précis pour étude, et où les différents commandants ainsi que leurs Etats-majors exposent leurs points de vue. II peut également être un exercice d’Etat-major à un ou plusieurs échelons, au cours duquel les tactiques et procédures sont mises à l’essai sans emp loi effectif de troupes. Les exercices réels sont exécutés soit dans une zone limitée, auquel cas ils sont organisés par les commandants suprêmes ou les commandants subor­ donnés intéressés, soit à l'échelle de l'OTAN; ils sont alors dirigés conjointe­ ment par les grands commandants a lliés. II existe différents types d'exercices dont chacun reçoit un nom spécial. L’importance numérique des forces qui y participent peut être extrêmement variab le. Ces exercices ont pour objet d'accroître la coopération entre les forces de divers pays membres, de mettre à l’épreuve les plans ou d'étudier les problèmes stratégiques.

Les effectifs militaires internationaux La majorité des effectifs militaires affectés à l'Alliance demeurent sous contrôle des commandements nationaux en temps de paix. En temps de guerre, ces fonctions seraient normalement assurées par les commandants suprêmes de l’OTAN. En temps de paix et en temps de guerre, les membres des Etats-majors militaires internationaux de tous les quartiers militaires de l’OTAN sont fournis par les pays.

119 Chapitre 6 Contrô le financier

Les dépenses de fonctionnement du Secrétariat international, de l’Etat-major international, des qua r tiers généraux et des diverses agences spécialisées sont financées au moyen de contributions des pays membres. Les sommes mises à la disposition de l’Organisation par les gouvernements des pays membres font l'objet d'un strict contrôle. Etant donné qu’il s’agit de fonds internationaux, le mécanisme de contrôle doit être géré de telle façon que les pays membres aient la certitude qu’elles sont gérées de façon efficace, régulière et économique.

Les comités des budgets civil et militaire C’est le Conseil, qui est la plus haute autorité de l'Alliance, qui assume la responsabilité des finances de l’OTAN. Il est assisté dans sa tâche par le Comité des budgets civil et militaire et par le Collège international des commissaires aux comptes. Les dépenses de fonctionnement de l’Organisation sont couvertes par des budgets adoptés par le Conseil sur la base des rapports de ses Comités budgétaires. Le Comité du budget civil examine les projets de budget du Secrétariat international, le Comité du budget militaire, ceux de l’Etat-major militaire international, du SACEUR, du SACLANT et du CINCHAN, ainsi que les projets de budget des divers quartiers généraux subordonnés et des agences spécialisées. Le règlement financier de l’OTAN, approuvé par le Conseil, couvre toutes les étapes du processus d’engagement et de dépense des fonds versés par les pays membres, de façon que ces fonds soient effectivement utilisés aux fins pour lesquelles leur engagement a été autorisé.

Le contrôle des finances Un régime d'appel à la concurrence a été institué pour les contrats de travaux et de fournitures en vue d’assurer une gestion économique tout en offrant une chance aux soumissionnaires et fournisseurs de tous les pays membres. Il existe également un système de liquidation et de paiement et un ensemble de règles appropriées pour la tenue des livres comptables. D es mesures efficaces ont par ailleurs été prises pour rationaliser et simplifier l'administration finan­ cière en général. La responsabilité de la stricte application du règlement financier ainsi que du contrôle courant des opérations budgétaires et financières est dévolue aux contrôleurs des finances, qui sont Indépendants et qui cumulent ces fonctions avec celles de trésoriers de l'Organisation. Il existe un contrôleur des finances

120 Contrôle financier

pour le Secrétariat international et pour l’Etat-major militaire international et un pour chacun des commandements principaux de l’OTAN - le SACEUR, le SACLANT et le CINCHAN. Leur nomination est soumise à l'approbation du Conseil. Dans les quartiers généraux subordonnés, les contrôleurs des finan­ ces sont responsables vis-à-vis des contrôleurs financiers de leurs commande­ ments suprêmes respectifs. Il appartient aux contrôleurs des finances de procéder au recouvrement des contributions dues par les pays membres dont le montant payable en trois versements échelonnés au cours de l’année est en principe égal au montant total des crédits inscrits dans les budgets annuels. La part de chaque pays est calculée sur la base d’une formule de partage des dépenses acceptée d’un commun accord.

Le financement de l’infrastructure1 Lors de l'exécution sur leurs territoires de travaux d’infrastructure, les pays de l’OTAN encourent des dépenses qui sont financées en commun par tous les membres de l'Alliance. Ce financement commun s’opère selon une formule de partage des dépenses approuvée par tous les pays. Aucun projet n'est admissi­ ble au financement commun si les travaux n’ont pas été autorisés au préalable par le Comité des paiements et de l’avancement des travaux d’infrastructure qui procède à une estimation des dépenses qu’ils entraînent. Tout au long de ces travaux, le pays hôte - c’est-à-dire le pays où les travaux sont exécutés - adresse au Secrétariat international des rapports sur les dépenses encourues. Une fols que ces rapports financiers semestriels ont été analysés par le Secrétariat international, le Comité des paiements et de l’avancement des travaux autorise le paiement au pays hôte, par ceux qui contribuent au finance­ ment des travaux, de la part des dépenses que celui-ci a encourue. Le règle­ ment des sommes dues se fait directement de pays à pays, les montants étant calculés par le Secrétariat international qui soustrait, des sommes dues par les pays, les sommes qui leur sont dues pour les travaux effectués sur leur propre territoire.

Le Collège international des commissaires aux comptes Les comptes du Secrétariat international, de l’Etat-major militaire internatio­ nal, des quartiers généraux et des agences, et les comptes relatifs aux travaux d’infrastructure financés en commun sont vérifiés par le Collège international des commissaires aux comptes de l’OTAN. Les membres de ce Collège sont de hauts fonctionnaires appartenant aux Corps de contrôle financier des pays membres ou ayant une connaissance approfondie des procédures de contrôle officiel. Ils sont choisis et rémunérés par leurs pays respectifs et sont unique­ ment responsables devant le Conseil; ils ont des assistants qui sont membres du Secrétariat international.

' Le financement de l’infrastructure est décrit plus en détail au chapitre 10. 121 Contrôle financier

L’utilisation correcte des fonds communs La principale fonction du Collège des commissaires aux comptes est de permettre au Conseil d'une part, et aux gouvernements des pays membres par ¡’intermédiaire de leurs représentants permanents au Conseil d’autre part, de s’assurer que les fonds communs ont été co r rectement utilisés aux fins pour lesquelles ils avaient été accordés. Il s'assure que les dépenses ne sortent pas du cadre des autorisations budgétaires correspondantes et qu’elles ont été effectuées conformément au règlement financier en vigueur et exposées de façon aussi économique que possible. Par ailleurs, le Collège fixe ses propres procédures de contrôle conformément aux méthodes les plus modernes. Le Collège établit chaque année pour approbation par le Conseil des rap­ ports sur les diverses vérifications qu’il a effectuées. Il peut y faire toute recommandation qu’il juge appropriée concernant l'efficacité des procédures de contrôle financier appliquées à l'OTAN et les incidences financières des usages administratifs en appelant spécialement son attention, le cas échéant, sur la nécessité d'une justification adéquate des dépenses et d’une gestion économique du budget. L'organisation financière de l’OTAN a été élaborée sur des bases modernes garantissant que les fonds confiés à l’organisation bénéficient des mêmes garanties et sont soumis aux mêmes p r océdures de contrôle que celles qui sont appliquées dans les administrations nationales.

122 Partie 3 Affaires politiques

7 Consultation politique

8 Coopération économique

9 Services de presse et de l'information

Chapitre 7 Co nsultati on politique

L’OTAN est composée d’Etats souverains qui conservent leur indépendance en matière de politique ét rangère. Le Conseil ne p rend pas ses décisions à la majorité mais d'un commun accord et la réalisation d’un tel accord exige du temps et de patients efforts, chacune des parties apportant à l’étude d'un problème donné son expérience et son optique particulière. Les nations réagissent dans une large mesure en fonction de leurs intérêts immédiats ou futurs, mais aussi sous la forte pression de leur passé. Une alliance de quinze nations, dont l'histoire reflète tant de divergences, doit inévitablement, lorsqu’elle s’attaque à ses propres problèmes, se trouver tôt ou tard confrontée à des divergences d’opinions. Les Alliés de l’OTAN, s’ils sont tous égaux en droit et s'ils, disposent chacun d'une voix à la table du Conseil n'en sont pas mois inégaux par la dimension, l’importance de leur population et leur territoire. Les grands pays ont, à l’échelon mondial, des responsabilités que n’ont pas certains des petits pays. Pour parvenir librement à un accord, la première condition est donc que chacun des Alliés comprenne parfaitement la position de tous les autres. Par conséquent, une étroite coopération politique entre les pays de l’Alliance implique d'abord et avant tout que tous les gouvernements membres soient pleinement informés, de la politique de leurs partenaires et des considérations fondamentales dont celle-ci procède. En second lieu, toute coordination de leurs politiques étrangères exige de leur part une consultation permanente entre eux sur leurs positions respectives concernant des questions spécifiques. Ces deux objectifs, s’ils sont distincts, sont néanmoins liés.

Te nir les gou v ernements Informés Tenir informés les autres gouvernements membres, c’est échanger régulière­ ment avec eux des renseignements sur les événements qui présentent de l'intérêt pour l’Alliance dans son ensemble et leur faire part des décisions prises avant qu’elles ne soient rendues publiques. Dans la pratique, ces échan­ ges ne constituaient guère au début qu’un geste de courtoisie, mais ils sont progressivement devenus une première étape extrêmement importante dans la mise en place d’une procédure agréée de coopération politique. Pour que cette consultation politique soit efficace et qu'elle ouvre la voie à une véritable coordination des politiques, elle ne peut se limiter à un simple échange d'informations. II faut que les gouvernements, avant que les décisions ne soient prises, échangent leurs points de vues lorsque leurs délibérations en sont au stade de l'élaboration politique.

125 Consultation politique

Nécessité de la coopération politique La consultation politique a pris un caractère systématique au sein de l'OTAN dès la première réunion du Conseil des suppléants en mai 1950. Ceux-ci avaient notamment pour mission d’échanger des avis sur les problèmes politi­ ques d'intérêt commun dans le cadre du Traité. C'est ainsi que les pays membres coordonnèrent leurs vues en particulier sur la manière dont l’Alle­ magne pourrait contribuer le mieux à la défense de l'Ouest et sur la question de l’association de la Grèce et de la Turquie à l’OTAN. Les Alliés procédèrent également à des échanges de vues et de renseignements sur la politique des pays du bloc communiste. Lorsque le Conseil commença à se réunir en session permanente en avril 1952, il élargit le champ de la consultation politique dans l’esprit des recom­ mandations adoptées cette année-là à la session de Lisbonne. Ses pouvoirs en la matière furent encore renforcés par une résolution approuvée en avril 1954 qui invitait instamment les pays membres de l'Alliance à fournir au Conseil tous les renseignements politiques de nature à intéresser leurs alliés. C’est au cours de cette période (qui commença en 1953) que le Conseil examina les réponses rédigées par les trois puissances occidentales occupantes en Allemagne à diverses notes de l'Union soviétique sur ce pays. Il participa également à la négociation des accords de Paris et de Londres approuvés en octobre 1954, et aux travaux préparatoires de la Conférence au Sommet de Genève pendant l'été de 1955 ainsi que de la Conférence des ministres des Affaires étrangères qui se tint aussi à Genève à l’automne de la même année. Les événements politiques qui survinrent dans le cadre de l'OTAN et la conviction de plus en plus forte que les membres de l'Organisation devaient être plus étroitement unis conduisit à la création, lors de la session ministérielle de mai 1956, du Comité sur la Coopération non militaire. Ce Comité, plus souvent appelé «Comité des Trois» ou «des Trois Sages» reçut pour tâche «de présenter au Conseil des recommendations quant aux mesures à prendre pour améliorer et développer la coopération entre pays de l'OTAN dans les domaines non militaires et pour accroître l'unité au sein de la communauté atlantique». Le rapport de ce Comité ainsi que ses recommanda­ tions, qui furent approuvés par le Conseil le 13 décembre 1956, peu de temps après la crise de Suez, mirent en lumière, pour la première fois, l’importance capitale de la consultation politique au sein de l’OTAN et contribuèrent dans une large mesure à en accélérer le développement.

Le rapport du «Comité des Trois»1 Le Comité souligna que l’OTAN ne pourrait remplir sa mission de dissuasion qu'à certaines conditions et uniquement s'il existait d'étroites relations poli­ tiques et économiques entre ses membres. «Une alliance dont les membres Ignorent les intérêts de leurs partenaires, se laisse diviser par des conflits politiques et économiques ou se méfient les uns des autres ne peut avoir la

1 1 Pour le texte du rapport du Comité des Trois, voir la partie 10.

126 Consultation politique

moindre efficacité que ce soit pour décourager une agression ou pour la repousser.» Les membres de ce Comité exprimèrent clairement leur conviction qu'il était impossible de séparer les deux aspects de la sécurité - l’aspect politique et l'aspect militaire. Ce qui s'imposait donc à l’OTAN, c’était de «déployer assez d’efforts pour créer entre ses éléments civils et militaires cette liaison étroite et permamente qui est Indispensable pour que l'Alliance soit forte et durab le». Le Comité recommanda expressément un élargissement de la coopération et de la consultation dans le domaine politique «aux tout premiers stades de l’éboration des politiques, avant que la position des pays ne soit définitivement arrêtée», notant qu’ainsi on parviendra «au mieux à des déci­ sions collectives sur les problèmes d’intérêt commun qui affectent l’Alliance» et, au pire, «évitera-t-on qu’un pays membre n’agisse sans connaître l’avis des autres». Le Comité prévoyait que l’application de ces principes, une fois approuvés, n’irait pas sans difficultés ni problèmes. Il n’en considéra pas moins, qu’il était utile de formuler certaines suggestions qui pourraient servir de ligne de conduite pour l'avenir. Ces suggestions étaient les suivantes: - les pays membres devraient informer le Conseil de tout événement qui pourrait avoir des conséquences sérieuses pour l’Alliance. Ils devraient s’y plier, non comme à une simple formalité, mais en vue d’une véritable consul­ tation politique; - les gouvernements des pays membres et le Secrétaire général devraient avoir le droit de proposer à l’examen du Conseil toute question d’intérêt commun pour l’Alliance qui n’aurait pas un caractère strictement national; - aucun gouvernement ne devrait adopter de politique définitive ou faire des déclarations politiques marquantes sur des questions importantes pour l’Alliance ou pour l'un quelconque de ses membres sans consultation préala­ ble, à moins d’impossibilité matérielle démontrable; - les pays membres devraient s’efforcer de tenir compte dans leur politique nationale des Intérêts et des vues que les autres pays (et surtout les pays les plus directement en cause) auraient fait valoir lors de consultations OTAN, quand bien même aucune communauté de vues ou entente n’aurait été enregistrée au Conseil; - il devrait être tenu compte de toute entente dans la mise au point des politiques nationales. SI des considérations d’ordre national entraînait un gouvernement à y faire exception, celui-ci devrait en expliquer les raisons au Conseil. Il est plus important encore que, chaque fois qu’une recommanda­ tion formelle aura été adoptée à l’issue de débats au Conseil, les gouverne­ ments lui donnent son plein effet dans toute mesure ou politique nationale arrêtée concernant l’objet de cette recommandation.

127 Consultation politique

Recommandations spécifiques Telles furent les lignes de conduite générales adoptées par le Comité des Trois. Celui-ci formula aussi un certain nombre de recommandations parti­ culières visant à renforcer la procédure de consultation et notamment les suivantes: - pour renforcer la procédure de consultation, les ministres des Affaires étrangères, à leur réunion de printemps, devraient passer en revue les progrès politiques réalisés par l’Alliance et que leur exposerait, dans les grandes lignes, un rapport annuel préparé par le Secrétaire général; - pour aider les représentants permanents et le Secrétaire général à assumer leurs responsabilités en matière de consultation politique, un comité poli­ tique consultatif devrait être créé sous l’autorité du Conseil; - tout différend entre pays membres qui n’aurait pu être réglé directement entre les Intéressés devrait être soumis à une procédure de bons offices dans le cadre le l'OTAN avant que l’on recoure à tout autre institution internatio­ nale - exception faite pour les différends d’ordre juridique ou d’ordre économique que l’on pourrait avoir avantage à tenter de régler d’abord dans le cadre de l’Organisation spécialisée compétente. Le Secrétaire général devrait être habilité à offrir des bons offices aux pays qu’un différend diviserait et, si ceux-ci y consentaient, à prendre l'initiative ou faciliter l’entreprise d’une enquête, d'une médiation, d'une conciliation ou d’un arbitrage. Ces directives générales et ces recommandations pratiques du Comité des Trois forment encore aujourd’hui la base de la consultation politique au sein de l’OTAN. Elles ont donné une impulsion nouvelle à cet aspect particulier des travaux de l’OTAN, aussi indispensable à l'Alliance que la coopération sur le plan militaire.

Enceintes pour la consultation politique La consultation politique se tient principalement au sein du Conseil où, sous la présidence du Secrétaire général, les représentants permanents des pays membres soulèvent les problèmes politiques qui, à leur avis ou aux yeux de leur gouvernement, méritent d’être examinés. Ces réunions du Conseil se tiennent avec un minimum de formalisme, les discussions y sont franches et directes. De son côté, le Secrétaire général peut aussi soulever des questions, et, du fait qu’il préside les réunions, il joue un rôle important dans les délibérations du Conseil. En raison de la multiplicité de ses tâches, le Conseil a besoin de l'aide du Comité politique. Celui-ci (désigné à l’origine sous le nom de «Comité des conseillers politiques») fut créé en 1957 à la suite d’une recommandation du Comité des Trois. Il est présidé par le Secrétaire général adjoint pour les affaires politiques. En raison des activités politiques accrues de l’Alliance (particulièrement depuis l’adoption du «Rapport Harmel» mentionné plus loin), le Comité se réunit maintenant plusieurs fois par semaine, au niveau des représentants permanents adjoints et à celui des conseillers politiques des

128 Consultation politique délégations. Tout en se tenant au courant des tendances et des événements qui présentent de l'intérêt pour l’OTAN dans toutes les régions du monde, le Comité prépare les discussions du Conseil sur les problèmes politiques et lui soumet des rapports sur les sujets à débattre. Il doit en outre donner suite aux décisions du Conseil et veiller à leur exécution. La consultation politique a également lieu au sein d’un certain nombre de groupes de travail politique ad hoc traitant de questions spécifiques. En outre, des groupes d’experts nationaux étudient spécialement certaines régions du monde en vue des discussions que les ministres des Affaires étrangères ont deux fois par an sur la situation internationale.

Le Groupe consultatif sur la politique atlantique Le processus de consultation a été marqué également par une innovation particulièrement intéressante: la création, en 1961, du Groupe consultatif sur la politique atlantique (APAG). Ce groupe est composé de hauts fonctionnaires de la planification des ministères des Affaires étrangères des pays membres et rend compte directement au Conseil. Il a pour mission d’étudler divers aspects des relations Est-Ouest dans leur contexte global en se plaçant dans une perspective à plus long terme et en imaginant l’évolution qu’ils pourraient connaître au cours des années à venir. Ces discussions sont menées sur une base personnelle et n’engagent pas les gouvernements. Ainsi ces fonctionnai­ res ont-ils toute liberté pour élaborer diverses hypothèses auxquelles pourront ensuite réfléchir les responsables de l'Alliance. Le groupe fait rapport directe­ ment au Conseil par l’intermédiaire de son président, le Secrétaire général adjoint pour les affaires politiques.

Les futures tâches de l’Alliance Les recommandations du Comité des Trois sur la consultation politique ont été de nouveau définies dans le rapport sur les futures tâches de l’Alliance («Rapport Harmel»)2, qui fut approuvé par le Conseil des ministres en décem­ bre 1967. Ce rapport déclare notamment: «En tant qu'Etats souverains, les Alliés ne sont pas tenus de subordonner leur politique à une décision collec­ tive. L’Alliance fournit un forum et un centre efficaces pour les échanges d’informations et de vues; ainsi, chacun des Alliés peut-il arrêter sa politique à la lumière d'une connaissance approfondie des problèmes et des objectifs de tous les autres. Pour y parvenir, il est essentiel d’approfondir et d'améliorer la pratique qui consiste à procéder en temps utile à des consultations fran­ ches . . .» Le rapport décrit le but ultime de l'Alliance comme étant «de parvenir à un ordre pacifique juste et durable en Europe accompagné de garanties de sécurité appropriées» et il précise le rôle des Alliés-et de leurs consultations -, qui est de rechercher une amélioration des relations avec l'Union soviétique et les pays de l'Europe de l’Est.

2 Voir la partie 10 pour le texte du «Rapport Harmel».

129 Consultation politique

Cinq éléments de consultation Le mécanisme de consultation politique consiste donc en cinq éléments distincts: le Conseil, le Comité politique, les comités d’experts régionaux, les groupes de travail politique ad hoc et le Groupe consultatif sur la politique atlantique. Ils sont aidés dans leurs travaux par le Secrétariat international. En règle générale, les documents de travail et les rapports sur lesquels se fonde la consultation politique sont établis sur la base des renseignements fournis par les délégations nationales et préparés par la Division des affaires politiques.

Négociations Est-Ouest La consultation politique basée sur les principes qui viennent d’être indiqués s’étendait déjà en fait à tous les problèmes politiques internationaux, mais elle est entrée dans une phase particulièrement active à la suite de l'ouverture, sur un large front, de négociations concernant les relations Est-Ouest et dont il a été fait état au Chapitre 3. Il s’est agi en grande partie de coordonner au niveau du Conseil les positions de négociation alliées concernant les réductions mutuelles et équilibrées de forces et la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe. Une étude fut entreprise en 1978 pour examiner les relations Est-Ouest dans une perspective à long terme. La conclusion de cette étude a été que, tout en maintenant un niveau crédible de dissuasion et de défense, il convenait, pour l'avenir, de suivre une politique de développement des relations avec l’Est. L’invasion soviétique de l’Afghanistan à la fin de 1979 a jeté une ombre sur les relations Est-Ouest mais il s’est néanmoins dégagé un consensus selon lequel il n’y avait pas d’alternative acceptable à la poursuite des négociations Est- Ouest même si, dans les circonstances actuelles, il ne fallait en attendre que peu de résultats substantiels.

Réductions mutuelles et équilibrées de forces (MBFR) Dans le cas des négociations sur les réductions mutuelles et équilibrées de forces, l'Alliance a fait un grand pas, dépassant le stade de la simple consulta­ tion pour assumer un rôle de direction. Avant que ne débutent les négociations, les nations alliées qui participent aux MBFR avaient décidé de négocier à partir de positions agréées au sein de l'OTAN sur toutes les questions de politique et de stratégie. Ces positions communes sont élaborées à Bruxelles sur la base d’instructions nationales par le Conseil en session permanente, assisté par le Comité politique de haut niveau. Elles sont ensuite transmises comme directi­ ves au groupe ad hoc allié des négociateurs de Vienne. Seuls les problèmes courants de tactique de négociations ne requièrent pas de directives du Conseil. C’est la première fois dans l’histoire de l'Alliance qu'une négociation est dirigée par le Conseil de l'Atlantique Nord, ce qui témoigne à la fois de l'étroitesse des consultations au sein de l’Alliance sur les questions importan­ tes et du rôle accru de l'OTAN ces dernières années dans les domaines du désarmement et de la détente.

130 Consultation politique

Désarmement et limitation des armements

L'Alliance po rte un intérêt tout particulier aux nombreuses questions qui ont trait au désarmement et à la limitation des armements et ces questions font l’objet de consultations très actives au sein de l’OTAN en vue d'harmoniser et de coordonner les positions nationales en tenant compte de leurs incidences possibles sur la sécurité de l’Alliance. Ces consultations ont lieu au sein du Comité politique, lors de ses réunions ordinaires et extraordinaires avec des experts en désarmement venus des capitales. Ces consu ltations ont permis aux pays membres de mieux préparer les négociations dont certaines ont abouti à la conclusion de traités importants tels que celui de 1963 sur l'interdiction partielle des essais nucléaires, celui de 1968 sur l'interdiction de mettre en place des armes nucléaires et d’autres armes de destruction massive dans le fond des mers et la convention de 1972 sur l’interdiction du développement, de la production et du stockage des armes bio logiques. Plus récemment, de fréquentes consultations ont eu lieu sur l'évolution des discussions qui se déroulaient dans un certain nombre d'organismes internationaux sur les ques­ tions intéressant l'Alliance, telles que la conférence diplomatique sur la réaffir­ mation et le développement du droit humanitaire international applicable aux conflits armés; le Comité du désarmement; la conférence des Nations Unies sur l'interdiction ou la limitation de l’emploi de certaines armes conventionnel les inhumaines; l'Assemblée généra le des Nations Unies et la session spéciale des Nations Unies sur le désarmement. Font éga lement l'objet de consultations approfondies les négociations bilatérales et multilatérales telles que les négo­ ciations américano-soviétiques sur une convention relative aux armes chimi­ ques, les négociations entre l’Union soviétique, le Royaume-Uni et les Etats- Unis en vue de la conclusion d’un traité d’interdiction générale des essais nucléaires et certaines initiatives spécifiques telles que la proposition française de conférence sur le désarmement en Europe.

Conversations sur la limitation des armes stratégiques (SALT)*

Eu égard à l’importance, pour la sécurité de l’ensemble de l'Alliance, des conversations bilatérales américano-soviétiques sur la limitation des armes stratégiques, des discussions approfondies eurent lieu à leurs sujets pendant les négociations SALT I et SALT II. Ces consultations se tenaient généralement au Conseil, avec la participation des principaux négociateurs américains. Elles étaient fréquemment suivies de discussions entre experts sur les questions techniques.

Limitation des armements intéressant les forces nucléaires de théâtre (TNF)** Les négociations sur la limitation des armements intéressant les forces nucléaires de théâtre (TNF) présentaient un intérêt encore plus important pour les Alliés européens. Aussi un Groupe spécial sur la limitation des armements

* Sigle anglais: Strategic Arms Limitation Talks ** Sigle anglais: Theatre nuclear forces

131 Consultation politique et les questions qui s’y rattachent a-t-il été créé par les pays alliés Intéressés en avril 1979 pour définir la position occidentale sur la limitation des armements Intéressant les forces nucléaires tactiques. C'est le rapport de ce groupe ainsi que celui du Groupe de haut niveau du NPG sur la modernisation des TNF qui constitua la base des décisions qui allaient être prises le 12 décembre 1979 sur la modernisation des armes nucléaires tactiques et la limitation des a rme­ ments.3 D ans le cadre de ces décisions, et compte tenu de l’importance de telles négociations pour la sécurité de l'Alliance, fut créé un groupe consultatif spécial sur la limitation des armements intéressant les forces nucléaires tac­ tiques en vue de soutenir l’effort de négociation des Etats-Unis. Le groupe tint plusieurs réunions en 1980, qui aboutirent à l'ouverture de conversations préliminaires entre les Etats-Unis et l’Union soviétique en octobre 1980.

Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE) La question de la tenue d’une conférence sur la sécurité et la coopération en Europe et des questions à inscrire à l’ordre du jour de cette conférence a été l’objet de discussions très approfondies au sein de l'Alliance. Les pays mem­ bres sont arrivés à des positions et à des objectifs communs pour la conférence préparatoire tenue à Helsinki en 1972-1973. En ce qui concerne les trois phases de la conférence qui ont eu lieu à Genève et à Helsinki (1973-1975) non seulement les problèmes majeurs furent examinés par le Conseil et d’autres comités de l’OTAN, mais à la Conférence elle-même les délégations des pays de l’Alliance assuraient au jour le jour la coordination la plus étroite possible de leurs positions. Déjà solidement établie, cette pratique de la consultation au moment de l’élaboration des positions et celle de la coordination au cours des négociations elles-mêmes fut maintenue après la signature de l’Acte final et devint la caractéristique normale des négociations multilatérales au sein de la CSCE.

Déclaration sur les relations atlantiques approuvée à Ottawa le 19 juin 19744

Cette déclaration donna une impulsion nouvelle à la consultation politique au sein de l’Alliance. Elle stipule, dans son paragraphe 11, que les Alliés sont convaincus que, pour atteindre les buts qui leur sont communs, il leur faut maintenir entre eux une étroite consultation et un esprit de coopération et de confiance mutuelles et promouvoir ainsi les conditions nécessaires pour la défense et favorables pour la détente, lesquelles sont complémentaires. Ils sont fermement résolus à se tenir pleinement informés et à renforcer la pratique de consultation franche et en temps opportun par tous les moyens qui pourraient être approp r iés sur les questions touchant leurs intérêts communs en tant que membres de l'Alliance, en tenant compte de ce que ceux-ci peuvent être influencés par des événements survenant dans d’autres parties du monde.

3 Voir partie 10, Documentation. 1 Voir la partie 10 pour le texte de la Déclaration sur les relations atlantiques. 132 Chapitre 8 Coopération économique

Les auteurs du Traité de l'Atlantique Nord, se rappelant toute l’amertume et les souffrances causées par la crise des années 30, insistèrent sur le fait que la rivalité économique entre nations, institutionnalisée au niveau de la souverai­ neté nationale, pouvait certes être un facteur d’émulation et de croissance mais qu’il ne fallait pas la laisser devenir une source de friction au sein de l’Alliance et nuire ainsi à la solidarité de ses membres. C'est pourquoi l’article 2 du Traité de l'Atlantique Nord stipule que «les parties s’efforceront d’éliminer toute opposition dans leur politique écono­ mique internationale et encourageront la collaboration économique entre chacune d'elles ou entre toutes». Dès sa création, l'Alliance atlantique, préoccupée avant tout de coordonner l’effort de défense commun et de promouvoir la consultation politique, a néanmoins été attentive à l’importance de la consultation économique qui n’a cessé de se développer depuis 1949 et fait dorénavant partie intégrante des activités de l’OTAN. En 1956, une impulsion décisive a été donnée à l’action de l’OTAN dans ce domaine par le «Rapport du Comité des Trois»(1), qui contenait un certain nombre de recommandations importantes et de principes de base, dont l'appli­ cation a eu pour effet de renforcer le rôle que jouait l’OTAN dans le domaine économique et qui a continué à se développer. L’idée maîtresse du Chapitre 3 de ce rapport, qui traite de la coopération économique, est que «coopération politique et conflit économique sont incon­ ciliables». En conséquence, les pays alliés reconnaissent qu’ils ont des intérêts en commun dans le domaine économique qui devraient les amener à prendre, ensemble ou individuellement, toutes les mesures en leur pouvoir pour pro­ mouvoir la croissance de leur économie. Cela signifie que les pays de l’OTAN doivent maintenir leur activité économique à un niveau élevé pour pouvoir améliorer le niveau de vie de leur population, préserver le plein emploi, déployer des efforts soutenus dans le domaine de la recherche et du dévelop­ pement, aider les pays moins développés, et enfin, préserver et si besoin est renforcer leur capacité de défense. Le rapport ne dit pas que la mise en oeuvre de mesures concrètes de coopération économique doive nécessairement avoir lieu dans le cadre de l’OTAN. Il serait en effet inutile que l’Alliance se charge de tâches qu’assument déjà d’autres organisations internationales créées spécifiquement à cette fin. Les pays membres qui jouent un rôle majeur dans ces organisations sont en mesure d'empêcher l'adoption de politiques économiques contraires à l’esprit et aux intérêts de l'Alliance. Les auteurs du rapport estiment toutefois que des 1 1 Pour le texte du Rapport du Comité des Trois, voir la partie 10.

133 Coopération économique

consultations pourraient avoir lieu au sein de l'OTAN chaque fois que se trouvent posées des questions présentant une importance politique ou straté­ gique particulière pour l’Alliance et en particulier celles qui «affectent la santé économique de la communauté atlantique tout entière ». Dans leur déclaration d’Ottawa du 19 juin 1974, les gouvernements alliés ont réaffirmé leur désir «de veiller à ce que leurs rapports essentiels sur le plan de la sécurité s’appuient sur des relations politiques et économiques harmo­ nieuses. En particulier, ils s'attachent à écarter les sources de conflit entre leur politique économique et à encourager entre eux la coopération économique». L'Alliance constitue un cadre efficace où divers aspects des problèmes politiques, militaires et économiques peuvent être examinés dans leur inter­ dépendance. A cet égard, l’approche et le mécanisme de l'OTAN peuvent se révéler très utiles pour faciliter la discussion de certains aspects délicats des relations économiques internationales, comme par exemple les aspects écono­ miques de l'application de l'Acte final de la Conférence d’Helsinki et, plus récemment, la question des relations économiques avec l’Union soviétique après l’invasion de l’Afghanistan. Le processus de consultation de l’OTAN offre aussi le moyen de stimuler ou d’entreprendre, quand le besoin s’en présente, telle ou telle action spécifique dans le domaine purement économique afin de sauvegarder les intérêts de l’Alliance. C'est ainsi qu’en mai 1978, le Conseil a invité le Secrétaire général à mener une étude sur la coopération et l’assistance économiques au sein de l’Alliance à la suite de laquelle les gouvernements membres ont pris des mesures spéciales pour aider les pays membres moins prospères par le truchement des instances internationales appropriées.

Les activités économiques au sein de l’OTAN Le rapport du Comité des Trois a conduit à la création en 1957 par le Conseil de l’OTAN d’un Comité économique qui fait directement rapport au Conseil et se réunit sous la présidence du Directeur de la Direction économique. Tous les pays membres sont représentés à ce Comité Celui-ci a deux fonctions principales. Tout d’abord, il permet aux pays membres de se tenir mutuellement informés des problèmes économiques d’actualité qui concernent principalement les relations Est-Ouest affectant directement l'Alliance, et de discuter de leurs incidences. C’est aussi un cadre commode pour une consultation régulière sur les problèmes soulevés par l'un ou l’autre des pays membres ou par le Conseil. Les consultations de cette nature peuvent, le cas échéant, être suivies de recommandations propres à guider les gouvernements membres dans l'élaboration de leur politique natio­ nale. A cet égard, le Comité économique a joué, par exemple, un rôle important dans la définition de positions communes des membres de l'Alliance lors de la préparation de la CSCE. Deuxièmement, le Comité économique prépare régu­ lièrement un certain nombre de rapports couvrant différents aspects des relations économiques et financières entre l’Est et l’Ouest, ainsi que des études sur la situation économique dans les divers pays de l’Est. La Direction économique, qui fait partie de la Division des Affaires politiques du Secrétariat international de l'OTAN, est chargée de promouvoir et d’effec­ tuer ce travail.

134 Coopération économique

Les principales activités de cette Direction sont les suivantes: (1) elle contribue aux activités du Conseil et du Comité économique ainsi que, le cas échéant, de certains autres comités comme le Comité des Plans de Défense, le Comité politique et le Comité militaire; (2) elle fournit au Secrétaire général toutes les études ou analyses écono­ miques qui lui sont nécessaires; (3) en coopération avec la Direction de l’information de l’OTAN, elle organise chaque année un colloque qui rassemble un grand nombre d'éminents spécialistes dans l'économie des pays communistes et appartenant pour la plupart au monde universitaire; (4) elle maintient le contact avec les délégations nationales, les organismes OTAN et les autres organisations internationales, gouvernementales et non-gouvernementales, qui traitent de questions économiques. La coopération économique au sein de l’Alliance n'a cessé de se développer et revêt aujourd’hui quatre formes principales: - examen des aspects économiques de l’effort de défense des pays membres; - assistance économique entre les membres de l'Alliance; - analyse des tendances économiques dans les pays communistes; - étude des relations économiques Est-Ouest.

Aspects économiques de l’effort de défense Le potential de défense des pays membres n’est pas uniquement fonction de la solidité de leurs économies, mais aussi de leur stabilité intérieure et exté­ rieure. Les procédures et les mécanismes de consultation de l’OTAN permet­ tent l’examen de l’incidence des dépenses de défense sur l'économie des pays membres. Après la récession de 1974-1975, l’économie mondiale a été soumise à plusieurs Influences dépressives: l’excédent croissant et important des pays de l’OPEP, qui a abouti à de sérieux déséquilibres des balances de paiement dans un grand nombre de pays, la persistance de taux élevés d’inflation et de chômage et des problèmes d’ajustement structurel difficiles à résoudre à moyen terme. Ces diverses influences font que l’activité économique et le commerce International n’augmenteront que lentement au cours des années à venir. Malgré cette conjoncture défavorable, la production totale actuelle au sein de l'Alliance est trois fois plus élevée que celle du Pacte de Varsovie. L'effort de défense des pays de l’OTAN représente une charge nettement inférieure à celle des pays du Pacte de Varsovie. La part du total des ressources que les pays de l’OTAN affectent à leur défense est relativement modeste et a diminué dans la plupart des pays membres au cours des dix dernières années, principalement parce que les augmentations de dépenses de défense ont été inférieures à l’augmentation du PIB. Pour l’ensemble des pays membres de l’OTAN, la part du PIB absorbée par la défense est passée de 6 % en 1970 à 4,3 % en 19792. Les aspects économiques de l’effort de défense des pays qui participent à la structure militaire integrée de l'Alliance sont examinés dans le contexte de

2 Voir Appendice I, tableau (IV).

135 Coopération économique

l’Examen des plans de forces de l'OTAN, processus qui est décrit au Chapi­ tre 12. Ce processus comporte la préparation, tous les deux ans, d’une évalua­ tion des situations et des perspectives économiques à moyen terme des pays membres de l’Alliance. Cette évaluation économique est l’un des documents dont il est tenu compte pour établir la Directive ministérielle, qui définit l'orientation politique fondamentale de toutes les activités de planification de la défense à mener au sein de l'OTAN. Elle Indique notamment les lignes directri­ ces à observer en matière de ressources en tenant compte à la fois des besoins militaires et des possibilités des économies. La Directive de 1977 a fixé à un taux de l’ordre de 3 % en valeur réelle l’objectif de l’acc r oissement annuel des dépenses de défense, ce qui a été confirmé à Washington en 1978 et les années suivantes.

La coopération et l’assistance économiques au sein de l’Alliance Dans le contexte général de l’article 2 du Traité de l’Atlantique Nord, les pays alliés ont entrepris un effo rt de grande envergure pour aider les pays membres moins favorisés à surmonter leurs difficultés économiques. Les ministres ont demandé au Secrétaire généra l de suivre attentivement l’application de ce programme d’assistance sans précédent destiné à assurer la stabilité sociale de ces pays et à renforcer leurs moyens de défense.

Mieux comprendre les économies communistes La coopération économique entre les pays membres de l’Alliance prend aussi la forme d’une analyse des tendances économiques dans les pays communis­ tes. Pour évaluer la puissance politique et militaire d'un pays, il est de toute évidence essentiel de connaître son potentiel économique. L’OTAN fournit à cet égard un cadre approprié, où des recherches peuvent être menées conjoin­ tement par les pays membres en vue d’arriver à une appréciation commune des principaux problèmes qui conditionnent l’évolution économique des pays communistes tels que leur croissance démographique, la situation de leur agriculture, la réforme de leurs systèmes centralisés de planification, l’exploita­ tion de leurs sources d’énergie, l’évolution et la structure de leur commerce extérieur et la situation de la balance des paiements, en monnaies convertibles. Pour obtenir une meilleure évaluation de leur potentiel économique, leur pro­ duit national est évalué en termes comparables à ceux des pays occidentaux. De telles études, dont les résultats sont communiqués aux gouvernements, ne permettent pas seulement de mieux comprendre l'état actuel de ces écono­ mies, mais aussi de mieux prévoir leur évolution future et l’aptitude de ces pays à consacrer des ressources à leurs efforts de défense et à la pénétration économique et politique des pays du Tiers-monde. L’étude des économies communistes fournit aussi des renseignements utiles pour juger des motiva­ tions de l’URSS et de ses alliés dans des négociations internationales comme celles de la CSCE ou de la CNUCED3. En d’autres termes, ces renseignements

3 Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement.

136 Coopération économique

économiques complètent les informations dont disposent les organes politi­ ques et militaires de l'Alliance.

Relations économiques Est-O uest Les pays de l’Alliance sont depuis longtemps favorables au développement des échanges Est-Ouest en raison non seulement de ses avantages intrinsè­ ques mais aussi de la contribution qu’il peut apporter à la détente. Il ne faut pas oublier toutefois que le commerce avec les pays de l’Est peut poser certains problèmes du fait que la gestion de leur économie est centralisée, que leurs objectifs politiques l’emportent souvent sur les considérations économiques et que leurs relations commercia les avec l’étranger sont organisées par un mono­ pole d’Etat. Depuis la fin des années 60, des efforts ont été faits pour dévelop­ per les relations économiques entre l’Est et l’Ouest grâce à des accords de coopération entre entreprises de l'Est et firmes occidentales. Ces accords couvrent divers types de sous-traitance, de coproduction ou de fabrication spécialisée et peuvent être parfois complétés par des contrats portant sur la promotion commune des ventes dans les pays occidentaux, dans ceux de l’Est ou du Tiers-monde, sur l'échange d’informations techniques et sur la recher­ che en commun dans certains secteurs. Plusieurs de ces accords sont liés à des crédits occidentaux remboursables sous forme de livraisons de produits fabriqués dans les usines des pays de l'Est qu’ils ont en partie contribué à construire ou à agrandir. Les pays alliés procèdent régulièrement à des consultations et à des échan­ ges d’informations sur le développement des échanges avec les pays de l’Est et sur le financement de ces échanges, en particulier celui de la dette des pays communistes.

De nouvelles activités dans un monde en évolution Le Comité économique et la Direction des Affaires économiques se sont engagés ces dernières années dans de nouvelles activités pour répondre à une situation en rapide évolution. C’est ainsi qu'ils ont: - effectué des analyses détaillées et systématiques sur l’évolution économique de chaque pays du COMECON; - procédé à des études couvrant un certain nombre de domaines particuliers tels que la démographie, les ressources énergétiques, l’agriculture, l’endet­ tement en monnaies convertibles, etc.; - réalisé des études sur toute une variété de questions ayant trait aux activités économiques déployées par les pays communistes dans le contexte mondial et à leurs conséquences pour les pays membres, telles que le problème découlant de l'expansion de la flotte marchande soviétique et de son utilisa­ tion pour le trafic entre pays tiers, les relations Est-Ouest en matière d'éner­ gie, les développements économiques Est-Sud et l’intégration au sein du COMECON;

137 Coopération économique

- accordé davantage d’attention aux prob lèmes économiques intéressant la défense, et en particulier aux tendances des dépenses de défense à l’Est et à l’Ouest et à l’influence que l’évolution de la situation économique pourra avoir sur ces tendances. La coopération économique au sein de l’Alliance continuera d'être impor­ tante à mesure qu’évolueront les relations politiques et économiques à l’inté­ rieur et à l'extérieur de l’OTAN.

138 Chapitre 9 Services de presse et de l’information

Origine Le Service de l’information de l’OTAN a été créé par le Conseil des sup­ pléants en 1950 et est donc l’une des premières institutions de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord. D ès le début, son objectif essentiel a été d’assurer à l’OTAN l'appui d’une opinion publique bien informée; l’autre point de vue, selon lequel une organisation de sécurité et de défense n'avait besoin que d'un petit bureau de presse, n'a guère rencontré d’écho. Après l’installation du Conseil et du Secrétariat international à Paris, l’effort dans le domaine des relations publiques a porté plus particulièrement sur l’information de ceux qui jouent un rôle déterminant auprès de l’opinion. C'est toutefois en décembre 1956, avec l’approbation du rapport du Comité des Trois sur la coopération non-militaire, que l’Organisation a reçu un mandat précis en matière de relations publiques, et c'est le Chapitre 5 de ce rapport qui a jeté les bases de ce qu’allait être toute l'activité future de la Direction de l'information. Le rapport précisait qu’un programme d'information, pour être efficace, devait pouvoir disposer à la fois d’éléments de fond et de moyens financiers. Il soulignait l'importance, non seulement de faire connaître à l’opinion des pays membres les résultats notables obtenus grâce aux consultations au sein de l’OTAN, mais aussi de s’efforcer de mieux faire comprendre à l’extérieur de la zone de l’OTAN les objectifs et l’action de l’Organisation. C’est aux gouverne­ ments qu’il incombe au premier chef d’informer le public des activités de l’OTAN et de les lui expliquer, mais cette tâche repose sur la conjugaison d’efforts de l’Organisation et de ses membres. L'évolution du contexte international et, par voie de conséquence, celle de l'OTAN, ont conduit à apporter au travail d'information des modifications et des aménagements dont le plus significatif a été l'adoption de la notion d’approche multiple; celle-ci assure au fonctionnement du Service de l’information une souplesse lui permettant à la fois de répondre aux besoins des différents pays membres et d'utiliser pour chacun d'eux les media les plus appropriés. Ce principe de l'approche multiple demeure à la base du fonctionnement du Service de l'information de l'OTAN.

Fonctionnement De même qu'ils travaillent en étroite liaison avec les services d’information gouvernementaux, les services de presse et de l'information de l’OTAN collabo­ rent également avec des organisations non-gouvernementales telles que les

139 Services de presse et de l'information

associations du Traité de l'Atlantique Nord et d’autres groupes bénévoles qui défendent les buts du Traité de l’Atlantique Nord. Les activités du service de presse et du service de l’information, dont l’organisation est respectivement celle d’un Bureau et d’une Direction et qui font tous deux partie de la Division politique, sont décrites ci-dessous.

Le Service de presse En tant que porte-parole officiel de l’Organisation, le chef du Service de presse traite directement avec la Presse au nom du Secrétaire général et organise les interviews de personnalités de l'OTAN. Il informe la presse interna­ tionale durant les sessions ministérielles, répond aux demandes de renseigne­ ments quotidiennes de journalistes et est chargé de tenir la presse informée des activités courantes de l'OTAN, ainsi que des aspects des discussions et décisions du Conseil dont il est admis qu’elles peuvent être rendues publiques. En outre, le service de presse veille à ce que le Secrétariat international et les délégations soient tenus au courant des nouvelles les plus récentes par la diffusion, chaque matin, d’un bulletin d'information reprenant les principales dépêches publiées par les agences de presse au cours de la nuit et par une revue de presse quotidienne et des coupures de presse extraites d’une sélec­ tion de la presse internationale.

La Direction de l'information Tandis que le Service de presse traite des nouvelles et des annonces couran­ tes de l'OTAN, le Service de l’information, sous l’autorité du Directeur de l’information, a pour mission d’éclairer l'opinion par tous les media disponibles sur les aspects les plus permanents de l’OTAN, tels que les raisons qui ont motivé sa création, la façon dont elle a été créée, comment elle fonctionne, et les grandes lignes de la politique à long terme de l’OTAN arrêtée d'un commun accord entre ses membres. Au nombre des media qu'elle utilise figurent les publications, les films (y compris des films pour la télévision), la radio, les photographies, les expositions, les séminaires, les visites de groupes au siège de l’OTAN pour des séances d’information spéciales, l'envoi de conférenciers, ainsi qu'un service de bibliothèque et de documentation.

Moyens audio-visuels La Section télévision/films/radio fournit une aide technique aux compagnies de télévision programmant des émissions sur n’importe quel aspect de l’OTAN et encourage la production de programmes de cette nature. Elle le fait en organisant des séances d'information à l'intention des commentateurs, en fournissant de la documentation de base pour les scénaristes, en organisant des interviews et en fournissant des séquences filmées pouvant être incorpo­ rées rapidement dans des programmes. Des prises de vues sont aussi assurées par les cameramen de l’OTAN quand des circonstances particulières le

140 Services de presse et de l'information requièrent, par exemple lorsqu’i l s’agit de filmer dans la zone de sécurité, à laquelle la presse n'a pas accès. Le service réalise en outre, mais en nombre limité, des films documentaires sur les activités de l’OTAN qui ne sont normale­ ment pas couvertes par les services d’information nationaux. Comme la télévision, la radio offre un moyen de diffuser largement des informations sur l'OTAN, et la Section organise et réalise des interviews et des discussions qui sont alors reprises par les réseaux d’un grand nombre de pays de l’OTAN. Le Bureau photo fournit à la presse mondiale aussi bien des photographies sur des sujets OTAN (y compris les sessions ministériel les) que des reportages photographiques sur les divers aspects de l’activité de l'Organisation. Elle met aussi à la disposition des pays membres de petites expositions couvrant une grande variété de questions intéressant l’OTAN.

Groupes de visiteurs Trois cents groupes environ, représentant au total dix mille personnes, viennent chaque année visiter le siège de l’OTAN. Ce programme de visites s’adresse à toutes les catégories de visiteurs, depuis les parlementaires et les rédacteurs en chef jusqu’à des syndicalistes et des étudiants, la priorité étant donnée à ceux qui sont à même de transmettre l’information à un public plus large.

Jeunesse et autres auditoires particuliers Pour stimuler l’intérêt des jeunes générations envers les affaires de l’OTAN, de nombreuses activités sont déployées sous les auspices de l'OTAN en étroite coopération avec des mouvements internationaux et nationaux de jeunesse. C'est ainsi que des cours, des séminaires et des programmes d’échanges conçus à l’intention de dirigeants de mouvements de jeunesse, d’étudiants et de jeunes syndicalistes sont régu lièrement organisés dans tous les pays de l’OTAN. En outre, un pays membre organise chaque année un séminaire international de la jeunesse pour des études sur l’Alliance atlantique et des questions qui s’y rattachent.

Publications

Un magazine, la Revue de l'OTAN, est publié tous les deux mois en anglais, français, allemand, ita lien et néerlandais et tous les trois mois en danois, grec, portugais et turc. Distribué gratuitement dans le monde entier, ce magazine contient une section documentaire où le lecteur trouve les textes les plus récents publiés par l’OTAN. Parmi les autres publications et ouvrages de référence figurent notamment le présent ouvrage, un recueil des communiqués finals du Conseil, du Comité des Plans de Défense, et du Groupe des plans nucléaires, un vo lume contenant une sélection des documents fondamentaux de l’OTAN, un manuel d’intérêt général expliquant l’origine et l’organisation de l’Alliance et une série de brochures traitant de sujets particuliers.

141 Services de presse et de l'information

Programme de bourses de recherche de l'OTAN La Direction de l’information administre également un programme de bour­ ses de recherche. Depuis sa création en 1955, celui-ci a permis d’attribuer environ 400 bourses à des étudiants de niveau post-universitaire et à d'autres personnes qualifiées appartenant à des pays membres. Le but de ce pro­ gramme est d’encourager les travaux d'étude et de recherche qui aboutiront à la publication d'ouvrages sur des questions intéressant la vie de l’Alliance.1

Politique d'inform ation La Direction de l’information de l’OTAN met au point chaque année un programme en coopération avec les autorités nationales et des organisations non-gouvernementales. Ce programme est soumis à l’approbation de la Confé­ rence des responsables des services nationaux de l’information qui fixe égale­ ment des priorités. Le Comité de l'information et des relations culturelles est associé à ce travail et supervise l’exécution du programme.

1 La liste des ouvrages publiés au titre de ce programme peut être obtenue auprès du Service de l’information de l’OTAN.

142 Partie 4 Plans et politique de défense

10 Evolution de la politique de défense

11 L'OTAN et le Pacte de Varso­ vie - les forces en présence

12 Plans de forces

13 Plans nucléaires

14 Plans d'urgence dans le domaine civil

Chapitre 10 Evolution de la politique de défense

La politique de défense de l'Alliance a été, dès l'origine, essentiellement dissuasive. Conçue pour persuader tout agresseur éventuel que la guerre ne tournerait pas à son avantage, la doctrine de dissuasion a réussi à maintenir la paix en Europe pendant plus de trente ans et est encore valable aujourd’hui. Pour atteindre cet objectif fondamental, la stratégie de l'OTAN s’est, au début, appuyée dans une très large mesure sur la supériorité nucléaire écra­ sante des Etats-Unis. Une stratégie de représailles immédiates mettant en oeuvre la totalité du potentiel nucléaire des Etats-Unis semblait la seule possible en cas d’attaque contre le territoire OTAN étant donné la nette infériorité des forces classiques de l’OTAN en Europe. C’est ainsi qu’a été élaborée la stratégie des représailles nucléaires massives. Mais nul n’a jamais contesté l’importance de prévoir en même temps une option conventionnelle et la nécessité de disposer de forces qui la rendraient possible. L’Alliance étant protégée de la sorte par le «parapluie» nucléaire des Etats- Unis, la tâche la plus urgente qui s’imposa à elle immédiatement après la décision de créer des commandements intégrés, au début de 1951, fut de mettre sur pied le plus rapidement possible en Europe des forces bien équi­ pées, bien entraînées et capables de défendre le territoire de l’OTAN contre une agression. Cette même année, les Etats-Unis acceptèrent de placer leurs unités stationnées en Allemagne sous le commandement du SACEUR. La France, le Royaume-Uni et d’autres pays membres suivirent cet exemple. Au début de l’année 1952, au mois de mai, les objectifs militaires (objectifs de forces de Lisbonne) proposés pour la période allant jusqu’en 1954 par le Comité tempo­ raire du Conseil étaient approuvés; le dispositif de coordination des efforts militaires des pays membres était mis en place, la structure du commandement était considérablement améliorée, les forces de la Grèce et de la Turquie étaient incorporées au Commandement allié en Europe, la doctrine stratégique, enfin, était précisée et l’efficacité des forces armées accrue. Au cours des quatre années qui suivirent, des progrès nouveaux et substan­ tiels furent accomplis. Grâce en particulier à l’accession de la République fédérale d’Allemagne au Traité, en 1955, il devint possible de rapprocher de la frontière orientale la défense en avant de l’Europe.

Révision de la doctrine stratégique en 1957 On ne tarda pas à constater que les objectifs fixés à la conférence de Lisbonne, en 1952, pour les forces de type classique étaient en fait beaucoup trop ambitieux. Par ailleurs, les progrès de la technologie, aussi bien à l'Ouest que dans les pays du bloc soviétique avaient modifié les données de base de la

145 Evolution de la politique de défense

stratégie. E n particulier, les moyens de frappe nucléaire dont l'URSS venait de se doter rendaient absolument indispensable une révision de la politique de défense occidentale. Le concept stratégique des rep résailles massives fut aussi modifié, le principe étant posé qu’en cas d’ag ression d’une certaine ampleur, il faudrait assez vite recourir aux armes nucléaires, aussi bien tactiques que stratégiques. Le Conseil de l'Atlantique Nord demanda au SAC E UR de fonder désormais sa planification sur l’introduction progressive d’une grande variété d’armes nucléaires dans les forces des pays de l’OTAN comme dans celles du bloc soviétique, tout en tenant compte de la nécessité de maintenir dans certaines limites les dépenses de défense des pays membres. Le bien fondé de cette évolution allait être mis en lumière par le lancement du premier spoutnik soviétique. Les chefs de gouvernement des pays de l'OTAN, réunis peu après à Paris en décembre 1957, s’accordèrent sur la nécessité d’incorporer, dans le potentiel de défense allié, les réalisations les plus récen­ tes en matière d’armements et de technologies, ce qui impliquait la constitution de stocks d'ogives nucléaires immédiatement disponibles pour la défense de l’Alliance en cas de nécessité. Ils ajoutèrent que des engins balistiques de portée moyenne (IRBM) devraient être mis à la disposition du Commandement suprême allié en Europe. L'implantation des stocks d’ogives nucléaires, ainsi que leurs conditions d’utilisation, seraient déterminées en accord avec les Etats directement intéressés. Depuis lors, l'importance des armes nucléaires pour la défense de l’OTAN a maintenu les questions nucléaires au premier plan des préoccupations ministé­ rielles.

Les principes directeurs d'Athènes - 1962 Une mesure de première importance fut prise à Athènes en 1962 avec l’adoption par les ministres des «principes directeurs d’Athènes». Ceux-ci définissaient en termes généraux les circonstances dans lesquelles l’OTAN pourrait être contrainte d’utiliser des armes nucléaires pour sa défense et précisaient le point jusqu'où une consultation politique à ce sujet resterait possible. Le Royaume-Uni et les Etats-Unis s’engagèrent formellement à con­ sulter leurs alliés - si le temps et les circonstances le permettaient - avant d'autoriser l’emploi d’armes nucléaires.

Affectation de forces nucléaires Au début de 1963, les moyens nucléaires à la disposition des commandants en chef de l’OTAN furent renforcés par l’affectation aux forces du SACEUR des bombardiers V britanniques et de trois sous-marins américains lanceurs de missiles Polaris. Ces derniers remplaçaient les engins balistiques de portée intermédiaire Jupiter qui avaient été mis en place en Italie et en Turquie suite à la décision des chefs de gouvernement de décembre 1957 et qui devenaient périmés. Par ailleurs, à sa réunion d’Ottawa de mai 1963, le Conseil de l'Atlantique Nord approuva l'organisation proposée pour les forces de frappe nucléaire tactiques affectées au SACEUR. Ces mesures comportaient des

146 Evolution de la politique de défense dispositions prévoyant une plus large participation d'officiers de pays membres non nucléaires tant aux activités nucléaires du Commandement allié en Europe qu'à la coordination des plans opérationnels du Commandement aérien straté­ gique des Etats-Unis (Omaha, Nebraska).

Révision de la politique de défense Au cours des années 60, on se rendit compte qu’une attaque de grande envergure contre l'OTAN, qui demeurait certainement le danger le plus grave contre lequel celle-ci devait continuer de se prémunir, ne constituait cependant pas la seule éventualité à envisager, ni même la plus vraisemblable. On en vint alors à tenir compte de plus de la possibilité et des répercussions d'une agression à objectifs relativement limités, ou d’attaques mineures ou «de sondage», qu’un ennemi déclencherait faute d’avoir correctement évalué la volonté de résistance de l’OTAN, mais qui risqueraient de s’étendre et d’entraî­ ner très rapidement l’«escalade». Il était enfin clair que l’Union soviétique mettait au point des types de forces conçues pour lui faciliter des déploiements importants dans n’importe quelle partie du monde. C’est ainsi en particulier que le développement de la présence soviétique en Méditerranée, apparaissait comme une menace potentielle contre le flanc sud de l’OTAN. Dans le même temps, grâce à la mise au point du missile balistique inter­ continental comme principal vecteur de charges nucléaires et à la construction de rampes de lancement protégées ou enterrées, il devint possible de survivre à une attaque-surprise nucléaire et d'y riposter en quelques minutes. A cette possibilité vint s’ajouter la création d’un système d'armes moins vulnérable encore: le sous-marin à propulsion nucléaire lanceur d’engins balistiques. Chaque camp restait de la sorte en mesure, après avoir subi la première attaque, de détruire des zones importantes du territoire ennemi et d’annihiler une grande partie de sa population (capacité de seconde frappe). Ainsi était remise en question la thèse selon laquelle une guerre nucléaire générale serait la forme de conflit la plus probable, et on fut amené à douter de la crédibilité d'une stratégie de représailles massives dans des conditions autres que celle d'une attaque nucléaire de grande envergure. Cela conduisit à l'élaboration d'un concept stratégique nouveau et plus souple, que les ministres adoptèrent en décembre 1967.

La stratégie de la riposte graduée Ce concept repose sur l’idée que l’OTAN doit être en mesure de dissuader l’ennemi éventuel et, si nécessaire, de repousser une agression quelle qu'en soit l’ampleur dans n’importe quelle région de la zone OTAN - résultat qui ne peut être obtenu que grâce à un vaste ensemble de forces dotées d’une diversité bien équilibrée d’armes classiques, d’armes nucléaires de théâtre et stratégiques. Cet équilibre, tout en respectant le postulat de la défense en avant, est destiné à permettre toute une variété de ripostes dans la double optique suivante: répondre à toute agression avec des moyens suffisants pour

147 Evolution de la politique de défense

repousser l’attaque et, si la défense à ce niveau reste sans effet, être prêt à la porter à des niveaux supérieurs sans perdre la maîtrise politique de la situation. L’agresseur doit être convaincu que l’OTAN est prête à employer des armes nucléaires s’il le faut, mais sans pouvoir prévoir quand ou dans quelles circonstances elle le fera. L'emploi tactique sélectif et limité d’armes nucléaires ne devrait toutefois pas être différé jusqu’à ce que les forces classiques de l’OTAN soient écrasées, car il serait alors probablement Impossible de mainte­ nir une défense cohérente et d’exploiter les avantages procurés par de telles armes. Des forces classiques et nucléaires tactiques importantes, prêtes à être mises en jeu à temps pour une riposte adéquate doivent être déployées dans les zones avancées. L’état de préparation de l’OTAN et son aptitude à mobiliser, renforcer et déployer ses forces en période de tension ou de crise constituent les conditions de cette politique.

Forces multinationales de l'OTAN L'année 1960 vit la formation des premiers éléments d’une force mobile du Commandement allié en Europe. Plusieurs pays membres affectèrent au SACEUR des unités terrestres et aériennes bien équipées pouvant être envoyées immédiatement vers toute zone menacée, notamment vers les flancs de l’Alliance en Europe. Cette force multinationale est capable de bien se comporter militairement en cas d’attaque, mais elle a surtout pour but de démontrer la solidarité alliée en période de crise ou de tension et de dissuader quiconque serait tenté de se lancer dans une agression à objectifs limités et de placer ainsi l’Alliance devant un fait accompli. En présence de cette force, l’ennemi doit clairement comprendre qu'en l’attaquant, c’est l’Alliance tout entière qu'il attaque et non pas les forces de tel ou tel pays. La force mobi le du CAE a procédé à de nombreux exercices sur les flancs nord et sud du Commandement allié en Europe. Dans le même esprit, une force navale permanente de l’Atlantique (STANAV­ FORLANT) a été créée en 1967 et placée sous le commandement du SACLANT. Composée de destroyers fournis par les forces navales des pays membres, cette force, qui bat pavillon de l’OTAN, effectue en temps de paix un ensemble d’exercices, de manoeuvres et d’escales inscrits dans un programme déter­ miné. Formée par rotation, la STANAVFORLANT permet aux forces nationales qui lui fournissent des navires d’acquérir la précieuse expérience d’opérations menées au sein d’une équipe multinationale dans les domaines des procédures de commandement et de contrôle, de la surveillance, des transmissions, de la tactique et des opérations. En période de crise ou de tension, cette force navale peut être déployée rapidement vers toute région menacée. Dans le même esprit encore, une force navale permanente de la Manche (STANAVFORCHAN) a été créée en mai 1973. Elle consiste en unités anti-mines opérant sous l’autorité du Commandant en chef allié de la Manche. Elle est régulièrement composée de bâtiments fournis par la Belgique, le Danemark, la République fédérale d’Allemagne et le Royaume-Uni; la Norvège et les Etats- Unis y participent de temps à autre.

148 Evolution de la politique de défense

En outre, une force navale disponible sur appel en Méditerranée (NAVOC- FORMED) a été créée en 1969. Ses objectifs sont similaires à ceux de la STANAVFORLANT mais, comme son nom l’indique, elle n’a pas de caractère permanent et est rassemblée uniquement sur appel, les navires restant sous commandement national entre les exercices.

149 Chapitre 11 L’OTAN et le Pacte de Varsovie - les forces en présence

L’OTAN est une a lliance défensive. Son dispositif militaire repose sur le principe du maintien de moyens de défense adéquats pour décourager l’agres­ sion et, en cas d’échec de la dissuasion, pour préserver l'intégrité territoriale de ses membres. C’est sur le dispositif militaire de l'Union soviétique et de ses alliés du Pacte de Varsovie1 que l'OTAN fonde son évaluation quantitative et qualitative des forces qui lui sont nécessaires pour s’acquitter de cette double mission. Le dispositif militaire du Pacte de Varsovie, et en particulier celui de l’Union soviétique, continue de dépasser très largement les besoins légitimes d’une sécurité défensive. Malgré un ralentissement de sa croissance économique au cours des dernières années, l’Union soviétique affecte encore entre 11 et 13 % de son produit national brut aux dépenses militaires, qui augmentent chaque année de 4 à 5 % en termes réels, et elle consacre, dans son budget de défense, une part beaucoup plus importante que l’Ouest aux investissements dans le domaine des armements et du matériel. Ayant accordé ce degré élevé de priorité aux dépenses militaires, le Pacte de Varsovie a considérablement amélioré, en qualité comme en nombre, toute la variété de ses moyens militaires. Ce développement systématique, auquel il apporte tous ses soins, l’a doté de forces modernes redoutables, bien organi­ sées et bien équilibrées, capab les de mener des opérations offensives aussi bien que défensives, tant dans le domaine de la guerre conventionnel le que dans celui de la guerre chimique et nucléaire. La mise en service de nouveaux avions à bien plus grand rayon d’action et l'accroissement régulier de la flotte soviétique permettent à l’influence et à la puissance militaire soviétiques de s’exercer sur de vastes régions du globe. Les sections qui suivent examinent brièvement le dispositif militaire du Pacte de Varsovie et celui de l'OTAN dans les principales catégories de forces: nucléaires, terrestres, navales et aériennes. Les comparaisons numériques

1 La conclusion du Pacte de Varsovie remonte au 14 mal 1955, avec la signature d’un traité d'amitié, de coopération et d’assistance mutuelle entre huit Etats européens (Albanie, République démocratique allemande, Bulgarie, Hongrie, Pologne, Roumanie, Tchécoslovaquie et URSS). L’Albanie a cessé de participer à ce traité en 1961 et l’a officiellement dénoncé le 12 septembre 1968. Le traité de 1955 renforce une série de traités bilatéraux d’aide mutuelle - dont beaucoup sont antérieurs au Pacte de Varsovie - qui engagent notamment les signataires à se porter mutuellement assistance sur le plan militaire; Il est complété par une série d’accords entre l'URSS et ses alliés sur le statut de leurs forces. Cette série d’accords parallèles continuerait à lier les pays du Pacte de Varsovie à l’Union soviétique même si le Pacte venait à être dissous.

150 L'OTAN et le Pacte de Varsovie directes y sont évitées étant donné que toute évaluation des facteurs de puissance et de faiblesse dans chacun des deux camps doit tenir compte, non seulement des rapports nécessaires entre les forces défensives et offensives, mais aussi de facteurs moins quantifiables tels que le moral des troupes, les niveaux d’entraînement (domaine dans lequel l’OTAN conserve d'une manière générale un net avantage) et la qualité du matériel militaire (domaine dans lequel l’OTAN a vu peu à peu diminuer ces dernières années l’avantage marqué dont elle bénéficiait auparavant). En bref, l'alliance essentiellement défensive qu’est l’OTAN n’a pas besoin d’égaler rigoureusement le Pacte de Varsovie homme pour homme et arme pour arme. Ce qu’il lui faut, ce sont des forces nucléaires et conventionnelles suffisantes pour maintenir une dissuasion effi­ cace et préserver ainsi la paix.

Les forces nucléaires stratégiques Les forces nucléaires stratégiques se composent de trois éléments: les missiles balistiques intercontinentaux (ICBM), les missiles balistiques lancés à partir de sous-marins (SLBM) et les bombardiers lourds. Les forces nucléaires stratégiques de l’OTAN sont fournies principalement par les Etats-Unis, mais comprennent aussi un petit nombre de SLBM déployés par le Royaume-Uni. Dans l’ensemble, l'Union soviétique dispose d’un plus grand nombre de vec­ teurs, bien que les Etats-Unis ont actuellement davantage de têtes nucléaires. Cet avantage va d’ailleurs en diminuant à mesure qu’augmente le nombre de vecteurs à charges multiples à objectif indépendant déployés par l’Union soviétique. L’Union soviétique dispose d’un plus grand nombre d'ICBM, dont les plus modernes sont supérieurs à ceux des Etats-Unis, en pa rticulier en terme de poids de largage. Elle dispose également de plus de SLBM, mais ceux des Etats-Unis ont un nombre de têtes nucléaires beaucoup plus important. Les Etats-Unis gardent un avantage substantiel en ce qui concerne le nombre des bombardiers stratégiques. L’Accord SALT II2 admet l’équivalence essentielle entre les forces nucléaires stratégiques des Etats-Unis et de l’Union soviétique et viserait à la codifier. Aux termes de l’Accord SALT II, l'Union soviétique devrait réduire ses forces nucléaires stratégiques d’environ 250 missiles ou bombardiers et les Etats-Unis d’environ 30 missiles ou bombardiers d’ici à la fin de 1981. L'Union soviétique pourrait continuer à augmenter le nombre de ses têtes nucléaires. Compte tenu des limites imposées par le Traité, l’on pourrait s’attendre à ce que les deux camps apportent des améliorations limitées à l’ensemble de leurs forces stratégiques nucléaires, mais l'équivalence essentielle continuerait d'être maintenue.

Forces nucléaires de théâtre Les caractéristiques les plus importantes des forces nucléaires de théâtre du Pacte de Varsovie et de l’OTAN, domaine dans lequel l’Union soviétique

2 Au moment où ces lignes sont écrites, l’Accord SALT II n’a pas encore été soumis à la ratification du Sénat américain et reste sujet à réexamen, et éventuellement à re­ négociation, par la nouvelle administration du président Reagan.

151 L'OTAN et le Pacte de Varsovie

acquiert une supériorité de plus en plus grande avec le déploiement continu des missiles à têtes multiples SS-20, sont couvertes dans le communiqué de la réunion spéciale des ministres des Affaires étrangères et de la Défense qui s'est tenue à Bruxelles le 12 décembre 1979. Ce communiqué est reproduit dans la section Documentation du présent ouvrage, page 320.

Forces terrestres La puissance de combat des divisions soviétiques auxquelles le Commande­ ment allié en Europe doit faire face s’est considérablement accrue au cours des dix dernières années. L'accent a été mis en particulier sur la mobilité et la capacité d'opérer en tout terrain et de franchir les cours d’eau. L'un des aspects les plus importants de la modernisation des forces terrestres soviéti­ ques a consisté à accroître l’artillerie conventionnelle (ainsi que l’équipement de ces forces au moyen de diverses armes nucléaires à usage tactique). L'équipement défensif pour la guerre chimique fait organiquement partie des unités terrestres jusqu’à l’échelon régiment et les troupes sont formées à l’usage de cet équipement au cours de nombreux exercices. On pense égale­ ment que les forces du Pacte de Varsovie disposent de tout un stock d’armes chimiques modernes offensives et sont entraînées à les utiliser. D'une manière générale, les forces terrestres soviétiques sont maintenues à un haut niveau opérationnel bien que leur entraînement souffre d’un excès de rigidité. Elles sont en mesure d'opérer efficacement au cours de manœuvres aussi bien limitées que de grande ampleur. L'armée de terre soviétique consti­ tue donc une force de combat moderne, bien équipée, efficace et modernisée sans relâche. L’aspect peut-être le plus préoccupant du potentiel croissant des forces terrestres soviétiques réside dans leur capacité croissante de lancer une attaque avec moins de préparatifs et de poursuivre plus longtemps que dans le passé une telle attaque. Des améliorations ont également été apportées ces dernières années aux forces terrestres de l'OTAN en Europe face à la modernisation des forces du Pacte de Varsovie, mais ces améliorations ont été plus lentes et, dans beaucoup de domaines, elles ont perdu l'avance technologique et qualitative qu'elles avaient dans le passé. La standardisation d'une grande partie du matériel dans toutes les forces du Pacte de Varsovie confère à celles-ci un certain avantage bien que des mesures soient actuellement prises pour amélio­ rer la standardisation et l'interopérabilité de l’équipement des forces de l'OTAN. Certaines particularités géographiques tendent également à favoriser le Pacte de Varsovie et à lui permettre de bénéficier de lignes intérieures pour ses communications, l’envoi de renforts et son réapprovisionnement logis­ tique. Parmi les caractéristiques qui sont moins favorables au Pacte de Varsovie, figure la supériorité qualitative que l’OTAN conserve dans certains domaines de l’équipement ainsi que dans le domaine de l'entraînement; le nombre d’heures de vol et l'expérience d'opérations à la mer notamment, sont considérablement moindres dans les forces du Pacte de Varsovie que dans celles de l’OTAN, bien

152 L’OTAN et le Pacte de Varsovie que cet avantage souffre actuellement de la hausse importante du coût du carburant. En outre, la fiabilité de certaines forces non soviétiques du Pacte de Varsovie serait douteuse dans certaines circonstances.

Forces navales Au début des années 1960, la doctrine navale soviétique a subi un change­ ment radical. Les forces navales, dont le rôle traditionne l avait été jusque-là limité à la défense des eaux territoriales soviétiques, furent transformées et dotées de moyens offensifs leur permettant d’être au service de la politique soviétique dans toutes les régions du monde. A cette fin, l’Union soviétique s’est lancée dans un programme de constructions navales impressionnant, lui permettant de mettre plus rapidement en service des types de navires de plus en plus perfectionnés. Elle s’est attachée avant tout à donner à ses forces navales la possibilité de projeter et de soutenir sa puissance militaire dans des régions éloignées du territoire national. A cet élément nouveau, il faut ajouter également le rôle joué à cet égard par la marine marchande soviétique. La marine soviétique se compose de quatre flottes: la flotte du Nord, la flotte de la Baltique, celle de la mer Noire et celle du Pacifique. Chacune d'elles dispose de sa propre force aérienne composée d'avions d’intervention et de reconnaissance et d'avions anti-sous-marins avec, en plus, un certain nombre d’avions de transport. Presque tous les bombardiers soviétiques à moyen rayon d’action peuvent transporter des missiles anti-navires d'une portée d’environ cent milles nautiques. La présence de l’Union soviétique s’est grandement renforcée en Méditerranée avec son escadre méditerranéenne, mais celle-ci ne dispose pas d’une couverture aérienne suffisante. Une escadre de même importance est également présente en permanence dans l’Océan Indien. Tou­ tefois, le nombre relativement réduit de bases navales dont la marine soviétique peut disposer en dehors de ses eaux territoriales, et le fait que son accès aux principales eaux océaniques est limité constituent une faiblesse majeure pour la marine soviétique. Les marines des autres pays du pacte de Varsovie sont peu importantes et principalement équipées pour des opérations amphibies ou à l'intérieur des eaux territoriales. La situation géographique de l’OTAN et le fait qu’elle est économiquement dépendante de la liberté des mers pour une grande partie de son commerce essentiel impose à l’Alliance des besoins très différents en ce qui concerne ses forces navales. A cet égard, l’aptitude à défendre les voies de communications maritimes transatlantiques et méditerranéennes, à préserver l’intégrité de la zone de l'OTAN et à protéger les transports d'approvisionnements militaires et industriels vers l'Europe revêt une importance décisive pour l'OTAN. Au con­ traire, le Pacte de Varsovie est essentiellement indépendant des voies mariti­ mes de communications et le resterait en cas de conflit. En développant les sous-marins d'attaque, les grands navires de surface et les bombardiers de l'aéro-navale, l’Union soviétique se donne les moyens de couper l'Europe occidentale des renforts américains. Les forces navales de l'OTAN, dont le rôle très différent consiste à neutraliser les sous-marins

153 L'OTAN et le Pacte de Varsovie

nucléaires stratégiques soviétiques, à protéger les voies ma r itimes transatlanti­ ques et d’une manière générale à empêcher le Pacte de Varsovie de s’assurer la suprématie maritime dans l’Atlantique Nord comprennent des escorteurs, des porte-avions, des sous-marins et des forces amphibies qui, au total, peuvent rivaliser avec les forces navales soviétiques bien que la menace sous-marine reste très importante. Dans le domaine maritime, l’OTAN est donc encore en mesure bien qu’avec de plus en plus de difficulté, d’atteindre ses objectifs.

Forces aériennes L'Union soviétique applique un programme permanent et progressif de modernisation de son aviation tactique. Les forces aériennes d’attaque qui font face à l’OTAN ont augmenté d'environ 20 % au cours des cinq ou six dernières années, et l’introduction d'avions mode r nes comparables en qualité à ceux de l'OTAN a plus que triplé la portée et doublé la charge utile de certains chasseurs et avions d’attaque au sol. L’URSS dispose d’un grand nombre d'aérodromes bien protégés qui offrent à ses forces aériennes la possibilité de se déployer rapidement et améliore donc leur souplesse d’emploi, leur mobilité et leur capacité de survie. Les moyens de transport aérien continuent de s'améliorer. En outre, on peut imaginer que son aviation civile permettrait de doubler sa capacité de transport militaire. D’une manière générale, les forces aériennes soviétiques des années 80 comprennent un nombre important d’avions extrêmement modernes qui, en raison de leur rayon d'action et de leur puissance de feu, constituent une très forte puissance offensive en Europe. Face à cette menace, l’OTAN maintient en Europe un système de défense aérienne couvrant plusieurs zones en altitude et consistant en un système de détection et de contrôle avancés, une ceinture de missiles sol-air et des avions de chasse capables d'atteindre des objectifs aériens et terrestres. La défense aérienne est complétée par les armes anti-aériennes dont sont dotées ses forces terrestres et navales. Bien qu’inférieure en nombre d’appareils, l'OTAN dispose d'une plus forte proportion d’avions polyvalents très performants et servis par des équipages hautement qualifiés, mais l'Union soviétique est en train de combler l’écart avec son vaste programme de modernisation et de ravir peu à peu à l’OTAN l’avantage général qu’elle a sur le plan technologique.

Evaluation d’ensemble Les forces conventionnelles du Pacte de Varsovie qui font face à l’OTAN, et en particulier ses forces terrestres, sont supérieures à celles de l’Alliance. Pendant de nombreuses années, l'avantage numérique dont bénéficiait le Pacte de Varsovie était en grande partie compensé par la supériorité qualitative des forces de l’OTAN en équipement et en entraînement. Toutefois cette supériorité, tout en restant visible dans un certain nombre de domaines, a peu à peu diminué au cours des dernières années, en particulier en ce qui concerne

154 L'OTAN et le Pacte de Varsovie

les forces terrestres, du fait des investissements massifs de l’Union soviétique en matériel militaire. On considère néanmoins, que le dispositif de défense de l’OTAN suffit à atteindre son objectif qui est de décourager l'agression et de défendre la zone de l’OTAN au cas où la dissuasion échouerait. Toute tentative faite pour percer les défenses conventionnelles de l’OTAN exigerait un effort massif et les conséquences possibles, y compris l’escalade nucléaire, seraient difficile à mesurer et comporteraient un degré de risque qui, pense-t-on, serait absolu­ ment inacceptable. Le maintien d’un dispositif de défense adéquat exige toutefois un effort constant pour préserver l’efficacité de chacun des trois éléments de cette triade que constituent les forces nucléaires stratégiques, les forces nucléaires de théâtre et les forces conventionnelles ainsi que le lien évident qui existe entre eux.

155 Chapitre 12 Plans de forces

Les plans de forces de l'OTAN, qui doivent être constamment adaptés aux circonstances et aux progrès de la technologie, reposent sur une évaluation comparative des potentiels militaires de l'OTAN et du Pacte de Varsovie. Leur développement et leur actualisation sont l’objet d’un effort continu mené en étroite coopération par le Secrétariat international, agissant en Nasion avec les pays, et les autorités militaires de l'OTAN. Les pays déterminent en toute indépendance l’ampleur et la nature de leurs contributions à la défense commune. Etant donné toutefois le caractère collec­ tif de la défense de l'OTAN, il est nécessaire que les gouvernements prennent ces décisions en tenant compte de la structure de forces recommandée par les autorités militaires de l'OTAN et des plans militaires à long terme de leurs partenaires. Pour établir ces plans de forces communs, l’OTAN doit tenir compte de facteurs tels que les besoins militaires à satisfaire, l’utilisation optimale des ressources, les progrès de la science et de la technologie, la répartition rationelle de l’effort entre les pays membres et la nécessité de ne pas excéder les capacités économiques et financières des pays.

