Les Jardins de la Santé Une approche centrée sur la nutrition

Etude d’impact et de capitalisation

Communes de et Gadougou II Cercle de Kita - Région de - République du Juillet 2010

Etude financée par la FAO SOMMAIRE

INTRODUCTION ...... 1

RESUME ...... 1

METHODOLOGIE ET PROCESSUS ...... 2

I. QU’EST-CE QUE L’APPROCHE « JARDIN DE LA SANTE » CHEZ ACTION CONTRE LA FAIM ? ...... 3 II. QUELLES SONT LES ACTIVITES COURANTES DANS LE CADRE DES JARDINS DE LA SANTE ? ...... 3 III. QUEL EST LE CHAMP D’APPLICATION DE L’APPROCHE « JARDIN DE LA SANTE » ? ...... 5 IV. QUEL EST LE PROCESSUS DE MISE EN ŒUVRE DES JARDINS CHEZ ACTION CONTRE LA FAIM ? ...... 5

ETUDE DE CAS - EVALUATION D’IMPACT ...... 10

I. DESCRIPTION DU CONTEXTE ...... 11 II. INTRODUCTION ...... 13 1. Le ciblage et profil des bénéficiaires directs ...... 13 2. Les activités mises en place au niveau des jardins par ACF à Kita...... 13 3. Les partenaires techniques impliqués dans la mise en œuvre ...... 14 III. APPROCHE METHODOLOGIQUE DE MISE EN PLACE DE L’ETUDE D’IMPACT ...... 14 1. Taille de l’échantillon des bénéficiaires ...... 14 2. Echantillonnage ...... 14 3. Références utilisées dans le cadre de l’analyse d’impact ...... 15 III. EFFETS OBSERVES SUR LES BENEFICIAIRES DIRECTS ET INDIRECTS ...... 15 1. Effets sur la production et la disponibilité des légumes ...... 15 2. Effets des jardins sur l’accessibilité alimentaire des ménages ...... 19 3. Effets sur l’accessibilité et la diversité alimentaire des enfants moins de 5 ans ...... 23 4. Effets des jardins sur le revenu et l’autonomisation des femmes ...... 25 5. Effets des activités d’Information, Education, Communication (IEC) sur les pratiques d’hygiènes, d’allaitement et de nutrition ...... 27 6. Impact direct sur la nutrition des enfants ...... 29 7. Impacts sur les institutions et partenaires ...... 29 IV. LEÇONS APPRISES ET RECOMMANDATIONS ...... 30 1. Sur la stratégie opérationnelle multisectorielle et d’intégration ...... 30 2. Transfert de compétences (formation, réplication, outils) ...... 32 3. Plaidoyer (partenariat, intégration et recherche action) ...... 33 V. CONCLUSION ...... 34

ANNEXES ...... 35

1. Annexe 1 : Caractéristiques socio-économiques des ménages HEA - Kita -2008 ...... 35 2. Annexe 2 : Tableau de la méthodologie statistique adoptée ...... 35 3. Annexe 3 : Fiche d’enquête adressée aux bénéficiaires directs des jardins de la santé ...... 35 4. Annexe 4 : Fiche d’enquête adressée aux bénéficiaires indirects et témoins ...... 43 5. Annexe 5 : Fiche d’enquête témoignage ...... 46 6. Annexe 6 : Approche méthodologique de la capitalisation ...... 47

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Typologie d'activités développées au sein des jardins de la santé ...... 4

Figure 2 : Schéma des étapes de mise en œuvre des jardins ...... 8

Figure 3 : Profil socio-économique des ménages de la zone et des bénéficiaires directs ...... 13

Figure 4 : Production d’une campagne maraîchère 2010 (source : suivi ACF) ...... 16

Figure 5 : Variation des superficies exploitées par bénéficiaire entre 2007 et 2010 ...... 16

Figure 6 : Analyse factorielle de correspondance ...... 20

Figure 7: Evolution du SDAM des bénéficiaires directs, indirects et comparaison à la cible ...... 21

Figure 8 : Impact net des jardins sur la diversité alimentaire des ménages ...... 21

Figure 9 : Proportion des ménages ayant diversifié leur régime alimentaire ...... 22

Figure 10 : Evolution du score de diversité alimentaire des enfants de moins de 5 ans...... 23

Figure 11 : Proportion des enfants ayant une alimentation de qualité ...... 24

Figure 12 : Fréquence de la consommation de légumes par les enfants de moins de 5 ans ...... 25

Figure 13 : Utilisation de la production et évolution ...... 25

Figure 14 : Revenu obtenu spécifiquement du maraîchage et Figure 15 : Utilisation du revenu par les béneficiares directs ...... 26

Figure 16 : Structure des dépenses des ménages de la zone (source : enquête socio-économique 2008) ...... 26

Figure 17 : Revenu obtenu des jardins de la santé par catégorie socio-économique ...... 27

Figure 18 : Evolution des indicateurs sur la Wash ...... 28

Figure 19 : Evolution des indicateurs sur les connaissances et pratiques d'allaitement maternel ...... 29

Figure 20 : Les causes présumées de la malnutrition selon les témoins et les bénéficiaires directs ... 29

SIGLES ET ABREVIATIONS

PHAST : Participatory Hygiene and Sanitation Transformation

CAP : Capacité –Attitude – Pratique

IEC : Information Education Sensibilisation

MAG : Malnutrition Aiguë Globale

MAS : Malnutrition Aiguë sévère

SDAM : Score de diversité alimentaire du ménage

SDAI : Score de diversité alimentaire individuel

HEA : Household Economy Approach

ACF : Action Contre la Faim

WASH : Water Sanitation and Hygiene

ICRAF : International Centre for Research in Agroforestry

FARN : Foyer d’Animation et Récupération nutritionnelle

BI : Boutique d’intrants

VAM : Vulnerability Analysis and Mapping

CRENI : Centre de Récupération Nutritionnelle Intensif Introduction

Dans le cadre de son combat quotidien contre la malnutrition, Action contre la faim est présente au Mali depuis 1996, dans les régions de Gao et Kidal, et depuis 2007 dans le cercle de Kita, région de Kayes. Se basant sur l’analyse des causes de la malnutrition aiguë et les expériences développées dans plusieurs régions du Sahel, Action Contre la Faim au Mali a décidé de construire avec les populations une stratégie de lutte contre la malnutrition basée sur une approche multisectorielle alliant des appuis en sécurité alimentaire, en Education (IEC), en santé (traitement de la malnutrition aiguë, appui aux centres de santé), et en eau et assainissement. Au sein de ces programmes, ACF a développé l’approche « jardins de la santé » intégrant l’amélioration de la disponibilité et de l’accès aux aliments de qualité, l’amélioration des revenus des ménages et la bonne utilisation des aliments et revenus du jardin pour l’amélioration de la santé de la famille et des enfants. La présente étude à pour objectif : 1. De mesurer l’impact des ‘’jardins de la santé’’ sur la nutrition des enfants de moins de 5 ans et de leurs familles 2. De capitaliser l’expérience des jardins et de l’approche multisectorielle intégrée de lutte contre la malnutrition Ce rapport présente les éléments de la mise en place de cette approche ainsi que les résultats et impacts obtenus avec les populations du cercle de Kita au Mali. Résumé

La présente étude, réalisée auprès de 216 ménages, démontre qu’au cours de la troisième année de mise en place des jardins de la santé dans la zone de Kita au Mali, un impact positif important est constaté au niveau des pratiques alimentaires de ménages, avec notamment : Une nette augmentation de la durée moyenne des productions maraîchères, qui est passée de 5 mois en moyenne avant le projet à 9 mois en moyenne actuellement grâce à un meilleur accès à l’eau, la facilité d’irrigation et la sécurisation des sites maraîchers. Ceci traduit une disponibilité plus longue des légumes au niveau des ménages bénéficiaires grâce à la mise en place des jardins de la santé. Une augmentation de la production maraîchère : les bénéficiaires estiment que leur production a augmenté de 165% en moyenne entre la période précédant le projet et la période actuelle. Une amélioration significative de la diversité alimentaire au niveau de toute la population de la zone d’intervention du projet. En effet, la situation de l’accessibilité et de diversification alimentaire est passée d’une consommation moyenne de six groupes d’aliments en 2008 à une consommation moyenne d’environ 7 groupes en 2010 (SDAM moyen = 6,59). Une amélioration significative des connaissances des causes de la malnutrition : en zone témoin, 32,3% des femmes n’ont aucune connaissance des causes de la malnutrition alors qu’elles ne sont que 12% chez les bénéficiaires directs des jardins. Cependant, l’amélioration des pratiques en nutrition reste encore faible. Il est à noter que cette étude d’impact ne permet pas de se prononcer sur l’état nutritionnel des enfants au niveau de la zone d’intervention. La collecte des données sur la prévalence de la malnutrition et donc son évolution sur la zone en comparaison aux résultats de l’enquête nutritionnelle de 2007 nécessiterait la mise en place d’une autre enquête nutritionnelle, prévue en septembre 2010.

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1ère partie

Les Jardins de la Santé

Méthodologie et processus

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I. Qu’est-ce que l’approche « jardin de la santé » chez Action contre la Faim ? C’est une approche novatrice et durable de lutte contre la malnutrition qui donne aux mamans les connaissances de base nécessaires à la bonne nutrition au sein de leur famille ainsi que les moyens de mettre en pratique ces « leçons apprises » à travers l’Education nutritionnelle et l’amélioration de la diversité alimentaire. Cette approche se base sur : (1) le développement des jardins potagers (pour production des fruits, légumes, céréales, arachides servant d’une part à la consommation de la famille et d’autre part à la génération de revenus par la vente sur les marchés) ; (2) la mise en place des séances de sensibilisation et d’éducation sur actions essentielles en nutrition au sein des jardins (allaitement maternel, hygiène, alimentation et nutrition, etc.) ; (3) des démonstrations culinaires de recettes équilibrées basées sur la disponibilité des produits du jardin et autres aliments locaux utilisés couramment, pour un prix équivalent à celui des repas préparés habituellement.

II. Quelles sont les activités courantes dans le cadre des jardins de la santé ? L’approche « jardins de la Santé » doit permettre de susciter l’intérêt des populations par la mise en place de réponses concrètes aux besoins qu’ils ressentent le plus directement : production alimentaire, accès à l’eau, accès au foncier. Ceci permet de tisser une collaboration de confiance et de qualité permettant ainsi d’aborder des sujets moins directement ressentis, plus « délicats » ou plus « tabous » tels que l’alimentation, la nutrition ou les pratiques au sein de la famille. La déclinaison pratique de cette approche se traduit généralement chez ACF et sur le terrain par la mise en place des actions suivantes: Facilitation de l’accès aux intrants : plusieurs stratégies sont mises place à ce niveau, soit une distribution directe, soit du warrantage de la production hivernale des bénéficiaires ou à travers la mise en relation entre les bénéficiaires des jardins et les boutiques d’intrants. Démonstrations variétales et technologiques (mise en place des kits de goutte-à-goutte, fabrication et utilisation des engrais compost, utilisation des pompes à pédale, vulgarisation des techniques micro-doses etc.). Sensibilisation aux méthodes de préparation des repas sur base des produits du jardin : les démonstrations culinaires au niveau des villages. Formations sur les itinéraires techniques des cultures (chou, oignon, tomate, pomme de terre etc.). Diffusion des techniques de protection des sites (haies vives versus haies mortes). Prise en charge nutritionnelle à base communautaire (FARN et relais communautaires etc.….). Actions post production (conservation, transformation, stockage). Mise en place des séances de sensibilisation/formation sur les actions essentielles en nutrition au niveau des villages. Structuration des communautés, renforcement des capacités, mise en relation, promotion et marketing des produits.

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Figure 1 : Typologie d'activités développées au sein des jardins de la santé

Récolte Sensibilisation à la nutrition

Exemples d’activités menées au sein d’un jardin de la santé des groupements féminins à Kita au Mali.

