Orchestre Philharmonique Du Luxembourg Andrew Manze Direction Denis Kozhukhin Piano
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2016 20:00 16.12.Grand Auditorium Vendredi / Freitag / Friday Grands rendez-vous Orchestre Philharmonique du Luxembourg Andrew Manze direction Denis Kozhukhin piano Backstage 19:00 Salle de Musique de Chambre OPL Inside Out (D): Hélène Boulègue (Flöte), Esra Kerber (Viola) Ce concert est enregistré par 100.7 et sera diffusé le 11 janvier 2017 dans de cadre de l'émission «Soirée Philharmonique». Joseph Haydn (1732–1809) Symphonie N° 103 Es-Dur (mi bémol majeur) «Mit dem Paukenwirbel» («Roulement de timbales») Hob. I:103 (1795) Adagio – Allegro con spirito Andante più tosto allegretto Menuett – Trio Finale (Allegro con spirito) 27’ Konzert für Klavier und Orchester D-Dur (ré majeur) Hob. XVIII:11 (1784) Vivace Un poco adagio Rondo all‘ungharese: Allegro assai 18’ — Carl Nielsen (1865–1931) Symphonie N° 5 op. 50 (1921/22) Tempo giusto – Adagio Allegro – Presto – Andante poco tranquillo 34’ Musek um 100,7 Ambient, Afrobeat, Bebop, Big Bands, Chicago Blues, Barock Psychedelic Rock, Chanson, Swing, Chéier vun der Welt, Oper Symphonie, Free Jazz, Uergel, Romantik, Zäitgenëssesch Klassik Aktualitéit, Kultur, Musek, Wëssen Alles wat wichteg ass. Zu Lëtzebuerg an doriwwer eraus. 05273_100K7_ANN_PHILHARMONIE_115x175.indd 1 09/08/2016 10:54 Joseph Haydn : du concerto à la symphonie Frédéric Gonin Au regard de l’œuvre de Joseph Haydn, le Concerto pour piano en ré majeur Hob. XVIII:11 et la Symphonie Hob. I:103 dite « Roulement de timbales » sont des opus à la fois très différents et complémen- taires. Haydn aborda le genre du concerto et de la symphonie très tôt dans sa carrière, notamment au moment de son entrée au service du prince Esterhazy en 1761, alors qu’il avait à sa disposition un ensemble d’instrumentistes de qualité. Mais il manifesta rapide- ment une nette prédilection pour la symphonie, au détriment du concerto. Nul doute que l’ombre de Mozart fut en cela détermi- nante. En effet, comme Haydn le reconnaissait lui-même, rivaliser avec Mozart n’était pas chose aisée. C’est pourquoi il semble avoir volontairement adopté une position de repli : il négligea l’opéra et le concerto, genres d’essence dramatique et virtuose dans lesquels Mozart excellait, pour se consacrer au quatuor et à la symphonie, genres davantage propices à l’élaboration d’univers sonores à la fois autonomes et diversifiés que son génie créateur lui inspirait. De fait, le Concerto Hob. XVIII:11, un des plus célèbres de Haydn, est le troisième et dernier que le compositeur consacra au piano. On ne sait rien des circonstances de sa composition, notamment quand et pour quels musiciens il fut conçu. Son existence est attestée pour la première fois en 1784. Mais il fut sans doute composé bien avant, vers 1780, voire à la fin des années 1770. La composition de ce concerto précède donc la riche période de production de concertos pour piano que Mozart entreprit lors de son installation à Vienne, en 1781. 4 La Tamise et la City de Londres vues depuis Richmond House Canaletto, 1747 L’œuvre n’en est pas moins d’une qualité remarquable qui justi- fie amplement son succès posthume. Contrairement aux concer- tos précédents de son auteur, il repose sur une approche très « mozartienne » des relations qu’entretiennent l’orchestre et le soliste : tutti et solos ne sont pas présentés dans une alternance systématique et contrastante, comme dans la musique dite « baroque », mais oscillent savamment entre opposition et fusion, contraste et complémentarité, à la manière des concertos « clas- siques ». La coupe traditionnelle en trois mouvements de type « vif - lent - vif » est respectée. Les mouvements sont très contrastés, qui per- mettent à Haydn de présenter trois facettes différentes de son art et au soliste de faire montre d’un large éventail de sa virtuosité. C’est d’ailleurs dans ce but que Haydn lui réserve la possibilité d’improviser une cadence à la fin de chaque mouvement. De dimen-sion ambitieuse, le Vivace initial est bâti autour d’épisodes thématiques très développés et diversifiés, tantôt enjoués, tantôt dramatiques, habilement entrecoupés de traits pianistiques vifs et brillants. Le Un poco adagio central repose sur une longue ligne mélodique à la fois chantante, richement ornée et d’une expressi- vité irrésistible. Quant au Rondo final, il est typique du style 5 « à la hongroise » alors très apprécié à Vienne pour la gaîté presque comique qui accompagne ses appoggiatures répétées et ses brusques juxtapositions de tonalités. Ce concerto est donc une œuvre qui témoigne d’une parfaite maîtrise du genre, quand bien même Haydn n’en fit pas sa priorité, laissant à Mozart le soin d’apporter au répertoire une contribution plus déterminante encore et inégalée à son époque. Il en va très différemment avec le genre de la symphonie. En dépit de la clause d’exclusivité qui liait Haydn au prince Esterhazy, le compositeur put publier des œuvres et répondre favorablement aux commandes