Ressources consacrées à la défense La mise sur pied de forces suffisantes pour mettre en oeuvre la stratégie définie d’un commun accord fait intervenir un ensemble de questions liées entre elles et se rapportant à la stratégie, aux exigences militaires et aux ressources disponibles pour satisfaire ces besoins. La réalisation d’un juste équilibre entre ces trois éléments implique qu'il soit pleinement tenu compte des facteurs économiques dans la planification de la défense. En fait, les études économiques et financières effectuées dans ce contexte ont trois objectifs essentiels: faire en sorte que des ressources suffisantes soient consa­ crées à la réalisation des programmes de défense adoptés d'un commun accord, rationaliser le plus possible l'utilisation des ressources, en particulier grâce à des plans à long terme et en encourageant par exemple l'application de notions de rentabilité, enfin tendre dans toute la mesure du possible à une répartition équitable des charges économiques et financières qu'implique la défense commune. Ces objectifs ne sont pas aisés à atteindre pour une Alliance qui groupe des pays économiquement très divers, notamment en ce qui concerne leur popula­ tion et leur niveau de développement économique. Certains pays, dont le revenu par habitant est encore faible, doivent veiller à ce que leur effort de défense ne contrarie pas leur progrès économique. Dans le même temps, les membres de l’Alliance doivent tenir compte des tendances qui se manifestent

156 Plans de forces dans les pays du Pacte de Varsovie, et spécialement de l’évo lution de leurs dépenses de défense1. En raison des grandes disparités en termes de ressources économiques entre les pays membres de l’Alliance, des programmes d’assistance militaire aux membres de l’Alliance qui peuvent difficilement financer, sur leurs propres ressources, l’intégralité de leurs contributions à la défense commune ont fait l'objet de mesures concertées.

Examen annuel La première tentative faite pour concilier les besoins militaires de l'OTAN et les ressources économiques et financières des pays membres remonte à l'année 1951. Le rapport établi par les «Trois Sages» - M. Averell Harriman, Sir Edwin Plowden et M. Jean Monnet - pour la session ministérielle de Lisbonne, en 1952, posait en principe que la défense devait se fonder sur une base économique et sociale solide et qu’il ne faudrait demander à aucun pays de supporter des charges de défense dépassant ses possibilités. C’est ce principe qui a régi «l’Examen Annuel» des efforts de défense des pays de 1952 à 1961. Une procédure d’«examen triennal» fut adoptée en 1961 dans le souci d'amé­ liorer et de simplifier le processus. Une nouvelle procédure a été instituée en 1966, puis revue en 1971. Elle est décrite dansl es paragraphes suivants.

Procédure actuelle d’établissement des plans

A leur réunion d’Ottawa, en mai 1963, les ministres invitèrent le Consei l permanent à étudier, avec l’assistance des autorités militaires de l’OTAN, les trois problèmes interdépendants de la stratégie, des forces nécessaires et des ressources. Cette étude aboutit en 1966 à l'adoption d’un plan de forces OTAN pour la période 1966-1970. II apparut alors qu’il était indispensable de poursui­ vre en permanence des études de ce genre, et une procédure pour l'examen des plans de défense de l’OTAN fut adoptée la même année. Elle correspond, dans une très large mesure, à celle que M. Robert McNamara a instituée aux Etats-Unis lorsqu’il était Secrétaire à la Défense et que p lusieurs pays membres ont également adopté après y avoir apporté les adaptations nécessaires. Cette procédure consiste à réexaminer chaque année les p lans de forces de l'OTAN et à en établir la projection sur cinq ans; e lle permet d’ajuster ceux-ci à l’évolution de la situation et fournit en outre aux pays une base solide pour la planification de leurs apports de forces respectifs. Dans le cadre de cette procédure, de nouveaux objectifs de forces OTAN sont définis tous les deux ans; ils représentent, le but que l 'Alliance se fixe pour les six années à venir, c’est-à-dire la période couverte par les deux plans de forces annuels suivants.

Evaluation militaire

L’un des documents de base utilisés pour l’étab lissement des objectifs de forces de l’OTAN est l’évaluation, faite par le Comité militaire, de la situation à ' Voir chapitre 11.

157 Plans de forces

laquelle l'Alliance pourra être confrontée au cours de la période de planifica­ tion quinquennale considérée, et un peu au-delà. Cette évaluation vise à identifier tous les facteurs et considérations d’ordre militaire qui risquent d’affecter les structures, le déploiement et l’équipement des forces de l’OTAN et du bloc soviétique au cours de cette période. Elle traite également des incidences des progrès technologiques et de l’évolution démographique.

Directives ministérielles Les ministres tiennent pleinement compte de l’évaluation du Comité militaire dans les directives qu’ils adressent aux autorités militaires de l’OTAN pour l’établissement des propositions de forces relatives à la période quinquennale correspondante; ces directives tiennent compte également des facteurs politi­ ques et économiques qui intéressent la mise sur pied des forces de l’OTAN pendant cette période et évaluent l’incidence de tous ces facteurs sur le concept stratégique actuel de l’Alliance en général et sur la préparation des prochaines propositions de forces en particulier.

Propositions de forces Les propositions de forces sont établies par les grands commandants OTAN qui, pays par pays, suggèrent ce que devrait être, selon eux, la contribution de chacun d’eux au cours de la période envisagée. Ces propositions sont ensuite examinées par le Comité militaire avant d’être soumises au Comité des Plans de Défense avec un rapport exposant les raisons qui les justifient ainsi que les risques que l’on pourrait y rattacher. Le Comité d’examen de la défense procède alors pour le compte du Comité des Plans de Défense à un examen approfondi des propositions de forces et en particulier de leurs incidences financières, économiques et politiques. Le Comité d’examen de la défense doit s'assurer qu'elles sont compatibles avec les directives données par les minis­ tres. Il doit faire en sorte que les propositions que chaque pays est invité à accepter contiennent un élément de défi raisonnable qui tient compte des réalités mais qui incite néanmoins les pays à aller un peu au-delà de leurs intentions dans l’intérêt de la défense collective de l’Alliance. Le Comité d’examen de la défense fait ensuite rapport au Comité des Plans de Défense sur son examen des propositions de forces, sur les modifications qu’il juge néces­ saire d'y apporter pour des raisons économiques et autres et sur les risques qu'elles comportent tels qu'ils ont été évalués par le Comité militai re.

Adoption des objectifs de forces Se fondant sur les rapports du Comité militaire et du Comité d’examen de la défense, le Comité des Plans de Défense approuve un ensemble de proposi­ tions en tant qu’objectifs de forces de l’OTAN pour la période quinquennale considérée, que les pays utiliseront pour établir leur propre plan de forces. Ces plans de forces par pays et ces plans financiers sont dûment établis et transmis

158 Plans de forces

à l’OTAN où ils sont analysés par les autorités militaires de l’OTAN ainsi que par le Secrétariat International. Lorsque des divergences apparaissent entre les plans et les objectifs, le Secrétariat international, l’Etat-Major militaire interna­ tional et les représentants des grands Commendements de l’OTAN s’efforcent conjointement de les éliminer. Les résultats de ces discussions trilatérales sont communiqués au Comité d’examen de la défense qui procède à un nouvel examen critique des plans de forces nationaux au cours duquel il s’efforce en particulier d’éliminer le plus grand nombre possible des divergences qui pourraient subsister entre les plans de forces nationaux et les objectifs de forces de l'OTAN. Après ces examens multilatéraux, le Comité d’examen de la défense Indique au Comité des Plans de Défense dans quelle mesure les pays ont pu atteindre les objectifs de forces et, s’ils n’y ont pas réussi, les raisons de leur échec. Par ailleurs, le Comité militaire rend compte de la mesure dans laquelle le nouveau plan de forces quinquennal de l'Alliance répond aux exigences militaires et des risques qu’il peut présenter. C’est en se fondant sur ces rapports que le Comité des Plans de Défense est alors en mesure de recommander aux ministres un plan de forces quinquennal.

Adoption d’un plan de forces quinquennal de l’OTAN

Les ministres examinent le rapport et les recommandations d u Comité des Plans de Défense pour le plan de forces de l’OTAN du point de vue de son équilibre général, de ses possibilités de réalisation et de sa justification, compte tenu de l’opinion du Comité militairl sur la mesure dans laquelle il répond aux exigences militaires et sur le degré de risque qui s'y rapporte. Ce plan quinquennal de l’OTAN est ensuite adopté comme base des plans de défense nationaux pour toute la période et comme engagement ferme des forces de chaque pays pour la première année d'application.

Importance des procédures d’établissement des plans de forces de l’OTAN Les procédures d’établissement des plans de forces constituent donc le mécanisme qui détermine les forces nécessaires à la défense de l’Alliance, coordonne les plans nationaux de défense, les oriente au mieux des intérêts de l’Alliance selon les objectifs agréés et enfin dirige l'effort des pays dans le sens des recommandations formulées dans les études, dont certaines peuvent être entreprises indépendamment des procédures considérées mais peuvent y être incorporées au moment opportun lorsqu’elles sont prêtes à être appliquées. Cet examen en commun de l’effort de défense des pays et la recherche d’une harmonisation des efforts au sein de l’Alliance ont considérablement contribué à instaurer une compréhension mutuelle. Cela a permis de s’accorder sur les mesures qui sont à la fois souhaitables et réalisables, et, dans de nombre u x cas, les pays ont uni leurs efforts pour résoudre les problèmes qui se présen­ taient. Il n’est pas sans Intérêt de souligner que, pour obtenir ce résultat, les pays de l'Alliance ont accepté depuis plus de trente ans d’échanger de façon systématique des renseignements précis et détaillés sur leurs programmes militaires, économiques et financiers sur une échelle jamais atteinte aupara­

159 Plans de forces

vant en temps de paix ou même en temps de guerre et ont soumis ces programmes à l’examen et à la critique de leurs partenaires.

Programme de défense à long terme Le Programme de défense à long terme (LTDP) a été élaboré à la suite des directives émises par le Sommet de Londres de mai 1977 afin de renforcer la planification des forces de l’OTAN et des programmes de forces des pays face au défi devant lequel était placée la sécurité de l'Alliance en raison de l’aug­ mentation continue du potentiel militaire du Pacte de Varsovie. Lors du som­ met suivant qui s’est tenu à Washington les 30 et 31 mai 1978, les dirigeants des pays participant à la structure de défense intégrée de l’Alliance ont marqué leur accord sur le LTDP, c’est-à-dire sur un programme d’action consistant en une large gamme de mesures destinées à faciliter l’adaptation du dispositif de défense de l’Alliance aux défis des années 1980. Ce programme a marqué une étape importante pour l'OTAN en ce qu’il plaçait la planification de défense de l’Alliance dans une perspective à plus long terme et mettait l’accent sur les efforts de coopération destinés à renforcer les défenses de l’Alliance. Le LTDP prévoyait des améliorations dans certains domaines sélectionnés et une coopération beaucoup plus étroite au sein de l’Alliance destinée à accroî­ tre la capacité défensive globale par une meilleure utilisation des ressources que les pays avaient déjà mises ou prévoyaient de mettre à la disposition de l’Alliance. Ce programme prévoyait aussi des améliorations dans l’état de préparation et d'aptitude au combat des forces militaires de l’OTAN ainsi que de la capacité de les renforcer. Il consistait en une série d’actions de détail visant à améliorer les moyens d’actions de l’OTAN dans certains domaines prioritaires: état de préparation, renforts, mobilisation des réserves, dispositif maritime, défense aérienne, télécommunications, commandement et conduite des opérations, guerre électronique, rationalisation, logistique de consomma­ tion et forces nucléaires de théâtre. Dans chacun de ces domaines, l’accent était mis en particulier sur la coopération entre les pays membres. Pour assurer un rythme à la fois vigoureux et soutenu à l’application des mesures arrêtées dans le cadre du LTDP, des dispositions ont été prises en vue d'en suivre l’exécution. Pour chacun des domaines entrant dans ce pro­ gramme, un haut fonctionnaire civil ou militaire a été désigné pour suivre en permanence l’état d’avancement de toutes les mesures intéressant son domaine et fournir des rapports périodiques au Groupe de travail exécutif chargé, sous la présidence du Secrétaire général délégué, de la supervision d’ensemble du LTDP. Ces rapports servent de base aux rapports réguliers qui sont préparés à l’intention des ministres sous l'égide du Comité permanent des Plans de Défense. Les mesures proprement dites du LTDP couvrent un très large domaine qui va de l'amélioration des procédures à l’investissement de ressources importan­ tes en matière d’équipement, de formation et de matériel. Certaines appellent une action des pays tandis que d’autres sont destinées aux organismes civils ou militaires de l’OTAN ou aux trois à la fois. Le cas échéant, des mesures ont été prises ou sont en cours pour incorporer des actions prévues dans le cadre

160 Plans de forces du LTDP dans les procédures de planification de défense actuelles de l’OTAN. C'est ainsi que des mesures prévues au plan national et qui peuvent être inclues dans le processus normal de l'examen annuel décrit plus haut sont considérées comme objectifs de forces de l'OTAN. Ce processus graduel d’incorporation de certaines mesures du LTDP dans le mécanisme normal de l'OTAN ne doit pas toucher à l'essence même du LTDP dont la dynamique et l'approche fonctionnelle sont préservées par des rapports réguliers sur l'appli­ cation du programme dans son ensemble.

Plan de défense à plus long terme En mai 1980, les ministres ont approuvé, à titre expérimental, les nouvelles mesures qui sont destinées à élargir progressivement la couverture et le calendrier de planification de défense de l’OTAN. Ces procédures devraient permettre aux pays qui projettent de plus en plus la planification de leur propre défense dans une perspective à plus long terme de s’adresser à l’OTAN pour obtenir rapidement des directives sur les besoins de défense de l’Alliance en fonction d’un contexte militaire, politique et économique commun. Cet arrière- plan reposerait sur des évaluations à plus long terme de la menace, de la technologie, des tendances économiques et de l’évolution des relations Est- Ouest, le but étant de permettre une planification plus rapide et mieux coor­ donnée des plans de défense entre les pays membres. Ainsi devrait-on parvenir à établir les objectifs de l'Alliance sur des bases plus fermes de sorte qu'il serait possible de répondre de la façon la plus économique aux besoins quantitatifs et qualitatifs en forces de chacun des pays de l’Alliance et de l’Alliance dans son ensemble et de parvenir notamment à une plus grande cooopération dans le domaine de la recherche, du développement et de la production d'arme­ ments. Ce processus répond également à un autre objectif qui est d'assurer une approche plus cohérente de toutes les activités de planification qui ont trait à la défense, afin de soumettre aux pays des demandes coordonnées plutôt que séparées quant aux ressources qu’on prévoit d’affecter à la défense.

161 Chapitre 13 Plans nuc léaires

L’Importance du rôle des armes nucléaires dans la stratégie de l’OTAN et la complexité sans cesse croissante des problèmes politiques et techniques découlant de la possession d’armes nucléaires ont exigé que les membres non nucléaires de l'OTAN soient associés à l'élaboration des plans nucléaires de l’Alliance. Ceci, à son tour, a abouti à la création du Comité des questions de défense nucléaire et du Groupe des plans nucléaires (GPN) en 1967. Le Comité des questions de défense nucléaire (NDAC) est ouvert à tous les pays membres intéressés. Il est chargé de soumettre au Conseil ou au Comité des Plans de Défense des propositions de politique générale concernant les questions nucléaires de l’Alliance chaque fois que cela est jugé nécessaire.

Groupe des plans nucléaires Le Groupe des plans nucléaires se réunit régulièrement deux fois par an au niveau des ministres de la défense et plus fréquemment à celui des représen­ tants permanents. Il est chargé de toutes les études devant servir de base à l’élaboration de la politique à suivre et prépare des propositions. Les activités du Groupe des plans nucléaires couvrent tous les aspects de l'utilisation des armes nucléaires et les problèmes qui s’y rapportent. C’est ainsi que, lors de diverses réunions, les ministres des treize pays qui sont membres du GPN entendent des exposés du Secrétaire à la Défense des Etats-Unis sur l'équilibre global des forces nucléaires et débattent certains aspects particuliers de la conjoncture et des perspectives d’avenir. Conformément à l’objectif fixé qui est d’accroître la participation de tous les membres - y compris les pays non nucléaires - à l'étude des questions de défense nucléaire de l’Alliance, ce sont les ministères dans les capitales des pays membres et leurs délégations à Bruxelles qui assument la plus grande part du travail du GPN. Pour soutenir cet effort, aider le Secrétaire général à organiser les réunions des ministres et des représentants permanents et gérer le mécanisme de prise de décision sur la politique nucléaire de l’OTAN, il a été créé en 1966 au sein du Secrétariat international, une Direction des plans nucléaires placée sous l'autorité du Secrétaire général adjoint pour les plans et la politique de défense. L'une des premières tâches du GPN a été d’élaborer, avec le concours du Comité militaire, des recommandations visant à améliorer la participation des pays à la planification opérationnelle nucléaire aux niveaux du Comité militaire, des grands commandements OTAN et des commandements subordonnés alliés. A peu près à la même époque, le GPN a admis que la situation ne justifiait pas, dans l’immédiat, le déploiement de missiles anti-balistiques dans la zone européenne de l'OTAN.

162 Plans nucléaires

Au cours de sa première phase d'activité (1967-1970), le GPN a établi quatre documents fondamentaux de politique nucléaire qui ont été entérinés par le NDAC et approuvés par le DPC et transmis ensuite à titre d'orientations politiques pour les initiatives nationales et en tant que directives aux autorités militai res de l’OTAN. Ces documents traitaient de l'usage tactique initial des armes nucléaires à des fins défensives, des lignes de conduite générales concernant la procédure à suivre au cours des consultations sur leur emploi effectif, d’une doctrine relative au rôle des forces de frappe nucléaires de théâtre d'opérations et d’une directive politique spéciale concernant l’utilisa­ tion possible des ADM (munitions de démolition atomiques)1. Toutes ces directives soulignent le rôle politique des armes nucléaires dans le cadre du concept stratégique de l'OTAN, dont le but est de convaincre tout agresseur éventuel qui sous-estimerait la volonté de l’OTAN de défendre l’intégrité de son territoire et de ses forces, qu’elle est prête à porter le conflit à des niveaux inacceptables pour l’agresseur. Dans les années qui suivirent, le GPN consacra ses efforts à développer sur le double plan théorique et pratique la st ratégie de l’OTAN concernant les armes nucléaires. Cette politique et cette stratégie destinées à décourager l'agression et à empêcher la guerre reposent sur le potentiel de ses armes conventionnel­ les et de ses forces nucléaires de même que sur l’intention et la capacité évidentes des responsables politiques et des chefs m ilitai res de l’Alliance de faire au besoin usage de ces forces le moment venu et avec souplesse au cas où la dissuasion échouerait. Ainsi l'Alliance est-elle amenée à maintenir un dispositif nucléaire puissant, divers et souple. En outre, il faut, pour renforcer la crédibilité de cette force de dissuasion, que les pays membres de l’OTAN partagent tous les risques de l’escalade. La doctrine fondamentale de l’OTAN et le dispositif de défense qui en résulte sont conçus pour convaincre à tous moments les dirigeants de pays ennemis éventuels que les risques qu'ils courraient en déclenchant une guerre contre l’OTAN seraient hors de toute proportion avec les avantages qu’ils penseraient en retirer. La doctrine de l’Alliance est essentiellement que les armes nucléaires servent un but politique fondamental en temps de paix, en temps de crise et durant les hostilités. L'emploi de ces armes pour la défense de l'OTAN marquerait, sur le plan qualitatif, un changement fondamental par rapport à la guerre convention­ nelle. C’est donc l’un des principes fondamentaux de l’Alliance que le contrôle politique de l’utilisation de l'arme nucléaire doit toujors être maintenu. Tout usage de la force, y compris celui des armes nucléaires aurait pour but de préserver l'intégrité du territoire et des forces OTAN tout en maintenant les hostilités à un niveau de violence aussi bas que possible. L’OTAN a donc pour doctrine essentielle de déterminer comment des armes nucléaires pour raient, dans une large gamme de situations, priver un agresseur de la victoi r e. Dans ce contexte, les armes nucléaires de théâtre de l'Alliance constituent l’étape intermédiaire avant l'utilisation des armes stratégiques qui, elles, représentent

1 1 Système d'armes nucléaires visant à créer des obstacles tels que des cratères et à détruire des ouvrages d'art comme des ponts.

163 Plans nucléaires

l’ultime force de dissuasion. Tous ces principes sont des éléments fondamen­ taux du caractère défensif de l'Alliance. Toute utilisation par l’OTAN des armes nucléaires n’interviendrait qu’après la consultation la plus complète possible à l'intérieur de l’Alliance. Cette consul­ tation permettrait aux gouvernements d’émettre rapidement un avis sur toute demande ou proposition d'utilisation de l'arme nucléaire pour la défense de l'OTAN et témoignerait de la solidarité de l’Alliance tout entière dans toute décision qui serait prise. En dernier ressort, la décision d'employer une arme nucléaire quelconque demeure bien évidemment entre les mains de la puis­ sance nucléaire à qui cette arme appartient. Conformément aux principes fondamentaux de l’OTAN et à ces principes généraux d’emploi du feu nucléaire, le dispositif des forces nucléaires de l’Alliance doit permettre un certain nombre d'options, dont l’emploi d'armes nucléaires de théâtre à faible, moyenne et longue portée, des systèmes d'armes maritimes, et en dernier ressort, des sytèmes d’armes au niveau stratégique. Pour maintenir la crédibilité de la force de dissuasion, il a fallu moderniser certaines des forces nucléaires de l'OTAN. A la fin des années 1970, les examens auxquels s'est livré le Groupe des plans nucléaires a conduit en 1979 à des décisions parallèles et complémentaires sur la modernisation des forces nucléaires de théâtre et sur le contrôle des armements2. Au cours de la réunion extraordinaire du 12 décembre 1979 des ministres des Affaires étrangères et de la Défense, il a été décidé de moderniser les forces nucléaires de théâtre de longue portée en déployant en Europe 572 missiles américains basés à terre et dotés chacun d’une ogive nucléaire, de rechercher des moyens de limiter les systèmes américains et soviétiques terrestres de missiles nucléaires de théâtre à longue portée, de retirer 1.OOO têtes nucléaires américaines et de réduire ainsi le nombre global des têtes nucléaires en Europe3, et d’aménager le déploiement des 572 nouveaux systèmes dans les limites de ce niveau réduit.

2 Voir partie 10, Documentation 8. Voir également chapitre 7, Consultation politique. 3 Ce retrait a été achevé en 1980.

164 Chapitre 14 Plans d’urgence dans le domaine civil

Le concept stratégique de riposte graduée ne peut avoir toute sa valeur de dissuasion que si l’état de préparation militaire est complété par un état de préparation crédible dans le domaine civil. Il faut que les ressources et les pouvoirs civils d’un pays puissent être rapidement mobilisés pour soutenir les forces de défense globale et que des mesures de protection aient été prises pour réduire la vulnérabilité des populations civiles. Le champ d’application des plans d’urgence dans le domaine civil est donc extrêmement vaste. Il englobe des domaines tels que la continuité de l’exercice du gouvernement, le maintien de la loi et de l'ordre, la mobilisation et l'utilisa­ tion optimales des ressources nationales (énergie, main-d'oeuvre, transports, capacité de production, alimentation et agriculture, matières premières, télé­ communications, etc.) ainsi que des mesures de protection civile, notamment les services d’alerte et de sauvetage et les soins médicaux qui visent à réduire au minimum les conséquences d’une action ennemie contre les populations civiles. Bien que le but essentiel des plans d'urgence dans le domaine civil soit de maintenir l’activité sociale et économique des pays membres et d’assurer la survie de leurs populations pendant et après les hostilités, un deuxième aspect important est l’appui dans le domaine civil de l'action des forces militaires. Cet effort de planification est dirigé, dans une large mesure, vers la fourniture d'un soutien civil adéquat à l’envoi rapide de renforts aux forces alliées en Europe. Mais les plans civils d'urgence ne font pas que porter sur des domaines très variés; ils doivent aussi faire face à des situations très diverses fondées sur une appréciation des diverses attaques qui peuvent être lancées contre l'Alliance et sur une évaluation des effets d'une manière générale de l’utilisation des armes modernes, aussi bien dans une guerre non nucléaire que dans le cas d’une attaque nucléaire.

Les tâches à accomplir au niveau de l’OTAN L’état de préparation civile dans son ensemble est une responsabilité natio­ nale et la gestion des ressources ne fait pas exception. C'est aux pays membres eux-mêmes qu’il appartiendrait, en temps de crise et de guerre, de contrôler l'utilisation de leurs propres ressources. Mais les économies nationales sont aujourd'hui si interdépendantes que la coordination économique existe déjà dans une large mesure en temps de paix. Dans une situation de crise ou de guerre, il est encore plus évident que les plans nationaux des quinze pays membres en matière de gestion des ressources fourniraient une base économi­ que plus solide si les plans étaient coordonnés en vue d'atteindre un but

165 Plans d'urgence dans le domaine civil

commun au lieu d’être appliqués isolément ou même de se faire concurrence les uns aux autres. Quelle que soit l’éventualité considérée, il est donc indispensable de prévoir entre les pays membres au niveau de l’OTAN un processus de consultation et de coordination afin d’atteindre les objectifs suivants: - en temps de paix, faciliter la planification à l’échelon national par l’échange d’expérience et d’opinions sur des problèmes d’intérêt commun; mettre au point des dispositions permettant d’étudier les problèmes qui devraient être résolus d’une façon ou d’une autre en période d’urgence au niveau de l’OTAN (car ils exigeraient une coopération internationale ou auraient des incidences ou des répercussions sur le plan international); - en période de tension croissante, faciliter au sein de l’Alliance la mise en oeuvre des mesures à prendre en cas de crise afin de permettre au Conseil de l’Atlantique Nord d’être convenablement et régulièrement informé de l’état de préparation civile des pays membres et à ces derniers de prendre des mesures concertées pour améliorer leur état de préparation respectif; - en temps de guerre, prévoir une collaboration internationale dans des domaines tels que la protection des populations et les mouvements de population et notamment la coordination de l'utilisation des ressources essentielles indispensables à la protection civile et à la défense militaire; - après une attaque nucléaire généralisée, assurer la survie de ceux qui ont été épargnés et faciliter le relèvement et la remise en état des économies nationales.

Haut Comité pour l’étude des plans d’urgence dans le domaine civil La direction et la coordination générale des plans civils d’urgence sont assurées à l’échelon de l'OTAN et au nom du Conseil par le Haut Comité pour l’étude des plans civils d’urgence (SCEPC) avec le concours de la Direction des plans civils d’urgence qui fait partie du Secrétariat international et qui relève de la Division des plans et de la politique de défense. En session plénière, la présidence du Haut Comité est assurée par le Secrétaire général ou le Secré­ taire général adjoint pour les plans et la politique de défense; sont membres de ce Comité les représentants nationaux des quinze pays de l’OTAN qui, dans leurs pays respectifs, sont chargés de la coordination des plans civils d’urgence. Une session plénière est convoquée une ou deux fois par an. Dans l’intervalle, le Comité se réunit normalement une fois par mois en session permanente sous la présidence du directeur des plans civils d’urgence, le plus souvent à l’échelon des représentants des délégations nationales auprès de l'OTAN.

Bureaux et comités d'étude Le SCEPC coordonne les activités des huit bureaux et comités d'étude qui traitent chacun d’un domaine spécifique des plans civils d’urgence et émet des directives à leur intention. Les différents pays membres sont représentés à ces bureaux et comités d'étude par des spécialistes.

166 Plans d'urgence dans le domaine civil

Ressources On a déjà souligné l’importance que revêt pour la défense de l’Alliance la coordination de l’utilisation des ressources. Il n’est donc peut-être pas surpre­ nant que sur les huit bureaux et comités d’étude, six traitent des ressources. Ce sont: dans le domaine des approvisionnements: - le Comité d’étude pour le ravitaillement et l’agriculture - le Comité de planification industrielle - le Comité d’étude des produits pétroliers dans le domaine des transports: - le Bureau d’étude des transports océaniques - le Bureau d’étude des transports intérieurs de surface en Europe - le Comité de l'aviation civile.

Télécommunications Le Comité d'étude des télécommunications civiles est responsable des pro­ blèmes que pose le maintien des télécommunications civiles en temps de crise.

Protection civile Le Comité de la protection civile constitue un lieu de consultations sur les plans nationaux pour tous les aspects de la protection de la population en temps de crise.

Les agences civiles OTAN du temps de guerre Sous l’autorité du SCEPC, les bureaux et comités d’étude ont élaboré des plans pour la création des agences civiles OTAN du temps de guerre qui seraient mises en activité en temps de crise. Bien que d’importance diverse, toutes ces agences auraient en fait la même structure: elles consisteraient en un organe directeur auquel seraient représentés tous les pays membres partici­ pants et un personnel international composé d’experts. Les plans actuels prévoient les agences civiles du temps de guerre suivantes: La Direction de la navigation maritime pour la défense, chargée de veiller à ce que la flotte marchande de l’OTAN soit contrôlée et organisée de manière à être utilisée de la façon la plus économique possible et à être Immédiatement disponible pour répondre aux besoins civils et militaires des pays de l’OTAN; Les Agences de coordination des transports Intérieurs de surface en Europe centrale et des transports en Méditerranée, qui seraient chargées de coordon­ ner l’utilisation des routes, des voies ferrées et des voies navigables intérieures pour des transports civils et militaires dans le Centre-Europe et en Méditerra­ née et d’émettre des directives à cet effet; Le Bureau de coordination de l’aviation civile qui constituerait un lieu de concertation des politiques de tous les pays membres de l’OTAN dans le domaine de l'aviation civile. Cette Agence constituerait également un centre de

167 Plans d'urgence dans le domaine civil

recueil d’informations et coordonnerait l’emploi des avions civils qu’un pays membre de l’OTAN mettra à la disposition de tout autre membre de l'Alliance; L’Agence centrale des approvisionnements qui serait chargée d'assurer en permanence les approvisionnements et la répartition équitable à des fins à la fois civi les et militaires de tous les produits essentiels en matière alimentaire, agricole et industrielle; L’Organisation OTAN du temps de guerre pour les produits pétroliers, où les pays membres se consulteraient et coordonneraient leurs plans de manière à assurer une répartition des approvisionnements essentiels de pétrole brut et de produits pétroliers à la fois à des fins civiles et à des fins militaires; L’Agence des réfugiés de l’OTAN où les pays membres se consulteraient et coordonneraient leurs actions pour surmonter les problèmes d’ampleur inter­ nationale provoqués par des mouvements incontrôlés de populations.

Formation Tous les représentants nationaux et experts internationaux désignés pour servir dans une agence civile OTAN du temps de guerre sont entraînés à leur tâche du temps de guerre. Les plans et procédures concernant toutes les agences sont périodiquement mis à l’essai au cours d’exercices et font cons­ tamment l’objet d’examens et d’améliorations.

168 Partie 5 Soutien de lad éfense

15 Coopération, planification et soutien dans le domaine de la production d'armements

16 Commandement, conduite des opérations et télécommunica­ tions

17 Défense aérienne

Chapitre 15 Coopération, p lanification et soutien dans le domaine de la production d’armements

N’étant pas une organisation supranationale, l'OTAN ne dispose pas de pouvoirs contraignants sur les gouvernements nationaux et la responsabilité de l’équipement des forces et de leur maintien demeurent donc une prérogative nationale. A l’exception de certains domaines tels que les télécommunications, les systèmes aéroportés de détection et de contrôle avancés et les travaux d’infrastructure commune (décrits dans d’autres chapitres), l’OTAN n’intervient pas directement dans les travaux de recherche, de mise au point et de p roduc­ tion d’équipements. Son rôle est celui d’un organisme consultatif et de coordi­ nation dont le but est de favoriser la coopé ration entre ses membres afin d'améliorer le dispositif militaire de l’Alliance et de renforcer ainsi son effort collectif de défense.

La période 1949-1966 - Mesures d'organisation Les premiers efforts de rationalisation de la production de défense au sein de l’OTAN ont été faits par le Comité militaire de p roduction et d’approvisionne­ ment, créé en novembre 1949 et par son successeur, le Bureau de production de défense. Se fondant sur des études effectuées par des spécialistes, ils ont formulé des recommandations quant aux moyens d’accroître la production dans les domaines où les insuffisances étaient les plus grandes. L’une des tâches du Comité temporaire du Conseil créé en 1951 et le but des procédures d’examen annuel et triennal a été de formuler des propositions visant à concilier les besoins militaires, notamment en armes et en matériel, avec les ressources que les pays de l’OTAN pouvaient consacrer à la défense. Un Comité de production de défense fut créé en 1954. Quatre années plus tard, son mandat fut élargi pour lui permettre de s’occuper de questions de recherche appliquée et de développement et il prit alors le nom de Comité des armements. Une Division de production et de logistique avait déjà été créée en 1952 dans le cadre du nouveau Secrétariat international et cette division devint en octobre 1960 la Division Production, Logistique et Infrastructure. Le 1er septembre 1967, son titre fut changé en Division du soutien de la défense, dans le cadre de la réorganisation qui eut lieu lors du transfert de l'OTAN de Paris à Bruxelles. Dans ce titre d’une po rtée plus large entrent maintenant les activités de recherche pour la défense. En janvier 1979, de nouvelles mesures de réorganisation aboutirent à la création de la Division de l’infrastructure, de la Logistique et des Opérations du Conseil, laissant à la Division du soutien de la défense le domaine des arme­ 171 Coopération, planification et soutien dans le domaine de la production d'armements

ments y compris celui du commandement, du contrôle des opérations et des télécommunications et les systèmes de défense aérienne.

Premiers efforts de coopération Au cours des premières années de l’OTAN, on s'est surtout efforcé, dans le domaine des armements, de fournir des armes et d’autres matériels aux forces européennes affectées à l’Alliance. L'aide nord-américaine, qui prit la forme de commandes off-shore et d’une aide financière pour la création d’usines, joua un rôle important dans l'augmentation de la capacité a lliée de production pour la défense. L’Amérique du Nord mit également à la disposition des pays membres une gamme étendue de matériel de guerre, ce qui permit d’assurer une certaine uniformité des matériels («standardisation») encore que l’impor­ tance n'en fût pas soulignée à l’époque, car les pressions économiques et les impératifs opérationnels qui devaient par la suite conduire les pays à s’intéres­ ser à l’acquisition de matériels communs standardisés ne s’étaient pas encore fait sentir. Au début de l’Alliance, la standardisation se limitait essentiellement à des procédures ou à des éléments ou parties de matériels qui firent l’objet d’ac­ cords de standardisation (STANAG) promulgués par le Bureau militaire de standardisation. L’un des exemples les mieux connus de ces STANAG est celui qui a trait à la cartouche de base OTAN de 7,62 mm pour les armes légères. L'établissement de ces accords s'est poursuivi sans interruption au cours des années et leur nombre atteint aujourd’hui plusieurs centaines. Cette forme de coopération au sein de l’Alliance demeure d’une extrême importance bien qu’elle soit actuellement éclipsée, en ce qui concerne le matériel, par les efforts qui sont déployés en vue d’arriver à des accords sur les principaux matériels ou systèmes d’armes. L’acquisition par les pays européens de matériels nord-américains donna lieu également à l’une des premières manifestations de la coopération entre les membres de l'Alliance. Obligés de se procurer des pièces de rechange pour l’entretien de ces matériels, en particulier d'avions, les pays avaient intérêt à les acheter en commun. Cette nouvelle forme de coopération s’élargit et donna naissance par la suite à l’Organisation OTAN d’approvisionnement et d’entre­ tien, (NAMSO) dont on trouvera la description au chapitre 18.

Programmes de production coordonnés La première tâche du Secrétariat international en 1952 consista à élaborer des plans de programmes coordonnés de production des principaux matériels: avions, artillerie, armes légères, équipements radar et radio, véhicules, navires et différents types de munitions. Cette approche de la coopération fut adoptée en avril 1953 lorsque des contrats furent signés entre plusieurs pays pour la construction d'un avion de combat. Dès 1949, la Belgique avait entrepris de construire des moteurs à réaction Derwent à installer sur des appareils britanniques Meteor qui seraient construits aux Pays-Bas. De son côté, la France avait entrepris la construction 172 Coopération, planification et soutien dans le domaine de la production d'armements de l’avion Vampire et celle de moteurs à réaction Nene dans le cadre d’accords de licence négociés au préalable avec des firmes britanniques. Le programme de 1953 portait sur la production d’appareils britanniques, français et améri­ cains dans cinq pays de l’Europe occidentale. Le programme comportait en particulier la production du chasseur Hawker Hunter et du Vickers Superma­ rine Swift au Royaume-Uni, de l'avion Dassault Mystère en France, la produc­ tion en commun de l’avion Hunter en Belgique et aux Pays-Bas et le montage en Italie du chasseur américain tout-temps F .86. La production commencée en 1953 aux Etats-Unis du bombardier britan­ nique Canberra offre l’un des premiers exemples de cette coopération «dans les deux sens» entre les Etats-Unis et l'Europe. La production de cet appareil devait s'échelonner sur une période de six ans et c’est au total 403 B.57 qui furent construits dans leurs versions A, B. C. D et E. Des résultats intéressants furent également obtenus dans le cadre de pro­ grammes de production coordonnés de matériel électronique et de munitions. La notion de programme coordonné en vint toutefois à être de plus en plus mise en cause. Ces programmes n’avaient qu’une portée limitée et l’on n’es­ saya pas d'élaborer un plan général en vue de l'équipement de toutes les forces de l'OTAN qui en aurait réparti la production de la façon la plus efficace ou la plus économique. Ces idées, qui avaient été émises aux premiers jours de l’OTAN, se heurtèrent à un certain nombre d’obstacles. Les autorités nationales avaient une tendance bien naturelle à favoriser leurs industries et hésitaient à financer des plans multinationaux. En outre, les pays membres ne se trouvaient pas aux mêmes stades de développement économique et industriel. Les ques­ tions de sécurité posaient de leur côté de sérieux problèmes. Enfin, de trop grosses commandes passées aux industriels auraient eu pour conséquence d’étouffer tout esprit d’initiative et d’atténuer les effets heureux de la concur­ rence dans le secteur industriel privé dans un grand nombre de pays Intéressés.

Approche projet par projet Avec l'abandon progressif des programmes coordonnés, tous les pays furent tacitement d’accord pour considérer que c'était sur la base projet par projet que devait être envisagé le problème de la production. La complexité sans cesse croissante et le coût toujours plus élevé des systèmes d'armes rendirent encore plus impérative la nécessité pour les pays de coopérer à la production des nouveaux et importants matériels suivants.

Production en commun d'avions - le G. 91 C’est en 1954 que débuta, au sein de l’OTAN, la première entreprise multina­ tionale de développement et de production d’un chasseur très léger d'appui tactique. Les plans en furent établis et les prototypes mis au point, construits et expérimentés. Le Fiat G. 91 italien à moteur britannique Orpheus Bristol fut sélectionné pour la première génération d’appareils légers de reconnaissance tactique de l’OTAN.

173 Coopération, planification et soutien dans le domaine de la production d'armements

Plus de 600 appareils de ce type ont été construits en Italie et, sous licence, en Allemagne et beaucoup sont encore en service. Par ailleurs 40 G. 91 sont également en service au Portugal. Enfin, une nouvelle version de cet appareil, le bi-moteur G. 91 Y a également été produit en Italie. De nombreux enseigne­ ments fort utiles ont été tirés de cette première expérience de coopération.

Avion patrouilleur maritime OTAN - L’«Atlantic» Ce projet multinational débuta en 1957. Les autorités militaires de l’Alliance formulèrent les besoins militaires de base auxquels devait répondre l'appareil et un groupe d’experts créé par le Comité de production de défense traduisit ces besoins en caractéristiques opérationne lles. Les spécifications techniques furent ensuite communiquées aux constructeurs d’avions de différents pays. Le modè le choisi fut l’avion français Bréguet 1150 auquel on donna le nom d’«At lantic» et des accords de coopération furent signés entre les quatre pays producteurs européens - l’Allemagne, la Be lgique, la France et les Pays-Bas - et le gouvernement des Etats-Unis. L'Italie se joignit au projet en 1968. L’éta­ blissement des plans et la fabrication furent confiés à un consortium industrie l et la répartition du travail entre pays européens sur le prototype fixa les moda lités de répartition du travail et de l'équipement pour la phase de produc­ tion. La plus grande partie de l'équipement électronique fut fournie par les Etats-Unis et construite sous licence en Europe. Au total, 87 appareils furent produits: 20 pour la marine allemande, 40 pour la marine française, 9 pour ce lle des Pays-Bas et 18 pour la marine italienne. En outre, trois simulateurs furent construits à des fins d'entraînement. Un centre international d’approvisionne­ ment et de logistique et un entrepôt international assurent les moyens logisti­ ques et la fourniture de pièces de rechange à l'ensemb le des utilisateurs européens de l’Atlantic. La France met actuellement au point une nouvelle génération d'At lantic bénéficiant de toute la technologie disponib le et tient les utilisateurs éventuels de l’OTAN au courant de l’avancement de ses travaux.

Programmes d’armement de haute technologie Vers la fin de 1956, connaissant par expérience tout le coût et toute la complexité de la planification et de la production de nouveaux matérie ls, le gouvernement des Etats-Unis présenta des suggestions pour que les pays membres de l’Alliance coordonnent leurs efforts pour l’introduction d’armes faisant appel à des technologies de pointe. A la réunion des chefs de gouvernement de décembre 1957, le président Eisenhower offrit de mettre à la disposition des membres de l’Alliance les connaissances et l’expérience techniques de son pays pour favoriser la pro­ duction en commun d’armements en Europe. Les deux premiers projets que choisirent les pays européens, en consultation avec le Secrétariat international, furent un système de missiles sol-air et un système de missiles air-air. 174 Coopération, planification et soutien dans le domaine de la production d'armements

Les programmes HAWK En 1958, l’Allemagne, la Belgique, la France, l’Italie et les Pays-Bas acceptè­ rent l’offre américaine de produire en Europe un système de missiles sol-air, le Hawk. Cinq firmes européennes participèrent à la production de ce missile sous l’autorité d’un Comité des directeurs de l’organisation de gestion OTAN HAWK. Le programme fut achevé en 1967. En novembre de la même année, les pays participants entreprirent l’étude d’un programme d’amélioration du sys­ tème d’armes Hawk - le programme limité d’amélioration du Hawk en Europe (HELIP) - qui devait permettre d’accroître les possibilités du système et d’en prolonger la durée de vie utile. Les études préliminaires furent achevées en 1970 et suivies en 1971 d'une série d’essais en Europe avec une batterie américaine améliorée. La Grèce et le Danemark adhérèrent au programme en 1972 et 1974 respectivement. Le programme Hawk amélioré fut lancé en 1974 et suivi en 1979 par un nouveau programme d’amélioration du système qui en augmentera encore les possibilités afin de répondre à l’évolution de la menace du Pacte de Varsovie.

Le programme Sidewinder Le Sidewinder fut le second missile air-air existant aux Etats-Unis qu’un certain nombre de pays européens - l'Allemagne, la Belgique, le Danemark, la Grèce, la Norvège, les Pays-Bas, le Portugal et la Turquie-choisirent en vue de sa production en Europe. Une firme allemande - la Fluggeràtwerk - fut choisie comme maître d’œuvre. Les dispositions visant l’organisation de la production furent adoptées par le Conseil en décembre 1959 et les premiers missiles assemblés en Europe en novembre 1961. La plupart des essais en vol eurent lieu en Europe avec l’aide de la France, qui en commanda plusieurs centaines. La production, qui répondait à un programme de l’ordre de 10.OOO missiles, prit fin en décembre 1966 et la responsabilité du soutien logistique fut transférée à la NAMSA.

Le Comité des armements et les groupes consultatifs En avril 1958, les pays européens soumirent des propositions à une réunion des ministres de la Défense en vue de la production en commun de certains armements. Le mandat du Comité de production de défense fut modifié pour permettre la création du Comité des armements. En permettant à ce Comité de se consacrer aux questions de recherche appliquée et de développement, les pays reconnaissaient par là-même que la coopération alliée dans le domaine des armements devait nécessairement précéder le stade de la production. Afin de faciliter leur action dans le domaine du matériel naval, il fut décidé de créer en 1958 un Groupe consultatif naval de l’OTAN qui devait être suivi en 1962 de groupes analogues pour les forces terrestres et les forces aériennes. 175 Coopération, planification et soutien dans le domaine de la production d'armements

Procédures de coopération Parallèlement à l’introduction des programmes d’armes à haute technologie et des réformes apportées aux structures organiques des Comités, l'attention commença à se porter sur les problèmes de procédure. Certes, les procédures de planification du matériel ne peuvent garantir à elles seules le succès des efforts de coopération, mais elles peuvent contribuer à les encourager. Bien que le développement et la production de matériel soient une prérogative des Etats membres souverains, l’Organisation a de toute évidence un rôle impor­ tant à jouer en élaborant, au plan international et dans un cadre approprié, les procédures permettant d’aider les Alliés à coopérer dans l’intérêt de la défense collective. Les premières tentatives de production en commun avaient révélé la com­ plexité du problème. Il était clair qu’une production conjointe ne pouvait offrir les avantages qu'elle recélait en puissance que si sa planification avait pu être effectuée en commun le plus tôt possible et de façon satisfaisante. Des procédures acceptées d'un commun accord étaient nécessaires pour couvrir toute la durée de vie d'un projet de coopération depuis le moment où il prenait naissance jusqu'au jour où le matériel qui en résulterait serait mis en service.

Les besoins militaires de base de l’OTAN (NBMR) Pour répondre à cette nécessité, un nouveau système fut mis au point: celui qui consiste à définir ce que sont les besoins militaires de base de l’OTAN. Introduite en 1959, cette notion répondait à un effort résolu de l’Alliance en vue d'améliorer les perspectives de coopération entre ses membres. Les autorités militaires de l'OTAN devaient définir les besoins militaires de base agréés à l’échelle de l'Alliance, à partir desquels seraient définies les caractéristiques opérationnelles et leurs spécifications techniques dans l'espoir qu’il serait possible ensuite de mettre au point des matériels communs pour répondre à ces besoins. Ce système, bien qu’il fût à l’origine destiné à être appliqué avec souplesse, se révéla dans la pratique trop rigide. Les besoins militaires étaient différents selon les pays membres et leur harmonisation en vue d’aboutir à des besoins OTAN qui faisaient l’unanimité était loin d'être facile. A cela s’ajoutaient des facteurs économiques et poli­ tiques et, bien que l’on soit arrivé à définir 49 besoins militaires de base, aucun ne donna lieu directement à une coopération dans le domaine de la mise au point ou de la production de matériel militaire. Cela souligna la difficulté qu’il y avait à pa rvenir à une coopération à l’échelle de l’OTAN face à la concurrence de pressions économiques et commerciales nationales - difficulté à laquelle on se heurte encore aujourd'hui.

Poursuite de la coopération L’approche NBMR encouragea néanmoins le Comité des armements et les Groupes consultatifs des diverses armes à rechercher de nouvelles possibilités de coopération et plusieurs programmes basés sur les matériels existants furent entrepris dans les années qui suivirent. 176 Coopération, planification et soutien dans le domaine de la production d'armements

Le programme Starfighter En décembre 1960, l'Allemagne, la Belgique, l’Ita lie et les Pays-Bas convin­ rent de participer à un programme de production coordonné en Europe de l’avion F-1O4G Starfighter. Ce programme devint un programme OTAN en juin 1961, et fut achevé, avec l’aide des Etats-Unis, en 1966 avec la production de près de 1000 avions. Le Canada, qui construisait des avions semblables pour sa force aérienne, fut étroitement associé à cette entreprise. Ce programme de production intégré, le plus important de son espèce, représenta un grand progrès pour l’industrie aérospatiale européenne.

Programme de missile Bullpup A la suite de discussions au sein de l'OTAN, le Danemark, la Norvège, le Royaume-Uni et la Turquie décidèrent de se procurer à une source européenne commune le missile air-surface américain Bullpup. En mai 1962, le Conseil mit sur pied l'organisation de la production du missile Bullpup dont le siège fut implanté à Oslo. Ce programme de production en commun, dont le montant dépassait 38 millions de dollars, fut réparti entre les pays participants, à peu près au prorata de leurs commandes. Cette production, qui se chiffra à plus de 5.000 missiles, prit fin en 1967 et la liquidation de l’organisation de production ainsi que le transfert à la NAMSA de la responsabilité du soutien logistique furent terminés en 1968.

Programme de missile AS-3O En juin 1962, le Conseil mit en place un Comité directeur pour la production du missile français air-surface AS-3O. L'Allemagne, la France et le Royaume- Uni s'engagèrent à adopter ce missile et la production de près de 2.OOO missiles prit fin en 1966. Le Comité directeur fut dissous en juin 1966 et un accord fut passé entre les pays intéressés pour coordonner le soutien logistique.

Arme légère anti-char M-72 En juillet 1963, le Conseil mit sur pied un Comité directeur OTAN pour la production de l’arme légère anti-char américaine M-72. Le Canada, la Norvège et les Pays-Bas s'engagèrent à adopter ce missile dont la production, qui impliquait une dépense de plus de 10 millions de dollars, prit fin en 1968.

La période 1966-1980: de nouvelles formes de coopération dans le domaine des armements Les premiers efforts de coopération dans le domaine des armements qui sont décrits ci-dessus avaient donné des résultats tangibles, mais il était clair que l'on pouvait et que l'on devait faire plus. L'approche NBMR n’avait pas donné satisfaction et les autorités militaires de l’OTAN se trouvèrent dans une situa­ tion qui était à la fois illogique et inconfortable en ce qu'elles approuvaient les

177 Coopération, planification et soutien dans le domaine de la production d'armements

NBMR sans avoir la responsabilité de développer et de produire le matériel en conséquence, et, en bien des cas, sans disposer des avis scientifiques ou techniques ou des directives politiques et économiques nécessaires. Il devint donc évident, après quelques années, qu’il fallait revoir entièrement toute la question de la coopération et, en octobre 1965, un groupe exploratoire fut créé par le Conseil pour examiner la question sous tous ses aspects et proposer de nouvelles solutions. Ce groupe rendit un rapport dans lequel il exposa les principes qui devaient servir de base à la coopé ration, les procédures à suivre et la structure néces­ saire pour les mettre en œuvre. Ce rapport, que le Conseil approuva en mai 1966, devint l'ouvrage de référence pour toutes les questions relatives à la coopération dans le domaine de la recherche, du développement et de la production de matériel militaire.

Une approche souple Le changement de concept que représentait cette nouvelle méthode résidait dans l’acceptation du fait qu’on ne peut forcer les pays à coopérer ou à observer des règles de procédure rigides. Ce qui est nécessaire, c’est de rendre la coopération aussi aisée et aussi avantageuse que possible. Ceci entraîna l’abandon des aspects contraignants de l’ancien système. La notion de NBMR fut abolie et l’on décida que la coopération pourrait avoir comme point de départ des propositions formulées par n’importe quel pays ou pa r les autorités militaires de l’OTAN. Si deux pays au moins se déclarent inté ressés, un groupe peut être formé pour l’étudier. Progressivement on voit se retirer les pays de l'OTAN qui n’ont aucune intention de participer au projet ou de prendre des engagements, laissant seuls en présence les pays prêts à s’engage r, qui définissent alors les caractéristiques et prévoient le développement et la p ro­ duction du matériel, et préparent des estimations de coût. Lorsqu’ils sont prêts à s’engager définitivement à aller de l’avant, ils présentent un rapport deman­ dant l’homologation du projet en tant que projet OTAN. A partir de ce moment, les pays qui participent au projet prennent leurs propres dispositions sous la seule condition qu’ils présentent un rapport annuel à l'OTAN et que, si d’autres pays souhaitent se joindre à eux par la suite, ils puissent le faire à des conditions qui soient raisonnables et équitables. L’o rganisme chargé de diriger le projet est appelé Comité directeur et revêt la forme que souhaitent lui donner les participants. La gestion du projet peut débuter à n’importe quel moment du processus de recherche, de développement et de production mais, lorsqu’il s’agit de matériels entiè rement nouveaux, il est préférable de commencer aussitôt que possible au stade de la recherche avant que les pays n’aient pris de décisions fermes à leur sujet.

La Conférence des directeurs nationaux des armements ( CDNA) Un certain nombre de réformes de structure furent effectuées par le Conseil pour mettre en pratique les nouvelles p rocédures. Le Comité d’armements fut dissous et un nouvel organisme de haut niveau - la Conférence des Di recteurs 178 Coopération, planification et soutien dans le domaine de la production d'armements

Nationaux des Armements - la CDNA - fut mis sur pied et placé sous l’autorité du Conseil. Il existe actuellement six «Groupes principaux» qui relèvent de la CNAD. Les trois groupes consultatifs des armées existants ont été transformés en 1966 en groupes de l'armement des armées et ont pris le nom de Groupe des arme­ ments des forces navales OTAN (NNAG), Groupe des armements des forces aériennes OTAN (NAFAG) et Groupe des armements des forces terrestres OTAN (NAAG). En même temps, le Comité des directeurs de la recherche pour la défense, qui avait été créé au début de 1964, devint le Groupe sur la recherche pour la défense. Les deux autres grands groupes créés par la suite sont le Groupe inter-armes sur la défense aérienne (TSGAD) et le Groupe inter-armes sur les télécommunications et le matériel électronique (TSGCEE). Toutefois, le TSGAD a été supprimé au printemps 1981, l’essentiel de ses fonctions étant repris par le Comité de la défense aérienne de l’OTAN. Un septième, bien que non officiellement homologué en tant que groupe principal, mais considéré comme ayant le même statut, est le Groupe consultatif industriel OTAN (NIAG) qui a pour tâche de fournir à la CDNA et aux groupes principaux des avis et une aide sur les questions industrielles. Il existe aussi des organismes connus sous le nom de «Groupes cadres», chargés d'entreprendre des activités présentant un intérêt général pour tous les autres groupes, tels que le Groupe OTAN sur la propriété intellectuelle et les dispositions internationales de coopération, le Groupe des directeurs natio­ naux de la codification, le Groupe des directeurs nationaux pour l’assurance de qualité, le Groupe sur la rationalisation des principes de conception, des critères d’essais et de sécurité pour les matières explosives et les dépôts d’explosifs, et le Groupe sur la standardisation des matériels (ACSM). Ce dernier groupe, homologué en tant que Groupe cadre supérieur, a été créé pour traiter des questions de standardisation dans les domaines des ensem­ bles, des composants, des pièces de rechange et des matériels, et a notamment pour tâche de superviser et d'orienter les travaux non seulement de tout sous- groupe qu'il pourrait former lui-même, mais aussi, si la CDNA en décide, ceux de tout autre Groupe cadre déployant des activités dans les mêmes domaines. A tous les grands groupes et groupes cadres sont attachés des organismes subordonnés qui portent le nom selon le cas de sous-groupes, commissions, groupes de travail ou groupes d'étude. Ces organismes à leur tour ont souvent leurs propres organismes subordonnés qui portent eux aussi des noms diffé­ rents mais qui sont en principe des organismes ad hoc. Les représentants des directeurs nationaux des armements (appelés NADREP) sont des membres des délégations nationales auprès de l’OTAN qui s'occupent de la coopération dans le domaine des armements. Ils se réunissent périodiquement sous la présidence du Secrétaire général adjoint pour le soutien de la défense, afin d’effectuer les tâches courantes de la CDNA et d'entreprendre toutes les autres tâches que celle-ci pourrait leur confier. Une des tâches des NADREP consiste à orienter les travaux des groupes cadres au nom de la CDNA. Le rôle de l’organisation de la CDNA ne consiste pas seulement à encourager et à aider les pays à coopérer à l'exécution de projets de matériel et de

179 Coopération, planification et soutien dans le domaine de la production d'armements

recherche; ¡1 consiste également à fournir les moyens d'échanger des informa­ tions sur des concepts opérationnels, des programmes nationaux, et les domai­ nes techniques et certains domaines logistiques où la coopération peut être profitable pour l'OTAN et pour les pays membres, même s’ils ne semblent pas devoir aboutir à un projet particulier. L'organisation de la CDNA encourage également les débats sur des activités de recherche à plus long terme, en vue de fournir des indications sur les possibilités de répondre aux besoins militai­ res futurs par l’application des techniques de pointe ou de nouvelles découver­ tes scientifiques. Les premiers résultats obtenus grâce aux nouvelles procédures et à cette nouvelle organisation ont été des plus encourageants. Il y avait comme un nouvel air de liberté et une plus grande promptitude de la part des pays à avancer des propositions de projets et à discuter entre eux des formes que prendrait leur coopération. Le fait qu’il n'était plus nécessaire d'arriver à se mettre d'accord à l’échelle de l’OTAN sur les besoins militaires eut pour effet d’encourager les pays à soumettre des propositions et l’on se rendit compte que si deux pays seulement coopéraient pour produire une arme destinée à leurs propres forces, c’était mieux que rien et il y avait l’espoir que d'autres pays viendraient se joindre un jour à leur entreprise. . Les premières années, un grand nombre de propositions portaient sur des matériels qui se trouvaient déjà à un stade avancé de développement dans un pays ou dans un autre. Mais, une fois que ces matériels avaient été examinés de façon très approfondie, les pays avaient tendance à regarder plus loin et ceci les encourageait à échanger des renseignements sur leurs idées et leurs intentions. Tout ceci contribua et contribue encore de façon extrêmement utile à harmoniser les concepts et pratiques des pays dans toute une gamme de domaines et à renforcer la cohésion de l’Alliance dans des proportions plus importantes que ne le laisse supposer la simple addition des projets que, dans le cadre des nouvelles procédures, on a désigné sous le nom de «projets OTAN». Ces nouvelles procédures ont apporté avec elles l’espoir de jouer un rôle plus important dans la coopération dans le domaine des matériels de défense aux pays plus petits et moins industrialisés de l’Alliance, dont on en est venu à reconnaître de plus en plus les besoins particuliers dans ce domaine.

Programmes exécutés en coopération dans le cadre des nouvelles procé­ dures Les travaux des groupes principaux de la CDNA et de leurs organismes subsidiaires ont permis d’entreprendre et de mener à bien un nombre impor­ tant de programmes de coopération. On en trouvera ci-dessous des exemples groupés par arme (forces navales, aériennes et terrestres).

Seasparrow OTAN Le Seasparrow est une nouvelle génération de système de missile de défense ponctuelle anti-aérienne destiné à être employé à bord d’unités navales de la taille de la frégate ou d'une taille supérieure. Le projet, qui en est maintenant à 180 Coopération, planification et soutien dans le domaine de la production d'armements la phase de production, est l'aboutissement d’une coopération multinationale engagée en 1968 avec la participation de l'Allemagne, de la Belgique, du Danemark, des Etats-Unis, de l'Italie, de la Norvège et des Pays-Bas. Le soutien logistique de ce système est assuré en coopération par les pays participants et les modifications destinées à le rendre plus performant sont également entre­ prises en coopération.

FORACS OTAN Le programme des sites de contrôle de la précision des détecteurs et des armes des forces navales de l’OTAN en Europe (FORACS OTAN) est le résultat d’une coopération multinationale engagée en 1974 par les marines de l'OTAN. Le but de ce programme est d’acquérir, d’équiper et d’exploiter deux polygo­ nes (l’un dans la région Nord et l’autre dans la région Sud), pour vérifier la précision de tous les détecteurs des systèmes d'armes embarqués. Les travaux sont financés au titre de l'infrastructure commune de l’OTAN (voir chapitre 18). Le polygone Nord qui se trouve en NorvègeàStavangeraété achevé en 1978 et est maintenant complètement opérationnel. L’achèvement du polygone Sud, dans la baie de la Sude, en Crète, devrait être terminé en 1981.

Frégate OTAN pour la décennie 70-80 Dans le cadre de ce projet OTAN entrepris en 1975, l’Allemagne et les Pays- Bas conjuguent leurs efforts de recherche, de développement et de production en vue d'acquérir des frégates ayant les mêmes caractéristiques opérationnel­ les et une standardisation très poussée. Cette standardisation est obtenue par l’élaboration d'un navire de conception commune et par l’acquisition, en commun également, d'équipements et de systèmes d’arme. Le programme prévoit que 12 frégates standard pour les Pays-Bas et 6 frégates de type 122 pour l’Allemagne seront en service en 1984.

Sea Gnat OTAN Le Sea Gnat OTAN est un projet de coopération conçu en 1977 dans le but de concevoir des systèmes de leurres destinés à protéger les navires contre la menace présentée par les missiles guidés perfectionnés. Les pays participant à ce projet sont l’Allemagne, le Danemark, les Etats-Unis, la Norvège et le Royaume-Uni.

Soutien en coopération du canon compact OTO-Melara de 76/62 Ce programme OTAN a été engagé en 1978 dans le but de coordonner les activités logistiques et techniques des marines de l’OTAN utilisant ce type de canon. 181 Coopération, planification et soutien dans le domaine de la production d'armements

Avion tactique et d’entraînement Jaguar OTAN Le projet d’avion Jaguar est un projet anglo-français lancé en 1965 et destiné à fournir aux Etats-majors du Royaume-Uni et de France l’avion tactique et d’entraînement qui leur était nécessaire. Cet avion mono ou bi-place doté d’un moteur à deux turbo-réacteurs, pour l’attaque au sol ou pour la formation avancée des pilotes, a répondu à toutes les spécifications imposées pour le premier type d’appareil étudié par le sous-groupe 3 sur l’avion d'attaque au sol du Groupe OTAN sur l’armement des forces aériennes. Cet appareil a été construit en quatre versions: les versions tactique et d’entraînement du Royaume-Uni, et les versions tactique et d’entraînement françaises. Les travaux de développement et de production des cellules et des moteurs ont été réalisés en commun par les industries française et britannique, travaillant en tant que sous-traitants de deux compagnies constituant ensem­ ble le maître d’œuvre. La livraison de plus de 400 appareils aux forces armées britanniques et françaises a commencé en 1971.

Les hélicoptères franco-anglais L’hélicoptère de transport tactique SA/330 PUMA, l’hélicoptère léger d'ob­ servation SA/341 GAZELLE et l’hélicoptère polyvalent WG/13 LYNX ont fait l’objet d’un accord global franco-anglais adopté par la CDNA comme projet OTAN en février 1969. Un grand nombre de rôles ont été prévus et plusieurs versions mises au point pour ces trois hélicoptères qui ont été commandés et produits en grand nombre, principalement pour les forces armées de la France et du Royaume- Uni, mais aussi pour un certain nombre d’autres pays de l’OTAN, sous la gestion du Comité directeur du projet d’hélicoptères OTAN SA/330, SA/341 et WG/13.

Avion de combat polyvalent OTAN Homologué comme projet OTAN en 1969, l'avion de combat polyvalent TORNADO est un biplace à deux réacteurs et à géométrie variable conçu par trois consortiums industriels internationaux: Panavia (BAC, MBB et AERITA- LIA), Turbo-Union (Rolls Royce, MTU et AERITALIA) etAvionica (EASAMS, ESG et SIA). Cet appareil est destiné à opérer de nuit et dans des conditions défavorables et son électronique a été optimisée pour lui permettre de remplir cette mission dans les divers rôles qui lui sont assignés. Les trois pays participants - l’Allemagne, l’Italie et le Royaume-Uni - sont convenus de co­ produire 809 appareils de ce type (324 pour l’Allemagne, 100 pour l’Italie et 385 pour le Royaume-Uni). La production de ces appareils a atteint actuellement sa cadence maximale.

L'avion de combat OTAN F-16 Homologué comme projet OTAN en octobre 1975, l’avion de combat aérien F-16 a été conçu par la General Dynamics Corporation. Cet appareil a été choisi 182 Coopération, planification et soutien dans le domaine de la production d'armements

pour répondre aux besoins des forces aériennes américaines, belges, danoises, néerlandaises et norvégiennes qui devaient pouvoir disposer d’un avion de chasse capable d’accomplir une gamme acceptable de missions aériennes tactiques à un coût raisonnable et permettre ainsi la modernisation et le développement indispensables des forces de chasse tactiques. Les cinq pays ont constitué un consortium et sont convenus de produire 998 appareils (650 pour l’armée de l'air des Etats-Unis et 348 pour celle des pays participants européens) présentant un très grand nombre de caractéristiques communes. La production a atteint sa cadence maximale et cet appareil est actuellement livré à la cadence de 13 unités par mois.

Le programme Patriot OTAN En 1978, sept pays de l’OTAN sont convenus d’adopter conjointement le système de missiles sol-air américain Patriot comme système commun de défense aérienne. Ils ont créé un comité directeur chargé de diriger les travaux du Bureau de gestion Patriot, dont le but essentiel est de prendre les disposi­ tions permettant d'acquérir le système et notamment de mettre l’industrie européenne en mesure d'y participer. Les études sont en cours et plusieurs possibilités de production ont été définies, avec une estimation des coûts, ce qui permettra aux pays de prendre leur décision concernant l’acquisition de ce système en s'appuyant sur des données solides et sûres.

L’obusier tracté de 155 mm OTAN (FH 70) Ce système d’arme a été mis au point conjointement par l’Italie, l’Allemagne et le Royaume-Uni et est actuellement produit dans ces trois pays. Le pro­ gramme de livraison devrait prendre fin au début de 1982.

L’obusier automoteur HOWITZER de 155 mm OTAN (SP 70) Ces mêmes trois pays mettent actuellement au point une version auto-tractée de l’obusier HOWITZER 155 mm. La mise au point technique de ce matériel se poursuit de façon satisfaisante. Des essais techniques et un bref essai d’utilisa­ tion ont été effectués. Les vrais essais seront effectués au cours de la prochaine phase du programme et suivis par l’acceptation et l’approbation des trois pays.

Véhicule de combat de reconnaissance à chenilles (CVRT) La Belgique et le Royaume-Uni ont adopté une famille de véhicules blindés légers de reconnaissance mis au point au Royaume-Uni. La production en Belgique de toutes les versions a pris fin en 1979. Les livraisons aux forces du Royaume-Uni prendront fin en 1981.

183 Coopération, planification et soutien dans le domaine de la production d'armements

Arme guidée anti-blindés MILAN Le Comité directeur OTAN du MILAN se compose de délégués de l'Alle­ magne, de la Belgique, de la France, de la Grèce, de l’Italie et du Royaume-Uni. Ce Comité assure le contrôle de configuration de cet excellent système d’a rmes développé conjointement par l’Allemagne et la France. Il sert également de lieu de discussion sur les questions de logistique, de formation et de sécurité.

Canon automatique à tir rapide MK 20 RH 202 et affût de campagne anti-aé rien HS 669 N Deux pays, l’Allemagne et la Norvège, ont entrepris la première phase du développement du système d’arme et sa munition. Un Comité directeur a été institué pour traiter en commun de tous les problèmes concernant ce matériel et pour débattre des solutions.

Armes légères et leurs munitions La plupart des pays membres de l'Alliance équiperont leurs forces d'une nouvelle génération d’armes individuelles au cours des années 80 afin de répondre à leurs besoins tactiques et d'améliorer l'efficacité des armes d'infan­ terie portatives. Plusieurs pays désirent également faire l'acquisition de nou­ velles armes de soutien. Il est reconnu depuis longtemps que, dans ce domaine, la standardisation est indispensable pour les munitions et souhaitable pour les armes. Les pays membres ont décidé, au sein de la CDNA, que deux calibres seulement devaient être adoptés pour les armes légères, l’un étant le calibre existant OTAN de 7,62 mm. Pour déterminer quel devait être le deuxième calibre, un programme conjoint d’évaluation des armes et des munitions élaboré en 1976 a été institué par l’Allemagne, la Belgique, le Canada, le Danemark, les Etats-Unis, la France, la Grèce, le Luxembourg, la Norvège, les Pays-Bas et le Royaume-Uni. A la suite de ce programme exclusivement technique et militaire, le calibre de 5,56 mm a été adopté en tant que deuxième calibre standard OTAN pour les armes légères et la munition belge SS 109 a été retenue comme base de standardisation.

Système mondial de positionnement NAVSTAR (GPS) En avril 1978, neuf pays de l'OTAN ont signé un protocole d’accord avec les Etats-Unis concernant leur participation à la phase de développement intégral d’un programme américain visant à établir un système mondial de positionne­ ment et de navigation par satellite connu sous le nom de «NAVSTAR global positioning system» (GPS).

Programmes de recherche pour la défense En plus des projets d’équipement, les pays membres ont entrepris également des projets de recherche scientifique ou technique patronnés à l'origine par le Groupe de recherche pour la défense. 184 Coopération, planification et soutien dans le domaine de la production d'armements

Polygone acoustique fixe des Açores (AFAR) En 1967, huit pays de l'OTAN (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Pays-Bas, Portugal, et Royaume-Uni) ont mis en route la construction d'un polygone acoustique en eau profonde dans l’océan Atlantique au large de l’île Santa Maria des Açores. Les antennes d'émission et de réception ont été implantées en 1970 et 1971 et le polygone a été opérationnel de mai 1972 à mai 1979, fournissant une quantité importante de données sur la propagation du son dans l’eau et augmentant ainsi la capacité de détection sous-marine de l’Alliance.

Etude sur les communications acoustiques entre plate-formes mobiles (MACS) En 1976, trois des pays participant à l’AFAR - l’Allemagne, les Etats-Unis et la France - ont décidé d'effectuer en commun des mesures de propagation du son dans l’eau entre des plateformes mobiles dans divers milieux maritimes afin de compléter les données fournis par l’AFAR, en particulier en ce qui concerne les effets de masse et du fond. Quatre voyages en mer ont eu lieu en 1976 et 1977 et le projet a pris fin en 1979 après achèvement de l’évaluation des données.

Soufflerie transsonique européenne (ETW) En 1978, l’Allemagne, la France, les Pays-Bas et le Royaume-Uni ont entre­ pris l'étude préliminaire d’une grande soufflerie transsonique du type cryogéni­ que, c’est-à-dire fonctionnant à très basse température. Le travail est placé sous la direction d’un groupe technique multinational à Amsterdam et les premières études ont été terminées à la fin de 1980. Les phases suivantes couvriront l’étude définitive et la construction de la soufflerie.

Le groupe consultatif Industriel OTAN (NIAG) Le Groupe consu ltatif industriel OTAN a été créé en 1968 sous l’autorité de la CDNA afin d'offrir un lieu de rencontre permettant un libre échange de vues sur les divers aspects industriels des questions d’armement de l’OTAN, de promou­ voir une prise de conscience plus aiguë de la participation internationale en matière de recherche, de développement et de production et d'encourager une coopération plus étroite entre les industries des pays membres avec un échange valable et fécond d'informations entre les gouvernements des pays membres et leurs industries de défense. Depuis sa création, le NIAG a fourni des avis et des suggestions dans un certain nombre de domaines couvrant des aspects juridiques, gestionne ls, économiques et techniques. Il a également mis en lumière un certain nombre d’obstacles à la coopération et présenté des recommandations pour les sur­ monter. En outre, il a entrepris des études de pré-faisabilité sur une vaste gamme de questions, en vue de dégager des solutions possibles et des estimations de faisabilité technique et de coût, d'évaluer les possibi lités d'arbi­ trage et les pénalités encourues avec l’adoption de certaines lignes de con­ 185 Coopération, planification et soutien dans le domaine de la production d'armements

duite, et de déterminer les secteurs qui appellent une étude plus approfondie. Les sujets abordés comprennent les systèmes modernes d’approche et d’atter­ rissage, la surveillance du champ de bataille, les cibles consommables, la compatibilité des matériels de traitement des données navales à bord des navires, certains problèmes de radar, les engins anti-navires de surface, la défense contre les missiles anti-navires, les armes lancées d’avion et d’impor­ tants aspects de la défense aérienne. Le NIAG a amplement démontré les capacités technologiques de l’industrie dans un grand nombre de domaines relatifs aux matériels et est devenu un auxiliaire important dans les efforts d’équipement déployés en commun par les pays membres de l’OTAN. Ceux-ci sont de plus en plus conscients de l'aide qu’il peut leur apporter.

Activité des Groupes cadres Les paragraphes qui suivent décrivent les activités déployées par les Groupes cadres sous l’autorité de la CDNA et les problèmes généraux qu’ils ont à traiter et qui vont de questions générales de gestion à des questions juridiques et administratives.

Le système de codification de l’OTAN Le problème de l’approvisionnement constitue un élément important de la gestion du soutien logistique des forces armées nationales. L’existence d'énor­ mes stocks comprenant des millions d’articles différents exige un système de traitement rapide, souple et précis. Le système de codification de l’OTAN offre une méthode uniforme pour classer les stocks et inventorier les articles; sous ce rapport, il constitue un outil idéal pour l'exploitation des renseignements. Il est également fort utile aux responsables des matériels en simplifiant les procédures d’approvisionnement et d’achat et peut constituer une base de standardisation. L'un de ses avantages réside en particulier dans l’emploi d'un seul numéro par article d’un projet OTAN, indépendamment de son origine, ce qui est une condition sine qua non pour un échange satisfaisant entre les pays au niveau de l’entretien. L’application de ce système a entraîné une diminution du nombre des articles et des quantités en stock, une réduction des frais de gestion et a permis de mieux connaître l’état des inventaires et de perfectionner les procédures. L’emploi de ce système s’étend maintenant aux départements ministériels civils des gouvernements, aux organisations internationales et également à des pays extérieurs à l’Alliance. Le système est intégralement informatisé et repose sur le principe que le pays producteur codifie les données d’identification de l’article et les met à la disposition des pays acheteurs. Les données sont échangées entre les pays par l’informatique, ce qui facilite la tenue des fichiers de données qui constituent la base des systèmes de gestion des matériels. Le Groupe des directeurs nationaux de la codification, qui dépend de la Conférence des directeurs nationaux des armements, utilise des commissions 186 Coopération, planification et soutien dans le domaine de la production d'armements dont la compétence s’étend à toutes les procédures et méthodes de codifica­ tion et des sous-groupes qui supervisent la coordination et la codification de tous les projets col lectifs de l’OTAN. Ce groupe fixe également la politique de codification et seconde les treize bureaux nationaux de codification des pays de l’OTAN dans leur travail courant.

Assurance de qua lité Dès que les pays et agences de l'OTAN commencèrent à mettre en œuvre des programmes d’équipement qui confiaient la fabrication de divers éléments à des industries de différents pays, on s’aperçut que l’exigence de normes de qualité uniformes et satisfaisantes ne pouvait être remplie que si les partici­ pants de ces programmes d'équipement se conformaient à des règles et procédures communes. Le soin d’établir ces règles et procédures fut confié au Groupe des directeurs nationaux pour l’assurance de la qualité, créé spéciale­ ment à cette fin. A l’issue de ses travaux, les exigences de base de la doctrine et de la réglementation de l’OTAN en matière d’assurance de qualité furent définies et publiées sous le titre de Publications Alliées OTAN en matière d’Assurance de la Qualité (AQAP). Le Groupe poursuit actuellement ses travaux en élaborant des besoins en matière d’assurance de la qualité dans les secteurs d’approvisionnement qui conditionnent le plus étroitement la réalisation des objectifs de qualité: l’élabo­ ration des besoins relatifs au logiciel d’un système de contrôle de la qualité et l'élaboration d’une politique d'assurance de fiabilité et de maintenabilité. La portée et les incidences de la politique d’assurance de la qualité de l’OTAN continueront à s’élargir, aussi bien à l'intérieur qu’à l’extérieur de l’Alliance, comme c’est le cas pour la codification.

Rationalisation des principes de définition et des critères d’essai et de sécurité pour les matières explosives et les dépôts d’explosifs L'accroissement de la collaboration et de la standardisation internationales dans le domaine des armements et l’achat par les pays d'armes étrangères ont donné naissance à des problèmes du fait que les pays n'avaient pas tous la même façon de concevoir les principes de définition, les exigences de sécurité et d’opérabilité. Ceci a donné lieu à son tour à des critères et procédures différents selon les pays en ce qui concerne l’évaluation des armes sur le plan de la sécurité et des éléments de systèmes d'armes utilisant des explosifs. II est difficile, lorsque l'on procède à l'évaluation d’armes étrangères, de déterminer à quels essais (ou ce qui en tient lieu sur le plan national) une arme a été soumise et quels ont été les résultats de ces essais. Un groupe d’experts relevant de la Conférence des directeurs nationaux des armements sur la rationalisation des principes de définition, des critères d’essai et de sécurité pour les matières explosives et les dépôts d’explosifs, a en conséquence reçu pour mission de mettre au point une terminologie, des principes de définition, des critères, procédures et essais internationaux cou­ 187 Coopération, planification et soutien dans le domaine de la production d'armements

vrant tous les aspects de l'opération par laquelle sont effectuées les évaluations de sécurité et d’opérabilité étant donné que ce sont ces critères et procédures qui servent de directives à ceux qui conçoivent les armements.

Ensembles, composants, pièces de rechange et matériaux (ACSM) L’examen des activités déployées au sein de l’OTAN en ce qui concerne la standardisation des ensembles, composants, pièces de rechange et matériaux avait fait apparaître l'urgente nécessité d’améliorer la situation dans ce domaine. Le nombre des documents de standardisation concernant ces maté­ riels était en effet limité et, souvent, ceux qui existaient n'avaient pas été appliqués. C’est en raison de cette situation que la Conférence des directeurs nationaux des armements créa en 1977 le Groupe cadre de haut niveau sur la standardisation des matériels (ACSM) et le chargea d’élaborer une politique et un programme efficaces de l’OTAN en matière de standardisation, de coordon­ ner les activités de courte et moyenne portée dans le domaine des ACSM, de promouvoir l’application la plus large possible des normes industrielles et des normes et spécifications militaires nationales et internationales. Ce groupe formule des propositions concernant la standardisation des études techniques (ACSM), suit les progrès dans ce domaine, émet des avis et offre son assistance en cas de besoin. Il suit également les travaux des organismes subsidiaires de la CDNA qui s’occupent des ACSM et coordonne ou dirige les travaux de ces organes subsidiares selon les décisions de la CDNA.