Stockage

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III. Quel est le champ d’application de l’approche « Jardin de la Santé » ? Le champ d’application de cette approche est large et peut revêtir plusieurs formes : . Au sein des Centres de Santé, au niveau des activités d’éducation à la santé et à la nutrition, au profit des mamans qui se présentent régulièrement dans le cadre des consultations pré ou postnatales, ou du traitement nutritionnel de leur enfant (en traitement ambulatoire ou en centre de récupération). . Au niveau communautaire, au sein d’une parcelle collective de groupement féminin formel ou informel. . Au niveau villageois, alliant appui à des jardins individuels et activités de sensibilisation et d’éducation organisées collectivement. . Au niveau des écoles sous la forme d’activités pratiques et productives (APP) et de sensibilisation à l’alimentation et à l’hygiène avec une forte implication des autorités académiques et des parents d’élèves dans le processus de mise en œuvre (comité de gestion des établissements scolaires).

IV. Quel est le processus de mise en œuvre des jardins chez Action contre la Faim ? Les étapes de mise en place des jardins sont les suivantes : 1. Identification des bénéficiaires : diagnostic initial au niveau des bénéficiaires potentiels et partenaires à travers des assemblées générales ou des réunions d’échange. Ces rencontres ont pour objectif d’affiner les connaissances sur les habitudes alimentaires des populations et de sonder leur motivation à produire pendant la saison sèche. Cette étape est très importante car elle permet de mieux comprendre la problématique de production et d’alimentation au niveau local. Les critères de sélection des bénéficiaires seront définis lors de cette étape, il est recommandé de les fixer de manière participative avec la communauté sur base d’une explication très claire du processus et des objectifs poursuivis. Le critère de motivation est un des critères centraux de discussion. 2. Identification des potentialités de production : à la suite des informations collectées à l’issue de la première étape, une seconde phase d’identification participative des spéculations à produire et des potentialités de production (accès facile à l’eau, accès au foncier) est réalisée. A ce niveau, un travail de lobbying est parfois mené auprès les partenaires (les autorités traditionnelles ou administratives, services techniques) pour la facilitation de l’accès au foncier pour les bénéficiaires, condition nécessaire pour un passage à l’étape suivante. 3. Recensement des besoins d’appui, recherche des solutions locales et établissement d’un plan d’action : cette étape consiste à recenser tous les besoins nécessaires à la mise en place du jardin de la santé et à rechercher de manière participative les solutions locales disponibles. Il s’agit, en assemblée générale (ou en réunion) d’aider les bénéficiaires à exprimer de manière quantitative l’ensemble de leurs besoins en termes de semence, d’engrais, d’eau /irrigation, de matériel, etc.

Les Jardins de la Santé - Etude d’impact et de capitalisation - ACF - Juillet 2010 5 Cette étape aboutit à l’établissement d’un plan d’action définissant les étapes et les responsabilités de chacun des acteurs. Les débats sont conduits de manière à prioriser l’utilisation et la mobilisation des moyens locaux disponibles ainsi que des techniques de production à faible coût. L’aspect de viabilité des jardins est un élément essentiel à considérer. 4. Définition des appuis externes : pour les problèmes dont les solutions ne peuvent pas être trouvées par les bénéficiaires (accès aux semences, outils, engrais, produits phytosanitaires, infrastructures hydrauliques d’irrigation ….) des appuis sont apportés par Action Contre la Faim soit sous forme de distribution gratuite (dons directs aux bénéficiaires) soit à travers la mise en place d’un système de warrantage1 et dans quelques cas à travers une mise en relation avec des boutiques d’intrants en ce qui concerne les engrais et les semences. Pour les appuis en infrastructures hydrauliques d’irrigation de façon spécifique, ils sont faits soit à travers un financement à coût partagé ‘’Matching Grant’’, soit entièrement pris en charge par ACF. Ces options dépendent du type de jardin de la santé à mettre en place (école, centre de santé ou groupement de femmes) et des potentialités du contexte. 5. Sélection des spéculations : la sélection des spéculations avec les bénéficiaires est une étape importante dans la mise en place du jardin. Elle doit bénéficier d’un appui / conseil technique de qualité afin de commencer à sensibiliser les producteurs et productrices sur la qualité nutritionnelle des spéculations et l’importance de la diversification alimentaire (et donc de production). Dans la plupart des cas, lors de la mise en place du jardin (la première saison), les producteurs et productrices restent très « conservateurs » dans leurs choix et sont assez réticents à produire ou même tester des spéculations ou variétés qu’ils ne connaissent pas. Ce réflexe est bien normal et est très lié à la gestion du risque par les producteurs. Afin de « contourner » cela, Action contre la Faim met à disposition gratuitement, pour cette première année de mise en culture du jardin de la santé, des semences de spéculations ou de variétés jugées particulièrement intéressantes au niveau de la zone pour leur qualité nutritionnelle et productives. Ainsi, sur base du constat « de visu », du test de goût et préparation de ces produits nouveaux à l’issue de la première saison de production, les producteurs et productrices peuvent faire des choix de spéculations plus variés en deuxième saison. Cette approche de démonstration répartie sur deux saisons assure une diversification rapide de la production locale car elle permet un choix éclairé des producteurs et productrices se basant sur la connaissance réelle de la production et consommation de ces produits. Dans de nombreux cas, cette approche a également permis l’introduction de nouvelles spéculations au niveau de certaines zones de production. 6. Formations et démonstrations techniques : apport des premiers appuis techniques à travers notamment : les démonstrations variétales (semences potagères et arbres utiles, etc.), des techniques de confection des planches et entretien des cultures, la fertilisation (micro-dose et compostage), les techniques d’irrigation et d’arrosage, la conservation, transformation et stockage des produits.

1 Les groupements de producteurs stockent leurs produits dans un entrepôt sécurisé et en utilisant ces produits comme garantie, ils peuvent accéder à des ressources financières avant de vendre leur production lorsqu’ils le décident. L’emprunteur peut être une banque ou une mutuelle d’épargne ou un projet en cas d’absence des deux premières structures.

Les Jardins de la Santé - Etude d’impact et de capitalisation - ACF - Juillet 2010 6 Cette étape est soit réalisée par des agents ACF ou par des partenaires du service de développement agricole dans le cadre d’un protocole de partenariat ou par une ONG locale partenaire. 7. Recherche et élaboration des recettes améliorées : identification et confection des recettes équilibrées sur base des produits disponibles dans la zone - dont les produits du jardin - (recettes alliant équilibre alimentaire, coût, ustensiles locaux, et disponibilité locale des produits). L’élaboration des recettes « améliorées » se réalisent généralement de la façon suivante : Etude des produits disponibles localement – jardin et marché : disponibilité au cours de l’année, coût, valeur nutritionnelle. Etude du coût moyen investi habituellement pour la préparation des repas. Recensement des recettes locales appréciées. Sur base des recettes locales, proposition de recettes « améliorées » se rapprochant des habitudes culinaires et gustatives locales, ne dépassant pas le coût moyen dépensé habituellement pour la préparation, mais offrant une meilleure qualité nutritionnelle au consommateur. 8. Sensibilisation et éducation nutritionnelle : mise en place des séances de sensibilisation sur les actions essentielles en nutrition (pratiques d’allaitement et de sevrages, les pratiques d’hygiènes (Phast), etc.) en utilisant soit les véhicules traditionnels de diffusion de message (les visites à domicile, les causeries éducatives) soit les véhicules modernes de transmission des messages (radio, vidéos, journées thématiques, concours intersites et les boîtes à images). 9. Mise en place des démonstrations culinaires ; préparation des plats à base des produits des jardins : sur base des recettes améliorées élaborées, réalisation de démonstrations culinaires au niveau du jardin : sélection des ingrédients, préparation du repas et dégustation. Ces démonstrations peuvent être réalisées directement par les agents ACF sur le terrain ou par des femmes leaders formées précédemment. Souvent, cette partie de l’approche « jardin de la santé » est réalisée par les relais communautaires actifs dans le cadre des programmes nutritionnels. 10. Mise en place des ateliers d’évaluation participative : à la fin de chaque année ou de chaque saison, des ateliers bilans sont tenus avec les partenaires impliqués dans le processus de mise en place des jardins afin de faire ressortir les points forts et les points faibles du processus de mise en œuvre et de dégager des recommandations pour l’année à venir.

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Figure 2 : Schéma des étapes de mise en œuvre des jardins

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« Jardin de la santé », Centre de Récupération Nutritionnelle Intensif, Keita, Niger

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2ème partie

Les Jardins de la Santé dans le cercle de Kita au Mali

Etude de cas - Evaluation d’impact

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I. Description du contexte

Le cercle de Kita, considéré comme le « grenier » de la région de Kayes, présente une proportion importante des ménages vulnérables (60% selon VAM 2006) ainsi que des taux de malnutrition élevés (MAG : 10,3% et MAS : 1,4% selon enquête nutritionnelle ACF 2007). Le Sud du cercle de Kita est caractérisé par un bon accès aux aliments de base pour les populations, une très faible diversification de la production locale, une très faible diversification du régime alimentaire des enfants et adultes, et un très faible accès aux infrastructures de base et eau potable. Une première enquête CAP conduite par ACF en 2007 dans cette zone, a permis de dégager les premiers facteurs de causalité de la malnutrition aiguë : Une faible diversification de l’alimentation de façon générale et spécifiquement chez les enfants de moins de 5 ans en raison d’un manque de disponibilité des légumes frais au niveau local et du faible niveau de revenu des ménages (0,1 dollar par personne et par jour pour les ménages pauvres qui constituent 57% des ménages de la zone d’après « L’analyse de l’économie des ménages » réalisée par ACF dans la zone en 2008). L’allaitement des enfants de moins de 6 mois non exclusif et l’administration d’autres liquides aux jeunes enfants (très souvent de l’eau non traitée). La pratique de sevrage est assez tardive et progressive et l’alimentation complémentaire reçue par l’enfant à partir de 6 mois est nettement insuffisante. En plus de son introduction tardive, l’alimentation complémentaire très peu diversifiée, essentiellement à base de céréales ne répondant pas aux besoins alimentaires des jeunes enfants. Un taux de diarrhée des enfants très au-dessus de la moyenne. Le traitement SRO n’est pas courant et l’alimentation de l’enfant pendant et après la maladie est insuffisante. Une faible couverture en termes de points d’eau potable, notamment des forages. Une forte utilisation des eaux des puits traditionnels pour la consommation dans les zones couvertes par des forages. Des pratiques inadaptées en termes de transport et de stockage de l’eau (avec l’utilisation des puits non couverts et un nettoyage partiel des récipients). Des pratiques d’hygiène personnelle et de l’environnement insuffisantes. Les ordures sont jetées hors de la cour, et le savon, produit localement de façon abondante, n’est que très peu utilisé lors du lavage des mains. Sur base de ces constats, ACF accompagne les populations du cercle de Kita depuis 2007 dans le cadre de la mise en œuvre d’un programme multisectoriel d’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. L’approche « Jardins de la Santé » a démarré en 2007 alliant appuis et formations à l’agriculture maraîchère, sensibilisations à l’alimentation et aux soins de l’enfant, à l’hygiène et aux démonstrations de recettes culinaires équilibrées basées sur les produits des jardins.

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Les Jardins de la Santé - Etude d’impact et de capitalisation - ACF - Juillet 2010 12 II. Introduction Mis en œuvre depuis 3 ans, le programme a appuyé dans le cadre du maraîchage 1 405 femmes réunies au sein de 36 groupements, répartis dans 36 villages et hameaux (un jardin par groupement et par village ou hameau) soit 1 264 ménages au total.

1. Le ciblage et profil des bénéficiaires directs Le choix des bénéficiaires directs des appuis s’est basé sur le critère de groupes de femmes motivées et pouvant travailler ensemble dans le cadre du maraîchage. Les groupes de femmes bénéficiaires des jardins se sont alors constitués par affinité personnelle. Toutefois, les femmes qui ne participent pas à l’activité productive des jardins en tant que telle sont invitées à participer aux actions de sensibilisation sur la nutrition et sont donc considérées comme des bénéficiaires indirectes. Le profil socio-économique des ménages bénéficiaires des jardins, sur la base des critères socio- économique issus de la HEA 2008, montre que les bénéficiaires directs des jardins sont composés de 42% de riches, 40% de moyens et seulement 18% de pauvres. L’intervention à travers les groupes n’a pas permis de toucher un maximum des ménages vulnérables alors qu’ils sont majoritaires (57% selon HEA 2008). Ceci se justifie par la volonté de travailler sur base du critère de motivation des productrices au départ afin de pouvoir montrer rapidement des résultats au niveau communautaire.

