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. RECEVOIR EN SA VILLE

Les et leurs invités au XVIIIe siècle

Archives municipales de , BB 282 détail Livre X des Annales (1684 – 1713)

Juliette BERTHIER Mémoire de Master 1 sous la direction de Sylvie Mouysset

Université Toulouse II – Jean Jaurès | Master Histoire et civilisations modernes et contemporaines 2016 – 2017 Remerciements

Je tiens tout d’abord à remercier ma directrice de recherche, Sylvie Mouysset, pour sa patience et son soutien tout au long de l’année. La confiance qu’elle a mise en moi et ses nombreux conseils m’ont permis d’aller jusqu’au bout de ce mémoire.

Je remercie également Géraud de Lavedan, archiviste des archives municipales de Toulouse. Ses idées et ses conseils ont permis d’aiguiller mon sujet tout au long de l’année.

Le personnel de la Bibliothèque Universitaire Centrale et du Centre de Ressources d’Olympe de Gouges pour leur accueil et leur patience.

J’ai une pensée particulière pour mes relectrices qui ont passées de longues heures à me corriger, ma mère, Anne Sauvageot et Marie Vincenti.

Je remercie mes parents pour leur soutien tout au long de cette année.

Enfin, je remercie mes amis et mes camarades de promotion, qui par leurs discussions m’ont aidée à mûrir mon étude et à me donner les moyens de le terminer.

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Introduction

Les magistrats municipaux, plus connus sous le nom de Capitouls, sont maîtres de la ville de Toulouse. Ils ont la main mise sur le pouvoir municipal et judiciaire.

« Ils sont les successeurs des médiévaux, membres du ʺCommun conseil de la Cité et du Bourgʺ auquel le comte Raymond V [a] abandonné en 1189 la plus grande partie de ses prérogatives. Leur titre de domini de capitulo, qui signifiait simplement ʺseigneur du chapitreʺ fut transformé au début du XVe siècle en domini de Capitolio, ʺSeigneur du Capitoleʺ. Au siècle suivant se généralisa l’emploi des termes ʺCapitoleʺ et ʺCapitoulsʺ pour désigner la Maison commune et ses occupants1. »

Au XVIIIe siècle, les capitouls sont élus pour un an. Sur une liste de quarante- huit candidats, six par capitoulat, seuls huit seront choisis par un Sénéchal et deux magistrats assistés d’un cortège de trente électeurs (officiers royaux et anciens capitouls). Le 27 novembre, les huit nouveaux capitouls prêtent serment au Viguier et entrent en fonction le 13 décembre. Ce laps de temps permet aux Capitouls entrants de se familiariser avec l’exercice de leur charge et aux Capitouls sortants de dévoiler leur testament capitulaire. Ceux-ci présentent le bilan de leur gestion et l’état des affaires municipales. Quatre responsabilités sont confiées aux huit capitouls : la justice, la police, les réparations et les hôpitaux. Bien que certaines charges paraissent plus honorifiques que d’autres, et que le « premier de justice », qui porte aussi le titre de « chef du Consistoire », ait la préséance sur les autres, aucun n’est supérieur à l’autre, ils sont égaux dans leur charge. Afin de les accompagner dans leur rôle, ils sont secondés par le Conseil général qui rassemble cinquante-quatre membres de droit (capitouls, syndic de la ville,

1 Michel TAILLEFER, Vivre à Toulouse sous l’Ancien Régime, Toulouse, , Ombres blanches, impr. 2014, 2014, p. 60. 3 anciens capitouls, premier président, deux commissaires au , les principaux officiers royaux, des représentants de l’archevêque des chapitres et de l’Université) et trente-deux membres « élus », désignés par les capitouls parmi les notables personnages de leur capitoulat. Ils siègent trois ou quatre fois par an dans le Grand Consistoire, en public. Ce sont eux qui entendent notamment le testament capitulaire. Le Conseil de Bourgeoisie, se rassemble trois ou quatre fois par mois. Il est composé d’une trentaine de personnes. Les Capitouls, les anciens Capitouls, les assesseurs et le syndic représentent la municipalité. Les parlementaires représentent le roi : le premier président du parlement, trois conseillers de la Grande Chambre, le procureur du roi et deux avocats généraux. On y trouve également les officiers du roi : le viguier, le sénéchal, et le Juge Mage. Ils se retrouvent dans le Petit Consistoire à huis clos, afin de délibérer sur toutes les affaires importantes et sur les décisions des capitouls.

Les Capitouls disposent ainsi d’une importante administration pour gérer les affaires de la ville de Toulouse.

Toulouse est alors une ville qui passe de 43 000 habitants en 1695 à 48 000 en 1750. De plus, c’est une ville composée d’une noblesse parlementaire riche qui domine Toulouse, le parlement de Toulouse étant d’ailleurs le plus aristocratique de France2. Elle reçoit régulièrement la visite de représentants du roi, de ducs ou de comtes de passage ou celle d’un officier ou commissaire nouvellement nommé. Ces personnes restent à Toulouse pour une durée plus ou moins longue. Elles sont les invitées des capitouls qui les accueillent, les hébergent et les divertissent. Lorsqu’un hôte arrive à Toulouse, un cortège plus ou moins fourni est organisé pour lui souhaiter la bienvenue et lui offrir des présents de la part de la ville. Ainsi lorsqu’en 1724, M. de Chalvet fils est nommé par le roi pour succéder à son père en sa charge de Sénéchal de Toulouse, celui-ci fait son entrée à Toulouse. À cette occasion, « Il sera mis un bataillon de huit compagnies de bourgeoisie sur pied […], lequel bataillon ira comme il est d’usage au-devant dudit M. de Chalvet sénéchal pour le recevoir au-delà de la porte par où il désirera entrer ». Les Capitouls sont alors présents

2 Philippe WOLFF, Histoire de Toulouse, Toulouse, France, Privat, 1994. 4

à la porte pour l’accueillir, lui offrir les présents d’usage et le conduire avec la compagnie du Guet à l’hôtel de la Sénéchaussée3.

Pour d’autres visiteurs, l’entrée est plus spectaculaire. Ainsi, lorsque Monsieur, frère du roi4 vient à Toulouse en 1777, une délégation de deux capitouls est envoyée à sa rencontre à Montauban, un feu d’artifice est tiré le jour de son entrée, les rues sont tapissées, l’arc de triomphe est décoré. On fait couler des fontaines de vin, sonner les cloches de la ville et une illumination générale est décidée5. Son arrivée est donc plus prestigieuse : « il a été délibéré de rendre à Monsieur frère du Roi tous les honneurs et hommages dus à son rang et à sa naissance6 ». Chaque invité a donc son entrée propre, délibérée au sein du conseil de Bourgeoisie afin de l’accueillir comme il se doit.

Au début du XVIIIe siècle, la dynamique militaire voulue par Louis XIV se poursuit. Ses successeurs, Louis XV et Louis XVI continuent dans cette voie. Victoires et traités sont alors fêtés comme il se doit dans tout le royaume. À Toulouse, on ne déroge pas à la règle : les fêtes militaires et publications de paix sont nombreuses, plus de quarante pour le XVIIIème siècle7. Cependant, outre les victoires militaires, les célébrations de fêtes dynastiques, religieuses ou profanes font également partie des festivités. Les capitouls mettent un point d’honneur à rendre ces évènements les plus grandioses possible, afin de plaire tant aux élites qu’au peuple. Certaines fêtes sont annuelles comme la fête de « la Délivrance » qui se déroule tous les 17 mai, tandis que d’autres sont organisées au fil des événements, comme les victoires ou les traités de paix.

Ces quatre types de fêtes ne sont pas les seuls évènements qui permettent à la ville de se draper de ses plus beaux atours. Lorsqu’un visiteur de marque est annoncé, les capitouls délibèrent et vérifient le protocole d’après les anciennes délibérations, afin de les accueillir dans le respect de leur rang. Lorsque le visiteur est très haut placé, le peuple lui-même contribue à l’accueil

3 A.M.T. BB 48 f°47-47v. 4 Comte de Provence, futur Louis XVIII 5A.M.T. BB 56 f°201v 6 A.M.T. BB 56 f°201 7 Michel CASSAN, La fête à Toulouse à l’époque moderne : De la fin du XVIème siècle à la Révolution, Thèse imprimée, Université Toulouse le Mirail - Toulouse II, 1980. 5 et profite de la fête. Ainsi, pour la visite du Duc de Richelieu en 1741, la ville s’anime pour quatre jours de réjouissances8.

Le plus grand honneur reste l’invitation à la table des Capitouls. La réjouissance publique et accessible à tous n’est qu’une infime part de la fête, qui se prolonge dans les murs de la Maison commune, avec des bals, des danses et des dîners privés. Ainsi pour le duc de Richelieu, les Capitouls offrent un repas à l’Hôtel de Ville de même qu’un feu d’artifice sur la place Royale9 permettant à toute la population de le voir et de profiter ainsi de sa visite. Il rencontre également des étudiants qui lui font un discours panégyrique. La Bourse des Marchands l’honore d’un Te Deum et d’une symphonie au couvent des Augustins. Les festivités se déroulent également dans la ville : la place Saint-Etienne est recouverte de sable et des festivités de nuit sont prévues, comme des danses10. Toute la population participe ainsi d’une manière ou d’une autre à l’accueil du Duc de Richelieu, selon son rang social.

L’accueil est soigneusement organisé par les Capitouls lors de leurs délibérations avec le Conseil de Bourgeoisie afin de faire honneur à leur hôte. Durant la séance, on délibère également sur les Toulousains que les Capitouls invitent à leur table. Il peut s’agir de l’élite bourgeoise, comme du Premier président au Parlement. Ainsi, à la diversité des invités des Capitouls correspond celle de leur réception. Si le protocole suit un schéma assez identique, il est cependant modifié pour chaque invité. Chacun a droit à une entrée personnalisée. Les Capitouls vont accueillir les invités à l’extérieur de la ville. Cependant, si pour le frère du roi, deux Capitouls sont requis et vont jusqu’à Montauban11, pour M. de Chalvet, Sénéchal de Toulouse, c’est le bataillon à pied qui ira à sa rencontre au-delà de la porte, sans précision de la distance12. Lorsque le duc de Richelieu s’annonce en 1741, deux Capitouls et

8 Ibid. 9 Robert A. SCHNEIDER, The Ceremonial city, Princeton University Press., Princeton, New Jersey, 1995, p. 155‑156. 10 Ibid, p.156. 11 A.M.T. BB 56 f°201v. 12 A.M.T. BB 48 f°43. 6 quatre anciens Capitouls vont l’accueillir à une journée de cheval de la ville13. Ainsi chaque invité est-il attendu de manière différente suivant les honneurs exigés par son rang.

Le point culminant de la célébration est le repas. Les Capitouls fotnt en sorte d’honorer leur hôte avec un repas digne de ce nom. Ils déboursent des sommes élevées en plats élaborés, vins de qualité et décorations de table. Au XVIIe siècle, la cour de Louis XIV a défini une certaine étiquette.

« As in social interactions between individuals, etiquette was a constant concern for collective bodies in the Old Regime, particularly provincial cities keen to conform to the ways of Paris and Versailles.14 »

Celle-ci est reprise à travers le royaume afin d’imiter la Cour de Versailles ; les Capitouls suivent le mouvement. Ainsi, durant le repas, de nombreux plats sont-ils présentés, afin de satisfaire la gourmandise des différents convives, mais également de témoigner de la magnificence du maître de maison15.

L’histoire des Capitouls est un sujet qui a passionné de nombreux chercheurs et érudits régionaux, notamment au XIXe siècle16. Les Capitouls font partie de l’histoire de Toulouse : on ne peut évoquer celle-ci sans parler de ses magistrats municipaux. L’administration et la justice capitulaire ont été étudiées dans de nombreux ouvrages sur Toulouse, de l’œuvre de Philippe Wolff à celle de Michel Taillefer17. Sur les Capitouls en particulier, certains

13 A.M.T. BB 50 f°234. 14 Robert Schneider, The Ceremonial City, Princeton University Press, Princeton, 1995, p.156- 157. 15 Jean-Louis FLANDRIN et Massimo MONTANARI, Histoire de l’alimentation, Paris, Fayard, 1996, p. 572. 16 Victor Fons, Quelques notes au sujet des présents de la ville de Toulouse sous l’administration des Capitouls, Toulouse, Douladour, 1876 ; Buvettes et festins des Capitouls, Toulouse, Douladour, 1875 ; E. Raymond, Les dîners du Capitole et leurs menus du XVIème au XVIIIème siècle, Journal de Toulouse, 17 et 18 Avril 1864. 17 Philippe Wolff, Histoire de Toulouse, Toulouse, Privat, 1994 ; Michel Taillefer, Vivre à Toulouse sous l’Ancien Régime, Paris, Perrin, 2000 ; Nouvelle histoire de Toulouse, Toulouse, Privat, 2002. 7 travaux de recherche ont été menés, tels celui d’Elena Sanchez18 qui se concentre sur la relation entre les Capitouls et la monarchie absolue. Toulouse sous le règne de Louis XIV a également été étudié par Isabelle Burguion qui met en rapport les différents pouvoirs qui s’opposent dans la ville19. Quant à Christine Daraud, elle cherche à développer la dimension sociale des Capitouls et à comprendre ce qu’est la véritable puissance capitulaire20. Les fêtes données en l’honneur des invités ont également fait l’objet de plusieurs mémoires de recherches, dont ceux de Michel Cassan21 et de Delphine Robin22. La thèse de M. Cassan permet une analyse des différents types de fêtes présentes entre le XVIIème et le XVIIIème siècle, tandis que le mémoire de Delphine Robin met en avant l’instrumentalisation politiques et la propagande que ces fêtes engendrent. L’histoire des Capitouls a donc été étudiée sous différentes approches, insérée ou non dans une histoire plus générale de Toulouse.

Parmi les sujets peu abordés, se trouve la question des invités des Capitouls. Les repas ont été évoqués dans une partie du mémoire de Christine Daraud, mais restent à développer23. Jean-Louis Flandrin et Massimo Montanari sont des pionniers en la matière24. Dans leur ouvrage Histoire de l’alimentation, les auteurs dressent l’état de la recherche sur le sujet depuis trente ans en brassant une multitude de périodes et de thèmes. Lorsqu’on s’ouvre aux autres disciplines des sciences humaines, on découvre que de nombreuses études ont déjà été réalisées grâce aux philosophes, aux

18 Eléna SANCHEZ, Les capitouls de Toulouse sous le règne de Louis XIV : 1661- 1715,Université de Toulouse-Le Mirail, UFR Histoire, histoire de l’art et arts plastiques, Toulouse, 1994. 19 Isabelle BURGUION, Les capitouls, le pouvoir royal et ses représentants sous le règne de Louis XIV : 1659 à 1715,Université de Toulouse-Le Mirail, UFR Histoire, histoire de l’art et arts plastiques, Toulouse, 1991. 20 Christine DARAUD, La puissance capitulaire à Toulouse pendant la seconde moitié du XVIIIème siècle, Mémoires, Thèses et HDR, Université de Toulouse-Le Mirail, UFR Histoire, histoire de l’art et arts plastiques, Toulouse, 1993. 21 Michel CASSAN, « La fête à Toulouse à l’époque moderne : De la fin du XVIème siècle à la Révolution », op. cit. 22 Delphine ROBIN, Etude des fêtes des capitouls de Toulouse au XVIIIème siècle,Toulouse II le Mirail, 2001. 23 Christine DARAUD, « La puissance capitulaire à Toulouse pendant la seconde moitié du XVIIIème siècle », op. cit., p. 81-85. 24 Jean-Louis FLANDRIN et Massimo MONTANARI, Histoire de l’alimentation, op. cit. 8 psychanalystes, aux sociologues et aux écologues25, permettant d’avoir une vision diversifiée du repas.

Thématiquement particulièrement rassembleuse, l’histoire de l’alimentation est obligatoirement une recherche pluridisciplinaire. Loin de ne concerner que l’historien et l’archéologue, elle requiert, le concours du géographe, du sociologue, de l’ethnologue, de l’anthropologue, de l’économiste, du philosophe mais aussi du médecin et du nutritionniste… voire du chimiste à l’image des travaux de ʺgastronomie moléculaireʺ d’Hervé This26. »

Les pratiques changent selon le contexte, le lieu, les individus qui participent au repas. La nourriture permet de vivre, mais également de rassembler des personnes autour d’une table. « Partout, s’alimenter ensemble est signe de réjouissance, de "partage", et scelle l’appartenance à la communauté. Il n’y a pas de fête sans absorption de nourriture ou de boissons27 ». Cette analyse permettra d’éclairer les festins donnés par les Capitouls. Plus récemment, Sandrine Krikorian28 s’est intéressée aux tables des élites et des rois de France en s’appuyant sur un corpus iconographique de peintures et de gravures, notamment celles d’Abraham Bosse. Elle a mis en avant le service « à la française » sous Louis XIV. Elle a analysé l’étiquette et le protocole pour le service. Ainsi, en centrant son propos sur la cour de

25Ibid. ; Jean Pierre Corbeaux et Jean Pierre Poulain, Penser l’alimentation : entre imaginaire et rationalité, Toulouse, Privat, 2002 ; Maguelonne Toussaint-Samat, Histoire naturelle et morale de la nourriture, Paris, Bordas, 1987 ; Saadhi Lahlou, Penser, manger, Paris, PUF, 1998 ; Massimo Montanari, Le manger comme culture, Bruxelles, Edit de Bruxelles, 2010 ; Florent Quellier, La table des français. Une histoire culturelle XV-XIX, Rennes, PUR / PU François Rabelais, 2013 ; Gérard Haddad, Manger le livre, Paris « Figures », Grasset, 1984 rééd. sous le titre Manger le livre. Rites alimentaires et fonctions paternelles, Paris, Fayard / Pluriel, 2012 ; Jean Pierre Poulain, Sociologie de l’alimentation : les mangeurs et l’espace social alimentaire, Paris, PUF, 2013 ; Aïda Kanafani-Zahar, Séverine Mathieu et Sophie Nizard, A croire et à manger, Religions et alimentations, Paris, L’Harmattant, 2008 ; Jacques Barrau, Les hommes et leurs aliments. Esquisse d’une histoire écologique et ethnologique de l’alimentation humaine, Paris, Temps actuels, 1983. 26 Florent QUELLIER, La table des Français : une histoire culturelle, XVe - début XIXe siècle, Édition revue et corrigée., Rennes Tours, Presses universitaires de Rennes Presses universitaires François-Rabelais de Tours, coll. « Tables des hommes », 2013, p. 10. 27Saadhi Lahlou, Penser, manger, Paris, PUF, 1998, p.9. 28 Sandrine KRIKORIAN, Les rois à table : iconographie, gastronomie et pratiques des repas officiels de Louis XIII à Louis XVI, Aix-en-Provence, Presses Universitaires de Provence, 2011.

