Anne-Sophie Devriese-Marchant, DidierDevriese, Isabelle Pollet, Jean-Louis Vanherweghem -éditépar DidierDevriese, Carole Masson et Anne Thomas-Lemoine

Les 175 ans de l’ULB Les auteurs et éditeurs adressent leurs vifs remerciements à tous ceux qui ont contribué à la réalisation de cet ouvrage et sans lesquels il n’aurait pas vu le jour, en particulier : Valérie Bombaerts (Département des Relations extérieures), Christophe Bulte (†) (Archives et Bibliothèques de l’ULB), Alain Dauchot (Département des Relations extérieures),

Remerciements Remerciements Véronique Delannay (Archives et Bibliothèques de l’ULB), Pascale Delbarre (Archives et Bibliothèques de l’ULB), Françoise Delloye (Archives et Bibliothèques de l’ULB), Colette Deschutter (Archives et Bibliothèques de l’ULB), Gaëlle Fonteyne (CEMUBAC), François Frédéric (Archives et Bibliothèques de l’ULB), Cécile Gass (Archives et Bibliothèques de l’ULB), Nathalie Gobbe (Département des Relations extérieures), Claude Henschel (Bureau d’Etudes - Statistiques et études prospectives), Alain Heselwood (Hôpital Erasme - Service de la communication), Jean Jottard (Centre des technologies au service de l’enseignement – Cellule Image), Christian Lardinois (Département Recherche), Christel Lejeune (Département des Relations extérieures), Elise Lennertz (Rectorat), Laurence Philippe (Département des Relations extérieures), Bénédicte Meekers (Département des Relations extérieures), Valérie Piette (Département d’Histoire), Hélène Roggen (Bureau d’études), Ralitza Soultanova (Département Recherche), Maud Rouillé (stagiaire au Département des Relations extérieures), Monique Tavernier (Secrétaire de l’Université), Eric Uyttebrouck (Centre des technologies au service de l’Enseignement), Marion Sommaire Vandaudenard (Présidence), Claudine Verdin (Greffe) et Chantal Zoller (Département des Relations extérieures). Si d’aucuns ont été oubliés, c’est bien involontairement ; qu’ils Introduction 5 1834 1835 1836 1837 1838 1839 1840 1841 1842 1843 1844 1845 1846 1847 1848 1849 1850 1851 1852 1853 1854 1855 1856 1857 1858 veuillent bien accepter nos excuses.

Cet ouvrage n’existerait sans ceux qui ont largement contribué à écrire l’histoire de l’Université libre de Bruxelles, et plus particulièrement André Uyttebrouck (†) et Andrée Despy-Meyer, archivistes honoraires de l’Université. 1. Une université engagée 6 1859 1860 1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883

Nous adressons aussi nos remerciements chaleureux à Jean-Christophe Geluck, Thierry Suykens et Émerance Cauchie.

Édition du texte : Carole Masson et Anne Thomas-Lemoine. 2. Une université en mouvement 46 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1890 1891 1892 1893 1894 1895 1896 1897 1898 1899 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 Recherches documentaires : Flore Alix et Françoise Delloye. Iconographie : Flore Alix, Pascale Delbarre, Anne-Sophie Devriese-Marchant et Carole Masson. Conception graphique : Geluck-Suykens & Partners. 3. Une université en quête d’excellence 110 Mise en page et photogravure : Xcelseven. 1909 1910 1911 1912 1913 1914 1915 1916 1917 1918 1919 1920 1921 1922 1923 1924 1925 1926 1927 1928 1929 1930 1931 1932 1933 Impression : Imprimerie Hayez. Scans : François Delvin et Amélie Marchal. 4. Une université libre soutenue par le mécénat 142 Les 175 ans de l’ULB 175 ans Les Sources photographiques : Archives et Bibliothèques de l’ULB, Centre des technologies au service de l’enseignement – Cellule Image (ULB), Département des Relations exté- 1934 1935 1936 1937 1938 1939 1940 1941 1942 1943 1944 1945 1946 1947 1948 1949 1950 1951 1952 1953 1954 1955 1956 1957 1958 rieures (ULB), Deutsches Bundesarchiv, Organisation des Nations unies, Oxford University, Schola asbl, Adrien Antoniol, Jean-Dominique Burton, Cassandre, Pierre Cattelain, Jean-Michel Clajot, Anne-Sophie Devriese-Marchant, Sophie Dubus, Frédéric Faux, Jean-Pierre Gabriel, Jean Jottard, Mariusz Kubik, Victor Lévy, Paul Louis, Stéphane Louryan, Amélie Marchal, Catherine Périer-D’Ieteren, Carole Schirvel, Michel Vanden Eeckhoudt. Conclusion 151 1959 1960 1961 1962 1963 1964 1965 1966 1967 1968 1969 1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 Illustrations de couverture, d’entrées et de fins de chapitres : Campus du Solbosch, Bibliothèque des sciences humaines ; Rectorat de l’ULB, bas-relief d’Ossip Zadkine ; Campus Érasme, Auditoire J ; Institut de biologie et de médecine moléculaires ; Campus du Solbosch, Solvay Brussels School of Economics and Management, vue d’artiste ; Auditoire Paul-Émile Janson ; Campus Érasme, Auditoire J ; Institut de biologie et de médecine moléculaires ; Bibliothèque des sciences humaines ; Campus du Solbosch, bâtiment A ; Annexes 154 Bibliothèque des sciences humaines ; Gamma Knife, Hôpital Érasme ; Campus Érasme, Auditoire J. 1984 1985 1986 1987 1988 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

Le présent ouvrage est édité par les Archives et Bibliothèques de l’ULB à l’occasion de la célébration du 175e anniversaire de l’Université libre de Bruxelles.

Droits réservés : Malgré toutes les démarches entreprises, les éditeurs de cet ouvrage n’ont pas pu retrouver l’origine de certaines photographies. S’ils se reconnaissent, les ayant-droit de ces photographies peuvent prendre contact avec les éditeurs.

©2010 - Archives et Bibliothèques de l’Université libre de Bruxelles. Dépôt légal : D/2010/2032/2 Introduction

175 ans d’Esprit Libre

L’Université Libre de Bruxelles, notre Mère Nourricière, fête ses 175 ans.

La fascination des nombres, dès lors que 175 est multiple et du 5 du pentagramme et du 7 des arts, des vertus et des péchés, imposait de marquer ce passage par un livre anniversaire. Cet ouvrage n’est pas la « ballade d’une dame du temps jadis ». Loin d’évoquer les « neiges d’antan », il veut cerner le temps présent pour comprendre notre évolution, mettre en évidence la capacité au changement tout en soulignant la constance des valeurs. L’Université Libre de Bruxelles n’est « ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre » qu’à l’heure où elle fêtait son 150e anniversaire. Nous évoquerons quelques grands moments et figures remarquables du passé mais nous mettrons surtout l’accent sur ces dernières vingt-cinq années, une pério- de riche de mutations profondes : percées scientifiques, méthodes pédagogiques, métamorphose des structures et infrastructures, questions sociétales… Cet ouvrage est donc un panorama de ces mutations : le portrait d’une université engagée, d’une université en mouvement, d’une université en quête d’excellence. On le lira comme une ouverture vers l’avenir.

Jean-Louis Vanherweghem, Président du CA de l’ULB 1 engagée Une université 1834 1835 1836 1837 1838 1839 1840 1841 1842 1843 1845 1846 1847 1848 1849 1850 1851 1852 1853 1854 1855 1856 1857 1858 1859 1860 1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913 1914 1915 1916 1917 1918 1919 1920 1921 1922 1923 1924 1925 1926 1927 1928 1929 1930 1931 1932 1933 1934 1935 1936 1937 1938 1939 1940 1941 1942 1943 1944 1945 1946 1947 1948 1949 1950 1951 1952 1953 1954 1955 1956 1957 1958 1959 1960 1961 1962 1963 1964 1965 1966 1967 1968 1969 1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 L’État belge naît en 1831. Trois universités d’État Depuis sa création, l’Université libre de Bruxelles est existent alors dans le pays : Gand, Liège et Louvain. une université engagée. Libre, la nouvelle institution Bruxelles, bien que capitale, est dépourvue d’ensei- l’est effectivement en grande partie puisqu’elle ne gnement universitaire. Lorsque l’épiscopat décide dépend ni de l’Église ni de l’État. en 1834 de fonder une université catholique à Ma- lines, siège de l’archevêché, la réaction du monde Tout au long de son histoire, l’Université sera le ter- Une université engagée Une université libéral belge est immédiate. C’est Pierre-Théodore rain de réformes et de nombreux engagements, ex- Verhaegen, avocat et franc-maçon, qui donne l’im- pressions de l’exercice du « libre examen ». Ce prin- pulsion nécessaire à la création de l’Université de cipe, véritable pierre angulaire de l’institution, inscrit Bruxelles pour faire contrepoids à « l’université dite dans ses statuts, rejette les dogmes et l’argument catholique », « pour combattre l’intolérance et les d’autorité. préjugés ». Soutenue par les loges maçonniques, subsidiée par la Ville de Bruxelles et par la Province Remises en question, attitudes progressistes notam-

de Brabant, l’ULB a pour objectif de former des élites fraternelle et solidaire équitable, juste, ment vis-à-vis de l’enseignement, des femmes et des indépendantes du pouvoir de l’Église. Profondément étudiants, lutte contre les fascismes et l’intolérance, anticléricale, l’institution n’est pourtant ni anticatho- résistance au nazisme, combat pour la paix, pour lique ni areligieuse. C’est le cas de Pierre-Théodore la laïcité, implication dans la vie civile, dans les dé- Verhaegen, premier président du conseil d’adminis- libre, société pour une engagée Une université bats éthiques tels que l’avortement et l’euthanasie, tration. Verhaegen affirme : « L’homme ne peut être et dans les grands débats contemporains, tels sont digne des fonctions que Dieu lui a confiées dans la les engagements qui confèrent à l’Université libre de nature que par le libre développement de la pensée. Bruxelles sa spécificité. La pensée, c’est son domaine, son élément, sa vie. »

1 Née d’une conviction ou contre l’emprise du dogme sur le savoir… le du dogme sur l’emprise ou contre conviction Née d’une

En 1834, année de création de l’Université, 2 religion et libre examen coexistent sans peine. « L’homme doit s’élever à Dieu par l’esprit, par le cœur, dans la

pleine liberté de sa 1. Pierre-Théodore Verhaegen, ca.1835. conscience. » 2. Le palais Charles de Lorraine, siège de l’Université de 1834 à 1842.

8 9 Face à une majorité politiquement conservatrice et les Melant écrivaient en 1890 Le Semeur, que l’ULB philosophiquement spiritualiste, une nouvelle gé- chante encore aujourd’hui : nération d’étudiants en appelle au libre examen dès 1860 pour remettre en cause l’enseignement. 5 « La Science immortelle En 1868, le recteur et philosophe Guillaume Tiber- éclaire la Raison ghien défendait toujours, dans son discours de Rome tremble et chancelle Pour la liberté et la laïcité liberté la la et Pour rentrée académique, les thèses spiritualistes contre Devant la vérité l’athéisme, le matérialisme et le positivisme. Tiber- Groupons-nous autour d’elle L’affirmation du libre examen examen du libre L’affirmation ghien, ancien élève d’Ahrens, était comme son maî- Contre la Papauté (…) » 2 tre un ardent défenseur du krausisme, une doctrine spiritualiste et théiste que l’on doit au métaphysicien allemand Charles-Chrétien Krause. En 1894, l’affaire Élisée Reclus amènera le concept du « libre examen » à figurer dans les statuts de l’Uni- En 1890, Tiberghien, encore, faisait refuser par la Fa- versité. culté de philosophie et lettres une thèse de doctorat soutenue par Georges Dwelshauvers, dans laquelle Après avoir été nommé professeur agrégé de la Fa- ce dernier défendait les idées d’Auguste Comte. culté des sciences en 1892, le célèbre géographe français dont les sympathies anarchistes étaient bien « Comment ? », écrit Tiberghien, « toutes les grandes connues se voit interdire par le conseil d’administra- théories sur l’âme (…) ne seraient que vaines et sot- tion de commencer ses conférences. La réaction est tes déclarations parce qu’elles refusent le contrôle de immédiate : des troubles éclatent, des professeurs l’expérience ? » démissionnent.

Ainsi, l’affaire Dwelshauvers fut l’occasion des pre- L’Université Nouvelle, née de la scission, est fondée miers affrontements publics : chahuts – « À bas le rec- dès 1894. Elle se réclame ouvertement du courant 3 teur et vive le libre examen » – et grèves d’étudiants, néopositiviste et organise d’emblée un enseigne- prises de positions contradictoires et véhémentes, ment novateur. Elle durera jusqu’à la fin de la Grande démission du recteur Martin Philippson… Guerre, moment où elle est réintégrée à l’ULB, sous forme d’un Institut des Hautes études. Dans le même Un effet collatéral de « l’affaire Dwelshauvers » fut la temps, une mutation profonde venue des sciences création du chant Le Semeur, qui remplaça le chant exactes et appliquées affecte profondément l’ensei- des étudiants et est devenu depuis l’hymne de l’Uni- gnement et la recherche. versité. Le professeur de géologie Henri Witmeur, était l’auteur du chant des étudiants mais il eut le tort La lente professionnalisation de la science se mani- de prendre position en faveur de Tiberghien. Les étu- feste notamment par la construction des premiers diants, contestant l’auteur, ont donc répudié l’œuvre laboratoires modernes, entre autres dans le domaine tandis que les contestataires Georges Garnir et Char- des sciences médicales. Si, dans le domaine médical 1. Guillaume Tiberghien, ca.1897. et scientifique, Ernest Solvay fut l’un des inspirateurs 2. élisée Reclus, ca. 1895. 3. Paul Héger, 1881. 4. Georges Dwelsauvers, ca. 1902. 5. Laboratoire de physiologie, parc Léopold, ca. 1925. 10 1 6. Ernest Solvay, ca. 1910. 4 6 11 et le principal mécène, l’influence exercée par de for- Belgique, tout en nous faisant évidemment traiter tes personnalités telles que Paul Héger y contribue d’intolérants, que l’Université fonctionnait normale- profondément. De manière générale, le dévelop- ment le samedi matin car nous n’avions à connaître pement des techniques expérimentales rejoint les que les congés imposés par l’État belge et la Commu- conceptions philosophiques néopositivistes. nauté française ou décidés par notre conseil d’admi- Le combat pour la laïcité, en particulier la séparation nistration et notre conseil d’entreprise. « Il n’empêche qu’un Cette évolution ne touche pas que les sciences des Églises et de l’État, n’est pas terminé. En 2003, jour l’université dite exactes : en 1876-1877, Léon Vanderkindere crée le aujourd’hui… Et l’ULB intervenait auprès du gouvernement belge « Et demain, que répondrons-nous aux mouvements premier cours pratique en philosophie et lettres de dans le cadre du projet de Constitution européenne. d’un islam radical, pour qui l’État doit être le véhi- ‘du libre examen’ devra l’ULB : un séminaire en histoire médiévale. Si Léon Elle insistait pour que le préambule de la Constitution cule de la charia, s’ils exigent d’appliquer celle-ci bien se positionner sur Vanderkindere pense que les sciences humaines ne fasse référence « aux héritages culturels, religieux et au fonctionnement des universités, par exemple en ses valeurs fondatrices peuvent atteindre à « l’objectivité des sciences de la humanistes » plutôt qu’aux valeurs exclusivement exigeant que nous cachions les étudiantes derrière nature », il estime que l’histoire doit aussi reposer chrétiennes. des moucharabiehs désormais aménagés dans nos de laïcité. » sur un savoir rigoureux et précis, faisant appel à des amphithéâtres ? » techniques sûres qui fondent la critique des sources. Elle plaidait aussi pour la suppression de l’article qui En 1894, le conseil Les « événements » de la fin du siècle traduisent donc instaurait un droit d’ingérence des Églises dans les Enfin, la réflexion interne sur le libre examen reste d’administration une véritable mutation du savoir et, même perçus institutions de l’Union. d’actualité comme en témoignent la réédition en comme violents, ils s’avèrent bénéfiques pour l’ULB 2009 dans les fondamentaux d’UBLire (Éditions de procède à une dans la mesure où ils obligent l’Alma Mater à se re- Enfin, dans son allocution de la rentrée académique l’Université de Bruxelles) des textes de Chaïm Perel- réforme des statuts mettre en question. de 2007, le président du conseil devait encore pré- man et de Jean Stengers sous le titre Modernité du li- de l’Université. Le ciser : « Il n’empêche qu’un jour l’université dite ‘du bre examen, de même que la publication, toujours en Peu après, les statuts de l’Université sont réformés libre examen’ devra bien se positionner sur ses va- 2009, dans les Éditions du Centre d’action laïque du e principe de libre dans un sens plus démocratique et proclament dé- leurs fondatrices de laïcité ». Au XIX siècle, le chant travail historique de Pierre Daled : Le Libre Examen : examen est inscrit à sormais que l’enseignement de l’Université a pour du Semeur en fait encore état : la cible était les bulles la vie d’un principe (ULB 1834-1964). l’article premier des base le libre examen. papales. Aujourd’hui encore, une vigilance de bon aloi n’est pas obsolète lorsque l’on voit l’interven- nouveaux statuts. tion des évêques dans la rédaction de la Constitution Aujourd’hui encore, il européenne, lorsque l’on voit le puritanisme de l’ad- est formulé ainsi : ministration Bush proscrire la contraception, couper les fonds de la lutte contre le sida aux organismes Article 1 : L’Université qui recommandent l’usage du préservatif et interdire libre de Bruxelles la recherche sur les cellules souches embryonnaires, fonde l’enseignement et lorsque l’on a écho de quelques « admonestations paternelles » adressées à nos collègues de l’Univer- et la recherche sur sité catholique de Louvain impliqués dans la repro- le principe du libre duction assistée. Mais l’interférence des autorités examen. Celui-ci religieuses avec la vie civile s’étend à d’autres cou- rants. postule, en toute matière, le rejet de « Quant au centième anniversaire de la mort de l’argument d’autorité Darwin, il fut mis à profit pour combattre les mou- vements créationnistes qui ont repris vigueur en ce et l’indépendance de début de XXIe siècle. Naguère, nous avons eu à faire 1 jugement. 1. Léon Vanderkindere, ca. 1884. savoir au président de l’Union des étudiants juifs de

12 13 À partir de 1931, l’Université de Bruxelles a affiché Le 25 novembre spécialisé dans les actions de sabotage technique (il nettement ses positions en faveur de la démocratie, provoque notamment en 1944 « la grande coupure » contre le fascisme, contre le rexisme, contre l’antisé- 1941, le conseil qui prive d’électricité la quasi totalité du territoire) mitisme. En 1933, quand débutent en Allemagne les d’administration est une émanation de l’ULB. poursuites contre les Juifs, un manifeste de protesta- de l’ULB décide Après la seconde guerre mondiale, l’ULB apporte son tions est signé par de nombreux professeurs. soutien aux étudiants et professeurs fuyant les dicta- la fermeture de tures militaires, espagnole, grecque, chilienne… En 1934, c’est un Comité de vigilance antifasciste qui l’Université en est mis sur pied à l’initiative de l’Association géné- résistance à l’occupant C’est aussi le cas des enseignants, chercheurs et étu- rale des étudiants et des cercles politiques, libéraux, diants qui fuient l’Europe de l’Est, en particulier après Contre le fascisme, l’intolérance fascisme, le Contre socialistes et marxistes. nazi. Des étudiants la répression de Budapest en 1956 et le Printemps de prolongeront cette Prague en 1968. Lorsque la guerre éclate en Espagne, nombreux sont action dans des les étudiants à prendre fait et cause pour l’Espagne En 1973, le conseil d’administration de l’ULB, après 1 2 républicaine. mouvements de avoir pris connaissance des événements très graves résistance, comme qui viennent de se dérouler en Grèce, et plus par- En janvier 1939, un manifeste est signé contre les le Groupe G rendu ticulièrement à la Faculté polytechnique d’Athènes, pogroms en Allemagne, puis en soutien à la France désire faire savoir à tous les enseignants et tous les et à la Grande-Bretagne dans leur lutte contre l’Alle- célèbre par des étudiants grecs qu’il est entièrement solidaire de magne nazie. actes de sabotage leur lutte. Les étudiants se mobilisent également et spectaculaires. L’ULB organisent meetings et campagnes d’information L’image que l’Université donne d’elle-même ne man- À partir de 1931, sur la dictature des colonels. En 1973 toujours, le que pas d’attirer l’attention de la Militärverwaltung, rouvrira ses portes le conseil d’administration de l’ULB confère – à titre au lendemain de la défaite de mai 1940. L’autorité l’Université de 20 novembre 1944. posthume – le titre de docteur honoris causa à Sal- militaire allemande, malgré la résistance du conseil Bruxelles a affiché vador Allende, souhaitant par ce geste rendre hom- d’administration de l’Université, finit par imposer des nettement ses mage à celui qui a entendu assurer par des voies nominations de professeurs sympathisants de l’ordre pacifiques l’évolution et le progrès économique, nouveau. La riposte de l’Université est immédiate : le positions en faveur de social et culturel de son pays, dans le respect des 25 novembre 1941, le conseil d’administration prend la démocratie, contre libertés individuelles. En 1974, les étudiants se mo- la décision de suspendre tout enseignement jusqu’à le fascisme, contre bilisent contre la condamnation à mort du militant une date indéterminée. En dépit des menaces et des anarchiste Salvador Puig. Désirant également appor- emprisonnements qui frappent ses dirigeants, jamais le rexisme, contre ter une aide aux universitaires chiliens touchés par cette décision ne sera revue : l’Université restera fer- l’antisémitisme. la répression en cours dans leur pays, l’ULB décide mée jusqu’à la libération de Bruxelles. de mettre en place des mandats exclusivement ré- servés à des professeurs ou chercheurs en sciences 1. Pierre Brachet , 1936. Les étudiants sont amenés à faire des choix : soit 2. Un char lors de la Saint-Verhaegen humaines et sciences appliquées d’origine chilienne. s’inscrire dans une autre université du pays, soit sui- de 1946. « Le libre examen battra Les étudiants ne sont pas en reste et organisent des vre des cours clandestins, soit encore s’enrôler dans l’obscurantisme. » comités de solidarité avec leurs homologues de la des mouvements de résistance. L’un d’eux, le Groupe G, 3. Le square G. Vrije Universiteit Brussel, distribuent des tracts sur

14 3 15 les campus et le Comité national universitaire de so- lidarité avec le peuple chilien s’attache à faire sortir du pays des étudiants dont la vie est menacée.

Le choix des docteurs honoris causa de l’Université illustre l’implication de l’Alma Mater dans de grands débats contemporains. À l’occasion de son 150e an- niversaire, l’Université a ainsi honoré Willy Brandt, initiateur de l’Ostpolitik allemande ; Simone Veil, déportée de la seconde guerre mondiale, militante européenne et initiatrice de la loi sur l’interruption volontaire de grossesse en France ; Andreï Sakharov, docteur en sciences physiques et mathématiques, militant des droits de l’homme assigné à résidence 4 en URSS ; et de la même manière, en 1984, l’artisan de la lutte contre l’apartheid Nelson Mandela, alors toujours en prison.

Au cours de ces 25 dernières années, l’ULB a conti- nué à maintenir la mémoire des combats contre le nazisme et l’antisémitisme. En 1994, Simon Wiesen- 1 thal, figure emblématique de la poursuite des grands criminels de guerre nazis, reçoit les insignes de DHC. À l’occasion du 50e anniversaire de la réouverture de l’ULB après la seconde guerre mondiale et à l’initia- tive des étudiants administrateurs, le projet d’un mo- nument à la mémoire du Groupe G est lancé et c’est à l’occasion de son inauguration en 1996 qu’Arthur Haulot, résistant à l’occupant nazi, et Marek Edel- 2 6 man, seul survivant du commandement de l’insurrec- tion du ghetto de Varsovie, reçoivent les insignes de DHC.

1. Fiche judiciaire de José Morais. 2. Willy Brandt. 3. Salvador Allende. 4. Andrei Sakharov, ca. 1979. 5. Simone Veil, 1984. 6. Simon Wiesenthal. 3 5 7 7. Nelson Mandela, 1993.

16 17 En 2000, lors de la C’est également pour rappeler ces engagements du En septembre 2001, le conseil d’administration de passé qu’est fait DHC, en 2005, Robert Maistriau, l’Université libre de Bruxelles prend position face à la participation d’un auteur de l’arrêt du 20e convoi de déportation la nuit situation dramatique dans laquelle se trouve plongé parti d’extrême-droite du 19 au 20 avril 1943. En 2000, lors de la partici- le docteur Younus Shaikh, rationaliste condamné à la au gouvernement de pation d’un parti d’extrême-droite au gouvernement peine de mort par un tribunal d’Islamabad (Pakistan) de l’Autriche, l’ULB n’a pas hésité à interpeller l’Uni- pour délit de blasphème. Le conseil s’élève contre l’Autriche, l’ULB n’a versité de Vienne, partenaire du réseau UNICA, pour l’existence – dans quelque pays que ce soit – d’un pas hésité à interpeller qu’elle se positionne. La réponse fut claire : « (we) délit dit de blasphème, rappelle ses options pour la l’Université de Vienne, strongly endorse the international standard of huma- liberté de conscience et d’expression et demande nitarian right, racism and xenophobia… » au gouvernement belge d’intervenir auprès des plus partenaire du réseau hautes autorités du Pakistan pour exiger d’elles la li- UNICA, pour qu’elle se Dans le même combat pour la liberté, l’ULB attribue bération du Dr Shaikh. positionne. le titre de DHC, en 2005, à Baltasar Garzón Real, le juge espagnol qui a lancé un mandat d’arrêt interna- La position de l’Université en matière de blasphème En septembre 2001, le conseil d’administration de l’Université tional contre le dictateur Pinochet, et en 2008, ap- est sans équivoque. Un autre exemple est celui des libre de Bruxelles prend position face à la situation dramatique pelle dans le cadre d’une « semaine pour la Colom- « caricatures de Mahomet », parues dans le journal bie » à la libération des otages détenus par les Forces 1 3 danois Jyllands-Posten. Si ces caricatures ont pro- dans laquelle se trouve plongé le docteur Younus Shaikh, armées révolutionnaires colombiennes. voqué l’indignation de certaines communautés mu- rationaliste condamné à la peine de mort par un tribunal sulmanes et ont été la cause de manifestations, elles d’Islamabad (Pakistan) pour délit de blasphème. bénéficieront aussi de soutiens, dont celui de l’Uni- versité, au titre de la liberté d’expression. À cet égard, la position de l’ULB est claire : le droit au « blasphè-

Pour la liberté d’expression et même… pour le blasphème même… pour le et liberté la d’expression Pour me », c’est-à-dire à la liberté d’expression, n’est pas « à géométrie variable ». Depuis le XIXe siècle, sa po- sition ne varie pas à cet égard, comme en témoigne, parfois maladroitement, le chant des étudiants qui proclame « À bas la calotte ».

1. Arthur Haulot, 1996. 2. Baltasar Garzón Real, 2005. 3. Marek Edelman, 2005. 2 4 4. Robert Maistriau, 2005.

18 19 Diplômé médecin, il rejoint le service de gynécologie- des nombreux médecins qui ont opté pour la même obstétrique à l’Hôpital Saint-Pierre. En 1965, il succè- voie et s’y sont engagés, c’est bien de cela qu’il de au professeur Jean Snoeck comme chef du service s’agit. » Inculpé avec de nombreux membres de son de gynécologie-obstétrique de l’Hôpital Saint-Pierre service, il est condamné en première instance à dix- et sera un des fondateurs de la Famille heureuse, qui huit mois de prison avec sursis, puis acquitté par la Dans les années 1970, l’ULB soutient très activement va promouvoir le planning familial. Aux côtés de Willy Cour d’appel, le 30 juin 1983. Il décède en 1986. la dépénalisation de l’interruption volontaire de gros- Peers, il s’engage dans le combat pour la dépénalisa- sesse. tion de l’avortement et crée une structure d’accueil à En 2000, conjointement à la VUB, l’ULB prend posi- l’Hôpital Saint-Pierre. Il revendique courageusement tion dans le débat sur la dépénalisation de l’eutha- Ainsi l’Université a fait siens les combats de Willy la responsabilité de l’action menée par son équipe, nasie. Au moment où la question atteint le stade des Peers. Celui-ci, diplômé de l’ULB en médecine (1947), s’exposant par là à de lourdes sanctions pénales. décisions parlementaires, l’ULB et la VUB apportent devient gynécologue en 1956. Considérant que les Pierre-Olivier Hubinont le définit lui-même : « En réa- leur « appui aux propositions qui tendent à assurer le femmes ne doivent plus accoucher dans la douleur, lité, de quoi s’agit-il ? Il est clair que la pratique non respect du pluralisme éthique de notre société et le il forme avec quelques confrères une équipe char- clandestine des interruptions volontaires de gros- droit à l’autonomie des individus dans le domaine de 1 gée d’étudier la mise en place à l’Hôpital Saint-Pierre sesse est dérangeante. Tout d’abord […] parce qu’elle la fin de la vie. […] Il est paradoxal », ajoute le commu- « Ceux qui, à l’image de l’accouchement sans douleur (ASD). L’Ordre des est illégale, et que la loi est faite pour être respectée. niqué, « qu’après avoir eu pour règle de respecter les 1. Pierre-Olivier Hubinont, ca 1955. du docteur Peers médecins prendra à son encontre diverses mesures Cette pratique met donc la branche du pouvoir […] choix des patients pendant toute la période de leur « La reconnaissance de la souveraineté de l’homme sur sa vie est disciplinaires. Il lui sera notamment interdit pendant chargée de faire respecter les lois dans une situation affection, les médecins se voient interdire par la loi à la base de l’esprit humaniste qui anime nos universités. Elle et de nous-mêmes, de longs mois de pratiquer des accouchements. Mais difficilement acceptable puisqu’elle sape son auto- de les respecter face à la mort. » ont préféré mettre son action la plus importante sera sa longue lutte rité. Ensuite, parce que cette pratique se fait au grand implique que soit reconnue la possibilité dans certaines situations clairement leur l’euthanasie liberté et la d’avortement Pour pour la légalisation de l’avortement. Il combattra sur jour, ce qui entraîne […] des conséquences complé- Comme l’évoquent de nombreux articles et dossiers de souffrance et de déchéance d’obtenir du médecin le geste ultime un plan médical, éthique, juridique et politique la mentaires : 1. elle rend publiques les circonstances internes, la réflexion au sein de l’Université traite des et fraternel qui permet d’anticiper sa mort. Nous plaidons fermement comportement en Belgique étant, avec l’Irlande, un des derniers pays dans lesquelles se pose le problème du non-désir rapports entre médecine et droit, entre éthique et lé- accord avec leur où l’interruption volontaire de grossesse était inter- de grossesse […] ; 2. elle porte […] dans le domaine galité, entre autonomie et assistance, et est relayée pour que la dépénalisation de ce geste lui donne droit de cité et conscience… » dite par une législation datant de 1867, dont divers public un problème qui a existé de tout temps, et au sein de la communauté comme en dehors de assure, sans rien imposer à personne, le respect du pluralisme articles prévoyaient de sévères peines de prison pour que la majorité de nos concitoyens a maintenu secret celle-ci. Ce débat et ce combat mobilisent aussi bien éthique qui existe au sein de notre société en particulier dans les la femme qui s’était fait avorter, pour celui qui l’avait pendant des décennies, suivant ainsi les habitudes les spécialistes en soins intensifs que les juristes ou avortée et pour ses complices. En 1973 se déclen- très répandues selon lesquelles il vaut mieux cacher philosophes de l’Université et de l’Hôpital érasme. attitudes concernant la vie et la mort. » che l’« affaire Peers » à la suite de son arrestation et les choses, les tolérer, parfois dans le secret et sous L’affirmation de la position de l’Université transparait de son inculpation pour avoir pratiqué plus de 300 couvert de ce dernier, les pratiquer impunément. Une notamment au travers d’un communiqué de presse avortements au cours des mois qui ont précédé. L’ar- question posée fréquemment à ceux qui, à l’image du 20 février 2001 conjoint à la VUB et à l’ULB : « La restation de Willy Peers provoque une forte mobilisa- du docteur Peers et de nous-mêmes, ont préféré reconnaissance de la souveraineté de l’homme sur tion : manifestions publiques, pétitions, création d’un mettre clairement leur comportement en accord avec sa vie est à la base de l’esprit humaniste qui anime comité de soutien. Suite à ces événements, l’inter- leur conscience, m’a été adressée récemment en- nos universités. Elle implique que soit reconnue la diction relative à la contraception sera levée en 1973 core dans les termes que voici : Comment se fait-il possibilité dans certaines situations de souffrance mais il faudra attendre 1990 pour que soit votée la loi que vous, professeur d’université, chef d’un service et de déchéance d’obtenir du médecin le geste ul- dépénalisant partiellement l’avortement. Willy Peers hospitalier universitaire, arrivé à un poste élevé, à un time et fraternel qui permet d’anticiper sa mort. Nous ne vivra pas l’accomplissement de ces combats : il niveau enviable et envié dans la hiérarchie sociale, plaidons fermement pour que la dépénalisation de décède, épuisé, le 30 novembre 1984. Ce combat, il ayez choisi cette voie ; qu’en attendez-vous ? Ne crai- ce geste lui donne droit de cité et assure, sans rien l’aura mené aux côtés d’une autre grande figure, cel- gnez-vous pas de compromettre l’acquis d’une vie ? imposer à personne, le respect du pluralisme éthique le de Pierre-Olivier Hubinont. Étudiant à l’ULB, ce der- La réponse est univoque, si elle est nuancée, mais qui existe au sein de notre société en particulier dans nier poursuit ses études sous l’égide du Jury central, d’une manière lapidaire, je pourrais dire ‘le respect les attitudes concernant la vie et la mort. » puis à l’Université de Liège, en raison de la fermeture de soi’. En regardant autour de moi les motivations de l’Université libre de Bruxelles en 1941.

20 21 C’est l’éducation, l’instruction qui décideront de Le 6 mars 2009, un Les trois premières l’émancipation de la femme et de l’homme, de leur tolérance et de leur capacité à dialoguer. hommage était rendu étudiantes inscrites Lucia de Brouckère à Marie Popelin par le dans une université barreau de Bruxelles. belge le sont à l’ULB en L’accès des jeunes filles à l’ULB (et à l’enseignement supérieur en général) ne trouve pas tant sa source Son portrait, propriété 1880, Marie Destrée, Pour la justice et l’équité et justice la Pour dans le désir d’émancipation féminine que dans la de l’Université, est Emma Leclercq et lutte contre l’influence du clergé. Il n’en reste pas désormais apposé Louise Popelin, toutes moins que les trois premières étudiantes inscrites aux murs du Palais de trois en candidature en Pour l’émancipation des femmes des l’émancipation Pour dans une université belge le sont à l’ULB en 1880, Marie Destrée, Emma Leclercq et Louise Popelin, tou- Justice de Bruxelles : 1 sciences naturelles. tes trois en candidature en sciences naturelles. Les Marie Popelin fut universités de Liège et de Gand suivront en 1881. L’Université catholique de Louvain attendra 1920. la première femme En 1888, Marie Popelin, sœur de Louise, est la pre- diplômée en droit en mière femme diplômée docteur en droit en Belgique Belgique. par l’ULB. Elle n’a malheureusement jamais pu exer- cer… parce qu’elle était une femme.

L’ULB a joué un rôle pionnier dans l’ascension des femmes universitaires dans le pays. La première femme assistante fut Polina Mendeleef en 1924. La première femme professeure fut Madeleine Dwels- hauvers-Gevers à la Faculté de droit en 1929 et aussi la première à présider une faculté en 1953. Enfin, en Belgique francophone, Françoise Thys-Clément fut, en 1990, la première – et unique – femme rec- teur. Rappelons aussi Lucia de Brouckère, femme de 2 sciences, féministe, militante laïque et qui fut la pre- mière femme à enseigner (en 1937) dans une faculté des sciences en Belgique.

1. Marie Popelin, 1912. 2. Lucia de Brouckère, ca. 1960. 3. Françoise Thys-Clément, 1984. 4. Madeleine Dwelsauvers 3 4 ép. Gevers, 1960.

22 23 En 2005, la distinction est accordée à des personnali- tés qui se sont attachées à illustrer par le courage ou l’imagination des valeurs fondamentales telles que la liberté, la tolérance, le libre examen, la laïcité, et parmi elles deux femmes, Radhia Nasraoui, avocate Depuis Marie Popelin, l’Université a parcouru beau- tunisienne reconnue pour sa défense des droits de coup de chemin. Les chiffres concernant la population l’homme, et Fadela Amara, fondatrice et présidente féminine à l’Université parlent d’eux-mêmes : 53,6 % de l’association « Ni putes, ni soumises » luttant pour d’étudiantes, 49 % des postes dans le personnel la laïcité, la mixité et l’égalité, contre la régression du administratif de niveau universitaire et 48,9 % des statut des femmes et le machisme. mandats de recherche. Toutefois, si elles occupent 43,4 % des mandats d’assistant, elles ne sont plus En novembre 2009, l’ULB réaffirme son soutien à que 21,8 % du corps enseignant avec 15 % parmi Radhia Nasraoui, persécutée une nouvelle fois en Tu- les professeurs ordinaires, ce qui reste supérieur de nisie pour sa liberté d’expression et sa défense des 10 % à la moyenne des universités francophones bel- droits humains. ges (chiffres 2006). 2 3 Aujourd’hui encore, l’ULB réfléchit à l’amélioration de À la fin des années 1980, un groupe de recherche qui la situation de la femme, notamment via le groupe travaille sur l’histoire des femmes se constitue – grou- de travail HoFe (Homme-Femme) créé par le conseil pe qui ne se limite d’ailleurs pas aux historiens, par d’administration. Celui-ci travaille à diverses ques- le besoin notamment de l’apport des démographes, tions telles que la politique du genre, les problèmes des sociologues, des politologues, des littéraires… liés à la maternité durant les études ou la thèse, Dans le but de donner un second souffle à la chaire l’implication du nombre et de l’âge des enfants dans Suzanne Tassier, créée en mémoire de la première l’activité scientifique des femmes, etc. femme professeur d’histoire à l’ULB et féministe, Élia- ne Gubin crée en 1988 un groupe interdisciplinaire Aux yeux de Marjorie Gassner, conseillère à la politi- en histoire des femmes (le GIEF). Elle lance ensuite, que des genres depuis 2008, le réaménagement des en 1993, la revue Sextant qui sera bientôt reprise 4 5 6 7 carrières est fondamental. Si les femmes ne sont plus par les Éditions de l’Université de Bruxelles. Profes- pénalisées à ce niveau, on peut espérer en voir plus seure d’histoire contemporaine à l’Université libre de dans les carrières scientifiques. Bruxelles, Éliane Gubin incarne en Belgique le cou- rant historiographique apparu il y a vingt ans, et qui C’est dans cette volonté de promouvoir les femmes tend à démontrer que l’histoire des femmes ne peut qu’en 2000, l’ULB a décerné les insignes de DHC à plus être un objet historiographique non identifié. Si des femmes qui se sont battues pour la défense des le GIEF ouvre la voie aux gender studies, un grand droits de l’homme et du statut des femmes : Louise 1. Des étudiantes en 3e année de nombre de chercheuses et chercheurs contribue en- Arbour, procureur des tribunaux pénaux internatio- doctorat, 1909. suite à l’efflorescence des travaux scientifiques dans naux de 1996 à 1999, Nora Irma Morales, une des 2. Mary Robinson, 2001. le champ disciplinaire du « deuxième sexe ». Droit mères de la place de Mai de Buenos Aires, Simone 3. Nora Irma Morales de Cortiñas, 2000. comparé et anthropologie juridique, sociologie du Susskind, militante du mouvement pacifiste israé- 4. Radhia Nasraoui, 2005. lien, et Wassyla Tamzali, directrice du Programme de 5. Louise Arbour, 2000. genre, histoire et philosophie des disciplines scien- 6. Nawal El Saadawi, 2007. l’UNESCO pour la promotion de la condition des fem- tifiques, bioéthique, droit du travail, psychologie ap- 7. Fadela Amara, 2005. pliquée et tant d’autres illustrent la fécondité de ce mes de la Méditerranée. 8. Wassyla Tamzali, 2000. 1 8 9 domaine « à haute valeur sociétale ». 9. Simone Susskind, 2000.