que sa notoriété grandissante suscitait partout en Europe. Toutefois, Haydn était un homme d’un tempérament sédentaire et conservateur. C’est pourquoi il resta fidèle à son prince et, alors que sa musique jouissait d’une large diffusion et était plébiscitée dans les concerts, il ne se décida que très tardivement à entreprendre un voyage qui l’amenât loin de Vienne et de ses environs. Il fallut pour cela attendre la mort en 1790 du prince Nicolas II Esterhazy, dit « le Magnifique ». Peu féru de musique, son fils, Antoine II, qui lui succéda, congédia les musiciens de sa chapelle mais garda Haydn à titre honorifique. Libéré de ses tâches, Haydn s’installa à Vienne dans le but de se consacrer aux genres de prédilections qui avaient assuré son succès international, notam- ment le quatuor et la symphonie. C’est dans ce contexte que le violoniste et impresario Johann Peter Salomon lui proposa de se rendre à Londres pour y animer la saison de concerts qu’il dirigeait depuis 1783. Sensible à la perspicacité de Salomon qui avait fait spécialement le voyage à Vienne pour le rencontrer, mais aussi à son intérêt artistique (Londres était une des capitales les plus en vue en matière de concert public) et financier (Haydn était un fin négociateur en la matière), le compositeur accepta la proposition. C’est ainsi qu’il assura deux saisons de concerts à Londres, en 1790/91, puis en 1794/95. Il composa pour chacune un groupe de six symphonies, les dernières et les plus abouties de sa carrière, qui assirent définitivement son succès international et assurèrent 6 sa pérennité à un genre dont il fut considéré comme « le père ». La Symphonie N° 103 appartient au deuxième groupe des « Sympho- nies londoniennes », pour lequel il disposait de la formation instrumentale la plus large, avec un pupitre de bois complet (flûtes, hautbois, clarinettes et bassons). Comme toutes les symphonies de la maturité de Haydn, elle est composée de quatre mouvements, mais parsemée de surprises qui faisaient le bonheur de ses auditeurs. La première d’entre elles est l’énigmatique roulement de timbales initial qui précède une introduction lente particulièrement sombre. L’Allegro con spirito n’en paraît que plus lumineux jusqu’au retour inattendu du roulement de timbales et de l’introduction, juste avant la coda finale. Le deuxième mouvement, un Andante, est un cycle de variations sur deux thèmes alternés qui, bien que débutant sur une mélodie identique, reposent sur une ambiance opposée, pathétique pour le premier, populaire et presque rustique pour le second. Le Menuet et Trio repose sur des contrastes de même nature. Quant au Finale, il est construit autour d’un unique thème, bref et d’apparence anodine, que Haydn s’est ingénié à décliner sous toutes sortes de combinaisons et d’ambiances sonores, avec une aisance et une fraîcheur d’esprit qui émerveillaient tous ses contemporains et nous enchantent encore aujourd’hui, plus de deux cents ans après sa création. 7 DANS UN MONDE QUI CHANGE IL N’Y A PAS DE RÊVES TROP GRANDS POUR NOS ENFANTS BGL BNP PARIBAS S.A. (50, avenue J.F. Kennedy, L-2951 Luxembourg, R.C.S. Luxembourg : B6481) Communication Marketing Août 2016 Marketing : B6481) Communication Luxembourg R.C.S. Luxembourg, L-2951 Kennedy, S.A. (50, avenue J.F. BGL BNP PARIBAS Nora, future premier violon dans un orchestre symphonique ENGAGEONS-NOUS AUJOURD’HUI POUR LES GÉNÉRATIONS FUTURES En agence, au 42 42-2000 ou sur bgl.lu Annonce BGLBNPPARIBAS 115x175mm colbp Nora premier violon - Philharmonie.indd 1 03/08/16 10:01 L’acmé orchestrale de Carl Nielsen : la Symphonie N° 5 Jean-Luc Caron Depuis longtemps considéré comme le pivot de la vie musicale danoise, Carl Nielsen, alors âgé de 57 ans, dirigea la création de sa Symphonie N° 5 op. 50 le 24 janvier 1922 à Copenhague, où son public attendait, non sans impatience, de pouvoir découvrir sa toute récente conception orchestrale. L’œuvre avait nécessité un long travail, durée accentuée par une interruption pendant laquelle le créateur avait honoré l’une de ses nombreuses commandes, Printemps en Fionie, qui enthousiasmera, comme rarement auparavant, le public danois. Ce chant élégiaque tout à la gloire des Danois contrastait sensiblement avec la robus- tesse et la haute portée spirituelle de la Symphonie N° 5. Cette dernière avait été précédée par la fameuse Symphonie N° 4 « Inextinguible », devenue, le premier étonnement passé, la plus célèbre de son cycle riche de six réalisations représentatives du meilleur de sa production. Chaque nouvelle étape symphonique démontrait sa volonté et sa capacité de renouvellement tant il avouait sincèrement vouloir éviter, contrairement à beaucoup, les goûts calibrés, les répétitions… moins inspirées et moins inspirantes. Entre 1920 et 1922, il élabora sa symphonie à la structure peu conventionnelle, comprenant deux mouvements seulement, organisés en deux parties chacun, mais surtout originale par son emploi d’un langage moderne fondé entre autres sur l’opposition fortement contrastée des thèmes et sur une orchestration inouïe.