Une Belle Annèe De Prospérité Populiste Le Casting Est Au Point
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SPÉCIAL FIN D’ANNÉE Les cahiers 2013 du Ce qui attend le Maroc… Journal satirique marocain paraissant le vendredi Sixième année N°278-du vendredi 28 décembre 2012 au 10 janvier 2013 - 8 DH - Directeur de la publication Abdellah Chankou 2012UNE BELLE ANNÈE DE PROSPÉRITÉ POPULISTE LE CASTING EST au POINT. LE SPECTacle PEUT COMMENCEr… SPÉCIAL FIN D’ANNÉE Rétro 2012 EDITO Par Abdellah Chankou Pluie de promesses out le monde nour- qui changera en mieux leur qui recherchent des profils rit des appréhen- quotidien difficile. pointus prêts à l’emploi. sions pour 2013 En attendant, les inégalités Le Maroc a depuis longtemps avec des interroga- sociales sont toujours aus- bâti sa compétitivité sur une Ttions sur ce qu’elle réserve au si flagrantes et le chômage main d’œuvre bon marché. Maroc et aux Marocains. Les des jeunes est en perpétuelle Or, ce facteur pèse de moins craintes des uns et des autres hausse, l’économie nationale en moins lourd dans la déci- sont toutefois tempérées par ayant du mal à absorber les sion d’investir étant donné la bonne saison agricole qui 180.000 diplômés qui arrivent que les investisseurs choisis- s’annonce grâce aux derniè- chaque année sur le marché sent la destination de leurs res pluies abondantes. Ce qui du travail. Tout le paradoxe capitaux en fonction de la assure déjà le pays d’un bon est là. Comment se fait-il productivité et l’efficacité au PIB agricole qui peut contre- qu’un pays jeune dont le po- travail et de moins en moins balancer les contre-perfor- en fonction des exonérations mances des secteurs liés à fiscales. Voilà des réglages à l’export. Cette pluviométrie a Le Maroc a tous opérer dans la stratégie. induit un effet psychologique les atouts en main, Autrement, le Maroc a tous important puisqu’elle a calmé stabilité politique les atouts en main, stabilité les esprits et fait germer les et proximité avec politique et proximité avec graines de l’optimisme. l’Europe, de nature l’Europe, de nature à faire de Mais c’est le champ des ré- à faire de lui une lui une terre de choix pour les formes et des décisions capa- terre de choix pour investisseurs étrangers, ce qui bles de projeter le pays dans les investisseurs lui permettra de capter plus l’avenir qui reste passable- étrangers de flux qu’il n’en accueille ment aride. aujourd’hui. Après avoir épuisé le filon « Le Printemps arabe » offre populiste des listes liées aux tentiel de développement est d’excellentes opportunités agréments de transport et des incontestable est-il miné par pour le Royaume qui a dé- carrières qu’il a rendues pu- l’oisiveté d’une bonne par- montré que l’exception dont bliques, le PJD, locomotive tie de sa population ? C’est il jouit dans le monde arabe du gouvernement, doit pas- cette équation que le gouver- n’a rien d’une fanfaronnade. ser à l’action pour mettre en nement est appelé à résoudre Aux responsables aux manet- musique le changement pro- en orientant ses efforts vers tes du pouvoir d’aller, armés mis aux Marocains. Lassés la qualité de la formation dis- de bonnes résolutions, ven- des effets d’annonces et des pensée à tous les niveaux. dre auprès des investisseurs discours démagogiques, ces Une formation qui rencontre potentiels les avantages com- derniers réclament du concret les besoins des investisseurs paratifs du pays. n 2 - «Les cahiers du Canard» du vendredi 28 décembre 2012 au jeudi 10 janvier 2013 SPÉCIAL FIN D’ANNÉE Rétro 2012 Audiovisuel Mustapha Ramid El Khalfi ne crève Marrakech mon pas l’écran désamour ! uelques semaines après sa nomination au poste de ministre Mustapha El Khalfi, de la Justice et des Libertés, Mustapha Ramid a décidé de un désaveu cinglant. s’offrir sa polémique en dénonçant « ceux qui originaires Qde plusieurs continents viennent à Marrakech pour y passer le plus clair de leur temps à se vautrer dans le péché et s’éloigner de Dieu». C’était lors de la visite qu’il a effectuée à une maison coranique à Marrakech dont le propriétaire n’est autre que le fameux cheikh Mo- hamed Maghraoui qui avait autorisé en 2008 dans une fatwa cho- quante le mariage des filles à partir de 9 ans. À cette occasion, le cheikh Ramid a troqué son costume de ministre de la Justice et des Libertés publiques contre sa djellaba de prédica- teur islamiste harangueur de foules rompu à la rhétorique islamo-po- puliste. Prenant la parole pendant une bonne dizaine de minutes en présence du maître de céans qu’il a couvert de louanges jusqu’à plus soif, il s’est livré à un véritable prêche, s’adres- Mustapha e gouvernement Benkirane a