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Versailles, elle étudie l’importance et la qualité des repas dans l’élite française au XVIIIe siècle.

Pour explorer le sujet des invités des Capitouls, j’ai choisi de travailler à partir des archives que les magistrats toulousains nous ont laissées, et ce de 1700 à 1789. Jusqu’en 1715, les victoires militaires de Louis XIV sont fêtées, les déclarations de paix publiées. Peu d’années passent sans qu’il n’y ait quelque chose à fêter. De plus, sa mort a eu un grand impact sur le Royaume et Toulouse lui rend des honneurs dignes de son nom. Les relations avec le pouvoir royal et les cérémonies commémoratives sont donc particulièrement intéressantes à étudier. Je me suis arrêtée en 1789, à l’aube de la Révolution Française qui va bientôt signer la fin du Capitoulat et donc aussi celle de ses archives.

Dans un premier temps, j’ai dépouillé les pièces à l’appui des comptes, les registres de factures, en me concentrant exclusivement sur les factures de repas, de buvettes et de collations. Reliés en recueils factices de et d’épaisseur variables, ces archives sont plus ou moins bien conservées suivant le recueil, mais sont consultables. Ce n’est pas un greffier qui a recopié les factures, il faut donc souvent déchiffrer l’écriture des commerçants. Ensuite, afin de travailler sur les invités, et sur l’accueil des Capitouls, je me suis penchée sur les délibérations. Ceux-ci, en plus mauvais état ont été numérisés afin d’éviter que les consultations ne les endommage plus. Les séances des conseils ont été reportées sur papier par un greffier, ce qui permet d’avoir une écriture très lisible et continue, agréable à la lecture. En repérant les événements ordinaires et récurrents de la ville, on voit apparaître ceux qui sont exceptionnels et qui génèrent de nouveaux frais. Je recherche ensuite les événements trouvés dans les commissions afin de voir tout ce qui a pu être écrit à leur sujet. Mon enquête nécessite donc le dépouillement des pièces à l’appui des comptes, des délibérations et des commissions afin de croiser les éléments qui permettent de comprendre les raisons et les modalités de l’accueil, ainsi que des différents honneurs rendus aux hôtes. Sur la période considérée, surgit ainsi un échantillon d’invités très divers qui ont assisté à un repas et/ou une fête donnée par les capitouls.

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La question principale est simple : qui est invité ? Comment ces invités préviennent-ils les Capitouls de leur arrivée ? Sont-ce les Capitouls qui les invitent ou bien s’agit-il d’hôtes subis ? Les mentions de lettres, voire la copie de ces lettres, permettent de répondre à ces questions. Cependant, une fois l’invité identifié, on peut se demander ce qui lui est offert, les honneurs qui lui sont donnés. Qu’offre-t-on à un invité royal, un invité de la noblesse toulousaine ? Quelle est l’importance du rang dans le choix des cadeaux ? L’entrée des invités est très détaillée dans les délibérations : c’est là que les magistrats déterminent la procédure de l’accueil, et la qualité des officiers en charge de préparer l’entrée. Quelquefois est même mentionné l’endroit où ils seront logés. Au cours du siècle, peut-on voir une évolution des rapports entre hôtes et invités ? Enfin, d’une manière plus subtile, on peut essayer de comprendre l’intérêt des Capitouls pour ces réceptions. S’ils gagnent quelque chose à recevoir les invités de cette manière, une évolution est visible, tant sur le plan politique que sur le plan plus concret de l’accueil lui-même.

Afin d’en savoir plus sur les invités des Capitouls, je me suis attachée à les classer en trois catégories : celle des invités dits « toulousains » ou qui ont un lien avec la ville, celle des étrangers de passage et enfin, les invités ʺfantômesʺ, qui ne sont pas à Toulouse au moment de la fête. Les honneurs offerts par la ville sont également classés en trois parties : la cérémonie de l’accueil, plus ou moins recherchée suivant l’invité ; les repas et collations, avec les animations à l’extérieur de l’Hôtel de ville ; les présents offerts en signe de bienvenue ou envoyés à des personnalités en dehors de Toulouse afin d’entretenir une tradition. Enfin, la comparaison de deux festins, l’exemple du Duc de Richelieu et l’observation de l’économie durant le siècle permettra de se rendre compte des différentes stratégies politiques des Capitouls et leurs apports.

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Plan détaillé

Partie I : Sociologie des invités

A. Les invités Toulousains 1. Qui est-ce, leur place sociale dans la vie toulousaine a. L’élite b. Le peuple 2. Les raisons de l’invitation ? a. Respecter les us et coutumes b. La participations du peuple à la fête B. Les invités étrangers à la ville : grands et commis 1. Quelques hôtes esemplaires 2. Les formalités d’accueil a. Les échanges hôtes/invités b. Le logement C. Les invités fantômes 1. L’omniprésence du Roi a. De son sacre… b. … à sa mort 2. Absence/Présence : l’exemple du Duc de Bourgogne D. Étude iconographique d’un portrait des Annales de Toulouse : Les Capitouls venant saluer les Ducs de Bourgogne et de Berry 1. Histoire des Annales de la Ville de Toulouse 2. Portrait des Capitouls de 1701

Partie II : Don et contre don : le système des présents

A. Modalités de l’accueil 1. Organiser une procession 2. Préparer une cavalcade 3. Et quand rien n’est préparé ni organisé ? B. Le repas

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1. Repas privé / Repas collectif a. Nombre d’invités et honneurs rendus b. Dépenses et impression souhaitée 2. Les différents niveaux de collation a. Collation royale b. Collation très honorable c. Collation ordinaire 3. Le peuple a. Est-il convié ? Est-il actif ? b. Les fontaines à vin dans les lieux publics C. Les présents 1. Présents de bienvenue a. Confitures, cires, dragées b. Collation pour les épouses 2. Présents pour entretenir les relations a. Jambons et fromages envoyés au loin b. Jambons offerts aux auditeurs de la ville

Partie III : Sociabilité et stratégie politique des Capitouls

A. Étude de cas : Deux festins à un siècle d’intervalle B. Les retombées attendues : l’exemple de la réception du Duc de Richelieu (1741) 1. Étude de cas 2. Espoirs et réalités des effets de la visite C. Au fil du siècle, l’évolution de l’accueil toulousain 1. La proportion de festin est-elle identique ? plus faible ? 2. Les capitouls mettent-ils autant le prix ?

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Partie I : Sociologie des invités

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Introduction

De par sa situation géographique, sa population sans cesse en augmentation, son Parlement et la magistrature des Capitouls, Toulouse est une ville qui fascine, lieu de passage et d’arrêts plus ou moins longs. De nombreuses personnes viennent à Toulouse tant pour visiter la ville que pour y rencontrer les différents membres de la municipalité. Lorsque ces hôtes sont prestigieux et qu’ils ont annoncé leur arrivée, les Capitouls font en sorte de les recevoir avec tous les honneurs dus à leur rang. Cependant, loin de se préoccuper uniquement des grandes personnalités arrivantes, les Capitouls gardent des liens avec la population de leur ville. C’est ainsi qu’ils s’intéressent de près aux étudiants, d’autant plus que l’Université de Toulouse est la plus ancienne de France, faisant de la ville, jusqu’en 1789, une active capitale universitaire29, mais également au peuple anonyme. Ils invitent aussi des personnalités toulousaines, celles qui ont un rôle politique fort et avec lesquelles les Capitouls doivent rester en bon terme. Les étrangers à la ville venant à Toulouse avec un statut social plus élevé sont souvent de passage entre deux missions ou juste pour visiter le Royaume. Ils arrivent à Toulouse en s’attendant à être reçus et accueillis par les Capitouls.

Afin de comprendre comment les Capitouls se comportent face à leurs invités, quels présents ils leur offrent ou quelle retombée politique ils attendent de leur venue, il faut déjà connaitre ces invités. Pour cela, la série BB des archives municipales de Toulouse sera majoritairement utilisée. En effet, ce sont dans les délibérations du Conseil de Bourgeoisie que sont inventoriées les différentes modalités d’accueil qui se sont déroulées durant le siècle. De plus, dans celles du Conseil des Seize, il est noté toutes les autorisations de dépenses qu’ils ont fait lors de situations et de frais extraordinaires, ce qui concerne la venue de dignitaires prestigieux. Par ailleurs, en recoupant ces délibérations des Conseils aves celles des Commissions, nous arrivons à retracer les

29 Michel TAILLEFER, Vivre à Toulouse sous l’Ancien Régime, Toulouse, France, Ombres blanches, impr. 2014, 2014, p. 363‑366. 15 différentes étapes de l’arrivée d’un invité. Les pièces à l’appui des comptes, bien que moins utiles pour cette partie, ne seront pas oubliées. En effet, elles permettent d’avoir une connaissance précise des menus présentés. C’est en recoupant ces différents types de sources qu’apparaissent les invités des Capitouls. Qui sont-ils ? Pourquoi viennent-ils à Toulouse ? De quelle manière leur arrivée est-elle annoncée ? Autant de questions auxquelles je vais tenter de répondre ici. Pour plus de lisibilité, j’ai classé les invités dans trois catégories. Tout d’abord, les invités dits « toulousains » recoupent toutes les catégories sociales, de la Vicomtesse de Saint-Priest aux simples écoliers. L’analyse de ces invités permet de comprendre pourquoi et comment les Capitouls s’occupent de la population de leur ville. Lorsque des étrangers viennent à Toulouse, ils préviennent les Capitouls de leur arrivée. C’est ainsi qu’on peut voir les différentes étapes avant l’accueil, lors de la mise en chantier des festivités et des réjouissances auxquelles ces prestigieux invités ont droit. Au regard des archives, une troisième catégorie d’invités apparaît : ceux qui pourraient être qualifiés de « fantômes ». Le Roi est un de ces fantômes, nous verrons donc comment il est fêté par la ville tout au long de son règne, sans y faire d’apparition. Enfin, pour analyser la différence entre les invités physiquement présents et les « fantômes », l’exemple du Duc de Bourgogne est le plus parlant. La transmission de son titre au fur et à mesure des décès et des naissances justifie son apparition à plusieurs reprises dans les délibérations.

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I. Les invités toulousains

A. Qui est-ce, leur place sociale dans la vie toulousaine

a. L’élite

La plus grande partie des invités toulousains est, sans surprise, l’élite de Toulouse, ceux qui ont une place et un impact dans la vie politique toulousaine. Lorsque la Vicomtesse de Saint-Priest arrive à Toulouse en 1756, elle est reçue par les Capitouls qui lui offrent les honneurs dus à son rang ainsi qu’une collation30. Le lien qu’elle entretient avec la ville est assez particulier : son mari est l’Intendant du . Jean-Emmanuel de Guignard, Vicomte de Saint-Priest a été nommé Intendant par le roi en 1751. Il meurt en 1785 laissant la place à son fils, Marie-Joseph-Emmanuel Guignard de Saint-Priest qui était son associé depuis 1764. « Les intendants, les agents par excellence du gouvernement dans les provinces ont été le rouage principal de l’administration aux XVIIe et XVIIIe siècles, et les instruments les plus actifs de l’œuvre d’organisation, de centralisation et d’unification que l’Ancien Régime a entreprise, mais laissée inachevée31 ». Ces représentants du roi pour la province du Languedoc ne siègent pas à Toulouse, mais à Montpellier. Toulouse abrite le Parlement, Montpellier l’Intendance. L’Intendant nomme donc un subdélégué pour le tenir au courant de la situation toulousaine.

« L’intendant n’effectue à Toulouse que de brèves visites, mais il y est représenté, d’abord de façon temporaire et officieuse, puis de façon permanente à

30 A.M.T. CC 2724 f°123-127 ; BB 53 f°127. 31 Marcel MARION, Dictionnaire des institutions de la France aux XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, France, A. et J. Picard, 1968, p. 293. 17

partir de 1705, par un subdélégué qui lui permet de contrôler étroitement l’action de la municipalité32 ».

Force est de constater que leur visite est rare. Par conséquent, les Capitouls accueillent les représentants directs du Roi comme il se doit. Les Capitouls reçoivent l’épouse du Vicomte avec les plus hautes dignités, lui laissant le choix de sa collation et des invités : « lui sera offert la collation la plus honorable qui pourra se faire qu’elle sera priée de vouloir l’accepter. Et d’y inviter toutes les Dames qu’elle jugera à propos33. »

En 1714, le nouvel archevêque de Toulouse fait son entrée dans la ville. Nouvellement nommé par le roi, René-François de Beauvau34 vient s’installer dans son archevêché. Représentant le Roi dans son diocèse, il est l’une des figures la plus prestigieuse de Toulouse. Il y a trois archevêques dans la province du Languedoc : Albi, Narbonne et Toulouse. Celui-ci a 7 diocèses sous sa responsabilité. Être archevêque permet d’être étroitement associé à l’administration civile de la province et de jouer un rôle politique fort. L’Archevêque entretient à cet effet de bonnes relations avec l’Intendant de la Province. Par ailleurs, dans la ville, la religion catholique a une grande importance pour la population. En effet, Toulouse est, depuis le 17 mai 1562, jour du massacre des réformés qui allaient prendre le contrôle de la ville, une place forte du catholicisme35. Les protestants n’y ont plus leur place, et chaque année la ville célèbre le 17 mai le Jour de la Délivrance. Les membres du clergé ont donc un prestige fort dans cette ville.

b. Le peuple toulousain

32 Michel TAILLEFER, Vivre à Toulouse sous l’Ancien Régime, Toulouse, Ombres blanches, 2014, p. 78. 33 A.M.T. BB 53 f°127v. 34 Claude de VIC, Joseph Vaissète, Histoire générale de Languedoc, Nouvelle édition, Toulouse] [Paris, Privat C. Tchou pour la Bibliothèque des introuvables, 2003, T. IV p. 364. 35 Pascal Julien, D’ors et de prières. Art et dévotions à Saint-Sernin de Toulouse, XVIe-XVIIIe siècle, 1996, PUP, 2004, p.51-62. 18

Le peuple toulousain est également invité lors de l’arrivée de grandes personnalités. « Du pain, des biscuits et de petits gâteaux »36 leur sont parfois distribués et pour certaines entrées, la ville se dote de fontaines de vin, permettant au peuple de participer aux réjouissances37. De plus, le peuple peut profiter du traditionnel feu d’artifice lorsque celui-ci est tiré en présence d’un invité prestigieux. Toute la foule toulousaine peut en effet y assister, sans distinction de nom, de classe ou de statut.

Il arrive parfois que les Capitouls invitent des personnes sans rang social honorifique. On retrouve ainsi la trace dans les archives de plusieurs repas offerts à Maitre Dauroux et ses ouvriers entre septembre et octobre 171938. Le contrat de ces ouvriers n’est pas référencé dans les archives consultées. C’est pourquoi la nature exacte de leurs travaux reste floue. Mais en dépouillant les délibérations, il apparait que la fontaine de Saint-Étienne était en travaux à ces mêmes dates. Il est donc possible que Maître Dauroux soit le chef de chantier de ces réparations. Par ailleurs, ils ne sont pas les seuls à profiter de cette « dépense de bouche », les Capitouls ont l’habitude d’en faire. Michel Cassan en a profité pour analyser la composition des repas servis à des ouvriers en 1729, afin de mettre en avant la grande place faite aux viandes39. L’étude des repas servis à Maître Dauroux est simple. En effet, ils ont le choix au diner entre soupe ou viande avec du vin, tandis qu’au déjeuner ils ont droit à de la viande avec du vin et au goûter, uniquement du vin. Du poisson vient de temps en temps varier ce menu40. En 10 ans, le régime des ouvriers n’a presque pas changé. La viande reste l’aliment principal des repas.

Une autre catégorie de la population a droit aux largesses des Capitouls. En 1762, une collation est offerte aux écoliers du Grand Collège et à ceux du

36 Edmond LAMOUZÈLE, Toulouse au XVIIIe siècle d’après les « Heures perdues » de Pierre Barthès, Marseille, Laffitte Reprints, 1981, p. 116. 37 4 fontaines sont installées place Saint-Etienne, place du Salin, au bout du Pont Neuf et devant l’hôtel de ville lors de l’entrée des Ducs de Bourgogne et du Berry en 1701. BB 44 f°130-130v. 38 A.M.T. CC 2736 f°353. 39 Michel CASSAN, La fête à Toulouse à l’époque moderne : De la fin du XVIème siècle à la Révolution, Thèse imprimée, Université Toulouse le Mirail - Toulouse II, 1980, p. 162. 40 Voir annexe 1 ; A.M.T. CC 2736 f°353. 19

Collège de la Doctrine Chrétienne41 aussi connu sous le nom de Collège de l’Esquile. Lorsque les magistrats se déplacent dans le cadre des examens d’ouvrages de ces écoliers, ils font venir avec eux des gâteaux, du fromage, du vin ainsi que de la limonade dans la plupart des cas. A la fin de l’année scolaire, vers le 15 aout pour le XVIIIe siècle, une distribution de prix a lieu en présence du clergé, d’universitaires, de parlementaires et des Capitouls, avec remise de livres et de couronnes achetés aux frais de la ville42. C’est cet évènement qui permet aux Capitouls d’offrir une collation à ces élèves.

Chaque Toulousain peut donc avoir le privilège, à un moment de sa vie, d’être invité par les Capitouls. Si ce n’est pas à leur table, ce sera au moins à leurs frais.