Problèmes de propriété intellectuelle Le flux sans cesse croissant de la technologie entre les membres de l’Alliance et leurs industries, dans le cadre de la coopération en matière d’armements, exige l’adoption de mesures visant à protéger les droits de propriété intellec­ tuelle et à faciliter le transfert et l’utilisation des informations assorties de droits de propriété. L’un des groupes cadres de la CDNA, le Groupe OTAN sur la propriété intellectuelle et les arrangements de coopération internationale étu­ die ces problèmes et formule des solutions et des avis appropriés. L'accord OTAN du 21 septembre 1960 sur la sauvegarde mutuelle du secret des inventions relatives à la défense et pour lesquelles des demandes de brevets ont été déposées, est l'un des instruments juridiques impo rtants insti­ tués par ce groupe. En engageant les gouvernements à sauvegarder le secret de ces inventions, cet accord permet aux pays de lever les interdictions frappant le dépôt de demandes de brevets dans d'autres pays, interdictions qui, dans le passé, avaient nui à la coopération des pays de l'OTAN dans le domaine de la recherche, du développement et de la production des équipements militaires. L’accord OTAN du 19 octobre 1970 sur la communication d’informations techniques à des fins de défense a été élaboré par le Groupe afin d'assurer une protection adéquate aux propiétaires d’informations techniques échangées entre gouvernements membres ou organisations de l’OTAN, encourageant par là les industriels des nations de l’OTAN à communiquer plus volontiers leur technologie aux fins de coopération en matière d’armement. 188 Coopération, planification et soutien dans le domaine de la production d'armements

S’efforçant d'accroître et d’harmoniser les politiques des pays de l’OTAN en matière de licences et de co-production, le Groupe a entrepris la définition des principes et directives en matière de propriété intellectuelle pour ce qui est de l’octroi de licences et de la coproduction, aux fins de standardisation et d'interopérabillté des armements. Il a terminé cette tâche en 1979, après consultation étroite du NIAG, et ces principes et directives on été approuvés par la Conférence des directeurs nationaux des armements. Ils sont peu à peu mis en œuvre par les pays et devraient fournir à ceux-ci de nouveaux encourage­ ments pour accroître la standardisation et l'interopérabilité des matériels mili­ taires au sein de l’Alliance. Le Groupe poursuit actuellement ses travaux dans des domaines d’étude connexes. Parmi les directives et les études réalisées par le Groupe en faveur de la coopération des pays de l’OTAN en matière d'armements, il convient de signaler les documents suivants: «Directives à l’intention des autorités de l’OTAN chargées des approvisionnements», «Directives sur la rédaction d’ac­ cords internationaux de coopération en matière de recherche et de développe­ ment», qui ont tous deux été publiés sous forme de brochures: «Pratiques nationales concernant les droits de propriété dans le cadre des programmes de coopération en matière de recherche et de développement», «Matériels militai­ res et législation relative à la propriété Industrielle» (deux volumes), «Recou­ vrement des coûts de recherche et de développement dans les pays de l'OTAN», et «Règlements des pays de l’OTAN concernant les Inventions des employés». Ces documents ont tous été publiés sous forme de brochures OTAN. Une nouvelle brochure a été réalisée par le groupe sous le titre de «Guide pour l'établissement des protocoles d'accord et des arrangements de coopération internationale». Le Groupe réoriente actuellement ses activités afin d'aborder la gestion des achats en général et les problèms qui entravent la coopération industrielle entre pays membres; il traverse une période de transition. La propriété intellec­ tuelle va donc devenir un champ d’activités parmi d’autres dans le cadre du mandat élargi du Groupe. Les problèmes de la standardisation Comme il est naturel au sein d’une alliance, l’accent est mis sur la coopéra­ tion et celle-ci, en fait, est souvent considérée en soi comme un objectif souhaitable, même si les membres de cette alliance n’ont pas toujours une idée précise ou n’aient pas une image très claire ni la même idée des types de coopération qui seraient les plus avantageux. C'était le cas au début pour la CDNA qui a été créée essentiellement pour améliorer les mécanismes de coopération au sein de l'OTAN dans le domaine de la recherche, du développe­ ment et de la production de matériels militaires. Plus récemment, poussée principalement par l’augmentation vertigineuse du coût et de la complexité des armements modernes et par la rapidité avec laquelle les forces du Pacte de Varsovie se dotaient d’armes de plus en plus perfectionnées la CDNA s’est de plus en plus attachée à préciser ses objectifs en matière de coopération dans le domaine des matériels, ce qui a eu notamment pour effet d'accorder une large place à la standardisation.

189 Coopération, planification et soutien dans le domaine de la production d’armements

L'une des difficultés à cet égard réside dans le fait que le terme «standardiza­ tion» (standardisation ou normalisation) ne veut pas dire la même chose pour tout le monde. Au sens strict du terme, il signifie que l’on fabrique un objet ou que l'on agit en se conformant à une norme donnée. C’est à cette fin que tendent les efforts déployés depuis le début pour incorporer des procédures ou des éléments standard dans des accords de standardisation (STANAG). Dans certains milieux, ce terme est utilisé pour signifier uniquement une communauté ou une identité des matériels alors que, dans d’autres, il est admis qu'il englobe toute une variété de degrés de similitude, y compris la compatibi­ lité. Le sens qui lui est donné varie à un tel point que l’on est souvent amené, implicitement ou explicitement, à en réviser la définition. La définition donnée par l’Organisation internationale de normalisation (ISO), fondée sur le concept de «l’élaboration de normes», a maintenant été retenue pour utilisation dans l’ensemble de l’OTAN. Toutefois, c’est sur le sens de communauté des maté­ riels que certains pays ont sourtout mis l’accent. C’est là un objectif difficile à atteindre dans une alliance d'Etats souverains. Les avantages à attendre de cette homogénéité découlent du fait qu'elle permet une utilisation plus efficace des moyens économiques dans le domaire du développement, de la production et du soutien logistique. L’interopérabilité, par contre, est l’aspect de la stan­ dardisation qui est réellement essentiel à l’efficacité militaire. La nécessité de pouvoir intercommuniquer, par exemple, va sans dire. L’interopérabilité des matériels est une disposition implicite des programmes de coopération depuis le début de l'Alliance, mais ce n’est que depuis 1975 que l'on en a fait un objet spécifique de coopération. Au nombre des domaines où des efforts particuliers ont été entrepris figurent l’entretien mutuel des avions, les carburants, les munitions et les matériels de télécommunications. A cette action sont venus s’ajouter des efforts pour améliorer l’efficacité des STANAG, aussi bien en ce qui concerne leur portée que leur application. Une gamme absolument com­ plète de STANAG appliquée par tous les pays permettrait de résoudre presque tous les problèmes d’interopérabilité. On étudie actuellement les moyens d’y parvenir. Dans le même temps, des efforts particuliers sont faits dans certains domaines dont les paragraphes qui suivent donnent un exemple important.

Planification dans le domaine des armements Bien que le mandat de la CDNA continue de régir la collaboration au sein de l’Alliance dans le domaine des armements, les Alliés se sont efforcés ces dernières années de rendre plus cohérents et de mieux structurer leurs efforts de coopération. Le NAPR (examen de la planification des armements OTAN), institué officiel­ lement en octobre 1979, représente un pas dans cette direction. Le NAPR est avant tout un système d’examen visant à mettre plus clairement en lumière les possibilités de coopération. Il part des calendriers de remplacement des maté­ riels que lui fournissent les pays. Ces calendriers sont examinés sur une base collective par le Secrétariat international qui s’appuie sur les avis des autorités militaires de l’OTAN concernant la nécessité de standardiser ou d'assurer 190 Coopération, planification et soutien dans le domaine de la production d'armements

l’interopérabilité des matériels énumérés dans ces calendriers. Les possibilités à cet égard sont ensuite portées à la connaissance des pays. Un deuxième système de planification dans le domaine des armements est connu sous le nom de PAPS - c’est-à-dire le système de planification périodi­ que en matière d’armem ents. Il s’agit d’un système de planification beaucoup plus fondamental et à long terme dont les principaux éléments ont maintenant été mis en œuvre par la Conférence des Directeurs Nationaux des Armements. Un but essentiel du PAPS est de lancer la coopération avant que les program­ mes nationaux ne soient arrivés au point où les pays se sont engagés à adopter des solutions particulières qui sont incompatibles avec la coopération. Ce système prend pour point de départ une «mission nécessaire», c’est-à-dire l’indication d'une insuffisance quantitative ou qualitative des moyens opéra­ tionnels à laquelle il n'est pas possible de remédier en utilisant les forces ou les matériels existants ou prévus. Ces missions nécessaires peuvent être soumises soit par les pays, soit par les grands commandants de l'OTAN et seront ensuite communiquées aux organismes de la CDNA pour y être examinées en détail. Aux stades ultérieurs du PAPS, ces organismes s’efforceront d’harmoniser les exigences militaires et de les traduire en exigences techniques détaillées permettant de remplir la mission dans le cadre d’un programme de coopéra­ tion.

Coopération transatlantiqu e dans le domaine des matériels L’histoire de la coopération au sein de l'OTAN dans le domaine des matériels de défense a été marquée en particulier par le désir d’améliorer la collaboration entre les pays européens et nord-américains membres de l’Alliance en vue de tirer un meilleur parti de l'ensemble des ressources dont celle-ci dispose. Ceci s’est traduit: - par des Protocoles d’accord généraux (MOU) entre un certain nombre de pays industrialisés d’Europe et les Etats-Unis sur les achats mutuels de matériel de défense et la suppression des barrières douanières; - par la reproduction, par un ou plusieurs pays de l’OTAN, à des conditions justes et équitables de systèmes développés par un autre pays (ou groupe de pays); - par une politique des «familles d'armes» selon laquelle les pays conviennent de mettre au point et de fabriquer différents matériels d’une même famille sous une direction soit européenne, soit nord-américaine, de façon à réduire le plus possible les doubles emplois dans l'étude et la mise au point d’un même matériel (par exemple, dans la famille des missiles air-air, l'Europe prendrait la direction des travaux relatifs à un nouveau missile air-air à courte portée, tandis que les Etats-Unis et le Canada prendraient la direction des travaux concernant le nouveau missile air-air à moyenne portée). Cette approche de la «triade» devrait permettre une plus large coopération au sein de l’Alliance et contribuer de façon notable à la réalisation des objectifs de rationalisation, standardisation et interopérabilité (RSI) de l'OTAN. Un dialogue transatlantique se poursuit en la matière entre les pays d'Europe et d’Amérique du Nord sous l’égide de la CDNA à laquelle il est rendu compte lors de ses réunions semestrielles.

191 Chapitre 16 Commandement, conduite des opérations et télécommunications

Télécommunications stratégiques de l’OTAN Au début de l’Alliance, les télécommunications stratégiques de l’OTAN étaient rudimentaires et consistaient en une série de liaisons point à point utilisant principalement des circuits des PTT. Plus tard, ces liaisons devaient être complétées par des liaisons limitées qui étaient la prop riété de l'OTAN et utilisaient des systèmes hyperfréquences terrestres en vision directe et des systèmes de tropodiffusion. Vers la fin des années 1960, on s’aperçut qu’il fallait aborder le problème des télécommunications sous un nouvel angle, en raison d'une part de l’adoption de la nouvelle stratégie de la riposte g raduée et d’autre part du fait que l'accent était mis davantage sur le mécanisme du temps de crise. Ceci, à son tour, exigea un échange beaucoup plus large d’informations entre les pays de l'OTAN et la possibilité pour tous les pays membres de se consulter aussi bien en temps de paix qu'en période de crise. En outre, les télécommunications devaient être améliorées pour permettre aux plus hautes autorités politiques et militaires de l’Alliance d’exercer le commandement et le contrôle des forces de l’OTAN dans les situations les plus diverses qui pourraient se présenter. C'est pourquoi des plans furent élaborés en 1966 pour assurer des communi­ cations directes entre le siège de l’OTAN et toutes les capitales des pays membres ainsi que les trois Grands commandements de l'OTAN. Le transfert du Conseil de l'Atlantique Nord de Paris à son siège actuel à Bruxelles fut l’occasion de créer un complexe spécialement conçu pour la gestion de temps de crise, à l’intérieur duquel un centre mode rne de télécommunications pou r­ rait être créé. Ce centre devint opérationnel en 1969. Afin d’assurer de meilleures télécommunications en phonie et en télégraphie, en particulier avec les zones de l’OTAN les-plus éloignées, les pays membres convinrent que l’OTAN devait posséder son propre système de télécommunica­ tions par satellites. En mars 1970, le premier des satellites de télécommunica­ tions OTAN était opérationnel et, au p rintemps de la même année, la première des douze stations terrestres fut mise en service. Il était indispensable de disposer d’un système efficace de télécommunica­ tions pour faciliter les consultations politiques en temps de crise, et au besoin, pou r permettre aux commandants militaires la conduite des opérations des forces qui leur sont affectées. Pour atteindre ce but, il fallait prendre toute une série de mesures:

192 Commandement, conduite des opérations et télécommunications (a) Comité mixte OTAN pour les télécommunications et l'électronique (NJCEC) Pour permettre au Conseil de l'Atlantique Nord et au Comité des Plans de Défense de s'acquitter de leurs responsabilités concernant la coordination des activités civiles et militaires dans le domaine des télécommunications et de l’électronique, il fut décidé de créer en octobre 1969 un Comité mixte OTAN pour les télécommunications et l’électronique. Ce Comité de haut niveau réunit de façon régulière des hauts représentants militaires et civils des membres de l’Alliance, avec mission d'émettre les avis nécessaires en matière de communi­ cations et d’électronique.

Le système de télécommunications intégré de l'OTAN (NICS) En mars 1971, le Conseil de l’Atlantique Nord a décidé de créer le système de télécommunications intégré de l’OTAN (NICS) ainsi qu’une agence spéciale de l’OTAN, l’agence de gestion du NICS (NICSMA), qui serait chargée de planifier et de mettre en oeuvre ce nouveau système. Le concept NICS repose sur la création d’un réseau téléphonique et télégra­ phique collectif à commutation automatique utilisant des commutateurs très perfectionnés commandés par ordinateur pour toutes les formes de transmis­ sions téléphoniques, télégraphiques et de données. Ce système est actuelle­ ment mis en place en deux phases: la phase I, au cours de laquelle est mise en oeuvre une série de sous-systèmes autonomes destinés à automatiser les télécommunications de l'OTAN en phonie et en télégraphie, et la phase II au cours de laquelle ces sous-systèmes seront développés aux plans géogra­ phique et technique et réunis en un système unique complètement intégré. L’exécution de la phase II aura lieu au cours des années 1984-1995. Le NICS est l'un des projets d'infrastructure financé en commun les plus Importants que l'Alliance ait jamais entrepris. Avec l’achèvement de la phase I, l’OTAN disposera d’un système de télécommunications moderne comparable à tout autre système du monde occidental. Ce système améliorera de façon très sensible la capacité de l’Alliance à faire face à des crises et d’assurer le commandement et la conduite des opérations des forces de l’OTAN en temps de paix comme en temps de guerre.

(b) Le Comité OTAN sur les systèmes de commandement, de conduite des opérations et d’information et sur le traitement automatique des données (NCCDPC) En octobre 1970, le Conseil de l'Atlantique Nord a créé le NCCDPC auquel II a donné pour mission la mise au point d’un système OTAN de commandement, de conduite des opérations et de traitement de l’information basé sur le traitement automatique des données. Les activités de ce Comité couvrent un domaine qui va de la recommandation de politiques concernant le commande­ ment, la conduite des opérations et l'information et des premières mesures d’organisation du système OTAN correspondant jusqu'à l'identification et à la définition des aspects de ce système qui demandent à être standardisés. Le

193 Commandement, conduite des opérations et télécommunications

NCCDPC rend compte au Conseil de l’Atlantique Nord ou au Comité militaire1 selon le cas.

(c) Commandement, conduite des opérations et défense aérienne Les besoins particuliers de la défense aérienne de l’OTAN, y compris le système de détection lointaine, l’infrastructure électronique de la défense aérienne et le système de radar aéroporté d’alerte et de surveillance sont exposés dans le chapitre sur la défense aérienne (chapitre 17).

(d) Systèmes tactiques Il appartient à chaque pays de l'Alliance de fournir les matériels à utiliser dans les systèmes tactiques de commandement, de conduite des opérations et de télécommunications, mais il existe un certain nombre d’organismes multi­ nationaux responsables devant le Comité militaire, le NCCDPC et la Conférence des directeurs nationaux des armements afin de favoriser la coopération entre les pays en vue de la standardisation ou de l’interopérabilité de ces matériels. Les organismes qui relèvent du Comité militaire et du NCCDPC sont chargés des questions opérationnelles et de procédures qui ont trait à la standardisa­ tion ou à l’interopérabilité tandis que les questions techniques, y compris la coopération dans le domaine de la recherche, du développement, de la produc­ tion et de l'acquisition des armements, sont du ressort des organismes placés sous l’autorité de la CDNA.

(e) Le Comité d'étude des télécommunications civiles Dans le cadre des arrangements concernant les plans civils d'urgence de l'OTAN, le Comité d’étude des télécommunications civiles (CCPC), qui est un organisme subsidiaire du Haut Comité pour l’étude des plans d'urgence dans le domaine civil (SCEPC), étudie les questions de télécommunications civiles en vue de déterminer si elles conviennent et peuvent continuer à être utilisées pour faire face aux exigences dans les domaines politique, économique et militaire en cas d'urgence, en temps de guerre et en période de survie. Le CCPC est également chargé d’assurer les télécommunications des organismes civils de l’OTAN en temps de guerre.

1 Pour les questions militaires qui touchent au CCIS/TAD.

194 Chapitre 17 Défense aérienne

La système de détection lointaine Les signataires du Traité de l’Atlantique Nord sont convenus de maintenir et de développer leur capacité individuelle et collective de résister à une attaque armée et la nécessité d'une défense aérienne de l’OTAN découle directement de cet accord. Ainsi, dès le début de l’histoire de l’Alliance, un certain nombre d’initiatives ont été prises pour instituer des systèmes multinationaux de défense aérienne, mais il n’existait aucun système coordonné unique pour l'ensemble de l'OTAN. Tous les membres de l’Alliance ont reconnu la nécessité d’un tel système au début des années 50. Plusieurs activités ayant trait à la défense aérienne ont abouti, en 1954, à la proposition tendant à établir un système assurant la coordination des moyens de défense aérienne en Europe. En décembre 1955, le Comité militaire a approuvé le concept d'un système de défense aérienne coordonné basé sur quatre régions aériennes et dont l'action serait coordonnée par le SACEUR. II a été également décidé d’instituer un élément de défense aérienne au sein du SHAPE et un centre technique de défense aérienne à La Haye. La première mesure d’intégration de la défense aérienne a été prise en mars 1957 lorsque le Conseil de l'Atlantique Nord a reconnu la nécessité d’un système de détection lointaine couvrant les approches du Commandement allié en Europe. Ceci a conduit à créer une chaîne de 18 stations radar reliées par un système de télécommunications et chargées de fournir les informations néces­ saires sur l’activité aérienne dans l’espace aérien contigu à la zone européenne de l’OTAN. Ce système a été achevé au début de 1962 et financé en commun dans le cadre du programme d’infrastructure. La création du système de détection lointaine a donc été le premier effort commun des pays de l’Alliance dans le domaine de la défense aérienne et devait être la clé de voûte de la mise au point d’une infrastructure électronique de la défense aérienne de l’OTAN.

L’infrastructure électronique de la défense aérienne de l’OTAN (NADGE) A la fin de 1960, le Conseil de l’Atlantique Nord avait approuvé la création d'un système intégré de défense aérienne pour le commandement allié en Europe, placé sous le commandement et le contrôle du SACEUR. II a invité les gouvernements intéressés à affecter leurs forces de défense aérienne en Europe au commandement opérationnel du SACEUR. Les pays membres de l’Alliance ne tardèrent pas à reconnaître la nécessité de relier entre eux les différents éléments nationaux de l’infrastructure électronique de la défense aérienne et une grande partie du système de détection lointaine. En 1962, les 195 Défense aérienne

préparatifs commencèrent en vue de la mise en oeuvre d’un système Intégré de défense aérienne en Europe et ceci marqua la naissance du plan d'amélioration du NADGE. Les premiers plans concernant le système NADGE ont consisté à définir les besoins du NADGE, qui devaient par la suite servir de base à sa conception. Le financement du plan d'amélioration du NADGE a été inscrit aux Tranches XII à XX de l’infrastructure1 s’élevant à 110 millions de UCI et en 1966 une Organisa­ tion OTAN de production et de logistique appelée Bureau de gestion du NADGE a été créée, sous l’autorité d’un Comité directeu r, pour gérer ce programme. Les contrats passés dans le cadre du NADGE ont été finalement signés en décembre 1966 et ont porté sur un prog ramme qui comprenait 84 stations réparties entre le Cap Nord et l'Est de la Turquie. Avec l'achèvement des dernières stations au cours de l’été 1973, le SACEUR disposait enfin d’un système intégré de commandement et de conduite des opérations de défense aérienne. Malheureusement, la menace aérienne s’était nettement aggravée vers la fin des années 60 et il a été admis que d’autres améliorations étaient nécessaires. C’est pourquoi la modernisation dans le cadre du programme d’améliorations radar (Méditerranée) de dix stations supplémentaires situées en Grèce, en Italie et en Turquie a été inscrite dans les tranches d’infrastructure XXI à XXIV. Depuis, d’autres améliorations relative­ ment mineures ont été apportées au système d’infrastructure électronique de la défense aérienne, améliorations qui étaient dues pour la plupart à la nécessité de remplacer une partie des matériels les plus anciens.

Système aéroporté d'alerte et de surveillance Au cours des années 70, il est devenu nécessaire, en raison de l’aptitude croissante des avions à opérer avec efficacité à basse et très basse altitude, de pouvoir les détecter et les poursuivre à ces altitudes. Bien que les stations radar au sol assurent une excellente couverture de l’espace aérien de l’Alliance à moyenne et haute altitude, cette couvertu re était médiocre aux basses altitu­ des. Il était clair pour des raisons topographiques qu’une surveillance adéquate à toutes les altitudes exigerait un nombre extrêmement important de stations au sol, ce qui serait d'un coût prohibitif; on s’est donc préoccupé des possibili­ tés qui s'offraient de surélever le système de surveillance et c’est ainsi que l’Alliance s’est intéressée au concept de système aéroporté d’alerte et de surveillance (AWACS). Vers la fin de 1978, les ministres de la Défense sont convenus d’acquérir collectivement une force AWACS qui assurerait une couverture radar à basse altitude du territoire OTAN et de ses approches. La flotte AWACS comprendra deux éléments interopérables, le NATO E-3A et le NIMROD du Royaume-Uni et, à la fin des années 80, cette flotte sera à même de remplir sa mission de surveillance des territoires et des mers et sera pleinement intégrée avec le système d’infrastructure au sol existant.

1 Voir chapitre 18.

196 Défense aérienne

L’Organisation de gestion du système aéroporté OTAN d’alerte et de surveil­ lance procède actuellement à l’acquisition de l'élément E-3A et de l’interface pour les deux éléments de la flotte d’AWACS. La dotation en personnel de l’élément E-3A se fera par le moyen d’une force multinationale opérant sous le commandement du SACEUR pour le compte des trois Grands Commandants OTAN. Le Royaume-Uni produit et exploite l’élément NIMROD, qui sera affecté à l’OTAN. Elaboration du programme de défense aérienne Avant 1977, l'approche coordonnée des besoins de la défense aérienne de l’Alliance s’était en grande partie concentrée sur le système d'infrastructure électronique au sol, bien qu’il y ait eu de nombreux exemples de coopération dans l’acquisition d’armes de défense aérienne. L'élaboration d’un programme de défense aérienne a constitué une partie du programme de défense à long terme résultant des directives données lors de la réunion au sommet de Londres en 1977. A la fin de 1979, la préparation d’un programme de défense aérienne 1980-1994 était terminée. Ce programme portait sur les besoins en armements ainsi que sur le système de commandement et de conduite des opérations aériennes. Au début de 1980, les pays de l’Alliance reconnurent que les mécanismes existants ne permettaient pas à tous les pays membres de jouer leur rôle dans l’élaboration du programme de défense aérienne. C’est pourquoi en novembre 1980 il fut décidé de créer de nouveaux comités placés sous l'autorité du Comité de la défense aérienne de l’OTAN et chargés d’émettre des avis sur tous les aspects de l'élaboration du programme de défense aérienne de la zone européenne de l’OTAN et des zones maritimes adjacentes. Le Comité de défense aérienne a deux groupes subordonnés. L’un, le groupe sur le système de gestion et de contrôle de l’espace aérien, a pour tâche d’émettre des avis et de fournir une aide en matière de planification et de coordination des aspects «commande et conduite des opérations» du programme de défense aérienne d'ensemble. Un deuxième groupe sur les armes de défense aérienne s’occu­ pera des panachages d’armes et de l’élaboration d’un programme d'armes à long terme, avec pour objectif essentiel l’harmonisation des programmes nationaux complémentaires en vue d’assurer la meilleure utilisation des moyens disponibles. Il fut par ailleurs convenu, lors de la création du Comité de défense aérienne de l’OTAN, que le Comité de l’infrastructure électronique de la défense aérienne de l’OTAN serait dissous et ses activités absorbées par les nouveaux groupes. En conséquence, les activités directement liées à l’infrastructure existante de la défense aérienne (celles des Comités sur le logiciel et sur le matériel de la défense aérienne) furent transférées au groupe sur les systèmes de gestion et de contrôle de l’espace aérien. En outre, l’examen des renseigne­ ments sur les conceptions et doctrines nationales en matière de défense aérienne, qui avait été l'une des activités principales du groupe interarmées sur la défense aérienne, devint l’une des tâches générales du Comité de défense aérienne de l’OTAN et en particulier du groupe sur les armes de défense aérienne.

197

Partie 6 Infrastructure, logistique et opérations du Conseil

18 Infrastructure et logistique 19 Opérations du Conseil - Mécanisme du temps de crise

Chapitre 18 Infrastructure et logistique

Introduction Responsabilités L’un des principes de base de l'Alliance est qu'il appartient à chaque pays d’assurer le soutien continu de ses forces, mais il est admis que le fait de s'en tenir exclusivement à la lettre de ce principe aboutirait, pour les pays, à un chevauchement considérable et dispendieux de leurs efforts. De leur côté, les Grands Commandants de l’OTAN sont chargés de coordonner le soutien prévu et fourni aux forces de l’Alliance placées sous leur commandement et, ce faisant, de contribuer à assurer le soutien de ces forces de manière économi­ que et efficace. Il incombe également aux Grands Commandants le l’OTAN d’indiquer quels sont les moyens d'action que les forces placées sous leur commandement doivent posséder pour leur permettre de faire face à leurs missions opérationnelles. En plus des aspects opérationnels de la coordination qui sont assurés par les Grands Commandants OTAN, il existe d'autres organismes comme la Confé­ rence des directeurs nationaux des armements, le Haut Comité pour l’étude des plans d'urgence dans le domaine civil et la Conférence des hauts responsables de la logistique de l’OTAN, qui comportent tous une représentation de l’autorité militaire de l'Alliance et ont, dans leur propre domaine de compétences, un rôle de consultation, de coordination et de planification qui contribue à l’infra­ structure et à la logistique de l'Alliance.

Besoins communs Il est inévitable qu’il existe de nombreux domaines où les besoins sont communs à plusieurs pays membres. En pareil cas, il sera généralement plus économique d’aborder ces besoins d'une manière collective et non pas indivi­ duelle. Le champ de coopération entre les pays est généralement limité par les restrictions que ces pays estiment devoir appliquer pour protéger leurs propres intérêts dans d'autres domaines. Au sein de l'Alliance, cette coopération a été étendue avec profit à de nombreux domaines qui vont de la fourniture d'instal­ lations utilisées en commun à la fourniture, également en commun, de systè­ mes d’armes ou de soutien de ces systèmes. Chaque fois que l’on constate qu'un besoin s’applique à plusieurs pays, il est souhaitable d’examiner les possibilités d’une solution commune. 201 Infrastructure et logistique Coordination de l'effort La nécessité d’un programme d'infrastructure de l’OTAN se manifesta dès 1950. Le programme d’infrastructure limité adopté par l'Union de l’Europe occidentale, créée aux termes du Traité de Bruxe lles, conduisit directement à l’actuel programme d’infrastructure OTAN financé en commun et qui est décrit en détail plus loin dans le présent chapitre. Un large effort de coopération est également en cours sous l’égide de la Conférence des directeurs nationaux des armements qui a permis à des agences comme l’Agence OTAN d'approvisionnement et d’entretien d’apporter plus facilement un soutien logistique cohérent aux forces de l’Alliance. En outre, les pays ont reconnu la nécessité de coopérer de façon plus étroite dans l’utilisation des moyens logistiques, de parvenir à une plus grande efficience dans ce domaine et par là même d’améliorer l’efficacité au combat des forces de l’Alliance et ils ont approuvé la création d’un organisme consultatif composé de civils et militaires auquel il a été donné le nom de Conférence des hauts responsables de la logistique de l’OTAN. Les activités de cet organisme sont décrites plus loin dans ce chapitre.

Infrastructure commune de l’OTAN Définition Le terme infrastructure signifie, dans le contexte de l’OTAN et dans les limites convenues pour leur financement en commun, les installallations fixes néces­ saires au déploiement et aux opérations des forces armées, par exemple: aérodromes, installations de transmissions et de télécommunications, quar­ tiers généraux militaires, pipelines et réservoirs pour carburants, stations radar d'alerte et d'aide à la navigation, installations portuaires, bases de lancement d’engins, sites de dépôt avancés et installations de soutien pour les forces de renfort. Etant donné les besoins des armements modernes, certaines installa­ tions mobiles étroitement liées à ces installations fixes sont considérées comme faisant partie intégrante de l'infrastructure. Les installations créées à la demande des Grands Commandants de l’OTAN pour l'entraînement des forces internationales en temps de paix et pour leur utilisation opérationnelle en temps de guerre sont appelées «infrastructure commune». Ces installations sont financées en commun par les pays membres et peuvent être utilisées par chacun d’entre eux, mais l’acquisition des terrains et certains aménagements de service public demeurent une responsabilité nationale. L’infrastructure nationale, c’est-à-dire-les installations créées exclusivement à l’usage des forces nationales, ou les parties des installations de l'OTAN dépassant les critères de financement commun OTAN, sont financées sur les budgets nationaux. Programme de l'Union de l'Europe occidentale Lorsque fut constituée l’Union de l’Europe occidentale, les forces disponi­ bles étaient peu nombreuses et il n’était prévu qu’un programme d'infrastruc­ 202 Infrastructure et logistique ture d’un montant d’environ £ 32 millions. La plupart des installations (aérodro­ mes et réseaux de télécommunications) devaient être construites en France et aux Pays-Bas pour être utilisées par les cinq puissances signataires du Traité de Bruxelles (Belgique, France, Luxembourg, Pays-Bas et Royaume-Uni). Ces puissances convinrent de partager les charges afférentes au programme qui, lorsque l’OTAN en hérita, fut désigné sous le nom de «Première Tranche» d’infrastructure.

Programmes de ¡'OTAN Ce programme de partage de dépenses ou de financement en commun, comme on l’appelle aujourd’hui, a été adopté par l’OTAN pour la tranche suivante (Tranche II) et le principe a été maintenu pour les tranches ou pro­ grammes ultérieurs. Jusqu’à la Tranche IV comprise, les autorités militaires de l’OTAN ont soumis chaque année à l’approbation du Conseil un programme d'infrastructure et il a fallu, pour chacun d’eux, trouver une formule de partage des dépenses. Afin d’éviter de trop fréquentes discussions sur le partage des dépenses, le Conseil a alors demandé que lui soient soumises, avec une estimation des dépenses, les grandes lignes des programmes destinés à couvrir plusieurs années afin de pouvoir appliquer une formule unique de partage des dépenses pendant toute la durée de ces programmes à plus long terme auxquels on a donné le nom de «Groupe de Tranches». Les autorités militaires de l'OTAN sont toujours tenues de soumettre au Conseil des programmes et des estimations détaillées pour chaque tranche annuelle. Le premier de ces programmes à plus long terme a été établi pour la période de trois ans 1954-1956 (Tranches V à VII), le deuxième pour celle de quatre ans allant de 1957 à 1960 (Tranches VII b1 à XI). En mal 1960, le Conseil a donné son accord à une formule unique de partage des dépenses pour les Tranches II à VII (1951-1956) en remplacement des quatre formules précédemment appliquées pour ces tranches. En juillet 1960, un troisième programme de quatre ans a été approuvé pour les années 1961-1964 (Tranches XII à XV). Le 7 septembre 1966, le Représentant permanent de la France a déclaré au Conseil que son pays ne participerait plus à l'avenir à l'élaboration ni au financement des programmes communs d’infrastructure. Toutefois, en ce qui concernait le passé, c’est-à-dire les tranches annuelles approuvées jusqu’à, et y compris, la Tranche XVII, elle maintiendrait sa participation aux projets pour lesquels des fonds avaient déjà été accordés par le Comité des paiements et de l’avancement des travaux d’infrastructure. Elle se retirerait entièrement des projets compris dans les tranches qui n’avaient pas encore fait l’objet d’auto­ risations de crédit. La France décida toutefois de continuer à participer au programme NADGE (Programme d’infrastructure électronique pour la défense aérienne de l’OTAN), 1 La Tranche Vllb était entièrement consacrée à des travaux à exécuter en République fédérale d’Allemagne, qui venait d’entrer dans l’Alliance. La République fédérale d’Allemagne a financé 50% de cette tranche.

203 Infrastructure et logistique

qui constituait un cas distinct, ainsi qu'à certaines installations d'alerte, dans le cadre d'accords spéciaux de coopération. De cette façon, la France continuait à participer à un certain nombre de projets concernant des installations de détection lointaine. En 1975, la France réaffirma son intérêt pour les projets et travaux relatifs à l’alerte et à la détection lointaine, avec cette réserve que la procédure de discussion et de décision devrait s'inscrire dans le cadre des quinze pays et conformément aux règles normales décrites plus loin dans ce chapitre. Après avoir pris cette position, la France participa au financement d’une partie des installations d’alerte de la Tranche XXVI et depuis la Tranche XXVII, elle a participé intégralement au financement de cette catégorie d’installations. Par suite de la décision française, le programme des Tranches XVI-XX a dû être réduit de près de la totalité de la participation de la France qui se chiffrait à l’origine à £ 30 millions. En février 1970, le Comité des Plans de Défense a approuvé un nouveau plan quinquennal d'un montant d’UCI 250 millions2 pour la Période 1970-1974 (Tranches XXI à XXV). En décembre 1973, le Comité des Plans de Défense a accepté d'ajouter un montant d'UCI 55 millions pour le financement de la Tranche XXV car les fonds approuvés antérieurement ne suffisaient pas à couvrir les besoins au-delà des quatre premières tranches de ce programme quinquennal. En décembre 1974, les ministres approuvèrent un plafond d’UCI 400 millions pour les années 1975-1979 (Tranches XXVI à XXX). Ces montants ayant été insuffisants une somme additionnelle d’UCI 140 millions a été approuvée par les ministres en décembre 1977 (voir tableau IV, page 207). La participation de la France au projet de détection lointaine a permis de relever le plafond pour ce groupe de tranches d'environ UCI 6,7 millions. En mai 1979, les ministres ont approuvé le plafond d'UCI 1.000 millions pour le nouveau programme quinquennal 1980-1984 (Tranches XXXI-XXXV). En même temps, ils ont révisé la formule de partage des dépenses pour tenir compte de la situation économique de la Turquie et du Portugal. La nouvelle formule de partage des dépenses pour ce groupe de tranches est indiquée au tableau V, page 207. Le coût total de l’infrastructure commune de l’OTAN depuis 1951 jusqu’à ce jour, y compris la première tranche prévue par l’Union de l’Europe occidentale, les projets en Allemagne avant que celle-ci ne devienne membre de l'OTAN, et le Programme européen d’Amélioration de la Défense (voir tableau VI page 212) s'élève à environ UCI 3.530 millions.

Formules de partage des dépenses Les installations communes pouvant être utilisées par les forces de chacun des pays membres de l’Alliance, le pays sur le territoire duquel elles sont mises

2 UCI - Unité de Compte Infrastructure - sur la base de laquelle est opérée la conversion des monnaies des différents pays (note: 1 UCI = £ 1 au taux en vigueur avant sa dévaluation de 1967).

204 Infrastructure et logistique en place ne peut pas et ne doit pas supporter seul le coût de ces installations. En outre, de par leur situation géographique et stratégique, certains pays membres de l’OTAN doivent recevoir un plus grand nombre d'installations que d'autres. Une contribution des autres pays, dont certains peuvent être en fait les utilisateurs des installations d'infrastructure, est donc le seul moyen de répartir de façon équitable, le coût de ces projets. Le financement en commun des installations se fait selon une formule de partage des dépenses établie au sein de l'OTAN et acceptée par tous. Cette formule repose autant que possible sur trois critères: la capacité contributive des pays membres, l'avantage que le ou les pays utilisateurs retirent de ces installations et les avantages économiques pour le pays hôte. La capacité contributive des pays est calculée sur la base du produit national qui est la meilleure indication dont on dispose pour juger de la richesse d'un pays et de sa capacité de paiement. La contribution des pays utilisateurs se justifie en partie par la mesure dans laquelle leurs forces auront à utiliser les installations en question. Dans bien des cas, les avantages économiques dont bénéficiera le pays hôte ne sont nullement négligeables: rentrée de devises étrangères, emploi de la main-d'œuvre locale, amélioration du système des transports, implantation d'installations telles que pipelines et télécommunica- Formules de partage des dépenses d’infrastructure Tableau I Tranches I à XV

Tranche Tranches Tranches Tranches 1 Il à VII a VIII à XI XII à XV Partage Partage Partage Partage Pays dans le cadre approuvé approuvé approuvé du Traité à Paris à Paris à Paris de Bruxelles (1950) (juin I960)3 (février 1957)4 (février 1961) % % % % Belgique 13,18 5,462 4,39 4,24 Canada - 6,021 6,15 5,15 Danemark - 2,767 2,63 2,87 France 45,46 15,041 11,87 12,00 Allemagne - - 13,72 20,00 Grèce - 0,750 0,87 0,67 Italie - 5,681 5,61 5,97 Luxembourg 0,45 0,155 0,17 0,17 Pays-Bas 13,64 3,889 3,51 3,83 Norvège - 2,280 2,19 2,37 Portugal - 0,146 0,28 0,28 Turquie - 1,371 1,75 1,10 Royaume-Uni 27,27 12,758 9,88 10,50 Etats-Unis - 43,679 36,98 30,85 3 Cette formule remplace les partages approuvés pour les Tranches II, III, IVa, IVb à VII a. 4 Les dépenses allant jusqu'à 50 % du coût figurant au programme de la Tranche VII b (consacrée entièrement à l’Allemagne) sont supportées exclusivement par l'Allemagne.

205 Infrastructure et logistique

tions, autant d'avantages qui viendront ultérieurement renforcer l’activité éco­ nomique du pays hôte. Cependant, ce bénéfice économique sera en partie compensé par l'obligation, pour le pays hôte, de supporter des dépenses non éligibles au financement commun telles que l'acquisition de terrains et la fourniture des viabilités. Les tableaux I à V montrent comment les charges financières ont été répar­ ties entre les différents pays membres dans les groupes de tranches approuvés à ce jour. Les formules de partage des dépenses acceptées par les pays membres pour les Tranches l-XV sont indiquées au tableau I; au tableau II, figurent les contri­ butions des pays pour les Tranches XVI à XX, non pas en pourcentages mais en montants convenus par les pays. Le tableau III indique la formule de partage des dépenses convenue en février 1970. Les plafonds révisés s'élevaient à UCI 305 millions. En plus de ce montant et en raison de l'insuffisance des fonds nécessaires pour couvrir les besoins militaires de cette période, certains pays européens ont accepté de financer une somme supplémentaire d’UCI 150 millions au titre du Programme euro­ péen d’amélioration de la défense (EDIP), originellement prévue pour financer le Programme de mesures de survie des avions (ASM) et la première phase du Système de Télécommunications intégré de l'OTAN (NICS). Vu l’ampleur du programme de survie et son coût, seule une partie du programme ASM a pu être financée au titre du Programme EDIP.

Tableau II Tableau III Tranches XVI à XX Tranches XXI à XXV (en milliers de livres sterling)6 (Programme de UCI 305 millions) Pays Total Pays % Belgique 10.500 Belgique 5,3031 Canada 12.500 Canada 6,3132 Danemark 7.000 Danemark 3,5354 France 3O.OOO5 Allemagne 25,1767 Allemagne 49.850 Grèce 0,7576 Grèce 1.500 Italie 7,5757 Italie 15.000 Luxembourg 0,2020 Luxembourg 400 Pays-Bas 4,8738 Pays-Bas 9.650 Norvège 2,9798 Norvège 5.9OO Portugal 0,3535 Portugal 700 Turquie 1,2626 Turquie 2.5OO Royaume-Uni 11,9950 Royaume-Uni 23.750 Etats-Unis 29,6716 Etats-Unis 58.750 100,0000 5 Ce montant est le montant initial. Il a été révisé par la décision du 7 septembre 1966. 6 Au taux en vigueur avant la dévaluation de la livre sterling en 1967. 206 Infrastructure et logistique

Le tableau IV indique la formule de partage des dépenses acceptée en 1974. Le plafond révisé, qui s’élève à UCI 546,7 millions, prend en considération la participation de la France à ce groupe de tranches. Est également inclus dans ce montant un programme spécial couvrant les installations utilisées par les forces des Etats-Unis en Europe et auquel ont été étendus les critères d’éligibi­ lité. Le tableau V indique la formule actuelle de partage des dépenses. Celle-ci tient compte des réductions des contributions portugaise et turque mais n'est actuellement applicable qu’à la première tranche de ce groupe.

Tableau IV Tableau V Tranches XXVI à XXX Tranches XXXI à XXXV (Programme de UCI 546,7 millions) (Programme de UCI 1.OOO millions) % % % % Pays Pays à «14» à «15» à «14» à «15» Belgique 5,5025 4,8215 Belgique 5,5912 4,8446 Canada 6,3132 5,4825 Canada 6,3578 5,5087 Danemark 3,7012 3,2142 Danemark 3,7273 3,2296 France - 13,1580 France - 13,2209 Allemagne 26,3585 22,8902 Allemagne 26,5446 22,9996 Grèce 0,7932 0,6888 Grèce 0,7932 0,6888 Italie 7,9313 6,8877 Italie 7,9873 6,9206 Luxembourg 0,2115 0,1837 Luxembourg 0,2130 0,1846 Pays-Bas 5,1026 4,4312 Pays-Bas 5,1386 4,4524 Norvège 3,1197 2,7092 Norvège 3,1417 2,7222 Portugal 0,3701 0,3214 Portugal 0,2011 0,2011 Turquie 1,3238 1,1497 Turquie 0,8045 0,8021 Royaume-Uni 11,9950 10,4167 Royaume-Uni 12,0797 10,4665 Etats-Unis 27,2279 23,6452 Etats-Unis 27,4200 23,7583

Dispositions financières L'OTAN ne détient ni ne gère les sommes affectées aux travaux d’infrastruc­ ture. Les membres de l'Alliance prennent des engagements financiers les uns envers les autres et, au moyen de paiements compensatoires ou de versements nets, payent leurs contributions à l'avance pour chaque stade de la construc­ tion, sur appel du pays hôte. C’est celui-ci qui procède au paiement effectif des travaux en utilisant les contributions des autres pays membres auxquels il ajoute sa propre part. Un relevé de toutes ces transactions est établi par le Secrétariat international de l’OTAN qui tient un compte de la situation de chaque pays membre sur la base des contributions anticipatives versées et des dépenses réellement effectuées.

207 Infrastructure et logistique Élaboration des programmes L’élaboration des programmes incombe Initialement et principalement aux autorités militaires. Lorsqu’un programme à long terme proposé par les autori­ tés militaires de l'OTAN a été approuvé par le Conseil ou par le Comité des Plans de Défense, les travaux les plus urgents commencent au plus vite dans les différents commandements subordonnés. La première étape de la formulation d’un programme ou d'une tranche annuelle consiste à demander aux commandements subordonnés, après con­ sultation des pays, d’informer leur Commandant suprême des travaux d’infra­ structure nécessaires dans leurs zones de commandement respectives. Les Commandants suprêmes procèdent ensuite à la coordination de ces demandes après s’être assurés que les insta llations proposées sont indispensables au soutien des forces et qu'elles pourront être utilisées en commun ou qu’elles présentent un intérêt commun.

Examen des propositions Après un examen général effectué en coopération avec les experts de tous les pays membres, les Commandants suprêmes proposent une tranche d'infra­ structure pour l'année en question. Cette proposition est examinée par le Comité mi litaire qui, à son tour, présente des recommandations au Conseil ou au Comité des Plans de Défense du point de vue militaire. En même temps, les aspects financiers et techniques de la proposition sont examinés par le Comité de l’infrastructure avec le concours du Secrétariat international avant que la tranche ne soit soumise à l’approbation du Conseil ou du Comité des Plans de Défense. Une fois la tranche d’infrastructure approuvée, commence la phase d'exécu­ tion et c’est le pays hôte ou les agences de l'OTAN agissant en tant que pays hôtes qui sont ensuite chargés entièrement de l'exécution de chacun des projets.

Exécution et contrôles des travaux Le pays hôte doit choisir, en consultation avec les autorités militaires de l'OTAN, les emplacements sur lesquels auront lieu les travaux. Il doit se porter acquéreur des terrains nécessaires et les acheter à ses propres frais, puis établir un plan qui est ensuite soumis à l’approbation du Commandant suprême compétent. Le plan une fois approuvé, les autorités du pays hôte et des pays utilisateurs établissent un devis détaillé des coûts de construction qui devra être approuvé par le Comité des paiements et de l'avancement des travaux d’infrastructure avant tout engagement des fonds. Le gouvernement hôte invite ensuite les firmes des pays participants intéressées à soumettre leurs offres et notifie aux délégations nationales la date d'ouverture et de clôture de l’appel d’offres. C’est au Comité des paiements et de l’avancement des travaux d’infrastruc­ ture, composé de membres des délégations nationales et qui dispose de l’aide

208 Infrastructure et logistique techniq ue d’experts du Secrétariat international, qu’il revient de donner l’auto­ risation de dépenses pour tous les projets approuvés. Ce Comité est tenu, par les termes de son mandat, à examiner de façon très détaillée les estimations soumises et, en cas de besoin, de proposer d’autres solutions ou des méthodes plus économiques pour exécuter les travaux selon les spécifications requises. Ces estimations sont appelées «demandes d'autorisation d’engagement de fonds», et constituent la base de calcul des sommes dues au pays hôte. Le Comité des paiements et de l'avancement des travaux d'infrastructure examine également les rapports financiers soumis par les pays hôtes au cours de l’exécution des travaux et approuve chaque trimestre le montant des sommes dues au pays hôte par les autres pays participants.

La procédure d'appels d'offres internationaux Un système d'appels d'offres internationaux, limités aux pays membres participants au financement du projet, a été instauré pour garantir que les travaux seront confiés au soumissionnaire le moins disant. Quand le projet est achevé, il est soumis à l'inspection d'une équipe compo­ sée de représentants du pays hôte, des pays utilisateurs et des autorités militaires. Cette équipe, qui est présidée par un membre du Secrétariat interna­ tional, inspecte tous les projets et, lorsqu'elle a acquis la certitude que le cahier des charges a été respecté, elle rédige un rapport à l’intention du Comité des paiements et de l’avancement des travaux d'infrastructure en recommandant que le projet soit accepté par l’OTAN. Aussi bien au cours de l'exécution des travaux qu’au moment de leur achèvement, un Collège international de commissaires aux comptes, complè­ tement indépendant du pays hôte et responsable uniquement devant le Con­ seil, examine les états financiers présentés par le pays hôte, garantissant aussi le bien-fondé des dépenses imputées sur les fonds communs de l’OTAN.

Les principaux éléments du programme d’infrastructure Aérodromes En 1951, le Général Eisenhower, premier Commandant suprême des forces alliées en Europe, n’avait à sa disposition qu'un petit nombre d’aérodromes. Aussi, pendant de nombreuses années, la moitié de l’effort dans le domaine de l’infrastructure a-t-elle porté sur les aérodromes. Actuellement, la totalité des 220 aérodromes de l’OTAN réalisés depuis cette époque sont opérationnels ou pourraient être utilisés par les forces de l’OTAN en cas d’urgence. Un nouvel aérodrome représente une dépense d’UCI 2 à 4 millions selon sa situation géographique et les installations dont il doit être doté. Il a toutefois été possible dans bien des cas d’utiliser des aérodromes existants en y apportant les aménagements nécessaires. Le coût estimatif total des aérodromes s'élève à environ UCI 749 millions. Tous sont conformes aux normes établies par les autorités militaires de l'OTAN et peuvent être utilisés par des avions de types différents. Ils comportent en outre des installations essentielles telles que

209 Infrastructure et logistique

dépôts de carburants et des dispositifs électroniques permettant aux appareils d’opérer de jour et de nuit par tous les temps. Par suite du programme européen d’amélioration de la défense de 1971-1974, 70 % des appareils se trouvant sur chaque base sont protégés par des abris renforcés. Une fois les aérodromes construits, il faut également établir des communica­ tions pour assurer une coordination parfaite entre ces aérodromes et les différents commandements de la chasse alliée. Les télécommunications Actuellement, les réseaux de télécommunications représentent un investis­ sement d’UCI 460 millions. On estime qu’environ 5O.OOO km (31.000 milles) de lignes terrestres, de circuits radio et de câbles sous-marins ont été installés pour compléter les réseaux civils existants. Toutefois, malgré le nombre consi­ dérable de circuits disponibles, les autorités militaires ont constaté que ces systèmes ne présentaient pas toutes les sécurités nécessaires en temps de guerre, en particulier en ce qui concerne la sécurité et la vitesse des transmis­ sions, et c’est ce qui a conduit l’OTAN à créer le système de télécommunica­ tions intégré (NICS)7. Ce nouveau système de communications a doté l’OTAN des techniques de télécommunications les plus modernes pour permettre principalement aux Grands commandants de l’OTAN et aux autorités politiques d’être rapidement informés de l’évolution de toute situation qui peut se présen­ ter et de prendre en temps voulu les décisions qui s'imposent. L’application de la Phase I couvrait les années 1974-1979 et la Phase II couvrant la période 1980-1984 est commencée. La technologie du traitement automatique des données (TAD), qui connaît un développement rapide, a donné à l’OTAN et en particulier aux autorités mili­ taires l’occasion d’améliorer très sensiblement leurs procédures. Pour l’appli­ cation de ces procédures, le Conseil a, en octobre 1970, décidé de créer un système de commandement, de conduite des opérations et d’information qui est actuellement introduit dans le programme d'infrastructure. Les installations pétrolières La partie du programme qui concerne les produits pétroliers couvre l’effort de construction lié à la mise en place de réseaux régionaux du système OTAN des pipelines (voir page 215) ainsi que d’autres installations de dépôt et de distribution des carburants qui n’y sont pas directement reliées. Les premières installations ont été construites au début des années 1950 dans le cadre du programme de l’Union de l’Europe occidentale. Vingt ans plus tard, plus de 2 millions de mètres cube de dépôts, 10.000 kilomètres (6.300 milles) de pipelines et une multitude d’installations de chargement et de livraison sont venus s'ajouter aux installations de l’OTAN. Le développement de cette importante ressource pour le soutien des forces alliées se poursuit. Pendant toute son histoire, ce programme dynamique a profité des améliorations apportées à la technologie des pipelines et des méthodes modernes de protection de l’envi- 7 Voir chapitre 16. 210 Infrastructure et logistique ronnement. Le vieillissement n’ayant pas épargné les parties les plus anciennes du système, l’accent est mis davantage aujourd'hui sur les travaux de restaura­ tion et de modernisation. Un grand nombre des installations, construites au titre de cette partie du programme d’infrastructure commune de l’OTAN peu­ vent recevoir et transporter divers types de produits pétroliers, condition essentielle pour assurer aux forces de l'OTAN le soutien dont elles ont besoin. Cette capacité est constamment utilisée et couvre les besoins quotidiens des forces alliées en carburants. Dans certaines régions, cette capacité a été étendue à des fins non militaires. L'industrie civile s’est rapidement rendu compte du potentiel considérable du réseau de pipelines et, au cours des vingt dernières années, un nombre important d’installations pétrolières civiles ont été construites à certains endroits précis afin de tirer parti de ce potentiel. Ces développements mettent en lumière la coopération qui existe entre les pays pour tirer parti au maximum des investissements considérables consacrés aux installations pétrolières. Infrastructure électronique de la défense aérienne de l'OTAN (NADGE)8 Il s’agit du projet de construction pour la défense le plus important qui ait été autorisé jusqu’à maintenant par le Conseil et il a trait à la détection avancée d’avions ou de missiles ennemis et à la riposte alliée à leur intrusion. Bien qu'il ne soit ni financé ni géré de la même manière que les précédents projets d’infrastructure de l’OTAN, le NADGE est un exemple type de la coopération internationale à la défense commune. Tous les pays de l’Alliance, à l'exception de l’Islande, ont participé à ce projet9 qui est actuellement achevé et couvre l’Europe occidentale tout entière d’un système de défense aérienne. Ce système complexe, qui fait intervenir un nombre important de stations de repérage, est essentiellement composé de radars, d’ordinateurs et de moyens électroniques de transmission des données. Il complète et modernise les éléments de la défense aérienne dans neuf pays européens de l’OTAN, selon une ligne nord-sud continue qui passe par la Norvège, le Danemark, la Répu­ blique fédérale d’Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique, la France, l’Italie, la Grèce et la Turquie. Autres projets Outre ces grandes catégories de travaux, il existe également d’autres projets importants d'infrastructure qui concernent les installations navales et les sites de lancement d’engins et dont on trouvera la liste au tableau VI. En outre, le groupe de tranches XXXI-XXXV comprend une nouvelle catégorie importante de projets d'infrastructure destinée au soutien des renforts extérieurs en fournissant des installations de stockage d’équipement, de matériel et de munitions situées sur des lieux fixés à l’avance à l'intention des unités de renfort en même temps que des installations supplémentaires pour leur mouve­ ment, leur réception et leur entretien. 8 Voir chapitre 17. 9 L'intégration de la France au NADGE se limite au recueil et à la transmission des renseignements et cesse où commence le contrôle des moyens de représailles. 211 Infrastructure et logistique

Tableau VI LE PROGRAMME D’INFRASTRUCTURE (en millions d’UCI) 1. Travaux d'infrastructure OTAN financés en commun A. Tranches ll-XXXI : Aérodromes 749 Nombre d’aérodromes: 220 Réseau de télécommunications 460 Lignes terrestres, câbles sous-marins, faisceaux hertziens, projets NICS Plus de 50.000 km Réseaux d'approvisionnement pétrolier 315 Pipelines: environ 10.000 km Dépôts: environ 2 millions de m3 Installations navales 186 Installations radar d'alerte 187 Infrastructure électronique de la défense aérienne 112 Dépôts de munitions spéciales 53 Sites de missiles 118 Autres projets, comprenant les quartiers généraux de guerre, installations d’entraînement, aides radio à la navigation 406 2.586

B. Tranches XXXII à XXXV 701 2. Travaux d’infrastructure financés selon d’autres dispositions A. Tranche I (Programme de l’Union de l’Europe occidentale) 32 B. Travaux d’infrastructure effectués en Allemagne avant l'accession de la République fédérale d'Allemagne au T raité de l'Atlantique Nord 95 C. Programme européen d'amélioration de la défense (EDIP) 150 277 Total 3.564

Logistique Définition La logistique au sein de l’Alliance se définit comme la science qui consiste à planifier et à exécuter le mouvement et l’entretien de forces. Pris dans son sens le plus étendu, ce terme se rapporte aux aspects des opérations militaires qui concernent: 212 Infrastructure et logistique - la conception et la mise au point, l'acquisition, l'emmagasinage, le mouve­ ment, la distribution, l'entretien, l'évacuation et l'élimination du matériel; - le mouvement, l’évacuation et l’hospitalisation du personnel; - l’acquisition ou la construction, l'entretien, le fonctionnement et la destruc­ tion des installations; - l’acquisition ou la fourniture de services. A l’intérieur de cette définition, il existe certains domaines qui sont étroite­ ment liés aux activités de la Conférence des directeurs nationaux des arme­ ments et, pour les identifier plus facilement, on emploie le terme «logistique de production». Les aut res secteurs sont identifiés par l'expression «logistique de consommation». Il est souvent difficile de faire la distinction entre les deux. Principes Le soutien continu des forces étant une responsabilité nationale, on peut faire valoir que la fourniture de ressources logistiques pour réaliser les plans opérationnels de l’OTAN est elle aussi une responsabilité exclusivement natio­ nale. Il faut toutefois reconnaître que l’interdépendance est d’une telle impor­ tance à l'intérieur de l'Alliance que chaque pays doit avoir la certitude que le soutien logistique des forces de ses partenaires est assuré de façon tout aussi satisfaisante. En outre, les Grands commandants de l’OTAN sont chargés de la coordination des plans de logistique. L’un des principes de l’Alliance en matière de logistique est donc que, bien que la fourniture du soutien logistique soit une responsabilité nationale, ce soutien doit pouvoi r être considéré comme suffisant par les autres memb res de l'Alliance et que les plans de soutien doivent être coordonnés par les Grands commandants OTAN. L’économie dans la fourniture du soutien logistique est un principe aussi fondamental au sein de l’Alliance que dans le cadre des logistiques nationales. Elle suppose la coopération et la collabo ration la plus étroite à l'utilisation efficace et économique des moyens logistiques et l’échange régulier d’infor­ mations entre les pays. Partout où cela est possible, le but à atteindre est la standardisation du matériel et la normalisation des procédures et des services. Lorsque ce but ne peut être atteint, l'objectif qui est le plus souhaitable après celui-ci est l’inter- opérabilité qui permet au soutien logistique de s’appliquer avec souplesse à toutes les forces de l’OTAN. Les plans logistiques doivent être tenus à jour et sont mis à l’épreuve au cours d’exercices afin d’assurer des pratiques communes et par conséquent familières dans le domaine logistique en temps de paix comme en temps de guerre. Coordination et coopération La coordination et la coopération ont toujours répondu à un besoin évident et des conférences de logistique figurent depuis longtemps parmi les activités des grands commandements subordonnés de l’OTAN. En 1970 le SHAPE a créé le Centre de coordination logistique du CAE (LCC) et le SACLANT a depuis créé un Bureau de coordination logistique. Ces deux organismes réunissent réguliè­ 213 Infrastructure et logistique

rement des représentants nationaux et internationaux. Le LCC du CAE a défini les rôles à jouer en cas d'urgence et en temps de guerre; ils sont mis à l'épreuve au cours d’ exercices. En même temps que l’accent était davantage mis sur l'état de préparation de l’Alliance, la nécessité économique de concentrer les efforts sur la coopération et la coordination aux plus hauts niveaux civils et militaires augmentait. En juillet 1976, la première réunion de la Conférence des hauts responsables de la logistique militaire de l'OTAN s'est tenue au siège de l’Organisation afin de rechercher des moyens d'améliorer la capacité et l’efficacité du temps de guerre en assurant l’utilisation efficace des ressources logistiques et de pro­ mouvoir une plus grande coopération au sein de l'Alliance. L’année suivante, une étude du Conseil sur une «approche cohérente de la logistique de l'Alliance» a recommandé le maintien de cette conférence sur une base plus permanente avec une session militaire et une session civile. Pour assurer une coordination étroite, le président de la session civile a assisté à la session militaire et le président de la session militaire à la session civile. L'expérience a rapidement montré que les aspects civils et militaires de la logistique de l’Alliance sont si étroitement interdépendants qu’il était impossi­ ble de résoudre de cette façon les problèmes de l’Alliance. En avril 1979, il a été organisé à titre expérimental une session conjointe civile et militaire. Cette expérience a été un tel succès qu'elle a été adoptée à titre permanent pour la Conférence des hauts responsables de la logistique de l'OTAN (SNLC). Il est significatif non seulement qu’elle soit coprésidée, au nom du Secrétaire géné­ ral, par le Secrétaire général adjoint pour l'infrastructure, la logistique et les opérations du Conseil et par le président délégué du Comité militaire mais aussi que le travail de secrétariat soit assumé conjointement par les membres du Secrétariat international et de l'Etat-major militaire international. La SNLC est le haut organisme consultatif de l'OTAN sur les questions de logistique de «consommation» et a pour tâche de procéder à l’évaluation globale de la position de l'Alliance en matière logistique en vue d’assurer un soutien logistique adéquat aux forces de l'Alliance. Elle se compose des hauts représentants civils et militaires des pays membres responsables des aspects civils et/ou militaires des questions de logistique. L’Islande et le Luxembourg n'y sont pas représentés. Assistent également aux réunions de cette Confé­ rence de hauts représentants des Grands Commandements de l'OTAN, du Secrétariat international, de l’Etat-major militaire international, du Bureau militaire de standardisation, et de l’Agence OTAN d’approvisionnement et d'entretien. La coordination et la liaison avec la CDNA, le SCEPC et leurs organismes subordonnés est assurée par une représentation du Secrétariat international.

Liens entre la CDNA le SCEPC et la SNLC Il peut sembler à première vue difficile de faire la distinction entre les diverses fonctions de ces organismes dans le domaine de la logistique de l'Alliance. Leurs fonctions sont évidemment interdépendantes et une liaison étroite est par conséquent maintenue entre ces organismes et leurs organisations subor­

214 Infrastructure et logistique

données. En outre, la représentation des autorités militaires de l’OTAN fait partie intégrante de ces organismes. On peut dire, en fait, que le rôle de la CDNA, en matière de logistique, concerne l'acquisition et la production des armements et des équipements; celui du SCEPC la planification et la fo urniture du soutien civil et celui de la SNLC l’évaluation de la position logistique de l’Alliance afin de fournir aux forces de l'OTAN le meilleur soutien logistique possible. Certains domaines de la logistique où les liens sont particulièrement étroits sont décrits ci-dessous.

Système OTAN de pipelines Le système OTAN de pipelines a été construit pour faciliter l’approvisionne­ ment des forces alliées en carburant et il est actuellement amélioré et étendu dans le cadre du Programme d’infrastructure commune de l’OTAN (voirpage21O). Il a une base régionale et consiste en sept réseaux d’installations de dépôt de carburant reliés entre eux par des pipelines pouvant transporter plusieurs sortes de produits. La partie la plus importante de ce système se trouve dans le Centre-Europe où environ 5.9OO kilomètres (3.680 milles) de pipelines ont été posés dans cinq pays. Le fonctionnement et l’entretien de ce système sont assurés par une organisation multinatio nale intég rée qui est décrite ci-des­ sous. Le deuxième dans l’ordr e d’importance se trouve en Turquie et se compose de deux parties distinctes, l’une à l’est et l’a utre à l’o uest du pays. Il existe également des réseaux en Grèce, en Italie et au Danemark (le système Nord-Europe qui entre en Allemagne du Nord), en Norvège (principalement des dépôts de carburant) et au Royaume-Uni. Le fonctionnement et l’entretien de ces réseaux sont assurés par des organisations nationales de pipelines agis­ sant en consultation avec les autorités militaires de l’OTAN. Les pays hôtes en sont normalement les utilisateurs, mais d’autres pays de l'OTAN peuvent également les utiliser en accord avec les pays hôtes. En juillet 1956, le Conseil a créé le Comité OTAN des pipelines chargé d’agir en son nom en consultation avec les autorités militaires de l'OTAN et les autres organismes compétents pour tout ce qui concerne le contrôle, le fonctionne­ ment et l’entretien du système OTAN de pipelines. L’un des principaux problè­ mes qui se posent au Comité est d’assurer une utilisation suffisante du système en temps de paix pour le maintenir au niveau voulu de prépa ration en cas de crise ou de guerre. C'est pourquoi le Conseil a décidé, moyennant certaines garanties, de permettre une utilisation limitée du système à d'autres fins que les fins militaires de l'OTAN. Certains transports de carburants sont effectués sur cette base.

Le réseau Centre-Europe des pipelines (CEPS) Le réseau Centre-Europe couvre les territoi res de la Belgique, de la France, du Luxembourg des Pays-Bas et de la République fédérale d’Allemagne. En outre, le Canada, les Etats-Unis et le Royaume-Uni l'utilisent. Son entretien et son fonctionnement sont assurés par sept divisions nationales des pipelines et par un organisme central de coordination et de contrôle, l’Agence Cent re- 215 Infrastructure et logistique

Europe d’exploitation (CEOA). Cette agence est un organisme civil placé sous l'autorité d'un directeur général responsable à la fois devant deux organismes de secteur Centre-Europe, l'un militaire, le Bureau Centre-Europe des pipelines et l'autre politique et financier, le Comité de gestion Centre-Europe des pipe­ lines. Ces organismes forment ensemble une Organisation multinationale OTAN de production et de logistique relevant du Conseil de l'Atlantique Nord, mais dont le personnel est fourni et la direction assurée par les huit pays utilisateurs. Le réseau de la région Centre-Europe a particulièrement bien réussi à retirer des bénéfices non seulement des usagers militaires mais aussi des transports de produits destinés à des compagnies civiles. Ces revenus lui ont permis de couvrir ces dernières années une forte proportion de ses dépenses d’exploita­ tion. Jusqu'en 1980, les livraisons acheminées par le CEPS et destinées aux compagnies pétrolières civiles s’élevaient au total à environ 80 millions de mètres cubes. Le volume du trafic est aujourd’hui douze fois supérieur à ce qu’il était en 1959, tandis que les effectifs servant au fonctionnement du système ne se sont accrus que dans la proportion de 1,6. Le système a fourni la preuve de sa souplesse d’utilisation lorsque, par un hiver très rigoureux, on a fait passer d'urgence de l’eau douce dans une section du pipeline se trouvant aux Pays-Bas et quand en plusieurs occasions on a pompé dans le système du fuel domestique. Par ailleurs, du pétrole brut est régulièrement acheminé par un tronçon du pipeline se trouvant en France.

Problèmes de sécurité posés par l'entreposage et le transport des munitions et explosifs Un domaine plus spécialisé de la logistique où de grands succès ont été remportés à l’échelle de l’OTAN est celui des problèmes de sécurité posés par le transport et l'entreposage des munitions et des explosifs. Un groupe d'ex­ perts a établi un manuel complet des principes de sécurité à respecter pour l'entreposage, ouvrage qui fait le plus autorité sur cette importante question et qui est demandé dans le monde entier. Le même groupe est l'auteur de publications similaires couvrant les questions de sécurité des dive rs modes de transport des munitions et d’explosifs.

Organisation OTAN d’entretien et d’approvisionnement (NAMSO) En avril 1958, le Conseil de l'Atlantique Nord a approuvé la mise sur pied du Système OTAN d'approvisionnement et d’entretien (NMSSS). Cette organisa­ tion centrale rebaptisée en 1964 Organisation OTAN d’entretien et d’approvi­ sionnement (NAMSO) est aujourd’hui l’un des éléments d’un ensemble consti­ tué par plusieurs organisations OTAN de production et de logistique (OPLO). La NAMSO comprend un Comité des Directeurs coiffant des comités subordon­ nés et un organe d’exécution appelé Agence OTAN d’entretien et d’approvi­ sionnement (NAMSA). Le Comité de directeurs composé de représentants de chacun des quatorze pays participant fixe la politique générale de l'Agence et contrôle l'application de cette politique. 216 Infrastructure et logistique

La principale tâche de la NAMSA consiste à aider les pays en approvisionnant les pièces de rechange et en fournissant les moyens d'entretien et de répara­ tion indispensables au soutien des divers systèmes d’armes. Cette aide est disponible chaque fois que le même système d’armes existe dans l’arsenal de deux pays ou plus et que ces pays ont pris la décision d'utiliser les installations de la NAMSA pour assurer le soutien de ces systèmes. L’organisation a pour objectif d’assurer la plus grande efficacité du soutien logistique en temps de paix comme en temps de guerre, à un coût minimum pour les pays de l’OTAN, aussi bien individuellement que collectivement. Le siège de la NAMSA a été fixé au début à Paris, où l'Agence s’est occupée principalement des questions d’achats. En mars 1960, elle s’est agrandie par la création du Centre OTAN d’approvisionnement (COA) établi à Châteauroux, en France, qui fut le premier centre opérationnel à fonctionner sous le contrôle de la NAMSA. Au début de 1968, le siège de la NAMSA à Paris et celui du COA à Châteauroux ont été transférés au Luxembourg. En 1972, un dépôt a été mis sur pied à Tarente en Italie pour stocker les pièces de rechange destinées aux systèmes d’armes des trois pays de la région sud - la Grèce, l’Italie et la Turquie. Trois années plus tard, un organe subsidiaire de l'Agence a été créé à Paris pour la gestion de la logistique HAWK10. Enfin, au début de 1979, le Centre d’entraînement NIKE de la NAMSA (NNTC) a été créé à Fort Bliss au Texas (Etats-Unis). Ce centre assure la formation du personnel d'entretien pour la configuration européenne du sys­ tème NIKE. Les systèmes d’armes et les matériels dont le soutien est actuellement assuré par la NAMSA comprennent les systèmes de missiles NIKE, SIDEWINDER, HAWK, LANCE et TOW; l’avion F 104; la station de télécommunications par tropodiffusion et satellite; l’infrastructure électronique de la défense aérienne de l’OTAN (NADGE)11 le polygone de tir d’engins de l'OTAN (NAMFI); les torpilles Mark 37/44; la cible CL 89; l'obusier, FH-7O; le système aéroporté d’alerte et de surveillance (AWACS)11 et d’autres matériels conventionnels. L’effectif de la NAMSA est à peu près de 1.OOO personnes et ses stocks d’environ 1OO.OOO types d’articles représentant 120 millions de dollars. Son rôle ne se limite pas à fournir les rechanges qu’elle possède en stock mais elle répond également aux demandes en faisant office d’intermédiaire entre les pays. Elle peut également assurer un soutien multinational entre les pays sous la forme d’un soutien mutuel d’urgence ou en redistribuant le matériel excé­ dentaire qu’un pays détient par rapport à ses besoins. Les services d’entretien sont généralement fournis par la NAMSA, soit sous la forme de programmes d’entretien sur place ou de contrats d’entretien. Les services d’entretien sur place sont assurés par le personnel et le matériel de la NAMSA comme, par exemple, dans le cas de l’étalonnage des appareillages d’essais sur le terrain qui est effectué par des équipes mobiles. Les ateliers de Capellen au Luxembourg assurent les réparations de plusieurs systèmes d'ar­ 10 Le système HAWK et les autres systèmes d’armes et matériels mentionnés dans ce chapitre sont décrits plus en détail au chapitre 15. " Voir chapitre 17.

217 Infrastructure et logistique

mes tels que les systèmes de missiles LANCE et TOW. Les services d'entretien contractuels sont, comme leur nom l’indique, assurés par des contractants extérieurs travaillant sous la direction de l'Agence. Celle-ci continue, conformément à sa mission, initiale, à acquérir du matériel à l’appui de ses activités d’approvisionnement et d'entretien. Elle le fait princi­ palement en passant des contrats pour l’acquisition de rechanges, de services et d’assurance de qualité. En regroupant les besoins des pays et en faisant jouer la concurrence internationale, elle peut obtenir pour le compte des pays utilisateurs les conditions les plus avantageuses possibles. Le soutien technique fourni par la NAMSA comprend à la fois l’assistance technique et la gestion de configuration. L’assistance technique couvre des activités telles que l’assistance sur site, l’élaboration de spécifications tech­ niques pour les contrats d'entretien et le contrôle des programmes de surveil­ lance. La gestion de configuration comprend le rassemblement et l’analyse des données concernant les pannes et défaillances des matériels, les études tech­ niques, l’évaluation des propositions de modification des équipements, et la tenue à jour de la documentation technique. La NAMSA n’effectue pas toutes les tâches énumérées ci-dessus pour tous les systèmes d'armes et matériels dont elle assure le soutien. En consultation avec elle, les pays utilisateurs choisissent les tâches qu'il est préférable, dans l'intérêt de la rentabilité et sur le plan logistique, de confier à un organisme central. Outre les avantages découlant du regroupement des besoins des pays membres et de la centralisation des achats, ce choix tient compte des avan­ tages qui peuvent être obtenus dans chaque cas du fait de la réduction ou de l’élimination des stocks qui font double emploi, de la normalisation des procé­ dures et de la standardisation des matériels. Le fait de pouvoir compter sur un service d'approvisionnement et d’entretien centralisé, efficace et économiquement avantageux pour tous les systèmes d’armes mis au point ou détenus en commun par deux pays ou plus est un élément important dont les pays peuvent tenir compte lorsqu’ils en sont aux premiers stades du développement ou de l’achat de matériels.

218 Chapitre 19 Opérations du Conseil - Mécanisme du temps de crise

Le Traité de l’Atlantique Nord prévoit que les pays membres se consulteront chaque fois que, de l’avis de l’un d’entre eux, son intégrité territo riale, son indépendance politique ou sa sécurité sont menacées. Les principales instan­ ces pour ces consultations sont le Conseil ou le Comité des Plans de Défense et le Comité militaire. Les procédures et le mécanisme qui fournissent les bases de ces consulta­ tions ont évolué avec les modifications apportées à la stratégie de l’OTAN. L’ancien concept de la riposte massive impliquait que la période d’alerte était très faible ou même inexistante et qu'il restait peu de temps aux pays pour se consulter. La stratégie actuelle de la riposte graduée face à une situation politico-militaire qui ne cesserait de se dégrader exigerait des consultations intensives au cours d'une période de tension croissante et jusqu’à la mise en œuvre de tout le spectre opérationnel de la riposte au cas où les mesures de dissuasion échoueraient. Cette stratégie exige donc des dispositions efficaces au sein de l'Alliance dans le large domaine de la gestion du temps de crise, afin que les pays puissent se consulter en ayant à leur disposition toutes les informations nécessaires. Pour répondre à ce besoin, on a créé un Comité des opérations et des exercices du Conseil (COEC) qui a principalement pour tâche d’élaborer, en liaison étroite avec les autorités militaires de l'OTAN, les principes qui doivent régir les dispositions du temps de crise de l’OTAN ainsi que les recommanda­ tions et procédures liées à la participation aux exercices du Conseil ou du Comité des Plans de Défense. La Direction des opérations du Conseil, qui relève du Secrétaire général adjoint pour l'infrastructure, la logistique et les opérations du Conseil, assure le soutien du COEC, dont la présidence est assurée par le Directeur des opérations du Conseil. Cette Direction est égale­ ment chargée de mettre au point et de réviser les procédures opérationnelles et d’acquérir les installations matérielles nécessaires à la gestion du temps de crise.

Le Centre de situation de l’OTAN Le Centre de situation de l’OTAN (SITCEN) dispose d’un réseau de communi­ cations s’étendant à l'ensemble de l’OTAN et d'un équipement de traitement automatique des données, de systèmes et de matériels permettant de suivre vingt-quatre heures sur vingt-quatre l’évolution de la situation ainsi que d'au­ tres installations matérielles de gestion du temps de crise. Il est doté en 219 Opérations du -Conseil Mécanisme du temps de crise

permanence d’un personnel militaire et civil. Il est placé, pour son fonctionne­ ment courant, sous l’autorité du Comité militaire. La mission essentielle du SITCEN est de réunir, colliger et diffuser tous les renseignements fournis par les pays membres et les autorités militaires concer­ nant l’évolution de la situation. I l constitue donc en permanence le moyen technique de consultations efficaces et rapides entre représentants des pays membres et entre ceux-ci et leurs capitales et les autorités militaires de l’OTAN, à la lumière de renseignements communs obtenus à partir de la même base de données.

Participation aux exercices A intervalles réguliers, le Comité des Plans de Défense participe, conjointe­ ment avec les gouvernements des pays membres et les autorités militaires de l’OTAN, à des exercices qui ont pour but d’étudier, d’expérimenter et de mettre au point des procédures adaptées aux responsabilités et rôles respectifs de ces diverses instances en période de tension ou en temps de crise. Le Comité militaire et les comités compétents du Conseil, ou du Comité des Plans de Défense sont chargés d'assurer le soutien de ces exercices, en particulier dans les domaines politique, économique et militaire et dans celui des activités civiles d’urgence. Le Comité des Plans de Défense et le siège de l’OTAN participent également aux grandes manœuvres militaires conduites sous l'égide des principaux commandants OTAN. La participation régulière aux exercices est un moyen utile de mettre à l’épreuve le mécanisme de gestion du temps de crise.

220 Partie 7 Science et environnement

20 Coopération scientifique 21 Les défis de la société moderne

Chapitre 20 Coopération scientifique

Science et sécurité Dans ce monde de plus en plus interdépendant, la coopération internationale dans le domaine de la science et de la technologie répond à un besoin vital. Il faut élargir les notions de sécurité mutuelle afin qu'elles embrassent une large gamme de questions de sécurité d'ampleur mondiale, y compris la protection de l’environnement, la gestion des ressources naturelles et le bien-être des peuples. Les principes qui régissent les travaux du Comité scientifique appa­ raissent aujourd’hui encore plus impératifs qu’en 1957 lorsque le programme scientifique de l’OTAN fut établi. La sécurité nationale et internationale est directement liée aux progrès de la science et de la technique et c’est la raison pour laquelle l'OTAN continue d'accorder son soutien à différents types de collaboration scientifique internationale.

Origines du programme scientifique de l'OTAN Le rapport que le Comité des Trois avait soumis au Conseil en décembre 1956 soulignait que «science et technique sont des domaines d'une particulière importance pour la Communauté atlantique». Le Comité avait estimé que des progrès dans ce domaine étaient «si décisifs pour l’avenir de la Communauté atlantique que les membres de l’Alliance devaient veiller à ne laisser sans examen aucune possibilité de coopération fructueuse». Compte tenu de la nécessité pour chaque pays membre, sur un plan plus général, d’adopter une politique scientifique plus active, le Comité des Trois avait appelé l’attention sur l’importance capitale et l'urgence qui s’attachaient à l'amélioration du recrutement, de la formation et de l'emploi de scientifiques, ingénieurs et techniciens. Le Conseil adopta les recommandations du Comité des Trois et créa en juin 1957 un groupe de travail sur la coopération scientifique et technique. Le groupe de travail estima que «l’avenir de l’Occident est tributaire à un degré sans cesse croissant de la cadence de l’évolution de la science et des techni­ ques». Tout en soulignant que les efforts des pays devaient rester à la base de toute action générale, il indiquait dans son rapport que l'OTAN avait un rôle constructif à jouer en usant de son prestige pour inciter les gouvernements membres à appliquer les programmes de développement de leurs ressources scientifiques et techniques, en organisant des activités internationales afin de réaliser des économies dans l’utilisation des ressources nationales et de stimuler les échanges et en coopérant avec d'autres organisations engagées dans l’étude de problèmes scientifiques. 223 Coopération scientifique

Le groupe de travail conduisit ses travaux sous la pression d’un événement qui se produisit en octobre 1957: le lancement du premier Spoutnik soviétique. Les incidences politiques et scientifiques de cet événement eurent pour résul­ tat que le rapport et les recommandations du groupe furent présentés directe­ ment aux chefs de gouvernement de l’Alliance lors de leur réunion de décem­ bre 1957. Ceux-ci adoptèrent deux recommandations du groupe de travail et décidèrent notamment de créer un Comité scientifique chargé d’élaborer son propre programme en fonction de l’évolution de la situation, avec pour mandat général de donner des avis au Conseil sur la manière dont l'OTAN pourrait s’acquitter du rôle que lui confiait le rapport du groupe de travail. En second lieu, les chefs de gouvernement créèrent au Secrétariat international le poste de conseiller scientifique auquel ils confièrent la mission de stimuler et d’orien­ ter les travaux du Comité et de donner des avis au Secrétaire général sur les questions scientifiques. Les travaux du Comité scientifique ayant pris en peu de temps une grande ampleur, le conseiller scientifique fut rapidement promu au poste de Secrétaire général adjoint pour les affaires scientifiques et une Division des affaires scientifiques groupant une équipe de chercheurs fut placée sous sa direction. A la suite de la création du Comité sur les défis de la société moderne,1 cette division eut aussi à s’occuper des questions d’environ­ nement et son chef reçut en 1973 le titre de Secrétaire général adjoint pour les affaires scientifiques et d'environnement.

Le Comité scientifique de l’OTAN Le Comité scientifique de l’OTAN, qui se réunit trois fois par an, est présidé par le Secrétaire général adjoint pour les affaires scientifiques et d’environne­ ment; il est composé de représentants nationaux ayant qualité pour parler avec autorité, au nom de leurs gouvernements respectifs, des questions de politique scientifique. Toutefois, ils ont insisté pour être considérés non seulement comme des représentants gouvernementaux mais aussi comme des savants en quête de connaissances. Le Comité scientifique a pour tâche générale de stimuler et de reforcer les activités scientifiques au sein de l’Alliance atlantique; le Secrétaire général adjoint pour les affaires scientifiques et d’environnement, avec l’aide d’un personnel scientifique restreint, est chargé de promouvoir la coopération et d’appliquer les décisions du Comité, de gérer les divers pro­ grammes scientifiques et de conseiller le Secrétaire général sur les questions scientifiques. Par ailleurs, il est secondé dans sa tâche par des groupes ou commissions d’experts dans les différents domaines des programmes scientifi­ ques. L’empressement avec lequel des savants aussi éminents ont mis leurs connaissances professionnelles au service de la division des affaires scientifi­ ques a contribué de façon inestimable à la création et au maintien d’un haut niveau scientifique dans les programmes de l’OTAN. La première réunion du Comité scientifique se tint en mars 1958. Au cours de sa première année d’existence, le Comité scientifique a examiné de très nombreuses propositions destinées à renforcer les activités scientifiques dans

' Voir Chapitre 21.