24 25 annuellement. Ont ainsi notamment été invités : Pier- re Calame (Paris), Anton Pelinka (Innsbruck), William Zartman (Washington), Jane Jenson (Montréal) et Vandana Shiva (New Delhi). Les recherches sur les thèmes de la résolution des conflits, de la paix par

Pour la paix la Pour En 2007, c’est Nawal El Saadawi qui reçoit le titre le développement, des femmes victimes des conflits, En 1987, l’ULB préhension entre des peuples qui ont des difficultés de DHC, accordé conjointement par l’ULB et la VUB. du contrôle des armes, du terrorisme et de la sécu- honore Shimon Peres, à se parler ». Nawal El Saadawi, à la fois médecin, psychiatre et rité, de la mémoire dans la construction de la paix, écrivaine égyptienne, féministe, militante infatigable ont conduit à près de cent publications. artisan de la paix En 2005, Pierre Goldschmidt, directeur général ad- et libre penseuse, s’est distinguée dans son pays en entre Israël et les pays joint de l’Agence internationale de l’énergie atomi- défendant la cause des femmes mais aussi la liberté En 2001, l’Université s’élève contre la situation de arabes et de l’accord que, militant du contrôle des armes nucléaires, est d’incroyance. Un combat et des positions qu’elle as- l’université palestinienne de Birzeit. Face à l’escalade fait DHC de l’ULB pour avoir porté les valeurs de li- sume depuis près de 50 ans malgré de nombreuses de la violence qui a lieu entre Israël et la Palestine, avec les Palestiniens, berté démocratique avec courage et imagination. représailles. En 1972, elle est révoquée de son poste le conseil d’administration de l’ULB – s’appuyant sur en le nommant DHC. au ministère et bannie à cause de ses écrits contre les textes des Nations unies et sur la convention de les mutilations sexuelles subies par les femmes. En Genève – condamne le cycle de violences qui a en- 1993, elle est jugée pour hérésie et condamnée à traîné l’armée israélienne à détruire, le 7 mars 2001, mort. Malgré les innombrables persécutions et me- les portions de l’unique route reliant l’Université de En 1991, Bronisław naces qu’elle subit, elle a gardé intactes ses convic- Birzeit à la ville de Ramallah, perturbant gravement Geremek, figure tions, que ce soit en faveur de l’émancipation des les activités d’enseignement et de recherche de cette femmes ou sur le rôle néfaste que peuvent jouer les université qui compte 5 000 étudiants et 700 mem- emblématique religions. bres du personnel administratif et académique. de l’opposition anticommuniste En 1987, l’ULB honore Shimon Peres, artisan de la En 2002, à l’initiative de l’Union des étudiants juifs paix entre Israël et les pays arabes et de l’accord avec de Belgique et du Cercle des étudiants arabo-euro- polonaise et ancien les Palestiniens, en le nommant DHC. péens, le conseil d’administration adopte une mo- leader de Solidarnosk, tion par laquelle il « réaffirme sa préoccupation face reçoit les insignes de En 1991, Bronisław Geremek, figure emblématique à la situation dramatique dans laquelle se trouve de l’opposition anticommuniste polonaise et an- l’enseignement universitaire dans les territoires oc- DHC de notre Alma cien leader de Solidarnosc, historien médiéviste et cupés ». Précisant que des projets dans lesquels des Mater. homme politique, reçoit les insignes de DHC de notre chercheurs israéliens et palestiniens dialoguent dans Alma Mater. le respect et la compréhension mutuels continuent à exister et contribuent significativement au maintien La création de la chaire Bernheim et du pôle Bern- de canaux de communication ouverts entre collè- En 2005, Pierre heim d’études sur la paix et la citoyenneté, suite à gues et à l’amitié entre Israéliens et Palestiniens, le Goldschmidt, directeur la proclamation par les Nations unies de l’année conseil d’administration encourage les chercheurs 2000 comme « Année internationale de culture de de l’ULB à soutenir de tels projets. Il souhaite ainsi général adjoint de la paix », s’inscrit dans la lignée de l’engagement de « réaffirmer solennellement que l’enseignement et la l’Agence internationale l’ULB pour un monde de paix et de tolérance. Financé recherche concourent à l’amélioration de l’humanité de l’énergie atomique, par un subside de la Fondation Bernheim, articulé à d’autant plus que ces activités impliquent des échan- 1 2 3 l’Institut d’études européennes et dirigé par Éric Re- ges scientifiques et culturels qui facilitent l’intercom- militant du contrôle macle, le Pôle s’est donné pour objectif de contribuer des armes nucléaires, 1. Shimon Peres, 1984. à la paix et à la citoyenneté par l’enseignement et la est fait DHC de l’ULB. 2. Bronisław Geremek, 1991. recherche. Une chaire internationale est décernée 3. Pierre Goldschmidt, 2005.

26 27 Article 2 : actuellement, réunissant le recteur élu au suffrage direct par ses pairs et le président élu par le CA, se L’Université fonde son met en place. Au premier échoit la responsabilité de organisation sur la l’enseignement, de la recherche et des étudiants ; démocratie interne, au second celle des finances, des infrastructures, du Après les premiers incidents à Paris, le 13 mai 1968 fonctionnement et du personnel non académique. Le l’indépendance, donne le ton à Bruxelles. Suite à une conférence CA est aujourd’hui paritaire, composé pour moitié de l’autonomie et de Mélina Mercouri sur le régime des colonels en représentants du corps académique (professeurs et la solidarité. La Grèce, une assemblée libre composée d’étudiants personnel scientifique nommé à titre définitif) et de et de quelques professeurs et assistants décide de délégués des trois autres corps : le corps scientifique démocratie interne rester dans l’amphithéâtre Paul-Émile Janson où est (assistants nommés à titre temporaire), le personnel postule la garantie amorcée la contestation des autorités. Il en sort un administratif, technique, de gestion et spécialisé, et de l’exercice des interne démocratie la Pour « mouvement du 13 mai » patronné par l‘Union étu- les étudiants. Ensemble, ces élus directs cooptent un diante syndicale et destiné à lutter contre l’esprit et certain nombre de membres extérieurs, représentant libertés fondamentales les structures de l’« enseignement bourgeois ». la société civile. Ainsi que le souligna Robert Tollet, à l’intérieur de président du CA de 1995 à 2002, « c’est ce schéma l’Université et la Le 21 mai, près de 175 professeurs votent à leur tour de démocratie qui fait que, au sein du conseil, la voix une motion par laquelle ils ne reconnaissent plus d’un doyen est égale à celle d’un étudiant ». vocation des corps l’autorité du conseil d’administration et demandent constitutifs de son remplacement par une instance démocratique- Si l’ULB a joué un rôle précurseur en matière de par- ment élue par l’ensemble de la communauté uni- ticipation, depuis juin 2003, le décret définissant la communauté 1 versitaire. Une autre assemblée libre, le lendemain, et organisant la participation des étudiants au sein universitaire à rassemble entre 1 200 et 1 500 personnes qui vont des institutions universitaires et instaurant la partici- participer, avec occuper la salle du conseil de manière ininterrompue. pation des étudiants au niveau communautaire met pouvoir délibératif, à la Dès le 24 mai, les cercles étudiants et 2 000 modé- toutes les universités de la Communauté française rés provoquent au Janson une assemblée qui don- sur le même pied et assure aux étudiants 20 % des gestion de l’Université nera naissance à une proposition de réforme du sièges du conseil d’administration. et au contrôle de cette conseil d’administration. L’assemblée libre, victime gestion. de son propre fonctionnement et de son refus de La réforme des statuts de l’Université a permis jusqu’à toute structure, est en perte de vitesse. Il faudra tout nos jours un fonctionnement équilibré de l’institution de même une descente du parquet pour mettre fin avec les difficultés propres à tout régime « parlemen- à l’occupation des locaux le 10 juillet. Le nouveau taire » démocratique. Elle a permis de véritables en- conseil est élu le 20 novembre 1968. André Jaumotte gagements collectifs pour réaliser de vastes projets remporte la majorité absolue au premier tour et est de développement des infrastructures, pour modifier élu recteur. des programmes de cours, voire pour intervenir dans des débats publics intéressant l’ensemble du pays. Mai 1968 a provoqué la disparition de l’ancien conseil d’administration, la démission de son pré- sident (Félix Leblanc), de l’administrateur délégué (Jean-Pierre Gillet) et du recteur (Marcel Homes), ainsi que la négociation de nouveaux statuts avec 1/2. Mai 68. Une assemblée dans l’amphithéâtre Paul-émile Janson. la participation de tous les corps de l’Université 3. Le baron André Jaumotte. (étudiants, assistants, enseignants, employés et 4. Mai 68. L’assemblée libre dans la 2 3 4 techniciens). La structure bicéphale qui subsiste salle des Marbres.

28 29 rité de la mère et le niveau social de la profession du L’ULB a également innové en matière pédagogique père. Ces facteurs sont indépendants l’un de l’autre en créant les prix de pédagogie Socrate, destinés à même si on aurait pu conclure que les hommes aux honorer des enseignants choisis par les étudiants professions prestigieuses épousent les femmes intel- pour la qualité de leur enseignement et leurs prati- ligentes… ou l’inverse. ques pédagogiques. La sélection est faite par les étu- La promotion de la réussite est un des fondamen- Au cours du temps, divers dispositifs ont été mis en diants, car il a semblé logique que les premiers béné- En 2004, taux de l’ULB. En effet, près de 60 % des étudiants Il ressort de l’étude que le facteur indépendant le plus place pour mieux informer sur les études universitai- ficiaires de la qualité de l’enseignement en décident. le programme échouent à l’issue de leur première année à l’uni- positivement corrélé avec la réussite, toutes facultés res : séances d’information dans les écoles secondai- versité. De nombreuses études ont été publiées à confondues, est le cursus d’études antérieur de l’étu- res, journées portes ouvertes, ouverture des cours L’aide à la réussite s’étend aussi à la préparation des de tutorat de l’ULB ce sujet et les raisons de ces échecs sont connues : diant : c’est essentiellement le fait d’avoir suivi aupa- durant la semaine de carnaval, salons étudiants, bro- élèves du secondaire : c’est le projet pilote du Tutorat est primé par maîtrise insuffisante du français, y compris pour les ravant un cursus traditionnel plutôt que rénové, dans chures d’informations, diffusion d’informations sur qui a fait ses débuts en Belgique en 1989 et reste Pour l’aide à la réussite réussite l’aide à la Pour la médaille étudiants francophones, mauvaise information sur les options mathématiques fortes ou latin-grec. Voilà le site web, entretiens d’information et d’orientation une première actuellement dans notre pays. les études, difficultés d’adaptation aux exigences un message politiquement incorrect mais dont la et, depuis 1998, une journée d’accueil pour les nou- Jan Amos Comenius des études universitaires, méthodes de travail ina- prise en compte serait peut-être de nature à apporter veaux étudiants. Le programme Tutorat est un dispositif pédagogique de l’UNESCO, daptées ou même inexistantes, manque de travail, un jour une solution durable. 1 qui consiste à faire encadrer des petits groupes de attribuée à structures universitaires inadéquates face à la massi- À la rentrée académique 2007, de nouveaux outils trois à huit élèves de l’enseignement secondaire fication de l’enseignement, enseignants-chercheurs En 1995 se met en place le projet « test des gui- de promotion de la réussite ont été mis en place. Plus supérieur par des étudiants de l’Université. L’opéra- des particuliers brillants mais parfois peu sensibilisés aux pratiques dances ». Le test offre à l’étudiant primo arrivant la de 3 000 étudiants de BA1 en facultés de sciences tion s’organise plus spécifiquement dans les deux (enseignants, pédagogiques et enfin, origines socioculturelles ex- possibilité d’évaluer ses compétences quant à la mé- exactes et de sciences humaines peuvent vérifier leur derniers degrés du secondaire et concerne des éta- chercheurs, trêmement variées des étudiants. En effet, l’échec à thodologie d’études universitaires et de recevoir, en niveau de connaissances dans les branches scientifi- blissements bruxellois connaissant une population l’université n’est pas socialement neutre et on sait conséquence, des conseils de remédiation. À terme, ques telles que mathématiques, physique, chimie et majoritairement issue de l’immigration ou de milieux directeurs que l’origine sociale d’un étudiant ou le niveau d’étu- il avait pour finalité de servir de base à l’évaluation statistiques. Ces exercices en ligne sur la plate-forme défavorisés. des projets des de ses parents peuvent avoir une incidence sur de l’efficacité des dispositifs d’aide à la réussite mis de l’Université virtuelle ont prouvé leur efficacité et pédagogiques) ses chances de réussite. en place. Malgré un résultat positif de l’étude pilote, permettent aux étudiants de revoir eux-mêmes leurs En 2004, le programme de tutorat de l’ULB est primé le projet est abandonné en 2001 sous la pression du bases du secondaire. par la médaille Jan Amos Comenius de l’UNESCO, at- ou à des groupes Une étude interne à l’ULB montrait en 2000 que le mouvement étudiant qui y voit les préludes d’un exa- tribuée à chaque session de la Conférence internatio- d’éducateurs ou de taux d’échec des étudiants boursiers était de 15 % men d’admission. Il a pourtant été repris avec succès Dès le début des cours, les bibliothèques proposent nale de l’éducation (CIE), ou lors d’autres événements chercheurs. L’ULB supérieur à celui des autres étudiants, quel que soit par d’autres universités. différentes formations à la méthodologie et à la re- importants de l’UNESCO ; elle est attribuée à des par- le réseau d’enseignement dont ils étaient issus. Cette cherche documentaire. Ainsi, le projet Sherpa vise à la ticuliers (enseignants, chercheurs, directeurs de pro- est ainsi la première observation fut confirmée au niveau de la Commu- L’ULB a donc été une pionnière dans la mise en place formation documentaire des étudiants, dans le cadre jets pédagogiques) ou à des groupes d’éducateurs ou université européenne nauté française par l’étude Newtonia en 2004. de moyens pour lutter contre l’échec. Dès 1975, elle d’un travail requérant une recherche bibliographique. de chercheurs. L’ULB est ainsi la première université à être distinguée crée ce qui deviendra le Centre de méthodologie uni- Démarré en 2003-2004 avec près de 700 étudiants, européenne à être distinguée par l’UNESCO. À l’heure Dans ce domaine, la lecture d’un travail publié en versitaire, dont l’objectif consiste à développer les trois facultés et cinq sections, le projet a pris de l’am- actuelle, plus d’une centaine d’étudiants tuteurs, en par l’UNESCO. 2008 dans Economic Studies par une de nos équi- compétences langagières des étudiants et à favoriser pleur puisqu’en 2007-2008, 1 585 étudiants, cinq grande partie issus de l’immigration, aident un millier pes d’ECARES s’avère particulièrement instructive. facultés et huit sections en ont bénéficié. ainsi leur adaptation aux spécificités des discours 2 d’élèves dans 22 établissements scolaires. Une école L’étude porte sur le cursus de 2 539 étudiants ins- universitaires. sur quatre à Bruxelles participe ainsi à cette opéra- crits pour la première fois en première année à l’ULB, Les actions vers les enseignants n’ont pas été tion. En 20 ans d’existence, le Tutorat a permis à plus issus de deux cohortes, celle de 1997-1998 et celle 1/2. Le prix et la médaille Amos oubliées. Des spécialistes en pédagogie universitaire Comenius, 2004. de 18 000 élèves d’être aidés par quelque 1 800 étu- de 2001-2002. Divers paramètres ont été relevés et et en communication organisent des séminaires et diants tuteurs. corrélés avec la réussite ou l’échec en utilisant pour modules de formation pour aider les enseignants qui la première fois une analyse statistique multivariée le souhaitent, notamment dans le domaine des nou- mettant à l’abri du piège des facteurs confondants. veaux outils technologiques. En bref, les facteurs significativement déterminants de la réussite sont positivement le niveau de scola-

30 31 Dès les années 1960, l’ULB a été pionnière dans sa politique d’accueil et d’aide aux étudiants.

Cette volonté d’accompagnement et de soutien se tra- duit notamment au travers des infrastructures mises à la disposition de tous les étudiants et des services qui leur sont proposés dès leur entrée à l’Université :

Pour une politique sociale sociale politique une Pour aide sociale directe, restaurants et logements univer- sitaires, cours imprimés à prix abordables, accès à la médecine et au planning familial, accompagnement Pour la solidarité et la fraternité fraternité la et solidarité la Pour et soutien psychologique, jobs étudiants, aide à l’em- ploi pour les jeunes diplômés, aide spécifique aux 2 3 étudiants handicapés…

À la fin de la Grande Guerre, l’ULB prend conscience qu’outre sa mission éducative, elle a aussi un rôle social à remplir auprès des étudiants. Sa première action marquante est la création d’un réfectoire des étudiants, destiné à reconstituer les forces d’une jeunesse qui a subi de nombreuses privations sous l’occupation. C’est le docteur Auguste Slosse qui est chargé de cette entreprise. Il en assure la direction avec l’aide d’étudiants bénévoles. Il parvient même à obtenir un subside annuel et le restaurant ouvre ses portes en 1918 au 145 chaussée de Wavre. Il dispa- raîtra en 1921. Par ailleurs, en 1920, on inaugure la Maison des étudiantes, chaussée de Wavre toujours. Quant aux étudiants, moins privilégiés car ne béné- ficiant pas de logements, ils profitent cependant à partir de 1921 d’une « salle des fêtes », de locaux de réunions ainsi que d’un restaurant installés dans le cadre prestigieux des anciennes écuries du palais 1. La cité estudiantine avenue Héger, d’Egmont, et gérés dès le 17 octobre 1921 par la so- ca. 1935. ciété coopérative « Maison des étudiants ». Ces mai- 2. Le restaurant de la cité Héger, ca. sons perdureront, en déménageant parfois, jusqu’à 1935. l’ouverture en 1932 de la cité estudiantine Paul Hé- 3. Aimer à l’ULB, 2009 . 4. Une chambre d’étudiantes de la ger. La cité de l’avenue des Courses ouvre en 1965 cité estudiantine avec vue sur le Bt. A avec 227 chambres ; ce home comporte des cham- et sur le square Servais, ca. 1940. 1 4 5 bres individuelles avec cabinet de toilette. C’est, à 5. Auguste Slosse, ca. 1905.

32 33 Ce projet voit le jour d’une part grâce à la généreu- se donation des époux Goldschmidt permettant la création de la Fondation Guy Perrier-Goldschmidt en mémoire de leur fils, étudiant mort tragiquement, et d’autre part grâce à l’ULB qui met à disposition une l’origine, une cité « de filles ». En 1980, les résidences maison permettant d’accueillir les bambins et leurs La capacité d’accueil Gandhi, Martin Luther King et Henri Lafontaine (250 puéricultrices. Tout au long de son histoire, ce sont de l’Université a plus logements) sont inaugurées à la Plaine. environ 2 600 enfants (répertoriés depuis 1964) qui ont ainsi été accueillis et choyés à la crèche de l’ULB. que doublé, passant de Au total, en additionnant les maisons de logements 700 à 1 500 logements privés érigés dans les années 1980 et 1990 à la Plai- La crèche, qui est à ses débuts une garderie, est ins- en moins de sept ans. ne et à érasme, la capacité d’accueil de l’Université a tallée au 125 avenue Buyl à Ixelles. Elle a une capa- plus que doublé, passant de 700 à 1 500 logements cité de 50 lits. En 1964, face à la demande croissan- en moins de sept ans. te d’inscriptions, elle déménage dans deux maisons de l’avenue Jeanne. Dans cette même optique, on C’est à l’ULB, le En octobre 1991, 110 logements supplémentaires crée en 1980 une crèche de 60 places à érasme. En sont disponibles sur le campus d’Anderlecht ainsi 2006, afin de répondre aux conditions de qualité 13 octobre 1958, que que 116 au campus de la Plaine où plusieurs pha- d’accueil, la crèche de l’ULB quitte l’avenue Jeanne la première crèche ses de constructions sont planifiées en partenariat pour prendre place sur l’îlot Depage. Aujourd’hui, universitaire belge avec des sociétés immobilières pour ajouter 510 la crèche compte un tiers d’enfants d’étudiants et logements supplémentaires en 1994. Dans le cadre deux tiers d’enfants du personnel (soit 130 enfants ouvre ses portes, 1 3 de la politique de rénovation des logements et res- au total). Il s’agit de la plus importante crèche de répondant ainsi à taurants universitaires, la cité Héger et le Campouce Bruxelles en nombre de lits agréés ONE (126 lits sur une demande de sont agrandis et modernisés en 1997 et on construit un total de 130). avenue Depage la nouvelle cité étudiante « Lucia de l’Association générale Brouckère » de plus de 100 logements individuels. Nées en 1958, les Presses universitaires de Bruxelles des étudiants. En septembre 2006, grâce à la fondation Elio Conte, sont une organisation relativement innovante dans le parc de logements de l’Université s’accroît de 93 l’ouest de l’Europe. En effet, en Belgique, en France chambres, également avenue Depage, ce qui porte le et en Allemagne, l’édition et les publications univer- nombre de logements de l’Université à 834. En addi- sitaires sont le plus souvent prises en charge, à cette tionnant les logements gérés en propre par l’Univer- époque, par des maisons d’édition ordinaires. L’ASBL sité et les maisons de logement privées, la capacité Presses universitaires de Bruxelles a pour objectif de d’accueil de l’Université est actuellement de 1 653 mener une véritable politique sociale. Dès leur créa- lits pour l’ensemble de ses sites. tion, les PUB ont en effet lutté contre les discrimina- tions pratiquées dans les offices étudiants lors de la C’est à l’ULB, le 13 octobre 1958, que la première vente de cours, notamment en appliquant un prix crèche universitaire belge ouvre ses portes, répon- unitaire équivalent pour tous les cours et pour tous dant ainsi à une demande de l’Association générale les étudiants et en garantissant à chacun de dispo- des étudiants. Une enquête menée en 1956 auprès ser de notes de qualité publiées régulièrement. Par de 1 288 étudiants avait en effet révélé que « 132 le biais de l’impression de syllabus, les PUB ont par- d’entre eux étaient mariés, dont 90 étaient pères de 1/2. La crèche de l’Université libre de ticipé à une réforme de l’enseignement en permet- famille ». Bruxelles tant une modification des méthodes d’apprentissage 3. La Cité Elio Conte, Avenue Depage. dans le milieu universitaire. La prise de notes est allé- 2 4 4. Aimer à l’ULB, 2009.

34 35 les ravages causés notamment par la tuberculose Aujourd’hui, les pour une sexualité libre et responsable, ses consul- sur une population étudiante souvent mal nourrie et tations médicales, psychologiques, sociales et juridi- surmenée. Pour ce faire, l’Université rend un examen services médicaux ques ainsi que ses activités d’éducation sexuelle et clinique de dépistage et une radiographie obligatoi- offerts vont de affective étaient animées par le souffle contestataire res pour tout nouvel inscrit. Les étudiants dont l’état consultations des mouvements jeunes et féministes des années gée pour les étudiants ce qui leur permet de réserver était grave étaient admis au sanatorium universitaire tion, le dépistage et l’accompagnement de la mala- 1970. Aujourd’hui, Aimer à l’ULB œuvre pour des leur attention à la compréhension de la matière et de d’Eupen, commun aux quatre universités belges. d’ordre général et die du sida sont anonymes et gratuits. Enfin, destiné objectifs progressistes dans le domaine de l’amour. rendre les cours plus conviviaux. de soins infirmiers essentiellement aux membres du personnel et orga- La réponse pluridisciplinaire offerte par le centre aux Aujourd’hui, les services médicaux offerts vont de aux consultations nisé en collaboration avec la clinique de dépistage demandes d’aide, de soutien ou d’information favo- Les PUB sont aujourd’hui une librairie de sciences consultations d’ordre général et de soins infirmiers de l’Institut Bordet, le dépistage du cancer est pro- rise une approche globale et humaniste de la santé humaines, une librairie scientifique, une librairie mé- aux consultations spécialisées sans charge financière spécialisées sans posé chaque année. Le service de la médecine du psychique et corporelle. Ces dernières années, le dicale ; elles gèrent l’édition des cours et l’impression pour les étudiants et les membres du personnel. La charge financière sport comporte trois volets : l’aptitude, le volet curatif centre a développé des campagnes de sensibilisa- de mémoires et de thèses. Les bénéfices financiers médecine préventive se préoccupe essentiellement pour les étudiants en cas de traumatisme articulaire ou musculaire et la tion non culpabilisantes autour du sida en proposant réalisés par cette activité sont en grande partie re- de prévenir les maladies physiques comme psychi- kinésithérapie, qui permet d’optimaliser les rééduca- des consultations de dépistage et a soutenu les sé- tournés au service social étudiant. ques. Elle a pour objectif d’optimaliser le capital san- et les membres du tions post-traumatiques. ropositifs. té de l’étudiant, afin de le mettre dans les meilleures 1. Les Presses universitaires de personnel. Bruxelles. Les PUB sont Le Service de médecine préventive est créé en 1949 conditions possibles pour réussir ses études. Elle En 1965, s’ouvre une première antenne de centre de PsyCampus est le nom qu’a pris en 1985 le Service et le Centre de guidance psychologique en 1955. 2. André Ombredane (à dr.) en planning familial, ouverte à la communauté univer- aujourd’hui une vise également à dépister les maladies contagieuses, compagnie de l’éthologiste Konrad d’aide psychologique aux étudiants (SAPE) qui avait Équipé de tout le matériel nécessaire à la radiogra- sitaire et à tout public, la Famille heureuse. Ce cen- librairie de sciences telles que la tuberculose. Les vaccinations usuelles Lorenz, futur prix Nobel lui-même succédé en 1963 au Service de guidance. phie, ce service s’était donné pour but de prévenir sont également proposées. L’information, la préven- de médecine, 1956. tre prendra le nom d’Aimer à l’ULB en 1974. Militant Ce dernier, créé par le professeur Ombredane, s’est humaines, une d’emblée nettement différencié des services com- librairie scientifique, parables créés à la même époque dans les autres une librairie universités, centrés uniquement sur les questions de choix d’études. PsyCampus s’est orienté de manière médicale ; elles plus large vers l’ensemble des difficultés psychologi- gèrent l’édition des ques rencontrées par les étudiants, qu’elles soient ou cours et l’impression non en rapport avec les études, et s’est donc attelé à rendre financièrement accessible à la population de mémoires et de estudiantine des entretiens d’orientation, des entre- thèses. Les bénéfices tiens psychologiques et des consultations psychothé- financiers réalisés rapeutiques. En 1975, le ministère de la Santé publi- que agrée le Service de santé mentale (SSM) de l’ULB par cette activité comme équipe spécialisée. Ce service regroupe trois sont en grande partie entités : PsyCampus, le Centre de guidance, d’abord retournés au service à Saint-Pierre, puis dans une maison de la rue Haute, et Psycho-Belliard devenu Psycho-Belliard-Plaine social étudiant. depuis le déménagement à la Plaine, ces deux der- nières entités étant ouvertes à l’ensemble de la po- pulation. En 2000, le Service de santé mentale agréé comme tel par la COCOF est devenu une ASBL, liée par convention avec l’ULB (SSM-ULB).

1 2

36 37 Parallèlement à cette extension numérique, les activi- tés du CEPULB se diversifiaient et s’amplifiaient. Des antennes interuniversitaires UCL/ULB se mettaient progressivement en place dans la région bruxelloise et dans le Brabant wallon. L’Extension La coopération au développement illustre la vo- Dès 1938, L’ULB a introduit en Belgique, sur base du modèle À côté de cours de l’ULB, le CEPULB propose lonté de l’ULB de partager les connaissances pour les travaux du anglais des extramural studies, l’enseignement ex- aujourd’hui à ses membres des cycles de conféren- construire une société plus équitable. Elle assure tensionniste. ces, l’accès aux bibliothèques universitaires, des aussi le rayonnement de l’ULB dans diverses parties CEMUBAC au Kivu ont cours d’éducation physique, des ateliers, des voya- du monde et facilite ses contacts et échanges avec permis une meilleure L’Extension universitaire de Bruxelles, fondée en ges, des visites, des excursions, des expositions, etc. les universités de nombreux pays. Action de soli- compréhension 1893 et dont le but était de permettre à un large pu- Il participe à la vie universitaire qu’il enrichit en orga- darité à l’égard du Sud, il s’agit aussi d’une activité blic d’accroître ses connaissances par l’organisation nisant des expositions, des colloques, des concerts académique et scientifique qui profite pleinement à des mécanismes et de cours généraux, allait rapidement connaître le l’enseignement – à travers les échanges étudiants – Pour l’éducation permanente l’éducation Pour et en publiant des livres et une revue trimestrielle, spécificités de la succès. Un bilan dressé après quinze années d’exis- L’Artichaut. et à la recherche par les études de terrain. tence donne les chiffres d’une vingtaine de sections malnutrition. À partir locales, organisant des activités dans 63 localités et Le Centre scientifique et médical de l’ULB, mieux des années 1980, le 3 ayant assuré quelque 530 cours (soit 35 par an en 1 connu sous son nom abrégé CEMUBAC, est fondé CEMUBAC développe moyenne) au bénéfice de 8 000 auditeurs. Au cours au développement coopération la Pour en 1938 afin d’assurer, à l’époque, le rayonnement du temps, l’Extension a étendu et diversifié son ac- de l’ULB dans les colonies belges d’Afrique centrale : des stratégies tion. Étendu, puisqu’elle compte aujourd’hui autant Congo, Rwanda et Urundi. De nombreuses équipes d’amélioration de la L’ULB a introduit en de sections en Belgique francophone qu’elle en avait de l’Université ont mené d’importantes activités au prise en charge de naguère dans le pays entier. Diversifié car, aux pro- sein du CEMUBAC, notamment dans le domaine de Belgique, sur base du grammes de cours, elle a ajouté des conférences, des la lutte contre la carence en iode, la lutte contre la la malnutrition. Le modèle anglais des débats, des séminaires, des excursions scientifiques. malnutrition protéino-énergétique, la prévention des protocole élaboré par extramural studies, La forme s’est donc modifiée sans toucher au fond. assuétudes en Asie et la prévention du sida en Répu- l’équipe du CEMUBAC Car le souci de l’Extension reste d’apporter à son blique démocratique du Congo. l’enseignement auditoire un enseignement et une information élabo- a finalement servi de extensionniste. rés à partir des recherches et travaux des membres Une spécificité du CEMUBAC est de mettre -un ac base à l’élaboration de l’Université, et présentant les qualités de rigueur cent tout particulier sur la formation du personnel d’un protocole national et de sérieux du travail scientifique. 2 de santé, la recherche appliquée et les programmes 4 de surveillance épidémiologique. À la fois ASBL et de prise en charge de Le CEPULB propose à Le CEPULB ONG, le CEMUBAC fait partie du consortium d’ONG la malnutrition dans ses membres des cycles En 1973, l’Université créait en son sein un autre orga- A-COR-D – en association avec le Service laïque de toute la République nisme d’éducation permanente : le CEPULB (Conseil coopération au développement (SLCD) et Action de conférences, l’accès de l’éducation permanente de l’ULB), pour répondre pour le développement communautaire (AADC) – qui démocratique du aux bibliothèques à l’émergence du phénomène de « civilisation des permet de développer des synergies avec des ONG Congo. universitaires, des loisirs ». Cette « université du temps disponible », 1/2. Le Cepulb (Conseil de philosophiquement proches. conséquence conjuguée de l’élévation du niveau l’éducation permanente de l’ULB), cours d’éducation d’instruction moyen et de la diminution du temps de 2007. Mais la coopération au développement de l’ULB ne 3/4. Le Cemubac : action de travail, allait connaître un rapide succès : en 1985, se limite pas au CEMUBAC. Ainsi, l’ULB est particu- physique, des ateliers, coopération en Afrique Centrale, des voyages, des 800 personnes participaient régulièrement aux cy- 2000-2004. lièrement présente en Afrique centrale, au Bénin, au cles de cours proposés. Dix ans plus tard, ce chiffre 5. Le Cemubac. Réhabilitation du Burkina, au Sénégal et à Madagascar, principalement 5 visites, des excursions, avait doublé et atteignait la capacité d’accueil maxi- bâtiment de l’inspection provinciale dans les domaines de la santé et de l’agronomie. des expositions, etc. male ! du Nord-Kivu, 2004.

38 39 Plus récemment, les activités de l’ULB se sont éten- La dernière mission teurs. Réalisée dans la majorité des cas sur l’initiative dues à l’Asie, et notamment au Vietnam et au Cam- et avec le soutien financier du Haut-Commissariat bodge, avec des programmes de co-organisation de menée par le Service aux droits de l’homme des Nations unies, la gestion cursus. d’anthropogénétique de ces programmes est confiée à la coopération de l’ULB concernait technique belge. En 2004, en Bolivie, le laboratoire de parasitologie Ces conventions-cadres ont été signées avec l’Uni- de l’ULB a proposé en collaboration avec l’Université quatre écoles de Quito, versité de Kinshasa et l’Université de Lubumbashi L’Université induit et alimente également une ré- de San Simón à Cochabamba une stratégie globale ainsi que l’Escuela (RDC), l’Université nationale du Rwanda, l’Univer- flexion sur ce que doit être la coopération dans une er de lutte contre la maladie de Chagas qui tue 45 000 Guayaquil. Elle a sité du Burundi, l’Université Mohammed I (Maroc), perspective historique et de développement durable personnes chaque année en Amérique latine. Un l’Université d’Abomey-Calavi (Bénin), l’Université de d’un monde globalisé. C’est dans cet esprit que les nouveau protocole de traitement des nouveau-nés a permis d’y relever neuf Ouagadougou (Burkina Faso), l’Université agronomi- universités francophones de Belgique et de nom- ainsi permis de guérir 100 % des bébés pris en char- mesures biométriques que de Hanoï et l’Université Pham Ngoc Thach d’Hô- breuses ONG ont organisé ensemble, depuis 2002, ge par cette équipe. auprès des élèves Chi-Minh-Ville (Vietnam), l’Institut de technologie la semaine d’information et de réflexion Campus du Cambodge, la Universidad Nacional San Antonio Plein Sud, sur les campus de toutes les universités de Depuis près de dix ans, une convention lie l’ULB à (filles et garçons de Abad Del Cusco (Pérou), la Universidad Mayor de San Bruxelles et de Wallonie. l’Universidad Tecnológica Equinoccial (UTE) de Quito 5 à 18 ans) de ces Simón (Cochabamba, Bolivie) et l’Université d’État en Équateur, afin de poursuivre l’étude des courbes établissements. d’Haïti (Port-au-Prince, Haïti). de croissance d’enfants équatoriens. Par ailleurs, l’équipe a été contactée afin d’étendre l’enquête Depuis 1995, le groupe pluridisciplinaire en matière anthropométrique dans les différentes régions du de droits de l’homme a organisé, entre autres, onze pays. S’y ajoute un volet de formation de médecins et formations destinées à des cadres africains. Certai- d’infirmières équatoriens aux techniques d’enquêtes nes de ces formations sont des formations générales, anthropométriques. 1/2/3. Image de la coopération en d’autres sont ciblées sur la prévention des conflits, Amériquea du Sud. l’organisation d’élections démocratiques, les droits Les relations scientifiques établies depuis plus de 4. Le programme de maîtrise en de la femme et des enfants, la formation de forma- vingt ans entre l’ULB et l’Université de Ouagadou- management Vietnam-Belgique. gou se sont notamment concrétisées par la création d’une section pharmacie au sein de la Faculté des sciences de la santé (FSS). Les premiers diplômés de cette université sont sortis en octobre 1996.

En 2009, treize universités de pays en développe- ment ont signé officiellement avec les universités francophones de Belgique un accord de coopération institutionnelle d’une durée de quatre ans, pour la période 2009-2012. Ces treize conventions-cadres marquent le démarrage officiel de la troisième phase du programme de coopération universitaire institu- tionnelle qui couvre aujourd’hui onze pays, représen- te un investissement global de plus de 25 millions d’euros sur quatre ans et est coordonné par la Com- mission de coopération universitaire pour le dévelop- pement des universités francophones de Belgique. 1 2 3 4

40 41 Le 25 septembre 1998, l’Université se mobilise pour ont occupé, et ce jusqu’en juillet 2009, le hall des une séance publique d’hommage à Sémira Adamu, sports de l’Université sur le campus du Solbosch. jeune réfugiée nigériane qui avait fui son pays. De- puis, la mobilisation de l’ensemble de la commu- Par de multiples actions (démarches politiques, ma- nauté universitaire en faveur des immigrants « sans- nifestations, colloques) l’ULB est intervenue pour papiers » n’a pas faibli. En 1999, l’ULB va jusqu’à demander au législateur des règles justes et claires apporter un soutien actif (favoriser le processus de concernant le droit d’asile. Il a fallu attendre jusqu’au régularisation) et logistique (accueil d’une trentaine 18 juillet 2009, à l’issue des échéances électorales de de « sans-papiers » dans ses murs durant plusieurs juin 2009, pour que des mesures gouvernementales semaines) afin de relayer leur message de détresse concrètes permettent, sans incident, la levée de l’oc- et de tenter d’apporter des solutions humainement cupation du hall des sports. Au cours des neuf mois acceptables. d’occupation, l’ULB vivra de nombreux moments criti- ques : plusieurs épisodes de grève de la faim, conflits Dans une société que Du 17 au 21 février 2003, l’Université organise une parfois tendus entre les occupants, dont le nombre tous les démographes semaine de mobilisation sur le droit d’asile et sur les s’élève par moments à 600 personnes, femmes et valeurs sociales et éthiques que ce droit met en jeu. enfants compris. Un comité d’accompagnement s’accordent à qualifier Une occupation du foyer de la cité Héger, fin 2003, mis en place par le conseil d’administration assure de vieillissante, il est par des réfugiés iraniens, que l’ULB soutient dans auprès des occupants le support médico-psycho- leurs revendications, tend à perdurer malgré l’obten- 1 2 5 social indispensable et tente, par ailleurs, de réduire

essentiel de souligner sans-papiers des équitable régularisation une Pour tion par les intéressés de permis de séjour provisoi- autant que faire se peut les nuisances que cette oc- que la jeunesse res. Cette situation oblige l’Université à faire procéder cupation entraîne dans le fonctionnement quotidien et la diversité de à l’évacuation des lieux par les forces de l’ordre le 22 de l’Université. cultures que nous décembre 2003. apporte l’immigration En 2006, l’Université décide – dans le cadre d’une constituent une convention signée avec l’UDEP (Union pour la défen- richesse inestimable. se des sans-papiers) – d’accueillir symboliquement une délégation de dix sans-papiers sur le site du Solbosch. Par cet acte, elle entend favoriser le débat de société et la mise en perspective des enjeux que révèle la question des clandestins.

En 2008, des sans-papiers occupent cette fois les lo- Les DHC de l’Université témoignent caux du 129 avenue Buyl et l’Université soutient la re- de ses engagements : vendication des associations de sans-papiers et exige 1. Shimon Peres, 2001. des critères clairs et permanents de régularisation. 2. Marek Edelman, 2009. 3. Andreï Sakharov, 1991. 4. Fang Li-Zhi, 1989. Le 18 novembre 2008, une centaine de personnes 5. Salvador Allende, 1973. 3 4 6 sans-papiers évacuées d’un bâtiment d’Électrabel 6. Bronisław Geremek, 1991.

42 43 en compte 19 aujourd’hui. Ces associations regrou- pent les diplômés de l’ULB selon les études qu’ils y ont faites. C’est de cette manière que certaines sec- tions en sont venues à créer leurs propres associa- tions professionnelles, tels les juristes, les médecins, L’Union des anciens étudiants naît le 23 mai 1843, les ingénieurs ou les enseignants du secondaire. au cours d’un banquet donné chez « Dubost », rue Fossé-aux-Loups. Théodore Verhaegen, administra- Depuis 2009, une vaste opération est lancée conjoin- teur-inspecteur de l’Université, et Piette van Meenen, tement par l’Université et l’Union des anciens étu- premier recteur de l’Université, y assistent. Dès 1845, diants visant à retrouver ses alumni en vie, dont le l’UAE a un représentant au conseil d’administration nombre actuel dépasse les cent mille, à les suivre et de l’Université et, si les Presses Universitaires de à les associer à la vie de l’Université car, comme le dit Bruxelles (PUB) ont pu voir le jour en 1958, c’est en l’annonce de cette campagne, « les alumni sont les grande partie grâce à l’Union qui a favorisé l’organi- meilleurs ambassadeurs et le fer de lance de l’ULB sation de cet organisme géré sur le mode paritaire dans le monde, à travers [leur] vie professionnelle et par des étudiants et des anciens. sociale. Elle entend donc ‘garder le contact’ dans le 2 Pour la chaîne d’union des anciens des d’union chaîne la Pour temps et l’espace, car l’ULB existe simultanément à Regroupant aujourd’hui plus de 15 000 membres – travers ses étudiants, son personnel et aussi ses an- Depuis 2009, une vaste anciens étudiants en Belgique et à l’étranger – l’UAE ciens diplômés. » L’ULB offre donc désormais à tous opération est lancée s’est donné pour but de resserrer les liens de frater- ses alumni un site « ULB Alumni » où les données les nité entre les anciens étudiants et de concourir à la concernant peuvent être mises à jour, publiées ou conjointement par prospérité de l’Université avec laquelle elle travaille non, en totalité ou en partie, et leur permet ainsi de l’Université et l’Union en étroite collaboration. Un des principaux objectifs participer activement au réseau des alumni de l’ULB. des anciens étudiants de l’UAE est la diffusion des principes du libre exa- men et de l’ensemble des idées qui président à l’en- visant à retrouver ses seignement de l’Université libre de Bruxelles, ainsi alumni, dont le nombre que la promotion du recrutement des étudiants dans toutes les régions du pays. Les différentes sections actuel dépasse les régionales et étrangères contribuent efficacement à cent mille, afin de les cet effort. Annuellement, l’UAE consacre des sommes associer à la vie de importantes à l’aide aux étudiants dont la situation matérielle est un obstacle à la poursuite de leurs étu- l’Université. des en leur accordant des prêts sans intérêts mais indexés, qu’ils rembourseront une fois entrés dans le monde du travail afin que ces fonds soient à nou- veau disponibles pour d’autres.

De 1996 à 2005, l’UAE et l’ULB ont organisé conjoin- tement la Commencement Ceremony, visant à ren- forcer le sentiment d’appartenance à l’ULB des nou- veaux diplômés. 1. Pierre-François Van Meenen, huile de J.F. Navez, 1846. Quant aux associations postfacultaires, elles sont ap- 2. Une Commencement Ceremony, 1 parues à des dates variables à partir de 1880 et l’on 2000.

