www.lemonde.fr 57e ANNÉE – Nº 17439 – 7,50 F - 1,14 EURO FRANCE MÉTROPOLITAINE SAMEDI 17 FÉVRIER 2001 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI Croissance : Amérique méfiante, Europe confiante b L’activité économique sera plus forte dans l’Union européenne qu’aux Etats-Unis en 2001 b Mais la reprise américaine pourrait être plus rapide que prévu b L’euro est descendu à son plus bas niveau depuis deux mois b En France, poussée des revendications salariales

AU MOMENT où les Etats-Unis Il reste que les marchés parais- s’interrogent sur le ralentissement sent encore douter de la réalité des de leur économie, l’Europe veut croi- perspectives de la croissance en re dans ses perspectives de croissan- Europe. Vendredi, ils ont mal réagi ce. L’état de la conjoncture sera au à la décision de la BCE : l’euro était AFP

D.R. menu samedi 17 février de la réu- au plus bas depuis deux mois, pas- nion des ministres des finances du sant sous les 0,91 dollar. Tout se PÉDOPHILIE a JEAN FAURE, SÉNATEUR G 7 (Groupe des pays les plus indus- passe comme si analystes et spécu- trialisés) à Palerme, en Italie. En lateurs, après avoir crié à la réces- refusant jeudi de relever le principal sion aux Etats-Unis, n’étaient plus Le silence Journal d’un soldat taux directeur de la zone euro (à tout à fait aussi pessimistes sur 4,75 % depuis octobre), la Banque l’état de l’économie américaine. centrale européenne (BCE) a fait un L’atterrissage a, certes, été brutal : de l’école en Algérie acte de foi dans la robustesse de la le taux de croissance du PIB améri- croissance sur le Vieux Continent. cain est passé, en rythme annuel, L’affaire de pédophilie qui secoue JEAN FAURE, 64 ans, sénateur L’Europe devrait en 2001 occuper de 5,2 % au premier semestre 2000 depuis quatre jours le petit village de UDF de l’Isère, vice-président le peloton de tête dans le groupe à 1,4 % au dernier trimestre, puis à Cormeilles, dans l’Eure, jette le trouble du Sénat, parle de la terrible expé- des riches, avec un taux de croissan- ce qui sera probablement une crois- sur l’attitude de l’éducation nationale rience qu’il a vécue comme soldat ce autour de 3 %, devant les Etats- sance zéro ou autour de 1 % au pre- face aux violences sexuelles. L’enquête pendant la guerre d’Algérie. Incor- Unis, sans doute un peu plus de 2 %, mier trimestre 2001. Mais nombre poré en 1957, il a combattu en et le Japon, toujours en phase d’alan- de chiffres sont jugés encoura- semble attester que la directrice avait Kabylie. Jean Faure tenait son jour- guissement. La zone euro s’estime geants depuis plusieurs semaines, à été avertie des pratiques de Marcel nal. Il l’a confié au Monde : torture largement protégée des répercus- l’instar de l’humeur du pays. En Lechien. L’inspection académique ordinaire, exécutions sommaires, sions éventuelles du ralentissement France, les profits historiques des aurait également été alertée, en vain. mort des camarades. C’est « le cri américain sur l’activité en Europe. entreprises nourrissent les revendi- Cette mise en cause illustre les difficul- de révolte , de douleur et de foi d’un « L’impact des événements en dehors cations salariales. jeune croyant traqué ». de la zone est plutôt d’une significa- tés de l’institution à accepter la circulai- tion limitée », assurait, jeudi, Wim Lire pages 2, 3, et 17 re Royal, de 1997 contre les violences Lire pages 12 et 13 Duisenberg, le président de la BCE. et notre éditorial page 16 sexuelles. p. 8 Municipales : Avion, son poulailler industriel, ses mouches et ses concours de tapette ARRAS te ! » Et tous les habitants du quartier ont leurs d’avoir dépassé les quotas d’autorisation Dijon ouverte de notre correspondante anecdotes, qui ne font rire que ceux qui ne (371 000 poules pondeuses au lieu des A Avion, les habitants des cités de la Républi- vivent pas cet enfer au quotidien. Ce sont les 360 000 initialement prévues), de n’avoir pas DIJON, capitale réputée que et de la Bourgogne voient arriver les beaux étés que l’on passe toutes fenêtres fermées respecté un arrêté préfectoral ordonnant la des- a conservatrice de la Bourgo- jours avec l’estomac noué par l’angoisse ! Si le pour éviter l’invasion, les enfants que l’on n’ose truction des mouches et la mise en place d’un

gne, serait-elle en train de bou- printemps est habituellement synonyme de pas sortir dans le jardin pour les protéger des protocole sanitaire de prévention, et de n’avoir AFP ger ? La succession de Robert Pou- renouveau et de détente, pour eux, le retour insectes indésirables. pas suivi un autre arrêté qui ordonnait la sus- jade (RPR), maire depuis 1971, est des chaleurs signifie le début du cauchemar. Un instituteur se souvient : « Il y a sept ou pension d’activité du « bâtiment P6 » au 15 sep- ISRAËL ouverte. Dijon devient pluriel- Dans certains quartiers de cette petite ville de huit ans déjà, les enseignants du cours préparatoi- tembre 2000, le bâtiment n’ayant été fermé le. Les principales listes s’ouvrent la banlieue de Lens (Pas-de-Calais), on achète re organisaient des concours de tapette, avec les qu’en octobre de la même année. aux candidats issus de l’immigra- déjà les bandes de papier adhésif pour attraper grandes règles jaunes… C’était à la classe qui Les juges ont rendu leur jugement mardi Le couple tion, dans une ville dont le sens de les mouches qui envahissent chaque année les tuait le plus de mouches ! » Mais en octo- 13 février : ils relaxent l’entreprise et son gérant la mesure reste légendaire. moindres recoins des maisons. Le phénomène bre 1999 les parents en ont eu ras le bol, ils ont sur les deux premiers chefs de prévention, et les Sharon-Barak Les élections cantonales, qui ont n’est pas nouveau, il remonte à une dizaine dénoncé les problèmes d’hygiène et ont finale- condamnent à 240 000 francs d’amende pour Ehoud Barak a accepté l’offre du pre- lieu en même temps que les muni- d’années et coïncide avec l’ouverture d’un pou- ment décidé de ne plus mettre leurs enfants à n’avoir pas respecté dans les délais l’arrêté de mier ministre Ariel Sharon de consti- cipales, les 11 et 18 mars, ne sont lailler industriel à quelques centaines de l’école : l’éducation nationale a décrété la ferme- fermeture du sixième bâtiment. En clair, ils tuer un gouvernement d’union nationa- pas soumises à l’obligation de la mètres, dans la zone artisanale. La société Zaffa- ture de l’établissement durant deux jours, juste admettent, comme l’avaient indiqué les experts parité hommes-femmes. Dès lors, ni y élève près de 400 000 poules pondeuses ! avant les vacances de la Toussaint pour procé- à l’audience, que l’entreprise fait tout son possi- le qui rassemblerait le Likoud et le Parti leur archaïsme apparaît renforcé. Gilles Lefebvre est né dans le quartier de la der à la désinfection des locaux. La préfecture ble pour lutter contre les mouches. travailliste. Ehoud Barak y prendrait le La gauche espère conquérir de Bourgogne, il y a une trentaine d’années, et il ordonne une enquête des services vétérinaires. En attendant, les habitants des cités de la poste de ministre de la défense. Le nou- nouveaux départements. est formel : « J’ai vu le poulailler se construire, et Tout va alors relativement vite : le gérant du République et de la Bourgogne préparent leurs veau gouvernement israélien pourrait c’est devenu infernal ! », et il raconte les milliers poulailler ainsi que la société d’exploitation bombes insecticides, et les enfants des écoles être formé la semaine prochaine, au Cantonales page 6, Dijon page 11 d’insectes qui envahissent sa maison dès le agricole Zaffani se retrouvent devant le tribu- leurs tapettes. début de la belle saison. « Jusque dans la salle nal d’Arras le 31 janvier, poursuivis pour diver- terme d’ultimes négociations sur un f www.lemonde.fr/municipales de bains, il n’y a plus moyen de faire sa toilet- ses infractions. Il leur est notamment reproché Claire Mesureur programme commun. p. 4 Sociologue pour Offre spéciale jusqu’au 28 février 2001 Un Salon de l’agriculture contrôler la loi REPRISE qui n’a pas le moral jusqu’à * LA 38e ÉDITION du Salon interna- aux métiers de l’agroalimentaire. On tional de l’agriculture s’ouvrira-t-elle, goûtera à des dizaines de bières tou- dimanche 18 février, sous le signe de tes différentes, on humera les 35.000 F l’enthousiasme populaire, des réussi- fumets des victuailles de nos pro- pour l’achat d’une Citroën récente XM. tes et de la fierté professionnelles, vinces, on apprendra à préparer les ou bien sous celui de la suspicion, du poissons, on comparera les minutes * * désenchantement et du déclin ? Sur que Jacques Chirac ou Lionel Jospin 25.000 F 10.000 F D.R. pour l’achat d’une Citroën pour l’achat d’une Citroën fond de crise encore omniprésente consacreront aux stands vedettes, récente Xantia ou Evasion. récente Xsara. de la vache folle, de baisse du revenu on notera les visites des hommes et STYLES des exploitants, de violentes querel- des femmes politiques. Les observa- DOMINIQUE SCHNAPPER * les intersyndicales, de dépenses teurs resteront en haleine jusqu’au Un hiver 8.000 F insensées, de manifestations d’éle- dernier moment pour savoir si Domi- PRÉSIDENT du Sénat, Christian pour l’achat d’une Citroën récente Saxo ou Berlingo. veurs et de doute alimentaire, on est nique Voynet (qui se souvient lumineux Poncelet (RPR) devrait nommer au Reprise minimum de votre véhicule, quels que soient tenté de pencher pour la seconde d’avoir été vivement prise à partie Conseil constitutionnel Dominique l’état, la marque et beaucoup plus si son état le justifie. partie de l’alternative. Au point qu’il en 1999) se montrera au Salon autre- La lumière inspire les créateurs. Escarpins Schnapper, directrice d’études à l’Ecole n’est pas exagéré de se demander si, ment qu’en catimini et en nocturne, des hautes études en sciences sociales. au moment où les Français affichent alors qu’en Allemagne Mme Renate gribouillés au surligneur ou équipés de Pour la première fois, la sociologie sera CITROËN FÉLIX FAURE, moi j’aime un désir grandissant pour leurs cam- Künast, la nouvelle ministre Verte talons clignotants ; vêtements taillés dans associée au contrôle de la constitution- Fournisseur officiel en bonnes affaires pagnes (« Cet amour est nouveau, de l’agriculture, est chargée, en tou- des tissus holographiques ou saturés de nalité des lois. urbain, patrimonial : à la ville le loisir te lumière, de conduire une vérita- strass ; chaises chromatiques ou caissons G G G FAIBLE KILOMÉTRAGE PRIX ATTRACTIF GARANTIE 1 AN et le travail, à la campagne la liberté ble révolution agroalimentaire et lumineux ; parfums aux emballages écla- PIÈCES ET MAIN-D’ŒUVRE G FINANCEMENT À LA CARTE et la beauté », écrivent Bertrand Her- sociale. Lire page 7 tants (photo) ou fonds de teint illumina- vieu et Jean Viard dans la nouvelle Tout devrait être joyeux, une fois Paris 15e 10, Place Etienne Pernet 01 53 68 15 15 Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 10 F ; Autriche, ...... édition d’Au bonheur des campagnes, encore, la nostalgie d’un âge d’or et teurs, la mode, le design et les cosméti- 25 ATS ; Belgique, 48 FB ; Canada, 2,50 $ CAN ; Paris 14e 50, boulevard Jourdan 01 45 89 47 47 Côte d'Ivoire, 900 F CFA ; Danemark, 15 KRD ; ...... L’Aube éditions, février 2001), ils les chauds effluves des bêtes et des ques éclairent le quotidien. p. 24 Espagne, 225 PTA ; Gabon, 900 F CFA ; Grande-Breta- Coignières (78) 74, RN 10 01 30 66 37 27 gne, 1 £ ; Grèce, 500 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 3000 L ; ...... n’éprouvent pas, en revanche, une grillades faisant le lien entre les Luxembourg, 46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; ...... Bezons (95) 30, rue E. Zola 01 39 61 05 42 méfiance accrue pour leurs paysans. enfants des cybercités et le temps Pays-Bas, 3 FL ; Portugal CON., 270 PTE ; Réunion, 10 F ; International...... 2 Tableau de bord ...... 20 Thiais (94) 273, av. de Fontainebleau - RN7 01 46 86 41 23 Comme chaque année, les quel- jadis. Et, pourtant, que de nuages Sénégal, 900 F CFA ; Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,20 FS ; ...... France...... 6 Aujourd’hui ...... 23 Tunisie, 1,4 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $. Limay (78) 266, rte de la Noué-Port Autonome 01 34 78 73 48 que 600 000 visiteurs admireront les dans le ciel paysan et sur l’avenir ...... Société...... 8 Météorologie-Jeux...... 26 Nantes (44) 7, bd des Martyrs Nantais - Ile Beaulieu 02 40 89 21 21 plus belles vaches dans la plus de l’agriculture ! ...... Carnet...... 10 Culture ...... 27 Corbas (69) ZI Corbas Mont-Martin, rue M. Mérieux 04 78 20 67 77 grande ferme de France, enserrée, M 0147 - 217 - 7,50 F ...... Régions ...... 11 Guide culturel ...... 29 malheureusement, entre le périphéri- Vitrolles (13) Av. Joseph Cugnot - Zac des Cadesteaux 04 42 78 77 37 François Grosrichard Horizons ...... 12 Kiosque ...... 30 que et les boulevards des Maré- Entreprises...... 17 Abonnements ...... 30 *Offre non cumulable avec d’autres promotions, réservée aux particuliers, chaux, découvriront les mystères Lire la suite page 16 3:HJKLOH=UU\ZUV:?a@m@l@h@a; dans la limite des stocks disponibles. Communication...... 19 Radio-Télévision ...... 31 des filières végétales, et s’essaieront et nos informations page 32 2 INTERNATIONAL LE MONDE / SAMEDI 17 FÉVRIER 2001

CONJONCTURE La croissance le terme de « récession » et affirment maintient à son niveau le plus bas un impact sur l’ensemble des écono- conjoncture américaine. Pour la pre- américaine, principal moteur de l’éco- que la reprise sera au rendez-vous au depuis trente ans (4,2 %). Malgré de mies mondiales. Le Japon a déjà révi- mière fois depuis dix ans, les Quinze nomie mondiale, connaît depuis la second semestre pour atteindre une vastes plans de licenciement, les sala- sé ses prévisions de croissance à la pourraient afficher une croissance fin 2000 une période de fort ralentis- croissance annuelle comprise entre riés restent confiants. b LE RALEN- baisse. b L’EUROPE devrait, pour sa supérieure à celle des Etats-Unis (lire sement. b LES ETATS-UNIS rejettent 2 % et 2,5 %. b LE CHÔMAGE se TISSEMENT américain a néanmoins part, mieux résister aux aléas de la aussi notre éditorial page 16). L’Europe reste sereine face au ralentissement économique américain Aux Etats-Unis, les responsables affirment que le trou conjoncturel que traverse leur pays depuis l’automne 2000 sera de courte durée. Si c’est le cas, les conséquences sur la croissance des quinze pays de l’Union devraient être limitées

V, U, L, ou W ? Ces quatre peti- panne : mais combien de temps nais a annoncé, vendredi, une révi- s’est pas fait encore sentir ». Le pre- tiers tenteront donc à Palerme de les Etats-Unis comme moteur de la tes lettres en apparence anodines l’atonie américaine va-t-elle sion à la baisse de ses prévisions mier canal de transmission du soutenir et de rééquilibrer la crois- croissance mondiale » a-t-il préve- vont décider du sort de l’économie durer ? de croissance en admettant que ralentissement américain est en sance mondiale. Une fois n’est pas nu.« L’Europe et le Japon doivent mondiale dans les mois à venir. Réunis, samedi 17 février à « le rythme de la reprise économi- effet les échanges commerciaux. coutume, les Européens feront s’attaquer aux défis de leurs écono- Elles symbolisent les scénarios de Palerme (Sicile), pour leur premiè- que est devenu plus modéré ». La croissance du commerce mon- figure de bons élèves du G7 . Avec mies pour apporter leur contribu- reprise de l’économie américaine. re rencontre sous présidence ita- dial devrait ralentir (7 % en 2001 ) une croissance qui devrait se situer tion à l’expansion mondiale et à la Avec 21,9 % du PIB mondial, les lienne, les ministres des finances PANORAMA INCERTAIN contre 12 % en 2000 . Principal res- autour de 3 % en 2001 , ils feront réduction des déséquilibres exter- Etats-Unis restent le moteur princi- des sept pays les plus industriali- C’est la deuxième fois en quatre ponsable : le tassement vraisem- mieux que les Etats-Unis pour la nes ». pal de la croissance de la planète. sés (G7) vont tenter de dessiner le mois que le gouvernement nippon blable du rythme de croissance première fois depuis dix ans. C’est peut-être un des seuls Le ralentissement observé outre- « profil » de la reprise américaine : révise à la baisse son diagnostic. des importations des Etats-Unis, points sur lesquels les ministres Atlantique depuis la fin de l’année le trou conjoncturel actuel Cette-fois ci, Tokyo met en avant qui reviendrait de 14 % en 2000 à LE RÔLE DE L’EUROPE des finances pourraient s’entendre 2000 a donc forcément un impact sera-t-il de courte durée, suivi la décélération de l’économie amé- 4,5 % en 2001 . Les pays les pre- Cette capacité de résistance de lors de ce premier contact. Paul sur le reste du monde. Le FMI en a d’une reprise au second semestre ricaine et son impact sur les expor- miers visés par ce repli de la l’Europe pourrait lui permettre de O’Neil semble avoir une concep- d’ailleurs pris acte en révisant à la (en V) ? Le rebond tardera-t-il à se tations japonaises, jusqu’à présent demande américaine sont ceux compenser la faiblesse de la con- tion un peu différente de celle de baisse ses prévisions de croissance faire sentir (en U) ? La stagnation l’un des moteurs de la reprise de la dont le poids des exportations joncture américaine. « L’Europe ses collègues sur la coopération mondiale pour 2001 de de 4,2 % à s’installera-t-elle (en L) ? Ou la deuxième économie mondiale. directes vers les Etats-Unis est le peut et doit jouer un rôle moteur économique et monétaire au sein 3,5 %. reprise sera-t-elle « chaotique », « Les exportations japonaises se plus lourd : le Canada et le Mexi- pour les économies du G7 » indi- du G7. Il a déclaré au Financial Aujourd’hui, la question qui agi- c’est à dire en W ? De la réponse sont affaiblies, freinant ainsi le ryth- que, mais également les pays quait-on à Bercy à la veille de la Times du 16 février, qu’il était très tent les économistes n’est plus de dépendra l’ampleur de l’onde de me de croissance de la production d’Asie comme la Corée du Sud ou réunion de Palerme. C’est ce que sceptique à l’idée d’interventions savoir si l’économie américaine choc sur les économies mondiales. industrielle, explique-t-on à Tokyo. la Thaïlande dont la reprise après réclame d’ores et déjà le nouveau officielles pour stabiliser l’écono- opérera un atterrissage brutal ou Dans tous les cas de figure, Cette tendance devrait se poursui- la crise de 1997-1998 est encore fra- secrétaire américain au Trésor, mie : « Il faut laisser faire les mar- en douceur après dix années de même le plus optimiste (en V), le vre dans le court terme, étant donné gile. Paul O’Neil, qui fera à Palerme sa chés ». croissance ininterrompue. Le coup ralentissement ne sera pas indolo- que l’impact entier de la décéléra- Face à ce panorama mondial première apparition au sein du G7. de frein est bien là et le moteur en re. Déjà, le gouvernement japo- tion de l’économie américaine ne plus qu’incertain, les grands argen- « Le monde ne doit pas compter sur Babette Stern A Washington, à peine parle-t-on de récession Malgré les licenciements chez DaimlerChrysler, Amazon inévitable que la reprise se dessine… et Motorola, les salariés américains sont optimistes NEW YORK il y a Alan Greenspan, le « maes- dans l’économie américaine est plus NEW YORK Certes, cette expérience est celle ouvrier, à la sortie d’une usine de de notre correspondante tro ». Le président de la Réserve élevé qu’on ne l’imagine. Si vous pre- de notre correspondante d’une région dont la croissance a été DaimlerChrysler, qui vient d’annon- A nouvelle économie, nouveau fédérale (Fed) ne croit pas à la réces- nez la pénétration des nouvelles Lorsque, le 22 décembre 2000, à phénoménale, voire excessive, dans cer 26 000 suppressions d’emplois ralentissement. Le cycle d’expan- sion, du moins « pas en ce idées, nous ne sommes qu’à 20 % ou trois jours de Noël, Danielle Borel a un secteur, la haute technologie, sur le continent américain. En fait, sion qu’a connu l’Amérique dans moment », a-t-il dit mardi au Sénat. 30 % de ce qui est possible. » appris qu’elle était licenciée pour rai- qui, précisément, a été le moteur de ça va surtout se faire sous forme de les années 90 n’obéissait pas aux Il estime que les risques de déclin Déjà, la manière dont les nou- sons économiques, sa première la croissance américaine cette derniè- départs volontaires et de départs à la règles classiques de la science éco- « prédominent », mais souligne que velles technologies permettent aux réaction a été « non, c’est pas vrai, re décennie. Mais elle explique pour- retraite. » En réalité, les emplois éli- nomique ; tout porte à croire que la « l’exceptionnelle faiblesse, si évi- entreprises d’ajuster leurs stocks à pas moi ! », se souvient-elle. quoi, malgré quelques annonces minés dans l’industrie sont à peu phase actuelle de fléchissement dente à la fin de l’année dernière, ne la demande en un temps réduit – la Employée dans le département de spectaculaires de licenciements ces près compensés par la croissance n’est pas plus décidée à les respec- s’est apparemment pas poursuivie en technologie « just in time » – a con- relations publiques d’une petite dernières semaines (Amazon. com : des secteurs des services et de la ter. On attendait un atterrissage en janvier ». Venu tard à la nouvelle tribué, d’après M. Greenspan, à société de la Silicon Valley spéciali- 1 300 ; Motorola : 2 500 ; Xerox : construction. douceur : il se révèle brutal. On économie mais apparemment l’amélioration de janvier. Plusieurs sée dans les services de technologie 4 000 ; Textron : 3 600 ; AOL Selon un sondage CNN-USA croit y voir les signes annonciateurs chiffres sont en effet jugés encoura- acoustique, Hearme, elle n’a pour- TimeWarner : 2 400 ; Lucent : Today réalisé les 9 et 10 février, près de l’inévitable récession : mais à geants : le niveau des créations tant pas eu un instant de panique : 16 000 ; Dell : 1 700…), la psychose des trois quarts des Américains ne peine le mot a-t-il été prononcé Mauvaise passe, mais brève d’emplois (268 000, en progression « Dans la Vallée, explique-t-elle, ne règne pas parmi les salariés améri- pensent pas que leur situation per- qu’une reprise se dessine. par rapport à novembre et décem- tout le monde sait que lorsqu’on perd sonnelle, en termes d’emploi ou de Un fait est établi : le taux de crois- selon « Business Week » bre), les ventes au détail, qui ont un job on en trouve un autre mieux rémunération, va se détériorer dans sance du produit intérieur brut amé- augmenté de 0,8 %, soit plus que payé. En fait, j’ai vu ça comme une « Tout le monde sait les douze mois à venir, même si ricain est passé de 5,2 % au premier Gail Foster est, lui, résolument prévu, après une progression ané- chance. Comme on dit ici, une porte 66 % d’entre eux prévoient une semestre 2000 à 1,4 % au dernier optimiste. L’économiste du Con- mique en décembre, et les ventes se ferme, une autre s’ouvre. » que, lorsqu’on perd dégradation des conditions économi- trimestre, puis à ce qui sera proba- ference Board, l’organisme qui du secteur automobile ; 17,2 mil- L’attitude de son employeur a, ques. 64 % considèrent qu’ils retrou- blement une croissance zéro, ou mesure l’indice de confiance des lions de véhicules contre 15,4 mil- aussi, amorti le choc. « Ils ont été for- un job, on en trouve veront, « probablement ou très proba- autour de 1 %, au premier trimestre consommateurs, estime que «la lions en décembre. Des chiffres midables, parce qu’ils nous ont gar- blement », un emploi de même quali- 2001. Au-delà de ce fait, aucun dia- reprise a déjà commencé » et pré- bienvenus pour un secteur manu- dés encore trois semaines et nous ont un autre mieux payé. té s’ils viennent à être licenciés. gnostic n’est certain. Si l’on accepte dit une croissance de 5 % fin facturier qui, lui, est aujourd’hui donné des indemnités. C’est-à-dire Un autre facteur explique la relati- la définition traditionnelle de la 2001. Mais pour l’hebdomadaire officiellement en récession ; si l’hé- que j’avais du travail jusqu’au 12 jan- Comme on dit ici, ve sérénité de la main-d’œuvre amé- récession – deux trimestres succes- Business Week, en revanche, trois catombe des « dotcoms » a fait vier. La norme, c’est plutôt d’être rac- ricaine : la leçon des dégraissages sifs de croissance négative –, elle facteurs renforcent l’hypothèse beaucoup de bruit, c’est en réalité compagné à la porte le jour- une porte se ferme, massifs des années 1990 a été rete- n’est pas là. Un débat organisé la d’un ralentissement intense mais le secteur industriel qui a souffert. même… » Danielle Borel, trente- nue. Les salariés ont fait leur deuil semaine dernière sur l’état de l’éco- bref : la ferme intervention de la Le monde des « dotcoms » affronte deux ans, avait prévu depuis long- une autre s’ouvre » de la sécurité de l’emploi et se sen- nomie à New York par le Council Fed pour relâcher le crédit, la simplement l’heure de vérité et une temps de prendre des vacances tent exemptés de l’obligation de on Foreign Relations, autour de capacité des entreprises à ajuster « nouvelle nouvelle économie »,où pour se fiancer au moment des loyauté à l’égard de leur employeur. trois des meilleurs économistes de leurs stocks rapidement et la sta- les modèles doivent être fondés sur fêtes de fin d’année. Après avoir lais- cains. Car, au regard des statistiques Ils se considèrent aujourd’hui davan- Wall Street (Bruce Steinberg, de bilité de l’emploi. Il ne reste plus la rentabilité. Même s’il ne consti- sé son CV à des amis et à quelques sur les suppressions d’emplois, il tage comme des agents indépen- Merrill Lynch, Stephen Roach, de aux consommateurs, aux entre- tue plus que 20 % de l’activité éco- agences de recrutement, elle est faut aligner les chiffres de créations dants que comme attachés à une Morgan Stanley, et John Lipsky, de prises et aux marchés financiers nomique, le secteur manufacturier, donc partie tranquillement avec d’emplois : 268 000 en janvier, selon entreprise. Loin de s’assoupir sur JP Morgan Chase), illustrait parfaite- qu’à reprendre confiance, un lui, est celui qui subit en priorité les son fiancé, « sur la Côte est puis à le département du travail. Ce sont leurs lauriers, ils sont constamment ment la perplexité des experts : la ingrédient essentiel. – (Corresp.) effets de la baisse de la demande et Paris ». A son retour, le 2 janvier, ces chiffres qui expliquent que le en train de mettre à jour leur CV, de seule chose sur laquelle ils soient dont les emplois sont supprimés elle avait cinq messages, cinq offres taux de chômage – 4 % en décem- prospecter les offres d’emplois, d’en- tombés d’accord est que les Etats- sans créations correspondantes. d’emploi et le premier entretien bre, 4,2 % en janvier – se maintienne tretenir leurs contacts, de profiter Unis restent le seul moteur de l’éco- grand adepte du nouveau ralentisse- Cette stabilisation, plus l’interven- d’embauche programmé pour le len- à son niveau le plus bas depuis tren- des possibilités de formation pour nomie mondiale. Et une panne de ment, Alan Greenspan croit très tion sur les taux d’intérêt déjà opé- demain. « Les cinq étaient des propo- te ans. A l’autre bout du pays, dans rester compétitifs. Ils n’ont aucun moteur peut se révéler désastreuse. fort dans les vertus de la hausse de rée à deux reprises en janvier, per- sitions intéressantes », relève-t-elle. un secteur touché de plein fouet par état d’âme à quitter leur employeur « Nous sommes en présence de la la productivité, cet « élixir ma- met à M. Greenspan de prédire une Elle a choisi une société de gestion le ralentissement de l’activité écono- s’ils trouvent mieux. Et, lorsque le première récession de l’âge technolo- gique », comme dit le Wall Street croissance de 2 % à 2,5 % au second de systèmes intégrés, Mercury Inte- mique, le secteur automobile, la jour du dégraissage arrive, ils sont gique, interprète Stephen Roach. La Journal à propos de cette mesure semestre. ractive, faisant au passage un con- panique n’est guère plus sensible. prêts. bulle du Nasdaq a été l’événement le des biens et services produits par fortable bond salarial. Au total, elle « Non, on n’est pas affolés, expliquait plus déstabilisateur dans l’économie heure de travail. « Comme on pou- Sylvie Kauffmann aura été au chômage deux jours. la semaine dernière sur ABC un S. K. américaine depuis l’inflation des vait s’y attendre, note-t-il, la hausse années 70. Elle a infecté l’économie de la productivité a ralenti avec l’éco- traditionnelle. Les récessions servent nomie. Mais ce qui est notable, c’est à purger les excès, et c’est le cas que pendant la deuxième moitié Quand les milliardaires veulent sauver l’impôt sur la succession... aujourd’hui. » Pour Bruce Stein- 2000 », au moment où l’économie berg, il ne s’agit que d’un ralentisse- faiblissait, « la production horaire a NEW YORK George Soros et deux des héritiers Rockefeller. ne souligne pas assez, à ses yeux, le rôle écono- ment, « qui va sans doute se prolon- soutenu un rythme suffisamment de notre correspondante Elle sera donc publiée dans le quotidien new- mique des droits de succession qui contribuent ger pendant deux trimestres. Mais les impressionnant » pour prouver que Pendant la campagne électorale, l’an dernier, yorkais. Le premier argument posé par à créer une société fondée sur le mérite plutôt excès de notre économie sont exagé- la hausse de la productivité structu- George W. Bush s’est engagé non seulement à M. Gates qui, sans être aussi riche que son fils, que sur l’hérédité. « Nous sommes le pays qui se rés. La grande question est de savoir relle reste bien plus forte qu’il y a baisser l’impôt sur le revenu mais à abolir les a amassé une petite fortune comme avocat rapproche le plus de la méritocratie, a déclaré si nous avons un surinvestissement en dix ans. Le secrétaire au Trésor, droits de succession, surnommés « l’impôt de la réputé à Seattle, est que « l’abolition de cet M. Buffett au New York Times. Nous avons ins- technologie. » « La question de l’évo- Paul O’Neill, qui vient du monde de mort », qui, affirmait-il, privent l’agriculteur ou impôt enrichira les héritiers des millionnaires et tauré une mobilité qui permet de faire la meilleu- lution de la productivité est cru- l’industrie, le confirme : « Le poten- l’artisan de la satisfaction de transmettre à ses milliardaires de l’Amérique au préjudice des re utilisation des talents des gens. Sans les droits ciale », conclut John Lipsky. Et puis tiel pour les gains de productivité héritiers le fruit du labeur de toute une vie et familles qui ont du mal à joindre les deux bouts ». de succession, on formera une aristocratie de la d’espérer les voir reprendre leur ferme ou leur richesse, ce qui veut dire que l’on transmettra les affaire dans de bonnes conditions. MÉRITE ET HÉRÉDITÉ commandes des ressources de la nation sur la Ce que le candidat républicain disait moins, L’autre argument défendu par le père du pré- base de l’hérédité plutôt que du mérite. » Bref, bien sûr, c’est que cet impôt progressif – qui sident de Microsoft, qui dirige la fondation cari- pour Warren Buffett, supprimer l’impôt sur la peut atteindre 55 % des biens d’un contribuable tative Bill et Melinda Gates, dotée de 20 mil- succession reviendrait à « sélectionner l’équipe – frappe beaucoup plus les grosses fortunes que liards de dollars, devrait aller droit au cœur de olympique de 2020 en désignant les fils aînés des les petits artisans. M. Bush est aujourd’hui à la George W. Bush, dont la politique sociale veut médailles d’or des Jeux de l’an 2000 ». Maison Blanche et propose d’abolir les droits s’appuyer sur les organisations caritatives. Ces Warren Buffett et Bill Gates ont tous deux de succession d’ici à 2009. Mais, si le président organisations seraient en effet les premières vic- fait savoir qu’ils feraient don de leur fortune a le loisir d’ouvrir le New York Times, dimanche, times de la suppression de l’impôt sur la succes- sous forme de legs à leur mort. Les signataires il pourra voir que la révolte gronde contre cette sion car, dans la tradition philanthropique amé- de la pétition proposent que la législation soit promesse électorale, non pas parmi les pauvres ricaine, les gens très riches font régulièrement éventuellement modifiée pour protéger les agri- mais parmi les milliardaires. des dons aux œuvres caritatives pour réduire la culteurs et les entreprises familiales. « Réparons Le père de Bill Gates, William Gates Sr, a orga- taille de leur fortune imposable. l’impôt sur la succession, disent-ils, ne l’abolis- nisé une pétition contre l’abolition des droits Le financier Warren Buffett, considéré com- sons pas. » de succession pour laquelle il a rassemblé me la quatrième fortune des Etats-Unis, n’a pas 120 signatures d’Américains très riches, dont signé la pétition qu’il trouve trop timorée. Elle S. K. INTERNATIONAL LE MONDE / SAMEDI 17 FÉVRIER 2001 / 3

Les trois grandes zones économiques mondiales CROISSANCE INFLATION CHÔMAGE Vache Folle : les tories britanniques Taux de croissance en % Taux de croissance des prix à la consommation en % Taux de chômage en % 5 5 admettent leurs « erreurs » 4,4 3,4 10,9 3,4 4,2

10,0 LONDRES. Tim Yeo, le ministre « fantôme » conservateur de l’agricul- 9,2 2,7

2,5 ture a admis, jeudi 15 février, aux Communes « les erreurs qui ont été 2,3 2,2 4,7 4,7 4,5

1,9 commises » par son parti au pouvoir lors de la découverte de l’épizoo- 4,1 4,2 1,1 4,0 1,6 tie de vache folle dans le pays. « Je regrette profondément les conséquen- 1,1 ces tragiques de ces erreurs et je suis sincèrement désolé des terribles souf- 0,8 0,6 frances subies par les victimes de la maladie de Creutzfeldt-Jakob »,la forme humaine du prion qui a déjà tué 86 Britanniques. Cette déclaration prononcée à l’occasion d’un long débat parlementai-

-1,1 re n’a pas satisfait tous les députés présents. Plusieurs élus, à l’aile gau- -0,3 -0,6 che du Parti travailliste ont fustigé « l’obsession du profit » qui sont 1998 1999 2000 1998 1999 2000 1998 1999 2000 selon eux à l’origine de la tragédie et qui restera « l’héritage du thatché- ÉTATS-UNIS JAPON UNION EUROPÉENNE ZONE EURO risme. » L’esprit « d’autoprotection à tout prix » qui régnerait dans la Source : Socété générale haute fonction publique a également été dénoncé. Les anciens minis- tres conservateurs de l’agriculture, égratignés dans le rapport Phillips consacré au sujet, ont tous fait valoir la multiplicité et les contradic- tions des conseils scientifiques qui leur étaient donnés à l’épo- Europe : confiance, même si celle-ci ne fait pas l’unanimité que. – (Corresp.) FRANCFORT preuve, lundi 12 février, d’un du président de la BCE, Wim Dui- semble en fait très contrasté. Cer- de notre correspondant « optimisme réaliste (…) sur la capa- senberg, estiment que « l’impact tains pays de la zone continuent Kaliningrad au centre Confiance réelle, ou méthode cité tout à fait raisonnable de résis- des événements en dehors de la d’émettre des signaux positifs. Coué ? Tandis que la Réserve fédé- ter à un ralentissement de l’activité, zone est plutôt d’une signification L’Italie et les Pays-Bas ont annon- rale américaine (Fed) a lancé sa que ce soit aux Etats-Unis, ou plus limitée ». cé, jeudi 15 février, des statistiques des discussions entre Moscou et l’UE contre-offensive pour parer tout généralement à travers le monde ». L’économie de l’Union monétai- de croissance encourageante. La risque de récession, en baissant à Du côté de la BCE, même assu- re serait, à ses yeux, nettement péninsule, troisième économie de MOSCOU. La région de Kaliningrad, enclave russe située entre la Polo- deux reprises ses taux en janvier, rance : « Les fondamentaux macro- moins dépendante des Etats-Unis la zone, a ainsi connu un bon qua- gne, la Biélorussie et la Lituanie, était au centre des discussions entre la Banque centrale européenne économiques de la zone euro restent que chacune de ses composantes trième trimestre 2000 et une crois- des représentants de l’Union européenne (UE) et le ministre russe des (BCE) campe sur le statu quo. Jeu- largement favorables », rappelait le autrefois. La part du PIB réalisée à sance évaluée à 2,8 % pour l’an der- affaires étrangères, Igor Ivanov, jeudi 15 février à Moscou. L’UE sou- di 15 février, le conseil de ses gou- dernier bulletin mensuel de l’insti- l’exportation atteint à peine 17 %. nier, un record depuis 1995. Au haite développer la coopération avec la région de Kaliningrad, qui verneurs, réuni comme de coutu- tut d’émission. De plus, les niveaux de confiance contraire, d’autres régions de la deviendra une enclave russe au sein de l’UE une fois que l’Union se me à Francfort, a laissé inchangé zone euro ne semblent pas insensi- sera élargie à la Pologne et aux pays baltes. le principal taux directeur de la bles au ralentissement outre-Atlan- Les officiels russes ont une fois de plus démenti les informations, zone euro (à 4,75 % depuis octo- Nouvel accès de faiblesse de l’euro tique. C’est le cas de l’Allemagne, publiées ces derniers mois par le Washington Times, sur un déploie- bre). Le message est clair : les gar- où les exportations ont tiré la ment d’armes nucléaires russes à Kaliningrad. En janvier, Moscou diens monétaires, qui maintien- La monnaie unique européenne a atteint, jeudi 15 février, un plus machine économique en 2000. Le avait affirmé que l’extension de l’UE à l’est allait créer « certains pro- nent un œil attentif sur les risques bas depuis deux mois, en passant sous les 0,91 dollar. Vendredi matin, climat des affaires, mesuré par l’in- blèmes » pour Kaliningrad. Le Commissaire européen aux relations d’inflation, ne sont pas vraiment 1 euro valait en effet 0,9059 dollar. Le regain de l’euro observé depuis dice Ifo, a reculé pour la septième extérieures, Chris Patten, a affirmé, jeudi, que les craintes russes inquiets pour la croissance euro- le mois de novembre, après une longue dégringolade, est-il en train de fois en décembre. étaient « légitimes », ajoutant que l’élargissement de l’UE devait être péenne. s’achever ? La devise européenne n’a pas réussi, ces dernières semai- Par conséquent, certains écono- une « sources d’opportunités ». Russes et Européens devront discuter Ces dernières semaines, alors nes, à tirer profit des signes de ralentissement aux Etats-Unis. La mon- mistes sont catégoriques : la de « sujets pratiques comme les mouvements de personnes, de marchan- que les nuages s’accumulaient sur naie unique oscillait depuis le début de l’année dans une fourchette confiance actuelle est inadaptée. dises ou les questions énergétiques », a dit M. Patten. – (AFP.) les Etats-Unis, les Européens se comprise entre 0,92 et 0,95 dollar. Le discours rassurant d’Alan Greens- Fin janvier, sept instituts de sont surtout montrés confiants. pan, mardi 13 février, a redonné de l’attrait au billet vert. Prenant les conjoncture européens ont esti- DÉPÊCHES Pedro Solbes, le commissaire euro- devants, Laurent Fabius, ministre de l’économie et des finances, est mé, dans une étude commune, a RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO : le sommet des belli- péen en charge des affaires écono- monté au créneau pour contrer un éventuel accès de faiblesse de la que les prévisions officielles gérants de République démocratique du Congo (RDC), destiné à relan- miques et monétaires a répété, jeu- monnaie unique : « L’euro va encore probablement remonter car ses fon- demeuraient trop optimistes. Pour cer les efforts de paix, a pris fin, jeudi soir 15 février, à Lusaka (Zambie) di 15 février, que la croissance de damentaux économiques sont positifs », a-t-il assuré jeudi. – (Corresp.) eux, la croissance devrait augmen- avec un nouveau calendrier pour appliquer le processus de paix, selon l’Union européenne serait « pro- ter de 2,7 % cette année, soit très le communiqué final. Le président zambien, Frederick Chiluba, média- che des 3 % » cette année, contre en-deçà des 3,1 % annoncés par la teur dans le conflit, a annoncé que les Nations unies commenceraient environ 3,4 % en 2000. Il s’est Certes, ce message de confiance des chefs d’entreprise et des Commission. Ce qui serait directe- le 26 février à déployer en RDC les 500 observateurs et 2 500 casques réjoui que les performances du est assorti de prudentes mises en consommateurs demeurent éle- ment imputable aux difficultés bleus prévus dans le cadre des accords signés en 1999 à Lusaka. De son Vieux Continent soient désormais garde. « Le fléchissement de la crois- vés. Enfin, les baisses d’impôts américaines. Un des sept instituts côté, le nouveau président de la RDC, Joseph Kabila, s’est engagé à supérieures à celles des Etats-Unis, sance américaine, alors que la repri- annoncées dans plusieurs Etats de partenaires, le DIW allemand, pro- organiser un dialogue national pour favoriser le retour à la paix. Toute- même si le seuil des 3,1 % – la pré- se tarde à se faire jour au Japon, la zone, dont l’Allemagne, la Fran- che de la gauche, a d’ores et déjà fois, l’absence des présidents rwandais Paul Kagamé et ougandais vision officielle datant de novem- pourrait se traduire, directement ou ce, la Belgique et les Pays-Bas, demandé à la BCE de baisser ses Yoweri Museveni, dont les contingents respectifs de 20 000 et bre – semble d’ores et déjà difficile par effet de contagion sur les autres pourraient contribuer à soutenir le taux afin de ne pas ajouter au 10 000 hommes soutiennent la rébellion anti-Kinshasa, incite à à atteindre. Le ministre belge des régions, par une légère décélération moral des ménages. Pas de quoi ralentissement. Mais il n’a pas été accueillir avec prudence les avancées de cette nouvelle réunion sur l’ex- finances, Didier Reynders, qui pré- de la croissance de l’économie mon- s’inquiéter donc ! entendu pour le moment. Zaïre. – (AFP, Reuters.) side le conseil Ecofin des ministres diale », note la BCE. Néanmoins, L’optimisme officiel est d’autant a CROATIE : une manifestation à l’appel d’associations d’anciens des finances de l’Union, avait fait les gardiens monétaires, à l’instar plus remarquable que le paysage Philippe Ricard combattants croates et de partis nationalistes n’a réuni que quelques milliers de personnes, jeudi 15 février, dans le centre de Zagreb, quatre jours après un important rassemblement (100 000 personnes selon une radio locale) dans le port de Split. Les manifestants dénonçaient les pour- Deux avis sur les conséquences du ralentissement aux Etats-Unis suites judiciaires à l’encontre d’un général croate, Mirko Norac, accusé d’avoir fait massacrer une quarantaine de civils serbes en 1991. - (AFP.) CHRISTOPH HAUSEN, économiste à la Commerzbank, Francfort STEFANO LEPRI, chroniqueur à « La Stampa » a INDE : cinq villageois cachemiris qui manifestaient pour récupérer le corps d’un des leurs, militant indépendantiste tué au lendemain de « Les réformes fiscales dans la zone euro « En Italie, personne ne croit l’Europe son arrestation par la police, ont été tués par des soldats qui ont ouvert le feu sur la foule d’environ 6 000 personnes. Toutefois, l’armée vont tomber au bon moment » capable de prendre le relais de l’Amérique » déployée au Cachemire est exempte de toute enquête et aucune autori- té civile ne peut lui demander des comptes. – (Corresp.) a « Nous comptons avec un ralen- vis-à-vis du dollar. Cependant, l’im- a « La Réserve fédérale américaine l’année 2000, les résultats qui vien- a MAROC : quatre des six détenus de l’attentat contre un hôtel de tissement sévère aux Etats-Unis, portance des événements aux Etats- fait d’énormes efforts pour tenter nent d’être rendus publics font état Marrakech (sud du Maroc) en 1994 observent, depuis le 22 janvier, une mais pas sur une récession. Bien Unis ne doit pas être surestimée. De de redonner confiance car elle veut d’un taux de croissance de 2,8 %. grève de la faim « illimitée » à la prison civile de Kénitra pour « pour pro- que prononcé, l’atterrissage devrait plus, les réformes fiscales réalisées éviter que le redimensionnement La confiance des consommateurs tester contre leurs conditions de détention », a-t-on appris mercredi néanmoins être de courte durée. dans plusieurs pays européens vont des cotations à Wall Street ne soit est à nouveau forte. Et l’augmenta- 14 février auprès des grévistes. – (AFP.) Sur l’ensemble de l’année, l’écono- tomber au bon moment. trop brusque. C’est mon avis et tion de l’offre de travail depuis a La chambre criminelle de la Cour de cassation a examiné, jeudi mie américaine devrait engranger » Bien que les pronostics aient été celui d’autres collègues conjonctu- deux ou trois ans est une évidence. 14 février, le recours formé par le capitaine Moustapha Adib contre sa une croissance de l’ordre de 1,8 %, revus à la baisse en Allemagne, je ristes. Sous cet angle, le dernier dis- « Cependant, si la récession devait condamnation à deux ans et demi de prison pour « outrage à l’armée et d’après nos prévisions. ne perçois aucun véritable danger : cours d’Alan Greenspan paraît con- frapper outre-Atlantique, l’Italie indiscipline » prononcée le 6 octobre 2000 par le tribunal militaire per- » Il est à mon avis normal que les la fin du mouvement de relance tradictoire et pas tout à fait sincè- serait encore plus touchée que les manent des forces armées royales. Le capitaine Adib avait été condam- responsables européens restent engagé en 2000 n’est pas en vue, re. » Selon les analyses de la Ban- autres pays européens. Ici, person- né pour avoir dénoncé dans les colonnes du Monde la corruption dans pour le moment confiants. L’impact peut-être même d’ailleurs en cas de que d’Italie, le diagnostic est ne ne croit l’Europe capable de sur- les rangs de son unité. La décision de la cour de cassation devrait être actuel est faible, du moins sur la récession américaine. Le recul des inverse : l’Amérique n’est pas passer l’Amérique ! Bref, pour rendue publique la semaine prochaine. zone euro. Les problèmes améri- exportations pourrait être compen- entrée dans un réel cycle de réces- 2001, les experts de la Banque d’Ita- a GUINÉE : la France a annoncé, jeudi 15 février, l’octroi de 3 mil- cains pourraient se faire sentir à un sé, au niveau des ménages, par les sion. La croissance américaine pour- lie sont moins optimistes que ceux lions de francs (environ 460 000 euros) pour contribuer à la « relocalisa- double niveau, en particulier en gains en pouvoir d’achat liés aux rait bien reprendre au second de la Banque centrale européenne. tion » de réfugiés en détresse dans le sud-est de la Guinée, qui devraient Allemagne. Ils vont contribuer à baisses d’impôts. L’Europe devra se semestre de cette année. Dans le Les taux de croissance devraient être réinstallés dans trois nouveaux camps. De son côté, le président du réduire le volume des exportations, faire davantage de souci si la réces- même temps, l’économie italienne être identiques et beaucoup de spé- Liberia, Charles Taylor, s’est engagé, jeudi, à coopérer avec l’ONU pour qui pourraient par ailleurs être sion survient aux Etats-Unis. Mais se porte bien, et c’est une surprise cialistes redoutent les effets de la mettre en place un couloir de sécurité permettant le passage des réfu- gênées par une remontée de l’euro on n’en est pas là. » pour certaines Cassandre ! Pour dégradation au Japon. » giés pris au piège par les combats dans les zones frontalières. - (Reuters.) 4 / LE MONDE / SAMEDI 17 FÉVRIER 2001 INTERNATIONAL

Ariel Sharon et Ehoud Barak s’entendent Moscou réitère son hostilité pour former un gouvernement d’union nationale au projet américain Le programme de la future équipe reste volontairement vague de bouclier anti-missile Dix jours après sa débâcle électorale et après d’un gouvernement d’union nationale rassem- précis, surtout en ce qui concerne les Palesti- deux attentats meurtriers, Ehoud Barak a accep- blant le Likoud et le Parti travailliste. La future niens. Le Parti travailliste reste en proie à de té l’offre d’Ariel Sharon pour la constitution équipe ne sera pas dotée d’un programme très vives querelles internes. Le dialogue doit se poursuivre le 24 février au Caire

JÉRUSALEM du Shass qui avaient tant handica- velle formule politique avait des Sharon, apparemment avec succès, MOSCOU Le Kremlin patiente donc, en de notre correspondant pé M. Barak. Pouvoir à l’intérieur chances de durer. ont convoyé aux Etats-Unis et en de notre correspondant attendant que les choses sérieuses Les hésitations, réelles ou fein- du pouvoir, le cabinet restreint de Les travaillistes n’ont pas chipoté Europe, s’accompagne d’attaques Du calme et de la fermeté. C’est commencent. Sergueï Ivanov, tes, d’Ehoud Barak à accepter le sécurité sera un organisme Likoud- le programme - en réalité quelques de plus en plus ciblées sur Yasser la réponse de Moscou à la série de secrétaire du Conseil de sécurité ministère de la défense que lui pro- travaillistes strictement paritaire, recommandations assez généra- Arafat en train de redevenir, dans déclarations peu amènes des res- russe et l’un des hommes les plus posait Ariel Sharon bloquaient tout expression supplémentaire de la les - qui accompagne leur maintien l’imaginaire israélien, l’ennemi ponsables de la nouvelle adminis- influents auprès de M. Poutine, ne le mécanisme de formation d’un volonté de M. Sharon d’embarquer au pouvoir. Délibérément, tout le public numéro 1 qu’il fut autrefois. tration américaine à l’encontre de doute pas que « Washington et gouvernement d’union nationale. avec lui ses anciens adversaires. monde à décidé de ne pas parler La perspective d’une coalition la Russie. Le Kremlin, qui s’était Moscou auront un dialogue calme Jeudi 15 février, neuf jours après sa Exceptées quelques discrètes réti- des choses qui fâchent, chacun n’a cependant pas calmé la guerre réjoui sans retenue de l’élection et serein » sur les questions de retentissante défaite électorale et cences venues de l’aile gauche du acceptant de laisser tomber ses interne qui ravage toujours les de George Bush, doit constater sécurité et de stabilité stratégique. sa décision de quitter temporaire- parti, les travaillistes n’ont opposé préalables idéologiques ou politi- rangs travaillistes. Faute de réelles que le ton a changé, retrouvant Mais dans le même temps, les auto- ment la vie politique, le tout neuf pratiquement aucune résistance à ques et de faire, pour le moment, divergences politiques, la bataille parfois quelques accents de rités russes affichent une extrême mais déjà ancien premier ministre se joue autour d’Ehoud Barak, guerre froide. Ce n’est d’ailleurs fermeté sur tous les points de dis- a finalement cédé aux sollicita- vigoureusement attaqué par la pres- pas forcément pour déplaire au corde. tions, ouvrant la voie à la forma- Face à l’inéluctable dégradation de la situation, se comme par ses camarades de président Poutine, qui a construit Le premier d’entre-eux est le pro- tion d’un nouveau gouvernement. parti, pour s’être maintenu au pou- une partie de sa popularité sur un jet de bouclier anti-missiles qui Sous réserve d’un de ces revire- chacun a décidé, délibérément, de ne pas voir malgré ses promesses. Le dépu- nationalisme nourri d’anti-améri- amènerait les Etats-Unis à se reti- ments dont Ehoud Barak a le té Yossi Katz a ainsi estimé que l’al- canisme. rer du traité anti-ballistique de secret, le nouveau gouvernement parler des choses qui fâchent, et de faire, pour ler-retour de l’ancien premier minis- La dernière critique est venue 1972. Moscou réaffirme son hostili- devrait être rapidement formé, vrai- tre n’avait pas d’équivalent depuis du secrétaire d’Etat américain à la té totale à ce projet, agitant la semblablement dans le courant de le moment, l’oubli sur les vingt derniers mois Gamal Abdel Nasser qui, en 1967, défense, Donald Rumsfeld, défen- menace de se retirer de tous les la prochaine semaine, après la réu- sous la pression de la rue, était rapi- dant le projet de bouclier antimis- accords de désarmement déjà con- nion du comité central du Parti tra- dement revenu sur la démission siles. « Soyons honnêtes, la Rus- clus et de prendre immédiatement vailliste chargé d’approuver la liste la proposition de gouvernement l’oubli sur les vingt derniers mois. qu’il venait de présenter après la sie est un proliférateur actif (d’ar- « des contre mesures » qui consis- des nominations ainsi que le pro- d’union nationale dont M. Sharon, Face à l’inéluctable dégradation de cuisante défaite militaire égyptien- mements),elle vend à des pays teraient, selon le ministère de la gramme de la nouvelle équipe. durant toute sa campagne, s’était la situation, le gouvernement Sha- ne. Le ministre Haïm Ramon n’a défense, à accélérer la production Le nouveau gouvernement fait le constant porte-parole. Hor- ron - ce sera sa difficulté - aura à pas été moins féroce, dénonçant le et le déploiement de missiles devrait comprendre, outre le pre- mis une retraite dans une opposi- inventer une politique nouvelle « pouvoir autocratique » d’un L’Union européenne Topol SS27. A nouveau, Moscou mier ministre Ariel Sharon, sept tion de principe, démarche que les pour définir ses relations avec Ehoud Barak agissant sans consul- fait valoir l’opposition de plusieurs ministres du Likoud et sept minis- Israéliens auraient certainement l’Autorité palestinienne ; mais il ne ter personne. « S’il avait écouté ne appelle à un cessez-le-feu pays européens à ce projet, l’inévi- tres du Parti travailliste, dont Shi- mal comprise, l’ampleur de la victoi- sera pas gêné - ce sera sa force - serait-ce que la moitié des conseils table relance de la course aux mon Pérès qui se verrait confier le re d’Ariel Sharon comme les deux par les pourparlers antérieurs que que je lui ai donnés, il serait resté au en Tchétchénie armements et les risques multi- portefeuille des affaires étrangères. attentats commis depuis, ne lais- les Palestiniens, sans aucune chan- pouvoir pour huit ans », a estimé, pliés de terrorisme. Les autres postes seront distribués saient aucune autre perspective ce de succès, s’obstinent à évoquer. sans modestie, M. Ramon qui ne Le Parlement européen a adop- Sur un autre grave contentieux, aux autres partis de façon presque aux dirigeants travaillistes. Signe Seul objectif sur lequel tout le mon- cache pas ses ambitions d’accéder té, jeudi 15 février, une résolu- qui concerne les ventes d’armes et symbolique. Autant dire que ce qui ne trompe pas, Benyamin de semble d’accord : l’arrêt de la à la direction du parti. tion réclamant un cessez-le-feu de technologies, le Kremlin oppo- sont le Likoud et le Parti travailliste Nétanyahou, qui se tenait jusqu’ici violence constitue un préalable à en Tchétchénie et l’ouverture de se également une fin de non-rece- qui détiendront le vrai pouvoir, per- dans une prudente réserve, vient toute reprise éventuelle des négo- Georges Marion négociations en présence d’ins- voir à l’administration Bush. Assu- mettant à Ariel Sharon de se libérer d’offrir ses services à Ariel Sharon, ciations israélo-palestiniennes. Ce tances internationales. Les dépu- rant que la Russie respecte à la let- de l’emprise des ultra-orthodoxes comme s’il comprenait que la nou- message, que les émissaires d’Ariel f www.lemonde.fr/israel tés européens insistent sur la tre tous les accords de contrôle et nécessité qu’une commission de non-prolifération et que les indépendante « vérifie les alléga- Etats-Unis ne fournissent « aucu- tions relatives aux crimes de ne preuve à l’appui de leurs accu- L’ex-terroriste Hans-Joachim Klein condamné à neuf ans de prison guerre commis par les deux parties sation », Moscou entend conti- au conflit ». Ils ont exhorté le nuer et intensifier ces échanges. BERLIN tion terroriste à laquelle il appartenait. La cour a cier à l’issue d’une manifestation à Francfort. Le commissaire européen au déve- La Russie a exporté pour quatre de notre correspondant accordé au condamné les circonstances atténuan- ministre n’est visiblement pas au bout de ses pei- loppement et à l’aide humanitai- milliards d’armements en 2000, Le terroriste repenti Hans-Joachim Klein a été tes en raison notamment de son enfance difficile nes. Selon le Berliner Zeitung et le Bild Zeitung, le re, Poul Nielson, à se rendre en soit une progression de 34 % en condamné, jeudi 15 février, par la cour d’assises auprès d’un père qui le battait, de l’atmosphère parquet de Francfort a informé, jeudi 15 février, Tchétchénie et dans la Républi- un an. de Francfort, à une peine de neuf ans d’emprison- révolutionnaire qui régnait dans les années 70 à le président du Bundestag qu’il comptait ouvrir que d’Ingouchie pour évaluer les Le Kremlin met en avant « [son] nement pour meurtre et tentative de meurtre, en Francfort et de sa remise en cause du terrorisme. une enquête préliminaire pour faux témoigna- besoins en aide humanitaire. Les intérêt national et [ses] intérêts raison de sa participation à la prise d’otage des ges à l’encontre de M. Fischer. L’ancienne terro- députés demandent aussi que économiques », notant que si la ministres du pétrole de l’OPEP à Vienne, le MENACES PERSISTANTES CONTRE M. FISCHER riste Margrit Schiller a également écrit dans ses Moscou fournisse « aux ONG Russie interrompait ces collabora- 21 décembre 1975, qui avait fait trois morts. En Le procès a permis à l’Allemagne de se pen- mémoires qu’elle avait partagé la même maison humanitaires internationales les tions, « dès le lendemain, d’autres prenant en compte les deux ans et demi de pré- cher sur le passé de ses soixante-huitards et a été que M. Fischer. « Nous n’avons pas vécu ensem- moyens nécessaires » pour accé- pays seraient sur place ». Plus lar- ventive déjà effectuée, M. Klein peut espérer sor- marqué par le témoignage du député européen ble, et je peux vous dire, que nous n’avions pas de der aux réfugiés. Le ministère gement, Moscou entend dévelop- tir de prison d’ici trois ans. Daniel Cohn-Bendit, qui a aidé M. Klein à se liaison », avait lancé M. Fischer devant la cour russe de la défense a annoncé per ces échanges « pas seulement Âgé de cinquante-trois ans, il a bénéficié de la cacher pendant vingt ans et que le parquet de d’assises. Mais par la suite, il était revenu en jeudi qu’une « phase de réduction sur le marché des armes » et évo- loi, aujourd’hui abrogée, autorisant des remises Francfort veut désormais poursuivre. Le prési- arrière. des effectifs » militaires en Tchét- que la création d’une vaste route de peines pour les terroristes ayant collaboré dent de la cour, Hans Gehrke, a en revanche esti- En début de semaine, M. Fischer a dû reconnaî- chénie avait commencé, ce que commerciale reliant l’Inde, l’Iran avec la justice. Le tribunal a également tenu mé que « l’on doit [aux personnes qui ont aidé tre qu’il avait participé à une conférence de soli- le président tchétchène, Aslan et la mer Caspienne. Une mer Cas- compte du fait que Hans-Joachim Klein avait Klein à sortir du terrorisme] des remerciements et darité avec l’OLP à Alger en 1969. Le secrétaire Maskhadov, a aussitôt démenti. pienne, où les appétits manifestés dénoncé le terrorisme en 1977 dans une lettre au pas des poursuites pénales ». Il a eu aussi un mot général des chrétiens-sociaux (CSU) de Bavière, « Les Russes font passer la simple par les Américains pour ses gise- Spiegel et qu’il avait mis en garde contre un atten- indirect pour le ministre des affaires étrangères, Thomas Goppel, a demandé la démission du rotation de leurs troupes pour un ments de pétrole sont jugés des tat qui se préparait contre les représentants de la Joschka Fischer regrettant « que des témoins qui ministre des affaires étrangères. Pour le retrait des forces », a indiqué la plus malvenus. Moscou entend communauté juive de Berlin et Francfort. En ont parlé ouvertement sur leur mode de vie passé moment, le Bundestag et le parquet de Francfort présidence tchétchène. – (AFP.) rétablir toute son influence dans outre, son livre paru en 1979 aurait permis de aient éprouvé par la suite d’énormes difficultés ». ont refusé de confirmer l’ouverture d’une enquê- le Caucase et l’Asie centrale. La mieux comprendre l’attentat de Vienne, organi- Le ministre des affaires étrangères a en effet te préliminaire à l’encontre de M. Fischer. guerre de Tchétchénie, les sé sous l’égide de Carlos et d’éclaircir les structu- été mis en cause par la presse qui a publié des comme l’Iran, la Corée du Nord et accords de sécurité et d’arme- res des cellules révolutionnaires (RZ), organisa- photos du manifestant Fischer tabassant un poli- Arnaud Leparmentier l’Inde des technologies qui mena- ment passés avec les Républiques cent d’autres peuples comme les d’Asie centrale sont présentés Etats-Unis, l’Europe occidentale comme des réponses « au terroris- et des pays du Proche-Orient », me international ». Srebrenica : le général Germanos se fait l’avocat du général Janvier déclarait-il le 14 février. Les jours « Les questions de sécurité cons- précédents, le patron de la CIA, titueront l’essentiel de nos discus- ENTENDU, jeudi 15 février, par la de mai 1994 à septembre 1995, a Le général Janvier est-il néan- dée par M. Akashi et six avions Georges Tenet avait inclus la Rus- sions » avec Washington, précise mission parlementaire sur la tragé- profité de cette tribune pour rendre moins responsable du fait que l’avia- décollent, « mais le guidage au sol sie dans la liste des pays consti- Sergueï Ivanov. Il n’est plus fait die de Srebrenica (les massacres hommage aux soldats français qui tion occidentale ne soit pas interve- étant devenu impossible », il n’y aura tuant une menace pour la sécurité mention de coopération économi- commis par les forces serbes lors de ont servi en Bosnie. Comme de pré- nue lors de l’offensive serbe déclen- pas de frappes de ce type. américaine. L’accusation avait été que, d’aide financière et encore la chute de l’enclave musulmane, cédents témoins, il a rappelé qu’ils chée le 6 juillet contre l’enclave de Outre cette défense du général ensuite reprise par Condoleezza moins de « partenariat stratégi- en juillet 1995), le général Raymond n’avaient fait qu’obéir à un mandat Srebrenica, alors que les casques Janvier (dont le témoignage n’a pu Rice, secrétaire du Conseil natio- que ». Germanos, responsable des opéra- défini par les responsables politi- bleus néerlandais, sur place, en ont être recueilli qu’à huis clos par les nal de sécurité, provoquant la tions à l’état-major français ques – manifestement inadapté à la fait la demande à six reprises ? C’est députés, mais figurera, ont-ils dit, colère du ministre russe des affai- François Bonnet situation et qui les exposait. Il s’est seulement à la fin juillet – dans leur rapport final), le général res étrangères, Igor Ivanov. A cela attaché à désamorcer une série de c’est-à-dire après la tragédie de Sre- Germanos a insinué que les diri- s’ajoute le refus des Etats-Unis, soupçons émis en particulier contre brenica – que le général Janvier a eu geants musulmans bosniaques rendu public jeudi, de toute rené- le général Janvier, chef des forces de le pouvoir de décision sur les inter- avaient une part de responsabilité gociation de la dette extérieure l’ONU en Bosnie. ventions aériennes, a répondu en dans la chute de Srebrenica. « Nous de la Russie envers le Club de Le général Janvier avait-il conclu substance le général Germanos. avons été pour le moins surpris » par Paris. un marché avec le chef des forces Avant cela, les opérations de sou- le départ du commandement local serbes de Bosnie, Ratko Mladic, tien aérien rapproché étaient de la des forces bosniaques peu avant l’of- DES DÉCLARATIONS À RELATIVISER en juin 1995 ? S’était-il engagé à blo- responsabilité du représentant spé- fensive serbe, a-t-il dit ; estimant Les premiers contacts entre quer tout recours à des frappes cial du secrétaire général de l’ONU, que Srebrenica avait été l’élément Washington et Moscou sont donc aériennes en échange de la libéra- le Japonais Yasushi Akashi, les frap- « déclencheur » d’un plus grand rugueux et M. Ivanov a promis tion des casques bleus pris en ota- pes en profondeur de celle du engagement occidental contre les « une discussion approfondie » ges par les Serbes ? « Je le démens secrétaire général Boutros Boutros- Serbes en Bosnie, il a laissé enten- lors de sa première rencontre formellement », a dit le général Ger- Ghali. dre que le président Izetbegovic avec le chef de la diplomatie amé- manos. Les initiatives militaires de aurait pu, de ce point de vue, y trou- ricaine, Colin Powell, le 24 février la France à ce moment-là (décision LES DEMANDES D’INTERVENTION ver intérêt. au Caire. de créer une Force de réaction rapi- Les demandes d’appui rapproché François Léotard, ministre de la D’ici là, un haut responsable du de, ripostes contre les forces serbes devaient transiter par le responsa- défense en 1995, également enten- Kremlin explique qu’il ne faut pas à Sarajevo, déploiement d’une artil- ble de la Forpronu en Bosnie, le du jeudi, a lui aussi pris la défense dramatiser les déclarations améri- lerie lourde sur le mont Ingman) général Rupert Smith, ou son rem- des militaires : « Qu’on arrête de caines ni leur accorder trop d’im- témoignent d’une attitude exacte- plaçant, puis par le général Janvier, tirer sur le pianiste », a-t-il déclaré. Il portance. « Les relations publi- ment contraire à un tel marchanda- qui devait chercher l’accord de a mis en cause avec insistance ques sont une chose, la vraie poli- ge qui aurait consisté à « donner des M. Akashi ; mais, indique Raymond M. Akashi, qui, selon lui, « a joué un tique une autre », dit-on, en fai- gages de soumission aux Serbes », Germanos, « je n’ai pas trouvé trace rôle décisif dans le non-emploi de la sant valoir que les discussions con- a-t-il expliqué. Pour prendre un tel de demandes arrivées jusque-là force ». Le président de la mission fidentielles se déroulent dans une engagement envers Ratko Mladic, [jusqu’au général Janvier] avant le parlementaire, François Loncle, a en toute autre ambiance. La nouvelle « Janvier aurait dû s’inscrire contre la 9 juillet ». C’est ce qu’a affirmé aussi outre annoncé que MM. Van Mierlo administration Bush qui s’installe volonté de son propre pays, ce qui est le général Janvier, d’après certains et Voorhoeve, ministres néerlandais doit donner des gages au Congrès impensable », a encore déclaré le des parlementaires qui l’ont enten- des affaires étrangères et de la et à son opinion publique et fait général Germanos : « jamais un du la semaine dernière à huis clos. défense en 1995, avaient demandé à ainsi « de la propagande ». « Met- général français n’a eu la capacité de Des demandes d’intervention se être entendus par la mission. tre sur le même plan Ben Laden et négocier de son propre chef sur une seraient donc « perdues ». Le la Russie n’est évidemment pas affaire aussi importante ». 9 juillet, une intervention est déci- Claire Tréan correct », ajoute-t-on. INTERNATIONAL LE MONDE / SAMEDI 17 FÉVRIER 2001 / 5

Le président George W. Bush effectue La justice américaine au Mexique sa première visite à l’étranger enquête sur la dernière grâce Les Etats-Unis à la reconquête de leur pré carré d’Amérique latine accordée par Bill Clinton George W. Bush a réservé au Mexique, où il était l’étranger. Il entend ainsi donner le signal d’une Européens ont commencé à s’implanter économi- attendu pour une journée, vendredi 16 février, volonté de reconquête, par Washington, d’un quement. Il reprend à son compte le projet de sa première visite de président des Etats-Unis à pré carré traditionnel d’Amérique latine, où les Zone de libre-échange des Amériques. Marc Rich est soupçonné de dons illégaux aux démocrates

SAN CRISTOBAL (Mexique) M. Bush a eu, en tant que gouver- à laquelle il avait déjà consacré un ton pour 2005 et mise en sommeil LA JUSTICE américaine a ouvert l’enquête, au début des années de notre envoyé spécial neur du Texas, l’occasion de traver- discours à Miami en août, affir- en raison des réticences des syndi- une enquête criminelle sur la grâce 1980, contre le milliardaire soup- George W. Bush se rendait, ven- ser la frontière une demi-douzaine mant que « ceux qui ignorent l’Amé- cats et des écologistes. M. Bush accordée, au dernier jour de sa pré- çonné de fraude fiscale massive. dredi 16 février, au Mexique, pour de fois et de rencontrer M. Fox, un rique latine ne peuvent pas bien entend relancer cette dernière d’ici sidence, par l’ex-président Bill Clin- Homme d’affaires spécialisé dans sa première visite présidentielle à des rares hommes d’Etat qu’il con- comprendre l’Amérique elle- au Sommet des Amériques à Qué- ton, au financier en fuite, réfugié le commerce des matières premiè- l’étranger. Il devait être reçu pen- naisse. Et il parle un peu espagnol. même », et rappelant qu’il y avait bec, le 20 avril. Entre-temps, il ten- en Suisse, Marc Rich, soupçonné res, Marc Rich s’est réfugié en Suis- dant sept heures par son homo- Mais ce choix n’est pas une solu- plus de réfugiés en Colombie tera de récupérer le pouvoir de de dons illégaux au Parti démocra- se en 1983 pour échapper à des logue Vicente Fox dans son ranch tion de facilité. M. Bush a fait de qu’au Kosovo, que le Venezuela négocier des accords commer- te. Le procureur fédéral de Manhat- poursuites pour une fraude fiscale familial de San Cristobal (à 400 km ciaux – ou « fast track » –, que le tan, Mary Jo White, et le directeur atteignant 48 millions de dollars, de Mexico). Cette visite symbolise Congrès avait refusé à son prédé- du FBI à New York, Barry Mawn, un délit insuffisant selon la justice l’importance donnée par le nou- Vicente Fox voudrait s’inspirer de l’Europe cesseur. Il entend ainsi œuvrer ont annoncé, jeudi 15 février dans helvétique pour entraîner une veau président aux relations avec pour les intérêts bien compris des un communiqué commun, l’ouver- extradition. le continent américain, et en parti- George W. Bush est reçu au ranch de Vicente Fox, au village de San Etats-Unis car, dit-il, si « les voisins ture de cette enquête au motif que culier avec l’Amérique latine. Ses Cristobal, à quelque 400 km au nord-ouest de Mexico. C’est une pre- faibles exportent leurs problèmes, les « différentes questions se posent con- MALAISE AU CONGRÈS deux prédécesseurs, Bill Clinton et mière au Mexique, qui marque la volonté du chef de l’Etat d’établir voisins forts exportent leurs biens et cernant les activités et le pardon de L’ex-épouse de l’homme d’affai- George Bush senior, avaient privi- avec Washington une relation détendue et amicale. Mais les deux achètent les nôtres, créant des Marc Rich et [son associé] Pincus res, Denise Rich, a, ces dernières légié pour leur première sortie hommes, s’ils partagent un goût prononcé pour le style « western », emplois et de la bonne volonté ». Green ». Les deux services ont préci- années, fait des contributions l’autre voisin, le Canada, plus déve- ne sont pas exactement sur la même longueur d’onde. En outre, si les Américains conti- sé qu’ils ne feraient pas d’autre pour un montant de plus de loppé. Cette fois, c’est le chef du Alors que Washington parle avant tout d’augmenter les échanges nuent de traîner les pieds en Améri- commentaire. 1,3 million de dollars au Parti gouvernement d’Ottawa qui a fait commerciaux – 250 milliards de dollars par an, soit quatre fois plus que latine, ils risquent, estime-t-il, Selon la chaîne d’information démocrate, ainsi qu’à la future le déplacement début février. Mais qu’il y a vingt ans –, M. Fox voudrait réformer l’Association de libre- de perdre leur place aux profit des new-yorkaise NY1, des enquêteurs bibliothèque présidentielle de M. Bush, qui n’est pas un grand échange nord-américaine (Alena) en s’inspirant de l’expérience euro- Européens, mieux placés fédéraux ont été chargés par le M. Clinton. Pour obtenir la grâce voyageur, a sans doute choisi le péenne. Il souhaite en particulier, à long terme, établir la libre circula- qu’eux – à l’exception du Mexique. procureur de s’intéresser aux contri- présidentielle, une prérogative des pays avec lequel il se sent le plus à tion des personnes, une idée fraîchement accueillie à Washington, où « Washington a perdu du temps, butions faites par l’ex-femme de présidents américains que rien ne l’aise. l’on redoute un afflux d’émigrés alors que 18 millions de personnes expliquait M. Bush à Miami. Les M. Rich, Denise, au camp démo- peut suspendre ou annuler, Marc En tout cas, le président améri- d’origine mexicaine vivent déjà aux Etats-Unis, dont 2,4 millions de hommes d’affaires et les consomma- crate. Selon l’hebdomadaire Rich a loué les services d’avocats cain a saisi l’occasion de sa pre- clandestins. – (AFP.) teurs européens en profitent, pas les Newsweek, la justice fédérale veut très proches de l’administration mière apparition, jeudi, au départe- nôtres. Je n’en fais pas porter la fau- déterminer si celle-ci n’a pas servi Clinton et a fait intervenir en sa ment d’Etat, pour expliquer « l’en- te sur nos amis européens. Nous d’intermédiaire illicite pour des faveur des personnalités interna- gagement fondamental » de son ses relations avec ce que les Améri- fournissait plus de pétrole aux avons laissé tomber la balle et ils dons financiers émanants de son tionales. administration à l’endroit du Sud cains appellent « l’hémisphère occi- Etats-Unis que le Koweït, et que le courent après elle. Nous devons reve- ancien mari. Celui-ci ayant renoncé La Maison Blanche a affirmé, américain : « Nos liens linguis- dental » une priorité. Brésil était un partenaire commer- nir dans le jeu. » à sa nationalité américaine, il n’a jeudi, qu’elle respecterait l’indé- tiques, familiaux, de voyages et Ce premier voyage est donc très cial plus important que la Chine. Il y a donc une stratégie Bush pas le droit de faire des dons aux pendance de la justice bien que le d’échanges commerciaux sont forts, important, non seulement pour les qui dépasse le style « copain décon- partis politiques américains. président George W. Bush se soit et ils nous servent bien. Certains relations entre Washington et PAS DE TEMPS À PERDRE tracté » qu’affecte le président. En Mercredi soir, Bill Clinton avait personnellement prononcé pour voient le Sud comme une source de Mexico, « mais pour celles avec le Voulant en finir avec les « vieux redonnant la priorité aux Améri- démenti que la grâce accordée à « tourner la page » dans cette affai- problèmes ; pas moi. Je le vois plein reste de l’hémisphère et pour le pro- stéréotypes », M. Bush a fait ques, M. Bush entend reconquérir M. Rich ait pu être « achetée » par re touchant son prédécesseur. Mer- d’opportunités et de potentiel. » Il grès de la démocratie, des échanges connaître son intention de pro- un pré carré traditionnel. Il entend des contributions, directes ou indi- credi, plusieurs sénateurs, dont entend donc œuvrer avec ses voi- et de la liberté en général dans cet mouvoir une nouvelle Amérique en faire une dominante de sa prési- rectes, au camp démocrate. « Toute des démocrates de haut rang, sins pour « bâtir un hémisphère hémisphère ». La rencontre – infor- fondée sur la liberté des personnes dence. A condition que les événe- suggestion selon laquelle un élément n’avaient pas caché leur malaise occidental de liberté et de prospérité melle et plus personnelle que et du commerce, une zone de libre- ments qui éclatent ailleurs dans le inconvenant, comme des contribu- lors d’auditions parlementaires au de l’Arctique aux Andes et au cap substantielle – devrait servir échange. C’est la base de l’Alena monde lui en laissent le choix. tions en faveur du Parti démocrate Congrès. Le sénateur démocrate Horn, lié par des idéaux partagés et d’exemple. Les présidents colom- (Association de libre-échange Comme le dit le journaliste conser- ou de ma bibliothèque (présidentiel- de New York, Charles Schumer, le libre-échange ». bien et brésilien sont d’ailleurs nord-américaine – Mexique, Etats- vateur Chris Caldwell : « L’Europe le), a pu jouer un rôle dans cette déci- avait déclaré que « la grâce accor- Le choix du Mexique s’explique attendus dans la capitale améri- Unis, Canada), négociée par son est sa première priorité, après le sion est absolument fausse », avait-il dée à un fugitif met notre système par le fait que, en dépit de son man- caine. George W. Bush n’en est père et ratifiée par Bill Clinton, et Mexique. » indiqué dans un communiqué. judiciaire criminel sens dessus que d’expérience internationale, pas aux premiers balbutiements de la Zone de libre-échange des Les services du procureur fédéral dessous et le ramène à une qui lui a été tant reproché, d’une stratégie « hémisphérique » Amériques, promise par Bill Clin- Patrice de Beer de Manhattan avaient déjà mené farce ». – (AFP.) 6 FRANCE LE MONDE / SAMEDI 17 FÉVRIER 2001