224 Coopération scientifique les pays de l'Alliance. Trois grands programmes restent l’armature même des activités scientifiques de l’OTAN: le programme de bourses de recherche scientifique, le programme de cours d'été, et le programme de subventions pour la recherche. Des travaux ont également été lancés dans plusieurs domaines scientifiques qui demandaient une attention particulière ou présen­ taient, à court terme, un intérêt plus direct pour l’Alliance. Loin d’être statiques, les programmes du Comité scientifique ont sans cesse été réévalués en fon­ ction aussi bien des autres activités de l'OTAN que du domaine plus large de la promotion de la science aux plans national et international. Toutefois, leurs caractéristiques essentielles qui consistent à mettre l’accent sur la coopération et l’effet de catalyse ainsi qu'à répondre rapidement à l’évolution des événe­ ments - ont été préservées. Chacun de ces programmes a été systématique­ ment conçu et délibérément mis en oeuvre afin de dégager les priorités en matière de recherche, de stimuler les activités de coopération et d’améliorer l’échange d’informations - condition impérative de tout progrès scientifique. En 1978, le Comité scientifique a célébré son vingtième anniversaire en organisant une grande conférence destinée à faire le point sur l’impact de la science et de la technologie sur les sociétés occidentales et à examiner les défis qui allaient se poser à l'avenir au monde scientifique de l'Ouest et notamment l’action à mener pour faire face de façon plus efficace à la com­ plexité toujours plus grande des problèmes de société. Cette conférence examina notamment des questions telles que les systèmes mondiaux en matière d’énergie et de demande, l’impact de la technologie sur le niveau de vie, les relations entre employeurs et employés, la signification de cette «société d’information» qui se dessinait déjà, les politiques économiques à long terme et les relations internationales. A cette conférence n’assistèrent pas seulement des scientifiques mais aussi des délégations des pays de l’Alliance qui comptaient des ministres des affaires scientifiques, de hautes personnalités parlementaires, de hauts fonctionnaires chargés de la politique scientifique, des responsables des conseils nationaux de la recherche et de grandes figures de l'industrie.2 Le Comité scientifique s'est inquiété de plus en plus des disparités croissan­ tes entre les capacités scientifiques et techniques des pays membres de l’Alliance. Aussi a-t-il décidé de créer en 1980 un programme spécial d’une durée de cinq ans destiné à aider la Grèce, le Portugal et la Turquie à développer leurs capacités scientifiques et techniques. Il a donné à ce-pro­ gramme le nom de «Science for Stability» (la science au service de la stabilité). L’objet de ce programme d'auto-assistance mené en coopération pendant une durée déterminée est de permettre d’acquérir, d’ici à la fin des projets, une expérience, en matière de gestion de la recherche et du développement, suffisante pour faciliter son prolongement dans d’autres domaines d’impor­ tance nationale.

2 Un compte rendu des questions débattues au cours de la conférence commémorative, y compris les orientations recommandées pour la coopération scientifique, a été publié en deux volumes sous le titre de «Science and Future Choice» par l’Oxford University Press (1979). Le titre du premier volume est «Building on Scientific Achievement» et celui du deuxième volume «Technological Challenges for Social Change».

225 Coopération scientifique

Le programme scientifique de l’OTAN

Généralités Le programme scientifique de l’OTAN est la seule activité internationale menée en coopération et bénéficiant de l’appui multilatéral des gouvernements qui ait pour but de faire reculer les frontières de la science moderne par une recherche fondamentale de haute qualité. Cette activité, à laquelle les pays avancés et les pays en développement de l’Alliance peuvent participer et participent effectivement sur un pied d’égalité, est d’une réelle efficacité pour renforcer la science dans chacun de ces pays. Elle s’est révélée un moyen de communication extrêmement utile entre les deux rives de l'Atlantique et c’est parce qu’elle a favorisé la coopération entre les pays européens dans un domaine où persiste un surprenant esprit d’insularité qu’elle a peut-être été la plus précieuse. Le nombre de ceux qui ont participé directement à ces programmes atteint au total aujourd'hui plus de 1OO.OOO personnes dont plusieurs milliers viennent de pays extérieurs à l’Alliance et plusieurs centaines d'Europe de l’Est. Ces participants, qui sont membres de la communauté scientifique internationale, sont engagés dans des activités professionnelles d'intérêt national et jouent un rôle de plus en plus important dans leur pays au niveau décisionnel. Les liens qui se sont noués entre eux et qui illustrent l’étroite coopération qui est implicite dans les programmes de l’OTAN se sont maintenus et resserrés au fil des années. Il a été en outre possible à un plus grand nombre de scientifiques de tirer profit de la large diffusion des publications grâce auxquelles des résultats obtenus dans le cadre des programmes de l'OTAN ont pu être connus bien au-delà du cercle de leurs participants immédiats. Pour l’application de ses divers programmes, le Comité scientifique disposait en 1980 d’un budget d’environ 14 millions de dollars US divisé comme suit: Programme de bourses d’é tu d e s ...... 55 % Programme de cours d’été ...... 21 % Programme de subventions pour la recherche ...... 14 % Politique scientifique et élaboration des programmes ...... 10 % Le programme de bourses d’études de l’OTAN est géré par les autorités nationales et les autres programmes par la division des affaires scientifiques de l'OTAN, sous la conduite de commissions de scientifiques nommés pour une période de trois à cinq ans. La représentation des différents pays de l’Alliance à ces commissions est assurée par roulement. Le programme de bourses d'études de l'OTAN Les chefs de gouvernement de l’OTAN ont reconnu la nécessité, pour les jeunes chercheurs, de recevoir une formation et, pour les chercheurs confir­ més, de compléter et d'actualiser leurs connaissances spécialisées et leur formation scientifique, lorsqu' en décembre 1957 ils ont estimé qu’il fallait «effectuer plus d'efforts pour accroître l’effectif en personnel qualifié dans de nombreuses disciplines scientifiques et techniques». La formation des jeunes 226 Le Comité Scientifique de l'OTAN Programmes généraux

Le comité scientifique a, au cours des années, appuyé les efforts faits dans presque tous les domaines de la Science, mettant l’accent sur l’enseignement scientifique de haut niveau, la coopération des chercheurs dans les pays de l’Alliance et l’échange d’informations. II a également favorisé les initiatives dans ces domaines au moyen de programmes de subventions à la recherche, de bourses d’études, de cours d’été, et de colloques

1.000 cours d’été suivis par plus de 80.000 chercheurs; 700 ouvrages scientifiques publiés © Bourses d’études 13.000 bourses accordées pour des études de 3ème cycle ou pour la recherche (D Subventions à la recherche 2.000 subventions accordées pour la coopération internationale dans le domaine de la recherche ayant donné lieu à la publication de plusieurs milliers d’ouvrages scientifiques collectifs. 227 Coopération scientifique

chercheurs à l'étranger et la possibilité pour eux de poursuivre des travaux de recherche en dehors de leu r propre pays font, de l’avis général, normalement et effectivement partie de la poursuite d’une carrière scientifique. Les possibilités d'obtenir des bourses pour une telle formation étant très limitées dans un grand nombre de pays, le Comité scientifique a créé le prog ramme de bourses d'études scientifiques de l’OTAN. Ce programme a pour principal objectif d’encourager les pays membres à développer les échanges d’étudiants du 3e cycle et de titulaires du doctorat ainsi que les chercheurs de haut niveau en science pure ou en science appliquée. Le Comité scientifique de l’OTAN exerce une surveillance générale sur le prog ramme de bourses de reche rche scientifique, mais les modalités d'administration de ce prog ramme dans chaque pays relèvent de la compé­ tence d’un organisme qui administre souvent aussi les p rogrammes de bourses nationaux. La sélection des candidats se fait sur la base de leur valeur et de leur niveau scientifiques, mais les critères varient selon les pays. Certains limitent l’octroi de bourses aux chercheurs de haut niveau, d’autres aux chercheurs titulaires d'un doctorat tandis que d'autres mettent l'accent sur la formation et la recherche au niveau du 3e cycle. Le programme de bourses d’études scientifiques de l’OTAN a débuté en 1959 sur une échelle jamais encore atteinte dans aucune autre organisation interna­ tionale. L’expérience a démontré que le programme de l'OTAN avait favorisé et encouragé la création de programmes de bourses d’études d’une ampleur au moins comparable dans la plupart des pays membres. Au début des années 1960, environ mille bourses d'études ont été accordées chaque année. Le montant de chaque bourse ayant augmenté en raison de l’inflation et de l’élévation du niveau de vie dans les pays membres, leur nombre s'est maintenant stabilisé à un chiffre situé entre 700 et 750 par an. Depuis le début du programme plus de 13.000 chercheurs ont bénéficié de ces bourses de recherche et ont pu aller étudier à l'étranger pour des périodes d’un an ou plus. Les Etats-Unis accueillent environ la moitié d'entre eux et les pays les plus recherchés sont ensuite le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne. Les bourses concernent une très large gamme de disciplines parmi lesquelles la chimie et la physique viennent en tête; la biologie et l’ingénierie en attirent également un important pourcentage.

Le programme de cours d'été L'une des initiatives qui ont le plus contribué à la poursuite de la collabora­ tion internationale entre les hommes de science des pays membres a été la création du programme de cours d’été qui est peut-être, de tous les program­ mes du Comité scientifique, celui qui a eu la portée la plus large et qui a donné les résultats les plus spectaculaires. Chaque année, ce programme patronne 75 cours d’été suivis chacun par 50 à 130 chercheurs dans le but de contribuer à diffuser des connaissances de haut niveau et à créer des contacts entre chercheurs des différents pays. Un cours d’été de l’OTAN est avant tout un exercice d'enseignement supérieur sur un sujet soigneusement défini et pré­

228 Coopération scientifique senté dans le cadre d’un programme méthodique et cohérent. Ce sujet est traité de façon très approfondie par des conférenciers éminents dans leur spécialité et généralement de réputation internationale. Il est présenté à d’autres cher­ cheurs déjà spécialisés dans la même discipline ou qui en possèdent des notions générales très avancées. Les cours d’été sont destinés à des auditeurs d'un niveau approximativement postérieur au doctorat mais ils n’excluent pas les étudiants du 3e cycle et peuvent très bien accueillir des chercheurs confir­ més pourvus de titres éminents et s'étant déjà fait remarquer par leurs travaux sur le sujet du cours ou dans des domaines connexes. Les sujets traités sont aussi divers que la nationalité des participants et des cours d’été ont été organisés sur des disciplines allant des mathématiques et de l’astronomie à la biologie et à la médecine, embrassant des domaines tels que la théorie des mesures psychologiques et la programmation des langues pour les ordinateurs. Un intérêt particulier s'attache aux cours organisés sous la forme de réunions inter-disciplinaires. L’aspect didactique du cours prend alors la forme d’un enseignement dispensé par des chercheurs spécialisés dans un domaine à d’autres chercheurs hautement qualifiés dans un domaine différent. Puis les rôles sont inversés au cours de la réunion entre conférenciers et étudiants au fur et à mesure que le thème d’intérêt commun est développé dans l’optique de disciplines différentes. Le programme de cours d'été a pour but d'élever le niveau général de la compétence scientifique dans tous les pays de l'Alliance et présente en outre l’avantage de permettre des échanges de haut niveau dans des domaines interdisciplinaires que l'on trouve rarement dans les programmes universitai­ res. Ce programme est considéré comme unique en son genre et tenu en très haute estime par le monde scientifique. Depuis son lancement, en 1959, i l a patronné plus de 1.000 cours d’été auxquels ont participé plus de 80.000 chercheurs dont beaucoup sont des chefs de file dans leurs disciplines respec­ tives. Les comptes rendus qui en sont faits, dont les deux tiers sont publiés, sont reconnus en général comme faisant autorité dans leur domaine et ont atteint un très large public tant à l'intérieur qu'à l’extérieur de l'Alliance atlantique. Un accord a été conclu en 1973 avec quatre maisons d'édition internationales pour la publication d'une collection des compte rendus des cours d'été de l’OTAN. Cette série qui compte aujourd’hui plus de 180 ouvrages s'enrichit chaque année d'environ 50 nouveaux titres.

Le programme de subventions pour la recherche Le progrès économique et social dépend de la recherche scientifique qui peut être stimulée par la mise en commun des capacités et des ressources des différents groupes de chercheurs. Ce programme contribue au progrès de la connaissance fondamentale en stimulant la coopération entre chercheurs des différents pays membres. Le programme de subventions pour la recherche de l'OTAN contribue finan­ cièrement à l'exécution de projets financés principalement par les pays mem­ bres mais pour lesquels la coopération internationale qu’il faut encourager 229 Coopération scientifique

implique des dépenses qui ne peuvent être financées à d’autres sources. Les projets de recherche spécifique subventionnés au titre de ce programme sont exécutés en tant qu'efforts menés conjointement par des équipes de cher­ cheurs appartenant à des instituts universitaires, à des instituts d’Etat et à d’autres organismes de recherche sans but lucratif. L'appui financier fourni dans le cadre de ce programme est destiné principa­ lement, dans la proportion de 85 %, à financer les dépenses de voyage et de subsistance des chercheurs effectuant leurs travaux dans des instituts autres que les leurs. Ces subventions peuvent également servir à couvrir les dépenses courantes destinées à permettre de mener des recherches avec toute la sou­ plesse qu’exige l’exécution du projet lui-même et les fournitures qu’exige une coopération efficace. A titre exceptionnel ce programme peut également con­ courir à l’achat de I' équipement essentiel à l’exécution d’un projet dans le cas de groupes de chercheurs menant leurs travaux dans les régions scientifique­ ment moins développées de l'Alliance. La plupart des domaines scientifiques peuvent bénéficier de ces subven­ tions, l’accent étant mis cependant sur les aspects fondamentaux plutôt que sur les aspects technologiques, encore que des projets ressortissant aux sciences fondamentales et appliquées et présentant d’intéressantes perspecti­ ves sur le plan pratique bénéficient eux aussi de ce programme. Actuellement, ces subventions ne sont pas accordées pour des projets très importants dans certains domaines (par exemple la physique nucléaire, la physique expérimen­ tale de hautes énergies, la recherche spatiale et la médecine clinique) ni dans des domaines où d'autres organismes internationaux sont déjà très actifs. Théoriciens et expérimentalistes participent à la plupart des projets et une part importante des travaux de recherche bénéficiant de ce programme sont de nature interdisciplinaire. Les subventions sont accordées pour une période initiale d'un an et peuvent être renouvelées si des progrès intéressants ont pu être observés. Mais les projets ne bénéficient de ces subventions que pour une période limitée et sont censés atteindre leur objectif en quatre ans environ. Depuis sa création en 1960, ce programme a subventionné largement plus de 2.OOO projets. Actuellement, 250 nouveaux projets environ bénéficient chaque année de cette forme de subventions dont le montant initial en moyenne est d’environ 5.OOO dollars. Les résultats des recherches effectuées grâce aux subventions de l’OTAN fournissent chaque année la matière de 600 publica­ tions.

Politique scientifique et élaboration des programmes Politique scientifique Le Comité scientifique ne s'est pas borné à élaborer des programmes scientifiques destinés à combler les lacunes les plus immédiates; il s'est également intéressé aux aspects à long terme du développement scientifique dans le monde occidental, et, au début de 1959, il a créé un groupe d’études spécial présidé par Monsieur Louis Armand et composé de certaines des plus hautes personnalités scientifiques des pays de l’Alliance afin d’analyser les 230 Coopération scientifique

principaux obstacles qui freinent le développement de la science dans le monde occidental. Ces obstacles, qui sont fréquemment d’ordre politique et administratif, peuvent procéder d’une méconnaissance de la nature de la science et des conditions propices à son développement. Le rapport Armand publié en 1960 sous le titre «Les moyens propres à renforcer le potentiel scientifique occidental» portait essentiellement sur ces questions. Si nombre de ses recommandations se sont traduites par des réalisations concrètes, il servait aussi un objectif d’ordre plus général qui était d’inciter les gouverne­ ments à réfléchir attentivement aux problèmes qui y étaient exposés. Après la conférence de 1978 commémorant le vingtième anniversaire de sa création, le Comité scientifique décida de tenir de plus fréquentes réunions sur les questions politiques et d’ordonner principalement ses débats autour des problèmes, des besoins et des tendances d’un système dynamique de recher­ che dans les pays de l’OTAN. En prenant cette décision, le Comité a voulu marquer l’évolution de son rôle à l'égard de questions de politique scientifique nationale et internationale, et l’action qu’il pouvait mener pour influer sur cette politique et ses effets sur le développement de la science et de la technologie dans les pays membres. II a institué une série de discussions régulières au cours desquelles 11 était procédé à l’examen critique d'une question particu­ lière. Ces réunions fournissent aujourd’hui au Comité le moyen de conseiller les organismes scientifiques et les organisations de recherche des gouverne­ ments sur le maintien et ¡’amélioration de leur potentiel scientifique et techno­ logique, en même temps qu’elles l’aident à réviser son propre programme et à s'acquitter de son rôle consultatif auprès du Conseii de l’Atlantique Nord. Récemment il s’est consacré à l'examen des répercussions négatives qu’a eu l'arrêt soudain de la croissance rapide des dernières années qui avait conduit à la mise en place de l'actuel système de recherche et il s’est intéressé tout particulièrement à l'affaiblissement qui en a résulté dans la mobilité des hommes de science et des techniciens au niveau international.

Elaboration des programmes Le Comité scientifique dispose d’un moyen de poursuivre certaines activités extérieures à ses programmes normaux. Ces activités sont examinées sous la rubrique «Elaboration des programmes» et s’inscrivent dans le cadre de pro­ grammes spéciaux, de conférences du Comité scientifique ou de conférences d'évaluation de la recherche, d’examens consultatifs ad hoc, d’études spécia­ les dont le Comité scientifique a été chargé et du programme récemment lancé intitulé «La science au service de la stabilité» dont il est question plus haut et qui vise à répondre aux besoins des pays en développement de l’Alliance. Les conférences du Comité scientifique ou d’évaluation de la recherche ont essentiellement pour but de cerner des domaines de recherche particulière­ ment intéressants. Les recommandations de ces conférences sont destinées aussi bien à ceux qui ont pour tâche de choisir et de financer des programmes de recherche qu’au Comité scientifique lui-même et fournissent des indications quant aux affectations de ressources humaines et matérielles. Douze confé­ rences ont eu lieu sur des sujets tels que les matériaux résistant aux hautes 231 Coopération scientifique

températures, les techniques de programmation, l'étude de la Mer du Nord, la catalyse, la technologie de l'utilisation efficace de l'énergie, les effets toxiques sur les écosystèmes, la délimitation des fonds benthiques et l’emmagasinage de l'énergie thermique. Sous la rubrique élaboration des programmes on peut également citer la création du groupe d'études du Comité sur l'utilisation rationnelle des métaux potentiellement rares, dont les conclusions ont donné lieu à la publication sous ce titre d’une petite brochure en 1976.

Programmes spéciaux Le Comité scientifique a fréquemment identifié certains domaines spéciali­ sés de la science dont l’étude méritait d’être plus particulièrement encouragée ou de bénéficier d'un soutien privilégié pendant des périodes limitées. Ce faisant, il voulait jouer un rôle de catalyseur en faveur de domaines négligés et généralement multldisciplinaires en attendant que d'autres moyens puissent être obtenus. Son action prend généralement la forme de réunions de cher­ cheurs sur des questions d’actualité et de stages de formation dans des domaines porteurs d’avenir. Des programmes spéciaux de cette nature sont actuellement en cours dans les domaines de l’océanographie, de l’interaction, air-mer des sciences écologiques des facteurs humains, de la science des systèmes et de la science des matériaux. Il a été mis fin aux programmes concernant la météorologie, la radio-météorologie et la fissuration par corro­ sion sous tension lorsque le Comité scientifique a considéré que les program­ mes en question avaient atteint leur objectif. Il est prévu d’autres changements des questions traitées dans le cadre de ce programme.

Les sciences marines Les sciences marines nécessitent un haut degré de collaboration internatio­ nale et de recherche conjointe et il n’est pas un pays qui puisse à lui seul financer des recherches et une expérimentation aussi poussées que l’exigent les progrès de la science moderne. C’est dans ce contexte que le Comité scientifique de l’OTAN a décidé en 1959 de créer un sous-comité sur la recherche océanographique, qui s’est transformé en 1974 en commission chargée d'un programme spécial sur les sciences marines. Celle-ci a décidé d’organiser ses travaux en ateliers et colloques portant sur les domaines de pointe des sciences marines tels que la modélisation et la distribution hétéro­ gène des organismes marins. La publication des actes de ces colloques a fourni d’importantes contributions à l’océanographie.

Interaction air-mer L’étude de l’interaction air-mer concerne les processus de transfert à la frontière air-mer. A l'époque où la commission a été créée par le Comité scientifique de l’OTAN en 1972, la recherche dans ce domaine était limitée à quelques laboratoires hautement spécialisés. Sous ses auspices, d'importants 232 Le Comité Scientifique de l'OTAN Programmes spéciaux

Le comité a pu, grâce aux nombreuses compétences de ses membres, identifier quelques domaines scientifiques hautement prioritaires dans les­ quels les reche rches méritent d’être particulièrement encouragées. L’étude de chacun de ces domaines est confiée à une commission d’experts chargée d’un programme spécifique qui recommande les nouvelles directions que l’OTAN devrait suivre pour pouvoir contribuer plus efficacement à la solution de certains des problèmes mondiaux auxquels l’humanité est actuellement con­ frontée.

PROBLÈMES^ AUMEN- \ TAIRES ET / AGRICOLES/

AUMEN- ) TAIRES / / MODÉLISA-\ MONDIALES/ / TON \ \ DU CLIMAT / \ \ MONDIAL / Coopération scientifique

progrès ont été réalisés dans plusieurs domaines: les liens entre les grands modèles atmosphériques du globe et les modèles océaniques; l’élaboration des descriptions théoriques et expérimentales des processus intervenant dans les cinquante mètres supérieurs de l’océan; la compréhension de la formation des vagues, la prédiction et la modélisation des vagues; la représentation des effets du processus d'échanges complexes d’énergie, de chaleur et de certains gaz en termes de quantités facilement mesurables et l’organisation d’expérien­ ces de grande ampleur sur l’interaction entre l’océan et l’atmosphère ainsi que l’analyse des données obtenues au moyen de ces expériences.

Les sciences écologiques Lorsque la commission chargée d’un programme spécial sur les sciences de l’écologie a été fondée en 1972, ses membres ont retenu toute une série de domaines de recherche d’importance prioritaire dans le domaine de l’écologie et ont élaboré leur programme d'études en conséquence. Ils se sont intéressés en particulier à la toxicologie de l’environnement, à la rénovation des éco­ systèmes dévastés et à la gestion des données et des informations; ils ont organisé à cette fin plusieurs conférences et ateliers dans ces divers domaines. A ces travaux il faut également ajouter d’autres programmes de caractère exploratoire et notamment l’octroi de subventions et de bourses de recherche. En outre, il a été fait en sorte que les activités déployées dans le cadre de ce programme soient coordonnées avec ceux des autres commissions (c’est-à- dire les facteurs humains, les sciences de la mer et la science des systèmes) afin que les fonds de l'OTAN soient bien affectés aux recherches dans les domaines où l’acquisition de nouvelles connaissances s’imposait.

Facteurs humains Une commission chargée d’un programme spécial sur les facteurs humains a été créée en 1973 pour remplacer le groupe consultatif qui avait été formé en 1959. Cette commission s'est employée à faire mieux comprendre le comporte­ ment humain, individuel ou collectif, en lançant des programmes qui visaient à favoriser la diffusion et l’application des connaissances existantes, à promou­ voir la recherche dans les domaines où elle s'impose d'urgence et à intensifier la coopération scientifique internationale dans le domaine des facteurs humains, désormais défini comme englobant la psychologie sociale, éducative, expérimentale, physiologique et industrielle et la psychologie de l'environne­ ment ainsi que l’ergonomie.

Science des systèmes Le Comité scientifique a créé en 1960 un groupe consultatif sur la recherche opérationnelle qui s’est transformé en 1973 en une commission chargée d’un programme spécial sur la science des systèmes. L’attention s’est portée sur une gamme plus large de problèmes dynamiques et toujours pressants de la société. Cette commission a été fidèle à l'objectif qui consiste à développer et à 234 Coopération scientifique appliquer enco re davantage la science des systèmes (analyse système, recher­ che opérationnelle, science de la gestion, ingénierie système, cybernétique, etc.) dans les pays membres grâce à la formation de spécialistes des systèmes et à la promotion de la recherche dans les domaines où la science des systèmes est le plus nécessaire. La commission a financé des conférences et des colloques, des visites d'étude, le développement des moyens éducatifs, la formation de futurs diplômés, des instituts de recherche avancée et la coopé ra­ tion dans la reche rche sur les problèmes socio-technologiques.

Science des matériaux Le programme spécial sur la science des matériaux et sa commission ont été créés en 1977. La commission a décidé d'orienter son programme dans trois directions: à savoir les matériaux industriels, les aspects «matériaux» de la production, de l’emmagasinage et de l’utilisation de l'énergie et les matériaux nouveaux. Pour les matériaux industriels, l’attention se porte actuellement sur les matériaux composites tels que les bétons et les matériaux cellulosiques. En ce qui concerne la p roduction, l'emmagasinage et l'utilisation de l’énergie, les efforts se concentrent actuellement sur la production et l’emmagasinage de l'énergie d’origine chimique ainsi que sur les problèmes de corrosion/érosion relatifs à l’utilisation de l’énergie. Quant aux matériaux nouveaux, la commis­ sion s'intéresse actuellement aux métaux moléculaires et à l’état vitreux.

L’Institut von Karman de dynamique des fluides La communauté scientifique de l’OTAN maintient des contacts étroits avec l'institut von Karman (VKI) de dynamique des fluides, organisme scientifique international sans but lucratif dont les activités sont consacrées à la formation et à la recherche fondamentale et appliquée de troisième cycle dans la dynami­ que des fluides. Cet institut a été fondé en 1956 sous les auspices de l'AGARD et sous l'impulsion et la direction du Professeur Theodore von Karman qui a été le président de son conseil d’administration jusqu’à sa mort en 1963. L’Institut applique un certain nombre de programmes d’études universitaires et de recherche étroitement liés entre eux et qui visent à assurer un enseignement de niveau du troisième cycle, à encourager la recherche et à diffuser les connais­ sances dans le domaine de la dynamique des fluides. Ces activités sont en résumé les suivantes: - Cours sur la dynamique théorique et expérimentale des fluides qui donne lieu à la remise d'un diplôme: un programme de neuf mois comportant des cours magistraux, des travaux en laboratoire et des travaux de recherche est proposé aux étudiants titulaires d'un diplôme ou grade universitaire en ingé­ nierie. Au cours des vingt-trois dernières années, ce diplôme a été décerné à 479 ingénieurs et scientifiques de quatorze pays. - Programme de doctorat: des possibilités sont offertes à de jeunes ingé­ nieurs d'effectuer un important travail de recherches qu’ils pourront présenter comme thèse de doctorat à une université de Belgique ou d’autres pays. Depuis 235 Coopération scientifique

que le premier grade de docteur ès sciences a été décerné en 1965, quarante- six candidats ont suivi avec succès ce programme. - Séries de conférences: des stages d’études avancées d’une semaine sur la dynamique des fluides sont organisés chaque année avec le concours d'ex­ perts de réputation internationale. Le programme, qui a commencé en 1963, a été suivi depuis par près de sept mille participants. - Programme de formation de brève durée: un programme de formation pour étudiants venus de plusieurs pays est exécuté dans le cadre de plusieurs programmes d’une durée d’un à trois mois. Ce programme a été suivi par environ 700 étudiants depuis 1963. - Programmes de recherches: les installations et l’équipement du VKI cou­ vrent de très nombreux aspects de la dynamique des fluides, depuis les régimes lents jusqu'aux régimes ultra-rapides. Il est donc possible d’étudier à cet Institut un grand nombre de domaines qui présentent un intérêt direct pour des secteurs de l’industrie tels que l'aéronautique et l’industrie aérospatiale, la conversion de l'énergie, les problèmes de l’environnement et les procédés industriels.

236 Chapitre 21 Les défis de la société moderne

La création du Comité sur les défis de la société moderne (CDSM) a été proposée lors de la réunion du XXème anniversaire de l’OTAN en avril 1969 à Washington en vue de donner à l’Alliance une nouvelle dimension «sociale». Le président des Etats-Unis de l’époque, M. Nixon, a demandé que soit créé «un Comité sur les défis de la société moderne ... qui explorerait les moyens grâce auxquels l’expérience et les ressources des pays occidentaux pourraient être mises en commun avec le maximum d’efficacité en vue d’améliorer la qualité de la vie de nos peuples» et qui aiderait l’homme du 2Oème siècle à apprendre «à vivre en harmonie avec un monde en rapide évolution». L’OTAN a créé le Comité des défis de la société moderne le 6 novembre 1969. On lui a donné pour mission de s'attaquer aux problèmes pratiques déjà à l’étude au niveau national et, en réunissant les connaissances et les moyens technologiques disponibles dans un certain nombre de pays, d’arriver assez rapidement à des conclusions valables et à des recommandations pratiques profitables à tous. La coopération au sein de l’OTAN en vue de l’amélioration de la qualité de la vie dans la société moderne découle à la fois des termes du Traité de l’Atlan­ tique Nord et de l’expérience acquise par l’Alliance au cours de ses vingt premières années. L’article 2 du T raité prévoit que les pays membres contribue­ ront au développement de relations pacifiques et amicales en développant les conditions propres à assurer la stabilité et le bien-être. Ce même article constitue également la base de la déclaration qui figure dans le rapport du Comité des Trois créé en 1956 pour présenter des recommandations au Conseil de l'Atlantique Nord sur les moyens d’améliorer et d'étendre la coopération au sein de l’OTAN dans les domaines non militaires. Dans ses déclarations, le Comité a déclaré qu’il a été reconnu «dès les origines de l’OTAN que, si la coopération dans le domaine de la défense était la première et la plus urgente des nécessités, cette coopération ne suffisait pas». Les Trois recommandaient qu’une importance particulière soit accordée aux domaines de la science et de la technologie. Les programmes de coopération scientifique et technique entrepris par le Comité scientifique, créé à la suite de ce rapport, a constitué un précédent important pour les travaux du CDSM, en particulier en ce qui concerne l’échange et les applications pratiques de l’information scientifique et technique.

Méthodes de travai l du CDSM Lors de la création du CDSM, le Conseil de l’Atlantique Nord a décidé que le Comité n'entreprendrait pas lui-même des activités de recherche et qu'il travaillerait d’une manière entièrement décentralisée et sans former en aucune 237 Les défis de la société moderne

manière une bureaucratie au sein du Secrétariat international de l’OTAN. Aucun fonds n’a été mis à la disposition du CDSM pour son programme d’activités dans le cadre du budget de l’OTAN. De ce fait, quatre concepts caractérisent les activités de ce Comité. Le premier de ces concepts est que ce sont les pays membres qui se chargent des études de projets particuliers en tant que pays pilotes. En coopération avec d’autres pays membres intéressés (et au fil des ans, avec beaucoup de pays qui ne sont pas membres de l'Organisation du Traité de l’Atlantique Nord) chaque pays pilote est chargé d'organiser et de conduire une étude pilote et d’en diffuser les résultats. Les pays co-pilotes et les autres participants à cette étude se partagent avec lui le travail en fonction de leurs domaines d’intérêt propre. Aucun pays membre n’est tenu de participer à une étude quelconque; chaque pays au contraire est libre de décider comment et où appliquer au mieux ses ressources et ses compétences. En revanche, les résultats des études sont mis à la disposition de tous. De cette façon, les pays qui, en raison de leurs propres priorités, pourraient se trouver dans l'impossibilité d’affecter d’importantes ressources à un problème particulier peuvent coopérer à des projets spécifi­ ques et bénéficier en même temps des résultats de toutes les études pilotes. Deuxièmement, l’accent est mis sur les projets qui peuvent guider les pays dans l'élaboration de leur politique et stimuler l’action aux plans national et international. Tout en identifiant souvent de nouveaux domaines de recherche dans son travail «d’orientation», le CDSM s’est efforcé de mettre les résultats de la recherche à la disposition des responsables politiques et de sensibiliser davantage ceux-ci aux questions d'environnement. Troisièmement, le CDSM est une organisation ouverte et tournée vers l’exté­ rieur. Sur les sujets auxquels se sont également intéressées des organisations internationales spécialisées dont la création a précédé celle du CDSM, celui-ci a effectué des études pilotes complémentaires; tel est le cas par exemple des questions qui ont trait à la santé, à la météorologie et aux questions maritimes. Dans les domaines où le CDSM a été à l'avant-garde de l'activité internationale - par exemple celui de l’économie d’énergie et des sources d’énergie de remplacement - ces études ont aidé à définir le cadre d’une coopération internationale bilatérale et multilatérale. Enfin, le CDSM a mis au point une procédure concernant la suite à donner à ces études et qui témoigne du désir des Alliés de voir le CDSM jouer son rôle dans les activités nationales et internationales qui ont trait à l’environnement. Chaque pays pilote assume la responsabilité de veiller à ce que son étude joue le rôle qui convient le mieux pour encourager une action sur le plan national ou sur le plan international ou sur les deux plans à la fois. Ces quatre concepts - ceux des pays pilotes, de la promotion de l’action nationale et internationale, de la participation ouverte et de la diffusion des ré­ sultats des études et de la suite à donner à ces études sont des éléments essentiels qui président à l’action du CDSM et qui confèrent à ce Comité sa spécificité parmi les organismes de coopération internationale.

238 Les défis de la société moderne

Les études pilotes Généralités Au début de 1981, dlx-sept études pilotes du CDSM avaient été achevées et seize étaient en cours. Ces études couvrent un large éventail d'activités cou­ vrant de nombreux aspects de la protection de l’environnement et de la qualité de la vie. La production et l’utilisation de l’énergie ayant une incidence impor­ tante sur la qualité de la vie et le niveau de vie, plusieurs études ont été consacrées aux sources d'énergie de remplacement ainsi qu’aux économies d’énergie et à l'utilisation rationnelle de l’énergie. Les études achevées ont été consacrées aux sujets suivants: - Techniques modernes de soins médicaux - Techniques modernes de traitement des eaux usées - Pollution atmosphérique - Propulsion automobile - Pollution des eaux côtières et rejets d'hydrocarbures dans les océans - Assistance en cas de calamités naturelles - Traitement des déchets dangereux - phase I - Environnement et aménagement du territoire - Energie géothermique - Pollution des eaux intérieures - Alimentation et santé - Conservation de l'énergie - Sécurité routière - Energie solaire - Transports urbains - Méthodes et évaluation de modèles de pollution atmosphérique - Désulfurisation des gaz de fumée Les seize études en cours portent sur les questions suivantes: - Traitement des déchets dangereux - phase II - Eau potable - Prévisions hydrologiques appliquées à la gestion des ressources en eau - Amélioration des services médicaux d’urgence - Récupération des déchets plastiques - Télédétection pour la lutte contre la pollution marine - Transports et rénovation urbaine - Transports ruraux - Sismologie et prévention des dégâts causés par les tremblements de terre - Aménagement des estuaires - Incidences de l'activité humaine sur la stratosphère - Conservation et restauration des monuments - Méthodologie et établissement de modèles d'impact dans le domaine de la pollution atmosphérique - Réglementation pour la production et l'utilisation des phéromones - Lutte intégrée contre les ravageurs - Traitement et élimination des boues d’épuration municipales 239 Les défis de la société moderne

La plupart de ces études se composent de plusieurs éléments. L'étude pilote sur l’énergie géothermique par exemple consiste en plusieurs projets concer­ nant les systèmes d'information automatisés, les utilisations directes (c'est-à- dire non électriques) de cette énergie, le traitement à des fins diverses et l’élimination des saumures géothermiques, la construction de petites centrales électriques et des projets d'utilisation des roches sèches chaudes. Etudes achevées 1. Techniques modernes de soins médicaux Le but de cette étude, dont les Etats-Unis ont été le pays pilote, était de faciliter la coopération internationale en vue d’améliorer la qualité des soins médicaux dispensés à un nombre toujours croissant de patients. L'objectif n’était pas de faire double emploi avec les efforts de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui se préoccupe principalement d'améliorer les soins médi­ caux dans les pays en développement, mais plutôt de compléter ces efforts en s'attaquant aux problèmes médicaux qui se posent dans les pays plus déve­ loppés. Quatre domaines d’activités ont été choisis, étudiés chacun par un pays co­ pilote: évaluation systématique des services de santé (Canada); organisation de services de santé itinérants (République fédérale d'Allemagne); services médi­ caux d’urgence (Italie); et automatisation des laboratoires cliniques (Royaume- Uni). Les résolutions et recommandations finales auxquelles a abouti cette étude ont été approuvées par le Conseil de l’Atlantique Nord le 30 juin 1976. Elles invitent les pays de l’Alliance à continuer à coopérer et à conjuguer leurs efforts et elles préconisent une coopération plus étroite entre les groupes privés et publics nationaux et internationaux de manière à ce que les techniques et les compétences acquises en matière de soins médicaux modernes puissent être mises librement à la disposition de la communauté mondiale tout entière. D'autres activités ont été menées par la suite dans l'étude sur l’amélioration des services médicaux d'urgence (voir plus loin).

2. Techniques modernes de traitement des eaux usées Le Royaume-Uni, en tant que pays pilote pour cette étude, et avec l’aide de l’Allemagne, du Canada, de la France et des Etats-Unis, s’est donné pour but d’explorer les possibilités offertes par divers matériels et techniques de purifi­ cation des eaux usées. L'étude a abouti à un inventaire complet des réalisations techniques dans ce domaine. De nombreuses ressources humaines, techni­ ques et financières furent mobilisées pour cette étude y compris la construc­ tion de stations expérimentales dans de nombreux pays. Le Royaume-Uni, par exemple, a construit une usine parmi les plus modernes du monde, pour étudier et comparer les différentes techniques de purification de l'eau. Les résultats de l'étude doivent aider les pays dans leurs choix des techniques de purification les plus efficaces et les plus économiques; l'étude indique égale­ ment ce qui reste à accomplir dans ce domaine. 240 Les défis de la société moderne

3. Pollution atmosphérique De tous les problèmes d'environnement qui se posent au monde, la pollution atmosphérique est l'un des plus graves. Que ce soit à cause de l'échappement des gaz automobiles, des déchets industriels ou des fumées de chauffage, l'air est devenu impur. Des centaines, sinon des milliers d'hommes et de femmes meurent chaque année parce qu’ils respirent de l’air vicié. Le CDSM a entrepris de s’attaquer à ce problème en utilisant les méthodes et la technologie les plus modernes. Les Etats-Unis en tant que pays pilote, avec la République fédérale d’Allemagne et la Turquie comme co-pilotes, participè­ rent les premiers à cette étude. La France, l’Italie, la Norvège et les Pays-Bas s’y joignirent par la suite. Dix-neuf rapports techniques furent publiés sur des sujets tels que l'établis­ sement de modèles de pollution atmosphérique, l'évaluation de la qualité de l'air, les critères de qualité de l'air et les techniques de contrôle de divers polluants ainsi que des systèmes de propulsion peu polluants en vue de la construction de moteurs de véhicules «plus propres». Le Conseil de l’Atlantique Nord a adopté une résolution aux termes de laquelle les pays membres décidaient de s’efforcer d'utiliser la méthodologie découlant de l’étude pilote du CDSM pour l’établissement de programmes nationaux de gestion de la qualité de l'air. Un certain nombre de pays, dont la République féférale d’Allemagne, se sont inspirés des rapports techniques du CDSM pour la législation relative à la lutte contre la pollution atmosphérique. L’Organisation mondiale de la santé des Nations-Unies (OMS) a elle aussi fait usage des résultats de l’étude dans ses programmes mondiaux de lutte contre la pollution atmosphérique. Le succès de l'étude pilote a conduit à l'approbation, en 1974, d’une autre étude pilote sur la méthode et l'évaluation de modèles de pollution atmosphéri­ que et il a été décidé de poursuivre au sein du CDSM les travaux sur la mise au point de moteurs automobiles «propres». On trouvera ci-dessous un exposé plus détaillé de l’activité du CDSM dans ces deux domaines.

4. Propulsion automobile Cette étude, dont les Etats-Unis ont été le pays pilote, a mis tout d’abord l’accent sur la mise au point de moteurs moins polluants et par la suite sur la conservation de l’énergie. Cette étude a consisté en séminaires internationaux périodiques qui ont donné aux techniciens et aux gestionnaires des milieux gouvernementaux, industriels et universitaires la possibilité d'échanger des informations et de s’entretenir des problèmes qui leur étaient communs. Cette étude a pe rmis de dégager un certain nombre de domaines dont l'étude pourrait être poursuivie dans le cadre des efforts futurs de recherche et de développement. Au nombre de ces domaines figurent les systèmes et compo­ sants futurs, les carburants de remplacement et la mise au point des systèmes de propulsion électriques et mixtes.

241 Les défis de la société moderne

5. Pollution des eaux côtiè res et rejet d’hydrocarbures dans les océans L’élément essentiel de l'étude sur la pollution des eaux côtiè res et les rejets d’hydrocarbures dans les océans, lancée par la Belgique en 1970, avec le Canada, la France et le Portugal comme pays co-pilotes a porté essentiellement sur rétablissement d’un modèle mathématique de la mer du No rd et sur les rejets d'hydrocarbures dans les océans. Un colloque qui s'est tenu à Bruxelles en 1970 et auquel toutes les puissances maritimes de l’OTAN étaient représen­ tées a examiné les problèmes de rejets d’hydrocarbures dans les océans et a adopté un certain nombre de résolutions traitant des rejets intentionnels et accidentels. Aux termes de la résolution principale, les pays sont convenus de cesser tous les rejets intentionnels d’hydrocarbures pour 1975 et en tout cas pour la fin de la décennie au plus tard. Cette résolution ainsi que d'autres qui recommandaient des mesures opérationnelles et techniques plus spécifiques furent ensuite approuvées par le Conseil de l'Atlantique Nord.

6. Assistance en cas de calamités naturelles Deux des calamités naturelles les plus graves devant lesquelles se trouve placée l’humanité sont les tremblements de terre et les inondations. Bien que les mesures préventives soient souvent insuffisantes pour faire face aux désas­ tres éventuels, beaucoup en revanche peut être fait pour atténuer les consé­ quences des inondations et des tremblements de terre. En outre, une prépara­ tion adéquate permet d’accélérer les secours et de réorganiser la vie de la population des régions sinistrées. C’est en tenant compte de ces considérations que le CDSM a entrepris une étude sur l'assistance en cas de catastrophe dont les Etats-Unis ont été le pays pilote et l’Italie et la Turquie les pays co-pilotes. Les recommendations de cette étude invitent les pays à améliorer leur état de préparation (a) par des mesures prévisionnelles; (b) par la planification des mesures d’urgence à prendre en cas de catastrophe et (c) par celles qui doivent être prises pour accélérer la construction et la réorganisation de la vie après le sinistre. Un rôle spécial a été assigné au réseau de communications de l'OTAN qui pourrait, en cas de catastrophe, être utilisé pour les demandes et l'envoi de secours. Les pays membres ont également été invités à appuyer sans réserve les activités des Nations-Unies dans le domaine de l'aide aux sinistrés. Des rapports d'activité ont montré qu’un certain nombre de mesures avaient été prises dans les pays membres pour mettre en oeuvre des recommandations de l’OTAN sur l'assis­ tance en cas de catastrophe. Le réseau de communications de l'OTAN a été utilisé pour aider à coordonner les secours à l'occasion des séismes qui ont eu lieu en Italie en 1976 et 1980. Le Comité des plans d’urgence dans le domaine civil de l’OTAN a été chargé de donner suite à l’étude sur l’assistance en cas de catastrophe.

7. Traitement des déchets dange reux - phase 1 Cette étude, pilotée par la République fédérale d’Allemagne, s’est attaquée au problème sans cesse renaissant que pose l'élimination des déchets indus­ 242 Les défis de la société moderne triels toxiques de la manière la plus sûre et la moins nuisible possible. Ceci a entraîné la mise à l’essai de technologies appropriées pour le traitement et le recyclage des déchets ainsi que la création d’instruments de planification et de structures organiques efficaces. Cette étude s'est composée de divers éléments. Les Etats-Unis ont été chargés d’un projet de transport de substances dangereuses et d’un autre sur l'élaboration de directives pour l’élimination des déchets dangereux. La Belgi­ que a conduit un projet sur l'enfouissement des déchets dans les mines et le Royaume-Uni a conduit un autre projet sur l’utilisation des déchets pour des remblais. La France a été chargée de son côté d'un projet sur le cycle du chrome. La deuxième phase du projet est en cours (voir plus loin).

8. Environnement et aménagement du territoire L’étude de l’environnement et de l'aménagement du territoire a été pilotée par la France et co-pilotée par le Royaume-Uni. Cette étude n'avait pas pour but de produire un plan modèle de planification régionale par une autorité centrali­ sée qui pourrait être applicable dans tous les pays membres. Il s’agissait plutôt pour les pays de partager leur expérience et les participants à cette étude pourraient ainsi contribuer à une meilleure compréhension entre ceux qui ont pour mission de planifier l’utilisation des terres et ceux qui sont chargés d’assurer la qualité de l’environnement. Les moyens d’y parvenir étaient laissés essentiellement à la discrétion de chaque pays membre en fonction de ses problèmes particuliers et de la façon dont il envisageait ses solutions.

9. Energie géothermique L'exploitation de l’énergie géothermique a été gênée dans le passé par l’ignorance des moyens techniques et économiques d'exploiter cette source d’énergie. Elle l’a été également par la méconnaissance des avantages et des inconvénients de cette forme d’énergie sur le plan économique et écologique par rapport aux autres sources d’énergie. C’est dans ce cadre que l’étude du CDSM, dont les Etats-Unis ont été le pays pilote et l’Italie et la Turquie les pays co-pllotes, s’est appliquée à un certain nombre d'aspects différents de l’énergie géothermique y compris ses utilisations non électriques, la réinjection des saumures, la création de petites centrales, la technique des réservoirs, l’exploi­ tation des roches chaudes sèches et les échanges d’information. Cette étude a eu entre autres pour avantage de permettre la constitution d'une communauté mondiale de géothermiciens. Elle a en outre permis d'éta­ blir un fichier international automatisé d’informations techniques sur les puits et les champs géothermiques, d’aboutir à des études et à des rapports sur les applications directes de cette forme d’énergie, sur l’injection du fluide géother­ mique et sur la construction de petites centrales géothermiques. Elle a enfin permis l’établissement d’un programme de visites de chercheurs. 243 Les défis de la société moderne

10. Pollution des eaux Intérieures Sous la conduite du Canada, cette étude pilote s’est achevée par la publica­ tion, à la fin de 1974, d’un rapport final qui reflétait l’échange effectif d’expéri­ ence entre les deux rives de l'Atlantique dans la lutte contre la pollution des eaux intérieures. Le Canada a concentré ses efforts sur tous les aspects de la planification et de la gestion d'un bassin fluvial. En tant que pays co-pilotes les Etats-Unis s’étaient intéressés aux méthodes à utiliser pour atteindre les objectifs de qualité de l’eau et aux normes à respecter dans les bassins fluviaux internationaux, la France a fait surtout porter ses efforts sur l’utilisation des instruments indirects de gestion de l’eau et la Belgique a étudié le rôle des modèles à utiliser pour la prise des décisions en matière de gestion. Ainsi, quatre sujets ont servi de thèmes centraux aux séminaires qui ont eu lieu dans chacun de ces quatre pays. Ces séminaires ont permis d'établir des rapports techniques détaillés qui ont contribué à la rédaction d'un rapport final sur l'étude pilote, que le Conseil de l’Atlantique Nord a approuvé en octobre 1974.

11. Alimentation et santé Cette étude, dont le Canada était le pays pilote, avait pour but de déterminer les méthodes que les gouvernements ont utilisées pour modifier les habitudes alimentaires afin d’améliorer l’état sanitaire de la population en général. Il a été constaté que diverses méthodes (par exemple éducation, emploi de fortifiants, subventions) ont été appliquées avec succès si l’on en juge par le fait que les maladies de carence ont cessé d'être un problème majeur de santé publique. Cette étude a toutefois souligné que les programmes traditionnels d’interven­ tion ne se sont pas concentrés sur un certain nombre de problèmes sanitaires d’origine alimentaire tels que les maladies cardio-vasculaires, l'obésité, l'hy­ pertension, le diabète et les caries dentaires, maladies qui sont beaucoup plus caractéristiques d’une société d'abondance.

12. Conservation de l’énergie L’étude sur la conservation de l’énergie, pilotée par les Etats-Unis, consistait en quatre projets qui avaient pour objectif commun d’aider les pays membres à mieux conserver leurs ressources énergétiques. Le secteur industriel étant le plus important consommateur d’énergie et celui où cette consommation aug­ mente le plus vite, le projet visant à constituer une base de données internatio­ nales pour le secteur industriel a proposé une méthodologie globale pour l'analyse de la consommation de l’énergie dans l’industrie et pour les mesures spécifiques de conservation de l’énergie. Le projet relatif à des systèmes modulaires intégrés de services publics (MIUS) a eu pour but de rechercher des moyens d'intégrer les services publics aux communautés et il a été constaté que des quantités importantes d’énergie pouvaient être utilisées de cette manière. Le projet sur la gestion de la charge des services publics d'électricité a permis de dégager des domaines où les services de distribution d’électricité pourraient sensiblement améliorer leurs résultats sur le plan économique et 244 Les défis de la société moderne

réduire les effets d’un environnement défavorable. Le projet portant sur une année de référence contenait des recommandations pour la collecte des données météorologiques pouvant convenir au calcul de la consommation d’énergie.

13. Sécurité routière De tous les problèmes qui confrontent la société industrielle moderne, la sécurité routière est l’un des plus urgents. Les pertes économiques résultant des accidents de la route sont considérables, mais le nombre d’accidents mortels qui se produisent chaque année sur les routes est véritablement dramatique. Aussi les Etats-Unis se sont-ils chargés, sous les auspices du CDSM, d'une étude sur les multiples aspects de la sécurité routière. Cette étude, à laquelle se sont joints un certain nombre de pays, portait sur six projets principaux: véhicules expérimentaux de sécurité (Etats-Unis); sécurité des piétons (Belgique); alcool et sécurité routière (Canada); identification et élimi­ nation des dangers de la route (France); inspection des véhicules à moteurs (République fédérale d’Allemagne); enquête sur les accidents (Pays-Bas). Le projet où fut déployée la plus grande activité a été celui sur les véhicules expérimentaux de sécurité (ESV) auquel participèrent les principaux pays producteurs d'automobiles du monde. Il en résulta une accélération des tra­ vaux de mise au point de ce type de véhicule et des essais de collision. Les études dans tous les domaines de sécurité routière ont contribué à l’adoption par le Conseil de l’Atlantique Nord, en novembre 1973, de la résolu­ tion du CDSM sur la sécurité routière internationale, aux termes de laquelle les pays s’engageaient à faire tout leur possible pour empêcher une augmentation du nombre des accidents mortels sur leur réseau routier au cours des cinq années qui suivraient puis à parvenir ensuite à une réduction progressive du nombre de ces accidents. Une procédure a été mise en place qui prévoit que les travaux engagés au sein du CDSM doivent se poursuivre dans d’autres instan­ ces et qu’un groupe de hauts administrateurs de la sécurité routière se réuni­ ront périodiquement pour faire le point des progrès accomplis.

14 . Energie solaire L’étude sur l’énergie solaire, avec les Etats-Unis comme pays pilote et le Danemark et la France comme pays co-pilotes, avait pour but de rechercher comment cette source inépuisable d’énergie pouvait être davantage exploitée pour chauffer ou réfrigérer des immeubles et les alimenter en eau chaude. Dans le cadre de cette étude, des organismes de quinze pays OTAN et non OTAN sont convenus de procéder à des échanges d'information. Huit autres pays et les communautés européennes ont participé à l’étude. Celle-ci a obtenu un certain nombre de résultats: elle a permis d’activer les efforts dans ce domaine à la fois sur le plan national et international; elle a eu en outre une influence positive sur l’élaboration des programmes de chauffage et de réfrigération par l'énergie solaire. Ces échanges d'information sur les programmes nationaux ont servi de catalyseurs pour l'établissement de nouveaux programmes dans un certain nombre de pays et pour l'expansion des programmes existants. 245 Les défis de la société moderne

15. Transports urbains L’un des problèmes les plus difficiles à résoudre dans les pays développés en particulier est celui des transports urbains. Les Etats-Unis se sont offerts à piloter une étude sur ce problème et quatre pays membres ont accepté d’y jouer un rôle important. Cette étude se composait de cinq projets visant à assurer aux usagers des transports plus rapides et plus commodes et à faciliter la livraison des marchandises dans les agglomérations métropolitaines. La Belgique a pris la responsabilité d’un projet d’évaluation des systèmes de rassemblement qui visait à améliorer le rassemblement des voyageurs de banlieue à un point central (Waterloo) pour les faire transiter rapidement vers un autre point (Bruxelles). La France a dirigé un projet sur le transport urbain des marchandises dont le but était d’explorer les moyens grâce auxquels les marchandises pourraient être livrées plus rapidement et avec le moins de répercussions possibles sur le volume du trafic. La République fédérale d'Alle­ magne a accepté de conduire une étude relative à toutes les techniques de transport sur de courtes distances applicables dans les villes et d'en faire l'évaluation. Les Etats-Unis ont accepté de coordonner un projet sur la prévi­ sion en matière de transports urbains qui a fourni des données sur les besoins en moyens de transports publics de l'avenir. Le Conseil de l'Atlantique Nord a approuvé en juin 1976 les recommanda­ tions et résolutions auxquelles a abouti cette étude.

16. Méthodes et évalulation de modèles de pollution atmosphérique Cette étude, qui s'inspire de l'étude sur la pollution atmosphérique dont il a été question plus haut et dont la République fédérale d’Allemagne a été le pays pilote, avait pour but de poursuivre et d’appliquer certaines recommandations auxquelles avait abouti l’étude précédente. En novembre 1979, le Conseil a approuvé les recommandations résultant de ce projet pilote qui préconisait notamment la mise en chantier d’un nouveau projet pilote sur la méthodologie et rétablissement de modèles d’impact dans le domaine de cette pollution (voir ci-dessous).

17. Désulfurisation des gaz de fumée La combustion des combustibles fossiles à haute teneur en soufre n’entraî­ nant pas d’émissions nocives d'oxyde de soufre pose un problème technique et économique majeur aux responsables des programmes énergétiques et de qualité de l’air d'un grand nombre de pays. La technologie de désulfurisation des gaz de fumée est peut-être la clé d'une utilisation acceptable sur le plan écologique des réserves relativement abondantes de charbon et de pétrole à haute teneur en soufre. Pour relever ce défi, les Etats-Unis ont piloté une étude dont le but était de comparer les processus de désulfurisation des gaz de fumée pour une application sélective représentative et, plus tard, d’exposer les avan­ tages et inconvénients des méthodes de contrôle de l’oxyde de soufre. Les résultats de cette étude aideront considérablement les pays à utiliser des 246 Les défis de la société moderne combustibles à haute teneur en soufre tout en contribuant à empêcher une dégradation de la qualité de l’air ambiant.

Etudes en cours 1. Traitement des déchets dangereux - phase II Cette étude fait suite à l'étude précédente mentionnée plus haut. Sous la conduite de la République fédérale d’Allemagne, les pays coopèrent à l'étude des moyens spécifiques de traiter les déchets dangereux. Elle concerne tout spécialement le traitement thermique, le traitement physique, chimique et biologique, la technique des remblais et le traitement superficiel.

2. Eau potable Dans cette étude pilote, dirigée par les Etats-Unis, les pays de l'OTAN s’efforcent de résoudre quelques-uns des problèmes liés à la fourniture d’eau de boisson bactériologiquement et chimiquement saine. Ce problème devient beaucoup plus complexe en particulier dans les pays industrialisés. L'objet de cette étude est d'évaluer les problèmes et les risques inhérents à la distribution d'eau potable saine et permettra d'obtenir les renseignements les plus à jour sur les possibilités techniques de s’attaquer à ces problèmes.

3. Prévisions hydrologiques appliquées à la gestion des ressources en eau L'objet de cette étude, dont la France est le pays pilote, est d’établir une liste des procédures actuellement appliquées par les pays de l’OTAN pour prévoir les ressources en eau des systèmes hydrologiques afin d'aider les administra­ tions nationales à instaurer des méthodes plus rationnelles de gestion de l'eau. Cette étude est très nécessaire parce que, même dans les zones tempérées, les réserves d’eau sont actuellement très tributaires des fluctuations de l’appro­ visionnement naturel et en particulier des irrégularités saisonnières. Des mar­ ges de sécurité trop importantes sont souvent appliquées dans la planification des projets de gestion de l’eau et des ressources potentielles sont laissées inexploitées, ces projets étant conçus généralement pour les fournitures d’eau minimales qui peuvent être assurées.

4. Amélioration des services médicaux d’urgence Dans cette étude, pilotée par les Etats-Unis, les pays rassemblent des infor­ mations sur les services, pratiques et institutions médicaux d'urgence dans les pays de l’OTAN afin de comparer et d’évaluer les informations ainsi recueillies en vue d'améliorer les services médicaux d'urgence. Cette étude se divise en cinq projets: Enquête sur les services médicaux d’urgence, SMU, (Canada); Organisation et gestion des systèmes de SMU (Etats-Unis); Formation en matière de SMU (Italie et Portugal); Transports et communications dans le domaine des SMU (France); Contrô le des poisons (Italie). 247 Les défis de la société moderne

5. Récupération des déchets plastiques La société moderne est menacée par un amenuisement de ses ressources énergétiques, une réduction des matières premières non renouvelables et les risques et inconvénients que présentent pour l’environnement les déchets industriels, municipaux et domestiques. Un des moyens essentiels de faire face avec succès à ces menaces est d’élaborer des stratégies et des technologies intégrées à cet effet. Il est notamment indispensable que les pays se dotent des moyens de récupérer les déchets afin de les réutiliser d'une façon qui protège l’environnement, qui soit économiquement applicable tout en étant un moyen d’économiser de l'énergie. Le domaine des déchets plastiques est un de ceux qui offre de grandes possibilités de réutilisation. Cette étude, pilotée par les Etats-Unis, se concentre actuellement sur des échanges d’info rmations embrassant tous les aspects de la récupé ration et du traitement des déchets plastiques.

6. Télédétection pour la lutte contre la pollution marine Dans cette étude, pilotée par la France, plusieurs pays de l’OTAN coopèrent à une enquête sur l’état des diverses techniques de télédétection visant à dé­ tecter la pollution du milieu marin. Une meilleure connaissance de la technolo­ gie disponible aidera les pays à détecter et à contrôler cette forme de pollution.

7. Transports et rénovation urbaine En raison de l'influence qu'ils peuvent avoir dans l'implantation des lieux de travail, des habitations et des mouvements liés aux activités sociales, commu­ nautaires et récréatives, les transports urbains jouent de toute évidence un rôle important dans le développement de toute zone urbaine et plus particulière­ ment au centre des agglomérations. Cette étude s’efforce de déterminer com­ ment les pays ont appliqué des politiques de transports pour renforcer la revitalisation des centres urbains. Pour ce faire, elle applique la méthode des études de cas.

8. Transports ruraux En l’absence de transports publics, l’automobile est devenue dans diverses régions de certains pays, l’unique moyen de transport. Cette situation a créé des problèmes sérieux en particulier dans les zones rurales, problèmes qu'est venue aggraver la concentration des activités commerciales et des autres services dans un moins grand nombre de villes. Cette situation frappe particu­ lièrement les personnes qui ne possèdent pas de voiture et notamment les personnes pauvres, âgées, ainsi que les jeunes. L’objet de cette étude, conduite par les Etats-Unis, est de favoriser l’échange d'informations pertinentes sur les méthodes employées dans différents pays et dans différents cadres institution­ nels pour assurer des services de transport de passagers dans les zones rurales. 248 Les défis de la société moderne

9. Sismologie et prévention des dégâts causés par les tremblements de terre Les progrès réalisés dans le domaine de la sismologie, en particulier au cou rs des dernières années, permettent d'en espére r une meilleu re compréhension, et, éventuellement, la possibilité d'en réduire les effets. Cette étude, pilotée par l'Italie, s’articule autour de trois domaines: le risque sismique, la prédiction des séismes et la réduction des pertes causées par les séismes. En ce qui concerne le risque sismique, les objectifs de cette étude sont de faciliter l’évaluation des risques causés par la construction de grands barrages de retenue ou l’injection de fluides dans le sol et de fournir et de renforcer une base permettant de déterminer les caractéristiques des tremblements de terre de grande ampli­ tude. Le projet sur les prévisions des séismes a pour but d'améliorer not re connaissance des signes avant-coureurs des grands tremblements de terre grâce à des expériences sur le terrain. En ce qui concerne la réduction des pertes causées par les séismes, l’objet de cette étude est de donner aux pouvoirs publics une base pour l’adoption de mesures permettant de les réduire.

10. Aménagement des estuaires Soumises à de nombreuses contraintes et à des sollicitations contradictoires, les zones d’estuaires sont menacées d’une dégradation progressive de leur système écologique du fait des répercussions de l’activité humaine sur l'es­ tuaire lui-même et sur le bassin de drainage. Le rôle des estuai res est extrême­ ment important en raison des fonctions multiples qu'ils remplissent: zones de reproduction pour la faune marine, habitats pour la vie sauvage, régions de production vlv rière pour l’homme, voies et sites indust riels majeurs. Cette étude, pilotée par les Etats-Unis, a pour objet de réaliser en collabo ra­ tion une évaluation des politiques d'aménagement des estuaires.

11. Incidences de l’activité humaine sur la stratosphère Au cours de dix dernières années, l’opinion s'est montrée de plus en plus préoccupée par la pollution de la stratosphère et des risques de voir cette pollution devenir une menace grave pour l'environnement de la terre. Il ne semble pas qu'on puisse nier la possibilité de changements importants p rovo­ qués dans la stratosphère par certaines activités humaines, mais il y a de g randes divergences quant au degré de certitude avec lequel il est actuelle­ ment possible de p révoir ces conséquences sur le plan quantitatif. Il s’ensuit qu’il est nécessaire de mieux connaître et de mieux comprendre la science complexe que cela implique, afin de rassembler des données plus sérieuses sur lesquelles travailler. Cette étude, pilotée par le Canada et limitée aux aspects physiques et chimiques de la question, a pour objet de mieux faire comprendre les effets éventuels des activités humaines sur la stratosphère. 249 Les défis de la société moderne

12. Conservation et restauration des monuments Les monuments historiques et artistiques sont la manifestation la plus visible de notre histoire et de notre culture. Ces monuments, dont la plupart sont construits en pierre, sont partout menacés par les excès conjoints de la pollution, de l'urbanisation, des dégradations du public ainsi que des cycles climatiques et autres phénomènes naturels. Bien qu'il y ait à la fois une activité nationale et internationale en faveur de la préservation de certains monuments, il est, de toute évidence, nécessaire d'instituer une coopération accrue entre tous ceux qui se préoccupent de l’élaboration et la mise en œuvre de program­ mes de préservation. Cette étude pilotée par la Grèce, a pour but de fournir aux pays participants des données leur permettant de limiter les effets nuisibles de l'environnement sur les monuments, de proposer des programmes de préser­ vation et de restauration et enfin de servir de modèle pour une coopération internationale dans le domaine de la préservation du patrimoine culturel.

13. Méthodologie et établissement de modèles d’impact dans le domaine de la pollution atmosphérique Après les premières études consacrées à la protection de la qualité de l'air et à la méthode d’évaluation de la pollution, l’attention s’est portée sur ces problèmes permanents grâce à une nouvelle étude pilote que le CDSM a décidé de lancer à sa réunion d'octobre 1979. Ce nouveau projet, dirigé par la République fédérale d’Allemagne porte sur les politiques de lutte contre la pollution et l'établissement de modèles de pollution et elle est actuellement menée par trois commissions qui s’occupent respectivement des émissions de métal lourd à partir de sources stationnaires; des prédictions sur la qualité de l’air et des incidences sur l’environnement. Sur la base de ces résultats, il sera établi une documentation concernant le cycle source-impact de certains grou­ pes de polluants atmosphériques.

14. Réglementation pour la production et l’utilisation des phéromones Le monde de la recherche s'est intéressé davantage ces dernières années à la lutte contre les insectes et mammifères nuisibles par l'emploi de produits chimiques. Les connaissances ainsi acquises dans ce domaine ont permis de passer au stade des applications expérimentales. Suite à un atelier sur les problèmes de la recherche concernant les phéromones, qui a été patronné par le Comité scientifique de l'OTAN, les Pays-Bas ont proposé de piloter une étude dans le cadre du CDSM sur l’ensemble des règlements appliqués dans un grand nombre de pays qui peuvent ne pas suffisamment tenir compte de la nécessité particulière de contrôler l’utilisation des phéromones (substances chimiques modifiant le comportement). Les résultats de cette étude pilote pourront être à l’avenir d’un intérêt particulier pour la lutte contre les animaux nuisibles, permettant ainsi d’éviter les dommages causés à l'environnement par certains pesticides. 250 Les défis de la société moderne

15. Lutte intégrée contre les ravageurs L’emploi de pesticides a permis d’accroître la production alimentaire dans la plupart des pays du monde. Toutefois, ces pesticides ont perdu de leur efficacité par suite de la résistance que leur offrent les espèces nuisibles. L’inquiétude que suscite l’emploi de pesticides pour la qualité de la vie et la santé de l'homme a stimulé l’étude d’autres moyens de lutter contre les ravageurs qui s'attaquent aux forêts, aux cultures et aux agglomérations urbaines. D’autres techniques utilisées avec plus ou moins de succès permet­ tent d'espérer qu’il sera possible de réduire dans des proportions importantes la quantité de pesticides chimiques nécessaires à l'exécution du programme de lutte. L’emploi combiné ou intégré de plusieurs techniques et méthodes diffé­ rentes (y compris l’emploi de substances chimiques, l’application de méthodes biologiques et culturelles et la surveillance systématique des animaux nuisi­ bles) pour ramener les populations nuisibles à des niveaux acceptables est connu sous le nom de lutte intégrée de la lutte contre les ravageurs C’est sur cette notion élargie de lutte contre les ravageurs que repose le projet pilote dirigé par les Etats-Unis.

16. Traitement et élimination des boues d’épuration municipales Un projet pilote dirigé par les Etats-Unis vise les possibilités techniques et commerciales d’application de méthodes combinant l’évacuation des déchets solides avec celles des boues d’égouts; l’évaluation des avantages écologi­ ques, énergétiques et économiques de ces méthodes, ces systèmes intégrés peuvent être appliqués aux pays membres du CDSM. L'objet de l’étude propo­ sée est d’examiner, du point de vue écologique, les techniques destinées à assurer l’évacuation des boues d'épuration municipales et/ou des déchets solides municipaux et qui favorisent la réduction de la consommation totale d’énergie ou celle de combustible fossile.

Table ronde sur l'environnement Depuis la première réunion plénière du Comité sur les défis de la société moderne (CDSM) en décembre 1969, cet organisme a servi de lieu de rencon­ tre, pour des échanges informels de renseignements et d’opinions sur des questions d'environnement. A la séance plénière de l’automne 1971, cet «exa­ men des politiques nationales» a pris officiellement le nom de Table ronde sur l’environnement. A une époque où les travaux de recherche et de développe­ ment effectués jusque-là avaient été peu importants et où certaines orienta­ tions n’avaient pas été données sur le plan national, les pays avaient trouvé là l’occasion de comparer leurs problèmes, leurs déceptions et leurs succès. Lorsque le CDSM a atteint son cinquième anniversaire, il est devenu clair que la Table ronde avait dans une grande mesure rempli sa mission dans ce domaine. En 1974, le Royaume-Uni a formulé une proposition très intéressante pour l'avenir en demandant que, à partir de la séance plénière de printemps de 1975, chaque table ronde de printemps sur l'environnement soit consacrée à 251 Les défis de la société moderne

une question particulière. Les échanges de renseignements et d’informations qui en ont résulté ont été très utiles et ont donné lieu à des publications intéressantes. Six de ces études ont été publiées jusqu'à maintenant: 1975 - L’effet de la crise de l’énergie sur les programmes d’environnement; 1976 - Evaluation des risques de pollution et détermination de normes en matière d’environnement; 1977 - Rôle des facteurs de l’environnement dans le processus de décision; 1978 - Problèmes des zones centrales des villes; 1979 - Les systèmes alimentaires et l’environnement; 1980 - Evaluation des systèmes technologiques. Le succès de ces tables rondes de haut niveau a conduit tout naturellement à la première réunion des ministres de l’environnement sous les auspices du CDSM. Cette réunion a eu lieu à Bruxelles en novembre 1980 et les ministres des pays de l'Alliance y ont passé en revue une série de problèmes, y compris l’énergie et l'environnement, les substances chimiques et l’environnement et la planification de l’environnement.

Autres activités 1. Conférence sur les villes En mai 1971, le CDSM a participé à l'organisation d’une conférence interna­ tionale sur les villes qui s'est tenue à Indianapolis, aux Etats-Unis. Cette conférence avait pour thème «l’innovation dans les villes» et elle avait trois objectifs: constituer un lieu de rencontre pour une discussion ouverte et large sur les problèmes de la gestion des villes; susciter un échange d'idées novatri­ ces d'experts sur les problèmes urbains spécifiques et élaborer des recomman­ dations pour une coopération internationale au sein du CDSM ou d'autres organisations appropriées. La conférence a été à l'origine d’études pilotes du CDSM sur les techniques modernes de soins médicaux, les techniques modernes de traitement des eaux usées et les transports urbains.

2. Usage inconsidéré des médicaments Le CDSM s'est penché sur le problème de l'usage inconsidéré des médica­ ments au cours de ses réunions plénières de la période 1970-72. Il n’a pris l’initiative d’aucune étude pilote sur cette question mais a décidé de renforcer la coopération internationale dans ce domaine et d’intensifier les efforts déployés sous l’égide de la Commission des Nations-Unies sur les médica­ ments dangereux.

3. Programme de bourses du CDSM Le CDSM patronne aussi un petit programme de bourses qui accorde chaque année de modestes subventions à un certain nombre de chercheurs afin 252 Les défis de la société moderne

d’encourager les études d’intérêt public relatives à l’environnement naturel ou social et d’aider les jeunes chercheurs à terminer leurs études ou à perfection- neur leur formation. Le programme des bourses de 1980 porte avant tout sur les questions qui ont trait à l’emploi des pesticides dans l’agriculture et à l'effet de ces pesticides sur l’équilibre écologique, ainsi que sur les effets (positifs ou négatifs) des règlements en matière d'environnement sur l’innovation techno­ logique.

4. Publications Les publications du CDSM offrent un ensemble d’informations techniques récentes tirées des études pilotes. Ces informations présentent un intérêt considérable aussi bien pour les techniciens que pour les responsables poli­ tiques. En 1981, plus de cent publications avaient déjà paru sous les auspices du CDSM.

5. Assemblée de l’Atlantique Nord L’Assemblée de l'Atlantique Nord constitue un point de rencontre extrême­ ment important pour le CDSM.1 Ce groupe de parlementaires, qui représente l’ensemble des quinze pays de l’OTAN, a, par l’intermédiaire de son Comité scientifique et technique, apporté un puissant appui aux activités du CDSM et a en particulier encouragé la mise en œuvre effective sur le plan national des recommandations et des résolutions des études pilotes du CDSM.

' Voir chapitre 25. 253

Partie 8 Comités spéciaux, agences et organisations

22 Comité de coordination de l'espace aérien européen

23 Organisations civiles

24 Agences militaires

Chapitre 22 Comité de coordination de l’espace aérien européen

Par milliers les appareils civils et militaires sillonnent en tous sens et à des altitudes pouvant atteindre 6O.OOO pieds l'espace aérien des pays européens de l’OTAN. Pour éviter tout risque de collision et assurer une liberté optimale de mouvement, il est essentiel qu’existent une coordination étroite de l'utilisation civile et militaire de cet espace et un strict contrôle du trafic aérien. II est également nécessaire d’établir et de tenir à jour un tableau complet de la situation aérienne et de disposer d’un système d’identification des appareils, condition préalable d’ailleurs d’une défense efficace. L'OTAN est concernée par ces problèmes en raison de responsabilités qu’elle assume dans la défense aérienne et, par conséquent, dans l’entraînement et la mise en oeuvre de forces aériennes dans cette région et aussi parce que l'aviation civile est d'une très grande importance économique pour les pays membres de l’OTAN.

Le comité de coordination de l’espac e aérien En avril 1955, le Conseil a créé un Comité de coordination de l’espace aérien européen (CEAC) pour répondre à ces nécessités. Le rôle de ce Comité est encore plus important aujourd’hui qu’hier en raison de la rapidité, de la complexité et du coût toujours plus élevé des appareils civils et militaires, des systèmes de contrôle du trafic aérien et de défense aérienne et en raison également du nouveau défi posé par la flambée du prix du carburant. Les membres du CEAC sont de hautes personnalités civiles et militaires représentant les pays de l'OTAN. Les autorités militaires de l'OTAN, en particu­ lier les Grands Commandements, sont représentés à ce Comité. L'Organisation de l’aviation civile internationale,1 l’Association internationale des transports aériens2 et l’Organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne3 sont invitées à pa rticiper aux délibérations de ce Comité en qualité d'observateurs lorsque des sujets intéressant leurs Organisations sont discutés.

' L'OACI est une institution spécialisée des Nations Unies, créée par la Convention sur l’aviation civile internationale signée à Chicago le 7 décembre 1944, qui coordonne l'aviation civile internationale. Elle comprend 146 Etats membres. 2 L’IATA, qui comprend la plupart des compagnies aériennes mondiales a été créée à La Havane en avril 1945. Elle a pour but de promouvoir des transports aériens efficaces et économiques, de permettre une coordination entre les compagnies de transports aériens et de coopérer avec d'autres organisations internationales telles que l'OACI. 3 EUROCONTROL est une agence qui prête son concours au trafic aérien civil dans l’espace aérien supérieur de la Belgique, de la France, de la République fédérale d’Alle­ magne, de la République d’Irlande, du Luxembourg, des Pays-Bas et du Royaume-Uni. 257 Comité de coordination de l'espace aérien européen

Les études du Comité ont permis d'améliorer les conditions pour tous les usagers de l’espace aérien en améliorant la compatibilité des organisations civiles et militaires de l'espace aérien et les systèmes et procédures de contrôle du trafic en créant des centres de contrôle mixtes civils et militaires et en rendant possible l'utilisation en commun des radars. Les prescriptions relatives aux communications air-sol-alr, aux aides à la navigation et aux fréquences radio associées ont été coordonnées dans un plan général applicable à tout l'ensemble de la zone européenne de l’OTAN.

Contrôle de l’ espace aérien durant les exercic es Au cours des exercices de grande envergure de l’OTAN, un grand nombre de sorties d'appareils entraîne une congestion de l’espace aérien et rend néces­ saires des accords spéciaux concernant l'organisation et le contrôle de l'es­ pace aérien afin d’assurer le fonctionnement économique, sûr et souple des appareils civils et militaires. Il peut être nécessaire pa r exemple de tracer de nouvelles limites à certaines voies aériennes, de restreindre les altitudes aux­ quelles les appareils civils peuvent opérer, et de restreindre les opérations militaires dans les zones où la circulation civile atteint une grande densité. Le CEAC a défini des méthodes et une procédure pour applique r cette coordina­ tion. Il établit un plan global décrivant la région où aura lieu l'exercice en précisant la date et le moment ainsi que les mesures qui doivent être prises par les appareils qui n’y participent pas pour s'assurer un passage dans des conditions de sécurité et d’économie. Ce plan est publié par les pays sous forme de notice aux aviateurs suffisamment à temps pour permettre à tous les équipages de se familiariser avec les conditions qu’ils rencontreront et les mesures qu’ils seront appelé à prendre. Les acitivités du CEAC dans ce domaine ont amélioré les conditions de travail de tous les usagers de l'espace aérien, en améliorant la sécurité dans un espace aérien de plus en plus encombré et complexe tout en évitant de gêner de façon inacceptable le fonctionnement des lignes aériennes civiles et en assurant en permanence aux forces aériennes de l'OTAN l’entraînement qui leur est indispensable.

Utilisation en commun des installations L'utilisation pour les transports civils d’avions à réaction très rapides et volant à grande altitude a obligé à prendre des mesures de contrôle semblables à celles de l’aviation militaire. Les systèmes modernes semi-automatiques étant coûteux à installer et à entretenir, le Comité étudie en permanence les possibili­ tés d'utilisation commune par l’aviation civile et militaire de l'équipement et des installations.

Envoi rapide de renforts en Europe L’une des conditions essentielles au maintien du trafic aérien qui serait nécessaire pour acheminer rapidement des renforts dans la zone européenne de l'OTAN en période de tension et de guerre est que les services nationaux du 258 Comité de coordination de l'espace aérien européen

trafic aérien puissent continuer à fonctionner de façon efficace et répondre aux besoins de l’OTAN. A cette fin, le CEAC s’emploie activement à coordonner les plans nationaux avec ceux des Grands Commandants de l'Alliance.

Les délis futurs Ce ne sont certainement pas les défis qui manqueront au CEAC au cours des années 1980, le plus urgent étant peut-être de s’adapter aux incidences multi­ ples de la hausse continue des carburants. A ce propos, la session de 1980 qui a marqué le XXVème anniversaire du Comité a considéré que celui-ci pourrait jouer un rôle nouveau en assurant une plus grande souplesse dans le partage du temps et de l’espace ent re l’aviation civile et l'aviation militaire grâce à un effort commun dans le domaine de la gestion du trafic aérien au-dessus de toute la zone européenne de l'OTAN.