44 45 2 Une université en mouvement

Chapitre 2 Une université en mouvement 1834 1835 1836 1837 1838 1839 1840 1841 1842 1843 1845 1846 1847 1848 1849 1850 1851 1852 1853 1854 1855 1856 1857 1858 1859 1860 1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913 1914 1915 1916 1917 1918 1919 1920 1921 1922 1923 1924 1925 1926 1927 1928 1929 1930 1931 1932 1933 1934 1935 1936 1937 1938 1939 1940 1941 1942 1943 1944 1945 1946 1947 1948 1949 1950 1951 1952 1953 1954 1955 1956 1957 1958 1959 1960 1961 1962 1963 1964 1965 1966 1967 1968 1969 1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 L’Université libre de Bruxelles n’a pas toujours été localisée sur les sites qu’elle occupe aujourd’hui à Bruxelles et en Wallonie.

Les débuts de l’Université furent modestes. Pour sa première année académique, elle comptait quatre facultés (Philosophie et Lettres, Droit, Sciences, Mé- decine), deux membres du personnel administratif et Les campus en mouvement campus Les technique (un trésorier et un concierge), 38 profes- seurs et 96 étudiants.

Grâce à la Ville de Bruxelles, les facultés trouvèrent à 5 se loger dans les locaux de l’ancien Musée des scien- ces et des lettres, c’est-à-dire dans l’ancien palais de Charles de Lorraine, place du Musée, dans les bâti- ments qui par la suite abritèrent pendant plus d’un Des origines à 1984… D’un campus à l’autre campus à 1984… D’un origines Des siècle la Bibliothèque royale. 1 Les mécénats d’Ernest À partir de 1842 et jusqu’en 1928, l’Université sera Solvay, d’abord, installée rue des Sols, dans le palais qu’avait fait puis d’Alfred Solvay, construire vers 1555 le cardinal Granvelle. L’Université y manquait de place et les conditions Georges Brugmann, d’enseignement n’y étaient guère idéales. Aussi, en Fernand Jamar, Léon 1891, l’Université assigna à Paul Héger la mission Lambert et Raoul d’étudier les problèmes propres aux facultés des 6 Sciences et de Médecine. Celui-ci réussit à intéresser Warocqué, devaient à ses projets des mécènes généreux et à obtenir leur permettre l’ouverture appui financier. sur le site du parc En 1892, le bourgmestre Charles Buls manifestait la Léopold de l’Institut volonté de la Ville de Bruxelles d’aider à la création de physiologie (1893), d’instituts de recherche et d’enseignement au parc de l’Institut d’hygiène, Léopold. Les mécénats d’Ernest Solvay, d’abord, puis 1/2. L’Université rue des Sols, 1912. d’Alfred Solvay, Georges Brugmann, Fernand Jamar, de bactériologie et 3. Charles Buls, s.d. Léon Lambert et Raoul Warocqué, devaient permettre de thérapeutique 4. Escalier de l’Institut de Sociologie l’ouverture sur le site du parc Léopold de l’Institut de Solvay ca. 1900. (1894) et de l’Institut physiologie (1893), de l’Institut d’hygiène, de bac- 5. Émile Waxweiler, s.d. 6. Antoine Depage 1862-1925. tériologie et de thérapeutique (1894) et de l’Institut d’anatomie et 2 3 4 7 7. Albert Dustin, ca. 1930. d’anatomie et d’histologie (1898). C’est sur ce même d’histologie (1898).

48 49 En 1930, toutes les facultés étaient regroupées au Solbosch, à l’exception de l’École de commerce Sol- vay, installée depuis sa fondation au parc Léopold, et de la Faculté de médecine, érigée en 1929 grâce au mécénat de la Fondation Rockefeller boulevard de site du parc Léopold, sur un terrain concédé par la Waterloo, à côté de l’hôpital universitaire Saint-Pier- Ville de Bruxelles, qu’Ernest Solvay, grand industriel, re, et rejointe en 1939 par l’Institut Bordet. créa en 1902 l’Institut de sociologie dont la direction, comme celle de l’École de commerce, fut prise par Les instituts du parc Léopold étaient quant à eux Émile Waxweiler. remplacés par un nouveau complexe qui groupait les sciences physiologiques et morphologiques. e Au début du XX siècle, les enseignements fonda- Un legs de Georges Brugmann permettait la construc- mentaux de médecine se donnaient donc dans les tion, par l’architecte Victor Horta, de l’Hôpital Brug- instituts du parc Léopold tandis que l’enseignement mann, inauguré en 1923, et qui allait remplacer tem- 3 clinique se poursuivait dans les hôpitaux Saint-Pierre porairement Saint-Pierre jusqu’à sa reconstruction et Saint-Jean. Cette dispersion entre les sites n’était en 1935. guère ressentie favorablement mais on n’eut guère le temps de le déplorer : la guerre 1914-1918 allait Voisin de l’Hôpital Saint-Pierre, allait s’ajouter l’Institut entraîner la fermeture des portes de l’Université de Jules Bordet, centre des tumeurs de l’Université, et la Bruxelles tout comme celles de Louvain, Liège et Clinique Paul Héger. Enfin, les bâtiments de la Faculté Gand. Les raisons en étaient évidentes : de nombreux de médecine furent complétés boulevard de Waterloo étudiants et professeurs avaient quitté la Belgique et par un troisième institut regroupant les services d’hy- souvent rejoint l’armée. Les cas les plus éclatants, à giène, de médecine sociale et de médecine légale. l’Université de Bruxelles, furent ceux des professeurs Antoine Depage, Paul Govaerts et Albert Dustin qui En 1922, au lendemain de la guerre, Jean Massart fon- officièrent à l’hôpital militaire de l’Océan à la Panne dait le jardin botanique de l’ULB, appelé aujourd’hui sur le front de l’Yser. « Jardin expérimental Jean Massart », sur un terrain loué par lui derrière le Rouge-Cloître à Auderghem. Au lendemain de la première guerre mondiale, la situation était dramatique : la population étudiante Au Solbosch, la Commission for relief-Educational ayant considérablement augmenté, l’exiguïté des Foundation, qui avait subsidié la construction des lieux n’était plus à démontrer. nouveaux bâtiments universitaires, allait marquer le campus de son empreinte américaine : une large pla- Un concours de circonstances favorable aida l’Uni- ce y fut donnée à la cité estudiantine et à des aména- versité à abandonner le centre-ville. L’appui d’an- gements sportifs. Inaugurée en 1933, la cité, à front ciens étudiants et de la famille Solvay, conjugué à ce- de l’avenue Paul Héger au cœur du campus, com- lui de la Commission for relief in , du Comité prenait un bâtiment central (avec restaurant, salles Bruxelles-Louvain, de la Ville de Bruxelles et enfin de de réunions, locaux de cercles…) et deux ailes, l’une l’État lui-même, qui commença à accorder des subsi- 1. Emile Waxweiler 1867-1916. abritant la Maison des étudiants (100 chambres), 2. Hôpital Brugmann, 1950. des aux universités libres : tout cela permit de bâtir, l’autre, la Maison des étudiantes (50 chambres). 3. Faculté de médecine Porte de Hal, près du bois de la Cambre, l’ensemble des bâtiments 1935. qu’occupe encore aujourd’hui l’Université, dans l’an- 1 4. Institut Bordet, 1939. cien quartier du Solbosch. 2 4

50 51 Ainsi en 1934, l’Université de Bruxelles était solide- Alors que l’Université hésitait encore sur le point de ment implantée dans ses deux nouveaux sites : le savoir si elle devait chercher à s’étendre à Bruxelles Solbosch et la Porte de Hal. même ou s’implanter sur un campus extérieur, elle acquit un terrain à Rhode-Saint-Genèse où elle ins- Quelques rares aménagements furent apportés dans talla en 1965 les services et laboratoires de biologie les années de l’immédiat avant-guerre : au Solbosch moléculaire. était inauguré en 1937 un bâtiment destiné à héber- ger les enseignements relatifs à l’éducation physique Pour son nouveau campus, le choix de l’Université et à la médecine sportive. se porta finalement sur la Plaine des Manœuvres à Bruxelles, terrain situé à moins d’un kilomètre du 2 Durant la seconde guerre mondiale, l’Université Solbosch. Ce site fut partagé avec la nouvelle Vrije ferma ses portes en signe de résistance à l’occupant Universiteit Brussel (VUB), née de la scission de l’Uni- nazi, épisode relaté dans le premier chapitre. versité en deux ailes linguistiques.

La réouverture de l’Université fut marquée tout natu- En effet, après la contestation de mai 1968, le rellement par un afflux d’étudiants, mais le véritable deuxième problème qui occupa l’Université fut la sé- boom démographique démarra en 1955. En 1954- paration totale de ses deux ailes linguistiques. En fé- 1955, le nombre d’étudiants était d’environ quatre vrier 1969, la scission était officiellement décidée. La mille ; dix ans plus tard, il avait pratiquement doublé. VUB, flamande, devenait autonome et s’installait sur La conséquence de cet afflux fut la croissance rapide 20 hectares à la Plaine des Manœuvres tandis que du personnel. En 1964-1965, il y avait 609 membres son corps médical s’installait à Jette. 5 3 du corps professoral et 519 membres du corps scien- tifique, alors qu’ils étaient respectivement 320 et 235 L’Université libre de Bruxelles allait implanter à la Plai- en 1954-1955. ne, sur les 24 hectares du site qui lui revenaient, une partie de la Faculté des sciences et l’Institut de phar- Pour loger tout ce monde, les locaux étaient devenus macie, les surfaces libérées au Solbosch étant mises à insuffisants : il fallut en quelques années construire la disposition des facultés de sciences humaines. Il fallut en quelques de nouveaux bâtiments tant au Solbosch (Institut années construire des constructions civiles, auditoire Janson, Institut de En ce qui concerne la population étudiante, elle conti- physique, bâtiment d’éducation physique, Institut de nua de croître, très rapidement d’abord jusque dans de nouveaux sociologie,…) qu’à la Porte de Hal (bâtiment D), amé- les premières années de la décennie 1970-1980, puis bâtiments tant au nager des immeubles existants pour augmenter leur après un léger recul, un peu plus modérément. Fait Solbosch (Institut des capacité d’utilisation, louer des édifices privés pour y spectaculaire qui se dégage à partir de ces années-là : loger certains services. la progression des étudiants étrangers qui représen- constructions civiles, tent un tiers de la population étudiante totale. auditoire Janson, Bientôt il fallut se rendre à l’évidence : ces aménage- 1. Introduction du sport à l’Université. Institut de physique, ments ne constituaient que des palliatifs. Il devenait 2. Institut des Constructions Civiles, Le campus de la Plaine, on l’a dit, aurait dû regrouper nécessaire de penser à un autre mode d’expansion, à 1960. la totalité des services des facultés des Sciences et bâtiment d’éducation l’acquisition de nouveaux terrains. 3. Auditoire Paul-Emile Janson, 2006. des Sciences appliquées ainsi que l’Institut de phar- 4. Bâtiment S dit Institut de physique, Institut Sociologie, 2010. macie. Des bâtiments furent construits pour la chimie de sociologie,…) 5. Un des projets d’implantation à La et la pharmacie (bâtiments A, B et C) puis pour les qu’à la Porte de Hal Plain, 1970. mathématiques, la physique et l’astrophysique (N et 1 4 6. Campus de La Plaine - Bâtiment O). À ce stade, les travaux furent arrêtés en raison de 6 (bâtiment D). NO, 2006.

52 53 difficultés financières. L’ensemble du transfert des Aux campus du Solbosch et de la Plaine : les an- facultés scientifiques n’ayant pu se faire à la Plaine, nées 1980, constructions et rénovations il était devenu nécessaire de donner un peu d’air aux facultés des sciences humaines et à l’administration Durant la décennie 1980 ont lieu, sur les campus, de centrale, décidément à l’étroit dans leurs vieux locaux nombreuses constructions et rénovations. En 1985, du Solbosch. Le bâtiment H fut, entre autres, construit on aménage au Solbosch le dernier étage de l’im- en 1971 avenue Héger tandis que la cité universitaire meuble des constructions civiles pour le laboratoire connaissait une nouvelle extension. IRIDIA, consacré à l’intelligence artificielle. En 1986, un bâtiment prévu pour accueillir l’Institut d’archi- En médecine, il fut décidé d’ouvrir un hôpital acadé- tecture Horta ainsi que la section de géographie est

mique qui serait géré par l’Université seule. Sous la de 1984 à 2009 essor Un nouvel construit à la Plaine. La rénovation complète de trois présidence d’, un vaste terrain fut ac- immeubles acquis avenue F.D. Roosevelt et destinés quis à Anderlecht, commune dont le président était à abriter l’Institut d’études des religions et de la laïci- bourgmestre. Il fut prévu d’y transférer à terme toute té, l’École de commerce Solvay ainsi que le Centre de la Faculté. Mis en chantier en octobre 1971, l’Hôpital gestion des bibliothèques a lieu en 1987. En 1988, érasme fut rendu opérationnel par phases successi- de nouveaux hémicycles sont réalisés pour l’École ves à partir d’octobre 1977. L’année suivante, l’École 2 de commerce Solvay (AW). La modernisation des de santé publique s’installa sur le site à proximité de grandes salles de cours du bâtiment U et la première l’hôpital. D’autres constructions, les premières de la phase d’installation de la section de journalisme 4 future Faculté de médecine (amphithéâtres du bâti- dans l’ancien Institut de physique avenue Depage ment B, Institut de recherche interdisciplinaire en bio- se concrétisent en 1989. Les façades et locaux du logie humaine et nucléaire (IRIBHN) dans le bâtiment bâtiment C des constructions civiles sont rénovés en C), vinrent les rejoindre en 1981, ainsi qu’en 1985, 1990-1991. La même année, une réfection complète une animalerie pour la médecine expérimentale. des grands auditoires Lameere et Chavanne est orga- nisée, ainsi qu’une extension de la bibliothèque de droit dans le patio du bâtiment H. Les secrétariats fa- cultaires de sciences et de philosophie et lettres sont également modernisés.

La nouvelle BSH, instrument et symbole

Construite par Art & Build qui voulait « faire de la nouvelle bibliothèque un pivot architectural dans 1. L’Hôpital érasme, 1977. une zone où se côtoient des bâtiments de styles très 2. L’école de santé publique, 1978. différents », la bibliothèque des sciences humaines, 3. Le hall d’accueil de l’Hôpital inaugurée en 1994, a la forme rare d’un triangle érasme, 2007. 4/5/6. La nouvelle bibliothèques des rectangle isocèle. Elle rassemble les bibliothèques 1 3 5 6 sciences humaines, 1995. de sciences humaines et le centre de gestion. S’y

54 55 Le nouveau hall des sports inauguré à la rentrée 2009 apporte à l’Institut des sciences de la motricité et au campus érasme des infrastructures sportives modernes et complètes.

ajoutent une dizaine de salle de séminaires, une De nouveaux crédits accordés par la Communauté Le transfert décidé de l’Institut Bordet (voir le chapi- salle d’étude de 110 places, un espace multimédia française et la vente des bâtiments de la Porte de tre sur le réseau hospitalier) sur le site d’Anderlecht (supports audiovisuels), une salle de vision de 110 Hal vont permettre le transfert de la Faculté de mé- constituera avec l’Hôpital érasme et la Faculté de mé- places entièrement équipée et près de 400 points de decine. Le regroupement des bibliothèques de mé- decine, à l’horizon 2015, un grand pôle médical de Au campus Erasme Au campus connexion informatique. decine en une seule entité est initié en 1986 et la lutte contre le cancer. nouvelle bibliothèque est inaugurée dès 1989. En La construction de la nouvelle bibliothèque des scien- 1990 commence la construction de trois bâtiments ces humaines sur le campus du Solbosch s’accom- pour la nouvelle faculté dont l’installation a lieu le Le nouveau hall des pagnera d’aménagements complémentaires en cas- 1er septembre 1991 : 30 000 m2 d’infrastructures. Le sports inauguré à la cade : l’avenue Héger est transformée en piétonnier, campus accueille également un centre d’imagerie rentrée 2009 apporte à le terrain de football du Solbosch est converti en par- par positons couplé à un cyclotron, un nouveau cen- king, et la salle « Jefke », réservée au folklore étudiant, tre de transfusion et l’École d’infirmières qui accueille l’Institut des sciences est reconstruite à la Plaine. À la Plaine encore, l’ULB les 250 élèves de Cavell-Depage annexée à l’ULB et de la motricité et mettra des terrains à disposition pour la construction les 120 élèves de l’Institut Reine Fabiola. Cette même au campus érasme du Centre d’action laïque, du Service de santé men- année voit aussi le début de la construction de lo- tale (Psycho-Belliard-Plaine) et de l’EPFC (Enseigne- gements supplémentaires sur le campus d’Ander- des infrastructures ment de promotion et de formation continue). lecht. En 1993, le transfert de la Faculté de médecine sportives modernes et 3 s’achève par la construction d’un auditoire de 500 complètes. Enfin, en 2009, une nouvelle coupole astronomique places (auditoire J). Les logements étudiants sont est inaugurée au sommet du bâtiment D au Sol- également terminés. L’hôpital se voit doté d’un nou- 1 bosch. de médecine Faculté de la transfert et : constructions veau parking et la construction du Musée de l’histoire de la médecine commence. Il sera inauguré en 1994 puis enrichi d’une nouvelle aile destinée à accueillir la collection de cires anatomiques Spitzner. En 2003, En 1990 commence avec 26 ans de retard, le métro arrive à érasme et la construction de en 2009, avec quelque retard aussi, érasme se dote trois bâtiments pour d’une nouvelle maison des cercles étudiants. En- tre-temps, l’hôpital s’est agrandi en 1997 d’un hall 4 la nouvelle faculté : 1990 années Les d’accueil et d’un hôpital de jour en 2005. Le campus 30 000 m2 . En 1993, le érasme est donc dédié aux sciences de la santé. Il transfert de la Faculté se complète en 2008 par l’inauguration simultanée de l’Institut des sciences de la motricité (ISM, ex- de médecine s’achève ISEPK, transféré du campus du Solbosch) qui jouxte 1. Nouvelle coupole astronomique, par la construction les sections paramédicales de la Haute École libre de 2009. 2. L’Institut des sciences de la d’un auditoire de Bruxelles Ilya Prigogine, partenaire du pôle universi- taire Bruxelles-Wallonie, incorporant l’ancienne École motricité, 2009. 3. Auditoire J, 1993. 500 places. d’infirmières Depage annexée à l’ULB. 4. Un des halls des sports de l’ISM, 2009. 5 5. Vue d’artiste du New Bordet, 2010.

56 2 57 formation aux technologies de l’information à travers le centre de compétence en technologies de l’infor- mation et de la communication mais les dévelop- pements les plus importants concernent la biologie moléculaire et les biotechnologies. À Charleroi : Parentville et l’Aéropole de Gosselies public. L’objectif est d’en faire un centre d’activités socioculturelles. Le peu de succès de l’entreprise et Dans le cadre du programme structurel européen L’ULB allait saisir quelques opportunités pour assurer les coûts prévisibles d’entretien et de rénovation liés « Objectif n° 1 » en faveur du Hainaut, l’ULB repense sa présence en Wallonie : acquisition de maisons au à la vétusté du bâtiment amènent l’ULB à s’en défaire l’organisation de la recherche en biologie molécu-

Les campus wallons campus Les centre de Nivelles pour les enseignements des sec- en 2004. laire des laboratoires implantés à Nivelles, Rhode- tions Informatique et sciences humaines et Sciences Saint-Genèse, la Plaine et érasme, et s’implante sur du travail, Centre de recherche industrielle dans le zo- En 2004, le domaine de Parentville devient le siège l’Aéropole de Charleroi, formant dès 1999 un nouvel ning industriel de Nivelles pour la robotique et la bio- social de l’Académie Wallonie-Bruxelles associant Institut de biologie et de médecine moléculaires technologie, ferme-château à Treignes pour le Centre l’ULB à l’UMH (Université de Mons-Hainaut) et à la (IBMM) ; il s’accompagne de l’ouverture de la premiè- Paul Brien sur l’environnement et Strainchamps pour FPM (Faculté polytechnique de Mons). re spin-off biotechnologique de l’ULB sur le site, He- la sylviculture. Ces centres wallons n’eurent jamais nogen SA. Dès 2001, grâce au soutien du fonds euro- les développements escomptés et d’autres opportu- Depuis 1994, c’est sur l’Aéropole de Gosselies que péen FEDER-Phasing out et de la Région wallonne, nités apparurent. L’ULB réorientera sa stratégie d’ex- l’ULB porte ses efforts. Elle y était déjà active dans le l’ASBL BioVallée, créée en juin 2001 à l’initiative de pansion en Wallonie vers la région de Charleroi. secteur de la sensibilisation, de l’information et de la

C’est la cession par la société Solvay, en 1994, du domaine de Parentville situé à la périphérie immé- diate de Charleroi, qui donne l’impulsion nécessaire à ce nouvel ancrage wallon. En 1993, l’ULB signe une convention avec la société Solvay et prend posses- sion du château et du parc de Parentville, destinés à abriter le centre de coordination des activités de l’ULB en Wallonie pour Nivelles, Treignes et Strainchamps. Une seconde convention avec l’ASBL « Objectif Re- cherche » est établie pour la création du Musée des sciences et des techniques – aujourd’hui Centre de culture scientifique – dans les dépendances du château. En 1994, le domaine de Parentville et ses 2 4 dépendances sont rénovés et transformés (nouveau bâtiment, auditoires, bureaux, salles de séminaires, antenne d’information scientifique et technique). Il est le siège d’enseignements spécialisés de la Solvay Business School en management public et commer- cial et de recherches appliquées de l’IGEAT (Institut de gestion de l’environnement et d’aménagement du territoire) sur le développement local. Cette même 1. IBMM, 1999. année, l’ancienne Amicale Solvay située au pied du 2. Vue aérienne du Biopark, 2009. domaine devient également propriété de l’ULB, de 3/4/5/6/7. Laboratoires et spin-offs, 3 5 6 7 même que sa piscine couverte toujours ouverte au ca. 2005.

58 1 59 l’ULB, de l’UMH et d’Igretec, assure le chaînon man- Les capacités de développement des spin-offs exis- Le projet Hainaut- quant entre la recherche académique et l’entreprise. tantes et la création de nouvelles vont être accrues BioVallée donne ainsi naissance à trois spin-offs : par le soutien d’incubateurs ; d’une part, un nou- Biomed – en Delphi Genetics, DNA Vision et BV Trangenics. À l’is- veau bâtiment d’hébergement (Wallonia Biotech II) collaboration avec sue du phasing out, en 2005, Biovallée se convertit va être construit par l’intercommunale Igretec en 1 l’Université de en centre de recherche collectif agréé par la Région complément à celui existant, déjà saturé, d’autre wallonne et se spécialise, en collaboration avec les part, de nouvelles ressources humaines de coaching Mons – va conduire à laboratoires universitaires et l’industrie, dans le dé- vont être mises à la disposition des chercheurs pour l’installation en 2010 veloppement de vaccins. Cette réorientation amène la valorisation économique de leurs recherches. De d’un centre multimodal en 2009 à changer son nom en « Immune-Health ». plus, dans le cadre des fonds structurels européens, le projet Hainaut-Biomed – en collaboration avec d’imagerie permettant En 2003, un partenariat public privé associant l’ULB, l’Université de Mons – va conduire à l’installation en l’imagerie moléculaire la Région wallonne et GlaxoSmithKline amène à la 2010 d’un centre multimodal d’imagerie permettant fonctionnelle, outil création de l’Institut d’immunologie médicale. l’imagerie moléculaire fonctionnelle, outil indispen- indispensable à En 2009, le site de sable à l’identification de cibles moléculaires théra- l’identification de Charleroi ne compte En 2009, le site de Charleroi ne compte pas moins de peutiques. 700 personnes actives dans les différents métiers liés cibles moléculaires pas moins de 700 aux biotechnologies, centres de recherche et entrepri- Un master en biochimie et biologie moléculaire et thérapeutiques. personnes actives ses spin-off, dont 40 % habitent la région. Rebaptisé cellulaire, à finalité spécialisée en physiopathologie e dans les différents voici peu Biopark Charleroi Brussels South, ce site moléculaire (2 cycle, horaire de jour), sera entière- mène des missions de recherche fondamentale, de ment organisé dès septembre 2010 sur l’Aéropole. métiers liés aux valorisation, d’innovation, de production et, depuis Enfin, l’ULB est partenaire du projet, sur l’Aéropole, biotechnologies, 2009, de formation puisqu’a été créé, avec le soutien de « campus » technologique des Hautes Écoles de centres de recherche du Fonds social européen, Biopark Formation, centre Charleroi, notamment de la Haute École Condorcet, de formations spécialisées destinées aux profession- pour les enseignements et formations concernant les et entreprises spin- nels des biotechnologies, chercheurs, techniciens et biotechnologies. off. Rebaptisé voici enseignants. Le Biopark regroupe des laboratoires de 2 peu Biopark Charleroi l’ULB : l’IBMM, l’Institut d’immunologie médicale (IMI) Parallèlement à ce déploiement sur l’Aéropole, l’Uni- et le Laboratoire de biotechnologie végétale, un cen- versité libre de Bruxelles s’investit dans le centre-ville Brussels South, tre collectif de recherche (Immune Health, ancienne- dans les locaux de l’Université de Mons où elle a pro- ce site mène des ment Biovallée) et sept PME-spin-offs universitaires : posé, dès la rentrée académique 2009, deux nouveaux missions de recherche Henogen, Euroscreen, Aliwen, Delphi Genetics, DNA- enseignements : un bachelier en sciences humaines Vision, BV Transgenic Services et Bone Therapeutics. et sociales (1er cycle, horaire de jour) et un master en fondamentale, Facteur d’attractivité, ce site – rejoint par l’Institut sciences du travail (2e cycle, horaire décalé). de valorisation, de pathologie et de génétique (IPG) et par la Cellule d’innovation, de opérationnelle de BioWin (Pôle de compétitivité du plan Marshall de la Région wallonne) – est devenu 1/3. Laboratoires de l’IBMM. production et, depuis un important acteur du renouveau économique de la 2. Inauguration du Biopark, 2009. 3 4 2009, de formation. région de Charleroi. 4. IBMM.

60 61 Le 9 mars 2009 était posée la première pierre du futur bâtiment de Une stratégie d’aujourd’hui et demain : les pierres Outre le bâtiment de la SBS-EM, le plan immobilier les plus récentes… la Solvay Brussels prévoit la construction de deux nouveaux auditoires School of Economics (800 et 350 places) sur le campus du Solbosch pour Comme le signale le président du conseil, ceci s’ins- and Management. 2011, ainsi que la rénovation de l’auditoire Janson et crit dans une stratégie globale, qui utilise notamment l’aménagement de près de 9 000 m2 de surface pour le produit de la vente de terrains sur le campus de Ce bâtiment de les sciences humaines. la Plaine ainsi que d’autres apports (mécénat…) pour 9 500 m2 représente concrétiser des initiatives à longue portée. De maniè- un investissement de Sur le campus de la Plaine, un concours d’architectu- re générale, cette stratégie a pour objectif de spécia- re est lancé pour la construction d’un bâtiment dédié liser chacun des campus bruxellois autour d’un pôle 23 millions d’euros, aux sections d’électromécanique et d’informatique spécifique : un pôle sciences humaines au Solbosch, couverts à 50 % par le de la Faculté des sciences appliquées (13 800 m2 et un pôle sciences et technologies à la Plaine, un pôle mécénat. un budget de 26 millions d’euros). santé à érasme et un pôle de recherche et dévelop- pement en biologie moléculaire sur le Biopark de Cette stratégie de « recentrage » se traduit aussi dans Charleroi. une modification de la topographie des campus se- condaires : les jardins Massart, destinés à la recher- Le 9 mars 2009 était posée la première pierre du fu- che, à l’enseignement universitaire et à la vulgarisa- tur bâtiment de la Solvay Brussels School of Econo- tion scientifique (les collections vivantes du Jardin mics and Management. Construit dans le prolonge- botanique Jean Massart comprennent près de 2 000 ment de l’auditoire Paul-Émile Janson, ce bâtiment de espèces végétales), sont repris en charge par l’Institut 9 500 m2 représente un investissement de 23 mil- bruxellois pour la gestion de l’environnement, l’admi- lions d’euros, couverts à 50 % par le mécénat. nistration de l’environnement de la région de Bruxel- les-Capitale, tandis que l’ULB, par une convention de collaboration, continuera à y avoir accès pour la valorisation pédagogique et scientifique du site. De même, l’ULB a entrepris les démarches nécessaires pour être déchargée de ses responsabilités de ges- tion du centre sportif de la forêt de Soignes. Consé- quence de cette stratégie de recentrage, le centre de Strainchamps a été fermé en 2007, la ferme-châ- teau et la gare de Treignes ont été confiées à l’ASBL « DIRE » et, si un hall d’essais industriels est maintenu dans le zoning industriel de Nivelles, les enseigne- ments délivrés dans le centre de Nivelles ont été 1. Pose de la première pierre du transférés vers le Solbosch (Informatique et sciences nouveau bâtiment de la SBS-EM, humaines) ou vers Charleroi (Sciences du travail). 2009. Enfin, conséquence de l’implantation de l’Institut de 2. Vue d’artiste de la SBS-EM - Art & Build, 2009. biologie et de médecine moléculaire (IBMM), le cam- 1 2 3. Jardin Massart. pus de Rhode-St-Genèse a été fermé en 1999.

62 3 63 Historiquement, la Faculté de médecine de l’ULB est L’Hôpital érasme en L’arrêté royal du 24 décembre 1980, dans le cadre de issue de l’École de médecine de l’empire napoléo- la programmation des hôpitaux universitaires, accor- nien annexée aux hospices de la Ville de Bruxelles. chiffres (2008) dait à l’ULB 1 190 lits à condition que 200 d’entre eux L’enseignement clinique, « au lit du malade », initia- soient désignés dans la province du Hainaut. lement limité aux hôpitaux de la Commission d’assis- Personnel : 2 830 Aujourd’hui, ces lits sont répartis de la manière sui- tance publique de la Ville de Bruxelles, s’est étendu vante : par la suite à d’autres hôpitaux publics et privés de agents à temps plein. > 864 lits à l’Hôpital érasme (Bruxelles) ; Bruxelles et de Wallonie et s’est complété en 1977 Lits : 864. > 80 lits à l’Institut Jules Bordet (Bruxelles) ; par l’ouverture de l’Hôpital érasme (900 lits pro- Consultations : > 80 lits à l’Hôpital Saint-Pierre (Bruxelles) ; grammés), propriété de l’ULB, sur le campus d’An- > 80 lits à l’Hôpital Brugmann (Bruxelles) ; derlecht. 411 150 (croissance > 100 lits à l’Intercommunale de santé publique du de 11 % en un an). Pays de Charleroi (Charleroi) ; En 1977, l’hôpital académique de l’ULB, l’Hôpital 1 Hospitalisations > 50 lits à l’Hôpital de Tivoli (La Louvière) ; érasme, ouvre ses portes. Aujourd’hui, il dispose classiques : 29 161 > 30 lits au réseau hospitalier de médecine sociale d’une capacité de 850 lits et comporte un secteur Un transfert complet (Baudour, Ath, Tournai) ; de polyclinique incluant un hôpital de jour. Il est or- de la Faculté de (croissance de > 20 lits à l’Hôpital Ambroise Paré (Mons). ganisé en départements médico-chirurgicaux cou- 7 % en un an).

Le réseau hospitalier à Bruxelles et en Wallonie en et à Bruxelles hospitalier réseau Le médecine vers le vrant principalement les pathologies de l’adulte. Par Hospitalisations de L’attribution de ces « lits universitaires » a permis aux ailleurs, l’ULB reconnaît la référence universitaire de campus d’Anderlecht, institutions qui le souhaitaient de porter le titre de la pédiatrie à l’Hôpital des enfants Reine Fabiola et aux côtés de l’hôpital jour : 20 196. CHU (centre hospitalo-universitaire). de la cancérologie à l’Institut Bordet. académique, a Imagerie médicale (radiologie et radio- La loi sur les hôpitaux du 7 août 1987, modifiée à Un transfert complet de la Faculté de médecine vers permis d’étendre de nombreuses reprises et dont le dernier texte coor- le campus d’Anderlecht, aux côtés de l’hôpital aca- considérablement isotopes) : donné est l’arrêté royal du 10 juillet 2008, ne fait plus démique, a permis d’étendre considérablement dès 192 791 actes. mention de la notion de « lits universitaires », sans 1991 les infrastructures du campus en vue de rap- dès 1991 les pour autant la supprimer, mais fait désormais réfé- procher enseignement, recherche, activités cliniques infrastructures du rence à l’hôpital universitaire, aux services universi- et industrielles dans le domaine médical. En effet, campus en vue taires et aux programmes de soins hospitaliers uni- inscrit dans une zone de développement située dans versitaires. Il ne peut plus y avoir qu’un seul hôpital la partie sud-ouest de Bruxelles, le campus hospita- de rapprocher universitaire par faculté de médecine complète mais lo-facultaire accueille depuis 1987 un parc industriel enseignement, les universités peuvent proposer la reconnaissance construit avec la région bruxelloise. recherche, activités de services et de programmes universitaires dans d’autres hôpitaux. La Faculté de médecine de l’ULB a toujours attaché cliniques et 1. L’Hôpital érasme, 2006. 2. Vue aérienne du Campus érasme, beaucoup d’importance à la formation clinique axée industrielles dans le C’est ainsi qu’aujourd’hui, l’hôpital universitaire de 2009. sur la pratique et entretient des liens étroits avec des domaine médical. l’ULB est l’Hôpital érasme (arrêté royal du 10 août 3. Le hall d’entrée de l’Hôpital hôpitaux de l’agglomération de Bruxelles et du Hai- 2005) et les services de l’Institut Bordet sont des ser- érasme, vue intérieure, 2004. naut qui accueillent des stagiaires de l’Université. vices universitaires de l’ULB (arrêté royal du 20 mars 2 2007).

64 3 65 En revanche, les arrêtés royaux proposant la recon- naissance des services de l’Hôpital Saint-Pierre, de l’Hôpital Brugmann et de l’Hôpital universitaire des enfants comme services universitaires de l’ULB ont été cassés par le Conseil d’État le 10 janvier 2008 sur recours des universités catholiques (UCL, KUL). Depuis les années Depuis les années 1980 la modification des ensei- 1980 la modification gnements a amené de profonds remaniements dans Quoi qu’il en soit, l’hôpital universitaire, les services les filières de cours et l’organisation des facultés. universitaires, les centres hospitalo-universitaires, des enseignements C’est notamment à cette fin que différents instituts auxquels s’ajoutent des hôpitaux publics et privés a amené de profonds « à gestion séparée » sont intégrés aux facultés. de Bruxelles et de Wallonie reconnus comme « hôpi- remaniements dans taux de stages » par la Faculté de médecine de l’ULB Ainsi, l’IGEAT (Institut de gestion de l’environne- pour la formation clinique des étudiants et des mé- les filières de cours ment et d’aménagement du territoire), créé en 1993 decins-candidats à une spécialisation, représentent et l’organisation comme institut pluridisciplinaire d’enseignement, un réseau hospitalier de près de 10 000 lits (soit près des facultés. C’est de recherche et de services à la collectivité et qui a de 43 % des lits des hôpitaux généraux de la Com- pour mission de promouvoir une approche intégrée munauté française) et sont localisés principalement notamment à cette fin de l’environnement et du développement territorial, à Bruxelles, en Brabant wallon et dans le Hainaut. que différents instituts facultaires structures des L’évolution est intégré à la Faculté des sciences en 2006 ; une section dédiée au tourisme y avait été créée en 1995. « à gestion séparée » L’IRIDIA, laboratoire d’intelligence artificielle de l’ULB Cet important parc hospitalier confère à l’ULB sa spé- sont intégrés aux créé en 1986 et dont les principales lignes de recher- cificité dans la formation médicale axée sur l’appren- facultés. ches concernent l’étude et le développement d’algo- tissage, par compagnonnage au lit du malade, par de rithmes inspirés par les processus cognitifs et biologi- nombreuses heures de stages et de gardes (22 mois ques, est intégré à la Faculté des sciences appliquées de stages plein-temps et 6 mois de stages mi-temps (école polytechnique) en 1997. L’Institut de statisti- sur les quatre années de formation clinique). que et de recherche opérationnelle (ISRO), fondé en L’accord-cadre conclu en 2005 entre l’ULB, la Ville 1952, joue un rôle de pionnier tant dans les activités de Bruxelles et l’Interhospitalière régionale des in- de recherche que dans l’enseignement de la statisti- frastructures de soins de Bruxelles (IRIS) prévoit la que. Au fil du temps, les activités se sont diversifiées, reconstruction de l’Institut Jules Bordet sur le campus et les probabilistes et statisticiens ont été rejoints par L’hôpital érasme. les spécialistes de la recherche opérationnelle et de universitaire, les l’actuariat. Il est rattaché à la Faculté des sciences en services universitaires, Les subsides nécessaires à cette construction ont 2006. De la même manière, l’Institut des sciences été libérés par le gouvernement de Bruxelles-Capi- du travail, qui se profile davantage comme un insti- les centres hospitalo- tale début 2009. Les études architecturales et l’or- tut d’enseignement et organise des seconds cycles universitaires, les ganisation médicale future se finalisent de sorte à en sciences du travail à horaire de jour et à horaire hôpitaux publics et pouvoir inaugurer le nouvel Institut Jules Bordet en décalé, est intégré à la Faculté des sciences sociales 2014. Ainsi, avec les synergies établies entre l’Institut et politiques / Solvay Brussels School of Economics privés de Bruxelles Jules Bordet, l’Hôpital érasme et les laboratoires de and Management en 2005-2006. En 2004, l’Institut 1. Hôpital érasme - Laboratoire, et de Wallonie la Faculté de médecine, l’ULB disposera à l’horizon des langues vivantes et de phonétique est supprimé 2004. en tant qu’institut autonome et ses formations sont représentent un réseau 2015 sur le campus érasme d’un centre d’excellence 2. Robot du laboratoire - Institut de intégrées aux programmes des facultés. L’Institut de niveau européen en cancérologie clinique et ex- recherches interdisciplinaires et de hospitalier de près de périmentale. développements en intelligence supérieur d’éducation physique et de kinésithérapie 1 2 10 000 lits. artificielle (IRIDIA), 2009. (ISEPK) est appelé dès 2008 Institut des sciences de

66 67 l’un avec la VUB entièrement en anglais, deux mas- ters complémentaires, deux programmes de MBA, et une dizaine de programmes d’Executive Education. Elle compte désormais 50 professeurs à temps plein, 70 à temps partiel, huit centres de compétences et la motricité (ISM). L’Institut d’études européennes trois centres de recherche réputés : le centre Émile Les années 1970 furent aussi caractérisées, dans le de l’Université libre de Bruxelles-Université d’Europe Bernheim, le Département d’économie appliquée de domaine des finances, par une véritable révolution joue, depuis sa création en 1963, un rôle important l’Université libre de Bruxelles (Dulbea) et le European en matière de subsidiation des universités par l’État. dans les quatre domaines de la recherche, de l’ensei- Centre for Advanced Research in Economics and Sta- En 1971, une nouvelle loi de financement de l’ensei- gnement, du débat public européen et des relations tistics (ECARES). La SBS-EM deviendra une faculté de gnement supérieur abolit un régime de subventions internationales, ce qui lui a valu d’être consacré pôle l’ULB à part entière à la rentrée académique 2010- forfaitaires en vigueur depuis 1930 pour le remplacer d’excellence européen Jean Monnet. En 2008-2009, 2011. La Solvay Brussels School of Economics and par le versement d’allocations annuelles calculées il a accueilli quelque 280 étudiants mais, en près de Management a obtenu l’accréditation EQUIS, soit le sur base du « coût forfaitaire » par étudiant. Le mon- cinquante ans, c’est plus de 4 000 personnes qu’il a système international de premier plan d’évaluation tant du subside dépend désormais étroitement du diplômées. C’est notamment à cette fin que l’institut de la qualité, d’amélioration et d’accréditation des nombre d’étudiants. Le système devait bénéficier à est aujourd’hui divisé en quatre sections : Juridique, établissements d’enseignement supérieur en gestion l’ensemble des universités, mais pouvait avoir pour économie, Politique et Histoire et cultures. et administration des affaires. les finances de l’État des conséquences incalculables. Enfin, le décret 2009 sur l’architecture amènera à la La crise économique s’amorçant, le gouvernement Enfin, le 12 septembre 2008, la Solvay Business création dès 2010 d’une nouvelle faculté d’architec- fut bientôt conduit à interpréter la loi de subsidiation School (ex-École de commerce Solvay) et le Dépar- ture par l’intégration à l’ULB de l’École d’architecture dans un sens de plus en plus restrictif, par exemple tement des Sciences économiques de l’ULB fusion- La Cambre et de l’Institut Victor Horta. en n’indexant pas véritablement le « coût forfaitaire naient pour créer une seule entité : la Solvay Brussels par étudiant » ou en limitant de manière arbitraire le School of Economics and Management (SBS-EM). nombre d’étudiants « subsidiables », avant de passer La nouvelle SBS-EM est ainsi devenue une entité de finalement au système dit de « l’enveloppe fermée ». 2 700 étudiants de 1er et de 2e cycles, dont plus de 1 700 en BA, ce qui fait de celle-ci la plus fréquentée Les réformes des grades, des études, des habilitations des études, des grades, des réformes Les du secteur en Communauté française. Autre atout à Le décret de 1994 souligner : l’intégration des deux départements (SBS et Sciences économiques) au sein de la SBS-EM per- Le décret du 5 septembre 1994 relatif au régime des met d’offrir un ensemble complet, unique en Belgique, Le décret du études universitaires et des grades académiques est de programmes de BA, MA et masters complémen- 5 septembre 1994 rendu exécutoire à partir de septembre 1995. taires articulant l’économie et la gestion. La SBS-EM propose deux programmes de BA, cinq masters, dont abolit la distinction La distinction entre grades légaux et scientifiques est entre grades légaux abolie et tous les grades légalement reconnus sont et scientifiques : tous qualifiés d’académiques et les diplômes correspon- dants ne doivent plus être entérinés. Le paysage des les grades légalement formations universitaires s’en trouve objectivement reconnus sont qualifiés éclairci : les 600 formations universitaires au grade d’académiques. scientifique sont uniformisées et rationnalisées, ce qui conduit notamment à un « passage automa- 1. L’Institut d’études européennes tique » d’une université à l’autre pour les étudiants (IEE). ayant commencé des études ici et souhaitant les finir 2. European Center for Advanced Research in Economics and Statistics ailleurs. 1 (ECARES).

