Fruits - vol. 28, n°5, 197 3 - 367

CONTRÔLE BIOLOGIQUE NATURE L DES PAPILLONS PIQUEURS DE FRUIT S

P. COCHEREAU

CONTRÔLE BIOLOGIQUE NATUREL DES PAPILLONS PIQUEURS DE FRUIT S P . COCHEREA U Fruits, mai 1973, vol . 28, n°5, p . 367-375. RESUME - De nombreuses noctuelles sont capables de transpercer le s fruits tropicaux succulents à laide de leur trompe et se nourrissen t des jus sucrés ou non . Les trous de piqüre constituent alors de s portes dentrée à divers champignons saprophytes qui provoquent la pourriture des fruits et leur chute . Ces ravageurs nocturnes de fruit s se manifestent en général certaines années seulement, sous forme d e pullulations brutales dans les plantations fruitières, faisant suite à d e semblables pullulations de chenilles sur diverses plantes-hôtes, sou - vent dans des localités très éloignées de lieux où les papillons von t commettre leurs dégâts . Ces noctuelles sont en effet capables deffec - tuer des vols migratoires très importants lorsquelles recherchent leur nourriture . Les années où ils ne pullulent pas les papillons sont évidemment tenus en échec par divers facteurs antagonistes d u milieu physique et du milieu biologique ; mais on connaît peu de choses sur ce contrôle biologique naturel des papillons piqueurs d e fruits dans le monde . Lauteur en donne un aperçu à la lumière de la bibliographie et de ses propres travaux en Nouvelle-Calédonie .

De nombreuses espèces de papillons de nuit sont signalée s l Ouest Pacifique sont aussi des ravageurs redoutable s en diverses régions du monde comme très nuisibles au x lorsqu elles pullulent . Il faut leur ajouter diverses espèce s plantations fruitières du fait de la faculté que possèdent ce s dAchaeu, notamment A. catocaloide .s GUEN . et A . lienardi insectes à létat adulte de percer la peau des fruits les plu s ROISD . en Afrique_ plusieurs Anua. Serrodes inara GRAM . divers, principalement les agrumes, et de se nourrir de leu r en Afrique du sud, divers Calpe et Calyptra au Japon e t jus (KUNCKEL DIIERCt!LAIS, 1875 ; TRYON, 1924) ; plusieurs Gonodonta en Amérique (FEN : NAD, 1942 ; les trous de piqûre constituent ensuite une porte dentré e KING et THOMPSON, 1958 ; 1001), 1959) . On a signal é aux ravageurs secondaires, notamment dautres noctuelles e t quelques espèces en Europe, ruais elles nont aucune impor- les moisissures Oospora et Penicillium (M U LLER, 1939) . tance économique (RANZI( ;ER, 1969, 1970) . tine vingtai- ne despèces de noctuelles sont ainsi susceptibles dêtre de Ces papillons sont des Noctuidae, souvent appartenan t s ravageurs primaires importants généralement à la sous-famille des qui, pour l a . En effet, presque tous les fruits tropicaux cultivés ou sauvages peuvent être piqué s plupart, se cantonnent dans les régions équatoriales, tropica- par ces papillons ; citrons dabord, oranges douces, manda- les et subtropicales du monde ; lespèce principale est rines, tangerines, pamplemousses, limes douces ; puis les Othreis fullonia CLERCK, répandue dans les zones tropica- goyaves, mangues, ananas, papayes, corrossols, letchis, bana- les dAfrique, dAsie, dAustralie et dans le Pacifique ; mai s nes, cerises de café, tomates, melons, fruits de larbre à les espèces Othreis materna L . et Eumaenas salaminia pain et du jacquier, pommes-cannelle, jamelongues, noi CRAM ., répandues de lInde à lAustralie et aux îles d e x dacajou, raisin, grenades et figues ; enfin, en zones subtro- picales et même tempérées comme en Afrique du su d - Entomologiste, Maître de Recherche à IORSTOM, Centre de (KR IEGLER, 1958), les poires, pommes, pêches, abricots , Nouméa, B .P. E, Nouvelle-Calédonie . et nectarines .

