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Couronne de frappe Boule

Chasse LE PATRIMOINE CAMPANAIRE FRIBOURGEOIS

Couverture: chaise de clocher au quatrième étage de la tour de la cathédrale de Fribourg avec, de gauche à droite et de haut en bas: cloche de prime, par Pierre Follare, 1437; cloche de Gambach, par Hans Burdi, 1562; au-dessous, cloche des Heures, par Antoine Grangier, 1416; cloche de Ste-Barbe, par Walter Reber, 1367; première cloche du sacristain, par Jacob Kegler l'Ancien, 1569; cloche de St-Nicolas, 2e moitié du XIVe siècle. Dos de couverture: à travers le beffroi du troisième étage de la cathédrale, vue sur les deux cloches des fondeurs bisontins Robert de Besançon et Pierre de Genevrey dit Montureux, fondues en 1505. Au premier plan, la cloche de Ste- Catherine et à l'arrière, la cloche de Sion. SOMMAIRE IMPRESSUM

Éditeur PRO FRIBOURG 2 Editorial Case postale 1244 1701 Fribourg 5 Un autre son de cloches [email protected] CCP 17-6883-3 9 Die Glockenlandschaft des Kantons Fribourg / Le paysage IBAN campanaire fribourgeois CH30 0900 0000 1700 6883 3 BIC POFICHBEXXX 23 La cloche, mariage du feu et des cieux www.pro-fribourg.ch 31 Les cloches, une industrie fribourgeoise oubliée Cotisation annuelle 45 Contre les tempêtes et la grêle, le «saint métal» donnant droit à la revue trimes¬ trielle 51 Trafic d'antiquités à Villars-sous-Mont Ordinaire: Fr. 66- 57 Le concert des fondeurs de A à Z De soutien: Fr. 99- AVS: Fr. 55.- 90 Pour en savoir plus Etudiants, apprentis: Fr. 44.- 93 Un programme européen de recherches pour les cloches 96 Alexandre Herzen, bicentenaire au Musée de Morat

Responsable des publications Monique Durussel Rédaction Frédéric Arnaud, Laurence Cesa- Mugny, Monique Durussel, Aloys Lauper, Matthias Walter, Lisa- Crédits photographiques Marie Wittler Service des biens culturels Frédéric Arnaud: p. 8, 12, 14 gauche, 16, 18, 22, 26, 28 droite en bas, 34, 35, 39, 42, 50, 54, 56, 58, 60, 61, 62, 76, 68, 72, 77, 79, 80, 82, 83, 86, 88, 92, dos de couverture; Mise en page SBC Frédéric Arnaud et Lisa-Marie Wittler: p. I et IV de couverture; SBC Andreas Braem et Klaus Caroline Bruegger, Givisiez Hersche: p. 14 droite, 52, 53; SBC Aloys Lauper: p. 7 droite, 10, 11, 28 gauche, 38, 41, 44, 65 droite, 78, 84; SBC Walter Tschopp: p. 24, 64, 65 gauche; SBC Lisa-Marie Wittler: p. 20; Archives SBC: p.7 Impression gauche; Archives SBC fonds W. Effmann: p. 4, Jacques Thévoz et Primula Bosshard: p. 28 haut droite; Stämpfli Publications SA, Berne Yves Eigenmann: p. 27, 85; SALV © Bibliothèque cantonale et universitaire Fribourg. Fonds Salvisberg: p. 32; JOMU © Bibliothèque cantonale et universitaire Fribourg. Fonds Mülhausen p. 6; Collection Jean-Pierre Crossrieder (Carte postale): p. 30; © Musée d'art et d'histoire, Fribourg: Primula Bosshard: 46, 47, 48; Primula Bosshard: p. 36, 37; ProBell: p. 95; Service archéologique de l'Etat de Fribourg: p. 24 bas droite; Archives Pro Fribourg: p. III de couverture. Tirage: 3200 ex. Dessin et plan Prix: 25 francs SBC Frédéric Arnaud: p. II de couverture, 25; Service archéologique de l'Etat de Fribourg: p. 24 ISSN: 0256-1476 ÉDITORIAL

Monique Durussel

Ce cahier Pro Fribourg nous livre, en exclu¬ abordent l'histoire de la cloche, celle des sivité et en images, l'état de nos connais¬ fonderies avec, en première, un répertoire sances sur un des patrimoines les plus exhaustif des fondeurs, mis au point par le riches du canton de Fribourg: les cloches de SBC. Les historiens n'ont pas oublié la petite nos églises. Les textes de ce cahier sont le histoire ou les petites histoires qui font la fruit d'un recensement du Service des biens part belle aux légendes, aux croyances. Aux culturels du canton sur ce volet spécifique de cloches, si mystérieuses, on prête des dons l'histoire des villes et villages de Fribourg. Ce que vous découvrirez au fil de ces pages qui patrimoine «n'est désormais plus le domaine nous font voyager jusque dans les moindres exclusif des sacristains, des araignées et des recoins du Pays de Fribourg. chauves-souris», écrit Aloys Lauper qui a structuré les volets de ce cahier. «C'est parce En ce temps pascal, au lieu d'un voyage à qu'ils sont d'accès difficiles, parfois même Rome, Pro Fribourg et le Service des biens dangereux que les clochers sont la dernière culturels vous promènent dans le fabuleux terra incognita de l'histoire de l'art», poursuit- paysage campanaire fribourgeois. Aloys il. La restauration de la sonnerie de la cathé¬ Lauper nous invite à fermer les yeux, à l'heure drale de Fribourg, l'une des plus importantes de la grand-messe, pour entendre la voix des de Suisse, a permis d'appréhender ce patri¬ cloches nous parler d'une époque où Fribourg moine historique, technique et musical dans était l'une des villes les plus puissantes et les toute sa complexité. plus ambitieuses de Suisse, dont le clocher était encore la plus haute construction en Coulées pour l'éternité, les cloches restent pierre de Suisse et l'un des vingt plus hauts fragiles. Elles ont souffert des restaurations gratte-ciels d'Europe. Rien de moins! et modernisations de leurs mécanismes. Délicats assemblages, ces ensembles ont subi des tensions nouvelles, des usures inat¬ tendues qu'il a fallu diagnostiquer. Le patri¬ moine campanaire est d'une telle complexité qu'on s'est uni, à l'échelle européenne, pour partir à la découverte du savoir-faire empi¬ rique des fondeurs du Moyen Age, jalouse¬ ment gardé secret. Les auteurs de ce cahier ÎTémoignage du pre¬ mier recensement de cloches dans le canton, publié en 1898 par W. Effmann: moulage en plâtre de la cloche du < couvent des Cordeliers de Grandson, pro¬ bablement coulée à Fribourg en 1469 par / Pierre Follare, suspen- ^ due depuis 1559 à l'église des Augustins ■ de Fribourg. - La croix relevée est réalisée ^ à partir de matrices diverses utilisées pour l'exécution de frises. «Le canton catholique de Fribourg se distingue par ses belles sonneries. Partout où de nouvelles églises ont été construites, il a fallu compléter leur ameublement par des cloches proportionnées. Les paroissiens y placent un grain d'amour-propre et d'orgueil. Cette disposition est bonne à exploiter; les belles et grandes cloches exigent des sommes considérables». (AP Ursy, Protocole de la Commission de bâtisse, 13 avril 1869)

UN AUTRE SON DE CLOCHES

Aloys Lauper

Domaine exclusif des sacristains, des arai¬ années 1990 dans le canton de Vaud par l'his¬ gnées et des chauves-souris, d'accès diffi¬ torienne de l'art Fabienne Hoffmann, n'a pas ciles, parfois même dangereux, les clochers fait d'émule sur Fribourg, aucun jeune cher¬ sont sans doute la dernière «terra incogni¬ cheur n'ayant osé s'aventurer sur ses pas. ta» de l'histoire de l'art. Accrochées haut Depuis 1986 pourtant, le recensement des dans des beffrois empoussiérés, maculées biens culturels meubles intègre les cloches de graisse et encombrées de câbles et de dans son travail de repérage et de mise sous mécanismes de sonnerie, les cloches n'ont protection du patrimoine religieux, mais per¬ pas suscité beaucoup de vocations. Dans le sonne n'a eu la curiosité de plonger dans canton de Fribourg, le premier travail univer¬ cette mine de renseignements, à l'accès sitaire consacré aux cloches fut aussi le der¬ réservé il est vrai. nier! Wilhelm Effmann (1847-1917), titulaire de la chaire d'histoire de l'art, était également Depuis quelques années, les sonneries de architecte et sans doute moins sensible au cloches font débat. Ce n'est pas nouveau. vertige que ses successeurs. Publiées en Ne disait-on pas au XVIIe siècle déjà: «un 1898, ses recherches restent la référence grand seigneur, un grand clocher, une grande pour qui s'intéresse aux cloches de la ville de rivière font trois mauvais voisins» (Adrien de Fribourg. Dès 1952, et pendant plus de vingt Montluc). Les cloches de Fribourg ont même ans, Victor Tinguely a réalisé un recensement fâché le Dr Berchtold en son temps. Il n'a pas 5 exhaustif et unique des cloches du district de hésité à le clamer en 1852 dans le troisième la Singine, heureusement publié, mais dont tome de son Histoire du canton de Fribourg: l'approche reste celle d'un passionné isolé. « La capitale a toujours passé pour avoir le plus Le travail exemplaire, entrepris depuis les beau clocher et la plus belle sonnerie de la Suisse. Aussi le son des cloches est-il le seul qui anime cette cité silencieuse, et ses habitants ne s'en sont jamais fait faute. Toutes les corporations religieuses riva¬ lisent de zèle à cet égard, et les couvents, dont le but devrait être d'échapper à l'attention des pro¬ fanes, ne cessent de l'éveiller à toute heure, troublant même le repos des malades par un carillon aussi ridicule qu'intempestif; car les actes de leur vie intérieure pourraient et geois, son travail de recensement pour le can¬ devraient s'accomplir, sans qu'il soit besoin ton de Berne et ses divers mandats d'expert, d'en avertir le public. Il a déjà été fait men¬ lui ont permis d'apprécier l'importance et les tion de la sonnerie lamentable de l'agonie: le spécificités du patrimoine campanaire fribour¬ temps n'a pas pu encore la réduire au silence, geois, couvrant sept siècles et oscillant entre ni mettre au niveau les enterrements du riche deux cultures musicales. et du pauvre» (p. 272-273). Ces querelles de clochers ont fait sortir du bois quelques pas¬ Plus de 900 cloches identifiées sionnés. Sous le patronyme de «Quasimodo, Pour la révision du Guide artistique de la sonneur de cloches», le journaliste et preneur Suisse, trois historiens de l'art fribourgeois, de son Claude-Michaël Mevs anime depuis dont deux musiciens, Carolina Kapsopoulos 2008 un blog exemplaire proposant les pre¬ et Frédéric Arnaud, ont entrepris la visite sys¬ miers enregistrements sonores du patrimoine tématique des beffrois du canton afin d'inté¬ campanaire fribourgeois. grer les cloches d'églises parmi les œuvres d'art mentionnées dans cet ouvrage de réfé¬ La restauration de la sonnerie de la cathédrale, rence. Avec plus de 900 cloches identifiées, l'une des plus importantes de Suisse, a réuni auxquelles il faudrait ajouter les quelques 300 récemment une brochette de spécialistes et cloches de chapelles à recenser, le canton pos¬ permis d'appréhender la complexité de ce sède un riche patrimoine campanaire remon¬ patrimoine historique, technique et musical, tant au XIIIe siècle et constituant un «paysage mêlant dans un même beffroi et dans une sonore» qui doit retrouver sa place dans l'his¬ même ambiance sonore des cloches coulées toire culturelle et musicale du canton. du XIVe au XVIIIe siècle. Un jeune campano- logue bernois, Matthias Walter, a été associé Coulées pour l'éternité, les cloches restent aux travaux. Ses recherches personnelles, qui fragiles. La modernisation des supports - bef¬ l'ont conduit dans tous les clochers fribour¬ frois et jougs en acier remplaçant le chêne plus souple -, le renouvellement des modes lever le voile sur un savoir-faire souvent gardé de sonnerie et des mécanismes de frappe - jalousement secret. Ils devraient à l'avenir marteaux et battants en acier -, ainsi que la nous rendre plus prudents et plus attentifs à motorisation des mises en branle et des tin¬ la valeur de nos cloches. Gauche: tements soumettent le bronze à des efforts La plus ancienne inédits accélérant son vieillissement et son Ce cahier de Pro Fribourg a pour seule ambi¬ cloche du canton, sus¬ usure. Pendant des décennies, les entre¬ tion de révéler la richesse et l'ampleur de l'art pendue jusqu'en 1981 au clocher de l'église prises chargées de l'entretien des cloches ont campanaire fribourgeois. S'il pouvait susciter des chevaliers de modernisé les systèmes sans se donner les quelques vocations de chercheurs, réveiller St-Jean-de-Jérusalem moyens d'en mesurer les conséquences sur l'intérêt des propriétaires pour leur patrimoine à Fribourg, prob. v. des cloches anciennes qu'ils n'ont pas hésité et nous inviter à réécouter la musique des 1264. à mutiler parfois, comme à Villarvolard, où l'on cloches, le but aura été atteint. A l'heure de Droite: a scié les anses d'un des plus anciens instru¬ La montée au bef¬ la grand-messe, chaque dimanche, il suffit froi de la collégiale ments de musique du canton. En changeant de fermer les yeux pour entendre la voix des de Romont de l'une systématiquement les battants, on a en outre cloches nous parler d'une époque où Fribourg des quatre cloches perdu l'une des composantes essentielles de était l'une des villes les plus puissantes et les livrées en 1931 par la l'instrument et suivi le goût musical dominant: plus ambitieuses de Suisse, dont le clocher Fonderie H. Rüetschi, toujours plus fort, plus précis, plus direct et était encore la plus haute construction en d'Aarau, avec reliefs dessinés par le peintre plus «harmonieux». Les débats et les études pierre de Suisse et l'un des vingt plus hauts cubo-futuriste Gino récents ont l'immense mérite de mettre en gratte-ciels d'Europe. Severini. lumière la complexité de ce patrimoine et de Au 3e étage de la cathedral^ de Fribourg, l cloche d^ Sion ou Ste-Mari'e, 1505, chef- d'œuvre1 des fondeurs \, bisontins Robert de * Besançon et Pierre de ^ Morçt/ireux. - D'un diamètre de 2,20 m, 'elle pèse 6950 kg et çofiétitue la plus grosse wffwïe de la cathédrale. I#joug en chêne est laf'seul qui n'ait pas été femplacé'par un joug métallique,en 1967. Il avEUt'déjà supporté une clôche plus ancienne puisque sa partie infifiieure a'été datée pax dendrochronologie entre\1457 et 1477. Il a été complété en 1831.V:

/ DIE GLOCKENLANDSCHAFT DES KANTONS

FRIBOURG

Matthias Walter

Innerhalb der Schweizer Glockenlandschaft Vergleich zu den Nachbardörfern oder ande¬ zeichnet sich das Gebiet des Kantons Freiburg ren Regionen etwas Besonderes ist oder ein¬ vornehmlich durch zwei Besonderheiten aus: fach ein typisches Durchschnittsgeläut. Zum einen durch seine geografische Position zwischen deutscher und französischer Kultur, Worin liegt die Eigenart der Glockenkultur zum anderen durch bedeutende Leistungen im Kanton Freiburg? Bauernhäuser und mehrerer Glockengiessereien, die in verschie¬ Kirchtürme haben von Region zu Region ver¬ denen Jahrhunderten für die Romandie tätig schiedene Ausprägungen, die zur Landschaft waren. gehören. Auch die Glocken, die Geläute und ihr Gebrauch können sich stark unterschei¬ Glocken begleiten unseren Alltag. Vom den, sobald wir andere Kantone oder Nationen Kirchturm erklingen Uhrschlag, Angelusläuten, besuchen. Durchstreifen wir also den Kanton die Agonieglocke, die Geläute am Wochen¬ und versuchen herauszufinden was seinen ende, zu Trauungen oder Beerdigungen. Die Glockenbestand besonders auszeichnet. Glocken veranstalten - teilweise seit Jahrhunderten unverändert - ein immer wie¬ Geschichtliches derkehrendes Konzert, das stark mit seinem Wir können davon ausgehen, dass im Kanton Ort und der Zeit verbunden, und auf seine Freiburg seit etwa 1000 Jahren Glocken Weise einzigartig ist. Wir kennen das Geläut erklingen. Die ältesten darunter, wahrschein¬ unseres Dorfes, es ist uns vertraut. Doch wir lich in Klöstern gegossen, sind nicht mehr wissen zumeist weder über das Alter, die vorhanden. Die kantonsweit ältesten, noch Urheber noch die Anzahl der Glocken bestehenden, kleinen Glocken in Freiburg, Bescheid, geschweige denn ob das Geläut im Villarvolard oder Lessoc sind nicht datiert. Aarau gegossen. Dies wissen wir, weil es die Inschrift der Glocke verkündet. Die Legende, wonach diese Glocke ursprünglich in Romont geläutet hat und erst in den Burgunderkriegen 1476 als Beute nach Freiburg gelangte, ent¬ puppte sich nach genauerer Untersuchung als unwahr. Zwar wurden tatsächlich erbeutete Glocken aus Romont nach Freiburg geführt, aber es waren andere, und diese sind nicht mehr erhalten.

Dass die Barbaraglocke in ihrer Inschrift Entstehungsdatum und Urheber nennt, ist für das Mittelalter selten. Inschriftthemen waren damals vor allem Weihesprüche, Widmungen an Heilige, Psalmen und Gebete. Häufig spricht auch die Glocke selber und verspricht ihre Unheil abwehrenden Kräfte, wie „Ich vertreibe den Sturm". Die französisch beein- flussten Glocken tragen bisweilen sogar den Abguss eines Gürtels um ihre Mitte, dem ebenfalls Kräfte des Zusammenhalts und der Abwehr zugeschrieben wurden.

Seit dem 16. Jahrhundert wurden auf den Glocken auch zunehmend kirchliche und poli¬ tische Amtsträger genannt, in Freiburg z.B. die Kirchmeier. Im Barock, der Glanzzeit der Hierarchien und Standeszugehörigkeiten, beherrschten zusätzlich Wappen der Stifter Parmi les neuf cloches Wir können aber aufgrund ihrer schlanken und amtlichen Behörden die Gestaltung, du canton antérieures Formproportion und den gotischen Majuskel- so dass die Glockenkörper fast gänzlich au XVe siècle, la cloche Inschriften eine Entstehung im späten 13. von Reliefs übersät waren. Auch im 19. de l'église St-Sulpice oder im 14. Jahrhundert vermuten. Die Jahrhundert waren die Inschriften meist à Villarvolard et la berühmte Barbaraglocke von St-Nicolas in sehr reichhaltig, nannten alle relevanten «Martenetta» ou cloche de St-Martin Freiburg, die jeden Abend um 22.15 Uhr in Amtsträger ihrer Zeit sowie auch den Paten à Lessoc, 2e moitié Erinnerung an die Tradition des „couvre-feu" und die Patin, nach denen die Glocken norma¬ XIVe s. ( ?), détail des läutet, wurde 1367 von Walter Reber aus lerweise benannt wurden. Das Bewusstsein, inscriptions. mit dem man die Glocken zu Dokumenten ihrer Entstehungszeit machte, war damals besonders gross und passte zum Zeitalter des Historismus. Im 20. Jahrhundert wurden die Glocken wieder etwas .anonymer' und die Inschriftthemen beschränkten sich meist auf einzelne Heiligenanrufungen und wenige Nennungen von Personen.

Die Glockengiesser und ihre Werke Seit dem 15. Jahrhundert besass Freiburg in der Unteren Matte eine eigene Giesserei, in der nach üblicher Tradition, mit vorbe¬ rechneten Schablonen, Lehmformen herge¬ stellt und Bronzeglocken gegossen wurden. Die Inschriften und Verzierungen wurden zunächst als Wachsmodel vorgefertigt und hinterliessen im Formlehm ihren Abdruck, sich die Freiburger Glockengiesser stärker so dass der Bronzeguss schliesslich die den deutschen Gepflogenheiten zu, deren gewünschte Gestaltung wiedergab. Die Ziersysteme sich in Renaissance und Barock Freiburger Glocken des 15. Jahrhunderts sind durch üppige Rankenfriese mit grotesken - etwa im Vergleich zur Barbaraglocke - viel Figürchen auszeichneten. Die Freiburger reicher und in französischer Manier geglie¬ Giesser Kegler, Reiff und vor allem Klely gös¬ dert. Die Buchstaben der Inschriften, auf ein¬ sen in dieser Tradition. Im 19. Jahrhundert zelnen ornamentierten Plättchen und die flach war es den Glockengiessern, dank zahl¬ reliefierten Heiligenfiguren unter Baldachinen, reicheren Aufträgen möglich geworden, erinnern, zusammen mit dem reichen pflanzli¬ die Gussausführungen zu perfektionie¬ chen Dekor, an den Gestaltungskanon franzö¬ ren. Besonders die französischen Giesser sischer Buchmalereien. Dagegen enthält das unterstrichen ihre Meisterschaft mit fein- deutsche Glockenziersystem des Mittelalters gliedrigen Ornamenten, deren Qualität der eher Architekturformen und plastischere Oberflächenschärfe heute kaum noch eine Figuren. Giesserei erreicht. Die Freiburger Giessereien hingegen blieben auf einem primitive¬ L'une des deux cloches Diese Durchmischung des Kantonsgebiets ren Standard stehen und konnten mit der des Capucins de mit Glocken aus deutschen und franzö¬ Konkurrenz nicht mehr mithalten: Die 1867 Romont, coulée en 1754 par Antoine sischen Traditionen prägt die Freiburger von Louis Roelly gegossenen Glocken für Livremont, de Glockengeschichte bis zum heutigen Tag. Montagny-Ies-Monts gehörten zu den letzten, Pontarlier. Seit Mitte des 16. Jahrhunderts wandten die in Freiburg entstanden.

Bereits seit dem 16. Jahrhundert waren die aus dieser Giesserei. Die grösste Glocke der Freiburger Giesser immer wieder von der Treboux, 1873 nach Prez-vers-Noréaz gelie¬ Konkurrenz aus Frankreich bedrängt worden fert, musste nach einem Sprung 1925 erneut und unterlagen ihr häufig. Bereits die bei¬ gegossen werden und ist leider nicht mehr den riesigen, 1505 gegossenen Bourdons vorhanden. der Kathedrale St-Nicolas wurden von Meistern aus Besançon geschaffen, und der Auch die Veveyer Giesserei - sie bestand Freiburger Giesser Nicolas Watterin assis¬ bis knapp vor 1900 - konnte sich nicht tierte lediglich. Seit dem 17. Jahrhundert immer gegen die Konkurrenz aus Frankreich durchzogen Wandergiesser aus Lothringen behaupten, vor allem nachdem seit Mitte ganz Mitteleuropa und setzten ihre Glocken 19. Jahrhundert die Eisenbahn auch weite auch im Freiburger Land ab, wie etwa Claude Transport aus Nancy, Lyon oder Vitry-Ie- Cherelz mit seiner Glocke in Grandvillard von François erlaubte. Aber bereits in den 1840er 1633. Seit dem 18. Jahrhundert wandte man Jahren drang wieder Konkurrenz aus Morteau sich häufig an Giesser aus dem französi¬ ein, als sich die Familie Arnoux im Kanton schen Jura. Von den Familien Livremont aus niederliess und durch viele Einzelglocken und Pontarlier, und Cupillard aus Morteau ist noch spätestens um 1860 mit dem Grossauftrag eine stattliche Anzahl Glocken im Kanton für die sechs Glocken in Gruyères ihren erhalten geblieben, sogar im deutschspra¬ Ruhm krönte. Das mächtige neue Geläut chigen Teil: Gerade Livremonts Glocken in für die Kirche in Estavayer-Ie-Lac von 1872 Rechthalten von 1785 waren für eine damali¬ goss François-Joseph Bournez aus Morteau, ge Dorfkirche äusserst stattlich und genossen der Enkel seines gleichnamigen Vorgängers. einen besonders guten Ruf. Er richtete hierfür in Estavayer eigens eine Giesserei ein, die danach sein Mitarbeiter Um 1800 zog der Giesser François-Joseph Charles Arnoux übernahm und bis zu sei¬ Bournez aus Morteau im Freiburger Land nem Tod 1924, als letzte kantonseigener umher. In seiner Heimat als Mörder verdäch¬ Glockengiesser betrieb. Gesamtgeläute in La tigt, konnte er hierzulande seinem Beruf eini- Tour-de-Trême, Neirivue, Aumont, Heitenried e Au 4 étage de la tour germassen sicher nachgehen und belieferte und die grosse Glocke in Düdingen (1882) de la cathédrale, un viele Gemeinden, darunter La Roche, Avry stammen aus dieser Werkstatt. monument de l'art campanaire: la Ste- und Murten, mit klangvollen Werken, die noch Barbe, coulée en 1367 heute läuten. Zur selben Zeit etablierte sich Zwischen 1906 und 1913 unterhielt ein weite¬ par Walter Reber, auch in mit Pierre Dreffet eine bedeu¬ rer französischer Giesser zur Steigerung sei¬ d'Aarau. - D'un poids tende Giesserdynastie, die nach langjähriger ner Produktion ein Zweigwerk in der Schweiz, de 2080 kg pour un Zusammenarbeit mit dem Neffen 1835 an die nämlich Jules Robert, der neben seinem diamètre de 146 cm, elle est la plus ancienne Familie Treboux überging. Die prachtvollen Stammwerk in Nancy auch in Porrentruy cloche signée et datée Bourdons der Dorfkirchen in Autigny, Châtel (damals im Berner Jura) Glocken herstellte. du canton. St-Denis, Sâles und Promasens stammen Seine äusserst geschmackvoll und sauber gezierten Glocken fanden auch bei Freiburger ge Glocke nach Prez-vers-Noréaz und weitere Gemeinden viele Abnehmer, und mit dem Grossglocken nach Rechthalten, Überstorf 1913 gegossenen Bourdon für Vuisternens- und Giffers. Grössere Gesamtgeläute gin¬ devant-Romont konnte Robert kurz vor der gen nach Vuadens und Broc (noch im 19. Schliessung des Betriebs seine grösste Jahrhundert), Alterswil 1902, Kerzers 1934 Gauche: Schweizer Glocke liefern. und Siviriez 1953. Die jüngsten Aufträge, La cloche de la nou¬ velle église de Jaun, darunter die Ergänzung des Geläuts von fondue en 1910 à In der Zwischenkriegszeit, nachdem auch Estavayer auf insgesamt elf Glocken, gingen Porrentruy par Jules Arnoux in Estavayer geschlossen hatte, häufig an die Giesserei Paccard in Sevrier bei Robert, avec un riche wurden die Glocken häufig bei der Firma Annecy. décor néogothique. Paccard in Annecy oder nun auch vermehrt Droite: L'une des trois bei Deutschschweizer Giessereien bestellt. Die Lage auf der Schwelle der Sprachkulturen cloches de l'église de Unter ihnen war die schweizweit grösste und die, gegenüber Importen oft etwas unter¬ Montagny-les-Monts, Giesserei, Rüetschi in Aarau. Diese unter¬ legenen .hauseigenen' Giessereien führten 1867, œuvre de Louis lag allerdings als evangelischer' Betrieb dazu, dass der Kanton Freiburg heute eine Roelly et de ses fils mehrfach den Angeboten der Giesserei aus enorme Vielfalt an Glocken unterschiedli¬ Louis-Alexis et Félix- Emmanuel, dernière Staad am Bodensee. Letztere war bis zu ihrer cher Herkunft aufweist. Ein Bestand wie er cloche sortie de la Schliessung 1940 sehr produktiv und goss - noch dazu auf einem dermassen hohen fonderie de l'Oelberg à die Geläute für Wünnewil, Sorens, Domdidier Niveau, mit beachtlich grossen Exemplaren Fribourg, l'année de la und Épendes. Rüetschi lieferte eine gewalti¬ und schönen Gesamtgeläuten - kaum ein mort du fondeur. zweiter Schweizer Kanton besitzt. Inwiefern zu giessen. Deshalb - das zeigen unzählige sich diese Vielfalt auch auf den musikalischen Deutschschweizer Kantone - wurden solche „Klanghimmel" der Freiburger Gemeinden Sammelbestände häufig durch ein homoge¬ auswirkt, untersuchen wir im nächsten nes Einheitsgeläut komplett ersetzt. Die alten Kapitel. Glocken wurden eingeschmolzen oder als .Museumsstücke' vor den Kirchen abgestellt. Glockenmusik Dies kam im Kanton Fribourg glücklicherwei¬ Schon die Glocken und Schellen im vor¬ se nur selten vor. christlichen Gebrauch besassen die Aufgabe des Zeichen gebens und des Rufens. Eine Je mehr ein Geläut aus Glocken unterschied¬ dritte Gebrauchsweise, die im christlichen licher Herkunft besteht, desto mehr variieren Mittelalter besonders bedeutsam war und meist auch die Typen und Klangcharakter durch Läutebräuche noch immer nachklingt, der einzelnen Glocken, und umso seltener war die Funktion der Glocke als Vertreiberin herrscht (musikalisch betrachtet) eine reine böser Mächte und des Unheils, die sich, oder perfekte Abstimmung zwischen den wie erwähnt, auch in Inschriften und der Glocken. Die neun Glocken der Kathedrale Glockenzier bemerkbar machte. Der kollektive St-Nicolas stammen aus mindestens fünf Glauben an diese Wirkung ist nicht mehr vor¬ verschiedenen Jahrhunderten und sind musi¬ handen. Dafür kam in der Freizeitgesellschaft kalisch überhaupt nicht aufeinander abge¬ des 20. Jahrhundert eine neue Beschäftigung stimmt. Sie bilden ein Paradebeispiel dafür, mit der Glocke auf: Das Anhören und dass ein solcher Glockenchor dennoch sehr Geniessen ihres Klanges als Ausdruck einer reizvoll, klangschön und unverwechselbar regionalen Kultur, wecken religiöse, musi¬ klingen kann. kalische oder einfach stimmungsmässige Assoziationen. Neben den zahlreichen allmählich gewach¬ senen Geläuten (St-Nicolas in Freiburg, Die Vielfalt des Freiburger Glockenensembles Vuisternens, Giffers, Düdingen, Autigny, wurde bereits erwähnt. Die verhältnismä- Chätel-St-Denis und weiteren) kamen bereits ssig wenigen Neugüsse im 20. Jahrhundert im frühen 19. Jahrhundert Konzepte auf, führten dazu, dass heute zahlreiche Geläute gesamte Geläute mit einer diatonischen aus drei bis fünf Glocken unterschiedlicher Struktur (Dur-Tonleiter) herzustellen. Diese Giesser bestehen. Die Geläute entwickel¬ Geläute können durch das Auslösen von ten sich nach und nach durch den Ersatz Schlaghämmern auch als Carillons bedient alter Glocken oder das Ergänzen durch werden und einfache Melodien erklingen las¬ Neugüsse. Seit dem 20. Jahrhundert konn¬ sen. Die erwähnte Giesserei Dreffet schien ten die meisten Giesser, dank nachträglicher sich in der Region als Erste darauf speziali¬ Tonkorrekturen, allmählich garantieren, eine siert zu haben. Im Wallis sind von dieser noch Glocke exakt mit der beabsichtigten Tonhöhe zwei sechsteilige Gesamtgeläute vorhanden, und der Kanton Freiburg war an solchen Geläuten ebenfalls interessiert. Das kantons¬ weit bedeutendste dieser ,Konzeptgeläute' gössen die Arnoux für Gruyères, wo noch heute neben dem schwingenden Läuten auch Carillons vom Turm erklingen. Da das Treffen der Töne eine Kennerschaft voraussetzt, führ¬ te es dazu, dass teilweise auch französische Giessereien zum Zug kamen, die Erfahrung auf diesem Gebiet gesammelt hatten: Claude Gulliet aus Lyon lieferte solche diatonsichen Ensembles für Riaz und St-Martin (1862), wie später die Gebrüder Paccard für (1905). Tatsächlich sind diese Geläute wesentlich reiner gelungen als ähnliche Versuche des Glockengiessers Arnoux für die Geläute in La Tour-de-Trême und Heitenried.