68 2 69 La situation de l’enseignement supérieur belge s’en trouve considérablement modifiée. De manière gé- nérale, la réorganisation de l’enseignement supé- rieur non universitaire – les hautes écoles désormais « rationalisées » – et l’absence de perspectives en matière de refinancement de l’Université vont créer à la fois une situation de concurrence accrue et de regroupements nécessaires.

Le décret dit de « Bologne » relatif à l’harmoni- sation de l’espace européen de l’enseignement supérieur et à l’architecture de l’enseignement supérieur

Le 19 juin 1999, les ministres de l’éducation de 29 pays européens signent, en Italie, une déclaration sur 1/2/3. Un espace européen de l’avenir de l’enseignement supérieur en Europe. Ce l’enseignement supérieur, 2008. processus, initié à Bologne, constitue l’une des plus Les crédits ECTS vastes et des plus importantes réformes de l’ensei- gnement supérieur en Europe avec, pour but ultime, (acronyme anglais de d’instaurer d’ici 2010 un espace européen de l’ensei- « Système européen gnement supérieur dans lequel les enseignants, les de transfert de étudiants et les diplômés peuvent se déplacer faci- lement et bénéficier d’une juste reconnaissance de crédits »), attribués leurs qualifications. à un enseignement recouvrent donc Concrètement, la « déclaration de Bologne » prévoit de faciliter le passage des étudiants d’une université non seulement la à l’autre, d’un pays à l’autre, et pour les diplômés, participation aux 1 de faciliter la recherche d’un emploi dans n’importe cours magistraux, quel pays européen. Ceci implique l’amélioration de la lisibilité et de la comparabilité des systèmes d’en- travaux pratiques, seignement, des programmes et des diplômes, par stages, recherches ou une organisation harmonisée. L’architecture de l’en- enquêtes sur le terrain, seignement supérieur se décline en trois cycles : un premier cycle de trois ans (soit professionnalisant, mais aussi le travail soit de transition), un deuxième cycle de spécialisa- personnel requis pour tion (masters) généralement de deux ans et un troi- la préparation des sième cycle constituant le doctorat. travaux et la réussite Le système ECTS – acronyme anglais de « Système des examens. européen de transfert de crédits » – est mis en place 2 3

70 71 d’introduire une certaine souplesse au niveau des années de BA, et en première année en particulier où, afin de faciliter leur adaptation aux rythmes uni- versitaires, les étudiants peuvent choisir de postpo- ser une partie de leurs enseignements (maximum 12 dans le cadre du programme européen d’échange crédits ECTS sur 60). Pour chaque cursus, la faculté La mise en œuvre de Faire du droit à Mons, des sciences humaines et d’étudiants Erasmus, afin de promouvoir la recon- peut déterminer quels enseignements – obligatoires « Bologne » à l’ULB sociales et des sciences du travail à Charleroi naissance académique des études poursuivies à et optionnels – font partie du programme annuel mi- l’étranger. Dans ce système, les crédits ECTS expri- nimum dont la réussite est requise pour l’inscription a été, et est encore, Depuis la rentrée académique 2004-2005, l’ULB or- ment la quantité de travail que chaque unité d’en- à l’année suivante et quels enseignements peuvent une formidable ganise en collaboration avec l’UMH un premier cycle seignement requiert par rapport au volume global de être postposés. À la fin de chaque année académi- opportunité de revoir en droit (BA de trois ans) à Mons. travail nécessaire pour réussir une année d’études que, le jury se prononcera sur la réussite du program- complète. Les crédits ECTS attribués à un enseigne- me minimum de l’année. En fin de cycle, le jury exa- les programmes À la rentrée académique 2009, soutenant la vocation ment recouvrent donc non seulement la participation minera l’ensemble du cursus de l’étudiant et vérifiera d’études – contenus, de Charleroi d’être la capitale sociale de la Wallonie, aux cours magistraux, travaux pratiques, stages, re- que celui-ci a réussi les épreuves correspondant au finalités, méthodes l’ULB ouvre en centre-ville, dans les locaux de l’Uni- cherches ou enquêtes sur le terrain, mais aussi le tra- nombre d’ECTS requis. versité de Mons, un premier cycle (BA de trois ans) en vail personnel requis pour la préparation des travaux pédagogiques – et sciences humaines et sociales et un master à horaire et la réussite des examens. En 2007, trois ans après la mise en place des bache- d’apporter plus décalé en sciences du travail. liers (BA) et conformément aux accords de Bologne, de flexibilité dans La mise en œuvre de « Bologne » à l’ULB a été, et est l’ULB ouvre 150 masters – toutes finalités prises en encore, une formidable opportunité de revoir les pro- er le parcours et les Le décret 2009 sur l’architecture compte – aux étudiants diplômés de 1 cycle ainsi 1 grammes d’études – contenus, finalités, méthodes qu’à toute personne souhaitant reprendre des étu- curricula. pédagogiques – et d’apporter plus de flexibilité dans des. Cette réforme a permis également la révision En avril 2009, le parlement de la Communauté fran- le parcours et les curricula. des programmes d’enseignement. Les masters ont çaise adopte un décret qui organise le transfert de été développés selon quatre axes principaux : la l’enseignement supérieur de l’architecture à l’uni- Chaque cycle d’étude comporte des enseignements transdisciplinarité, la flexibilité des parcours des versité. Pour l’ULB cela signifie à la fois la reprise obligatoires et des enseignements optionnels, ren- étudiants, le multilinguisme et le développement de effective des enseignements de l’Institut supérieur contrant les aspirations individuelles des étudiants l’interdisciplinarité et des collaborations avec des d’architecture Victor Horta et l’intégration de l’Institut en leur permettant soit d’élargir leur culture scientifi- institutions partenaires. supérieur d’architecture de la Communauté française que, soit de renforcer leurs compétences techniques. « La Cambre », les deux formations fusionnant pour L’harmonisation des cursus entre les universités de Trois finalités sont prévues au sein des masters (deux devenir la Faculté d’architecture de l’Université libre er la Communauté française est réalisée, au 1 cycle, ans) : la finalité approfondie qui prépare plus spéci- de Bruxelles. à travers les enseignements obligatoires. Dans la fiquement à la recherche, la finalité spécialisée qui En avril 2009, le plupart des cursus, les enseignements optionnels prépare à la vie professionnelle et la finalité didac- correspondent à environ 20 % du total. Cette plus tique qui prépare à l’enseignement. Des formations parlement de la grande souplesse induite par des parcours flexibles menant au grade de master complémentaire (MC) Communauté française de formation permet de diversifier les cursus, facili- et visant à faire acquérir une qualification profes- adopte un décret qui tant les orientations et réorientations par des « pas- sionnelle spécialisée peuvent être suivies après le serelles » où les orientations antérieures pourront MA. Enfin, les formations doctorales de troisième cy- organise le transfert être valorisées. cle, accessibles aux titulaires d’un MA en deux ans de l’enseignement conduisent au doctorat (DOC). supérieur de Le passage à Bologne permet également de person- naliser les rythmes de travail et le programme mi- l’architecture à 1/2. Des étudiants en Architecture, 2 nimum. Ce nouveau système permet aux étudiants l’université. 2009.

72 73 »

En matière de multilinguisme, le Plan Langues per- met aux bacheliers d’acquérir une compétence en anglais ou néerlandais et de consolider cet acquis en MA. Enfin, certains MA se donnent complètement en anglais comme le MA Ingénieur de gestion conjoint Citons ici quelques exemples illustratifs de la réforme avec la VUB. En Belgique, trois Et il est certains MA pour lesquels l’ULB est la seule Les académies de Bologne et de l’interdisciplinarité. académies sont à avoir reçu une habilitation : ainsi, les masters en Les collaborations européennes se concrétisent, pour exceptionnels sciences des religions et de la laïcité, en langues et En Belgique, trois académies sont constituées par Le master en éthique organisé conjointement par les leur part, via des masters européens tels que le mas- constituées par décret littératures modernes, orientations slave et arabe et décret en mars 2004. facultés de Philosophie et Lettres et de Médecine en ter en statistiques avec Paris VI, le master en sciences en mars 2004. en sciences et gestion du tourisme. Certaines finali- est un exemple, de même que la finalité Histoire et et technologies de l’information avec Lille et Valen- tés originales ne se trouvent également qu’à l’ULB, Chaque université conserve intégralement ses statuts cultures de l’Europe du master en études européen- il en va ainsi de la finalité Dermopharmacie et cos- et son mode de fonctionnement et les académies re-

ciennes et celui tout à fait original en spectacle vivant MA « Des nes, organisée conjointement par la Faculté de philo- avec le Conservatoire royal de Bruxelles et avec des métologie du master en sciences biomédicales qui çoivent des charges propres telles que l’organisation Des académies et des pôles pôles des et académies Des sophie et lettres et l’Institut d’études européennes ; théâtres dans le domaine de la mise en scène et de Chaque université vise la conception et la fabrication des cosmétiques. conjointe des doctorats ou éventuellement certaines la formation d’ingénieur civil biomédical ou le master la mise en jeu permettant la gestion continue d’un conserve Il faut relever également le caractère original des fi- mesures d’aide à la réussite. Une académie contient en sciences et gestion du tourisme. projet créatif personnel. Des séminaires intensifs à nalités Ostéopathie, Prévention santé et Pathologies nécessairement une des trois universités complètes Avignon au moment du festival, à Nice (atelier inten- intégralement ses sportives du master en sciences de la motricité, cette (ULB, ULg ou UCL) : l’Académie universitaire Louvain, Les « mineures » en Philosophie et Lettres forment sif SPOT), à l’Université de Metz (ateliers de la Mous- statuts et son mode dernière présentant un caractère unique en Europe associe l’UCL, les FUNDP (Facultés universitaires des ensembles cohérents de cours offerts dans une son) complètent la formation. par son accessibilité conjointe aux médecins et aux Notre-Dame de la Paix à Namur), les FUSL (Facul- discipline différente de la discipline principale (ou de fonctionnement kinésithérapeutes. tés universitaires Saint-Louis) et la FUCAM (Faculté majeure). Les « mineures » (15 ECTS en BA2 et BA3) et les académies universitaire catholique de Mons), tandis que l’Aca- 1 donnent un accès direct à un master différent de ce- reçoivent des charges démie universitaire Wallonie-Europe, associe l’ULg lui auquel conduit normalement le BA. Enfin, il faut et la FSAGx (Faculté universitaire des sciences agro- signaler que plusieurs finalités de MA sont conçues propres telles que nomiques de Gembloux). L’Académie universitaire

Les cursus aujourd’hui et quelques cas exemplaires cas quelques et aujourd’hui cursus Les pour permettre un accès direct à un second MA en l’organisation Wallonie-Bruxelles, associe pour sa part l’ULB, l’UMH un an. conjointe des doctorats (Université de Mons-Hainaut) et la FPMs (Faculté po- lytechnique de Mons). De même, certaines formations en sciences humai- ou éventuellement nes et sociales sont très polyvalentes et donnent certaines mesures Le décret du 25 novembre 2008 organisant la fusion un accès direct à toute une série de masters en in- d’aide à la réussite. de l’UMH et de la FPMS, l’Académie Wallonie-Bruxel- formation et communication, en anthropologie, en les n’associe plus que deux universités : l’ULB et la sociologie, en études européennes, en gestion des nouvelle Université de Mons (UM). À noter que ce dé- ressources humaines, en sciences du travail, en cri- cret fusionne également l’ULg et la FSAGx. minologie, etc. De plus, certains MA dits « orphelins » (parce qu’ils n’ont pas de BA correspondant) sont conçus pour accueillir les étudiants en provenance de tous les BA enseignés à l’Université ou en dehors et qui accèdent au MA via les passerelles entre uni- versités et enseignement supérieur : tous les BA ont donc accès entre autres aux masters en sciences et technologies de la communication, en sciences de 1. étudiants dans le square la population et du développement, en sciences et Groupe G, 2009. 2. Bibliothèques de psychologie, gestion de l’environnement, en sciences et gestion 2 2009. du tourisme ou encore en gestion culturelle.

74 75 En 2009, afin de célébrer le 60e anniversaire de la première descente d’Auguste Piccard au large de Da- kar, la Faculté des sciences appliquées a chargé les étudiants de BA1 de concevoir un petit bathyscaphe. C’est ainsi que les étudiants ont modélisé et réalisé Les pôles La pédagogie par projet des bathyscaphes capables de plonger à dix mètres et de remonter de façon autonome. La démonstra- La collaboration entre les universités et les hautes Depuis plusieurs années, la réforme de l’enseigne- tion en a été faite à la piscine NEMO33. écoles s’organisent par la création de pôles. ment en Faculté des sciences appliquées, anticipant le processus de Bologne, a débouché sur une inté- En 2009, le département Sciences de l’information et Le pôle universitaire européen Bruxelles-Wallonie gration des méthodes actives – dès le début des de la communication a lancé un apprentissage par est créé en 2002. Composé de l’Université libre de études – en augmentant l’implication des étudiants projet. Il s’agissait pour les étudiants de troisième Bruxelles et de cinq hautes écoles : Francisco Ferrer, dans leur projet d’étude. bachelier de développer une réflexion sur le thème Lucia De Brouckère, Paul-Henri Spaak, la Haute Éco- de « Vivre sans pétrole » et de réaliser, très concrè- le de Bruxelles et la Haute École libre de Bruxelles En Faculté des sciences appliquées, les étudiants de tement, un dossier journalistique et une action de ère e Ilya Prigogine, il a été rejoint par les instituts supé- 1 année encadrés par leurs aînés de 4 reçoivent communication. rieurs d’architecture La Cambre et Victor Horta, par des instructions pour réaliser un projet, parfois inso- l’Académie royale des beaux-arts, par l’École natio- lite, par équipes de six devant répondre à un cahier nale supérieure des arts visuels de La Cambre, par des charges précis. 6 l’École royale militaire et par le Conservatoire royal de Bruxelles. Il faut cependant noter que les instituts En 2004, au sein du département Construction et ar- supérieurs d’architecture La Cambre et Victor Horta chitecture, il s’agissait de construire des canoës en

quitteront en 2010 le pôle pour intégrer l’ULB sous outils nouveaux les et pédagogies nouvelles Les béton. L’expérience s’est conclue par une régate or- forme d’une faculté d’architecture. Le but du pôle est ganisée au bois de la Cambre. En 2005, le challenge de constituer dans la capitale de l’Europe une entité était la réalisation d’un lance-balles de tennis destiné d’enseignement supérieur et de recherche complète, à l’entraînement de jeunes joueurs. Le défi 2006 cohérente et diversifiée. s’est traduit par un concours de projets d’éthylotests pour la salle Jefke.

1 En 2007, ce sont des éoliennes fabriquées à partir de matériaux recyclés qui se sont dressées sur le square G à la fin du projet ; en 2008, l’apport de solutions techniques et scientifiques étant un élément-clé dans l’essor du développement durable, le projet portait sur le séchage de tomates au Mali à l’aide d’un four solaire.

1/2/4. Pédagogie par projets en Polytechnique - Bathyscaphes, 2009. 3. Le bathyscaphe d’A. Piccard, 1948. 5/6/7. Pédagogie par projets en Polytechnique - éoliennes, lance balles de tennis et canoë en béton, 2 3 4 5 7 2008.

76 77 : leur permet également de récupérer et corriger les travaux en ligne. Dès leur inscription, les étudiants reçoivent une adresse électronique qu’il leur suffit d’activer pour obtenir un accès gratuit aux ressour- ces matérielles mises à leur disposition sur tous les Au sein de l’ULB, le soutien à l’intégration optimale Le projet pilote de L’« Université virtuelle » (UV) est le nom du campus campus et dans toutes les facultés. L’année 2008 est des technologies dans l’enseignement et la mise de l’Université virtuelle virtuel de l’ULB qui est la première en Communauté également celle du démarrage du projet Smiley EE, celles-ci au service de l’apprentissage est dévolue française à avoir mis ce type d’outil en place. Sur informatique intégrée pour la gestion de l’enseigne- au Centre des technologies au service de l’enseigne- démarre en 1998 avec son site Internet sécurisé, les enseignants peuvent ment et des étudiants. À l’issue de ce projet, tous les ment (CTE) créé en septembre 1999. Celui-ci offre deux cours en ligne. placer à destination de leurs étudiants une série de étudiants pourront avoir accès en ligne à leur pro- aux professeurs et aux étudiants une palette diversi- Aujourd’hui, plus de ressources (notes de cours, présentations, etc.) et gramme d’études personnalisé et aux données aca- fiée d’outils destinés à favoriser leur autonomie dans développer un panel de services pédagogiques liés démiques les concernant. les domaines de la formation continue, de l’ensei- six cents professeurs à leurs enseignements : calendrier, annonces, foires

gnement et de l’apprentissage. 1 de toutes les facultés aux questions, forums de discussions, etc. Le nombre de cours développés au sein de l’UV est réparti sur La Cellule audiovisuelle (CAV) assure un service de mettent leurs cours l’ensemble des facultés de l’institution. maintenance audiovisuelle et de prêt de matériel en ligne. Aux syllabus complémentaire à destination de la communauté classiques, s’ajoutent Le projet pilote de l’Université virtuelle démarre en universitaire et est équipé d’un système de vidéocon- 1998 avec deux cours en ligne. Dès l’année acadé- férence. Un studio d’enregistrement permet le tour- actuellement mique 1998-1999, le campus virtuel fonctionne et, nage de films et de séquences vidéo, la captation de des documents en 2004, ce sont 113 cours consultables en ligne. sons et la numérisation des sources audio et vidéo. électroniques actifs En 2007-2008 s’ouvrent 180 cours. Six cents profes- seurs de toutes les facultés mettent leurs cours en li- La cellule PRAC-TICE organise des ateliers et des (hypertexte, document gne. Aux syllabus classiques s’ajoutent actuellement

Les nouveaux outils pédagogiques et scientifiques et pédagogiques outils nouveaux Les exposés destinés aux enseignants, sur des théma- annoté ou sonorisé). des documents électroniques actifs (hypertexte, do- tiques variées telles que l’élaboration et l’animation cument annoté ou sonorisé). Une mention particuliè- d’un enseignement, l’accompagnement de projet ou re doit être faite pour l’iconothèque numérique, outil de réforme, l’intégration des technologies, etc., ainsi d’enregistrement, d’indexation et de visualisation de que des formations aux technologies de l’information 2 documents iconographiques. Cet outil, géré conjoin- et de la communication pour l’enseignement (TICE). tement par les bibliothèques et le CTE, est particuliè- C’est ainsi qu’en 2007, une formation de 25 heures à rement recherché dans les cours d’histoire de l’art ou l’intention des nouveaux enseignants a été organisée des sciences du vivant. par la cellule PRAC-TICE. Une première promotion de 21 enseignants nouvellement engagés à l’ULB a suivi La cellule PRAC-TICE offre par ailleurs aux professeurs le dispositif proposé durant l’année 2007-2008. le support méthodologique et logistique nécessaire à la mise en ligne d’autres types d’outils : exercices Depuis 2006-2007, suite à la création du CDS (Cen- en ligne destinés à l’autoévaluation des étudiants de Université virtuelle, e-learning et Centre des technologies pour l’enseignement pour l’enseignement technologies des Centre et e-learning virtuelle, Université tre de didactique supérieure de l’Académie Wallo- même que des forums de discussion. Un programme nie-Bruxelles), ces séminaires sont ouverts à tous les enseignants de l’Académie. Pour l’année 2007-2008, 350 inscriptions ont été enregistrées et parmi celles- ci, on se réjouira d’une première participation à ces actions de formation pour 82 enseignants. 3 1/2/3. Université Virtuelle, 2009.

78 79 aux sciences de l’information et de la communica- tion, la mise en place d’un réseau Wi-Fi, l’apparition de digithèques, la création d’un catalogue full-web pour les Archives et la mise en place d’un dépôt ins- titutionnel. Conçue pour rassembler les bibliothèques de scien- La nouvelle ces humaines et le centre de gestion, alors dispersés, Forte de 13 000 m2 et 2 110 places de travail, la bi- bibliothèque est la nouvelle bibliothèque est opérationnelle en 1994. bliothèque des sciences humaines est ouverte entre Mais au-delà du symbole d’un bâtiment exemplaire, 67 et 79 heures par semaine, étant ainsi l’une des opérationnelle les Bibliothèques de l’ULB, rejointes par les Archives plus accessibles de Belgique francophone. 250 000 en 1994 : au-delà en 2007, sont porteuses d’un travail de fond au ser- volumes et monographies sont en accès libre (25 %) du symbole d’un vice des communautés de l’Université; en témoignent et 840 000 volumes – environ 25 km – en réserve. les évolutions radicales que sont les premiers essais 65 terminaux de consultation donnent accès à 500 bâtiment exemplaire, d’informatisation des catalogues (fin des années bases de données et à 10 856 titres de périodiques les Bibliothèques de 1970), le premier service d’accès à des bases de électroniques. En 2003, la bibliothèque électro- l’ULB, rejointes par les données bibliographiques en ligne (1980), la mise en nique est créée. En 2006, le nouveau site web des service de CIBLE, le catalogue public en 1987, ou en- Bibliothèques est mis en ligne. Les Bibliothèques Archives en 2007, sont core le premier serveur Gopher offrant un accès hié- de l’ULB produisent également de la documentation porteuses d’un travail 2 rarchisé à l’information distribuée par Internet (1992). électronique via l’iconothèque numérique, collection de fond au service « Dans ses fonctions de médiateur de l’information, d’images destinées à l’enseignement (plus de 9 000 le bibliothécaire d’avant-hier veillait au prêt et à la images en 2009). En janvier 2006, la Digithèque est des communautés de rentrée des ouvrages ; parfois, il pouvait conseiller créée, bibliothèque numérique de documents du l’Université. le meilleur outil bibliographique, voire apprendre à domaine public, utiles à l’enseignement et à la re- l’usager débutant à chercher la table des matières ou cherche. Citons encore le répertoire des thèses élec-

Aux Archives et Bibliothèques et au Centre de Calcul au Centre et Bibliothèques et Archives Aux les index pour maîtriser le livre. Aujourd’hui, le voici troniques et le dépôt institutionnel de la production tout à la fois demandeur de formation continuée, scientifique des enseignants et chercheurs de l’ULB : formateur, conseiller technique, éditeur de textes et ce dernier programme devenu opérationnel en 2009 d’images, etc. La mutation en cours [du] métier est est l’outil de référencement de la production scien- rendue possible par la légèreté (en termes de coûts tifique de l’ULB. Il vise à constituer la bibliographie et de complexité technologique) du web participatif académique de l’Université et à recueillir une version (wikis, blogs, social bookmarking), des apports de électronique des publications et travaux scientifiques l’open source et des performances sans précédents des professeurs et chercheurs de l’Université, à des des moteurs de recherche. Il nous faut ‘apprivoiser’ fins de recherche et d’enseignement, d’archivage ins- ces technologies et les mettre au service des idéaux titutionnel et de communication au public. de l’éducation universitaire : esprit critique, sérieux, liberté et gratuité de l’information, autonomie de Depuis 2005, la Digithèque met gratuitement en li- l’apprentissage et de la recherche. » Les compéten- gne les premières copies numériques d’ouvrages via 3 ces documentaires des Archives et Bibliothèques de le catalogue des Bibliothèques. Forte de 244 œuvres l’ULB sont mises au service d’un usager polymorphe écrites, la Digithèque propose ainsi de favoriser la dont les exigences sont changeantes et croissantes, pérennité des ouvrages grâce à la numérisation, ce qui constitue le moteur de leur activité. Parmi les donnant ainsi un accès à distance à des sources nouveautés majeures de ces dernières années, outre précieuses, épuisées ou en voie de disparition. Suite 1. Façade arrière de la bibliothèque les formations documentaires déjà évoquées, figu- à l’acquisition, en février 2004, d’un digibook – un des sciences humaines, 1995. 1 rent la création d’un espace documentaire propre 2/3. Digibook, 2005.

80 81 de programmation de la politique scientifique), le CRAY est utilisé par de nombreux chercheurs, issus de toutes les universités belges. En 2005, les trois Compaq sont remplacés par une grappe Hewlett- Packard. La performance totale de la grappe dépasse scanner de livres à balayage – les Bibliothèques ont 1 TFlops (billion d’opérations virgule flottante par engagé un programme de numérisation d’ouvrages seconde). En 2010, dans le courant de l’année, la de leurs collections qui accorde la priorité aux livres grappe de serveurs s’étend, notamment grâce aux dégradés ou qui ne sont plus édités mais qui sont subsides régionaux et communautaires, avec comme encore consultés fréquemment et/ou qui présentent objectif une performance de 10 TFlops. Les ordina- une grande valeur intellectuelle. Via le catalogue teurs actuellement en tête du top 500 mondial dé- CIBLE des Bibliothèques, la Digithèque permet aux passent le PFlops (petaflops, trillion d’opérations vir- cyberlecteurs d’accéder aux contenus tout en préser- gule flottante par seconde), contiennent des dizaines vant les originaux. Chaque copie peut être consultée de milliers de processeurs et consomment plusieurs gratuitement. 56 792 pages ont ainsi été numéri- mégawatts. sées, depuis des documents de quelques pages à un ouvrage en plusieurs volumes. Les chercheurs belges se sont donc dotés d’un outil de pointe pour tenter de percer les mystères de la Comme le signale Blogus Operandi, le blog des Ar- physique de la très haute énergie. Par ailleurs, ce chives et Bibliothèques, le dépôt institutionnel, mis supercalculateur fait partie d’un réseau partagé de au point pendant plusieurs années et intitulé « DI-fu- ressources de calcul intensif à l’échelle mondiale, les sion », est « destiné à devenir la bibliographie acadé- supercalculateurs de quelque 40 pays dans le mon- mique de l’Université. Cet outil de référencement sera de entier étant interconnectés par une technologie déployé et utilisé durant le processus d’évaluation de nouvelle, le « GRID ». La grille de calcul préfigure les Ce supercalculateur la recherche entrepris depuis 2008-2009 par l’ULB. hypercalculateurs de l’avenir. On assiste aujourd’hui fait partie d’un réseau DI-fusion assure également l’archivage des textes à une révolution semblable à celle du World Wide complets des publications et travaux scientifiques Web (également inventé au CERN) dans le domaine partagé de ressources en plus des références bibliographiques des profes- de la recherche scientifique où les besoins en calcul de calcul intensif à seurs et des chercheurs de l’ULB. Dans le mouvement intensif augmentent sans cesse. de l’open access, DI-fusion permet l’accès public au l’échelle mondiale, les texte complet des publications, immédiatement ou supercalculateurs de après les délais (ou autres restrictions) imposés par quelque 40 pays dans les éditeurs. DI-fusion a été conçu comme un outil de soutien, simple et efficace, à l’activité scientifique. » le monde entier étant interconnectés par une Dans les années 1970 et 1980 se succèdent des or- technologie nouvelle, dinateurs centraux de Control Data Corporation. En 1989, on connaît l’installation d’un superordinateur le « GRID ». CRAY X-MP/14, première architecture à processeur vectoriel en Belgique avec une puissance de calcul de 210 Mflops (millions d’opérations virgule flottante par seconde), une mémoire vive (RAM) de 256 mé- gaoctets et un espace disque de 7 gigaoctets. Grâce aux crédits mis à disposition par les SPPS (Services 1. Supercalculateur - GRID, 2009.

82 1 83 gestion. La dernière grande réforme des statuts est celle qui accompagne les suites de mai 1968 ; les sta- tuts de l’Université sont toujours fondamentalement ceux adoptés par le conseil d’administration en sa séance du 10 juillet 1970 (Moniteur belge du 4 août Les accès « réseau » partout… 1970). On constate toutefois une tendance à modi- fier les textes de manière plus ample au cours des L’année 2008 a vu le début du déploiement du Wi-Fi dernières 25 années qu’au cours des décennies pré- donnant accès au réseau de l’ULB et à ses ressources cédentes, puisque les statuts ont été modifiés plus informatiques à partir de tous les lieux banalisés des de dix fois de novembre 1986 à octobre 2009. campus de la Plaine et d’Anderlecht. Le réseau sans fil Urbizone est accessible gratuitement à la Plaine et Parmi les réformes significatives, on peut retenir le 1 sur le campus du Solbosch grâce au plus grand hot­ passage du mandat du recteur de quatre à six ans, 2 spot de Belgique (d’une couverture de 1 km ). Mais l’élection des représentants des corps académiques rendre l’informatique accessible à la communauté et scientifiques au CA par scrutin de liste et non plus universitaire est une préoccupation qui ne date pas La dernière grande par facultés, la constitution d’un corps électoral sépa- d’hier. Le système Platon – un système d’enseigne- réforme des ré pour le PATGS représentant l’Hôpital érasme (avec ment assisté par ordinateur – est installé en 1986. statuts est celle qui deux sièges sur cinq réservés à ces représentants), De 1989 à 1995, tous les locaux de tous les campus les dispositions assurant aux étudiants au moins de l’Université sont interconnectés par un réseau fi- accompagne les 20 % des sièges du CA et l’addition de deux sièges laire peu à peu converti en fibres optiques. 1994 est suites de mai 68 ; les (un doyen et un étudiant) pour la Faculté d’architec- également l’année du lancement d’IRISel, un outil 3 statuts de l’Université ture en 2009… et sans doute une nouvelle addition d’intégration des ressources documentaires de l’ULB en 2015 pour la SBS/EM (Solvay Brussels School of ou du Net. En 1995, les ordinateurs de base du parc sont toujours Economics and Managment). informatique de l’administration sont remplacés fondamentalement (projet PABU). ceux adoptés On notera encore le changement d’appellation des « présidents » en « doyens » de faculté. En 2009, le projet PADI vise à proposer un service par le conseil plus homogène aux utilisateurs des salles informa- d’administration en tiques destinées aux étudiants répartis sur les dif- La réforme de l’administration générale férents campus et remplace ou installe 250 postes. sa séance du 10 juillet Dans le même temps, dans le cadre de l’opération 1970 (Moniteur belge Destinée à améliorer la gouvernance de l’Université, PABU, l’Université renouvelle au cours des années du 4 août 1970). une profonde réforme des services administratifs est 2008-2009, tout son parc d’ordinateurs personnels initiée en 1997. L’administration générale de l’ULB L’évolution des supports technologiques et les réformes administratives réformes les et technologiques supports des L’évolution et entame une gestion en flux tendu de ce parc, le est organisée en dix départements dirigés par des matériel étant remplacé au fur et à mesure de son coordinateurs-directeurs et formant avec le président obsolescence. du conseil et le recteur un comité de coordination. Le fonctionnement de l’administration générale est éva- lué tous les trois ans par le bureau du conseil d’ad- Les réformes statutaires ministration depuis 2003. Ces évaluations itératives 1/2. Déploiement du WIFI sur les ont amené régulièrement des modifications d’or- L’Université modifie ses statuts de manière régulière campus, 2008. ganisation. L’administration générale se compose afin de s’adapter au monde qui l’entoure : certaines 3. Ancienne salle du Conseil aujourd’hui des départements suivants : Enseigne- réformes répondent à des contraintes légales ou de d’Administration, ca. 1960.

84 2 85 ment, Recherche, Relations extérieures, Services à la communauté universitaire, Supports aux activités académiques, Informatique, Administration financiè- re, Ressources humaines, Infrastructures, Chancelle- rie et Bureau d’études. Les programmes ERASMUS

La gestion intégrée Bien avant que l’ULB ne mette en place son Dépar- tement des relations internationales (DRI), en 1991, De surcroît, pour améliorer son fonctionnement, il elle avait déjà un caractère international puisque est décidé en 2005 de mettre en œuvre une nouvelle 30 % des étudiants venaient de l’étranger. gouvernance informatique et un système intégré de Vers l’internationalisation l’internationalisation Vers gestion, désigné sous le nom d’ERP (Enterprise Re- orientations nouvelles Les Une opération pilote visant à tester le système ECTS source Planning) ou « progiciel de gestion intégrée ». (European Credit Transfer System) fut menée avec Son objectif est une gestion intégrée de l’institution, succès à la Faculté de médecine à la fin des années via l’implémentation de systèmes d’information et de 1980. Ensuite, l’ULB s’engage dès 1988-1989 dans systèmes informatiques (ERP). Dans le déploiement les programmes d’échange et de mobilité et crée la de l’ERP, les projets Smiley portent en particulier sur cellule Erasmus en 1989, avec 17 programmes de « Études et étudiants », dit Smiley EE, sur les fonc- coopération universitaire (Pic). En 1990, les échanges tions « Support », regroupant les processus « finan- Chiffres 2006-2007 : dans le secteur scientifique représentent 40 % des ces », « ressources humaines » et « projets/contrats 20 034 étudiants. Pic et atteignent les 60 % si on y ajoute la biologie et de recherche et logistique », dit Smiley SUP, ainsi que l’agronomie. L’engagement de l’ULB dans la mobilité Smiley GEST (gestion) et Smiley RECH (gestion de la 27 % d’étrangers européenne fut reconnue en 1994, par l’attribution recherche). (17 % Europe et 10 % du prix Erasmus à Chantal Zoller alors qu’elle est en hors Europe). 29 % charge de ce programme. de tous les étudiants En 2002, à l’occasion des 15 ans du programme Eras- « universitaires » mus, l’Université avait mis l’accent sur l’importance de la mobilité étudiante en remettant les insignes de de la Communauté docteur honoris causa de l’Université à quatre ac- française de Belgique, teurs emblématiques d’Erasmus : Hywel Ceri Jones, 40 % des étudiants Domenico Lenarduzzi, Alan Smith et Angélique Verli, fondateurs du programme. En 2007, l’Université a de universitaires nouveau marqué son engagement européen en or- européens en ganisant la première édition de la grande « Journée CFB et 40 % de de l’Europe ». Cette manifestation, désormais annuel- le, est destinée à sensibiliser les étudiants aux pro- tous les étudiants grammes d’échanges et s’est étendue, en 2008, aux universitaires activités de recherche menées à l’ULB dans le cadre étrangers. 350 européen, aux masters conjoints et aux partenariats partenariats ERASMUS, avec des universités de l’UE.

1/2. Dès 1988-89, l’ULB crée une 350 conventions En 1988, ils étaient 14 étudiants de l’ULB à partir 1 2 cellule Erasmus. institutionnelles. à l’étranger via le nouveau programme Erasmus

86 87 et 20 européens étaient accueillis à l’ULB. Ils sont Connaître les langues aujourd’hui près de 475 « sortants » et 500 « en- trants » (pour l’Europe). Pour renforcer les connaissances linguistiques de ses étudiants, l’Université libre de Bruxelles a décidé Rappelons aussi l’existence depuis 1991 du program- d’étendre l’offre de langues à tous ses étudiants. me TEMPUS, nouveau projet de mobilité des commu- Elle a initié, en 2005, un « Plan Langues » visant à nautés européennes. Il s’agit d’un programme de renforcer ou introduire des cours d’anglais et/ou de formation et de mobilité dans l’enseignement supé- néerlandais pour les BA des facultés de Philosophie rieur et universitaire à destination, à l’époque de sa et Lettres, des Sciences sociales, politiques et écono- création, des pays d’Europe centrale et orientale tels miques, de Psychologie, de Sciences et de Sciences que la Hongrie, la Pologne ou la Tchécoslovaquie, de- appliquées. En collaboration avec la F9-Languages venue la Répulique tchèque et la Slovaquie en 1993. in Brussels, elle propose gratuitement à tous les étu- Ce programme encourage, à travers des projets de diants à partir du BA2 des modules de soutien par 5 coopération interuniversitaire, la modernisation de petits groupes de dix (initiation, remise à niveau ou l’enseignement supérieur dans les pays partenaires remédiation en anglais et en néerlandais). En 2008- d’Europe orientale, d’Asie centrale, des Balkans et de 2009, plus de 2 000 étudiants en ont bénéficié. L’ULB a signé des la région méditerranéenne. conventions avec plus L’internationalisation se traduit aussi par des pro- de 300 institutions 1 2 grammes et des cours donnés en anglais : cinq mas- ters sont organisés exclusivement en anglais (voir à travers le monde. MA « exceptionnels ») et plus de 25 masters intègrent Le « partenariat des cours dispensés en anglais. privilégié » est une manière d’en Une politique de partenariats privilégiés distinguer un petit nombre avec lequel les Comme la plupart des grandes universités européen- nes, l’ULB a signé des conventions avec plus de 300 liens dans le domaine 6 institutions à travers le monde. Toutefois, le « parte- de la recherche et nariat privilégié » est une manière d’en distinguer un de l’enseignement petit nombre avec lequel les liens dans le domaine de la recherche et de l’enseignement sont particuliè- sont particulièrement rement étroits. Cet accord facilite le développement étroits. de nouveaux projets en commun et l’intensifica- tion des échanges d’étudiants, de chercheurs et de professeurs. Il assure par ailleurs une collaboration 1. Alan Smith, DHC 2002. 2. Hywel Ceri Jones, DHC 2002. étroite entre les autorités des deux institutions, per- 3. Angélique Verli, 2002. mettant de construire des activités communes à long 4. Domenico Lenarduzzi, DHC 2002. 3 4 terme. 5/6. Journée de l’Europe, 2009.

88 89 Forum international des universités publiques (FIUP) et l’Agence universitaire de la francophonie (AUF).

Vers une culture de l’évaluation… Après avoir signé, en 2007, un « partenariat privilé- Depuis de très nombreuses années, l’Université s’est gié » avec l’Université de Berkeley (Californie), l’ULB Depuis 1995, l’ULB a initié une démarche d’évalua- attachée à transmettre son savoir sous les formes les poursuit sa nouvelle stratégie internationale visant tion de la qualité à la faveur d’un examen interne plus diverses : conférences, expositions, projection à s’allier à quelques-unes des meilleures universités relatif à « l’objectif et la cohérence » de ses ensei- de films, création de musées et édition scientifique. du monde. En 2006 s’est ajoutée à ce partenariat gnements et ce, depuis la mise en route du décret privilégié l’Université Fudan à Shanghai (Chine). En de 1994. Cette démarche s’est poursuivie par une 2008, c’est le tour de l’Université Pierre et Marie Cu- évaluation institutionnelle externe dans le cadre du La Semaine des sciences rie-Paris VI, le Collège de France et les universités de programme d’évaluation de la qualité de l’Associa- Lille I, II et III (France), l’Université d’Oxford (Royau- tion européenne de l’université en 1997. La Faculté En 1950, la première « Semaine des sciences » a pour 4 me-Uni), l’Université de Montréal et The University de médecine s’est soumise en 1998 à une évalua- thème les mathématiques, rejointes à la fin des an- of British Columbia à Vancouver (Canada). En 2009 nées 1960 par la physique, puis par la chimie au dé- tion de la Conférence internationale des doyens et 1 enfin, l’Université de Cambridge (Royaume-Uni) et de des facultés de médecine d’expression française but de la décennie 1970. Vers le milieu des années Waseda (Japon) s’associent à l’ULB. (CIDMEF) et la Solvay Brussels School of Economics 1970, toutes les sections participent à cette Semaine and Management à l’accréditation EQUIS en 2003 et des sciences. Depuis, chaque année, les étudiants de en 2008. La Conférence des recteurs des universités la Faculté des sciences de l’Université, appuyés par Le réseau UNICA et d’autres réseaux francophones de Belgique (CREF) a également lancé les enseignants et les chercheurs, organisent une des programmes d’évaluation des différentes filières semaine d’exposition couvrant les principaux domai- Vers le partage des savoirs par tous les publics publics les tous par savoirs des partage le Vers Le réseau UNICA est constitué en 1990 à l’initiative d’enseignement. nes scientifiques (agronomie, biologie, calcul symbo- de l’ULB. Ce réseau d’universités de capitales euro- lique sur ordinateur, chimie, géographie, géologie, péennes regroupe 42 universités, un personnel de Enfin, la création de l’ENQA (European Association informatique, mathématiques, physique). Destinée 120 000 personnes, ainsi que 1 500 000 étudiants. Il for Quality Assurance in Higher Education) au ni- aux élèves de l’enseignement secondaire et à leurs 5 6 a pour rôle la promotion de l’excellence académique, veau européen et de l’Agence pour l’évaluation de la professeurs, mais aussi au grand public, cette ex- l’intégration et la coopération entre ses membres, et qualité de l’enseignement supérieur (AEQES) par le position offre aux étudiants de la Faculté l’occasion se destine à être moteur du développement du pro- gouvernement de la Communauté française en 2002 d’expérimenter un sujet qui les intéresse et de trans- cessus de Bologne ainsi qu’à faciliter l’intégration sont autant de contraintes positives qui encouragent 2 mettre ensuite ce qu’ils ont découvert. Telle est la clé des universités d’Europe centrale et de l’Est dans la culture de l’évaluation. de la réussite de la Semaine des sciences, devenue le l’Espace européen de l’enseignement supérieur. Pour Printemps des sciences. y parvenir, UNICA fait connaître le point de vue des Dans ce contexte, l’ULB a mis en place une cellule universités membres aux institutions européennes d’appui à l’évaluation de la qualité, la CAEQ-ULB, qui et aux gouvernements nationaux, régionaux et mu- offre un soutien à toutes les entités évaluées, expé- La Nuit des chercheurs nicipaux, il fournit à ses membres des informations riences-pilotes ou AEQES. 1. Georges Verhaegen, fondateur sur les initiatives et les programmes européens et du réseau UNICA; à ses côtés Hervé La Nuit des chercheurs est l’occasion, pour les équi- soutient leurs projets de coopération. Il offre de sur- Hasquin, 1986. pes de recherche, de présenter au grand public leurs croît un forum de réflexion sur les implications des 2. Signature du partenariat privilégié travaux scientifiques, leurs méthodes de recherche changements stratégiques en matière de recherche, avec Oxford, 2008. et leurs résultats. À l’ULB, la participation est impor- d’éducation et d’administration. L’ULB est également 3. Signature du partenariat privilégié tante et permet la rencontre entre les chercheurs de avec Waseda, 2009. présente dans d’autres réseaux internationaux parmi nombreuses disciplines. 4/5/6/7. Printemps des sciences, lesquels l’European University Association (EUA), 2000-2009. 3 7 8 9 l’Association internationale des universités (AIU), le 8/9. Nuit des chercheurs, 2009.