Profil socio-économique des ménages de la zone d'intervention (HEA ) 2008

Nantis 15%

Pauvres Moyens 57% 28%

Figure 3 : Profil socio-économique des ménages de la zone et des bénéficiaires directs

2. Les activités mises en place au niveau des jardins par ACF à Kita Formation sur les itinéraires techniques des cultures et sensibilisation à la nutrition. Distribution de plants de Moringa et de Baobab pour la mise en place de banques alimentaires. Formation sur le compostage et sur la micro-dose d’engrais. Distribution des outils (binettes, arrosoirs …..) et kits d’irrigation goutte-à-goutte. Cofinancement « matching grant » ACF et bénéficiaires dans le cadre de la réalisation des puisards maraîchers. Sensibilisation sur la nutrition et démonstration culinaires. Mise en place du warrantage pour faciliter l’accès aux semences et aux engrais au niveau des boutiques d’intrants, mises en place dans cadre du projet appuyé par ACF. Sensibilisation/lobbying auprès des chefs de villages et notables pour la facilitation du foncier aux groupements de femme en montrant l’intérêt du maraîchage pour la santé des enfants du village et pour toute la communauté.

Les Jardins de la Santé - Etude d’impact et de capitalisation - ACF - Juillet 2010 13 3. Les partenaires techniques impliqués dans la mise en œuvre Les partenaires impliqués dans le processus de mise en place des jardins de la santé sont : ICRAF (International Centre for Research in Agroforestry) dans le cadre de l’approvisionnement en semences potagères et agro forestières. La direction de la santé publique de Kita dans le cadre des sensibilisations sur les thématiques, nutrition et démonstration culinaire, hygiène alimentaire, assainissement. La collaboration avec ces différents partenaires a facilité l’intégration des actions productives et des sensibilisations pour un changement de comportement.

III. Approche Méthodologique de mise en place de l’étude d’impact

1. Taille de l’échantillon des bénéficiaires L’échantillon des bénéficiaires directs est composé de 93 ménages calculé sur la base du nombre total des ménages bénéficiaires des appuis dans le cadre des jardins de la santé, soit 1 264 ménages. Pour la détermination de la taille nous avons opté pour une méthode de calcul mathématique direct (même résultat que l’utilisation de la table) :

N = nombre des ménages bénéficiaires et n = taille de l’échantillon

= 1264/ (1+ (1264*0,01))= 93 femmes

e = 10% niveau de précision un niveau de confiance de 90%

2. Echantillonnage Echantillonnage de premier degré Dix (10) villages et hameaux ont été tirés de manière aléatoire parmi les 36 abritant les jardins de la santé soit un taux de sondage de 28%. La liste des villages et hameau est présenté en annexe 1. Echantillonnage de deuxième degré Le nombre de couple femme-ménage à enquêter a été déterminé selon une méthode de pondération (affectation de poids à chaque village en fonction du nombre de bénéficiaires travaillant dans le jardin). Pour la sélection des bénéficiaires à enquêter au niveau de chaque village la méthode d’échantillonnage aléatoire simple basée sur la technique des « petits papiers » a été utilisée à défaut de la liste nominative des bénéficiaires. La technique des petits papiers consiste à : o Numéroter des bouts de papier de 1 à 100 o Distribuer ces papiers aux 100 personnes de l’assemblée générale villageoise (une par ménage) o Numéroter encore 100 autres bouts de papier o Les déposer dans un vase o Tirer ensuite au sort et annoncer à l’assemblée le numéro tiré o La personne correspondante fera partie des personnes à enquêter Choix des bénéficiaires indirects Les bénéficiaires indirects sont des ménages au sein desquels aucun membre ne travaille dans les jardins, mais qui se trouvent dans les mêmes villages que les bénéficiaires directs des jardins. Pour pouvoir comparer les résultats, nous avons choisi 93 ménages bénéficiaires indirects, selon le même procédé que pour les bénéficiaires directs.

Les Jardins de la Santé - Etude d’impact et de capitalisation - ACF - Juillet 2010 14 Choix des ménages témoins Ces ménages ont été choisis dans des villages sans intervention actuellement et se trouvant à plus de 50 km de la zone appuyée par ACF. Ils ont été également sélectionnés selon la même technique que chez les bénéficiaires directs et indirects. En revanche, à ce niveau, seul trois villages témoins et 30 ménages ont été enquêtés.

3. Références utilisées dans le cadre de l’analyse d’impact Dans le cadre de l’exécution du programme de Kita, plusieurs enquêtes et études ont été menées notamment une enquête CAP en 2007 qui a collecté les données sur les causes de la malnutrition dans la zone, une enquête socio-économique en 2008 qui a déterminé les niveau initiaux des scores de diversité alimentaire des ménages et des enfants de moins de 5 ans et une enquête HEA qui a permis de faire la catégorisation socio-économique des ménages de la zone d’intervention. Dans le cadre de cette évaluation d’impact, des références et des comparaisons avec les résultats de ces différentes enquêtes sont faites afin de montrer l’impact des jardins de la santé. Pour toute information complémentaire au sujet des ces enquêtes, il faudra prendra contact avec ACF.

III. Effets observés sur les bénéficiaires directs et indirects

1. Effets sur la production et la disponibilité des légumes

 Effets sur la disponibilité des légumes chez les ménages bénéficiaires Sur les 30 jardins suivis en 2010, le bilan de la première campagne de production maraîchère (cf. figure 4) fait ressortir une production totale de 125 tonnes de légumes frais, toutes spéculations confondues à l’exception de la laitue dont l’évaluation quantitative n’a pas pu être réalisée. Les bénéficiaires estiment que leur production a augmenté de 165%2 en moyenne entre la période précédant le projet et la période actuelle. Selon les bénéficiaires, trois facteurs majeurs expliquent l’amélioration constatée dans la production à savoir : (1) l’augmentation des superficies mises en valeur (cf. figure 5) ; (2) l’amélioration des techniques culturales grâce aux séances de formation sur les itinéraires techniques des cultures (confection planche, entretien, arrosage etc.….) ; (3) l’introduction des technologies telle que la pompe Kiwara et les systèmes de kit goutte-à-goutte. L’équation suivante montre que l’augmentation de la production des légumes des bénéficiaires est principalement liée à l’augmentation des parcelles exploitées et au niveau d’équipements des jardins notamment en termes de puisards et de pompe à pédale. Equation de la régression : Variation de la production = +9,984 * Equipements (pompe à pédale et puisards) +1,004 * Superficie actuellement -1482,768 R = 0,97. Coefficient de Fisher : F = 1236.84. Ces 2 variables expliquent 93.2% de la variation de la production Selon les bénéficiaires directs et leur communauté, les appuis au niveau des jardins qui ont eu le plus d’impact sur la disponibilité, l’accès aux aliments et sur la nutrition des enfants sont : les puisards (1er rang), la pompe à pédale Kiwara (2ème rang), les connaissances sur les itinéraires techniques des cultures (3ème rang), les goutte-à-goutte et l’introduction de nouvelles variétés (démonstrations) (4ème rang).

2 La question « Quelle est selon vous la proportion d'augmentation (ou de diminution) de votre production de légumes entre (avant le projet et maintenant)? » a été accompagnée de la contre vérification à travers l’outil de proportionnal pilling entre production avant et actuelle.

Les Jardins de la Santé - Etude d’impact et de capitalisation - ACF - Juillet 2010 15 D’autre part, la mise en place des jardins collectifs a favorisé la continuité de l’activité de production au-delà du cycle habituel de production. En effet, dans la zone encadrée par le projet, la durée moyenne d’exploitation des jardins est passée de 5 mois en moyenne avant le projet à 9 mois en moyenne actuellement grâce à un meilleur accès à l’eau, la facilité d’irrigation qu’offre les kits goutte-à-goutte et la sécurisation des sites maraîchers à travers les clôtures en haie. Ceci traduit une disponibilité plus longue des légumes au niveau des ménages bénéficiaires grâce à la mise en place des jardins de la santé.

Production d'une campagne maraichère 2010 70

60

50

40

30

20

10

0 Production moyenne Production totale (en Nbre jardins (en tonne) /jardin tonne) Oignon 1.1 31.9 29 Chou 0.696 13.224 19 Tomate 0.98 9.8 10 Gombo 0.4 2.4 6 P. de terre 0.125 2 16 Feuilles niébé 2.38 64.26 27 Aubergine Af 0.516 1.548 3

Figure 4 : Production d’une campagne maraîchère 2010 (source : suivi ACF)

Surfaces exploitées avant le projet et actuellent

500 465.72 450

en m2 en 389 400 s 358.45 334.8 350 300 250 200

150 superficies exploitée 100 50 0 Superficie avant Superficie Superficie avant Superficie projet actuellement projet actuellement

Bénéfs Indirectes

Figure 5 : Variation des superficies exploitées par bénéficiaire entre 2007 et 2010

Les Jardins de la Santé - Etude d’impact et de capitalisation - ACF - Juillet 2010 16

«…depuis que nous avons commencé à travailler dans le jardin, nos problèmes de condiment sont résolus et tout le monde mange de la bonne sauce en récoltant directement dans le jardin les feuilles et les légumes et les quantités de céréales qui ne suffisaient pas avant, suffisent maintenant grâce à l’abondance des feuilles » Sayon Dembélé du village de Kénékan

«…avec le jardin il y a eu beaucoup de changements dans le village.

D’abord au niveau de la santé...parce que le jardin fournit des légumes vitaminés qui luttent contre les maladies à savoir la laitue, la tomate, le chou, l’oignon etc... » Badiala Damba du hameau de Simbona village de Gakouroukoto

« J’ai eu un grand bénéfice avec le jardin car sur le plan

nutritionnel par exemple mes enfants et moi avons mangé la

laitue, les feuilles d’oignon, le chou et beaucoup d’autres feuilles

vertes » Bintou Nomogo du village de Mamibougou

. « Dans le cadre de la production des jardins, chaque femme a eu au moins un sac de 50 kg rempli d’oignons et a produit une quantité énorme de feuilles, chose qui n’existait pas avant dans notre zone et nous envisageons cette année d’augmenter la superficie de notre jardin pour que chaque femme ait suffisamment de parcelles dans le jardin pour produire » Koria Traoré du village de Minamba

Les Jardins de la Santé - Etude d’impact et de capitalisation - ACF - Juillet 2010 17

 Effets sur la disponibilité des légumes chez les bénéficiaires indirects et au niveau local Les jardins collectifs ont eu des effets positifs sur l’amélioration des techniques culturales au niveau local par effet « tâche d’huile ». En effet, plus de 25% des femmes bénéficiaires indirectes interrogées ont affirmé avoir amélioré la qualité de leur travail au niveau de leur jardin en comparaison à 2007, particulièrement sur les aspects de confection des planches et les techniques de fertilisation. Ceci grâce à l’effet d’imitation des pratiques culturales introduites chez les femmes bénéficiaires directes et également par le fait que des productrices formées (bénéficiaires directes) ont ensuite donné un appui technique à leurs amis et voisins. L’étude d’impact n’a pas collecté de données chiffrées concernant l’impact de l’amélioration de la qualité du travail des bénéficiaires indirects sur leur production, mais toutefois il est clairement ressorti des discussions que la qualité du travail a contribué à l’augmentation de la production chez les bénéficiaires indirects. De plus, 84% des femmes non bénéficiaires des jardins ont témoigné que la disponibilité des légumes frais est plus longue et plus grande maintenant par rapport à 2006 (avant le projet). Vu qu’aucun autre acteur en dehors d’ACF n’est intervenu dans la zone, les changements ainsi opérés sont probablement dus à la mise en place des ‘’Jardins de la Santé ‘’. Comme le montre également les témoignages ci-dessous, l’activité « jardins de la santé » a eu un impact notable en termes d’amélioration de la disponibilité des légumes au sur le marché local.