Im 19. Jahrhundert waren aber auch „har¬ monische" Akkordgeläute überall beliebt, das heisst Geläute mit drei bis fünf Glocken in Dreiklangsschichtungen c e g. Die Geläute von Estavayer (mit grösster Glocke auf Ton a°, seit 1997 ergänzt) und Prez-vers-Noréaz (mit grösster Glocke auf Ton as°) sind im Kanton die grossartigsten dieser Beispiele. Weitere dieser Art hängen in Montbovon, Botterens, Corpataux oder Mannens. Im Gegensatz zu diesen rational musikalischen Geläutekonzepten wurden seit dem 20. Jahrhundert zunehmend speziell auf die musi¬ kalischen Eigenschaften der Glocken aufge¬ baute „melodische" Geläute konzipiert. Diese pentatonisch aufgebauten Geläute gewähr¬ ten sozusagen eine Zwischenlösung von dich¬ Une cloche vevey- sanne, pour l'église de ter Tonfolge und grossem Gesamtumfang. Villarimboud, fondue Das grosse Geläute der Kirche Plaffeien von en 1876 par Gustave 1908 mit der Folge h° d' e' g' h' markiert Treboux. einen Schritt in diese Richtung, auf den seit fast durchgehend klassische Glocken, wie der Zwischenkriegszeit viele weitere folgten sie - spätestens seit der Möglichkeit der (Domdidier, Mézières, Farvagny, Épendes, Tonkorrektur - auch Rüetschi und Paccard in Cugy...). den Kanton Freiburg lieferten.

Einen wichtigen Beitrag zum Charakter Die Glockenprofile können auch in ihrer Dicke der Geläute bewirkt nicht nur die und in ihrem Verhältnis zum Durchmesser Zusammenstellung der Glockentöne, sondern stark variieren. Je dicker das Profil, desto auch die Glocken selbst. Das Formenprofil, schneller werden die Körperschwingungen das der Giesser für die Glocke wählt, ent¬ und desto höher der Ton. Vergleichen wir scheidet sehr wesentlich über die Lage der beispielsweise zwei Glocken mit demselben zahlreichen Summtöne, die den sogenannten Schlagton b°, eine aus Rechthalten und eine Schlagton (den Hauptton der Glocke) beglei¬ aus Romont. Die Glocke in Rechthalten goss ten. Hier können zahlreiche Unterschiede auf¬ Rüetschi mit einem relativ leichten Gewicht treten. Im Fall der „klassischen Glocke" stim¬ von 2315 kg, jene in Romont - ein prächtiges men die beiden markantesten Summtöne mit Werk des Berner Giessers Franz Sermund dem Schlagton und dessen Unteroktave weit¬ von 1579 - wiegt dagegen fast 6 Tonnen (!) gehend überein. Klassische Glocken kennen und ist nach der Sionsglocke von St-Nicolas wir schon aus dem 14. Jahrhundert, aber die (fast 7 Tonnen) die zweitschwerste Glocke meisten Traditionen wichen immer wieder des Kantons. Entsprechend gross ist auch leicht davon ab. Anhand solcher Merkmale das Klangvolumen der Glocke in Romont. kann das geübte Ohr bisweilen auf den Allerdings kann aus heutiger Sicht festge¬ Glockentypen schliessen: Bei den oft etwas stellt werden, dass auch mit leichten Profilen gedrungenen, aber grosszügig gekurvten sehr qualitätvolle Glockenklänge zu erreichen französischen Glockenprofilen ist der Abstand sind. Unabhängig vom Profil zählt immer auch der beiden Summtöne grosser, so dass der die Meisterschaft des Giessers. Es gilt quasi Summton der „Prime" häufig etwa einen analog zur Kochkunst, dass Vorbereitung, Halbton höher erklingt als der Schlagton. Zutaten, Technik, Temperatur und Zeit richtig Dies ist bereits bei den beiden Bourdons von einzusetzen sind, damit die vollendete Glocke St-Nicolas der Fall, aber auch bei den meisten sonor und klangvoll wird. Glocken der Bournez, Dreffet oder Amoux. Den umgekehrten Fall (dass der Unterton im Bedeutung und Pflege der Glocken Vergleich zum Schlagton zur Septime erhöht Die Reichhaltigkeit und Qualität der Freiburger und die Prime tiefer ist) treffen wir vor allem Glockenlandschaft gilt es zu pflegen und zu bei Glocken im deutschsprachigen Raum bewahren. Sie bedeutet für den Kanton ein vom 17. bis ins 19. Jahrhundert an, teilwei¬ wesentliches Stück Identität und eine kultu¬ se auch bei den Stadt-Freiburger Giessern. relle Besonderheit. Diese kann aber nur zur Den Treboux in Vevey gelangen bereits früh, Geltung kommen, wenn im Turm auch für

eine einwandfreie Technik gesorgt wird. zu hart sind, sondern zugunsten verbesserter Andere Kantone verfielen vor allem seit Musikalität! den 1930er Jahren der Versuchung, ihre historischen Geläute durch neue, moder¬ Wünschenswert wäre ausserdem, dass die ne Gesamtgeläute zu ersetzen, sozusa¬ Geläute immer auch sinnvoll eingesetzt wer¬ gen um den geforderten musikalischen den. Dass die kleinste Glocke eines Bestandes Idealstandards zu genügen. Häufig bedeute¬ als Agonieglocke genutzt wird, ist eine alte te diese Voreingenommenheit einen grossen Tradition des Kantons. Das braucht allerdings Irrtum: Die Geläute wurden nur charakterlos nicht zu bedeuten, dass diese Kleinglocken und man erkannte, dass Qualität nicht allein nicht auch im Gesamtgeläute eingesetzt wer¬ in der Homogenität eines Ensembles liegt. den sollen. Auch die tägliche Angelusglocke Dagegen kann selbst eine, aus heutiger wird beim Sonntagläuten ja nicht ausgeklam¬ Sicht mässig gelungene, alte Glocke lieblich mert, als hätte sie nur eine einzige Funktion. klingen, wenn nur die Läutetechnik und der Gerade, wenn die Agonieglocke gleichzeitig Klöppel richtig gewählt sind. Vor allem dem zur musikalischen Gesamtkonzeption eines Klöppel kommt eine grosse Bedeutung zu: Ensembles gehört, ist es bedauerlich, wenn Ist ein unvorteilhafter Klöppel eingebaut, sie für ein Gesamtläuten nicht mit einbezo¬ klingt selbst die schönste Glocke hässlich, gen wird. Dagegen gibt es auch Fälle (bei¬ und leider sind zurzeit zahlreiche Klöppel spielsweise La Joux, Estavayer-Ie-Gibloux), unvorteilhaft! Den musikalisch guten Klöppel bei denen die Agonieglocke wesentlich klei¬ erkennt man meist daran, dass der Zapfen ner ist als das Hauptgeläut und der explizite unterhalb der Anschlagskugel sehr kurz ist, Einzelgebrauch angezeigt ist. d.h. nicht länger als der Durchmesser der Kugel. Dank neuer Klöppel in dieser Form In ganz wenigen Dörfern wie Grangettes, klingen beispielsweise die Glocken von ebenso in der Anstalt Bellechasse oder im St-Nicolas in Freiburg wieder voller, run¬ Kollegium St-Michel in Freiburg werden die der und getragener. Aber auch die beson¬ Glocken noch mit Seilen von Hand geläutet. ders klangschönen Ensembles in La Joux, Man möge diesen alten Brauch pflegen. Wie Sommentier, Villarlod oder Albeuve werden schade aber, wenn ein acht-teiliges Geläute (oder wurden!) mit derartigen Klöppeln zum wie in Arconciel zur Hälfte völlig unbenutzt Klingen gebracht. Wie traurig, wenn Glocken ist, weil vier Glocken nicht mit einem elekt¬ allererster Klangqualität, wie etwa in Bulle, rischen Motor ausgestattet worden und des¬ Au beffroi en métal de Montbovon, Plaffeien oder St-Martin, ihr halb gar nicht läutbar sind. Vielleicht gelingt es l'église de Cugy, deux Potenzial nicht vollständig entfalten können, dereinst, diesen Glockenchor zu beleben? Es des quatre cloches weil musikalisch ungünstige Klöppel instal¬ wäre einer der eindrucksvollsten im Kanton... livrées en 1960 par la Fonderie H. Rüetschi liert sind. Für die meisten Glocken wären à Aarau, très appréciée Klöppelerneuerungen sinnvoll. Nicht aber - dans le canton. wie oft behauptet wird -, weil alte Klöppel Résumé St-Nicolas de Fribourg, le XVe siècle, tourné L'originalité du paysage campanaire fribour- vers la Savoie, préfère l'ornementation à la geois, outre sa richesse et son ancienneté, française, plus foisonnante. Dès la seconde tient dans sa situation et son environne¬ moitié du XVIIe siècle, les fondeurs du cru, les ment culturel, à la croisée des mondes ger¬ Kegler mais surtout les Klely, empruntent à la maniques et francophones. A la simplicité Renaissance et au baroque germaniques ses toute germanique des cloches du XIVe siècle, frises et ses grotesques. Retour en France au comme la fameuse sainte Barbe coulée XIXe siècle, où l'évolution technique impose en 1367 par l'argovien Walter Reber pour une ornementation d'une finesse inégalée et enviée dans un canton où les églises rivalisent d'époques différentes, a conservé tout son de hauteur et d'ambition, sonore y compris. charme et une richesse sonore qui pourrait Les premiers fondeurs fribourgeois furent rebuter un puriste. A côté d'ensembles com¬ déjà concurrencés par des français. Nicolas plétés au fur et à mesure des besoins, le XIXe Watterin dut ainsi se contenter du rôle d'as¬ siècle nous a laissé quelques carillons, le plus sistant pour la réalisation des deux immenses important à Gruyères, œuvre des Arnoux, qui bourdons de la cathédrale, coulés en 1505 n'égaleront cependant jamais en qualité ceux par des fondeurs bisontins. Au siècle suivant, de leurs homologues français, notamment des lorrains comme Claude Cherel firent de les Paccard à Bulle, en 1905. Alors qu'on pré¬ l'ombre aux Kegler et aux Klely. Dès le XVIIIe férait au XIXe siècle les sonneries dites «har¬ siècle, c'est du Jura français que venait une moniques», comme à Estavayer-le-Lac ou à concurrence assez habile pour s'imposer Montbovon, le XXe siècle a opté pour les son¬ jusque dans les Anciennes Terres aléma¬ neries «mélodiques», choix assumé en 1908 niques où l'on peut encore voir des cloches déjà à Planfayon. Une oreille exercée peut dif¬ des Livremont de Pontarlier ou des Rognon férencier dans la résonnance d'une cloche la et Cupillard de Morteau. Les Dreffet qui, de manière française de la manière allemande, la Vevey, brisent le monopole de la Fonderie de première préférant des formes plus trapues, l'Oelberg à Fribourg, puis les Treboux qui leur aux profils plus généreux. La standardisation succèdent, finiront eux aussi par céder face et les modes menacent également la cloche aux grandes fonderies françaises qui envoient en tant qu'instrument. Des battants mal adap¬ leurs cloches par train de Nancy, Lyon ou Vitry- tés suffisent à la faire «aboyer» et à la priver le-François. Le nancéen Jules Robert, qui dis¬ de son amplitude sonore. En renonçant, par pose d'une filiale à Porrentruy, livre en 1913 principe ou par goût, à intégrer dans le plé¬ sa plus grande cloche suisse à Vuisternens- num de petites cloches, tocsins ou glas, on devant-Romont. Seul Charles Arnoux, encore prive également notre univers sonore d'une un français de Morteau, résiste depuis richesse insoupçonnée. Au beffroi du 3e étage Estavayer-le-Lac où il coule de 1871 à 1924, de la tour de la cathé¬ les dernières cloches fribourgeoises. Dans drale, la Ste-Marie et l'entre-deux-guerres, les paroisses fribour¬ la Ste-Catherine, avec geoises retrouvent la Suisse allemande et son nouveau joug en chêne. - D'un poids font venir leurs cloches de St-Gall (fonderie respectif de 6950 et de Staad) ou d'Argovie (fonderie Rùetschi à 3550 kg, ces deux Aarau). Les dernières commandes, auprès de cloches furent coulées la fonderie Paccard à Annecy, annoncent-elles en 1505 à Fribourg par un retour vers la France? Fribourg a échappé deux maîtres bisontins, Robert de Besançon et à la tentation d'harmoniser les beffrois en y Pierre de Genevrey dit supprimant les cloches anciennes. La son¬ Montureux. nerie de la cathédrale, avec ses neuf cloches La cloche de l'église de Plasselb fondue à Fribourg, en 1505, par Robert de Besançon et Pierre de Genevrey dit Montureux, en même temps que les deux plus grandes cloches destinées à la tour de St-Nicolas. LA CLOCHE, MARIAGE DU FEU ET DES CIEUX

Frédéric Arnaud, Lisa-Marie Wittler

Visible dans la cathédrale de St-Gall depuis Besançon, Pierre de Genevrey dit Montureux 1786, la plus ancienne cloche de Suisse en et le maître Robert s'arrêtent à Fribourg pour «état de marche» provient de la chapelle fondre à pied d'œuvre en 1505 les deux plus des moines irlandais de Bregenz où elle était grosses cloches de la cathédrale, la cloche conservée comme pieuse relique de saint de Sion d'un poids de quelques 7 tonnes, Gall, l'un des douze moines irlandais choisis «la plus grosse cloche de fondeurs français par saint Colomban pour sa mission en Gaule. antérieure à la Réforme à être conservée Cette petite clochette en tôle de fer rivetée dans le monde» et sa voisine, la cloche de qu'on date du VIleA/lIIe siècle nous rappelle Ste-Catherine. On sait par ailleurs qu'ils pro¬ ce que l'histoire des cloches en Occident fitèrent de leur installation pour couler la doit au monachisme dont la vie en commu¬ même année des cloches - perdues - pour nauté, partagée entre la prière et le labeur, Planfayon et Berlens mais également pour était réglée au son de sonnettes en métal l'église de Plasselb où elle sonne encore2. d'abord puis de petites cloches en bronze1. La tour de St-Nicolas conserve également L'usage de cloches pour sonner les offices, une des plus anciennes cloches signées de qui aurait été introduit sous le pontificat de Suisse. Utilisée comme cloche du couvre- Sabinien (604-607), imposa la réalisation de feu mais également comme horloge, elle fut tours, qui servirent également de repères coulée en octobre 1367, probablement sur le géographiques et d'emblèmes urbains. La chantier de St-Nicolas, par Walter Reber, fon¬ multiplication des clochers vit l'émergence deur venu d'Aarau3. d'une nouvelle classe professionnelle, celle des fondeurs itinérants construisant leur four La technique de la fonte des cloches n'a et leur fosse à même le chantier. Venus de guère varié au fil des siècles mais les fon- deurs ont gardé secrets leurs alliages pré¬ Haut: cis et les profils de leurs cloches. Dans le Relevés de fouille dans la nef de l'église de 3e tome du «De diversis artibus», consacré Carignan, montrant le pour l'essentiel aux arts du métal, le moine foyer et l'empreinte du Théophile nous a laissé dans la 1re moitié du moule de la future XIIe siècle la plus ancienne description de cloche, XP/XIP s. fabrication de cloches selon la technique de Bas gauche: Restes de four au fond la cire perdue. Le Musée de Bâle conserve d'une fosse retrouvés l'un des derniers témoignages en Suisse de dans l'église de ce mode de faire4. On réalisait d'abord un Carignan. Les deux modèle en argile évidé, lissé au tour, repro¬ murets sont conservés duisant le profil intérieur de la future cloche. et la trace arrondie de Après séchage, on enduisait ce moule de la cloche est bien visible. couches successives de suif jusqu'à l'obten¬ Bas droite: tion du profil extérieur de la cloche. Une fois La plus ancienne durci, le suif pouvait être façonné à l'aide cloche à main en d'instruments tranchants, ou chargé de filets bronze repérée dans le travaillés sur le tour à la manière du potier. canton, probablement 2e moitié XIVe s., Les anses modelées dans de la cire étaient conservée dans la ensuite rapportées et le tout recouvert d'un paroisse de Barberêche. manteau d'argile. On mettait alors le feu à l'in- térieur du noyau, pour cuire l'argile tout en XIIIe et XIVe siècles, aucune ne semble avoir laissant fondre la graisse. Il suffisait ensuite été fondue suivant cette méthode. Dès le XIIe de couler le métal en fusion dans ce moule en siècle en effet, on avait abandonné le tour terre cuite. Les fouilles de l'église de Carignan et la fausse cloche en cire pour une tech¬ ont permis de découvrir en 1986 le plus nique encore usitée de nos jours. Le noyau ancien four à cloches du canton, établi au XIe- creux est désormais construit en briques XIIe siècle au milieu de la nef pour couler des recouvertes d'argile modelée par un gabarit cloches selon cette technique5. On y a repéré tournant sur un axe pour définir le profil inté¬ la forme du moule circulaire et la couche rubé¬ rieur de la future cloche. Sur un badigeon de fiée résultant du feu entre les deux murets cendre, on réalise ensuite la fausse cloche soutenant le moule et la future cloche. en «terre» dont le profil extérieur est donné par un second gabarit. On la pare d'un enduit De la cire à l'airain fait d'eau et de cendre jusqu'à la fin du XIVe Parmi les dix cloches les plus anciennes du siècle, puis de graisse, l'isolant de la chape canton identifiées à ce jour, remontant aux extérieure en argile. Après la mise à feu, le

Porte pour le bronze Porte pour le charbon

Une fonderie de cloches traditionnelle avec son four, dont le soufflet est actionné par une roue à aubes, et sa fosse de coulée. séchage et le retrait de l'argile, on peut soule¬ ver la chape, libérer et casser la fausse cloche. La coulée proprement dite peut commencer. Après avoir enterré le noyau et la chape dans une fosse remplie de terre, on y déverse le métal en fusion à plus de 1100°C dans un four construit à proximité. Idéalement composé de 25% d'étain pour 75% de cuivre selon le moine Théophile, la composition de l'airain n'a guère évolué depuis le XIIe siècle. Les cloches fondues à Fribourg au XVe siècle respectent cette proportion comme en témoignent les comptes des trésoriers. On achète par exemple en 1409, pour la fonte d'une cloche, 1819 1/2 livres de cuivre et 568 livres d'étain, soit un alliage à 24% d'étain6. Les alliages modernes, 78-79% de cuivre pour 21-22% d'étain dans la Fonderie H. Rüetschi à Aarau, n'ont pas remis en question les proportions empiriques des fondeurs médiévaux7.

Une observation attentive des cloches permet au spécialiste d'en percer le mode de réalisa¬ tion. Les plus anciennes peuvent conserver les traces de chiffons ou de doigts laissés par un lissage manuel du noyau au tour, trahis¬ sant ainsi une fonte à cire perdue8. La cloche gothique d' (XIIIe siècle) et celles du XIVe siècle à la cathédrale montrent encore les traces de finition extérieure à la cendre de creux de la chape, ce qui oblige le fondeur à Une des cloches les la «fausse cloche». Les lettres et les décors travailler dans le noir, la tête dans sa chape, et plus anciennes du furent d'abord gravés dans le modèle en cire explique donc l'irrégularité du travail, comme canton, au beffroi de puis rapportées sous forme de petits filets sur la cloche gothique de l'église de Corbières l'église d'Attalens, e de cire, comme sur la cloche de l'église de fondue vers 1335. Si le travail est plus soigné XIII siècle. - Il s'agit Curtilles (VD) fondue au XIIIe siècle9. Sur les sur la cloche de 1367 à la cathédrale, c'est d'un bon exemple de e la forme dite en pain cloches fribourgeoises du XIV siècle, les que Walter Reber a pu travailler plus aisément de sucre avec une décors sont limités à quelques filets et les sous une chape d'un diamètre plus important. décoration limitée à inscriptions ont été réalisées par taille en Le procédé évolue à la fin du XIVe siècle. Les deux filets. lettres sont préalablement moulées avec de Pour enrichir la palette décorative, on n'a pas la cire dans des matrices en bois de forme hésité parfois à poser sur la fausse cloche de rectangulaire, qui permettent d'intégrer des vraies feuilles d'arbre, de sauge, ou des cor¬ décors d'arrière-plan. Il suffit ensuite de poser delettes. le moulage sur la fausse cloche. Au clocher de St-Nicolas toujours, la seconde cloche du Des formes et des notes sacristain, dite de St-Nicolas, coulée au cours Comme pour tout instrument de musique, de la 2e moitié du XIVe siècle, illustre bien ce la cloche a également évolué dans sa forme travail d'estampillage. La méthode reste la générale, chaque fondeur se distinguant même durant les siècles suivants. On a même cependant par les profils et les épaisseurs encore utilisé en 1512 des lettres découpées qu'il donnait à ses cloches, veillant jalouse¬ dans la cire pour la réalisation d'une cloche ment à ses gabarits. Les cloches les plus La cloche gothique du destinée à la chapelle Ste-Anne à Fribourg10. anciennes ont un profil très cylindrique dit temple de Meyriez, Les décors étaient également moulés à la «en ruche», comme la cloche du XIe siècle e fin XIIF-début XIV cire, et estampillés comme les lettres, entre coulée pour la cathédrale de Bâle. Dès 1200, 27 siècle. - Typique de la 11 deux filets, pour former une frise continue. le profil s'allonge et diminue au sommet . La forme en pain de sucre avec juste un filet, elle Ils étaient parfois agencés de manière à for¬ cloche la plus ancienne du canton, coulée pro¬ présente des traces de mer une croix, comme sur la cloche de Sion bablement dans les années 1260 et rempla¬ finition à la main. fondue en 1505 pour St-Nicolas de Fribourg. cée en 1981 seulement au clocher de l'église St-Jean à Fribourg, présente le profil typique nir l'octave supérieure d'une note obtenue «en pain de sucre» des cloches du XIIIe siècle. en frappant un cylindre, il suffisait de réaliser Le rapport entre la hauteur et la largeur tend un cylindre d'épaisseur équivalente mais d'un ensuite à diminuer. Les cloches s'évasent diamètre deux fois plus petit. Autrement dit, pour se rapprocher des formes actuelles. à épaisseur égale, deux diamètres au rapport Cette évolution trahit des choix musicaux et double sonnent à l'octave. Plus le profil de une connaissance précise des règles de la la cloche est épais, plus le son sera haut et gamme pythagoricienne et du monocorde12. plus son diamètre est grand, plus elle aura un On savait ainsi qu'en divisant une corde ten¬ son bas. Ces données de base permettent due par moitié, on doublait la fréquence de d'appréhender la complexité de fabrication sa vibration et on obtenait l'octave supé¬ de la cloche en tant qu'instrument. La partie rieure à la corde libre. De même, pour obte¬ de la couronne de frappe plus épaisse donne ce qu'on appelle la note au coup. Les notes importantes, la prime, la tierce mineure13 et le bourdon (octave inférieure14) se répartissent le long du manteau. Une multitude d'autres partiels16 se développent également mais à une moindre intensité. Étant donné que la Gauche: forme d'une cloche ne relève pas du cylindre Agneau pascal, pièce de monnaie (une mais du cône - plus facile à utiliser à la volée cruche) et feuille de et plus puissant - la répartition des notes est sauge sur la fausse cloche: éléments de décor typiques de Hans Wilhelm Klely sur la cloche de l'ago¬ nie de l'église St-Jean à Fribourg datée 1676. Droite haut: Décor de cordelettes prises dans la chape sur la cloche de la chapelle du château de Barberêche, fondue en 1480. Droite bas: 28 Lettres irrégulières tracées à l'aveugle dans la chape, sur la plus ancienne des cloches de l'église de Corbières, vers 1335. bien plus complexe et les partiels ont été trou¬ nos oreilles éduquées à l'harmonie moderne, vés à l'oreille en fonction de l'expérience des la succession d'accords mineurs17 n'est pas fondeurs. On peut repérer ces notes inter¬ «naturelle». C'est sans doute dans cette dis¬ médiaires sur la cloche grâce à un diapason torsion auditive que résident la particularité et à masselotte16. On s'aperçoit alors que les l'intérêt de cet instrument. On pourrait dire cloches sont des instruments de production en paraphrasant Jacques Prévert: «Même si d'accords mineurs, émettant rarement une vous ne l'entendez pas de cette oreille, le pay¬ tierce majeure. Dans les beffrois, toutes les sage sonore des cloches n'est pas laid. C'est combinaisons de cloches sont possibles. Pour vos oreilles, qui peut-être sont mauvaises.»

1 Kurt KRAMER, 2008, S. 207-208. 2 Wilhelm EFFMANN, 1898, S. 30. 3 Matthias WALTER, 2008, p. 15-20. 4 La Theophilus Glocke, provenant de la cathédrale de Bâle (Historisches Museum Basel inv 1907.289). 5 Renseignements aimablement fournis par Jacques Bujard que nous remercions vivement. A Carignan, la datation au carbone 14 du charbon de bois le plus récent place les moules au XIe-XIIc siècle (Rapport de T. Riesen, Institut de Physique, Université de Berne, 7.12.1987. BP: 970 ± 50 = 980-1190 ap.J.-C. BP 1070 ± 30 = 900-1020 ap.J.-C). 6AEF CT 14, 2e sem. 1409, cit. in: AEF, Coll. Schneuwly, XXVIIIa. 59. Cloches. 7L'étain se liquéfie lors de la fonte et une partie disparaît. La cloche contient donc moins de 20% d'étain une fois coulée. 8Thierry GONON, 2002, p. 139. 9 Fabienne HOFFMANN, 1992, t. 1, p. 19. 10 Wilhelm EFFMANN, 1898, S. 143. "Joseph GRÜNENFELDER, 2000, p. 15. l2Thierry GONON, 2002, p.227. 13 La répartition des intervalles obtenus en fonction de la gamme pythagoricienne n'est pas la même qu'aujourd'hui, raison pour laquelle les mesures actuelles ne sont pas très précises pour les cloches anciennes. Actuellement, les hauteurs des tonalités inter¬ médiaires sont corrigées en modifiant la position du battant pour en améliorer le son ou revenir au son initial. 14 L'octave inférieure est le son qui dure le plus longtemps après la frappe. Il résonne 2 minutes pour une cloche de 2.5 tonnes. 15Jusqu'à 50 harmoniques ont été mesurées par l'entreprise Rüetschi à Aarau. On parle plus fréquemment de partiels en dési¬ gnant les harmoniques d'une percussion. ^Traditionnellement, les notes des cloches sont relevées avec un «la 3» étalonné à 435 Hz avec des écarts tolérés en 16e de demi- tons. Cependant les relevés actuels, par manque d'informations, sont le plus souvent mesurés sur un diapason de 440 Hz, norme fixée depuis 1939 seulement. 17 Maurice Ravel dans sa pièce pour piano, la Vallée des cloches, joue avec des quartes et des quintes pour introduire ces disso¬ nances. A écouter également Camille Saint-Saëns, La cloche, ou ses œuvres pour carillon.

