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EN ÎLE-DE-FRANCE

a Dans « aden » : tout le cinéma et une sélection de sorties

www.lemonde.fr 55e ANNÉE – No 17024 – 7,50 F - 1,14 EURO FRANCE MÉTROPOLITAINE JEUDI 21 OCTOBRE 1999 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI

Indonésie : Maurice Papon a fui la justice de son pays le dirigeant b Condamné pour complicité de crimes contre l’humanité, l’ancien ministre a choisi l’exil musulman b Il aurait dû se constituer prisonnier, mercredi, avant l’examen de son pourvoi en cassation b Libre, il jouissait d’un statut d’exception b Le fonctionnement de la justice est mis en cause Abdurrahman RECONNU coupable de décidé de le remettre en liberté, il « complicité de crimes contre l’hu- n’était soumis à aucun contrôle ju- Wahid élu président manité », condamné, le 2 avril 1998, diciaire et disposait de son passe- à dix ans de réclusion criminelle port. Pour Me Arno Klarsfeld, LE PARLEMENT du plus grand pour le rôle qu’il a joué dans la dé- « c’est la justice française qui porte pays musulman du monde, l’Indo- portation de juifs entre 1942 et la responsabilité de cet événement ».

nésie, a élu, mercredi 20 octobre à 1944, Maurice Papon, 89 ans, a dé- L’attitude de Maurice Papon re- RONDEAU GÉRARD Djakarta, Abdurrahman Wahid à cidé de quitter la France. L’ancien met en mémoire la longue liste des la présidence de la République. secrétaire général de la préfecture atermoiements de l’autorité judi- DISPARITION Dirigeant musulman modéré, de la Gironde pendant la guerre ciaire et de la police dans les dos- M. Wahid a été élu par l’Assem- devait se constituer prisonnier, siers de crimes contre l’humanité. Nathalie Sarraute blée consultative du Peuple avec mercredi 20 octobre, la veille de Sa dérobabe rappelle l’affaire Paul 373 voix contre 313 à son adver- l’examen de son pourvoi en cassa- Touvier, ancien chef milicien de au-delà des mots saire, Mme Megawati Sukarnoputri, tion. Dans un communiqué publié Lyon, qui parvint à échapper à la la fille de Sukarno, premier pré- mercredi matin, il explique qu’il a police jusqu’à son arrestation par Elle avait intitulé son dernier livre, en sident du pays. Censuré par l’As- choisi « l’exil », et dans une lettre les gendarmes, en 1989, dans un 1997, Ouvrez. Née le 18 juillet 1900 en semblée, le président sortant, Ju- adressée au quotidien Sud-Ouest, il prieuré intégriste. René Bousquet, Russie, Nathalie Sarraute n’avait au- suf Habibie, avait retiré sa expose les raisons de cette déci- secrétaire général de la police de cune envie de fermer la porte de la vie. candidature, tandis que le Parle- sion. Vichy, ne bénéficiait d’aucune Ecrivain jusqu’au dernier jour, affir- ment approuvait les résultats du Le choix de Maurice Papon va- garde, ce qui permit à un déséquili- mant n’avoir vécu, « au fond, que pour référendum d’autodétermination liderait automatiquement sa bré de l’assassiner avant qu’il ne un idée fixe », elle est morte mardi au Timor-Oriental. Surnommé condamnation si ses avocats soit jugé. Au total, sur les quatre 19 octobre à son domicile parisien. Son « Gus Dur », M. Wahid, qui a n’avaient engagé une ultime ba- Français poursuivis pour crimes l’image d’un musulman très tolé- taille de procédure. Maurice Pa- contre l’humanité dans les années œuvre explore le malentendu sans fin rant, dirige le Nadhlatu Ulama, la pon, libre de ses mouvements 70, 80 et 90, un seul a été jugé, de l’existence, dans les mots et dans plus importante organisation mu- après sa condamnation, jouissait condamné et a purgé sa peine, Paul ces franges indistinctes qui entourent sulmane d’Indonésie. d’un statut d’exception. Depuis Touvier. la parole. « Pour moi, disait-elle, les que le 10 octobre 1997 les magis- mots sont des choses vivantes. » Lire pages 2 et 3 trats de la cour d’assises avaient Lire page 10 p. 32 et 33 Jean Tiberi La Mazarine du roi des Belges s’appellerait Delphine BRUXELLES donné son nom à la jeune Delphine. Mario avec les révélations de Mario Danneels, alors en accusation de notre correspondant Danneels affirme s’appuyer sur plusieurs que la presse francophone, plus discrète parce Coup de tonnerre dans le ciel rose-bonbon sources, naturellement anonymes, mais qu’il que la biographie n’est pas encore parue en ACCUSÉ par Xavier Dugoin, d’une Belgique attendrie par le prochain ma- garantit être proches du Palais royal pour don- français, renvoie cette étonnante nouvelle en a ancien président du conseil riage du prince héritier Philippe avec Mathilde ner du poids à des affirmations qui boule- pages intérieures. Le Soir ne manque pas de général de l’Essonne, de lui avoir d’Udekem d’Acoz : le roi Albert II n’est pas seu- versent la Belgique. La période où serait née rappeler, cependant, que ce n’est pas la pre- personnellement demandé de rému- lement, comme tout le monde le croyait, le père Delphine (la fin des années 60) correspond en mière fois dans l’histoire récente de la monar- nérer son épouse, Xavière Tiberi, des trois enfants, Philippe, Laurent et Astrid, tout cas à une période troublée de la vie du chie belge qu’un cas de ce genre se présente. Le pour un emploi fictif, Jean Tiberi, nés de son mariage avec la princesse italienne couple Albert-Paola, qui n’était pas encore sur quotidien bruxellois rappelle qu’il y a quelques MOHAMMED HAMI/REUTERS maire de Paris, est la cible des at- Paola Ruffo di Calabria. Il y a aussi Delphine, le trône de Belgique. Les journaux spécialisés années avait été révélée, et jamais démentie, taques de plusieurs responsables du une jeune femme aujourd’hui âgée de trente et étaient alors remplis des rumeurs de séparation l’existence d’un fils illégitime de Léopold III, le ENQUÊTE RPR. « La situation est suffisamment un ans, qui vit à Londres, exerce une profession et même de divorce du couple princier. La rai- père de Baudoin et d’Albert, conçu, lui aussi, grave pour que le mouvement réunisse artistique, et vient régulièrement en Belgique son d’Etat avait fini par l’emporter, et c’est en avec une dame de la noblesse belge. Ce fils ca- le comité d’éthique pour statuer de la rendre visite à son royal père... Rappelant celles donnant l’image d’un couple uni et d’une fa- ché aurait été le proche conseiller de Baudoin La Tunisie place de M. Tiberi au sein du RPR », a concernant Mazarine Pingeot, fille de François mille modèle et pieuse qu’ils ont succédé, en et occupe maintenant de hautes fonctions à la sous Ben Ali déclaré, mardi 19 octobre, François Mitterrand, ces révélations fracassantes 1993, à celui formé par Baudoin Ier et la reine fondation qui porte le nom du défunt roi des Fillon, candidat à la présidence du viennent de paraître dans une biographie de la Fabiola. Belges. En remontant un peu plus dans le Avant les élections présidentielle et RPR. Mme Tiberi devait être entendue reine intitulée Paola, de la dolce vita au trône Pour l’instant, le Palais comme le gouverne- temps, on rappelle également que Léopold II, à législatives du 24 octobre, Le Monde mercredi après-midi par le tribunal écrite par Mario Danneels, un auteur flamand ment de Guy Verhofstadt se refusent à tout la fin du siècle dernier s’exhibait sans pro- publie, sur trois jours, une enquête sur d’Evry, devant lequel elle est jugée, tout juste âgé de dix-huit ans. commentaire sur ces révélations. Certains y blèmes à Bruxelles avec sa maîtresse et ses deux la Tunisie. Notre envoyée spéciale comme M. Dugoin, pour l’affaire des Ce dernier affirme que la fille illégitime d’Al- voient un silence gêné, d’autres un mutisme de enfants illégitimes tandis que la reine Marie- décrit, dans le premier volet, les mé- emplois fictifs de l’Essonne. bert II a été conçue avec « une dame de la haute mépris vis-à-vis de ragots infâmes. Cette atti- Henriette se morfondait au château. thodes d’une machine policière qui fait noblesse belge ». Celle-ci a, par la suite, épousé tude ne saurait se maintenir bien longtemps : la la vie dure aux opposants. p. 14 Lire pages 6 et 7 un industriel de Wallonie, qui aurait reconnu et presse populaire flamande fait déjà ses « unes » Luc Rosenzweig et notre éditorial p. 15 Un Italien Le procès des « mauvaises mères »

LES PROCÈS d’assises se dont le dénouement judiciaire est avaient fait subir régulièrement, férieure cette fois à la demande de à Paris suivent sans se ressembler. Et intervenu ces jours derniers. pendant des mois, des coups, des l’avocat général, qui réclamait la c’est toujours dans le secret, l’inti- La première – l’affaire dite du brimades, des enfermements, un perpétuité, a été prononcée mité du délibéré, que se cristallise « petit Johnny », jugée à Epinal – défaut de soin et d’alimentation, à contre un toxicomane qui frappait chaque histoire en un acquitte- a provoqué un raz-de-marée mé- un enfant de moins de quatre ans. régulièrement le fils, âgé de vingt ment ou une condamnation. Deux diatique, alimentant une am- La seconde – l’affaire du « petit mois, de sa concubine, puis qui, procès récents, cependant, in- biance proche de la curée. Des Jason », jugée à Metz – n’a guère agissant en état de manque, vitent à la réflexion. Deux affaires peines lourdes, de deux à quinze déplacé que les observateurs de la l’avait finalement battu et torturé de maltraitance sur enfants, qui ans de prison ferme, ont été infli- presse régionale, relais, pour cer- à mort, dans un moment de pure avaient vu toutes deux le jour en gées, au-delà des réquisitions, à tains, de médias nationaux. Une sauvagerie (Le Monde daté 16-

Lorraine, à l’automne 1996, et cinq membres d’une famille qui peine de trente ans de prison, in- 17 octobre). AFP Au-delà de la différence de FOOTBALL pression médiatique qui pourrait expliquer, comme toujours, la sé- CARLO AZEGLIO CIAMPI vérité d’un cas, l’indulgence de Marseille l’autre, ces deux procès révèlent PRÉSIDENT de la République avant tout le traitement d’excep- champion italienne, Carlo Azeglio Ciampi ef- tion que la société réserve aux L’Olympique de Marseille a battu Man- fectue une visite officielle en mères de famille impliquées dans chester United (1-0), champion d’Eu- France, jeudi 21 et vendredi 22 oc- des affaires de mauvais traite- tobre. Dans l’entretien qu’il a ac- ments sur enfants. rope en titre, qui restait sur une série cordé au Monde, cet « homme de Violée régulièrement en pré- de 18 matches européens sans défaite, consensus », âgé de soixante dix- sence de ses demi-frères et sœurs mardi 19 octobre, à l’occasion de la huit ans, explique qu’il « faut ré- par son oncle, qu’elle croyait son quatrième journée de la Ligue des former l’Union européenne et mon- père au cours de son adolescence, champions. Avec cette victoire, obte- trer qu’elle est ouverte ». battue à coups de casserole nue grâce à un but du défenseur Wil- comme le sera son fils, agenouil- liam Gallas (photo) à la 69e minute, Lire page 4 lée dans la litière du chat lorsqu’il s’agissait de la punir, Sandra l’OM a quasiment assuré sa qualifica- Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 9 F ; Autriche, Grenglet, la mère de Johnny, n’a tion pour le deuxième tour de la 25 ATS ; Belgique, 45 FB ; Canada, 2,25 $ CAN ; bénéficié, à l’évidence, à Epinal, Côte-d’Ivoire, 850 F CFA ; Danemark, 15 KRD ; compétition. p. 26 Espagne, 225 PTA ; Grande-Bretagne, 1 £ ; Grèce, d’aucune circonstance atténuante 500 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 2900 L ; Luxembourg, 46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; Pays-Bas, en étant condamnée à quinze ans International ...... 2 Carnet ...... 25 3 FL ; Portugal CON., 250 PTE ; Réunion, 9 F ; de prison – le « tarif » imposé la Sénégal, 850 F CFA ; Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,10 FS ; France ...... 6 Aujourd’hui ...... 26 Tunisie, 1,2 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $. semaine dernière à Rodez à un Société...... 10 Météorologie, jeux... 31 père infanticide qui avait enterré Régions ...... 13 Culture ...... 32 vivant son nouveau-né. Horizons ...... 14 Guide culturel...... 35 Entreprises ...... 17 Kiosque...... 36 Jean-Michel Dumay Communication ...... 20 Abonnements...... 36 Tableau de bord...... 22 Radio-Télévision...... 37 Lire la suite page 15 LeMonde Job: WMQ2110--0002-0 WAS LMQ2110-2 Op.: XX Rev.: 20-10-99 T.: 11:09 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0471 Lcp: 700 CMYK

2 INTERNATIONAL LE MONDE / JEUDI 21 OCTOBRE 1999

ÉLECTION Le dirigeant musul- d’Indonésie, battant son amie et al- sortant, dont le bilan avait été censu- l’Etat, dit « Gus Dur » et âgé de b LES PARLEMENTAIRES indonésiens man modéré Abdurraham Wahid a liée politique, l’opposante Megawati ré par l’Assemblée, avait retiré sa can- 59 ans, sera notamment de restaurer avaient auparavant reconnu le résul- été élu, mercredi 20 octobre, par l’As- Sukarnoputri, fille du premier pré- didature et le parti gouvernemental, l’unité nationale et de sortir le pays tat du référendum du 30 août sur l’in- semblée consultative du peuple, qua- sident du pays, par 373 voix contre Golkar, renoncé à présenter un candi- de la plus grave crise économique dépendance du Timor-Oriental et an- trième président de la République 313. b JUSUF HABIBIE, le président dat. b LA TÂCHE du nouveau chef de qu’il ait connue depuis des décennies. nulé le décret d’annexion de 1978. Abdurrahman Wahid, quatrième président de l’Indonésie Cet homme de cinquante-neuf ans, adepte d’un islam tolérant, a remporté d’une façon inattendue le scrutin du 20 octobre, face à son adversaire et néanmoins alliée, Megawati Sukarnoputri. L’ancien chef de l’Etat Jusuf Habibie, avait retiré sa candidature DJAKARTA tout en acceptant, comme les autres taires de droit) et deux cents autres du président sortant avait été très de notre envoyé spécial membres de l’Assemblée consulta- délégués, Megawati et Gus Dur se critiqué, avait surpris. La possibilité Le suspense aura duré jusqu’au tive du peuple (MPR), que le Timor- sont donc opposés. Gus Dur, mu- de l’élection de Megawati a toute- bout. Et c’est finalement avec une Oriental quitte la république. Les sulman très tolérant, a dû faire le fois, dès mardi, encouragé une re- majorité assez nette de 373 voix députés de son parti, le PDI-P, plein des quelque deux cents voix montée de 12 % de la roupie et de (contre 313 à Megawati Sukarnopu- avaient explosé de joie en appre- dont disposent quatre partis d’obé- 6 % de la bourse. tri) qu’Abdurrahman Wahid, alias nant, après un long décompte, le re- dience musulmane qui le sou- Dans les rues de Djakarta, le vif Gus Dur, a été élu quatrième pré- jet par 355 voix contre 322 du dis- tiennent. Megawati, de son côté, intérêt suscité par le scrutin prési- sident de la république d’Indonésie. cours de fin de mandat du président s’est s’appuyée sur les quelque deux dentiel a été souligné par la multi- Le duel entre ces anciens complices, Jusuf Habibie, qui avait succédé en cents députés et membres du PDI-P plication des manifestations. Le tous deux populaires, attachés aux mai 1998 à Suharto. présents dans la salle. La différence PDI-P a continué de réunir ses mili- libertés et modérés, constitue pro- a été faite par les quelque 200 tants au pied de l’hôtel Indonésia, bablement une victoire contre l’au- PÉTARD MOUILLÉ contrôlées par le Golkar et celles de sur un rond-point pourtant interdit toritarisme pratiqué pendant plus Mercredi, peu avant l’aube, une la faction militaire. Les deux candi- de rassemblement lundi par la po- de trente ans par le régime du géné- fois annoncé le retrait de la candi- dats étaient acceptables aux yeux lice. L’explosion d’une bombe y a ral-président Suharto. Megawati dature de B. J. Habibie à la prési- des militaires, qui votent générale- fait trois blessés, dont un sérieuse- s’est d’ailleurs précipitée vers Gus dence, une bombe politique a pris ment en bloc. Quant au Golkar, il ment, mercredi, alors que les parti- Dur, dès le résultat du scrutin, pour de court tout le monde : le Golkar était assez également partagé entre sans de Megawati commençaient à le féliciter. Certes, le nouveau pré- gouvernemental a fait savoir que ceux qui sont favorables à une coa- s’y retrouver. sident devra s’entendre avec l’ar- son président Akbar Tandjung ren- lition avec le PDI-P et ceux qui s’op- La veille, des centaines de musul- mée, qui demeure au centre de la trait dans la course présidentielle posent à Megawati. Il semble que la mans ont défilé plus près du siège vie publique. Il faudra également avec, comme colistier pour la vice- différence en faveur de Gus Dur de Parlement contre le leader du voir comment les partisans de Me- présidence, le général Wiranto, soit venue de ce camp-là et que les PDI-P. Au siège de la Bourse, un gawati vont digérer leur déception, commandant en chef des forces ar- réserves de certains musulmans à millier d’employés manifestaient, car ils étaient persuadés de gagner mées, qui avait refusé lundi d’être le l’égard du PDI-P aient joué contre au même moment, contre Habibie. la présidence après leur victoire aux colistier de M. Habibie. En d’autres Megawati. Jusqu’à mercredi en milieu de jour- législatives, il y a près de cinq mois. termes, ceux qui sont perçus dait donc à des manifestations de prise générale, Yusril Ihza Mehen- Le scrutin a été secret et des ru- née, alors que le vote s’amorçait au Emotion, confusion, calculs et comme les héritiers de l’ancien pré- colère à Djakarta où des dizaines de dra, dirigeant du Parti du croissant meurs invérifiables d’achats de Parlement, ces manifestations manœuvres : l’élection s’était pré- sident Suharto resserraient les milliers de militants du PDI-P sont et de l’étoile, formation musulmane votes, qui ont circulé mardi, ont s’étaient déroulées dans le calme et parée, la nuit précédente, dans les rangs pour barrer la route à la po- arrivés. Mais la bombe s’est révélée conservatrice qui compte 13 élus sur contribué à aigrir un moment une les quelque quarante mille larmes ou les soupirs de soulage- pulaire fille de feu Sukarno, dont le un pétard mouillé : Akbar Tandjung les 462 du 7 juin. Mais ce dernier, ul- atmosphère beaucoup plus déten- membres des forces de l’ordre ras- ment et s’était accompagnée de PDI-P était arrivé largement en tête, a vite renoncé à cette entreprise et time surprise, devait retirer sa can- due et urbaine pendant le dé- semblés à Djakarta n’étaient pas in- plusieurs rebondissements. Mega- avec 34 % des suffrages, lors des lé- trois candidats se sont officielle- didature à l’ouverture de la séance. compte du vote. Enfin, le score ser- tervenus. wati Sukarnoputri, principale candi- gislatives du 7 juin. ment enregistrés : Megawati et Gus Au sein du MPR, qui regroupe ré de la censure de B. J. Habibie, date à la présidence, avait pleuré En début de matinée, on s’atten- Dur, ce qui était prévu, et, à la sur- cinq cents députés (dont 38 mili- alors que l’exposé de fin de mandat Jean-Claude Pomonti Les « faiseurs de rois » sont un contrepoids à la violence politique DJAKARTA décisives. Le tout début d’une deux ans auparavant), Akbar est de notre envoyé spécial longue transition à rebondisse- parvenu à réintégrer dans le jeu « GUS DUR » Le 13 octobre, soit une semaine ments – « un cycle de vingt ans », politique un parti discrédité pour UNE AUTORITÉ avant l’élection présidentielle en calcule Nurcholish Madjid, l’uni- avoir été le relais muet du pouvoir MORALE MEGAWATI Indonésie, Abdurrahman Wahid a versitaire musulman sans doute le pendant près de trois décennies. Il POUR UN PAYS SUKARNOPUTRI AFP dîné à Djakarta chez le président plus respecté –, est également l’af- aurait pu défaire la candidature DÉCHIRÉ AFP L’HÉRITIÈRE B. J. Habibie en compagnie du gé- faire d’intermédiaires, dont cer- présidentielle de Habibie, le bien néral Wiranto, commandant en tains sont des faiseurs de rois, qui peu populaire successeur de Su- TRÈS REPRÉSENTATIF de l’islam très tolérant LA FILLE de feu Sukarno, fondateur de l’Indonésie, chef des forces armées. Les deux opèrent discrètement et s’ap- harto, mais il a préféré le laisser qui prévaut à Java, plein d’humour, Abdurrahman est souvent adulée par les petites gens, sensibles à l’os- premiers étaient alors candidats à pliquent parfois à brouiller les s’épuiser avant d’accepter de le Wahid, dit Gus Dur, a hérité de son père et de son tracisme dont elle a souffert sous Suharto, qui l’a chas- la présidence et le troisième devait pistes. remplacer une fois acquis le sou- grand-père la présidence du Natladul Ulama, une sée sans ménagement de la présidence du Parti démo- le devenir à la vice-présidence. Le Le plus difficile à décrypter est tien de l’armée. association d’Oulémas (docteurs de la Loi musul- crate indonésien en 1996, voyant en elle une adversaire 8 octobre, Wahid, mieux connu peut-être Gus Dur, 59 ans, le nou- En revanche, l’étoile de celui qui mane) qui compte plus de trente millions de dangereuse. Son heure est venue avec la chute de l’au- sous le nom de Gus Dur, et Mega- veau président, qui prêche un is- paraissait être le mieux placé pour membres et dont l’implantation est très forte dans tocrate, en mai 1998, et les élections du 7 juin ont wati Sukarnoputri, le plus en vue lam tolérant et dirige le Natladul être faiseur de rois, le général Wi- le centre et dans l’est de Java. Pur produit des pe- prouvé, s’il le fallait, sa forte popularité auprès de gens des trois candidats à la présidence, Ulama, association d’une trentaine ranto, semble un peu sur le déclin. santren – les pensionnats traditionnels musulmans – qui sont persuadés qu’elle peut résoudre leurs pro- s’étaient rendus ensemble, en voi- de millions de membres. Presque Non que les forces armées aient et de l’école publique, il a étudié au Caire et à Bag- blèmes. Divorcée puis veuve, elle a épousé en troi- ture, prier sur les tombes de leurs aveugle et à la santé fragile, brouil- renoncé à jouer un rôle prédomi- dad avant de passer une année en Europe, séjour- sièmes noces un homme d’affaires indonésien. Ferme pères respectifs à Java Central. Le lon et sans état-major, il ne corres- nant sur la scène politique, mais nant notamment à Lyon. partisane d’une Indonésie séculariste et unitaire, elle 5 octobre, Megawati avait reçu à pond guère en fait au profil d’un parce que Wiranto, qui est égale- Cet érudit, qui a présidé un temps le Conseil des parle peu, se méfie des manifestations de rue, suscep- son domicile de la capitale Akbar chef de l’Etat. Mais il affirme vou- ment ministre de la défense, ne arts de Djakarta, est conseiller d’une douzaine d’or- tibles d’être manipulées, et ne s’est jamais coupée des Tandjung, président du parti gou- loir moraliser les mœurs politiques peut avancer qu’un maigre bilan. ganisations non gouvernementales. Son entregent forces armées. Au cours de ses rares interventions, vernemental Golkar, qui a failli après avoir déclaré à plusieurs re- La situation n’a jamais été si mau- et son indépendance d’esprit en ont fait une figure Megawati, âgée de cinquante-trois ans, a donné l’im- remplacer, à la dernière minute, prises que sa « petite sœur » Mega- vaise à Atjeh, dans le nord de Su- respectée de la vie publique en Indonésie. Il s’est pression d’un réel engagement, notamment pour le re- Habibie comme candidat de son wati n’avait pas les qualités re- matra, où l’armée affronte une in- montré, de plus en plus, sur le devant de la scène à lèvement du niveau de vie et dans la lutte contre la parti à la présidence avant d’y re- quises pour la présidence. surrection séparatiste, et il a paru partir de 1997, ne coupant pas les ponts avec Suhar- corruption. Avec l’appui des milieux d’affaires, elle noncer. parfois dépassé par la tournure to tout en lui demandant, sur le tard, de démission- s’est entourée d’une solide équipe d’économistes. Ses Les violents affrontements entre UN ARTISTE DU CONSENSUS prise par les événements au Timor- ner pour calmer les étudiants. Le Parti du réveil na- adversaires lui reprochent, toutefois, son attentisme et manifestants et forces de l’ordre Certains pensaient que sa candi- Oriental, où des milices pro-indo- tional (PKB), qu’il a fondé en juillet 1998 mais ne son dédain pour les compromis politiques. ou les déclarations de principe des dature tardive était tactique : éviter nésiennes et des militaires indoné- préside pas, est la quatrième formation de l’Assem- leaders politiques ne sont jamais une confrontation directe entre le siens se sont brutalement vengés à blée nationale, avec 54 élus. Gus Dur a évoqué des qu’une facette de la vie politique candidat du pouvoir en place, en la suite du vote pour l’indépen- raisons morales pour accepter une candidature de en Indonésie. Entre dirigeants, les l’occurrence Akbar Tandjung, et dance. Il est possible que Wiranto dernière heure à la présidence. relations sont rarement coupées et Megawati, la fille de feu Sukarno ; ait délibérément laissé faire ; il est leurs réunions à huis clos souvent empêcher le ralliement au premier plus probable qu’il n’a pas contenu DES PROBLÈMES DE SANTÉ de partis musulmans ; contraindre ses gens, perdant ainsi le profil ap- Agé de cinquante-neuf ans, il est toutefois handi- à des compromis Megawati, qui est parent d’un leader militaire à la capé par une forte cécité et des problèmes car- loin de disposer d’une majorité fois efficace et relativement modé- diaques, ce qui ne devrait pas faciliter l’accomplis- même si son PDI-P est arrivé en ré qu’il avait affiché en 1998, au sement de sa tâche présidentielle. Gus Dur a avant tête aux élections législatives du lendemain de la chute de Suharto. tout le profil d’une autorité morale au milieu de la 7 juin. scène politique indonésienne, qu’il connaît dans ses JUSUF HABIBIE

Akbar Tandjung est, lui, un autre MÉDIOCRE SCORE derniers recoins. Mais il passe pour un homme un AFP LE SORTANT cas de figure. Pendant dix ans mi- Amien Raïs, l’ancien président peu brouillon et parfois désorganisé. Il ne dispose nistre peu en relief des gouverne- de la puissante Muhammadyah, pas encore, en outre, d’une équipe susceptible de AMI D’ENFANCE et intime de Suharto, dont il a été ments Suharto, cet artiste du une association sociale musul- prendre en mains les finances en bien mauvais état l’un des ministres pendant vingt ans, B. J. Habibie, âgé consensus, âgé de 52 ans, a fait sa mane, semble également davan- de l’archipel. Les dossiers, dans ce domaine, sont de 63 ans, a été promu à la vice-présidence de la répu- percée politique après la démission tage sur la touche en dépit de son pressants, notamment pour obtenir le rétablisse- blique en mars 1998. Il est devenu automatiquement forcée du vieil autocrate. Très actif, élection au perchoir de l’Assem- ment de crédits internationaux suspendus depuis président lors de la démission forcée du vieil autocrate bien organisé, il s’est imposé blée consultative du peuple (MPR), quelques semaines en raison de scandales finan- deux mois plus tard. Avant de regagner l’Indonésie comme l’homme du compromis le collège présidentiel formé par ciers. pour y faire une carrière politique sous le patronage apparent à la tête du Golkar, une les cinq cents députés et deux La présence à la tête de l’Etat de ce personnage de Suharto, ce brillant ingénieur en aéronautique machine bien huilée mais déso- cents autres délégués. Le Parti du – très à l’aise devant les foules comme en petit avait passé dix-huit années chez Messerschmitt en Al- rientée et en chute libre. Il en a mandat national (PAN) de celui comité – pourrait être un sérieux facteur d’apaise- lemagne. Mais il s’est montré moins à l’aise à la direc- protégé l’aile la plus libérale diri- qui s’était taillé une popularité, dé- ment dans un pays qui a été le théâtre de nom- tion d’IPTN, l’avionneur public indonésien qu’il a fon- gée par Marzuki Darusman, qui est but 1998, en réclamant la tête de breuses violences depuis dix-huit mois et qui fait dé et dont certains projets ont été des gouffres également président de la commis- Suharto, a fait un médiocre score face à des tendances séparatistes dans le nord de financiers. Cet ancien ministre de la technologie a sion indonésienne des droits de le 7 juin avec 34 élus seulement sur Sumatra et en Irian Jaya. Si ses prises de positions mieux réussi dans les affaires, se retrouvant membre, l’homme. Il a aidé Marzuki à deve- 462. sont parfois difficiles à suivre, Gus Dur est un sage en 1997, de dizaines de conseils d’administration de nir l’un des vice-présidents du parti Mais Raïs s’est également mis à qui va favoriser le compromis et les modus vivendi. sociétés. Pendant les seize mois de son mandat pré- avant de l’imposer à la tête du tirer quelques ficelles : c’est lui qui Personne n’avait crû au départ à ses chances. C’est sidentiel, il a souvent donné l’impression d’être un groupe parlementaire. a pris l’initiative de proposer, le pourtant lui qui, au bout du compte, a coiffé sur le peu bousculé par les événements et c’est sous la pres- Akbar a été élu président de l’As- 6 octobre, la candidature de Gus fil la fille de feu Sukarno et contribué au repli la no- sion publique qu’il a entrepris certaines réformes et semblée nationale, le jour même Dur, soulignant ainsi qu’il était menclature d’ancien régime. organisé, en juin dernier, les premières élections libres où Megawati lui aurait proposé prêt à laisser à un autre, avec le- Gageons que son élection rassurera également les depuis 1955. Bien peu populaire, il n’est parvenu à d’être son candidat à la vice-pré- quel il n’a guère d’atomes crochus, partis musulmans, qui ne peuvent sûrement rien re- s’imposer ni aux yeux des forces armées ni à ceux des sidence. En dépit du mauvais résul- le soin de mener le jeu... procher à l’intègre président du Natladul Ulama. nouveaux élus du pays. Sa candidature à la présidence tat obtenu par le Golkar le 7 juin a été assez mal reçue pour que les étudiants, de tout (22 % des suffrages, contre 70 % J.-C. P. J.-C. P. temps hostiles, redescendent dans la rue. LeMonde Job: WMQ2110--0003-0 WAS LMQ2110-3 Op.: XX Rev.: 20-10-99 T.: 11:03 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0472 Lcp: 700 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / JEUDI 21 OCTOBRE 1999 / 3

Dans les jungles de Timor, Ehoud Barak peine à imposer l’évacuation partielle les guérilleros de la résistance des colonies « sauvages » de Cisjordanie Réduits à une poignée, les Falintil Douze campements sur les 42 installés ces derniers mois doivent être démantelés attendent avec impatience Des colons radicaux s’opposent à l’évacuation ment de Benyamin Nétanyahou. Ils rejettent de colons, qui ne prévoit pourtant que douze d’implantations « sauvages » installées en Cis- l’accord conclu entre le premier ministre travail- évacuations sur quarante-deux colonies. Une le retour de leur leader Xanana Gusmao jordanie dans les derniers mois du gouverne- liste Ehoud Barak et la principale organisation seule a été évacuée, mardi 19 octobre. L'Indonésie reconnaît l'indépendance de sa « 27e province » JÉRUSALEM sieurs années, dans la colonie de et les représentants des colons de identiques avaient circulé dans les THAÏLANDE PHILIPPINES de notre correspondant Shvout Rahel, située entre Jérusa- Cisjordanie, une implantation voi- mois précédant l’assassinat d’Itzhak BRUNEÏ Ce fut une bien belle fête, avec lem et Naplouse, en Cisjordanie oc- sine, la 804, installée au lieu-dit Rabin, alors que la tension politique OCÉAN MALAISIE SULAWESI PACIFIQUE drapeaux blancs frappés de l’étoile cupée. Lorsqu’il y a quelques mois Shvout Rahel B, aurait dû être était à son comble. OCÉAN SINGAPOUR (Célèbes) Bornéo INDIEN bleue de David, chants, danses fol- Ariel Sharon, à l’époque ministre abandonnée volontairement par ses Il est loin d’en être de même au- SUMATRA KALIMANTAN kloriques, invocations divines et dis- des affaires étrangères, a appelé ses occupants, mardi 19 octobre. Sans jourd’hui. Critiqué sur sa gauche MOLUQUES IRIAN cours bien sentis, propres à raviver partisans à « s’emparer des col- succès. Onze autres, presque toutes pour n’en faire pas assez, et sur sa


JAYA Mer de l’ardeur des milliers de manifestants lines », il a abandonné sa confor- installées dans cette même région droite pour en faire beaucoup trop, DJAKARTA Banda rassemblés devant la résidence du table maison et s’est installé avec que les Israéliens appellent la Sama- Ehoud Barak aura réussi à rendre JAVA BALI FLORES I premier ministre, dimanche 17 octo- son épouse et son nouveau-né à rie, devraient suivre dans les jours perplexes ses partisans et à diviser N D TIMOR O N 500 km É S I E bre à Jérusalem, pour protester Adehat, à quelques kilomètres de là, suivants. le mouvement des colons, désor- AUSTRALIE contre l’évacuation annoncée d’une dans une caravane. « Cette terre Quarante-deux implantations mais partagé entre « réalistes », qui Iles Alor Liquica douzaine de leurs campements de nous a été donnée par Dieu et nous sauvages, construites avec la estiment n’avoir finalement pas fait Iles Solor L'Assemblée consultative du peuple Cisjordanie occupée. ne la rendrons jamais », affirme-t-il. complicité discrète du gouverne- une mauvaise affaire, et « radi- indonésien a tranché le lien légal faisant Depuis longtemps, les colons ment au lendemain de l’accord ja- caux », exploitant les références bi- Dili du Timor-Oriental la « 27e province » de n’avaient pas réussi à mobiliser au- mais appliqué de Wye Plantation, bliques et l’orgueil froissé de ceux TIMOR- l'Indonésie, adoptant sans vote, « RÉALISTES » ET « RADICAUX » tant de leurs partisans. Comme pé- Six mois plus tard, Moché Tamir en octobre 1998, avaient surgi sur promis au départ. ORIENTAL mercredi 20 octobre, un texte entérinant trifiés par la cuisante défaite électo- l’admet bien volontiers : le mouve- ces collines de Samarie. Chargé de La direction du mouvement qui, Suai Maliana le résultat du vote du 30 août en faveur rale de Benyamin Nétanyahou, à ment n’avait rien de spontané, or- gérer l’héritage, Ehoud Barak a fi- en quelques semaines, a vu changer 150 km de l'indépendance et invalidant le décret

Mer de Timor annexant le territoire. laquelle beaucoup d’entre eux ganisé par Zeev Heder, dit Zambich, nalement accepté d’en conserver ses principaux responsables, se dé- avaient d’ailleurs contribué, ils sem- figure illustre des colons d’extrême trente. En échange, les représen- chire : fin septembre, les représen- blaient ne jamais devoir relever la droite. « C’est lui qui, sur la carte, tants des colons ont accepté d’éva- tants des colons de la vallée du ERMERA (Timor-Oriental) continue-t-il, au cas où les miliciens tête. Mais, ce soir-là, ils étaient nous a indiqué quelle colline occuper. cuer eux-mêmes les autres, pour la Jourdain ont décidé d’abandonner de notre envoyé spécial s’en prendraient à la population, on quelque 3 000, en majorité des ado- En nous installant ici, nous empê- plupart déjà inhabitées. Mais c’est le Conseil des communautés juives Ils sont jeunes, souvent barbus, prendra nos armes et on ira les af- lescents, venus dire à Ehoud Barak chons les Arabes de faire leur jonc- déjà trop pour certains des leurs. de Judée, Samarie et Gaza (Yesha, les cheveux longs, vêtus d’uni- fronter ! » qu’ils n’acceptaient pas, processus tion », affirme-t-il. Grâce aux Dimanche, lors de la manifesta- selon l’acronyme hébraïque), préfé- forme de camouflage. Ces « sol- Aux termes de l’accord, les Falin- de paix ou pas, d’abandonner une contacts politiques de Zambich, «le tion devant la résidence du premier rant s’éloigner d’une organisation dats », ce sont les Falintil, les gué- til n’ont donc pas le droit de pa- seule de ces 42 collines conquises à gouvernement [Nétanyahou] nous a ministre, quatre rabbins, parmi les- où les courants extrémistes restent rilleros de la résistance armée en trouiller en ville armés comme ils la va-vite dans les derniers mois du fourni les caravanes, a financé rapi- quels le fils du rabbin Ovadia Yos- trop actifs à leur goût. Trois ans lutte contre les soldats indonésiens le font en ce moment dans Ermera. gouvernement précédent. dement une route goudronnée », sef, leader spirituel du parti ultra- après avoir imposé leur loi dans la depuis l’invasion du Timor-Orien- Un soldat australien, descendu en Moché Tamir,vingt-six ans, hy- ajoute Moché. L’eau et l’électricité orthodoxe Shass, faisaient distri- rue et porté au pouvoir Benyamin

tal par les troupes de Djakarta, en ville depuis son poste installé sur bride de baba-cool et d’étudiant de ont suivi, de même qu’une caravane buer un tract affirmant que « tout Nétanyahou, les quelque 1975. Certains ont des « trognes » les hauteurs, semble un peu em- yeshiva, en était. Originaire du pour abriter une demi-douzaine de abandon de territoires appartenant à 175 000 colons sont majoritaire- à la Che Guevara, une apparence barrassé quand on lui montre ces Goush Katif, groupe d’implanta- soldats, qui, désœuvrés, doutent la terre sacrée d’Israël revient à verser ment à la recherche d’un compro- qu’ils cultivent volontiers avec guérilleros, fusil au côté. « Ils sont tions juives situées dans la bande de aujourd’hui de leur mission. le sang des juifs », ce qui constitue mis. leurs bérets à l’insigne frappé de là pour protéger ces pompiers portu- Gaza, en plein territoire autonome En vertu de l’accord signé la se- un acte justifiant les plus sévères l’effigie de Xanana Gusmao, le chef gais », répond le soldat en dési- palestinien, il a émigré, il y a plu- maine dernière entre Ehoud Barak sanctions. Des excommunications Georges Marion charismatique de la résistance est- gnant les Land Rover rouges des timoraise, récemment libéré par le bombeiros, pompiers et infirmiers gouvernement indonésien après venus de Lisbonne installer une cli- avoir passé neuf ans en prison. Ses nique à Ermera. troupes attendent son imminent Cette légère entorse aux règles Les trois Nobel de la prison d’Abidjan retour au Timor-Oriental avec im- imposées illustre assez bien l’ambi- ABIDJAN mortalité a baissé de 70 %. « Aujourd’hui, on ne Dans cette prison où les détenus promus patience. guïté de l’opération lancée par l’In- de notre correspondante meurt pas plus à la Maca que dans les quartiers chefs de bâtiment ou d’étage possèdent les clés Réduits à une poignée dans les terfet au Timor-Oriental : la force « Avant que MSF vienne, on mourait à tort et à populaires d’Abidjan. » des cellules, Luc a trouvé toute la main- années 80, brisés par des années de devrait désarmer tout le monde, travers, comme des poulets. Ils ont été nos sau- Au début, il était seul pour assurer la surveil- d’œuvre dont il avait besoin. Devenu son logis- répression, ils ne seraient qu’un miliciens pro-indonésiens ou gué- veurs. » Dieudonné est l’un des 6 600 prison- lance médicale de cette prison surpeuplée. Il a ticien, Henri, un Belge, y purgeait une peine millier. Disciplinés et bien entraî- rilleros indépendantistes. Mais les niers de la maison d’arrêt d’Abidjan, la Maca, été rejoint, il y a sept mois, par le docteur Cal- de cinq ans. « Il fallait quelqu’un du milieu pour nés, ils disposent d’un armement premiers sont les ennemis jurés construite pour 1 500 personnes. Il témoigne vin Tiyou, un Camerounais qui effectue en accepter de plonger dans la merde », com- modeste, généralement récupéré à des Australiens, majoritaires dans une reconnaissance infinie à l’équipe de Méde- Côte d’Ivoire sa première mission pour MSF. mente-t-il. Henri a été embauché par MSF à sa l’ennemi, et d’appareils de l’Interfet, et les seconds, leurs alliés cins sans frontières qui, il y a un mois, l’a sauvé Un médecin malgache, Harinaivo Ravelonari- sortie de prison. « Il est revenu le lendemain de communications (radios, télé- objectifs dont ils ont besoin pour d’une occlusion intestinale. Condamné à per- vo, leur prête main-forte trois fois par se- sa libération pour continuer le boulot. » Trois phones satellite) qui leur per- pétuité pour meurtre, il fait partie des détenus maine. Cette petite équipe a d’abord fait pro- jeunes prisonniers ivoiriens ont été formés en mettent d’entretenir des contacts abandonnés par leur famille et pris en charge céder à l’assainissement de la prison par les petite chirurgie. Un autre garde l’infirmerie. avec le monde extérieur. Une vingtaine de corps totalement par l’équipe de MSF. « Sans eux, détenus eux-mêmes. Les sous-sols, « remplis « J’étais dans la salle de consultation quand Les Falintil se sont divisé le terri- j’aurais cassé ma pipe », soupire-t-il. d’un mètre cinquante d’excréments », ont été j’ai appris la nouvelle du Nobel. J’ai pratique- toire en quatre régions distinctes découverts à Liquisa « La vocation de MSF est de venir en aide aux récurés. ment hurlé de joie », raconte le médecin came- avec, pour chacune, un comman- populations en danger. J’en ai trouvé une ici, en rounais, qui a interrompu ses études de car- dement autonome. Retirés dans Un charnier contenant au prison, et j’ai proposé ce programme à la direc- « LE PLUS BEAU DES SALAIRES » diologie à Paris pour rejoindre MSF. « J’ai les jungles des montagnes, ils moins 20 corps a été mis au jour, tion », raconte Luc Legrand. Les malfrats « Les gens mouraient avant tout à cause de la toujours rêvé de pratiquer une médecine sans sortent aujourd’hui de leurs caches mardi 19 octobre, à Liquisa (Ti- s’écartent sur son passage et saluent avec dé- saleté. Il y avait eu trois grandes épidémies de rapport avec l’argent. Le “merci” d’un patient et contrôlent certaines zones « li- mor-Oriental), le plus important férence cet infirmier de cinquante-deux ans à choléra, maintenant on n’en parle plus », ra- est le plus beau des salaires », dit-il. Luc ac- bérées » que la force multinatio- découvert jusqu’à présent par la démarche de cow-boy, l’air aussi bandit que conte Luc. « Avant, il y avait deux litres d’eau quiesce. Sans femme ni enfants, « interdits aux nale n’a cependant pas encore les soldats de la force interna- la plupart des détenus. Tous connaissent le sale payante par jour et par détenu, maintenant vagabonds », il fête ses vingt ans à MSF « avec « sécurisées ». Ermera, petite ville tionale (Interfet). Une équipe « docteur blanc » qui a changé leur vie à la Ma- ils ont 70 litres gratuitement », ajoute-t-il. MSF un prix Nobel, la plus grande des reconnais- d’altitude, autrefois charmante, d’enquêteurs a été dépêchée sur ca. « Quand je suis arrivé, il y a bientôt deux ans, a également mis en place un programme de sances ». aux trois quarts brûlée par les mi- place. Située à 35 kilomètres à c’était un mouroir : un décès par jour en nutrition pour les plus faibles, la ration quoti- lices, est l’une d’entre elles. Située l’ouest de Dili, la capitale, Liqui- moyenne », se souvient Luc. Depuis, le taux de dienne étant insuffisante. Fabienne Pompey à une heure et demie de route de la sa a été le théâtre en avril d’un capitale, Dili, elle s’étend sur de massacre commis par des mili- hautes collines, dominée par une ciens pro-indonésiens qui belle église de style colonial portu- avaient tué au moins 21 per- gais, seul bâtiment qui a survécu à sonnes réfugiées dans une Des milliers de bombes A américaines l’acharnement destructeur des mi- église. Après l’arrivée de la lices. Force internationale, les soldats ont trouvé 38 corps dans la ré- placées à l’étranger de 1945 à 1977 ALLIÉS OBJECTIFS gion de Dili. Des habitants de LES ÉTATS-UNIS ont déployé opérations nucléaires contre la L’armée indonésienne a disparu Suai (sud-ouest) ont montré ce des milliers d’armes nucléaires à Chine ou l’Union soviétique en cas depuis l’arrivée au Timor-Oriental week-end à des soldats le lieu travers le monde pendant la de conflit. Ces composants sont de la force multinationale (Inter- supposé du massacre de quel- guerre froide Est-Ouest, parfois à restés au Japon jusqu’en 1965. fet), il y a un mois, mais certains que 200 personnes perpétré le l’insu des pays hôtes, selon le Bul- Toujours en Asie, la revue rap- miliciens rôdent encore. « On en a 6 septembre. Des restes de sque- letin des scientifiques atomiques porte que les Etats-Unis ont retiré signalé quelques-uns dans les plan- lettes humains ont été retrou- américains, dans son numéro du leurs armes de Taïwan dans les an- tations de café, sur les hauteurs, et vés, mais aucun corps. Aucun mercredi 20 octobre. Trois spécia- nées 70 pour améliorer leurs rela- d’autres, en bas, dans la ville voi- charnier important n’ayant été listes, Robert Norris, William Ar- tions avec Pékin. A la fin de l’ad- sine », explique Eduardo Baretto, découvert, l’Interfet et certains kin et William Burr, exposent leurs ministration Eisenhower (1960), le secrétaire général du bureau local responsables des Nations unies révélations après avoir eu accès, « déploiement nucléaire américain du Conseil de la résistance timo- ont commencé à émettre des grâce à la loi sur la liberté d’infor- sur les rives du Pacifique, à Guam, raise (CNRT), situé dans une vieille doutes sur les témoignages de mation, à un rapport secret du Okinawa, la Corée [du Sud], les villa gardée par des hommes armés massacres à grande échelle. Pentagone sur le déploiement des Philippines, Taïwan et Hawaï s’éle- des Falintil, qui sont en fait le bras armes nucléaires entre 1945 et vait à 1 600 armes ». armé de cette organisation. « Mais 1977. Selon eux, les Etats-Unis ont En Europe, les auteurs de l’ar- ces miliciens ne sont que des les seconder dans un territoire stocké des armes atomiques en ticle écrivent que des composants hommes de main, pas des vrais hostile et touffu que les soldats de vingt-sept endroits dans le monde, non nucléaires ont été également combattants, et ils ont beau être ar- Canberra connaissent mal. dont dix-huit Etats souverains, le entreposés sur la base américaine més de fusils, ils ne sont pas repassés Selon des sources sûres, qui ont reste se répartissant entre des ter- de Keflavik (Islande), de fé- à l’attaque pour l’instant. Nous de- observé de près les opérations me- ritoires ou possessions améri- vrier 1956 à juin 1966, et des mandons simplement à la popula- nées contre les milices, le dernier caines. bombes nucléaires intégrales dé- tion de nous signaler tout mouve- incident qui a opposé, samedi, l’In- Ainsi, des armes nucléaires na- ployées dans ce pays entre sep- ment suspect », ajoute-t-il. terfet aux miliciens, près de la vales, explosant en profondeur, tembre 1956 et décembre 1959. En- Dans cette ville où l’Interfet est frontière du Timor-Occidental, ne étaient stockées à Cuba en 1962, fin, c’est l’Allemagne, pays de la encore absente, à part un modeste se serait pas tout à fait passé en pleine « crise des fusées » entre ligne de front face à l’Est pendant poste de surveillance, à plusieurs comme l’a affirmé le porte-parole Washington et Moscou, qui vou- la guerre froide, qui a stocké «de kilomètres de là, les Falintil affir- de l’Interfet, à Dili. Ce dernier avait lait déployer des missiles sur l’île loin » le plus d’armes atomiques, ment cependant respecter l’accord décrit cet « engagement » comme avec l’assentiment de Fidel Castro. avec vingt et un types de têtes nu- passé récemment avec la force une attaque de la milice contre les cléaires différents entre 1955 et multinationale, qui interdit aux troupes australiennes. GUERRE FROIDE 1999. guérilleros de se déplacer armés à En réalité, si l’on en croit ces A propos du Japon, l’article as- Le président Harry Truman avait l’extérieur de leurs campements. sources, ce sont les Falintil eux- sure que l’administration Eisenho- également donné son feu vert, en « Nous nous tenons à la lettre de cet mêmes qui ont indiqué aux Austra- wer avait donné son feu vert en janvier 1952, au stockage de accord », affirme avec force le liens la localisation de ce groupe décembre 1954 pour transférer des composants non nucléaires sur « commandant » Giles, qui porte armé, auquel les soldats de l’Inter- composants (non nucléaires) sur trois bases au Maroc. Ce pays était un curieux uniforme dont une fet auraient donné la chasse, tuant des bases américaines en vue de alors sous protectorat français. Pa- veste de jean où ont été cousus des trois miliciens. leur assemblage, le cas échéant, ris n’avait pas été averti de ce dé- insignes des Nations unies (!) et un pour en fabriquer des bombes qui ploiement qui, selon l’article, a du- badge d’Apollo XII. « Mais bien sûr, Bruno Philip auraient été utilisées pour des ré douze années. – (AFP, AP.) LeMonde Job: WMQ2110--0004-0 WAS LMQ2110-4 Op.: XX Rev.: 20-10-99 T.: 10:45 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0473 Lcp: 700 CMYK

4 / LE MONDE / JEUDI 21 OCTOBRE 1999 INTERNATIONAL

Carlo Azeglio Ciampi, président de la République italienne « Il faut réformer l’Union européenne et montrer qu’elle est ouverte » Le chef de l’Etat effectue une visite officielle de deux jours en France Le président de la République italienne, Car- de mandat électoral, s’est imposé, en mai, viteur de l’Etat, homme discret, citoyen mo- tances. Sa carrière s’est essentiellement du gouvernement en 1993. Ministre du Tré- lo Azeglio Ciampi, effectue une visite offi- comme l’homme du consensus auprès des dèle et rigoureux, a construit au fil des ans faite à la banque d’Italie, où il restera qua- sor en 1996 dans le gouvernement Prodi, cielle en France jeudi 21 et vendredi 22 octo- parlementaires qui élisent le chef de l’Etat. sa renommée d’économiste compétent et rante-sept ans, pour finir gouverneur en Carlo Azeglio Ciampi devait redresser les fi- bre. Ce Toscan de soixante-dix-huit ans, Il a réussi le tour de force d’être élu au pre- sérieux avant d’être happé par la politique, 1979, fonction qu’il occupera pendant treize nances publiques et conduire l’Italie à la originaire de Livourne, qui n’a jamais brigué mier tour avec 71,4 % des suffrages. Ce ser- avec laquelle il a toujours su garder ses dis- ans avant d’être appelé pour un an à la tête monnaie unique.

ROME tante, est celle du dialogue avec le miques, culturelles et religieuses. plus avancée dans son union au- année et de 1,5 % ou 1 % l’an pro- population italienne. Les partis po- de nos envoyés spéciaux Sud. Nous devons poursuivre cet – Il semble qu’il soit plus diffi- rait permis par son prestige d’em- chain. Ce qui démontre que ce fut litiques le savent et ne peuvent pas « Monsieur le Président, à la engagement envers l’Est qui est cile de faire des sacrifices de pêcher ce qui est arrivé. Ce qui est quelque chose de sérieux. La stabi- ne pas en tenir compte. De plus, il veille de votre visite à Paris, conditionné par la capacité de souveraineté dans le domaine certain toutefois est que l’exis- lité doit néanmoins être consoli- y a actuellement en cours de dis- comment définiriez-vous les re- l’Europe à se moderniser, c’est-à- de la diplomatie ou de la dé- tence de l’Europe a permis, avec dée. C’est le cas pour tous les pays. cussion devant le Parlement une lations avec la France ? dire à s’adapter à la réalité d’au- fense que pour la monnaie ? l’aide des Etats-Unis, d’empêcher » Au même moment, des pro- loi sur le fédéralisme qui est liée à – D’après mon expérience, ces jourd’hui. Il faut réformer les insti- – Si cette question avait été po- que le conflit ne dégénère. Nous grès ont été accomplis sur le ter- une meilleure stabilité régionale. relations sont très amicales et je tutions et la gestion de l’Union. sée il y a quinze ans, nous aurions sommes donc particulièrement in- rain de la stabilité politique. Le L’élection directe des maires a ap- dirai même constructives et On ne peut procéder à l’élargisse- dit que l’adoption de la monnaie téressés à la réussite du pacte de gouvernement Prodi a duré deux porté une meilleure stabilité de la concrètes. En tant que ministre du ment sans avoir réorganisé l’Eu- unique ne pouvait arriver qu’en stabilité pour les Balkans. En ans et demi. La même majorité gestion communale. C’est un Trésor, j’ai eu des rapports positifs rope. Il n’est pas possible de faire dernier car la monnaie pour cer- outre, j’ai toujours été opposé, continue aujourd’hui dans la exemple qu’il faut suivre. L’Italie a avec les deux gouvernements avec les deux choses en même temps. tains pays était un porte-drapeau personnellement, aux Etats mono- même direction. Et si la Bicamé- fait des progrès qui ne sont pas lesquels j’ai entretenu des On ne peut élargir une commu- fondamental. Cela a donc été un ethniques. Nous ne pouvons pas rale n’est malheureusement pas minces. Des réformes très impor- contacts de 1996 à 1999. Je ne peux nauté avec des institutions créées miracle d’y parvenir d’abord. Et si accepter qu’en Europe chaque eth- arrivée à conclure ses travaux sur tantes ont déjà été approuvées pas oublier l’excellente collabora- pour douze, voire beaucoup cela s’est produit pour la monnaie, (fiscales, scolaires, sanitaires, tion avec Jean Arthuis puis avec moins, à dix-huit ou à vingt pays. tout peut désormais arriver dans le commerciales et dans l’administra- Dominique Strauss-Kahn. Une en- Cependant, il faut envoyer des domaine de l’intégration euro- Nous devons poursuivre l’engagement tion publique). Il faut désormais tente complète au moment où messages d’encouragement à tous péenne. Aujourd’hui, le prochain les mettre en application. D’autres l’Italie avait décidé d’accélérer ses ceux qui prochainement pourront objectif est la politique extérieure vers l’Est. Il faut envoyer des messages sont en cours. Autre exemple, efforts pour participer dès l’ori- faire leur entrée dans l’Europe. Et et la sécurité commune. C’est une l’Italie a procédé à une ample pri- gine à l’euro. Nous étions d’accord pour les autres, il faut leur donner exigence importante car on a be- d’encouragement à tous ceux vatisation. L’Etat s’est retiré des pour une zone euro large et non un signal clair, leur montrer que soin de la paix en Europe. Les déci- entreprises. Aucun pays en Europe pas une monnaie unique limitée à l’Union leur est ouverte. sions du Conseil européen de Co- qui prochainement pourront faire continentale n’a fait autant de pri- quelques nations, quitte à laisser – Vous revenez d’Israël. Etes- logne et la nomination de Javier vatisations. L’IRI (Institut pour la par la suite la possibilité à d’autres vous confiant dans l’évolution Solana comme M. PESC marquent leur entrée dans l’Europe reconstruction industrielle) a déjà pays de rejoindre l’euro. Ce choix, du processus de paix ? des progrès vers une plus forte vendu la majeure partie de ses par- important pour toute l’Europe, est – C’est le deuxième volet, celui identité européenne dans ce do- ticipations, notamment dans le un fait historique fondamental. Et de la Méditerranée, j’ai souligné maine. J’ai confiance, et malgré nie organise son propre Etat indé- les réformes institutionnelles, secteur bancaire, manufacturier et sur ce point, il y a eu un accord lors de mon voyage en Israël et en mon âge je suis enthousiaste parce pendant. Redéfinir les Etats selon nous espérons mener à terme les des services. complet avec la France. Palestine, que l’Union existait et que j’y crois. Pascal disait : « Nous ces critères est contraire à l’his- corrections qui assureront une – Qu’en est-il de la transition » Par ailleurs, au mois de no- qu’il fallait avoir confiance en elle, sommes des nains, des petits au re- toire, pour ne pas dire insensé. meilleure stabilité gouvernemen- vers la « seconde République » ? vembre 1996, lorsque l’Italie a de- qu’elle était prête au dialogue et gard des géants du passé mais nous – L’Italie a-t-elle fait suffisam- tale. Cela a déjà été fait à l’échelle – C’est déjà la seconde Répu- mandé à revenir dans le SME (sys- pouvait contribuer à la stabilité et voyons plus loin qu’eux parce nous ment d’efforts pour réformer municipale et le sera prochaine- blique. Il n’est pas nécessaire de tème monétaire européen), la au bien-être de toutes les popula- sommes sur leurs épaules. » Au- son système économique et so- ment pour les régions avec l’élec- faire des proclamations. De 1990 à France nous a appuyés activement tions qui se trouvent sur le bassin jourd’hui, pour affronter les nou- cial afin de maintenir sa place tion directe des présidents. Et en- aujourd’hui, l’Italie a profondé- pour trouver un accord sur le taux méditerranéen. Il est clair que la veaux problèmes de l’Europe nous dans l’Europe ? fin, j’ai bon espoir que la réforme ment changé, économiquement, de change que l’Italie proposait. paix entre Israël et la Palestine sommes sur les épaules d’une – Le grand effort qu’a fait l’Italie électorale permettra, lors du scru- politiquement et dans ses institu- Tout cela fut important non seule- produira des dividendes bien au- construction qui s’appelle l’euro. est celui que j’ai appelé la culture tin national de 2001, de favoriser tions. En revanche, en ce qui ment pour l’Italie mais pour l’Eu- delà de cette région dans le cadre – L’objectif officiel des Occi- de la stabilité. Ce pays qui était une meilleure stabilité du gouver- concerne la compétitivité, l’Italie rope entière. Comment serait au- de la collaboration euro-Méditer- dentaux était de maintenir un connu pour l’inflation, l’échelle nement central. mais aussi l’Europe est en retard jourd’hui l’Europe si nous avions ranéenne. J’ai dit là-bas que l’Eu- Kosovo autonome au sein de la mobile des salaires, a complète- – Vous semblez plus favorable par rapport aux Etats-Unis. Cela commencé par une petite zone eu- rope est déjà un interlocuteur cré- fédération yougoslave. Mainte- ment changé. C’est un acquis. Au- à des modifications progressives est évident. Nous devons affronter ro ? Cela aurait été une erreur po- dible mais cela suppose nant, on a l’impression qu’on se jourd’hui, toutes les forces écono- qu’à une grande réforme consti- ce problème ensemble. La re- litique. Sur cette base, les rapports qu’Israéliens et Palestiniens soient dirige vers l’indépendance. miques et sociales ont fait le choix tutionnelle ? cherche et la formation perma- entre Paris et Rome peuvent et capables d’instaurer la paix. Qu’en pensez-vous ? de la stabilité monétaire. Le – Je suis favorable aux choses nente sont des choses impor- doivent s’intensifier. C’est dans » J’ai toujours été convaincu – C’est une question politique deuxième point concerne les fi- qui peuvent être réalisées au- tantes. Il faut de l’innovation dans cette optique que j’envisage le que le problème principal du siècle précise sur laquelle le président de nances. En 1997, on nous disait jourd’hui. Et, actuellement, il n’est les deux secteurs de la production, voyage à Paris. prochain sera les rapports entre le la République en Italie n’a pas de que si nous réalisions ce miracle de pas possible de faire une grande dans le capital à travers de nou- – Quelles sont les priorités de Nord et le Sud. Le défi sera le dia- compétence particulière, contrai- réduire en un an le déficit de 7 % à réforme constitutionnelle. Je pré- veaux investissements et dans le la nouvelle politique extérieure logue entre l’Europe, la civilisation rement à la France. Mais je vou- 3 % du PIB, ce serait grâce à des ar- fère être concret et avoir dès main- travail en améliorant la formation. et de sécurité commune euro- européenne et le Moyen-Orient drais faire deux observations. Ce tifices. Toutes les institutions inter- tenant ces améliorations, c’est-à- C’est cela la recette. » péenne ? et l’Afrique. Ce n’est pas facile qui s’est produit dans les Balkans a nationales prédisaient cet objectif dire des progrès pour la stabilité – Il y a deux voies bien claires. car les populations obéissent à démontré l’importance de l’Eu- pour l’an 2000 ou 2001. Or, au- gouvernementale. Je suis confiant Propos recueillis par L’une est celle de l’élargissement à des réalités extrêmement diffé- rope mais également son insuffi- jourd’hui, on discute de dixièmes, parce que la nécessité de la stabili- Daniel Vernet l’Est, la seconde, tout aussi impor- rentes, démographiques, écono- sance. Une Europe qui aurait été aux alentours de 2 % pour cette té est largement ressentie par la et Michel Bôle-Richard M. Chirac plaide en faveur d’une défense autonome pour l’Europe L’Italie choisit de commander un missile de croisière européen STRASBOURG ce qu’en raison de la périodicité Quinze « doivent être directe- L’ITALIE a décidé de comman- Storm Shadow (selon l’appellation 990 millions d’euros. En décembre de notre correspondant de ses réunions (une fois par ment impliqués et se réunir en der au groupe franco-britannique des Britanniques, qui l’installeront 1997, la France a commandé cinq « Le moment est venu pour mois). Aussi Jacques Chirac tant que besoin », aidés par un Matra BAe Dynamics des missiles sur leurs Eurofighter et Harrier cents missiles, soit un investisse- l’Union européenne de se doter souhaite-t-il son renforcement « comité militaire » et un « état- air-sol de croisière Storm Shadow GR7), ou Scalp EG (selon la déno- ment de 686 millions d’euros. L’Ita- des moyens institutionnels et des par l’adjonction des représen- major européen d’un niveau suf- et, suite à un accord intergouverne- mination des Français, qui en équi- lie n’a pas rendu public le détail de capacités militaires lui permet- tants des Etats membres, la fisant ». M. Chirac a cité le mental entre Rome, Londres et Pa- peront leurs Rafale et Mi- sa commande, se contentant d’in- tant d’agir chaque fois que néces- nouvelle instance devant appor- Corps européen de Strasbourg ris, de contribuer au développe- rage 2000), est présenté comme un diquer qu’il s’agit d’« un nombre saire, que ce soit avec l’Alliance ter « le soutien des nations » à comme exemple de « forces eu- ment du programme et à la engin « furtif » dont la mission est substantiel de missiles » – pour un atlantique ou de façon auto- Javier Solana. ropéennes organisées et rapide- production de ces armements. Se- de pénétrer les défenses adverses, montant qui se situerait entre 305 nome. » Devant l’assemblée gé- ment mobilisables ». L’idée est lon le PDG du groupe, Fabrice Bré- en étant tiré à distance de sécurité et 458 millions d’euros – avec les nérale de l’Association du traité FORCES RAPIDEMENT MOBILISABLES de mettre les Européens en po- gier, ce partenariat européen ouvre pour l’équipage, soit à 300 km de sa équipements de soutien au sol et de l’Atlantique, Jacques Chirac a Afin de mettre en œuvre les sition de déployer une force de la voie à « un renforcement de l’Eu- cible, avec une précision de l’ordre les moyens d’entretien opération- voulu une nouvelle fois signifier, décisions politiques, l’Union nature et de volume compa- rope de la défense » et à une inter- du mètre grâce à un guidage termi- nel. Les missiles de croisière arme- mardi 19 octobre, que la France doit disposer des « structures de rables à ceux de la KFOR enga- opérabilité accrue des forces, c’est- nal infrarouge. ront les Tornado et les Eurofighter maintenait le cap sur la création conseil, d’analyse et de direction gée au Kosovo. à-dire leur capacité à manœuvrer En février 1997, la Grande-Bre- italiens. d’une Europe de la défense militaire ». C’est-à-dire que les de conserve. tagne a passé commande de sept Mais l’important est davantage le digne de ce nom. ministres de la défense des Marcel Scotto Par ses producteurs, le missile cents missiles, pour un montant de signal politique que les Italiens ont Le président de la République donné par le biais de ce contrat. En a pris les précautions néces- effet, la commande survient après saires pour ne pas choquer en une décision de Rome, il y a quel- évoquant « le lien indéfectible ques semaines, de participer, aux qui unit les Etats-Unis à l’Eu- côtés de la France et du Royaume- rope », et en affirmant qu’« op- Uni, à un autre projet d’armement poser l’Alliance atlantique à la européen, le programme Paams construction européenne serait (principal air-air missile system), un contresens historique. » Mais qui est un système d’armes antiaé- il a dit et répété que l’Union de- rien et antimissile embarqué sur vait disposer d’une marge de des frégates appartenant aux trois manœuvre. Partant de la volon- marines et sur le porte-avions té des Européens, constatée il y Charles-de-Gaulle. Il s’agit d’un a un an, de se donner les contrat global de 14 milliards de moyens « politiques et militaires francs (2,2 milliards d’euros). Avec qui [leur] font encore défaut », le Paams et le Storm Shadow, l’Ita- M. Chirac a expliqué que la ca- lie a fait le choix de l’Europe, alors pacité militaire des Quinze de- même qu’elle pouvait se tourner vrait s’exprimer avec celle de ses vers des industriels américains. alliés américains « lorsque ceux- Comme c’est le cas pour le ci voudront s’impliquer sur le ter- Paams, l’industrie italienne sera as- rain » mais que l’Europe pour- sociée au développement et à la fa- rait conduire son action « par brication du Storm Shadow. Ma- elle-même si elle le souhaitait ». tra BAe Dynamics est, en effet, en Rappelant le plan d’action discussion avancée avec Alenia français rendu public l’été der- Marconi System. C’est à terme la nier, le chef de l’Etat a insisté mise sur pied d’une industrie sur la nécessité de mettre en « missilière » européenne autour place « une instance permanente de Matra BAe Dynamics, un susceptible de définir en toutes groupe destiné à avoir la taille de circonstances les positions que son rival américain Raytheon si, l’actualité impose », comme c’est outre le ralliement attendu d’Ale- le cas pour l’ONU et l’OTAN. nia Marconi System, vient prochai- Autrement dit, le comité poli- nement le rejoindre la filiale spécia- tique de l’Union destiné à lisée LKF du groupe allemand mettre en œuvre la politique ex- DASA en voie de fusionner avec térieure et de sécurité commune Aerospatiale-Matra. (PESC) n’est pas à même de remplir cette mission, ne serait- Jacques Isnard LeMonde Job: WMQ2110--0005-0 WAS LMQ2110-5 Op.: XX Rev.: 20-10-99 T.: 10:03 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0474 Lcp: 700 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / JEUDI 21 OCTOBRE 1999 / 5 « L’Adolf serbe de Bosnie » reconnu Un rapport officiel souligne les dérives coupable de crimes contre l’humanité LA HAYE. Le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie en matière de gestion du personnel à l’Unesco (TPIY) a reconnu Goran Jelisic, qui se faisait appeler « l’Adolf serbe de Bosnie », coupable, mardi 19 octobre, de crimes contre l’humanité et violation des lois et coutumes de guerre. Il échappe toutefois à l’ac- cusation de génocide. Cet ancien ouvrier agricole de trente et un ans Le candidat japonais apparaît toujours le mieux placé pour succéder à Federico Major est soupçonné d’avoir tué uune centaine de Croates et de Musulmans en mai 1992, dans le camp de Luka, près de Brcko, au nord de la Bos- Le deuxième tour de l’élection au poste de direc- avance sur les autres prétendants. Le candidat aussi examiner à partir de la semaine prochaine nie. teur général de l’Unesco a permis au candidat élu par le conseil exécutif sera proposé pour ap- le rapport très critique du commissaire aux Arrêté en janvier 1998 par la SFOR, Jelisic, qui a plaidé coupable pour japonais, avec 27 voix sur 58, de conforter son probation à la Conférence générale, qui devra comptes chargé d’examiner ceux de l’Unesco. 31 des 32 charges retenues contre lui, serait atteint, selon les experts psychiatriques, d’un « désordre profond de la personnalité avec ten- LE DEUXIÈME TOUR de l’élec- table », de la publication des commissaire aux comptes, qui constaté « qu’aucun système ne dances narcissiques et antisociales ». Il risque la prison à perpétuité. Sa tion du successeur de Federico comptes pour 1996 et 1997, le rap- note « un nombre inacceptable permet de déterminer le nombre peine sera prononcée ultérieurement. – (Corresp.) Major à la tête de l’Organisation port du commissaire aux comptes d’entorses aux procédures », no- exact de conseillers spéciaux ou de des Nations unies pour la culture, passe au peigne fin la gestion des tamment à propos des promotions conseillers spéciaux principaux non la science et l’éducation (Unesco), ressources humaines. Ce secteur a accordées à titre personnel : pour plus que le montant total des dé- Une commission d’historiens examine mardi 19 octobre à Paris, a permis subi d’importantes modifications la période considérée, 62 sur 98 ne penses correspondantes... » Ces au candidat japonais, Koïchiro après les errements des années 80 satisfaisant pas « à tous les critères « entorses (...) jettent le doute sur la Matsuura, d’accentuer son avance. qui avaient provoqué le départ des prescrits ». Selon le commissaire, pertinence et l’exactitude de l’infor- l’attitude de l’Eglise pendant la guerre Il a obtenu 27 voix sur 58, alors Etats-Unis de l’Unesco. ces pratiques engendrent des sur- mation fournie au secrétariat et aux que la majorité absolue (30) est coûts non négligeables : 4 mil- organes directeurs », ajoute le rap- ROME. Une commission mixte, composée de trois historiens juifs et nécessaire aux quatre premiers NÉPOTISME liards de dollars (plus de 3,7 mil- port. de trois catholiques, va être nommée à l’initiative du Vatican, pour tours dans le collège que constitue Loin d’infirmer les accusations liards d’euros) au lieu des Ce constat confirme officielle- réexaminer les archives de l’Eglise portant sur la période de la seconde le conseil exécutif. encore récurrentes de népotisme 2 milliards que l’on serait en droit ment les abus signalés notamment guerre mondiale. Cette proposition avait été faite en 1998 par le cardi- Le candidat élu sera proposé et de placements de complaisance, d’attendre, selon lui, si on se fonde dans une note confidentielle par nal Edward Cassidy, président de la commission du Saint-Siège pour pour approbation à la Conférence le rapport estime que dans des do- sur les seules dispositions en vi- un adjoint du directeur général, les relations avec les juifs. Elle vient d’être acceptée par Seymour générale de l’organisation qui se maines tels que « le classement des gueur. Daniel Janicot, candidat au pre- Reich, président du Comité juif international pour les consultations tiendra à partir de la semaine pro- postes, le recrutement, les promo- Le rapport note également «un mier tour à la succession de interreligieuses (Ijcic), qui groupe notamment le Congrès juif mondial chaine. Au cours de cette réunion, tions ou le recours à l’assistance nombre important d’entorses à la M. Mayor, et dévoilée par le quoti- et toutes les branches du judaïsme dans le monde, aux Etats-Unis et les délégués des pays membres au- temporaire, les progrès se trouvent politique de l’assistance temporaire, dien britannique The Gardian. Ce en Israël. ront aussi à examiner le rapport compromis par les importantes ex- ce qui jette le doute sur la transpa- dernier énumère, sans donner de Onze volumes d’archives, déjà publiés entre 1965 et 1981, vont être du commissaire aux comptes pour ceptions ou entorses qui sont faites rence du processus de prise de déci- noms, le cas d’une ancienne étudiés conjointement par cette équipe mixte d’historiens pour tenter les exercices 1996 et 1997. Rédigé aux principes déclarés. Venant sion et l’efficacité du contrôle des conseillère de l’Elysée pendant les de mettre fin aux polémiques récurrentes sur l’attitude du Vatican par Denis Desautels, vérificateur s’ajouter à l’impression qu’il n’existe dépenses de personnel et des dé- années Mitterrand, recasée en pendant la deuxième guerre et face au génocide des juifs, dont la der- général du Canada, ce rapport pas, à l’égard de certaines des ré- penses connexes ». En examinant 1995 pour un salaire moyen annuel nière remonte à la publication en septembre 1999 du livre de John épingle, dans un style très diplo- formes, une adhésion solide et ma- les 1 130 contrats octoyés à 990 de près de 500 000 francs, et les Cornwell sur Pie XII. matique, de nombreuses dérives. nifeste, ces nombreuses exceptions consultants, le commissaire a trop nombreux « parents », voire Après avoir incidemment regret- et entorses portent atteintes à la cré- constaté que les tâches confiées les « maîtresses », employés au té l’absence de prise en compte sé- dibilité des réformes ». « semblaient faire partie des res- siège de l’Organisation, place de Syndrome de la guerre du Golfe : rieuse des problèmes informa- Les pratiques d’ensemble en ponsabilités des fonctionnaires per- Fontenoy. tiques liés au passage à l’an 2000, matière de promotion ont parti- manents ». A propos des conseil- le Pentagone dispose enfin d’une piste ainsi que le retard, jugé « inaccep- culièrement retenu l’attention du lers, enfin, le commissaire a Gilles Paris WASHINGTON. Le Pentagone dispose enfin d’une piste pour expli- quer le « syndrome de la guerre du Golfe ». Un rapport publié, mardi 19 octobre, émet l’hypothèse qu’un antidote à un gaz neurotoxique administré aux GI’s pourrait avoir contribué à ces affections mysté- rieuses. Le bromure de pyridostigmine (PB), un antidote au gaz neu- rotoxique soman administré à quelque 250 000 soldats américains au moment de la guerre du Golfe (1990-1991), pourrait dans certains cas avoir pour conséquence de provoquer des désordres chroniques simi- laires à ceux du « syndrome », a expliqué à la presse Beatrice Golomb, l’auteur d’un rapport sur le sujet réalisé pour le compte de la Rand Corporation, un centre de recherches californien. Quelque cent mille anciens combattants américains de la guerre contre Saddam Hussein souffrent de maux divers, tels que des dou- leurs musculaires, une fatigue chronique, des pertes de mémoire ou du sommeil. Ces affections ont reçu pour appellation collective : « syndrome de la guerre du Golfe ». La France moins généreuse à l’égard de l’Afrique subsaharienne PARIS. L’aide bilatérale française aux pays de l’Afrique subsaharienne en 1998 a chuté de 3,2 milliards de francs, soit plus d’un quart, à 9,4 milliards de francs, selon les chiffres de la direction du Trésor, à Bercy, publiés par L’Expansion. Encore prépondérants, les transferts vers l’Afrique subsaharienne ne représentent plus que le tiers de l’aide publique au développement (APD), contre 45 % l’année précédente. Cette chute s’inscrit dans un contexte de baisse générale de l’aide française au développement. Proche de 34 milliards de francs en 1998, elle enregistre une diminution voisine de 8 %.

