Chambre Française de Commerce et d’Industrie du Maroc www.cfcim.org 53e année Numéro 960 15 juin - 15 juillet 2014 Dispensé de timbrage autorisation n° 956

L’INVITÉ DE CONJONCTURE LAHCEN DAOUDI

Les opportunités du Maroc en Afrique

ACTUS CFCIM Noureddine Bensouda : « La réforme des finances publiques est une priorité » ECHOS MAROC Renault Maroc présente sa nouvelle stratégie 2014- 2016 REGARDS D’EXPERTS Recrutement et Réseaux sociaux

L’actualité vue par le Service économique de l’Ambassade de France Le Coin des Adhérents : Nouveaux Adhérents CFCIM - Opportunités d’affaires - Emploi

2 - Conjoncture N° 960 - 15 juin - 15 juillet 2014 Editorial Les opportunités du Maroc en Afrique « Nous sommes tous Jean-Marie GROSBOIS Président des africains »

Il y a quelques semaines et pour la première fois dans l’histoire de la Chambre Française de Commerce et d’Industrie du Maroc (CFCIM), nous recevions, devant une large assemblée, une délégation malienne conduite par Moustapha Ben Barka, Ministre de l’Industrie et de la Promotion des Investissements et Abdel Karim Konaté, Ministre du Commerce.

Nos adhérents présents ce jour là, marocains et français, ont pu palper l’extraordinaire énergie et le dynamisme qui se dégageaient de cette équipe de dirigeants venus exposer, avec beaucoup d’humilité et de passion, les richesses et les faiblesses de leur pays. Que de travail à accomplir et que de signes de résilience après une histoire récente dévastatrice !

Et si cette main tendue était en fait le réel point de départ de cette nouvelle aventure africaine dans laquelle se lancent depuis quelques années les entreprises marocaines ? Le Maroc est africain, la cinquième puissance économique du continent, un pays qui a su rapidement réformer ses structures, améliorer sa gouvernance publique et son climat des aff aires, tant de signes positifs qui ont contribué à rassurer les investisseurs étrangers et encourager les entrepreneurs marocains à descendre un peu plus vers le Sud.

Le Maroc est africain et son positionnement géographique le désigne naturellement comme un hub effi cace vers l’Afrique subsaharienne pour les entreprises françaises. Le Forum de Partenariat France-Maroc qui s’est déroulé au mois de mai à Casablanca a montré que les opportunités d’aff aires pouvaient être plus fructueuses si elles étaient préparées, pensées dans une démarche groupée et structurée. Le partenariat entre la Chambre Française de Commerce et d’Industrie du Maroc (CFCIM), Ubifrance et Maroc Export est dans ce sens un des piliers du développement de nos deux pays en Afrique subsaharienne. CEFOR entreprises

Le Maroc possédait déjà à l’export sur les marchés africains de nombreux points forts, sur des secteurs comme les Télécoms, la Banque, l’Assurance, l’Immobilier, le BTP, l’Energie…, il est devenu maintenant et pour longtemps un partenaire stratégique respecté et incontournable en Afrique.

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Conjoncture est édité par la Chambre Française de Commerce et d’Industrie du Maroc 15, avenue Mers Sultan - 20 130 Casablanca. Tél. LG : 05 22 20 90 90. Fax : 05 22 20 01 30. E-mail : [email protected]. Site Web : www.cfcim.org Directeur de la publication Jean-Marie Grosbois Rédacteur en chef Philippe Confais Secrétaire de rédaction-journaliste Franck Mathiau Président du

CEFOR entreprises Comité de rédaction Serge Mak Directrice Communication-Marketing Wadad Sebti Ont collaboré à ce numéro Philippe Baudry, Laurence Jacquot, Société de Bourse M.S.IN, Nadia Kabbaj (journaliste), Alia Grefft Alami, Raja Bensaoud, Jean-François Delbos, les administrateurs et collaborateurs de la CFCIM Agence de presse AFP Crédits photos CFCIM, Studio Najibi, Alexis Logiés, 123rf, DR Conception graphique Sophie Goldryng Mise en page Mohamed Afandi Impression Direct Print (Procédé CTP) ISSN : 28 510 164 Numéro tiré à 13 500 exemplaires.

PUBLICITÉS Mariam Bakkali Tél. : 05 22 93 11 95 - 05 22 93 81 28 GSM : 06 61 71 10 80 [email protected] Anne-Marie Jacquin Tél. : 05 22 30 35 17 GSM : 06 61 45 11 04 [email protected] Nadia Kaïs GSM : 06 69 61 69 01 [email protected]

15 juin - 15 juillet 2014 - Conjoncture N° 960 - 3 4 - Conjoncture N° 960 - 15 juin - 15 juillet 2014 Sommaire

ActusCFCIM 6 L’EFA, un cursus gagnant ! 15 6 L’Afrique en vedette au forum des métiers de TBS 12 Le premier Forum de Partenariat France-Maroc : En route vers de nouvelles aventures ! EchosMaroc 18 Forum adhérents avec Noureddine Bensouda, Trésorier Général du Royaume 24 Service économique de l’Ambassade de France 26 Indicateurs économiques et financiers 28 L’invité de Conjoncture : Lahcen Daoudi, Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de la Formation des Cadres ZOOM 33 Les opportunités du Maroc en Afrique 34 Maroc-Afrique, la diplomatie royale comme locomotive du business 36 Interview avec Mehdi Alioua, Docteur en Sociologie et Enseignant Chercheur à l’Université Internationale de 39 Point de vue de… Mehdi Bensaid, Président de la Commission des Affaires Etrangères, de la Défense Nationale, des Affaires Islamiques et des MRE au Parlement 40 Les banques marocaines accompagnement les investisseurs marocains 42 Interview avec Serge Casas, Directeur des Opérations à Finance Systems, société spécialisée dans l’intégration et le conseil en opérations de trésorerie et de marchés.

Regardsd’experts 45 46 RH Recrutement et Réseaux sociaux Management Enjeux et intégration dans la politique RH 48 Juridique Risque juridique, risque de réputation 50 Entreprise Quel soutien intelligence économique Gestion Entreprise pour les institutions et les entreprises ? Experts

On en parle aussi... La parole au 52 Le Billet d’humeur de Serge Mak Campus CFCIM 52 Association du mois : L’Association Oasis Ferkla pour l’Environnement et le Patrimoine

15 juin - 15 juillet 2014 - Conjoncture N° 960 - 5 ActusCFCIM

L’EFA, Des élèves un cursus gagnant ! de l’Ecole onjoncture publie ce mois-ci de la communication m’ont poussé à Française des le témoignage d’Alexandre choisir l’EFA après mon Bac malgré ma Allanic, diplômé de la 24ème formation initiale en mathématiques. Affaires se promotion. Je savais qu’avec cette école, je réussi- ÊtreC « EFAïste », c’est s’immerger dès rais ce changement de cap. Défi réussi, les premières semaines dans le monde l’entreprise formatrice pour le projet mobilisent de l’entreprise avec un projet huma- de fi n d’études m’a fi nalement recruté nitaire et trois stages en deux années pour superviser la mise en place du pro- pour une de formation. En 2ème année, le projet jet et gérer un pôle « communication & de fin d’études aborde une probléma- media ». Pour un bachelier du système association. tique d’entreprise à résoudre. Le résul- public marocain, l’EFA est le tremplin tat est évalué à l’issue du stage par la idéal pour se lancer dans l’entreprise L’ASSOCIATION BASMATOU YATIM société et par un encadrant de l’École. et savoir si l’on veut travailler ou conti- est une ONG marocaine qui œuvre pour A la fin de votre formation, l’EFA vous nuer à étudier. En deux ans, vous êtes l’aide, le soutien et l’intégration des veuves donnent toutes les clés pour travail- prêts à concurrencer des Bac+5 ! Et et des orphelins. L’objectif principal de cette ler directement, étudier en France ou bien sûr, mes parents vous diront que association est de parrainer des mamans dans les meilleures écoles marocaines. l’EFA diminue le risque de payer 5 ans jusqu’à ce qu’elles puissent subvenir Toutes ces raisons et l’envie de faire d’études pour un seul diplôme. seules aux besoins de la famille, mais aussi d’encadrer les enfants dans leur cursus scolaire et leur vie quotidienne. Dans le cadre de leur projet humanitaire, les étudiants du Devenez étudiant à l’Ecole groupe 5 de 1ère année à l’EFA ont organisé une soirée de gala le 17 mai dernier dans la salle des Assemblées de la CFCIM, intitulée Française des Affaires. « Le soir de tous les espoirs », dans le but de e 12 juillet 2014, l’EFA organise constitue 40 % de la note finale et une récolter des dons pour l’association. Cette sa deuxième session d’admis- épreuve orale ayant pour objectif de soirée avec la participation du groupe de jazz sion à Casablanca, Agadir, déterminer la motivation du candidat. BELLS BAND, des jeunes humoristes de la Marrakech et Meknès. Cette L’EFA est une école inscrite dans la troupe « L’Hôpital International du Rire » épreuveL est ouverte aux candidats ba- convention franco-marocaine de coo- et des comédiens Sarouti CHARKI, Moulay cheliers (Bac français ou marocain) et pération depuis juillet 2003, qui délivre Hamed EL ALAOUI et Adil AMOR a réuni aux étudiants de l’enseignement supé- en 2 ans un diplôme de « Chargé de la une centaine de personnes et permis de rieur âgés de moins de 23 ans. gestion et de l’activité commerciale de récolter 40 000 Dh au profi t de l’association Ce concours comprend une épreuve l’entreprise ». Plus de 60 % des diplô- BASMATOU YATIM. Bravo aux élèves de écrite de culture générale, de logique més de l’EFA entrent directement sur l’EFA qui ont su concrétiser leur projet et scientifique, de mathématiques, qui le marché du travail. atteindre leurs objectifs !

