Traduction De Joseph Loth
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Notes du mont Royal www.notesdumontroyal.com 쐰 Cette œuvre est hébergée sur « No- tes du mont Royal » dans le cadre d’un exposé gratuit sur la littérature. SOURCE DES IMAGES Bibliothèque nationale de France du Livre Rouge de HERGEST avec les variantes du Livre Blanc de RHYDDERCH Traduits du gallois avec une introduclion. un commentaire explicatif et des notes critiques- . VA R ilrltîIW FNÎILRle-IYT IHÀl li. ZLIAVIHHGH’ FT AFGMIYTI’IE PARIS I’ONTEMOING ET C", ÉDITEURS i, un; me COLT, a 1013 LES MABINOGÏON il il13 AN. W3 LES Mabinogion -*-;ï’*-"wU du r-.-.-..x... Livre Rouge de limeur avec les variantes du Livre Blanc de anonncn Traduit: du gluoit avec une introduction, un commznnirc cxplîcntif et des nous critiques I’A Il J . LOTI-l I’Ianéxymu [W I:ul.l.il.h In: PIIANIm ÉDITION ENTIÈREMENT nævus, CORRIGÉF. ET AUGMENTÊB alu-mu TOME I in." PARIS FONTEMOING ET Cie, ÉDITEURS t. aux La son, 4 1913 A LA MÉMOIRE DE GASTON PARIS J. Lom. PRÉFACE Cet ouvrage n’est pas une simple réédition de l’ouvrage paru en 1889, sous le titre de: Les Mobi- nogion traduits en entier en français pour la pre- mière fois avec un commentaire explicatif et des notes critiques. La publication de nouveaux textes des mêmes romans conservés dans des manuscrits dont quel- ques-uns sont plus anciens que le Livre Rouge, publiés par M. Gwenogvryn Evans sons le titre de The White Bock Mabinogion (1) (les Mabinogion du Livre Blanc) rendaitnécessaire une révision sérieuse du texte de l’unique manuscrit qui avait servi de hase à mon œuvre. J’ai conservé néanmoins le Livre Rouge comme base de cette nouvelle traduction, d’abord parce qu’il est complet; en second lieu,paree- que les nouveaux textes remontent ou à la même source avec des traits souvent plus fidèles de l’ar- chétype, ou à des sources voisines. Ils sont parti- culièrement intéressants au point de vue orthogra- phique et linguistique. Je les ai étudiés avec soin et (1) Voir plus bas: Introdur’lon, p. 15-16. 4 LES MADINOGION tout en profitant de leçons parfois meilleures que celles du Livre Rouge, j’ai constaté,non sans satis- faction, que ces textes confirmaient sur bon nombre de points mes hypothèses. C’est un nouveau et sérieux titre que s’est acquis M. Gwenogvryn Evans à la reconnaissance des celtistes; ce volume est le septième de la série des Old-welsh Taxis, qu’il a publiés seul ou en collaboration avec sir John Rhgfs, le professeur de celtique bien connu d’Ox- tord. On trouvera plus loin tous les détails néces- saires sur ces textes. Quoique ma traduction ait été estimée conscien- eieuse et exacte par des juges compétents, elle prè- sentait certaines défectuosités, quelques lacunes même sans grande importance, il est vrai, que j’ai été heureux de faire disparaître par une révision sévère. La comparaison d’Owen et Lunet, de Perc- dur, de Gereint et Enid avec les romans corres- pondants de Chrétien de Troyes, ne m’a pas été non plus inutile, même au point de vue du sens. Les notes criliques ont été corrigées et notable- ment augmentées; il en est de même (les notes emplîcatives, pour lesquelles j’ai profité des nom- breux travaux parus en si grande abondance,depuis quelques années, sur la matière de Bretagne. Dans ce nouveau travail, j’ai suivi les mêmes principes que dans le premier. Je me suis appli- qué à éclairer les Mabînogion, autant que possi- ble, par eux-mêmes, chaque expression ou terme obscur ou douteux, par les passages correspon- PRÉFACE 5 dants,soit des Mabinogion, soit des textes en prose et même en vers de la même époque. Des notes cri- tiques, que l’on trouvera se référant à la page et à la ligne du texte gallois, et à la page correspondante de la traduction, indiquent les corrections au texte, on mes hésitations, avec les différences qui me sépa- rent de la traduction de lad)r Charlotte Guest. Pour la traduction, j’ai voulu la rendre aussi lisible que possible, sans rien sacrifier de l’exactitude que l’on est en droit de demander avant tout à un traducteur. En fait de traduction, littéral n’est pas synonyme damai. Traduire, par exemple, mgned a 01mg par aller il fil, serait aussi peu exact que de décom- poser donnerai en ai à donner. Ce qu’on a, appelé la naïveté ou la simplicité des conteurs gallois ne m’a guère préoccupé non plus.’0utre que n’est pas naïf qui veut, ce serait prêter aux auteurs ou arrangeurs de ces récits une qualité à laquelle ils n’avaient aucun droit ni, vraisemblablement, aucune prétention. Les romans gallois ont été sans doute mis par écrit par les bardes dont la poésie témoi- gne de la culture la plus savante