trébuché El Khalfi. Le souverain y a appelé les mem- sant en des termes très lau- Ramid, juste après sa nomination. La raison? bres du gouvernement à veiller au respect de la dateurs à plusieurs reprises à une attaque Le cahier des charges très controversé constitution, notamment en matière de plura- l’assistance formée de jeunes frontale contre Lde l’audiovisuel concocté par le ministre PJD lisme linguistique, culturel et politique. Le dé- et de moins jeunes barbus le tourisme. de la Communication et porte-parole du gou- saveu est clair. M. El Khalfi est prié de revoir qu’il a qualifiés de «la crème vernement Mustapha El Khalfi. C’est la pre- sa copie. M. Benkirane aidera son poulain en des hommes » grâce à leur mière épreuve de la nouvelle équipe au pou- le dessaisissant gentiment du dossier des ca- dévouement à l’apprentissage voir. hiers des charges au profit d’une commission du Coran. Sous-entendu, les Les dirigeants de la deuxième chaîne, se sen- dirigée par Nabyl Benabdallah dont la mission autres, qui rasés de près vien- tant visés principalement par le projet El Khal- est de pondre un texte bien édulcorée. Mission nent à Marrakech en bermuda fi, se révoltent contre ce qu’ils considèrent accomplie. La Haca dira amen au nouveau ca- et non en djellaba, sont des pé- comme une attaque frontale contre la diversité hier des charges revu et corrigé. Une Haca re- cheurs bons à brûler en enfer. Les scènes de la vidéo font froid dans linguistique et culturelle et une volonté d’ara- nouvellée car son président, Ahmed Ghazali et le dos. À voir toute cette armée de barbus en kamiss assis en tailleur biser l’essentiel des programmes de la chaîne son directeur général, Nawfal Reghaye, seront à même le sol et suspendus aux lèvres de l’orateur, on se croirait de Aïn Sebaâ. L’opposition profite de cette oc- limogés le 10 mai pour avoir approuvé le texte dans une des madrasas du Pakistan qui ont fourni les principaux ca- casion pour dénoncer la volonté du PJD d’isla- en l’état sans émettre la moindre réserve. Tou- dres du régime des Talibans dans les années 90. miser les médias publics. Il a fallu l’interven- te honte bue, M. El Khalfi, lui, ne démission- Le propos de Ramid, qui a été perçu comme une attaque frontale tion royale pour calmer les esprits et mettre fin nera pas de son poste alors qu’il aurait dû tirer contre le tourisme, a choqué beaucoup de monde au Maroc et à à la polémique. En effet, le souverain a reçu en les conséquences politiques qui s’imposaient l’étranger. La polémique prendra fin avec l’audience accordée plus audience, dimanche 22 avril, le chef de gou- puisque sa vision de l’audiovisuel public qu’il tard par le Premier ministre Abdelilah Benkirane à une délégation de vernement, Abdelilah Benkirane, ainsi que le a défendue jusqu’au bout a été royalement re- la Fédération Nationale du Tourisme (FNT). ministre d’État, Abdellah Baha, et Mustapha jetée. Festivals / Choubani crée la cacophonie «Le temps du parti de l’État est révolu. Il faut éga- John en raison de son homosexualité. Le ministre Choubani, lement en finir avec le festival de l’État ! » C’est un festival Choubani, lui, met en avant un souci « de bon- par ces mots durs que Lahbib Choubani, ministre de clichés. ne gouvernance et de lutte contre la corruption, chargé des Relations avec le Parlement et la so- loin de toute atteinte aux libertés d’organisation, ciété civile, a relancé en mars 2012 la polémique d’expression ou de pratique artistique». autour du festival Mawazine. Dans une interview à la presse, il énumère trois griefs contre cette Au lendemain de la victoire électorale du PJD, manifestation : « Il reçoit de l’argent public de un autre élu avait pourtant fixé les limites de l’art manière illégitime, il utilise sans contrepartie les « propre » : « Nous n’acceptons pas que Latifa médias publics et il menace la scolarité de nos Ahrar se déshabille sur scène au nom de l’art », élèves et de nos étudiants. » avait tonné Najib Boulif, évoquant la pièce de La manifestation connaît un succès populaire in- théâtre Capharnaüm, où l’actrice apparaissait en déniable (plus de 2,2 millions de spectateurs en petite tenue. Quelques jours plus tard, l’artiste 2011) qu’explique l’accès gratuit aux concerts de avait répondu en arborant au Festival internatio- stars comme Sting, Shakira, B.B. King, Majda dance à vampiriser les ressources et des sponsors Roumi ou Warda. L’édition 2012, a accueilli entre au détriment d’autres événements, tandis que les nal du film de Marrakech un caftan dévoilant lar- autres Mariah Carey, Scorpions et Nancy Ajram. islamistes y voient un lieu de débauche. En 2010, gement ses jambes.