LES CLOCHES, UNE INDUSTRIE FRIBOURGEOISE

OUBLIÉE

Aloys Lauper

Victimes de leur situation, de la modestie de vait dépasser la tonne, «à pied d'œuvre». La leurs installations et d'un désintérêt général réalisation de fours et de fosses de fonte fai¬ pour le patrimoine industriel, les deux fonde¬ saient partie de l'installation de chantiers des ries de cloches du canton ont disparu sans grandes églises et ceci jusqu'au XIXe siècle. laisser de trace, à peine une silhouette sur les Comme d'autres experts, «magister operis» centaines de photos anciennes qui nous pré¬ ou tailleur de pierre franche, le saintier avait sentent la Basse-Ville de Fribourg, où se trou¬ vocation d'ambulant. Il quittait son village le vait dès le XVe siècle la Fonderie de canons et mercredi des cendres et s'en revenait tradi¬ de cloches de l'Etat, et l'entrée d'Estavayer- tionnellement le jour de la Toussaint, au gré le-Lac où fut implantée la Fonderie Arnoux, des chantiers. En défonçant le sol de nos dernière à couler des cloches d'églises qui églises pour y installer des chauffages, on a portèrent la voix de Fribourg jusqu'en Afrique sans doute effacé une part de l'histoire des du Sud. cloches, qui débute pour l'instant à l'église St-Pierre de Carignan où un saintier a laissé Saintier, un métier d'itinérants les traces de son travail dans la nef, lors de la Jusqu'au XIXe siècle, les charrières publiques construction du clocher au XIe ou XIIe siècle. du canton avaient surtout la réputation de La plus ancienne cloche du canton sonnait ralentir les expéditions et les marchands. Le tout près de la fonderie de l'Etat, dans le clo¬ transport pouvait se révéler aussi coûteux cher de l'église des Chevaliers de St-Jean-de- que la matière première, comme le métal Jérusalem à Fribourg. Elle a sans doute été des cloches acheté jusqu'à Nuremberg au mise en branle pour la consécration du sanc¬ XVe siècle. Il était donc plus économique de tuaire en 1264, après avoir été fondue dans fondre les cloches d'église, dont le poids pou¬ ses environs. Le premier fondeur itinérant dont on ait conservé le nom dans le canton (XIIIe s.), la «Martenetta» de Lessoc (2e moitié est Walter Reber, venu d'Aarau. En 1367, XIVe s.), la cloche de Meyriez (fin XII le-début lorsqu'il fondit la Ste-Barbe pour le clocher XIVe s.), celle de l'église de pèlerinage de du chœur de la cathédrale, démoli en 1478, Tours (2e moitié XIVe s.) et celle de l'ancienne on s'apprêtait à couvrir le vaisseau central église de Villarvolard (2e moitié XIVe, stupide¬ (années 1370-1430) et l'on peut imaginer ment mutilée), soit neuf cloches antérieures que la coulée eut lieu dans la nef en chantier, à 1400, constituant un corpus de valeur natio¬ sous l'œil vigilant du recteur de la fabrique nale qui n'a été signalé jusqu'ici par aucun de St-Nicolas. La seconde cloche du sacris¬ chercheur! tain, remontant à la même époque, fut-elle réalisée au même endroit? A-t-on profité de Les Places des fondeurs l'installation pour couler d'autres cloches des¬ Vu son poids modeste, 55 kilos, la cloche tinées aux églises des environs, comme celle commandée en janvier 1397 au fondeur Le site de l'ancienne de Villars-sur-Glâne (2e moitié XIVe s.)? A ces Jean de Fribourg par Dom Pierre de Moûtier- fonderie au moment de la construction de quatre premiers «monuments» de l'histoire Grandval, curé de Bösingen, a sans doute été l'usine hydro¬ campanaire fribourgeoise, il faut encore ajou¬ fondue en ville. Outre qu'il mentionne, par électrique de l'Oelberg, ter la cloche de l'ancienne église d'Attalens son prénom, le premier fondeur fribourgeois en 1908. fribourgeois et bernois. C'est probablement au même endroit que Grangier fond en 1417 la cloche du tocsin, fêlée et refondue trois ans plus tard. L'installation de fondeurs de cloches à demeure correspond à celle des premiers maîtres du canon (Büchsmeister). Le 1er janvier 1401, la ville engage Hanso Grefy comme artilleur chargé de former des soldats à la fabrication de poudre et au tir au canon. En 1409, le fondeur de cloches - peut-être Maître Nicolas, signalé pour la fonte d'une cloche à même date - est chargé de fabriquer 14 couleuvrines (Handbüchsen) en bronze. Le métier revêt dès lors une fonction stra¬ tégique. Le saintier travaille désormais toute l'année en sa fonderie, alternant fabrication de cloches, de canons, de tuyaux et de gou¬ lots de fontaine. C'est en effet à cette même époque, entre 1402 et 1406, que l'on réalise les sept premières fontaines monumentales connu, le contrat nous révèle que le salaire de la ville. Le renforcement des enceintes et du saintier correspondait à environ 22% du la construction de boulevards entre 1444 et coût d'une cloche, mais il ne donne aucune 1496 nécessitent l'acquisition de pièces d'artil¬ indication sur le site de la coulée1. La pre¬ lerie en bronze en partie produites à Fribourg. Pierre Follare, qui avait coulé en 1437 la Le fondeur de cloches, mière «fonderie» de cloches de Fribourg est gravure extraite du signalée en 1413, à proximité de la porte de grande cloche de prime pour St-Nicolas, fond Livre des Métiers Morat2. On y avait peut-être coulé, en 1411, en 1445, aidé du maître artilleur Nicolas Leibi, (Ständebuch) de Jost la première cloche «civile» de la cité3, celle quinze chambres ou chasses mobiles pour Ammann dont le de la porte du Jaquemart. C'est à ses pieds, les veuglaires. On lui commandera en outre monogramme figure «sur les Places» (act. Place Georges-Python), une cinquantaine de canons qu'il livrera tout sur la grande cloche, 1568. - Cette vue qu'Antoine Grangier coule le 11 août 1416 en poursuivant la fonte de cloches. Bourgeois d'atelier présente les la cloche des Heures, la quatrième en taille de Fribourg, propriétaire d'une maison dans différentes facettes du de St-Nicolas avec un poids de 1650 kg pour la rue de , il fut peut-être le premier métier, avec deux 130 centimètres de diamètre. Cette grande à s'installer au bord de la Sarine, au pied de cloches, un creuset, un cloche était destinée à remplacer l'ancienne la falaise de Lorette, sur le site de l'Oelberg. mortier, un fût de canon et des marmites, cloche de la Grande Confrérie, ôtée du clo¬ A sa mort, en 1465, ses deux fils Hensli et ainsi que la roue de cher quatre ans plus tôt et sans doute livrée Jean reprennent l'affaire, constituant ainsi soufflet à droite. au feu avec le métal acheté à des marchands la première dynastie de fondeurs du canton. ~rr*r~-^viï

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Gauche: Détail d'anses baroques à masques, sur une cloche fondue en 1651 pour l'église de Matran par Hans Christoph Klely et François-Barthélémy Reyff. Le premier acquit une maison à proximité de dans des maisons privées, «boîtes», canons Droite: 5 Mufle de lion et goulot St-Nicolas, à la hauteur de l'actuelle rue des ou cloches , assurait la survie et le développe¬ de la fontaine de Epouses 6, preuve d'une certaine aisance et ment de la petite fonderie de l'Oelberg. Ste-Anne au bas de la de la bonne marche de ses affaires. Les com¬ Samaritaine à mandes les plus prestigieuses de l'époque Les fondeurs du Mont des Oliviers Fribourg, vers 1760, leur échappèrent pourtant. Pour équiper ce Le 17 juin 1544, un pan de la falaise de sur le modèle des origi¬ naux de Jacob Burdi, qui fut la plus haute tour de la Confédération à Lorette se détache, écrase la fonderie de 1560. - Fondeur de son achèvement, les recteurs de la Fabrique l'Etat et tue cinq personnes. L'établissement cloches, de canons, de St-Nicolas se tournèrent vers des maîtres est reconstruit au même endroit et confié à d'arquebuses et potier plus réputés, comme le bernois Michael Jacob Kramer dit Bürdi (en français Jacques d'étain, Burdi réalisa Baldlauf en 1480, puis le bâlois Ludwig Peiger Fardeau). Comme ses prédécesseurs, le dans la fonderie de l'Oelberg les mufles, en 1482, considéré comme le meilleur fon¬ fondeur ne se limite pas à la réalisation de goulots et dauphins deur de son temps. En 1505, Fribourg avait cloches puisqu'il est, tour à tour, désigné des fontaines encore les moyens de s'offrir les meilleurs dans les archives comme Büchsengiesser Renaissance de la ville artisans d'Europe quand il fit venir Robert de (fondeur de boîtes), Geschützgiesser (fondeur de Fribourg. 34 Besançon et Pierre de Montureux pour cou¬ de canons) et Hafengiesser (potier d'étain). La plupart ont été ler les deux plus grandes cloches de la ville, Outre les armes de bronze, il réalise les gou¬ changé vers 1760 par des ouvrages réalisés reléguant Nicolas Watterin, le fondeur local, lots, les «dauphins» et les mufles de lions des sans doute également au rôle d'ouvrier. Par contre, l'interdiction fontaines Renaissance de la ville, ceux de la dans la fonderie de faite à quiconque, le 24 juin 1472, de fondre fontaine de Saint-Jean en 1547 par exemple. l'Oelberg.

Mortier en bronze du premier pharmacien de ville, le Jésuite Jacques Gachoud (1710- 1797), réalisé dans la fonderie de l'Oelberg par Jacques-Nicolas Delesève en 1769 (Musée d'art et d'his¬ toire Fribourg, MAHF 2003-417). cuivre (Rottgiesser), la fonderie de l'Oelberg8. Son associé, Hans-Christoph Klely lui suc¬ cède après 1647, et s'associe avec François- Barthélémy Reyff. Cette collaboration lie pour un temps les deux dynasties familiales qui ont dominé l'art fribourgeois du XVIIe siècle. Il n'est donc pas étonnant que les matrices élaborées pour le décor de leurs cloches aient été utilisées par leurs successeurs jusqu'au XVIIIe s. En 1670, les trois fils Klely reprennent conjointement l'entreprise sous la direction de Hans Wilhelm (t 1707). La fonderie de l'Oelberg connaît alors son apogée. Le gou¬ vernement renouvelle en novembre 1679 leur monopole. Pourtant, malgré les commandes de cloches et de canons, le directeur de la fonderie connaît des revers de fortune et se Son fils Hans reprend la fonderie qu'il délais¬ retrouve en cessation de paiement à sa mort. sera peu à peu, au profit de son collabora¬ Son fils Jacob tente de redresser la situation teur Jacob Kegler l'Ancien (Jacques Guillet), mais il est obligé de demander l'aide de l'Etat originaire de Romont. En 1572, au moment qui rachète la fonderie en 1713, tout en lui où ils signent ensemble la grande cloche de laissant la direction des affaires. A sa mort, l'église de Givisiez, Hans Burdi semble s'être en 1743, le dernier des Klely ne lui survivra déjà installé à Berne. Les Kegler, Claude puis qu'une année, mettant fin à plus d'un siècle surtout Jacob le Jeune, jouiront d'une belle de domination familiale sur les arts du bronze notoriété jusqu'en Franche-Comté, où le à Fribourg. La fonderie leur survit. Elle est dernier du nom sera appelé pour fondre une reprise en 1744 par un savoyard originaire de grosse pièce de canon en 1637. En 1604, ils Sallanches, Jacques-Nicolas Delesève, puis obtiennent un monopole sur tout le territoire par ses fils Joseph-Jacques et Jacques. Bien Mortier de siège réalisé fribourgeois, les Anciennes Terres mais éga¬ que les cloches des nombreuses chapelles en 1648 dans la e fonderie de l'Oelberg lement toutes les seigneuries acquises entre construites dans la seconde moitié du XVIII par Hans Christoph 1475 et 15556. Désormais, interdiction est siècle ne soient pas encore recensées, la rare¬ Klely et François- faite à tout étranger de fondre des cloches té des cloches signées Delesève témoigne Barthélémy Reyff, rare dans le canton, privilège dorénavant réser¬ du déclin irrémédiable de la fonderie. Dans 37 exemple subsistant des vé aux fondeurs membres de l'Abbaye des les dix-sept églises paroissiales reconstruites bouches à feu pro¬ 7 9 duites par les fondeurs maréchaux . Quatre ans plus tard, le 16 sep¬ entre 1765 et 1813 , on ne trouve plus qu'une de cloches fribourgeois tembre 1608, le Conseil vend à Jacob Kegler seule à leur nom, à Givisiez (1777), les deux (coll. part.). le Jeune, alors désigné comme fondeur de cloches livrées à la paroisse de Chevrilles ayant été remplacées. Comme leurs prédé¬ dénonçant les fondeurs «étrangers» qui font cesseurs, les Delesève produisent également affaire sur Fribourg en profitant de collabora¬ des objets en fonte et en cuivre, des mortiers, tions locales. Sur le principe, le gouvernement des marmites et des chandeliers mais égale¬ reste inflexible et confirme volontiers les privi¬ ment du matériel de lutte contre les incen¬ lèges et le monopole dont jouit la fonderie de dies, des seringues et des pompes à feu, Fribourg depuis 1604. Dans les faits, il évite le dont l'une fut même offerte à l'Etat en 1812, conflit et impose la clause de la préférence en deux mois après l'adoption de la loi instituant cas d'offre comparable. En 1789, la paroisse l'Assurance contre l'incendie10. La fonderie de Châtel-St-Denis veut faire refondre ses qui ne jouit plus d'une bonne réputation doit trois cloches de 1588. Elle commande donc faire face, en outre, à la concurrence de sain- trois cloches à un fondeur gruérien établi à tiers itinérants ou des fonderies dynamiques Bulle, Jean-Georges Paris11 et à son collabo¬ de Vevey et de la région de Morteau, dans rateur vaudois Pierre Dreffet. Ce dernier est le Doubs. Le monopole des Delesève, pour¬ plus qu'un simple ouvrier puisqu'il a repris en tant confirmé par le gouvernement, est battu 1780 la fonderie Richenet à Vevey. Joseph en brèche par des artisans qui jouent sur les prix et profitent sans doute de relations com¬ merciales privilégiées nouées avec la région lémanique et la Franche-Comté. La voie des cloches croise désormais les routes du sel et du gruyère.

La Sarine aux prises avec le Doubs et le Léman Quand la paroisse de Matran décide de faire refondre sa grande cloche fêlée par la foudre, c'est à La Grande-Combe de Morteau, chez Joseph-Désiré Rognon, qu'elle l'envoie en 1777 et non à Fribourg. Le fondeur avait livré ses premières cloches dans le canton à Grangettes et Vuisternens-devant-Romont en 1770 et 1771. En 1777, son associé Claude- Roi mage, détail de la Joseph Cupillard semble être en Gruyère grande cloche fondue où il coule une cloche pour l'église d'Enney. en 1789 pour l'église C'est dans la fonderie Cupillard que François- de Corbières par le bullois Jean-Georges Joseph Bournez l'Ancien fera son appren¬ Paris et son collabo¬ tissage avant d'ouvrir la fameuse fonderie rateur veveysan Pierre Bournez. Les Delesève tentent de résister en Dreffet. Delesève, à la tête de la fonderie de l'Oelberg depuis peu, proteste officiellement. Il pro¬ pose, en vain, ses services à la paroisse qu'il dénonce le 4 mars 1789, l'accusant de vouloir «faire fondre une cloche à Vevey»12. Le Petit Conseil tranche en faveur de Paris. En 1788- 89, alors que la fonderie de Fribourg ne livre aucune cloche d'église, six belles cloches sortent de Bulle avec l'assentiment de l'Etat: deux pour Charmey, trois pour Châtel-St- Denis et la grande cloche aux rois mages de l'église de la Nativité à Corbières, dont la qua¬ lité déclasse les modestes ouvrages fribour- geois de l'époque. Le conflit reprend en 1793 à Siviriez, où Dreffet s'est engagé à refondre la grande cloche sur place. Delesève veut bien revoir ses prix mais à condition de pou¬ voir travailler à Fribourg13. L'année suivante, la paroisse de Praroman propose même d'indemniser le fondeur pour qu'il renonce à toute prétention et lui laisse commander ses cloches à Vevey14! En 1805, quand Bulle sif pour la coulée de cloches. Avec ses fils et s'embrase, les privilèges de l'Ancien Régime successeurs Louis-Alexis et Félix-Emmanuel, sont oubliés et la paroisse aura les coudées il s'efforce de sauver une tradition industrielle franches pour traiter avec la fonderie vevey- de cinq siècles, mais il ne peut plus soute¬ sanne qui coulera en 1810 les six cloches du nir la concurrence des fonderies de Vevey nouveau carillon pour lesquelles Pierre Dreffet et de Morteau. A part les trois cloches fon¬ l'Ancien et Marc Treboux ont livré au feu deux dues pour Chevrilles (1838), Villars-sur-Glâne canons offert par l'Etat à la ville sinistrée. Les (1838) et Belfaux (1840) et les trois cloches veveysans fournissent en outre du matériel de l'église de Neyruz, coulées en 1848, leur de lutte contre les incendies, des goulots production se limite à de petites cloches de Au 4e étage de la de fontaine et 14 chandeliers16. Entretemps, chapelle. En 1861, pressentant la fin, la com¬ tour de la cathédrale, la fonderie de l'Etat est devenue la fonderie mune vend les installations et le bâtiment la cloche en forme de la Ville en vertu de l'acte de dotation de de la fonderie. Les églises d'Attalens (1857- de pain de sucre de 1803 et de la répartition des biens entre l'Etat 1863) et de St-Martin (1858-1862), premières St-Nicolas, 2' moitié XIVe s., avec son nou¬ et la nouvelle municipalité. En 1831, Louis églises néo-gothiques du canton sont alors en veau joug en chêne, Roelly, de Guin, reprend la fonderie et tente chantier, inaugurant une série de réalisations 2011. une dernière fois d'obtenir un privilège exclu¬ de prestige où rivalisent tours et beffrois. La folie des grandes cloches ne profitera pas à l'église de St-Aubin. Ils n'y établissent cepen¬ la petite fonderie de la Basse-Ville qui n'est dant pas de fonderie permanente. En 1802- plus de taille à se mesurer aux grandes entre¬ 1803, un autre mortuacien s'installe dans le prises helvétiques et françaises. Le fondeur district. Réfugié en Suisse depuis 1792 après lyonnais Claude Gulliet livre ainsi en 1862 une sombre affaire de meurtre, François- les cinq cloches de St-Martin et trois cloches Joseph Bournez séjourne à Domdidier où il pour Riaz mais il échoue dans ses négocia¬ pourrait avoir coulé 8 des 21 cloches à son tions avec Ursy où François-Joseph Bournez nom recensées entre 1792 et 1811 dans les le Jeune l'emporte en livrant finalement, en beffrois du canton. De retour à Morteau, il 1869, trois des 19 cloches qu'il a signées fonde un établissement familial réputé durant dans le canton. Les Fribourgeois peuvent tout le XIXe siècle, dont les cloches furent très bien pavoiser en affirmant «qu'on ne trouve prisées dans le canton. Comme c'était encore pas partout des sonneries remarquables et l'usage à l'époque, l'entreprise ne se contente en grand nombre comme dans le canton de pas de livrer des cloches. Elle exporte égale¬ Fribourg» et que «nos confrères vaudois en ment son savoir-faire. Lors de mandats impor¬ sont-ils peut-être jaloux»: les nouveaux bour¬ tants, elle envoie ses contremaîtres fondre dons «qui font tapage nuit et jour, et qui pro¬ des cloches à pied d'œuvre. Pour le compte mènent ça et là leur aiguillon venimeux» sont de Bournez, Constant Arnoux vient couler en désormais tous veveysans et français16. En 1840 les cloches de Lentigny, puis on l'en¬ 1867, Louis Roelly meurt après avoir fondu voie à Gruyères suite à l'incendie de l'église trois cloches pour l'église de Montagny. Ses en 1858, où il travaille quatre ans avec son fils abandonnent alors le métier et la fonde¬ fils Charles, qui lui succédera comme contre¬ rie est définitivement fermée. Les bâtiments, maître des Bournez. En 1871, ce dernier est adossés à la falaise (Planche-Inférieure 118B) dépêché à Estavayer-le-Lac pour y réaliser les seront ensuite occupés par un tonnelier. six nouvelles cloches de la collégiale, soit plus Ils seront détruits après la construction de de huit tonnes de bronze dont un bourdon de l'usine électrique de l'Oelberg, en 1908-1910, 4200 kg. Le four et la fosse de coulée sont et il n'en reste aujourd'hui que deux excava¬ établis sur un terrain communal à l'entrée sud tions dans le rocher. de la ville, à proximité de la chapelle St-Eloi. Le travail terminé, Charles Arnoux choisit de Un greffon réussi: la fonderie Arnoux ne pas rentrer à Morteau et d'élire domicile Parmi les dynasties de fondeurs actives dans dans la cité broyarde. En 1876, il coule à son le canton, l'une est mentionnée dans la Broyé compte, dans le four provisoire de 1871, les à la fin du XVIIe siècle déjà. Saintiers itiné¬ six cloches de la nouvelle église de La Tour- rants originaires de Montlebon dans le val de-Trême. En 1886, le fondeur, qui possède de Morteau, les frères Jean et Biaise Damey également une forge à la hauteur de l'actuel obtiendront la bourgeoisie d'Estavayer-le-Lac rue du Four 27, construit sa propre fonde¬ en 1698, l'année où ils coulent une cloche pour rie au Champ des Rames à une centaine de La cloche de la cha- pelle-ossuaire Ste-Anne à Fribourg, probable¬ ment coulée lors de la construction en 1512 par le fondeur fribour- geois Nicolas Watterin. - Elle présente un décor de filets et une inscription en latin avec des lettres décou¬ pées dans de la cire: «+hilf+du+hege+muter +sant+ana+lxx+jor». Elle servait également de tocsin au XVIIe s. Cloche f' 1843 P°

Citant Arnou* de Morteau, com S,«»»'"" mètres de la porte des Dominicaines17. Il y Guin (1882) et les dizaines de petites cloches travaillera jusqu'à sa mort livrant encore en qui ont sonné la fin de la récréation pour des 1923 et 1924, à passés 80 ans, les quatre milliers d'écoliers fribourgeois, les cloches cloches de la nouvelle église de Forel. Avec de la fonderie d'Estavayer ont profondément 110 cloches repérées jusqu'ici dans les clo¬ marqué le paysage sonore du canton. On chers fribourgeois, dont 74 livrées dès 1886, peut regretter que cette aventure industrielle il détient la palme du fondeur fribourgeois le se soit brusquement arrêtée, faute de repre¬ plus productif de l'histoire. Les sonneries de neur, en 1926, la fonderie étant alors trans¬ La Tour-de-Trême (1876), d'Arconciel (1880), formée en garage automobile. La Fabrique de de Neirivue (1905-07), de Léchelles (1909) cloches et de sonnailles Firmann à Bulle, une ou d'Heitenried (1905/1911 ) témoignent d'un entreprise centenaire, et la Fonderie Brügger savoir-faire qui mériterait de retrouver sa juste à Villars-sur-Glâne, perpétuent aujourd'hui en place au panthéon des fondeurs suisses. miniature mais avec la même habileté, un art Entre le magnifique bourdon de l'église de somme toute bien fribourgeois.

1 Pour 111 livres de métal, Dom Pierre s'engageait à payer 3 sols par livre (soit 333 sols ou 3996 deniers), tandis que le travail serait rétribué à raison de 10 deniers par livre soit un coût total de 5106 deniers (AEF, RN de Richard Fiilistorf, p. 65, 13 janvier 1397). 2 «Mission por meliorar lo mord ou terraul ver la porta de Murât lay au Ion fon les cloches » (AEF, CT 22, 2e semestre 1413, f. 74v°-76, ment, in: Marcel STRUB, 1964, p. 329, n. 3). 3 Mal coulée ou fendue, elle fut réparée ou refaite en 1422, puis en 1436. La tour a été abattue en 1852-53. 4 AEF, CT 28, 2e semeste 1416, cit. in: AEF, Coll. Schneuwly XXVIIIa.59. Cloches. 5 AEF, MC, 1472, p. 38 6 Ce qui n'empêche pas un lorrain, Claude Cherel, de fondre la grande cloche de Grandvillard en 1633. 7 AEF, MC 339, p. 11, 123, 198 et 215 8 AEF, Stadtsachen A, n° 368. ' Rechthalten (1765-66), Givisiez (1766-67), Grangettes (1770-73), Wünnewil (1773-76), Giffers (1779-81), Arconciel (1784- 86), Marly (1785-87), Châtel-St-Denis (1786-87), Bösingen (1788-90), Tavel (1786-89), Vuippens (1790-92), Vuissens (1805), Bulle (1805-16), Vaulruz (1812-14), Siviriez (1804-07), Ecuvillens (1809-11), Torny-Pittet (1813-23) 10 AEF, MC 365, 5 juin 1812. On accepta le don et on offrit 192 livres au fondeur «moyennant qu'il mette à cette mécanique des pieds de fer» (Ibid., 24 juillet 1812). 11 Originaire de Posât, cette famille fribourgeoise est éteinte. Elle est surtout connue à Avry-devant-Pont où les frères François- Nicolas et Joseph Paris, capitaines au Service de France, s'étaient fait construire en 1782 une belle maison de campagne (Route de la Tour 15). 12 AEF, MC 340, 4 mars 1789; voir également 13 mars, 19 et 22 octobre. 13 AEF, MC 344, p. 385, 424 et 434. 14 AEF, MC 345, p. 150 et 498. Elles seront coulées en 1819 par Pierre Dreffet l'Ancien et son petit-neveu Marc Treboux. 15 ACB, Comptes 1808, p. 35, 1812, p. 24 et N" 270 et 1818, p. 20, N° 88. 16 AP Ursy, Protocole des séances de la Commission de bâtisse (1857-1878) [Historique de la construction rédigé par le curé Oddin, n.p.]. 17 A l'emplacement de l'actuel immeuble Route de Payerne 5. Renseignements aimablement fournis par Daniel de Raemy qui a mis à notre disposition toutes ses informations sur la fonderie et la forge Arnoux. Petite cloche de la Confrérie du Rosaire (0 44 cm) réalisée en 1706 dans la fonderie de l'Oelberg par Hans Wilhelm Klely, pour la basilique Notre-Dame, avec au col, l'épitaphe angélique de sainte Agathe: «MENTEM SANCTAM SPONTANEAM HONOREM DEO ET PATRIE LIBERATIONEM». - Cette cloche a conservé son mouton en chêne et ses ferrures d'origine. Ä" CONTRE LES TEMPÊTES ET LA GRÊLE,

LE «SAINT MÉTAL»

Aloys Lauper

Objet liturgique, instrument de musique et aux deux patrons des fondeurs, sainte Agathe outil de communication, la cloche rythme et saint Théodule d'Octodure. le temps et les journées - de l'angélus au couvre-feu -, appelle les fidèles aux offices La Légende Dorée rapporte qu'ayant résisté et les bourgeois aux assemblées, annonce les aux avances du consul de Sicile Quincien, la événements heureux et malheureux touchant jeune Agathe aurait été livrée aux bourreaux à la communauté - mariage, naissance ou Catane en 251. On lui aurait arraché les seins décès -, prévient la population des dangers avec des tenailles avant de la jeter sur un lit qui la menace - du feu comme de l'ennemi -, de charbons ardents. Un ange aurait déposé et guide les voyageurs dans leur périple. Pour dans son tombeau une épitaphe en marbre où la plupart d'entre nous, la cloche sonne, mais il était écrit: «Mentem Sanctam Spontaneam à une autre époque, la cloche parlait d'une voix Honorem Deo Et Patriae liberationem» (Âme forte (vox clamantis). Baptisée, et par consé¬ sainte, dévouée, honneur de Dieu, protection quent parrainée et nommée, elle était la voix de la patrie). Reprise sur les «billets de sainte de l'ordre et du pouvoir qui en fixait la place Agathe» (Agathazettel) qu'on distribuait avec et le rôle dans la hiérarchie du beffroi. On prê¬ les fameux pains le 5 février et que l'on fixait tait aussi à certaines cloches le pouvoir d'éloi¬ aux linteaux de porte pour se protéger de la gner les orages violents, la grêle ou même le foudre et du feu, la formule est l'une des ins¬ givre, puisqu'il était d'usage à Fribourg, de criptions les plus fréquentes de l'épigraphie 1438 à 1798, de sonner une petite cloche de campanaire et elle orne souvent les tocsins et St-Nicolas à quatre heures du matin pour évi¬ les cloches mises en branle à l'approche de ter les gelées printanières1. La plupart de ces tempêtes ou de nuages de grêle. cloches aux pouvoirs divins étaient associées Premier évêque de Sion à la fin du IVe siècle, saint Théodule a pour attribut traditionnel un petit diable portant une cloche à ses pieds. Selon la légende, ayant reçu du pape des sar¬ ments de vigne et une cloche pour sa cathé¬ drale, le prélat aurait conclu un pacte avec le Malin. Contre l'âme du premier homme rencontré sur le chemin du retour avant le chant du coq, le démon acceptait de jouer au portefaix jusqu'à Valère. Le diable fut évi¬ demment berné par un coq trop matinal et la cloche suspendue à Valère sonna jusqu'à ce qu'elle se fendit. Ses fragments2 furent alors conservés comme des reliques dont on pré¬ leva des parcelles dès le XVe siècle. On mêlait ces parcelles d'airain papal au métal en fusion de cloches destinées à protéger des fléaux météorologiques. Cet alliage de «saint métal» renvoie à la pratique rituelle de la relique par contact, basée sur l'idée qu'une faveur divine ou grâce accordée à un saint est transmis¬ sible à tout objet ayant été en contact avec lui ou avec sa dépouille. Les reliques de saint Théodule furent ainsi généreusement distri¬ buées jusqu'en Savoie3 et même au-delà des Alpes, à la demande de paroisses piémon- taises.