et la plus raffinée. Poétique, colorée, remarquablement imagée dans l’expression, la langue des Mabinogion est d’une trame plus lâche, d’un style moins nerveux, et moins rigoureux dans l’expression que la langue des Lois (l) rédigée au x? siècle, mais conservée dans (il) Au point de vue intellectuel, les Lois sont le plus grand litre de gloire des Gallois. L’éminent jurisconsulte allemand, Fard. Walter constate qu’à ce point de vue les Gallois ont laissé bien des6 manuscritsLES dusummums par et du xm’ siècle;l’enchaîne- ment des propositions est moins varie et moins savant; la période par juxtapositiony est fréquente. Cela tient pour une part, à ce que la prose était moins cultivée que la poésie, et à ce que la trans- i mission des traditions légendaires, mythieo-héroï- ques,se faisait surtout oralement: une l’impression que l’auteur raconte lui-même ou écrit sans la dic- tée (1). Alfred Nutt a publié, en 1902, une réimpression pure et simple de la traduction de lady Charlotte Guest. en l’allégeant des notes et du commentaire; il l’a fait suivre, en revanche, de notes substantiel- les qui sont comme le résumé de ses travaux et de ses vues sur les romans gallois et la matière de Bretagne (2). La traduction reste donc avec ses qua- lités, dont la principale est un talentlittéraire tel que Alfred N utt n’hésite pas à la considérer comme un des chefs-d’oeuvre de la prose narrative anglaise, mais aussi avec ses défauts. Lady Charlotte Guest ne savait guère le gallois; elle a travaillé sur une version littérale d’un savant gallois et, à force de loin derrière aux les antres peuples du moyen âge(Dasalte Wales, p. 354). Elles prouvent chez eux une singulière précision une grande subtilité dlesprit, et une singulière aptitudeà la spéculation philosophique. (i) Sur la grande valeur littéraire des roman: galiote, voir plus loin, Introduction, p. il et suiv. 1 (2) Tite Habinngion, medâæval welsh romances, translatait by lady Charlotte Guest, ml: notes by Alfred Nult and published by David Nutt. Landau, 1902, in-vo , mon. A C pénétration, de consciencePanne]; et de talent, réussi à en 7 faire une traduction d’un grand charme et qui ne dénature pas l’original dans l’ensemble. Les erreurs de sens cependant ne sont pas rares; l’expression est assez souvent flottante et le même mot traduit différemment suivant le contexte. Là où les dic- tionnaires hésitent ou se taisent ou se trompent, le traducteur n’est pas toujours bien inspiré. Il eût fallu sur le tout un travail critique préparatoire qui a manqué. La copie même du Livre Rouge dent Lady Charlotte Guest disposait était défectueuse; il n’est que juste de reconnaître que sa traduction la corrige en maint endroit. Le commentaire qui l’accompagne est copieux et utile. Outre un certain nombre d’erreurs et d’inexactitudes, sa traduction présente des inexactitudes et des lacunes volontai- res. Elle a supprimé les passages qui lui paraissaient scabreux ou choquants, et singulièrement altéré des crudités de langage et des brutalités de mœurs qui sont cependant loin d’être sans intérêt et sont au contraire importantes pour l’histoire et la critique. Ces scrupules sont excusables, quand on sait que Lady Charlotte Guest considérait les Mabinogion comme destinés à l’amusement et à l’édification dela jeunesse, en particulier de ses deux enfants aux- quels sa traduction est dédiée. Si on ajoute qu’elle a trop vise à donner à ces récits un air de naïveté, on comprendra que leur caractère ait du en. être, dans une certaine mesure, sérieusement altéré. Néanmoins, on eut dire que c’est une œuvre 8 LES MAMNOGIDN dont l’apparition marque une ère nouvelle dans l’histoire de la littérature galloise et l’étude des traditions brittoniques (l). C’est d’ailleurs la pre- mière traduction complète de la collection (2). Il n’y en avait en précédemmentqne des traductions partielles (3). Le texte gallois du Livre Bouge com- muniqué à lady Charlotte Guest est une copie faite (1) J’emploie brillouique pour gallo is, cantique et breton, et Brit- tons pour les Gallois, Cornouaillais insulaires el Bretons Armori- ceins. Breton. amenait une confusion au profil; de ces derniers. Le nom national d’ailleurs est au singulier Britto et au pluriel Britlones. (2) Tire mabirwgîan [rom lhe Llyfr Cool! a Ilergesl, and allier nuaient WeIsh M35. wilh au English. translation and notes, 1838. (a) Le mabinogi de Pwyll avait paru avec une traduction dans le Cambrian Registrer I, p. 177, en 1795 et 1796; une reproduction en lut faite dans le Cumbro-Brituu Il, p. 271 (1821) ; les mêmes passages ont été supprimés dans cette traduction et dans celle de lady Charlotte Guest.