CONSEILS GÉNERAUX Deux par les municipales, s’explique en par- l’échelon cantonal. L’Ille-et-Vilaine les. Leur part ne devrait guère aug- ritaire dans les départements, espère mille cantons, soit la moitié, sont sou- tie par la désuétude politique du can- illustre cette concurrence entre zones menter puisque ces élections échap- quelques conquêtes. L’une des mis à renouvellement les 11 et ton. b LA MODERNISATION engagée urbaines et rurales. b LES FEMMES pent à l’obligation de la parité. b LA batailles les plus symboliques est cel- 18 mars. La discrétion qui entoure ces dernières années, à travers la coo- ne représentent que 8,3 % des élus GAUCHE, qui avait progressé en le de la Corrèze, fief de Jacques et ces élections, largement occultées pération intercommunale, a ignoré dans les assemblées départementa- 1998, mais qui reste largement mino- Bernadette Chirac. Les cantons, ultime rempart contre la parité Deux mille conseillers généraux sont soumis à renouvellement les 11 et 18 mars, en même temps que les conseillers municipaux. Le faible intérêt suscité par ce scrutin traduit la désuétude de cet échelon local qui échappe aux lois de modernisation politique

DERRIÈRE des élections muni- seil municipal, l’autre pour choi- dépenses de l’ensemble des admi- sément échappé à leurs effets. A tituait-il un progrès par rapport à grand bénéfice politique de la cipales à la fois politiquement cru- sir un conseiller général ? Deux nistrations publiques locales, titre d’illustration, les campagnes 1994 (5,4 %), 1992 (5,5 %) et 1988 réforme, s’est fixé l’objectif de ciales et dont la majorité veut fai- mille cantons sont en effet sou- qu’administrent les départe- électorales dans les cantons de (4,1 %). Quant aux femmes qui, en « réserver 30 % des cantons » à des re une vitrine de ses réformes ins- mis à renouvellement en même ments. moins de neuf mille habitants ne dépit de cette portion congrue, ten- candidates. Il n’y est pas encore titutionnelles, se cache une pièce temps que sont organisées les La discrétion qui entoure les can- sont pas soumises aux règles de tent leur chance, elles sont con- tout à fait. essentielle de la France politique municipales. A la clé de ces élec- tonales, reflet d’une ignorance ou contrôle des financements politi- traintes de le faire, plus que les L’« oubli » du canton dans la loi traditionnelle, une butte-témoin tions, la couleur politique des indifférence des électeurs quant à ques. Plus significative, l’impul- hommes, dans des cantons diffici- sur la parité aura des conséquen- qui a, jusqu’à présent, résisté à conseils généraux – plusieurs l’enjeu de ce scrutin, est la marque sion toute récente et prometteuse les à conquérir. En effet, en 1998, ces en chaîne. Il se répercutera, toute modernisation. Parmi ceux d’entre eux sont susceptibles de d’une certaine désuétude politique donnée au développement des par exemple, les femmes représen- naturellement, sur le résultat des qui sont concernés – la moitié du changer cette année de majorité qui frappe cet échelon électif. Quel- structures intercommunales a tota- taient 15,1 % des candidats – con- élections sénatoriales dans les corps électoral – combien d’élec- (lire ci-dessous) – et, par consé- ques-unes de ses causes sont bien lement ignoré l’organisation canto- tre seulement 8,3 % des élus. départements les plus ruraux, où teurs savent-ils qu’ils auront quent, l’utilisation des 239,4 mil- connues, car déjà anciennes. Le nale des départements. En l’absence de contrainte légis- les sénateurs sont désignés au scru- deux votes à émettre les 11 et liards de francs (chiffre de 1998) caractère indirect de l’élection des Mais c’est peut-être la parité qui lative, les partis et les dirigeants tin majoritaire et échappent ainsi 18 mars : l’un pour élire un con- de dépenses, soit un quart des présidents de conseils généraux ; porte le coup le plus préjudiciable politiques locaux, tout à leur quête à la contrainte de la parité. le renouvellement des assemblées aux cantonales telles qu’elles exis- Les candidats au Sénat se recru- départementales par moitié tous tent depuis plus de cent ans. Alors tent en effet généralement dans le Une femme pour cent un présidents les trois ans, qui affaiblit la lisibili- que l’application, pour la première « Il est beaucoup vivier des conseillers généraux. té politique du vote ; la faiblesse fois, de la loi sur la parité hommes- Mais un autre effet pervers de cet- b Qui vote aux cantonales ? série était de 55 ans. Parmi les au moins apparente de l’enjeu en femmes a obligé les responsables plus difficile te situation inquiète déjà certains Tous les départements de 4 048 conseillers généraux, les termes de programme de politique politiques à renouveler significati- partis dans la perspective des légis- métropole et d’outre-mer sont catégories les plus représentées départementale ; l’inadéquation vement les listes de candidats pour de faire élire député latives de 2002. Car, aux législati- concernés par ce scrutin, à sont les retraités (18,13 %), les du canton aux zones urbaines, où les municipales et a contraint les ves aussi, le mandat de conseiller l’exception de Paris. Dans la enseignants (9,23 %), les vivent les trois quarts de la popula- partis à préparer dès à présent le un adjoint général demeure une rampe de lan- capitale, en effet, le Conseil de agriculteurs (6,39 %) et les tion… terrain pour les législatives de cement de choix pour arracher Paris fait aussi office de conseil médecins (6,07 %), selon le Autant de facteurs d’obsolescen- 2002, les cantonales échappent à au maire qu’un une investiture au sein d’un parti. général. Dans chaque ministère de l’intérieur. ce du cadre cantonal, que souli- cette nouvelle règle. Le législateur « Il est beaucoup plus difficile de département, environ la moitié b Les présidents de conseils gnait encore récemment la com- a en effet prévu pour elles une conseiller général », faire élire député un adjoint au mai- des cantons sont soumis à généraux. Sur les 101 présidents mission pour l’avenir de la décen- exception : aucune obligation re qu’un conseiller général », résu- renouvellement. En conséquence, de conseils généraux, 35 sont tralisation, présidée par Pierre n’est faite aux partis d’accroître la Xavier Chinaud (DL) me Xavier Chinaud, expert électo- seule la moitié des électeurs sont aussi sénateurs et 16 sont députés. Mauroy : « Le canton tel qu’il existe présence des femmes à l’échelon ral de Démocratie libérale. Consé- sollicités. Les conseillers sortants Un seul conseil général est présidé actuellement n’assure plus une bon- cantonal. quence logique : les « bonnes » cir- ont été élus en 1994. par une femme : celui du ne représentation des citoyens comp- Pourtant, celui-ci en aurait bien de femmes pour les municipales, conscriptions législatives revien- b Mode de scrutin. Les Calvados, dirigé par Anne te tenu des écarts de représentation besoin : de toutes les assemblées ont souvent négligé, de ce point de dront encore, au moins pour ce conseillers généraux sont élus d’Ornano (DL). constatés entre départements mais électives, à l’exception du Sénat, vue, les cantonales. A droite, il ne tour, à des hommes, mieux implan- dans le cadre des cantons au b Les compétences. Les conseils également à l’intérieur des départe- les conseils généraux sont les plus devrait y avoir, cette année, guère tés. Les femmes, que les partis scrutin uninominal majoritaire à généraux ont la responsabilité de ments », résume son rapport, ren- résistants à la mixité. Les femmes plus de candidates, reconnaissent seront tenus de présenter en nom- deux tours. Ils élisent à leur tour la gestion de l’aide sociale (50 % du public le 17 octobre 2000. ne représentent que 6,6 % des élus les responsables électoraux du bre égal, sous peine de voir réduit le président du conseil général. de leurs budgets), de la voirie, des Les réformes récentes, qui s’ins- cantonaux. Selon les chiffres du RPR, de l’UDF et de Démocratie leur financement public, hérite- b Les conseillers généraux. En transports scolaires, de l’entretien crivent dans diverses tentatives de ministère de l’intérieur, le taux de libérale. Le Parti socialiste, qui ront, elles, des circonscriptions les 1998, un tiers des cantons ont élu et de la construction des collèges. modernisation politique, ont enco- femmes parmi les élus des derniè- revendique une certaine exemplari- moins prometteuses. de nouveaux conseillers généraux. Ils distribuent également des aides re aggravé ce décalage dans la res cantonales, celles de 1998, n’a té en matière de féminisation et L’âge moyen des élus de cette à l’équipement aux communes. mesure où les cantonales ont préci- été que de 8,3 %. Encore cela cons- qui cherche, surtout, à tirer le plus Cécile Chambraud

PLACE AUX FEMMES La gauche espère conquérir de nouveaux départements A Bordeaux, Marion Paoletti (PS) COMPTE tenu de leur mode de désignation, moindre proportion. Parmi les départements département d’élection de Jacques Chirac, qui qui fait la part belle à la France rurale, les con- de droite les plus disputés figurent ceux dont est aussi celui de son épouse, conseillère géné- seils généraux sont majoritairement dominés la majorité ne tient qu’à un ou deux sièges, rale du canton de Corrèze, la droite détient veut « en finir avec les affaires » par la droite. L’opposition détient aujourd’hui comme la Creuse (divers droite), l’Ille-et-- aujourd’hui 22 cantons sur 37. Mais, en 1998, 62 des 95 départements métropolitains, ainsi Vilaine (UDF, lire ci-dessous), l’Eure-et-Loir la poussée de la gauche avait permis au PS AH ! Si le PS en avait des dizai- « Elue à plein temps pour un man- que, outre-mer, celui de la Réunion et la collec- (RPR) ou l’Isère (DL). La situation est égale- d’enlever six cantons à la droite. Surtout, Fran- nes comme elle ! Une femme, dat qui l’exige. » « En 2002, si Jos- tivité territoriale de Mayotte. Le RPR préside ment critique dans des départements où la çois Hollande, premier secrétaire du PS, qui jeune, candidate aux élections can- pin est élu, qu’il mette fin au cumul 21 conseils généraux, l’UDF 20, Démocratie droite ne détient la présidence qu’au bénéfice n’est pas lui-même candidat, a organisé une tonales, qui a « une chance » de député-maire ! Sinon, je quitte le libérale 12. Il faut ajouter à cette liste 7 départe- de l’âge, les deux camps étant à égalité de offensive en règle de la gauche, et quatre gagner et qui incarne le renouvel- PS ! », dit-elle. ments dirigés par des divers droite, les Hauts- sièges comme dans la Drôme (UDF), le Vau- autres cantons de droite ne semblent plus être lement, ce n’est pas si facile à trou- Mme Paoletti a lancé sa campa- de-Seine, présidés par Charles Pasqua, et la cluse (RPR) ou la Haute-Saône (UDF). La Cha- hors de la portée de la majorité. ver. « Appelez Marion Paoletti ! », gne, le 14 février, lors d’une soirée Vendée, par Philippe de Villiers. rente (RPR, 3 sièges d’avance) paraît aussi La gauche est fragile, en revanche, dans l’Ar- conseillent plusieurs élus socialis- « art, jazz et politique ». En milieu La gauche avait nettement progressé lors menacée pour la droite, et la Somme (UDF) fra- dèche (PS), en Meurthe-et-Moselle, conquise tes. Agée de trente et un ans, pro- urbain, ce n’est « pas facile » de des dernières élections cantonales, en 1998, gile. D’autres basculements ne sont pas écar- par le PS sur l’UDF en 1998, avec trois sièges fesseur de sciences politiques à sensibiliser les électeurs aux canto- puisqu’elle avait pris la présidence de 12 con- tés, comme la Seine-Maritime (DL), voire la d’avance, et dans le Gers (PS), perdu en 1992, l’université Bordeaux-IV, Mme Pao- nales. « Beaucoup de gens me par- seils généraux jusqu’alors détenus par la Loire-Atlantique (RPR). puis reconquis en 1998, et où elle n’a qu’un letti se présente dans le 4e canton lent des problèmes de stationne- droite. Elle dirige aujourd’hui 33 départements Certaines conquêtes pour la gauche auraient siège d’avance sur la droite. L’UDF a des visées de Bordeaux. Au PS, la Gironde ment, mais ça, c’est du ressort de la de métropole, ainsi que la Guyane, la Guade- une saveur spéciale. C’est le cas du Val-d’Oise sur le département des Pyrénées-Orientales, est une vitrine pour les élections municipalité… », raconte-t-elle. loupe, la Martinique et Saint-Pierre-et-Mique- (UDF), dont Alain Richard, ministre de la perdu par la droite en 1998. cantonales, qui ne sont pas con- Elle préfère évoquer son projet de lon. La majorité compte cette fois encore défense, vise la présidence. C’est aussi, évidem- cernées par la loi sur la parité. financement de « casiers d’affai- renforcer ses positions, même si c’est dans une ment, le cas de la Corrèze (RPR). Dans l’autre Cé. C. « Ici, comme en Isère, la commis- res » au collège pour alléger les car- sion femmes du PS travaille depuis tables, ou son programme d’aide à des mois pour féminiser », expli- domicile pour les personnes que Michèle Sabban (PS), secrétai- âgées. Elle dénonce « l’emprise » Guérilla quotidienne entre la ville et la campagne en Ille-et-Vilaine re nationale aux droits des fem- de la municipalité sur les associa- mes. A Bordeaux, sur les cinq can- tions et s’étonne qu’à chaque élec- RENNES Déjà, la majorité de droite a eu le transfert d’une partie des pou- le. D’autant que ce jeune candidat didats du PS, trois sont des fem- tion, la droite « vienne chercher en de notre correspondante régionale des sueurs froides lors d’une can- voirs du département vers l’inter- UDF a obtenu l’union de l’opposi- mes, mais seuls les deux hommes voiture “Espace” les personnes Au bout de vingt ans, « il faut tonale partielle fin 1999. En communalité « par souci d’efficaci- tion derrière son nom et contraint « sont sûrs » d’être élus, observe âgées des résidences gérées par la savoir tourner la page », a tranché outre, les nouvelles dispositions té et de démocratie ». Il imagine un autre rival, Yvon Jacob (RPR), à Mme Paoletti. ville et les conduise aux bureaux de le président du conseil général d’Il- électorales ont poussé dehors plu- même que l’élection des délégués se retirer. Ce dernier, ex-député vote ». sieurs poids lourds, notamment intercommunaux au suffrage uni- de Rennes, espère faire son entrée CONTRE LE CUMUL DES MANDATS Il n’est guère étonnant qu’Ar- REPORTAGE les sénateurs RPR Patrick Las- versel se confondra avec celle des au conseil général en conquérant En 1994, à vingt-quatre ans, can- naud Montebourg, député (PS) de sourd et Michel Esneu. La situa- conseillers généraux. En pratique, le modeste canton rural de Tinté- didate contre le conseiller en pla- Saône-et-Loire, ait eu envie de la M. Méhaignerie en tion est d’autant plus ouverte que plus le poids de la communauté gnac. Les voies de la politique sont ce, Stephan Delaux (RPR), aujour- soutenir. Vendredi 16 février, celui est sûr, la majorité du le couplage avec les élections d’agglomération devenue Rennes parfois sinueuses. Si la droite con- d’hui adjoint au maire de Bor- qui rêve d’envoyer Jacques Chirac conseil doit basculer municipales pourrait susciter un Métropole se renforce, plus elle serve l’Ille-et-Vilaine, ce n’est cer- deaux, elle avait été devancée lar- « en enfer » devait participer à la me à gauche en mars vote plus jeune et plus citadin inquiète. En Ille-et-Vilaine, l’oppo- tes pas le nom de ce candidat RPR gement, son adversaire l’empor- réunion publique de M Paoletti qu’à l’ordinaire. Du coup, les can- sition ville-campagne se traduit qui est cité dans la course à la pré- tant avec plus de 54 % des intitulée : « Pour en finir avec les didatures à la présidence se multi- par une guérilla permanente qui sidence, mais celui des trois voix. Aujourd’hui, elle reproche à affaires ». Elle comptait évoquer le-et-Vilaine. Traduction : frappé plient dans les coulisses de pèse sur le moindre dossier récla- actuels vice-présidents. Parmi eux, M. Delaux d’être « plus conseiller cette ancienne lettre d’observa- par le cumul des mandats, Pierre l’« union des centres et de la droi- mant des financements croisés. l’actuel conseiller général de municipal que conseiller général ». tion de la chambre régionale des Méhaignerie (UDF) a choisi de te » selon l’appellation locale, L’affaire de l’axe est-ouest – une Redon devra d’abord convaincre Membre de l’association Pour un comptes qui visait, sans le nom- céder sa place à la tête du départe- comme dans celles de la gauche double voie aménagée en site pro- ses électeurs de ne pas retourner mandat unique, elle a trouvé sans mer, son adversaire. ment, de conserver son siège de limitée au PS et aux radicaux lors pre pour les transports en com- leur colère contre lui après les peine son slogan de campagne : Ancien responsable de la com- député et de briguer un cinquième de ce dernier mandat. mun, qui traverse le centre-vil- inondations à répétition de ces munication au conseiller régional mandat de maire à Vitré. Bon prince, M. Méhaignerie a le – en constitue la dernière illus- derniers mois. d’Aquitaine, M. Delaux avait quit- Cette fois, il semble sûr de sa promis de mouiller lui-même sa tration en date. Le conseil général Côté socialiste, le prétendant té son poste, en décembre 1994, décision. Pas comme en 1998 où il chemise dans cette campagne, his- ne s’était pas précipité pour appor- légitime est Jean-Louis Tourenne. Chaque lundi avec pour créer une société de commu- avait trop hésité à tenter sa chance toire de ménager un éventuel dau- ter sa contribution. La municipali- Elu en 1973, il dirige depuis quinze nication. Or la chambre des comp- à la tête du conseil régional, lais- phin dont l’ascension pourrait être té vient de refuser aux cars interur- ans l’opposition départementale. tes relève qu’il a signé avec le sant le terrain libre au RPR Josse- prématurément compromise par bains de l’emprunter. Ce sont les Mais malgré la sérénité affichée conseil, « en février 1995 » un con- lin de Rohan. Il s’en mord encore les électeurs. De même a-t-il pro- lycéens et les salariés habitant les dans son camp, son sort ne semble 0123 trat « pour la promotion de l’image les doigts. Le chef de file de l’oppo- mis de « rester très présent dans le communes environnantes qui en pas scellé. Car certains reprochent de la région » lui assurant un reve- sition socialiste dans le départe- département après les élections ». pâtissent, et leur colère est savam- à ce maire d’une commune rurale DATÉ MARDI nu mensuel de « 20 000 francs hors ment, Jean-Louis Tourenne, ne se « Il faudra bien que quelqu’un se ment entretenue. de ne pas jouer le jeu de Rennes taxe » pendant douze mois. Elle prive pas d’affirmer que l’ancien charge d’établir un contrepoids à Il faut dire aussi que la figure Métropole. Deux citadins pour- retrouvez ajoute que les décrets sur le « pan- ministre a surtout choisi de ne pas l’agglomération rennaise en mon- centriste et le maire socialiste raient entrer en lice, le député Mar- touflage », des 17 février et terminer sa belle carrière politique tant une association de communau- Edmond Hervé se détestent avec cel Rogemont et Daniel Delaveau, 6 juillet 1995, interdisent désor- locale sur un échec. Car à ses yeux, tés de communes, par exemple », constance. Le premier n’est pas maire de Saint-Jacques-de-la-Lan- mais ce type de pratique. M. Mon- c’est sûr, la majorité au conseil a-t-il observé. peu satisfait d’avoir propulsé un de. Un vote des militants est déjà LE MONDE tebourg aurait-il trouvé son alter général, qui ne tient qu’à un seul En théorie, lorsqu’il évoque de ses protégés, Loïc Le Brun, com- annoncé pour le 20 mars. ego féminin ? siège depuis le scrutin de 1998, l’évolution de la décentralisation, me principal adversaire du second ECONOMIE doit basculer à gauche en mars. M. Méhaignerie envisage, à terme, durant cette campagne municipa- Martine Valo Clarisse Fabre FRANCE LE MONDE / SAMEDI 17 FÉVRIER 2001 / 7 Matignon publiera l’avis La sociologue Dominique Schnapper du Conseil d’Etat sur la Corse LE GOUVERNEMENT va rendre public l’avis, en principe confidentiel, va entrer au Conseil constitutionnel que le Conseil d’Etat a livré, jeudi 8 février, sur l’avant-projet de loi rela- tif au statut de la Corse. Il le fera le jour où ce texte sera examiné en con- seil des ministres. A plusieurs reprises, Patrick Devedjian, porte-parole Le renouvellement d’un tiers des membres doit être annoncé prochainement du RPR, a souhaité que cet avis soit porté à la connaissance des Fran- çais, notamment lors d’une conférence de presse, le 9 janvier (Le Monde Le président du Sénat, Christian Poncelet, a choi- nel. Elle rejoindrait Olivier Dutheillet de Lamo- blée nationale, Raymond Forni. Le renouvelle- du 12 janvier). Jeudi 15 février, M. Devedjian a de nouveau insisté en si la sociologue Dominique Schnapper pour rem- the, qui devrait être nommé par Jacques Chirac, ment triennal d’un tiers des membres du Conseil faveur de cette publication, en observant sur LCI : « On ne peut pas dire placer Alain Lancelot au Conseil constitution- et Pierre Joxe, choisi par le président de l’Assem- doit être annoncé dans les prochains jours. qu’on agit dans la transparence et dissimuler une partie du débat. » Le gouvernement avait prévu de joindre l’avis du Conseil au dossier que ON N’ATTENDAIT PLUS que le du sociologue Raymond Aron, qui dans le débat public. Contre la logi- tarisme et l’unité de la République. Daniel Vaillant devait commenter devant la presse, mercredi 13 février. troisième nom, et c’est celui de est depuis vingt ans directrice que antidémocratique qui sous- La diversité des cultures est compa- Cette conférence de presse avait été annulée dès l’annonce du refus de Dominique Schnapper qui est sor- d’études à l’Ecole des hautes étu- tend la « préférence nationale » tible avec la République, mais M. Chirac d’inscrire le texte à l’ordre du jour du conseil des ministres. ti du chapeau sénatorial. Christian des en sciences sociales (EHESS). défendue par l’extrême droite. Con- dans certaines limites, dit-elle. Elle Poncelet (RPR), président du Ecrivain et membre de nom- tre la remise en cause par la gauche est ainsi très hostile à l’enseigne- Sénat, a choisi cette sociologue de breuses commissions officielles, de l’obligation faite aux enfants ment obligatoire de langues com- A Paris, Jean de Gaulle (RPR) renom pour remplacer Alain Lan- Mme Schnapper s’est investie dans nés de parents étrangers de mani- me le breton ou le corse. « Quand celot au Conseil constitutionnel. le débat intellectuel et la vie publi- fester leur volonté de devenir fran- on se met à revendiquer des particu- De son côté, Jacques Chirac que sur des sujets aussi divers que çais, qui avait été inscrite dans la larismes, il n’y a plus de limites, se retire des municipales devrait nommer l’ancien secrétaire la judéité, l’immigration, l’intégra- assure-t-elle dans Le Figaro du général adjoint à l’Elysée, Olivier tion, la citoyenneté, l’emploi, l’Eu- 3 février. C’est parce qu’il y a un LE DÉPUTÉ de Paris (RPR) Jean de Gaulle, candidat dissident dans le Dutheillet de Lamothe, à la place rope, l’éducation ou l’exclusion… « Quand on se met minimum d’unité que les membres 12e arrondissement, renonce à se présenter contre le maire sortant de Georges Abadie (Le Monde daté Mme Schnapper a participé, en d’une société peuvent échanger et (UDF), Jean-François Pernin, tête de liste officielle RPR-UDF-DL. Jeudi 4-5 février). Seul Raymond Forni 1987, aux travaux de la commis- à revendiquer former ensemble l’espace public 15 février, la présidente du RPR, Michèle Alliot-Marie, avait souhaité (PS), le président de l’Assemblée sion Marceau Long sur la réforme dans lequel, par-delà toutes nos dif- que les candidats dissidents « crédités de scores inférieurs à 10 % aient la nationale, a rendu son choix du code de la nationalité. En des particularismes, férences et nos sensibilités, nous fai- sagesse de se retirer ». Quelques heures plus tard, le petit-fils du général public en confirmant, mercredi avril 1993, au lendemain de la sons société. » de Gaulle justifiait sa décision par le « refus obstiné du maire du 12e de 14 février, sur France-Inter, que défaite de la gauche aux législati- il n’y a plus Sa conclusion sonne comme un faire liste commune avec lui ». Pierre Joxe, le premier président ves, elle est nommée membre de avertissement : « Les enfants corses Lundi 12 février, l’Elysée, par l’intermédiaire de Jérôme Monod, con- de la Cour des comptes, remplace- la « commission du bilan » créée de limites » peuvent évidemment apprendre le seiller de Jacques Chirac, avait fait une ultime tentative de conciliation ra Noëlle Lenoir. Le renouvelle- par Edouard Balladur pour faire corse s’ils le souhaitent, à condition en demandant à M. Pernin d’accueillir le député en deuxième place sur ment triennal d’un tiers des neuf un « état de la France ». Elle partici- que la seule langue obligatoire soit sa liste. Le maire sortant avait refusé. Le mauvais score (7 %) accordé à membres du Conseil constitution- pera encore au groupe de travail loi Méhaignerie de 1993. Ou « con- le français, commun à la société M. de Gaulle dans un sondage récent et l’assurance qu’il a reçue du RPR nel doit être annoncé officielle- du professeur Roger Henrion sur tre la fin du travail » (Textuel), titre française. » Ce devrait être prochai- de ne trouver personne sur son chemin aux législatives de 2002 l’ont ment dans les prochains jours. la drogue (1994) et à la commis- d’un ouvrage qu’elle publie en nement en gardienne de la Consti- décidé à se retirer. M. Poncelet souhaitait à la fois sion de Roger Fauroux sur l’éduca- 1997, alors que la polémique sur la tution qu’elle abordera ces sujets une femme et une non-juriste, tion (1995). La fille de Raymond réduction du temps de travail bat sensibles, notamment si elle est capable de porter un regard origi- Aron peut s’appliquer la définition son plein (loi Robien, 35 heures…). amenée à se prononcer sur la futu- Le maire de Toulouse est poursuivi nal sur les projets de loi soumis que son père donnait de lui- Présidente de la Société françai- re loi sur la Corse. aux juges de la Rue Montpensier. même : un « spectateur engagé ». se de sociologie (1995-1999), elle a Son choix s’est arrêté sur cette uni- Elle observe, en effet ; elle sait surtout enrichi la réflexion sur Jean-Michel Bezat pour détournement de fichier versitaire de soixante-six ans, fille aussi prendre des positions fermes l’identité nationale, le communau- et Gérard Courtois LE MAIRE de Toulouse Guy Hersant (div. d.) sera cité le 5 mars devant le tribunal correctionnel sur plainte de la candidate de la Ligue commu- niste révolutionnaire (LCR) à l’élection municipale, Aline Pailler, et de La cruelle lucidité de Dominique Voynet sur les Verts parents d’élèves pour détournement de fichier, a-t-on appris jeudi 15 février auprès de l’avocat des plaignants. Cette procédure en citation LE MEL, de deux longs feuillets, est adressé pas une lourde responsabilité dans l’échec du menace si nous laissons échapper cette opportuni- directe vise une lettre en date du 31 janvier dans laquelle M. Hersant « aux membres du CE [conseil exécutil], aux couple ? « Notre mouvement a parfois oscillé té et si nous décevons. » avait adressé à tous les candidats à la mairie de Toulouse une liste com- membres et membres suppléants du CNIR entre la critique velléitaire de l’action gouverne- En dressant la liste de « ce qui nous man- plète des délégués de parents d’élèves des établissements scolaires de la [conseil national interrégional], aux parlemen- mentale et l’alignement pur et simple, sans tou- que », la ministre de l’environnement dessine, ville (Le Monde du 14 février). taires Verts français et européens, au camarade jours trouver le ton juste », constate-t-elle. en creux, un portrait terrible de l’état de son Philippe Douste-Blazy avait auparavant adressé à des parents d’élèves secrétaire d’Etat ». Il émane de la « camarade Le doute existentiel s’insinue : « Nous avons mouvement. Manquent donc à l’appel, « une un courrier dans lequel la tête de liste UDF-RPR-DL décrivait ses pro- ministre » de l’environnement, Dominique Voy- souvent eu des difficultés à faire entendre nos pro- redéfinition de notre programme à la lumière de jets électoraux en matière d’enseignement primaire et de crèches muni- net, qui justifie sa décision de ne pas présenter positions. Paradoxalement, nous risquons d’appa- l’expérience acquise », « des outils d’accueil et de cipales. L’article 226 du code pénal punit le détournement de fichier sa candidature à l’élection présidentielle (Le raître sans voix au moment où la société semble formation des nouveaux adhérents », « un jour- administratif d’une peine maximale de cinq ans d’emprisonnement et Monde du 16 février). se préoccuper enfin des questions que nous nal et une revue théorique », mais aussi « des sta- de 2 millions de francs (305 000 euros) d’amende. Le ton se veut lucide, il en devient presque posons depuis longtemps. Cela signifie-t-il que tuts qui assurent un fonctionnement démocrati- cruel, pour évaluer le bilan de la participation nous avons perdu notre utilité dès lors que nous que et efficace de notre parti », des « modes de DÉPÊCHES des Verts à la majorité plurielle et au gouverne- ne sommes plus seuls à parler de développement militantisme plus en phase avec les nouvelles a SONDAGES : François Hollande a invité, jeudi 15 février à Dijon, à ment. « Depuis 1997, écrit Mme Voynet, nous soutenable de la planète ? » « Certainement façons de vivre » et « un compagnonnage intelli- prendre les sondages « avec prudence ». « Il ne faut pas imaginer que, avons travaillé et souvent pesé sur les décisions pas ! », répond-elle aussitôt, en observant que, gent avec nos élus ». En résumé, écrit Mme Voy- sous prétexte que les sondages sont favorables, la victoire est acquise »,a prises (…). Nous avons posé les questions que per- s’il est devenu « politiquement correct » de par- net, tout ce qui permettrait aux militants de déclaré le premier secrétaire du Parti socialiste à l’occasion d’une visite sonne d’autre ne posait et évité beaucoup de mau- ler d’environnement, « les actes tardent à venir « se sentir bien dans ce parti » et d’être capables de soutien à la liste de la gauche plurielle aux élections municipales. vaises décisions (…). Pourtant, aucun d’entre et les atteintes à l’environnement se poursui- de « se tourner vers l’extérieur, vers ceux qui Interrogé sur les propositions de Jack Lang de transformer l’actuel Con- nous ne songe à dire simplement : “On prend les vent ». attendent des réponses et des moyens d’agir ». seil constitutionnel, le premier secrétaire du PS a estimé qu’« il ne faut mêmes et on continue cinq ans de plus.” » Autant de raisons, plus l’urgence à « réduire pas essayer de trop modifier les règles. Il faut simplement que ceux qui sont Avec le partenaire socialiste, la vie n’a pas été « REPROCHES FONDÉS » cet écart entre ce que nous sommes et ce que nommés dans cette haute juridiction aient une haute conscience de leur à la hauteur des premiers rêves. Sans doute la Ce capital unique et si précieux – « les Verts nous devrions être », qui conduisent donc la tâche ». faute au contrat de mariage – l’accord Verts-PS parlent de tout ce qui est essentiel à l’existence de chef de file des Verts à renoncer à se présenter a STRASBOURG : le maire sortant de Strasbourg, Catherine Traut- de 1997 –, qui « est apparu à l’usage souvent trop l’homme » – va-t-il leur échapper ? « Les repro- à l’investiture des militants pour l’élection prési- mann (PS), l’emporterait avec au moins 10 points d’avance sur la liste flou ». « La technique des accords bilatéraux a ches qui nous sont adressés sont en partie fondés, dentielle. Celle-ci doit être, pour les Verts, une d’union UDF-RPR menée par Fabienne Keller au second tour des élec- permis au Parti socialiste de se présenter comme écrit la ministre. L’écart entre ce que les Français occasion « d’expliquer, d’argumenter, de con- tions municipales, selon un sondage CSA réalisé pour France Bleu Alsa- l’arbitre entre ses différentes composantes, défi- attendent de nous et ce que nous sommes capa- vaincre ». « Bref, pour nous tous, une occasion ce, Les Dernières Nouvelles d’Alsace et France 3 Alsace, réalisé par télé- nissant au fur et à mesure les règles du jeu », bles de leur offrir n’a sans doute jamais été aussi de grandir ». Amitiés, conclut-elle. phone le 12 février auprès d’un échantillon représentatif de 603 person- écrit Mme Voynet. Cependant, s’interroge la grand. C’est une chance si nous savons nous orga- nes (méthode des quotas). Mme Trautmann, qui brigue un troisième man- ministre, les Verts eux-mêmes ne portent-ils niser pour répondre à cette attente, c’est une Pascale Robert-Diard dat avec une liste PS-Verts-PCF, recueillerait 44 % des intentions de vote au premier tour, contre 26 % à la liste de Mme Keller. a EXTRÊME DROITE : Jean-Marie Le Pen, président du Front natio- nal, a déclaré, jeudi 15 février, lors d’une réunion publique à Besançon Les dépenses d’assurance-maladie en hausse de 6,3 % en 2000 (Doubs), que le FN présenterait 400 listes aux élections municipales. Il avait, le 11 février, déclaré que le parti serait « présent dans 200 villes » (Le Monde du 16 février). Tout en notant que les élections locales ne L’enveloppe votée par le Parlement prévoyait une évolution de 2,5 % constituaient pas « le meilleur terrain » pour le FN, M. Le Pen a expliqué qu’elles allaient « donner la preuve que le FN continue d’exister ». « C’est PAS DE RÉPIT pour les dépen- Une augmentation de 5,8 % sur un an soins et la rénovation du dialogue l’occasion de remobiliser une grande partie de nos partisans et surtout de ses de santé. La Caisse nationale social entre les syndicats des pro- préparer les grandes échéances de demain », a-t-il conclu, en évoquant d’assurance-maladie a confirmé, LES DÉPENSES D'ASSURANCE-MALADIE EN 2000 MONTANTS fessionnels de santé et les caisses les élections présidentielle et législatives de 2002. jeudi 15 février, que la progression TAUX D'ÉVOLUTION PAR RAPPORT À 1999 CUMULÉS de « Sécu », le gouvernement sem- a EMPLOI : l’emploi salarié dans les secteurs privé et semi-public a en milliards de la consommation médicale est OBJECTIFS VOTÉS PAR LE PARLEMENT de francs ble en effet piloter à vue un bateau augmenté de 0,8 % (+121 200) au cours du quatrième trimestre 2000, et supérieure aux objectifs votés par ivre. Aucun objectif de dépenses de 3,6 % sur un an (+ 517 400), soit un nouveau record de progression le Parlement. Le bilan provisoire délégué n’a encore été transmis, annuelle depuis trente ans, selon les résultats provisoires du ministère SOINS DE VILLE 2 8,1 % 256,923 dressé il y a peu par ses soins (Le comme le prévoit la loi, à la de l’emploi publiés vendredi 16 février. « Depuis juin 1997, ce sont donc Monde du 20 janvier) est cette fois • Honoraires médicaux 4,4 % 78,493 CNAM, à charge pour cette derniè- près de 1,3 million d’emplois qui ont été créés dans les secteurs concurren- définitif : en 2000, les dépenses et dentaires re de proposer, à travers un rap- tiels », s’est réjouie la ministre de l’emploi et de la solidarité, Elisabeth d’assurance-maladie, pour le seul • Prescriptions (médicaments) 10,3 % 141,455 port d’équilibre, d’éventuelles Guigou, mettant cette progression au compte des « politiques de l’em- régime général des salariés, s’élè- mesures correctrices. Dans l’entou- ploi du gouvernement ». vent à 548,8 milliards de francs, • Indemnités journalières 7,9 % 36,976 rage de la ministre, on assure que a HÔPITAUX : Elisabeth Guigou, ministre de l’emploi et de la solida- soit une augmentation de 6,3 %. ÉTS SANITAIRES PUBLICS 2,4 3,4 % 217,299 ce devrait être chose faite début rité, assistée de Bernard Kouchner, ministre délégué à la santé, a Le gouvernement avait pourtant mars, sans plus de précision. ouvert, jeudi 15 février, les négociations sur les 35 heures avec les méde- proposé aux élus d’adopter une ÉTS SANITAIRES PRIVÉS 2,2 3,3 % 34,902 De même, dans le domaine du cins hospitaliers (29 000 dont 6 000 à temps partiel), après celles menées évolution globale limitée à 2,5 %. médicament, directement placé avec les agents techniques et les infirmiers (725 000 salariés). La réduc- Même l’enveloppe de 2001, fixée à ÉTS MÉDICO-SOCIAUX 4,9 6,2 % 39,722 sous sa responsabilité, le gouverne- tion du temps de travail doit s’appliquer à partir du 1er janvier 2002. Le 3,5 % après une remise à zéro des ment ne semble pas pressé d’agir. dossier risque toutefois de buter sur la pénurie, déjà dénoncée par les compteurs, paraît aujourd’hui La révision des médicaments pour syndicats, de plusieurs milliers de praticiens. bien étroite pour absorber le TOTAL DES DÉPENSES 2,5 5,8 % 548,847 « service médical rendu » se pour- niveau actuel des dépenses. suit, se borne-t-on à indiquer rue Source : CNAM (Caisse nationale d'assurance-maladie) Finalement, avec les résultats de Grenelle. Mi-janvier, Mme Gui- Fonction publique : ultimatum des deux autres régimes d’assuran- Selon la CNAM, les médicaments représentent une charge financière supérieure gou avait réagi en mettant en ce-maladie, la Canam (professions de 40 % à celle des honoraires médicaux. avant les mesures déjà prises com- indépendantes) et la MSA (agricul- me le développement des généri- des syndicats au gouvernement teurs), qui devraient être prochai- ques censé permettre une écono- nement rendus publics, la CNAM tre personnalités par la ministre de nalières (36,9 milliards, + 8,8 %). mie de 1 milliard de francs. Or, LES SEPT FÉDÉRATIONS de fonctionnaires ont lancé, jeudi 15 février, estime que « le dépassement l’emploi et de la solidarité, Elisa- S’agissant des honoraires des selon la CNAM, l’utilisation de ces un ultimatum au ministre de la fonction publique, Michel Sapin, lui don- devrait être proche de 18 milliards beth Guigou, après le sommet sur médecins (78,4 milliards, + 5,2 %), génériques ne représente guère nant jusqu’au 21 février pour apporter « une réponse positive » à leur de francs » en 2000, c’est-à-dire la santé du 25 janvier, prend tou- une assez forte disparité règne encore que 2 % du marché rem- demande de réouverture des négociations salariales « sur des bases signi- d’environ 6 %. Et aucun ralentisse- tes les allures d’une mission impos- entre les différentes catégories de boursable en France… Dans ce con- ficativement améliorées ». Une nouvelle journée d’actions est également ment n’est en vue : la tendance sible. praticiens. Ainsi, si les honoraires texte, la préparation du budget de envisagée en mars, faisant suite à celle organisée le 30 janvier après observée en janvier 2001, malgré des généralistes et des spécialistes la Sécurité sociale risque de l’échec des négociations. « un contexte épidémique peu mar- PILOTAGE À VUE progressent de 6,5 % et 5,5 %, ceux concentrer toutes les tensions au Réunies jeudi matin, les fédérations CGT, CFDT, FO, UNSA, FSU, CFTC qué », s’avère déjà « proche » du C’est en effet dans le domaine des sages-femmes libérales évo- mois de juin. Le tout sous le regard et CGC de fonctionnaires avaient décidé de boycotter, dans l’après- niveau moyen des dépenses rele- des soins de ville que les dépenses luent de plus de 15 %. La sécheres- du Medef, qui compte ouvrir de midi, la deuxième réunion de l’Observatoire de l’emploi public présidée vées au cours du dernier trimestre croissent le plus vite. En tête, vien- se des statistiques ne livre aucune son côté, d’ici quelques semaines, par M. Sapin. Elles s’y sont toutefois rendues pour « interpeller » le 2000… Autant dire que la concerta- nent les prescriptions de médica- explication de fond. le chantier de l’assurance-maladie. ministre. M. Sapin a refusé de les entendre sur ce sujet et leurs représen- tion sur l’évolution de la médecine ments (141,4 milliards de francs, Derrière les discours rituels sur tants sont aussitôt ressortis. de ville confiée récemment à qua- + 11,2 %), puis les indemnités jour- l’amélioration de la qualité des Isabelle Mandraud 8 SOCIÉTÉ LE MONDE / SAMEDI 17 FÉVRIER 2001

PÉDOPHILIE L’affaire de pédo- sexuelles. b LA DIRECTRICE de l’école raconté, en 1996, en présence de l’ins- enfants sur les genoux” ». b DIX- 1997, qui impose aux enseignants de philie qui secoue, depuis quatre a été mise en examen pour ne pas tituteur, que celui-ci prenait son fils SEPT PLAINTES ont été déposées et dénoncer « sans délais » les violen- jours, le village de Cormeilles (Eure), avoir alerté la justice des soupçons sur les genoux et lui touchait le sexe. 280 enfants vont être entendus par ces sexuelles, suscite des réticences. jette le trouble sur l’attitude de l’édu- qui pesaient sur Marcel Lechien. b LA « Elle a seulement dit : “Marcel, il les gendarmes. b AU SEIN de l’éduca- Certains syndicats dénoncent les cation nationale face aux violences MÈRE de Dimitri se souvient lui avoir faut que tu arrêtes de prendre les tion nationale, la circulaire Royal de « accusations infondées ». Le silence de l’éducation nationale pèse sur l’affaire de l’instituteur de Cormeilles Depuis jeudi 15 février, les gendarmes ont commencé à interroger les 280 élèves de Marcel Lechien à l’école primaire de ce petit village de l’Eure. Dix-sept plaintes ont été déposées par des parents d’élèves qui découvrent avec stupeur le mutisme de l’institution, pourtant alertée depuis 1996

CORMEILLES avec les enfants. Mais depuis que bureau, les autres élèves ne voyaient Marcel Lechien a continué. Le de notre envoyé spécial Marcel Lechien a été écroué, jeudi pas. La plupart croyaient simple- petit garçon de Valérie ne voulait Les gamins s’égayent dans la 8 février, les parents d’élèves ment que j’étais la chouchoute. » plus aller à l’école ces dernières cour de récréation en lorgnant sur découvrent avec stupeur qu’il a Un jour, la directrice est entrée à semaines. « Je ne savais pas ce qu’il le goûter du voisin. Les institu- agressé, dans sa classe, au moins l’improviste. L’instituteur s’est rha- avait. On lui a posé des questions, dix-sept enfants. Et que l’école billé très vite, Elodie est sortie de pas de réponses. » Mais devant les REPORTAGE avait soigneusement fermé les sous le bureau. « La directrice n’a gendarmes, sa grande sœur de yeux. rien dit, elle a fait comme si elle ne huit ans a expliqué que l’institu- La directrice : « Marcel, C’est l’écrivain public et roman- voyait rien. » Marcel Lechien avait teur tripotait son frère de six ans. il faut que tu arrêtes cier du coin qui a fait éclater le dit à la gamine de ne rien dire à sa Et l’année précédente, le maître lui de prendre les enfants scandale. Jean-Yves Cendrey a mère, elle a essayé quand même. avait à elle aussi « touché sa nou- sur tes genoux » appris par hasard d’une gamine, à Elle lui a dit très vite, « Maman, je noune ». Stupeur des parents, qui la fin du mois de janvier, que l’insti- ne veux plus retourner à l’école par- comprennent enfin pourquoi la tuteur de Cormeilles la prenait sur ce que M. Lechien me touche »,la petite ne voulait pas aller à l’école teurs, le visage fermé, remontent ses genoux et lui passait la main maman n’a pas entendu, la petite en jupe. « On a peut-être pas assez lentement jusqu’à la haie des sous la jupe. Et que pour une de n’a pas répété. Elodie a fait une fait attention, se reproche Valérie, parents. Monsieur le directeur, ses copines, c’était bien pire. Mer- première tentative de suicide en peut-être qu’il fallait mieux écouter trois marmots accrochés à sa ves- credi 31 janvier, il a voulu en avoir septembre 2000, et a tout raconté les enfants. » te, n’en peut plus. Il a des bouts de le cœur net : il est monté au village à ses parents. Ils ont appelé les gen- Dany aussi s’en veut. C’est Elo- papier pleins les poches, des affai- voisin rencontrer la famille d’Elo- darmes, qui ont demandé s’ils die, l’adolescente violée, qui a don- res à régler d’urgence, et il ne sait die. La jeune fille a dix-sept ans, avaient des preuves. Elodie en a né le nom de sa fille. Elle avait plus qui les lui a donnés. C’est les elle était en classe avec Marcel parlé à un médecin et à deux psy- remarqué cette petite de sept ans, vacances, vendredi 16 février. Lechien en 1989-1990. « Il me fai- chiatres, qui ne l’ont pas cru. «Ila qui ne jouait avec personne. «On Mais pas pour lui : il remplace sait asseoir sur ses genoux, il ouvrait gâché ma vie. J’ai pas eu d’enfance cherchait ce qu’elle avait, explique depuis le début de la semaine la sa braguette et me mettait la main joyeuse, je l’avais toujours dans la Dany. Elle a appris à lire en quinze directrice, mise en examen pour sur son sexe, a raconté l’adolescen- tête. » jours, et après, catastrophe. On n’en non dénonciation d’agressions te à Libération et à RTL. Un jour il Jean-Yves Cendrey a appelé l’ins- désormais « prendre du recul » et répondu, et lui mettre la main sur le tirait rien, elle était ailleurs, triste, sexuelles, et l’école de Cormeilles, m’a emmené dans la bibliothèque. pection académique, et comme il ne parle à la presse que par com- sexe, c’est de l’affection ? » La direc- muette.»Devant les gendarmes, la un petit bourg dans l’Eure, est lour- Il m’a demandé de lui faire une fella- ne se passait rien, le romancier a muniqués. Reste que sans lui, Mar- trice a seulement dit, « Marcel, il petite a raconté que l’instituteur de à porter. tion. Cela arrivait souvent pendant décidé d’intervenir. Mardi cel Lechien prendrait toujours faut que tu arrêtes de prendre les passait sa main sous sa jupe et Dès 1996, la directrice savait que la classe, sous son bureau. Comme 6 février, il est allé à l’école, à aujourd’hui des petits sur les enfants sur les genoux ». Jeanine est qu’il le faisait avec toutes les filles l’instituteur du CP se tenait mal les tables étaient tournées dos au 8 heures. Il a fait monter l’institu- genoux. sortie consternée. de la classe. « Ca fait cinq ans teur dans la voiture, et lui a dit Elle a appelé le rectorat d’acadé- qu’on habite ici, explique Dany. « que les petites filles, c’était fini ». « MA FILLE ÉTAIT AILLEURS, TRISTE » mie, qui lui a demandé si elle avait Une voisine m’avait dit, méfie-toi, Les gendarmes ont enregistré dix-sept plaintes en dix jours Il lui a dit que s’il lui restait un L’alerte avait pourtant été don- des preuves, puis une assistante M. Lechien a tendance à caresser fond de dignité, il allait se laisser née en 1996, notamment par Jeani- sociale, qui n’a pas semblé plus les petites filles. Je lui avais dit, tu Le parquet de Bernay, dans l’Eure, a été un peu pris de court lors- conduire à la gendarmerie. ne, la maman du petit Dimitri. émue. C’est sur la base de son rigoles, si c’était vrai, il ne serait pas que l’instituteur a été conduit manu militari à la gendarmerie, mardi L’autre, cramoisi, n’a rien dit. « Mon garçon n’avait que sept ans, témoignage que la directrice et là. » 6 février. Le procureur avait reçu la veille une plainte de cinq lignes Après un moment de battement, explique la jeune femme. Il ne man- l’inspecteur d’académie de Pont- Les parents de Cormeilles, le pour viol, qui ne donnait pas le nom de l’agresseur ; un médecin sco- la justice s’est mise en route. Mar- geait plus, il n’allait pas bien. Je lui Audemer, aujourd’hui à la retraite, cœur lourd, ont l’impression laire avait, de son côté, signalé les mêmes faits mais en se trompant cel Lechien a été mis en examen disais, tu t’es fait gronder par le maî- ont été mis en examen pour non- d’avoir été trahis et en découvrent de parquet : il a fallu quarante-huit heures pour que la justice se met- pour le viol d’Elodie, et pour agres- tre ? Il ne répondait pas. Et un midi, assistance. « D’autant que je davantage tous les jours. La fille te en ordre de bataille et Marcel Lechien n’a été entendu que mercre- sions sexuelles et chaque journée il a craqué. Il m’a dit : Monsieur n’étais pas la seule », assure Jeani- de Valérie s’est assoupie sur la di 7 février. Une information judiciaire pour viol et agressions sexuel- d’audition révèle de nouveaux Lechien m’a encore repris sur ses ne. La directrice a fait venir quel- table de la cuisine. Sa maman, à les, qui s’appuie sur quatre plaintes, a été ouverte, vendredi 9, par Phi- attouchements. genoux et il m’a mis la main sur sa ques semaines plus tard une psy- côté, essaie de ne pas parler trop lippe Stelmach, le procureur de la République. Il a ensuite confié une Jean-Yves Cendrey gère sa gloire quéquette. » Jeanine a aussitôt pris chologue à l’école, elle a vu Dimi- haut. La petite blondinette fait autre enquête préliminaire à la gendarmerie, qui entend les quelque sans excessive modestie. L’auteur rendez-vous avec la directrice. tri et deux autres gamins, « qui semblant de ne pas savoir qu’on 280 enfants des douze classes de l’instituteur depuis 1989. Treize nou- de Parties fines : récit à caractère L’instituteur était là. « J’ai expliqué étaient là pour la même chose ».Il parle d’elle. Elle est déjà si fatiguée velles plaintes avaient été recueillies, jeudi 15, au soir. Les auditions provincial et pornographique, assu- que le maître prenait Dimitri sur ses n’y a pas eu de suites. La psycholo- de ce monde des adultes. devraient se poursuivre pendant deux à trois mois. Les deux procédu- re qu’il n’est pas un héros et qu’il genoux, raconte Jeanine. Il m’a dit gue était l’épouse de l’inspecteur res seront ensuite très probablement jointes. n’a fait que son devoir. Il entend que c’était par affection. Je lui ai de l’éducation nationale. Franck Johannès La circulaire Royal suscite encore le débat chez les enseignants Depuis 1998, la justice est mieux armée pour LE MINISTRE de l’éducation auprès des élèves sur les violences provoquent les accusations infon- Mais ces positions ne font pas con- nationale, qui s’est dit « bouleversé sexuelles – recommandées par la cir- dées, Jack Lang leur concède que sensus chez les enseignants. «Onne prévenir les récidives et protéger les victimes et révolté » par l’affaire de Cor- culaire – ont bien été généralisées. « la vigilance doit être dans tous les peut pas dire, comme certains, qu’on meilles, a fait part, par courrier, de « Cette sensibilisation est une des con- sens afin d’éviter les dérives. Il faut est passé de l’ère du silence à l’ère du 1997 : LA FRANCE découvre, un registrer sur bande vidéo le témoi- son soutien aux familles des victi- ditions de la vigilance », souligne rester attentif sur les phénomènes de soupçon », relève un syndicaliste. Le an après le séisme de l’affaire gnage des mineurs victimes : ce dis- mes. La loi du silence qui a prévalu M. Lang. délation (…) Je me dois de garder la SNES (collèges et lycées) « a tou- Dutroux, en Belgique, l’ampleur du positif, qui évite la répétition du dans cette école de l’Eure remet en Pourtant, constatant que le débat tête froide. » jours considéré que la circulaire était phénomène de la pédophilie. Semai- traumatisme, aide également à la cause les efforts conduits à l’éduca- sur « les risques du métier » repre- Les enseignants des disciplines une avancée : elle permet de trouver ne après semaine, la parole se libè- compréhension des faits, particuliè- tion nationale depuis la parution, le nait de plus belle, Ségolène Royal, sportives, plus exposés que les les moyens de garantir l’intérêt des re, les faits divers se succèdent, sus- rement quand les victimes sont de 4 septembre 1997, de la circulaire désormais ministre déléguée à la autres au contact physique avec les enfants et d’assurer le corps ensei- citant une émotion à la hauteur du très jeunes enfants, qui en disent sur les violences sexuelles voulue famille, confiait récemment son élèves « ont été confrontés à de nom- gnant qu’il ne peut être accusé sans secret qui avait prévalu depuis des plus long par leurs attitudes que par par Ségolène Royal, alors ministre inquiétude : la loi du silence n’est- breuses accusations infondées de jeu- défense », souligne Monique décennies. L’ancienne garde des des mots. Au cours de l’enquête, le déléguée à l’enseignement scolaire. elle pas en train de reprendre ses nes depuis la parution de la circulai- Vuaillat, co-secrétaire générale. L’af- sceaux, Elisabeth Guigou, fait alors mineur peut aussi être accompagné Le texte comporte trois éléments droits ? Elle a donc programmé, re », insiste Jean Lafontan, secrétai- faire de Cormeilles démontre, selon adopter, le 17 juin 1998, une loi sur d’un administrateur ad hoc : cette essentiels : un rappel de l’article 40 pour la rentrée prochaine, une nou- re général du SNEP. La corporation Laurent Quintard, du SNUipp (pro- la prévention et la répression des personne, qui n’est pas forcément du code de procédure pénale fai- velle campagne de sensibilisation fesseurs des écoles), « que le silence infractions sexuelles sur les son parent, puisque nombre d’agres- sant obligation à tout fonctionnaire sur les violences faites aux mineurs est aussi destructeur que les faits eux- mineurs. Le texte, qui reprenait un sions ont un caractère incestueux, acquérant la connaissance d’un cri- (Le Monde du 15 novembre). Selon le Syndicat mêmes et justifie le cadre défini par la ancien projet de son prédécesseur, est chargée de soutenir moralement me ou d’un délit d’en aviser « sans L’élaboration du texte de 1997 circulaire. Cette dernière ne fait plus Jacques Toubon, vise tout à la fois à l’enfant et de le guider dans le délai » le procureur de la Républi- avait été accompagnée d’intenses national de débat dans les écoles primaires. Pour réduire le risque de récidive des déroulement de la procédure. que ; une ligne de conduite à tenir discussions avec les représentants nous, en toutes circonstances, la jus- agresseurs sexuels et à offrir une en matière de signalement ; les pro- des enseignants. Quatre ans plus l’éducation physique, tice doit passer. » Tous conviennent plus grande protection aux victi- INJONCTION DE SOINS cédures de protection et de sanc- tard, son application suscite encore que les enseignants « ne sont pas au mes. La loi a également mis en place tions administratives des person- des débats. « La mise en cause des le texte ne permet bout du chemin » sur cette difficile Depuis le début de leur recense- un dispositif original de prise en nels éducatifs. “effets pervers” de ma circulaire m’a question. Leurs syndicats deman- ment en 1995, le nombre d’infrac- charge des agresseurs sexuels. Plu- Interrogé par Le Monde, Jack surprise », a écrit la ministre, le pas de respecter dent que les enseignants dialoguent tions sexuelles sur mineurs a aug- sieurs études avaient en effet Lang considère que ce texte «aeu 25 janvier, au Syndicat national de davantage avec les professions de menté de 25 %, principalement sous démontré que la plupart des délin- le mérite de marquer un changement l’éducation physique (SNEP-FSU). la présomption justice et de santé et qu’un bilan sta- l’effet du débat public, qui encoura- quants n’ont pas conscience de d’attitude et de “passer” d’une Le 9 janvier, à la suite de l’affaire tistique des violences sexuelles soit ge les victimes à dénoncer les faits. leurs actes, et que l’incarcération culture du silence à une culture de la Christian Kaplan, un professeur d’innocence réalisé. La situation n’en reste pas moins n’est en rien suffisante pour préve- vigilance ». Le ministre vient de lan- nîmois condamné pour violence Depuis 1998, l’éducation nationa- préoccupante, avec 13 500 atteintes nir la récidive. La réforme a donc cer une « enquête » pour s’assurer envers un élève, le SNEP avait des enseignants le comptabilisait le nombre de signa- sexuelles sur mineurs recensées en créé une nouvelle peine de « suivi que les actions de sensibilisation demandé que la circulaire soit lements liés à des affaires de pédo- 1999, dont 33 % de viols et 67 % d’at- socio-judiciaire », de dix ans maxi- « renégociée » : elle ne permet pas, philie. Ainsi, durant l’année scolaire teintes sexuelles. Les condamna- mum pour les délits et de vingt ans selon lui, de respecter suffisam- vit, il est vrai, sur un traumatisme : 1998-1999, 131 nouvelles affaires tions pour viols sur mineurs sont pour les crimes. Outre l’interdiction ment la présomption d’innocence Bernard Hanse, professeur d’EPS avaient été signalées et 75 condam- ainsi passées de 371 en 1997 à 492 de se rendre dans certains lieux et des enseignants et ne prévoit rien au collège de Montmirail (Marne), nations prononcées. Mais cette en 1999, tandis que les condamna- de fréquenter certaines personnes, pour réhabiliter les fonctionnaires s’est suicidé à quarante-neuf ans, le année, la Rue de Grenelle ne fournit tions pour agressions sexuelles aug- le suivi socio-judiciaire comporte innocentés par la justice. 10 juin 1997, à la suite des accusa- aucune statistique actualisée. mentaient de 2 930 à 3 436. La très une injonction de soins. Il s’agit, Le 12 septembre, le SNEP avait tions portées par un enfant, qui a « Nous nous sommes aperçus que le grande majorité des affaires impli- lors de l’incarcération mais aussi lancé une journée nationale d’ac- finalement été mis en examen pour système de recensement était impar- que l’entourage proche des après la sortie de prison, d’amener tion sur le thème « la pénalisation dénonciation calomnieuse. La fait, impressionniste et qu’il donnait mineurs, en premier lieu leur entou- les délinquants sexuels à une prise du métier, ça suffit ! », en précisant : famille Hanse a déposé, sans suc- des chiffres approximatifs », explique rage familial (42 % des agressions et en charge psychothérapique, seule « Il ne s’agit pas de plaider l’irrespon- cès, un recours devant le Conseil M. Lang. Le ministère a donc décidé 56 % des viols sur mineurs), puis susceptible de leur faire mesurer la sabilité mais de mettre un coup d’ar- d’Etat contre la circulaire Royal. En de modifier « très profondément » la leur entourage scolaire, éducatif ou gravité de leurs actes. Encore rêt à des plaintes injustifiées qui, en mai 1998 s’est créé le collectif méthode de collecte de tous les phé- de loisirs. embryonnaire, le suivi socio-judi- se multipliant, risquent de rendre JAMAC, sigle reprenant les initiales nomènes de violence (incivilités, Depuis l’entrée en vigueur de la ciaire se met lentement en place, impossible l’exercice normal du de cinq enseignants clamant leur agressions, violences sexuelles). loi, la justice est mieux armée pour avec 72 peines de ce type pronon- métier d’éducateur. » Le SNEP pla- innocence après avoir été mis en « Nous avons mis au point un logiciel répondre à ces affaires, que ce soit cées en 1999. Sans que l’on sache çait alors sur le même plan les acci- cause par des élèves pour des gestes fiable et nous aurons, au cours des pro- en direction des victimes, avec une encore si, face à l’ampleur du phéno- dents, les violences sexuelles et les déplacés. Il réclame lui aussi que chains mois, enfin, un système d’infor- prise en charge psychologique, ou mène, le nombre de psychiatres violences physiques. Le syndicat a soient améliorées les procédures mation solide », promet le ministre. en direction des auteurs, grâce à la volontaires pour traiter ces délin- même porté le débat devant le der- administratives et judiciaires enca- prise en compte de la dimension quants sera suffisant. nier congrès de la FSU, en janvier. drant les affaires de violences Sandrine Blanchard psychiatrique de leurs actes. La loi a Faisant référence aux drames que sexuelles. et Nathalie Guibert ainsi mis en place l’obligation d’en- Cécile Prieur SOCIÉTÉ LE MONDE / SAMEDI 17 FÉVRIER 2001 / 9 Angolagate : la cour d’appel saisie Deux peines d’emprisonnement ferme d’une nouvelle requête en annulation LA CHAMBRE de l’instruction de la cour d’appel de Paris est saisie, ont été requises contre José Bové depuis le 9 février, d’une nouvelle requête en annulation contre la procé- dure instruite par les juges Philippe Courroye et Isabelle Prévost-Des- prez sur des ventes d’armes vers l’Angola. Les avocats d’Isabelle Delu- Il comparaissait pour des violences contre des fonctionnaires et le saccage du McDonald’s de Millau bac, la secrétaire de l’homme d’affaires Pierre-Joseph Falcone, estiment que les disquettes informatiques saisies au domicile de leur cliente, le Jeudi 15 et vendredi 16 février comparaissaient Confédération paysanne. Deux affaires distinctes et celle relative au « démontage » du McDonalds 14 septembre 2000, ont été confiées dans des conditions irrégulières à devant la cour d’appel de Montpellier José Bové y étaient jugées : celle concernant une « violence de Millau, le 12 août de la même année. Dans les l’expert chargé de les décrypter. et seize de ses compagnons, presque tous de la en réunion », commise le 11 mars 1999 à Rodez, deux affaires, de la prison ferme à été requise. Selon eux, le scellé «H1», qui regroupait les 26 disquettes trouvées chez Mme Delubac, aurait dû être ouvert en présence de la secrétaire, MONTPELLIER En première instance, le tribunal le des syndicats d’exploitants agrico- pourtant été relaxé… Le parquet, à ainsi qu’en disposent les articles 97 et 163 du code de procédure pénale. de notre envoyé spécial correctionnel de Rodez avait été les [FNSEA].»L’avocate des préve- son tour, avait alors interjeté appel. L’examen de ces disquettes, qui recensent les virements effectués par Liberté, liberté chérie ! Il n’aura sensible à cet argument, condam- nus, Me Marie-Christine Etelin, a Les « dix de Millau », croisés gau- les sociétés de M. Falcone entre 1997 et 1999, avait conduit à la mise en été question que d’elle, jeudi 15 et nant certes les prévenus mais en les contesté cette affirmation, faisant lois contre la mondialisation libéra- examen de personnalités dont Jean-Christophe Mitterrand. Cette vendredi 16 février, devant la cour dispensant de peine. « Le combat défiler la liste des actions du syndi- le, se sont donc retrouvés à Mont- requête, à laquelle se sont associés les avocats de M. Falcone, intervient d’appel de syndical explique, sans excuser, ce cat concurrent restées impunies. pellier. Ils ont à nouveau dénoncé alors que la cour d’appel, déjà saisie d’autres requêtes, doit se pronon- Montpellier. qui s’est passé », avaient conclu les « On ne peut restreindre le champ de les effets de la « dictature » de l’Or- cer, le 23 février, sur la validité de l’enquête. Parce que se juges. Le parquet avait aussitôt fait la liberté », a-t-elle conclu, avant ganisation mondiale du commerce trouvaient appel. A la liberté syndicale, l’avo- que le président ne mette la déci- (OMC) sur les petits producteurs dans le box cat général Michel Legrand a oppo- sion de la cour en délibéré jusqu’au agricoles. Dans des discours s’em- La nomination de M. Benmakhlouf des hommes sé, jeudi, une autre liberté : celle de 22 mars. boîtant comme les pièces d’un puzz- menacés d’en circuler sans contrainte. « Toute Cette indéfinissable liberté, il en a le, les prévenus, éleveurs pour la être privés. plupart, ont raconté qu’ils s’étaient à la Cour de cassation est confirmée PROCÈS José Bové et sentis obligés d’agir après que les seize compagnons, pour l’essentiel Carnaval contestataire à Montpellier Etats-unis eurent décidé de taxer à LE CONSEIL SUPÉRIEUR de la magistrature (CSM) a rendu, jeudi militants de la Confédération pay- 100 % le roquefort – mesure de 15 février, un avis favorable à la nomination d’Alexandre Ben- sanne, étaient poursuivis pour deux Les aventures judiciaires de José Bové se terminent toujours dans rétorsion autorisée par l’OMC makhlouf, procureur général près la cour d’appel de Paris, comme pre- affaires où les plus compromis ris- l’allégresse. A Millau, le comité de soutien avait organisé le 30 juin après l’interdiction européenne du mier avocat général en surnombre à la Cour de cassation. Cet avis du quaient la prison ferme. 2000 un concert géant. A Montpellier, une parade carnavalesque de bœuf aux hormones américain. CSM entérine la nomination du magistrat, proposée le 22 janvier par la Mais la liberté et sa privation 250 artistes était annoncée, vendredi, après l’audience. Une ménage- « Il n’y a aucune structure juridi- ministre de la justice, Marylise Lebranchu. Ancien membre du cabinet n’ont pas plané simplement comme rie de poules, d’autruches et de hamburgers carnassiers avait été que devant laquelle faire appel des de Jacques Chirac à la Mairie de Paris, M. Benmakhlouf avait démis- une sanction. La notion a été au mobilisée pour défiler du palais de justice à la place de la Comédie. décisions de l’OMC, qui est à la fois sionné de son poste de procureur général, le 8 novembre 2000, en invo- cœur des débats dans chacun des « Hormis le thème du défilé – Les grains de sable auront la peau de juge et partie », a expliqué José quant des articles de presse qui auraient mis « gravement en cause » dossiers. A l’évidence, les acteurs l’empire —, nous n’avons imposé aucune contrainte aux artistes », expli- Bové, défendant le droit imprescrip- son impartialité. ne donnaient pas le même contenu que l’un des coordinateurs. « Le carnaval porte depuis toujours un mes- tible de chacun à choisir le contenu La nomination de M. Benmakhlouf à la Cour de cassation devrait per- à cette valeur élémentaire de la sage contestataire », dit une sculpteur parisienne. Après avoir tablé de son assiette. « Je reconnais que mettre de débloquer un mouvement plus vaste de nominations dans la démocratie. Défense et parquet se sur la présence de 15 000 personnes, les organisateurs se montraient notre action est illégale mais il est haute magistrature. Outre le poste de procureur général de Paris, plu- sont affrontés sans trêve sur ces dif- plus prudents, à la veille du défilé, hésitant à annoncer les chiffres. important de faire avancer le droit, sieurs postes de procureurs généraux sont à pourvoir. L’Elysée avait férentes acceptions, le président du Jeudi, jour de l’ouverture des deux procès en appel de José Bové, a-t-il poursuivi. Quand, à Boston, les bloqué ce mouvement, réclamant au gouvernement « plus de visibili- tribunal, Patrick Brossier, arbitrant moins d’un millier de militants et sympathisants de l’antimondialisa- colons ont jeté les ballots de thé té » sur les propositions de nominations (Le Monde du 18 janvier). courtoisement ce pugilat intellec- tion étaient arrivés à Montpellier. – (Corresp.) anglais à la mer déclenchant la tuel. guerre d’Indépendance ou quand les DÉPÊCHES Ainsi de la première affaire qui sans-culottes ont pris la Bastille, a JUSTICE : mis en examen à Toulouse pour « assassinat », le pro- traitait d’une « violence en réu- détention de personne est répréhensi- été à nouveau question dans l’affai- c’était illégal. » fesseur Jacques Viguier a été remis en liberté, jeudi 15 février, par la nion » commise le 11 mars 1999 à ble et il y a lieu de prononcer une pei- re suivante, concernant l’illustre Les dix prévenus se sont donc chambre de l’instruction de la cour d’appel de Toulouse. Vice-doyen Rodez. José Bové et huit membres ne », a-t-il estimé. « démontage » du McDonald’s de posés en résistants. Ils ont reçu en de la faculté de droit de Toulouse, M. Viguier était incarcéré depuis le de son syndicat avaient cloîtré, Le ministère public a demandé Millau, le 12 août 1999. Le procès qui ce sens le soutien de l’ancien diplo- 11 mai 2000 dans l’enquête sur la disparition de son épouse, dont le dans une salle de la préfecture, trois deux mois de prison ferme pour s’était déroulé les 30 juin et 1er juillet mate Stéphane Hessel, qui a relaté corps n’a jamais été retrouvé, mais a toujours clamé son innocence (Le représentants du ministère de l’agri- José Bové et Raymond Fabrègues, 2000 avait été transformé en fête son engagement, en 1941, au côté Monde du 20 mai 2000). Il a été placé sous contrôle judiciaire. culture que des CRS se chargèrent considérés comme les instigateurs, contre la « malbouffe ». Mais le juge- du général de Gaulle. « A cette épo- a Les faits reprochés à un directeur de magasin Connexion d’Exin- bientôt de tirer de l’embarras. et deux mois avec sursis pour les six ment rendu le 13 septembre avait que, entre la légalité et la légitimité, court (Doubs), poursuivi pour discrimination raciale, ont été décla- « L’objectif était de protester contre autres prévenus (le neuvième parti- douché l’enthousiasme. Le tribunal l’honneur commandait de s’en tenir rés prescrits, jeudi 15 février, par le tribunal de police de Montbéliard. un accord survenu la nuit précédente cipant est décédé entretemps). «Il avait été au-delà des réquisitions, à la seconde », a déclaré le témoin, Le tribunal a estimé que les faits relevaient du droit de la presse, ce qui à Berlin entre les ministres de l’agri- faut faire la guerre à la violence d’où condamnant le récidiviste José Bové actuel président de la Commission induit une prescription de trois mois. Le directeur, Raymond Genot, culture européens pour réformer la qu’elle vienne, a poursuivi à trois mois de prison ferme, épar- nationale consultative des droits de avait adressé en juillet 2000 à ses salariés une note les incitant à la politique agricole commune dans le M. Legrand. Il ne doit pas y avoir gnant davantage ses neuf compa- l’Homme. méfiance envers les chèques émis par des « étrangers ou gens de cou- sens d’un soutien à l’agriculture inten- d’exception pour José Bové, pour la gnons. Les dix prévenus avaient tou- A l’invocation de la liberté de pra- leur » (Le Monde du 27 janvier). Le parquet et SOS Racisme vont faire sive et d’exportation », a expliqué Confédération paysanne, ni tefois fait appel, par solidarité, y tiquer la désobéissance civile, l’avo- appel du jugement. José Bové. d’ailleurs pour la Fédération nationa- compris Gilbert Fenestraz, qui avait cat général a rétorqué en affirmant a Le tribunal de grande instance de Paris a condamné, lundi le droit à la sécurité des biens et au 12 février, l’Etat français pour « faute lourde » après que deux agents libre commerce. Contre José Bové, de la Direction de la répression des fraudes (DGCCRF) du Rhône ont Un parcours judiciaire déjà mouvementé Condamnation à trois mois il a requis six mois d’emprisonne- communiqué des informations à des journalistes dans une affaire de de prison ferme sans révocation du ment dont trois mois ferme. Contre fraude à l’embargo sur la viande bovine britannique. Le tribunal a esti- b 18 février 1998. Tribunal de peine pour entrave sursis précédent, après la Raymond Fabrègues, trois mois de mé que « la diffusion à la presse (…) par ces fonctionnaires d’informa- correctionnel d’Agen. Huit mois de à la navigation. dégradation du McDonald’s prison ferme. Pour les autres préve- tions qui constituaient des éléments de l’enquête et de l’instruction en prison avec sursis pour b 27 octobre 1999. Tribunal de la ville, le 12 août 1999. nus, il a demandé trois mois avec cours (…) est constitutive d’une faute lourde engageant la responsabilité dégradation ou détérioration grave correctionnel de Rodez. b 9 février 2001. Tribunal sursis. Quant à l’exécution des pei- de l’Etat. » du bien d’autrui avec entrée par Condamnation avec dispense correctionnel de Montpellier. nes qui seraient éventuellement pro- a SANTÉ : les Français, comme les habitants de tous les pays indus- effraction, à la suite d’une de peine pour violence en réunion, Destruction de plants de riz noncées, il a conclu : « Ce n’est pas trialisés, consomment deux à trois fois trop de sel, selon une étude opération menée pour avoir enfermé trois transgéniques appartenant au Centre à moi mais au politique de décider menée par un chercheur de l’Institut national de la santé et de la recher- le 8 janvier 1998, à Neyrac. représentants du ministère de de coopération internationale en s’il conviendra de les amnis- che médicale (Inserm), citée par Le Point du vendredi 16 février. Cette b 20 octobre 1998. Tribunal l’agriculture, le 11 mars précédent. recherche agronomique pour le tier. Nous, nous disons le droit. » surconsommation entraîne une augmentation des risques cardio-vas- correctionnel de Papeete. b 13 septembre 2000. Tribunal développemment (Cirad), culaires. L’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) Condamnation avec dispense correctionnel de Millau. en juin 1999. Benoît Hopquin devrait rendre un avis sur les effets du sel sur la santé début mars. Quatre disparitions à Perpignan suscitent l’hypothèse d’un tueur en série PERPIGNAN nable attente a rendu malade la d’un « maniaque sexuel du bistou- 1998 : mis en examen pour « assas- de notre envoyée spéciale mère de Fatima. Chargée d’écon- ri ». Derrière la « psychose de la dis- sinat, torture et actes de barbarie » C’est « presque par hasard », en duire gentiment visiteurs et journa- parition » publiquement évoquée dans le cadre de l’enquête sur la allumant son poste de télévision, listes, la sœur de la jeune fille dit par le procureur de la République, mort de Mokhtaria Chaïb, cet mardi 13 février, que Marie-José simplement : « De toute façon, il Jean-René Floquet, se dessine ancien chirurgien, titulaire d’un Andujar a appris la nouvelle. Elle n’y a rien à dire. Tant qu’on n’a pas désormais l’hypothèse d’un tueur diplôme de l’université de Trujillo n’en a pas cru ses oreilles. « J’ai retrouvé d’objet à elle, ni d’indi- en série. (Pérou), avait passé quelque huit fait un bond sur le canapé », se rap- ce… » mois en détention provisoire pelle-t-elle, en secouant machina- « J’espère que, Fatima, on ne la AU TRAVAIL EN TAXI avant d’être relâché, en octobre de lement sa tasse vide. A côté d’elle, retrouvera pas ! », s’exclame Mme « Depuis ces derniers jours, plein la même année, faute de preuves les coudes sur la table, son époux, Andujar, sans méchanceté aucune. de femmes, celles qui commencent et après versement de Martin, hoche la tête, lèvres ser- Sa fille Tatiana, non plus, n’a pas à travailler tôt ou qui, au contraire, 400 000 francs de caution. Le fait rées. « Pour nous, c’est un tel choc ! été retrouvée et c’est bon signe, finissent tard, prennent le taxi », qu’il se soit trouvé derrière les bar- dit-elle. On a l’impression de repar- elle le jure, elle le sait : « Jusqu’à assure un chauffeur, que cette reaux au moment de l’assassinat tir cinq ans en arrière. » Cinq ans preuve du contraire, on garde l’es- aubaine ne réjouit pas. Perpignan de Marie-Hélène Gonzalès n’a se sont écoulés entre la disparition poir qu’elle est vivante, assu- la coquette, Perpignan la tranquil- semble-t-il pas suffi à l’exonérer de leur fille Tatiana, le dimanche re-t-elle, une pointe de défi dans la le a perdu son sourire. Malgré la totalement aux yeux de la justice. 24 septembre 1995, et celle, récen- voix. D’ailleurs, plus le temps passe mobilisation de la police loca- « Tout le monde est persuadé que te, de Fatima Idrahou, vendredi et plus on espère ! » Elle et son le – renforcée par une équipe de c’est lui le coupable, alors que son 9 février. « Quand le téléphone son- mari sont prêts à tout accepter plu- Montpellier —, toutes les recher- dossier est vide, s’insurge son défen- ne, on sursaute,ditMme Andujar. tôt que d’être confrontés, comme ches sont restées vaines. Qu’il seur, Me André Coll. Tout le monde C’est plus fort que nous. Comme l’ont été les parents de Mokhtaria s’agisse des deux disparues, Tatia- guette le “miracle”, le faux pas… avant… » A l’époque, Tatiana était et de Marie-Hélène, à la découver- na et Fatima, ou des deux jeunes Mais il n’y en aura pas, puisqu’il est en classe de terminale au lycée Ara- te du cadavre mutilé de leur victimes, Mokhtaria et Marie-Hélè- innocent ! » go. Elle avait presque dix-huit ans. enfant. ne, enquêteurs et magistrats n’ont Toujours sous contrôle judiciai- Personne ne l’a jamais revue. Disparue un samedi de décem- pas réussi à percer l’énigme et à re, M. Palomino-Barrios se serait bre 1997, alors qu’elle se rendait arrêter le ou les coupable(s). inscrit, « il y a deux ans », à l’univer- QUARTIER DE LA GARE de la gare à son studio de la cité « Nous sommes face à un mur, une sité de Perpignan, pour y suivre Comme Tatiana, comme Mokh- universitaire, Mokhtaria Chaïb, sorte de grand blanc : on ne retrou- des cours de droit, précise l’avo- taria Chaïb et Marie-Hélène Gon- vingt ans, sera retrouvée le lende- ve rien, ni un objet, ni un indice, ni cat. Mais les interrogations sur le zalès, Fatima, vingt-trois ans, étu- main, en partie dépecée, en bordu- un témoin, qui nous mette sur une passé du médecin péruvien, ren- diante et employée à mi-temps re du boulevard Nungesser-et- piste », reconnaît le procureur Flo- voyé de l’hôpital de Narbonne, où dans un grand magasin, s’est vola- Coli, entre la gare et le quartier de quet, après l’ouverture, le il avait exercé, en 1993, et déjà tilisée dans le quartier de la gare, à la Porte-d’Espagne. Moins d’un an 14 février, d’une information judi- incarcéré, en 1995, pour « aide au l’ouest de Perpignan. Un quartier plus tard, Marie-Hélène Gonzalès, ciaire contre X pour « enlèvement séjour d’étrangers en situation irré- composite, où immeubles modes- vingt-deux ans, disparaît à son et séquestration ». gulière et recel de faux documents tes et pavillons cossus, posés le tour, un soir de juin 1998, dans le Les interrogatoires sont pour- administratifs », paraît jouer con- long de boulevards sans âme, alter- même quartier de la gare, cette tant allés bon train, et plusieurs tre lui. « Pour l’instant, je n’envisa- nent avec terrains vagues et zones gare banale, en briques rouges et personnes, déjà convoquées lors ge pas de prendre des réquisitions commerciales. Comme Tatiana, pierres blanches, que le peintre Sal- des trois précédentes affaires, ont de non-lieu en sa faveur », a préci- Mokhtaria et Marie-Hélène, Fati- vador Dali avait baptisée « le cen- été à nouveau questionnées cette sé au Monde le procureur de Perpi- ma est jeune, brune et plutôt belle. tre du monde ». Son corps sera semaine. Toutes ont été relâchées. gnan. Tant que planera sur la ville Elle aussi a disparu en début de soi- découvert, une dizaine de jours Parmi elles, un quinquagénaire « l’ombre d’un serial killer », com- rée, sans laisser de traces. Elle reve- plus tard, dans un terrain vague. péruvien, Andrès Palomino-Bar- me l’écrit la presse locale, les cho- nait de son travail. A la Cité Enso- Le cadavre était dans un tel état rios, installé à Perpignan depuis de ses ne devraient pas changer. leillée, dans l’immeuble HLM où que le quotidien local L’Indépen- longues années, et sur qui de habite la famille Idrahou, l’intermi- dant parle, à propos de l’assassin, lourds soupçons avaient pesé en Catherine Simon LeMonde Job: WMQ1702--0010-0 WAS LMQ1702-10 Op.: XX Rev.: 16-02-01 T.: 10:57 S.: 111,06-Cmp.:16,15, Base : LMQPAG 59Fap: 100 No: 0329 Lcp: 700 CMYK

