Enbata N°2269
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Anita I ELB QUI ScopEUSKO au top DANIELLE MITTERRAND ÉDITORIAL SAR HITZA ENBATA | 7 MARS 2013 18ème Korrika L y a Herri Urrats chaque deuxième dimanche de mai à Sen- portugaises lancées à leurs trousses. Mais si pour les envahis- pere en faveur des ikastola. Il y a aussi Korrika qui, tous les seurs de Napoléon, le parcours fut un long chemin de croix, au deux ans, sillonne les sept provinces pour récolter des fonds cours duquel la mort préleva un effroyable écot, ce ne sera assu- I au profit des Gau eskola d'AEK. Deux rendez-vous festifs rément pas le cas pour les porteurs du témoin de l'euskara. Car qui rassemblent les bonnes volontés bien au-delà de la sphère s'il est une fête qui témoigne, tout comme Herri Urrats, du désir militante abertzale. Car, et c'est bien heureux, la sauvegarde et la et de la joie de vivre de ce pays, de l'engagement militant paci- promotion de l'euskara sont devenues la préoccupation de beau- fique et plein d'optimisme de milliers d'euskaldun et de milliers coup de citoyens qui ne partagent pas nécessairement les objec- d'autres qui veulent le devenir, c'est bien Korrika. tifs abertzale. Depuis toujours, les objectifs d'AEK sont la promotion de la Les enquêtes socio-linguistiques de ces dernières années mon- culture basque et le développement de l'euskara à tous les ni- trent l'affaiblissement de la transmission familiale de l'euskara, veaux de la société. Pour l'édition de cette année, l'engagement notamment en Iparralde, et la désaffection grandissante des bas- d'AEK s'est concrétisé par de nombreux projets, dont la Korri- cophones pour son utilisation quotidienne. Dès lors, le slogan ka culturelle fait partie. Pour AEK, il est juste d'investir une par- choisi pour cette 18ème édition est particulièrement d'actualité tie des moyens financiers obtenus grâce à Korrika dans des «Eman euskara elkarri». Il traduit la nécessité vitale d'un par- actions qui recherchent plus un bénéfice social qu'un intérêt fi- tage solidaire, dans l'apprentissage et dans la pratique, entre nancier. celles et ceux qui parlent l'euskara et celles et ceux qui veulent Ainsi, la Korrika culturelle a voulu impulser les arts scéniques, l'apprendre. A quoi servirait, en effet, d'apprendre la langue si on ouvrir la voie aux nouveaux créateurs et créatrices basques et ne s'en sert pas dans la vie quotidienne? aider à la diffusion d'œuvres présentées aussi bien lors de la Kor- Korrika 2013 débutera le 14 mars à Andoain pour arriver dix rika culturelle qu'à l'occasion d'autres rendez-vous culturels. jours plus tard à Bayonne, après un parcours de plus de 2.000 Concerts, débats musicaux, master classes, expo photos, théâtre, kilomètres. Après avoir fait escale à Iruñea le vendredi 15 mars, créations audiovisuelles et bien d'autres actions accompagnent Korrika fera sa première incursion en Iparralde en arrivant par Korrika 2013. L'euskara par et pour l'art est une magnifique ini- Arnegi le samedi 16 mars à 11h30. Elle traversera ensuite Gara- tiative. zi, Amikuze et le sud Labourd pour retrouver la Navarre par Be- N'en doutons pas, Korrika 2013 sera un succès populaire ana- ra et poursuivre son chemin en Hegoalde. logue aux éditions précédentes. A l'heure où les collectivités ter- Korrika reviendra en Iparralde huit jours plus tard, dimanche ritoriales, au Nord comme au Sud, réduisent leurs aides, elle 24 mars, pour l'apothéose finale, puisque l'arrivée est prévue à sera, une fois encore, l'occasion de récolter des fonds, essentiels Baiona à 12h30. Clin d'œil de l'histoire, d'Irun à Baiona, elle pour qu'AEK puisse continuer son œuvre. Mais Korrika est bien refera, à exactement 200 ans de distance, le chemin parcouru par plus qu’une affaire de sous: elle traduit l'engagement solidaire les troupes napoléoniennes en déroute, quittant la péninsule d'un peuple qui veut préserver son bien le plus précieux, sa après avoir incendié Donostia, poussées par les armées anglo- langue. Eman euskara elkarri. Udalbiltzaren bersortzea OAN den larunbatean, Donostiako Victoria Euge- sinboloa, Gara kazetako zuzendari izana, eta Otamendi- nia antzokian zirenek bizi ahal ukan dute guttitan rekin inkulpatua, ETA erakundeko zuzendaritzarekin el- bizitzen den momentu bat. Egia da lekuak berak karrizketa bat egiteagatik. Beste sinbolo bat. Bikotea taula J inposatzen duela holako errespetu bat. Egia da an- gainean ikustearekin, nola ez izan baikor, nola ez utzi tolakuntzak, apaindurak, sartzean bi lerroetan dantzariek gogoetak betetzen? Denbora berean, frustrazio gustu bat, eta saihetseko pianoak ere ekartzen ziotela zerbait ospetsu erantzunik gabeko galdera batzuk, hamar urte galduak, ekitaldiari. Kasik sobera. Egia da sinbolo guziak erabiliak zatiketa bat beti hor, dena hasi behar. Udalbiltzan pausa- izan direla, hitzetan, kantuetan, irudietan, diagnostikoan, tuak izan dira. Udalbiltzakoetatik hainbat