L’Afrique en vedette au forum des métiers de TBS es chefs d’entreprises ont été nombreux à rencontrer soirée festive placée sous le signe du partage et de la diversité les talents de TBS Casablanca, toutes fi lières confon- organisée par un groupe d’étudiants en Mastère Management, dues (Bachelor, Mastères, MBA et DBA), à l’occasion Marketing et Communication (M2C). La soirée a mélangé de la première édition du « Forum des Métiers » de musique, danses traditionnelles africaines, expositions artisa- ToulouseL Business School le 24 mai dernier sur le Campus de nales, ateliers artistiques et découvertes culinaires. En dédiant la Chambre Française de Commerce et d’Industrie du Maroc son « Forum des Métiers » à l’Afrique, TBS Casablanca affi che (CFCIM) à Casablanca. Au menu de cette journée, des débats, résolument son ouverture vers le Sud et sa volonté d’ériger le conférences, ateliers pratiques et des séances de coaching. Campus de la CFCIM en hub continental pour tous les étu- Cette édition 2014 a dédié sa soirée de clôture à l’Afrique, une diants d’Afrique.

6 - Conjoncture N° 960 - 15 juin - 15 juillet 2014 Vous cherchez… A surprendre votre cible ? Plus de créativité? Plus de visibilité ?

Rue Abou Hassan Saghir Résidence Al Mawlid Imm A appt N°2 Casablanca Tél. : 06-63-72-72-93 Fax : 05-22-25-57-23 GSM : 06-61-14-77-34 15 E-mailjuin - 15 juillet : [email protected] 2014 - Conjoncture N° 960 - 7 ActusCFCIM

Et de 3 pour TBS ! TBS à vec la triple accréditation, nalisation déjà en place avec la mise en Casablanca, EQUIS, AMBA et AACSB, service d’un Campus à Barcelone et à Toulouse Business School Casablanca. Et une politique de partena- fait son entrée parmi les meil- riat actif avec les entreprises. Enfi n, Tou- les inscriptions leuresA Business Schools et répond plus louse Business School sur le Campus de que jamais aux standards académiques Casablanca est la seule école en Afrique à sont ouvertes. internationaux les plus exigeants. détenir cette triple accréditation. Référence mondiale pour l’enseigne- Toulouse Business School a été accrédi- ment supérieur, les accréditations sont tée EQUIS (European Quality Improve- délivrées par des organismes interna- ment System) en 2001, ré-accréditée en tionaux indépendants, après plusieurs 2004 et en 2009 pour 5 ans années d’audits et de contrôles. Ces 115 institutions sont accréditées dans le trois labels garantissent l’excellence monde et 18 en France en janvier 2009. TOUS LES PROGRAMMES DE TBS académique des formations de TBS et la Toulouse Business School a été accrédi- CASABLANCA, BACHELOR, MASTÈRES reconnaissance de ses diplômes dans le téee AMBA (Association of Masters of ET MBA SONT OUVERTS POUR LA monde entier. Ces démarches d’accré- Business Administration) en 2002, ré- PROCHAINE RENTRÉE. En plus de la ditation ont amené la direction de TBS à accréditée en 2007 et en 2012. formation continue, TBS se lance dans prendre toutes les mesures appropriées 153 institutions sont accréditées dans le la formation initiale avec 2 nouveaux pour atteindre le niveau d’excellence monde et 16 en France en janvier 2009. programmes à Bac+ 3 (Diplôme en exigé par ces normes internationales : Toulouse Business School a été accré- Management des Organisations) et La qualité du corps professoral dont le ditée AACSB (Association to Advance en Bac+5 ( Programme Grande Ecole). niveau international et la forte implica- Collegiate Schools of Business) en 2003, L’admission pour ces formations se fait tion dans la recherche garantissent un ré-accréditée en 2009 et en 2014 pour 5 sur dossier et concours. Prochaine date de enseignement performant, innovant ans. concours, samedi 21 juin au Campus de la et en étroite synergie avec le monde de 560 institutions sont accréditées dans le CFCIM. Demande d’information en ligne et l’entreprise. Une stratégie d’internatio- monde et 11 en France en janvier 2009. inscription à TBS et au concours sur www. tbs-education.ma. Campus de la CFCIM : calendrier des formations Cycle de Formation Supérieure annuel d’appréciation, gestion des compétences, Management interculturel (anglais, Assistante de Direction formation de formateur français) Durée : 150 heures Etre en mesure de les mettre en application dans Durée : 2 jours Date : septembre 2014 son environnement professionnel Dates : 15-16 septembre 2014 Objectif : Amener chaque participante à Objectif : Sensibiliser les participants aux l’épanouissement technique, relationnel et Cycle ANGLAIS Perfectionnement différences culturelles stratégique développé par la maîtrise : Durée : 60 heures • Réfl échir sur ses propres valeurs et sur les Des outils linguistiques, organisationnels et Date : septembre 2014 priorités des valeurs des autres dans un Bureautique. Objectif :Pouvoir s’exprimer avec aisance en contexte Des valeurs comportementales anglais lors de réunions, de présentations, ou dans • Interculturel. Des moyens effi caces adaptés à l’entreprise et à son le cadre des échanges avec des interlocuteurs • Augmenter l’effi cacité de communication de évolution anglophones chaque individu et réduire le choc culturel. • Identifi er et analyser les éléments clés de la Cycle de perfectionnement en Cycle Achat logistique gestion de la relation humaine management/CPM Durée : 100 heures • Apprendre l’importance des dimensions Durée : 150 heures Dates : septembre 2014 culturelles dans les pratiques du management Date : septembre 2014 Objectif : Connaître le processus logistique. et de la communication. Objectif : Permettre à des personnes déjà Identifi er les acteurs du processus logistique avec engagées dans la vie active, d’acquérir une les rôles et missions. Comprendre les objectifs d’un Le CEFOR entreprises se tient à votre disposition formation complémentaire dans le domaine de la service logistique. pour toute information complémentaire, gestion des entreprises, leur offrant la possibilité notamment pour étudier avec vous la réalisation d’obtenir des connaissances nouvelles en vue d’une Maîtriser le management des projets de formations intra. meilleure insertion dans leur vie professionnelle. Durée : 2 jours Pour toute autre information et inscription : Dates : 22-23 juillet 2014 Cycle Ressources Humaines Objectif : Acquérir les outils et méthodologie Z Contact : Rédouane Allam Durée : 150 heures nécessaires au management de projets Responsable Formation et Partenariats Date : septembre 2014 Maîtriser les conditions d’effi cacité du [email protected] Objectif : Maîtriser les outils et techniques des management transversal de projets Tél. : 05 22 35 02 12 différents aspects de la gestion des ressources Optimiser le management d’équipe de projet et GSM : 06 67 03 03 25 humaines en matière de recrutement, ingénierie mobiliser les décisionnaires Fax : 05 22 34 03 27 de formation, gestion des carrières, entretien Anticiper et traiter les confl its et blocages E-mail : [email protected]

