Le Professeur Jean-Martin Charcot: Sur Sa Vie Et Son Œuvre
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Le professeur Jean-Martin Charcot : sur sa vie et son œuvre au regard des biographies et des titres de la grande presse française à la suite de son décès en août 1893 Claude Harel To cite this version: Claude Harel. Le professeur Jean-Martin Charcot : sur sa vie et son œuvre au regard des biographies et des titres de la grande presse française à la suite de son décès en août 1893. Histoire, Philosophie et Sociologie des sciences. 2015. dumas-01438814 HAL Id: dumas-01438814 https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01438814 Submitted on 18 Jan 2017 HAL is a multi-disciplinary open access L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est archive for the deposit and dissemination of sci- destinée au dépôt et à la diffusion de documents entific research documents, whether they are pub- scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, lished or not. 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Articles L 335.2-L 335.10 UNIVERSITÉ PARIS DESCARTES Faculté de Médecine PARIS DESCARTES Année 2015 N° 2016 - 01 MÉMOIRE POUR LE DIPLÔME UNIVERSITAIRE D’HISTOIRE DE LA MÉDECINE Le Professeur Jean-Martin CHARCOT Sur sa vie et son œuvre au regard des biographies et des titres de la grande Presse française à la suite de son décès en août 1893 Présenté par M. Claude HAREL Directeurs de mémoire M. Le Professeur Patrick BERCHE, Doyen honoraire de la Faculté de Médecine de Paris Descartes M. Le Professeur Jean-Noël FABIANI, Directeur du département de chirurgie Cardio-vasculaire de l’Hôpital Européen Georges Pompidou, Paris « Faites attention à l’Histoire que l’imposture se charge d’écrire ». François-René de Chateaubriand Mémoires d’Outre-tombe. 1 Remerciements Qu’il nous soit permis de remercier, à cette occasion, Monsieur le Professeur Patrick Berche, Doyen honoraire de la Faculté de Médecine de Paris Descartes, Membre de l’Académie nationale de médecine et Monsieur le Professeur Jean-Noël Fabiani, Chirurgien, Chef du département Cardio-vasculaire de l’Hôpital Européen Georges Pompidou à Paris, pour l’attention qu’ils nous ont portée tout au long de cette année universitaire 2014-2015. Remerciements à Monsieur Jean-Baptiste Busaall, Maître de Conférences à l’Institut d’Histoire du Droit de l’Université Paris Descartes, pour les conseils qu’il nous a accordés à la lecture de la rétrospective historique et sociopolitique du mémoire. Remerciements et gratitude à l’ensemble de nos enseignants. 2 Plan du Mémoire Préambule………………………………………………………………………………………....4 1/ Rappel sur l’évolution politique de 1800 à 1894…………………………………………..….11 2/ La grande Presse et les corollaires de son essor au XIXème siècle…………………………..72 2-1 : ~Emergence d’une langue nationale…….....................................................................72 2-2 : ~Evolution de l’intérêt pour la lecture au XIXème ...………………………………..74 2-2-1 : La volonté de l’Etat……………………………………………………………….75 2-2-2 : Les lieux de lecture……………………………………………………………….77 2-2-3 : Une Presse accessible au plus grand nombre……………………………………..78 3/ La Presse au XIXème siècle………………………………………………………………...…79 3-1 : ~Progrès techniques permettant l’essor de la Presse………........................................79 3-1-1 : L’amélioration de l’imprimerie, de l’encrage, du papier…………………………80 3-1-2 : La diffusion rapide des journaux grâce au chemin de fer………………………...84 3-2 : ~Du publiciste au journaliste, d’un art élitaire à la littérature industrielle…………..85 3-3 : ~La bête noire de l’édition au XIXème siècle : La censure………………………….88 4/ Rappels sur la vie et la carrière de Jean-Martin Charcot ..........................................................92 5/ La mort de Charcot et ce qui reste de sa vie et de son œuvre à la lecture de certains des titres de la Grande Presse parisienne du 19 août à la fin août1893 ……………...………………….......148 Conclusion…………………………………………………………………….………………...158 Bibliographie………………………………………………………………….…………......