368 - Fruits - vol. 28, 197 3

Ces noctuelles sont sujettes à des pullulations soudaine s général sen apercevoir, loin des vergers, en régions reculées (TRYON, 1924 ; 11UTSON, 1941 ; RUSBEC, 1942 ; RA- et parfois même encore inconnues . Cest pourquoi ces MAKRISIINA AYYAK, 1944 ; BAPTIST, 1945 ; COI11C , noctuelles restent des ravageurs sérieux et encore incontrô- 1958 ; COCIIEREAU,1965 ; COMSTOCK,1966 ; ASAMI , lables, car toutes les méthodes de lutte jusqu alors préconi- 1967), leurs chenilles jouant parfois le rôle de défoliatrice s sées, visant essentiellement la destruction des papillons de plantes cultivées ou dessences forestières (GARTHWAI- savèrent généralement trop tardives pour éviter une attaqu e lE, 1936, 1940 ; RIPLEY, 1939 ; FROGGATT, 194 1 massive des fruits en verger . Certaines méthodes qui ont pu BRAITIIWAITE, 1941 ; OSSOWSKI, 1957 ; SMEE, 196 2 faire leurs preuves par ailleurs, et beaucoup d autres qui on t MYIIURGII, 1963 ; DUN, 1967) et semblent présenter pu être imaginées, savèrent peu recommandables . Reste dimportantes migrations dont le but est ta recherche d e même hors de question lutilisation rationnelle des insectici- leur nourriture,du moins sur les continents (V IN NAL,193 0 des en verger, dun maniement délicat sur des fruits mûrs o u IIARGIIEAVES, 1936 ; COTTERELL,1940 ; BOX, 1941 ; proches de la maturité et contre des ravageurs qui ne resten t GOLDING,1945 ; MYBURGII, 1963 ; MOSSE-ROBINSO N pas sur la plante traitée, qui sont absents pendant la journé e 1968) . Les plantes-hôtes de chenilles se répartissent dans les lorsque les traitements peuvent en général être faits et s e familles botaniques les plus diverses . Ce sont souvent des nourrissent dune partie interne des fruits : leur jus. O n espèces indigènes, lianes ou arbres de forêts . En ce qu i aboutit alors au paradoxe suivant : on serait conduit à concerne Othreis fullonia, ses larves se nourrissent en Aus- utiliser des insecticides de contact très rémanents épandu s tralie . en Afrique et en Asie de diverses espèces de Ménis- sur les fruits où se posent temporairement les papillons , permacées, en Afrique du sud peut-être dune Euphorbiacée , alors que la lutte contre ces ravageurs serait plutôt justicia- dans les îles du Pacifique de Légumineuses du genr e ble dinsecticides dingestion systémiques, puisque les papil- Ervthrinn . La biologie de ces lépidoptères est souvent asse z lons se nourrissent des jus de fruits ; mais il ne peut êtr e bien connue, parfois aussi un élevage de masse sur milie u question dempoisonner ces jus ! On a aussi préconisé de s artificiel a été réalisé . recherches sur les substances attractives ou répulsives . Cependant, les dégâts de ces ravageurs sont consécutif s L illumination continuelle des vergers expérimentés a u à de fortes populations de noctuelles qui apparaissen t Japon et en Afrique du sud en est une forme particulière , brutalement dans les vergers à la saison des fruits avec un e mais cette méthode ne peut être appliquée partout, pour de s fréquence pluriannuelle, en Australie, en Afrique, en Inde e t raisons techniques et surtout économiques . Ceylan, au Japon et dans certaines îles du Pacifique . Sujets l)u fait des caractéristiques biologiques très particulière s à des variations de populations très importantes, ces papil- manifestées par ces lépidoptères, nos connaissances sur le s lons disparaissent ainsi pendant plusieurs années consécuti- mécanismes des très importantes variations de population s ves pour réapparaître brusquement en grand nombre, duran t observées chez les papillons piqueurs de fruits restent trè s quelques mois et certaines années seulement, à la suite de réduites, peu de travaux suivis ayant été consacrés à ce s pullulations de chenilles qui se développent, non pas dan s problèmes pourtant importants au point de vue économique les vergers, mais sur des plantes sauvages peu connues o u ruais aussi théorique . souvent inconnues, en des régions sans doute particulières , Durant les périodes où ils disparaissent des vergers, ce s souvent très éloignées des régions cultivées ; puis se produi- ravageurs doivent étre tenus naturellement en échec pa r sent les migrations massives des papillons, parfois sur d e divers facteurs antagonistes du milieu . Mais on ne trouve grandes distances, vers les zones fruitières . rien à ce sujet dans la littérature . Quelques parasites e t La plupart des auteurs se sont bornés à signaler les année s prédateurs sont cités, épars, plus à la suite dune observa- de pullulations et limportance des dégâts correspondant s tion passagère que dune étude suivie, et les complexe s dans les vergers ; certains donnent parfois ane liste de s parasitaires connus concernent plutôt des noctuelles rava- espèces de noctuelles les plus couramment observées sur le s geurs secondaires que des ravageurs primaires . fruits, en mêlant sans discrimination les espèces commensa- Ainsi, en ce qui concerne Othreis fullonia, ses chenille s les secondaires aux ravageurs primaires ; dautres donnent , seraient parfois piquées aux Samoa occidentales par un e plus rarement, une liste des plantes-hôtes des chenilles o u petite mouche Ceratopogonide du genre Iorcipomyia (IIOP- font allusion à des facteurs climatiques particuliers et à des KINS, 1927) . Aux Samoa américaines, IIOYT (1955) obser- aires de multiplication privilégiées . Une difficulté supplé- ve la tachinaire Winthemia sp . (W. dispar MACQ. ? ) parasit e mentaire est constituée par le fait quon ne peut observe r des cochenilles, ses larves émergeant de la chrysalide . ces noctuelles que pendant la nuit, sur les fruits des vergers , car elles ne restent pas sur les lieux de leurs déprédation s En Inde, BHATN1 G1R (1951) obtient Euplectrus ma- nocturnes, mais regagnent à laube les buissons, les taillis terna n . sp . (Euloplridue) des chenilles fullonia et dO . et tes peuplements forestiers des alentours où, très miméti- materna et à Ceylan . un Apanteles sp . (Braconidae) parasite ques, elles simmobilisent durant le jour . les chenilles dOthreis sp . (SEN EVIRAlNE, 1945) . En Sier- ra Leone enfin, un Ichneumon a été obtenu des chenille s Ainsi, on se trouve désarmé devant des pullulations s i soudaines puisque, contrairement à beaucoup dautre s dO . divitiosa ainsi quun parasite des oeufs (HARGREA- VES, 1936) . Ces observations sont bien réduites, si o n lépidoptères, ce sont. ici les papillons qui commettent le s e dégâts,alors que les populations de chenilles, plus facilemen t considère limportance économique que représente le genr accessibles, se sont déjà développées sans quon ait pu en Othreis .