Dans le climat particulier de la Contre- Réforme, les autorités fribourgeoises n'hési¬ Saint Théodule, tèrent pas à s'impliquer dans ce «trafic de patron des fondeurs reliques» et le gouvernement adressa plu¬ de cloches, avec à ses sieurs demandes officielles à l'évêque de pieds, le diable portant Sion, au nom de paroisses de son territoire. la cloche offerte par le pape pour la cathédrale Le 12 août 1591, la commune de Sâles solli¬ de Sion, statue de l'ate¬ cita leurs Excellences afin d'obtenir un mor¬ lier Hans Geiler, vers ceau de la cloche de saint Théodule destiné à 1520, conservée dans la fonte d'une nouvelle cloche qui devait pro- la paroisse de Tavel. téger le clocher de leur église trop souvent foudroyé. La paroisse d'Estavayer-le-Gibloux leur adressa la même supplique le 14 août 1593. Après avoir vu leurs récoltes fauchées par la grêle durant neuf années consécutives, les paroissiens de Villarimboud choisirent à leur tour de s'en remettre à saint Théodule et de faire couler une cloche de grêle pour laquelle Fribourg réclama des reliques le 11 octobre 15974. Aucune de ces trois cloches saintes ne nous est parvenue, mais leur métal a sans doute servi pour la fonte de nouvelles cloches chargées du même pouvoir.

Malgré la reconstruction de leur église en 1936-37, les paroissiens de Grandvillard ont par contre su garder la grande cloche coulée en 1633 par le fondeur lorrain Claude Cherel et pour laquelle le curé François Currat avait obtenu des reliques du chapitre de Sion, le 10 mai 1633. Sur cette cloche aux parrains émi- nents, le bailli de Gruyère Nicolas Meyer et son épouse Ursule Gottrau, on peut encore sonnerie. Dans sa séance du 28 octobre, lire: «J'appelle le peuple catholique à chanter le Conseil demande que l'on s'informe «si Détail du volet droit parmy les reliques que l'on a trouvées dans de l'ancien retable les louanges divines. Par mes sons, j'écarte du maître-autel de les tempêtes. Je pleure les morts. Je suis le bouton de la croix du clocher, il n'y a point l'église St-Théodule la terreur des démons»5. On a beau avoir quelque pièce de la cloche de saint Théodule, à Gruyères, peint en saint Théodule pour patron et le diable bien et n'y en ayant point, on baillera ordre pour 1522 par Hans Boden occupé au retable, on n'est pas à l'abri de la en avoir, si l'on peut8». D'après la tradition, et Wilhelm Ziegler «colère de Dieu». Le 28 août 1679, le clocher ces reliques furent mêlées au bronze de la (Musée d'art et d'his¬ toire Fribourg). - Le de l'église St-Théodule à Gruyères est frappé grande cloche, la Ste-Théodule, sonnée tôt le pauvre diable peine par la foudre. Les trois grandes cloches sont matin au printemps contre le gel, en cas de sous son fardeau, sur «liquéfiées6», «l'airain ruisseloit jusqu'au tempête ou de menace de grêle. Funeste pré¬ la route qui l'emmène gros Laviaux7». La quatrième se détache et sage, l'ouvrier, chargé de couvrir la flèche de de Rome à Sion. Sur tombe sans se briser toutefois. Pendant que tôle en 1681, bascula dans le vide et se tua. la cloche, on lit l'invo¬ cation «SANCT[V] le maître-charpentier Pierre Pasquier recons¬ En 1750, le clocher de l'église fut à nouveau S TEODERVS ORA truit le beffroi, le fondeur du lieu, Simon de foudroyé deux fois mais les cloches furent [PRO NOBIS]». La Fosse, est chargé de couler la nouvelle préservées, jusqu'en 1856. Le 22 mai, les Le diablotin portefaix de saint Théodule, 1™ moitié du XVIIIe s., attribut d'une statue perdue provenant de la basilique Notre-Dame à Fribourg (Musée d'art et d'histoire, Fribourg). mortiers de la Fête-Dieu boutent le feu à la des trésors de l'art gruérien a ainsi disparu par toiture en tavillons de la nef. En moins d'une le feu! Déjà bien connu dans le canton, le fon¬ demi-heure, tout l'édifice est la proie des deur Constant Arnoux, de Morteau, s'installe flammes. La flèche et le beffroi s'embrasent. à Gruyères avec son fils Charles pour y couler «Les cloches tombent et se fondent. Elles la nouvelle sonnerie de la ville entre 1858 et sont au nombre de 7 et la plus grosse est de 1862. Ils y travaillent aussi pour les églises 16809». Les uniques cloches gruériennes de des environs, celle de Vuippens (1860), du Simon de La Fosse mais également la petite Châtelard (1858/1862) ou celle d'Hauteville cloche et la cloche de l'agonie faites en 1806 (1858) où ils livrent une cloche portant l'ins¬ avec le bronze du canon de la commune10, cription: «Grand saint Théodule, par le puis¬ sont perdues. Le lendemain, les Bovy, pro¬ sant crédit que vous avez auprès de Dieu, priétaires du château, sont appelés sur les préservez la paroisse de Hauteville de grêle, ruines encore fumantes pour aider les gens d'orage et de tempête». Une époque s'est de Gruyères «à tirer le meilleur parti possible donc achevée dans le creuset gruérien d'où du déblays contenant la fonte des cloches est issu la dernière fonderie du canton, celle et du litain du Grand orgue11». On tamisera que Charles Arnoux exploitera dès 1871 à donc les cendres pour récupérer les métaux Estavayer-le-Lac, où il coulera en 1888 l'actuel précieux, le bronze et l'étain. Sorti du feu, l'un bourdon de Gruyères.

1 Note du chanoine Charles-Aloyse Fontaine, cit. in: Wilhelm EFFMANN, 1898, p. 51, n. 2 et AEF, Coll. Schneuwly, XXVIIIa. 59. Cloches. 2 On suppose que la «théoduline» serait en réalité une cloche fondue en 1334 et fêlée cinq ans plus tard déjà. 3 Les Archives municipales de Samoëns conservent une «Attestation du saint métal de la cloche de saint Théodule mis à la grande cloche et en la nommée Théodule pour servir contre la tempeste», datée du 11 juillet 1581. (Hippolyte TAVERNIER, Histoire de Samoëns, in: Mém. et doc. publiés par la Soc. Savoisienne d'hist. et d'archéol. 31 (1892), p. 111, n. 1). Adolphe Magnin mentionne également une lettre de saint François de Sales, datée d'Annecy, le 7 avril 1607, accompagnant l'envoi d'une de ces reliques (Adolphe MAGNIN, La cloche de saint Théodule, in: Pèlerinages aux sanctuaires suisses de la Sainte Vierge, Fribourg 1939, p. 338-340). 4 AEF, Missival 34, P 57 et 291 et 35, f. 276v°. 5 «... Catholicum populum ad divinas congrego laudes et tempestates cunctas resonando repello. Defunctos plango. Terror sum doemoniorum». Voir J.-H. THORIN, Notice historique sur Grandvillard, Fribourg 1878, p. 90-95. '«Très majores campanae liquefactae, minore dejecta absque fractione» (Extrait des registres paroissiaux, cit. in: J.-H. THORIN, Notice historique sur Gruyère, Fribourg 1882, p. 100, n. 1). 7 François-Ignace de CASTELLA, Annotations des événements arrivés dans ce païs depuis l'année 1746, manuscrit, p. 5-6 (AEF, Chroniques 25). 8AC Gruyères, Protocoles du Conseil, 28 octobre 1679, cit. in: J.-H. THORIN, 1882, p. 101, n. 1. 'Journal Bovy-Balland, propriétaires du château de Gruyères, tome IV [1855-1857], manuscrit, p. 18-19 (coll. privée, Genève). Le clocher actuel conserve toutefois une cloche fondue en 1804 par Pierre Dreffet l'Ancien mais dont l'origine reste obscure. 10 AC Gruyères, Protocoles du Conseil communal, 19 mars 1806. "Journal Bovy-Balland, op. cit., n. 9. La grande cloche de l'église de Villars-sous- Mont, fondue en 1575 pour l'église abbatiale de Mont-Sainte-Marie (F). — Cette cloche au nom et aux armes de l'abbé Guillaume V de Vautravers est l'ultime vestige connu de cette prestigieuse abbaye liquidée et démolie à la Révolution française. TRAFIC D'ANTIQUITÉS À VILLARS-SOUS-MONT

Aloys Lauper

Construite en 1643 par les maçons bourgui¬ Déonna, avait été refondue en 1887 déjà par gnons Pierre Vassard et Richard Jurans, ainsi le staviacois Charles Arnoux. La seconde, que le fribourgeois Claude Savary, l'église de dont il ne transcrit que le début de l'inscrip¬ Villars-sous-Mont, paroissiale depuis 1786, tion, porte la date de 1575 et n'a donc rien à reçut en 1808 un nouveau choeur droit à voir avec la construction de l'édifice consacré deux travées d'arêtes, sur le modèle de celui en 1654. Si les circonstances de son acquisi¬ de Gruyères, avec dans son prolongement, tion restent obscures, son décor et ses ins¬ une sacristie de chevet à cinq pans peu mar¬ criptions révèlent un étonnant destin. qués. Cette reconstruction fut confiée au maître-maçon valsésien Joseph Perraquin. Sur le cou, on peut lire une inscription plutôt A même époque semble-t-il, la nef fut cou¬ inhabituelle, introduite par une main et com¬ verte d'une fausse-voûte en plein-cintre, plétée par une feuille de sauge: «SCOPVS oeuvre du maître-gypseur et stucateur sarde, :VITAE :CHRISTVS :G :DEVAULTRAVERS Dominique Milanino. Mais contrairement à :te deum laudamus» soit «Le Christ est le ce qu'on a prétendu jusqu'ici, rien ne permet but de la vie. G. de Vaultravers. Dieu nous d'affirmer qu'on aurait alors «exhaussé et te louons». La première partie de la phrase, agrandi» le clocher dont les baies géminées en majuscule comme le nom à laquelle elle et le cordon mouluré relèvent bien de l'archi¬ est associée, évoque davantage une devise tecture locale du XVIIe siècle1. Se basant sur qu'une invocation campanaire. La frise de rin¬ l'étude d'un érudit local, le Père Apollinaire ceaux avec un chien poursuivant un cerf est Dellion y signale deux cloches qu'il n'a sans interrompue par un cartel avec une Vierge à doute pas vues2. La grande cloche de 1752 l'Enfant, sous un baldaquin gothique tardif. qu'il mentionne, œuvre du genevois Henri Le te deum est répété sur la panse, à la base d'un Calvaire. A l'opposé, on peut voir un joli motif héraldique avec écu armorié coiffé d'une mitre, accosté du millésime 15-75 dans une couronne de laurier. La cloche porte donc le nom, les armes et probablement la devise de Guillaume V de Vautravers (t 1579), supérieur de l'abbaye cistercienne du Mont- Sainte-Marie dans le Doubs (Labergement- Sainte-Marie, diocèse de Besançon, F), dont il fut l'abbé de 1565 à sa mort en 1579. Elevé au rang d'abbaye en 1199 par Gaucher IV de Salins à son retour de Croisade, ce puissant monastère abritait, au sein de son église, la chapelle funéraire des princes de Chalon, où reposaient 17 membres de ce puissant lignage. Après avoir été ravagés par un incen¬ die en 1429, église et couvent furent à nou¬ veau la proie des flammes sous l'abbatiat de Guillaume V, en 1575 justement. C'est sans doute suite à cette catastrophe que notre cloche fut coulée par un fondeur encore inconnu. En 1790, à la Révolution française, l'abbaye du Mont-Sainte-Marie ont disparu l'établissement fut fermé et annexé comme jusqu'aux fondations. La cloche de Villars- bien national, les moines chassés, le mobilier sous-Mont en est donc l'un des derniers sou¬ dispersé et les bâtiments mis à l'encan pour venirs. Le cas n'est pas unique. Qui connaît servir de carrière. C'est à ce moment que encore le site de l'abbaye d'Humilimont, aux Au beffroi du collège la cloche fut vendue. La paroisse de Villars- confins de la commune de Marsens, le long St-Michel, la cloche sous-Mont qui agrandissait son église l'aura du Gérigno? Seule une croix commémorative fondue en 1578 par sans doute acquise vers 1808, par l'entre¬ dressée en 1845 signale encore l'existence Jakob Kegler l'Ancien, pour l'église des mise d'un «antiquaire» ou d'un membre de de cette abbaye prémontrée, initialement un Prémoncrés la famille Thorin ayant des contacts dans la couvent double de moines et de moniales d'Humilimont région. Aurait-on alors reconstruit le beffroi fondé entre 1136 et 1141 par Guillaume II de (Marsens) - Cette pour l'accueillir, ce qui pourrait expliquer la Corbières. En 1578, les bâtiments furent rava¬ cloche est l'un des 52 date de 1810? gés par un incendie. Une cloche au moins fut derniers souvenirs de alors commandée à la fonderie de Fribourg. ce couvent supprimé en 1580 par l'Etat La cloche du beffroi de St-Michel En 1580, le gouvernement supprima l'abbaye pour permettre Exploités pour la construction de divers bâti¬ et confisqua ses biens pour permettre l'ins¬ l'installation des ments dont l'église de Remoray, les murs de tallation des Jésuites à Fribourg et doter leur Jésuites à Fribourg. futur collège. La cloche coulée deux ans plus saintiers d'Orbe, Guillaume Chaufornier et tôt par Jacob Kegler l'Ancien retourna dans la François Lombard dit Barbier. Le bourdon fut capitale. Elle sonne aujourd'hui dans le beffroi transporté en char jusqu'à Fribourg en 1478. de l'église du Collège St-Michel (1604-1613), Elles furent hissées dans l'ancien clocher avec deux cloches fondues en 1630 par le de St-Nicolas puis déplacées en 1478 dans soleurois Urs Scherer et la cloche de l'agonie, le nouveau beffroi occidental avant d'y être Autre exemple de sortie elle aussi de la fonderie de l'Oelberg et ôtées deux ans plus tard. Leur disparition en cloche nomade, celle livrée en 1716 par Jacob Klely. 1480 précède la décision de fondre une nou¬ de l'église du couvent velle cloche des heures en 14823. des Cordeliers de Grandson, fondue Précieuses et coûteuses, les cloches pou¬ probablement à vaient constituer un butin de guerre de pre¬ La sécularisation de couvents à la Réforme Fribourg par Jean mier choix pour qui avait le temps et les offrit également quelques opportunités, Follare en 1469. - moyens de les descendre de leur beffroi. Si notamment dans les bailliages communs. Du Après la suppression l'on en croit les comptes de la Fabrique de couvent des Cordeliers de Grandson, sup¬ du couvent en 1554, cette cloche fut offerte St-Nicolas, il fallut cinq jours et 80 hommes primé en 1554, il ne reste aujourd'hui qu'un aux Augustins de pour enlever du clocher de Romont au moins clocher muet. Dans le partage des biens qui Fribourg. deux des cloches fondues en 1434 par des suivit le départ des moines, Fribourg reçut L'une des cloches «chinoises» de l'église de Surpierre, cou¬ lées en 1873 par A François-Joseph Bournez le Jeune, de Morteau - Les trois cloches auraient été réalisées avec le bronze de cloches provenant du sac de Pékin en 1860, achetées à des ferrailleurs de Mayence. en effet la cloche fondue en 1469 par Jean envoyées à Paris comme trophées et expo¬ Follare semble-t-il. Quatre ans après son sées à Versailles. Durant la guerre de 1870, retour sur les bords de la Sarine, en 1555, les allemands se servent à leur tour et s'en cette cloche fut cédée par Leurs Excellences emparent comme butin de guerre. Elles au couvent des Augustins en l'Auge. Elle rejoi¬ sont alors cédées à des marchands de fer gnit sur leur église la cloche fondue en 1505 de Mayence qui les vendent au plus offrant, qu'on y trouve encore. Peu avant sa suppres¬ en l'occurrence un fondeur de cloches de sion par les radicaux en 1848, la communauté Morteau, François-Joseph Bournez le Jeune, déjà moribonde complétera sa sonnerie par qui dispose d'une petite fonderie à Estavayer- deux cloches, l'une fondue à Vevey par Marc le-Lac, dirigée par son contremaître Charles Treboux en 1832, l'autre à Fribourg, dans la Arnoux. En 1873, six anciennes cloches fonderie de l'Oelberg, par Louis Roelly, en chinoises d'un poids de 300 à 600 kilos 1841. quittent Morteau pour Neuchâtel, prennent le bateau pour Estavayer-le-Lac et finissent leur Rapportée par Jean-Marie Barras4, l'histoire voyage au-delà de la porte des Dominicaines des cloches de Surpierre pourrait sortir d'un où elles sont jetées dans la fournaise et roman noir sur fond de tragédie coloniale. servent à couler trois cloches pour l'église En 1860, les troupes du général Cousin- de Surpierre, premier village fribourgeois qui Montauban prennent Pékin, mettent à sac peut s'enorgueillir de vivre à l'heure de l'Em¬ le Palais d'Eté et pillent les sanctuaires de la pire du Milieu! ville. Les plus belles cloches sont dérobées,

1 J.-H. THORIN, Notice historique sur Villars-sous-Mont, Fribourg 1876, p. 100. Le millésime «1810» mentionné «au-dessus des cloches, sur la façade septentrionale de la tour» n'est plus visible et devrait plutôt correspondre à des réparations. 2P. Apollinaire DELLION, t. 12, 1902, p. 38. 3 AEF, Coll. Schneuwly XXVIIIa. 59. Cloches; Aloys LAUPER, Le carillon de Romont, in: Patrimoine Fribourgeois 6 (décembre 1996), La collégiale de Romont, p. 65-67; Matthias Walter, 2008, p. 8-9. ''Jean-Marie BARRAS, A Estavayer-le-Lac et dans la Broyé. Surpierre, www.nervo.ch/jm-barras/jean-marieba-481.html (consulté le 6 mars 2012). S \^X0 .K ■■;* , I- ■; p • -»■-'-

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LE CONCERT DES FONDEURS DE A À Z

Laurence Cesa-Mugny

Malgré le monopole dont jouissait la fonde¬ Le catalogue qui suit est le reflet de la base rie de cloches et de canons de Fribourg sur de données d'artistes et artisans établie par le l'ensemble du canton, aux XVIIe et XVIIIe Service des biens culturels depuis plus d'une siècles, les cloches d'églises fribourgeoises dizaine d'années. Elle est continuellement sont l'œuvre de plus de cent fondeurs dif¬ mise à jour, au fur et à mesure des recense¬ férents, identifiables dès 1367. Les cloches ments et des projets spécifiques comme ce gothiques, dépourvues d'inscriptions, restent cahier de Pro Fribourg. Par leur variété, leurs quant à elles anonymes et ne peuvent être différentes origines ou leurs liens de parenté, attribuées aux quelques noms connus des ces noms relient l'art campanaire à l'histoire seules archives. Dès le XVIe siècle, le fondeur culturelle et économique de Fribourg: liens signe et date généralement ses cloches. Les étroits avec Berne et le Sud de l'Allemagne recensements nous ont donc permis d'enrichir au Moyen Age, autarcie assumée dès le XVIIe les attributions et de repérer quelques noms siècle, monopoles battus en brèche dès la fin oubliés ou mal interprétés. Le Dictionnaire du XVIIIe siècle par des artisans lémaniques historique et statistique des paroisses catho¬ ou franc-comtois, élargissement des marchés liques du canton de Fribourg, publié de 1884 dès l'arrivée du train réglant le problème du à 1902, le Schweizerisches Künstler-Lexikon transport puis concentration de la production paru entre 1905 et 1917 et des ouvrages équi¬ autour de grands pôles industriels. valents comme le Dictionnaire des artistes et ouvriers d'art de la Franche-Comté, édité en 1912, constituent aujourd'hui encore les réfé¬ rences incontournables pour l'histoire des fondeurs dans le canton. Arbognier Benjamin d', [1640-1640], originaire Arnoux Charles, 1843-1925, originaire de renvoi a un autre d'Orbe (VD)? Morteau (F) fondeur du répertoire. On trouve mention d'un Benjamin Isaac d'Arbon- Fils de Constant* A. ] désigne la première et/ nier (v. 1586- av. 1663), conseiller à Orbe. S'agit- Entre 1857 et 1861, Ch. travaille avec son père ou la dernière mention il du fondeur qui a coulé la cloche de Berlens? à la fonte des cloches de l'église St-Théodule à Gruyères, où ils s'établissent. A la mort de Cloche(s) à: Berlens, 1640. celui-ci (à une date indéterminée), Ch. devient contremaître auprès des fondeurs Bournez Arnoux Constant, [1840-1860], originaire de (Charles-Emile* ou François-Joseph le Jeune*) Morteau (F) et Humbert à Morteau (F). En 1871, il est à Gauche: Père de Charles* A. Estavayer-le-Lac où il participe comme contre¬ Constant Arnoux, Collaborateur du fondeur de cloches Généreux- maître à la refonte de la sonnerie de la collé¬ Lentigny, 1840. - Ce Constant Bournez*, de Morteau (F). Il vient giale. Il reprend ensuite à son compte la fonde¬ fondeur ne se sert à Lentigny en 1840 pour y fondre les cloches rie provisoire que François-Joseph Bournez le pas d'un tampon fixe de l'église (et non en 1843 comme on l'a cru Jeune* avait installé dans cette ville, à l'entrée qu'il pourrait réutiliser sur toutes ses cloches préalablement puisque les trois cloches sont de la cité près de la chapelle St-Eloi. Outre les mais recompose à signées et datées 1840). Entre 1858 et 1861, il commandes en terres fribourgeoises, d'impor¬ chaque nouvelle s'installe avec son fils à Gruyères pour la refonte tants travaux lui sont confiés par les cantons de fonte un décor dans de la grande sonnerie détruite dans l'incendie de Neuchâtel, Vaud, Valais et Berne. lequel il insère sa l'église. signature « FAITE PAR CONSTANT ARNOUX FONDEURA MORTEAU ». L'inversion des N semble systématique sur les cloches de Constant Arnoux. Droite: Charles Arnoux, Onnens, 1909.-Avec le fils Arnoux, le tampon devient sup¬ port publicitaire. Le Cloche(s) à: Lentigny (La Brillaz), 1840 (3 médaillon sur la droite cloches); Vuisternens-devant-Romont, 1840; Rohr Cloche(s) à: Le Châtelard, 1858; Vuippens montre un fondeur au (St-Antoine), chapelle, 1842; Echarlens, 1842 et (Marsens), 1860 (3 cloches); Le Châtelard, 1862; travail tandis que celui sur la gauche rappelle 1843; Villaz-St-Pierre, 1843; Corpataux (Corpataux- Gruyères, 1858-1862 (4 cloches); Estavannens la participation de Magnedens), 1844; Chandon (Léchelles), 1845; (Bas-Intyamon), chapelle du Dâ, 1862; Les Friques la fonderie Arnoux à Hauteville, 1858 (2 cloches); Le Châtelard, 1858; (St-Aubin), chapelle, 1871; Surpierre, 1873; la grande exposition Vuippens (Marsens), 1860 (3 cloches); Le Châtelard, Mannens (Montagny), 1875 (4 cloches); La Tour- industrielle cantonale à 1862; Gruyères, 1858-1862 (4 cloches) de-Trême, 1876 (6 cloches); Bussy, 1878 (2 cloches); Fribourgen 1892. Vuissens, 1878; Arconciel, 1880 (5 cloches, dont vend en 1824 sa fonderie à son employé Jakob une dépendue car fêlée); St-Aubin, 1880; Farvagny- Rüetschi*, qui s'associe alors avec son frère le-Grand (Farvagny), 1881; Attalens, chapelle Sebastian*. Notre-Dame-du-Chêne, 1882; Guin, 1882; Seiry (Lully), 1884 (2 cloches); Billens (Billens-Hennens), Cloche(s) à: Bösingen, 1818 (3 cloches) 1886; Villars-sur-Glâne, chapelle du séminaire dio¬ césain, 1887; Cordast/Gurmels, 1887; Villars-sous- Barge Jean, [15611-1578, originaire de Lausanne Mont (Bas-Intyamon), 1887 (2 cloches); Gruyères, (VD) 1888; Montet (Les Montets), 1889 (2 cloches); Var. Hans Bergman. Bundtels (Guin), chapelle 1890; Gruyères, chapelle Né à Lausanne et bourgeois de cette ville. St-Sébastien-St-CIaude-et-St-Roch, 1890; Treyvaux, Mentionné à Fribourg en 1561 aux côtés de 1891; Villars-sur-Glâne, Institut St-Joseph, 1892; Jacob Kegler l'Ancien*, tous deux étant potiers Cheyres, 1892; Fétigny, 1892; Font (Estavayer- d'étain («Haffengiesser»), Il coule en 1576 une le-Lac), 1893; Murist, 1896; Noréaz, 1896; Lully, cloche pour la cathédrale de Lausanne. En 1577, 1899; Gletterens, 1900 (2 cloches); Maggenberg il est chargé de refondre, avec Kegler l'Ancien*, (St-Antoine), chapelle 1900; Treyvaux, 1900; la grande cloche de la collégiale de Romont que Chandon (Léchelles), 1902; Lussy (La Folliaz), cha¬ François Sermond* devra à nouveau refondre pelle, 1902; Ursy, 1902; Villaraboud (Siviriez), 1902; deux ans plus tard. Gletterens, 1903; Porsel (), 1903 (3 cloches); Jaun, 1904; Neirivue (Haut-Intyamon), 1905- Cloche(s) à: - 1907 (5 cloches); Chapelle, chapelle, 1905; Delley (Delley-Portalban), 1905; Heitenried, 1905 (3 Berset Pierre, [1746-1771], originaire d'Estavayer- cloches); Corpataux (Corpataux-Magnedens), 1907 le-Lac (3 cloches); Grolley, 1907 (2 cloches); Rössens, 1907; Fondeur de cloches à Estavayer-le-Lac. Il coule Léchelles, 1909 (4 cloches); Onnens (La Brillaz), notamment deux cloches, aujourd'hui dispa¬ 1909; Villarimboud (La Folliaz), 1909; Heitenried, rues, pour le couvent des Dominicaines, la pre¬ église St-Michel, 1911 (2 cloches); Merlach/Meyriez, mière en 1746, la seconde en 1771. maison de commune et école primaire, 1911; Estavayer-le-Lac, chapelle du pensionnat du Sacré- Cloche(s) à: Morens, 1766 Cœur, 1912 (2 cloches); Selgiswil (Heitenried), chapelle, 1913; Aumont (Les Montets), 1914 (3 Besançon Robert de, [1500-1505], originaire de cloches); Ménières, 1914 (2 cloches); Promasens Besançon (F) (Rue), 1915; Briinisried, chapelle, 1920; Cordast/ Associé à Pierre de Genevrey*, dit Montureux, Gurmels, 1921; Romont, école réformée, 1921; il fond en 1505 les deux grosses cloches de la Forel (Vernay), 1923-1924 (4 cloches); Cheyres, collégiale Saint-Nicolas de Fribourg. Bien que 1924; Torny-le-Petit (Torny), 1924 leur sonorité soit harmonieuse, des défectuo¬ sités provenant de la fonte rendent difficile la Bär Johann Heinrich, [1808-1824], originaire lecture des inscriptions. Parmi les cloches dis¬ d'Aarau (AG) parues des deux associés, on peut citer deux Var. Heinrich. cloches à l'église de Planfayon et une cloche Fondeur à Aarau. Sans descendant mâle, Bär à Berlens. Cloche(s) à: Fribourg, cathédrale St-Nicolas, 1505; Après avoir travaillé dans l'atelier de fonderie Plasselb, 1505 de son parent Claude-Joseph Cupillard*, F.-J. s'établit à son compte vers 1780 sur la route Bochumer Verein, 1854-..., originaire de de Besançon, à la limite des communes de Bochum (D) Morteau et des Fins, dans le Doubs (F). En 1792, Fonderie créée en 1842 par l'horloger Jacob il émigré en Suisse suite à un meurtre perpétré Meyer et connue d'abord pour ses cloches en à Morteau. Il regagne sa ville d'origine en 1815, acier. En 1854, elle devient une société ano¬ vraisemblablement à la faveur d'une amnistie nyme sous le nom de Bochumer Verein für et est à l'origine d'une dynastie de fondeurs de Bergbau und Gußstahlfabrikation. cloches prolifiques. On sait qu'en 1802-03, F.-J. s'installe un temps Cloche(s) à: Courtepin, 1898 (3 cloches offertes par à Domdidier où il produit plusieurs cloches pour la paroisse de Schmitten) les paroisses du canton de Fribourg.