8 - Conjoncture N° 960 - 15 juin - 15 juillet 2014 Lisbonne Johannesburg Kuala Lumpur Düsseldorf Montréal Shanghai Prague Londres Tokyo Miami Rio de Janeiro Dakar Paris

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15 juin - 15 juillet 2014 - ConjonctureAIRFRANCE.MA N° 960 - 9 ActusCFCIM Transmission de savoir-faire, valeur ajoutée, mentoring, retraite active : le nouveau visage des séniors en entreprise. e Club Solu- Victimes de leur longévité tions RH de dans l’entreprise ou vraies la Chambre valeurs ajoutées ? Française de Aujourd’hui, deux tendances Commerce et s’opposent au Maroc : les d’Industrie du entreprises qui choisissent LMaroc (CFCIM) est un espace de garder les séniors en acti- de réfl exion ouvert aux adhé- vité après l’âge de la retraite rents responsables de res- comme vecteurs d’expertise, sources humaines. Chaque et celles qui le font pour éviter séance de travail permet de que le sénior soit recruté par la mieux comprendre les pro- concurrence. Chacun est d’ac- blématiques du management cord pour dire que le sénior d’une entreprise quelque représente la transmission des soit sa taille et de proposer © DR compétences, des savoir-faire des solutions. Sous l’intitulé et de la culture de l’entreprise. général « La renaissance des C’est un élément déterminant séniors », l’atelier du 5 mai 2014 se tructurations et souffrent d’un défi cit qui a du recul, qui peut développer une proposait de réfl échir sur la place des de reconnaissance. Comment utiliser certaine sagesse, utile pour la fi délisa- séniors en entreprise, leur implication la réelle valeur ajoutée de ces employés tion d’une clientèle. Le sénior est aussi dans la transmission de l’expérience et en fin de carrière ? Comment dyna- dans certaines entreprises, un « men- du savoir, et leur évolution vers une miser ces compétences en manque tor » évident qui deviendra un forma- retraite, une nouvelle place dans la de motivation ? Et enfin, comment teur plus proche des employés et un société qui les emploie, ou une recon- optimiser la transmission du savoir- prestataire externe plus rentable. version personnelle. faire en direction des plus jeunes ? Le Rachida Serghini, une « sénior » épa- groupe de participants au Club, com- Et si les entreprises changeaient d’at- nouie et dynamique a d’abord décrit posé de Amine Bennis (OCP), Réda titude ? son expérience enrichissante de « deu- Raissouni (MAZARS), Mohamed Le Club Solutions RH a insisté sur xième vie » professionnelle après une Tassafout (DLM), Nawal Ghaouti le rôle des entreprises et la nécessité carrière de 38 ans de psychopéda- (avocate), Moulay Youssef EL Oued- de reconsidérer le management des gogue et psychosociologue à l’univer- ghiri Idrissi (MDINA BUS) et Ikram séniors. Augmenter l’accompagnement, sité et en entreprise. « Je voulais une Bghiel (ATLANTA) s’est d’abord inté- instaurer des process de travail « inter- retraite active, j’ai donc anticipé et ressé à la perception des séniors dans générationnels » effi caces, encourager le préparé mon activité d’aujourd’hui les entreprises marocaines. L’héritage transfert d’expertise et de connaissance en utilisant toute l’expérience acquise du passé peut expliquer une partie des en direction des plus jeunes, valoriser pendant mon parcours en temps que interrogations actuelles. L’approche cette qualité d’expertise, mieux considé- salariée ». Sa nouvelle carrière de RH des entreprises a changé depuis rer leur rapport au temps et leur relation coach professionnelle est un exemple 20 ans, elle est moins patriarcale, plus à l’organisation et mettre en place des de reconversion réussie, une véritable respectueuse des profi ls et sensible à espaces de « temps libre » pour déléguer renaissance. l’accompagnement des carrières. Les des actions sociales pour l’entreprise. cadres séniors qui sont actuellement Enfi n et pour suivre l’expérience réussie Les séniors en quête de reconnais- à des postes de responsabilité ont été de Rachida Serghini, l’entreprise devra sance ? engagés la plupart du temps sans qua- aider le sénior s’il souhaite poursuivre Sans toutefois généraliser, les plus de lifi cation et leur promotion dans l’en- une activité après son départ en retraite, 50 ans, malgré leur expérience, sont treprise est purement liée à leur profi l l’aider à organiser sa « renaissance », sa souvent les premières victimes des res- technique initial. deuxième vie professionnelle.

10 - Conjoncture N° 960 - 15 juin - 15 juillet 2014 15 juin - 15 juillet 2014 - Conjoncture N° 960 - 11 ActusCFCIM

Le premier Forum de Partenariat France- Maroc : En route vers de nouvelles aventures !

ermettre à des entreprises françaises et marocaines de se les 2 pays. Même si nous restons le premier partenaire économique rencontrer pour parler business, donner des solutions et du Maroc avec plus d’un millier d’entreprises françaises de toutes les des réponses précises à toutes les questions que se posent tailles présentes sur le marché marocain, il est plus que jamais temps les investisseurs français et marocains, échanger des de renforcer notre partenariat et de compter avec le Maroc comme idées sur des grands thèmes comme la propriété indus- hub de développement vers l’Afrique subsaharienne. Les entreprises trielleP ou la logistique et marier les expériences et les points de vues françaises ont toutes seules souvent perdu des parts de marché en des acteurs économiques de part et d’autre de la Méditerranée sur des Afrique ces dernières années, ce que nous apprend ce Forum, c’est thématiques d’actualité comme la coopération triangulaire Maroc- qu’on est plus fort quand on chasse en meute ! ». 60 PME françaises France-Afrique, tels étaient les défi s de la première édition du Forum ont fait le voyage pour rencontrer des partenaires potentiels et trou- de Partenariat France-Maroc organisé les 20 et 21 mai dernier à Casa- ver des réponses concrètes à la leurs questions sur l’environnement blanca par la Chambre Française de Commerce et d’Industrie du Ma- des aff aires, la concurrence, l’état des infrastructures, la logistique, le roc (CFCIM) et UBIFRANCE, en partenariat avec Maroc Export, le fi nancement bancaire. Plus de 500 rencontres ont ainsi été organisées Centre Marocain de Promotion des Exportations, CCI International avec, au fi nal, des opportunités d’aff aires dans des domaines aussi va- et Bpifrance. Jean-Paul Bacquet, le Président d’UBIFRANCE résume riés que l’agroalimentaire, la parachimie, la mécanique, le ferroviaire parfaitement le sentiment partagé ces 2 jours par tous les participants : ou encore la sidérurgie. Conjoncture a suivi les 20 et 21 mai dernier, « Ces rencontres sont très importantes pour renforcer le lien entre 3 participants à ce Forum de Partenariat France-Maroc. 4

RENCONTRES Hervé Brossier est responsable commercial et co-gérant de la société CIS, spécialisée dans les machines spéciales et la robotique, une société française du Mans implantée en Roumanie et au Maroc à Tanger depuis quelques mois. CIS fait partie des PME, prises en charge par la CFCIM et UBIFRANCE pour les rendez-vous B to B.