Fruits - vol . 28, n°5, 1973 - 36 9

En ce qui concerne les autres genres de Lépidoptères, e n site doeufs originaire de Nouvelle-Guinée (PIIALAK e t Sierra Leone, selon IIARGREAVES (1936), seule la guêp e RA01)EO, 1967), tandis que SR IVASTAVA et PANDE Y Eumenes maxillosa DE (3EER (= tinctor CHIIISl) constitu e (1967) mettaient au point l élevage de ruasse de l hôte a u un facteur de réduction possible d catocaioides , laboratoire sur diverses plantes . En Nouvelle-Calédonie , puisquelle emplit ses nids de chenilles de cette noctuelle . COCIIEREAU (1968, 1972) observe à plusieurs reprises , Meteorus lipsis NIXON var . A (Braconidae) parasitc .lchaea particulièrement en 1964 et 1969, dimportantes pullula- sp . en Cold Coast et est aussi connu de Sierra Leone (NI- tions de chenilles dA. janata sur les Euphorbiacées Croto- XON, 1943), tandis que MOUlIA (1942) signale Tricho- nées sans latex, communis L ., Exoecaria agallocha gramma sp . sur oeufs dAchaea sp. à File Maurice . En Afri- L ., et divers sp . Les pontes sont très localisées dan s que du sud, un fort pourcentage des chrysalides de Serrode s le temps et très abondantes . 1)es milliers de chenilles défo- inara CRANI . récoltées dans les zones de multiplication des lient les plantes-hôtes en lespace de quelques jours . I l chenilles étaient parasitées en 1963 par une lachinaire sinstaure rapidement une très forte compétition pour f a indéterminée (MYBIIRCII . 1963) ; lui étaient associés deu x nourriture, si bien que beaucoup dindividus ne peuven t hyménoptères et une bactériose . Achaea linardi est de plu s parvenir au stade chrysalide . Les chenilles se laissent alor s en Afrique du sud tin ravageur important des forêts de di - tomber de larbre sur le sol ou pendent au bout dun fil, pui s vers , qui couvrent 30 p . cent des surfaces boisées d e errent aux alentours, par centaines, à la recherche de nour- ce pays ; des défoliations complètes surviennent ainsi tou s riture quen général elles ne trouvent pas, et de ce fait , les huit à dix ans . Les Pentatomidas Glypsus moestus meurent dinanition . Lors de telles pullulations, les oiseau x (GERM .) et Macrorhaphi .s acuta DALLAS (= spurcata \VLK .) , corniste Passer domesticus I, . ou Zosterops sp . (Les « Lunel - le Sphex Arnmophila beniniensis P . de B . et deux Tachinai- tes») se gorgent de chenilles, puis les blessent sans le s res : Tachina fallax MG . et Sturmia (Zygobothria) incons- manger . picua (MG .) ont été observés en train de réduire au Nata l Sur Cocytodes caerulea GIN ., dont les chenilles son t une pullulation de chenilles dA . lienardi dans une fore t considérées au Japon comme des défoliatrices redoutable s dAcacia de 200 acres (OSSOWSKI, 1957 ; TAYLOR , des cultures de ramie (Boehmeria nivea, Urticacée), ISHII 1965) . Enfin . BRUNER, SCARAMUZZA et OTER() (1945 ) (1938) signale un parasite doeufs : Trichogramma dendroli- ont signalé sur les chenilles de Gonodonta nutrix CRAME R mi MATS (= T. dendrolimusi MATS) et COCIIEREA U à Cuba, la mouche Tachinaire Lydellohoughia sp ., Apante- (1969). en Nouvelle-Calédonie, une punaise prédatrice d e les aletiae H I LEY (Braconidae) et Euplectrus platyhypenae chenilles : Platynopus melacanthus BOISE) (Pentatomidae , HOWARI) (Eulophidae), tandis que Trichogramma minu- Asopinae) . turn RII,EY parasite les oeufs du papillon . Les chenilles de plusieurs espèces du genre Mocis sont Plusieurs complexes parasitaires importants sont pa r dimportantes défoliatrices de cultures de graminées, connot e ailleurs décrits sur dautres noctuelles, mais ce sont plutô t la canne à sucre ou les paturages, au Queensland et e n des ravageurs secondaires, cest-à-dire quils se nourrissen t Amérique ; mais les papillons sont aussi observés sur le s sur des fruits déjà piqués, ou à la rigueur sur certains fruits à fruits piqués . Ainsi, selon ME]NGOMERY (1946, 1947) u n peau mince comme les goyaves . Ainsi, sur Achaea janata, un important complexe parasitaire réduit rapidement les pul- important défoliateur des cultures de ricin, on relève dans l a lulations de Mocis frugalis F . sur canne à sucre au Queens - littérature une vingtaine de parasites répertoriés surtout en land ; il est constitué de Tachinaires, dHyménoptères di- Asie et principalement en Inde, parmi les Ichneumonidae, vers et dune punaise : Sarcophaga peregrina R .D . (Sarco- Braconidae, Eulophidae, Trichogrammatidae et Tachinidae . phagidae), Actia nigritula MALL ., Tricholyga sorbillan s RAMAKRISIINA AYYAR (1944) note que les oeufs de c e WIED ., Carcelia kokiana TNS . (Tachinidae), Brachymeria papillon sont parasités par un chalcidien et les chenilles pa r sp . (Chalcididae), Enicospilu.s (Ilenicospilus) sp . (Ichneumo- . ophiusae RA M . Microplitis maculipennis SZÉPL . (= M nidae), Lissopimpla semipunetata KBY (Ichneumonidae) , AYYAR) (Braconidae) . En Haiderabad, ses oeufs son t Australomalaya souefi DIST . (Pentatomidae) et Sphe x et ses chenilles par Euplec- parasités par Trichogramma sp . clavus F . (Sphegidae) . Au Vénézuéla, selon LABRADO R i trus sp ., Rogas (Rhogas) sp . et encore M. maculipennis qu (1964), plusieurs Tachinaires limitent les pullulations d e . Les mêmes se développe en une semaine dans son hôte M. repanda sur sorgho et maïs, tandis que Phorocera rust i . Toujours e n parasites attaquent Parallelia algira sur le ricin ALDRICH parasite cette même noctuelle en Argentine dan s Apanteles sp ., A . ruidus WLK ., A . sundanus Inde, plusieurs la région de Tucuman (AI,l)RICH, 1929) . En Guyan e SZIPL ., le- WLK ., Bracon sp . et Microplitis maculipennis britannique, les populations de Mocis latipes sur maïs son t quel est parasité par Brachymeria sp . et Cremastus sp ., sont limitées par (les oiseaux et les guèpes Polistes sp . et Polybi a . Enfin Tricho- répertoriés sur A . janata (KUNDU, 1947) sp . (KENNARI), 1965) . Citons enfin limportant travail d e gramma australicum GIIIAULT a éclos des oeufs d .1 . janat a BEINGOI,EA (1962) sur les fluctuations des population s au Bengale, en N(uvelle-Bretagne et en Papouasie-Nouvelle - et le complexe parasitaire d Anomis texana RILEY a u Guinéc (SLIDHA NAGARKATlI et NAGARAJA, 1971) . Pérou ; cette noctuelle ravageur du coton se nourrit sur le s é 1)es travaux de lutte biologique contre ce ravageur ont ét nectaires des fleurs, ruais dautres Anomis sp . ont été pa r a été entrepris principalement en Inde . Bacillus thuringiensis ailleurs observés sur fruits (IIARGRErAVES, 1934 ; ANGE - ; ce même auteur a utilisé par KULSHRESIITIIA (1965) LES 1936 ; COI"IEItELL, 1940) . multiplié massivement à Bengalore Telenomus sp ., un para - Ainsi, des ennemis naturels ont été répertoriés et parfois