DÉPÊCHES a INDONÉSIE : plus de deux cents personnes sont portées dispa- rues après le naufrage d’un bateau indonésien au large de la province d’Irian Jaya, a annoncé mercredi 20 octobre l’agence officielle indoné- sienne Antara. Le bateau, KM Bimas Raya-II, qui transportait environ 300 passagers, a coulé lundi au large du district de Merauke, a précisé Antara. – (AFP.) a NIGER : aucun des sept candidats à l’élection présidentielle n’ayant obtenu la majorité absolue, un second tour opposera le 24 no- vembre le colonel en retraite Mamadou Tandja, candidat de l’ancien parti unique, à l’ancien premier ministre Mahamadou Issoufou. Selon des résultats provisoires publiés, mercredi 20 octobre, le premier a re- cueilli 32,30 % des suffrages et le deuxième, 22,78 % pour un taux de participation de 43,66 %. L’ancien président, Mahamane Ousman, ta- lonne M. Issoufou avec 22,52 % des voix, selon les chiffres de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). – (Reuters.) a ALGÉRIE : l’Armée islamique du salut (AIS), qui avait annoncé en juin sa reddition, menace de reprendre le djihad (guerre sainte) immé- diatement après la fin du délai, le 13 janvier, fixé aux islamistes armés pour se rendre, indiquait mardi 19 octobre le quotidien El Watan.Le chef de cette branche armée du Front islamique du salut (FIS, dis- sous), en trêve depuis octobre 1997, Madani Mezrag aurait demandé à ses troupes, lors d’une récente réunion avec ses « émirs » (chefs), de « ne plus se rendre et de se préparer à la reprise des massacres et des destructions à travers tout le terriroire », écrit le journal. – (AFP.) Divergences euro-américaines sur l’agenda de la prochaine réunion de l’OMC WASHINGTON. Les divergences euro-américaines sur l’agenda de la prochaine réunion de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à Seattle (Etats-Unis), début décembre, risquent de compromettre le lancement du prochain cycle de négociations. « Nous nous demandons si les conditions sont réunies pour que Seattle soit véritablement un suc- cès », a estimé mardi 19 octobre le secrétaire d’Etat français au commerce extérieur, François Huward, à l’issue de deux jours d’entre- tiens avec des responsables du Congrès et de l’administration améri- caine à Washington. Pour sa part, la représentante américaine pour le commerce, Charlene Barshefsky, a estimé mardi à New York que la position des Européens sur les organismes génétiquement modifiés (OGM) relevait de « l’hys- térie ». Les Etats-Unis réclament un programme de négociations mini- males centrées sur l’accès au marché, alors que la France et l’Union européenne souhaitent un agenda étendu permettant d’englober les questions relatives à l’environnement, à la sécurité alimentaire et à la protection des consommateurs. – (AFP.) LeMonde Job: WMQ2110--0006-0 WAS LMQ2110-6 Op.: XX Rev.: 20-10-99 T.: 10:54 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0475 Lcp: 700 CMYK

6 FRANCE LE MONDE / JEUDI 21 OCTOBRE 1999

RPR Ancien président du conseil confiance » et « détournement de résultait d’« une demande person- de M. Dugoin a déclenché, mardi et ou, tout au moins, de renoncer à sa général de l’Essonne, Xavier Du- fonds publics », a affirmé à la barre, nelle de Jean Tiberi, faite dé- mercredi, une série de mises en candidature aux élections munici- goin, sénateur (RPR) de ce départe- mardi 19 octobre, que le rapport but 1994, dans le cadre des prises en cause du maire de Paris par des res- pales. b LA RÉFORME des relations ment, jugé par le tribunal correc- payé à Xavière Tiberi correspondait charge croisées des emplois poli- ponsables de la droite, qui lui de- entre le gouvernement et le parquet tionnel d’Evry pour « abus de bien à un emploi fictif et que celui-ci tiques au sein du RPR ». b CET AVEU mandent de donner sa démission est examinée au Sénat mardi. Xavier Dugoin dit avoir rémunéré Xavière Tiberi à la demande de son mari L’ancien président du conseil général de l’Essonne a déclaré au tribunal qu’il avait attribué un emploi fictif à l’épouse du maire de Paris à la demande de ce dernier. Il évoque un système de « prises en charge croisées des emplois politiques au sein du RPR »

D’UNE MAIN, il tient la barre ; compter du 1er mars 1994. J’ai de- six pages du rapport sur la franco- politiques ». Il a ajouté avoir agi revenus. « J’avais un contrat avec le goin, alors député, à l’Assemblée de l’autre, quelques feuillets qu’il a mandé à M. Vialatte, par souci de phonie confié à Mme Tiberi par le « pour permettre à [sa] formation conseil général des Hauts-de-Seine, nationale. Leur travail en commun pris soin de garder avec lui. De- discrétion, de porter le contrat à la conseil général et payé politique de progresser ». Mais qui répond-il, détendu, mais après dix sur les dossiers. Le lobbying qu’il bout face à la présidente, il traîne Mairie de Paris. C’est une affaire 205 000 francs. M. Dugoin lève le accable-t-il ? Atteint-il d’autres fi- années au service de Charles Pas- effectue en sa faveur, l’accompa- encore son air triste d’oiseau dé- entre Jean Tiberi et moi. » voile. « Courant mai 1994, j’ai pris gures du RPR ? En aucun cas. qua, j’étais en surnombre. Des gnant à des rendez-vous, intercé- plumé, mais sa voix ne tremble Il est 15 heures, mardi 19 octo- contact avec Mme Tiberi pour lui Du recrutement de Bruno Tel- plumes, il en avait absolument par- dant pour lui auprès de ses amis. plus. Xavier Dugoin parle. Dix mi- bre, au tribunal correctionnel donner un certain nombre d’infor- lenne, « plume » de l’homologue tout... si j’ose dire. » Le public s’es- Le substitut du procureur, François nutes, déjà, qu’il plaide coupable. d’Evry, et le procès des emplois mations et de documents sur ce que de M. Dugoin dans les Hauts-de- claffe, la présidente s’agace, mais Vaissette, ne semble pas convain- Dix minutes qu’il confie, dans un fictifs vient de basculer. En quel- nous faisions dans le département Seine, Charles Pasqua, et anima- personne n’insiste. cu. Technique, il le questionne sur silence de cathédrale, son besoin ques secondes, le sénateur de l’Es- en matière de coopération et de teur du groupe satirique Jalons, ces « notes de conjoncture » dont de dire « toute la vérité » sur les sonne, ancien président du conseil francophonie », explique-t-il. Et, l’ancien « patron » de l’Essonne AUDIENCE RENVOYÉE seules quelques copies ont été re- collaborateurs fictifs, leur raison général de ce département, a ba- comme s’il en avait assez dit, il assume en effet, seul, la responsa- Le hasard de « carrières paral- trouvées. « Les notes étaient margi- d’être, leur mode d’emploi. «En layé vingt-quatre heures d’arguties confesse : « L’arrêt du contrat, bilité. « Fin 1992, il était sans em- lèles », la découverte de besoins nales. Beaucoup de conseillers poli- Essonne ? Oui, il y en a eu, comme juridiques et transformé une au- en décembre, a été pour moi un ploi. Il vivait difficilement, en faisant complémentaires : ainsi M. Du- tiques n’en écrivent pas du tout. partout, admet-il. Beaucoup ? Non. dience procédurière en véritable soulagement. » des piges pour le magazine Entre- goin explique-t-il également l’em- Mon travail était essentiellement Sur quarante-deux collabarateurs arène politique. L’ancien homme vue. Nous avons envisagé de tra- bauche d’Alain Aubert, autre col- oral », explique M. Aubert. recrutés dans mon cabinet pendant fort du département, jeune turc LE PIRE EST ARRIVÉ vailler ensemble. Cela ne s’est pas laborateur de M. Pasqua et Sur son siège, M. Dugoin pleure. dix ans, il y en a eu trois, dont deux prometteur du RPR devenu le pa- Derrière lui, Xavière Tiberi ra- fait, mais j’ai accepté de le prendre vice-président du conseil général. Un avocat de Mme Tiberi, visible- avec mon accord. » La présidente, ria du gaullisme, a averti : «Mes juste son écharpe grise. Elle ne en charge. » Pour quels motifs, de- Encore une initiative personnelle, ment irrité, sort ostensiblement jusque-là silencieuse, le coupe : motivations passées relevaient d’une bronche pas. Sa défense vient de mande la présidente ?. « C’est un mais bien légale, celle-là, assure le son mouchoir. L’épouse du maire « Qui ? » Il n’hésite pas : «Mme Ti- logique militante, faite de solidarité, s’effondrer, le destin politique de jeune homme courageux et de sénateur. Selon lui, M. Aubert au- de Paris, elle, reste silencieuse, beri et M. Tellenne. » de confiance, pas toujours proche son mari a reçu un coup peut-être talent. Dans le milieu de gauche qui rait vraiment travaillé, de 1989 à presque impassible. Attend-elle Xavier Dugoin est lancé. « Sur le de la justice et de la vérité. J’ai fatal, mais elle fait front. Tout est le sien, il professe des idées de 1995, comme « conseiller poli- simplement son tour pour s’expri- dossier de Mme Tiberi, je voudrais changé. Depuis 1998, des boulever- juste lance-t-elle un rapide regard droite. Je ne pouvais pas le laisser tique ». « En août 1988, je me suis mer, répondre aux accusations, dire que son recrutement a été ef- sements sont intervenus dans ma vers ses avocats. Eux paraissent, dans cette situation. » retrouvé, à quarante ans, à la tête défendre son mari ? A-t-elle fectué sur demande personnelle de vie. Je me suis retrouvé plus seul que en revanche, décomposés, La magistrate semble sceptique, du dixième département français, compris que son « Jean », cette Jean Tiberi, faite début 1994, dans le je ne le pensais. Ma vie familiale a conscients que le pire est arrivé. de même que son collègue du par- sans expérience de la fonction ni des fois, est bien mal en point ? Pense- cadre des prises en charge croisées été, sinon brisée, du moins en partie Le pire, à savoir l’accablement quet. Tous deux connaissent le milieux politiques parisiens, ex- t-elle encore pouvoir contre-atta- des emplois politiques au sein du détruite. Ma santé est fortement al- du seul Jean Tiberi. Certes, M. Du- dossier, savent que, pour les en- plique-t-il. Lui, il avait une expé- quer, inquiéter leurs anciens amis, RPR, poursuit-il. Jean Tiberi était térée. Aujourd’hui, je suis dans une goin a parlé de pratiques « quasi quêteurs, l’embauche de M. Tel- rience de cabinet ministériel, d’élu faire payer les trahisons ? Réponse secrétaire général de la fédération logique de vérité et je n’en change- institutionnalisées ». Bien sûr, il a lenne n’avait d’autre but que de local et de conseiller en communi- mercredi, à 14 heures. En raison de Paris du RPR. Suivant mes direc- rai pas, quitte à perdre le peu qui expliqué que ces emplois fictifs s’attirer les bonnes grâces de cation. » d’ennuis familiaux, la présidente a tives, un contrat a été élaboré par me reste. » n’étaient que la « conséquence M. Pasqua. Aussi, l’un après C’est M. Aubert, maintenant, dû, en effet, renvoyer l’audience. Michel Vialatte, directeur des ser- Fini, donc, la solidarité interne, quasi mécanique de la faiblesse des l’autre, interrogent-ils M. Tellenne qui décrit leurs rencontres, chaque vices [du conseil général], à l’union sacrée autour des trente- moyens mis à la disposition des élus sur ses fonctions antérieures, ses semaine, dans le bureau de M. Du- Nathaniel Herzberg Un rapport, une enquête... et un hélicoptère En campagne pour la présidence du RPR b LE 27 JUIN 1996, à l’occasion d’une perquisition Vialatte, à l’époque directeur des services du conseil me effectuée dans le cadre de son enquête sur les fausses général de l’Essonne, déclare le même jour, en qualité M Alliot-Marie n’échappe pas à « la » question factures dans l’affaire des HLM de Paris, le juge Eric de témoin, avoir rédigé la lettre de mission de Mme Ti- Halphen découvre au domicile du couple Tiberi un beri et la lui avoir remise en mains propres à la mairie ARRAS mettre au vote des militants – et Juppé, autrement dit Jean-François rapport signé de la main de Xavière Tiberi. Il est intitu- du 5e arrondissement de Paris. Le 5 mars 1997, Jean Ti- de notre envoyé spécial de celle de Jean-Paul Delevoye, Probst, comme elle d’origine lé : « Réflexions sur les orientations du conseil général beri est à son tour mis en examen pour « complicité Il est un peu plus de 22 heures, qui, jusqu’ici, a dit ne pas basque, elle a adopté pour sa cam- de l’Essonne en matière de coopération décentrali- par aide ou assistance de détournement de fonds pu- mardi 19 octobre, à Arras, et la connaître suffisamment le dossier, pagne une autre technique chira- sée ». Y sont agrafés des bulletins de salaire établis par blics » et « recel de détournements de fonds publics ». troisième réunion de la journée de mais auquel le maire de Paris a ap- quienne : donner la priorité à la le conseil général de l’Essonne. Embauchée par Xavier b Le 4 juillet 1997, à la demande des avocats de porté son soutien. « Ce sera certai- presse quotidienne régionale, Dugoin en mars 1994, Mme Tiberi n’a reçu commande Mme Tiberi, la chambre d’accusation de la cour d’appel REPORTAGE nement le dossier le plus difficile voire aux stations locales de écrite de ce rapport que le 18 octobre de la même an- de Paris annule, pour vice de procédure, la saisie du Les candidats savent pour le futur président du RPR, ré- France 3. née. rapport par le juge Halphen et tous les actes judiciaires pond-t-elle. Pour ma part, je n’ai La députée des Pyrénées-Atlan- b Le 18 juillet 1996, entendue au palais de justice de qui ont suivi. Cependant, M. Davenas relance la ma- que le dossier parisien pas l’intention de me laisser influen- tiques a surtout compris que les Créteil, l’épouse du maire de Paris déclare à M. Hal- chine judiciaire en ouvrant, quelques jours après la dé- sera le plus difficile cer par les titres des journaux, mais militants RPR, depuis l’accès de phen : « Je vous indique que le travail au conseil général cision de la chambre d’accusation, une enquête préli- à traiter il faudra écouter tout le monde et M. Chirac à de plus hautes fonc- consistait uniquement dans le rapport que je vous ai re- minaire sur l’ensemble des collaborateurs de choisir le meilleur parmi les candi- tions, ne sont pas en attente d’un mis. Je ne me suis pas rendue sur place. » M. Dugoin au conseil général. Parmi eux, figure dats. L’efficacité, c’est de garder Pa- nouveau chef, comme avaient ten- b Le 10 octobre 1996, le procureur d’Evry, Laurent Mme Tiberi. Le procureur donne sa version de l’épisode Michèle Alliot-Marie touche à sa ris. Jean Tiberi doit être écarté s’il té de l’être, chacun à sa manière, Davenas, auquel a été transmis l’affaire pour des rai- de l’hélicoptère, en mai 1998, dans un livre intitulé fin, quand un cadre d’entreprise n’est pas le meilleur candidat, et M. Juppé, Philippe Séguin et Nico- sons de compétence territoriale, ordonne une enquête Lettres de l’Himalaya (éditions du Seuil), où figure en ose la question : « On a entendu non pas parce qu’il est soupçonné à las Sarkozy. Charmeuse, elle préliminaire sur la réalité de cette collaboration. Profi- annexe le rapport de Mme Tiberi. parler des Tiberi toute la journée à la suite de plaintes déposées, rappe- ajoute : « Ils sont en manque d’af- tant des vacances du procureur dans l’Himalaya, son b Le 30 juillet 1999, M. Davenas préconise auprès la radio. Nous, demain, militants du lons-le, par des militants de fection. » Elle est donc prête à les adjoint, Hubert Dujardin, décide d’ouvrir une informa- de sa hiérarchie un procès correctionnel pour Mme Ti- RPR, on va nous interroger là-des- gauche. » écouter, mais en priant les diffé- tion judiciaire contre Mme Tiberi pour « détournement beri. Il se fonde sur un jugement de la chambre régio- sus. Qu’est-ce qu’on doit ré- Voilà qui a le mérite de la clarté. rents « présidentiables » du mou- de fonds publics, abus de confiance et recel ». Afin d’évi- nale des comptes, qui condamne l’épouse du maire de pondre ? » Quelques heures plus Après un début de campagne, le vement de faire en sorte que le ter cette ouverture d’information, le garde des sceaux, Paris pour la période allant de la date de son recrute- tôt, à Amiens, lors de la première 4 octobre, à Vanves (Hauts-de- RPR existe encore quand ils en au- Jacques Toubon, fait affréter un hélicoptère au Népal ment – 1er mars 1994 – à celle de la commande du rap- étape de la tournée de la candidate Seine), où, accueillie par Isabelle ront besoin. « Nous avons un can- afin de contacter M. Davenas pour qu’il ordonne à son port, le 18 octobre de la même année. à la présidence du RPR, la toute Debré, belle-sœur du président du didat, Chirac, pour 2002. Pour eux, adjoint de revenir sur sa décision. L’opération échoue b Le 17 août 1999, Mme Tiberi rembourse les première question, posée par un groupe RPR de l’Assemblée natio- la prochaine élection présidentielle et, le 6 novembre, M. Dujardin ouvre une information 213 355,39 francs que lui réclame la juridiction finan- jeune commerçant, membre du nale, elle avait tenu un discours n’est que dans dix ans », dit-elle. judiciaire. cière, sans le signaler au parquet d’Evry. Celui-ci es- comité départemental de la aussi prudent que celui de M. De- Cela plaît à une base qui, à l’évi- b Le 5 décembre 1996, M. Dugoin et Mme Tiberi sont time que ce remboursement ne signifie pas que Somme, avait aussi porté sur Paris. levoye, Mme Alliot-Marie affiche dence, est lasse des querelles inter- mis en examen, respectivement, pour « détournements l’épouse du maire de Paris reconnaît ses torts, dans la L’ancienne ministre de la jeu- désormais avec détermination ses nes. de fonds publics et abus de confiance » et « recel ». La mesure où elle a fait appel, devant la Cour des nesse et des sports a une réponse à « quatre volontés pour le RPR » : Mme Alliot-Marie affiche la veille, M. Dugoin, entendu comme témoin, affirme comptes, de sa condamnation par la chambre régio- mi-chemin de celles de François « retrouver un véritable esprit de même assurance vis-à-vis de l’en- avoir fixé la rémunération de Mme Tiberi « en accord » nale. Fillon et de Patrick Devedjian – se- compagnonage », en organisant, semble des responsables de l’op- avec le maire de Paris. Il déclare avoir rencontré celui- lon lesquels, pour trancher la que- notamment, des assises de l’en- position. « Je les connais tous de- ci « plusieurs fois » en janvier et février 1994. Michel Pascale Sauvage relle parisienne, il faudra s’en re- semble de la famille gaulliste dès le puis si longtemps. Certains printemps 2000 ; rapprocher la di- présentent des cas psychologiques rection nationale du mouvement pour étudiants de première année. » et sa base ; élargir le réseau de ter- M. Pasqua ? Elle l’appelle chaque rain en formant cinq mille jeunes fois qu’elle va faire campagne dans La droite se cherche déjà un nouveau candidat pour Paris et cinq mille femmes pour les pro- les Hauts-de-Seine. François Bay- LA RECONNAISSANCE par Xa- RPR, a déclaré, de son côté, sur sur France-Info, que M. Tiberi doit chaines élections municipales ; rou ? Elle le pratique chaque se- vier Dugoin de l’intervention « per- RTL : « Je souhaite que, pour la pré- « de lui-même partir » et laisser la « reconquérir le terrain des idées » maine en tant que vice-présidente sonnelle » de Jean Tiberi dans l’em- paration des municipales, une autre place, pour 2001, à un candidat grâce à la participation et à la mo- du conseil général des Pyrénées- ploi « fictif » accordé par le conseil équipe soit en place. Je souhaite qu’il « qui soit capable de l’emporter, pas dernisation de la vie politique. Atlantiques. Aussi envisage-t-elle général de l’Essonne à Xavière Ti- y ait un autre candidat qui tire la forcément RPR ». Le président de les rapports futurs au sein de l’op- beri a déclenché, mardi 19 octobre, liste du RPR et de l’opposition unie. » DL, Alain Madelin, sans vouloir TECHNIQUE CHIRAQUIENNE position avec cette froideur un peu une salve de réactions conver- Candidat, comme M. Fillon, à la « participer à la curée des ex-amis » Qu’on ne lui demande pas un gourmande : « Ce qui peut être gentes dans l’opposition, tendant à présidence du RPR, Patrick Deved- de M. Tiberi, a déclaré, sur Eu- programme clés en main ! « Je suis amusant, si je suis élue, c’est que, dissuader l’actuel maire de Paris jian, député des Hauts-de-Seine, rope1: « Ou il y aura un accord ra- candidate à la présidence du Ras- moi, je vais dire les choses. » d’être candidat au renouvellement s’est prononcé, mercredi, sur RTL, pidement sur une procédure entre semblement, pas candidate à la pré- Si Mme Alliot-Marie est présente de son mandat en 2001. pour la mise en place, « rapide- toutes les formations de l’opposition, sidence de la République », rap- au second tour de scrutin, le 4 dé- François Fillon, député de la ment », d’« un processus démocra- car Paris n’est pas la propriété d’un pelle-t-elle. Mais elle commence à cembre, elle pourrait pouvoir bé- Sarthe et candidat à la présidence tique de désignation » d’une autre parti, fût-ce le RPR, pour désigner, y croire. « Chirac m’a toujours don- néficier plus facilement que du RPR, a souhaité que le parti tête de liste pour les élections mu- avec la participation des Parisiens, le né ce conseil : “Pour faire une bonne M. Delevoye du désistement des gaulliste engage une procédure in- nicipales. M. Tiberi « a perdu toute meilleur candidat. S’il n’y a pas d’ac- campagne, il faut savoir faire deux candidats qui auront été éliminés terne contre M. Tiberi. « La situa- crédibilité et nous pénalise », a affir- cord, il y aura compétition et les libé- choses : serrer des mains et bien au premier tour, le 20 novembre. tion est suffisamment grave pour que mé M. Devedjian. Jacques Toubon, raux ont vocation à y participer. » dormir.” » Justement, mardi, entre D’où son escapade, organisée mé- le mouvement réunisse le comité maire (RPR) du 13e arrondissement Si l’Hôtel de Ville s’est refusé à Amiens et Cambrai, Mme Alliot- thodiquement, dans les terres plu- d’éthique pour statuer de la place de de Paris et rival déclaré de M. Tibe- tout commentaire, Vincent Reina, Marie dormait dans sa voiture tôt « delevoyistes » du Nord-Pas- M. Tiberi au sein du RPR », a décla- ri, a souhaité pour sa part, mercre- adjoint de M. Tiberi aux affaires pendant la traversée de Bapaume, de-Calais. A la fin de la réunion à ré M. Fillon à l’AFP. Selon ce di, sur LCI, qu’une « procédure d’in- scolaires et porte-parole de la fédé- dont le maire, M. Delevoye, est Cambrai, mardi, une vieille mili- proche de Philippe Séguin, « s’il se vestiture » se mette en place au ration RPR de Paris, a qualifié sans doute son principal tante gaulliste est d’ailleurs venue confirme que les déclarations de Xa- RPR pour désigner la tête de liste d’« abominables » les réactions po- concurrent. Aidée par une petite lui promettre : « Vous êtes du bois à vier Dugoin sont exactes, le RPR de- de l’opposition et débouche «un litiques « d’où qu’elles viennent ». équipe, qui compte notamment un faire un premier ministre. Je vais vra en tirer toutes les consé- an avant les municipales ». Dans une déclaration faite à l’AFP, ancien collaborateur de Jacques faire une prière pour vous. Ça avait quences ». Pierre Lellouche, député Démocratie libérale n’a pas été M. Reina a ajouté : « Un tel lyn- Chirac, de Jérôme Monod – le pre- marché pour M. Chirac en 1995. » (RPR) de Paris, qui soutient M. Fil- en reste. Son secrétaire politique, chage médiatique (...), c’est vraiment mier secrétaire général du RPR –, lon dans la campagne interne au François Goulard, a jugé, mardi, très petit et minable. » de Charles Pasqua et enfin d’Alain Jean-Louis Saux LeMonde Job: WMQ2110--0007-0 WAS LMQ2110-7 Op.: XX Rev.: 20-10-99 T.: 11:04 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0476 Lcp: 700 CMYK

FRANCE LE MONDE / JEUDI 21 OCTOBRE 1999 / 7 La réforme de la justice place Jacques Chirac en porte-à-faux dans son propre camp

LANCÉE à la télévision un soir réforme, M. Chirac a revendiqué à putés de l’opposition. L’autorité listes, réunis à Strasbourg le de décembre 1996, en pleine polé- plusieurs reprises la paternité, politique du chef de l’Etat sur ses 27 septembre, M. Jospin avait rele- mique sur les affaires, la réforme voire la cogestion avec la ministre dernières troupes serait ainsi pu- vé, à l’adresse de M. Chirac, de la justice n’en finit pas d’en- de la justice, Elisabeth Guigou. bliquement contestée et ne man- qu’« après l’examen par le Sénat combrer Jacques Chirac. Dernier Elle lui a déjà coûté cher au prin- querait pas de relancer le débat [du texte sur les relations parquet- épisode : la convocation du Parle- temps 1998. Face à la fronde du – récurrent depuis 1997, relancé chancellerie], en octobre, plus rien ment en Congrès – une préroga- président du RPR, Philippe Séguin, par la campagne pour la prési- ne devrait, normalement, –et il tive constitutionnelle du président soutenu par Nicolas Sarkozy, qui dence du RPR – sur les risques, avait ostensiblement insisté sur de la République – nécessaire pour refusaient de mêler leurs voix à pour l’opposition, d’une cohabita- l’adverbe – faire obstacle à la adopter le projet de loi constitu- celles de la gauche, M. Chirac avait tion « émolliente » et sur la straté- convocation du Congrès ». Face à tionnelle réformant la composi- dû mettre tout son poids dans la gie du mouvement gaulliste face à un éventuel refus du chef de l’Etat, tion du Conseil supérieur de la balance pour imposer au groupe M. Chirac. Ce risque, le président les commentaires sont déjà prêts magistrature. Derrière l’austérité RPR de l’Assemblée nationale, via de la République ne peut pas le et ont été rodés lors des épisodes des formes, se cache un enjeu po- son président, Jean-Louis Debré, prendre. La tentation est grande, précédents. M. Chirac serait rendu litique majeur pour le chef de un vote favorable des députés sur dès lors, de se dérober et de recou- responsable du blocage, voire de l’Etat. ce texte. rir à de nouveaux prétextes dila- l’enterrement d’une réforme qu’il Ce texte, qui constitue un des Le chef de l’Etat est donc au- toires pour retarder la réunion du dit souhaiter. « Le gouvernement ne trois volets de la réforme de la jus- jourd’hui pleinement engagé dans Congrès. propose pas des révisions constitu- La gauche met en cause tice – avec la présomption d’inno- tionnelles pour qu’elles restent dans cence et les relations parquet- les cartons », avait déjà déclaré Da- chancellerie – a été adopté dans La fin des instructions spécifiques niel Vaillant, ministre des relations « un système organisé » les mêmes termes par les deux As- avec le Parlement, en mars 1999. semblées et n’a donc plus besoin, Le projet de loi sur les relations entre les parquets et la chancelle- EN ADMETTANT, mardi 19 oc- de "plaque tournante" ». C’est pour être entériné, que de l’adop- rie, adopté par l’Assemblée nationale en première lecture en juin et RÉFORME « VOULUE DE TOUS » tobre, à la barre du tribunal l’« ensemble de la majorité munici- tion à la majorité des trois cin- examiné mercredi 20 octobre par le Sénat, supprime toute possibili- A la demande de M. Jospin, le d’Evry, que l’emploi de l’épouse pale » qui « est déconsidérée », a quièmes par le Congrès du Parle- té pour le garde des sceaux de donner des instructions dans les af- sujet a été abordé entre les deux du maire de Paris, Xavière Tiberi, ajouté le sénateur socialiste sur ment. A deux reprises, M. Chirac a faires judiciaires. L’abandon de cette prérogative s’accompagne responsables de l’exécutif, ces der- était « fictif » et en mettant en France-Info. « Bien entendu que déjà refusé son inscription à d’importantes contreparties : le lien hiérarchique entre les parquets nières semaines, mais le chef de cause Jean Tiberi dans le recrute- Jean Tiberi n’est pas à sa place, il l’ordre du jour du Congrès, justi- et le ministre de la justice n’est pas rompu, et les directives de poli- l’Etat s’est refusé, pour l’instant, à ment de son épouse, Xavier Du- nuit à Paris », a ajouté M. Dela- fiant son attitude par le retard pris tique pénale deviennent plus contraignantes. Afin de coordonner la lui faire part de ses intentions. Il goin a donné aux socialistes une noë. dans l’examen des autres textes politique pénale dans chaque cour d’appel, les procureurs généraux n’en a pas dit plus, à la grande stu- belle occasion de réagir. Le président socialiste du relatifs à la justice. Les conditions pourront donner des instructions individuelles aux procureurs. Le peur des magistrats réunis pour Le premier secrétaire du PS, conseil général de l’Essonne, Mi- qu’il avait alors posées – une lec- projet crée un droit d’action pour le garde des sceaux, lui permet- l’écouter à l’Ecole nationale de la François Hollande, est resté chel Berson, qui a succédé à ture de chacun des projets de loi tant d’engager des poursuites en lieu et place des parquets. Le texte magistrature, à Bordeaux, le 1er oc- sobre, se contentant de déclarer, M. Dugoin à la tête du conseil gé- dans chaque assemblée – seront ouvre aussi la possibilité, pour les justiciables, de contester le clas- tobre. dans les couloirs de l’Assemblée néral après les élections canto- remplies, le 26 octobre, après sement sans suite de leur plainte par un parquet. Enfin, il prévoit de Dans son discours, M. Chirac nationale, qu’il se « félicit[ait] tou- nales de 1998, a indiqué, mardi, l’adoption, par le Sénat, qui l’exa- renforcer le contrôle de la justice sur la police judiciaire. avait rappelé son attachement à jours quand la vérité éclate, qu’elle que les déclarations de M. Dugoin minait mercredi 20 octobre, du une réforme qu’il a « lancée concerne les uns ou les autres ». «Il « font apparaître clairement qu’un texte sur les relations entre le par- en janvier 1997 », mais il n’avait y a là une vérité. Elle est mainte- véritable système d’emplois fictifs et quet et la chancellerie. son adoption par le Congrès. Or C’est alors qu’apparaît le « cho- soufflé mot du projet de loi consti- nant établie et je crois que les juges de financement du RPR était en plusieurs de ses conseillers, dont léra ». Il vient de l’autre front. A tutionnelle sur le Conseil supé- prendront la position qui découle place sous sa présidence ». « LA PESTE ET LE CHOLÉRA » les sénateurs de Paris Roger Ro- Matignon, on attend en effet, avec rieur de la magistrature. Venue lui de ces aveux et l’opinion jugera », a Enfin, Georges Sarre, député Et c’est là qu’apparaissent les mani et Maurice Ulrich, l’ont aler- une gourmandise non feinte, le succéder à la tribune, le lende- ajouté M. Hollande. (Mouvement des citoyens) de Pa- difficultés. Dès le lendemain, au té récemment sur la grogne des sé- début de la semaine prochaine. Au main, Mme Guigou s’était, pour sa C’est au président du groupe ris et maire du 11e arrondissement, cours de l’entretien en tête à tête nateurs à l’égard des juges et la moment du vote, la ministre de la part, contentée d’observer : socialiste au conseil de Paris, Ber- a estimé que M. Dugoin en avait qui précède le conseil des mi- difficulté qu’il y aurait à obtenir justice, Mme Guigou, ne devrait « Nous attendons la réunion du trand Delanoë, qu’il est revenu de « trop dit ou pas assez » en parlant nistres, Lionel Jospin devrait de- d’eux, dans les semaines à venir, d’ailleurs pas manquer de souli- Congrès pour que cette réforme fon- commenter ce rebondissement, de « prises en charge croisées » mander au chef de l’Etat de convo- un vote favorable sur la réforme gner, devant les sénateurs, que damentale, voulue de tous, puisse notamment dans les couloirs de la d’emplois politiques au sein du quer le Congrès, puisque, comme du CSM. plus rien ne s’oppose désormais à être mise en œuvre. » De cette pré- rue de Solférino, où le PS se réu- RPR. « Quelle réalité recouvre cette on le fait valoir à Matignon, plus Voilà pour la « peste » : l’adoption de la réforme du rogative du seul chef de l’Etat, rap- nissait, mardi soir, en bureau na- étrange formule ? S’agit-il d’un sys- rien ne s’oppose désormais à ce M. Chirac convoque le Congrès et Conseil supérieur de la magistra- pelée avec tant de jubilation par le tional. Auparavant, M. Delanoë tème spécifique au RPR entre Paris vote. A l’Elysée, on planche avec la réforme – sa réforme – est reje- ture. gouvernement, Jacques Chirac se avait déjà dénoncé, dans un et le département de l’Essonne afin inquiétude sur cette date-butoir. tée, faute d’avoir obtenu la majo- Quant au chef du gouverne- passerait sans doute volontiers au- communiqué, « un système orga- de financer ce parti ? », demande « C’est simple : on a le choix entre rité des trois cinquièmes, du fait ment, il a déjà lancé un premier jourd’hui. nisé et tentaculaire » où Paris le président délégué du MDC la peste et le choléra », résume un des défections de la droite sénato- avertissement. Dans son discours « apparaît bien comme une sorte dans un communiqué. fidèle du chef de l’Etat. De cette riale et, peut-être, de quelques dé- devant les parlementaires socia- Pascale Robert-Diard LeMonde Job: WMQ2110--0008-0 WAS LMQ2110-8 Op.: XX Rev.: 20-10-99 T.: 11:01 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0477 Lcp: 700 CMYK

8 / LE MONDE / JEUDI 21 OCTOBRE 1999 FRANCE

35 heures : le gouvernement renonce Les députés socialistes ne renoncent pas à ponctionner ouvertement l’Unedic à taxer davantage les stock-options Le patronat se dit prêt à quitter l’assurance-chômage François Hollande apporte son soutien Le gouvernement s’apprêtait, mercredi 20 octobre, à le président du Medef a de nouveau menacé de quitter à l’« amendement Bonrepaux » renoncer à imposer une contribution financière aux or- ces organismes gérés paritairement. Une menace prise ganismes sociaux pour financer les 35 heures. La veille, très au sérieux par les syndicats. mais le calendrier de cette réforme fait encore débat LE GOUVERNEMENT craque. Il noncer une loi « inapplicable » et Monde Michel Jalmain, persuadé LAURENT FABIUS, assis au veux que la loi de finances fixe les soit 2,350 millions de francs. Dans renonce à imposer une contribu- annoncé que les branches profes- que le Medef s’apprête à sortir du perchoir, n’a pas bronché. La orientations et que le rapport de ce domaine, M. Hollande estime tion sur les organismes sociaux sionnelles refuseront de renégo- jeu paritaire. Le numéro deux de séance des questions au gouver- Jean-Pierre Balligand [député so- qu’il existe « un vide juridique et pour financer les 35 heures. Mer- cier les accords signés jusqu’ici. la CFDT ajoute : « Le gouverne- nement s’achève, mardi 19 octo- cialiste de l’Aisne, à qui M. Jospin fiscal » : les indemnités de départ credi 20 octobre, Martine Aubry Quand bien même, le ministère ment aurait tort de s’entêter. Il faut bre au Palais-Bourbon, et Gilles a confié pour fin janvier un rap- sont bien imposées, au-delà d’un l’a confirmé sur France Inter : «Le soutient qu’il n’y en a pas besoin... qu’il laisse les partenaires sociaux Carrez, député RPR du Val-de- port sur l’épargne salariale] soit certain seuil, quand elles gouvernement est tout à fait d’ac- « Cela fait deux ans que le Medef négocier entre eux. » Tout aussi in- Marne, vient d’interpeller le pre- très précis sur ce qu’il faut faire compensent la perte de salaire ; cord pour renoncer à faire payer déclare qu’il va quitter l’assurance- quiet, le secrétaire général de FO, mier ministre sur le projet de loi pour améliorer la transparence des elles ne le sont pas, en revanche, l’Unedic. » A une condition : que maladie si l’on ne fait ceci ou cela Marc Blondel, estime, pour sa de finances pour 2000, dont l’exa- stock-options, les étendre à tous les quand elles sont censées réparer les pouvoirs publics parviennent à ou qu’il va quitter l’Unedic (...) Le part, que la sortie du Medef « n’est men doit commencer après le vote salariés et les moraliser, notamment un préjudice moral, analyse-t-on à se « mettre d’accord » avec les par- gouvernement ne décide pas en plus qu’une question de dates ». solennel des 35 heures. « Les pré- en matière fiscale », prévient-il. Bercy. Le « cas Jaffré » illustre tenaires sociaux « sur des relations fonction du chantage, il décide en M. Blondel affirme avoir eu au té- lèvements obligatoires continuent François Hollande milite, quant à toute l’ambiguïté de la pratique plus claires » entre l’Etat et l’assu- fonction de ce qu’il croit bon », a léphone, mardi soir, Mme Aubry, d’augmenter en France, dénonce-t- lui, pour que ce débat soit renvoyé actuelle : dans quelle mesure peut- rance-chômage, a précisé la mi- répliqué, mercredi matin, Mme Au- Dominique Strauss-Kahn et le di- il. D’ailleurs, M. Fabius ne manque au projet de loi sur l’épargne sala- on considérer que le PDG démis- nistre de l’emploi et de la solidari- bry. recteur de cabinet du premier mi- jamais une occasion de vous le rap- riale, que M. Jospin a promis pour sionnaire d’Elf a subi un tel préju- té. nistre, Olivier Schrameck, qui ten- peler. » Le président de l’Assem- le premier trimestre 2000. dice et quelle part de ses indemni- Quelques heures plus tôt, mardi, MENACE PRISE AU SÉRIEUX taient d’arracher une solution. blée adresse un petit signe à Lio- tés y apporterait réparation ? A alors que les députés adoptaient La menace du patronat est, en Celle-ci passe aujourd’hui par nel Jospin, puis se tourne vers le CALMER LES ARDEURS Bercy, les avis divergent... les 35 heures, un communiqué tous cas, prise au sérieux par les une remise à plat complète des re- parlementaire : « Vous savez bien, En marge du débat budgétaire, Ces débats de coulisses ne sont commun du ministère de l’emploi syndicats qui se sont réunis mardi lations financières entre l’Etat et monsieur le Député, que je ne peux M. Hollande revient sur le sujet. pas remontés jusqu’à l’Hémicycle, et de l’économie annoncait que le soir. « Les options financières du l’Unedic. « Nous avons fait une er- pas vous répondre. » Ainsi, le débat « La fiscalité sur les stock-options où le ministre des finances a lon- gouvernement verserait bien à gouvernement traduisant un inter- reur psychologique en annonçant le sur le budget 2000 a commencé sera alourdie », assure le premier guement vanté les mérites de sa l’Unedic les 10 milliards de francs ventionnisme accru et l’intransi- principe d’une contribution, mais il avec quelques heures d’avance... secrétaire du PS, jugeant « inad- politique économique et ses effets promis, soit le montant de la dette geance du patronat font peser de y a d’autres choix », convient un Mais pas avant que les députés missible » que de grands patrons sur l’emploi. Ces résultats, a-t-il qu’il s’était engagé à reprendre à lourdes incertitudes sur l’avenir et le député socialiste. Si le principe de gauche n’aient agité l’un de ces s’octroient des sommes que cer- souligné, « retirent de la matière sa charge. Régler les 10 milliards et fonctionnement des institutions pa- d’une contribution financière di- symboles dont ils raffolent. Il y a tains salariés n’arrivent pas à ga- au débat politique ». M. Strauss- renoncer à la contribution, ritaires », ont réagi ensemble la recte est abandonnée, la renégo- eu, l’an dernier, le débat sur l’im- gner au cours d’une vie de travail Kahn n’a pas résisté au plaisir de c’étaient précisément les deux CFDT, la CGC, la CFTC, la CGT et ciation de la convention Etat-Une- pôt de solidarité sur la for- (Le Monde du 20 octobre). Il plaide rappeler les bons points décernés préalables posés par les gestion- FO. « Toute attitude de désengage- dic offre quantité de prises au tune (ISF). Cette année, ce sera pour un « système progressif », (une fois n’est pas coutume) par le gouvernement. donc l’alourdissement de la fiscali- proche de celui de l’impôt sur le FMI. Ni à celui d’ironiser sur le « Il y a des contributions comme té des stock-options. Depuis une revenu, dans lequel les petites catastrophisme de la droite et du Quatre défections à gauche dans le vote du projet la contribution Delalande [taxe sur semaine, Augustin Bonrepaux (PS, plus-values seraient imposées à Medef qui, en 1998, prédisaient un les licenciements des plus de cin- Ariège), président de la commis- 26 %, sur la base du droit fort ralentissement de la crois- Socialistes, communistes, Verts, chevènementistes et radicaux de quante ans] que l’on peut redonner sion des finances de l’Assemblée commun, et les plus importantes sance. La droite, qui a qualifié ce gauche ont voté, à la quasi-unanimité (315 voix), le projet de loi sur entièrement à l’Unedic. Il y a un nationale, défend un amendement jusqu’à environ 50 %. budget de « mensonger », a no- les 35 heures, en première lecture, mardi 19 octobre, à l’Assemblée passif sur les contrats emploi-soli- portant de 40 % à 50 % l’impôt sur En attendant, pour calmer les tamment insisté sur le fait que les nationale. A gauche, seuls deux communistes ont voté « contre », darité, sur les emplois-jeunes que les plus-values. Contre le ministre ardeurs des parlementaires socia- dépenses n’augmenteront pas de Georges Hage (Nord) et Patrice Carvalho (Oise). Deux autres dépu- l’on peut essayer de régler. Il y a ce de l’économie, Dominique listes, il confirme que les règles de 0,9 % (soit une stabilisation en vo- tés se sont abstenus : Jean-Claude Lefort (PCF, Val-de-Marne) et problème de cotisations-retraites Strauss-Kahn, qui souhaitait en- taxation des indemnités de départ lume) l’an prochain, mais « de plus Jacques Desallangre (MDC, Aisne). L’opposition a unanimement re- des chômeurs qui sont prises en core, il y a moins d’un an, un al- vont être clarifiées. Un amende- de 3 % ». Dans la soirée, les dépu- jeté le texte de Martine Aubry (255 voix). Le Sénat l’examinera à son compte par l’Etat », a énuméré lègement de la fiscalité de ces ment au projet de budget a été dé- tés ont rejeté deux motions de tour dès le 2 novembre. Mme Aubry. Se dessine ainsi un avantages, souvent accordés aux posé en ce sens mercredi. Signé procédure, dont l’exception d’irre- « Formidable », pour la ministre de l’emploi et de la solidarité, ce vaste donnant-donnant. L’Etat est cadres dirigeants. par M. Hollande, Didier Migaud, cevabilité, le RPR tentant de mon- score est, selon Alain Krivine, « en contradiction avec le succès » de la prêt à restituer à l’Unedic des res- Mardi soir, « DSK » revient à la rapporteur général du budget, trer que, sur plusieurs points, le manifestation du 16 octobre. Mardi, le porte-parole de la LCR a fus- sources qui lui reviennent et vice- charge, demandant discrètement à M. Bonrepaux et Jean-Louis Idiart projet de budget 2000 n’était pas tigé le vote des communistes, des Verts et du MDC « arguant de quel- versa. Rien que la prise en charge M. Bonrepaux de retirer son (PS, Haute-Garonne), il prévoit conforme à la Constitution. ques amendements subalternes » négociés dans les « couloirs », qui ne par l’Etat des cotisations-retraites amendement sur les stock-op- que l’imposition sera systéma- « changent rien à l’équilibre de la loi, comme le proclame Mme Aubry. » de base des chômeurs est estimée tions. Le député de l’Ariège conti- tique au-delà de sommes dépas- Jean-Michel Bezat à près de 20 milliards de francs... nue de faire de la résistance. «Je sant la moitié du plafond de l’ISF, et Virginie Malingre En toile de fond : l’amélioration, naires du régime d’assurance-chô- ment des acteurs sociaux conduirait nécessaire, de la couverture d’in- mage. à étatiser ou privatiser l’assurance- demnisation des demandeurs La crise dure depuis des mois. chômage », ajoutent-elles. d’emploi. Pour financer les 35 heures, dont Tout en renonçant en apparence Un article sur mesure pour Jérôme Seydoux le coût total est estimé à 110 mil- à la contribution de l’Unedic aux VIFS ÉCHANGES JÉRÔME SEYDOUX est chan- depuis le 10 septembre. Pour bien gation de garder ses titres Vivendi liards de francs, le gouvernement 35 heures, le gouvernement tente Mercredi, la commission des af- ceux. A chaque fois qu’il se lance comprendre ce qui s’est passé, il durant deux ans : l’article 13 du a prévu, en plus d’une contribu- de parvenir à ses fins par d’autres faires sociales qui a commencé à dans des opérations financières, la faut revenir en 1996, quand Char- projet de loi de finances 2000 ra- tion sur les entreprises et du pro- moyens. « Les ministres souhaitent examiner le PLFSS a donné lieu à législation fiscale évolue, confor- geurs se scinde en deux. Chargeurs mène de cinq à trois ans le délai de duit de l’éco-taxe, de récupérer un que les discussions soient élargies à de vifs échanges. Alfred Recours, mément à ses besoins. Déjà en et Pathé auraient dû voir soumises conservation des titres, cela pour peu moins de 10 milliards de l’ensemble des partenaires sociaux rapporteur du texte sur le finance- 1996, lorsque Chargeurs s’était à l’impôt sur les sociétés les plus- les engagements de conservation francs dans les caisses de l’Unedic et puissent aboutir dans les meil- ment, a proposé de piocher 7 à scindé en deux entreprises, Pathé et values ainsi mises en valeur. des titres qui sont en cours au et de la Sécurité sociale. Mais le leurs délais », indique le communi- 8 milliards de francs dans les excé- Chargeurs International, le gouver- Conformément au code général 15 septembre. Conséquence, l’en- patronat et les syndicats, unis, qué de Bercy et de Grenelle. Il y a dents de la branche accidents du nement d’Alain Juppé avait déposé des impôts, M. Seydoux, pour y gagement de M. Seydoux de n’en démordent pas : tout prélève- urgence. L’affaire doit être bou- travail. La CFDT ne veut pas d’une un amendement à la loi du 12 avril échapper, s’engage alors à garder conserver ses titres Vivendi ne ment imposé par l’Etat serait une clée pour le projet de loi sur le fi- solution bâclée. « Le gouvernement 1996 pour aménager la fiscalité en cinq ans ses titres Pathé et Char- court qu’entre le 10 septembre, atteinte grave au paritarisme. nancement de la Sécurité sociale doit assumer ses choix politiques en cas de scission de la société mère. geurs. date effective de la fusion, et le Mardi matin, le président du (PLFSS) dont l’examen débute à prélevant, pour passer 2000, sur les Six articles du code général des im- 15 septembre. Cinq jours. Medef a mis de nouveau violem- l’Assemblée mardi 26 octobre. recettes budgétaires ou sur les taxes pôts avaient été modifiés. Tout cela AGRÉMENT PARTICULIER Pathé et Chargeurs ne paieront ment en garde le gouvernement. Bien que la loi sur les 35 heures des heures supplémentaires », in- pour une opération, la scission Dès juin 1999, il rompt son en- donc pas d’impôt sur les plus-va- « Au premier centime de prélève- soit votée, c’est en effet dans le dique M. Jalmain. Toute autre so- Chargeurs, qui reste, aujourd’hui gagement : Vivendi va absorber Pa- lues constatées lors de la scission ment direct ou indirect de l’Etat sur PLFSS que se trouve toute l’archi- lution nécessite à ses yeux au encore, la seule du genre en France. thé. Bercy, toujours attentif au cas de 1996, même si M. Seydoux cède tel ou tel organisme paritaire, le tecture de leur financement. Et moins un mois de négociation Avec le projet de loi de finances de M. Seydoux, lui octroie, le ses actions Vivendi. Le rapport gé- Medef quittera de manière défini- Mme Aubry s’est engagée à annon- entre partenaires sociaux. Tel n’est 2000, le gouvernement de Lionel 24 juin, un agrément particulier néral ne chiffre pas le manque à ga- tive l’organisme concerné », a dé- cer une solution au premier jour pas le calendrier de Mme Aubry. Jospin facilite à son tour les affaires pour qu’il n’en paye pas les consé- gner pour l’Etat. Il constate que, si claré Ernest-Antoine Seillière. «La des débats... de M. Seydoux. Il lui permet de me- quences : l’engagement de conser- l’opération de scission avait lieu coupe est pleine ! », a-t-il lancé. Le « Nous sommes dans un contexte Isabelle Mandraud ner à bien la fusion Vivendi-Pathé, vation des titres Pathé est reporté aujourd’hui, elle se traduirait par patron du Medef a continué à dé- d’extrême tension », déclare au et Caroline Monnot annoncée en juin 1999 et effective sur les actions Vivendi, qu’il reçoit des plus-values de près de 16 mil- à l’occasion de la fusion. M. Sey- liards de francs et par un impôt de doux devra donc conserver deux 3,8 milliards de francs. « Le gouver- ans les 2 % qu’il détient dans le nement justifie cette mesure par groupe de Jean-Marie Messier. Si l’inadaptation du délai de cinq ans Bercy délivre de nombreux agré- “aux impératifs économiques actuels ments dans des opérations de ce des entreprises” », développe le rap- type, celui-ci n’est pas conforme à port général. la pratique de l’administration. Il Elle affecte « plusieurs centaines constitue « une solution apparem- d’opérations », poursuit-il, en re- ment originale, sans qu’il soit pos- grettant que la mesure ne soit pas sible de préciser si elle est inédite », chiffrée par Bercy. Quoi qu’il en précise le rapport général du bud- soit, elle tombe à pic pour M. Sey- get, publié lundi 18 octobre. doux. Mais M. Seydoux ne va pas même devoir se soumettre à l’obli- V. Ma.

DÉPÊCHES a SYNDICATS : la secrétaire générale de la CFDT, Nicole Notat, es- time, dans un point de vue publié mercredi 20 octobre par La Tribune, que « la France du social a grandi », avec « moins de grèves et plus de négociations », mais que les « acteurs sociaux » doivent être « plus res- ponsables, davantage participatifs et moins intolérants à l’égard des autres », et l’Etat « plus humble, plus efficace, plus proche ». La diri- geante syndicale réaffirme, en outre, son « exigence d’une régulation sociale européenne » pour « éviter les dérives du dumping social ». a ÉLECTIONS : la commission des comptes de campagne et des fi- nancements politiques a rendu publiques, mardi 19 octobre, les dé- penses de chaque liste aux élections européennes de juin et approuvé les comptes de toutes les listes, sauf celles de Nicolas Miguet, de Pierre Larrouturou et de Christian Cotten. Au total, pour 259 256 798 francs (39 520 000 euros) de dépenses déclarées, 253 892 377 francs ont été retenues, dont 179 004 398 francs seront remboursées par l’Etat. Les dépenses les plus élevées concernent les listes de Nicolas Sarkozy (43 159 008 francs), François Hollande (41 519 591 francs), Jean-Marie Le Pen (36 196 721 francs), Robert Hue (35 951 898 francs), Charles Pasqua (29 425 543 francs) et François Bayrou (26 719 768 francs). LeMonde Job: WMQ2110--0010-0 WAS LMQ2110-10 Op.: XX Rev.: 20-10-99 T.: 10:56 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0479 Lcp: 700 CMYK

10 SOCIÉTÉ LE MONDE / JEUDI 21 OCTOBRE 1999

JUSTICE Maurice Papon a décidé dix ans de réclusion criminelle pour avocats, mercredi 20 octobre. b CE série d’illégalités qui ont marqué « attendre ce soir minuit » pour de ne pas se constituer prisonnier à « complicité de crimes contre l’huma- DÉPART vers une destination qui l’instruction et le procès engagés » constater cette fuite, Me Arno Klars- la veille de son pourvoi devant la nité », l’ancien préfet de Gironde a n’était pas connue, mercredi matin, contre M. Papon. b TANDIS QUE LA feld indiquait au Monde que « c’est Cour de cassation, qui doit être exa- choisi « l’exil », selon les termes d’un est, selon ce texte, « une réponse GARDE DES SCEAUX, Elisabeth Gui- la justice française qui porte la res- miné jeudi 21 octobre. Condamné à communiqué rendu public par ses conforme à l’honneur », face à «la gou, déclarait, mercredi 20 octobre, ponsabilité de cet événement ». Maurice Papon choisit l’exil pour échapper à la justice française L’ancien préfet de Gironde ne s’est pas constitué prisonnier à la veille de l’examen de son pourvoi par la Cour de cassation. Dans un communiqué, se référant « aux plus grands hommes de notre histoire », il explique que « l’exil » est la « seule réponse conforme à l’honneur » A QUATRE-VINGT NEUF ANS, tielle masquait à peine une grosse tobre). En clair, les défenseurs de qu’à présent, la Cour de cassation Maurice Papon entre dans la clan- lacune procédurale : si en matière l’ancien ministre entendent de- courrait alors le risque de voir la destinité. Reconnu coupable de correctionnelle, les juges dis- mander à la Cour de cassation de France se faire condamner par la « complicité de crimes contre l’hu- posent de la faculté de procéder à trancher le problème, avant Cour européenne des droits de manité» et condamné, le 2 avril l’arrestation du condamné le jour qu’elle n’examine plus avant le l’homme pour mauvais traite- 1998, à dix ans de réclusion cri- du prononcé du jugement, en pourvoi formé contre la condam- ment judiciaire imposé au minelle par la cour d’assises de la matière criminelle, nul texte ne le nation. Elle demandera donc aux condamné-symbole de Vichy... Gironde pour « complicité d’ar- prévoit. Maurice Papon savait dès magistrats de surseoir à statuer. En tout état de cause, la restations illégales et de séquestra- lors qu’il resterait libre, y compris Par ailleurs, si la Cour de cassa- chambre criminelle de la Cour de tions arbitraires » dans la dépor- en cas de condamnation, jusqu’à tation de quatre convois de juifs l’examen de son pourvoi par la de Bordeaux vers Drancy entre Cour de cassation. « Il n’est qu’une réponse conforme à l’honneur : l’exil » 1942 et 1944, l’ancien haut fonc- Depuis le 10 octobre 1997, Mau- tionnaire vichyste devenu mi- rice Papon n’est donc plus soumis Me Jean-Marc Varaut a rendu public, mercredi 20 octobre, le nistre gaulliste a choisi de ne pas à aucune mesure coercitive. On communiqué suivant, signé de Maurice Papon : « L’obligation de me se constituer prisonnier, mercredi lui a rendu son passeport. Et il a mettre aujourd’hui “en état”, à la veille de l’examen de mon pourvoi 20 octobre, soit la veille de l’exa- pu aller où bon lui semble, sans en cassation, obligation jugée contraire au procès équitable par la men de son pourvoi par la Cour avoir eu à en informer quiconque. Cour européenne des droits de l’homme, couronne la série d’illégali- de cassation. Comme tout condamné libre en tés qui ont marqué l’instruction et le procès engagés à mon en- « Tiraillé entre Victor Hugo et la attente de l’épuisement des voies contre. légalité, a expliqué, mardi 19 octo- de recours. » A cet ultime défi, il n’est qu’une réponse conforme à l’honneur : bre au Monde, son avocat Théoriquement déchu de son l’exil, aussi douloureux soit-il pour un homme entré dans sa quatre- Me Jean-Marc Varaut, il a choisi pourvoi par son état de fuite – et vingt-dixième année. L’exemple en a été donné par les plus grands l’exil. » Le condamné aurait pris donc automatiquement condam- hommes de notre histoire. Il ne saurait être question de cautionner sa décision très récemment. Il au- né –, Maurice Papon, par l’inter- une nouvelle dérive de la justice. J’en appelle à la Cour européenne rait quitté son domicile de Gretz- médiaire de son avocat auprès de des droits de l’homme à Strasbourg pour rétablir l’état de droit et je Armainvilliers (Seine-et-Marne) été offertes même depuis l’étran- peine de prison ferme, ne dispo- la Cour de cassation, Me Bernard rentrerai dans ma patrie quand sera, après son délibéré, restaurée le 11 octobre. Selon le journal ger... » sant d’aucune dispense, libre. Hémery, fera néanmoins valoir la légalité républicaine. » Sud-Ouest (daté 20 octobre), qui En droit français, la décision de L’usage veut en effet que les ac- un certain nombre de moyens de publie par ailleurs une lettre de Maurice Papon de ne pas se cusés qui comparaissent devant droit, en préalable à l’examen de Maurice Papon (lire ci-dessous), constituer prisonnier (en langage une cour d’assises soient toujours ce pourvoi. Une dernière salve ju- tion refuse ces arguments, les cassation est libre de procéder afin de déjouer l’attention des juridique, « de ne pas se mettre en détenus. Ce statut d’exception ridique à l’endroit des plus hauts avocats de Maurice Papon soulè- comme elle l’entend. Seule certi- deux policiers en faction devant état ») auprès des maisons d’arrêt dont profite Maurice Papon est la magistrats. veraient alors un autre point, plus tude : en cas de déchéance ou de son domicile, l’ancien secrétaire de la Santé à Paris ou de Gradi- conséquence directe de la déci- délicat : dans son arrêt, cette juri- rejet du pourvoi de l’ancien se- général de la préfecture de Gi- gnan (Gironde) entraînerait de sion, fort controversée, qui avait LA FRANCE CONDAMNÉE DEUX FOIS diction a explicitement indiqué crétaire général de la Gironde, il ronde serait sorti de chez lui avec facto la déchéance de son pour- été prise le 10 octobre 1997, au Tout d’abord, Me Hémery fera qu’il revenait à la Cour de cassa- reviendra au procureur général sa petite-fille. voi. Autrement dit validerait défi- troisième jour du procès, par les observer que deux pourvois ont tion elle-même de répondre à une de Bordeaux, cinquante-sept ans nitivement sa condamnation, dès trois magistrats qui composaient été formés récemment contre question formulée avec insis- après les faits, de le faire recher- REFUS DE « MISE EN ÉTAT » jeudi, s’il n’était une ultime ba- la cour d’assises de la Gironde – deux décisions ayant eu trait à la tance par les avocats de Maurice cher en vue de son arrestation. « Contrairement aux appa- taille de procédure qui sera enga- Jean-Louis Castagnède, Jean- demande de dispense de « mise Papon dans leurs récents mé- Le procureur général pourrait rences, Maurice Papon n’est pas un gée par ses avocats en préalable à Pierre Esperben et Irène Carbon- en état » formulée par la défense moires : la justice française en- demander immédiatement à la homme seul », explique à Sud- l’examen du pourvoi et qui pour- nier. Constatant « le grand âge de de Maurice Papon, notamment en tend-elle enfin se soumettre aux police de se rendre à son domi- Ouest Hubert de Beaufort, fils de rait, éventuellement, retarder de l’accusé, la grave altération de son raison de son âge et de son état décisions de la Cour européenne cile : constatant son absence, les l’ancien chef de cabinet militaire quelques jours encore l’issue d’un état de santé, l’importance de la de santé. La première concerne des droits de l’homme qui a forces de l’ordre devraient dres- du général de Gaulle et auteur feuilleton médiatique et judiciaire durée prévisible du procès » et es- l’arrêt de la cour d’assises de la condamné la France, par deux ser un procès-verbal de « vaines d’un récent livre sur l’histoire de vieux de dix-neuf ans. timant qu’aucun élément ne justi- Gironde se déclarant incompé- fois, en 1993 et 1998, pour cette recherches ». Le procureur géné- M. Papon – La Contre-enquête. fiait sa détention provisoire tente sur le sujet (Le Monde du procédure de mise en état, qui ral pourrait alors le faire recher- « Les réseaux gaullistes sont évi- STATUT D’EXCEPTION « qu’à aucun stade de la procé- 6 octobre). La seconde se réfère à impose en quelque sorte à un cher, en diffusant un avis sur tout demment très mobilisés, mais aussi Maurice Papon jouit d’un statut dure (étalée sur quatorze ans) on l’arrêt de la chambre d’accusation condamné de s’infliger par le territoire national et en lançant bien d’autres personnes, parfois d’exception : il est, en France, en ne songeât à réclamer », la cour de la cour d’appel de Bordeaux, avance le châtiment qu’il un mandat d’arrêt international stupéfiantes et inattendues, pour- matière criminelle, c’est-à-dire d’assises avait décidé de remettre qui s’est octroyée la compétence, conteste ? diffusé par Interpol. suit-il. Son cas dépasse de très loin ayant été jugé par une cour d’as- Maurice Papon en liberté. et a décidé de rejeter la demande En répondant par la négative, sa personne. Des solutions lui ont sises, le seul condamné à une Cette innovation jurispruden- de dispense (Le Monde du 14 oc- comme elle l’a toujours fait jus- Jean-Michel Dumay « J’ai finalement pris la décision de ne pas participer davantage à cette nouvelle mise en scène » DANS une longue lettre remise, tionnés, voire même manipulés et foi, les amalgames entre bour- des instances bordelaises (la espérait sans doute que, de » Ce n’est pas sans un serre- mardi 19 octobre, à la rédaction du excluant volontairement les ar- reaux et résistants, avec une chambre d’accusation) m’ont guerre lasse, je finirais par me ment de cœur que l’on est amené, journal Sud-Ouest, Maurice Papon chives et les pièces qui auraient chasse à l’homme médiatique convaincu de l’impossibilité de soumettre : je n’ai pas résisté à la à quatre-vingt-neuf ans, à explique pourquoi il ne se présente- fait éclater mon innocence. sans précédent qui balaya toute faire entendre ma défense avec violence nazie pour mendier une prendre de si graves décisions. Ce ra pas, mercredi 20 octobre, à la » Mais ce n’était pas suffisant : recherche de la vérité. Plus de cin- les garanties élémentaires du liberté auprès des instances judi- n’est pas sans dégoût que l’on maison d’arrêt il fallait une cour pour construire quante ans après les faits, l’émo- droit. ciaires. Il y a aussi le sursaut de considère la lâcheté des plus de Gradignan une jurisprudence sur mesure ba- tion et l’évocation ds victimes, la » En ce qui me concerne, j’ai l’homme libre, et je refuserai une hautes instances de son pays, (Gironde), un fouant les grands principes immé- difficulté de reconstituer l’histoire envisagé toutes les hypothèses : fois encore de courber la tête. quand on a eu l’honneur de servir jour avant moriaux du droit, afin de créer un n’excusent pas l’iniquité d’un dis- j’ai finalement pris la décision de » Il ne faut pas s’y tromper : au- auprès du général de Gaulle. Ce l’examen de concept nouveau et arbitraire de positif judiciaire qui a renoncé ne pas participer davantage à delà de ma personne, et à travers n’est pas sans honte et sans ré- son pourvoi en “complicité matérielle sans délibérément à la recherche de la cette nouvelle mise en scène et à elle, ma condamnation est bien volte qu’on assiste à l’instrumen- cassation : connaissance de la solution finale”. vérité. une quelconque reconnaissance l’authentification judiciaire d’une talisation du drame de la Shoah « Depuis » Après dix-sept ans de ma- » Jusqu’au bout, j’ai espéré, d’une culpabilité “prétendue”, inacceptable culpabilité de la qui fait partie de l’héritage moral dix-huit ans, nœuvres, tant de l’accusation que contre toutes les apparences, que que je contesterai jusqu’à mon France. J’ajouterai que, depuis et spirituel de l’Occident. j’ai loyalement répondu aux ques- des parties civiles, mon procès cette vérité pourrait être honnê- dernier souffle. C’est pourquoi je que les Klarsfeld parlent au nom » Je ne doute pas que l’Histoire tions sur les dramatiques événe- devenait enfin possible. Il fut tement recherchée, présentée, refuse par avance ces médiocres du président de la République, il y me rendra la justice qui a tou- ments des déportations juives alors submergé par la mauvaise entendue. Les dernières décisions accommodements auxquels on a peu d’espoir d’obtenir justice... jours été au cœur de ma survenues à Bordeaux de juillet conscience. Au terme de ce long 1942 à à la Libération, en août calvaire, j’ai payé mon tribut pour 1944. ce que l’on doit aux hommes. Je » Au nom de tous les hommes Arno Klarsfeld dénonce « la responsabilité de la justice française » prends la liberté désormais de me de bonne volonté, au nom des rapprocher en paix de l’éternité et fonctionnaires honnêtes et fidèles EN L’ABSENCE d’une décision soin de surveiller le domicile de et sa fuite est conforme à son per- que j’ai à nouveau plaidé devant de ma compagne dans la vie, elle de la République, au nom de la de justice, la police ne pouvait M. Papon comme ils le font fré- sonnage et à sa stratégie. En la chambre d’accusation. Le Par- qui fut tuée par le réquisitoire du Résistance, j’ai témoigné de nos s’opposer à la fuite de Maurice quemment pour des personnali- fuyant, il se met dans la peau quet n’a pas donné suite. C’est la procureur général de Bordeaux angoisses, de nos incertitudes, Papon. Tel était, en substance, la tés menacées. Quand ces poli- d’un Médecin, d’un Mesrine, d’un justice française qui porte la res- en mars 1998. Je veux m’écarter mais aussi de nos efforts, de nos position des policiers, mercredi ciers ont vu partir Maurice Boucheron. En fait il n’a jamais ponsabilité de cet événement. On de ce torrent de haine que j’ai af- espoirs et des risques pris face à matin 20 octobre, alors que l’an- Papon – semble-t-il avec sa pe- accepté de se soumettre à la loi. Il n’a même pas retiré son passeport fronté avec elle pendant tant la violence à laquelle nous avons cien secrétaire général de la pré- tite-fille –, ils n’avaient aucune fait partie de ces technocrates qui à un condamné pour crime contre d’années... été confrontés à mains nues. fecture de Gironde restait in- raison de le retenir. « C’est à la se sentent au-dessus des lois répu- l’humanité. De quoi aura l’air la » Sur un autre plan, je veux Dans ces circonstances terribles, trouvable. Après sa justice d’assumer ses responsabili- blicaines. Il défie aussi le peuple France quand elle exigera le juge- m’opposer au dévoiement des j’ai la conviction intime d’avoir condamnation à dix ans de ré- tés », fait-on savoir dans les français au nom duquel il a été ment des auteurs de crimes contre plus hautes valeurs de la Répu- tenté tout le possible en restant à clusion, M. Papon avait certes rangs policiers sans pour autant condamné. » l’humanité au Timor ou au Koso- blique et servir la France en conti- mon poste, comme le gouverne- fait l’objet d’une protection de la chercher à « polémiquer ». vo, alors qu’elle laisse ainsi échap- nuant à défendre la vérité. Je ment de Londres le demandait. part des renseignements géné- Le garde des sceaux, Elisabeth « QU’IL MONTRE QUI IL ÉTAIT » per les siens propres ? » pense que cette vérité sera réta- » Qui peut aujourd’hui, sans raux (RG) et de la sécurité pu- Guigou, a pour sa part expliqué, Me Boulanger avait été un des Me Michel Zaoui, également blie par la Cour européenne des vantardise ou forfaiture, dire qu’il blique (SP), autour de son domi- mercredi 20 octobre, « attendre seuls avocats des parties civiles à avocat de parties civiles, s’inter- droits de l’homme, à Strasbourg, aurait fait mieux ? cile de Cretz-Armainvillers ce soir minuit » pour constater approuver la mise en liberté de roge : « Faut-il regretter qu’il ait et demande à mes avocats d’in- » A trois reprises, les magistrats (Seine-et-Marne). Mais en aucun que l’ancien secrétaire général l’accusé au début du procès. «Je été mis en liberté au début de son tenter sans délai un recours au- instructeurs ont, en conscience, cas, il ne s’agissait d’éviter une de la préfecture de Gironde ne ne le regrette pas, précise-t-il, car, procès ? Je ne le crois pas. Entre près de cette institution. estimé qu’il n’y avait pas lieu de fuite éventuelle : selon la déci- s’est pas présenté à la maison sans cela, Maurice Papon n’aurait une mise en liberté qui a permis à » Quant à la vérité, au-delà des me renvoyer en cour d’assises, me sion de la cour d’assises de la d’arrêt. « Si jamais il ne se pré- pas assisté à son procès et il fallait ce procès d’aller à son terme, et la maquillages et des partis pris, jugeant innocent (sur la base d’un Gironde, M. Papon restait en ef- sente pas, le pourvoi tombera et la qu’il soit là, qu’il montre qui il question de la détention, je pré- vous la trouverez sans ambages collège d’experts) des faits que fet libre de ses mouvements. Ce décision de la cour d’assises de- était, plein de morgue, de mépris fère que le procès ait eu lieu, et le dans l’ouvrage d’Hubert de Beau- l’on voulait mettre à ma charge. dispositif, précise-t-on de source viendra exécutoire », a t-elle pré- pour les victimes ». jugement reste ce qui compte pour fort, La Contre-enquête, ainsi que » Cependant, il s’est trouvé des policière, était uniquement desti- cisé. La réaction de Me Arno Klars- le pays. A la fin de son livre d’en- dans son complément, à paraître, instances judiciaires “sous in- né à éviter une agression. En attendant, les avocats des feld, avocat des Fils et filles de tretiens avec Michel Bergès qui Les vrais témoins parlent. fluence” pour dessaisir chaque Sur décision de la Direction familles de victimes ont vive- déportés juifs de France, est plus vient d’être publié, Papon se pré- » Cette vérité, vous la trouverez fois ces magistrats intègres afin générale de la police nationale ment réagi à « l’exil » de Maurice virulente : « On l’avait dit depuis sente comme Jésus victime des aussi, du moins je l’espère, dans d’obtenir, après quinze ans de (DGPN), il avait été allégé en oc- Papon. Me Gérard Boulanger, le début, et c’est pour cela que juifs ! Cela montre bien ce qu’il les confessions sans fard que j’ai manœuvres, un acte d’accusation tobre 1998. Les fonctionnaires conseil d’une trentaine de parties j’avais demandé au Garde des est : une crapule ! » livrées moi-même à Michel Ber- partial, fondé sur une analyse ca- des RG avaient alors laissé à civiles, a déclaré au Monde : sceaux, le 2 septembre, de placer gès : La vérité n’intéressait per- ricaturale de documents sélec- leurs seuls collègues de la SP le « Cet homme a triché toute sa vie Papon en contrôle judiciaire, ce Service société sonne. » LeMonde Job: WMQ2110--0011-0 WAS LMQ2110-11 Op.: XX Rev.: 20-10-99 T.: 10:49 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0480 Lcp: 700 CMYK

SOCIÉTÉ LE MONDE / JEUDI 21 OCTOBRE 1999 / 11 Fondateur de l’Association pour la recherche sur le cancer, Le directeur de cabinet de M. Jospin entendu dans l’affaire des paillotes LE JUGE PATRICE CAMBEROU, chargé d’instruire le dossier des pail- Jacques Crozemarie a été condamné à quatre ans de prison lotes incendiées en Corse, devait entendre respectivement mercredi 20 et jeudi 21 octobre le directeur de cabinet du premier ministre, Olivier Schrameck, et celui du ministre de la défense, Dominique de Combles de Le parquet, qui avait requis une arrestation à l’audience, a fait appel Nayves. Le magistrat souhaite ainsi mieux comprendre les rapports du préfet Bernard Bonnet avec l’appareil d’Etat. M. Camberou devrait éga- Fondateur et ancien président de l’Association par la onzième chambre correctionnelle de Paris, une peine maximale de cinq ans d’emprisonne- lement entendre deux ex-membres du cabinet du ministre de l’intérieur pour la recherche sur le cancer (ARC), Jacques à quatre ans d’emprisonnement et 1,5 million de ment et une arrestation à l’audience, a fait ap- Jean-Pierre Chevènement, Charles Barbeau, ancien directeur de cabinet, Crozemarie a été condamné, mardi 19 octobre, francs d’amende. Le parquet, qui avait requis pel du jugement. et l’ex-conseiller Philippe Barret, un des interlocuteurs privilégiés de l’an- cien préfet de Corse, qui ont démissionné cet été. Ces auditions annon- JACQUES CROZEMARIE, associatif en sollicitant des fournis- les sociétés et les fonds détournés au aux commissaires aux comptes du cées dans un premier temps pour cette semaine, devraient avoir lieu à la soixante-treize ans, fondateur et seurs de l’association des avantages préjudice de l’ARC ». groupe ID. fin du mois. ancien président de l’Association de plus en plus conséquents » ; et, Les juges ont également rejeté Enfin, MM. Crozemarie et Simon Le 25 octobre, Patrice Camberou doit également entendre les généraux pour la recherche sur le cancer d’autre part, qu’il avait « trahi la les pièces produites en fin de pro- devront verser solidairement 87,5 Gérard Marcille, numéro deux de la gendarmerie, Maurice Lallement, (ARC), a été condamné, mardi confiance de l’ARC en acceptant cès par le parquet, qui faisaient état des 100 millions de francs accordés chef de service et spécialiste de la Corse à la direction de la gendarmerie. 19 octobre, par qu’une partie des dons collectés (...) des investigations d’un juge helvé- à l’ARC à titre de dommages-inté- la onzième soit employée à régler indûment les tique selon lesquelles Jacques Cro- rêts et 4,4 des 10 millions attribués DÉPÊCHES chambre cor- fournisseurs auxquels il a ainsi assu- zemarie était actuellement titulaire au même titre à la société Publicad- a CORSE : Jean-Hugues Colonna, le père d’Yvan Colonna, soup- rectionnelle du ré des chiffres d’affaires plus qu’ex- d’un compte numéroté en Suisse, vise, Jacques Crozemarie devant, çonné d’être le tueur du préfet de Corse Claude Erignac, affirme, dans un tribunal de Pa- ceptionnels » et des bénéfices ouvert le 13 septembre 1994, et cré- en outre, verser seul 1,250 million entretien au quotidien Nice-Matin de mercredi 20 octobre, que son fils ris, à quatre conséquents : de 5,8 à 11,6 millions dité de 1,389 million de francs fran- de francs à l’association qu’il fonda « réapparaîtra puisqu’il aura à se défendre, autant s’y préparer ». M. Co- années d’em- de francs chaque année, après im- çais. en 1962. Ces sommes importantes lonna explique par ailleurs qu’il a obtenu l’assurance de la Chancellerie prisonnement pôt, pour ID. sont cependant nettement en deçà qu’il serait prévenu de l’endroit où pourrait, le cas échéant, être localisé et 1,5 million Pour les juges, « la fidélité de DOMMAGES-INTÉRÊTS des 500 millions de francs au titre son fils. de francs d’amende. Il a été re- Jacques Crozemarie [à l’égard d’ID], Outre les condamnations de des préjudices moral et matériel a JUSTICE : le conseil de l’ordre des avocats de Nice a estimé, mardi connu coupable d’« abus de dont il n’est pas crédible qu’elle ait MM. Crozemarie et Simon, deux qui avaient été demandés lors des 19 octobre, que les déclarations du procureur de la République Eric de confiance » au préjudice de l’ARC été aveugle, doit à l’évidence être re- peines mixtes (ferme et sursis), plaidoiries. Montgolfier au Nouvel Observateur, sur l’influence de réseaux francs- et de « recel d’abus de biens so- liée aux avantages dont [il] a bénéfi- contre huit requises, ont été pro- Les donateurs, qui s’étaient ma- maçons au palais de justice de Nice ne lui semblaient « pas compatibles ciaux » au préjudice de sociétés du cié » : versement d’espèces, dépla- noncées contre François Bocquel, nifestés par lettre auprès du tribu- avec la fonction exercée par son auteur dans un Etat de droit ». Une assem- groupe International Development cements personnels, salaires ancien PDG de Publicadvise (socié- nal, ont été déclarés irrecevables en blée générale extraordinaire des magistrats est prévue le 27 octobre. (ID), qui avait l’exclusivité de la po- d’employés de maison et travaux té du groupe ID), et Denis Bau- leur constitution de partie civile à a ÉDUCATION : la rentrée scolaire des vacances de Noël qui devait litique de communication de l’asso- dans ses résidences pour un mon- mont, PDG de Sotafi (intermé- titre individuel. Réagissant au juge- avoir lieu lundi 3 janvier 2000 au matin, est reportée au mardi 4 au matin. ciation et notamment la charge de tant de 10 075 896 francs. diaire dans l’acquisition du papier ment, Michel Lucas, président ac- Le ministère de l’éducation nationale a pris cette décision, à la demande la conception et de la réalisation de Ainsi, le tribunal relève que destiné aux publications de l’ARC), tuel de l’ARC, a souhaité que celui- du ministère des transports qui avait réclamé un échelonnement des re- la revue Fondamental. Jacques Crozemarie « a régné sans tous deux condamnés à deux ans ci produise « un effet pédagogique » tours pour des raisons liées à la sécurité routière. Présent pour entendre le juge- partage sur le sort de l’association » de prison, dont quatorze mois avec sur les associations « en leur mon- a IMMIGRATION : six sans-papiers de la coordination 93 qui oc- ment, appuyé sur sa canne, po- et « en était arrivé à s’identifier à sursis, et 500 000 francs d’amende. trant qu’elles ne pouvaient pas faire cupent, depuis le 27 septembre, une ancienne trésorerie désaffectée de chette au veston, Jacques Croze- [elle] et à ne pas accepter que l’on Dix-sept peines avec sursis ont été n’importe quoi sans risques ». Saint-Denis ont observé, mardi 19 octobre, leur 23e jour de grève de la marie a donc bénéficié d’une puisse dissocier ses propres intérêts également prononcées, tandis que faim pour obtenir leur régularisation. Les six hommes, pour l’essentiel relative indulgence de la part du de ceux de l’ARC ». « Les honneurs quatre relaxes étaient accordées Jean-Michel Dumay des célibataires d’origine malienne déboutés des circulaires sur la régula- tribunal, présidé par Sophie Portier, dont il dit avoir été entouré durant risation de certains étrangers, se disent déterminés à aller jusqu’au bout. en échappant à la peine maximale sa présidence n’ont pu que le confor- – cinq ans – qui avait été requise le ter dans l’idée que l’ARC lui était to- 18 juin par Paulette Arrault, substi- talement redevable de son exception- tut du procureur de la République, nel développement », constate-t-il, et pour laquelle un mandat de dé- en pointant la carence des pôt (une arrestation) à l’audience membres du conseil d’administra- avait été réclamée en raison de «la tion. gravité » des faits. L’ancien pré- « Représentants éminents de la sident de l’ARC, qui a déjà effectué profession médicale pour la plu- six mois de détention provisoire en part », ils se sont « essentiellement 1996, a toutefois décidé de faire ap- intéressés à l’affectation des subven- pel. Il reste libre tant que sa tions aux projets scientifiques qui les condamnation n’est pas définitive. concernaient », et « ne se sont guère Par ailleurs, Michel Simon, an- préoccupés de vérifier si la gestion et cien PDG du groupe ID, a été l’emploi des fonds collectés étaient condamné à trois ans d’emprison- conformes dans leur globalité à l’in- nement (contre cinq requis) et térêt associatif ». 1,5 million de francs d’amende Représentants du ministère, « ils pour « complicité et recel d’abus de se sont limités à ne plus venir siéger, confiance » et « abus de biens so- déplorant l’autoritarisme de Jacques ciaux ». Crozemarie ». Faisant minutieusement le tri des « TRAHI SANS VERGOGNE » charges imputées aux prévenus en Dix-neuf autres prévenus (diri- les relaxant parfois de certains geants et cadres du groupe ID, in- chefs d’accusation, le tribunal a ce- termédiaires dans l’achat du papier pendant écarté les poursuites rela- destiné aux publications de l’ARC, tives au versement à Jacques Cro- employés de maison de Jacques zemarie de 2,1 millions de francs Crozemarie, proches des dirigeants d’honoraires en provenance de d’ID employés fictivement...) se deux sociétés américaines, Lynx sont vu infliger des peines globale- Partners et Andara, pour lesquelles ment moins sévères que celles qui l’ancien président de l’ARC avait avaient été requises par le minis- dit avoir testé des produits destinés tère public, qui a décidé lui aussi, à la lutte contre la perte des che- aussitôt, de faire appel de l’en- veux ou l’impuissance sexuelle. Si semble de ces décisions. le tribunal a estimé que ces Dans ses attendus, le tribunal a sommes avaient été « versées par estimé, d’une part, que Jacques complaisance », « aucune prestation Crozemarie, « usant du poids n’ayant été réellement fournie », il économique représenté par l’ARC », n’en a pas moins relevé que « l’in- avait « trahi sans vergogne l’exi- formation ne permet pas de faire le gence du bénévolat de son mandat lien entre les sommes ayant alimenté « Il a trompé la confiance de l’association » VOICI des extraits du juge- pour l’avance de la recherche ment de la onzième chambre médicale, soit employée à ré- correctionnelle de Paris : gler indûment les fournisseurs « Attendu que Jacques Cro- auxquels il a ainsi assuré des zemarie, usant du poids écono- chiffres d’affaires plus qu’ex- mique repré- ceptionnels et une trésorerie senté par pléthorique ; l’ARC, a trahi » Attendu que les faits sans ver- commis par Jacques Crozema- gogne l’exi- rie, au-delà même du préjudice gence du bé- durable devant en résulter névolat de pour l’ARC, ont gravement son mandat troublé l’ordre public en ce associatif en qu’ils ont nécessairement sollicitant des fournisseurs de ébranlé la confiance portée na- l’association des avantages turellement à une association à personnels de plus en plus but non lucratif et en ce qu’ils conséquents ; ont déçu les espoirs de traite- » que la simple énumération ment ou de guérison suscités de ces avantages permet de par les campagnes de collecte ; dire que Jacques Crozemarie, » qu’il sera fait en consé- “entretenu” par les fournis- quence une application rigou- seurs de l’association ou par reuse de la loi pénale ; certains de leurs satellites, a » que Jacques Crozemarie, bénéficié d’un train de vie plus s’il a tenté de différer en ar- que confortable sinon luxueux guant de problèmes de santé, s’agissant de l’aménagement réels au demeurant, sa compa- de ses résidences successives ; rution devant le tribunal, n’a » qu’en contrepartie de ces jamais exprimé ni manifesté la avantages, il a trompé la volonté d’échapper à la jus- confiance de l’association en tice ; acceptant qu’une partie des » que le quantum de la peine dons collectés, dont il n’a cessé prononcée ne saurait justifier de proclamer combien, même le prononcé d’une particulière modestes, ils étaient précieux mesure de sûreté ». LeMonde Job: WMQ2110--0012-0 WAS LMQ2110-12 Op.: XX Rev.: 20-10-99 T.: 10:23 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0481 Lcp: 700 CMYK

12 / LE MONDE / JEUDI 21 OCTOBRE 1999 SOCIÉTÉ

La troisième journée nationale Deux ans de prison ferme n’a pas mobilisé les lycéens requis contre l’abbé Cottard Une dizaine de milliers de manifestants ont défilé Le prêtre a reconnu ses erreurs à l’audience dans une trentaine de villes. Ils n’étaient que 2 500 environ à Paris. Le procureur de la république a requis, mardi 19 octo- ferme, contre l’abbé Cottard, après la noyade de quatre bre, devant le tribunal correctionnel de Guingamp scouts de son mouvement de jeunesse et d’un plaisan- Les syndicats cherchent d’autres formes d’action (Côtes-d’Armor), cinq ans d’emprisonnement, dont deux cier qui tentait de leur porter secours, en juillet 1998.