de créer une fi liale à Tanger, pour dans un pre- Conjoncture : Pourquoi une mier temps former des techniciens marocains et PME française comme la vôtre, fait-elle le continuer notre activité ici mais avec une main choix de partir s’installer à l’étranger d’abord d’œuvre locale disponible tout de suite. en Roumanie puis au Maroc ? Vous avez rencontré des clients potentiels Hervé Brossier : C’est Régis pendant ces 2 jours ? Logeay, le créateur de l’entreprise qui a déjà tra- Oui bien sûr. Même si maintenant nous sommes vaillé en Afrique il y a 20 ans, qui a toujours eu bien implantés depuis 2011 dans le secteur des cette idée. En 2004, sous l’impulsion de Renault machines spéciales, de la robotique, dans l’agroa- qui cherchait des entreprises pour travailler sur limentaire ou l’automobile, on a vraiment besoin le projet Dacia, nous sommes partis en Roumanie HERVÉ BROSSIER, de ce genre d’événement pour rencontrer de et nous avons vécu avec Renault une expérience Responsable nouveaux clients. Ce matin, j’étais avec un res- très enrichissante. En 2008, nous avons entendu commercial et co-gérant ponsable d’une conserverie qui veut augmenter parler de leur installation à Tanger, nous sommes de la société CIS sa production et qui cherche des solutions raison- venus à l’époque au salon France Expo à Casa- nables fi nancièrement, c’était très intéressant, je blanca, et nous avons eu tout de suite des contacts et des oppor- peux lui faire du sur-mesure et ça, c’est plus diffi cile à trouver sur tunités dans notre secteur, l’ingénierie. Grâce à UBIFRANCE, à la le marché. Ce qui est passionnant, c’est le dialogue avec des indus- Chambre de Commerce et d’Industrie des Pays de la Loire et à la triels dans le cadre du Forum, qui déclenchent d’autres contacts à CFCIM, nous sommes revenus pour des missions de prospection, l’extérieur, c’était le cas hier et c’est très positif. 4 on a commencé à faire quelques dépannages pour des industriels marocains, et en 2010, en pleine crise en France, nous avons choisi Z Propos recueillis par Franck Mathiau

12 - Conjoncture N° 960 - 15 juin - 15 juillet 2014 15 juin - 15 juillet 2014 - Conjoncture N° 960 - 13 ActusCFCIM

Jean-François Gendron, Président de CCI International était l’un des partenaires du Forum de Partenariat France-Maroc.

Pourquoi le Maroc est-il toujours en 2014 Conjoncture : Quel une destination importante pour les regard portez-vous sur ces chefs entreprises françaises ? d’entreprise de régions françaises qui D’abord parce qu’on y parle français. Quand on se partent à la conquête de nouveaux lance à l’export, la barrière de la langue peut décou- marchés ici au Maroc ? rager rapidement les gens les plus motivés. Ensuite, c’est le pays « locomotive » du continent africain Jean-François Gen- francophone. On ne peut pas laisser l’Afrique aux asiatiques. Ils sont très présents et prennent des dron : L’export, ça demande du marchés qui sont souvent au départ fi nancés par temps et un peu de moyens. Généralement des fonds français de l’AFD, nous avons donc la on envisage d’aller sur d’autres marchés JEAN-FRANÇOIS possibilité de poursuivre notre développement quand ça va bien sur son marché de réfé- GENDRON en Afrique en nous appuyant sur le Maroc. Quand rence mais actuellement dans cette période Président de CCI on voit par exemple tout le travail qui est fait sur de crise, beaucoup d’entreprises ont compris les parcs industriels de la CFCIM, c’est très rassu- que le salut c’était l’export ! Ici, grâce à tout International rant et sécurisant pour des chefs d’entreprise qui le travail de la CFCIM, on leur donne toutes les clefs pour veulent se développer au Maroc et plus tard ou en même temps plus entrer en contact avec le marché dans leur secteur d’activité loin en Afrique. 4 mais il faut beaucoup de courage et il ne faut jamais y aller tout seul. Z Propos recueillis par Franck Mathiau

Michel Bouskila est Directeur commercial et du développement de CEGELEC Maroc. Il était l’un des témoins de la conférence « Maroc, hub vers l’Afrique : la coopération triangulaire Maroc-France-Afrique ».

D’abord si on y va pas, les chinois vont continuer Conjoncture : Michel à occuper tous ces pays et après ce sera trop tard. Bouskila, le « hub » marocain vers l’Afrique Ensuite, il faut faire confi ance à la croissance et de l’Ouest, c’est déjà une réalité pour vous. aux bailleurs de fonds internationaux qui vont fi nancer beaucoup de projets, et puis dans cer- Michel Bouskila : Oui, tains pays comme le Mali, il y a tout à faire, sou- pour la simple et bonne raison et on ne le dit pas vent on repart même de zéro. Enfi n, on vit dans assez, que l’Afrique a besoin de travailler avec une époque où tout est mondialisé. Quand avec des entreprises africaines. Et c’est un mouve- CEGELEC Maroc, nous développons une ligne ment de grande ampleur, croyez-moi. J’ai de à haute tension qui va du Maroc vers la Mauri- moins de moins de diffi cultés à aller vendre des tanie, c’est aussi pour connecter la Mauritanie prestations à des opérateurs publics ou privés MICHEL BOUSKILA, et créer ensuite des interconnections avec le en Afrique en tant que CEGELEC Maroc. Il y Directeur commercial réseau sénégalais et ainsi de suite. L’Afrique de a quelques années, c’était plus compliqué en et du développement l’énergie est déjà en marche. venant de France ou d’Europe. Nous venons de réaliser des grands travaux électriques en de CEGELEC Maroc Vous voulez dire qu’on va préférer des Sierra Léone, en attendant la Mauritanie et la Côte d’Ivoire, et marocains à des chinois pour cette Afrique de l’énergie ? c’est notre fi liale ici au Maroc qui a obtenu ces marchés. Il faut Oui, les chinois ont des coûts qui sont bas mais ils travaillent avec juste améliorer les accords de réciprocité fi scale avec certains des chinois et n’utilisent pas de ressources locales. Nous, nous pays pour éviter la double imposition. C’est vrai que nos ingé- avons l’expertise en électrifi cation rurale, en énergie renouve- nieurs reviennent moins chers que les français et que nous gar- lable, dans le domaine des centrales thermiques, nous connais- dons notre compétitivité mais ça reste un problème qu’il faudra sons les problématiques de l’énergie en Afrique et en plus, sur nos régler pour faire avancer cette idée de hub africain. chantiers, nous employons une forte majorité de main d’œuvre locale que nous formons, c’est un argument aussi important que L’Afrique est synonyme de croissance, le potentiel est le prix. 4 énorme pour les entreprises marocaines et françaises, pourquoi faut-il y aller maintenant ? Z Propos recueillis par Franck Mathiau

14 - Conjoncture N° 960 - 15 juin - 15 juillet 2014 Le Forum de Partenariat France-Maroc en images

15 juin - 15 juillet 2014 - Conjoncture N° 960 - 15 EchosInternational Développement à l’international La CFCIM vous accompagne sur les salons professionnels

Elevage Industrie auto- Multisectoriel Multisectoriel mobile

FOIRE INTERNATIONALE AUTOMECHANIKA DE CANTON FRANKFURT Du 15 octobre au 4 Du 16 au 20 septembre 2014 novembre 2014 Frankfort - Allemagne Guangzhou – Chine www.automechanika.de FEBAK www.cantonfair.org.cn AUTOMECHANIKA est le premier Foire Internationale de La Foire de Canton est une SPACE salon international, dédié aux Bamako occasion unique de rencontrer un Du 16 au 19 septembre équipements et sous-traitants de Du 18 au 28 septembre très grand nombre d’entreprises l’automobile. Il se tiendra cette année à 2014 Chinoises et de découvrir leurs 2014 Frankfort du 16 au 20 septembre 2014. Parc expo - Bamako dernières avancées technologiques, Parc expo - Rennes tous secteurs d’activités confondus. En chiffres : www.space.fr • 4 500 exposants en provenance de FEBAK, Foire Internationale de Répartie sur 3 phases, la Foire de 74 pays Bamako se tiendra du 18 au 28 SPACE, salon professionnel des Canton c’est au total : • 147 700 visiteurs attendus de 176 septembre 2014 à Bamako, avec productions animales est le rendez- • 20 000 exposants pays et plus plus de 300 exposants attendus. vous de toutes les entreprises du • 150 000 articles exposés