370 - Fruits - vol. 28, n°5, 197 3

Photo 1 - Noctuelle (Anua sp .) se nourrissant sur un e goyave .

Photo 2 - Un arbre plante-hôte des chenilles dOthreis fullonia en Nouvelle-Calédonie : Erythrina variegata L . var . orientalis (ou indica) (Papilionacées) . Cet arbre, répandu d e l Inde à la Polynésie est appelé «piquant» par les insulaire s néo-calédoniens (photo P . COCII EREAU) .

Photo 3 - «Piquant» complètement défolié par des millier s de chenilles dOthreis, lors d une pullulation, (plaine de La Foa, Nouvelle-Calédonie) . (Photo P . COCHEREAU) .

Photo 4 - Oeufs dOthreis parasités par Ooencyrtus sp . Le parasite a éclos de lun deux . A travers le chorion des oeufs, apparaissent par transparence les entonnoirs et le s siphons respiratoires sclérifiés des larves parasites . (phot o P . COCIIEREAU) .

Fruits - vol. 28, n°5, 1973 - 371

Photo 5 - Ponte dOthreis ; quatre oeufs ont éclos, les jeunes chenilles dévorent le chorion et ne laissent que le planche r de loeuf ; dautres oeufs (noirs) sont parasités par Ooencyr- tus, dautres présentent une pulvérence blanche duc a u champignon parasite Fusurium sp . Des oeufs contenant de s larves dOoencyrtus sp . peuvent aussi être envahis par l e champignon. (photo P . COCHEREAU) . Photo 6 - Nesogermalus pacificus MONTANDON (Heterop- tera, Lygaeidae) aspirant le contenu dun oeuf dOthreis ; cest parfois un important prédateur des oeufs de cett e Noctuelle en Nouvelle-Calédonie . (Photo P. COCIIEREAU) .

Photo 7 - Ainthemia caledoniae MESNII. (Diptera, Tachini- dae) en train de déposer un oeuf sur la tête dune chenill e du cinquième stade dOthreis fullonia ; la chenille porte déjà deux oeufs visibles . Cette mouche Tachinaire intervien t surtout en fin de gradation du ravageur . (photo P . COCHE - REAL) .

Photo 8 - Polistes olivaceus DE GEER (Hymenoptera, Vespi- due) est un important prédateur de chenilles dOthreis en Nouvelle-Calédo, ie ; cette guêpe intervient efficacement pour réduire les pullulations du ravageur . (photo P. CO- CIIEREAIJ) .