259 Chapitre 23 Organisations civiles

Le Conseil a créé les Organisations OTAN suivantes de production et de logistique chargées de l’exécution de tâches spécialisées: - l'organisation du réseau des pipelines OTAN de la région Centre-Europe (CEPS);1 - l'organisation OTAN d’approvisionnement et d’entretien (NAMSO);1 - l’Organisation de production et de logistique OTAN HAWK (NHPLO);2 - l’organisation de gestion OTAN pour la mise au point et la production d'un avion de combat polyvalent (NAMMO);2 - l'organisation du système de télécommunications intégré de l'OTAN (NICSO);3 - l’Organisation de gestion du programme de système aéroporté de détection lointaine et de contrôle de l’OTAN (NAPMO);4 Les précédentes Organisations qui ont été dissoutes après avoir achevé leurs tâches sont les suivantes: - Organisation OTAN de production du STARFIGHTER F-1O4G;2 - Organisation OTAN de production et de logistique du SIDEWINDER;2 - Organisation OTAN de production du BULLPUP;2 - Organisation de gestion de l’infrastructure électronique de la défense aérienne de l'OTAN (NADGEMO)4 Le Comité a également créé les Comités directeurs suivants pour coordonner la production des matériels ci-dessous: - l’avion patrouilleur maritime de l'OTAN (ATLANTIC);2 - le missile air-surface AS/3O;2/s - la grenade anti-chars légère (LAW) M. 72;2/5 - le Comité de coordination de la torpille Mark 44.5 Conformément aux nouvelles procédures concernant la coopération dans le domaine de la recherche, du développement et de la production de matériel militaire approuvées par le Conseil en mai 1966, des Comités directeurs dont certains ont déjà terminé leur tâche ont été créés pour les projets OTAN suivants: - Avion JAGUAR;2 - Système de missile de défense ponctuelle embarqué SEASPARROW;2 - Polygone acoustique fixe des Açores (AFAR);2/5 - Système de surveillance AN-USD-5O1;2

1 Voir chapitre 18. 2 Voir chapitre 15. 3 Voir chapitre 16. 4 Voir chapitre 17. 5 Le Comité directeur est dissous. 260 Organisations civiles

- Obusier tracté de 155 mm PH 70;6 - Obusier auto-moteur 155 mm SP. 7O;6 - Hélicoptères PUMA, GAZELLE et LYNX;6 - Avion de combat polyvalent (MRCA);6/0 - Radar localisateur de canon et de lance-roquettes à vol libre ZENDA;6 - Véhicule de combat (chenillé) de reconnaissance CVR(Y);6 - Canon automatique à tir rapide Mark 20 RH 202 et affût de campagne anti­ aérien HS 669N;6 - Arme anti-blindés portable MILAN;6 - Sites de contrôle de la précision des détecteurs et des armes des forces navales de l’OTAN en Europe (FORACS);6 - Frégate OTAN pour la décennie 197O-8O;6 - Patrouilleur rapide hydroptère OTAN (lance-missiles guidés);7 - Soufflerie transsonique européenne (ETW);6 - Système OTAN SEA GNAT;6 - Equipement mobile de télécommunication acoustique (MACS);6 - Programme multinational F-16;6 - Projet OTAN NAVSTAR GPS;6 - Soutien en coopération du canon compact OTO MELARA 76/62;6 - Programme OTAN PATRIOT.6

6 Voir chapitre 15. 7 Le Comité directeur est dissous. 8 Egalement une Agence spéciale, NAMMO (Organisation de gestion OTAN pour la mise au point et la production d’un avion de combat polyvalent). 261 Chapitre 24 Agences militaires

Outre ses autres responsabilités, le Comité militaire est chargé de la di rection des organisations militaires OTAN suivantes: - le Groupe consultatif pour la recherche et les réalisations aérospatiales (AGARD); - le Collège de défense de l'OTAN (NADEFCOL); - le Bureau militaire de standardisation (BMS); - le Comité consultatif OTAN sur la guerre électronique (NEWAC); - le Groupe d’entraînement de l’OTAN (NATO TRAINING); - le Groupe météorologique du Comité militaire (MCMG); - des Agences de systèmes de commandement, de contrôle et de télécommu­ nications.

AGARD Ce Groupe a été créé à Paris en 1952. Il a pour mission de fournir des avis scientifiques et techniques au Comité militaire et d’améliorer la coopération des pays membres dans la recherche et les réalisations aérospatiales, de faciliter l’échange d’informations scientifiques et techniques et d’apporter une aide aux pays membres afin de leur permettre d'acc roître leur potentiel scienti­ fique et technique dans le domaine aérospatial (voir p. 267 pour la description détaillée de l'AGARD).

NADEFCOL Voir page 270 pour la description détaillée du Collège de défense de l’OTAN.

BMS Créé à Londres en 1951 le BMS est la principale agence de standardisation au sein de l’OTAN. En janvier 1970, elle s’est installée à Bruxelles. Le but du BMS est de faciliter la standardisation des procédures et des matériels militai­ res entre les pays membres et de permettre ainsi aux forces de l’OTAN d’opérer ensemble de la manière la plus efficace. La coopération entre les groupes d’experts techniques internationaux et le Bureau en matière d'équipement de défense est assurée en liaison avec le Secrétariat international et l'Etat-major militaire international.

NEWAC Le Comité consultatif OTAN sur la guerre électronique (NEWAC), créé en 1966, seconde les activités du Comité militaire, des Grands Commandements 262 Agences militaires militaires de l’OTAN (MNC) et des pays membres en jouant le rôle d’organisme multinational spécialisé chargé de favoriser une capacité de guerre électroni­ que OTAN commune aux trois armes. Il suit les progrès réalisés par les pays et les Grands Commandements de l'OTAN dans l'application des mesures sus­ ceptibles d’améliorer la capacité de guerre électronique et constitue un centre de coordination des activités nationales et militaires de l’OTAN dans le domaine de la guerre électronique. Le NEWAC se compose d'un représentant de chaque pays OTAN et de chaque Grand Commandement de l'OTAN. Son président et son secrétaire sont affectés en permanence à la Division des opérations de l’Etat-major militaire international (EMI). Le NEWAC tient en principe deux réunions plénières par an et crée les groupes de travail nécessaires sur des sujets particuliers. En patronnant des colloques sur la détection lointaine, le NEWAC permet de larges échanges de vues entre les pays et les commandements militaires de l'OTAN sur les ques­ tions relevant de ce domaine.

Groupe d’entraînement de l’OTAN La charge d'assurer l'entraînement sur une base multinationale au sein de l'OTAN a été confiée au groupe d'entraînement EURO/OTAN - ENTG. Ce groupe est l’illustration unique du lien institutionnel qui s’est établi entre l'EUROGROUPE et l’OTAN. En 1970, l’EUROGROUPE a créé le sous-groupe EURO-TRAINING afin de favoriser des dispositions multinationales entre les pays européens en matière d’entraînement. Pour faciliter la participation du Canada et des Etats-Unis, le Comité militaire a créé en 1971 le groupe d'entraî­ nement OTAN. Toutefois, afin de donner une dimension pratique à cette collaboration et pour éviter un chevauchement des efforts, les deux groupes se réunissent désormais en session mixte en tant que groupe d’entraînement EURO/OTAN. Les objectifs les plus importants de ce groupe consistent à améliorer et à développer les dispositions multinationales existantes en matière d'entraîne­ ment, à en entreprendre de nouvelles et à faire en sorte qu’un pays puisse assumer la charge de l’entraînement dans des domaines spécifiques pour le compte de ses partenaires, ce qui permet de réaliser des économies sur le plan du personnel et sur le plan financier. Le groupe d’entraînement EURO/OTAN s’acquitte de son rôle en organisant en principe deux fois par an des réunions plénières et en créant des groupes de travail sur des questions spécifiques. Il rend compte au Comité militaire et relève directement de l’EUROGROUPE.

Groupe météorologique du Comité militaire (MCMG) Cet organisme a pris le nom de Groupe météorologique du Comité militaire en 1967 après avoir été désigné sous le nom de Comité météorologique du Groupe permanent et sa création remonte à 1950. Le MCMG est chargé de conseiller le Comité militaire (CM) sur les questions météorologiques qui intéressent l'OTAN et de lui adresser les recommandations nécessaires. Il joue 263 Agences militaires

également le rôle d'organisme coordonnateur du Comité militaire pour toutes les questions relevant de la politique, des procédures et des techniques de météorologie militaire au sein de l'OTAN. Le MCMG comporte deux sous- groupes, un sur les plans météorologiques et un sur les communications météorologiques - qui ont tous deux été constitués en 1954.

Systèmes de commandement, de contrôle et de télécommunications Dix comités multinationaux spécialisés de commandement, de contrôle et de télécommunications fournissent au Comité militaire des conseils techniques sur toutes les questions militaires de leur compétence. Ces comités ou groupes sont les suivants: - Comité OTAN sur les systèmes de commandement, de conduite des opéra­ tions et d’information et sur le traitement automatique des données (NCCDPC);1 - Bureau OTAN des télécommunications électroniques (NCEB); - Bureau allié de sécurité des transmissions (ACSA); - Bureau allié des lignes à grande distance (ALLA); - Bureau allié des fréquences radio (A RFA); - Bureau allié des télécommunications tactiques (ATCA); - Bureau allié de l’interopérabilité des systèmes de données (ADSIA); - Groupe de travail militaire sur les systèmes d’information, de commande­ ment et de contrôle (MCCISWG);1 - Groupe de travail pour les télécommunications et l’électronique militaires (MCEWG); - Bureau allié des transmissions navales (ANCA). Le secrétariat permanent de ces organismes, à l’exception de celui de l’ANCA qui se trouve à Londres, se compose de personnel de l'Etat-major militaire international de l’OTAN et est situé comme lui à Bruxelles.

Centre technique du SHAPE En ce qui concerne le Centre technique du SHAPE, il faut rappeler que, dès 1954, le général Gruenther, alors Commandant suprême des forces alliées en Europe, avait manifesté son inquiétude devant la faiblesse relative de la défense aérienne au sein du système défensif de l’OTAN. Pour y rémédier, il avait suggéré que cette défense aérienne fût étudiée dans son ensemble et organisée selon un plan général dont les pays de l’Alliance assumeraient l'exécution chacun pour la part qui le concernait. Toutefois, la réalisation d’une défense aérienne intégrée, dont les opérations doivent nécessairement franchir les frontières nationales, impliquait la solution non seulement de problèmes politiques et tactiques mais aussi techniques qui devaient être envisagés également du point de vue de tous les pays de l’OTAN. Les autorités politiques et militaires de l’Alliance permirent donc au SHAPE, en sa qualité d'instrument d’exécution de cette défense aérienne intégrée, de

1 Aspects militaires des questions de commandement, de contrôle et de traitement automatique des données. 264 Agences militaires

s’assurer le concours d’un centre technique et scientifique de défense aérienne composé d’experts en la matière originaires de tous les pays membres. En raison des délais qu'aurait imposé nécessairement la conclusion d'un accord sur l’organisation, la structure, le mode de financement, et l'emplace­ ment de ce centre, le gouvernement des Etats-Unis avait accepté d’en suppor­ ter les frais jusqu'à ce que l'OTAN put se substituer à lui et pour autant évidemment que ce centre aurait fait ses preuves. Après des enquêtes très approfondies, le gouvernement des Etats-Unis décida de confier la constitution et la direction de ce cent re à une institution néerlandaise sans but lucratif se consacrant à la recherche scientifique aux Pays-Bas, la RVO-TNO (Rljksverde- digings Organisatie - Toegepast Natuurkundig Onderzoek). Un contrat fut signé le 14 décembre 1954 entre le gouvernement des Etats-Unis et le gouver­ nement néerlandais qui conduisit à la création le 15 février 1955 à La Haye du Centre technique de défense aérienne du SHAPE dont l'administration serait confiée à RVO-TNO. Les tâches du Centre Créé en tant qu’organisation née rlandaise sans but lucratif fonctionnant sous l’autorité du SHAPE, le Centre continua d’être financé par le gouvernement des Etats-Unis jusqu’au 1er juillet 1960, date à laquelle, suite à une décision prise par le Conseil de l'OTAN le 24 février 1960, il fut admis à un financement international dépendant du Comité du budget militaire. Cette décision n'affecta en rien l'organisation du Centre. Le gouvernement néerlandais renouvela, vis- à-vis de l’OTAN, les engagements qu’il avait pris en 1954 auprès du gouverne­ ment des Etats-Unis. Le 1er mars 1963, conformément à une décision du Conseil, le Centre fut doté du statut d’organisme militaire International de plein droit et placé sous la direction du Commandant suprême des forces alliées en Europe. La tâche du Centre technique du SHAPE est de fournir des avis et une aide scientifiques et techniques au SHAPE. Il est en outre chargé d’exécuter des recherches, études, enquêtes, projets de mise au point et essais opérationnels pour le Commandement allié en Europe. A titre d’activité auxiliaire, le Centre peut, sans préjudice de ses tâches essentielles, apporter une aide scientifique et technique analogue, dans le cadre du programme approuvé, aux pays de l’OTAN sollicitant cette aide. Sa mission se bornait au début à l’étude des problèmes de défense aérienne au sens large du terme, mais, le 23 octobre 1963, le Conseil a élargi son champ d’activités à toutes les questions militaires relevant du Commandement allié en Europe. C’est pour cette raison que le Centre prit alors le nom de Centre technique du SHAPE. Les travaux du Centre L’orientation essentielle des travaux du Centre s’est modifiée pour suivre l’évolution des problèmes du SHAPE. Au début, il s’attacha à évaluer l’efficacité et la compatibilité des systèmes de défense aérienne et des moyens de télé­ communications fournis par les pays membres en vue de leur intégration dans un système OTAN et à proposer des moyens nouveaux et plus efficaces. Son 265 Agences militaires

programme actuel est beaucoup plus large et est axé sur trois grands domaines intéressant le commandement allié en Europe: l’efficacité et la structure des forces, y compris les effets des nouvelles technologies en matière d'armement; le commandement et le contrôle y compris l'application du traitement automa­ tique des données (TAD); les télécommunications, y compris la formulation des concepts, l’ingénierie système et le soutien des opérations. Les effectifs du personnel scientifique du SHAPE ont atteint le chiffre de 106 chercheurs auxquels il faut ajouter les techniciens, le personnel de gestion et d’administration. Ses installations se sont développées en conséquence. Pour la plupart de ses activités, le Centre utilise un puissant ordinateur scientifique central accessible à partir des terminaux de la plupart de ses services. Des essais de faisabilité et des exercices de simulation de nouveaux systèmes (par exemple de SATCOM, de commandement et de contrôle aériens, de télécom­ munications radio spéciales) et de nouvelles techniques sont effectués dans les laboratoires électroniques du Centre au moyen de jeux opérationnels, de modèles à grande échelle élaborés sur ordinateur et de moyens de simulation. Depuis 1968, les services du CTS se trouvent rassemblés dans un même bâtiment construit spécialement pour lui et loué au gouvernement néerlandais. Lorsque le financement international fut appliqué, un nouveau bureau fut créé, le Comité scientifique des représentants nationaux. Ce système permet d’assurer sans difficulté un courant d’information entre les pays et le Centre, évite les risques de double emploi et stimule les activités du Centre.

Centre de recherche pour la guerre anti-sous-marine du SACLANT Le Centre de recherche pour la guerre anti-sous-marine du SACLANT a été inauguré en mai 1959 à La Spezia en Italie. Neuf pays membres de l’OTAN y participaient: le Canada, le Danemark, la France, l'Allemagne, l’Italie, les Pays- Bas, la Novège, le Royaume-Uni et les Etats-Unis. Le financement du Centre fut tout d'abord assuré par les Etats-Unis jusqu’à ce que l’OTAN soit en mesure de le faire. Les discussions devant aboutir à l’établissement d’une charte OTAN pour le Centre débutèrent en juillet 1962 par la formation d’un groupe de travail tenant son mandat du Conseil et composé de représentants des pays membres intéressés et des commandements militaires permanents. Le groupe de travail a étudié le statut futur du Centre du SACLANT et du Centre technique du SHAPE. Des chartes OTAN et des plans en vue d’un transfert à l’OTAN ont été élaborés pour les deux centres. La charte OTAN résultant des échanges de vues menés à Paris au cours de l’été et de l’automne 1962 a été adoptée par le Conseil le 20 octobre. Les dispositions qu’elle contient étaient fondées sur la réorganisation du Centre en tant qu’organisme militaire international OTAN placé en permanence sous la direction du SACLANT. Le transfert à l’OTAN s'est achevé le 1er juillet 1963. La mission du Centre Le Centre a pour mission de fournir des avis et une assistance techniques et scientifiques au SACLANT en matière de lutte anti-sous-marine et de satisfaire 266 Agences militaires

à tous égards par l'intermédiaire de SACLANT les besoins des forces navales de l'OTAN dans ce domaine. Il peut également apporter une aide scientifique et technique, dans le cadre du programme approuvé, aux pays de l’OTAN deman­ dant une assistance sur les problèmes de la lutte anti-sous-marine. Le Centre effectue également des recherches et des mises au point limitées (sans aller jusqu'à l’industrialisation et à la fabrication) dans le domaine de la lutte anti-sous-marine, comprenant l'océanog raphie, la recherche opération­ nelle et l’analyse des travaux d'expert-conseil, des recherches exploratoires et d’autres tâches connexes éventuellement nécessaires. Il est dirigé par un directeur, aidé d’un directeur délégué et d’un conseiller naval désignés par le SACLANT. La direction scientifique générale du Centre est assumée par un Comité scientifique de représentants nationaux auquel tout pays OTAN peut nommer un membre. Les travaux scientifiques sont conduits, sous l'autorité du directeur, par un groupe de chercheurs, d’ingénieurs et de techniciens fournis par les pays participants. Le quartier général et les laboratoires à terre occupent un immeuble prêté par le gouvernement italien à la base navale de La Spezia. Les installations flottantes comprennent un bâtiment de commerce transformé en navire de recherche, et une petite embarcation d'usage local. Le personnel du Centre compte plus de deux cents personnes comprenant chercheurs, ingénieurs, techniciens et administrateurs. Le programme scientifique se divise en quatre catégories principales: la recherche acoustique sous l'eau, la recherche océanographique, l’évaluation des concepts de systèmes et les études sur la guerre anti-sous-marine. Une quarantaine de rapports scientifiques sont communiqués chaque année aux gouvernements de l’Alliance et aux commandements OTAN intéressés.

AGARD Le Groupe consultatif pour la recherche et les réalisations aérospatiales a été créé en 1952 conformément aux recommandations émises à une conférence des directeurs des organismes de recherche aéronautique des pays de l’OTAN organisée l'année précédente par le Dr. Theodore von Karman. Le Groupe permanent de l’OTAN a accepté la mise sur pied de l’AGARD pour une période d’essai de deux ans. Au terme de cette période, l'expérience tentée a été jugée suffisamment positive pour justifier l'institution définitive de l’AGARD qui est devenue une Agence du Groupe permanent financée sur les fonds de l’OTAN. En 1966, lorsque le Groupe permanent a été dissous, elle est devenue une agence placée sous l’autorité du Comité militaire, qui a approuvé la charte régissant les activités de l’AGARD. La première assemblée générale de l'AGARD s’est tenue à Paris en 1952. Elle a été suivie d’assemblées générales annuelles jusqu'en 1964. Ces assemblées ont eu lieu successivement dans tous les pays membres et chacune d’elles a consisté en une réunion du bureau des délégués nationaux et en réunions d’un certain nombre de groupes techniques. A partir de 1965, les assemblées générales ont fait place à des réunions annuelles qui se tiennent sur une plus petite échelle mais continuent de se fonder sur le principe du roulement entre les pays membres de l’OTAN. 267 Agences militaires

D’après sa charte, l’AGARD a pour mission de réunir les personnalités dirigeantes des pays membres dans le domaine de la science et de la technolo­ gie aérospatiales afin de: - formuler des recommandations sur la manière dont les pays membres peuvent utiliser efficacement leurs moyens de recherche et de développe­ ment dans l'intérêt commun de l’Alliance. - fournir des avis et une aide scientifique et technique au Comité militaire en matière de recherche et de développement dans le domaine aérospatial (en particulier sous l'angle de leur application militaire). - promouvoir le progrès des sciences aérospatiales susceptible d’entraîner un renforcement du potentiel défensif commun; - améliorer la coopération entre les pays membres dans le domaine des études et de la recherche aérospatiales; - promouvoir les échanges d'informations techniques et scientifiques; - apporter une aide aux pays membres pour leur permettre d’accroître leur potentiel scientifique et technique; - apporter au besoin une aide scientifique et technique à d’autres organismes de l’OTAN et aux pays membres pour leur permettre de résoudre les pro­ blèmes de recherche et de développement dans le domaine aérospatial.

Organisation de l'AGARD Le Bureau des délégués nationaux constitue la plus haute autorité de l’AGARD. Il se compose d'un à trois représentants officiels des pays membres. Le Dr. von Karman a été président de l’AGARD jusqu’à sa mort en 1963. Depuis, le président est choisi parmi les délégués nationaux. Le siège de l’AGARD se trouve à Neuilly-sur-Seine, près de Paris. Il est doté d’un personnel technique et administratif composé de 40 personnes environ, placé sous l’autorité d’un directeur qui est un fonctionnaire de l’OTAN à temps plein, désigné sur recommandation du Bureau des délégués nationaux. Pour s’acquitter de sa mission, l’AGARD a mis sur pied les programmes des groupes de travail, le programme de consultants et d'échanges et le pro­ gramme d'études du Comité militaire. L’exécution des programmes des grou­ pes de travail a lieu au cours de conférences, de colloque, de réunions de spécialistes et de réunions de groupes de travail. Le programme de consultants et d’échanges prévoit l’organisation d'une série de conférences et cours de brève durée ainsi que l'envoi d'experts auprès des pays et de l’AGARD aux fins de leurs programmes respectifs. Le programme d'étude du Comité militaire organise et participe aux études technologiques et aux études d’applications aérospatiales demandées par le Comité militaire ou par son intermédiaire.

268 Agences militaires Groupes de travail de l'AGARD Il existe au sein de l’AGARD neuf Groupes de travail comptant au total près de 400 membres: - Groupe de travail de médecine aéronautique et spatiale - Groupe de travail avionique - Groupe de travail sur la propagation des ondes électro-magnétiques - Groupe de travail sur la mécanique du vol - Groupe de travail sur la dynamique des fluides - Groupe de travail sur le guidage et le pilotage - Groupe de travail sur la propulsion et les sources d'énergie - Groupe de travail sur les structures et les matériaux - Groupe de travail sur l’information technique. Chaque Groupe de travail élit parmi ses membres un président et un vice- président qui sont assistés par le chef de Groupe qui fait partie du personnel à plein temps de l’AGARD. Chaque Groupe de travail tient en principe deux réunions principales par an. Le programme de consultants et d’échanges et les séries de conférences sont destinés à compléter les activités des Groupes de travail lorsque les tâches proposées ne sont pas à proprement parler de leur compétence. A la demande des délégués nationaux, des consultants peuvent donner des conférences sur des sujets déterminés ou aider notamment par leurs conseils à résoudre des problèmes particuliers. Des séries de conférences et des cours de brève durée sont donnés par des groupes de consultants; ils ont souvent lieu successivement dans plusieurs pays et ont normalement pour but de faire le point de la science et de la technique aérospatiales. Des échanges de chercheurs et de techniciens sont en outre organisés entre divers pays de l’OTAN dans le cadre du programme consultants et échanges. C’est le Comité directeur qui est responsable de la préparation et de la conduite des études pour le Comité militaire. Créé en 1964, il a pour mission de veiller à ce que les acitivités de l'AGA RD soient directement axées sur des sujets présentant le maximum d'utilité pour les autorités militaires de l’OTAN. Lorsqu’il s’agit de déterminer les secteurs de recherche et de mise au point ayant une importance particulière du point de vue des applications militaires, le Comité directeur établit une distinction entre les questions technologiques qui intéressent plus spécialement tel ou tel Groupe de travail et celles qui se situent sur le plan de l'étude de systèmes et recouvrent des disciplines étudiées par plusieurs groupes de travail. Ces dernières questions sont soumises pour étude au Comité pour les études des applications aérospatiales créé en 1971 pour assurer avec l'efficacité voulue l'organisation, la direction et l'examen des études de systèmes. L'OTAN apporte son soutien à l’AGARD sur le plan de l'administration et du secrétariat et finance les honoraires des consultants ainsi que la préparation et l'impression de ses publications mais l’essentiel de l'aide qui est nécessaire à l’Agence provient des pays membres eux-mêmes qui mettent à sa disposition leurs propres spécialistes et jouent le rôle de pays hôtes pour les réunions. L’AGARD organise une quarantaine de grandes réunions par an. 269 Agences militaires Publications de l'AGARD La plupart des résultats des travaux des Groupes de travail et des autres activités de l’AGARD sont publiés sous forme de documents. Ces publications entre dans les catégories suivantes: - Les AGARDographes sont généralement rédigés sur demande spéciale d'un Groupe de travail. Ce sont des monographies ou des recueils systématiques traitant d'un seul sujet. - Les rapports sont de courts documents portant sur un sujet limité qui a souvent trait à un domaine de recherche bien déterminé: - Les recueils d’avis sont en général analogues aux rapports mais s’adressent à des lecteurs bien précis, en principe les membres du Comité militaire de l’OTAN; - Les actes des conférences rendent compte des travaux des groupes tech­ niques et l’on y trouve en général à la fois les documents qui ont été présen­ tés à la réunion et le compte-rendu des débats auxquels ils ont donné lieu; - Les publications concernant les séries de conférences contiennent le texte intégral des conférences données dans la série considérée. - Diverses publications sont éditées par le siège de l'AGARD; il s’agit de documents de caractère administratif tels que bulletins de l’AGA RD, rapports annuels, calendriers de réunions, listes des membres et manuels. Toutes les publications de l’AGARD sont diffusées par les centres de distribu­ tion nationaux de chaque pays de l’OTAN. Ces centres ne font pas partie de l'AGARD mais sont des organismes nationaux (il s’agit dans la plupart des cas des services nationaux d’information aérospatiale). - L’AGARD publie un index de ses propres publications, qui sont également répertoriées dans les revues et bibliographies officielles publiées par de nom­ breux pays de l’OTAN.

Le Collège de défense de l’OTAN L’idée de créer un Collège de défense de l'OTAN est venue du général Eisenhower. Celui-ci, s’adressant au Groupe permanent2, en 1951, déclara: «Il est hautement souhaitable de créer dans un proche avenir un Collège de défense de l’OTAN consacré à la formation d’hommes dont nous aurons besoin pour l’exercice de fonctions essentielles dans les organismes de l’OTAN. Ce Collège devrait être placé sous la direction générale soit du Groupe permanent, soit du Conseil des suppléants, soit des deux à la fols. Les experts devraient être des officiers triés sur le volet, appartenant aux trois armes et ayant sans doute le grade de colonel ou un rang équivalent et dont on estime qu’ils présentent les aptitudes voulues pour être affectés ultérieurement à des pos- tes-clés au sein de l’OTAN; d’autre part, les auditeurs devraient comprendre des fonctionnaires nationaux susceptibles d’être mis par la suite à la disposi­ tion de l’OTAN, pour être affectés à des postes-clés. Le programme du Collège pourrait comporter l'étude des facteurs militaires, politiques et économiques

2 Le Groupe permanent a été dissous en 1966 et ses fonctions transférées au Comité militaire. 270 Agences militaires

influant sur l’effort de défense de l’OTAN ainsi que l’examen de problèmes précis se posant dans les domaines aussi bien militaire que politique et qui n’ont pas encore été résolus de façon satisfaisante.» Le Conseil accepta les conclusions du SACEUR et l’Amiral Lemonnier fut désigné pour être le premier commandant du Collège. Le gouvernement français mit à la disposition du Collège l’aile «Artillerie» de l’Ecole militaire située à l’extrémité sud du Champ de Mars et, le 19 novembre 1951, le Collège de défense qui, était sans doute l'une des réalisations les plus novatrices en matière d’enseignement international, ouvrit ses portes aux auditeurs de la première session. Depuis cette date, plus de cent auditeurs par an en sont sortis pour occuper des postes-clés non seulement dans les états- majors de haut niveau de l’OTAN mais aussi dans leurs ministères respectifs. Le choix des auditeurs, dont le quart environ sont des civils, est laissé entièrement aux gouvernements qui doivent les choisir en fonction de leur expérience et de leur formation passée. Il leur appartient aussi par la suite de nommer les élèves de ce Collège à des postes qui leur permettront d'utiliser au mieux l’enseignement qu'ils auront reçu. Un important changement dans l’histoire du Collège intervint au printemps de 1966, quand le gouvernement français prit la décision de mettre fin à sa participation aux activités du Collège et demander son transfert hors du territoire français. La 29ème session, la dernière à se tenir à l’Ecole militaire, prit fin le 23 juillet 1966. Lors de la réunion des ministres à Bruxelles en juin 1966, le Conseil invita l’Italie ¿fournir un nouvel emplacement au Collège et, en automne de la même année, le Collège fut transféré à Rome.3

Le programme d'enseignement Le Collège put s’appuyer sur l’expérience d’institutions existantes pour élaborer son propre programme d’enseignement. Au plan national, il y avait l'exemple du National War College de Washington, de l'Imperial Defence College de Londres et de l’institut des hautes études de défense nationale de Paris. Ces institutions alliaient déjà, dans un esprit national élargi et à la manière des vieilles universités occidentales, l’étude de problèmes strictement militaires à celles de questions sociales, politiques et économiques. C’est de ces exemples que furent inspirés les éléments essentiels de la mission que s’assigna le Collège. Ces éléments étaient les suivants: a) Les buts et les méthodes de l’Alliance, sa doctrine stratégique, son organi­ sation et ses fonctions, b) les caractéristiques géographiques, politiques et militaires, les problèmes spéciaux de défense et le potentiel économique et technologique des pays membres, c) les événements extérieurs à la zone de l’OTAN et leurs effets sur l’Alliance, d) les orientations de la politique de défense, e) la pratique des langues anglaise et française.

3 L'adresse du Collège de défense de l'OTAN est: Viale della Civiltà del Lavoro 38, 00144 Rome. 271 Agences militaires Organisation Etabli selon une structure militaire, le Collège, qui est placé directement sous l’autorité du Comité militaire, est dirigé par un commandant qui a le grade de général de corps d'armée ou un rang équivalent ou supérieur. Son temps de commandement est normalement de deux à trois ans. Le commandant est assisté d'un corps enseignant comprenant trois adjoints (deux militaires et un civil) et huit conseillers d’étude dont le quart sont des civils. Leur mission consiste moins à enseigner qu'à guider et incite r des hommes venant de tous les pays de l'Alliance à étudier ensemble une large gamme de problèmes dans un esprit d’indépendance intellectuelle et d’objecti­ vité.

Le Bureau académique consultatif En avril 1970 a été créé un Bureau consultatif indépendant composé de personnalités hautement qualifiées des divers pays de l’OTAN. Les membres de ce Bu reau conseillent, individuellement ou collectivement, le commandant sur les améliorations continuelles à apporter aux activités académiques du Col­ lège. Ce Bureau académique consultatif se compose d'un président (le prési­ dent du Comité militaire) et d’un maximum de six membres dont chacun est nommé pour une période de quatre ans.

Les activités académiques Les activités académiques du Collège se répartissent entre l’assistance à des conférences et des débats (en comité restreint ou en réunions plénières de la promotion) des travaux de groupes, l'examen de solutions à apporter à des problèmes donnés et des voyages d'étude. Les conférences ont lieu en principe tous les matins, le conférencier étant choisi parmi les personnalités les plus compétentes dans le domaine de la politique, du commandement, de la stratégie, du gouvernement, des sciences économiques et sociales. Chaque conférence est suivie d'un débat. C’est sans doute le travail en comité qui est le plus profitable. Les membres de la promotion se répartissent en comités dont chacun reçoit les conseils d'un conseiller d'étude. La participation aux divers comités est modifiée au cours du cycle afin de donner aux auditeurs la possibilité de travailler avec le plus grand nombre possible de leurs collègues. De cette façon, les différents points de vue personnels et nationaux peuvent se manifester et les opinions des différents services et ministères auxquels appartiennent les auditeurs peuvent être étu­ diés. Le comité se réunit généralement une heure chaque matin avant la conférence, puis de nouveau presque tous les après-midis. Chaque comité comprend des officiers de différentes nationalités servant dans différentes armes et dont les traditions sont donc elles aussi différentes. Chaque officier profite ainsi des connaissances et de l'expérience de ses collègues et de la mise en commun de leurs facultés intellectuelles. Ceci permet des analyses qui méritent souvent d’être retenues. 272 Agences militaires

Les voyages et visites d’études constituent également une partie essentielle du programme. Chaque promotion se rend aux Etats-Unis et au Canada au cours de son voyage en Amérique du Nord et dans la plupart des pays européens membres de l'A lliance atlantique au cours de son voyage en Europe. Outre les capitales, les auditeurs visitent les grands quartiers généraux de l’OTAN et les principales installations militaires et industrielles des pays qu’ils traversent. En outre, des visites de brève durée sont organisées en Italie. Au cours de ces voyages et visites, de hautes autorités nationales et d'impor­ tantes personnalités du monde de l’industrie, de l’économie, etc, font des exposés. Le auditeurs peuvent ainsi se familiariser avec les différents pays membres et sont à même de mieux connaître et de mieux comprendre leurs alliés. Les pays qui n’ont pas pu recevoir la visite des auditeurs d’une promo­ tion envoient au collège des représentants nationaux qui y donnent des exposés sur leurs pays.

Qualifications des auditeurs La première qualité que doivent posséder les auditeurs au Collège est, en plus d’une réelle compétence dans les domaines qui leur sont propres, une largeur de vues suffisante pour comprendre les points de vue des autres auditeurs dans le contexte de l’Alliance. II faut également que les futurs auditeurs aient une connaissance approfondie de l’une des deux langues officielles de l’Alliance. Pour que l’enseignement qui leur est dispensé soit le plus profitable possible pour l’Alliance, il est souhaitable également qu'ils soient à peu près du même âge et du même grade et qu'ils aient à peu près les mêmes perspectives d’avancement, ce qui permettra une meilleure compré­ hension et des liens d’amitié plus étroits entre les futurs chefs de l’Alliance.

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Partie 9 Activités non-gouvernementales

25 L'Assemblée de l'Atlantique Nord

26 L'Association du Traité Atlantique

Chapitre 25 L’Assemblée de l’Atlantique Nord

L’Assemblée de l’Atlantique Nord est l’organisation inter-parlementaire des pays membres de l'Alliance et elle est, à ce titre, un cadre dans leque l les parlementaires d’Europe et d'Amérique du Nord se rencontrent pour examiner ensemble des problèmes d'intérêt commun. Cette assemblée fondée en 1955 a été connue jusqu'en 1966 sous le nom de «Conférence des parlementaires de l'OTAN». Elle a pour objectifs de renforcer la coopération et la compréhension entre les pays membres de l’Alliance, d’inciter les gouvernements à tenir compte du point de vue de l'Alliance dans leurs travaux législatifs, et de favoriser le développement d'un sentiment commun de solidarité atlantique au sein des parlements nationaux. Bien que l'Assemblée soit totalement indépendante de l’OTAN, elle constitue un lien entre ses membres et l’Alliance. Les plus hautes autorités civiles et militaires de l’Alliance font des exposés devant l’Assemblée lors de ses sessions annuelles ainsi qu’aux réunions des commissions de l’Assemblée en cours d’année, lorsque les différentes activités de l'Alliance sont analysées et discutées en détail. Le Secrétaire général de l'OTAN assiste généralement à la session annuelle de l’Assemblée et répond aux questions que ses membres lui posent. L’Assemblée de l’Atlantique Nord compte 172 membres et autant de mem­ bres suppléants nommés par leurs parlements respectifs suivant des procé­ dures nationales. Aucun ministre ou membre d’un gouvernement en fonction ne peut être membre de l'Assemblée. La représentation de chaque pays est déterminée par sa population. L'Assemblée dispose de cinq commissions dont les activités couvrent une large gamme de questions: la Commission économique; la Commission de l'éducation, des affaires culturelles et de l'information; la Commission militaire; la Commission politique et la Commission scientifique et technique. A la suite de la 26éme session de l'Assemblée en novembre 1980, une Commission spéciale a été créée pour étudier les armes nucléaires en Europe et l’avenir des négociations entre l’Est et l’Ouest sur le contrôle des armements. Les Commissions se réunissent deux fois par an au printemps et en automne, avant la session plénière de l’Assemblée, pour passer en revue les problèmes d'actualité affectant l’Alliance. Lorsqu’elles veulent étudier en profondeur les questions particulières qui se sont dégagées au cours de leurs travaux, elles forment des sous-commissions ou des groupes de travail. Au moment où ces lignes sont écrites, les questions suivantes sont actuellement examinées de cette façon: L'aide au Portugal; la libre circulation de l'information et des hommes; la nouvelle génération et l’Alliance; la coopération dans le domaine de la défense et des armements; les problèmes affectant le personnel et les 277 L'Assemblée /'Atlantique de Nord

effectifs militaires; la situation dans la région sud; la conférence d’examen de la CSCE de Madrid; la manipulation génétique et les sources et utilisations de l’énergie. Ces sous-commissions, qui se réunissent fréquemment en cours d’année, donnent des éléments de réflexion à l’Assemblée. L’Assemblée de l’Atlantique Nord se réunit en session plénière une ou deux fois pa r an, pour débattre de problèmes qu’elle estime être d’un intérêt immé­ diat pour l’Alliance. Il est ensuite procédé à l’examen des rapports détaillés sur ces questions et au vote des recommandations et de résolutions. Les recom­ mandations sont adressées au Conseil de l’Atlantique No rd, les résolutions sont adressées aux gouvernements et/ou aux parlements des pays membres ainsi qu'aux organisations internationales intéressées. Ces documents sont transmis au Secrétaire général de l’OTAN qui, après consultation avec le Conseil de l’Atlantique Nord, formule ses propres commentaires à leur sujet. L’Assemblée organise des voyages d’étude en Europe et en Amérique du Nord à l’intention de ses membres. Ces voyages, qui concernent surtout des visites d’installations militaires, ont pour objet de donner aux parlementaires une connaissance directe des problèmes liés à la défense atlantique. La contribution de l’Assemblée de l’Atlantique Nord au bon fonctionnement de l’Alliance a été reconnue dans la Déclaration sur les relations atlantiques signée à Bruxelles par les chefs de gouvernement des pays de l’OTAN en juin 1974. On peut y lire en effet au paragraphe 13: «Ils (les membres de l'Alliance Atlantique) reconnaissent que la cohésion de l’Alliance a trouvé son expression non seulement dans la coopération entre les gouvernements des pays mem­ bres mais aussi dans les libres échanges de vues entre les représentants élus des peuples de l’Alliance. En conséquence, ils se déclarent prêts à promouvoir le renforcement des liens entre les parlementaires.» Les ressources financières de l'Assemblée sont constituées par les contribu­ tions des gouve rnements ou parlements des Etats membres. Une subvention est attribuée par l’OTAN pour contribuer au financement des dépenses occasionnées par les sessions plénières. De plus amples informations sur l'Assemblée de l’Atlantique Nord peuvent être obtenues au Secrétariat International de l'Assemblée, 3, place du Petit Sablon, 1000 Bruxelles, téléphone (02) 513.28.65.

278 L'Assemblée de l'Atlantique Nord

Présidents de l’Assemblée de l’Atlantiq ue Nord 1955-56: M. W. McL. Robertson (Canada) 1956-57: M. Wayne L. Hays (Etats-Unis) 1957-59: M. J. J . Fens (Pays-Bas) 1959-60: M. A. Béthouart (France) 1960-61: M. N. Langhelle (Norvège) 1961-62: M. P. Micara (Italie) 1962-63: Lord Crathorne (Royaume-Uni) 1963-64: M. G. Kliesing (République fédérale d’Allemagne) 1964-65: M. H. Moreau de Melen (Belgique) 1965-66: M. J. Soares de Fonseca (Portugal) 1966-67: M. J. E. Dubé (Canada) 1967-68: M. Matthias A. Mathiesen (Islande) 1968-69: M. Kaseim Gülek (Turquie) 1969-70: M. Wayne L. Hays (Etats-Unis) 1970-71: M. Romain Fandel (Luxembourg) 1971-72: M. Terence Murphy (Canada) 1972-73: Sir John Peel (Royaume-Uni) 1973-74: M. Knud Damgaard (Danemark) 1974-76: M. Wayne L. Hays (Etats-Unis) 1976-78: Sir Geoffrey de Freitas (Royaume-Uni) 1978-80: M. Paul Thyness(Novège) 1980- : M. Jack Brooks (Etats-Unis) Chapitre 26 LAssociation du Traité Atlantique

Dans tous les pays de l’OTAN, ¡1 existe des associations privées et en particulier les associations nationales bénévoles affiliées à l’Association du Traité Atlantique (ATA) qui soutiennent les activités déployées par (’Organisa­ tion et les gouvernements pour promouvoir les objectifs du Traité. L'Association du Traité Atlantique a été créée lors d'une conférence qui s’est tenue à La Haye le 18 juin 1954. Ses objectifs sont les suivants: a) informer le public des buts de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord; b) entreprendre des recherches dans les divers buts et activités intéressant l’organisation; c) renforcer la solidarité des peuples de la région de l'Atlantique Nord; d) développer des relations et une coopération permanentes entre les comités ou associations membres. Un Comité atlantique de l’éducation (CAE) et une Association atlantique de jeunes dirigeants politiques (AAJDP) (créée en 1963) agissent dans leurs domaines respectifs. Les associations bénévoles nationales suivantes sont membres de l’ATA:

Belgique: France: Association Atlantique Belge Association Française 12, rue des Taxandres pour la Communauté Atlantique 1040 Bruxelles 185, rue de la Pompe 75116 Paris Canada: Conseil Atlantique du Canada Grèce: Association hellénique 15 King's College Circle Toronto, Ontario M5S 2V9 du Traité de l’Atlantique 18, Sina Street Athènes 135 Danemark: Association Danoise Islande: pour la Communauté Atlantique Association of Western co-operation Nikolaj Plads 26 Box 28 3. Sal Reykjavik 1067 Copenhage K. Italie: Etats-Unis: Association Italienne Conseil Atlantique des Etats-Unis pour la Communauté Atlantique 1616 H Street N.W. Piazza di Firenze 27 Washington D.C. 2OOO6 OO186 Rome 280 L'Association de Traité Atlantique

Luxembourg: République fédérale d’Allemagne Comité Atlantique Luxembourgeois Association Atlantique d’Allemagne 20bis, rue de Louvigny Thomas-Mann-StralBe 62 Luxembourg 5300 Bonn 1

Norvège: Association Atlantique Norvégienne Fridtjof Nansens Plaas 6 Royaume-Uni: Oslo 1 Comité Atlantique Britannique RUSI Bldg. Pays-Bas: Whitehall Association Atlantique des Pays-Bas London SW1 A 2ET Van Stolweg 10 2585 JP La Haye

Portugal: Turquie: Association Atlantique Portugaise Türk Atlantik Andlasmasi Dernegi av. Infante Santo, 42, 6e Cinnah cad. 35/6 1300 Lisbonne Çankaya/Ankara

Pour tout renseignement complémentaire sur l'Association du Traité Atlan­ tique s'adresser au Secrétaire général de l'ATA, 185 rue de la Pompe, 75116 Paris.

Présidents de l’Association du Traité Atlantique 1955-57 Umberto Morra dl Lavriano (Italie) 1957-58 Lester B. Pearson (Canada) - Ralph C. M. Flynt (Etats-Unis) 1958-61 Ivan Matteo Lombardo (Italie) 1961-63 W. Randolph Burgess (Etats-Unis) 1963-66 Lord Gladwyn (Royaume-Uni) 1966-69 Paul-Henri Spaak (Belgique) 1969-72 Sir Frank Roberts (Royaume-Uni) 1972-79 Eugene V. Rostow (Etats-Unis) 1976-79 Karl Mommer (République fédérale d'Allemagne) 1979- Muharrem Nuri Birgi (Turquie)

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Partie 10 Documentation

1. Texte de l'article1 5 de la Charte des Nations Unies (24 octobre 1945) 2. Texte du Traité de l’Atlantique Nord (4 avril 1949) 3. Texte du protocole d'accession au Traité de l’Atlantique Nord de la Grèce et de la Turquie (22 octobre 1951) 4. Texte du protocole d'accession au Traité de l'Atlantique Nord de la République fédérale d'Allemagne (23 octobre 1954) 5. La coopération non militaire au sein de l’OTAN - Rapport du comité des Trois (13 décembre1956) 6. Les futures tâches de l'Alliance - Rapport Harmel (14 décembre 1967)

7. Déclaration d'Ottawa sur les relations atlantiques (19 juin 1974) 8. Modernisation des forces nucléaires de théâtre à longue portée et limitation des armements dans ce domaine - Communi­ qué publié à l'issue de la réunion spéciale des ministres des Affaires étrangères et des ministres de la défense du 12 décembre 1979 à Bruxelles.

1 Texte de l’Artic le 51 de la Charte des Nations Unies 24 octobre 1945

Aucune disposition de la présente Charte ne porte atteinte au droit naturel de légitime défense, individuelle ou collective, dans le cas un membre des Nations Unies est l’objet d’une agression armée, jusqu’à ce que le Conseil de Sécurité ait pris les mesures nécessaires pour maintenir la paix et la sécurité internationales. Les mesures prises par des membres dans l’exercice de ce droit de légitime défense sont immédiatement po rtées à la connaissance du Conseil de Sécurité et n’affectent en rien le pouvoir et le devoir qu'a le Conseil, en vertu de la présente Charte, d’agir à tout moment de la manière qu’il juge nécessaire pour maintenir ou rétablir la paix et la sécurité internationales.

285 2 Texte du Traité de l’Atlantique Nord Washington, le 4 avril 1949

Les Etats parties au présent T raité, Réaffirmant leur foi dans les buts et les principes de la Charte des Nations Unies et leur désir de vivre en paix avec tous les peuples et tous les gouvernements, Déterminés à sauvegarder la liberté de leurs peuples, leur héritage commun et leur civilisation, fondés sur les principes de la démocratie, les libertés individuelles et le règne du droit, Soucieux de favoriser dans la région de l'Atlantique nord le bien-être et la stabilité, Résolus à unir leurs efforts pour leur défense collective et pour la préservation de la paix et de la sécurité, Se sont mis d'accord sur le présent Traité de l'Atlantique Nord:

Article 1 Les parties s'engagent, ainsi qu'il est stipulé dans la Charte des Nations Unies, à régler par des moyens pacifiques tous différends internationaux dans lesquels elles pourraient être impliquées, de telle manière que la paix et la sécurité internationales, ainsi que la justice, ne soient pas mises en danger, et à s'abstenir dans leurs relations internationales de recourir à la menace ou à l’emploi de la force de toute manière incompatible avec les buts des Nations Unies.

Article 2 Les parties contribueront au développement de relations internationales pacifiques et amicales en renforçant leurs libres institutions, en assurant une meilleure compréhen­ sion des principes sur lesquels ces institutions sont fondées et en développant les conditions propres à assurer la stabilité et le bien-être. Elles s’efforceront d’éliminer toute opposition dans leurs politiques économiques internationales et encourageront la collaboration économique entre chacune d’entre elles ou entre toutes.

Article 3 Afin d’assurer de façon plus efficace la réalisation des buts du présent Traité, les parties, agissant individuellement et conjointement, d’une manière continue et effective, par le développement de leurs propres moyens et en se prêtant mutuellement assistance, maintiendront et accroîtront leur capacité individuelle et collective de résistance à une attaque armée.

Article 4 Les parties se consulteront chaque fois que, de l'avis de l’une d’elles, l’intégrité territoriale, l'indépendance politique ou la sécurité de l'une des parties sera menacée. 286 Documentation

Article 5 Les parties conviennent qu’une attaque armée contre l’une ou plusieurs d’entre elles survenant en Europe ou en Amérique du Nord sera considérée comme une attaque dirigée contre toutes les parties, et en conséquence elles conviennent que, si une telle attaque se produit, chacune d'elles, dans l’exercice du droit de légitime défense, indivi­ duelle ou collective, reconnu par l’article 51 de la Charte des Nations Unies, assistera la partie ou les parties ainsi attaquées en prenant aussitôt, individuellement et d'accord avec les autres parties, telle action qu'elle jugera nécessaire, y compris l’emploi de la force armée, pour rétablir et assurer la sécurité dans la région de l'Atlantique nord. Toute attaque armée de cette nature et toute mesure prise en conséquence seront immédiatement portées à la connaissance du Conseil de Sécurité. Ces mesures pren­ dront fin quand le Conseil de Sécurité aura pris les mesures nécessaires pour rétablir et maintenir la paix et la sécurité internationales.

Article 61 Pour l’application de l’article 5, est considérée comme une attaque armée contre une ou plusieurs des parties: une attaque armée contre le territoire de l'une d'elles en Europe, en Amérique du Nord, contre les départements français d’Algérie,2 contre les forces d'occupation de l'une quelconque des parties en Europe, contre les Iles placées sous la juridiction de l’une des parties dans la région de l'Atlantique nord, au nord du Tropique du Cancer ou contre les navires ou aéronefs de l’une des parties dans la même région.

Article 7 Le présent Traité n’affecte pas et ne sera pas interprété comme affectant en aucune façon les droits et obligations découlant de la Charte pour les parties qui sont membres des Nations Unies ou la responsabilité primordiale du Conseil de Sécurité dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales.

Article 8 Chacune des parties déclare qu’aucun des engagements internationaux actuellement en vigueur entre Etats n’est en contradiction avec les dispositions du présent Traité et assume l'obligation de ne souscrire aucun engagement international en contradiction avec le Traité.

1 La définition des territoir e s auxquels s'applique l'article 5 a été révisée par l'article 2 du Protocole d'Accession au Traité de l'Atlantique Nord de la Grèce et de la Turquie (voir partie 10. section 3). 2 Le 16 janvier 1963, le Conseil de l'Atlantique Nord a entendu une déclaration du Représentant de la France qui a rappelé que, par le scrutin d’autodétermination du 1er juillet 1962, le peuple algérien s'est déclaré en faveur de l’indépendance de l'Algérie en coopération avec la France. En consé­ quence, le 3 juillet 1962, le Président de la République Française a solennellement reconnu l'indépendance de l'Algérie. Il résultait de cet état de choses que les départements français d'Algérie n'existaient plus en tant que tels et que tombaient du même coup les conséquences qu'impliquait la mention qui en est faite dans le Traité de l'Atlantique Nord. A la suite de cette déclaration, le Conseil a constaté que toutes les dispositions du Traité de l'Atlantique Nord qui concernent les anciens départements français d'Algérie sont devenues sans objet à dater du 3 juillet 1962. 287 Documentation

Article 9 Les parties établissent par la présente disposition un Conseil, auquel chacune d'elles sera représentée pour examiner les questions relatives à l'application du Traité. Le Conseil sera organisé de façon à pouvoir se réunir rapidement et à tout moment. Il constituera les organismes subsidiaires qui pourraient être nécessaires; en particulier, il établira immédiatement un comité de défense qui recommandera les mesures à prendre pour l'application des a rticles 3 et 5.

Article 10 Les parties peuvent, par accord unanime, inviter à accéder au Traité tout autre Etat européen susceptible de favoriser le développement des principes du présent Traité et de contribuer à la sécurité de la région de l’Atlantique nord. Tout Etat ainsi invité peut devenir partie au Traité en déposant son instrument d'accession auprès du gouverne­ ment des Etats-Unis d'Amérique. Celui-ci informera chacune des parties du dépôt de chaque instrument d'accession.

Article 11 Ce traité sera ratifié et ses dispositions seront appliquées par les parties conformément à leurs règles constitutionnelles respectives. Les instruments de ratification seront déposés aussitôt que possible auprès du gouvernement des Etats-Unis d’Amérique, qui informera tous les autres signataires du dépôt de chaque instrument de ratification. Le Traité entrera en vigueur entre les Etats qui l’ont ratifié dès que les ratifications de la majorité des signataires, y compris celles de la Belgique, du Canada, des Etats-Unis, de la France, du Luxembourg, des Pays-Bas et du Royaume-Uni, auront été déposées et entrera en application à l’égard des autres signataires le jour du dépôt de leur ratification.

Article 12 Après que le Traité aura été en vigueur pendant dix ans ou à toute date ultérieure, les parties se consulteront à la demande de l’une d’elles, en vue de réviser le Traité, en prenant en considération les facteurs affectant à ce moment la paix et la sécurité dans la région de l’Atlantique nord, y compris le développement des arrangements tant univer­ sels que régionaux conclus conformément à la Charte des Nations Unies pour le maintien de la paix et de la sécurité internationales.

Article 13 Ap rès que le Traité aura été en vigueur pendant vingt ans, toute partie pourra mettre fin au Traité en ce qui la concerne un an après avoir avisé de sa dénonciation le gouverne­ ment des Etats-Unis d’Amérique, qui informera les gouvernements des autres parties du dépôt de chaque instrument de dénonciation.

Article 14 Ce Traité, dont les textes français et anglais font également foi sera déposé dans les archives du gouvernement des Etats-Unis d'Amérique. Des copies certifiées conformes seront transmises par celui-ci aux gouvernements des autres Etats signataires. 288 3 Texte du protocole d’accession au Traité de l’Atlantique Nord de la Grèce et de la Turquie Londres, le 22 octobre 1951

Les parties au Traité de l'Atlantique Nord, signé le 4 avril 1949 à Washington, Assurées que l'accession du royaume de Grèce et de la république de Turquie au Traité de l’Atlantique Nord permettra d’augmenter la sécurité de la région de l’Atlantique nord, Conviennent ce qui suit:

Article 1 Dès la mise en vigueur de ce protocole, le gouvernement des Etats-Unis d'Amérique enverra, au nom de toutes les parties, au gouvernement du royaume de Grèce et au gouvernement de la république de Turquie, une invitation à adhérer au Traité de l'Atlantique Nord tel qu'il serait modifié par l’article 2 du présent protocole. Conformé­ ment à l'article 10 du Traité, le royaume de Grèce et la république de Turquie deviendront l’un et l'autre parties à ce Traité à la date du dépôt de leur instrument d’accession auprès du gouvernement des Etats-Unis d’Amérique.

Article 2 Si la république de Turquie devient partie au Traité de l’Atlantique Nord, l’article 6 du Traité sera, à compter de la date du dépôt par le gouvernement de la république de Turquie de son instrument d’accession auprès du gouvernement des Etats-Unis d’Amé­ rique, modifié comme suit: «Pour l’application de l’article 5, est considérée comme une attaque armée contre une ou plusieurs des parties, une attaque armée: i. contre le territoire de l’une d’elles en Europe ou en Amérique du Nord, contre les départements français d’Algérie, contre le territoire de la Turquie ou contre les îles placées sous la juridiction de l’une des parties dans la région de l'Atlantique nord au nord du Tropique du Cancer; ii. contre les forces, navires ou aéronefs de l’une des parties se trouvant sur ces territoires ainsi qu’en toute autre région de l’Europe dans laquelle les forces d’occu­ pation de l'une des parties étaient stationnées à la date à laquelle le Traité est entré en vigueur, ou se trouvant sur la mer Méditerranée ou dans la région de l'Atlantique nord au nord du Tropique du Cancer, ou au-dessus de ceux-ci.»

Article 3 Le présent protocole entrera en vigueur lorsque toutes les parties au Traité de l’Atlantique Nord auront notifié leur approbation au gouvernement des Etats-Unis d'Amé­ rique. Le gouvernement des Etats-Unis d’Amérique informera toutes les parties au Traité de l'Atlantique Nord de la date de réception de chacune de ces notifications et de la date d'entrée en vigueur du présent protocole. 289 Documentation

Article 4 Le présent protocole, dont les textes en français et anglais font également foi, sera déposé dans les archives du gouvernement des Etats-Unis d'Amérique. Des copies certifiées conformes seront transmises par celui-ci aux gouvernements de toutes les autres parties au Traité de l'Atlantique Nord.

290 4 Texte du protocole d’accession au Traité de lA tlantique Nord de la République fédérale dAllemagne Paris, le 23 octobre 1954

Les parties au Traité de l’Atlantique Nord signé à Washington le 4 avril 1949, Convaincues que l'accession de la République fédérale d'Allemagne à ce Traité renforcera la sécurité de la région de l’Atlantique nord, Prenant acte de la déclaration par laquelle la République fédérale d'Allemagne a, le 3 octobre 1954, accepté les obligations prévues à l'article 2 de la Charte des Nations Unies et s’est engagée, en accédant au Traité de l’Atlantique Nord, à s’abstenir de toute action incompatible avec le caractère strictement défensif de ce Traité, Prenant acte en outre de la décision de tous les gouvernements membres de s’associer à la déclaration également faite le 3 octobre 1954 par les gouvernements des Etats-Unis d'Amérique, de la République française et du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord au sujet de la déclaration visée ci-dessus de la République fédérale d’Allemagne, Sont convenues des dispositions suivantes:

Article 1 Dès la mise en vigueur du présent protocole, le gouvernement des Etats-Unis d’Amé­ rique enverra, au nom de toutes les parties, au gouvernement de la République fédérale d’Allemagne une invitation à accéder au Traité de l’Atlantique Nord. Conformément à l’article 10 du Traité, la République fédérale d’Allemagne deviendra partie à ce Traité à la date du dépôt de son instrument d’accession auprès du gouvernement des Etats-Unis d’Amérique.

Article 2 Le présent protocole entrera en vigueur: (a) lorsque toutes les parties au Traité de l’Atlantique Nord auront communiqué leur acceptation au gouvernement des Etats-Unis d’Amérique; (b) lorsque tous les instruments de ratification du protocole modifiant et complétant le Traité de Bruxelles auront été déposés auprès du gouvernement belge; (c) lorsque tous les instruments de ratification ou d’approbation de la Convention sur la présence de forces étrangères sur le territoire de la République fédérale d’Allemagne auront été déposés auprès du gouvernement de la République fédérale d’Allemagne. Le gouvernement des Etats-Unis d’Amérique informera les autres parties au Traité de l'Atlantique Nord de la date de réception de chacune de ces notifications et de la date d'entrée en vigueur du présent protocole. 291 Documentation

Article 3 Le présent protocole, dont les textes français et anglais font également foi, sera déposé dans les archives d u go uvernement des Etats-Unis d'Amérique. Des copies certifiées conformes seront transmises par ce gouvernement aux gouvernements des a utres parties au Traité de l’Atlantique Nord.

292 5 La coopération non militaire au sein de l’OTAN

Texte du rapport du Comité des Trois approuvé par le Conseil de l’Atlantique Nord le 13 décembre 1956.

CHAPITRE I Introducti on générale Le Comité sur la coopération non militaire, que le Conseil de l’Atlantique Nord a créé à sa session de mai 1956, a reçu pour tâche «de présenter au Conseil des recommanda­ tions quant aux mesures à prendre pour améliorer et développer la coopération entre pays de l'OTAN dans les domaines non militaires et pour accroître l'unité au sein de la Communauté atlantique». 2. Le Comité a estimé que, pour s'acquitter de cette tâche, il devait étudier et définir à nouveau les objectifs et les besoins de l’Alliance, notamment en fonction de l’évolution actuelle de la situation internationale, et formuler des recommandations visant à ren­ forcer la solidarité, la cohésion et l'unité de l'Alliance. 3. Le Comité espère que le rapport et les recommandations qu'il présente aujourd'hui feront mieux comprendre dans le pays non OTAN les buts strictement défensifs et constructifs de l'Alliance et que l'adoption de mesures propres à atténuer la tension internationale s’en trouvera facilitée et encouragée. Les événements de ces derniers mois ont aggravé cette tension et réduit l'espoir conçu depuis la mort de Staline de jeter les bases solides et honorables d’une coexistence avec le monde communiste, fondée d'abord sur la concurrence et finalement sur la coopération. Les effo rts dans ce sens doivent néanmoins se poursuivre. 4. Les relations interalliées ont également été soumises à de sérieuses tensions. Le présent rapport a été élaboré quant au fond par le Comité des Trois au cours de ses réunions et des consultations intergouvemementales de septembre. Les événements inte rvenus par la suite ont renforcé le Comité dans sa conviction que les membres de la Communauté atlantique ne peuvent accroître leur unité qu'en travaillant constamment à harmoniser leurs politiques en procédant en temps opportun à des consultations appro­ fondies sur des questions d’intérêt commun. Sinon, le cadre même de la coopération au sein de l'OTAN, qui a si bien servi la cause de la liberté, et qui est si essentiel à son progrès, serait menacé. 5 . La base de l'OTAN, qui seule permet d'édifier une superstructure solide, réside dans l'engagement politique que ses membres ont pris, pour leur défense collective, de considérer une attaque contre l'un d'eux comme une attaque dirigée contre tous, et à laquelle tous répondront par une action collective. On a parfois tendance à sous-estimer la po rtée de cet engagement, surtout durant les périodes où le risque d'avoir à l'invoquer semble diminuer. 6. Cet engagement politique en vue de la défense collective étant la pierre angulaire de la politique étrangère et de défense des pays membres, l'existence de l’OTAN repose sur une base solide. Certes, les moyens de s’acquitter de cette obligation peuvent varier selon la situation politique ou stratégique et selon le caractère ou la direction que la 293 Documentation menace pour la paix viendrait à prendre. Quels que soient, cependant, les changements à apporter aux plans et aux politiques stratégiques, ils ne doivent pas entraîner nécessaire­ ment un affaiblissement de l’OTAN, ni ébranler la confiance que ses membres ont en elle et en leurs partenaires, mais il faut également - et ceci est une condition capitale - que chacun d'eux conserve la volonté et les moyens de remplir l’engagement politique qu’il a souscrit lorsqu'il a signé le Traité, c'est-à-dire de participer pleinement à une action collective contre l'agression; de plus, il importe tout autant, comme l’ont montré les récents événements, qu’aucune modification de nature à affecter la coalition ne soit apportée à la stratégie ou à la politique d'un pays sans discussion collective préalable. 7. Ainsi, pour que l’OTAN puisse se développer sur des bases solides, il est avant tout essentiel que tous ses membres acceptent sans réserve l'engagement politique d’assu­ mer leur part de la défense collective et que chacun d’eux ait confiance dans la résolution et l'aptitude de ses partenaires à faire honneur à cet engagement en cas d’agression. 8. C’est aujourd’hui le meilleur moyen dont nous disposons pour décourager l'agression et, par conséquent, la meilleure garantie que notre engagement n'aura pas à être invoqué. 9. Toutefois, ce rôle qui consiste à décourager l'agression et qui repose sur la solidarité et sur la force de l’Alliance, l’OTAN ne peut le remplir que si ses membres ont entre eux des relations étroites et fondées sur la coopération dans les domaines politique et économique. Une alliance dont les membres ignorent les intérêts de leurs partenaires, se laissent diviser par des conflits politiques ou économiques ou se méfient les uns des autres, ne peut avoir d’efficacité que ce soit pour décourager une agression ou pour la repousser. Les récents événements l’ont montré plus clairement que jamais. 10. Pour rechercher les moyens de renforcer l’unité et la compréhension mutuelle au sein de l'OTAN, il est utile de rappeler les origines et les buts de l’Organisation.

11. Le Traité qui a été signé à Washington en 1949 constituait une réaction collective - nous avions appris en effet qu’une réaction exclusivement nationale ne suffisait pas à assurer notre sécurité - devant la crainte d’une agression des forces de l’URSS et de ses alliés. Ces forces avaient sur les nôtres une supériorité écrasante. La menace qui pesait sur la Grèce, la mainmise sur la Tchécoslovaquie, le blocus de Berlin et les pressions exercées sur la Yougoslavie avaient montré qu'elles étaient aussi un instrument d'agres­ sion. 12. Si la crainte a été surtout à l’origine, de l’OTAN, nous avons aussi compris - consciemment ou non - qu'en cette ère atomique, dans un monde où les distances comptent de moins en moins, le moment était venu de grouper en une association plus étroite les nations soeurs de l'Atlantique et de l'Europe occidentale à des fins autres que strictement défensives, et que la mise en commun d'une partie des souverainetés nationales pour notre protection mutuelle contribuerait aussi au progrès et à la coopéra­ tion en général. Les gouvernements et les peuples intéressés sentaient que cette plus grande unité était à la fois naturelle et souhaitable, que cette communauté de traditions culturelles, de libres institutions et de concepts démocratiques qui étaient mis au défi et voués à la destruction par ceux qui les défiaient, constituait aussi une raison de s’unir davantage non seulement pour les défendre mais pour les développer. En résumé, la conscience d’un danger immédiat commun se doublait d’un sens de communauté atlantique. 13. Certes, un sentiment de cette nature n'a pas été l'élément déterminant dans la création de l'OTAN ni même son principal mobile. Néanmoins, il a fait naître l’espoir que l'OTAN, une fois passée la crise qui motiva sa création, continuerait de se développer. 294 Documentation

14. Cet espoir trouve son expression dans le préambule et dans les articles 2 et 4 du Traité. L’inclusion de ces deux articles limités dans leurs formes mais portant en eux la promesse de ce grand projet de communauté atlantique a été due à cette conviction que l’OTAN devait devenir davantage qu’une alliance militaire. Ils reflétaient la crainte très réelle de voir l'OTAN si elle ne répondait à cette attente, disparaître avec la crise qui l’avait fait naître, même si elle devenait plus nécessaire que jamais. 15. Ainsi, dès les origines de l’OTAN, il fut reconnu que si une coopération dans le domaine de la défense était la première et la plus urgente des nécessités, cette coopéra­ tion ne suffisait pas. De même, il est apparu de plus en plus clairement depuis la signature du Traité que la sécurité est, à notre époque, bien plus qu'un problème militaire. Le développement des consultations politiques et de la coopération écono­ mique, la mise en valeur des ressources, le progrès de l’éducation et de la compréhen­ sion des peuples, tout cela peut être aussi important, voire'plus important, pour la sécurité d’une nation ou d’une alliance, que la construction d’un cuirassé ou l'équipe­ ment d'une armée. 16. Il serait désormais dangereux de considérer comme des questions absolument distinctes ces deux aspects de la sécurité - l’aspect civil et l’aspect m ilitaire-que ce soit sur le plan national ou sur le plan international. Peut-être l'OTAN n’a-t-elle pas encore pleinement admis cette interdépendance essentielle ou peut-être n'a-t-elle pas déployé assez d'efforts pour créer entre ses éléments civils ou militaires cette liaison étroite et permanente qui est indispensable pour que l'Alliance soit forte et durable. 17. Toutefois, la coopération des pays atlantiques dans les domaines politique et écono­ mique - e t encore moins leur unité - ne pourra être réalisée en un jour ou au moyen d’une seule déclaration; elle ne pourra l'être que grâce à un long processus de création et par toute une série d’actes et de principes politiques à l’échelon national, par la formation d'habitudes, de traditions et de précédents. Ce processus ne pourra être au mieux que lent et progressif. Il sera probablement plus lent que nous le souhaiterions mais nous pourrons être satisfaits s’il est régulier et sûr. Pour qu'il en soit ainsi, il convient que les gouvernements des pays membres, en commençant par les plus puissants, se montrent davantage disposés à coopérer avec l’OTAN et par l’OTAN dans un domaine plus large que la seule défense militaire collective. 18. Bien que le pays de l’OTAN aient déjà institué entre eux diverses formes de coopéra­ tion dans des domaines non militaires et qu'ils comptent parmi les membres les plus actifs et les plus constructifs de diverses organisations internationales, l’OTAN en tant que telle a hésité à s’engager dans cette voie, surtout en ce qui concerne les questions économiques. Ses membres se sont attachés, à juste titre, à éviter tout chevauchement des tâches et à faire, dans le cadre des autres organisations internationales existantes, ce qui pouvait être fait le mieux de cette façon. 19. Cependant, les membres de l’OTAN ont procédé dernièrement à un nouvel examen des buts et des besoins de l'Organisation à la lumière de certains changements inter­ venus dans la tactique et la politique des Soviets depuis la mo rt de Staline et des répercussions des troubles actuels d’Europe orientale. 20. Ces changements n’ont en rien diminué la nécessité d'une défense militaire collec­ tive mais ont placé l'OTAN devant un problème supplémentaire qui revêt cette fois un caractère surtout non militaire. L'OTAN ne doit pas se mépendre sur la nature réelle des événements qui viennent de se produire. L’une des manifestations importantes de la nouvelle politique soviétique de coexistence concurrentielle consiste à tenter de répon­ dre aux initiatives concrètes des nations occidentales visant à améliorer, dans un climat de liberté, le sort des pays économiquement moins développés et à établir un système d'échanges à la fois juste et mutuellement profitable dans le cadre duquel tous les pays

295 Documentation puissent prospérer. L'Union soviétique semble maintenant s'orienter vers une politique qui, par des moyens économiques et par la subversion politique, vise à attirer ces pays dans les filets du communisme et à leur imposer le joug auquel certains membres du bloc soviétique tentent aujourd’hui de se soustraire. Les membres de l'OTAN doivent rester vigilants dans leur lutte contre cette forme de pénétration. 21. Dans le même temps, certaines des craintes immédiates d'une agression militaire générale contre l'Europe occidentale ont diminué. Cette évolution a été facilitée par le fait que le gouvernement soviétique semble s'être rendu compte que toute agression de ce genre entraînerait une riposte certaine, rapide et dévastatrice et qu'il ne saurait y avoir de vainqueur dans une guerre menée avec des armements nucléaires des deux côtés. Les Soviets accordant aux méthodes non militaires ou paramilitaires une plus grande place, il est indispensable que l’OTAN réexamine les moyens dont elle dispose pour répondre efficacement à une pénétration qui se poursuit sous le couvert de la coexistence et qui implique principalement des conflits sans issue catastrophique. 22. Certaines questions se posent maintenant avec une urgence accrue. Les besoins et objectifs de l’OTAN ont-ils changé ou devraient-ils changer? L’Organisation fonctionne- t-elle de façon satisfaisante, compte tenu de la nouvelle conjoncture de 1956? Sinon, quels sont les remèdes? Une autre question, d'une bien plus grande portée encore, se pose également: une association d'Etats souverains qui ne lie pas solidement ses membres a-t-elle la moindre chance de subsister sans le ciment de la crainte? 23. Le Comité a étudié ces questions avec la ferme conviction que les objectifs que les gouvernements avaient en vue lorsqu'ils ont signé le Traité demeurent valables et que l'OTAN a pour ses membres la même impo rtance aujourd’hui qu'à cette époque. 24. Le premier de ces objectifs est, comme on l'a déjà souligné, la sécurité fondée sur une action collective avec des forces armées suffisantes pour décourager l'agression comme pour la repousser. 25. Il est indiscutable que, pour atteindre cet objectif, l’unité et la force sont aujourd'hui aussi indispensables à l'OTAN qu'en 1949. Les Soviets peuvent avoir changé de tactique, mais leur puissance militaire et leurs buts ultimes demeurent. En outre, les récents événements d'Europe orientale ont montré que l'Union soviétique n'hésitera pas dans certaines circonstances à recourir à l’emploi ou à la menace de la force. Il ne faut donc pas que la puissance de l'OTAN soit réduite, bien que son caractère et ses moyens doivent être constamment adaptés aux circonstances. Un renforcement de l’OTAN sur le plan politique et économique est le complément indispensable d'une coopération perma­ nente dans le domaine de la défense, mais il ne doit pas se substituer à elle. 26. Malgré ces récents événements, les dirigeants soviétiques peuvent accorder une plus grande place à l'action politique et économique et à la propagande. Cependant, rien ne prouve qu’ils laissent une telle politique compromettre le maintien de leur potentiel militaire considérable sous sa forme la plus moderne en tant que base de leurs activités dans ces autres domaines. 27. Nous devrions accueillir avec satisfaction tout changement de politique des Soviets s’il était réellement destiné à atténuer les tensions internationales. Mais nous ne devons pas oublier que l'affaiblissement, et en définitive la dissolution de l'OTAN, restent l'un des principaux objectifs des communistes. Nous devons donc rester sur nos gardes aussi longtemps que les dirigeants soviétiques persisteront dans leur détermination de mettre avant tout leur puissance militaire au service de leurs objectifs politiques et de ceux de leurs alliés. 28. Ceci nous ramène au second objectif - l'objectif à long terme - de l'OTAN, à savoir le développement d'une communauté atlantique reposant sur des fondations encore plus

296 Documentation profondes que la nécessité d'une défense commune. Le développement d’une telle communauté n'implique rien moins qu'une association permanente des peuples libres de l'Atlantique nord visant à renforcer leur unité, à défendre et à servir les intérêts que ces pays, en tant que démocraties libres, ont en commun. 29. Pour atteindre cet objectif à long terme, nous devons empêcher les forces centri­ fuges de l'opposition ou de l'indifférence d'affaiblir l'Alliance. L'OTAN n’a pas été détruite ni même affaiblie par la menace ou les attaques de ses ennemis. Elle a parfois été entravée par l’apathie ou l’optimisme excessif de certains de ses membres, par des dissensions ou des divisions entre eux ou parce que d'étroites considérations nationales l’ont emporté sur l’intérêt général. De telles forces, si on les laissait subsister, pourraient entraîner la destruction de l’Alliance. Pour les combattre, il faut que les pays membres utilisent l'OTAN bien plus qu’ils ne l'ont fait jusqu'à présent pour des consultations et une coopération véritable et sincère sur les questions d'intérêt commun. Pour cela, la résolution est plus importante que les résolutions, la volonté que les mots. 30. Toutefois, le problème a des racines plus profondes. Les pays de l'OTAN se trouvent en présence d'une menace politique aussi bien que militaire. Cette menace résulte des doctrines révolutionnaires du communisme qui, grâce aux soins diligents des chefs communistes, ont, depuis des années, semé partout les germes du mensonge au sujet de notre mode de vie libre et démocratique. En face de ces mensonges, la meilleure réponse consiste à fournir constamment les preuves de la supériorité de nos institutions sur les institutions communistes. Nous pouvons montrer par nos paroles comme par nos actes que nous sommes partisans du progrès politique, du développement économique et d'une évolution sociale ordonnée et que de nos jours les vrais réactionnaires sont les régimes communistes qui, en défendant une doctrine économique et politique rigide, ont mieux réussi à détruire les libertés qu’à les développer. 31. Nous ne devons pas ignorer cependant que les mensonges répandus sur nos institutions ont quelquefois été acceptés sans examen et que même dans le monde non communiste, certains esprits perméables à une propagande systématique rejettent notre propre appréciation des buts de l’OTAN et des valeurs qu'elle défend. Ils pensent que si l’OTAN a pu jouer un rôle défensif et préventif au temps de Staline, elle n'est plus nécessaire même pour la sécurité de ses membres; ils estiment qu'elle tend maintenant à devenir une sorte d’agence où les puissances «coloniales» mettent en commun leurs forces et leurs ressources pour défendre leurs empires et les privilèges qui en résultent, leur supériorité raciale et l'hégémonie des pays atlantiques sous la direction des Etats- Unis. Le fait que nous sachions que ces opinions sont fausses et injustes ne signifie pas que l'OTAN et les gouvernements des pays membres ne doivent pas faire tout ce qui est en leur pouvoir pour rétablir la vérité et lutter contre de telles allégations. 32. L'OTAN ne doit pas oublier que l’influence et les intérêts de ses membres ne se limitent pas à la zone d'application du Traité et que des événements extérieurs à cette zone peuvent gravement affecter les intérêts collectifs de la Communauté atlantique. Tout en s’efforçant d'améliorer leurs relations entre eux et de renforcer leur unité, les pays membres devraient donc aussi s'attacher à harmoniser leurs politiques dans les autres parties du monde en tenant compte des intérêts plus larges de la communauté internationale tout entière; ils devraient en particulier travailler aux Nations Unies et ailleurs au maintien de la paix et de la sécurité internationale et à la solution des problèmes qui divisent aujourd'hui le monde. 33. En suivant une telle politique, l’OTAN peut démontrer qu'elle n’est pas seulement une organisation défensive dont tout le comportement serait essentiellement dicté par les craintes et les dangers inhérents à la politique des Soviets. Elle peut prouver son désir de coopérer pleinement avec les autres membres de la communauté internationale en

297 Documentation donnant vie aux principes de la Charte des Nations. Elle peut montrer que sa préoccupa­ tion n’est pas uniquement d’empêcher la guerre froide de dégénérer en conflit ouvert ni de se défendre si une telle catastrophe survenait mais avant tout de prendre l’initiative politique et morale pour que tous les pays puissent se développer dans la liberté, et qu'une paix durable puisse être assurée à toutes les nations. 34. Tous les hommes sincères et de bonne volonté comprendront, particulièrement après les événements de Hongrie, la prudence qui nous incite à ne pas tenir d'emblée pour pacifiques les initiatives soviétiques, notre refus de démanteler notre système de défense avant d’être convaincus que les conditions de la confiance entre les nations sont rétablies. Ce qu'ils ne comprendraient pas c'est que nous nous refusions à rechercher les moyens d'abattre les barrières qui interdisent l'établissement d'une telle confiance. 35. L'association des nations atlantiques à des fins nobles et constructives - ce qui est le principe et l'idéal même du concept de l'OTAN - doit se fonder et se développer sur quelque chose de plus profond et de plus durable que les divisions et les dangers de ces dix dernières années. Elle est le résultat d’une évolution historique bien plus qu'un fait contemporain, et pour qu’elle puisse atteindre son véritable but, nous devons la considé­ rer sous ce jour et tirer les conclusions qui s’imposent. Se limiter à l’immédiat ne suffit pas. 36. Le fait historique qui a commandé cette évolution est qu'un Etat ne peut à lui seul et avec les seuls moyens que lui donnent sa politique et sa puissance nationales, ni progresser, ni même survivre à l’âge nucléaire. Comme les fondateurs de l’Alliance nord- atlantique l’ont prévu, l’interdépendance croissante des Etats tant dans les domaines politique et économique que dans le domaine militaire exige une cohésion et une coopération internationales toujours plus étroites. Certains Etats peuvent, il est vrai, lorsque la situation est favorable, jouir d'une certaine indépendance politique et écono­ mique, mais aucun Etat, si puissant soit-il, ne saurait assurer la sécurité et le bien-être de sa population par une action strictement nationale. 37. C'est ce fait fondamental qui est à la base de notre rapport et des recommandations que l'on trouvera aux chapitres suivants. 38. II n’a pas été difficile de formuler ces recommandations. II le sera beaucoup plus pour les gouvernements des pays membres de les mettre en œuvre. Cela exigera de leur part la ferme conviction que la transformation de la Communauté atlantique en une réalité politique vivante et prospère a autant d’importance que tout objectif d’ordre purement national. Cela nécessitera surtout la volonté de la part des gouvernements de faire passer cette conviction dans le domaine de la politique pratique.