….160 Annexes…………………………………………………………………………………………169 3 Jean-Martin Charcot (1825 - 1893) Sur sa vie et sur son œuvre au regard de biographies, d’articles et thèses, puis des titres de la grande Presse française au lendemain de son décès en août 1893. PREAMBULE Il y a deux genres majeurs que l’on retrouve fréquemment au fil des éditoriaux et qui viennent cibler les célébrités : -Le Pamphlet qui procède à une critique acerbe, exécutive, violente, sans nuance et souvent de mauvaise foi. En versus : -L’Eloge dithyrambique, récompense méritée (ou non), qui est, lui, généralement plus facile à métaboliser pour « l’égo ». Le docteur Théophraste Renaudot (1586-1653), médecin ordinaire du Roi Louis XIII, ami de Richelieu, considéré comme le créateur de la presse en France (Janvier 1631 : Nouvelles ordinaires de divers endroits, puis le 31 mai 1631 : La Gazette, avec privilège Royal), consacré premier journaliste officiel, mais aussi, son ennemi juré, le docteur Guy Patin, auteur de mazarinades, augurent de cette « presse » qui use et abuse de l’éloge, ou du pamphlet, et le plus souvent jusqu’à l’indécence. Mais qui faut-il blâmer ? L’échotier ou le public qui en redemande jusqu’au ravissement? Quiconque à la prétention de prendre une place au soleil s’expose à cette « taxe » du public dont, au final, le bénéfice ira à cette presse que savoure les lecteurs, ou parfois les scandalise, mais jamais ne les laisse dans l’indifférence. Cette collusion scandée au rythme des offres et des demandes, cette entente tacite entre les lecteurs et ces nouveaux publicistes que l’on nomme déjà journalistes au XIXème siècle, nous évoque spontanément le très fameux vers de Charles Baudelaire : « Hypocrite lecteur -- mon semblable -- mon frère ! » (1). 4 Henri Carton, observant le rapport entre les journalistes et les célébrités, cite Addison : « C’est un impôt que tout candidat à la célébrité doit payer au public ; vouloir s’y soustraire, quelque mérite éminent que l’on ait, c’est une folie ; ne pouvoir le supporter est une faiblesse » (2). Ainsi semble-t-il intéressant, à partir de rubriques journalistiques publiées dès le lendemain de la mort de Jean-Martin Charcot, en confrontant ces articles à la réalité de sa vie, de vérifier le poids de cette nouvelle gabelle (car elle ne manque pas de sel), observée à l’égard d’une célébrité de la médecine triomphante du XIXème siècle et d’illustrer ainsi l’octroi cité par Addison. Ce décryptage, même restreint à un survol limité, doit mettre en exergue les diverses appréciations émises à l’endroit d’un membre éminent de la médecine. Nous essaierons, à la faveur du recul des décennies qui nous séparent de cette époque, comme garantie d’une mise à l’écart de jugements ambiants, de faire la lumière et de vérifier, dans les textes proposés, ce qui tient du vrai, du vraisemblable, du plausible, ou du toxique. Au préalable, et pour approcher un tel sujet qui tient à confronter la presse aux images qu’elle crée, il fallait définir le cadre d’une époque qui pouvait se prêter à une telle investigation en considérant une diffusion suffisamment abondante de journaux pour permettre de collecter les données nécessaires à l’étude ; donc un choix judicieux limité et représentatif de « titres ». Il convenait enfin trouver le personnage adéquat : un homme représentatif, singulièrement et régulièrement sollicité par les « journalistes d’idées », en l’occurrence un médecin dont la personnalité, le mode de vie, les engagements sociopolitiques et les travaux scientifiques ne pouvaient laisser la presse indifférente. -Le choix du personnage : Lorsque l’on parcourt la seconde partie du XIXème siècle on constate que la presse semble se prêter favorablement à un traitement des critères envisagés, tant par les propositions faites d’une richesse de progrès que par sa participation à l’émergence de personnages emblématiques dans le monde médicochirurgical. Un médecin à lui seul peut incarner par sa progression sociale, sa pugnacité exemplaire, son ambition et ses talents scientifiques, la représentation « d’une élite médicale qui se sent désormais mandatée pour faire embrayer les savoirs sur les pouvoirs » (3). Le personnage incarnant internationalement le triomphe médiatisé de la médecine française est 5 sans conteste Jean-Martin Charcot. Si à la même époque Claude Bernard peut être considéré comme le chef de file des médecins « modernes », Jean-Martin Charcot est, pour le chroniqueur et le grand public, l’homme du siècle. Le Maître personnifie cette médecine universitaire et hospitalière à l’origine du modèle de « Grand Patron » et ses travaux interpellent tout autant le monde des sciences qu’ils activent celui des fantasmes. Octave Mirbeau écrit dans l’Evénement : « Ce siècle sera le siècle des maladies nerveuses, à un double point de vue : d’abord parce qu’elles auront été maîtresses et causes de tous ses actes ; ensuite parce qu’il aura étudié à fond et connu les secrets de son mal. C’est pourquoi il ne sera peut-être ni le siècle de Victor Hugo, ni le siècle de Napoléon, mais le siècle de Charcot » (4). -Le choix de la Période : Le XIXème siècle : Ce choix est consubstantiel à notre option initiale qui vient désigner prioritairement le personnage idéal au regard d’une presse abondante en son temps.