Polytechniciens En Algérie Au Xixe Siècle
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Bulletin de la Sabix Société des amis de la Bibliothèque et de l'Histoire de l'École polytechnique 64 | 2019 Polytechniciens en Algérie au XIXe siècle Édition électronique URL : http://journals.openedition.org/sabix/2515 DOI : 10.4000/sabix.2515 ISSN : 2114-2130 Éditeur Société des amis de la bibliothèque et de l’histoire de l’École polytechnique (SABIX) Édition imprimée Date de publication : 1 décembre 2019 ISSN : 0989-30-59 Référence électronique Bulletin de la Sabix, 64 | 2019, « Polytechniciens en Algérie au XIXe siècle » [En ligne], mis en ligne le 01 février 2020, consulté le 23 septembre 2020. URL : http://journals.openedition.org/sabix/2515 ; DOI : https://doi.org/10.4000/sabix.2515 © SABIX Polytechniciens en Algérie au XIXe siècle Editorial ........................................................................................................................................................................................................ 3 ➠ Pierre Couveinhes Introduction ............................................................................................................................................................................................ 7 ➠ Djamil Aïssani, Pauline Romera-Lebret, Norbert Verdier Annexe : Liste des polytechniciens (jusqu’à la promotion 1914) mentionnés comme nés ou ayant servi en Algérie dans la base de données « Famille polytechnicienne ». L’institutionnalisation de l’astronomie française en Algérie (1830-1886) ....... 29 ➠ Frédéric Soulu Auguste Bravais : des mathématiques polytechniciennes pour cartographier les côtes algériennes, 1832-1838 .................................................................. 45 ➠ Bernard Bru Adolphe Hanoteau (1814-1897) : une passion pour le monde berbère .................. 63 ➠ Othman Salhi Harold Tarry, un polygraphe en Algérie : météorologie, astronomie, archéologie et récréations mathématiques ................................................................................................. 73 ➠ Évelyne Barbin Charles-Ange Laisant : difficultés et potentialités d’une affectation en Algérie ................................................................................................................................................................................................. 93 ➠ Jérôme Auvinet Le séjour algérien du géomètre Albert Ribaucour (1886-1893) : Travaux publics et mathématiques .............................................................................................................................................. 109 ➠ Djamil Aïssani & Bernard Rouxel Cadi Chérif (X 1887, 1867-1939), premier polytechnicien algérien ..................... 127 ➠ Djamil Aïssani & Mohamed Réda Békli Cahier d’illustrations : archives d’Algérie .............................................................................................. 135 ➠ Olivier Azzola & Norbert Verdier Index des principales personnalités citées ............................................................................................. 153 Biographie des auteurs ...................................................................................................................................................... 163 Présentation de l’AFAC ..................................................................................................................................................... 167 1 Editorial Pierre Couveinhes Polytechniciens en Algérie au XIXe siècle Ce bulletin est dédié à une période mal polytechnique, ainsi que du fonds Catalan à connue de l’histoire de l’Algérie : celle qui va l’université de Liège. Ces documents donnent de sa conquête par la France à partir de 1830 une image particulièrement vivante de la vie jusqu’aux débuts de la Première Guerre mon- et de l’activité en Algérie de sept autres poly- diale. Le nombre d’X qui y ont œuvré est loin techniciens, ainsi que de la communauté des d’être négligeable : l’analyse de la banque de mathématiciens. données « Famille polytechnicienne » a mis en évidence 257 membres des promotions Bien que les articles composant ce bulletin avant 1914 qui sont nés ou ont servi en Algé- soient centrés sur le destin algérien d’un petit rie1 ; et encore cette liste est-elle incomplète, nombre de polytechniciens, c’est plusieurs maintes personnalités évoquées dans ce bul- centaines d’individus remarquables que l’on letin n’y figurant pas2. croisera au fil des articles, dont 112 X, allant de la promotion 1799 (François Bergé) à la Le choix fait par les coordinateurs du numéro promotion 1899 (Eugène Freyssinet). Leurs a été d’examiner cette population assez noms sont regroupés dans l’index général nombreuse en se focalisant sur quelques figurant à la fin de ce numéro3, qui