90 91 que zoologique. Elles permettent au passionné de Le Musée de la médecine l’évolution comme au simple curieux de prendre conscience de la diversité du règne animal et de se possède une collection familiariser avec la nomenclature. de 1 500 objets illustrant l’évolution de la science Fondées en 1972, les Éditions de l’Université de musées Les Les musées de l’Université Créé en 1922 par Jean Massart (1865-1925), profes- Bruxelles constituent une unité de l’Université. Elles Angèle Chaim Perelman seur de botanique à l’ULB, le Jardin botanique Jean médicale. publient des ouvrages de recherche et des manuels Kremer-Marietti, et Lucie Dans le cadre de sa mission d’enseignement, l’Uni- Massart a abrité des parcelles expérimentales no- universitaires d’auteurs issus de l’Union européenne versité s’est dotée dans de nombreux domaines Michel Meyer et la Olbrechts-Tyteca, tamment sur les espèces exotiques envahissantes et occupent aujourd’hui une place importante dans d’ensembles, de spécimens, d’outils, de pièces et et sur les espèces résistantes aux pollutions par les problématologie, le monde de l’édition scientifique francophone. Traité de d’instruments à vocation didactique. Ces collections métaux lourds – ainsi que le centre de documenta- Elles ont opéré deux mutations fondamentales : créer Collection UBlire, 2008 l’argumentation. La ont été progressivement structurées en musées dont tion écologique Paul Duvignaud. Le Jardin rassemble une collection de poche, UBlire et mettre en accès nouvelle rhétorique, certains sont accessibles au public, remplissant un près de 2 000 espèces végétales et comprend diffé- numérisé une série d’ouvrages via la Digithèque des Collection UBlire, 2008 rôle évident de vulgarisation scientifique. rentes collections thématiques : un jardin évolutif où Archives et Bibliothèques. Cette collection vise à réé- sont rassemblées par famille plus de 600 espèces de er diter et diffuser vers un public plus large une série de Ouvert au public le 1 février 1995 et agrandi en plantes indigènes ou introduites, des plus primitives fondamentaux scientifiques ou à faire connaître des Pascal Delwit, Chaim Perelman et 2001, le Musée de la médecine, superbe bâtiment aux plus évoluées ; une collection de plantes médici- textes philosophiques et historiques relatifs à l’Uni- situé sur le campus érasme, possède une collection La Vie politique en Jean Stengers, nales constituée d’environ 400 espèces rassemblées versité et ses courants de pensée. de 1 500 objets illustrant l’évolution de la science suivant la nature chimique de leurs principaux consti- Belgique de 1830 à nos Modernité du libre médicale de la Haute Antiquité à nos jours : tableaux, tuants actifs et une collection retraçant l’histoire de jours, Collection UBlire, examen, Collection miniatures, gravures, lithographies, livres anciens, la domestication par l’homme de certaines plantes amulettes, statuettes, boîtes à médicaments, phar- 2009 UBlire, 2009 cultivées, notamment les céréales. macies de campagne, plats à oracle, instruments de chirurgie, lithotriteurs, instruments et appareils médi- Véritable laboratoire de physique animé pour la plus caux, prothèses, momies précolombiennes et égyp- Olivier Corten, Pierre Marage grande joie des petits et des grands, l’Expérimen- tiennes ainsi qu’une collection de près de 300 cires tarium, ouvert en 1996 sur le campus de la Plaine,

Vers l’édition de poche des références et fondamentaux et références des l’édition de poche Vers e Méthodologie du droit et Grégoire anatomiques du XIX siècle de type « Spitzner » qui présente des expériences scientifiques simples et international public, Wallenborn, illustrent les maladies de la peau et des organes. En ingénieuses qui illustrent les fondements de tous les outre, il existe au musée un centre de documentation Collection UBlire, 2009 La Naissance de la grands domaines de la physique. L’Expérimentarium riche en ouvrages anciens et actuels d’histoire de la se fait aussi itinérant et est, par ailleurs, le dépositai- physique moderne, médecine et possédant aussi des séries complètes re des collections de physique de l’ULB. Certains de racontée au fil des de journaux médicaux belges et internationaux du ses remarquables instruments fonctionnent encore. Marianne Dony, Conseils Solvay, siècle dernier. Il dispose également d’une salle de Droit de l’Union Collection UBlire, 2009 conférence de 200 places. En 2006, l’ULB a confié à l’ASBL Dire l’Écomusée du européenne, Collection Viroin installé dans la ferme-château de Treignes. e e UBlire, 2008 Créé au XIX siècle et rénové à l’occasion du 175 Celui-ci présente des collections d’outils et de pro- anniversaire de l’Université, le Musée de zoologie duits manufacturés, des clichés photographiques et Auguste Lameere – du nom de cet éminent profes- des dessins illustrant les relations de l’homme et du seur de l’ULB (1864-1942) – constitue vraisembla- milieu dans cette région de l’Entre-Sambre-et-Meuse blement un des plus anciens musées de l’Université. méridionale aux riches traditions artisanales. Les collections comptent plusieurs milliers de spéci- mens représentatifs de tous les groupes zoologiques Le Centre de culture scientifique (CCS) de Parentville 1. Cire anatomique du Musée de la actuels, dont environ 3 000 sont exposés au public s’adresse à un public de tous âges et privilégie les 1 Médecine, 2009. de façon permanente, selon l’ordre de la systémati-

92 93 animations en faveur des élèves de l’enseignement secondaire. Inspiré des méthodes muséologiques modernes, le Centre privilégie l’interactivité et les as- pects ludiques de l’apprentissage tout en assurant la rigueur scientifique de la conception de ses exposi- tions. Ainsi, outre son observatoire astronomique, il propose des espaces pour apprendre en s’amusant, quel que soit l’âge du visiteur. Depuis son ouverture en 1994, le Centre a accueilli des expositions tem- poraires dans les domaines les plus divers; il réalise aussi ses propres expositions. Par ailleurs, le Musée propose un « parcours environnement » à travers le parc de 20 hectares du domaine de Parentville au cœur duquel il est situé. En octobre 2005, le CCS a ouvert un tout nouvel espace d’exposition consacré à un des pôles majeurs de l’évolution scientifique ac- tuelle, les biotechnologies.

Créé en 1989, le Centre de recherche et d’études technologiques des arts plastiques a une vocation à la fois de recherche en histoire de l’art et didacti- que à l’attention des étudiants et de sensibilisation du public. Il présente une collection permanente de photographies et de documents de laboratoire révé- lant les techniques d’exécution des œuvres d’art, leur genèse et leur état de conservation. Il compte aussi une importante collection de documents relatifs à la conservation-restauration et aux organisations internationales s’occupant du patrimoine. Le Cen- tre monte également des expositions temporaires, élabore des circuits thématiques, réalise une valise pédagogique et édite des feuillets didactiques. Enfin, 1 1. Musée de la Médecine, 1994. 2. Jardin Massart. le Centre entretient de nombreux contacts internatio- naux dans le domaine de la restauration, s’intéresse à l’articulation des domaines d’enseignement et de recherche et gère des collaborations internes et ex- ternes.

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94 95 À la Réserve précieuse de l’ULB, une partie du mo- bilier de Michel de Ghelderode – entourée d’une série d’objets folkloriques, curieux ou bizarres et de tableaux souvent sombres, parfois d’inspiration religieuse – reconstitue l’univers du dramaturge. Le L’Université s’est Musée-bibliothèque Michel de Ghelderode, « petit dotée dans de musée maniaque », a été reconstitué avec son che- val de bois, son mannequin d’étalage, ses masques nombreux domaines ostendais. On retrouve l’univers peint de James Ensor d’ensembles, de qui rappelle l’imaginaire de de Ghelderode, la vieille spécimens, d’outils, de Remington qui dactylographia les textes de l’auteur, ses tableaux, des chaises d’église, un prie-Dieu bien pièces et d’instruments à sa place dans ce lieu que l’écrivain appelait sa à vocation didactique. « sacristie » ou sa « sainte boutique », et d’autres ob- Ces collections ont jets inattendus, voire saugrenus. Un lieu qui évoque puissamment l’atmosphère baroque dont l’œuvre de été progressivement l’auteur est imprégnée. structurées en musées dont certains Situé sur le campus hospitalo-facultaire d’Anderlecht, le Musée d’anatomie et d’embryologie humaines sont accessibles au expose de multiples spécimens authentiques ayant public, remplissant trait à l’anatomie humaine : pièces conservées dans 1 4 6 un rôle évident l’alcool, matériel plastiné, pièces squelettiques, ainsi que des moulages, etc. Il illustre également le déve- de vulgarisation loppement humain par de nombreuses pièces fœta- scientifique. les normales ou tératologiques, des moulages et des documents iconographiques. Une section est consa- crée aux pathologies osseuses et plusieurs vitrines évoquent l’anatomie dentaire, l’anatomie comparée de l’appareil masticateur et les anomalies dentaires.

1/4. Centre de culture scientifique Installé dans les locaux de l’Institut de pharmacie de 2 8 (CCS), 2005. l’Université libre de Bruxelles, le Musée des plantes 2. écomusée du Viroin, 2005. médicinales et de la pharmacie présente dix-huit thè- 3. Musée des plantes médicinales et mes répartis dans soixante vitrines et invite le visiteur de la pharmacie, ca. 1918. à suivre les jalons successifs de l’utilisation des res- 5/7 Réserve précieuse, 2010. sources naturelles comme médicaments. Cette col- 6. Salle Allende, 2006. lection, dont la constitution a débuté dans la deuxiè- 8. Centre de recherches et d’études me moitié du XIXe siècle, réunit des échantillons et technologiques des arts plastiques, 2009. des modèles en soie de plantes médicinales, des 9. Musée d’anatomie et produits pharmaceutiques anciens et contemporains d’embryologie humaines, 2009. ainsi que des appareils d’extraction, d’analyse et de 10. Le professeur Duvignaud, ca. préparation des médicaments. 3 5 7 9 10 1950.

96 97 Quoi qu’il en soit, cette évolution s’est accompagnée d’une politique de valorisation de la recherche. L’ULB a ainsi successivement créé : une « Interface » entre les chercheurs et les bailleurs de fonds, pour aider les chercheurs à la protection de la propriété intel- La recherche universitaire en Communauté française lectuelle, au dépôt des brevets, au partenariat avec À leur première Où va le folklore ? est soutenue par 25 % de l’allocation de fonctionne- l’entreprise privée, à la création de spin-offs, au fi- rentrée universitaire, ment des universités et par les fonds spéciaux de la nancement de leur recherche et de sa valorisation, un Cafés bourgeois ou cafés à guindaille, les bistrots recherche ainsi que les actions de recherche concer- comité de gestion de la recherche contractuelle et un frais émoulus du étudiants célèbres de Bruxelles (le Diable au corps, tées allouées, aujourd’hui, aux académies. S’y ajou- comité de valorisation. secondaire, les l’Estrille, le Paon, le Picador, la Diligence, la Jambe tent les crédits obtenus dans le cadre de la recherche étudiants se voient de bois, le Nez qui pend, Les Carabins et le Trou du contractuelle avec les organismes publics (État fé- L’ULB a également participé à la création d’incuba- pendu) ont aujourd’hui disparu. déral, FNRS, régions, Union européenne…) ou privés teurs d’entreprises (EEBIC à Bruxelles, CAP-INNOVE à proposer le baptême. (industries, entreprises…). Nivelles et Wallonia Biotech à Charleroi). Enfin, elle Pendant deux mois, Même autour du Solbosch, si les nombreux cafés a créé avec des partenaires financiers un fonds d’in- Bleus et Bleuettes et restaurants du Cimetière d’Ixelles créent un lieu L’évolution la plus marquante au cours de ces 25 vestissement (Theodorus). propice à la vie estudiantine au carrefour des deux dernières années a été la montée en puissance de la participent aux campus, ils ne sont plus spécifiquement dédiés à la L’évolution de la vie sur les campus les sur vie de la L’évolution recherche contractuelle. Par rapport à l’allocation de Cette stratégie a porté ses fruits : avant 1990, l’ULB activités d’accueil, guindaille. fonctionnement prise à 100 %, ce financement « al- déposait en moyenne deux brevets par an et ne au pré-baptême, au ternatif » de l’Université est passé de 25,7 % à 51,2 % comptait que deux spin-offs. Aujourd’hui, l’ULB dé- 1 Dès lors, la guindaille s’est focalisée sur la salle Je- ces dernières années. Ainsi, les crédits pour la recher- pose en moyenne 20 brevets par an. Elle dispose pique-nique et au fke. Dans les années 1980, la salle Jefke est d’abord 4 5 6 che contractuelle à finalité économique, mobilisés d’un portefeuille de 93 brevets actifs et 23 spin-offs rallye-café au terme située sur le campus du Solbosch, en lieu et place de par les régions, en particulier par la Région wallonne sont en place, la majorité dans le domaine des bio- desquelles le plus l’actuelle salle Delvaux. Suite aux rénovations du bâ- ont triplé (en euro constant) de 1980 à maintenant. technologies. timent F et de la cité, elle déménage sous l’Institut de Aujourd’hui, sur les 132 millions d’euros consacrés grand buveur de bière sociologie. Un millier d’étudiants l’enterrent en mars annuellement à la recherche à l’ULB (à l’exclusion de est élu roi des Bleus. 1993 : elle doit céder la place à l’aménagement de

Vers la contractualisation et valorisation de la recherche de la valorisation et contractualisation la Vers la recherche clinique), 65 millions d’euros sont issus l’accès au parking qui se construit sur l’ancien terrain de la recherche contractuelle. de football. La nouvelle salle, prête en septembre 1993, est située à la Plaine. Cette évolution a fortement renforcé le rôle d’initia- tive des promoteurs de recherche et de l’adéquation de ces initiatives par rapport aux stratégies des par- 2 Pour un folklore responsable… ? tenaires publics ou privés. On peut regretter que la recherche libre, non dirigée, indispensable à l’émer- À leur première rentrée universitaire, frais émoulus gence de voies nouvelles et originales, trouve de plus du secondaire, les étudiants se voient proposer le en plus difficilement sa place dans cette évolution baptême. Pendant deux mois, Bleus et Bleuettes, institutionnelle de la Belgique, notamment dans la encadrés des Poils et Plumes, participent aux activi- répartition des compétences et des moyens pour la tés dites d’accueil, de pré-baptême, de pique-nique recherche et le développement entre les entités fé- et du rallye-café au terme desquelles le plus grand dérées. (Pour une analyse plus détaillée, nous ren- 1/2/3. Wallonia Biotech Center, buveur de bière est élu roi des Bleus. Après ces quel- voyons vers l’ouvrage L’Université déchiffrée de 2009. ques manifestations préparatoires, les jeunes étu- 4. Recueil des Fleurs du Mâle, s.d. Claude Truffin, publié aux Éditions de l’Université en diants deviennent dignes d’être baptisés, juste avant 5/6. Saint-Verhaegen, 2006. 2006.) 7. Festival de la chanson la Saint-Verhaegen. Toutefois, ainsi que le dit André 3 7 estudiantine, s.d. Uyttebrouck, « il semble que le monde extérieur

98 99 En 1995, les tolère moins qu’autrefois les extravagances estu- Pluraliste, l’ACE (Association des cercles étudiants) diantines qui, à certains moments sous l’effet de la a pour but de développer et de défendre les cercles polémiques sur le boisson, frisent la vulgarité et la grossièreté ». étudiants de l’Université libre de Bruxelles qui lui folklore aboutissent sont affiliés. Ses principales missions sont la repré- à diverses prises En 1995, les polémiques sur le folklore aboutissent sentation et la défense des membres associés au à diverses prises d’initiatives de la part de certains pratique à l’usage des associations étudiantes de sein des structures universitaires ou autres ; la coor- d’initiatives de la part cercles et de la Commission culturelle. Une exposi- l’ULB, reprend la charte de la Meta For Intérieur et dination des activités intercercles ; la prise de posi- de certains cercles tion, un feuillet informatif sur le folklore ULBiste à contient les procédures administratives, de gestion tion et l’engagement sur des problèmes touchant au et de la Commission distribuer lors de la traditionnelle quête de Saint-V, des locaux, d’organisation d’événements ainsi qu’un libre examen, au folklore ou aux cercles qui lui sont ainsi qu’une conférence de presse – destinés avant carnet d’adresse nécessaires au bon fonctionnement affiliés ; une mission administrative par l’organisation culturelle. tout aux personnes extérieures à l’ULB – sont mis des cercles. d’activités touchant l’ensemble des cercles (Saint- en place conjointement par les Archives, l’UAE, l’ACE Verhaegen, baptêmes,…) ; une prise de contact vers (Association des cercles étudiants) et les cercles. Environ quatre-vingts, les cercles étudiants se divi- l’extérieur ou vers d’autres mouvements étudiants et Cette action vise à informer et promouvoir un folk- sent en différentes catégories : facultaires, interfacul- enfin, une mission de promotion du folklore. Cette action vise à lore qui ne se limite pas au baptême et à la vision taires, régionaux, politiques, socioculturels, sportifs informer et promouvoir de comitards hurlants sur des Bleus et des Bleuettes ou secrets. Les cercles organisent, selon leurs cen- Née en 1886, cette association s’est d’abord nom- un folklore qui ne se « gueule en terre ». tres d’intérêts, baptêmes, manifestations, anima- mée Association générale des étudiants (AG) avant tions culturelles ou folkloriques, débats politiques et 2 3 de devenir l’ACE. Elle se destinait alors à l’améliora- limite pas au baptême Des critiques de ces dérives éthyliques et d’avilisse- conférences. tion des conditions de vie des étudiants par la lutte et à la vision de ment de l’individu sont formulées par certains comi- pour l’augmentation des bourses et des subsides, comitards hurlants tards, eux-mêmes. La farce, qui était le principe de Créé en 1928, le Cercle du libre examen s’ouvre très pour l’instauration d’un présalaire et de la sécurité base de ce rite de passage, a laissé place à un bi- rapidement à l’ensemble de la communauté estu- sociale. Elle devient Association des cercles facultai- sur des Bleus et des zutage trop souvent bête et parfois même méchant. diantine. Dans le but de promouvoir et diffuser les res (ACF) en 1973. En 1989, le Bureau des étudiants Bleuettes « gueule Dans le même temps, les cercles sont rappelés à l’or- principes du libre examen, le Librex organise confé- administrateurs (BEA) prend en charge l’ensemble en terre ». dre et au respect de la propreté, de l’environnement rences et débats destinés à faire réfléchir, voire agir, des problèmes étudiants. L’ACF devient alors ACE et et d’autrui. Le Rectorat menace même de fermer les les étudiants : comité de vigilance et lutte contre le se donne pour objectif d’assurer la promotion des cercles dès 20h pour cause de nuisance. fascisme, mobilisations et engagements pendant la cercles et du folklore estudiantin. guerre d’Espagne… En 1937 paraissent les premiers En septembre 2003, les autorités de l’Université, Cahiers du libre examen, lesquels visent à favoriser l’Association des cercles étudiants (ACE) et les cer- la diffusion de l’idéal de l’ULB en compilant des arti- cles étudiants signent la Meta For Intérieur. Cette cles traitant de sujets philosophiques ou sociaux qui solennelle proclamation pose « expressément et ex- donnent à l’occasion la parole à des professeurs, des plicitement la question du folklore estudiantin » en étudiants ou des personnalités extérieures. Tables insistant sur « l’inlassable quête de sens, état, atti- rondes et séminaires sur l’Afrique, l’Asie, l’Amérique tude et miroir de leur mutuelle connaissance et re- du Sud, la sexualité, la drogue, le Congo, le Vietnam, connaissance ». Remis officiellement aux présidents la Grèce, le colonialisme n’en sont que quelques des cercles étudiants par le recteur et le président du exemples. conseil d’administration, en présence du président de l’ACE et du vice-recteur à la politique étudiante Souvent remis lui-même en question, le Cercle a vécu et à l’initiative culturelle, ce document est réactua- régulièrement des turbulences internes, notamment pour l’accès à la présidence. Ainsi, une des dernières 1. Colleur d’affiches, 2009. lisé tous les ans. Par ailleurs, le Vade mecum, guide turbulences (2009) concerne l’annulation des élec- 2/3. Affiches du Cercle du libre examen, 1983. tions du comité par un jugement de justice. 4 4. Une promotion d’étudiants, 1909.

100 1 101 de la forêt de Soignes. La perte du terrain de foot- ball du centre du Solbosch transformé en parking en 1994, suite aux travaux d’aménagement en piéton- nier de l’avenue Héger, se trouve compensée pour le « sport bien-être » de la communauté universitaire En 1996, l’Université crée la Commencement Cere- Le sport se pratique de longue date à l’Université. Dès par un plus large accès au hall des sports du même mony organisée conjointement avec l’Union des an- 1904, un groupe d’étudiants en médecine s’inspirant campus suite au déménagement en 2008 de l’Insti- ciens étudiants (UAE) et au cours de laquelle, après des principes du suédois Ling fonde sous la prési- tut des sciences de la motricité (ISM), vers le campus la remise des médailles de l’Université, le recteur féli- dence du docteur émile Spehl la « Ling Universitas », érasme où l’Institut dispose depuis 2009 d’un com- cite tous les nouveaux diplômés. L’abandon pour des premier club sportif universitaire en Belgique. Le plexe sportif ultramoderne.

raisons conjoncturelles en 2006 de cette cérémonie, sportives activités Les Sport nautique universitaire, qui formera des équipes qui mettait l’accent sur l’importance de l’obtention de niveau national et bénéficiera de l’appui d’Ernest Un nouveau cérémonial… Un nouveau d’un diplôme, laisse un vide. Décriées par une mino- Solvay, fait son apparition en 1909 suivi, en 1920, rité et souhaitées par une majorité des étudiants, les de l’Association sportive universitaire de Bruxelles cérémonies de « départ » de l’Université et « d’entrée (ASUB). Et dès les années 1930, ce cercle sportif se dans la vie active » marquent, outre l’attachement dote d’une section féminine. La construction du cam- au lieu de ses études supérieures, l’importance non pus au Solbosch facilite l’accès aux sports. En 1937, seulement symbolique mais tangible de l’importance la Fondation Hugo-Elizabeth Andriesse soutient la de la conquête d’un diplôme universitaire dont un construction d’un centre d’éducation physique com- recteur a pu dire qu’il était « comme un tatouage, par- prenant plaine des sports, gymnase, douches et in- fois vieillissant mais qui ne s’effaçait jamais ». C’est firmerie. En 1964, l’ULB construit un grand hall des pourquoi à l’ULB, depuis 2005, les proclamations et sports sur le campus du Solbosch et, en 1980, en remises de diplômes ont pris un faste particulier : les partenariat avec la Communauté française, elle inau- autorités académiques y assistent avec les doyens et gure un centre sportif à Auderghem. En 1960, l’ULB professeurs membres du jury et portent la toge. Les crée le Commissariat aux sports, chargé de la direc- jeunes diplômés se présentent également en toge tion et de l’organisation des sports à l’ULB. aux couleurs de leur faculté. On y assiste désormais à un cortège d’entrée des lauréats, souvent à fière al- Aujourd’hui, le secrétariat ULB Sports en collabo- lure, à une proclamation qui s’accompagne du tradi- ration avec l’ASBL « École des Sports » organise et tionnel passage des « floches » de coiffe de la gauche coordonne l’ensemble des activités sportives pour vers la droite, et parfois à un joyeux et bruyant lancer les membres de la communauté universitaire, étu- de chapeau… diants comme personnel. Outre l’accompagnement des sportifs de haut niveau, il organise des cham- 1 pionnats interfacultaires (internes et accessibles à tous), des championnats universitaires ainsi que des événements ponctuels à caractère sportif et social. Aujourd’hui, une quarantaine de disciplines enca- drées par des professionnels sont proposées dans les infrastructures de l’ULB (campus du Solbosch et érasme), dans des clubs privés ou au centre sportif

1. Proclamation en Droit, 2008. 2/3. étudiants de l’ISPEK devenu 3 ISM, 2006.

102 2 103 toujours à la recherche de découvertes musicales, une liberté d’expression forçant à la réflexion et au débat, un choix non commercial, une ouverture sur le monde et la cité. La station propose une cinquan- taine d’émissions différentes et s’impose comme la La vie sur les campus est aussi faite d’activités socio- 4 1 première radio culturelle indépendante et associative culturelles. Cette vie s’illustre au travers des centai- à Bruxelles. Radio Campus est aussi un remarquable nes de conférences annuelles et d’activités en tous lieu de formation pour les étudiants en journalisme genres – des concerts de musique classique jusqu’au et communication de l’ULB. tournois de beach-volley en passant par les « 24 h de cuistax » ou encore Campus Plein Sud –, toutes orga- Depuis 1979, la salle Allende rénovée en 1999 est la nisées aussi bien par les organes de l’ULB que par les première salle d’exposition de l’Université libre de 3 5 cercles étudiants ou les associations d’alumni. Divers

L’animation socioculturelle L’animation Bruxelles. Située au cœur du campus du Solbosch, ateliers sont ouverts aux membres de la communau- elle occupe une place importante dans la vie cultu- té universitaire. Parmi ceux-ci, l’orchestre de l’ULB, relle de l’Université. Elle est essentiellement dévolue ouvert à celles et ceux ayant une pratique suffisante à deux objectifs. D’une part, accueillir diverses ex- d’un instrument de musique. Quelques concerts pu- positions émanant de la communauté universitaire ; constante de valeurs démocratiques, mais aussi l’art, blics sont organisés au cours de l’année académique, d’autre part, exposer une programmation propre la littérature ou la science. Parmi la trentaine de per- qui se clôture traditionnellement avant les vacances axée sur les arts plastiques et plus récemment sur le sonnalités déjà accueillies lors de ces conférences : de printemps par un concert sur le campus du Sol- processus créatif contemporain, développée depuis Pascal Bruckner, André Comte-Sponville, Dominique bosch. Le chœur de l’ULB, qui interprète des chœurs 1999 par le service ULB Culture. La position straté- Wolton, Umberto Eco, Hubert Reeves, Martine Aubry, d’opéra, des gospels, des lieders à quatre voix, etc., gique de la salle Allende permet non seulement une éric-Emmanuel Schmitt, Bronisław Geremek, George accueille tous les membres de la communauté uni- grande interaction avec la communauté universitaire, Steiner, Michel Onfray, Boris Cyrulnik, Axel Kahn, Gé- versitaire possédant quelques notions musicales. Le mais aussi une ouverture sur la ville. rard Mortier, Mario Vargas Llosa, Gilles Lipovetsky, Petit Conservatoire de la chanson polissonne fait dé- étienne Klein, Carlo Ginzburg, Marc Fumaroli, … couvrir ou mieux connaître la chanson estudiantine Ainsi, en 2008, l’organisation de l’exposition « À la tandis que différents groupes animent, à érasme et découverte de l’âge d’or des sciences arabes », née Depuis le 150e anniversaire de l’Université, le service au Solbosch, le paysage théâtral de l’ULB : initiation d’une rencontre entre l’ULB et l’Institut du monde des Archives de l’ULB s’est lancé dans une politique au théâtre, création de spectacles sont au program- arabe, est conçue et écrite pour toucher un public le d’ouverture dynamique. Pour ne citer que trois de ces me. Enfin, des cours de peinture et de dessin permet- plus large possible. L’ULB y met à l’honneur l’apport actions, retenons l’exposition « Ernest Solvay et son tent une initiation aux arts plastiques. de la civilisation arabe à l’histoire universelle des sa- temps » organisée en 1997 à l’Amicale Solvay Char- voirs. leroi, l’exposition « Marie Curie, symbole et passion » « Campus Opéra » permet aux étudiants de fréquen- 6 7 8 en 2003, et « CinemaTECH André Delvaux-Science ter quasi gratuitement le théâtre de la Monnaie. L’Université libre de Bruxelles, par sa position privi- behind the screen », fruit d’une collaboration avec légiée au sein de la capitale, organise depuis 2003 BruDisc en 2004. Il ne faudrait pas oublier une des grandes animatri- un cycle de conférences prestigieuses centré sur l’Eu- 1. Affiche de Campus Plein Sud, ces de l’Université : depuis mai 1980, Radio Campus, rope et ses cultures. 2005. Le Centre d’éducation permanente de l’ULB, évoqué la radio de la communauté de l’Université libre de 2. Radio Campus 92.1. plus haut, organise régulièrement des expositions. Bruxelles, investit les ondes et, depuis 2006, égale- Le but de Cultures d’Europe est de présenter à la 3/4/5. Catalogues d’exposition des On se souviendra de « La grotte Chauvet et l’art de la Archives, 1997-2003. ment Internet. Née de la libéralisation de la bande communauté universitaire comme à « l’honnête hom- préhistoire en Europe », « L’opéra déballe sa saison », FM, Radio Campus s’est toujours positionnée comme 6. André Comte-Sponville. me » la réflexion de grands intellectuels sur les pro- 7. Dominique Wolton. « Linos et huiles de Wilchar, documents sur sa vie et une radio associative, d’expression, et est depuis peu blèmes de société : le passé et l’avenir du continent, 8. Michel Onfray. son œuvre », « Photographie, art de notre temps » et reconnue en tant que radio socioculturelle et d’édu- le pluralisme des points de vue, la mise à l’épreuve 9. Boris Cyrulnik. « La femme inspiratrice, la femme créatrice dans l’art 2 9 10 cation permanente. Une programmation pointue 10. Bronisław Geremek. belge contemporain ».

104 105 Organe vivant du corps social qui l’entoure, l’Univer- À l’occasion de son 175e anniversaire, l’ULB met sur Pour les arts les Pour anniversaire

sité entend soutenir et promouvoir la reconnaissance e pied une série d’expositions. À érasme, le Musée de du monde des arts et du spectacle. Si cela se traduit la médecine propose l’exposition « La Faculté de mé- aussi par l’organisation d’évènements socioculturel- decine de l’ULB sous l’Occupation », qui retrace les les sur le campus, une autre manifestation se fait par étapes marquantes de la Faculté entre 1939 et 1945, la remise des insignes de docteur honoris causa à en mettant en exergue le courage de jeunes méde- des personnalités des arts pour souligner le rôle de cins, hommes et femmes, au travers de leur vécu. la culture dans les progrès de la société. C’est notam- ment la raison pour laquelle l’Université a décerné en 3 4 175 le fêter Et Au Solbosch, l’exposition « Pas ce soir, chéri(e) ? », 1979 les insignes de DHC à Paul Delvaux, peintre bel- est un projet transfacultaire des quatre facultés de ge surréaliste, et à Maurice Béjart, créateur, danseur, sciences humaines. Organisée en collaboration avec chorégraphe mais aussi philosophe et romancier. En les Archives et Bibliothèques de l’ULB, elle raconte 1994, c’est le tour de Pierre Alechinsky, peintre et l’évolution de la sexualité et de ses représentations e benjamin du mouvement Cobra. 1 7 à travers le temps depuis le début du XIX siècle, jusqu’à nos jours. Organe vivant du corps En 1995, on fête le centenaire du cinéma et l’ULB met alors à l’honneur, en leur décernant également les in- Au Solbosch toujours, « De l’Exposition universelle social qui l’entoure, 9 11 signes de DHC, André Delvaux, Andrzej Wajda, Henri de 1910 à l’Université… » a permis aux visiteurs de se l’Université entend Storck et Théo Angelopoulos. André Delvaux, célèbre 5 promener virtuellement dans les pavillons de l’expo- soutenir et promouvoir cinéaste belge, est également un ancien étudiant de sition universelle qui s’est tenue à Bruxelles en 1910, la reconnaissance du l’ULB qui s’est inspiré d’un roman lu pendant ses étu- précisément sur le campus que l’Université occupe des pour en faire le sujet de son premier long mé- actuellement. Les historiens de l’ULB ont retrouvé monde des arts et du trage de fiction : L’Homme au crâne rasé. Quant à An- quantité d’archives et de photos passionnantes qui spectacle. drzej Wajda, il est un des cinéastes de la liberté mais ont servi de base à une reconstitution en 3D du site aussi chroniqueur passionné d’histoire. Henri Storck de l’exposition universelle par les étudiants ingé- est lui une figure du cinéma belge de renommée in- nieurs. ternationale qui a notamment illustré les luttes socia- les du Borinage. Théo Angelopoulos, expulsé de l’Ins- L’ULB dispose d’un étonnant patrimoine sculptural, titut des hautes études cinématographiques pour 2 6 8 comportant des œuvres de grands sculpteurs belges un cadrage non conforme à la grammaire de l’art, et étrangers. Les Chemins du patrimoine permet- n’en est pas moins devenu un grand cinéaste. Citons 1. Paul Delvaux, DHC 1979. tent, de manière exceptionnelle, de le découvrir au enfin Toots Thielemans, jazzman belge de renom- 2. Henri Storck, DHC 1995. Solbosch dans le cadre de cet anniversaire. L’ULB mée internationale. L’ULB et la VUB lui décerneront 3. Théo Angelopoulos, DHC 1995. détient d’importantes collections patrimoniales : ta- conjointement les insignes de DHC en 2001 : « Grâce 4. Toots Thielemans, DHC 2001. bleaux, sculptures, numismatique, photographies. 5. Maurice Béjart, DHC 1979. à son génie musical, son humanisme chaleureux et Parmi les sculpteurs dont l’ULB possède des œuvres, 6. André Delvaux, DHC 1995. 10 12 son universalité, Toots Thielemans est un exemple de 7. Pierre Alechinsky, DHC 1994. citons Auguste Rodin, Jef Lambeaux, Ossip Zadkine, tolérance pour la jeunesse et symbolise parfaitement 7 Andrej Wajda, DHC 1995 . Victor Rousseau ou encore Laurent Delvaux. Pour la mission sociale de l’ULB et de la VUB. » 9/10/11/12. Affiches des les tableaux, des Delville, Ensor, Magritte, Verwee, manifestations du 175e anniversaire. Delvaux, Alechinsky, etc. viennent enrichir les collec-

106 107 tions. Côté numismatique, pièces de monnaie essen- tiellement médiévales et médailles commémoratives composent les collections.

« Le bestiaire revisité », exposition de la Faculté des sciences, propose au public une galerie de photos de grands singes et évoque leur parenté avec l’homme. Cette présentation est étoffée par l’exposition renou- velée des collections du Musée de zoologie.

1 Par ailleurs, de nombreux événements ponctuent cet anniversaire. Une pièce de théâtre intitulée « 1834 », évoquant les débats scientifiques et philosophiques ayant agité notre université, mais aussi la Belgique 8 et l’Europe, entre 1830 et 1860, est donnée au Pa- lais des beaux-arts de Bruxelles et à l’amphithéâtre Paul-émile Janson. Un festival du film fait la part belle 1/2/3/4/5/6/7. Affiches des au « Droit au cinéma ! » : il fait percevoir la loi par la manifestations du 175e anniversaire. rétine de Plateau. Intitulé « Raison et émotion », un événement articulé autour de l’opposition entre les notions de raison et d’émotion dans les compor- tements humains est organisé par la Faculté des sciences psychologiques et de l’éducation, mettant en scène l’acteur et metteur en scène Denis Poda- lydès. La « Semaine des Nobel » en mai 2010 sera l’occasion d’un dialogue avec de nombreux prix No- bel, semaine ponctuée par la remise des insignes de docteur honoris causa à 13 prix Nobel, prix Wolf et médailles Fields. Enfin, le vendredi 7 mai 2010, l’ULB et la VUB fêteront leurs anniversaires respectifs (175 et 40 ans) au cœur de la ville. La Nuit des lumières- Nacht van de verlichting sera un événement d’excep- tion rassemblant personnel, étudiants et anciens des deux universités.

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108 109 3 Une université en quête d’excellence en quête 1834 1835 1836 1837 1838 1839 1840 1841 1842 1843 1845 1846 1847 1848 1849 1850 1851 1852 1853 1854 1855 1856 1857 1858 1859 1860 1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913 1914 1915 1916 1917 1918 1919 1920 1921 1922 1923 1924 1925 1926 1927 1928 1929 1930 1931 1932 1933 1934 1935 1936 1937 1938 1939 1940 1941 1942 1943 1944 1945 1946 1947 1948 1949 1950 1951 1952 1953 1954 1955 1956 1957 1958 1959 1960 1961 1962 1963 1964 1965 1966 1967 1968 1969 1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 tifiques de la Communauté française et même 40% pour les sciences de la vie et la physique.

L’Université est aussi acteur de développement éco- nomique et social à travers différentes activités de Notre travail a été, et est toujours, motivé par L’Université libre de Bruxelles s’affirme comme une tendues générant de nouveaux secteurs, en faisant recherche, de transfert technologique et de valorisa- La recherche La recherche le souci obsessionnel de comprendre université de recherche dont l’objectif est triple: parfois disparaître d’autres. à l’université, 500 unités tion. Elle s’implique dans les programmes régionaux uniquement pour le besoin de repousser les assurer une recherche scientifique de qualité inter- de recherche produisent chaque année 2 000 publi- orientés vers le développement industriel et écono- limites de l’inconnu. nationale et participer ainsi au développement des cations et thèses de doctorat. mique ainsi que dans les pôles de compétitivité du étienne Pays connaissances; favoriser l’intégration entre l’ensei- Plan Marshall en Wallonie (l’ULB est active en parti- gnement et la recherche et former ainsi à et par la La recherche à l’ULB s’inscrit dans une stratégie de culier au sein du pôle santé BioWin dont elle a assuré Nothing is more stimulating for a research worker recherche; contribuer enfin au développement éco- développement international qui se nourrit de rela- la vice-présidence) ou encore, avec ses partenaires than to be trapped in contradiction. nomique et social. tions tissées un peu plus chaque jour avec des parte- de l’Académie universitaire Wallonie-Bruxelles dans Jean Brachet naires privilégiés reconnus. le programme opérationnel Convergence Hainaut. À l’ULB, la recherche se développe au sein d’unités L’Université compte aujourd’hui plusieurs centaines de recherche ayant une grande autonomie sur le L’ULB représente un pôle d’attractivité internatio- de brevets actifs dans des domaines aussi variés que choix et la conduite de leurs projets. Les sciences nale, en particulier au niveau doctoral ; on notera les biotechnologies, la physique, l’électronique, la expérimentales ont une longue tradition de travail que plus de 40 % de ses doctorants sont étrangers. chimie, la mécanique, la santé. Vingts sociétés spin- en équipe, et ce au sein des services responsables L’ULB s’inscrit également dans l’Espace européen offs sont issues de l’ULB : elles représentent plus de de l’enseignement. Dans le domaine des sciences de l’enseignement supérieur et de la recherche. Elle 270 collaborateurs pour un chiffre d’affaires total 1/2. La bibliothèque des sciences humaines, la recherche est encore largement indivi- participe aux meilleurs réseaux de recherche euro- d’environ 27 millions d’euros par an. humaines, 2006. duelle. Récemment, cependant, les facultés ont favo- péens. L’ULB a obtenu trois Starting Grants du Euro- 3. Supercalculateur - GRID, 2009. risé la création de centres facultaires ou d’instituts de pean Research Council (ERC), sur les trois décrochées Associée à la gestion de différents parcs industriels recherche interfacultaires. Par ailleurs, la recherche en Communauté française de Belgique, et elle vient et scientifiques à Bruxelles et en Région wallonne, s’oriente de plus en plus vers une transdisciplinarité d’obtenir une Advanced Grant de l’ERC. L’ULB a coor- l’ULB collabore à des « incubateurs » d’entreprises : marquée au travers de projets se situant à la frontière donné vingt projets et été partenaire de plus de 97 Solvay Entrepreneurs à Nivelles, EEBIC sur le campus e de différentes disciplines: les questions fondamenta- projets dans le 6 programme-cadre européen et elle érasme à Anderlecht et Wallonie Biotech sur le Bio- les que se pose le monde de la recherche dépassent est d’ores et déjà partenaire d’une quarantaine de park à Charleroi. Ces activités de valorisation et de e de plus en plus les limites des disciplines classiques. projets financés dans le 7 PCRD. Elle est également transfert technologique sont en essor constant ces inscrite dans huit réseaux Marie Curie de formation dernières années. Comme nous l’avons évoqué au chapitre II, l’ULB dis- à la recherche. L’Université est par ailleurs active pose d’importantes infrastructures de recherche, au au sein des réseaux et programmes de la European Signes d’excellence, l’ULB peut s’honorer de trois prix nombre desquelles il convient de citer un Centre de Science Foundation, 53 projets étant concernés. Nobel (deux en médecine et un en chimie), une mé- calcul d’avant-garde, des Bibliothèques internatio- L’Institut d’études européennes est reconnu « pôle daille Fields (mathématique), trois prix Wolf (deux en nalement reconnues et de nombreux équipements de recherche européen Jean Monnet », témoignage physique et un en mathématique), deux Marie Curie remarquables en matière de recherche scientifique et de la qualité de ses travaux scientifiques sur l’inté- Award (en intelligence artificielle et en physique et technologique, comme l’illustre par exemple le Bio- gration européenne sous ses aspects politiques, éco- information quantique), de 44% des prix quinquen- park de l’ULB à Charleroi. nomiques, juridiques et culturels. naux du Fonds national de la recherche scientifique (FNRS) en Communauté française et de 29% des Fondement indispensable de l’enseignement uni- Alors que l’ULB reçoit 25% du financement public des prix Francqui au niveau national. Au cours de ces 25 versitaire, la recherche représente un élément capi- universités de la Communauté française (soit 10% du dernières années, l’ULB a notamment obtenu 10 prix tal et incontournable des activités d’une université. financement des universités belges), les publications Francqui et 9 prix quinquennaux du FNRS. Recherche fondamentale pour une grande part, elle de l’ULB représentent 35% des publications scien- 1 2 aboutit, par sa nature même, à des applications inat-

112 3 113 un anticorps spécifique créé par vaccination après contact avec le microbe. Il jette ainsi les principes de base de l’immunologie, utilisés encore aujourd’hui dans la lutte contre les infections bactériennes et virales. Il développe notamment un test sérologique L’Université libre de Bruxelles s’est peu à peu forgée de dépistage basé sur l’alexine, qui est encore utilisé digieuse de 12 ans environ qui lui permet de dresser en institution de recherche : guidée par la nouveauté aujourd’hui pour le diagnostic d’un grand nombre de un bilan analytique, morphologique et biochimique plus que par la tradition, les acteurs qui animent les maladies infectieuses. Jules Bordet montre également des composantes cellulaires séparées par centrifu- débuts de la vie de l’institution sont aussi des obser- que les anticorps distinguent les différentes espèces gation différentielle sans leur destruction, mais après vateurs attentifs de la société qui les entoure, des animales, prouvant ainsi que la diversité zoologique «ouverture» de la cellule. Grâce à ces travaux, le cyto- explorateurs d’univers et des acteurs sociaux. Ces repose sur des molécules chimiques caractéristiques plasme de la cellule normale révèle pour la première dispositions les conduisent à s’interroger sur leur de chaque espèce. En outre, au sein d’une même fois la nature, la composition chimique et la fonction environnement, dans des termes qu’Ernest Solvay espèce animale, des anticorps peuvent reconnaître enzymatique de ses composants fondamentaux, définira plus tard comme l’exploration de la nature, des antigènes qui ne sont présents que chez certains jusqu’alors inconnus.