Borel Alexandre, [1816-1855], originaire de Couvet (NE) Var. Alexis. Fondeur à Couvet. Charles David Borle, allié Borel, y installe une fonderie en 1800, dans le but principal de fournir du bronze et du laiton aux fabricants d'outils d'horlogerie de la région. En septembre 1820, Borle s'associe avec Alexandre Borel-Borel et David-François Bonzon, tous trois fondeurs à Couvet, sous la raison «Borle, A. Borel & Cie». La fonderie de Couvet établit des succursales à Pontarlier (F) et à Mulhouse (F). En 1843, A. Borel demeure seul à la tête de la mai¬ son et en 1845 il aurait livré la dernière cloche sortie de Couvet. Il est néanmoins encore men¬ tionné en tant que fondeur à Couvet dans une histoire d'héritage en 1855. Cloche(s) à: Avry-devant-Pont (Pont-en-Ogoz), François-Joseph Cloche(s) à: Fribourg, ancienne caserne de la 1797 et 1801; La Roche, 1797 (3 cloches); Bournez l'Ancien, Planche-Supérieure, 1843 Châtonnaye, 1802; Domdidier, 1802; Cormondes/ Domdidier, 1802. Gurmels, 1802 (2 cloches); Lentigny (La Brillaz), - Bien qu'il soit en exil en Suisse à ce Bournez François-Joseph l'Ancien, 1758-1825, 1802; Surpierre, 1802; Morat, église allemande moment-là, Bournez originaire de Morteau (F) réformée, 1803; Villarepos, 1803; Fribourg, église n'oublie pas ses ori¬ Père de Marie-François-Joseph (t 1816), fon¬ des Ursulines,1806; Fribourg, église de l'abbaye de la gines et se présente sur deur, et de Généreux-Constant*, qui dirige la Maigrauge, 1809; Cheiry, chapelle, 1809; Châtel-St- son tampon comme fonderie dès 1825. Grand-père de Charles-Emile Denis, église St-Denis, 1811 ; Torny-le-Petit (Torny), un fondeur «DE B.* et de François-Joseph B. le Jeune*. 1811 (3 cloches) MORTEAU». Bournez Généreux-Constant, 1792-1858, origi¬ Fils de Généreux-Constant*, frère de François- naire de Morteau (F) Joseph le Jeune* et de Pierre-Alexis*, petit-fils Fils de François-Joseph l'Ancien* et père de de François-Joseph Bournez l'Ancien*. Charles-Emile*, François-Joseph le Jeune* et Il reprend la direction de la fonderie à la mort Pierre-Alexis*. de son père en juin 1858 et sera lui-même rem¬ Maréchal-ferrand à l'origine, il reprend la fon¬ placé après son décès par son frère François- derie de cloches et de pompes à incendie à Joseph le Jeune*. la mort de son père en 1825. En 1813, il avait En 1858, l'un des frères Bournez est à Gruyères épousé Marie-Constance Biblillier-Chaumont, de où l'incendie de l'église nécessite la refonte de Montlebon (F). Leur fils, François-Julien (1815- la grande sonnerie (aujourd'hui disparue). Sous 1862), devient marchand de fer puis banquier et la direction de Charles-Emile, la maison Bournez fait connaître loin à la ronde les produits de la obtient une grande médaille d'or à l'Exposition fonderie paternelle. De sa seconde union avec Universelle de Besançon en 1860. Marie-Marthe Chopard, naissent neuf enfants dont trois deviendront fondeurs: Pierre-Alexis*; Cloche(s) à: Les Friques (St-Aubin), chapelle, 1865 Charles-Emile*, qui est nommé à la tête de la fonderie à la mort de son père vers 1858; Bournez François-Joseph le Jeune, 1834-1895, François-Joseph le Jeune*, qui reprend la direc¬ originaire de Morteau (F) tion de l'entreprise à la disparition de son frère Fils de Généreux-Constant* et petit-fils de en 1866. François-Joseph l'Ancien*. Frère de Charles- Il produit une quarantaine de cloches en Suisse Emile* et de Pierre-Alexis*. entre 1827 et 1857. En 1840, il envoie Constant A la mort de son père en 1858, c'est son frère Arnoux*, son contremaître, fondre les cloches Charles-Emile* qui assume la direction de la de l'église de Lentigny. fonderie. Lorsque ce dernier décède en 1866, François-Joseph le Jeune reprend les rênes Cloche(s) à: Rueyres-les-Prés, 1840 de l'entreprise familiale. En 1884, ses enfants, Joseph-Emile-Constant (1863-1954), Louis- Bournez Pierre-Alexis, 1819-1872, originaire de Auguste (1864-?) et Marthe, créent une société Morteau (F) pour l'exploitation de la fonderie sous le nom Fils de Généreux-Constant*, frère de Charles- de «Bournez frères et sœur», dont F.-J. le J. Emile* et de François-Joseph le Jeune*. conserve toutefois la direction jusqu'en 1895. Epouse en 1841 Marie-Othilie Oudot, fille de Elle devient «Maison Bournez» en 1896 et la boutique, dont naîtra une nombreuse posté¬ famille maintient la fabrique jusqu'en 1909, rité. Il n'existe qu'une mention de ce fondeur, lorsque la maison Obertino prend la succession. lorsqu'il assiste son père pour la fonte d'une F.-J. meurt le 5 octobre 1895 aux Breuleux (JU) cloche pour l'église de Rueyres-les-Prés (1840). où il était revenu terminer un travail. En 1858, l'un des frères B. est à Gruyères où Cloche(s) à: Rueyres-les-Prés, 1840 l'incendie de l'église nécessite la refonte de la grande sonnerie (aujourd'hui disparue). En été Bournez Charles-Emile, 1829-1866, originaire 1871, pour la réalisation de la sonnerie de la col¬ de Morteau (F) légiale, il construit un établissement à Estavayer- le-Lac. Son contremaître, Charles Arnoux*, vité s'étend principalement dans les cantons de reprendra l'installation provisoire d'Estavayer-le- Suisse centrale (Uri, Schwyz) jusqu'en Argovie Lac et en fera une entreprise renommée. et dans le canton de Zurich.

Cloche(s) à: Guin, 1797

Brügger Marius, 1934-..., originaire de Plasselb Serrurier et fondeur de sonnailles et de toupins mais aussi parfois de cloches, établi à Villars-sur- Glâne. Depuis 1981, il fabrique des toupins à l'aide d'une presse hydraulique. En 1986, il vend ses machines et achète à Willy Roch les matrices, le nom et les droits de la maison P. Morier, à Cloche(s) à: Dompierre, 1868; Ursy, 1869 (3 cloches); Morges. Dès lors, son fils Stéphane* forge Lully, 1870 (3 cloches); Treyvaux, 1871; Châtonnaye, les toupins P. Morier entièrement à la main 1873; Surpierre, 1873 (3 cloches); Rössens, 1874 (2 et de manière traditionnelle en se servant des cloches); Estavayer-le-Lac, collégiale, 1871-1873 (5 matrices. cloches) En 2010, M. Brügger transmet à son fils Stéphane* la direction de l'entreprise qui prend Brandenberg Joseph [Anton], 1752-1832, origi¬ le nom de Fonderie Brügger Sàrl. naire de Zoug Fils de Christian Anton, frère de Philipp Jakob* Cloche(s) à: Granges-Paccot, chapelle, 1998 et de Theresia. Fond des cloches d'abord avec son père puis Buaron Nicod, [1462-1465], originaire de Saint- seul ou en collaboration avec son frère dès Prex (VD) 1793, comme à Guin, et même avec sa sœur en Var. Bueron. 1829 pour l'église d'Unterägeri (ZG). Il rayonne Fondeur de Saint-Prex qui coule au moins deux dans toute la Suisse centrale (cantons de Zoug, cloches avec Jean Olivey*: l'une en 1462 pour Lucerne, Uri, Schwyz, Unterwald, Glaris) et l'église Notre-Dame à Yverdon; l'autre en 1465 jusqu'en Argovie. pour la chapelle Sainte-Marie de Morat (auj. François-Joseph église allemande réformée). Bournez le Jeune, Cloche(s) à: Guin, 1797 Rössens, 1874. - Cloche(s) à: Morat, église allemande réformée, 1465 L'évolution du tampon Brandenberg Philipp [Jakob], 1759-1832, origi¬ d'une génération à naire de Zoug Bulliod François, [1836-1836], originaire de l'autre, du grand-père à son petit-fils, est évi¬ Fils de Christian Anton, frère de Joseph Anton* Carouge (GE) dente si l'on compare et de Theresia. Connu uniquement par la cloche de Vuisternens- cette signature à celle Travaille avec sa sœur et son frère dans la fon¬ en-Ogoz. de François-Joseph derie familiale. Il fond des cloches tantôt seul, Bournez l'Ancien tantôt avec son frère, comme à Guin, et son acti¬ Cloche(s) à: Vuisternens-en-Ogoz, 1836 (page précédente). Bulliod Frères, [1837-1848], originaire de Burdi Hans, [1562-1574], originaire de Fribourg Carouge (GE) Vraisemblablement fils de Jacob Burdi*, mais Cette fonderie fait probablement suite à François ce n'est pas attesté. Néanmoins, il semble Bulliod*. prendre la place de ce dernier à sa mort dans les comptes des trésoriers de l'Etat, dès 1562. Cloche(s) à: Vuisternens-en-Ogoz, 1837 Il fond la cloche dite de Gambach pour la cathé¬ drale St-Nicolas en 1562 et réalise avec Jakob Burdi Jacob, [1543]-1561, originaire de Neuchâtel Kegler l'Ancien* la grande cloche de l'église Var. Bürde, Jacob Kramer, Jacques Fardeau. paroissiale de Givisiez (1572). En 1574 il livre Vraisemblablement père de Hans Burdi*, mais un vase, dit pot de Saint-Bernard, à l'hospice du ce n'est pas attesté. Néanmoins, ce dernier Grand-Saint-Bernard, qui sera refondu en 1728 semble prendre la place de Jacob B. à sa mort pour des cloches. Il semble résider cette année- dans les comptes des trésoriers de Fribourg. là à Sion d'où il envoie une lettre au gouverne¬ Mentionné dans les sources dans les années ment fribourgeois au sujet de ses dettes. 1540 sous le nom de Jacob Kramer ou «Jacob Kramer oder Burd, Buchsengiesse» (soit fon¬ Cloche(s) à: Givisiez, 1572; Fribourg, cathédrale deur d'arquebuses). Ensuite le nom de Kramer St-Nicolas, 1562 disparaît au profit de Burdi. Comme le précise Monique Fontannaz, J. Burdi est également Chaufornîer Guillaume, [1408-1449], originaire actif dans le canton de Vaud sous le nom de d'Orbe (VD) «Jacques Fardeau», fardeau étant la traduction Var. Chauforneir, Chauforner. française du mot allemand Bürde. Il est reçu bourgeois d'Orbe en 1419, où il est B. est vraisemblablement d'origine neu- attesté entre 1408 et 1449. Il travaille à Aubonne châteloise, bien que les archives locales ne en 1419, à Nyon en 1420, à Yverdon pour conservent aucune trace de ce fondeur. Il est l'église et l'horloge de 1421 à 1423, puis encore mentionné à Fribourg dès 1543 comme fon¬ à Moudon en 1423-24. En 1438, il propose ses deur de canons («Geschützgiesser»), fondeur services à la ville d'Estavayer-le-Lac. On le men¬ d'arquebuses et potier d'étain («Hafengiesser»), tionne encore en 1448 à Nyon où il doit experti¬ Il coule en outre des cloches, des tuyaux pour ser une cloche. les fontaines et des canons. Les comptes de Les cloches de Romont ayant été détruites par l'Etat recensent ainsi deux canons payés en un incendie le 24 avril 1434, les autorités de cette 1543, puis encore en 1544 et 1561. En 1546, ville conclurent un accord le 17 juin 1434 avec il livre des arquebuses à l'Etat du Valais. Il four¬ François Lombard* et Guillaume Chaufornier, nit les goulots des fontaines de Samson (1547), bourgeois d'Orbe, pour la refonte de sept cloches de Saint-Jean (1547), de la Force (1549), de la neuves. Ces maîtres s'adjoignent encore Mermet Fidélité (1557) à Fribourg mais aussi pour des Cuppin, d'Orbe, pour cette opération. fontaines à Morges (1546-49), Lausanne (1557) Alors que la plupart de ses cloches sont en et Moudon (1557, 1562). Il est reçu à l'abbaye bronze, on trouve une cloche de C. en fer à des Maréchaux vers 1550. Zimmerwald (BE).

Cloche(s) à: Fribourg, cathédrale St-Nicolas, 1554 Cloche(s) à: Romont, collégiale, 1434 Cherel Claude, [1633-1633], originaire de Estavayer-le-Lac (1697); Gruyères (1721); Les Lorraine (F) Breuleux (JU) (1694). Var. Cherelz. Etabli à Fribourg. Il fond en 1633 une cloche Cloche(s) à: St-Aubin, 1698 pour Montbovon, une pour Estavannens et une pour Grandfontaine (disparues). Damey Jean-Claude, [1722-1764], originaire d'Estavayer-le-Lac Cloche(s) à: Grandvillard, 1633 Probablement membre de la famille de fon¬ deurs de cloches itinérants Damey*, originaire Cupillard Claude-Joseph, [1771-1783], origi¬ de Montlebon (F). Peut-être fils et successeur naire de Morteau (F) de Biaise Jeune, bourgeois d'Estavayer depuis D'une famille de fondeurs ambulants de 1697*. Morteau, il travaille dans les cantons de Il est bourgeois d'Estavayer-le-Lac, à en croire Neuchâtel, Berne et Fribourg. sa signature sur la petite cloche de l'église de Il fond une cloche pour Bémont (NE) en 1764 en La Roche (1722). Il fond également une cloche collaboration avec Jean-Antoine Damey*; une pour Bémont (NE) en 1764, en collaboration cloche en 1780 pour l'église de Boëcourt (JU) avec Claude-Joseph Cupillard*. en collaboration avec François II Humbert*; une cloche en 1781 pour l'église d'Epauvillers (JU); une cloche pour Enney en 1771 avec François II Humbert; une cloche pour Miécourt (JU) avec ce dernier et François Cupillard, son frère, en 1783; une cloche pour Villaz-Saint-Pierre en 1780 en collaboration avec Joseph-Désiré Rognon*. François-Joseph Bournez l'Ancien* travaille un temps pour lui.

Cloche(s) à: Enney (Bas-Intyamon), 1777; Villaz-St- Pierre, 1780 (2 cloches)

Damey Jean, 1648-[1721 ], originaire de Montlebon (F) Damey Biaise le Jeune, 1656-11721], originaire Jean-Claude Damey, de Montlebon (F) La Roche, 1722. - Var. Brutillot-Damey, Bretillod-Damey. Sur le col, on lit le Fils de Biaise l'Ancien, fondeur. nom du fondeur en toutes lettres «F[AIT] D'une famille de fondeurs ambulants, les frères P[AR] [J]EAN Jean et Biaise le Jeune D. travaillent en Suisse CLAVDE DAMEY entre 1694 et 1721, toujours en association. BOURGEOIS Reçus bourgeois d'Estavayer-le-Lac en 1698. DESTAVAYER LE Parmi les cloches disparues, on peut citer: LAC MDCCXXII». Il est reçu bourgeois de Fribourg en même temps que son père en 1737. En 1744, il succède à Joseph Klely* comme «fusor campanarum» de Fribourg, c'est-à-dire fondeur de cloches offi¬ ciel. Selon certaines sources, il meurt vers 1784 mais on trouve encore deux cloches de sa main à Belfaux en 1788. Parmi les cloches disparues, on peut citer deux cloches pour la paroisse de Chevrilles/Giffers (v. 1780).

Gauche: Détail de la cloche de La Roche. - La signa¬ ture en toutes lettres est complétée par le tampon familial, que Jean-Claude emprunte à son père et son oncle: au milieu un grand Cloche(s) à: La Roche, 1722 compas ouvert enca¬ drant une lampe de Damey Alexis, [1768-1768], originaire de sanctuaire et au-des- Montlebon (F) sous un objet en Fondeur ambulant, il travaille en Suisse avec son demi-lune, ainsi que frère Jean-Antoine*. l'inscription «I - (B) / DA-ME-Y/AMO - RTAV», soit «Jean et Cloche(s) à: , 1768 Biaise Damey à Morteau». Damey Jean-Antoine, [1768-1768], originaire de Droite: Montlebon (F) Jacques-Nicolas Fondeur ambulant, il travaille en Suisse avec son Delesève, Fribourg, frère Alexis*. Cloche(s) à: Sensebrück (Wünnewil-Flamatt), cha¬ église St-Jean, 1783. pelle, 1750; Givisiez, 1777; Fribourg, église St-Jean, - Cette cloche pré¬ Cloche(s) à: Remaufens, 1768 1783; Belfaux, 1788 (2 cloches) sente une signature en toutes lettres, JACOB Delesève Jacques-Nicolas, [1737-1788], origi¬ Delesève Joseph-Jacques, 1753-1806, origi¬ DELSAIVE, qui rappelle le bilinguisme naire de Fribourg naire de Fribourg fribourgeois, le pré¬ Var. Delsaive, Délégique. Fils de Jacques-Nicolas* et petit-fils de Nicolas- nom étant en allemand Fils de Nicolas-François Delesève, originaire de François, originaire de Sallanches en Savoie. alors que le nom est Sallanches en Savoie. Père de Joseph-Jacques* Frère de Jacques*. Père de Jean-François- d'origine savoyarde. et de Jacques*. Prosper. Il coule en 1784 la cloche des agonisants de moins que depuis 1793 la direction de la fonde¬ l'hôpital bourgeoisial de Fribourg. Il obtient en rie soit partiellement assumée par l'épouse de 1788 l'autorisation de couler ses cloches dans la Joseph-Jacques, qui présente par exemple en fonderie de l'Etat, près de l'Oelberg, succédant personne les demandes régulières de son mari dans cette fonction à son père. au Conseil. Il semble que Joseph-Jacques soit appelé tan¬ tôt Jacques, tantôt Joseph dans les sources. Cloche(s) à: Sévaz, chapelle 1795; Tavel, chapelle- Selon DELLION, Jacques* fond en 1791 une ossuaire St-Michel, 1796 cloche pour l'église de Cugy (disparue) avec son fils Jean-François-Prosper. Cette attribution est Delesève Jacques, 1770-11812], originaire de vraisemblablement fausse, Jacques étant alors Fribourg à l'étranger et surtout trop jeune pour avoir un Fils de Jacques-Nicolas* et petit-fils de Nicolas- fils qui l'aide et Jacques-Nicolas étant décédé. Il François, originaire de Sallanches en Savoie. faut donc plutôt attribuer cette cloche à Joseph- Frère de Joseph-Jacques*. Jacques, ainsi que la cloche de 1795 de la cha¬ Il naît à Fribourg en 1770 mais il n'y est actif pelle de Sévaz. que dès 1805, si l'on en croit une mention de la Joseph-Jacques est régulièrement en conflit Feuille d'Avis: «Jacques Delesève, Fondeur de avec Pierre Dreffet l'Ancien* qui tend à contour¬ cloches au Stalde en cette ville, nouvellement ner le monopole de Delesève sur le territoire fri- arrivé de l'étranger, où il a exercé sa profession bourgeois. Ainsi, Delesève se plaint au Conseil pendant plus de dix-huit ans, offre ses services le 4 mars 1789 que la paroisse de Châtel-Saint- au public, tant pour grosses que petites cloches, Denis fait fondre une cloche à Vevey et refuse marmites, chandeliers & même pour pompes de lui confier cet ouvrage comme elle le devrait. à feu, en un mot pour tous les ouvrages soit Afin de désamorcer le conflit, le Conseil auto¬ en fonte, soit en d'autres métaux, qui sont en rise Jean-Georges Paris*, fondeur à Bulle qui rapport à sa profession». J. D. offre en 1812 au travaille en collaboration avec Dreffet, à fondre gouvernement une pompe à feu de son inven¬ ces cloches. A nouveau en 1793 la paroisse de tion qu'il vient de confectionner et propose ses Siviriez demande l'autorisation de faire refondre services pour placer d'une manière plus sûre la deux cloches en mauvais état par Dreffet. Le grande cloche de Saint-Nicolas. Conseil refuse et oblige Siviriez à s'adresser La fonderie Delesève est reprise dès 1831 par à Delesève, à moins que ce dernier demande Louis Roelly*. un prix plus élevé que celui exigé par Dreffet. Joseph-Jacques accepte ce contrat mais vou¬ Cloche(s) à: Fribourg, ancien hôpital des Bourgeois, drait fondre la cloche à Fribourg et non sur place, 1806 ce qui lui est refusé. La paroisse de Praroman choisit une autre stratégie et propose à Deonna Henri, 1711-1774, originaire de Genève Delesève un pourboire pour pouvoir faire fondre Var. Henry Déonna. ses cloches par qui bon lui semble. D. finit par Né le 21 mai 1711, décédé le 25 janvier 1774 à gagner et fond les cloches de Praroman dans la Genève. Père de Gaspard*. fonderie de l'Etat à l'Oelberg. Famille originaire de Groelo aux Pays-Bas, puis Il décède à Fribourg en 1806. Il semble néan¬ établie à Lyon et enfin à Genève dès 1676. Par tradition familiale ou par mariage, les généra¬ Jean-Daniel Dreffet*, fondeur à Genève, peut- tions successives seront actives dans la teintu¬ être son oncle. rerie, la chamoiserie et la fonderie. La fonderie de Vevey remonte à 1626 et à la D. épouse le 8 septembre 1837 Françoise famille Richenet. Venant de la région genevoise, Collavin, fille de feu Pierre-Antoine, maître fon¬ D. s'installe à Vevey en 1780 et reprend la fon¬ deur. Leur fils, Gaspard*, sera également fondeur. derie de Jean Richenet*. Il apparaît également La cloche de la chapelle du Buth à Lessoc a comme ouvrier de Jean-Georges Paris* à Bulle vraisemblablement été fondue à l'origine pour avec qui il fond notamment la grande cloche de l'église de Villars-sous-Mont (1752). l'église paroissiale de Corbières en 1789. Aux environs de 1798, il engage son petit-neveu Cloche(s) à: Grandvillard, 1752; Lessoc (Haut- Marc Treboux* comme apprenti. Ce dernier Intyamon), chapelle du Buth, 1752; Estavannens devient l'associé de D. vers 1811 puis directeur (Bas-Intyamon), 1757 de la fonderie. Mais l'une des cloches de l'église de Billens, fondue en 1831, est encore l'œuvre Deonna Gaspard, [1779-1779], originaire de de Pierre Dreffet l'Ancien, puisqu'elle est signée Genève «Pierre Dreffet et Marc Treboux son neveu». Né le 2 juin 1746 à Genève. Décédé le 6 février L'entreprise de D. est située à l'emplacement 1797 à Saint-Domingue (République domini¬ où se trouvera la fabrique Nestlé au début du caine). XXe siècle. Fils de Henri*, petit-fils de Pierre-Antoine Collavin, fondeur à Genève. Cloche(s) à; Charmey, église St-Laurent, 1788 (2 Avec le fondeur Simon Gillot*, G. D. a fondu une cloches); Châtel-St-Denis, 1789; Corbières, 1789 (2 cloche pour Moudon en 1765 et une pour Neyruz cloches); Plasselb, 1796 (2 cloches); Villarsiviriaux la même année (disparue). Cela pourrait corres¬ (Villorsonnens), 1801; Murist, 1802 (2 cloches); pondre à sa période d'apprentissage. Mentionné Farvagny-le-Grand (Farvagny), 1803; Massonnens, encore en 1779 à l'église d'Aigle (VD). 1803; Nuvilly, 1803; Arconciel, 1804 (2 cloches); Il est ensuite nommé directeur des Fonderies Gruyères, 1804; Le Pâquier, 1805; Bulle, chapelle royales de Cadix et de Saint Domingue, à une Notre-Dame-de-Compassion, 1805 (2 cloches); date indéterminée. Il est encore en Suisse au Villaraboud (Siviriez), 1806; Bulle, 1809 et 1813; moins jusqu'en 1773, date de naissance de sa Progens (), 1811; Prez-vers-Noréaz, 1815; fille Henriette, qui apparaît dans les registres Vaulruz, 1818 (3 cloches); Onnens (La Brillaz), 1819; genevois. Praroman (LeMouret), 1819 (3 cloches) ;Torny-le-Petit (Torny), 1820; Attalens, 1821 (2 cloches); Villarepos, Cloche(s) à: - 1822; Vuisternens-devant-Romont, 1822 (2 cloches); Torny-le-Grand (Torny), 1827 (3 cloches); Porsel (Le Dreffet Pierre l'Ancien, 1752-1835, originaire de Flon), 1829; Billens (Billens-Hennens), 1831; Cugy, Coppet (VD) 1831; Charmey, 1831; Châtel-St-Denis, 1832 Fondeur, bourgeois de Coppet. Né à Coppet le 14 août 1752, fils de Jacques Dreffet et de d'Ai¬ Edel Jean-Louis, 1810-1887, originaire de mée Michel, et décédé à Vevey le 15 août 1835. Strasbourg (F) Il existe probablement un lien de parenté avec Var. Johann Ludwig. Fondeur à Strasbourg, probablement parent de Cloche(s) à: Vuadens, 1661 Matthäus Edel, auteur d'une cloche de la cathé¬ drale de Strasbourg (F). Actif principalement en Ernst Peter l'Ancien, 1627-1700, originaire de Alsace. Il signe indifféremment avec son prénom Lindau (D) français (par ex. pour l'église de Barr (F) et celle Membre de la famille de fondeurs Ernst*. de Chevrilles/Giffers) ou son prénom allemand Né en 1627, décédé vers 1700. Actif à Lindau (par ex. pour l'église de Altenstadt (F), 1808). (D). Fils de Johann Baptista l'Ancien (1588- ?). Il est le collaborateur de son oncle pater¬ Cloche(s) à: Chevrilles/Giffers, chapelle, 1836 nel, Theodosiùs l'Ancien*, avec lequel il coule notamment en 1661 la cloche de l'église de Egger Jakob, [18731-1921, originaire de Staad Vuadens. Il s'associe ensuite avec son cousin, (SG) Leonhard III (1634-86), le fils de Theodosiùs Fondateur de la fonderie de Staad active de 1873 l'Ancien*, pour établir une fonderie commune. à 1934 sous différentes signatures (J. Egger Ensemble ils fabriquent entre autres la cloche Staad St. Gallen; W. Egger* Staad St. Gallen; de l'agonie de la cathédrale d'Ulm (D). F. Hamm* Staad St. Gallen; Glockengiesserei Staad* (St. Gallen)). La fonderie coule non seu¬ Cloche(s) à: Vuadens, 1661 lement les cloches mais également les ferrures de jougs. Eschmann Emil, 1918-1996, originaire de Actif jusqu'à sa mort en 1921. L'entreprise est Rickenbach (TG) alors reprise par son fils Wilhelm Egger jusqu'à Fondeur établi à Rickenbach (TG). Il a fondu des son propre décès en 1926. Walter Künzler-Egger cloches un peu partout en Suisse, principale¬ assure la gestion par intérim jusqu'à la vente en ment dans les années 1960. 1927 à Fritz Hamm*.