indique « cas d’études » : après un premier article les articles où leurs noms sont cités. Certains consacré à « L’institutionnalisation de l’astro- de ces noms apparaissent jusque dans quatre nomie française en Algérie », chacun des six articles différents, témoignant de l’impor- suivants est dédié à un polytechnicien remar- tance des contributions, mais aussi, souvent, quable, ayant exercé une activité scientifique de la variété des centres d’intérêt et de l’en- parallèlement à son activité administrative ou trecroisement des destins. militaire. L’échelonnement dans le temps des exemples Ces articles sont complétés par un riche cahier choisis permet de mesurer l’évolution du pays d’illustrations, regroupant des lettres, photos sur la période. Celui-ci parait presqu’inconnu et publications issus des archives de l’École lors de l’expédition de juin 1830. Le comte de 1. On en trouve la liste en annexe à l’introduction de ce bulletin, pages 25 à 27. 2. Voir notamment dans l’introduction page 9 et suivantes. 3. Pages 153 et suivantes. 3 Bourmont, ministre de la Guerre de Charles X, vementée, relatée en mai 1908 par Georges peut alors s’étonner que « une expédition Favereau (X 1886) dans une lettre adressée à aussi importante […] ait été entreprise avec son camarade de promotion Arthur Dumas.11 les renseignements les plus incertains et Il faut souligner le grand respect manifesté les plus incomplets. »4. La situation semble par Favereau pour « la ténacité de l’ennemi n’avoir guère changé une quinzaine d’années et sa façon très judicieuse de combattre et plus tard, et Henri Fournel peut écrire : « Il est d’utiliser le terrain ». très vrai que j’ai publié deux ouvrages sur l’Al- gérie après un séjour de quatre années (1843- Ce respect pour le pays et sa culture peut 1846) dans cet intrigant pays sur lequel on aller jusqu’à une véritable passion, comme savait si peu de choses. »5 Mais vers 1870, le c’est le cas pour le général Adolphe Hano- pays apparaît bien connu et administré, ainsi teau12, auteur des premières grammaires des qu’en témoigne la « Carte administrative de langues berbères, et pionnier de la sociolo- la Kabylie » figurant dans l’article d’Othman gie et de l’ethnographie avec son monu- Salhi.6 Il est également doté d’infrastruc- mental ouvrage « La Kabylie et les coutumes tures ferrées et portuaires modernes7, mais kabyles » coécrit avec Aristide Letourneux. n’en reste pas moins sauvage dans certaines zones : en 1892 encore, Albert Ribaucour Mais peu à peu, l’occupation militaire laisse signale dans une lettre, qu’on avait tué une la place à une administration civile, en même panthère en Haute Kabylie8… temps que le poids des colons s’accroit. Un exemple est l’institutionnalisation de l’as- Mais quelle a été la contribution des poly- tronomie en Algérie, analysée par Frédéric techniciens à ces évolutions ? Elle a été bien Soulu, où l’on voit des observatoires « en sûr principalement militaire au cours des dur » succéder aux établissements provisoires premières années. Trois exemples en sont créés par les militaires, avant qu’ils ne s’in- donnés dans le cahier d’illustrations : nous tègrent dans une institution : l’Observatoire croisons tout d’abord la grande figure de d’Alger. Stanislas Marey-Monge (X1814), créateur et commandant des spahis, arabisant, ami Bien entendu, l’adaptation au contexte local d’Abdelkader dont il traduisit les poésies.9 La ne va pas de soi, et les polytechniciens doivent situation semble bien pacifiée en mai 1879, mobiliser tout leur savoir pour imaginer des quand le capitaine d’artillerie Marius Ernest solutions créatives aux problèmes rencontrés. Laquière (X 1858) professe un cours théo- Cela se traduit parfois par de véritables avan- rique à l’École régionale de tir de Blida.10 Mais cées scientifiques, comme pour Auguste Bra- ce calme n’est qu’apparent, et l’intérieur du vais qui développe une méthode statistique pays reste peu sûr, comme en témoigne la nouvelle pour « décrire avec le plus de préci- « randonnée dans le vrai bled », plutôt mou- sion possible les côtes algériennes sans jamais 4. Cité dans l’article de Frédéric Soulu page 30 de ce bulletin. 5. Voir le cahier d’illustrations page 136. 6. Voir page 67. 7. On peut voir là l’influence des ingénieurs saint-simoniens, très actifs en Algérie à l’époque : voir notamment l’article d’Eve- lyne Barbin, pages 177 et suivantes. 8. Voir l’article de Djamil Aïssani & Bernard Rouxel page 123. 9. Voir le cahier d’illustrations page 139. 10. Voir le cahier d’illustrations page 145. 11. Voir le cahier d’illustrations page 150. 12. Voir l’article d’Othman Salhi, page 63 et suivantes. 4 I Bulletin SABIX n° 64 ou presque y aborder vraiment », comme le en Algérie, Laisant fait ensuite des efforts formule Bernard Bru au début de son article13. considérables pour implanter dans sa région