« Avant la mise en place des jardins collectif par ACF au niveau de ma commune je me rendais chaque fin de semaine à Kita pour m’approvisionner en légumes, mais depuis deux ans que les jardins ont démarré, j’achète les légumes au niveau local pour la consommation de ma famille et pour envoyer à des parents à Kita car c’est beaucoup moins cher »

Maire de la commune de Gadougou

« Cette année les femmes ont produit énormément de légumes, les jours de marché de , les légumes abondent. Les commençants des communes voisines de et de viennent s’approvisionner » . Sous-préfet de Sagabari

Les Jardins de la Santé - Etude d’impact et de capitalisation - ACF - Juillet 2010 18 2. Effets des jardins sur l’accessibilité alimentaire des ménages

 Analyse comparative de la diversité alimentaire des ménages Au cours de l’enquête, deux indices de diversité alimentaire ont été relevés. Il s’agit du score de diversité alimentaire des ménages (SDAM) et du score de diversité alimentaire individuelle (SDAI), tous deux développés en 2006 par le projet d’assistance technique en matière d’alimentation et de nutrition (FANTA) de l’Agence des Etats-Unis pour le Développement International (USAID). Le principe de calcul de ces indices est de relever le nombre de groupes d’aliments consommés par le ménage en utilisant les 24 heures précédentes comme période de référence tout en rappelant si ces 24 heures étaient « habituelles » pour le ménage . Si elles ne sont pas habituelles à cause de fêtes ou autres cérémonies (occasion de manger des aliments inhabituels), l’entretien est reporté au lendemain. Les groupes d’aliments utilisés dans le cadre du calcul de ces indicateurs sont résumés dans le tableau suivant :

SDAM Groupes alimentaires (Score : 0-12) SDAI (Enfants) Groupes alimentaires (Score : 0-8)

1. Céréales 1. Céréales Grains, racines ou tubercules 2. Racines et tubercules 2. Racines et tubercules et plantes alimentaires 3. Légumes riches en vitamine A 4. Fruits 3. Autres fruits ou légumes 5. Viande, volaille, abats 4. Œufs 6. Œufs 5. Viande, volaille, poisson, fruits de mer 7. Poisson et fruits de mer 6. Légumes à gousse/légumineuses/noix 8. Légumes à gousse/légumineuses/noix 7. Lait et produits laitiers 9. Lait et produits laitiers 8. Huile/matières grasses 10. Aliments cuits dans l’huile/les matières grasses 11. Sucre/miel 12. Condiments (sel, poivre) + thé et café Tableau 1 : groupes d’aliments rentrant dans le calcul des indicateurs SDAM et SDAI

Dans un souci d’analyse et de comparaison entre les différents groupes socio-économiques, les niveaux du SDAM et SDAI de la catégorie socio économique des plus nantis3 (riches) des bénéficiaires des jardins ont été pris comme référence ou cible à atteindre. La fixation de ce niveau de référence (pour les nantis) a été motivée par le constat que le groupe socioéconomique des nantis diffère significativement des autres groupes socio-économiques (pauvres et moyens) en termes de revenu avant l’action, de revenu généré par l’action, du nombre de mois d’approvisionnement adéquat en vivres, de la proportion d’augmentation de la production des jardins entre 2007 et 2010, du nombre de mois de consommation de légumes avant et avec le projet donc des opportunités d’accès et de diversité alimentaire. La carte factorielle issue de l’analyse en composantes principales (présentée ci-après) illustre bien cette situation, représentée le long de l’axe 1 expliquant 98% de l’étalement du nuage de points.

3 Ménages les plus riches de la communauté donc ayant accès à une diversité d’aliments

Les Jardins de la Santé - Etude d’impact et de capitalisation - ACF - Juillet 2010 19 Axe 2 (1.8%)

Pauvre Revenu avec appui

Revenu avant Mois approvisionnemt incorrecte Mois de consommation légumes

Axe 1 (98.2%) moyen

Variation de la production riche

Mois de production légumes avec ACF

Figure 6 : Analyse factorielle de correspondance

Les niveaux cibles des indicateurs proxy de l’accessibilité et de diversité alimentaire sont de 7,44 pour le SDAM (score observé dans le groupe des nantis) et 5,4 pour le SDAI (score observé dans le groupe des nantis). Dans la zone d’intervention du projet, un ménage est supposé avoir un régime alimentaire diversifié lorsque ce dernier consomme au moins 7 groupes d’aliments différents sur les 12 groupes définis. Au niveau des enfants de moins de 5 ans, leur régime est considéré comme diversifié et nutritionnellement de qualité lorsqu’ils consomment au moins 5 groupes d’aliments différents sur les huit groupes de référence. L’évolution du SDAM entre 2008 et 2010 montre une amélioration significative de la diversité alimentaire au niveau de toute la population de la zone d’intervention du projet. En effet, la situation de l’accessibilité et de diversification alimentaire est passée d’une consommation moyenne de six groupes d’aliments en 2008 (SDAM moyen = 5,7, source : enquête ACF socio-économique 2007) à une consommation moyenne d’environ 7 groupes en 2010 (SDAM moyen = 6,59). La figure 7 ci-après montre que SDAM moyen en zone témoin (5,3) est nettement inférieur à celui de la zone d’intervention du projet (6,59), ce qui traduit une meilleure accessibilité et diversité alimentaire attribuable de façon globale à l’intervention du projet.

Les Jardins de la Santé - Etude d’impact et de capitalisation - ACF - Juillet 2010 20 Comparaison de la diversité alimentaire des ménages et evolution 8 7.44 7.03 7 6.59 6.15 6 5.7 5.3

5

4

3

2

1

0 SDAM Moyen SDAM Moyen SDAM bénéf SDAM bénéfs SDAM Témoin SDAM Cible 2008 2010 directs 2010 Indirects 2010 2010 "Nantis" 2010

Figure 7: Evolution du SDAM des bénéficiaires directs, indirects et comparaison à la cible

L’impact net des jardins sur la diversité alimentaire des ménages s’illustre par la figure 8 ci-dessous : la différence dans les SDAM entre bénéficiaires indirects et témoins (donc sans jardins en 2010 et période i) est considérée comme un « effet d’aubaine » - un changement pouvant effectivement s’opérer au niveau du contexte sans la mise en place des jardins de la santé. Alors que la différence entre SDAM bénéficiaires directs et indirects est essentiellement due à la mise en place des jardins de la santé.

Figure 8 : Impact net des jardins sur la diversité alimentaire des ménages

Le score de diversité alimentaire des ménages bénéficiaires des jardins est de 7,03 ce qui signifie que sur les 12 groupes d’aliments considérés, ces ménages ont consommé 7 groupes différents au cours des 24 heures ayant précédé l’enquête.

Les Jardins de la Santé - Etude d’impact et de capitalisation - ACF - Juillet 2010 21 Par ordre d’importance des groupes d’aliments consommés on trouve : ème o 1er rang : Les céréales o 5 rang : Les huiles et matières grasses ème o 2ème rang : Les condiments (sel de cuisine, o 6 rang : La viande poivre, arômes, etc.….) o 7ème rang : Les fruits o 3ème rang : Les légumes o 4ème rang : Le sucre

Les ménages bénéficiaires indirects ont un SDAM moyen de 6,15 soit une consommation de 6 groupes d’aliments différents dans les 24 heures précédent l’enquête. L’ordre d’importance des groupes d’aliments consommés chez les bénéficiaires indirects est le même que chez les bénéficiaires directs. Ces résultats permettent de faire les constats suivants : Les ménages bénéficiaires directs ont consommé le même nombre de groupes alimentaires différents que la catégorie socio-économique des plus nantis de la population de la zone d’étude. Leur régime alimentaire est donc très diversifié. Une très faible consommation des groupes alimentaires tels que les œufs, les racines et tubercules et les légumineuses est constatée. En comparaison au groupe des nantis et aux ménages bénéficiaires directs, les bénéficiaires indirects présentent une alimentation nettement moins diversifiée et moins riche tant en micronutriments qu’en macronutriments. L’étude d’impact démontre que (figure 9 ci-dessous) : 57% ménages bénéficiaires des jardins interrogés ont un régime alimentaire diversifié donc consomment au moins 7 groupes alimentaires différents tandis que les 43% consomment moins de 7 groupes alimentaires. 44% des bénéficiaires indirectes consomment au moins 7 groupes alimentaires différents. 30% des ménages de la zone témoin ont un régime alimentaire diversifié. La proportion des ménages ayant un régime alimentaire composé d’au moins 7 groupes d’aliments différents en 2007 au niveau de la zone est de 29%, la mise en place des jardins de la santé a permis de doubler le nombre de ménage qui parviennent à diversifier leur régime alimentaire. On peut conclure que la mise en place des jardins a amélioré l’accès et la diversité alimentaire à un plus grand nombre des ménages en comparaison aux ménages de la zone témoin. % des ménages ayant diversifié leur regime alimentaire

70%

60%

23% 50% 20%

17% 40%

17% 20% 7% 30% 15%

18% 13% 20% 9%

13% 10% 22% 22% 10% 15% 15% 16% 7% 5% 6% 3% 5% 0% 1% 1% 2 groupes 3 groupes 4 groupes 5 groupes 6 groupes 7 groupes 8 groupes 9 groupes 10 groupes 11 groupes

Ménages bénéfs indirects Ménages bénéfs directs Ménages hors zone Figure 9 : Proportion des ménages ayant diversifié leur régime alimentaire

Les Jardins de la Santé - Etude d’impact et de capitalisation - ACF - Juillet 2010 22

3. Effets sur l’accessibilité et la diversité alimentaire des enfants moins de 5 ans Il existe des différences significatives en termes d’importance de consommation des groupes d’aliments entre les enfants issus des ménages bénéficiaires directs et de ceux issus des ménages indirects, notamment concernant la consommation des aliments riches en vitamine A. Le tableau suivant résume l’importance des groupes d’aliments consommés par ces enfants.

Chez enfants moins de 5 ans des Chez enfant moins de 5 ans des Chez enfants moins de 5 ans des ménages bénéficiaires ménages bénéficiaires indirects ménages « Cibles » 1er rang : Les plantes riches en vitamine 1er rang : Les plantes riches en 1er rang : Les Céréales et tubercules A vitamine A 2ème rang : Les plantes riches en 1er rang : Les Céréales et tubercules 1er rang : Les Céréales et tubercules vitamine A 3ème rang : Les huiles et matières 1er rang : Les huiles et matières 3ème rang : Les huiles et matières grasses grasses grasses 4ème rang : Les viandes et poissons 4ème rang : Les viandes et poissons 4ème rang : Les viandes et poissons

5ème rang : Les Laits et dérivés 5ème rang : Les Laits et dérivés 5ème rang : Les Laits et dérivés

Tableau 2 : Tableau des groupes d'aliments les plus consommés par les enfants moins de 5 ans Entre 2008 et 2010, la qualité nutritionnelle du régime alimentaire des enfants de moins de 5 ans s’est améliorée sur l’ensemble de la zone d’intervention. De la consommation de 4 groupes alimentaires en 2008 (SDAI = 4,1), le régime alimentaire des enfants est passé à une consommation de 5 groupes d’aliments. Comparé au score alimentaire de la zone témoin; on remarque que l’accessibilité et la qualité nutritionnelle du régime alimentaire des enfants de moins de 5ans de la zone d’intervention du projet est nettement meilleure par rapport à celles des enfants de la même tranche d’âge de la zone témoin.

Diversité alimentaire enfants 6 à 49 mois et evolution

6.00 5.41 5.08 5.02 4.96 5.00

4.10 4.00 3.83

3.00 SDAI

2.00

1.00

0.00 SDAI moyen SDAI Moyen SDAI Bénéfs SDAI Bénéfs SDAI Témoin SDAI cible 2008 2010 directs 2010 indirects 2010 en 2010 ''Nantis'' 2010

Figure 10 : Evolution du score de diversité alimentaire des enfants de moins de 5 ans

Les Jardins de la Santé - Etude d’impact et de capitalisation - ACF - Juillet 2010 23

Cependant, les scores de diversité alimentaire pour enfants de moins de 5 ans issus des ménages socio- économiques plus nantis (cible), des ménages bénéficiaires indirects des jardins, et des ménages bénéficiaires directs indiquent tous une consommation moyenne de 5 groupes alimentaires sur les 8 considérés. Il n’existe donc pas de différence significative en termes de diversité alimentaire chez les enfants de moins de 5 ans de ces groupes de populations.