10 / LE MONDE / SAMEDI 17 FÉVRIER 2001 CARNET

DISPARITIONS Jean-François Lemoîne Agustin Cardenas Le président du directoire du Groupe Sud-Ouest De la taille du bois à celle du marbre

JEAN-FRANÇOIS LEMOÎNE avait Sud-Ouest, puis de directeur général la maison Sud-Ouest. Très engagé pas qu’un héritier et il n’aurait jamais LE SCULPTEUR cubain Agustin étirée du tronc d’arbre, et sera pris fort jeune, en 1974, la direction de la Sapeso qui édite Sud-Ouest. dans les instances professionnelles, voulu que sa vie se résume à cela. Cardenas est mort vendredi 9 fé- tantôt totémique, tantôt architec- générale d’un journal, Sud-Ouest, C’est à cette époque que le qu’il s’agisse du Syndicat de la presse vrier à La Havane, à l’âge de tonique, même lorsque l’artiste dont il aurait pu se contenter d’assu- Groupe Sud-Ouest a commencé à quotidienne régionale ou de Pierre Cherruau soixante-treize ans. Il était bien s’adonnera à la taille du marbre, rer la gestion. Il aurait pu n’être racheter des journaux en difficulté, si l’Agence France-Presse, Jean-Fran- connu à Paris, où il a vécu pendant marbre de Paros ou marbre de qu’un héritier. Il est mort jeudi 15 fé- possible avant le groupe Hersant, et çois Lemoîne savait aussi accompa- [Avec la disparition de Jean-François Le- près de quarante ans, avant de re- Carrare, où l’artiste aimera séjour- vrier à Bordeaux des suites d’une in- a mis fin à une concurrence très coû- gner des recherches ou des dé- moîne, notre profession perd l’un de ses plus tourner à Cuba, en 1994, pour y fi- ner dans les années 1970 et 1980. tervention chirurgicale. Jean-Fran- teuse avec La Dépêche de Toulouse marches qui ne relevaient pas de ses nobles représentants. Pendant plus d’un nir sa vie. Presque abstraites, ou vague- çois Lemoîne était tétraplégique en passant un accord qui limitait la préoccupations immédiates. quart de siècle, il a porté avec élégance et pa- Né le 10 avril 1927 dans la pro- ment figuratives, sûrement surréa- depuis 1991, à la suite d’un accident confrontation des titres sur certains Président fondateur de l’Associa- nache les couleurs de l’indépendance et du vince de Matanzas, dans l’est de lisantes, toujours nées de l’évide- de voiture. Il n’avait pour ainsi dire départements. Autre stratégie tion presse enseignement jeunesse développement de son groupe. Nous nous l’île, Agustin Cardenas avait étudié ment et du polissage le plus jamais cessé ses activités profession- propre à Sud-Ouest, les journaux ab- (Arpej), il apportait la même amicale souvenons que lorsque l’Etat imposa en la sculpture à La Havane, à l’Aca- soigné, les œuvres prendront des nelles et avait fait de Sud-Ouest le sorbés, que ce soit à Angoulême, Pé- attention à la naissance du club de la 1978 son candidat à la présidence de l’AFP, il démie des beaux-arts San Alejan- allures osseuses, s’assortiront de centre d’un empire qui pèse 1,7 mil- rigueux ou Pau, gardaient leur per- presse de Bordeaux qu’aux travaux démissionna de son conseil d’administration dro, avec Juan José Sicre, un an- germinations évocatrices de liard de francs en l’an 2000, emploie sonnalité et leur indépendance de l’International Press Institute dont en même temps que notre fondateur Hubert cien élève de Bourdelle. Le maître formes féminines cambrées, aux 2 060 personnes et est le premier em- rédactionnelle, même s’ils étaient il était vice-président depuis I993. Il Beuve-Méry. Journaliste toujours en quête aimait Maillol, mais il était ouvert attaches fines, d’une élégance no- ployeur privé local du Sud-Ouest (lire renforcés par des journalistes venus était aussi un grand amateur d’art de rencontres nouvelles, il plaida sans re- à la sculpture de Brancusi, d’Arp toire. Ayant reçu une bourse pour page 19). du groupe. contemporain autant que d’architec- lâche pour que la presse participe à toutes les et de Henry Moore, qui resteront étudier à Paris, Agustin Cardenas Né le 13 juin 1943 à La Réunion, ture. Le célèbre néerlandais Rem avancées du multimédia. Son groupe Sud- des références pour l’élève Carde- s’y était installé en 1955. près de Casteljaloux dans le Lot-et- SOUCIEUX DE PLURALISME Koolhaas a d’ailleurs dessiné pour lui Ouest fut donc pionnier en télématique et en nas. Celui-ci devait d’ailleurs se li- Il devait très vite conquérir An- Garonne – où son père, Jacques Le- On en a parfois fait, comme dans une maison de trois étages, qui do- radio hier, en télévision et dans l’Internet au- bérer très tôt de tout enseigne- dré Breton et plusieurs écrivains moîne, rédacteur en chef de La Petite le cas de La Charente libre, un véri- mine la Garonne à Floirac. jourd’hui. Son terrible accident, survenu voi- ment classique en ne pratiquant de la sphère surréaliste, comme Gironde, s’était retiré –, Jean-Fran- table laboratoire. Cette stratégie cor- Jean-François Lemoîne venait là dix ans, loin de l’éloigner avait, au pas le modelage et la taille de la José Pierre et André-Pieyre de çois Lemoîne n’était entré dans le respondait aux convictions pro- d’engager une profonde révolution contraire, démultiplié son engagement en fa- pierre, mais en taillant le bois. Mandiargues. Il a eu aussi l’appui métier qu’en 1968, à la mort subite fondes de Jean-François Lemoîne, dans le Groupe Sud-Ouest lorsqu’un veur d’une modernisation consensuelle de la Avec le cèdre, l’ébène, l’acajou, d’une grande galerie : le Point- de son père, qui avait fondé Sud- très soucieux de pluralisme, obsédé accident de la circulation l’a rendu presse quotidienne. En se donnant complète- l’olivier, les bois brûlés, il allait na- Cardinal. Après sa fermeture, les Ouest à la Libération. Après deux par l’abus de pouvoir que peut en- handicapé. Il a continué son œuvre ment à son entreprise, il a doté le groupe turellement incliner vers des galeries J.G.M. et Patrice Trigano stages, l’un à Nancy à L’Est républi- traîner une situation de monopole. avec le courage, la dignité et la déli- Sud-Ouest de tous les atouts pour maintenir formes originelles, et des figures prendront le relais. Ses œuvres cain, l’autre à Tours à La Nouvelle Ré- Elle avait aussi ses vertus défensives. catesse qui l’avaient toujours carac- ce qu’il avait reçu en héritage. habitées par quelque divinité. sont exposées dans des musées du publique du Centre Ouest, il avait re- Jamais Robert Hersant, y compris térisé. Un douloureux parcours pen- Avec tristesse, Le Monde présente à sa fa- Signe persistant de cette remontée monde entier. joint Sud-Ouest en 1969 où il avait avec la complicité de Jacques Cha- dant lequel il n’a jamais cessé de mille et à tous les personnels de son groupe aux sources, la sculpture de Car- fondé le service économique. ban-Delmas, n’a pu s’approcher de consolider et de construire. Ce n’était ses plus sincères condoléances. – J.- M. C.] denas gardera souvent la forme Geneviève Breerette Il sera toujours fier de cette expé- rience, novatrice pour l’époque, dans un journal de province. Le groupe AU CARNET DU « MONDE » Décès – Nous déplorons le décès de notre très – André Paitel, Chantal et Gérard Anniversaires de décès était jusqu’alors dirigé par Eliette Le- estimé Michelon, Jocelyne et Michel Brune, Naissances Nous avons la tristesse de faire part du Martine et André Millon, – Il y a dix ans, à Aix-en-Provence, moîne, veuve du fondateur, qui décès de devait s’en retourner de l’autre côté de la confiera à son fils les charges d’ad- M. Guy Albert FAVROT, Leurs enfants et petits-enfants, ingénieur, font part du décès, le 15 février 2001, de vie, le 16 février 1991 (veille de la ministrateur général adjoint (1971) de Loïc Desdémone BARDIN, ancien administrateur délégué leur femme, mère, grand-mère et Saint-Alexis !), est très heureux d’annoncer la naissance et directeur général, arrière-grand-mère, de sa petite-sœur le 31 janvier 2001. chevalier de l’ordre national Zidane LAOUIRA NOMINATION du Mérite, Simone PAITEL, – de notoriété – Emilie, Maître de conférences, écrivain, conseiller du commerce extérieur née le 2 novembre 1921, journaliste et photographe, théoricienne de la France. « C’était un enfant DÉFENSE directrice de centre d’orientation le 10 février 2001, à 6 h 03. de la blue note et du rythme swingué de honoraire, Du ciel et des étoiles, Laurent Giovachini, ingénieur l’anglais parlé des Africains-Américains. Pendant plus de vingt ans, il a engagé Du soleil et du vent ! Des nuages... » en chef de l’armement, a été nom- Sa maman et son papa sont ravis. toute son énergie au service de notre et vous demandent de partager leur D’après un extrait de mé, lors du conseil des ministres Sa méthode d’enseignement de langue entreprise, investissant avec succès son immense chagrin. Sandrine et Roland, se fondait sur le principe que le black talent, son dynamisme légendaire et son L’Enfant sauvage, de mercredi 14 février, directeur de 78400 Chatou. de Michel Murty. english a un mouvement parfait comme doigté. Il a laissé à notre image de marque André Paitel, la coopération et des affaires in- une mosaïque dont l’équation invisible en Suisse une empreinte très positive et Les Armanières, dustrielles à la délégation générale passe par le nombre d’or. ses partenaires, collaboratrices et 26540 Mours-Saint-Eusèbe. pour l’armement, en remplace- Soraida ARAUJO-SIROS collaborateurs garderont un souvenir Remerciements ment de Jean Fournet qui occupait et Ses collègues et amis de l’université durable de cette forte personnalité. Frédéric SIROS Paris-VIII. – Dole (Jura). Paris. ce poste depuis janvier 1997. ont la joie d’annoncer la naissance de Notre profonde sympathie accompagne – Francis et Evelyne Regaud, [Né le 21 novembre 1961 à Pontivy (Morbi- les membres de sa famille. et leurs enfants, Mme Michèle JEAMBRUN, ont la douleur de faire part du décès de Ses enfants, han), ancien élève de l’Ecole polytechnique, Luana Aurélie SIROS, – La direction, diplômé de l’Ecole nationale supérieure des Parfums Christian Dior AG, Et toute sa famille, Et le personnel des divisions ingénierie Aimée REGAUD, vous remercient du fond du cœur des techniques avancées, Laurent Giovachini a le 24 janvier 2001. & services et recherche & développement Conseil d’administration, direction, collaboratrices et collaborateurs. née ETIENNE, manifestations de chaleureuse amitié, occupé diverses fonctions à la délégation gé- d’Electricité de France précieux réconfort pour eux, que vous ont la profonde tristesse de faire part du veuve du docteur nérale pour l’armement (1985-1991, puis leur adressez dans la difficile épreuve décès de Jean REGAUD, 1993-1997) et a été chargé de mission, puis Anniversaires de naissance – Véronique et Alain Thébault, qu’ils traversent. er conseiller technique au cabinet de Pierre Priscille Fournand, survenu le 1 février 2001, dans sa M. Yvon BONNARD, Lucile et Hubert Haguet, quatre-vingt-treizième année. Ils sont très sensibles aux témoignages Joxe, ministre de la défense (1991-1993) et inspecteur général d’EDF (e.r.), Estelle et Eric Salmon, de profonde sympathie que vous conseiller technique au cabinet de Lionel Jos- commandeur de la Légion d’honneur ses enfants, exprimez à la mémoire de et de l’ordre national du Mérite, La cérémonie s’est déroulée dans pin, premier ministre (1997-1999). De- officier du Mérite maritime, l’intimité familiale. puis juillet 1999, Laurent Giovachini était di- Envisager, Emilie Thébault et son fiancé, Pierre, ingénieur général du Génie maritime, Stéphane Darrasse, recteur adjoint du cabinet civil et militaire c’est donner un visage (X 30), Cet avis tient lieu de faire-part. Florent Thébault, preuves de la place qu’il tenait (et tiendra) d’Alain Richard, ministre de la défense.] Virginie Thébault, Bon anniversaire ! survenu à Paris, le 12 février 2001. 27, rue Philibert-Gaillard, en chacun de nous. Edouard Haguet, 69270 Couzon-au-Mont-d’Or. Constance Haguet, Bernard ALLAIRE, Ils s’associent à la douleur de la Charles, JOURNAL OFFICIEL famille, à laquelle ils présentent leurs plus – Le 17 janvier 2001, il y a un mois, Augustin, Au du jeudi 15 février ton soixantième rugissant souffle au-delà vives condoléances. – Jacques et Michel, Journal officiel ses petits-enfants, sont publiés : du temps. ses frères, Robert de MONTVALON b Finances : un décret fixant le taux font part du décès de Et leurs familles, Tes filles, tes proches. – Aline Eyraud, ont la tristesse de faire part du décès, dans nous quittait. de l’intérêt légal pour l’année 2001. Anne et Laurent Couder, me sa soixante-cinquième année, de b Recherche : un décret portant François et Florian, M René FOURNAND, Médecin, journaliste, ancien rédacteur née Michelle SIBILLE, création du Comité de concertation – D’un demi-siècle à l’autre, Florence Doria et Marie, Françoise TRIBONDEAU, en chef de Témoignage chrétien, il a Les familles Roche et Beau, fondé la revue Terre entière et participé à pour les données en sciences hu- survenu le 6 février 2001. présidente du cercle culturel Hervé ont la tristesse d’annoncer la mort du « Plaisir de connaître » différentes associations, dont Santé et maines et sociales. développement, la Conférence mondiale Au du vendredi 16 fé- Les obsèques ont eu lieu dans l’intimité des religions pour la paix, Chrétiens et Journal officiel Bonne route auprès d’Elisabeth. Inhumation le mardi 20 février 2001, à vrier est publié : docteur Estelle EYRAUD, familiale à Auribeau-sur-Siagne (Alpes- sida. née GRINBLATTE, Maritimes). 14 heures, rue Guy-Patin, à l’ancien b Télévision : un décret portant ap- « Le chemin qui mène au Paradis, cimetière de Cormeilles-en-Parisis c’est déjà le Paradis » Homme de foi et de paix, il a œuvré probation de modifications des ca- survenue à son domicile, le Une messe sera célébrée le vendredi (Val-d’Oise). pour la rencontre des peuples et des hiers des missions et des charges des 13 février 2001, à l’âge de quatre-vingt- 16 mars, à 18 h 30, en l’église de la cultures. Ton vieux frère, quinze ans. Madeleine, à Paris. sociétés France 2 et France 3. Jean-Pierre. – Le bureau de presse et l’ensemble de Suzanne de Montvalon, L’inhumation aura lieu au cimetière de Cet avis tient lieu de faire-part. ses collègues et amis de l’ADEME son épouse Veneux-les-Sablons (Seine-et-Marne), le ont la tristesse de faire part du décès de et ses enfants, samedi 17 février, à 11 heures. 8, rue de Castellane, expriment leur gratitude à tous ceux qui 75008 Paris. Françoise TRIBONDEAU. leur ont manifesté leur amitié et leur FÉVRIER 2001 solidarité. – Jacques Carelman, son époux, – Le président, –Mme Martha Xynopoulos, 20, rue Emile-Dubois, LE MONDE Anna Kantor, née Charpak, Et les membres du conseil M. et Mme Xynopoulos, 75014 Paris. sa mère, d’administration de la Société des et leurs fils David et Constantin, Et toute la famille Kantor, Auteurs et Compositeurs Dramatiques, ont la douleur de faire part du décès de Nos abonnés et nos actionnaires, diplomatique ont la profonde tristesse de faire part du ont la tristesse de faire part du décès de décès subit de bénéficiant d’une réduction sur les Constantin XYNOPOULOS, insertions du « Carnet du Monde », Guy GROSSO. professeur à l’Ecole supérieure Bella CARELMAN, des beaux-arts d’Athènes (Grèce), sont priés de bien vouloir nous com- née KANTOR, Ils adressent à sa famille et à ses DOSSIER : muniquer leur numéro de référence. proches leurs sincères condoléances. survenu le 8 février 2001, à son domicile. survenu le 9 janvier 2001.

L’obsession sécuritaire L’inhumation a eu lieu le 15 janvier, au –Mme Caroline Lepêtre, cimetière parisien de Bagneux. M. et Mme Jean-Daniel Leroy, CARNET DU MONDE ● M. et Mme Pascal Lepêtre, Patrouilles conviviales à Chicago ses enfants, TARIFS ANNÉE 2001 - TARIF à la ligne ● Charlotte Lepêtre, En France, envahissants experts RUBRIQUE Alexandre Lepêtre, DÉCÈS, REMERCIEMENTS, AVIS DE MESSE, IMMOBILIÈRE/AGENDA Marie Leroy, ANNIVERSAIRES DE DÉCÈS 141 F TTC - 21,50 E de la tolérance zéro Tous les lundis datés mardis ses petits-enfants, Mme Jacqueline Gadenne, TARIF ABONNÉS 119 F TTC - 18,14 E ● TARIFS 2001 sa sœur, Des quartiers en danger Ses neveux et nièces, NAISSANCES, ANNIVERSAIRES, ◗ ont la douleur de faire part du décès de aux quartiers « dangereux » PARTICULIERS : MARIAGES, FIANÇAILLES, PACS FORFAIT 5 LIGNES Mme Jean-Philippe LEPÊTRE, 600 F TTC - 91,47 E FORFAIT 10 LIGNES (25 caractères ou espaces par ligne) née Anne-Marie GADENNE, E –––––––––––––––––––––––– et aussi : –––––––––––––––––––––––– - 2 Parutions : 590 F TTC / 89,94 t TARIF ABONNÉS 491 F TTC - 74,85 Les mensonges de l’uranium appauvri (Robert J. Parsons) ; - 4 Parutions : 840 F TTC / 128,06 t survenu le 14 février 2001, à l’âge de FORFAIT 10 LIGNES 121 F TTC / 18,45 t la ligne suppl. quatre-vingt-six ans. E En Guyane, or « sang » contre or vert (Maurice Lemoine) ; La ligne suppl. : 60 F TTC - 9,15 Le « boom » de la vidéo domestique au Nigeria (Jean-Chris- ◗ ABONNÉS : Conformément à son vœu, THÈSES - ÉTUDIANTS : 85 F TTC - 12,96 E tophe Servant) ; A l’école, le récit expurgé de la guerre FORFAIT 5 LIGNES l’incinération aura lieu le lundi 19 février, COLLOQUES - CONFÉRENCES : (25 caractères ou espaces par ligne) à 11 h 30, au crématorium du cimetière du Père-Lachaise. Nous consulter d’Algérie (Maurice T. Maschino) ; Le retrait israélien, préa- - 2 Parutions : 520 F TTC / 79,27 t t m lable à la paix (Henri Siegman) ; La nouvelle société - 4 Parutions : 714 F TTC / 108,85 Cet avis tient lieu de faire-part. 01.42.17.39.80 + 01.42.17.29.96 urbaine (Richard Sennett) ; Armand Gatti, éloge de la révo- 117 F TTC / 17,84 t la ligne suppl. Fax : 01.42.17.21.36 e-mail: [email protected] Ni fleurs ni couronnes. lution (Philippe Lafosse) ; etc. ☎ 01.42.17.39.80 Les lignes en capitales grasses sont facturées sur la base de e Fax : 01.42.17.21.36 50, rue des Ecoles, deux lignes. Les lignes en blanc sont obligatoires et facturées. En vente chez votre marchand de journaux - 25 F - 3,81 75005 Paris. 11 LES VILLES EN CAMPAGNE LE MONDE / SAMEDI 17 FÉVRIER 2001 Dijon, plurielle quand même La capitale de la Bourgogne s’est longtemps cantonnée dans le conservatisme. Aujourd’hui, elle découvre qu’elle est aussi composée MUNICIPALES de communautés extérieures. La liste de droite, elle aussi, intègre des Dijonnais d’origine étrangère

DIJON Aziza Stitou. Mais ce n’est peut- maires. Hormis un bref intermède le contrediront pas. « Dijon a peur Novais fait partie de ces « gens de notre envoyée spéciale être qu’une histoire d’image. » « gauchiste », qui a vu, au début de ses jeunes », lâche tout de go venus de l’extérieur » qui ont chan- Oh ! Bien sûr, on ne les trouve Plus encore que pour ses pains du siècle, un disciple d’Auguste Christelle. Le ciné-club, que leur gé le visage de la ville. Cette quadra- pas à la première place. Et rares d’épice, sa moutarde ou son sirop Blanqui diriger la ville, Dijon a sou- association tente de relancer, «ne génaire affable, chef d’entreprise DIJON sont ceux qui feront leur entrée de cassis, Dijon, ancienne capitale vent préféré placer à sa tête des fonctionnait plus depuis dix ans ! », de son état, est aussi une fervente dans le nouveau conseil munici- des ducs d’Occident, est surtout hommes de droite, gardiens du assure Nicholas. « Même sur le propagandiste de la communauté pal. N’empêche ! Le RPR Jean- réputée pour son conservatisme. patrimoine et de l’ordre bourgeois. campus, les jeunes ont une mentali- portugaise, forte d’« environ six mil- François Bazin le reconnaît volon- Quand elle se décide à frémir, Le chanoine Félix Kir (à qui l’on té de vieux : quand on organise une le membres sur Dijon et son agglomé- tiers : des Dijonnais d’origine c’est toujours avec une lenteur de doit la boisson du même nom) ne soirée, on est obligé de faire du por- ration [244 466 habitants] ». Con- étrangère figurant sur une liste glacier. « Les Dijonnais ne sont pas s’était-il pas opposé à l’im- te-à-porte ! », remarque Cécilia. trairement aux jeunes de la « troisiè- Population totale de droite, « c’est nouveau, c’est des grands entrepreneurs. Ils ont plantation d’industries de grande Plus pondéré, Didier Besnier, res- me génération » nés à Dijon, et 150 138 hab. même la première fois ». Sur la un tempérament empreint de taille, « par peur des ouvriers et ponsable du cinéma d’art et d’es- dont « l’immense majorité » a pris sienne, ils sont six, dont quatre méfiance et de frilosité », concède des communistes », rappelle un sai L’Eldorado, estime que, mal- la nationalité française, Odalia (Communauté d'agglomération femmes. Rien que de pragmati- Michel Visteaux, qui dirigea long- notaire qui regrette le manque de gré les lourdeurs, « la situation a Novais a gardé sa nationalité 244 466 hab.) que dans ce choix. On ne gagne temps l’agence d’urbanisme de la dynamisme économique de Dijon beaucoup évolué : en dix ans, on a d’origine. plus une élection, même à Dijon, ville et anime, désormais, l’Insti- – dans laquelle le secteur public vu se créer toute une nébuleuse Femme de droite « sans parti », Evol. démographique + 3 614 comme on le faisait autrefois, tut pour une meilleure connais- représente 25 % des emplois. En d’associations, qui ont redonné un elle figure à la trente-huitième pla- (1990-1999) avec des listes « d’avocats et de sance de l’histoire urbaine et des matière de tourisme, Beaune, la peu de vie à Dijon ». ce sur la liste de M. Bazin. Ce qui Population étrangère 8 645 notaires », explique le dauphin du villes (Icovil). « On va voir à voir, voisine, et ses 1,3 million de visi- En témoigne l’ouverture, en ne l’empêche pas d’évoquer avec maire sortant Robert Poujade. comme disent les vieux viticulteurs : amitié son « homologue » de la lis- • Europe 2 891 D’autant que le scrutin s’annonce c’est souvent la première réaction te de gauche, Mohamed Izimer, • Hors Europe 5 754 serré : chaque voix – même mino- des Dijonnais », sourit-il. Epargnée par la guerre qui dirige la Voix des travailleurs ritaire – va compter. « Ces gens Une manière, bien souvent, de immigrés (VTI), radio locale diffu- Parc de logement social 13,42 % votent », constate M. Bazin, qui ne rien vouloir voir du tout. M. Vis- et les bombardements des années 1940 sant en FM des programmes en s’était opposé, au conseil régio- teaux n’a pas oublié le tollé arabe, en français, en espagnol et Taux de chômage 8,8 % nal en 1998, aux compromissions qu’avait suscité, à la fin des autant que par la crise sociale en portugais. « C’est la première (d'après l'Insee) de Jean-Pierre Soisson avec le années 1970, la construction de année, en France, que les étrangers Front national. résidences HLM, à l’intérieur de la des années 1970 et les vagues massives d’origine européenne peuvent parti- A gauche, certains se gaussent. vieille cité. « Chaque nouveauté est ciper aux élections municipales, Taux de fiscalité locale « La première conseillère municipa- vécue comme une perturbation », de chômage, la cité bourguignonne rappelle Mme Novais. D’être sur • Taxe d'habitation 18,97 % le d’origine algérienne a été élue, remarque M. Visteaux. Est-ce, une liste, ce n’est pas bidon. Cela • Taxe professionnelle 14,77 % sur la liste du PS, en 1989 », rappel- comme le suggère l’universitaire n’aura connu, en fait de drame, veut dire que des barrières sont le Colette Popard, en troisième Claude Patriat, avec une pointe tombées. Entre Dijonnais “de Revenu moyen/hab/an 49 638 F position sur la liste (PS, PCF, PRG, d’ironie, parce que Dijon est « une qu’un incendie – en 1137 souche” et Dijonnais venus (d'après les revenus imposables Verts) menée par le socialiste Fran- ville heureuse et cossue » qui n’a d’ailleurs, on ne se côtoie plus : on de l'année 1998) çois Rebsamen. Dans cette affaire, jamais subi, durant sa longue his- est ensemble. » Sources : AMGVF, Insee « comme dans bien d’autres », assu- toire, « ni traumatismes ni déchiru- teurs annuels bat largement Dijon, 1995, d’une salle de concert rock, Plus nombreux, mais moins inté- re Mme Popard, la droite n’aurait res », qu’elle s’est peu à peu qui n’en attire que 900 000. La Vapeur, seul espace, à ce jour, grés, les Dijonnais d’origine fait que « copier la gauche ». engourdie ? « Aujourd’hui, hormis la société capable d’accueillir les amateurs de maghrébine n’ont « pas été forcé- Au quartier des Grésilles, proto- Epargnée par la guerre et les Amora ou le laboratoire pharmaceu- ces « musiques qu’on écoute ment bien accueillis », rappel- type de ces grands ensembles, bombardements des années 1940 tique Fournier – dont les effectifs debout », selon la jolie formule le-t-elle. Ce qu’Aziza Stitou traduit construits, à la fin des années autant que par la crise sociale des sont quand même assez limités –, dijonnaise. En témoigne égale- à sa manière : « A Dijon, il y a les 1950, pour accueillir les ruraux et années 1970 et les vagues massives rares sont les entreprises qui offrent ment, en 1992, la mise en circula- moyens, les gens, l’argent : on a tout les étrangers – d’abord les pieds- de chômage, la cité bourguignon- des postes intéressants aux jeunes tion des autobus après 20 heures, sur place. Mais nous, nous n’avons noirs d’Algérie, ensuite les ne n’aura connu, en fait de drame, diplômés et aux cadres, déplore ce une quasi-révolution, à l’échelle de pas notre place. » La présidente de travailleurs maghrébins –, on qu’un incendie – en 1137. L’ankylo- même notaire sous le sceau de la ville ! « Curieusement, quand les Grésilles-Orient ira tout de même observe ces escarmouches avec se du bonheur, qui semble frapper l’anonymat. Si on veut avoir un job choses bougent, ce n’est pas le fait voter. « Pour l’espoir que ça change. circonspection. « A gauche ou à la ville, explique peut-être ce goût sympa, ce n’est pas à Dijon qu’on le des Dijonnais, mais de gens venus de Qu’on nous fasse confiance, qu’on droite, qu’il y ait des candidats immodéré pour la « mesure », dont trouve ! » l’extérieur », note, amusé, le patron nous encourage, qu’on nous laisse issus de l’immigration, c’est positif, les électeurs ont fait montre sans Cécilia, Christelle et Nicholas, de L’Eldorado, lui-même originaire grandir. Moi, ma vie, c’est ici ! » admet la jeune présidente de discontinuer, depuis plus d’un qui animent sur le campus universi- de Nantes. Née au Portugal, mais l’association Grésilles-Orient, demi-siècle, dans le choix de leurs taire l’association Ad Kamera, ne ayant grandi à Dijon, Odalia Catherine Simon

ÉVÉNEMENT LA CHOUETTE AUX CARESSES

Ce fut une grande émotion collec- tive dans la capitale de la Bourgo- gne. Le 5 janvier, la chouette de pierre, porte-bonheur des Dijon- nais, qui orne le flanc de l’église Notre-Dame a été décapitée à coups de marteau et sérieusement blessée à l’aile gauche. L’auteur de cet acte de vandalisme court toujours. Grâce à un moulage, Jean-Loup Bouvier, restaurateur de monu- ments historiques, a taillé dans un bloc de pierre rosée de Comblan- chien – une carrière proche de Dijon – une tête et une aile qui ont été greffées sur la sculpture. Puis un coup de badigeon d’huile de lin et de corne de bœuf a été donné pour retrouver l’aspect originel. La convalescente est encore cachée par une pudique palissade. La fin du long règne de Robert Poujade (RPR) ouvre le jeu Le ballet des caresses – de la main gauche et en formant un vœu, com- DIJON çois Rebsamen, qui conduit une lis- jeudi 15 février, un temps fort de sa qué, en 1995, une triangulaire au conduire M. Rebsamen à la victoi- me il est d’usage – va bientôt pou- de notre correspondante te PS-PCF-Verts-PRG. campagne. Les agriculteurs en inter- second tour, avec un score inatten- re. D’un avis général, davantage voir reprendre. Tout le monde célè- La même scène se déroule à quin- Pour convaincre l’électorat le pellant le premier secrétaire du PS du de plus de 17 % ferait-il encore capable d’attirer les sympathies bre l’animal. Il suffit de lire tous les ze jours d’écart dans le même res- plus large possible, l’un et l’autre ont un peu contrarié ses projets. En dissidence ? Finalement, il s’est ral- que son adversaire RPR, le leader graffitis sur la palissade. Clément taurant de Dijon, devant une qua- évitent d’afficher leurs racines. revanche il compte sur François lié à M. Bazin, qui se félicite désor- socialiste doit chercher les voix de Draguignan, quatre ans, a fait rantaine de jeunes gens du Club de D’un côté, M. Bazin revendique du Patriat, président de son comité de mais d’avoir réalisé l’union, « con- manquantes auprès des indécis. écrire par ses grands-parents la Table ronde. Les deux aspirants bout des lèvres ses trente années soutien. Car le secrétaire d’Etat à la trairement à [son] adversaire ». « Quand on a le quart de la popula- « J’aime la chouette de Dijon à la succession de Robert Poujade passées auprès de Robert Poujade. consommation, au commerce et à tion à convaincre et, en plus, un depuis longtemps et je ne manque (RPR), maire depuis 1971, son pre- De l’autre, M. Rebsamen estompe l’artisanat, très connu des milieux RALLIEMENT INCERTAIN bilan positif du gouvernement sur jamais de la caresser lorsque je suis mier adjoint Jean-François Bazin son appartenance à la gauche. Il économiques locaux, s’avère un pré- M. Rebsamen n’a en effet pas pu lequel s’adosser, nous avons toutes de passage dans la cité. » Et, tandis (RPR), cinquante-huit ans, journa- laisse ainsi les communistes monter cieux allié. convaincre le Mouvement des nos chances », assure le candidat. qu’une main anonyme appelle à la liste, et François Rebsamen (PS), au créneau dans les quartiers popu- M. Bazin, parti très tôt en cam- citoyens (MDC). Son secrétaire Avec le conseiller régional Char- « vengeance » contre le « maudit » chef de l’opposition municipale laires des Grésilles et de la Fontaine- pagne, n’a levé le voile sur sa liste départemental, Pierre Pertus, les Cavin, le Front national a la fer- qui a cassé l’icône, une malicieuse depuis dix ans, quarante-neuf ans, d’Ouche sur la précarité et les que la semaine dernière. Une conseiller général, fait cavalier me intention de tout faire pour bar- « mini-chouette » dit son amour à sous-préfet hors cadre, se sont prê- 35 heures. Il ne souhaitait pas faire inconnue planait : Yves Planiot, un seul. Une liste Démocratie commu- rer la route à M. Bazin. En 1998, un certain Sofiane. « Vive la chouet- tés trois heures durant au jeu des de la visite de François Hollande, chef d’entreprise qui avait provo- nale, soutenue par le Parti des tra- celui-ci s’était désolidarisé de l’al- te qui rit et qui pète ! », conclut un questions-réponses : « Transforme- vailleurs (PT), déclare, quant à liance entre la droite et l’extrême espiègle. rez-vous les places Darcy et Gran- elle, faire « acte de résistance face droite pour faire élire Jean-Pierre A force, ces milliers de mains qui gier ? », « Faut-il donner à Dijon Avis à la population aux listes de la droite et de la gau- Soisson (UDF) à la tête de la se sont portées sur la petite chouet- une équipe sportive fanion ? », che plurielle ». Enfin, comme en région Bourgogne. Une liste du te depuis le XIIIe siècle – date d’achè- « Quel avenir pour l’aéroport ? »… « Allez Dijon ! », lancent le RPR Jean-François Bazin et « son équi- 1995, Jacqueline Lambert porte les Mouvement national républicain vement de la doyenne des églises Ainsi va la campagne des pe » ; « Dijon s’éveille », assure le socialiste François Rebsamen ; couleurs de Lutte ouvrière (LO). (MNR) est également annoncée. de Dijon – lui ont usé les yeux et le élections municipales dans la cité « Dijon, changeons d’air », promet le MDC ; le « 2001, un grand cru pour Le ralliement de ses autres listes Les jeux restent donc très ouverts bec. L’origine de la figurine, com- des ducs de Bourgogne. Essen- Dijon » du FN fait bien sûr référence à cette terre vinicole. Après ces de gauche au soir du premier tour car si les Dijonnais, qui approu- me du rite qui l’accompagne, est tiellement dans des cercles res- appels à dépasser l’immobilisme, les candidats passent au concret. La n’est pas acquis d’avance. « Nous vent la décision de leur maire de se mystérieuse. Au siècle dernier, un treints dont le choix n’est pas dû gauche s’engage fermement pour un tramway, M. Bazin aussi « mais espérons être en mesure de nous retirer à l’âge de soixante-douze historien d’origine dijonnaise Eugè- au hasard. Les pêcheurs, les pas avant le prochain mandat car cela coûte cher ». Ces deux têtes de lis- maintenir », prévient M. Pertus ans, ne sont pas réputés très ama- ne Fyot voyait en elle « la signature rollers, les handicapés, les te veulent une salle de spectacle de type Zénith. Elles se disputent la qui, avec sur sa liste deux universi- teurs de changement, ils le juge- de l’un des maîtres d’œuvre de internautes… pour M. Bazin, tête paternité du projet de « centre national de formation des policiers taires bien implantés sur le cam- ront peut-être cette fois salutaire. Notre-Dame qui s’appelait peut- de liste de l’union de la droite municipaux ». Mais elles s’opposent sur le transfert des services de la pus, compte rassembler les étu- être” Chouet “». La chouette tant (RPR-UDF-RPF). Les chefs d’entre- mairie hors du palais des ducs de Bourgogne : M. Bazin est contre, diants qui reprochent à Dijon de Christiane Perruchot adulée sera placée sous la surveillan- prise, les consuls en place ou les M. Rebsamen pour. Si Dijon reste à droite, tous les conseillers munici- les avoir abandonnés. ce permanente d’une caméra. plasticiens du centre d’art contem- paux auront une adresse de courrier électronique. Si elle passe à gau- Or le seul électorat de gauche Demain porain Le Consortium pour Fran- che, il y aura un adjoint « à la tranquillité publique ». – (Corresp.) est loin d’être suffisant pour LE MANS C. Pe. 12 / LE MONDE / SAMEDI 17 FÉVRIER 2001 HORIZONS TÉMOIGNAGE

Jean Faure est sénateur (UDF) de l’Isère et vice-président Les carnets d’Algérie du Sénat. Pendant quarante ans, il n’a pas pu du sénateur Jean Faure parler de sa « drôle ENDREDI 19 juil- côté, c’est encore pire. (…) Faire la let 1957. 13 h 30. guerre, faire parler les prisonniers, de guerre ». Je suis au camp ce n’est pas notre métier. Se battre, Sainte-Marie de d’accord. Assassiner, non. Fils d’un Marseille. La Dimanche 25 août 1957. Il est « gare de triage » 20 h 30. Je suis à la garde. Ce soir, agriculteur des appelés, il y a « intérêt à faire gaffe » com- du Vercors, avant d’embar- me on dit couramment : il y a tren- quer pour la gran- te ou quarante prisonniers… Atta- très croyant, de aventure. 21 heures. Dehors, pri- chés les mains dans le dos, assis Vsonnier dans le camp, à côté de la par terre, contre le mur, dans l’at- il avait été mer dont la surface ressemble à tente de l’interrogatoire. Certains une peau de caïman, je songe à ce sont attachés tellement serré incorporé que pourrait être la liberté. Mais il qu’ils en ont les mains bleues. Les faut renvoyer ça à deux ans. plaintes sont insupportables. en mars 1957 Lundi 22 juillet 1957. 21 heures. Avec J., l’intello parisien, nous dans les Arrivée à Agouni Ghéran, village avons voulu desserrer les liens. On situé au pied d’un piton calcaire : s’est fait engueuler par T., le ser- chasseurs le rocher du Corbeau. Le camp de gent-chef. Je me suis arrêté pour la 1re compagnie est commandé faire les sommations à un type alpins et partit par le capitaine Citerne. (…) La qui, pourtant, était devant chez mitrailleuse crache là, à côté. Le lui. C’est bizarre comme je suis peu après camp de la 1re compagnie est dans nerveux ces jours-ci. les rochers, d’où l’on domine un Au Radier, le 27 août 1957. en Algérie. splendide paysage. D’un côté, les Jamais je n’ai vu tant de prison- versants verticaux du Djurdjura. niers. Tous avec des têtes en bois Il ne faisait pas De l’autre, la grande plaine traver- (ou au carré !). Le pire, ce sont les partie d’une sée d’un oued qui conduit aux cris, dans la nuit. Des gendarmes, Ouadhias. Au loin, Fort national. A venus des Ouadhias, des sous-offi- unité spéciale, l’infini, des forêts d’oliviers, des ciers, des harkis torturent dans pitons. Affecté à la section d’inter- une pièce, à côté de l’école. C’est mais d’une vention, je suis tireur au fusil- insupportable. mitrailleur. Lundi 8 septembre 1957. compagnie Dimanche 28 juillet 1957. Hier, 16 h 00. J’entends les lamentations j’ai fait ma première opération des gosses qui prient en invoquant ordinaire, dans le Djurdjura de nuit. Descen- je ne sais quelle divinité, ainsi que basée te de l’oued entre les cactus, puis les cris de douleur des femmes, le remontée verticale dans les tout couvert par le sifflement d’hé- en Kabylie. rochers : toutes ces pierres qui rou- licoptères qui s’envolent vers Tizi lent sous le pied et qui font un Ouzou avec les deux petits corps Pendant bruit d’enfer dans le noir. J’ai eu la déchiquetés par une grenade trou- stupidité de désirer un accrochage. vée dans l’oued. deux ans, Pour voir ! Peut-être changerai-je Quel spectacle d’horreur. Ce PHOTOS : SYLVAIN FRAPPAT d’avis dans quelque temps ! (…) n’étaient plus des corps de gamins. à la tête Parfois, la violence m’envahit. Une mais pas au pillage ; je peux tuer, qu’on est dans le bain, lorsqu’on Tahourt, en couverture de con- C’était innommable ! Pour la pre- d’un groupe colère que je ne m’explique pas et mais pas torturer ou rester témoin est pris dans cet infâme guêpier, vois. Si la vie me pèse tant, c’est mière fois, j’ai eu peur ! Jamais je c’est là que je souhaite un accro- passif de tant de stupidité. on ne trouve plus aucune significa- parce que l’on trouve sa n’oublierai leurs regards brillants, de harkis, chage. Tension liée aux heures de Il y aura bientôt un mois que je tion à cette lutte obstinée. conscience un peu lourde. Car je fixes, pendant qu’avec Descottes garde, seul dans la nuit. Peur d’un suis en Algérie. Je connais mainte- Pourquoi y a-t-il des fellaghas, n’ai ni peur ni aucune crainte d’en nous tentions, avec un sentiment il côtoya danger indécernable. Rafales de nant ce qu’est cette fameuse pacifi- pourquoi y a-t-il des harkis ? Une baver, de crapahuter ou de mou- d’impuissance, de soigner leurs mitrailleuse au loin, puis silence. cation, ce maintien de l’ordre : ça seule race : deux clans farouche- rir. Non. blessures. la torture, Sans doute pour calmer mes nerfs, n’a pas de nom. On ne sait jamais ment opposés. Peut-être sont-ils Mais j’ai horreur de la torture, Le 11 septembre 1957. Les je caresse nerveusement mon fusil- qui a frappé, qui l’on va frapper. fellaghas par force, par haine. Peut- j’ai horreur d’assister à de mons- gamins sont morts. Peut-être cela ordinaire mitrailleur. Dieu, dire qu’il y a quel- Alors on suspecte. Tout le monde être sont-ils harkis par enfantillage trueuses injustices. Si je peux enco- vaut-il mieux pour eux. elle aussi, ques jours je me demandais si est suspect. (…), par force ou par intérêt (pour re tuer, je ne puis cependant cou- Vendredi 13 septembre 1957. j’oserais tirer sur un de mes frères, Excédé, on frappe parfois à tort 23 000 francs anciens [environ per la gorge ou les oreilles d’un Toutes les nuits, je pars en me assista frères dans le Christ. et à travers. Peut-être vu de très 2 300 francs d’aujourd’hui] par homme pour le simple plaisir de demandant s’il y aura un retour ! Samedi 17 août 1957 (à haut, de très loin (de Paris), ce tra- mois !). Maintenant, j’ai peur. Oui, mutiler. Certains se montrent Ces patrouilles de nuit à « quelques- aux « corvées l’oued). Bien des choses se sont vail, cette guerre ont un sens, con- j’ai peur ! d’une sauvagerie incroyable. Y com- uns » mettent une note d’aventure, passées depuis ces quinze jours. duisent vers un but. Mais, lors- Lundi 19 août 1957, pont de pris chez les appelés. De l’autre un regain d’intérêt à la vie. de bois » Je n’ai eu ni le courage, ni l’envie de continuer ce carnet. Parfois j’ai (exécutions envie de le jeter. A quoi bon ? Je sommaires), me viderais pourtant volontiers de toutes ces injustices, de toute Les tourments secrets d’un bon vivant vit tomber l’horreur qui en découle dans cet- te lutte obstinée, stupide. Tantôt OUP de fil à la rédac- déjà en soi un peu cocasse. Mon- 1957, et retrouvé, l’été précédent, Lans en 1979 et choisit de rejoin- ses copains. le chat, tantôt la souris, un coup tion, peu après la pa- sieur le président était du genre dans de vieux cartons à son domi- dre les centristes de l’UDF. Devenu A Marseille, le bourreau, un coup la victime. rution d’un article joyeux drille, bon vivant, char- cile. maire d’Autrans en 1983, il est élu, (…) Malgré toutes les déceptions C consacré au malaise des meur, toujours à s’attarder à la Son contenu venait d’être la même année, sénateur de l’Isère que j’ai connues, jamais je n’avais politiques face au « devoir de buvette du conseil avec son ami retranscrit par une secrétaire et les sur la liste d’union de la droite qu’a le jeune appelé eu un tel désarroi, un tel dégoût mémoire » sur l’Algérie (Le Monde mais adversaire politique, le socia- feuillets dactylographiés repo- concoctée Alain Carignon, au len- avait pris soin devant tant d’injustices. Tous les du 24 novembre) : « J’ai des choses liste Yves Pillet, l’autre conseiller saient en bonne place sur le demain de sa victoire aux élections jours, nous arrêtons des dizaines à dire sur cette période. » Rendez- général du Vercors. bureau du président. « Ce témoi- municipales à Grenoble. d’acheter un de civils, nous rasons, brûlons des vous est pris au restaurant du « Pendant plus de quarante ans, gnage est un cri. Le cri de révolte, de Affable, drôle, discret, mais d’un maisons. Sénat, où « monsieur le président », je n’ai pas pu parler de ma “drôle de douleur, et parfois d’amour et de foi, esprit indépendant, voire fron- petit carnet Je n’ai ni peur du soleil, pas plus comme l’appellent les serveurs, a guerre”. Et encore aujourd’hui, j’ai d’un jeune croyant traqué. Le cri deur, il se posera par la suite en que de la fatigue ou du feu des fel- réservé une table. Pour qui a quelque gêne à le faire, commen- d’un jeune homme de vingt ans qui, rival du nouveau patron de la droi- pour y noter laghas. Je préfère mille fois me bat- connu Jean Faure avant même sa ce-t-il. Mon père, qui avait passé comme deux millions d’autres jeu- te iséroise, comme il s’était heurté tre plutôt que d’assassiner : je première élection au conseil géné- trente mois dans les tranchées en nes appelés en Algérie, s’est trouvé précédemment à l’ancien prési- ses peux encore me faire à la guerre, ral de l’Isère, en 1979, la scène est 14-18, puis participé à la Résistance plongé dans la tourmente d’un dent du conseil général de l’Isère, des maquis du Vercors et connu les conflit qui le dépassait », avait écrit le socialiste Louis Mermaz. A l’ori- impressions. atrocités des nazis à quelques lieues Jean Faure en préambule. Outre la gine, avec quelques autres, de la Jean Faure, de notre ferme, était pareil. » Et secrétaire, seul un ami, administra- création, en 1985, de la vignette deux heures durant, les souvenirs teur au Sénat, avait lu le document dont s’acquittent les skieurs de aujourd’hui remontent : les marches de nuit, et recommandé à son auteur de le fond pour l’entretien des pistes, les embuscades, la mort des publier, sans rien remanier. Mais Jean Faure a été, de 1990 à 1992, âgé de copains, le napalm, les paysages cet après-midi de décembre, Jean président de l’Association nationa- d’Algérie, les atrocités assumées, le Faure hésitait encore. le des élus de montagne. Il est soixante- regroupement des villages prévu Car, à côté du petit carnet noir actuellement tout à la fois trésorier par le « quadrillage Challe », les qui rapporte ses deux ans passés du groupe de l’Union centriste au quatre ans, filles aussi. Une confession lâchée au « pays de la soif et de la peur » palais du Luxembourg, vice-prési- a retrouvé comme on respire un grand coup – le surnom donné à un douar de dent de l’UDF et, depuis 1995, pre- après avoir gardé longtemps la Kabylie –, Jean Faure a aussi retrou- mier vice-président du Sénat. Trois ce petit carnet tête sous l’eau, un témoignage dou- vé, l’été dernier, dans ses cartons, décorations jalonnent son itiné- loureux à dire et à entendre, un un cahier vert qui témoigne, lui, de raire personnel : la croix de la et, après sénateur, un homme qu’on ne sa difficile réinsertion à la vie civi- Valeur militaire, le Mérite agricole soupçonnait pas, tant il paraissait le. Montagnard et fils de paysan, et la médaille d’or de la Jeunesse et réflexion, heureux de la vie. « Je suis retourné c’est via le mouvement de la jeu- des Sports. deux fois en Algérie, en 1970 et 1973. nesse chrétienne, le syndicalisme Après avoir réfléchi pendant les il a accepté de J’ai retrouvé certains de mes anciens agricole puis le tourisme social que fêtes de fin d’année à Autrans, faire partager harkis. L’un d’eux m’a apostrophé : Jean Faure est entré en politique. Jean Faure a finalement accepté de “Sergent, vous nous en avez fait A cause de l’Algérie précisé- confier au Monde son manuscrit, ce « cri baver, vous, les Français, parce ment, il n’a jamais été gaulliste. A mais toujours à sa manière, qui est qu’après votre départ, ça a été terri- cause du sectarisme des socialistes celle d’un modeste : « Vous en ferez de révolte ble pour nous. Beaucoup n’en sont isérois des années 1970, il ne sera ce que vous voudrez, c’est votre pas revenus.” » Mais ce n’est qu’à pas de gauche. Conseiller muni- boulot, mais je ne sais pas si ça peut d’un jeune la fin du repas que Jean Faure a cipal d’Autrans, son village natal, intéresser grand monde… » évoqué l’existence d’un petit car- depuis 1977, il est élu conseiller croyant » net noir, acheté à Marseille, en général du canton de Villard-de- Jean-Louis Saux HORIZONS-TÉMOIGNAGE LE MONDE / SAMEDI 17 FÉVRIER 2001 / 13

13 mai 1958. Ce soir, je suis écœuré. J’ai le cafard. Le monde est noir, sale et je ne vois plus rien de vert. Je ne sens plus la fraî- cheur. J’aimerais mourir et fuir la haine et la violence. Car la violen- ce m’habite. Il me semble mainte- nant que je tuerais avec beaucoup moins de scrupules. Pourquoi taper. Cuisiner. Tortu- rer. Cette vieille qui pourrait être ta grand-mère. A poil sur le carre- lage, le ventre gonflé d’eau, les seins meurtris par les coups. Et puis merde. J’en ai marre. Le pire, ce sont les cris, dans la nuit. Des gendarmes, venus des Ouadhias, des sous-officiers, des harkis torturent dans une pièce, à côté de l’école. C’est insupportable

Demain encore Bou Allah. Où Bourgogne est mort. Peut-être ce sera mon tour. (…) Plus il y a de haine, plus je deviens brute. Plus je suis brute, plus j’ai peur et je hais la violence. Je sors tous les jours avec les harkis. Claude Ber- nard me dit qu’on va me retrouver les couilles dans la bouche. Pour- tant j’ai confiance en mes hom- mes. Tout en étant sur mes gar- En tout cas, s’il y a eu retour Le sénateur Jean Faure des. La nuit, je cale ma porte avec pour moi jusqu’à maintenant, ça (page de gauche) une chaise. Je dors sur une caisse n’a pas été le cas pour tous. Un pri- nous a confié, outre de grenades, un revolver armé sonnier peu bavard est resté au ses carnets (page de gauche sous l’oreiller. (…) A Marseille, il fond de l’oued à deux heures du en bas), des photos paraît que l’on bloque les bateaux. matin, avant-hier, sur les lieux de personnelles. Des grèves ou des magouilles ? Je ses « forfaits ». Après des heures On le voit ci-dessus sors seul la nuit, avec cinq ou six de tortures, on m’appelle pour des- à vingt ans, pendant l’été harkis, sans autre protection que cendre, en pleine nuit, dans l’oued, 1957. Ci-contre, le village ma ceinture garnie de grenades et en contrebas du village. Un che- d’Agouni, où il a passé ma Thomson 11,43 récupérée aux min que je commence à bien con- deux ans. Ci-dessous, fells. Les harkis n’ont que quel- naître ! Arrivés dans le torrent, deux opérations ques cartouches chacun. deux gendarmes qui « enca- dans le Djurdjura. 18 mai 1958. De partout l’on draient » le prisonnier me deman- crie vive la France, vive de Gaulle, dent de le descendre ! Je refuse. 2 décembre 1957. De retour et des centaines de milliers de voix D’abord, la mission ne le précisait d’Alger où j’ai accompagné les chantent la Marseillaise. Ceci nous pas. Et j’estime ne pas avoir à rece- quillards. Je connais à peu près sauvera-t-il du pétrin ? voir d’ordres de leur part, même tous les bordels de la ville, mais j’ai 16 juin 1958. En protection de s’ils sont plus gradés. Enfin, je ne réussi, grâce à Dieu, à sauvegarder convoi, au Radier, j’aperçois des suis pas sûr que le capitaine Citer- mon idéal. Je ne veux pas connaî- civils en zone interdite. Je les ne cautionne cela ! tre l’amour par un geste banal, à la signale par le poste à Munsch, au Une rafale de mitraillette met fin va-vite, comme pour se soulager. camp. Il m’ordonne de tirer dans à l’engueulade. Un des deux gen- Non ! J’ai lutté jusqu’à mainte- le tas. J’ergote. Des femmes, des darmes s’est chargé de la besogne. nant, que ce soit chez la mère enfants. Il confirme en hurlant Cette exécution m’a laissé froid (je Simone, y compris avec les BMC dans le bigo. Je prétends mal change !). Mais je n’en ai que plus [bordel militaire de campagne] à entendre. Je coupe la liaison. Plus de mépris pour ceux qui sont Tizi Ouzou. (…) Je préfère une lon- de communication = plus d’or- payés pour le travail et qui se font gue nuit devant moi et dans le res- dre ! Mais quelle enguelée le soir encadrer par nous, « appelés ». pect du Beau. en rentrant. J’ai honte pour eux. Un seul senti- Le 23 décembre 1957 - Demain ment : le mépris. soir : Noël. Mon Dieu, je vous offre ** * Rentré au camp, j’ai jeté mon cette belle soirée, ce ciel d’Algérie arme, écœuré. La longue conversa- avec les étoiles, ces montagnes Aujourd’hui, j’ai tué sciemment tion que j’ai eue avec Citerne n’a blanches de neige. Je t’offre ce qu’il - balle vous coupe la jugulaire, Dimanche 16 février 1958. serons pas en opération, Citerne un type, moi, « l’objecteur de pas enlevé ce malaise en moi. Le y a sous ce ciel, dans ces monta- on appelle ça un coup de chance ; Bourgogne, tu t’es levé, le corps veut que je leur fasse l’instruction conscience ». Crapahut, ratissage, trouble est profond. gnes, des gars de vingt ans, des - balle vous coupe la gorge, on fracassé, les jambes brisées, tu as militaire. Tir, crapahut sous balles accrochage, rafale de FM sur un 14 septembre 1957. Me souvien- cœurs qui rêvent d’amour et de hai- appelle ça un coup de malchance. appelé de Virieu, puis ta mère, et réelles, maniement d’arme. Faire de fuyard, là-bas, au loin, en contre- drai-je plus tard de ce que j’ai vu à ne, des corps beaux et souples et (…) Ma vie ne tient qu’à un petit tu as sombré dans un sommeil où ces civils de vrais guerriers. Et moi bas. C’était un innocent, en plus, Tafourait ? Une opération de deux des corps mutilés. Des âmes noires, bout de ferraille bien placé. Peut- tous nous sombrerons un jour. (…) qui ne veux pas tuer. J’ai tant fait un vieillard ! jours. Du bruit, beaucoup de des âmes grises et, peut-être, des être plusieurs… Quand ferai-je Puis tu es parti pour Tizi Ouzou, pour l’éviter. J’ai essayé plusieurs Je me rends compte avec un peu bruit : les canons, les avions, mais âmes blanches. Le chant d’un har- mon testament ? où le colonel t’a donné deux fois de m’y soustraire. Sans doute de recul que tuer est aussi dur que aussi le feu. Le feu dévorant, dévas- monica et l’écho d’un coup de fusil. Samedi 8 février 1958. Bourgo- médailles : « Au nom du président continuerai-je ainsi ; pourtant, com- d’aimer, pour un homme normal. tateur. Les gosses qui hurlent, les Je vous offre l’amour et vous gne est mort. Tué par un éclat de la République… » Nous, tes ment faire la guerre sans tuer ? « Il faut tuer avec lucidité, la tête vieilles qui pleurent, le feu qui demande pardon pour la guerre. d’obus, à quelques mètres de moi. copains, nous t’avons rendu les 7 mai 1958. Arezski Slimane est froide ». Voilà ce que m’a dit le avance, puis qui brûle le village, 13 janvier. Arrestation à Tafsa : (…) Pris dans le feu des fellouzes honneurs. Car personne ne pou- mort. La terreur du Kouriet, du capitaine. Peut-être ce cas de peut-être les gens. On ne sait pas femmes, gosses, bébés, sous la nei- (soixante-dix avec quatre fusils- vait te rendre la vie, pas même le Djurdjura, le lieutenant d’Amirou- conscience me travaillera plus par puisque seule la fuite nous sauvait ge à 10 heures du soir. Arrestation mitrailleurs), encerclé, puis libéré président de la République. che, patron de la wilaya. (…) Mais la suite que maintenant. Je ne sais nous-mêmes des flammes. Puis, le de tous les hommes, yeux au beur- par l’artillerie et, finalement, pris 1er mars 1958. Le grand Eynaud Dieu que nous avons marché ! pas me juger moi-même. J’attends ratissage, maison par maison. re noir, exaspération des gars. Bru- également sous le feu de notre a tué son fellouze avec son Opinel. Après quelques minutes d’hélico, l’opinion des autres, heureux qu’il Avec les blessés sous les ruines, les talité, injustice, impuissance. Mais artillerie (« Cinquante mètres plus « Mais c’est à coups de pied dans la des heures, des jours, des semai- soit favorable comme s’il me fal- vieillards au fond des mechtas, que foutait tout ce monde en plei- à gauche, cinquante ou cent gueule qu’il a crevé ! » Ciel, où nes de crapahuts, d’accrochages. lait ça pour… assumer. Mais Per- allongés dans le noir et que l’on ne tempête de neige, en pleine mètres à l’ouest ! », « non ! non au allons-nous ? Pourtant, qui pour- Des nuits à grelotter de froid ou de rier, lui, m’a jugé et a protesté extirpe avec brutalité, sans savoir nuit, et en pleine zone interdite ? nord ! », « rectification cent… »). rait prétendre désapprouver ? «Il peur. Ce que le corps peut être peu auprès de Citerne. Du coup, je suis s’il s’agit de terroristes… ou de gra- 14 janvier 1958. Vingt et un De Virieu hurle dans le poste. a essayé de nous descendre, hurlait de chose (de celui du sous-lieute- mal à l’aise. bataires. Et puis merde ! J’en ai ans : sans commentaires… Trop tard. Eynaud. C’était normal qu’il crè- nant qui brûla dans le Sykorsky, il C’était le mercredi 25 juin 1958. marre. Plus ça va, plus je redoute Dimanche 18 janvier 1958, Les paroles se perdent dans le ve. » Sans doute aurai-je agi de n’en restait que le tronc calciné le retour pourtant lointain à la vie Bouala. Ça s’appelle crépiter. Au bombardement. Je suis projeté même. que nous sortions du brasier avec ** * civile. Comment reprendre une vie début, on a peur. Puis on est terri- dans un buisson avec le lieutenant. Samedi 15 mars 1958. Demain, des crochets de fer et que nous normale après toute cette merde ! blement énervé. Ça doit être le Adieu Bourgogne. Je t’ai fermé les je suis sous-officier dans l’armée avons déposé dans une caisse de Jeudi 18 juin 1959 – 22 heures – Mais Dieu de Dieu, comment font début soit de la lâcheté, soit de yeux. Que Dieu t’accueille dans française ! (…) Je retrouve Agouni, munitions). Bourgogne est vengé. en pleine mer, sur le « Maréchal les gars qui n’ont pas la foi ? l’héroïsme. Lorsqu’une : son Amour. Ali, mes harkis. Lorsque nous ne Slimane est mort. Joffre ». Demain, à cette heure-là, je serai sans doute à Autrans. Vingt- huit mois de souvenirs. Deux ans d’Agouni. Agouni ! Pays que j’ai tant détes- té et où l’on m’a regardé partir les larmes aux yeux. Djilli, Beldi, Ali, Ben Ali, etc. et tant d’autres. Et les petits Zérar, la fille d’Ali, la petite Rosa. Et Larbi Chenoune, Beldi Hacène, Mokrane et tant d’autres encore, sans parler de Yafa… Yafa ! Pays de misère où tous les senti- ments sont excessifs, les joies ou les haines violentes et démonstrati- ves, où, dans le même personnage, il y a de la monstruosité et une tou- chante délicatesse. Des gosses à qui l’on donne des plaisirs d’adul- tes. Une façade et un fond. Seule- ment, tous s’acharnent à ne voir que la façade. C’est pour cela qu’on perd du temps. C’est pour cela qu’on risque de perdre la guerre.

f www.lemonde.fr/algerie 14 / LE MONDE / SAMEDI 17 FÉVRIER 2001 HORIZONS-DÉBATS Un mythe fondateur pour la mondialisation par Philippe Quéau

OI, citoyen de Paris, concept de bien commun mon- Pour annoncer le début d’une sociale est tournée en dérision D’une part, à qui doivent appar- tres mondiaux de routage Inter- je suis aussi citoyen dial et l’émergence d’une écono- nécessaire « Réforme mondiale », par les théoriciens néo-libéraux. tenir les connaissances dans une net actuellement dominés par du monde – mais il mie politique de la mondialisa- il faudrait clouer sur les portails Un projet politique pour le mon- civilisation mondiale de la quelques opérateurs en position M n’y a pas d’élections tion). Internet du monde quelques de devrait pouvoir répondre à connaissance ? En matière de pro- de monopole. mondiales en vue. A défaut de Cette analogie est-elle suffisan- « thèses » contre les « indulgen- quelques questions cruciales : priété intellectuelle et de brevets, – Définition des politiques tari- pouvoir m’adresser à des candi- te pour évoquer l’idée (ou le ces ». Il nous manque, par exem- – Qu’est-ce que le domaine quel est le meilleur équilibre possi- faires pour les télécommu- dats mondiaux, voici ce que mythe) d’une nouvelle Renaissan- ple, une thèse contre « l’indulgen- public (la res publica) à l’échelle ble, du point de vue de l’intérêt nications internationales ; reprise j’aimerais dire à ceux qui sollici- ce, se profilant à l’échelle mondia- ce » accordée aux paradis fiscaux, mondiale ? général mondial, entre les ayants des négociations multilatérales tent ma voix localement. le, affectant l’humanité prise à l’heure de la mondialisation – Qui doit dire le droit mondial droit, les utilisateurs, les éduca- concernant le système des taxes La compression planétaire, la comme un tout, et s’appuyant sur financière ; une thèse contre « l’in- (à ne pas confondre avec le droit teurs, les chercheurs ? de répartition et adaptation de ce circulation mondiale des biens et le modèle d’une société de la dulgence » envers les monopoles international) ? D’autre part, qu’est-ce que le système aux flux transfrontières des signes, la naissance de la ville connaissance ? marché entend vraiment par de données numériques ou à la mondiale (la méta-ville, fusion- Il y a déjà un contre-mythe qui « compétition loyale » ? La compé- téléphonie par Internet. nant les mégalopoles et les rejette la mondialisation et remet Nouveau Moyen Age tition non régulée favorise les oli- – Révision de la gestion mon- réseaux), sont essentiellement en cause le concept même de gopoles, les cartels, et donc la diale des droits de propriété intel- des phénomènes d’ordre écono- société de l’information, considé- ou nouvelle Renaissance ? mort de la compétition. C’est la lectuelle, pour assurer un mique et technologique. Ils ne ré comme un avatar idéologique raison pour laquelle le Sherman meilleur équilibre entre ayants sont pas mis au service d’un pro- d’un capitalisme transfrontières, La réponse dépendra de l’apparition Act (loi antitrust) aux Etats-Unis droit et usagers et pour créer un jet humain clairement articulé sans lieu ni lois, et prêt à toutes et le traité de Rome en Europe système favorisant l’accès des mais résultent plutôt de forces les aventures, des OGM au B2B, – ou non – d’une classe politique « glocale » fournissent un cadre législatif pays en développement au savoir. anonymes et abstraites, de l’ac- pour continuer sa logique désin- offrant quelques garanties contre – Approfondissement de l’idée tion de « mains invisibles ».Enun carnée. Il s’agirait plutôt de dia- capable d’apporter un sens la loi de la jungle de la compéti- d’une fiscalité mondiale, assurant mot, la mondialisation manque gnostiquer l’émergence d’un nou- tion totale. Fort bien. Mais ainsi aux Nations unies des res- encore d’un projet politique, d’un veau Moyen Age et d’un retour à la compression accélérée de la planète notons qu’il n’y a pas de loi anti- sources indépendantes des Etats, mythe fondateur. aux privilèges féodaux, aux baron- trust à l’échelle mondiale. Curieu- par exemple en taxant l’utilisa- Il y a cinq siècles, la Renaissan- nies inexpugnables, aux régiona- se absence, que l’OMC ne semble tion de biens publics mondiaux ce européenne fut amorcée par lismes arrogants, à la multiplica- et les cartels, à l’heure des rende- – Au nom de quelle souverai- pas pressée de combler. Quid ou de flux transfrontières. une triple invention, instrumenta- tion de péages et de barrières ments croissants et des énormes neté mondiale, de quel intérêt alors des monopoles qui échappe- La question de la régulation le, territoriale et morale : l’impri- d’octroi, et à un nouveau servage valorisations boursières qu’ils général mondial ? raient à la vigilance des régula- mondiale doit s’étendre à de nou- merie, l’Amérique, la Réforme. promis aux serfs de la Net-écono- autorisent ; une thèse contre Ces questions ne sont pas théo- teurs antitrust régionaux, mais veaux sujets, jadis chasse gardée Aujourd’hui, et cette fois à l’échel- mie mondialisée. « l’indulgence » dont bénéficient riques. On pourrait les mettre à qui seraient en mesure d’imposer des Etats, comme l’éducation ou le mondiale, nous vivons simulta- Alors, nouveau Moyen Age ou les groupes d’intérêts sectoriels, à l’épreuve de problèmes d’une leur domination à l’échelle mon- la santé. nément l’invention d’une nouvel- nouvelle Renaissance ? La répon- l’heure de la crise du bien com- actualité brûlante, comme la diale ? De même qu’il y a désor- Après l’e-commerce, l’éduca- le imprimerie (le virtuel et le se dépendra de l’apparition – ou mun mondial ; une thèse contre question de l’évolution de la pro- mais un Tribunal pénal internatio- tion en ligne, autrement dit l’e- numérique), l’invention d’une non – d’une classe politique « glo- « l’indulgence » du droit à l’égard priété intellectuelle – cruciale nal (TPI), de même il faut d’urgen- ducation, est en passe de devenir nouvelle Amérique (la Net-écono- cale » capable d’apporter un sens des forts et des puissants, à l’heu- pour une société de la connaissan- ce créer une législation antitrust la nouvelle frontière de la Net- mie) et l’invention d’une nouvelle à la compression accélérée de la re où les fractures s’accroissent, ce – et la question de la régula- qui puisse s’appliquer à l’échelon economie. Un grand marché mon- réforme (avec l’apparition du planète. où la notion même de justice tion du marché. mondial. dial de l’e-ducation se met d’ores C’est d’autant plus nécessaire et déjà en place. que, dans le domaine des réseaux Délocalisée, dérégulée, l’e-duca- ou des logiciels, on voit des mono- tion fait jouer la dure loi de l’offre poles mondiaux apparaître, sans et de la demande, au niveau mon- qu’aucune instance de régulation dial, dans les secteurs les plus à vocation mondiale soit en mesu- lucratifs : l’enseignement universi- re de s’y opposer. taire de haut niveau, la formation Par lui-même, le progrès tech- professionnelle, la formation nologique n’ouvre pas nécessaire- continue. Les universités ayant ment à tous, de manière équita- une image et une réputation mon- ble, l’accès à l’information ou au diales décident désormais de s’at- développement. Il y a bien taquer sans complexe au marché d’autres critères économiques, mondial de l’éducation en « stari- sociétaux, culturels, politiques sant » une offre éducative irrésis- qui entrent en jeu. C’est pourquoi tible. Des alliances stratégiques, il faut concevoir des mécanismes selon le modèle des fusions et de régulation spécifiques à la acquisitions, permettent de conso- société mondiale de l’informa- lider les positions jusqu’à les ren- tion. Il faut commencer à mettre dre structurellement inexpu- en place un cadre juridique de por- gnables. Bref, la mondialisation, tée mondiale ainsi que des institu- déjà vue à l’œuvre avec Hol- tions capables de défendre les lywood et la Silicon Valley, va biens publics mondiaux et d’incar- maintenant s’étendre au marché ner l’intérêt général mondial. de l’éducation et balayer les cer- Les sujets de régulation de la titudes des « exceptions cultu- société mondiale de l’information relles ». ne manquent pas : La mondialisation du savoir et – Régulation des biens publics de l’éducation est en marche et mondiaux, matériels ou immaté- elle ira de pair avec sa marchandi- riels, comme les ressources natu- sation outrancière. En filigrane, rellement limitées (exemple : les c’est la question éminemment positions orbitales des satellites) politique de l’accès universel à ou, au contraire, insuffisamment l’information et aux connaissan- exploitées (exemple : les informa- ces qui se pose avec acuité dans le tions appartenant au domaine contexte de la société de la public mondial). connaissance. – Régulation de la concurrence Mondialisation et société de la loyale et adoption de lois anti- connaissance posent des ques- trust de portée mondiale cou- tions « glocales » par nature. La vrant, en particulier, le domaine réponse à ces problèmes ne sera des télécommunications, des logi- pas trouvée seulement à Bruxel- ciels et du commerce électroni- les, à Seattle ou à Davos. Elle exi- que. La notion de services essen- ge aussi une mobilisation locale tiels mondiaux doit être défen- des esprits et des forces. due. Les goulots d’étranglements des réseaux (de la numérotation à la boucle locale) doivent être Philippe Quéau est directeur ouverts à la compétition loyale. Il de la division de la société de l’infor- faut veiller à l’accès loyal aux cen- mation de l’Unesco.