Cloche(s) à: Uebewil (Guin), chapelle, 1878

Ernst Theodosiùs l'Ancien, 1603-11673], origi¬ naire de Lindau (D) Fils de Leonhard l'Ancien. Membre de la famille de fondeurs Ernst* à Lindau (D). Actif dès 1632 dans les Grisons et mentionné sur des cloches de 1638 à 1673. Il reprend la fonderie familiale à Lindau et introduit dans la production le «Knorpelstil» ainsi que de nou¬ Cloche(s) à: Lac-Noir/Schwarzsee (Planfayon/ veaux reliefs (notamment celui de la Mère de Plaffeien), chapelle St-Nicolas-de-Fliie, 1964 (3 Dieu entre des nuées, des anges et des dieux cloches); Fribourg, église Ste-Thérèse-de-Lisieux, Emil Eschmann, Tavel, du vent). Son fils Leonhard III (1634-1686) le 1966 (4 cloches) 1965. - Variante seconde mais c'est avec son neveu Peter l'An¬ moderne et dans un cien* qu'il coule la cloche de l'église de Vuadens esprit plus graphique (1661). du tampon de fondeur. Foliare Pierre, [1437-1457], originaire de partagent désormais la maison paternelle. Alors Fribourg que Jean est désigné comme «poterius», à Père de Jean* et Hensli*. savoir sans doute potier d'étain, Hensli est dési¬ «Magister campanarum», soit fondeur de cloches, gné comme «factor campanarum», soit fondeur il est inscrit dans le livre des bourgeois de Fribourg de cloches. Dans les comptes des trésoriers, il le 15 janvier 1440 et il assigne son droit de bour¬ est ordinairement appelé Hensli des cloches. geoisie sur sa maison située aux «Hôpitaux En plus des cloches et des horloges, il fabrique Novels», actuellement la rue de Lausanne. Il avait des pièces d'artillerie; il livre notamment quatre acquis cette maison le 18 mars 1437. canons pour la défense de la ville de Fribourg. En 1437, il fond la cloche de prime de la cathé¬ Il fait aussi des travaux de moindre importance: drale St-Nicolas. ainsi, en 1470/71, il fournit toute la partie métal¬ A côté des cloches, Foliare entreprend d'autres lique de l'engin servant à élever les pierres lors de réalisations dans le domaine militaire. En 1442 la construction du clocher de l'église St-Nicolas. il fond avec le maître artilleur Nicolas Leibi des Le 17 novembre 1475, il est signalé comme chambres mobiles pour les veuglaires, pièces propriétaire d'une maison de l'actuelle rue des de canon de gros calibre se chargeant par la Epouses, maison qu'il possède encore en 1491. culasse; en 1445 il fabrique 44 canons à croc et Parmi les cloches disparues, on peut citer: Fribourg, 4 veuglaires; en 1453, treize canons à croc. basilique Notre-Dame (1465); Belfaux, église Il meurt avant l'année 1465, laissant à ses (1483); Fribourg, cathédrale St-Nicolas (1484); deux fils le soin de diriger la fonderie établie à Fribourg, église St-Maurice (horloge) (1502). Fribourg. En 1414, un certain Johannes dit de Prumiers dit Cloche(s) à: Vuisternens-en-Ogoz, 1485; Morat, église aussi Foliare, bourgeois de Fribourg, et Agathe, allemande réformée, 1493; Neyruz, chapelle (auj. veuve de Pierre dit de Prumiers, dit aussi Foliare, devant la cure), 3e tiers XVe s.; Fribourg, église St-Jean, frère de Johannes, vendent à la Grande Confrérie 2e moitié XVe s. des biens à Corjolens. Il s'agit peut-être des ancêtres de cette dynastie de fondeurs. Foliare Jean, [1465-1473], originaire de Fribourg Parmi les cloches disparues, on peut citer: Givisiez Fils de Pierre* et frère de Hensli*. Les deux (1441); Fribourg, porte de Bourguillon (ancienne¬ frères ont souvent été confondus en raison de ment Bisemberg) (1450); Matran (1452). la similitude de leurs prénoms. Le 14 octobre 1465, il reconnaît la bourgeoisie Cloche(s) à: Fribourg, cathédrale St-Nicolas, 1437 de son père le même jour qu'Hensli*, son frère, et ils se partagent désormais la maison pater¬ Foliare Hensli, [1465-1502], originaire de nelle. Alors que Hensli est désigné comme «fac¬ Fribourg tor campanarum», soit fondeur de cloches, Jean Var. Henslinus, Henri. est désigné comme «poterius», à savoir sans Fils de Pierre Foliare* et frère de Jean*. Les doute potier d'étain. deux frères ont souvent été confondus en raison de la similitude de leurs prénoms. Cloche(s) à; Fribourg, église St-Maurice, 1469; Môtier Le 14 octobre 1465, il reconnaît la bourgeoisie (Haut-Vully), 1471; Ponthaux, 1473 (contrat signé en de son père le même jour que Jean* et ils se 1468) Fonderie de cloches St-Gall, 1934-1940, origi¬ Cloche(s) à: Romont, collégiale, 1510 naire de Staad (SG) Var. Glockengiesserei AG Staad. Genève Nicolas de, [1510H1510], originaire de Entreprise fondée en 1934 (création d'une S.A.), Genève sur les bases de la fonderie Fritz Hamm Staad Fils de Claude*. St. Gallen, qui faisait elle-même suite à la fonde¬ Fondeur genevois sur lequel on n'a aucune infor¬ rie Egger à Staad. Elle fait faillite en 1940. mation. Signe en français notamment la cloche d'Ependes (Fonderie de cloches St-Gall S.A. Cloche(s) à: Romont, collégiale, 1510 Usine Staad, 1934). Genevrey Pierre de, [1500-1527], originaire de Cloche(s) à: Ependes,1934 (3 cloches); Domdidier, Besançon (F) 1936 (3 cloches); Châbles, chapelle, 1939 (2 cloches) Var. Pierre de Montureux, Monstureulx, Montruolis. Il y a au même moment deux potiers de cuivre Fosse Simon de la, [1680], originaire de Gruyères et fondeurs de ce nom, citoyens de Besançon, Bourgeois de Gruyères, il fond avec Hans l'Ancien et le Jeune. Il semble que Pierre de Wilhelm Klely* les trois cloches de l'église de Genevrey l'Ancien soit celui qui a régulière¬ Gruyères en 1680 (disparues). En 1685 il coule ment collaboré avec Robert de Besançon*. également une cloche pour l'église d'Esta- Il est cependant très difficile de les distinguer vannens (disparue). dans les mentions de leurs œuvres: marché de la refonte de la grosse cloche de St-Etienne Cloche(s) à: - (F) en 1500 (en collaboration avec Robert de Besançon*); fonte de deux grosses cloches de Garnache Antoine, 1751-11789], originaire de la collégiale St-Nicolas à Fribourg en 1505 (avec Montlebon (F) Robert de Besançon*); fonte de deux cloches Claude-Antoine, né le 13 août 1751 à Montlebon pour l'église de Planfayon, d'une pour l'église (F), près de Morteau. de Berlens et d'une autre pour celle de Plasselb Fondeur originaire de Franche-Comté et établi à (avec Robert de Besançon*); cloche pour l'église Romont si l'on en croit une mention de la feuille de St-Maurice de Besançon en 1506; refonte de d'avis de Fribourg: «Garnache, Fondeur de la grosse cloche de St-Anatolie de Salins-les- cloches, habitant à Romont, offre ses services Bains (F), faite en 1507 et cassée peu après en en cette partie et pour tous les autres objets y 1511 ; cens sur sa maison rue du Grand-Battant à relatifs». Besançon vers 1520, fonte de l'artillerie nouvelle de la cité avec maître Hans Hogberg, bourgeois Cloche(s) à: Berlens (Méziéres), 1789 de Bâle, en 1520; fonte de douze pièces d'artil¬ lerie en 1523; marché (par Pierre le Jeune) pour Genève Claude de, [1510H1510], originaire de la réfection de la seconde cloche de St-Anatolie Genève de Salins en 1527. Père de Nicolas*. Fondeur genevois sur lequel on n'a aucune infor¬ Cloche(s) à; Fribourg, cathédrale St-Nicolas, 1505; mation. Plasselb, 1505 Genilloud Nestor-Antoine, [1850-1850], origi¬ Grassmayr Gebrüder, [1910-1914], originaire de naire de Bulle Buchs (SG) Fondeur bullois connu uniquement par la cloche Var. Grassmayr Frères. de Gumefens (1850). Succursale de la fonderie Grassmayr à Feldkirch (A), ouverte à Buchs entre 1910 et 1914. Cloche(s) à: Gumefens (Pont-en-Ogoz), chapelle, Fonderie de cloches autrichienne fondée en 1850 1599 par Bartolomé Grassmayr à Habichen (auj. Umhausen) dans l'Ötztal (A). Les nombreux Gerber Hans, [1666-1668], originaire de Berne descendants ont perpétué la tradition familiale Fondeur de Berne. en essaimant à Brixen, Absam, Innsbruck et Feldkirch. La seule qui semble toutefois avoir Cloche(s) à: Fribourg, église de la Providence, 1666; subsisté est la filiale d'Innsbruck. Elle se vante Rue, 1668 d'ailleurs que quatorze générations se sont suc¬ cédées à sa tête. Gillot Simon, 1708-1782, originaire de La fonderie Grassmayr à Feldkirch a été fondée Breuvannes-en-Bassigny (F) au XVIII8 s. par Jakob Veit Grassmayr et a fermé Var. Gillet. au début de la première Guerre mondiale. Avec le fondeur Gaspard Deonna*, il fond une cloche pour Moudon en 1765 et une pour Neyruz Cloche(s) à: Dietisberg (Wünnewil-Flamatt), chapelle, la même année (aujourd'hui disparue). 1911; Miilital (Schmitten), chapelle, 1913 Deonna effectue peut-être son apprentissage auprès de Gillot. Guillebert Jean-Henri, av. 1694-[ 1736], origi¬ naire de Neuchâtel Cloche(s) à: - Fils de Gédéon ([1686]-1732), fondeur, et frère de Jean-Jacques Guillebert*. Son père est natif Grangier Antoine, [1416-1422], originaire de de Genève mais originaire de Champagne (F). Fribourg Né avant 1694, il est l'aîné de la famille et son Var. Anton. frère Samuel naît en 1694. Fondeur établi à Fribourg. En 1416, le lendemain Reçu dans la compagnie des Favres, Maçons et de la St-Laurent, soit le 11 août, Grangier fond Chappuis de Neuchâtel en 1716. Apprentissage sur la place la cloche des heures pour la cathé¬ chez son père et au cours de voyages. Nommé drale St-Nicolas. L'année suivante, il refond préfet de la maîtrise de la corporation en 1727. la cloche du beffroi de St-Nicolas. Mais cette Egalement fabricant de seringues et potier cloche doit être réparée et refondue en 1420 d'étain. par trois maîtres de Berne, Hans Haspel, Otto Fondeur toujours associé à son frère Jean- Kuppfersmit et Anton Schaltenbrant. Jacques, d'après les occurrences. Ils ont notam¬ Il a également coulé deux autres cloches à ment fondu une cloche à St-Blaise (NE) en 1726 Fribourg aujourd'hui disparues, celle du guet et une cloche à la cathédrale de Lausanne avec (1417) et celle de Jacquemart (1422). Pierre-lsaac Meuron-dit-Banderet en 1726.

Cloche(s) à: Fribourg, cathédrale St-Nicolas, 1416 Cloche(s) à: Le Châtelard, 1734 Guillebert Jean-Jacques, 1700-1767, originaire de Neuchâtel Var. Jacques Fils de Gédéon ([16861-1732), fondeur, et frère de Jean-Henri G.*. Son père est natif de Genève mais originaire de Champagne (F). En 1740, il épouse Isabeau Crible. Fondeur toujours associé à son frère Jean- Henri d'après les occurrences. Ils ont fondu une cloche à St-Blaise (NE) en 1726 et une cloche à la cathédrale de Lausanne avec Pierre-lsaac Meuron-dit-Banderet en 1726.

Cloche(s) à: Le Châtelard, 1734 Cloche(s) à: Montbovon (Haut-Intyamon), 1596; Chénens, chapelle, 1602 Guillet Pierre, [1596-1606], originaire de Romont Var. Quillet. Gulliet Claude, [1862-1862], originaire de Lyon Cousin germain de Jacques Guillet, dit Jakob (F) Kegler l'Ane.* Var. Guillet (orthographe fautive) Bourgeois de Romont, où il est établi et men¬ Fonderie de cloches lyonnaise, avec adresse tionné en 1598 lors d'une fête d'une fonderie. au 23, rue de Penthièvre. Elle a offert ses ser¬ Monique Fontannaz estime qu'il est plutôt établi vices en 1862 pour la réalisation des cloches de à Payerne. l'église d'Ursy, mais le mandat est finalement Dans le canton de Vaud, il fournit des cloches confié à François-Joseph Bournez le Jeune*. pour l'église St-Martin à Vevey (1602), l'abba¬ Cependant elle fournit la même année une son¬ tiale de Payerne (1603), l'église Notre-Dame nerie de cinq cloches pour l'église de St-Martin de Morges (1600, refondue en 1602), du Petit- et la sonnerie de Riaz. Mont au Mont-sur-Lausanne (1601) et celle de Après Claude Gulliet, la fonderie devient Gulliet Missy (1606). & Fils. Y a-t-il un lien familial avec Jean-Baptiste DELLION attribue par erreur les cloches de G., propriétaire dès 1856 des anciennes forges Montbovon, Cugy et Estavayer-le-Gibloux à de Flaraucourt, devenues l'usine métallurgique Jakob Kegler l'Ane., qu'il faut attribuer à P. G., Guillet? comme le mentionne Nüscheler. Parmi les cloches disparues, on peut citer: Cloche(s) à: Riaz, 1862 (3 cloches); Saint-Martin, Villaraboud (1598), Cugy (1607) et Estavayer-le- 1862 (5 cloches) Pierre Guillet, Gibloux. Montbovon, 1596. — Hamm Fritz, [1927-1940], originaire de Au centre du vase de Salzbourg (A) la cloche, l'un des plus Originaire de Salzbourg, H. rachète la fonderie anciens, si ce n'est le Egger à Staad (SG) en 1927, gérée par intérim plus ancien tampon de par Walter Künzler-Egger après le décès de fondeur du canton. son propriétaire Wilhem Egger (t 1926). Sous la Kaiser Martin, [1621-1652], originaire d'Eglisau direction de H. la fonderie vit une période pros¬ (ZH) père et signe désormais «F. Hamm Staad St. Var. Marti Keiser. Gallen». En 1934, H. crée une société anonyme, Père de Johann Martin, fondeur, qui s'installera la Glockengiesserei AG Staad*, qui fait faillite en à Zoug en 1658. 1940. Reçu bourgeois de Soleure en 1621. Il travaille à plusieurs reprises avec Gabriel Murer* et Urs Cloche(s) à: Cressier, 1931 (2 cloches); Sugiez (Bas- Scherer*. Ainsi la petite cloche (1642) de la Vully), 1932 (3 cloches); Wünnewil (Wünnewil- nouvelle tour de l'Horloge de Soleure porte la Flamatt), 1932 (4 cloches) signature «MKGMVS» que l'on peut lire «Martin Kaiser Gabriel Murer Urs Scherer». Cependant Humbert François II, [17771-1827, originaire de seul Gabriel Murer est mentionné dans les Morteau (F) comptes soleurois entre 1640 et 1645. Fils de François I Humbert et père de François En 1630, les trois fondeurs coulent deux cloches III Humbert. Originaire de Grand-Savagnier (NE). pour l'église St-Michel à Fribourg et une pour Habite Berne et s'établit à Morteau (F) en 1775 l'église de Renan (BE). En 1652, le couvent de où il s'associe avec Claude-Joseph Cupillard*. Wettingen (AG) achète auprès de Martin K. une Mais dès 1783 il travaille seul. Il se marie ou se cloche pour la tour de la chapelle du couvent. remarie en 1811 et se convertit à cette occa¬ Cette cloche, toujours au couvent, est datée et sion au catholicisme. Ses soeurs rompent alors signée de son seul nom. tout contact avec lui. Il meurt en 1817 et son fils François III, alors âgé de seulement 14 ans, Cloche(s) à: Fribourg, église St-Michel, 1630 (2 doit reprendre la direction de l'atelier sous la sur¬ cloches) veillance de sa mère. Il a notamment fondu en collaboration avec Kaiser Joseph et Jost, [1769-1788], originaires Cupillard des cloches pour Enney en 1771, Bôle de Zoug (NE) en 1779, Boëcourt (JU) en 1780, Cernier Etabli à Soleure, les deux frères signent tantôt (NE) en 1782 et Miécourt (JU) en 1783. Il signe Joseph et Jost K., tantôt Kaiser Frères (Gebr. alors François Humbert Fils. K.). Ils sont actifs dans les cantons de Berne, du Jura et de Soleure, entre 1769 et 1788. Cloche(s) à: Enney (Bas-Intyamon), 1777 Cloche(s) à: Courgevaux, école primaire, 1787; IAM Monogrammiste, [1746-1757], originaire de ? Salvenach, école primaire, 1787 Monogrammiste non-identifié qui a réalisé une cloche pour l'église de Châtel-sur-Montsalvens Kaiser Frères, [1865-1865], originaire de Soleure (1746) et deux à la chapelle Notre-Dame-de- Fondeurs établis à Soleure. Dürrenberg à Cormondes (1750 et 1757). Cloche(s) à: Lurtigen, école primaire, 1840 Cloche(s) à; Châtel-sur-Montsalvens, chapelle, 1746; Crésuz, 1749; Cormondes/Gurmels, chapelle de Dürrenberg, 1750 Kegler Jacob l'Ancien, [1561 ]-1584, originaire Saint-Bernard à Moudon (1569). de Romont DELLION attribue à tort à J. K. l'Ane, les cloches Var. Jacobus Giletus, Jacques Guillet, Quillet, Jakob Kegler ou de Montbovon, Cugy (disparue) et Estavayer-le- Keigler. Gibloux (disparue), que BRUN donne à juste titre Fils de Louis. Cousin germain de Pierre Guillet*, comme oeuvres de Pierre Guillet*. fondeur à Romont. Le lien de parenté avec Claude K.* et Jacob K. le Jeune* n'est pas clair; Cloche(s) à: Fribourg, cathédrale St-Nicolas, 1569; il est peut-être le père de Claude et le grand- Givisiez, 1572; Praroman (Le Mouret), v. 1572; Marly, père de Jacob le J. 1574; Fribourg, église St-Michel, 1578; Montévraz (Le Potier d'étain, originaire de Romont. Il vient Mouret), chapelle, 1582;Tavel, chapelle St-Jacques-le- s'établir à Fribourg où il est reçu à l'abbaye Majeur, 1592 des Maréchaux et bourgeois habitant en 1561. Dès lors il germanise son nom en Kegler. En Kegler Claude, [1584-1619], originaire de Fribourg juin 1568, K. demande un passeport pour se Var. Glodo Kugler. rendre en Allemagne, puis une seconde fois en Le lien de parenté avec Jacob K. l'Ancien* et décembre 1569. Il est admis dans la bourgeoi¬ Jacob K. le Jeune* n'est pas clair; il est peut-être sie privilégiée de Fribourg le 29 octobre 1570. le fils de Jacob l'Ane, et le père de Jacob le J. Il est membre du Conseil des CC entre 1580 et Succède à Jacob l'Ancien comme chef de la fon¬ 1583. Peu après son décès en 1584, sa femme derie de Fribourg, mais il en cède la direction à Elsbeth ainsi que sa soeur Françoise Guillet, qui Jacob le Jeune dès 1604. Il est lui aussi bour¬ a gardé son nom français, sont citées comme geois de Fribourg. héritières. Claude K.* lui succède à la tête de la Le 10 avril 1584, il signe un contrat avec la com¬ fonderie de Fribourg. mune de Vuippens pour la fonte d'une cloche (dis¬ En 1577, Jacob est chargé de refondre, avec le parue). Il fournit également à l'arsenal de Fribourg maître Jean Barge*, la grande cloche de la col¬ des canons de petit calibre, deux faucons et deux légiale de Romont que François Sermond* doit fauconneaux en 1589 puis cinq pétards en 1603. refondre deux ans plus tard. Sur la cloche de l'ab¬ En 1590, il refond une cloche pour l'église de baye d'Humilimont (1578), cédée aux Jésuites Vuisternens-devant-Romont (disparue), ainsi que en 1580 pour leur église du collège St-Michel à différentes petites cloches, entre 1588 et 1603, Fribourg, figurent trois quilles (Kegel) qui consti¬ pour les Cordeliers et les Jésuites, ainsi que pour tuent sa marque de fabrique aux armoiries par¬ la chapelle St-Jacques à Tavel. Il est encore men¬ lantes. Si les premières cloches de Kegler se tionné en 1619 lorsqu'il est témoin d'une recon¬ distinguent par une élégante simplicité, celle-ci naissance en faveur d'Hauterive. est décorée avec beaucoup de richesse. On y voit pour la première fois des feuilles d'acanthe, Cloche(s) à: Tavel, chapelle St-Jacques-le-Majeur, motif emprunté à l'ornementation des bouches à 1592 feu et qui sera employé très souvent par la suite, tantôt seul, tantôt alternant avec des flammes. Kegler Jacob le Jeune, [1604-1647], originaire En 1583, il livre à l'Etat douze arquebuses. Il est de Fribourg également l'auteur des goulots avec des dau¬ Var. Kugler. phins et des gorges de lions de la fontaine de Le lien de parenté avec Jacob K. l'Ancien* et Claude K.* n'est pas clair; il est peut-être le fils dans la région zurichoise. Un fonds d'archives de Claude* et le petit-fils de Jacob l'Ane.*. est déposé aux archives de la ville de Zurich En 1604, il succède à Claude K. à la tête de la avec notamment un répertoire des cloches de fonderie de Fribourg, date à laquelle il obtient le plus de 50 kg fondues entre 1828 et 1891. monopole de la fonderie, excluant tout concur¬ rent des terres de la seigneurie de Fribourg. Le Cloche(s) à: Jeuss, école primaire, 1860; Cormondes/ 16 septembre 1608, Messeigneurs lui vendent Gurmels, temple, 1874; Fribourg, temple protestant, l'atelier de fonderie appartenant à l'Etat, située à 1875 (3 cloches); Orsonnens (Villorsonnens), 1890 la Planche-Inférieure. Apparaissant nommément, (4 cloches); Estavayer-le-Gibloux (Le Glèbe), 1892 (4 il est alors désigné comme fondeur sur cuivre cloches) («Rotgiesser»), Reçu bourgeois de Fribourg le 10 septembre 1613, il assigne ce droit sur la Kessler Ludwig, [1804-1804], originaire de ? fonderie familiale. Kegler livre aussi plusieurs Fondeur connu uniquement par sa signature sur bouches à feu à l'arsenal: en 1606 deux pièces la cloche d'Obermettlen (1804). d'artillerie de campagne; en 1608, 1612, 1625 des pièces de position; en 1635 quatre doubles Cloche(s) à: Obermettlen (Ueberstorf), 1804 arquebuses. Sa renommée s'était étendue au loin puisqu'il est appelé en Franche-Comté en Klely Hans Conrad, [15891-1591, originaire de 1637 pour fondre un canon de gros calibre. Pour Fribourg la fonte de la grande cloche de l'horloge de l'Hô¬ Var. Kleli, Kleie, Klöli. tel de ville (1642), Kegler s'associe avec Hans Ancêtre d'une famille d'artisans travaillant sur les Christoph Klely* qui deviendra plus tard son métaux, principalement comme chaudronniers successeur et le chef d'une famille de fondeurs et fondeurs, et dont l'activité est très féconde active pendant plus d'un siècle à Fribourg. à Fribourg pendant plus de 150 ans. Le chau¬ Parmi les cloches disparues, on peut citer: la dronnier Hans Conrad Klely est déjà favorisé, à grande cloche de l'église paroissiale de Marly l'instar de ses descendants, par les commandes (1614) et la cloche placée au haut de la tourelle du gouvernement. Ainsi en 1589 il fabrique 41 du gymnase du collège St-Michel (1622). charges pour les canons. Il fournit des usten¬ siles de cuisine pour le bourreau, des pom¬ Cloche(s) à: Hostettle (Ueberstorf), chapelle, 1609; meaux placés sur l'Hôtel de ville de Fribourg, Montagny-la-Ville (Montagny), chapelle St-Pierre, sur les châteaux de Rue et de Romont, et enfin 1609; Essert (Le Mouret), chapelle de la Grande des plaques de cuivre pour couvrir la tour de Riedera, 1639; Fribourg, Hôtel de Ville, 1642 et 1643; Jaquemart. Il meurt vers 1591. Cette année-là, Treyvaux, 1642; Ecuvillens (Hauterive), 1644; Marly, le trésorier paie à la «Klelina» une somme de 1645; Fribourg, chapelle Notre-Dame-de-Lorette, 1647 huit livres pour travaux exécutés à l'ange placé sous le porche de la collégiale. Cette femme Keller Jakob le Jeune, 1827-1894, originaire de était probablement la veuve de Conrad K. qui Zurich avait fourni le sceptre de métal, entouré d'un Fils de Jakob Keller l'Ancien, fondeur. philactère, placé dans la main de l'ange. Fondeur de cloches établi dans la commune d'Unterstrass bei Zürich, actif principalement Cloche(s) à: - Klely Hans Christoph, [16411-1670, originaire de fait partie jusqu'à sa mort survenue en 1670. Sa Fribourg maison se situait non loin de la fonderie dans le Var. Johann Christoph, Jean-Christophe quartier de la Planche-Inférieure. Son fils Hans Père de Hans Wilhelm*, de Tobie (reçu bour¬ Wilhelm lui succède à la tête de la fonderie de geois en 1667) et de François-Barthélémy (reçu l'Etat. bourgeois en 1683). Il est le premier de cette famille d'artisans sur métal, fondée par Hans Conrad*, qui soit connu comme fondeur de cloches à Fribourg, métier qu'il exerce d'abord en qualité d'associé de Jacob Kegler le Jeune*, puis comme succes¬ seur de cette importante maison. En 1642 il coule avec Jakob Kegler le J. la cloche des heures placée au sommet de la tour de l'Hôtel de Ville, mais travaille également seul (Maigrauge, Chevrilles, Lorette). En mai 1649, il reprend, en association avec François-Barthélémy Reyff*, la fonderie de Jakob Kegler le J.*, instal¬ lée à la Planche-Inférieure. Il achète une parcelle de terrain proche de la fonderie en octobre 1656 à Wilhelm Claus et Willy Schärer, probablement pour un agrandissement de l'atelier. Suivant l'usage, les fondeurs de cloches coulent aussi des armes. En 1643, Klely et Reyff four¬ nissent à l'arsenal de Messeigneurs un gros mortier et deux canons de campagne et de 1650 Cloche(s) à: Marly, chapelle St-Sébastien, 1639; à 1662, en association avec Reyff, douze pièces Fribourg, Hôtel de Ville, 1642; Treyvaux, 1642; d'artillerie légère appelées canons de régiment, Fribourg, église de l'abbaye de la Maigrauge, 1644; et un mortier. Klely, en véritable artiste, donne à Chevrilles/Giffers, 1645; Villarlod (Le Glèbe), 1646; Hans Christoph Klely, ses cloches une riche ornementation: des sujets Fribourg, église St-Maurice, 1648; Fribourg, chapelle Chavannes-les-Forts religieux, des guirlandes de fleurs, des fruits, Notre-Dame-de-Lorette, 1648; Aumont (Les (Siviriez), chapelle, des oiseaux sont figurés en relief sur l'airain, Montets), 1649; Matran, 1651; Neuhaus (Plasselb), 1659. - On remarque ainsi que son écu (portant d'or à trois bandes chapelle, 1655; La Neirigue (Vuisternens-devant- sur ce tampon un de gueules, au chef d'or chargé d'un trèfle de Romont), chapelle, 1656; Chavannes-les-Forts canon, que fabrique sinople). Le trèfle constitue des armes par¬ (Siviriez), chapelle, 1659; Le Bugnon (Corminboeuf), également la fon¬ lantes, puisque Klee signifie trèfle en allemand. chapelle de Bois-Murat, 1660; Villaraboud (Siviriez), derie Klely, ainsi qu'un trèfle, arme K. se sert également, comme marque commer¬ 1660; Pont-la-Ville, 1661 parlante de la famille. ciale, d'un canon, signe d'une des branches de «ZV GOTES EHR son activité. FLOS ICH IOHN K. est admis dans le patriciat fribourgeois le 13 CHRISTOF KLELE août 1651 et accède au Conseil des CC dont il GOS MICH». Klely Hans Wilhelm, [16471-1707, originaire de pelle de la Ste-Trinité, 1673; Im Fang/La Villette Fribourg (Jaun), chapelle St-Joseph, 1673; Fribourg, église Var. Jean-Guillaume. St-Jean (act. en dépôt), 1676; Echarlens, chapelle, Fils de Hans Christoph*, frère de Tobie et de 1680; Grangettes, 1681; Fribourg, chapelle St-Béat- François-Barthélémy. Probablement le père de St-Roch-et-St-Ignace-de-Loyola, 1682; Fribourg, Jacob*. Reçu bourgeois de Fribourg en 1662. chapelle St-Josse, 1686; , 1686; Bösingen, Après la mort de Hans Christoph Kely*, ses trois chapelle Notre-Dame-de-Compassion, 1688; Tours fils continuent en commun l'exploitation de la (Montagny), 1689; Fribourg, chapelle-ossuaire Ste- fonderie de Fribourg. Hans Wilhelm est le chef Anne, 1691; Berlens (Mézières), 1693 (2 cloches); de la maison qui, sous sa direction, déploie une Fribourg, église des Cordeliers, chapelle Notre-Dame- grande activité. Il obtient en novembre 1679 le des-Ermites, 1694; Le Crêt (La Verrerie), 1694; renouvellement du monopole accordé par le gou¬ Rössens, 1696; Sâles, 1696; Fribourg, Maison de vernement à ses prédécesseurs. Ainsi, lorsque ville (cloche du feu), 1697; Balliswil (Guin), chapelle, Simon de la Fosse, bourgeois de Gruyères, veut 1699; Hattenberg (St-Ours), chapelle, 1701; Misery s'associer à un artisan de Vevey, probablement (Misery-Courtion), chapelle, 1702; Broc, chapelle Jean Richenet*, pour la fonte des cloches de sa Notre-Dame-des-Marches, 1706; Fribourg, basilique paroisse, Messeigneurs le lui interdisent et lui Notre-Dame-de-l'Immaculée-Conception, 1706; ordonnent de prendre Klely comme collaborateur. St-Silvestre, 1706; Heitenried, chapelle Ste-Marie- Selon EFFMANN, la première cloche connue Madeleine, 1707; Fribourg, église St-Maurice, fin signée de ce fondeur ne date que de 1666. XVIIe s. Pourtant on trouve les initiales H-WK sur une cloche datée de 1647 à Givisiez (chapelle dite Klely Jacob, [17081-1743, originaire de Fribourg des Kaemmerling). Il fond aussi des pièces d'ar¬ Le lien de parenté avec Hans Wilhelm K.*, Jean tillerie et livre sept canons de 1668 à1687. Klely K.* et Joseph K.* n'est pas clairement défini. Il meurt le 15 décembre 1707; à cette époque son est probablement le fils de Hans Wilhelm. industrie a périclité et il a même suspendu ses Après la déconfiture de Hans Wilhelm K.*, paiements. Le conseil de Fribourg est contraint il relève le crédit de la maison, même s'il est de racheter le bâtiment de la fonderie en 1713. contraint de faire racheter la fonderie par l'Etat Cependant les affaires vont pouvoir s'arranger en 1713. et la maison Klely continuera d'exister sous la Comme ses prédécesseurs, il fournit aussi des direction de Jacob K.* boulets pour les bouches à feu au gouverne¬ Parmi les cloches disparues on peut citer: ment fribourgeois. Parmi les cloches disparues, la grande et la petite cloche du couvent de la on peut citer une cloche en 1711 pour la cha¬ Maigrauge, 1666 et 1667; Estavayer-le-Lac, pelle de Schwarzenburg (BE) et une en 1712 1667; Courtion, église, 1674; Fribourg, chapelle pour l'ermitage du Goz-de-la-Toche à Fribourg Progin à la rue d'Or (détruite en 1906), 1697. (au-dessus de l'actuelle station d'épuration). Jacob Klely décède d'une apoplexie le 30 mai Cloche(s) à: Givisiez, chapelle de Kämmerling, 1647; 1743 et est enterré le 3 juin 1743 dans le cime¬ Saint-Loup/St. Wolfgang (Guin), chapelle, 1665 tière de la paroisse St-Jean à Fribourg. Joseph et 1666; Marly-le-Petit (Marly), chapelle, 1667; Klely* lui succède à la tête de la fonderie fami¬ Barberêche, 1673; Im Fang/La Villette (Jaun), cha¬ liale. 1737; Fribourg, chapelle Notre-Dame-de-Bourguillon, 1738; Hauteville, 1738; Fribourg, église des Cordeliers, 1739; Rue, 1741; Marly, 1742