secteur de l’élevage au niveau • 1 160 000 m2 de surface AUTOMECHANIKA couvre 6 L’édition 2013 a enregistré la mondial et tous les acteurs des d’exposition principaux secteurs : participation de plusieurs pays fi lières bovine, porcine, avicole, 1. Pièces détachées et composants dont la Côte d’Ivoire, le Sénégal, cunicole et ovine. 1ère phase du 15 au 19 octobre 2. Réparation et entretien la Mauritanie, le Burkina Faso, • 1 200 exposants 2014, durant laquelle la CFCIM 3. Accessoires automobiles l’Algérie, la Tunisie, l’Iran, le • 1 800 marques accompagne ses adhérents. 4. Stations-service et lavage auto Pakistan… • 11 000 visiteurs provenant de • Produits industriels dans 5. Solutions IT et service de gestion 100 pays les secteurs suivants : 6. Electronique Cette année, le Maroc a été choisi • 10 ha d’exposition produits électroniques et comme invité d’honneur. électroménager, quincaillerie, EVENEMENTS AUTOMECHANIKA Carrefour international d’affaires mécanismes et installations, 2014 : Le Mali dispose d’atouts pour les professionnels de véhicules et pièces accessoires, Conférences et ateliers sont au rendez- considérables et offre de l’élevage : matériaux de construction, vous dont les principaux sujets sont : nombreuses opportunités dans les • Aliments du bétail, nutrition lampes et luminaires, produits • Véhicules secteurs suivants : animale, additifs, agrobiologie chimiques • Mobilité du futur • Agriculture • Équipements d’élevage • Ateliers de réparation et d’entretien • Elevage • Bâtiments d’élevage 2e phase du 23 au 27 octobre 2014 • Technologie de stockage • Mines • Génétique • Produits de consommation • Electronique • Energies • Déjections animales et effl uents • Formation et développement courante : cadeaux, décoration… • Tourisme d’affaires et culturel d’élevage • Gestion de l’énergie • Manutention et transport à la 3e phase du 31 octobre au 4 ferme, levage, grillage / fi lets PROFIL DES VISITEURS Contact : Nadwa El Baïne Karim novembre 2014 • Alimentation des animaux : • Constructeurs automobiles et Tél. : 05 22 43 96 23 ou 24 • Textile et produits divers : matériel, système de distribution équipementiers Email : [email protected] vêtements, chaussures, • Santé animale et hygiène • Importateurs et distributeurs de fournitures de bureau, bagages • Eau, semences pièces détachées et d’accessoires et valises, produits de loisirs, • Transformation de produits automobile produits pharmaceutiques, agricoles • Revendeurs d’équipements et produits alimentaires… • Matériel et produits de traite d’appareils pour ateliers et centres • Environnement, conseil, de peinture Contact : Khadija MAHMOUDI assurance, banque, • Centres techniques et centres de Tél. : 05 22 43 96 24 informatique. lavage automobile, stations-service Email : [email protected] Contact : Nadwa El Baïne Karim Contact : Khadija MAHMOUDI Tél. : 05 22 43 96 23 ou 24 Tél. : 05 22 43 96 24 Email : [email protected] Email : [email protected]

16 - Conjoncture N° 960 - 15 juin - 15 juillet 2014 2ème édition

Le CAPITAL HUMAIN au cœur de la PERFORMANCE

Le rendez-vous annuel des professionnels RH : r 50 experts-exposants spécialisés r 1000 participants qualifiés r 10 émissions TV r 30 conférences r 180 Speed-Démos

12 et 13 novembre 2014 Espace Paradise - Casablanca

Organisateur Contact Emilie CADET Chef de Projets Tél. : 05 22 43 96 46 15 juin - 15 juillet 2014 - [email protected] N° 960 - 17 EchosMaroc « L’égo des décideurs publics et privés ne doit plus retarder les réformes » Noureddine Bensouda, Trésorier Général du Royaume, était l’invité de la Chambre Française de Commerce et d’Industrie du Maroc (CFCIM), le 29 mai 2014. Par Franck Mathiau

a réforme des finances leur rôle que tant qu’elles sont saines et calité dérogatoire qui se veut incitative publiques est une priorité. bien gérées, et c’est justement là qu’inter- ou socialement juste, un équilibre entre Elle s’articule autour de vient la responsabilité gouvernementale impôts et exonérations qui nécessite une plusieurs volets, le bud- ou l’articulation entre le fi nancier et le gouvernance clairement réfl échie et assu- get, la fiscalité, la comp- politique. » mée. « Agir sur le seul levier de la fi scalité tabilité, la compensation en période de diffi cultés budgétaires n’est Let les retraites. Pour mener à terme ces Une réforme comptable indispensable pas suffi sant pour redresser les fi nances réformes, Noureddine Bensouda, Tréso- attendue par le Gouvernement, le Par- de l’État. La capacité des contribuables rier Général du Royaume, insiste sur les lement et les citoyens. se rétrécit à tel point qu’elle supporte dif- notions de sagesse, d’humilité et de res- Noureddine Bensouda rappelle à l’as- ficilement une augmentation des taux ponsabilité des acteurs économiques et sistance que chaque année la Cour des d’imposition ou la création de nouvelles politiques du pays. Rappelons le rôle du Comptes relèvent des irrégularités, des taxes. Rétablir l’équilibre des fi nances de Trésorier Général du Royaume. Person- erreurs de gestion qui font perdre des l’État devra forcément passer par une nage clé de l’Etat, il assure le recouvre- millions de Dh à l’État. « La Cour a par action sur les dépenses publiques. » ment des créances publiques, le contrôle exemple observé que les stocks de médi- et le paiement des dépenses publiques, caments étaient mal gérés et que certains Une réforme budgétaire pro-active. la gestion des fi nances locales avec son médicaments sont livrés à des hôpitaux Noureddine Bensouda souhaite que la réseau de receveurs communaux et le même s’ils n’en n’ont pas besoin ». Il est gestion des finances publiques ne soit dépôt au Trésor des fonds des entreprises donc urgent d’après Noureddine Ben- plus limitée à une simple répartition bud- et établissements publics. C’est aussi souda d’installer un nouveau modèle de gétaire entre les ministères. Ce système un « observateur » avisé et silencieux gestion plus dynamique du patrimoine encourage les dépenses et peut s’avérer des politiques économiques publiques. de l’État, de sa trésorerie, plus proche totalement déconnecté de la réalité des Noureddine Bensouda est comme à son de celui des entreprises privées. « L’ap- recettes publiques. Il faut donc rapide- habitude, clair, direct et sans « langue de proche de la nouvelle valeur publique ment changer de logique. « Nous devons bois ». « Faites moi de bonnes politiques insiste sur le partage d’informations et adopter une gestion moderne qui exige et je vous ferai de bonnes fi nances ». Cette une gouvernance collaborative où tous de la pro-action, de l’anticipation et de citation du Baron Louis, Ministre des les acteurs sont engagés non seulement rompre avec la gestion fondée sur la réac- Finances de Louis-Philippe en France pour réduire les coûts mais aussi pour tion face aux évènements de l’environne- en 1830, illustre parfaitement la pos- mieux maîtriser les prévisions. » ment national et international. » ture du Trésorier Général du Royaume, Avec davantage d’anticipation, de un gestionnaire responsable qui ne fait Une réforme fi scale plus « diffi cile » à responsabilité, de cohérence et un pas de politique mais qui ne doit pas maitriser. modèle s’inspirant des expériences s’en éloigner. « Les fi nances publiques C’est sans doute le domaine où la poli- d’États comme la Suède, l’Australie ne constituent pas une fi n en soi, mais tique se confronte le plus à la gestion ou le Canada, la réforme des finances le moyen indispensable de fonctionne- des finances. Le Trésorier Général du publiques marquera d’après Noured- ment de l’État, qui ne doit ni le régir, ni Royaume insiste sur l’ambivalence dine Bensouda un véritable changement entraver ses volontés ou son entreprise. presque « freudienne » du Maroc entre de culture dans l’approche de la gestion Elles doivent demeurer aux ordres de une fiscalité universelle, fondement et la gouvernance du Maroc dans les pro- l’État, mais elles ne jouent pleinement classique du budget de l’État et une fi s- chaines années.