 Proportion des enfants ayant consommés des aliments riches en vitamine A La proportion des enfants de moins de 5 ans ayant consommé un aliment riche en vitamine A au cours des 24 heures ayant précédé l’enquête n’est pas significativement différente entre bénéficiaires directs, indirects et ménages nantis. En revanche, la différence entre les enfants ayant consommé les aliments riches en vitamine A au niveau zone d’intervention du projet et la zone témoin est statistiquement significative. Les proportions des enfants se répartissent comme suit : 99% des enfants < 5 ans issus des ménages de bénéficiaires directes et indirects ont consommé des aliments riches en vitamine A ; 100% des enfants des ménages nantis ont consommé des aliments riches en vitamine A ; 87% des enfants < 5 ans des ménages témoins ont consommé un aliment riche en vitamine A ; 59% des enfants de moins de 5 ans ont consommé un aliment riche en vitamine A en 2008. L’analyse comparative de la proportion d’enfants de moins de 5 ans qui ont consommé des aliments riches en vitamine A au niveau de la zone d’intervention entre 2008 et 2010, montre une augmentation significative (+ 40%). Les jardins de la santé ont donc significativement augmenté l’accès aux aliments riches en vitamine A au niveau de la zone d’intervention de manière globale.

% des enfants de 6 -59 mois ayant une alimentation de qualité

90%

80%

70%

33% 60% 20% 10%

50%

40% 20% 30% 23% 29% 30%

8% 20% 11% 27% 23% 10% 20% 18% 7% 7% 11% 0% 1% 1% 1 groupe 2 groupes 3 groupes 4 groupes 5 groupes 6 groupes 7 groupes 8 groupes

Ménages bénéfs directs Ménages bénéfs indirects Ménages hors zone

Figure 11 : Proportion des enfants ayant une alimentation de qualité

 Fréquence de consommation de légumes par semaine par les enfants de moins de 5 ans La différence en termes de fréquence de consommation des légumes entre enfants des bénéficiaires directs et ceux des bénéficiaires indirects à l’échelle de la semaine est significative : 74% des enfants des bénéficiaires directs consomment des légumes au moins 5 jours sur 7 57% des enfants bénéficiaires indirects consomment des légumes au moins 5 jours dans la semaine 30% seulement des enfants des ménages témoins consomment des légumes au moins 5 jours par semaine.

Les Jardins de la Santé - Etude d’impact et de capitalisation - ACF - Juillet 2010 24

Figure 12 : Fréquence de la consommation de légumes par les enfants de moins de 5 ans

 Durée d’approvisionnement alimentaire adéquat des ménages A ce niveau, les bénéficiaires directs ont affirmé avoir en moyenne 10 mois sans problème alimentaire tandis que les bénéficiaires indirectes des jardins ont affirmé disposer de 9,5 mois et les témoins disposent de 8,2 mois. Une légère différence est constatée au niveau de la durée d’approvisionnement alimentaire sur l’année entre les ménages des bénéficiaires directs et indirects.

4. Effets des jardins sur le revenu et l’autonomisation des femmes

 Utilisation de la production des jardins L’analyse des différentes utilisations de la production au niveau des bénéficiaires montre les situations suivantes : Une augmentation (+7%) de la proportion des productions vendues entre 2007 (avant les appuis ACF) et actuellement ; Une légère diminution dans la proportion de la production autoconsommée (de 46% avant les appuis à 43% actuellement) Malgré les appuis en stockage et conservation : formation, visite d’échange, séchoir coquille ; ces proportions sont restées stables entre 2007 et 2010.

Utilisation de la production avant jardins de la santé

Conservée 20%

Autoconsommée 46% Vendue 16%

Donnée 18%

Figure 13 : Utilisation de la production et évolution

Les Jardins de la Santé - Etude d’impact et de capitalisation - ACF - Juillet 2010 25

 Utilisation du revenu tiré du « jardin de la santé » Les appuis dans le cadre des jardins de la santé ont contribué à un renforcement de la situation économique des femmes à travers la vente d’une partie de la production. Chaque femme bénéficiaire a bénéficié en moyenne d’un revenu de 7 200 FCFA provenant de l’activité « jardins de la santé » au cours de la première campagne de production de cette année 2010, tandis que le revenu des jardins avant l’appui était de 2 850 FCFA en moyenne. Le revenu obtenu par les bénéficiaires indirects de jardin est de 3 000 FCFA actuellement. Il est nettement inférieur au gain des bénéficiaires. Pour les ménages témoins, le niveau de revenu généré par le maraîchage est actuellement de 2 850 FCFA Le revenu supplémentaire obtenu par les femmes leur a permis de réaliser des actions entrant dans le cadre du renforcement de leur statut social et économique : dépenses d’habillement (en général pour les enfants), achat de nourriture, etc. Des achats des produits sanitaires sont également enregistrés, ce qui pourrait avoir une incidence positive sur la santé des enfants.

Figure 14 : Revenu obtenu spécifiquement du maraîchage Figure 15 : Utilisation du revenu par les bénefs directs

Figure 16 : Structure des dépenses des ménages de la zone (source : enquête socio-économique 2008)

Les Jardins de la Santé - Etude d’impact et de capitalisation - ACF - Juillet 2010 26

«...cette année j’ai vendu au marché de Kita 4 baignoires de tomates fraiches à 7000 francs l’unité, j’ai échangé une baignoire de tomates contre un sac de sorgho. Pour ma production d’oignon, je l’avais échangé contre une chèvre. Je compte rassembler tout mon argent pour acheter une vache

bientot…» Niniba Dansira du village de Kountougou

« Avec la vente des produits du jardin j’ai eu 12 000 FCFA, et avec cet argent j’ai payé des habits pour mes enfants, j’ai payé des cubes Maggi et de poisson séché avec le reste ... » Founemosso Dansira de Gallé

 Profils des bénéficiaires des jardins et impacts économiques L’impact économique constaté varie selon la classe socio-économique. En effet, on constate que l’augmentation de revenu tiré de l’activité de maraîchage est plus importante chez les ménages riches que chez les pauvres et moyens. Cette différence montre l’importance capitale à donner au ciblage des bénéficiaires afin de ne pas renforcer d’avantage la richesse des plus riches au détriment des plus pauvres au sein des communautés.

Figure 17 : Revenu obtenu des jardins de la santé par catégorie socio-économique

5. Effets des activités d’Information, Education, Communication (IEC) sur les pratiques d’hygiènes, d’allaitement et de nutrition

 Evolution de l’accès a l’eau potable et des connaissances et pratiques en matière d’hygiène Les indicateurs d’accès aux points d’eau potable se sont améliorés entre 2007 et 2010 au niveau des villages enquêtés (figure 18 ci-après). Cependant, ils restent toujours à un niveau insuffisant malgré les efforts dans ce domaine. Entre 2007 et 2010 l’accès à un point d’eau potable s’est amélioré en moyenne de 6%. On remarque que le niveau de cet indicateur est nettement meilleur en saison sèche qu’en saison des pluies compte tenu du déplacement des populations vers les hameaux de culture. Une différence moyenne de 5% est constatée entre les deux saisons.

Les Jardins de la Santé - Etude d’impact et de capitalisation - ACF - Juillet 2010 27

En comparaison à la zone témoin, l’accès aux points d’eau potable est nettement meilleur dans la zone d’intervention du projet (19% en zone témoin contre une moyenne de 33% dans la zone du projet). Les indicateurs sur les pratiques de lavage et de protection des récipients de stockage de l’eau ont atteint des niveaux optimaux 100 et 98% respectivement dans la zone d’intervention du projet. Ces indicateurs sont également meilleurs en zone projet qu’en zone témoin.

Evolution de quelques indicateurs d' hygiène Wash 120%

100% 98% 100% 96% 97% 90% 85%

80%

60%

40% 36% 30% 31% 25% 19% 19% 20%

0% % ménages utilisation % ménages utilisation % Ménages protegeant % ménages qui lavent forages/puits couverts forages/puits couverts recipient stockage d'eau récipient stockage d’eau saison sèche saison pluies tous les jours

Zone projet 2007 Zone projet 2010 Hors zone projet 2010

Figure 18 : Evolution des indicateurs sur la Wash

Du fait qu’aucun autre programme n’a été mis en place dans la zone d’intervention du projet, l’évolution positive des ces indicateurs est principalement liée à l’impact des actions mises en place (réalisation des forages et sensibilisations) et non à un « effet d’aubaine ». Nota : La focalisation des actions de sensibilisation PHAST uniquement au niveau des villages où ACF a mis en place un point d’eau potable demeure une insuffisance majeure dans le cadre de l’intégration des activités (approche multisectorielle centrée sur la nutrition) et limite la progression des indicateurs sur l’hygiène et l’assainissement. Même si les points d’eau potable ne peuvent être mis en place dans chaque village y compris dans les hameaux, il est nécessaire de renforcer dans ces endroits les séances de sensibilisation sur le traitement de l’eau.

 Evolution des connaissances et pratiques d’allaitement maternel et exclusif De manière générale les grandes tendances suivantes se dégagent en termes de pratiques d’allaitement et de sevrage des enfants : Une diminution progressive dans l’administration du colostrum chez le nouveau né entre 2007 et 2010 malgré les sensibilisations faites dans ce sens. Une augmentation de la proportion des femmes qui mettent automatiquement l’enfant au sein pendant la première heure qui suit la naissance. Légère diminution de la proportion des femmes qui pensent que l’âge d’introduction des aliments complémentaires devra se faire à plus de 6 mois.

 Connaissance des causes de la malnutrition De manière générale les bénéficiaires lient la malnutrition à trois causes fondamentales : (1) le manque de consommation des feuilles et fruits, (2) le manque de nourriture, (3) la consommation d’eau non purifiée.

Les Jardins de la Santé - Etude d’impact et de capitalisation - ACF - Juillet 2010 28

En zone témoin, 32,3% des femmes n’ont aucune connaissance des causes de la malnutrition alors qu’elles ne sont que 12% chez les bénéficiaires directs des jardins. Ceci traduit une meilleure connaissance des causes de la malnutrition dans la zone du projet par rapport à la zone hors projet.

Evolution de quelques indicateurs de pratique d'allaitement

Age introduction aliment complémentaire > 6 mois

Allaitement maternel jusqu’à 24 mois

3 premiers jours de vie l’enfant ne reçoit que le lait maternel (allaitement exclusif)

Le colostrum au nouveau né

Mis aux seins pendant la première heure qui suit l'accouchement

0% 20% 40% 60% 80% 100% 120%

Zone témoin 2010 Zone projet 2010 Zone projet 2007

Figure 19 : Evolution des indicateurs sur les connaissances et pratiques d'allaitement maternel

Figure 20 : Les causes présumées de la malnutrition selon les témoins et les bénéficiaires directs

6. Impact direct sur la nutrition des enfants Une des limites de cette étude d’impact est qu’elle ne permet pas de se prononcer sur l’état nutritionnel des enfants au niveau de la zone d’intervention. La collecte des données sur la prévalence de la malnutrition et donc son évolution sur la zone en comparaison aux résultats de l’enquête nutritionnelle de 2007 nécessiterait la mise en place d’une autre enquête nutritionnelle, prévue en Septembre 2010.

7. Impacts sur les institutions et partenaires Malgré les efforts fournis en termes d’implication des partenaires techniques (agents des services de développement agricole et de la santé) dans la mise en place des jardins de la santé et le renforcement de leurs capacités sur certaines thématiques, des améliorations et persévérances sont nécessaires à ce niveau afin de pouvoir voir les premiers signes d’impact réel.

Les Jardins de la Santé - Etude d’impact et de capitalisation - ACF - Juillet 2010 29

Ceci reste valable tant au niveau des services techniques du développement agricole qu’au niveau des agents de santé locaux chargés de la prise en charge de la malnutrition. D’un autre côté, il a été constaté que : La mise en place des jardins a augmenté la part de marché des puisatiers locaux qui ont vu leur revenu augmenter de façon significative en raison de la demande de plus en plus croissante de réalisation de puisards maraîchers. Les autorités politiques s’impliquent de plus en plus dans l’action et ont commencé à appuyer d’autres groupements de femmes pour la mise en place de jardin, en dehors de ceux mis en place par le projet. Une implication des autorités locales dans le processus de sensibilisation pour une meilleure protection et présentation des productions sur le marché de Sagabari.