LA TROISIÈME journée nationale dente, essentiellement des lycéens plan de la pédagogie ou de la démo- GUINGAMP ont mis en lumière (Le Monde du Recherchant « les raisons pro- de mobilisation des lycéens, mardi de banlieue, issus des filières techno- cratie », estime Jean Durovray, vice- de notre envoyé spécial 19 octobre), l’abbé Cottard a fini fondes » du drame, le procureur a 19 octobre, n’a rassemblé qu’une di- logiques et professionnelles. De président de l’UNL. Pour son homo- « La catastrophe était annoncée par lâcher un mea culpa. « Je n’ai considéré que « la prise délibérée zaine de milliers de manifestants nouveaux incidents se sont produits, logue de la FIDL, « les problèmes de de longue date. Si miracle il y a eu, pas pris conscience suffisamment de de risques a été érigée en principe dans toute la France (25 000 selon le sans commune mesure toutefois fond subsistent. Il faut trouver des c’est qu’elle ne soit pas arrivée plus mes incompétences. Je ne suis pas éducatif par l’Association française bureau de la coordination lycéenne). avec ce qui s’était passé le 7 octobre. suites au mouvement en s’adressant tôt et qu’elle un marin d’origine. Je n’ai pas été à des scouts et guides catholiques » A Paris, le cortège – quelque 2 500 La police – 1 300 représentants des au rectorats » et en appelant les n’ait pas fait la hauteur », a-t-il admis, mardi, (AFSGC), dont l’abbé Cottard était élèves – n’a pas atteint le ministère forces de l’ordre mobilisés – a néan- élèves « à s’investir au quotidien dans plus de cinq au sujet du « raid nautique » l’un des responsables. A ses yeux, de l’éducation nationale, comme il moins procédé à 30 interpellations, les établissements ». Une position ju- morts », a meurtrier qu’il avait organisé en le prêtre n’a pas commis «de était prévu. La Rue de Grenelle n’au- assurant que « 400 casseurs s’étaient gée trop proche de celles du minis- considéré le juillet 1998 au large de Perros-Gui- simples imprudences », puisqu’il ra donc, depuis le début de ce mou- glissés parmi les manifestants ». tère par certains lycéens indépen- procureur de rec. « a sciemment pris le risque de vement, jamais rencontré de déléga- dants ou proches de l’extrême la république, Le prêtre a reconnu la paternité jouer avec la vie d’autrui en ba- tion lycéenne. « Nous savions que la « FORTES INTIMIDATIONS » gauche, présents dans la manifesta- Michel Belin, d’une erreur supplémentaire – dé- fouant des règles qu’il connaissait mobilisation serait difficile », concède En tête du cortège, les quatre lea- tion parisienne. Ces représentants mardi 19 octo- sastreuse – commise le 22 juil- parfaitement, mais qu’il avait choisi Olivia Jean, présidente de la Fédéra- ders de la FSU et du SNES ont, eux d’un courant qui n’est pas parvenu à bre à Guingamp (Côtes d’Armor), let 1998, quand les quatre scouts d’enfreindre par principe philoso- tion indépendante et démocratique aussi, justifié la faible mobilisation se faire entendre avaient inscrit sur au terme du procès de l’abbé Cot- d’une Caravelle avaient trouvé la phique ou éducatif ». Le procureur lycéenne (FIDL), qui invoque pêle- par « les très fortes intimidations su- une banderole : « FIDL vendue, UNL tard. Une peine de cinq ans d’em- mort, ainsi qu’un plaisancier venu a appuyé la requête de la mère de mêle « la pression administrative bies par les élèves dans leurs établisse- faux-cul ». Les organisations ensei- prisonnement, dont deux ans les secourir. Ce jour-là, l’abbé avait Damien, mort à treize ans dans le contre les lycéens, la peur de la vio- ments ». Les enseignants, invités par gnantes rebondissent, quant à elles, ferme, assortie d’une interdiction demandé à ses scouts de regagner naufrage, Jocelyne Lasnet de Lan- lence, après les incidents qui ont mar- la FSU « à être présents dans les ma- sur le terrain de l’emploi : «On ne définitive d’encadrer des jeunes le rivage à 15 heures, alors qu’un ty, partie civile, qui a demandé une qué la manifestation parisienne du nifestations de mardi », sans qu’un peut pas se satisfaire de l’embauche dans le cadre de camps de loisirs coup de vent était annoncé en peine complémentaire interdisant 7 octobre et le recrutement par le mi- appel à la grève ait été lancé, de 7 000 contractuels sous-payés pour ou de vacances, a été requise à mer. Ne recevant plus aucune à l’abbé de « réitérer ». nistère de contractuels pour répondre n’étaient pas au rendez-vous. répondre aux problèmes », insiste l’encontre du prêtre, jugé depuis nouvelle de leur part, il avait at- au manque d’enseignants ». L’Union nationale lycéenne (UNL) Monique Vuaillat, co-secrétaire gé- lundi pour « homicides et blessures tendu 21 h 50 pour alerter le centre « MANQUEMENTS DÉLIBÉRÉS » En province, une trentaine de ma- a d’ores et déjà annoncé qu’elle ne nérale du SNES, qui appelle, mercre- volontaires par manquements déli- régional d’organisation des sauve- La défense de l’abbé Cottard a nifestations, à Lyon, Grenoble, An- participera plus à des manifestations di 20 octobre, à Paris, à un rassem- bérés à des obligations de sécurité tages. Il avait, de surcroît, orienté critiqué le « dérapage » du minis- necy, Clermont-Ferrand ou Bor- et préfère trouver d’autres formes blement contre la précarité. ou de prudence ». les recherches vers un mauvais tère public, accusé de s’être écarté deaux, ont réuni environ 6 000 d’action. « Le malaise existe toujours, Confronté aux innombrables secteur, à cause d’une méprise qui des faits reprochés à l’abbé pour lycéens. Dans la capitale, le défilé a car le lycée s’est figé : au-delà des pro- Sandrine Blanchard manquements aux règles de sé- lui avait fait dire que le dériveur faire « le procès d’une philosophie, rassemblé, comme la fois précé- blèmes matériels, rien ne bouge sur le et Nathalie Guibert curité que les débats judiciaires des septs scouts était parti de Port- du traditionalisme contre un certain Blanc au matin... Il faudra attendre modernernisme ». Me Jean-Pierre 22 h 55 avant que l’abbé prévienne Morin a demandé la relaxe de son les sauveteurs qu’il s’agissait, en client pour la mort de Guillaume fait, de Port-Béni. Castanet, en plaidant l’absence de Si trois scouts ont pu être sau- lien de causalité. Au sujet des vés, c’est grâce aux occupants d’un quatre scouts décédés, Me Domi- voilier de plaisance voguant aux nique Rémy a reconnu que l’abbé abords du lieu du naufrage, l’Al- avait pu commettre « des erreurs phin, qui s’est dérouté vers le feu d’appréciation et des impru- de détresse lancé par la Caravelle, dences ». Mais il a rejeté tout à 12 miles nautiques des côtes. « manquement délibéré », en affir- Pendant le sauvetage, l’un des mant qu’« un coup de vent imprévi- trois marins du voilier, Guillaume sible a été à l’origine de l’accident ». Castanet, trente et un ans, a dispa- Au terme du procès, l’abbé Cot- ru en mer après avoir été heurté tard a repris la parole : «J’ai eu par la bôme du bateau. Avocat de beaucoup de mal à maîtriser mon la mère et de la grand-mère du émotion au cours des audiences. jeune homme, parties civiles, Ces enfants qui sont morts, je les Me Yann Gasnier a souligné que avais éduqués pendant des années. « le mélange d’incompétence et de Leurs photos sont dans ma chambre discipline de fer » imposé par l’ab- et dans mon bureau. A Madame bé a fourni « les ingrédients idéaux Castanet, je veux dire combien je du drame ». Il a soutenu que les suis affecté par la mort de son fils et dysfonctionnements constatés combien je le remercie de son sacri- dans l’organisation du camp de fice. » l’abbé Cottard ont constitué « une Jugement le 6 décembre. cause directe et certaine de la dis- parition de Guillaume Castanet ». Erich Inciyan Six associations lancent une campagne contre la violence SIX GRANDES associations de caux ont été mis sur pied. Vendredi solidarité, l’Armée du salut, ATD 22 octobre, des actions seront me- Quart Monde, la Croix-Rouge fran- nées dans les écoles et les prisons. çaise, Emmaüs France, le Secours Samedi 23, dans la rue et les clubs catholique et le Secours populaire, de sport. Un grand rassemblement organisent, vendredi 22 et samedi est prévu le samedi, à Paris, de 23 octobre, des « jours de colère » 15 heures à 17 heures, autour des contre la violence. Ces journées bassins du Trocadéro, où personna- s’inscrivent dans le cadre d’une lités et « simples citoyens » pousse- campagne intitulée « La violence ront un « coup de gueule », où cha- c’est pas une vie ». Rassemblées en cun est invité à venir signer l’appel, un « Groupe des 6 contre toutes les et où sera installé un « village asso- violences », ces associations lancent ciatif » – toutes les associations sont un appel que chacun peut parapher, appelées à rejoindre le collectif, qui les signataires s’engageant notam- se veut « la motrice » d’un élan na- ment à modifier leur propre tional. comportement. Face au « développement angois- PARTENARIAT AVEC LA RATP sant de la violence », et « parce que « On n’est pas sur un coup média- la situation devient insupportable », le tique, mais sur une campagne à long collectif veut « enfoncer un coin dans terme », a précisé Fabien Biasutti, le une indifférence qui [lui] semble aussi coordinateur du Groupe des 6. Les étouffante que dangereuse ». Souhai- journées des 22 et 23 octobre tant que cesse « l’amalgame entre doivent, en effet, marquer le lance- violences et violences urbaines », il ment d’une campagne qui devrait se entend combattre toutes les sortes prolonger jusqu’au milieu de l’année de violences : celles de l’exclusion, 2000. Le collectif souhaite créer un celles vécues à la maison et dans les observatoire des violences, qui au- institutions, à l’école, dans le sport, rait pour but de valoriser les actions au volant et sur la voie publique. «Il de lutte contre les violences, et orga- n’est pas question de minimiser la vio- niser un colloque sur la prévention lence délinquante, stipule le dossier de la violence en mai ou juin. Le de presse du collectif, mais il existe Groupe des 6 se prévaut du soutien aussi, et nous sommes bien placés de six ministères. La RATP s’est en- pour la connaître, une violence am- gagée à installer 80 points de ren- biante, diffuse, insidieuse, qui im- contre à Paris et dans la petite cou- prègne aujourd’hui toutes les relations ronne au cours des deux « jours de sociales. » « Nous ne pouvons plus colère ». La CFDT et la CGT ap- nous taire, est-il précisé un peu plus portent également leur soutien. loin, nous ne pouvons pas attendre in- définiment qu’une solution vienne Marie-Pierre Subtil “d’en haut”. » L’objet de cette campagne est no- ૽ Il est possible de répondre à tamment de « créer des lieux de dia- l’« Appel des 6 » par courrier (se- logue », a précisé, mardi 12 octobre, crétariat du Groupe des 6, 17, rue lors d’une conférence de presse, Quentin-Bauchard, 75384 Paris Marc Gentilini, le président de la cedex 08), par télécopie (au Croix-Rouge française. Les six asso- 01 44 13 11 01), sur Internet (www. ciations ont mobilisé leurs militants, contrelesviolences. org) et sur Mi- des comités départementaux et lo- nitel (3615 GROUPEDES6). LeMonde Job: WMQ2110--0013-0 WAS LMQ2110-13 Op.: XX Rev.: 20-10-99 T.: 08:44 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0482 Lcp: 700 CMYK

LE MONDE / JEUDI 21 OCTOBRE 1999 / 13 RÉGIONS 3 LA NOUVELLE FRANCE RURALE Des élus entre questions rurales et revendications urbaines L’effacement progressif des agriculteurs et l’arrivée des nouveaux rurbains rendent plus floues les frontières entre les cités et les campagnes. Si les assemblées locales doivent concilier des aspirations contradictoires, ce brassage est aussi source d’enrichissement démocratique

AUXERRE (Yonne) monde rural ». Comme il refuse de Tout cela donne-t-il aux élus ru- envisage, à travers un projet de ré- de notre envoyé spécial classer trop vite la droite dans le 72 % des conseillers municipaux pour 21 % de la population raux un profil particulier, où l’idéo- forme du mode de scrutin sénato- L’un bataille contre l’emprise camp des conservateurs et la TAUX DE REPRÉSENTATION D'UN CONSEILLER MUNICIPAL logie s’effacerait devant le pragma- rial, de renforcer la voix des villes croissante de la grande banlieue, gauche dans celui des progressistes. PAR NOMBRE D'HABITANTS tisme ? « Je crois qu’il y a un lien dans des conseils généraux et un qui grignote peu à peu sa petite cité « C’est quoi, être urbain ou être ru- 5 081 charnel entre l’élu et l’électeur, as- Sénat dominés par la campagne et des bords de l’Yonne ; l’autre ral ?, se demande l’ancien conseiller sure M. de Raincourt. Nous sommes la droite. « La surreprésentation du s’acharne à sauver d’une mort lente de François Mitterrand. Les diffé- aussi moins dépendants des grands monde rural n’est plus du tout ce son village niché au cœur de la Pui- rences de mode de vie s’estompent et 3 625 courants politiques nationaux. » qu’elle était », minimise M. de saye. L’ancien instituteur refuse de les handicaps du monde rural se ré- Tout en dénonçant vigoureuse- Raincourt. « Peut-être cela appa- voir son bourg se dissoudre dans la duisent, alors que ses atouts sont de ment la politique de la droite, qui a raît-il au niveau de la France, grisaille de la « troisième cou- plus en plus précieux. » Citadins et 2 249 conduit selon lui à un accroisse- avance prudemment M. Auberger, ronne » parisienne ; l’agriculteur en ruraux sont devenus, selon lui, des ment des inégalités en Bourgogne, mais il ne viendrait à l’idée de per- « partenaires de fait dont les liens sonne, ici, de dire qu’il est surrepré- retraite ne veut pas céder un pouce 1 042 Guy Lavrat, conseiller général de terrain au « désert vert » qui n’ont pas encore été traduits par de 700 (PCF) et ancien maire de Migennes senté. » M. Morisset s’indigne : 422 menace ce bout de bocage aux véritables contrats d’intérêt de collec- 23 56 (1977-1998), en convient : « Il y a « On ne représente pas que des ha- portes du Nivernais. Roger Lassale, tif à collectif ». vingt ans, les batailles étaient plus bitants, mais aussi des territoires. maire (PS) de Pont-sur-Yonne politiciennes. La réalité est devenue Imaginez ce que serait la France si (3 191 habitants), et Gérard Moris- OBLIGATIONS À RESPECTER consensuelle. » Les politiques de vastes friches entouraient Paris, la set, maire (DL) de Treigny (850 ha- A mesure que les frontières de 500 d’aides publiques ne sont sans Beauce et la Brie. » Raison de plus, 100 à moins de 1 500 de 20 000 de 30 000 bitants), défendent chacun à leur villes-campagnes deviennent plus 500 à moins de 50 000 de 150 000 de 250 000 doute pas étrangères à l’affadisse- selon lui, pour défendre le cumul 10 000 à moins20 000 à moins manière un visage de la ruralité en floues, la physionomie des assem- 40 000 à moins100 000 à moins200 000 à moins300 000 et plus* ment du débat politique local. d’un mandat local et d’un mandat péril. blées locales se transforme. Au TAILLE DES COMMUNES (en nombre d'habitants) « Combien d’élus sont sans grande national. L’effacement progressif des agri- conseil général, la présence d’élus imagination et se contentent de culteurs, l’arrivée des « rurbains », venus de l’administration, du sec- LYON : 5 692 MARSEILLE : 7 926 PARIS : 13 205 prendre des subventions aux gui- EXPLOSION DANS LA DOULEUR la montée de l’insécurité : depuis sa teur parapublic et des associations chets de la région, de l’Etat et de La France n’est pas en friche, le première élection, en 1971, M. Las- s’est renforcée. « Mais les change- *hors Lyon, Marseille et Paris Source : Insee l’Europe ? », explique un expert du mythe du « désert français », en- sale a vu son monde changer. Nos- ments ont été plus profonds dans les Le morcellement du territoire en 36 000 communes et le mode d'élection des développement rural à l’Institut core vivace dans les années 70, a talgique ? « Non, mais je me bats conseils municipaux », note Henri conseillers accentuent les disparités de représentation au détriment des urbains national de la recherche agrono- vécu. Avec le renouveau des bec et ongles pour que notre ville de Raincourt, sénateur et président mique (INRA). bourgs-centres, la politique d’équi- garde son caractère rural et que les (DL) du conseil général de l’Yonne. Le début d’exode urbain a ratives et du Crédit agricole, De nombreux élus ruraux jugent pement et la revalorisation du pa- gens y trouvent des racines. » Sécuri- Le maire de Saint-Valérien, qui se compensé la baisse des effectifs confirme Philippe Auberger, député que ce brassage de populations est trimoine, les années 80 ont marqué taire, alors ? Il refuse le mot et la définit comme « un élu tradition- agricoles, il n’a pas fait disparaître (RPR) et maire de Joigny. Ce qui lui sain pour la démocratie locale. « une véritable renaissance rurale », philosophie, mais reconnaît qu’il nel », constate que « la notion de la prépondérance du monde agri- crée quelques obligations, comme L’arrivée de « rurbains » deman- rappelle Jean-Pierre Raffarin (DL), « subit la proximité de la région pari- vieilles familles siégeant de généra- cole dans un département dont le une présence assidue sur le terrain, deurs de services et d’équipements président du conseil régional de sienne » et que « ce n’est pas très po- tion en génération n’est plus détermi- chef-lieu, Auxerre, n’a pas quarante la lecture régulière du journal Terre les a déjà contraints à modifier Poitou-Charentes. Les élus se font sitif ». Il a « volontairement freiné nante » : « Aujourd’hui, on va cher- mille habitants. « Son poids reste de Bourgogne ou une question au leurs choix. Elle pourrait mainte- l’écho de nouvelles craintes : baisse l’arrivée de nouvelles populations », cher des cadres, des chefs très important », notamment par le gouvernement, chaque année, lors nant leur offrir un nouvel argu- des aides de Bruxelles ; valse-hési- en conservant à la commune la d’entreprise, des retraités, des ac- biais du syndicalisme, de la de l’examen du budget de l’agri- ment pour défendre leur poids po- tation des pouvoirs publics sur Na- maîtrise des terrains et en réalisant teurs du milieu associatif. » chambre d’agriculture, des coopé- culture à l’Assemblée nationale. litique, au moment où la gauche tura 2000 (la directive européenne des lotissements qui ne dépassent sur les espaces protégés) ; présence pas vingt logements, « afin de des Verts au sein du gouverne- mieux intégrer les gens ». ment, vécue par certains comme Les inquiétudes de M. Morisset, En Franche-Comté, politiques des villes et politiques des champs une provocation ; sentiment diffus vice-président du conseil général, qu’un certain mode de vie « fout le sont ailleurs : « Le déclin n’est pas BESANÇON Réalités et du Parti populaire pour la démo- Eux qui siègent à la région dans la majorité de camp », terreau sur lequel prospère inéluctable, à condition que les élus de notre correspondant cratie française d’Hervé de Charette. « Cam- M. Humbert, ils ont effectué leurs classes dans le mouvement Chasse, pêche, na- soient vigilants, mais le milieu rural En juin 1998, l’élection à la présidence du pagnard, c’est sûr, mais c’est aussi un pur pro- le syndicalisme agricole et ils savent ce que ture et Traditions (CPNT). est fragile, diagnostique-t-il. Notre conseil régional de Franche-Comté de Jean- duit de serre du giscardisme, commente-t-il. Et « négocier » veut dire. « La politique, nous y « L’agriruralité explose dans la angoisse, c’est la disparition de tout François Humbert (UDF-PPDF), grâce à l’ac- s’il a la prudence, le conservatisme, la modéra- sommes arrivés plus tard, d’une façon naturelle, douleur, s’inquiète M. Raffarin. Ce ce qui maintient la vie : le bureau de cord républicain conclu avec la gauche (le tion de son terroir, c’est quand même un appa- racontent-ils. Quand on défend l’intérêt d’un potentiel de révolte, nous devons le poste, l’école, un commerce. Si un MDC excepté), avait fait rêver tous ceux qui ratchik... » métier, on comprend vite que c’est là que les prendre très au sérieux. » Les élus des maillons saute, c’est toute la attendaient un changement de rythme par Si M. Moscovici, de son propre aveu, a été choix se font. Ensuite, on réalise aussi qu’il faut composent désormais avec les as- chaîne qui se rompt. » A chaque rapport au précédent mandat de Pierre Chan- « un peu dérouté » au départ, c’est parce que la avoir une vision globale de la société, que c’est pirations de plus en plus contra- rentrée, il vit dans l’angoisse d’une telat, jugé trop « ronronnant ». L’absence de Franche-Comté, coupée entre un Nord indus- dans la complémentarité que les villes et les dictoires de leurs électeurs. No- fermeture de classe. A chaque re- « spectaculaire » dans l’action de M. Humbert triel, marqué par Peugeot et Alstom, et un Sud campagnes “se profitent” mutuellement. Alors, tamment avec celles d’un monde censement, dans la hantise de les déçut vite. « Je ne suis qu’un modeste pay- rural, où l’économie n’est représentée que par forcément, on évolue... » qui ne veut pas être transformé en perdre des habitants. Et à chaque san du haut Doubs », prit-il l’habitude de répli- des PME-PMI, a confié l’essentiel de son des- Le mot fait bondir M. Proust (MDC) : une base de loisirs pour citadins nouveau venu, c’est un peu d’es- quer, en souriant sous sa moustache rousse. Et tin aux seuls élus issus des champs : « Que ce « Comment ça, ils évoluent ? L’aire Belfort- asphyxiés. « Dans dix ans, ceux qui poir qui renaît : « Depuis le dernier d’expliquer qu’en politique, comme en agri- soit Robert Schwint à Besançon, Louis Souvet à Montbéliard fournit cinquante pour cent de ses ont fait le choix de la campagne se- recensement, nous avons cinq nou- culture, ce n’est pas la rapidité qui compte Montbéliard ou Jean-Pierre Chevènement à Bel- recettes fiscales à la Franche-Comté, et au mo- ront majoritaires », pronostique velles familles avec quatre enfants pour bien labourer son champ et faire lever le fort, ce sont des ruraux du haut Doubs ou du Ju- ment de les redistribuer ils saupoudrent le l’ancien ministre des PME et de chacune. » grain, mais plutôt la « rigueur » et le « sé- ra ! Ici, même les urbains sont des fils de pay- monde rural de subventions, au détriment d’un l’artisanat. D’ici là, le maire de Ni tout à fait des villes ni vrai- rieux » du travail. sans... Sauf Christian Proust, le président du secteur urbain dont ils se méfient car il vote très Treigny aura sans doute réalisé ment des champs, Jean-Yves Caul- Chef de file de l’opposition « plurielle », le conseil général du Territoire de Belfort. C’est souvent progressiste. C’est du clientélisme. » son rêve de relier le canton de let, député (PS) de l’Yonne, se ministre délégué aux affaires européennes, pour cela que lui et moi sommes si différents des Cette fois, c’est M. Humbert qui rectifie : «Là Saint-Sauveur-en-Puisaye au ré- considère comme un « mutant », Pierre Moscovici, élu (PS) dans le Doubs, mais autres, s’exclame M. Moscovici. En ville, les cli- se situe la divergence, note-t-il. La gauche, cita- seau de fibre optique, voie d’accès dans un espace rural en plein chan- « côté ville », à Montbéliard, éprouva de me- vages se font sur des critères idéologiques, on dine, estime que l’urbanisation de la région aux nouvelles technologies. Le gement. A bonne distance de nues difficultés à se caler sur cette lenteur cal- s’affronte sur des idées. En Franche-Comté, les s’avère inéluctable. La droite, qui domine dans « pays » de Colette entrera de l’« autisme urbain » et du « nombri- culée et sur cette manière de prendre chaque décisions traînent et c’est la quête du consensus les campagnes, refuse au contraire cette fatalité. plain-pied dans la modernité. lisme rural ». Elu de l’Avallonais, chose après l’autre. Il s’en agaça d’autant plus qui prime. » Elle répond : “Non, tout le monde ne finira pas une zone pauvre de Bourgogne, il que M. Humbert, certes originaire de ce mas- Elus RPR, l’un dans le Jura, dont il préside le dans les villes !”, et elle prend les mesures néces- J.-M. B. refuse de « faire de la nostalgie un sif où élevage et fromages sont rois, a fait conseil général, et l’autre en Haute-Saône, où saires pour ça. » fonds de commerce » et de « n’être toute sa carrière à Paris, au sein du Parti répu- il est à la tête de la chambre d’agriculture, Gé- PROCHAIN ARTICLE : que l’avocat des inquiétudes du blicain, d’abord, puis des clubs Perspectives et rard Bailly et Michel Raison ne le nient pas. Jean-Pierre Tenoux l’économie

TROIS QUESTIONS À... mouvement hétéroclite associant, pour le moment, des laissés-pour- YVES DUPONT compte du développement et des opposants plus éclairés à ce même Professeur de sociologie à développement productiviste. 1 l’université de Caen et ancien Parce que les premiers rêvent de chercheur à l’INRA, pensez-vous retourner dans des temps anciens qu’il y ait une spécificité de l’élu et que les seconds aspirent à inven- rural ? ter des formes de développement L’élu rural n’existe pas. Il n’y a post-productivistes, CPNT sera rapi- aucune commune mesure entre les dement confronté à une crise problèmes des maires du « rural d’identité et, probablement, à une profond », des communes périur- recomposition. Mais CPNT n’aura baines considérées comme rurales pas une existence éphémère. Aux ou des petites villes de 5 000 à municipales de 2001, tous les élus 10 000 habitants situées dans des ruraux devront compter avec son territoires dont l’activité reste très existence et son enracinement du- liée aux productions agricoles et ar- rable. tisanales. De même, on ne peut comparer un maire ou un conseiller Compte tenu du brassage général agriculteur retraité s’expri- 3 villes-campagnes, comment le mant souvent en patois local et dé- profil des élus ruraux évolue-t-il ? fendant les valeurs de la tradition à Peut-on parler d’un brassage au- un jeune vétérinaire vantant les delà de l’implantation de centrales mérites du désenclavement et de la nucléaires, de grandes surfaces et poursuite de l’industrialisation de de parcs de loisirs ? Il semble, au l’agriculture. contraire, qu’un profond différend culturel ou anthropologique conti- Le mouvement CPNT est-il une nue à se creuser entre les deux ou, 2 menace pour certains élus ru- à tout le moins, entre les représen- raux ? tations que l’on s’en fait. Ce sont Son émergence est un excellent des conceptions du monde, du symptôme du sentiment vivre ensemble qui s’affrontent, qu’éprouvent de nombreux ruraux traduction d’une profonde crise de d’avoir été abandonnés. C’est aussi civilisation. De nombreux élus ru- l’expression d’une angoisse diffuse, raux en sont conscients, en parti- mais intense, fondée sur la convic- culier ceux qui œuvrent depuis des tion que l’Etat est trop grand et années en faveur du développe- trop technocratique pour s’intéres- ment durable. ser aux problèmes locaux, mais aus- si trop petit pour contrôler le pro- Propos recueillis par cessus de mondialisation. C’est un Jean-Michel Bezat LeMonde Job: WMQ2110--0014-0 WAS LMQ2110-14 Op.: XX Rev.: 20-10-99 T.: 09:31 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0483 Lcp: 700 CMYK

14 / LE MONDE / JEUDI 21 OCTOBRE 1999 HORIZONS ENQUÊTE OUT a commencé, un matin, par un banal coup de son- nette à la porte de son domicile. « Mon fils est allé ouvrir et quelqu’un T lui a donné un pa- quet », se rappelle Sihem Ben Sedrine. Un paquet. Un simple paquet. Quoi de plus ano- din, quand on travaille dans l’édi- tion ? « Sauf que ce paquet-là, note la jeune femme, portait l’en- tête de la FIDH [Fédération inter- nationale des droits de l’homme]. C’est la première chose qui m’a in- triguée. » La FIDH, comme Am- nesty International, n’a jamais été en odeur de sainteté en Tunisie. Ses rapports y sont régulièrement censurés. Quant à la Ligue tuni- sienne de défense des droits de l’homme (LTDH), c’est peu dire qu’elle sent le soufre. En ce début des années 90, alors que la répres- sion anti-islamiste bat son plein, la LTDH est devenue la bête noire du régime. Or Sihem Ben Sedrine en est, à l’époque, la secrétaire géné- rale adjointe. « J’ai ouvert l’enveloppe et, d’abord, je n’ai pas compris. C’était plein de photos pornos. » Les pho- tos montrent un couple en train de copuler sur une plage. Le visage de la femme est flou. Mais la lé- gende est claire : « Sihem la pute », lit-on sous les clichés. Ce matin-là, sans crier gare, le cauchemar vient d’entrer, pour longtemps, dans la vie de Sihem Ben Sedrine. Car, cet « album photo », elle n’est pas seule à l’avoir reçu. Il a été envoyé « aux journaux, aux associations, aux partis politiques et même à des particuliers, avocats, médecins, uni- versitaires, bref, à toute l’intelligent- sia tunisoise » D. R. . Plutôt que de hurler A Ksarhellal, région de Monastir, panneau représentant au scandale et d’avertir Paris ou 1 LA TUNISIE SOUS BEN ALI la photo officielle du président, à l’emplacement d’un projet Londres, Sihem Ben Sedrine, que de monument célébrant la date officielle de sa prise de pouvoir. des années de militantisme d’ex- trême gauche ont, croit-elle, en- durcie, décide de « réagir en poli- tique ». Elle adresse donc un courrier au ministre de l’intérieur, l’informant de l’incident et lui ex- pliquant qu’elle se sent « mena- cée ». Son courrier reste sans ré- ponse. Sihem Ben Sedrine ne s’en Une machine policière étonne pas. Elle a son idée sur l’identité des suspects : « Pour sortir de l’ornière. Même la Libye de l’Antiquité » – voire au «Ma- différence entre un Bourguiba et un Tunisie, dit Sihem Ben Sedrine, la monter une affaire pareille, il faut le change un peu. Mais, ici, rien ne se A quelques jours hatma Gandhi » ou au « colonel Ben Ali. Le premier nous combattait moindre critique fait de vous un op- fric et le mailing. Et ça, en Tunisie, il passe. On dirait que tout est blo- Lawrence » d’Arabie –, aime à se en tant qu’opposants. Celui-ci, il posant. La moindre nuance rend n’y a que la police qui le possède. » qué. » de l’élection présenter comme celui qui a sauvé nous traite comme des droits suspect. Même le silence devient A-t-elle pensé que cette « décou- Est-ce « au moment de l’Algé- la Tunisie de l’« automne mortel » communs, il veut faire de nous des douteux – car il peut être interprété verte » allait gêner, en haut lieu ? rie » et de la montée du « péril is- présidentielle, intégriste. Entre 1991 et 1992, selon minables, des petits. » comme une marque de distance vis- L’a-t-elle dit et répété trop fort ? lamiste » que le piège s’est refer- les associations de défense des à-vis du régime. » Une semaine plus tard, son mari mé ? – comme le suggère Alya, « Le Monde » droits de l’homme, plus de ROPOS d’aigris ? Exagéra- Le temps est loin où l’on osait trouve, coincée sous le pare-brise professeur d’université à Sousse. 9 000 personnes, soupçonnées tions militantes ? Officielle- signer des pétitions pour dénon- « Au nom de la lutte contre l’inté- P « Il y a encore de sa voiture, une nouvelle liasse commence d’appartenir au parti islamiste En- ment, la Tunisie est une dé- cer la répression. de photos, accompagnées d’un grisme, dit-elle, la Tunisie entière a nahda, sont arrêtées et jetées en mocratie pluraliste. Le nombre des cinq ou six ans, on arrivait à ras- moineau décapité. « Ce jour-là, j’ai fermé les yeux et on a laissé Ben Ali la publication prison. En 1999, 2 000 d’entre elles organisations non gouvernemen- sembler jusqu’à cent cinquante si- compris qu’ils ne s’arrêteraient pas. installer sa machine policière. Au- y sont encore. La « torture » et tales (ONG) – que les esprits fron- gnatures. Chaque mot était pesé. Et j’ai commencé à avoir peur qu’ils jourd’hui, on voit le résultat. Les in- d’une série l’« arbitraire », qui avaient été deurs ont rebaptisées OVG (orga- Les universitaires, les professions li- s’attaquent aux enfants. » tégristes, c’est fini, d’accord. Mais la « systématiquement pratiqués » au nisations vraiment gouver- bérales, même dans la classe De tous ceux que nous avons machine s’est emballée et le pays est en trois volets sur plus fort de la répression anti-isla- nementales) – atteint aujourd’hui moyenne, beaucoup de gens si- rencontrés, Sihem Ben Sedrine est quadrillé comme il ne l’a jamais miste (1991-1993), « ont malheu- les « 7 000 », alors qu’il « ne dé- gnaient », rappelle un opposant. la seule à avoir accepté d’être été. Vous savez à quoi elle res- la Tunisie. reusement perduré, s’élargissant passait pas les 2 000 à la veille du « Aujourd’hui, on n’arrive même nommément citée. L’ancienne semble, maintenant, la Tunisie ? progressivement, depuis cinq ans, changement », dit-on au palais de plus à trouver soixante signatures... éditrice – aujourd’hui réduite au ajoute-t-elle en baissant la voix. A Si le régime du aux défenseurs des droits de Carthage. Signe supplémentaire Les gens ont peur. A l’université, le chômage – est privée de passe- un commissariat ! » l’homme, aux démocrates et à l’op- d’ouverture : pour la première RCD fait du rentre-dedans auprès port. Plusieurs centaines de ses 7 novembre 1987. « Au nom de successeur de position non religieuse », souligne, fois, deux candidats affrontent le des enseignants, et la plupart ac- concitoyens sont dans le même Dieu, clément et miséricordieux, en juin, un rapport de la FIDH. Si- président sortant, lors du scrutin ceptent. “Pour être tranquilles”, cas en Tunisie. Ses enfants, nous, Zine El Abidine Ben Ali, pre- Habib Bourguiba hem Ben Sedrine et les siens ne du 24 octobre. La « bataille électo- comme ils disent. » C’est ainsi comme elle le craignait, ont été mier ministre... » Ce matin-là, en démentiront pas. rale », dont parle la presse locale, qu’une circulaire ministérielle, fai- harcelés. « Deux ou trois jours allumant leur poste de radio, les dispose d’une Assis au milieu du jardin, à l’abri semble pourtant finie avant même sant obligation aux organisateurs après l’histoire du moineau, un type Tunisiens comprennent que le pa- des oreilles indiscrètes, l’homme d’avoir commencé : « Toutes nos de colloques de soumettre, au en civil a suivi ma fille, qui sortait de lais de Carthage a changé de loca- assise réelle dans s’exprime d’une voix lasse. «Il l’école maternelle, et il est rentré taire. « En application de l’ar- vaut mieux parler dehors, c’est plus avec elle à la maison. Il y est resté ticle 57 de la Constitution, nous les classes sûr qu’à l’intérieur. A cause des mi- « Il vaut mieux parler dehors, c’est plus sûr qu’à une bonne partie de l’après-midi, à prenons en charge, avec l’aide du cros, vous comprenez ? » Dans cer- bavarder. Quand j’ai appris ça, ça Tout-Puissant, la présidence de la moyennes, il fait taines maisons de Tunis, on a pris l’intérieur. A cause des micros, vous comprenez ? m’a rendue folle, j’avais envie de République et le commandement l’habitude, quand on veut parler tuer. » Ses deux fils, eux aussi, sont suprême de nos forces armées », la vie dure aux politique, d’allumer la radio, pour Ce régime a fait de nous des trouillards. La peur, approchés par des inconnus. On annonce le général Ben Ali, de sa brouiller le son des voix. Certains les aborde dans la rue, on leur su- voix monocorde. Exit Habib Bour- opposants, sur préfèrent discuter en voiture. La c’est sa plus grande réussite ! » surre des grossièretés, les menace guiba. Agé de quatre-vingts ans, le Tunisie n’a jamais connu, pour- de viol. Ou on évoque, comme en « Père de l’indépendance », artisan fond de méthodes tant, même aux heures les plus passant, le cas de ces jeunes gens, de la Tunisie moderne, vient de noires, les horreurs marocaines du propositions vont dans le sens de la préalable, la liste des intervenants arrêtés avec de la drogue dans la passer la main. On la lui a quelque claniques bagne de Tazmamart. « Ce régime politique du président Ben Ali », au ministère de l’intérieur, est pas- poche et jetés en prison. « Qu’ils peu forcée, il est vrai. « Face à la a fait de nous des trouillards. La propositions que celui-ci réalisera, sée, il y a deux ans, « comme une sabotent mon ordinateur, qu’ils pi- sénilité et à l’aggravation de son et de relative peur, c’est sa plus grande réus- c’est « sûr », au cours de son lettre à la poste ». ratent mes manuscrits, qu’ils de- état de santé », l’ex-« Combattant site ! » dit l’homme, en éclatant « troisième mandat », déclare l’un Dans les jardins de Tunis, le soir, mandent à la banque de me couper suprême » est déclaré « dans l’in- prospérité d’un rire amer. « Ils savent doser la des challengers désignés du chef on raconte à l’étranger la blague les vivres, tout ça, je peux le suppor- capacité absolue d’assumer les menace, selon les gens et leur degré de l’Etat, dans l’hebdomadaire des deux chiens. Le premier, un de résistance, Réalités « maigre, efflanqué, ter. Mais les gosses... » Soudain, la charges de la présidence de la Ré- Mer Méditerranée corrige sa du 23 septembre. Et c’est chien algérien, jeune femme éclate en sanglots. publique ». Bizerte compagne. Cela commence tou- avec la même candeur que les couvert de plaies et de cicatrices », Symbole de la douceur de vivre, jours de manière banale. Un matin, journaux annonçaient, un mois arrive en Tunisie, où il « ne sou- îlot de modernité dans un Magh- ANS le pays, le soulage- TUNIS par exemple, vous trouvez votre voi- avant le scrutin, que « les partis de haite qu’une chose : se reposer, « coup ture avec les quatre pneus crevés. l’opposition disposeront, au lende- manger et oublier la guerre » reb prisonnier de ses archaïsmes, ment est grand. Le Kef .Le D C’est un premier message. Quand main des législatives, d’au moins « bien la Tunisie aime à donner d’elle- d’Etat médical », selon la second, un chien tunisien, ALGÉRIE Sousse même une image lisse et conqué- formule consacrée, dont vient Kairouan ça ne suffit pas, on passe un cran 20 % des sièges du Parlement », mis, grassouillet, avec gourmette et rante. Petite (9,4 millions d’habi- d’être victime Habib Bourguiba, au-dessus : si vous êtes homme d’af- tandis que le parti au pouvoir, le after-shave », trottine vers l’Algé-

tants) mais prospère (4,5 % de 
 faires ou médecin, on vous envoie le Rassemblement constitutionnel rie, à la grande surprise de son ami est d’abord ressenti comme une li- Sfax taux de croissance annuel), la na- bération. « L’époque où nous vi- fisc ; ou bien, si vous êtes prof, on démocratique (RCD), « va rafler de rencontre, qui ne voit pas l’in- tion du président Ben Ali, héritière vons ne peut plus souffrir ni prési- Gafsa glisse de la drogue dans votre atta- les 80 % des sièges restants »... térêt d’un tel voyage. « Pourquoi « d’Hannibal, de Kairouan et de la dence à vie ni succession Gabès Djerba ché-case ; ou alors, en pleine rue, Comment devient-on opposant aller en Algérie ? Tu vas te faire tuer. grandeur de Carthage », entend automatique à la tête de l’Etat », un groupe de voyous vous casse la dans de telles conditions ? « On ne Et si jamais tu arrives à survivre, tu « être à l’avant-garde du mouve- promet le nouveau président. Il Médenine figure. La liste est infinie... » le devient pas ! », ironise Sihem ne trouveras rien à manger », ment de progrès qui entraîne le prône le « multipartisme », la « dé- L’homme acquiesce. Lui-même a Ben Sedrine. Le Conseil national s’étonne le chien algérien. « Pour- monde » (programme électoral du mocratie responsable » et la « sou- vu sa promotion de carrière stop- des libertés en Tunisie (CNTL), quoi je vais en Algérie ? rétorque le LIBYE chef de l’Etat). « En fait, tous ces veraineté populaire ». De Tunis à pée net, sans raison officielle. «On dont elle fait partie, a été créé en chien tunisien. Pardi, pour discours, c’est du pipeau », mau- Gafsa et de Sfax au Kef, tout le vous attaque toujours de biais. Et décembre 1998, mais n’a pas reçu aboyer ! » grée un vieux Tunisois. « Au Ma- monde applaudit. vous n’avez aucun moyen de vous l’agrément du ministère de l’inté- roc, Hassan II a préparé le terrain et Pionnier de l’« ère nouvelle », le défendre. Le plus vicieux, dans ces rieur. En clair, le CNTL n’existe Catherine Simon Mohammed VI est en train de tour- histoires, c’est qu’on vous dénie jus- président Ben Ali, que son thurifé- 
 pas. Ni le Forum démocratique, ner la page. En Algérie aussi, avec raire préféré, l’Italien Salvatore 100 km qu’au droit d’exister comme per- qu’avait tenté de lancer, en 1994, le PROCHAIN ARTICLE : Abdelaziz Bouteflika, ils essayent de Lombardo, compare à un « héros TUNISIE sonne politique. C’est ça la grande docteur Mustapha Ben Jaffar. «En Les appétits du clan

 LeMonde Job: WMQ2110--0015-0 WAS LMQ2110-15 Op.: XX Rev.: 20-10-99 T.: 10:27 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0484 Lcp: 700 CMYK

HORIZONS - ANALYSES LE MONDE / JEUDI 21 OCTOBRE 1999 / 15 Le droit d’ingérence contre le principe de souveraineté 0 123 21 bis, RUE CLAUDE-BERNARD - 75242 PARIS CEDEX 05 UN « OUI » très réservé côté occidental ; un ex-dignitaire de l’administration Bush et vice- souveraineté des Etats. Ils eurent, à l’Assemblée Tél. : 01-42-17-20-00. Télécopieur : 01-42-17-21-21. Télex : 206 806 F « non » catégorique à Pékin et à Moscou ; un re- président du think tank conservateur The Ameri- générale, de nombreux porte-parole. Ce fut le Tél. relations clientèle abonnés : 01-42-17-32-90 jet tout aussi affirmé au « sud », où l’on est vo- can Enterprise Institute, explique au Monde : président algérien, Abdelaziz Bouteflika : «Où Internet : http : //www.lemonde.fr lontiers crispé sur une souveraineté souvent ac- « La doctrine Annan, c’est un vœu pieux d’après- s’arrête, où commence l’ingérence ? L’ingérence quise de fraîche date : la « doctrine Annan », guerre froide. » A gauche, l’écrivain David Rieff, dans les affaires d’un Etat ne peut se produire ÉDITORIAL cette volonté d’imposer à l’Organisation des na- qui n’a cessé de dénoncer les crimes contre l’hu- qu’avec l’accord de cet Etat. (...) L’Algérie demeure tions unies (ONU) une obligation d’intervention manité en Bosnie, est encore plus sévère : «Le très sensible à toute atteinte à la souveraineté. » face aux violations massives des droits de discours de Kofi Annan est un extraordinaire exer- Dans le rôle qu’il affectionne de chef de file L’exception tunisienne l’homme, n’a laissé personne indifférent. Elle a cice de gesticulation morale. Ce qu’il y a de dange- d’une Asie de plus en plus rebelle à ce qu’elle fait de cette session d’automne de l’Assemblée reux, c’est que le secrétaire général promet des perçoit comme une leçon de morale occidentale, ES dernières années, toute opposition. La torture est générale de l’ONU une session sans précédent. choses qu’il ne peut pas tenir, dit M. Rieff. Ce fai- ce fut aussi le premier ministre malaisien, Maha- la Tunisie a plutôt courante en Tunisie, comme le Elle ouvre un débat ; il ne sera pas tranché de si- sant, il risque de faire perdre à l’ONU encore un thir Bin Mohamad. On était au lendemain de C bien vécu, assuré- relèvent toutes les organisations tôt. peu de sa crédibilité. » l’opération de l’ONU au Timor-Oriental, et le ment mieux que ses de défense des droits de Pour en mesurer l’importance, il faut rappeler Sans nuances, brutalement, à la manière des chef du gouvernement malaisien était contre : partenaires du Maghreb. Elle a l’homme, sans exception. Quand une évidence : pas un seul des prédécesseurs de superpuissances qu’elles sont, la Chine et la Rus- « Les nations occidentales se sont accordé le droit échappé au drame algérien, cette ils ne sont pas emprisonnés, les Kofi Annan n’aurait osé parler dans les termes sie ont répondu à M. Annan par un « non » car- d’intervenir où elles veulent dans le monde et sont décennie d’épouvantables af- militants et militantes des droits qu’utilisa le secrétaire général le 20 septembre. ré, franc et catégorique : pas question que l’ONU prêtes à écraser tous les Etats qui ne partagent pas frontements qui ont déchiré et de l’homme sont soumis à l’inti- La fonction oblige – obligeait – à impérieuse- puisse intervenir – serait-ce pour les meilleures leurs valeurs de la démocratie libérale, a-t-il lancé ; rendu exsangue son grand voisin midation, leurs familles harce- ment souscrire à un des principes de base de l’or- raisons humanitaires – dans les affaires inté- (...) ce qui vient de l’Ouest est qualifié d’universel, de l’ouest. Mais elle a aussi lées, leurs enfants menacés. ganisation et de la vie internationale : le respect rieures d’un de ses membres sans accord préa- les autres valeurs et cultures sont superflues et ne connu une croissance écono- Réussite économique et so- de la souveraineté de l’Etat. Celle-ci était enten- lable de ce dernier et, bien sûr, sans le feu vert du comptent pas. » Quelques jours plus tard, à la mique et un bien-être social net- ciale, la Tunisie est en passe de due le plus strictement : l’ONU ne pouvait inter- Conseil de sécurité. Détentrices du droit de veto commission des droits de l’homme de l’ONU, tement supérieurs à ceux du Ma- devenir une triste exception poli- venir dans les affaires d’un de ses membres en cette dernière instance, la Chine et la Russie tous les pays asiatiques ont voté – en vain – roc. La Tunisie a d’autant plus de tique dans le Maghreb d’au- qu’avec l’accord de celui-ci. M. Annan bouscule ont les moyens de se faire entendre. Autre super- contre l’envoi d’une mission d’enquête au Ti- mérites qu’elle n’avait, au dé- jourd’hui. A Alger, le président le dogme : « Les forces de la mondialisation et de puissance régionale, appelée à peser de plus en mor-Oriental. part, aucune richesse naturelle – Abdelaziz Bouteflika poursuit, la coopération internationale, dit-il, sont en train plus lourd sur la scène internationale, l’Inde est Kofi Annan est au début d’un très long hors le talent de ses habitants. jusqu’à preuve du contraire, une de redéfinir la notion même de souveraineté des sur la même ligne. chemin. Les spécialistes en développe- méritoire ouverture politique : Etats » – en somme, de l’affaiblir. Il enfonce le Au Proche-Orient, souvent en Afrique, ment la citent en exemple : pro- elle le conduit à s’opposer au- clou : « Une prise de conscience renouvelée du presque toujours en Asie, la plupart des pays du Afsané Bassir Pour gression continue du PNB (près jourd’hui à cette hiérarchie mili- droit qu’a chacun de contrôler son propre destin a Sud sont contre toute atteinte au principe de la et Alain Frachon de 5 % en 1998), tourisme en ex- taire dont il était pourtant le can- renforcé la souveraineté de l’individu » – en clair, pansion, agriculture prospère. didat. A Rabat, Mohammed VI aux dépens de celle de l’Etat. Les 9,4 millions de Tunisiens ont paraît chaque jour plus résolu Logique, le secrétaire général conclut : «Les un revenu moyen, par tête, supé- dans sa volonté de transformer frontières ne constituent pas une défense absolue. » par André François rieur à celui des Algériens et des la manière dont le Maroc est Elles ne devraient garantir à aucun gouverne- Bestiaire Marocains. gouverné. Dans l’un et l’autre ment la liberté de torturer, de massacrer, de dé- Il n’en est que plus affligeant pays, la presse fait assaut de vita- porter une population. Mais, lucide, le secrétaire de constater qu’un pays de cette lité critique à l’égard des pou- général observe qu’« une telle évolution dans maturité économique et sociale voirs ; à Alger comme à Rabat, le notre conception de la souveraineté de l’Etat et de est toujours gouverné par un ré- débat politique est de plus en la souveraineté de l’individu ne peut que se heurter gime policier des plus obtus. plus vif. Tunis, à côté, c’est le à la méfiance, au scepticisme, voire à l’hostilité de Comme le montre le premier des monde du silence. Les Tunisiens certains milieux ». C’est un euphémisme. Alors trois volets de l’enquête dont méritent beaucoup mieux. que la session de l’Assemblée générale s’achevait nous commençons la publication La Tunisie a conclu avec début octobre, les camps se sont formés, allant (lire page 14), à l’occasion du troi- l’Union européenne (UE) le pre- de l’acquiescement obligé, presque réticent, à sième mandat que sollicite, le mier de ces partenariats euro- l’opposition résolue. 24 octobre, le président Zine méditerranéens que les Quinze Dans la première catégorie, on rangera les Oc- El Abidine Ben Ali, la Tunisie vit veulent étendre à toute la rive cidentaux : en gros, l’Europe, les Etats-Unis et le toujours sous la dictature d’un sud de la Méditerranée. Cela ex- Canada. Dans son discours devant l’Assemblée homme, de son clan, de son par- plique sans doute la mansuétude générale, le président Bill Clinton a donné la ti. Le « système Ben Ali », que le dont l’UE a, jusqu’à présent, fait note. Si, à l’instar de M. Annan, il appelle la successeur d’Habib Bourguiba preuve devant la répression et la communauté internationale à « ne plus accep- implante en 1987, est connu : cen- corruption du « système Ben ter » les atrocités commises de par le monde, y sure de la presse et de l’édition, Ali ». Il ne pourra pas en aller compris à l’intérieur d’un Etat, il met aussi en absence totale de vie publique ainsi durablement si la Tunisie garde : « Il est facile de dire "plus jamais", mais libre, en dépit des apparences de apparaît chaque jour un peu plus nettement plus difficile de mettre ce principe en démocratie, surveillance comme une exception policière pratique » et « trop promettre peut être aussi cruel constante de la population et ré- dans un Maghreb de plus en plus que faire trop peu » ; enfin, même si « certains pression policière brutale de libre. s’émeuvent du fait que les Etats-Unis ne réagissent pas à chaque catastrophe humanitaire », il faut 0123 est édité par la SA LE MONDE savoir que ceux-ci « ne peuvent pas tout faire par- Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani tout ». Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; Noël-Jean Bergeroux, directeur général adjoint

SÉRIEUSES RÉTICENCES Directeur de la rédaction : Edwy Plenel Directeurs adjoints de la rédaction : Thomas Ferenczi, Pierre Georges, Jean-Yves Lhomeau Les Européens disent sensiblement la même Directeur artistique : Dominique Roynette chose, sur le fond. Sur la méthode, la France Secrétaire général de la rédaction : Alain Fourment s’oppose aux Etats-Unis. Ceux-ci sont volontiers Rédacteurs en chef : Alain Frachon, Erik Izraelewicz (Editoriaux et analyses) ; disposés à se passer du feu vert de l’ONU ; la Laurent Greilsamer (Suppléments et cahiers spéciaux) ; France, membre permanent du Conseil de sé- Michel Kajman (Débats) ; Eric Fottorino (Enquêtes) ; curité, entend que, sauf exception – le Kosovo en Eric Le Boucher (International) ; Patrick Jarreau (France) ; Franck Nouchi (Société) ; Claire Blandin (Entreprises) ; Jacques Buob (Aujourd’hui) ; Josyane Savigneau (Culture) ; Christian Massol (Secrétariat de rédaction) est une –, toute intervention militaire dans les af- Rédacteur en chef technique : Eric Azan faires d’un Etat membre dispose préalablement Médiateur : Robert Solé de l’indispensable légitimation de cette instance. Directeur exécutif : Eric Pialloux ; directeur délégué : Anne Chaussebourg Mais cet affichage officiel de bonne disposition Conseiller de la direction : Alain Rollat ; directeur des relations internationales : Daniel Vernet ; à l’égard de l’obligation d’intervention – le droit partenariats audiovisuels : Bertrand Le Gendre d’ingérence, si l’on veut – masque de sérieuses Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Michel Noblecourt, vice-président

réticences chez les Occidentaux. Elles furent ex- Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), primées dans les jugements portés dans les cou- André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994)

loirs de l’ONU : pour les uns, le discours de Le Monde est édité par la SA Le Monde M. Annan est « courageux et visionnaire » ; pour Durée de la société : cinquante ans à compter du 10 décembre 1994. les autres, à peu près aussi nombreux, il est «dé- Capital social : 1 003 500 F. Actionnaires : Société civile Les Rédacteurs du Monde, La chauve-souris. A la nuit tombante, elle reprend pied Fonds commun de placement des personnels du Monde, magogique ». Elles furent formulées dans les opi- Association Hubert-Beuve-Méry, Société anonyme des lecteurs du Monde, Le Monde Entreprises, nions des commentateurs. A droite, John Bolton, et goûte l’aveuglement sauvage de l’obscurité – Vincent Pachès Le Monde Investisseurs, Le Monde Presse, Iéna Presse, Le Monde Prévoyance, Claude Bernard Participations.

prison, dont deux avec sursis ; visoire, elle s’était remariée, avait nelle sur l’éducation des enfants, ILYA50 ANS, DANS 0123 puis, après récidive, à six ans. Lors- trouvé un emploi et venait d’ac- « en tant que père ». Le procès qu’elle devint à son tour bourreau coucher d’un bébé aujourd’hui âgé Il s’en fallait de peu, et ce fut fait, – par un effet de groupe judiciaire- de trois mois. Sans trop insister pour que des témoins n’hésitent pas Les premières brigades territoriales ment mal évalué –, la justice ou- sur un autre chef d’accusation à faire glisser cette « mauvaise des « mauvaises blia alors la victime d’hier et la – l’administration de drogue à son mère », qualifiée même une fois ATMOSPHÈRE de rentrée des après-midi les brigades. En effet, condamna à quinze ans. enfant, qu’elle reconnaissait, elle, d’« être démoniaque », sur le terrain classes. Bataillons de femmes de M. Léonard va effectuer cet L’absence de prise en compte du pour le seul soir des faits afin de de la complicité de l’acte odieux ménage, odeurs d’eau de Javel, après-midi sa visite officielle dans mères » passé de l’accusée d’Epinal relève « ranimer » l’enfant –, l’avocat gé- commis par son ex-concubin. « Une tables posées les unes sur les les huit premières brigades qui Suite de la première page presque d’un archétype jungien néral Claude Chevalier n’a pas re- mère qui porte la chair de sa chair a autres : les locaux de l’ancienne entrent officiellement en service : que la société ne peut remettre en quis de peine spécifique et laissé le devoir de protéger son enfant », a police économique, 14, quai de 1re , 2e, 3e, 4e, 6e, 7e, 12e et 14e. Et Compte tenu de son passé, cause : quelles que soient les cir- les jurés « apprécier » la situation. plaidé une avocate. Et tout était dit. Gesvres, font leur nettoyage c’est partout la même animation. l’avocat général, Denis Gayet, n’en constances, une mère doit proté- La cour d’assises de la Moselle l’a D’autant qu’un expert psychiatre d’automne pour accueillir les Les armes aussi sont là, et le avait requis que dix, sur le terrain ger son enfant. condamnée à cinq ans. Sans sursis. avait estimé que « le désinvestisse- premières brigades territoriales. dispositif radio relié au central de juridique des « actes de torture et Cette vérité s’est à nouveau véri- Elle devra donc retourner en pri- ment maternel [avait été] détermi- Sur un petit carton vert on lit, ta- la division installé au commissa- de barbarie commis de manière ha- fiée lors du procès de Metz. Pour- son. nant dans le passage à l’acte ». Sur le pé à la machine : « Sixième bri- riat Beaujon est bien au point. bituelle sur mineur de quinze ans » suivie pour non-assistance à per- banc de la partie civile, on contesta gade, bureau des inspecteurs. » Les essais étaient concluants, (passibles de trente ans de réclu- sonne en danger, Sylvie Reymann, CIRCONSTANCE AGGRAVANTE jusqu’à l’authenticité des pleurs de Une trentaine d’hommes sont mais on sait bien qu’il y a encore sion). la mère de Jason, était accusée de Etre mère, dans les affaires de Sylvie Reymann et son attachement réunis dans la pièce devant leurs pas mal de points à parfaire. Ain- Les juges de Sandra Grenglet s’être abstenue de porter assis- maltraitance sur enfants, est consi- à son enfant en lui demandant si chefs : prise de contact, présenta- si ce matin, dans une brigade, on n’ont pas retenu de circonstances tance à son fils ou de chercher du déré comme une circonstance ag- elle portait sur elle une photo de tion ; pour ce matin le travail se est allé chercher chez Citroën une atténuantes. Pourtant, les experts secours pendant la nuit du drame, gravante. L’audience de Metz a lui ; puis, alors qu’elle répondait par bornera à ces formalités. voiture neuve. Et l’inspecteur de psychiatres avaient décelé une alors que son concubin, Claude constamment illustré cette consta- l’affirmative, en lui enjoignant de la Au commissariat de Saint-Ger- se lamenter : « Comment pour- « vulnérabilité » telle que son dis- Dill, drogué en manque, pris de tation. Une très grande part des produire aux jurés. Pour vérifier. main-l’Auxerrois, siège de la rons-nous galoper aux trousses des cernement au moment des faits rage, venait, entre autres, de frap- deux journées de débats a été En 1997, une étude de la socio- 3e brigade, on fignole. Les offi- bandits avec un véhicule en ro- avait été, selon eux, « altéré » par per la tête de l’enfant contre un consacrée, loin de l’horreur des faits logue et démographe France-Line ciers de police ont retroussé leurs dage ! » Mais en général on pense un trouble psychique de nature à mur, provoquant une dislocation reprochés à son ex-concubin, à la Mary constatait que les femmes manches et manient le chiffon et que tout ira bien. être pris en compte pour détermi- de la boîte crânienne, après s’être « mauvaise mère » – à laquelle on (10 % des personnes condamnées, l’encaustique. « Il faut se faire ner la peine. Cette même « altéra- acharné sur son sexe, qu’il avait ne reprochait aucune violence phy- 4 % de celles incarcérées) commet- propres », disent-ils en souriant, Jean-Marc Théolleyre tion du discernement », qui a valu brûlé, vraisemblablement, à l’aide sique –, à ses sorties, aux rumeurs taient moins de crimes et de délits le préfet de police installe cet (21 octobre 1949.) au meurtrier de Metz, samedi d’une cigarette, et tenté d’arra- sur ses fréquentations, à sa « plon- que les hommes et que la justice se 16 octobre, l’indulgence des jurés. cher. gée » dans la drogue – consécutive montrait plus clémente envers elles, De ce fait, la condamnation de En pleurs tout au long du pro- à sa rencontre avec Claude Dill –, au quelle que soit la gravité des infrac- 0123 SUR TOUS LES SUPPORTS cette mère de famille a pu paraître cès, Sylvie Reymann a expliqué prix des vêtements qu’elle s’offrait, tions. A l’exception d’un seul do- Télématique : 3615 code LEMONDE injuste. Non seulement par avoir eu peur de son ex-concubin, à sa manière d’élever ses enfants, au maine, où elles étaient plus sévère- Documentation sur Minitel : 3617 code LMDOC comparaison, toujours délicate, menaçant, retrouvé en possession nombre de fois où elle les laissait à ment punies : les atteintes à la ou 08-36-29-04-56 avec d’autres affaires, mais au re- d’un couteau, peur de laisser ses la halte-garderie, au manque pro- personne et à la famille, la maltrai- Le Monde sur CD-ROM : 01-44-88-46-60 gard même de la façon dont la so- deux autres filles seules avec lui. gressif d’hygiène et d’entretien de tance sur enfants. Comme si, en fili- Index du Monde : 01-42-17-29-33. Le Monde sur microfilms : 03-88-71-42-30 ciété a répondu à son histoire per- Un certificat du légiste a attesté son logis – ce qui ne fut pas repro- grane, égaux en droits, les pères et sonnelle. Lorsqu’elle fut victime, la qu’elle avait reçu, cette nuit-là, des ché à Claude Dill, qui vivait là. Le les mères ne l’étaient toujours point Le Monde sur CompuServe : GO LEMONDE justice dut s’y reprendre à deux coups sur le visage. A l’audience, président de la cour d’assises, Fran- au regard de leurs devoirs. Adresse Internet : http : //www.lemonde.fr fois pour condamner son bour- elle a indiqué qu’après avoir effec- cis Gatty, ne fut pas à l’abri lui- Films à Paris et en province : 08-36-68-03-78 reau : une première à trois ans de tué quatre mois de détention pro- même d’une réaction toute person- Jean-Michel Dumay LeMonde Job: WMQ2110--0016-0 WAS LMQ2110-16 Op.: XX Rev.: 20-10-99 T.: 08:44 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0485 Lcp: 700 CMYK

16 / LE MONDE / JEUDI 21 OCTOBRE 1999 HORIZONS - DÉBATS Pierre Bourdieu ou la culture des élites Un roman par Vincent Tournier les mêmes règles qu’à n’importe l’on maintienne en l’état un système Titanic, Le Soldat Ryan, Star condamnable ? IERRE BOURDIEU a encore frappé (Le quel autre produit, en supprimant dont la seule finalité objective est Wars : ces trois films, que l’on peut Monde du 14 octobre) . les traditionnels systèmes de pro- de préserver un « milieu social » qui aimer ou pas – peu importe – par Mathieu Lindon P tection : quotas et subventions pu- reste conçu par et pour des élites n’ont évidemment rien à voir Comme après chaque intervention de l’auguste socio- bliques. cultivées ? entre eux. Il n’empêche qu’ils sont U’EST-CE qu’un ro- jectera-t-on que cette phrase est logue dans le débat public, une Qu’une telle perspective soit ju- Bourdieu a parfaitement raison tous les trois porteurs de valeurs man ? « C’est pire que métaphorique ? Mais sur quels cri- même et lancinante question vient gée profondément choquante en de souligner que le cinéma italien et de questionnements universels. Q tout », semble-t-on tères prendre les dialogues de mon à l’esprit : n’y a-t-il donc aucun es- France est finalement assez nor- n’est plus ce qu’il a été. Mais il se Leur succès ne tient pas à autre souvent répondre. roman pour pure réalité et les dé- poir pour qu’un zeste de sagesse, mal : la culture a traditionnelle- contente d’une dénonciation facile chose qu’à la capacité de leurs Pire, en tout cas, que clarations publiques de Jean-Marie de prudence et – pourquoi pas ? – ment été conçue comme un ins- du marché. La rigueur sociologique créateurs d’agencer avec talent la réalité. Il y aurait ainsi des choses Le Pen pour pure fiction ? de modestie finisse enfin par se trument politique au service de ne devrait-elle pas inciter à s’inter- tous les ingrédients positifs et né- qu’on pourrait dire à la télévision, Mon roman est aussi un choc de glisser dans un discours désormais l’Etat et de la construction natio- roger plus longuement sur les gatifs qui sont constitutifs de l’ex- qu’on pourrait écrire dans un jour- discours, celui de Jean-Marie Le tellement rodé qu’il n’est plus que nale. Si la mondialisation des causes de cette évolution ? Qu’est- périence humaine : amour et nal, mais pas dans un roman. Pen comme celui d’antilepénistes. la caricature de lui-même ? Avec le échanges a rendu obsolète le mo- ce qui a conduit la société italienne, haine, bien et mal, tragique et Le 11 octobre, j’ai été condamné Ainsi qu’il est dit sur la quatrième temps, ne peut-on espérer que dèle national-étatiste, elle a aussi à une époque donnée, à produire comique, guerre et paix, plaisir et avec mon éditeur Paul Otchakov- page de couverture, la voix narra- quelque aménagement vienne re- donné l’occasion à nos intellec- un cinéma qui a pris une valeur in- souffrance, vie et sacrifice, cou- sky-Laurens pour diffamation en- tive ne se tient pas à égale distance, nouveler et adoucir une pensée re- tuels hexagonaux d’enfourcher ternationale ? rage et trahison. vers Jean-Marie Le Pen pour quatre mais à distance quand même des doutablement dogmatique ? prestement un nouveau cheval de Et le succès de la culture améri- Qu’avons-nous à proposer, en passages de mon roman Le Procès deux camps. A suivre la logique du Si l’on en croit les déclarations bataille – l’« exception culturelle » – caine contemporaine ? Là encore, France ? Les Visiteurs ? Les Aven- de Jean-Marie Le Pen. Le tribunal jugement, pourquoi n’ai-je pas été de nos plus hauts responsables grâce auquel ils ont pu maintenir l’explication par le marché est trop tures d’Astérix et Obélix ? Germi- écrit : « Imputer à Jean-Marie Le Pen poursuivi aussi pour les phrases ra- politiques, le propos de Bourdieu vivace une lutte anticapitaliste et facile : après tout, personne n’est nal ? La culture française peine à de tenir des propos "d’un racisme au cistes prononcées par mon assas- n’est nullement isolé et risque fort antiaméricaine qui a décidément obligé d’aller voir les séries ou les s’adresser au reste du monde mieux diffus" et dire que "derrière sin : « J’avais pris ma carabine pour de se voir relayé par d’autres – et bien du mal à conserver sa légiti- films américains. Si les gens se pré- parce qu’elle ne parvient pas chacune de ses propositions (...) on s’il passait des bougnoules ou des né- avec les encouragements du mité depuis la faillite du système cipitent dans les salles, s’ils accla- (plus ?) à sortir de ses cadres na- peut aussi voir le spectre des abomi- gros » ? Mais songerait-on à pour- maître – à l’approche des pro- soviétique. ment ces fameuses séries tellement tionaux, à s’extirper de raisonne- nations de l’histoire humaine" est suivre pour apologie du meurtre un chaines négociations de l’Organi- ments et de valeurs qui n’ont diffamatoire à l’égard de celui-ci, en roman policier dont le héros serial sation mondiale du commerce. guère de signification en dehors ce qu’il est accusé d’un racisme rap- killer dirait « Tuer me fait jouir » ? Un étonnant complexe de supé- N’en déplaise à notre orgueil national, de l’Hexagone. pelant les pires atrocités (...). » Quand on lit dans un récit « Je me riorité se lit dès le début du ma- Au fond, comme tous les uto- Je conçois parfaitement que la lit- gare en double file », faut-il mettre nifeste. S’adresser ainsi aux force est d’admettre que c’est bien pistes élitaires, Bourdieu a soif térature n’exonère pas de toute une contravention à l’auteur ? « maîtres du monde », n’est-ce pas d’absolu et de perfection : il ne éventualité de poursuite, mais je se considérer un peu comme l’un de l’autre côté de l’Atlantique que se joue peut pas imaginer qu’un système suis étonné qu’elle soit considérée de leurs égaux ? Et que dire du dé- politique ait ses défauts. Or, dans comme une circonstance aggra- C’est « à vomir », sir proclamé de s’inscrire dans la actuellement la création culturelle le domaine politique comme dans vante. Je croyais mon roman inatta- lignée de Socrate ? La référence de le domaine culturel, si le modèle quable (juridiquement) pour deux a dit Bourdieu à l’Antiquité grecque dont la dénonciation désormais ritualisée libéral est loin d’être parfait, il raisons : d’une part, parce qu’il est n’est pas fortuite : s’il aime à se vaudra toujours mieux que tous de la fiction et, d’autre part, parce Jean-Marie Le Pen. faire passer pour le porte-parole frise la plus méprisable des xénophobies les autres. Bourdieu ne dit pas ou qu’il est de la réalité. des masses opprimées, de ceux qui ne veut pas dire que le modèle Si on devait condamner toutes J’aurais cru souffrent de la domination, c’est étatiste de la culture, c’est-à-dire les personnes qui ont évoqué pu- parce que son idéal philosophique Pour Bourdieu, loin de diversifier décriées, n’est-ce pas parce qu’ils y le refus de la logique de l’offre et bliquement, et pour de vrai, le ra- qu’un homme reste marqué par le mythe platoni- l’offre, le marché conduirait à son trouvent quelque chose qui leur de la demande, conduit fatale- cisme du président du Front natio- cien de la caverne. nivellement, à une « extraordinaire parle ? ment à remettre la production nal, beaucoup de monde serait pour qui Toute sa réflexion sociologique uniformisation », notamment à la N’en déplaise à notre orgueil na- culturelle entre les mains de comi- appelé à passer un sale moment : – de même que son engagement télévision. Bourdieu ne voit d’ail- tional, force est d’admettre que tés d’experts, seuls habilités à dire Jacques Chirac, Alain Juppé du les chambres à gaz politique, qui en découle logique- leurs pas que, ce disant, il admet c’est bien de l’autre côté de l’Atlan- quel artiste mérite d’être aidé ou temps qu’il était premier ministre, ment – repose sur une conviction que le système des quotas n’a nulle- tique que se joue actuellement la reconnu. Il prône tout simplement des dignitaires religieux de diverses sont un détail simple : le sociologue authentique ment empêché une certaine conver- création culturelle dont la dénon- la préservation d’un monde dont il confessions, des essayistes, bien est celui qui a su s’affranchir de ses gence des produits culturels. Les ciation désormais ritualisée frise en sait mieux que quiconque qu’il est d’autres gens et plusieurs tribu- et les fours chaînes, qui est parvenu à sortir de deux choses n’ont donc rien à voir, permanence la plus méprisable des foncièrement un lieu d’exclusion naux. l’ombre pour voir la Lumière et le et il est même très vraisemblable xénophobies. Si des séries comme sociale, de privilèges et de pré- Mais, dans un raccourci saisis- crématoires Vrai, mais qui ne parvient pas à se que toutes les protections possibles Urgences ou X Files ont su trouver bendes, avec ses règles et ses ré- sant, ce n’est pas l’accusation de ra- faire comprendre des autres pri- et imaginables – du moins les pro- un public aussi massif, ce n’est pas seaux propres, un monde auquel cisme que condamne le tribunal : un sujet sonniers, trop habitués à vivre tections démocratiques – ne pour- seulement parce qu’elles sont des le contribuable moyen n’a pas ac- c’est celle d’« un racisme rappelant dans l’obscurité. Pour qui en dou- ront pas empêcher ce qu’il qualifie « produits issus de la recherche des cès mais qu’il est bien sûr tenu de les pires atrocités ». Y en aurait-il un de plaisanterie terait encore, la démonstration est d’« uniformisation » et qui n’est ja- profits maximaux pour des coûts mi- financer. Mais qui peut encore qui n’évoque que de bons souve- donc bel et bien faite : oui, la dé- mais que l’expression des préfé- nimaux », mais parce que, pour des croire sérieusement que cette nirs ? Dans mon roman, le person- avait l’estomac magogie et le populisme peuvent rences moyennes du grand public. raisons qui restent d’ailleurs à étu- culture des élites participe à la dé- nage qui prononce les propos parfaitement coexister avec l’éli- On peut comprendre que, pour dier, la société américaine parvient mocratisation de la culture ? condamnés est, de plus, un avocat, plus solide tisme le plus strict. quelqu’un comme Bourdieu, les à exprimer avec une force remar- s’exprimant devant le tribunal, lors Que veulent les nouveaux goûts du public de masse appa- quable des valeurs et des références de sa plaidoirie. Dans la réalité, maîtres du monde ? Tout simple- raissent très éloignés de idéal de universelles, jouant sur des problé- Vincent Tournier est maître comme l’a noté Me Rappaport à Mais Jean-Marie Le Pen est une ment transformer la culture en l’art comme moyen de lutte contre matiques et des registres symbo- de conférences de science politique l’audience, la parole de l’avocat est personne réelle, dira-t-on. Bien une marchandise comme les la bourgeoisie. Mais est-ce un argu- liques dans lesquels tout le monde à l’Institut d’études politiques de libre dans cette situation. Il pourrait sûr. C’est évidemment en tant autres, c’est-à-dire lui appliquer ment suffisant pour justifier que ou presque peut se reconnaître. Grenoble. tenir des propos mille fois plus vio- que président du Front national lents et la presse serait en droit de qu’il apparaît dans mon roman, les reproduire fidèlement. où seule sa vie publique est évo- La condamnation d’un autre pas- quée. Il n’y commet d’ailleurs au- sage me paraît ressortir de cette cun acte juridiquement répré- Et l’art contemporain, monsieur le questionneur ? même sorte de guerre faite à la lit- hensible, même les discours que térature. Il m’est reproché qu’un je lui prête – et dont il ne pour- personnage estime que son compa- suit aucune phrase – ne sont pas par Fred Forest gnon, en quittant le Front national passibles des tribunaux, contrai- après avoir pu paraître s’en appro- rement à ce qui se produit parfois E voudrais poser une boratifs confrères n’ont pas attendu, vrage Libre Echange, tout à la gloire de celui qui prend « la défense des cher, risque de se faire salement dans la réalité. question au poseur de ni Ted Turner, ni Murdoch, ou en- d’une valeur « commerciale » de œuvres universelles produites par casser la gueule, « à dix contre un, Mais, en effet, j’ai dans l’idée J questions qu’incarne dé- core moins Bill Gates, pour annexer l’art contemporain, atteste le sou- l’internationale dénationalisée des armés de barres et de matraques et que mes lecteurs auront déjà en- sormais, aux yeux de l’art et la culture, en les mettant en tien que vous apportez à un pur créateurs ». de godasses ferrées, un soir à la sortie tendu parler de Jean-Marie Le l’opinion, Pierre Bourdieu, coupe réglée au service d’intérêts produit de la manipulation mar- Seriez-vous, Pierre Bourdieu, de chez toi ». « Je ne veux pas qu’ils Pen avant de commencer mon ro- professeur au Collège de France. particuliers dans le cadre d’une acti- chande du système. et dans une catégorie d’un genre te massacrent », dit-il à son amou- man. En effet, j’imagine qu’il n’y Je lui poserai une seule question, bien particulier – l’universitaire reux. Aucun malheur de ce genre aura rien pour eux d’invraisem- n’étant pas (jusqu’à preuve du titré –, un « maître du monde » à n’arrivera en fait à mon héros. blable – ni de nouveau – à ce contraire...) en mesure, de dispo- Le fruit est dans le ver votre façon, un intellectuel aux L’ancien responsable du service qu’on puisse parfois supposer un ser d’une page entière dans le abois, quelque peu dépité, qui d’ordre du Front national peut ra- lien entre le Front national et des journal Le Monde... depuis bien plus longtemps sent que le pouvoir, aujourd’hui, conter dans la presse que, après le violences racistes en France. Tel Ma question ne concernera pas tend à changer de mains ? En départ de Bruno Mégret, on a de- que, à tort ou à raison, je lis le ju- l’ensemble de la production cultu- que vous ne le dites, sans que cela quelque sorte, une « voix de son mandé à ses hommes s’ils étaient gement qui me condamne, c’est relle, mais uniquement celle des maître », qui essaye encore de se prêts à tirer sur les mégretistes si comme si Jean-Marie Le Pen arts plastiques. Un domaine que ait pu, semble-t-il, vous émouvoir faire entendre dans la fureur mé- ceux-ci investissaient le siège du n’était brusquement surgi dans la Pierre Bourdieu connaît bien pour diatique, avec un chien de garde Front national, et qu’on a rejeté sphère publique qu’en 1998, avec avoir analysé ses mécanismes et, outre mesure dans un passé encore récent au pied, près de son gramo- ceux qui refusaient. Et, dans un ro- mon roman. Il me semblerait pré- entre autres, cosigné un ouvrage phone, pour le cas improbable où man, un jeune homme ne peut pas somptueux de ne pas estimer que (Libre Echange, Editions du Seuil/ Ted Turner tenterait de s’en em- seulement être inquiet (la suite c’est une erreur. Les presses du réel, 1994) avec vité commerciale. Les institutions Je récuse le droit que vous vous parer ? montrera d’ailleurs : à tort) pour le C’est « à vomir », a dit Jean- Hans Haacke, artiste international, dans leur plus grande majorité se attribuez, indûment, de clamer garçon qu’il aime. Marie Le Pen au Parisien, l’an der- dont une des œuvres, Shapols- contentant, en l’occurrence, de vali- votre indignation à longueur de Jean-Marie Le Pen, évoquant sa nier, après avoir lu Le Procès de ky 71, a été acquise par le Musée der la marchandise et de légitimer la colloques, de colonnes dans la Fred Forest est artiste et pro- rupture avec Bruno Mégret, dit : Jean-Marie Le Pen. J’aurais cru national d’art moderne-Centre reconnaissance sociale et symbo- presse, voire à la radio ou à la té- fesseur émérite de l’université de « Je tue Brutus avant qu’il me tue. » qu’un homme pour qui les Georges-Pompidou à un opéra- lique de celle-ci en faisant état de sa lévision pour vous arroger le rôle Nice Sophia-Antipolis. J’y lis une certaine violence. M’ob- chambres à gaz sont un détail et teur du système marchand de l’art qualité d’œuvre d’art. les fours crématoires un sujet de contemporain pour le montant de Il serait pour le moins instructif plaisanterie avait l’estomac plus 1 250 000 francs. d’étudier et surtout de divulguer (en AU COURRIER centrales une de leurs prérogatives ministre, utilisant le français dans solide. Ainsi, à ceux qui se de- Ma question, la voici : compte sociologue averti...) comment ont DU « MONDE » publiques. La tendance est en son allocution, se réjouir de l’al- mandaient ce qui pouvait ébran- tenu de leurs visées commerciales, été imposées, et continuent de route et le consommateur-citoyen liance entre Aerospatiale et DASA, ler cette âme de chef, une ré- au demeurant tout à fait inquié- l’être, les valeurs esthétiques de ces MONNAIE VIRTUELLE assistera impuissant à la tarifica- la filiale allemande de Daimler- ponse inattendue : la littérature. tantes, pourquoi êtes-vous si vingt dernières années, à coups de Dans votre article « Vers le tion de la circulation des pièces et Chrysler. La télévision nous le Le tribunal semble le conforter prompt à dénoncer aujourd’hui le placards publicitaires dans des re- porte-monnaie électronique » (Le billets, sous forme dématérialisée. montra s’exprimant devant un dans cette définition de qui serait danger que font courir à la culture vues d’art, hors de tout soupçon, si Monde du 12 octobre), vous vous Il est dès lors impératif et urgent magnifique tableau sur lequel son principal ennemi. Mais c’est les nouveaux groupes de commu- l’on s’en tient à leur beau papier gla- posez la question existentielle du d’imposer un cahier de charges étaient indiqués, en langue an- toujours lorsqu’il s’agit de le bri- nication « technologiquement et cé ou même, en France, celles sub- porte-monnaie électronique par « consommateur » à la privatisa- glaise, le lieu, la date et le thème der qu’on accorde un tel pouvoir économiquement intégrés » alors ventionnées par le ministère de la rapport à la manipulation future et tion électronique de la frappe de de la réunion qui justifiait sa venue aux écrivains. Bien sûr qu’un ro- qu’ils ne font que reproduire – en culture – dont, il est vrai, le papier fastidieuse des pièces et billets en monnaies. (...) (...). Un peu plus tard, j’appris que mancier n’a pas un droit absolu à l’amplifiant, certes... – ce que vous est de moins bonne qualité. euros. En Belgique, la société Jean-Philippe Ducart la nouvelle entreprise utiliserait l’irresponsabilité. Mais, pour au- avez vous-même cautionné dans Pour ce qui est de la dénonciation Banksys, émanation des princi- Bruxelles l’anglais pour se nommer. tant, il serait fou que la réalité ne le système encore en place de l’art de l’emprise du « commercial », sur pales banques belges, s’est posé Je ne tiens pas à féliciter nos puisse plus avoir droit de cité contemporain ? lequel vous fondez toutes vos cette même question, il y a quel- ANGLOMANIE gouvernants et chefs d’entreprise dans la fiction. J’adhère volontiers à la phrase craintes et votre discours, en regard ques années. Elle a lancé sa carte Dans Le Monde du 14 octobre, je qui acceptent de privilégier Et, personnellement, si on de- que vous mettez dans la bouche de l’art et de la culture d’au- Proton, qui connaît aujourd’hui un découvris que notre premier mi- l’idiome des pays les plus acharnés vait me couper la tête, je préfére- d’Ernst Gombrich : quand les jourd’hui, on peut constater que le succès grandissant : il existe nistre s’attachait à vouloir dé- et intéressés à voir disparaître l’ex- rais que ce soit dans un roman « conditions écologiques de l’art » fruit est dans le ver depuis bien plus 25 000 terminaux de paiement et, fendre l’exception culturelle lors ception culturelle. Nos dirigeants plutôt que dans la cour de la San- sont détruites, l’art et la culture ne longtemps que vous ne le dites, sans en 1997, 1 035 158 cartes ont été des futures négociations à Seattle n’ont-ils que la velléité de la dé- té. tardent pas à mourir. Il est trop tôt que cela ait pu, semble-t-il, vous distribuées. (...) dans le cadre de l’Organisation fendre ? (...) ou trop tard pour s’en souvenir. émouvoir outre mesure dans un Plus fondamentalement, ne plus mondiale du commerce. J’en fus Gérard Zingraff L’art dit « contemporain » est déjà passé encore récent. Bien au frapper des pièces et billets, c’est fort aise. En début de soirée du Saint-Jean/Saint-Maurice Mathieu Lindon est journa- mort, hélas ! Léo Castelli et ses ro- contraire, chaque page de votre ou- faire abandonner aux banques même jour, je vis notre premier (Loire) liste et écrivain. LeMonde Job: WMQ2110--0017-0 WAS LMQ2110-17 Op.: XX Rev.: 20-10-99 T.: 11:05 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0486 Lcp: 700 CMYK