AU COURRIER DU « MONDE » population arménienne ? que la Turquie s’est toujours refusée à LA FRANCE, LA TURQUIE qualifier de génocide. (…) ET LES ARMÉNIENS En quoi la République française, Le hasard ou la volonté du met- qui comporte dans le préambule teur en page ont accolé deux let- de sa Constitution une référence à tres antinomiques dans le Cour- la déclaration des Droits de l’hom- rier des lecteurs du Monde (daté me, ne serait-elle pas fondée à 4-5 février). L’une adjure la Fran- prendre des positions de valeur ce d’intervenir sur le problème universelle ? tchéchène alors que l’autre déplo- Et puis, que l’on se rassure, la re la reconnaissance récente du France « arrogante » de votre lec- génocide arménien. On peut voir teur ne s’est pas livrée à une là deux manières de se faire « une « échappée solitaire », si l’on me certaine idée de la France »,en permet cette métaphore sportive. somme. Elle s’est finalement glissée dans Je ne prétends nullement m’ins- un peloton qui comporte déjà la taller moi-même dans la position Belgique, l’Italie… et même la Rus- de donneur de leçons mais, bien sie. On peut y ajouter le Conseil qu’Arménien par moitié (né d’une de l’Europe, il y a déjà plusieurs mère Française), je souhaite années, et la sous-commission des compléter l’information d’un lec- Droits de l’homme de l’ONU. Espé- teur au jugement bien rapide. rons, au demeurant, que la liste Dans l’esprit des Arméniens et n’est pas close. Car il se trouve des de bien d’autres peuples, l’image Arméniens assez incorrigibles de la France n’a jamais été celle pour imaginer que notre vieux d’un pays frileux, replié sur son pays conserve suffisamment d’in- pré carré mais, au contraire, celle fluence, voire de prestige, pour de la grande nation porteuse des constituer une valeur d’exemple lumières et de la liberté. C’est au et aider la Turquie à sortir d’une nom de ces valeurs qu’elle a immaturité politique si domma- dénoncé, en 1915, avec les puissan- geable pour elle. ces alliées, la destruction program- Serge Mouradian mée de la moitié, au moins, de la Paris HORIZONS-DÉBATS LE MONDE / SAMEDI 17 FÉVRIER 2001 / 15 Vers la société L’école à deux ans : est-ce bien raisonnable ? européenne par Alain Bentolila ISONS les choses clai- Les dangers d’une scolarisa- enfants, groupés à trente avec dangers courus par certains rement : l’école n’ap- tion, effectuée dans de telles con- une adulte qui pare au plus pres- enfants, ne justifient la création de par Etienne Davignon et Bruno Roger porte pas actuelle- ditions et généralisée, des sé de leurs besoins élémentaires, cet espace scolaire contre nature. D ment une réponse enfants de deux ans sont sérieux. sont condamnés à apprendre à Si l’on juge que l’école doit N progrès décisif sur le tion des pays « nordistes », Allema- satisfaisante et honorable à des J’en retiendrai un qui touche parler avec leurs pairs. Leur apporter une réponse éducative statut de société euro- gne en tête, où la participation des enfants de deux ans qui ne trou- directement au destin linguisti- apprentissage s’effectue principa- massive aux besoins des enfants péenne a été réalisé au travailleurs aux décisions sociales vent ni dans le cercle familial ni que de ces enfants. Pour avancer lement (six à huit heures par de deux ans, alors qu’on lui en Usommet de Nice. Partie est traditionnellement forte, et la dans les crèches des lieux propi- en langue, un enfant a absolu- jour) avec d’autres enfants de donne véritablement les trop tôt à la vitesse du lièvre, la tor- conception des autres états ne sou- ces à une médiation qui les aide à ment besoin qu’un adulte lui fas- deux ans. On ne s’étonnera pas moyens : des lieux spécifique- tue va peut-être enfin arriver au haitant pas se voir imposer un tel envisager le rapport à l’autre se progressivement découvrir ce ensuite de l’insécurité linguisti- ment construits et aménagés but. Nombreux sont les profession- modèle. avec autant de confiance que de que parler veut dire et comment que dans laquelle se trouvent cer- pour ces jeunes enfants ; un effec- nels de la vie économique euro- Le projet de directive sur la place lucidité. Comment peut-on imagi- tif qui ne doit en aucun cas dépas- péenne qui considèrent comme un des travailleurs dans la société euro- ner que trente enfants réunis ser huit à dix enfants ; une forma- anachronisme que ce projet de péenne (qui doit nécessairement dans une salle de cinquante à Comment peut-on imaginer tion appropriée donnée aux ensei- société européenne, lancé il y a accompagner le règlement établis- soixante mètres carrés, confiés gnants qui se dévoueront à cette près de trente ans, au début de la sant la société européenne) se trou- aux bons soins d’une institutrice que trente enfants réunis dans une salle mission. création européenne, n’ait pas vait donc au point mort. Le compro- qui n’a pas été formée pour cela, Dans le cas contraire, créons encore vu le jour alors que des pro- mis politique atteint lors du som- puissent trouver des conditions de cinquante à soixante mètres carrés des crèches en nombre suffisant, grès décisifs ont été réalisés, en par- met de Nice a permis de surmonter favorables à leur développement imaginons d’autres formes d’ac- ticulier l’euro. cette difficulté : un Etat membre ne psychologique, linguistique et puissent trouver des conditions favorables cueil qui donnent à tous les Nous avions déjà souligné ce sera pas dans l’obligation de trans- social ? L’école fournit ainsi une enfants des chances équitables paradoxe il y a près de quatre ans poser la directive sur la participa- très mauvaise réponse à une à leur développement psychologique, de développement, proposons de dans ces colonnes (Le Monde du tion des travailleurs complétant le vraie question posée par de pro- vraies et justes mesures sociales 5 mars 1997) ; cela nous avait valu statut de la société européenne fondes mutations culturelles et linguistique et social ? pour permettre aux pères et aux un grand nombre d’approbations, mais, en l’absence de transposition, d’importantes transformations mères de mieux accompagner les en particulier de dirigeants de socié- l’Etat considéré ne pourra être le dans l’organisation familiale. premières années de la vie de tés européennes qui se désespé- siège d’une société européenne, à On nous dira que certains marche la langue. Bienveillant et tains enfants, et notamment ceux leurs enfants sans en payer le prix raient de ne pouvoir être plus euro- moins qu’un accord ne soit conclu enfants de deux ans sont plus à exigeant, le médiateur adulte ana- qui ne trouvent pas à la maison fort en matière de carrière profes- péens et qui regrettaient de devoir entre la direction et les salariés l’abri dans une salle de classe que lysera les échecs et les impasses l’accompagnement attentif d’un sionnelle. procéder à des montages comple- pour organiser de manière conven- dans un milieu familial où les et les transformera en conquêtes adulte qui saura, lorsqu’il le faut, Et que l’on ne nous parle pas de xes faute de dispositifs juridiques tionnelle leur participation aux déci- menacent indifférence ou mal- nouvelles. lui dire qu’il ne l’a pas compris coût ; toute allusion de cet ordre simples. Un seul exemple franco- sions sociales. traitance. Certes ! Mais l’école ne Il fournira peu à peu les mais qu’il existe des moyens serait indigne quand le destin lin- belge : il suffit de lire les déclara- Par ailleurs, il ne sera pas porté peut être qu’exceptionnellement moyens linguistiques nécessaires linguistiques de se faire compren- guistique, culturel et social de tions de Pierre Richard, président atteinte aux « droits acquis » dans et ponctuellement un lieu d’asile. (vocabulaire, syntaxe…) pour que dre. nos enfants est en jeu. de Dexia, lors de la création de ce certains pays en matière de partici- Elle ne doit en aucune façon insti- le jeune enfant puisse élargir le Ni le calcul cynique qui pousse groupe européen. Depuis lors, pation des salariés à la gestion de tutionnaliser cette fonction qui cercle des gens à qui il s’adresse certains à vouloir compenser une nombre de présidents de grands l’entreprise. ne concerne d’ailleurs – et fort et le cercle des choses à dire. baisse démographique par une sco- Alain Bentolila est professeur groupes ont redit leur souhait de Le projet respecte un principe heureusement – qu’une toute Or – et c’est là le danger de larisation précoce, ni l’indignation de linguistique générale à l’universi- voir ce statut de société européen- essentiel : celui de la négociation petite minorité d’enfants. l’école à deux ans – ces jeunes légitime devant la détresse et les té Paris-V. ne aboutir. entre management et représentant Il est aujourd’hui plus utile qu’il y des travailleurs pour établir leurs a vingt ou trente ans lorsque l’idée modalités de dialogue. La période en a été lancée. L’espace économi- de négociation coïncide avec la que né de l’euro est devenu une réa- période d’enregistrement de la lité. Les développements à l’inté- société, ne conduit donc pas néces- rieur de l’Euroland se multiplient sairement à retarder les délais de alors que les particularités nationa- constitution d’une société sous for- MEMSCAP ENTRE AU NOUVEAU MARCHÉ DE LA BOURSE DE PARIS. les dominent encore le droit des me de société européenne et tient sociétés. Les différences juridiques compte des impératifs de la vie éco- OFFRE À PRIX OUVERT D’ACTIONS MEMSCAP JUSQU’AU : rendent très complexes, notam- nomique qui nécessitent rapidité et ment par suite de l’impossibilité de souplesse. fusions intra-communautaires, ces Comme toute solution de com- opérations de rapprochement promis, le système que l’on se pro- nécessaires. pose de mettre en place n’est pas C’est pourquoi l’avancée que exempt de critiques : les partisans constituent les principes de base d’une forme de société réellement adoptés à Nice avec le soutien de la supranationale trouveront le régi- présidence française est fondamen- me de la société européenne insuffi- tale, car elle permet de créer une samment autonome et les renvois société européenne obéissant à des aux règles nationales trop nom- règles propres largement indépen- breux. Les chefs d’entreprise pour- dantes des droits nationaux. raient considérer que le volet social Le projet de règlement du Conseil portant statut de la société européenne prévoit quatre modes Il nous paraît de constitution : – constitution par fusion entre essentiel que les 26 FEVRIER sociétés anonymes d’Etats mem- bres existantes ; dirigeants des grands – création d’une société holding coiffant des filiales de nationalités groupes européens différentes ; – création d’une filiale commune disent combien entre sociétés de nationalités diffé- rentes ; ils sont attachés – transformation d’une société anonyme de droit national, à condi- à cette avancée tion que celle-ci ait une filiale ou un établissement dans un Etat mem- que le sommet de 2001 bre autre que celui du lieu de son siège social. Nice a enfin permis Ainsi, les règles de constitution de la société européenne sont suffi- de débloquer Fixez bien cette date et devenez actionnaire de l’avenir des télécommunications samment étendues pour en assurer une large utilisation, cette possibili- té restant cependant réservée aux est par trop contraignant et offre groupes à dimension réellement aux salariés des prérogatives exces- communautaire. Il ne s’agit pas en sives dans la gestion de la société. Il effet d’offrir une solution alternati- n’en reste pas moins qu’avec la ve aux formes sociales existant société européenne les acteurs éco- dans les droits nationaux pour les nomiques auront à leur disposition entreprises qui ne sont implantées un véhicule transnational de nature que dans un seul pays. à faciliter la coopération entre les S’agissant de son fonctionne- sociétés et l’intégration des entre- ment, la société européenne sera prises en Europe. Cette avancée per- régie par le règlement du Conseil met enfin au conseil des ministres MEMSCAP, société française fondée en 1997, dans l’aéronautique, l’automobile, la bureautique et, pour les matières non visées par des finances d’aborder le domaine est l’un des principaux fournisseurs mondiaux Fourchette indicative de prix : ou le secteur médical. Bientôt, ils seront largement le règlement, par le droit national fiscal qui est de leur compétence. de solutions MEMS, pour la conception, E E utilisés dans les télécommunications sans fil du pays du lieu du siège social de la En effet, le régime fiscal qui le développement et la fabrication de produits entre 11,70 et 13,55 et les communications optiques, secteurs dont le société. serait appliqué à la société euro- de télécommunications. soit entre 76,75 F et 88,88 F développement considérable engendre des besoins On saisit là une faiblesse du systè- péenne, qui ne devrait plus tenir Les MEMS sont des systèmes microscopiques croissants en terme de performance, fiabilité me : le régime de fonctionnement compte de la seule localisation des intelligents qui rendent compatibles différents Pour souscrire, contactez et fonctionnalités nouvelles. de la société européenne n’est pas revenus et des coûts, sera un critère éléments mécaniques, optiques, électromagnétiques, votre intermédiaire financier habituel entièrement autonome ; il renvoie, fondamental pour juger du progrès thermiques ou électroniques présents du 8 au 26 février 2001. soit à titre supplétif, soit à titre com- accompli et apprécier l’utilité de ce plémentaire, sur nombre de points, nouvel instrument. aux dispositions de la loi nationale. La première étape, qui a commen- Cette juxtaposition de règles ne cé il y a trente ans, vient enfin de se Un prospectus préliminaire ayant reçu avec avertissement (1) le visa COB n° 01-087, en date du 8 février 2001, ainsi que son résumé manquera pas de faire de la société terminer. Souhaitons que la secon- sont disponibles sans frais au siège de MEMSCAP, 50, allée des Dauphins, ZAC du Pont Rivet, 38330 Saint-Ismier, ainsi qu’auprès de la Société Générale, EQTY/OFA/SPE, Tour Société Générale, 17, cours Valmy, 92972 Paris la Défense cedex. La notice légale a été publiée européenne un instrument délicat de puisse se conclure rapidement. Il au BALO du 9 février 2001. Les modalités définitives de l’offre feront l’objet d’un prospectus définitif qui sera soumis au visa de la COB. à gérer, et également elle ne per- nous paraît à cet effet essentiel que (1) "La Commission des Opérations de Bourse attire l'attention du public sur les éléments suivants : mettra pas de mettre fin à la « con- les dirigeants des grands groupes - Le paragraphe 4.2 relatif aux principaux facteurs de risques et notamment sur : currence » à laquelle peuvent se européens disent combien ils sont • La dépendance du chiffre d'affaires de la société vis-à-vis d'un nombre restreint de clients. • Le développement de l'activité de la société qui est conditionné par sa capacité à mettre au point des produits MEMS. livrer les Etats membres afin d’être attachés à cette avancée de la socié- • Le niveau des pertes réalisées lors des exercices 1999 et 2000, et les perspectives de pertes dans un avenir proche. le lieu privilégié d’implantation des té européenne que le sommet de • L'importance du partenariat avec ADC Telecommunications. groupes européens. Nice a enfin permis de débloquer. • D'éventuelles insuffisances de trésorerie dans les 12 prochains mois pour assurer le financement de son activité. - La société a attribué dans la période récente des bons et des options de souscription d'actions à des prix d'exercice inférieurs de 99 % On sait que si la gestation de la au bas de la fourchette de prix proposée pour l'introduction en bourse ; une dilution de 10,54 % pourra résulter de l'exercice de ces société européenne a été aussi lon- bons et options de souscription d'actions. TM - La société n'a pas l'intention de distribuer de dividendes à moyen terme". The Telecom MEMS Company gue, c’est en particulier en raison Etienne Davignon est pré- de difficultés rencontrées pour sident de la Société générale de concilier les différents modèles Belgique. nationaux de participation des tra- www.memscap.fr/opo/ vailleurs dans les décisions de l’en- Bruno Roger est senior mana- treprise. Se heurtaient la concep- ger de Lazard. 16 / LE MONDE / SAMEDI 17 FÉVRIER 2001 HORIZONS-ANALYSES 0 123 Tony Blair et l’argent 21 bis, RUE CLAUDE-BERNARD – 75242 PARIS CEDEX 05 Tél. : 01-42-17-20-00. Télécopieur : 01-42-17-21-21. Télex : 202 806 F LORSQUE fut révélé, juste après la Saint- vant se révéler explosif. A preuve, la mésaventure gue en faveur de la naturalisation d’un autre mil- Tél. relations clientèle abonnés : 01-42-17-32-90 Sylvestre, que son parti venait d’encaisser trois qui vient, pour la seconde fois en deux ans, de coû- liardaire – M. Hinduja, homme d’affaires indien Changement d’adresse et suspension : 0-803-022-021 (0,99 F la minute). Internet : http: // www.lemonde.fr énormes chèques de 21 millions de francs pièce, ter son poste au confident et ministre favori de poursuivi à New Delhi pour corruption – qui fut Tony Blair, interpellé, ne cilla point : « Je suis abso- Tony Blair, Peter Mandelson. politiquement bien utile au gouvernement puis- ÉDITORIAL lument fier » d’avoir remplacé les conservateurs Rien n’a été prouvé contre le brillant stratège que c’est lui, en 1998, qui accepta de parrainer, à dans le cœur, et le compte en banque, des hom- qui sut si bien, entre 1994 et 1997, transformer hauteur de 11 millions de francs, une partie de l’in- mes d’affaires. « Il faut, martela-t-il, que nous nous l’image médiatique d’un travaillisme radical et iné- digent « dôme du millénaire » présentement sur débarrassions de cette idée que les contributions ligible en machine de guerre « centriste » et triom- le point d’être racheté, au sixième de sa valeur, Bonjour Mr O’Neill politiques sont mauvaises en soi. » Comment, au phante. Mais qu’il ait été victime d’une machina- par un autre milliardaire, ami et donateur du parti reste, cela se pourrait-il puisque, en Grande-Breta- tion interne au gouvernement – le chancelier de de M. Blair, Robert Bourne (10 millions de francs ES ministres des finan- dée sur le volume des échanges gne, il n’y a pas de financement public des partis ? l’Echiquier, Gordon Brown, vieux rival de Tony de contributions depuis trois ans). ces du groupe des pays intra-européens. Pour l’homme de la « troisième voie », chacune de Blair, est ravi de ce départ inopiné – ou éliminé dits les plus industriali- Mais M. O’Neill, malheureuse- ces généreuses donations offertes par trois milliar- sans réfléchir par un premier ministre trop sensi- « PLUS BLANCS QUE BLANC » Lsés – le G 7 – vont faire ment, ne dit pas que cela. Le res- daires du cru dont l’un, Lord Sainsbury, est son ble aux violentes campagnes de presse d’outre- Encore une fois, rien, jusqu’ici, ne démontre connaissance ce week-end à te de son discours manifeste une actuel secrétaire d’Etat aux sciences, démontre au Manche, un fait demeure : Peter Mandelson est que M. Mandelson, ou qui que ce soit d’autre au Palerme avec leur nouveau collè- tendance malsaine au repli amé- contraire la réussite d’un gouvernement qui aime, tombé deux fois pour cause de proximité trop gouvernement, ait touché quoi que ce soit pour gue américain : Paul O’Neill, l’an- ricain. Cultivant la manière chaque jour un peu plus, à se définir comme étroite avec l’argent. avancer la carrière, les affaires ou le passeport de cien patron d’Alcoa, un des patron de choc, un tantinet « pro business ». La confiance retrouvée du mon- La première chute, en décembre 1998, fut pro- tel ou tel. Les mauvaises langues font simplement géants de l’aluminium. Par décla- méprisant pour ses interlocu- de des affaires dans la capacité quasi thatchérien- voquée parce que l’intéressé avait « oublié » de remarquer que le premier ministre lui-même a rations de presse interposées, le teurs venus de la politique, il ne des néotravaillistes à bien gérer les comptes du déclarer un prêt sans intérêt de 3,5 millions de passé plusieurs congés ensoleillés dans la fabu- secrétaire au Trésor de l’adminis- déclare ne pas très bien com- pays sans impôts nouveaux constitue, croient-ils, francs avancés par un collègue ministre richis- leuse villa toscane de Geoffrey Robinson et qu’il a tration Bush leur a déjà fait prendre à quoi servent ces réu- leur meilleure chance d’emporter, probablement sime, Geoffrey Robinson, « démissionné » à son goûté en connaisseur, l’an dernier, la cuisine végé- savoir ce qu’il pensait. De la nions du G 7. Prévenir des crises, en mai, une seconde victoire électorale. tour peu après. La seconde fois, le 24 janvier, tarienne raffinée des frères Hindouja. En clair, situation et d’eux-mêmes. Ce de façon informelle ? Inutile, per- Problème : pouvoir public et argent privé ne « Mandy » fut poussé dehors pour avoir pour reprendre une expression locale, la boue n’est pas flatteur. te de temps, le capitalisme se font pas toujours bon ménage, le mélange pou- « oublié » le coup de fil amical passé à un collè- commence doucement à s’accrocher à l’image Au sujet de la première, la con- régule très bien tout seul à d’un chef de gouvernement qui, pour mieux tran- joncture mondiale, on peut sui- coups de crise, précisément, qui cher avec ses prédécesseurs conservateurs, salis vre M. O’Neill. Il observe que la ne sont que la juste punition de par de nombreuses indélicatesses, promettait au croissance se ralentit aux Etats- ceux qui n’en observent pas les pays que lui et les siens seraient « plus blancs que Unis : autour de 2 % en 2001, ce règles ! Et M. O’Neill de critiquer Le piéton contemporain par Lionel Koechlin blanc ». qu’on ne peut tout de même pas la façon dont l’administration Or, entre l’affaire Ecclestone, du nom de ce appeler une récession. Il consta- Clinton a mobilisé le Fonds mandarin de la F1 qui offrit 11 millions de francs te qu’elle ne sera pas, une fois monétaire international (FMI) au parti juste avant d’obtenir une dérogation de plus, au rendez-vous des pers- pour intervenir dans les crises pour continuer à mettre de la publicité pour le pectives japonaises. Il enregistre financières qui, ces dernières tabac sur ses voitures – après le scandale, le « nou- que, dans le club des riches tou- années, ont accompagné la mon- veau travaillisme » dut restituer la donation –, et jours, c’est l’Europe qui sera en dialisation des échanges. Or, si ce qui est devenu l’« affaire Hinduja » dans la- tête avec un taux de croissance l’on peut discuter le bien-fondé quelle un second ministre, Keith Vaz, secrétaire moyen de 3 % – et, en refusant des libéralités dont a bénéficié d’Etat aux affaires européennes, est sérieusement de baisser ses taux, la Banque la Russie, le sauvetage du Mexi- menacé, « les électeurs commencent à penser que centrale européenne a voulu, que et celui d’une partie de tous les hommes politiques se valent », constatait jeudi 15 février, manifester sa l’Asie émergente resteront sans The Financial Times. « L’engouement du New La- confiance dans la performance à doute parmi les opérations les bour pour les riches entrepreneurs, ajoutait le quoti- venir du Vieux Continent. On mieux menées des années Clin- dien de la City, a contribué à effacer la ligne qui peut comprendre la conclusion ton. Le dogmatisme provincial doit pourtant exister entre un partenariat bien com- qu’en tire M. O’Neill. Les Etats- de M. O’Neill témoigne ici d’une pris et le copinage ». L’allusion aux nombreux et Unis ont été, ces dernières méconnaissance totale du type généreux milliardaires bombardés présidents de années, le principal moteur de de régulation financière que sup- commissions semi-gouvernementales, ministres la croissance mondiale : ils l’ont pose la libéralisation des échan- (quatre au total) ou pairs à vie du royaume durant soutenue en étant l’importateur ges au niveau planétaire voulue ces trois dernières années était transparente. de dernier recours de nombre de par l’Amérique. Quoique nul, de ce côté-ci de la Manche, n’ait pays émergents, notamment S’ils annoncent un refus des été pris la main dans la caisse, on se demande à asiatiques. A l’Europe de jouer Etats-Unis de s’impliquer dans Londres d’où vient cette fascination du blairisme ce rôle, dit le secrétaire améri- la gestion des crises à venir – il y pour les rich and famous (les riches et les célè- cain au Trésor. C’est de bonne en aura –, les propos de bres). « Dix-huit ans d’opposition, un lent déclin du guerre, même si c’est peu proba- M. O’Neill sont de mauvais augu- militantisme et d’énormes besoins de finance- ble : la croissance, de ce côté-ci re. Pour la stabilité et la crois- ment », résume un expert du cru. Les congrès des de l’Atlantique, est d’abord fon- sance. partis sont devenus d’authentiques foires com- merciales, avec pavillons d’exposition à tous les étages, sponsoring coloré des sièges, des écrans, 0123 est édité par la SA LE MONDE Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani des micros, des cartes d’accès, des débats les plus Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; sérieux et même des invitations, payantes, à la Noël-Jean Bergeroux, directeur général adjoint presse. « Le sponsoring menace aujourd’hui toute Directeur de la rédaction : Edwy Plenel notre démocratie », s’alarme Melanie Phillips dans Directeurs adjoints de la rédaction : Thomas Ferenczi, Pierre Georges, Jean-Yves Lhomeau Directeur artistique : Dominique Roynette un hebdomadaire plutôt loin du bolchevisme, Secrétaire général de la rédaction : Alain Fourment The Sunday Times. Que faire ? Rédacteurs en chef : Alain Frachon (Éditoriaux et analyses) ; Pour éviter les dérapages, les libéraux-démocra- Laurent Greilsamer (Suppléments et cahiers spéciaux) ; Michel Kajman (Débats) ; Eric Fottorino (Enquêtes) ; tes et la gauche travailliste réclament à cor et à Éric Le Boucher (International) ; Patrick Jarreau (France) ; Anne Chemin (Société) ; Claire Blandin (Entreprises) ; cris une loi de financement public ; Tony Blair et Jacques Buob (Aujourd’hui) ; Josyane Savigneau (Culture) ; Christian Massol (Secrétariat de rédaction) Rédacteur en chef technique : Eric Azan ses « modernisateurs » sont contre. « Les élec- teurs n’en veulent pas », affirmait à la mi-janvier le Médiateur : Robert Solé premier ministre. Quinze jours plus tard, les

Directeur exécutif : Eric Pialloux ; directeur délégué : Anne Chaussebourg sondages lui donnent tort : 56 % des personnes Conseiller de la direction : Alain Rollat ; directeur des relations internationales : Daniel Vernet ; interrogées par l’Institut Gallup sont pour le finan- partenariats audiovisuels : Bertrand Le Gendre cement étatique des partis. Plus grave pour le blai-

Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Michel Noblecourt, vice-président risme : bien que sa formation ait voté une loi qui interdit dorénavant les dons anonymes au-dessus Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994) d’un demi-million de francs et qui limite égale- ment à 150 millions les sommes que chaque parti Le Monde est édité par la SA LE MONDE peut dépenser pour les élections générales, 49 % Durée de la société : cinquante ans à compter du 10 décembre 1994. Capital social : 166 859 ¤. Actionnaires : Société civile Les Rédacteurs du Monde, des électeurs considéraient fin janvier, dans un Fonds commun de placement des personnels du Monde, sondage NOP, que les néotravaillistes, au contact Association Hubert-Beuve-Méry, Société anonyme des lecteurs du Monde, Le Monde Entreprises, Le Monde Europe, Le Monde Investisseurs, Le Monde Presse, Le Monde Prévoyance, Claude-Bernard Participations. du pouvoir et de l’argent, étaient devenus « sor- dides et mal famés ». ILYA50 ANS, DANS 0123 Patrice Claude

Les subventions en débat – la crise, la détresse, la survie, la d’une nourriture saine et savoureu- collèges dans les chambres d’agri- Un Salon bureaucratie étouffante, l’incom- se. Bref, après les élections aux culture. LA HAUSSE internationale des ment. Pourquoi dès lors ne pas sub- préhension des Français, le mépris chambres d’agriculture du 31 jan- Après l’heure des comptes électo- matières premières et les program- ventionner le charbon, l’électricité, du gouvernement… – qui ne peut vier, la confusion est totale. Jamais raux, voici le temps des règlements mes de réarmement amènent peu le gaz, comme on le fait d’ailleurs de l’agriculture qui que dissuader les jeunes de s’orien- excellentes depuis trois ans, les rela- de comptes. L’élection du prési- à peu tous les pays à modifier leur pour les tarifs des chemins de fer ? ter vers les métiers de la terre. tions entre la FNSEA et Jean Glava- dent de l’Assemblée permanente politique économique et finan- Il serait injuste de dire que les parti- Surenchérissant sur le « grand frè- ny sont devenues franchement exé- des chambres d’agriculture cière. Bien que les avertissements sans de la subvention sont moins n’a pas le moral re », le Centre national des jeunes crables, ce qui n’est pas fait pour (APCA), le 29 mars, à laquelle n’aient pas manqué, le gouverne- sensibles que d’autres au danger agriculteurs ne craint pas, dans un apaiser les esprits et travailler devrait se présenter Luc Guyau qui ment n’a senti la nécessité d’agir évident d’une inflation budgétaire Suite de la première page communiqué curieusement tourné concrètement. a déjà composé un cabinet fantô- qu’avec l’affaire des charbons im- ou à la difficulté de réformer la fis- en petite annonce, d’injurier le me avec l’Auvergnat Gilbert Bros portés et nationaux. Il a décidé sa- calité en période préélectorale. L’agriculture est devenue moins ministre en ces termes : « Syndicalis- UNE AIDE DE 15 000 FRANCS et le Breton Jean Salmon, en sera la medi dernier de supprimer la sub- Mais une hausse des prix inté- une façon – un art – de cultiver ou me toujours majoritaire cherche Luc Guyau a interprété les résul- première manifestation. Trois jours vention qui allégeait le prix des pre- rieurs, que provoquerait l’augmen- d’élever qu’une science du vivant. ministre, positif, bienveillant, compé- tats de ce scrutin – qui en nombre plus tard, aux Sables-d’Olonne, la miers ; il a pris une vue d’ensemble tation des prix des produits-clés, Quand un poison alimentaire fait tent, solidaire, pour concertation et de sièges et en conquête de pré- FNSEA tiendra congrès et l’on y des répercussions qu’entraînerait leur paraît plus dangereuse. Une fuir le consommateur, c’est elle plus si affinités. Echange ministre en sidences départementales traduit parlera d’Europe et de renouveau une hausse des seconds, au cours étude approfondie, secteur par qu’on montre du doigt alors qu’il fonctions, état neuf (n’ayant jamais indiscutablement un succès pour le syndical. Avec l’obligation de ne du conseil des ministres qui s’est secteur, demeure nécessaire : si le faudrait incriminer davantage, sans servi)… Convaincus du libre-échan- syndicalisme majoritaire – comme pas évacuer des révisions déchiran- tenu ce matin vendredi. Il n’aurait charbon français et l’électricité doute, les manipulateurs de l’indus- gisme, s’abstenir. » « Les éleveurs un échec du ministre qui « en sous- tes pour essayer de construire une pas été sage de lier le montant de montent, quelles seront les ré- trie agroalimentaire et pharmaceu- sont désespérés », affirme pour sa main avait tout fait pour favoriser la agriculture qui ne soit ni celle de la subvention aux fluctuations des percussions dans les diverses tique. Plus de 50 fermes disparais- part la Coordination rurale. Confédération paysanne ».Ille grand-papa ni celle des apprentis prix des combustibles étrangers. branches industrielles ? Si on les sent chaque jour, sous l’empire du Le Modef fustige ceux qui, somme maintenant de reconnaître sorciers de laboratoire. Le gouvernement dispose au subventionne, combien cela coû- découragement ou le coup des amé- depuis des décennies, « ont cogéré avec « la plus grande clarté le fait contraire de moyens puissants tera-t-il ? nageurs qui laissent dévorer des une politique dont on mesure aujour- majoritaire et de rétablir les voies François Grosrichard pour agir sur le coût des produits hectares par les autoroutes, les d’hui les dégâts en termes de santé d’un véritable dialogue social et des entreprises nationalisées, puis- René Dabernat aéroports ou les zones industriel- publique, de désertification des cam- d’une écoute plus attentive ». René qu’il continue à les aider financière- (17 février 1951.) les. L’agriculture est en crise, moins pagnes, de disparités de revenus, Louail et Patrice Vidieu, porte- RECTIFICATIF financière que sociale, moins d’environnement », ce qui ne donne parole de la Confédération, qui eux conjoncturelle (en dépit des secous- pas une image très engageante de aussi, à juste titre, parlent de vic- AMIENS 0123 SUR TOUS LES SUPPORTS ses sur le marché du bœuf aujour- notre économie agricole. Et la Con- toire aux élections puisque leur Dans l’article consacré aux d’hui, hier du chou-fleur, demain fédération paysanne, en ne se organisation est passée de 20 % en élections municipales à Amiens Adresse Internet : http: // www.lemonde.fr peut-être du vin) que culturelle. démarquant pas lorsqu’il l’aurait 1995 à 27 %, vont faire le siège du (Le Monde du 14 février), nous Les messages même des leaders fallu des diatribes de son leader gouvernement pour obtenir une avons déformé les propos de Joseph Télématique : 3615 code LEMONDE Documentation sur Minitel : 3617 code LMDOC (5,57 F/mn) syndicaux sont-ils d’ailleurs bien aveyronnais José Bové sur la « mal- aide de 15 000 francs par travailleur Gouranton, fondateur de l’associa- ou 08-36-29-04-56 (9,21 F/mn) ajustés ? Luc Guyau, patron de la bouffe », a pu laisser entendre que agricole, notamment pour les peti- tion SOS Gaspi : le TGV Paris-Lille, FNSEA encore pour quelques mois, seuls les petits paysans, sur une tes fermes, la réorientation en pro- qui passe à 40 kilomètres, est une Le Monde sur CD-ROM : 01-44–88-46-60 a trop systématiquement joué des petite tenure, avec de petits fondeur de la PAC (qui va sûrement « décision stupide qui ne fait gagner Index du Monde : 01-42-17-29-89. Le Monde sur microfilms : 03-88-71-42-30 « coups de menton » et des mena- moyens et pas beaucoup d’ambi- faire hurler les céréaliers) et une que vingt-quatre secondes sur le tra- Films à Paris et en province : 08-36-68-03-78 ces à l’égard des pouvoirs publics, tion, étaient capables de rouvrir la modification radicale du mode de jet »,etnon« que vingt-quatre minu- entretenant un registre défaitiste voie d’une agriculture propre et scrutin et de la pondération des tes », comme il était écrit par erreur. 17 ENTREPRISES LE MONDE / SAMEDI 17 FÉVRIER 2001

SOCIAL Renault, PSA Peugeot- ve d’une plus grande générosité tions générales en 2000, en offre trés l’an dernier, les tensions sur ajouter la multiplication des conflits Citroën, Schneider, Société générale, qu’au cours des années précédentes. 2,5 % à 3,4 % cette année. b TOUT l’emploi qui contraignent les direc- dans de nombreux secteurs d’activi- CIC… la plupart des grandes entre- b RENAULT en fait la démonstra- concourt aujourd’hui à inciter les tions à proposer des salaires élevés tés. b L’INDIVIDUALISATION des prises françaises ont engagé des tion. Le constructeur automobile, entreprises à faire des efforts : les aux nouveaux embauchés et l’effet rémunérations nuit à la visibilité des négociations salariales et font preu- qui avait accordé 1,5 % d’augmenta- profits souvent historiques enregis- retard des 35 heures. b IL FAUT y politiques salariales des entreprises. Les grandes entreprises lâchent du lest sur les salaires Les revendications se multiplient depuis plusieurs mois, au moment où les sociétés affichent des profits historiques, les tensions sur l’emploi sont fortes dans certains secteurs, et l’effet des 35 heures se dissipe

RENAULT, PSA Peugeot- res élevés aux nouveaux embau- Les cadres mieux rémunérés à l'embauche autre bonne raison d’augmenter les vidualiser les salaires. Ce que font Citroën, Schneider, Société généra- chés et les 35 heures. « Celles-ci ont rémunérations. « On n’assiste pas à en particulier les banques où, com- le, CIC… la plupart des grandes retardé de deux ans les revendica- ÉVOLUTION DES OFFRES D'EMPLOIS PAR TRANCHE DE SALAIRE un dérapage, mais la tension sur les me au Crédit lyonnais, on estime ne entreprises ont engagé leurs négo- tions salariales que la croissance en pourcentage salaires des cadres est évidente », pas avoir de difficulté de recrute- ciations salariales. Certaines les ont aurait dû provoquer dès 1999 », cons- 40 explique Jacky Chatelain, directeur ment mais de fidélisation. Autre ten- même déjà bouclées. Plusieurs ten- tate un dirigeant de Vivendi-Univer- général de l’association pour l’em- dance : l’attribution de primes à 35 e dances se dégagent : la plus sensible sal. Chez Philips, la direction a déci- 4 trimestre 1999 ploi des cadres (APEC). Dans un con- tous les salariés, ce qui n’a pas d’ef- 30 est qu’en général les directions des- dé d’avancer en mars les négocia- 4e trimestre 2000 texte de pénurie de candidats (on fet-report sur l’année suivante. serrent les cordons de la bourse. tions salariales prévues pour avril, 25 compte 18 pour un poste contre 54 Du coup, les syndicats ont le senti- Dans l’industrie, Renault et Schnei- suite à certaines tensions apparues en 1995), la pression est sensible à ment d’être dépossédés des vrais 20 der en font la démonstration. Le sur des sites où, du fait des 35 heu- l’embauche. « On en arrive à une enjeux. « Il y a des glissements : de la constructeur automobile, qui avait res, il n’y avait pas eu d’augmenta- 15 mentalité de chasseur de prime », négociation de branche à celle d’en- accordé 1,5 % d’augmentation géné- tion générale en 2000. 10 constate M. Chatelain, qui a obser- treprise, des mesures pérennes à des rale en 2000, en accorde de 2,5 % à vé des bonds de 30 % sur certains primes non reconductibles, des aug- 5 3,4 % cette année. Sans parler des « L’ÉTERNEL DÉCALAGE » secteurs. « La tendance observée mentations générales à des politiques mesures individuelles. « C’est une « Les salariés ont pris les 35 heures 0 dans l’informatique depuis deux ans individuelles. Enfin, les mesures sala- avancée intéressante. Cela faisait comme un dû et pas comme un bénéfi- est en train de s’élargir à d’autres sec- riales font place à d’autres éléments deux ou trois ans que Renault engran- ce accordé par l’entreprise. Et comme < 195 196-235 236-275 276-325 326-375 376-425 426-525 teurs », souligne M.Chatelain. de rémunérations comme l’intéresse- geait de bons résultats financiers, les embauches n’ont pas toujours été SALAIRE en kF/par an ment ou la protection sociale », mais les augmentations suivaient tout à la hauteur de la réduction du temps Source : APEC (Association pour l'emploi des cadres) INDIVIDUALISATIONS déplore Pierre Gendre, secrétaire juste le rythme de l’inflation. On sent de travail, la charge de travail a par- La moyenne des salaires d'embauche de cadres a progressé en 2000 « Les salaires sont déterminés en général de FO Banques. la crainte d’une certaine tension. L’en- fois été accrue. Dans ce contexte les (les offres sont moins nombreuses dans la tranche inférieure), du fait fonction de trois paramètres, rappel- L’individualisation des rémunéra- treprise sait qu’elle aura besoin de voi- pressions salariales sont logiques », de la pénurie de candidats dans certaines fonctions. le Bernard Galambaud, directeur tions entraîne peu à peu une indivi- tures dans les mois qui viennent. Elle analyse Hubert Trapet, spécialiste d’études à l’institut Entreprises et dualisation des revendications. Si, à ne pouvait pas prendre de risque », des rémunérations à la Cegos. Si les cant de haut-parleurs Audax Indus- no, à l’appel de tous les syndicats. Personnel : l’équité interne à l’entre- court terme, les directions ne peu- analyse Emmanuel Couvreur, délé- entreprises qui ont signé leurs tries à Château-du-Loir (Sarthe), Pour la CGT, « plus de 80 % des éta- prise, l’équité externe et les efforts du vent que se féliciter de cette évolu- gué syndical central CFDT. Cette accords sur les 35 heures à la fin de chez le fabricant de caravanes SIR à blissements ont été touchés. Casino salarié. Quand le marché de l’emploi tion, certaines reconnaissent qu’en- politique de Renault (qui sert enco- 1998 ou au début de 1999 ont pu Tournon-sur-Rhône (Ardèche), aux n’avait jamais connu un mouvement est actif – ce qui est actuellement le tre les mesures générales, les aug- re souvent de référence), ne fait pas croire qu’elles parviendraient à n’ac- usines Panzani à Marseille (Bouches- de cette ampleur ». La direction avait cas –, l’équité interne, c’est-à-dire la mentations individuelles, l’intéresse- que des heureux : « Cette générosité corder que des augmentations du-Rhône), aux bus de l’aggloméra- auparavant accordé 1,5 % d’augmen- loi du marché, prime. Mais les sala- ment, la participation, les différents ne va pas nous arranger », reconnaît « modérées », celles qui ont conclu tion de Valence (Drôme) où les syn- tation générale, mais cela n’a pas suf- riés ne supportent pas que leur salai- bonus et avantages en nature, sans le directeur des ressources humai- leurs accords en 2000 ne se faisaient dicats ont refusé les 2,2 % d’augmen- fi. « C’est l’éternel débat du décalage re dépende d’une date d’entrée dans parler des stock-options ou de nes d’un groupe de services. déjà plus vraiment d’illusions. tation proposés par la direction. entre les résultats de l’entreprise et l’entreprise. Les directions sont donc l’épargne salariale, elles maîtrisent Tout concourt à une relative géné- Parfois, les pressions se transfor- Dans ces trois dernières entreprises, l’augmentation des salaires », recon- en train de rectifier ce qui est perçu de moins en moins l’évolution glo- rosité : les profits souvent histori- ment en grève, même dans des le conflit a duré plus d’une semaine. naît Thierry Bourgeron, le directeur comme des anomalies, tout en évi- bale des rémunérations. ques des entreprises en 2000, les ten- entreprises de taille moyenne, peu Des débrayages ont eu lieu encore des ressources humaines. tant de démotiver les nouveaux arri- sions sur l’emploi qui ont contraint réputées pour leur conflictualité. Ce sur certains sites de Thales ainsi Les salaires élevés accordés aux vants. » L’exercice est difficile. Le Stéphane Lauer les directions à proposer des salai- fut le cas début février chez le fabri- qu’une journée d’action chez Casi- nouveaux entrants constituent une seul moyen de s’en sortir est d’indi- et Frédéric Lemaître

TROIS QUESTIONS À... direction des salariés qui se dessi- ne en France comme ailleurs. Il Les premiers accords PATRICK MANGE faut une certaine paix sociale, c’est aussi un élément de la productivi- TANT DANS L’INDUSTRIE que dans les ser- res individuelles de 1,4 %. L’accord instaure une ce), contre respectivement 0,6 % et 1,5 % un an Vous êtes « senior economist » té des entreprises. vices, les augmentations accordées sont supé- rémunération minimale annuelle garantie égale auparavant. 1et « strategist » de marché Le partage entre l’investisse- rieures à l’inflation prévue (1,6 %) et l’individua- à 100 000 francs bruts. Le salaire de base d’em- b Casino : 1,5 % d’augmentation générale et chez Merrill Lynch pour les valeurs ment et les dividendes ne devrait lisation progresse. bauche passe de 6 795 francs à 7 380 francs. Au 1,5 % d’augmentations individuelles. françaises. Quel doit être le bon pas évoluer. Ce que demandent les b Renault : la direction augmente les salaires total, les salaires les plus bas bénéficient d’une b AGF : 1,7 % d’augmentation générale, avec équilibre dans la répartition des grands institutionnels, qui investis- de 2,5 % en 2001. Pour les bas salaires (inférieurs augmentation de 3,5 %. un minimum de 3 000 francs par an. (0,6 % avec profits de l’entreprise entre capi- sent à long terme, ce n’est pas plus à 10 000 francs), un minimum de 150 francs est b Schneider : 1 % d’augmentation générale 1 200 francs minimum en 2000). tal et travail ? de dividendes, mais plus de crois- prévu pour l’augmentation du 1er février, ce qui (110 francs minimum) et 1,5 % d’augmentations b La Mondiale : prime de 3 987 francs Les gérants d’actions sont réalis- sance de l’entreprise, car cela valo- correspond, pour le premier niveau hiérarchi- individualisées pour les non-cadres. Pour les annuelle pour les salaires inférieurs à 190 000 tes : une évolution est inévitable. rise mieux leurs titres. que, à une augmentation de 3,4 %. En prenant cadres, dont le salaire est individualisé, les aug- francs, de 2 900 francs pour ceux compris entre Au vu de la pénurie qu’on observe en compte les mesures individuelles et d’ancien- mentations individuelles et le bonus représen- 190 000 et 200 000 francs et de 2 175 francs pour sur une partie de la main-d’œuvre Quels sont les risques si la neté, c’est une hausse moyenne de 4 % des rému- tent 2,5 % de leur masse salariale. ceux compris entre 200 000 et 210 000 francs. qualifiée, ils peuvent accepter des 3répartition ne se fait pas de nérations des ouvriers et des personnels ETAM b Scor : la société de réassurance (1 200 sala- b CIC : 1 % d’augmentation générale plus une fortes hausses de salaires plus indi- façon consensuelle ? (employés, techniciens, agents de maîtrise) qui riés dont 600 en France) applique pour la troisiè- prime de 1 % de la rémunération annuelle (avec vidualisées, en vue de garder cer- Les gérants vont regarder, au est prévue (les rémunérations des cadres, indivi- me année consécutive des augmentations uni- un plancher de 2 500 francs et un plafond de tains salariés, ou pour en recruter cas par cas, entreprise par entrepri- dualisées, ne font pas partie des mesures généra- quement individuelles. Cette hausse se situe 5 000 francs). en cas de forte croissance de l’en- se, si les hausses de salaires ont les). En 2000, Renault avait accordé 1,5 % d’aug- pour 2001 à 3 % (après 2,5 % en 2000) et concer- b Société générale : prime correspondant à treprise. une justification, si elles ont été mentation générale et 1,5 % d’augmentations ne entre 85 % à 90 % des salariés. Des « primes 27 % d’une mensualité (plancher de Tout comme la distribution de bien gérées, et si les perspectives individuelles. au bonus » sont également appliquées à une per- 3 000 francs). stock-options, qui diffère dans le de résultats en 2001 ne se détério- b PSA Peugeot-Citroën : le groupe a accordé sonne sur deux. b Crédit lyonnais : 0,5 % d’augmentation temps le coût de la rémunération rent pas. une augmentation générale des salaires de base b Axa : les hausses de salaires ont atteint générale le 1er janvier et une prime de supplémentaire. Si les salaires enregistrent un des ouvriers et ETAM de 1 % à laquelle s’ajou- 3,6 % en 2000 et au premier semestre 2001 (dont 1 000 francs (mesure unilatérale de la direction). dérapage général, ils redouteront tent 140 francs mensuel à compter du 1er février. 1,4 % d’augmentation générale et 2,2 % d’aug- b Casden-Banques populaires : prime de Les entreprises françaises ont un retour de l’inflation, nuisible à A cette mesure générale s’ajouteront des mesu- mentation individuelle et de primes d’expérien- 6 500 francs. 2réalisé en 2000 de très bons la compétitivité, à la croissance et résultats. Quelle répartition dans à l’emploi à long terme. A moins ce contexte ? que d’autres facteurs, comme une Les profits de cette année sont baisse des impôts, ne compensent Les règles de partage de la valeur ajoutée restent à l’avantage du capital effectivement excellents. Dans ce ces surcoûts. contexte, les gérants d’actions LA « CAGNOTTE »… Par un con- le groupe TotalFinaElf vient-il d’an- ce – ce qui incite les syndicats à Il y a d’ailleurs un signe qui ne pourront aussi comprendre, plus Propos recueillis par cours fâcheux de circonstances, ce noncer pour 2000 un bénéfice histo- revendiquer des mesures de rattra- trompe pas : globalement, les facilement, le meilleur partage en Adrien de Tricornot mot-là s’est chargé, dans le débat rique pour une société française : page –, mais, de surcroît, les résul- règles de partage de la valeur ajou- économique français, d’une conno- presque 50 milliards de francs. tats absolument fantastiques de tée, c’est-à-dire du partage de la tation très particulière. Il renvoie Mais on sait que pour des raisons quelques groupes ne peuvent qu’in- richesse créée par les entreprises, TROIS QUESTIONS À... Il faut sortir de la vision caricatu- diverses, qui tiennent surtout à l’en- citer les salariés à en demander leur ne semblent guère se modifier. rale qui consiste à situer les reven- ANALYSE volée des cours du brut, toutes les part. Depuis quelques semaines, on On se souvient ainsi qu’au début JACQUES BASS dications des salariés dans le court grandes compagnies pétrolières, entend donc quelques grincements des années 1970 les parts des salai- terme et la stratégie des entrepri- La pression des dans le monde ont réalisé, l’an pas- de dents de grands dirigeants patro- res dans cette valeur ajoutée Vous êtes économiste à la ses dans le long terme. L’épargne actionnaires n’incite sé, des profits exceptionnels. naux. « Nous avons eu les 35 heures. étaient approximativement de 1CFDT. Quel doit être le bon salariale peut réconcilier les deux guère les entreprises Il faut donc sans doute mettre de Et maintenant, nous aurons tout de 70 % et celles des profits de 30 %. équilibre dans la répartition des mais elle ne doit pas se substituer à à la générosité côté le secteur de l’énergie pour même les hausses de salaires », se Puis, dans les années 1980, le parta- profits entre capital et travail ? la négociation sur les salaires. L’ap- bien mesurer la tendance de fond. plaint ainsi le patron d’une des ge s’est profondément transformé, La référence doit être la masse proche doit dépasser le seul débat Il reste que, globalement, l’année grandes banques françaises. à l’avantage du capital et au détri- salariale, qui comprend les salaires sur les salaires. Les augmentations aux fantastiques plus-values de 2000 apparaît hors normes. Selon ment du travail, la part revenant mais aussi les emplois. Je pense générales doivent garantir au mini- recettes fiscales encaissées par l’Insee, le taux de marges des entre- LA MONTÉE DES FONDS DE PENSION aux salaires tombant à un petit peu que celle-ci doit évoluer au moins mum le pouvoir d’achat pour corri- l’Etat ces dernières années grâce à prises (excédent brut d’exploita- Il faut, toutefois, fortement relati- plus de 60 %. comme la productivité. A partir de ger l’inflation. Au-delà, il existe de la croissance et à la gestion hasar- tion sur valeur ajoutée) a encore viser cette amertume. Car beau- Or, depuis, les choses sont là, la variable essentielle, c’est le la marge pour jouer sur d’autres deuse qui en a été faite. L’honnête- culminé à des sommets (autour de coup de facteurs continuent de approximativement restées en degré de confiance entre syndicats critères, notamment l’évolution té commande de dire, pourtant, 32,5 % contre 32 % en 1999). Et, de peser pour que la politique salaria- l’état. Même si on ne connaîtra et direction pour construire une des compétences et des carrières. que les finances publiques n’ont fait, les premières rafales de com- le des entreprises reste globale- que dans quelques jours les évalua- politique salariale à moyen terme. pas été les seules bénéficiaires de muniqués publiés, ces derniers ment assez peu expansive. tions précises de l’Insee sur les Une part de la richesse doit être Existe-t-il un risque de tension cette nouvelle période d’aisance. jours, par les sociétés suggèrent D’abord, la désindexation des salai- comptes nationaux de 2000 – et consacrée à l’augmentation des 3si la répartition des profits se Pour les entreprises aussi, ou, en que l’exercice 2000 a été singulière- res sur les prix – réforme majeure donc aussi les comptes des entre- capacités de production qui per- fait au détriment des revenus du tout cas, pour beaucoup d’entre ment faste : 8,5 milliards de francs mise en œuvre lors du tournant des prises –, il semble probable que la mettront de développer l’emploi travail ? elles, l’année 2000 a été particulière- (1,3 milliard d’euros) de profits années 1982-1983 – reste la pierre part des profits ait encore sensible- dans le futur. Nous savons bien Si les entreprises ne jouent pas ment faste, comme elle l’a rare- pour Alcatel (+ 50 %), 4,7 milliards angulaire des politiques salariales ment augmenté l’an passé. qu’il y a des retards en matière le jeu, on assistera à des départs ment été et il n’est pas excessif de de francs pour Danone (+ 5,7 %), françaises. De surcroît, la spectacu- Par avance, on devine donc que d’investissements. Pour l’heure, la du fait des tensions sur le marché. parler de « cagnotte ». Là aussi, 6,5 milliards de francs pour Saint- laire montée en puissance des les grandes entreprises ne seront priorité à l’emploi doit être mainte- Il y a aussi un risque de dégrada- donc, un débat commence à affleu- Gobain (+ 23 %), 1,6 milliard pour investisseurs étrangers, et notam- guère tentées de jouer la carte de nue : salaires, emplois et investisse- tion du climat social. De fait, le rap- rer : entre majoration des dividen- TF1 (+ 57 %). ment des grands fonds de pension la générosité. La pression de leurs ments, voilà les trois éléments port de forces est aujourd’hui des, hausse de l’investissement et Au vu de ces chiffres, on com- anglo-saxons, dans le capital des actionnaires ne les y incite guère. d’un partage équilibré. moins défavorable aux salariés ; augmentations de salaires, quel est prend donc pourquoi la question grandes firmes françaises joue, s’il Et le recul de la Bourse comme c’est une chance pour construire le bon partage de la « cagnotte » salariale se pose dans les grandes en était besoin, son office de rap- la crainte d’un ralentissement éco- Les entreprises françaises ont une négociation salariale plus équi- des entreprises ? entreprises françaises dans des ter- pel : le commandement de la valeur nomique ne peuvent que les 2réalisé en 2000 de très bons librée et plus mature. Il ne faut, certes, pas tirer de con- mes nouveaux. Non seulement pour l’actionnaire exige plus que conforter dans cette attitude résultats. Comment doit-on dans clusions hâtives de chiffres sans beaucoup d’accords de modération jamais des chefs d’entreprise qu’ils précautionneuse. ce contexte adapter la répartition Propos recueillis par doute spectaculaires, mais qui salariale, liés à la mise en place des conduisent des politiques salariales des richesses ? Stéphane Lauer n’ont pas de portée générale. Ainsi 35 heures, sont arrivés à échéan- prudentes. Laurent Mauduit 18 / LE MONDE / SAMEDI 17 FÉVRIER 2001 ENTREPRISES

Usinor, Arbed et Aceralia sont sur le point Nouvelle vague de créer le premier sidérurgiste mondial de licenciements dans la haute Les trois groupes d’acier européens ont annoncé, vendredi 16 février, leur prochain mariage technologie nord-américaine Les sidérurgistes français Usinor, luxembour- semble de leurs activités ». Le mariage devrait groupe d’acier mondial. Après l’alliance conclue geois Arbed et espagnol Aceralia ont ouvert des être officialisé lundi 19 février. Une fusion des avec Nippon Steel, Francis Mer, le patron d’Usi- discussions en vue « du rapprochement de l’en- trois groupes donnerait naissance au premier nor, lance la restructuration mondiale du secteur. Nortel prévoit de supprimer 10 000 emplois

FRANCIS MER, le président des discussions, dès l’été 2000 (Le le Benelux où le nouvel ensemble leur fonds de roulement. En Euro- L’INFORMATIQUE et les télé- (clos au 31 janvier), en baisse de d’Usinor, lance la restructuration Monde du 16 août 2000). A l’épo- aura une implantation industrielle pe, la capitalisation du secteur communications subissent de plein 58,7 %. « Une détérioration continue mondiale de la sidérurgie. Trois que, il s’agissait d’étudier un éven- archi-dominante ou dans les représente 1 % de la capitalisation fouet le ralentissement de l’écono- de l’économie américaine et les fai- semaines après avoir signé un lar- tuel rapprochement dans les aciers aciers plats au carbone (pour totale du marché. mie américaine. Jeudi 15 février, bles dépenses en informatique des ge accord de coopération avec le inoxydables. Au fur et à mesure l’automobile et l’électroménager) Depuis plusieurs années, Fran- après la clôture de la Bourse de particuliers et des entreprises ont con- japonais Nippon Steel, le groupe des réunions, les deux groupes ont où le nouvel ensemble sera très cis Mer est persuadé que pour New York, plusieurs grands grou- tribué à ce ralentissement », a décla- français a annoncé, vendredi décidé d’aller plus loin, malgré les présent. Mais il sera sans doute dif- retrouver une rentabilité et un pes américains ont annoncé des ré Carly Fiorina, PDG du groupe. 16 février, avoir engagé des discus- risques importants d’un tel rappro- ficile à la Commission européenne attrait financier, les groupes sidé- plans de licenciements. Le construc- « Compte tenu de la visibilité, nous sions avec son concurrent luxem- chement. Ni Arbed, qui a repris de s’opposer à une concentration rurgiques doivent grandir et acqué- teur informatique américain Dell, ne comptons pas revenir à une crois- bourgeois Arbed et sa filiale espa- l’espagnol Aceralia en 1997, ni Usi- européenne dans un secteur qui rir la taille mondiale. La norme numéro deux mondial, et l’équipe- sance à deux chiffres pour cette gnole Aceralia, « en vue du rappro- nor, qui a fusionné avec le belge souffre de surcapacités chroni- d’une production de 50 000 ton- mentier de télécommunications année », a-t-elle prévenu. Fin jan- chement de l’ensemble de leurs acti- Cockerill Sambre en février ques. Les marchés boursiers la nes et une présence sur tous les canadien Nortel ont ainsi prévu de vier, Mme Fiorina avait déjà utilisé vités ». Le groupe se refuse, pour 1999, n’ont complètement achevé réclament depuis des années. continents, de façon à pouvoir sui- supprimer respectivement 1 700 et l’arme du « downsizing » ou dégrais- l’instant, à en dire plus. Une annon- leur intégration. Agacés par la désorganisation vre les grands clients, notamment 10 000 emplois, au vu de résultats sage (Le Monde du 31 janvier). ce sera faite lundi 19 février. Ven- du secteur et les pertes récurren- les constructeurs automobiles, lui financiers en baisse. dredi matin, les cours d’Usinor et SURCAPACITÉS CHRONIQUES tes des fabricants, les investisseurs paraissent être les nouvelles réfé- Dell prévoit un résultat complète- 11 % DES EFFECTIFS d’Arbed ont été suspendus pour la La fusion des deux groupes, déjà se sont totalement détournés de la rences. La fusion avec Arbed, ment stable pour son premier tri- Dans le secteur des télécommuni- journée à la Bourse de Paris. très forts en Europe, risque d’être sidérurgie. Quelles que soient après l’alliance avec Nippon Steel mestre 2001 (février à avril), alors cations, la situation est tout aussi La fusion des trois groupes don- examinée à la loupe par les autori- leurs performances et leur straté- – qui pourrait d’ailleurs être ame- que le spécialiste de la vente directe préoccupante. Nortel Networks a nerait naissance au premier grou- tés européennes de la concurren- gie, les groupes du secteur sont née à se renforcer par la suite– d’ordinateurs avait habitué les annoncé, jeudi, la suppression de pe sidérurgiste mondial, avec un ce. Des cessions seront certaine- valorisés moins de la moitié de s’inscrit dans cette vision. investisseurs à des taux de croissan- 11 % de ses effectifs, soit 10 000 chiffre d’affaires de 29 milliards ment imposées, notamment dans leur actif net et parfois moins que Dans la foulée de ces deux mou- ce supérieurs à 40 %. « La demande emplois (6 000 de plus que prévu). d’euros, 115 000 salariés environ, vements d’Usinor, 2001 s’annonce a été nettement plus faible que ce Nortel a également révisé à la bais- et une production de plus de comme la grande année de la réor- que tout le monde attendait au début se ses prévisions de résultats pour 50 millions de tonnes d’acier. Les Un ensemble de 29 milliards d’euros ganisation de la sidérurgie au du quatrième trimestre », a commen- le premier trimestre. Il table sur un trois groupes n’ont donné aucune niveau mondial. Déjà, l’allemand té Michael Dell, son PDG. En 2000, chiffre d’affaires de 6,3 milliards de information sur les modalités de b Usinor : le groupe français a 2000 un chiffre d’affaires de ThyssenKrupp a annoncé à son Dell avait réussi à augmenter ses dollars canadiens (près de 30 mil- leur rapprochement. Compte tenu enregistré en 2000 un chiffre 13,2 milliards d’euros, avec tour des discussions avec des par- profits de 24 %, à 2,3 milliards de liards de francs), contre une prévi- de leur situation financière fragile, d’affaires de 15,7 milliards d’euros. l’espagnol Aceralia, acquis en tenaires japonais. Une fusion dollars (plus de 15 milliards de sion antérieure de 8,1 milliards de leur mariage devrait prendre la for- Sa capitalisation boursière atteint 1997. Sa capitalisation Arbed-Usinor devrait avoir des francs) pour un chiffre d’affaires de dollars canadiens. La semaine der- me d’une offre publique d’échan- 3,52 milliards d’euros. L’entreprise boursière est de 847 millions répercussions encore plus lourdes. 31,89 milliards (+ 26 %). Pour le nière, Cisco avait également annon- ge d’actions. Usinor, qui affiche emploie 64 000 salariés. Les aciers d’euros. L’entreprise, emploie Même les sidérurgistes améri- début de 2001, le groupe texan pré- cé une chute de 5 % de son chiffre une capitalisation boursière trois plats au carbone représentent 50 000 salariés. Les produits cains, protégés par de conforta- voit encore une croissance de 28 % d’affaires pour le premier trimes- fois plus élevée qu’Arbed et deux 58 % de son activité, les aciers plats représentent 41 % bles barrières douanières, pour- de son chiffre d’affaires, au détri- tre. Le ralentissement de l’écono- fois plus grande que celle d’Acera- inoxydables 23 % et la de son activité, les produits longs raient être amenés à sortir de leur ment de ses concurrents et au prix mie a été plus sévère qu’escompté, lia, devrait être l’opérateur princi- transformation-distribution 17 %. 25 %, l’acier inoxydable 7 % isolement. de réductions tarifaires drastiques. « et le marché américain risque de pal de la fusion. b Arbed : le groupe et les autres activités « Beaucoup attendent un déclin plus se maintenir ainsi jusqu’au quatriè- Usinor et Arbed avaient engagé luxembourgeois a réalisé en de négoce 27 %. Martine Orange fort pour l’ensemble du secteur », me trimestre », a déclaré le PDG du s’est défendu M. Dell. Pour préser- groupe. Les opérateurs de télécom- ver ses marges, le groupe affirme munications, aux Etats-Unis et en n’avoir d’autres solutions que la Europe, ont annulé certaines de La Poste veut poursuivre son développement dans les services financiers réduction de 4 % de ses effectifs leurs commandes pour les réseaux (1 700 emplois). fixes et de fibres optiques et ont CETTE FOIS, ça y est. Martin que année, 357 dépôts dans toute riat est toujours dans les limbes. niveau européen et les nouvelles Son concurrent Hewlett-Packard décidé de décaler leurs investisse- Vial, président de La Poste depuis l’Europe, 20 000 salariés et 130 000 M. Vial souhaite également technologies. n’a pu éviter l’effondrement de son ments dans les futurs réseaux de décembre 2000 – il en était aupara- clients », annonce fièrement « reprendre les discussions avec la L’acquisition de DPD ne répond résultat. Il a annoncé, jeudi, un téléphonie sans fil. vant directeur général – a pu M. Vial. Grâce à cette acquisition, SNCF » pour entrer dans le capital que partiellement au défi de l’inter- bénéfice net de 328 millions de dol- annoncer, mercredi 14 février, l’ac- la plus importante jamais réalisée de Géodis, la filiale de transport nationalisation. M. Vial veut aussi lars au premier trimestre de 2001 Christophe Jakubyszyn quisition du deuxième réseau de par l’établissement public, « La Pos- routier de l’opérateur ferroviaire. relever celui-ci dans un domaine transport de colis allemand, DPD. te est leader en France pour le trans- Cette acquisition a été pour le politiquement plus sensible : les Cela faisait trois ans que La Poste port de colis rapide, deuxième en nouveau président l’occasion de services financiers. « Nous n’allons essayait d’acquérir ce réseau de Allemagne et quatrième en Grande- présenter sa stratégie. Selon lui, La pas vendre nos produits à l’étranger Les Européens préparent l’harmonisation franchisés, mais elle n’avait jus- Bretagne depuis l’acquisition de Poste est confrontée à quatre mais nous allons appuyer le dévelop- qu’ici que 50,4 % du capital. Mayne Nickless ». Selon M. Vial, la défis : l’internationalisation, qui ris- pement de nos filiales, comme la L’achat, pour un montant non maîtrise du réseau DPD devrait que de transformer les postes en CNP à l’étranger, et nous discutons de leurs marchés financiers dévoilé, de six nouvelles sociétés faciliter les négociations pour un « simples sous-traitants des intégra- avec des opérateurs postaux euro- appartenant à ce réseau lui permet partenariat capitalistique et com- teurs » si elles ne sont pas capables péens qui vendraient volontiers cer- LES ÉPARGNANTS européens et ter une nouvelle approche réglemen- de contrôler 85 % du capital et des mercial entre Géopost, la filiale d’accompagner leurs clients à taines sicav en commun. » les entreprises ne peuvent pas espé- taire européenne. Dans ce nouveau droits de vote. « DPD, c’est 700 mil- colis et logistique de La Poste, et l’étranger, la pluri-activité (cour- rer voir se mettre en place rapide- cadre, la Commission, le Parlement lions d’euros de chiffre d’affaires, les postes espagnole et italienne. rier, colis, activités financières), LA QUESTION DU STATUT ment un marché unique européen européen et le Conseil des ministres 256 millions de colis transportés cha- Annoncé depuis un an, ce partena- l’évolution réglementaire au Le développement de La Poste et fluide des actions et des obliga- définiraient des principes-cadres et dans les services financiers est, tions. Il faudra encore au moins qua- délégueraient à un deuxième niveau selon M. Vial, indispensable à son tre ans pour réussir à dépasser les le soin d’élaborer, sous leur contrô- équilibre. « Les Allemands, qui spécificités nationales. Encore faut- le, l’élaboration des mesures plus avaient séparé les activités financiè- il que les réformes aillent vite et techniques. Celles-ci seraient con- res, ont fait marche arrière. Et les Bri- commencent par revoir le processus çues par un nouveau Comité euro- tanniques lancent des appels d’of- d’élaboration des réglementations péen des valeurs mobilières fres pour vendre des produits finan- au niveau européen. Tel est le cons- (CEVM), composé de représentants ciers des banques dans le réseau pos- tat d’Alexandre Lamfalussy, qui pré- des gouvernements nationaux, s’ap- tal. La France dispose du plus grand side le Comité des sages chargé de puyant sur l’avis d’un Comité euro- réseau de contact en Europe, la pluri- réfléchir à « la régulation des mar- péen des régulateurs des valeurs activité permet d’irriguer ce réseau chés européens de valeurs mobiliè- mobilières (CERVM), composé par auquel tout le monde tient tant. » res » par les ministres des finances les dirigeants des différentes COB M. Vial entend également poursui- de la Communauté européenne européennes. Ce CERVM serait aus- vre les efforts de La Poste dans le depuis juillet 2000. Le conseil Eco- si chargé de préciser les recomman- commerce électronique. Le fin, qui regroupe les ministres euro- dations interprétatives. 27 février, il annoncera la création péens des finances, doit examiner Les promoteurs de ce système doi- d’une filiale destinée à proposer ces recommandations finales début vent encore convaincre : sera-t-il des services intégrés aux PME. mars, afin que des mesures puissent adapté pour suivre les évolutions Après une année 2000, relative- être prises par les chefs d’Etat et de très rapides des marchés finan- ment mauvaise sur le plan de la gouvernement au conseil de Stoc- ciers ? Le Centre for European Poli- qualité du courrier, pour cause de kholm les 23 et 24 mars. cy studies (CEPS) a d’ores et déjà mise en place des 35 heures, La Pos- fait savoir qu’il lui paraissait aussi te va multiplier en 2002 les chartes « INEFFICACITÉ KAFKAÏENNE » « lourd et bureaucratique ». Cer- d’engagements qualité, comme M.Lamfalussy estime que la tains, en France, regrettent aussi elle vient de le faire avec son princi- méthode de travail des institutions que le Comité des sages n’ait pas pal client : la vente par correspon- communautaires est « lourde et décidé de former rapidement une dance. Cela va de pair avec un ren- bureaucratique ». Et que le système autorité de régulation européenne. forcement du dialogue social. Si réglementaire actuel ajouté au « pat- M. Lamfalussy estime, lui, que c’est M. Vial refuse de parler d’« alerte chwork » d’institutions nationales prématuré. sociale », comme à la RATP, il débouche sur une « inefficacité kaf- entend qu’« avant le déclenche- kaienne ». Il propose donc d’adop- Sophie Fay ment d’un conflit tous les moyens de le prévenir aient été explorés ». Reste l’épineuse question du sta- tut de La Poste. Celle-ci a-t-elle les L’Etat espagnol met en vente moyens de faire face aux défis qui l’attendent sans ouvrir son capi- tal ? « Notre modèle n’est pas la la compagnie aérienne Iberia Deutsche Post. » Paralèllement à sa mise en Bourse partielle, la poste LE GOUVERNEMENT espagnol a déposé, jeudi 15 février, auprès des allemande a supprimé 5 000 gui- autorités boursières madrilènes, une offre publique de vente (OPV) de chets non rentables. Sachant qu’il la participation de 53,9 % qu’il détient encore dans la compagnie n’y a pas de consensus sur ce sujet aérienne espagnole Iberia. Prévue initialement au printemps 1999, cet- en France, M. Vial n’entend pas te privatisation totale a été reportée à maintes reprises. Lors d’une pre- plaider pour une ouverture du capi- mière étape, voilà deux ans, 40 % du capital avaient été vendus à un tal de La Poste. « Le gouvernement noyau dur d’actionnaires, et 6,1 % attribués aux salariés d’Iberia. Bri- a dit que ce n’était pas à l’ordre du tish Airways et American Airlines, ses partenaires au sein de l’alliance jour, rappelle-t-il. Nous voulons à la internationale Oneworld, avaient pris respectivement 9 % et 1 % de la fois créer de la richesse tout en parti- compagnie espagnole. cipant à des missions d’intérêt géné- Selon le journal El Pais de jeudi, 45 % à 55 % de l’OPV seront destinés ral. C’est plus difficile que la seule aux particuliers, 25 % à 35 % aux investisseurs institutionnels espa- recherche de profits ou la seule pré- gnols et étrangers, et 2,5 % réservés au personnel de la compagnie. occupation du service public. » L’Etat pourrait se réserver une golden-share lui donnant un droit de veto sur les décisions stratégiques de la compagnie. Frédéric Lemaître 19 COMMUNICATION LE MONDE / SAMEDI 17 FÉVRIER 2001 La transformation de « Sud Ouest » se poursuit sans son PDG Jean-François Lemoîne, décédé jeudi 15 février à 57 ans, avait engagé le groupe dans une profonde modernisation, qui doit aboutir en 2002 à une nouvelle formule du quotidien. Contrôlée à 80 % par la famille, l’entreprise sera provisoirement dirigée par ses deux adjoints au directoire