B. Les raisons de l’invitation ?

a. Respecter les us et coutumes

Pour les Capitouls, aller visiter les collégiens dans le cadre de l’examen de leurs ouvrages présente un intérêt assez important. Cette visite leur donne l’occasion de sortir du Capitole en tenue d’apparat43, de se faire voir, de montrer leur prestige et leur intérêt pour les enfants de la ville. Ce n’est d’ailleurs pas la seule institution qui invite les Capitouls pour un évènement de ce genre. En effet, lorsque les Pères Jacobins de la ville soutiennent des thèses publiques en théologie, il est dans la tradition d’inviter les Capitouls. Or, en 1764, si les pères jacobins ont invité tous les corps de la ville, séculiers et réguliers à assister à ces thèses, ils ont omis d’inviter les Capitouls. En réponse, ceux-ci, vexés, décident qu’ils n’assisteront plus à aucune fête, ni procession

41 A.M.T. CC 2724 f°150. 42 Michel TAILLEFER, Vivre à Toulouse sous l’Ancien Régime, op. cit., p. 360. 43 Voir IV. Étude iconographique. 20 où ils seront conviés par les pères jacobins44. Compter les Capitouls parmi l’assemblée reste un honneur. Pour eux, la tradition est importante et si elle n’est pas suivie, ils n’hésitent pas à montrer leur mécontentement.

Lorsque c’est une personnalité, un membre nouvellement nommé de l’élite toulousaine qui entre pour la première fois dans Toulouse, ou qui revient après une absence, les Capitouls lui fournissent un cérémonial d’accueil suivant son rang45. Si les Capitouls ne fournissent pas un accueil, ou le traitent comme une personne moins élevée socialement, ils s’attendent à quelques remontrances. Ainsi, le Duc de Richelieu fit plusieurs entrées à Toulouse. Sa première entrée en mai 1741 fut somptueuse et pleine de festivités46. Mais lorsqu’il revient quelques mois plus tard, en février 1742, « La ville ne lui fit aucune entrée ; ce que le seigneur ayant trouvé étrange, il manda le lendemain MM. Les Capitouls, qui ne s’étant pas excusés à sa fantaisie, il les gronda sévèrement, les menaçant de son indignation47 ». Robert Schneider précise que « whenever he even got near Toulouse he was punctiliously regaled with ceremonial honors48 ». Ils ne refont pas la même erreur. Inviter ces grands noms et leur offrir les honneurs est donc parfois plus une obligation qu’un véritable choix pour les Capitouls.

b. La participation du peuple à la fête

Ces réjouissances coûtent cher, et il faut être attentif aux dépenses de la ville. C’est ainsi qu’à partir de 1750, on voit apparaitre une nouvelle forme de festivité afin de proposer un meilleur emploi du budget des réjouissances des Capitouls. Louis XV inaugure cette nouvelle dépense en 1744 lors des fêtes marquant sa convalescence. Il demande aux autorités municipales que la même

44 Voir annexe 2 ; A.M.T. BB 55 f°45. 45 Sera détaillé dans le chapitre II. 46 Edmond LAMOUZÈLE, Toulouse au XVIIIe siècle d’après les « Heures perdues » de Pierre Barthès, op. cit., p. 61. 47 Ibid., p. 68. 48 Robert A. SCHNEIDER, The Ceremonial city, Princeton University Press., Princeton, New Jersey, 1995, p. 156. 21 somme qui a été employée pour la convalescence de Louis XIV soit transformée en aumônes et bonnes œuvres49. En janvier 1770, le Premier Président du Parlement, M. de Niquet entre à Toulouse. Lors de l’échange de lettres pour préparer sa venue, les Capitouls lui proposent le traditionnel feu d’artifice auquel sa prise de fonction lui donne droit. Celui-ci refuse et demande aux Capitouls d’employer la somme d’argent à doter des ménages pauvres50.

« M. de Niquet, premier Président, ayant demandé aux Capitouls d’employer les frais que la ville fait pour l’entrée des premiers Présidents, à doter des ménages pauvres, ces magistrats municipaux décident de marier 12 jeunes filles à 12 jeunes gens et de donner à chaque couple une somme de 120 livres. Ces mariages eurent lieu dans l’Hôtel de Ville, à la fin de janvier51. » Cette nouvelle manière de dépenser touche de plus en plus de personnes. Outre les mariages et les donations, on s’intéresse aussi aux prisonniers et à la jeunesse. Ainsi en 1775, le corps de commerce libère 18 hommes et 2 femmes retenus en prison ; ou encore, en 1781, une somme est attribuée à l’apprentissage des métiers pour 16 enfants choisis par les Capitouls52. Ces actes permettent à ces personnes d’avoir un avenir plus serein dans une époque où la pauvreté reste présente.

Cette nouvelle dépense lors de fêtes n’est cependant pas propre à Toulouse. En effet, Montpellier y est également confronté afin d’éviter l’aspect éphémère et le gaspillage de l’instant. Elle préfère une utilisation positive et durable53.

Quel que soit le rang social de leurs invités, les Capitouls font en sorte de combler leurs attentes. Que ce soit pour des évènements annuels ou

49 Michel CASSAN, « La fête à Toulouse à l’époque moderne : De la fin du XVIème siècle à la Révolution », op. cit., p. 167. 50 A.M.T. CC 2800 f°101. 51 Edmond LAMOUZÈLE, Toulouse au XVIIIe siècle d’après les « Heures perdues » de Pierre Barthès, op. cit., p. 323. 52 Michel CASSAN, « La fête à Toulouse à l’époque moderne : De la fin du XVIème siècle à la Révolution », op. cit., p. 169. 53 Ibid., p. 170. 22 ponctuels, ils n’hésitent pas à proposer rafraîchissements et collations, ce qui leur permet d’assoir leur popularité.

II. Les invités étrangers à la ville : grands et commis

Toulouse n’est pas une ville refermée sur elle-même. De par sa position à la fois proche des frontières espagnole et italienne et par la Garonne qui traverse son périmètre, elle est un lieu de halte pour de nombreux voyageurs.

A. Quelques hôtes exemplaires

Le choix des hôtes qui vont suivre ont été fait pour leur grande présence dans les sources et pour l’illustration des différents honneurs suivant donnés suivant le prestige.

Si Toulouse n’est pas visitée par le Roi durant le XVIIIe siècle54, des princes du sang55 y font tout de même des apparitions. On trouve les Ducs de Bourgogne et du Berry en 1701, le prince et la princesse de Conty en 1730 ainsi que Monsieur le frère du Roi en 1777.

Lorsque les Ducs de Bourgogne et du Berry viennent à Toulouse, ceux- ci sont âgés de 18 et 14 ans. Ils sont les petits-fils et héritiers de Louis XIV. Ce voyage aurait été organisé afin de conduire leur frère ainé Philippe à la frontière de la France. Ce dernier est, en effet, devenu Philippe V d’Espagne et a rejoint son royaume. La venue de ces princes de sang donne l’occasion à la

54 La dernière visite royale se fait en 1659 avec Louis XIV. 55 Les princes et princesses du sang de France sont les princes et princesses issus légitimement par les mâles de France. 23 ville de faire une fête qui se déroule sur au moins trois jours56, mettant à contribution les milices afin de former une haie d’honneur, ainsi que les différents corps de métiers de la ville57.

Louise-Élisabeth de Bourbon dit Mademoiselle de Condé avant de prendre le titre de Princesse de Conty en 1713 à la suite de son mariage, arrive à Toulouse avec son fils en 1730. Louis-François de Bourbon devient Prince de Conty à la mort de son père en 1727. Ce passage à Toulouse se déroule dans le cadre d’une « tournée dans le midi qui [est] une suite ininterrompue de fêtes et de galas58 ». Ainsi, outre Toulouse, font ils également étape à Carpentras et à Marseille où ils sont reçus avec les honneurs59. Lors de leur venue à Toulouse, les Capitouls sont informés assez tardivement de leur arrivée. En effet, c’est lors du Conseil de Bourgeoisie du 4 juin 1730 que le Chef du Consistoire informe l’Assemblée que l’archevêque de Toulouse lui a fait part d’une lettre les prévenant de l’arrivée de la Princesse de Conty et de son fils le 8 ou 9 dudit mois60.

« Les Capitouls attendant des ordres supérieurs, M. Gaye chef du Consistoire receut le 6e une lettre de M. L’Intendant par laquelle il marquoit que la princesse et le prince de Conty deuvient arriver le 8e à sept heures du matin, quil convenoit de leur rendre les memes honneurs qui avoient été deférés en pareille occazion aux princes du sang61. » C’est ainsi que la ville débourse 2753 livres 8 sols et 1 denier62 pour l’ensemble de la réception qui comporte l’accueil, les présents de la ville et des rafraîchissements. La collation sera refusée par la Princesse, mais elle demande une comédie donnée dans le théâtre de l’Hôtel de Ville63. En un temps assez court, les Capitouls sont capables de se mobiliser pour accueillir leurs invités et leur rendre les honneurs, même si ceux-ci se présentent tardivement.

56 Michel CASSAN, « La fête à Toulouse à l’époque moderne : De la fin du XVIème siècle à la Révolution », op. cit., p. 12. 57 A.M.T. BB 44 f°123. 58 G. Capon et R. Yve-Plessis, Vie privée du prince de Conty, Paris, J. Schemit, 1907, p.22. 59 Ibid. 60 Voir annexe 3 ; A.M.T. BB 49 f°56v. 61 A.M.T. BB 49 f°57v. 62 A.M.T. BB 49 f°58. 63 Voir annexe 4 ; A.M.T. BB 119 f°163-164. 24

Pour la venue de Monsieur, frère du Roi, le Conseil se rassemble le 30 mai pour une arrivée annoncée le 20 juin64. Ils ont donc un temps plus long pour s’organiser. Louis-Stanislas-Xavier de France, Comte de Provence, futur Louis XVIII est appelé Monsieur lorsque son frère aîné monte sur le trône et prend le nom de Louis XVI. La ville est prête à organiser une fête digne d’un roi pour le recevoir65. Cependant, à la suite d’un ordre de l’Intendant, la ville ne peut fournir tous les honneurs qu’elle voudrait rendre. C’est pourquoi la Commission délibère pour modifier ce qui était prévu et pour faire part de leurs regrets.

« Elle [la commission] a été davis décrire au ministre du Département et a M. l’intendant pour leur témoigner le regret que la ville a ressenti en recevant les ordres qui lui défendent de rien faire à l’occasion de larrivée du prince qui puisse causer la moindre dépense66. » Monsieur a donc droit à des honneurs moins fastueux que prévus, mais qui sont tout de même assez honorables pour son rang. On supprime les fontaines de vin, mais les portes de la ville sont décorées, les rues sont tapissées et un cortège est mis en place67.

Un invité moins prestigieux, mais tout aussi fêté, fait son entrée en mai 1741. Louis François Armand de Vignerot du Plessi, troisième Duc de Richelieu, qui est le Commandant pour le Roi dans la Province du Languedoc. Étant le chef des armées du Languedoc, il a donc le devoir de se rendre plusieurs fois à Toulouse. En 1741, il y fait sa première entrée et pour le conseil de bourgeoisie, « il n’est pas douteux que la ville veuille lui rendre en cette occasion tous les honneurs qui ont été déférés en pareilles rencontres, en lui donnant des marques de son zèle de son empressement et de la reconnaissance de la protection singulière dont il a bien voulu honorer cette ville68 ». Pour sa venue, les Capitouls mettent en place des festivités qui se

64 A.M.T. BB 56 f°201. 65 A.M.T. BB 124 f°18-20. 66 A.M.T. BB 124 f°22. 67 Voir annexe 5 ; Voir BB 124 f°22. 68 A.M.T. BB 50 f°234. 25 déroulent sur plusieurs jours eux-mêmes répartis sur trois semaines69. Durant ce séjour, il a droit à une cérémonie d’accueil fastueuse70, une visite du Prévôt71, un Te Deum, une visite du Palais du Parlement ainsi qu’un dîner à l’Hôtel de Ville et un feu d’artifice sur la Place Royale72. Ce sera la première d’une longue série de visites puisqu’il revient à Toulouse quelques mois plus tard, puis en 1750, 1754, 1759 et 1766.

Autre représentant du Roi, l’Intendant de Montauban, Monsieur de Saint-Maurice, se rend à Toulouse. Or Toulouse est rattachée à l’Intendance de Montpellier. Recevoir l’Intendant d’une autre Généralité est donc assez particulier, et inhabituel pour la ville. Par ailleurs, les Capitouls précisent : « Il lui sera donné une collation ou une feste digne d’une ville aussy célèbre que celle de Toulouze et qui réponde à l’honneur de la vizitte du filz de Mgr de Bernage intendant de la province du Languedoc qui n’a jamais reffuzé à nos habitans et à la ville même l’honneur et la protection dans toutes les occazions73 ».

En raison de ce lien filial, les Capitouls mettent un point d’honneur à recevoir le fils de l’Intendant actuel de la meilleure manière possible afin de rester en bonne relation avec M. de Bernage. Par ailleurs, M. de Saint-Maurice deviendra Intendant du Languedoc en 1724. Pour la prise de ses fonctions, il ne reviendra pas à Toulouse. Les Capitouls enverront une délégation à Montpellier pour le saluer74.

Il arrive aussi que de « vrais » étrangers passent par Toulouse. En effet, Élisabeth Farnèse, héritière de Parme, de Plaisance et de Toscane, nouvellement Reine d’Espagne, passe par Toulouse en novembre 1714 afin de rallier sa nouvelle patrie. Accompagnée de la princesse de Piombino, M. de los Balbases, ambassadeur de la Cour de Madrid et de M. des Granges, elle reste quatre jours à Toulouse. Durant son séjour, elle visite principalement les

69 « His sojourn occasioned citywide festivities lasting nearly three weeks », Robert Schneider, The ceremonial city, Princeton University Press, Princeton, 1995, p.155 ; Michel CASSAN, « La fête à Toulouse à l’époque moderne : De la fin du XVIème siècle à la Révolution », op. cit, p.262. 70 Le cérémonial de la visite sera détaillé dans la partie sur l’accueil (Chapitre 2). 71 Le prévôt était le doyen du Chapitre. 72 Robert A. SCHNEIDER, The Ceremonial city, op. cit., p. 155‑156. 73 A.M.T. BB 47 f°36. 74 A.M.T. BB 48 f°82. 26

églises et les chapelles, afin de rendre hommage aux reliquaires des apôtres et des martyrs75. En 1777, l’empereur Joseph II d’Allemagne vient également passer quelques jours à Toulouse. Mais il se présente sous un pseudonyme, le Comte de Falckenstein, ce qui évite à la ville les dépenses dues aux honneurs donnés traditionnellement pour un souverain76. Cet anonymat est voulu par l’empereur afin de voir les choses dans leur état naturel. Tout le fruit de son voyage et de son agrément en dépendait77

La ville de Toulouse sert donc d’étape vers l’Espagne, et n’est pas oubliée du Roi qui y envoie son frère et ses intendants. Les Capitouls font en sorte de recevoir ces invités dans le respect dû à leur rang, leur offrir un accueil digne de leur nom, tout en obéissant aux ordres royaux.

B. Les formalités d’accueil

Afin de préparer leur venue, de nombreux échanges ont lieu entre les protagonistes, tant pour préparer leur arrivée que leur séjour sur place.

a. Les échanges hôte/invité

Avant même que l’invité soit à sa porte, la ville se prépare à l’accueillir. Ce sont les lettres échangées qui permettent de prévoir les festivités. Les délibérations de conseil permettent aux Capitouls de décider ce qu’il faut faire et d’en informer le principal concerné.

Chaque personnalité a son propre protocole défini en fonction de son rang ou de son statut. Afin de fixer le cérémonial, les magistrats se basent sur les anciennes entrées enregistrées dans les délibérations. Ainsi, lorsque

75 Claude de VIC, Joseph VAISSÈTE, Histoire générale de Languedoc, op. cit., T.XIII p. 903. 76 Ibid., p. 1314. 77 Annie Henwood, « L’empereur Joseph II à la découverte de la marine et de la France de l’Ouest (juin 1777) » , Annales de Bretagne et des pays de l’Ouest, 1984, vol. 91, p.351-368. 27

M. d’Imbercourt, Intendant de la Haute Guyenne à Montauban de 1714 à 1720, arrive à Toulouse en 1714, les Capitouls décident de faire la même entrée que pour M. Legendre78, son prédécesseur à l’Intendance de Montauban. M. Legendre et M. d’Imbercourt ont la même fonction ; de fait, les mêmes honneurs leur sont adressés.

« Messieurs les Capitouls depputeront quatre d’entre eux pour aller visiter M. Legendre Intendant de Montauban Lui fairont offrir par M. Le Syndic le present de la ville et Ensuite Lui offriront pour le Jour quil voudra leur faire l’honneur de venir dans l’hotel de ville une collation79. » Lorsque le Comte de Peyre, lieutenant du Roi annonce sa venue à Toulouse, il précise qu’il souhaite recevoir les mêmes honneurs que ceux offerts à M. de Montanégré, lieutenant du Roi venu en 1677 :

« Il nous auroit temoigné qu’il vouloit voir l’hostel de ville et nous auroit dit quil desiroit qu’on luy donnat la collation et les honneurs qu’on avoit rendues a M. de Montanégré lieutenant du Roy en 167780. » Ainsi, certains n’hésitent pas à demander eux-mêmes les honneurs, mais toujours en se référant sur leurs prédécesseurs. Ce sont lors de l’échange des lettres qu’ils demandent les honneurs qui leur sont dus. Dans ce cas-là, les Capitouls mettent en place une visite de l’hôtel de ville, du grand et du petit consistoire où se trouvera la collation en son honneur, le tout escorté par les Capitouls qui l’accueillent à sa descente du carrosse devant la Grande Porte et qui le raccompagnent à son carrosse qui se trouve dans la grande cour à la fin de la visite.

