Magazine Rouen N° 276 • Du Vendredi 30 Novembre Au Vendredi 14 Décembre 2007 •
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magazine Rouen n° 276 • du vendredi 30 novembre au vendredi 14 décembre 2007 • www.rouen.fr Aide toit Logement social Famille Crosses Lecture Inauguration Un Relais Info Familles 3e Open de France 25e festival du livre Saint-Clément fait au centre Saint-Sever. p. 6 de hockey en salle. p. 12 de jeunesse. pp. 17-18 place nette. p. 19 Dossier Jusqu’en 2005, Rouen Habitat administrait 100 % des logements sociaux dans le quartier. D’autres bailleurs l’ont rejoint depuis. Rouen Habitat Remis en forme Rouen Habitat a toujours été le symbole du logement social rouennais. Bailleur social majoritaire, il suit depuis 2005 un plan de redressement fi nancier. Après deux ans d’efforts, bilan d’étape. est peut-être l’épidémie de L’objectif de l’époque est toujours habitations. En contrepartie, l’État de rénovation. Les programmes C’choléra en région parisien- d’actualité : apporter une solution leur accorde exonérations fiscales sont initiés mais n’aboutissent ne en 1832 qui est à l’origine du de logement aux familles dont les et aides spécifiques. Rouen Habi- pas ou peu. Commencent alors logement social. Cette pandémie, revenus ne leur permettent pas tat est de ceux-là. Créé en 1930, les difficultés. Un cercle vicieux qui causa quelque 19 000 morts, de financer la loca- baptisé et rebaptisé, s’enclenche. Des logements se incita l’État, 30 ans plus tard, à tion d’un apparte- il fut « un organisme vident sans trouver repreneurs. légiférer sur l’aménagement des ment ou d’une mai- Un nécessaire florissant et envié Sur les 10 000 appartements que logements insalubres et exigus, son sur le marché plan d’aide dans les années 1980, possède l’Office public d’aména- puis à se lancer dans la construc- libre. Aujourd’hui, indique Pierre Alber- gement et de construction (Opac) tion de 86 habitations à la cité de les OHBM ont des et de redressement tini, maire de Rouen. Rouen Habitat en 2004, 1 300 sont Rochechouart à Paris. En 1894, la descendants : les or- Puis, progressive- vacants. L’établissement perd de loi Siegfried qui encourage la créa- ganismes d’habitations à loyer ment, la situation s’est dégradée ». l’argent. Une perte accentuée par tion d’Organismes d’habitations modéré (OHLM). Entreprise privée Rouen Habitat assure en effet la le nombre de loyers impayés, les bon marché (OHBM) signe l’acte ou établissement public, ils achè- maintenance de ses logements, personnels en sureffectif, les frais 2 de naissance du logement social. tent, construisent et gèrent ces mais peine dans sa politique élevés de fonctionnement et en- fin les lourds chantiers de main- tenance engendrés par le vieillis- sement du parc de logements. En 2001, le déficit du principal bailleur social de Rouen est déjà de 1,83 million d’euros. Quatre ans plus tard, la Ville est contrainte de lancer un plan d’aide et de redres- sement. À ses côtés, l’État et la Caisse de Garantie du Logement Locatif Social (CGLLS) soutien- nent l’opération de sauvetage. Le plan établi jusqu’en 2013 est rigoureux, mais vital. Il s’agit de maîtriser les coûts de l’office, d’al- léger les frais de personnel sans licencier, de réduire le nombre de logements vacants, sans négliger de rénover le patrimoine dont la moyenne d’âge est de 39 ans. Au pied de la facture, huit chiffres cinglants : 37 800 000 euros. Un investissement échelonné jus- qu’en 2013, financé pour un tiers par la Ville, pour un tiers par le CGLLS et par Rouen Habitat lui- Madeleine Damois, originaire du sud de la France, occupe un logement dans un immeuble Verre et Acier de Rouen Habitat depuis plus de 20 ans. même, contraint d’augmenter ses insiste Pierre Albertini. La trajec- bauche de personnel dans certains loyers, de maîtriser ses coûts de toire ascendante suivie par Rouen services et non remplacement de Sur la voie du renouveau En redressement depuis 2005, Rouen personnel et ses frais de gestion. Habitat doit se poursuivre pendant départs à la retraite dans d’autres. Habitat est sur la voie du renouveau. Deux ans après l’instauration du encore deux ans pour assurer la fin Avec 8 000 logements, le bailleur Un plan qui va se prolonger jusqu’en 2013 plan de redressement, le bailleur du plan. » Aujourd’hui, grâce à la social demeure aujourd’hui encore afi n de garantir son avenir au bailleur social. Une partie des 10 000 appartements social montre quelques signes vente de 2 000 appartements et le plus important de Rouen. « Et il gérés par Rouen Habitat a été vendue de rétablissement. à la remise en état plus le restera, assure Pierre Albertini. à l’Immobilière Basse-Seine et la gestion « Bras séculier du personnel a été revue. La diminution « Rouen Habitat est rapide