La Ville De Bouna
Cah. O.R.S.T.O.M., sér. Sci. hum., vol. VI, no 2 - 1969. LA VILLE DE BOUNA : de l’époque précoloniale à aujourd’hui PAR Jean-Louis BOUTILLIER * A l’époque précoloniale, Bouna était déjà une véritable ville, à la fois capitale du royaume Kou- lango à la tête duquel se trouvait le Buna-masa,et cité-marchande sur une des grandes routes caravanières de l’Ouest Africain. Sa population était estimée par BINGER, lors de son passageen 1889, à environ 10 000 habitants (1). Au 19” siècle sur le territoire de l’actuelle Côte d’ivoire, elle partage le privilège d’être une ville avec trois autres centres seulement. Mais comme Kong, elle partage aussi le privilège - très facheux cette fois, mais ce n’est évidemment pas un hasard - d’être pillée, brûlée, absolument détruite par les Sofas de Samory. Pour Bouna, cela se passe en 1896 et celui qui dirige les Sofas est le propre neveu de 1’Almamy : Saranké Mory. Bouna ne se relèvera jamais tout à fait de ce désastre. A l’époque coloniale, elle devient chef-lieu d’une circonscription administrative, Subdivision, puis Sous-Préfecture après l’indépendance de la Côte d’ivoire, c’est-à-dire, centre d’un ensemble politique nouveau ne coïncidant plus avec les frontières du pays Koulango. Cette période est aussi marquée par une immigration lente mais continue et massive de paysans Lobi qui, venant de Haute Volta - précédemment d’ailleurs du Ghana - s’infiltrent à la recher- che des terres neuves et s’installent sur les terroirs peu peuplés des villages Koulango.
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