IV. Leçons apprises et recommandations

1. Sur la stratégie opérationnelle multisectorielle et d’intégration

 Bonnes pratiques La stratégie de mise en œuvre des jardins de la santé visant à travailler spécifiquement avec les femmes à travers des activités de production et d’éducation pour une réduction de la malnutrition est pertinente en raison du rôle qu’elles jouent au sein des ménages et particulièrement au niveau de l’alimentation et aux soins des enfants. Cette stratégie est envisageable en termes de stratégie reproductible. Toutefois, il faut bien la mettre en relation au volume de travail des femmes qui pourrait quelques fois les empêcher de s’occuper des enfants, chose pouvant faire partie des causes de la malnutrition. L’approche participative, la responsabilisation des bénéficiaires et la prise en compte des problèmes nutritionnels au niveau local dans le processus (étapes) de mise en œuvre des jardins de la santé sont des aspects particulièrement intéressants à considérer en termes d’actions reproductibles. La priorisation des solutions locales en termes de (1) la facilitation de l’accès à l’eau pour l’irrigation à travers la réalisation des puisards maraîchers, (2) l’introduction des techniques de protection des sites à travers les haies vives et (3) la fabrication des infrastructures de stockage à base des produits locaux sont des pratiques transposables et à encourager. Dans le cadre des outils de sensibilisation sur l’éducation à la nutrition, l’utilisation des boîtes à image semble avoir attiré le plus l’attention des participantes et ont facilité, de notre point de vue, l’assimilation rapide des messages diffusées sur les différentes thématiques (allaitement, hygiène corporelle et alimentaire etc.). Ces outils de sensibilisation sont également intéressants en termes d’adaptation dans le cas d’une éventuelle reproductibilité dans un contexte différent. Le regroupement des femmes au sein d’une structure et dans le cadre d’un travail collectif a été très bien perçu par la population. Cette démarche a particulièrement renforcé la cohésion sociale au sein du village et particulièrement au niveau des femmes car, comme le dit si bien la présidente du groupement du village Simbona : « avant la mise en place du jardin collectif, il y a des femmes qui ne s’adressaient même pas la parole, mais avec le travail collectif au niveau du jardin, les gens sont devenus des amis ». D’une manière générale, les démonstrations culinaires font partie des actions les plus appréciées au niveau des jardins de la santé en particulier et de manière générale au sein des communautés dans leur ensemble. En effet, ces démonstrations attirent même des personnes qui ne sont pas directement impliquées dans les activités des jardins. C’est ce que l’on peut appeler un « effet de curiosité ». La diffusion de la pompe à pédale Kiwara et les formations techniques sur les pépinières et l’entretien des cultures font également partie des bonnes pratiques identifiées par les bénéficiaires et présentant un fort impact sur la production. Toutefois, pour le cas de la pompe, la problématique de remplacement des pièces usées et l’absence de prestataire de proximité pour la réparation demeurent l’une des contraintes majeures de pérennité de l’utilisation de celle-ci.

Les Jardins de la Santé - Etude d’impact et de capitalisation - ACF - Juillet 2010 30

Le lien entre warrantage et le maraîchage qui permet aux femmes de disposer de trésorerie et d’accéder ainsi aux semences et autres intrants maraîchers est un outil important. Les appuis aux groupements dans le processus d’élaboration des plans d’action des campagnes maraîchères et l’établissement des comptes d’exploitation prévisionnels est un bon processus de renforcement des capacités et d’évaluation des besoins des groupements. La mise en place des démonstrations variétales ou de spéculation permet une meilleure responsabilisation des groupements en termes de choix de spéculations à produire (choix des spéculations à produire motivé par un constat réel des résultats des démonstrations). La mise en relation des groupements maraîchers et les boutiques d’intrants dans le cadre de la facilitation dans l’approvisionnement en intrants (engrais et produits phytosanitaires) a été retenu comme étant très positif en termes de motivation et de diffusion des pratiques. La mise en place des ateliers de bilan après chaque campagne de production et de sensibilisation sur l’éducation à la nutrition est un véritable outil d’évaluation qualitative des effets des actions mises en œuvre. Cette démarche est à poursuivre et est facilement reproductible.

 Leçons apprises Dans le cadre de la mise en place des jardins de la santé avec les groupements de femmes, il n’y a pas eu de ciblage spécifique des femmes appartenant aux ménages les plus vulnérables de la communauté. Ceci a entraîné une localisation d’une grande partie des appuis vers les ménages riches ayant les moyens d’accéder à une alimentation diversifiée et de qualité au détriment des plus pauvres. Ceci est à corriger dans le futur. L’intégration des femmes ayant des enfants malnutris au niveau des centres de récupération nutritionnelle au sein des jardins de la santé ou la création d’un jardin de la santé au niveau du centre nutritionnel serait à mettre place. La diffusion des messages tant au niveau de l’éducation à la nutrition qu’au niveau des techniques culturales et technologiques doit se réaliser de manière plus progressive en prenant en compte le niveau de connaissance et de compréhension des bénéficiaires. Le séchage de la production au soleil ne permet pas de conserver la qualité et la valeur nutritionnelle des produits et d’assurer une hygiène alimentaire suffisante. Les sensibilisations sur l’hygiène devraient couvrir mieux les aspects d’hygiène lors de la préparation des plats, séchage (utilisation séchoir à coquille ou solaire) et transformation / post transformation des produits. La mise en place en place d’un système de suivi rigoureux est nécessaire dans le cadre d’un jardin de la santé afin de mieux suivre les extrants, les effets et les impacts. Ceci devrait passer par la définition des indicateurs SMART dès le départ et leur suivi en temps réel. Les sensibilisations PHAST devraient être élargies à toute la zone compte tenu de l’importance de l’eau saine et des pratiques d’hygiène dans les causalités nutritionnelles. La mise en place d’un jardin de la santé requiert une présence assidue du personnel d’encadrement technique et de sensibilisation à la nutrition.

 Recommandations Améliorer le processus d’identification des sites maraîchers et des bénéficiaires en mettant l’accent sur le ciblage (1) des femmes les plus vulnérables des communautés et des femmes avec enfants malnutris, (2) des villages. Introduire dans le paquet d’activités des jardins une composante de production de semences bio fortifiées en hivernage (Sorgho, voire existence d’un maïs bio fortifié pouvant être produit et consommé en association aux légumes).

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Limiter le nombre de jardins (de 6 à 3 par agent d’animation) afin de permettre un encadrement technique et la mise en place d’activité de sensibilisation de manière plus continue. En effet, un jardin de la santé requiert une présence assidue du personnel de sensibilisation et d’encadrement. Renforcer les capacités des encadreurs sur les thématiques de sensibilisation à la nutrition ou sur les techniques et technologies nouvelles avant toute diffusion sur le terrain. Sélectionner les techniques et limiter le nombre de messages susceptibles de durer et d’être appropriés rapidement par les bénéficiaires, bien prendre en compte les capacités d’assimilation des bénéficiaires. Assister les groupements dans l’élaboration des plans d’action annuels ou de campagnes et de comptes d’exploitation prévisionnels afin d’inciter à la réflexion sur d’autres moyens de financement des activités du groupement en dehors de tout appui du projet. Mettre en place des foyers d’animation et de récupération nutritionnelle FARN au sein des villages (cela est déjà facilité par la mise en place des groupements de femmes et des jardins). Redéfinir la stratégie des boutiques d’intrants afin d’éviter la faillite généralisée de toutes ces unités pouvant entraîner une rupture du mécanisme d’approvisionnement en semences pour les groupements. Cette redéfinition doit se faire dans le sens de la conciliation entre la demande et l’offre (regroupement de plusieurs boutiques en une seule; délocalisation des produits chez la plus performante révision…). Sensibiliser les femmes dans le cadre de l’utilisation du revenu tiré des jardins de la santé en termes d’une plus forte utilisation dans le cadre des soins de santé. Ce qui pourrait se réaliser dans le cadre d’une tontine par exemple. Prendre des dispositions en vue d’autonomiser progressivement les groupements des femmes dans la mise en place systématique des séances de démonstrations culinaires et de sensibilisation sur les thématiques d’hygiène, d’allaitement et de nutrition. Former et équiper des brigadiers phytosanitaires au niveau des villages et les mettre en relation avec les groupements maraîchers et les boutiques d’intrants pour une fourniture de services techniques de proximité en matière de lutte contre les ennemis des cultures. Renforcer le système de suivi de d’évaluation des jardins afin de disposer à tout moment des informations sur les extrants et les impacts des jardins. Cela pourra se réaliser lorsque tous les agents du programme auront une meilleure connaissance des indicateurs clés à suivre et à collecter et de leur importance. Une des pistes pouvant faciliter ce travail est la mise en place systématique de propositions d’activités définissant dès le départ les indicateurs à suivre et la méthode. Renforcer la mise en relation des relais communautaires chargés du dépistage de la malnutrition avec les jardins de la santé. Cela devrait bien se passer en sélectionnant les relais parmi les femmes du jardin de la santé. Expérimenter la mise en place des jardins au niveau des centres de santé communautaires et ou au niveau des écoles, où l’action pourrait avoir un impact direct plus large comme c’est le cas de ACF au Niger afin de mieux vulgariser « le mieux produire - mieux manger - mieux vivre ».

2. Transfert de compétences (formation, réplication, outils)

 Bonnes pratiques Les émissions radios de sensibilisation sur l’hygiène alimentaire, corporelle et les soins de l’enfant ont été fortement appréciées par les bénéficiaires et par les populations en général. Le processus de préparation des repas pendant les démonstrations culinaires en terme d’hygiène tant au niveau ustensiles des cuisines qu’au niveau ingrédients de préparation diffère significativement de la façon ordinaire qu’ont les femmes à préparer et constitue pour elles une acquisition significative de connaissance - comme elles le disent « bonne acquisition de précaution ».

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Les formations sur les itinéraires techniques des cultures en général et sur la réalisation des pépinières, la confection sur l’organisation du site en termes de délimitation des couloirs et allées de passage. Cet aspect constitue la différence la plus frappante entre les exploitations typiquement traditionnelles et les jardins de la santé. Le renforcement des capacités à travers les visites d’échange inter groupements et ou auprès des autres structures techniques favorise l’apprentissage et la diffusion des nouvelles connaissances au sein des groupements. Les sensibilisations sur les thématiques d’allaitement exclusif et sur la nutrition de l’enfant. Les formations sur la consommation de l’eau potable et l’hygiène au niveau des points d’eau.

 Leçons apprises Dans le cadre du renforcement des capacités, il est préférable de former toutes les femmes plutôt que d’utiliser l’approche de formation en cascade qui n’est généralement que peu suivie de restitution. L’impact actuel des sensibilisations à l’hygiène demeure trop faible. Il y a lieu de revoir la stratégie de sensibilisation afin d’en améliorer les effets.

 Recommandations Renforcer les capacités des organisations mises en place et celles existantes sur la thématique de la vie associative - dans la mesure où les groupements sont nouveaux et manquent encore d’expérience dans le cadre du travail collectif. Renforcer les capacités des bénéficiaires des jardins en alphabétisation fonctionnelle, c’est-à-dire thématisée sur les activités menées au sein des groupements. Développer une approche champs école pour un meilleur renforcement des capacités des femmes et une mise en relation avec la composante alphabétisation fonctionnelle. Intégrer dans les sensibilisations IEC la thématique des IST/VIH Sida en raison de l’importance de l’exode et de la migration dans cette zone.

3. Plaidoyer (partenariat, intégration et recherche action)

 Bonnes pratiques L’implication des services comme l’institut de recherche ICRAF (International Centre for Research in Agroforestry) pour l’approvisionnement en semences potagères est l’un des aspects le plus important à considérer à ce niveau. Ce partenariat devrait permettre aux bénéficiaires d’accéder aux nouveaux produits de la recherche, telles que les variétés productives et bio fortifiées pouvant améliorer la qualité nutritionnelle.

 Leçons apprises L’implication des services communaux du développement agricole dans le processus de mise en place et de suivi des jardins de la santé devrait permettre (1) aux encadreurs du projet d’avoir plus de temps pour faire un travail de qualité et (2) de favoriser l’appropriation de l’encadrement des groupements.

 Recommandations Intensifier la mise en relation des groupements afin de faire naître des débats/discussions informels concernant le changement de comportement et les pratiques en matière d’hygiène, d’allaitement et de nutrition. Inciter à la création de structures féminines de plus en plus larges afin de faciliter la chaîne approvisionnement  commercialisation.

