Le Monde.fr : Imprimez un élément Page 1 of 1

Une valeur en hausse auprès des annonceurs LE MONDE | 03.09.07 | 13h01 • Mis à jour le 03.09.07 | 13h32

vant même le coup d'envoi de la Coupe du monde de rugby, le 7 septembre, au Stade de France, les marques se sont lancées dans la mêlée. Pour ce sport converti au professionnalisme depuis douze ans et qui n'a cessé de marquer des points sur le terrain du marketing ces dernières années, cet événement planétaire a valeur de test.

Valeur en hausse, le rugby n'a pas connu d'envolée fiévreuse, mais une montée progressive. Le nombre d'adeptes du ballon ovale ne cesse de croître. Près de 6 millions de téléspectateurs ont suivi les matches phares du Tournoi des six nations diffusés par France Télévisions au printemps. TF1, qui a déboursé 80 millions d'euros pour acquérir des droits de diffusion des Coupes du monde 2007 et 2011, espère établir de nouveaux records d'audience. Les organisateurs de l'événement se félicitent d'avoir atteint leur objectif d'un taux de remplissage des stades de 85 %, avec plus de 2 millions de billets vendus.

Cet engouement ne laisse pas les sponsors indifférents. Les partenaires principaux - Société générale, EDF, GMF, Peugeot, SNCF et Visa - n'ont pas hésité à verser 5 millions d'euros pour accoler leur marque à l'événement. Six autres entreprises (Orange, Cap Gemini, Heineken, Vedior Bis, Toshiba et Emirates) ont signé un contrat de sponsoring pour 2,5 millions d'euros, et certaines, comme McDonald's ou Coca-Cola, sont fournisseurs officiels. A ces marques s'ajoutent d'autres acteurs traditionnels de ce sport, partenaires des équipes ou sponsors de joueur.

Tous mettent en avant les valeurs du rugby, comme l'esprit d'équipe, la solidarité, la convivialité, pour justifier leur partenariat. "Le rugby, qui a su construire une bonne image, attire les sponsors. D'autant que les valeurs revendiquées par ce sport sont en phase avec notre époque. Quant on va vers toujours plus d'individualisme, on a besoin de se retrouver ensemble", affirme Gilles Dumas, de Sportlab.

ÉMOTION ET PLAISIR

Le Stade français et son très médiatique président Max Guazzini ont contribué à l'évolution de l'image du rugby en France et à son ouverture à un nouveau public, plus jeune et plus féminin. Matches-spectacles au Stade de France, avec pom-pom girls et chars romains, calendriers sexy, maillots rose ou à fleurs... "Le Stade français a révélé le potentiel que le rugby pouvait avoir, il en a fait un sport tendance", constate Bruno Molinas, président de Sportys, société de gestion de droits sportifs.

Mais la progression du rugby n'est pas sans frein. La complexité des règles du jeu est souvent citée pour expliquer la difficile conquête d'un très large public et la distance qui le sépare toujours du football. Les sponsors de l'ovalie et les diffuseurs de la Coupe du monde ont d'ailleurs multiplié ces derniers mois les opérations de vulgarisation. TF1 a diffusé un programme court pour donner aux téléspectateurs des clés de compréhension ; Orange propose des leçons d'arbitrage sur son portail Internet, et Skip a diffusé auprès des femmes un guide pratique. Orange met en scène un joueur de rugby débutant, Zinédine Zidane, conseillé par Fabien Galthié, entraîneur du Stade français.

Le "Zidane du rugby" n'existe pas encore, même si quelques joueurs bénéficient de contrats publicitaires. Frédéric Michalak a signé le plus gros chèque, estimé à 150 000 euros, pour porter les couleurs du Coq Sportif. Il est également sous contrat avec Biotherm. fait la promotion de Skip, s'affiche sur la façade de Cap Gemini, Raphaël Ibanez se dévoile pour la marque de sous-vêtements portugaise Impetus, prête son nom à un jeu vidéo de rugby édité par Gameloft...

"Le montant moyen d'un contrat publicitaire pour un rugbyman est de 50 000 euros, soit quatre fois moins que pour un footballeur", estime Frank Hocquemiller, de VIP Consulting, société qui a sous contrat dix joueurs de l'équipe de France. "Le rugby privilégie l'esprit de groupe, il n'y a pas ou peu d'individualisme, cela explique en partie la difficile starification des rugbymen", souligne Yves Le Bihan, d'Angel Consulting, qui a négocié le contrat entre , non sélectionné chez les Bleus, et Pétrole Hahn.

Plus médiatisé, , sélectionneur de l'équipe de France, a trusté les contrats publicitaires. Mais ils devront s'arrêter fin octobre, date de son entrée au gouvernement. Reste à savoir si Sébastien Chabal, qui a fait une spectaculaire percée médiatique, transformera l'essai publicitaire. "On va vibrer autour d'une nation plutôt que d'un champion", souligne Olivier Altmann, coprésident de Publicis Conseil.

Laurence Girard Article paru dans l'édition du 04.09.07

» A la une » Archives » Examens » Météo » Emploi » Voyages » Abonnez-vous au Monde à -60% » Le Desk » Forums » Culture » Carnet » Shopping » Newsletters » Déjà abonné au journal » Opinions » Blogs » Economie » Immobilier » Nautisme » RSS » Le journal en kiosque

© Le Monde.fr | Fréquentation certifiée par l'OJD | CGV | Avertissement légal | Qui sommes-nous ? | Index | Aide

http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-947074,50-950418,0.html 26/09/2007