Trois personnalités historiques historiques personnalités Trois de l’organisation sociale et de l’homme. individus, ce qui conduira à la notion d’immunologie de « reconnaissance du soi », capitale pour le déve- En outre, Claude, génie de la technique appliquée Des savants, professeurs et chercheurs vont marquer loppement de la transfusion sanguine et de la trans- et exigeant au-delà des limites de la perfection, ob- leurs disciplines : découvertes innovantes, métho- plantation d’organes. En compagnie du bactériolo- tiendra les premiers clichés dignes de ce nom de la des pédagogiques, organisation du savoir sont leurs giste Octave Gengou, Jules Bordet découvre en outre cellule normale entière en microscopie électronique. « marques de fabrique » et les font entrer dans l’his- le microbe responsable de la coqueluche, maladie Ses travaux seront modestement résumés dans deux toire de l’Université. S’il est impossible de leur rendre infantile pouvant être mortelle, et contre laquelle la communications fondamentales en 1945-1946, je- justice à tous, une palette impressionniste fait émer- plupart des enfants sont aujourd’hui vaccinés. Il est tant ainsi les bases de la biologie moléculaire et jus- ger quelques figures, et en particulier celles interna- le premier scientifique belge à se voir décerner le prix tifiant amplement le prix Nobel qui lui sera attribué tionalement reconnues par l’attribution de distinc- Nobel de physiologie ou médecine en 1919 pour ses L’Université libre 1 2 3 en 1974 et qu’il partagera avec Christian de Duve et tions scientifiques prestigieuses. travaux sur les mécanismes de l’immunité. de Bruxelles s’est George Emil Palade. En 1949, Albert Claude accepte le poste de directeur de l’Institut Jules Bordet, centre peu à peu forgée des tumeurs de l’Université libre de Bruxelles, qu’il Jules Bordet (1870-1961), prix Nobel de physiolo- Albert Claude (1899-1983), prix Nobel de physio- en institution de transforme, en quelques années, en une des institu- gie ou médecine en 1919 logie ou médecine en 1974 recherche : guidée par tions pilotes du continent européen en matière de diagnostic et de traitement intégrés du cancer. Pro- Docteur en médecine de l’Université libre de Bruxel- Diplômé docteur en médecine de l’ULg, Albert Claude, la nouveauté plus que fesseur à l’ULB, il quitte l’Institut en 1970, après avoir les à 22 ans, Jules Bordet entame ses recherches à doté d’une vision au-delà des horizons connus, muni par la tradition, reçu entre-temps de nombreuses distinctions scienti- l’Institut Pasteur de Paris. Il revient ensuite en Belgi- de l’esprit du missionnaire convaincu, est un des pre- les acteurs qui animent fiques nationales et internationales. que où il fonde et dirige l’Institut Pasteur de Bruxelles miers au monde à entrouvrir les portes d’une bran- et devient professeur de bactériologie à l’ULB. che des sciences exactes : la biologie moléculaire. les débuts de la vie Ses premiers travaux menés à l’Institut Rockfeller à de l’institution sont Ilya Prigogine (1917-2003), prix Nobel de chimie éminent pionnier de l’immunologie, Jules Bordet New York lui permettent d’isoler et de caractériser aussi des observateurs en 1977 découvre les premières bases de l’immunité, par la- l’agent du sarcome de Rous, un virus de nature mo- quelle notre organisme se défend contre les agents nonucléique. C’est à l’issue de ces travaux qu’Albert attentifs de la société Né à Moscou, Ilya Prigogine étudie la chimie à l’Uni- infectieux. En particulier, il montre que la défense Claude a l’idée d’appliquer aux cellules normales la qui les entoure, versité libre de Bruxelles où il devient professeur et contre les microbes implique deux substances acti- même technique de séparation et d’isolement qui lui des explorateurs dirige le service de chimie-physique dès la fin des 1/2. Jules Bordet. ves : l’une existant avant l’immunisation ou contact a paru si prometteuse et efficace lors des expérien- années 1940. Très connu pour avoir réintroduit la di- 3/6. Albert Claude. avec le microbe (l’alexine, mieux connue aujourd’hui ces précédentes. Ainsi commence une période pro- d’univers et des mension du temps en physique, Ilya Prigogine, à la 4/5. Ilya Prigogine. sous le nom de système du complément) ; l’autre, acteurs sociaux. 4 5 6 fois scientifique et philosophe, parvient à introduire

114 115 dans la physique classique ou quantique des notions Un regard sur la recherche d’irréversibilité et à montrer ainsi le rôle central de la flèche du temps à tous les niveaux de description Avec plus de 3 500 chercheurs répartis en 500 uni- de la nature. Ilya Prigogine est aussi connu pour sa tés de recherche, il est impossible de donner ici une réflexion philosophique sur la nature de la science, il- image exhaustive de la production scientifique de lustrée notamment par ses ouvrages en collaboration l’Université. Nous avons donc choisi d’illustrer la di- avec Isabelle Stengers, chimiste et professeur de phi- versité de cette recherche en l’abordant au travers losophie des sciences à l’ULB. Jusqu’à Prigogine, la des trois grands domaines classiques : les sciences thermodynamique classique considère les phénomè- du vivant et de la santé, les sciences humaines et Aujourd’hui, les nes comme théoriquement réversibles, ce qui est en les sciences et les sciences appliquées. Pour choisir séminaires Prigogine, contradiction avec l’expérience courante. En fondant les thèmes par lesquels l’ULB s’est particulièrement instaurés en 1997 l’irréversibilité des phénomènes temporels, Prigogine illustrée, nous nous sommes appuyés sur les distinc-

réconcilie la physique avec le sens commun tout en demain et aujourd’hui… La recherche tions nationales (FNRS, Francqui) et internationales à l’ULB à l’occasion faisant date dans l’histoire de la thermodynamique, (Marie Curie, European Research Council…), sur les du 20e anniversaire ses travaux signifiant une rupture avec la physique études bibliométriques (pour les domaines où celles- de son prix Nobel, de Newton, d’Einstein et de Schrödinger. Ilya Prigo- ci sont pertinentes) en retenant les publications prin- gine est connu pour sa présentation sur les structu- cipales parues dans Nature, Science, le New England promeuvent res dissipatives et l’auto-organisation des systèmes Journal of Medicine et le Lancet et celles dont le Web une culture qui ont changé les approches vis-à-vis des théories of Science mentionne plus de 200 citations ou sur scientifique active classiques basées sur l’entropie. Prigogine a reçu le des ouvrages en sciences humaines parus chez des prix Nobel de chimie en 1977 pour sa contribution éditeurs internationaux. Le panorama a été élargi et interdisciplinaire, à la thermodynamique irréversible. Aujourd’hui, les aux thèmes qui ont fait l’objet d’une chaire Francqui, en hommage aux séminaires Prigogine, instaurés en 1997 à l’ULB à d’un programme-cadre européen dont l’ULB a été le ambitions qui ont l’occasion du 20e anniversaire de son prix Nobel, pro- coordinateur et de ceux qui ont été retenus pour une meuvent une culture scientifique active et interdisci- « action de recherche concertée » ou pour un « pôle toujours été celles du plinaire, en hommage aux ambitions qui ont toujours d’attraction interuniversitaire » (programmes de re- travail de Prigogine. été celles du travail de Prigogine. Ces séminaires cherche reconnus par le conseil de la recherche de 1 s’adressent tout particulièrement aux scientifiques l’Université sur base d’une évaluation par des ex- de tous horizons qui ont le désir de se rencontrer, perts extérieurs). La recherche étant le plus souvent notamment les plus jeunes, les doctorants ou les un travail d’équipe, nous ne citons généralement pas étudiants de fin d’études, sans oublier les futurs nommément les chercheurs à l’exception de ceux qui 1. Mission Spacelab D2, expérience de microgravité, 1993. enseignants. Ces séminaires concernent par ailleurs ont été honorés d’un prix ou d’une distinction. 2. Laboratoire OPERA, optique et autant les sciences naturelles et les mathématiques acoustique, ondes et signaux et que les sciences humaines. Enfin, ce regard sur les recherches s’est essentielle- physique générale, 2009. ment focalisé sur ces 25 dernières années puisque les 150 premières années de l’histoire de l’Université ont déjà fait l’objet de publications antérieures.

116 2 117 pital Brugmann par Georges Primo et Jean-Louis Le- clerc et la première transplantation d’un bloc cœur/ poumon en 1983 toujours par Georges Primo et Jean- Louis Leclerc mais cette fois à l’Hôpital érasme ouvert en 1977. L’ULB a une longue tradition d’excellence dans les Une des En suivant la voie d’approche décrite en introduction domaines des sciences du vivant et de la médecine, Une des caractéristiques de ces 25 dernières années caractéristiques de ces de chapitre, on peut identifier les principaux champs en particulier dans ce qui est devenu aujourd’hui la est le rapprochement de la recherche fondamentale, de recherche des sciences du vivant et des sciences biologie et la médecine moléculaires. en particulier en biologie moléculaire, en immuno- 25 dernières années de la santé pour lesquels l’ULB a conforté, au cours logie, en cancérologie et en physiologie, et des re- est le rapprochement de ces 25 dernières années, sa réputation internatio- Les travaux pionniers des prix Nobel Jules Bordet, cherches cliniques avec leurs applications médicales de la recherche nale. dans le domaine de l’immunologie, et Albert Claude, diagnostiques et thérapeutiques (y compris jusqu’à sur les microsomes cellulaires, ont été rappelés la création de spin-offs universitaires et par le déve- fondamentale, Suivant un paradigme, celui de la physiologie de la ci-dessus mais il faut évidemment mentionner le loppement d’une recherche translationnelle « from en particulier en glande thyroïde aux récepteurs du HIV. De longue « groupe du Rouge Cloître » fondé par Jean Brachet the bench to the bed side »). Une autre caractéristi- biologie moléculaire, date, sous la direction de Jacques-émile Dumont (prix et Raymond Jeener rejoints par Hubert Chantrenne, que a aussi été le développement des collaborations de physiopathologie Professeur Lucien Dautrebande, Jean-Marie Wiame, Maurice Errera et René Thomas. interdisciplinaires qui ont dépassé les territoires tra- en immunologie, 2001), l’IRIBHM étudie les mécanismes moléculaires ditionnels des facultés. en cancérologie de la régulation des fonctions thyroïdiennes. Avec Les prix Francqui 1948, 1954, 1963 et 1975 furent et en physiologie, Gilbert Vassart (prix Francqui 1993) et Marc Parmen- ainsi respectivement attribués à Jean Brachet pour Enfin, le développement des technologies a ouvert tier (prix Francqui 1999), ce laboratoire a ainsi été le ses travaux sur la localisation de l’acide thymonu- des voies extraordinaires non seulement pour la et des recherches premier à réaliser le clonage du récepteur de la cel- cléique (que nous appellerions aujourd’hui l’ADN) compréhension du vivant mais aussi pour le diagnos- cliniques avec leurs lule thyroïdienne à l’hormone thyréotrope. Ces com- dans les ovocytes, à Raymond Jeener pour avoir no- tic et le traitement des maladies. applications médicales pétences en génétique moléculaire ont été mises à tamment montré que les microsomes contenaient 1 2 profit pour élucider les mutations responsables de de l’ARN, à Hubert Chantrenne pour avoir étudié le S’il s’agit là d’une évolution globale des sciences du diagnostiques et maladies exceptionnelles comme certaines formes rôle des acides nucléiques dans la biosynthèse des vivant, le phénomène a certainement été favorisé, à thérapeutiques. d’hyperthyroïdie familiale gestationnelle, d’hypothy- protéines, et à René Thomas pour avoir découvert les l’ULB, par trois facteurs : l’implantation des laboratoi- roïdie familiale ou d’un syndrome d’hyperstimulation processus de dénaturation de l’ADN. res de recherche de la Faculté de médecine autour de ovarienne. l’Hôpital érasme ; puis, dans un deuxième temps, la En parallèle, dans le domaine de la santé, les hôpi- constitution d’un « pôle santé » qui regroupe scien- Le clonage du récepteur à l’hormone thyréotrope a taux universitaires de l’ULB ont souvent été à la poin- ces médicales, sciences vétérinaires, sciences den- fortuitement amené le clonage d’une multitude de te des développements de la médecine en Belgique. taires, biologie médicale, santé publique, sciences récepteurs cellulaires dont les ligands n’étaient pas

Dans les domaines des sciences du vivant et des sciences de la santé de la sciences des et vivant du sciences des domaines les Dans Ils ont notamment réalisés les premières opérations de la motricité et sciences pharmaceutiques; enfin, connus. Ils furent, en conséquence, appelés « récep- belges suivantes : le premier cathétérisme cardiaque le rapprochement des équipes de recherche du Dé- teurs orphelins ». L’identification de la fonction de ces en 1947 par Henri Demolin à l’Hôpital Saint-Pierre, la partement de biologie moléculaire de la Faculté des récepteurs et de leur ligand ouvrait des potentialités première séance de rein artificiel en 1955 à l’Hôpital sciences (DBM) de celles de la Faculté de médecine pharmacologiques suffisantes pour justifier la créa- Brugmann par Pierre-Paul Lambert, Charles Toussaint (Institut de recherche en biologie humaine et molé- tion d’une spin-off (Euroscreen) et, après l’identifica- et André Verniory, la première greffe rénale toujours culaire (IRIBHM) et Laboratoire d’immunologie expé- tion des récepteurs olfactifs, d’en créer une deuxième à l’Hôpital Brugmann en 1960, quasi simultanément rimentale) par l’implantation au Biopark de Charleroi, (Chem Com). Furent notamment identifiés les récep- avec la KUL-UCL, par Jean Govaerts et Pierre-Paul de l’Institut de biologie et de médecine moléculaires teurs aux opioïdes, les récepteurs au cannabis et le Lambert, le premier traitement en chambre stérile (IBMM) et de l’Institut d’immunologie médicale (IMI). récepteur CCR5, un corécepteur indispensable à la des leucémies aiguës en 1970 à l’Institut Bordet par pénétration du virus du sida dans la cellule. Des étu- Henri Tagnon, Pierre Stryckmans et Jean Klasterky, la 1/2/3/4. Laboratoires de l’IBMM et des épidémiologiques menées dans le cadre d’une 3 4 première transplantation cardiaque en 1973 à l’Hô- de l’IRIBHM, 2009. coopération internationale ont ainsi pu montrer qu’il

118 119 Le cancer Les cliniciens de l’Institut Bordet ont apporté et ap- portent des contributions majeures, internationale- ment reconnues, dans le domaine du cancer du sein, dans le traitement des leucémies et des lymphomes existe dans la population des individus dépourvus de par la transplantation de moëlle osseuse, dans le CCR5 et dont l’état de santé n’est pas affecté. En re- traitement antibiotique et antifongique des patients vanche, ces individus sont résistants à l’infection par neutropéniques ainsi que dans la consolidation os- le virus du sida. Le CCR5 est ainsi devenu une nou- seuse par les diphosphonates. velle cible pour le traitement de l’infection par le VIH. Ils ont également très largement contribué à l’évalua- tion des aspects psychologiques des patients cancé- De la clinique au laboratoire reux, notamment dans le cadre d’une étude interna- tionale d’un instrument de mesure de leur qualité de Le sida vie. L’exemple du CCR5, ci-dessus, illustre le va-et-vient entre les observations cliniques et épidémiologi- Ces observations et études cliniques, en particulier ques et la recherche fondamentale en biologie mo- dans le domaine du cancer du sein, se complètent léculaire. Ainsi, les cliniciens du service des maladies aujourd’hui d’une recherche translationnelle par infectieuses de l’Hôpital Saint-Pierre ont été parmi l’étude de la signature génétique des cellules can- les premiers à attirer l’attention sur l’existence d’un céreuses ouvrant la voie à une pharmacogénétique foyer centre-africain du sida et sur la possibilité de adaptée individuellement à chaque patient. la transmission hétérosexuelle de proche en proche dans un réseau de partenaires sexuels multiples. Plus fondamentalement, la compréhension du cancer Leur contribution à l’étude du sida s’est poursuivie se poursuit dans les laboratoires de la Faculté de mé- dans le domaine de l’épidémiologie mondiale et des decine, en particulier le laboratoire d’épigénétique essais thérapeutiques des nouveaux médicaments du cancer qui a démontré l’importance de la méthy- (et de leurs complications). C’est dans cette recher- lation de l’ADN dans le processus de cancérisation che de nouveaux traitements que le laboratoire de cellulaire, de même qu’à l’IRIBHM, où Cédric Blanpain virologie moléculaire (IBMM) vient de démontrer l’ef- (lauréat ERC 2007) a développé un nouveau modèle fet synergétique favorable à l’échelon moléculaire de expérimental basé sur le développement et la diffé- nouvelles molécules à visée thérapeutique pour le renciation des cellules souches cutanées. Quant à traitement des infections latentes par le HIV. l’expérience de l’IRIBHM dans le domaine de la thy- roïdie, elle a pu être exploitée pour l’étude des méca- On peut également citer le développement des bio- nismes moléculaires du développement des tumeurs marqueurs par les composés anti-HIV développés thyroïdiennes bénignes et malignes. par le laboratoire de virologie de la Faculté de mé- decine. Les soins intensifs Le service des soins intensifs de l’Hôpital érasme a acquis une réputation internationale de premier rang dont témoigne le succès du congrès annuel que ce service organise à Bruxelles. Il a apporté des contri- 1. Faculté de médecine, Laboratoire butions majeures dans la prévention des infections d’immunologie, 2009.

120 121 1 Du laboratoire à la clinique mais aussi à celui d’une nouvelle famille de médica- ments anticoagulants. L’immunologie et l’allergologie Depuis les travaux de Jacques Urbain (prix Franqui Le transport de l’ammonium 1987) sur la régulation de la réponse immune, ses C’est au départ de l’étude d’un Saccharomyces que L’ULB a conforté, nosocomiales, le traitement des chocs septiques et successeurs dans le laboratoire de physiologie ani- Avec Étienne Pays et de son traitement par des anticorps monoclonaux les chercheurs du Laboratoire de biologie du trans- au cours de ces cardiogéniques, la compréhension des défaillances male de l’IBMM ont décrypté les mécanismes mo- (prix Francqui 1996, (service de médecine interne). port membranaire de l’IBMM ont identifié et cloné le multi-organes, la politique transfusionnelle en cas léculaires de la régulation des lymphocytes T, de Le laboratoire d’allergologie de l’Hôpital universitaire gène encodant le transporteur membranaire de l’am- 25 dernières années, d’anémie, et le traitement de l’hypertension pulmo- l’action de diverses cytokines et du rôle des cellules prix quinquennal du Brugmann a pu montrer le rôle des endotoxines de la monium. Ils ont constaté par la suite que ce transpor- sa réputation naire. dendritiques dans la réponse adaptative. FNRS 2000) et plus rouille domestique dans l’asthme. teur n’était autre que la protéine du facteur Rhésus et internationale récemment avec démontré le rôle de ce facteur dans la fertilité mas- Les observations et études cliniques ont été complé- L’Institut d’immunologie médicale, avec Michel Gold- La parasitologie culine et l’acidification des urines, ouvrant la voie à dans les principaux tées par des études expérimentales sur ces mêmes man (prix quinquennal du FNRS 2000), développe Benoît Vanhollebeke Avec Étienne Pays (prix Francqui 1996, prix quin- la compréhension de certaines infertilités masculines champs de recherche sujets au laboratoire de physiologie expérimentale quant à lui ses recherches dans le domaine de l’im- (lauréat du Grant quennal du FNRS 2000) et plus récemment avec d’une part et de certaines maladies rénales rares de la Faculté de médecine, en particulier dans le munologie néonatale afin d’améliorer l’immunisation Benoît Vanhollebeke (lauréat du Grant Human Fron- (acidoses tubulaires) d’autre part. des sciences du vivant Human Frontier er domaine de l’hypertension pulmonaire, de l’œdème des nouveaux-nés, dans la compréhension de la pa- tier Science Program, 1 sur 672 candidats), le Labo- et des sciences de la pulmonaire d’altitude et (avec le service de car- thogénie immunitaire de maladies humaines encore Science Program, ratoire de parasitologie moléculaire de l’IBMM étudie Les peptides digestifs vasoactifs, la physiologie du santé. diologie) de la physiopathologie de l’insuffisance mal connues et dans la reprogrammation du système 1er sur 672 candidats), les mécanismes moléculaires par lesquels un para- pancréas cardiaque. Notons aussi, à l’IRIBHM, la capacité de immunitaire pour induire la tolérance d’organes gref- le laboratoire site, en l’occurrence ici le trypanosome responsable Le Laboratoire de chimie biologique et de la nutri- transformer in vitro des cellules souches en cellules fés (ce dernier programme de recherche a amené de la nagana qui décime le bétail africain, échappe à tion s’est particulièrement consacré à l’identification myocardiques contractiles. e de parasitologie la réaction immunitaire de l’hôte. 1. IBMM, 2009. l’IMI à coordonner un 6 programme-cadre européen de nombreux peptides vasoactifs du tube digestif (RISET) rassemblant 21 partenaires dans 10 pays). moléculaire de l’IBMM permettant le développement d’une pharmacologie Toxicité de plantes chinoises étudie les mécanismes Leur équipe a montré que le parasite dispose d’un moléculaire de leurs agonistes et antagonistes tan- À partir d’observations cliniques réalisées au service C’est ainsi que dans le cas d’études multicentriques, processus moléculaire qui lui permet de modifier dis que le Laboratoire de médecine expérimentale a de néphrologie de l’Hôpital Érasme, une nouvelle ces équipes ont pu montrer l’origine auto-immu- moléculaires par d’une manière permanente les composants antigéni- poursuivi ses explorations de la physiologie du pan- maladie rénale grave compliquée de cancers des nitaire du diabète juvénile et sa prévention grâce à lesquels un parasite, ques de sa membrane extérieure échappant ainsi aux créas, en particulier de la sécrétion de l’insuline et de voies urinaires a été identifiée et a pu, grâce à une des anticorps monoclonaux spécifiques, de même en l’occurrence ici anticorps fabriqués par l’hôte contre le revêtement la sensibilité des tissus à cette hormone. collaboration avec le laboratoire de pharmacognosie qu’ils ont pu réfuter l’hypothèse attribuant à la vac- précédent. Au cours de ces études, le Laboratoire Très récemment, les services de génétique et de néo- de l’Institut de pharmacie être attribuée à des com- cination la responsabilité dans le développement le trypanosome a découvert fortuitement que l’apolipoprotéine I du natalogie de l’Hôpital Érasme ont identifié le gêne posants toxiques (acides aristolochiques) de plantes de certaines maladies auto-immunitaires. En colla- responsable de la sang humain permettait de détruire le trypanosome responsable d’une forme rare de diabète néonatal médicinales utilisées dans la médecine traditionnelle boration avec les cliniciens de l’Hôpital Érasme, ces nagana qui décime du bétail sauf, comme ils l’ont démontré, dans le cas ouvrant ainsi la voie à une meilleure compréhension chinoise. L’identification de ce toxique, outre les équipes ont également montré le rôle des cytokines d’un déficit génétique entraînant l’absence de cette de cette maladie. applications en santé publique (interdiction de ces inflammatoires dans de nombreux états patholo- le bétail africain, apolipoprotéine I. Enfin, l’apolipoprotéine I peut jouer plantes par la Food and Drug Administration aux USA giques graves (septicémies avec défaillance multi- échappe à la réaction son rôle trypanolytique grâce à un récepteur voisin en 2000), a permis le développement d’un modèle organes) observés en soins intensifs (Service des immunitaire de l’hôte. du récepteur de l’haptoglobine-hémoglobine, ce qui Du cerveau à l’esprit : l’explosion des neuroscien- expérimental de cette maladie chez le rat, lequel est soins intensifs), dans les effets secondaires de la cir- ouvre des voies thérapeutiques nouvelles, non seu- ces maintenant utilisé pour la compréhension du déve- culation extracorporelle en chirurgie cardiaque (Ser- lement pour la nagana du bétail africain mais aussi loppement de la fibrose tissulaire caractéristique des vice de chirurgie cardiaque), dans les effets secondai- pour la maladie du sommeil chez l’être humain. Le concept actuel des neurosciences couvre maladies rénales chroniques. En parallèle, le labora- res des traitements par les anticorps monoclonaux en aujourd’hui des disciplines aussi diverses que la toire de pharmacognosie de la Institut de pharmacie transplantation rénale (Service de néphrologie), dans Le laboratoire de la biologie moléculaire des ecto­ biologie moléculaire du développement, la géné- se consacre à l’étude des médecines traditionnelles le développement des maladies du foie (service de parasites de l’IBMM a quant à lui mis en évidence di- tique des maladies neurologiques, la chimie des chinoises. gastro-entérologie) et aussi dans le développement verses protéines dont un inhibiteur de la thrombose neurotransmetteurs, l’électrophysiologie cérébrale et d’un syndrome rare, le syndrome hyperéosinophile dans la salive des tiques. Ces découvertes ouvrent la neuromusculaire, la neuroanatomie, la neuro-image- 1 voie au développement de vaccins contre les tiques

122 123 Des études cliniques et génétiques ont également permis de décoder la génétique de la maniacodé- pression (service de psychiatrie de l’Hôpital Érasme, Julien Mendlewicz, Interbrew-Baillet Latour Health Prize 1999) et celle de certaines maladies neurologi- 1. Culture de laboratoire, 2000. Que ce soit dans rie fonctionnelle, les sciences psycho-cognitives, les ques particulières comme certaines formes d’épilep- 2. L’accroissement de la littérature cliniques de psychiatrie, neurologie et neurochirur- scientifique, 2000. les laboratoires sie et l’ataxie de Friedreich (Service de neurologie de gie. Que ce soit dans les laboratoires de recherche l’Hôpital Érasme). Enfin, les services de neuro-ima- de recherche fondamentale ou dans les services hospitaliers, les gerie (RMN et PETSCAN) d’anatomopathologie et de fondamentale ou chercheurs de l’ULB ont largement investi ces domai- neurochirurgie de l’Hôpital Érasme ont apporté une dans les services nes de recherche au cours de ces 25 dernières an- contribution majeure au diagnostic et au traitement nées. Ainsi, le laboratoire d’embryologie moléculaire des tumeurs cérébrales et médullaires (avec Jacques hospitaliers, les de l’IBMM étudie les mécanismes moléculaires de la Brotchi, prix quinquennal du FNRS 2000). chercheurs de l’ULB différenciation cellulaire des neurones tandis que les ont largement investi laboratoires de neuropathologie, de recherche sur Les développements technologiques les peptides cérébraux et de l’IRIBHM, à la Ffaculté de Ces dernières 25 années ont vu l’émergence d’outils ces domaines de médecine, ont non seulement étudié les mécanismes d’investigation (en laboratoire expérimental comme recherche au cours biochimiques de l’amyloïdose caractéristiques des en clinique) et de traitement qui ont radicalement de ces 25 dernières lésions cérébrales de la maladie d’Alzheimer, mais changé l’approche du vivant et de la clinique mé- ont également montré la distribution cérébrale des dicale. Les exemples repris ci-dessus soulignent la années. récepteurs au cannabis, le rôle d’autres récepteurs révolution scientifique dans les sciences du vivant cérébraux dans les réactions émotionnelles et en apportée par le clonage, la transgénèse et les mi- particulier celui des récepteurs à l’adénosine dans croarrays : identification de récepteurs cellulaires le contrôle de l’agressivité. À l’IRIBHM toujours, les (compréhension de leur fonction et nouvelle phar- chercheurs peuvent transformer in vitro des cellules macologie) ; détermination des gènes activés dans souches en neurones capables de développer des les maladies donnant des éléments de pronostic réseaux nerveux normaux lorsqu’ils sont implantés et de réponse thérapeutique (pharmacogénétique dans des cerveaux de souris. du cancer du sein), couplage de caméra à position (PETSCAN) avec un cyclotron et résonnance magnéti- Depuis les travaux de Paul Bertelson (prix quinquen- que permettant l’imagerie fonctionnelle (développe- nal du FNRS 1996) sur l’architecture cognitive de ment des tumeurs, fonctionnement cérébral), robots l’interaction audiovisuelle, les laboratoires de psy- chirurgicaux (chirurgie cardiaque), éventuellement chologie expérimentale de la Faculté de psychologie couplés à l’imagerie fonctionnelle (neuronavigation), explorent les mécanismes cognitifs de la lecture, de radiothérapie élective intracérébrale (gamma knife). la reconnaissance de la perception auditive, notam- ment musicale, de la perception linguistique (avec Même des techniques plus traditionnelles ont connu une lexicologie de la langue française) et plus récem- des améliorations considérables permettant de nou- ment le décodage des processus cognitifs d’appren- veaux progrès. À titre d’exemple, la chimie analyti- tissage (en collaboration avec le service des radio- que permet la mesure d’éléments à l’état de trace. isotopes de l’Hôpital Érasme) à l’aide de l’imagerie Ainsi le Laboratoire de chimie pharmaceutique a pu 1 cérébrale fonctionnelle, notamment pour préciser le démontrer l’importance alimentaire du sélénium, ré- rôle du sommeil dans l’apprentissage. véler que sa carence peut être la cause de diverses maladies comme une ostéoarthrite invalidante endé-

124 2 125 mique au Tibet (maladie de Kashin-Beck). Un autre Le concept actuel La poursuite d’une tradition d’excellence Les mondes anciens nous apportent aussi, au Labo- exemple, en clinique, en est le développement des ratoire d’archéologie classique (LAC), la céramologie techniques d’endoscopie digestive dont la maîtrise des neurosciences De manière générale, il est très difficile de dresser un gréco-romaine ou encore des analyses d’ordre icono- a assuré au service de gastroentérologie de l’Hôpital couvre aujourd’hui portrait synthétique de l’évolution de ces disciplines graphique portant sur les portraits impériaux ou le Érasme une réputation internationale, notamment des disciplines aussi au cours de ces vingt-cinq dernières années car, si la « réalisme » dans l’art grec de la fin de l’archaïsme. dans le traitement endoscopique des maladies du plupart des disciplines ont fait évoluer leurs objets de Ce savoir faire s’illustre aux travers des fouilles pres- pancréas et des tumeurs des voies biliaires ainsi que diverses que la recherche et les méthodologies corollaires, cette évo- tigieuses d’Apamée, de Crète, de Bibracte, de Louxor pour l’exploration de tout le tube digestif par l’in- biologie moléculaire lution est loin d’être linéaire. Toutefois, nous avons (avec la redécouverte du tombeau d’Amenhotep) ou gestion d’une microcaméra informatisée incorporée du développement, retenu ici quelques thématiques de recherche qui, de encore le site de Pachacámac au Pérou. dans une microcapsule. longue date, représentent une tradition d’excellence. la génétique Le Moyen Âge fait l’objet de recherches portant no- Épidémiologie et coopération des maladies Dans le domaine des études de l’Antiquité et du tamment sur la genèse médiévale des identités Les études épidémiologiques menées essentiel- neurologiques, Moyen Âge, on se souvient du prix Francqui 1953 de culturelles en Occident et en Orient (IVe-XIIe siècles), lement à l’École de santé publique contribuent à Claire Préaux, historienne célèbre pour ses travaux sur les abbayes et chapitres, miracles et cultes des l’amélioration de la santé publique, non seulement la chimie des sur les économies hellénistiques mais qui s’éten- saints ou encore sur les rapports entre la ville et la en Europe mais aussi dans les pays en voie de déve- neurotransmetteurs, dent aussi à des domaines aussi variés que science campagne, le phénomène d’urbanisation et consé- loppement. Ces études ont notamment aidé à mieux l’électrophysiologie ou théâtre grecs. Un autre prix illustre cette tradition quemment l’activité des artisans et des marchands ; comprendre l’épidémiologie du goitre non seulement des études d’histoire, celui de François de Callataÿ on note aussi les travaux portant sur les relations en- en Europe mais aussi dans la région des Grands Lacs cérébrale et (prix Francqui 2007), qui a maintenant rejoint l’ULB tre les sociétés occidentales, byzantines et, dans une

en Afrique (avec le CEMUBAC), l’épidémiologie des neuromusculaire, sociales et humaines sciences des domaine le Dans et dont les études portent sur l’économie monétaire, étape ultérieure de la recherche, musulmanes. maladies cardiovasculaires en Europe et en Belgique la neuroanatomie, en particulier pour l’antiquité gréco-romaine. Les avec le rôle des lipides alimentaires, l’épidémiologie mondes anciens apportent aussi, via l’unité ALTAIR, Dans le domaine de la philosophie, comment ne pas de la mortalité maternelle conduisant à la mise en la neuro-imagerie leur contribution à l’étude comparative des textes évoquer les publications de Lambros Couloubaritsis place d’une politique de prévention des accidents fonctionnelle, les mathématiques anciens (lnde, Grèce, Mésopotamie, et son Histoire de la philosophie ancienne et médié- obstétricaux, en particulier dans les pays en voie de sciences psycho- Égypte Chine) du point de vue de leur contenu, de 1 vale ou les Origines de la philosophie européenne, développement, et enfin la mise en place de systè- leur forme et de leur rapport avec le rituel. Le Cen- de la pensée archaïque au néoplatonisme. mes de santé en Afrique prenant en compte la néces- cognitives, les tre d’épigraphie latine dans les provinces gallo-ger- saire collaboration avec les tradipraticiens. cliniques de maniques de l’empire romain étudie les inscriptions Les études africaines ont été un terreau fécond d’ap- psychiatrie, neurologie latines découvertes dans le territoire des provinces proches comparées : celle par exemple du Centre romaines correspondant à la France, la Belgique, le d’histoire de l’art, archéologie et ethnoarchéologie et neurochirurgie. Luxembourg, les Pays-Bas et l’Allemagne actuels. Le africaines qui étudie notamment les « Céramiques Centre d’étude de la cité grecque s’intéresse aux les et sociétés : nouvelles approches expérimentales et structures sociales, économiques et culturelles de la ethnoarchéologiques ». cité grecque depuis sa genèse jusqu’à la fin de l’An- tiquité, en s’attachant notamment à la culture et à la Le Centre interdisciplinaire d’études des religions et cité, à la vie des artisans des intellectuels ou encore 1. Précepte du 14 mars 775, de la laïcité (CIERL) vise l’étude scientifique et non sur les cultes héroïques et l’étude des récits légendai- immunité accordée à l’abbaye apologétique du phénomène religieux dans toutes res. La cité et le territoire font aussi l’objet d’études de Saint-Denis par l’empereur ses dimensions – idéologique, conceptuelle, histo- de topographie urbaine et d’archéologie du paysage. Charlemagne, 1994. rique, sociale, politique – et dans sa relation avec

126 127 Grâce à la forte composante de praticiens du droit dans son corps enseignant, l’ULB a placé au cœur de ses réflexions dans les domaines juridiques des sujets aussi divers que le droit bancaire et financier, les manifestations de la pensée libre. Il couvre, sans le droit des contrats et des sociétés, le droit des mar- Nos historiens, Le Centre Émile Bernheim, centre de recherche en exclusive, l’étude des phénomènes religieux et les chés publics, le droit des obligations, le droit pénal, philosophes, gestion de l’ULB, explore quant à lui les domaines de spiritualités. etc. avec des développements orignaux comme la la finance, du marketing, de l’innovation technologi- prescription et la fiction en droit, le respect des anti- anthropologues, que et de la microfinance. Depuis Chaïm Perelman (prix Francqui 1962) et sa cipations légitimes d’autrui, l’histoire du mariage, les juristes, économistes, théorie de l’argumentation, le Centre Perelman de limites du droit de grève, et même les « garanties sur politologues, philosophie du droit fondé en 1967 a rejoint la Facul- fractures ». Les réflexions et analyses des enjeux actuels té de droit en 1982 où il perpétue l’esprit de l’École sociologues et de Bruxelles et développe ses activités : approches La recherche fondamentale en sciences économi- psychologues Nos historiens, philosophes, anthropologues, juris- transdisciplinaires ayant pour objectif principal de ques est un des points forts de l’ULB comme l’illustre n’hésitent pas à relever tes, économistes, politologues, sociologues et psy- promouvoir les recherches collectives et individuelles le prix Francqui 1998 décerné à Mathias Dewatripont, chologues n’hésitent pas à relever le défi que soulè- dans le domaine de la philosophie du droit au sens co-fondateur du centre ECARES (European Centre for le défi que soulèvent vent régulièrement les enjeux de la société actuelle. large. Advanced Research in Economics and Statistics) pour régulièrement les Parfois inattendus, ils ont suscité des recherches sur les recherches qu’il a poursuivies dans le développe- enjeux de la société l’action du roi en Belgique, l’histoire du Congo belge, Dans la même tradition, le Centre de philosophie a ment de la théorie des contrats. Cette théorie analyse l’histoire de la résistance belge, les mouvements ar- e poursuivi sa réflexion sur la rhétorique, la probléma- la manière dont les acteurs économiques peuvent actuelle. tistiques du XX siècle, ou encore la gouvernance en- tologie, le questionnement et l’historicité de même organiser l’activité économique pour promouvoir son vironnementale en Afrique et la protection des forêts que la phénoménologie et l’herméneutique. efficacité, mais aussi une distribution équitable de équatoriales. ses fruits. Les langues et littératures se sont distinguées no- Dans un tout autre domaine, les réflexions sur l’exper- tamment au travers de l’œuvre de Marc Wilmet (prix À ECARES, Estelle Cantillon (ERC Grant 2008) déve- tise scientifique et la responsabilité scientifique nous Francqui 1986) sur la grammaire critique du français loppe des modèles théoriques des marchés, que ce ont apporté des travaux en philosophie des sciences, mais aussi au travers du travail sur le patrimoine litté- soit les marchés financiers classiques ou d’autres sur la responsabilité et le discours des scientifiques, raire francophone de Belgique : par exemple, le Cen- formes de « marchés », comme les places dans les sur la bioéthique, sur l’éthique de la psychiatrie bio- tre d’histoire de la littérature belge en langue françai- écoles ou les permis de polluer. logique et de la psychochirurgie, sur le paradoxe de se, spécialisé dans l’étude historique de la littérature la postmodernité ou sur le rôle de l’université dans e et des manifestations culturelles en Belgique aux XIX Les domaines de réflexion d’ECARES s’étendent aussi un monde en crise. e et XX siècles, figure parmi les 120 laboratoires de ré- à la théorie de l’équilibre en politique économique, férence en Communauté française distingués par le à l’économie politique des systèmes électoraux, au D’autre sujets très actuels mobilisent l’attention : FNRS. prix des valeurs, aux incitants dans les marchés et les l’émergence d’un droit transnational des droits hu- organisations. mains et le droit international des conflits armés, de Les études sur le XVIIIe siècle sont fécondes : fondé la piraterie et du terrorisme ; le rapport entre la léga- en 1973 par Roland Mortier (prix Francqui 1965) et Quant au DULBEA, centre de recherche appliquée en lité et l’efficacité, la pénalité et le changement social, e Hervé Hasquin, le Groupe d’étude du XVIII siècle économie de l’Université libre de Bruxelles, sa spéci- l’altérité religieuse et la laïcité ; le développement de regroupe les chercheurs dix-huitiémistes de l’ULB et ficité réside dans l’accent mis sur le développement 1. Evangéliaire de saint Willibrord l’enfant et de l’adolescent dans les nouvelles confi- publie annuellement, depuis 1974, la prestigieuse d’outils d’aide à la prise de décision en matière éco- d’Echternach, fin VIIe siècle. gurations familiales, la psychologie cognitive au tra- e revue Études sur le XVIII siècle et des ouvrages de nomique et sociale. 2. Fouilles de l’Aula Magna, place vail, la réponse des populations locales à la politique référence sur le siècle des Lumières de Diderot à Jo- Royale, Bruxelles, 2000. de labellisation de l’Unesco, les compétences dans 1 seph II.