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V. Conclusion La mise en place des jardins a montré des effets fortement intéressants au niveau des ménages en termes de diversification du régime alimentaire et d’amélioration de la situation économique et sociale des femmes. Cela s’observe au niveau des différences notables dans les SDAM et le revenu issu du maraîchage. En effet dans les proportions des ménages qui ont une alimentation diversifiée, on a 57% chez les bénéficiaires directs alors qu’ils sont de 44% chez les bénéficiaires indirects. Dans un second temps, les jardins ont entrainé augmentation très forte (+ 40 % entre 2008 et 2010) de la proportion des enfants de moins de 5 ans qui accèdent à des aliments riches en vitamine A. Ce qui contribue de manière significative à l’amélioration de la situation sanitaire des enfants. D’un point de vue socio-économique on constate que le revenu du maraîchage d’une femme travaillant dans le jardin de la santé est 2,4 fois plus élevé que celui une femme ne travaillant pas au jardin de la santé. L’utilisation de cet argent dans le cadre de la résolution des problèmes du ménage offre aux femmes un poids social important. On remarque également que 15% du revenu généré par les jardins de la santé est utilisé dans le cadre des soins de santé ce qui est de nature à améliorer la situation sanitaire des enfants et des mères. Les jardins de la santé constituent une méthode efficace pour lutter contre les carences en micronutriments car ils permettent de produire et de consommer les aliments variés, adaptés et choisis par les populations. Outre la valeur nutritionnelle des aliments, cette approche reconnaît également la signification sociale de l'alimentation et souligne les bienfaits multiples liés à la diversité alimentaire. Elle aide les gens à examiner eux-mêmes leur régime alimentaire dans sa globalité en fonction de leurs préférences, de leur style de vie, de leurs besoins et de leur activité. De ce fait, les jardins de la santé contribuent au développement physiologique, mental et social, à l'accroissement des capacités d'apprentissage, à la réduction des problèmes nutritionnels au sein de la famille.

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Annexes

1. Annexe 1 : Caractéristiques socio-économiques des ménages HEA - Kita - 2008 Caractéristiques des groupes socio-économiques

% ménages Taille du Sup. Bétail Équipements ménage cultivées agricoles (en Ha)

Nantis 53 bovins (dont 34 à 40 2 charrues plus 15% 22 12 femelles), 33 PR, 3 ânes semoirs et 16 volailles

Moyens 7 bovins (3-4 femelles), 28% 15 7 6 PR, 1 âne et 7 1 charrue volailles

Pauvres 1 - 0 petits ruminants, 4 57% 12 3 0 volailles

2. Annexe 2 : Tableau de la méthodologie statistique adoptée

Villages & hameau issus tirés Nombre de Proportion des Nombre bénefs à aléatoirement bénéficiaires jardins bénéficiaires enquêter par village (ni) (pi) (ni xpi) Médina de Gakourou 26 6,44% 6 Simbona 33 8,18% 8 Kountougou 13 3,22% 3 Sitaoulé 78 19,34% 19 Sagabary 60 14,88% 15 Drissabougou 50 12,4% 13 Mamibougou 15 3,72% 4 Minamba 33 8,18% 8 Daoulegna 30 7,44% 8 Keniekan 37 9,17% 9 Total 375 100% 93

3. Annexe 3 : Fiche d’enquête adressée aux bénéficiaires directs des jardins de la santé

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Questionnaire d'évaluation d'impact des jardins Fiche enquête destinée aux bénéficiaires des jardins Identification et localisation

Nom de la commune? 1.Gadougou 1 2.Gadougou 2

Nom du village ou Hameau ?

Population en nombre de ménages si hameau ?

Date de l'enquête?

Nom et prénom de la femme ?

Statut Matrimonial de la femme intérrogée? 1.Veuve 2.Divorcée 3.Mariée

Nombre de membres du ménage?

Nombre d'enfants< 5 ans?

Nombre enfants < 2 ans ?

Eléments du SDAM

Céréales: mil, sorgho, maïs, riz, blé ou pain,biscuits, gâteaux secs ou tout aliment fait à partir d'eux?

Carottes, courgettes, patates douces qui sont jaunes ou oranges à l’intérieur ?

Quelle est l'origine des légumes jaunes ou oranges consommés ?

Pommes de terre blanches, ignames blanches, manioc,cassave ou autre aliment fait à partir des racines ou tubercules?

Quelle est l'origine des tubercules et racines consommés ?

Légumes à feuilles vertes foncées tels que les feuilles de manioc, les feuilles de haricot, les feuilles de choux,d’épinard ?

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Questionnaire d'évaluation d'impact des jardins Fiche enquête destinée aux bénéficiaires des jardins

Quelle est l'origine des légumes verts consommés ?

Autres légumes (tomate, jaxatou....)

Quelle est l'origine des autres légumes consommés ?

Mangues mûres, papayes mûres; Bananes, goyaves?

origine des fruits

Autres fruits (Acajou, orange, gardenia,Zimenia)?

Bœuf, mouton, chèvre, lapin, poulet, canard ou autre,volaille, foie, reins,Perdrix,porc-épic;pintade, cœur ou autre organe de la viande ?

Œufs ?

Poissons frais ou poissons séchés ou crustacés ?

Aliments faits à partir des haricots, pois ou lentilles ?

Fromage, yaourt, lait ou autres produits laitiers ?

Aliments faits avec de l’huile, des matières grasses ou du beurre ?

Sucre ou miel ?

Autres aliments tels que les condiments, le café ou le thé ?

Combien de jours dans la semaine, votre enfant de < 5 ans a-t-il mangé des légumes ?

Pendant combien de mois votre ménage ne dispose t-il pas d'assez d'aliment?

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Questionnaire d'évaluation d'impact des jardins Fiche enquête destinée aux bénéficiaires des jardins Eléments du SDAI ( enfant < 5 ans )

Céréales: mil, sorgho, maïs, riz, blé ou pain,biscuits, gâteaux secs ou tout aliment fait à partir d'eux?

Carottes, courgettes, patates douces qui sont jaunes ou oranges à l’intérieur ?

Pommes de terre blanches, ignames blanches, manioc,cassave ou autre aliment fait à partir des racines ou tubercules?

Légumes à feuilles vertes foncées tels que les feuilles de manioc, les feuilles de haricot, les feuilles de choux,d’épinard ?

Autres légumes pour enfants < 2ans (tomate, jaxatou....)?

Mangues mûres, papayes mûres; Bananes, goyaves?

Autres fruits (Acajou, orange, gardenia,Zimenia)?

Bœuf, mouton, chèvre, lapin, poulet, canard ou autre,volaille, foie, reins,Perdrix,porc-épic;pintade, cœur ou autre organe de la viande ?

Œufs ?

Poissons frais ou poissons séchés ou crustacés ?

Aliments faits à partir des haricots, pois ou lentilles ?

Fromage, yaourt, lait ou autres produits laitiers ?

Aliments faits avec de l’huile, des matières grasses ou du beurre ?

Sucre ou miel ?

Autres aliments tels que les condiments, le café ou le thé ?

Combien de jours dans la semaine, votre enfant de < 5 ans a-t-il mangé des légumes ?

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Questionnaire d'évaluation d'impact des jardins Fiche enquête destinée aux bénéficiaires des jardins Impacts des jardins sur la disponibilité, l'accès et l'utilisation des aliments?

Pratiquez-vous le maraichage avant l'intervention ACF? 1.Oui 2.Non

Si 'Non', précisez : les raisons

Quelles sont vos principales sources d'approvisionnement en eau en hivernage

Pendant combien de mois produisez-vous des légumes avant ACF?

Pendant combien de mois produisez-vous des légumes actuellement(avec appui ACF)?

Quelle est la superficie exploitée avant ACF (en nombre de pas)?

Combien de temps après la naissance avez-vous commencé à allaiter votre enfant?

Quelles sont les cultures que vous n'avez jamais pratiquées avant ACF?

Quelles sont les legumes que vos enfants < 5ans consomment le plus? 01.chou 02.laitue 03.corotte 04.oignon 05.tomate 06.concombre 07.aubergine 08.Betterave 09.gombo 10.poivron 11.pomme de terre 12.melon 13.feuille de niébé

Quelle est selon vous la proportion d'augmentation (ou de diminution) de votre production de légumes (Avant et maintenant)?

Quelle est la proportion de la production autoconsommée par le ménage avant ?

Quelle est la proportion de la production donnée aux voisins avant ACF ?

Quelle est la proportion de la production vendue par le ménage avant ACF ?

Quelle est la proportion de la production stockée/conservée avant ACF?

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Questionnaire d'évaluation d'impact des jardins Fiche enquête destinée aux bénéficiaires des jardins

Quelle est la proportion de la production autoconsommée par le ménage actuellement ?

Quelle est la proportion de la production donnée aux voisins actuellement ?

Quelle est la proportion de la production vendue par le ménage actuellement ?

Combien obtenez-vous(cash) en gros pendant une saison de la vente de la production de votre jardin sans appui ACF?

Combien obtenez-vous(cash) en gros pendant une saison de la vente de la production de votre jardin avec appui ACF?

Quelle proportion du revenu du maraichage est utilisée pour achat de nourriture?

Quelle proportion du revenu du maraichage est utilisée pour l'habillement?

Quelle proportion du revenu du maraichage est utilisée pour la scolarisation des enfants?

Quelle proportion du revenu du maraichage est utilisée pour l'achat des produits de santé?

Quelle proportion du revenu du maraichage est utilisée pour autres achats?

Quel est le nombre de mois de consommation des légumes frais au sein de votre ménage avant les jardins?

Pendant combien de temps votre ménage consomme t-il les légumes des jardins maintenant?

Quelles sont les nouvelles techniques de séchage, transformation et conservation acquises grâces aux activités des jardins?

Résidu de la régression : Equipements = +0.000 * Variation de la production +165.046

Quelles sont parmi les techniques diffusées celles qui ont plus d'impact sur la production de votre jardin? 01.La lutte alternative 02.la micro-dose 03.pépinières 04.haie vive 05.Pompe 06.puits 07.les goute à goute 08.le compostage

09.démontrations variétales 10.arbres friutiers

Les Jardins de la Santé - Etude d’impact et de capitalisation - ACF - Juillet 2010 40

Questionnaire d'évaluation d'impact des jardins Fiche enquête destinée aux bénéficiaires des jardins

Parmi les activités du jardin, lesquelles ont plus d'impact sur l'accès aux légumes? 1.La lutte alternative 2.la micro-dose 3.séchage 4.haie vive 5.Pompe et forage 6.les goutes à goute 7.le compostage 8.démontrations variétales

Quelles sont les cinq activités ACF qui contribuent le plus selon vous à améliorer votre revenu 1.Maraichage 2.Boutique Intrants 3.volaille 4.warrantage 5.hivernage

Conservez-vous ou transformez-vous plus maintenant qu'avant vos productions ? 1.Oui 2.Non

Parmi les activités dispensées au niveau du jardin lesquelles vous paraissent les plus importantes à continuer aprés le projet?

Impact IEC sur la connaissance et application des bonnes pratiques ?

Avec quoi vous traitez votre enfant quand il/elle a la diarrhée? 1.Rien 2.SRO 3.Pilulle ou Sirop 4.injection 5.médicament traditionnel 6.Autres

Si 'Autres', précisez :

Quelles sont vos principales sources d'approvisionnement en eau actuellement 1.Puits ouverts 2.puits couverts ou forage 3.eau de surface 4.autres

Quelles sont vos principales sources d'approvisionnement en eau en hivernage 1.Puits ouverts 2.puits couverts ou forage 3.eau de surface 4.autres

Est-ce qu’il y a un couvercle sur le récipient utilisé pour stocker l'eau à la maison? 1.Oui 2.non

Quelle est la fréquence de lavage des recipients de stockage d'eau de boisson? 1.Tous les jours 2.tous les 2 à 3 jours 3.moins d'une fois par semaine 4.jamais

Quelles sont selon vous les causes de la malnutrition

A quel age l'alimentation complémentaire doit être introduite chez l'enfant?