372 - Fruits - vol. 28, n°5, 197 3

un complexe parasitaire est signalé contint- ayant réduit un e Comme les zones côtières sont dépourvues dhôtes,l a pullulation, souvent en fin de gradation, mais les facteur s biocoenose parasitaire disparaît aussi complètement de ce s biologiques qui maintiennent les populations dune espèc e biotopes ; en biotopes de montagne plus humides ell e donnée à un niveau économiquement acceptable en périod e subsiste . normale et les processus écologiques qui président certaine s • Surviennent les pluies tardives, souvent cycloniques . Le s années aux explosions démographiques de ces noctuelle s populations de noctuelles retournent alors en partie vers le s nous sont inconnus . vallées côtières . lls disposent partout à ce moment (février) Lélude de lévolution numérique des populations larvai- de sources de nourriture imaginale abondante, avec l a res, liée à la connaissance des plantes-hôtes et à celle de s maturation des premières goyaves, dont tous les biotopes aires de distribution des stades larvaires, comme chez le s sont envahis, des jamelongues ou des mangues ; cette abon- acridiens. ainsi que la connaissance du comportement e t dance de nourriture doit augmenter la fécondité des femelles notamment de lactivité migratrice des adultes, liés aux fluc- qui pondent massivement sur les érythrines .En même temps , tuations du milieu biologique et du milieu physique, consti- les ennemis naturels restent absents dans les plaines, les tuent les deux thèmes fondamentaux de recherches suscepti- parasites doeufs surtout, tandis que la poussés foliaire de s bles de permettre de préciser les conditions des pullulations érythrines favorise un bon développement des jeunes che- et de nocivité de ces noctuelles et de déboucher sur des nilles éclosantes . méthodes pratiques davertissement et éventuellement d e On assiste ainsi dans les plaines côtières à une coiirciden- prévention contre les ravageurs . ce spatiotemporelle subitement défavorable aux ennemi s COCIIEREAU (1972) a tenté de répondre à ces question s naturels ruais favorable au potentiel de multiplication d e au sujet dOthreis fullonia en Nouvelle-Calédonie . 1l a étu- lhôte : apparaissent alors brutalement les pullulations . dié durant plusieurs années les fluctuations des populations dOthreis fullonia et ses migrations le long dune vallé e • Les pullulations de chenilles se développent en deu x choisie au centre de lîle . semaines dans les plaines côtières ; les dégâts sur les fruit s La plupart des aimées, les dégâts dOthreis sont faibles ; sont très importants, aussi bien en plaines que dans le s ses populations sont en effet limitées par des parasites et de s vallées à la suite des déplacements des noctuelles vers ce s prédateurs ; trois espèces de microhyménoptères, dont sur - dernières . Rapidement sinstaure une surpopulation sur le s tout un Ooencyrtus sp .. se développent dans ses oeufs, tan - érythrines, associée à une intense compétition pour l a dis quun champignon (Fusarium sp .) les parasite en certain s nourriture, pour aboutir à lépuisement complet de l a biotopes . On rencontre aussi plusieurs prédateurs doeufs e t nourriture (défoliation des (rthrines) et à une mortalit é de chenilles des premier et second stades ; ce sont le s intégrale des chenilles par manque total de nourriture . Le s punaises Lygaeidae, Nesogennalus pacifïcus MONTA NDO N dernières chrysalides formées sont très petites et la fécondi- et Germalus montant/oui BERGROTII, les larves de Chryso- té des papillons correspondants réduite. Ce processus d e pa basalis WLK . et des fourmis . Les oeufs de cette chrysope régulation sajoute aux suivants . Dans les mêmes temps o n sont par ailleurs fortement parasités par un Encyrtide indé- assiste à une activité intense des ennemis naturels, surtou t terminé . Ira Tachinaire IIinthentia ealedoniae MESNIL des prédateurs . Leur comportement change : les oiseaux s e (MESNIL, 1968) dépose ses oeufs sur les chenilles du der - rassemblant en bandes, tandis que le comportement de s nier stade . les larves parasites émergeant de la chrysalide . guêpes Polistes, comme celui des oiseaux (ilcridotheres tris - Lors des pullulations, la guêpe Polistes olivaceus DE GEE R as), qui normalement tuent pour se nourrir ou nourrir leu r (Vespidae), la mante religieuse Tenodera costalis BLANCH ., progéniture, se transforme en comportement de tueurs qu i la punaise Platynopus melacanthus BOISD . (Pentatomidae . tuent pour tuer . Asopinae) et des oiseaux (Zosterops sp ., Acridotheres tristis 1. .) détruisent bon nombre de chenilles âgées et de pronym- • Le rétablissement dun niveau tolérable se fait de diverse s phes, les guêpes et les oiseaux étant alors les prédateur s manières le long du gradient écologique plaine-montagne . principaux . En plaine, les prédateurs ont été gagnés de vitesse par l e Certaines années particulières, le papillon Othreis, et ravageur ; lorsque les feuilles dérythrines repoussent, le s d autres noctuelles avec bai, pullulent de façon catastrophi- pontes sont à nouveau attaquées par les parasites habituels . que . On peut subdiviser cette gradation en quatre phase s Le rôle des hôtes secondaires est ici important, à moin s bien distinctes : dun fort pouvoir de dispersion des parasites . • Le rôle des conditions climatiques est tout dabord pri- En zone intermédiaire, en plaine mais du côté de l a mordial : les pullulations suivent toujours une période de montagne, les prédateurs aidés des parasites qui reprennent sécheresse exceptionnelle durant au moins six mois ; à la très vite de limportance, arrivent à stopper les pullulations fin de cette période le ravageur disparaît presque complète - de chenilles et il ny a pas de défoliation complète de s ment des plaines côtières mais se maintient en faible s érythrines . populations dans les vallées de montagne et mi montagne ; En vallées de montagne le ravageur na jamais le dessus au il ne dispose là que dune pauvre nourriture imaginale, uni- niveau des oeufs et des chenilles, car le complexe parasitair e quement constituée des fruits des essences forestière s est toujours resté efficace ; ce sont ici les papillons venan t locales (Ficus, Elaeocarpu.s, etc .) . des plaines qui ont fait les dégâts sur les fruits des vergers .