17 ENTREPRISES LE MONDE / JEUDI 21 OCTOBRE 1999

TRANSPORT AÉRIEN Air Li- tobre. b IL Y A UN AN, Marc Rochet, (exercice clos le 31 mars 2000) devait du dollar et du prix du pétrole. Elle gration de TAT racheté en 1997. berté, la filiale française de British PDG d’Air Liberté, présentait un am- s’élever à une centaine de millions souffre en outre d’un conflit entre la b LA REPRISE de Flandre Air, sous- Airways, connaît des difficultés fi- bitieux plan de relance commerciale de francs, il sera sans doute deux direction et les pilotes. Depuis plu- traitant exclusif d’Air Liberté, par nancières, évoquées lors d’un comi- et prévoyait un retour à l’équilibre fois supérieur. b AIR LIBERTÉ est sieurs semaines, les grèves se multi- une compagnie régionale très liée à té central d’entreprise, mardi 19 oc- en 2000. Le déficit pour l’année 1999 confrontée aux effets de la hausse plient et soulignent la difficile inté- Air France, complique la situation. Un conflit avec ses pilotes et une conjoncture difficile fragilisent Air Liberté La filiale française de British Airways dispose de deux mois pour présenter un plan de réduction des coûts. Les pertes pourraient atteindre 200 millions de francs à l’issue de l’exercice en cours UN COMITÉ central d’entre- après 680 millions de francs de jusqu’à la mi-décembre pour pré- que sous-traitant pour Air Liber- mais comme en connaissent toutes Quand au coup porté par la re- prise extraordinaire s’est tenu perte en 1998 et 250 millions de senter un plan de restructuration. té. Certains observateurs notent les compagnies aériennes, avec le prise de Flandre Air par Proteus mardi 19 octobre au siège d’Air francs de perte pour l’exercice Déjà, on estime que des modifica- que la maison-mère d’Air Liberté, prix du billet qui continue de chu- Airlines, Marc Rochet en mini- Liberté. A l’ordre du jour : la si- 1999 arrêté au 31 mars, tablait sur tions pourraient intervenir dans British Airways, n’a pas voulu ap- ter et en revanche, une montée des mise les conséquences : « c’est tuation difficile que rencontre la une centaine de millions de défi- la politique commerciale mise en porter son soutien à sa filiale, en coûts, du dollar et du carburant ». vrai que l’on peut être déçu filiale française de British Airways cit pour l’exercice en cours. Les place il y a un an. La modulation Air Liberté, qui a divisé ses pertes puisque l’on avait signé un accord (BA), pratiquement un an jour pertes cette année seront sans des sièges qui offrait un plus par deux en 1997 et par trois en de franchise globale avec Flandre pour jour après le lancement d’un doute deux fois supérieures. grand confort pourrait être aban- Aujourd’hui, 1998 ne comptait afficher qu’un Air au début de l’année. Reste que ambitieux plan de relance Si Air Liberté est confrontée donnée dans la classe Club (af- déficit d’une centaine de millions maintenant, on va se trouver de- commerciale (Le Monde du 8 octo- comme ses concurrents aux effets faires) afin de gagner quelques un pilote sur trois pour l’exercice en cours, mais vant une situation intéressante : bre 1998). Ce plan, qui prévoyait de la hausse des prix du dollar et sièges supplémentaires de passa- Marc Rochet sait déjà qu’il avoisi- l’accord de franchise que nous un retour à l’équilibre à l’an 2000, du pétrole, elle souffre en plus gers à haute contribution. De (116 sur 330) nera 200 millions de francs. Sur avons signé l’est pour cinq ans et d’un conflit entre la direction et même en classe économique, les les modifications qui pourraient n’est pas dénonçable par Flandre les pilotes. Depuis plusieurs se- prestations pourraient être mino- se trouve encore intervenir que ce soit sur les Air ». British Midland préfère maines, les grèves se multiplient rées, toujours dans le souci de ré- sièges modulables ou le plateau- Dans une déclaration aux Echos et soulignent la difficile intégra- duire les coûts. Un syndicaliste en procès contre repas, le patron d’Air Liberté as- du lundi 18 octobre, le directeur Lufthansa à Air France tion de TAT racheté en 1997. «Le estime que ce sont quelques mil- sure qu’aucune décision n’a en- de Proteus Airlines et principal PDG d’Air Liberté, Marc Rochet, lions de francs qui pourraient être son entreprise core été prise. Sur la venue de actionnaire, Marc Dugain, a La future grande alliance dont pensait qu’il pourrait fusionner sa ainsi économisés. Carl Michel au siège, Marc Rochet admis qu’il fallait rechercher la Air France et l’américain Delta compagnie avec TAT en douceur Air Liberté souffre et va souffrir se veut rassurant : « il a fait le tour solution la « plus intelligente et la Airlines devraient être les piliers comme il l’avait fait entre Air aussi des conséquences de la re- laissant faire Proteus, filiale de l’ensemble des filiales et n’a pas, plus consensuelle », tout en préci- vient de prendre du plomb dans Outre-Mer et Minerve, malheureu- prise de l’opérateur régional commune de Delta Airlines et Air contrairement à la rumeur, déposé sant que les contrats d’affrète- l’aile. En annonçant, mardi 19 oc- sement cela n’a pas pris », re- Flandre Air par Proteus Airlines, France. d’ultimatum ! Nous devons simple- ment continueront jusqu’à leur tobre dans la soirée, être en né- connaît un proche du dossier. Le un autre opérateur lié à Air Interrogé par Le Monde, Marc ment présenter début janvier, le terme. gociations exclusives avec Luf- 24 septembre, une vingtaine de France. Flandre Air travaillait jus- Rochet reconnaît que « l’entre- projet de budget comme nous le thansa, l’un des deux partenaires pilotes qui avaient engagé une qu’alors exclusivement en tant prise connaît certaines difficultés, faisons tous les ans ». François Bostnavaron phares de Star Alliance avec procédure devant les l’américain United Airlines, la prud’hommes de Villeneuve- compagnie britannique British Saint-Georges ont obtenu gain de Midland, spécialisée dans les cause. Aujourd’hui, un pilote sur liaisons intra-européennes, met trois (116 sur 330) se trouve en- un terme aux ambitions franco- core en procès contre son entre- américaines de former un grand prise. Le conflit remonte au mois réseau d’alliés européens. La d’avril 1997 à la suite de l’intégra- compagnie britannique était très tion des pilotes de TAT qui ont courtisée car, en plus d’une si- subi des baisses de salaires tuation financière saine, elle dis- comprises entre 20 % et 40 %. pose de 14 % des créneaux ho- Mais pour de nombeux obser- raires à l’aéroport d’Heathrow, vateurs, les difficultés d’Air Liber- juste derrière British Airways. té sont aussi liées à celles de sa Si un accord était trouvé entre maison-mère, British Airways les deux compagnies dans les (lire ci-dessous). Au cours des der- quinze jours, Lufthansa rachète- niers jours, l’un des dirigeants de rait la moitié des parts de la la compagnie britannique, Carl compagnie scandinave SAS, éga- Michel a été envoyé au siège d’Air lement partenaire de Star Al- Liberté à Orly afin de dresser un liance, qui détient 40 % de British bilan de la situation. La direction Midland. de la compagnie française aurait British Airways accumule les déconvenues LONDRES avait pâti des séquelles de la grève de notre correspondant à la City du personnel de cabine de 1997 et Profits et effectifs en chute libre, l’installation sur les longs courriers cours boursier au plus bas depuis de lits banquettes similaires à ceux 1993, rumeurs d’OPA hostile et de de la première. remplacement du directeur géné- La stratégie de réduction des ral, Robert Ayling : British Airways coûts de 1 milliard de livres par an (BA), propriétaire d’Air Liberté, est plus que jamais à l’ordre du n’en finit pas de payer la facture de jour : 5 000 licenciements prévus sa tentative avortée de devenir le dont un millier de cadres, sous-trai- numéro un mondial du transport tance d’un grand nombre d’activi- aérien. tés et cession aux filiales comme Les ennuis de la première GO, CityFlyer ou Deutsche BA de compagnie européenne viennent lignes sur lesquelles elle a du mal à d’abord de la difficile conjoncture remplir ses avions. que connaît le transport aérien en général, conséquence notamment CURE D’AMAIGRISSEMENT de la surcapacité sur l’Atlantique Une formule magique ? La City Nord, de la crise asiatique ou de la reste divisée sur cette impitoyable hausse du prix du fuel. Sa contre- cure d’amaigrissement. « Le trans- performance est également impu- port aérien est cyclique. En mettant table à la surévaluation de la livre tout le paquet sur la classe affaires, sterling tout comme à la rivalité M. Ayling court le risque d’être pris à des transporteurs britanniques à la gorge en cas de retournement de prix cassés, comme EasyJet, Rya- la conjoncture. Les billets d’avion en nair et Virgin Express qui ont en- classe affaires sont les premières vic- levé des parts de marché à cette so- times d’une réduction du train de vie ciété jusque-là citée en exemple. Le professionnel », critique un expert refus en août des autorités anti- londonien. D’autres soulignent la trust américaines de donner leur détérioration du moral du person- aval au rapprochement avec Ame- nel devant les efforts de productivi- rican Airlines destiné à dominer le té exigés des salariés et le boulever- transport aérien transatlantique a sement des méthodes de travail. accentué ce climat de crise. Enfin, en cette période de vaches Adieu l’arrogance ! Face à cette maigres, BA, dont la capitalisation déconvenue, Robert Ayling a or- boursière est tombée à 3 milliards donné un sérieux toilettage destiné de livres, s’offre le luxe d’acheter à réduire les coûts et à améliorer la des nouveaux avions pour la co- marge d’exploitation de sa flotte. quette somme de 4 milliards de Le refondateur de BA avait annon- livres ! cé la couleur dès le printemps en Mais ses défenseurs jurent par s’engageant à réduire de 12 % les leurs grands dieux qu’il n’y a pas le capacités. Une vingtaine de lignes feu. Pour Andrew Light de Salo- en Europe ont été fermées pour mon Smith Barney, BA s’en sorti- faire augmenter la recette unitaire. ra : « M. Ayling a eu le courage de BA a réduit aussi la taille de ses prendre les devants aujourd’hui avions en déployant des pour mieux rebondir en 2000. Les Boeing 777 pour desservir la Côte bénéfices de l’alliance OneWorld, est des Etats-Unis et des Airbus de une bonne image de marque, sa la famille A-320 pour l’Europe. Par forte position à l’aéroport d’Hea- ailleurs, l’heure est à la reconquête throw son pré carré et des ambitions de la classe affaires comme l’at- claires sont autant d’atouts pour testent la réduction du nombre de réussir son atterrissage en douceur. » sièges en classe économique, l’amélioration du service à bord qui Marc Roche LeMonde Job: WMQ2110--0018-0 WAS LMQ2110-18 Op.: XX Rev.: 20-10-99 T.: 14:58 S.: 111,06-Cmp.:20,14, Base : LMQPAG 59Fap: 100 No: 0855 Lcp: 700 CMYK

18 / LE MONDE / JEUDI 21 OCTOBRE 1999 ENTREPRISES

Fred Hassan, directeur général de Pharmacia & Upjohn « Pendant vingt ans, l’industrie pharmaceutique vivra son âge d’or » Le groupe né de la fusion de deux laboratoires, l’un américain et l’autre suédois, croit à l’avenir des biotechnologies Né en 1995 du regroupement du groupe pu- rendez-vous. Appelé en 1997 au secours de ducts et American Cyanamid, cet Asiatique mière est à contre-courant de la tendance carte de l’innovation, en continuant à fi- blic suédois Pharmacia et de l’américain Up- cette fusion en panne, Fred Hassan n’a pas élevé à Londres et vivant aux Etats-Unis ex- dominante : au lieu d’élargir ses activités nancer la recherche sur les antibiotiques john, le nouveau groupe a connu un démar- hésité à brusquer ses troupes et à recentra- plique, dans un entretien au Monde, les pour créer un groupe de sciences de la vie, quand d’autres industriels arrêtaient, ou en rage difficile. Ni la rentabilité ni le mariage liser l’entreprise. Déjà artisan d’un rappro- choix qu’il a été amené à faire à son arrivée M. Hassan a décidé de recentrer le groupe investissant dans les biotechnologies, aux- des cultures, très différentes, n’étaient au chement réussi entre American Home Pro- à la tête de Pharmacia & Upjohn. La pre- sur la pharmacie. Il a parallèlement joué la quelles il croit beaucoup.

« Quand vous êtes arrivé à la vie et que nous pouvons regarder nismes génétiquement modifiés nous avons fait une erreur straté- qui sera lancé en septembre 2000 tête de Pharmacia & Upjohn, en le long terme, renforcer la culture (OGM) ne freine leur développe- gique, à l’époque, en réduisant le aux Etats-Unis et début 2001 en 1997, l’entreprise était en diffi- d’entreprise va être ma priorité. ment ? nombre de nos commerciaux. Mais France. Au total, la part des pro- culté. Quel est votre bilan ? C’est la base de toutes les entre- – Dans le cas de la médecine, de avec le rythmne de croissance que duits de moins de cinq ans est pas- – Il faut un minimum de deux prises performantes. très importants progrès pro- nous avons aujourd’hui, nous sée, dans notre chiffre d’affaires, ans pour redresser une affaire. Nos – Pharmacia étant d’origine viennent des biotechnologies. Le n’avons pas besoin d’envisager un de 16 % en 1997 à 22 % en 1998. ventes, qui déclinaient en 1997, ont européenne, vous réalisez en- meilleur exemple est celui de notre rapprochement. Nous sommes Nous misons sur 30 % en l’an 2000. connu dès 1998 une hausse de 6 %. core l’essentiel de vos ventes en hormone de croissance, Genotro- bien placés pour savoir combien – Vous avez une très longue Au premier semestre 1999, elles ont Europe. Est-ce un choix straté- pin. Ce fut, avec l’insuline, l’un des une fusion peut être perturbatrice expérience de la pharmacie. augmenté de 14 %, tandis que gique ? deux premiers produits développés si elle n’est pas bien conduite. Cela Quelle est votre vision de l’ave- notre revenu par action s’est re- – Mon souhait est que Pharma- par génie génétique. Elle est pro- ne veut pas dire que nous n’étudie- nir ? dressé de 15 %. Je suis très satisfait cia & Upjohn se renforce encore duite à partir de protéines re- FRED HASSAN rons pas une opportunité qui se – La carte du génome humain, de ce résultat. J’explique cela par le sur le marché américain. Notre combinées, alors qu’autrefois on présenterait. qui sera complétée d’ici deux ans, fait que les gens se sont ralliés à croissance aux Etats-Unis, où nos extrayait cette hormone des nergies que l’on peut obtenir au ni- – Sur quelles innovations va permettre une incroyable révo- notre cause. En arrivant à ce poste, ventes de médicaments de pres- glandes stiroïdiennes de corps hu- veau de la recherche, Mais il n’y a comptez-vous pour assurer lution des connaissances, dont les je me suis entouré d’une équipe de cription ont bondi de 26 %, est mains, avec tous les risques de vi- pas de synergies dans les produits votre développement ? fruits seront disponibles d’ici trois management de haut niveau. Nous l’une des raisons de notre rapide rus que cela comportait. Les bio- qui arrivent aux consommateurs, – Notre nouvel antibiotique line- à cinq ans. La pharmacie va deve- avons été sans états d’âme avec les redressement. Aujourd’hui, un mé- technologies vont apporter de ni dans la façon de les vendre. J’ai zolide, le Zyvox, sera certainement nir, comme les éditeurs de logiciels, personnes négatives en interne, qui dicament ne peut pas devenir un grands bénéfices à la médecine, aussi le sentiment que la Bourse a un produit phare de notre gamme. une activité à haute valeur ajoutée, pompent l’énergie des équipes au succès s’il ne réussit pas d’abord tout comme en agriculture. des réactions parfois épidermiques. J’en suis très fier parce qu’il n’y avec un très précieux capital intel- lieu d’en apporter. Je m’en suis dé- dans ce pays. L’Europe dispose, – Beaucoup d’entreprises ont Une mauvaise nouvelle concernant avait pas eu de nouvelle famille lectuel. Non seulement nous allons barrassé. comme aux Etats-Unis, d’une investi dans les sciences de la les OGM, et la sanction sur le mar- d’antibiotiques depuis trente ans. pouvoir identifier et guérir des ma- – A l’époque, vous avez été dé- économie avancée, sa population vie. Vous avez choisi de vous ché financier est immédiate, voire Tandis que d’autres stoppaient ladies actuellement non traitées, crit comme une “tornade” par la vieillit et, avec ce vieillissement, concentrer sur la pharmacie, en démesurée. leurs efforts de recherche, dans les mais nous pourrons également in- presse américaine. apparaît la nécessité de nouveaux vendant vos activités nutrition. – Vous êtes passé du 15e rang années 80, en pensant que toutes dividualiser les soins au patient. – Normalement, quand je prends médicaments innovants. Mais son Pourquoi ? de la pharmacie mondiale, en les infections étaient maîtrisées, D’ici cinq ans, et pendant vingt une affaire en main, je m’autorise marché est freiné par des obstacles – Mon avis est qu’il n’est pas es- 1995, au 19e aujourd’hui. Un rap- nous avons continué d’investir. Et ans, la pharmacie va vivre son âge six mois d’observation avant d’agir. réglementaires, comme le contrôle sentiel d’être dans les sciences de la prochement n’est-il pas néces- maintenant que la communauté d’or. » Mais parce que la situation était des prix des médicaments. C’est vie pour réussir dans la pharmacie. saire ? internationale s’inquiète de la ré- désespérée, j’ai pris très rapide- presque une tragédie de voir que L’intérêt de constituer des pôles de – Nous sommes passés par une sistance aux antibiotiques, nous Propos recueillis par ment de grandes décisions. Trois l’Europe, qui était le leader en sciences de la vie tient dans les sy- période difficile après la fusion et pouvons proposer un médicament Véronique Lorelle mois après ma nomination, à partir pharmacie il y a cent ans, est main- des trois quartiers généraux en tenant à la traîne. Suède, en Italie et aux Etats-Unis, – Les Etats-Unis aussi envi- j’ai décidé de construire une entre- sagent une réforme du système prise centralisée. Six mois après de soins pour les personnes mon arrivée, on transférait le siège âgées. Entraînerait-elle une ré- de Londres jusque dans le New Jer- duction des dépenses ? sey. Ces mouvements m’ont peut- – L’administration Clinton pro- être valu le surnom de tornade. pose de fournir aux seniors de plus Moi, je préférerais être vu comme de soixante-cinq ans les médica- un bâtisseur, capable de faire de ments prescrits sur ordonnance Pharmacia & Upjohn une société qui, pour l’instant, sont à la charge innovante, source de satisfaction des patients. L’industrie pharma- pour les gens qui y travaillent. ceutique ne souhaite pas que les – Comment avez-vous sur- gouvernements s’impliquent dans monté les problèmes de natio- le système de santé. En revanche, nalité générés par cette fusion nous ne pensons pas que cette transatlantique ? éventuelle modification du sys- – Dans notre cas, il n’y avait pas tème amène, aux Etats-Unis, à un seulement deux nationalités, mais contrôle des prix par l’Etat fédéral deux cultures différentes. La et à des réglementations accrues. culture conservatrice du Middle Les patients sont particulièrement West américain, chez Upjohn, s’op- conscients, dans ce pays, qu’un posait à la celle de Pharmacia, en- contrôle des prix les priverait d’in- treprise d’Etat et fleuron de l’in- novations. dustrie pharmaceutique suédoise. – Dans le domaine des bio- J’ai choisi de rassembler tout le technologies, vous avez racheté, monde autour d’un objectif en juin, le californien Sugen, commun. Nous nous sommes pris une participation dans le préoccupés du résultat financier et, texan Sensus Drug et conclu un plus largement, des besoins des pa- accord de recherche avec le tients. Maintenant que nous avons français Genset. Craignez-vous dépassé les préoccupations de sur- que la controverse sur les orga- Un patron multiculturel sans états d’âme QUAND Fred Hassan a rejoint macia Biotech, dont Pharmacia Pharmacia & Upjohn, en mai 1997, & Upjohn détient 45 %. Concen- il était auréolé d’une carrière longue trant les efforts sur la pharmacie, il de 26 ans dans l’industrie pharma- gonfle de 50 % les effectifs de ceutique. Mais le groupe dont il ventes aux Etats-Unis, premier consommateur de médicaments au PORTRAIT monde, faisant passer de 33 % en Fred Hassan 1997 à 37 % en 1998 la part des ventes dans ce pays. a redressé avec poigne Le résultat ne tarde pas. Pharma- un groupe qui avait cia & Upjohn renoue avec les béné- raté sa fusion fices et voit ses ventes augmenter de nouveau de 6 %, à 6,7 milliards de dollars, dès 1998. Fred Hassan a, prenait les commandes s’illustrait certes, bénéficié dès son arrivée de comme le cas d’école d’une fusion la confiance des actionnaires. Mais ratée. Le mariage transatlantique cet homme de poigne, « né en Asie, entre les deux laboratoires, suédois éduqué à Londres et vivant aux Etats- et américain, scellé deux ans aupa- Unis », croit également à son «in- ravant, tournait au cauchemar : dé- tuition ». mission surprise du directeur géné- Le redressement de Pharmacia ral, fuite des cerveaux et bénéfices & Upjohn, premier fabricant de en chute de plus de la moitié. l’hormone de croissance Genotro- « J’avais 51 ans et envie d’un peu pin (Genotonorm en Europe), est d’aventure », explique sommaire- également porté par des médica- ment Fred Hassan, qui était alors ments tout récents. Le Xalatan, in- vice-président exécutif d’American troduit en 1996, est déjà le médica- Home Products. ment le plus vendu dans le monde En quelques mois, le nouveau di- contre le glaucome. Lancé en avril recteur général démantèle les quar- 1998 aux Etats-Unis, le Detrol (De- tiers généraux de Pharmacia & Up- trusitol hors Etats-Unis) y représen- john en Europe et aux Etats-Unis, et tait, à la fin de l’année, plus de 50 % transfère le siège de Londres jusque des prescriptions contre l’inconti- dans le New Jersey. Il met la der- nence urinaire. Et Mirapex (attendu nière main au plan de restructura- en France courant 2000 sous le nom tion qui, sur trois ans, va entraîner Mirapexin), traitement contre la près de 1 million de dollars de provi- maladie de Parkinson lancé à la sions, la suppression d’une ving- mi-1997 aux Etats-Unis, a presque taine de sites et de 4 350 emplois. doublé ses ventes l’année suivante. En 1998, Fred Hassan se sépare Reste à savoir si le laboratoire, des activités nutrition de Pharmacia dix-neuvième mondial, et « sur le & Upjohn et fusionne sa branche point de devenir l’un des mieux gérés biotechnologique, Pharmacia Bio- de l’industrie pharmaceutique mon- tech, avec Amersham Life Science diale », selon Fred Hassan, pourra pour créer le numéro deux mondial poursuivre sa course seul. de l’instrumentation à usage des biotechnologies, Amersham Phar- V. L. LeMonde Job: WMQ2110--0019-0 WAS LMQ2110-19 Op.: XX Rev.: 20-10-99 T.: 14:58 S.: 111,06-Cmp.:20,14, Base : LMQPAG 59Fap: 100 No: 0856 Lcp: 700 CMYK

ENTREPRISES LE MONDE / JEUDI 21 OCTOBRE 1999 / 19

Un redressement récent COURS DE L’ACTION PHARMACIA CLASSEMENT MONDIAL Les fabricants de médicaments UPJOHN À NEW YORK Chiffre d’affaires en milliards de dollars Un nouveau géant en dollars Novartis 10,6 (Suisse) américains votent Républicain 50 Merck & Co 10,6 le 15 oct. (Etats-Unis) AU COURS des six premiers « Nous ne laissons rien au ha- de la banque 65 62 Glaxo Wellcome mois de 1999, aux Etats-Unis, les sard. Nous voulons être entendus au 10,5 60 le 2 avril (Royaume-Uni) contributions électorales de douze plus tôt », indique le porte-parole laboratoires pharmaceutiques et du syndicat de l’industrie pharma- Pfizer 9,9 de leur syndicat professionnel se ceutique. En réalité, les labora- voit le jour en Espagne 55 (Etats-Unis) Bristol Myers sont élevé à 837 000 dollars toires craignent que cette réforme 50 Squibb 9,8 (5,127 millions de francs). Une gé- ouvre la porte à un contrôle des 29,25 (Etats-Unis) nérosité destinée principalement à prix des médicaments, tel qu’il le 2 mai Johnson & Banco Bilbao Vizcaya et Argentaria se sont unis 45 Johnson 9 conforter les positions des Répu- existe en Europe. Et que, finale- (Etats-Unis) blicains dans les prochaines élec- ment, l’Etat prenant en charge une MADRID s’affirme déjà comme le premier American Home tions au Congrès. partie de la couverture santé des de notre correspondante groupe bancaire en Espagne et le 40 (Etats-Unis) 7,8 « Ce montant est en hausse de seniors, on aboutisse très vite à Un nouveau géant bancaire est second dans la zone euro, derrière Roche 35 7,6 31 % par rapport à la même période une baisse des prix des médica- né, en Espagne. Il s’appellera le la Deutsche Bank, en termes de ca- (Suisse) de 1997, où l’industrie pharmaceu- ments. BBVA (Banco Bilbao Vizcaya Ar- pitalisation boursière, avec 30 Lilly tique avait dépensé 602 000 dol- gentaria) et sera le produit de la fu- 37,3 milliards d’euros et 1,3 million (Etats-Unis) 7,4 lars », note le Center for Respon- LOBBYING sion du Banco Bilbao Vizcaya et d’actionnaires. En revanche, il sera 25 SmithKline sive Politics, (Centre pour une Le britannique Glaxo-Wellcome, d’Argentaria, qui étaient respecti- à la deuxième place en Espagne, Beecham 7,3 politique responsable) à l’origine avec une dépense de 161 700 dol- vement, jusqu’à présent, les numé- derrière le BSCH, en termes d’ac- (Royaume-Uni) 1997 1998 1999 Astra de l’étude. Cette association à but lars dans des comités d’actions po- ros deux et trois du secteur ban- tifs et produits bancaires. Le BBVA (Suède) 6,9 non lucratif, qui passe au crible les litiques, dont 123 000 dollars direc- caire espagnol. La fusion, « entre a réalisé, en cumulant les bénéfices Abbott les dépenses de campagne, ex- tement aux Républicains, et Pfizer égaux », dit la formule officielle, se- du BBV et d’Argentaria de ces neuf 6,4 plique une telle mobilisation fi- avec respectivement 157 850 dol- ra effective le 1er janvier 2000, et se derniers mois, la somme record de VENTES PAR ZONES GÉOGRAPHIQUES (Etats-Unis) nancière par le fait que le pré- lars et 117 750 dollars, se sont basera sur un échange d’actions 1,23 milliard d’euros de bénéfice en % Hoechst Marion Roussel 6,2 sident Bill Clinton propose de montrés les plus actifs dans cette (3 Argentaria contre 5 BBV). La co- net. En outre, le nouveau groupe (Allemagne) réviser le système de soins pour les campagne. tation en Bourse est prévue fin jan- prévoit de doubler son bénéfice EUROPE ÉTATS-UNIS Schering Plough 6,2 personnes âgées, en leur fournis- Les industriels de la pharmacie vier. Le siège se trouvera à Bilbao, par action en trois ans, et de dimi- (Etats-Unis) sant gratuitement des médica- dépensent toujours énormément au Pays basque. Quant à la direc- nuer ses coûts de 17 %. Au total, Warner Lambert ments prescris sur ordonnance et en lobbying. Chaque année, ils tion, elle sera assurée, jusqu’en avec 12 % des guichets bancaires, il (Etats-Unis) 6 délivrés en ville. tentent d’obtenir du Congrès l’ex- 2002, par deux coprésidents, Emilio aura 20 % du crédit en Espagne, Bayer 5,2 En théorie, personne ne croit, tension de la durée des brevets Ybarra, actuellement président du 17,2 % des dépôts, 20 % des fonds 41 (Allemagne) aux Etats-Unis, que le président pour certains de leurs médica- BBV, et Francisco Gonzalez, pré- d’investissement (OPCVM) et de Rhône-Poulenc Rorer Clinton puisse se mettre d’accord, ments ou cherchent à protéger les sident d’Argentaria, et un unique pension. 37 4,6 (Etats-Unis-France) cette année et sur un tel projet, taux de remboursement des quel- vice-président et directeur général, Enfin, en ce qui concerne les par- Pharmacia & Upjohn avec le Congrès, majoritairement ques produits couverts par le pro- venu du BBV, Pedro Luis Uriarte. ticipations industrielles, le BBVA 11 11 (Etats-Unis) 4,5 Républicain. Pourtant, selon Holly gramme Medicare pour les retrai- En 2002, M. Ybarra ayant atteint la est présent dans 149 compagnies, Bailey, du Center for Responsive tés. Mais cette fois-ci, les limite des soixante-cinq ans, dans des secteurs essentiels Zeneca 3,7 (Royaume-Uni) Politics, les contributions finan- Républicains ont bel et bien ravi, M. Gonzalez restera seul président. comme les télécommunications (il JAPON- RESTE cières à la campagne électorale en un semestre, 72 % de la manne. En vérité, ce « mariage » n’est possède 8 % de Telefonica, les télé- PACIFIQUE DU MONDE Boehringer Ingelheim Source : ?????? (Allemagne) 3,6 montrent que l’industrie prend la pas une nouvelle. Il était même coms espagnoles) ou les compa- Source : Bloomberg/IMS Health chose très au sérieux. V. L. (avec Bloomberg) plutôt attendu, depuis que, en jan- gnies électriques. vier dernier, le Banco Santander, en fusionnant avec le Banco Central PUISSANT EN AMÉRIQUE LATINE Hispano, avait créé le premier Quel est l’objectif ? Pour groupe espagnol, le BSCH, laissant MM. Ybarra et Gonzalez, le but de du même coup le BBV sans « fian- la fusion « n’était pas tant de deve- cée » à sa mesure dans le grand nir plus grands que plus complets, mouvement de concentration ac- rentables, puissants et compétitifs ». tuel. Ce qui, en revanche, a été une Surtout dans la zone euro « où le surprise, c’est le moment choisi BBVA veut créer un leadership » et pour annoncer cette fusion. Selon en Amérique latine. Il ne manque le quotidien économique espagnol pas d’atouts pour cela : en Europe Expansion, le seul à avoir donné la du Sud, où il entend être très actif nouvelle, les deux banques ont an- et « s’ouvrir à d’autres instituts euro- ticipé leur annonce en convoquant péens », le BBVA détient déjà une une conférence de presse mardi participation de 10 % dans la Banca 19 octobre, car l’accord qu’elles né- Nazionale del Lavoro (BNL) en Ita- gociaient avec l’italien Unicredito, lie, 3,75 % dans le Crédit lyonnais et qu’elles auraient voulu attendre, français, des filiales en Andorre et n’était toujours pas conclu. au Portugal où il a négocié avec le Alors quel sera le poids de ce Banco Commercial. Mais c’est sur- nouveau géant, qui va pouvoir dis- tout en Amérique latine, où il est poser de 7 317 succursales (dont présent dans onze pays, que le 4 357 en Espagne) et de 91 000 em- BBVA, devenu le deuxième groupe ployés ? La fusion a été saluée par financier local, a une présence so- la Banque d’Espagne comme « très lide avec un réseau de 2 200 suc- positive », et le ministre de l’écono- cursales et une position dominante mie Rodrigo Rato s’est félicité de la dans le secteur des fonds de pen- naissance d’un groupe « capable de sion, où il compte plus de 10 mil- se frotter à la concurrence interna- lions de clients et dépasse même la tionale, au niveau européen et mon- Citibank. dial ». De fait, dès sa création, le BBVA Marie-Claude Decamps Les négociations sur les tarifs bancaires s’enveniment

LE TON MONTE entre les asso- quer les deux parties pour mener ciations de consommateurs et les une consultation en la matière. banques, conviées par les pouvoirs En revanche, le ministère refuse publics à remettre à plat la tarifica- de mettre le dernier point à l’ordre tion des services bancaires. L’une du jour. Une fin de non-recevoir des dix-sept associations partici- qui suscite la colère de l’UFC. «Ne pantes, l’UFC-Que Choisir, a déci- pas motiver le refus d’un service dé, mardi 19 octobre, de suspendre bancaire est, assure Anne Millot, sa participation aux négociations. chargée de mission à l’UFC, la porte « Après plus d’un an de discussions, ouverte à toutes les dérives. Parfois, il apparaît clairement que les ban- les grandes banques refusent d’ou- quiers ne poursuivent qu’un objectif, vrir des comptes, sans en motiver la fustige l’UFC : obtenir l’autorisation raison, afin de se débarrasser des de facturer les chèques », en rému- clients pauvres et de les refouler vers nérant en contrepartie les dépôts. La Poste ou les Caisses d’épargne. » Une autre association, Familles ru- rales, menace de faire de même. LA CRAINTE DES RECOURS Ces coups de colère surviennent Les banques jurent qu’il n’en est alors que le ministère des finances rien et assurent qu’elles entendent, devait, mercredi 20 octobre, don- au contraire, mettre en place des ner partiellement satisfaction aux tarifs accessibles aux personnes dé- associations sur deux points. Lors munies, dans le droit fil de la loi de la première réunion, le 16 sep- contre l’exclusion. « Au demeurant, tembre, les représentants des ne pas avoir à motiver un refus de consommateurs avaient notam- vente est, rappelle un proche du ment demandé que soient suppri- dossier, une spécificité de l’activité mées les mesures dérogatoires qui bancaire. Il n’y a aucun autre pays permettent aux banques de ne pas européen où les banques soient as- être assujetties au Code de la treintes à légitimer un refus de vente. consommation. Autrement dit, Le refus d’un crédit ne repose pas qu’elles soient tenues, désormais, seulement sur des critères objectifs d’informer leurs clients sur les ta- (solvabilité, régularité des paie- rifs, qu’elles aient l’interdiction de ments), mais aussi sur des apprécia- pratiquer les ventes liées (obliga- tions subjectives. Si vous ne voulez tion de souscrire à plusieurs ser- pas accorder un crédit à une entre- vices à la fois, comme, par prise parce que vous estimez que son exemple, l’octroi d’un crédit et la patron n’est pas bon, vous n’allez pas souscription d’un contrat d’assu- l’écrire. » Les banques craignent, en rance), et soient obligées de moti- outre, qu’avoir à motiver des refus ver un refus de prestations (notam- ne les expose à une avalanche de ment en matière de prêt). Bercy recours judiciaires. Bercy souhai- devait annoncer, mercredi, qu’il tait qu’un accord soit trouvé début juge légitimes les deux premières 2000. L’affaire semble mal engagée. revendications, s’engage à les prendre en compte, et va convo- Sophie Sanchez LeMonde Job: WMQ2110--0020-0 WAS LMQ2110-20 Op.: XX Rev.: 20-10-99 T.: 10:09 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0489 Lcp: 700 CMYK

20 COMMUNICATION LE MONDE / JEUDI 21 OCTOBRE 1999 Kirch pourrait servir d’arbitre entre Murdoch et Vivendi Les pourparlers du magnat anglo-saxon de l’audiovisuel avec le groupe bavarois témoignent de son intérêt pour le marché allemand, mais un accord pourrait aussi lui fournir un allié face aux ambitions de Jean-Marie Messier dans BSkyB

FRANCFORT péage lancé par Kirch le 1er octo- prunt obligataire du même ordre tant de 1,6 milliard de deutsche- Premiere, à se retirer prudemment mand. Le groupe est parallèlement de notre correspondant bre, pour un montant d’environ avait dû être reporté. Outre Ru- marks. du marché allemand. candidat au rachat d’une partie du Le groupe de Rupert Murdoch 1 milliard de deutschemarks pert Murdoch, l’Italien Silvio Ber- Avec quelque deux millions Ce nouvel aménagement capita- réseau câblé mis en vente par est encore un nain en Allemagne, (500 millions d’euros), selon le lusconi et le prince saoudien Al d’abonnés, Premiere World en- listique dans la télévision à péage Deutsche Telekom. Sa chaîne mais il pourrait bien y renforcer quotidien Süddeutsche Zeitung du Walid pourraient aussi s’associer tend relancer un concept de télé- s’accompagne d’ailleurs d’une TM 3 a récemment enlevé les rapidement ses positions, limitées lundi 18 octobre. BSkyB entrerait au capital de Premiere World, vision à péage dont le développe- réorganisation du portefeuille de droits de retransmission des ren- aujourd’hui aux chaînes Vox et également dans le capital de la après avoir déjà apporté leur sou- ment outre-Rhin a été jusqu’à Kirch en matière de télévision câ- contres de football de la Ligue des TM 3. Le magnat australo-améri- chaîne à péage suisse Teleclub, dé- tien à une autre filiale du groupe, cette année freiné par le bras de blée. Le fils de Leo Kirch, Thomas, champions, mais cette belle opé- cain est en négociations avec son tenue par Kirch. En contrepartie, KirchMedia, en début d’année. Au fer entre les actionnaires initiaux a annoncé, début octobre, le ration est toutefois insuffisante homologue allemand Leo Kirch le groupe munichois pourrait ob- total, Kirch pourrait céder jusqu’à de Premiere. Les différentes tenta- transfert de sa participation dans pour combler l’appétit audiovisuel pour nouer une union d’envergure tenir une place au tour de table de 24,9 % de Premiere World. tives de compromis élaborées la chaîne Pro Sieben au sein de de Murdoch. dans la télévision à péage. Les BSkyB, le fleuron de Murdoch, entre Kirch et Bertelsmann, ac- KirchMedia, qui rassemble les ac- pourparlers pourraient déboucher fort de six millions d’abonnés en TENTATIVES DE COMPROMIS tionnaire à 50 % de CLT-UFA, ont tivités du groupe dans la télévision OFFRE GOURMANDE « dans les prochaines semaines », Grande-Bretagne. Ces informa- Ce programme, désormais le buté sur le veto des autorités de commerciale, le commerce de li- Tête de pont continentale pour précise un porte-parole de Kirch. tions ne sont ni démenties ni seul sur le créneau de la télévision contrôle européennes et alle- cences et la production. Cette hol- BSkyB, bol d’air financier pour Ils permettraient de financer les confirmées au siège de Kirch. à péage en Allemagne, est né du mandes. La télévision payante est, ding contrôlera ainsi cinq chaînes l’allemand, l’alliance Kirch-Mur- investissements consentis par le Ces discussions surviennent regroupement du bouquet numé- en outre, confrontée à la vive câblées l’an prochain : SAT. 1, DSF doch pourrait avoir aussi pour groupe allemand dans un secteur alors que Kirch est à la recherche rique DF1 de Kirch, très largement concurrence d’une très large offre (sports), Pro Sieben, Kabel-1 et conséquence de contenir les appé- au développement encore « déce- de moyens pour financer Premiere déficitaire, et de la chaîne cryptée de chaînes en clair sur le câble et N24, un programme d’informa- tits de Jean-Marie Messier, PDG vant », selon les professionnels. World. Avant d’atteindre l’équi- Premiere. Le groupe munichois a le satellite, très regardées dans un tion en continu sur le point d’être de Vivendi, et de sa filiale Canal+. M. Murdoch, via BSkyB, bou- libre, entre 2001 et 2002, le groupe pris le contrôle définitif de celle-ci pays où les abonnés au câble se lancé. Vivendi se trouverait enfermé quet satellitaire britannique, pren- prévoit d’investir 2 milliards de en mars dernier après que la CLT- comptent par millions. Un contex- Une éventuelle alliance serait dans un rôle d’actionnaire minori- drait une participation de 20 % deutschemarks (1 milliard d’eu- UFA lui eut cédé l’essentiel (45 %) te qui avait amené le français Ca- une aubaine pour Murdoch, qui taire de BSkyB par la création d’un dans Premiere World, bouquet à ros), mais en septembre, un em- de sa participation pour un mon- nal+, également actionnaire de s’intéresse de près au marché alle- pacte germano-britannique. L’échange de participations croi- sées entre Kirch et Murdoch pour- rait, selon certains, s’accompagner BSkyB et Canal+ : vers une nécessaire entente ? d’une augmentation de capital ré- servée au groupe allemand. Une LONDRES fait la pluie et le beau temps au QG d’Isle- nancier, et non de Lescure, un professionnel colossal, après avoir frôlé la banqueroute il manœuvre difficile à organiser, de notre correspondant à la City worth, une position de force qui avait de la communication avec lequel Murdoch y a dix ans. Amélioration des programmes, mais qui aurait pour effet de di- Le développement de la coopération conduit à l’échec des négociations de fu- n’a pas réussi à s’entendre, est significatif de diversification dans les nouveaux métiers luer la part de Vivendi dans entre la chaîne britannique de télévision sion, fortement souhaitée par M. Messier sa volonté de trouver un accommodement au de la communication, et numérisation avec BSkyB. payante BskyB et Canal + est au cœur de la au printemps. La prise de la présidence par bout du compte », note un analyste de la Sky Digital : telles sont les recettes du nou- Pour être finalisée, cette opéra- nouvelle offensive sur le continent euro- Rupert Murdoch en personne, la nomina- City. veau directeur général, Tony Ball, un mana- tion devra obtenir l’aval des auto- péen de Rupert Murdoch. L’issue du rap- tion d’un nouveau directeur général, Tony ger bulldozer à l’américaine. Depuis sa no- rités de la concurrence à Bruxelles. prochement entre le magnat australo-amé- Ball, et le pouvoir grandissant de sa fille, SUCCÈS COLOSSAL mination, il a fortement investi dans les Toutefois, cet échange de titres ricain des médias et Jean-Marie Messier, le Elisabeth Murdoch, directrice des pro- « Dans l’esprit de Messier, il ne fait pas de deux atouts clefs de la télévision payante : pourrait ne pas satisfaire Kirch. patron de Videndi, qui contrôle la chaîne grammes, ont encore accentué son doute que Canal + et BskyB ensemble consti- la production de films et le sport. Lourdement endetté, l’allemand a française, reste toutefois incertaine. contrôle. De plus, la récente démission de tueraient une fantastique force de frappe. Sa L’octroi de décodeurs gratuits depuis le davantage besoin de cash que de « Je n’ai rien contre Canal +, qui sont de Letizia Moratti, PDG de News Corp. Eu- participation le satisfait pour l’instant car elle 1er juin, s’il a pesé sur les résultats financiers, prendre une participation dans un bons amis. C’est un problème de politique rope, fondée il y a seulement dix mois, in- lui permet de développer une coopération a permis à Sky Digital, lancé en octobre groupe lancé dans une phase de française. Ce n’est pas un bon climat pour dique que Murdoch a décidé de s’occuper technique entre les deux chaînes », estime un 1998, d’avoir à ce jour 1,8 million d’abonnés numérisation de son offre très une société britannique », a déclaré le pré- personnellement de l’extension de son em- banquier londonien proche du dossier. A au lieu du million prévus, contre seulement gourmande en capitaux. De plus, sident de BskyB, Rupert Murdoch, en an- pire sur le Vieux Continent. l’écouter, l’échec des pourparlers en février 411 000 à son adversaire juré, ON Digital. La le groupe Murdoch, détenteur de nonçant son projet de rencontrer Jean-Ma- L’arrivée au conseil d’administration de aurait été sans lourde conséquence : ces décision du gouvernement Blair de ne pas 39 % de BSkyB contre 24,5 % à Vi- rie Messier avant Noël. Il y avait urgence : le BskyB d’Eric Licoys, PDG de Havas, filiale deux opportunistes, faits pour s’entendre, imposer de taxe pour financer le passage au vendi, ne dispose plus, signale un président de Vivendi est, depuis l’été, le de Vivendi, et homme de confiance de devraient sceller un rapprochement pour se numérique de la chaîne publique BBC de- analyste financier, que « d’une deuxième actionnaire du bouquet britan- M. Messier, a toutefois bouleversé la partager les investissements nécessaires vrait faciliter le projet de débrancher les marge de manœuvre très étroite ». nique, derrière Murdoch dont la holding, donne. « Désormais, Messier, personnage in- dans la télévision numérique et les services transmissions analogiques fin 2002. News Corporation, possède 39 % des parts. contournable, sera au courant de tout ce qui interactifs. Philippe Ricard Jusqu’à présent, le fondateur de BskyB a se passe chez BskyB. Le choix de Licoys, un fi- BskyB est considéré lui comme un succès Marc Roche (avec Guy Dutheil) Les principales offres Le câblo-opérateur UPC convoite 9 % de la chaîne cryptée française de télévision DEUX NÉGOCIATIONS simul- le bouquet numérique de Canal+ vouloir se faire payer « en cash », rée du magazine féminin Elle. Un câblo-opérateur UPC. Le néerlan- à péage en Europe tanées. Pendant que le groupe La- est évalué à 10,5 milliards de dit-on chez Canal+. Très peu en- partenariat avec Lagardère attire- dais aurait pris contact avec Ca- gardère met au point son entrée francs (1,6 milliard d’euros). Lancé detté, le groupe Lagardère ne de- rait vers la chaîne cryptée le der- nal+ depuis quelques semaines. b BSkyB : le bouquet satellitaire dans les tours de table de Canal- en 1992, il vient de parvenir à vrait pas rencontrer de difficultés nier groupe audiovisuel indépen- Pour Canal+, un accord avec UPC britannique est contrôlé par Satellite et de Multithématiques, l’équilibre et prévoit d’engranger pour supporter cette opération. Il dant. Un atout dans l’optique de permettrait d’apaiser quelques News Corporation (39 %) de deux filiales de Canal+, le câblo- ses premiers bénéfices en 2000. ne devrait pas non plus céder des la future loi sur l’audiovisuel qui points chauds, car, explique un di- Rupert Murdoch. Vivendi y opérateur néerlandais UPC « est Pour acquérir 30 % du capital, La- parts dans d’autres secteurs d’ac- pourrait obliger les opérateurs de rigeant de la chaîne, « les deux détient une participation en tractation » pour prendre pied gardère devrait débourser près de tivité pour y parvenir car au sein télévision payante à réserver une groupes sont en bagarre sur de minoritaire (24,5 %). BSkyB dans le capital de la chaîne cryp- 3 milliards de francs (457 millions du groupe on signale que « les mé- part de leur offre aux éditeurs in- nombreux territoires, en Pologne et compte 6 millions de tée. d’euros). Toutefois, Arnaud La- dias doivent financer les médias ». dépendants. La chaîne cryptée se- en Scandinavie ». souscripteurs, tandis que Sky L’objectif du groupe Lagardère gardère pourrait être tenté d’ac- Outre une participation dans un ra aussi très satisfaite de De plus, UPC s’emploie à deve- Digital, sa version numérique, est de prendre place dans le capi- quérir au moins la minorité de bouquet bénéficiaire, le groupe « compter sur un partenaire nir un acteur incontournable du rassemble 1,8 million d’abonnés. tal de CanalSatellite, dont 30 % blocage, soit 33 %, ce qui hausse- Lagardère, signale la direction de présent dans la presse quotidienne câble en France. Une alliance per- b Canal + : la chaîne cryptée est sont potentiellement à vendre. rait l’addition à 530 millions d’eu- Canal+, « investirait dans l’avenir et magazine ». Comme en Es- mettrait à Multithématiques d’as- contrôlée par Vivendi(49 %). Elle L’américain Time Warner, déten- ros. en pariant sur le développement pagne avec le groupe Prisa, elle surer la diffusion de ses chaînes rassemble 13 millions d’abonnés teur de 10 % du capital du bou- des plates-formes et des chaînes pourrait trouver en Lagardère sur les réseaux câblés d’UPC en en Europe dont 4,49 millions en quet, finalise son départ (Le LAGARDÈRE POUR PARTENAIRE thématiques en France et à l’étran- – notamment avec Europe 1 – un France et en Europe. Avec un tel France. Monde du 8 juillet), et Vivendi Dans le même temps, le groupe ger ». Il sécuriserait aussi la diffu- relais d’opinion puissant. partenariat, Canal+ trouverait là b CanalSatellite : le bouquet souhaite céder les 20 % de Canal- Lagardère a pris langue avec une sion de son ensemble de chaînes le moyen d’assurer le devenir de numérique est détenu en Satellite récupérés lors de la fu- autre filiale de Canal+, Multithé- thématiques – MCM, MCM Inter- PLUSIEURS INTERLOCUTEURS son réseau câblé NC Numéricâble. majorité par Canal + (70 %), sion avec Pathé. Si, au siège pari- matiques. Vivendi pourrait lui cé- nationale, MCM Africa, Muzzik et Un moment évoquée, une prise Mais UPC n’est pas le seul inter- Vivendi (20 %) et Time Warner sien de Lagardère, on explique der les 30 % détenus par sa filiale Canal J – mais aussi assurerait un de participation directe du groupe locuteur de la chaîne cryptée. (10 %) qu’« il n’y a rien de fait pour l’ins- Havas Images. Aujourd’hui, cet débouché pour ses futurs pro- Lagardère dans le capital de Ca- « Canal+ est très courtisée », si- b Premiere World : la tant. Il ne faut donc pas s’exciter », ensemble de 21 chaînes théma- grammes développés autour des nal+ ne semble pas d’actualité. gnale un dirigeant. Les 9 % de Vi- plate-forme à péage est contrôlée du côté de Canal+ on précise que tiques diffusées en France et en journaux et magazines du groupe. Pour l’heure, les 9 % du tour de vendi intéressent nombre de can- par le groupe Kirch (95 %) et les négociations pourraient abou- Europe est estimé à près de Ainsi le premier projet conçu en table de la chaîne cryptée que Vi- didats, notamment étrangers. CLT-UFA (5 %). Elle rassemble tir « d’ici quinze jours ». 800 millions de dollars. Pour ce collaboration avec Multithéma- vendi (actuellement 49 %) pour- près de 2 millions de d’abonnés. Fort de 1,25 million d’abonnés, double accord, Vivendi semble tiques pourrait être une chaîne ti- rait céder sont convoités par le G. D.

DÉPÊCHES Jean Glavany ou les démêlés publicitaires d’un ministre a TÉLÉVISION : Jean-Pierre Elkabbach devait être nommé à la présidence de La Chaîne Parlementaire-Sénat, mercredi 20 octobre. APRÈS Joschka Fischer, ministre allemand que confirme le directeur de Montaigne Pu- noué autour du cou, le maillot que portait Ivan Levaï, ancien directeur du quotidien économique La Tribune, a des affaires étrangères qui a posé en dé- blications, société qui édite Monsieur depuis Guy Boniface en 1963 à Mont-de-Marsan, été choisi pour diriger La Chaîne Parlementaire-Assemblée (Le Monde cembre 1998 pour les éditions Brockhaus, et 1920 : « Il est tout à fait fallacieux, voire même un cadeau offert par son épouse pour ses du 8 octobre). Aleksander Kwasniewski, le président polo- malveillant de considérer que Jean Glavany a cinquante ans, sur une « veste en laine twee- a Jeanne-Marie Prost a été nommée directrice financière de nais qui a figuré à deux reprises sur des af- prêté son image à une opération publici- dée Kenzo, chemise en coton quadrillée bleu et France Télévision avec mission de « préparer la constitution de la nou- fiches pour promouvoir son entreprise fami- taire », écrit François-Jean Daehn dans une blanc et cravate grise et bleue en soie, Fa- velle société et de définir les instruments et les procédures à mettre en liale, c’est au tour d’un ministre français en lettre d’excuses. çonnable. Pantalon en super 100, Zins, chaus- place ». Jeanne-Marie Prost était déjà conseillère du président du exercice, celui de l’agriculture et de la pêche, settes DD, mocassins en cuir noir Sebago », groupe pour les affaires économiques financières et sociales. d’entrer sur la scène publicitaire. Jean Gla- HISTOIRE DE CHAUSSETTES indique la légende de la photo. Mais si a Vivendi est prêt à céder à Pathé ses 49,9 % dans la chaîne locale vany a accepté de poser sur l’un des balcons Reste que l’encart de 39 pages inséré dans « l’ensemble [est] en vente aux Galeries La- Télé Lyon métropole (TLM). « Il existe un accord entre Vivendi et Pa- de son ministère fin juillet pour illustrer ce L’Equipe Magazine est bel et bien une publi- fayette », seule la veste a été prêtée au mi- thé pour la reprise de TLM sous réserve de l’acceptation du dossier par le qu’il croyait être un reportage sur le rugby. cité payée environ 200 000 francs à L’Equipe nistre. Le reste provient de sa garde-robe Conseil supérieur de l’audiovisuel [CSA] », a déclaré, mardi 19 octobre, Trois mois plus tard, il se retrouve sur une par la centrale d’achat d’espace Mediapolis, personnelle. Bruno Baixe, directeur général de la chaîne locale. pub pour les Galeries Lafayette insérée dans prestataire publicitaire habituel des Galeries Pour expliquer sa démarche, M. Daehn a CÂBLE : Claude-Yves Robin, directeur général de la chaîne Ca- L’Equipe Magazine du samedi 16 octobre. Lafayette. « Les passionnés du ballon ovale brandit son « contrat de lecture » qui lui nal J, a été réélu président de l’Association des chaînes du câble et Le ministre est formel, il s’agit d’une « re- (...) se sont tous rendus disponibles [pour] « impose » de mentionner la marque, les ma- du satellite (ACCeS). L’association regroupe une quarantaine de grettable tromperie ». La prise de vue réali- jouer les mannequins pour présenter notre tières et les points de vente des vêtements chaînes thématiques. sée pour le numéro de rentrée du magazine mode à nous les hommes, pour l’automne au qui sont montrés dans les séries de mode. a RADIO : France Inter a décidé de supprimer les portraits des in- de mode Monsieur a été exploitée « sans Lafayette Homme », écrit M. Daehn dans « Quand une personnalité pose et que vous ne vités des Petits déjeuners réalisés par le chroniqueur Philippe Meyer. l’avertir et contre son gré » à des fins publici- l’édito équivoque qui introduit cette publici- voulez pas l’embarrasser en lui faisant chan- « Chacun saura comment qualifier la suppression d’un tel exercice », taires. Contrairement à ses homologues eu- té rédactionnelle. On y voit donc les joueurs ger de pantalon, vous lui demandez la marque commente M. Meyer. Quant à la station, elle argue de son droit à mo- ropéens qui assument leur casquette Thomas Castaignède et André Boniface, et de ses vêtements pour la citer », explique-t-il. difier une grille de programmes. d’homme-sandwich, Jean Glavany affirme quelques pages plus loin, le ministre Jean « C’est absolument faux, rétorque le mi- a AUDIOVISUEL : la Fédération européenne des réalisateurs de avoir accepté de poser bénévolement pour Glavany, mais aussi le cuisinier Guy Savoy, nistre. J’ai hurlé quand j’ai vu ça ! D’ailleurs, l’audiovisuel (FERA) a demandé le doublement des aides euro- « une série de portraits présentant des grands le président de la Fédération française de je n’ai jamais porté de chaussettes DD de ma péennes à la création télévisuelle, dans une lettre envoyée, mardi noms du rugby et quelques personnalités pas- rugby Bernard Lapasset et le journaliste vie, je le sais, c’est moi qui les achète. » 19 octobre, à Viviane Reding, commissaire européenne chargée de sionnées par ce sport » et non pour une pu- sportif Jean Cormier. l’éducation et de la culture. blicité. Il n’aurait touché aucun cachet, ce Le stylisme est ambigu. Le ministre a, Florence Amalou LeMonde Job: WMQ2110--0022-0 WAS LMQ2110-22 Op.: XX Rev.: 20-10-99 T.: 10:41 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0491 Lcp: 700 CMYK

22 / LE MONDE / JEUDI 21 OCTOBRE 1999 FINANCES ET MARCHÉS

EUROPE

ÉCONOMIE

TABLEAU DE BORD FRANCFORT DAX 30 LONDRES FT 100 PARIS CAC 40

SPRSDUR SWWQDUH RSTSDHW

SRVQ RURS

AFFAIRES Etats-Unis. Ils seront désormais TQVI L’économie française augmenté d’un peu plus de 5 cents

SQVP RTRI

vendus sur l’Internet, dans le cadre TPUV avec le doublement du prix du ba-

SPVI RSQT

d’une restructuration pour TIUT tourne ril de pétrole brut.

INDUSTRIE relancer la performance de sa a L’indice des prix à la consom- SIVH RRQP

b PIONEER : le groupe japonais division PC. THUR mation aux Etats-Unis a augmen-

SHUW RQPV

SWUI sur « deux cylindres »

d’électronique grand public a té de 0,4 % en septembre après

RWUV RPPQ

annoncé mercredi 20 octobre la b AIR CANADA : la compagnie [[[SVTW [[[ [[[LE MINISTRE de l’économie, des une hausse de 0,3 % en août, a an-

PU tF U ƒF PH yF PU tF U ƒF PH yF suppression de 2 600 emplois, aérienne a contre-attaqué PU tF U ƒF PH yF finances et de l’industrie Domi- noncé, mardi, le département du soit 10 % de ses effectifs, dans les mardi, face à l’OPA hostile du nique Strauss-Kahn s’est dit travail. Sur un an, les prix à la Indices cours Var. % Var. %

trois ans, afin de redevenir conglomérat financier Onex, en Europe 09 h 50 f se´lection 20/10 19/10 31/12 « confiant », mardi 19 octobre, consommation ont augmenté de

± HDIR IHDPW durablement rentable. Pioneer proposant de racheter 35 % de ses EUROPE i ‚y ƒ„yˆˆ SH QTVTDQQ dans le fait que la croissance de 2,6 % comparativement à une

± QTRPDUU HDPI WDUI avait déjà supprimé 1 500 emplois propres actions pour un montant EUROPE ƒ„yˆˆ SH l’économie française en 2000 se- hausse de 2,3 % pour la période de

± QIUDQW HDIR TDQU en 1996. total de 800 millions dedollars EUROPE i ‚y ƒ„yˆˆ QPR rait « plutôt supérieure qu’infé- douze mois arrêtée en août.

± HDHI VDIT canadiens (530 millions d’euros), EUROPE ƒ„yˆˆ TSQ QHIDWU rieure » aux 2,8 % prévus dans son a Les mises en chantier de loge-

± RSTSDHW HDSU ISDUW b RWE ET VEW : après dans une opération cofinancée par PARIS geg RH projet de budget. ments ont baissé de 3,2 %

HDHH FFFF FFFF l’annonce récente de la fusion ses partenaires étrangers United PARIS wshgeg La prévision officielle de crois- en septembre aux Etats-Unis, à

± QIPUDPH HDSP IUDUQ des numéros deux et trois Airlines et Lufthansa. PARIS ƒfp IPH sance du gouvernement pour 1,618 million d’unités en rythme

HDHH FFFF FFFF allemands de l’électricité (Veba PARIS ƒfp PSH 2000 est inscrite dans une four- annuel, a annoncé, mardi, le dé-

 HDHH FFFF FFFF

et Viag), le leader détroné, RWE, b AIR FRANCE : la compagnie PARIS ƒigyxh we‚gri chette comprise entre 2,6 % et 3 %. partement américain du

± ± SQVDHW HDHT HDHS

entend se marier avec VEW, selon aérienne a annoncé, mercredi AMSTERDAM eiˆ Le projet de budget 2000 est commerce.

± ± PWRQDHU HDTH ITDPT

le mensuel allemand Manager. Le 20 octobre, que la vente en Bourse BRUXELLES fiv PH construit sur une hypothèse a Dirigeants parlementaires ré-

± SPRSDUR HDWU RDUV

nouvel ensemble reprendrait la de 25 % du réseau de réservation FRANCFORT heˆ QH moyenne de 2,8 %. « En 1999, la publicains et démocrates ont af-

SWWQDUH PDIP IDVW

tête avec 150 milliards de kilowatts Amadeus va générer un profit LONDRES p„ƒi IHH France devrait avoir la plus forte firmé avoir accompli des « pro-

HDHH IDII FFFF

vendus par an, contre 137 milliards comptable de 800 millions de MADRID ƒ„ygu iˆgrexqi croissance des trois grands pays de grès », mardi soir, lors d’une

± ± QIWUPDHH HDTU WDHS

pour Viag-Veba. francs (122 millions d’euros). MILAN wsf„iv QH la zone euro, en 2000, elle aura la réunion avec le président Bill Clin-

± ± TVRTDTH HDQT RDQW Après ce placement, Air France ZURICH ƒ€s plus forte croissance des pays du ton pour trouver un terrain d’en- b NORTEL : le groupe canadien détiendra 25 % d’Amadeus, aux G7», s’est réjoui M. Strauss- tente sur le budget 2000. de télécommunications a côtés d’Iberia et de Lufthansa. AME´ RIQUES Kahn. annoncé, mardi 19 octobre, une « L’économie française ne tourne a JAPON : l’indicateur avancé de offre publique d’échange sur la b EXPAND : le groupe a annoncé NEW YORK Dow Jones NEW YORK Nasdaq ¤URO / DOLLAR plus sur un moteur à un seul cy- la conjoncture, censé préfigurer

société Clarify, deuxième mardi la cession de son pôle lindre, la consommation des mé- l’évolution de l’économie japo-

IHPHRDE PTVVDIV

fournisseur mondial de solutions santé à la société de IDHV nages, mais sur un moteur à deux naise dans les trois à six mois à ve-

IIQPT PWIS Internet. L’opération d’une valeur capital-investissement Schroder IDHW cylindres : la consommation et l’in- nir, a été révisé à 88,9 points,

IIHTR PVQH de 2,1 milliards de dollars Ventures et des résultats IDHV vestissement des entreprises » , a-t- contre 85,7 précédemment,

(1,9 milliard d’euros) vise à créer semestriels en perte nette de il souligné. en août, a annoncé, mercredi, IHVHQ PURS

une offre de deuxième génération 35,8 millions de francs. L’activité IDHU a Une majorité de Français l’Agence de planification écono-

IHSRP PTTH

sur le commerce électronique, santé représente la moitié du IDHT (52 %) pensent que la diminution mique (EPA).

IHPVH PSUS

permettant un contact interactif chiffre d’affaires. IDHS du chômage est surtout due aux

IHHIW PRWH

personnalisé. IDHR évolutions économiques interna- a BRÉSIL : les compagnies brési-

[[[ [[[ [[[

PU tF U ƒF IW yF PU tF U ƒF IW yF PU tF U ƒF PH yF tionales, contre 24 % qui l’attri- liennes cotées en Bourse ont dé- b ABB ALSTOM POWER : le FINANCE buent surtout à la politique du jà dépensé 23 milliards de reals Indices cours Var. % Var. % numéro un mondial des b CDC : la direction de la Caisse Ame´rique 09 h 50 f se´lection 19/10 veille 31/12 gouvernement Jospin, selon un (10,6 milliards d’euros) pour éviter

équipements conventionnels des dépôts et consignations sondage BVA-L’Expansion-LCI pu- le bogue de l’an 2000, qui pourrait IHPHRDWQ HDVV IIDIS E´TATS-UNIS hy‡ tyxiƒ

pour l’énergie créé en juin a (CDC) a commencé mercredi blié mardi. paralyser tous les ordinateurs, a-t- IPTIDQP HDSU PDTI E´TATS-UNIS ƒ8€ SHH

annoncé à l’issue de son premier l’information des partenaires on appris mardi de source écono- ± PTVVDIV HDHR PPDTH E´TATS-UNIS xeƒhe gyw€yƒs„i

trimestre d’exercice une charge sociaux sur son projet stratégique, a ALLEMAGNE : l’industrie alle- mique. ± TVSQDWS HDPI SDTU TORONTO „ƒi sxhiˆ

exceptionnelle de 637 millions qui prévoit un renforcement de ses mande a affiché une bonne san- IIHWVDHH IDHW TQDSW SAO PAULO fy†iƒ€e

d’euros correspondant à un missions d’intérêt général et une té en août, estime la Bundesbank a PORTUGAL : le nombre de PVPDSI QDHT PIDSP MEXICO fyvƒe

accroissement des provisions pour filialisation de ses activités de dans son rapport d’octobre diffusé chômeurs inscrits dans les SISDIS PDHS IWDUW BUENOS AIRES wi‚†ev

risque. Evoquant la suppression banque d’investissement, a mercredi, soulignant en particulier centres pour l’emploi au Portu- IITDTQ HDSP SIDRU SANTIAGO s€ƒe qixi‚ev

SPTIDHT HDVU WDVT d’environ 1 900 postes dans sa indiqué la CDC. CARACAS ge€s„ev qixi‚ev le bond inhabituellement élevé gal a baissé de 13,6 % en sep- division turbines à vapeur, soit des nouvelles commandes. tembre par rapport au même mois 40 % des effectifs, le groupe b BANQUES : les cinq a La Bundesbank a émis des de 1998, pour s’établir à 337 896, affirme qu’il s’agit « d’un scénario fédérations syndicales de la ASIE - PACIFIQUE doutes sur les chances de succès selon les chiffres de l’Institut por- parmi d’autres, qui n’a pas été banque, qui négocient avec le d’une politique coordonnée de tugais de l’emploi et de la forma- validé ». patronat une nouvelle convention TOKYO Nikkei HONGKONG Hang Seng ¤URO / YEN l’emploi au sein de l’Union euro- tion professionnelle (IEFP) divul-

collective nationale, jugeant «le péenne (UE), estimant que les gués mardi. IUSQRDUI IISDIR

b PRIMAGAZ : la cour d’appel rapport de force nécessaire », IPSITDHU Etats sont mieux à même de lutter IVPQQ IPQ

de Paris a rejeté mardi les appellent les salariés à faire du IQVTH chez eux contre le fléau du chô- a DJIBOUTI : le Fonds moné-

IUWSI IPH

recours de 108 petits 26 octobre « le point de départ IQSIQ mage, dans son rapport mensuel. taire international (FMI) a déblo-

IUTTV IIU

actionnaires contestant le visa de d’un mouvement permanent et IQITT qué un prêt de 26,5 millions de

IUQVT IIR

la Commission des opérations de évolutif ». IPVIW a ÉTATS-UNIS : le prix de l’es- dollars sur trois ans à Djibouti

IUIHQ III Bourse (COB) à la note IPRUP sence aux Etats-Unis est à son sous forme de Facilités d’ajuste-

d’information sur l’offre publique b EMPRUNT : le club de football plus haut niveau depuis décembre ment structurel renforcées (FASR) ITVPI IHU

d’achat (OPA) de la société génois de la Sampdoria s’apprête [[[IPIPS [[[ [[[1990, juste avant le déclenchement pour l’aider à « poursuivre le pro-

PU tF U ƒF PH yF PU tF U ƒF PH yF

néerlandaise SHV Energy sur à emprunter 3,5 millions d’euros PT tF T ƒF PH yF de la guerre du Golfe, selon une gramme de réformes écono- Primagaz. sous la forme d’obligations dont le Indices cours Var. % Var. % étude publiée mardi par l’Associa- miques » engagé depuis 1996, a an- Zone Asie 09 h 50 f

rendement sera fonction des se´lection 20/10 19/10 31/12 tion nationale des automobilistes noncé, mardi, le FMI à Djibouti

IUSQRDUI IDTQ PTDTV

résultats de l’équipe. TOKYO xsuuis PPS (AAA). Le prix moyen du super dans un communiqué.

IPSITDHU QDIS PRDST

SERVICES HONGKONG rexq ƒixq sans plomb est en moyenne de

HDHH FFFF RSDHQ

b IBM ET INTERNET : le b CITIGROUP : le groupe SINGAPOUR ƒ„‚es„ƒ „swiƒ 34 cents le litre, en hausse de a SÉNÉGAL : le projet de budget

WWDRU PDIR SQDIU

constructeur américain a bancaire et financier Citigroup a SE´OUL gyw€yƒs„i sxhiˆ 0,85 % par rapport à la moyenne du Sénégal pour 2000 s’élève à

PVPQDTH IDSV HDQT

annoncé mardi qu’il allait retirer annoncé, mardi, un nouveau SYDNEY evv y‚hsxe‚siƒ de septembre. Le litre d’essence 516 milliards de francs CFA

PSDUQ HDWV HDIW

ses ordinateurs personnels programme de rachat de ses BANGKOK ƒi„ sans plomb était de 36 cents (5,16 milliards de francs) et aug-

RWQSDVI HDIH TIDSR

commercialisés sous la marque propres actions portant sur BOMBAY ƒixƒs„s†i sxhiˆ en décembre 1990. Sur les douze mente de 1,3 % par rapport au pré-

PIIHDSH HDWV PDIW Aptiva, de la vente en magasin aux 3 milliards de dollars. WELLINGTON xƒiERH derniers mois, le litre d’essence a cédent, a-t-on appris mardi.

VALEUR DU JOUR SUR LES MARCHÉS Taux de change fixe zone ¤uro Hors zone ¤uro

¤uro contre f Taux contre franc f Taux ¤uro contre f 19/10

¤ HDISPRS UDRQQT FRANC...... TDSSWSU URO ...... COURONNE DANOISE.