Durant les trois premiers jours suivant l’accouchement, avez vous donné le liquide (colostrum, liquide jaune et épais) qui est sorti de votre sein a votre enfant? 1.Oui 2.non 3.ne sait pas

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Questionnaire d'évaluation d'impact des jardins Fiche enquête destinée aux bénéficiaires des jardins

Combien de temps après la naissance avez-vous commencé à allaiter votre enfant? 2.PENDANT LA PREMIÈRE HEURE SUIVANT 1.IMMÉDIATEMENT L'ACCOUCHEMENT 3.APRÈS LA PREMIÈRE HEURE

Pendant combien de temps avez-vous allaité votre enfant (nombre de mois)

Durant les trois premiers jours suivant l’accouchement, avez vous donné à votre enfant quelque chose d’autre à manger ou à boire avant de le mettre au sein ? 1.Oui 2.non 3.ne sait pas

Parmi les IEC, lesquelles vous parraissent à fort impact 1.les pièces de théatres 2.les émissions radios 3.les boites à images 4.pratiques Phast

Sur la base des critères de pauvreté de la HEA 2008 déterminez la catégorie socio-économique du ménage de la femme? 1.Pauvre 2.moyen 3.riche

Valeur calculée d'après l'équation de régression : Hameau = +0.085 * Proportion autoconsommée avant +10.718

Combien de temps après la naissance avez-vous commencé à allaiter votre enfant?

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4. Annexe 4 : Fiche d’enquête adressée aux bénéficiaires indirects et témoins Identification et localisation Nom de la commune? Gadougou 2 Gadougou1 Nom du village ?

Nom du Hameau?

Date de l'enquête?

Quelle est la catégorie de la femme enquêtée Temoin 00 bénéf indirecte ? Nom et prénom de l'enquêtée?

Nombre de membres du ménage?

Nombre d'enfants< 5 ans?

Elements du SDAM Céréales: mil, sorgho, maïs, riz, blé ou pain,biscuits,gâteaux secs ou tout aliment fait à partir d'eux? Carottes, courgettes, patates douces qui sont jaunes ou oranges à l’intérieur ? Pommes de terre blanches, ignames blanches, manioc,cassave ou autre aliment fait à partir de racines ou tubercules? Légumes à feuilles vert foncé tels que les feuilles de manioc, les feuilles de haricot, les feuilles de choux,d’épinard ? Autres légumes ?

Mangues mûres, papayes mûres; Bananes, goyaves? Autres fruits (oranges, acajou,gardenia,Zimenia? Bœuf, mouton, chèvre, lapin, poulet, canard ou autre volaille, perdrix, pintade, foie, reins, cœur ou autre organe de la viande ? Œufs ?

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Poisson frais ou poisson séché ou crustacés ?

Aliments faits à partir de haricots, pois ou lentilles ? Fromage, yaourt, lait ou autres produits laitiers ? Aliments faits avec de l’huile, des matières grasses ou du beurre ? Sucre ou miel ?

Autres aliments tels que condiments, café ou thé ? Combien de mois d'approvisionnement alimentaire adéquat dispose votre ménage?

Impact des jardins sur la disponibilité, l'accès et l'utilisation des aliments? Pratiquez-vous le maraichage avant Oui Non intervention ACF en 2007? Quelle est la superficie exploitée avant 2007?

Quelles sont les cultures que vous pratiquez avant 2007 ?

Quelles est la proportion de la production données aux voisins avant 2007 ? Quelle est la proportion de la production qui est consommée par le ménage actuellement ? Quelle est la proportion de la production vendue par le ménage actuellement ? Combien de cash avez-vous obtenu en gros de la vente sans appui du projet ? Quelle utilisation avez-vous faits du revenu Achat scolarisation achat obtenu de la vente? produit habillement autres des enfants nourriture santé Quel est le nombre de mois de consommation des legumes frais au sein de votre ménage? Quelles sont techniques conservation,Stockage et transformation des produits maraichers que vous connaissez?

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Impact IEC sur les connaissances et des bonnes pratiques ? Avec quoi vous traitez votre enfants quand Pilulle médicament il/elle a diarrhée? Rien SRO ou injection Autres traditionnel Sirop Si 'Autres', précisez :

Quelles sont vos principales sources puits couverts ou Puits ouverts eau de surface autres d'approvisinnement en eau actuellement? forage Quelles sont vos principales sources puits couverts ou Puits ouverts eau de surface autres d'approvisinnement en eau en hivernage forage Est-ce qu’il y a un couvercle sur le récipient Oui non utilisé pour stocker à la maison? Quelle est la fréquence de lavage des recipient tous les 2 à 3 moins d'une fois par Tous les jours jamais de stockage d'eau de boisson? jours semaine Quelles sont selon vous les causes de la malnutrition

A quel age l'alimentation complémentaire doit être introduite chez l'enfant? Durant les trois premiers jours suivant Oui non ne sait pas l’accouchement, avez vous donné le liquide (colostrum, liquide jaune et épais) qui est sorti de votre sein a votre enfant?

Combien de temps après la naissance PENDANT LA PREMIÈRE APRÈS LA avez-vous commencé IMMÉDIATEMENT HEURE SUIVANT PREMIÈRE à allaiter votre enfant? L’ACCOUCHEMENT HEURE Pendant combien de temps avez-vous allaité votre enfant(nombre de mois) Durant les trois premiers jours suivant Oui non ne sait pas l’accouchement,avez vous donné quelque chose d’autre à manger ou à boire à votre enfant avant de le mettre au sein ? Cultures pratitiquées Raisons

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5. Annexe 5 : Fiche d’enquête témoignage Fiche de témoignage des bénéficiaires par rapport aux activités des jardins de la santé

Histoire de succès ou d’échec Le Sujet à traiter avec deux femmes au niveau de chaque village retenu dans le cadre de cette évaluation d’impact. Nom de la femme :………………………………………………………………………………………………………………………………………… Prénom :………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… Localité :………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… Taille du ménage :…………………………………………………………………………………………………………………………………………… Thème :…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… Vous avez travaillé dans le cadre du maraîchage avec le projet, racontez-nous ce que cela a changé dans votre vie ? ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ………………..……………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… Dans le cadre des autres activités ACF qu’est-ce qui a changé dans votre vie ? ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

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6. Annexe 6 : Approche méthodologique de la capitalisation Identification des connaissances développées dans le cadr e des jardins de la santé Ateliers de travail avec le personnel de Action contre la faim au niveau de la coordination et sur le terrain : Il s’est agit à ce niveau de favoriser l’investigation et la réflexion collective sur ce que sont les enseignements tirés de l’expérience de la mise en place des jardins de la santé. Définition et choix des thématiques de capitalisation Le travail de définition des thèmes et des critères de capitalisation et d’échanges de connaissances a été fait au niveau de la coordination et a été complété par le consultant avec l’équipe de terrain. Au niveau de l’équipe terrain, les discussions ont été conduits dans le sens de déboucher sur des thèmes en relation à la stratégie de mise en œuvre des jardins de la santé; les aspects de recherche-Action en milieu paysan (démonstrations technologiques et variétales) et le suivi de l’évaluation. . La stratégie de mise en œuvre des jardins de la santé : il s’agit à ce niveau de l’approche méthodologique de la mise en place des jardins de la santé (identification, la formation et sensibilisation ; le développement partenariale ; le transfert des technologies ; responsabilisation des bénéficiaires).

. les aspects de recherche en milieu paysan : problématique environnementale prise en compte dans la composante protection des jardins de la santé ; durabilité de certains investissement technologiques goutte-à-goutte ; pompe à pédale entreprenariat féminin en milieu rural ; appropriation des actions entreprises dans le cadre des jardins de la santé.

. Suivi et évaluation des activités du jardin de la santé : il s’est agit ici d’une analyse du système de suivi et d’évaluation centré sur les ateliers bilan. La stratégie de mise en œuvre des jardins de la santé A ce niveau plusieurs thématiques spécifiques ont été retenues dans le cadre de la capitalisation; il s’agit notamment de l’identification des bénéficiaires et la participation des communautés à l’activité des jardins de la santé; la formation et sensibilisation (formations techniques et IEC); le développement des partenariats ; le transfert des technologies ; la responsabilisation des bénéficiaires. Sur l’identification des bénéficiaires, des potentialités de production et la participation des communautés

Points d’inflexion Savoirs faire mobilisés Origine du Classement savoir faire (avancées et blocages)

Bonne adhésion des Visite des autorités et explication de Endogène Transposable partenaires locaux (chefs l’approche de mise en œuvre de l’activité traditionnels, autorités Animations communautaires et Endogène Transposable communales, groupes de explication des causes de la malnutrition et femmes) à l’activité à proposition des solutions. l’activité jardin de la santé Prise en compte de la motivation des Endogène Spécifique bénéficiaires comme préalable. Refus de certains Lobbying au niveau supérieur des Endogène Spécifique partenaires sanitaires autorités sanitaires locaux d’accepter le principe des jardins dans les centres de santé. Difficultés d’accès au Lobbying auprès des autorités Exogène foncier dans le cadre d’un traditionnelles et administratives pour la travail collectif facilitation du foncier aux bénéficiaires L’activité du maraîchage en Ciblage des zones de pratique du Endogène Transposable temps que tel n’est pas maraîchage en général nouvelle chez les bénéficiaires

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Responsabilisation des bénéficiaires et priorisation des solutions locales

Points d’inflexion (avancées et Savoirs faire Origine du Classement blocages) savoir faire

Système de warrantage pour Sensibilisation pour une participation au Exogène faciliter l’accès aux intrants système de warrantage pour faciliter l’accès aux intrants Présence des puisatiers locaux Sensibilisation et mise en relation avec Endogène Transposable puisatiers locaux pour réalisation infrastructure hydraulique d’irrigation

Manque de trésorerie suffisante Mise en place du système d’un système Endogène Transposable chez les bénéficiaires pour le de « Matching grant » ou Financement à paiement des puisatiers locaux cout partagé

Découragement des bénéficiaires à Sensibilisation à l’utilisation des haies Exogène cause des attaques des animaux vivres et mortes. en divagation Sensibilisation au parckage des animaux Endogène Transposable locaux;

Encouragement des femmes à persévérer Endogène Transposable Attaques des ennemis des cultures Formation sur la lutte biologique contre Exogène les ennemis des cultures sur la base des produits locaux (piments, tabac, graines de neem etc.….)

Bon choix des recettes de recettes « améliorées » sur base des endogène Transposable démonstration culinaires produits disponibles et jardins ; faible coût, ustensiles locaux, et disponibilité locale des produits

Tarissement de la nappe et Sensibilisation et formation au paillage Exogène Insuffisance des infrastructures Sensibilisation à un démarrage précoce d’irrigation des activités Endogène Transposable

Le transfert des compétences (techniques et technologiques)

Points d’inflexion (avancées et Savoirs faire Origine du Classement blocages) savoir faire

Faible niveau de connaissance des Utilisation des boites à image pour la exogène pratiques d’hygiène, et de nutrition sensibilisation des enfants Bon choix des heures de sensibilisation endogène Transposable Lieu de sensibilisation bien choisi exogène Transposable

Difficultés de faire des formations et Regroupements des femmes leaders au niveau Endogène Transposable démonstrations culinaires dans des points centraux et mise en place des

chaque village (trop de villages) démonstrations culinaires Organisation des systèmes de restitutions au niveau des villages par les femmes leaders Endogène Transposable

Faible niveau technique des Démonstration/expérimentation/formation sur Exogène Transposable bénéficiaires les techniques culturales initiation des visites d’échanges inter groupements Endogène Transposable Outils IEC attrayants Boites à images; pièces de théâtres Exogène Transposable Bonne stratégie de mise en place des A l’ombre et dans un endroit plus tranquille Endogène Transposable séances de sensibilisation pour que les femmes se sentent en confiance

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Structuration des communautés et suivi de l’évaluation des activités des jardins de santé

Points d’inflexion (avancées et Savoirs faire Origine du classement blocages) savoir faire

Mauvaise structuration des Regroupement au sein des groupements Exogène femmes au sein des villages

Endogène Transposable initiation à des cotisations pour créer des FDR (Fonds De Roulement)

Exogène Mise en place des comités de gestion

Exogène Mise ne relation avec d’autres structures Difficultés d’accès aux Mis aux se en place du Warrantage pour faciliter Exogène semences et intrants l’accès intrants

Initiation des achats groupés Endogène Transposable Mise en place des ateliers Convocation des représentants des comités de Endogène Transposable bilan d’évaluation des jardins gestion des jardins de la santé au niveau d’un

de la santé point central et tenue des ateliers bilan en langue locale et par des femmes

Restitution des résultats des ateliers bilan par les Endogène Transposable femmes participantes

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