Fruits - vol . 28, n°5 . 1973 - 373

• On peut déduire de ce qui précède une première méthod e niais repartent ailleurs à la recherche des plantes-hôte s pratique de prévention des pullulations par suppression de s nécessaires aux pontes et absentes en ces lieux . Cette foyers primaires . En Nouvelle-Calédonie, ces foyers s e méthode expérimentée dans une vallée-témoin, y a donn é trouvent en plaine et la méthode précédente s avère difficil e dexcellents résultats . à mettre en oeuvre sur tout le pourtour de lîle du fait de s En conclusion, cette histoire des fluctuations des popula- trop grandes surfaces plantées en érythrines au début d u tions dOthreis et de ses pullulations nest valable que dans e siècle pour ombrager les caféiers . Cependant cette méthod les conditions propres au milieu biologique constitué par la est en cours dexpérimentation à lîle Lifou (archipel de s Nouvelle-Calédonie. Une étude analogue doit être entrepri- e Loyauté) où la densité des érythrines sur toute cette îl se pour chacune des noctuelles piqueuses de fruits dan s basse corallienne est restée faible . chaque région où elle sévit . Cependant, il est probable qu e tine autre méthode consiste à supprimer les érythrines e n seules des variantes particulières sont à apporter à ce sché- montagne dans les zones de production agrumicole ; dan s ma général, notamment en ce qui concerne les migration s ce cas, les papillons développés en plaines viennent dabor d des populations . piquer un certain pourcentage des fruits de la zone traitée,

REMERCIEMENT S

Tous nos remerciements vont au Docteur JOURDHEUIL , Directeur des laboratoires de Lutte biologique dAntibe s (France), qui a apporté tous ses soins à la lecture et à la correction critique de notre manuscrit .

BIBLIOGRAPHI E

ALDRICH (J .M .) . 1929 . BRAITHWAITE (J .C .) . 1941 . New genera and species of muscoid flies . Entomological research . Proc . US. Nat. Mus., 76, art . 15, n°2812, 13 p . Rep. Situ . Ent . Burma, 1939-40, p. 99-113, Rangoon. ANGELES (N . de J .) and REQUENA (J .R .) . 1966 . BRUNER (S .C .), SCARAMUZZA (L .C .) et OTERO (A .R .) . 1945 . injury of mangoes in Venezuela . Catalogo de los insectos que atacan a las plantas economicas de Pl. Prot. Bull. F.A .O., 14, 4, p . 86-87 . Cuba . ASAMI (Y . Ed .) . 1967 . Cuba Es tac . Expt. Agron. Bol ., 63, 246 p. Bionomics and control of fruit piercing in Japan . COCHEREAU (P .) . 1965 . Nishigahara Natn . Inst. agric . Sci., 59 p . (en japonais) . Le ravage des fruits par les papillons . BANZIGER (H.) 1970 . Bulletin du Commerce de la Nouvelle-Calédonie et des Nouvelles- The fruit piercing mechanism of the fruit piercing moth Calpe Hébrides, Nouméa, n°5552, 27 février 1965, p . 1 . (Calyptra) thalictri BKN . (Noctuidae) with reference to the ski n COCHEREAU (P .) . 1968 . piercing blood - sucking moth C. eustrigata LIMPS . Etudes des populations du papillon piqueur des fruits Othreis fullo- Acta trop., 27, 1, p. 54-88 . nia CLERCK en Nouvelle-Calédonie . BAPTIST (B .A .) . 1945 . I - Etude des comportements de ponte de la Tachinaire parasit e The fruit piercing moth (Othreis fullonia L .) with special reference Winthemia et de défense de la chenille . to its economic importance . II - Dynamique des populations dOthreis le long dune vallée Indian J. Ent ., 6, 1-2, p . 1-13. néo-calédonienne . Multigr. Centre ORSTOM Nouméa, 8 p ., BEINGOLEA (G .O.) . 1962 . photos . Factors ecologicos y problaciones del gusano de la hoja del algodo- COCHEREAU (P .) . 1969 . nero, Anomis texana RILEY (Lep . : Noctuidae). Dynamique des populations dun papillon piqueur de fruits Othreis Rev. Peruana Ent. Agric ., 5, 1, p . 41-78 . fullonia CLERCK (, Noctuidae, Catocalinae) en Nou- BHATNAGAR (S .P .) . 1951 . velle-Calédonie . Les comptages doeufs dans la nature . Multigr Descriptions of new and records of known Chalcicoidea (parasitic . Centre ORSTOM, Nouméa, 19 p . Hymenoptera) from India . COCHEREAU (P .) . 1969 . Indian J. Agric. Sci., 21, 2, p . 155-178 . Le problème du papillon piqueur de fruits . BOT (J .) . 1967 . Revue agricole de la Nouvelle-Calédonie et Dépendances, 7, p . 8-11 , Rearing three species of fruit sucking moths on artificial diets . photos. S. Afr. J. agric . Sci ., 10, 4, p . 1009-1014 . COCHEREAU (P.) . 1973 . BOX (H .E .) . 1941 . Dynamique des populations dun papillon piqueur de fruits moth investigations. Report on investigations carried ou t Othreis fullonia CLERCK (Lepidoptera, Noctuidae) en Nouvelle - from december 1939 to august 1941 . Calédonie . Multigr. Asuansi Colon. Developm . Fund . 1941, 64 p . Mem . ORSTOM, Paris (sous presse) . Rev. Appl. Ent., 11, p . 505-506 . CONIC (F .) . 1958 . Les papillons piqueurs de fruits . Multigr. Centre ORSTOM, Nouméa, 2 p .