QDQSQVS VDQSTS

Action PPR PARIS NEW YORK DEUTSCHEMARK ...... IDWSSVQ DEUTSCHEMARK ...... COUR. NORVE´GIENNE QDQVUUR VDVQHH

PPR se recentre sur LIRE ITALIENNE (1000). IDWQTPU LIRE ITAL. (1000) ...... COUR. SUE´DOISE ...... QDWRPQV QTDVWQ PESETA ESPAG. (100).... IDTTQVT PESETA ESPAG. (100) .... COURONNE TCHE`QUE

en euros à Paris À LA BOURSE de Paris, l’indice L’INDICE Dow Jones de la Bourse

QDPUIWH IDTUPT

CAC 40 se repliait, mercredi matin de New York a abandonné la plu- ESCUDO PORT. (100).... PDHHRVP ESCUDO PORT. (100).... DOLLAR AUSTRALIEN .

RDUTUHQ IDTISS SCHILLING AUTR. (10).. IDQUTHQ SCHILLING AUTR. (10).. DOLLAR CANADIEN ....

ses grandes enseignes 190 162,7 VDQPVWR PDIPRU 20 octobre, de 0,41 %, à 4572,27 part de ses gains, mardi 19 octobre, PUNT IRLANDAISE...... HDUVUST PUNT IRLANDAISE...... DOLLAR NE´O-ZE´LAND

PDWUTTH QPWDPV

185 le 19 oct. points, après un fort mouvement en fin de séance pour terminer en FLORIN NE´ERLANDAIS PDPHQUI FLORIN NE´ERLANDAIS DRACHME GRECQUE ..

IDTPTHU PSVDSV

et mise sur Internet de hausse la veille. Le marché des hausse de 88,65 points (+ 0,88 %), à FRANC BELGE (10) ...... RDHQQWW FRANC BELGE (10) ...... FLORINT HONGROIS ..

IDIHQPR RDRSUV 180 MARKKA FINLAND...... SDWRSUQ MARKKA FINLAND...... ZLOTY POLONAIS...... APPAREMMENT, l’annonce, mardi actions françaises avait bondi de 10 204,93 points, et l’indice compo- 175 2,13 %, dopé par la remontée des site de la Bourse électronique Nas- 19 octobre, de la création par le Cours de change croise´s groupe Pinault Printemps Redoute 170 actions à Wall Street après la pu- daq a perdu 0,97 point, à de PPR Interactive, une filiale desti- blication de l’indice des prix. L’in- 2 688,18 points. Le Dow Jones avait Cours Cours Cours Cours Cours Cours 20/10 09 h 50 f ¤

née à regrouper ses activités sur 165 dice CAC 40 avait terminé la grimpé de plus de 200 points, après DOLLAR YEN(100) URO FRANC LIVRE FR. S. DOLLAR ...... FFFF HDWRHWT IDHVQHS HDITSIT IDTUPRS HDTVIPU

l’Internet, n’a guère impressionné la séance à 4 591,20 points. l’annonce d’une hausse conforme 160 YEN ...... IHTDPUSHH FFFF IISDIRHHH IUDSSHHH IUUDUSHHH UPDRHSHH

aux prévisions (0,4 %) de l’indice

Bourse. L’action PPR a baissé de ¤URO...... HDWPQQP HDVTVSI FFFF HDISPRS IDSRQWH HDTPWHH

2,57 %, mardi. Pourtant, la création 155 des prix à la consommation en FRANC...... TDHSRWH SDTWUIH TDSSWSU FFFF IHDIPUIS RDIPSIS LIVRE...... HDSWUWQ HDSTPSS HDTRUUH HDHWVUS FFFF HDRHUQH

de cette filiale, détenue à 100 % par 150 FRANCFORT septembre aux Etats-Unis. FRANC SUISSE ...... IDRTUVS IDQVIHH IDSWHHS HDPRPRH PDRSSHS FFFF PPR et qui portera notamment les EN ALLEMAGNE, l’indice DAX participations du groupe dans Ker- 145 des trente valeurs vedettes de la tel (l’activité téléphonique) et le site 140 Bourse de Francfort reprenait son TAUX Taux d’inte´reˆt(%) Matif américain Mobile Planet, racheté en souffle, mercredi matin, abandon- LES MARCHÉS obligataires euro- M J J A S O Taux Taux Taux Taux Volume dernier premier mai, marque, selon PPR, « une nant 0,63 %, à 5 263,40 points, péens ont ouvert en baisse, mer- Taux 19/10 f Cours 09 h 50 f

1999 j. j. 3 mois 10 ans 30ans 20/10 prix prix

après un net gain la veille. Mardi, credi 20 octobre. Après quelques Notionnel 5,5 PDRV SDPR SDWQ

étape décisive » dans son dévelop- FRANCE ...... PDRT

Source : Bloomberg

VRDQV VRDPH

DE´CEMBRE 99. QUQ PDTP SDIH SDVS

pement sur Internet. PPR Interac- en clôture, il avait gagné 2,73 %, minutes de transactions, le rende- ALLEMAGNE .. PDRT

SDPP SDSV RDVU

tive va proposer aux clients des velle enseigne Made in Sport, pré- pour s’établir à 5 296,91 points. ment de l’obligation assimilable du GDE-BRETAG. RDWR Euribor 3 mois FFFF FFFF FFFF PDST SDQV TDHW ITALIE...... PDRT NOVEMBRE 99

Trésor (OAT) à dix ans s’inscrivait à HDHP IDUT FFFF multiples enseignes du groupe de sentée comme un concept promet- JAPON...... HDHS

RDUT SDWP TDHT

s’abonner à mageos.com, à la fois teur lors de son lancement en 1998, 5,58 %. La reprise des marchés E´TATS-UNIS... SDPP

HDWU QDIT RDIU

fournisseur d’accès gratuit et site elle devra finalement se contenter LONDRES d’actions pénalise ceux des em- SUISSE...... HDSV Pe´trole PDST SDPV SDWS PAYS-BAS...... PDRI portail généraliste. des cinq magasins créés. Et le PDG L’INDICE FOOTSIE s’inscrivait en prunts d’Etat. Les opérateurs Cours Var. % Mais les analystes attendent PPR de PPR laisse clairement entendre baisse de 0,26 %, à 5 978 points, restent également prudents avant En dollars f 19/10 veille

dans les premiers échanges à la la réunion, jeudi, du conseil de la Matie`res premie`res FFFF sur un autre terrain, celui de ses ac- qu’il lui cherche des partenaires, BRENT (LONDRES) ...... PIDUT

HDQT

tivités traditionnelles. Et là, la stra- voire un repreneur. Bourse de Londres. L’indice des Banque centrale européenne. Mar- WTI (NEW YORK) ...... PPDQ

Cours Var. % ± HDIV LIGHT SWEET CRUDE .... PPDQT tégie de Serge Weinberg, le PDG du « Nos besoins de développement ont actions britanniques avait forte- di, les obligations américaines En dollars f 19/10 veille

groupe, est un peu moins « lisible ». crû de manière très forte dans nos en- ment progressé, mardi, grâce au avaient terminé la séance en ME´TAUX (LONDRES) $/TONNE

HDHW

Depuis sa nomination, en 1995, seignes traditionnelles, explique marché américain. Il avait clôturé baisse, malgré l’annonce de nou- CUIVRE 3 MOIS...... IURQDS Or

±

HDIU

M. Weinberg s’est employé à laisser M. Weinberg. Une accélération qui en nette hausse de 124,5 points, velles rassurantes sur le plan de ALUMINIUM 3 MOIS ...... ISHWDS ± HDQH

PLOMB 3 MOIS ...... SHTDS

Cours Var %

± HDIQ soit un bond de 2,12 %, à 5 993,7 l’inflation. Le rendement du titre à SRPQ ¤

aux enseignes une relative autono- n’était pas prévisible il y a deux ans. ETAIN 3 MOIS ...... En uros f 19/10 18/10

± HDHW

mie et une grande liberté d’innova- D’autre part, Internet prend une am- points. 30 ans était remonté à 6,34 % en ZINC 3 MOIS...... IISW

± IDTP

OR FIN KILO BARRE ...... WIHH

± HDIQ

NICKEL 3 MOIS ...... UTSH

± IDTI

tion. Ces derniers mois, une nette pleur inattendue. Je dois éviter l’épar- clôture. OR FIN LINGOT...... WIWH

ME´TAUX (NEW YORK) $/ONCE

FFFF

reprise en mains a été opérée. La pillement du management. » Quant ONCE D’OR (LO) $ ...... QHU ±

HDRV

ARGENT A TERME ...... SDPQ

± PDRQ PIE`CE FRANCE 20 F...... SPDPH

HDHU

Redoute a changé de patron, et le à « l’affaire » Saint Laurent – que TOKYO PLATINE A TERME ...... SRUWVDIP FFFF PIE`CE SUISSE 20 F...... SPDIH

´ FFFF

programme de développement de Gucci, nouvelle filiale de PPR, doit LA BOURSE de Tokyo a terminé MONNAIES GRAINES DENREES $/BOISSEAU PIE`CE UNION LAT. 20 F . SPDIH

C

HDQV ´ PTR IDQQ

magasins a été stoppé net : treize racheter à Artémis, holding du en hausse de 1,6 %, mercredi, sou- LE DOLLAR s’inscrivait en légère BLE (CHICAGO)...... PIE`CE 10 DOLLARS US ... PPV

C PHI FFFF HDHS MAI¨S (CHICAGO)...... PIE`CE 20 DOLLARS US ... RHRDUS

HDIQ hausse, mercredi matin. Lors des IST ± IDUV d’entre eux vont être fermés, sur un groupe – M. Weinberg estime tenue par la progression de Wall SOJA TOURTEAU (CHG.). PIE`CE 50 PESOS MEX...... QRP

total de 34. La Fnac a revendu en qu’elle est réglée, même s’il ne veut Street la veille et la bonne tenue premières transactions entre SOFTS $/TONNE

HDVT

septembre ses 39 magasins Fnac Te- pas dire de quelle manière. des valeurs technologiques. L’in- banques européennes, il cotait CACAO (NEW YORK)...... WQR

HDVH CAFE´ (LONDRES) ...... IPTS Cotations, graphiques et indices en temps

lecom, créés depuis 1997, à la chaîne dice Nikkei a terminé la séance à 106,22 yens et 1,0818 dollar pour un FFFF SUCRE BLANC (PARIS) ... IUQ re´elsurlesiteWebdu«Monde». The Phone House. Quant à la nou- Pascal Galinier 17 534,71 points. euro. www.lemonde.fr/bourse LeMonde Job: WMQ2110--0023-0 WAS LMQ2110-23 Op.: XX Rev.: 20-10-99 T.: 10:24 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0492 Lcp: 700 CMYK

FINANCES ET MARCHÉS LE MONDE / JEUDI 21 OCTOBRE 1999 / 23

STOXX 653 sur un an sur 5 jours EURO STOXX 50 sur un an sur 5 jours

QTVTDQQ

VALEURS EUROPE´ENNES QHIDWU

QPT QWUI

QUQV b Après l’annonce de la fusion des b Le cours de Bourse de Lufthan- QHW QHRDHU QTWTDTH

QTVWDHR QSHS PWQ QTQUDUH

banques espagnoles Banco Bilbao sa a terminé la séance, mardi, à QTVTDQQ PWVDPU

QHIDWU QHIDUR QPUP Vizcaya (BBV) et Argentaria, qui 19,2 euros, matérialisant un gain de PUU

donnera naissance à la première 1,32 %. La compagnie aérienne a in- PWSDWV QHQW

banque du pays en termes de capi- diqué qu’elle lançait, avec United PTI QTHSDSU

PVHT

talisation boursière, le titre de l’éta- Airlines, une contre-offre sur Air PRR [[[[[[[[ [[[[[[[[

t†vww PQ yg„F PT e†‚sv PH yg„F t†vww blissement italien Banca Nazio- Canada, pour l’aider à s’opposer à PT yg„F PT e†‚sv PH yg„F nale del Lavoro (BNL), dont BBV une attaque du conglomérat finan-

e e e C ± PDIW FFFF p‚ QSI HDHW ps II FFFF ps VVDT HDHT est l’un des premiers actionnaires, cier canadien Onex. COURTAULDS TEXT qf BONGRAIN /RM VALMET NOKIA

e e C C ± ± IW IDHR e„ RR HDII QVRDQQ HDPU qf SDTV IDQV a bondi, mardi 19 octobre, de b Le groupe allemand MAN (ca- DT.LUFTHANSA N hi BRAU-UNION f DJ E STOXX IND GO P NYCOMED AMERSHA

e C

± IUDWS FFFF qf TDHR PDQT xv ISDPS HDPH

4,32 %, à 3,19 euros. mions, bus, machines-outils, impri- ELECTROLUX -B- ƒi CADBURY SCHWEPP OCE

e C TDTR FFFF hu QSDSI FFFF s„ IDVU IDHV EMI GROUP qf CARLSBERG -B- OLIVETTI

b Le titre du groupe allemand merie) s’est apprécié en Bourse de e e ± IDQP FFFF hu QRDVR FFFF xv VVDW HDUV EURO DISNEY /RM p‚ CARLSBERG AS -A ASSURANCES KON. PHILIPS

e C

RDHS FFFF hu WHDTU FFFF qf QDPI WDRU FINNAIR ps CHR. HANSEN HLD e ROLLS ROYCE ± SIDRS IDHT Mannesmann a cédé, mardi, 2,57 %, à 30,7 euros. Outre un AGF /RM p‚

e

IDWH FFFF ps IUDWS FFFF qf RTDSW FFFF

G WIMPEY PLC qf CULTOR -1- e SAGE GRP ± WDQV HDUR

0,10 % à 154,6 euros après avoir chiffre d’affaires au premier tri- ALLEANZA ASS s„

e C C

UDTS QDIQ hu RHDUT I p‚ TUS FFFF qf e GRANADA GROUP DANISCO C SAGEM PVP HDTR ALLIANZ AG hi

confirmé mener des négociations mestre de son exercice en hausse e e e

± ± ±

IHIDS PDRH p‚ PPUDS HDPP hi QQQ RDHQ HERMES INTL p‚ DANONE /RM SAP AG ± IHDSS HDRR ALLIED ZURICH qf

e e C

±

HDSV IDUS q‚ QTDPW FFFF hi QVT RDWQ pour racheter le troisième groupe de 15 %, la société a annoncé, mar- HPI s„ DELTA DAIRY SAP VZ PSDRV FFFF ASPIS PRONIA GE q‚

e C C C

PUDT IDTT qf WDHS PDPU qf IPDPH HDIQ HUNTER DOUGLAS xv DIAGEO e SEMA GROUP ± IPI HDSV

de téléphonie mobile britannique, di, envisager des opérations de AXA /RM p‚

e e

±

PTDW FFFF q‚ RSDIH FFFF hi UVDQ HDIQ KLM xv ELAIS OLEAGINOU SIEMENS AG N ± USRDSP HDWW BALOISE HLDG N gr

Orange. A la Bourse de Londres, croissance externe pour augmenter e C C

±

PDWS IDTH p‚ IHS HDRU qf IPDTR IDUR HILTON GROUP qf ERID.BEGH.SAY / SMITHS IND PLC IPDWT FFFF CGU qf

l’action de ce dernier a gagné de 50 à 100 % le volume de ses acti- e e ±

VDW FFFF qf PDVW FFFF p‚ USDR HDUW MOULINEX /RM p‚ GREENCORE GROUP e STMICROELEC SIC ± PWDQS IDPV CNP ASSURANCES p‚

e C

PDSI FFFF xv QP HDIT xy PDHU FFFF NCL HLDG xy HEINEKEN HOLD.N e TANDBERG DATA A ITDR FFFF 49 pence, à 1 388 pence. vités dans les cinq années à venir. CORP MAPFRE R iƒ

e e

±

WPDUS FFFF q‚ PIDVU FFFF p‚ QIDI IDRQ PATHE /RM p‚ HELLENIC BOTTLI e THOMSON CSF /RM ± IHU IDQV ERGO VERSICHERU hi

e

PDPI FFFF q‚ PQDSR FFFF ps PTDQS FFFF PENTLAND GRP qf HELLENIC SUGAR TIETOENATOR RPDSP FFFF ETHNIKI GEN INS q‚

e

QDPU FFFF ps PWDS FFFF hu UQDWW FFFF

PERSIMMON PLC qf HUHTAMAEKI VAN e WILLIAM DEMANT ±

SDPR HDIW

FONDIARIA ASS s„

± UIDUR HDVU

CIBA SPEC CHEM gr

e

± ±

RWDW HDVH qf IIDSI FFFF RURDHI HDIR

PREUSSAG AG hi KERRY GRP-A- f DJ E STOXX TECH P VRDUS FFFF

FORSIKRING CODA hu

Code Cours % Var. C

RPRDIR HDRS

09 h 52 CLARIANT N gr e

20/10 C

QDPH FFFF s„ IDTW HDTH

f pays en ¤uros veille RANK GROUP qf MONTEDISON e

QHDV FFFF

e FORTIS (B) fi

± QPDS IDSP

DEGUSSA-HUELS hi

± ± IWRDRS HDVH gr IUTUDHR HDSQ

gr e

SAIRGROUP N NESTLE N C

PWDRP HDQV

e GENERALI ASS s„

IIPDSS FFFF

DSM xv

e

C SERVICES COLLECTIFS WDPI FFFF xv QUDRI HDPU

hu e SAS DANMARK A/S KONINKLIJKE NUM C IRW PDQU

AUTOMOBILE GENERALI HLD VI e„

PPDPT FFFF

DYNO xy e e

C

±

TIDHS IDHS s„ IDPI HDVQ

p‚ e e SEB /RM PARMALAT C ±

s„ PDQR HDRQ

PDUV HDQT

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±

ƒi QQDIV FFFF RSUVDHT IDTW

AUTOLIV SDR EMS-CHEM HOLD A gr

e

C

± gr UIWDPV HDSP p‚ TRDHS IDSI

THE SWATCH GRP PERNOD RICARD / C qf IHDVI HDIR

PWDUT FFFF

e INTERAM HELLEN q‚ ANGLIAN WATER C e C

fi RHDR HDVU

THDS HDIU

BASF AG HENKEL KGAA VZ hi

e

C

±

gr ISPDRR IDHP ps TDW IDRU

THE SWATCH GRP RAISIO GRP -V- C qf TDQV PDWW

IHDIW FFFF

e IRISH LIFE & PE qf BRITISH ENERGY C C

hi PVDUS IDUU WDUH PDRS

BMW ICI qf

qf IDIT FFFF xy RDWI FFFF

C

WILLIAM BAIRD RIEBER & SON -B C qf PDUH HDSU

PDUS IDUI

e e LEGAL & GENERAL qf CENTRICA C

hi PHDI HDSH SDS FFFF

CONTINENTAL AG KEMIRA ps

C

WDIW FFFF qf WDIW IDHP

qf e

e C WILSON BOWDEN SCOTT & NEWCAST C

s„ UDUV HDSP

PIRDS IDRP

e MUENCH RUECKVER hi EDISON

±

± hi TVDW HDRQ UDWR IDIS

DAIMLERCHRYSLER LAPORTE qf

e

C

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RWDWW HDVW qf VDPQ PDHP

e„ e

WOLFORD AG SOUTH AFRICAN B C

fi PWHDU FFFF

TDWR IDIQ

e NORWICH UNION qf ELECTRABEL

±

s„ QHDT HDVI UDVI FFFF

FIAT PERSTORP -B- ƒi

± ± HDRP qf TDIP IDWV

f DJ E STOXX CYC GO P ISVDIS TATE & LYLE e e

€„ IRDSS FFFF

SI FFFF

e e POHJOLA YHTYMAE ps ELECTRIC PORTUG C

± s„ IS HDPU IUDVS HDST

FIAT PRIV. RHODIA p‚

C

RDST QDSI

qf e

UNIGATE PLC C iƒ IUDW FFFF

IQDVP PDPW

e e PRUDENTIAL qf ENDESA C

p‚ RHDIU HDIS IDHP FFFF

MICHELIN /RM SNIA s„

e

C

TH IDSP

xv e e C UNILEVER C

e„ IPWDVV HDVR

WDHR IDSU

e e RAS s„ EVN ±

p‚ IUUDP IDHI TTDW FFFF

PEUGEOT SOLVAY fi

C

VDRP QDHP

UNILEVER qf e iƒ PHDPV FFFF

FFFF FFFF

e e PHARMACIE ROYAL SUN ALLIA qf GAS NATURAL SDG

s„ PDPW FFFF RRDQP FFFF

PIRELLI TESSENDERLO CHE fi

C

IIDPR HDIR

qf e WHITBREAD C

xy RDQI FFFF

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e SAMPO -A- ps HAFSLUND -A- ±

± p‚ SH IDWT QIWDTQ HDPT C RQDRV HDUS

RENAULT f DJ E STOXX CHEM P ASTRAZENECA qf

C

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f DJ E STOXX F & BV P PITDIR ± xy QDQU FFFF

IVUUDUW HDPH

e SWISS RE N gr HAFSLUND -B- C p‚ TVDQS HDSI PVDSV FFFF

VALEO /RM ELAN CORP qf

e e

iƒ IQDRT FFFF

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e SEGUROS MUNDIAL €„ IBERDROLA ± hi SQDP HDQU C

PV RDHP

VOLKSWAGEN GLAXO WELLCOME qf

e

C

s„ QDWQ HDSI

IVDQS FFFF

´ SKANDIA INSURAN ƒi ITALGAS PSDHQ FFFF ƒi e ± RP IDIV

VOLVO -A- CONGLOMERATS HOECHST AG hi

±

qf TDVT HDPP

TDSP FFFF

STOREBRAND xy NATIONAL GRID G

ƒi PSDQI FFFF

C IRHSDVQ HDRW

VOLVO -B- NOVARTIS N gr ´

IPDRS FFFF

AKER RGI -A- xy BIENS D’EQUIPEMENT

C

qf TDSV HDPR

TDWS FFFF

SUN LF & PROV H qf NATIONAL POWER

± PRPDHV HDHT

IIIDPS FFFF

f DJ E STOXX AUTO P e NOVO NORDISK B hu

±

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CGIP /RM p‚ C e gr ISIQDRR IDRV

± ± e„ IQTDU IDRH STQDVR HDRR

e ABB PARTI SWISS LIFE REG gr OESTERR ELEKTR

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e ORION A ps

±

ITS HDPR

CHRISTIAN DIOR p‚ ± C gr STPDSV HDST

qf VDUU IDTI IVTDVR FFFF

e ADECCO N TOPDANMARK AS hu POWERGEN C

PP HDTW

e ORION B ps C

IDSU HDTR

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± qf FFFF FFFF SHWDUP HDRW

BANQUES e ALSTOM ZURICH ALLIED N gr SCOT POWER

SH FFFF

e RHONE POUL./RM p‚

QVW FFFF

D’IETEREN SA fi

C C gr IIPQDPV FFFF qf IQDVU HDPP

HDIU

ALUSUISSE LON G f DJ E STOXX INSU P QQPDHW SEVERN TRENT

±

gr IUPPWDVV HDRR

C

IUDIQ PDTW

qf e ROCHE HOLDING

ABBEY NATIONAL C

RUDS HDQP

GAZ ET EAUX /RM p‚ e ±

qf RDTH HDQQ ± IRTDV HDTV

ASSOC BR PORTS SUEZ LYON EAUX/ p‚

± IIPQPDUU HDPV e gr

±

PIDRR HDQU

ABN AMRO HOLDIN xv e ROCHE HOLDING G

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ƒi PRDSP FFFF

PIDTW FFFF

e ATLAS COPCO -A- SYDKRAFT -A- ƒi

p‚ ITQDV FFFF

C

IPDRH HDIP qf SANOFI /RM

ALL & LEICS C

WDRR IDTT

GENL ELECTR CO qf

ƒi PRDHU FFFF IUDQQ FFFF

e ATLAS COPCO -B- MEDIAS SYDKRAFT -C- ƒi ±

hi IHUDTS HDUV

IVDQV FFFF

ALLIED IRISH BA qf e SCHERING AG

RTDV FFFF

GEVAERT fi

q‚ PPDUS FFFF

± IQDVW HDQQ

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C THAMES WATER

qf WDST RDPI

C

IPDQQ PDVR

qf BSKYBGROUP

TUDIP FFFF

ALPHA CREDIT BA q‚ e SMITHKLINE BEEC

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HAGEMEYER NV xv

C e

qf TDVH QDPW

ITIDP FFFF

BAA e TRACTEBEL fi C

p‚ SWDU HDHV

C

HDPS

e QWQDPU CANAL PLUS /RM

PIDTW FFFF

ARGENTARIA R iƒ f DJ E STOXX PHAR P

±

RDST IDWW

INCHCAPE qf e

qf TDSQ FFFF

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BBA GROUP PLC FENOSA iƒ

TDTI FFFF

e CARLTON COMMUNI qf

IWDRR FFFF

BPINTOMAYORR €„

IIDRW FFFF

INVESTOR -A- ƒi

C xy IRDUV FFFF

IHDUS IRDVS

BERGESEN e UNITED UTILITIE qf

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e ELSEVIER xv

C

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BANK AUSTRIA AG e„

IIDRW FFFF

INVESTOR -B- ƒi e

C xy PQDWQ FFFF

ITDSS HDQH

BONHEUR e VIAG hi

± RR IDIP

EM.TV & MERCHAN hi

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IVDIQ FFFF

KVAERNER -A- xy ENERGIE e e

fi RTDI FFFF

± TPDTS IDHQ

CMB VIVENDI/RM p‚ C

IPDWQ PDWS

EMAP PLC qf

PQDWT FFFF

BANK OF PIRAEUS q‚ e

±

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LVMH / RM p‚

xy VDTP FFFF qf QVDTW FFFF

± HDHV

AKER MARITIME CMG e f PUQDIW C DJ E STOXX PO SUP P

PRVDR PDPP

e HAVAS ADVERTISI p‚

QUDS FFFF

BANKINTER R iƒ

QPDSH FFFF

MYTILINEOS HOLD q‚

C

SDIT HDTH qf PDUT FFFF

BG qf COOKSON GROUP P e

RDVU FFFF

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C

PTDTW HDIU

BARCLAYS PLC qf

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±

VDSU HDIV hu VTHWDST FFFF

BP AMOCO qf DAMPSKIBS -A- e

± QVDWQ HDST

e LAGARDERE SCA N p‚

±

SUDQ PDQW

BAYR.HYPO-U.VER hi

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C

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BURMAH CASTROL qf DAMPSKIBS -B- e

± WDI HDPP

e MEDIASET s„

±

SDRT HDQT

BCA FIDEURAM s„

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e @€u˜li™ite PEARSON C

QDWT HDPS

BCA INTESA s„

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ORKLA -B- xy

C

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e REED INTERNATIO qf EURO

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MONTE PASCHI SI s„ e

QHDRR FFFF

SONAE SGPS €„

C

IHDIP IDHV

e REUTERS GROUP qf

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IDPW HDUV

BCA ROMA s„

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e SCHIBSTED xy

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C

QDVV SDHP

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e TELEWEST COMM.

TSDP FFFF

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f DJ E STOXX CONG P PSUDHP

e C

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e TF1 p‚

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BSCH R iƒ ´

VDUI FFFF

e www.lemonde.fr UNITED NEWS & M qf MARCHE PSDRV FFFF

BCP R €„

e C

TPDT SDPI

e UNITED PAN-EURO xv C RHDR HDQU

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TELECOMMUNICATIONS e C

PWDQS IDHQ

e WOLTERS KLUWER xv Cours % Var. ±

USDIS HDQQ

BNP /RM p‚ 20/10 09 h 52 f en ¤uros veille

si QDWP FFFF

EIRCOM C WDTU IDIQ

e WPP GROUP qf WDRQ FFFF

BSCH R iƒ

± qf ISDHW HDSI

C

HDVR

e BRITISH TELECOM f DJ E STOXX MEDIA P PWPDWT ± IIPDV HDIV

CCF /RM p‚

C AMSTERDAM IHDSQ HDSW

CABLE & WIRELES qf

SDHQ FFFF

CHRISTIANIA BK xy

e

± hi RIDUS IDIV

FFFF

e DEUTSCHE TELEKO AIRSPRAY NV IUDQS ± SDWS HDTU

COMIT s„

qf PTDUP FFFF

C HDWI

ENERGIS BIENS DE CONSOMMATION ANTONOV IDII

UPDVT FFFF

COMM.BANK OF GR q‚

ƒi WDSI FFFF

FFFF

EUROPOLITAN HLD e C/TAC TDUS e C xv PWDIQ IDUS

± QRDQS HDUP

COMMERZBANK hi AHOLD

e

± p‚ VSDP HDSV

FFFF

e FRANCE TELECOM CARDIO CONTROL SDU qf QDQV FFFF ± PUDPW IDVQ

CREDIT LYONNAIS p‚ ASDA GROUP PLC

q‚ PHDTP FFFF ± IUDIS

HELLENIC TELE ( CSS HDVU q‚ SRDTT FFFF

IHQDWP FFFF

DEN DANSKE BK hu ATHENS MEDICAL

e

± xv RSDRR HDSU

± TDV

KONINKLIJKE KPN e HITT NV PDVT

C e„ RQDS HDTW QDTH FFFF

DEN NORSKE BANK xy AUSTRIA TABAK A

q‚ PRDQH FFFF

FFFF

e PANAFON HELLENI e INNOCONCEPTS NV IWDS ± hi TRDV HDQI

TTDT FFFF

DEUTSCHE BANK hi BEIERSDORF AG

e

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FFFF

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C

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C

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e C qf U IDQR ±

IQPDV IDST

DEXIA FCE RM p‚ BRIT AMER TOBAC

C

hu SUDUP IDPH

FFFF

e TELE DANMARK -B e PROLION HOLDING WR ± p‚ IHU IDII

± RRDS HDPP

DRESDNER BANK hi CASINO GP /RM

e

€„ IPUDR FFFF

FFFF

TELECEL RING ROSA SDUS C gr IVWTDTU HDIQ

QWDPR FFFF

EFG EUROBANK q‚ CFR UNITS -A-

e C

s„ UDWS HDPS

FFFF

TELECOM ITALIA EN DIRECT e RING ROSA WT HDSQ p‚ STR FFFF

VQDVP FFFF

ERGO BANK q‚ CPT MODERNES /R

e C

s„ RDS HDWH

± IQDI

e TELECOM ITALIA e UCC HOLDING NV IDIQ fi TVDT FFFF

± RVDTI HDRI

ERSTE BANK e„ DELHAIZE

e

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TELEFONICA iƒ e C p‚ PVT HDSQ

IQDWQ FFFF

FOERENINGSSB A ƒi ESSILOR INTL /R

e

SDRP FFFF

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C fi SSU FFFF IIDRS HDWS

HALIFAX GROUP qf ETS COLRUYT

± RDIR PDWH

VODAFONE AIRTOU qf e BRUXELLES C C hi TSDQ IDPR IHDPW IDQU

HSBC HLDG qf FRESENIUS MED C

± HDRR

f DJ E STOXX TCOM P TVVDIU

I FFFF qf IDTU FFFF RWDWT FFFF IONIAN BK REG.S q‚ FYFFES ENVIPCO HLD CT

C QDHV PHDI qf SDWQ FFFF VUDRR FFFF JYSKE BANK REG hu GALLAHER GRP FARDEM BELGIUM B

e

PDV FFFF fi QVDHS FFFF RHDPP FFFF hu INTERNOC HLD

KAPITAL HOLDING e GIB

IHDW FFFF hu IQSVTDWT FFFF

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±

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q‚ QHDTU FFFF RT FFFF

fi INTL BRACHYTHER B

KBC BANCASSURAN e GOODYS

C

p‚ ISSDT FFFF

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ELF AQUITAINE / DELTA PLC qf

e VDS FFFF C

qf IIDHQ FFFF iƒ RSDP FFFF IIDSR HDSR

qf LINK SOFTWARE B

LLOYDS TSB ACCIONA e IMPERIAL TOBACC

C

s„ SDRR HDSS

SDUH FFFF

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±

C e IDPS e IHDHU ps IIDIT HDHW

iƒ IHDP FFFF RDVV FFFF

MERITA ps ACESA R KESKO -B- PAYTON PLANAR

C

qf TDQW HDRW

VDHW FFFF

ENTERPRISE OIL qf

ELECTROCOMPONEN e

VDI FFFF

± p‚ SWP HDVR

TTDHS FFFF q‚ PSDUU FFFF

NAT BANK GREECE q‚ AKTOR SA L’OREAL /RM SYNERGIA

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xy e ±

VIDS HDTI F.OLSEN ENERGY hi

e e EQUANT NV e

€„ ISDU FFFF

± ps ISDWS FFFF TUDQS HDWT

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PDHU FFFF

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e EUROTUNNEL /RM C

qf FFFF FFFF iƒ IVDW FFFF PHDWV HDQH

NATL WESTM BK qf AUMAR R e MORRISON SUPERM C

VWDV HDIU

e„ e

OMV AG C

PPDV IDQQ

e FINNLINES ps e p‚ VWU FFFF s„ UDPU FFFF

RDWV FFFF

NORDBANKEN HOLD ƒi AUTOSTRADE PROMODES /RM FRANCFORT

IRDRP FFFF

PETROLEUM GEO-S xy ±

PDSH IDVP

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e e C C qf IIDIP HDRP

± s„ QDWT HDPS

IWDRS PDIT

s„ RECKITT & COLMA ±

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VH HDIQ

PRIMAGAZ /RM p‚

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FLS IND.B hu

C

C qf Q HDSP qf IDSW FFFF qf IWDTW SDPH

BICC PLC SAFEWAY C HDWQ

ROYAL BK SCOTL AIXTRON IHV

VDHV FFFF

PROSAFE xy e C

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FLUGHAFEN WIEN e„ C

qf SDVS HDSQ

qf SDIR FFFF

ƒi WDSU FFFF

SAINSBURY J. PL C SP

S-E-BANKEN -A- BLUE CIRCLE IND e AUGUSTA TECHNOLOGI HDQW

IVDVP FFFF

REPSOL iƒ

IRDIS FFFF

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± p‚ QHPDR HDRQ

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STE GENERAL-A-/ BOUYGUES /RM e BB BIOTECH ZT-D IDSI

±

SQDS HDRI

ROYAL DUTCH CO xv

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GLYNWED INTL PL qf C qf QDHI FFFF

qf SDSW HDST

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BPB SMITH & NEPHEW C IQDS

SV HANDBK -A- e BB MEDTECH ZT-D HDUS

QDVS FFFF

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q‚ PHDTS FFFF

e HALKOR C qf PDWQ HDSQ ± s„ IPDS FFFF

gr PSVDWS HDPR

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UBS REG BUZZI UNICEM BERTRANDT AG TW

C

TDVH HDPQ

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± IHDIT HDTH

e qf e

C iƒ ISDVI FFFF ± HAYS qf PDQQ HDTT RDQI HDPQ

s„ TABACALERA A ± HDTU

UNICREDITO ITAL CARADON BETA SYSTEMS SOFTW IRDW

WDQQ FFFF

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±

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e hi e C

ps QDPP FFFF fi IHP FFFF TVDQR HDPH hu HEIDELBERGER DR

CBR TAMRO C PDRP

UNIDANMARK -A- e CE COMPUTER EQUIPM SS C

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qf PDWH PDIU €„ ISDUW FFFF PQDVR FFFF

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±

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f DJ E STOXX ENGY P PVWDVS e C e C

TDIV HDRW e s„

xv PQDPU HDRQ ± ± p‚ IWIDW HDHS HDPU

f PUPDVI COLAS /RM IFIL TNT POST GROEP FFFF DJ E STOXX BANK P CENIT SYSTEMHAUS QRDW

C qf QDUR FFFF

RUTDTU HDHW PUDVV FFFF

qf f CRH PLC IMI PLC DJ E STOXX N CY G P C WDI DRILLISCH IDII

e C

hu SPDRT HDUV RSDV FFFF iƒ ISS INTL SERV-B FFFF CRISTALERIA ESP EDEL MUSIC E 98 QQS

e SERVICES FINANCIERS

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GRUPO DRAGADOS KOEBENHAVN LUFT ± RQ ELSA PDPU

e C

IIDHV PDUP

qf e

C COMMERCE DISTRIBUTION iƒ PR FFFF PTDPS HDIW 3I xv FCC ± RR KON.NEDLLOYD IDIP RRDWH FFFF ALUMINIUM GREEC q‚ EM.TV & MERCHANDI

e e fi RUDUS FFFF

C e p‚ WSDR PDSV IRQ FFFF ALMANIJ ps

C C IVDR GROUPE GTM IDIH qf PDUV QDRS QDPU FFFF ARJO WIGGINS AP qf KONE B ARCADIA GRP EUROMICRON

q‚ UTDQV FFFF

TDWU FFFF qf e ALPHA FINANCE ± p‚ PHWDQ HDQQ C

HANSON PLC C IDPU IIDWS qf WDRV QDVW IUDRR FFFF ASSIDOMAEN AB ƒi LEGRAND /RM BOOTS CO PLC GRAPHISOFT NV

e C qf TDWS PDHR

C

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AVESTA ƒi LEIF HOEGH CARREFOUR /RM HOEFT & WESSEL

e

C

p‚ IPR HDVI

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BEKAERT fi LINDE AG CASTO.DUBOIS /R HUNZINGER INFORMAT

e

€„ QDTT FFFF

QQDRI FFFF q‚ BPI R

e e e C C HERACLES GENL R QIDV IDTH hi QI FFFF iƒ ITDQ FFFF QW IDRQ BOEHLER-UDDEHOL e„ MAN AG CENTROS COMER P INFOMATEC

e C qf TDWP IDIQ

QSDI FFFF hi BRITISH LAND CO

e e e C PDQH HOCHTIEF ESSEN III ± iƒ PIDPQ FFFF ITDWQ HDRI hi IRT FFFF

BUHRMANN NV xv MANNESMANN AG CONTINENTE INTERSHOP COMMUNIC

C

qf SDII HDWI

QHQDQP FFFF

gr CANARY WHARF GR

C FFFF HOLDERBANK FINA e ST C qf ISDUR HDWW qf RDTS FFFF IWDV IDPV

BUNZL PLC METALLGESELLSCH hi DIXONS GROUP PL KINOWELT MEDIEN

C

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±

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e gr CAPITAL SHOPPIN e C HOLDERBANK FINA ± QHDI HDTT e hi QPDT FFFF s„ U HDPW IUDWV FFFF

CART.BURGO METRA A ps GEHE AG LHS GROUP

e e fi SSDS FFFF

C

IQRDS IDVW

p‚ COBEPA C FFFF IMERYS /RM VSDI qf TDWV IDSU qf IDVP FFFF C QDQP IDRP

CORUS GROUP MORGAN CRUCIBLE qf GREAT UNIV STOR LINTEC COMPUTER

e

e C hi SPDW HDRU

C

IPDS IDIQ

s„ CONSORS DISC-BR e C FFFF ITALCEMENTI TDT xv URDPS HDRU ITDHR FFFF

xy LOESCH UMWELTSCHUT QDHR FFFF

ELKEM ASA, OSLO NFC qf GUCCI GROUP

e

e iƒ PQDUS FFFF

C

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ITALCEMENTI RNC s„ CORP FIN ALBA e PW FFFF p‚ IQRDP FFFF IS FFFF

q‚ GUILBERT /RM MENSCH UND MASCHIN TRDSU FFFF

ELVAL NKT HOLDING hu

e

e C p‚ RRDPI HDRV

C

WSDUS HDSV

p‚ CPR /RM

C

SIDIV LAFARGE /RM HDRQ ƒi PQDPU FFFF VDPT FFFF

qf MOBILCOM

JOHNSON MATTHEY C HENNES & MAURIT

IRDVQ IDHS

OCEAN GROUP qf

±

gr ITSDVP HDWR

PIDRI FFFF

q‚ CS GROUP N

e e C

C ISDW MICHANIKI REG. PDSV

€„ PTDWT FFFF RHDWS HDTW

e„ JERONIMO MARTIN MUEHL PRODUCT & SE MAYR-MELNHOF KA C

IQDPS HDQS

PENINS.ORIENT.S qf

e

e ± p‚ STH IDPQ

IHDQS FFFF ps EURAFRANCE /RM

e PARTEK e C

IDUP SW ±

hi RQDS IDIR VDI FFFF

METSAE-SERLA A ps KARSTADT AG MUEHLBAUER HOLDING

RDPW FFFF

e PREMIER FARNELL qf

e C p‚ IPW HDHV

IPTDW FFFF hi FONCIERE LYONNA

C

HDSR QUDP PHILIPP HOLZMAN ±

qf WDQS HDQQ

PVDIR FFFF

MODO -B- ƒi KINGFISHER PFEIFFER VACU TECH

C

IWDHQ IDIS

e RAILTRACK qf

±

xv QHDPS HDRW

IDSQ FFFF qf FORTIS (NL) C

PILKINGTON PLC C SDVH ISDS

qf RDTV HDTT QVDUU FFFF

NORSKE SKOGIND- xy e MARKS & SPENCER PLENUM C

RVDU HDRI

e RANDSTAD HOLDIN xv

±

p‚ IIRDQ HDSP

IQDPS FFFF

qf GECINA /RM

e C

e RMC GROUP PLC C RHDW IDPR hi RWDS HDRI IHDQS FFFF

OUTOKUMPU OY -A ps METRO PSI

WVDVV FFFF

RATIN -A- hu

qf TDUP FFFF

C

IDQT PDQQ qf HAMMERSON

C

e C C RV

RUGBY GRP HDPI qf WDWQ HDQI SRDPS IDQI

PECHINEY-A- p‚ NEXT PLC QIAGEN NV

WWDWS FFFF

RATIN -B- hu

e hu RHDPP FFFF

C

ITQDS HDTP

p‚ KAPITAL HOLDING

e SAINT GOBAIN /R e C IIDRS ± PDPQ p‚ ITPDQ HDPS TDSU FFFF

PORTUCEL INDUST €„ PINAULT PRINT./ REFUGIUM HOLDING A

QDPH FFFF

e RENTOKIL INITIA qf qf IIDVQ FFFF

IU FFFF

€„ LAND SECURITIES

e SEMAPA e C IQ HDUV ±

s„ TDTS IDHR T FFFF

RAUTARUUKKI K ps RINASCENTE SACHSENRING AUTO

C

RDIW VDRH

REXAM qf

qf UDIP FFFF

QRDVV FFFF

ƒi LIBERTY INTL

e C HDTS SKANSKA -B- ISDS ± ps IUDQ FFFF ISDSS HDIH

RIO TINTO qf e STOCKMANN A SALTUS TECHNOLOGY

C

UWDWS IDPH

e REXEL /RM p‚ C

s„ WDV HDTP

PIDSP FFFF

hu MEDIOBANCA C

SUPERFOS C IDSH RHDU gr PQVDSH HDPT RQDQI FFFF

SIDENOR q‚ e VALORA HLDG N SCM MICROSYSTEMS

C

PSDU HDSW

e RHI AG e„

±

s„ UDPR HDIR

PDQQ FFFF qf MEDIOLANUM

C

PDHW RVDW TAYLOR WOODROW ± qf TDRQ IDTS QTDRI FFFF

SILVER & BARYTE q‚ W.H SMITH GRP SER SYSTEME

± SSSDTT HDPQ

e RIETER HLDG N gr qf TDWS FFFF

C

WR HDUS p‚ MEPC PLC

FFFF TECHNIP /RM SDV ±

qf TDHW HDSI PDST FFFF

SMURFIT JEFFERS qf WOLSELEY PLC SERO ENTSORGUNG

PQDTU FFFF

e SANDVIK -A- ƒi

iƒ PHDTU FFFF

IHRDWQ FFFF

e q‚ METROVACESA TITAN CEMENT RE ± QW HDTR ± QUHDWW HDPH UDSR FFFF

SONAE INDUSTRIA €„ f DJ E STOXX RETL P SINGULUS TECHNOLOG

PQDUQ FFFF

e ƒi

e ± SANDVIK -B- xv UDPR HDIR

UDHR FFFF

e iƒ MEDIOLANUM ± RH URALITA IDUU IQDQQ FFFF

SOPORCEL €„ SOFTM SOFTWARE BER

± QWTDRS HDUW

e gr

e ± WUDS QDIV

p‚ SAURER ARBON N

IPDPV FFFF iƒ PARIBAS

C PDPR VALENCIANA CEM IT IIDWS FFFF

SSAB SW ST A ƒi TDS

ƒi QSDHS FFFF

±

IHDWI HDRP

e qf SCANIA AB -B-

PIDQS FFFF e„ PROVIDENT FIN e WIENERB BAUSTOF C IDPP HAUTE TECHNOLOGIE RIDS IQDIS FFFF

STORA ENSO -A- ps TECHNOTRANS

e

ƒi QSDHS FFFF

xv QUDTS FFFF

C SCANIA AB -B- RDVQ QDQH

qf RODAMCO UK

e C

IDIW WILLIAMS IU

IQDQ FFFF

ps e TELDAFAX

STORA ENSO -R- C

PIDIS IDRR

AEROSPATIALE MA p‚

e ± gr IRRRDVR HDTI

xv QUDUS FFFF

C

HDIP

PHTDIT RODAMCO CONT. E SCHINDLER HOLD

f C

PVDIW

DJ E STOXX CNST P PDSI PRDVT FFFF

ƒi e TELES AG SVENSKA CELLULO C

IQQDT HDTV

ALCATEL /RM p‚

e

gr ISIQDRR FFFF QQ FFFF

e RODAMCO NORTH A xv SCHINDLER HOLD

C TDV FFFF

IWDWS HDUT

THYSSEN KRUPP hi TIPTEL

PSDPI FFFF

ALTEC SA REG. q‚

e

± qf IUDRS FFFF

TTDU IDHR

SCHRODERS PLC SCHNEIDER ELECT p‚

RPDS FFFF

VDUP FFFF ƒi e TRANSTEC

TRELLEBORG B C

IQDQV IDWH

BAAN COMPANY xv

e e

p‚ TWDP FFFF

IDQQ FFFF

SEFIMEG N /RM s„

e SEAT-PAGINE GIA C

RHDPS HDVV

QSDS FFFF

UNION MINIERE fi CONSOMMATION CYCLIQUE e W.E.T. AUTOMOTIVE

IIIDU FFFF

BARCO fi

e

± C p‚ VIDQ HDPS

WDQQ PDHQ

e SIMCO N /RM SECURICOR qf FFFF FFFF

QPDU FFFF

ps e C UPM-KYMMENE COR C

PHRDW HDPH qf SDUS IDQT

ACCOR /RM p‚ BRITISH AEROSPA

qf SDPI FFFF

IQDQI FFFF

e SLOUGH ESTATES ƒi

C FFFF

SECURITAS -B- FFFF IQDRS HDSP

p‚ e e USINOR C ±

UT HDTT p‚ IRSDW IDHV

ADIDAS-SALOMON hi CAP GEMINI /RM

e

C

p‚ IQTDQ HDIS

± IHURDIW HDUT UNIBAIL /RM gr

FFFF FFFF

RVDTV FFFF

VIOHALCO q‚ SGS GENEVA BR ±

SDRV HDST hu WQDRW FFFF

AIRTOURS PLC qf COLOPLAST B

e

s„ HDRV FFFF

QDSV FFFF

e UNIM qf

C FFFF FFFF

PWDI HDIU

VOEST-ALPINE ST e„ e SHANKS GROUP ±

PDST FFFF qf PRDTS HDVI

ALITALIA s„ COLT TELECOM NE

e

VDRV FFFF

iƒ e

VALLEHERMOSO C

p‚ WUDS HDSP

C

HDPR

f IWQDVS e SIDEL /RM e C DJ E STOXX BASI P ±

IW HDIT p‚ QVDS HDIQ

AUSTRIAN AIRLIN e„ DASSAULT SYST./

e

C

hi QV IDQQ

WCM BETEILIGUNG C

RDQP HDUP

INVENSYS qf e C

SIDSP FFFF s„ HDVV IDIS

BANG & OLUFSEN hu FINMECCANICA

± RDVU IDST

WOOLWICH PLC qf e e C

PQIDQ HDHR

SITA /RM p‚ CODES PAYS ZONE EURO

QDVP FFFF ƒi W FFFF

BARRATT DEV PLC qf GAMBRO -A-

±

HDRH

f DJ E STOXX FINS P PQQDUW

IWDQU FFFF

CHIMIE ƒi e FR : France - DE : Allemagne - ES : Espagne C C SKF -A- PDIH PDPT xv RV HDRP BEAZER GROUP qf GETRONICS

PHDTI FFFF e ƒi IT : Italie - PT : Portugal - IR : Irlande C C SKF -B- ISDWI FFFF s„ PDHQ HDSH hu PWDUQ IDVR AGA -A- ƒi BENETTON GROUP GN GREAT NORDIC

LU : Luxembourg - NL : Pays-Bas - AT : Autriche hu PIDSP FFFF

ITDIW FFFF qf VDTP FFFF q‚ RUDQV FFFF

AGA -B- ƒi BERKELEY GROUP ALIMENTATION ET BOISSON SOPHUS BEREND - INTRACOM R C FI : Finlande - BE : Belgique.

TTSDUW HDQV e gr C ± IQWDU HDWP qf RDUH I qf IQDSP FFFF AIR LIQUIDE /RM p‚ BRITISH AIRWAYS SULZER FRAT.SA1 LOGICA

e e ƒi IUDVR FFFF C ± ± QVDRV HDIV p‚ SQDI HDHW qf SDSV HDVP xy VDHP FFFF

AKZO NOBEL NV xv CHARGEURS RM ALLIED DOMECQ SVEDALA MERKANTILDATA CODESPAYSHORSZONEEURO

e e C C C qf TDIH FFFF RHDR HDVU p‚ WSDS FFFF qf SDWH UDWI qf UDWR HDSW

BASF AG hi CLUB MED. /RM ASSOCIAT BRIT F T.I.GROUP PLC MISYS CH : Suisse - NO : Norve`ge - DK : Danemark

e C C xy QTDTP FFFF ± QSDTS HDRP qf HDUR PDIQ qf IIDPV HDVQ xy PDIS FFFF

BAYER AG hi COATS VIYELLA BASS TOMRA SYSTEMS NERA ASA GB : Grande-Bretagne - GR : Gre`ce - SE : Sue`de.

e e C C PHDHP FFFF qf WDUQ IDRS e„ RPDW FFFF e„ TUDVV IDHI xy QHDUS FFFF BOC GROUP PLC qf COMPASS GRP BBAG OE BRAU-BE VA TECHNOLOGIE NETCOM ASA LeMonde Job: WMQ2110--0024-0 WAS LMQ2110-24 Op.: XX Rev.: 20-10-99 T.: 10:24 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0493 Lcp: 700 CMYK

24 / LE MONDE / JEUDI 21 OCTOBRE 1999 FINANCES ET MARCHÉS

C C C RTDUH QHTDQQ HDSV HUGHU TRDQH TRDVH RPSDHT HDUV IQGHR VHDSS VHDTH SPVDUH HDHT HRGHI BIC...... RTDRQ GROUPE PARTOUCHE ... SOGEPARC (FIN) ......

C ± FFFF FFFF FFFF HIGHU IQRDPH IQQDUH VUUDHI HDQU HPGHU PSDTS PSDWI ITWDWT IDHI IVGHT BIS...... WHDSH GUILBERT...... SOMMER-ALLIBERT......

C ± USDPS RWQDTI HDPH PIGHS RVH RVH QIRVDSW FFFF PIGHT RHDWH RIDPH PUHDPS HDUQ QHGHT B.N.P...... USDRH GUYENNE GASCOGNE... SOPHIA ......

C C ± ITQ IHTWDPI HDIP HIGHU RTDWW RU QHVDQH HDHP ISGHT SRDTH SRDWH QTHDIP HDSS PQGHR VALEURS FRANC¸AISES BOLLORE ...... ITQDPH HACHETTE FILI.ME...... SOPRA # ......

C C ± QSHDVH PQHIDIH HDHQ IIGHS PRQ PRVDRH ITPWDRH PDPP ITGHU SUDUH SUDTH QUUDVQ HDIU QIGHS BONGRAIN ...... QSHDUH HAVAS ADVERTISIN ...... SPIR COMMUNIC. # ......

C ± ± QHHDTH IWUIDVI IDHP HUGHU IQP IQR VUVDWV IDSP PSGHT IPT IPQ VHTDVQ PDQV IWGHU BOUYGUES ...... QHQDUH IMERYS(EX.IMETAL ...... SR TELEPERFORMAN ....

C

± ± QRDRS PPSDWV IDPW PQGHT IW IVDWP IPRDII HDRP IVGHS IRUDVH IRTDSH WTHDWV HDVV PHGHV b L’action Eurotunnel s’échangeait en hausse de BOUYGUES OFFS...... QRDHI IMMEUBLES DE FCE ...... SUEZ LYON.DES EA ......

C C ± VDHT SPDVU HDWV FFFF VP VQ SRRDRR IDPP FFFF PTSDRH PTU IUSIDRI HDTH QHGHT

1,59 % à 1,28 euro, dans les premières transactions, BULL#...... VDIR INFOGRAMES ENTER .... TF1 ......

C C ± SWDQS QVWDQI HDSH HIGHU PPDVI PPDWH ISHDPI HDQW HQGHV WQDQH WRDIH TIUDPT HDVT PVGHS CANAL + ...... SWDTS INGENICO ...... TECHNIP......

mercredi 20 octobre. Le groupe a pourtant annoncé C ± ± IRSDQH WSQDII IDRW PQGHR PSDWH PT IUHDSS HDQW QHGHT QIDSS QIDHW PHQDWR IDRT HWGHU CAP GEMINI ...... IRUDSH INTERBAIL...... THOMSON-CSF......

C C ± RPDIH PUTDIT HDUP PPGHT QVQDTH QUPDIH PRRHDVP Q QHGHW IIUDTH IIV UURDHQ HDQR IWGHU

avant l’ouverture de la Bourse un recul de son activité CARBONE LORRAINE..... RIDVH INTERTECHNIQUE...... TOTAL FINA SA......

C

± ISHDIH WVRDSW HDUQ IWGHR TR TR RIWDVI FFFF QHGHT IQTDIH IQUDTH WHPDTH IDIH IHGHT

de 8 % au troisième trimestre, en raison d’une baisse de CARREFOUR ...... ISIDPH ISIS ...... UNIBAIL ......

C C ± IHWDTH UIVDWQ IDPW IHGHT WRDQH WRDIH TIUDPT HDPI QHGHR THDQS THDTH QWUDSI HDRI PWGHT CASINO GUICHARD ...... IHVDPH CIE FONC.KLEPIER...... UNILOG ......

C C USDPS RWQDTI QDHV IHGHT IIRDQH IIRDQH URWDUT FFFF HUGHU IIWDVH IPI UWQDUI I ISGHT 12 % du trafic transmanche Douvres-Calais, imputable, CASINO GUICH.ADP ...... UQ LABINAL...... UNION ASSUR.FDAL ......

C C ± PURDRH IUWWDWS HDIS IUGHS WSDPH WRDSH TIWDVV HDUR HUGHU IQDQV IQDRP VVDHQ HDQH HIGHU

selon la société, à la disparition du « duty free » le CASTORAMA DUB.(L...... PUR LAFARGE...... USINOR......

± ± IIPDSH UQUDWS HDRR PVGHR QWDIS QVDVH PSRDSI HDVW HIGHT TV TV RRTDHS FFFF IPGHU C.C.F...... IIQ LAGARDERE...... VALEO ......

1er juillet.

C C ± IUV IITUDTH I HPGHT TUDHS TUDRH RRPDIP HDSP PUGHS QTDVU QTDVV PRIDWP HDHQ HUGHU CEGID (LY) ...... IUWDVH LAPEYRE ...... VALLOUREC......

C FFFF FFFF FFFF IUGHT SIDWH FFFF FFFF FFFF HWGHT PSDWT PTDIH IUIDPH HDSR HIGHT b Le titre Alcatel continuait sa progression mercredi CERUS...... UDRH LEBON (CIE)...... VIA BANQUE ......

± ± RQDQH PVRDHQ FFFF IIGHT PIH PHWDQH IQUPDWP HDQQ IRGHT TQDQH TPDTH RIHDTQ IDII IPGHS

matin, gagnant 0,90 % à 133,9 euros. La valeur avait CGIP ...... RQDQH LEGRAND ...... VIVENDI ......

C ± ± SQDIH QRVDQI HDHW ISGHU IPRDQH IPQ VHTDVQ IDHS IRGHT IS IRDWV WVDPT HDIQ HUGHS

bondi la veille de 5,91%, après l’annonce d’un impor- CHARGEURS...... SQDHS LEGRAND ADP ...... WORMS (EX.SOMEAL ..... C ± RRDHS PVVDWS QDVP HPGHU QW QW PSSDVP FFFF HWGHU IVW IWHDWH IPSPDPP IDHI HTGHI CHRISTIAN DALLOZ ...... RSDVH LEGRIS INDUST...... ZODIAC EX.DT DIV ......

±

ITRDPH IHUUDHV HDUQ HIGHT IHUDSH IHUDSH UHSDIS FFFF HIGHU tant contrat remporté auprès de l’américain SBC CHRISTIAN DIOR ...... ITSDRH LOCINDUS......

± VQDQH SRTDRI FFFF FFFF SWU SVVDSH QVTHDQI IDRP ISGHT

Communications dans le cadre d’un projet de 6 mil- CIC -ACTIONS A...... VQDQH L’OREAL ......

± ± TUDQH RRIDRT IDHQ PIGHT PVUDVH PVTDTH IVUWDWU HDRP HIGHT CIMENTS FRANCAIS ...... TV LVMH MOET HEN......

C liards de dollars d’accès rapide à Internet. ± IHQDIH TUTDPW PDIV PIGHU IRHDPH IRPDRH WQRDHV IDSU QHGII CLARINS ...... IHSDRH MARINE WENDEL ......

WSDSH TPTDRR FFFF PRGHT UDIS UDIS RTDWH FFFF HRGHU

b Le cours de Bourse de Danone s’affaiblissait de CLUB MEDITERRANE .... WSDSH METALEUROP ......

C ±

PWDQU IWPDTS IDPI HSGHU RHDII RHDIR PTQDQH HDHU ISGHT

0,31 % à 227,3 euros mercredi matin. La veille, la société CNP ASSURANCES ...... PWDUQ MICHELIN......

C ± VHDSH SPVDHS IDUI HWGHT PWDUS QHDRI IWWDRV PDPP PWGHT COFLEXIP...... VIDWH MONTUPET SA......

± IWI IPSPDVV HDSP PWGHT VDWH VDWH SVDQV FFFF IRGHW a indiqué avoir investi 15 millions de dollars (13,8 mil- COLAS ...... IWP MOULINEX ......

± ± PDHQ IQDQP RDTW ISGHU TV TUDVH RRRDUR HDPW PPGHT

lions d’euros) dans son usine de produits laitiers en COMPTOIR ENTREP...... PDIQ NATEXIS BQ POP......

± Paiement RQDWH PVUDWU HDPQ HIGHT QHDWH QHDWH PHPDTW FFFF FFFF

CPR ...... RR NEOPOST...... Pre´ce´dent Cours Cours % Var.

Roumanie. dernier C International ± f IWDSH IPUDWI HDHS PRGHV PSDHU PRDSI ITHDUV PDPQ IUGHS

CRED.FON.FRANCE ...... IWDRW NORBERT DENTRES...... en ¤uros en ¤uros en francs veille

coupon (1)

C

± QP PHWDWI IDSW QHGHQ PSDUS PSDUH ITVDSV HDIW PSGHT b L’action du groupe Expand, cotée sur le second mar- CFF.(FERRAILLES) ...... QIDSH NORD-EST......

± ±

PUDPR IUVDTV PDHI FFFF UIDRS FFFF FFFF FFFF FFFF IQPDWH IQHDPH VSRDHT PDHQ IHGII

ché de la Bourse de Paris, était en forte hausse de CREDIT LYONNAIS...... PUDVH NORDON (NY)...... AMERICAN EXPRESS......

C C ± RHDWI PTVDQS HDIU HIGHU PTU PTWDVH IUTWDUU IDHS IUGHQ RIDRV RHDWV PTVDVI IDPI HIGII

9,75 % à 35 euros mercredi matin. La société a annoncé CS SIGNAUX(CSEE)...... RHDVR NRJ # ...... A.T.T. #...... ± ± UVDPH SIPDWT HDUT IVGIP VDSW FFFF FFFF FFFF FFFF IVDQH IVDPS IIWDUI HDPU ISGHT DAMART ...... UVDVH OLIPAR...... BARRICK GOLD #......

± ± ±

PPTDVH IRVUDUI HDSQ PTGHS IHHDUH WUDTH TRHDPI QDHV PIGHW PIDPP PHDUH IQSDUV PDRS PHGHV une perte de 35,8 millions de francs au premier se- DANONE...... PPV PARIBAS...... CROWN CORK ORD.#.....

C

± ± IURDWH IIRUDPU PDVV HUGHS SQDSS SQDPH QRVDWU HDTS QHGHT PRDSR PRDSH ITHDUI HDIT PHGIH

mestre et la cession de son pôle santé à la société de DASSAULT-AVIATIO ...... IUH PECHINEY ACT ORD ...... DE BEERS # ...... b

C ± ± QVDQH PSIDPQ HDQW HIGHU QHH QHP IWVHDWW HDTU PQGHT SWDTS SVDQH QVPDRP PDPT IIGHW DASSAULT SYSTEME...... QVDRS PENAUILLE POLY.C ...... DU PONT NEMOURS.....

C ± ± ST QTUDQR HDVV PIGHR TQDIH TRDSH RPQDHW PDPP IIGHS QHDSH QHDRH IWWDRI HDQQ HTGHR capital-investissement Schroder Ventures afin de se re- DE DIETRICH...... STDSH PERNOD-RICARD...... ERICSSON # ......

± ± ± TWDVH RSUDVT HDIR HIGHU IUW IUUDRH IITQDTU HDVW HWGHT RVDWH RVDPW QITDUT IDPS HIGHW

centrer sur la production audiovisuelle. DEVEAUX(LY)# ...... TWDWH PEUGEOT...... FORD MOTOR # ......

± ± ± ISDPH WWDUI HDPT IVGHT ITPDUH ITIDTH IHTHDHQ HDTV HIGHU IIHDTH IHWDIH UISDTS IDQT PSGIH DEV.R.N-P.CAL LI...... ISDPR PINAULT-PRINT.RE...... GENERAL ELECT. #......

C ± IQPDVH VUIDII IDST PHGHW IIT IITDVH UTTDIT HDTW PVGHT SUDWS FFFF FFFF FFFF IHGHW DEXIA FRANCE ...... IQRDWH PLASTIC OMN.(LY) ...... GENERAL MOTORS # .....

± ± TDHS QWDTW FFFF PHGHT UWDWH UWDTH SPPDIR HDQV IRGHT WDSH WDRH TIDTT IDHS IHGIP DMC (DOLLFUS MI)...... TDHS PRIMAGAZ...... HITACHI #......

C

± ± PQDUH ISSDRT IDTQ IPGHU VWU VWT SVUUDQU HDII IHGHT WWDVH WVDWS TRWDHU HDVS IHGHW

RE`GLEMENT MENSUEL DYNACTION...... PQDQP PROMODES...... I.B.M # ......

C C C

TSDWH RQPDPV HDTI QHGHT PQQDPH PQU ISSRDTP IDTQ HUGHU TR TUDIH RRHDIS RDVR IQGII

______EIFFAGE ...... TSDSH PUBLICIS #...... ITO YOKADO #......

± ± ISRDUH IHIRDUU HDSV IVGHT IVDPH IVDHU IIVDSQ HDUI ISGHW IV IV IIVDHU FFFF QIGIP ELF AQUITAINE ...... ISSDTH REMY COINTREAU...... MATSUSHITA #......

C C ± RUDTH QIPDPR HDRP HUGHT SI RWDWV QPUDVS P HPGHU QVDVH RH PTPDQV QDHW ISGHW ERAMET ...... RUDRH RENAULT ...... MC DONALD’S #......

wi‚g‚ihs PH yg„yf‚i Cours releve´sa` 09 h 50

± ± ± IHRDWH TVVDIH HDSU IQGHU UW UVDTS SISDWI HDRR HIGHU TWDVH TW RSPDTI IDIS HIGIH ERIDANIA BEGHIN...... IHSDSH REXEL...... MERCK AND CO # ......

C C C

PVS IVTWDRV HDIV HIGHT IUDUS IUDVS IIUDHW HDST QHGHT TDTR TDTU RQDUS HDRS QIGIP ESSILOR INTL ...... PVRDSH RHODIA ...... MITSUBISHI CORP...... viquid—tion X PP o™to˜re

C ± QHQ IWVUDSS IDTP HIGHT SH SHDIH QPVDTQ HDPH HQGHT IHTDPH FFFF FFFF FFFF ISGIH ESSILOR INTL.ADP...... QHV RHONE POULENC A...... MORGAN J.P. # ......

C UW SIVDPI HDSI QHGHT QDPS QDPS PIDQP FFFF PSGHT IIDIS FFFF FFFF FFFF PWGHT ESSO...... UVDTH ROCHETTE (LA) ...... NIPP. MEATPACKER......

C ± STH QTUQDQT IDPQ IVGIP TIDPH TIDPH RHIDRS FFFF IHGHS PVDPH PVDSR IVUDPI IDPI IPGIH EURAFRANCE...... STU ROYAL CANIN...... PHILIP MORRIS # ......

C Paiement ± IDQH VDSQ IDSP QHGHW IVSH IVSH IPIQSDPH FFFF HWGHU WH WIDWS THQDIS PDIU ITGHV

Pre´ce´dent Cours Cours % Var. EURO DISNEY...... IDQP RUE IMPERIALE (L...... PROCTER GAMBLE ......

dernier C C France f C IDPV VDRH IDSW FFFF RH RHDIH PTQDHR HDPS PPGHT IU IUDIH IIPDIU HDSW QIGIP

en ¤uros en ¤uros en francs veille EUROTUNNEL...... IDPT SADE (NY) ...... SEGA ENTERPRISES ......

coupon (1)

C ± UH RSWDIU IDUR HVGHU PUW PUT IVIHDRR IDHV FFFF SPDVH SPDVH QRTDQS FFFF HVGIH FACOM SA...... TVDVH SAGEM S.A...... SCHLUMBERGER #......

C ± ± IRT WSUDUH HDTP QHGHU SSDWH SSDWH QTTDTV FFFF HTGHS ITPDSH ITIDTH IHTHDHQ HDSS PVGHT IQU IQS VVSDSR IDRT QIGIP B.N.P. (T.P)...... IRSDIH FAURECIA ...... SAINT-GOBAIN...... SONY CORP. #......

C C ± ± IRS WSIDIR HDHU PPGIH IHWDSH IHW UIRDWW HDRT HPGHT UUDSH UU SHSDHW HDTS HSGHV IR IRDHI WIDWH HDHU IHGIP CR.LYONNAIS(TP) ...... IRRDWH FIMALAC SA...... SALVEPAR (NY) ...... SUMITOMO BANK #......

C C QVHDSH PRWSDWP HDRH PRGIH PIDTV PIDTV IRPDPI FFFF HPGHU RHDTH RIDPW PUHDVR IDUH FFFF RENAULT (T.P.)...... QUW FINEXTEL...... SANOFI SYNTHELAB......

C IUQDVH IIRHDHS FFFF ISGHU VSDSH VT STRDIP HDSV ISGHT UPDRH UPDRH RURDWI FFFF PIGHR SAINT GOBAIN(T.P...... IUQDVH FIVES-LILLE...... SAUPIQUET (NS) ......

C

± FFFF FFFF FFFF HPGHV IPVDWH IPW VRTDIV HDHV HIGHU TUDRH TTDUS RQUDVS HDWT IIGHT

THOMSON S.A (T.P ...... IRPDVH FONC.LYON.# ...... SCHNEIDER ELECTR...... ABRE´VIATIONS

C ± ± PHQDWH IQQUDSH HDPW IRGHT VSDUH VRDUS SSSDWP IDII IUGHT RQDQH RQDQS PVRDQT HDIP HPGHT

ACCOR ...... PHRDSH FRANCE TELECOM...... SCOR......

B = Bordeaux; Li = Lille ; Ly = Lyon ; M = Marseille; Ny = Nancy; Ns = Nantes.

C ± PIDHT IQVDIR IDHI FFFF UHW FFFF FFFF FFFF PIGHU TIDUH TIDHS RHHDRT IDHS IIGHT AEROSPATIALE MAT ...... PHDVS FROMAGERIES BEL...... S.E.B......

± ± SIDRS QQUDRW IDHT HVGHT IQUDUH IQUDUH WHQDPS FFFF IHGHT SRDSH SQDUH QSPDPS IDRU HIGHT AGF ...... SP GALERIES LAFAYET ...... SEITA...... SYMBOLES

± ± ISDVT IHRDHQ I HTGHU UQDSH UQDSH RVPDIQ FFFF PVGHS IPDVH IPDTS VPDWV IDIU IPGHU

AIR FRANCE GPE N ...... ITDHP GASCOGNE...... SELECTIBANQUE...... 1 ou 2 = cate´gories de cotation - sans indication cate´gorie 3 ; a coupon

C ± ± IQWDRH WIRDRH IDIQ IWGHS TI SVDSH QVQDUQ RDIH HTGHS RPDWH RQDQH PVRDHQ HDWQ IRGHT

AIR LIQUIDE ...... IRI GAUMONT #...... SGE...... de´tache´; b droit de´tache´; # contrat d’animation ; o = offert ;

C C ± IQQDTH VUTDQT HDTV QHGHT RUDQS RUDQH QIHDPU HDII HIGHU WU WUDRS TQWDPQ HDRT HRGHT

ALCATEL ...... IQPDUH GAZ ET EAUX ...... SIDEL...... d = demande´; x offre re´duite ; y demande re´duite; d cours pre´ce´dent.

C ±

QHDVH PHPDHQ PDSQ HIGIH IIRDWH IISDIH USSDHI HDIU HPGHU ISUDVH ISUDVH IHQSDIH FFFF HIGHU

ALSTOM...... QIDTH GECINA...... SILIC CA ...... `

C C ± DERNIERE COLONNE RM (1) : QIQDVH PHSVDQW IDPQ PWGHW SPDIS SPDSS QRRDUI HDUU IPGHU VIDSH VIDQH SQQDPW HDPS PWGHT ALTRAN TECHNO. #...... QIH GEOPHYSIQUE ...... SIMCO......

C C IISDSH USUDTQ FFFF FFFF PTDVH PUDTH IVIDHR PDWW QHGHT PQIDPH PQIDQH ISIUDPQ HDHR PRGHV ATOS CA...... IISDSH GRANDVISION ...... S.I.T.A ...... Lundi date´ mardi : % variation 31/12 ; Mardi date´ mercredi : montant du

± IPHDWH UWQDHS HDTT IHGHS IRH IRH WIVDQR FFFF IHGHP IS IS WVDQW FFFF PHGHW AXA...... IPIDUH GROUPE ANDRE S.A ...... SKIS ROSSIGNOL...... coupon en euros ; Mercredi date´ jeudi : paiement dernier coupon ;

C C ± IPR VIQDQW HDVI ISGHU QPDPS QPDQH PIIDVU HDIT HIGHU IWTDWH IWSDWH IPVSDHP HDSI ITGHT BAIL INVESTIS...... IPQ GR.ZANNIER (LY) ...... SOCIETE GENERALE...... Jeudi date´ vendredi : compensation ; Vendredi date´ samedi : nominal.

C C C IIV UURDHQ HDVS QIGHS WQ WSDRH TPSDUV PDSV QHGHT IRW IRWDVH WVPDTP HDSR HRGHQ BAZAR HOT. VILLE ...... IIU GROUPE GTM ...... SODEXHO ALLIANCE......

@€u˜li™iteÂA

IIIDSI FFFF TDTS RQDTP FFFF QRDRH PPSDTS FFFF GROUPE D #...... IU CLAYEUX (LY)...... d I.C.C.#...... d

± RQIDTP IDSH QW PSSDVP FFFF SPDIH QRIDUS FFFF GUILLEMOT #...... TSDVH CNIM CA#...... IMMOB.BATIBA....

PDWS FFFF SRDHS QSRDSR FFFF VDQT SRDVR FFFF NOUVEAU GUYANOR ACTI .... HDRS COFITEM-COFI ....d IMS(INT.META .....d

± RWPDTP PDQR UHDSH RTPDRS FFFF QSDSH PQPDVT FFFF HF COMPANY...... USDIH CIE FIN.ST-H ...... d INFO REALITE......

± ±

PWVDRT PDTU ISR IHIHDIU HDTS PDTH IUDHS FFFF

´ HIGH CO...... RSDSH C.A. PARIS I...... INT. COMPUTE ....d C C ± PHTDTQ RDSP SH QPUDWV HDUU PIVDUH IRQRDSV PDRR

MARCHE HOLOGRAM IND .. QIDSH C.A.ILLE & V...... JET MULTIMED....

C C QRDII R SP QRIDIH FFFF IHWDQH UITDWT HDPV IGE + XAO...... SDPH C.A.LOIRE AT ...... d LATECOERE #......

± RQDWS IDRU RVDUV QIWDWV FFFF WS TPQDIT FFFF

ILOG # ...... TDUH C.A.MORBIHAN.... L.D.C......

we‚hs IW yg„yf‚i

C ± PSDWI IHDPQ VRDUH SSSDTH HDVQ TDUH RQDWS FFFF IMECOM GROUP .. QDWS C.A.DU NORD# .... LECTRA SYST......

C

± IPIDQS HDSR TUDQH RRIDRT FFFF PSDUW ITWDIU IDWR

INFOSOURCES...... IVDSH C.A. OISE CC ...... d LEON BRUXELL ....

 le™tionF

ne se Cours releve´sa` 17 h 35

± ± IUHDSS HDSU IHPDSH TUPDQT FFFF ISDUR IHQDPS HDHT INFOTEL #...... PT C.A.PAS CAL...... LOUIS DREYFU.....

± IWSDVH FFFF UVDVH SITDVW FFFF PIDRV IRHDWH HDHS INTERCALL # ...... PWDVS C.A.TOULOUSE.....d LVL MEDICAL......

Cours Cours % Var. C ± IISDRS QDVQ TUDQH RRIDRT FFFF PRP ISVUDRP HDVQ

LEXIBOOK #...... IUDTH CRCAM TOUR.P...d M6-METROPOLE ..

Valeurs f en ¤uros en francs veille

± ± RWDPH IDQP RPDIP PUTDPW FFFF PDIH IQDUV PDQQ JOLIEZ-REGOL...... UDSH CROMETAL ...... d MEDASYS DIGI.....

C VHDTV FFFF HDIV IDIV FFFF PDPI IRDSH FFFF RW QPIDRP HDVP ADL PARTNER...... IPDQH JOLIEZ-REGOL...... d DAPTA-MALLIN ...d MANITOU #......

C C ± TRDWR IDSR UDHW RTDSI HDIR TIDQS RHPDRQ FFFF SR QSRDPP HDWQ AB SOFT...... WDWH LACIE GROUP...... GROUPE J.C.D...... MANUTAN INTE...

± ± ± UQDVH TDPS PHDIH IQIDVS HDSH IPH UVUDIS RDUT IHHDUH TTHDSS FFFF ALPHAMEDIA...... IIDPS MEDIDEP #...... DAUPHIN...... MARC ORIAN ...... d

± ± PHDQQ IDSW RDVT QIDVV FFFF QWDVH PTIDHU FFFF SHDSS QQIDSW IDVR ALPHA MOS ...... QDIH MILLE AMIS #...... d DECAN GROUPE..d MARIONNAUD P..

C ± ± VTWDVH HDUS UDVH SIDIT IDVW VV SUUDPR FFFF QTDWH PRPDHS PDTR ALTAMIR & CI...... IQPDTH MONDIAL PECH ... DU PAREIL AU .....d MECATHERM # ....

± ± ± IIDRV PDUV UDPS RUDST RDTI RQDUH PVTDTS S QPDTH PIQDVR FFFF APPLIGENE ON .... IDUS NATUREX...... ENTRELEC CB...... MGI COUTIER ...... d

± ± WDIV FFFF SWDSH QWHDPW HDTU IHH TSSDWT FFFF IQH VSPDUR HDQI ASTRA ...... IDRH OLITEC ...... ENTREPRISE I...... MICHEL THIER.....

C ± QRDHR UDHI HDTV RDRT FFFF QPDVW PISDUR HDQQ IIDSH USDRR FFFF ATN...... SDIW OXIS INTL RG...... ETAM DEVELOP... NAF-NAF # ...... d

C C C ± SIVDPI PDTH PIDUH IRPDQR QDVQ IPSDWH VPSDVS HDHV PWDTH IWRDIT IDQU AVENIR TELEC...... UW PERFECT TECH..... EUROPEENNE C... ALES GPE EX......

C ± QUUDVQ HDSP VDQH SRDRR FFFF RUDWH QIRDPH IDWI TWDIH RSQDPU FFFF BELVEDERE...... SUDTH PHONE SYS.NE..... EUROP.EXTINC .... POCHET ...... d

± ± ± UWDWT FFFF ISDWS IHRDTQ HDWQ RWDTH QPSDQS IDSW UQDWS RVSDHV HDHU BIODOME #...... IPDIW PICOGIGA...... EXEL INDUSTR .... RADIALL #......

C C C C PVSDQR HDVI IIWDWH UVTDRW QDQT QRDPH PPRDQR UDPR TV RRTDHS IDIP BVRP EX DT S...... RQDSH PROSODIE # ...... EXPAND S.A...... RALLYE(CATHI......

± ± RTDWU UDHI QPDSH PIQDIW PDWT IRP WQIDRT FFFF RPDRT PUVDSP FFFF CAC SYSTEMES .... UDIT PROLOGUE SOF.... FACTOREM...... d REYNOLDS...... d

C C IHRDVW TDTU QDWQ PSDUV PDHV IPDVH VQDWT FFFF PQ ISHDVU FFFF CEREP ...... ISDWW QUANTEL ...... FAIVELEY #...... d RUBIS #......