IL AURA MANQUÉ quelques Depuis près de dix ans, marqué politique de diversification. L’héri- Le journal aurait pu ne pas se nistrateur général chargé du déve- cityguides sur Internet, le groupe mois à Jean-François Lemoîne, par le profond handicap consécutif tier d’une des dernières dynasties remettre de deux longs conflits loppement. Ce sont eux qui ont est désormais engagé dans une PDG du groupe Sud Ouest, décédé à un accident de voiture qui l’obli- familiales de la presse régionale sociaux avec le syndicat du livre assuré la continuité lors des pério- course en avant, coûteuse financiè- jeudi 15 février (lire page 10), pour geait à de fréquentes absences, issues de la Libération a anticipé, CGT en 1972 et en 1994. Le dernier des d’absence et d’hospitalisation rement, aux résultats incertains. parachever son projet de transfor- Jean-François Lemoîne a accéléré avant bien d’autres, les virages suc- en date a laissé des traces. Avec des devenues de plus en plus fréquen- Selon toute vraisemblance, Eliette mation radicale du quotidien fon- la mutation de l’entreprise vers la cessifs des transformations techno- méthodes de marketing et de tes. Ils devraient poursuivre leur Lemoîne devrait, dans un premier dé par son père au moment de la constitution d’un groupe multi- logiques et sociales. Sa position de management peu en cours dans la « régence ». temps, assurer de nouveau libération de Bordeaux, en 1944. média (lire ci-dessous). Sans céder monopole absolu sur la région presse régionale, Jean-François A l’exception de Francis Balle, l’intérim. Sur les trois rotatives de la nouvel- pour autant à la tentation du renon- Aquitaine a sans aucun doute favo- Lemoîne a, progressivement, réus- universitaire, ancien membre du A l’annonce de la disparition de le imprimerie du quai Brazza, bâtie cement aux valeurs et aux exigen- risé l’éclosion d’un groupe aux si à faire prévaloir ses choix. Il a Conseil supérieur de l’audiovisuel son capitaine, le bateau amiral n’a sur 16 000 mètres carrés sur la rive ces traditionnelles du journalisme, finances saines, géré avec un pru- pour cela, bénéficié d’un soutien (CSA) et des représentants des jour- pas bronché. Sud Ouest a paru nor- droite, devrait sortir, au début de il est devenu une référence pour sa dence, sans coups d’éclats. sans faille de sa mère, Eliette (qua- nalistes, le conseil de surveillance malement jeudi soir. Juste un cal- 2002, un nouveau journal entière- tre-vingt-cinq ans), qui a assuré l’in- ressemble à un cénacle familial me et un silence inhabituels dans ment rénové, dans son format térim durant son accident en 1991, avec pour président Jean-Michel les couloirs, les rédactions et l’ate- – tabloïd –, sa maquette et surtout Les réactions mais aussi des autres membres Blanchy, beau-frère de Jean-Fran- lier. Un bandeau de « une » et un son contenu, étalé sur 80 pages. d’une famille nombreuse, qui con- çois Lemoîne, et comme vice-prési- éditorial saluant « la foi en l’écrit » Cette évolution, qui représente Le président Jacques Chirac a exprimé sa « très vive émotion et une trôle 80% du capital du groupe aux dent, son frère Philippe, un ancien d’un « humaniste en alerte », une un investissement de 300 millions profonde tristesse » après la mort du PDG de Sud Ouest, « l’un de ces côtés de la société civile des journa- journaliste de presse magazine, troisième page d’hommage avec de francs (45,7 millions d’euros), a grands patrons qui marquent l’histoire de la presse française. Il était un listes (20%). reconverti dans la restauration à des articles non signés : Sud Ouest a été longuement réfléchie par l’équi- entrepreneur dans l’âme (…), avait mis au service de Sud-Ouest, son jour- Paris. Parallèlement siège un comi- choisi la discrétion. Comme l’aurait pe que s’est constituée le PDG du nal qu’il aimait tant et dont il était légitimement si fier, le meilleur de lui- DES PROCHES POUR LA RÉGENCE té de direction regroupant l’ensem- voulu Jean-François Lemoîne, et groupe. Dans la rédaction comme même : énergie, enthousiasme, capacité d’entraînement et volonté d’inno- Avec l’extension des activités et ble des responsables des titres et comme la famille a souhaité que dans l’administration et les servi- vation ». Pour Lionel Jospin, Jean-François Lemoîne « avait su antici- des filiales, et après avoir engagé le des filiales. Ce système, dont la soient organisées les funérailles. Ni ces techniques, des groupes de tra- per les nécessaires adaptations de la presse quotidienne et transformer le quotidien dans sa mutation indus- cohésion est restée jusqu’à présent fleurs ni couronnes, on ne pourra vail ont planché sur un nouveau groupe (…) en une entreprise moderne et compétitive ». Catherine trielle, le PDG a, en 1999, procédé à inébranblable, risque-t-il d’être fra- venir qu’en ami, samedi 17 février « modèle » qui devrait «révolution- Tasca, ministre de la culture et de la communication, a regretté la per- une transformation juridique de gilisé par la disparition de la figure après-midi à La Réunion, berceau ner» les critères traditionnels de la te de « l’un des très grands noms de la presse française ». l’entreprise en société holding emblématique et tutélaire, garante de la famille, près de Casteljaloux presse régionale : nouveau décou- A Bordeaux, le député-maire Alain Juppé a salué « le grand chef avec directoire et conseil de sur- de l’unité de l’entreprise et des inté- en Lot-et-Garonne. page géographique des éditions, d’entreprise qui a su faire de Sud Ouest un grand groupe (…) très vivant, veillance. Au directoire, il a nommé rêts patrimoniaux de la famille ? décloisonnement des équipes et très diversifié » et le « Bordelais très attaché à sa ville ». Nicolas de ses deux plus proches collabora- Avec la création du nouveau cen- Michel Delberghe, des rubriques pour s’adapter aux Tavernost, président du directoire de M6, a quant à lui rappelé le teurs, Pierre Jeantet, directeur tre d’impression, le lancement avec Pierre Cherruau, évolutions démographiques et « soutien sans faille apporté par Jean-François Lemoîne à M6 dès la créa- général, ancien directeur de la d’une télévision locale et la consti- correspondant régional sociologiques du lectorat. tion de la chaîne, en s’engageant dans son capital ». rédaction, et Olivier Faguer, admi- tution d’un réseau national de à Bordeaux Du quotidien régional à l’entreprise multimédia MALGRÉ le handicap qui l’affec- dans l’édition, avec un catalogue tait depuis près de dix ans, Jean- de près de 350 ouvrages essentielle- François Lemoîne, PDG du groupe ment centrés sur l’histoire et le Sud-Ouest, a conduit la transfor- patrimoine d’Aquitaine. Pour s’as- mation du quotidien régional, surer un contrôle quasi-total du dont il était l’héritier en ligne direc- marché publicitaire, la filiale S3G te, en une véritable entreprise mul- de Sud Ouest a créé un réseau de timédia, ancrée dans sa région sur trente-quatre journaux gratuits sur tous les supports. quatorze départements (1,6 mil- La galaxie du groupe reste articu- lion d’exemplaires) dont il assure lée autour de la presse écrite, la lui-même l’impression et la distri- principale activité, qui représente bution. Seule exception en France, les trois quarts d’un chiffre d’affai- cette prédominance ne lui a pas res de 1,7 milliard de francs été contestée, y compris par le (260 millions d’euros) en 2000 groupe Spir (filiale de Ouest Fran- pour un effectif de 2 060 salariés. ce) pourtant présent sur l’ensem- Titre phare autant qu’emblémati- ble du territoire. que par ses exigences rédactionnel- Avec la libéralisation des ondes les, Sud-Ouest, deuxième quotidien et des antennes, Jean-François régional après Ouest-France, Lemoîne n’a pas manqué le virage atteint une diffusion totale payée de l’audiovisuel. Sa filiale Atlantel de 336 831 exemplaires en 1999, Radio assure les décrochages selon Diffusion Contrôle, sur ses locaux et la régie publicitaire d’Eu- vingt éditions couvrant huit dépar- rope 2 sur onze villes de la région. tements. Après l’ouverture de sa Dès 1989, le groupe a pris une parti- nouvelle imprimerie au début cipation de 1 % dans la chaîne M6, 2002, le quotidien d’Aquitaine pré- dont il a assuré le premier décro- pare une profonde transforma- chage local en 1989. Depuis 2000, il tion, dans sa forme comme dans s’est associé à la chaîne dans la son contenu. reprise des Girondins, le club de football de Bordeaux. UNE PRÉDOMINANCE INCONTESTÉE Sa société de production fournit A la suite d’un accord tacite de également en reportages TF1, LCI répartition du territoire avec La et L’Equipe TV. Alors que le CSA Dépêche du Midi, Sud Ouest s’est lui a attribué une fréquence pour porté acquéreur d’autres quoti- le lancement de TV7 Bordeaux, qui diens départementaux en difficulté devrait démarrer au printemps, le pour éviter l’emprise du groupe groupe s’est aussi lancé dans l’ex- Hersant dans la région. Successive- périmentation de la TV sur Inter- ment, se sont ajoutés La Charente net avec CanalWeb, tout en pre- libre (38 798 exemplaires de diffu- nant une participation dans le sion en 1999) à Angoulême en réseau câblé de Bordeaux. 1963, L’Eclair des Pyrénées (9 130 Mais c’est dans le domaine des ex.), journal d’inspiration catholi- « cityguides », réseaux de proximi- que à Pau en 1970 puis, en 1975, té sur la Toile, que Sud Ouest a son concurrent «radical-socialiste» accentué sa diversification dans le La République des Pyrénées (30 731 numérique, avec la société Atlantel ex.) et enfin La Dordogne Libre à Media. Associé au groupe de pres- Périgueux (5 071 ex.) en 1983. se espagnol Correo, dont il possè- Le groupe a également renforcé de 6,5% du capital, il est à l’origine ses positions géographiques par le de la création de Viapolis, un rachat d’hebdomadaires locaux, réseau bientôt national adopté par soit au total 36 000 exemplaires, et dix-neuf titres, dont Le Figaro et s’est diversifié dans la presse maga- Libération ainsi que dix-sept quoti- zine en reprenant des titres spécia- diens régionaux. lisés dans le surf à Biarritz. Il dispo- se aussi d’un secteur florissant M. De Ecclestone met son veto à l’entrée de Kirch dans EM-TV LE BRITANNIQUE Bernie Ecclestone a mis son veto à l’entrée du magnat allemand Leo Kirch dans la société de droits audiovisuels EM-TV, selon le Handelsblatt du vendredi 16 février. M. Ecclestone, fondateur de la société propriétaire des droits commerciaux des Grands Prix de F1, la SLEC, affirme qu’aucune chaîne de télévision ne peut entrer dans son capital. Toutefois, il accueillerait volontiers Leo Kirch comme simple investisseur passif. Actuellement, EM-TV détient 50 % de la SLEC et peut exercer une option sur 25 % supplémentai- res. Selon Kirch, le veto de M. Ecclestone n’a pas lieu de s’exercer car, à l’issue de ses accords avec EM-TV, le groupe munichois ne prendra que 49 % dans la SLEC : il n’y a donc pas de prise de contrôle. 20 / LE MONDE / SAMEDI 17 FÉVRIER 2001 b FINANCES ET MARCHÉS

EUROPE

TABLEAU DE BORD ÉCONOMIE

FRANCFORT DAX 30 LONDRES FT100 PARIS CAC 40

TSHUDPH STPUDSH

TIPUDUH ple des autres grandes banques

TVRV TPVQ

AFFAIRES Arrendondo, a démissioné TRRH Le ralentissement centrales, qui ont toutes baissé

TUIU TISI pour s’occuper de projets TQTH leurs taux pour se mettre à l’abri

TSVS THPH personnels, a annoncé jeudi TPVH américain rend le du refroidissement conjoncturel.

la firme américaine. Entrée à a L’euro « va encore probalement TRSR SVVW INDUSTRIE TIWW

Yahoo Europe en 1997, Japon moins optimiste remonter car ses fondamentaux

TQPP SUSV

b ENI : le Trésor italien a elle assurera l’intérim TIIW économiques sont positifs », a

TIWH STPU

annoncé, vendredi 16 février, la en attendant la nomination [[[THQW [[[ [[[LE GOUVERNEMENT japonais a assuré jeudi Laurent Fabius devant

IT xF Q tF IT pF IT xF Q tF IT pF cession de 5 % du capital du d’un successeur. IT xF Q tF IT pF légèrement revu à la baisse, vendre- des étudiants de l’Ecole nationale pétrolier ENI pour une valeur de di 16 février, son diagnostic sur des ponts et chaussées. « Il ne faut b Indices cours Var. % Var. % 2,7 milliards d’euros, ramenant sa T-ONLINE : le premier Europe 12 h 30 f se´lection 16/02 15/02 31/12 l’économie, estimant que la reprise pas regarder le cours de l’euro au

participation à 30,3 %. Il s’agit de fournisseur d’accès européen à allait être affectée dans les pro- jour le jour mais avoir une vue à ± ± IDPV RDTW EUROPE EURO STOXX 50 RSRVDTH

± la cinquième tranche de Internet, filiale de l’opérateur ± chains mois par le ralentissement moyen terme », a dit le ministre de RQRVDPS IDSS RDSV EUROPE ƒ„yˆˆ SH

± privatisation du sixième pétrolier allemand Deutsche Telekom, ± aux Etats-Unis : « Le rythme de la l’économie, alors que l’euro cote QUVDSU IDIW QDQV EUROPE i ‚y ƒ„yˆˆ QPR

± ± IDPW PDTW mondial. a décidé d’abandonner EUROPE STOXX 653 QSHDIH reprise économique est devenu plus moins de 0,91 dollar jeudi pour la

± ± STPUDSH IDQS SDHR son forfait d’accès illimité. PARIS geg RH modéré », écrit le Bureau du gou- première fois depuis près de deux

b

PSQQDQP HDIQ PDPT PSA/FIAT : les deux Il a accusé une perte PARIS wshgeg vernement (Cabinet Office) dans mois (lire pages 2 et 3), victime de

± ± QVRTDQH IDPV RDQV constructeurs automobiles ont d’exploitation de 85,8 millions PARIS ƒfp IPH son rapport mensuel pour février. la conviction des investisseurs que

± ± QTQRDQI HDVS QDTQ décidé de poursuivre leur d’euros en 2000. PARIS ƒfp PSH Pour expliquer cette révision, la croissance américaine connaîtra

 PWRUDWW HDIU RDTS coopération sur les véhicules PARIS ƒigyxh we‚gri Tokyo met en avant la décéléra- une reprise rapide.

b ± ± TIVDQT IDHQ QDHP utilitaires légers et les FRANCE TÉLÉCOM : AMSTERDAM eiˆ tion de l’économie américaine et

± ± a QHHVDWI HDQP HDSP monospaces au-delà de 2008, date l’opérateur lance un tarif BRUXELLES fiv PH son impact sur les exportations ITALIE : la production indus-

±

TSHUDPH IDPV IDIR jusqu’à laquelle courent leurs unique de connexion à Internet FRANCFORT heˆ QH japonaises, jusqu’à présent l’un trielle a enregistré une hausse de

± ±

TIPUDUH IDIQ IDSP accords actuels. Une pré-étude sur de 14 centimes par minute, LONDRES p„ƒi IHH des moteurs de la reprise de la 3,2 % en 2000, selon l’Institut natio-

± WUUQDQH HDWQ UDPV un nouveau véhicule utilitaire sera au-delà de la première minute MADRID ƒ„ygu iˆgrexqi deuxième économie mondiale. nal des statistiques (INS). En 1999,

± ± RIWUWDHH IDPT QDWV lancée. facturée 70 centimes. Par rapport MILAN wsf„iv QH C’est la deuxième fois en quatre la production industrielle avait pro-

± ± UVITDRH HDTQ QDWP au tarif actuel, le consommateur ZURICH ƒ€s mois que le gouvernement révise à gressé de 0,1 %. b MITSUBISHI : le constructeur est gagnant si sa connexion dure la baisse son diagnostic. En novem- automobile japonais a annoncé, plus de 8 minutes. ´ bre 2000, il l’avait changé pour la a IRLANDE : le ministre des jeudi 15 février, le rappel de AMERIQUES première fois depuis finances Charlie McCreevy a pré- 1,4 million de véhicules FINANCES septembre 1998 en qualifiant la cisé jeudi une série de mesures de

défectueux au Japon (400 000) et NEW YORK Dow Jones NEW YORK Nasdaq EURO / DOLLAR reprise de « modérée ». Tokyo réductions d’impôts et confirmé

IHVWIDHP PSSPDWI aux Etats-Unis (1 million). Le b CRÉDIT SUISSE : le groupe HDWIP estime toutefois que l’économie les grandes lignes de son budget

IHWVQ QITS groupe, dont DaimlerChrysler bancaire a annoncé vendredi HDWSS demeure sur « le chemin d’une 2001, qui a pourtant valu à l’Ir-

détient 34 %, était déjà au centre que sa filiale d’assurances reprise autonome, comme le mon- lande un avertissement de la part IHVSH PWWH

d’un scandale pour avoir Winterthur allait céder son HDWQP trent la progression des bénéfices et de l’Union européenne.

IHUIU PVIT

dissimulé des défauts sur ses activité d’assurances pour les HDWHW de l’investissement des entreprises ».

IHSVR PTRI

véhicules, l’obligeant à rappeler grandes entreprises Winterthur HDVVT Le nombre de faillites d’entrepri- a ISRAËL : le PIB a enregistré

IHRSI PRTT

650 000 voitures. International au groupe de HDVTP ses a diminué en janvier pour la une chute de 9,8 % en glissement

IHQIV PPWI services financiers basé aux HDVQW première fois en quinze mois au annuel au quatrième trimestre

b DAEWOO : trois syndicalistes Bermudes, XL Capital, pour [[[ [[[ [[[Japon, mais le total de leurs passifs 2000, en raison principalement des IT xF Q tF IS pF IT xF Q tF IS pF sud-coréens vont se rendre en 600 millions de dollars. IT xF Q tF IT pF a grimpé en flèche sur la même retombées de l’Intifada, le soulève- France la semaine prochaine Indices cours Var. % Var. % période. ment palestinien qui a débuté fin Ame´rique 9h57 f se´lection 15/02 14/02 31/12

pour tenter d’y retrouver le b SUN LIFE FINANCIAL OF septembre, selon le bureau central

IHVWIDHP HDVW HDWU E´TATS-UNIS hy‡ tyxiƒ

fondateur du conglomérat en CANADA : la compagnie a ÉTATS-UNIS : il ne faut pas des statistiques.

IQPTDTI HDVH HDRV E´TATS-UNIS ƒ8€ SHH

faillite Daewoo, Kim d’assurance britannique a compter sur les Etats-Unis pour

PSSPDWI PDRU QDQQ E´TATS-UNIS xeƒhe gyw€yƒs„i

Woo-Choong, recherché pour annoncé jeudi l’arrêt de ses ventes soutenir la croissance dans le a PÉTROLE : l’extension de l’ex-

VWTUDPU HDTQ HDQV TORONTO „ƒi sxhiˆ

fraude, qui s’y cacherait. directes de polices d’assurances monde, a prévenu le secrétaire ploitation pétrolière en Alaska

ITWQUDIW FFFF II SAO PAULO fy†iƒ€e

en Grande-Bretagne, entraînant la américain au Trésor Paul O’Neill, ne suffira pas à réduire de façon QSTDUT HDUS IPDWH MEXICO fyvƒe

suppression de 1 700 emplois. jeudi 15 février, avant la réunion significative la dépendance énergé- ± RWRDHW HDIT IVDSS SERVICES BUENOS AIRES wi‚†ev

des ministres des finances du G 7, tique des Etats-Unis et ne ferait IHIDVU HDSV TDII SANTIAGO s€ƒe qixi‚ev

b CARREFOUR : le groupe b CNP Assurances : samedi 17 à Palerme. Contraire- qu’accroître la pollution de l’envi- UUQTDVV HDQW IQDQT CARACAS ge€s„ev qixi‚ev français de distribution étudie l’assureur-vie a pris une ment à son prédécesseur, Law- ronnement, a affirmé jeudi le le rachat de l’un des principaux participation de 50,75 % dans rence Summers, le nouveau secré- World Resources Institute dans un grands magasins de la chaîne l’assureur brésilien Sasse pour ASIE - PACIFIQUE taire au Trésor ne réclamera pas de rapport. Les compagnies font pres- japonaise Sogo, sous environ 1 milliard de reals ses partenaires des actions vigou- sion sur l’administration Bush administration judiciaire depuis (555 millions d’euros). TOKYO Nikkei HONGKONG Hang Seng EURO / YEN reuses pour stimuler la croissance pour autoriser la prospection des

juillet 2000. [SS-TITRE]RÉSULTATS ni d’aller plus loin dans les réfor- gisements dans le refuge national

IQIUSDRW IHRDTU

a LlOYDS TSB : la troisième ISTQHDQI mes structurelles (lire pages 2, 3 et de la faune de l’Arctique, en

ISITV IIPDP

b TÉLÉCOMMUNICATIONS : banque britannique par sa ITITQ 16). Alaska. Les Etats-Unis consom-

IRUTP IHVDQ

l’Union européenne poursuivra capitalisation boursière, qui ISUPV a Les nouvelles demandes heb- ment 19,4 millions de baril de

IRQST IHRDR le Japon devant l’Organisation réaffirme son intention de ISPWP domadaires d’allocations chô- pétrole par jour, dont les deux

IQWSH IHHDS mondiale du commerce (OMC) racheter Abbey National,a IRVST mage ont baissé de 11 000 à tiers dans le secteur des transports.

si la loi sur les annoncé vendredi une hausse de 352 000 unités au cours de la semai- Leur production s’élève à 5,87 mil- IQSRR WTDT

télécommunications qui doit 7 % de son bénéfice en 2000 à IRRPH ne close le 10 février, a annoncé le lions de b/j. IQIQV WPDU

être votée en mars n’établit 3,886 milliards de livres [[[IQWVR [[[ [[[département du travail. Le prési- a Le ministre de l’énergie du

IT xF Q tF IT pF IT xF Q tF IT pF pas de réeels conditions de (6,476 milliards d’euros). IT xF Q tF IT pF dent Bush a affirmé sa volonté de Qatar, Abdallah Ben Hamad concurrence, a indiqué vendredi Indices cours Var. % Var. % réduire sensiblement les dépenses Al-Attiya, a affirmé jeudi que les

à Tokyo le commissaire européen a SEMA : la société de services Zone Asie 9h57 f se´lection 16/02 15/02 31/12 du gouvernement fédéral, avant pays de l’OPEP procéderaient à

± ± IQIUSDRW IDIR RDRQ pour le commerce, Pascal Lamy. informatique TOKYO xsuuis PPS de présenter son budget pour l’an- une baisse de leur production en

± ISTQHDQI HDVH QDSR

Bruxelles réclame la disparition franco-britannique en cours HONGKONG rexq ƒixq née fiscale 2002 à la fin du mois. mars si la stabilité du marché était

±

IWUIDST HDPH PDQP du quasi-monopole de NTT, d’acquisition par Schlumberger SINGAPOUR ƒ„‚es„ƒ „swiƒ menacée. Le baril de brut de réfé-

UTDHV HDPT PHDHW et la création d’une autorité de a annoncé un résultat annuel SE´OUL gyw€yƒs„i sxhiˆ a ZONE EURO : la Banque cen- rence (light sweet crude) pour

± QPTUDIH HDIT QDST

régulation indépendante. « décevant ». Son bénéfice en SYDNEY evv y‚hsxe‚siƒ trale européenne (BCE) a une livraison en mars a clôturé en recul

± PPDRI HDHW PHDPW

2000 est en baisse à 91,9 millions BANGKOK ƒi„ nouvelle fois tenu tête, jeudi de 91 cents à 28,80 dollars. A Lon-

± RQWTDVW HDWQ IHDTW

b YAHOO : la directrice du site de livres (148 millions BOMBAY ƒixƒs„s†i sxhiˆ 15 février, aux critiques et aux accu- dres, le brent s’échangeait à

IWTTDQQ HDPV QDRH pour l’Europe, Fabiola d’euros). WELLINGTON xƒiERH sations, se refusant à suivre l’exem- 26,65 dollars, contre 27,28 la veille.

VALEUR DU JOUR SUR LES MARCHÉS Taux de change fixe zone Euro Hors zone Euro

Euro contre f Taux contre franc f Taux Euro contre f 15/02

HDISPRS UDRTPU FRANC ...... TDSSWSU EURO ...... COURONNE DANOISE.

´ QDQSQVS VDPHUS

Action Anglo-American PARIS NEW YORK DEUTSCHEMARK ...... IDWSSVQ DEUTSCHEMARK ...... COUR. NORVEGIENNE

QDQVUUR WDHIVH

La famille LIRE ITALIENNE (1000) . IDWQTPU LIRE ITAL. (1000) ...... COUR. SUE´DOISE ......

` QDWRPQV QRDRVUH

en pence à Londres L’INDICE CAC 40 était en baisse LES VALEURS technologiques con- PESETA ESPAG. (100) .... IDTTQVT PESETA ESPAG. (100) .... COURONNE TCHEQUE

QDPUIWH IDUQQP ESCUDO PORT. (100).... PDHHRVP ESCUDO PORT. (100) .... DOLLAR AUSTRALIEN .

RDUTUHQ IDQWHI

Oppenheimer rachète 4 600 de 1,18 %, à 5 637,21 points, ven- tinuent leurs mouvements de SCHILLING AUTR. (10) . IDQUTHQ SCHILLING AUTR. (10).. DOLLAR CANADIEN ....

VDQPVWR UDHVWU

4 580 dredi 16 février, au milieu de la yoyo. Jeudi 15 février, les opéra- PUNT IRLANDAISE...... HDUVUST PUNT IRLANDAISE...... DOLLAR HONGKONG .

´ ´ ´ ´ PDWUTTH PDIQWV

le 15 févr. journée à la Bourse de Paris. L’indi- teurs ont été rassurés par les excel- FLORIN NEERLANDAIS PDPHQUI FLORIN NEERLANDAIS DOLLAR NEO-ZELAND IDTPTHU PTSDTUHH

De Beers FRANC BELGE (10) ...... RDHQQWW FRANC BELGE (10) ...... FORINT HONGROIS ....

4 400

IDIHQPR PRQUP ce avait terminé, jeudi, sur un gain lents résultats de Ciena, société spé- MARKKA FINLAND...... SDWRSUQ MARKKA FINLAND...... LEU ROMAIN ......

IDWPSHQ QDUQPR LE GÉANT MINIER britannique de 1,07 %, à 5 704,53 points. L’indi- cialisée dans les réseaux intelli- DRACHME GREC. (100). QDRHUSH DRACHME CREC. (100). ZLOTY POLONAIS ...... Anglo-American, allié à la famille 4 200 ce IT CAC 50 des valeurs technolo- gents de fibres optiques, qui a bon- sud-africaine Oppenheimer, l’un de giques avait gagné 3,47 %, à di de 16 % au cours de la séance. Coursdechangecroise´s ses principaux actionnaires, a 2 355 points. Dans son sillage, l’indice composi- 4 000 Cours Cours Cours Cours Cours Cours

annoncé jeudi 15 février le rachat te de la Bourse électronique Nas- 16/02 12 h 30 f DOLLAR YEN(100) EURO FRANC LIVRE FR. S.

de la totalité du capital de FRANCFORT daq, riche en valeurs de technolo- DOLLAR ...... FFFFF HDVUIQV HDWIPIS HDIQWHU IDRSQIH HDSWQST

De Beers, le numéro un mondial 3 800 gie, a grimpé de 2,47 %, pour attein- YEN ...... IIRDUTHHH FFFFF IHRDTUHHH ISDWRHHH ITTDURHHH TVDIHSHH

du diamant, pour 17,6 milliards de COMPOSÉ des 30 valeurs vedettes dre 2 552,91 points. EURO...... IDHWTQI HDWSSQV FFFFF HDISPRS IDSWQSH HDTSHTS FRANC...... UDIWHSS TDPTUWH TDSSWSU FFFFF IHDRSPTH RDPTVHS

dollars (19,13 milliards d’euros), de la cote, l’indice DAX perdait Le Dow Jones, principal indicateur

3 600 LIVRE ...... HDTVVIV HDSWWUS HDTPUSS HDHWSUH FFFFF HDRHVQH par un consortium qu’elle contrôle. 1,11 %, à 6 518,82 points, vendredi de Wall Street, a progressé de FRANC SUISSE ...... IDTVRUS IDRTVRH IDSQTWS HDPQRQH PDRRWHS FFFFF Si les actionnaires acceptent cette à la mi-séance. L’indice DAX avait 0,89 %, finissant à 10 891,02 points. offre amicale, l’action De Beers 3 400 fini en hausse de 1,73 %, jeudi, à Le Standard and Poor’s 500, un Taux d’inte´reˆt(%) Matif sera retirée de la cote à Johannes- ASON DJF6 591,97 points. L’indice NEMAX indice représentant un plus large burg, Paris et Londres. 2000 2001 50 des valeurs technologiques éventail de valeurs, s’est établi à Taux Taux Taux Taux Volume dernier premier Taux 15/02 f j. j. 3 mois 10 ans 30 ans Cours 12 h 30 f 16/02 prix prix

Ce rachat se fera par une opération Source : Bloomberg avait grimpé de 4,99 %, à 1 326,61 points, en hausse de

Notionnel 5,5 RDTR RDWV SDRR

FRANCE ...... RDVU

VWDRT VWDRI

financière complexe, au terme de 2 470,44 points. 0,81 %. MARS2001...... TVIVQDHH RDUQ RDVR SDQQ ALLEMAGNE .. RDVW

SDTU RDWS RDRV laquelle la Central Holdings Limi- te une prime de 31 % sur le cours GDE-BRETAG. SDTP Euribor 3 mois

xg xg xg RDUI SDPI SDUW

ted (la holding de la famille Oppen- du 31 janvier. L’action Anglo-Ame- ITALIE...... RDVW MARS2001......

HDPQ IDRH PDIR LONDRES TAUX JAPON ...... HDRU

heimer) détiendra 45 % de rican était cotée jeudi en fin de SDHW SDPH SDSH E´TATS-UNIS... SDSW

QDQR QDRU R

De Beers, Anglo-American 45 %, et séance 4 850 pence, en hausse de BAROMÈTRE de la Bourse de Lon- LE MARCHÉ OBLIGATAIRE euro- SUISSE ...... PDUS Pe´trole

RDUI RDWU SDQW Debswana Diamond Company, 3,4 %. dres, l’indice Footsie reculait de péen restait stable, vendredi matin, PAYS-BAS...... RDVU Cours Var. % société conjointe entre De Beers et L’empire sud-africain De Beers a 0,92 %, vendredi à la mi-journée, à dans les premiers échanges. Le ren- En dollars f 15/02 14/02

le gouvernement de la République été fondé en 1888 par Cecil Rho- 6 140,90 points. Jeudi, cet indice dement des emprunts d’Etat – qui

` ` C HDUW Matieres premieres BRENT (LONDRES) ...... PTDVS

du Botswana, 10 %. Le nouveau des. Il est lié au groupe Anglo-Ame- avait fini sur un gain de 0,35 %, à évolue à l’inverse de leurs C HDVR WTI (NEW YORK) ...... HDPW

Cours Var. % ± P LIGHT SWEET CRUDE.... PVDWT consortium, DB Investments (DBI), rican de la famille Oppenheimer 6 197,9 points. L’indice techMARK cours – affichait une baisse de quel- En dollars f 15/02 14/02

détiendra 100 % de De Beers. depuis 1929. De Beers, qui contrôle des grandes actions de la technolo- ques fractions. Le rendement de ME´TAUX (LONDRES) $/TONNE

C

HDST Cette opération va également per- 60 % de la production mondiale de gie avait progressé de 1,83 %, à l’OAT française à dix ans s’établis- CUIVRE 3 MOIS...... IVHT

C Or

HDUP

mettre à De Beers et Anglo-Ameri- diamants bruts, a créé mi-janvier 2 607,76 points. sait à 4,97 %, et celui du Bund, son ALUMINIUM 3 MOIS...... ITHSDSH

C HDSH PLOMB 3 MOIS ...... SHUDSH

can de simplifier leurs structures en une société commune avec le fran- homologue allemand, à 4,83 %. Cours Var %

FFFF

ETAIN 3 MOIS...... SPHS En euros f 15/02 14/02

±

HDIW

dénouant leurs participations croi- çais LVMH (Le Monde du 22 jan- ZINC 3 MOIS...... IHPW

C

HDUU

TOKYO OR FIN KILO BARRE ...... WIUH C

HDRH

NICKEL 3 MOIS...... TPRS

sées, Anglo-American portant sa vier). Nicky Oppenheimer, petit- C HDQQ

OR FIN LINGOT...... WPSH

MONNAIES ME´TAUX (NEW YORK) $/ONCE

FFFF

participation dans De Beers de fils d’Ernest Oppenheimer, fonda- LES VALEURS NIPPONNES ont ONCE D’OR (LO) $ ...... PTTDRH

±

HDTT

ARGENT A TERME ...... RDSR C

PDTW PIE`CE FRANCE 20 F ...... SQDRH

C

HDVT

32,2 % à 45 % et De Beers ne possé- teur du groupe minier Anglo-Ame- terminé en baisse de 1,14 % vendre- L’EURO restait faible face au billet PLATINE A TERME ...... ISHUPSDSH FFFF PIE`CE SUISSE 20 F ...... SP

´

FFFF dant plus qu’une part de 5,1 % dans rican en 1917, restera le président di à Tokyo, l’indice Nikkei s’inscri- vert, vendredi matin. La devise GRAINES DENREES $/BOISSEAU PIE`CE UNION LAT. 20 .... SIDUH

C FFFF ´ PTUDSH HDWS

Anglo-American. Les actionnaires de De Beers mais démissionnera vant à 13 175,49 points. La Bourse européenne valait 0,9096 dollar, BLE (CHICAGO)...... PIE`CE 10 DOLLARS US ... IVS

C PIP FFFF RDWP ` QUQ

du diamantaire recevront de ses fonctions de vice-président a été affectée par le recul des fabri- dans les premières transactions, MAIS (CHICAGO) ...... PIECE 20 DOLLARS US ... C ± ITIDSH HDIW HDSV SOJA TOURTEAU (CHG.) PIE`CE 50 PESOS MEX. .... QRI

0,43 action Anglo-American, d’Anglo. cants de câbles de fibres optiques, après être descendue jusqu’à SOFTS $/TONNE

± HDRU 14,4 dollars en numéraire et un divi- à la suite d’un avertissement sur 0,9025 dollar jeudi. Le yen se raffer- CACAO (NEW YORK) ...... IHTS

Cotations, graphiques et indices en temps

FFFF

dende de 1 dollar, soit 43,17 dollars Pascale Santi ses résultats annoncés par le cana- missait au contraire face à la mon- CAFE´ (LONDRES) ...... TIT

FFFF SUCRE BL. (LONDRES)... PQTDQH re´elsurlesiteWebdu«Monde». pour chaque titre, ce qui représen- (avec AFP et Bloomberg) dien Nortel Networks. naie américaine, à 115,79. www.lemonde.fr/bourse FINANCES ET MARCHÉS b LE MONDE / SAMEDI 17 FÉVRIER 2001 / 21

STOXX 653 sur 1 an sur 5 jours EURO STOXX50 sur 1an sur 5 jours

RSRVDTH

VALEURS EUROPE´ENNES QSHDIH

RHS SRUP

SPVU VALEURS EUROPÉENNES QWR QSRDSP RTPU

b RTQQDRW SIHP L’action Nokia s’est envolée de cité, TPI, a progressé de 3,40 %, à QVP QSQDVS

9,92 %, jeudi 15 février, à 7 euros. Le directeur général de QUI RWIV RSSUDSV RTHQDVW

31,90 euros. Selon le Gartner Telefonica, Fernando Abril-Marto- QSPDVP

QSHDPP

QSHDIH

RUQQ

Group, la part de marché mondia- rell, a affirmé qu’une fusion entre QTH RSRVDTH

RSRV le du fabricant finlandais de mobi- ses deux filiales serait « logique ». QRV

[[[[[[[[ [[[[[[[[

à   à  b  †F IV ey „ITpi†F vwwt † IT pi†F IV ey „ITpi†F vwwt † les a progressé à 33,9 % au dernier Le titre Railtrack, la compagnie IT pi

trimestre 2000, contre 31,4 % au tri- privée chargée de l’exploitation du

mestre précédent. réseau ferroviaire britannique, a e C e e e ± ± ± THDSS HDSH q‚ PI IDSW p‚ TSDHS HDHV p‚ PPSDRH HDUH SEB p‚ ELAIS OLEAGINOU VINCI PINAULT PRINT.

C e e e C ± ± PIRDIH HDIW p‚ IHRDVH HDQV p‚ RT HDPP qf IDII IDRS b Le titre du fournisseur d’accès à abandonné jeudi 5,3 %, à 956 pen- SODEXHO ALLIANC p‚ ERID.BEGH.SAY VIVENDI ENVIRON SIGNET GROUP

e e

± ± ± ± PDWP IDHP xv RQDVS HDQR ƒi PHDSU IDSW gr PPQDTR HDIS

Internet T-Online, filiale de Deut- ce, après avoir prévenu qu’il pour- TELE PIZZA iƒ HEINEKEN HOLD.N VOLVO -A- VALORA HLDG N

e C e ± ± ± IPIWDHU HDIT q‚ IVDUT HDQP ƒi PIDPR IDSR xv ISDSW IDUT THE SWATCH GRP gr COCA COLA HBC VOLVO -B- VENDEX KBB NV

e ± ± sche Telekom, a bondi de 16,24 % rait revoir à la hausse les coûts de ± PSIDUI FFFF q‚ IQDPR HDQH RWVDUT HDTU qf UDRW HDPI THE SWATCH GRP gr HELLENIC SUGAR f DJ E STOXX IND GO P W.H SMITH

e C ± ± RWDVH IDVU hi IPDSH HDUW qf UDQW HDPP jeudi, à 13,60 euros. Les investis- rénovation d’une des principales THOMSON MULTIME €e KAMPS WOLSELEY PLC

e C ± IDPQ FFFF qf PIDSH HDSP QTQDWU HDUV WW/WW UK UNITS s‚ KERRY GRP-A- f DJ E STOXX RETL P

seurs ont bien accueilli sa nouvelle lignes du réseau. e ± ± IPDIS IDIU s„ PDIR HDWQ WILSON BOWDEN qf MONTEDISON ASSURANCES

b

C

± SDWW PDVT gr PPVQDQV HDVS stratégie commerciale, et notam- L’action du pétrolier ENI a termi- WM-DATA -B- ƒi NESTLE N

PDHR FFFF

AEGIS GROUP qf

e e

± ± IWDRS HDPT xv RRDHS HDWW

WOLFORD AG e„ KONINKLIJKE NUM e HAUTE TECHNOLOGIE ment la suppression du tarif forfai- né jeudi sur une perte de 3,48 %, à ±

QVDUR HDTU

AEGON NV xv

e ± ±

HDWT s„ IDUP IDUI

f DJ E STOXX CYC GO P ISSDVQ PARMALAT e

± e ± p‚ TVDUS HDRQ

WHDII IIDTT AGF hi

taire illimité. 6,94 euros, alors que le gouverne- e AIXTRON ± UQDTH HDPU

PERNOD RICARD p‚ e

± e ± s„ IUDQV IDSW

SP UDWT

b ALLEANZA ASS ALCATEL-A- p‚

e C PDPT HDRR

La filiale Internet de Telefonica, ment italien a annoncé qu’il avait RAISIO GRP -V- ps

e C

e C hi QUQDSH IDHV

UDUP VDRQ

ALLIANZ N ALTEC SA REG. q‚

C VDII QDVV

SCOTT & NEWCAST qf e

xv IHH FFFF Terra Lycos, a gagné jeudi 7,24 %, engagé le processus de vente de ±

TDSS UDPP

PHARMACIE ASR VERZEKERING ARM HOLDINGS qf

±

VDWH IDHT

SOUTH AFRICAN B qf

e C

p‚ IQTDVH HDVI ±

QDQQ IHDQH

AXA ARC INTERNATION qf C

RHHDPT PDIU

à 15,85 euros, et sa filiale de publi- 5 % du capital du groupe. ACTELION N gr

RDQQ FFFF

TATE & LYLE qf

C e ± gr IITUDRV HDPV

PTDUH RDHQ

BALOISE HLDG N ASM LITHOGRAPHY xv

e C

ISWDUH IDHV

ALTANA AG hi C

QDTH IDVH

UNIQ qf

C e

qf ITDUU HDPW

PDUH FFFF

BRITANNIC BAAN COMPANY xv

±

RUDUH HDIU

ASTRAZENECA qf e C TPDVH HDPR

UNILEVER xv

±

qf ISDWI HDSH ±

RDWP SDSH

CGNU BALTIMORE TECH qf e C

VUDVS HDVT

AVENTIS p‚ C

qf VDRR HDSU

± UNILEVER RSDHV HDVH

xy e

NORSK HYDRO ± p‚ QTDUQ HDUQ ±

IHDVT WDTU

CNP ASSURANCES BOOKHAM TECHNOL qf

±

WIUDRH IDRH

BB BIOTECH gr

qf WDTH FFFF

± WHITBREAD PIDWW QDHW

Code Cours % Var. qf

OXFORD GLYCOSCI e C iƒ PSDIS HDTH

IUDIP FFFF

CORP MAPFRE R SPIRENT qf C

PIDTV HDPP

16/02 12 h 46 f CELLTECH GROUP qf

±

HDTT

pays en euros 15/02 e f PRSDTH

± DJ E STOXX F & BV P p‚ ITDTT HDSR

RHODIA e C ± hi ITRDSH HDVH

RDUS IDWU

ERGO VERSICHERU BAE SYSTEMS qf

±

QVDIH HDPT

e ELAN CORP si

SVDSH FFFF

fi e

SOLVAY ± e q‚ IQDRH HDSW ±

IUDWI UDWU

e ETHNIKI GEN INS BROKAT hi

±

QPIDSH IDHV

ESSILOR INTL p‚

e C

PVDVH HDUH

AUTOMOBILE fi e

TESSENDERLO CHE ± e ± p‚ SRDPS HDRT

QDQH PDHV

e EULER BULL p‚

±

VW HDST

FRESENIUS MED C hi ´

e C

PRDIH IDHS

xv BIENS D’EQUIPEMENT

C

KON. VOPAK NV e C

hu WHDRS HDUV ±

p‚ VPDPS HDVH PHDIQ HDSS

AUTOLIV SDR ƒi CODAN BUSINESS OBJECT

±

UDPI IDSP

GAMBRO -A- ƒi

C

IPDRW PDPP

qf e

± e e C WS ATKINS ± ± fi QPDTS IDHT

gr WIDUR IDSV p‚ PHRDSH HDRR RVDHS HDTQ

fi ABB N FORTIS (B) CAP GEMINI BASF AG C

QHDPV HDIT

GLAXOSMITHKLINE qf

C

RHTDVR HDWR

f e C

e C s„ RHDRS HDIP ± DJ E STOXX CHEM P ±

gr UIPDQU HDIV qf PPDRI RDPW QWDRS HDIQ

hi ADECCO N GENERALI ASS COLT TELECOM NE

BMW C IISDPR IDIV

H. LUNDBECK hu

e e C e C e ± e„ IWH IDHT

s„ WDPS FFFF ps WDWQ HDTH IWDHS HDSQ

hi AEROPORTIDIRO GENERALI HLD VI COMPTEL CONTINENTAL AG C IVRHDTV HDUS

NOVARTIS N gr

±

e e C qf RDPH IDRW ±

±

qf TDVQ HDRT p‚ SVDQH HDQR SRDWS HDPU

DAIMLERCHRYSLER hi AGGREKO INDEPENDENT INS DASSAULT SYST. ± PIQDIW PDTW

´ NOVO-NORDISK -B hu

e CONGLOMERATS e e C q‚ IQDTH IDWS ±

p‚ PWDQS FFFF qf VUDSW FFFF PTDWS HDWP

FIAT s„ ALSTOM INTERAM HELLEN DIALOG SEMICOND ± VDUV IDWT

NYCOMED AMERSHA qf

e e ± qf IPDWS FFFF ± ±

p‚ UTDQH IDRP ƒi WDWP TDUU IUDWQ PDQR s„ e

± PQT HDPI FIAT PRIV. fi e ALTRAN TECHNO IRISH LIFE & PE ERICSSON -B- PQDPH FFFF

D’IETEREN SA ORION B ps

e

±

e C e ± s„ SDSP IDHV ±

gr TTWDPV PDSH ps PDQP TDVQ RIDRS IDHU p‚ e

VS FFFF

MICHELIN p‚ e ALUSUISSE GRP N FONDIARIA ASS F-SECURE ± QTDIQ IDTW

AZEO QIAGEN NV xv

±

C

e C ± qf PDUT HDSU

ƒi IVDHU IDPI qf TDTI IDPP p‚ PUUDRH IDPH e C

QISDSH HDIW PEUGEOT fi ASSA ABLOY-B- LEGAL & GENERAL FILTRONIC ± IPPIHDPS IDPW

GBL ROCHE HOLDING gr

e

e ± e ± ± s„ IQDQH IDIW ±

qf SDWP HDVH s„ QQDVS QDPW QDVT HDPT s„ e

± RR IDSU

PIRELLI SPA fi ASSOC BR PORTS MEDIOLANUM FINMATICA ± IHHHH HDIH

GEVAERT ROCHE HOLDING G gr

e e C e ± hi QSV HDUH ± ±

ƒi PSDQW PDWU xv TDWU IDIQ C hi QQQH HDVW

SDRT RDSU qf ATLAS COPCO -A- MUENCH RUECKVER GETRONICS DR ING PORSCHE e C TQDVH HDUW

INCHCAPE SANOFI SYNTHELA p‚

e

e ± ± ps RQDSH PDRH ± ±

ƒi PRDPV PDTU hu IUDRP TDIR p‚ STDVS IDQW

VDIH FFFF

RENAULT xy e ATLAS COPCO -B- POHJOLA GRP.B GN GREAT NORDIC ± STDPS HDWU

KVAERNER -A- SCHERING AG hi

±

e C e

e C ± qf ITDIT HDPH

q‚ U PDWR hi RIDRH QDQV p‚ SRDTS HDSS e C

VDWH IDQU

VALEO q‚ ATTICA ENTR SA PRUDENTIAL INFINEON TECHNO ± PIDPT HDQH

MYTILINEOS SHIRE PHARMA GR qf

e C

e C e s„ ISDUQ IDHQ ± ±

qf IHDPI HDTQ p‚ IVDVW HDHS hi SUDPH IDQV

± PQRDUR HDTW

VOLKSWAGEN gr BAA RAS INFOGRAMES ENTE ± VUUDSU IDUS

UNAXIS HLDG N SERONO -B- gr

± e

± qf VDQH HDQV ± ±

qf SDQV IDIU q‚ PHDRR HDIH PRQDQQ HDSW

± PIDRR IDIP f DJ E STOXX AUTO P xy BBA GROUP PLC ROYAL SUN ALLIA INTRACOM R SDPP FFFF

ORKLA SMITH & NEPHEW qf

e

± ± s„ IWDUH HDRH ±

PHDIS HDHV qf SDPR IDUW e qf

± IDQR HDUR €„ BTG SAI KEWILL SYSTEMS C VDIS HDPH

SONAE SGPS SSL INTL qf

e

e ± ± ± ps SW HDIU

s„ PDPI PDTR qf PSDIT TDPQ

± PDTW HDSW

qf CIR SAMPO LEONIA IN LOGICA UPTDHW FFFF

TOMKINS SULZER AG 100N gr

±

gr PQURDVH IDHQ ± ±

qf UDUP PDTI gr QIIDRT QDTR

BANQUES QPWDWV FFFF CAPITA GRP SWISS RE N LOGITECH INTL N f ± TVWDSP HDVS

DJ E STOXX CONG P SYNTHES-STRATEC gr

e e C

± p‚ SSDSS IDRT ±

VDTI QDPT qf VDTV WDTP

CDB WEB TECH IN s„ SCOR MARCONI e C fi QWDTV HDSV

±

IWDQU IDIR

ABBEY NATIONAL qf UCB

e ± e

± ƒi IPDWU TDRH ±

TIDSH HDVI ps PWDVS TDRQ

CGIP p‚ SKANDIA INSURAN NOKIA ± SIDRT IDHQ

e hu ±

PTDSU HDHV

ABN AMRO HOLDIN xv WILLIAM DEMANT

C

e C

qf UDPT PDHI

TPDUS FFFF xv IVDRH HDSS

´ ´ e CMG qf ST JAMES’S PLAC OCE TELECOMMUNICATIONS ± iƒ ISDSP HDQW

±

IIDQT HDIR

ALL & LEICS qf ZELTIA

± e ± ± xy UDQI HDVQ

qf PDUU RDWP

PDRW PDUQ

COOKSON GROUP P STOREBRAND OLIVETTI s„ C

STHDST HDRS

C f qf IWDQH HDIU ±

IDII IRDTQ

ALLIED IRISH BA ATLANTIC TELECO qf DJ E STOXX HEAL

± C qf VDQH HDQV ±

WUVIDWV SDVH qf PDVU UDPP

e DAMPSKIBS -A- hu ROYAL SUN ALLIA PSION

± e

q‚ QPDQV IDUH ±

PDSU IDIS

ALPHA BANK EIRCOM s‚

± C ± gr WHTDWS HDRQ IIPHPDQV HDUP qf SDIW RDWT

e DAMPSKIBS -B- hu SWISS LIFE REG SAGE GRP

e„ TP FFFF ±

WDHT QDST

BA HOLDING AG BRITISH TELECOM qf

± C e hu PVDIR RDSS ± ISHURDWU IDQS p‚ IPP QDST

DAMSKIBS SVEND hu TOPDANMARK SAGEM

C

qf ITDHI HDSH ±

IPDTQ QDHT

BANK OF IRELAND CABLE & WIRELES qf E´NERGIE

e ± e ± ± gr SQWDWW IDRQ hi SUDPS IDVH

IRVDSH IDTT

e E.ON AG ZURICH FINL SVC SAP AG hi

± e

q‚ IRDVR IDHU ±

PUDVH PDWU

BANK OF PIRAEUS DEUTSCHE TELEKO hi

±

C e e gr SQWDWW IDRQ ± ±

RDIU HDUU p‚ PPDPU IDHP hi IVVDSH PDPV

BG GROUP qf EADS SICO. ZURICH FINL SVC SAP VZ

± e

qf IPDPT HDSP ±

IHVDHS QDTT

BK OF SCOTLAND E.BISCOM s„

C

C ± ± RQRDPP HDIS WDIW HDIU qf IHDRS IDQS qf VDTV HDQU

e BP AMOCO qf ELECTROCOMPONEN f DJ E STOXX INSU P SEMA ±

iƒ RPDQH HDHU ±

PDSU IDIS

BANKINTER R EIRCOM si

e C e ± ± IHDSS IDSR hi UWDVH IDWU gr TVQDTR RDQV

CEPSA iƒ EPCOS SEZ HLDG N

±

qf QTDUU HDWH ±

IUDRH HDVS

BARCLAYS PLC ELISA COMMUNICA si

e e C e ± ±

p‚ ITSDSH PDIQ p‚ IDII HDWI IRRDQH IDWU

COFLEXIP EUROTUNNEL SIEMENS AG N hi

e C

hi TSDWH HDUT ±

UDSV PDVT BAYR.HYPO-U.VER qf

ENERGIS e e ±

SUDTS FFFF qf ISDST HDSI hi QDUH FFFF

e DORDTSCHE PETRO xv EXEL MEDIAS MB SOFTWARE

± e

s„ IHDIQ IDHU ±

PW PDTV BCA AG.MANTOVAN hi

EQUANT NV e ± ± ±

TDVS IDQH qf SDVI WDPH qf UDHU WDHP

ENI s„ F.I. GROUP e SPIRENT ± e C s„ WDRQ PDTV

s„ IRDPS HDPI ±

TDVP QDWI

BCA FIDEURAM ƒi MONDADORI

EUROPOLITAN HLD e ± ± IHDHP HDIT hu ISVDIP FFFF p‚ RRDII RDIS

ENTERPRISE OIL qf GROUP 4 FALCK STMICROELEC SIC

e ± ±

ISDPR IDQR e qf

s„ SDHT HDSW ±

UHDQH QDTQ

BCA INTESA FRANCE TELECOM p‚ BSKYBGROUP

e C e e ±

q‚ WDSV HDPI s„ IDIU PDSH

PDVQ FFFF

HELLENIC PETROL FINMECCANICA e TECNOST s„ ± e C

p‚ QDRT IDIR e C

s„ IHDWS IDII

ITDTH HDRV BCA LOMBARDA HELLENIC TELE ( q‚ CANAL PLUS

±

SDRP QDIU

e TELE 1 EUROPE ƒi  ±

qf TDIQ FFFF A e @€u˜li™ite

s„ RDUP IDRT

IHPDTH FFFF

MONTE PASCHI SI HELS.TELEPH E ps CAPITAL SHOPPIN

± ISHDQR RDHT

THINK TOOLS gr

e ± ± qf VDHR HDWV

s„ PIDTW HDSH ±

PDVU TDPS

BCA P.BERG.-C.V KINGSTON COM qf CARLTON COMMUNI

±

IDIV QDWH

THUS qf

± e C

IPDUR IDVR e qf

s„ SDTH IDVP ±

IQDHW IDWS BCA P.MILANO xv DLY MAIL & GEN

KONINKLIJKE KPN e ±

QQDSH HDVW

e TIETOENATOR ps ± e C

IRDQV HDTW e xv

s„ IIDVT IDSR ± IHDHS PDWH

B.P.VERONA E S. LIBERTEL NV xv ELSEVIER

±

SDHS

f DJ E STOXX TECH P TSVDSP

e ± ± IQDII IDQP

e qf s„ IDPH HDVQ ± WRDSH IDST BCA ROMA MANNESMANN N hi EMAP PLC

e ± ± IDRU IPDQV e qf iƒ ITDUV HDRP ± PTDQH SDVH BBVA R MOBILCOM hi FUTURE NETWORK

e e ± ± UDWH PDPQ e s„ €„ IUDVS HDPV

TDWP FFFF

ESPIRITO SANTO PANAFON HELLENI q‚ GRUPPO L’ESPRES SERVICES COLLECTIFS e C ± WDHS HDSQ e qf iƒ QUDIS HDTU ± IHDUQ PDHI BCO POPULAR ESP PT TELECOM SGPS €„ GWR GROUP

e e ± ISDIH IDTW

e p‚ e s„ IWDSH FFFF ± ± ps ISDHP VDTR IHDTQ IDQH B.P.SONDRIO SONERA HAVAS ADVERTISI ACEA s„

e e C ± Q HDQQ

s‚ e €„ SDSW IDPR ± ± PTHDSQ PDWP s„ PDTQ IDIQ BCP R SWISSCOM N gr INDP NEWS AND M AEM

e ± ± qf VDIS IDSR s„ TDTW IDTP ± RWDSV IDVT qf WDTP FFFF BIPOP CARIRE TELE DANMARK -B hu INFORMA GROUP ANGLIAN WATER

e e ± ± TRDHS HDUH

e p‚ s„ QDVH IDQH ± IPDTV HDWR qf QDTW FFFF BNL TELECEL €„ LAGARDERE SCA N BRITISH ENERGY

e e C ± IQDHV QDVI e q‚ p‚ WRDWS HDVR ± ± s„ IPDHR PDQS QDWU HDRH BNP PARIBAS TELECOM ITALIA LAMBRAKIS PRESS CENTRICA qf

e e ± p‚ QQDPW IDVQ e e C iƒ IIDVW FFFF ± TDQR IDRH s„ IHDUI HDPV BSCH R TELECOM ITALIA s„ M6 METROPOLE TV EDISON

e ± s„ IIDQQ QDIT e C xy SDWS FFFF ± SDTT PDVT fi PRIDRH HDIU CHRISTIANIA BK TELIA ƒi MEDIASET ELECTRABEL

e e ± ±

PUDIT QDWT e p‚ e s„ UDQH HDTV ± ± UDQV PDPS €„ QDQR HDQH COMIT T.I.M. s„ NRJ GROUP ELECTRIC PORTUG

e ± ± PRDTW HDTR e qf e q‚ SHDPP HDQT ± ± s„ ISDWP IHDQI IWDQI QDQH COMM.BANK OF GR TISCALI PEARSON ENDESA iƒ

e e ± iƒ IUDPR HDQS ± e e hi QHDRH IDTP ± ± IPDVS RDIH s„ QDVR IDHQ COMMERZBANK VERSATEL TELECO xv PRISA ENEL

e ± e C hi PW QDQQ e C p‚ RHDPS HDVV ± QDQQ QDPR e„ QQ HDHQ CREDIT LYONNAIS VODAFONE GROUP qf PROSIEBEN SAT.1 EVN

e ± ± €„ PHDWR HDUT e C hu IVDUT IDHT ± PDPV ps RDPS HDPR DANSKE BANK f DJ E STOXX TCOM P TPTDVS PT MULTIMEDIA R FORTUM

e ± p‚ QQDVV QDPH e C xy SDST FFFF IWDUH HDVP DNB HOLDING -A- PUBLICIS GROUPE GAS NATURAL SDG iƒ

e gr RUUDQI FFFF

± e hi WTDVH HDUR ± PSDWS HDPU DEUTSCHE BANK N PUBLIGROUPE N HIDRO CANTABRIC iƒ

± e C IHDIR HDQI

qf e fi IUW HDQW ± ITDUU HDIV DEXIA CONSTRUCTION REED INTERNATIO IBERDROLA iƒ

e ± ±

qf IUDIR PDIV C hi RVDSH PDHP

QDRI IDWH

DRESDNER BANK N e REUTERS GROUP INNOGY HOLDINGS qf

±

QVDQS HDQR

ACCIONA iƒ

e e ± ± VUDWS IDIV

v e q‚ PHDQT IDVQ

SDPT FFFF

EFG EUROBK ERGA e RTL GROUP ITALGAS s„

PUDTS FFFF

ACS iƒ

C e ± qf QDWU PDQS

C e„ STDRV HDVR TDHR IDHU

ERSTE BANK SMG KELDA qf

IDIT FFFF

AGGREGATE IND qf e ± ±

iƒ PPDUH PDWS

C ƒi ISDQH QDSH

WDWS HDIT

FOERENINGSSB A SOGECABLE R NATIONAL GRID G qf

e C

VDVT RDPR

AKTOR SA q‚

C ±

qf QDVS HDVQ qf IIDSS HDTV

± R IDSU

HALIFAX GROUP TAYLOR NELSON S INTERNATIONAL P qf

QHDRV FFFF

AMEY qf

± ± qf PDIS QDSU

e C qf ITDVQ IDQI

IPTDSH PDIH

HSBC HLDG e TELEWEST COMM. OESTERR ELEKTR e„

IUDRI FFFF

UPONOR -A- ps

e e C ± p‚ RTDVT HDST

C hi ITDIH HDQI

IHDRH PDTU

IKB e TF1 PENNON GROUP qf

±

IVDRS HDTS

AUREA R iƒ

e ± ±

qf UDPW HDTS

fi RWDTH HDUH

IHDWT FFFF

KBC BANCASSURAN TRINITY MIRROR POWERGEN qf

e C

IHDQP HDUV

ACESA R iƒ

± ±

qf IPDRS IDHI C qf IIDPH IDRH UDST HDTR

LLOYDS TSB UTD BUSINESS ME SCOTTISH POWER qf

UDRP FFFF

BLUE CIRCLE IND qf

e C e qf QDIU FFFF ps PIDPS HDRU e ± ± xv IPDIS TDSR

C QVDPR IDIW

q‚ LASMO FINNLINES IIDWR PDQP

NAT BANK GREECE e UNITED PAN-EURO SEVERN TRENT qf

±

RQDIP QDIH

BOUYGUES p‚

± e qf PDPQ HDUI qf QDPS FFFF e ± ± URDVH IDVR

p‚ e p‚ IHIDSH HDTV

LATTICE GROUP FKI ± IVQDSH HDHS

NATEXIS BQ POP. VIVENDI UNIVERS SUEZ LYON EAUX p‚

±

RDSU IDUI

BPB qf

e C

C e e„ WHDSH HDST ± hu ISDTV HDVT ±

xv RWDHR PDQI UDVU IDQW

ƒi OMV AG PSDVR FFFF

NORDEA e FLS IND.B VNU SYDKRAFT -A- ƒi

±

IHDPV HDQW

BRISA AUTO-ESTR €„

e C

e C xy WDTQ FFFF e„ RHDIP HDWI ± xv PSDUS HDWH hu WDSI IDQW

PETROLEUM GEO-S ± PQDTP HDRU

NORDEA e FLUGHAFEN WIEN WOLTERS KLUWER SYDKRAFT -C- ƒi

±

IHDRH IDUW

BUZZI UNICEM s„ e

± e iƒ IVDWP IDRI ± e ± iƒ PT IDUH ± qf IPDUR IDVR

PHDUP HDTP

s„ REPSOL YPF IWDRQ FFFF

ROLO BANCA 1473 GAMESA WPP GROUP THAMES WATER qf

±

QDIR IDSH

NOVAR qf

e C

C xv TTDRU HDTR ± qf IQDPP HDPR ± IDTI

RIPDVQ e qf PSDWH HDTU ROYAL DUTCH CO ± PIDST HDVU

ROYAL BK SCOTL GKN f DJ E STOXX MEDIA P FENOSA iƒ

±

QHDWQ HDHS

CRH PLC qf e ±

e C s„ TDTU HDRS ±

xv PSDPR IDRS C IIDWV PDPT

ƒi SAIPEM WDUQ HDVQ

S-E-BANKEN -A- e HAGEMEYER NV UNITED UTILITIE qf

±

PUDQP PDRQ

CIMPOR R €„

C

C WDPU HDTW qf e e C

q‚ RDTT IDUS C IUDVR IDSR

s„ SHELL TRANSP IHDTR IDHT

SAN PAOLO IMI HALKOR VIRIDIAN GROUP qf

e C

SUDVH IDRH

COLAS p‚ e ±

p‚ ISWDIH HDRR ±

qf SDTW PDIW qf ITDWT FFFF

TOTAL FINA ELF ± IDIP

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±

IQDQH PDTR

GRUPO DRAGADOS iƒ

±

QSIDQP HDIQ

e e C ±

hi TVDUS HDVI

TUDQH HDUR

STE GENERAL-A- p‚ f DJ E STOXX ENGY P HEIDELBERGER DR

e C e C

xv QRDSQ HDRW

PQDHW IDHW

FCC iƒ AHOLD

e ±

ƒi ITDUR HDTT

PU FFFF

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e C

e C iƒ ISDQU HDPH

ITDQH HDTP

GRUPO FERROVIAL iƒ ALTADIS

C e

±

ƒi RDIH HDSR

VDPH HDIP

SWEDISH MATCH IFIL s„ e

± ± iƒ VDRT QDRP

TDVT PDWQ

HANSON PLC qf AMADEUS GLOBAL

±

± gr IVHDSR IDHU RDIR IDSP

UBS N SERVICES FINANCIERS IMI PLC qf e e C q‚ TDSH RDIU ±

SWDUS HDRP

HEIDELBERGER ZE hi ATHENS MEDICAL

e e

s„ SDTU FFFF

PRDSH FFFF

UNICREDITO ITAL INDRA SISTEMAS iƒ C

± e C PIDQI RDRQ e qf e„ TRDRR HDSQ UDQT IDTT

HELL.TECHNODO.R q‚ 3I GROUP AUSTRIA TABAK A EURO

hu VSDUT FFFF

PPDTP FFFF

UNIDANMARK -A- e IND.VAERDEN -A- ƒi

± C RR FFFF

e fi qf QDPT IDRR

IRDUT IDTS

HERACLES GENL R q‚ ALMANIJ AVIS EUROPE ______±

QRRDQT HDRW

±

ISDRI HDQT

f DJ E STOXX BANK P e INVESTOR -A- ƒi ± e

± RPDTT HDST e q‚ ± hi IIWDSH HDRP PT IDVW

HOCHTIEF ESSEN hi ALPHA FINANCE BEIERSDORF AG

±

ISDQH IDHV

INVESTOR -B- ƒi

± e qf PQDRH HDUR p‚ RR FFFF ± IPRHDTI HDWW

HOLDERBANK FINA gr AMVESCAP BIC NOUVEAU

±

UQDUH HDWH

e ISS hu ± PVDRS FFFF e hi ± qf VDRI HDWR IIWDSH HDSH

IMERYS p‚ BHW HOLDING AG BRIT AMER TOBAC

e

±

IDPQ TDII

PRODUITS DE BASE e ps C ± JOT AUTOMATION e

QDTU HDVI e €„ p‚ IIIDUH HDIV ± WDUH IDRP

ITALCEMENTI s„ BPI R CASINO GP ´

± MARCHE

ƒi PQDHI IDTT

e ± KINNEVIK -B- ± qf UDUT HDTI e C gr PVSWDPW HDPS iƒ IIDIQ FFFF IHVDIH PDHV

ACERALIA LAFARGE p‚ BRITISH LAND CO RICHEMONT UNITS

±

hu WWDRQ HDRH

C e COPENHAGEN AIRP e C C VDQS SDVT e qf p‚ VVDWH HDSI iƒ QTDWH FFFF QDSH RDUW

ACERINOX R MICHANIKI REG. q‚ CANARY WHARF GR CLARINS

e Cours % Var.

UQDSH FFFF

ps e e C KONE B ± qf TDIQ FFFF ± fi SVDVH HDHV q‚ RHDQH HDRS IDVQ PDSR

ALUMINIUM GREEC PILKINGTON PLC qf CAPITAL SHOPPIN DELHAIZE 16/02 12 h 46 f en euros 15/02

e C

p‚ PQSDVH IDWW

C e C C

C S PDPV qf LEGRAND fi RUDVH IDIR qf URDHI IDRT IIDHS PDVI

ANGLO AMERICAN RMC GROUP PLC qf CATTLES ORD. COLRUYT

e C

hi STDQS PDHV

± C IUDIP QDPR

e qf LINDE AG qf RDTS FFFF ± ƒi PHDVS HDSQ ITVDTH HDWR

ASSIDOMAEN AB SAINT GOBAIN p‚ CLOSE BROS GRP FIRSTGROUP AMSTERDAM

e C

QRDSH PDHU

e hi e ± ± C PDIR HDWQ

s„ MAN AG qf IDUV SDVV fi RT FFFF RSDPR HDPS

BEKAERT SKANSKA -B- ƒi MONTEDISON FREESERVE

±

ITDTS HDVW

e C

hi IRDUS IDHQ e C AIRSPRAY NV C ± fi TQDSH HDRH

TDWT IDIQ MG TECHNOLOGIES qf qf RDWV HDWU QDHI FFFF

BILLITON TAYLOR WOODROW qf COBEPA GALLAHER GRP

C

HDSI P

e C

PPDQH QDWT e ps ANTONOV ± e e C ± C QVDTH QDUW

e hi RHDSS HDVQ WARTSILA CORP A fi e„ RPDRS PDHR ISUDSH IDRP

BOEHLER-UDDEHOL TECHNIP p‚ CONSORS DISC-BR GIB

FFFF

e R ±

IIDPH IDQP e ps C/TAC ± C

± iƒ PSDRH HDPR e C gr PWRDRV HDPP UDHW HDPQ qf METSO QVDPV HDTV

BUNZL PLC TITAN CEMENT RE q‚ CORP FIN ALBA GIVAUDAN N

QDVH FFFF

±

RDUI HDTU qf CARDIO CONTROL ± e

± PIIDPQ IDSP e gr ± hi UPDQH IDQT IDPW FFFF qf MORGAN CRUCIBLE TSDHS HDHV

CORUS GROUP VINCI p‚ CS GROUP N HENKEL KGAA VZ

PQDWH FFFF

e ± RQDVT PDUI ƒi CSS ± e C ± C VSDSS HDVI e hi

qf IIDPT HDVR RDSR IDUW q‚ NETCOM -B- PQDRS IDIP

ELVAL WIENERB BAUSTOF e„ DEPFA-BANK IMPERIAL TOBACC

C

UDRS IDQT

e ± PTV QDQV hu HITT NV e ± e ± hi QWDTH IDWV ±

± €„ IIDHS HDHW xv QDTS PDTU HDQP

ISPAT INTERNATI f DJ E STOXX CNST P PQUDQS DIREKT ANLAGE B NKT HOLDING JERONIMO MARTIN

C

IWDRH IDHR

± INNOCONCEPTS NV C qf ISDST HDSI

± e C qf IPDUP HDIP ps IHDWP IDII ITDVS HDTU

JOHNSON MATTHEY qf MAN GROUP EXEL KESKO -B-

IIDPS FFFF

C e C C NEDGRAPHICS HOLD

WDQS HDVT qf e e C p‚ UW HDTR p‚ VPDQH HDIV SIDSH PDQW

MAYR-MELNHOF KA e„ EURAFRANCE PACE MICRO TECH L’OREAL

PDQW FFFF

e e C SOPHEON ± e C IPDWH IDSU

e ps ± fi QPDTS IDHT xv WDVH HDSI UDUS HDQW METSAE-SERLA -B ps CONSOMMATION CYCLIQUE FORTIS (B) PARTEK LAURUS NV

FFFF

e WR ± PROLION HOLDING

± qf RDUV HDWW

xv QPDQU IDIH ± qf PDWW FFFF QHDSS HDIV

HOLMEN -B- ƒi FORTIS (NL) PENINS.ORIENT.S MORRISON SUPERM

e C

RSDWS HDWW

ACCOR p‚

±

HDWW

e e RING ROSA P ± ± e C ±

p‚ IHIDTH IDQT ps IPDSH RDPI qf IRDQV HDQQ

WDTH IDTW

OUTOKUMPU ps e GECINA PERLOS RECKITT BENCKIS

±

UTDIH HDPH

ADIDAS-SALOMON hi

HDHP FFFF

C e C RING ROSA WT e C

± fi RP PDRR qf TDQS IDHI qf RDVU HDQQ SRDWS IDUT

PECHINEY-A- p‚ e GIMV PREMIER FARNELL SAFEWAY

±

PPDUS IDWR

AGFA-GEVAERT fi

C

HDVH TDQH

C UCC GROEP NV e ±

± qf RDTH HDUH ± qf ISDIT HDRP qf SDWP QDIP

RDTH PDWS

RAUTARUUKKI K ps e GREAT PORTLAND RAILTRACK SAINSBURY J. PL

±

PPDPS IDUU

AIR FRANCE p‚

e C ± ±

qf UDRS HDRQ ± xv IWDHS IDHT qf IDPR IDPU PHDQW HDTP

RIO TINTO qf HAMMERSON RANDSTAD HOLDIN STAGECOACH HLDG

±

RDSI PDRI

AIRTOURS PLC qf

e ± e e C

± xv UWDPH IDHP hi IQDHS FFFF qf QDPT HDWU QDVH IDTH

SIDENOR q‚ e ING GROEP RENTOKIL INITIA T-ONLINE INT ±

IDWQ IDHQ

ALITALIA s„

e e

± ± hu USDHI FFFF ± iƒ ISDPI RDHR

qf RDII PDPU PUDTT HDSH

SILVER & BARYTE q‚ REALDANMARK REXAM TERRA NETWORKS BRUXELLES

e C

ISDUH IDWS

AUSTRIAN AIRLIN e„

±

e C qf IRDPR HDST ±

qf RDPH FFFF qf IDWW TDUP UWDVH HDPS

LAND SECURITIES p‚

SMURFIT JEFFERS REXEL TESCO PLC ± TDQH

e VDRQ

± ARTHUR

IPDWT HDWW

AUTOGRILL s„

e C e ±

e C qf UDWV PDHR xv PTDQV IDPU ps IHDTH FFFF PPDSH HDPP

STORA ENSO -A- LIBERTY INTL e„ TNT POST GROEP FFFF RHI AG HDSW

C ENVIPCO HLD CT

RUDHQ HDPW

BANG & OLUFSEN hu

e C e e C ±

hi IPW HDUV C

p‚ VDQV QDTV ps IHDWH PDVQ

gr QIHDIS HDTR

STORA ENSO -R- MARSCHOLLEK LAU WANADOO C PH

e RIETER HLDG N IDPU

± FARDIS B

PDHR IDWP

BENETTON GROUP s„

e C e

s„ IPDRT IDPP

xv UDVH FFFF ± ƒi PQDTP FFFF QDIS I

SVENSKA CELLULO MEDIOBANCA qf WORLD ONLINE IN FFFF ROLLS ROYCE HDVI

C INTERNOC HLD

IPDTT HDQV

BERKELEY GROUP qf

e

e ±

± iƒ IV HDRR

RQSDQS HDRH

hi IWDWS FFFF ± PSDTP QDUS

METROVACESA ƒi f

THYSSENKRUPP DJ E STOXX N CY G P ± HDSR SANDVIK WDPH

C INTL BRACHYTHER B

TDTI HDRV

BRITISH AIRWAYS qf

e C

qf TIDTH FFFF

C

fi RPDSH RDHW

RWVDVT IDIW

UNION MINIERE PERPETUAL PLC gr FFFF

e SAURER ARBON N SDSH

± LINK SOFTWARE B

IIDRR IDIP

BULGARI s„

± e C

qf ISDWI HDUH

e C ps QPDQH HDIT

TWDUS PDPH

UPM-KYMMENE COR PROVIDENT FIN p‚ FFFF SCHNEIDER ELECT HDRS

e C PAYTON PLANAR

RWDSP IDPS

CHRISTIAN DIOR p‚

e e C

xv RUDIH HDVT

IRDHS FFFF

p‚ e ± IDUU PDUS

USINOR RODAMCO CONT. E SEAT PAGINE GIA s„ COMMERCE DISTRIBUTION

e C

IHRDSH HDUU

CLUB MED. p‚

e C

e C

xv RRDWS HDST

q‚ IIDHP PDPQ

C

PDVQ HDST

VIOHALCO RODAMCO NORTH A SECURICOR qf C e C

PRDWU HDPV qf VDSR IDIQ

DT.LUFTHANSA N hi ALLIANCE UNICHE

±

e C qf PPDHW PDQP

e„ QPDUH QDIS

SCHRODERS ± PIDHU HDSP

VOEST-ALPINE ST SECURITAS -B- ƒi e ±

IUDTW HDTP hi QR FFFF

ELECTROLUX -B- ƒi AVA ALLG HAND.G FRANCFORT

e C

p‚ UTDPS HDQQ ± qf TDRQ QDSV

SIMCO N ± VDUW IDRQ

J DWETHERSPOON qf

e SERCO GROUP C ±

UDSH IDQP qf WDUW IDTS

EM.TV & MERCHAN hi BOOTS CO PLC

FFFF

UNITED INTERNET IUDPR

e C

qf TDWI FFFF IWDSH HDSP

p‚ e

SLOUGH ESTATES ± TUDVH HDPW

WORMS N hi

SGL CARBON e C

±

VDQS IDIQ xv QI HDRW

EMI GROUP qf BUHRMANN NV

FFFF

AIXTRON IISDSH e C

C

p‚ IVV HDPU IVPDRW HDUS

f UNIBAIL ±

PDUR HDSV

DJ E STOXX BASI P e SHANKS GROUP qf e ± ±

HDUP PDUH p‚ TUDWS HDVH

EURO DISNEY p‚ CARREFOUR

FFFF

e AUGUSTA TECHNOLOGIE PHDQP

±

UDUI IDHQ

VALLEHERMOSO iƒ e ±

QTDTR HDQH

p‚ e

± SIDEL

PDUU IDTW p‚ PSS FFFF

GRANADA qf CASTO.DUBOIS

±

WHDVH

e BB BIOTECH ZT-D IDSU ±

PIDRH IDQV

WCM BETEILIGUNG hi

qf PDRS FFFF

e e C

± INVENSYS ISIDRH HDUP iƒ IR PDQR

HERMES INTL p‚ CC CARREFOUR

± ISDUH

BB MEDTECH ZT-D IDPT

±

HDVP

f DJ E STOXX FINS P PWWDTP e

CHIMIE ± hi PPDVS PDUU

e SINGULUS TECHNO C IDHP IDIT FFFF gr IPWDPW

HPI s„ CHARLES VOEGELE

±

PHDPH

BERTRANDT AG HDVQ

± ƒi IVDSU IDRU

e C e e

± SKF -B- ISP HDHU xv PVDUS HDVT iƒ IWDHP FFFF

AIR LIQUIDE p‚ HUNTER DOUGLAS CONTINENTE

±

I

BETA SYSTEMS SOFTWA SDWU

± IIDRH HDST

e e qf e

± ± ±

SPDHS HDUT xv PTDVH HDQU fi PQT HDPI

AKZO NOBEL NV xv KLM SMITHS GROUP D’IETEREN SA

±

IPDRH

CE COMPUTER EQUIPME IDWV

ALIMENTATION ET BOISSON C

hu PWDPI HDRT

e C

± ±

RVDHS HDTQ qf QDUI HDVS qf SDUV IDVW

BASF AG hi HILTON GROUP SOPHUS BEREND - DEBENHAMS

±

SDHV

CE CONSUMER ELECTRO IR

± qf UDHU WDHP

e C e ± ± ± SRDQP QDHU p‚ TWDTS HDPW qf TDVS HDTW qf RDHW IDIS BAYER AG hi LVMH ALLIED DOMECQ SPIRENT DIXONS GROUP

qf TDRU FFFF

C C e e ± ± ITDVQ IDIS hi WQ IDVV qf UDWS HDPH p‚ PHTDWH PDRQ BOC GROUP PLC qf MEDION ASSOCIAT BRIT F T.I.GROUP PLC GAL LAFAYETTE

±

gr IITWDRR IDHS e e e C ± ± IWDTH FFFF p‚ RDRT IDSS qf IIDVV IDUI hi RHDRH IDSI

CELANESE N hi MOULINEX BASS TECAN GROUP N GEHE AG e CODES PAYS ZONE EURO

e ± iƒ IVDHQ IDRV C e C e ± ± TWDVU HDUH iƒ IRDTV IDPR e„ RPDUH PDQU qf UDWP I CIBA SPEC CHIMI gr NH HOTELES BBAG OE BRAU-BE TELEFONICA GREAT UNIV STOR

e FR : France - DE : Allemagne - ES : Espagne C C e e iƒ U FFFF ± ± QSVDRU HDIV qf SDQU HDTH e„ RPDUS HDWR xv WQDHS IDHI CLARIANT N gr P & O PRINCESS BRAU-UNION TPI GUCCI GROUP

e IT : Italie - PT : Portugal - IR : Irlande ± C e C p‚ RSDTR HDPR ± QUDTH FFFF qf RDQP HDQU qf UDPT IDQQ ƒi PPDIP HDSH

hi THALES

DEGUSSA-HUELS PERSIMMON PLC CADBURY SCHWEPP HENNES & MAURIT LU : Luxembourg - NL : Pays-Bas - AT : Autriche

± e C e e xy IVDRH HDTT ± ± ± RI QDTR xv QVDIV IDWQ hu SQDQQ IDUQ hi QVDIH IDHR

DSM xv ROY.PHILIPS ELE CARLSBERG -B- TOMRA SYSTEMS KARSTADT QUELLE

FI : Finlande - BE : Belgique - GR : Gre`ce.