18 - Conjoncture N° 960 - 15 juin - 15 juillet 2014 15 juin - 15 juillet 2014 - Conjoncture N° 960 - 19 EchosMaroc

Les Trophées CFIA Qui seront MAROC 2014, les meilleurs l’innovation et la qualité employeurs du récompensées ! Maroc 2014 ? SOUS L’ÉGIDE DU MINISTÈRE DE L’EMPLOI our la 4ème édition du CFIA MA- gnera trois nominés dont un lauréat, ET DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE ROC, le salon a souhaité mettre répartis en quatre catégories : ET DE LA CONFÉDÉRATION GÉNÉRALE à l’honneur l’innovation et la - Ingrédients & PAI DES ENTREPRISES DU MAROC (CGEM), valeur ajoutée des fournisseurs - Equipements & Procédés conjointement avec le cabinet américain ‘’Best Pde l’agroalimentaire. Le CFIA MAROC, - Qualité, Hygiène & Services Companies Group’’ USA, ce programme est Carrefour des Fournisseurs de l’Indus- - Emballages & Conditionnements mené auprès des diff érentes entreprises et trie Agroalimentaire, réunira 200 expo- Les exposants disposeront de 5 minutes porte sur la perception des employés quant sants et 4 000 visiteurs qualifi és du 16 au de présentation au niveau du Plateau TV à la politique RH, la culture de l’entreprise, 18 septembre 2014 au Centre Interna- du CFIA MAROC pour convaincre le jury les conditions de travail, les outils RH, tionale de Conférences et d’Expositions sur des critères comme la pertinence et l’évolution professionnelle, la rémunération, de Casablanca. Il rassemble et fédère les la performance du produit ou de la solu- la reconnaissance professionnelle, la qualité et acteurs de l’industrie agroalimentaire, tion, l’originalité et l’attractivité du pro- l’excellence ainsi que la responsabilité sociale ainsi que les fournisseurs et industriels duit, le côté innovant, l’aspect sécurité et et sociétale des entreprises. Les résultats des IAA. Cette année pour la première enfi n l’impact sur l’environnement. du programme seront annoncés lors de la fois au Maroc, les Trophées CFIA C’est l’occasion de bénéfi cier d’une visi- cérémonie de remise des trophées prévue MAROC, temps fort du salon, auront bilité accrue, d’une vitrine médiatique pour le mois de Décembre 2014. Toutes les pour objectif de valoriser et d’une véritable recon- entreprises intéressées peuvent s’inscrire en l’inventivité et les com- naissance des acteurs de téléchargeant le formulaire d’inscription sur le pétences des entreprises l’agroalimentaire. site web participantes. Pour plus d’information www.meilleuremployeuraumaroc.com Composé d’experts et de sur le salon, visitez le site professionnels des fi lières internet de l’évènement industrielles, le jury dési- www.cfi a-maroc.com Une application iPhone pour le Bienvenue aux nouveaux site stagiaires.ma

adhérents de la CFCIM ! STAGIAIRES.MA, LA PLATEFORME DE MISE EN RELATION ENTRE ÉTUDIANTS nouveaux adhérents, 60 chefs d’entreprises ont été accueilli à la ET RECRUTEURS lance la première version Chambre Française de Commerce et d’Industrie du Maroc (CFCIM) de son application iPhone et annonce une le 2 juin dernier par le Président Jean-Marie Grosbois. L’occasion de version Android pour la fi n de l’année. Depuis présenter les actions de la CFCIM et d’échanger sur les attentes de le lancement de la deuxième version du site en 60chacun. Une réception conviviale et détendue qui permet aux nouveaux adhérents de février 2013, la consultation de stagiaires.ma à rencontrer la direction de la CFCIM et les Présidents de Catégories. Pour découvrir les partir des Smartphones s’est considérablement prestations de la CFCIM et adhérer, contactez Sandrine COURTILLET et Fatima-Ez- accrue atteignant 25 % du trafi c global du site, zahra JAMIL au (+212) (0) 5 22 43 29 80. soit une augmentation de 400 % en un an. Selon Youssef El Hammal, directeur fondateur de stagiaires.ma, « cette application est une suite logique au développement des services que nous proposons aux étudiants dans la recherche d’un stage. L’application iOS nous permettra d’être encore plus proches des « étudiants en leur proposant de postuler plus facilement aux 4 000 off res de stages publiées sur notre site ».

20 - Conjoncture N° 960 - 15 juin - 15 juillet 2014 Afrique : COFACE rassure les investisseurs.

’évaluation du « risque pays » et des marchés en temps ticipants, chefs d’entreprises et acteurs économiques du Maroc, du réel est la spécialité du groupe COFACE, leader mondial Maghreb et d’Europe ont pu ainsi suivre les diff érentes tables rondes de l’assurance crédit des entreprises. La 18ème édition du et conférences macro-économiques et pour la première fois obtenir colloque Coface Risque Pays, le rendez-vous de référence des réponses très concrètes à leurs questions dans les ateliers et ren- des acteurs du commerce international s’est tenu à Paris contres avec les experts partenaires de l’évènement, banques, fi sca- leL 18 janvier dernier. En marge de cet événement et pour la deuxième listes, juristes et cabinets conseils (DELOITTE, BMCI BNP PARIBAS, fois à Casablanca, COFACE rééditait le 11 juin dernier son colloque CMS Francis Lefèbvre). Conjoncture a rencontré Jean-Marc Pons, Risque Pays avec un triple objectif, le panorama mondial des risques Directeur Général de Coface Maghreb, Afrique de l’Ouest et Centrale pays, un focus Maroc et une thématique très attendue, « Afrique, et Laurent Dupuch, Président du Directoire de la BMCI, partenaire environnement et opportunités d’affaires ». Des centaines de par- de l’événement. 4

INTERVIEWS

cations qui remontaient directement de nos clients. Conjoncture : Jean-Marc Pons, le colloque Risque Pays organisé par COFACE est installé au Maroc depuis 2007. En Coface ici au Maroc nous a montré que la crise 2013, vous avez obtenu le statut Casablanca mondiale est plus que jamais présente et que Finance City et vos équipes travaillent de les entreprises et plus particulièrement les Casablanca sur l’ensemble du Maghreb et de PME sont de plus en plus exposées aux risques l’Afrique de l’Ouest et Centrale. Le Maroc était clients. Sans être cynique, c’est donc une donc le bon choix pour COFACE. bonne période pour les activités de COFACE. Parfaitement. Au départ, en 2007, l’idée était de pro- duire des analyses économiques depuis le Maroc et Jean Marc Pons : Justement, puis l’environnement des aff aires nous a encouragé le métier de COFACE, c’est aussi de gérer les crises JEAN-MARC PONS, à accompagner le développement du tissu écono- et de les anticiper. L’indicateur le plus important Directeur Général mique au Maghreb et en Afrique. En 2010, quand pour nous, qui vaut toutes les analyses écono- de Coface Maghreb, on parlait de développement en Afrique dans les miques, c’est l’indicateur des incidents de paie- conférences, c’était de la « diplomatie » écono- ments. C’est un indicateur qui annonce les crises. Afrique de l’Ouest et mique, maintenant c’est du concret, et COFACE Quand la crise apparaît dans un pays, on constate un Centrale est devenu, grâce à son positionnement au Maroc, allongement des délais de paiement, et très rapide- un acteur très important de ce développement. 4 ment, les clients ne peuvent plus payer. Si on considère la grande crise de 2008, chez COFACE, nous avions dès juillet 2007, des indi- Z Propos recueillis par Franck Mathiau

La crise était finalement encore une Conjoncture : Laurent Dupuch, fois l’invitée de ce colloque Risque Pays comme COFACE, avec les filiales de BNP COFACE, quel est l’avis du banquier sur PARIBAS dans dix pays africains, vous êtes un l’impact de cette crise au Maroc ? partenaire majeur dans l’accompagnement des Le Maroc a une bonne résilience après la crise entreprises marocaines en Afrique. On parle européenne. Depuis 2012, les eff ets sur l’éco- d’une zone à forte croissance dans les années nomie locale sont importants, ça continue en à venir, est-ce que ce développement n’est pas 2014 avec une augmentation des créances dou- trop risqué actuellement ? teuses sur la place au premier trimestre, avec une atonie sur la distribution de crédit, mais Laurent Dupuch : Qui dit nous sommes en fi n de cycle. Nos indicateurs, développement dit forcement prise de risque. Il faut LAURENT DUPUCH, les discussions avec nos clients, nos baromètres savoir s’entourer pour prévoir et c’est notre rôle. Président du internes avec les entreprises tendent à anticiper Notre implantation historique chez BNP PARIBAS Directoire de la BMCI une reprise pour la fi n de l’année. Je ne suis pas au Sénégal, en Côte d’ivoire, en Guinée, au Mali, au économiste, c’est peut-être de la méthode Coué, Burkina Faso, au Gabon, aux Comores et en Afrique du Sud nous mais tout montre actuellement que la croissance va reprendre permet de donner à nos clients marocains, les clients de la BMCI, en 2015… mon scénario, c’est une infl exion durable dès le 3ème des informations très précises sur le climat des aff aires, nos capa- trimestre 2014. 4 cités de fi nancement, la réglementation locale en matière bancaire, dans tous ces pays. Z Propos recueillis par Franck Mathiau