C QDWR FFFF RS PWSDIV FFFF SDHQ QPDWW FFFF IIR URUDUW IDUW CHEMUNEX #...... HDTH R2I SANTE ...... FINACOR ...... d SABATE SA #......

± ± PPTDQI SDWW QVDSU PSQ IDIH IHH TSSDWT FFFF TVDPH RRUDQT FFFF COIL...... QRDSH RADOUX INTL ...... FINATIS(EX.L...... d SEGUIN MOREA...

C ± ± ITPDHP HDRH IVDVS IPQDTS IHDHP IVWDIH IPRHDRI FFFF IQS VVSDSR HDTH CRYO INTERAC .... PRDUH RECIF #...... FININFO ...... d SIDERGIE ......

C C ± PHWDWI FFFF PQDSH ISRDIS PDIU RI PTVDWR PDQV PU IUUDII IDVI CYBER PRES.P...... QP REPONSE #...... FLO (GROUPE)..... SIPAREX (LY) ......

C C C ± SSDRW HDRU W SWDHR PDPU TQDQH RISDPP HDIT SV QVHDRT HDHW PHDII IQIDWI FFFF CYRANO # ...... VDRT REGINA RUBEN.... ARKOPHARMA #... FOCAL (GROUP.... SOCAMEL-RESC....d

C C

±

VPDWV HDRH IWDRW IPUDVS HDWV WQDSH TIQDQP FFFF UWDPH SIWDSP HDIQ UDRS RVDVU FFFF

DESK # ...... IPDTS SAVEURS DE F ...... SECOND ASSUR.BQ.POP ..... FRAIKIN 2# ...... SPORT ELEC S...... d

C ± VDRT FFFF IQ VSDPU IDST QIDPH PHRDTT FFFF RIDVW PURDUV HDHP IUDSH IIRDUW FFFF DESK BS 98 ...... d IDPW SILICOMP # ...... ASSYSTEM # ...... GAUTIER FRAN.... STALLERGENES....d

± ± ______THDQS QDIT IHVDVH UIQDTV FFFF PII IQVRDHU HDVH IDPS VDPH FFFF RU QHVDQH FFFF DMS # ...... WDPH SERP RECYCLA .....d BENETEAU CA# .... GEL 2000 ...... d STEF-TFE #......

C

±

RHDTH RDHQ RIDIH PTWDTH QDPU SDRW QTDHI FFFF QUDVH PRUDWS FFFF IDTW IIDHW FFFF

DURAND ALLIZ.... TDIW SOI TEC SILI ...... ´ BISC. GARDEI...... d GENERALE LOC ...d SUPERVOX (B) ...... d

C C C ± ± HDHR HDPS PDIH SVIDIV HDII PQDIH ISIDSQ ST QTUDQR QDPV SWDPH QVVDQQ ST QTUDQR DURAN DUBOI..... VVDTH STACI #...... MARCHE BOIRON (LY)#...... GEODIS...... SYLEA......

TITDPU FFFF HDUH RDSW FFFF QH IWTDUW FFFF HDST QDTU FFFF IQDUH VWDVU FFFF DURAN DUBOIS...d WQDWS STELAX ...... BOISSET (LY) ...... d G.E.P PASQUI...... d TOUPARGEL (L.....d

C C C ± ± WIDSI HDPI IRDWH WUDUR HDTV WWDHS TRWDUQ HDHS PPDSQ IRUDUW PDHR SRDWS QTHDRS IDUT EFFIK #...... IQDWS SYNELEC #...... BOIZEL CHANO.... GFI INDUSTRI ..... TRANSICIEL #......

wi‚g‚ihs PH yg„yf‚i

C C C PHTDTQ IDTV P IQDIP FFFF ITDUI IHWDTI FFFF UVDVH SITDVW S SUDTS QUVDIT HDWT ESKER ...... QIDSH LA TETE D.L...... BONDUELLE...... GFI INFORMAT.... TRIGANO ......

C C C

RRQDIH IDSV PUDSH IVHDQW IDVS TDQH RIDQQ FFFF TQ RIQDPS FFFF IQWDWH WIUDTV IDUS

EUROFINS SCI...... TUDSS THERMATECH I.... Une se´lection. Cours releve´sa` 09 h 50 BOURGEOIS (L .....d GO SPORT ...... d UBI SOFT ENT......

C C ± ± SRDVR UDII IPPDWH VHTDIU IDSU TQDSS RITDVT IDQP PR ISUDRQ FFFF PQDWW ISUDQT QDQT EURO.CARGO S .... VDQT TITUS INTERA ...... BRICE...... GPRI FINANCI .....d VIEL ET CIE ......

C ± URUDIR QDSS IHIDVH TTUDUT FFFF SV QVHDRT FFFF SQWWDSH QSRIVDRH FFFF UVDWH SIUDSS HDIQ EUROPSTAT #...... IIQDWH TITUS INTER...... d BRICORAMA # ...... GRAND MARNIE..d VILMOR.CLAUS ....

Cours Cours % Var. C C ± ± VIDWW HDRH PV IVQDTU QDRS WIDQH SWVDVW QDTW SS QTHDUV FFFF SUDQS QUTDIW HDHW

FABMASTER # ...... IPDSH TRANSGENE # ...... BRIOCHE PASQ .... GROUPE BOURB..d VIRBAC......

Valeurs f en ¤uros en francs veille

C C ± ± ± STVDHT PDUH IRDSH WSDII PDHQ UIDRH RTVDQS UDQU PQDIH ISIDSQ PDIP WR TITDTH HDWU FI SYSTEM #...... VTDTH TR SERVICES...... SOLERI ...... GUERBET S.A...... WALTER #......

C C STDUR PDQU UDRT RVDWQ HDIQ RR PVVDTP FFFF QP PHWDWI FFFF PV IVQDTU FFFF QTDSH PQWDRP FFFF FLOREANE MED... VDTS V CON TELEC...... ADA...... d CDA-CIE DES...... GUY DEGRENNE.. AFIBEL ...... d

± QPIDRP FFFF UDWW SPDRI SDQQ IHHDPH TSUDPU FFFF RVDSH QIVDIR FFFF SSDIH QTIDRQ FFFF QUDVS PRVDPV FFFF GENERIX # ...... RW WESTERN TELE .... AIGLE # ...... CEGEDIM #...... d GUYOMARC H N..d ARFEO (NS)# ...... d

C C C ± IHSDWR PDHW UUDPH SHTDRH IDSV IHI TTPDSP HDWH IHQ TUSDTR HDWT QVDSH PSPDSR FFFF GENESYS # ...... ITDIS ...... ALGECO #...... CERG-FINANCE.... HERMES INTL...... ALAIN MANOUK...

C C ± IUQDIU SDPI IHVDSH UIIDUI QDHR RUDPS QHWDWR IDTI IITDSH UTRDIW FFFF VHDIH SPSDRP FFFF GENSET...... PTDRH ...... APRIL S.A.#( ...... CGBI...... HYPARLO #(LY ..... BQUE TARNEAU...d

´ ´ ` PTQDQU IWGIH IVRDVU IPIPDTU PHGIH ITTDRW IHWPDIH IWGIH QVVVWDQP PSSHWUDPP IWGIH ECUR. CAPITALISATION C.... RHDIS MONE ASSOCIATIONS...... ACTILION PRUDENCE C *.... POSTE PREMIERE 1 AN......

´ ` RRDWQ PWRDUP IWGIH VPRUDTU SRIHIDIU IWGIH IWWDUI IQIHDHI PHGIH IHUHDSP IWGIH ECUR. DYNAMIQUE+ DPEA UNIVAR C ...... ACTILION PRUDENCE D * ... ITQDPH POSTE PREMIERE 2-3......

´ ´ RQDQS PVRDQT IWGIH UUWDQT SIIPDPU IWGIH IVPDVI IIWWDIS PHGIH SWPDQW IWGIH

SICAV ECUR. ENERGIE D PEA...... UNIVAR D...... LION ACTION EURO ...... WHDQI REVENUS TRIMESTR. D ......

´ VWIVRDVQ IWGIH IQSWTDIR ´ ITSDWU IHVVDTW IWGIH QUDPS PRRDQR IWGIH SWSDQS IWGIH ECUR. EXPANSION C...... UNIVERS-OBLIGATIONS ...... LION PEA EURO...... WHDUT THESORA C ......

´ PSTDPV IWGIH QWDHU ´ WQVDIS IWGIH

ECUR. EXPANSIONPLUS C.... Fonds communs de placements THESORA D...... IRQDHP

´ QQTDVQ IWGIH SIDQS ´ PVTHWRDRT IWGIH

ECUR. INVESTIS. D PEA...... TRESORYS C...... RQTIRDVP

IVSPDSS IRGIH

FCP ´ ´ INDOCAM VAL. RESTR...... PVPDRP PHWDPR IQUPDSP IWGIH PQRIDHR IWGIH

EC. MONET.C/10 30/11/98...... SOLSTICE D...... QSTDVW

PURDSV ISGIH

´ ´ MASTER ACTIONS ...... RIDVT IVVDUU IPQVDPS IWGIH IQTDSU IWGIH

EC. MONET.D/10 30/11/98...... CM EURO PEA...... PHDVP

IVHDPT ISGIH PUDRV Fonds communs de placements

´ MASTER OBLIGATIONS ...... ITHDUP IHSRDPS IWGIH ne se le™tionF TSWDWT IWGIH

Cours de cloˆ ture le 19 octobre ECUR. OBLIG. INTERNAT. C. CM OBLIG. LONG TERME.... IHHDTI

VIDTV SQSDUW IWGIH

IPUDUV IVGIH

´ OPTALIS DYNAMIQ. C ...... IWDRV POSTE EUROPE C...... PUUDWW IVPQDRW IWGIH WVRDPH IWGIH

ECUR. TRIMESTRIEL D...... CM OBLIG. COURT TERME .. ISHDHR

UWDHS SIVDSQ IWGIH

IPRDRR IVGIH

´ OPTALIS DYNAMIQ. D...... IVDWU POSTE EUROPE D ...... PVDQS IVSDWT IWGIH IWWUDSW IWGIH

e EPARCOURT-SICAV D...... CM OBLIG. MOYEN TERME . QHRDSQ `

IIQVDSR IWGIH

´ IUQDSU IPHDSH IVGIH Valeurs unitaires Date IVDQU

´ ´ OPTALIS EQUILIB. C ...... POSTE PREMIERE 8 ANS C... IQTUVDPI IWGIH

Emetteurs f PHVSDPQ

IHSTDWR IWGIH

¤ ee GEOPTIM C ...... CM OBLIG. QUATRE...... ITIDIQ ` IHWWDRS IWGIH

´ ITUDTI IIRDWP IVGIH

uros francs cours OPTALIS EQUILIB. D...... IUDSP POSTE PREMIERE 8 ANS D...

QITUDSS IWGIH HORIZON C...... RVPDVW

IIRDWW IVGIH

´ ´ OPTALIS EXPANSION C ...... IUDSQ LCF E. DE ROTHSCHILD BANQUE WWDSU IWGIH

AGIPI PREVOYANCE ECUR. D...... ISDIV SG ASSET MANAGEMENT

IIRDSQ IVGIH OPTALIS EXPANSION D...... IUDRT

SPPDTU IVGIH

Fonds communs de placements ASIE 2000...... UWDTV Serveur vocal : ITRDTS IWGIH

PSDIH ´ ´ ´ IIHDQQ IVGIH

AGIPI AMBITION (AXA) ...... OPTALIS SERENITE C...... ITDVP

´ PIIRTDIS IVGIH

´ ´ SAINT-HONORE CAPITAL .... QPPQDUI 08 36 68 36 62 (2,23 F/mn) QSDRV PQPDUQ IWGIH ITQDTT IWGIH

PRDWS ´ ´ ´

IHQDHS IVGIH

AGIPI ACTIONS (AXA)...... ECUR. EQUILIBRE C ...... OPTALIS SERENITE D ...... ISDUI

´ ´ RHRDUW IVGIH

´ ST-HONORE MAR. EMER. .... TIDUI QPDQH PIIDVU IWGIH ISTDPW IHPSDPH IWGIH

SIVDSQ IWGIH

ECUR. PRUDENCE C...... PACTE SOL. LOGEM...... UWDHS CADENCE 1 D......

´ UTVDVS IVGIH

´ ´ ST-HONORE PACIFIQUE ...... IIUDPI QWDWU PTPDIW IWGIH IHPSDQW IWGIH

ECUR. VITALITE C...... ISTDQP SQQDVP IWGIH

3615 BNP PACTE VERT T. MONDE...... VIDQV CADENCE 2 D......

´ ´ IWITDSI IVGIH

ST-HONORE VIE SANTE ...... PWPDIU

IHIQDWV IWGIH CADENCE 3 D...... ISRDSV

IIIDQT UQHDRU IWGIH

QPWDQT IWGIH

BNP ACTIONS EURO...... CRE´DIT AGRICOLE CIC BANQUES INTEROBLIG C ...... SHDPI

IHIPDVH IWGIH ISRDRH ´ RWWDRS IWGIH

BNP ACTIONS FRANCE...... LEGAL & GENERAL BANK INTERSELECTION FR. D...... UTDIR

08 36 68 56 55 (2,23 F/mn)

TVIDVH IWGIH IHQDWR ´ ´ PPHDRU IWGIH IUWDSS IIUUDUU IWGIH BNP ACT. MIDCAP EURO..... FRANCIC...... QQDTI SELECT DEFENSIF C......

´ RHDUR PTUDPR IWGIH PSPDSR IWGIH

QVDSH ´ IWWDIS IWGIH PQIDHR ISISDSP IWGIH ATOUT AMERIQUE ...... QHDQT ´ IWPWDQH IWGIH

BNP ACT. MIDCAP FR...... FRANCIC PIERRE...... SECURITAUX ...... PWRDIP SELECT DYNAMIQUE C ......

PHDVP IQTDSU IWGIH

IIIHDIR IWGIH

ITWDPR ´ ´ IHSIDIU IWGIH ATOUT ASIE...... ´ ITHDPS QIRDSQ IWGIH BNP ACTIONS MONDE...... RUDWS ´ IPUSDTR IVGIH

EUROPE REGIONS...... STRATEGIE IND. EUROPE .... IWRDRU SELECT EQUILIBRE 2......

QQTDHQ PPHRDPI IWGIH

IPHPDTQ IWGIH

IVQDQR ´ IHQIDQT IWGIH BNP ACTIONS PEA EURO..... ATOUT CROISSANCE...... ´ ISUDPQ PHUSDPS IVGIH

STRATEGIE RENDEMENT .... QITDQU SELECT PEA 3......

IWSUDQI IWGIH ´ PWVDQW PVDPP IVSDII IWGIH PUVUDWS IWGIH

BNP EP. PATRIMOINE...... ATOUT FONCIER...... CIC PARIS SG FRANCE OPPORT. C...... RPSDHP

IPPUDQT IWGIH ´ IVUDII PHSDIP IWGIH QIDPU ATOUT FRANCE EUROPE .....

PTPIDHI IWGIH

BNP EPARGNE RETRAITE .... Sicav Info Poste : SG FRANCE OPPORT. D ...... QWWDSU

PWTDVP IWGIH

´ RSDPS ISIQHDVW IWGIH

PQHTDTW ATOUT FRANCE MONDE...... QIIWDRU IWGIH BNP MONE COURT TERME . RUSDST IHWVDTT IWGIH

ASSOCIC ...... ITUDRW 08 36 68 50 10 (2,23 F/mn) SOGENFRANCE C......

IPTQDSU IWGIH

´ IWPDTQ

SUQPDTI IWGIH

VUQDWQ ATOUT FUTUR C ...... PVPHDSS IWGIH

BNP MONETAIRE C...... RPWDWW SWWDRV IWGIH

AURECIC...... WIDQW ´ SOGENFRANCE D...... ISTDQI IWGIH

AMPLITUDE AMERIQUE C ... PQDVQ

IIUIDUR IWGIH

´ IUVDTQ SPUTDTS IWGIH

VHRDRP ATOUT FUTUR D...... TTPDUV IWGIH

BNP MONETAIRE D ...... IHIDHR

PHUSDIW IWGIH

CAPITAL AVENIR...... QITDQT ´ SOGEOBLIG C...... ISRDWR IWGIH

´ AMPLITUDE AMERIQUE D... PQDTP TPVDSR IWGIH

´ WSDVP VQRHQDRP IWGIH

IPUIRDUU ATOUT SELECTION ...... ´ PVWDHI IWGIH BNP MONE PLACEMENT C.. RRDHT

PHQDQS IWGIH

CICAMONDE...... QI SOGEPARGNE D......

PPRDPI IWGIH

AMPLITUDE EUROPE C...... QRDIV

PHTWDIS IWGIH

´ QISDRR

UTPQSDRS IWGIH IITPPDHP COEXIS ......

ISSPDHT IWGIH

BNP MONE PLACEMENT D.. PQTDTI

RVIDVU IWGIH

CONVERTICIC...... UQDRT SOGEPEA EUROPE......

PIWDHP IWGIH

` AMPLITUDE EUROPE D ...... QQDQW PUIQDQU IWGIH

´ ´ ´ RIQDTS

IITWVDPI IWGIH

IUVQDQV DIEZE ......

RIWDTV IWGIH

BNP MONE SECURITE ...... TQDWV

SPIQDWR IWGIH

EPARCIC ...... UWRDVT SOGINTER C......

ISIQDIT IWGIH

AMPLITUDE MONDE C...... PQHDTV

QRRPDHU IWGIH

´ ´ SPRDUR WRRHRQDRV IWGIH

BNP MONE TRESORIE ...... IRQWIVDSH EURODYN......

PUHWDSH IWGIH

EUROCIC LEADERS...... RIQDHT

IQVTDHR IWGIH

AMPLITUDE MONDE D ...... PIIDQH Fonds communs de placements

IHWDPI UITDQU IVGIH

IHVPDUW IWGIH

BNP OBLIG. CT ...... ITSDHU INDICIA EUROLAND......

WSQVDUQ IWGIH

MENSUELCIC...... IRSRDIU ´ ISDTT IHPDUP IVGIH ISPDIP IWGIH

AMPLITUDE PACIFIQUE C ... PQDIW DECLIC ACTIONS EURO......

QWVDVQ PTITDIS IVGIH

PPPDQU IWGIH

BNP OBLIG. LT...... QQDWH INDICIA FRANCE......

RPPHDPQ IWGIH

OBLICIC MONDIAL...... TRQDQU ´ RWDSV QPSDPP IVGIH IRWDWS IWGIH

AMPLITUDE PACIFIQUE D... PPDVT DECLIC ACTIONS FRANC .....

PRPDIS ISVVDRH IWGIH

IISIDUW IWGIH

BNP OBLIG. MONDE...... IUSDSW INDOCAM CONVERT. C......

IIRHDQP IWGIH

OBLICIC Re´GIONS ...... IUQDVR ´ PSHDTR IVGIH ´ QVDPI

PVHDSS IWGIH

ELANCIEL FRANCE D PEA.... RPDUU DECLIC ACTIONS INTER......

PIRDHU IRHRDPI IWGIH

WIVDIR IWGIH

BNP OBLIG. MT C...... IQWDWU INDOCAM CONVERT. D ......

ISVDVI IWGIH

RENTACIC...... PRDPI ´ QRPDUR IVGIH

´ SPDPS TWH IWGIH

ELANCIEL EURO D PEA...... IHSDIW DECLIC BOURSE PEA ......

IUHTDTR IIIWRDVP IVGIH

VURDIQ IWGIH

BNP OBLIG. MT D...... IQQDPT INDOCAM EUR. NOUV......

PQWVDQV IWGIH

SECURICIC...... QTSDTQ ´ ´ IHPDUP IVGIH

´ ISDTT PHTDVW IWGIH

EMERGENCE E.POST.D PEA. QIDSR DECLIC BOURSE EQUILIBRE

IUTDUI IISWDIR IWGIH

IHTTDHT IWGIH

BNP OBLIG. REVENUS ...... ITPDSP INDOCAM HOR. EUR. C ......

PITUDRV IWGIH

SECURICIC D ...... QQHDRQ ´ IIPDST IVGIH

´ IUDIT TWRDRT IWGIH

GEOBILYS C ...... IHSDVU DECLIC OBLIG. EUROPE...... ISSDWU IHPQDIH IWGIH

IHWIDRS IWGIH

ITTDQW INDOCAM HOR. EUR. D......

BNP OBLIG. SPREADS...... ´ IQPDVQ IVGIH

´ PHDPS TRTDHS IWGIH

GEOBILYS D...... WVDRW DECLIC PEA EUROPE ...... WRTDIS IWGIH

´ IRRDPR IIVUWDQV IWGIH

IVII INDOCAM MULTI OBLIG......

BNP OBLIG. TRESOR...... ´ TTDRR RQSDVP IVGIH

IPSDPP IWGIH

INTENSYS C...... IWDHW DECLIC SOGENFR. TEMPO .. QRDQI PPSDHT IVGIH

VWVDPU IWGIH

BNP SECT. IMMOBILIER ...... IQTDWR INDOCAM ORIENT C......

IIIDUI IWGIH

INTENSYS D...... IUDHQ ...... PHHDUP IVGIH

INDOCAM ORIENT D ...... QHDTH

THPHDII IWGIH

www.cdc-assetmanagement.com LION 20000 C/3 11/06/99 ...... WIUDUT

IRQSDSH IWGIH

KALEı¨S DYNAMISME C...... PIVDVR ...... IPIVDII IWGIH

INDOCAM UNIJAPON...... IVSDUH

SRWHDWS IWGIH

LION 20000 D/3 11/06/99 ...... VQUDHW

IRISDPW IWGIH

KALEIS DYNAMISME D ...... PISDUT ...... PHQPDVI IWGIH

INDOCAM STR. 5-7 C ...... QHWDWH

IHTWDHV IWGIH

SICAV 5000 ...... ITPDWV ´ IPSVDIW IWGIH IWIDVI ......

IQWIDRP IWGIH

INDOCAM STR. 5-7 D...... PIPDIP KALEı¨SEQUILIBRE C......

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LIVRET B. INV.D PEA...... IVSDUI MONEDYN ......

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TRILION...... URSDQV ......

PQDWQ ISTDWU IWGIH SVVDRT IWGIH ´ VWDUI LATITUDE C...... PVHRDHP HRGIH

NORD SUD DEVELOP. C...... RPUDRU OBLIFUTUR C......

......

PHDVR IQTDUH IWGIH SPQDQP IWGIH ´ UWDUV Fonds communs de placements LATITUDE D...... PQVSDUV HRGIH

NORD SUD DEVELOP. D ...... QTQDUI OBLIFUTUR D ......

...... IHIDIV TTQDUH IWGIH IVUDVW IPQPDRV IWGIH IQTUDIS IWGIH ORACTION ...... PHVDRP ACTILION DYNAMIQUE C * . OBLITYS D ......

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´ IIQRDWR IWGIH PPTHDTS IRVPVDVW IWGIH ´ ´ IUQDHP TSDPH RPUDTV IWGIH IWUTUDUW IWGIH ECUR. ACT. FUT.D PEA ...... SYNTHESIS...... QHIQDSV ACTILION EQUILIBRE D *.... POSTE GESTION D...... e Hors frais. ee A titre indicatif. * Part div. par 10 au 5/5/99.

´ ´ ` IIHDPU IWGIH SRDWH QTHDIP IWGIH ITRDII IHUTDRW IWGIH TSVUDIS RQPHVDVU IWGIH ECUR. ACTIONS EUROP. C... ITDVI UNIVERS ACTIONS...... ACTILION PEA EQUILIBRE * POSTE PREMIERE SI ...... LeMonde Job: WMQ2110--0025-0 WAS LMQ2110-25 Op.: XX Rev.: 20-10-99 T.: 09:55 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0494 Lcp: 700 CMYK

CARNET LE MONDE / JEUDI 21 OCTOBRE 1999 / 25

DISPARITIONS NOMINATIONS AU CARNET DU « MONDE » – Mme Claude Brette, – Edouard Galant, – Lyon. La Croix-Rousse. née Françoise Pigeaud, son fils, a ALAIN DANAND, fondateur COUR DES COMPTES Naissances Et sa famille, Julien, Romain, Annabelle, M. Fernand SYBELLE, ses petits-enfants, de Sol en si, association de soli- François Ecalle, administra- ont la douleur de faire part du décès de retraité EDF-GDF, Georgette et Raphaël RAPPAPORT, Sa famille, résistant du Vercors, darité envers les enfants atteints teur civil hors classe, et Chris- Betty et Gérard Simon FISBEIN M. Claude BRETTE, Et ses amis, du sida, est mort à Marseille di- tophe Perron, conseiller de ont la joie d’annoncer la naissance de ont le chagrin de faire part du décès de nous a quittés le jeudi 14 octobre 1999. manche 17 octobre des suites de chambre régionale des comptes, survenu le 19 octobre 1999, dans sa cette maladie. Né en 1960 à ont été nommés conseillers réfé- Elsa, soixante-dix-septième année. Irène GALANT, De la part des familles Sybelle, née LEWI, Trivellato, Roudière, Sayd. Oran, juriste de formation, Alain rendaires à la Cour des comptes, le 6 octobre 1999, à Paris, La cérémonie religieuse sera célébrée Danand s’était engagé dans la après avis favorable du premier survenu dans sa quatre-vingt-treizième 29 bis, rue Moxouris, le jeudi 21 octobre, à 14 h 30, en année, le 18 octobre 1999. lutte contre le sida dès 1985, président, Pierre Joxe, par décret chez e 78150 Le Chesnay. Nathalie et Pascal. l’église Saint-Pothin, à Lyon-6 . d’abord comme volontaire, puis publié au Journal officiel daté 18- L’inhumation aura lieu le jeudi comme président-fondateur de 19 octobre. 1 bis, rue Emile-Duclaux, 21 octobre, à 11 heures, au cimetière Sol en si, qu’il a créée en [Né le 21 mars 1958 à Dakar (Sénégal), 75015 Paris. – L’Union internationale des avocats parisien de Bagneux. Anniversaires de décès 1990 avec l’actuelle directrice de François Ecalle, ingénieur des arts et ma- a la grande tristesse de faire part du décès Edouard Galant, – Il y a vingt ans, le 21 octobre 1979, l’association, Myriam Mercy, et nufactures, intègre la direction de la pré- de Coralie et Bernard VOLKER 81, rue du Faubourg-Saint-Jacques, Christian Leborgne. L’associa- vision du ministère de l’économie à sa avec Eglantine et Frédéric 75014 Paris. Bernard d’ANDURAIN. tion compte aujourd’hui 450 vo- sortie de l’ENA (promotion « Louise-Mi- ont la joie d’annoncer la naissance de Monique CONTAMINE-RAYNAUD, lontaires, 70 permanents et sept chel », 1982- 1984), avant de faire sa mo- – Chantal Puel de Lobel, Eugénie, membre du comité de direction, – Le 21 octobre, il y a quatre ans, lieux d’accueil parents-enfants bilité à la Cour des comptes de juin 1988 directeur des travaux- son épouse, dans les régions les plus tou- à juin 1990. Il est chef de bureau de juin publications scientifiques, Christophe Liechty, le 9 octobre 1999. Patrice COLDREY chées par le sida. Dès sa créa- 1990 à janvier 1994 et sous-directeur (fi- ancienne présidente son beau-fils, de la commission de droit bancaire. Me Colette Puel de Lobel, tion, Alain Danand avait donné nances publiques, puis études secto- sa sœur, est mort. une mission claire à Sol en si : rielles) à partir de cette date. François Anniversaires de naissance L’UIA tient à exprimer ici sa profonde Ses alliés et ses amis, « Écouter les familles, Ecalle a écrit la Révolution tertiaire aux ont la tristesse de faire part du rappel à « Odeur du temps brin de bruyère. » – 21 octobre 1999. émotion et adresse ses plus sincères comprendre leur situation, res- Etats-Unis et L’Economie des services]. condoléances à sa famille et à ses proches. Dieu de Sylvie Coldrey-Verlhac. pecter leurs choix en toute confi- [Né le 5 novembre 1958 à Sallanches Pour ma grande sœur, Raymond PUEL de LOBEL, dentialité ». (Haute-Savoie), Christophe Perron in- tègre la chambre régionale des comptes Alice. – Christian Le Borgne, le 15 octobre 1999, dans sa quatre-vingt- – Il y a quatre ans, le 21 octobre 1995, son conjoint, a NATHALIE SARRAUTE, écri- du Nord-Pas-de Calais à sa sortie de unième année. Joyeux anniversaire. L’association Sol En Si (Solidarité vain, est morte mardi 19 octobre l’ENA (promotion « Louise-Michel », Christian FIORAVANTI. Enfants Sida), Les obsèques ont eu lieu ce jour dans la à son domicile parisien. Elle était 1982-1984). Il devient conseiller à la Dix-huit ans, c’est super ! ont l’immense tristesse de faire part du plus stricte intimité. âgée de quatre-vingt-dix-neuf chambre régionale de Midi-Pyrénées décès de Lorraine et sa copine Ines. – Il y a deux ans, le 21 octobre 1997, ans (lire pages 32 et 33). en septembre 1987, puis fait sa mobilité 241, rue du Faubourg-Saint-Honoré, Alain DANAND, 75008 Paris. comme conseiller technique du ministre 25, avenue des Champs, Maurice VERGNAUD de l’économie et des finances du gouver- président fondateur de Sol En Si, 91130 Ris-Orangis. JOURNAL OFFICIEL nement de la République de Djibouti, Jean-Paul, nous quittait. de février 1989 à février 1992. Conseiller survenu à Marseille, dimanche 17 octobre Le Monde se joint à nous pour fêter tes – Cecilia, Fred, Jason et Emmanuel Que tous ceux qui l’ont connu aient une Au Journal officiel daté lundi 18- à la chambre régionale de la Réunion à 1999. soixante ans. ont la douleur de faire part du décès de pensée pour lui. mardi 19 octobre est publié : partir de février 1992, il est détaché en leur père, b Thomson : un arrêté fixant les qualité d’administrateur principal à la Charlotte, Cathy, Barbara, Vivi, Kevin, Son absence pour nous et pour ceux qui Jimmy et Bébé. l’ont connu sera à la mesure de son David STEIN, modalités de transfert au secteur Cour des comptes européenne en sep- engagement dans la lutte contre le sida. Cérémonies religieuses privé d’une participation minori- tembre 1996. Depuis septembre, Chris- artiste peintre, – A l’occasion du premier taire de la société Thomson SA tophe Perron était affecté à la chambre survenu à Bordeaux, le 14 octobre 1999, à – 21 octobre 1938. Un moment de partage sera organisé anniversaire de la mort de au capital de la société Thomson régionale des comptes de Midi-Pyré- lundi 25 octobre, à Paris. l’âge de soixante-quatre ans. Multimédia. nées.] Très cher Christian Le Borgne, M. Léon GEZUNDHAJT, Papounet, – Le président, Le Chaumont 2, une cérémonie religieuse aura lieu au 122, rue du Commandant-Rolland, Le vice-président, Roudoudou, Pinpin et Bart Les enseignants, cimetière parisien de Bagneux, le CARNET DU MONDE se joignent à moi pour te souhaiter un 13008 Marseille. Et tout le personnel de l’Institut vendredi 22 octobre 1999, à 12 heures. TARIFS 99 - TARIF à la ligne joyeux anniversaire. Sol En Si, national des langues et civilisations 72, rue Orfila, orientales (INALCO), DÉCÈS, REMERCIEMENTS, AVIS DE MESSE, Bisous ! 75020 Paris. ont le regret d’annoncer le décès, survenu Cours ANNIVERSAIRES DE DÉCÈS 136 TTC - 20,73 ¤ Tél. : 01-44-62-69-29. le 10 octobre 1999, de TARIF ABONNÉS 118 F TTC - 17,98 ¤ Ton vieux « crapaud ». COURS D’ARABE (Lire ci-contre.) M. Rolf STEIN, Tous niveaux. NAISSANCES, ANNIVERSAIRES, Jour, soir et samedi. – Il y a vingt ans aujourd’hui. professeur de chinois MARIAGES, FIANÇAILLES 520 F TTC - 79,27 ¤ FORFAIT 10 LIGNES de 1949 à 1952 ¤ Toute ligne suppl. : 62 F TTC - 9,45 C’était le plus beau jour de ma vie. Vous pouvez et de tibétain de 1963 à 1967. Inscr. : AFAC, 01-42-72-20-88 THÈSES - ÉTUDIANTS : 83 F TTC - 12,65 ¤ nous transmettre (Le Monde du 15 octobre.) COLLOQUES - CONFÉRENCES : Joyeux anniversaire, vos annonces la veille Nous consulter Yannou. pour le lendemain SOUTENANCES DE THÈSE ట 01.42.17.39.80 + 01.42.17.38.42 – Fax : 01.42.17.21.36 Nos abonnés et nos actionnaires, jusqu’à 17 h bénéficiant d’une réduction sur les Les lignes en capitales grasses sont facturées sur la base de deux lignes. Les Maman et tous ceux qui t’aiment. ¤ lignes en blanc sont obligatoires et facturées. insertions du « Carnet du Monde », 83F TTC - 12,65 la ligne Permanence le samedi sont priés de bien vouloir nous com- jusqu’à 16 heures muniquer leur numéro de référence. Décès Tarif Etudiants 99 – On nous prie d’annoncer le décès de M. Marcel BILLOT, 0123 survenu le 18 octobre 1999, à Canchy (Calvados).

& De la part de DOSSIERS DOCUMENTS littéraires Mme Marcel Billot, née Sibylle de Miribel, Arnaud et Constance Brochard, ses enfants, Valentin, Gaspard, Jules et Jeanne, Balzac, le titan ses petits-enfants. Non, Balzac n’est pas seulement La cérémonie religieuse aura lieu le vendredi 22 octobre, à 14 h 30, en la doublure de Gérard Depardieu. l’église de Canchy. Un dossier pour faire le tour de ce créateur, Une messe sera célébrée ultérieurement génial observateur de la nature humaine. à Paris.

L’art du naturalisme Qu’est-ce que le naturalisme en littérature ? A partir de l’œuvre de Zola, une analyse de ce courant littéraire et de ses héritiers.

UNE PUBLICATION DU MONDE CHEZ VOTRE MARCHAND DE JOURNAUX LeMonde Job: WMQ2110--0026-0 WAS LMQ2110-26 Op.: XX Rev.: 20-10-99 T.: 11:14 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0495 Lcp: 700 CMYK

26 AUJOURD’HUI LE MONDE / JEUDI 21 OCTOBRE 1999

SPORTS En s’imposant (1-0), mardi pions, l’Olympique de Marseille a ropéennes sans défaite, son dernier remarquable performance en mar- groupe D et peut assurer sa participa- 19 octobre, devant 57 000 spectateurs réussi une performance de tout pre- revers remontant au 10 décembre quant, à la 69e minute, le but de la tion au deuxième tour de l’épreuve au Stade-Vélodrome, contre Man- mier plan. b MANCHESTER, qui est le 1997, à Turin, devant la Juventus (1-0). rencontre, le premier dans sa carrière en l’emportant, mercredi 27 octobre, chester United, pour le compte du tenant du titre, alignait sa meilleure b WILLIAM GALLAS, le défenseur professionnelle. b L’OLYMPIQUE DE sur le terrain des Autrichiens du premier tour de la Ligue des cham- équipe et restait sur 18 rencontres eu- central de Marseille, a couronné sa MARSEILLE est désormais en tête du Sturm Graz. Marseille met un terme à la suprématie européenne de Manchester United En marquant le premier but de sa carrière professionnelle, le défenseur William Gallas permet à l’OM de réaliser un exploit face au champion d’Europe en titre, invaincu depuis 18 matches européens. Les Marseillais ont quasiment assuré leur qualification pour le deuxième tour de l’épreuve MARSEILLE tière de passivité au point de ne se de notre envoyé spécial créer aucune occasion de but pen- C’est un conte de fées comme le dant la première mi-temps. Un Montpellier s’incline sport sait les mettre en scène, mal- soupçon plus entreprenant, l’OM gré l’intrusion de l’affairisme. Une avait réveillé l’ardeur de ses fidèles à La Corogne tranche de rêve dont se délecte- sur un tir de Robert Pires détourné ront longtemps les jeunes suppor- par le gardien australien de MU, En s’inclinant (3-1) à La Co- teurs de l’Olympique de Marseille Mark Bosnich (30e minute) et un rogne (Espagne) face au Deporti- en enfilant leur maillot pour un coup-franc de Ravanelli légère- vo, mardi 19 octobre, en match al- match de foot sans importance. ment hors cadre (41e. ler du deuxième tour de la Coupe Au départ, cette rencontre du pre- de l’UEFA, Montpellier a sérieu- mier tour de la Ligue des cham- UN ACTE DE BRAVOURE sement compromis ses chances pions entre l’OM et Manchester Pour débrider ce sommet cade- de poursuivre son chemin dans United, le tenant de l’épreuve, nassé, il a fallu un acte de bra- cette compétition européenne. Le mardi 19 octobre, au Stade-Vélo- voure d’un soldat anonyme, une club héraultais avait pourtant drome, réunissait tous les argu- prise de risque guidée par l’in- bien démarré la recontre, ou- ments pour accoucher d’un som- conscience ou une subite intuition. vrant le score à la 6e minute par met au rabais. Les deux équipes, L’auteur ne se l’explique pas lui- Philippe Delaye. Mais, face à des en tête de leur groupe, avaient même. Galiciens revenus au score à la tout intérêt à solder l’affaire par A 22 ans, William Gallas n’a pas 17e minute grâce à l’Argentin Pau- un résultat nul pour conforter leur la notoriété de ses aînés parés de leta Resendes, les Montpellié- emprise au détriment des Croates titres ou de sélections nationales. rains, retranchés dans leur camp, de Zagreb et des Autrichiens du Le défenseur central n’a pas l’aura se sont écroulés durant la se- Sturm Graz, distancés au classe- naissante des autres minots de conde période de jeu, cédant à ment. l’OM, Peter Luccin et Stéphane deux reprises devant Djalminha Rolland Courbis, qui sait manier Dalmat, recrutés à prix d’or. Avant (50e minute, sur penalty) et Roy les chiffres avec une redoutable ce 19 octobre, il n’était encore Maakay (54e). dextérité, a donné le ton en n’ali- qu’un espoir en quête d’un coup gnant qu’un seul attaquant, l’Ita- d’éclat et plus prosaïquement d’un lien Fabrizio Ravanelli. Pléthore premier but en compétition pro- son pour marquer l’unique but du

régnait au milieu de terrain avec fessionnelle. « On avait l’habitude AFP match. « Il avait déjà été très bon cinq joueurs chargés de réduire les de le chambrer pour ses montées Le défenseur marseillais William Gallas a marqué, face à Manchester, contre Lyon mais sur sa seule espaces. L’entraîneur marseillais qu’il n’arrivait pas à conclure victo- le premier but de sa carrière professionnelle. bourde il a fait pencher la balance n’avait même pas pris soin de voi- rieusement », rappelait Rolland en notre défaveur », observe Rol- ler ses intentions depuis le début Courbis à l’issue du match. avant d’achever le travail d’un La raison ne serait pas purement revenir », indique l’intéressé. Titu- land Courbis, qui réfute avoir frei- de la semaine. Les Mancuniens n’y Désormais, il faudra changer de pointu du droit (69e minute). sportive. « Rolland n’a pas été par- laire au sein de la défense olym- né l’ascension d’un joueur qui a re- trouvaient rien à redire en dépit de refrain car l’action décisive de « Mon oncle m’avait prédit que je tie prenante dans le transfert, il l’a pienne depuis quinze mois, il a dû mis l’OM sur des sentiers plus leurs références (18 matches de cette rencontre ne doit rien au ha- marquerai, ce but je le dédie à ma donc d’abord écarté au profit de ses attendre le début de cette saison paisibles même si les rumeurs Coupes d’Europe sans défaite). Au sard. Quand William Gallas, re- famille », s’esclaffe le jeune gars à lui », affirme un observateur pour être intronisé dans l’axe, d’une démission imminente de contraire, ils en rajoutaient en ma- marquable dans sa mission défen- homme né à Asnières (Hauts-de- du club. Plus ennuyeux encore, « mon poste de prédilection ». Et l’entraîneur ne se sont pas estom- sive, traverse la longueur de la Seine). Formé à Caen, il rejoint pour se mettre en conformité avec comme si le destin ne lui réservait pées. pelouse alourdie par la pluie, il a la Marseille en juin 1997. L’acclimata- la limitation du nombre de aucun passe-droit, le sort du der- En conflit ouvert avec le prépa- RÉSULTATS lucidité de s’appuyer sur Stéphane tion est rude. Immergé dans un ef- contrats professionnels, William nier match de championnat face à rateur physique, Jean-Pierre Egger, ET CLASSEMENTS Dalmat pour un une-deux négocié fectif de vedettes, le néophyte Gallas est prié d’accepter un statut l’Olympique lyonnais, le 15 octo- imposé par Yves Marchand, au millimètre. Reste alors à échap- n’entre pas dans les plans de Cour- d’amateur. « C’est un mauvais sou- bre, s’est joué sur une erreur de sa l’homme auquel Robert-Louis b e Ligue des champions (4 journée) per à Denis Irwin et Henning Berg bis. venir sur lequel je n’ai pas envie de part dont a profité Sonny Ander- Dreyfus a confié le club, en juillet, Groupe A : Maribor (Slo.)-Lazio Rome (Ita.) 0-4 ; Dynamo Kiev (Ukr.)-Bayer Leverkusen (All.) 4-2. Rolland Courbis serait désormais Classement : 1. Lazio Rome, 10 points ; 2. Bayer tout près de la porte de sortie. La Leverkusen, 5 pts ; 3. Dynamo Kiev, 4 pts ; 4. Mari- succession serait confiée à Bernard bor, 3 pts. Casoni, un ancien joueur de l’OM Groupe B : Arsenal (Ang.)-FC Barcelone Sturm Graz crée la surprise en battant le Croatia Zagreb (Esp.)2-4 ; Fiorentina (Ita.)-Solna (Suè.) 3-0. qui dirige actuellement l’équipe ré- Classement : 1. FC Barcelone, 10 points ; 2. Fio- NON CONTENTS de se hisser à la première Pas de chance pour le Croatia Zagreb, c’est la victorieux aux Autrichiens, ponctuant une ac- serve. L’hypothèse ne risquerait rentina, 5 pts ; 3. Arsenal, 5 pts ; 4. Solna, 1 pt. place du groupe D de la Ligue des champions, première fois que Sturm Graz, emporte un tion de son coéquipier et capitaine Ivica Vastic, pas d’entraver l’épanouissement Groupe C : Borussia Dortmund (All.)-Rosenborg (Nor.) 0-3 ; Feyenoord (PB)-Boavista (Por.) 1-1. suite à leur victoire face à Manchester, les match en Ligue des champions (le club accusait parti ballon aux pieds depuis le rond central. Si de William Gallas, si l’on se fie au Classement : 1. Rosenborg, 8 points ; 2. Borussia joueurs de l’Olympique de Marseille (OM) jusqu’alors trois défaites), inscrivant à l’occa- ce dernier eu plusieurs occasions d’aggraver le jugement du technicien livré à la Dortmund, 5 pts ; 3. Feyenoord, 4 pts ; 4. Boavista, peuvent également tirer un coup de chapeau à sion son premier but de la compétition. La vic- score, les Croates pour leur part n’en man- mi-temps de Marseille-Manches- 2 pts. ter : « William a fait des progrès Groupe D : Sturm Graz (Aut.)-Croatia Zagreb l’équipe autrichienne du Sturm Graz, qui a toire de Graz revêt également des proportions quèrent pas non plus mais ne parvinrent jamais (Cro.) 1-0 ; Marseille (Fra.)-Manchester United contribué à éloigner la menace que pouvait en- quasi « historiques » en Autriche, puisque, de- à les concrétiser. énormes depuis un an et constitue (Ang.) 1-0. core représenter le Croatia Zagreb au classe- puis Salzbourg, il y a cinq ans, aucun club au- Malgré cette défaite, le Croatia Zagreb, qui l’un des points forts d’une équipe Classement : 1. Marseille, 9 points ; 2. Manches- ment. L’équipe croate, qui s’était pourtant im- trichien ne s’était plus imposé lors d’une ren- affrontera successivement Manchester et l’OM qui s’est, par ailleurs, affaiblie à ter, 7 pts ; 3. Croatia Zagreb, 4 pts ; 4. Sturm Graz, 3 pts. posée 3-0 lors du match aller contre Graz, le contre de Ligue des champions. le 27 octobre et le 2 novembre, peut encore, en d’autres niveaux sans qu’il faille NB : prochaine journée le mercredi 27 octobre. 29 septembre, a été battue (1-0), mardi 19 octo- Le match, joué devant environ 12 000 specta- théorie, décrocher la deuxième place du mettre en cause la préparation phy- b Coupe de l’UEFA (2e tour aller) : Udinese bre, en Autriche. Elle reste ainsi rivée à la troi- teurs, a été dominé pendant une très grande groupe, synonyme de qualification pour le sique. » La santé insolente de Wil- (Ita.)-Legia Varsovie (Pol.) 1-0 ; Deportivo La Co- sième du classement du groupe D, avec partie de la première période de jeu par les deuxième tour de la Ligue des champions. liam Gallas l’atteste pleinement. rogne (Esp.)-Montpellier (Fra.) 3-1 ; Aris Salonique (Grè.)-Celta Vigo (Esp.) 2-2. 4 points, contre 9 pour l’OM et 7 pour Man- joueurs du Croatia Zagreb. Mais c’est Tomislav NB : matches retour le mardi 2 novembre. chester. Kocijan, à la 40e minute, qui a apporté le but (Avec l’AFP.) Elie Barth L’équipe de France de rugby devra se passer de Christian Califano et de Fabien Pelous, suspendus LONDRES française de rugby (FFR) et de sanctions prises laissent imaginer commettre la moindre brutalité. visant les deux Français, surveille vice de forme ne pèse pas. Pour- de notre envoyé spécial Pierre Camou, l’un de ses vice- que les juges n’ont guère pris en J’ai simplement fait un rucking. Il le déroulement des matches de la tant, les juges n’ont pas été insen- « C’est tout de même un sacré présidents, sont sortis aux envi- compte les arguments avancés n’y avait aucune intention agres- poule C devant un poste de télé- sibles à nos arguments. Mais ils stade. » Jamais, jusqu’à ce mardi rons de 21 h 15, après avoir été par les joueurs et repris par leur sive de ma part. Les juges m’ont vision, mais ne se rend pas sur les s’en sont tenus à une stricte appli- 19 octobre, Christian Califano auditionnés par l’avocat Wyn Wil- défense. laissé m’exprimer et ont semblé stades. C’est lui qui, dès di- cation du règlement. » n’avait observé Twickenham de liams, chargé de présider la C’est Fabien Pelous, qui, le pre- prêter une oreille attentive à mes manche matin, a engagé les dé- Cette lecture stricte vaut à ce côté-là : de l’extérieur, sur le commission. mier, a été confronté aux propos. » marches disciplinaires à l’en- Christian Califano d’être, contre trottoir face à l’entrée principale, « Au plan du respect du droit, et commissaires. Une fois la cassette contre de Fabien Pelous puis, toute attente, le plus sévèrement devant le siège de la Rugby Foot- notamment des droits de la dé- vidéo relative à l’incident vision- VICE DE FORME vingt-quatre heures plus tard, puni des deux. Ecouté lui aussi ball Union, où le pilier de l’équipe fense, il n’y a rien à dire, a com- née, il a expliqué son geste, aidé Ensuite, Paul Mauriac a plaidé celles visant Christian Califano. avec beaucoup d’attention, il a de France et Fabien Pelous, le menté, pour Le Monde, Paul Mau- d’une interprète pour la traduc- un vice de forme. « Le commis- « En droit français, c’est un vice plaidé le geste involontaire : «Je deuxième ligne, ont été entendus riac. Les conditions d’expression tion franco-anglaise. « Je leur ai saire qui nous cite à comparaître de forme qui rend la procédure ca- suis arrivé dans le regroupement et durant plus de deux heures par étaient optimales. On peut dire redit très sobrement ce que j’avais n’était pas sur les lieux au moment duque et annule les poursuites,a mon coup de tête dans l’épaule de les juges de la commission de dis- qu’on a été entendus. En revanche déjà déclaré, a-t-il indiqué. A au- des faits », a-t-il avancé. M. Grif- expliqué maître Mauriac. Mais ici, Veitayaki n’était pas une action cipline de l’organisation de la écoutés, c’est un autre débat. » Les cun moment je n’ai voulu fith, à l’origine de l’intervention c’est le droit anglais qui prime et le violente. » Visiblement les deux 4e coupe du monde de rugby. joueurs avaient été briefés préa- A cette heure – il était près de lablement à leur sortie des lo- 21 h 30 – Christian Califano et Fa- caux, puisque, malgré l’amertume bien Pelous en avaient fini avec Fabien Galthié titularisé pour le quart de finale du XV de France qui devait le saisir, Christian Cali- leurs juges. Et, en vérité, « Cali » fano insistait à son tour sur la n’avait sûrement pas le cœur à APRÈS les blessures, les sus- lifano au poste de pilier gauche. lonnais Pierre Mignoni, blessé, Lièvremont (Stade français) ; 7. courtoisie des débats. s’épancher sur les beautés archi- pensions. Les « pépins » s’ac- Avant de se prononcer sur ces le demi de mêlée Fabien Galthié Olivier Magne (Montferrand) ; Reste désormais, et quelles que tecturales du stade de cette ban- cumulent sur le XV de France, problèmes de dernière minute, a lui aussi tiré le plus grand pro- 8. Christophe Juillet (Stade fran- soient les suites possibles, qu’en lieue de Londres. C’est que le qui devra se priver de la pré- Jean-Claude Skrela, Pierre Ville- fit de son apparition de 10 mi- çais) ; 9. Fabien Galthié (Colo- cas de victoire du XV de France, à Toulousain connaissait déjà le sence de Fabien Pelous et de preux et Jo Maso avaient eu nutes contre les Fidji : il a été miers) ; 10. Christophe Lamaison Dublin, dimanche 25 octobre, lors poids des sanctions prononcées : Christian Califano, deux d’autres cas à résoudre. Le Cas- préféré à Stéphane Castaignède (Brive) ; 11. Christophe Dominici du quart de finale, Fabien Pelous pour lui, sept semaines de sus- hommes forts du pack, pour af- trais Ugo Mola, titulaire du pour diriger la mêlée pour le (Stade français) ; 12. Emile Nta- pourra participer à la demi-finale pension, quatorze jours pour Fa- fronter l’Irlande ou l’Argentine, poste d’arrière depuis le début quart de finale. Tous les autres mack (Stade toulousain) ; 13. Ri- le 31 octobre, à Twickenham. bien Pelous. en quarts de finale de la Coupe de la Coupe du monde, était en titulaires ont conservé leur chard Dourthe (Dax) ; 14. Phi- Pour Christian Califano, en re- L’un et l’autre comparaissaient du monde, dimanche 24 octo- situation délicate après ses per- poste. lippe Bernat-Salles (Biarritz) ; vanche, la Coupe du monde est à la suite du match disputé same- bre, à Dublin. Après une nuit de formances plus que moyennes 15. Xavier Garbajosa (Stade tou- terminée. Mercredi 20 octobre, di 16 octobre à Toulouse entre la réflexion, les sélectionneurs face au Canada (33-20) et aux E. C. lousain). Remplaçants : 16. Ugo en début de matinée, au moment France et les Fidjis. Le premier français, abattus, « navrés », ont Fidji (28-19). Les sélectionneurs Mola (Castres) ; 17. Stéphane de reprendre l’avion pour Paris, pour avoir asséné un coup de tête décidé de faire appel au Béglais ont tranché en faveur du Tou- a L’équipe de France : 1. Cédric Glas (Bourgoin-Jallieu) ; 18. Sté- celui-ci ne savait pas encore s’il sur Joeli Veitayaki, le second pour Olivier Brouzet – « un rempla- lousain Xavier Garbajosa, dont Soulette (Stade toulousain) ; 2. phane Castaignède (Mont-de- allait ou non faire appel de cette avoir piétiné Greg Smith, le capi- çant de luxe », selon le manager la rentrée à la fin du match Raphaël Ibanez (Perpignan, Marsan) ; 19. Arnaud Costes décision. « Nous avons vingt– taine Fidjien. Arrivés aux envi- français Jo Maso – et au Toulou- contre les Fidji avait été jugée cap.) ; 3. Franck Tournaire (Montferrand) ; 20. David Aura- quatre heures », a précisé Me rons de 18 h 50, les deux joueurs sain Cédric Soulette pour rem- très encourageante. (Stade toulousain) ; 4. Abdelatif dou (Stade français) ; 21. Pieter Mauriac. accompagnés de maître Paul placer Fabien Pelous en Dernier arrivé dans le groupe Benazzi (Agen) ; 5. Olivier Brou- de Villiers (Stade français) ; 22. Mauriac, avocat de la Fédération deuxième ligne et Christian Ca- France, pour suppléer le Tou- zet (Bègles-Bordeaux) ; 6. Marc Marc Dal Maso (Colomiers). Yves Bordenave LeMonde Job: WMQ2110--0028-0 WAS LMQ2110-28 Op.: XX Rev.: 20-10-99 T.: 08:44 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0497 Lcp: 700 CMYK

28 / LE MONDE / JEUDI 21 OCTOBRE 1999 AUJOURD’HUI-VOYAGES L’Iran dévoilé

Sur les pas de Loti, Tabriz Mer Caspienne TURKMÉNISTAN d’Ispahan à Chiraz via Damavand 5 601 m Persépolis. Pour partager TÉHÉRAN la « douce flânerie Qom

D M AFGHAN. des Musulmans » é o s n Ispahan e t r s t et découvrir que d IRAK Z 



a
IRAN e  g L r o les « dames-fantômes » o u s Persépolis t G Kuh-e-Hazaran KOWEIT o Chiraz 4 420 m PAKIST. d’hier, toujours l f IRAN e P e r s de noir vêtues, i q u ARABIE e déambulent aujourd’hui SAOUDITE Détroit d'Ormuz à visage découvert 200 km QATAR EAU

ISPAHAN place royale, construite par chah niches destinées à recevoir de fines


de notre envoyé spécial Abbas
 le Grand, qui avait fait d’Is-porcelaines, et aussi, dit-on, à On avait laissé le grand voya- pahan sa capitale en 1598, de- contribuer à l’acoustique du lieu. geur au large de l’Islande, en mer meure un pur joyau. Ce quadrila- Retour sur la place. Avec ses de Chine ou sur les rives du Bos- tère aux dimensions deux minarets et ses stalactites de phore. Et voilà qu’on le retrouve à impressionnantes (500 x 160 m) est couleur turquoise, la mosquée de Ispahan, sur un présentoir voisi- presque désert en son milieu, écra- l’Imam n’est plus « impénétrable nant avec celui des cartes postales, sé de soleil. Du temps de la dynas- pour les chrétiens », chacun pou- dans la boutique sombre d’un de tie safavide, l’esplanade servait vant désormais admirer l’entrelacs ces hôtels de « grand standing » aux célébrations diverses, exé- des motifs et de la calligraphie is- des années 70, restés figés dans cutions capitales et tournois de lamique. La perfection étant réser- une modernité impersonnelle. Vers polo, dont on voit encore les buts vée au divin, ses concepteurs ont Ispahan, journal écrit par Pierre de pierre. sciemment brisé la symétrie des Loti de retour de l’Inde en 1900, est ornements. Une fois l’entrée fran- un ouvrage jauni, comme rescapé UNE MER DE FAÏENCE BLEUTÉE chie, on se retrouve dans une mer du pilon, édité par la Société de La foule des passants d’au- de faïence bleutée. Le lieu du publication d’ouvrages classiques jourd’hui préfère l’ombre de ses prêche est marqué d’une pierre sur l’Iran. Contre une poignée de arcades et se presse dans les mo- noire : ici l’on peut entendre jus- dollars empochés par un vendeur numents qui lui donnent son al- qu’à sept échos résonner sous le taciturne, ce petit livre est une in- lure unique : la mosquée du dôme principal. Dans un coin, vite à cheminer avec l’académicien Cheikh Lotfollâh au dôme vieux deux tailleurs de briques émaillées dans la « ville de ruines bleues », rose, à l’est, celle de l’Imam, au poursuivent, inlassablement, une qu’il avait atteinte après un mois sud, et le palais d’Ali Qâpu à rénovation entamée il y a neuf de voyage à cheval depuis les côtes l’ouest. C’est depuis la terrasse de ans... brûlantes du golfe Persique, en ce palais, haut perchée et surmon- Mais le charme d’Ispahan ne passant par Chiraz et Persépolis. tée d’une série de colonnes de bois saurait se résumer à l’éclat de ses Pessimiste, Loti ne voyait pas les élancées, que les souverains goû- vieilles faïences, particulièrement splendeurs d’Ispahan survivre au taient le spectacle. Il faut emprun- vif dans la mosquée le vendredi où siècle qui s’ouvrait, en raison de ter ses escaliers en colimaçon pour les pèlerins assoupis ne font plus l’« incurie orientale ». Sa prédic- grimper jusqu’à la salle de mu- attention à la niche de stuc du sul- tion ne s’est pas réalisée, et la sique, aux plafonds percés de tan Mongol Uldjaitu Khodâben- deh (1310), pourtant merveilleuse- ment sculptée. Il n’est, pour s’en Conseils aux visiteurs convaincre, qu’à parcourir le ba- zar, marchander le prix d’un tapis La fréquentation de l’Iran n’a cessé d’augmenter ces dernières an- et jeter un œil sur les miniatures nées, pour atteindre, en 1998, 800 000 touristes étrangers, la plupart persanes, parfois égrillardes, tout mais le visage offert aux regards, qui enjambent la rivière est un Construit en 1650, le pont en provenance des pays d’Asie centrale, ce qui a rapporté au pays en fuyant l’assommante confrérie souriantes, parfois juchées à l’ar- plaisir rare. Khadju (ci-dessus) est, avec environ 400 millions de dollars, selon des statistiques officielles. des marteleurs d’étain... et de tym- rière de motocyclettes pétara- A rebours de Loti, on quitte l’oa- ses deux étages d’arcades et Reste que les incidents cet été dans les campus sont de nature à cal- pans. Partager « la douce flânerie dantes, sur lesquelles s’agrippe la sis d’Ispahan pour rejoindre, plus ses 24 arches, l’un des buts de mer quelque peu les enthousiasmes. De plus, des visiteurs italiens des Musulmans », parcourir ces jar- marmaille, petite fille perchée sur au sud, Persépolis, l’antique cité promenade favoris des ont été enlevés en juin et des Espagnols en août. Quant aux trois dins où les familles viennent le réservoir, poupon sur le porte- des rois achéménides. «Oh! mon habitants d’Ispahan. En Portugais kidnappés fin septembre, dans le Sud-Est (région de Zahe- pique-niquer et les joueurs bagages. Partout des échoppes aux saisissement d’être accueilli, dès Iran, les « dames-fantômes » dân), les négociations avec les ravisseurs (ils réclament la libération d’échecs s’affronter, à l’ombre, à rideaux de fer identiques ont suc- l’entrée, par deux de ces mornes toutes de noir vêtues qui de narcotrafiquants baltouches) se poursuivent. deux pas du pavillon des Qua- cédé à la splendeur des palais géants dont l’aspect, à moi connu fascinaient Loti ont troqué les De quoi justifier, sur le site du Quai d’Orsay (http : //www. dfae.di- rante-Colonnes – en fait elles sont d’antan. Ces « Champs-Elysées per- de très bonne heure, avait hanté ânesses pour de pétaradantes plomatie.fr/voyageurs/etrangers/avis/conseils/), la réactualisation vingt, se mirant dans les bassins. sans » conduisent tout naturelle- mon enfance : corps de taureau ai- motocyclettes (en haut à des « conseils aux voyageurs » en partance pour l’Iran. Il est re- Sur les larges avenues recti- ment à la rivière, le Zâyandeh- lé, et tête d’homme à longue barbe droite). A défaut des célèbres commandé « d’éviter les rassemblements de foule ainsi que les campus lignes, dessinées elles aussi par Rud, au sud de laquelle s’étend frisée, sous une tiare de roi jardins qui, jadis, firent sa des universités (...) ». Il est également « formellement déconseillé de se Chah Abbas, les « dames-fan- Djolfâ, le quartier arménien et mage ! », s’exclame l’écrivain. Un renommée, Shiraz a conservé rendre dans les zones à risque du pays, en particulier le Sistan-Balout- tômes » dont Loti désespérait d’en- chrétien et ses chapelles tapies siècle plus tard, le choc est tout des parcs publics à l’image du chistan » (Sud-Est) et « les zones proches de la frontière afghane et au trevoir le visage ne se promènent derrière leurs murs de brique. Fu- aussi puissant : escaliers monu- Bâgh-e Eram, au centre Kurdistan iranien » (Nord-Est). Mais les lieux les plus intéressants plus sur leurs ânesses blanches. mer un qaliân ou boire un thé à mentaux, colonnades plantées so- duquel se dresse un palais pour les visiteurs sont situés dans des régions sûres. Elles vont toujours de noir vêtues, l’ombre fraîche des piles des ponts litaires dans le ciel, théories de kitsch (en bas à droite). LeMonde Job: WMQ2110--0029-0 WAS LMQ2110-29 Op.: XX Rev.: 20-10-99 T.: 08:44 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0498 Lcp: 700 CMYK

AUJOURD’HUI-VOYAGES LE MONDE / JEUDI 21 OCTOBRE 1999 / 29

Week-end « atmosphère » et « saveurs » à Bruxelles Lorsque Brel chantait le vieux Bruxelles, celui qui les horreurs agroalimentaires du royaume, que peut- « brusselait » autour de la place de Brouckère, c’était on encore manger à Bruxelles ? Facile d’éviter le pou- au début des années 60, époque où commençait le let à la dioxine si l’on consent à consommer un water- massacre systématique du centre-ville par la spécula- zoï comportant une cuisse de coucou de Malines, la tion immobilière. Aujourd’hui, derrière les hideurs de volaille de luxe locale. Plus difficile d’échapper à l’es- verre et de béton, on assiste, dans la ville basse, à une croquerie de la viande de bœuf de race blanc-bleu- vraie renaissance où s’épanouissent vie culturelle et belge, une race caractérisée par une pièce arrière loisirs divers. A deux pas de la Bourse, avenue énorme (ces vaches ne peuvent véler sans l’aide d’un Adolphe-Max, un cinéma « à l’ancienne » a ouvert ses vétérinaire), l’absence de gras, et donc de goût. L’ama- portes, le Kladerradatsch Palace, étonnante alliance teur de viande se rabattra donc sur les brasseries fran- d’art nouveau et de modernisme. En attendant que le çaises établies à Bruxelles et qui garantissent charolais restaurant maison ait trouvé son style et ses marques, ou limousin. Citons Thoumieux, succursale bruxelloise on fréquentera, alentour, les bistrots et boîtes de nuit de la célèbre brasserie parisienne, où officie le Corré- branchés qui, place Saint-Géry ou rue Adrien-Dan- zien Antoine Salviat, et le tout nouveau Toucan, à saert (avec l’incontournable Ambassador), animent Ixelles, où Jean Michel Hamon, un Breton naturalisé une nuit bruxelloise convenable dans un quartier voué bruxellois, a fait d’une vieille taverne bruxelloise un jusque-là à la pornographie la plus sordide. restaurant fréquenté par la jeunesse dorée des beaux Toujours dans le bas-Bruxelles, mais côté Saint-Gilles, quartiers. là où senteurs espagnoles, portugaises et maghrébines se mêlent à l’odeur des moules-frites, il y a aussi du de notre correspondant Luc Rosenzweig nouveau. La célèbre Brasserie de l’Union, celle où, ja- PHOTO ISABELLE ESHRAGHI dis, se réunissaient les supporters de l’Union saint-gil- ૽ Avec Thalys (tél. : 08-36-35-35-36), Bruxelles est à loise (un des grands clubs de football de l’avant- 1 h 25 de Paris/Gare du Nord. A partir de 947 F Carnet de route guerre), est aujourd’hui un lieu de rassemblement (144 ¤) par personne (réservation incluse) avec le pour la jeunesse étudiante. Le samedi soir, on y pro- forfait Frantour (agences) comprenant l’A/R en Tha- a REPÈRES. Préférer l’automne pose des concerts de musique marocaine et il n’est pas lys, une nuit en chambre double au Mercure Royal (septembre à novembre) rare que l’on y termine la soirée en dansant sur les Crown avec petit déjeuner et entrée à l’exposition ou le printemps (avril à début tables. Le chineur avisé, lui, prendra ses quartiers à Ensor. Hôtels : le Galia (tél. : (32-2) 502-42-43) et le juin). Voyage individuel l’Hôtel Galia, dans le quartier des Marolles. Modeste Plaza (tél. : (32-2) 227-67-00), qui propose des for- désormais possible mais mais propre et accueillant, l’établissement donne sur le faits « Ensor », « Indian Summer » et « chocolat ». formalités rapides (visa) et coûts marché aux puces de la place du Jeu-de-Balle, ce qui Bonnes tables : Taverne de l’Union (parvis Saint- réduits via un voyagiste. permet d’assister au déballage du petit matin, le mo- Gilles), Thoumieux (124, rue Américaine), Le Toucan Décalage horaire : ment idéal pour les bonnes affaires. (1, avenue Lepoutre). Office de tourisme, tél. : (32-2) GMT + 3 h 30. Reste une question : après tout ce qu’on a raconté sur 513-89-40. Pour les femmes, le port d’un foulard (hedjâb) et de vêtements amples et longs est obligatoire dans les lieux publics – bermuda et tee-shirts A tous prix 220 F (34 ¤) et 170 F (26 ¤) pour les contemporains. Renseignements au sont à proscrire pour moins de 12 ans. Forfait « une 01-48-01-87-70. les hommes. Les Iraniens sont a 140 F (21 ¤) : Halloween à nuit/deux jours » sur place à partir a 3 470 F (529 ¤) : une semaine majoritairement de confession Disneyland Paris, les 30 et de 670 F (102 ¤) par adulte et 335 F dans « les mondes himalayens » à chiite, et les règles de l’islam 31 octobre pour, de 21 heures à 2 (51 ¤) par enfant. l’occasion du forum organisé à la sont strictement observées, heures du matin, fêter la nuit des a 1 990 F (303 ¤) : Edimbourg ou Toussaint (31 octobre-7 novembre) notamment en ce qui concerne fantômes avec Dracula, Cruella, Glasgow avec le forfait proposé, par l’association Arts et vie dans sa l’alcool. Jafar, le capitaine Crochet et une jusqu’au 15 décembre, par Air résidence de Maubuisson (près de a ACCÈS. Iran Air (tél. : armée d’épouvantails, de France et le voyagiste Bennett. Trois Bordeaux), en présence de 01-42-25-99-06) est la seule morts-vivants, de monstres, de jours pour découvrir, dans la spécialistes. Au programme, compagnie à effectuer, squelettes et de sorcières. Au capitale écossaise, le château, le conférences (géographie, histoire, deux fois par semaine, des vols programme, outre les palais de Holyrood, le nouveau religion, art, géopolitique), ateliers directs Paris-Téhéran. Les traditionnelles attractions, des musée d’Ecosse (vitrine de la (méditation), exposés thématiques, femmes doivent porter le hedjâb shows musicaux, un ballet de culture et de l’histoire locales) et débats, tables rondes, films, à bord. Prix avantageux citrouilles, un concours de costumes l’ex-yacht royal, le Britannia, ancré musique et diaporamas. Prix par (3 600 F, 533 ¤ environ) et des ateliers créatifs pour se dans le port de Leith. A Glasgow, 3 personne en pension complète avec chez les voyagistes. grimer, se déguiser et s’offrir une jours pour voir l’expo Philippe Paris-Bordeaux A/R en TGV et a HÉBERGEMENT. Le prix coiffure délirante. A minuit, feu Starck (en octobre), la rétrospective transferts en car. Supplément de des chambres est généralement d’artifice et discothèque géante. Charles Rennie Mackintosh, dont la 700 F (107 ¤) pour une chambre doublé pour les touristes Renseignements au 01-60-30-60-30. Lighthouse, un édifice qu’il dessina individuelle. Séjour seul : 2 800 F individuels. Le parc vivra à l’heure d’Halloween en 1895, vient d’être restaurée par (427 ¤). Renseignements au a VOYAGISTES. Parmi les jusqu’au 7 novembre. Entrées : de grands architectes 01-40-43-20-21. peuples et vassaux pétrifiés sur les de boue séchée » dont émergent voyagistes programmant l’Iran, bas-reliefs, « toutes ces figures les « joyaux » des dômes et des mi- citons notamment Cartour étranges, on dirait qu’elles sortent narets, c’est la cité des roses et des (tél. : 01-44-56-30-30) avec de la main des sculpteurs ». Deux rossignols, mais aussi des poètes qui ce reportage a été réalisé, millénaires et demi pourtant nous Saadi (1207-1291 environ) et Hâfez ainsi que Nouvelles Frontières séparent de Darius (522-486 av. J.- (1324-1389 environ). On peut (tél. : 0803-33-33-33), Orients C.), qui décida d’adosser à cette déambuler dans les jardins de (tél. : 01-40-51-10-40), Comptoir montagne du Fârs une terrasse cette ville oasis, déguster des déserts (tél. : monumentale, d’y bâtir une cité d’étranges sorbets aux vermicelles 01-40-26-19-40), Horizons où la cour se rassemblerait pour à l’ombre des orangers, ou visiter Nomades (tél. : 03-88-25-00-72), les fêtes du nouvel an. Au flanc d’admirables mosquées – dont Oriensce (tél. : 01-43-36-10-11) d’une falaise proche, le roi de l’une, kitchissime, recouverte de et Terres d’aventure Perse puis ses successeurs firent miroirs colorés. Les Iraniens, eux, (tél. : 01-53-73-77-77). creuser des tombeaux, dont les viennent avant tout à Chiraz pour a LIVRES. Guides : Iran, frontispices évoquent ceux des y rendre hommage à leurs deux de la Perse ancienne à l’Etat Nabatéens à Pétra, en Jordanie. grands poètes. moderne, de Helen Loveday Au milieu d’un jardin, le mauso- (Olizane, 256 p., 148 F) « UN SORTILÈGE D’ÉVOCATION » lée de Hâfez est plus simple que et, en anglais, Lonely Planet. Il faut s’appeler Loti et avoir une celui de Saadi et n’a rien d’histo- Vient de paraître : Perse, vision veine d’écrivain pour buter sur un rique, puisqu’il a été construit en d’empires millénaires, fragment de bois calciné, y voir 1935. Mais chacun vient s’y re- de Suzanne Held et Hervé « le feu mis par la torche cueillir devant la tombe d’agate Beaumont (Hermé, 256 p., 490 F, d’Alexandre », en faire ressurgir, en gravée de « celui qui connaît le Co- 74 ¤). A paraître prochainement : « un sortilège d’évocation », cette ran par cœur ». Ses ghazals, La Perse des écrivains voyageurs fameuse nuit d’orgie où, en 330 poèmes à rime unique, « popu- (Pierre Loti, Robert Byron, avant notre ère, le Macédonien in- laires à l’égal de ceux de Saadi, font Anne-Marie Schwarzenbach), cendia la cité des Achéménides. Ce la joie des lettrés de l’Iran aussi bien de Frédéric Ramade qui n’empêchera pas le simple que des plus obscurs tcharvadars, et Alexandre Bailhade mortel d’être, lui aussi, subjugué qui les redisent en menant leur ca- (Le Chêne, 168 p., 260 F, 39 ¤) par l’allure de ces ruines, presque ravane », relève Loti. Votre guide, et Iran, aux sources inchangées depuis lors : « Ces qui, lui aussi, en connaît probable- de la civilisation, de Jean Mathé choses, lasses de durer, lasses de se ment des centaines, vous dévoilera et Annie Crozat-Mathé fendiller au souffle des siècles, peut-être, les yeux clos, les beau- (la Renaissance du livre, 256 p., voient encore un soir... » tés balancées de ces sonnets, som- 295 F, 44 ¤). Avoir 20 ans Trève de frissons antiques. On mets de l’esprit persan. Traduits, à Téhéran, photos d’Isabelle traverse, à nouveau, la verdure de ils gardent tout leur mystère : est- Eshragui (éditions Alternatives, « ces plateaux unis comme de l’eau ce l’amour de Dieu que proclame 96 p., 80 F, 12 ¤). tranquille, et séparés les uns des le poète, ou bien celui d’une a RENSEIGNEMENTS. Centre autres par des amas de roches dé- belle ? culturel iranien, 6, rue Jean-Bart, nudés, aux aspects effroyables », 75006 Paris, tél. : 01-45-49-19-20. pour retrouver Chiraz. « Cet amas Hervé Morin LeMonde Job: WMQ2110--0030-0 WAS LMQ2110-30 Op.: XX Rev.: 20-10-99 T.: 08:44 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0499 Lcp: 700 CMYK

30 / LE MONDE / JEUDI 21 OCTOBRE 1999 AUJOURD’HUI-SCIENCES Une semaine pour favoriser la « propagation » de la science Jusqu’au dimanche 24 octobre, près de 2 500 manifestations sont organisées dans toute la France pour rapprocher les chercheurs et le public. Une façon de lutter contre la désaffection des jeunes pour les carrières scientifiques et de clarifier les rapports entre la société et ses savants Près de 2 500 manifestations dans toute la « Science en fête », devenue la « Semaine scientifiques connaissent une désaffection en expliquant la réalité du travail de la re- mande à l’égard de la science, les citoyens France jusqu’à dimanche : portes ouvertes de la science » en passant de deux à sept « tragique ». La Semaine de la science a cherche ». Ses organisateurs entendent manifestent une inquiétude croissante face dans les laboratoires, visites, ateliers sco- jours, multiplie, davantage encore cette donc pour priorité de « sensibiliser les aussi contribuer à clarifier les relations à certaines recherches, sur le clonage ou les laires, expositions, conférences et autres. année, les initiatives en direction du milieu jeunes aux études scientifiques et favoriser entre la société et ses savants. Car, si l’on organismes génétiquement modifiés, par Lancée il y a huit ans par Hubert Curien, la scolaire et enseignant. C’est que les filières la rencontre entre l’école et les chercheurs, assiste à une montée en puissance de la de- exemple.