128 2 129 On y retrouve aussi les études canadiennes portant sur l’histoire des relations belgo-canadiennes du XIXe siècle à nos jours, ou encore l’histoire de Bruxelles et le développement urbain, les phénomènes d’urbani- sation et de leurs conséquences spatiales et socia- le système scolaire, l’évolution de la pensée du déve- les. Une thématique cérébraux du langage, de la lecture et de la percep- loppement et de la coopération… à la fois neuve tion musicale, équipes de recherche que l’on recon- L’histoire du genre issue du Groupe interdiscipli- tre aussi dans le domaine des neurosciences. L’économie de la connaissance porte aussi sur l’ana- naire sur l’histoire des femmes, aujourd’hui SAGES, et ancienne : les lyse stratégique des organisations et des universités, travaille sur la dimension sexuée de la société. Ses études européennes, Les études européennes l’étude des facteurs de réussite à l’université, le sys- études portent notamment sur la construction socia- illustrées par le prix On conclura par une thématique à la fois neuve et an- tème d’innovation en Belgique, la spécialisation et le du sexe qui implique l’étude des rapports sociaux cienne, les études européennes, illustrée par le prix la diversification dans le développement régional. Il entre hommes et femmes. Francqui spécial de Francqui spécial de Paul Magnette et Éric Remacle faut y ajouter l’emploi en transition, la flexibilité, l’ex- Paul Magnette et Éric en politique européenne (2000). Parmi les multiples clusion de l’emploi par discrimination de race et de Tout aussi neuve, la sémiologie du spectacle vivant Remacle en politique sujets traités, citons : le droit de l’intégration euro- genre, les catégories contemporaines de la disquali- qui se concentre notamment sur les pratiques spec- péenne, le rôle de la Cour de Justice, la révision de fication sociale. Il faut relever aussi dans ce domaine taculaires sous un angle pluridisciplinaire propre aux européenne (2000). la Constitution européenne, le droit pénal européen, le développement et la mise en œuvre de méthodes sciences de la communication (sémiologie et sémio- l’économie de l’intégration du marché européen, les statistiques, le rôle de la microfinance dans l’écono- tique articulées à l’anthropologie, l’ethnoscénologie, Droit de l’intégration échanges économiques et la politique commerciale, mie sociale et le développement durable. la sociologie, l’histoire des usages). le système européen des brevets, la décomposition européenne, rôle des modes de gouvernement et la légitimité de la po- D’autres études récentes portent sur le droit des dis- de la Cour de litique européenne ou encore la résistance à l’Europe criminations et transformations identitaires, sur le Les études transdisciplinaires et à « l’étranger à l’épreuve des transformations iden- droit de l’information et de la communication, sur le Justice, révision titaires en Europe », les pouvoirs et la responsabilité droit qui a pour objet la promotion de la recherche Linguistique, phonation et cognition de la Constitution de l’Union européenne. et de la formation dans le domaine des médias, des La linguistique aborde des questions multiples : mo- européenne, droit nouvelles technologies de l’information et du droit délisation de gestes articulatoires, dynamique des pénal européen, d’auteur. systèmes phonologiques, structure du lexique men- tal et représentation des mots, « lecture cognitive » économie de En sciences politiques, l’attention s’est portée sur de la lecture… Ainsi le Laboratoire de linguistique l’intégration du marché l’évolution de la participation et de la représentation textuelle et de pragmatique cognitive développe une européen, … dans les démocraties contemporaines, sur les dé- approche intégrée des textes et discours, en suppo- mocraties consociatives, sur l’histoire des partis po- sant que de nombreux mécanismes pragmatiques litiques en Belgique et aussi sur le recrutement des s’ancrent dans l’organisation cognitive et émotive élites politiques. de l’esprit tandis que les travaux du Laboratoire de phonologie (Phonolab) cherchent à développer des Ces approches sont nouvelles. Elles rejoignent, sous procédures expérimentales pour observer, contrôler d’autres angles, l’histoire du patronat, un vaste projet et simuler les phénomènes phonologiques rencon- de recherche initié en mai 1986 qui donne un nou- trés dans les langues. La linguistique rejoint ici les veau souffle aux recherches sur l’histoire économi- travaux en psychologie expérimentale de Paul Bertel- que de la Belgique en permettant, par exemple, de son (prix quinquennal du FNRS en 1991-1996) et des mettre en lumière l’importance des réseaux fami- chercheurs des sciences cognitives de la Faculté de liaux, l’évolution des origines sociales, politiques et psychologie avec leurs travaux sur les mécanismes culturelles des patrons.

130 131 Englert et Robert Brout ont, avec Peter Higgs, été amenés à postuler l’existence du boson. Sa démons- tration expérimentale devrait résulter des expérien- ces menées aujourd’hui au CERN de Genève sur les particules subatomiques produites par collision Dans le domaine des sciences et des sciences appli- dans les accélérateurs-collisionneurs de particules Aujourd’hui, les mathématiciens et les statisticiens quées, l’ULB peut s’enorgueillir de représenter plus comme le LHC (Large Hadron Collider), expériences de l’ULB poursuivent leurs recherches dans des voies de 40% des publications scientifiques de la Commu- auxquelles participent les équipes de l’ULB et de la diverses comme les problèmes combinatoires diffici- nauté française tant en physique qu’en biologie mo- VUB des laboratoires de la physique des particules les, les cartes harmoniques, les liens entre la géomé- léculaire et, faut-il rappeler, les travaux de thermo- élémentaires. trie et les problèmes de physique mathématique. dynamique irréversible sur les structures dissipatives qui valurent à Ilya Prigogine le prix Nobel de chimie L’Institut d’astronomie et d’astrophysique étudie la Ainsi Davy Paindaveine a obtenu le prix de la en 1977. nucléosynthèse des étoiles rouges et les réactions meilleure thèse en statistique de la société française thermonucléaires des particules chargées et, par de statistique, en 2003, pour ses travaux sur les mé- Les avancées de la biologie moléculaire, avec histori- l’étude des masses hypercompactes des étoiles à thodes d’analyse statistique multivariée tandis que quement le « groupe du Rouge-Cloître » et aujourd’hui neutrons, rejoint la problématique des ondes gravi- Frédéric Bourgeois a obtenu l’ERC Grant 2009, pour l’Institut de biologie et de médecine moléculaire du tationnelles, établissant ainsi la jonction avec la phy- sa recherche en géométrie symplectique. Biopark de Charleroi, ont été décrites dans le chapi- sique des particules, de la relativité générale, de la tre des sciences du vivant et de la santé. physique des plasmas (mécanique des fluides et des En chimie, les chercheurs s’investissent en chimio- écoulements turbulents) et des matières conden- biologie, modélisant les rythmes cellulaires et en En physique, au cours de ces 25 dernières années, sées. particulier les phénomènes oscillatoires du métabo- le prix Francqui a été décerné, en 2000, à Marc Hen- lisme cellulaire de la chimie des protéines. neaux et, en 2006, à Pierre Gaspard tandis qu’en La compréhension de l’univers peut aussi procéder 2004, François Englert et Robert Brout ont reçu le de la géochimie. Le prix InBev-Baillet Latour 2010 a D’autres étudient les structures et fonctions des prix Wolf. ainsi été attribué à l’ULB et à la VUB pour permettre membranes biologiques, par l’analyse structurelle à leurs services des sciences de la Terre d’étudier les des lipides et des protéines de membrane, aboutis- Les travaux de l’équipe de Marc Henneaux, en physi- météorites enfouis dans les glaces de l’Antarctique. sant notamment à la cristallisation de transporteurs Dans le domaine des sciences et des sciences appliquées appliquées sciences des et sciences des domaine le Dans que mathématique des interactions fondamentales, La protection assurée par la glace permet d’espérer y membranaires impliqués dans la résistance de cellu- développent la théorie des cordes pour une descrip- retrouver les signatures géochimiques des premiers les cancéreuses aux agents chimiothérapeutiques. tion quantique cohérente de la gravité. Marc Hen- stades de l’évolution du système solaire. neaux est aussi, depuis 1997, directeur des Instituts La chimie des polymères est en plein développe- internationaux de physique et de chimie Solvay qui, En mathématique, il faut rappeler que Pierre Deligne, ment, le Laboratoire de chimie des polymères étant sous son impulsion, ont renoué avec leurs mythiques qui obtint la médaille Fields 1978 et le prix Wolf 2008 notamment le coordinateur d’un programme euro- conseils de physique et de chimie. pour ses travaux dont notamment la preuve des péen (NAIMO, 22 partenaires, 9 pays) qui vise les dé- conjectures de Weil devenues depuis lors des théo- veloppements industriels en électronique organique Pierre Gaspard et son équipe, travaillant sur la phy- rèmes, est diplômé de l’ULB (en 1966). De même, nanostructuraire. sique des systèmes complexes et la mécanique Jacques Tits qui a obtenu le prix Abel en 2008 pour statistique, appliquent la théorie du chaos à la com- ses travaux sur la théorie des groupes est également En robotique et en électromécanique, André Preu- préhension de l’évolution temporelle des systèmes diplômé de l’ULB (docteur en sciences mathémati- mont a obtenu les prix quinquennaux du FNRS physico-chimiques et développent un formalisme ques en 1950 et agrégé de l’enseignement supérieur (1996-2000) pour ses travaux sur l’amortissement 1. Génération de souris thermodynamique des états de non-équilibre. en 1956) et fut professeur de 1957 à 1969. des structures non-linéaires. Il a développé des sys- transgéniques : microinjection d’ADN tèmes intelligents pour la détection des défauts de dans l’oeuf fécondé, 1994. Par leurs travaux théoriques dans le domaine de structures et une analyse spatiale pour la mesure de 1 2 2. Unité d’Ecologie Sociale, 2009. la physique des particules élémentaires, François la résistance aux vibrations, qui trouvent des appli-

132 133 L’expertise

L’Université est, par essence, un lieu d’expertise. Cette expertise est souvent sollicitée par la société civile. Citons ici, à titre d’exemple, quelques ensei- cations évidentes en aéronautique, pour les ponts Parallèlement, Enfin, l’application de l’information quantique à la gnants de l’ULB qui ont été particulièrement sollici- haubanés, les tours géantes et les éoliennes. les équipes cryptographie a valu à Nicolas Cerf le prix Marie Curie tés au cours de ces 25 dernières années. 2006. Henri Capron, professeur d’économie et chercheur au En biologie des organismes, l’étude des insectes so- d’océanographie et de DULBEA, a joué le rôle d’expert auprès du gouverne- ciaux a permis d’identifier les facteurs d’adaptation géochimie des eaux Les études sur l’environnement sont évidemment ment wallon pour l’élaboration de sa politique d’in- aux nouveaux milieux (dans le cas des fourmis enva- étudient la qualité des d’actualité : le Laboratoire de glaciologie procède, novation et de développement, en particulier dans le hissantes), de même que les déterminants de com- dans l’Antarctique, à l’extraction de carottes de glace cadre de la définition des pôles de compétitivité. portement, notamment en construisant un minirobot eaux marines par forage à plus de 3 000 mètres de profondeur. capable de se mêler à une colonie de cafards, de des zones côtières L’analyse de ces carottes permet de retracer l’évolu- Éric De Keuleneer, professeur à la Solvay Brussels modifier leur comportement par un langage chimi- tion de l’atmosphère terrestre sur près de 800 000 School of Economic and Management, a été particu- que approprié et enfin d’étudier les aspects collectifs et des estuaires, en ans. Les chercheurs de l’ULB ont ainsi montré que le évaluant le contenu lièrement sollicité dans le cadre de la crise bancaire de la prise de décision. contenu en CO2 de l’atmosphère a augmenté de plus de 2009. en métaux ainsi de 25% au cours de ces 600 000 années. C’est précisément pour le développement d’algo- que les fractions Michel Goldman, professeur d’immunologie et direc- rithmes métaheuristiques d’inspiration biologique Parallèlement, les équipes d’océanographie et de teur de l’Institut d’immunologie médicale du Biopark inspiré du comportement de colonies de fourmis biodégradables géochimie des eaux étudient la qualité des eaux de Charleroi, a été désigné en 2010 directeur exé- que Marco Dorigo (Laboratoire d’intelligence artifi- des matières marines des zones côtières et des estuaires, en éva- cutif du programme européen pour la stimulation de cielle, de recherche opérationnelle et de robotique) luant le contenu en métaux ainsi que les fractions l’innovation thérapeutique. a obtenu successivement les prix Marie Curie (2003), organiques qui y biodégradables des matières organiques qui y sont quinquennal du FNRS (2001-2005) et ERC Advanced sont dissoutes. dissoutes. Le laboratoire d’écologie des systèmes André Sapir, professeur d’économie, a constitué un Grant (2010). aquatiques montre que l’enrichissement en fer des groupe de travail de haut niveau pour revoir les poli- phytoplanctons des océans augmente l’absorption tiques économiques de l’Union européenne afin que Les techniques de l’information et de la communi- du CO2 atmosphérique par ceux-ci et attire ainsi l’at- l’Europe retrouve un fort taux de croissance : pour cation sont également en plein développement : les tention sur le rôle positif que pourrait jouer les planc- une Europe compétitive, notamment dans les activi- propriétés quantiques de la lumière sont appliquées tons océaniques sur l’évolution climatique. tés « de connaissance » tout en augmentant rapide- à l’imagerie d’objets photosensibles, la segmenta- ment le niveau de vie des nouveaux États membres tion d’images pour la télédétection est appliquée à Quant à lui, le Laboratoire d’écologie végétale étudie (« Sapir’s Report »). la biologie cellulaire et permet l’imagerie in vivo et les propriétés des plantes accumulatrices de métaux la quantification de biomarqueurs. Sont notamment (zinc et cuivre) pour l’assainissement des sols. Françoise Thys-Clément, professeur d’économie pu- mis au point les systèmes émergents de communi- blique et recteur honoraire, a été sollicitée comme cation, utilisés pour accroître les débits d’informa- Enfin, le Laboratoire de chimie physique des maté- expert par la European Science Fondation, par l’As- tions mais aussi pour réduire la puissance des ondes riaux développe des matériaux catalytiques pour sociation européenne des universités, par l’OCDE et générées par les réseaux sans fil, les études sur les l’oxydation du CO et la dépollution des voitures tan- par le ministère français de l’Éducation dans le cadre lasers sans inversion de population. Des structures dis que le laboratoire de chimie organique utilise de la réforme des universités et de celle des hôpitaux 1. Un herbier de posidonies, dissipatives sont étudiées dans les systèmes opti- une chimie supramoléculaire pour le développement universitaires. Laboratoire de biologie marine, ques passifs de même que la transmission à travers de récepteurs moléculaires destinés à servir de cap- 1994. les fibres optiques. teurs et de sondes pour la chimie environnementale. Marc Uyttendaele, professeur de droit public, est souvent consulté par les instances politiques et mé-

134 1 135 tre de la région bruxelloise et président de l’Exécutif de la région bruxelloise au sein du gouvernement national (1983-1985), sénateur provincial du Bra- bant, sénateur de l’arrondissement de Bruxelles et sénateur coopté. Des enseignants diatiques pour ses compétences en droit constitu- de l’ULB ont aussi tionnel belge. Philippe Moureaux, professeur de critique historique et d’histoire économique, engagé dans le mouve- des engagements Bruno Van Pottelsberghe de la Potterie, professeur ment socialiste (PS), fut ministre de l’Intérieur et des politiques qui les d’économie, a été expert auprès de l’office des bre- Réformes institutionnelles (1980) et ministre de la vets à Munich en raison de ses compétences en ma- Justice (1981). Il est depuis 1985 ministre d’État. amènent parfois, au- tière d’innovation technologique et de ses dévelop- delà de l’expression pements économiques. publique de ces L’expression culturelle et artistique engagements, à jouer L’expression politique Certains enseignants de l’ULB sont aussi écrivains ou un rôle dans la vie cinéastes. Ainsi Pierre Mertens fut directeur du Centre politique belge. Des enseignants de l’ULB ont aussi des engage- de recherches de l’Institut de sociologie sur la littéra- ments politiques qui les amènent parfois, au-delà de ture à l’ULB. Parmi la trentaine d’œuvres littéraires l’expression publique de ces engagements, à jouer qu’il a écrites et qui lui valurent le prix Prince Pierre un rôle dans la vie politique belge. Citons, à titre de Monaco en 2009, citons particulièrement le prix d’exemple, ceux qui occupèrent un poste ministériel Victor Roussel L’Inde ou l’Amérique (Seuil, 1969), le au cours de ces 25 dernières années : prix de la Communauté française pour L’Ombre au tableau (Fayard, 1982) et le prix Médicis pour Les Hervé Hasquin, professeur d’histoire, spécialiste du Éblouissements (Seuil 1987), tandis que son roman e XVIII et de l’histoire des religions, ancien recteur et Une Paix royale (Seuil 1995) soulevait controverse et président du conseil d’administration de l’ULB, et censure. engagé dans le mouvement libéral (MR), fut ministre président du gouvernement de la Région de Bruxel- Alain Berenboom est professeur du droit d’auteur à les-Capitale de 1995 à 1999 et ministre-président l’ULB. Les sept romans qu’il a publiés, depuis La Po- de la Communauté française de Belgique de 1999 à sition du missionnaire roux (le Cri, 1990) lui ont valu 2004. le prix F. Denayer de l’Académie de langue et littéra- ture française de Belgique et depuis, il a encore ob- Paul Magnette, professeur de sciences politiques et tenu le grand prix des écrivains francophones délivré directeur de l’Institut d’études européennes de l’ULB par l’ADELF à Paris, en 2002, pour son roman Périls (2001-2007), engagé dans le mouvement socialiste en ce royaume (Ed. B. Pascuito, Paris, 2008). (PS), fut ministre de la Santé, de l’Action sociale et de l’Égalité des chances dans le gouvernement wal- Le cinéaste Luc Dardenne enseigne à l’ULB l’appro- lon en 2007 et est devenu ministre du Climat et de che théorique et pratique de l’écriture du scénario. l’Énergie de gouvernement fédéral depuis la même Avec son frère Jean-Pierre, il a obtenu la Palme d’or année. du festival de Cannes en 1999 avec Rosetta et en 2005 avec L’Enfant tandis que Le Silence de Lorna 1. Pierre-Théodore Verhaegen et Paul Hatry, professeur de sciences économiques, a Francisco Ferrer, 2009. notamment été ministre des finances (1980), minis-

136 1 137 obtenait le prix du meilleur scénario, toujours au fes- Quelques ouvrages tival de Cannes en 2008.

Anne Lévy-Morelle enseigne à l’ULB la question du langage et des techniques cinématographiques et tient un atelier d’écriture du cinéma du réel. Son Lambros Couloubaritsis Guy Haarscher œuvre cinématographique va du Rêve de Gabriel en Histoire de la philosophie ancienne La laïcité 1986 à Manneken Pis, l’enfant qui pleut en 2008. et médiévale PUF, Paris, 1996 Grasset, Paris, 1998 Guy Karnas Isabelle Stengers La psychologie du travail PUF, Paris, 2002 L’invention des sciences modernes La Découverte, Paris, 1993 1 Cosmopolitiques (7 tomes) Claude Javeaux La Découverte, Paris, 1997 Les paradoxes de la postmodernité PUB, Paris, 2007 Gilbert Hottois et Jean-Noël Missa Nouvelle encyclopédie de bioéthique Michel Meyer De Boeck, Bruxelles, 2001 De la problématologie PUF, Paris, 2008 Principia Rhetorica Michel Draguet Fayard, Paris, 2008 Chronologie de l’art au XXe siècle Questionnement et historicité Flammarion, Paris, 1997 PUF, Paris, 2008

1. La salle Allende, 2000. 2. Rectorat de l’ULB, bas-relief d’Ossip Zadkine, 2009. 3. Exposition « Les Chemins du 2 3 patrimoine », œuvre anonyme, 2010.

138 139 Chaïm Perelman Jacques Urbain Jacques Brotchi Audrey Dufour Francqui 1962 Francqui 1987 FNRS 1996-2000 Human Frontier Science Program (HFSP) 2006 Philosophie Immunologie Neurochirurgie Biomédecine

Hubert Chantrenne Christine Dambly-Chaudière Michel Goldman Jacques Tits Francqui 1963 Human Frontier Science Program (HFSP) 1990 FNRS 1996-2000 Wolf Mathématique 1993 Henri Lafontaine FNRS 1976-1980 Génétique Immunologie Abel 2008

Liste des prix des Liste Nobel Paix 1913 Biologie moléculaire Mathématique José Junca de Morais Marc Henneaux Jules Bordet Roland Mortier Human Frontier Science Program (HFSP) 1990 Francqui 2000 François de Callatay Nobel Médecine 1919 Francqui 1965 Neurosciences Physique théorique Francqui 2007 Médecine Littérature française Histoire de l’antiquité Alain Ghysen Eric Remacle Jacques Errera Radu Balescu Human Frontier Science Program (HFSP) 1990 Francqui 2000 Davy Paindaveine Francqui 1938 Francqui 1970 et 1994 Études interdisciplinaires européennes Gottfried Noether Junior Scholar Award Physico-chimie Physique théorique Neurobiologie de l’American Statistical Association 2007 Paul Magnette Frans H. van den Dungen Mathématique Pierre Deligne Paul Bertelson Francqui 2000 Francqui 1946 FNRS 1971-1975 FNRS 1991-1996 Études interdisciplinaires européennes Estelle Cantillon Mécanique analytique Médaille Fields Mathématique 1978 Psychologie cognitive European Research Council (ERC) Starting Régine Kolinsky Jean Brachet Wolf MathÉmatique 2008 Grant 2008 Isabelle Stengers Human Frontier Science Program (HFSP) 2002 Francqui 1948 Géométrie Économie Grand prix de philosophie de l’Académie française Neurosciences Embryologie (Biologie moléculaire) Jean-Edouard Desmedt pour l’ensemble de son œuvre 1993 Cédric Blanpain Marco Dorigo Claire Préaux Francqui 1972 Philosophie European Research Council (ERC) Starting FNRS 2001-2005 - Sciences appliquées Francqui 1953 FNRS 1981-1985 Grant 2008 Gilbert Vassart Prix d’excellence Marie Curie 2003 - Intelligence Philologie classique Neurophysiologie Human Frontier Science Program (HFSP) 2003 Francqui 1993 artificielle et 2006 Raymond Jeener René Thomas Biologie moléculaire European Research Council (ERC) Advanced Biologie cellulaire Francqui 1954 Francqui 1975 Grant 2010 - Intelligence artificielle Etienne Pays Biologie moléculaire FNRS 1981-1985 Frédéric Bourgeois Biologie moléculaire Francqui 1996 Robert Brout European Research Council (ERC) Starting Ilya Prigogine FNRS 1995-2000 Wolf Physique 2004 Grant 2009 Francqui 1955 François Englert Biologie moléculaire Physique Mathématiques FNRS 1961-1965 Francqui 1982 Mathias Dewatripont Guillaume Smits Nobel Chimie 1977 Wolf Physique 2004 Benoît Vanhollebeke Francqui 1998 Human Frontier Science Program (HFSP) 2004 Chimie-Physique (Thermodynamique) Physique théorique Human Frontier Science Program (HFSP) 2009 Sciences économiques Biologie moléculaire Parasitologie Albert Dalcq Jean Jeener Marc Parmentier Luc Vanhamme FNRS 1956-1960 FNRS 1986-1990 Francqui 1999 Human Frontier Science Program (HFSP) 2004 Embryologie Physique Biologie moléculaire Parasitologie Albert Claude Marc Wilmet André Preumont Pierre Gaspard FNRS 1961-1965 - Cytologie Francqui 1986 FNRS 1996-2000 Francqui 2006 Nobel médecine 1974 - Médecine Linguistique Sciences appliquées Mécanique statistique

Nicolas Cerf Prix d’excellence Marie Curie 2006 Physique et Information quantique

140 141 4 Une université libre Une université supportée par le mécénat supportée le par 1834 1835 1836 1837 1838 1839 1840 1841 1842 1843 1845 1846 1847 1848 1849 1850 1851 1852 1853 1854 1855 1856 1857 1858 1859 1860 1861 1862 1863 1864 1865 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886 1887 1888 1889 1900 1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909 1910 1911 1912 1913 1914 1915 1916 1917 1918 1919 1920 1921 1922 1923 1924 1925 1926 1927 1928 1929 1930 1931 1932 1933 1934 1935 1936 1937 1938 1939 1940 1941 1942 1943 1944 1945 1946 1947 1948 1949 1950 1951 1952 1953 1954 1955 1956 1957 1958 1959 1960 1961 1962 1963 1964 1965 1966 1967 1968 1969 1970 1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Faut-il rappeler Faut-il rappeler le rôle crucial du mécénat dans la création de l’ULB avec la souscription lancée dans le rôle crucial du les loges maçonniques par Théodore Verhaegen et le mécénat dans la soutien de la Ville de Bruxelles et de ses hospices ? création de l’ULB Il convient de souligner le rôle de mécènes détermi- nants pour l’histoire de l’Université : parmi eux, Raoul avec la souscription Warocqué (1870-1917), Léon Lambert (1841-1919), lancée dans les loges Alfred Solvay (1840-1894), Georges Brugmann

maçonniques par (1829-1900) et Fernand Jamar qui créeront l’Institut 4 7 d’hygiène, de bactériologie et de thérapeutique du Théodore Verhaegen parc Léopold. Il faut songer aussi aux familles Boël et et le soutien de la Ville Empain ou encore à Émile Francqui (1863-1935), mi- de Bruxelles et de ses nistre d’État, l’un des fondateurs du Comité national de secours et d’alimentation (CNSA) dont il sera pré- hospices ? sident. Francqui est aussi le créateur de la Fondation universitaire et de la fondation qui décerne le prix éponyme et qui sera attribué, pour la première fois, à 2 Henri Pirenne. On ne peut non plus oublier le rôle de Herbert Hoover dans la création de la « Belgian Ame- rican Educational Foundation » (BAEF), qui financera notamment les bibliothèques des universités. Enfin, Ernest Solvay dont le rôle fut fondamental pour l’ULB avec la cité scientifique du parc Léopold, compre- nant les instituts de physiologie (1895), d’anatomie 5 8 (1895), de sociologie (1902) et l’École de commerce Solvay (1904), sans parler des instituts internationaux de physique et de chimie dont les célèbres conseils eurent et ont toujours un retentissement considéra- ble sur la vie scientifique de l’ULB. 1. Émile Francqui, 1922. 2. Raoul Warocqué, ca. 1900. 3. Alfred Solvay, ca.1895. Après la première guerre mondiale, la mise sur pied 4/8. Laboratoires de la cité du Comité national de secours et d’alimentation et scientifique du parc Léopold, ca. de la Commission for relief in Belgium (CRB) abou- 1900. tira à l’attribution aux universités belges d’une par- 5. Institut de physiologie Solvay, tie des fonds collectés pendant le conflit. Grâce à 1895. ces ressources, deux projets vont se concrétiser à 6/7. Auditoires de la cité scientifique l’ULB : l’érection d’une cité médicale à la Porte de Hal du parc Léopold, 1895. 9. La façade arrière du laboratoire de en 1921 grâce aux efforts conjugués de la Ville, du 3 6 9 Léo Errera, 1910. Conseil des hospices, de la Rockefeller Foundation

144 1 145 et de mécènes privés, et l’implantation de l’Univer- sité sur le plateau du Solbosch. Au Solbosch, outre la construction des bâtiments de Polytechnique et des facultés de Sciences humaines et de Droit, la construction de la cité Héger (1933) est largement financée par l’Union des anciens étudiants, la CRB, la famille Tournay-Solvay et des dons anonymes (dont une somme de plus d’un million).

1 Aujourd’hui encore, l’Université reçoit l’appui de nombreuses fondations, aides et dons. Deux projets vont se concrétiser : l’érection Plus récemment, ce sont les anciens de la Faculté des sciences appliquées qui ont contribué au bâtiment d’une cité médicale 1. Troisième Conseil International de des constructions civiles du Solbosch et les anciens Physique Solvay, 1927. de l’École de commerce Solvay qui sont dans un pre- à la Porte de Hal 2. Façade arrière de l’hôpital Saint Pierre, 1960. mier temps intervenus pour donner à l’École de com- en 1921 grâce aux 5 7 9 3. Le projet de Cité médicale Porte merce une maison de l’avenue Franklin Roosevelt et efforts conjugués de de Hal, ca.1920. qui ensuite, à l’occasion du 100e anniversaire (2004), la Ville, du Conseil 5. Façade du bâtiment A Campus du se sont mobilisés pour doter l’École (devenue, après des hospices, de la Solbosch, 2009. la fusion des sciences de gestion et des sciences éco- 6. La Cité Héger, 1935. nomiques, la Solvay Brussels School of Economics) Rockefeller Foundation 7/8/9. Aménagements du plateau d’un bâtiment de près de 10 000 m2 flambant neuf du Solbosch, 1922. (inauguration en 2010), au coin des avenues Roose- et de mécènes privés, 10. Château de Lembeek, 1980. 2 et l’implantation de velt et Jeanne. l’Université sur le Par la mise à disposition de moyens budgétaires plateau du Solbosch. sous forme d’un capital dont les revenus peuvent être utilisés, le mécénat aide aujourd’hui l’Université dans ses missions d’enseignement, de recherche, d’aide sociale pour les étudiants ou de coopération au développement. Ce mécénat a conduit à la consti- tution de « fondations » ou de « fonds » aux objectifs déterminés par le ou les donateurs.

Pour ce qui est des fonds dont la gestion a été confiée à l’ULB, on peut estimer aujourd’hui que l’Université dispose, grâce à cette forme particulière de mécénat, d’environ 2 800 000 euros annuels dont 70 % sont 3 4 consacrés à la recherche, 12 % à l’enseignement et 6 8 10

146 147 > la chaire Suez SA pour le leadership et le dévelop- pement personnel, > la chaire Daniel Janssen pour la responsabilité so- ciale des sociétés, > la chaire Marie et Alain Philippson pour la gestion aux bibliothèques, 10 % à l’aide sociale des étu- du développement humain durable, diants, 4 % au patrimoine immobilier de l’ULB et 3 % > la chaire Inbev pour l’ « Euromarketing », à la coopération au développement. > la chaire Dexia pour les marchés financiers, > la chaire Michel Allé pour les enseignements de 60 % de ces moyens viennent de cinq fonds : le Fonds premier cycle traitant de sciences économiques et de Érasme destiné à la recherche médicale, le Fonds développement durable, Lewin-Henrique de Castro affecté à l’aide sociale des > la chaire Infrabel pour la technologie ferroviaire, étudiants et à la coopération au développement, le > la chaire Fost + pour le recyclage des matières, Fonds Defays pour la recherche en sciences exactes > la chaire Vivaqua pour la gestion du cycle de l’eau, et sciences du vivant, le Fonds Ithiers pour la recher- > la chaire Bernard Van Ommeslaghe pour la recher- che en cancérologie et le Fonds Elio Conte pour l’aide che en sciences économiques. sociale aux étudiants.

2 3 4 Il faut souligner que ce mécénat a toujours respecté Il faut aussi mentionner les fonds et fondations qui, la liberté académique et les valeurs auxquelles l’ULB sans être gérés par l’ULB, apportent néanmoins un est très attachée. Ainsi, l’Université et ses membres soutien très significatif à celle-ci. Citons notamment s’interdisent de solliciter ou de recevoir des dons de la Fondation Van Buuren, qui octroie des subsides toute personne ou entité ne présentant pas les plus d’aide à la recherche et d’achat d’appareillage, ain- strictes garanties de probité, d’honorabilité et de res- si que des aides pour fin de doctorat, la Fondation pectabilité. Bern­heim qui soutient des projets innovants amélio- rant à long terme et de manière durable la qualité de C’est dans cet esprit que, à l’occasion de son 175e la vie, qui soutient également le programme favori- anniversaire, l’ULB a créé la Fondation ULB. La Fon- sant la paix et la citoyenneté par l’enseignement et dation ULB est une fonction d’utilité publique (arrêté la recherche, et qui contribue au mécénat de la SBS- royal du 20 novembre 2008). Elle s’est donné pour EM, la Fondation Wiener Anspach qui promeut des objet de soutenir la recherche à l’ULB selon trois échanges d’étudiants et de chercheurs entre l’Univer- axes : les projets fédérateurs interdisciplinaires, le sité libre de Bruxelles et les universités de Cambridge soutien aux jeunes chercheurs et les plates-formes 1 5 6 et d’Oxford ainsi que des initiatives communes à ces de rencontres scientifiques. Elle est dirigée par un institutions, et enfin la Fondation Boël… conseil d’administration de neuf membres dont Pier- re Drion est le président. Pour le choix des actions à 1. Bibliothèque des sciences Enfin, et sans être exhaustif, les mécènes ont aussi soutenir, le conseil d’administration s’appuie sur un humaines, 2009. eu la volonté de créer des chaires d’enseignement comité scientifique international présidé par Mathias 2/3. Travaux pratiques en et/ou de recherche. Par exemple : Dewatripont. laboratoire, 2009. > la chaire Solvay SA pour l’innovation technologi- 4. Vue intérieure de la bibliothèque que, des sciences humaines, 2009. > la chaire Léo Goldschmidt pour la « Corporate Go- 5. La Cité Elio Conte, avenue Depage, vernance », 2009. 6. Les cités estudiantines au campus > la chaire Anton Van Rossum pour le multicultura- de la Plaine, 2009. lisme en Europe,

148 149 Conclusion

Quelles perspectives s’offrent à l’Université libre de Bruxelles à partir du bilan de ce dernier quart de siècle ? L’engagement de notre Université vient immédiatement à l’esprit. Toujours très active à la défense de grandes causes politiques dans le monde entier aussi bien en faveur de la liberté que de la défense des droits de l’homme et de l’individu oppressé, l’ULB est vigilante, toujours sollicitée et attendue sur les grands débats de notre société. Son déploiement se poursuit tant à Bruxelles qu’en Wallonie où elle confirme son ancrage. Après quarante ans de présence dans la Région wal- lonne, proposant une offre de formation de proximité, elle a innové avec l’implantation du Biopark Charleroi Brussels South contribuant ainsi à la poursuite de la dynamique économique. Dans son développement, elle a anticipé sa croissance en créant des grands pôles sectoriels. Elle a d’abord constitué un pôle Santé en trans- férant la Faculté de médecine sur le campus Érasme, offrant ainsi autour du centre hospitalier l’ensemble des formations médicales et paramé- dicales. D’autres regroupements par secteurs disciplinaires sont engagés. Ils ont vocation à contribuer à l’émergence de pôles d’excellence dans le domaine des sciences et technologies sur le campus de la Plaine et dans le domaine des sciences humaines sur le campus du Solbosch. Les nombreux prix internationaux confirment la reconnaissance et la qualité des travaux entrepris par nos enseignants-chercheurs et leurs équipes. L’Université occupe dans le domaine biomédical une position d’excellence, tant en recherche fondamentale qu’appliquée. Elle compte d’autres points forts : la physique, les sciences économiques et politiques, les études européennes, le droit international, l’histoire, la langue française, la philosophie, et d’autres plus récents tels que l’intelligence artificielle. La liste est longue. La pédagogie par projets développée notamment par la Faculté des sciences appliquées contribue également à cette approche innovante dans l’enseignement. Les travaux menés par les équipes de recherche sur lesquels s’appuient l’Institut d’études européennes et la Solvay Brussels School of Economics and Management assurent la qualité de la formation de et par la recherche et forment aussi bien les futurs acteurs de la construction de l’Union européenne que les entrepreneurs et décideurs de demain. L’Université complète s’est également attelée à créer une Faculté d’architecture. Elle résulte de la fusion des instituts La Cambre et Victor Horta, mutualisant les atouts et les forces pour délivrer une nouvelle formation universitaire. La stratégie de développement à l’international vise également l’excellence en privilégiant des partenariats universitaires à travers le monde avec les universités de Californie à Berkeley, d’Oxford, de Cambridge, de Waseda à Tokyo, Pierre et Marie Curie-Paris VI et le Collège de France. En parallèle, l’Université affiche une politique institutionnelle en faveur de la coopération au développement pour laquelle elle se donne les moyens en mobilisant des ressources financières. La dimension internationale de l’Université est une réalité puisqu’un étudiant sur cinq aura pu suivre une partie de ses études à l’étranger et près de 30% de nos étudiants sont internationaux. Quant à l’internationalisation de nos en- seignements « at home », le nombre de masters en anglais, ou dans d’autres langues, ainsi que les nombreuses cohabilitations et cotutelles témoignent de ce dynamisme. L’humain demeure au cœur des préoccupations de l’Université. L’étudiant fait ainsi l’objet d’un accompagnement particulier pour prévenir l’échec pendant ses études. Consciente de son rôle d’ascenseur social, l’Université pratique, en Communauté française, une des politiques d’aide sociale parmi les plus dynamiques. Permettant ainsi au plus grand nombre de pouvoir bénéficier des meilleures chances de réussite. Enfin, nous avons décidé de tisser des liens entre nos alumni, estimés à près de 100 000 à travers le monde, ainsi qu’entre les amis de l’ULB qui participent au rayonnement de l’Université. La création récente de la Fondation ULB y contribuera. Par son engagement, l’excellence de sa recherche, la qualité de ses enseignements, la place qu’elle donne aux étudiants et aux personnels au cœur de ses activités, son ouverture à l’international, son implication dans la société civile, l’Université libre de Bruxelles est une université innovante prête à relever les prochains défis du XXIe siècle.