± C e C ± ± qf TDPW IDSH SHTHDRH IDRH hi RQDPH HDRU hu SHDWP QDVH qf UDSP HDPI EMS-CHEM HOLD A gr PREUSSAG AG CARLSBERG AS -A TRAFFICMASTER KINGFISHER

C ± ± ± gr PQRDUR HDTW VDHQ IDQU qf PDUW IDUR hu RRDTP HDVW qf QDTT FFFF

ICI qf RANK GROUP DANISCO UNAXIS HLDG N MARKS & SPENCER CODES PAYS HORS ZONE EURO

e C C e e C ± e„ QHDIP IDHU TDHS FFFF si IPDQH HDVI p‚ IRVDTH HDHU qf VDQT HDWT

KEMIRA ps RYANAIR HLDGS DANONE VA TECHNOLOGIE MATALAN CH : Suisse - NO : Norve`ge - SE : Sue`de

e e C e ±

± ± xv IQDIS HDUS qf IHDWW FFFF gr ISPDWS HDPI q‚ WDUR hi SSDHS HDQT

LAPORTE SAIRGROUP N DELTA HOLDINGS HDRI VEDIOR NV METRO GB : Grande-Bretagne - DK : Danemark.

C ± ± TUTDRT FFFF hu IPDRT FFFF qf IHDWI HDPW hu SSDSP PDSI qf IPDSS HDPS LONZA GRP N gr SAS DANMARK A/S DIAGEO VESTAS WIND SYS NEXT PLC

22 / LE MONDE / SAMEDI 17 FÉVRIER 2001 b FINANCES ET MARCHÉS

C ± ± QRHDII VDPQ PDHH UWDPH SIWDSP HDVW PHDHH QQDRH PIWDHW HDQH IDTH ALCATEL...... w SIDVS EURAFRANCE...... w REMY COINTRE..... w

± ± ± Valeur QIIDSV TDRH PDHH HDUQ RDUW IDQS FFF SU QUQDWH IDIQ PSDHH RUDSH w w

ALCATEL O ...... EURO DISNEY ...... RENAULT ...... Cours Cours % Var.

nominal C International ± f IWPDPT HDIR TDHH IDIH UDPP FFF FFF UWDVH SPQDRS HDPS SDHH

ALSTOM ...... w PWDQI EUROTUNNEL ...... w REXEL...... w en euros en francs veille

 le™tion

ne se (1)

± ± ± RWVDSQ IDVI HDSH SI QQRDSR IDTR UDHH ITDUR IHWDVI HDHT ISDHH VALEURS FRANCE ALTRAN TECHN .... w UT FAURECIA...... w RHODIA ...... w

C C ± ± TWVDSW IDQW IDHH QUDIU PRQDVP HDRT RDRH TDWW RSDVS HDIR IHDHH UHS RTPRDSH IDTI IHDHH ATOS CA ...... w IHTDSH FIMALAC SA C ...... w ROCHETTE (LA ...... ADECCO ......

C SWDHR FFF RDHH IHH TSSDWT FFF PDHH WUDVH TRIDSQ SDHS PHDHH FFF FFF FFF HDPH ARBEL...... W F.F.P. (NY)...... ROYAL CANIN...... w AMERICAN EXP......

VALEURS FRANCE C ± ± SUSDPU HDTW QDVP IIS USRDQS RDIU QDHS TQDVH RIVDSH HDPQ IHHDHH FFF FFF FFF HDPS w VUDUH

b AVENTIS ...... FINAXA ...... ROUGIER #...... AMVESCAP EXP......

C C ± ± VWTDHR HDTT WDIS WTDPH TQIDHQ HDIH VDHH IVTH IPPHHDVH HDPU PHHDHH QHDHI IWTDVS QDSH HDSH L’action Alcatel dégringolait de 8,05 %, à AXA ...... w IQTDTH FIVES-LILLE ...... RUE IMPERIAL...... ANGLOGOLD LT ....

± ± SSUDST FFF SDHH QHDSH PHHDHU HDWU PDHH FFF FFF FFF IHHDHH PRDIT ISVDRV PDIS IDHH

51,95 euros, vendredi matin, touchée par AZEO(EXG.ET ...... w VS FONC.LYON.#...... SADE (NY) ...... A.T.T. #......

± ± ± ± UWWDTI HDVI ITDHH UHDPS RTHDVI QDUH RDHH IPIDUH UWVDQH QDUW IDHH ISDRW IHIDTI IDQR FFF w IPIDWH w w

l’avertissement sur ses résultats lancé par le BAIL INVESTI...... FRANCE TELEC ..... SAGEM S.A...... BARRICK GOLD......

C C ± ± VSPDUR HDRT SHDHH RRI PVWPDUU HDWH SHDHH UR RVSDRI IDUQ IDHH TPDQH RHVDTT IDSS IDHH BAZAR HOT. V...... IQH FROMAGERIES...... SAGEM ADP...... COLGATE PAL......

C

± PVVDTP FFF QDVP PHVDSH IQTUDTU QDPP PDHH ITW IIHVDSU HDUI ITDHH FFF FFF FFF SDHH canadien Nortel Networks. Alcatel a main- BIC...... w RR GALERIES LAF ...... w SAINT-GOBAIN...... w CROWN CORK O....

C C

± FFF FFF PHDHH RU QHVDQH HDPI SHDHH TVDSS RRWDTT HDIS VDHH RTDTS QHT HDSQ FFF

tenu ses estimations de croissance de chif- BIS ...... FFF GAUMONT # ...... SALVEPAR (NY ...... DE BEERS #......

C C ± ± TIWDVV IDQI RDHH IHIDUH TTUDII IDPT IHHDHH TQDSH RITDSQ HDQP PDHH IIDIH UPDVI IDWQ HDPW BNPPARIBAS...... w WRDSH GECINA...... w SANOFI SYNTH...... w DIAGO PLC......

C ± fre d’affaires (+25 %) pour le premier trimes- ± IPVIDHV IDVT VDHH UPDUH RUTDVV HDRI IHDHH UHDPS RTHDVI PDWQ VDHH FFF FFF FFF PDSH BOLLORE...... w IWSDQH GEOPHYSIQUE...... w SCHNEIDER EL...... w DOW CHEMICAL....

C C ± ± QIPDPR PDST ITDHH PVDSH IVTDWS HDSQ PDHH ST QTUDQR PDPV FFF RVDHU QISDQP HDVH HDQH

tre. BOLLORE INV...... RUDTH GFI INFORMAT ..... w SCOR ...... w DU PONT NEMO ... a

C C ± ±

PTRDHP HDRU IDHH PPDQH IRTDPV HDSR IHDHH THDSS QWUDIV HDSH QDHH HDUP RDUP PDUH FFF

b L’action EADS perdait 1,96 %, vendredi BONGRAIN ...... RHDPS GRANDVISION...... w S.E.B...... w ECHO BAY MIN ......

C ± ± PVIDQR QDTP IDHH IQQ VUPDRP FFF SHDHH RTDTH QHSDTV HDPP SHDHH IVDIR IIVDWW HDVU SDHH BOUYGUES ...... w RPDVW GROUPE ANDRE... SEITA...... w ELECTROLUX ......

C C ± ± QPTDTH HDTP IDSP VTDUH STVDUI HDPQ ISDHH IUDPH IIPDVP HDVT ISDHH IQUDRH WHIDPV HDTT IUDHH 16 février, dans les premières transactions. BOUYGUES OFF..... w RWDUW GROUPE GASCO ... SELECTIBAIL(...... ELF GABON......

C ± ± ± PIDTS PDHV PDHH VQDSH SRUDUP HDTH IHDHH QTDTH PRHDHV HDRI PDRH WDWU TSDRH RDQP IDHH

En mettant fin à un système, depuis long- BULL# ...... w QDQH GR.ZANNIER ( ...... SIDEL...... w ERICSSON #...... w

C ± ± ± SQUDVV HDRW HDIH TT RQPDWQ RDHU WIDHH ITI IHSTDHW HDHT ITDHH QHDHT IWUDIV PDTT HDHI w VP

temps en vigueur, d’aides aux exportations BUSINESS OBJ ...... GROUPE PARTO.... SILIC CA ...... FORD MOTOR #.....

C C C FFF FFF SHDHH WHDTH SWRDQH HDII RDHH UTDQH SHHDSH HDQW IHHDHH SPDRH QRQDUP HDQV HDHT B T P (LA CI...... FFF GUYENNE GASC ... w SIMCO...... w GENERAL ELEC ......

C ± ± SIPDTQ FFF IHHDHH ISDHS WVDUP PDHP HDRH ITDSP IHVDQT IDTI PSDHH THDPS QWSDPI IDTH IDTU d’avions civils, le gouvernement britanni- BURELLE (LY) ...... UVDIS HAVAS ADVERT ..... w SKIS ROSSIGN ...... GENERAL MOTO....

± ± ± ±

PPDUT HDVT HDUS IIWDPH UVIDWH HDUS VDHH TUDPH RRHDVH HDVV IDPS QDVU PSDQW QDPS HDSH

que risque d’entraver les efforts que pour- CANAL + ...... w QDRU IMERYS ...... w SOCIETE GENE ...... w GOLD FIELDS......

± ± ± IQRIDRQ HDRR VDHH IQH VSPDUR FFF ITDHH PIP IQWHDTQ IDIU ITDHH RDRS PWDIW QDPT HDSH CAP GEMINI...... w PHRDSH IMMOBANQUE ..... SODEXHO ALLI ...... w HARMONY GOLD ..

suit le consortium européen Airbus face à C ± ± ± QIWDRS HDPH PDHH PIDQS IRHDHS IDSU IHDHH VW SVQDVH IDII SHDHH WDTH TPDWU HDUP SHDHH CARBONE-LORR.... w RVDUH IMMEUBLES DE .... SOGEPARC (FI ...... HITACHI # ......

± ± ±

RRRDUR IDHP PDSH IVDUS IPPDWW HDUW FFF FFF FFF FFF IDHH ITDUV IIHDHU IDUH HDSH son concurrent américain Boeing, rapporte CARREFOUR ...... w TUDVH INFOGRAMES E .... w SOMMER-ALLIB .... HSBC HOLDING .... w

C

± ± ± UQHDUR HDHW IDSQ QPSH PIQIVDTH IDST SHDHH QIDVP PHVDUQ HDRI IHDHH IPS VIWDWS QDVS HDSH

le Financial Times de vendredi. CASINO GUICH...... w IIIDRH IM.MARSEILLA ...... SOPHIA ...... w I.B.M...... w

C ± ± ± RTUDUH HDVQ IDSQ PVDPP IVSDII QDTW IDHH TVDRS RRW HDVH RDHH VDPT SRDIV QDPS IDHH UIDQH w w

b CASINO GUICH...... INGENICO ...... SOPRA # ...... I.C.I......

± ± ± ± ITWPDQU IDQH PSDHH VVDVH SVPDRW HDII VDHH USDTS RWTDPQ HDVS PHDHH STDVS QUPDWI HDRR SHDHH Le titre Wavecom s’effondrait de CASTORAMA DU ... w PSV ISIS...... w SPIR COMMUNI .... w ITO YOKADO # ......

C ± ± IQRQDRH HDIS PSHDHH PQDUH ISSDRT HDRP HDSI QI PHQDQS HDIT PDSH FFF FFF FFF IDHH

33,73 %, à 16,80 euros, vendredi matin sur CEA INDUSTRI...... PHRDVH KAUFMAN ET B..... w SR TELEPERFO ...... w I.T.T. INDUS ......

C TRPDVR HDIH QDVH IHQDSH TUVDWP FFF SHDHH IIDTH UTDHW FFF PDHH UDSS RWDSP FFF HDIQ WV w w

le Nouveau Marché, le compartiment pari- CEGID (LY) ...... KLEPIERRE ...... STUDIOCANAL ...... KINGFISHER P ......

C C ± QHQDQV HDII FFF IHVDQH UIHDRH PDPU PSDHH FFF FFF FFF IHHDHH PP IRRDQI HDVU SHDHH CFF.RECYCLIN ...... RTDPS LAFARGE ...... w SUCR.PITHIVI ...... MATSUSHITA......

C ± ± ± RHSDHS HDRH PDHH TQDQS RISDSS IDUV RHDHH IVPDWH IIWWDUS HDQV IHDHH QPDWI PISDVV IDSU FFF sien des valeurs technologiques. Le fabri- CGIP ...... w TIDUS LAGARDERE ...... w SUEZ LYON.DE ...... w MC DONALD’S......

C C C

RWHDTT PDUS IHHDHH SUDVH QUWDIR FFF PDHH USR RWRSDWP R ISHDHH VT STRDIP HDPQ FFF

cant de modules de radiocommunications CHARGEURS...... URDVH LAPEYRE ...... w TAITTINGER ...... MERK AND CO......

C C C SQPDTR IDSH PDHH SWDSH QWHDPW FFF SHDHH RTDUP QHTDRT HDPT HDPH UDRP RVDTU IDPQ SHDHH VIDPH w

avait déjà perdu 8,96 %, jeudi, après avoir CHRISTIAN DA ...... LEBON (CIE) ...... TF1...... MITSUBISHI C......

C C ± ± QPQDQW HDVH PDHH PQS ISRIDSH IDTR PDHH RSDTS PWWDRR HDPP QDHH PPUHDSH IRVWQDSH IDIQ IHDHH CHRISTIAN DI...... w RWDQH LEGRAND ...... w THALES (EX.T...... w NESTLE SA #...... w

C C C

± UTVDUV HDVT IHHDHH IRIDIH WPSDST HDUW PDHH ISUDIH IHQHDSI IDIT PHDHH RRDUS PWQDSR HDST PHDHH annoncé une perte nette de 14,50 millions CIC -ACTIONS ...... IIUDPH LEGRAND ADP...... TECHNIP...... w NORSK HYDRO......

± ± ± QSRDPP HDSS RDHH RTDSH QHSDHP FFF QDHH RWDTP QPSDRW PDPQ QDUS RVDRI QIUDSS IDRW HDHS

d’euros en 2000. Ses résultats décevants ont CIMENTS FRAN ..... w SR LEGRIS INDUS ...... w THOMSON MULT . w PFIZER INC......

C ± ± ± SVIDIV HDIU SHDHH UDUR SHDUU TDTQ HDVH ISWDPH IHRRDPV HDQV IHDHH SHDQH QPWDWS IDQU HDQQ CLARINS...... w VVDTH LIBERTY SURF...... w TOTAL FINA E ...... w PHILIP MORRI ......

C C ± amené le courtier CAI Cheuvreux à abaisser ± TVVDIH IDIT PSDHH IPPDIH VHHDWP HDRW PQDHH SRDIH QSRDVU PDIU IDHH VIDPH SQPDTR IDIH FFF CLUB MEDITER ..... w IHRDWH LOCINDUS...... TRANSICIEL # ...... w PROCTER GAMB ....

± ± ± ± PRHDWQ HDUQ RDHH VPDHS SQVDPI HDIP HDPH RIDIH PTWDTH IDPH PDHH PHDQP IQQDPW IDPT HDIH

jeudi son opinion sur la valeur. CNP ASSURANC .... w QTDUQ L’OREAL...... w UBI SOFT ENT ...... w RIO TINTO PL......

C

± ± ± TQRDWU IDHP FFF UVDWS SIUDVV PDII ISDHH IVUDWH IPQPDSR HDPI IHHDHH UHDWS RTSDRH PDVI HDHI

b L’action Ciments français était en baisse COFACE...... w WTDVH LOUVRE #...... UNIBAIL ...... w SCHLUMBERGER...

C ± ± ± IHSTDUS RDUQ IDTH TWDQS RSRDWI HDUP HDQH IIQDIH URIDVW IDVP IDHH IUDQH IIQDRV IDIU SHDHH COFLEXIP ...... w ITIDIH LVMH MOET HE.... w UNILOG ...... w SEGA ENTERPR......

C ± ± QUWDIR IDRH IDSH IHS TVVDUS HDTT VDHH FFF FFF FFF PHDHH VDTV STDWR HDPQ HDIH de 0,55 %, vendredi matin, à 54 euros. Le COLAS...... w SUDVH MARINE WENDE... w USINOR...... w SEMA GROUP #...... w

C C C ± QHVDPQ HDHP IHHDHH IP UVDUI RDQS SHDHH SRDUH QSVDVI HDTR QDHH WDPH THDQS HDTT HDPS

groupe a annoncé un résultat net en pro- CONTIN.ENTRE..... RTDWW MAUREL ET PR...... VALEO ...... w SHELL TRANSP ......

C ± ± ± QRRDUI IDWT VDHH TDRH RIDWV HDUV PSDHH STDVS QUPDWI HDTP PHDHH UWDHS SIVDSQ QDIV SHDHH SPDSS w w

gression de 0,6 % en 2000, à 178 millions CPR...... METALEUROP ...... VALLOUREC ...... SONY CORP. # ......

C C C ± VSDWQ IDSS RPDHH RIDRH PUIDSU IDIW PDHH QPDWH PISDVI IDPQ IHHDHH UWDRS SPIDIT HDQP SHDHH CRED.FON.FRA...... IQDIH MICHELIN ...... w VIA BANQUE ...... T.D.K. # ......

C C C ± PTRDRV IDHS FFF PPDUS IRWDPQ HDUH IHDHH TTDVH RQVDIV PDUU RDHH TDUI RRDHI HDIS SHDHH d’euros. CREDIT LYONN ..... w RHDQP MONTUPET SA...... VICAT...... TOSHIBA #......

C C ± ± IQTDII HDTQ IHHDHH RDRS PWDIW IDUU QDHH TSDPS RPVDHI HDPQ IHDHH VTDVS STWDUH HDTW SDHH CS COM.ET SY...... PHDUS MOULINEX ...... VINCI...... w UNITED TECHO.....

C C ± ± SPTDUQ HDSH IDHH IHIDSH TTSDVH HDTV ITDHH RT QHIDUR HDPP IQDSH HDTT RDQQ IDRW HDPR DAMART ...... VHDQH NATEXIS BQ P ...... w VIVENDI ENVI...... w ZAMBIA COPPE......

C ± ± WVHDTT HDTU IDHH PRDIH ISVDHW HDVP IDHH URDVS RWHDWV IDUU SDSH DANONE...... w IRWDSH NEOPOST ...... w VIVENDI UNIV ...... w

C

± ± IRHVDQR PDIR VDHH PIDPH IQWDHT SDUV IHDHH VDRH SSDIH QDRS HDQH

´ DASSAULT-AVI...... PIRDUH NORBERT DENT ... WANADOO...... w ABRE´VIATIONS

C PREMIER MARCHE C ± QVPDUS HDRQ IDHH PUDUH IVIDUH IDWV SHDHH IWDSH IPUDWI HDSP IDSQ

DASSAULT SYS...... w SVDQS NORD-EST...... WORMS (EX.SO......

B = Bordeaux ; Li = Lille ; Ly = Lyon ; M = Marseille ; Ny = Nancy ; Ns = Nantes.

C ± ± RPHDIR IDRT RDHH PUDIT IUVDIT QDWT FFF PTHDIH IUHTDIR HDHR IHDHH ______w TRDHS w w DE DIETRICH...... NRJ GROUP...... ZODIAC......

± ± SVRDIQ IDHT PHDHH IU IIIDSI PDHP IDHH FFF FFF FFF FFF

DEVEAUX(LY)# ...... VWDHS OBERTHUR CAR.... w ...... SYMBOLES

Â

†ixh‚ihs IT pi†‚si‚ FFF FFF IHHDHH UDVH SIDIT FFF THDHH FFF FFF FFF FFF

Cours a` 12 h 30 DEV.R.N-P.CA...... FFF OLIPAR...... 1 ou 2 = cate´gories de cotation - sans indication cate´gorie 3 ;

C ±

WWDUI IDPH PUDHH VDVV SVDPS QDTW IDHH FFF FFF FFF FFF

DMC (DOLLFUS..... ISDPH ORANGE ...... w ...... a coupon de´tache´ ; b droit de´tache´ ; # contrat d’animation ; hernier jour de ne go™i—tion des yƒ‚h X PP feÂvrier

± IUWDUQ IDHV PSDHH FFF FFF FFF ISDPS FFF FFF FFF FFF

DYNACTION ...... PUDRH OXYG.EXT-ORI...... o = offert ; d = demande´ ; x offre re´duite ; y demande re´duite ;

C ±

RIUDIW HDTQ VDHH SRDWS QTHDRS IDUT ISDPS FFF FFF FFF FFF w TQDTH w

EIFFAGE ...... PECHINEY ACT...... d cours pre´ce´dent ; wValeur pouvant be´ne´ficier du service

Valeur ± WUDHV IDWW FFF SV QVHDRT FFF ISDPS FFF FFF FFF FFF w IRDVH

Cours Cours % Var. ELIOR ...... PECHINEY B P ......

France nominal de re`glement diffe´re´. f ± IRWDST HDRR IHHDHH UP RUPDPW FFF PDHH FFF FFF FFF FFF en euros en francs veille ELEC.MADAGAS..... PPDVH PENAUILLE PO...... w ......

(1) ` ´ C ± IWHDPQ IDUS FFF UQDTH RVPDUV HDPU PHDHH FFF FFF FFF FFF ENTENIAL(EX...... PW PERNOD-RICAR .... w ...... DERNIERE COLONNE PREMIER MARCHE (1) :

C C

± PWVDPH HDHW QDHH RTDWS QHUDWU HDII PHDHH PUUDUH IVPIDSW IDQI TDHH FFF FFF FFF FFF ACCOR ...... w RSDRT ERAMET ...... w PEUGEOT ...... w ...... Lundi date´ mardi : % variation 31/12 ; Mardi date´ mercredi :

± ± ±

RSIDTQ HDPW FFF IHRDVH TVUDRR HDQV IHDHH PPSDVH IRVIDIS HDSQ PHDHH FFF FFF FFF FFF AGF ...... w TVDVS ERIDANIA BEG...... w PINAULT-PRIN...... w ...... montant du coupon en euros ; Mercredi date´ jeudi : paiement

± ± PSUDUW FFF FFF QPPDQH PIIRDIS HDVQ PHDHH IIS USRDQS HDTW PHDHH FFF FFF FFF FFF

AFFINE(EXIMM ..... QWDQH ESSILOR INTL ...... w PLASTIC OMN...... w ...... dernier coupon ; Jeudi date´ vendredi : compensation ;

± ± IRTDPV IDSS SRDHH UHDSH RTPDRS FFF SHDHH UQ RUVDVS HDPU IHDHH FFF FFF FFF FFF

AIR FRANCE G ...... w PPDQH ESSO ...... PSB INDUSTRI ...... Vendredi date´ samedi : nominal.

C ± ± WWUDHS HDHU IIDHH SRDPS QSSDVT HDRT FFF QQDVQ PPIDWI QDQR PDSH FFF FFF FFF FFF AIR LIQUIDE ...... w ISP EULER...... w PUBLICIS GR...... w ......

C ± ± IPQDQP FFF SU QUQDWH HDIV RDQP PVDQR QDIR IIU UTUDRU IDTV CMT MEDICAL ..... IVDVH HF COMPANY ...... NEURONES #...... GENERALE LOC ....

C C ± IRUDWP RDVS WQDVH TISDPW HDVI WIDRH SWWDSR FFF SUDQH QUSDVT PDQP COALA # ...... PPDSS HIGH CO.#...... NICOX #...... GEODIS......

C

± NOUVEAU ± PHUDWR SDHW IHDWH UIDSH FFF QR PPQDHQ IDSS PVDSH IVTDWS HDSP COHERIS ATIX...... QIDUH HIGH BS 01 ...... d OLITEC...... SECOND GFI INDUSTRI......

C

± ± IHQDTR SDQQ IPU VQQDHU SDWQ RDUH QHDVQ IPDWT TWHH RSPTIDHQ FFF

COIL...... ISDVH HIGHWAVE OPT ... w OPTIMA DIREC..... ______GRAND MARNIE ..

C ± ± ±

QRDQU IDVU ITDIS IHSDWR HDIP RDSH PWDSP HDPP RT QHIDUR IDHV

´ CION ET SYS...... SDPR HIMALAYA ...... OPTIMS # ...... GROUPE BOURB... C C C

IVQDSR SDIS RDIP PUDHQ RDHR HDTW RDSQ FFF IRPDVH WQTDUI HDST

MARCHE CONSODATA # ..... PUDWV HI MEDIA ...... OXIS INTL RG ...... d MARCHE´ GROUPE CRIT ......

C ± ± RSDWP HDPV VDQS SRDUU HDTH RWDVS QPTDWW HDHT IPT VPTDSI FFF CONSORS FRAN .. U HOLOGRAM IND.. PERFECT TECH .... GROUPE J.C.D......

± ± ± UPDWR IRDRT WDUH TQDTQ Q TDWH RSDPT FFF ISHDVH WVWDIV IDII

CROSS SYSTEM.... IIDIP HUBWOO.COM ..... PERF.TECHNO...... HERMES INTL...... w Â

†ixh‚ihs IT pi†‚si‚

C C ± ±  WUDUR WDIS IUDUS IITDRQ HDVR IUDIH IIPDIU HDSW QQDSH PIWDUS IDSP CRYO # ...... IRDWH IB GROUP.COM .... PHARMAGEST I.... HYPARLO #(LY ...... †ixh‚ihs IT pi†‚si‚

± ±

SPDUR PDWH Q IWDTV FFF SDIW QRDHR FFF QVDIQ PSHDIP QDRU

CRYONETWORKS. VDHR IDP ...... PHONE SYS.NE..... d I.C.C.#......

 le™tionF

ne se Cours releve´sa` 12 h 30

ne se le™tionF

C ± ± ´ ` IIDIS PDVT IDHU UDHP FFF PVDSH IVTDWS RDHR VDIH SQDIQ PDSQ CYBERDECK # ...... IDUH IDP BON 98 (...... d PICOGIGA...... Cours relevesa12 h 30 IMS(INT.META ......

C ± IUHDHP IPDPI HDIS HDWV FFF SVDHS QVHDUV HDWR UP RUPDPW FFF CYBER PRES.P ...... PSDWP INTERACTIF B...... d PROSODIE #...... INTER PARFUM ....

Cours Cours % Var. Cours Cours % Var. C ± IWDHP QDPH HDQH IDWU FFF IR WIDVQ QDRS TQDQH RISDPP FFF

CYBERSEARCH ..... PDWH INTERACTIF B...... d PROSODIE BS ...... JET MULTIMED ....

Valeurs f en euros en francs veille Valeurs f en euros en francs veille

C C ± ± IWDSS HDTU IS WVDQW QDPQ VDII SQDPH HDIP IRIDSH WPVDIV QDWU CYRANO #...... PDWV IGE +XAO ...... PROLOGUE SOF ... L.D.C......

C C ± ± ± IHIDVH HDIQ IPDSH VIDWW HDRH PRDVS ITQDHI TDSI IDTH IHDSH FFF RIDUP PUQDTU IDIR QI PHQDQS HDTR ABEL GUILLEM..... ISDSP DALET # ...... ILOG #...... PROXIDIS ...... d AB GROUPE ...... LAURENT-PERR ....

C C C ± RIDTS HDUV VDSI SSDVP HDIP PDVS IVDTW FFF PDVS IVDTW FFF UDSH RWDPH RDWH IPDSH VIDWW QDTS AB SOFT ...... TDQS DATATRONIC ...... IMECOM GROUP.. d QUANTUM APPL.. ACTIELEC REG ..... LECTRA SYST......

C C ± ± ± ± UUDRH IDTU PDUT IVDIH HDQT IDIS UDSR HDVT PWDSH IWQDSI IDQR WSDTS TPUDRP PDQH IIDQS URDRS TDHR ACCESS COMME .. IIDVH DESK #...... INFOSOURCES...... QUALIFLOW ...... ALGECO #...... LOUIS DREYFU .....

C C ± ± ISUDIU WDWT UHDUH RTQDUT PDHI PDQS ISDRI FFF RDHS PTDSU FFF SH QPUDWV HDUW UT RWVDSQ I ADL PARTNER ...... PQDWT DEVOTEAM #...... w INFOSOURCE B .... d QUANTEL ...... ALTEDIA...... LVL MEDICAL......

C ± ± ± ± ± SRDRR UDTV IPDVW VRDSS HDRT RQ PVPDHT PDPU IH TSDTH QDHW ISPDWH IHHPDWT QDPQ QQDSS PPHDHU IDHT ALGORIEL #...... VDQH DMS #...... INFOTEL # ...... R2I SANTE...... ALTEN (SVN) ...... w M6-METR.TV A...... w

± ± ± ± ± ± IRDTW HDRR V SPDRV HDPS PIDUS IRPDTU PDHQ QIDIH PHR PDVI PIS IRIHDQI PDPU VIDSH SQRDTH IDPI ALPHAMEDIA ...... PDPR D INTERACTIV ..... INFO VISTA ...... RECIF # ...... APRIL S.A.#( ...... MANITOU #......

C ± ± ± SPDRV QDTI UDPH RUDPQ FFF TDPW RIDPT QDPQ SHDHS QPVDQI HDIP IQH VSPDUR QDRW TIDSH RHQDRI FFF ALPHA MOS #...... V D INTERATIVE...... d INTEGRA NET...... w REPONSE # ...... ARKOPHARMA # .. MANUTAN INTE...

C ± SDSV FFF RI PTVDWR FFF FFF FFF FFF UDWS SPDIS FFF RIDVH PURDIW HDSW IRQ WQVDHP IDQS ALPHA MOS BS .... d HDVS DIOSOS ...... INTEGRA ACT...... REGINA RUBEN ... d ASSYSTEM # ...... MARIONNAUD P ..

C C ± ± VSPDUR PDWW QWDWS PTPDHS HDRQ PDRT ITDIR FFF IVDSI IPIDRP SDHV ITDWH IIHDVT HDWH IIU UTUDRU FFF ALTAMIR & CI ...... IQH DIREKT ANLAG .... INTERCALL #...... d RIBER #...... AUBAY ...... PARCDESEXPOS....

C C ± ± PRDWQ FFF QV PRWDPT HDWQ WWDVH TSRDTS HDIH IPVDTH VRQDST IDVQ IQH VSPDUR IDPS PHDSH IQRDRU FFF ALDETA ...... d QDVH DIREKT ANLAG .... IPSOS # ...... w RIGIFLEX INT...... BENETEAU CA# .... PCAS #......

± ± ± ± VVDVV PDSP HDWW TDRW FFF TDSH RPDTR HDUT IHDVH UHDVR TDHI VPDHS SQVDPI PDQP RQ PVPDHT FFF ALTI #...... IQDSS DURAND ALLIZ.... d IPSOS BS00...... RISC TECHNOL .... BOIRON (LY)#...... PETIT FOREST......

C ± ± ± VIDHI FFF PQ ISHDVU V VDIH SQDIQ HDPS IHDSH TVDVV FFF QT PQTDIR IDTI SWDVH QWPDPT HDTT ALTI ACT.NOU...... d IPDQS DURAN DUBOI .... ITESOFT...... SAVEURS DE F...... d BONDUELLE...... PIERRE VACAN......

C ± ± ± IQVRDHU QDRQ IDWS IPDUW FFF WDWH TRDWR SDPT PP IRRDQI FFF VU SUHDTV IDIR PWDRP IWPDWV IDRI A NOVO # ...... w PII DURAN BS 00 ...... d IT LINK...... GUILLEMOT BS .... BQUE TARNEAU... PINGUELY HAU ....

C C ± ± ± WHDTS HDRR IQDSH VVDSS FFF IDUW IIDUR IHDSH WDRS TIDWW PDUP SHDPH QPWDPW HDSW WUDUH TRHDVU HDQI ARTPRICE COM.... IQDVP EFFIK # ...... d IXO...... SELF TRADE...... BRICORAMA # ...... POCHET......

C ± ± ± SDWH FFF STP QTVTDRV WDWR IDQH VDSQ FFF SWDRH QVWDTR RDTS IQTDIH VWPDUT HDHU ITRDTH IHUWDUI PDQU ASTRA ...... d HDWH EGIDE #...... JOLIEZ-REGOL ...... d SILICOMP #...... BRIOCHE PASQ .... RADIALL # ......

C C ± ± ± ± QIDRW TDRQ IHDWT UIDVW PDSV IQDVV WIDHS TDRI PWDSI IWQDSU IDTQ IIDTH UTDHW PDTS TP RHTDTW PDHT AUFEMININ.CO.... RDVH EMME(JCE 1/1...... KALISTO ENTE...... SITICOM GROU.... BUFFALO GRIL..... RALLYE (LY)...... w

C ± ± VPDHT QDUH SPDSH QRRDQV RDSS IT IHRDWS FFF VDQS SRDUU FFF WQ TIHDHR FFF QVTDTH PSQSDWQ HDPI AUTOMA TECH .... IPDSI ESI GROUP ...... KALISTO NV J...... d SODITECH ING .... C.A. OISE CC ...... RODRIGUEZ GR ...

C ± ± ± ± ± RQDWS RDVQ TDTS RQDTP RDQP QDWH PSDSV PDSH WDQV TIDSQ TDPH PTR IUQIDUQ PDUP QRDHI PPQDHW HDST AVENIR TELEC...... w TDUH ESKER...... KEYRUS PROGI ..... SOFT COMPUTI.... C.A. PARIS I...... SABATE SA #......

C ± ± ± PIDTS FFF QRDWU PPWDQW IDWW HDWH SDWH IDIP PQDRU ISQDWS PDPI IRR WRRDSV FFF IIIDPH UPWDRP PDVV AVENIR TELEC...... d QDQH EUROFINS SCI...... KAZIBAO ...... SOI TEC SILI...... w C.A.PAS CAL...... SECHE ENVIRO .....

C ± ± ± ± SUDHU FFF IHDUS UHDSP HDRT UDIS RTDWH HDPV PIDSH IRIDHQ HDHS RTDRH QHRDQT HDTT IVDSI IPIDRP PDSV BAC MAJESTIC...... VDUH EURO.CARGO S.... LACIE GROUP ...... SOI TEC BS 0...... CDA-CIE DES...... SINOP.ASSET......

C C C ± ± WUDVH IDRQ TDRT RPDQU RDQH IWDRI IPUDQP HDHS TDIW RHDTH IDUS TPDSH RHWDWU IDIQ PWDUH IWRDVP FFF BARBARA BUI ...... IRDWI FIMATEX # ...... w LEXIBOOK #...... SQLI ...... CEGEDIM #...... SIPAREX CROI ......

C ± ± ± IHHDWS S WDSV TPDVR TDRR PH IQIDIW FFF SDSH QTDHV Q IIIDSH UQIDQW FFF PVH IVQTDTV HDUV BCI NAVIGATI...... ISDQW FI SYSTEM # ...... w LEXIBOOK NOU .... d STACI # ...... CIE FIN.ST-H ...... d SOLERI ......

C ± ± ± VUDIV RDHR PDIT IRDIU FFF QH IWTDUW HDVR HDSQ QDRV FFF SUDVH QUWDIR HDTH VTDPS STSDUT PDPI BELVEDERE...... IQDPW FI SYSTEM BS...... d LINEDATA SER...... STELAX...... CNIM CA# ...... SOLVING #......

C C ± PWDIW QDHS VDSH SSDUT FFF QDIH PHDQQ IDTR IRDSH WSDII FFF STDSH QUHDTP HDRR RS PWSDIV FFF BOURSE DIREC .... RDRS FLOREANE MED .. LYCOS EUROPE..... SYNELEC # ...... COFITEM-COFI..... STEF-TFE # ......

C ± ± ± ± ± QUVDRW QDHQ S QPDVH QDVS UDTS SHDIV IDWP PTDSH IUQDVQ IDRW SDRQ QSDTP SDHQ IST IHPQDPW QDII BRIME TECHNO... SUDUH GAMELOFT COM . MEDCOST #...... SYSTAR # ...... DANE-ELEC ME.... STERIA GROUP .....

C ± ± ± IQDUI FFF QRDHP PPQDIT HDHW IPQ VHTDVQ FFF SDPP QRDPR RDUR SIDUS QQWDRT HDIH RRDRR PWIDSI I BRIME TECHN...... d PDHW GAUDRIOT #...... MEDIDEP #...... SYSTRAN ...... ENTRELEC CB ...... SYLEA ......

C ± ± ± ± IHWDSR HDSR PQDWH ISTDUU QDWI WS TPQDIT PDHT IRDRH WRDRT HDQS WDRI TIDUQ FFF QQDSH PIWDUS RDPW BUSINESS ET ...... ITDUH GENERIX # ...... METROLOGIC G ... TEL.RES.SERV...... ETAM DEVELOP ... SYLIS # ......

C ± ± ± RQDIT RDWI QIDWV PHWDUV IRDTP IH TSDTH FFF SDVH QVDHS QDQQ WQDQH TIPDHI IDUR SHDTH QQIDWI FFF BUSINESS INT ...... TDSV GENESYS #...... b MICROPOLE ...... TELECOM CITY..... EUROPEENNE C... SYNERGIE (EX ......

C C C ± ± PSSDUT PDHI RPDPH PUTDVI FFF SDUW QUDWV IHDPW PDHV IQDTR HDRV SP QRIDIH PDTU PRDSH ITHDUI SDSW BVRP ACT.DIV...... QVDWW GENESYS NV 0 ..... b MONDIAL PECH ... TETE DS LES ...... EXPAND S.A...... TEAM PARTNER ...

C C ± PPDQH FFF WDHT SWDRQ FFF TDUP RRDHV TDTU PVDSH IVTDWS HDIV IR WIDVQ FFF SPDWH QRU QDWQ CAC SYSTEMES..... d QDRH GENESYS BS00 ..... b MULTIMANIA...... THERMATECH I.... FINACOR...... d TRIGANO ...... w

± ± ± ± ± IPRDTQ RDHR RR PVVDTP RDTV IIDSP USDSU HDPT IPDUH VQDQI QDHS IIS USRDQS FFF IWRDUH IPUUDIS HDHS CALL CENTER...... IW GENSET...... w NATUREX...... TITUS INTERA ...... FINATIS(EX.L ...... UNION FIN.FR......

C ± ± ± ± IITDIH RDQP QWDWH PTIDUQ FFF PRDSH ITHDUI TDSP RDIH PTDVW IDWI QWDSH PSWDIH IDPS URDQH RVUDQV HDPH CAST ...... IUDUH GL TRADE #...... NET2S # ...... TITUS INTER...... FININFO...... VILMOR.CLAUS .....

C ± ± ± ± ± TWTDTQ HDVR QV PRWDPT RDVV IVDSH IPIDQS PDTQ RUDSH QIIDSV QDPT PRDSH ITHDUI IDTI WR TITDTH HDSQ CEREP...... IHTDPH GUILLEMOT # ...... NETGEM...... w TRACING SERV..... FLEURY MICHO ... VIRBAC......

C ± ± ± SDIP R HDPT IDUI FFF RDHW PTDVQ RDTT QPDRH PIPDSQ IDHU TSDQH RPVDQR PDQW FFF FFF FFF CHEMUNEX # ...... HDUV GUYANOR ACTI ... NETVALUE #...... TRANSGENE # ...... FOCAL (GROUP......

´ QQSDRT ISGHP QTDTQ PRHDPV ISGHP ECUR. TECHNOLOGIES ...... SIDIR CIC PIERRE ......

SG ASSET MANAGEMENT IVHQDVV ISGHP RWIDQW QPPQDQI ISGHP E´CUR. TRIMESTRIEL D ...... PUS EUROCIC LEADERS ......

LEGAL & GENERAL BANK Serveur vocal : IVTDRP ISGHP IRPUDUT WQTSDRW HUGHP SICAV et FCP E´PARCOURT-SICAV D ...... PVDRP MENSUELCIC......

08 36 68 36 62 (2,21 F/mn)

IRSWSDSU ISGHP PQDIV ISPDHS HUGHP

GE´OPTIM C ...... PPPSDHV RENTACIC......

ISWUDQW IRGHP

STRATE´GIE IND. EUROPE .... PRQDSP

QVRVDII HWGHP ´ SVTDTR IHPPDWT ISGHP

Fonds communs de placements UNION AMERIQUE ...... CADENCE 1 D...... ISSDWS

Fonds communs de placements

ISQDVV IHHWDQW ISGHP

 le™tionF

ne se ˆ ´ CADENCE 2 D...... PSQDHU ISGHP

Cours de cloture le 15 fevrier E´CUREUIL E´QUILIBRE C ...... QVDSV Fonds communs de placements

RUWVHDQU IRGHP ´ UQIRDST

IHIHDTQ ISGHP

STRATEGIE CAC ...... CADENCE 3 D...... ISRDHU

PPIDIW ISGHP UHRDHS RTIVDPU ISGHP

E´CUREUIL PRUDENCE C ...... QQDUP CIC EURO OPPORT ......

´ IHRSHDVW TVSSQDQR IRGHP ITPVDIS ISGHP

´ STRATEGIE INDICE USA...... CONVERTIS C ...... PRVDPI PWVDVS ISGHP IPDPP VHDIT ISGHP

´ Valeurs unitaires e Date E´CUREUIL VITALITE´ C ...... RSDST CIC NOUVEAU MARCHE ......

QUSDPI ISGHP

Emetteurs f INTEROBLIG C ...... SUDPH WWSDHW ISGHP

Euros francs ee cours CIC TECHNO. COM...... ISIDUH www.lapostefinance.fr

SVUDRV ISGHP INTERSE´LECTION FR. D...... VWDST

´ Sicav Info Poste : IPUHDUP ISGHP CREDIT AGRICOLE ´ ´ IWQDUP

AGIPI www.clamdirect.com 08 36 68 50 10 (2,21 F/mn) SELECT DEFENSIF C......

´ IVQPDVI ISGHP

08 36 68 56 55 (2,21 F/mn) SELECT DYNAMIQUE C ...... PUWDRI

IVVDWV ISGHP

AGIPI AMBITION (AXA) ...... PVDVI

IHRDHP TVPDQQ ISGHP IIWTDVT ISGHP

ADDILYS C ...... SE´LECT E´QUILIBRE 2...... IVPDRT

SPWDRI QRUPDUH ISGHP IRSIDUT ISGHP

ATOUT CROISSANCE ...... ´ PPIDQP PHIDSV ISGHP

AGIPI ACTIONS (AXA)...... QHDUQ EURCO SOLIDARITE......

IHQDPH TUTDWS ISGHP IISUDIU ISGHP

ADDILYS D...... SE´LECT PEA DYNAMIQUE .... IUTDRI QSHDTV PQHHDQI ISGHP TPURDPQ ISGHP

ATOUT FONCIER ...... LION 20000 C/3 11/06/99 ...... WSTDSH

´ ITHTDUU ISGHP

´ PRRDWS PHIDRR ISGHP

AMPLITUDE AMERIQUE C.... QHDUI SELECT PEA 1 ......

WIDWV THQDQS ISGHP SRUUDSH ISGHP

3615 BNP ATOUT FRANCE ASIE D ...... LION 20000 D/3 11/06/99 ...... VQSDHR

SQSDWI QSISDQR ISGHP

IWUDSI ISGHP

AMPLITUDE AME´RIQUE D ... QHDII SG FRANCE OPPORT. C...... PPPDTW IRTHDUS ISGHP IPVIDTU ISGHP

08 36 68 17 17 (2,21 F/mn) ATOUT FRANCE EUROPE...... SICAV 5000 ...... IWSDQW

SHIDUW QPWIDSQ ISGHP

PSVDSI ISGHP

AMPLITUDE EUROPE C...... QWDRI SG FRANCE OPPORT. D......

SRDSU QSUDWT ISGHP PPRIDQR ISGHP

´ ATOUT FRANCE MONDE...... SLIVAFRANCE ...... QRIDTW

ISVVVDPT ISGHP

BNP MONE COURT TERME.. PRPPDIS SVRDWR QVQTDWS ISGHP

PSHDWH ISGHP QVDPS SOGENFRANCE C ......

ISURDRQ ISGHP PRHDHP AMPLITUDE EUROPE D...... PTQDQU ISGHP

ATOUT FUTUR C ...... SLIVARENTE...... RHDIS

VUPWPDHU ISGHP

BNP MONE´ PLACEMENT C .. IQQHUDSW

QRSUDTV ISGHP

SOGENFRANCE D...... SPUDIP PURDTV IVHIDUV ISGHP

PIUDSH IRPTDUI ISGHP IISTDPT ISGHP

ATOUT FUTUR D...... SLIVINTER ...... IUTDPU AMPLITUDE MONDE C ......

UTPIRDRH ISGHP

BNP MONE´ PLACEMENT D.. IITIVDVI

UIIDQP ISGHP

SOGEOBLIG C...... IHVDRR

PRVDTH ITQHDUI ISGHP

VQPDRI ISGHP ´ IPTDWH RWPIDUI ISGHP

ATOUT SELECTION...... TRILION...... USHDQI AMPLITUDE MONDE D......

WWPPPPDVT ISGHP

BNP MONE´ TRE´SORERIE ..... ISIPTQDRH

PWPDTW ISGHP

SOGE´PARGNE D...... RRDTP

PHDSQ IQRDTU ISGHP

PPHSDQQ ISGHP

COEXIS ...... QQTDPH AMPLITUDE PACIFIQUE C....

IHWUDHW ISGHP

BNP OBLIG. CT ...... ITUDPS Fonds communs de placements

IVPUDHR ISGHP

SOGEPEA EUROPE...... PUVDSQ

IQHDTU ISGHP

` IWDWP QHVIDUS ISGHP

DIEZE ...... RTWDVI AMPLITUDE PACIFIQUE D ...

QRDUH PPUDTP ISGHP

IQTTDHQ ISGHP

BNP OBLIG. LT...... ACTILION DYNAMIQUE C * . PHVDPS

SHIDSR ISGHP

SOGINTER C...... UTDRT

TPQDHS RHVTDWR ISGHP QQSDSP ISGHP

EURODYN...... E´LANCIEL FRANCE D PEA .... SIDIS

IRVDQP WUPDWP ISGHP

IQITDQI ISGHP

BNP OBLIG. MT C ...... ACTILION DYNAMIQUE D * . PHHDTU

IQUDSS WHPDPU IRGHP

VIHDQU ISGHP

INDICIA EUROLAND...... E´LANCIEL EURO D PEA ...... IPQDSR Fonds communs de placements

IQTDHU VWPDST ISGHP

SRQDUP ISGHP

BNP OBLIG. MT D...... ACTILION PEA DYNAMIQUE VPDVW

QHVVDUU IRGHP

RUHDVV ´ ´ PSQDSQ ISGHP IWDPH IPSDWR IRGHP

INDICIA FRANCE...... EMERGENCE E.POST.D PEA . QVDTS DECLIC ACTIONS EURO ......

IUWDPV IIUT ISGHP

IPQWDIU ISGHP

BNP OBLIG. SPREADS ...... ACTILION E´QUILIBRE C *..... IVVDWI

QIVDPH ISGHP ´ RVDSI

RPPDSH IRGHP

´ ´ TRDRI UTRDIW ISGHP

´ INDOCAM AMERIQUE ...... GEOBILYS C ...... IITDSH DECLIC ACTIONS FRANC ..... IWHPDTV IPRVHDUT ISGHP

IIVRDSW ISGHP

BNP OBLIG. TRESOR...... ACTILION E´QUILIBRE D * .... IVHDSW

IRIDVV ISGHP

PIDTQ ´ PVUDVQ ISGHP INDOCAM ASIE...... RQDVV UHPDWP ISGHP

GE´OBILYS D...... IHUDIT DECLIC ACTIONS INTER......

IIRRDVR ISGHP

Fonds communs de placements ACTILION PRUDENCE C *.... IURDSQ

IUSDVP IISQDQH ISGHP

QWSDSR IRGHP

INDOCAM MULTI OBLIG...... ´ THDQH

IQIDRS ISGHP

INTENSYS C ...... PHDHR DECLIC BOURSE PEA...... IHWPDQH ISGHP

´ ACTILION PRUDENCE D * ... ITTDSP IITSHDRS IRGHP

BNP MONE ASSOCIATIONS.. IUUTDIH

QWDIV PSU ISGHP

IIUDWR IRGHP

INDOCAM ORIENT C...... ´ ´ IUDWV IIRDIR ISGHP

IUDRH DECLIC BOURSE EQUILIBRE

IRUTDUT ISGHP

INTERLION ...... PPSDIQ INTENSYS D......

PPVDWQ ISGHP

QRDWH ´ IIHDQQ IRGHP

INDOCAM ORIENT D...... DECLIC OBLIG. EUROPE...... ITDVP PRRDUH ITHSDIQ ISGHP

UPIDVV ISGHP

BANQUE POPULAIRE ASSET MANAGEMENT LION ACTION EURO ...... IIHDHS KALEIS DYNAMISME C......

ITSDSU IHVTDHU ISGHP

PHHDRT IRGHP

INDOCAM JAPON ...... DE´CLIC PEA EUROPE...... QHDST PQUDWV ISTIDHS ISGHP

UPUDWP ISGHP

LION PEA EURO...... IIHDWU KALEIS DYNAMISME D ......

PPIUDUQ IRGHP

www.bpam.fr 01 58 19 40 00 QQVDHW RWVDRH IRGHP

INDOCAM STR. 5-7 C...... DE´CLIC SOGENFR. TEMPO... USDWV SWUDIV ISGHP

KALEIS DYNAMISME FR C.... WIDHR

PIHDQS IQUWDVI IRGHP

TQWDWW RIWVDHT IRGHP

PIHIDVV IQGHP

BP OBLI CONVERTIBLES ...... QPHDRQ INDOCAM STR. 5-7 D ...... SOGINDEX FRANCE C ......

IQUTDUW ISGHP

KALEIS E´QUILIBRE C...... PHWDVW

WUDQV TQVDUU ISGHP

FFFF FFFF FFFF URPDPV IQGHP

BP OBLI HAUT REND...... IIQDIT OBLIFUTUR C......

IQQQDUT ISGHP

KALEIS E´QUILIBRE D...... PHQDQQ

VQDVP SRWDVP ISGHP

STUDRH IQGHP FFFF FFFF FFFF

BP MEDITERRANE´EDE´V...... VTDSH OBLIFUTUR D...... PTDQV IUQDHR ISGHP

IPSUDVH ISGHP

CM EURO PEA...... KALEIS SE´RE´NITE´ C...... IWIDUS

IUIDQV IIPRDIV ISGHP

IIRQDRH IQGHP

´ IURDQI FFFF FFFF

BP NOUVELLE ECONOMIE ... REVENU-VERT ...... FFFF

RTDIV ISGHP

CM EUROPE TECHNOL...... UDHR ´ ´ ´ IPISDVP ISGHP

KALEIS SERENITE D ...... IVSDQS

TSDTQ RQHDSH ISGHP

SHDRQ QQHDVH ISGHP

FFFF FFFF

BP OBLIG. EUROPE ...... UNIVERS ACTIONS ...... FFFF PUWDUH ISGHP

CM FRANCE ACTIONS ...... RPDTR

SSWDSQ ISGHP

KALEIS TONUS C...... VSDQH

PUWDHR ISGHP

´ ´ RPDSR WWVSUDRV TSSHPPDIQ ISGHP

FFFF FFFF

BP SECURITE...... UNIVERS-OBLIGATIONS ...... FFFF

PSSDIU ISGHP

CM MID. ACT. FRANCE...... QVDWH

UIVDVH ISGHP

OBLITYS C...... IHWDSV

IUHDUS IIPHDHS ISGHP

FFFF FFFF

EUROACTION MIDCAP...... FFFF PRHVDVU ISGHP

Fonds communs de placements CM MONDE ACTIONS...... QTUDPQ

UIVDVH ISGHP

OBLITYS D ...... IHWDSV

IPUDTS VQUDQQ ISGHP

FFFF FFFF

FRUCTI EURO 50 ...... FFFF IHRDHU TVPDTS ISGHP TPWDWV IRGHP

ATOUT VALEUR ...... WTDHR CM OBLIG. LONG TERME ....

QPPDUQ ISGHP

PLE´NITUDE D PEA ...... RWDPH

IHSDQV TWIDPS IQGHP

FFFF FFFF

FRUCTIFRANCE C ...... FFFF

QSDPU PQIDQT ISGHP PISHDUS IRGHP

INDOCAM VAL. RESTR...... QPUDVV CM OPTION DYNAM......

ITTTIDIV ISGHP

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23 AUJOURD’HUI LE MONDE / SAMEDI 17 FÉVRIER 2001

SPORTS Le XV de France devait convaincante face à l’Ecosse (16-6), gressé depuis ces deux dernières été confiée à Philippe Carbonneau cette deuxième journée devaient rencontrer l’Irlande, samedi 17 fé- le 4 février, l’équipe de Bernard La- années dans l’hémisphère Nord », (Section paloise), lui qui n’avait opposer, samedi, l’équipe d’Angle- vrier, à Lansdowne Road, dans le porte rêve d’une revanche face aux prévient Jo Maso, le manager du XV plus été titularisé depuis la ren- terre à celle de l’Italie, à Twicken- cadre du Tournoi des six nations. Irlandais. b « L’IRLANDE est certai- de France. b FABIEN GALTHIÉ ayant contre France-Ecosse du 10 avril ham, et l’Ecosse au pays de Galles, à b APRÈS UNE VICTOIRE peu nement l’équipe qui a le plus pro- été suspendu, la mêlée française a 1999. b LES AUTRES MATCHES de Murrayfield. La ballade irlandaise du XV de France prend des airs de revanche Pour la deuxième journée du Tournoi des six nations, l’équipe de Bernard Laporte affronte l’Irlande, sur sa pelouse de Lansdowne Road. Les Français tenteront de faire oublier leurs débuts hésitants contre l’Ecosse et la cuisante défaite subie, à domicile, en 2000, face aux Irlandais BRIAN O’DRISCOLL en a conçu cipaux artisans de cette mutation. s’apprêtent à effectuer les hommes l’un de ses meilleurs souvenirs. Une Sans rien abandonner de leur lé- de Bernard Laporte ne déroge pas de ses belles après-midi de rugby à gendaire agressivité, les hommes à cette règle. « L’Irlande est certai- courir sur le gazon du Stade de au Trèfle affichent désormais d’au- nement l’équipe qui a le plus pro- France, une de ces journées où tout dacieuses amibitions. « Contre les gressé depuis ces deux dernières an- vous réussit. Le bonheur quoi ! Le Irlandais les matches sont toujours nées dans l’hémisphère Nord », 19 mars 2000, sur le pré de Saint- épuisants. ils ne lâchent rien pen- analyse Jo Maso, le manager du XV Denis, Brian O’Driscoll, trois- dant 80 minutes », prévient Chris- de France, et d’ajouter : « Leurs quarts centre du XV irlandais s’était tophe Juillet, le troisième ligne du centres sont très performants et il fait le chantre de surprenants et dynamiques « Diables verts », les- quels pour la première fois depuis L’Italie en danger en Angleterre vingt-huit ans avaient triomphé d’un XV de France en terre gauloise L’Angleterre face à l’Italie, à Twickenham, et l’Ecosse, face au (25-27). Ce jour-là, notre héros pays de Galles, à Murrayfield, marqueront également cette avait inscrit trois essais au nez et à deuxième journée du Tournoi des six nations, dont tous les mat- la barbe des lignes de défense tri- ches auront lieu samedi 17 février. Les Italiens, déjà battus il y a colores. « Cette victoire a eu un im- deux semaines par l’Irlande à Rome (22-41), auront fort à faire face pact terrible dans le pays, confiait aux Anglais victorieux des Gallois le 3 février à Cardiff (15-44), Warren Gatland, l’entraîneur néo- d’autant que le XV azzurro devra se passer des services de sa paire zélandais de l’Irlande, à L’Equipe. de demis, le n° 9 de Montferrand suspendu Alexandre Troncon et On avait tellement pris l’habitude le n° 10 du Stade français actuellement blessé, Diego Dominguez. d’être battus en France, que ça te- A Murrayfield, les Ecossais joueront en l’absence de leur ouvreur, nait de l’exploit. » Gregor Townsend, blessé le 4 février, au Stade de France. Il sera Absent il y a deux semaines à remplacé par Duncan Hodge. Rome où l’Irlande affrontait l’Italie en ouverture du Tournoi des six nations (22-41), Brian O’Driscoll se- XV de France. Le Parisien sait de nous faudra faire preuve de beau- ra, samedi 17 février, sur la pelouse quoi il parle ; lui qui avec le Stade coup plus de rigueur dans notre posi-

de Lansdowne Road, à Dublin, à OLIVIER MORIN/AFP Français a enterré ses espoirs de tionnement sur le terrain. » Jo Maso l’heure du coup d’envoi d’Irlande- Philippe Carbonneau attentif aux directives de son entraîneur, Bernard Laporte. titre européen à deux reprises n’a rien oublié des courses de Brian France. Les années passent et le (1999 et 2000) face aux équipes ir- O’Driscoll, tout comme Raphaël rugby irlandais change. A l’instar aux côtés de Rob Henderson, sa du Munster en Coupe d’Europe, Tom Kiernan n’est plus cette répé- landaises de l’Ulster et du Munster. Ibanez, capitaine de l’équipe qui de leur talonneur Keith Wood, les doublure, auteur de trois essais prochain adversaire du stade Fran- tition incessante de chandelles ex- « Ils ont cette volonté d’aller jus- s’était imposé sur le fil en 1999 à hommes de Warren Gatland ont contre l’Italie le 3 février. çais en demi-finales de cette pédiées en direction des lignes ad- qu’au bout qui fait que l’on ne peut Dublin (9-10) a gardé en mémoire conservé leur fameux fighting spirit, L’arrivée du professionnalisme compétition le 21 avril et finaliste verses, comme autant de jamais se dire que le match est l’âpreté du combat. « L’un de mes tout en aérant leur jeu de ballons aidant, le rugby irlandais s’est de l’épreuve en 2000, l’illustrent. projectiles destinés à renverser les plié », assure le no 8français. pires souvenirs, raconte le talon- offensifs portés à la main. Ainsi, le structuré autour de formations ré- Voilà maintenant trois années, que meilleures défenses. « On envoie du Effectivement, si un voyage en neur. Nous avions joué dans des centre de Leinster, bourreau du XV gionales qui s’emploient à produire le jeu des héritiers du fougueux jeu. On marque de superbes essais », République d’Irlande a toujours conditions épouvantables et si cela de France, il y a un an, évoluera du jeu. Les récentes performances Ken Kennedy et de l’imperturbable note Warren Gatland, l’un des prin- suscité les pires craintes, celui que s’était soldé par une victoire, le score avait été particulièrement étriqué (ndlr, 16-18).» Les équipes Philippe Carbonneau reprend la mêlée française en main TOUT LE MONDE EN PLACE ! b Irlande : 15 Girvan Dempsey ; Ce rendez-vous irlandais s’an- 14 Denis Hickie ; 13 Brian O’Driscoll ; EN MATIÈRE de guigne, Fabien Galthié n’a de sphère Sud, les relations entre son rival Fabien Australiens et des All Blacks, il était rentré sur la nonce donc assez difficile. « C’est 12 Rob Henderson ; 11 Tyrone Howe ; leçon à recevoir de personne. Sa carrière en Galthié et les coaches, Jean-Claude Skrela et pelouse du Stade-Vélodrome de Marseille, le un match charnière » analyse Fa- 10 Ronan O’Gara ; 9 Peter Stringer ; 8 forme d’aller-retour entre l’équipe de France et Pierre Villepreux, s’étaient dégradées. Malgré 18 novembre, pour le dernier quart d’heure du bien Pelous. « Pour nous c’est une David Wallace ; 7 Anthony Foley ; les vestiaires (ou l’infirmerie) le prouve (Le trois mois passés loin des terrains, Philippe Car- festival français contre la Nouvelle-Zélande. rencontre particulièrement impor- 6 Alan Quinlan ; 5 Malcolm O’Kelly ; Monde du 3 février). Aujourd’hui, il est contraint bonneau conservait la confiance des entraî- Samedi, à Lansdowne Road, le demi de mêlée tante. On a besoin de cette victoire 4 Mick Galwey ; 3 John Hayes ; 2 Keith de céder sa place à la mêlée du XV de France à neurs. Son regard plein de malice s’était rallu- de la Section paloise dirigera la manœuvre der- afin de bien continuer dans ce Tour- Wood (cap) ; 1 Peter Clohessy. Philippe Carbonneau. Pour la première fois de- mé. Il sautillait d’un pied sur l’autre quand sur rière un pack qui multiplie les marques de noi », poursuit le capitaine du XV Remplaçants : 16 Frank Sheahan ; puis le 10 avril 1999, le néo-Palois, natif de Tou- un appui le genou gauche a cédé. « Carbo » confiance à son égard. « Sur ses qualités indivi- de France. D’autant plus que son 17 Emmet Byrne ; 18 Gary Longwell ; louse, revient en équipe de France de rugby. Sa- s’est effondré. Le diagnostic n’a pas tardé : rup- duelles, Philippe ne pose aucun problème », ras- équipe n’a pas convaincu, le 4 fé- 19 Andy Ward ; 20 Brian O’Meara ; medi 17 février, en Irlande, il sera titulaire du ture des ligaments croisés. Adieu à la Coupe du sure Fabien Pelous. « On fera tout pour que vrier, contre l’Ecosse. 21 David Humphreys ; poste. Il remplace le Columérin suspendu dix monde 1999. ”Carbo” se sente bien. On est totalement à sa dis- Au nombre incalculable de ma- 22 Kevin Maggs. jours à la suite d’un sévère carton jaune reçu, le position », insiste Raphaël Ibanez. Et puis, Phi- ladresses se sont ajoutés d’inquié- b France : 15 Xavier Garbajosa ; 10 février, en championnat de France, lors d’une « LE PIRE SOUVENIR DE MA CARRIÈRE » lippe Carbonneau connaît tous les codes du tants signes de fatigue. « Nous 14 Philippe Bernat-Salles ; 13 Richard rencontre avec Montferrand. « Parfois je revois encore cet instant. Je ne l’ou- « système Laporte » auquel il affirme s’être par- n’avons pas été bons à certains Dourthe ; 12 Franck Comba ; 11 David Philippe Carbonneau n’est pas particulière- blierai jamais, raconte-t-il plus d’un an et demi faitement adapté. « Il le faut, sinon tu gicles. », postes. On a manqué de technique Bory ; 10 Christophe Lamaison ; ment superstitieux mais il a payé pour se méfier après. Cette Coupe du monde, j’aurais dû la faire. explique-t-il. individuelle derrière », concède 9 Philippe Carbonneau ; 8 Christophe des adages. Le 13 du mois d’août 1999 était un Je n’aurais peut-être plus jamais l’occasion d’en Carbonneau-le-rebelle, s’est donc acheté une Bernard Laporte, l’entraîneur na- Juillet ; 7 Olivier Magne ; 6 Christophe vendredi. La journée s’achevait sur les hauteurs disputer une autre. » Philippe Carbonneau ne conduite. « Rebelle moi ? C’est une réputation tional. Rares sont les rencontres où Moni ; 5 Fabien Pelous (cap.) ; 4 David de Val-d’Isère (Savoie). L’équipe de France débu- s’est pas consolé. « C’est le pire souvenir de ma qu’on ma faite », se défend-il. Voire. A vingt- le centre de l’attaque française a Auradou ; 3 Pieter De Villiers ; tait son deuxième stage de préparation en vue de carrière », assure-t-il. Le temps a cicatrisée le neuf ans, ce garçon, pris au milieu d’une sévère réalisé une aussi piètre prestation 2 Raphaël Ibanez ; 1 Sylvain la Coupe du monde, et « Carbo » s’était donné à genou mais il n’a pas effacé la mémoire. rixe avec des joueurs gallois de Pontypridd dans dans les phases offensives. «Nous Marconnet. Remplaçants : 16 Olivier fond. Au sortir d’une première blessure au ge- Plus d’une saison durant, « Carbo » a traîné la un bar de Brive en 1997 jure s’être assagi. avions dit avant le Tournoi que les Azam ; 17 Christian Califano ; 18 Abdel nou, contractée en avril de la même année, au patte sur les terrains de France, scrutant la « Maintenant, je réussis à me canaliser », lâche-t- deux premiers matchs seraient déci- Benazzi ; 19 Serge Betsen ; Stade de France, contre l’Ecosse, le demi de mê- moindre douleur, un emplâtre soigneusement il. A Dublin face à la furia verte et au fighting spi- sifs, explique Jo Maso. Ils doivent 20 Christophe Laussucq ; lée tricolore ne s’était pas ménagé. La convales- enroulé autour de son genoux . Désormais, il rit irlandais, Philippe Carbonneau fera de son nous permettre de nous étalonner 21 Christophe Dominici ; cence et le travail des médecins l’avaient sauvé : assure n’éprouver aucune appréhension. Rap- mieux pour « canaliser » ses émotions, son pour la suite. » Tout le monde en 22 Gerald Merceron. il serait de ce groupe qui jouerait la Coupe du pelé dans le groupe France par Bernard Laporte, énergie et le jeu du XV de France. place ! La rencontre est arbitrée par Scott monde. désormais aux commandes techniques, en no- Young (Australie). A l’issue de la tournée de juin dans l’hémi- vembre 2000, lors de la tournée européenne des Y. B. Yves Bordenave L’Xtreme Football League, le dernier Barnum Les clubs de Nantes et Bordeaux du sport spectacle américain, a déjà du plomb dans l’aile sombrent en Coupe de l’UEFA NEW YORK Outlaws, Memphis Maniax, San leurs chères au football des années certains venant d’Allemagne, en LES DEUX CLUBS français en- tion à trois minutes du coup de sif- correspondance Francisco Demons, Birmingham 1970, à savoir : tuer le quater- ont eu pour leur argent. Feux d’ar- core en course en Coupe de l’UEFA flet final ; de son côté, le Rayo « La XFL ? C’est une version spor- Thunderbolts, Los Angeles back ! » tifices, écrans géants, pom-pom ont connu, jeudi 15 février, une Vallecano, un club de la banlieue tive de Survivor. » En une phrase, Xtreme – devront franchir des obs- Dans un pays comme les Etats- girls pulpeuses... Malgré un niveau cruelle désillusion. Les Girondins de ouvrière de Madrid, a passé quatre Vince McMahon, le fondateur de tacles tout aussi périlleux que dans Unis, où la course à l’Audimat est de jeu passable, la XFL a réussi une Bordeaux et le FC Nantes, qui se buts à Ulrich Ramé, le gardien gi- l’Xtreme Football League (XFL), « Survivor ». une question de survie, le côté sen- entrée en fanfare. Au soir du di- déplaçaient au rondin, dont trois dans le dernier vient de donner une parfaite défi- Dernière création du sport spec- sationnel de la XFL va susciter l’in- manche 4 février, avec un taux Rayo Valleca- quart d’heure. nition de son produit. La compa- tacle à l’américaine, la XFL a fait térêt des pontes de NBC. Séduit d’audience Nielsen de 10,2 (soit no (Espagne) « C’est un très, très mauvais résul- raison entre la XFL, la nouvelle ses débuts le 3 février, et s’est par le bagoût de Vince McMahon, 10,2 millions de foyers), les promo- et à Porto, ont tat. Le score est très lourd. Tout de ligue professionnelle de football d’emblée présentée comme un ha- Dick Ebersol, le président de NBC teurs de ce Barnum sportif pou- été lourdement suite après avoir ouvert le score, on a américain, et « Survivor », l’émis- bile panachage du binôme sexe- Sports, décide de devenir action- vaient se frotter les mains. Une se- battus, respec- joué sur nos buts. Pendant 90 mi- sion voyeuriste à succès de la violence. Ce projet de 100 millions naire à part égale du projet et in- maine plus tard, Vince McMahon tivement 4-1 et nutes, ils ont mis la pression et ils chaîne américaine CBS, est des de dollars a germé dans l’esprit de vestit 50 millions de dollars. Cette et Dick Ebersol devaient déchanter. 3-1, à l’occa- nous ont logiquement explosés en fin plus justes. Le principe de « Survi- l’apôtre du spectacle de mauvais entrée de NBC dans les capitaux de La deuxième journée de compé- sion des hui- de match », a commenté Elie Baup, vor » : seize participants abandon- goût, Vince McMahon. Heureux la XFL va la crédibiliser et la sauver, tition, samedi 10 février, a vu l’Au- tièmes de finale aller de la compéti- dont l’équipe a bien du mal, phy- nés dans un endroit hostile vont président de la ligue de catch pro- du moins dans les premiers temps. dimat diminuer de moitié. Un plan tion. Ces deux rencontres avaient siquement, à terminer la saison. Les tenter de survivre pendant qua- fessionnel américaine (WWF), de sauvetage a été évoqué par pourtant commencé favorablement chances d’une qualification pour les rante-deux jours avec les moyens Vince McMahon est à la fois un li- 500 000 BILLETS VENDUS NBC, qui prévoit, notamment, de pour les deux équipes du cham- quarts de finale sont sérieusement du bord. Le survivant ultime rece- bertin, un visionnaire et une sorte Fébriles au début, des annon- réduire la durée des rencontres pionnat de France. Bordeaux avait compromises, même si le site Inter- vant un pactole d’un million de de Tapie à la sauce US. ceurs comme AT&T, Burger King, afin de rendre la soirée plus ner- ouvert le score grâce à un but de Li- net des Girondins rappelait, ven- dollars. La même somme sera ver- Jugeant la NFL, la National Foot- Honda et Pepsi vont se porter ac- veuse. Pour certains observateurs, lian Laslandes dès la 2e minute ; dredi, que le club a déjà remonté sée à l’équipe qui va remporter le ball League (NFL), la ligue officielle quéreurs d’écrans publicitaires. Au cette dégringolade n’est pas sans Nantes avait fait de même, à la trois buts en coupe d’Europe, titre de la XFL, le « Big Game at the de football américain, ennuyeuse, total, 70 % de l’espace publicitaire rappeler celle dont fut victime une 15e minute, par son attaquant de contre Carl Zeiss Iena et Hadjuk End », le 21 avril. il décide en février 2000 de créer sa de la saison a dejà été vendu pour autre ligue dissidente de football dix-neuf ans, Hassan Hamada. La Split dans les année 80. Le reste de Avant d’en arriver là, les huit propre compétition. « La NFL est la somme de 40 millions de dollars, américain au début des années 80, réplique a été sans merci : Porto a la soirée a été marqué par les vic- équipes de la ligue – qui répondent devenue prévisible, assommante, la et le public américain a déjà acheté la USFL, disparue corps et biens égalisé sur penalty, avant de toires à l’extérieur de Barcelone et aux noms évocateurs de Chicago vraie passion du jeu a disparu, pro- 500 000 tickets sur le million dispo- après trois saisons. prendre l’avantage sur un but de Liverpool, à AEK Athènes (0-1) et Enforcers, New York/New Jersey clame-t-il. La XFL va proposer des nible. contre son camp du défenseur Ni- à l’AS Rome (0-2). Les matches re- Hitmen, Orlando Rage, Las Vegas pom-pom girls sexy et prôner les va- Ces fans de la première heure, Pascal Giberne colas Gillet, puis de corser l’addi- tour auront lieu le jeudi 22 février. LeMonde Job: WMQ1702--0024-0 WAS LMQ1702-24 Op.: XX Rev.: 15-02-01 T.: 19:39 S.: 111,06-Cmp.:16,15, Base : LMQPAG 59Fap: 100 No: 0331 Lcp: 700 CMYK

24 / LE MONDE / SAMEDI 17 FÉVRIER 2001 AUJOURD’HUI-STYLES Une saison néon Dans leurs recherches sur la lumière et la capture de l’éclat, mode, art, design et cosmétique se rejoignent DANS L’OBSCURITÉ, les vête- Les filateurs voient dans ces ma-

ments phosphorescents de la col- tériaux interactifs un champ d’in- JOFFREY BELLO lection printemps-été de Junya vestigation illimité. Jakob Schaep- Watanabe redessinent les formes fer diffuse une fausse fourrure d’un corps imaginaire et donnent constellée d’ampoules qui s’allu- le ton de l’esthétique néon qui ment avec les mouvements du inaugure un IIIe millénaire corps ou un tulle traversé d’un ré- en quête d’éclat. Le disciple seau arachnéen de fibres optiques. talentueux de Rei Kawakubo « La lumière joue un rôle central en (« Comme des Garçons ») célèbre hiver 2001−2002. Les effets lumi- Chaises « chromatiques » la fusion de la nature et de la neux sont omniprésents et sont réa- de Matthew Sindall technologie dans cette collection lisés de manière variée », prévoit présentées par le VIA lors un autre tisseur suisse, Schoeller, du dernier Salon du meuble. qui travaille des matières à reflets brillants, produisant des « éclair- colorimétrique. Le silicone thermo- cies » sous la lumière du jour. chrome qui enveloppe la colonne Schoeller met en avant son tissu lumineuse de Pascal Bauer passe du papillon, une enduction sur polya- rouge au blanc, en réaction à la cha- mide qui vibre d’or, de vert et de leur émise par l’ampoule. bleu et va jusqu’à imiter les fines Dans un croisement de disci- nervures des ailes des morphos du plines, l’art multiplie les hommages Brésil. Pionniers depuis 30 ans aux peintres et aux sculpteurs de lu- dans l’application de procédés in- mière, comme Lucio Fontana, Mar- dustriels au vêtement, Marithé & tial Raysse, Ingo Maurer, Jenny Hol- François Girbaud ont utilisé en zer ou Dan Flavin, dont les tubes Quatre fragrances d’Yves 2000 la technologie Illuminite qui fluorescents, photographiés par Saint Laurent (Opium, Paris, renvoie la lumière vers sa source Todd Eberle, sont exposés en février Rive Gauche, Baby Doll), comme des millions de petits à la galerie Thaddaeus Ropac. A la 195 francs (29,73 ¤) l’une. miroirs. FIAC, en octobre 2000, l’installation de Patrick Raynaud « Light Pain- FILS D’INOX TISSÉS ting » captivait le regard avec A l’heure où les Français se soixante baquets de peinture fluo piquent de luminothérapie pour éclairés. Alors que le Musée des arts lutter contre le blues, inspirés par et métiers célèbre l’électricité avec les bars à lumière scandinaves, l’exposition Volta, la boutique Co- l’éclairage dans l’environnement lette s’apprête à montrer en mars quotidien est repensé par les desi- une série de « caissons lumineux » gners, comme Arik Levy et ses am- de l’Américain Jordan Thinker et la poules à nu lovées dans un abat- Maison de la culture du Japon pré- jour en cotte de maille ou en fils sente dix installations de Yayoi Ku- d’inox tissés. « La lumière peut tout sama, dont « Fireflies on the water », offrir, c’est l’outil préférenciel au- une chambre noire remplie de mi- jourd’hui pour travailler, pour être en roirs, de jeux d’eaux et de centaines harmonie avec l’humain et avec d’ampoules ou « God’s Heart », un