LA « SCIENCE EN FÊTE », ima- pertinence et l’actualité des thèmes l’intérêt des jeunes pour les filières les chercheurs, en expliquant la réa- entre la société et ses savants. «On entre la société et ses chercheurs. ginée voilà huit ans par Hubert abordés », a aussi souhaité que le scientifiques et plus particulièrement lité du travail de la recherche ». assiste depuis plusieurs années à une Claude Allègre indique que dans le Curien, ne suscite sans doute pas la milieu industriel soit associé à cette pour la recherche, qui s’explique en Dans le même esprit, Claude Al- montée en puissance de la demande cadre du plan des universités du même ferveur populaire que la semaine. Mais l’objectif premier partie par des perspectives de car- lègre annonce que l’enseignement sociétale à l’égard de la science », troisième millénaire (U3M), les Fête de la musique orchestrée par reste de « montrer la science en ac- rière à court terme insuffisantes et de la philosophie des sciences va notent Pierre Cohen et Jean-Yves grands établissements nationaux Jack Lang. L’initiative a pourtant tion avec rigueur et clarté », pour par un enseignement trop abstrait et être intégré à tous les cursus scien- Le Déaut, mais cette demande est – Cité des sciences de La Villette, fait mieux que se pérenniser : les « donner au public les clés d’une ap- trop académique, fait craindre, tifiques (écoles d’ingénieurs et fi- « ambiguë ». D’un côté, le citoyen Palais de la découverte, Musée des deux journées des premières édi- proche rationnelle des problèmes disent-ils, une pénurie de scienti- lières médicales comprises), tandis manifeste « une inquiétude crois- arts et métiers ou Museum d’his- tions sont devenues, en 1998, une que pose l’évolution des sciences ». fiques pour l’avenir. » que celui de l’histoire des sciences sante face à un développement toire naturelle – seront encouragés Semaine de la science, à laquelle Autrement dit, de favoriser la La Semaine de la science a donc sera renforcé. technologique apparemment mal à « se déconcentrer pour irriguer ont participé en 1998 plus d’un mil- « propagation » de la culture scien- pour priorité de « sensibiliser les Au-delà de cette fonction péda- maîtrisé », inquiétude cristallisée, tout le pays ». lion de personnes, dans quelque tifique, pour reprendre le terme, jeunes aux études scientifiques et fa- gogique, la manifestation peut aus- en particulier, par les recherches Avec d’autres, le ministre s’in- 620 villes. emprunté au vocabulaire des phy- voriser la rencontre entre l’école et si contribuer à clarifier les relations sur le clonage ou sur les orga- quiète de la montée de l’irrationnel Elle a aussi gagné en diversité. siciens, du ministre de la recherche nismes génétiquement modifiés, et, paraphrasant Condorcet, croit Cette année, du lundi 18 au di- Claude Allègre. perçues comme l’œuvre d’appren- qu’« il faut se méfier du règne des manche 24 octobre, près de Ni Journée du patrimoine ni Fête de la musique tis sorciers. experts, mais plus encore de la dicta- 2 500 manifestations sont propo- INQUIÉTUDE CROISSANTE ture de l’ignorance ». La récente dé- sées dans toute la France : portes Davantage encore que les précé- Lors de son lancement, il y a huit ans, la Science en fête était inter- UNE RELATION PLUS RAISONNÉE cision de deux Etats américains, le ouvertes dans les laboratoires, vi- dentes, cette huitième édition mul- prétée par beaucoup comme un homologue scientifique de la Fête De l’autre côté, le même citoyen Kansas et le Colorado, d’obliger les sites de musées, ateliers scolaires, tiplie les initiatives en direction du de la musique ou de la Journée du patrimoine. Il n’en était rien, in- sollicite de plus en plus l’expertise professeurs à enseigner à égalité expositions, projections de films, public scolaire et des enseignants. siste Guy Ourisson, président de l’Académie des sciences, chargé, à du scientifique, sommé de « s’em- les thèses créationnistes, selon les- conférences et autres « sorties dé- C’est que les disciplines scienti- la demande du ministre de l’éducation nationale, de la recherche et parer de tous les sujets où la quelles le monde a été créé par couvertes » (le programme fiques connaissent une désaffec- de la technologie, de superviser l’organisation de cette manifesta- connaissance est encore trop limi- Dieu en sept jours, et la théorie de complet est disponible sur Inter- tion qualifiée de « tragique » par le tion nationale. Dans les faits, les portes ouvertes, les visites de labo- tée » et de fournir « des résultats ra- l’évolution de Darwin, lui semble net, www.education.gouv.fr, ou sur ministère, qui constate un recul ratoires par les lycéens et les écoliers, se sont, dès le début, étalées pides, précis et non équivoques », proprement « terrifiante » (Le Minitel, 3614 Semaine de la d’environ 30 %, en quatre ans, des sur plusieurs jours. par exemple sur l’impact – émi- Monde du 14 août). science). orientations vers ces filières. Un En l’appelant désormais Semaine de la science, le ministre Claude nemment complexe et controver- La patrie de Descartes est-elle Sans renoncer à son côté lu- phénomène qui n’est du reste pas Allègre a voulu marquer cette évolution, inaugurée en 1998 quand sé – de l’effet de serre. Dans les mieux armée pour résister à l’obs- dique, qui permet au public de réa- propre à la France, puisque seule y les manifestations ont eu lieu, dans toute la France, du lundi au di- deux cas, le savant est placé en po- curantisme ? « Le retour aux té- liser lui-même quelques expé- échappe, en Europe, l’Allemagne manche. L’esprit est le même mais avec une implication plus forte : sition de toute-puissance, malé- nèbres et à l’inculture appelle les riences élémentaires, la réunifiée. Dans leur récent rapport la science est toujours en fête, mais pour toute une semaine. L’idéal fique dans un cas, salvatrice dans scientifiques à un combat sans re- manifestation a été cette fois sur l’avenir de la recherche fran- serait, évidemment, de ne pas se limiter dans le temps. De mieux ré- l’autre. lâche », exhorte-t-il. Une Semaine « pensée » par un comité scienti- çaise, les députés socialistes Pierre partir, si possible, ce genre de manifestations sur toute l’année. La diffusion de la culture scienti- de la science n’y suffit évidemment fique, piloté par Guy Ourisson, pré- Cohen (Haute-Garonne) et Jean- L’éclipse qui a, cet été, mobilisé les foules autour d’un événement fique et technique est sans doute pas. sident de l’Académie des sciences. Yves Le Déaut (Meurthe-et-Mo- scientifique préfigure, peut-être, l’évolution future de ce genre de l’une des clés d’une relation plus Ce comité, chargé de veiller à «la selle) s’inquiètent. « Le déclin de rencontre. raisonnée, et donc plus équilibrée, Pierre Le Hir

Sélection chaque niveau scolaire. Réalisation et animations au radiotélescope d’une fiche d’étude d’un outil en tout le week-end. Découverte de l’art numérique à Grenoble La plupart des grandes villes silex. b Champagne-Ardenne mettent en place un village ou un b Auvergne Soulaine Dhuys : visite des GRENOBLE de traduire la sensation de frotte- Mais, Claude Cadoz est formel. espace des sciences présentant des Le Puy-en-Velay : exposition sur installations du Centre de l’Aube de notre correspondante ment de l’archet sur une corde. Après une heure ou deux d’initia- expositions, des films, des les principaux risques de santé liés de stockage des déchets radioactifs Écouter, toucher, voir avec l’or- Aujourd’hui, l’Acroe commer- tion, « l’émerveillement est garan- expériences et des résultats de la à l’habitat (le radon, l’amiante, le et conférence d’un ingénieur du dinateur : c’est ce que propose cialise un certain nombre de logi- ti ». Que l’on soit lycéen, ensei- recherche. En dehors de ces monoxyde de carbone, le bruit, le service sûreté-environnement. l’Association pour la création et la ciels dont Genesis, un outil de gnant ou artiste confirmé, «il y a événements d’envergure plomb, l’humidité, les acariens et b Corse recherche sur les outils d’expres- création musicale, et Mimesis, un toujours un petit résultat », assure (programme disponible sur l’air usé) et les moyens à mettre en Propriano : visite en bateau du site sion (Acroe). Ce centre de re- outil de création d’images ani- cet ingénieur qui avoue avoir été Internet à l’adresse http : œuvre pour les prévenir. d’élevage de loups et de daurades cherche, installé à Grenoble de- mées. « Mais ce ne sont pas des plusieurs fois chassé de son ta- //www.education.gouv.fr, ou sur b Basse-Normandie de la ferme marine de puis 1976, ouvre cette semaine ses bleau de commande par celui qu’il Minitel, 3614 Semaine de la Caen : journée portes ouvertes au Campomoro avec vision portes au public. Les trois fonda- initiait. En 1998, lors d’un salon, science) sont prévues de grand accélérateur national d’ions sous-marine. Découverte des teurs du centre, Claude Cadoz, Outre la fabrication un enseignant du Conservatoire nombreuses manifestations dont lourds (Ganil). métiers de l’aquaculture. Annie Luciani et Jean-Loup Flo- de Nice qui avait pris sa place voici une sélection, région par b Bourgogne b Franche-Comté rens, tous docteurs en électro- des sons avait même obtenu des résultats région. Auxerre : la chimie du miel. Dans Besançon : exposition « Suffit-il de nique, ont donc été mobilisés, que lui-même recherchait depuis b Alsace la région, la Semaine de la science le voir pour le croire ? » : le rôle ainsi que six thésards, pour faire et des images, longtemps. Sélestat : « J’habite mon est principalement consacrée à la des images en sciences et les découvrir à chacun les possibilités Loin d’en prendre ombrage, quartier », jeu de société géant sur chimie. écueils qu’elles peuvent engendrer. de création musicale et visuelle l’ordinateur peut Claude Cadoz vit cette inversion le thème de l’aménagement d’un b Bretagne b Haute-Normandie qu’offrent les nouvelles technolo- des rôles comme une merveilleuse quartier. Hillion : balade scientifique sur les Giverny : promenade dans le gies de l’information et de la aussi reproduire récompense. Preuve que les an- b Aquitaine rochers à marée basse. jardin de Monet pour mieux saisir communication (NTIC). nées de recherche de l’équipe ont Les Eyzies-de-Tayac : visite guidée b Centre les enjeux scientifiques de la Les chercheurs de l’Acroe ont des sensations atteint le but poursuivi : ouvrir le du lieu des fouilles et du musée Nançay : soirée d’observation botanique actuelle. en effet mis au point un langage champ de la création artistique avec un commentaire adapté à astronomique, samedi 23 octobre, b Ile-de-France informatique qui permet de dé- tactiles par écrans et souris interposés et Nemours : fabrication d’une composer les objets aussi bien vi- la rendre plus accessible. Es- pirogue d’époque mésolithique et suels que sonores, d’analyser quisses, première œuvre signée expérimentations d’outils au leurs constituants, puis de les res- jeux vidéo, prévient Claude Cadoz, par l’équipe de l’Acroe et qui sera Musée de préhistoire tituer par ordinateur avec « un de- même si nous avons beaucoup tra- présentée, vendredi 22 octobre, à d’Ile-de-France. gré de réalisme et, dans le domaine vaillé les aspects visuels et gra- l’anneau de vitesse de Grenoble, b Languedoc-Roussillon des sons, une richesse de timbres, phiques pour les rendre très attrac- devrait témoigner des possibilités Narbonne : Festival international impossibles à obtenir habituelle- tifs. » de cet art numérique. du film de l’insecte. ment avec l’informatique ». Pas question pour les jeunes ap- b Limousin Outre la fabrication des sons et prentis en arts virtuels de se Nicole Cabret Limoges : voir tourner la Terre des images, l’ordinateur peut aus- contenter de cliquer. « L’utilisa- grâce au pendule de Foucault. si reproduire des sensations tac- teur a entre les mains une sorte de ૽ Jusqu’au 22 octobre, INPG, 46, b Lorraine tiles, grâce à un dispositif de « re- jeu de Lego informatique. C’est à avenue Félix-Viallet, Grenoble. Briey : l’Explomobile, une tour d’effort » (TGR) qui permet lui de construire, de s’investir. » Tél. : 04-76-57-43-39. camionnette remplie de produits pédagogiques, se déplace de lieu en lieu pour apporter la science dans des écoles. Une exposition à Paris sur les volcans néo-zélandais, b Midi-Pyrénées Toulouse : pérégrination d’une goutte d’eau, de la source à miroirs des profondeurs l’estuaire. Dans la région, la Semaine de la science est DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE, attentat perpétré par les services pays, proposé, dans le laboratoire principalement consacrée à l’eau. on connaît ces hommes en noir, secrets français, mais qui sait de minéralogie-cristallographie de b Nord-Pas-de-Calais hantises des terrains de rugby. qu’Auckland est parsemée d’une l’université Paris-VII, par Emma- Valenciennes : les liens étroits Mais qui connaît Lady Knox ? cinquantaine de petits cônes d’ori- nuèle Pèlegrin, qui termine sa entre la chimie, la couleur et la Cette « dame » est une des curio- gine volcanique ? Le paysage de thèse sur les géomatériaux. lumière. sités de l’île septentrionale de cet cette contrée des antipodes est le D’un voyage d’études de deux b Pays de la Loire archipel, appelée aussi l’île du Feu. témoignage quasi pictural d’une semaines au bout du monde effec- Saint-Nazaire : expositions et Car le pays maori est aussi un pays chimie, d’une alchimie souter- tué en septembre 1998, elle revient ateliers sur les conséquences de la volcan plein d’anecdotes. Au raines aux débordements aussi avec des photos, mais aussi montée du niveau de la mer sur la siècle dernier, des bagnards la- grandioses qu’impressionnants. l’envie d’« expliquer aux gens que géographie de la ville et l’évolution vaient leur linge dans un trou Ici, les parois sont jaune fluo du la forme des volcans, le paysage qui de l’écosystème de l’estuaire. d’eau chaude. En raison de sa vis- soufre qui s’y est déposé. Là, dans les entoure, nous raconte leur ori- b Picardie cosité, le savon qu’ils utilisaient fit cette rivière, des terrasses de silice gine. C’est le miroir des profon- Boves : présentation de toutes les monter la pression et un jet d’eau sont comme autant de marches deurs ». facettes de l’archéologie en France. finit par jaillir, qui éparpilla les vê- blanches composant des mini-cas- La Semaine de la science arrive b Poitou-Charentes tements aux alentours. On installa cades. et rien ne se prépare dans son la- La Couronne : l’histoire de un tuyau afin de rétrécir le conduit bo, qui compte pourtant une cen- l’invention des chiffres, aussi naturel amenant l’eau chaude à la « LA PISCINE À CHAMPAGNE » taine de personnes. Peu importe. importante pour l’homme que surface et fabriquer ainsi un gey- Plus loin, c’est « la piscine à Elle propose son projet d’exposi- celle des lettres. ser artificiel pour le touriste. champagne » comme les gens du tion. Accepté. Mais elle le finance b Provence-Alpes-Côte d’Azur Ce tuyau n’est aujourd’hui plus cru surnomment ce lac turquoise de sa poche et en fait la présenta- Istres : 20 000 pots sous les mers, visible, recouvert de concrétions en ébullition, toujours agité de tion, avec un rare talent de vulga- exposition sur le commerce de la de silice mais, une fois par jour, bulles de gaz carbonique, dont les risation. Car aimer la science ne céramique en Provence du Xe au quelqu’un vient verser de la les- franges orangées retiennent des consiste pas uniquement à la ser- XIXe siècle. sive à l’intérieur. Et Lady Knox de poisons comme l’arsenic, l’anti- vir mais aussi à la partager. b Rhône-Alpes cracher un jet d’eau de 5 à moine et le mercure, mais aussi Chambéry : familiarisation avec les 6 mètres de haut, pendant une des trésors comme l’argent et l’or. Pierre Barthélémy cadrans solaires afin de permettre heure, pour le plus grand plaisir « La palette de l’artiste », comme au public de fabriquer son propre des photographes. disent les Néo-Zélandais, s’ex- ૽ Samedi 23 octobre, de 11 heures outil. De la Nouvelle-Zélande, on se prime dans une exposition photo- à 18 heures. Université Paris-VII, souvient qu’elle fut le théâtre d’un graphique sur le volcanisme de ce 2, place Jussieu, 75005 Paris. LeMonde Job: WMQ2110--0031-0 WAS LMQ2110-31 Op.: XX Rev.: 20-10-99 T.: 10:43 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0500 Lcp: 700 CMYK

AUJOURD’HUI LE MONDE / JEUDI 21 OCTOBRE 1999 / 31 ------Accalmie passagère 21 OCTOBRE 1999 Oslo Stockholm LE CARNET Prévisions Moscou Ensoleillé JEUDI. Dans la matinée, la pertur- Poitou-Charentes, Aquitaine, vers 12h00 DU VOYAGEUR bation qui a largement arrosé le Sud- Midi-Pyrénées. – Au pied des Py- Est dans la nuit évacue la France par rénées, le soleil se lève par ciel Peu l’est. A l’arrière de cette limite s’éta- clair alors qu’ailleurs les brumes Belfast nuageux a THAÏLANDE. A partir du di- blit un temps variable. Une nouvelle sont de la partie. Le temps s’amé- Liverpool manche 31 octobre, Thai Airways In- Dublin perturbation aborde le pays par liore ensuite et la journée s’an- Varsovie Kiev ternational met en place trois vols l’ouest dans la soirée. nonce agréable. Dans l’après-mi- Amsterdam Berlin Brèves hebdomadaires sans escale entre Bretagne, Pays de la Loire, di, des nuages élevés envahissent éclaircies Bangkok et le port de Danang, au La grisaille du le ciel. Il fait de 16 à 21 degrés. Londres Vietnam. Danang, environné de Basse-Normandie. – 50 o Bruxelles matin se dissipe peu à peu. Des éclair- Limousin, Auvergne, Rhône- Prague plages, est proche de la ville royale de cies font ensuite leur apparition. Les Alpes. – La matinée est pluvieuse, Couvert Hué, des collines de l’intérieur et du nuages sont de retour en soirée avec surtout dans la vallée du Rhône. Paris Strasbourg Vienne col des Nuages, qui offre de superbes Budapest leur lot de petites pluies. Il fait de 15 à Dans l’après-midi, seules les Brume points de vue sur la côte et les baies 18 degrés. Alpes sont encore sous de nom- Nantes devenues stations balnéaires. Avec Berne brouillard Nord-Picardie, Ile-de-France, breux nuages et de petites pluies. Bucarest ces liaisons, les mercredis, vendredis Centre, Haute-Normandie, Ar- Ailleurs, les éclaircies font leur Lyon et samedis, la compagnie thaïlandaise Milan Belgrade dennes. – Les pluies du matin dispa- apparition. Il fait de 14 à 17 de- Sofia Averses propose au total 17 vols hebdoma- raissent au profit d’une journée qui grés. Toulouse Istanbul daires vers le Vietnam. alterne les éclaircies et les passages Languedoc-Roussillon, Pro- a . Dévasté par les Pluie ESPAGNE nuageux. Quelques averses peuvent vence-Alpes-Côte d’Azur, Rome flammes, il y a cinq ans, le grand se produire. En soirée, de nouvelles Corse. – Pluies localement ora- Barcelone Naples théâtre du Liceu de Barcelone, un des ondées affectent la Touraine. Il fait de geuses et vents sont encore au 40 o Madrid plus prestigieux opéras d’Europe, a 15 à 17 degrés. programme de la matinée, de la Lisbonne Athènes Orages rouvert ses portes, début octobre, Champagne, Lorraine, Alsace, Provence à la Corse. Puis le avec une représentation de Turandot, Bourgogne, Franche-Comté. – Des temps s’améliore par l’ouest. Séville de Puccini. Sa reconstruction aura du- pluies arrosent, le matin, la Cham- En fin de journée, le mauvais Tunis Neige ré trois ans et coûté près de 120 mil- pagne-Lorraine, la Bourgogne et la temps ne concerne plus que les Alger lions de dollars. Elle précède celle de la Franche-Comté. En Alsace, le ciel est Alpes du Sud. Il fait de 17 à Fenice de Venise, autre opéra presti- plus lumineux. Il fait de 14 à 17 degrés. 21 degrés. Rabat 0o 10o 20o Vent fort gieux, lui aussi détruit par un incendie.

PRÉVISIONS POUR LE 21 OCTOBRE 1999 PAPEETE 23/30 S KIEV -3/4 N VENISE 10/19 P LE CAIRE 19/31 S Ville par ville, les minima/maxima de température POINTE-A-PIT. 21/29 P LISBONNE 16/19 P VIENNE 4/5 S MARRAKECH 17/23 C et l’état du ciel. S : ensoleillé ; N : nuageux ; ST-DENIS-RÉ. 19/25 S LIVERPOOL 10/14 C AMÉRIQUES NAIROBI 16/28 S EUROPE LONDRES 10/13 P BRASILIA 20/28 S PRETORIA 14/23 C C : couvert ; P : pluie ; * : neige. AMSTERDAM 4/11 N LUXEMBOURG 5/12 P BUENOS AIR. 15/26 S RABAT 18/23 P FRANCE métropole NANCY 7/14 P ATHENES 17/26 N MADRID 8/17 P CARACAS 24/30 P TUNIS 20/27 N AJACCIO 16/21 P NANTES 7/16 N BARCELONE 15/23 S MILAN 8/16 P CHICAGO 4/17 S ASIE-OCÉANIE BIARRITZ 11/20 N NICE 13/19 P BELFAST 9/12 N MOSCOU -4/4 N LIMA 15/20 C BANGKOK 23/32 S BORDEAUX 12/20 N PARIS 8/15 N BELGRADE 4/15 S MUNICH -2/15 S LOS ANGELES 15/24 C BOMBAY 23/33 S BOURGES 8/16 N PAU 7/20 N BERLIN -1/10 S NAPLES 16/25 N MEXICO 8/20 S DJAKARTA 25/31 S BREST 7/16 N PERPIGNAN 12/20 N BERNE 4/10 N OSLO -2/4 S MONTREAL 5/9 S DUBAI 24/33 S CAEN 9/16 N RENNES 7/16 N BRUXELLES 6/10 C PALMA DE M. 17/23 S NEW YORK 9/14 S HANOI 23/26 P CHERBOURG 10/14 N ST-ETIENNE 13/18 P BUCAREST 1/7 N PRAGUE -2/8 S SAN FRANCIS. 12/21 S HONGKONG 23/29 S CLERMONT-F. 10/17 N STRASBOURG 7/16 C BUDAPEST 3/6 N ROME 16/22 P SANTIAGO/CHI 13/25 S JERUSALEM 18/29 S DIJON 9/15 P TOULOUSE 11/20 N COPENHAGUE 4/8 S SEVILLE 15/22 P TORONTO 4/12 S NEW DEHLI 18/33 S GRENOBLE 13/17 P TOURS 8/15 N DUBLIN 9/13 N SOFIA 6/13 S WASHINGTON 7/16 S PEKIN 7/25 S LILLE 8/15 N FRANCE outre-mer FRANCFORT 5/14 N ST-PETERSB. 3/6 C AFRIQUE SEOUL 12/20 S LIMOGES 10/14 N CAYENNE 23/31 P GENEVE 6/9 C STOCKHOLM 2/6 C ALGER 16/24 S SINGAPOUR 26/30 C LYON 12/17 P FORT-DE-FR. 23/29 P HELSINKI 1/7 C TENERIFE 17/22 S DAKAR 26/31 S SYDNEY 13/23 S MARSEILLE 15/20 P NOUMEA 21/26 S ISTANBUL 14/18 S VARSOVIE -3/7 S KINSHASA 22/32 S TOKYO 14/20 S Situation le 20 octobre à 0 heure TU Prévisions pour le 22 octobre à 0 heure TU

JARDIN Les premières gelées commencent à sévir en plaine L’ÉTÉ, temps clair est synonyme qu’à l’embouchure de la Seine. Les ornent des terrasses et des cours qui semble être devenu une an- sant et splendide de palmier goum (les terres gorgées d’eau la dimi- de chaleur : le soleil rayonne sans gelées y sont rares, voire excep- du quartier du Marais, que des pal- nexe botanique des lointaines (Trachycarpus humilis), le seul pal- nuent), de l’orientation (surtout entrave. En automne et en hiver, tionnelles en certains endroits, et miers, des cordylines poussent en terres du Commonwealth que sont mier endémique en Europe, no- pas le soleil du matin) et de la pré- l’astre solaire annonce le froid. la vogue des plantes originaires de pot sur des balcons des Champs- l’Australie et la Nouvelle-Zélande. tamment sur la Côte d’Azur, qui sence d’un mur qui retient, la nuit, Soit parce que ses rayons trop cieux plus cléments fait que l’on Elysées, que des clématites persis- Evidemment, ceux qui se passait ses hivers sans problèmes la chaleur emmagasinée le jour. obliques ne font qu’effleurer les peut observer de nombreuses es- tantes (balearica et cyrrhosa) fleu- risquent à de telles plantations simplement protégé des pluies par De nombreuses plantes au- parties septentrionales de l’hémi- pèces fragiles y prospérer sans rissent ici et là sur des balcons dès peuvent, en une nuit, voir leurs es- une toile tendue au-dessus de ses jourd’hui cultivées en plein air ont sphère Nord. Soit parce que l’ab- dommage apparent, y fleurir sans la fin de l’hiver, que des hibiscus de poirs et leurs efforts réduits à palmes, près de la grande serre du longtemps été tenues pour des sence de couverture nuageuse difficultés quand elles s’y refusent Chine passent la mauvaise saison néant. Par un hiver particulière- Jardin des plantes à Paris, a été plantes d’intérieur ou d’orangerie. pendant la nuit ne peut retenir le quelques dizaines de kilomètres au sans encombre moyennant la ment froid, comme on en subit grillé jusqu’au sol. L’accident a eu Le premier magnolia à feuilles per- peu de chaleur emmagasinée du- nord. simple protection d’un mur et d’un parfois, le gel survient dans Paris lieu il y a treize ans. sistantes planté en plein air en rant la journée dans la terre. coupe-vent. On peut même admi- aussi sec, intense et meurtrier pour La résistance au gel des plantes France le fut à Nantes. Le jardinier C’est ce que nous venons de ARBUSTES RÉSISTANTS rer quelques mimosas d’hiver les plantes, que celui d’un hiver est parfois difficile à établir de fa- qui s’en occupait depuis des an- vivre, dans la moitié nord du pays, Il suffit pour s’en convaincre (Acacia dealbata) et eucalyptus... normal cinquante kilomètres plus çon univoque. C’est ainsi qu’un nées, un peu lassé de le voir ma- samedi 16, dimanche 17 et lundi d’observer la splendide double al- Moins qu’à Londres cependant, au nord. Ainsi, un spécimen impo- eucalyptus cultivé de graines pré- lingre, d’être contraint de le ren- 18 octobre. Ciel dégagé, soleil res- lée de Lagerstroemia indica (lilas levées sur un arbre poussant de- trer chaque hiver, l’installa en plendissant, mais déjà peu effi- des Indes) sur tiges, située au sud puis longtemps dans une zone pleine terre, jouant son va-tout. cace, associés à des masses d’air de l’esplanade de la Défense. Conseils avant de planter froide résistera beaucoup mieux L’arbre prospéra et y fleurit bien- froid venues du nord ont fait sur- Chaque année, elle fleurit fin août, au froid qu’un autre, de la même tôt. venir les premières gelées dans les début septembre quand, en Nor- Les plantes les plus robustes peuvent être plantées dès mainte- espèce, issu d’un plant poussant Depuis cette expérience, l’arbre plaines et dans les villages. Les mandie, cet arbuste résistant au nant. Il n’est pas utile d’attendre la sainte Catherine, qui ne voit pas, au sud. Et évidemment mieux s’il magnifique est planté jusque dans grandes villes ont été épargnées. gel n’épanouit qu’exceptionnelle- contrairement au dicton, tout bois prendre racine. En motte ou en n’a pas été trop amendé en engrais le nord du pays, ainsi que l’aucuba La circulation automobile, le ment ses grandes inflorescences pot, peu importe, mais les arbustes cultivés en pot devront être ins- par des horticulteurs soucieux du Japon (que les encyclopédies chauffage des appartements forte- rouges, roses, mauves ou pectés soigneusement. Pour cela, ne pas hésiter à sortir la motte de d’accélérer la rotation de leurs publiées à la fin du XIXe siècle re- ment concentrés, les grands murs blanches. son contenant. Si de grosses racines tournent tout autour du pot, cultures et s’il a été acclimaté soi- commandent de rentrer l’hiver), des immeubles bloquant la circula- C’est ainsi qu’un Albizzia julibris- passez votre chemin. Il y a de fortes chances pour qu’elles conti- gneusement en lui faisant passer que les camélias, les Fatsias japoni- tion des vents font que la tempéra- sin (acacia de Constantinople), nuent ainsi de tourner en rond, formant un chignon qui bloque la son premier hiver dans un local lu- ca (appelés autrefois aralias) qui ture y est plus élevée en perma- fleurit chaque été, sur l’île de la Ci- croissance de l’arbre. Des belles racines gardent la terre souple, à mineux et frais. résistent tous aux rigueurs d’un hi- nence de quelques degrés qu’en té, derrière la cathédrale Notre- l’exception de celles des arbustes de terre de bruyère (azalées, rho- De toutes façons, il faut toujours ver normal... pourvu qu’ils n’aient zone dégagée. Dame de Paris (non loin de l’arbre dodendrons, camélias, bruyères), qui ont une tendance naturelle à planter ses arbustes au printemps, pas les pieds dans l’eau et qu’ils Le climat de Paris intra-muros le plus vieux de la capitale : un ro- former une sorte de feutre compact qui épouse la forme du pot. Il de manière qu’ils puissent s’enra- soient plantés contre un mur à est ainsi comparable à celui du binier planté dans le jardin de faudra, au moment d’installer la plante, désagréger un peu les ra- ciner avant le premier hiver qu’ils l’abri des vents froids. sud-ouest de la France et des villes l’église Saint-Julien-le-Pauvre). cines en sorte qu’elles puissent sans tarder partir à la conquête du passeront dehors. Cette résistance qui bordent l’océan Atlantique jus- C’est ainsi que des avocatiers sol alentour. dépend aussi de la nature du sol Alain Lompech

Ł SOS Jeux de mots : MOTS CROISÉS PROBLÈME No 99249 3615 LEMONDE, tapez SOS (2,23 F/min). BRIDGE PROBLÈME No 1863

– 8. Donne belle allure aux L’EXTRAORDINAIRE ÉTAU Réponse LA PETITE PRÉCAUTION meubles. Au cœur de l’ambition. – Ce chelem réussi par Lars Abra- La solution est de trouver l’As de Cette donne a été distribuée lors 9. Personnel. Se lance dans l’aven- hamson avait été proposé pour la Pique et le Roi de Trèfle en Est. Il du tournoi de Bordeaux, l’année ture. Mesure la sensibilité. – liste des « donnes les mieux jouées faut toutefois supposer que, si dernière, et Jacques Tuffal, qui 10. Mettra en pièces. – 11. Une fois de l’année ». Au début, cachez les Ouest n’avait pas eu l’As de Pique, était le déclarant, a joué et réussi collectée, il faut l’évacuer. Déjeunes mains d’Est-Ouest. il aurait entamé cette couleur. Le ce contrat de 6 SA. dans la prairie. – 12. Sur le pied de problème pour Sud était donc de ࡕ 3 ࡕ V 8 5 guerre au premier appel. trouver un squeeze si Est avait la ज A R D 7 5 3 ज A V 9 3 garde à Pique et à Trèfle, c’est-à- छ A D 8 छ A D 10 dire Dame et Valet de Pique et au Philippe Dupuis ࡔ 7 5 3 ࡔ A V 8 moins cinq Trèfles (pour que Ouest ࡕ A 7 6 5 4 2 ࡕ D V ࡕ 10 9 7 6 2 ࡕ D 4 3 SOLUTION DU No 99248 N n’en ait pas plus de deux). Cepen- N ज 9 ज 6 4 2 ज 8 5 2 ज 6 4 OE dant, ce squeeze est difficile à OE छ 6 4 3 2 छ 9 7 5 छ 7 4 छ R 8 6 3 HORIZONTALEMENT S monter si l’on ne connaît pas sa S ࡔ 9 2 ࡔ R V 10 8 4 position finale, où la menace à ࡔ R 9 3 ࡔ 10 7 5 2 I. Stricto sensu. – II. Causeuse. ࡕ R 10 9 8 Trèfle est le troisième Trèfle de ࡕ A R OAS. – III. Ampère. Tendu. – ज V 10 8 Nord et où Ouest ne peut garder ज R D 10 7 IV. Poirées. Béer. – V. Hunes. Ecot. – छ R V 10 l’As de Pique sec. छ V 9 5 2 VI. Are. Ecourta. – VII. Ne. Pos- ࡔ A D 6 Pour arriver à cette solution, ࡔ D 6 4 tulent. – VIII. Cautèle. Té. – IX. Roi. Ann. : S. don. N.-S. vuln. Abrahamson, après avoir pris l’en- Ann. : E. don. Pers. vuln. Roue. – X. Eros. Crémier. tame avec l’As de Carreau, a joué Sud Ouest Nord Est six fois Cœur et a fait l’impasse à Ouest Nord Est Sud 1 ࡔ 1 ࡕ 2 ज 2 ࡕ VERTICALEMENT Trèfle... – – passe 1 SA 3 SA passe 6 SA passe... HORIZONTALEMENT beaucoup mieux. – X. Petit bain. ࡕ 3 छ D 8 ࡔ 7 5 passe 6 SA passe passe... Donna de l’effet à la balle. Person- 1. Scaphandre. – 2. Tamouré. Or. Ouest a entamé le 4 de Carreau ࡕ A 7 छ 6 4 3 ࡕ D V ࡔ R V 10 ࡕ R 10 छ R V ࡔ A I. Est prêt à payer d’avance. – nel. – 3. Rupine. CIO. – 4. Isère. Pa. – parce qu’il avait sans doute l’As de Ouest ayant entamé le 10 de Pique, II. Voyou qui a pris de l’âge. 5. Cérès. Our. – 6. Tuée. Estoc. – Pique et pas de reprise. Comment Sud tire l’As de Trèfle sur lequel comment Tuffal, en Sud, a-t-il joué Homme à tête de faucon. – III. Pour VERTICALEMENT 7. OS. Secteur. – 8. Set. Coulée. – Abrahamson, en Sud, a-t-il gagné ce Ouest doit défausser un Carreau, pour gagner le PETIT CHELEM À faire la peau. Avec des oh et des ah 9. Eboulé. – 10. Non-être. Fi. – PETIT CHELEM À SANS ATOUT car, s’il jetait le 7 de Pique, Sud af- SANS ATOUT contre toute dé- il exprime la difficulté. Pour la répé- 1. Approbation sans réserve. – 11. Sade. TNT. – 12. Usurpateur. contre toute défense ? franchirait le Roi en jouant le 10 de fense ? tition. – IV. De plus. Bête à corne à 2. Lieu de prière. – 3. La barbe des Pique. Ensuite, Sud joue le Valet de l’air chevalin. – V. Porte le voile. Le vieilles branches. Tête d’Ibis. – Carreau pour la Dame, tandis Note sur les enchères pêcheur l’apprécie chargé... le pé- 4. Deux points. Produit d’une ren- qu’Est doit défausser le Valet de Avec une main de 17 points cheur le préfère vide. – VI. Marque contre à la basse-cour. – 5. Fond de Pique pour ne pas libérer le 7 de d’honneurs distribuée 4-3-3-3, de dégoût. Qui devront exercer bouteille. La force des habitudes. – Trèfle ; puis Sud joue le 3 de Pique Nord préféra conclure les enchères leurs talents ailleurs. – VII. Cor- 6. Circule librement en Iran. Vivent pour la Dame, le Roi et l’As d’Ouest en demandant directement le che- rigent les fautes. Pousse à contre- au Kenya et en Tanzanie. – 7. Ne qui doit rejouer son dernier Pique lem à sans atout. sens. – VIII. Démonstratif. Détour. laisse pas de temps au temps. Son pour le 10 de Sud, qui fera sa dou- Beaux parleurs. – IX. Imaginait voisin a pris pied dans ses pompes. zième levée, le Roi de Carreau. Philippe Brugnon LeMonde Job: WMQ2110--0032-0 WAS LMQ2110-32 Op.: XX Rev.: 20-10-99 T.: 10:23 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0501 Lcp: 700 CMYK

32 I CULTURE JEUDI 21 OCTOBRE 1999

LITTÉRATURE L’écrivain Nathalie trice jusqu’en 1996. Publié en 1939, son RENCONTRE, à la Libération, avec Jean- d’Alain Robbe-Grillet. b LE NOUVEAU à la recherche de la sensation première Sarraute, née en Russie le 18 juillet premier livre, Tropismes, contenait l’es- Paul Sartre, qui préface en 1948 Portrait ROMAN la revendique, dans les années et de son expression exacte. b AU 1900, est morte à Paris, le mardi 19 oc- sentiel de sa vision du monde et d’une d’un inconnu, lève les préventions du 60, mais l’auteur du Planétarium affir- THÉÂTRE, elle arbitre un combat entre tobre. Elle était la mère de la journa- entreprise littéraire dont elle maintint monde éditorial à l’égard d’une écri- mera son indépendance et son atta- la parole et le silence, toujours à l’affût liste Claude Sarraute, notre collabora- l’exigence jusqu’à Ouvrez (1997). b LA ture qui fera plus tard l’admiration chement à explorer le « for intérieur », de l’innommé derrière les mots. Nathalie Sarraute n’est plus ici Jusqu’à sa disparition, à Paris, à l’âge de quatre-vingt-dix-neuf ans, celle qui ne voulut être enfermée dans aucun groupe, même pas celui du nouveau roman, aura mené, par l’écriture, de « Tropismes » (1939) à « Ouvrez » (1997), et par le théâtre, le procès du langage « UN PORTRAIT de moi... Je n’ai l’étiquette du nouveau roman. Elle jamais fait de portrait dans aucun s’en est agacée parfois, à sa ma- de mes livres. C’est faux, un portrait. nière : discrète, austère, se méfiant On construit quelque chose autour du tapage et des réductions aux- d’une apparence, on résume la vie quelles soumet la renommée. Le qui est immense, complexe, incer- succès international de ses livres, nable. Tout ce qu’on dit sur nous l’avalanche de thèses qui s’abattait presque toujours nous surprend, et, sur son œuvre, les sollicitations des généralement, c’est faux parce journaux et des télévisions ne l’ont qu’autre chose de tout à fait opposé jamais fait dévier du chemin tout apparaît qui est vrai aussi. » Ecri- simple qu’elle s’était tracé. vain de la mobilité infinie des êtres et des consciences, Nathalie Sar- raute détestait qu’on tente de la fi- Il s’agit pour ger, de la résumer, de la faire entrer dans un cadre. Mais la mort per- l’écrivain de saisir met ce que la vie interdisait. Dans un de ses plus beaux livres, la vie affective Enfance (1983), elle avait pourtant choisi de parler d’elle. De sa nais- en son état premier, sance, le 18 juillet 1900 à Ivanovo, du foyer désuni de ses parents, de avant les mots, de son départ de Russie − à neuf ans − avec sa mère venue à Paris y vivre retrouver l’immensité ses amours. De l’arrivée de son père en France, pourchassé par la de la vie intérieure police du tsar, l’année suivante. Du choix qu’elle fit de s’éloigner de la galaxie maternelle pour opter pour Chaque matin, elle quittait la le père, pour un foyer où elle était maison familiale de Chérence, pourtant contestée par une belle- dans le Val-Oise, son cartable sous mère sauvagement attachée à son le bras, pour aller écrire dans un propre enfant. De la découverte café où elle restait jusqu’à midi. merveilleuse de l’école communale L’après-midi, elle recevait un de ses qui la lia définitivement à son pays visiteurs qui venaient de loin pour d’exil. converser avec elle. De sa voix Mais Enfance n’est pas un frag- neutre, douce, sans effets, elle par- ment d’autobiographie, moins en- lait de ses livres − « Au fond, je n’ai core une tentative d’explication vécu que pour une idée fixe » −, de par les traumatismes originels de sa manière d’écrire qui plonge ses ce que sont devenus la femme et lecteurs au cœur même du mystère l’écrivain. Comme dans ses ro- de la vie affective − « Quand le lec- mans, Nathalie Sarraute ne se sai- teur devine la fin de la phrase, ce sit du particulier − «son» en- n’est pas la peine que je la fi- fance − que pour tenter nisse » −, des pièges de la langue, d’approcher l’universel : une « en- de la densité dramatique que peut fance », des bribes de vécu qui exprimer une simple inflexion de la pourraient appartenir à tout le voix. Présente, attentive, mais déjà monde et à travers lesquelles se préoccupée par l’écriture du lende- forme tout un univers de sensa- main. tions, d’effets, de retentissements, Le goût des romans à une voix de blessures infimes et de plaisirs (Portrait d’un inconnu, Martereau) inavoués. Nathalie Sarraute nom- ou à plusieurs voix (Le Planétarium, mait cela des « tropismes ». Les Fruits d’or, Disent les imbéciles), Tropismes, c’est le titre du pre- l’importance accordée à la parole, mier livre que publie l’écrivain en à ses hésitations, à ses intonations 1939 et qui contient, en quelques conduisaient naturellement Sar-

courts textes, l’essentiel de sa vi- POUR « RONDEAU GÉRARD LE MONDE » raute à écrire pour le théâtre. Elle sion du monde et de son entreprise Nathalie Sarraute photographiée en juillet 1994. est là, C’est beau, Pour un oui pour littéraire. Les tropismes, explique- un non, témoignent de la manière t-elle, sont ces « mouvements indé- Sartre, il s’agit de repérer toutes les liberté de l’autre. Anticipant les personnages − réduits la plupart du l’originaire de notre existence ré- souveraine qu’elle avait de s’en finissables qui glissent très rapide- figures de l’aliénation, tout ce qui théories de la littérature qui de- temps à des pronoms personnels, clame une écriture infiniment prendre aux mots avec les mots, ment aux limites de la conscience ; tend à « chosifier » les êtres, afin de vaient éclore au début des an- « il », « elle », « on » −, comme ils souple, attentive, ductile. Sarraute non de manière abstraite, mais ils sont à l’origine de nos gestes, de les dégager de cette gangue et de nées 60, Sarraute a donc entrepris, rejettent les facilités trompeuses accomplit dans cette exploration avec une sensibilité exceptionnelle, nos paroles, des sentiments que nous trouver, enfin, le vertige et l’im- par l’écriture, le procès de la toute- de la psychologie, fût-elle freu- du non-dit un parcours roma- presque extralucide, à l’existence manifestons, que nous croyons mensité de la liberté. puissance du langage. dienne. A la place de cet ordre ro- nesque aussi vaste, aussi riche des autres, tendre, sarcastique, éprouver et qu’il est possible de défi- Pour Sarraute, le langage est un Il s’agit pour elle de saisir la vie manesque, Sarraute installe l’abso- d’événements, de révolutions, de drôle, jamais en repos ; en un mot : nir ». L’art romanesque de Sar- des principaux agents de cette alié- affective en son état premier, avant lue fluidité d’une prose qui coups de théâtre, de batailles, de vivante. raute va consister à inventer un nation. Le langage qui classe, qui les mots, de retrouver l’immensité enregistre, sans jamais les immobi- drames et de bonheur que n’en C’est sans doute le secret du suc- langage qui rende compte de cet objective, qui définit, qui cerne. Le de la vie intérieure, l’infini que cha- liser, les infimes fluctuations qui af- embrassaient Tolstoï dans Guerre cès de cette œuvre rigoureuse qui infiniment petit, en perpétuelle mi- langage fruste des lieux communs, cun porte en soi. Chacun de ses ro- fectent l’esprit, leurs chemine- et Paix ou Joyce dans Ulysse. Elle a exige beaucoup de ses lecteurs gration, et qui est la source secrète mais aussi la dialectique sophisti- mans est un dynamitage minutieux ments inattendus, la manière dont, montré que la description du for − « Le roman n’est pas un délasse- de notre existence. quée des intellectuels qui, lors- et ironique de cette chape de au contact des autres, ils s’étoilent intérieur était aussi riche, aussi ment facile », disait-elle. La beauté C’est Sartre à l’aube de sa gloire qu’on la débarrasse de ses ori- plomb faite d’habitudes, de de sensations et de significations bouleversante, aussi infinie que de ses livres réveille en nous la pas- qui découvre Sarraute ; c’est lui qui peaux rhétoriques ou de ses conventions, d’éducation, de vie nouvelles, s’enveniment, se figent celle de tous les astres inscrits sur sion de l’authentique, dans sa ru- la pousse à écrire et qui préface en circonvolutions mondaines, recèle sociale et que nous prenons aisé- dans des phrases toutes faites, la coupole d’un planétarium. desse et dans sa complexité certes, 1948 Portrait d’un inconnu, son pre- les mêmes pouvoirs d’enferme- ment pour notre personne même. rouvrent des blessures soigneuse- Les hasards et les tropismes de mais aussi dans l’infinie séduction mier roman. La rencontre de l’ar- ment, dit les mêmes désirs d’éti- Cette radicalité critique suppo- ment cachées, manifestent des ap- l’édition, le succès de son essai de sa singularité et de sa fraîcheur. tiste et du philosophe n’est pas for- queter et de figer pour mieux do- sait une radicalité esthétique. Les pétits inavoués. L’Ere du soupçon ont fait classer tuite. Pour Sarraute comme pour miner, exercer sa violence, nier la romans de Sarraute ignorent les Ce regard de microscope sur cette militante de l’inclassable sous Pierre Lepape

Bibliographie A l’exception de Tropismes (Denoël 1938, Minuit, 1957), tous b Romans : les livres de Nathalie Sarraute « Quand quelqu’un me parle de moi, je ne sais pas ce qu’il voit » – Tropismes (1939) ont été publiés par Gallimard. b Portrait d’une inconnue. «Je en grande partie dans l’inconscient, appelle la forme, celle-ci provoque tous d’accord pour dire que les per- – Portrait d’un inconnu (1948) Ses Œuvres complètes ont paru viens de voir un film qui m’était au cours de toute une vie. Parfois, une autre sensation, et ainsi de sonnages, l’intrigue, étaient des – Martereau (1953) en « Bibliothèque de la Pléiade » consacré. J’ai reconnu la maison, le c’est une phrase entendue il y a des suite. Si la sensation est suffisam- choses dépassées. » – Le Planétarium (1959) (sous la direction de Jean-Yves jardin, les objets ; la dernière chose années qui, resurgie soudain, se met ment forte, cela tourne. Dès qu’elle b A l’écart. « J’ai toujours été à – Les Fruits d’or (1963) Tadié, 1996). que j’ai reconnue, c’est moi. Cette à agiter, comme un pavé jeté dans s’affaiblit, c’est le rythme lui-même l’écart, à contre-courant. On en a vu – Entre la vie et la mort (1968) b Parmi les textes critiques image sur une mare, toute la substance que qui se relâche, et réciproquement. » défiler des modes à Paris, des en- – Vous les entendez ? (1972) importants repris dans la l’écran ne dé- j’ai peiné à rassembler. Un chapitre b Le nouveau roman. « J’ai gouements. C’est fou ! Tout ce qui – Disent les imbéciles (1976) « Bibliothèque de la Pléiade », truisait pas une entier de Portrait d’un inconnu s’est commencé à réfléchir sur le roman était “for intérieur” éveillait le mé- – L’Usage de la parole (1980) signalons : « La littérature autre image que formé à partir de quelques mots ba- bien avant les autres écrivains du pris. On oubliait Joyce, Proust et – Enfance (1983) aujourd’hui », Tel Quel no 9 j’ai de moi- nals, “De qui médisez-vous ?”, qui nouveau roman, j’ai vingt ans de Virginia Woolf... J’ai essayé de – Tu ne t’aimes pas (1989) (1962) et « Le langage dans l’art même − je n’en ont servi de réactif ou de cataly- plus qu’eux. L’Ere du soupçon a in- m’élever contre ça. » – Ici (1995) du roman », (également in ai pas −, elle seur. (...) Au moment de me mettre téressé Alain Robbe-Grillet, qui a b Le bistro. « C’est mon lieu de – Ouvrez (1997) Nathalie Sarraute, qui s’appliquait à un au travail sur un roman, j’ai presque repris Tropismes – que j’avais publié travail idéal. Une petite table dans b Théâtre : êtes-vous ?, entretiens avec vide. A mes toujours une vision géométrique de avant la guerre – aux Editions de un coin, des feuilles de papier ma- – Le Silence (1964) Simone Benmussa, rééd. La yeux, je n’ai pas d’apparence. celui-ci : Portrait d’un inconnu, cela Minuit. Cette deuxième édition de chine, une pointe feutre. Au bistro, – Le Mensonge (1966) Renaissance du livre, 1999). Quand quelqu’un me parle de moi, se présentait comme un espace en- Tropismes est sortie en même temps je me sens comme en voyage : à la – Isma (1970) Parmi les ouvrages qui lui furent je ne sais pas ce qu’il voit, c’est tièrement clos avec une agitation que son livre La Jalousie. C’est à ce fois entourée de monde et d’anima- – C’est beau (1975) consacrés : le Nathalie Sarraute comme si je n’existais pas. Il me intérieure provoquée par deux moment-là que le critique Henriot a tion, et seule, puisque personne ne – Elle est là (1978) de Robert Abirached (Grasset, semble que je suis un mirage dans consciences en train de s’affron- écrit que nous faisions du « nouveau s’occupe de moi. » – Pour un oui pour un non (1982) 1960), Le Personnage dans l’œuvre lequel je ne peux pas entrer. Dans ter. » roman ». En réalité, ma démarche, b Essais : de Nathalie Sarraute, de Bernard les contes russes, il y a un person- b L’écriture. « Sensation, re- très intérieure, n’avait rien à voir ૽ Propos recueillis par François- – L’Ere du soupçon (1947) Pingaud (Gallimard, 1983), et nage qui porte un bonnet qui le cherche de la forme, écriture : les avec l’extériorité revendiquée par Marie Banier (Le Monde du – Paul Valéry et l’enfant éléphant l’essai-dossier sur Enfance rend invisible. Est-ce que tout le trois démarches sont absolument Robbe-Grillet, qui a toujours été le 15 avril 1983), Jean-Louis de Ram- (1947) réalisé par Monique Gosselin en monde ne se sent pas un peu inséparables et simultanées. Chaque plus militant. On a dit que nous for- bures (Le Monde du 14 janvier – Flaubert le précurseur (1965). « Foliothèque » (1996). comme ça ? » livre se déroule dans une sorte de mions « l’école du regard ». A tort, 1972) et Michèle Pardina (Le b Les tropismes. « Un livre mûrit frottement continuel : la sensation on m’a classée dedans. Nous étions Monde du 26 février 1993). LeMonde Job: WMQ2110--0033-0 WAS LMQ2110-33 Op.: XX Rev.: 20-10-99 T.: 10:46 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0502 Lcp: 700 CMYK

CULTURE LE MONDE / JEUDI 21 OCTOBRE 1999 / 33 Un théâtre du for intérieur Toute une vie

LORSQU’EN 1960 un producteur gure, saute aux yeux : comme si thalie Sarraute : elle refusait de por- de la radio de Stuttgart demande à étaient venus se coller, sur nos ter l’étoile, sur son manteau. Il dans Nathalie Sarraute de lui envoyer tempes de terrestres, des bigor- plane sans cesse sur la parole-énig- une œuvre de théâtre, elle refuse : neaux contournés caoutchouteux me du théâtre de Nathalie Sarraute « Il me semblait que le dialogue de tombés d’une autre planète. Bref, « un effort pour fuir quelque chose les profondeurs théâtre était incompatible avec ce Nathalie Sarraute était peut-être que l’on devine dans l’ombre ». que je cherchais à montrer. » sincère lorsqu’elle se carapata, dans « La sous-conversation devenait la Elle était pourtant bien normale, un premier temps, devant l’offre conversation », écrit-elle. Paraphra- de la vie cette proposition. Le théâtre, c’est « dramatique » de Radio-Stuttgart. sant la préface que donna Jean-Paul JE LA VERRAI toujours ainsi : de la parole. Et, depuis la première Sartre au premier roman de Natha- assise sur son canapé, les épaules œuvre de Nathalie Sarraute, Tro- L’INNOMMÉ, L’INVISIBLE lie Sarraute, Portrait d’un inconnu, un peu tombantes, les genoux un pismes, la parole est son vrai pro- C’est un ami, un vieil ami vêtu de nous pourrions dire que son rien écartés, avec une sorte pos, presque son idée fixe. « ... Et noir, qui vint lui sauver la mise : le théâtre est un « anti-théâtre » : «Il d’abandon presque paysan, dans elles parlaient, parlaient toujours, ré- Silence. Le Silence nettoyeur, répa- s’agit de contester le théâtre par lui- la toute petite pièce d’un très pétant les mêmes choses, les retour- rateur, médiateur. « L’idée m’est ve- même, de le détruire sous nos yeux vaste appartement, où les rayons nant, puis les retournant encore, nue d’un certain silence. Tiré par ce dans le temps qu’on semble l’édifier, de livres alternaient avec un ri- d’un côté, puis de l’autre, les pétris- silence un dialogue a surgi, ça s’est d’écrire le théâtre d’un théâtre qui ne deau de velours marron qui ca- sant, les pétrissant, roulant sans cesse mis à parler, à s’agiter, à se démener, se fait pas, qui ne peut pas se faire. » chait, peut-être, une porte. entre leurs doigts cette matière in- à se débattre. » Entre théâtre et Na- Oui, mais ces Interlocuteurs vindi- Je la reverrai toujours ainsi, et grate et pauvre qu’elles avaient ex- thalie, le dégel, mais pas jusqu’à catifs et sourcilleux, à quel point toujours souriante : ce n’était ja- traite de leur vie. » l’entente cordiale, vous voyez. La ont-ils plus d’esprit, plus de re- mais le sourire de celui qui a réus- Elles se voient traitées de tous les première pièce (1964 à Radio-Sutt- cherche, plus de singularité, plus si une prouesse, pour dire que ce- noms, les paroles, chez Nathalie gart, 1967 mise en scène de Bar- d’audace dans l’idée, que les per- la n’est rien, qu’il n’a aucun Sarraute. Tantôt ce sont des rault) s’appelle, c’est la moindre des sonnages du théâtre content de lui ! mérite : précédant sa parole, son « ondes brouilleuses », tantôt des choses, Le Silence. La deuxième L’attachement de Sartre à l’anti-ro- merveilleux sourire annonçait « particules projetées pour dé- (1966 à Radio-Stuttgart, 1967 chez man de Nathalie Sarraute, cet anti- une question résolue, méditée, un truire », ou bien des « leucocytes Barrault), c’est déjà plus froid : Le théâtre le mérite aussi, haut la point de vue déterminé, précis. que fabrique à son insu un orga- Mensonge. La troisième, Isma (1970 main : il donne au théâtre une On dit que le nom et le prénom nisme envahi de microbes ». Vous sur France-Culture, 1973 chez charge d’intuition, de for intérieur, contribuent à former l’âme de ce- êtes libres de jouer, avec les pa- Claude Régy), aura carrément pour d’émoi, sans précédent. lui qui les porte et que, par roles, de les lancer dans les vagues, sous-titre Ce qui s’appelle rien. conséquent, ils ne sont pas étran- à marée haute, puisqu’elles sont Un théâtre à fleurets mouchetés. LA CONFRONTATION, LE HEURT gers à sa destinée – en tout cas, à aussi « les cailloux minces et plats Ceux qui échangent des paroles, ils Et c’est pourtant une pièce franc sa façon de se comporter, d’agir. voletant, qui font des ricochets ». Et ne sont pas des personnages, bien jeu, une pièce de vie immédiate, qui Dans « Sarraute » il y a comme un vous pouvez les remercier, ce sont sûr, ni même des protagonistes. est la plus belle flamme du théâtre élan qui se fige, une fermeté qui des natures accueillantes, car en Nathalie Sarraute les nomme des de Nathalie Sarraute. Pour un oui rappelle la pierre ; dans « Natha- elles « des espaces vides où quelque « Interlocuteurs ». Ils ne s’ap- ou pour un non, France-Culture lie » – comme dans sa voix – quel- FRANÇOIS-MARIE BANIER chose qui ne peut trouver sa place prochent pas de trop. Sont-ils au 1981, et Théâtre du Rond-Point En juin 1998, à Paris. que chose comme un écho d’en- nulle part est venu s’abriter ». moins du même monde ? Chacun 1986, mise en scène de Simone fance, quelque chose de suave, de Soyons justes : entre les paroles d’eux est comme un quidam de la Benmussa, interprétation Jean- thalie Sarraute, un « mot blessant». line, Anton Tchekhov ne demanda tendre, de facile à effaroucher, et Nathalie Sarraute, l’ambiance haute qui ne va pas se commettre François Balmer et Sami Frey. « Comment vivrait-on si on prenait jamais à un détenu pourquoi il d’infiniment chaleureux, mais, au est, le plus souvent, à la méfiance. avec un va-nu-pieds. Quelle parole L’une des quelques œuvres immor- la mouche pour un oui ou pour un avait été condamné. Tiens, pour- fond, d’inflexible. Méfiance des faux-semblants, des se cache donc, sous cette parole ? telles, éternelles, de notre théâtre. non, si on faisait, pour si peu, pour quoi, en ce jour, penser à Tchek- faux-fuyants. « Une parole ne dit ja- Obsession du souterrain, qui va Bon, l’arbitre Nathalie est toujours moins que rien, de pareilles his- hov ? Ah oui ! l’un des plus beaux mais ce qu’elle veut dire. » Dès s’élancer comme un diable. Enva- là, redoutablement attentive, pro- toires ? », avions-nous lu, aupara- textes de Nathalie Sarraute, le plus Ces drames infimes qu’une parole a le malheur de tom- hissement de la sous-parole. « L’in- voquant pied à pied la plus timide vant, dans un livre de Nathalie Sar- beau peut-être, a pour titre « Ich ber sous les pattes de Nathalie Sar- nommé, l’invisible, sont à la place parole qui ose pointer le bout de raute qui n’était pas du théâtre. sterbe » (L’Usage de la parole). Les qui affleurent, raute, c’est presque la lutte au cou- d’honneur. » son nez sur la scène, négociant Mais les deux amis de cette pièce, deux dernières paroles qu’ait pro- teau : que cache-t-elle, cette L’auteur n’a pas, lui, la parole, chaque syllabe, chaque accent aigu un seul mot, un mot sans bienveil- noncées Tchekhov. Il a dit, sans fugitifs, à la surface menteuse, cette farceuse, croit-elle comme lorsqu’il écrivait un roman : ou grave. Mais cette fois elle n’a pas lance, les a désunis. Le sang-froid plus, en allemand, par savoir-vivre, pouvoir me pigeonner, moi Natha- ici il n’est plus, entre les paroles pu empêcher les deux Interlo- de la dramaturge s’est laissé dis- parce qu’il était alors dans un sana de la conscience lie ? Grand-mère Nathalie, pour- d’autrui, qu’un arbitre, qui compte cuteurs d’avoir trop de cœur au traire par un sursaut de mépris, de allemand : « Je meurs. » « Vous pou- quoi avez-vous de si grandes les coups. Les coups ! Les paroles- ventre, trop de cœur aux mots. La « condescendance », chez l’un des vez être certains qu’il n’a pas songé à oreilles ? – Pour mieux vous broyer, meurtres. « J’ai connu un boulanger, confrontation des paroles est deve- deux hommes. Une indélicatesse nous laisser un mot célèbre de mou- Par parenthèse, et parce que vous écrabouiller, mon enfant ! sous l’Occupation », dit, comme en nue, chez eux, le heurt de deux peut être une cruauté. Nathalie rant. Non, pas lui, sûrement pas, ce tout se tient : son écriture, nette, Oui, c’est en lisant les démêlés de passant, Nathalie Sarraute. Oui, il y hommes. Et ils ne sont pas de Sarraute n’a jamais nié qu’il existe, n’était pas du tout son genre », dit régulière, aérée, sans hésitation Nathalie Sarraute avec les paroles a des moments où la mémoire de même force. L’un est plus fragile envers et contre tout, des règles de Nathalie Sarraute. – alors que sa phrase, le contraire que la configuration si bizarroïde certaines paroles vous serre la que l’autre. C’est la première fois la conversation. de la « phrase », hésite –, était en des oreilles, de chaque côté de la fi- gorge. Ce boulanger dénonça Na- qu’est lancé, dans une pièce de Na- En mission au bagne de Sakha- Michel Cournot harmonie avec son débit et son sourire qui adoptaient toutes les nuances et les degrés d’intensité suscités par le dialogue. Mais L’idée de mourir l’agaçait riait-elle ? Je ne l’ai jamais enten- due rire. PIONNIÈRE inaugurale, Nathalie pour reprendre comme au ralenti, dont la présence, même après sa dis- devise, en somme. Nous parlions leurs ridicules, leurs routines, leurs Pourtant, on rit avec Nathalie Sarraute incarne à jamais l’avancée atténuée : « Au fond, je n’aurai vécu parition, demeurait implicite. Et puis souvent de Proust, qui fut sans tics, leurs secrets les plus intimes. Il Sarraute, avec son œuvre ; on rit d’une pensée passionnée, qui a mo- que pour une idée fixe. » Il faisait un ses filles, Claude, Anne, Dominique, doute le dernier grand écrivain à nous semblait fêter ce triomphe iné- même aux éclats parfois dans son difié l’espace, le champ de l’écriture. peu sombre dans le salon tapissé de qui, chacune la passionnait. Les pe- croire au salut par l’écriture ou, au dit d’un écrivain, d’un poète, qui théâtre – et pas seulement parce Ses livres – par ailleurs si vivaces, dé- velours brun. Au mur, une reproduc- tits-enfants. Des amis d’autrefois. moins, à mettre en scène un Narra- avait franchi ou plutôt supprimé le que c’est drôle, mais pour se dé- lectables – relèvent chacun d’un tion du Café de nuit de Van Gogh, Un ensemble vivace. teur qui, lui, y croyait. Nathalie re- miroir qui sépare du langage. C’était fendre : ces drames infimes qui af- concept inédit, au point qu’il lui a celui des « terribles passions hu- Un arbre remplissait la fenêtre. grettait-elle d’avoir toujours su que un jeu pour elle, mais il révélait une fleurent, fugitifs, à la surface de la fallu chaque fois les poursuivre dé- maines ». Elle parlait grave et drôle, curieuse, « l’œuvre ne touche pas au temps, ne maîtrise qui dépassait toute théorie conscience, nous font peur, car on munie de tout repère, de toute ré- Rien de moins « fixe » que attentive, avec ce don d’observatrice confère pas de sens et », insistait-elle, du langage, toute philosophie, pour s’y reconnaît – « pour un oui ou férence même, au sein de sa propre l’œuvre de Nathalie Sarraute, qui qui lui conférait un talent inattendu « n’empêche pas la mort », mais atteindre à un savoir tel, une telle pour un non ». œuvre. D’où une angoisse, une in- restitue la vie, la ressuscite, la dé- d’imitatrice. Elle écoutait si bien. Les qu’elle permet de saisir cela même, maîtrise qu’elle pouvait franchir le J’avais lu Le Planétarium et Por- quiétude, des doutes, comme s’il busque palpitante sous le langage années l’aiguisaient, la décapaient, de produire la vie dans sa dispari- pas du sacré et en rire, tout en le trait d’un inconnu avant de ren- s’agissait chaque fois d’un premier dont le but est de la pétrifier. C’est l’affinaient, intensifiaient son intelli- tion, de la fixer dans sa fuite et de préservant. Rien n’est plus boulever- contrer Nathalie Sarraute, en ouvrage, ce qui, en un sens, était l’œuvre de l’énigme saisie à vif et ja- gence de l’intelligence, sa tendresse découvrir alors, dans sa furtivité, les sant qu’Ici, plus novateur qu’Ouvrez. 1963, l’année où elle publia Les vrai. mais résolue, des conflits jamais et sa férocité joyeuse, jamais cruelle, dramaturgies les plus celées, les plus Ce sont des testaments. Fruits d’or. Aucun écrivain ne « Où en est-elle aujourd’hui de clos, du mouvement inapaisé, du qui s’adressait d’abord à elle-même. silencieuses et les plus éloquentes, Il nous arrivait de parler de la m’avait jusque-là frappé au point cette aventure menée avec une fougue malentendu initial perpétué sans fin, Son sourire alors, cette science de la celles qui constituent, authentiques, mort, et de la sienne, très simple- de vouloir l’imiter, et de croire persistante et contenue ? », se de- du silence que ne font pas taire les dérision. Dans ses mouvements, la réalité la plus probable des réali- ment ; je pensais alors : « Elle est qu’on pouvait sortir enrichi, voire mandait-on lorsqu’elle ouvrait la mots. « Pour moi, les mots sont des dans son attitude, dans sa persévé- tés. là », et je savais que ce serait per- indemne, de pareille dévotion : porte et que le plus juvénile des re- choses vivantes. » Cette fois, elle le rance, se décelait comme une fierté manent, qu’elle demeurerait à ja- comme tous les grands, elle était gards vous accueillait, le plus savant, remarquait avec ferveur dans sa calme de vivre. Un enthousiasme re- UNE DÉSINVOLTURE MAGISTRALE mais dans la mémoire de ceux qui inimitable, et davantage : unique. le plus tendre aussi. Le plus avide de chambre si claire parmi les fleurs tenu. L’idée de mourir l’agaçait, Avec Nathalie Sarraute, il s’est l’ont connue, mais surtout dans On reconnaît l’importance d’un capter la nouveauté de chaque ins- fraîches, les piles de cahiers, de dos- d’être privée de connaître la suite. toujours agi d’aller plus loin. Elle est chaque lettre, chaque intervalle de écrivain au fait qu’un mot, un tant. Et c’était alors, aussitôt, la re- siers, de livres, près du grand miroir Elle remarquait parfois qu’avoir son parvenue au plus loin possible dans chaque page de chacun de ses livres, simple mot, peut le caractériser, prise impatiente d’échanges couvert des photos de ceux qui sus- âge la rapprochait des condamnés, ses deux derniers livres. Il n’y a plus fusionnée à l’effervescence de la vie. faire penser à lui et à nul autre. commencés depuis si longtemps. citaient son aptitude à aimer, à être la condamnait à court terme, mais eu là d’une part le langage mis au Et que résonnerait sans limite sa Un mot qu’il a isolé, lui insufflant Parfois nous demeurions cependant aimée. Cette force. s’il lui arrivait d’être triste, ce n’était service d’une existence qui ne lui ap- voix, l’une des plus grandes, des plus une signification plus riche que silencieuses, elle soucieuse, dévorée pas de cela. partient pas, et, de l’autre, la vie qui musicales et la plus exacte jamais celle que les dictionnaires lui ac- par un problème qui pouvait prove- GRAVE ET DRÔLE A lire Enfance, ce récit dont Na- l’utilise, mais s’en différencie. Il entendue. cordent, et qui est devenu, à lui nir d’une virgule et la tenait dans un Raymond, l’époux qui connaissait thalie Sarraute disait qu’il n’était pas n’existe plus dans Ici, prodigieux tout seul, le symbole de son sourd désespoir. Je me souviens de la place de chaque syllabe dans cha- autobiographique – « Il ne s’agit que adieu, hymne poignant à « ici », ou Viviane Forrester œuvre tout entière. De même que sa voix, un soir, après l’un de ces cun de ses manuscrits et qui avait d’un rapport sur ma vie, sur des ins- dans Ouvrez, finale somptueux, « dédale » renvoie à Joyce ; un sy- temps muets – de cette voix modu- toujours eu en elle, écrivain, une tants dont je pouvais retrouver la sen- qu’une seule substance, à laquelle nonyme, « labyrinthe », à lée, vibrante, où s’inscrivaient les confiance inconditionnelle, totale sation » –, on peut se demander si s’intègrent la vie, la pensée, le lan- Borges ; et le mot « temps », à sons mêmes qui rythment ses pages mais, plus précieuse encore, la capa- cette enfant, que l’on nommait alors gage. Proust, dire « tropisme » c’est et qui murmurait rêveuse : «Au cité de critiquer. Il était délicieux de Natacha, a jamais lâché Nathalie. Je Cet écrivain, qui a cerné toujours pour toujours nommer Nathalie fond... » Elle s’était interrompue, les voir rire ensemble. Raymond, me rappelle l’avoir entendue com- davantage cette substance, en arrive Sarraute. menter son abandon par sa mère, sa au point dans Ouvrez, le dernier ou- Elle le trouva d’emblée, « son » voix vibrante encore de détresse vrage, à faire s’incarner les mots, mot, et le mit au pluriel comme après tant d’années, de livres : «Sa contraints à l’humiliante et comique titre de son premier livre – les distance, son indifférence... C’était vertu d’exister en tant que per- « tropismes » étant pour elle ces pire que tout. » Elle avait décidé : «Je sonnes et même « personnages », et mouvements indéfinissables qui la remplacerai auprès de moi- à se déchaîner dans leur propre glissent très rapidement aux li- même. » comédie, à s’exhiber, ridicules, au mites de notre conscience, à l’ori- La paix, la passion, c’étaient les gré des pièges mis en scène avec une gine de nos gestes, de nos pa- livres. Montaigne, des romancières désinvolture magistrale, irrésistible, roles, des sentiments que nous anglaises du XIXe siècle, beaucoup par celle qui les avait depuis tou- croyons éprouver et qu’il est d’ouvrages d’auteurs contempo- jours ardemment espionnés. Elle ne « impossible » de définir. Saisir rains, Shakespeare, la Bible et « mon le disait pas, mais je la devinais si les mobiles enfouis, évanescents cher Baudelaire, mon adoré Rim- heureuse de cette victoire. Miracle : qui d’ordinaire nous échappent ; baud ». Lors de ma dernière visite, ces mots qui l’avaient toujours habi- dévoiler les embryons psycholo- elle me citait Browning : «The tée, investie, hantée, c’est elle qui giques à l’origine de nos compor- achievement is in the pursuit. » (La s’en emparait, à vif, les repérait dans tements ; capter les troubles en réussite est dans la poursuite). Une leur dynamique même, leurs limites, nous que l’on ignore, même dans la moindre intonation d’une voix, même dans ce minimum de réel a RÉACTIONS : dans la classe politique, le président de la Répu- autour duquel vont s’assembler blique a salué un écrivain qui « a construit, livre à livre, dans la discré- les mots, aura été le labeur persé- tion et le travail, une œuvre puissante, secrète où tout faisait sens ». Lio- vérant, méticuleux, sans pause, de nel Jospin, le premier ministre, insiste – comme la ministre de la Nathalie Sarraute. Toute une vie culture, Catherine Trautmann – sur « la portée universelle » de cette dans les profondeurs de la vie, en œuvre qui « peut se lire comme une réflexion (...) sur l’expression impos- tenant la poésie hors de l’eau. sible et pourtant nécessaire, à travers les mots, de l’intériorité et de la sensation ». Hector Bianciotti LeMonde Job: WMQ2110--0034-0 WAS LMQ2110-34 Op.: XX Rev.: 20-10-99 T.: 09:18 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0503 Lcp: 700 CMYK

34 / LE MONDE / JEUDI 21 OCTOBRE 1999 CULTURE Le collectif artistique du Brise-Glace ne veut pas sombrer Une quinzaine de jeunes plasticiens, danseurs, musiciens travaillent dans un immeuble abandonné, à Grenoble, depuis 1995. Ils risquent l’expulsion GRENOBLE seau, dit Sam, un plasticien de Pitch et d’autres artistes du Brise- de notre envoyée spéciale vingt-huit ans. Ses vidéos et ses Glace y sont régulièrement expo- Au moment où les musées dé- installations sont exposées au Ma- sés. Treize expositions ont aussi couvrent quelques collectifs de gasin, Centre national d’art eu lieu au Mandrak, une halle jeunes artistes (Le Monde du 14 oc- contemporain de Grenoble, ainsi sommairement repeinte en blanc qu’au Printemps de Cahors et par le collectif, dans le bâtiment REPORTAGE dans plusieurs galeries. Pourtant, voisin, squatté lui aussi. L’affaire est en partie Samuel Rousseau n’en tire pas de En procès avec Alsthom, tou- revenus. « Je ne vends pas. Je ne jours propriétaire des lieux, le col- entre les mains de la pourrais pas louer un atelier. Si je lectif a été condamné à l’expulsion mairie, qui souhaite n’avais pas ce lieu, j’aurais tout dès 1995. Des recours ont permis acquérir le bâtiment simplement arrêté de créer », af- de gagner du temps mais, le 19 sep- firme cet artiste qui vit avec le tembre, un huissier est venu infor- RMI, « comme l’immense majorité mer les occupants qu’Alsthom tobre), des groupes tout à fait des plasticiens grenoblois. » avait décidé de reprendre sa procé- semblables risquent d’être expul- dure d’expulsion. L’affaire est en sés de leurs ateliers. A Grenoble, PROCÈS AVEC ALSTHOM partie entre les mains de la mairie le Brise-Glace, un collectif d’une La compagnie Teatr Mozkaï a de Grenoble, qui souhaite acquérir quinzaine de plasticiens, comé- installé ses bureaux au Brise-Glace le bâtiment. Elle l’a fait pour diens, danseurs et musiciens, s’est depuis un an. Ses premiers spec- d’autres anciennes usines du quar- installé en 1995 dans un ancien im- tacles évoquaient l’histoire des re- tier, avec en tête plusieurs projets meuble de la société Alsthom. lations franco-algériennes, en de rénovation urbaine dont celui Dans les 1 600 m2 qu’ils occupent, commun avec une troupe de Tizi- d’une friche culturelle sur le mo- ils ont aménagé seize ateliers indi- Ouzou (Rage dedans, 1995). En dèle de la Belle de Mai à Marseille viduels, pour eux-mêmes et pour 1998, le Teatr Mozkaï a trois pro- et des Subsistances à Lyon. des confrères qu’ils accueillent en jets de création, dont un autour de Mais rien ne garantit que les résidence. textes de Pier Paolo Pasolini – qu’il squatteurs des premiers jours y au- Au rez-de-chaussée, l’artiste mènera à bien –, mais pas le raient leur place, surtout s’ils sont Christophe Cardoen, dit Pitch, ac- moindre lieu de travail accessible, expulsés avant la réalisation d’un cumule les centaines d’objets ré- faute d’argent. « Ici, on bénéficie tel projet qui prendrait nécessaire- cupérés à partir desquels il crée d’un espace et on profite d’une dy- ment plusieurs années. « Toutes les ses sculptures et ses machines. Au namique collective. » Ces onze négociations se déroulent en dehors sous-sol, Richard Romero Antez a jeunes gens rentrent d’un mois de de nous, critique Gilles Guégan, installé son studio de musique ex- travail avec un théâtre polonais, l’un des fondateurs du Brise-Glace, périmentale. La compagnie de un voyage subventionné par aujourd’hui graphiste à Echirolles théâtre Ici Même dispose d’une l’Agence française d’action artis- (Isère). Or nous n’avons pas que des belle pièce vitrée en courbe, tout tique (AFAA). demandes à faire, nous avons aussi en haut du bâtiment, pour le tra- Car les indépendants du Brise- des propositions à formuler. » vail administratif ou la confection Glace circulent entre les différents des costumes. réseaux de diffusion, alternatifs et Catherine Bédarida « Une démarche indépendante institutionnels. La compagnie Ici reste primordiale dans tout proces- Même reçoit une subvention de la ૽ Le Brise-Glace, 24, rue Ampère, sus artistique ; un artiste doit passer ville de Grenoble. Elle a aussi été 38 Grenoble. Tél. : 04-38-12-03-79. outre aux autorisations et soutiens invitée par l’AFAA à présenter une E-mail : briseglace@hotmail. com. financiers qui lui sont présentés création, Spectacle en pièces, à Lis- Exposition Christophe Cardoen, comme étant des préalables à sa bonne en juillet. Corinne Pontier dit Pitch, jusqu’au 6 novembre. création », note la profession de s’y est rendue avec six plasticiens, Nouvelle Galerie, 5, rue Génissieu, foi du Brise-Glace. « Je ne voulais dont trois du Brise-Glace, fami- 38 Grenoble. Tél. : 04-76-46-01-24. pas être en situation de dépendance liers des croisements entre les dif- Musée d’art moderne de la Ville vis-à-vis des subventions », ex- férents champs artistiques. de Paris, exposition « Zones d’acti- plique Corinne Pontier, respon- Au centre-ville, la Nouvelle Ga- vation collective », 11 avenue du sable d’Ici Même. « Je voulais me lerie entretient des liens étroits Président-Wilson, Paris 16e. Mo : Ié- prendre en main, ne plus at- avec les collectifs grenoblois. na. Tél. : 01-53-67-40-00. Jusqu’au tendre », fait écho Samuel Rous- Laurent Faulon, Mattia Denisse, 28 octobre. L’architecte Marc Mimram obtient l’Equerre d’argent APRÈS la maison privée, signée par Rem Koolhaas port à Paris, les gares d’Eole de Jean-Marie Duthilleul à Bordeaux, le passage public : c’est en effet la passe- dans la même ville, la porte des Lions du Louvre, si- relle Solférino, en cours d’achèvement à Paris, qui a gnée par Yves Lion, toutes œuvres qui ont déjà fait obtenu l’Equerre d’argent, récompense appréciable l’objet de commentaires dans Le Monde. décernée chaque année à une réalisation architectu- rale par le groupe d’édition Le Moniteur. LE SOUVENIR DE BILLANCOURT Avec la passerelle se trouvent primés l’architecte et D’autres, signés de noms prestigieux, restent sous ingénieur Marc Mimram, ainsi que le maître d’ou- la menace de la critique, comme la résidence pour vrage, l’Etablissement public de maîtrise d’ouvrage de personnes âgées de Jean Nouvel, à Rueil-Malmaison, travaux culturels, (EPMOTC), qui, derrière son intitulé l’Ecole d’architecture de Marne-la-Vallée, de Bernard barbare, désigne tout bonnement l’organisme succes- Tschumi, l’usine Aplix de Dominique Perrault, à seur du Grand Louvre. A première vue, le jury, prési- Nantes, la cité judiciaire à Grasse de Christian de dé comme de coutume par Marc-Noël Vigier, pré- Portzamparc, dont la douce rénovation du Palais des sident de la maison d’édition, ne s’est pas fatigué. Congrès de Paris n’a en revanche pas été retenue. Ou- L’œuvre dessinée par Marc Mimram est remarquable bliés aussi dans la vingtaine de projets sélectionnés, en tous points : intelligence conceptuelle et tech- l’hôpital pour enfants à Palavas-les-Flots de Brunet et nique, élégance formelle, subtilité des matériaux Saunier, et quelques autres bâtiments qui méritent choisis, harmonie sans fausse note avec un contexte pourtant de la patrie autant que tous ces grands urbain particulièrement sensible : d’un côté les Tuile- noms. ries, de l’autre le Musée d’Orsay, bastion avancé d’un Pour corriger le risque de distorsion du prix vers les VIIe arrondissement que l’on sait frileux face à d’éven- grands du métier, le jury attribue aussi un Prix de la tuelles offenses architecturales. première œuvre. Il a été donné cette année à un vaste La perfection de la passerelle des arts en plein cœur et difficile programme d’habitat sur l’emplacement de Paris aurait donc pu éviter au jury quelques d’usines déglinguées à Zaanstad (Pays-Bas), près voyages en province et d’audacieuses excursions dans d’Amsterdam. Une opération signée par Tania Paris, voire en banlieue. Mais il faut mettre au crédit Concko et Pierre Gautier, qui ont su multiplier les so- des organisateurs de ce prix une transparence telle lutions et les astuces pour transformer le quartier en qu’avec le lauréat nous est livrée la liste des autres bâ- bord de rivière. Manifestement, le jury avait à l’esprit timents en compétition. On y reconnaît ainsi la réno- le sort pathétique des usines Renault, à Billancourt. vation du musée du Havre, de Laurent et Emmanuelle Beaudouin, les logements de Frédéric Borel, rue Pelle- Frédéric Edelmann

DÉPÊCHE a ARCHITECTURE : l’architecte néerlandais Rem Koolhaas qui avait été selectionné pour participer au concours du futur Musée des arts des civilisations destiné à abriter, quai Branly, les arts d’Afrique, d’Océanie et d’Amérique amérin- dienne, vient de déclarer forfait. Il renonce à ce travail « suite à une augmentation soudaine des plans de charge de son agence ». Les divers projets doivent être remis le 4 no- vembre. Le jury se réunira les 4 et 5 décembre afin de sélectionner les trois meilleurs projets parmi les 14 candidats restant en lice. Par ail- leurs, le pavillon des Sessions du Louvre où seront présentées cent à cent-cinquante pièces d’arts dit pri- mitifs, devrait être inauguré entre le 25 mars et le 15 avril 2000. L’archi- tecte Jean-Michel Wilmotte est chargé de cet aménagement. LeMonde Job: WMQ2110--0035-0 WAS LMQ2110-35 Op.: XX Rev.: 20-10-99 T.: 08:44 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0504 Lcp: 700 CMYK