15 juin - 15 juillet 2014 - Conjoncture N° 960 - 21 EchosMaroc

Renault Maroc présente sa nouvelle stratégie pour 2016.

e 29 mai dernier, Jacques Prost, Directeur Général de Renault Maroc, a présenté à l’usine Renault Nissan de Tanger les grandes lignes de la nouvelle stratégie 2014-2016 du Groupe. Une nouvelle stratégie accom- pagnée d’un slogan qui donne le ton : « Renault Maroc, l’excellenceL sans frontières ». 4 piliers soutiennent cette « vision 2016 », l’entreprise, les collaborateurs, les clients et le rayonne- ment externe. Avec une part de marché qui atteint les 40 %, une capacité de plus en plus croissante à produire des véhicules et des pièces détachées pour l’export, un réseau commercial en pleine restructuration, une école de management, une priorité donnée à la formation « Qualité », et un pôle industriel toujours en déve- loppement, Renault Maroc montre sa volonté de poursuivre ses engagements et d’accélérer la construction de la fi lière automo- bile marocaine. 4 © DR

INTERVIEW

Il y a toute la gamme Dacia et Renault Conjoncture : Jacques produite au Maroc, mais il y a aussi la Prost, cette nouvelle stratégie 2016, c’est plateforme d’export qui concerne les surtout l’occasion pour vous de présenter pièces détachées et qui compte beaucoup Renault Maroc en tant que Groupe. dans la hausse des exportations dans le secteur automobile. Jacques Prost : Quand je Oui, c’est ce qu’on appelle l’ILN (International suis arrivé au Maroc, j’ai trouvé une entité Logistics Network). C’est une réalité chez tous qui s’appelait Renault Commerce Maroc qui les constructeurs automobiles. Dans certains existait depuis 80 ans, la SOMACA, et l’usine pays, il est beaucoup moins coûteux d’envoyer de Tanger et tout le projet qui en découlait des véhicules en pièces détachées et d’assem- qui avait tendance à « écraser » tout le reste. JACQUES PROST, bler sur place. Cette production, c’est presque Il fallait donc créer le Groupe Renault Maroc à Directeur Gé né ral pour le Maroc l’activité d’une deuxième usine. partir de ces 3 entités, et on a structuré un vrai A l’horizon 2016, on imagine produire pour Groupe avec des centres de services partagés du Groupe Renault l’export l’équivalent en pièces détachées de dans les secteurs des ressources humaines, de Maroc. 30 000 véhicules, peut-être davantage. la gestion, de la communication... L’idée était aussi de donner des perspectives, des missions aux équipes qui Parlons du site de Tanger et de la fi lière automobile. Le travaillent au développement du site de Tanger pour 2016. taux d’intégration locale est actuellement de 45 %, vous souhaitez passer à 55 % en 2016, comment allez-vous Renault Maroc exporte 90 % de sa fabrication de l’usine procéder pour attirer d’autres fournisseurs ? de Tanger et près de 50 % de celle de Casablanca… est-ce Nous sommes venus sur Tanger avec nos 18 fournisseurs de qu’au sein de Renault, on commence à parler du « made rang 1 qui sont reconnus par toute l’industrie automobile mon- in » ? diale, des fournisseurs de rang 2 se sont installés, et tout un Les véhicules que nous produisons partent à l’exportation parc de sous-traitants vont encore arriver sur tous les secteurs donc c’est déjà la reconnaissance de la qualité du « made in importants. Actuellement, certains constructeurs dont je ne Morocco ». Si vous voulez, moins nous parlerons du « made in citerai pas les noms, viennent se sourcer à Tanger pour leurs Morocco » dans un premier temps, plus ça voudra dire que nous usines en Espagne ou en Europe, certains ont visité les centres produisons ces véhicules avec les mêmes niveaux de qualité de production de nos fournisseurs et la qualité de la fabrica- que dans les autres usines du Groupe Renault. Notre objectif tion les incite vraiment à venir au Maroc. Il faut continuer à dans cette nouvelle stratégie, c’est même de gagner encore en développer la sous-traitance sur le site de Tanger, c’est de cette qualité, de produire encore mieux que les autres. C’est pour façon que nous tirerons la fi lière automobile marocaine vers cette raison que nous avons lancé un plan de formation « Qua- le haut. 4 lité » avec 100 000 heures de formations pour les collabora- teurs dès cette année. Z Propos recueillis par Franck Mathiau

22 - Conjoncture N° 960 - 15 juin - 15 juillet 2014 15 juin - 15 juillet 2014 - Conjoncture N° 960 - 23 EchosServiceEconomique

L’économie en comme destination d’investissement Mot du Chef et pas seulement comme marché, la mouvement France étant notamment une porte du Service d’entrée idéale en Europe pour les entrepreneurs marocains. Un chiffre en économique de Comme l’a précisé le représentant de l’Office des changes, il est aujourd’hui perspective l’Ambassade possible, pour les Marocains, malgré le contrôle subsistant sur certaines de France opérations en capital, d’investir directement à l’étranger, de manière limitée. De plus, la réglementation devrait poursuivre son évolution vers 2,5% une convertibilité accrue du dirham. L’ambassadeur a pour sa part souligné La croissance économique combien les investisseurs marocains étaient les bienvenus en France, s’est établie à 2,5 % au premier conformément aux propos prononcés trimestre 2014, par rapport à la par le Président de la République lors même période en 2013 de la visite d’Etat. Philippe Baudry De fait, les entreprises marocaines elon les dernières estimations du Haut- commencent ainsi à investir à [email protected] Commissariat au Plan, la croissance l’étranger. Aujourd’hui, plus de 200 économique a décéléré, en glissement sont déjà implantées en France (la annuel, pour atteindre 2,5 % au pre- Séminaire « Investir en plupart individuelles, il est vrai). Cinq Smier trimestre 2014, après 4,8 % sur la même France », une première entrepreneurs marocains ayant investi au Maroc en France (banque, électronique, période en 2013. informatique, offshoring) ont pu La croissance globale a été affectée par la Dans le cadre du Forum de confronter leurs expériences, citant régression de 3,4 % de la valeur ajoutée agri- Partenariat France-Maroc, un en autres les compétences françaises, cole, pâtissant du retour de conditions clima- séminaire a été organisé le 20 mai la nécessité de suivre leurs clients, tiques moins favorables après, il est vrai, une sur le thème « Investir en France ». de se rapprocher des marchés ou de campagne exceptionnelle l’an dernier. Venu pour l’occasion, Serge Boscher, remporter les appels d’offres comme Les activités hors agriculture ont, en revanche, DG de l’AFII, a détaillé les avantages autant d’arguments en faveur de leurs légèrement accéléré pour atteindre 3,5 %, comparatifs et promu la France investissements en France. contre 3,3 % au premier trimestre 2013. Ces dernières ont en particulier bénéficié d’une demande extérieure plus dynamique adres- sée au secteur secondaire. La valeur ajoutée Fiche express industrielle a notamment été orientée à la Freinés sur le marché marocain, les assureurs hausse (+2,6 % contre +1,4 % à fin mars 2013), portée par la plupart des branches de l’indus- se développent en Afrique trie, à l’exception du cuir et du textile. Les IMME et la « chimie et parachimie » ont affiché Les résultats financiers du secteur de émises de 8,59 Mds MAD. Le recul marqué l’assurance font ressortir, en 2013, un des activités d’épargne expliquent, pour la progression la plus forte, à hauteur de 4 %. chiffre d’affaires de 26,73 Mds MAD, une grande partie, ces mauvais résultats. Au second trimestre 2014, selon les prévi- en progression de 2,7 % sur un an. Cette Dans cette conjoncture mitigée sur le mar- sions, la baisse de 3,9 % de la valeur ajoutée croissance est deux fois inférieure à ché national, les assureurs ont confirmé, agricole et la progression de 3,4 % des activités celle du PIB nominal (+5,7 %) et entraîne en 2013, le tropisme africain développé par non-agricoles devraient conduire à une crois- en conséquence un léger recul du taux les entreprises marocaines. Rma Watanya sance globale de 2,3 %. de pénétration de l’assurance, à 3,05 % a racheté 40 % du capital de BLIC (présent (contre 3,14 % en 2012). en Côte d’Ivoire, au Cameroun et au Togo) La croissance du secteur a été portée par tandis que , avec l’appui la branche non-vie, dont le chiffre d’af- de sa maison mère, a lancé une implan- faires annuel a atteint 18,13 Mds MAD, en tation ex nihilo en Tunisie. Enfin, Saham progression de 5,5 %. Ce rythme de crois- Assurance a conforté sa présence sur le sance, en légère décélération, est proche continent (21 pays à ce jour) avec l’acqui- de la tendance des dernières années. En sition de Mercantile Insurance en Afrique revanche, l’activité vie et capitalisation, de l’Est et la création de deux nouvelles plus erratique, est en repli de 2,7 % en 2013, filiales au Niger et Congo. après une progression de près de 15% en 2012 et réalise ainsi un volume de primes [email protected] [email protected]