Les Capitouls ont l’habitude de relire les anciennes délibérations afin que chaque invité se sente accueilli à la hauteur de son rang. Pour l’arrivée des différents Premiers Présidents du Parlement de Toulouse, M. de Bertier (1710-

78 Voir annexe 6 ; A.M.T. BB 46 f°61v. 79 A.M.T. BB 44 f°91v. 80 A.M.T. BB 44 f°55v. 28

1722), M. de Maniban (1722-1762) et M. de Bastard (1762-1769)81, la ville de Toulouse procède également de façon identique :

« Il sera dressé deux arcs triompheaux, l’un a la porte de la ville et l’autre a son hotel et que deux de Messieurs les Capitouls et quatre de Messieurs les anciens deux de chaque robes seront tout presentement deputés vers ledit seigneur Premier prezident qui iront le recevoir a une journée de cette ville et a l’arrivée dudit seigneur Maniban il lui sera fait entrée en la même forme qu’il est accoutumé de faire a ceux qui occupent sa place et encore avec plus d’Eclat et de magnificience sil est possible82 ». Or, si ces trois présidents doivent avoir la même entrée, ils font également la même réponse aux Capitouls : aucun des trois ne veut de cérémonie d’entrée publique afin d’éviter des dépenses à la ville83.

Ainsi, chaque personne entrant à Toulouse a droit à des honneurs. Ensuite, libre à eux de les accepter, de les refuser ou bien de demander autre chose. C’est pourquoi M. de Bertier demande un feu d’artifice pour le mariage de sa fille en octobre 1712 afin que la ville le remercie de sa bonté lorsqu’il a refusé les frais que la ville voulait dépenser pour son entrée84. Ce feu d’artifice ne dépassant pas le coût de deux cents livres sera tiré sur la place Saint George.

b. Le logement

Préparer la venue des invités nécessite également de se préoccuper de leur logement. Souvent logés aux frais de la ville, il faut prévoir un lieu d’hébergement. Dans la plupart des cas, c’est l’archevêché qui est réquisitionné. En effet, celui, par sa position géographique se trouve à la fin de l’itinéraire emprunter par le cortège lors de l’entrée officielle. Celle-ci se termine donc lorsque le visiteur est laissé à son logement. Ainsi, les Ducs du

81 Voir annexe 11. 82 A.M.T. BB 47 f°145v. 83 A.M.T. BB 45 f°275v ; BB 47 f°151 ; BB 55 f°4v. 84 A.M.T. BB 45 f°260. 29

Berry, de Bourgogne en 170185 ou encore le Duc de Richelieu en 174186 y seront logés. C’est également le lieu de résidence pour la Reine d’Espagne87. Il arrive parfois que ce soit l’invité qui choisisse son logement. Ainsi, pour l’arrivée du Prince du Portugal, en avril 1726, M. de Laffare qui est le Commandant pour le Roi dans la Province, soit le chef des armées pour le Roi, envoie une lettre précisant que « l’intention du Roi est que M. les Capitouls aillent le [Prince du Portugal] recevoir à la porte de la ville et ensuite le complimenter dans la maison qu’il aura choisie pour logement88 ». Lors de son passage de 1750, le Duc de Richelieu est logé à l’Hôtel de Caraman89 et non plus à l’archevêché. En 1754, il est de nouveau hébergé à l’archevêché. Pour cette visite, le Commandant a plusieurs instructions, dont celle de vérifier l’avancée des travaux de l’Hôtel de Ville. Deux corps de logis doivent être consacrés « aux appartements du commandant en chef et de l’intendant, qui ne seraient plus contraints, pendant leur passage à Toulouse, de recevoir l’hospitalité de l’archevêque ou de quelque grand personnage90 ». En effet, lorsque l’Intendant vient à Toulouse il n’a pas de logement officiel. En novembre 1753, le Vicomte de Saint-Priest, intendant de 1764 à 1786 vient à Toulouse avec son fils. Il est logé chez un particulier, M. de Lafage, syndic de la Province, dont son hôtel particulier se situe place Saint-Georges91. Avoir un logement propre à ces deux fonctions permettrait à la ville de réduire la dépense d’aménagement du logement car pour la venue du Duc de Richelieu en 1754, la ville a déboursé près de 1800 livres pour meubler son logement à sa convenance92.

En 1757, c’est le Duc de Mirepoix qui arrive à Toulouse. Il demande lui aussi un hébergement particulier : il veut être logé à l’Hôtel du Comte de

85 Voir annexe 7 ; A.M.T. BB 44 f°123. 86 Robert A. SCHNEIDER, The Ceremonial city, op. cit., p. 155. 87 Claude de VIC, Joseph VAISSÈTE, Histoire générale de Languedoc, op. cit.,T.XIII p. 903. 88 A.M.T. BB 48 f°143. 89 Edmond LAMOUZÈLE, Toulouse au XVIIIe siècle d’après les « Heures perdues » de Pierre Barthès, op. cit., p. 123. 90 Claude de VIC, Joseph VAISSÈTE, Histoire générale de Languedoc, op. cit., T. XIII, p. 1135. 91 Edmond LAMOUZÈLE, Toulouse au XVIIIe siècle d’après les « Heures perdues » de Pierre Barthès, op. cit., p. 155. 92 Voir annexe 8 ; A.M.T. BB 53 f°8. 30

Lévis93. Succédant au Duc de Richelieu en 1755, c’est le nouveau Commandant pour le Roi en Languedoc. C’est ce titre qui lui permet notamment de choisir son hébergement à Toulouse. Le logement qui devait être construit à l’Hôtel de Ville pour le commandant ne semble pas avoir vu le jour.

La question du logement est également étudiée par le Roi lui-même : en 1769, il demande aux Capitouls d’acheter un hôtel « afin de faire jouir les Premiers Présidents de Toulouse de l’avantage dont jouissent la plupart des Premiers Présidents [des] autres Parlements94 »95. Il s’ensuit un échange de lettres et de délibérations concernant cet achat, la ville ayant peur que le Roi ne les rembourse pas. C’est le Comte de Saint-Florentin qui fait l’intermédiaire entre les deux partis. Dans une de ses lettres, il précise donc que Sa Majesté « n’exige qu’une avance dont le remboursement est assuré sur un fonds qui ne doit laisser à la ville aucun doute sur sa sureté & sa solidité96 ». Le choix du Roi se porte sur l’hôtel du Marquis de Fumel, connu sous le nom d’Hôtel de Ciron-Fumel97. Il résulte de la réunion de deux hôtels particuliers construits au XVIIe siècle dont l’un appartenait à la famille Ciron. Il fut embelli et aménagé par le Marquis de Fumel au XVIIIe siècle, qui le céda en 1770. Acheté par la municipalité au nom du Roi, il devient la résidence officielle des Premiers Présidents du Parlement de Toulouse. Joseph de Niquet est le premier Premier Président à y habiter. Les Capitouls n’ont donc plus à se préoccuper du logement lors de la venue du Premier Président du Parlement.

En 1777, le Marquis de Grimaldy, ambassadeur d’Espagne auprès du Saint-Siège, utilise l’hôtel du Premier Président. En effet, comme celui-ci n’est pas présent à ce moment-là, la ville consent à disposer de l’hôtel pour le Marquis. Cependant, lorsqu’on loge une personnalité quelle qu’elle soit, des dispositions sont à prendre.

93 A.M.T. B53 f°142v. 94 Claude de VIC, Joseph VAISSÈTE, Histoire générale de Languedoc, op. cit., p. 2299. 95 Comme le Parlement de Rennes avec les hôtels de Coniac ou de Lanjamet. 96 Claude de VIC, Joseph VAISSÈTE, Histoire générale de Languedoc, op. cit., p. 2300. 97 Il abrite aujourd’hui le Palais Consulaire. 31

« Il a été délibéré de prier M. Moncassin de s’informer si les meubles qui sont dans ledit hotel seront suffisans et dans le cas qu’ils ne se seront pas de tacher de convenir avec un tapissier a raison de la fourniture de ceux qui manqueront ainsi que de toute l’ustencille qui sera necessaire audit ambassadeur pendant le séjour qu’il faira en cette ville98. » Bien que cette sitation concerne le Marquis le Grimlady, ce sont ces préparatifs-là qui expliquent les 1800 livres dépensées pour le Duc de Richelieu mentionnées plus tôt.

Ainsi les Capitouls accueillent-ils des Toulousains, des habitants du Royaume de France et parfois des membres de pays voisins. Sauf lorsqu’ils veulent garder l’anonymat, une lettre les précède afin de prévenir la ville de leur arrivée. C’est cet échange qui permet d’assurer le bon déroulement des festivités afin que chaque partie soit satisfaite de l’accueil. Si certains Toulousains n’ont pas leur propre logement, cela s’explique par la volonté du Roi de les garder près de lui. Ils ne vont à Toulouse que lorsque celui-ci a besoin d’avoir un représentant direct sur place.

III. Les invités fantômes

Les invités qualifiés ici de « fantômes » sont ceux dont on trouve une trace dans les archives, qui ont été mentionnés, fêtés, mais qui ne sont pas à Toulouse le jour de la fête. Les Toulousains fêtent l’évènement rattaché au nom, sans présence physique de la personne.

A. L’omniprésence du roi

98 A.M.T. BB 123 f°145. 32

Le plus emblématique de ces invités fantômes, est le Roi. Aucun roi ne vient à Toulouse durant le XVIIIe siècle. Or, il fait tout de même parler régulièrement de lui dans les archives.

a. De son sacre…

Toulouse a fêté deux sacres durant le XVIIIe siècle. Celui de Louis XV le 25 octobre 1722 et celui de Louis XVI le 11 juin 1775. Étonnamment, le sacre de Louis XV n’apparait pas dans les délibérations : le mois d’octobre 1722 n’y est pas référencé. Également, il ne semble pas être référencé dans les pièces à l’appui des comptes. C’est la raison pour laquelle l’étude qui suit est centrée sur Louis XVI.

Le 23 juin 1775, le Conseil de Bourgeoisie se réunit afin de discuter d’une lettre du Roi en date du 12 juin, accompagnée de celle de M. le Duc de la Vrillière, le secrétaire d’État à la Maison du Roi. Comme pour chaque évènement, la réception d’une lettre lance la mise en chantier de la fête.

« Sur quoy lecture faite de la lettre du Roy et de celle de M. le Duc de la vrilliere Il a été Delibéré d’assister au Te Deum qui sera chanté dans leglise Saint Etienne de le faire annoncer la veille par plusieurs décharges de couleuvrines qui seront reitérée le lendemain de faire Illuminer le soir du meme jour tous les Murs en face de l’hotel et faire tirer a la place Royalle un feu dartifice dont la depense est fixée a douze cent livres et prier Messieurs les Capitouls de Rendre une ordonnance pour enjoindre a touts les habitants dilluminer leurs maisons et de faire chacun devant sa porte un feu de Joye99. » C’est ainsi que Toulouse accueille l’avènement de ce nouveau Roi, jeune, honnête et bienveillant. Les festivités sont à la hauteur du prestige de son nom, il est fêté comme s’il était présent.

99 A.M.T. BB 56 f°155. 33

Pendant son règne, tout Roi de France envoie ses troupes à la guerre, leur fait gagner des batailles et signe des traités. Louis XV, malgré les dernières paroles de Louis XIV l’enjoignant à un règne pacifique, mène une politique de guerre. Il se confronte à la guerre de Succession de Pologne (1733- 1738), à la guerre de Succession d’Autriche (1740-1748) et à la guerre de Sept Ans (1756 – 1763). Pour chacune de ces guerres, les villes de province sont informées quant à l’évolution de la situation sur le front. Ainsi, en 1744 et 1745, sont dépensées respectivement 1598 livres 2 sols et 2273 livres 2 sols et 2 deniers à « l’occasion des Te Deum qui ont été chantés et des feux de joyes et illuminations faites par rapports aux conquettes et victoires remportées par le Roy sur les ennemis de L’etat100. » À distance, Toulouse fête donc les victoires de ses troupes, mais surtout les victoires de son Roi. En 1759, une autre victoire est fêtée pour la somme de 477 livres 18 sols. Bien que le nom de cette victoire ne soit pas précisé, la date correspond à la victoire de Bergen durant la guerre de Sept Ans.

Louis XVI n’est pas en reste, puisqu’en janvier 1782 pour 181 livres 1 sol et 6 deniers, un Te Deum est « chanté à l’occasion des avantages remportés par les troupes du Roi sur les Anglais en Amérique101 ». La France était en effet engagée dans la Guerre d’Indépendance des États-Unis.

Le sacre d’un Roi n’est donc pas la seule festivité qui lui revient. Lorsqu’un Roi gagne des batailles, il en informe le peuple au moment le plus opportun pour lui, afin d’en faire un véritable moment de réjouissance, une parenthèse dans un pays en guerre. L’information et la fête des victoires est un véritable enjeu politique. La santé du Roi fait également parti des informations données au peuple.

b. … à sa mort

100 A.M.T. BB 51 f°133. 101 A.M.T. BB 127 f°22. 34

L’état de santé du Roi est également célébré. Le Royaume de France tourne autour de son Roi, le perdre soudainement est une tragédie, surtout si sa succession n’était pas assurée. C’est pourquoi sa santé est suivie de près.

On trouve quatre fêtes pour la convalescence du Roi Louis XIV, en 1721, 1726, 1744 et 1757. Celle de 1721 a été célébrée autour d’un Te Deum chanté, suivi d’un « magnifique repas que M. les Capitouls [durent] faire a M. les Anciens Capitouls qui assistèrent au Te Deum chanté […] en action de grâce de la convalescence de Sa Majesté102. » Cependant, pour sa convalescence de 1744, la ville donne beaucoup plus de réjouissances. La nouvelle de la maladie du roi avait eu un grand impact sur la ville et sa population. Toute la ville est concernée lorsque le roi est malade et la population est dans l’attente constante de nouvelles.

« Faire part à cette assemblée [de délibération] des heureuses nouvelles qui nous rassurent sur le danger qu’a couru notre grand Roy par la maladie dont il a été atteint dans la ville de Metz, la ville de Toulouse qui fais gloire de s’être toujours signalée par son attachement respectueux et par son zelle ordinaire pour la personne de son prince a été plusieurs jours plongée dans les plus vives alarmes dans la crainte de perdre un roy qui fait la felicités de ses peuples […] les vœux que nous n’avons cessé de faire pour la conservation d’une vie et d’une santé si chere ont été enfin exaucés, nous n’avons rien obmis de tous ce que notre zelle aidé du secours de la religion a pu nous inspirer pour obtenir la convalescence de Sa Majesté, il est juste de rassurer le peuple en lui anonçant d’une manière eclatante une aussi bonne nouvelle103. » La population est alors prévenue au bruit de la mousqueterie et de la couleuvrine. Des feux de joie se font dans toute la ville, un feu d’artifice est donné sur la place de l’Hôtel de Ville avec des illuminations et trois fontaines de vins placées devant la façade. De plus, comme mentionné précédemment, les Capitouls changent la destination de leur dépense : « il sera au surplus

102 A.M.T. BB 47 f°154. 103 A.M.T. BB 51 f°124. 35 dépensé douze cents livres tant pour nourrir tous les prisonniers de la ville que pour délivrer le plus grand nombre qui faire se pourra desdits prisonniers qui sont detenus pour dettes104 ».

La convalescence du Roi est donc un moment de grandes réjouissances pour le peuple, celui-ci est heureux, il fait la fête au nom du Roi. Lorsque celui- ci décède, des honneurs lui sont également rendus, différents des honneurs de réjouissances. Par ailleurs le peuple n’est pas sollicité de la même manière par les Capitouls, les différents corps de métiers ne sont pas réunis.

Ainsi, lorsque le Conseil de Bourgeoisie se réunit le 18 septembre 1715, c’est pour faire part de la lettre reçue de Louis XV, arrière-petit-fils de feu Louis XIV. Cette lettre demande de maintenir le repos et la tranquillité dans la ville et ordonne aux Capitouls « d’assister aux prières qu’elle a ordonné être faites dans l’église principale105 ». Il est choisi de faire comme en 1643 lors de la mort de Louis XIII qui, lui, avait suivi ce qui s’était pratiqué en 1604 en l’honneur d’Henri IV. Cependant, ils décident de « faire quelque chose de plus qu’en ces temps là pour marquer la Vive Douleur que chacun a ressenty en la perte du plus grand Roy qui ayt jamais été106 ». Enfin, les Capitouls convoquent à l’Hôtel de Ville les habitants possédants des fiefs nobles et les sujets du ban et de l’arrière-ban, c’est-à-dire les personnes plus éloignées de Toulouse, mais qui y sont tout de même rattachées, pour assister à la cérémonie des obsèques. Celle-ci est présidée par deux Capitouls et quatre Anciens Capitouls, deux de chaque robe, désignés comme maître de cérémonie.

Dans le cadre des honneurs funèbres du Roi, la ville se comporte donc différemment, le peuple est sollicité pour la prière et le silence. Bien que certains n’aient jamais vu le roi ou une fois lors de sa visite en 1659, il est fêté, il est prié, Toulouse et les Capitouls pensent à lui. C’est le fantôme par excellence, jamais là physiquement, mais toujours présent malgré tout.

104 A.M.T. BB 51 f°126. 105 A.M.T. BB 46 f°128. 106 Ibid. 36

B. Absence / présence : l’exemple du Duc de Bourgogne

En dépouillant les archives, il arrive que le même nom apparaisse à plusieurs années d’intervalles. Ceci s’explique par la passation du titre au descendant ou à une personne en lien avec la famille. C’est ainsi que le Duc de Bourgogne apparait par trois fois dans les archives consultées : en 1701, lors de sa visite à Toulouse avec le Duc du Berry, en 1712 pour ses honneurs funèbres et en 1751 pour célébrer la naissance du nouveau Duc de Bourgogne. Le titre de Duc de Bourgogne est donné au fils aîné du Dauphin.

Dans les trois cas, c’est une lettre qui annonce à la ville qu’il faut préparer l’évènement. En 1701, pour l’arrivée du Duc de Bourgogne, accompagné du Duc du Berry, les Capitouls reçoivent deux lettres. Tout d’abord, le 30 décembre 1700, celle du Comte de Broglie, maréchal de France, qui informe les Capitouls de cette venue107, puis le 4 janvier 1701, l’Intendant, M. de Basville, qui règle les détails du cérémonial à respecter108.