3 74 - Fruits - vol . 28, n°5, 197 3

COMSTOCK (J.A .) . 1966 . KULSHRESHTHA (J .P .), SANGHI (P .K .), THOBBI (V .V .) an d Lepidoptera of American Samoa with particular reference t o KULKARNI (L .G .) . 1967 . biology and ecology . Mass multiplication of Telenomus sp . (Hymenoptera : Scelionidae) Pacific monograph, 11, Bernice P . Bishop Museum, Honolul u an egg parasite imported in India for the biologicalcontrol of the 74 p . castor semi-lopper Achaea Janata L. (Lepidoptera : Noctuidae ) and some observations on its biology . COTTERELL (G .) . 1940 . .S Indian J. Ent., 29, 3, p. 290-294 . Citrus fruit piercing moths. Summary of information and progress . Pap . 3 rd W. Afr. agric. Conf. Nigeria, June 1938, Sect . Gold Coast, KUNCKEL DHERCULAIS (J.) 1875 . 1, p . 11-24, Lagos. Les lépidoptères à trompe perforante, destructeurs des orange s (Ophideres) . DUN (G .S .) . 1967 . C.R . Ac. Sci., 61, Paris p. 397-400 (note présentée par E . BLAN - . Cacao flush defoliating caterpillars in Papua and New Guinea CHARD le 3 .8 .1875) . Papua New Guin. agric . J., 19, 2, p . 67-71 . KUNDU (G .G .), SAMARJIT RAI, ANAND (R .K .) et SHARM A FENNAH (R .G .) . 1942 . (V .K .) . 1967 . , The citrus pests investigation in the Windward and Leeward islands New records of Hymenopterous parasites from Achaea janata L . British West Indies, 1937-1942. (Lepidoptera : Noctuidae), a serious pest of castor (Ricinus Imp . Coll. trop . Agric., Port od Spain, Trinidad, 66 p . communis). FROGGATT (J .L .) . 1941 . Indian J. Ent., 28, 4, p . 557-558 . Entomological notes. LABRADOR S . (J.R .) . 1964 . agric . Gaz., 7, 4, p. 298-300 . Papua N. Guinea Estudies de biologia y combate del gustano meditor de los,pasto s GARTHWAITE (P .F.) . 1939 . Mocis repanda F . en el Estado Zulia . Entomological Research . Secc . Ent . Univ . Zulia, p . 111-114, Maracaibo . Rep . Silu . Ent . Burma 1937-38, p . 95-104, Rangoon . MESNIL (L .P .) 1968 . GARTHWAITE (P.F.) . 1940 . Quelques Tachinaires nouveaux de Mélanésie (Dip t., Tachinidae) , Entomological Research . Entomophaga, 13, 3, p. 203-208 . Rep. Silu . Ent . Burma 1938-39, p . 94-106, Rangoon . MOSSE- ROBINSON (I .) . 1968 . GOLDING (F.D .) . 1945 . Fruit sucking moths (Lepidoptera Noctuidae) . Fruit piercing Lepidoptera in Nigeria . Aust. Zool ., 14, 3, p . 290-293 . Bull. Ent. Res ., 36, 2, p. 181-184 . MOUTIA (A .) . 1942 . HARGREAVES (E .) . 1933 . Division of Entomology . Entomological work . Rep. Dep. Agric . Mauritius 1941, p . 14-21, Port-Louis . Ann . Rep. Dept. Agric . Sierra Leone, 1932, p . 17-20, Freetown . MULLER (H .R .A .) . 1939 . HARGREAVES (E .) . 1936 . Overzicht van de belangrijkste citrus-siekten in Nederlandsch Indi . Fruit piercing Lepidoptera in Sierra Leone , Meded. alg. Proefst. Landb ., 34, p . 42, Buitenzorg . Bull . Ent. Res., 27, 4, p . 589-605 . MUNGOMERY (R .W .) . 1946 . HATTORI (I .) et NOMURA (K .) . 1966 . Report of the division of Entomology and Pathology . Fruit piercing moths and their control in Japan, p . 63-77 . Papers 46th Rep. Bur. Sug. Exp . Stas. Qd, 1945-46, p . 31-38, Brisbane . presented at the divisional meeting on plant protection, Eleventh MUNGOMERY (R Pacific Science Congress, Tokyo . .W .) . 1947 . Japan Pl. Prost. Ass., Tokyo, 318 p . Report of the division of Entomology and Pathology . 47th Rep. Bur. Sug. Exp . Stas. Qd, 1946-47, p. 35-45, Brisbane . HOPKINS (G .H .) . 1927 . Pest of economic plants in Samoa and other island groups. MYBURGH (A .C .) . 1963 . Sucking moths . Fruit sucking moth epidemic . Bull. Ent. Res ., 18, p . 23-32 . Decid . Fruit Grewer, 13, 3, p . 97-100 (Capetown) . HOYT (C .P .) . 1955 . Notes on larvaevorid flies reared from Prodenia litura FAB . an d MYBURGH (A.C .) and RUST (D .J .) . 1963 . New light on fruit sucking moths . Othreis fullonia (CLERCK) larvae in American Samoa . Decid. Fruit Grower, 13, 8, p. 256-259 (Capetown) . Proc . Hawaii ent. Soc ., 15, 3, p. 419-421 . NIXON (G .E .). 1943 . HUTSON (J .C .) . 1941 . Report on the work of the Entomological Division . A synopsis of the african species of Meteorus (Hym ., Braconidae) Bull. Ent. Res ., 34, 1, p . 53-64 . Adm. Rep. Dir . Agric. Ceylon, 1939, p . 19-20, Colombo . OSSOWSKI (L .L .J.) . 1957 . ISHII (T .) . 1938 . On the japanese species and the biology of Trichogramma, preli - Forstentomologische Probleme im Verbreitungsgebiet de r minary report . Schwarzakasie, Acacia mollissima WILLD., in der Siidafrikanische n Union . Oya Dobuts. Zasshi, 10, 3-4, p . 139-141 . Anz. Schadlingsk ., 30, 9, p . 133 . 137 . KENNARD (C .P .) . 1965 . Pests and diseases of rice in British Guiana and their control . PHALAK (V .R.) and RAODEO (A .K .) . 1967 . F.A .O . Pl. Prot . Bull., 13, 4, p. 73-78 . Possibilities of controlling the castor semi-looper Achaea janata (L .) (Lepidoptera : Noctuidae) using the egg parasite Telenomus .) . 1958 . KING (J .R .) and THOMPSON (W .L sp . (Hymenoptera : Scelionidae) introduced from New Guinea . Gonodonta nu tri (CRAMER), attack s Fruit piercing moth, Tech . Bull. Commonw. Inst. Biol . Control, 2, p . 81-92 . oranges in Florida . Fla. Ent., 41, p . 61 .65 . RAMAKRISHNA AYYAR (T .V .) . 1936 . The important pests of the castor oil plant in South India KRIEGLER (P .J.) . 1958 . with suggestions for their control . Notes on the occurence of fruit nicking moths on deciduous fruit s Trop . Agriculturist, 86, 2, p . 113-117 . in the winter rainfall region . S. Afr. J. agric . Sci ., 1, 3, p . 245-247 . RAMAKRISHNA AYYAR (T .V .) . 1944 . Notes on some fruit sucking moths of the Deccan . H KULSHRESHTHA (J.P .), SANGHI (P .K .) et RAVINDRANAT Indian J. Ent ., 5, 1-2, p . 29-33 . (V .) . 1965 . Microbial control of castor semi-looper Achaea janata . RIPLEY (LB .), HEPBURN (G .A .), PETTY (B .K .) and DICK (J .) . Indian J. Ent ., 27, 3, p . 353-354 . 1939 . The wattle leaf-tier . Fmg Sth Afr., 1939, 94, 3 p ., Pretoria .