CHAPITRE II Coopération politique

I. Introduction 39. Pour que la Communauté atlantique soit une réalité vivante et capable de progrès, il faut que les relations entre les pays membres de l'OTAN soient fondées sur une confiance et une compréhension mutuelles inaltérables. II ne saurait sans cela y avoir de coopéra­ tion politique constructive ou ferme. 40. Le renforcement de cette coopération politique n'implique nullement un affaiblisse­ ment des liens des pays de l’OTAN avec d'autres pays amis ou avec d'autres associations internationales, notamment les Nations Unies. L’appartenance à l’OTAN n’a un caractère ni exclusif ni restrictif. De même, le développement de la Communauté atlantique par

298 Documentation l'intermédiaire de l'OTAN ne doit pas empêcher des pays membres de nouer entre eux des relations encore plus étroites, par exemple dans le cadre de groupes de pays européens. Coopération atlantique et unité européenne ne sont pas des concepts concurrents ou antagonistes, et elles devraient constituer des réalisations parallèles et complémentaires. 41. Une coopération internationale efficace et constructive exige une ferme résolution de travailler ensemble à la solution des problèmes communs. Les pays de l’OTAN ont entre eux des liens spéciaux, une communauté d'intérêts et des préoccupations commu­ nes en matière de sécurité qui devraient leur rendre cette tâche plus facile. Mais le succès dépendra pour beaucoup de la mesure dans laquelle les gouvernements des pays membres tiendront compte des intérêts de l'Alliance dans leurs politiques et actions respectives. Ceci suppose non seulement l’acceptation du principe de consultations et d’une coopération chaque fois que de besoin, mais aussi l'institution de pratiques qui intègrent celles-ci dans le cadre normal de l’activité gouvernementale. 42. Il est facile de proclamer sa dévotion au principe de la consultation politique - ou économique - à l’OTAN. Il est moins aisé - cela s’est même révélé impossible sans la conviction voulue - de passer des paroles aux actes. Des consultations au sein d'une alliance signifient plus que des échanges de renseignements, bien que ceux-ci soient nécessaires. Il ne s’agit pas seulement de mettre le Conseil de l’OTAN au courant de décisions nationales déjà prises ou d’essayer d'y trouver des appuis pour ces décisions. De telles consultations impliquent essentiellement une discussion collective des problè­ mes aux tous premiers stades de l'élaboration des politiques, avant que la position des pays ne soit définitivement arrêtée. Ainsi parviendra-t-on, au mieux, à des décisions collectives sur les problèmes d’intérêt commun qui affectent l’Alliance - et, au pire, évitera-t-on qu’un pays membre n’agisse sans connaître l’avis des autres.

il. Consultations sur la politique étrangère A. Portée et Caractère des consultations politiques 43. Le rôle essentiel de la consultation dans le développement de la coopération politique a été clairement défini par un premier Comité de la Communauté nord- atlantique, en 1951 : «Le Comité estime que la réalisation d’une coordination plus étroite des politiques étrangères des pays parties au Traité de l'Atlantique Nord, grâce à la généralisation de «l’habitude de consultations» sur les questions d’intérêt commun, renforcerait considé­ rablement la solidarité nord-atlantique et accroîtrait l'aptitude individuelle et collective de ses membres à servir les buts pacifiques pour lesquels a été créée l'OTAN . . . Dans le domaine politique, cela signifie que, bien que chaque gouvernement de l’Atlantique nord garde sa pleine liberté d'action et de décision en ce qui concerne sa propre politique, il faudrait arriver, par l'échange d'informations et par les consultations, à un accord aussi étendu que possible dans l'élaboration de politiques intéressant l'ensemble de la Com­ munauté nord-atlantique.» «Ainsi que le reconnaît explicitement l'article 4 du Traité, il faudra s'attacher tout spécialement aux questions qui revêtent un caractère d’urgence et d’importance immé­ diate pour les membres de l’OTAN, et aux situations «exceptionnelles» qui appellent des consultations étroites sur les lignes de conduite adoptées sur le plan national qui risque d’affecter les intérêts des membres de l’OTAN dans leur ensemble. On a également insisté sur la nécéssité de consultations promptes et efficaces sur les problèmes d'actua­ lité, afin de permettre la mise au point de politiques nationales et l’adoption des mesures appropriées en pleine connaissance des positions et des intérêts de tous les pays de

299 Documentation l'OTAN. Bien que les divers membres de l’OTAN se doivent de consulter leurs pa rtenaires sur les questions appropriées, on a estimé que cette tâche de consultations incombait surtout, par la force des choses, aux membres les plus puissants de la Communauté.» 44. Cela a été écrit voilà cinq ans. Et cela est toujours vrai - aujourd'hui plus que jamais. S'il nous est permis de dire que ces recommandations ne sont pas restées lettre morte pour l'OTAN, il nous faut cependant reconnaître que la pratique de la consultation ne s’est pas développée au Conseil de l'Atlantique Nord tout à fait comme l'exigeait révolution de la situation politique et des tendances dans le monde. Ce qu’il faut par conséquent, aujourd'hui, est plus que simplement élargir le champ de consultations et en accroître la portée. Il est urgent que tous les pays membres fassent des consultations à l’OTAN une partie intégrante de la procédure nationale d’élaboration des politiques. S’ils ne s'y pliaient pas, l'existence même de la Communauté atlantique pourrait être me­ nacée. 45. Il convient toutefois de se rappeler qu’une discussion collective n’est pas une fin en soi et qu'elle constitue uniquement le moyen d’harmoniser des politiques. Chaque fois que les intérêts collectifs de la Communauté atlantique sont en jeu, la consultation devrait tendre à l'adoption, en temps voulu, de lignes de conduite et de mesures communes. 46. Une telle entente n'est pas aisée à obtenir, même avec la coopération et la consulta­ tion les plus étroites. Mais il est vital, pour l’Alliance atlantique, qu'un effort soutenu soit fait pour y parvenir, car solidarité dans la défense et division en politique étrangère sont incompatibles. 47. La consultation dans ce domaine connaît, bien entendu, certaines limitations pra­ tiques. Celles-ci sont assez évidentes pour qu’il soit inutile d'y beaucoup insister. A la vérité, on risque assez peu de les voir négliger ou tourner: il est plus à craindre qu’elles soient exagérées et invoquées pour justifier des pratiques méconnaissant inutilement l’intérêt commun. 48. Une de ces limitations est rigoureuse: la responsabilité dernière de la décision et de l’action continue à incomber aux divers gouvernements. On peut concevoir une situation extrêmement grave qui imposerait à un gouvernement d’agir avant d'avoir consulté les autres. 49. Une autre de ces limitations tient à la difficulté, à l’imprudence qu'il y aurait à définir à l'avance tous les problèmes et toutes les circonstances qui appelleront une consulta­ tion, à établir une distinction arbitraire entre les problèmes ou catégories de problèmes qui pourraient concerner l’OTAN dans son ensemble et ceux qui n’auraient qu’un intérêt strictement national, et à fixer de façon détaillée les obligations et devoirs qui s'attache­ ront à la consultation. Tout cela doit se régler à la lumière des faits. Dans ce domaine, l’expérience est un meilleur guide que le dogme. 50. L'essentiel est qu’en toutes occasions et circonstances, les pays membres s'interro­ gent sur les intérêts et les besoins de l’Alliance avant d’agir ou même de se prononcer. S’ils n'en ont pas le désir et la volonté, toutes les résolutions, recommandations ou déclarations du Conseil ou de comités du Conseil resteront sans grande valeur pratique. 51. Supposant cependant que cette volonté et ce désir existent réellement, le Comité soumet à l'agrément du Conseil les principes et méthodes ci-après en matière de consultation politique: a. Les pays membres devraient informer le Conseil de tout événement qui pourrait avoir des conséquences sérieuses pour l’Alliance. Ils devraient s'y plier, non comme à une simple formalité, mais en vue d'une véritable consultation politique;

300 Documentation b. Les gouvernements des pays membres et le Secrétaire Général devraient avoir le droit de proposer à l'examen du Conseil toute question d'intérêt commun pour l'Alliance qui n’aurait pas un caractère strictement national; c. Aucun gouvernement ne devrait adopter de politique définitive ou faire des déclara­ tions politiques marquantes sur des questions impo rtantes pour l’Alliance ou pour l'un quelconque de ses membres sans consultation préalable, à moins d'impossibilité matérielle démontrable; d. Les pays membres devraient s’efforcer de tenir compte, dans leurs politiques nationa­ les, des intérêts et des vues que les autres pays (et surtout les pays les plus directement en cause) auraient fait valoir lors de consultations OTAN, quand bien même aucune communauté de vue ou entente n'aurait été enregistrée au Conseil; e. Il devrait être tenu compte de toute entente dans la mise au point des politiques nationales. Si des considérations d'ordre national entraînaient un gouvernement à y faire exception, celui-ci devrait en expliquer les raisons au Conseil. Il est plus important encore que, chaque fois qu’une recommandation formelle aura été adoptée à l’issue de débats au Conseil, les gouvernements lui donnent son plein effet dans toute mesure ou politique nationale arrêtée concernant l’objet de cette recommanda­ tion.

B. Examen politique annuel 52. Pour renforcer la procédure de consultation, le Comité recommande qu’à chacune de leurs sessions de printemps, les ministres des Affaires étrangères passent en revue les progrès politiques réalisés par l’Alliance et étudient les nouveaux objectifs que celle-ci devrait se fixer. 53. Pour préparer ces discussions, le Secrétaire Général devrait présenter chaque année un rapport dans lequel: a. il analyserait les principaux problèmes politiques qui se posent à l’Alliance b. il étudierait la mesure dans laquelle les pays membres ont consulté et coopéré avec les autres à propos de ces problèmes; c. il indiquerait les problèmes actuels et futurs au sujet desquels de nouvelles consulta­ tions pourraient être nécessaires pour permettre la solution des difficultés soulevées et l’adoption des mesures positives et constructives. 54. Les gouvernements des pays membres, agissant par l'intermédiaire de leurs Repré­ sentants permanents, devraient fournir au Secrétaire Général les renseignements et l’assistance - l’aide d’experts techniques comprise - dont celui-ci pourrait avoir besoin pour préparer son rapport.

C. Préparation des consultations politiques 55. D'efficaces consultations exigent aussi que l'on prépare avec soin l’ordre du jour des réunions du Conseil prévues à l'échelon tant des ministres que des Représentants permanents. Les questions politiques proposées à l'examen du Conseil devraient, dans toute la mesure du possible, être étudiées et discutées à l’avance, afin que, le moment venu, les représentants des divers pays disposent chacun des données nécessaires sur la position de leur propre gouvernement et sur celle des gouvernements des autres pays. Chaque fois que de besoin, des projets de résolution devraient être préparés à l'avance à titre de base de discussion. L’examen politique annuel dont il a été question dans la section précédente requerrait, lui aussi, un certain travail préparatoire. 56. Pour aider les Représentants permanents et le Secrétaire Général à assumer leurs responsabilités en matière de consultation politique, un Comité politique consultatif

301 Documentation devrait être créé sous l'autorité du Conseil. Les membres en seraient pris dans les diverses délégations, qui leur assureraient, le cas échéant, le concours de spécialistes mandés des diverses capitales. Ce comité se réunirait sous la présidence d’un membre du Secrétariat international désigné par le Secrétaire Général, et il serait, entre autres, chargé de poursuivre ce rtaines études actuelles, comme l’étude des tendances de la politique soviétique.

III. Règlement pacifique des différends entre pays membres 57. Pour qu’une coopération politique efficace se développe au sein de l'OTAN, il est d’une importance capitale d’éviter que de graves différends ne s'élèvent entre pays membres et, à défaut, de régler tout différend rapidement et de façon satisfaisante. Le règlement de tels différends incombe au premier chef aux gouvernements des pays membres directement intéressés tant aux termes de la Charte des Nations Unies (article 33) que du Traité de l’Atlantique Nord (article premier). Pour établir clairement les responsabilités de l’OTAN devant les différends qui n’auront pu être réglés directement entre les intéressés et permettre à l’Organisation d’aider, en cas de besoin, à la solution de tels différends, le Comité recommande au Conseil d’adopter une résolution fondée sur l'article premier du Traité dans laquelle: a. il réaffirmerait l’obligation, pour les pays membres, de régler par des moyens pacifi­ ques tout différend qui surgirait entre eux; b. il déclarerait entendre que tout différend qui n’aurait pu être réglé directement entre les intéressés soit soumis à une procédure de bons offices dans le cadre de l’OTAN avant que l’on ne recoure à aucune autre institution internationale - exception faite, d'une part, pour les différends d’ordre juridique qu'il y aurait lieu de soumettre à un organisme judiciaire et, d’autre part, pour les différends d’ordre économique que l’on pourrait avoir avantage à tenter de régler d'abord dans le cadre de l'organisation économique spécialisée compétente; c. il affirmerait le droit et le devoir des gouvernements des pays membres et du Secrétaire Général de porter à son attention les questions qui leur paraîtraient comporter une menace pour la solidarité ou l’efficacité de l'Alliance; d. il habiliterait le Secrétaire Général à offrir officieusement, à tout moment, ses bons offices aux pays qu'un différend diviserait et, si ceux-ci y consentaient, à prendre l'initiative ou à faciliter l'entreprise d'une enquête, d'une médiation, d’une conciliation ou d'un arbitrage; e. il autoriserait le Secrétaire Général à s'assurer à cet effet, chaque fois qu'il le jugerait utile aux fins indiquées à l'alinéa d., le concours de trois Représentants permanents, au plus, qui seraient choisis par lui dans chaque cas.

IV. Associations de Parlementaires et Conférence des Parlementaires des pays de l'OTAN 58. Parmi les meilleurs défenseurs de l’OTAN et de son action figurent les parlementaires qui ont eu l’occasion de s’instruire directement de quelques-unes de ses activités, de s’informer de ses problèmes et d’échanger des vues avec leurs collègues d’autres pays. La constitution d'associations nationales de parlementaires et l'action de la Conférence des Parlementaires des pays de l’OTAN ont contribué à accroître à la fois les soutiens que l’OTAN trouve dans le public et la solidarité entre pays membres. 59. Les arrangements ci-après sont, en conséquence, recommandés en vue du maintien de relations étroites entre les parlementaires et l’OTAN: a. Le Secrétaire Général continuerait à mettre les locaux et installations du siège de l’OTAN à la disposition de la Conférence des Parlementaires et à fournir à celle-ci

302 Documentation

toute l'assistance possible pour l'organisation de ses réunions; b. Des représentants des pays membres, le Secrétaire Général et d’autres hauts fonctionnaires et officiers supérieurs de l’OTAN devraient être invités à assister à certaines de ces réunions. Les parlementaires seraient ainsi informés des progrès réalisés par l'Alliance et des problèmes qui se posent à celle-ci, et la portée de leurs discussions s'en trouverait accrue.

CHAPITRE III Coopération économique I. Introduction 60. Coopération politique et conflit économique sont inconciliables. Il faut donc que les pays membres soient, dans le domaine économique comme dans le domaine politique, sincèrement désireux de travailler ensemble et prêts à consulter entre eux sur les questions d'intérêt collectif avec une pleine conscience de leur communauté d’intérêts. 61. Les intérêts que les membres de l’OTAN ont en commun dans le domaine économi­ que exigent que ceux-ci: a. prennent collectivement et individuellement des mesures propres à assainir et à développer leurs économies, tant pour accroître le bien-être et la confiance en soi des peuples de l'Alliance que pour créer les indispensables conditions d’un effort de défense suffisant; b. accroissent le plus possible la liberté des échanges, des paiements, des mouvements de main-d’œuvre et des investissements; c. aident les pays économiquement sous-développés, à la fois par intérêt personnel bien compris et pour travailler à l’amélioration des relations entre les peuples; d. suivent des politiques qui, dans des conditions de coexistence concurrentielle, prou­ vent la supériorité de libres institutions pour le développement du bien-être et le progrès économique. 62. La reconnaissance de cette communauté d’intérêts et l’effort collectif et individuel qu’elle appelle ne devraient aucunement empêcher le maintien d'étroites relations économiques avec les pays qui n'appartiennent pas à l'OTAN. La coopération économi­ que, tout comme la coopération politique, est et doit rester plus large que l'Alliance. En même temps, les pays de l’OTAN ont intérêt à l’institution, par tout moyen, d’une coopération économique particulièrement étroite au sein de groupes de pays membres européens. Les dispositions spéciales prises à cet effet devraient, comme il est souhaita­ ble, pouvoir aider à atteindre les buts inscrits à l'article 2 du Traité - qui ont une importance primordiale pour la stabilité et le bien-être, non seulement des pays atlanti­ ques, mais du monde non communiste tout entier - plutôt que s'y opposer.

II. L’OTAN et les autres organisations internationales 63. Si les buts et principes énoncés à l’article 2 du Traité ont une importance capitale, il n’est cependant pas nécessaire que les pays membres se limitent au cadre de l’OTAN dans l'application de ce texte. Il serait sans profit pour la Communauté atlantique que l’OTAN se chargeât d’une tâche qu’assument déjà d’autres organisations internationales créées en vue de diverses formes de coopération économique.1 Les membres de l’OTAN

1 Les principales de c e s organisations s ont: l'Organisati on européenne de c oopération économique (OECE, où tous les pays de l'OTAN figurent en qualité de membres de plein exercice, ou de membres associés, à côté de quatre autres pays), l’Organisation de l'accord général sur les tarifs douaniers el le commerce (GATT), le Fonds monétaire international (FMI), la Banque internationale

303 Documentation jouent un rôle majeur dans toutes ces organisations qui sont généralement, par leur composition même, bien adaptées à leurs missions particulières. 64. II ne semble pas non plus qu’il y ait de nouveaux domaines d'importance où une action économique menée en commun exige une intervention de l’OTAN elle-même. En fait, les intérêts économiques communs aux pays membres seront souvent mieux servis par une collaboration accrue, soutenue tant directement entre ces pays que dans le cadre d’organisations autres que l’OTAN. Cette collaboration devrait cependant être renforcée par des consultations à l’OTAN chaque fois que se trouveront posées des questions économiques d’un intérêt spécial pour l'Alliance, surtout si elles ont des incidences politiques, des rapports avec la défense ou si elles affectent la santé économique de la Communauté atlantique tout entière. De telles consultations exigent un développement marqué des échanges de renseignements et de vues à l'OTAN, dans le domaine économi­ que comme dans le domaine politique. Les consultations ainsi entreprises à l’OTAN devraient tendre à l’adoption d’une attitude commune pour les gouvernements des pays membres chaque fois qu'il s'agira de questions mettant clairement en jeu les intérêts politiques et la sécurité de l'Alliance. Toutefois, les mesures qu’implique cette entente devraient normalement être prises par les gouvernements eux-mêmes, soit directement, soit dans le cadre d’autres organisations Internationales. 65. L’OTAN, en tant qu'organisation internationale, ne devrait pas chercher à établir des relations officielles avec ces autres organismes, et le soin d’harmoniser leurs attitudes et leurs actions devrait être laissé aux représentants des pays de l’OTAN auprès de ces institutions. II n’est pas non plus nécessaire ni souhaitable que les pays membres de l'OTAN forment un «bloc» au sein de celles-ci. Cela ne ferait que nous aliéner l’amitié d'autres gouvernements. II faudrait, en revanche, que des consultations aient lieu à l’OTAN quand se trouveront soulevées dans d'autres organisations des questions écono­ miques qui présenteront un intérêt politique ou stratégique spécial pour l'OTAN, et surtout avant les réunions où des tentatives risqueraient d'être faites pour diviser ou affaiblir l’Alliance, ou pour porter atteinte à ses intérêts.

III. Conflits entre les politiques économiques des pays membres 66. L’OTAN a un net intérêt au règlement des différends économiques qui pourraient avoir des répercussions politiques ou stratégiques dommageables pour l’Alliance. Ces différends doivent être distingués des désaccords en matière de politique économique qui sont normalement réglés par le moyen de négociations directes ou des discussions multilatérales dans d'autres organisations. On ne gagnerait rien à reprendre simplement à l'OTAN des discussions qui ont leur place dans d'autres organisations techniquement plus compétentes. II devrait, en revanche, être permis à tout pays membre ou au Secrétaire Général de soulever à l'OTAN toute question pour laquelle II lui semblerait qu’il n'est fait ailleurs que des progrès insuffisants et qu’une solution conforme aux buts de la Communauté atlantique pourrait être facilitée par des consultations OTAN. Les procédures de règlement pacifique que l’on a étudiées au chapitre précédent à propos des différends politiques devraient aussi pouvoir être appliquées pour les différends économiques graves qui justifieraient un examen à l’OTAN.

pour la reconstruction et le développement (BIRD), la Société financière internationale (SFI) et diverses autres institutions des Nations Unies, Commission économique pour l'Europe comprise. Plusieurs des membres de l’OTAN jouent un rôle actif dans l'Organisation du Pacte de Colombo pour le développement économique des pays asiatiques. La plupart des pays membres prennent également une part active à la mise en œuvre de programmes d'assistance technique et participent à la discussion du projet de Fonds spécial des Nations Unies pour le développement économique (SUNFED).

304 Documentation

IV. Coopération scientifique et technique 67. Science et technique sont des domaines d'une particulière importance pour la Communauté atlantique. Au cours des dix dernières années, il est devenu de plus en plus évident que le progrès scientifique et technique pouvait être déterminant pour la sécurité des nations et pour leur position dans le monde. Ce progrès est également décisif pour le monde occidental, si celui-ci veut jouer le rôle qui lui appartient vis-à-vis des pays économiquement sous-développés. 68. D’un point de vue plus particulier, il est urgent d'accroître la qualité et le nombre des savants, ingénieurs et techniciens. Le recrutement, la formation et l’utilisation du person­ nel scientifique et technique sont affaire plus nationale qu’internationale. Encore les gouvernements nationaux ne sont-ils pas seuls à intervenir ici: dans les pays à structure fédérale, les gouvernements d’Etat et de province jouent un rôle prépondérant, et nombre d'universités et d'institutions d'enseignement supérieur des pays atlantiques sont même des établissements indépendants exempts de tout contrôle gouvernemental détaillé. Cependant, des mesures de coopération Internationale appropriées pourraient inciter les pays membres à adopter individuellement des politiques plus positives et, dans certains cas, les aider dans la recherche des solutions les plus constructives. 69. D'autres organisations se sont déjà engagées dans certaines activités à cet égard. Toutefois, des progrès dans ce domaine sont si décisifs pour l'avenir de la Communauté atlantique que les membres de l'OTAN devraient veiller à ne laisser sans examen aucune possibilité de coopération fructueuse. Le Comité recommande, par conséquent, comme première mesure concrète, qu’une conférence réunissant des personnalités privées ou officielles d'une exceptionnelle autorité (une ou, au maximum, deux par pays) soit convoquée afin: a. de permettre l’échange de renseignements et de vues sur les problèmes les plus urgents concernant le recrutement, la formation et l’utilisation des savants, ingénieurs et techniciens et sur les meilleures mesures à prendre, tant à long qu’à court terme, pour les résoudre; b. d'amener les participants à nouer entre eux des relations plus étroites en vue d’une poursuite de cette mise en commun de l’expérience et d’un travail constructif dans les pays membres; c. de proposer les mesures particulières à prendre pour développer la coopération internationale dans ce domaine, que celles-ci incombent à l'OTAN ou qu’elles doivent être mises en œuvre par les soins d’autres organisations internationales.

V. Consultations sur les problèmes économiques 70. Il est admis que la Communauté atlantique a un intérêt positif à voir les pays économiquement sous-développés progresser rapidement et de façon saine, qu’ils appartiennent ou non à la zone nord-atlantique. Le Comité pense cependant que l'OTAN n'est pas l'organisme qui convienne pour gérer des programmes d’assistance conçus en vue du développement économique ou de la coordination systématique des politiques de pays membres en la matière. Ce que les pays membres peuvent et devraient faire est de se tenir mutuellement au courant et de tenir l’OTAN informée de leurs programmes et politiques dans ce domaine. Quant à l’OTAN, elle devrait, chaque fois que de besoin, examiner si les mesures prises sont bien conformes aux intérêts de l'Alliance. 71. Les intérêts économiques de la Communauté atlantique ne peuvent être considérés indépendamment des activités et politiques du bloc soviétique. L’URSS recourt trop souvent à des mesures économiques destinées à affaiblir l’Alliance occidentale ou à établir dans d'autres régions un haut degré de dépendance vis-à-vis du monde soviéti-

305 Documentation que. Dans ces conditions, il importe plus que jamais que les pays de l'OTAN se préoccupent activement de mettre eux-mêmes au point des politiques commerciales et financières constructives. Ceux-ci devraient, en particulier, éviter de créer des situations dont les pays du bloc soviétique pourraient tirer parti contre la Communauté atlantique et d'autres pays non communistes. Dans tout ce domaine de la concurrence économique, les pays membres devraient avoir entre eux des consultations plus larges pour arrêter ensemble leur ligne de conduite de façon réfléchie et en toute connaissance de cause. 72. Les arrangements pris par l’OTAN en vue de consultations économiques régulières ont largement évolué. D'autre part, nombre de questions économiques ont été soumises au Conseil pour qu'il les étudie en fonction des nécessités de chaque cas. Aucun dispositif important nouveau n’est nécessaire dans ce domaine. Toutefois, la grande variété des questions dont il peut être traité lors des échanges réguliers de renseigne­ ments et des consultations en question porte à penser que le Conseil devrait créer un Comité économique consultatif placé sous son autorité. Ce dernier devrait être chargé de la discussion préliminaire systématique des questions ci-dessus définies, conjointement avec telles autres tâches que le Conseil pourrait lui confier de sa propre initiative ou à la demande du Comité lui-même. Toute fonction que resterait confiée au Conseil des conseillers techniques lui serait transférée. L’accomplissement de sa mission ne devant pas lui imposer un travail régulier, les gouvernements pourraient s’y faire normalement représenter par les hauts fonctionnaires qui s’occupent pour eux des travaux d’autres organisations économiques internationales. Sa composition statutaire devrait néan­ moins être assez souple pour que les gouvernements puissent, en cas de besoin, y envoyer, des capitales, des spécialistes des questions particulièrement examinées.

CHAPITRE IV Coopération culturelle 73. Un sens de la Communauté atlantique doit exister parmi les peuples aussi bien que dans les institutions des nations de l’Alliance. Cela ne sera que dans la mesure où les peuples auront une claire conscience tant de leur commun patrimoine culturel que du prix des libertés matérielles et de la liberté de pensée qui sont les leurs. Il importe par conséquent au plus haut point que les pays de l'OTAN encouragent la coopération culturelle entre leurs peuples par tous les moyens pratiques à leur disposition, afin de renforcer leur unité et de procurer à l’Alliance le soutien le plus large possible. Il est particulièrement important que cette coopération culturelle dépasse les limites d'un continent. Cela ne doit cependant pas empêcher les gouvernements de prendre des mesures limitées, multilatérales ou même bilatérales, pour resserrer leurs liens culturels dans le cadre général de l'Alliance. Le Comité se félicite des mesures dont des pa rticu­ liers et des groupements non gouvernementaux ont pris l’initiative dans des buts de coopération culturelle dans la Communauté atlantique. Celles-ci devraient être encoura­ gées et renforcées. 74. Pour développer la coopération culturelle, le Comité pense qu'il y aurait lieu de s'inspirer des principes généraux suivants: a. Les activités gouvernementales dans ce domaine ne devraient pas faire double emploi avec les efforts privés, mais, au contraire, tendre à les soutenir et à les compléter; b. les gouvernements devraient donner la priorité aux projets qui appellent une action conjointe des pays de l’OTAN et contribuent ainsi à accroître chez eux le sens de leur communauté; c. en étendant ses activités dans le domaine culturel, l’OTAN aurait le plus grand avantage à se préoccuper avant tout d'inspirer des contacts transatlantiques;

306 Documentation d. les Incidences financières des projets culturels devraient être étudiées de façon réaliste. 75. Pour que le public connaisse et comprenne mieux l’OTAN et la Communauté atlantique, le Conseil devrait organiser des cours et des réunions pour les membres du corps enseignant. 76. L'OTAN et ses membres devraient donner un plus large soutien à des activités pédagogiques ou associées telles que la poursuite des programmes de bourses de recherches et d’études, l’institution de chaires universitaires d'études atlantiques, la création de chaires pour des professeurs étrangers, l’organisation d'échanges de per­ sonnes sous l'égide de gouvernements (échanges transatlantiques, principalement), l’utilisation d’une documentation OTAN dans les écoles et l’octroi de bourses spéciales OTAN à des étudiants. 77. Les gouvernements devraient prendre des mesures concrètes pour faciliter l'établis­ sement de plus étroites relations entre l’OTAN et les organisations de jeunesse, et le Secrétariat international devrait s’assurer les services d’un spécialiste de ces questions. Des conférences de dirigeants d’organisations de jeunesse analogues à la Conférence de juillet 1956 devraient être périodiquement réunies sous les auspices de l'OTAN. 78. Pour que les contacts entre les peuples des divers pays de l’OTAN soient plus faciles et se multiplient, il faudrait que les gouvernements revoient et, si possible, révisent leurs politiques en matière de change, conjointement avec toutes dispositions qui restrein­ draient la liberté de voyage. 79. Etant donné l’impo rtance que revêt un accroissement de la compréhension et de la bonne volonté entre membres des forces armées de l’OTAN, il serait souhaitable de développer les échanges de militaires au delà des limites des programmes normaux d’entraînement, en coopération avec les autorités militaires. Les gouvernements pour­ raient y pourvoir par des arrangements bilatéraux, pour commencer. Ils devraient aussi s’efforcer d’obtenir, aux mêmes fins, l’aide de l’Association du Traité de l’Atlantique et d'autres institutions bénévoles. 80. Les projets culturels qui bénéficient à la communauté devraient faire l'objet d’un financement commun. Les projets culturels agréés qui auront été lancés par un gouver­ nement membre ou une institution privée (les récentes réunions d’étude d'Oxford, ou la conférence organisée par l’Association du Traité de l’Atlantique pour étudier le rôle de l’école dans la Communauté atlantique, par exemple) devraient recevoir un soutien financier de l’OTAN dans le cas où l’appui obtenu sur le plan national s'avérerait insuffisant.

CHAPITRE V Coopération dans le domaine de l’information 81. Pour lui donner leur appui, les peuples des pays membres doivent connaître l’OTAN. Ils doivent, par conséquent, être informés, non seulement des aspirations de l’OTAN, mais aussi de ses réalisations. Il faut trouver les éléments d’un programme efficace d’information OTAN et les fonds nécessaires à son exécution. Il impo rte que le public soit informé aussi complètement que possible des importants résultats obtenus grâce aux consultations OTAN. 82. Les activités de l’OTAN en matière d'information devraient avant tout viser à éclairer l'opinion publique dans les pays de l’Alliance. Mais il est en même temps nécessaire que les buts et réalisations de l’Organisation soient compris au dehors si l'on veut que celle-ci soit vue avec sympathie et que ses activités ne soient pas mal interprétées.

307 Documentation

83. L’importante mission d’informer le public des activités de l’OTAN et de les lui expliquer incombe au premier chef aux services nationaux d’information. Ceux-ci ne sauraient la remplir si les gouvernements n'en tiennent pas compte comme il convient dans leurs programmes nationaux. Il est indispensable que les gouvernements y pour­ voient. L’OTAN peut et doit les y aider. En fait, l’Organisation et ses membres devraient conjuguer leurs efforts pour mieux renseigner le public sur l'OTAN et la Communauté atlantique et pour lui faire mieux comprendre celles-ci. 84. L’une des tâches de l’OTAN devrait être de coordonner le travail des services nationaux d’information dans les domaines d’intérêt commun. Les gouvernements devraient, quant à eux, confronter leurs expériences et leurs vues à l’OTAN pour éviter les différences d'interprétation et d’accentuation. Ceci est particulièrement important pour la diffusion des renseignements sur l’OTAN aux autres pays. Une politique coordonnée devrait tendre à mettre en relief le caractère défensif et les importants aspects non militaires de l'Alliance. Elle devrait également couvrir la réplique à la propagande contre l’OTAN et l'étude critique des initiatives et déclarations communistes qui concernent la Communauté atlantique. 85. La Division et l’Information de l’OTAN doit, elle-même, recevoir des gouvernements les moyens financiers et l'appui qu'exigent ces nouvelles tâches - concours sans lequel on ne saurait lui imposer celles-ci. 86. Pour faciliter la coopération entre la Division de l'information de l’OTAN et les Services d'information des pays, le Comité recommande l'adoption des mesures particu­ lières ci-après: a. Nomination, par les Services d'information de chaque pays, d’un fonctionnaire chargé de la liaison avec l’OTAN et de la diffusion de la documentation OTAN; b. Soumission à l’OTAN, par les gouvernements, des programmes d’information qu’ils envisagent, aux fins d’une discussion au Comité de l’information et des relations culturelles, discussion à laquelle des représentants des Services nationaux d’informa­ tion devraient être associés; c. Inscription de crédits de traduction dans le budget de la Division de l'Information de l’OTAN, afin de permettre la traduction d’éléments de documentation OTAN dans des langues non officielles de l'Alliance pour répondre aux besoins raisonnables des pays membres; d. Fourniture par l'OTAN d'études spéciales sur des questions d’intérêt commun aux services nationaux d’information qui en feraient la demande. 87. La formule des voyages de journalistes organisés par l'OTAN devrait être élargie, ceux-ci étant ouverts à d’autres personnes en mesure d'influer sur l’opinion publique (dirigeants de syndicats et d'organisations de jeunesse, enseignants et conférenciers, par exemple). Il conviendrait également d'encourager un resserrement des liens entre les institutions privées qui soutiennent l’OTAN et la Division de l’information de l'organisa­ tion.

CHAPITRE VI Organisation e t fonctions 88. Le Comité considère que, sous sa forme actuelle, l’OTAN est capable de remplir les missions non militaires qui lui incombent. Aucune modification de structure n'y est nécessaire. L’organisation en elle-même est satisfaisante. C'est aux gouvernements de l'utiliser.

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89. Certaines améliorations aux procédures et au fonctionnement de l'OTAN seront cependant nécessaires si pleine vigueur doit être donnée aux recommandations formu­ lées dans le présent rapport. C'est là l’objet des propositions qui sont faites dans ce chapitre.

A. Réunions du Conseil 90. La durée des sessions ministérielles devrait être accrue. L'expérience a montré que, s'il ne prolonge ses débats, le Conseil ne peut pas examiner convenablement tous les points impo rtants de son ordre du jour. Il laisse alors certains de ceux-ci sans prendre aucune décision, ou ne parvient qu'à des décisions peu claires. 91. On devrait s'efforcer d'encourager la discussion au lieu de se contenter de déclara­ tions de principes rédigées à l’avance. Les réunions devraient être préparées dans cet esprit. Pour la plupart des séances, le nombre des assistants devrait être sévèrement limité. Pour faciliter de libres discussions, les ministres qui souhaiteraient s'exprimer dans une langue autre que le français ou l'anglais devraient fournir des interprètes de leurs propres délégations pour la traduction consécutive de leurs déclarations dans l'une ou l’autre des langues officielles. 92. Les ministres des Affaires étrangères devraient être réunis chaque fois qu’il en serait besoin et, à l’occasion, en d’autres lieux que le siège de l'OTAN. Les ministres devraient aussi participer plus fréquemment aux réunions ordinaires du Conseil, quand bien même tous ne seraient pas en mesure de venir en même temps. Le Conseil permanent a tous pouvoirs de décision: en d'autres termes, l'autorité du Conseil est la même, que les gouvernements y soient représentés par leurs ministres ou par leurs Représentants permanents. Il ne devrait donc pas y avoir de distinction stricte ni formelle entre les sessions ministérielles et les autres réunions du Conseil.

B. Renforcement des liens entre le Conseil et les gouvernements des pays membres 93. Le type de consultations que l'on envisage dans le présent rapport exige que les Représentants permanents soient en mesure de parler avec autorité et de toujours donner une expression authentique de la pensée de leurs gouvernements. La variété des situations géographiques et des organisations constitutionnelles ne permet pas l'adop­ tion des mêmes dispositions dans tous les gouvernements. Dans certains cas, il pourrait être souhaitable qu'un haut fonctionnaire de la capitale soit chargé de s’occuper essentiellement des questions OTAN. Le but visé serait de faciliter, d'une part, des consultations OTAN chaque fois que des politiques nationales iraient à rencontre des intérêts communs des pays de l'Alliance et, d’autre part, la traduction des résultats de ces consultations en actes efficaces dans les divers gouvernements. 94. Pour maintenir un lien aussi étroit que possible entre la pensée des gouvernements et les consultations au Conseil, on pourrait organiser de temps à autre des réunions du Conseil auxquelles pa rticiperaient les hauts fonctionnaires chargés de la mission spé­ ciale ci-dessus ou les chefs permanents des ministères des Affaires étrangères.

C. Préparation des sessions du Conseil 95. Les questions inscrites à l’ordre du jour des sessions ministérielles devaient être minutieusement étudiées par les Représentants permanents, les propositions appro­ priées étant préparées avant la rencontre des ministres. A cet effet, on pourra juger souhaitable que les gouvernements envoient des experts hautement qualifiés pour procéder à des consultations sur des points de l'ordre du jour avant l'ouverture de la session.

309 Documentation

96. La préparation des questions dont le Conseil est appelé à discuter devrait être facilitée par un usage approprié des comités consultatifs politique et économique du Conseil (les recommandations relatives à la création de ces comités figurent au chapitre 2, paragraphe 56, et au chapitre 3, paragraphe 72 ). 97. Pour les consultations sur des questions spéciales, les délégations permanentes devraient davantage recourir à des experts nationaux hautement qualifiés, à qui l'on demanderait spécialement de venir des diverses capitales pour faire le travail prépara­ toire nécessaire dans chaque cas. D’officieuses discussions entre des spécialistes char­ gés des mêmes responsabilités offrent un très précieux moyen d’accorder les attitudes gouvernementales aux tout premiers stades de l'élaboration des politiques. 98. Les gouvernements des pays membres devraient, pour leur information réciproque, se fournir mutuellement, par l’entremise de l’OTAN, des documents de base sur leurs positions respectives. Cela faciliterait à l'Alliance l’examen des problèmes d’intérêt commun, et aiderait les divers gouvernements à mieux comprendre la position de tout pays membre devant une question qui le toucherait spécialement mais serait, en même temps, susceptible d’incidences plus ou moins sérieuses pour les autres membres de l’OTAN.

D. Le Secrétaire Général et le Secrétariat international 99. Il faut renforcer le rôle du Secrétaire Général et du Secrétariat international si l’on veut que l’Organisation remplisse pleinement sa mission. 100. Le Comité recommande que le Secrétaire Général assume la présidence du Conseil pour ses sessions ministérielles, comme il le fait déjà pour ses autres réunions. Un tel changement de procédure serait le corollaire normal de l’extension des responsabilités du Secrétaire Général, selon ce qui est recommandé dans le présent rapport. Il serait aussi justifié par la situation privilégiée du Secrétaire Général, qui lui permet de se familiariser avec les problèmes et activités de l’Alliance dans leur ensemble. 101. Il serait cependant toujours souhaitable qu'un ministre soit, chaque année, nommé président en titre du Conseil, conformément à l’actuelle pratique de renouvellement suivant la liste alphabétique des pays membres. En sa qualité de président, ce ministre continuerait à avoir des rapports particulièrement étroits avec le Secrétaire Général durant et entre les sessions ministérielles, et il resterait le porte-parole du Conseil en toute circonstance exigeant des déclarations officielles. Il présiderait aussi à l’ouverture et à la clôture solennelles des sessions ministérielles du Conseil. 102. En outre: a. le Secrétaire Général devrait être encouragé à soulever les questions qui lui paraî­ traient donner lieu à consultation dans les domaines couverts par le présent rapport, et il devrait être chargé de prendre l'initiative formelle des consultations et d’en assurer la direction. b. Pour lui permettre de remplir un tel office, les pays membres devraient s’engager à toujours tenir le Secrétaire Général pleinement informé, par l’intermédiaire de leurs délégations permanentes, de l’avis de leurs gouvernements sur les questions d’intérêt commun pour l'Alliance. c. L’attention du Conseil est également appelée sur les responsabilités supplémentaires que le Comité lui recommande de confier au Secrétaire Général au sujet de l'examen politique annuel (chapitre 2, paragraphe 52) et du règlement pacifique des différends (chapitre 2, paragraphe 57). 103. Le bon fonctionnement de l’OTAN dépend dans une large mesure de l'efficacité, du dévouement et du moral de son Secrétariat. De nouvelles tâches et responsabilités

310 Documentation seraient imposées à celui-ci par l’acceptation des recommandations que contient le présent rapport. Les gouvernements doivent donc être prêts à donner tout l’appui nécessaire au Secrétariat international, tant sur le plan financier que du point de vue du personnel. S’ils y manquaient, on ne pourrait pas donner une exécution satisfaisante aux recommandations qui sont formulées dans ce rapport, eussent-elles le plein accord des gouvernements.

ANNEXE I Compte rendu officiel des travaux d u comité Le Comité des Trois, composé du Dr. Gaetano Martino (Italie), de M. Halvard Lange (Norvège) et de M. Lester B. Pearson (Canada), a été constitué le 5 mai 1956 par le Conseil de l'Atlantique Nord, siégeant en session ministérielle. Son mandat était le suivant: «... présenter au Conseil des recommandations quant aux mesures à prendre pour améliorer et développer la coopération entre pays de l’OTAN dans les domaines non militaires et pour accroître l'unité au sein de la Communauté atlantique.» 2. Le Comité a tenu ses premières réunions du 20 au 22 juin 1956 au siège de l’OTAN, à Paris. Au cours de ces séances, il a arrêté sa propre procédure et décidé d’envoyer aux gouvernements des divers pays membres un questionnaire demandant leur avis à la fois sur un certain nombre de problèmes particuliers en matière tant de coopération poli­ tique, économique et culturelle que d’information, et sur l’organisation et les fonctions de l'OTAN. Il a, en outre, fait distribuer un mémorandum donnant aux pays des explica­ tions et des directives qui devaient les aider à préparer leurs réponses. Le questionnaire a été diffusé le 28 juin 1956, les gouvernements étant invités à y répondre avant le 20 août. 3. Le Comité s’est à nouveau réuni à Paris le 10 septembre 1956, pour y tenir une série de réunions qui durèrent jusqu'au 22 septembre. Après avoir examiné et analysé les réponses faites au questionnaire, le Comité a procédé à des consultations avec chacun des pays membres. L'objet de ces consultations était à la fois de clarifier, si nécessaire, les positions prises par les gouvernements dans leurs réponses, et de permettre une discussion préliminaire de certaines des vues du Comité avec les représentants d’autres gouvernements. 4. Les consultations en question se sont succédées dans l’ordre suivant:

Mercredi 12 septembre Matinée: Islande (représentée par M. H. G. Andersen, représentant permanent de l'Islande auprès du Conseil de l'Atlantique Nord): Après-midi: Turquie (représentée par M. N. Birgi, Secrétaire Général au ministère des Affaires étrangères).

Je udi 13 septembre Matinée: Pays-Bas (représentés par M. J. W. Beyen, ministre des Affaires (étran­ gères); Après-midi: Grèce (représentée par M. E. Averoff, ministre des Affaires étrangères).

Vendredi 14 septembre Matinée: Belgique (représentée par M. P.-H. Spaak, ministre des Affaires étrangères); Après-midi: Allemagne (représentée par le Professeur Hallstein, Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères).

311 Documentation

Lundi 17 sept e mbre Matinée: Luxembourg (représenté par M. M. J. Bech, premier ministre et ministre des Affaires étrangères); France (représentée par M. C. Pineau, ministre des Affaires étrangères); Après-midi: Etats-Unis (représentés par le Sénateur George, représentant spécial du Président Eisenhower); Portugal (représenté par M. P. Da Cunha, ministre des Affaires étrangères).

Mardi 18 septembre Matinée: Danemark (représenté par M. Ernst Christiansen, suppléant du ministre des Affaires étrangères); Après-midi: Royaume-Uni (représenté par M. Anthony Nutting, ministre d’Etat pour les Affaires étrangères).

5 . Le Comité a, en outre, conféré avec les groupes ci-après: a. Le mercredi 12 septembre, réunion avec la Commission permanente de la Conférence des Parlementaires des pays de l’OTAN, qui était composée des personnalités ci- après: Belgique: MM. Frans Van Cauwelaert et A. de Meeler. Canada: M. le Sénateur Wishart McL. Robertson (P.C.). France: M. Maurice Schumann. Allemagne: MM. F. Berendsen et le Dr. Richard Jaeger. Pays-Bas: MM. J. J. Fens, J. L. Kranenburg et E. A. Vermeer. Turquie: M . le Colonel Seyfi Kurtbek. Royaume-Uni: M. le Colonel Walter Elliot (C. H., M. C., M. P.). Etats-Unis: M. Wayne L. Hays (M. C.), membre du Congrès. b. Le samedi 15 septembre, réunion avec le Bureau de l’Association du Traité de l’Atlantique, représenté par: le comte Morra, président; le Dr. Nord, vice-président; le Dr. Flynt, vice-président, et M. John Eppstein, secrétaire général, ainsi qu’avec un certain nombre de délégués d’associations nationales affiliées. c. Le mardi 18 septembre, réunion avec le général Billotte et M. Barton, représentant les signataires de la déclaration d'Unité atlantique. 6. A l'issue de ces consultations, un projet de rapport au Conseil a été préparé. Pour ce travail, le Comité a bénéficié des avis éclairés de trois consultants spéciaux: le professeur Lincoln Gordon (université de Harvard), le professeur Guido Carli (Rome) et M. Robe rt Major (Oslo). 7. Le Comité s’est réuni une dernière fois le 14 novembre à New York, pour revoir son rapport à la lumière des importants événements qui étaient intervenus dans le monde depuis sa session de septembre. Après avoir approuvé son rapport, le Comité en a remis le texte aux autres ministres des Affaires étrangères, pour qu’ils l’étudient avant son examen par le Conseil de l'Atlantique Nord.

ANNEXE II Résolutions du Conseil

1. Résolution sur le règlement pacifique des litiges et différends entre pays membres de /’Organisation du Traité de l ’Atlantique Nord Considérant que les parties du T raité de l'Atlantique Nord, aux termes de l'article premier de ce Traité, se sont engagées «à régler par des moyens pacifiques tous différends

312 Documentation internationaux dans lesquels elles pourraient êt re impliquées, de telle manière que la paix et la sécurité internationale, ainsi que la justice, ne soient pas mises en danger»; Considérant que les parties se sont, en outre, engagées à s’efforcer d’éliminer toute opposition dans leurs politiques économiques internationales et à encourager la collabo­ ration économique entre chacune d'entre elles ou entre toutes; Considérant que l’union et la force dans la poursuite de ces objectifs restent indispen­ sables à une coopération suivie dans les domaines militaires et non militaires;

Le Conseil de l’Atlantique Nord: Réaffirme l'obligation, pour tous ses membres, aux termes de l’article premier du Traité, de régler par des moyens pacifiques tout différend qui surgirait entre eux; Décide que tout différend qui n'aura pu être réglé directement entre les intéressés sera soumis à une procédure de bons offices dans le cadre de l’OTAN avant que les gouvernements des pays membres recourent à aucune autre institution internationale - exception faite, d’une part, pour les différends d’ordre juridique qu'il y aurait lieu de soumettre à un organisme judiciaire et, d’autre part, pour les différends d’ordre écono­ mique que l’on pourrait avoir avantage à tenter de régler d’abord dans le cadre de l’organisation économique spécialisée compétente; Affirme le droit et le devoir des gouvernements des pays membres et du Secrétaire Général de porter à son attention les questions qui leur paraîtront comporter une menace pour la solidarité ou l'efficacité de l'Alliance; Habilite le Secrétaire Général à offrir officieusement, à tout moment, ses bons offices aux gouvernements des pays membres qu’un différend diviserait et, si ceux-ci y consen­ tent, à prendre l’initiative ou à faciliter l’entreprise d’une enquête, d'une médiation, d’une conciliation ou d’un arbitrage; Autorise le Secrétaire Général à s'assurer, chaque fois qu'il le jugera utile aux fins indiquées au paragraphe précédent, le concours de trois représentants permanents, au plus, qui seront choisis par lui dans chaque cas.

2. Résolution concernant le rapport soumis par le Comité des Trois sur la coopération entre les pays de l'OTAN dans les domaines non militaires Considérant que le Conseil de l'Atlantique Nord, réuni à Paris le 5 mai, a chargé un comité composé des ministres des Affaires étrangères d'Italie, du Canada et de Norvège de lui présenter des recommandations quant aux mesures à prendre pour améliorer et développer la coopération entre pays de l'OTAN dans les domaines non militaires et pour accroître l'unité au sein de la Communauté atlantique; Considérant que ce Comité des Trois lui a maintenant fait rapport sur ses travaux et soumis un certain nombre de recommandations sur les mesures à prendre pour amélio­ rer et développer la coopération entre pays de l’OTAN dans les domaines non militaires;

Le Conseil de l'Atlantique Nord: Prend note du rapport du Comité des Trois et en approuve les recommandations; Invite le Conseil permanent à mettre en œuvre, compte tenu des observations des gouvernements, les principes et recommandations contenus dans ce rapport; Invite le Secrétaire Général à lui soumettre toutes autres propositions particulières que la mise en œuvre de ces recommandations pourrait exiger et à lui faire périodiquement rapport sur l’exécution de ces recommandations par les gouvernements; Autorise le Comité des Trois à publier son rapport.

313 6 Les futures tâches de l’Alliance - (Rapport Harmel)

Rapport du Conseil Annexe au communiqué final de la session ministérielle

Décembre 1967

1. Il y a un an, à l'initiative du Ministre des Affaires Etrangères de Belgique, les gouvernements des quinze nations de l'Alliance ont décidé d’entreprendre «l’étude des future tâches de l’Alliance et des mesures à prendre pour y faire face, afin de renforcer l’Alliance en tant qu’élément de paix durable». Le présent rapport expose la teneur générale et les grands principes qui se dégagent de cet examen des futures tâches de l'Alliance. 2. Des études ont été effectuées par MM. Schütz, Watson, Spaak, Kohler et Patijn. Le Conseil tient à remercier ici ces éminentes personnalités pour les efforts qu’elles ont déployés et pour le travail d’analyse auquel elles se sont livrées. 3. Cet exercice a montré que l’Alliance est une organisation dynamique et vigoureuse qui s'adapte constamment aux conditions changeantes. Il a également montré que ses futures tâches peuvent être menées à bien dans le cadre des dispositions du Traité en se fondant sur les méthodes et procédures dont de longues années d’expérience ont consacré la valeur. 4. Depuis la signature du Traité de l’Atlantique Nord en 1949, la situation internationale a changé de façon notable et les tâches politiques de l'Alliance ont pris une dimension nouvelle. L’Alliance a notamment joué un rôle majeur dans l’arrêt de l’expansion commu­ niste en Europe; l’Union soviétique est devenue l’une des deux superpuissances mondia­ les, mais le monde communiste n’est plus monolithique; la doctrine soviétique de la «coexistence pacifique» a modifié la nature de l'affrontement avec l'Ouest, mais non les problèmes fondamentaux. Bien que la disparité entre la puissance des Etats-Unis et celle des Etats européens subsiste, l’Europe s’est relevée et est en marche vers son unité. Le processus de décolonisation a transformé les relations de l'Europe avec le reste du monde; dans le même temps, des problèmes majeurs ont surgi dans les relations entre pays développés et en voie de développement. 5 . L’Alliance Atlantique a deux fonctions essentielles. La première consiste à maintenir une puissance militaire et une solidarité politique suffisantes pour décourager l'agres­ sion et les autres formes de pression et pour défendre le territoire des pays membres en cas d’agression. Dès ses débuts, l’Alliance s’est acquittée avec succès de cette tâche. Mais la possibilité d’une crise ne peut être exclue tant que les questions politiques cruciales en Europe et par-dessus tout la question allemande n'auront pas été réglées. D’autre part, la situation d’instabilité et d'incertidude n’a pas encore permis une réduc­ tion équilibrée des forces militaires. Dans ces conditions, les Alliés maintiendront un potentiel militaire suffisant pour assurer l’équilibre des forces et créer ainsi un climat de stabilité, de sécurité et de confiance. Dans ce climat, l’Alliance peut s'acquitter de sa seconde fonction, c’est-à-dire poursui­ vre ses efforts en vue de progresser vers l’établissement de relations plus stables qui

314 Documentation permettront de résoudre les problèmes politiques fondamentaux. La sécurité militaire et une politique de détente ne sont pas contradictoires mais complémentaires. La défense collective est un facteur de stabilité dans la politique mondiale. Elle est la condition nécessaire d’une politique efficace visant àun plus grand relâchement des tensions. Le chemin de la paix et de la stabilité en Europe consiste notamment àutiliser l'Alliance dans un esprit constructif dans l'intérêt de la détente. La participation de l'URSS et des USA sera nécessaire pour le règlement des problèmes politiques en Europe. 6. Dès le début, l’Alliance Atlantique a été un groupement d’Etat animés des mêmes idéaux et ayant de nombreux intérêts communs, et dont la cohésion et la solidarité constituent un élément de stabilité au sein de la zone atlantique. 7. En tant qu’Etats souverains, les Alliés ne sont pas tenus de subordonner leur politique à une décision collective. L’Alliance fournit un forum et un centre efficace pour les échanges d'informations et de vues; ainsi, chacun des Alliés peut-il arrêter sa politique à la lumière d’une connaissance approfondie des problèmes et des objectifs de tous les autres. Pour y parvenir, il est essentiel d’approfondir et d'améliorer la pratique qui consiste à procéder en temps utile àdes consultations franches. Chaque Allié devrait jouer pleinement son rôle dans l'amélioration des relations avec l'Union soviétique et les pays de l'Europe de l’Est, en tenant compte du fait qu’il ne faut pas laisser la recherche de la détente aboutir àune rupture de l'Alliance. Il ne fait aucun doute que les chances de succès seront les plus grandes si les Alliés continuent d'agir dans le même sens, en particulier pour les questions les touchant tous de très près; leurs actions n'en seront que plus efficaces. B. Aucun ordre pacifique n’est possible en Europe sans un effort énergique de tous les intéressés. L'évolution de la politique de l’Union soviétique et de l’Europe de l’Est permet d’espérer que ces gouvernements en viendront peut-être enfin à reconnaître l’intérêt qu’ils auraient àcoopérer àla préparation d’un règlement pacifique. Aucun règlement définitif et stable en Europe n'est cependant possible sans une solution de la question allemande, qui est au cœur des tensions actuelles en Europe. Tout règlement de ce genre devra faire disparaître les barrières artificielles entre l'Europe de l'Est et l'Europe de l'Ouest, barrières dont la division de l'Allemagne constitue la manifestation la plus évidente et la plus cruelle. 9. En conséquence, les Alliés sont résolus à tendre leurs énergies dans ce sens grâce à des mesures réalistes propres à encourager la détente dans les relations Est-Ouest. Le relâchement des tensions n’est pas l'objectif final, mais fait partie d’un processus à long terme visant à améliorer les relations et à favoriser un règlement européen. Le but politique ultime de l'Alliance est de parvenir à un ordre pacifique juste et durable en Europe, accompagné des garanties de sécurité appropriées. 10. Actuellement, le développement des contacts entre les pays de l’Europe occidentale et de l'Europe orientale s'effectue principalement sur une base bilatérale. Certaines questions, bien entendu, requièrent par leur nature même une solution multilatérale.

11. Le problème de la réunification de l'Allemagne et son rapport avec un règlement européen ont été normalement examinés au cours d’échanges de vues entre l'Union soviétique et les trois puissances occidentales qui ont des responsabilités spéciales dans ce domaine. Lors de la préparation de ces échanges de vues, la République fédérale d’Allemagne s’est jointe régulièrement aux trois puissances occidentales en vue de parvenir à une position commune. Les autres Alliés continueront de voir leurs points de vue pris en considération au cours de discussions qui auront lieu en temps voulu entre les Alliés sur la politique de l’Ouest à ce sujet, sans qu'il soit porté atteinte en aucune manière aux responsabilités spéciales en question.

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12. Les Alliés examineront et réviseront les mesures politiques propres à instaurer un ordre juste et stable en Europe, à mettre fin à la division de l'Allemagne et à favoriser la sécurité européenne. Cette tâche fera partie d'un processus de préparation active et constante en prévision du jour où les pays de l'Est et de l'Ouest pourront procéder bilatéralement ou multilatéralement à des discussions fructueuses sur ces questions complexes. 13. Les Alliés étudient actuellement des mesures de désarmement et de contrôle prati­ que des armements, et notamment la possibilité de réductions des forces équilibrées. Ces études seront intensifiées. Ces efforts énergiques reflètent la volonté des Alliés de travailler à une véritable détente avec l'Est. 14. Les Alliés examineront avec une attention particulière les problèmes de défense des régions exposées, par exemple, le flanc sud-est. A cet égard, la situation actuelle en Méditerranée présente des problèmes particuliers, compte tenu du fait que la crise du Moyen-Orient relève de la compétence des Nations-Unies. 15. La zone du Traité de l'Atlantique Nord ne peut être considérée isolément du reste du monde. Les crises et les conflits qui surgissent en dehors de cette zone peuvent compromettre sa sécurité, soit directement, soit en affectant l’équilibre global. Au sein des Nations Unies et d'autres organisations internationales, les pays alliés contribuent individuellement au maintien de la paix et de la sécurité internationales et au règlement de problèmes internationaux importants. Conformément à l'usage établi, les Alliés, ou ceux d'entre eux qui le désireront, continueront également à se consulter sur ces problèmes sans aucun engagement et dans la mesure des besoins. 16. Compte tenu de ces conclusions, les Ministres ont donné pour instruction au Conseil permanent de prendre dans les années qui viennent les mesures de détail découlant de cette étude. Il s'acquittera de cette tâche soit en intensifiant les travaux déjà en cours, soit en faisant entreprendre des études hautement spécialisées par le recours plus systémati­ que à des experts et à des fonctionnaires des pays membres. 17. Les Ministres ont constaté que l'étude faite par le Groupe Spécial confirme l'impor­ tance du rôle que l’Alliance est appelée à jouer dans les prochaines années en vue du développement de la détente et du renforcement de la paix. Etant donné que d’impor­ tants problèmes n'ont pas encore été étudiés dans tous leurs aspects et que d'autres, non moins importants, issus des derniers développements politiques et stratégiques, doivent encore former l’objet d’examens, les Ministres ont chargé les Représentants Permanents de mettre ces problèmes à l’étude sans délai, suivant les méthodes que le Conseil permanent jugera les plus opportunes, afin que des rapports ultérieurs soient fournis au Conseil en session ministérielle.

316 7 Déclaration sur les relations atlantiques Cette déclaration a été approuvée et publiée par le Conseil de l'Atlantlque Nord à Ottawa, le 19 Juin 1974, et signée par les Chefs de gouvernement de l’OTAN à Bruxelles, le 26 Juin 1974.

1. Les membres de l’Alliance de l’Atlantique Nord constatent que le Traité signé il y a 25 ans pour protéger leur liberté et leur indépendance a consacré la solidarité de leurs destins. Sous sa protection, les Alliés ont maintenu leur sécurité, sauvegardé des valeurs qui constituent l’héritage de leur civilisation, tandis que l'Europe de l'Ouest se relevait de ses ruines et jetait les bases de son unité. 2. Les membres de l’Alliance réaffirment leur conviction que le Traité de l'Atlantique Nord fournit la base indispensable de leur sécurité, rendant ainsi possible la poursuite de la détente. Ils se félicitent des progrès qui ont été accomplis dans la voie de la détente et de l’harmonie entre les nations, et du fait qu’une conférence de 35 pays d'Europe et d’Amérique du Nord s’efforce actuellement de définir les normes propres à accroître la sécurité et la coopération en Europe. Ils sont d'avis que tant que les circonstances ne permettront pas l'introduction d’un désarmement général, complet et contrôlé, qui seul pourrait apporter aux uns et aux autres une véritable sécurité, il importe que soient maintenus entre eux les liens qui les unissent. Les Alliés ont le désir commun de réduire la charge des dépenses de défense qui pèse sur leurs peuples. Cependant, les Etats qui veulent maintenir la paix n’y sont jamais parvenus en négligeant leur propre sécurité. 3. Les membres de l'Alliance réaffirment que leur défense commune est solidaire et indivisible. Une attaque contre l’un ou plusieurs d'entre eux dans la zone d'application du Traité sera considérée comme une attaque contre tous. Le but commun est de prévenir toute tentative d’une puissance étrangère contre l'indépendance ou l’intégrité d’un pays de l'Alliance. Une telle tentative ne mettrait pas seulement en danger la sécurité de tous les membres de l'Alliance, elle menacerait aussi les fondements de la paix mondiale. 4. En même temps, ils constatent que les données de leur défense commune se sont trouvées profondément modifiées au cours des dix dernières années: les rapports stratégiques entre les Etats-Unis et l'Union soviétique ont atteint une situation de quasi- équilibre. De ce fait, bien que tous les pays de l'Alliance restent vulnérables à une attaque, la nature du danger auquel ils sont exposés a évolué. En conséquence, les problèmes que pose à l’Alliance la défense de l’Europe ont revêtu un caractère différent et plus spécifique. 5. Cependant, les éléments essentiels de la situation qui a conduit à la signature du Traité n’ont pas changé. Bien que l’engagement de tous les Alliés de participer à la défense commune réduise le risque d'une agression extérieure, la contribution à la sécurité de l’Alliance tout entière assurée par les forces nucléaires des Etats-Unis, basées tant aux Etats-Unis qu’en Europe, ainsi que par la présence de forces nord-américaines en Europe, demeure indispensable. 6. Il en résulte toutefois pour l’Alliance l'obligation d’apporter un soin attentif aux risques auxquels elle se trouve exposée sur le théâtre européen et de mettre en œuvre tous les moyens aptes à les conjurer. Les pays européens, qui fournissent les trois quarts

317 Documentation du potentiel classique de l’Alliance en Europe, et dont deux disposent de forces nucléaires en mesure de jouer un rôle dissuasif propre contribuant au renforcement global de la dissuasion de l'Alliance, s'engagent à apporter la contribution nécessaire au maintien de la défense commune à un niveau capable de dissuader et, au besoin, de repousser toute entreprise dirigée contre l’indépendance et l’intégrité territoriale des membres de l’Alliance. 7. Les Etats-Unis, de leur côté, réaffirment qu'ils s'engagent à n'accepter aucune situation qui exposerait leurs alliés à une pression extérieure politique ou militaire susceptible d'aliéner leur liberté et déclarent qu'ils sont résolus, en union avec leurs alliés, à maintenir des forces en Europe, au niveau que requerra la crédibilité de la stratégie de dissuasion et à maintenir la capactié de défendre la zone de l’Atlantique Nord si la dissuasion échouait. 8. Les membres de l’Alliance affirment à ce propos que la finalité de toute politique de défense étant d’interdire à l’adversaire éventuel d’atteindre par un conflit armé les objectifs qu'il voudrait imposer, toutes les forces nécessaires seraient employées à cette fin. Tout en réaffirmant que l’un des principaux objectifs de leurs politiques est de rechercher des accords qui réduiraient les risques de guerre, ils déclarent aussi que de tels accords ne doivent pas limiter leur liberté d’employer pour la défense commune, en cas d’attaque, toutes les forces à leur disposition. Ils sont convaincus en effet, qu’une telle détermination demeure la meilleure assurance que la guerre sous toutes ses formes sera évitée. 9. Tous les membres de l'Alliance s’accordent à penser que la présence continue de forces canadiennes et de forces substantielles américaines en Europe joue un rôle irremplaçable pour la propre défense de l'Amérique du Nord aussi bien que pour celle de l’Europe. De manière analogue, les forces substantielles des Alliés européens servent à défendre l'Europe de même que l’Amérique du Nord. Il est également reconnu que les progrès ultérieurs vers l’unité que les Etats membres de la Communauté européenne sont déterminés à faire devraient, le moment venu, avoir un effet bénéfique sur la contribution à la défense commune de l'Alliance de ceux d’entre eux qui en sont membres. D’autre part, la contribution apportée par les pays de l’Alliance au maintien de la sécurité internationale et de la paix mondiale est reconnue comme étant d'une grande importance. 10. Les membres de l'Alliance estiment que leur volonté d'unir leurs efforts pour assurer la défense commune leur fait obligation de maintenir et améliorer l'efficacité de leurs forces, chaque pays devant supporter, en fonction du rôle qu'il assume dans la structure de l'Alliance, sa juste part des charges assurant la sécurité de tous. Inversement, ils considèrent que rien ne doit être accepté à l’occasion de négociations en cours ou à venir qui puisse diminuer cette sécurité. 11. Les Alliés sont convaincus que pour atteindre les buts qui leur sont communs, il leur faut maintenir entre eux une étroite consultation et un esprit de coopération et de confiance mutuelle, et promouvoir ainsi les conditions nécessaires pour la défense et favorables pour la détente, lesquelles sont complémentaires. Dans l’esprit d'amitié, d’égalité et de solidarité qui caractérise leurs rapports ils sont fermement résolus à se tenir pleinement informés et à renforcer la pratique de consultations franches et en temps opportun, par tous les moyens qui pourraient être appropriés sur les questions touchant leurs intérêts communs en tant que membres de l’Alliance, en tenant compte de ce que ceux-ci peuvent être influencés par des événements survenant dans d’autres parties du monde. Ils désirent veiller également à ce que leurs rapports essentiels sur le plan de la sécurité s'appuient sur des relations politiques et économiques harmonieuses. En particulier, ils s'attacheront à écarter les sources de conflit entre leurs politiques économiques et à encourager entre eux la coopération économique.

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12. Ils rappellent qu’ils ont proclamé leur attachement aux principes de démocratie, de respect des droits de l’homme, de justice et de progrès social, fruits de leur héritage spirituel commun, et ils déclarent leur intention de développer et approfondir la mise en œuvre de ces principes dans leur pays. Ces principes interdisant, par leur essence même, tout recours à des méthodes incompatibles avec la promotion de la paix dans le monde, ils réaffirment que leurs efforts, tendant à préserver leur indépendance, à maintenir leur sécurité et à améliorer le niveau de vie de leurs peuples, excluent toute agression contre qui que ce soit, ne sont dirigés contre aucun autre pays et visent à l’amélioration générale des relations internationales. En Europe, leur objectif demeure la recherche de l’entente et de la coopération avec tous les pays du continent. Dans le monde, chacun d’entre eux reconnaît l'obligation d'aider le pays en voie de développement. II est de l’intérêt de tous que chaque pays bénéficie du progrès technique et économique dans un système mondial ouvert et équitable. 13. Ils reconnaissent que la cohésion de l'Alliance a trouvé son expression non seule­ ment dans la coopération entre les gouvernements des pays membres, mais aussi dans les libres échanges de vues entre les représentants élus des peuples de l’Alliance. En conséquence, ils se déclarent prêts à promouvoir le renforcement des liens entre les parlementaires. 14. A l’occasion du 25ème anniversaire de sa signature, les membres de l'Alliance réaffirment leur attachement aux buts et aux idéaux du Traité de l’Atlantique Nord. Les pays membres tournent leurs regards vers l'avenir, certains que la vitalité et la créativité de leurs peuples sont à la mesure des défis qui les attendent. Ils se déclarent convaincus que l'Alliance de l'Atlantique Nord continue de jouer un rôle essentiel dans la paix durable qu'ils sont résolus à édifier.

Adopté et rendu public à Signé à Bruxelles le Ottawa le 19 juin 1974 26 juin 1974

319 8 Modernisation des forces nucléaires de théâtre à longue portée et limitation des armements dans ce domaine Communiqué publié à l’issue de la réunion spéciale des ministres des Affaires étrangères et des ministres de la Défense du 12 décembre 1979 à Bruxelles.1

1. Au cours d’une réunion spéciale des ministres des affaires étrangères et des ministres de la défense tenue à Bruxelles le 12 décembre 1979: 2. Les ministres ont rappelé qu'à la réunion au sommet de mai 1978, les gouvernements avaient exprimé la détermination politique de faire face au défi que représente, compte tenu des impératifs de leur sécurité, le renforcement ininterrompu du potentiel militaire du Pacte de Varsovie. 3. Au fil des années, le Pacte de Varsovie a constitué un vaste potentiel nucléaire, en expansion continue, qui menace directement l'Europe occidentale et présente une importance stratégique pour l'Alliance en Europe. Cette situation a été spécialement aggravée ces dernières années par les décisions de l'URSS de mettre en œuvre des programmes visant à moderniser et développer substantiellement ses moyens nucléaires à longue portée. On a ainsi vu, en particulier, l’URSS déployer le missile SS-20, système nettement plus perfectionné que les précédents en ce sens qu'il possède une précision, une mobilité et une portée accrues et qu’il est pourvu de charges multiples, et le bombardier Backfire, dont les performances sont bien supérieures à celles des autres avions soviétiques déployés à ce jour pour remplir des missions de théâtre. Au cours de cette période, alors que l'Union soviétique renforçait la supériorité de ses forces nucléaires de théâtre à longue portée (LRTNF) sur le double plan quantitatif et qualitatif, le potentiel des LRTNF occidentales est demeuré inchangé. En fait, ces forces vieillissan­ tes deviennent de plus en plus vulnérables et ne compo rtent pas de systèmes de missiles nucléaires de théâtre à longue portée basés à terre. 4. Simultanément, les Soviétiques ont entrepris de moderniser et de développer leurs TNF à plus courte po rtée et ont beaucoup amélioré la qualité générale de leurs forces classiques, dans le même temps qu’ils augmentaient leur potentiel intercontinental et atteignaient à cet égard la parité avec les Etats-Unis. 5. Ces développements ont suscité de vives inquiétudes au sein de l'Alliance car, s'ils devaient se poursuivre, la supériorité soviétique dans le domaine des systèmes nucléaires de théâtre pourrait compromettre la stabilité acquise dans celui des systèmes intercontinentaux et porter atteinte à la crédibilité de la stratégie de dissuasion de l'Alliance en mettant en évidence les lacunes existant dans la panoplie des moyens nucléaires dont l’OTAN dispose pour riposter à l’agression. 6. Les ministres ont noté que ces faits récents appelaient des actions concrètes de la part de l'Alliance si celle-ci veut que sa stratégie de la riposte graduée demeure crédible. A la suite d'un débat approfondi, portant entre autres sur les mérites de diverses approches,

' La France ne participa pas à la réunion spéciale des ministres des Affaires étrangères et des ministres de la Défense..

320 Documentation et après avoir pris note des positions de certains pays membres, les ministres ont conclu que la meilleure façon de servir les intérêts globaux de l'Alliance serait de suivre les approches parallèles et complémentaires de la modernisation des TNF et de la limitation des armements. 7. En conséquence, les ministres ont décidé de procéder à une modernisation des LRTNF de l’OTAN en déployant en Europe des systèmes américains lancés du sol comprenant 108 lanceurs Pershing II qui remplaceront les Pershing l-A américains existants, et 464 missiles de croisière lancés du sol, tous dotés de charges uniques. Tous les pays qui font actuellement pa rtie de la structure de défense intégrée participeront à la réalisation du programme. Les missiles seront stationnés sur le territoire de pays déterminés et la couverture de certains frais de soutien sera assurée selon les disposi­ tions OTAN existantes de financement en commun. Le programme n’accroîtra pas la dépendance de l'OTAN à l’égard des armements nucléaires. A ce propos, les ministres sont convenus que 1.000 ogives nucléaires américaines seront retirées d’Europe dès que possible dans le cadre du programme de modernisation des TNF. Les ministres ont en outre décidé que cette réduction de niveau ne devrait pas avoir d’incidence sur la mise en place des 572 ogives des LRTNF, ce qui implique nécessairement un changement d’accent numérique au détriment des ogives de vecteurs d’autres types à plus courte portée. Les ministres ont également noté avec satisfaction que le Groupe des plans nucléaires commençait d’étudier la nature, l'étendue et les bases précises des ajuste­ ments entraînés par le déploiement des LRTNF, ainsi que leurs incidences possibles sur l'équilibre des rôles et des systèmes dans l'arsenal nucléaire de théâtre de l'OTAN. Cette étude fournira les éléments d’un rapport de fond qui sera présenté aux ministres du NPG à l’automne de 1980. 8. Les ministres attachent une grande importance au rôle que la limitation des arme­ ments peut jouer en contribuant à stabiliser les rapports de forces entre l'Est et l’Ouest et en faisant progresser la détente. C’est dans cet esprit qu’une large gamme d’initiatives est actuellement examinée au sein de l'Alliance en vue de favoriser la poursuite de la limitation des armements et de la détente dans les années 1900. Les ministres considè­ rent que la limitation des armements fait pa rtie intégrante des efforts déployés par l’Alliance pour assurer à ses membres le maintien d'un même niveau de sécurité et rendre la situation stratégique entre l’Est et l’Ouest plus stable, plus prévisible et plus contrôla­ ble à des niveaux d'armement réduits dans les deux camps. A cet égard, ils se félicitent de la contribution que la signature du Traité SALT II apporte dans la poursuite de ces objectifs. 9. Les ministres considèrent que, mettant cet acquis à profit et tenant compte de l’expansion préoccupante du potentiel des LRTNF soviétique, il faudrait à présent étendre à certains systèmes nucléaires de théâtre à longue portée américains et sovié­ tiques les efforts de limitation des armements menés en vue d’établir un équilibre nucléaire global plus stable à des niveaux moins élevés d'armement nucléaire dans les deux camps. Ceci serait conforme à des propositions occidentales antérieures, tendant à englober ces systèmes américains et soviétiques dans des négociations sur la limitation des armements, en même temps qu'aux indications favorables à cet égard données plus récemment par M. Brejnev. Ils approuvent sans réserve la décision prise par les Etats- Unis, après consultation de leurs alliés, de négocier des limitations d’armements po rtant sur les LRTNF et de proposer à l’URSS d'engager dès que possible des négociations sur les bases suivantes, définies au cours de consultations approfondies au sein de l'Al­ liance: A. Toute limitation future des systèmes américains principalement conçus pour des missions de théâtre devrait s’accompagner de limitations appropriées des systèmes de théâtre soviétiques.

321 Documentation

B. Les limitations à appliquer aux systèmes nucléaires de théâtre à longue portée américains et soviétiques devraient être négociées bilatéralement et par étapes dans le cadre des pourparlers SALT III. C. L'objectif immédiat de ces négociations devrait être la fixation de limitations agréées pour les systèmes américains et soviétiques de missiles, nucléaires de théâtre à longue portée basés à terre. D. Les limitations agréées relatives à ces systèmes doivent respecter le principe de l’égalité entre les camps. Elles devraient donc revêtir la forme d’une égalité de jure des plafonds comme des droits. E. Toute limitation agréée doit pouvoir faire l’objet de vérifications adéquates. 10. Etant donné l'importance particulière de ces négociations pour la sécurité générale de l'Alliance, un organe consultatif spécial de haut niveau sera constitué au sein de l’Alliance pour appuyer les effo rts de négociation des Etats-Unis. Cet organe suivra en permanence le déroulement des négociations et fera rapport aux ministres des affaires étrangères et de la défense qui en examineront l'évolution, de même que celle d’autres négociations sur la limitation des armements, au cours de leurs réunions semestrielles. 11. Les ministres ont décidé de suivre ces deux voies parallèles et complémentaires afin d'éviter une course aux armements déclenchée en Europe par l'accroissement du potentiel des TNF soviétiques, mais tout en préservant la validité de la stratégie de dissuasion et de défense de l’OTAN de façon à maintenir la sécurité de ses membres. A. Une décision de modernisation comportant un engagement de déploiement est nécessaire pour faire face aux besoins de l'OTAN en matière de dissuasion et de défense, pour répondre de façon crédible aux déploiements unilatéraux des TNF soviétiques et pour fournir une base à la poursuite de négociations sérieuses sur les TNF. B. La limitation des armements, si elle parvient à contenir l'accroissement du potentiel militaire soviétique, peut renforcer la sécurité de l'Alliance, changer l'ampleur des besoins de modernisation des TNF de l'OTAN et promouvoir la stabilité et la détente en Europe conformément à la politique fondamentale de dissuasion, de défense et de détente de l’OTAN telle qu’elle a été énoncée dans le rapport Harmel. Les besoins de TNF de l’OTAN seront examinés en fonction des résultats concrets obtenus par la négociation.

322 Partie 11

1. Présidents et Présidents d'Honneur du Conseil de l'Atlantique Nord 2. Représentants permanents auprès du Conseil de l'Atlantique Nord 3. Principales personnalités du Secrétariat international de l'OTAN 4. Présidents et Présidents d'Honneur du Comité militaire 5. Commandants suprêmes 6. Directeurs de l'Etat-major militaire international

1 Présidents et Présidents d’Honneur du Consei l de lAtlantique Nord

Présidents du Conseil de l’Atlantique No rd 1949-1950 M. Dean G. Acheson (Etats-Unis) 1950-1951 M. Paul van Zeeland (Belgique) 1951-1952 M. Lester B. Pearson (Canada) 1952-1953 M. Ole Bjorn Kraft (Danemark) 1953-1954 M. Georges Bidault (France) M. Pierre Mendes-France (France) 1954-1955 M. Stephanos Stephanopoulos (Grèce) 1955-1956 M. Kristinn Gudmunsson (Islande) M. Gudmundur I. Gudmunsson (Islande) 1956 M. Gaetano Martino (Italie)

Présidents d’Honneur du Conseil de l’Atlantique Nord1 1957 M. Gaetano Martino (Italie) M. Giuseppe Pella (Italie) 1957-1958 M. Joseph Bech (Luxembourg) 1958-1959 M . Joseph M. A. H. Luns (Pays-Bas) 1959-1960 M. Halvard M. Lange (Norvège) 1960-1961 M. Marcello Mathias (Portugal) M. Franco Nogueira (Portugal) 1961-1962 M. Selim Sarper (Turquie) M. Feredun Cernai Erkin (Turquie) 1962-1963 Lord Home (Royaume-Uni) 1963-1964 M. Dean Rusk (Etats-Unis) 1964-1965 M. Paul-Henri Spaak (Belgique) 1965-1966 M. Paul Martin (Canada) 1966-1967 M. Jens Otto Krag (Danemark) 1967-1968 M. Maurice Couve de Murville (France) M. Michel Debré (France) 1968-1969 M. Willy Brandt (Allemagne) 1969-1970 M. Emil Jonsson (Islande) 1970-1971 M. Aldo Moro (Italie) 1971-1972 M. Gaston Thorn (Luxembourg) 1972-1973 M. W. K. N. Schmelzer (Pays-Bas) M. M. van der Stoel (Pays-Bas)

1 En 1956, conformément aux recommandations du Comité des Trois, il fut décidé que l'un des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l'Alliance serait nommé chaque année Président d'Honneur du Conseil de l'Atlantique Nord et que le Secrétaire Général de l’OTAN présiderait les séances de travail du Conseil.