Klely Jean, [1726-1736], originaire de Fribourg Le lien de parenté avec Hans Wilhelm K.*, Jacob K.* et Joseph K.* n'est pas clairement défini. Il est probablement le fils de Hans Wilhelm, voire celui de Jacob. Bourgeois de Fribourg. Il fond en 1726 une cloche pour Vaulruz aujourd'hui disparue. Il est encore témoin d'un acte notarié le 18 août 1736. Cloche(s) à: Villarsiviriaux (Villorsonnens), 1708; Fribourg, église des Cordeliers, chapelle Notre-Dame- Cloche(s) à: - des-Ermites, 1712; Villarepos, 1713; Autafond, cha¬ pelle, 1715; Fribourg, église St-Michel, 1716; La Livremont Antoine le Jeune, [1747-1786], origi¬ Tour-de-Trême (Bulle), chapelle, 1716; Ecuvillens naire de Pontarlier (F) (Hauterive), 1719; Rechthalten/Dirlaret, chapelle A ne pas confondre avec Antoine l'Ancien St-Nicolas-de-Myre, 1719; Romont, église des (son père?) actif dès 1687 au moins (cloche à Capucins, 1722; Fribourg, chapelle St-Barthélemy Abondance, F) et encore attesté en 1701 à dite de Pérolles, 1725; La Roche, chapelle Notre- Quingey (F). Dame-de-Compassion, 1731; Fribourg, cathédrale Il est mentionné dans le canton de Fribourg St-Nicolas, 1733; Romont, collégiale, 1736; Farvagny- entre 1738 et 1786 mais il rayonne également le-Grand (Farvagny), 1739 dans toute la Suisse romande. Ses fils l'assistent dans son travail, comme l'atteste une cloche à Klely Joseph, [17241-1744, originaire de Fribourg Morteau (F), qui porte la mention de Jean (1769) Le lien de parenté avec Hans Wilhelm K.*, Jacob et une cloche à Onnens qui porte la mention de K.* et Jean K.* n'est pas clairement défini. Il est Claude le Jeune* (1786). probablement le fils de Jacob. Parmi les cloches disparues, on peut citer: Membre de la confrérie de St-Luc, il succède Estavayer-le-Lac, une cloche en 1754; Grolley, Jacob Klely, Romont, à Jacob Klely* comme chef de la fonderie de deux cloches en 1760. église de l'ancien Fribourg. couvent des Capucins, Il décède le 12 mars 1744. Dès lors la fonderie 1722. - Jacob Klely fribourgeoise passe entre les mains de la famille dessine pour ses Delesève, à travers Jacques-Nicolas D.* cloches un nouveau tampon, sur lequel Cloche(s) à: Riaz, 1724; Farvagny-le-Grand (Farvagny), sont mises en avant les armoiries familiales chapelle de Montban, 1728; Römerswil (St-Ours), et un marmouset à chapelle, 1733; Balterswil (St-Ours), chapelle, 1737; deux trèfles au cimier. Estavayer-le-Lac, collégiale, 1737; Fribourg, église de «JACOB KLELY la Providence, 1737; Fribourg, cathédrale St-Nicolas, GOSS MICH». Lombard François, [1434-1434], originaire d'Orbe (VD) Fils de Jean, dit Barbier. Fondeur de cloches et horloger d'Orbe. Les cloches de Romont ayant été détruites par un incendie, les autorités de cette ville concluent un accord le 17 juin 1434 avec François Lombard et Guillaume Chaufornier*, bourgeois d'Orbe, pour la refonte de sept cloches neuves. Ces maîtres s'adjoignent encore Mermet Cuppin, d'Orbe lui aussi, pour cette opération. Le 1er décembre 1434, L. conclut une autre conven¬ tion avec le trésorier Nicod Bugniet, délégué du Conseil de Fribourg, pour la reconstruction de Cloche(s) à: Ponthaux, 1749; Fribourg, église de la l'horloge placée sur la tour de Jacquemart; elle Providence, 1750; La Fille-Dieu (Romont), 1751; devait être munie d'un système mécanique fai¬ Romont, église des Capucins, 1754; Nuvilly, 1757 sant mouvoir une sphère et un automate, soit un (2 cloches); Cressier, 1758 (2 cloches); Vuisternens- jacquemart, frappant les heures sur une cloche en-Ogoz, 1758; Estavayer-le-Lac, collégiale, 1762; avec un marteau. Il répare aussi l'horloge du Barberêche, 1764; Essert (Le Mouret), chapelle, 1764; couvent des Augustins. Les Sciernes (Haut-Intyamon), chapelle du St-Esprit, 1764; Attalens, 1766; Delley (Delley-Portalban), 1766; Cloche(s) à: - St-Aubin, 1766; Treyvaux, 1766; Grandvillard, 1767 (2 cloches); Riaz, 1767; Morat, église française réfor¬ Murer Gabriel, [1630-1649], originaire de mée, 1768; Bösingen, 1769; Liebistorf (Cormondes/ Soleure Gurmels), chapelle, 1772; Rueyres-Treyfayes (Sâles), Fondeur à Soleure. chapelle, 1773; Les Sciernes (Haut-Intyamon), cha¬ Travaille à plusieurs reprises avec Martin Kaiser* pelle du St-Esprit, 1780; Rechthalten/Dirlaret, 1785 et Urs Scherer*. Ainsi la petite cloche (1642) de (3 cloches); Onnens (La Brillaz), 1786 la nouvelle tour de l'Horloge de Soleure porte la signature «MKGMVS» que l'on peut lire «Martin Livremont Claude le Jeune, [1774-1786], origi¬ Kaiser Gabriel Murer Urs Scherer». Cependant Antoine Livremont, naire de Pontarlier (F) seul Gabriel Murer est mentionné dans les Nuvilly, 1757. — Le Fils de Antoine l'Ancien*, avec qui il collabore comptes soleurois entre 1640 et 1645. tampon porte l'inscrip¬ pour une cloche à Diesse (BE) en 1774 et une En 1630, les trois fondeurs coulent une cloche tion «A LIVREMON cloche à Onnens en 1786. pour l'église de Renan (BE) ainsi que deux DE PONTARLI MA autres pour l'église St-Michel à Fribourg. Murer FAIT 1757» qui entoure une cloche Cloche(s) à: Les Sciernes (Haut-Intyamon), chapelle et Scherer sont encore mentionnés comme fon¬ surmontant un com¬ du St-Esprit, 1780 deurs de la cloche de la chapelle St-Antoine à pas. Le compas servait Oensingen (SO) en 1649. à dessiner le profil idéal de la cloche. Cloche(s) à: Fribourg, église St-Michel, 1630 (2 cloches) Nicolas Maître, [1409-1409], originaire de point différentes techniques de fabrication des Fribourg cloches, des plus petites aux plus massives. Il coule en 1409 le battant de la cloche des La fonderie acquiert alors une réputation mon¬ Heures de la collégiale St-Nicolas (auj. disparue). diale. En 1891, elle coule la plus grosse cloche BRUN suppose qu'il peut s'agir du maître artil¬ de France, la «Savoyarde», un bourdon qui est leur Nicolas Leibi qui fond en 1442, en associa¬ installé au Sacré-Cœur de Montmartre à Paris tion avec Pierre Follare*, 27 pièces d'artillerie (18'835 kg). pour Fribourg. Parmi les descendants, Henri développe quant à lui l'accordage des cloches, technique qui permet Cloche(s) à: - à la fonderie de devenir le spécialiste mondial du carillon. En 1989, après 155 années de pré¬ Olivey Jean, [1462-1465], originaire de Bavois sence, l'entreprise quitte le territoire d'Annecy- (VD) le-Vieux pour s'installer à Sévrier toute proche, Fondeur à Yverdon. afin de rationaliser les circuits de fabrication et Fond deux cloches au moins avec Nicod de mettre en valeur le Musée Paccard, créé en Buaron*: l'une en 1462 pour l'église Notre- 1984. Depuis sa fondation en 1796, la Fonderie Dame à Yverdon; l'autre en 1465 pour la cha¬ Paccard a coulé près de 120'000 cloches et pelle Sainte-Marie de Morat (auj. église alle¬ carillons répartis dans le monde entier. mande réformée).

Cloche(s) à: Morat, église allemande réformée, 1465

Paccard Fonderie, 1796-..., originaire d'Annecy (F) Entreprise fondée par Antoine Paccard (1770- 1830), forgeron agricole et maire de la com¬ mune de Quintal, près d'Annecy où arrive en 1796, Jean-Baptiste Pitton*, chargé de réaliser la cloche de l'église. Le maître-fondeur carou- geois cherche un ouvrier pour le seconder Fonderie Paccard, dans sa tâche. Il initie au métier P. qui décide Mézières, 1939. - ensuite de mettre à profit son apprentissage Dès 1891, les fils et de se lancer dans cette industrie. Il fabrique de Georges Paccard son premier four à Quintal et l'exploite avec ses d'Annecy-le-Vieux enfants, Jean-Pierre et Claude. Les fils de Jean- s'empressent de faire Pierre, Georges, Francisque et Victor, prendront de la Savoyarde, la plus grosse cloche de ensuite la relève, Georges assumant la direction Cloche(s) à: Bulle, 1905 (5 cloches); Progens (La France qu'ils viennent technique. Entre 1854 et 1857, ils transfèrent la Verrerie), 1926 (3 cloches); Sommentier (Vuisternens- de suspendre au Sacré- fonderie vers la commune d'Annecy-le-Vieux, où devant-Romont), 1934 (4 cloches); Mézières, 1937 (2 Cœur à Montmartre, le chemin de fer vient d'arriver. Vers la fin du cloches) et 1939; Bonnefontaine (LeMouret), 1955 (3 l'emblème de leur XIXe siècle, Georges P. redécouvre et met au cloches); Cottens, 1958 (3 cloches); Arconciel, 1989; fonderie. Ecuvillens (Hauterive), 1997 (2 cloches); Estavayer-le- F) réclamant à l'évéché un prêtre pour sa Lac, collégiale, 1997-1998 (4 cloches); Gruyères, 2004 paroisse, s'entend répondre par l'évêque «vous (2 cloches); Bulle, 2005 (2 cloches); Kappelboden aurez un prêtre, quand vous aurez une cloche à (Jaun), chapelle, 2010 votre clocher». La commune s'adresse alors à un maître-fondeur de Carouge, près de Genève, Paintandre Frères, [1897-1897], originaires de nommé Jean-Baptiste Pitton. Comme la fonte Vitry-le-François (F) des cloches se fait alors à pied d'œuvre, Pitton Famille de fondeurs français. a besoin d'un apprenti; le syndic de la commune offre ses services et c'est ainsi qu'Antoine Cloche(s) à: Montbovon (Haut-Intyamon), 1897 (3 Paccard*, fondateur de la maison Paccard, cloches) fait son apprentissage et crée la fonderie de Quintal. La même année, la commune d'Anne¬ Paris Jean-Georges, [1788-1789], originaire de cy récupère la fonte de ses anciennes cloches Posât et charge le saintier Pitton d'effectuer la fonte Fondeur établi à Bulle. Il est semble-t-il le maître d'une importante cloche «républicaine» (700 kg) d'apprentissage de Pierre Dreffet l'Ancien qui le pour être installée dans le clocher. seconde souvent. D. est ainsi mentionné expli¬ citement comme ouvrier de Paris sur la cloche Cloche(s) à: Font (Estavayer-le-Lac), 1823 de Corbières (1789). La même année le Conseil autorise la paroisse de Châtel-Saint-Denis à Reber Walter, [1367-1433], originaire d'Aarau confier à Paris la fonte de ses cloches, afin de (AG) clore la querelle entre Joseph Delesève*, fon¬ Fondeur de cloches originaire d'Aarau, R. y éta¬ deur officiel de Fribourg et par conséquent au blit l'une des premières fonderies permanentes bénéfice d'un monopole, et Pierre Dreffet l'An¬ de Suisse. Père de Johann R. qui fond des cien de Vevey qui se disputaient ce contrat. cloches pour Augsbourg (1378) et dans le can¬ ton de Berne (1396-1433). Cloche(s) à: Charmey, 1788 (2 cloches); Châtel-St- Il fond en octobre 1367 la cloche de Sainte- Denis, église St-Denis, 1789; Corbières, 1789 Barbe pour le premier clocher de la cathédrale Saint-Nicolas de Fribourg. R. a fondu aussi une Pitton Jean-Baptiste, [1786-1823], originaire de cloche pour Wassen (UR). Carouge (GE) Var. Pithon. Cloche(s) à: Fribourg, cathédrale St-Nicolas, 1367 Fondeur ambulant, né à Châtillon-en-Michaille (F) et établi à Carouge dès 1786 au moins. Renevey Basile, 1827-1919, originaire de Fétigny On lui doit des cloches dans les clochers sui¬ Etabli à Estavayer-le-Lac puis à Fribourg. vants: chapelle de la Ste-Croix à Carouge (1789), Horloger et mécanicien, il ne semble pas être temple de Carouge, église de Veyriez (1792), fondeur de cloches de profession mais plutôt un église St-François à Lausanne (1810, rache¬ curieux touche-à-tout. En 1894, il propose ainsi tée par l'église de Romainmôtier), église de une invention qui permet d'éviter les chutes de Taninges (F) (1811). cheval par des courroies à déclenchement auto¬ En 1796, la commune de Quintal (Haute-Savoie, matique. Pour se perfectionner, il fait son tour de France lui doit également une inscription en relief à la et d'Italie. Il est de retour alors qu'éclate le chapelle de Lorette ainsi qu'un superbe mortier Sonderbund et il prend part à la défense de (1663) resté dans la famille. Fribourg à Fort-St-Jacques. En 1860 il suit même la campagne de l'armée napolitaine contre Garibaldi. Il séjourne ensuite en France où il s'offre pour soigner les Bourbaki lors de la guerre de 1870. Les années suivantes, il par¬ court l'Arabie, l'Asie Mineure et l'Afrique du Nord. Il semble rentrer en Suisse vers 1892 et décède à Fribourg en 1919.

Cloche(s) à: Vuissens, 1878

Revillard Jean-Louis, 1710-1770, originaire de Genève Cloche(s) à: Fribourg, église St-Maurice, 1648; Né vers 1710, décédé le 11 décembre 1770 à Aumont (Les Montets), 1649; Tavel, 1650; Matran, Genève. 1651 (2 cloches); Uebewil (Guin), chapelle, 1656; Fribourg, cathédrale St-Nicolas, 1656; Fribourg, Cloche(s) à: Enney (Bas-Intyamon), 1764 chapelle St-Barthélemy, 1658; Pont-la-Ville, 1661; Briinisried, chapelle, 1662 Reyff François-Barthélémy, 1622-1664, origi¬ naire de Fribourg Richenet Jean, [1654-1674], originaire de Vevey Var. Barthélémy, Frantz Bartholomé. (VD) Hans Christoph Klely Membre de la célèbre famille fribourgeoise de Membre d'une dynastie de fondeurs installée et François-Barthélémy peintres et de sculpteurs Reyff, il est le seul à à Vevey depuis 1626 dont on connaît Gabriel Reyff, Villaraboud (Siviriez), 1660. - choisir la carrière de bronzier et de fondeur de (signalé en 1552), Jean et Théodore (signalé Lorsque Klely s'associe cloches et de canons. Fils de François* et frère en 1681). La fonderie Richenet a été reprise en à Reyff, il modifie son de Jean-François*, Jean-Jacques* et Pancrace* 1780 par Pierre Dreffet l'Ancien*. tampon et enrichit le R. Jean Richenet a fondu des cloches pour le décor. On retrouve Baptisé le 20 décembre 1622, il décède en Collège de Lausanne (1654), l'école et l'église le canon et le trèfle 1664. Il épouse Elisabeth Gillard, qui lui donne Notre-Dame de Moudon (1654-56), pour Cressier des Klely auxquels deux filles. Il est nommé membre du Conseil (NE) (1668) et pour la cathédrale de Lausanne s'ajoutent la cloche et des CC en 1652 et bailli d'lllens en 1664. (1674). Il a également été actif à Payeme où il les armoiries Reyff, Barthélémy façonne les pièces métalliques a utilisé l'abbatiale comme fonderie, comme en trois vires ou cercles nécessaires à l'atelier de ses frères. Dès 1645, atteste entre autres l'inscription sur l'ancienne emboîtés. «HANS CHRISTOFFEL il collabore régulièrement avec Hans Christoph cloche du collège de Payerne, aujourd'hui dépo¬ KLELY VND Klely*. Tous les deux reprennent à leur compte sée dans la chapelle de Grailly, «JAN RICHENET FRANTZ la fonderie de Jakob Kegler le J.*, sise à la de Payerne m'a fondue, 1646». BARTHOLOME Planche-Inférieure, en mai 1649. La fonderie REIFF GOSSEN passera ensuite aux mains de la famille Klely. On Cloche(s) à: Crésuz, 1668 MICH». Risse Antoine-Joseph, 1755-[1797], originaire (2 cloches); Jaun, église St-Etienne, 1910 (3 cloches); de Morteau (F) Le Pâquier, 1910 (3 cloches); Villarlod (Le Glèbe), Né à Montlebon (F), près de Morteau (F). 1910 (3 cloches); Corserey,1911 (2 cloches); Onnens Travaille en collaboration avec François Joseph (La Brillaz), 1912; Vuisternens-devant-Romont, 1913 Bournez l'Ancien*, notamment pour les cloches de La Roche (1797). Roelly Louis, 1805-1867, originaire de Guin Né le 2 novembre 1805 et décédé le 7 septembre Cloche(s) à: La Roche, 1797 (3 cloches) 1867. Fils de François, originaire de Ludligen (comm. Altbüron, LU) - et non de Félix, originaire Robert Jules, [1891-1913], originaire de Nancy de Holderbank (SO) comme l'écrit BRUN. Père (F) de Louis-Alexis* et de Félix-Emmanuel*, éga¬ Maison fondée en 1510 par ses ancêtres et lement fondeurs. Reçu bourgeois de Guin en sans doute la plus ancienne de France. En 1906, 1809 avec ses deux frères Félix et Alexis. Jules Robert transfère sa fonderie de Nancy à Sur la cloche de l'église du couvent de Porrentruy. L'entreprise est mentionnée dans Montorge, on peut lire «faite par Roelly Père et l'Annuaire du commerce suisse de 1906 à 1913. Fils à Fribourg 1844». Une cloche de Montagny- R. garantit pour ses cloches une puissante les-Monts les cite tous trois: «Louis Roelli & Fils sonorité et une longue durée par l'utilisation de (Alexis & Felix Emmanuel) fondeurs à Fribourg bronze raffiné de premier choix, et il se vante Suisse» en 1867. de ne pratiquer aucune retouche sur ses cloches Formation de mécanicien et fondeur, il prend la après la coulée. Il a fournit des cloches pour la succession de Jacques Delesève*, fondeur offi¬ France, le Luxembourg, l'Afrique, l'Egypte, ciel, et demeure le dernier fondeur de cloches à l'Océanie, le Canada et bien sûr la Suisse. Fribourg. En 1831, il demande à obtenir, à l'ins¬ tar de ses prédécesseurs le privilège exclusif des fonderies de cloches dans le canton mais cette requête est refusée. Il fournit une pompe à incendie à la commune de Cournillens entre 1835 et 1836. Il réalise aussi en collaboration avec Laurent Fleury* les ferrures d'une cloche de la basilique Notre-Dame à Fribourg en 1842. La fonderie, qu'exploitent les Roelly, appartient à la ville de Fribourg jusqu'en 1861, puis elle est rachetée par un certain Johann Ludwig Egger. En 1864 seulement, elle devient la propriété des Jules Robert, Jaun, fils Roelly. Selon EFFMANN, les R. ne trouvent 1910. - Alors qu'il ne Cloche(s) à: Ueberstorf, 1891 (3 cloches); Chevrilles/ pas de repreneur pour la fonderie qui est fermée s'installe en Suisse que à la mort de Louis en 1867. Cela paraît étrange durant six ans environ, Giffers, grotte de Lourdes, 1902; St-Ours, 1902 (3 le fondeur lorrain cloches); La Joux (Vuisternens-devant-Romont), 1906 puisque les deux fils (voir ci-après) avaient tra¬ Robert crée pour cette (4 cloches); Châtonnaye, 1909; Planfayon/Plaffeien, vaillé avec leur père durant les vingt dernières période un tampon 1909 (5 cloches); Granges, chapelle St-Nicolas, 1910; années de son activité. Néanmoins, l'atelier de spécifique. Im Fang/La Villette (Jaun), chapelle St-Joseph, 1910 fonderie est fermé et la maison située au pied des rochers dominés par la porte de Bourguillon ment toute la famille R.: «faite par Louis Roelli et la chapelle de Lorette est transformée en & Fils (Alexis & Felix Emmanuel) fondeurs à habitation. Fribourg Suisse» en 1867.

Cloche(s) à: Schiffenen (Guin), chapelle, 1843; Fribourg, église St-Joseph, 1844; Belfaux, 1846; Neyruz, 1848 (3 cloches); Montagny-les-Monts (Montagny), 1867 (3 cloches)