Fruits - vol . 28, n°5, 1973 -37 5

RISBEC (J.) . 1942 . lia as a diagnostic character . Observations sur les insectes des plantations en Nouvelle-Calédonie , Bull. Ent. Res ., 61, 1, p . 13-31 . Secrétariat dEtat aux Colonies, Paris, p . 106. TAYLOR (J .S .) . 1965 . SENEVIRATNE (L .J . de S .) . 1945 . The fruit piercing moth, Achaea lienardi BOISDUVAL (Lepi- Administration report of the acting Director of Agriculture for doptera : Noctuidae), in the Eastern Cape Province . 1943, 18 p . Colombo (Ceylan) . J. Ent. Soc. Sth Afr., 28, 1, p . 50-56 . SMEE (L .) . 1962 . TODD (E .L .) . 1959 . Achaea janata L . A noctuid defoliating the flush of Theobrom a The fruit piercing moths of the Gonodonta HUBNE R cacao. (Lepidoptera : Noctuidae) . Papua N. Guinea Agric. J., 14, 4, p . 163-165 . Port-Moresby . Agric . Res. Sere . USDA, Tech . Bull., n°1201, 52 p.12 plates. SRIVASTAVA (R .P .) et PANDEY (Y .D .) . 1968 . TRYON (H .) . 1924 . Body weight of castor semi-looper, Achaea janata L . (Lepidop- Orange piercing moths (fam . Ophiderinae) . tera : Noctuidae) in relation to its host plants. Qd Agric . J., 21, p . 385-396 . Labdev J. Sci. Technol. 6B, 1, p . 56-57 . VINALL (A .G .) . 1930 . SUDHA NAGARKATTI et NAGARAJA (H .) . 1971 . The abondance of the noctuid moth, Achaea catocaloide s Redescriptions of some known species of Trichogramma (Hym . , GUEN . in the Belgian Congo . Trichogrammatidae) showing the importance of the male genita- Proc . R . Ent. Soc . London, 5, p . 75 .