hurbil. Lur- aro berri baten sortzea hobeki azpimarratzeko. Bainan ralde garapena eta kohesio sozioekonomikoa sustatzea, momentu hunkigarriena izan da Loren Arkotxak, Udal- Euskal Herri nazioaren egituratzea laguntzea, heien arte- biltzako lehendakari ohiak, karguaren makila Mertxe ko harremanak, naziotasuna eta nazioarteko lanak, izanen Aizpurua, Usurbileko auzapezari eta Udalbiltzaren lehen- dira besteak beste, Udalbiltzako zuzendaritza berriaren dakari berriari eskaini diolarik. Txalokada luze batek gai nagusiak. Hemeretzi kidek osatuko dute Udalbiltzaren agurtu du Loren Arkotxa, eta beste hainbestek makilaren zuzendaritza, ispilatuko dute ere Euskal Herriko zatiketa pasaia. Hori izan zen momentu liluragarria, magikoa, hun- administratiboa, zazpi herrialdeak, aniztasun politikoa, kigarria. Ahantziak dantzariak, pianoa, kantaria, lekuaren generoa eta hizkuntza irizpideak. Iparraldeko hiru lurral- edertasuna, apaindurak eta antolakuntza, makil xume ba- deak ordezkatuak izanen dira lau hautetsiei esker. Mo- ten eskaintza, pasaia, izan zen bizitzen den momentu hura. tibazioa sentitzen ahal zen antzokiko lerroetan, txaloen Alde batetik, Loren Arkotxa, adin batetako gizon bat, indarrak frogatzen zuen, ikusten ahal zen ere hautetsi Udalbiltzaren sortzea, baloreak eta sinbolizatzen dituenak, gehienak gazte zirela, geroa naski. Beste batzuek, momen- Udalbiltzaren urte ilunen lekukoa, urteko poliziaren ope- tu bera bizi izana zuten duela hamalau urte. Itxaropen razioa arte Udalbiltzaren lehendakari zena. Bestaldetik, berarekin. Loren Arkotxa eta Mertxe Aizpurua txalotzean Mertxe Aizpurua, emazte bat, beste sinbolo bat ikusten pentsatu dute ez zutela berriz ezagutu nahi “bizitzen den ahal zen hor ere, gazteagoa, etorkizuna, berrabiatzearen momentu hori”. 2 GOGOETA ENBATA | 7 MARS 2013 CETTE SEMAINE Quelle époque de m… ! TARTARO S’EST ÉTONNÉ ● Peio Etcheverry-Ainchart ●●● que la reine d'An- ONNAISSEZ-VOUS saint Polycarpe? C’est un gleterre soit hospitali- type qui mourut en martyr à l’époque où l’on sée pour une C déployait plus de finesses techniques à faire gastro-entérite. Pas dévorer des chrétiens par des lions qu’à gérer une for- grave, elle n'a pas mation en 4-4-2 dans une équipe de football. En tout besoin de courir loin cas ce pauvre Polycarpe finit brûlé vif, ce qui lui ins- pour aller sur le trône. pira une phrase mémorable: «Mon Dieu, dans quel ●●● que pour faire taire siècle m’avez-vous donc fait naître!». À voir comment les critiques sur son train il est mort, on comprend que cette question lui ait brû- de vie luxueux, le métro- lé les lèvres. polite orthodoxe de Plov- div en Bulgarie, propose Êtes-vous polycarpiste? de vendre une de ses De son histoire, Roland Barthe avait même créé le Rolex pour payer la fac- néologisme “polycarpisme” pour désigner cette ten- ture d'électricité d'une de dance à regretter l’époque où l’on vit. Loin de moi est glauque, et qu’on n’en sortira jamais. Eh bien para- ses églises. Un train de l’idée de m’afficher polycarpiste, mais tout de même… doxalement, je ne suis pas si pessimiste que cela à vie pas orthodoxe, ce Quand on regarde la période actuelle, on est fondé ce sujet. À mon avis, la situation n’est pas une fatali- n'est pas très catholique à alimenter quelque crainte à la fois pour un avenir té, et l’histoire montrerait même que c’est un phéno- non plus. proche (qui nous concerne) et a fortiori pour un ave- mène plutôt récurrent et dont on a toujours fini par ●●● et réjoui que les nir plus lointain (qui concerne nos enfants). Déjà, il est sortir. Suisses décident à un fait acquis qu’en plusieurs aspects de la vie quo- Qu’y a-t-il donc de commun, en effet, entre les pé- 60% d'interdire les tidienne, les gens de ma génération —c’est-à-dire nés riodes de tension religieuse, de violence sociale, de parachutes dorés de à la fin des Trente glorieuses— sommes les premiers flambée populiste dans les derniers siècles de notre leurs patrons, lors à vivre moins bien que nos parents. Péril climatique, ère? Réponse: les contextes de crise économique. Si d'une initiative populai- crise économique quasi ininterrompue, insécurité so- on recherche une voie religieuse rigoriste, voire inté- re contre les “rémuné- ciale et j’en passe… il n’y a pas de quoi se réjouir de griste, si l’on stigmatise l’immigré, l’étranger, «l’autre» rations abusives”. Des ce que l’on vit à l’heure actuelle. Pour couronner le dans sa pluralité, comme boucs émissaires, si on Suisses le couteau tout, on ne peut même plus se fier à ce qu’on man- balance des avions dans des tours comme en d’autres entre les dents, on ge! Évidemment, on pourra toujours dire que com- temps on brûlait des sorcières ou partait en croisa- comprend! paré à certains de nos congénères vivant sous le seuil de, c’est parce qu’on cherche à se protéger face à l’in- ●●● que des centaines de pauvreté dans toutes les latitudes de notre petit certitude de l’heure ou du lendemain.