ALVARO CANOVASALVARO D. R. l’amour », affirme Philippe Starck cœur à la structure de fibres op- Escarpin à talon de plexiglas dans le documentaire de Françoise tiques. Pour les artistes de l’âge de Louis Vuitton, Darmon, Histoire d’objets : s’éclairer électronique, la lumière est devenue 2 600 francs (396,37 ¤). (Ed. Centre Pompidou). Lors du un matériau physique réel qui per- dernier Salon du meuble en janvier, met de modeler l’espace, comme le « Glow in the dark » (le rayonne- le VIA (Valorisation de l’innovation fait James Turrell depuis les an-

ment dans l’obscurité) conçue dans l’ameublement) a articulé ses nées 1960. D. R. grâce à la pulvérisation d’une propositions autour du thème Contrôler ses effets pour mieux Junya Watanabe donne le ton de la saison avec des vêtements appliqués d’une poussière poussière de pierre aux propriétés « Matières en lumière ». Plus qu’une sublimer les reliefs est aussi une de pierre phosphorescente, portés par des mannequins coiffés d’une perruque fluo. phosphorescentes sur du polyes- lampe, Elsa Francès et Jean-Michel grande recherche de la cosmétique, ter. Saturés de paillettes et de Policar présentent On Air, «un qui pendant longtemps s’est l’éclat. Shiseido, qui vient de confier Depuis la première génération de six ans, on sera capable de se maquil- strass, les créateurs jouent cette contenant lumineux » qui s’allume et contentée de camoufler. Le vocabu- ses lignes de maquillage à Tom Pé- pigments réflecteurs introduits chez ler les lèvres en ingérant une gélule année les reflets high-tech, entre se module par simple glissement du laire change : au terme fond de cheux, utilise pour ses nouveaux Chanel en 1982 – sans contrôle di- pour redessiner les contours, donner tissus holographiques, fibres op- doigt sur les rebords de la vasque. teint, on préfère celui d’illuminateur fards « les propriétés physiques de la rect du renvoi de lumière –, on as- des profondeurs », imagine Domi- tiques et enductions fluores- La chaise chromatique de Matthew ou de sublimateur de teint. Avec lumière, afin de révéler la couleur na- siste à une révolution technologique nique Moncourtois. Pour l’heure, la centes. Sindall est habillée d’un film lenti- Enlighten, Spotlight ou Pure Color, turelle du teint d’une manière parfai- avec des pigments caméléon qui marque diffuse les Aqualumières, Au croisement des codes des culaire pour jouer avec le spectre Estée Lauder joue sur l’attraction de tement uniforme à l’œil ». « On ne va combinent deux ou une multitude une palette de fards irisés, et lance années 1980 et des mangas japo- plus créer de nouvelles couleurs en de nuances, suivant la luminosité et en avril Infrarouge, un nouveau nais, les couleurs fluo reviennent maquillage mais jouer sur les effets », l’angle de vue. Le rouge devient or, rouge à lèvres conditionné dans un éclairer la mode d’un trait de Sta- affirme Dominique Moncourtois, le violet vert... La marque poursuit écrin métallisé et décliné en bilo-Boss. Le surligneur à encre directeur international de la créa- ses recherches sur des thermocou- 18 teintes qui combinent plusieurs fluorescente, qui fête ses 30 ans et tion maquillage Chanel, devant les leurs qui évoluent « en fonction de la effets (pailleté et irisé, givré et pou- continue de se vendre au rythme nouveaux pigments issus des indus- température du corps pour faire vivre dré...). Pour adapter son éclat à l’in- d’un par seconde, inspire les col- tries automobiles, spatiales et de les émotions sur la peau » et sur les tensité de la lumière. lections, des escarpins gribouillés l’optique de pointe, qui sculptent cristaux liquides afin d’améliorer la de Marc Jacobs chez Vuitton au les reliefs du visage. correction optique. « Dans cinq ou Anne-Laure Quilleriet blouson en patchwork de mara- bout de Sonia Rykiel. La créatrice habille ce printemps sa « Pari- sienne on the rock » de bracelets et Des siècles de jeu entre les vêtements et la lumière d’escarpins aux semelles de plexi- glas, de chapeaux et de ceintures CAPTURER, dompter la lumière gés jusqu’alors inappropriés au d’un point de vue vestimentaire. » cloutées en plastique fluo. Dans pour la ramener vers soi reste une vêtement (pastilles de Rhodoïd, Si l’exposition développe des son hommage aux comics, Jean- préoccupation constante de l’his- métaux à l’aspect iridescent...), thèmes intéressants (l’éclipse de Charles de Castelbajac fait vibrer toire du costume, du vêtement re- traduisent « l’exploitation d’une lu- l’éclat masculin, la frontière entre des teintes Monsieur Propre ou ligieux traversé de rayons solaires mière pure en rupture avec toutes le brillant et le clinquant, etc.), le fraise Haribo sur des boléros, des à l’habit de lumière des toreros. les références au passé. Le brillant sens se dilue dans l’exhaustivité du caleçons ou des sandales à inscrip- « Ce qui change au XXe siècle, c’est ne renvoie plus au métal précieux propos. Au fil de vitrines sur la

tions. Pour sa collection de prêt-à- PHILIPPE CHANCEL/UCAD la conscience que les couturiers et mais au chrome des voitures ». transparence du blanc, la symbo- porter, Chanel a même fait défiler Une vitrine de l’exposition « Jouer la lumière », présentant les créateurs ont de la lumière », ex- Après les années 1970, qui re- lique du noir, le paradoxe de la lin- des souliers à talons clignotants un ensemble de travail à bandes rétroréfléchissantes de T2S plique Lydia Kamitsis, conserva- jettent les tentations high-tech, et gerie en lumière ou l’ambivalence avec résistance incorporée. et un voile avec des éléments phosphorescents de Jakob Schlaepfer. teur chargé des collections les années 1980, qui oscillent entre des panoplies militaires entre ca- contemporaines au Musée de la recherches jansénistes sur le noir mouflage et parade, les jeux mode et du textile, qui consacre et gadgets fluo, la décennie 90 fait d’ombre et de lumière deviennent une exposition, intitulée « Jouer la rimer éclat et performance spor- parfois un grand fourre-tout, pré- lumière », à cette quête éclairée tive. Les vêtements de sécurité à texte à montrer les fonds du mu- depuis la fin du XVIe siècle. D’un bandes réfléchissantes quittent les sée. manchon en plumes irisées à la chantiers et viennent habiller le robe clignotante de Jean Paul corps en mouvement des adeptes A.-L. Q. Gaultier, le parcours – orchestré des martèlements techno. Créa- par Jean-Paul Leclercq, commis- teurs et couturiers s’intéressent à ૽ « Jouer la lumière », Musée saire de l’exposition, et scénogra- cette génération de « clubbers » de la mode et du textile, 107, phié par Bob Verhelst – explore la avec Walter van Beirendonck ou rue de Rivoli, 75001 Paris; tél. : symbolique de la lumière dans les Tyen, qui a lancé chez Dior le ma- 01-44-55-57-50. Ouvert tous les conventions vestimentaires et quillage Lumière noire – invisible à jours sauf le lundi. Du mardi au cherche à éduquer le regard sur les la lumière du jour – pour les festi- vendredi, de 11 heures à 18 heures, tissus, grâce au travail d’éclairage vités de l’an 2000. samedi et dimanche, de 10 heures des vitrines (lumière rasante, laté- à 18 heures, nocturne le mercredi rale...). FILMS RÉFLÉCHISSANTS jusqu’à 21 heures. Jusqu’en jan- « Au cours des années 1920, on Première à travailler des tissus vier 2002. exploite les effets multiples produits holographiques en 1980, Elizabeth par la lumière artificielle. Les robes de Senneville tisse des fibres op- des années folles scintillent pour tiques avec du lin en 1999 et Issey s’adapter aux mouvements de la Miyake détourne en 1998 des films danse et à l’éclairage des salles de réfléchissants aux propriétés ther- bal. Des années 1930 aux an- miques, destinés à la protection nées 1960, on continue d’employer des satellites et à la face interne l’or et les broderies scintillantes pour des couvertures de survie. « Notre les robes du soir, selon les codes de époque renvoie aux projections les présentation du vêtement festif », plus farfelues des années 1960. L’en- précise Lydia Kamitsis. Les années vironnement s’y prête : on a besoin de conquête de l’espace vont bou- de se nourrir du passé et de se pro- leverser le regard porté sur la lu- jeter dans un avenir vierge, ajoute mière qui devient « un matériau à la conservatrice. On s’approche du façonner ». Le blanc optique et vir- fantasme de la lumière comme ma- ginal de Courrèges ou les maté- tériau, même si cette application riaux rigides de Paco Rabanne, ju- n’est pas complètement aboutie LeMonde Job: WMQ1702--0025-0 WAS LMQ1702-25 Op.: XX Rev.: 16-02-01 T.: 09:21 S.: 111,06-Cmp.:16,15, Base : LMQPAG 59Fap: 100 No: 0332 Lcp: 700 CMYK

AUJOURD’HUI-SCIENCES LE MONDE / SAMEDI 17 FÉVRIER 2001 / 25

Deux Français dans les étoiles Le monumental satellite en octobre 2001 et en mars 2002 Envisat auscultera Claudie André-Deshays et Philippe Perrin séjourneront dans la station spatiale internationale notre environnement La participation financière de la France, devrait s’élever à 4 milliards de francs entre 2001 Schwartzenberg, a autorisé, ce que n’avait pas deuxième contributeur européen après l’Alle- et 2004. Pour préparer l’occupation de cette sta- fait son prédécesseur, Claude Allègre, le vol de magne, à la station spatiale internationale (ISS), tion, le ministre de la recherche, Roger-Gérard deux Français dans l’espace. L’engin, long de dix mètres, pèse plus de huit tonnes CINQ ANS après avoir volé dans de vols pour nos astronautes afin de de matériel seront dédiés aux russes et de navettes américaines NOORDWIJK (Pays-Bas) serre, suivi de l’épaisseur de la l’espace à l’occasion de la mission maintenir leur qualification, dans la sciences de la vie, aux composants sont nécessaires d’ici à 2006. A de notre envoyé spécial banquise mais aussi des catastro- franco-russe Cassiopée, menée perspective de la mise en service de électroniques et à l’observation de cette occasion, l’astronaute fran- « Ce sera le dernier des dino- phes majeures comme les crues, durant deux semaines à bord de la la station spatiale internationale » la Terre). Elle est, selon les spécia- çais et ses collègues procéderont à saures », confient en chœur cher- les tremblements de terre, les glis- station russe Mir pendant l’été (Le Monde du 5 mai). Aujourd’hui, listes, le fruit d’un « très bon la mise en place de l’unité mobile cheurs et industriels du secteur sements de terrain, les marées 1996, l’astronaute Claudie André- il rappelle qu’il est certes contrat » dont le montant pour la télécommandée (MBS) qui per- spatial au sujet du satellite euro- noires, etc. Sans compter toutes les Deshays, quarante-trois ans, pré- conscient de ce que « la question France – expériences comprises – mettra au long bras télémanipula- péen de surveillance de l’environ- applications restant à inventer. pare non loin de Moscou son dé- de l’homme dans l’espace fait l’ob- tournerait autour de 10 millions de teur conçu par le Canada de se dé- nement Envisat. Actuellement en Si l’on ne se place que du strict part pour les étoiles fixé en octo- jet de discussions parfois passion- dollars. Selon le ministère, cette placer tout autour de la station, et cours de tests à l’European Space point de vue scientifique, en fai- bre. Fidèle à la promesse qu’il nées », mais souligne que « les ex- opération vise à « maintenir la fré- à l’installation du module logis- Research and Technology Centre sant abstraction du coût, Envisat avait faite à son arrivée à la tête du périmentations humaines dans quence des vols des astronautes tique (MPLM), réalisé par l’Italie. de Noordwijk (Pays-Bas), le plus se présente comme l’outil idéal ministère de la recherche, Roger- l’espace doivent avoir une place français alors que la station spatiale important centre de l’Agence spa- pour mener de bonnes recherches, Gérard Schwartzenberg a en effet dans toute politique spatiale et être internationale est désormais entrée NÉGOCIATIONS AVEC LES RUSSES tiale européenne (ESA), cet engin à l’heure où les opinions publiques donné en décembre son feu vert à considérées sur le long terme ». dans une phase active de sa Et l’Europe dans tout cela ? Mal- tient d’abord du dinosaure par sa découvrent à quel point notre en- la préparation avec les Russes C’est désormais chose faite avec construction ». gré un très prochain vol de l’Italien taille à proprement parler monu- vironnement est précieux, mé- d’un vol habité d’une dizaine de l’envoi en orbite non pas d’un, La décision de la NASA, ce 13 fé- Umberto Guidoni, elle éprouve mentale : 10 mètres de long – sans connu et fragile. Pour John Bur- jours en direction de la toute nou- mais de deux ressortissants vrier, de faire appel à l’astronaute quelque difficulté à se rendre à compter l’immense panneau so- rows, professeur à l’université de velle station spatiale internatio- français. du CNES Philippe Perrin pour em- bord de l’ISS. Jusque récemment, laire de 25 mètres qui l’alimentera Brême (Allemagne) et l’un des res- nale (ISS), actuellement occupée elle ne faisait appel, pour cela, en énergie – pour plus de 8 tonnes. ponsables scientifiques de l’instru- par deux Russes et un Américain. qu’à la navette spatiale améri- Envisat évoque d’autant plus les ment Sciamachy qui effectuera Moins de deux mois après cette Centième sortie américaine dans l’espace caine. La place à bord de cet engin monstres antédiluviens que son une véritable cartographie de l’at- annonce, le ministre se félicite étant comptée, l’Agence spatiale concept est suranné. L’heure est mosphère, « Envisat doit faciliter le d’avoir obtenu, mardi 13 février, Thomas Jones et Bob Curbeam ont réalisé, mercredi 15 février, la européenne (ESA) ne pouvait ta- aux petits satellites centrés sur une suivi des accords internationaux de la NASA, avec le concours du 100e sortie dans l’espace d’astronautes américains. Les deux bler que sur une moyenne de seule activité et dont l’éventuelle comme ceux de Montréal ou de Kyo- Centre national d’études spatiales hommes font partie de l’équipage de la navette Atlantis, qui s’est 1,4 vol par an, à partir de 2004, perte ne s’avérerait pas trop dra- to tout en aidant les hommes poli- (CNES), l’envoi, en mars 2002, de amarrée le 9 février à la Station spatiale internationale (ISS). Ils ont pour rejoindre cette station inter- matique. Or, cet « autobus » spa- tiques à prendre des décisions en l’astronaute Philippe Perrin, achevé l’assemblage entre le laboratoire Destiny et l’ISS, au cours nationale dont elle a assuré une tial emporte à son bord la baga- matière d’environnement. » trente-huit ans, dans cette même de la troisième et dernière sortie de cette mission de onze jours. La partie du financement. C’est peu. telle de dix instruments, ce qui en station. Surprenant, car il y a peu NASA a rappelé à cette occasion qu’Edward White fut le premier Mais, si l’accord-cadre en cours de fait le plus grand des engins spa- CRAINTE DE L’ACCIDENT encore, ces vols humains avaient Américain à évoluer dans le vide spatial, lors de la mission Gemi- négociation avec la Russie est si- tiaux d’observation de la Terre ja- Reste une crainte. Qu’un ac- été fortement remis en cause par ni IV, en 1965. Il avait été précédé de quelques mois dans cet envi- gné en 2001, l’Europe pourra envi- mais fabriqué. Mais aussi une mis- cident au lancement détruise ou son prédécesseur, Claude Allègre, ronnement hostile par le Soviétique Alexei Leonov, qui s’était ex- sager une moyenne de 2,4 vols par sion risquée au prix exorbitant, mette hors service ce bijou techno- peu convaincu de l’utilité immé- tirpé du vaisseau Voskhod II, le 18 mars 1965. L’Agence spatiale an, dont un, annuel, assuré par les puisque son coût total (lancement logique que des dizaines d’indus- diate de ces missions habitées, de américaine a précisé qu’il s’agissait également de la 60e sortie effec- Russes à partir de 2003. et opérations compris) s’élève à triels et d’équipes scientifiques eu- la valeur réelle des expériences tuée depuis une navette et la 16e consacrée à l’assemblage de l’ISS. Il Qu’en sera-t-il vraiment ? Nul 2,3 milliards d’euros pour une du- ropéens ont mis une décennie à scientifiques qu’elles permet- en faudra encore 168, d’ici à 2006, pour terminer la construction de la ne le sait avec certitude. Les Etats- rée de vie prévue de cinq ans. élaborer. L’ESA a retenu la cruelle traient de mener et inquiet des station spatiale. Unis viennent d’élire un nouveau Projet ambitieux élaboré à leçon de la mission Cluster d’ob- coûts d’exploitation à venir de président et les Français rentre- l’époque où l’Europe lançait vers le servation de la magnétosphère, l’ISS. La France s’est cependant ront bientôt en campagne électo- spatial un regard de conquistador qu’il a fallu rebâtir presque de zéro engagée, depuis le conseil de Le premier, ou plutôt la pre- barquer en mars 2002 à bord rale. La politique spatiale peut argenté, Envisat prendra la relève après la destruction de ses quatre l’Agence spatiale européenne mière, a été désigné le 23 dé- d’une navette spatiale à destina- alors changer du tout au tout. des satellites ERS-1 et 2 tout en satellites dans l’explosion, le 4 juin (ESA) de Toulouse, en 1995, à par- cembre, lorsque le CNES, l’Agence tion de la station spatiale interna- Mais une chose est sûre : aider les améliorant leurs mesures. Une au- 1996, de la première fusée ticiper à ce programme. Dans les spatiale russe (Rosaviacosmos) et tionale, permet à la France de Russes, grâce à ces vols habités baine pour les scientifiques de Ariane-5. Si un tel drame se repro- quatre prochaines années (2001- la société russe RKK Energya ont multiplier les vols, avec, souligne payants, à maintenir leurs capaci- nombreuses disciplines. La collecte duisait, il serait en revanche im- 2004), le CNES va donc investir signé à Moscou un accord pour le ministère, « en moyenne » une tés spatiales paraît être une bonne de données qu’effectueront ses possible de reconstruire Envisat. dans l’ISS 4 milliards de francs une mission franco-russe à la- mission habitée tous les dix-huit chose. Car, comme l’affirme un di- instruments s’annonce extraordi- Mais, contrairement au tir des (610 millions d’euros) – missions quelle participera dès octobre mois. La dernière, composée de plomate, « il n’est pas bon de lais- naire et d’autant plus précieuse quatre Cluster, pour lequel l’ESA non comprises. Claudie André-Deshays. Ce sera le deux vols, dont un de très longue ser les Russes seuls avec eux- pour les chercheurs que ceux-ci n’avait pas contracté d’assurance, Aussi Roger-Gérard Schwart- quatorzième vol dans l’espace durée, accompli à bord de Mir par mêmes ». Et puis, il n’est peut-être « pourront utiliser la synergie de l’Agence spatiale européenne zenberg estime-t-il nécessaire de d’un astronaute français. Sept Jean-Pierre Haigneré, remonte à pas inutile d’être, comme les Fran- données homogènes », explique prend cette fois-ci ses précautions. se préparer « à utiliser et à valori- sont déjà partis avec les Russes 1999. çais le sont depuis la fin des an- Jacques Louet, responsable du pro- Contre une prime de 10 millions ser cette grande infrastructure pu- depuis la mission historique de L’intérêt de la mission à laquelle nées 1960, en bons termes avec gramme Envisat à l’ESA. Tous les d’euros, son assureur s’engagerait blique » qui sera pleinement opé- Jean-Loup Chrétien en 1982, et six va participer Philippe Perrin Moscou, pour coopérer dans le engrenages de la machine Terre se- à lui verser 250 millions d’euros en rationnelle en 2005. Déjà, en mai autres avec les Américains à bord – dont seul l’entraînement à Hous- domaine des lanceurs ou des sa- ront passés au crible : température cas de malheur, tandis qu’Arianes- 2000, le ministre avait déclaré que de la navette spatiale. ton (Texas) est payé (1 million de tellites de navigation de type GPS, et hauteur des océans, direction pace lui fournirait un tir gratuit. les vols habités conservaient « une Cette mission d’une dizaine de franc pas an) – réside dans son ob- thème actuellement en vive dis- des courants, extension et mouve- Lorsque la phase de tests sera place dans toute politique spa- jours devrait être « un vol taxi » jectif : compléter l’assemblage de cussion en Europe. ment des glaces de mer, surveil- terminée, Envisat et tous ses acces- tiale ». Il avait alors demandé au aux objectifs scientifiques encore l’ISS, pour laquelle une quaran- lance de la déforestation, de la dé- soires s’embarqueront à bord d’un CNES « d’étudier des opportunités à préciser (une centaine de kilos taine de lancements de fusées Jean-François Augereau sertification et de l’érosion côtière, navire et de trois avions en direc- concentration en chlorophylle des tion de Kourou, en Guyane. océans, distribution de la végéta- L’Ariane-5 qui est censée l’arracher tion et des nuages, inspection du à notre planète devrait décoller trou de la couche d’ozone, compo- fin juillet. Le Commissariat à l’énergie atomique se diversifie dans les technologies nouvelles sition chimique de l’atmosphère et LA RECHERCHE NUCLÉAIRE reste la co- qu’à quarante ans et au-delà » –, mais aussi sur ganisme. La progression la plus significative surveillance des gaz à effet de Pierre Barthélémy lonne vertébrale du Commissariat à l’énergie « l’acceptabilité de l’énergie nucléaire ». Le bénéficiera aux travaux sur les énergies nou- atomique (CEA), mais celui-ci devra dévelop- contrat pluriannuel insiste à cet égard sur la velles : « Le développement des énergies renou- per ses autres pôles de compétence, notam- gestion des déchets radioactifs : les études du velables doit s’inscrire dans les priorités du CEA ment dans le domaine des technologies nou- CEA, englobant « l’ensemble des déchets à vie et il est prévu de doubler les efforts sur ce poste », velles. Tel est l’esprit du contrat quadriennal longue de haute, moyenne ou faible activité », souligne le ministre de la recherche, Roger-Gé- pour la période 2001-2004 signé, le 25 janvier, devront lui permettre « d’éclairer les décisions rard Schwartzenberg, qui mise sur la filière à entre l’organisme public et l’Etat. Un document du Parlement et du gouvernement à l’échéance hydrogène et la pile à combustible pour « ré- qui concerne les seules activités civiles de l’éta- 2006, prévue par la loi ». duire la dépendance du secteur des transports blissement, représentant un effectif de vis-à-vis des énergies fossiles ». Autre secteur en 10 400 agents et un budget de 9,7 milliards de DÉVELOPPER LES ÉNERGIES RENOUVELABLES expansion, les nouvelles technologies de l’in- francs, sur un total (activités militaires et Insti- Les différentes filières électronucléaires étu- formation et de la communication, et les bio- tut de protection et de sûreté nucléaires diées pour le futur (réacteurs à haute tempéra- technologies. Le centre de Grenoble du CEA, compris) de 16 300 personnes et 18,1 milliards ture, réacteurs à eau sous pression modulaires, associé au CNRS et à l’Université, constitue la de francs de budget. réacteurs à métaux liquides ou à sels fondus) tête de pont d’un réseau de recherche sur les A lui seul, le nucléaire va continuer dans les devront intégrer l’objectif d’une « réduction micro – et nanotechnologies, et l’organisme est prochaines années à mobiliser la moitié des considérable des déchets radioactifs à vie par ailleurs engagé dans un projet de labora- crédits de recherche du CEA. Mais ce pourcen- longue ». toire d’intégration des systèmes et des techno- tage décroit légèrement et l’accent est mis non Dans le même temps, le contrat prévoit une logies, qui devrait voir le jour dans la région seulement sur « l’amélioration de la compétitivi- montée en puissance des recherches sur les parisienne. té du parc électronucléaire » – notamment en technologies nouvelles, dont la part va passer prolongeant la durée de vie des réacteurs « jus- de 12 % à 16 % des crédits scientifiques de l’or- Pierre Le Hir La mission NEAR est prolongée de dix jours APRÈS L’ATTERRISSAGE sans faute de la sonde NEAR sur l’astéroïde Eros le 12 février à 21 h 02 (heure française) à 200 mètres du point d’impact prévu, la NASA a décidé de prolonger la mission d’une dizaine de jours. Le redécol- lage de l’engin, a dû être abandonné faute de carburant. En revanche, les panneaux solaires de NEAR fournissent l’électricité nécessaire aux communi- cations entre la sonde et les spécialistes de l’Applied Physics Laboratory de l’université Johns Hopkins. La grande antenne n’étant pas pointée vers la Terre, les scientifiques doivent se contenter d’une petite antenne d’appoint suffisante pour transmettre des données précieuses sur la composition chimique d’Eros.

DÉPÊCHE a ESPACE : la date de la destruction de la station orbitale Mir, prévue entre le 5 et le 8 mars, est repoussée entre le 13 et le 18 mars. L’Agence spa- tiale russe a pris cette décision car l’altitude de l’engin sera encore trop élevée le 6 mars. A cette date, en orbite à 250 km de la Terre (280 km aujourd’hui), Mir ne pourra commencer l’opération de descente, prélude à sa plongée dans le Pacifique. Cette altitude est plus importante que prévu en raison de l’aug- mentation de l’activité solaire, qui rend l’atmosphère terrestre plus dense et retarde l’opération. Les changements d’activité du Soleil étant imprévisibles, la date de la descente de Mir pourrait être encore repoussée. – (AFP.) LeMonde Job: WMQ1702--0026-0 WAS LMQ1702-26 Op.: XX Rev.: 16-02-01 T.: 10:52 S.: 111,06-Cmp.:16,15, Base : LMQPAG 59Fap: 100 No: 0333 Lcp: 700 CMYK

26 / LE MONDE / SAMEDI 17 FÉVRIER 2001 AUJOURD’HUI ------17 FEVRIER 2001 Oslo Stockholm LE CARNET Grisaille au nord Prévisions Moscou Ensoleillé vers 12h00 DU VOYAGEUR SAMEDI. Anticyclone et soleil porte quelques pluies ou de la ne sont pas toujours amis. En effet, neige à partir de 500 mètres. Il fait Peu malgré des pressions élevées, de de 4 à 7 degrés. Belfast nuageux a DANEMARK. La compagnie SAS nombreux nuages gris et bas enva- Poitou-Charentes, Aquitaine, Liverpool propose, jusqu’au 31 mars, un for- Dublin hissent la France par le Nord. Midi-Pyrénées. – Les brumes et Varsovie Kiev fait « week-end » à Copenhague, à Seules les régions les plus méridio- brouillards sont nombreux au petit partir de 1 990 francs (303 ¤) TTC Amsterdam Berlin Brèves nales restent totalement à l’écart matin. Ils peuvent tarder à se dissi- éclaircies par personne, comprenant le vol al- de la grisaille. per dans les vallées abritées. Londres ler-retour (départ le samedi, retour 5 o Bruxelles Bretagne, pays de Loire, Basse- L’après-midi, le soleil brille sur le 0 Prague le lundi), 2 nuits en chambre double Normandie. – Le temps est calme Sud-Ouest alors que la grisaille en- Couvert dans un trois-étoiles avec les petits et très gris le matin. Des trouées de vahit le Poitou-Charentes. Il fait de Paris Strasbourg Vienne déjeuners et une « carte décou- Budapest ciel bleu se forment à la mi-jour- 7 à 12 degrés. Brume verte » pour visiter des sites et em- née et se généralisent dans l’après- Limousin, Auvergne, Rhône- Nantes prunter les transports en commun. Berne brouillard midi. Il fait de 8 à 10 degrés. Alpes. – En matinée, le brouillard Bucarest Renseignements : Nord Espaces Nord-Picardie, Ile-de-France, envahit les vallées et localement Lyon Milan (tél. : 01-45-65-00-00), Scanditours Centre, Haute-Normandie, Ar- les plaines alors que le soleil brille Belgrade Sofia Averses (tél. : 01-42-85-64-30), Bennet (tél. : dennes. – De nombreux nuages sur les cimes. Le ciel se couvre à la Toulouse Istanbul 01-44-88-54-54) et SAS (tél. : 0-801- bas et gris obscurcissent le ciel de mi-journée et quelques pluies 25-25-25). Pluie la matinée et se montrent tenaces. faibles se produisent dans l’après- Rome a ANTILLES. Du 1er mars au Les éclaircies sont rares dans midi. Il neige faiblement au-dessus Barcelone Naples 20 avril, « Des hôtels & des îles » l’après-midi sauf sur les départe- de 600 mètres. Il fait de 4 à 12 de- 40 o Madrid (tél. : 01-42-56-46-98) propose un ments côtiers, où le soleil est plus grés. Lisbonne Athènes Orages séjour d’une semaine à La Cohoba, généreux. Il fait de 6 à 8 degrés. Languedoc-Roussillon, Pro- un établissement sur la plage de Champagne, Lorraine, Alsace, vence-Alpes-Côte d’Azur, Séville Folle Anse, île de Marie-Galante, Bourgogne, Franche-Comté. – Ce Corse. – Le soleil brille du matin au Tunis Neige proche de la Guadeloupe, à partir début de week-end s’annonce gris soir. Mistral et tramontane Alger de 6 720 francs (1 024 ¤) par per- et humide. La grisaille généralisée soufflent avec des rafales à sonne avec 7 nuits et petits déjeu- se maintient toute la journée et ap- 60 km/h. Il fait de 13 à 15 degrés. Rabat 0o 10o 20o Vent fort ners, et vol de Paris A/R.

PRÉVISIONS POUR LE 17 FEVRIER 2001 PAPEETE 23/29 S KIEV -5/0 S VENISE 4/10 S LE CAIRE 9/17 S Ville par ville, les minima/maxima de température POINTE-A-PIT. 21/28 S LISBONNE 10/16 S VIENNE -2/6 C NAIROBI 16/27 S et l’état du ciel. S : ensoleillé ; N : nuageux ; ST-DENIS-RÉ. 23/28 P LIVERPOOL 1/4 S AMÉRIQUES PRETORIA 20/30 S C : couvert ; P : pluie ; * : neige. EUROPE LONDRES -1/6 S BRASILIA 19/27 S RABAT 9/19 S AMSTERDAM -1/4 S LUXEMBOURG -1/5 C BUENOS AIR. 18/29 S TUNIS 9/18 C FRANCE métropole NANCY 3/7 C ATHENES 8/15 S MADRID -3/13 S CARACAS 21/28 S ASIE-OCÉANIE AJACCIO 3/16 S NANTES 2/8 S BARCELONE 6/11 S MILAN 3/10 S CHICAGO -13/-9 S BANGKOK 21/31 S BIARRITZ 5/9 S NICE 6/14 S BELFAST -2/4 S MOSCOU -10/-5 C LIMA 21/24 P BEYROUTH 11/15 P BORDEAUX 4/9 S PARIS 2/7 N BELGRADE 4/12 S MUNICH -1/2 C LOS ANGELES 8/16 C BOMBAY 17/30 S BOURGES 3/7 N PAU 1/8 S BERLIN -2/2 S NAPLES 6/15 S MEXICO 8/19 S DJAKARTA 26/29 C BREST 4/8 S PERPIGNAN 7/12 S BERNE -2/2 C OSLO -9/4 C MONTREAL -19/-9 S DUBAI 15/24 S CAEN 4/8 S RENNES 2/8 S BRUXELLES 1/5 C PALMA DE M. 6/13 S NEW YORK -7/5 S HANOI 11/21 S CHERBOURG 5/7 S ST-ETIENNE -1/5 N BUCAREST -2/8 S PRAGUE -6/2 C SAN FRANCIS. 9/12 P HONGKONG 16/23 S CLERMONT-F. 2/8 C STRASBOURG 2/6 P BUDAPEST 2/8 S ROME 6/13 C SANTIAGO/CHI 15/29 P JERUSALEM 8/13 P DIJON 2/6 P TOULOUSE 4/8 S COPENHAGUE -4/3 S SEVILLE 6/18 S TORONTO -9/-4 S NEW DEHLI 12/26 S GRENOBLE 2/9 N TOURS 2/7 N DUBLIN -2/5 S SOFIA 0/9 S WASHINGTON -4/10 S PEKIN -5/7 S LILLE 3/6 S FRANCE outre-mer FRANCFORT 0/5 C ST-PETERSB. -4/1 C AFRIQUE SEOUL -7/2 S LIMOGES 2/6 S CAYENNE 25/28 P GENEVE 2/6 C STOCKHOLM -6/4 S ALGER 7/16 S SINGAPOUR 25/30 C LYON 4/7 C FORT-DE-FR. 23/27 S HELSINKI -7/0 C TENERIFE 11/16 S DAKAR 17/27 C SYDNEY 19/24 S MARSEILLE 4/13 S NOUMEA 21/28 P ISTANBUL 6/7 S VARSOVIE -5/1 S KINSHASA 23/30 P TOKYO -1/7 S Situation le 16 février à 0 heure TU Prévisions pour le 18 février à 0 heure TU TENDANCES Le lave-linge en quête de reconnaissance sociale

PROFESSION : designer de ma- l’électroménager dans l’ère pos- tarif de la gamme Absolue s’éche- ver qui ressemble à un i-mac ou à pièces oubliées dans les poches, ce chine à laver. Il y a peu, cette rai- tindustrielle. « Hormis la consom- lonne de 3 490 à 5 490 francs (de un gros bonbon acidulé et met un lave-linge de science-fiction les- son sociale aurait fait sourire ou mation d’eau qui a fortement bais- 532 à 837 ¤). point d’honneur à ne proposer sive aussi le porte-monnaie. Son penser à un canular. Quelle forma- sé, pas grand-chose n’a évolué ces « Plus proche, plus beau, plus que des couleurs (violet, bleu ou prix ne sera pas inférieur à tion faut-il suivre pour dessiner trente dernières années. Le temps simple, l’électroménager est en argent) doucement fluo. Des 10 000 francs (150 ¤). Pourtant, la des angles à 90 degrés et des hu- est venu d’améliorer le confort train de changer. Les gens sont prêts teintes très appréciées, paraît-il, filiale française de Dyson se dit blots ronds ? Anny Lentz, respon- d’utilisation et de se demander à entretenir un rapport plus affectif des femmes et, surtout, parfaite- optimiste au vu de l’accueil des sable du design chez Electrolux- pourquoi un tel objet ne pourrait avec leur lave-linge », proclame ment inédites dans l’électroména- grands distributeurs. France (Arthur Martin, Faure, pas être beau », lance Loïc Le- Electrolux. De là à présenter aux ger. Le Contrarotator, qui doit son En proposant des produits so- AEG, Zanussi), éclate de rire. prince-Ringuet, chef de groupe amis de passage sa dernière acqui- nom de robot de dessin animé ja- phistiqués et très tendance, les fa- « Détrompez-vous. Les cuisines de- Lavage chez Electrolux. sition sur l’air du « elle est pas ponais à deux tambours tournant bricants tentent de convaincre viennent plus gaies et l’on y passe belle, ma nouvelle machine à la- simultanément en sens opposé, l’acheteur de consacrer un budget de plus en plus de temps. Les at- FORMES ÉLÉGANTES ver ? », comme on ferait admirer est le fruit d’un brevet déposé par plus important que prévu et d’ac- tentes changent et la présentation Bombée, la façade du modèle la dernière voiture ou la table de James Dyson, inventeur du désor- célerer le rythme de renouvelle- des produits électroménagers évo- Profil dessiné par un maître italien ferme chinée dans une brocante, mais fameux aspirateur sans sac. ment (tous les dix ans actuelle- lue, dit-elle. Ils ne sont plus là pour (question crédibilité, une machine D. R. et se livrer à une petite démons- ment) de son lave-linge. se faire oublier. Désormais, on nous à laver comme un meuble, une tration en lançant illico une lessive SCIENCE-FICTION Toutefois, avant de faire miroiter demande d’imaginer des modèles montre ou un cabriolet doit forcé- Le contrarotator sous leurs yeux ébahis... Le créateur est parti d’un des machines à laver comme plus ergonomiques, mais aussi, ment provenir d’un bureau de de la firme anglaise Dyson. Hélas, cette quête de reconnais- constat assez désespérant : « La- sculptées dans la masse ou à la dé- agréables à l’œil. » En contem- style transalpin) est joliment incli- sance sociale reste le plus souvent ver à la main pendant quinze mi- gaine de vaisseau spatial, ils se- plant le triste alignement des pa- née vers l’utilisateur qui peut ainsi siasme Anny Lentz. L’ergonomie monochrome. Dessinés avec un nutes rend le linge plus propre que raient bien inspirés de se pencher rallélépipèdes blafards qui rester debout pour charger le et le design affûtés ont un prix : soin jaloux, les nouveaux lave- six minutes dans le meilleur lave- sur d’autres améliorations. Ainsi, peuplent les rayons « produits linge. Quant au diamètre du hu- 5 490 francs (836 ¤). linge n’en restent pas moins dé- linge. » Le mouvement opposé des les forçats de la lessive et leurs blancs » des magasins spécialisés, blot, élargi à 30 centimètres, il L’Absolue, de son côté, dissi- sespérément blancs comme un ca- deux tambours restituerait à mer- voisins apprécieraient grande- on se dit que designer de ma- permet de gagner en accessibilité. mule « la première ouverture en chet d’aspirine. « Le réfrigérateur veille l’action de la défunte Mère ment que l’on s’intéresse davan- chines à laver est probablement Les angles du Profil, qui s’auto- douceur des portillons du tam- est le seul équipement pour lequel Denis pétrissant son linge. « Seule tage au bruit (au moins 70 déci- un métier d’avenir. proclame « lave-linge révolution- bour » qui évite de se coïncer les quelques consommateurs acceptent machine à laver capable de conte- bels à l’essorage alors qu’un Les deux nouveaux lave-linge naire », sont moins vifs et les doigts et permet d’ouvrir le tam- la couleur. Un lave-linge bleu ou nir une couette pour lit double », le lave-vaisselle plafonne à 55 déci- (les industriels bannissent le bon formes plus élégantes que sur les bour de la machine d’une seule rose, c’est beau. Seulement, cela ne Dyson Contrarotator a entamé bels) et aux vibrations des ma- vieux terme de machine à laver modèles habituels. « Les pièces main. Bien vu. Deux années de re- se vend pas », s’excuse Anny depuis quelques mois sa carrière chines à laver dont le niveau n’a, qui évoque trop les trépidantes moulues ont été anoblies et un gros cheches auront été nécessaires Lentz. au Royaume-Uni et arrivera sur le de l’aveu des industriels, guère re- lessiveuses d’antan) d’Arthur travail a été consenti sur la texture pour mettre au point un méca- Malgré cela, la firme anglaise continent en milieu d’année. Mais, culé ces dernières années. Martin-Electrolux, le Profil et satinée. Le Profil est chaleureux, on nisme de fermeture satisfaisant. Dyson s’apprête à lancer le bien qu’il soit doté d’une petite l’Absolue, prétendent faire entrer a envie de le toucher », s’enthou- C’est compliqué, un lave-linge. Le Contrarotator, une machine à la- trappe qui permet de recueillir les Jean-Michel Normand

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123456789101112 Bonne ou mauvaise, elle se fait première remise publique de la Lé- remarquer. Capitale jusqu’en 1990. - La poste gion d’honneur par Napoléon Ier I 10. Descend dans les Pyrénées. Petit, au camp de Boulogne (1954), Port il est très cher. - 11. Nourriture pour de Boulogne (1967), Voiturier de II l’homme de Cro-Magnon. Couverte à Boulogne-sur-Mer marée (1999), etc., ou le plus inat- de dettes. - 12. Donne du goût et tendu timbre argentin (1950) re- III évite les calories. SI LE BUREAU des lettres ouvre présentant le général San Martin, à Boulogne-sur-Mer dans les der- exilé et décédé à Boulogne... IV nières années du XVIIe siècle, Philippe Dupuis comme en atteste la plus ancienne Pierre Jullien V marque manuscrite de départ SOLUTION DU N° 01 - 040 « De Boulogne » connue, datant ૽ Boulogne-sur-Mer et la poste VI de 1690, Louis Peter, dans Bou- (1700-2000), 220 pages, 149 francs Horizontalement logne-sur-Mer et la poste, fait re- port compris chez l’auteur, Louis VII monter les prémices de l’histoire Peter, 14, boulevard Gambetta, I. Euphorisants. - II. Rapetassée. - de la poste dans le Boulonnais aux 62200 Boulogne-sur-Mer. VIII III. Plaie. Epi. Nc. - IV. Hoir. Prélude. XIIe et XIIIe siècles, quand les villes - V. Ebrécha. Elus. - VI. Mai. Hôte. se dotent de messagers chargés de IX Mes. - VII. Ebonite. Si. - VIII. St. transporter le courrier de l’admi- l’ancien régime. Il décrit règle- EN FILIGRANE Raifort. - IX. Mâtiné. Lopin. - X. Entée. nistration municipale. Il piste ainsi ments, itinéraires, bureaux, tarifs a VENTE. La vente à prix nets d’hi- X Pesons. les « messagiers de piet de la ville » postaux, marques d’affran- ver organisée par Pierre Drijard (Pa- dont une dépêche du 26 juin 1286 chissement au fil des siècles jus- ris, tél. : 01-48-01-04-11) disperse Verticalement adressée par le maire de Boulogne qu’à l’an 2000, n’oubliant pas le 1 039 lots dont un « ballon monté » HORIZONTALEMENT ensommeillée. Préposition. - X. à son homologue de Tournai at- rôle supplétif des chasse-marée de la guerre de 1870, Gazette des Souvent sous forme de points. 1. Euphémisme. - 2. Loba. Tan. - 3. teste l’existence. Il ne manque pas pour le transport du courrier. Absents n° 13 par l’aérostat L’Armée- I. Avec le temps qui passe, il ne Refus chez Vladimir. Prairie. Tt. - 4. Haire. Brie. - 5. OPE. de décrire leurs tenues, insignes et L’auteur, par ailleurs président de-Bretagne à 12 000 francs, ou un manquera pas de travail. - II. Fait Choane. - 6. Ré. Phonie. - 7. Itératif. boîtes, avant d’évoquer les postes de l’association philatélique lo- 0,80 franc, projet de Marianne de passer le plaisir avant le reste. A VERTICALEMENT - 8. Sape. Etole. - 9. Asile. Eros. - 10. des moines, des seigneurs et cale, consacre un gros chapitre à la Béquet de 1975, non émis fourni du poulet cru. - III. Prince Ns. ULM. Tpo (pot). - 11. Tendues. « chevaulcheurs royaux », avant de Révolution à travers la carrière de (12 500 francs). noir. Reste en tête tant qu’il ne 1. Consomme sans modération. - In. - 12. Sécessions. passer à la poste aux lettres sous Louis-Marie-François Marmin, di- a PERSONNALITÉS. L’acteur Anto- tombe pas. - IV. Spécialiste. Qui a 2. Réduite sur les bords. Cale sur le recteur de la poste de Boulogne, nio Banderas a désormais un timbre- touché le fond. - V. Relève la marbre. - 3. Préparent proprement ville qui devient provisoirement poste à son effigie, tout comme le France. L’expression de l’effort. leurs repas. Vieux chef. - 4. Supprima. Port-de-l’Union. chanteur Julio Iglesias, le cycliste Mi- Langue. - VI. Crée du tort. Au bout Portée à l’office. - 5. Coussins La philatélie moderne n’est pas guel Indurain ou le footballeur Raul, de la surprise. Turku vu par les familiers. Pronom. - 6. Personnel. négligée, à travers un recensement parmi les personnalités espagnoles Suédois. - VII. Article. Protection en Ridicule et vaniteux. - 7. Les des timbres ayant trait au patri- retenues pour une série-fleuve en mer. Repère pour le marin. - VIII. exécutions font partie de leur travail moine boulonnais : Provinces fran- vente à la fin de l’année 2000. Chaque Prendra une autre direction. - IX. quotidien. - 8. Pour travailler la terre. çaises (1931), Aux marins perdus en timbre, d’une valeur de 200 pesetas, e Renvoie à la grappe. Promenade Pour une distribution locale. - 9. mer (1939), 150 anniversaire de la est tiré à 650 000 exemplaires. 27 CULTURE LE MONDE / SAMEDI 17 FÉVRIER 2001

ÉDUCATION Le volet cinéma du devrait entrer en application dans les cinq outils : le DVD, la salle de ciné- mais sa généralisation se heurte au est essentiel de faire comprendre « plan pour le développement de l’en- écoles primaires dès la rentrée 2001. ma, le livre, les intervenants exté- coût du matériel (lecteurs DVD, camé- qu’il s’agit d’un art », estime Carole seignement artistique à l’école », pré- b CE PROJET pédagogique s’appuie rieurs et les exercices pratiques. ras) et à la formation des ensei- Desbarats, enseignante en cinéma, senté le 14 décembre 2000 par le sur un principe – « apprendre le ciné- b LES EXPÉRIENCES pilotes témoi- gnants. b « LE CINÉMA n’est pas une qui insiste sur la nécessaire sensibili- ministre de l’éducation nationale, ma à partir de ce qu’on voit » –et gnent de l’intérêt de cette formule, langue qu’il suffirait d’apprendre. Il sation de la filière pédagogique. Premiers tours de manivelle pour l’enseignement du cinéma à l’école Alain Bergala, critique, historien et enseignant, a été chargé par Jack Lang de présenter des propositions applicables à la rentrée 2001. Les écoles primaires devraient disposer de DVD pédagogiques et de caméras. Il reste à financer l’achat du matériel et à former les enseignants

CELA s’appelle « La Mission » quiétude des exploitants qui tra- Reste le dossier de la formation. et réunit douze francs-tireurs vaillent avec les écoles. Alain Rectorat par rectorat, département recrutés pour aller jeter la pagaille Bergala a protesté de son attache- par département, la mission a derrière les lignes ennemies. Ce ment indéfectible à la défense de entrepris d’aller expliquer ses pro- n’est pas un remake des Douze ce rapport unique entre les jeunes jets aux enseignants. Lui-même Salopards, mais la task force réunie (ou moins jeunes) spectateurs et professeur de cinéma à l’université par Jack Lang, ministre de l’éduca- les œuvres, et de la volonté de (Paris-III), Alain Bergala compte tion nationale, pour mettre sur poursuivre la collaboration avec sur les élèves issus de ces filières pied son « plan pour le développe- les organismes qui, tels Ecole et pour contribuer à la formation des ment de l’enseignement artistique cinéma ou Les Enfants de cinéma, instituteurs, tout en appelant de à l’école ». Flanqué de Catherine favorisent cette rencontre. Mais il ses vœux la constitution de cursus Tasca, le général Lang a présenté affirme qu’il y a péril en la de- son plan d’attaque le 14 décembre meure : « Si on veut maintenir, ou 2000 et l’a placé sous le signe reconstituer une culture de cinéma Couac à Jussieu d’une « volonté de rupture ». en passe de disparaître chez de nom- L’un des domaines où les projets breux jeunes », il rappelle que l’état « Défendez-vous le cinéma, mon- du ministère apparaissent comme des équipements est tel que sieur Lang ? » En grève avec occu- les plus prometteurs, mais aussi les « beaucoup d’enfants n’ont plus du pation pour soutenir leur filière plus complexes, est celui du ciné- tout accès à la salle » et ajoute que cinéma maltraitée par l’universi- ma. Ce volet a été confié à Alain « le souvenir d’une vision du film en té qui a préféré favoriser la filiè- Bergala, critique, historien et ensei- salle ne suffit plus pour travailler re communication, les étudiants gnant, qui a consacré depuis vingt sérieusement ». Et de demander : de Paris-VII ne se sont pas privés ans une grande part de son activité « Pourquoi ne pourrait-il y avoir des d’interpeller le ministre de l’édu- à l’invention et à la mise en œuvre films dans la classe, comme s’y trou- cation nationale au moment où il d’une pédagogie du cinéma. Nul vent livres et disques. » lance sa réforme. Dans une péti- n’était mieux placé pour aborder tion soutenue par de nombreux concrètement ce qui était en passe EXPÉRIMENTER LE MONTAGE cinéastes (Chantal Akerman, Oli- de devenir la tarte à la crème des Plus prosaïquement, il faut aussi vier Assayas, Claude Berri, Cathe- ministres : l’« apprentissage des équiper les écoles en lecteurs de rine Breillat, Alain Corneau, les images » – même si des expérien- ANDRÉ DINO/LES FILMS DU CARROSSE/MK2 DVD. Malgré l’effort budgétaire frères Dardenne, Arnaud Desple- ces pilotes ont depuis longtemps Le cinéaste François Truffaut (à droite), dans la salle de classe des « 400 coups », en 1958. important promis par le ministre chin, Jean-Luc Godard, Robert été menées en ce domaine. (263 millions de francs [40 mil- Guédiguian, Benoît Jacquot, Ce projet pédagogique de gran- trant les premiers efforts sur Les DVD seront de trois types. teur…) ou d’un genre (la comédie lions d’euros] sont affectés en Tonie Marshall, Claude Miller, de ampleur soulève d’innombra- l’école primaire. Dans ce contexte, Les premiers contiennent chacun musicale, le burlesque, le wes- 2001 au plan dans son ensemble), Eric Rohmer, Jean-Paul Rappe- bles questions : la formation des les premières actions auront lieu un film (Les 400 Coups, Où est la tern…). Le troisième type fournit « l’Etat n’a pas l’intention de procé- neau, Jean-Marie Straub, Ber- maîtres ; les priorités logistiques et sur la base du volontariat, les ensei- maison de mon ami ?, Les Contre- des éléments de documentation der à l’équipement de toutes les éco- trand Tavernier, Agnès Varda…), financières ; les relations avec les gnants choisissant eux-mêmes bandiers de Moonfleet, des courts plus classique : le vocabulaire du les », a précisé Jack Lang, qui se dit ils stigmatisent la faiblesse du professionnels du cinéma et en d’ouvrir une classe à un projet métrages sur le cirque pour les cinéma, son histoire et ses évolu- prêt à « montrer la voie » tout en nombre de postes et du matériel particulier avec les salles. D’autant artistique et culturel (PAC) dans le maternelles, un montage de Shoah tions formelles, toujours à partir sollicitant les « précieuses » collec- pédagogique de la filière cinéma, que la mise en œuvre du program- domaine de leur choix. S’ils optent par Claude Lanzmann pour les d’images. Ces DVD sont dépour- tivités locales. La mise à disposi- qui accueille 230 étudiants, au me conçu par Alain Bergala provo- pour le cinéma, ils auront la possi- lycées), augmenté d’un « bonus » vus de commentaires, laissant tout tion de livres conçus spécifique- profit du secteur communica- que une réflexion de fond à la fois bilité d’utiliser un dispositif péda- pédagogique. loisir aux enseignants de formuler ment pour accompagner ces tion, beaucoup mieux doté pour sur la nature du cinéma et sur celle gogique élaboré selon un grand leur propre discours mais leur programmes devrait être plus sim- seulement 80 élèves. Une premiè- de l’enseignement. principe – « apprendre le cinéma à FILMS EN SALLES OU EN DVD ? offrant, selon l’expression d’Alain ple. Ces ouvrages devraient être re réunion, le 14 février, avec le L’objectif assigné à la mission partir de ce qu’on voit » – et cinq Les DVD du deuxième type sont Bergala, « le pain et le couteau ». publiés par le Centre national de vice-président de Paris-VII et les était de faire des propositions pou- « outils » : le DVD, la salle de ciné- constitués d’extraits choisis à cha- L’annonce de ce recours intensif documentation pédagogique en représentants du ministère, n’a vant connaître un début d’applica- ma, le livre, les intervenants exté- que fois autour d’un thème (le au DVD dans les Cahiers du ciné- collaboration avec les Editions de pas permis de rapprocher les tion à la rentrée 2001, en concen- rieurs, les exercices pratiques. plan, le point de vue, le jeu de l’ac- ma de décembre avait suscité l’in- l’Etoile. Enfin, le plan prévoit de points de vue. faire venir régulièrement des prati- ciens du cinéma pour discuter avec les élèves. de didactique du cinéma. Selon lui, A neuf ans, l’apprentissage de la liberté de jugement Mais la question de la pratique la situation est « préoccupante » reste posée. La mise à disposition dans les instituts de formation des « IL EST VRAI, le Titanic, celui du film ? » rent la réforme Lang. Ses élèves ont l’occasion sonnages et organiser logiquement une action. de caméras en vidéo digitale doit maîtres « pour ce qui concerne la Bonne question, posée et discutée avec entrain de voir en salle des longs métrages (La Sorcière Ces mouflets ne se souviendront pas forcé- permettre aux enfants de se con- formation spécifique au cinéma ». par des gamins de neuf ans. Pas à la récré, mais rouge, Le Magicien d’Oz, Le Voleur de bicyclette) ment de la date de l’invention du cinéma par fronter concrètement à des ques- Plusieurs expériences pilotes, orga- en classe. Comme c’est en classe qu’ils viennent puis de travailler en utilisant des cassettes les frères Lumière, mais certains, qui ne con- tions telles que la conception d’un nisées en partenariat avec Paris de regarder un autre film, tourné tout près de vidéo – en l’absence des fameux DVD promis naissaient d’écran que le petit, auront été mis plan ou le choix d’un point de vue. -VIII dans la périphérie nord de chez eux, mais il y a plus de cent ans : La Sortie par la réforme. en contact de la salle – « C’est fort… », souffle Plus inattendu, l’accord de cinéas- Paris, doivent permettre de tester des usines Lumière. On les verra ensuite écouter une petite fille au sortir de son premier film en tes mettant à disposition d’une la validité du projet ministériel. l’instituteur, François Minadakis, expliquer ce CE QUE RACONTER UNE HISTOIRE SIGNIFIE salle. classe leurs rushes – l’ensemble que sont un raccord, la caméra subjective ou la Ils disposent d’une bibliothèque spécialisée, Tous croisent ainsi d’autres images et du matériel tourné en vue d’un J.-M. F. règle des 180˚ durant les prises de vues ; on les ils reçoivent la visite de professionnels – ici un d’autres histoires que celles que le marché leur film – pour expérimenter la ques- verra écrire des scénarios, utiliser des films com- réalisateur, Eric Guirado, qui après avoir pré- aurait administrées de toute façon, avec la pos- tion du montage ouvre des pers- e Le no 39 de la revue Images docu- me référence pour des leçons de géographie ou senté son court métrage, en explique les condi- sibilité d’aimer autre chose, et d’en parler. En pectives nouvelles. Et Bergala de mentaires (daté 3e et 4e trimestres de français, réaliser et interpréter un court tions de réalisation – et sont mis en contact écoutant leurs réponses à l’instituteur, on citer Renoir : « Un bon spectateur 2000, 128 p., 60 F, 9,1 ¤) présente métrage. Ces enfants et cet instituteur sont les avec les différents appareils de prise de vues et s’aperçoit que les responsables politiques, les regarde un film en étant un cinéaste un excellent dossier sur la ques- personnages d’un documentaire, en cours de de son. Au fil de cette expérience, on assiste gens des médias – et donc les critiques de ci- en puissance. » tion, intitulé « Ecole et cinéma ». finition, réalisé durant l’année scolaire moins à l’apprentissage d’une matière scolaire néma – ont beaucoup à apprendre de leur clair- 1999-2000 par Julie Gavras dans une classe de qu’à la découverte d’un univers et des outils cri- voyance. Dans leurs échanges, les ferments CM1 à Décines, dans la banlieue de Lyon, où le tiques pour le parcourir. d’une possible liberté de jugement, l’une des centre scolaire Jean-Jaurès a choisi le cinéma Il s’agit pour les élèves de comprendre ce missions de l’école. pour projet pédagogique. que signifie raconter une histoire, enregistrer Cette classe fait partie de celles qui préfigu- la réalité et la mettre en scène, créer des per- J.-M. F. Carole Desbarats, enseignante en cinéma « Il est crucial de former tous les échelons de la filière pédagogique » « Animatrice bénévole des une triple tâche de formation : for- prétexte pour apprendre autre – Comment créer une généra- Enfants de cinéma, destiné aux mation des élèves à la culture ciné- chose. Il est essentiel de faire com- tion d’enseignants prêts à trans- scolaires, et directrice des études matographique bien sûr, mais aus- prendre qu’il s’agit d’un art, mettre de manière nouvelle un à la Femis, qui forme les réalisa- si formation des enseignants et auquel les jeunes sont particulière- savoir lui aussi nouveau ? teurs et les techniciens de formation des exploitants. ment réceptifs dans sa diversité et – C’est l’enjeu de l’année à venir, demain, vous avez une longue – Que pensez-vous de la réfor- y compris sous des formes relative- qui sera cruciale. Il n’existe pas à pratique de l’enseignement du me aujourd’hui annoncée ? ment exigeantes – les enfants du ce jour de procédure adaptée de cinéma à tous les niveaux. – Nous l’attendons depuis primaire d’ailleurs davantage que formation des enseignants et il y a Comment y avez-vous été impli- quinze ans, il faudrait être débile les adolescents du secondaire. Et une grande peur, compréhensible quée ? pour se plaindre qu’elle advienne. que sa nature particulière exige ce et légitime, chez ceux-ci devant un – Dès 1983, le ministère de la Sa grande nouveauté est de géné- va-et-vient entre l’intérieur et l’ex- monde qui est étranger à leur culture de Jack Lang a sollicité raliser ce qui existait sur la base du térieur, entre la classe et la salle. mode d’apprentissage habituel, quelques volontaires pour préfigu- volontariat, de l’amour de certains – En quoi le fait qu’il s’agit fondé sur le livre et sur le mot. Le rer les premières expériences de ce maîtres pour les films. Il est évi- d’un art exige-t-il ce rapport par- cinéma est un art de l’image, qui allait devenir Ecole et cinéma. dent qu’outre les problèmes quan- ticulier ? qui fonctionne selon une autre J’étais alors professeur de français titatifs, le défi va être de faire par- – Le cinéma n’est pas une lan- logique. dans un lycée de Toulouse et secré- tager une compréhension de la gue dont il suffirait d’apprendre la – Faut-il alors créer un ensei- taire générale de la Cinémathèque singularité du cinéma, et un goût grammaire et le vocabulaire. Cha- gnement spécialisé ? de la même ville ; j’ai fait partie pour lui, par des instituteurs et des que œuvre est une totalité ayant – Non. Toute ma pratique me des pionniers. Ensuite, je suis deve- professeurs à qui tout cela est sa propre cohérence et il faut aider prouve que la richesse de l’ensei- nue professeur de cinéma à l’Ecole étranger. Et il est crucial de for- les enfants à le découvrir, et pas gnement du cinéma et de la pré- supérieure d’audiovisuel au sein mer, au moins de sensibiliser tous seulement leur apprendre quel- sence du cinéma au sein de l’ensem- de la faculté de Toulouse-Le Mirail les échelons de la filière pédagogi- ques règles qui seraient commu- ble du dispositif pédagogique tient avant d’être appelée à la Femis. que – inspecteurs, recteurs, direc- nes à tous les films – ce qui n’a à la circulation entre les approches » J’ai d’autre part longtemps été teurs d’établissement. Sinon, ça ne aucun intérêt. Les enfants d’au- plus classiques et cet élément nou- responsable des Enfants du ciné- marchera pas. jourd’hui sont très agiles à décryp- veau, qu’il ne faudrait surtout pas ma, un dispositif fondé sur le lien – Quelle idée du cinéma aime- ter les composants d’un film, mais enfermer dans un ghetto. » essentiel qui relie le monde ensei- riez-vous leur faire partager ? il leur est plus difficile de cons- gnant et celui des salles. Les – Que le cinéma n’est ni un loi- truire un point de vue et une com- Propos recueillis par Enfants de cinéma aura accompli sir, ni une matière scolaire, ni un préhension d’ensemble. Jean-Michel Frodon 28 / LE MONDE / SAMEDI 17 FÉVRIER 2001 CULTURE Jean d’Ormesson Toscanini, Furtwängler : ne donnera pas son deux chefs en quête de vérité prochain roman Une intégrale des symphonies de Beethoven dirigées par l’Italien et un coffret d’interprétations exécutées sous la baguette de l’Allemand à Gallimard viennent rappeler l’antagonisme de style entre les deux chefs d’orchestre mais à Nil éditions NAXOS, maison de disque spé- nelles proviennent de la collection privilégié, sinon unique. A une épo- LE PROCHAIN roman de Jean cialisée dans la publication d’enre- personnelle de Richard Gardner, que qui sera marquée par l’apogée d’Ormesson, dont le titre provisoi- gistrements modernes, vendus à l’ingénieur du son favori du chef du pouvoir absolu du chef sur la re est « Ce qui les faisait vivre, un prix super-économique (envi- italien. De son côté, Tahra publie, communauté d’hommes qu’il diri- c’était l’amour de la vie », ne sera ron 55 francs le disque compact), dans les mêmes conditions de léga- ge, et dont Toscanini représente pas publié par Gallimard mais chez s’attaque aujourd’hui au marché lité et de qualité de restauration l’autre facette. Furtwängler dirige Nil éditions. L’écrivain explique cet- de l’enregistrement historique sonore, un coffret-livre consacré à les âmes, l’indicible, sans trop se te « infidélité » par son attache- avec un soin technique digne des interprétations légendaires, préoccuper de la propreté du jeu ment pour Nicole Lattès, la directri- d’éloges – et les mêmes tarifs. Par- captées lors de concerts dirigés de ses musiciens – à la manière ce générale de Nil, et pour Malcy tant des sources originelles, par Wilhelm Furtwängler en 1951, douce : ses colères pendant les Ozannat, éditrice : « Je ne romps Naxos les restaure en usant des 1952 et 1954. Au programme L’Hé- répétitions étaient rarissimes. Tos- pas avec Gallimard, qui est un édi- logiciels les plus performants, en roïque, la Cinquième Symphonie, canini s’attache à la perfection for- teur parfait, mais, pour des raisons sorte que le son de ses rééditions La Pastorale et la Neuvième Sym- melle, créant les conditions objecti- strictement privées, j’ai décidé de permet d’apprécier l’art des phonie, de Beethoven, les Varia- ves qui peuvent permettre à l’indi- donner de temps en temps un livre à grands artistes du passé dans les tions sur un thème de Haydn et la cible de surgir du son – au fouet : ces amies. C’est un choix difficile… meilleures conditions possibles. Première Symphonie, de Brahms. un tyran dès qu’il montait sur le L’idéal aurait été d’être publié con- Le bruit de fond inhérent à la gra- podium. jointement par les deux maisons. Un vure sur 78 tours est ramené à un PERFECTION INSTRUMENTALE Les interprétations réunies par EISENSTAEDT/PPLM dilemme, car je ne veux faire de la niveau supportable sans que la Agacé du triomphe obtenu par Tahra sont donc des documents Arturo Toscanini, à Bayreuth, au début des années 1930. peine ni à l’une ni à l’autre. » Prévu musique en souffre. l’Italien quand il est venu diriger inestimables sur l’art du chef d’or- pour la rentrée, ce roman ne traite- Avec le temps qui passe, de nom- Beethoven en Allemagne au cours chestre allemand, sur un art per- avait de facto éliminé toute culture perer, George Szell, Fritz Reiner, ra « ni de Dieu, ni d’esprit, ni de Cha- breux enregistrements laissés par des années 1920 et 1930, Furtwän- sonnel, inimitable en ce qu’il résul- orchestrale. Toscanini entreprit etc.) – s’engouffreront. Ce style, teaubriand, ni de papa et maman. les grands interprètes tombent gler a été très dur envers Toscanini te de la rencontre de musiciens donc de former des musiciens à la cette pratique « artisanale », cette C’est un vrai roman, qui se passe de dans le domaine public. On peut – « Il dirige les notes, je dirige ce enracinés dans une culture et une pratique d’ensemble et à la musi- modestie orgueilleuse, se sont nos jours. Un roman d’amour et alors les rééditer sans avoir à qu’il y a derrière les notes » –, le ren- époque dont il ne subsistait que que symphonique. On pense à la imposés. On en retrouve l’impact d’initiation, avec une centaine de acquitter de droits aux éditeurs voyant à un matérialisme qu’il des ruines après la seconde guerre façon dont François Habeneck chez les grands chefs de notre épo- personnages secondaires, dans une d’origine et aux interprètes. Cer- opposait à la noblesse de l’âme mondiale. Elles appartiennent au avait inventé l’orchestre moderne, que – de Pierre Boulez à Evgeni unité parfaite de temps, de lieu et tains le font avec le plus grand allemande. D’autres chefs alle- moins autant à l’histoire occidenta- le métier de chef d’orchestre et Svetlanov – et jusque dans le tra- d’action : tout s’y déroule en trois scrupule (Naxos, Testament, mands de cette époque n’eurent le qu’à celle de la musique, mais ne Beethoven dans la France des vail des musiciens baroques. La heures dans un cimetière ». Tahra, Appian, Biddulph, etc.), pas le même comportement et peuvent pas être tenues comme la années 1830, sans modèle préala- vérité ? Elle est dans l’émotion res- d’autres, bien souvent basés en Ita- déclarèrent leur admiration vérité de l’interprétation beethové- ble, en faisant répéter inlassable- sentie par chaque auditeur dès DÉPÊCHE lie, se contentent de « pirater » les devant la perfection instrumenta- nienne et brahmsienne. Boule- ment les musiciens d’une façon lors que l’œuvre est respectée. Et a MEILLEURES VENTES : au clas- disques des premiers quelques le, la clarté aveuglante, la passion versantes et géniales sans aucun méticuleuse. Richard Wagner les symphonies de Beethoven et sement de la semaine du 5 au mois après leur mise en vente. Ils enflammée et la ri- gueur de l’Ita- doute, mais pas plus justes que avouait d’ailleurs n’avoir jamais Brahms sont assez fortes pour 10 février (Top IFOP/Tite Live dif- sont alors dans l’illégalité, car l’im- lien, allant jusqu’à suivre, concert celles d’Arturo Toscanini que réédi- entendu pareil résultat. Toscanini être interprétées de façon radicale- fusé par le SNEP), peu de change- portant et coûteux travail de res- après concert, la tournée de Tosca- te Naxos. est, lui aussi, reparti du texte ment opposée. ment dans les premières places. tauration sonore réalisé par les nini. beethovénien (même s’il modifiait Seul, du chanteur Garou, est en premiers est protégé par la loi. Cet antagonisme se retrouve PRATIQUE « ARTISANALE » ici ou là l’orchestration), pres- Alain Lompech tête, suivi de l’album de la comédie Naxos publie donc une intégrale aujourd’hui bien souvent chez les Toscanini n’était pas moins ins- qu’un siècle plus tard, sans musicale Roméo et Juliette, et des des neuf symphonies de Beetho- mélomanes qui aiment l’un à l’ex- crit dans son époque que Furtwän- qu’aucune tradition ne vienne s’in- e Intégrale des symphonies de Gourmandises de la jeune Alizée. ven enregistrées en concert par clusion de l’autre. Ce qui est dom- gler, mais l’Italie de ses années de terposer, orienter son travail. Beethoven, par Arturo Toscanini : L’entrée à la 6e place de Clash Arturo Toscanini, en novembre et mage, mais pas incompréhensible. formation n’était en rien le foyer Il ouvrait ainsi une nouvelle Naxos. Distribué par Naïve. Round 4, de NTM, vient mettre un décembre 1939, à la tête de l’Or- Furtwängler représente un cas limi- musical qu’étaient l’Allemagne et voie dans laquelle ses collègues de e Furtwängler, légendaires con- peu de mouvement dans cet chestre de la NBC de New York, te de l’identification d’un artiste à l’Empire autrichien dans lesquels la même génération et leurs suc- certs d’après-guerre : Tahra. Distri- ensemble. Henri Salvador, dont une formation spécialement cons- une culture qu’il s’approprie avec le jeune Furtwängler fut instruit. cesseurs immédiats – les jeunes bué par Harmonia Mundi. Chambre avec vue occupe la 7e pla- tituée pour lui. Les sources origi- la certitude d’en être le dépositaire Le culte pour l’opéra des Italiens Herbert von Karajan, Otto Klem- www.tahra.com/ ce, tient bien son rang.