Pour l’annonce de sa mort, c’est le Roi qui envoie une lettre. À ce moment-là, le Duc de Bourgogne était devenu Dauphin de France, c’est pourquoi le Roi y prête fortement attention et est donc chargé d’informer ses sujets de la mort de celui-ci. Il est d’ailleurs mentionné sous le nom de Dauphin et non plus de duc de Bourgogne109. Par ailleurs, durant tout le XVIIIe siècle, seuls les honneurs funèbres des Dauphins sont célébrés, on ne retrouve pas trace d’autres membres de la famille royale110. Enfin, pour la naissance du nouveau Duc de Bourgogne, c’est à nouveau l’Intendant, alors le Vicomte de Saint-Priest, qui envoie une lettre à son subdélégué, M. Rouquet, et aux Capitouls pour les informer de cet heureux évènement.

« Lecture fait tant de la lettre Ecrite par M Lintendant a M Rouquet son subdélégué que de celle Ecritte a MM

107 A.M.T. BB 44 f°119-120. 108 A.M.T. BB 44 f°122-123. 109 A.M.T. BB 45 f°230v. 110 Michel CASSAN, « La fête à Toulouse à l’époque moderne : De la fin du XVIème siècle à la Révolution », op. cit., p. 255-260. 37

les Capitouls il a été délibéré de nommer des Commissaires pour conjointement avec MM les Capitouls diriger la manière en laquelle doivent Etre faites les Réjouissances et les autres depenses quil convient faire pour celebrer avec digniter lheureux Evenement de la naissance de Monseigneur de Duc de Bourgogne et en faire ensuite le Raport en pareil Conseil111. »

Pour chacune de ces annonces, un cérémonial est demandé. Celui-ci est plus ou moins détaillé.

Pour les obsèques, le Roi ordonne un service religieux dans la Cathédrale Saint-Étienne112 et pour la naissance, l’Intendant informe juste les Capitouls de cette naissance, leur laissant le libre choix de la cérémonie. Pour l’arrivée des Ducs, le choix est plus restreint, l’Intendant détaille point par point ce qu’il attend de la cérémonie d’accueil.

« Nous avons recu une lettre de M L’Intendant qui regle le Ceremonial que nous avons a faire pour la reception de Nos seigneurs les princes qui est de faire des harangues dans le lieu accoustumé 2° y porter un d’ais, 3° faire tapisser les rues despuis la porte de la ville jusques a larchevesche, de meme a leur sortie, 4° offrir les presents tels que feurent presenter en 1660, 5° mettre les milices bourgeoises en haie despuis la porte de la ville jusques a larchevesche113. »

Les harangues sont les discours prononcés par les Capitouls. Ils les font dans différents lieux de la ville, lors de la traversée de celle-ci, dont la porte d’Arnaud Bernard, dite aussi porte royale, est le début et dont l’archevêché, lieu habituel d’hébergement en est la fin. Tout le long du trajet, la ville est mise en beauté afin de montrer son plus beau visage, d’où la tapisserie des rues. Enfin, les présents offerts sont nombreux. Pour l’arrivée des Princes, on y trouve notamment 412 boites remplies de confitures et dragées, 8 boites

111 A.M.T. BB 52 f°73v. 112 A.M.T. BB 45 f°230. 113 A.M.T. BB 44 f°122v. 38 remplies et décorées de citrons, 2 boites de petites orange chinoises et glaces, 2 boites aux abricots de Marseille114.

Cependant, si les Capitouls obéissent aux directives de l’Intendant, ils y ajoutent les corps de métiers. Ceux-ci « seront avertis de se mettre sous les armes en si grand nombre qu’il se pourra115 ». Ceci, afin de montrer aux princes le nombre d’hommes en armes présents dans la ville. Des drapeaux aux couleurs des quartiers sont distribués à chacune des huit compagnies qui composent les milices bourgeoises et seize bandoulières sont fournies aux joueurs de tambours (deux par compagnies). Ceux-ci et les joueurs de fifres sont habillés d’un chapeau bordé d’argent et de bas tandis que les trompettes ont droit à des casaques et des banderoles116. À tout cela, ils ajoutent « un feu d’artifice, des fontaines de vin et des illuminations pour rendre la cérémonie de la réception de Nos Seigneurs les Princes plus pompeuse117 ». Les directives de l’Intendant sont donc là pour leur servir de base, c’est lui qui donne les ordres. Les Capitouls peuvent ensuite rajouter quelques détails, mais c’est l’Intendant qui valide le tout.

Lors des honneurs funèbres du Dauphin en 1712, les Capitouls précisent que « tout le monde sent assez le malheur de cette perte qui afflige toute la France ainsi Il n’est pas besoin dexiter cette assemblée demulation pour rendre cette pompe funebre aussy digne qu’il dependra delle118 ». Ils s’arrêtent aux ordres du Roi et font juste ce qu’ils doivent faire pour « témoigner a Sa Majesté la soumission qu’on a a ses ordres119 ».

Cependant, pour la naissance du nouveau Duc, l’Intendant leur laissant carte blanche, ils décident de faire plaisir au peuple.

« Il sera marié cent filles natives de la ville ou du gardiage120 agée de trente ans au plus a chacune desquelles il sera donné la Somme de cent Livres et que

114 A.M.T. CC 2722 f°79. 115 A.M.T. BB 44 f°123. 116 A.M.T. BB 44 f°130. 117 Ibid. 118 A.M.T. BB 45 f°230v. 119 Ibid. 120 La banlieue de Toulouse. 39

pour une plus grande marque de rejouissance et que le peuble soit penetré de L’Espris de satisfaction et de Joye que cette ville a ressenti lors de cet heureux Evenement il sera distribué aux pauvres de La ville et du gardiage mille Sestier de blés121. »

Cette nouvelle manière de dépenser, permet de tourner les festivités vers le peuple et lui donne l’occasion de participer à ces réjouissances. Les 100 filles à marier sont sélectionnées dans la ville de Toulouse et dans les environs. Leur offrir un mariage d’honneur permet aux Capitouls de veiller à ce que les pauvres et les mendiants dans la ville ne soient pas trop nombreux, mais également éviter les concubinages, ces couples qui vivent ensemble sans être marier. En effet, il faut savoir qu’un mariage coute cher, entre la cérémonie à payer, le prêtre, la dot. Certains jeunes décident donc d’habiter ensemble et de fonder une famille sans être marier, ce qui est interdit par la religion catholique qui avait alors une forte influence dans la ville de Toulouse. De plus, la distribution de blé aux pauvres permet d’endiguer un début de famine. En effet, en 1751, le blé valait jusqu’à 20 livres le setier, ce qui était un prix très élevé pour les pauvres de la ville122.

Ces trois exemples concernent la même personne ou presque : le titre de Duc de Bourgogne est habituellement donné au fils aîné du Dauphin. On peut en conclure que lorsque l’invité est physiquement là, les réjouissances sont plus spectaculaires, plus pompeuses. Elles permettent à la ville de faire voir son enthousiasme à l’accueillir. Pour les honneurs funèbres, les Capitouls considèrent que la ville est suffisamment éplorée pour modifier les cérémonies funèbres ordonnées par le Roi ordonne. Enfin, pour la naissance, la liberté laissée aux Capitouls permet d’en faire une vraie fête qui touche la population.

121 A.M.T. BB 52 f°77v. 122 Edmond LAMOUZÈLE, Toulouse au XVIIIe siècle d’après les « Heures perdues » de Pierre Barthès, op. cit., p. 138. 40

Le point commun de ces trois cérémonies, que l’invité soit physiquement là ou non, est la présence du peuple, bien qu’il y participe différemment suivant l’évènement. Il est informé de certains évènements qui se passent à la cour. Ils permettent une ouverture au monde pour le peuple qui à cette époque, ne voyage pas souvent hors de la ville et encore moins hors de la région.

IV. Étude iconographique d’un portrait des Annales de Toulouse : Les Capitouls venant saluer les Ducs de Bourgogne et de Berry

A. Histoire des Annales de la Ville de Toulouse

En 1295, afin d’assoir leurs privilèges il a été décidé dans une délibération de conseil de créer un livre de grand format divisé en six parties appelé le Livre Blanc. Ce livre permettrait aux nouveaux consuls de noter tous les privilèges qui leur étaient donnés. Il servait également à noter les noms et actions des Capitouls.

Dans la première partie de ce livre sont inscrits les noms des consuls, ceux des assesseurs et de tous les notaires. La seconde comprend toutes les coutumes de la ville de Toulouse, la troisième, les actes de statut, d’affranchissement, de privilège, de libéralité qui intéresse la royale cité et le faubourg de Toulouse. Dans la quatrième partie, sont inscrites les lettres royales concernant les privilèges, la cinquième porte sur les arrêts de la Cour du Roi et les ordonnances des officiers royaux tandis que dans la sixième, sont inscrits les noms des notaires à qui sont confiés les registres123. Cependant, la première partie en est vite détachée car demandant d’être complétée chaque année, il arrive un moment où les pages laissées vierges en prévision sont

123 Christian CAU, Les Capitouls de Toulouse : l’intégrale des portraits des Annales de la ville, 1352 - 1778, Toulouse, Privat, 1990, p. 19‑20. 41 remplies. On crée alors le Livre Vermeil ou le Livre Roux suivant la couleur de la couverture. Dans cette première partie, si au départ, seuls les noms des nouveaux Capitouls y sont inscrits, les portraits y prennent de plus en plus de place et le texte relate plusieurs éléments historiques. C’est l’origine des Annales manuscrites.

Douze livres au total font partie de la collection des Annales manuscrites de 1295 à 1787. La collection n’a pas pu être conservée en entier suite à la destruction de certains documents durant la Révolution française.

Durant tout le XVIe et le XVIIe siècle, le texte inscrit sous leur portrait permet aux Capitouls de « rédiger une sorte de rapport sur l’action menée pendant l’année précédente124 ». À partir de 1699, les Capitouls reprennent la plume pour écrire leur chronique, mais dès « 1705, la Chronique se résume au Testament Capitulaire, discours prononcé par le Chef du Consistoire devant le Conseil général de la ville lors de sa sortie de charge125 ». Depuis leur création, jusqu’à la fin, les Chroniques des Annales évoluent suivant les périodes et les rédacteurs, mais le but premier reste le même : garder un souvenir de cette gloire qu’est le Capitoulat toulousain.

Si les textes évoluent, les illustrations aussi. Aux XIIIe et XIVe siècles, les portraits sont limités à l’ornement de la lettre initiale du texte, telle une lettrine. Cependant, elles prennent de plus en plus de place durant le XIVe. L’enluminure passe de 83 millimètres de côté en 1295 à 162 millimètres de hauteur pour 202 millimètres de largeur. Elle prend toute la largeur de la page126. C’est à partir de 1369 qu’apparait un décor architectural et une mise en scène. Au XVe siècle, on passe petit à petit de l’enluminure d’une page de texte à la peinture de véritable tableau. En 1593, la miniature est abandonnée, la peinture couvre toute la double page. C’est le cas de la mise en scène de l’entrée des Ducs de Bourgogne et de Berry en 1701. C’est une des dernières mises en scène de ce genre, les tableaux retournent ensuite à une routine figée avec un simple décor de tentures.

124 Ibid., p. 28. 125 Ibid. 126 Ibid., p. 33. 42

B. Portrait des Capitouls de 1701

Dans ce tableau des portraits des Annales de la Chronique 370 du livre X (1684 – 1713)127, les Capitouls viennent saluer les Ducs de Bourgogne et de Berry qui sont accompagnés du maréchal de Noailles. Ce dernier était un des plus importants généraux du règne de Louis XIV. Nommé Maréchal de France en 1693, il accompagne Philippe V, petit-fils de Louis XIV, jusqu’à la frontière espagnole pour sa prise de pouvoir et son installation au trône d’Espagne128. C’est lors du retour de ce voyage qu’il s’arrête en compagnie des deux autres petits-fils, à Toulouse. Les trois personnages se trouvent dans un carrosse qui prend tout le premier tiers du plan gauche du tableau. Le premier plan des deux autres tiers est occupé par les huit Capitouls. Ceux-ci sont identifiables par leurs armoiries placées sous eux. On trouve de gauche à droite : Jean Gardel, Capitoul de Saint-Étienne, Pierre de Barravy, de la Daurade, Louis Larieu, du Pont-Vieux, Joseph Ponsard, de la Pierre-Saint-Géraud, Jean Cousse de la Dalbade, Jean d’Olivier de Saint-Pierre-des-Cuisines, Jean-Thomas Saget de la Saint-Barthélemy et Jean de Roaix de Saint-Sernin. À l’arrière-plan, derrière les Capitouls, se trouvent des soldats en armes. Ils appartiennent certainement aux milices bourgeoises venues les escorter de la porte de la ville jusqu’à l’archevêché129. Tout à gauche de ce portrait se trouve deux personnes non- identifiables d’après mes recherches. Cependant, l’une d’entre elles doit jouer un rôle dans la municipalité dans la mesure où elle porte un habit rouge et noir, couleurs caractéristiques de la ville de Toulouse ainsi qu’une crosse qu’il tient de sa main droite.

Dans ce tableau collectif, tous les protagonistes sont tournés vers le carrosse qui arrive. Sur sa portière, les armoiries royales sont visibles. Elles sont d’azur à trois fleurs de lys d’or. À l’intérieur de la voiture sur le siège

127 Voir annexe 9. 128 Galerie historique du palais de Versailles, Tome VII, Paris, Imprimerie Royale, 1842, p.358-359. 129 A.M.T. BB 44 f°122v. 43 arrière, reconnaissables par leur visage juvénile, se trouvent le Duc de Bourgogne, Louis de France, âgé de 18 ans et le Duc de Berry, Charles de France, âgé de 14 ans. Le maréchal de Noailles est face à eux. Les huit Capitouls venus les accueillir sont dans leur robe de cérémonie, en rouge et noir. Leur habit a changé depuis le début du Capitoulat, mais les couleurs sont toujours restées les mêmes. Il s’agissait à l’origine, de la tenue des juges du tribunal comtal du XIIe siècle. Au XVIIIe siècle, leur col est fermé par une cravate de ruban, les épaulettes d’hermine sont larges et l’ouverture du manteau de velours doublé de satin blanc se fait sous les épaules. Leur robe de drap est doublée à l’extérieur de velours rouge et noir. Pierre de Barravy et Jean d’Olivier ne portent pas de robe longue afin de montrer la présence d’une épée à leur côté. Enfin, certains portent un chaperon à la main tandis que d’autres ont une calotte. À l’arrière-plan, les milices sont également habillées d’un manteau rouge et d’un chapeau noir, porté tantôt sous le bras, tantôt sur la tête. Ils sont séparés des Capitouls par les chevaux noirs du carrosse.

Lorsqu’on regarde ce tableau, l’œil est directement attiré par les Capitouls. Leur tenue est d’un blanc et d’un rouge vif rehaussé de noir qui illumine le portrait. Les Ducs de Bourgogne et de Berry sont les seconds à être vus car le regard est attiré par le mouvement des Capitouls. Leur position assise mais surélevée par rapport aux Capitouls grâce au carrosse montre que malgré leur visage enfantin, ils sont supérieurs aux Capitouls. Enfin, la milice se fond à l’arrière-plan, ce sont les derniers à se faire remarquer.

Les portraits des Capitouls dans les Annales de la Ville leur permet ainsi d’inscrire leurs armoiries dans la postérité, de faire en sorte que les suivants se souviennent d’eux. En y ajoutant un évènement historique comme celui-ci, les Capitouls contribuent à entretenir la renommée de leur ville en rappelant les invités prestigieux qui y sont passés.

44

Conclusion

Les Capitouls accueillent donc de nombreuses personnalités mais pas seulement. Ils sont sensibles à l’image qu’ils donnent d’eux-mêmes mais s’intéressent également à la vie quotidienne des Toulousains comme on a pu le constater avec l’examen des ouvrages des écoliers. Ils sont également garants des repas de leurs ouvriers, bien que leurs menus ne soient pas très variés. Cependant, force est de constater que la majorité des invités n’appartient pas à la population toulousaine. Les invités prestigieux qu’ils soient Toulousains ou non, membre de la municipalité ou non, leur rang social leur accorde obligatoirement un accueil avec des honneurs. Ensuite, libre à eux de les accepter, les refuser ou les transformer. Enfin, les invités fantômes souvent fêtés à la demande du Roi, d’une manière plus ou moins directe, permet à celui-ci de rappeler à la ville qu’elle fait partie du Royaume de France. Elle doit par ailleurs obéissance et soumission à son Roi, ce que les Capitouls rappellent régulièrement dans leurs délibérations. Enfin, le portrait des Annales de la ville de Toulouse aide à se figurer les Capitouls et la manière dont ils se présentent pour accueillir les nouveaux arrivants.

Cette sociologie des invités donne l’occasion de mieux connaitre les protagonistes de notre étude. En effet, maintenant que leurs noms et leurs fonctions nous sont connus, il est temps d’entrer dans la seconde partie du sujet. Que leur offre-t-on ? De la cérémonie d’accueil aux présents de la ville en passant par les divers repas et collations, la ville fait tout pour rendre le séjour satisfaisant.

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Annexes

46

Annexe 1 :

A.M.T. CC 2736 f°353 : Facture du 18/09/1719. Détail du repas fourni à Maître Dauroux et ses ouvriers

47

Annexe 2 :

A.M.T. BB 55 f°44v-45 : Conseil des Capitouls du 12/08/1764. Thèses des Pères Jacobins.

48

Annexe 3 :

A.M.T. BB 49 f°56v : Conseil de Bourgeoisie du 04/06/1730. Arrivée de Madame la princesse de Conty et de Monsieur le prince de Conty son fils.

49

Annexe 4 :

A.M.T. BB 119 f° 163 – 163v : Commission du 09/06/1730. Réjouissances pour la Princesse et le Prince de Conty.

50

Annexe 5 : A.M.T. BB 124 f°22 : Commission du 05/06/1777. Visite de Monsieur le frère du Roi.