CULTURE LE MONDE / JEUDI 21 OCTOBRE 1999 / 35

SORTIR

Robert Hossein célèbre les grands hommes Débat public PARIS sur l’OMC Intégrale Alfred Hitchcock A l’initiative du comité local La Cinémathèque française Attac 93 Ouest, un débat public et les oubliés de l’Histoire présente une intégrale Hitchcock à est organisé pour tenter l’occasion du centenaire de sa d’expliquer et de comprendre ce naissance. Courts métrages, qu’est l’OMC (Organisation Le spectacle « Celui qui a dit non » mêle de Gaulle et Churchill aux soldats et aux morts du mont Cassin comédie musicale, documentaire mondiale du commerce) et la historique, épisodes d’une série nature des négociations qui seront Précédé par une intense campagne d’affichage et 11 septembre et du 2 octobre), le nouveau spectacle biter figures célèbres (de Gaulle, Churchill, Roose- télévisée et films produits par le à l’ordre du jour le 30 novembre à lancé par une première donnée en présence de l’As- de Robert Hossein, Celui qui a dit non, tient ses pro- velt, Moulin) et oubliés de l’histoire. Les interprètes maître figurent au programme, à Seattle. Trois invités participent à sociation des amis de Jacques Chirac (Le Monde du messes. En deux heures, il fait intelligemment coha- sont exceptionnels, des grands rôles aux figurants. côté de ses grands classiques, pour cette rencontre : Vincent Espagne faire découvrir les œuvres (économiste à l’Observatoire de la nœuvres de Roosevelt, même décors de Matthias Langhoff, de dans les livres d’Histoire. «De méconnues du cinéaste britannique. mondialisation), Jack Ralite CELUI QUI A DIT NON, spectacle contre son ami Churchill parfois, Klaus Michael Grüber, de Patrice Lattre délivre Mulhouse », «Le- Mort en 1980, Hitchcock a réalisé (animateur des états généraux de de Robert Hossein, écrit par et la préoccupation d’unifier les Chéreau, de Luc Bondy, et même clerc prend Koufra », lisons-nous. plus de cinquante films. Ses plus la culture), Christian Dufour Alain Decaux et Alain Peyrefitte. forces de la Résistance intérieure, parfois d’Antoine Vitez (ce que Mais les soldats de Leclerc, de grands succès l’ont imposé comme (porte-parole de la Confédération Avec Jacques Boudet, Robert tels sont quelques-uns des faits lui avait fait Yannis Ritsos pour Le De Lattre, silence. La vision nette le maître du suspense, mais une paysanne). Hardy, Emmanuel Courcol, Lyle qu’évoquent Robert Hossein et Soulier de satin était minimal, du grand nombre sur le théâtre grande partie de son œuvre était Cinéma Le Studio, Théâtre de la Joyce, Jean-Paul Solal, Michel les deux historiens-académiciens mais le décor d’Electre était un d’Hossein, comme, cette fois-ci, restée dans l’ombre. Par ailleurs, Commune, 2, rue Edouard-Poisson, Ruhl, 95 acteurs et figurants. Alain Decaux et Alain Peyrefitte. monde entier, d’une incroyable les morts du mont Cassin ou, loin trois films sont distribués en copies 93 Auvervilliers. PALAIS DES CONGRÈS, place de splendeur). Personne n’a rien de là, les déportés de Birkenau, neuves : Psychose (le 20 octobre), La Mo Aubervilliers-4 Chemins. Le 20, à la Porte-Maillot, Paris 16e . QUATRE TEMPS contre les spectacles géants, au remédie aux oublis de l’Histoire. Loi du silence et Le Faux Coupable 20 h 45. Entrée libre. Mo Porte-Maillot. 20 h 30, du Aussi voyons-nous à l’action, contraire, ils ont le mérite d’aider Le quatrième temps, c’est, proje- (le 27 octobre). RIVE-DE-GIER mardi au samedi ; 15 h 30, same- près de notre général, Churchill au partage de textes parfois diffi- tées sur un écran, des choses non Cinémathèque française, palais de di et dimanche. Tél. : 01-40-68-00- avant tout, puis Jean Moulin, ciles. représentables, Mers el-Kébir, Chaillot, 7, avenue Albert-de-Mun, 21e Festival 05. De 100 F (15,24 ¤) à 280 F Roosevelt, Anthony Eden, le gé- Robert Hossein, ce n’est pas ça Pearl Harbour, Stalingrad... Hos- 16e . Mo Trocadéro. Du 20 octobre au international de jazz (42,69 ¤). Durée : deux heures. néral Leclerc, Georges Bidault, du tout. Son procédé repose sur sein se donne la peine, dans la 28 novembre. Tél. : 01-56-26-01-01. de Rive-de-Gier Relâche jusqu’au 20 octobre in- Maurice Schumann, le général quatre temps. Premier temps : plupart des cas, de nous présen- 18 F et 29 F. et des pays du Gier clus. Giraud, Emmanuel d’Astier de la pas de décor. Un plateau nu, noir. ter des documents inédits, et AUBERVILLIERS Le Festival international de jazz Vigerie, et Philippe Pétain, Klaus Des parois nues, noires. Debout forts. de Rive-de-Gier et des pays du C’est le général de Gaulle lut- Barbie et bien d’autres protago- dans ce vide, un ou deux person- Les Laboratoires d’Aubervilliers Gier entre dans sa seconde tant de 1940 à 1945 pour obtenir nistes de cette seconde guerre nages, par exemple Jean Moulin. ABSENCE-PRÉSENCE Concepteur-lumière des spectacles semaine avec Yllen 4, quartette que la France ne soit pas seule- mondiale. Des interlocuteurs de Deuxième temps : lorsqu’il s’agit Ecoutant l’acteur Jacques Bou- de la chorégraphe Mathilde d’improvisateurs ; les trios du ment un pays vaincu puis libéré, De Gaulle ne manque ici que Jo- d’un échange dialogué précis, det, nous oublions qu’un acteur Monnier, mais aussi de Philippe saxophoniste Mark Whitecage et mais se retrouve, cosignant la seph Staline. La visite de Hossein pose, à gauche ou à fait semblant d’être de Gaulle. Decouflé ou de Philippe Genty, Eric de la pianiste Yuko Fujiyama ; le paix, l’une des puissances victo- De Gaulle au Kremlin en dé- droite, sur ce plateau nu, une C’est tout à fait saisissant. Il ne Wurtz a créé avec la chorégraphe pianiste Charles Thomas (à rieuses aux côtés de la Grande- cembre 1944 resta sans effet, mais table et deux chaises. Et les deux l’imite pas, ne le singe pas. Une Gladys Sanchez une équipe de découvrir) ; une œuvre ambitieuse Bretagne, de l’Union soviétique et le récit en est l’une des pages les acteurs, par exemple Churchill et absence qui est une présence. réflexion autour du lien privilégié de Fabien Téhéricsen avec Louis des Etats-Unis. L’accueil de Chur- plus passionnantes, les plus sou- de Gaulle, s’entretiennent. Troi- Hossein a fait venir de Stratford- unissant le danseur et la lumière, Sclavis, Claude Barthélémy et chill à Londres, les appels du riantes, des Mémoires du big chief. sième temps (c’est celui-là qui upon-Avon the player Robert des interactions du corps dansant et l’Orchestre des Pays de Savoie ; 18 Juin et des jours suivants, la Il est courant d’entendre dire crée la légende du Hossein Hardy, qui a interprété plus d’une de l’éclairage. Premier spectacle Tritonia venu du mexique ; solitude de De Gaulle que n’ont que les pièces d’Hossein sont des géant) : soudain c’est le noir total, fois, aux Etats-Unis comme en centré sur cette relation L’Orient Express Moving rejoint d’abord qu’un tout petit « spectacles géants ». Rien n’est nous ne voyons rien, et, très peu Grande-Bretagne, Sir Winston danse-lumière, Ignis bâtit une Schnorers qui célèbre la musique nombre de militaires et de civils, plus faux. Les mots « spectacles de temps après, c’est plein feu, et Churchill. Il faudrait citer tous les architecture chorégraphique et yiddish et une nuit finale du 23 au l’épreuve de la destruction de la géants » impliqueraient que Ro- il y a, sur la scène, quatre-vingts comédiens, sobres et denses. Ci- lumineuse où les deux paramètres 24 avec une dizaine de formations flotte française par les Britan- bert Hossein fait construire figurants. Apparition brève, de tons, au petit bonheur, quelques agissent l’un sur l’autre pour (Malossol, Mad Nomad, Sandra niques à Mers el-Kébir, la re- d’énormes décors, fait jouer de nouveau c’est le noir complet, noms des figurants, jeunes élèves inventer des jeux optiques très Booker, Eric Teruel, Akosh S. cherche, à l’encontre de Vichy, de savantes machineries, bref en met puis nous repassons au plateau des cours dramatiques : Farrid dynamiques. Unit...). forces armées en Afrique noire, plein la vue à force de décora- nu. Salhi, Sébastien Castro, Boris Ko- Les Laboratoires d’Aubervilliers, Concerts à la Ruche, salle l’échec du débarquement à Da- tions, de magie, de richesses vi- Robert Hossein a raison de pra- zak, David Dricourt, Jérôme Sar- 41, rue Lecuyer, 93 Aubervilliers. Jean-Dasté et église Notre-Dame. kar, puis les épisodes en Afrique suelles, d’effets spéciaux au be- tiquer ces points forts, qui sont là rasin, Anne Bozec, etc. Mo Aubervilliers-4-Chemins. Les 20, Jusqu’au 24 octobre. Tél. : du Nord, au Levant, contre les soin. Mais pas du tout ! Les pour rappeler ce qui, la plupart 21 et 22 octobre, à 20 h 30. Tél. : 04-77-83-07-97 (de 13 heures à hommes de Pétain, contre les ma- « spectacles géants », ce sont des du temps, est tenu sous silence Michel Cournot 01-53-56-15-90. 50 F. 19 heures). De 90 F à 120 F. Le souffle du shahnaï ouvre la saison indienne au Théâtre de la Ville GUIDE tion de la transmission d’un savoir au sein du Europe. La salle était pourtant quasiment CINÉMA Montaigne, 8e. Mo Alma-Marceau. Le 20, à DAYA SHANKAR, Théâtre de la Ville, Paris, cercle familial. Deux percussionnistes, l’un au ta- comble le 16 octobre. C’est une bonne surprise 20 h 30. Tél. : 01-49-52-50-50. De 60 F à le 16 octobre. Prochains concerts de musique bla, l’autre au dukkar (double percussion dont pour Gérard Violette, directeur du Théâtre de La Hommage à George C. Scott 220 F. indienne au Théâtre de la Ville : Sudha Ra- l’une en argile, frappée par la main droite), ac- Ville, qui confie sa passion pour la musique in- Trois films en hommage à l’acteur améri- Wishbone Ash New Morning, 7-9, rue des Petites-Ecuries, gunathan (Inde du Sud, chant carnatique), le compagnent – plutôt sagement – les circonvolu- dienne : « Si je m’écoutais, il y en aurait beaucoup cain George C. Scott (1927-1999) : Autopsie d’un meurtre (Otto Preminger, 1959), L’Ar- 10 e. Mo Château-d’Eau. Le 20, à 21 heures. 19 janvier 2000 ; Ustad Nishat Khan (Inde du tions et dialogues foisonnants des shahnaï dont plus dans la saison. » naqueur (Robert Rossen, 1961), Les flics ne Tél. : 01-45-23-51-41. De 110 F à 130 F. Nord, sitar), le 28 février ; Wasifuddin Dagar les souffles s’appellent, se répondent et se super- D’après lui, le public semble un peu conven- dorment pas la nuit (Richard Fleischer, Luz Casals (Inde du Nord, chant dhrupad), le 13 mars. posent. tionnel dans ses goûts. Les stars, comme le 1972). Olympia, 28, boulevard des Capucines, 8e. joueur de tabla Zakir Hussain, Shivkumar Shar- Action Ecoles, 23, rue des Ecoles, 5e. Mo Opéra. Le 20, à 20 h 30. Tél. : 01-47-42- o 25-49. De 170 F à 225 F. Quelle époque ! L’électronique se glisse par- INSTRUMENT REBELLE ma, exaltant virtuose du santour, le violoniste L. M Cardinal-Lemoine. Tél. : 01-43-29-79-89. 30 F et 40 F. Sun Raï tout, même derrière le shahnaï indien. Il n’y a Légèrement plus enveloppé, mais d’une res- Subramaniam ou le maître de flûte bansuri avec Mohamed Amine, Youmni Rabii, No- pas si longtemps, quand il se jouait en concert, semblance étonnante avec son père, Daya Shan- Chaurasia (« L’un des plus grands musiciens du TROUVER SON FILM redine Marsaoui, Samir el-Djazairi, Cheb ce hautbois, qui, à Bénarès, résonne partout, des kar possède un jeu plus mat, plus rythmique que monde, toutes catégories confondues », selon Gé- Hillal, Djemaa, Cheb Aziz. processions aux temples hindous et aux ma- celui-ci. Si son style, sa virtuosité n’égalent pas rard Violette) font à chaque fois un tabac et sont Tous les films Paris et régions sur le Minitel, Le Divan du monde, 75, rue des Martyrs, riages, était accompagné par une shruti box celle du grand Bismillah Khan, celui qui imposa régulièrement programmés. En revanche, les au- 3615 LEMONDE, ou tél. : 08-36-68-03-78 9e. Mo Pigalle. Le 20, à 20 h 30. Tél. : 01-44- (2,23 F/min). (boîte à microtons) avec soufflets. Dans le rôle le shahnaï au Théâtre de la Ville en 1989, il séduit daces d’U. Srinivas à la mandoline ou de Vish- 92-77-66. 80 F et 100 F. de l’indispensable bourdon, elle remplaçait le par sa délicatesse. Jouant avec ses deux inter- wan Mohan Bhatt à la guitare, plébiscitées en ENTRÉES IMMÉDIATES RÉSERVATIONS tampura, trop faible pour rester audible derrière locuteurs sur les nuances, les contrastes, Daya Inde, passent beaucoup moins bien. Le Kiosque Théâtre : les places du jour ven- Le Ballet Angelin Preljocaj le souffle puissant du shahnaï. Maintenant, c’est Shankar étonne par ses libertés évoquant parfois Quelques personnes, déroutées par la mu- dues à moitié prix (+ 16 F de commission une boîte avec des boutons que l’on utilise. Le celles du jazz. Formé par son père aux subtilités sique du shahnaï, qui sans doute étonne plus Personne n’épouse les méduses (création par place). Place de la Madeleine et parvis pour 15 danseurs). premier geste de Sanjeev Shankar, lorsqu’il de cet instrument à anche double, extrêmement qu’elle n’emporte, ont quitté la salle. « Toutefois, de la gare Montparnasse. De 12 h 30 à Théâtre de la Ville, 1er. Du 26 octobre au monte sur scène, est de mettre la machine sous difficile, voire rebelle, dont il faut savoir humec- dans le secteur des musiques du monde, ajoute 20 heures, du mardi au samedi ; de 12 h 30 6 novembre. Tél. : 01–42–74–22–77. 100 F et tension. ter et triturer l’anche avec science, il a également Gérard Violette, celles de l’Inde sont certainement à 16 heures, le dimanche. 160 F. Chevelure épaisse de jais soigneusement pei- suivi pendant dix ans l’enseignement de Ravi les plus prisées. » Alim Qasimov, la voix d’or azé- Zulu Time Rencontres des cultures urbaines de Robert Lepage, mise en scène de l’au- Spectacles, ateliers, forums et tables gnée, Sanjeev Shankar accompagne son père Shankar, originaire comme lui de Bénarès. rie, découvert la première fois à la Maison des teur. Daya Shankar, un des meilleurs joueurs actuels Si quelques-uns ont pu assister aux concerts cultures du monde et pour qui on a refusé du rondes. Maison des arts, place Salvador-Allende, 94 Parc de La Villette, 211, avenue Jean-Jaurès, de shahnaï, programmé au Théâtre de la Ville le qu’il donna il y a longtemps au centre Mandapa, public un soir au Théâtre de la Ville, n’a pas rem- o Créteil. M Créteil-Préfecture. Du 20 au 22, 19 e. Du 27 octobre au 14 novembre. Tél. : 0- 16 octobre, en ouverture de la saison indienne, précurseur et toujours très actif en matière de pli la salle lors des deux concerts programmés la à 20 h 30 ; le 23, à 15 h 30 et 20 h 30 ; le 24, 803-306-306 et 0-803-075-075. 80 F et 100 F. et son grand-père, Anant Lal. Le père, le fils et le musique indienne, puis plus tard à Radio-France, saison suivante. à 15 h 30. Tél. : 01-45-13-19-19. 90 F et 120 F. Sapho petit-fils... Trois générations de joueurs de shah- peu de Parisiens connaissent Daya Shankar, et Georges Pludermacher (piano) Auditorium Saint-Germain, 4, rue Félibien, Intégrales des sonates pour piano de Bee- 6e. Les 3, 12, 13, 18, 19, 26 et 27 novembre, naï. On ne peut rêver plus évidente démonstra- encore moins le shahnaï, rarement présenté en Patrick Labesse e thoven. 2 concert : Sonates pour piano à 20 h 30. Tél. : 01-44-07-37-43. 110 F et o o op. 2 n 2, op. 31 n 2 « La Tempête », 150 F. o op. 10 n 2, et op. 101. John Lewis e o Opéra, place de la Bastille, 11 . M Bastille. Théâtre des Champs-Elysées, 15, avenue Avec « Clavigo », Roland Petit étonne même ses détracteurs Le 20, à 20 heures. Tél. : 08-36-69-78-68. Montaigne, 8e. Le 8 novembre, à 100 F. 20 heures. Tél. : 01-49-52-50-50. De 60 F à contemporain de Goethe. Ce qui trouvent leur conclusion. Le numé- petite musique sur la mort : la Orchestre de Paris 250 F. Strauss : Burlesque pour piano et orchestre. CLAVIGO, de Roland Petit, par le lui laisse les mains libres pour un ro de provocation de l’Etrangère, danse des abbés en noir glissant Adams : Century Rolls, création. Dvorak : DERNIERS JOURS Ballet de l’Opéra de Paris. Jean- récit plus léger, plus à sa manière : interprétée par Marie-Agnès Gilot, sur le plateau, qui en crabe, qui en Symphonie no 8. Emmanuel Ax (piano), Michel Wilmotte (décors). Ga- on joue, on perd. L’essentiel étant dit combien pour lui l’éternel fémi- roulades, ou le dos courbé. Le duo Christoph von Dohnanyi (direction). 24 octobre : briel Yared (musique). Luisa Spi- d’être du côté des gagnants. Une nin sera à jamais une créature de Clavigo avec le corps pesant de Salle Pleyel, 252, rue du Faubourg-Saint- En attendant Godot nelli (costumes). Marion Hew- philosophie qui se défend. brune, longue, dévêtue de rouge et son amoureuse morte, poids qu’il Honoré, 8e. Mo Ternes. Les 20 et 21, à de Samuel Beckett, mise en scène de Luc lett (lumières). Opéra Garnier, Un point de vue qui donne à ce de noir. Il faut voir comment la roule d’un bras à l’autre. Jusqu’à la 20 heures. Tél. : 01-45-61-65-89. De 80 F à Bondy. 290 F. Odéon-Théâtre de l’Europe, 1, place Paul- jusqu’au 27 octobre, 19 h 30. Tél. : Clavigo un plaisant recul. Ce qui, en danseuse se dégage d’un coup de fin du héros, mélodramatique à Richard Galliano Claudel, 6e. Tél. : 01-44-41-36-36. De 30 F à 08-36-69-78-68. De 30 F à 355 F. d’autres termes, s’appelle l’élé- reins, d’un coup de genou des im- souhait. Théâtre des Champs-Elysées, 15, avenue 180 F. gance. Un certain détachement. portuns. Les scènes de passage à La mort est supportable à condi- On a été, contre toute attente, si Savoir prendre le temps pour ame- l’acte sont plus convenues, plus tion qu’elle soit, elle aussi, mise en surprise par Clavigo qu’on est re- ner l’émotion. Il ménage à Nicolas longues aussi. On dirait des Petit’s scène, distanciée. Qu’elle devienne, venue le lendemain. On s’était Le Riche, qui danse le héros sans best of. Elles souffrent aussi d’une elle aussi, un objet de sophistica- pourtant juré, après le massacre de scrupules, une entrée princière différence de niveau entre les deux tion. Roland Petit a la danse ciné- Camera obscura, inspiré du super- faite de cabrioles, de grands jetés, protagonistes. Nicolas Le Riche matographique. Avec ce côté souf- be livre Chambre obscure, de Na- de tours en l’air. Et des bras, des te- domine son rôle, le nourrit para- fler n’est pas jouer qu’on trouve bokov, que le chorégraphe ne nous nues de mains dignes de celles de doxalement de sa bonne santé dans les comédies musicales. Cette y reprendrait plus. Ballet litté- Sylvie Guillem, si rares chez un physique, très peu romantique. méditation qui s’en voudrait de raire ? C’est la spécialité de Roland garçon. Du classique, mais coupé Clairemarie Osta, qui pourtant dire son nom est sobrement portée Petit. Dans ce Clavigo, issu tout d’entrechats qui finissent le dos possède l’allure fragile de l’emploi, par les grands portiques blancs, droit du drame éponyme écrit par courbé, les genoux en dedans. ne dépasse pas ce qu’on attend gris ou noirs conçus par le décora- Goethe, il ne nous fait grâce d’au- Que dire du premier baiser d’elle. teur Jean-Michel Wilmotte, ainsi cune maille du récit, et pourtant ça qu’échangent les futurs amants ? que par la fresque à l’italienne (ter- marche. Lèvres soudées, ils tournent sur PETITE MUSIQUE SUR LA MORT rasse, cyprès) dont chaque dalle Jugez plutôt de l’intrigue : Clavi- eux-mêmes, glissent l’un sur On ne se refait pas. Roland Petit dessine un labyrinthe. Comme une go sacrifie à son ambition l’hon- l’autre, se relèvent. Un morceau de se divertit des belles garces qui perspective ouvrant sur l’infini. neur de Marie, qu’il séduit puis bravoure, comparable au baiser du ouvrent les portes d’un coup de Moins convaincante est la mu- abandonne. Elle meurt. Il la rejoin- film Les Enchaînés, de Hitchcock pied bien envoyé. Et des garçons sique de Gabriel Yared. On ne sent dra dans la mort. Pour rendre les (Clavigo, Nicolas Le Riche, et Ma- entre eux. On pense aux variations, aucune concentration dans la paroxysmes du romantisme flam- rie, Clairemarie Osta, sont mari et aussi brillantes qu’ambiguës, qui fosse. A moins que ce ne soit le boyant, l’auteur du ballet puise les femme dans la vie ; ceci explique- règlent le combat entre Clavigo et chef, Richard Bernas, qui ne fasse attitudes, les costumes, les lu- rait leur ferveur, selon l’auteur). son ami (Yann Bridard). On sent pas son boulot de direction ? mières dans la peinture, très sen- Visiblement, Roland Petit pré- que le chorégraphe a pris le prétex- suelle, du peintre Heinrich Füssli, fère les jeux d’approche à ceux qui te de Clavigo pour développer sa Dominique Frétard LeMonde Job: WMQ2110--0036-0 WAS LMQ2110-36 Op.: XX Rev.: 20-10-99 T.: 10:30 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0505 Lcp: 700 CMYK

36 KIOSQUE LE MONDE / JEUDI 21 OCTOBRE 1999 Un mensuel écorne le monopole de l’information en Polynésie française En cent deux numéros, « Tahiti Pacifique » a réussi à faire entendre sa différence dans un territoire où les deux quotidiens appartiennent au groupe Hersant. Voulu, dirigé, rédigé par un Américain, il se heurte aux pouvoirs locaux

ÎLE DE MOOREA (Polynésie standardiste... Américain, il a dé- de Tahiti. Ces deux titres appar- – la loi Pons – agrémentée ici de la aussi les colonnes de Tahiti Paci- française) : d’abord trouver la barqué dans l’archipel il y a bien- tiennent au groupe Hersant et il loi Flosse : le journal a montré fique de petites informations ve- route des ananas qui part de la tôt vinq-cinq ans. faut de la patience et un œil exer- comment, grâce à d’ingénieux nues des atolls et qui ne font pas côte pour remonter dans la vallée. Comme bien d’autres il est cé pour dénicher des nuances montages, des promoteurs font de toujours plaisir à tout le monde. Très vite le bitume bosselé laisse d’abord tombé sous le charme des dans le traitement de l’actualité. la culbute financière. Il s’est aussi, Comme les billets d’humeur ou place à des pierres. Au troisième lagons, la nonchalance des soirs, « A la fin des conférences de presse notamment, intéressé à la difficile d’ironie que signe bien entendu virage, emprunter le chemin de la vie qui semble si facile. Mais du gouvernement du territoire, les adaptation des programmes na- Alex W. du Prel. terre rouge qui grimpe sec. La pe- Alex W. du Prel a su voir l’envers membres du cabinet du président tionaux pour les élèves polyné- tite maison, un « faré », n’est pas du décor. Avec une poignée [Gaston Flosse] distribuent des dis- siens. Nombre d’articles de Tahiti TRADUIT EN JUSTICE loin. Sur la porte une simple éti- d’amis, et trois francs « Paci- quettes aux journalistes », raconte Pacifique sont rédigés par des uni- Aussi il arrive que les pouvoirs quette : « rédaction ». Voici le fique » six sous, il a donc lancé ce Alex W. du Prel. Cela donne le len- versitaires, français, américains ou politiques fassent pression sur les siège de Tahiti Pacifique, le men- mensuel. Pari risqué, mais pari ga- Tout n’est pas bleu lagon pour demain des articles pratiquement australiens, qui trouvent là un es- annonceurs pour qu’ils s’abs- suel fondé en 1991 par Alex W. du gné : Tahiti Pacifique a fêté, autant. Car dans le petit univers copie conforme, seul le titre chan- pace de réflexion et de liberté de tiennent de passer des publicités. Prel. Ce cinquantenaire à l’allure en août, son centième numéro. Ti- médiatique de la Polynésie fran- geant. parole. Le courrier des lecteurs, Alex W. du Prel a même carrément débonnaire cumule les fonctions ré à 4 000 exemplaires, il a atteint çaise, Tahiti Pacifique dérange, ir- En 102 numéros, Tahiti Pacifique via la toile ([email protected]), été interdit sur l’antenne de Ra- de directeur de la publication, res- une relative stabilité financière rite, détonne. Deux quotidiens se a montré sa différence avec quel- permet un dialogue des quatre dio-France Outre-mer. Mais ces ponsable de la rédaction, éditoria- grâce à ses abonnés, dans les îles disputent l’information écrite : Les ques dossiers bien sentis sur les coins du monde. Un réseau de temps-là semblent désormais ré- liste, journaliste, secrétaire et mais aussi en métropole. Nouvelles de Tahiti et La Dépêche effets pervers de la défiscalisation correspondants locaux alimentent volus, même s’il arrive encore que le directeur de la rédaction soit traduit en justice. Sur les rayons DANS LA PRESSE tème illégal à l’échelle de l’Île-de- était premier adoint d’un maire s’arrêtera pas. Il y aura des dégâts, noncer à un second mandat, le de sa bibliothèque, Alex W. du France pour le RPR (...) Sur le nommé Jacques Chirac. Un sys- évidemment, personnels et poli- temps voulu. Il lui avait même dé- Prel montre Le Droit de la presse. RTL fond, l’effet produit sur les Fran- tème, le RPR, la mairie de Paris, tiques. pêché un homme de confiance, Jé- C’est sa bible, sa référence. «J’ai Alain Duhamel çais ne peut être que calamiteux. l’argent, mis au service d’un rôme Peyrat, pour gérer la perdu très peu de procès », ré- a Le coup de théâtre déclenché Tous les poujadistes, tous les po- combat politique instrument France-Soir communication. Et le contrôler. sume-t-il avec un sourire plutôt par Xavier Dugoin touche évidem- pulistes, tous les mercenaires du d’une victoire, la présidentielle Ghislaine Ottenheimer Hélas, Tiberi refuse ce deal. Et si, satisfait. ment de plein fouet le couple Ti- scandale vont pouvoir s’en donner de 1995. C’est ce qui fait toute la a Tout le monde le reconnaît, Ti- depuis la rentrée de septembre, le Maintenant il voudrait amélio- beri et achève de rendre totale- à cœur joie et apparaître comme différence entre ce dossier-là et beri cristallise le rejet d’un sys- ton a monté, c’est en grande par- rer la maquette de Tahiti Pacifique, ment exclue l’hypothèse selon les porteurs de vérité. L’absence ceux qui concernent ou ont tème dont il a hérité et dont il ne tie de son fait. Un jour, c’est Xa- lui donner plus de clarté, mettre laquelle l’actuel maire de Paris de rigueur historique et la sottise concerné d’autres partis poli- s’est pas démarqué. Qu’il manque vière Tiberi qui met directement des photos couleur. Il ne chôme pourrait conduire de nouveau les traditionnelle du système de fi- tiques. C’est ce qui explique que de classe. Qu’il y a l’affaire des ap- Toubon en cause. Un autre, Ber- pas sous le soleil de là-bas. D’au- listes de la majorité municipale nancement politique jusqu’aux Jean Tiberi ne se conduise pas partements de ses fils, celle des nard Bled, le secrétaire général de tant qu’il prend le temps d’écrire sortante. A côté des règlements de années 90 sont pour beaucoup avec la même résignation dou- faux-vrais électeurs, celle de la mairie, un proche du maire, qui et de publier des recueils de nou- comptes personnels sordides, des dans la dissolution actuelle du lien loureuse qu’un Henri Emma- l’OPAC... Ce rebondissement est vise l’entourage de Jacques velles (Le bleu qui fait mal aux yeux changements de stratégie qui ac- politique entre les citoyens et les nuelli, ancien trésorier du Parti d’autant plus gênant pour la Chirac... A chaque fois, cela donne et Paradis en folie), petites his- cablent le voisin pour tenter de se élites. socialiste et condamné ès quali- droite que Jacques Chirac avait es- lieu à un nouveau déballage mé- toires ramassées qui racontent disculper soi-même, ce feuilleton tés pour financement illégal de péré durant l’été calmer le jeu, diatique (...) Reste la question que comment la culture polynésienne médiocrement rocambolesque a RFI son parti. C’est ce qui explique promettant aux hiérarques du tout le monde a sur les lèvres : Ti- a du mal à s’adapter à la réalité du plusieurs autres conséquences po- Dominique Burg les haines et les lâchetés, les lâ- RPR qui s’inquiétaient des consé- beri détient-il des secrets impli- commerce international. En fait, litiques. La première est qu’un sé- a En impliquant Jean Tiberi, Xa- chages et les non-dits. Ce dos- quences ravageuses provoquées quant le chef de l’Etat ? S’en servi- Alex W. du Prel s’amuse : « Je vis nateur RPR, ancien président de vier Dugoin n’a pas attaqué sier-là raconte les petites et par les affaires Tiberi que la meil- ra-t-il ? On entre dans un nouvel de l’écrit dans un pays où personne conseil général et hiérarque de l’homme, il a touché le cœur d’un grandes manœuvres du parti du leure solution était de le soutenir épisode du feuilleton, celui où le ne lit ». moyenne importance reconnaît à système qui aurait fonctionné du chef de l’Etat. Mais, comme pour jusqu’au terme de son mandat et forcené menace du pire. La guerre l’audience qu’existait bien un sys- temps où ce même Jean Tiberi les autres partis, la justice ne de l’amener tranquillement à re- des nerfs ne fait que commencer. Bruno Caussé

SUR LA TOILE A LA TELEVISION ET A LA RADIO www.chowk.com MESURE DE TRAFIC a Médiamétrie a publié lundi 18 oc- Le Monde des idées tobre les premiers résultats de Cy- LCI Un dialogue entre les internautes pakistanais et Bilal, le fils du général Moucharraf bermétrie, nouvel instrument de Le samedi à 12 h 10 et à 17 h 10 mesure de la fréquentation des Le dimanche à 12 h 10 et à 0 h 10 DEPUIS que le général Pervez capables depuis cinq décennies, c’est sites français. Le système comptabi- Le lundi à 9 h 10 et à 14 h 10 Moucharraf a pris le pouvoir au Pa- précisément à cause du pouvoir sans lise le nombre de visites – un même a kistan, les opposants au nouveau ré- limite des militaires ? (...) Votre père internaute est compté à chaque fois Le Grand Jury gime n’ont guère eu l’occasion de peut-il changer l’attitude de tous les qu’il consulte une page du site. Une RTL-LCI s’exprimer dans les médias natio- fonctionnaires du pays, de la bureau- vingtaine de grands sites ont déjà Le dimanche à 18 h 30 naux. En revanche, sur Internet, les cratie, des hommes politiques, en un souscrit à ce service. – (AFP.) a forums de discussion ont permis an ou deux ? (...) Dans un pays où l’on www.mediametrie.com Les rumeurs du monde l’éclosion d’un vaste débat, mêlant peut passer sa vie en prison pour avoir FRANCE-CULTURE internautes résidant au Pakistan et proféré une seule parole contre les mi- ENCHÈRES : FRANCE Le samedi à 12 heures expatriés. litaires, qui va dénoncer leur corrup- a Quatre PME informatiques bre- a Trois jours après le coup d’Etat, tion ? » D’autres, désabusés, rap- tonnes se sont associées pour lan- Idéaux et débats chowk.com, webmagazine créé par pellent que depuis quarante ans, à cer sur Internet une salle de vente FRANCE MUSIQUES des Pakistanais vivant en Californie, chaque coup d’Etat militaire, la po- aux enchères en temps réel, Auc- Le dimanche à 17 heures publie une lettre ouverte intitulée pulation et les médias ont voulu tion Click. Elle s’adressera aux pro- a « Il n’avait pas le choix ! », et signée croire au changement, mais que fessionnels de l’art, de l’automo- Libertés de presse par Bilal Moucharraf, le propre fils leurs espoirs ont toujours été déçus. bile, du vin et de l’habillement. Elle FRANCE-CULTURE du général. Comme prévu, Bilal sou- Au-delà de leurs affrontements, entend se distinguer grâce à la rapi- Un dimanche sur quatre à 16 heures tient sans réserve l’action de son les internautes espèrent avant tout dité de son système. a père, qu’il présente comme un établir un dialogue permanent avec www. auctionclick. com A la « une » du Monde homme intègre et proche du Bilal, et peut-être, à travers lui, avec RFI peuple : « Nous assistons à l’ac- le nouveau pouvoir. Les étudiants ENCHÈRES : ÉTATS-UNIS Du lundi au vendredi complissement du désir collectif de la pakistanais séjournant à l’université a Le Sequoia, yacht de 30 mètres à 12 h 45 et 0 h 10 (heures de Paris) majorité écrasante de 155 millions Chowk.com n’apporte pas la tant sur l’incompétence et la corrup- de l’Illinois lui envoient leur adresse construit en 1925 et utilisé par huit a d’habitants. (...) Comment avons-nous preuve que la lettre est authentique, tion de l’équipe précédente, et sur électronique, et déjà quelques présidents américains, est mis aux La « une » du Monde pu persévérer dans ce système de gou- mais personne ou presque ne l’impossibilité d’acclimater la démo- jeunes internautes indiens se mêlent enchères sur Internet et dans une BFM vernement néfaste pendant cin- semble avoir de doute : en quatre cratie occidentale dans un pays à ce débat interne : « Votre père est-il émission de télévision de Pax TV. La Du lundi au vendredi quante-deux ans ? Combien de temps jours, le site a reçu plus de 270 ré- pauvre et arriéré. Mais les opposants déjà allé en Inde ? Avez-vous de la fa- mise à prix est de 1,55 million de 13 h 06, 15 h 03, 17 h 40 Le samedi les masses misérables et sans emploi ponses à Bilal Moucharraf. La majo- aux militaires sont également très mille ici ? » dollars. Les amateurs ont jusqu’au 13 h 07, 15 h 04, 17 h 35 pouvaient-elles encore être igno- rité des intervenants approuve la présents : « Bilal, savez-vous que si le 26 octobre pour enchérir. – (AP.) rées?» prise du pouvoir par l’armée, insis- Pakistan subit des gouvernements in- Yves Eudes www.paxtv.com

Un nouvel interlude par Alain Rollat C’est une nouvelle série française, cher avec quatre gonzesses en même Lui (pressé, en fin de journée) : composée de sketches de dix minutes, temps.... » « Allez, on est à la bourre. On va louper qui vient s’intercaler, dans les pro- Elle : « Il en reste un petit peu pour la séance... » grammes quotidiens de France 2, moi ?... » Elle (côté miroir) : « Je me ma- entre la fin du jeu de 19 h 15 et le jour- Lui : « Oui, mais juste une fois, si tu quille... » nal de 20 heures. Elle est censée rete- veux, hein.... Parce que, tu sais, à trente- Lui : « Mais tu es déjà maquillée... » nir l’attention des téléspectateurs en deux ans, un mec ne peut pas faire Elle : « Je ne suis pas maquillée ! J’ai les divertissant. Elle s’intitule « Un gars l’amour plus de cinq fois en un quart nettoyé mon visage avec une petite lo- et une fille » car elle met en scène l’in- d’heure... » tion, une crème hydratante, un peu de timité quotidienne d’un jeune couple. Elle (faisant le geste de l’embrasser poudre, c’est tout... » Elle brille par son comique de situa- mais le repoussant au dernier mo- Lui : « Je te rappelle qu’on va au ci- tion et la richesse de ses dialogues. En ment) : « T’as pas la même haleine que néma et que, dans le noir, ton maquil- voici un échantillon, capté mardi soir : d’habitude ! » lage, on ne le verra pas... » Elle (côté lavabo) : « ça va mi- Lui (grimaçant) : « T’es chiante !... » Elle : « C’est pas pour les autres que nou?» Elle (côté douche) : « Tu peux me je me maquille, c’est pour moi, pour Lui (transpirant après son jogging passer la mousse à raser ?... » être en paix avec moi-même... » matinal) : « J’ai ramé, ça caille ce ma- Lui (côté lavabo) : « Oui... » Lui (côté w.-c., après le cinéma, trô- tin... » Elle : « Tu peux me passer un rasoir nant sur la lunette, pantalons bais- Elle (reniflant son survêtement) : pour mes jambes... » sés) : « Il n’y a plus de papier toilette ! » « C’est bizarre, tu n’as pas la même Lui : « Oui »... Elle : « Et alors, c’est ma faute ?... » odeur que d’habitude. Tu sens le Elle : « Tu peux me passer le sham- Lui : « Quand on vit ensemble, il y a sexe... » poing démêlant ?... » des règles ! La moindre des choses, c’est Lui :... (silence gêné) Lui (agacé) : « Oui ! Oui ! Oui ! » de changer le papier quand il n’y en a Elle : « Mais il est 8 h 22 ! D’habi- Elle : « Et aussi le gant de crin !... » plus !... » tude, t’arrives à 8 h 15... Lui :... (gros soupir d’exaspération) Nous : France 2 a inventé l’inter- Lui : « Tu m’as démasqué ! J’ai profi- Elle : « Eh ! dis donc ! dis-le si je lude hygiénique, celui qui attire les té- té de ces sept minutes pour aller cou- t’énerve... » léspectateurs avec du déodorant... LeMonde Job: WMQ2110--0037-0 WAS LMQ2110-37 Op.: XX Rev.: 20-10-99 T.: 08:44 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0506 Lcp: 700 CMYK

RADIO-TÉLÉVISION LE MONDE / JEUDI 21 OCTOBRE 1999 / 37 MERCREDI 20 OCTOBRE GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

20.55 Les Iles du Nouveau Monde. [2/3]. 18.05 Los Olvidados aaa TÉLÉVISION DÉBATS Les petites îles Sous-le-vent. Odyssée MUSIQUE Luis Bunuel (Mexique, 1950, ARTE 21.30 Vietnam, 10 000 jours de guerre. N., v.o., 85 min) &. Cinétoile 22.00 Le Roman Noir. Forum Planète [12/13]. Planète 20.45 La Fiesta des Suds. Mezzo 18.40 Trust Me aa TF 1 19.00 Connaissance. 23.00 Nucléaire, réactions 21.45 Musica. Le Secret de Chopin. Arte 21.55 Motown Live. Paris Première Hal Hartley (Etats-Unis, 19.45 Météo, Arte info. 1991, 105 min) &. Cinéfaz en chaîne. Forum Planète 22.00 Chailly dirige 17.50 Football. 20.15 La Vie en feuilleton. 21.45 Les Déesses rouges. Histoire 18.55 Les Leçons de la vie aa 21.45 Si les places m’étaient contées. Ravel et Bizet. Muzzik 19.55 L’Air d’en rire. 20.45 Les Mercredis de l’Histoire. La Foi Mike Figgis (Grande-Bretagne, 1994, du siècle [3/4 ] : L’apogée, 1940-1953. MAGAZINES La Place de Mai. Odyssée 20.00 Journal, Météo. v.o., 95 min) &. Cinéstar 1 21.35 Les Cent Photos du siècle. 22.20 Le Cadeau du siècle. TÉLÉFILMS 19.05 L’Anglais 20.48 5 millions pour l’An 2000. 18.20 Nulle part ailleurs. Vingt-cinq ans de plus à vivre. Planète 21.45 Musica. Le Secret de Chopin. qui gravit une colline... aa 20.50 En direct ce soir. Avec Lou Doillon ; Violaine Vanoyeke ; 22.30 Le Krach de 1929. Odyssée 20.50 Princesse Daisy. Christopher Monger (GB, 1994, 23.15 Profil. David Cronenberg, Maud Forget ; David Bowie. Canal + 22.45 Une histoire de la médecine. Waris Hussein [2/2]. Téva 115 min) &. Cinéstar 2 23.15 Football. I Have to Make the Word Be Flesh. 20.45 Les Mercredis de l’Histoire. [6/8]. Histoire 22.30 La Prisonnière de son passé. 20.30 La Charge fantastique aa 0.15 Mode in France. 0.25 La Lucarne. Nous les garçons. La Foi du siècle [3/4]. Arte Mimi Leder ?. RTL 9 23.05 Mémoire vivante. La Ballade de Billy Raoul Walsh (Etats-Unis, 1941, Prêt-à-porter printemps-été 2000 [7/8]. 1.20 Pepe Carvalho. Shéhérazade &. 20.50 En direct ce soir. Les femmes Brown ou les images inconnues de la 22.45 Mortel rendez-vous. N., v.o., 140 min) &. Ciné Classics sont des hommes comme les autres. Guerre du Vietnam. [3/3]. TSR William A. Graham %. M6 20.35 Orange mécanique aaa FRANCE 2 M6 Invitées : Brigitte Bardot ; Stanley Kubrick (Grande-Bretagne, Laetitia Casta ; Dominique Voynet ; 23.15 Profil. David Cronenberg, I Have to Make the Word Be Flesh. Arte SÉRIES 1971, 135 min) !. Ciné Cinémas 1 18.40 Friends &. 18.20 Le Flic de Shanghai &. Anne Sinclair ; Amélie Mauresmo. TF 1 21.00 De l’amour à la folie aa 21.00 Paris modes. 23.25 Tueurs en série. Michael Ross, 19.10 1 000 enfants vers l’an 2000. 19.20 Unisexe. un étrangleur sur la route. Odyssée 20.50 Homicide. Antonia Bird (Etats-Unis, 1995, 19.50 La sécurité sort Spécial Kenzo. Paris Première Emmuré vivant. Série Club 95 min) &. Cinéstar 2 19.15 Qui est qui. 23.45 Le Petit Prince des échecs. Téva de la bouche des enfants. 21.05 La Marche du siècle. 20.55 Ally McBeal. Ne pas dépasser la dose 19.50 et 20.45 Tirage du Loto. Corse, basque, breton, antillais... 23.50 La Chute du Mur. [1/3]. Planète 19.54 Le Six Minutes, Météo. prescrite. Les deux anges. M6 19.55 Un gars, une fille &. sommes-nous tous français ? France 3 0.25 La Lucarne. Nous les garçons. Arte 20.10 Une nounou d’enfer &. 21.30 New York District. 20.00 Journal, Météo. 23.00 Ça se discute. Quelle vie pendant 0.40 La Case de l’Oncle Doc. Pour la vie. 13ème RUE 20.40 Décrochages info, Avant 1e . et après le coma ? France 2 Femmes de Camargue. France 3 21.40 Ultime recours. Noir. Série Club 20.55 La Crèche. L’enlèvement d’un enfant 20.55 Ally McBeal. 23.40 Les Dossiers de l’Histoire. Le Siècle 0.45 Making of. &. Un gosse de trop &. 21.50 Star Trek, Deep Space Nine. Ne pas dépasser la dose prescrite &. des intellectuels [4/5]. France 3 The Shining. Ciné Cinémas 23.00 Ça se discute. Les deux anges &. Destruction imminente. Canal Jimmy 0.15 Mode in France. [7/8]. TF 1 Quelle vie pendant et après le coma ? 22.45 Mortel rendez-vous. 0.25 Pourquoi ça marche ? SPORTS EN DIRECT 21.55 La Crèche. L’enlèvement d’un enfant. 1.05 100 ans de sport. Téléfilm. William A. Graham. %. Un gosse de trop. France 2 Heureux au travail. M6 1.10 Journal, Météo. 0.25 Pourquoi ça marche ? 20.25 Rugby. Coupe du monde 1999 : 22.15 Madame le proviseur. 1.30 Des mots de minuit. Heureux au travail. La Saison des bouffons. TV 5 DOCUMENTAIRES Irlande - Argentine. Canal + vert Manière de voir. 22.25 Oz. Eteignez vos portables ! 20.15 La Vie en feuilleton. [3/4]. Arte DANSE Visites conjugales (v.o.). SérieClub RADIO 20.30 Du rugby et des hommes. 0.20 Trois hommes sur le green. Danse FRANCE 3 [3/5]. Planète 22.45 Paris danse Diaghilev. avec des cloches (v.o.). Canal Jimmy 20.45 Les Origines de la guerre. Chorégraphie de Michel Fokine. Par 0.45 Les Soprano. 18.12 Comment ça va aujourd’hui ? FRANCE-CULTURE [7/8]. Etats-Unis. Histoire le ballet de l’Opéra de Paris. Mezzo Pris à la gorge (v.o.). Canal Jimmy 18.20 Questions pour un champion. 21.20 Expresso, Poésie sur parole. COLLECTION CHRISTOPHE L. 18.48 Un livre, un jour. 21.30 Multidiffusion. 18.55 Le 19-20 de l’information, Météo. 21.00 American Graffiti aa 22.10 Carnet de notes [2/2]. George Lucas. Avec Ron Howard, 20.05 Cyclisme. 22.30 Surpris par la Nuit. La fenêtre. Charles Martin Smith (EU, 1973, 21.05 La Marche du siècle. v.o., 110 min) &. Ciné Cinémas 3 Vous avez dit français ? 22.50 Shining aaa 23.05 Météo, Soir 3. FRANCE-MUSIQUES Stanley Kubrick (EU, 1980, 115 min) &. Ciné Cinémas 1 23.40 Les Dossiers de l’Histoire. 20.00 A pleines voix. ARTE FRANCE 2 ARTE Le Siècle des intellectuels [4/5]. 22.50 14 juillet aa Festival d’Ile-de-France. 0.40 La Case de l’Oncle Doc. Par les Solistes 20.15 A l’école hôtelière 20.55 La Crèche 23.15 Profil René Clair (France, 1932, N., Femmes de Camargue. 90 min) &. Cinétoile de Lyon, et l’Orchestre des Pays Quatre épisodes de vingt-six mi- Une nouvelle série de France 2, Un documentaire-portrait du ci- 1.35 Nocturnales. de Savoie, dir. Bernard Têtu. 23.10 Juliette des Esprits aa Intégrale Chopin, 1826-1827. 22.30 Jazz, suivez le thème. nutes pour ce feuilleton documen- tournée dans une crèche de Seine- néaste David Cronenberg, dû à Federico Fellini (Italie, 1965, 23.00 Le Conversatoire. taire qui décrit la scolarité coû- Saint-Denis, confiée aux soins de André S. Labarthe, en proximité 145 min) &. TMC CANAL + teuse – 400 000 francs pour quatre Jacques Fansten, réalisateur à qui avec son sujet, scandé par des pa- 23.30 La Tradition de minuit aa Roger Richebé (France, 1939, N., RADIO CLASSIQUE ans – de futurs directeurs d’hôtels l’on doit déjà des films sensibles noramiques et par des entretiens 110 min) &. Festival f En clair jusqu’à 21.00 et de restaurants de rang interna- sur les enfants. Il a filmé le quoti- menés de façon intimiste. On voit 0.25 Pour rire ! aa 18.20 Nulle part ailleurs. 20.15 Les Soirées. tional. La caméra de Stephan dien d’une crèche, centrée sur les aussi le cinéaste au travail, ses Lucas Belvaux (France, 1996, 20.30 Le Journal du cinéma. Concerto pour clarinette no 1, de Weber, 100 min) &. Ciné Cinémas 2 21.00 C’est ça l’amour ? par la Staatskapelle de Dresde, Moszkowicz filme la drôlerie et, histoires de vie quotidienne des techniques et ses obsessions for- Film. Carl Reiner &. dir. Herbert Blomstedt, S. Meyer, 0.30 Pulp Fiction aa clarinette. 20.40 Intermezzo. derrière, la gravité. Un « docu- femmes qui s’occupent d’une tren- melles et esthétiques. Le film Le Quentin Tarantino (EU, 1994, 22.40 The Gingerbread Man a Opéra de Strauss. Par l’Orchestre soap » de grande qualité qui taine d’enfants. Les intrigues sont Festin nu, diffusé lundi 18 octobre, v.o., 155 min) ?. Cinéfaz Film. Robert Altman (v.o.) %. symphonique de la Radio Bavaroise, montre à la fois le parcours des bien bâties. En six épisodes, diffu- donnait déjà une magistrale illus- 1.25 Full Metal Jacket aa 0.30 Champions League. dir. Wolfgang Sawallisch. Stanley Kubrick (Etats-Unis, 1987, 1.05 Alien, la résurrection a 22.55 Les Soirées.... (suite). êtres et la fragilité de l’âme. sés trois mercredis de suite. tration de l’art de Cronenberg. 110 min) ?. Ciné Cinémas 1 Film. Jean-Pierre Jeunet (v.o.) ?. Œuvres de Scarlatti, Hasse.

JEUDI 21 OCTOBRE GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

DÉBATS 20.15 La Vie en feuilleton. 21.40 Concertos no 1 et 2 de Haydn. TÉLÉVISION A l’école hôtelière. [4/4] Par the Academy of St Martin LA CINQUIÈME/ARTE Les carottes sont cuites. Arte in the Fields, dir. Mstislav 21.00 Les Manipulations génétiques. Rostropovitch, violoncelle. Mezzo TF 1 14.35 La Cinquième rencontre... Invités : Arnaud Apoteker, 20.15 Les Authentiques. Santé, sciences. Louis-Marie Houdebine, Axel Le porc basque retrouve 22.55 Concert de gala, 15.40 Sydney Police &. 16.00 Les Nouveaux Agriculteurs. Kahn, Claude Sureau. Forum Planète les Pyrénées. Odyssée soirée italienne. 16.40 Sunset Beach &. 16.30 Alf &. 22.00 Pollution, 20.30 Artrafic. [1/3] Berlin 1996. Airs d’opéras de Verdi, Faux sans frontières. Planète Bellini et Rossini. Avec Bryn Terfel, 17.35 Melrose Place &. 17.00 Cinq sur cinq. halte aux feux. Forum Planète 20.40 Thema. Un milliard baryton ; Sergei Larin, ténor ; Angela 18.25 Exclusif. 17.10 Galilée : D’images et de sons. 23.00 Star Wars mania. et demi de Chinois. Arte Gheorghiu, soprano. Avec l’Orchestre 19.00 Etre heureux comme... 17.30 100 % question. Invités : Olivier Delcroix, philharmonique de Berlin, 21.05 Notre siècle. [1/9]. 1900-1914 : dir. Claudio Abbado. Paris Première 19.05 Le Bigdil. 17.55 Côté Cinquième. Stéphanie Tchou-Cotta, Patrice un monde nouveau. TV 5 18.25 Météo. Girod, Michel Fize. Forum Planète 23.00 Chick Corea 19.55 L’Air d’en rire. 18.30 Le Monde des animaux. 21.30 Clonage humain, & Nicolas Economou. 20.00 Journal, Météo. MAGAZINES où en est la science ? Planète Munich 1982. Muzzik 20.45 Spécial Transat. 19.00 Voyages, voyages. Le Vietnam. 19.45 Météo, Arte info. 22.15 Du rugby et des hommes. 0.05 Roméo et Juliette. 20.50 5 millions pour l’An 2000. 10.40 Arrêt sur images. [3/5]. Gueules noires Mise en scène de Dieter Kaegi. Genève 20.55 Navarro. Avec les loups &. 20.15 La Vie en feuilleton. et diables rouges. Planète A l’école hôtelière [4/4]. La télé russe s’en va t’en guerre. 1996. Par l’Orchestre CINÉMAS CINÉ 22.45 Made in America. Invités : Nikolaï Vikhlaev, directeur 22.45 Télé notre histoire. de la Suisse romande, Une proie idéale. 20.40 Thema. du bureau parisien de l’agence de Yves Jaigu. Histoire dir. Cyril Diederich. Muzzik 12.25 Shining aaa Téléfilm. Howard McCain. ?. Un milliard et demi de Chinois. presse Novosti ; Vadim Glouzker, 20.45 Les Petits Pains du peuple. 23.15 Vietnam, 10 000 jours Stanley Kubrick. 0.30 Culture ! journaliste correspondant à Paris TÉLÉFILMS Avec Jack Nicholson, 21.40 Pekin Blues. pour la chaîne NTV. La Cinquième de guerre. [12/13]. Les derniers Shelley Duvall(Etats- Unis, 1980, 23.05 Le Facteur 14.35 La Cinquième rencontre... jours de Saïgon. Planète 115 min) &. Ciné Cinémas 2 FRANCE 2 Film. He Jianjun (v.o.) &. 20.45 Un témoin sous influence. 16.35 Tueurs à gages aa 0.45 Streetlife. Film. Karl Francis (v.o.). &. Les origines 23.45 Mémoires de France. Michael Lähn. 13ème RUE de l’Homme. La Cinquième [6/12]. Mémoires George Armitage (Etats-Unis, 15.55 Tiercé. 2.25 Slapstick. Un hôtel du tonnerre. de Lorraine 1918-1939. Histoire 20.55 Croisière. 1997, 105 min) %. Canal + Vert 16.10 La Chance aux chansons. Court métrage. Buster Keaton &. 17.00 Les Lumières du music-hall. Karen Arthur [3/3]. TMC Serge Reggiani. 17.10 Full Metal Jacket aa 17.10 Des chiffres et des lettres. Jean-Jacques Debout. Paris Première SPORTS EN DIRECT 22.00 Cognacq-Jay. Stanley Kubrick (Etats-Unis, 17.40 Un livre, des livres. M6 17.10 et 21.10 LCA, la culture aussi. Laurent Heynemann. Festival 1987, 115 min) ?. Ciné Cinémas 1 17.50 Football. L’art contemporain et les ventes 13.00 Tennis. Tournoi féminin 18.05 Pulp Fiction aa 19.50 Un gars, une fille &. 15.20 La Belle et la Bête &. aux enchères du week-end. LCI de Moscou. 4e jour. Eurosport Quentin Tarantino (EU, 1994, 16.15 et 1.25 M comme musique. SÉRIES 150 min) ?. Cinéfaz 20.00 Journal, Météo, Point route. 17.05 Les Bédés de M 6 Kid. 18.20 Nulle part ailleurs. 15.00 Tennis. Tournoi messieurs 19.30 De l’amour à la folie aa 20.55 Envoyé spécial. Portables : attention e Invités : Terry Callier, de Lyon. 4 jour. Eurosport 17.20 Le Caméléon. Vengeance. TSR Antonia Bird (Etats-Unis, 1995, danger. Techno : ces Français 17.55 Moesha &. Frère Victor-Antoine 17.50 Football. Coupe de l’UEFA. 90 min) &. Cinéstar 2 qui font danser le monde. 18.20 Le Flic de Shanghai &. d’Avila Latourette, 17.55 Moesha. La jalousie P-s : La fièvre du vendredi soir. 32e de finale. Match aller. est un vilain défaut. M6 19.35 Je vous salue Marie aaa 19.20 Unisexe. Kamel. Canal + 23.00 Expression directe. Widzew Lodz - Monaco. France 2 Jean-Luc Godard (France - Suisse, 19.50 La sécurité sort 18.30 et 21.30 L’Invité de PLS. LCI 18.30 Amicalement vôtre. 1983, 105 min) &. Cinétoile 23.10 Flesh and Bone 18.00 Football. Coupe de l’UEFA. Une rancune tenace. Série Club de la bouche des enfants. e Film. Steve Kloves. &. 20.55 Envoyé spécial. 32 de finale. Match aller. 20.30 Au-delà des grilles aa 19.54 Le Six Minutes, Météo. Portables : attention danger. CSKA Sofia - Juventus. Pathé Sport 19.25 Clair de lune. La dame René Clément (France - Italie, 1.25 Journal, Météo. au masque de fer. Série Club 20.10 Une nounou d’enfer &. Techno : ces Français qui font 19.00 Cyclisme. Championnats 1949, N., 90 min) &. Ciné Classics 1.45 Union libre. danser le monde. La fièvre du monde sur piste. Vitesse olympique 20.00 Father Ted. L’ennui 20.30 Petits arrangements 20.40 Décrochages info, Passé simple. du vendredi soir. France 2 messieurs. A Berlin. Eurosport des morts vivants (v.o.). Canal Jimmy avec les morts aa FRANCE 3 20.55 X-Files, aux frontières du réel. 22.25 Les Années belges. 20.30 Football. Coupe de l’UEFA. 20.15 Happy Days. Pascale Ferran (France, 1994, Agua Mala %. Lundi %. Le procès du Softenon. RTBF 1 32e de finale. Match aller. Fonzie protecteur. Série Club 110 min) &. Ciné Cinémas 1 14.58 Questions au gouvernement. 22.45 Le Club des monstres Lyon - Celtic Glasgow. Eurosport Film. Roy Ward Baker. &. 23.20 Prise directe. 20.15 Friends. Celui qui a fait 20.55 Crash aa 16.05 Côté jardins. Aix-en-Provence. France 3 0.30 Fréquenstar. Axelle Red. 20.30 Basket-ball. Euroligue masculine. on ne sait quoi à Rachel. RTL 9 David Cronenberg (Canada, 1996, 16.35 Les Minikeums. 100 min) !. Cinéfaz 23.40 Droit de réponse. Asvel - Varèse. Pathé Sport 20.30 Monty Python’s 17.40 Le Kadox. La télévision en procès. 21.00 La Nuit américaine aaa 18.12 Comment ça va aujourd’hui ? Invités : Olivier Todd ; MUSIQUE Flying Circus. François Truffaut (France, 1973, RADIO Pierre Desproges ; Njorl’s Saga. Canal Jimmy 115 min) &. Paris Première 18.20 Questions pour un champion. Claude Estier. Festival 19.45 La Symphonie «Roma», 20.45 Buffy contre les vampires. 21.00 L’Anglais 18.48 Un livre, un jour. 0.30 Saga-Cités. Œufs surprises. Série Club 18.55 Le 19-20 de l’information, Météo. FRANCE-CULTURE Un homme, un droit [1/2]. France 3 de Georges Bizet. qui gravit une colline... aa Par l’Orchestre symphonique 20.45 Julie Lescaut. Christopher Monger (GB, 1994, 20.05 Fa si la. 0.30 Fréquenstar. Axelle Red. M6 Question de confiance. RTBF 1 19.30 En vivant, en écrivant. de la RTSI, dir. Jean-Claude v.o., 115 min) &. Cinéstar 2 20.35 Tout le sport. 20.30 Décibels. Casadesus. Mezzo 20.55 Navarro. Avec les loups. TF 1 21.05 La Salamandre aa 20.50 Consomag. 21.20 Expresso, Poésie sur parole. DOCUMENTAIRES 20.35 Carl Maria von Weber, 20.55 X-Files, aux frontières du réel. Alain Tanner (Suisse, 1971, 20.55 Jumeaux 21.30 Multidiffusion. Agua Mala. %. Lundi. %. M6 125 min) &. Canal Jimmy Film. Ivan Reitman. &. par Brendel. Avec Alfred Brendel, 22.10 Carnet de notes. 17.15 Les Congés payés. Histoire piano et l’Orchestre symphonique 21.30 Zoé, Duncan, Jack & Jane. 22.00 La Splendeur 22.45 Météo, Soir 3. 22.30 Surpris par la nuit. 17.15 Anthologie de la Radio de Francfort, Sympathy for Jack (v.o.). Série Club des Amberson aaa 23.20 Prise directe. du cinéma italien. dir. Eliahu Inbal. Muzzik 21.35 Urgences. Orson Welles (Etats-Unis, 1942, 0.30 Saga-Cités. 0.05 Du jour au lendemain. Le néoréalisme. Ciné Classics 21.00 IVe Rencontres internationales Les rites du printemps. TSR N., v.o., 90 min) &. Ciné Classics Un homme, un droit [1/2]. 18.15 Une histoire de la médecine. Robert Casadesus. 22.20 Alfred Hitchcock présente. 22.15 Orange mécanique aaa 1.00 Espace francophone. FRANCE-MUSIQUES [6/8]. Le médecin, du notable Avec Vitaly Samoshko, piano. Anniversaire de mariage. 13ème RUE Stanley Kubrick (Grande-Bretagne, Portrait de Manu Dibango. 1971, 135 min) !. Ciné Cinémas 2 19.07 A côté de la plaque. au cabinet de groupe. Histoire Los Requiebros, d’Enrique Granados ; 1.20 That 70’s Show. That Disco 19.00 Voyages, voyages. Kreisleriana : 8 fantaisies opus 16, Episode (v.o.). Canal Jimmy 22.35 M. Butterfly aa CANAL + 20.00 Concert. Par le Chœur de Radio de Robert Schumann ; Sonate no 5 opus Le Vietnam. Arte David Cronenberg (Etats-Unis, 1993, France, dir. Vladislav Tchernouchenko : 53, quatre Etudes opus 2 no 1, opus 8 1.45 New York Police Blues. v.o., 95 min) &. Cinéfaz Œuvres de Kodaly, Ravel, Moussorgski. 19.00 Apollo 13. Planète no 2, 5 et 12, de Scriabine. Muzzik Cœurs et âmes (v.o.). Canal Jimmy 14.05 Histoires d’otages. 16.05 Surprises. 22.30 Jazz, suivez le thème. 23.00 Le Conversatoire. 16.10 Lautrec. Film. Roger Planchon. %. 0.00 Tapage nocturne. f En clair jusqu’à 20.40 18.20 Nulle part ailleurs. RADIO CLASSIQUE 20.30 Le Journal du cinéma. 20.40 La Classe de neige 20.15 Les Soirées. Œuvres de Poulenc. Film. Claude Miller ?. 20.40 Artur Rubinstein. Concerto pour FRANCE 2 13ÈME RUE FRANCE-CULTURE piano no 2 op. 22, de Saint-Saëns, 22.15 Le Comptoir par la Symphonie of the Air, dir. Alfred 20.55 Techno : ces Français 22.45 The Offence aa 1.00 Cet hiver en Chine Film. Sophie Tatischeff &. Wallenstein ; Œuvres de Franck, qui font danser le monde Un inédit de Sidney Lumet qui est Du lundi 11 au vendredi 29 octo- 23.45 Un Indien à New York Mozart, Dvorak, Grieg. Film. John Pasquin (v.o.) &. 22.25 Les Soirées... (suite). Œuvres Daft Punk, Cassius, Dimitri From à la fois un formidable drame psy- bre, rediffusion d’une passion- 1.25 Hockey sur glace. de Brahms, Weber, R. Schumann. Paris, Laurent Garnier, Alex Go- chopathologique et une introspec- nante série de reportages réalisés pher, etc., autant de noms de la tion, à partir d’un suspense poli- par François Maspero pendant techno made in France qui pa- cier. L’intrigue est basée sur un l’hiver 1985-1986. Il y relate les pro- SIGNIFICATION DES SYMBOLES radent désormais à l’exportation, inspecteur qui découvre, à l’occa- gressives métamorphoses de la Ré- Les codes du CSA Les cotes des films après avoir essuyé les lazzis des in- sion de l’arrestation d’un violeur publique populaire de Chine. Un COLLECTION CHRISTOPHE L. & Tous publics a On peut voir crédules. Un reportage très docu- de fillettes, les bas-fonds de sa voyage tout en sons et impres- 22.45 The Offence aa % Accord parental souhaitable aa A ne pas manquer Sidney Lumet. Avec Sean Connery, ? Accord parental indispensable aaa Chef-d’œuvre ou classique menté de Alexis Bernier et Philippe propre personnalité. Sean Conne- sions, sous-tendu par la rigueur et Trevor Howard (Grande-Bretagne, 1972, v.o., 115 min) &. 13me Rue ou interdit aux moins de 12 ans Les symboles spéciaux de Canal + Lévy, qui dépasse la description ry est à redécouvrir, ici totalement le regard de l’écrivain-éditeur, de ! Public adulte DD Dernière diffusion pour analyser ce phénomène et ses métamorphosé, tour à tour pathé- Pékin à Shanghaï, sans oublier les 22.55 Superman 3 aa Interdit aux moins de 16 ans d Sous-titrage spécial pour Richard Lester (Etats-Unis, # implications. tique et inquiétant. contrées de la Chine profonde. 1983, 120 min) &. Cinéstar 2 Interdit aux moins de 18 ans les sourds et les malentendants LeMonde Job: WMQ2110--0038-0 WAS LMQ2110-38 Op.: XX Rev.: 20-10-99 T.: 11:00 S.: 111,06-Cmp.:20,11, Base : LMQPAG 22Fap: 100 No: 0507 Lcp: 700 CMYK

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JEUDI 21 OCTOBRE 1999 Limitation du cumul Un rapport parlementaire préconise des mandats : le gouvernement l’exclusion des loups des zones d’élevage exclut un compromis Ce texte s’oppose à l’orientation actuelle qui fait du prédateur un « élément du patrimoine naturel » LE DÉBAT sur le projet visant à qui accroissent les prérogatives des LES LOUPS, qui ont commencé à « préjudices considérables » directs tional de la chasse (ONC) ou aux par le rapport, relativise les dégâts réduire le cumul des mandats a responsables territoriaux. » recoloniser la montagne française et indirects causés au pastoralisme lieutenants de louveterie. Néan- des loups : depuis 1993, ceux-ci ont tourné au dialogue de sourds, mardi Rien n’y a fait : par 203 voix (RPR, en Provence-Alpes-Côte d’Azur, montagnard par la réapparition du moins, eu égard à « l’intérêt pu tuer 3 000 ovins, tandis que la 19 octobre, lors de la deuxième lec- UDF et DL) contre 96 (PS, PCF et Rhône-Alpes et même dans les Py- loup, – « naturelle ? » ou « organi- qu’[il]suscite auprès d’un grand brucellose et la foudre pourraient ture, au Sénat, des deux textes – une partie des radicaux de gauche, rénées, vivent-ils leurs derniers sée ? », s’interrogent-ils –, au début nombre de [leurs] concitoyens », ils être responsables de la mort de l’un organique pour les parlemen- l’autre s’abstenant), le Sénat a cam- mois de liberté ? Si les conclusions des années 90, dans l’arc alpin fran- proposent la mise en place de 150 000 animaux, la palme revenant taires nationaux, l’autre ordinaire pé sur ses positions. Reste, pour le du rapport parlementaire sur le su- çais : des Alpes-Maritimes, la zone « parc à loups », où leur présence aux chiens errants avec 500 000 vic- pour les autres élus – présentés par gouvernement, à sortir de l’impasse jet, qui devait être rendu public des prédations s’est progressive- pourrait être maîtrisée. Le rapport times... le gouvernement. Après deux ans où se trouve désormais ce projet mercredi 20 octobre, sont suivies ment étendue aux départements cite, à l’appui de cette proposition, Les préconisations du rapport de débats, deux lectures à l’Assem- emblématique – avec la parité – de par le gouvernement, ces préda- des Alpes du Sud puis à ceux des l’expérimentation prévue dans la sont donc très différentes des blée nationale et un premier exa- sa volonté affichée de « moderniser teurs, objets de polémiques pas- Alpes du Nord. Ils notent « le dé- commune de Saint-Martin-Vésubie orientations du gouvernement, men au Palais du Luxembourg il y a la vie politique ». Comme l’a souli- sionnelles depuis des années, de- couragement, la colère et le désar- (Alpes-Maritimes) qui, s’inspirant telles qu’elles avaient été exposées un an (Le Monde du 20 octobre), le gné Jean-Jack Queyranne, secrétaire vraient disparaître des zones roi » des professionnels du secteur du « parcs à loups » de Lozère ( 140 le 7 octobre devant le Sénat, par résultat était prévisible. d’Etat auprès du ministre de l’inté- d’élevage. ovin. Pour eux, « il est clair que [le] 000 visiteurs annuellement), ouvri- Jean-Pierre Chevènement (qui s’ex- Conformément aux recomman- rieur, « le gouvernement ne saurait « Il n’y a pas d’autre solution que type d’élevage extensif » pratiqué ra au printemps de 2001 un « centre primait au nom des ministres de dations du président de leur désespérer de convaincre. Mais il l’exclusion des loups des zones de dans les zones montagneuses fran- d’observation du loup », avec un l’environnement Dominique Voy- commission des lois, Jacques Larché n’entend pas céder à une sorte de pastoralisme. Puisque, aujourd’hui, çaises, à la différence du cas italien, espace muséographique un parc net et de l’agriculture Jean Glava- (Républicain et indépendant), les compromis entre deux vues fort dif- ce n’est plus le loup, mais l’homme « est totalement incompatible avec la d’observation de 5 hectares. ny) : le ministre affirmait alors que sénateurs de droite ont, en effet, férentes. Si le Sénat s’en tenait à sa lui-même qui constitue en montagne présence du loup dans les massifs ». Le rapport égratigne les deux le retour spontané du loup dans les modifié les deux projets de loi sur position actuelle, le gouvernement ne “l’espèce en voie de disparition” » : programmes communautaires Life Alpes « est le signe du développe- un point essentiel : s’ils acceptent pourrait qu’en prendre acte s’agis- les conclusions de la mission d’in- DESTRUCTION OU PARCS loup mis en œuvre depuis 1997, en ment durable retrouvé mais (...) a que soit strictement limité à deux le sant de la loi organique qui requiert formation présidée par Robert Les membres de la commission soulignant notamment que « les mis en évidence en les accentuant les nombre de mandats détenus par un l’accord du Sénat ». Honde, député (RCV) des Alpes- d’information sont catégoriques mécanismes de l’indemnisation, de difficultés structurelles de l’élevage élu (un mandat national et un man- de-Haute-Provence, et présentées pour demander que le « loup soit compensation des pertes subies par ovin de montagne » et souhaitait in- dat local, ou deux mandats locaux), DEUX RÉGIMES D’INCOMPATIBILITÉ par le rapporteur Daniel Chevallier, exclu des zones d’élevage par l’inter- les éleveurs ont souffert de multiples tégrer « le loup comme élément de sans exception liée à la taille des La situation est cependant député (PS) des Hautes-Alpes, sont vention de mesures dérogatoires à la défauts » et que « les mesures de notre patrimoine naturel national, le communes, ils refusent, en re- complexe, dès lors que le projet sans ambiguïté. Elles donnent rai- convention de Berne et à la directive prévention sont apparues souvent but étant de parvenir à une coexis- vanche, qu’un mandat de député, gouvernemental repose sur deux son aux éleveurs de montagne, et [européenne de protection de la imparfaites et insuffisantes ». tence aussi harmonieuse que possible de sénateur, de parlementaire euro- textes : le premier, portant sur les tort aux écologistes défenseurs de nature] Habitats ». Ce qui pourrait Même si une étude effectuée par de toutes les espèces ». péen, ou tout mandat local, soit in- mandats de député et de sénateur, la présence du loup dans la nature. passer par sa « destruction », qui le Centre national d’études vétéri- compatible avec une fonction exé- est de nature organique et doit, en Les parlementaires rappellent les pourrait être confiée à l’Office na- naires et animales (Cneva), reprise Ali Habib cutive locale de maire, de président l’occurrence, être voté dans les de conseil général ou de président mêmes termes par les deux Assem- de conseil régional. En outre, ils ont blées ; le second, portant sur les exclu du champ des incompatibili- autres mandats, est de nature ordi- tés les présidents de structures in- naire, ce qui donne à l’Assemblée tercommunales à fiscalité propre nationale le dernier mot. Pour la loi (communautés urbaines ou d’ag- organique, le gouvernement aura glomérations), afin de ne pas aigui- donc le choix, au terme d’une troi- ser les rivalités locales avec les sième lecture probable au début de maires. 2000 : soit il dresse un constat « Il ne faut pas parvenir à une cou- d’échec et renonce à son projet, soit pure entre le Parlement et un mandat – beaucoup plus vraisemblablement local qui aboutirait à une profession- – il accepte l’adoption du texte dans nalisation excessive du mandat parle- sa version sénatoriale, quitte, évi- mentaire », a plaidé M. Larché. demment, à prendre à témoin les « Pourquoi priver les collectivités lo- électeurs et l’opinion publique de la cales d’élus expérimentés ? », a insis- volonté du Sénat d’entraver la ré- té pour sa part Josselin de Rohan, forme. président du groupe RPR, après Pour la loi ordinaire, en revanche, avoir dénoncé le projet « lacunaire, l’Assemblée pourrait imposer ses excessif et incohérent » adopté par vues. Ce qui aboutirait, alors, à deux l’Assemblée nationale. A quoi Guy régimes d’incompatibilités : l’un, Allouche (PS, Nord) a répliqué que plus souple, pour les députés et sé- le projet gouvernemental « n’a rien nateurs, l’autre plus sévère pour de dogmatique », mais est, au tous les autres élus et notamment contraire, « une réponse à une réali- les parlementaires européens. Les té que nul ne peut nier : l’addition des sénateurs de droite ont, par avance, mandats et des fonctions aboutit à la dénoncé ce qui serait, à leur yeux, soustraction des responsabilités ». Et « inéquitable ». d’ajouter : « Le cumul est contradic- toire avec les lois de décentralisation Gérard Courtois Les arguments de Tony Blair en faveur de l’euro « UN ROYAUME-UNI puissant au sein de l’Europe est aussi plus fort à l’échelle mondiale », écrivent Tony Blair et Gordon Brown dans une tribune publiée mercredi 20 octobre par le quotidien Libération. Ce texte du premier ministre britannique et de son chancelier de l’Echiquier accompagne le lancement, au Royaume-Uni, de la cam- pagne « Britain in Europe », conçue pour rassembler les forces de tous les courants pro-européens du pays alors que le parti conser- vateur de William Hague s’affiche plus « eurosceptique » que ja- mais (Le Monde du 16 octobre). Parmi les arguments utilisés par Tony Blair et Gordon Brown en fa- veur de l’Europe, il y a d’abord l’économie (« quitter la communauté mettrait en péril quelque 2,5 millions d’emplois »), la géopolitique (« l’Amérique et le reste du monde préfèrent voir le Royaume-Uni à l’intérieur de l’Europe qu’à l’extérieur »), et enfin les droits fonda- mentaux (« les traités fondateurs interdisent toute discrimination fondée sur la race, le sexe ou les croyances »).

DÉPÊCHES a ÎLE-DE-FRANCE : le souhait d’une amélioration du cadre de vie et des transports publics vient en tête des préoccupations des Fran- ciliens, selon les résultats de la consultation lancée par le conseil régional d’Ile-de-France (Le Monde du 9 septembre). L’institut Ip- sos a analysé 20 000 des 108 000 réponses aux 2 millions de ques- tionnaires distribués dans la région. 61 % des Franciliens sont satis- faits de leurs conditions de vie. 34 % estiment qu’elles se sont plutôt améliorées, 35 % jugent qu’elles se sont plutôt détériorées, 29 % considèrent qu’elles n’ont pas évolué. Les principales insatis- factions viennent des problèmes d’environnement et des difficultés à se déplacer, en particulier de banlieue à banlieue. Les deux tiers des habitants souhaitent que la qualité de vie, les transports pu- blics et la sécurité constituent les priorités de l’action régionale. Les problèmes d’emploi n’arrivent qu’en quatrième position, avec 40 % des réponses. a 35 HEURES : une centaine de personnes ont manifesté mardi 20 octobre, à l’appel du groupement syndical dit Groupe des Dix, de- vant l’Assemblée nationale, pour signifier leur opposition au projet de seconde loi sur les 35 heures, à quelques heures de l’adoption du texte en première lecture. « Nous considérons qu’en l’état la loi n’est toujours pas créatrice d’emplois », a souligné Annick Coupé, secré- taire fédérale de Sud-PTT. Une vintaine de militants de l’Union dé- partementale parisienne CGT étaient également présents. Une dé- légation Groupe des Dix-CGT a été reçu par le groupe parlementaire communiste.

Tirage du Monde daté mercredi 20 octobre 1999 : 513 597 exemplaires. 1 – 3