325 1973-1974 Sir Alec Douglas-Home ( Royaume-Uni) M. James Callaghan (Royaume-Uni) 1974-1975 M. Dimitri S. Bitsios (Grèce) 1975-1976 M. Knut Frydenlund (Norvège) 1976-1977 M. José Manuel de Medeiros Ferreira (Portugal) 1977-1978 M. Ihsan Sabri Çaglayangil (Turquie) M. Gündüz Okçün (Turquie) 1978-1979 Dr. David Owen (Royaume-Uni) Lord Carrington (Royaume-Uni) 1979-1980 M. Cyrus R. Vance (Etats- Unis) M. Edmund Muskie (Etats-Unis) 1980-1981 M. C. F. Nothomb (Belgique) 1981- M. Mark MacGuigan (Canada)

326 2 Représentants permanents auprès du Consei l de l’Atlantique Nord

Belgique 1952-1975 M. André de Staercke 1975-1979 M. Constant Schuurmans 1979- M. Michel Van Ussel

Canada 1952-1953 M. Arnold D. Heeney 1953-1950 M. L. Dana Wilgress 1958-1962 M. Jules Léger 1962-1966 M. Georges Ignatieff 1966-1967 M. Charles Ritchie 1967-1972 M. Ross Campbell 1972-1976 M. Arthur R. Menzies 1976-1900 M. J. E. Ghislain Hardy 1900- M. John G. H. Halstead

Danema rk 1952-1954 M. V. Steensen-Leth 1954-1956 M. J. A. Vestbirk 1956-1961 M. A. Wassard 1961-1966 M. E. Schram-Nielsen 1966-1973 M. H. Hjorth-Nielsen 1973- M. A. Svart

France 1952-1954 M. Hervé Alphand 1954-1955 M. Maurice Couve de Murville 1955-1956 M. Alexandre Parodi 1957-1950 M. Etienne de Crouy-Chanel 1950-1959 M . Geoffroy Chodron de Courcel 1959-1962 M. Pierre de Leusse 1962-1965 M. François Seydoux de Clausonne 1965-1967 M. Pierre de Leusse 1967-1968 M. Roger Seydoux de Clausonne 1960-1970 M. Jacques Kosciusko-Morizet 1970-1975 M. François de Tricornot de Rose 1975-1979 M. Jacques Tiné 1979- M. Claude Arnaud

327 République fédérale d'Allemagne 1955-1958 M. Herbert Adolph Blankenhorn 1958-1962 Dr. Gebhardt von Walther 1962-1971 Pr. Dr. Wilhelm Grewe 1971-1976 M. Franz Krapf 1976-1980 Dr. Rolf Friedemann Pauls 1980- Dr. Hans-Georg Wieck

Grèce 1952 M. Panayotis Pipinelis 1952-1956 M . Georges Exindaris 1956-1962 M. Michel Melas 1962-1967 M. Christos Palamas 1967-1972 M. Phaedon-Anninos Cavalieratos 1972-1974 M. Anghelos Chorafas 1974-1976 M. Byron Theodoropoulos 1976-1979 M. Eustache Lagacos 1979-1981 M. Nicolas Athanassiou 1981- M. George Sekeris

Islande 1952-1954 M. Gunnlaugur Pétersson 1954-1962 M . Hans G. Andersen 1962-1965 M. Pétur Thorsteinsson 1965-1967 M. Henrik Sv. Björnsson 1967-1971 M. Niels P. Sigurdsson 1971-1977 M. Tómas A. Tómasson 1977-1979 M. Gudmundur I. Gudmundsson 1979- M. Henrik Sv. Björnsson

Italie 1952-1954 M. Alberto Rossi Longhi 1954-1958 M. Adolfo Alessandrini 1958-1959 M. Umberto Grazzi 1959-1967 M. Adolfo Alessandrini 1967-1971 M. Carlo Ferrarlis Salzano 1971-1979 M. Felice Catalano di Melilli 1980- M. Vincenzo Tornetta

Luxemb ourg 1952-1958 M. Nicolas Hommel 1958-1967 M. Paul Reuter 1967-1973 M. Lambert Schaus 1973-1977 M. Marcel Fischbach 1977- M. Pierre Wurth

328 Pays-Bas 1952-1956 M. A. W . L. Tjarda van Starkenborgh Stachouwer 1956-1958 M. E. N. van Kleffens 1958-1961 M. Dirk U. Stikker 1961-1970 Dr. H. N. Boon 1970-1973 M. D. P. Spierenburg 1973-1970 M. A. F. K. Hartogh 1978- M. Carl D. Barkman

Norvège 1952-1955 M. Arne Skaug 1955-1963 M. Jens Boyesen 1963-1967 M. Georg Kristiansen 1967-1971 M. Knut Aars 1971-1977 M. Rolf Busch 1977- M. Kjeld Vibe

Portugal 1952-1957 Comte de Tovar 1958-1961 M. Antonio de Faria 1961-1970 M. Vasco da Cunha 1970-1974 M. Albano Noguelra 1974-1979 M. Joáo de Freitas-Cruz- 1979- M. José Manuel P. de Villas-Boas

Turquie 1952-1954 M. Fatin Rüstü Zorlu 1954-1957 M. Mehmet Ali Tiney 1957-1960 M. Selim Sarper 1960 M. Haydar Görk 1960-1972 M. Muharrem Nuri Birgi 1972-1976 M. Orhan Eralp 1976-1978 M. A. Coskun Kirca 1970- M. Osman Olçay

Royaume-Uni 1952-1953 Sir Frederick Hoyer Miller 1953-1957 Sir Christopher Steel 1957-1960 Sir Frank Roberts 1960-1962 Sir Paul Mason 1962-1966 Sir Evelyn Shuckburgh 1966-1970 Sir Bernard Burrows 1970-1975 Sir Edward Peck 1975-1979 Sir John Kiilick 1979-1981 Sir Clive Rose* * à partir de 1982: Sir John Graham

329 Etats-Unis 1952 M. Charles M. Spofford 1952-1953 M. William H. Draper jr. 1953-1955 M. John C. Hughes 1955-1957 M. George W . Perkins 1957-1961 M. W. Randolph Burgess 1961-1965 M. Thomas K. Finletter 1965-1969 M. Harlan Cleveland 1969-1971 M. Robert Ellsworth 1971-1973 M. David M. Kennedy 1973-1974 M. Donald Rumsfeld 1974-1975 M. David K. E. Bruce 1976-1977 M. Robert Strausz-Hup6 1977- M. W. Tapley Bennett Jr.

330 3 Principales personnalités du Secrétariat internationa l de l’OTAN

Secrétaires généraux 1952-1957 Lord Ismay (Royaume-Uni) 1957-1961 Paul Henri Spaak (Belgique) 1961-1964 Dirk W. Stikker (Pays-Bas) 1964-1971 Manlio Brosio (Italie) 1971- Joseph M. A . H. Luns (Pays-Bas)

Secrétaires généraux délégués 1952-1956 Jonkheer van Vredenburch (Pays-Bas) 1956-1958 Baron Adolph Bentinck (Pays-Bas) 1958-1962 Alberico Casardi (Italie) 1962-1964 Guido Colonna di Paliano (Italie) 1964-1968 James A. Roberts (Canada) 1969-1971 Osman Olcay (Turquie) 1971-1978 Paolo Pansa Cedronio (Italie) 1978-1981 Rinaldo Petrignani (Italie) 1981- Eric Da Rin (Italie)

Directe urs du Cabinet (Bureau privé du Secrétaire général) 1952-1953 Peter Scott (Private Secretary) (Royaume-Uni) 1953-1957 Gilles de Boisgelin (Private Secretary) (France) 1957-1962 André Saint-Mieux (France) 1962-1963 George Vest (Etats-Unis) 1963-1964 John Getz (Etats-Unis) 1965-1971 Fausto Bacchetti (Italie) 1971- Paul van Campen (Pays-Bas)

Secrétaires généraux adjoints Affaires politiques 1952-1955 Sergio Fenoaltea (Italie) 1955-1956 Giuseppe Cosmelli (Italie) 1956-1958 Alberico Casardi (Italie) 1958-1960 Evelyn Shuckburgh (Royaume-Uni) 1960-1966 Robin Hooper (Royaume-Uni) 1966-1969 Joachim Jaenicke (Allemagne) 1969-1975 Jörg Kastl (Allemagne) 1975-1978 Ernst E. Jung (Allemagne) 1978- Hans Christian Lankes (Allemagne)

331 Affaires économiques et financières 1952-1955 René Sergent (France) 1955-1967 Didier Gregh (France)

Plans et politique de défense 1967-1969 Arthur Hockaday (Royaume-Uni) 1969-1972 Kenneth Nash (Royaume-Uni) 1972-1976 Colin Humphreys (Royaume-Uni) 1976-1900 William Mumford (Royaume-Uni) 1980- David Nicholls (Royaume-Uni)

Production, Logistique et Infrastructure 1952-1953 David Hopkins (Etats-Unis) 1953-1955 Lowel Weicker (Etats-Unis) 1956-1957 Murray Mitchell (Etats-Unis) 1957-1959 Ernest Meili (Etats-Unis) 1959-1960 Robert Fiske (Etats-Unis) 1960-1965 Johnson Garrett (Etats-Unis) 1966-1967 John Beith (Royaume-Uni)

Soutien de la défense 1967-1973 Arthur Tyler Port (Etats-Unis) 1973-1976 Gardiner Tucker (Etats-Unis) 1976-1977 Walter LaBerge (Etats-Unis) 1977-1900 John Walsh (Etats-Unis) 1981- Vitalij Garber (Etats-Unis)

Infrastructure, logistique et opérations du Conseil 1979- David Collins (Canada)

Affaires scientifiques 1958-1959 Norman Ramsay (Etats-Unis) 1959-1960 Frederick Seitz (Etats-Unis) 1960-1962 William Nierenberg (Etats-Unis) 1962-1964 William Allis (Etats-Unis) 1964-1966 John McLucas (Etats-Unis) 1966-1968 Rudi Schall (Acting) (Allemagne) 1960-1973 Gunnar Randers (Norvège) 1973-1979 Nimet Ozdas (Turquie) 1980- Robert Chabbal (France)

332 4 Présidents et Présidents d’Honneur du Comité Militaire

Présidents du Comité militaire en sessi on des Chefs d'Etat-maJor 1949-1950 Général Omar N. Bradley (Etats-Unis) 1951-1952 Lt. Général Etienne Baele (Belgique) 1952-1953 Lt. Général Charles Foulkes (Canada) 1953-1954 Amiral E. J. C . Quistgaard (Danemark) 1954-1955 Général Augustin Guillaume (France) 1955-1956 Lt. Général Stylianos Pallis (Grèce) 1956-1957 Général Giuseppe Mancinelli (Italie) 1957-1958 Général B. R. P. F. Hasselman (Pays-Bas) 1958-1959 Lt. Général Bjarne 0en (Norvège) 1959-1960 Général J. A. Beleza Ferras (Portugal) 1960 Général Rustu Erdelhun (Turquie) 1960-1961 Amiral de la Flotte Comte Mountbatten de Burma (Royaume-Uni) 1961-1962 Général Lyman L. Lemnitzer (Etats-Unis) 1962-1963 Lt. Général C. P. de Cumont (Belgique)

Présidents du Comité militaire en session permanente 1958-1961 Général B. R. P. F. Hasselman (Pays-Bas) 1961-1963 Général Adolf Heusinger (Allemagne)

Présidents d’honneur du Comité militaire de l'OTAN1 1963-1964 Air Chief Marshal Frank R. Miller (Canada) 1964-1965 Général Kurt Ramberg (Danemark) 1965-1966 Général Charles Ailleret (France) 1966-1967 Général Ulrich de Maizière (Allemagne) 1967 Vice-Amiral Spyros Avgheris (Grèce) 1967-1968 Lt. Général Odysseus Angelis (Grèce) 1968-1969 Général Guido Vedovato (Italie) 1969-1970 Amiral H. M. van den Wall Bake (Pays-Bas) 1970-1971 Amiral F. H. Johannessen (Norvège) 1971-1972 Général Venancio Deslandes (Portugal) 1972-1973 Général Faruk Gürler (Turquie) 1973 Général Semih Sançar (Turquie) 1973 Amiral de la Flotte Sir Peter Hill-Norton (Royaume-Uni)

1 Le 11 décembre 1963 le Conseil a approuvé l'introduction d'un p oste de Président d'honneur du Comité Militaire que les pays membres occupent annuellement par rotation.

333 1973-1974 Field Marshal Sir Michael Carver (Royaume-Uni) 1974-1975 Général George S. Brown (Etats-Unis) 1975-1976 Lt. Général Armand Crekillie (Belgium) 1976-1977 Général Jacques Dextraze (Canada) 1977-1970 Général Knud Joergensen (Danemark) 1979-1980 Amiral Giovanni Torrisi (Italie) 1980-1981 Général Cornelis de Jager (Pays-Bas) 1981- Général Sverre Hamre (Norvège)

Présiden ts du Comité militaire2 1963-1964 Général Adolf Heusinger (Allemagne) 1964-1968 Lt. Général C. P. de Cumont (Belgique) 1968-1971 Amiral Sir Nigel Henderson (Royaume-Uni) 1971-1974 Général (Allemagne) 1974-1977 Amiral de la Flotte Sir Peter Hill-Norton (Royaume-Uni) 1977-1980 Général Herman F. Zeiner Gundersen (Norvège) 1980- Amiral Robert H. Falls (Canada)

2 En plus de l'introduction d'un poste de Président d'honneur du Comité Militaire en décembre 1963, le Président du Comité Militaire en session permanente devint également Président du Comité Militaire en session des chefs d'état-major.

334 5 Commandants suprêmes

Commandants Suprêmes alliés en Eu rope Depuis le départ du Général Dwight D. Eisenhower (EU) en mai 1952, le poste de Commandant Suprême Allié en Europe (SACEUR) a été occupé par: Général Mathew B. Ridgway (EU) - nommé en mai 1952 Général Alfred B. Gruenther (EU) - nommé en juillet 1953 Général Lauris Norstad (EU) - nommé en novembre 1956 Général Lyman L. Lemnitzer (EU) - nommé en janvier 1963 Général Andrew J. Goodpaster (EU) - nommé en juillet 1969 Général Alexander M. Haig, Jr. (EU) - nommé en décembre 1974 Général Bernard W. Rogers (EU) - nommé en juin 1979

Commandants Suprêmes alliés de l'Atlantique Le premier Commandant Suprême Allié de l’Atlantique (SACLANT) fut l'Amiral Lynde D. McCormick (EU) Les amiraux suivants ont succédé à l'Amiral McCormick comme SACLANT: Amiral Jerault Wright (EU) - nommé en avril 1954 Amiral Robe rt L. Dennison (EU) - nommé en décembre 1959 Amiral H. P. Smith (EU) - nommé en avril 1963 Amiral Thomas H. Moorer (EU) - nommé en mai 1965 Amiral Ephraim P. Holmes (EU) - nommé en juin 1967 Amiral Charles K. Duncan (EU) - nommé en octobre 1970 Amiral Ralph W. Cousins (EU) - nommé en octobre 1972 Amiral Isaac C. Kidd (EU) - nommé en mai 1975 Amiral Harry D. Train (EU) - nommé en octobre 1970

Commandants en chef Alliés de la Manche Le premier Commandant-en-chef de la Manche (CINCHAN) fut l’Amiral de la Flotte Sir Arthur J. Power (Royaume-Uni) - nommé en février 1952 Depuis le poste de CINCHAN a été tenu par les amiraux suivants: Amiral Sir John H. Edelsten - nommé en juin 1952 Amiral de la Flotte Sir George E. Creasey - nommé en septembre 1954 Amiral Sir Guy Grantham - nommé en mai 1957 Amiral Sir Manley L. Power - nommé en février 1959 Amiral Sir Alexander N. C. Bingley - nommé en octobre 1961 Amiral Sir Wilfrid J. Woods - nommé en février 1963 Amiral Sir Varyl C. Begg - nommé en août 1965 Amiral Sir John B. Frewen - nommé en janvier 1966 Amiral Sir John Bush - nommé en octobre 1967 Amiral Sir William O’Brien - nommé en février 1970 Amiral Sir Edward Ashmore - nommé en septembre 1971 Amiral Sir Terence Lewin - nommé en décembre 1973 Amiral Sir John Treacher - nommé en octobre 1975 Amiral Sir Henry Leach - nommé en mars 1977 Amiral Sir James Eberle - nommé en mai 1979 Amiral Sir John Fieldhouse - nommé en avril 1901

335 6 Directeurs de l’Etat-major militaire international

1967-1960 Général de Corps d’Armée Ezio Piscotti (Italie) 1969-1971 Général de Corps d’Armée N. G. Palaiologopoulos (Grèce) 1971-1974 Général de Corps d’Armée Sir John Read (Royaume-Uni) 1974-1977 Général de Corps d’Armée (Allemagne) Gerhard Schmückle 1978-1981 Air Marshal Sir Alan Davies (Royaume-Uni) 1981- Général de Corps d’Armée T. Huitfeldt (Norvège)

336 Partie 12 Annexes

I Statistiques

II Chronologie

III Abréviations usuelles

ANNEXE I Statistiques

(i) Superficie des pays de l’OTAN (M) Population des Pays de l’OTAN (¡¡i) Total des dépenses de défense des pays de l’OTAN (iv) Dépenses de défense en % du Produit Intérieur Brut aux valeurs d’acqui­ sition (v) Produit Intérieur Brut aux valeurs d'acquisition Par tête, en $ EU (vi) Dépenses de défense Par tête, en $ EU (vii) Forces armées (effectifs militaires seulement) (viii) Forces armées totales (militaires et civils) exprimées en % de la popula­ tion active totale

Tableau (i) Superficie des pays de l’OTAN

Pays Superficie (km2) (milles2) Belgique 30.513 11.781 Danemark 43.069 16.629 France 547.026 211.208 Allemagne 248.577 95.976 Grèce 131.944 50.944 Islande 103.OOO 39.769 Italie 301.225 116.304 Luxembourg 2.586 998 Pays-Bas 40.844 15.770 Norvège 324.219 125.182 Portugal 92.082 35.553 Turquie 780.576 301.382 Royaume-Uni 244.046 94.227 Europe OTAN 2.889.707 1.115.723 Canada 9.976.139 3.851.809 Etats-Unis 9.363.123 3.615.122 Amérique du Nord 19.339.262 7.466.931 TOTAL OTAN 22.228.969 8.582.654

339 Statistiques

Tableau (ii) Population des Pays de l’OTAN

(milliers)

Pays 1970 1971 1972 1973 (0) (1) (2) (3) (4) Belgique 9.638 9.673 9.711 9.742 Danemark 4.929 4.963 4.992 5. 022 France 50.768 51.250 51.701 52.118 Allemagne 60.651 61.302 61.672 61.976 Grèce 8.793 8.831 8.889 8.929 Islande 205 206 209 212 Italie 53.661 54.005 54.411 54.913 Luxembourg 339 346 348 353 Pays-Bas 13.032 13.194 13.329 13.439 Norvège 3.877 3.903 3.933 3.961 Portugal 9.014 8.967 8.974 8.978 Turquie 35.321 36.215 37.132 38.072 Royaume-Uni 55.522 55.712 55.869 56.000 Europe OTAN 305.750 308.567 311.170 313.715 Canada 21.324 21.595 21.822 22.072 Etats-Unis 204.879 207.053 208.846 210.410 Amérique du Nord 226.203 228.648 230.668 232.482 TOTAL OTAN 531.953 537.215 541.838 546.197

340 Statistiques

1974 1975 1976 1977 1978 1979 1980 (5) (6) (7) (B) 0 ) (10) (11) 9.772 9.801 9.818 9.830 9.841 9.849 9.876 5.045 5.060 5.073 5.089 5.105 5.117 5.134 52.460 52.705 52.893 53.079 53.278 53.478 53.665 62.054 61.829 61.531 61.400 61.327 61.359 61.034 8.962 9.046 9.167 9.268 9.360 9.450 9.517 215 218 220 222 223 225 229 55.413 55.812 56.156 56.446 56.697 56.888 57.110 357 361 361 362 362 364 364 13.545 13.654 13.770 13.853 13.937 14.030 14.069 3.985 4.007 4.026 4.043 4.O6O 4.074 4.083 9.218 9.633 9.694 9.773 9.820 9.867 9.971 39.036 40.025 41.039 42.078 43.144 44.236 45.227 56.011 55.981 55.959 55.919 55.902 55.952 55.952 316.073 318.132 319.707 321.362 323.056 324.889 326.231 22.395 22.727 23.025 23.280 23.499 23.691 24.027 211.901 213.559 215.152 216.880 218.717 220.584 222.327 234.296 236.286 238.177 240.160 242.216 244.275 246.354 550.369 554.418 557.884 561.522 565.272 569.164 572.585

341 Statistiques

Tableau (iii) Tota l des dépenses de défense des pays de l’OTAN (Prix courants)

Pays Unité monétaire 1970 1971 1972 (0) (1) (2) (3) (4) Belgique Millions Frs Belges 37.388 40.654 45.183 Danemark Millions Cour. Danoises 2.757 3.195 3.386 France (a) Millions Francs 32.672 34.907 37.992 Allemagne (b) Millions DM 22.573 25.450 28.720 Grèce Millions Drachmes 14.208 15.480 17.211 Italie Milliards Lires 1.562 1.852 2.162 Luxembourg Millions Frs Lux. 416 442 517 Pays-Bas Millions Florins 3.909 4.394 4.886 Norvège Millions Cour. Norv. 2.774 3.022 3.239 Portugal Millions Escudos 12.538 14.699 16.046 Turquie Mi llions Livres Turques 6.237 8.487 9.961 Royaume-Uni Millions £ Sterling 2.444 2.815 3.258 Europe OTAN Millions $ EU (c) 24.464 27.990 33.602 Canada Millions $ Canadiens 2.061 2.131 2.238 Etats-Unis Millions $ EU 77.854 74.862 77.639 Amérique du Nord Millions $ EU (c) 79.821 76.973 79.898 TOTAL OTAN Millions $ EU (c) 104.285 104.963 113.500 a. Membre de l'Alliance, la France ne fait pas pa rtie de la structure militaire intégrée. Les chiffres la concernant n’ont qu’une valeur indicative. b. Avant son accession à l'Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (mai 1955), l’Allemagne contribuait aux budgets de défense de certains pays OTAN pour le paiement de frais d’occupation; elle assumait en outre certaines dépenses qui entrent également dans le cadre de la définition OTAN des dépenses de défense. En dehors des dépenses de défense (définition OTAN), les autorités allemandes sont tenues d’effectuer chaque année d’importantes dépenses pour Berlin en raison de la situa­ tion exceptionnelle de cette ville et de la nécessité, dans l'intérêt même de la défense du monde libre, d’assurer ses conditions de vie. Ces dépenses ne figurent pas dans les montants ci-dessus puisqu’elles n’entrent pas dans le cadre de la définition OTAN. Selon les prévisions, elles devraient atteindre 12.861 millions de DM en 1980.

342 Statistiques

Dépenses effectives Prévisions 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 1980 (5) (6) (7) (8) 0 ) (10) (11) (12) 50.533 57.739 70.899 81.444 89.480 99.726 106.472 115.437 3.520 4.439 5.281 5.680 6.343 7.250 (e) 7.990 42.284 47.878 55.872 63.899 73.097 84.042 95.481 110.394 31.908 35.644 37.589 38.922 40.184 43.019 45.415 48.531 19.866 24.126 43.820 48.466 65.800 76.106 82.301 90.OOO 2.392 2.852 3.104 3.608 4.533 5.301 6.468 7.450 601 710 836 983 1.029 1.154 1.242 1.476 5.360 6.144 7.119 7.662 9.092 9.146 10.106 10.409 3.505 3.938 4.771 5.333 5.934 6.854 7.362 8.248 16.736 25.108 19.898 18.845 22.082 27.354 34.343 42.159 12.192 15.831 30.200 40.691 49.790 66.239 94.034 169.469 3.512 4.160 5.165 6.132 6.810 7.616 9.029 11.306 40.716 45.999 55.360 55.670 62.737 76.394 91.791 2.405 2.862 3.127 3.589 4.124 4.662 4.825 5.130 78.358 85.906 90.948 91.013 100.925 109.247 122.279 140.513 80.761 88.832 94.023 94.653 104.803 113.334 126.398 144.919 121.477 134.831 149.383 150.323 167.540 189.728 218.189

c. Ces totaux ont été établis à partir des taux de change en vigueur au cours de l'année considérée. De ce fait, leur évolution dans le temps est affectée, dans une mesure variable, par les modifications intervenues dans la parité des devises nationales par rapport au dollar. Les comparaisons directes d'année à année doivent donc être effectuées avec prudence, d’autant qu'en raison de l'incidence des hausses de prix et de salaires, les données de ce tableau ne traduisent qu'imparfaitement l’évolution de l’effort de défense réel des pays, e. Estimation. .. Renseignement non disponible.

343 Statistiques

Tableaux (Mi) et (iv) Dépenses de défense des pays OTAN

1970-1980

Les chiffres indiqués dans ces tableaux sont fondés sur la définition OTAN des dépenses de défense et représentent les paiements réellement effectués, ou qui doivent l'être au cours de l'année civile. Ces chiffres peuvent accuser des variations sensibles par rapport aux chiffres correspondants qui figurent dans les documents budgétaires nationaux, en raison des différences existant entre les définitions nationales et la définition OTAN des dépenses de défense. Les chiffres indiqués pour les Etats-Unis et le Canada comprennent les dépenses effectuées par ces pays dans le cadre de leur programme d’aide militaire. Les chiffres indiqués pour les pays européens de l’OTAN n'incluent pas la valeur des matériels reçus au titre des prog rammes d'aide militaire des Etats-Unis et du Canada. Membre de l'Alliance, la France ne fait pas partie de la structure militaire intégrée. Les chiffres la concernant n’ont qu’une valeur indicative.

344 Statistiques 1,1 5,2 5,2 3,3 3,0 3,4 4,7 5,2 (11) 1,0 1,8 1,8 2,4 2,3 2,3 3,9 4,0 3,1 4,9 4,3 (10) 1979(a) 1980 (9) 1,1 5,2 5,2 5,5 2,0 6,6 5,8 3,4 3,33,2 3,3 3,2 3,4 4,7 4,8 4,9 4,3 3,33,9 3,3 3,3 3,55,2 3,5 3,6 4,6 3,6 2,4 2,4 6,8 3,5 3,1 5,8 3,6 1977 1978 1,0 1,0 1,9 1,9 2,3 5,9 5,45,0 5,3 5,0 6,2 3,1 4,0 3,5 3,7 1976 1,0 1,9 5,3 5,8 6,5 4,7 4,4 4,4 6,0 5,6 3,1 3,1 3,1 (5) (6) (7) (8) 1,9 5,0 5,0 5,05,7 4,8 4,3 3,2 3,4 3,2 4,8 2,33,7 2,4 3,8 2,2 3,83,0 2,27,4 3,9 3,2 2,3 3,7 3,8 3,6 3,6 3,5 3,4 2,8 1974 1975 2,7 2,6 2,5 0,8 0,8 3,2 3,8 4,1 3,9 4,1 4,8 2,8 0,8 5,2 4,8 2,16,6 1,9 6,0 6,1 2,9 4,6 3,3 3,5 3,5 3,9 3,8 3,6 (2) (3) (4) 2,7 4,7 2,43,4 2,2 2,0 4,9 3,4 3,3 3,1 (1) 7,5 6,7 6,3 5,7 7,9 7,1 3,4 3,4 2,3 4,8 3,7 3,7 2,4 2,2 2,9 2,9 2,9 4,2 4,0 1970 1971 1972 1973 en en % du Produit Intérieur Brut aux d’acquisitionvaleurs 1970: 1970: 3,8 1972: 4,2 1974: 4,4 1976: 4,3 1978: 4,1 1980: 4,2 1971: 1971: 4,0 1973: 4,2 1975: 4,4 1977: 4,2 1979: 4,1 indicative. considération, les pourcentages seraient les suivants: .. Renseignement non disponible. Luxembourg 0,8 0,8 c. c. Ces pourcentages ont été sans tenir compte des dépenses pour Berlin (voir note b., Tableau 3); si ces dépenses étaient prises en PortugalRoyaume-Uni Europe OTAN Etats-Unis 7,0 7,4 a. Estimations provisoires. 6,9 6,0 Italie 2,5 Pays-Bas b. b. Membre de l’Alliance, la France ne fait pas partie de la structure militaire intégrée. Les chiffres la concernant n’ont qu’une valeur France (b) NorvègeCanada 3,5 Danemark Belgique Pays Tableau (iv) (iv) de défense Tableau Dépenses Grèce 4,8 Amériquedu Nord TOTAL OTAN 6,0 5,5 5,2 Turquie 4,3 4,5 4,3 (0) Allemagne (c) 3,3

345 Statistiques (11) 1.930 1.206 9.481 5.5OO 6.804 9.290 10.222 (10) 1979 198O(b) 1.877 1.197 9.484 5.626 9.123 4.834 4.984 10.872 11.149 1978 9.567 9.707 9.507 7.841 8.O1O 7.968 9.770 9.906 9.879 9.326 9.6587.609 9.796 9.598 9.376 9.596 9.879 10.108 10.084 10.418 1.188 1.210 1.216 5.294 5.367 5.537 9.794 8.943 9.522 (6) (7) (8) (9) 1.124 8.6318.845 9.013 9.403 9.172 9.699 9.342 9.974 10.253 10.691 8.024 8.380 8.4907.049 8.715 7.386 8.878 8.666 8.042 8.4098.715 8.6224.239 8.941 8.874 4.460 4.527 4.621 10.202 10.888 11.050 11.158 11.521 11.425 1974 1975 1976 1977 1.7441.058 1.596 1.688 1.764 1.812 8.678 8.528 9.893 8.864 9.116 9.2455.152 9.661 5.105 9.868 9.966 9.240 9.049 9.408 9.257 1.000 2.962 2.844 2.988 3.136 3.209 3.375 3.470 3.445 8.557 8.791 5.231 6.025 6.085 5.985 6.266 6.385 6.546 6.733 8.865 982 8.162 8.374 9.952 10.412 10.273 (2) (3) (4) (5) 7.568 7.8994.757 8.166 4.857 8.426 7.166 7.523 7.863 8.065 9.496 8.712 8.976 9.370 8.364 8.804 9.560 3.952 4.048 4.293 4.431 7.087 7.4227.977 7.8916.584 8.362 8.053 6.854 8.762 7.191 8.618 7.164 8.480 8.889 9.245 (1) 888 944 1970 1971 1972 1973 1.377 1.476 1.539 1.770 7.286 4.644 5.403 5.551 5.735 7.742 7.973 7.7119.362 7.980 8.530 3.913 7.9267.812 8.070 8.461 8.853 6.912 7.752 8.137 8.656 8.880 2.403 2.563 2.773 moyenne des taux de change de d'autres1978; variations sont intervenues depuis lors dans tauxles de change et comparaisonsles doivent être effectuées avec une certaine prudence. Luxembourg 8.200 FrancePays-Bas 6.863 Islande Norvège Portugal Royaume-Uni Europe OTAN Pays Belgique Italie Etats-Unis a. Les chiffres sont exprimés en prix de 1970; les montants en monnaies nationales ont été convertis en $ EU sur la base de la Par tête, en $ EU (a) (0) Danemark Canada 6.709 b. b. Estimations provisoires. Grèce Turquie Tableau (v) (v) Tableau Produit Intérieur Brut d’acquisitionaux valeurs Allemagne Amériquedu Nord TOTAL OTAN 6.428

346 Statistiques 63 113 179 335 (11) 6562 67 257 254 480 492 329 334 242 246 (10) 63 110 116 222 201 499 513337 527 344 352 323 322 327 (8) (9) 174 174 171 166 108 219 264 262 267 276 97 94 101 104 121 (7) 170 184 104 230 234493 238 493 296 303 84 68 63 63 168 503 471332 461 329 463 332 468 297 292 322 303 317 314 237 241 248 258 272 270 519 302 309 320 335 350223 358 228 371 233 284 297 297 300 Par Par tête, en $ EU (a) 1974 1975 1976 1977 1978 1979 198O(b) 80 8698 128 90 171 167 529 eLeLiL 337 351 348 351 350n n n 360 366339 378 335 250230 259 281 1973 (3) (4) (5) (6) 174 323 291 298 293 296 237 67 74 (2) 617 564 576 527 495 485 302 98 107 113 110 109 105 87 99 102 (1) 114 120 126 122 122 195 676 280 281 279 274 266 294 304 287 287 1970 1971 1972 1970: 1970: 324 1971: 350 1972: 376 1973: 392 1974: 410 1975: 408 1976: 418 1977: 420 1978: 431 1979: 445 1980: 464 indicative. moyenne des taux de change ded’autres 1978; variations sont intervenues depuis lors dans tauxles de change et comparaisonsles considération, les chiffres seraient les suivants: doivent être effectuées avec une certaine prudence. .. Renseignement non disponible. c. c. Membre de l’Alliance, la France ne fait pas partie de la structure militaire intégrée. Les chiffres la concernant n’ont qu’une valeur LuxembourgPays-BasPortugal 68 299 300 296 292 289 Tableau (vi) de (vi) défense Tableau Dépenses Etats-Unis a. Ces chiffres sont exprimés en prix de 1978; les montants en monnaies nationales ont été convertis en $ EU sur la base de la France (c) Royaume-Uni Europe OTAN Pays b. b. Estimations provisoires. BelgiqueDanemark Italie 217 226 Canada 184 Norvège 303 (0) d. d. Ces chiffres ont été calculés sans tenir compte des dépenses pour Berlin (voir note Tableau b., 3); si ces dépenses étaient prises en Grèce Amérique du Nord TOTAL OTAN Allemagne (d) Turquie 28 32 32 31 31 51 63 65

347 Statistiques 83 80 39 35 109 107 500 328 495 (11) 5.296 1980(a) 1 1 40 107 492 (10) 1979 1 0 ) 186 180 180 1978 1 (8) 326 320 324 1977 5.337 5.271 5.237 3.199 3.159 3:131 3.169 31 32 33 33 (7) 106 103 106 337 493 495 491 38 39 39 40 34 78 78 78 79 79 (6) 104 83 79 82 81 584 674 771 721 698 717 459 455 475 489 490 1975 1976 5.215 5.250 40 (5) 358 348 282 574 534 1974 1 1 1 1 82 82 111 110 107 377 581 585 585 585 584 581 578 575 1973 5.579 5.513 3.291 3.285 3.039 3.097 tie de la structure militaire intégrée. Les chiffres la concernant n'ont qu'une valeur r 186 184 186 185 186 187 574 36 38 39 (2) (3) (4) 107 107 107 105 103 107 107 109 107 569 472 457 465 475 491 1971 1972 3.290 3.263 2.512 2.324 2.206 2.146 2.098 2.075 2.060 2.033 2.027 2.047 37 (1) 108 112 113 115 571 229625 244 615 260 561 276 563 522 526 541 548 1970 6.069 5.889 5.669 3.264 2.714 indicative. Portugal Royaume-Uni 384 384 381 Pays (a) (a) Estimations provisoires. Belgique DanemarkFrance (b) Italie Luxembourg 42Pays-Bas Norvège 44 1 42Europe OTAN 1 39 35 1 (0) Etats-Unis (Milliers) Tableau (vii) (vii) (effectifs Tableau militaires armées seulement) Forces Grèce 178 179 Turquie (b) (b) Membre de l'Alliance, la France ne fait pas pa Canada 91 87 82 Allemagne 455 Amérique du NordTOTAL OTAN 2.805 2.599 2.406 2.288 2.228 2.176 2.153 2.138 2.112 2.106 2.127

348 Tableau (viii) Forces armées totales (militaires et civils) exprimées en % de la population active totale

Pays 1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 1980 (a) (0) (1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8) (9) (10) (11) Belgique 3,0 3,0 3,0 2,9 2,8 2,8 2,9 2,8 2,9 2,8 2,8 Danemark 2,2 2,2 2,1 2,0 1,8 1,8 1,6 1,6 1,6 1,6 1,7 France (b) 3,3 3,3 3,3 3,2 3,2 3,2 3,2 3,2 3,1 3,1 3,1 Allemagne 2,3 2,4 2,3 2,4 2,4 2,5 2,6 2,6 2,5 2,5 2,5 Grèce 6,2 6,2 6,6 6,5 6,7 6,6 6,7 6,7 6,7 6,5 6,4 Italie 2,9 2,9 3,0 3,0 2,9 2,5 2,4 2,5 2,5 2,4 2,5 Luxembourg 0,9 0,9 0,9 0,8 0,8 0,8 0,8 0,9 0,9 0,9 0,9 Pays-Bas 3,0 3,0 3,0 2,9 2,9 2,8 2,7 2,7 2,7 2,7 2,7 Norvège 3,1 3,0 2,9 2,9 3,0 2,8 2,8 2,7 2,7 2,6 2,6 Portugal 6,5 6,9 7,4 8,0 7,1 2,8 2,2 2,1 2,2 2,2 2,2 Turquie 4,4 4,2 3,8 3,8 3,8 3,9 4,4 4,9 4,6 4,3 4,3 Royaume-Uni 2,9 2,9 2,8 2,7 2,6 2,5 2,4 2,3 2,2 2,2 2,2 Europe OTAN 3,2 3,2 3,2 3,1 3,1 2,9 2,9 3,0 2,9 2,9 2,9 Canada 1,5 1,5 1,4 1,3 1,3 1,2 1,1 1,1 1,1 1,1 1,0 Etats-Unis 4,5 4,1 3,8 3,5 3,5 3,3 3,2 3,1 2,9 2,9 2,9 Amérique du Nord 4,2 3,9 3,5 3,3 3,2 3,1 3,0 2,9 2,8 2,7 2,7 TOTAL OTAN 3,6 3,5 3,3 3,2 3,2 3,0 3,0 2,9 2,8 2,8 2,8

(a) Estimations provisoires. (b) Membre de l’Alliance, la France ne fait pas partie de la structure militaire intégrée. Les chiffres la concernant n’ont qu'une valeur indicative. Annexe II Chronologie

1945 26 juin La Charte des Nations Unies est signée à San Francisco. 6 août Bombe atomique sur Hiroshima.

1946 16 mars Parlant à Fulton, dans le Missouri, Winston Churchill dénonce le «rideau de fer». L’expression était employée pour la première fois.

1947 19 janvier Elections en Pologne. Le «Comité de Lublin» d'obédience communiste, monopolise le pouvoir. 4 mars La France et le Royaume-Uni signent à Dunkerque un traité d’alliance et d'assistance mutuelle, conclu pour une durée de cinquante ans. 12 mars Le président Truman prononce devant le Congrès le discours exhortant les Etats-Unis d'Amérique à «soutenir les peuples libres qui résistent aux tentatives d'asse rvisse­ ment exercées contre eux par des minorités armées ou par des pressions extérieures» (doctrine Truman) et demandant le vote d’une aide financière directe à la Grèce et à la Turquie. 5 juin Le général George C. Marshall, Secrétaire d’Etat des Etats-Unis, prenant la parole à Harvard, expose le projet d'un programme de redressement économique de l’Europe. Ce discours est le point de départ du Programme de relèvement européen et de la création de l'OECE1. 5 octobre Création du Cominform, organisation pour l’unité idéologique du bloc soviétique, suite au refus de l’Aide dans le cadre du plan Marshall par l'Union soviétique et ses alliés.

1 L'OECE (Organisation europénne de coopérati on économique) a été créée en 1948 pour gérer l'Aide Marshall et organiser le redressement économique de l'Europe. Elle a été remplacée par l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) le 30 septembre 1961.

350 1948-1949

1948 22 janvier M. Ernest Bevin, ministre des Affaires étrangères du Royaume-Uni, soutient devant la Chambre des Communes le principe d'une Union européenne. 22 février En Tchécoslovaquie, le parti communiste prend le pouvoir par un coup d'Etat. 17 mars Le Traité de Bruxelles-traité de collaboration économique, sociale et culturelle et de légitime défense collective, est signé par les ministres des Affaires étrangères de la Belgique, de la France, du Luxembourg, des Pays-Bas et du Royaume-Uni pour une durée de cinquante ans. 16 avril Signature, par les ministres des Affaires étrangères de seize pays européens et par les commandants en chef des zones occidentales d'occupation en Allemagne, de la Convention de coopération économique européenne. L'Organisation Européenne de Coopération Economique (OECE) est instituée en vertu de l’article premier de cette convention. 11 juin Le Sénat des Etats-Unis adopte la résolution 239, connue sous le nom de «résolution Vandenberg». 24 juin Début du blocus de Berlin par les Russes. 28 juin Annonce officielle de l’expulsion de la Yougoslavie du Cominform. 6 juillet Début des pourparlers sur la défense de la région de l’Atlantique nord à Washington entre les Etats-Unis, le Canada et les puissances du Traité de Bruxelles. 1er septembre Réunion de l’Assemblée constituante de l’Allemagne de l’Ouest. 27-28 septembre Les ministres de la défense des puissances signataires du Traité de Bruxelles décident d'établir une Organisation de défense de l’Union occidentale. 25-26 octobre Le Conseil consultatif des puissances signataires du Traité de Bruxelles annonce «une complète identité de vues en ce qui concerne le principe d’un pacte défensif de l'Atlantique et les démarches à entreprendre à ce sujet». 10 décembre Les négociations sur la rédaction du Traité de l’Atlantique Nord s’ouvrent à Washin- ton, entre les représentants des puissances signataires du Traité de Bruxelles du Canada et des Etats-Unis d’Amérique.

1949 15 mars Les puissances négociatrices invitent le Danemark, l’Islande, l’Italie, la Norvège et le Portugal à accéder au Traité de l’Atlantique Nord. 18 mars Publication du texte du Traité de l’Atlantique Nord.

351 1949-1950

31 mars Le gouvernement soviétique adresse un mémorandum aux douze futurs signataires du Traité de l'Atlantique Nord, affirmant que le texte est contraire à la Charte des Nations Unies et aux décisions du Conseil des ministres des Affaires étrangères. 2 avril Les douze gouvernements réfutent les allégations soviétiques dans une note com­ mune. 4 avril Le Traité de l’Atlantique Nord est signé à Washington par les ministres des Affaires étrangères des pays suivants: Belgique, Canada, Danemark, Etats-Unis, France, Islande, Italie, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Portugal et Royaume-Uni. 8 avril Publication du texte des demandes d’assistance militaire et financière adressées aux Etats-Unis par les puissances du Traité de Bruxelles, le Danemark, l'Italie et la Norvège. 5 mai L’Accord des 10 puissances de Londres établit le Conseil de l'Europe. 9 mai Levée du blocus de Berlin. 10 août Session inaugurale à Strasbourg du Conseil de l'Europe. 24 août Le Traité de l'Atlantique Nord entre en vigueur. 17 septembre Le Conseil de l’Atlantique Nord tient sa première session à Washington. 20 septembre Constitution de la République fédérale d'Allemagne. 22 septembre Première explosion atomique en URSS annoncée par un communiqué anglo-améri­ cano-canadien. 6 octobre La «loi d'aide militaire pour la défense mutuelle de 1949» est signée par le président Truman.

1950 27 Janvier Approbation par le président Truman du projet de défense intégrée de la région de l'Atlantique nord et ouverture d'un crédit de 900 millions de dollars au titre de l'aide militaire. 9 mai Le gourvernement français propose la création d’un organisme unique chargé de contrôler la production du charbon et de l'acier en France et en Allemagne, et auquel d’autres pays pourraient accéder (Plan Schuman). 25 juin Invasion de la Corée du Sud par les troupes nord-coréennes.

352 1950-1951

25 juillet Conseil des Suppléants: première session tenue à Londres. M. Charles M. Spofford, représentant suppléant des Etats-Unis près le Conseil de l'Atlantique Nord, est élu président permanent. 1er août Le gouvernement turc annonce qu’il a décidé de présenter officiellement une demande d’accession de la Turquie au Traité de l’Atlantique Nord. 2 octobre La Turquie accepte, sur l'invitation du Conseil, de participer, avec les organismes militaires de l’OTAN, aux plans de défense de la région méditerranéenne. 5 octobre La Grèce accepte, sur l'invitation du Conseil, de participer aux plans de défense de la région méditerranéenne. 24 octobre M. René Pleven, président du Conseil français, expose devant l’Assemblée nationale son projet de création d’une armée européenne unifiée comprenant des contingents allemands et utilisée dans le cadre de l'OTAN (Plan Pleven). 28-31 octobre Comité de défense de l’OTAN: discussion des moyens par lesquels l'Allemagne pourrait participer à la défense de l'Europe occidentale. Cette question est renvoyée pour plus ample examen devant le Conseil des Suppléants et le Comité militaire. 19 décembre Le Conseil nomme le général Dwight D. Eisenhower (Etats-Unis) Commandant Suprême des Forces Alliées en Europe (SACEUR).2 19 décembre Ouverture des pourparlers avec la République Fédérale sur l’éventualité d'une contri­ bution allemande à la défense de l’Europe occidentale (négociations de Petersberg). 20 décembre Le Conseil consultatif des puissances signataires du Traité de Bruxelles décide de fusionner l’organisation militaire de l’Union occidentale avec celle de ¡’Organisation du Traité de l'Atlantique Nord.

1951 15 février Ouverture à Paris de la conférence sur la création d’une armée européenne. 2 avril Le général Eisenhower publie l’ordre général n° 1 qui met en service le Commande­ ment Allié en Europe et le Quartier Général Suprême des puissances alliées en Europe (SHAPE). 18 avril Communauté européenne du charbon et de l’acier: signature par les représentants de la Belgique, de la France, de l’Italie, du Luxembourg, des Pays-Bas et de la Répu­ blique fédérale d’Allemagne, d'une déclaration commune instituant officiellement cet organisme.

2 Liste des nominations aux postes de SACEUR dans la partie 11.

353 1951-1952

3 mai Le Conseil de l'Atlantique Nord devient le seul organisme ministériel de l'OTAN par l'absorption du Comité de défense et du Comité de défense économique et financier. 19 juin Signature à Londres par les Etats parties au Traité de l'Atlantique Nord d’une Convention sur le statut de leurs forces. 8 juillet Les négociations de Petersberg sur le rôle de la République fédérale d'Allemagne dans la défense de l'Europe occidentale sont suspendues. 24 juillet La Conférence de Paris approuve un rapport provisoire recommandant la création d'une armée européenne. Le général Eisenhower accepte de collaborer à la mise au point des questions d'ordre militaire. 1er septembre L'Australie, la Nouvelle Zélande et les Etats-Unis signent le pacte de défense du Pacifique (ANZUS). 20 septembre Signature à Ottawa d’une «Convention sur le statut de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord, des représentants nationaux et du personnel international». 9-11 octobre Première session à Paris du Comité temporaire du Conseil (TCC). Le TCC a été créé par le Conseil. 17-22 octobre Signature à Londres du Protocole au Traité de l’Atlantique Nord relatif à l'accession de la Grèce et de la Turquie. 19 novembre Inauguration du Collège de Défense de l'OTAN à Paris. (Le Collège a été transféré à Rome le 10 octobre 1966).

1952 30 janvier Nomination du vice-amiral Lynde D. McCormick (Etats-Unis) au premier poste de Commandant suprême des Forces Alliées de l’Atlantique (SACLANT).3 18 février Accession de la Grèce et de la Turquie au Traité de l'Atlantique Nord. 20-25 février Le Conseil de l'Atlantique Nord, en session à Lisbonne, procède à une réorganisation de la structure de l'Alliance. L’OTAN devient un organisme permanent et son siège est fixé à Paris. 21 février Le Conseil décide de créer un Commandement de la Manche et nomme l’amiral Sir Arthur John Power au poste de commandant en chef (CINCHAN).3 12 mars Lord Ismay (Royaume-Uni) est nommé vice-président du Conseil de l'Atlantique Nord et Secrétaire Général de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord.

3 Liste des nominations aux postes de SACLANT et CINCHAN dans la partie 11.

354 1952-1953

4 avril Troisième anniversaire de la signature du Traité. Lord Ismay entre en fonctions et le Conseil de l'Atlantique Nord assume les responsabilités précédemment exercées par le Conseil des Suppléants, le Bureau de production de défense et le Bureau financier et économique. Le personnel international de ces organismes est réuni en une organisation unique ayant son siège à Paris. 10 avril Le Commandement Suprême allié de l’Atlantique devient opérationnel et son Quartier général est établi à Norfolk en Virginie. 16 avril Inauguration du siège provisoire de l'OTAN au Palais de Chaillot à Paris. 28 avril Première réunion à Paris du Conseil de l'Atlantique Nord en session permanente. 26 mai Signature à Bonn, de la convention sur les relations entre les trois puissances et la République Fédérale d'Allemagne et des conventions rattachées. 27 mai Signature à Paris, par les ministres des Affaires étrangères de la Belgique, de la France, de l'Italie, du Luxembourg, des Pays-Bas et de la République fédérale d’Allemagne, du Traité instituant la Communauté Européenne de Défense. Signature par les représentants des pays membres de l’OTAN d’un protocole additionnel au Traité de l’Atlantique Nord relatif aux garanties accordées par les signataires du Traité, de l'Atlantique Nord aux membres de la Communauté Européenne de Défense. 28 août Signature à Paris par les pays membres de l’Alliance d’un protocole sur le statut des quartiers généraux militaires internationaux. 4 novembre Le général Eisenhower est élu Président des Etats-Unis.

1953 28 février Signature à Ankara d'un traité «d'amitié et de collaboration» entre la Grèce, la Turquie et la Yougoslavie. 5 mars Mort de Staline. 28 mai L'Union soviétique reconnaît la République démocratique allemande. 23 juillet L’armistice est signé en Corée, à Panmunjon. 8 août L'URSS annonce qu'elle détient la bombe à l'hydrogène. 5 décembre Conférence des Bermudes des Chefs de gouvernement de la France, du Royaume- Uni et des Etats-Unis à laquelle Lord Ismay assiste en qualité d'observateur de l’OTAN.

355 1954-1955

1954 25 janvier-18 février Conférence des quatre Grands à Berlin sur la réunification allemande. Aucun résultat. 26 avril Ouverture de la Conférence de Genève, convoquée par les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni et l’Union soviétique dans le but de régler le problème coréen et d'examiner la question du rétablissement de la paix en Indochine. 7 mai Dans leur réponse à une note soviétique du 31 mars, les Etats- Unis, la France et le Royaume-Uni rejettent la suggestion de l’URSS selon laquelle ce pays pourrait entrer dans l’organisation du Traité de l'Atlantique Nord. 17-18 juin Réunion, à La Haye, de la Conférence constituante de l’Association du Traité de l'Atlantique patronnée par le Comité atlantique international. 21 juillet Accords de Genève et déclarations sur l'Indochine. 29 août L'Assemblée nationale française rejette le projet de Communauté Européenne de Défense (CED). 6 septembre Début de la Conférence de Manille qui devait aboutir à la signature des traités instituant l'OTASE (Organisation de l’Asie du Sud-Est).4 28 septembre Réunion à Londres de la Conférence des Neuf (Belgique, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, République fédérale d'Allemagne, Royaume-Uni), en vue de trouver une solution de rechange à la CED. 3 octobre Fin de la Conférence de Londres: décision est prise d’inviter l’Italie et la République fédérale d’Allemagne à adhérer au Traité de Bruxelles. 5 octobre Signature de l'accord sur le règlement de la question de Trieste. 20-22 octobre Conférence des Quatre à Paris (Etats-Unis, France, République fédérale d'Allemagne, Royaume-Uni): les décisions de la Conférence des Neuf sont approuvées et un protocole est adopté sur la cessation du régime d'occupation dans la République fédérale. 23 octobre Signature des Accords de Paris. Le Conseil de l’Atlantique Nord invite la République fédérale d'Allemagne à adhérer à l’OTAN. D'autre part, l'Italie et la République fédérale d’Allemagne accèdent à l'Union de l'Europe Occidentale (UEO) créée aux termes des Accords de Paris.

1955 26 janvier L’URSS met fin à l'état de guerre avec l’Allemagne.

4 Pays membres: Australie, Etats-Unis, France, Nouvelle-Zélande, Pakistan, Philippines, Royaume- Uni, Thaïlande.

356 1955

24 février Signature du Pacte de Bagdad entre l’Irak et la Turquie. L’Iran, le Pakistan et le Royaume-Uni ont adhéré ultérieurement au Pacte. 5 mars Le Président Eisenhower s’engage publiquement à maintenir des forces américaines en Europe aussi longtemps que leur présence paraîtra nécessaire. 17 avril Ouverture de la Conférence de Bandoeng, groupant pour la première fois des pays «non engagés» d'Asie et d’Afrique. 5 m ai La République fédérale d'Allemagne accède officiellement à l'OTAN. 7 m ai L’URSS dénonce les traités franco-soviétique et anglo-soviétique. 9-11 m ai Session ministérielle du Conseil de l’Atlantique Nord. Une cérémonie publique marque l'entrée de la République fédérale d'Allemagne à l'OTAN. 14 m ai L’URSS riposte à l’entrée de l’Allemagne à l'OTAN en concluant le Pacte de Varsovie avec l’Albanie, l'Allemagne de l'Est, le Bulgarie, la Hongrie, la Pologne, la Roumanie et la Tchécoslovaquie. 15 m ai Signature du Traité d’Etat autrichien mettant fin au régime d’occupation quadripar­ tite. 26 m ai Boulganine et Krouchtchev rendent visite à Tito à Belgrade et expriment «leurs regrets sincères» au sujet des tensions existant entre l’Union soviétique et la Yougos­ lavie depuis 1948 ainsi que leur volonté d'oublier «l’amertume du passé». 7 juin Les gouvernements des Etats-Unis, de la France et du Royaume-Uni invitent l’URSS à participer à une Conférence à Quatre à Genève du 18 au 21 juillet. 16 juillet Session ministérielle du Conseil de l’Atlantique Nord pour permettre aux alliés d'échanger leurs vues avant la Conférence de Genève. 18-23 juillet Première Conférence des Parlementaires de l’OTAN à Paris (devenue depuis novem­ bre 1966 l’Assemblée de l’Atlantique Nord). 8 août Ouverture à Genève de la première conférence sur l'utilisation pacifique de l'énergie atomique. 8 septembre Voyage du chancelier Adenauer à Moscou. 25 octobre Session ministérielle du Conseil de l’Atlantique Nord. Les ministres des Affaires étrangères des Etats-Unis, de France et du Royaume-Uni soumettent à leurs collè­ gues les propositions qu’ils comptent faire à la Conférence des ministres des Affaires étrangères de Genève le 27 octobre.

357 1955-1956

27 octobre -1 1 novembre Réunion à Genève des ministres des Affaires étrangères des Quatre qui s'est terminée sans aucun résultat. 15-16 décembre Session ministérielle du Conseil de l'Atlantique Nord. Le Conseil décide de doter les forces atlantiques des armes les plus modernes, c’est-à-dire des armes atomiques et adopte le principe de la réorganisation de la défense aérienne dans le sens d’une coopération plus étroite des pays européens de l'OTAN en ce domaine. 30 décembre L’URSS signe un traité avec le régime de Pankow de la zone soviétique d’occupation en Allemagne lui accordant des prérogatives d’Etat.

1956

14 février Ouverture du xxe Congrès du Parti communiste soviétique: mise en route de la «déstalinisation». 18 avril La «Pravda» annonce la dissolution du Cominform. 4 -5 m ai Session ministérielle du Conseil de l'Atlantique Nord. MM. Gaetano Martino (Italie), Halvard Lange (Norvège) et Lester B . Pearson (Canada) sont chargés de présenter au Conseil des recommandations sur les mesures à prendre pour améliorer et dévelop­ per la coopération entre les pays de l'OTAN dans les domaines non militaires et pour accroître l’unité au sein de la Communauté atlantique. 28 juin Emeutes de Poznan en Pologne. 26 juillet Nationalisation du canal de Suez par le gouvernement égyptien. 17 août Interdiction du Parti communiste en République fédérale d'Allemagne. 29 septembre Accords franco-allemands sur la Sarre. 21 octobre Gomulka triomphe de la vieille garde staliniste et est nommé premier secrétaire du parti (communiste) des travailleurs unifiés polonais. 23 octobre Insurrection populaire en Hongrie. 29 octobre Début de la campagne israélienne du Sinaï. 29 octobre Le maréchal soviétique Rokossovsky cesse d’être ministre de la défense de Pologne. 31 octobre Intervention militaire franco-britannique dans la zone du canal de Suez. 4 novembre Les troupes soviétiques écrasent l’insurrection hongroise.

358 1956-1957

13 décembre Le Conseil de l'Atlantique Nord approuve les recommandations contenues dans le rapport du Comité des Trois et adopte une résolution sur le règlement pacifique des litiges et différends entre pays membres ainsi qu'une résolution sur la coopération non-militaire au sein de l’OTAN.

1957

1er janvier Rattachement politique de la Sarre à la République fédérale d'Allemagne. 23 mars Entrée des Etats-Unis dans le Pacte de Bagdad, en tant que membre associé. 25 mars Signature des Traités de Rome, créant l’Euratom et les Communautés Economiques Européennes 8 avril Réouverture du canal de Suez. 2 -3 m ai Session ministérielle, à Bonn, du Conseil de l'Atlantique Nord. Le Conseil décide de renforcer la politique commune des pays de l'OTAN à l'égard du problème de la réunification de l’Allemagne. 16 m ai M. Paul-Henri Spaak (Belgique) prend possession de ses fonctions de Secrétaire Général de l’OTAN. 29 juillet Signature à Berlin d’une déclaration au terme de laquelle les gouvernements de l’Allemagne occidentale, des Etats-Unis, de la France et du Royaume-Uni affirment l'identité de leur politique relative à la réunification de l'Allemagne et à la sécurité européenne. 2 août Unification des Commandements de défense aérienne des Etats-Unis et du Canada sous le nom de NORAD. Installation d'un quartier général intégré à Colorado Springs. 29 août Présentation au Sous-Comité du désarmement, à Londres, de propositions approu­ vées par tous les pays de l’OTAN. 14 septembre L’Assemblée générale de l’ONU condamne l’intervention soviétique en Hongrie. 4 octobre Lancement du premier «Spoutnik» par l'Union soviétique. 7 octobre Constitution de l'Agence internationale de l'énergie atomique qui établit son siège à Vienne. 23-25 octobre Le président Eisenhower et M. Harold MacMillan puis M. Paul-Henri Spaak se réunissent à Washington. Une déclaration d'intention commune est publiée par le Président des Etats-Unis et le Premier ministre du Royaume-Uni qui souligne l’inter­ dépendance des nations du monde libre.

359 1957-1958

16-19 décembre Conférence des chefs de gouvernement à Paris. Une déclaration solennelle est publiée confirmant les principes et les buts de l’Alliance atlantique. Le Conseil décide de promouvoir une coopération plus étroite sur les plans politique et économique et établit les bases d'une coopération accrue dans le domaine scientifique et technique.

19SB

1er janvier Entrée en vigueur du Traité de Rome créant la Communauté économique europé­ enne. 31 janvier Lancement du premier satellite américain «Explorer I». 19 mars Première réunion à Strasbourg de l’Assemblée parlementaire européenne.

2 6 -2 9 mars Première réunion du Comité scientifique de l’OTAN. 27 mars M. Khrouchtchev remplace le maréchal Boulganine à la tête du gouvernement soviétique. 15-17 avril Conformément aux décisions prises par les chefs de gouvernement en décembre 1957, les ministres de la défense des pays de l'OTAN se réunissent à Paris. Réaffirma­ tion de la stratégie défensive de l'OTAN. 5 -7 m ai Session ministérielle du Conseil de l'Atlantique Nord à Copenhague. Le Conseil se déclare partisan de négociations avec l'Est pour autant qu’elles soient bien préparées et susceptibles d'aboutir à un règlement des questions pendantes. 13 mai Constitution à Alger d'un «Comité de salut public». 1er juin Le général de Gaulle devient premier ministre. 7 août Première liaison Atlantique-Pacifique sous le pôle Nord par le sous marin atomique américain «Nautilus». 10 novembre M. Khrouchtchev annonce que l'URSS désire mettre fin à l'accord des Quatre Puissances relatif au Statut de Berlin. (Le projet a été rejeté par les puissances occidentales le 31 décembre.) 16-19 décembre Session ministérielle du Conseil de l’Atlantique Nord. Le Conseil s'associe sans réserve aux vues exprimées par les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni au sujet de Berlin et des droits des Occidentaux d’y demeurer. 21 décembre Le général de Gaulle est élu Président de la République française.

360 1959-1960

1959

19 février Une conférence anglo-gréco-turque décide que Chypre deviendra indépendante. 24 mars L'Irak se retire du Pacte de Bagdad. 2 -4 avril Session ministérielle du Conseil de l'Atlantique Nord à Washington, qui coïncide avec le dixième anniversaire de la signature du Traité de l’Atlantique Nord, célébré par ailleurs dans tous les pays de l’OTAN. 11 mai - 20 juin Conférence des quatre ministres des Affaires étrangères (Etats-Unis, France, Royaume- Uni, URSS), consacrée à la question allemande. (Conférence de Genève.) 4 -1 0 juin Congrès atlantique de Londres organisé par la Conférence des Parlementaires de l’OTAN. Le congrès recommande notamment la création d’un Institut atlantique. 13 juillet Reprise de la Conférence de Genève. 5 août Second ajournement de la Conférence de Genève et publication d'une déclaration des quatre ministres sur le désarmement. 19 août Le Pacte de Bagdad devient l'Organisation du Traité central (CENTO). Membres à part entière: Iran, Pakistan, Turquie et Royaume Uni; membre associé: Etats-Unis. 15-23 septembre Voyage de M. Khrouchtchev aux Etats-Unis et entretiens entre le Président des Etats- Unis et son hôte soviétique à Camp David. 20 novembre Par la convention de Stockholm, l'Autriche, le Danemark, la No rvège, le Portugal, la Suède, la Suisse et le Royaume-Uni créent l’Association Européenne de Libre Echange (EFTA).5 15-22 décembre Session ministérielle du Conseil de l’Atlantique Nord. La session, qui débute par l’inauguration du nouveau siège de l’OTAN, porte Dauphine à Paris, est consacrée pour une large part aux négociations Est-Ouest en vue d’une nouvelle Conférence au Sommet.

1960

15 mars . Début, à Genève, des négociations sur le désarmement dans le cadre du Comité des dix puissances des Nations Unies. 23 mars M. Khrouchtchev entame un voyage en France à l’invitation du gouvernement fran­ çais.

5 - La Finlande est devenue membre associé de l'EFTA en 1961. - L'Islande est devenue membre en 1970. - Le Danemark et le Royaume-Uni se s ont retirés de l'EFTA le 1er Janvier 1973 pour devenir membres des Communautés économiques européennes.

361 1960-1961

1er m ai Un avion américain «U2» est abattu au-dessus du territoire soviétique. 2 -4 m ai Session ministérielle du Conseil de l’Atlantique Nord à Istanbul. Les pays membres font le point avant la Conférence au Sommet. 7 m ai Suite à l’interception de l’avion U2 de Gary Power, Khrouchtchev annonce au Soviet suprême la création d'un commandement d'une force de missiles sous l’autorité du maréchal Nedelin. 16 m ai Réunion et échec de la Conférence au Sommet à Paris (Etats-Unis, France, Royaume- Uni et URSS). 19 m ai Les ministres des Affaires étrangères de France, des Etats-Unis et du Royaume-Uni font rapport au Conseil atlantique sur les circonstances de la rupture des pourparlers. 27 m ai Coup d’état militaire en Turquie. 27 juin Les délégués communistes à la Conférence de Genève quittent la Conférence. 16 août Indépendance de la République de Chypre. 23 septembre M. Khrouchtchev assiste à l’Assemblée générale de l'ONU à New York. 10 novembre Conférence au Sommet à Moscou des leaders communistes de 81 pays. Approbation des thèses de M . Khrouchtchev sur la coexistence pacifique. 14 décembre La convention pour la création de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui remplace l'OECE, est signée par dix-huit pays européens, les Etats-Unis et le Canada. 16-18 décembre Session ministérielle du Conseil de l’Atlantique Nord. Le Conseil confirme sa déclara­ tion du 16 décembre 1958 à propos de Berlin.

1961

1er janvier Entrée en vigueur de l’institut atlantique. Le siège provisoire est fixé à Milan. 17 février Dans une note remise à la République fédérale d'Allemagne, l'Union soviétique relance le problème de Berlin. 5 mars M. Spaak quitte ses fonctions de Secrétaire Général pour reprendre une activité politique dans son pays. L'intérim est assuré par M. Alberico Casardi, Secrétaire Général délégué. 12 avril Premier vol orbital humain par Youri Gagarine.

362 1961-1962

14-15 avril Echec d'une tentative de débarquement de Cubains exilés à la baie des Cochons. 21 avril M. Dirk U. Stikker (Pays-Bas) succède à M. Paul Henri Spaak aux fonctions de Secrétaire Général de l'OTAN. 8 -1 0 m ai Session ministérielle du Conseil de l'Atlantique Nord à Oslo. Le Conseil confirme une nouvelle fois sa position sur l’Allemagne telle qu'il l'a exposée dans sa déclaration de décembre 1958. 2 -3 juin Rencontre, à Vienne, de MM. Kennedy et Khrouchtchev. 13 août Erection du mur de Berlin. 30 septembre Entrée en vigueur de la Convention de l’OCDE.6 17 octobre Ouverture du XXIIe Congrès du Parti communiste soviétique. M. Khrouchtchev renonce au délai de la fin de l'année en ce qui concerne Berlin. Accentuation de la déstalinisation. 8 novembre M. Cabot Lodge est nommé directeur général de l'institut atlantique. Le siège de l'institut est fixé à Paris. 13-15 décembre Session ministérielle du Conseil de l'Atlantique Nord à Paris. Le Conseil réaffirme sa position sur Berlin et condamne énergiquement l'érection du mur; il approuve la reprise de contacts diplomatiques avec Moscou en vue d’un règlement négocié. D’autre part, il annonce la création d’une force mobile d'intervention (AMF).

1962

8-20 janvier Réunion de la «Convention atlantique» des Nations de l'OTAN, qui publie sa «Décla­ ration de Paris» en faveur du renforcement de l’Alliance et de la Communauté Atlantique. 20 février Le premier astronaute américain, le Lt.-colonel John Glenn fait trois fois le tour de la terre à bord de la capsule «Friendship». 14 mars Ouve rture à Genève des pourparlers du Comité des 17 sur le désarmement. 18 mars Accords d'Evian sur l’indépendance de l’Algérie.

6 La Convention fut signé e par vingt pays. L'OCDE comprend auj ourd'hui vingt quatre membres: dix neuf pays européens, l'Amérique, le Canada, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et le Japon. La Yougoslavie a un statut spécial.

363 1962-1963

29 mars Signature de la Convention créant une Organisation européenne pour la mise au point et la construction de lanceurs d'engins spatiaux (ELDO). Pays participants: Belgique, République fédérale d’Allemagne, France, Italie, Pays-Bas, Espagne, Royaume-Uni.* 10 avril Le président Kennedy et M. MacMillan, dans une déclaration conjointe, pressent M. Khrouchtchev d’aboutir à un accord sur l’arrêt des essais nucléaires. 18 avril Le peuple français approuve par référendum l’indépendance algérienne. 4 -6 m ai Session ministérielle de l'OTAN à Athènes (Grèce). Les ministres des Affaires étran­ gères et de la Défense envisagent notamment les circonstances dans lesquelles l'Alliance pourrait avoir à recourir aux armes nucléaires. 14 juin Signature de la Convention portant création d'une Organisation européene de recherches spatiales (ESRO). Pays participants: Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, France, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède, Suisse.* 20 octobre La Chine attaque l'Inde. 22 octobre-20 novembre Blocus partiel de Cuba par les Etats-Unis suite à la révélation de l'existence de rampes de lancement de missiles soviétiques sur l'île. Le blocus partiel a été, levé après l’acceptation de M. Khrouchtchev de démanteler les installations et de retirer les bombardiers soviétiques 11 décembre M. McNamara annonce la renonciation au missile «Skybolt». 13-15 décembre Session ministérielle du Conseil de l'Atlantique Nord à Paris. Le Conseil procède à un large échange de vues sur les implications de l'affaire cubaine et approuve l'initiative des Etats-Unis. Il réaffirme également la position de l'Alliance sur Berlin et le désarmement. 18-20 décembre Entretiens du président Kennedy et de M. MacMillan à Nassau aux Bahamas. Ils proposent d’affecter une partie de leurs forces nucléaires stratégiques à l'OTAN.

1963 14 janvier Au cours d'une conférence de presse, le président de Gaulle annonce son opposition à l'entrée de la Grande-Bretagne dans la Communauté économique européenne. 16 janvier A la suite d'une déclaration du Représentant de la France, le Conseil constate que toutes les dispositions du Traité de l'Atlantique Nord qui concernent les anciens département français d'Algérie sont devenues sans objet à dater 3 juillet 1962.

L'ELDO et l’ESRO fusionnèrent et devinrent l'Associati on européenne spatiale (ESA) le 31 mai 1975.

364 1963

21-22 janvier Visite à Paris du chancelier Adenauer et conclusion du traité de coopération franco- allemand. 28 janvier Suspension «sine die» des négociations de Bruxelles sur l'entrée de la Grande­ Bretagne dans la Communauté économique européenne. 2 2 -2 4 m ai Session ministérielle du Conseil de l'Atlantique Nord à Ottawa (Canada) spécialement consacrée aux problèmes de défense. La force de bombardiers britanniques du type V et trois sous-marins américains armés de Polaris sont affectés au Commandant Suprême Allié en Europe, lequel est autorisé par ailleurs à désigner un adjoint responsable devant lui pour les questions nucléaires. 10 juin Le Président des Etats-Unis annonce qu’une conférence américano-anglo-soviétique se tiendra en juillet à Moscou en vue de rechercher un accord sur l’interdiction des essais nucléaires. 20 juin Signature à Genève par les représentants américain et soviétique de l’accord sur l'installation d’un «téléphone rouge» entre Washington et Moscou 21 juin La conférence du désarmement de Genève est ajournée au 30 juillet. 25 juin Au cours d’une visite en Europe, le président Kennedy renouvelle solennellement la garantie américaine à l’Europe et réaffirme le principe de l’égalité des partenaires de l'Alliance. 15-25 juillet Conférence américano-anglo-soviétique à Moscou qui aboutit à un traité interdisant les essais nucléaires dans l'atmosphère, dans l'espace cosmique et sous l'eau, entré en vigueur le 10 octobre 1963. 29 juillet Le général de Gaulle annonce, lors d’une conférence de presse, que la France ne signera pas le traité de Moscou sur l'interdiction partielle des essais nucléaires. 21 septembre L'URSS dénonce la volonté de la Chine de se procurer l'arme atomique et fait état de plus de 5.000 violations de la frontière soviétique par les Chinois. 10 octobre Entrée en vigueur du traité de Moscou sur l’interdiction partielle des essais nucléaires. 11 octobre Le Dr renonce à ses fonctions de chancelier de la République fédérale d’Allemagne. Le professeur Ludwig Erhard lui succède le 17 octobre. 22-23 octobre Manoeuvre «Big Lift»: 14.500 soldats américains sont transportés des Etats-Unis en Allemagne en un temps record pour éprouver la capacité des Etats-Unis de renforcer en cas d’urgence les forces de l’OTAN en Europe. 22 novembre Assassinat à Dallas, Texas, du président Kennedy. Le vice-président Lyndon Johnson devient Président des Etats- Unis.

365 1963-1965

25 novembre Séance extraordinaire du Conseil de l’Atlantique Nord pour rendre hommage à la mémoire du président Kennedy. 16-17 décembre Session ministérielle du Conseil de l'Atlantique Nord à Paris. Dans un message au Conseil, le président Johnson réaffirme le «soutien fidèle» des Etats-Unis à l'OTAN.

1964

7 janvier Le gouvernement français reconnaît le gouvernement de Pékin. 4 mars Création d'une Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre, où des affrontements intercommunautaires avaient éclaté à la fin de 1963. 12-14 m ai Session ministérielle du Conseil de l'Atlantique Nord à La Haye (Pays-Bas). Les ministres réaffirment leur plein appui aux Nations unies dans leurs efforts de rétablir l’ordre public à Chypre. 4 juin Le Conseil atlantique donne son accord à la mise en œuvre, à compter du 1er juillet 1964, de la réorganisation du Groupe permanent. Cette réorganisation a pour objet de permettre à des officiers appartenant à des pays non membres du Groupe permanent de participer plus largement à la préparation des plans et des études militaires de l’OTAN. 1er août M. Manlio Brosio (Italie) succède à M. Stikker au poste de Secrétaire général de l’OTAN. 8-9 octobre Première réunion du Comité des Directeurs nationaux de la Recherche pour la Défense. Cet organisme a pour tâche principale de conseiller l’Alliance sur les applications de la science dans le renforcement de ses défenses spécialement dans les domaines demandant une coopération scientifique internationale. 15 octobre M. N. Khrouchtchev est démis de ses fonctions. Il est remplacé, à la téte du gouverne­ ment, par M. Alexis Kossyguine et au Secrétariat général du Parti par M. Leonid Brejnev. 16 octobre La Chine populaire fait exploser sa première bombe atomique. 15-17 décembre Session ministérielle à Paris du Conseil de l'Atlantique Nord. Les ministres procèdent à un examen de la situation internationale compte tenu des événements survenus en URSS et en Chine.

1965

6 avril Le premier satellite commercial «Early Bird» est mis sur orbite par les Etats-Unis. Il se révèle un excellent système global de communications pour le téléphone, la télévision et les communications télégraphiques.

366 1965-1966

7 avril Les Autorités soviétiques et est-allemandes bloquent par intervalles, pendant une semaine, l’accès à Berlin par terre alors que le Parlement de l'Allemagne de l’Ouest tient une session plénière à Berlin-Ouest. 23 avril L'URSS lance son premier satellite de communications. 11-12 m ai Le Conseil de l'Atlantique Nord réuni à Londres s'associe à une déclaration du 12 mai 1965 sur l'Allemagne des gouvernements français, anglais et américain, que, tant que ne sera pas intervenue une solution véritable du problème allemand, c'est-à-dire une solution fondée sur la mise en oeuvre dans les deux parties de l’Allemagne du droit à l'autodétermination, la situation de l'Europe dans son ensemble restera indéterminée. 31 mai-1er juin Réunis en session à Paris, les ministres de la défense de l’OTAN s'occupent spéciale­ ment des problèmes militaires de la Grèce et de la Turquie et souhaitent une participation alliée plus large dans l'élaboration des plans nucléaires. 1er juillet Rupture par la France des négociations sur l’agriculture à la CEE. Début d'un boycottage de six mois des Communautés par la France. 9 septembre Le général de Gaulle annonce au cours d'une conférence de Presse qu'en ce qui concerne la France, l'intégration militaire au sein de l’OTAN prendra fin au plus tard en 1969. 20 octobre Le Conseil de l’Atlantique Nord approuve les missions révisées des principaux commandants OTAN du Groupe stratégique régional Etats-Unis - Canada. 27 novembre Le Comité spécial des ministres de la défense de l'OTAN entreprend une étude d ’une durée d'un an sur les moyens d'améliorer la participation des Alliés à la planification nucléaire. 14-16 décembre Session ministérielle du Conseil de l’Atlantique Nord à Paris. Les Ministres acceptent le principe de nouvelles procédures, visant à améliorer l’examen annuel des efforts de défense des pays membres en vue de l’adoption de leurs contributions en forces.

1966

7 mars Le général de Gaulle informe, par écrit, le Président Johnson, de l'intention de la France de cesser sa participation aux commandements militaires intégrés de l'OTAN. 10 mars Le général de Gaulle annonce l’intention de la France de se retirer de l'Organisation militaire de l'Alliance de l’Atlantique Nord et réclame en conséquence le retrait des forces militaires et des quartiers généraux alliés du territoire français. 29 mars Le gouvernement français annonce la fin de l'assignation des troupes françaises pour le 1er juillet 1966 et demande que le transfert des forces et des installations alliées soit opéré pour le 1er avril 1967.

367 1966

7 -8 juin Session ministérielle du Conseil à Bruxelles, consacrée en grande partie à l’examen des problèmes soulevés par les initiatives françaises. 16 juin Le Conseil de l’Atlantique Nord invite le Comité militaire à lui faire des propositions pour l’organisation d’un nouvel Etat-major international financé en commun. 21 juin La Chambre belge des Représentants approuve le transfert du SHAPE en Belgique. 25 juillet Réunis à Paris, les ministres de la défense des pays de l’OTAN adoptent le plan des forces de l'OTAN pour la période allant jusqu’en 1970 et donnent des directives en vue de poursuivre les améliorations dans les années postérieures à 1970. Ils soulignent également l’importance de la défense des régions des flancs de l’Alliance. 13 septembre Décision est prise de transférer le SHAPE à Casteau près de Mons (Belgique). 13 septembre Le Conseil de l’Atlantique Nord annonce une réorganisation du Comité de la Manche qui devient un organe consultatif. En conséquence dépendra directement du Comité Militaire. 10 octobre Le Collège de Défense de l’OTAN quitte Paris pour Rome. 10 octobre La décision est prise de transférer AFCENT à Brunssum aux Pays-Bas.

26 octobre Le Conseil décide de transférer le siège de l’OTAN à Bruxelles, en Belgique.

27 octobre La Chine fait exploser une arme nucléaire téléguidée (quatrième essai atomique).

10 novembre Le Comité des plans de défense invite le Comité militaire à quitter Washington pour Bruxelles.

14 novembre M. Harold Wilson, premier ministre britannique, annonce l’intention de la Grande­ Bretagne de demander son entrée à la CEE. 1er décembre M.K.G. Kiesinger devient chancelier de la République fédérale à la tête d’un gouver­ nement de coalition Chrétiens démocrates-socialistes. M. Willy Brandt est vice- chancelier et ministre des affaires étrangères.

5 décembre Le CPD approuve la mise en activité du commandement Iberlant, premier commande­ ment OTAN au Portugal.

B décembre Accord aux Nations Unies sur le premier traité international relatif à l'exploration de l’espace. 14 décembre Le Comité des plans de défense décide de créer le Comité des questions de défense nucléaire et le Groupe des plans nucléaires.

368 1966-1968

20 décembre Le Comité des plans de défense prend note de l’institution d’un Etat-major militaire international comme agence exécutive du Comité militaire.

1967

18 janvier Inauguration du Collège de défense de l’OTAN à Rome. 31 mars Inauguration du SHAPE à Casteau près de Mons en Belgique. 6 -7 avril Première réunion du Groupe des plans nucléaires à Washington. 21avril Coup d'Etat militaire en Grèce. 1er juin Inauguration officielle d'AFCENT à Brunssum aux Pays-Bas. 5 juin Dissolution d’AFMED et mise en oeuvre de NAVSOUTH à Malte, commandement subordonné au commandement en chef des Forces alliées sud-Europe. 14 juin Le Conseil réuni en session ministérielle à Luxembourg examine la situation au Moyen-Orient après les hostilités israëlo-arabes. Une résolution adoptée par les ministres invite le conseil à poursuivre des études sur le rôle que l'Alliance pourrait jouer dans le domaine technologique. 16 octobre Inauguration du nouveau siège de l'OTAN à Bruxelles. 20-25 novembre L'Assemblée de l’Atlantique Nord, nouveau nom de la Conférence de parlementaires de l'OTAN tient sa 1ère conférence à Bruxelles. 12 décembre Le Comité des questions de défense nucléaire examine à Bruxelles le rapport du Groupe des plans nucléaires sur les forces nucléaires stratégiques, la question des missiles anti-missiles, l'utilisation tactique des armes nucléaires et la pa rticipation de tous les alliés à la planification nucléaire. 13-14 décembre Le Conseil de l'Atlantique Nord, réunit en session ministérielle approuve le «rapport Harmel» sur les futures tâches de l’alliance. Le CPD adopte le nouveau concept stratégique de risposte graduée et approuve la création de la Force navale perma­ nente de l’Atlantique (STANAVFORLANT).

1968

13 janvier La Force navale permanente de l’Atlantique est constituée à Portland au Royaume- Uni. Des unités hollandaises, norvégiennes, anglaises et américaines participent à la cérémonie inaugurale.

369 1968

19 janvier Les Etats-Unis et l’Union soviétique marquent leur accord sur un projet de traité de non-prolifération des armes nucléaires et le soumettent à la conférence de Genève du désarmement. 10 m ai Le CPD, réuni en session ministérielle à Bruxelles, réaffirme la nécessité pour l'Alliance de maintenir un équilibre des forces entre l’OTAN et le Pacte de Varsovie. Les ministres adoptent une série d’objectifs de force pour la période allant de 1969 à 1973 et confirment l’opinion exprimée par le Comité des questions de défense nucléaire sur la non-opportunité du déploiement d’un système de missiles anti­ missiles en Europe. 2 4 -2 5 juin Session ministérielle du Conseil de l'Atlantique Nord à Reykjavik, en Islande. Les ministres passent en revue la situation créée par les nouvelles mesures de restriction du trafic vers Berlin, et publient une Déclaration sur des réductions mutuelles et équilibrées de forces.

20-21 août Des troupes soviétiques, polonaises, est-allemandes, bulgares et hongroises envahis­ sent la Tchécoslovaquie. 21 août Le Conseil de l’Atlantique Nord se réunit pour discuter de la crise créée par l'invasion de la Tchécoslovaquie.

22 août Un Groupe permanent à participation libre est créé au sein de l’OTAN pour procéder à des consultations et discussions concernant les relations avec Malte.

26 août Les pourparlers russo-tchécoslovaques à Moscou aboutissent à un communiqué conjoint annonçant un accord en vertu duquel les troupes du Pacte de Varsovie se retireront du territoire tchécoslovaque «lorsque la situation deviendra normale» en Tchécoslovaquie.

12 septembre L'Albanie se retire du Pacte de Varsovie. 17 octobre Signature à Prague d'un accord légalisant le stationnement provisoire de troupes soviétiques en Tchécoslovaquie. 5 novembre Election de M. Richard Nixon à la présidence des Etats-Unis.

13-14 novembre Formation de l'Eurogroupe.