SÉLECTION DISQUES du plat de la main sur les peaux de Robin Hood…). Le lourd papier, les nom de Black Francis et au sein des VÉRONIQUE PESTEL la batterie. Une version fine, intelli- calques, les découpes, les teintes et Pixies, avait allumé le rock améri- Babels gente, proche de la mélodie sans la la musique se fondent ici en une cain d’une fantaisie déterminante, Bien sûr, il y a du Barbara chez ALFRED SCHNITTKE sion exacerbée à l’abandon lan- surligner. Les frères Louis (batteur) correspondance imaginative. de 1986 à 1992. Amateur d’OVNI et Véronique Pestel – ce n’est pas une Les trois sonates pour piano guide) authentiquement lyriques. et François (contrebasse) Moutin S. Si. de fluorescence, Charles Thomp- qualité artistique, mais une filia- Ragna Schirmer (piano) L’originalité de la partition (avec se font ce petit plaisir de ne pas e 1 Livre-CD publié par Æncrages son – sa véritable identité – avait tion clairement exposée, trop peut- Comme Dimitri Chostakovitch, un traitement des voix moins radi- entrer dans le vif du sujet avec une & Co, 5, place du petit à petit délaissé sa soucoupe être. Détachement du regard porté dont il semble l’héritier, Alfred cal que par le passé) témoigne de démonstration trop spectaculaire, Vieux-Gérardmer, 88400 volante pour œuvrer en solo dans sur le monde et les humains, épure Schnittke (1934-1998) a produit l’art d’Holliger à brasser large (jus- ce dont se contentent tant d’enre- Gérardmer. Tél. : 03-29-60-99-39. un conformisme rock de moins en de la diction, prédominance du pia- une œuvre abondante qui a suscité que dans la musique folklorique) gistrements. Cette fratrie rythmi- moins inspiré. Sans réinventer la no, Véronique Pestel incarne un de vives controverses de part et sans jamais produire quelque cho- que a souvent été mise en jeu par MC SOLAAR créature de Roswell, ce nouvel classicisme qu’on a plaisir à retrou- d’autre du Rideau de fer. Ecrites se de relâché. P. Gi des pianistes (Jean-Marie Macha- Cinquième as album retrouve une partie de cette ver. Cette chanteuse hors normes sur le tard (entre 1987 et 1993), ses e Un coffret de 2 CD ECM do, Martial Solal, Manuel Roche- Comment, quand on sait écrire verve mélodique qui, de Nirvana à affairistes renoue ici avec la poésie trois sonates pour piano révèlent New Series 1715/16 465 287-2. man…). Séparément, ils ont avec autant d’élégance, avec Placebo, avait laissé une belle des- qu’elle a toujours aimée mettre en un compositeur lassé des enjeux Distribué par Universal. enchanté François Jeanneau ou autant de pugnacité, peut-on cendance. Entouré de Catholics musique : Louis Aragon ou Alber- esthétiques et désireux de condui- Michel Portal. Ensemble, ils ont autant oublier la musique ? Solaar adeptes de guitares puissantes et tine Sarrazin entrent de plain-pied re à son terme une logique person- MILES DAVIS pris le temps de penser ce que pou- pleure est d’une magnifique poésie, de rythmiques carrées, le bonhom- dans l’univers très équilibré, mais nelle de la dislocation. Ce remar- The Early Years 1945-1947, vait être leur propre formation. Dis- servie par le débit impeccable d’un me s’est acclimaté au classicisme jamais conformiste, jamais soumis quable disque de la jeune Ragna 1947-1950 que tout en zébrures et coups de rapper qui refuse plus que jamais rock. On le savait fan de surf- de la chanteuse qui compose des Schirmer présente judicieusement Avant de devenir Miles, le prince griffes, lumineux, chargé d’une de sacrifier à la mode du « bad music, le voici héritier de David chansons avec l’idée de se faire les sonates à rebours. La Troisième, des ténèbres, le flamboyant passeur énergie vive (Free Climbing, Flying boy » : « Fuck la Terre, si je meurs Bowie (Blast Off, Stupid Me), d’Iggy comprendre, y compris dans l’ex- comme la Sonate pour alto et piano de la fée électricité, la star ultime du Bridge), qui ne se traduit pas uni- voici mon testament/ déposer des Pop (I’ve Seen a Picture), des Rol- pression des sphères les plus trou- de Chostakovitch, est un monu- jazz, Miles Davis a été un anonyme quement par le recours à des tem- cendres dans la bouche de tous nos ling Stones (Hermaphroditos)et bles du cœur féminin. V. Mo. ment d’émotion au bord du vide. parmi d’autres. Puis il y eut la ren- pos rapides, Power Tree vaut par la opposants/ Virez à coups d’front kick même des complaintes poussiéreu- e 1 CD Mélodie. Distribué par Elle commence par des notes cares- contre décisive avec Charlie Parker, qualité des compositions des deux les faux qui viennent se recueillir./ ses de Bob Dylan et Neil Young Mélodie. sées une à une puis abandonnées qui va donner des ailes à sa trompet- frères, d’étonnantes reprises sans J’veux des fleurs et des gosses, que (Bullet, I’ll Be Blue, le magnifique au silence ou martelées jusqu’à l’ef- te. Ces années d’apprentissage et de paroles de Brassens (Je m’suis fait ma mort serve leur avenir ». Cette Dog in the Sand). Le piano inventif CHANTS DE fritement dans le registre suraigu. révélation ont été réunies sur deux tout p’tit, blues étiré) et surtout l’es- aisance intelligente face au verbe, de son vieux complice, ancien CENTRE-BRETAGNE Moins impressionnantes mais très double CD par Gilles Pétard, fonda- pace que les deux autres musiciens ce rappel incessant à l’histoire (la membre de Père Ubu, Eric Drew An Henchou Treuz instructives, les sonates antérieu- teur et producteur de la collection du groupe s’attribuent, Sylvain France, l’Afrique, le colonialisme) Feldman, et les étranglements Comptant parmi les plus belles res présentent les mêmes caractè- d’enregistrements historiques Clas- Beuf au ténor et Baptiste Troti- et à la saga solaarienne, placent le aigus d’une voix qui ne renonce voix de Bretagne, Erik Marchand a res que la Troisième, en suspens sics. Miles Davis, encore malhabile, gnon au piano. S. Si. MC qui divise les opinions en tête pas aux extravagances, dynamisent une certaine idée du chant de Breta- dans la Deuxième et latents dans la placé sous l’ombre de Dizzy Gilles- e 1 CD Shaï SHA 536-2. Distribué des joueurs de mots de l’Hexago- de belle façon cet enracinement ter- gne. Plutôt que de l’envisager Première. Pierre Gervasoni pie, idole du bop, trouve vite ses par Sony Music. ne. Cinquième album du créateur restre. Stéphane Davet replié sur lui-même, imperméable e 1 CD Berlin Classics marques, cette rondeur et ce rap- de Qui sème le vent et autres tubes e 1 CD Cooking Vynil NV 3781-1. à toute ingérence risquant de gri- 00 1729 2BC. Distribué par Naïve. port au temps si délicat. A ces pre- ROBERT WYATT/ du rap français, ce Cinquième as Distribué par Naïve. gnoter son authenticité, il l’ouvre à mières séances auprès de Charlie JEAN-MICHEL MARCHETTI prouve que MC Solaar ne peut se des métissages fertiles, des rencon- HEINZ HOLLIGER Parker pour la marque Savoy MW3 contenter d’attaquer les poulets ou ASSIA tres. Si on l’a vu ces dernières Schneewittchen (26 novembre 1945) vont succéder Plasticien, peintre, Jean-Michel de se lamenter sur la triste condi- Chercheuse d’or années inventer d’épatants croise- Juliette Banse (Blanche-Neige), dans les premiers mois de l’année Marchetti a entrepris, depuis 1997 tion des cités défavorisées. A ceux Assia, jeune beure de la bande à ments avec les musiciens roumains Cornelia Kallisch (la Reine), 1946 des collaborations avec Benny avec le soutien de l’éditeur et typo- qui l’accuseront d’avoir sombré Doc Gyneco, pousse la chanson du Taraf de Caransebes, déjà en Steve Davislim (le Prince), Carter, les chanteurs Billy Eckstine graphe Roland Chopard, de mettre dans la jet-set, Solaar oppose le communautaire vers le marché de 1989, il affichait clairement son Oliver Widmer (le Chasseur), ou Earl Coleman sur un répertoire en dessins, encres, graphismes les rayonnant Lève-toi et rap (du Séné- la pop, à l’instar de l’hispano-amé- rôle de passeur en créant avec Werner Gröschel (le Roi). un peu plan-plan. Puis viennent les textes du chanteur et pianiste gal à Evry) ou RMI (« Dans les bas- ricaine Jennifer Lopez aux Etats- Thierry Robin et Hameed Khan un Orchestre de l’Opéra de Zurich, premiers essais en leader (14 août Robert Wyatt. Après un premier fonds, on rêve des fonds du FMI/ Unis. Si Chercheuse d’or débute trio rapprochant chant breton, luth Heinz Holliger (direction) 1947), des allers-retours auprès de volume de mots et d’images, belle Mais au fond, on sait qu’les familles par une chanson interprétée en arabe et tabla indien. Dans cet Hautboïste d’exception, le Suisse Parker, avec disputes, rivalités, mais introduction à l’univers poétique sont souvent proches du RMI »). arabe, Ghir Dini, composée par ses album, réédition d’un enregistre- Heinz Holliger (né en 1939) affiche surtout des éclats musicaux (le de Wyatt, à mi-chemin du déses- Mais pourquoi tant de lourdeurs soins, la suite, en français, est une ment effectué en 1990, l’oud de également dans ses compositions fameux quintette de Parker avec poir et de l’allégresse, un deuxième orchestrales, tant de plates grandi- copie pâle des groupes à la mode Thierry Robin, musicien et compo- un talent peu commun. Le label Miles et Max Roach). Et enfin, en volume (1999) avait été accompa- loquences ? Les jeunes DJ de Black sur les FM américaines, R & B siteur dont on connaît également ECM avait permis d’en prendre la 1949, l’autre rencontre marquante, gné d’un CD d’une lecture de Rose Corporation, artisans du fond pour ados faciles à convaincre. Dif- la passion pour le décloisonne- mesure, en 1993, avec la publica- avec Gil Evans, la naissance du cool Wyatt. Une voix d’une étrange dou- sonore, n’ont tiré aucune leçon ni fusés massivement sur les radios ment, relie comme un fil rouge pré- tion du monumental Scardanelli- et l’amitié d’une vie entre ces deux ceur, légèrement ironique. Nouvel- du rap-variété (Eminem), ni du rap musicales jeunes (NRJ, Fun, Ado cieux et méditatif les airs à danser Zyklus, inspiré d’Hölderlin. L’opéra hommes. Dispersés sur divers dis- le étape, une trentaine de groupes métissé (Saïan Supa Crew), ni du FM), les titres porteurs, tel Elle est (kan ha diskan) et mélodies à la Schneewittchen (Blanche-Neige)– ques, les quatre-vingt-quatorze thè- et musiciens accompagnent le tra- rap underground (Saul Williams). àtoi, enfoncent l’idée d’un monde puissance austère (soniou, gwer- qui confirme la fascination exercée mes rassemblés ici permettent de vail de traduction et les gravures de Rien ne se chante, rien ne tombe lisse, coloré d’un métissage sociale- ziou). Le chanteur Marcel Guillou par le poète Robert Walser sur son comprendre ce que va devenir le Marchetti. Avec ce qu’il faut de res- dans l’oreille, si ce n’est la voix ment obligatoire, où la joie de la rejoint sur deux énergiques suites compatriote Holliger – se situe au trompettiste à l’aube des années pect et d’iconoclastie mêlés, cha- solaire du chroniqueur contempo- réussite (sortir de la banlieue) sert de danses Plinn et Fisel, la voix ten- même niveau d’excellence, qu’il 1950, un géant. Sylvain Siclier cun se retrouve dans les composi- rain. Véronique Mortaigne d’excuse à tous les compromis. due et vibrante d’Erik Marchand, s’agisse de la conception (prismati- e Deux double CD Body & Soul tions fragiles de Wyatt, moment de e 1 CD East-West 857386629-2. Composées pour la plupart par qui a également convié pour suivre que à l’infini) ou de la réalisation 3042402 et 3065002. grâce retenu (Philippe Fretun et Distribué par WEA. son frère Khalil, artisan du dernier ces « chemins de traverse » (An (luxueuse, sur scène, dans la fosse Michel Benita avec Mass Medium), album de Julien Clerc, les chan- Henchou Treuz) Hameed Khan et… dans la notice de 137 pages). MOUTIN RÉUNION détournement et clins d’œil (la bos- FRANK BLACK sons proposées par Assia ressem- (tabla), Fanch Landreau (violon), Entre un « Prologue » au déploie- QUARTET sa de Richard Robert et Gilles Tord- AND THE CATHOLICS blent à celles d’Anggun (franco- Youenn Le Bihan (bombarde) et ment mirifique et un « Epilogue » Power Tree jman pour Alifib), saccage créatif Dog In The Sand indonésienne), à celle des Nubians Michel Haumont (clarinette). d’épouvante intérieure, cinq scè- Tout de suite on est conquis. La (le guitariste Dominique Répécaud Etonnant comment avait pâli (françaises d’origine camerounai- Patrick Labesse nes revisitent le conte en passant Vie en rose, joué du bout des doigts pour Born Again Cretin), copie par- l’étoile d’où descendait Frank se), etc. V. Mo. e 1 CD Ocora C 582084. Distribué par une multitude d’états (de la ten- sur les cordes de la contrebasse et fois (Jaggernaut sur Little Red Black, lutin rebondi, qui, sous le e 1 CD 7243 8490812-6 Virgin. par Harmonia Mundi. CULTURE LE MONDE / SAMEDI 17 FÉVRIER 2001 / 29 Yayoi Kusama, SORTIR PARIS BORDEAUX Sauzay-Barde Quartet « Mutations » l’hallucination des pois Les 7 Lézards, club accueillant, La prochaine conférence dans l’esprit d’un salon convivial organisée à l’occasion de où la musique bénéficie d’une l’exposition « Mutations » L’artiste japonaise cloîtrée en asile psychiatrique belle attention, a pour musiciens (jusqu’au 25 mars), par la maison des solistes comme philosophe Nadia Tazi pour le présente une installation féerique à Paris le saxophoniste Steve Potts centre d’architecture Arc-en-rêve, ou le pianiste Zool Fleischer, à Bordeaux, recevra l’économiste foires, s’appelle Yayoi Kusama. Elle qui y ont libre champ pour de Chicago Saskia Sassen, auteur YAYOI KUSAMA. Maison de la est japonaise, elle est âgée de présenter l’étendue de leurs du livre La Ville globale. Cette culture du Japon à Paris, 101bis, 72 ans et elle nous montre com- envies. A cette présence régulière conférence sera suivie, le 2 mars, quai Branly, Paris-15e. Tél. : ment elle décollait de la réalité, à s’ajoutent des passages plus brefs, par celle de Naomi Klein, 01-44-37-95-01. Du mardi au New York, dans les années 1960, et mais tout aussi réjouissants, journaliste à Toronto (Canada),

samedi, de 12 heures à 19 heu- comment elle fabrique encore de KUSAMA STUDIO tel celui du quartette formé par sur la politique des marques res. Le jeudi jusqu’à 20 heures. l’illusion. Ce à la demande du Con- Yayoi Kusama, dans son univers de formes et de pois. le saxophoniste David Sauzay internationales connue sous Fermé les dimanches et lundis. sortium de Dijon, à l’origine de cet- et le guitariste Jérôme Barde. le terme de branding. Le 9 mars, 30 F (4,57 ¤). Jusqu’au 19 mai. te exposition baladeuse, rappelant plus le quitter que pour de bonnes que l’artiste titrait Orgie de nudité, Elégance et énergie, connaissance à 17 heures, une des cinq grandes l’artiste longtemps oubliée, dont raisons. On a donc pu la voir le d’amour, de sexe et de beauté. Elle du passé pour mieux rebondir rencontres prévues par C’est par un Jardin de Narcisse où les happenings scandaleux ont jour du vernissage dans une extra- clamait ses convictions pacifistes, vers l’avenir, juste équilibre du Arc-en-rêve aura pour thème : l’on peut s’asseoir parmi des boules défrayé la chronique américaine vagante tenue, traverser ses instal- en montrant des scènes pornos sur lyrisme et de la retenue. Fabien « Patrimoine et tourisme : argentées répétant votre image presque autant que Warhol. Son lations l’œil exorbité, suivie par les fond de drapeau américain bafoué. Marcoz tient la contrebasse un shopping à la mode déformée à l’infini que s’ouvre le œuvre fait le pont entre la généra- caméras et les zooms. Et se poser Kusama, qui a été proche d’artis- et Mourad Benhammou européenne ». parcours. Un double corridor aux tion des babas et celle de Mariko pour répondre aux questions sur tes comme Cornell et Stella, et la les baguettes. Entrepôts Laîné, 7, rue Ferrère, murs et plafonds ponctués de Mori, entre l’art psychédélique et l’apport de sa maladie à sa créa- maîtresse de Don Judd, s’est tou- Les 7 Lézards, 10, rue des Rosiers, Bordeaux (33). De 11 heures à miroirs sorcières vous conduit dans le virtuel, se promène entre busi- tion. Elle dira que, à l’asile, elle a jours défendue d’avoir jamais eu Paris-4e.Mo Saint-Paul. 21 h 30, les 18 heures, du mardi au dimanche ; diverses salles. Dans l’une, des gros ness et folie, marginalité et médias. trouvé la liberté. d’autres références qu’elle-même 16 et 17. Tél. : 01-48-87-08-97. 70 F. Jusqu’à 20 heures, les mercredis et gonflables couverts de pois se fon- Kusama avait vingt-neuf ans et ses hallucinations. On remar- vendredis. Tél. : 05-56-52-78-36. dent dans les murs. Une autre est quand elle a débarqué à New York « PRÊTRESSE DE LA NUDITÉ » quera cependant qu’elle ne fait pas SCEAUX 35 F et 45 F. un séjour ordinaire dont les parois, en 1958. Elle y a fait fructifier les Des vidéos et le livre qui accom- vraiment exception en cumulant le Nouvelles scènes le mobilier, les objets sont aussi hallucinations de son enfance, ses pagnent l’exposition nous ren- pop, l’op’art et l’art psychédélique. Le conseil d’architecture, SAINT-FONS couverts de pois. Et vous faites ah ! obsessions, en réalisant ses envi- voient à la période glorieuse des C’est une cousine de Niki de Saint- d’urbanisme et d’environnement François Mendras en accédant aux deux chambres ronnements pleins de proliféra- « orgies ambulantes » dans les rues, Phalle et une sœur des artistes du des Hauts-de-Seine (CAUE 92), François Mendras use d’une très kaléidoscopiques gorgées de points tions de formes et de pois, et en des peintures corporelles que la Groupe de recherches d’arts qui présente jusqu’au 26 février antique technique, celle de la lumineux. Celle-ci répercute à l’infi- promenant ses pois sur les corps grande presse, convoquée par Kusa- visuels (GRAV) dont les laby- une exposition conçue comme peinture à la cire sur panneau, ni votre visage penché à la fenêtre. nus d’un escadron de beaux gar- ma, se faisait un plaisir de couvrir. rinthes étaient d’ailleurs bien con- un forum de films, d’images pour créer des œuvres Celle-là vous plonge dans une cons- çons et de belles filles dans les rues La « prêtresse de la nudité » deve- nus à New York. Mais c’est vrai et de paroles sur les thèmes étonnamment modernes et tellation de loupiotes qui pendent de New York. nait aussi créateur de collections qu’il y avait, qu’il y a chez Kusama, croisés de l’adolescence et de fascinantes. Modernes, elles du plafond et se reflètent dans C’était le temps des bagarres pour soirées dans la bourgeoisie ce besoin sans équivalent d’échap- la ville, organise jeudi 22 février, le sont par le processus de l’eau que vous surplombez avec la pour la libération sexuelle, le libérée. Elle ouvrait au printemps per à soi-même et de transformer à 18 h 30, une soirée débat sur leur réalisation, l’artiste étalant sensation de perdre pied. temps du slogan « Faites l’amour, 1969 sa propre boutique de vête- les pois de couleur en points d’éner- le thème « Nouvelles scènes ». la couleur de manière informelle L’auteur de cette grande installa- pas la guerre ». Puis Kusama est ments à fleurs, dégageant les seins, gie vitale, d’être une guérisseuse à « Révélation et reconnaissance et spontanée jusqu’à ce qu’une tion à effets multiples, ludiques et rentrée au Japon en 1973, et a dé- le ventre, les fesses. On en voit la manière des acupuncteurs. de cultures adolescentes. image s’impose. Elle peut être thérapeutiques, avec miroirs défor- cidé, peu d’années après, de vivre dans les publications de ses happe- La ville est-elle au cœur de cette « abstraite », bandes de couleurs mants et féeries comme dans les en hôpital psychiatrique, et de ne nings sous forme de roman-photo Geneviève Breerette éclosion ? », tel est le détail de ce juxtaposées, ou « réaliste », débat public auquel participeront comme cet extraordinaire avion Franck II Louise, chorégraphe et en vol vu de face, le peintre n’en compositeur, Nasher, graffeur à a cure. Il la pousse jusqu’au bout, L’Opéra de Monte-Carlo réhabilite la « Vanessa » de Samuel Barber Nantes, Elisabeth Petro, directrice sans se soucier des conséquences. du centre social Kennedy Cela donne toujours des œuvres pages de Vanessa sont l’une des sise en un huis clos élégant et rière. L’Erika de Lucy Schauffer est de Créteil, l’association surprenantes et, parfois, des VANESSA, de Samuel Barber. plus belles fins de l’histoire de intemporel. La direction de émouvante et bien chantante, Les Webtrotteurs et André réussites exceptionnelles où le Avec Kiri Te Kanawa (Vanessa), l’opéra. Lawrence Foster manque de lyris- l’Anatol de David Maxwell Ander- Santini, député maire talent se mêle au culot, comme David Maxwell Anderson (Ana- La première française de l’ou- me (le bel Intermezzo et la fin de son idoine. La présence de Rosa- d’Issy-les-Moulineaux. en témoigne une version très tol), Lucy Shaufer (Erika), David vrage revient à l’Opéra de Metz, l’acte III pourraient être davantage lind Elias est exemplaire : quarante- La Galerie du Petit-Château, 9, rue personnelle du Petit Chaperon Evitts (le vieux docteur), Rosa- qui l’a monté au début de cette sai- « abandonnés ») et l’orchestre ne trois ans après avoir créé le rôle de du Docteur-Berger, Sceaux (92). rouge. lind Elias (la vieille baronne). son. Dans une production plus réussit pas toujours les atmosphè- la jeune Erika, elle est là, dans RER B. De 10 heures à 13 heures Centre d’arts plastiques, 12, rue Chœurs de l’Opéra de Monte- luxueuse, avec star obligée (Kiri Te res irréelles (aigus de cordes) dont celui de la vieille baronne. Elle et de 14 heures à 18 heures tous Gambetta, Saint-Fons (69). Carlo, Orchestre philharmoni- Kanawa), l’Opéra de Monte-Carlo regorge cette musique. Mais c’est chante peu, mais son regard impla- les jours sauf le mardi. Entrée libre. Tél. : 04-72-09-20-27. Entrée libre. que de Monte-Carlo, Lawrence lui donne une chance supplémen- une lecture qui rend justice à la cable, son rayonnement mutique Tél. : 01-41-87-04-40. Jusqu’au 3 mars. Foster (direction), John Cox taire et gagne son pari : toute de partition. sont une électricité à eux seuls. (mise en scène), Opéra de Monte- tact et de finesse, fidèle au livret, Kiri Te Kanawa chante joliment Carlo, Salle Garnier, le la mise en scène de John Cox est ce rôle, à l’exact moment de sa car- Renaud Machart GUIDE 14 février. Prochaine représenta- tion, le 18 février à 15 heures. Tél. : 00-377-92-16-22-99. De REPRISES neur à l’Angleterre avec les fantaisies 170 F (25,92 ¤) à 620 F (94,52 ¤). d’Anthony Holborne, John Dowland, Les Ensorcelés, de Vicente Minnelli Henry Purcell… (Etats-Unis, 1952). Avec Kirk Douglas, Cité de la musique, 221, avenue Jean- MONTE-CARLO Jaurès, Paris-19e.Mo Porte-de-Pantin. de notre envoyé spécial Lana Turner, Walter Pidgeon… (copie neuve, en v.o. sous-titrée). 20 heures, le 17 ; 15 heures, le 18. Tél. : Curieuse destinée que celle de Grand Action, salle panoramique 01-44-84-45-63. 95 F. Vanessa, de l’Américain Samuel Henri-Langlois, 5, rue des Ecoles, Pa- Noëlle Spieth (clavecin), Barber (1910-1981) : composé par ris-5e.Mo Jussieu. 14 heures, 16 h 30, Julien Jalaleddin Weiss (qanoun), celui qui possédait tous les talents 19 heures, 21 h 30, tous les jours. Tél. : Adel Sahms el-Din (riqq), pour en faire le meilleur opéra 01- 43-29-44-40. 42 F. Marie-Thérèse Ghirardi (guitare), américain, cet ouvrage, créé avec Denise Mégevand (harpe celtique) FESTIVAL CINÉMA Rossi : Toccato settima. Ligeti : Passa- un immense succès public et criti- glia Ungherese. Couperin : Chaconne, que au Metropolitan Opera de Nuit Harold Ramis La Visionnaire, L’Attendrissante. Cri- New York en 1958, retombera En avant-première et version originale, ton : Entre-deux, l’éternité. Jalaleddin dans un relatif oubli, connaissant Endiablé (2001), avec Liz Hurley, Bren- Weiss : Le Voyage de Sheikh Mouhyed- de rares reprises ne dépassant pas dan Fraser ; Un jour sans fin (1993), dine Ibn’Arabi. le succès d’estime. avec Bill Murray, Andie McDowell ; Maison de Radio France, 116, ave- Mafia Blues (1999), avec Robert nue du Président-Kennedy, Paris-16e. Un peu Tchekhov, un peu Ibsen, o De Niro, Billy Cristal. M Passy. 16 heures, le 17. Tél. : 01-56- offrant toutes les situations drama- Cinéma Racine Odéon, 6, rue de l’Ecole- 40-15-16. Entrée libre. tiques et musicales propres à un de-Médecine, Paris-6e.Mo Odéon. Mi- Orchestre philharmonique « vrai » opéra, le livret est troussé nuit, 2 heures, 4 heures, Le 17. Tél. : de Radio France sur mesure par Gian Carlo Me- 01-46-33-43-71. 85 F pour la nuit. Grisey : Accords perdus. Murail : La Bar- notti, compagnon du compositeur que mystique. Paris : L’Empreinte du et auteur d’opéras à succès en leur TROUVER SON FILM cygne (création). Florian Lauridon (vio- temps. Dans une demeure, située loncelle), Dimitri Vassilakis (piano), Lau- Tous les films Paris et régions sur le rent Cuniot (direction). dans un Nord lointain – neige, Minitel, 3615 LEMONDE, ou tél. : Maison de Radio France, 116, ave- forêt, isolement –, une belle fem- 08-36-68-03-78 (2,23 F/min). nue du Président-Kennedy, Paris-16e. me vieillissante, Vanessa, attend le Mo Passy. 20 heures, le 17. Tél. : 01-56- retour, vingt ans après, de son VERNISSAGES 40-15-16. Entrée libre. Louis Winsberg, Douce France Trio amour, Anatol. Mais c’est Anatol UK in the 70’s : Victor Burgin, Sunset, 60, rue des Lombards, Paris-1er. junior qui paraît, séduisant Alan Charlton, John Hilliard o d’abord Erika (qu’il met enceinte), M Châtelet. 22 heures, les 16 et 17. Galerie Liliane & Michel Durand- Tél. : 01-40-26-46-60. e. puis Vanessa. Par abnégation, Dessert, 28, rue de Lappe, Paris-11 La Nuit de la Côte d’Ivoire Mo Bastille. Tél. : 01-48-06-92-23. De Erika avorte dans la neige, renonce Zénith, 211, avenue Jean-Jaurès, 11 heures à 19 heures. Fermé diman- à Anatol, le laisse partir pour Paris Paris-19e.Mo Porte-de-Pantin. 20 heu- che et lundi. Du 17 février au 31 mars. avec Vanessa et s’enferme dans la res, le 17. Tél. : 01-42-08-60-00. 165 F. Philippe Thomas : Les Ready-Made maison entourée de bouleaux et de Marc Perrone appartiennent à tout le monde e neige. Et attend, à son tour. L’Européen, 3, rue Biot, Paris-17 . Grenoble (38). Le Magasin, Centre Mo Place-de-Clichy. 20 h 30, les 16, 17, national d’art contemporain, site Bou- 21, 22, 23 et 24. Jusqu’au 3 mars. Tél. : UNE MUSIQUE IMPECCABLE chayer-Viallet, 155, cours Berriat. Tél. : 01-43-87-97-13. De 95 F à 130 F. La musique de Barber est par- 04-76-21-95-84. De 12 heures à 19 heu- Appi Together faite, trop peut-être, toujours res. Visites commentées samedi et Montreuil (93). Instants chavirés, 7, rue impeccable, pas toujours troublan- dimanche à 16 heures ou sur rendez- Richard-Lenoir. 20 h 30, les 16, 17 et te, sauf au dernier acte, d’une gran- vous. Fermé lundi. Du 18 février au 18. Tél. : 01-42-87-25-91. 20 F. 13 mai. 20 F. de force. Alors, Barber, composi- RÉGIONS teur trop prudemment retranché ENTRÉES IMMÉDIATES derrière l’expression synthétique Le Théâtre d’une vaste culture lyrique – beau- Le Kiosque Théâtre : les places de cer- de et avec Philippe Caubère. coup de parfums straussiens, rus- tains des spectacles vendues le jour Cluny (71). Théâtre, place du Marché. même à moitié prix (+ 16 F de commis- ses (Tchaïkovski, le Stravinsky de 20 h 30, le 17. Tél. : 03-85-59-10-96. sion par place). 50 F et 100 F. L’Oiseau de feu), viennois (Berg Place de la Madeleine et parvis de la mais aussi le Schoenberg de La Le Grand Cahier gare Montparnasse. De 12 h 30 à d’après Agota Kristof, mise en scène Nuit transfigurée) –, se révèle plei- 20 heures, du mardi au samedi ; de de Laurent Hatat, avec Olivier Brabant nement et la « tonalité » se fait 12 h 30 à 16 heures, le dimanche. et Bruno Tuchszer. plus nettement américaine, colo- Fabrice Luchini dit l’intégrale Lille (59). La Verrière, 28, rue Alphonse- rée d’une douce mélancolie. du « Voyage au bout de la nuit » Mercier. 20 h 30, le 17 ; 16 heures, le Comme Verdi, Barber achève de Louis-Ferdinand Céline. 18. Tél. : 03-20-54-96-75. 40 F et 60 F. o son opéra sur une fugue. Mais Gaîté-Montparnasse, 26, rue de la La Petite Planète n 2718 Gaîté, Paris-14e.Mo Edgar-Quinet. quand celle de Falstaff est une de Georges Perec, mise en scène de 18 heures, le 17. Tél. : 01-43-22-16-18. Sophie Loucachevsky, avec Caroline farandole, celle de Vanessa (un De 200 F à 300 F. Chaniolleau et Grégoire Œstermann. quintette) est une ineffable élégie. Musiques anciennes en consort Reims (51). La Comédie, 3, chaussée Le compositeur William Schu- Violes : Jordi Savall (viole, direction) et Bocquaine. 20 h 30, le 17. Tél. : 03-26- mann avait raison : les dernières l’Ensemble Hesperion XXI font hon- 48-49-00. De 30 F à 100 F. 30 KIOSQUE LE MONDE / SAMEDI 17 FÉVRIER 2001 L’inquiétant tableau des cancers professionnels Selon « Santé et travail », la revue éditée par la Mutualité française, la prévention des expositions à des risques de cancer au travail n’a « pas fondamentalement changé » au cours des dernières années

UN MILLION de salariés en que, si les expositions toxiques en l’exemple des salariés ou ex-sala- tableaux les produits cancérogènes gouvernement reste pour l’instant France sont exposés à un risque de milieu du travail sont responsables riés d’une usine lorraine. Le travail reconnus toxiques pour l’homme sur la réserve, mais, parallèlement cancer professionnel, indiquent les d’au moins 5 % des cancers, les de prévention n’est pas oublié à tra- par le Centre international de à la réforme de la médecine du tra- résultats de l’enquête Sumer 94, experts américains de l’Institut vers la démarche mise en œuvre recherche sur le cancer, basé à vail en préparation, explique la réalisée par une direction du minis- national du cancer prédisent pour par la caisse régionale d’assurance- Lyon. Un dossier qui n’avance que revue, il prépare un décret sur la tère de l’emploi et de la solidarité. les années à venir le taux de 30 %. maladie d’Ile-de-France auprès très lentement. La revue évoque prévention du risque chimique, La revue Santé et travail, publiée Une croissance liée à l’utilisation d’entreprises du BTP à propos de également le retour au travail des décret dit « CMR » (cancérogène, par la Fédération nationale de la de plus en plus fréquente «en l’utilisation d’une résine époxy utili- salariés dont le cancer a pu être mutagène, toxique pour la repro- mutualité française, cite ce chiffre milieu de travail de nombreuses sée pour l’étanchéité des cuves et guéri, une bataille qui n’est pas duction). Or, indique l’éditorialiste, dans son numéro daté de janvier, substances chimiques manipulées des canalisations. gagnée d’avance. ce décret comportera une disposi- qui paraît ces jours-ci. Malgré la sans précaution ». Autre thème traité, celui de la tion demandant aux médecins du catastrophe sanitaire de l’amiante, Santé et travail invite à « manier « UN COMBLE D’ABSURDITÉ » sélection par les employeurs de travail d’« engager leur responsa- « rien n’a fondamentalement chan- avec précaution » les valeurs limi- Actuellement, seulement dix- salariés « génétiquement adaptés » bilité en délivrant un certificat de gé » depuis huit ans, et « la préven- tes d’exposition établies pour les sept des cent vingt-deux tableaux aux postes exposant à un risque non-contre-indication à être exposé tion pour les autres produits cancéro- différents cancérogènes, regret- de maladies professionnelles toxique. Ce qui amène Santé et tra- à des produits cancérogènes ». «Un gènes ne s’est pas vraiment amélio- tant le fait que « trop peu d’entre concernent les cancers. Aussi, rap- vail à évoquer le rôle des médecins comble d’absurdité », commente rée », écrit le rédacteur en chef de elles sont réglementaires, avec des pelle Santé et travail, la Fédération du travail. La question de leur indé- l’éditorialiste. la revue, François Desriaux. sanctions en cas de non-respect ». nationale des accidentés du travail pendance est au cœur des âpres Dans le fort copieux dossier que Des aspects très concrets sont et des handicapés (Fnath) et les débats qui ont vu les organisations Paul Benkimoun la revue consacre aux cancers pro- abordés, comme le « travail de four- l’inhalation des fumées de bitume, cinq confédérations syndicales patronales, d’une part, la CFDT, la fessionnels, le toxicologue Henri mi » de syndicalistes CGT de la ou les risques liés à l’exposition au avaient-elles saisi la ministre de CFTC et la CFE-CGC, d’autre part, e Santé et travail, 255, rue de Pezerat affirme : « Hormis le cas de construction sur les éventuels benzène et au benzol, deux cancé- l’emploi et de la solidarité pour lui parapher l’accord sur la santé au Vaugirard, 75015 Paris. Tél. : l’amiante, la reconnaissance des effets toxiques sur le génome de rogènes reconnus, à partir de demander d’inscrire dans les travail, le 19 décembre 2000. Le 01-40-43-33-33. Fax : 01-40-43-36-04. cancers professionnels ne s’est pas améliorée. » Cet ancien directeur de recherche au CNRS ne voit DANS LA PRESSE nique, qui directement empêche que agricole commune. Les agri- ra la mesure de leur ambition ils ont su faire confiance et se maî- qu’une exception : « Les cancers les agriculteurs de surmonter la culteurs ont donné des farines pour l’Europe. triser. Peut-être apprennent-ils des sinus provoqués par des poussiè- LCI crise. (…) La seule garantie qui animales aux vaches parce que la un peu de démocratie. res de bois, avec un chiffre de Pierre-Luc Séguillon puisse être apportée aujourd’hui politique européenne les incitait RTL soixante quatre cancers reconnus a La PAC, la politique agricole [aux agriculteurs] serait une révi- à produire du lait et qu’avec les Alain Duhamel LIBÉRATION (en 1998) contre quelques centaines commune européenne a fait long- sion profonde de cette politique farines les vaches donnent plus a Lionel Jospin se frotte les Gérard Dupuy de cas recensés. » Henri Pezerat temps le bonheur des agriculteurs agricole commune dont il est de lait. (…) Cette crise provoque mains. Son texte n’est pas modi- a L’affaire de Cormeilles est prend soin de préciser que cela français. Elle est doublement cau- désormais évident qu’elle est tota- aussi des bouleversements dans fié d’une virgule, le processus de exemplaire, et d’abord par le n’est pas dû à une fréquence supé- se aujourd’hui de leur malheur. lement inadaptée à la situation la société française. Le consom- Matignon continue, et la forte témoignage du durable traumatis- rieure à celle des cancers des pou- Ce sont en effet les encourage- nouvelle de l’agriculture. Toute la mateur devient de plus en plus majorité des élus corses qui le me qui est le lot des victimes. mons provoqués par les goudrons ments sonnants et trébuchants de question est de savoir si les Quin- exigeant. (…) La crise de l’éleva- soutient dans cette affaire a pu Exemplaire aussi parce que, dans ou les suies, « mais parce que les Bruxelles à un productivisme ze auront l’intelligence et le coura- ge, enfin, favorise l’épanouisse- constater qu’il ne s’engageait pas un de ces villages paisibles où, dit- spécialistes ORL ont été beaucoup intensif qui, indirectement, ont ge de procéder à cette révision. ment d’un nouveau syndicalisme à moitié. Le plus insolite, le plus on, chacun sait tout sur chacun, plus sensibilisés que les pneumolo- engendré la crise dans laquelle agricole dont il faudra tenir encourageant aussi, aura été le un des personnages-clés de la vie gues à ce type de problèmes et qu’il s’enfoncent un peu plus chaque LE FIGARO compte. (…) De tout cela, il fau- comportement des nationalistes locale a bénéficié pendant plus de s’agit de cancers spécifiques ». jour les producteurs de viande et Antoine-Pierre Mariano dra bien parler sérieusement. Ce corses durant cette péripétie : dix ans de la loi du silence. Parce L’inquiétude est renforcée par de lait. (…) Mais c’est aussi le refus a En attendant, la crise de la filiè- sont les gouvernements d’Euro- d’ordinaire, ils sont trop prompts qu’enfin celle-ci n’a pu régner l’article de Gérard Lasfargues, pro- politique, sinon l’incapacité des re bovine a trois séries de consé- pe qui ont fabriqué la politique à s’échauffer, à maudire les conti- qu’avec l’assentiment tacite de fesseur en médecine du travail à Quinze à réviser une politique agri- quences. Elle révèle d’abord au agricole commune. L’ardeur nentaux, à verser dans la grandilo- certains des collègues ou supé- l’université de Tours, qui précise cole commune désormais anachro- grand jour les limites de la politi- qu’ils mettront à l’adapter donne- quence, à agiter des menaces. Là, rieurs de l’instituteur. 0123 SUR LA TOILE A LA TELEVISION www.skim.com ET A LA RADIO SPAMMING a Le Monde des idées Selon une étude publiée par LCI Une adresse e-mail imprimée sur ses vêtements, pour inviter des inconnu(e)s au dialogue l’Union européenne, l’envoi en Le samedi à 12 h 10 et à 17 h 10 masse de publicités sauvages par Le dimanche à 12 h 10 et à 0 h 10 TOM SE PROMÈNE dans une le. Pour séduire les jeunes, il ne faut courrier électronique (le spam) Le lundi à 15 h 10 rue de Londres, lorsqu’il croise une pas être présent partout, mais plutôt représente à l’échelle mondiale ࡯ inconnue si belle qu’il rêve de l’abor- créer un sentiment de rareté. » près de 500 millions de messages Le Grand Jury der. Mais Tom est timide et ne sait A ce jour, quatre-vingts bouti- par jour. Ce surcroît de trafic coûte- RTL-LCI comment s’y prendre. Soudain, il ques, essentiellement en Europe du rait à la collectivité des internautes Le dimanche à 18 h 30 aperçoit une adresse e-mail impri- Nord et dans deux magasins pari- près de 10 milliards d’euros par an. ࡯ mée sur la manche du blouson de la siens, diffusent les lignes Airport, – (Reuters.) La rumeur du monde jeune femme. Elle s’habille chez Denim et Hot deal, conçues par les FRANCE-CULTURE Skim.com, Tom est sauvé… Telle est huit stylistes de Skim.com. La so- CYBERSAINT Le samedi à 12 heures la trame du roman-photo affiché ciété a par ailleurs ouvert son pro- a Le Vatican a annoncé qu’il envi- ࡯ sur le site de Skim.com, une marque pre magasin en Suisse, à Davos. On sageait de faire de saint Isidore de Idéaux et débats suisse de vêtements tatoués d’adres- peut aussi faire ses achats à partir Séville le saint patron des internau- FRANCE MUSIQUES ses e-mails uniques, qui permettent du site, après avoir été conseillé par tes et des programmeurs. Saint Le dimanche à 17 heures à leurs propriétaires de recevoir des un vendeur en chair et en os, grâce Isidore, qui vécut au VIIe siècle, est ࡯ messages d’inconnus, sans dévoiler à une interface de dialogue en considéré comme l’auteur de la Libertés de presse leur véritable identité : « Nous vou- direct. Le procédé est un peu lourd, première encyclopédie, Les Etymo- FRANCE-CULTURE lions intégrer le monde numérique au mais il participe de l’obsession de logies. – (Reuters.) Le troisième dimanche monde réel, mélanger Internet à la Balz Roth d’ouvrir le réseau sur le de chaque mois à 16 heures vraie vie, et provoquer la communica- monde réel. ESCROQUERIES ࡯ tion », explique Balz Roth, cofonda- Avec 15 000 pièces vendues de- a La National Consumer League A la « une » du Monde teur et directeur de l’entreprise. puis mars 2000, et plus de 40 000 (association américaine de défense RFI Sweetshirt noir floqué d’un énor- comptes ouverts, la marque fédère des consommateurs) a calculé que Du lundi au vendredi à 12 h 45 et 1 h 10 (heures de Paris) me [email protected] sur le poitrail, clients de Skim.com, qui reçoivent vent de quelques histoires d’amour déjà une communauté de jeunes 78 % des plaintes reçues en 2000 ࡯ collier de chien rose Punkglam avec d’emblée leur adresse électronique nées grâce à nous, mais notre urbains suisses. Sans surprise, lors- par ses services pour escroquerie un numéro gravé au poinçon, panta- accessible sur le site de la marque, concept est encore trop récent pour qu’ils se contactent sur Internet sur Internet concernent des ventes La « une » du Monde lon baggy tatoué au genou, pulls à tout internaute peut ouvrir un avoir suscité beaucoup de contes de après d’être repérés dans la rue, ils aux enchères. Les pertes déclarées BFM Du lundi au vendredi capuche, survêtements sexy… : cha- compte chez Skim.com. Dans l’es- fées, avoue Balz Roth. Nous avons parlent surtout de fêtes, de mode et se montent en moyenne à 326 dol- à 13 h 06, 15 h 03, 17 h 40 que vêtement ou accessoire devient prit des responsables du projet, les volontairement ciblé un petit nombre de nouvelles technologies. lars. Selon le site eBay, « seule une Le samedi une invitation à la conversation, retrouvailles les plus improbables de magasins, qui ont la réputation transaction sur 40 000 débouche sur 13 h 07, 15 h 04, 17 h 35 une entrée en matière. En plus des sont désormais possibles : « J’ai eu d’imprimer les tendances du street sty- Géraldine Faes une fraude avérée ». – (Reuters.)

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RADIO-TÉLÉVISION LE MONDE / SAMEDI 17 FÉVRIER 2001 / 31 VENDREDI 16 FÉVRIER GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

23.30 Si j’ose écrire. 14.25 Miss Missouri aa DÉBATS Spécial Foire du livre de Bruxelles 2001. MUSIQUE Elie Chouraqui (France, 1989, TÉLÉVISION ARTE Invités : Jean-Pierre Verheggen, 105 min) %. Ciné Cinémas 2 18.00 Studio ouvert. Sarane Alexandrian. RTBF 1 20.10 Kenny Burrell Trio. 15.00 Chaque soir à neuf heures aa TF 1 19.00 Tracks. Magazine. Les hommes politiques à la télévision. 0.55 Envoyé spécial. Avec Sherman Ferguson, percussions ; Jack Clayton (Grande-Bretagne, 1967, 19.45 Météo, Arte info. Invité : Alain Duhamel. Public Sénat Bob Magnusson, basse. Muzzik Les termites : l’invasion silencieuse. v.o., 105 min). TCM 17.35 Sunset Beach. 20.15 La Vie en feuilleton. 22.00 Le Viol, un crime La Corée du Nord : le cri sans voix 22.55 James Brown. Au Chastain Park 16.20 Chungking Express aa Terminus Paris-Nord. [5/5]. des hirondelles errantes. d’Atlanta, en 1984. Canal Jimmy 18.25 Exclusif. Pour quelques mois ou pour la vie. de guerre. Forum Wong Kar-Wai (Hongkong, 1994, 19.05 Le Bigdil. Les cyberbébés. France 2 23.45 Chopin et Schumann v.o., 100 min) &. Cinéfaz 20.45 La Maison d’Alexina. 20.00 Journal, Météo. 20.30 Vivre en paix aa Téléfilm. Mehdi Charef. MAGAZINES par Vitaly Samoshko. 20.55 Toute la magie du monde. DOCUMENTAIRES Au théâtre du Châtelet, en 2000, Luigi Zampa (Italie, 1947, N., 22.15 Grand format. La Kalachnikov. lors des Midis musicaux. Mezzo v.o., 90 min) &. Ciné Classics 23.15 Sans aucun doute. 23.50 Furie aaa 18.40 Nulle part ailleurs. Victimes de harcèlement. Film. Fritz Lang (v.o.). Invités : Jean Guilaine, 20.15 La Vie en feuilleton. [5/5]. Arte 20.45 Le Pirate aaa Vincent Cassel. Canal + THÉÂTRE Vincente Minnelli (Etats-Unis, 1948, 1.00 Les Coups d’humour. 20.30 To Sang Fotostudio. Planète v.o., 105 min). TCM 19.00 Tracks. Arte M6 20.55 Evénement. L’Exécution. Odyssée 23.25 Reviens dormir à l’Elysée. 21.00 Le Plus Sauvage FRANCE 2 19.30 Rive droite, rive gauche. 21.00 Civilisations. 18.00 Highlander &. Best of. Paris Première Pièce de Georges Folgoas. Mise d’entre tous aa Guerre et civilisation. [5/8]. Histoire en scène de Michel Roux. Festival Martin Ritt (Etats-Unis, 1963, 17.05 Un toit pour trois. 18.55 Le Flic de Shanghai &. 20.05 C’est la vie. Parents à mi-temps. TSR 21.00 Un siècle de danse. [5/5]. Mezzo N., v.o., 110 min) &. Cinétoile 17.35 Viper. 19.54 Le Six Minutes, Météo. 20.40 Thalassa. 21.05 Vivre avec les yeux. Planète TÉLÉFILMS 21.00 Frantic aa 18.25 Tutti frutti. 20.05 Une nounou d’enfer &. Les requins de l’archipel. France 3 Roman Polanski (Etats-Unis, 1987, 19.15 Qui est qui ? 20.40 Décrochages info, Cinésix. 21.00 Recto Verso. 22.00 Civilisations. 120 min) &. Cinéfaz Ombres chinoises. [3/3]. Histoire 20.45 La Maison d’Alexina. 19.50 Un gars, une fille. Avec Patrice Leconte. Paris Première 20.50 Roswell. [Pilote]. La révélation &. Mehdi Charef. Arte 22.30 Heat aa 20.00 Journal, Météo. Soupçons &. 21.00 Rock Press Club. 22.00 Les Tribus du rock. [6/6]. Michael Mann (Etats-Unis, 1995, The Prog Rock Years. Canal Jimmy 20.55 Maigret et la croqueuse 20.55 Maigret et la croqueuse Michael Jackson. Canal Jimmy 165 min) ?. TSR 22.35 Sliders, les mondes parallèles. 22.05 Souquez ferme. Planète de diamants. 22.30 En avant la musique aa de diamants. Un monde de tornades &. 22.00 Faut pas rêver. André Chandelle. France 2 Téléfilm. André Chandelle. Un monde sans ressource &. Libye : Champs de blés du désert. 22.15 Grand format. La Kalachnikov. Arte Busby Berkeley (Etats-Unis, 1940, N., France : Le roi du poulet. v.o., 130 min). TCM 22.35 Bouche à oreille. 0.20 Brooklyn South &. 22.20 Les Dossiers de la Crime. 22.40 Bouillon de culture. Espagne : La vallée du sel. Enquêtes médico-légales. SÉRIES 22.35 L’Oncle Harry aa Invitée : Alice Monier. France 3 Robert Siodmak (Etats-Unis, 1945, N., De la Révolution à la mort Au cœur de la preuve. L’affaire de Napoléon. 22.40 Bouillon de culture. du gang des postiches. 13ème RUE v.o., 85 min) %. Ciné Classics 20.45 New York District. 0.00 Journal, Météo. RADIO De la Révolution à la mort 22.20 L’Egypte. [2/5]. Odyssée Une employée modèle. de Napoléon. Invités : Jean Tulard, Intérêts fatals. 13ème RUE 0.25 Histoires courtes. Laurent Joffrin, Jérôme Garcin, 22.35 Gens de la Lune. Quand j’étais photographe. FRANCE-CULTURE Dominique de Villepin, René Maury et Ruwenzori 95. Planète 20.50 Roswell. Denis Polge et Laurent Perreau &. La révélation. &. Soupçons. &. M6 François Candé-Montholon. France 2 23.15 La Terre en question. Technologie, 0.45 Mezzo l’info. 20.30 Black & Blue. 22.35 Sliders, les mondes parallèles. 23.15 Sans aucun doute. la rançon de la gloire ? Odyssée 21.30 Cultures d’islam. [3/4]. Un monde de tornades. &. M6 Victimes de harcèlement. FRANCE 3 22.12 Multipistes. Invitée : Andréa Ferréol. TF 1 22.45 La Vie à cinq. SPORTS EN DIRECT 22.30 Surpris par la nuit. 23.20 On ne peut pas plaire Strip-tease. &. Téva 17.50 C’est pas sorcier. 0.05 Du jour au lendemain. à tout le monde. France 3 20.30 Football. D 2 (29e journée) : 23.25 Taxi. Sugar Ray Nardo 18.15 Un livre, un jour. Le Havre - Sochaux. Eurosport (v.o.). Série Club 18.20 Questions pour un champion. FRANCE-MUSIQUES 18.50 Le 19-20 de l’information, Météo. 20.10 Tout le sport. 20.05 Concert franco-allemand. Donné en direct de la Grande salle 20.20 Mezrahi et ses amis. de l’ancien Opéra de Francfort et émis 20.40 Thalassa. Les requins de l’archipel. simultanément sur les radios de Berlin, 22.00 Faut pas rêver. Libye : Champs de Leipzig et Sarrebruck, par le Chœur ARTE FRANCE 2 CINÉ CINÉMAS 2 blés du désert. France : Le roi du philharmonique de Prague et poulet. Espagne : La vallée du sel. l’Orchestre symphonique de la Radio de Francfort, dir. Hugh Wolff, 20.45 La Maison d’Alexina 20.55 Maigret 22.55 La Veuve Couderc aa 23.00 Météo, Soir 3. Henrietta Lednarova, soprano : œuvres 22.55 La Veuve Couderc aa de Dvorak, Janacek. Ils sont cinq, une fille et quatre et la croqueuse de diamants Pierre Granier-Deferre a traduit Pierre Granier-Deferre. 23.20 On ne peut pas plaire garçons, entre enfance et adoles- Rien ne vaut un bon Maigret pour avec une sorte de perfection la fa- Avec Simone Signoret, Alain Delon à tout le monde. 22.30 Alla breve. Arco vivo pour violoncelle, de Dao, Christophe Roy (rediff.). cence. Psychologiquement pertur- donner envie de replonger dans le meuse « atmosphère Simenon », (Fr., 1971, 85 min) %. Ciné Cinémas 2 23.00 Le Locataire aa CANAL + 22.45 Jazz-club. En direct du Sunside, bés, ces gamins végètent dans une fleuve Simenon. C’est le cas avec comme il l’avait déjà fait avec Roman Polanski (France, 1976, à Paris. classe dite « de rattrapage » où ce téléfilm réalisé par André Chan- Le Chat, en revenant au réalisme 125 min) !. Cinéfaz f En clair jusqu’à 21.00 RADIO CLASSIQUE leur vieux maître alcoolique (Phi- telle, adapté et dialogué par Daniel psychologique des années 1940- 23.50 Furie aaa 18.00 Futurama &. Fritz Lang (Etats-Unis, 1936, N., lippe Clay) s’épuise à leur in- Tonachella du roman Le Charretier 1950. Le travail narratif de la mise v.o., 90 min). Arte 18.25 Nulle part ailleurs. 20.40 Les Rendez-vous du soir. culquer quelques bribes de savoir. et la Providence. Narration bien en scène, l’étude de caractères, 20.35 Allons au cinéma ce week-end. Ingres et la musique. Deuxième Années 0.00 Le jour se lève aaa de Pélerinage : œuvres de Liszt, A la mort de l’enseignant, les structurée, décors et images soi- sont très attachants. Les décors na- Marcel Carné (France, 1939, 21.00 En face a Film. Mathias Ledoux %. Gounod, Haydn, Beethoven, Gluck, élèves sont confiés à une jeune et gnés, interprétation solide de Bru- turels et les intérieurs ont une pré- N., 90 min) &. Ciné Classics Paganini, Mendelssohn-Hensel. 0.40 Saadia aa 22.30 Payback a 22.45 Les Rendez-vous du soir (suite). douce éducatrice qui les emmène no Cremer en Maigret caustique et sence sensible. Simone Signoret et Albert Lewin (Etats-Unis, 1953, Film. Brian Helgeland !. Œuvres de Dvorak, Heise, Sibelius, en Normandie. impavide. Alain Delon sont admirables. v.o., 90 min). TCM 0.10 Boxe. Nielsen.

SAMEDI 17 FÉVRIER GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

DÉBATS 18.45 La Colonne de feu, histoire MUSIQUE 13.00 La Voce della luna aa TÉLÉVISION LA CINQUIÈME/ARTE de la naissance de l’Etat Federico Fellini (Italie, 1989, 120 min) &. Cinétoile 12.10 et 17.10 d’Israël. [7/7]. Planète 19.15 Chefs-d’œuvre de la musique 13.10 Cul-de-sac aaa TF 1 14.00 Les Prairies du vent. Le Monde des idées. LCI 19.05 Aventures françaises. du XIXe siècle. Par l’Orchestre Roman Polanski (GB, 1965, N., 15.00 Sur les chemins du monde. 21.00 Stones, les papys En Bretagne. Odyssée et les Chœurs du Sinfonia de Lyon, 110 min) &. Cinéfaz 15.40 Flipper. Tribus d’Afrique [5/5]. dir. Jean-Claude Guérinot. Muzzik 13.35 Vivre en paix aa Les Dinkas du Soudan. du rock. Forum 19.55 Danger réel. 16.30 Will & Grace. 16.00 Etapes [2/5]. New York Emergency. 13ème RUE 21.00 Soirée Mozart. Luigi Zampa (Italie, 1947, N., 22.00 Les Folles de mai. Forum v.o., 90 min) &. Ciné Classics 17.00 Beverly Hills. Dans le Sud tunisien. 20.15 Palettes. Don Giovanni. Opéra. Mise en scène de 17.50 Sous le soleil. 16.30 Découverte. Le Brésil. 23.00 L’Agriculture d’hier sera-t-elle Michel Hampe. Par l’Orchestre du 14.00 Bonnie and Clyde aa Les Monts Jingting en automne, 18.50 Le Bêtisier du Net. 17.30 Les Intrus. [7/12]. celle de demain ? Forum de Zhu Ruoji, dit Shitao. Arte Gürzenich de Cologne et les Chœurs de Arthur Penn (Etats-Unis, 1967, Le gang des mangoustes. l’Opéra, dir. James Conlon. v.o., 120 min). TCM 19.55 Bloc Modes. 18.05 Le Magazine de la santé. 20.30 Stéphane Grappelli. 0.00 Symphonie no 25, par l’Orchestre [1/2]. Portrait rêvé. Planète 16.00 Capitaine sans peur aa 20.00 Journal, Tiercé, Météo. MAGAZINES philharmonique de Vienne, Raoul Walsh (Etats-Unis, 1951, 19.00 Histoire parallèle. 20.30 La Terre en question. dir. Karl Böhm. Mezzo 20.55 L’Emission des records. 19.45 Météo, Arte info. 120 min). TCM Invité : Anthony Kavanagh. 14.15 Bouillon de culture. Technologie, la rançon 23.25 Robbie Williams. 16.25 Le jour se lève aaa 20.00 Le Dessous des cartes. De la Révolution à la mort de la gloire ? Odyssée 23.15 Sous le charme du mal. A Londres, en 1998. Paris Première Marcel Carné (France, 1939, Téléfilm. Doug Campbell ?. 20.15 Palettes. Les Monts Jingting en de Napoléon. Invités : Jean Tulard, 20.45 L’Aventure humaine. N., 90 min) &. Ciné Classics automne, de Zhu Ruoji, dit Shitao. Laurent Joffrin, Jérôme Garcin, Le Trésor de la jonque THÉÂTRE 18.00 Petulia aa 0.50 Le Temps d’un tournage. 20.45 L’Aventure humaine. Dominique de Villepin, René Maury engloutie. Arte 0.55 TF 1 nuit, Météo. et François Candé-Montholon. TV 5 Richard Lester (GB, 1968, Le Trésor de la jonque engloutie. 21.00 Encyclopédies. [5 et 6/6]. v.o., 105 min). TCM 21.45 Metropolis. Spécial Festival de Berlin. 14.40 Place au livre. LCI Toutes les drogues du monde. 23.45 Lily et Lily. Pièce de Grédy. Mise 22.50 L’Année de tous FRANCE 2 Le Nouvel An tibétain en Suisse. 18.00 Courts particuliers. Drogues : solutions de rechange. en scène de Pierre Mondy. Festival Architectures : Visions d’avenir à Sami Bouajila. Paris Première Quel avenir pour la drogue ?Histoire les dangers aa Peter Weir (Australie, 1982, 13.35 Savoir plus santé. Alzheimer, Londres et à Bonn. Reconstitution 18.15 Des racines et des ailes. 21.00 René la Canne. TÉLÉFILMS v.o., 115 min) &. TCM Parkinson, sclérose en plaques : de la « Liste de Linz ». Au-delà des préjugés. Genèse d’une légende. Odyssée de nouveaux progrès. 22.45 La Vie de Marianne. Une vie à part entière. Téléfilm. Benoît Jacquot [2/2]. 14.35 Rugby. Magazine. Zip Zap Circus contre l’apartheid. 21.50 L’Histoire du monde. 0.20 Music Planet. Suède, 19.05 L’Aigle rouge. Jim Goddard 15.00 Tournoi des VI Nations. Les prisonniers du feu. TV 5 La Famille de l’homme. les nouvelles figures du rock. [2/2]. Odyssée [1 et 2/2]. &. Ciné Cinémas Irlande - France 18.55 Union libre. France 2 22.00 Encyclopédies. 20.30 Les Jeunes Filles. 17.00 Ecosse-Pays de Galles. 19.00 Histoire parallèle. L’Aventure de l’art moderne. Lazare Iglesis [1 et 2/2]. Festival 18.55 Union libre. M6 Semaine du 17 février [11/13]. Histoire 19.55 et 20.50 Tirage du Loto. 1951 - France-Angleterre : de la 20.40 Le Porteur de destins. 15.15 C-16 &. 22.05 Hollywood Backstage 17. Denis Malleval. France 3 nationalisation à la privatisation. Les coulisses de l’industrie 20.00 Journal, Météo. 16.10 Los Angeles Heat &. Invité : Anthony Rowley. Arte du rêve. Ciné Classics 20.50 Princesse Alexandra. 20.55 Les 16es Victoires 17.10 Bugs &. 19.30 + de zapping. Canal + 22.05 Les Légendes de l’horreur. Denis Amar [1 et 2/2]. Téva de la musique. A l’Olympia à Paris. 18.10 Amicalement vôtre &. 20.30 Le Club. [4/4]. Le chien 22.45 La Vie de Marianne. 0.05 Journal, Météo. 19.10 Turbo, Warning. Jean-Jacques Beineix. Ciné Classics des Baskerville. Ciné Cinémas Benoît Jacquot [2/2]. Arte 19.54 Le Six Minutes, Météo. 21.05 Thalassa. 22.25 Crossroads. Planète 23.15 Sous le charme du mal. FRANCE 3 20.05 Plus vite que la musique. Surfers Paradise. TV 5 22.45 Dans les coulisses de... Doug Campbell. ?. TF 1 20.40 Politiquement rock. 21.35 Planète Terre. La vie de camping. France 3 0.55 Le Cri du silence. 15.20 Keno. 20.50 La Trilogie du samedi. Rafting en Russie. TMC 22.45 L’Honneur perdu Jacques Malaterre. %. Téva 15.25 Destination pêche. Charmed. Faces cachées. 21.45 Metropolis. L’Yonne. des Dominici. Odyssée 21.40 The Sentinel. Les champions &. Spécial Festival de Berlin. Le Nouvel 15.55 La Vie d’ici. 22.35 Roswell. Le temps d’un rêve &. An tibétain en Suisse. Architectures : 0.00 Vivre avec les yeux. Planète SÉRIES 18.10 Expression directe. CGPME. 23.30 Au-delà du réel, l’aventure Visions d’avenir à Londres 0.10 Les Tribus du rock. [6/6]. 18.15 Un livre, un jour. continue. Le dernier repas %. et à Bonn. Reconstitution The Prog Rock Years. Canal Jimmy 18.10 Amicalement vôtre. 23.00 Kamikaze aa 18.20 Questions pour un champion. Sursaut de conscience &. de la « Liste de Linz ». Arte Didier Grousset. 0.20 Music Planet. Suède, Le coureur de dot. &. M6 18.50 Le 19-20 de l’information, Météo. 22.30 La Route. les nouvelles figures du rock. Arte Avec Michel Galabru, 18.25 First Wave. Richard Bohringer (France, 1986, 20.10 Tout le sport. Invitées : Mylène Demongeot, L’habit ne fait pas le moine. 13ème RUE Corinne Lepage. Canal Jimmy 90 min) %. Ciné Cinémas 3 20.20 Le Journal du tournoi. RADIO 23.15 Rock Press Club. SPORTS EN DIRECT 20.00 Vidocq. Le chapeau 20.40 Le Porteur de destins. de l’empereur. &. Ciné Classics Michael Jackson. Canal Jimmy Téléfilm. Denis Malleval. FRANCE-CULTURE 0.25 Pendant la pub. 14.00 Ski de fond. Championnats 20.15 Les Simpson. 22.20 Météo, Soir 3. Invité : Jean-Marc Barr. TMC du monde. 10 km poursuite Homer et sa bande. &. Canal + 22.45 Dans les coulisses de... messieurs, style libre. Eurosport La vie de camping. 20.00 Voie carrossable. Le cannibalisme 0.30 Saga-Cités. Le docteur 20.40 La Cape et l’Epée. Canal + musical. Invités : les Dustbreeders. 23.40 Les Envahisseurs. L’expérience. est dans l’escalier. France 3 15.00 Rugby. Tournoi des VI Nations. 20.50 Charmed. Faces cachées. M6 20.50 Mauvais genres. 0.55 Tribales. Irlande - France. France 2 0.30 Saga-Cités. 22.15 Columbo. En toute amitié. TSR Le docteur est dans l’escalier. 22.05 Etats de faits. Llanto por Ignacio 15.00 Tennis. Tournoi féminin de Nice. Histoires de candidat(e)s : ou les Sánchez Mejías. France 3 Demi-finales. Eurosport -TMC 22.30 Oz. Plan B (v.o.). !. 0.55 Tribales. raisons d’un engagement citoyen. Partie de dames (v.o.). !. Série Club 17.00 Rugby. Tournoi des VI Nations. Llanto por Ignacio Sánchez Mejías. 23.00 Œuvres croisées. Jean-Pierre Faye. DOCUMENTAIRES Ecosse - Pays de Galles. France 2 22.35 Roswell. Le temps d’un rêve. &. M6 17.00 Bobsleigh. Coupe du monde 23.30 Au-delà du réel, CANAL + FRANCE-MUSIQUES 17.10 Viols de guerre. Planète massculine. Bob à deux. 1re manche. l’aventure continue. e 15.25 Babylone yé-yé. [8/12]. 19.00 2 manche. A Calgary. Eurosport Le dernier repas. %. 19.30 L’Italienne à Alger. 17.30 Sur les chemins du monde. Luttes fratricides, 1er round. Opéra de Rossini. Par le Chœur et 17.15 Football. D1 (27e journée) : Sursaut de conscience. &. M6 Les Intrus. [7/12]. La Cinquième 15.50 Eddy Time. l’Orchestre du Metropolitan Opéra Marseille - Paris-SG. Canal + s Envahisseurs. 23.40 Le de New York, dir. Bruno Campanella, 17.35 Anthony Hopkins. Ciné Cinémas L’expérience. France 3 16.55 Football. Magazine. 20.00 Volley-ball. Championnat de France 17.15 Marseille - PSG. Jennifer Larmore (Isabella). 18.15 Enquêtes médico-légales. Pro A masculine. 0.05 Sex and the City. 23.00 Le Bel Aujourd’hui. Par le Chœur Poste mortelle. Planète Tourcoing - Paris. Eurosport Hot Child in The City (v.o.). Téva f En clair jusqu’à 21.00 et la Maîtrise de Radio France e 19.20 Le Journal. et l’Orchestre national de France, 18.15 Guerre et civilisation. 20.00 Football. D1 (27 journée) : 1.10 Twin Peaks. 23.00 Le Dernier des hommes aaa [5/8]. L’ère des révolutions. Histoire Lens - Rennes. TPS Foot Episode n0 18 (v.o.). %. 13ème RUE 19.30 + de zapping. dir. Pascal Rophé, Philippe Dormoy, Friedrich Wilhelm Murnau. récitant : Œuvres de Schoeller, 20.15 Les Simpson &. Avec Emil Jannings, Matalon, Marcland. Maly Delschaft (All., 1924, muet, 20.40 Samedi comédie. N., v.o., 105 min) &. Ciné Classics La Cape et l’Epée. 23.00 Le Clan des irréductibles aa 21.00 H. Une histoire RADIO CLASSIQUE Paul Newman (Etats-Unis, 1971, de service militaire &. 21.25 Mes pires potes. [11/24]. 20.00 Les Rendez-vous du soir. v.o., 115 min) &. Ciné Cinémas 1 Johann Heinrich Schmelzer. Deux 23.20 Mad Max aa Le bonheur est dans le marais &. 21.50 Samedi sport. Sonates concertantes, de Castello, FRANCE 2 ODYSSÉE CINÉ CINÉMAS 3 George Miller (Australie, 1979, par Europa Galante ; Œuvres de v.o., 90 min) !. Cinéfaz 22.20 Jour de foot. Les meilleurs es Schmelzer, Legrenzi, Froberger, 20.55 Les 16 Victoires 21.00 René La Canne, 23.00 Kamikaze aa 0.45 Le Rendez-vous aa moments de la 27e journée de D 1. Reincken, Vejvanovsky, Biber. de la musique genèse d’une légende Albert, vieil inventeur surdoué, Sidney Lumet (Etats-Unis, 1968, 23.20 Aussi profond que l’océan a 22.00 Da Capo. La pianiste Annie Fischer. Après la musique classique et le René Girier, dont le surnom de Re- employé dans une firme d’électro- 105 min). TCM Film. Ulu Grosbard &. Œuvres de Mozart, Schumann, Bartok. 0.50 Mad Max 2, le défi aa jazz, fêtés lundi 12 février, place né La Canne est dû à une balle en- nique, est licencié. Enfermé dans George Miller (Australie, 1981, 95 min) ?. Cinéfaz aux variétés. Jean-Luc Delarue, ac- caissée dans la jambe lors d’un son pavillon, devant sa télévision, SIGNIFICATION DES SYMBOLES compagné de Frédérique Bedos, coup foireux, fut l’enfant chéri des il est agacé par les manières des 1.00 La Femme défendue aa Philippe Harel (France, 1997, est chargé d’animer cette cérémo- journaux d’avant et d’après- présentateurs, et met au point une Les codes du CSA Les cotes des films 100 min) &. Ciné Cinémas 2 & a nie de remise de prix qui devrait guerre, autant pour les casses qu’il arme qui les tue à distance lors- 1.10 Mobutu, roi du Zaïre aa Tous publics On peut voir % aa durer jusqu’à minuit, présentée en mit au point que pour ses évasions qu’ils parlent en direct. Scénario Thierry Michel (France - Belgique - Accord parental souhaitable A ne pas manquer Zaïre, 1999, 130 min) &. Canal + ? Accord parental indispensable aaa Chef-d’œuvre ou classique direct de l’Olympia à Paris. Des réussies. Ce gangster est le héros de Luc Besson et Michèle Halbers- 2.20 Nous les femmes aa ou interdit aux moins de 12 ans Les symboles spéciaux de Canal + aménagements ont été apportés de ce documentaire écrit par tadt, réalisation de Didier Grous- Alfredo Guarini, Roberto Rossellini, ! Public adulte DD Dernière diffusion dans les procédures de vote et de Laurent Sorcelle et Eric Dieltin, et set, qui fut premier assistant de Luigi Zampa, Luchino Visconti et Interdit aux moins de 16 ans d Sous-titrage spécial pour Gianni Franciolini (Italie, 1953, N., v.o., # nouveaux prix créés. réalisé par Philippe Bernard. Besson. Galabru est étonnant. 100 min) &. Ciné Classics Interdit aux moins de 18 ans les sourds et les malentendants 32

SAMEDI 17 FÉVRIER 2001 En Allemagne, le transport secret de résidus Déçus par le plan Le menu du chef Glavany, les éleveurs par Pierre Georges radioactifs vers la France soulève un tollé CERTAINS MATINS, la lassi- pas avec l’angoisse permanente ont manifesté tude submerge. A quoi bon ! de manger, ce luxe des pays sans Tout est foutu, noir, sinistre, famine, des repus déjà tortillés En France, des députés demandent si la Cogema n’a pas violé la loi dans plusieurs villes désespéré. Adieu veau, vache, par une indigestion de peurs et cochon, mouton. Le glas sonne de potentielles infections, man- « IL N’Y A PAS de transports dus de Mox ont eu lieu alors bustible » en provenance de DANS LE CADRE de la semaine sur nos campagnes. Millet est ger en paix et sans même lire secrets, il n’y a pas de transports illé- qu’aucune autorisation de retraite- Hanau. Or les matières expédiées d’action décidée par la FNSEA et le mort ! En bêlant, en pleurant odieusement son journal à gaux ». Le ministre de l’environne- ment ne leur avait été accordée. Les ne satisfont pas les spécifications Centre des jeunes agriculteurs, de déjà, la tête baissée et résignée table, ce qui, outre l’atteinte à la ment allemand, le Vert Jürgen Trit- deux usines de la Hague, UP3 et d’un combustible pouvant être uti- nouvelles manifestations d’éleveurs, en une procession panurgienne, courtoisie, constitue désormais tin, subit les critiques depuis qu’il UP2-800, n’ont pas reçu la licence lisé dans un réacteur nucléaire : fortement touchés par la crise de la nous irons nous finir au Salon de un frein à la digestion. a dû reconnaître l’existence de qua- de traiter les « rebuts de fabrication d’après Helmut Rupar, directeur vache folle et la chute des cours, ont l’agriculture, Salon des poisons, Manger en paix parce que tre transports de résidus de Mox Mox » : une enquête publique a été du site de Hanau, elles sont consti- eu lieu jeudi 15 février dans plu- prions et autres malédictions ! tout de même, que l’on sache, (mélange d’uranium et de pluto- conclue en juin 2000, mais le décret tuées d’un mélange de vieux pluto- sieurs villes. La plupart de ces Assez ! N’en jetez plus, la nous n’en sommes pas encore nium) vers la France en 2000 (Le d’autorisation ne sera signé, au nium ne répondant pas aux nor- actions se sont déroulées sans inci- cour de ferme est pleine ! Assez au stade du couteau à barillet et Monde du 15 février 2001). Selon mieux, qu’à l’été 2001. mes de qualité, de pastilles de Mox dent, mais ici ou là les paysans, de ce principe de précaution, de la fourchette de serial empoi- M. Trittin, ces transports effectués rejetées de la fabrication, de pluto- déçus par la rencontre qu’avaient louable dogme, virant à l’obses- sonneur ! Que passer à table par la Cogema (onze sont encore FAIT ACCOMPLI nium liquide provenant de Karlsru- eue le matin leurs responsables, ain- sion. Assez des alarmes perma- comme déjà à la table des trépas- prévus) découlent du démantèle- Une ancienne usine, UP2-400, he. Ce mélange n’était pas conçu si que les industriels de la viande, nentes. De ces panneaux par- sés, avec un moral de suicidaire, ment du centre de fabrication de pourrait techniquement retraiter comme combustible et n’aurait pu avec Jean Glavany, ministre de l’agri- tout dressés : « Malbouffe, dan- ce n’est pas une vie, et déjà plus combustible de Hanau, inactif les rebuts, mais elle ne fonctionne brûler dans un réacteur. culture et de la pêche, se sont heur- ger ! », de ces parapluies par- un projet convivial. depuis 1991 : « Ils étaient nécessai- qu’au ralenti depuis 1994, et les Les experts devront donc déter- tés aux forces de l’ordre. tout ouverts à grand fracas com- Manger tranquillement. Sans res. Toute autre manière d’agir autorités souhaitent sa fermeture. miner si la Cogema n’a pas outre- A Nancy, après avoir étalé du me cuirasses de responsables oublier que des agriculteurs ont aurait entravé le démantèlement ». Aucune autorisation de retraite- passé l’autorisation de la direction fumier et incendié des pneus, deux pas coupables. Assez de crier au pu déraper en effet. Confondre Ces transports, selon le ministre, ment des résidus par UP2-400 ne de la sûreté des installations cent cinquante éleveurs ont lancé loup, matin, midi et soir pour les quantité et qualité, productivis- n’étaient pas concernés par l’inter- lui a été accordée. Il semble donc nucléaires en important, non pas pétards et pavés vers les CRS. A Tul- Petit Chaperon bouffe. Mère- me et production, ruminants et diction décidée en 1998, lorsqu’on que la Cogema ait voulu placer les du « combustible », mais des rebuts le, devant la direction départementa- Grand comme vous avez de jolis carnivores. Bref, inventer la s’est aperçu que les convois de autorités devant le fait accompli. inutilisables. le de l’agriculture, et à Guéret, où dents. C’est pour mieux creuser vache d’or des apprentis sor- combustibles irradiés dépassaient L’importation des rebuts pose un des paysans ont tenté de desceller ta tombe, mon enfant. ciers et payer aujourd’hui par là le taux de contamination autorisé. autre problème juridique : par let- Hervé Kempf les grilles de la préfecture, des inci- C’est décidé donc. Désormais où ils ont abusé. On le sait, ils le M. Trittin a dû s’expliquer jeudi tre du 27 avril 1999, la DSIN autori- et Arnaud Leparmentier dents ont aussi été signalés. A on prend le maquis. A table. A savent désormais. Alors faisons 15 février devant le Bundestag, et a sait l’entreposage d’un « lot de com- (à Berlin) Lisieux, des manifestants ont essayé table, maintenant et tout de sui- au mieux pour que cela change, été critiqué par les Verts et le parti de pénétrer dans une salle où se trou- te ! Mangeons dangereusement. sans vouloir la mort de l’agricul- social-démocrate (SPD). « Il aurait vait Daniel Vaillant, ministre de l’in- Côte de bœuf, maestro, et vive- teur et de l’agriculture. été bien de jouer carte sur tables », térieur, venu soutenir Yvette Roudy, ment pour abréger nos souffran- Et pour le reste, gardons nos a protesté le député SPD Michael Une requête administrative contre candidate PS aux élections municipa- ces. Ris de veau et qu’on en finis- vraies craintes, nos vraies peurs, Müller, tandis que la coprésidente les. D’autres actions significatives se se. Cervelle de mouton, Léon, et nos vraies précautions, et pas des Verts, Claudia Roth, a estimé sont déroulées à Bar-le-Duc, Lons-le- sans trembler. seulement en principes, pour que « la population a le droit de les concepteurs de l’hôpital Pompidou Saunier, Tarbes, Clermont-Ferrand, C’est décidé. Haut les cœurs, d’autres dangers bien réels ceux- savoir ce qui est transporté ». Rodez, Strasbourg. Par ailleurs, les et les fourchettes. Nous voulons là dans l’acharnement et l’effica- En France, la députée Michèle LA DIRECTION de l’Assistance l’hôpital par le président de la Répu- éleveurs ont multiplié les contrôles pouvoir passer à table, sans cité qu’ils mettent à tuer chaque Rivasi (app. PS, Drôme) juge qu’il Publique-Hôpitaux de Paris (AP- blique et le maire de Paris. La requê- de cargaisons transportées par des peur, ni fantasmes. Sans être jour. Pour l’instant, du moins, la s’agit d’un « trafic illicite », tandis HP) a indiqué, vendredi 16 février, te visera l’architecte de l’établisse- camions frigorifiques, par exemple à allé auparavant choisir notre vache folle n’est qu’une pauvre que Christian Bataille (PS, Nord) qu’une requête allait être prochai- ment, Aymeric Zubléna, le construc- la frontière franco-allemande. perpétuelle concession ou amatrice dans la décimation du rappelle qu’« un préalable à toute nement déposée devant le tribunal teur, la société Cegelec-Dolbeau, D’autres opérations coups de poing, signer chez le notaire une dona- genre humain. Il est d’autres opération commerciale est que les administratif afin de déterminer les ainsi que le bureau d’études, Sode- dans des cantines, des supermarchés tion au dernier vivant, au der- clients assassins, de plus nette- Allemands reprennent leurs déchets éventuelles responsabilités commi- teg. D’une superficie de 120 000 m2, ou des abattoirs ont été signalées nier vif déjà à moitié mort. Nous ment boulimiques, qui prélè- à La Hague. Cette opération n’est ses dans la conception et la cons- l’HEPG dispose d’une capacité tota- dans le Rhône, la Moselle, l’Allier et voulons manger tranquille. Mais vent inlassablement et cruelle- donc pas acceptable. » Les ques- truction de l’Hôpital européen le d’accueil de 827 lits. en Tarn-et-Garonne. pas de cette tranquillité-là, anti- ment leur dîme. Tabac, alcool, tions sur la légalité de ces trans- Georges-Pompidou (HEPG). Une Les syndicats de paysans se sont chambre sans cesse soulignée route, cancer, sida, famine, épi- ports se multiplient par ailleurs. La épidémie de légionnellose s’était OUVERTURE DÉCALÉE tous déclarés déçus après les annon- de la paix des cimetières. démies. Le voilà plutôt le noir et loi de 1991 n’autorise l’importation déclarée en décembre dernier dans En décembre l’une des hypothè- ces de Jean Glavany à l’issue de la Manger en paix en effet, et contemporain menu du chef ! de déchets radioactifs que pour le cet établissement ultra-moderne ses avancées par la direction pour table ronde. Le ministre s’est engagé retraitement. Or les arrivées de rési- situé dans le XVe arrondissement expliquer la survenue de l’épidémie à accroître sensiblement les quanti- de Paris, épidémie qui avait fait de légionnellose ne retenait pas un tés de viande retirées du marché sept cas dont deux mortels. Le lien défaut dans les circuits d’eau, mais pour être congelées ou détruites, entre ces décès et l’infection bacté- le fait qu’en raison de l’ouverture mais il a dit devoir attendre la ren- rienne n’avait pas été formellement décalée des services et de l’arrivée contre des Quinze, le 26 février, établi. progressive des malades une partie pour mettre en place des aides direc- Selon Le Figaro du 16 février, un de ces circuits n’avaient pas été mis tes, les éleveurs (qui accusent les rapport daté de février 2000 éma- en service. La controverse quant abattoirs de spéculer à la baisse des nant de l’Office français d’ingénie- aux possibles responsabilités des cours) demandant à l’Etat au moins rie sanitaire détaillait avec précision concepteurs et des constructeurs 2 000 francs de compensation par les risques sanitaires inhérents à de l’HEGP est d’autant plus vive animal. Pour la FNSEA le plan Glava- l’organisation des circuits d’eau au que les responsables du projet ny est « dramatiquement insuffi- sein de l’établissement. Ce sont pré- avaient longuement réfléchi aux sant », et, pour la Confédération pay- cisément ces circuits qui sont à l’ori- mesures préventives de lutte con- sanne, « le ministre n’a toujours pas gine de l’épidémie qui s’est déclarée tre les infections pouvant être con- pris la mesure de la catastrophe ». quelques jours avant le 21 décem- tractées à l’hôpital ou infections bre 2000, date de l’inauguration de nosocomiales. François Grosrichard

DÉPÊCHES a AÉROPORTS : le préfet de l’Aisne, Didier Lallement, écarte l’un des sites évoqués pour l’im- plantation d’un troisième aéroport dans le Bassin parisien : il s’agit du plateau de Fère-en-Tardenois, au nord-est de Château-Thierry. Le quo- tidien l’Union du vendredi 16 février rapporte que, pour le préfet, «ce n’est pas possible » en raison de l’« étroitesse » de la zone considérée. « Cela ne rentre pas, nous a précisé le préfet, ça n’a pas de sens géographi- que et géologique ». D’autres sites dans l’Aisne, comme Juvincourt, entre Reims et Laon, restent envisa- gés (Le Monde du 1er janvier 2001). a JUSTICE : le sénateur (RPR) Gaston Flosse, président du gou- vernement de la Polynésie fran- çaise, a été renvoyé fin janvier pour « faux et usage de faux » devant le tribunal correctionnel de Paris, a-t-on appris jeudi 15 février de source judiciaire. Soupçonné d’avoir communiqué des informa- tions inexactes dans ses déclara- tions de patrimoine remises à la commission pour la transparence financière de la vie politique, M. Flosse devrait comparaître dans environ six mois pour cette affaire. a VIOLENCE : au moins cinq jeu- nes ont été blessés au cours d’une bagarre, dans la nuit du mercre- di 14 au jeudi 15 février à Villiers-le- Bel (Val-d’Oise). Une soixantaine de jeunes gens se sont battus à l’ar- me blanche et à coups de bâton, des coups de feu ont été échangés. Les cinq blessés ont été hospitalisés sous le régime de la garde à vue. Un policier de la brigade anti-criminali- té de Sarcelles a également été bles- sé à la main.

Tirage du Monde daté vendredi 16 février 2001 : 529 833 exemplaires. 1-3