Roelly Félix-Emmanuel, [1867-1867], originaire de Guin Fils de Louis* et frère de Louis-Alexis*, avec les¬ quels il collabore en tant que fondeur. On peut lire la première mention connue de l'as¬ sociation du père et d'au moins un de ses fils sur Cloche(s) à: Heitenried, chapelle St-Joseph, 1835; la cloche de l'église du couvent de Montorge: Pfaffenwil (Pierrafortscha), chapelle, 1836; Bösingen, «faite par Roelly Père et Fils à Fribourg 1844». chapelle-ossuaire de la Ste-Croix, 1837; Chevrilles/ Mais il n'est pas certain que cette mention Giffers, 1838; Villars-sur-Glâne, 1838; Bächiisbrunnen inclut déjà Félix-Emmanuel et elle désigne plu¬ (St-Antoine), chapelle, 1840; Villars-sur-Glâne, 1840; tôt seulement Louis-Alexis, qui signe seul les Obermonten (St-Antoine), chapelle, 1842; Im Rohr trois cloches de l'église de Neyruz en 1848. Une (Planfayon), chapelle, 1843; Schiffenen (Guin), cloche de Montagny-les-Monts cite explicite¬ chapelle, 1843; Fribourg, église St-Joseph, 1844; ment toute la famille R.: «faite par Louis Roelli Fribourg, chapelle St-Léonard, 1844 et 1852; Belfaux, & Fils (Alexis & Felix Emmanuel) fondeurs à 1846; Ecuvillens (Hauterive), 1847; Prévondavaux, Fribourg Suisse» en 1867. 1849; Grossguschelmuth (Cormondes/Gurmels), cha¬ pelle, 1852; Barberêche, 1855; Jaun, église St-Etienne, Cloche(s) à: Montagny-les-Monts (Montagny), 1867 1857; Montagny-les-Monts (Montagny), 1867 (3 (3 cloches) cloches) Rognon François-Xavier, 1741-1785, originaire Louis Roelly, Fribourg, Roelly Louis-Alexis, [1843-1867], originaire de de Morteau (F) chapelle St-Léonard, Guin Né en 1741 et décédé vers 1785, fils de Alexis 1852. - La sobriété de Fils de Louis* R„ fondeur, avec lequel il travaille, (1705-1769) et de Parrenette Vermot-Desroches. la signature de Louis et frère de Félix-Emmanuel*, lui aussi fondeur. Frère de Joseph-Désiré*. Epouse en 1766 Rose Roelly, dernier fondeur On peut lire la première mention connue de Bobillier (v. 1731-1785). de Fribourg, contraste l'association du père et du fils sur la cloche de Travaille régulièrement en collaboration avec son avec l'exubérant décor du tampon du vevey- la chapelle St-Laurent à Schiffenen en 1843. frère Joseph-Désiré mais également seul comme san Samuel Treboux Ensuite Louis-Alexis coule apparemment seul pour la cloche de l'église de Grangettes en 1771. (page 56), dont la les trois cloches de l'église de Neyruz signées fonderie connaît à «Ls [Louis] Alexis Roelly à Fribourg, 1848». Une Cloche(s) à: Grangettes, 1770 et 1771; Vuisternens- la même époque un cloche de Montagny-les-Monts cite explicite¬ devant-Romont, 1771 succès grandissant. Rognon Joseph-Désiré, 1747-11791], originaire Cloche(s) à: Chiètres/Kerzers, 1830; Morat, école pri¬ de Morteau (F) maire, 1846 Né en 1747, fils d'Alexis (1705-1769) et de Parrenette Vermot-Desroches. Frère de Riietschi Emanuel, [1852-1873], originaire d'Aa¬ François-Xavier*. Epouse en 1772 Marie- rau (AG) Angélique Mourand (*1753) dont il aura au Fils de Jakob (?) Rüetschi*, il reprend la fonde¬ moins un fils, Célestin (1791-1843). rie familiale à Aarau dès 1852. Apparemment, Au début des années 1770, il travaille en colla¬ il conserve la signature de ses ancêtres boration avec son frère François-Xavier. Mais «Gebr. Rüetschi», comme en témoigne la c'est apparemment seul qu'il refond en 1777 la cloche de Vuadens (1866). De 1852 à 1873, cloche de l'église de Matran qui avait été fen¬ Emanuel R. fond également des canons pour due par la foudre. Il collabore également avec la Confédération helvétique. Mais son succes¬ Claude-Joseph Cupillard* pour la fabrication seur ne poursuivra pas cette tradition qui faisait d'une cloche de l'église de Villaz-Saint-Pierre en coexister dans un même atelier fonte à vocation 1780. Il est à nouveau seul pour couler la cloche spirituelle pour les cloches et fonte à vocation de l'église du Crêt en 1785. militaire pour les canons. Le créneau sera repris par les canons en acier Krupp. Cloche(s) à: Grangettes, 1770; Vuisternens-devant- En 1868, la paroisse de Morlens lui préfère le Romont, 1771; Matran, 1777; Autigny, 1779; Villaz- fondeur François-Joseph Bournez le Jeune* St-Pierre, 1780 (2 cloches) et 1781; Massonnens, pour la réalisation des cloches de la nouvelle 1785; Le Crêt (La Verrerie), 1785; Prez-vers-Siviriez église paroissiale d'Ursy. (Siviriez), chapelle, 1786; Le Châtelard, 1786 A sa mort, c'est son neveu Hermann Rüetschi* qui reprend la tête de l'entreprise. Riietschi Jakob, [1824-18521, originaire de Suhr (AG) Cloche(s) à: St-Antoine, 1866; Wiinnewil (Wiinnewil- Jakob Riietschi, Originaires de Suhr, les frères Jakob et Sebastian Flamatt), 1866; Vuadens, 1867 (3 cloches) Chiètres, 1830. - Riche décor végétal Rüetschi rachètent à Johann Heinrich Bär* la sur le cerveau de la fonderie de cloches d'Aarau le 1er juillet 1824 Riietschi Hermann, [18731-1917, originaire plus ancienne cloche qu'ils rebaptisent Gebrüder Rüetschi*. Le fils d'Aarau (AG) Riietschi dans le de Jakob (?), Emanuel*, reprend la direction de Neveu de Emanuel Rüetschi*, dont il hérite canton de Fribourg. l'entreprise entre 1852 et 1873. la fonderie de cloches à Aarau, vraisemblable¬ La complexité et la ment en 1873. Il décède en 1917 sans héritier. qualité d'exécution Sa veuve continue à faire tourner la fonderie et des motifs développés décide en 1920 de créer une société anonyme, par le fondateur de H. Rüetschi AG*, afin que le nom ne se perde l'entreprise Riietschi, pas. La fonderie sera dès lors dirigée par un col¬ comparées aux pro¬ laborateur de Hermann R., Otto Amsler. ductions fribourgeoises contemporaines (voir p. 84), suffisent à Cloche(s) à: Estavannens (Bas-Intyamon), 1877 (4 expliquer le succès de cloches); Gempenach, école primaire, 1878; Broc, cette fonderie. 1877-1878 (4 cloches); Pensier (Barberêche), chapelle, 1890; Bulle, temple réformé, 1895; St-Antoine, 1898 Prez-vers-Noréaz, 1925; Semsales, 1925 (2 cloches); (3 cloches); Alterswil, 1902 (4 cloches); Morat, église Burgbühl (St-Antoine), chapelle du Sacré-Coeur puis catholique St-Maurice, 1906 (3 cloches); Rechthalten/ St-Nicolas-de-Fliie, 1925; Torny-le-Grand (Torny), Dirlaret, école et chapelle réformées, 1907; Rufenen 1926; Albeuve (Haut-Intyamon), 1927; Fräschels, (Plaffeien/Planfayon), chapelle de l'école primaire, école primaire, 1928; Farvagny-le-Grand (Farvagny), 1907; Prayoud (Châtel-St-Denis), chapelle, 1909 1930; Fribourg, église St-Pierre, 1931 (3 cloches); Romont, collégiale, 1931 (4 cloches); Villarsel-sur- Rüetschi Fonderie H., 1920-..., originaire d'Aa- Marly, chapelle, 1932; Granges, chapelle St-Nicolas, rau (AG) 1933 (2 cloches); Chiètres/Kerzers, 1934 (3 cloches); Hermann Rüetschi* décède en 1917 sans héri¬ Carignan (Vallon), 1936 (3 cloches); Chapelle, cha¬ tier. Sa veuve assume l'intérim mais décide pelle, 1936 (2 cloches); Murist, 1937 (2 cloches); en 1920 de créer une société anonyme, H. Dompierre, 1938; Font (Estavayer-le-Lac), 1940; Rüetschi AG*, afin que le nom ne se perde pas. Vuissens, 1942 (2 cloches); Villarimboud (La Folliaz), La fonderie sera dès lors dirigée par un collabo¬ 1946; Chavannes-sous-Orsonnens (Villorsonnens), rateur de Hermann R., Otto Amsler jusqu'après chapelle 1949; Fétigny, 1949; Rue, 1950; Rueyres-les- la seconde Guerre mondiale. La fonderie est Prés, 1950 (2 cloches); Porsel (Le Flon), 1961; Villaz- encore en activité sous cette raison sociale en St-Pierre, 1952; Domdidier, 1953; Chevrilles/Giffers, 2012. 1953; Siviriez, 1953 (5 cloches); St-Silvestre, 1953 (2 cloches); Cerniat, 1954; Schmitten, 1955 (4 cloches); Marly, 1956 (2 cloches); Rechthalten/Dirlaret, 1956; Châtonnaye, 1957; Bulle, temple réformé, 1958; Ueberstorf, 1958 (3 cloches); Neyruz, 1959; Cugy, 1960 (4 cloches); Dompierre, 1960; Villars-sur-Glâne, 1960 (2 cloches); Grolley, 1961 (2 cloches); Noréaz, 1961 (2 cloches); Prez-vers-Noréaz, 1961; Villaraboud (Siviriez), 1961; Briinisried, chapelle, 1962; Guin, Fonderie H. Rüetschi, Prez-vers-Noréaz, 1962 (2 cloches); Vuadens, 1962 (2 cloches); Attalens, 1925. - Retour à la 1964; Bulle, 1964; Courtion (Misery-Courtion), 1964 sobriété au XXe siècle (4 cloches); Flamatt (Wiinnewil-FIamatt), église réfor¬ sur l'une des cloches mée dite de David, 1964 (4 cloches); Ménières, 1964; les plus lourdes de Vaulruz, 1964-1965 (3 cloches); Flamatt (Wiinnewil- la région (5087 kg). FIamatt), v. 1964; Autigny, 1965; Berlens (Mézières), Alors qu'elle est 1965 (2 cloches); Berlens (Mézières), ancienne église devenue une société Notre-Dame-de-l'Epine, 1965; Bossonnens, cha¬ anonyme, l'entreprise pelle, 1966; Barberêche, chapelle, 1967; Cheyres, Rüetschi reprend 1969; Seiry (Lully), 1970; Briinisried, chapelle, 1972; néanmoins le poncif traditionnel du blason Cormondes/Gurmels, temple, 1974; La Fille-Dieu de fondeur, mais les (Romont), 1975; Bussy, 1980 (3 cloches); Fribourg, armoiries familiales église St-Jean, 1981 (2 cloches); Rechthalten/Dirlaret, sont remplacées par Cloche(s) à: Berg (Schmitten), chapelle, 1919; école et chapelle réformées, 1987 (3 cloches); Guin, une simple cloche Farvagny-le-Grand (Farvagny), 1925 (2 cloches); temple, 2000 (2 cloches) centrale. Scherer Urs, [1630-1649], originaire de Soleure effet de la ville de Berne de partir exercer son Var. Schärer. métier dans d'autres cantons, sans pour autant Fondeur à Soleure. II travaille à plusieurs reprises perdre sa bourgeoisie. Il restera absent jusqu'en avec Martin Kaiser* et Gabriel Murer*. Ainsi la 1583. C'est pendant cette absence qu'il travaille petite cloche (1642) de la nouvelle tour de l'Hor¬ pour la collégiale de Romont et la chapelle de loge de Soleure porte la signature «MKGMVS» Rueyres-St-Laurent. En 1583, grande année, S. que l'on peut lire «Martin Kaiser Gabriel Murer coule la cloche de la cathédrale de Berne, celle Urs Scherer». Cependant seul Gabriel Murer est de la collégiale de Neuchâtel, celle de la cathé¬ mentionné dans les comptes soleurois entre drale de Lausanne, celle de l'église de Cossonay 1640 et 1645. (VD) et celle de l'église de Corsier (GE). Il fournit En 1630, les trois fondeurs coulent deux cloches une cloche pour le château de Morges en 1584. pour l'église St-Michel à Fribourg et une pour En 1586, S. décide de retourner un temps dans celle de Renan (BE). Murer et Scherer sont sa patrie d'origine, Bormio, rattachée alors aux encore mentionnés comme fondeurs de la Grisons, et laisse un testament qui permet de cloche de la chapelle St-Antoine à Oensingen supposer qu'il avait alors déjà atteint un âge (SO) en 1649. avancé («min höchstes altter»). Le testament mentionne également son commis et succes¬ Cloche(s) à: Fribourg, église St-Michel, 1630 (2 seur, Abraham Zender*. Sa fortune devait être cloches) conséquente puisqu'il est en mesure en 1586 de prêter à la ville de Berne une somme importante. Sermond François, [15611-1588, originaire de Bormio (I) Cloche(s) à: Romont, collégiale, 1579; Rueyres-St- Var. Franz Sermond, Sermund, François Serment, Sermontius, Laurent (Le Glèbe), chapelle, 1579; Châtel-St-Denis, Sermundus. église St-Denis, 1588 Originaire de Bormio (Valteline, I), fondeur de cloches et d'artillerie à Berne où il est reçu bour¬ Treboux Marc, 1784-1846, originaire de Vevey geois en 1567. La même année il est admis dans (VD) la confrérie des Maréchaux. Il y épouse en 1579 Var. Tréboux, Treyboux. Ursula Mattstetter, dont il n'aura semble-t-il pas Père de Samuel* et grand-oncle de Gustave*. d'enfants. Il décède quelques jours avant le 20 Neveu du fondeur de cloches Pierre Dreffet mai 1588. l'Ancien*. S. coule en 1561 une cloche pour l'église St- Aux environs de 1798, Pierre Dreffet l'Ane, Maurice à Annecy (F) et également une cloche engage son neveu Marc Treboux comme à Tumils dans les Grisons (1562). De 1568 à apprenti. Ce dernier devient son associé vers 1588, S. est armurier à Berne et il coule plu¬ 1811, puis le chef de l'entreprise de fonderie de sieurs canons pour la ville de Lausanne (1568). cloches veveysane. Lui-même la lègue ensuite à Son activité principale est cependant la fabrica¬ son fils, Samuel*.En 1835, Marc T. transfère la tion de cloches. Il semble avoir repris le fond de fonderie de Vevey à Plan-sous-Corsier (VD). commerce du fondeur Peter Schädel. On trouve ses œuvres dans les cantons de Uri, Lucerne, Cloche(s) à: Bulle, 1809; Bulle, 1813; Fétigny, 1814; Valais, Vaud et Fribourg. En 1575, S. obtient en Bächiisbrunnen (St-Antoine), chapelle, 1816; Vaulruz, 1818 (3 cloches); Onnens (La Brillaz), 1819; Praroman (Le Mouret), 1819 (3 cloches); Torny-le-Petit (Torny), 1820; Römerswil (St-Ours), manoir, 1820; Attalens, 1821 (2 cloches); Vuistemens-devant-Romont, 1822 (2 cloches); Les Muéses (Hauterive), chapelle, 1823; Torny-le-Grand (Torny), 1827 (3 cloches); Porsel (Le Flon), 1829; Billens (Billens-Hennens), 1831; Cugy, 1831; Charmey, 1831; Châtel-St-Denis, église St-Denis, 1832; Fribourg, église St-Maurice, 1832; Autigny, 1833; Chevrilles/Giffers, 1835; Vuissens, 1835

Treboux Samuel, 1814-1888, originaire de Vevey (VD) Cloche(s) à: Montbrelloz (Vernay), ancienne église Fils de Marc* et oncle de Gustave*. St-Jean-Baptiste, 1870 (3 cloches); Promasens (Rue), Samuel reprend l'entreprise de fonderie de son 1870 (4 cloches); Semsales, 1870 (3 cloches); Merlach/ père, Marc, et la transmet ensuite à son neveu, Meyriez, 1871; Courlevon, école primaire, 1872; Prez- Gustave. vers-Noréaz, 1873 (3 cloches); Corserey, 1875; Maules (Sâles), chapelle, 1875 (2 cloches); Châtel-St-Denis, Cloche(s) à: Lessoc (Haut-Intyamon), 1837 (2 église St-Denis, 1876; Marsens, chapelle St-Ignace, cloches); Bossonnens, chapelle, 1840 (2 cloches); 1876; Villarimboud (La Folliaz), 1876; Botterens, Sâles, 1841 (3 cloches); Cottens, 1846; Mézières, 1877 (3 cloches); Albeuve (Haut-Intyamon), 1879 1853 (2 cloches); Ependes, 1855; Franex (Murist), (5 cloches); Remaufens, 1879; Pont-la-Ville, 1880 chapelle, 1857; Granges, chapelle St-Nicolas, 1857; (3 cloches); Rueyres-St-Laurent (Le Glèbe), chapelle, Massonnens, 1857 (2 cloches); Remaufens, 1864 1882; Treyvaux, chapelle, 1882; Vuadens, école pri¬ (2 cloches); Morion, 1867 (3 cloches); Le Crêt (La maire, 1886; Villarvolard (Corbières), 1892 (4 cloches) Verrerie), 1869; Merlach/Meyriez, 1871 Watterin Nicolas, [1505-1525], originaire de Treboux Gustave, 18557-1898, originaire de Fribourg Vevey (VD) Un Nicolas fondeur de cloches («Glocken- Neveu de Samuel* et petit-neveu de Marc*. giesser») apparaît à plusieurs reprises dans les Gustave T. reprend la fonderie familiale à la suite comptes des Trésoriers fribourgeois dès 1505. de Samuel T., son oncle. La fonderie se situe On trouve davantage de précisions dans un Gustave Treboux, alors à Plan-sous-Corsier (VD). En 1895, Gustave contrat qui établit les conditions de paiement Maules (Sâles), 1875. T. déplace l'atelier à l'avenue Plan 27 à Vevey. En pour une cloche réalisée pour Erlach (BE) en — Le dernier membre de la dynastie Treboux 1898, on trouve à la même adresse le fondeur août 1509 qui cite «Niclausen Wattenrin, dem préfère au tampon de Jean-Alex Perret, probablement son successeur. glockengiesser zu Frybourg». Cette cloche ses prédécesseurs une est probablement celle mentionnée en 1692 inscription en toutes lorsque les autorités rachètent une cloche pour lettres, facilement la tour de l'horloge à Erlach; on mentionne alors lisible, sur la panse de que la fonte de la cloche a été faite à Fribourg la cloche. («Freiburger Guss»), probablement vers 1506 ou plus tôt. En 1505, Watterin apporte son aide aux deux fondeurs franc-comtois, Pierre de Genevrey* et Robert de Besançon*, qui coulent le gros bour¬ don de la collégiale Saint-Nicolas. EFFMANN lui attribue également la quatrième cloche du couvent des Augustins (1505, auj. disparue) et la première de la chapelle Sainte-Anne (1512) à Fribourg. En 1518, W. est à Lausanne pour refondre la gosse cloche de la cathédrale, qui sera encore une fois refondue par un fondeur inconnu la même année. Il coule, vraisemblable¬ ment à Fribourg, une cloche pour Cressier (NE) en 1523. Il répare aussi en 1525 l'horloge du Jacquemart de la ville de Fribourg.

Cloche(s) à: Fribourg, chapelle-ossuaire Ste-Anne, prob. 1512

Zender Abraham, 1559-1625, originaire de Berne Fils de Michel Z.*, fondeur et armurier, et membre d'une dynastie de fondeurs bernois fondée en 1470 et disparue vers 1735. Il effectue son appprentissage auprès de François Sermond*, comme en témoigne ses initiales sur la cloche de la collégiale de Berne coulée par Sermond en 1583. A la mort de son maître en 1588, il lui succède et reprend sa fon¬ derie près de la Golatenmatttor à Berne. Son fils David l'assistera. En 1611 il fond la grande cloche de la collégiale de Berne, la plus grosse cloche de Suisse.

Cloche(s) à: Morat, église allemande réformée, 1595 POUR EN SAVOIR PLUS

Sur les cloches fribourgeoises Apollinaire DELLION, Dictionnaire historique et statistique des paroisses catholiques du canton de Fribourg, Fribourg 1884-1902, 12 vol. Wilhelm EFFMANN, Die Glocken der Stadt Freiburg, in: Freiburger Geschichtsblätter 1898, S. 1-208. Carl BRUN, Schweizerisches Künstlerlexikon, Frauenfeld 1905-1917, 4 Bde. Abbé Paul BRUNE, Dictionnaire des artistes et ouvriers d'art de la France par province. Franche- Comté, 1912, réédition Bourg-en-Bresse 1992. Viktor TINGUELY, Die Glocken der Pfarrei Jaun, in: Beiträge zur Heimatkunde des Sensebezirks (BZH) 23-24 (1952-53), S. 68-73. Viktor TINGUELY, Die Glocken des Sensebezirks. Erster Teil: Die Glocken des Oberlandes, in: BZH 26 (1955), S. 7-26; Zweiter Teil: Die Glocken des Mittellandes, in: BZH 28 (1957), S. 3-35; Dritter Teil: Die Glocken des Unterlandes, in: BZH 30 (1959), S. 21-73. Viktor TINGUELY, Ein Kapitelchen über Glocken. Neue Glocken im Sensebezirk, Glocken im deuts¬ chen Seebezirk, Glocken der St. Peterskirche in Freiburg, in: BZH 31 (1961), 76-106; Neue Glocken, in: BZH 42 (1972), S. 51-61. Marcel STRUB, Les monuments d'art et d'histoire du canton de Fribourg, La ville de Fribourg, vol. 1, Introduction, plan de la ville, fortification, promenades, ponts, fontaines et édifices publics, Bâle 1964; vol. 2, Les monuments religieux (première partie), Bâle 1956; vol. 3, Les monuments religieux (deuxième partie), Bâle 1959. Hermann SCHÖPFER, Les monuments d'art et d'histoire du canton de Fribourg, Le district du Lac I, Bâle 1989; Der Seebezirk II, Basel 2000. Matthias WALTER, Les cloches de la Cathédrale St-Nicolas de Fribourg, Berne-Fribourg 2008. Aloys LAUPER, Fribourg, in: Guide artistique de la Suisse 4b, Berne 2012. http://quasimodosonneurdecloches.bleublog.lematin.ch/

90 Sur l'art campanaire helvétique Glocken und Glockenguss, Glockengiesserei H. Rüetschi AG, Aarau 1934. Fusa sum arowe. Catalogue de cloches, H. Rüetschi S.A., Aarau 1949. Fabienne HOFFMANN, Etude de l'iconographie et de l'épigraphie des cloches du XIVe, du XVe et du XVIe siècles dans les districts d'Echallens, de Lavaux, de Lausanne et d'Yverdon, mémoire de licence à l'Université de Lausanne, typoscript 1992. Josef GRÜNENFELDER, Die Glocken im Kanton Zug, Kunstgeschichte und Archäologie im Kanton Zug, 4, Zug 2000. Denis CORMINBOEUF {réal.} et Fabienne HOFFMANN (dir.), Restauration des cloches de la Cathédrale de Lausanne, 1998-2002, DC Films, Lausanne 2002 [DVD 41 min.]. Office fédéral de la culture (éd.), Glocken - Lebendige Klangzeugen. Des témoins vivants et son¬ nants, Denkmalpflege 5, Bern 2008.

Sur l'art campanaire en général Beratungsausschuß für das deutsche Glockenwesen (Hg.), Glocken in Geschichte und Gegenwart. Beiträge zur Glockenkunde, bearbeitet von Kurt KRAMER, Karlsruhe 1986. Kurt KRAMER, Die Glocke und ihr Geläute. Geschichte, Technologie und Klangbild vom Mittelalter bis zur Gegenwart, München 1986. Eric SUTTER, La grande aventure des cloches, Paris 1993. Thierry GONON, Les cloches en France au Moyen Age. Étude archéologique et approche historique, thèse de doctorat de l'Université Lumière - Lyon II, 2002. Eric SUTTER, Code et langage des sonneries de cloches en Occident, in: Patrimoine campanaire. Revue francophone de campanologie, supplément au n° 54 (2007). Hervé GOURIOU, L'art campanaire en Occident. Histoire, facture et esthétique des cloches de volée, Paris 2006. Thierry GONON, Les cloches en France au Moyen Age. Archéologie d'un instrument singulier, Paris 2010.

91 Exemple de la qualité d'exécution et du savoir-faire de l'entreprise Rüetschi, cette cloche de 1972 résonne et brille de tout son lustre depuis le campanile de la chapelle du Sacré- Cœur à Brünisried. UN PROGRAMME DE RECHERCHE EUROPEEN

POUR LES CLOCHES

Propos recueillis par Monique Durussel

René Spielmann-Dober, ingénieur de et de l'uniAS de Kempten en Allemagne. Rüetschi Glockenguss und Kirchenturm- ProBell® fait partie des programmes de technik AG à Aarau, explique l'avancée de recherche Européens (Corporated Research la recherche scientifique dans le domaine Program CRP Program 7). La Communauté spécifique de la conservation des cloches Européenne a démarré avec ces programmes anciennes. Il relève la qualité de l'ensemble en 1984. Leur budget: €840'000. Pour le pro¬ campanaire de la cathédrale de Fribourg, gramme 7, soit de 2005 à 2009, les moyens un des plus riches de Suisse. des chercheurs ont passé à une somme totale de €1.5 Mia. Sur environ 150 projets Pro Fribourg: Comment fonctionne ce pro¬ soutenus par la Communauté Européenne, gramme européen pour le sauvetage du patri¬ des entreprises suisses ont participé à plus moine campanaire et comment vous en ser- de 100. De nombreuses PME suisses ont, vez-vous? non seulement bénéficié de ces collabora¬ tions, mais ont aussi repris le know how de René Spielmann-Dober: La fonderie ces projets. D'ailleurs les CRP no 8, actuel¬ Rüetschi à Aarau a participé à la recherche lement en cours, disposent d'un budget de européenne concernant la protection des €7.5 Mia. cloches (ProBell®) entre 2005 et 2009. Le projet était doté d'un montant de 2 mio de Quel est l'enjeu de ces recherches pour la francs suisses. Huit fonderies européennes restauration de cloches anciennes? ont collaboré avec trois groupes de recherche, respectivement de l'Université de Padoue en Certaines cloches de plus de 600 ans fonc¬ Italie, de l'Université de Ljubljana en Slovénie tionnent toujours. C'est une longévité excep- tionnelle pour un objet! A Fribourg, la cloche de Berne. C'était très intéressant et ça a fait la plus ancienne date de 1367. C'est égale¬ avancer notablement l'état de nos connais¬ ment la cloche la plus ancienne de la Fonderie sances et l'avancement des restaurations. En Rüetschi! Lorsqu'il s'agit de restaurer de tels 2002, des chênes de dix ans ont été choisis objets, on n'a pas droit à l'erreur. Une équipe, et achetés dans une forêt domaniale à Morat. mandatée par les entreprises engagées Ces bois ont été coupés et préparés dans dans la restauration des cloches, a pu faire une scierie de Thurgovie et, durant sept ans, une dendrochronologie du joug du bourdon le bois coupé a pu sécher. La restauration de (cloche de 7 tonnes). Son bois date du début la sonnerie a démarré en 2009 par la restau¬ du XVe siècle. La dernière restauration de la ration des deux plus grandes cloches (7t. et sonnerie de la cathédrale s'est faite dans les 4t.). Elles ont été équipées avec des battants années quarante par l'entreprise fribourgeoise développés grâce au logiciel et à une simu¬ Bochud, de Bulle. Par chance, j'ai rencontré, lation ProBell®. Pour la restauration du joug à l'occasion d'un autre projet de restauration, du bourdon, un joug de bois a été fabriqué à le fils de M. Bochud. Celui-ci lui m'a donné partir du chêne séché. La forme du bois et les une photo montrant le jeune Bochud en 1943 ferrures, forgées à la main, sont semblables avec différentes personnes à la cathédrale et aux jougs anciens, heureusement présentés nous avons pu échanger sur le travail effec¬ dans des ouvrages du XIXe siècle. Ces travaux tué. Cette restauration de l'électrification par ont été dirigés par Stanislas Rück, architecte, la maison Bochud, réalisée il y a plus de 60 (Normal Office Sàrl, Fribourg) et le Service ans, n'a engendré aucun problème technique! des biens culturels du canton. Le rempla¬ cement des jougs des cloches 3 à 8 - fabri¬ Pouvez-vous décrire le processus de restaura¬ qués dans les années quarante par la maison tion des cloches de la cathédrale de Fribourg? Bochud - s'est également fait par des jougs en chêne. Ils ont été équipés de ferrures for¬ En 2002-2003, les cloches de la cathédrale gées à la main selon la tradition. Toutes les présentaient quelques problèmes. En 2007, cloches sont équipées de battants de type on a intégré la Ste-Barbe dans le projet de Probell®, la seule technologie qui permet de recherche européen. Ce qui nous a permis fabriquer des battants garantissant une réduc¬ d'évaluer les dommages causés par l'ancien tion d'usure de l'ordre de 10 à 20. système de suspension et l'ancien battant. L'état des connaissances actuelles nous aide Le programme européen ProBell est-il la solu¬ à restaurer l'objet avec moins de charge, tion pour sauver le patrimoine campanaire moins d'usure et une meilleure tonalité. La européen et suisse? technologie des battants s'est considérable¬ ment développée. Nous avons mené simul¬ Oui. Il met en réseau de nombreux cher¬ tanément les restaurations de la sonnerie de cheurs. Pour la cathédrale de Fribourg, j'ai la cathédrale de Fribourg et celle du Münster travaillé avec Matthias Walter, un campano- logue, historien de l'architecture à Berne, qui a participé au projet de recherche. ProBell® a établi un programme des connaissances acquises par les recherches européennes et, en 2010, un centre de compétence pour la protection des cloches a été créé à Kempten en Bavière. Dans la foulée, le battant de 800 kg de la cloche Pierre de la cathédrale St-Pierre à Cologne a été changé. La même opération a eu lieu à la cathédrale St-Etienne à Vienne. Les chercheurs de ProBell à Kempten ont fourni des conseils, notamment sur les anciennes formes de cloches et la pertinence de les copier ou d'admettre une évolution de celles-ci. Ce qui est unique en Suisse, c'est qu'à Fribourg, on a pris des mesures de l'état originel des cloches, puis, à chaque étape de restauration ou changement, on a cumulé l'expérience des projets antérieurs. Avant leur restauration, certaines cloches avaient une perspective de vie de 40 à 50 ans. Aujourd'hui, elles sonnent mieux et leurs perspectives de vie sont de 15 à 20 fois plus longues, cela grâce à la recherche. On sait désormais, par les recherches entreprises à l'échelle euro¬ péenne, qu'une cloche restaurée ne va pas se fêler. La fêlure a toujours été le grand risque des cloches historiques. On a vraiment fait de grands pas pour mieux maîtriser ce risque. Pour les cadres de la Maison Rüetschi, seule fonderie de cloche en Suisse, et partenaire de ProBell, c'est essentiel d'être capable de garantir des résultats probants après avoir réalisé une restauration de cloches, que paie l'Etat et ses citoyens.

Coulage d'une cloche à la fonderie Rüetschi. LA SUISSE, SECONDE PATRIE D'ALEXANDRE HERZEN

Monique Durussel

Le bicentenaire de la naissance l'importance de ses écrits s'inscri¬ Russie, ce fils de propriétaire terrien, d'Alexandre Herzen sera célébré à vent dans les bouleversements poli¬ était un ami de Michel Bakounine. Moscou le 6 avril 2012, au Musée tiques du XIXe s. Alexandre Ivanovitch Herzen. A l'occasion de cet anniver¬ Herzen est né le 6 avril 1812 à Moscou Le passage et la naturalisation d'Her- saire, la TV Cultura de Moscou a tour¬ et mort en janvier 1870 à Paris. Il est zen à Châtel-sur-Morat s'inscrit dans né un documentaire dans les lieux où enterré à Nice. L'histoire lui attribue la parenthèse radicale fribourgeoise. Herzen a vécu après son exil volon¬ la paternité du socialisme russe. Sa Herzen, russe dans l'âme, voulait une taire. Dans le canton, le tournage mère est une servante allemande et patrie bis. Genève, où il résidait, a a eu lieu à Fribourg, Morat et Burg. son père un aristocrate russe. Le sou¬ refusé d'en faire l'un des siens. C'est Alexandre Herzen avait en effet obte¬ lèvement des décembristes en 1825 James Fazy qui l'envoie à Fribourg où nu, en 1851 la citoyenneté de la com¬ marque profondément le jeune aristo¬ Julien Schaller, président du Conseil mune de Châtel-sur-Morat (Burg). S'il crate. Fonctionnaire, il subit le bannis¬ d'Etat lui trouve une commune, Burg, n'a séjourné que quelques jours en sement intérieur (1834-1835). Herzen contre un versement d'argent. En terre fribourgeoise, le temps de sa revient clandestinement à Moscou 1998, le Musée historique de Morat naturalisation, Alexandre Herzen a éta¬ où il se marie. A nouveau suspect en a consacré une exposition à Herzen. bli son testament à l'hôtel Zaeringhen 1847, il quitte la Russie avec femme Son commissaire était Claudio à Fribourg devant le notaire Henri et enfants et s'installe à Paris. Il col¬ Fedrigo, historien. Benjamin Presset de Morat. C'est labore notamment avec Proudhon. dans ce document, que l'on apprend Marqué par la révolution de 1848, il Le 10 mai 2012, à 19h, le musée le legs de 5000 francs fédéraux à la vit aussi plusieurs drames person¬ historique de Morat organise commune de Châtel pour la bourse nels. Dès 1852, Herzen vit entre une présentation en allemand de des pauvres et le fonds de l'école. Genève, Nice et Paris et s'occupe de Cécile Druey, slaviste, auteure d'un A Morat, le documentaire montre le combattre le régime tsariste par ses mémoire sur Herzen et la Suisse, château où Herzen dut attendre avant écrits et articles de presse. La cen¬ sur la vie d'Alexandre Herzen: d'aller à Burg. En décembre 1996, sure russe n'empêche pas l'impact «Alexandre Herzen: Das turbu¬ Pro Fribourg publiait un cahier sur de ses articles et Lénine s'en inspire. lente Schicksal eines russischen Alexandre Herzen (1812-1870), russe Alexandre Herzen ne cesse d'inter¬ Denkers, der in Murten eine zweite de cœur, européen d'esprit et suisse roger les rapports de la Russie avec Heimat gefunden hat». d'adoption. l'Europe. Les personnalités politiques d'Europe occidentale qu'il a rencon¬ Alexandre Herzen a été un Européen trées ont aiguisé son regard d'ana¬ avant la lettre. Son destin chahuté et lyste politique et de philosophe. En