des logements Historiquement, il est le bras sécu- des logements vides est déjà un signe toujours convalescent, du logement vacants, Rouen Habi- lier du logement social de la Ville. encourageant et le vaste programme mais les objectifs impo- tat en a divisé le nom- C’est un outil qui permet de mettre de travaux concernant près de social à Rouen » 3 000 appartements (ainsi que les parties sés ont été tenus », as- bre par deux (8,2 % en en œuvre la politique du logement collectives et les ascenseurs) devrait sure Olivier Vanpoulle, directeur 2007 contre 15 % en 2005). L’éta- de Rouen. On ne peut donc envisa- aussi contribuer à attirer davantage de locataires. Dans le même temps, la Ville adjoint de Rouen Habitat. « Les blissement ne compte plus que ger un transfert de l’organisme à modifi e son Plan local d’urbanisme (Plu) bons chiffres de 2006 et 2007 228 agents, contre 260 en 2005, l’Agglomération.l’Agglomération. D’autantD’autant queque sasa afi n de mieux répartir le logement social doivent encore être confirmés, fruit d’un rééquilibrage entre em- santé ne le permet pas. » sur le territoire de la commune. Aux coups par coûts Redresser Rouen Habitat d’un investissement lourd sans négliger la réhabilitation (24 000 € par logement de l’ensemble du parc immobilier. en moyenne). L’effort s’est aussi Tel est le programme accompagné d’une restauration de l’ambitieux et long protocole des parties collectives (cages d’aide mis en place par la Ville d’escaliers, accueil, etc.) en 2005. Un véritable défi. et de la mise aux normes Avec 39 ans d’âge moyen, de 105 ascenseurs. Même les logements et les parties politique pour les espaces verts communes du bailleur rouennais et les accès extérieurs du parc engendraient des coûts immobilier auxquels 6 M€ de maintenance de plus en plus ont été consacrés, soit lourds. Sur les 7 931 habitations un demi-millier d’appartements que compte aujourd’hui Rouen concernés. En 2008, Habitat, 2 703 seront réhabilités 780 logements devraient d’ici à 2013. À ce jour, encore, subir une cure 368 appartements ont déjà de jouvence. Coût de cette été remis aux normes et en état. nouvelle phase de chantier : 3 La moitié ont fait l’objet 15 M€. © Ido Mixité urbaine (R)évolution de l’habitat Répartir le logement social sur l’ensemble de la Ville, faire varier l’habitat et accroître le nombre de bailleurs sociaux, c’est dans ce sens qu’évolue Rouen. Explications. PLU social Depuis le 13 juillet 2006, une loi favorise la mixité des logements et des constructions dans les villes. Si Rouen comporte déjà 25 % de logements à caractère social, voire 30 % si l’on comptabilise certains appartements loués par des propriétaires privés, leur répartition n’est pas homogène. La loi permet de délimiter les secteurs où la réalisation Pour la rive droite, la mixité du logement passe par le développement du quartier Luciline. de programmes immobiliers histoire et la répartition du mière fois. La fracture s’amplifie Rouen. Grâce à l’Agence nationa- comprendra un pourcentage L’logement social à Rouen sont un peu plus dans la deuxième le de rénovation urbaine (Anru), d’appartements ouverts logiquement liées à l’évolution partie du 20e siècle. « Le loge- cette démarche s’est accélérée. aux familles à revenus modérés. démographique et géographique ment social est alors concentré à Un partenariat qui permet de En juillet dernier, Rouen a emboîté de la ville. Et si aujourd’hui la ca- la périphérie de la ville et notam- reconstruire tout logement dé- le pas à Rennes en intégrant pitale normande tente de jouer ment sur les Hauts-de-Rouen, où truit. L’occasion d’introduire de cette disposition dans son Plan la carte de la mixité sociale dans le foncier est moins cher et où il nouveaux bailleurs sociaux dans Local d’Urbanisme (PLU). Ainsi, l’habitat, c’est que deux grandes est plus facile de construire, rap- le panorama rouennais, mais toute construction de plus mutations ont fracturé le terri- pelle Pierre Albertini. Aujourd’hui aussi de varier les formes de lo- 30 logements située dans toire. Au 19e siècle tout d’abord, nous cherchons donc à rééquili- gements. Finies les immenses les quartiers Ouest, le centre-ville à l’époque où Rouen sort de son brer le logement social sur tout barres d’immeubles, l’habitat est rive droite et rive gauche doit enclave médiévale pour conqué- le territoire. S’il sera difficile de désormais à dimension humai- désormais comporter 20 % rir ses coteaux nord, l’Ouest et l’appliquer dans le centre histori- ne. Symbole de cette (r)évolution, de logements locatifs sociaux. la rive gauche. Pour la première que, tant il est saturé, nous tour- l’amélioration très perceptible Les quartiers du Grand Projet de Ville fois, la ville subit une forte ségré- nons nos espoirs vers l’Ouest.