Philippe Vincke, Recteur. Bibliothèques Budget (2008) Excellence > 3 000 places de travail > 268 M€ (hôpital académique non compris) > Prix Nobel (3 prix sur 5 en Belgique) > 2 millions de visiteurs par an > 58% subsides des pouvoirs publics Jules Bordet (1919, médecine) > 1,5 million de volumes > 34% recherche contractuelle et subsidiée Albert Claude (1974, médecine) > 4 000 périodiques imprimés courants > 5% droits d’inscription Ilya Prigogine (1977, chimie) Fondée en 1834 et 11 000 périodiques électroniques > 3% divers > 15 000 titres en e.books > Médaille Fields

L’ULB en chiffres > Ouverture du dépôt institutionnel numérique Pierre Deligne* (1978, mathématiques) Université libre non confessionnelle (Di-fusion) en 2009-2010 Enseignement reconnue et subsidiée par les pouvoirs publics Offre de formation : > Prix Abel > 1er cycle Bachelier – 180 ECTS : 40 cursus de Ba Jacques Tits* (2009, mathématiques) Campus > 2e cycle Master – 120 ECTS : 70 Masters déclinés en Université complète > à Bruxelles (Solbosch, Plaine, Érasme) 175 finalités > Prix Wolf toutes disciplines et tous cycles (Ba / Ma / PhD) > et en Wallonie, à Charleroi (formations en sciences humai- Master complémentaire organisé sous l’égide de l’Acadé- Jacques Tits* (1993, mathématiques) nes et sociales au centre-ville et Biopark à Charleroi-Brussels mie Wallonie-Bruxelles : 60 cursus interuniversitaires acces- François Englert et Robert Brout (2004, physique) South) sibles après une formation de 300 ECTS Pierre Deligne* (2008, mathématiques) Facultés > 3e cycle 20 doctorats > 22 prix Francqui (29% de l’ensemble des prix décernés) > Philosophie et Lettres > Membre de l’Académie universitaire Wallonie-Bruxelles, Derniers lauréats : Gilbert Vassart (1993, médecine), > Droit avec l’Université de Mons, et du Pôle européen de Bruxelles > Promotion de la réussite : programme de tutorat (médaille Étienne Pays (1996, médecine), Mathias Dewatripont > Sciences sociales et politiques / Wallonie avec de Hautes EÉcoles de Bruxelles. Comenius / Unesco 2004) (1998, économie), Marc Parmentier (1999, médecine), Solvay Brussels School of Economics and Management Marc Henneaux (2000, physique), IEE – Éric Remacle et > Sciences psychologiques et de l’éducation étudiants : Paul Magnette (2000, études européennes), Pierre > Sciences > 21 000 Président du CA Gaspard (2006, physique), François de Callataÿ (2007 – > Médecine > 29% d’étrangers (19,5% européens, 9,5% hors Europe) Jean-Louis Vanherweghem Bibliothèque royale – histoire), aujourd’hui professeur > Sciences appliquées / École polytechnique > 1 700 étudiants en 3e cycle, ± 240 diplômés par an ULB > Architecture (janvier 2010) ULB = 29% de tous les étudiants « universitaires » de la Recteur Communauté française de Belgique = 41% de tous les étudiants universitaires étrangers > 14 prix quinquennaux FNRS (44% de l’ensemble des prix Philippe Vincke (42% d’européens) en CFB décernés) École et Instituts Derniers lauréats : Paul Bertelson (1991-1996, psychologie > École de santé publique Diplômés : expérimentale), André Preumont (1996-2000, sciences > Institut des sciences de la motricité Personnel (2009) appliquées), Étienne Pays (1996-2000, parasitologie), > Institut de pharmacie > 4 720 en 2008-2009 > 3 462 ETP = ± 4 850 personnes (hôpital académique non > ± 100 000 depuis 1971 Jacques Brotchi (1996-2000, neurochirurgie), > Institut d’études européennes compris) : Michel Goldman (1996-2000, immunologie), > académiques 755 ETP = 1 400 personnes Marco Dorigo (2001-2005, sciences appliquées) > chercheurs 1 458 ETP = 2 150 personnes (dont Hôpital académique (Hôpital Érasme) 500 chercheurs sous contrat et 400 boursiers de doctorat) Recherche > Marie Curie Award Budget total alloué à la recherche > 864 lits > administratifs et techniques 1 249 ETP = 1 300 personnes Marco Dorigo (2003, sciences appliquées) > 2 883 ETP > 132 M€ Nicolas Cerf (2006, sciences appliquées) > 30 000 admissions chaque année > allocation de fonctionnement : 31 M€ (24%) > environ 410 000 patients en polyclinique > contrats de recherche : 70 M€ (53%) > European Research Council (ERC) > budget = 323 M€ > bourses FRS-FNRS, FRIA : 27 M€ (20%) Estelle Cantillon (2008, économie) et un réseau hospitalier en Wallonie et à Bruxelles > fonds propres : 4 M€ (3%) Cédric Blanpain (2008, biologie cellulaire) Frédéric Bourgeois (2009, mathématiques)

154 155 > Human Frontier Science Program (HFSP) Alliances : Sciences Bourses « Long-term fellowships » > Partenariats privilégiés avec University of California Sciences ______1 908 Cédric Blanpain (2003 et 2006, biologie cellulaire) (Berkeley), Université de Montréal, University of British Sciences agronomiques et ingénierie biologique ______337 Guillaume Smits* (2004, biologie moléculaire) Columbia (Vancouver), Fudan University (Shanghai), Sciences de l’ingénieur ______1 349 Audrey Dufour (2006, biomédecine) Collège de France, Université Pierre et Marie Curie (Paris VI), Sous-total ______3 594 Benoît Vanhollebeke (2009, parasitologie) University of Oxford, University of Cambridge, Étudiants 2008-2009 Waseda University (Tokyo) étudiants Les (source = fichiers CRef en fin d’année académique) TOTAL ______21 093 Programmes conjoints « Program Grants » > Membre fondateur du Réseau UNICA, qui regroupe Christine Dambly-Chaudière* (1990, génétique) 42 universités majeures des capitales de l’Europe Alain Ghysen* (1990 et 1994, neurobiologie) > Membre cofondateur du FIUP (Forum international des Par cycle Par origine géographique José Junca de Morais (1990, neurosciences) universités publiques), avec l’Université de Montréal er Régine Kolinsky (2002, neurosciences) 1 cycle ______11 494 Belges ______15 058 Luc Vanhamme (2004, parasitologie) 2e cycle ______6 323 2e cycle complémentaire (MC, DES, Capaes) ______1 575 Étrangers e 3 cycle (DEA, DOC) ______1 701 UE ______3 853 Valorisation technologique TOTAL ______21 093 Europe hors UE ______207 > 24 spin-offs Afrique ______1 532 > emploi : ± 225 personnes Amérique ______153 > chiffre d’affaires : 27,5 M€ Par secteur et domaine Asie ______203 Océanie ______1 Sciences humaines Réfugié ______86 Dimension Internationale Philosophie ______287 Sous-total ______6 035 Internationalisation du staff : Langues et lettres ______1 008 > total personnel étranger = 16% Histoire, art et archéologie ______1 095 TOTAL ______21 093 > 11% académiques Urbanisme et aménagement du territoire ______33 > 23% chercheurs Information et communication ______1 504 > 9% administratifs Sciences politiques et sociales ______2 896 Sciences juridiques ______1 995 Projets et conventions : Criminologie ______159 > 350 partenariats ERASMUS Sciences économiques et de gestion ______2 564 > 1 doctorat conjoint ERASMUS MUNDUS coordonné par l’ULB Sciences psychologiques et de l’éducation ______1 726 Belges > 3 masters ERASMUS MUNDUS, dont 1 coordonné par l’ULB Sous-total étudiants ______13 267 Europe > 250 conventions avec universités européennes Afrique et internationales Sciences de la santé Amérique > 120 projets conjoints de recherche internationaux Sciences médicales ______2 435 Asie et européens Sciences vétérinaires ______158 Réfugié > Participation à 76 projets 6e PCRD, à 73 7e PCRD à ce jour Sciences dentaires ______226 Sciences biomédicales et pharmaceutiques ______687 Sciences de la motricité ______726 Sous-total ______4 232

* Ancien étudiant ou professeur ULB

156 157 Répartition du personnel par catégories et pays

Le personnel Le Patgs* enseignants scientifiques total Belgique 90,9% 88,7% 76,2% 83,8% UE 8,3% 9,7% 15,9% 12% Autres 0,8% 1,6% 7,9% 4,2%

* Personnel administratif, technique, de gestion et spécialisé

Le personnel en 2008 Nombre de personnes 4837 Équivalents Temps Plein (ETP) 3462

158 ÉMILE DE MOT FÉLIX LEBLANC MAURICE VAUTHIER WALTER DE KEYSER 1899-1909 1947-1958 1903-1905 1959-1962 BOURGMESTRE ADMINISTRATEUR ÉDOUARD KUFFERATH MAURICE LEROY WILLEM ROMMELAERE PAUL DE GROOTE 1905-1906 1962-1965 Recteurs 1907-1912 1952-1958 NICOLAS ROUPPE HENRI BERGÉ PRÉSIDENT DU CA PRÉSIDENT DU CA AUGUSTE LAMEERE MARCEL HOMES 1834-1838 1877-1878 1906-1908 1965-1968 Bourgmestres BOURGMESTRE ALBERT BEHAEGHEL FÉLIX LEBLANC ARSÈNE PIGEOLET 1907-1919 1958-1968 PAUL ERRERA ANDRÉ JAUMOTTE

Liste des autorités des Liste PIERRE-THÉODORE VERHAEGEN 1878-1879 ADMINISTRATEUR PRÉSIDENT DU CA 1908-1911 1968-1973 1838-1862 XAVIER OLIN ADMINISTRATEUR-INSPECTEUR ADOLPHE MAX JEAN-PIERRE GILLET JEAN DEMOOR PAUL FORIERS 1879-1880 1909-1936 1958-1968 1911-1914 1974-1978 GUILLAUME VAN VOLXEM BOURGMESTRE PRÉSIDENT D’HONNEUR ADMINISTRATEUR 1838-1840 LÉON VANDERKINDERE LÉON LECLERE JEAN MICHOT 1880-1882 BOURGMESTRE PAUL HÉGER JEAN BAUGNIET 1914-1920 1978-1982 1916-1924 1968 FRANÇOIS WYNS de RAUCOUR Chevalier ÉMILE YSEUX CHARLES DE KEYSER HERVÉ HASQUIN PRÉSIDENT DU CA PRÉSIDENT DU CA 1841-1848 1882-1884 1920-1923 1982-1986 BOURGMESTRE MAURICE BOURQUIN HENRI SIMONET ERNEST ROUSSEAU ALBERT BRACHET GEORGES VERHAEGEN 1919-1925 1968-1971 CHARLES DE BROUCKÈRE 1884-1886 1923-1926 1986-1990 ADMINISTRATEUR PRÉSIDENT DU CA 1848-1860 JEAN-BAPTISTE DEPAIRE MAURICE ANSIAUX FRANÇOISE THYS-CLÉMENT BOURGMESTRE MAURICE VAUTHIER HENRI LEMAIRE 1886-1888 1926-1929 1990-1994 1924-1928 1972-1973 ANDRÉ FONTAINAS PRÉSIDENT DU CA PRÉSIDENT DU CA EUGÈNE VANDER REST 1860-1863 GEORGES SMETS JEAN-LOUIS VANHERWEGHEM 1888-1890 1929-1932 1994-2000 BOURGMESTRE JEAN SERVAIS ANDRÉ JAUMOTTE 1928-1933 1973-1981 MARTIN PHILIPPSON JOSEPH VAN SCHOOR ÉDOUARD BOGAERT PIERRE DE MARET PRÉSIDENT DU CA PRÉSIDENT DU CA 1890-1891 1862-1890 1932-1935 2000-2006 ADMINISTRATEUR-INSPECTEUR FERNAND HÉGER ANDRÉ DEGROEVE LÉON VANDERKINDERE ALBERT DUSTIN PHILIPPE VINCKE 1930-1947 1982-1986 1891-1892 JULES ANSPACH 1935-1938 2006 ADMINISTRATEUR PRÉSIDENT DU CA 1863-1879 HECTOR DENIS FRANS VAN DEN DUNGEN BOURGMESTRE RENÉ MARCQ HERVÉ HASQUIN 1892-1894 1938-1944 1933-1934 1986-1994 FÉLIX VANDER STRAETEN PRÉSIDENT DU CA PRÉSIDENT DU CA GUILLAUME DIT WILLEM ROMMELAERE JACQUES COX 1879-1881 1894-1896 1944-1947 BOURGMESTRE ROBERT TOLLET 1934-1940 1995- EUGÈNE GOBLET D’ALVIELLA JEAN BAUGNIET CHARLES BULS PRÉSIDENT DU CA PRÉSIDENT DU CA 1896-1898 1947-1950 1881-1889 BOURGMESTRE LUCIEN GRAUX JEAN-LOUIS VANHERWEGHEM PAUL HÉGER MARCEL BARZIN 1940-1941 2003 1898-1900 1950-1953 CHARLES GRAUX PRÉSIDENT DU CA PRÉSIDENT DU CA 1890-1907 ADOLPHE PRINS ÉDOUARD-JEAN BIGWOOD ADMINISTRATEUR-INSPECTEUR CHARLES FRERICHS 1900-1901 1953-1956 1941-1952 JAMES VAN DRUNEN PRÉSIDENT DU CA HENRI JANNE 1901-1903 1956-1959

160 161 LECLERE LEON > PSY 1920-1933 GUILLERY HIPPOLYTE > SC 1848-1854 CHAVANNE GEORGES > SC 1919-1921 SACTON JEAN > SC 1991-1995 BAES LOUIS > SCA 1923-1926

JONCKHEERE TOBIE > PSY 1933-1936 VAN GINDERACHTER JEAN > SC 1854-1865 WUYTS HENRI > SC 1921-1924 HUEZ GEORGES > SC 1995-1999 DE KEYSER CHARLES > SCA 1926-1927

PECHERE VICTOR > PSY 1936-1937 HANNON JOSEPH > SC 1865-1867 LAMEERE AUGUSTE > SC 1924-1927 MARAGE PIERRE > SC 1999-2003 BOGAERT EDOUARD > SCA 1927-1930

THOMAS LUCIEN PAUL > PHILO 1938-1941 DUPREEL EUGENE > PSY 1937-1939 ROUSSEAU ERNEST > SC 1867-1869 LERICHE MAURICE > SC 1927-1930 LATOUCHE GUY > SC 2003-2007 DONY-HENAULT OCTAVE > SCA 1930-1932

CHARLIER GUSTAVE > PHILO 1941-1942 PERGAMENI CHARLES > PSY 1939-1944 FRANCQUI JEAN BAPTISTE > SC 1869-1871 MINEUR ADOLPHE > SC 1930-1932 LABBE MARTINE > SC 2007-2010 VAN DEN DUNGEN FRANS > SCA 1932-1935 Liste des doyens des Liste DUPREEL EUGENE > PHILO 1945-1946 RIJLANT PIERRE > PSY 1944-1947 SCHMIT NICOLAS CONSTANT > SC 1871-1873 DE SELYS-LONGCHAMPS MARC > SC 1932-1935 SCHMIT NICOLAS CONSTANT > SCA 1873-1875 JOCHMANS GASTON > SCA 1935-1938

HERRMAN LEON > PHILO 1946-1949 LURQUIN CONSTANT > PSY 1947-1950 ROUSSEAU ERNEST > SC 1873-1875 TIMMERMANS JEAN > SC 1935-1938 ZIMMER ALFRED > SCA 1875-1877 WARMANT EDMOND > SCA 1938-1940

BARZIN MARCEL > PHILO 1949-1950 NYSSEN RENE > PSY 1950-1953 BUISSET ALEXANDRE > SC 1875-1877 HAUMAN LUCIEN > SC 1938-1942 ROUSSEAU ERNEST > SCA 1877-1879 BAES LOUIS > SCA 1940-1942

BONENFANT PAUL > PHILO 1950-1953 PERELMAN CHAIM > PSY 1953-1956 WITMEUR HENRI > SC 1877-1879 BRIEN PAUL > SC 1945-1947 HUBERTI ALPHONSE > SCA 1879-1881 VAN EEPOEL PIERRE > SCA 1945-1947

LAMEERE JEAN > PHILO 1953-1956 OMBREDANE ANDRE > PSY 1956-1958 ZIMMER ALFRED > SC 1879-1881 ERRERA ALFRED > SC 1947-1949 BUISSET ALEXANDRE > SCA 1881-1883 GODEAU ROBERT > SCA 1947-1950

LEROY MAURICE > PHILO 1956-1959 GREGOIRE PAUL EGIDE > PSY 1958-1961 ROUSSEAU ERNEST > SC 1881-1883 BALASSE GEORGES > SC 1949-1951 HENDRICKX ERNEST > SCA 1883-1885 VANDEPERRE LUCIEN > SCA 1950-1953

PERELMAN CHAIM > PHILO 1959-1962 DE COSTER SYLVANI > PSY 1961-1964 CHARBO JEAN BAPTISTE > SC 1883-1885 LURQUIN CONSTANT > SC 1951-1953 ALVIN LOUIS CHARLES E > SCA 1885-1887 BAUDOUX PIERRE > SCA 1953-1956

GILISSEN JOHN > PHILO 1962-1964 GILLIS PAUL > PSY 1964-1967 YSEUX EMILE > SC 1885-1887 LEPAGE THEOPHILE > SC 1953-1955 WITMEUR HENRI > SCA 1887-1889 DE KEYSER WALTER > SCA 1956-1959

DELVOYE CHARLES > PHILO 1964-1967 OSTERRIETH PAUL > PSY 1967-1970 DEWILDE PROSPER > SC 1887-1889 JEENER RAYMOND > SC 1955-1956 CHARBO JEAN BAPTISTE > SCA 1889-1891 JAUMOTTE ANDRE > SCA 1959-1962

PLARD HENRI > PHILO 1967-1970 FAVERGE JEAN > PSY 1970-1973 DENIS HECTOR > SC 1889-1891 HOMES MARCEL > SC 1956-1958 BUISSET ALEXANDRE > SCA 1891-1893 DEFAY RAYMOND > SCA 1962-1965

STENGERS JEAN > PHILO 1970-1972 ROBAYE-GEELEN FRANCINE > PSY 1973-1976 JOLY ARTHUR > SC 1891-1898 LIBOIS PAUL > SC 1958-1960 HUBERTI ALHONSE > SCA 1893-1895 HONTOY PAUL > SCA 1965-1968

BINGEN JEAN > PHILO 1972-1975 VANDEVELDE LOUIS > PSY 1976-1977 ROUSSEAU ERNEST > SC 1891-1893 DE BROUCKERE LUCIA > SC 1960-1962 ROUSSEAU ERNEST > SCA 1895-1897 JOTTRAND RENE > SCA 1968-1971

MORTIER ROLAND > PHILO 1975-1977 BERTELSON PAUL > PSY 1977-1980 ERRERA LEO > SC 1893-1895 BURNIAT POL > SC 1962-1964 VAN DRUNEN JAMES > SCA 1897-1899 DEVOOGHT JACQUES > SCA 1971-1974

VANCOMPERNOLLE RENE > PHILO 1977-1979 BOLLE DE BAL MARCEL > PSY 1980-1982 DE WILDE PROSPER > SC 1895-1896 GEHENIAU JULES > SC 1964-1966 ROUSSEAU ERNEST > SCA 1899-1901 BEAUFAYS OSCAR > SCA 1974-1977

HASQUIN HERVE > PHILO 1979-1982 GEORIS POL > PSY 1982-1985 YSEUX EMILE > SC 1898-1900 GILLIS PAUL > SC 1966-1968 HUBERTI ALPHONSE > SCA 1901-1903 WINAND RENE > SCA 1977-1980

PEETERS CHRISTIAN > PHILO 1982-1985 KARNAS GUY > PSY 1985-1989 BRAND EUGENE > SC 1900-1902 DEBEVER ROBERT > SC 1968-1970 BERGE HENRI > SCA 1903-1905 NUYENS JEAN > SCA 1980-1983

VAN HENTENRIJK ép KURGAN REGINE > PHILO 1985-1989 LEFEBVRE ALEX > PSY 1989-1993 FRANCOTTE CHARLES JOSEPH POLYD > SC 1902-1904 MICHOT JEAN > SC 1970-1973 PRINZ WILHELM > SCA 1905-1907 VAN HAUWERMEIREN ROBERT > SCA 1983-1986

DE MARET PIERRE > PHILO 1989-1992 DE VRIES-GILLOT FRANCINE > PSY 1993-1995 REYCHLER ALBERT > SC 1904-1906 TEGHEM JEAN > SC 1973-1976 ANSPACH LUCIEN > SCA 1907-1908 VAN ECK JEAN-LOUIS > SCA 1986-1990

MINGELGRUN ALBERT > PHILO 1993-1997 JUNCA DE MORAIS JOSE > PSY 1995-1998 LAMEERE AUGUSTE > SC 1906-1907 RASMONT RAYMOND > SC 1976-1978 DE KEYSER CHARLES > SCA 1908-1911 PONCELET ROBERT > SCA 1990-1994

HAARSCHER GUY > PHILO 1997-2000 SALENGROS PIERRE > PSY 1998-2001 STROOBANT PAUL > SC 1907-1909 VERHAEGEN GEORGES > SC 1978-1981 PIERARD EMILE > SCA 1911-1914 LEDUC BERNARD > SCA 1994-1998

DEBUSSCHER GILBERT > PHILO 2000-2004 AZZI ELIA ASSAAD > PSY 2001-2005 MASSART JEAN > SC 1909-1912 SOUCHEZ ROLAND > SC 1981-1984 CHARGOIS CHARLES > SCA 1914-1916 WARZEE GUY > SCA 1998-2002

DEVROEY JEAN-PIERRE > PHILO 2004-2008 VAN DE LEEMPUT CECILE > PSY 2005-2009 BOMMER CHARLES > SC 1912-1915 COLIN REGINALD > SC 1984-1987 CHARGOIS CHARLES > SCA 1919-1920 HANUS RAYMOND > SCA 2002-2004

VIVIERS DIDIER > PHILO 2008 CONTENT ALAIN > PSY 2009 MINEUR ADOLPHE > SC 1915-1916 VAN DE VYVER GISELE > SC 1987-1991 VANDERRYDT HIPPOLYTE > SCA 1920-1922 VINCKE PHILIPPE > SCA 2004 2006

162 163 DELCHAMBRE ALAIN > SCA 2006-2010 KIRSCHEN ETIENNE-SADI > SOCO 1964-1967

DOYEN = RECTEUR ECOLE SC PO > SOCO 1909-1916 BARTIER JOHN > SOCO 1967-1970

WODON LOUIS > SOCO 1917-1917 DE SMET ROGER-ERNEST > SOCO 1970-1972

SPEYER HERBERT > SOCO 1919-1921 HUYBERECHTS SIMONE > SOCO 1972-1975

BIGWOOD GEORGES > SOCO 1922-1925 MORISSENS LUCIEN > SOCO 1975-1976

ANSIAUX MAURICE > SOCO 1925-1926 SYLIN GEORGES > SOCO 1976-1979

DUPREEL EUGENE > SOCO 1926-1929 NAGELS JACQUES > SOCO 1979-1982

ROLIN HENRI > SOCO 1929-1932 DEVLEESHOUWER ROBERT > SOCO 1982-1985

CHLEPNER SERGE > SOCO 1932-1935 THYS-CLEMENT FRANCOISE > SOCO 1985-1988

VAN KALKEN FRANS > SOCO 1946-1951 DROESBEKE JEAN-JACQUES > SOCO 1988-1992

CHLEPNER SERGE > SOCO 1951-1954 WILKIN LUC > SOCO 1992-1996

GLANSDORFF MAXIME > SOCO 1954-1957 HEIRWEGH JEAN-JACQUES > SOCO 1996-1999

GARDEDIEU ALEXANDRE > SOCO 1957-1959 NAGELS JACQUES > SOCO 1999-2002

AMY RENE > SOCO 1959-1960 FARBER ANDRE > SOCO 2002-2006

DASSEL EMILE > SOCO 1960-1962 DELWIT PASCAL > SOCO 2006-2010

DOUCY ARTHUR > SOCO 1962-1964

164 Pierre-Théodore Verhaegen : l’homme, sa vie, sa lé- Eliane Gubin, Valérie Piette, Emma, Louise et Marie : gende : bicentenaire d’une naissance, dir. A. Despy- l’ULB et l’émancipation des femmes, 1830-2000, Meyer Bruxelles, Université libre de Bruxelles, 1996. Bruxelles, GIEF – Archives de l’ULB, 2004.

Christian Brouwer, Paul Daoud, Didier Devriese, ULB- Kenneth Bertrams, Universités & entreprises : milieux Les Cent cinquante ans de l’Université libre de USA : passé, présent et futur d’une fructueuse col- académiques et industriels en Belgique 1880-1970, Bruxelles, 1834-1984, dir. André Uyttebrouck et An- laboration, Bruxelles, Université libre de Bruxelles, Bruxelles, 2006. drée Despy-Meyer, Bruxelles, Éditions de l’Université 1996. de Bruxelles, 1984. Chemins de la mémoire. Parcours à travers le patri- Isabelle Sirjacobs, L’économiste dans le temps : moine sculpté de l’Université libre de Bruxelles, éd. Madeleine Moulin, La genèse de l’Hôpital Érasme : un 100 ans de sciences économiques à l’ULB, Bruxelles, Sébastien Clerbois, Bruxelles, Faculté de Philoso- essai de sociologie compréhensive, Bruxelles, Édi- Archives de l’ULB, 1997. phie et Lettres & Archives et Bibliothèques de l’ULB, Orientation bibliographie Orientation tions de l’Université de Bruxelles, 1987. 2009. Ernest Solvay et son temps, dir. A. Despy-Meyer et Hôpital Érasme : cliniques universitaires de Bruxelles, D. Devriese, Archives de l’ULB, Bruxelles, 1997. ULB DHC 175e, éd. Didier Devriese, Carole Masson et 1977-1987, éd. Alain De Wever, Bruxelles, 1987. Anne Thomas-Lemoine, Archives et Bibliothèques de Pierre Van den Dungen, Les cités d’hier et d’au­ l’ULB, Bruxelles, 2010. ULB à la une : la Belgique et l’Université libre racon- jourd’hui, Bruxelles, Archives de l’ULB, 1997. tées par la presse, Bruxelles, 1988. Pierre F. Daled, Spiritualisme et matérialisme au Francine Noël, 1894 : l’Université libre de Bruxelles XIXe siècle : l’Université libre de Bruxelles et la reli- en crise, Bruxelles, Editions de l’Université de Bruxel- gion, Bruxelles, Editions de l’Université de Bruxelles, les, 1988. 1998.

Mai 1968, 20 ans déjà, dir. Andrée Despy-Meyer et Marc Vancraenbroek, Mémoire de métal : l’Université Isabelle Pollet, Bruxelles, Université libre de Bruxel- libre de Bruxelles en médailles, Bruxelles, Archives les, 1988. de l’ULB, 1999.

L’Université libre de Bruxelles ferme ses portes : Bruxelles, les francs-maçons dans la cité, dir. A. Des- 25 novembre 1941, éd. Andrée Despy-Meyer, Alain py-Meyer, Bruxelles, 2000. Dierkens et Frank Scheelings, Bruxelles, Archives de l’ULB, 1991. Solvay Business School 1903-2003, dir. M. Constas, D. Devriese et K. Oosterlinck, Bruxelles, 2003. L’ULB et l’Europe: trente ans d’histoire commune, dir. A. Despy-Meyer et D. Devriese, Archives de l’ULB, Hôpital Érasme, éd. Stéphane Lejeune, Bruxelles, Bruxelles, 1993. 2004.

167 › Cellule Image (ULB), Jean Jottard : 17/7, 18/1, 18/4, 25/3-9, 27/2-3, 38/1-2, 43/6, 56/1, 60/2, 62/1, 88/2, 88/4-5, 89/5-6, 90/3, 91/4-5, 91/7-9, 98/1-3, 106/2, 106/7 › CEMUBAC, Carole Schirvel : 39/3-5 Art and Build : 62/2, 142 › Centre de culture scientifique : 96/1-2, 96/4 › Centre des technologies au service de l’enseigne- Bone Therapeutics : 59/3, 59/6 ment : 78/1-3 › Département des relations extérieures : 8/2, 17/5- Delphi Genetics : 59/7 6, 18/2, 22/3, 28/3, 34/1, 41/4, 45/2-3, 88/3, 104/2, 105/6-10, 106/3, 106/6, 106/8, 107/9-12, 108/2-3, DNA Vision : 59/4

Crédits photographiques Crédits 109/4-8

Deutsches Bundesarchiv : Rob Becker : 106/4 › Engelbert Reineke : 17/2 Serge Brison : 55/4 › Joachim F. Thurm : 42/3 Jean-Dominique Burton : 4, 15/3, 46, 55/5-6, 57/2- 4, 66/1, 67/2, 74/1, 81/1, 83, 84/1, 112/2, 113/3, Forum économique mondial : 117/2, 121/1, 133/2, 136, 148/2-3, 148/5, 153, 165, › Remy Steinegger : 42/1 175 Cassandre : 52/3 Fundación Salvador Allende, Chili : 17/3, 43/5 Jean-Michel Clajot : 36/1, 64/1, 70/2, 71/3, 74/2, 84/2, 87/2, 94/1, 100/1, 102/2, 103/3 Getty Images / Time and Life Images: Anne-Sophie Devriese-Marchant : 52/4, 96/5, 96/7, › Forrest Anderson : 43/4 138/3 Sophie Dubus : 33/3, 34/4 Lambda X : 59/5, 60/1 Jean-Pierre Gabriel : 96/6, 110, 112/1, 124/1-2, 129/2, 138/1, 148/1, 148/4, 150, 158, 159, 166, 168, 174 Organisation des Nations unies : M. Grégoire : 102/1 › Eskinder Debebe : 25/2 Mariusz Kubik : 18/3, 42/2 Victor Lévy : 73/1-2 Oxford University : 90/2 Paul Louis : 93/1 Stéphane Louryan : 96/9 Schola asbl : 30/1-2 Amélie Marchal : 34/2-3, 148/6 Catherine Périer-D’Ieteren : 96/8 Université libre de Bruxelles : Michel Vanden Eeckhoudt : 58/1, 60/3, 61/4, 63/3, › Anthropogénétique : 40/1, 41/2-3 70/1, 87/1, 95/2, 119/1-4 › Archives et Bibliothèques : 6, 8/1, 9, 10, 11/2-6, 12, 14/1-2, 16/1, 17/4, 20, 22/1-2, 23/4, 24, 27/1, 28/1-2, 29/4, 32/1, 33/2, 33/4-5, 37/1, 44/1, 48/1- 3, 49/4-7, 50/1, 51/2-4, 52/1-2, 53/5-6, 54/1-2, 68/1, 76/3, 85/3, 90/1, 96/3, 97/10, 99/4-7, 101/2- 4, 104/1, 105/3-5, 106/1, 106/5, 108/1, 115/1-6, 116/1, 127/1, 128/1, 132/1, 134/1, 144/1, 145/2-9, 146/1-4, 147/6-10, 156

169 Mme Sophie Breslaw (Bruxelles) M. Patrick Debouverie (Bruxelles) M. René De Wael (Lasne) Mme Nicole Gallus (Bruxelles) Mlle Nadine Hollasky (Bruxelles)

M. Guy Bricart (Tournai) M. et Mme Gilbert Debusscher (Bruxelles) M. Alain Dierkens (Bruxelles) Gastrospace SPRL (Bruxelles) Mme Viviane Hooghe (Tubize)

M. Robert Brodsky (Bruxelles) M. Jan De Candries (Bonheiden) M. Angelo Di Paolo (Chatelet) M. Patrick Genin (Charleroi) HOPITAL ERASME (Bruxelles)

M. Henri Alexandre (Havre) Docteur Bruneau (Bruxelles) M. Renaud Decock (Anderlues) Mme Audry Drapier (Boussu) M. Pierre-Alain Gevenois (Bruxelles) Mme Nadine Houssa (Bruxelles)

Archives et Bibliothèques de l’Université libre de Brussels Urological Society (Bruxelles) M. Jean Marie De Deken (Saint Ghislain) M. Henri Drymael (Bruxelles) M. Patrick Goblet (Beersel) M. Jean Huet (Bruxelles) Bruxelles (Bruxelles) M. André Bruyneel (Rhode-st-Genèse) M. Pol Defosse (Noduwez) M. Charles Dubois (Soignies) M. Michel Godart (Bruxelles) M. Heinz D. Hurwitz (Rhode Saint Genèse) SC/SA ART AND BUILD (Bruxelles) M. André Bruyns (Bruxelles) Mme M.-L. De Greef Lambion (Marcinelle) M. Jean Dufays (Bruxelles) M. Francis Godaux (Bruxelles) M. Edouard Jacobs (Bruxelles)

Liste des souscripteurs des Liste Aurometal-Monsalu SA (Haine-saint-Pierre) Mlle Anne Caby (Bruxelles) M. Francis Degreve (Saint-Aupré, France) M. et Mme L. Capette Brasseur (Elouges) M. Claude Goffin (Bruxelles) M. Lucien Janson (Bruxelles) Mme Monique Asiel (Bruxelles) M. Jan Candries (Bonheiden) M. Ghislain Dehez (Bonnert) M. Georges Declercq (Gand) Docteur Jean Claude Goffin (Bruxelles) M. Daniel Janssen (La Hulpe) Mme Gisèle Auquit (Glabais) Mme Béatrice Carbonnelle (Bruxelles) M. N. de la Kethulle de Ryhove (Bruxelles) M. Yvan De Jaraczewski (Bruxelles) M. et Mme P. Goldschmiddt Contempre (Bruxelles) Mme Danielle Janssen (La Hulpe) M. et Mme Balaes-Fauconnier (Seneffe) Mme Françoise Carette (Bruxelles) M. Jacques Delange (Liège) M. Jean Delory (Thuin) M. Jacques Goldsteinas (Bruxelles) M. Nicolas Janssen (La Hulpe) Mme Danielle Baleriaux (Bruxelles) M. Jean-Luc Carpentier (Beersel) Mme Anne Delbaere (Bruxelles) M. Roland Deschamps (Bruxelles) M. R. Gonze (Bruxelles) Baron Paul-E. Janssen (La Hulpe) M. G. Beart (Gozée) Cedom (Bruxelles) Mme Pascale Delbarre (Bruxelles) M. Pol Dupont (Dour) Mme Françoise Grégoire (Bruxelles) JDT Consult SPRL (Bruxelles) Bartholomeeusen SPRL (Bruxelles) Cellule des Programmes d’Echanges (Bruxelles) Mme Françoise Delloye (Bruxelles) M. Freddy Eggermont (Nimy) Mme Michèle Grégoire (Rhode-Saint-Genèse) Mme Huguette Joly (Bruxelles) M. Jacques Beeckmans de West-Meerbeeck (Chastre) C.E.R.A.U SPRL (Bruxelles) M. Pierre Delvoye (Ath) M. Rusen Ergec (Luxembourg) M. David Guilardian (Bruxelles) M. et Mme Jean-Louis Joris (Bruxelles) M. et Mme Beernaerts-Courtois (Rhode-saint-Genèse) Mme Françoise Chatelain (Charleroi) M. Pierre-Jean Delvoye (Bruxelles) M. Jean Ettinger (Rhode-Saint-Genèse) M. et Mme Hanocq Quertier (Lasne) M. Paul Keymolen (Waterloo) M. François Befahy (Bruxelles) Mme Anne Choprix (Bruxelles) M. Pascal Delwit (Bruxelles) M. Jean-Paul Everaerts (Kraainem) M. Hervé Hasquin (Graty) M. Philippe Kinet (Bruxelles) M. Gilbert Bejjani (Bruxelles) M. Jean-Paul Christophe (Bruxelles) M. Pierre de Maret (Bruxelles) Faculté de Droit (Bruxelles) M. Paul Hatry (Bruxelles) Mme Emilie Kleiren (Silly) Fondation Bernheim FUP (Bruxelles) M. Léopold Conil (Waterloo) M. Raymond Demousselle (Bruxelles) Faculté de Philosophie et Lettres (Bruxelles) M. Lucien Heilporn (Bruxelles) M. André Koeckelenbergh (Rognée) M. Henri Bier (Bruxelles) M. Baudouin Contzen (Bruxelles) M. et Mme Denis-Hupez (Quaregnon) Faculté des Sciences psychologiques et de M. Luc Helen (Bruxelles) M. Louis Kovari (Bruxelles) Mme Claire Billen Perissino (Bruxelles) l’Education M. Jean-Luc Cornet (Bruxelles) Mme Huguette Deprez (Bruxelles) Mme Armande Hellebois (Bruxelles) M. Leon Kusman (Bruxelles) M. Jean-Pierre Bizet (Paris) M. et Mme Famaey-Fontaine (Bruxelles) Mme Marcelle Crem (Bruxelles) Mme Alice Deridder (Bruxelles) Mme Anne-Marie Helvétius & M. Michel Kaplan (Paris) M. Franklin Kuty (Crisnée) M. Serge Bodson (La Hulpe) Mme Monique Feyaerts (Bruxelles) M. Guy Crevecoeur (Lasne) M. Jacques Deroover (Bruxelles) Hématologie - Bordet (Bruxelles) M. Christian Labarre (Bruxelles) M. et Mme René Bontemps (Bruxelles) Fondation Jaumotte-Demoulin (Bruxelles) M. Philippe Cullus (Bruxelles) M. Philippe Dessoy (Bruxelles) Docteur Philippe Hennart (Court-Saint-Etienne) M. Jean-Claude Laes (Bruxelles) M. Claude Bosseloir (Hennuyeres) M. Bertrand Fondu (Morlanwelz-Mariemont) M. André Dachy (Bruxelles) M et Mme Didier Devriese -Marchant (Bruxelles) M. Jean-Claude Henrotin (Charleroi) M. Thierry Lambrecht (Bruxelles) M. Emile Bottin (Bruxelles) M. Jacques Fontaine (Walcourt) M. Philippe Darge (Latour) M. et Mme Jean-Pierre Devroey-Zoller (Bruxelles) M. Yvon Heumann (Bruxelles) M. et Mme J.-P. Langhendries-Destexhe (Soignies) Mme Catherine Bouland (Bruxelles) M. Jacques Fraix (Nivelles) Mme Micheline Dassel (Lasne) M. Christian De Waay (Knokke-Heist) M. Maurice Hinsenkamp (Bruxelles) M. Jean-Pierre Leburton (Bruxelles) M. h. Boutrude (Saint-pierre & miquelon) M. Pierre Galand (Bruxelles) M. Jean-Jacques Dawance (Comblain-Pont) M. Bernard Dewachter (Bruxelles) M. Jean Hoed (Bruxelles) M. Didier Lefevre (Bruxelles) M. Michel Braquet (Luxembourg) Mme Nadine Galland (Court-saint-Etienne)

170 171 M. Philippe Lefevre (Chatelet) Mme Huguette Marien (Bruxelles) M. et Mme Penneman Vanhaverbeke (Machelen) M. Yves Schlesser (Luxembourg) M. et Mme Van Grundelbeke Debehaut (Saint- Symphorien) M. Jacques Lejeune (Monceau-Sur-Sambre) M. Jean Marsia (Rixensart) M. Christian Peeters (Bruxelles) M. Serge Schiffmann (Bruxelles) M. Philippe Van Halteren M. Gregory Lewkowicz (Bruxelles) M. Luc Massaer (Bruxelles) People and Places (Bruxelles) M. S chnek (Bruxelles) Docteur Michel Vanhaeverbeek (Montigny) M. Christian Jourquin (Bruxelles) M. Jean Jacques Massart (Bruxelles) M. Guy Petit (Comines) M. Jean Paul Sculier (Bruxelles) Mme Régine Van Hentenryk (Bruxelles) M. Cyril Karamaoun (Bruxelles) M. Thierry Massart (Bruxelles) Mlle C. Pierard (Mons) M. Henri Smeyers (Bruxelles) M. Pierre Vankeer (Bruxelles) Mlle Eloise Lagrenee (Bruxelles) Mme Carole Masson (Bruxelles) M. Pierre Pierart (Bruxelles) Mme Rose Spinette (Court Saint Etienne) Mme Caroline Van Nieuwlandt (Bruxelles) M. et Mme Lamant Debiesme (Wiers) M. Pierre Mathieu (Spy) M. et Mme Piessevaux-Sevrin (Bruxelles) M. Jean Spreutels (Bruxelles) M. Jacques Van Weynbergh (Bruxelles) M. et Mme Lambros Couloubaritsis Tselentis M. et Mme Raymond Mayer (Bruxelles) M. René Platiau (Quevaucamps) M. et Mme V. Stiennon Gourni (Mont-Sainte- (Bruxelles) Aldegonde) Mme R. Vercauteren Drubbel (Bruxelles) Medi-Grippelotte (Sambreville) M. René Plisnier (Obourg) M. Yves Laperches (Bruxelles) M. A. Swinnen (Nieuwerkerken) Mme Monique Verdoodt (Bruxelles) Medigal SA (Acoz) M. et Mme Poblete Garces-Poblete Gal (Liège) M. Alain Laudet (Namur) Mme Monique Tavernier (Bruxelles) M. Serge Vilain (Bruxelles) Mme Benedicte Meekers (Bruxelles) M. Roland Pochet (Bruxelles) M. Francis Leclercq (La Louvière) M. P. Thery (Virginal-Samme) M. Philippe Vincke (Marcq) Mme Y. Mendes Da Costa (Court-Saint-Etienne) M. Karel Poma (Wilrijk) M. Alex Lefebvre (Bruxelles) M. Jean-Pierre Thiebaut (Bruxelles) Mme Michèle Viste (Bruxelles) M. Christophe Mertens (Bruxelles) M. Edgard Poot (Bruxelles) Mme Maggy Lemaire Gibon (Bruxelles) M. J.-M. Thomas (Bruxelles) M. Marcel Voisin (Mons) Mme Andrée Meyer (Bruxelles) M. Roland Potvliege (Bruxelles) Mme Jeanne Lemoine (Rotheux-Rimière) Mme Françoise Thys-Clément (Bruxelles) M. et Mme Bernard Vray Dedister (Bruxelles) M. et Mme Minne-Breulet (Genval) M. Georges Preseau (Bruxelles) Mme Elise Lennertz-Adam (Bruxelles) M. Raymond Tilte (Couillet) M. et Mme M. et D. Wajs-Waks (Bruxelles) M. John Moedbeck (Drogenbos) M. et Mme J. Puissant Gubin (Bruxelles) M. Cedric Libert (Bruxelles) M. et Mme Robert et Nicole Tollet-Orban M. Philippe Wautelet (Namur) M. Fernand Moeykens (Knokke Heist) M. Yves Rassinfosse (Bruxelles) (Bruxelles) Mme Lida Lifschitz (Waterloo) Mlle Edith Weemaels (Bruxelles) M. et Mme Claude Monnier Pierard (Chastre) M. Jacques Rasquin (Seneffe) M. Emmanuel Toussaint (Bruxelles) M. Silvain Loccufier (Hekelgem) M. et Mme John Werenne Dekens (Grez Doiceau) Mme Carmen Moriame (Bruxelles) M. Georges Reichenberg (Bruxelles) Mme Samantha Turner (Bruxelles) Mme Isabelle Loeb (Woluwe-Saint-Etienne) SPRL Xland (Woluwe Saint-Pierre) Mme Michèle Nahum Hasquin (Bruxelles) M. Jean Jacques Rey (Bruxelles) ULB CULTURE ( Bruxelles) M. Manfred Loeb (Bruxelles) M. Denis Nanga Na Kayika (Rhode-Saint-Genèse) M. Claude Richez (Bruxelles) Mme Anne Vandecauter (Neder-Over-Heembeek) Mme Micheline Loijens (Bruxelles) M. Jonathan Nayigiziki (Lincent) M. Michel Roeykens (Bruxelles) M. Michel Vanden Abeele (Bruxelles) Mme Chantal Leitz (Saint-Hubert) M. Henri Nicolai (Bruxelles) M. Yves Roggeman (Bruxelles) M. Eric Vanderbeck (Bruxelles) Mme Cécile Louchard (Bruxelles) Docteur Pierre Nokerman (Bruxelles) Mme Marianne Saintenois Jottrand (Ghlin) M. et Mme Van derkindere Paulis (Bruxelles) M. Jean-Victor Louis (Bruxelles) M. David Pierre-Nowak (Bruxelles) Docteur Alexandre K. Samii (Knokke) M. Frederic Vander Sande (Bruxelles) Mme Claire Mafit (Rhode Saint Genèse) M. Pierre Papleux (Ath) Sanofi-Aventis Belgium SA (Diegem) M. Henri Van Dierdonck (Courtrai) M. et Mme Paul Mahieu Bottemanne (Bruxelles) M. Guy Patris-Moreau (Gembloux) M. Philippe Sauvage (Trazegnies) Mme Marie-Antoinette Van Durme (Bruxelles) Mme Anne Marchal (Bruxelles) M. Jean Claude Pector ( Bruxelles) M. Jean Sauwen (Bruxelles) M. Gerald Van Geert (Rixensart) Mme Marie Marchand (Bruxelles)

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