51

Annexe 6 :

A.M.T. BB 46 f°61v : Conseil de Bourgeoisie du 23/02/1714. Arrivée de M. d’Imbercourt, Intendant de Guyenne.

52

Annexe 7 :

BB 44 f°122v : Conseil de Bourgeoisie du 04/01/1701. Détail du cérémonial pour l’arrivée des Ducs de Bourgogne et de Berry.

53

Annexe 8 :

A.M.T. BB 53 f°8 : Conseil de Bourgeoisie du 19/04/1754. Ameublement du logement du maréchal Duc de Richelieu.

54

Annexe 9 : A.M.T. BB 282 détail Livre X des annales (1684-1713). Les capitouls de l'année 1698-1699 et l'entrée des ducs de Bourgogne et de Berry.

55

Annexe 10 :

Liste des Intendants du Languedoc

- 1685 – 1718 : Nicolas de Lamoignon de Bascille - 1718 – 1725 : Louis de Bernage - 1724 – 1743 : Louis Basile de Bernage de Saint-Maurice (d’abord associé à son père) - 1743 – 1750 : Jean Le Nain (mort en fonction) - 1751 – 1785 : Jean-Emmanuel de Guignard, vicomte de Saint-Priest ( mort en fonction) - 1764 – 1786 : Marie-Joseph-Emmanuel de Guignard de Saint-Priest (d’abord associé à son père) - 1786 – 1790 : Charles Bernard de Ballainvilliers

56

Annexe 11 :

Liste des Premiers Présidents du Parlement de Toulouse

- 1687 – 1710 : Thomas Alexandre du Morant - 1710 – 1722 : François de Bertier (mort en fonction) - 1722 – 1762 : Joseph-Gaspard de Maniban (mort en fonction) - 1762 – 1769 : François de Bastard - 1769 – 1770 : Pierre-Louis- Anne Drouin de Vaudreuil - 1770 – 1787 : Joseph de Niquet - 1787 – 1789 : Jean-Louis Emmanuel Augustin de Cambon

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Corpus de Sources

Sources manuscrites

Archives Municipales de Toulouse

Toutes mes sources se trouvent aux Archives Municipales de Toulouse. De par l’abondance des sources trouvées aux archives municipales, je n’en ai pas cherché ailleurs afin d’éviter d’être submergée. Dans la série BB, administration communale, j’ai épluché les délibérations et les commissions. Celles-ci se trouvent en format numérique sur internet ce qui permet une consultation rapide une fois l’inventaire étudié et les folios ciblés. Dans la série CC, ce sont les pièces à l’appui des comptes qui ont retenu mon attention. Voulant tout d’abord les dépouiller années par années, je me suis ensuite concentrée sur les années 00. Consultables sur place, ces recueils factices ont des épaisseurs et des proportions différentes, de même que les folios se trouvant dedans (certains sont pliés en 4 pour entrer dans la dimension du recueil).

A. Série BB : administration communale

b. Délibérations

BB 44 : 1697 – 1705

- Folios 91v – 92 : Le 7 juin 1700, le Conseil des Seize s’est réuni pour l’arrivée de M. LEGENDRE, intendant de Montauban. Présent de la ville et collation à l’hôtel de ville. - Folios 119 – 120 : Le 30 décembre 1700, le Conseil de Bourgeoisie s’est réuni pour l’annonce de la venue des Ducs de BOURGOGNE et du BERRY. - Folios 122 – 123 : Le 4 janvier 1701, le Conseil de Bourgeoisie s’est réuni afin de mettre en place les détails du cérémonial à respecter pour l’arrivée des Ducs de BOURGOGNE et du BERRY.

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- Folios 130 – 131 : Le 25 janvier 1701, le Conseil de Bourgeoisie s’est réuni afin de délibérer des tenues et accessoires nécessaires à la réception des Ducs de BOURGOGNE et du BERRY.

BB 45 : 1705 – 1713

- Folio 170 : Le 5 juillet 1710, le Conseil de Bourgeoisie s’est réuni pour délibérer à propos de la nomination des Capitouls qui iront à la rencontre de M. de BERTIER, Premier Président du Parlement, à une journée de la ville. - Folios 174 – 175 : Le 29 juillet 1710, le Conseil de Bourgeoisie a délibéré à propos de la lettre reçue de M. de BERTIER qui refusait les cérémonies d’entrée afin de ne pas engendrer de frais supplémentaires à la ville. - Folios 201 – 202 : Le 15 mai 1711, le Conseil de Bourgeoisie s’est réuni afin de délibérer à propos des honneurs funèbres pour le décès du DAUPHIN. Copie de la lettre du roi annonçant le décès du DAUPHIN - Folio 230 : Le 9 mars 1712, le Conseil de Bourgeoisie s’est réuni afin de délibérer à propos des honneurs funèbres du DAUPHIN et de la DAUPHINE. - Folios 260 – 261 : Le 31 octobre 1712, le Conseil de Bourgeoisie s’est réuni afin de délibérer à propos de la demande de M. de BERTIER de faire tirer un feu d’artifice place St George pour le mariage de sa fille en échange de son refus de l’entrée publique de 1710 qui a permis d’éviter des dépenses à la ville.

BB 46 : 1713 – 1719

- Folio 56 : Le 26 janvier 1714, le Conseil de Bourgeoisie s’est réuni pour délibérer à propos de l’entrée de Monseigneur BEAUVAU, nouvel archevêque de Toulouse. - Folio 62 : Le 23 février 1714, le Conseil de Bourgeoisie s’est réuni pour délibérer à propos : o De la lettre de Monseigneur BEAUVAU, refusant les cérémonies d’entrée car il préfère arriver incognito.

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o De l’arrivée de M. d’IMBERCOURT, intendant de Guyenne. Il est décidé de faire la même entrée que pour M. LEGENDRE en 1700. - Folios 68 – 70 : Le 9 mai 1714, le Conseil de Bourgeoisie a délibéré à propos des cérémonies pour la publication de paix demandées par le Roi. Copie de la lettre du roi. - Folio 82 : Le 5 novembre 1714, le Conseil de Bourgeoisie a appris l’arrivée de la Reine d’Espagne prévue pour le 15 de ce même mois. - Folios 127 – 131 : Le 18 septembre 1715, le Conseil de Bourgeoisie a appris la mort de Louis XIV et a décidé de se référer aux honneurs funèbres donnés à Louis XIII.

BB 47 : 1719 – 1723

- Folio 145 : Le 24 octobre 1721, le Conseil de Bourgeoisie s’est réuni afin de délibérer au sujet de l’entrée de M. de MANIBAN, Premier Président du Parlement. - Folios 149 – 151 : Le 2 décembre 1721, le Conseil de Bourgeoisie s’est réuni afin de lire la lettre datant du 8 novembre de M. de MANIBAN qui refuse une entrée publique mais demande à aller le chercher à petite distance de Toulouse. - Folios 153 – 155 : Le 9 décembre 1721, le Conseil des Seize s’estréuni afin de délibérer au sujet des dépenses effectuées pour la convalescence du Roi. Te Deum et repas pour les Anciens Capitouls y ayant assisté. - Folio 202 : Le 11 juillet 1722, le Conseil de Bourgeoisie décide de faire tirer un feu d’artifice à M. de MANIBAN comme il a été fait pour M. de BERTIER.

BB 48 : 1723 – 1729

- Folio 43 : Le 17 mars 1724, le Conseil de Bourgeoisie s’est réuni afin de délibérer au sujet de l’entrée de M. de CHALVET, sénéchal. Il lui sera donné les présents accoutumés comme pour les entrées faites à ses prédécesseurs.

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- Folio 148 : Le 6 avril 1726, le Conseil des Seize s’est réuni afin d’accueillir le Prince du Portugal qui arrivera le lundi suivant.

BB 49 : 1729 – 1735

- Folio 56v : Le 4 juin 1730, le Conseil de Bourgeoisie apprend la venue prochaine du Prince et de la Princesse de CONTY, le 8 ou le 9 de ce mois-ci. - Folios 57 – 58 : Le 20 juin 1730, le Conseil de Bourgeoisie fait le point après le séjour des CONTY. Ils sont arrivés le 8 à 7h le matin. La dépense de leur séjour s’élève à 2753 livres 8 soles et 1 denier.

BB 50 : 1735 – 1741

- Folio 234 : Le 5 mai 1741, le Conseil de Bourgeoisie s’est réuni afin de délibérer sur les honneurs à rendre au Duc de RICHELIEU, Commandant pour le Roi en Languedoc. - Folios 235 – 236 : Le 9 mai 1741 le Conseil de Bourgeoisie s’est réuni afin de nominer les capitaines nécessaires pour l’entrée du Duc de RICHELIEU ainsi que les dépenses à faire pour son arrivée. - Folios 237 – 238 : le 14 mai 1741, le Conseil de Bourgeoisie s’est réuni afin de délibérer sur quelques arrangements pour l’entrée du Duc de RICHELIEU.

BB 51 : 1741 – 1750

- Folios 123v – 12 : Le 28 aout 1744, le Conseil de Bourgeoisie s’est réuni afin de délibérer sur les festivités à faire pour prévenir le peuple de la convalescence du Roi. - Folios 125 – 126 : Le 1 septembre 1744, le Conseil de Bourgeoisie s’est réuni afin de délibérer au sujet de la convalescence du Roi. Est décidé de faire chanter un Te Deum à l’hôtel de ville, y faire tirer un feu d’artifice et installer 3 fontaines de vin devant la façade. 1200 livres sont utilisés pour nourrir les prisonniers et en faire sortir ceux qui sont enfermés pour dettes.

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- Folios 132 – 134 : Le 23 décembre 1744, le Conseil de Bourgeoisie s’est réuni afin de délibérer sur la dépense de 1588 livres 2 sols et 2 deniers pour les dépenses extraordinaires en poudre, bois et cire pour le Te Deum, le feu de joie et les illuminations pour les conquêtes et victoires remportés par le roi sur les ennemis de l’Etat. Ainsi que pour les 6395 livres 10 sols et 5 deniers déboursés pour fêter la convalescence du Roi. - Folios 173 – 175 : Le 17 décembre 1745, le Conseil de Bourgeoisie s’est réuni afin de délibérer sur les 2273 livres 2 sols et 11 deniers pour poudre, bois, flambeaux et autres qui ont servis aux cérémonies d’actions de grâce et de réjouissances ordonnées à l’occasion des victoires et des conquetes du Roi.

BB 52 : 1750 – 1754

- Folios 71 – 74 : le 25 novembre 1751, le Conseil de Bourgeoisie s’est réuni afin de délibérer sur ce qu’il faut faire pour fêter la naissance du nouveau Duc de Bourgogne (fils ainé du Dauphin). Proposition de faire un tableau de cet heureux évenement comme il a été fait pour le Dauphin. - Folios 76v – 78v : Le 2 décembre 1751, le Conseil de Bourgeoisie s’est réuni afun de déliberer aux sujets des réjouissances à propos de la naissance du Duc de Bourgogne. Il est proposé de marier 100 filles natives de la ville et de leur donner une dot de 100 livres ainsi que de distribuer mille setiers de blé aux pauvres de la ville.

BB 53 : 1754 – 1757

- Folio 8 : Le 19 avril 1754, le Conseil de Bourgeoisie s’est réuni afin d’autoriser de dépenser 1800 livres pour l’ameublement du logement du Duc de RICHELIEU. - Folio 127 : Le 22 juin 1756, le Conseil de Bourgeoisie s’est réuni à propos de la venue de la Vicomtesse de SAINT-PRIEST, épouse de l’Intendant du Languedoc. Il lui sera fait une collation la plus honorable qu’elle est priée d’accepter.

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- Folio 142 : Le 14 janvier 1757, le Conseil de Bourgeoisie s’est réuni afin de délibérer au sujet de la visite du Duc de MIREPOIX, Commandant pour le roi en Languedoc. Il souhaite séjourner à l’hôtel de M. le Comte de LEVIS.

BB 54 : 1757 – 1762

- Folio 84 : Le 14 juillet 1759, le Conseil de Bourgeoisie s’est réuni afin de délibérer à propos de la dépense de 477 livres 18 sols pour le Te Deum chanté à l’occasion des avantages remportés par les troupes du Roi sur celles des alliés.

BB 55 : 1762 – 1769

- Folios 1v-2v : Le 8 octobre 1762, le Conseil de Bourgeoisie apprend la nomination de M. de BASTARD en tant que Premier Président du Parlement. Un courrier extraordinaire a été dépêché à Paris afin de s’informer du jour de son arrivée. - Folios 44v – 45 : Le 12/08/1764, le Conseil des Capitouls s’est réuni afin de discuter des thèses soutenues chez les Jacobins, les Capitouls n’ayant pas été invités aux dernières soutenances. Vexés, ils décident de ne plus s’y rendre. - Folios 95 – 96v : Le 9 mai 1766, le Conseil de Bourgeoisie s’est réuni pour délibérer de l’arrivée du Duc de RICHELIEU, gouverneur de Guyenne.

BB 56 : 1769 – 1777

- Folio 193 : Le 31 janvier 1777, le Conseil de Bourgeoisie s’est réuni afin de délibérer au sujet de l’arrivée du Marquis de GRIMALDY, ambassadeur d’Espagne pour le Saint-Siège. - Folio 201 : Le 31 mai 1777, le Conseil de Bourgeoisie s’est réuni afin d’annoncer l’arrivée de MONSIEUR, le frère du Roi. - Folio 201v : Le 3 juin 1777, le Conseil de Bourgeoisie s’est réuni afin de délibérer quant aux honneurs à rendre à MONSIEUR lors de son entrée.

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- Folio 155 : Le 23 juin 1775, le Conseil de Bourgeoisie s’est réuni afin de délibérer à propos des festivités à rendre pour le sacre de Louis XIV.

c. Commissions

BB 119 : 1728 – 1737

- Folios 161 – 163 : Le 6 juin 1730, la Commission de délibération s’est réunie à propos des honneurs à rendre pour l’entrée du Prince et de la Princesse de CONTY. - Folios 163 – 164 : Le 9 juin 1730, la Commission de délibération s’est réunie à propos des honneurs à rendre à la Princesse de CONTY. Elle ne veut pas de collation, se contente de rafraichissements et d’une comédie donnée dans le théâtre de l’hôtel de ville.

BB 121 : 1753 – 1758

- Folio 101 : le 2 octobre 1754, la Commission de délibération s’est réunie à propos des réjouissances à donner pour la naissance du Duc du BERRY.

BB 123 : 1775 – 1777

- Folio 145 : Le 2 février 1777, la Commission de délibération s’est réunie à propos de l’arrivée du Marquis de GRIMALDY, ambassadeur d’Espagne pour le Saint-Siège. Il sera logé à l’hôtel du Premier Président du Parlement en l’absence de celui-ci.

BB 124 : 1777 – 1778

- Folios 18 – 20 : Le 1 juin 1777, la Commission de délibération s’est réunie à propos des honneurs à rendre pour l’arrivée de MONSIEUR le frère du Roi. Grande réception prévue. - Folios 21 – 23 : Le 5 juin 1777, la Commission de délibération s’est réunie suite à une lettre de l’Intendant enjoignant la ville de ne rien

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faire qui puisse occasionner des dépenses. Regrets de la ville et décision d’une nouvelle réception moins fastueuse.

BB 127 : 1781 – 1782

- Folios 19v – 23 : Le 3 janvier 1782, la Commission des Affaires Economique s’est réunie afin de délibérer sur l’état des dépenses pour le Te Deum chanté à l’occasion des réjouissances pour les victoires remportées sur les Anglais en Amérique. -

B. Série CC : archives fiscales

a. Pièces à l’appui des comptes

CC 2722 : 1700 – 1701

- Folio 79 : Le 9 avril 1701, la veuve BOURGUIGNON est payée 185 livres 17 sols et 9 deniers pour les présents faits aux Ducs de BERRY, de BOURGOGNE et de NOAILLES, dont 412 boites remplies de confitures et dragées, 8 boites remplies et décorées de citrons, 2 boites de petites oranges chinoises et glaces, 2 boites aux abricots de Marseille. - Folio 89 : Le 17 Mai 1701 a eu lieu un dîner pour les Capitouls et les Officiers de l’hôtel de ville, et le 28 Mai 1701, une collation pour le Chapitre Saint Etienne. Ces deux repas ont été payés 86 livres et 10 sols. - Folio 97 : Le 10 septembre 1701, Jean RICAUD, maître pâtissier a été payé 30 livres pour la collation du jour de la Saint Exupère et de la Saint Louis. - Folios 130 – 131 : Le 28 avril 1701, la Veuve BOURGUIGNON a été payée par Monsieur de GRANGE, maître de Cérémonies, 20 livres pour

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les présents faits aux princes (Ducs de BERRY, de BOURGOGNE et de NOAILLES) - Folio 132 – 134 : Le 21 février 1701 a été payés 675 livres et 8 sols pour les réjouissances faites aux princes. Détail de vin acheté à divers particuliers pour être employé aux 4 fontaines publiques lors de la venue des Princes (fontaines : hôtel de Ville, place Saint-Etienne, place du Salin, au bout du Pont-Neuf).

CC 2724 : 6 liasses couvrant tout le XVIIIème siècle

Liasse 1

- Folio 59 bis : Distribution de jambons de Bayonne et de fromages de Roquefort. 15 pièces entre 1729 et 1733.

Liasse 3

- Folio 123 : Le 29 Juin 1756 après délibération au Conseil Consistoire le 3 Juillet 1751, DOUSSET, confiseur a été payé par Monsieur le Commissaire, avocat, ancien Capitoul et trésorier de la ville, pour une collation en confitures donnée pour Madame l’Intendante. Le 18 Juin 1756, BOUNDEL a été payé par MALEFETTE, ancien capitoul pour 89 pegas de vins (1 pega = 3 litres). La somme de ces 2 transactions s’élevait à 600 livres. - Folio 124 : Le 29 juin 1756, TOURNE l’ayné, maître Boulanger a été payé 14 livres 11 sols et 8 deniers pour 35 marques de pains fournis pour le repas de Madame l’Intendante. - Folio 126 : (Sans date) LABAT l’ayné, marchand de vin a été payé 79 livres 15 sols par MALEFETTE, pour 8 bouteilles de vin de champagne, 13 bouteilles de vin de Bourgogne, 1 bouteille de vin de cap rouge, 1 bouteille de vin angle blanc et 3 bouteilles de Malaga. - Folio 127 : Le 28 Juin 1756, est dû à BERTIN, liquoriste place de Rouaix, 7 livres et 16 sols pour 13 bouteilles de bières fournies par ordre de M. FRAMAIRE, ancien Capitoul, commissaire, pour la collation donnée à Mme l’Intendante.