15-16 novembre Session ministérielle anticipée du Conseil de l'Atlantique Nord à Bruxelles. Les ministres dénoncent l'action soviétique en Tchécoslovaquie comme contraire aux principes fondamentaux de la charte des Nations Unies et adressent un avertissement à l'URSS.

21 novembre Mise en œuvre du commandement MARAIRMED à Naples pour accroître la surveil­ lance de l'OTAN de la zone méditerranéenne.

370 1969-1970

1969

10-11 avril Session ministérielle du Printemps du Conseil de l'Atlantique Nord à Washington pour célébrer le vingtième anniversaire de la signature du Traité de l’Atlantique Nord. 28 m ai Session ministérielle du Comité des Plans de Défense. Approbation de la création d’une force navale disponible sur appel en Méditerranée (NAVOCFORMED). 6 novembre Le Conseil approuve la création d’un Comité sur les défis de la société moderne pour l'étude des problèmes de l’environnement humain, sur la base d'une proposition du Président Nixon. 3-5 décembre Session ministérielle à Bruxelles. Le Conseil publie une Déclaration sur les Relations Est-Ouest. 8-10 décembre Première réunion du Comité sur les défis de la société moderne (CDSM).

1970

5 mars Entrée en vigueur du Traité sur la Non-Prolifération des armes nucléaires 20 mars Le satellite de communications de l’OTAN est mis sur orbite au départ du Cap Kennedy. 16 avril Ouverture à Vienne des négociations américano-soviétiques sur la limitation des armes stratégiques (SALT). 2 6 -2 7 m ai Session ministérielle du Conseil de l'Atlantique Nord à Rome. Les ministres publient une Déclaration sur les réductions mutuelles et équilibrées de forces. 11 juin Le Comité des Pians de Défense en session ministérielle évoque la poursuite de l'expansion de la présence soviétique en Méditerranée et note avec satisfaction la mise en activité de la Force navale disponible sur appel en Méditerranée. 12 août Signature à Moscou du Traité de non-agression entre la République fédérale d’Alle­ magne et l’URSS. 2 novembre Seconde session des négociations SALT (EU/URSS) à Helsinki. 2-4 décembre Sessions ministérielles du Conseil de l’Atlantique Nord et du Comité des Plans de Défense à Bruxelles. Les ministres se félicitent de ce que le Président Nixon se soit engagé, si les autres Alliés adoptent une attitude analogue, à ce que les Etats-Unis maintiennent et améliorent leurs propres forces en Europe et ne les réduisent pas, sauf dans le cadre d’une action mutuelle de l’Est et de l’Ouest. Le CPD adopte l’étude des «problèmes de défense de l’Alliance pendant la décennie 1970-1980». Dix pays européens décident d'adopter un programme européen d'amélioration de la défense.

371 1970-1972

7 décembre Signature à Varsovie du traité de normalisation des relations entre la République fédérale d'Allemagne et la Pologne.

1971

2 lévrier Lancement au Cap Kennedy du deuxième satellite de communications de l’OTAN. 3—4 juin Session ministérielle du Conseil de l'Atlantique Nord à Lisbonne. Les ministres se penchent à nouveau sur le problème de Berlin. Ils notent la première réaction soviétique à l’égard des propositions de réductions mutuelles et équilibrées de forces. 20 août Le Comité des Plans de Défense décide du transfert de NAVSOUTH de Malte à Naples. 3 septembre Paraphe de l’accord des Quatre Puissances sur Berlin. 1er octobre M. Joseph Luns (Pays-Bas) succède à M. Manlio Brosio au poste de Secrétaire Général de l’OTAN. 5-6 octobre Session ministérielle du Conseil de l'Atlantique Nord au niveau des ministres sup­ pléants des Affaires étrangères. M . Brosio est chargé de mener des entretiens exploratoires au sujet des réductions mutuelles et équilibrées de forces avec l’Union soviétique et d’autres gouvernements intéressés. 8-10 décembre Sessions ministérielles du Conseil de l'Atlantique Nord et du Comité des Plans de Défense à Bruxelles. Les ministres réaffirment qu'ils sont prêts à entamer des négociations exploratoires multilatérales au sujet d’une conférence sur la sécurité et la coopération en Europe aussitôt que les négociations sur Berlin auront abouti.

1972

21 février Visite du Président Nixon à Pékin qui a ouvert la voie à la normalisation des relations entre les Etats-Unis et la République populaire de Chine. 26 m ai Signature, à Moscou, d’un accord intérimaire sur la limitation des armements straté­ giques (SALT). 30-31 m ai Session ministérielle du Conseil de l’Atlantique Nord à Bonn. Les ministres décident d'entreprendre des conversations multilatérales liées aux préparatifs d'une confé­ rence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE). Les 14 proposent des conversations exploratoires sur les réductions mutuelles et équilibrées de forces (MBFR). 3 juin Signature de l'accord quadripartite sur Berlin par les ministres des affaires étrangères de la France, du Royaume-Uni, des Etats-Unis et de l’URSS.

372 1972-1973

21 novembre Ouverture de la session SALT II à Genève.

22 novembre Ouverture à Helsinki, des entretiens multilatéraux préparatoires à la CSCE.

7-8 décembre Session ministérielle du Conseil de l’Atlantique Nord à Bruxelles. Les ministres se déclarent déterminés à maintenir le potentiel défensif de l’Alliance en raison du renforcement continu des forces armées du Pacte de Varsovie.

21 décembre Signature à Berlin-Est du «Traité fondamental» entre la République fédérale d'Alle­ magne et la République démocratique d'Allemagne.

1973

1er janvier Entrée du Danemark, de la République d’Irlande et du Royaume-Uni dans la CEE.

31 janvier - 29 juin Conversations multilatérales préparatoires sur les MBFR à Vienne.

11 m ai Inauguration de la Force navale permanente de la Manche (STANAVFORCHAN).

14-15 juin Session ministérielle du Conseil à Copenhague. Ayant examiné les résultats des entretiens d'Helsinki, les ministres se déclarent désireux d’entamer la première phase de la conférence le 3 juillet à Helsinki. Les 14 réaffirment l’importance qu’ils attachent aux MBFR qui doivent commencer en octobre à Vienne.

19juin Début, à Washington, des entretiens Brejnev-Nixon.

25 juin Annonce de l’accord américano-soviétique sur la prévention de la guerre nucléaire.

29 juin Fin des conversations exploratoires sur les MBFR à Vienne.

3-7 juillet Helsinki: première phase de la conférence sur la sécurité et la coopération en Europe.

18 septembre Deuxième phase de la CSCE à Genève.

30 octobre Ouverture, à Vienne, de la conférence sur des réductions mutuelles et équilibrées de forces (MBFR).

7 décembre Session ministérielle du Comité des plans de défense à Bruxelles. Les ministres examinent les problèmes budgétaires et de balance des paiements créés par le stationnement des forces américaines en Europe et étudient les moyens de réduire la part des Etats-Unis dans les budgets civil et militaire et dans le programme d’infras­ tructure.

373 1973-1974

10-11 décembre Session ministérielle du Conseil de l'Atlantique nord à Bruxelles. Les ministres passent en revue les événements mondiaux et l'évolution des négociations en cours. Ils reconnaissent qu’un effort collectif de l'Alliance est nécessaire pour maintenir les forces américaines en Europe à leur niveau actuel. 23 décembre Annonce par l’OPEP (Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole) du doublement des prix du pétrole brut vendu par les six pays du golfe Persique.

1974

11-13 février Conférence sur l’énergie à Washington (Canada, Etats-Unis, Japon, Norvège et les Neuf de la CEE). 25 avril Coup d'Etat militaire au Portugal. 14 juin Session ministérielle du Comité des plans de défense à Bruxelles. Les ministres s'inquiètent de la continuelle expansion des forces du Pacte de Varsovie et passent en revue les progrès du Programme Européen d’Amélioration de la Défense (EDIP). Ils réaffirment l'importance de la standardisation et de la spécialisation dans les tâches de défense. 18-19 juin Session ministérielle du Conseil de l'Atlantique nord à Ottawa. En cette année du 25e anniversaire de l’Alliance, les ministres adoptent et publient une Déclaration sur les relations atlantiques. 26 juin Réunion des chefs de gouvernement à Bruxelles. Signature de la Déclaration sur les relations atlantiques. 15 juillet Coup d’Etat militaire à Chypre suivi du débarquement de troupes turques. 23 juillet Démission du gouvernement militaire à Athènes. M. Caramanlis, de retour d’exil, est nommé premier ministre. Toutes les mesures restreignant les libertés sont levées. 8 août Démission du Président Nixon. M. Gerald Ford devient le trente-huitième président des Etats-Unis. 14 août Retrait des forces helléniques de la structure militaire intégrée de l’OTAN (les forces helléniques ont reintégré la structure militaire le 20 octobre 1980). 23-24 novembre Le Président Ford et M. Brejnev arrivent à un accord, à Vladivostok, sur la limitation des armes nucléaires stratégiques. 10-11 décembre Session ministérielle à Bruxelles du Comité des plans de défense. Les ministres notent l'accroissement des forces du Pacte de Varsovie, passent en revue les amélio­ rations apportées aux forces conventionnelles en 1974 et discutent des répercussions de l’inflation sur les coûts de la défense.

374 1974-1976

12-13 décembre Session ministérielle du Conseil de l'Atlantique Nord à Bruxelles. Les ministres font le point des relations Est-Ouest et des progrès à la CSCE et à la conférence sur les MBFR. Ils discutent des développements économiques et de l'importance du main­ tien de la paix au Moyen-Orient.

1975

23 m ai Session ministérielle du Comité des plans de défense à Bruxelles. Les ministres réservent une attention particulière à la situation stratégique en Méditerranée ainsi qu'aux activités de l'Eurogroupe. Ils publient une «directive ministérielle», texte de référence et d'orientation pour toutes les opérations de planification en matière de défense. 2 9 -3 0 mai Session ministérielle du Conseil à Bruxelles avec la participation de chefs d'Etat et de gouvernement. 31 m ai L'Organisation européenne pour la mise au point et la construction de lanceurs d'engins spatiaux (ELDO) et l'Organisation européenne de recherche spatiale (ESRO) fusionnent et deviennent l’Association européenne spatiale (ESA) dont les pays membres sont: la Belgique, le Danemark, la France, la République fédérale d'Allema­ gne, l'Italie, l'Irlande, les Pays-Bas, l'Espagne, la Suède, la Suisse et le Royaume-Uni. 2 4 -2 7 juin Premier séminaire d’entraînement à la défense civile organisé dans le cadre de l'OTAN à Battle Creek, dans l'Etat du Michigan. Pays représentés: Belgique, Canada, Danemark, Etats-Unis, Islande, Italie, Norvège, Pays-Bas, Royaume-Uni et République fédérale d'Allemagne. 21 juillet Fin de la seconde phase de la CSCE à Genève. 31 juillet-1er août Phase terminale de la CSCE à Helsinki. Les chefs d'Etat et de gouvernement signent l'acte final de la Conférence. 9-10 décembre Session ministérielle du Comité des plans de défense à Bruxelles. Les ministres ont noté l'accroissement continu de la puissance et des possibilités d'action du Pacte de Varsovie. Ils ont réaffirmé l’importance du maintien et du renforcement des forces de l’OTAN ils ont passé en revue les efforts actuellement déployés en vue de l’améliora­ tion de la standardisation et de l’interopérabilité des armement au sein de l’Alliance.

1976

21-22 janvier Au cours de la réunion du Groupe des plans nucléaires (NPG) à Hambourg, les ministres discutent de l'augmentation constante du potentiel nucléaire stratégique de l’Union soviétique et examinent les perspectives de stabilisation par le moyen des SALT.

375 1976-1977

20-21 mai Session ministérielle du Conseil de l'Atlantique Nord à Oslo. Les Ministres font le point des relations Est-Ouest et des progrès accomplis dans la mise en oeuvre de l'Acte final de la CSCE. Les ministres des pays participant aux négociations sur les MBFR réaffirment leur volonté persistante d’insister pour la réalisation des objectifs occidentaux.

10-11 juin Session ministérielle du Comité des plans de défense à Bruxelles. Les ministres réaffirment leur soutien aux activités de l’Eurogroupe, expriment leur préoccupation devant l'accroissement continue du potentiel militaire du Pacte de Varsovie et entérinent les objectifs de forces de l'OTAN pour la période 1977-1982.

14-15 juin Au cours d'une réunion du Groupe des plans nucléaires à Bruxelles, les ministres reprennent leurs discussions sur l'amélioration de l'efficacité du dispositif des forces nucléaires de théâtre de l’OTAN.

7-8 décembre Session ministérielle du Comité des plans de défense à Bruxelles. Les ministres expriment leur inquiétude devant l'accroissement incessant de la puissance du Pacte de Varsovie, passent en revue les forces nationales constituant les contributions des pays au dispositif de l'Alliance et conviennent qu'un renforcement plus poussé des défenses conventionnelles de l’OTAN est nécessaire.

9-10 décembre Session ministérielle du Conseil de l’Atlantique Nord à Bruxelles. Les ministres se déclarent résolus à développer la cohésion et la force de l'Alliance. Se fondant sur les dispositions de l'Acte final d’Helsinki, ils rejettent les propositions du Pacte de Varsovie de renoncer à faire usage le premier de l’arme nucléaire et de limiter la participation à l’Alliance.

1977

24 janvier Visite du vice-président Mondale au Conseil de l’Atlantique Nord après l’entrée en fonction de M. Jimmy Carter comme 39ème président des Etats-Unis.

25 mars Le Comité des plans de défense se réunit en session ministérielle à Bruxelles pour examiner l’acquisition de moyens OTAN aéroportés de détection lointaine (AEW).

10-11 m ai Réunion du Conseil de l’Atlantique Nord à Londres avec la participation de chefs d’Etat et de gouvernement. Les Alliés demandent que de nouvelles études soient entreprises sur les tendances à long terme des relations Est-Ouest. Les dirigeants des Etats participant au système de défense intégré de l'Alliance conviennent d’établir et de développer un programme de défense à long terme.

17-18 m ai Session ministérielle du Comité des plans de défense à Bruxelles. Les ministres examinent les résultats de la réunion du Conseil au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement et conviennent de mettre sur pied un programme de défense à long terme (LTDP).

376 1977-1979

8 -9 juin Réunion du Groupe des plans nucléaires à Ottawa. Les ministres notent que l'Union soviétique continue d'améliorer ses forces nucléaires, notamment en ce qui concerne les systèmes mobiles à portée intermédiaire, et examinent les améliorations actuelles et prévues de l'arsenal nucléaire de l'OTAN. 4 octobre Réunion à Belgrade de la Conférence faisant suite à la CSCE (4 octobre 1977-9 mars 1978). 11-12 octobre Session ministérielle du Groupe des plans nucléaires à Bari (Italie). Création d’un groupe de haut niveau du NPG sur la modernisation des forces nucléaires de théâtre dans le cadre du programme de défense à long terme.

1978

11-13 avril Conférence commémorative du 20ème anniversaire du Comité scientifique de l'OTAN. 18-19 avril Réunion du Groupe des plans nucléaires à Frederikshavn (Danemark). Les ministres prennent note avec inquiétude de l'accroissement du potentiel soviétique dans le domaine des armes nucléaires de théâtre à longue portée, y compris le déploiement du système mobile SS-20 à têtes multiples, et affirment l’importance de la modernisa­ tion des forces nucléaires de théâtre de l’OTAN. 18-19 mai ' Réunion du Comité des plans de défense à Bruxelles. Les ministres approuvent toute une série de mesures visant à améliorer le dispositif de défense de l'OTAN dans certains domaines prioritaires et donnent leur aval à la soumission du programme de défense à long terme aux chefs d’Etat et de gouvernement. 23 mai-1er juillet Session spéciale des Nations Unies sur le désarmement. 30-31 m ai Réunion du Conseil de L’Atlantique Nord à Washington avec la participation de chefs d'Etat et de gouvernement. Les Alliés relèvent de nombreux cas d'exploitation par l'Union soviétique et par certains de ses Alliés de situations d'instabilité et de conflit régional dans le tiers-monde. Les dirigeants des Etats participant au système de défense intégré de l’OTAN expriment leur soutien au programme de défense à long terme. 18 novembre Lancement à Cap Canaveral du troisième satellite de télécommunications de l’OTAN. 5-6 décembre Approbation du programme concernant le Système aéropo rté d'alerte et de surveil­ lance (AWACS).

1979

4 avril Session commémorative du Conseil de l’Atlantique Nord à l’occasion du 30ème anniversaire de la signature du Traité.

377 1979-1980

11 avril Création d'un Groupe spécial chargé d'étudier les questions de limitation des arme­ ments intéressant les systèmes nucléaires de théâtre. 7 -1 0 juin Premières élections directes au Parlement européen. 18 juin Signature à V ienne par le président Carter et M. Brejnev de l'accord SALT II7. 26 septembre Dissolution de l’Organisation du Traité central (CENTO) suite au retrait de l’Iran, du Pakistan et de la Turquie. 23-24 octobre Réunion à Washington du Comité sur les défis de la société moderne à l'occasion du 10ème anniversaire de sa création. 4 novembre Occupation de l'ambassade des Etats-Unis à Téhéran et prise de 53 otages par des révolutionnaires islamiques (des négociations ont abouti à la libération des otages le 20 janvier 1981). 11-14 décembre Réunions ministérielles du Comité des plans de défense et du Conseil de l'Atlantique Nord à Bruxelles, avec une réunion spéciale (le 12 décembre) des ministres des affaires étrangères et de la défense8. Prise de décisions sur la modernisation des forces nucléaires de théâtre et sur une limitation des armements englobant ces forces. 21 décembre Intervention militaire soviétique en Afghanistan. 29 décembre Session spéciale du Conseil de l'Atlantique Nord suite à l'intervention militaire soviétique en Afghanistan.

1980 24 janvier Les membres de l’Alliance ayant participé à la réunion spéciale du 12 décembre 1979 créent le Groupe consultatif spécial sur une limitation des armements englobant les forces nucléaires de théâtre (le Groupe spécial créé en avril 1979 pour étudier les questions de limitation des armements intéressant les systèmes nucléaires de théâtre a terminé ses travaux le 11 décembre 1979). 4 m ai Mort du président Tito. 2 5 -2 6 juin Session ministérielle du Conseil de l'Atlantique Nord à Ankara.

7 Au moment de l'établissement de la présente chronologie, l'accord SALT II n’a toujours pas été soumis au Sénat des Etats-Unis pour ratification; il demeure possible qu'il fasse l'objet d'un réexamen, et éventuellement d'une renégociation, de la part de l'administration du président Reagan. 8 La France ne participa pas à la réunion spéciale.

378 1980-1981

31 août Accord de Gdansk aboutissant à la création et à la reconnaissance officielle du syndicat indépendant «Solidarité» en Pologne. 6 septembre M. Kania remplace M. Gierek au poste de premier secrétaire du Parti ouvrier unifié polonais. 12 septembre En Turquie, les dirigeants militaires prennent en main l'administration du pays. 22 septembre Déclenchement de la guerre entre l’Irak et l’Iran. 20 octobre Réintégration des forces helléniques dans la structure militaire de l'Alliance. 4 novembre M. Ronald Reagan est élu 40ème président des Etats-Unis. 11 novembre Ouverture de la réunion dans le cadre des suites de la CSCE à Madrid. 9-12 décembre Sessions ministérielles du Conseil et du Comité des plans de défense. Les Alliés expriment leur préoccupation devant la situation en Pologne et la poursuite de l’occupation de l’Afghanistan par l’Union soviétique.

1981

1er janvier La Grèce devient le dixième membre de la Communauté économique européenne.

379 Annexe III Abréviations usuelles 1

ABM Missile anti-balistique ACCHAN Commandement allié de la Manche ACLANT Commandement allié de l'Atlantique ACSA Bureau allié de sécurité des transmissions ADM Munitions de démolition atomiques ADSIA Bureau allié de l’interopérabilité des systèmes de données AEW Système aéroporté de détection lointaine AFCENT Forces alliées du Centre-Europe AFNORTH Forces alliées du Nord-Europe AFSOUTH Forces alliées du Sud-Europe AGARD Groupe consultatif pour la recherche et les réalisations aéro­ spatiales ALCM Missiles de croisière lancés à partir d'avions ALLA Bureau allié des lignes à grande distance AMF Force mobile du Commandement allié en Europe ANCA Bureau allié des transmissions navales AP Publication interalliée A PAG Groupe consultatif sur la politique atlantique AQAP Publication interalliée sur le contrôle technique de qualité ARFA Bureau allié des fréquences Radio ASW Guerre anti-sous-marine ATA Association du Traité de l’Atlantique ATCA Agence alliée des communications tactiques ATDSIA Bureau allié de l’interopérabilité des systèmes de données tactiques AWACS Système aéroporté d’alerte et de surveillance BMEWS Réseau de détection lointaine des engins balistiques BMS Bureau militaire de standardisation CAE Commandement allié en Europe (ACE) cccs Système de commandement, contrôle et transmissions ccis Système d’information de commandement et de contrôle c c p c Comité d'étude des télécommunications civiles CDNA Conférence des directeurs nationaux des armements CDSM Comité sur les défis de la société moderne (CCMS) CEAC Comité de coordination de l’espace aérien européen CECA Communauté européenne du charbon et de l’acier CED Communauté européenne de défense CEE Communauté économique européenne CENTAG Groupe d’armées du centre, Centre-Europe CENTO Organisation du Traité central CEOA Agence Centre-Europe d'exploitation CEP Plans civils d’urgence c e p s Réseau Centre-Europe des pipe-lines

1 De nombreuses abréviations correspondent aux sigles anglais.

380 Abréviations usuelles

CHANCOM Comité de la Manche CINCEASTLANT Commandant en chef du secteur oriental de l'Atlantique CINCENT Commandant en chef des forces alliées du Centre-Europe CINCHAN Commandant en chef allié de la Manche et du secteur méridional de la Mer du Nord CINCIBERLANT Commandant en chef de la zone Ibéro-Atlantique CINCNORTH Commandant en chef des forces alliées du Nord-Europe CINCSOUTH Commandant en chef des forces alliées du Sud-Europe CINCWESTLANT Commandant en chef du secteur occidental de l’Atlantique CM Comité militaire (MC) CME Contre-mesures électroniques CPD Comité des Plans de Défense (DPC) CPX Exercice d’état-major CSCE Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe CUSRPG Groupe stratégique régional Canada - Etats-Unis ECCM Antibrouillage électronique ou contre-contre-mesures électro­ niques EDIP Programme d’amélioration de la défense européenne ELDO Organisation européenne pour la mise au point et la construction de lanceurs d'engins spatiaux EMI Etat-major militaire international (IMS) ENTG Groupe EURO/NATO training ESA Association européenne spatiale ESRO Organisation européenne de recherches spatiales EUROGROUPE Groupe officieux des ministres de la défense des pays membres de l'OTAN EW Guerre électronique EWG Groupe de travail exécutif GEIP Groupe européen indépendant de programme GLCM Missile de croisière lancé du sol GPN Groupe des plans nucléaires (NPG) IATA Association internationale des transports aériens ICB Appel d'offres international ICBM Engin balistique intercontinental IEG Groupe d'échange de renseignements IISS Institut international d'études stratégiques IRBM Engin balistique de portée intermédiaire JCEWG Groupe de travail mixte pour les télécommunications et l'électro­ nique LCC Centre de coordination logistique LRTNF Forces nucléaires de théâtre à longue portée LTDP Programme de défense à long terme MARAIRMED Forces aériennes et maritimes de Méditerranée MBFR Réductions mutuelles et équilibrées de forces MCCISWG Groupe de travail militaire sur les systèmes d'information de commandement et de contrôle MCEWG Groupe de travail pour les télécommunications et l’électronique militaires MCM Lutte contre les mines MCMG Groupe météorologique du Comité militaire MILREP Représentant militaire (auprès du CM) MLF Force multilatérale

381 Abréviations usuelles

MNC Haut commandant de l’OTAN MOD Ministère de la défense nationale NAA Assemblée de l’Atlantique Nord NAAG Groupe OTAN sur l’armement des forces terrestres NAC Conseil de l’Atlantique Nord NADC Comité OTAN de la défense aérienne NADEEC Comité OTAN d'infrastructure électronique de la défense aérienne NADEFCOL Collège de défense de l'OTAN NADGE Système électronique de la défense aérienne de l’OTAN NAEW Système aéroporté de détection lointaine de l'OTAN NAFAG Groupe OTAN sur l’armement des forces aériennes NAMFI Polygone de tir d’engins de l’OTAN NAMMA Bureau de gestion OTAN pour la mise au point et la production d'un avion de combat polyvalent NAMMO Organisation de gestion OTAN pour la production d'un avion de combat polyvalent NAMSA Agence OTAN d’approvisionnement et d’entretien NAMSO Organisation OTAN d’approvisionnement et d’entretien NAPATMO Bureau de gestion OTAN du projet PATRIOT NAPMA Agence de gestion du programme de système aéroporté de détection lointaine et de contrôle de l’OTAN NAPMO Organisation de gestion du programme de système aéroporté de détection lointaine et de contrôle de l’OTAN NAPR Examen de la planification des armements de l'OTAN NASMO Bureau de gestion OTAN du Starfighter NASPO Organisation OTAN de production du Starfighter NATO Organisation du Traité de l’Atlantique Nord NATO (FORACS) Site de contrôle de l’état de préparation opérationnelle des moyens de la flotte NAVOCFORMED Forces navales alliées disponibles sur appel en Méditerranée NCCDPC Comité OTAN sur les systèmes de commandement, de conduite des opérations et d’information et sur le traitement automatique des données NCOS Système OTAN d’information de commande et de contrôle NCEB Bureau des télécommunications et de l'électronique OTAN NDAC Comité des questions de défense nucléaire NEWAC Comité consultatif OTAN sur la guerre électronique NHMO Bureau de gestion OTAN HAWK NHPLO Organisation OTAN de production et de logistique du HAWK NIAG Groupe consultatif industriel OTAN NICS Système de télécommunications intégré de l’OTAN NICSMA Agence de gestion du NICS NICSO Organisation du NICS NISSPO Bureau spécial du projet pour le système d’identification de l'OTAN NJCEC Comité mixte OTAN pour les télécommunications et l'électro­ nique NMR Représentants militaires nationaux auprès du SHAPE NNAG Groupe OTAN sur l’armement des forces navales NORAD Défense aérienne de l’Amérique du Nord NORTHAG Groupe d’armées Nord, Centre-Europe

382 Abréviations usuelles

NPG Groupe des plans nucléaires NSC Centre OTAN d’approvisionnement (COA) OACI Organisation de l'aviation civile internationale OCDE Organisation de coopération et de développement économiques OMS Organisation mondiale de la santé ONU Organisation des Nations Unies OPEP Organisation des pays exportateurs de pétrole OPLO Organisation OTAN de production et de logistique OTAN Organisation du Traité de l'Atlantique Nord PAPS Système périodique de planification des armements PBEIST Bureau d’étude des transports intérieurs de surface en Europe PBOS Bureau d'étude des transports océaniques PERM REP Représentant permanent au NAC PG Groupe directeur R & D Etudes et recherches SAC Commandement aérien stratégique SACEUR Commandant suprême des forces alliées en Europe SACLANT Commandant suprême allié de l’Atlantique SACLANTCEN Centre de recherches anti-sous-marines du SACLANT SALT Entretiens sur la limitation des armes stratégiques SATCOM Satellite de communications SCEPC Haut comité pour l’étude des plans d'urgence dans le domaine civil SCWG Groupe de travail sur les télécommunications par satellite SG Sous-groupe SHAPE Grand quartier général des puissances alliées en Europe SLBM Engin balistique lancé de navire SNLC Conférence des hauts responsables de la logistique de l'OTAN STANAG Accord de standardisation STANAVFORCHAN Force navale permanente de la Manche STANAVFORLANT Force navale permanente de l’Atlantique STC Centre technique du SHAPE STG Groupe d’étude TAD Traitement automatique des données TCC Comité temporaire du Conseil TNF Forces nucléaires de théâtre TSG Sous-groupe technique TSGCEE Groupe interarmées sur les télécommunications et les matériels électroniques UEO Union de l’Europe Occidentale UNCTAD Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développe­ ment UNESCO Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture WG Groupe de travail

383

INDEX ALPHABÉTIQUE

Les chiffres en caractères gras indiquent les n° des pages des références les plus importantes; passim signifie que des références sont faites à plusieurs endroits aux pages contenues entre les numéros indiqués.

Accords d ’Evian (1962) 363 Accords de Camp David (1976) 63 Accords de Paris (1954), 22 et note 4 34-5, 126 Accords de standardisation (STANAG) 172, 190 Accords OTAN: communication d’informations techniques (1970), 188; sauvegarde mutuelle du secret des inventions (1960) 188 Açores 116 Adenauer, Président Konrad 357, 365 Aérodromes 209-10 Affaires politiques 123-42 Affaires scientifiques 40, 223-36 Afghanistan 85, 89-91, 130, 134, 378, 379 AGARD, voir Groupe consultatif pour la recherche et les réalisations aérospatiales Agence centrale des approvisionnements (temps de guerre) 168 Agence Centre-Europe d’exploitation (CEOA) 215-6 Agences civiles OTAN du temps de guerre 167 - 8, 194 Agence de coordination des transports en Méditerranée (temps de guerre) 167 Agence de coordination des transports intérieurs de surface en Europe centrale (temps de guerre) 167 Agence de gestion du NICS (NICSMA) 193 Agence des réfugiés de l’OTAN (temps de guerre) 168 Agence internationale de l'énergie atomique 359 Agences militaires 262-73 Agence OTAN d’entretien et d'approvisionnement (NAMSA) 175, 177, 202, 214, 216-8 Albanie 15, 150, 357, 370 Alcool et sécurité routière, projet 245, 252 Alerte et détection lointaine 205 Algérie 360, 363, 364 Alimentation et santé, étude pilote sur I’ 244 Allemagne 126, 351, 356, 361; Déclaration sur I’ (1966) 53 et note 19; défaite (1945) 13; division/réunification 35-6, 38, 40-2, 44-5, 50-1, 314-5, 354, 359, 367; domination soviétique, Zone Est 15, 358 Allemagne, République démocratique allemande (RDA) 150 note 1, 357; et Berlin 42, 367; candidature aux Nations Unies 69, 73; et URSS 355 Allemagne, République fédérale d' (RFA) 356-7, 362, 365; candidature aux Nations Unies 69, 73; capacité de défense 50; Constitution (1949) 352; Convention de Bonn (1952) 355; et la Sarre 358-9; dans l’OTAN 22,24-5,35,145,291-2,356-7; Interdiction du Parti communiste 358; négociations de Petersberg 353-4; partici­ pation après-guerre 28-9, 31; «Ostpolitik» 61, 67, 73, 371-2; Traité de Bruxel­ les 34; Traité avec la France (1965) 365.

385 Index alphabétique

Allemagne; voir aussi relations inter-allemandes Amélioration des services médicaux d'urgence, étude pilote sur I’ 247 Aménagement des estuaires, étude pilote sur I’ 249 Armand Louis 230 Armes 37, 39; voir aussi missiles. Armes chimiques 152, 237-53 Armes d’infanterie 104 Armes guidées anti-blindés MILAN 104 Armes lancées d'avion 106 Armes légères et leurs munitions 184 Armes nucléaires 38-41 passim, 47, 81-2, 87-8, 146-7, 153, 377 Assemblée de l’Atlantique Nord 253, 277-8, 357, 369; liste des Présidents 279 Assemblée parlementaire européenne 360, 378 Assistance en cas de calamités naturelles, étude pilote sur I’ 242 Association atlantique de jeunes dirigeants politiques (AAJDP), ATA 280 Association du Traité Atlantique (ATA) 280-1, 307, 312, 356; liste des Présidents 281 Association européenne de libre échange (EFTA) 361 et note 4 Association européenne spatiale (ESA) 364, 375 Association internationale des transpo rts aériens (IATA) 257 et note 2 Assurance de qualité 187 Avion tactique et d’entraînement Jaguar, OTAN 182

Begin, Menachem 83 Belgique 20, 351, 352, 368 Benes, Eduard 16 Berlin 14, 367, 372; accord quadripartite (1971), 66-7,68-9, 75, 83, 372; blocus (1948-9), 20, 26, 294, 352; déclaration soviétique (1958) 42, 360; discussions (entamées en 1970-, 62-3, 63-4, 65-6; mur (1961), 45, 363; sécurité et liberté 40, 44, 48, 53; ultimatum soviétique (1961) 45 Bermudes 116 Besoins militaires de base de l’OTAN (NBMR) 176, 177, 178 Bevin, Ernest 19, 21, 351 Birmanie 18 Bombardiers V britanniques 146, 365 Boulganine, Nikolai Alexandrovich 357, 360 Brandt, Willy 368 Brejnev, Leonid llyich 50, 73, 77, 366, 373, 374, 378 Brosio Manlio 49, 66, 67, 366, 372; portrait 7 Bulgarie 14, 15, 73, 150, 357; domination soviétique 15 Bureau allié de l’interopérabilité des systèmes de données (ADSIA) 264 Bureau allié de sécurité des transmissions (ACSA) 264 Bureau allié des fréquences radio (ARFA) 264 Bureau allié des lignes à grande distance (ALLA) 264 Bureau allié des télécommunications tactiques, (ATCA) 264 Bureau allié des transmissions navales (ANCA) 264 Bureau Centre-Europe des pipelines 216 Bureau d'étude (plans d’urgence dans le domaine civil) 167 Bureau de coordination de l’aviation civile (temps de guerre) 167 Bureau de coordination logistique, SACLANT 213 Bureau de gestion du NADGE 196 Bureau de Production de défense de l’OTAN 29, 33, 171, 335

386 Index alphabétique

Bureau des délégués nationaux (de l’AGARD) 267-8 Bureau économique et financier de l'OTAN 30, 33, 355 Bureau militaire de standardisation (BMS) 110, 172, 214, 262

CAE, Centre de coordination logistique du (LCC) 213 CAE, Force mobile du 148 Canada, 60 et note 24, 352 Canon automatique à tir rapide et affût de campagne 184 Canon compact OTO-Mélara de 76/62 181 Capacité de seconde frappe 147 Caramanlis, Constantin 374 Carter, Président Jimmy 83, 376, 378 Casardi, Alberico 362 CENTO (Organisation du Traité central, 1959) 361 Centre d’entraînement NIKE de la NAMSA (NNTC) 217 Centre de recherche pour la guerre anti-sous-marine du SACLANT 266 Centre de situation de l'OTAN (SITCEN) 219-20 Centre international d’approvisionnement et de logistique 174 Centre technique de défense aérienne, La Haye 195 Centre technique de défense aérienne du SHAPE 264-6 Centre technique du SHAPE 264-6 Charte des Nations Unies (1945) 23, 91; Article 51, 22-4; texte de l’A rticle 285; signature 13, 15 Chine 364, 366; armes atomiques 48-9, 366, 368; relations avec les Etats-Unis 372; relations avec l'Union soviétique 48-9, 365 Churchill, Sir Winston 13, 19, 350 Chypre 42, 49, 51, 55-6, 361-2, 366; crise (1974) 76,77,374 Cibles 217 CINCHAN, voir Commandement allié de la Manche Circuits des PTT 192 Codification 186-7 Coleridge, Captain R. D., 33 Collège de défense de l'OTAN (NADEFCOL) 52, 262, 270-3, 354, 368-9 Comité atlantique de l’éducation (CAE), ATA 280 Comité atlantique international 356 Comité consultatif OTAN sur la guerre électronique (NEWAC) 262-3 Comité d’étude des produits pétroliers (plans d'urgence dans le domaine civil) 167 Comité d’étude des télécommunications civiles (CCPC) 167, 194 Comité d'étude pour le ravitaillement et l'agriculture (plans d’urgence dans le domaine civil) 167 Comité d’examen de la défense 103, 158-9 Comité de coordination de l’espace aérien européen (CEAC) 257-9 Comité de défence de l'OTAN 26-9 passim, 97, 110-1, 354 Comité de défense économique et financier de l’OTAN 27, 30, 97, 354 Comité de gestion des pipelines Centre-Europe 216 Comité de l'aviation civile (plans d’urgence dans le domaine civil) 167 Comité de l’éducation, des affaires culturelles et de l’information (NAA) 277 Comité de l’information et des relations culturelles 142, 308 Comité de l’infrastructure 208 Comité de l’infrastructure électronique de la défense aérienne de l'OTAN (NADEEC) 197 Comité de la défense aérienne de l’OTAN 179, 197 Comité de la Manche 368

387 Index alphabétique

Comité de la protection civile 167 Comité de planification industrielle (plans d’urgence dans le domaine civil) 167 Comité de production de défense de l’OTAN 171, 174, 175 Comité des armements 171, 175, 176, 178 Comités des budgets civil et militaire 120 Comité des directeurs de la recherche pour la défense 179, 366 Comité des dix puissances des Nations Unies (Genève, 1960) 361 Comité des Nations Unies sur le désarmement 89, 131, 377 Comité des opérations et des exercices du Conseil (COEC) 219 Comité des pipelines 215 Comité des Plans de Défense (CPD) 52, 98, 160, 193, 219-20; questions examinées 95, 103-5, 135, 158-9, 162,208,219; réunions signalées: 1964-70, 53-8 passim, 59,60,63, 65, 204, 368-71 passim; 1971-80, 84, 204, 372-9 passim Comité des questions de défense nucléaire de l’OTAN (NDAC) 162-3, 368, 370 Comité des Suppléants du Conseil 27-8, 30, 33, 97, 126, 253-4 Comité des Trois (des «Trois Sages») 25 note 1, 36, 37, 358; Rapport 25, 36, 37, 41, 126-8, 133-4, 139, 157, 223, 237, 359; texte 293-313 Comité directeur AGARD 269 Comités directeurs pour des projets de l’OTAN, liste des 260-1 Comité du budget militaire 265 Comité économique de l'OTAN 134, 137 Comité météorologique du Groupe permanent 263 Comité militaire (NAA) 277 Comité militaire de l’OTAN (CM) 52, 56,195, 208, 272, 353, 368; constitution et organisa­ tion 26-7, 95, 104, 110, 193-4, 267-8, 368-9; fonctions 157-9, 162, 219-20, 262-3, 269, 270 note 2; présidents et présidents d'honneur, liste 333-4; siège 54, 368; soutien et rapport 134-5, 193-4, 262, 267-9, 270 Comité militaire de production et d’approvisionnement de l'OTAN 27, 29, 171 Comité mixte OTAN pour les télécommunications et l'électronique (NJCEC) 193 Comité OTAN des pipelines 215 Comité OTAN sur les systèmes de commandement, de conduite des opérations et d'information et sur le traitement automatique de données (NCCDPC) 193,194,210, 264 Comité politique (NAA) 277 Comité politique de l’OTAN 128-30, 135 Comité pour les études des applications aérospatiales 269 Comité scientifique de l'OTAN 40, 106, 223, 224 - 6, 230-3, 234, 237, 360; 20ème anniver­ saire 225,231,377 Comité scientifique des représentants nationaux 266 Comité scientifique et technique (NAA) 253, 277 Comité spécial des ministres de la défense, OTAN (1965) 51, 54, 367 Comité sur le logiciel 197 Comité sur le matériel de la défense aérienne 197 Comité sur les défis de la société moderne (CDSM) 60, 66, 106, 224, 237- 8, 251-2, 371, 378; études pilotes 239-51; Programme de bourses 252-3; Table ronde sur l’envi­ ronnement 251-2 Comité temporaire du Conseil (TCC) 31, 32, 145, 171, 354 Commandant Suprême des forces alliées en Europe (SACEUR) 27 note 6, 29, 33, 35, 39, 48, 112-4, 365; liste des Commandants suprêmes 335 Commandant en chef allié de la Manche (CINCHAN), voir Commandement allié de la Manche Commandements, conduite des opérations et défense aérienne 194

388 Index alphabétique

Commandement, conduite des opérations et télécommunications (soutien de la défense 192-4 Commandement allié de l’Atlantique (ACLANT) 33, 95, 114 - 6; voir aussi Commandant Suprême allié de l'Atlantique Commandement allié de la Manche (ou Commandement de la Manche) (ACCHAN) 33, 95, 118, 354, 368; liste des CINCHAN 335 Commandement allié en Europe (CAE) 95,112-4,353; voir aussi Commandant Suprême des forces alliées en Europe Commandement Centre-Europe 53, 54 Commandement de défense aérienne nord-américain (NORAD) 359 Commandement naval allié sud-Europe (NAVSOUTH) 66, 69, 372 Commandement de l'Atlantique (1952), voir Commandement allié de l'Atlantique Commission des Nations Unies sur les médicaments dangereux 252 Communauté européenne de défense (CED) 32, 356; Traité (1952) 32-3,355 Communauté européenne du charbon et de l'acier (1951) 352-3 Communauté économique européenne (CEE) 359-60, 364-5, 367 - 8, 379 «Communauté socialiste», prétendue 58 Conférence de Bandoeng 357 Conférences de Genève 35-6,126, 356, 357, 361 ; conférence sur le désarmement 43-4, 62 note 25, 363, 365, 370 Conférence de Lisbonne (1952) 126 Conférences de Londres 34, 126, 359 Conférence de Manille (1954) 356 Conférence de Washington 39, 373 Conférences des Chefs de Gouvernement 39, 40, 335, 360 Conférence des directeurs des organismes de recherche aéronautique (1951) 267 Conférence des directeurs nationaux des armements (CDNA) 81, 178 - 80, 182, 184-90 passim, 194, 201-2, 213-4 Conférence des hauts responsables de la logistique de l’OTAN (SNLC) 201-2, 214 Conférence des hauts responsables de la logistique militaire de l'OTAN 214 Conférence des ministres des affaires étrangères 14, 34-5, 43-4 Conférence des Neuf (1954) 356 Conférence des parlementaires de l’OTAN 277, 312, 357, 361, 369 Conférence des responsables des services nationaux de l'information 142 Conférence du Comité scientifique ou d'évaluation de la recherche 231-2 Conférence internationale sur les villes 252 Conférence sur l’énergie, Washington (1974) 374 Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE) (1973-75) 25, 71, 73, 75-6, 373-6; Acte final (1975) 25, 77-9, 85-6, 87-8, 90-1, 130, 132, 376; pourparlers préparatoires (1972-3) 69, 70, 71, 372-3; projet de conférence (1969) 59; proposi­ tions de contacts multilatéraux 62, 64, 67, 68, 372-3; réunion de révision de la CSCE (1980) 91, 134, 278, 376-7, 379 Conférence sur le désarmement en Europe (CDE), proposition de 80 Conférences, voir aussi Helsinki, Moscou, Paris Congrès atlantique (1959) 361 Connally, Sénateur Tom 21 Conseil de l’Atlantique Nord 32-3, 39-40, 48, 52, 84-5, 96-107, 312-3; liste des Prési­ dents et Présidents d’Honneur 325-6; liste des Représentants permanents 327-30; première réunion (1949) 26, 352; principaux Comités (tableau) 100; références passim 27-95, 200-46, 353-79, et ailleurs dans le texte; Secrétariat International de l'OTAN (tableau) 101 Conseil de l’Europe 352

389 Index alphabétique

Conseil de Sécurité des Nations Unies 15, 24, 28, 49, 73 Conservation de l’énergie, étude pilote sur la 244-5 Conservation et restauration des monuments, étude pilote sur la 250 Convention atlantique (1962) 363 Convention d'Ottawa (1951) 354 Convention de Bonn (1952) 355 Convention de coopération économique européenne (1948) 351 Convention de Stockholm (1959) 361 Convention relative aux armes chimiques 131 Convention sur.. des armes biologiques (1972) 131 Convention sur l’aviation civile internationale (1944) 257 note 1 Convention sur le statut des forces (1951) 30, 354 Convention sur le statut des représentants nationaux et du personnel international (1951) 30,354 Conversations sur la limitation des armes stratégiques 131, 374; SALT, Vienne/Hel­ sinki 61,64, 67, 371; SALT II, Genève 68, 73, 77, 78, 86-7, 07 note 30, 151 et note 2, 373, 378 et note 7 Coopération culturelle 306-7 Coopération non militaire au sein de l'OTAN, Comité et rappo rt, voir Comité des Trois Coopération, planification et soutien dans le domaine de la production d’arme­ ments 171-91 Coopération transatlantique dans le domaine des matériels 191 Corée du Nord 18 Corée du Sud 28 Couve de Murville 43 Critères d'essai et de sécurité pour les matières explosives et les dépôts d'explosifs 187 CSCE, voir Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe; voir aussi Helsinki et Madrid Cuba 47, 48, 363, 364

Danemark 21, 351-2, 361 et note 4 373 Déchets, études pilotes concernant les 242-3, 247, 248, 251 Déclaration d’Ottawa sur les relations atlantiques (1974) 26, 134 Déclaration de Paris (1962) 363 Déclaration des principes fondamentaux de négociation sur la poursuite de la limitation des armements stratégiques 73 Déclaration sur les relations atlantiques (1974) 73, 74-5, 77,132,278, 374; texte 317-9 Défense aérienne (soutien de la défense) 195-7 Défense aérienne, Groupe inter-armes sur la (TSGAD) 179, 197 Défense à long terme, programme de (1978) 81-2, 86, 87, 160-1, 197, 376, 377 Défense contre les missiles anti-navires 186 Défense de l'Alliance pour les années 1970 (AD 70) 63, 64-5 Défense de la région de l'Atlantique nord 351, 352 Défense nucléaire 65; Les principes directeurs d'Athènes (1962) 47, 146, 364 de Gaulle, président Charles 360, 364, 365, 367 de Lattre de Tassigny, général Jean 20 Dépenses de défense des pays de l'OTAN, tableaux 342-5, 347 Désarmement 38, 41-7 passim, 51, 82, 131-2, 359, 361 Désarmement, Conférences sur le, voir Conférences de Genève Désulfurisation des gaz de fumée, étude pilote sur la 246-7 Dimitrov, Georgi 16 Directeurs de l'Etat-major militaire international, liste des 336

390 Index alphabétique

Direction de la navigation maritime pour la défense (temps de guerre) 167 Doctrine Truman, La 18, 350 Dynamique des fluides 235

E-3A, système aéroporté de détection lointaine 196 «Early Bird», premier satellite commercial 366 Eau, études pilotes concernant I’ 240, 242, 244, 247 Eau potable, étude pilote sur I' 247 Egypte 72, 358-9; voir aussi Suez Eisenhower, général Dwight D.: en qualité de «SACEUR» (1950-2) 29, 33, 209, 270-1, 353-4; en qualité de Président des Etats-Unis (1953-61) 35, 39, 43, 174, 355-6, 359, 361 Elaboration d'un programme de défense aérienne 197 Energie, études pilotes concernant I’ 243-5 Energie géothermique, étude pilote sur I' 243 Energie solaire, étude pilote sur I’ 245 Engins anti-navires de surface 186 Engins balistiques de portée moyenne (IRBM) 146 Enquête sur les accidents, projet 245 Ensembles, composants, pièces de rechange et matériaux (ACSM) 188 Entrepôt international 174 Environnement et aménagement du territoire, étude pilote sur I’ 243 Epuration, étude pilote concernant les boues d' 251 Equilibre des forces 81-2; voir aussi Réductions mutuelles et équilibrées des forces Erhard, Professeur Ludwig 365, 368 Espace aérien, voir Comité pour les études des applications aérospatiales et aussi Groupe consultatif pour la recherche et les réalisations aérospatiales Essais nucléaires 41,46; Traité d'interdiction des essais nucléaires (1963) 40,130, 365 Estonie 15 Estuaires, étude pilote sur l’aménagement des 249 Etablissement des plans de forces de l’OTAN 159 Etats-Unis d’Amérique (E.-U.) 19, 73-4, 352, 361, 365, 372; Commandement aérien stratégique des Etats-Unis 147; et Europe 18-9, 73-4; et Islande 75 - 6; voir aussi Plan Marshall, Vandenberg et noms des Présidents Etude sur les communications acoustiques entre plates-formes mobiles (MACS) 185 EURATOM 359 EUROCONTROL 257 note 3 EUROGROUPE 63 note 27, 65, 74, 263, 370, 374-6 Evaluation des armes et des munitions, Programme conjoint (1976) 184 Evaluation des systèmes de rassemblement, projet 246 Examen de la défense 31, 157, 171 Examen de la planification des armements OTAN (NAPR) 190 Examen des plans de forces de l’OTAN 136 Exercice Harmel 53-4, 55 Exploration de l’espace 368 «Explorer I», satellite 360

F-16, avion de combat 182-3 Facteurs humains, programme sur les 234

391 Index alphabétique

Financement de l'infrastructure 121 Finlande 14, 15, 361 note 4 Forces aériennes, Groupe des armements des (NAFAG) 179, 182 Forces aériennes, OTAN/Pacte de Varsovie 154-5 Forces aéronavales de Méditerranée (MARAIRMED) 370 Forces alliées Centre Europe (AFCENT) 113, 368, 369 Forces alliées de la Méditerranée (AFMED) 113, 369 Forces alliées Sud Europe (AFSOUTH) 113, 369 Forces armées: comparaison des effectifs des forces alliées (1945-6) 14; tableaux 348-9; OTAN/Pacte de Varsovie 151-5 Force mobile 46-7, 148 Force Mobile Alliée (FMA) 46 Forces multinationales de l'OTAN, planification des 148-9 Forces navales, OTAN/Pacte de Varsovie 153-4 Force navale disponible sur appel en Méditerranée (NAVOCFORMED) 149, 371 Forces navales, Groupe des armements des (NNAG) 179 Force navale permanente de l’Atlantique (STANAVFORLANT) 148, 369; de la Manche (STANAVFORCHAN) 148, 373 Forces nucléaires (OTAN) 47-8, 51, 65, 131, 146, 147-8, 151, 364; modernisation, texte du communiqué (1979) 320-2 Force nucléaire atlantique (ANF), projetée 51 Forces nucléaires de théâtre 151-2, 320-2, 376-8 Force nucléaire multilatérale (MLF), projetée 51 Forces nucléaires stratégiques 151, 364 Forces terrestres, Groupe des armements des (NAAG) 179 Forces terrestres, OTAN/Pacte de Varsovie 152-3 Ford, Président Gerald 77, 374 Formation au sein de l’OTAN 263 France 52, 110, 114, 352, 367; et Chine 366; retrait de la structure militaire intégrée de l'OTAN 52, 53, 367-8; traités avec l’Allemagne 365; et l’URSS 357; Traité de Bruxelles 20, 351; voir aussi de Gaulle, Président Frégate OTAN pour la décennie 70-80, projet 181

Gagarine, Youri 362 Gierek, Edward 379 Glenn, Lt-colonel John 363 Gomulka, Wladyslaw 358 Gottwald, Klement 16 Grand quartier général des puissances alliées en Europe (SHAPE) 53, 54, 112, 195, 213, 264-5, 353, 368-9 Grèce 47, 50, 353, 367, 369, 374; aide américaine 18, 350; dans l'OTAN 21, 24-5, 31-2, 126, 289-90, 354; dans la CEE 379; dans les forces de l’OTAN 76,90-1, 374, 379; et Chypre 49, 55-6, 76; et Turquie 49, 55-6, 76, 83, 91; et Yougoslavie 355; insurrec­ tion communiste 26; pressions soviétiques 16,294. Groenland 116 Groupe cadre sur la standardisation des matériels (ACSM) 179, 188 Groupes cadres 179, 186-9 Groupes consultatifs des diverses armes (armements) 175, 176, 179 Groupe consultatif des forces aériennes de l’OTAN (armements) 175, 179 Groupe consultatif des forces navales de l’OTAN (armements) 175, 179 Groupe consultatif des forces terrestres de l’OTAN (armements) 175, 179 Groupe consultatif industriel (NIAG) de l’OTAN 179, 185-6, 189

392 Index alphabétique

Groupe consultatif pour la recherche et les réalisations aérospatiales (AGARD) 235, 262, 267-70 Groupe consultatif sur la politique^tlantique 129, 130 Groupe consultatif sur la recherche opérationnelle 234-5 Groupe d’entraînement EURO/OTAN (ENTG) 263 Groupe d’entraînement de l'OTAN (NATO TRAINING) 262, 263 Groupes de l’armement des armées 179 Groupe de planification régionale pour l'Amérique du Nord 95, 109, 119 Groupe de travail exécutif 160 Groupe de travail militaire sur les systèmes d’information, de commandement et de contrôle (MCCISWG) 264 Groupe de travail pour les télécommunications et l’électronique militaires (MCEWG) 264 Groupe de travail sur la coopération scientifique et technique 223 Groupe des armements des forces aériennes de l’OTAN (NAFAG) 179, 182 Groupe des armements des forces navales de l’OTAN (NNAG) 179 Groupe des armements des forces terrestres de l’OTAN (NAAG) 179 Groupe des directeurs nationaux de la codification 179, 186-7 Groupe des directeurs nationaux pour l'assurance de la qualité 179, 187 Groupe des plans nucléaires de l'OTAN (NPG) 54 et note 20, 56, 87,162-4,369, 375, 377 Groupe inter-armes sur la défense aérienne (TSGAD) 179, 197 Groupe inter-armes sur les télécommunications et le matériel électronique (TSGCEE) 179 Groupe météorologique du Comité militaire (MCMG) 262, 263-4 Groupe OTAN sur la propriété intellectuelle et les dispositions internationales de coopé­ ration 179, 188-9 Groupe permanent de l’OTAN 267, 270 et note 2, 366 Groupe stratégique régional Canada/Etats-Unis 27 et note 5, 367 Groupe stratégique régional de l’océan Atlantique Nord 27 et note 6 Groupe stratégique régional Nord-Europe 27 et note 3 Groupe stratégique régional Ouest-Europe 27 Groupe stratégique régional Sud-Europe/Méditerranée occidentale 27 et note 4 Groupe sur la rationalisation des principes de conception ... 179, 187-8 Groupe sur la recherche pour la défense 179, 184 Groupe sur le système de gestion et de contrôle de l'espace aérien 197 Groupe sur les armes de la défense aérienne 197 Gruenther, général Alfred B. 264 Guerre de Corée 28, 352, 355 Guerre électronique 262-3

Harriman, Averell 31,157 Haut-Comité pour l’étude des plans d’urgence dans le domaine civil (SCEPC) 166,167, 194, 201, 214, 242 HAWK, missiles sol-air 175, 217 Hélicoptères 182 Helsinki, Conférence d’ (CSCE) (1973) 71, 75, 77, 132; Acte final (1975) 25, 77-9, 132 Hongrie 14, 73, 150 note 1, 357; domination soviétique 15, 36, 359; révolte (1956) 36, 358-9 Hostilités entre l’Irak et l’Iran (1980) 91, 379 Hostilités israélo-arabes 55, 64, 72, 73, 83, 358, 369

393 Index alphabétique

Identification et élimination des dangers de la route, projet 245 Iles Féroé 116,110 Imperial Defence College, Londres 271 Incidence de l'activité humaine sur la stratosphère, étude pilote sur I' 249 Inde 364 Indochine 10, 356 Information, Service de I’ (OTAN) 139—41 Infrastructure commune de l'OTAN 202-4, 215 Infrastructure électronique de la défense aérienne de l'OTAN (NADGE) 54, 194, 195-6, 203, 211, 217 Infrastructure, logistique et opérations du Conseil 199-220 Infrastructure, programmes (tranches) d' 196, 202-4, 211, 212, 215 Inspection des véhicules à moteurs, projet 245 Installations pétrolières 210-1 Institut atlantique 361, 363 Institut des hautes études de défense nationale, Paris 271 Institut von Karman de dynamique des fluides 235 Intégration 39 Interaction air-mer, Programme sur I’ 232-4 Intervention dans la crise de Suez 36, 356 Irak 361; hostilités entre l’Irak et l'Iran (1900) 91, 379 Iran 16, 09, 361; hostilités entre l'Iran et l'Irak (1900) 91, 379 Irlande 373 Islande 21, 110, 112, 110, 351-2, 361 note 4; accord de défense (1974) avec les Etats- Unis 75-6 Ismay, Lord Hastings 0, 13 note 1, 33-4, 37, 354, 355; portrait 7 Israël 03 Italie 14,21,35,84,351-2,356

Jaujard, vice-amiral 20 Johnson, Président Lyndon B. 49, 365, 366, 367

Kania, S. 379 Karman, Dr. Théodore von 235, 267, 260 Kennedy, Président John F. 45, 47, 48, 49, 363-6 passim Khrouchtchev, Nikita 42-6 passim 50, 357, 360-4 passim 366 Kiesinger, Dr. Kurt-Georg 368 Kominform 19,350,351,358 Kossyguine, Alexis Nikolaevich 50, 366

LANCE, système de missiles 217,218 Lange, Halvard 25 note 1, 37, 358 Lemnitzer, général Lyman L. 54 Lemonnier, amiral André 271 Les forces en présence 150-5 Les Philippines 18 Lettonie 15

394 Index alphabétique

Lithuanie 15 Lloyd, Selwyn 43 Lodge, Cabot 363 Logistique 212-8 Logistique de consommation 213 Loi d'aide militaire pour la défense mutuelle de 1949 352 Lovett, Robert M. 21 Luns, Joseph M. 66, 372; portrait 7; préface rédigée par 8-10 Lutte contre la pollution marine, étude pilote 248 Lutte intégrée contre les ravageurs, étude pilote 251 Luxembourg 20, 351, 352

Macmillan, Harold 39, 47, 359, 364 Madrid, réunion de révision (CSCE) (1980) 91, 278 Makarios, Président 76 Malaisie 18 Malte 47-8, 66, 69, 84, 370 Mandchourie, occupation soviétique (1945) 18 Manin, Dr. Iuliu 16 Manoeuvre «Big Lift» 365 Marshall, général George C. 18, 21, 350 Martino, Gaetano 25 note 1, 36, 358 Masaryk, Jan 16 MBFR, voir Réductions mutuelles et équilibrées des forces McCormick, vice-amiral Lynde D. 354 McNamara, Robert 56, 157, 364 Mécanisme du temps de crise 219-20 Méditerranée 64, 73, 83-4, 153, 353, 370, 372, 375; voir aussi Chypre, Malte Mesures de survie des avions, Programme de (ASM) 206 Michel, Roi de Roumanie 16 Mikolajczyk, Stanislas 16 Missiles air-air 175 Missiles air-su rface 177, 364 Missiles anti-balistiques 67, 162, 370 Missiles anti-navires 153 Missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) 147, 151 Missiles balistiques lancés à partir de sous-marins (SLBM) 151, voir aussi Polaris Missiles basés à terre 164 Missiles sol-air 154, 175, 183 Missiles, voir aussi armes nucléaires, engins anti-navires ..., engins balistiques ..., HAWK, LANCE, NIKE, PATRIOT, Polaris, SIDEWINDER, SKYBOLT, SS-20 systèmes ..., anti-aérienne, TOW, véhicules ... indépendants Moch, Jules 38 Modernisation des forces nucléaires de théâtre à longue portée et limitation des arme­ ments dans ce domaine, texte du communiqué (1979) 320-2 Molotov, Vyacheslav 14 Mondale, Walter F. 376 Monnet, Jean 31,157 Montgomery, Fieldmarshal 20 Monuments, étude pilote sur la conservation et restauration des 250 Moscou: conférences 15, 45; jeux olympiques (1980) 90

395 Index alphabétique

Moyen-Orient 73, 77, 91, 375; voir aussi Chypre, Egypte, hostilités israélo-arabes, Turquie Munitions de démolition atomiques (ADM) 163 et note 1

Nagy, Imre 15 NAMFI, polygone de tir d’engins de l’OTAN 217 NAMSA, Agence OTAN d’entretien et d’approvisionnement 175, 177, 202, 214, 216-8 NAMSO, Organisation OTAN d ’entretien et d’approvisionnement 172, 216-8 Nassau, Bahamas, réunion (1962) 47 Nasser, Président Gamal Abdel 36 National War College, Washington 271 Nations Unies, voir Charte des Nations Unies Nautilus, sous-marin atomique américain 360 Navigation maritime pour la défense, Direction de la (temps de guerre) 167 NAVSTAR, système mondial de positionnement (GPS) 184 Nedelin, Maréchal 362 NIKE, système de missiles 217 NIMROD, système aéroporté de détection lointaine 196 Nixon, Président Richard M. 26, 59-60, 65, 67, 237, 370-4 passim Non-prolifération nucléaire, voir Traité de non-prolifération des armes nucléaires Norvège 21,351-2,361 Nouvelles procédures pour les plans de défense (1965) 51

Objectifs de forces de l’OTAN 157-60 passim, 370, 376 Obusiers 183, 217 Organisations civiles de l'OTAN, liste des 260-1 Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) 350; note 1, 362, 363 Organisation de défense de l'Union occidentale (1948) 20, 35, 351, 353-4 Organisation de gestion OTAN HAWK (BGOH) 175 Organisation de l'Asie du Sud-Est (OTASE) 356 Organisation des Pays Expo rtateurs de Pétrole (OPEP) 374 Organisation du Traité central (CENTO) (1959) 361 Organisation européenne de coopération économique (OECE) 30, 350 et note 1, 351, 359, 363 Organisation européenne de recherches spatiales (OERS) 364, 375 Organisation européenne pour la mise au point et la construction de lanceurs d'engins spatiaux (ELDO) 364, 375 Organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne 257 et note 3 Organisation internationale de normalisation (ISO) 190 Organisation militaire, OTAN 108-119; Comité militaire 110; Etat-major internatio­ nal 112; exercices militaires 119; Groupe permanent 111; structure du comman­ dement 109, 112-9 Organisation mondiale de la santé (OMS) 240, 241 Organisation OTAN d’entretien et d’approvisionnement (NAMSO) 172, 216-8 Organisations OTAN de production et de logistique (OPLO) 215 - 6, 260 Origines et évolution de l’Alliance, OTAN 13-22 «Ostpolitik», Allemagne (RFA) et bloc de l’Est 61, 67, 73, 371-2

396 Index alphabétique

Pacte de Bagdad (1955) 357, 359, 361 Pacte de défense du Pacifique (ANZUS) (1951) 354 Pacte de Varsovie (1955) 35, 150 note 1, 357, 370; et OTAN - Les forces en pré­ sence 150-5 Paris, Conférences de 14, 34-5, 39-40, 353-4 Partage des dépenses 74 Partage des dépenses, programme d’infrastructure 202-4; formules 204-7 PATRIOT, système de missiles sol-air 183 Pauker, Mme Anna 16 Pays-Bas 19,351,352 Pearson, Lester B. 25 note 1, 37, 358 Petkov, Nicolas 15 Pétrole, voir problèmes énergétiques Pétrole, Organisation des Pays Exportateurs de pétrole (OPEP) 374 Phéromones, étude pilote sur la réglementation concernant la production et l'utilisation des 250 Plan d'amélioration du NADGE 195-6 Plans d'urgence dans le domaine civil 165 - 8, 194 Plan de défense à plus long terme 161 Plans de forces (dans la politique de la défense) 150-61 Plans de Forces (Propositions de forces) 158 Plans de forces de l’OTAN 159, 368 Plans de forces par pays et plans financiers 158-9 Plans et politique de défense 143-68, 374-5; évolution de la politique 145-9; Les forces en présence 150-5; plans d'urgence dans le domaine civil 165-8; Plans de forces 156 - 61; Plans nucléaires 54, 162-4 Plan Marshall 19, 30, 350 et note 1 Plans nucléaires 54, 162-4 Plan Schuman 352 Pleven, René 353 Plowden, Sir Edwin 31, 157 Polaris, missiles 48 Polaris, sous-marins 48, 146, 365 Politique scientifique et élaboration des programmes 226, 230-6 Pollution, études pilotes concernant la 241, 244, 246, 250 Pollution atmosphérique, études pilotes concernant la 241, 246, 250 Pollution des eaux côtières et rejet d'hydrocarbures dans les océans, étude pilote 242 Pollution des eaux intérieures, étude pilote sur la 244 Pologne 150 note 1, 357-8, 372, 379; domination soviétique 15-16,19, 85, 91, 350, 358 Polygone acoustique fixe des Açores (AFAR) 185 Polygone de tir d’engins de l’OTAN (NAMFI) 217 Population des pays de l'OTAN 340-1 Portugal 21, 75, 84, 350, 352, 361, 368, 374 Power, Amiral Sir Arthur John 354 Prévision en matière de transports urbains, projet sur la 246 Prévisions hydrologiques appliquées à la gestion des ressources en eau, étude pilote sur les 247 Principales personnalités du Secrétariat international de l'OTAN, liste 331-2 Principes de définition, critères d’essai et de sécurité pour les explosifs 187-8 Principes directeurs d’Athènes sur la défense nucléaire (1962) 47, 146, 364 Problèmes de l'environnement 60, 237-253, 371 Problèmes de propriété intellectuelle 188-9

397 Index alphabétique

Problèmes énergétiques 76 Production aéronautique coordonnée 172-3, 181-3 Programme 1949 d'Aide Mutuelle pour la Défense 32 Programme Bullpup 177 Programme concernant la fissuration par corrosion sous tension 232 Programme concernant la météorologie 232 Programme concernant la radio-météorologie 232 Programme conjoint d'évaluation des armes et des munitions (1976) 184 Programme d'amélioration radar (Méditerranée) 196 Programmes d’armement de haute technologie 174 Programme d'étude du Comité militaire (de l'AGARD) 268 Programme d’infrastructure de l’Europe occidentale 202-3, 210 Programmes d’infrastructure de l’OTAN 196, 202-4, 211, 212, 215 Programme de bourses d'études de l'OTAN 225, 226-7, 307 Programme de consultants et d'échanges de l'AGARD 268, 269 Programme de cours d'été de l’OTAN 225, 226, 228-9 Programme de défense à long terme (1978) 81-2, 86, 87, 160-1, 197, 376, 377 Programme de défense intégrée de l’OTAN 62 Programme de missiles AS-30, 177 Programme de recherche pour la défense 184-5 Programme de subventions pour la recherche de l'OTAN 225, 226, 229-30 Programme européen d'amélioration de la défense (EDIP) 65, 205-6, 371, 374 Programme limité d'amélioration du HAWK en Europe (HELIP) 175 Programmes scientifiques de l’OTAN 223-4, 225-36 Programme Starfighter 177 Programme sur la science au service de la stabilité 231 Programme sur la science des matériaux 235 Programme sur la science des systèmes 234-5 Programme sur les sciences écologiques 234 Programme sur les sciences marines 232 Propulsion automobile, étude pilote sur la 241 Protocole sur le statut des quartiers généraux militaires internationaux (1952) 355 Protocoles d’accord généraux (MOU) 191 Publications Alliées OTAN en matière d'Assurance de la Qualité (AQAP) 187

Quartiers généraux militaires internationaux, Protocole sur le statut des (1952) 355 Questions de logistique de «consommation» 213, 214 Questions économiques 40, 156, 303-4

Radar (Méditerranée), Programme d'améliorations 196 Rapport sur les futures tâches de l’Alliance (1967) «Rapport Harmel» 25, 57, 83, 129, 369; texte 314-6 Reagan, Président Ronald 87 note 30, 151 note 2, 378 note 7, 379 Recherche acoustique 185 Récupération des déchets plastiques, étude pilote sur la 248 Réduction des forces, voir Réductions mutuelles et équilibrées des forces

396 Index alphabétique

Réductions mutuelles et équilibrées des forces (MBFR) 25 - 6, 55, 67, 68,130,372, 374-5; Déclaration (1968) («Signal de Reykjavik») 57, 62, 65-6, 370; Déclaration de Rome (1970) 62, 63, 371; conversations exploratoires (1973) 70 et note 28, 372-3; négo­ ciations (1973) 73, 75, 78, 80-1, 87-8, 373 Réglementation concernant la production et l’utilisation des phéromones, étude pilote sur la 250 Rejets d'hydrocarbures dans les océans, étude pilote sur les 242 Relations inter-allemandes (RFA-RDA) 61, 64, 65-8, 83; Traité (1972) 69, 373 Représentants des directeurs nationaux des armements (NADREP) 179 Réseau Centre Europe des pipelines (CEPS) 215-6 Réseau des pipelines 215-6 Résolution Vandenberg (1948) 21 et note 2, 351 Révision de la politique de défense 147 Revue de l’OTAN, La 141 Ridgway, général Matthew B. 33 Rijksverdedigings Organisatie - Toegepast Natuurkundig Onderzoek (RVO-TNO) 265 Robb, Air Chiefmarshal Sir James 20 Rogers, général Bernard W. 84 Rokossovsky, maréchal Konstantin 358 Roumanie 14-15, 150 note 1, 357; domination soviétique 15 Royaume-Uni 20, 351-2, 356, 361 et note 4, 364-5, 368, 373

Sadate, Président Mohammed Anwar El 83 Saint-Laurent, Louis 19, 21 SACEUR, voir Commandant Suprême des forces alliées en Europe SACLANT, voir Commandant Suprême allié de l'Atlantique SALT, voir Conversations sur la limitation des armements stratégiques Satellites de télécommunications 367, 371-2, 377 Seasparrow 180-1 Sea Gnat 181 Secrétaire général de l’OTAN: Bureau du 102; Création du poste (1952) 33, 97 Secrétaires généraux de l’OTAN: liste 331; portraits 7 Sécurité des piétons, projet 245 Sécurité et coopération en Europe, Conférence sur la (CSCE); voir Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe; voir aussi Helsinki et Madrid Sécurité routière, étude pilote sur la 245 Séminaire d’entraînement à la défense civile (1975) 375 Service de l’information 139-41,308 Service de presse 139-42 Services médicaux d’urgence, étude pilote concernant les 247 SHAPE, voir Grand quartier général des puissances alliées en Europe SIDEWINDER, missiles air-air 175, 217 Siège de l’OTAN 54,355,361,368-9 «Signal de Reykjavik» (Déclaration sur les réductions mutuelles et équilibrées des forces, 1968) 57 Sismologie et prévention des dégâts causés par les tremblements de terre, étude pilote 249 Sites de contrôle de la précision des détecteurs et des armes des forces navales (FORACS OTAN) 181 SKYBOLT, missiles 364 Soins médicaux, études pilotes 240, 252

399 Index alphabétique

Soufflerie transsonique européenne (ETW) 185 Sous-commission des Nations Unies sur le désarmement 30 Sous-groupe EURO-TRAINING 263 Sous-groupe sur les communications météorologiques 264 Sous-groupe sur les plans météorologiques 264 Sous-marins 147, 153, 365; voir aussi Polaris Soutien de la défense 169-97; commandement, conduite des opérations et télécommu­ nications 192-4; coopération, planification et soutien dans le domaine de la produc­ tion d’armements 171-91; défense aérienne 195-7 Spaak, Paul-Henri 15, 37, 39, 45, 359, 362; portrait 7 Spofford, Charles M. 30, 353 Spoutnik, Lancement du premier 38-9, 224, 359 SS-20, missiles 07, 377 Staercke, André de 52 Staline, Maréchal Joseph 15, 19, 355 Standardisation 39,142, 189-90, 262 Stassen, Harold 38 Station de télécommunications par tropodiffusion et satellite 217 Stikker, Dirk U. 45, 49, 363, 366; portrait 7 Stratégie de la riposte graduée 56, 147-8, 165, 192, 219, 320, 369 Stratégie en avant (OTAN) 28, 37, 60 Stratosphère, étude pilote concernant la 249 Structure de l’OTAN 26-8, 30, 33, 52-3, 93-122; civile 95, 96-107; militaire 95, 108-119 Structure militaire intégrée, OTAN 52, 06,160, 374; retrait de la France 114, 367; forces helléniques 04,91,374,379 Suède 361 Suez, crise de (1956) 36, 358 Suisse 361 Superficie des pays de l'OTAN, tableau 339 Syrie 39, 72 Système aéroporté d'alerte et de surveillance (AWACS) 194, 196-7, 217, 376, 377 Système de codification de l’OTAN 186 Système de commandement, de conduite des opérations et de télécommunica­ tions 194, 210, 264 Système de défense aérienne intégrée 195-6, 206, 210 Système de détection et de contrôle avancés 154, 194, 195-7, 203, 376 Système de missiles de défense ponctuelle anti-aérienne 180-1 Système de pipelines 210, 215 Système de planification périodique en matière d’armements (PAPS) 191 Système de télécommunications intégré de l’OTAN (NICS) 193, 206, 210, 264 Systèmes de tropodiffusion 192 Systèmes modulaires intégrés de services publics 244 Système mondial de positionnement (GPS) 184 Système OTAN d’approvisionnement et d’entretien (NMSSS) 216 Systèmes tactiques de commandement, de conduite des opérations et de télécommuni­ cations 194

Tataresco, Gheorghe 16 Tchécoslovaquie 36, 73, 150 note 1, 351, 357; annexion par l’Union soviétique 15; domination par l'Union soviétique 15-16, 18-19; invasion par des pays du bloc de l’Est 57-8, 294, 370

400 Index alphabétique

Techniques modernes de soins médicaux, étude pilote sur les 240, 252 Techniques modernes de traitement des eaux usées, étude pilote sur le 240, 252 Téhéran: Traité de 16; otages américains à 89,378 Télécommunications 54, 192-4, 210 Télécommunications et électronique militaires, Groupe de travail pour les (MCEWG) 264 Télécommunications et matériel électronique, Groupe inter-armessurles(TSGCEE) 179 Télécommunications par satellite 54, 63, 192, 217, 367, 371-2, 377 Télécommunications stratégiques 192-4 Télédétection pour la lutte contre la pollution marine, étude pilote sur la 248 «Téléphone rouge», accord entre les Etats-Unis et l'URSS (1963) 48 Tito, Président Josip Broz 357, 378 TORNADO, avion de combat polyvalent 182 Torpilles 217 TOW, système de missiles 217, 218 Traité d'Etat autrichien (1955) 35, 357 Traité d’interdiction des essais nucléaires (1963) 48, 131, 365 Traité de Bruxelles (1948) 20, 21, 35, 202, 351 Traité de coopération franco-allemand (1963) 365 Traité de Dunkerque (1947) 19, 350 Traité de l’Atlantique Nord (1949) 219, 351-2, 364; anniversaires: 10ème (1959) 361, 20ème (1969) 59, 237, 371, 25ème (1974) 74-5, 374, 30ème (1979) 85,86-7,377; principes et portée 23 - 4, 34; protocoles (1951, 1954): textes 289-90, 291-2; signa­ ture 13, 21, 352; texte du Traité 286-8 Traité de non-prolifération des armes nucléaires (1970) 63 et note 25, 370, 371 Traité de Paix avec l’Autriche, voir Traité d'Etat autrichien Traité de Rio (1947) 19 Traités de Rome (1957) 359, 360 Traité germano-polonais (1970) 61, 64, 67 Traité germano-soviétique (1970) 61, 64, 67, 371 Traité sur l’interdiction ... des armes ... dans le fond des mers (1968) 131 Traités, voir aussi Communauté européenne de défense, Téhéran Traitements des déchets dangereux, études pilotes sur les 242-3, 247 Traitements et élimination des boues d’épuration municipales, étude pilote 251 Tranches, voir Programmes d’infrastructure de l’OTAN Transpo rts, études pilotes concernant les 241, 246, 248 Transports en Méditerranée, Agence de coordination des (temps de guerre) 167 Transports et rénovation urbaine, étude pilote 248 Transports intérieurs de surface en Europe (Plans d'urgence dans le domaine civil) 167 Transports intérieurs de surface en Europe centrale, Agence de coordination des (temps de guerre) 167 Transports océaniques, Bureau d’étude des (Plans d’urgence dans le domaine civil) 167 Transports ruraux, étude pilote sur les 248 Transports urbains, étude pilote sur les 246 Transports urbains des marchandises, projet 246 Travaux d’infrastructure, Comité des paiements et de l’avancement des 203, 208 Tremblements de terre, étude pilote concernant les 249 Trieste 356 «Trois sages», voir Comité des Trois Truman, Président Harry S. 13, 18, 29, 350, 352 Turquie 39, 47, 50, 362, 367, 378; aide des Etats-Unis 18, 350; dans leCento 361,378; et Chypre 49, 56, 76, 361; et Grèce 49, 55-6, 83, 91; dans l’OTAN 21,24-5,31,126, 289-90, 353, 354; pressions soviétiques 16; et Yougoslavie 355

401 Index alphabétique

U-2 (avion américain) incident (1960) 44, 362 Union de l'Europe occidentale (UEO) 35, 202-3, 204, 356 Union soviétique 14-15, 25, 357, 362, 366; en Afghanistan 05, 89-90, 91, 130, 134, 378-9; armes 37-8, 46, 87, 145; déstalinisation 358, 363; expansion 15,17; explo­ sions atomiques 352, 355; forces armées 14, 73, 75, 88-9, 147, 150-5, 294; offen­ sive diplomatique (1957) 40-1; pressions politiques 15-18; relations extérieures et ingérence: Allemagne 126, 356, 361; bloc de l'Est en général 35, 46, 150 note 1; Caraïbes 47, 48-9, 364; Chine 49-50, 365; Grèce 294; Hongrie 358-9; Méditer­ ranée 61, 64, 72, 83-4, 147, 153, 371; Océan Indien 153; Pologne 15-16, 19, 85, 91; Tchécoslovaquie 19, 57-8, 294, 370; Yougoslavie 294, 357; systèmes et forces nucléaires 320-2; tactique et politique 295-7, 314-5; et le Traité de l’Atlantique Nord 21, 26, 34, 352, 356; voir aussi Berlin, Conférence de Genève sur le désarme­ ment, Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe, Kominform, Pacte de Varsovie, réductions mutuelles et équilibrées des forces Unité de Compte Infrastructure (UCI) 204 note 2 URSS, voir Union soviétique Usage inconsidéré des médicaments 252

Vandenberg, Sénateur Arthur H. 21 Véhicule de combat de reconnaissance à chenilles (CVRT) 183 Véhicules de rentrée susceptibles d'être dirigés sur des objectifs multiples indépendants (MIRV) 151 Véhicules expérimentaux de sécurité, projet 245 Vérification des comptes 107, 121-2, 209

Wilson, Sir Harold 368

Yougoslavie 294,351,355,357

Zone ibéro-atlantique (IBERLANT) 368 Zorine, Valerian 16

402 ALLIANCE ATLANTIQUE

1 BELGIQUE 6 GRECE 11 NORVEGE 2 CANADA 7 ISLANDE 12 PORTUGAL 3 DANEMARK 8 ITALIE 13 TURQUIE 4 FRANCE 9 LUXEMBOURG 14 ROYAUME-UNI 5 REPUBLIQUE F D'ALLEMAGNE 10 PAYS-BAS 15 ETATS-UNIS Les grands commandements de l'OTAN

La zone de défense de l'OTAN est définie à l’article 6 du CUSRPG = CANADA-EU Traité de l'Atlantique Nord. Elle couvre les territoires des GROUPE DE nations membres, en Amérique du Nord, dans la région PLANIFICATION REGIONAL de l’Atlantique au nord du Tropique du Cancer et en Europe y compris la Turquie. Selon l’a rticle 5 du Traité «uneattaquearméecontrei’unedespartiesou plusieurs ACLANT = COMMANDEMENT ALLIE DE d'entre elles . . . sera considérée comme une attaque L’ATLANTIQUE contre toutes ...». Opérant de Quartiers Généraux dis­ persés en Amérique du Nord et en Europe, les Comman­ ACE = COMMANDEMENT dants en chef alliés - qui sont responsables de la ALLIE EN coordination des plans de défensede l'Alliance exercent EUROPE une vigilance constante sur toute la région, qui s'étend du Canada et des Etats-Unis jusqu'au commandement CHANCOM = COMMANDEMENT en Europe et le commandement de la Mancheen passant ALLIE DE LA par le commandement de l'Atlantique. MANCHE Notes

405 Notes

406 Notes

407 Notes

408