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- Folio 128 : (Sans date) TRUILHERY a fourni à MALEFETTE 303 bouteilles pour la fête de Mme l’Intendante, pour 78 livres 15 sols et 9 deniers. - Folio 129 : (Sans date) LAPORTE a fourni à MALEFETTE 27 bouteilles de vin de Semperre pour 46 livres 3 sols. - Folio 130 bis : (Sans date) détails de ce que MONSSET doit fournir pour la collation que l’hôtel de ville donne à Madame l’Intendante. (12 assiettes farcies, 8 assiettes de cailles, 12 assiettes de gelées de groseilles, etc…) - Folio 132 : BOYER, liquoriste pour le bal, a été payé 134 livres et 8 sols pour les rafraichissements servis lors du bal donné par la ville en l’honneur de Mme L’Intendante. - Folio 133 : Etat de ce qu’il reste de la collation donnée à Madame l’Intendante le 29 Juin 1756 et qui a été vendue par ordres de Messieurs les Capitouls Commissaires. - Folio 138 : (Sans date) Résumé des dépenses effectuées pour la collation en l’honneur de Madame l’Intendante. - Folio 140 : En date du 23 juin 1756, les détails du Menu pour la collation en l’honneur de Madame l’Intendante. - Folio 145 : BERTIER, limonadier a fourni le 20 janvier 1762 trente tasses de café, livrés aux Capitouls dans le petit consistoire de l’Hôtel de ville. Il a été payé le 28 janvier 1762, 7 deniers et 10 sols, - Folio 150 : Entre le 22 mai et le 12 aout 1762, des verres d’oranges et/ou de limonades ont été servis en rafraichissements pour la somme de 146 livres et 2 sols. - Folio 150bis : Le 19 Juillet 1762, lors de l’examen des ouvrages des écoliers du grand collège ont été servis vin blanc, gâteaux, fromages, pains et limonades pour la somme de 16 livres 3 sols et 6 deniers.

Liasse 4

- Folio 151 : Le 20 juillet 1762, DELOZE a fourni 6 bouteilles de vin blanc, du vin rouge, du pain et 4 bouteilles perdues pour le dîner du jour de Saint Fabien, pour 17 livres et 10 sols. 68

- Folio 178 : (Sans date) Comptes détaillés pour le diner et souper du jour de la nomination des capitouls, soit du pain, du vin, et 6 bouteilles de vin de Cahors pour 34 livres 12 sols et 4 deniers. - Folio 181 : Le 15 juillet 1766, a été payé 9 livres et 9 deniers pour de la bière, des gâteaux, du vin blanc et du vin rouge.

Liasse 5

- Folio 203 bis : Le 21 janvier 1766, a été payé 29 livres et 1 sol de boissons fournies pour un repas de prêtres, soit 4 bouteilles de vin de bordeaux, 3 bouteilles de Malaga, 3 bouteilles de Cahors, 23 tasses de café et 2 lopettes liqueurs.

Liasse 6

- Folio 253 : Le 20 novembre 1781, M. LECOMTE, Capitoul a payé 6 livres et 16 sols pour la buvette du 14 novembre. - Folio 254 : Le 20 septembre 1781, VIDAL, aubergiste a été payé par M. ABEL, commis de M. PREVOST, trésorier de la ville, 48 livres prélevé sur le fond de la buvette. - Folio 255 : Le 3 juillet 1781 a été payé 38 livres 12 sols pour une buvette. - Folio 256 : Le 18 mai 1781, BASCAUR, pâtissier, a été payé 56 livres pour une buvette. - Folio 257 : Le 19 Juin 1781, BASCAUR, pâtissier a été payé 42 livres et 12 sols pour une collation. - Folio 258 : A été fourni le 24 Avril 1781 de la glace payée le 25 avril sur les fonds de la buvette. - Folio 260 : Le 14 janvier 1781, BOYEU, commis principal de M. PREVOST a payé 69 livres pour le repas donné pour le nouvel an. Inclus les dépenses pour les verres cassés et les domestiques. - Folio 261 : Le 24 avril 1781, BOYEU, commis principal de M. PREVOST a payé 98 livres sur le fond de la buvette.

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- Folio 264 : Le 11 juillet 1782, la Veuve DELOZES est payée 64 livres 12 sols par GRAMONT, Capitoul, pour les limonades fournies aux Capitouls entre juillet et septembre. - Folio 265 : Le 25 Juillet 1782, ABEL LAZERA a payé 216 livres et 6 sols pour le cheminement de barriques de bières depuis Bordeaux. Détail complet de son acheminement. - Folio 269 : Le 24 juillet 1782, ABEL LAZERA a payé 9 livres pour une buvette comprenant : ragout de pois, 1 cuisse d’oye, 2 pigeons, 2 poulets, dessert, pain, vin. - Folio 270 : Le 27 Juin 1782, POUGET, cafetier a été payé 300 livres pour du chocolat, des biscuits et du pain. - Folio 271 : Le 31 mai 1782, ABEL LAZERA a payé 50 livres pour la collation de la veille de la fête Dieu. - Folio 272 : 31 livres et 14 sols ont été payés pour une buvette comprenant une soupe, un chapon aux truffes, 6 côtelettes de veaux, dindons aux truffes, 2 perdreaux, 2 compotes, fromages, macarons, pommes, pains, vin. - Folio 274 : Le 31 mai 1782, PREVOT a été payé 89 livres et 4 sols par ABEL LAZERA pour la buvette de 1782. - Folio 277 : Le 3 janvier 1783, POUGET, cafetier a été payé par ABEL LAZERA 82 livres et 6 sols. - Folio 285 : le 17 mai 1783, BASCAU, traiteur a été payé 200 livres pour le repas donné le jour de la procession. - Folio 291 : diverses dépenses pour la buvette de 1783.

CC 2725 : 1702 - 1703

- Folio 6 : Pièce à l’appui des comptes de 1713 : paiement à JAMBERT pour des fromages vendus aux Capitouls en 1711.

CC 2726 : 1704 - 1705

- Folio 46 : En mai 1704, Jean RICAUD, hoste de l’Escu est payé 60 livres pour un repas donné le 2 mars dernier.

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- Folio 47 : Jean RICAUD, hoste de l’Escu est payé 60 livres pour un repas donné le 2 mars 1704 pour les Capitouls et leurs pères. - Folio 48 : Jean RICAUD est payé 148 livres et 10 sols par M. MARIOTTE, ancien Capitoul et Trésorier de la Ville pour les deux repas du 17 mai des Capitouls et leurs officiers, ainsi que pour deux collations. - Folio 49 : JEAN RICAUD est payé 105 livres puis 30 livres pour le repas du 17 mai 1704 ainsi que pour deux collations données les veilles de la fête Dieu et de la fête Saint Exupéry. - Folio 50 : Jean RICAUD est payé par MARIOTTE, ancien capitoul, 41 livres et 12 sols pour deux repas le 26 avril 1704. - Folio 51 : Comptes et détails des repas de février 1704 s’élevant à une somme de 66 livres et 14 sols.

CC 2728 : 1708

- Folio 1 : 1er octobre 1708, M. BOYÉ, trésorier alternatif de la ville a payé 86 livres à ROQUES, hoste de l’Escu pour les repas donnés à Messieurs les Capitouls de 1708. - Folio 2 : Le 25 septembre 1708, M. BOYÉ, a payé 68 livres à BONNES, hoste du logis de l’Escu pour les repas servis aux Capitouls. - Folio 3 : (Sans date) M. BOYÉ a payé 150 livres à BONNES pour plusieurs repas donnés à Messieurs les Capitouls. - Folio 4 : Le 9 décembre 1708, M. BOYÉ a payé 87 livres à BONNES pour des repas donnés à Messieurs les Capitouls et Conseil de Robe Longue. - Folio 5 : Le 24 septembre 1708, M. BOYÉ a payé 44 livres et 2 sols à BONNES pour des repas donnés à Messieurs les Capitouls. - Folio 6 : Le 4 février 1708, M.BOYÉ a payé 150 livres à BONNES pour « repas qu’il a donné ou donne pendant la présente année 1708 pour Capitouls et Officier ». - Folio 23 : Le 20 mars 1708, M. BOYÉ a payé 600 livres à BONNES pour « buvettes et repas des Capitouls et Officiers suivant l’ancienne coutume ».

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- Folio 67 : Le 28 Septembre 1708, ROQUES a payé 19 livres 4 sols pour le souper fourni aux Capitouls le jour qu’on fit chanter le Te Deum de la prise de Tortose.

CC 2730 : 1710 – 1711

- Folio 211 : Le 20 novembre 1710 les bayles boulangers ont été payés 87 livres et 10 sols pour 2000 petits pains fournis pour le jour de l’entrée de Monseigneur le 1er président. - Folio 213 : Le 19 novembre 1710, la veuve BOURGUIGNON est payée 152 livres 12 sols et 9 deniers pour le présent de la ville pour le Premier Président. A savoir, 36 boites de confitures, abricots en oreilles, prunes, pêches vertes, quartier de melons, pâtes de coings rouges et blanches, ainsi que divers articles non comestibles. - Folio 227 : o le 24 mars 1710, M. de BOUTARIE est payé 10 livres pour 1 soupe au lentilles, 1 plat d’œufs, 1 moitié de clavellade, 1 ragoût de mousserons, 1 assiette de grenouilles, 1 poularde pour M. de VARENES, fruits, amandes, pommes, artichauts, truffes, 1 quart de vin et 6 pains, plus ½ pega de vin et 4 pains pour les valets. o Le 21 avril 1710 : M. de COURNET de VEDON et autres ont payés 11 livres pour 1 soupe à l’agneau, 1 pâté de lièvre, 4 ris de veaux, 1 plat d’asperges à la sauce blanche et aux œufs, fruits, 4 biscuits, pommes, artichauts, fromage de Roquefort, 1 pega de vin. 4 pains et 3 quarts de vin pour les laquais et 3 quarts de vin, 6 livres de pains et un peu de viande pour les porteurs. o Le 29 mars 1710 : M. de COURNET de VEDON et autres ont payés 8 livres et 30 sols pour un pâté de lièvre, un petit levreau, un plat d’asperge, fruits, 4 biscuits, roquefort, pommes, 5 quarts de vin, 6 pains ainsi que 2 pains et un quart de vin pour les laquais.

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o Le 30 mars 1710 : M. de COURNET de VERDON et autres ont payés 5 livres pour la moitié d’1 pâté de lièvre, 1 gros biscuit, 6 pains et 1 pega et demi de vin. o Le 1e mai 1710 : M. de VERDON, M. de BINET, M. le JONRE ont payés 4 livres et 14 sols pour la moitié d’1 pâté de lièvre, 1 plat d’asperges aux œufs, ¾ de vin et 4 pains plus ¼ de vin et 2 pains pour les laquais. - Folios 285 – 287 : Le 15 Juin 1711, BONNES, hoste du logis de l’Escu est payé 125 livres pour le repas fourni aux Capitouls lors des honneurs funèbres rendus au Dauphin. - Folio 429 : Le 28 novembre 1711, DAGUZAN, marchand de fromages est payé pour les fromages livrés à Messieurs du Conseil des Robes Longues. - Folio 487 : (Sans date) M. de REDON a payé 196 livres 4 sols et 6 deniers pour du fromage. - Folio 489 : Le 4 mars 1711 M. de REDON a payé 287 livres et 14 sols pour du jambon.

CC 2731 : 1712

- Folio 28 : Le 17 mai 1712 a été donné un repas aux Bas Officiers de l’hôtel de ville pour la procession du 17 mai du Couvent Germain Laffage pour la somme de 28 livres. - Folio 128 : Le 29 octobre 1712, LESPINASSE et FOULQUIER ont payé 90 livres pour un repas donné aux Capitouls de Robe Courte. - Folio 169 : Le 28 mars 1712, BONNEMAIN a payé un repas donné aux Capitouls et aux Commissaires lors des honneurs funèbres du Dauphin pour la somme de 169 livres. - Folios 236 – 237 : Le 13 décembre 1712, GILIS, maître pâtissier a été payé 14 livres par BONNEMAIN pour un repas donné aux Capitouls en 1712. - Folio 244-245 : (sans date) La veuve GERARD, hôtesse a été payée 11 livres par BONNEMAIN pour les repas donnés le jour de l’entrée de la Cour du Parlement en l’honneur du 1er président Bertier.

73

- Folio 255 : Le 20 décembre 1712, NEGRIE est payé 25 livres par BONNEMAIN pour le repas donné aux Capitouls pour « le jour qu’ils firent le vœu dans l’église de la Daurade » (pour l’inondation des eaux).

CC 2736 : 1719 – 1720

- Folio 353 : Le 18 septembre, est payée la somme de 14 livres 14 sols et 9 deniers pour les repas donnés à Maître DAUROUX et ses ouvriers.

CC 2738 : 1720 – 1721

- Folio 2 : Le 20 décembre 1720, JAMBERT est payé 371 livres 7 sols et 6 deniers pour les jambons distribués aux auditeurs des comptes de la ville. - Folio 36 : Comptes et détails de plusieurs repas de 1720 pour la somme de 230 livres. - Folio 54 : Repas du 11 juillet, 31 octobre et 26 novembre 1720, payé le 20 décembre 1720 pour la somme de 110 livres. - Folio 62 : Le 22 janvier 1721, 198 livres ont été payées à JAMBERT pour les fromages distribués comme présents de la ville à 28 personnes. - Folio 100 : Le 21 octobre 1721, 20 livres ont été payées pour la collation de la fête de Dieu porté à l’hôtel avec détail du menu. - Folio 101 : Le 21 octobre 1721, 43 livres ont été payées pour le déjeuner porté aux Capitouls à l’hôtel de ville le 12 juin 1721. Détail du menu. - Folio 103 : Le 3 décembre 1721, ont été payé 59 livres pour le repas du 26 novembre. Détail du menu.

CC 2739 : 1721

- Folio 1-3 : (sans date) o BASTIDE, pâtissier est payé 40 livres pour les dépenses faites pour l’Ambassadeur Turc. o DUMAS, confiseur est payé 137 livres 3 sols pour les dépenses faites pour l’ambassadeur turc. o Au total les dépenses seront montées à 765 livres 3 sols.

74

CC 2749 : 1729

- Folio 26 : Le 5 octobre 1729, DUMAS, confiseur est payé 467 livres 7 sols et 6 deniers pour les fruits fournis lors de différents repas.

CC 2750 : 1730

- Folio 45 : Le 29 mars 1730, 136 livres et 19 sols sont payés pour 9 jambons de Bayonne envoyés à Paris à M. le SACHET, secrétaire de M. le Comte de SAINT FLORENTIN - Folio 125 : Le 11 septembre 1730, CASTAING cadet, pâtissier est payé 20 livres par M. COSTOS, trésorier pour le repas donné à M. DARBOU CASTILLON Capitoul, M. BAILLOT syndic de la ville et aux experts nommés à la vérification du local de M. de CATTELA situé au-delà de Montaudran. - Folio 139 : Le 22 septembre 1730 a été payé à CASTAING cadet, pâtissier, la somme de 12 livres par M. COSTOS, trésorier pour M. le Chevalier de la BLOTIERE, ingénieur en chef de la province du Languedoc à l’occasion de la vérification faite par M. l’Intendant pour la place qui doit être construite devant l’Hôtel de ville. - Folio 145 : le 24 septembre ont été payé 90 livres à CASTAING cadet, pâtissier pour le repas de 16 couverts du 19 septembre ordonné par les Capitouls à l’occasion de la naissance de Msg le Duc d’Anjou. - Folio 197 : Le 3 décembre 1730, JAMBERT cadet a été payé 103 livres et 12 sols pour 121 livres de fromages de Roquefort. - Folio 199 : Le 28 novembre 1730 ont été payé 39 livres 12 sols pour deux fromages de roquefort livrés à M. BELPEL, avocat.

CC 2751 : 1730 – 1731

- Non folioté : Le 7 avril 1731, CASTAING, pâtissier a été payé 65 livres pour le repas donné aux Capitouls et à leurs officiers lors du jour de la fête des Reliques de l’année 1731.

CC 2762 : 1739

75

- Folio 53 : Le 10 septembre 1738, JAMBERT a été payé 660 livres 7 sols par COSTOS, trésorier de la ville pour les jambons et fromages de roquefort qu’il a fournis aux Capitouls durant l’année 1738. - Folio 54 : Liste des personnes à qui ont été distribué les jambons et fromages de JAMBERT.

CC 2764 : 1741

- Folio 7 : Le 21 février 1741, RIGAL, confiseur est payé 5 livres 19 sols (la somme due était de 55 livres 19 sols) pour les présents offerts à l’archevêque lors de son entrée en ville le 14 janvier 1741. - Folios 61 – 63 – 67 – 185 – 207 – 209 – 211 : Janvier 1741 – Décembre 1742, fromages et jambons fournis par JAMBERT, marchand, expédiés à Paris à l’adresse de M. EYDIEU et de LIVRY, 1ers commis du Comte de SAINT-FLORENTIN.

CC 2775 : 1750 – 1751

- Folios 27 – 29 – 31 – 33 : Décembre 1750 – Avril 1751, Fromages et Jambons fournis par JAMBERT, marchand, expédiés à Paris à l’adresse de M. EYDIEU et de LIVRY, 1ers commis du Comte de SAINT- FLORENTIN.

CC 2788 : 1760 – 1761

- Folio 291 : Le 9 avril 1760, Jean DAURIAC est payé 240 livres pour les présents de la ville offerts à Monseigneur l’Intendant de Montauban. - Folio 293 : Le 9 février 1761, DELOZE est payé 22 livres 4 sols et 9 deniers pour le pain et le vin du dîner du jour de la Saint Fabien. - Folio 299, le 30 janvier 1761, Bertin, liquoriste est payé 7 livres 10 sols pour le repas de la Saint-Sébastien. - Folio 301 : le 19 mai 1761, BOYÉ est payé 102 livres pour les repas donné le 17 mai, jour de la fête Dieu. - Folio 305 : o Le 20 mai 1761 est payé 24 livres 2 sols pour une collation. o Le 21 mai est payé 51 livres 12 sols pour un déjeuner.

76

- Folio 309 : le 7 juin 1761, DELOZE est payé 4 livres 9 sols et 2 deniers pour un diner lors de la bénédiction d’une cloche à Saint-Aubin. - Folio 313 : Le 17 et 21 mai 1761, BERTIN, liquoriste a porté une collation dans le petit consistoire de l’hôtel de ville pour la somme de 9 livres. - Folio 319 : Le 26 novembre 1761, DELOZE est payé 51 livres 4 sols et 5 deniers pour le dîner et le souper du jour de la nomination des Capitouls.

CC 2799 : 1770 - 1771

- Folio 67 : Le 2 juin 1770 est payé 518 livres 11 sols pour les vins étrangers livrés à JOULIA, Capitoul pour la fête donné en l’honneur du Premier Président. - Folios 469 – 481 : Détail des jambons fournis par JAMBERT et PORTE, marchands. 12 jambons de bayonne et 12 fromages de roquefort expédiés à Paris pour MM. De NOUGARET et de LIVRY, chefs du bureau de M. le duc de LAVRILLIERE plus 7 jambons et 7 fromages délivrés à MM. Du conseil de Robe Longue.

CC 2800 : 1770

- Folio 36 : Le 7 mai 1770, VIREBENT et DUTOUR, confiseurs ont réalisé des croquants, des compotes, des confitures et des fromages glacés. - Folio 43 : Le 7 mai 1770, VIREBENT DUTOUR et LAGARDE font un état du menu pour une table de 100 couverts pour une collation donnée par la ville de Toulouse en l’honneur de Mme la 1ère présidente. - Folio 46 : détail du menu pour 100 couverts.

CC 2825 : 1787 – 1788

- Non folioté : Le 5 janvier 1788, MAURY, traiteur est payé 149 livres pour un menu de 9 couverts servi le 29 décembre 1787.

77

- NF : Le 18 février 1788, BORIE, liquoriste est payé 76 livres 16 sols pour des boissons servies entre le 7 mai 1787 et 11 janvier 1788. Détail des boissons.

CC 2830 : 1789 – 1790 :

- Folios 27 – 29 : Le 24 février 1789, BORIE, liquoriste est payé 360 livres 18 sols pour les boissons servies entre février 1788 et février 1789. Détail des boissons. - Folio 99 : Entre mars et décembre 1789, BORIE, liquoriste a fourni 152 livres 10 sols de rafraîchissements sur ordre de M. GOUNON. - Folio 119 : Le 12 mars 1789, BASCARAU est payé 109 livres pour une collation. Détail du menu.

78

Bibliographie Commentée

Instrument de recherche

BELY Lucien, Dictionnaire de l’Ancien Régime, Paris, PUF, 1996.

FOGEL Michèle, Les cérémonies de l’information, Paris, Fayard, 1989.

VALYNSEELE Joseph, Dictionnaire des maréchaux de France : du Moyen- Age à nos jours, Paris, Perrin, 2000.

VICAIRE George, Bibliographie gastronomique, Slatkine Reprints, Paris, 1993.

La France moderne

BARBICHE Bernard, Les institutions de la monarchie française à l’époque moderne : XVIème-XVIIIème siècle, Paris, Presses universitaires de France, 2001.

BELY Lucien, La France Moderne, Paris, PUF, 1954.

BLUCHE François, L’Ancien Régime : institutions et société, Paris, Libraire générale française, 1993.

CABOURDIN Guy, VIARD Georges, Lexique historique de la France d’Ancien régime, Paris, Colin, 1998.

JOUANNA Arlette, Le prince absolu : apogée et déclin de l’imaginaire monarchique, Paris, Gallimard, 2014.

LEPETIT Bernard, Les villes dans la France moderne (1740-1840), Paris, Albin Michel, 1988.

79

MANDROU Robert, La France aux XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, PUF, 1971.

MARION Marcel, Dictionnaire des institutions de la France aux XVIIème et XVIIIème siècles, Paris, Picard, 1968.

Le Dictionnaire des institutions de la France assez général décrit les fondements sociaux-économiques et sociaux-culturels de la France de l’époque moderne. Il étudie l’équilibre précaire dans lequel se trouve la monarchie absolue et comment elle a pu se prolonger. L’étude montre une certaine périodisation politique, sans oublier que le royaume ne vit pas seulement au rythme des sacres et des grands événements des personnalités royales, mais que d’autres réalités s’imposent aux français comme les révoltes populaires de 1643 ou les mauvaises récoltes de 1774.

Histoire de Toulouse

CASSAN Michel, La fête à Toulouse à l’époque moderne : de la fin du XVIème siècle à la Révolution, Thèse sous la direction de Bartholomé Benassar, Université Toulouse le Mirail, 1980.

COPPOLANI Jean, Toulouse au XXème siècle, Toulouse, Edouard Privat, 1963.

DEVIC Claude dom, VAISSETTE Joseph dom, Histoire Générale de Languedoc, Toulouse, Edouard Privat, 1876, tomes XIII et XIV.

HERMET André, Bibliographie de l’histoire de Toulouse. Tome 5, Capitole et Capitouls, Toulouse, Archistra, 1990.

LAFFONT Jean-Luc, Policer la ville. Toulouse, Capitale provinciale au siècle des Lumières, thèse sous la direction de René Souriac, Université Toulouse le Mirail, 1997.

LAMOUZELE Edmond, Toulouse au XVIIIème siècle d’après les « Heures perdues » de Pierre Barthès, Marseille, Laffitte Reprints, 1981.

80

RAMET Henri, Histoire de Toulouse du XVIe au XIXe siècle, T.II, Cressé, Ed. des Régionalismes, Toulouse, 2011.

ROBIN Delphine, Etude des fêtes des capitouls au XVIIIe siècle, mémoire de DEA sous la direction d’Alain Mérot et Jérôme de La Gorce, Université Paris- Sorbonne, 2001.

Delphine Robin traite autant des fêtes militaires que des fêtes dynastiques ou de celles de la Cité en mettant en avant l’instrumentalisation politique et la propagande que ces fêtes engendrent.

SCHNEIDER Robert, The Ceremonial City, Toulouse observed 1738-1780 Princeton University Press, Princeton, 1995.

Dans The Ceremonial City, qui mérite d’être traduit en français, je me suis surtout intéressée au chapitre 5, Political Festivities.S’appuyant sur Les Heures Perdues de Pierre Barthès, Robert Schneider met en avant les évènements politiques de la ville de Toulouse, notamment ce qui touche les Capitouls, leurs invités et les différentes festivités de la ville.

TAILLEFER Michel, Vivre à Toulouse sous l’Ancien Régime, Toulouse, Ombres blanches, 2014.

Cet ouvrage est un concentré des différents mémoires que Michel Taillefer a encadré et dont certains m’ont été utile pour ma rédaction. On y trouve tout ce qu’il faut savoir sur Toulouse, tant sur la ville géographiquement parlant que sur les institutions, sur la population et la société. Très complet, c’est une référence dans l’historiographie de l’histoire de Toulouse.

WOLLF Philippe, Histoire de Toulouse, Toulouse, Edouard Privat, 1994.

Histoire de l’alimentation

81

ARIES Paul, Une histoire politique de l’alimentation : du paléolithique à nos jours, Paris, Max Milo, 2016.

BIRLOUEZ Eric, Festins princiers et repas paysans à la Renaissance, Rennes, Ouest-France, 2011.

Dans cet ouvrage, Eric Birlouez met en avant l’influence de l’Italie sur l’alimentation française à l’époque de la Renaissance. Il montre l’évolution des manières de manger, les nouveaux aliments comme le beurre ou bien ceux qui commencent à disparaître comme le pain noir. Cet ouvrage est très riche en illustration, il montre de façon simple les évolutions, il permet donc de comprendre comment tel plat est arrivé sur la table au détriment d’autres qui ont disparus.

BRUEGEL Martin, NICOUD Marilyn, BARLOSIUS Eva Le choix des aliments, informations et pratiques alimentaires du Moyen Age à nos jours, Rennes, Presses Universitaire de Rennes, 2010.

CANDELON-BOUDET Frédéric, L’expertise alimentaire sous l’ancien Régime : la Constitution des Maîtres Pâtissiers Toulousains, Annales du Midi n°283, E. Pivat, 2013.

Frédéric Candelon-Boudet nous informe de la place des pâtissiers dans la ville, il montre qu’ils ont la responsabilité de dénicher les « chairs corrompues », ils font partie de la police alimentaire de Toulouse.

FERRIERE Madeleine, Histoire des peurs alimentaires : du Moyen-Age à l’aube du XXe siècle, Paris, ed. du Seuil, 2002.

FLANDRIN Jean-Louis ; MONTANARI Massimo, Histoire de l’alimentation, Paris, Fayard, 1996.

82

Dans cet ouvrage fondamental, Jean-Louis Flandrin et Massimo Montanari présentent les acquis des recherches des trente dernières années avant sa publication, avec des sujets portant sur l’alimentation de la Préhistoire à nos jours. Il montre donc les différentes évolutions des plats, l’impact de la mondialisation avec une importation des légumes, des différentes manières de cuisiner, de manger, ainsi que l’évolution des traditions culinaires.

Dans la partie sur la période moderne, il montre un certain essor des légumes au détriment des céréales, une réduction des espèces animales consommées sur les bonnes tables ainsi que l’évolution des techniques et des cuissons.

FLANDRIN Jean-Louis, L’ordre des mets, Paris, Odile Jacob, 2002.

FRECHE Georges, Toulouse et la région Midi-Pyrénées au siècle des Lumières (vers 1670-1789), Paris, Cujas, 1974.

GARINE (de) Igor, « Les modes alimentaires : histoire de l’alimentation et des manières de table », dans Jean Poirier, Histoire des mœurs¸ Paris, Gallimard, 1990.

HEMARDINQUER Jean-Jacques, Pour une histoire de l’alimentation, recueil de travaux, Paris, Armand Colin, 1970.

JOUSSELIN Roland, Au couvert du Roi XVII-XVIIIe siècles, Paris, Ed. Christian, 1998.

KRIKORIAN Sandrine, Les rois à table, Aix-en-Provence, PUP, 2011.

Sandrine Krikorian s’intéresse aux élites du Royaume de France avec les débuts de la nouvelle cuisine française sur la période 1610 - 1789. Celle-ci prône le vrai goût des aliments et met en place un service « à la française ». L’auteur en conclue que l’étiquette et le cérémonial des repas publics entre le XVIIe et XVIIIe siècle n’évolue guère. Le service « à la française » a été mis en place par Louis XIV avec un protocole très présent. De plus, une grande

83 importance est donnée à la décoration et à la présentation des plats afin que les cinq sens soient sollicités.

Sandrine Krikorian analyse finement la manière de se tenir à table, l’ordre des actions à faire en suivant le protocole : qui doit s’asseoir en premier, le nombre de plats et le sens dans lequel ils sont distribués. Bien que focalisée sur la Cour du Roi de France, cette étude des grands repas pourra m’être utile pour décrypter les festins capitulaires.

KRIKORIAN Sandrine, A la table des élites, les repas privés en France de la Régence à la Révolution, Aix-en-Provence, PUP, 2013.

Sandrine Krikorian a travaillé sur l’iconographie des repas privés qui commence avec les plans de tables au début du règne de Louis XIV. Elle cherche à montrer comment les repas privés se sont développés durant les règnes de Louis XIV et Louis XV. Elle utilise un corpus iconographique de gravures et de peintures, notamment celles d’Abraham Bosse. A la différence de son ouvrage précédent, qui portait sur les repas officiels, nous avons là les repas « officieux », ceux qui se passent hors du regard du public. On découvre des nouvelles habitudes, goûts et perceptions avec une diversification des lieux de repas.

Le corpus iconographique et l’analyse d’œuvres, me permettent d’y puiser des informations tant sur la configuration des tables, que sur les éléments de décorations et sur l’ordre d’apparition des mets.

LEBAULT Armand, La table et le repas à travers les siècles ; histoire de l'alimentation, du mobilier à l'usage des repas, du cérémonial et des divertissements de table chez les peuples anciens et les Français, précédée d'une étude sur les mœurs gastronomiques primitives et sur le rôle du repas dans la civilisation, Paris, Laveur, 1910.

MEYZIE Philippe, La table du Sud-Ouest et l’émergence des cuisines régionales 1700-1850, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2007.

84

PITTE Jean-Robert, Gastronomie française. Histoire et géographie d’une passion, Paris, Fayard, 1991.

QUELLIER Florent, La table des français : une histoire culturelle, XVe – début XIXe, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2007.

VIALLON Marie, Colloque du Puy-en-Velay, Le Boire et le manger au XVIe siècle, Saint-Étienne, Publication de l’Université Saint-Étienne, 2004.

Les capitouls

BOURSE Roger, Armorial des capitouls : essai de reconstitution, Toulouse, R.Bourse, 2009.

BURGUION Isabelle, Les capitouls, le pouvoir royal et ses représentants sous le règne de Louis XIV : 1659 à 1715, mémoire de maîtrise sous la direction de René Souriac, Université Toulouse II le Mirail, 1991.

CAU Christian, Les Capitouls de Toulouse : l’intégrale des portraits des Annales de la ville, 1352-1778, Toulouse, Edouard Privat, 1990.

DARAUD Christine, La puissance Capitulaire à Toulouse pendant la Seconde Moitié du XVIIIe siècle, mémoire de maîtrise sous la direction de Michel Taillefer, Université Toulouse II le Mirail, 1993.

Outre une bibliographie fournie sur la période du XVIIIème siècle, Christine Daraud a consacré une sous partie sur les dépenses des buvettes. Ce qui permet de poser de nouvelles questions par rapport à ce qu’elle a déjà étudié et ce que j’ai découvert avec mes recherches.

FONS Victor, Buvettes et festins des Capitouls de Toulouse, Imprimerie Louis et Jean-Matthieu Douladour, Toulouse, 1875.

Victor Fons décrit et analyse la manière dont les Capitouls s’appuient sur les anciennes traditions pour faire moult buvettes et festins. Il en détaille le

85 contenu, le prétexte, le prix final. Il avance aussi les tentatives du Parlement pour faire baisser les dépenses.

GOURDON DE GENOUILLAC Henri, Histoire du Capitoulat et des capitouls de Toulouse, Marseille, Laffitte Reprints, 1974.

Divisé en 2 parties, l’ouvrage de Gourdon de Genouillac évoque l’histoire continue des Capitouls, de leur création en 1140 avec le Comte Alphonse Jourdain à leur suppression à la Révolution française. Sont relatés ici leurs plus grands faits, la manière dont ils ont administré la ville face aux tensions et aux métamorphoses du pouvoir urbain. Dans la deuxième partie, la liste des Capitouls avec leur date d’exercice est précieuse.

MERLO Marc, Une société parlementaire : Toulouse (1444-1790), Mémoire de DEA sous la direction de Michel Taillefer, Université Toulouse II le Mirail, 1995.

RAMET Henri, Le Capitole et le Parlement de Toulouse, Cressé, Ed. des Régionalismes, 2008.

SALIES Janine et Pierre, Les capitouls de Toulouse, Toulouse, Archistra, 1990.

Ici figure la liste des Capitouls de Toulouse entre 1590 et 1789 classés par ordre alphabétique avec leur charge, délégation ou dispense de service. Une liste chronologique et un calendrier annuel type complètent cet ensemble. Dans l’introduction, Janine et Pierre Salies avancent qu’ils ont essayé de rectifier les erreurs et incertitudes des listes publiées auparavant, dont celles issues de celle de Gourdon de Genouillac que j’ai commenté plus haut. Celle-ci est donc une version plus complète et étayée de la liste des Capitouls.

86

SANCHEZ Elena, Les capitouls de Toulouse sous le règne de Louis XIV, mémoire de maîtrise sous la direction de Michel Taillefer, Université Toulouse II le Mirail, 1994.

Dans son mémoire, Elena Sanchez apporte des précisions sur le XVIIème siècle mais également sur les fêtes du XVIIIème avec notamment quelques mentions sur le passage du Duc de Richelieu en 1741 ou celle de la comtesse de Saint-Priest en 1756. Il permet de connaitre la relation entre les Capitouls et la monarchie absolue.

87

Table des matières

Remerciements ...... 2

Introduction ...... 3

Plan détaillé ...... 12

Partie I : Sociologie des invités ...... 14

Introduction ...... 15

I. Les invités toulousains ...... 17

A. Qui est-ce, leur place sociale dans la vie toulousaine ...... 17

B. Les raisons de l’invitation ? ...... 20

II. Les invités étrangers à la ville : grands et commis ...... 23

A. Quelques hôtes exemplaires ...... 23

B. Les formalités d’accueil ...... 27

III. Les invités fantômes ...... 32

A. L’omniprésence du roi ...... 32

B. Absence / présence : l’exemple du Duc de Bourgogne ...... 37

IV. Étude iconographique d’un portrait des Annales de Toulouse : Les Capitouls venant saluer les Ducs de Bourgogne et de Berry ...... 41

A. Histoire des Annales de la Ville de Toulouse ...... 41

B. Portrait des Capitouls de 1701 ...... 43

Conclusion ...... 45

Annexes ...... 46

Corpus de Sources ...... 59

Archives Municipales de Toulouse ...... 59

A. Série BB : administration communale ...... 59

B. Série CC : archives fiscales ...... 66

88

Bibliographie Commentée ...... 79

Instrument de recherche ...... 79

La France moderne ...... 79

Histoire de Toulouse ...... 80

Histoire de l’alimentation...... 81

Les capitouls ...... 85

89