24 - Conjoncture N° 960 - 15 juin - 15 juillet 2014 L’actualité vue par le Service économique de l’Ambassade de France

Relations France-Maroc Affaires à suivre L’INPI et l’OMPIC fêtent le 20ème OOO Abdeslam Ahizoune a été re- anniversaire de leur coopération conduit comme Président du directoire de Maroc Telecom ne délégation de l’Institut Natio- par Etisalat, le nouvel action- naire du groupe à hauteur de nal de la Propriété Industrielle 53 %, suite au rachat des parts français, composée d’Yves de Vivendi. M. Ahizoune occupe Lapierre, Directeur Général, le poste de Président depuis Jean-BaptisteU Mozziconacci, Directeur des 2001 Nouveau contrat Relations Internationales et de la Stratégie, pour Sita à Casablanca : suite à Thierry Montero, Directeur des Ressources un appel d’offres international, Humaines et Didier Hillion, Directeur Pro- la ville vient de confi er à Sita priété Intellectuelle du groupe Renault et Blanca, fi liale de Suez Environ- membre du Conseil d’Administration de nement, la gestion de la collecte l’INPI, était présente au Maroc du 19 au des déchets et le nettoiement ème 21 mai pour tenir la 20 Commission Mixte de 9 nouveaux arrondisse- avec son homologue marocain, l’Offi ce Ma- Adil El Maliki, Directeur de l’OMPIC, Jean-Marie ments et de la municipalité du rocain de la Propriété Industrielle et Com- Grosbois, Président de la CFCIM et Yves Lapierre, Mechouar pour une durée de 7 Directeur Général de l’INPI merciale (OMPIC). © INPI ans. Le contrat s’élève à 187 M€. Après une visite de l’usine Renault à Tanger, la Pour ce nouveau contrat de délégation a participé au séminaire organisé titutionnelle entre les deux offices, facili- gestion déléguée de la propreté par le Comité National pour la Propriété In- tée par la présence de Caroline Rolshausen, urbaine de Casablanca, SITA dustrielle et Anti-Contrefaçon (CONPIAC) Conseillère régionale détachée de l’INPI Blanca investira près de 21 M€. qui s’est tenu dans la ville du Détroit le au sein du Service économique régional de Pour mémoire, Sita Blanca gère 19 mai, séminaire qui présentait l’étude sur Rabat. Elle permet un échange inter offices déjà 5 arrondissements depuis l’impact économique de la contrefaçon au en matière d’acquisition et de défense des 2004 Plan Rail Maroc Maroc. Yves Lapierre et Didier Hillion ont droits de PI (brevets, marques, dessins et 2040 : l’étude pour l’élabora- exposé les bonnes pratiques françaises en modèles), également en matière de forma- tion de la stratégie ferroviaire matière de lutte anti-contrefaçon. D’après tion des collaborateurs ; elle est sans cesse nationale à l’horizon 2040 a l’étude réalisée, la contrefaçon au Maroc en- renouvelée et enrichie, notamment cette an- été lancée en mai dernier. Elle traine la perte de 30 000 emplois par an. Yves née par une intense coopération en matière a pour objectif de défi nir la Lapierre a quant à lui évoqué la nécessaire de ressources humaines programmée sur les confi guration future du réseau collaboration entre les structures nationales années 2014-2016. ferroviaire (lignes convention- de lutte anti-contrefaçon, et notamment Mais c’est une coopération qui se veut égale- nelles, lignes à grande vitesse entre la France et le Maroc où cette collabo- ment tournée vers les entreprises, afi n de les et services régionaux), pour ac- ration devrait se concrétiser par la signature sensibiliser quant à l’indispensable prise en compagner le développement socio-économique du Royaume prochaine d’une convention de partenariat. compte de la propriété industrielle. Ainsi, le et également contribuer à Dans le cadre du Forum de Partenariat secteur de la formation, de la sensibilisation l’amélioration de la compéti- franco-marocain organisé par Ubifrance et la sont des axes clés de travail, tout autant que tivité des secteurs productifs CFCIM, les directeurs généraux des offi ces l’accompagnement à la valorisation de l’in- Standard and Poor’s a français et marocain, Yves Lapierre et Adil novation (l’OMPIC a reçu 315 dépôts de de- relevé la perspective de la note El Maliki, ont co-animé un atelier relatif à la mandes de brevet nationaux en 2013 dont 163 attribuée au Maroc (BBB-) de propriété industrielle avec les témoignages par des universités et centres de recherche). négative à stable. S&P explique de deux entreprises, Renault pour la partie Enfin, l’échange en matière de lutte anti- cette décision par l’amélioration française et Dari Couspate pour la partie contrefaçon est essentiel pour assurer aux des défi cits budgétaires et exté- marocaine. Ce Forum a également été l’occa- investisseurs, nationaux et internationaux, rieurs, soutenue en particulier sion de la signature d’une convention de par- un climat serein et rassurant. par d’importantes réformes des tenariat tripartite entre l’INPI, l’OMPIC et la Ainsi, à tout point de vue, la coopération de fi nances publiques, système de CFCIM relative aux prédiagnostics Propriété l’INPI avec l’OMPIC fait partie intégrante subventions en tête. L’Offi ce Industrielle qui ont pour but de sensibiliser des priorités de l’INPI pour remplir son nou- Chérifi en des Phosphates, qui les entreprises au rôle et à l’importance de la veau contrat d’objectif et de performance à bénéfi cie du même niveau de propriété industrielle dans leur stratégie. horizon 2016. notation que l’Etat marocain, a La coopération historique entre l’INPI et vu, dans la foulée, la perspective l’OMPIC est d’abord une coopération ins- [email protected] de sa note révisée en consé- quence.

15 juin - 15 juillet 2014 - Conjoncture N° 960 - 25 EchosMaroc Indicateurs économiques et financiers Retrouvez chaque mois dans Conjoncture les principaux indicateurs économiques et financiers du Maroc. Une rubrique réalisée par la société de Bourse M.S.IN.

I - Marché actions : golade intègre une baisse de 21,4 % des échanges sur le marché L’examen profond de l’évolution du marché courant cette Central à 4,2 Mrds de DH, et un recul de 65 % de l’animation du période porte toutefois à croire que le sentiment envers le mar- marché de blocs, qui canalise 2,2 Mrds de DH contre 6,4 Mrds ché reste toujours versatile. L’attitude vacillante de l’indice géné- en 2013. Le fl ux drainé sur le compartiment central a été concen- ral du marché, en est la preuve manifeste. tré, sans grande surprise, autour des Blue Chips de la place. Les Afi n d’examiner de près le niveau de confi ance des investis- principaux concernés sont Addoha, , et Itis- seurs, ce facteur qui dicte le plus souvent le comportement du salat Al-Maghrib, qui brassent respectivement 625 MDH (15 % marché, on a morcelé l’évolution de l’indice général de la bourse du fl ux global), 585 MDH (14,1 %), et 448 MDH (10,8 %). Le de Casablanca sur la période d’étude, en trois phases distinctes : concernant, le marché de blocs a échappé de justesse au ridicule, La première, s’étendant jusqu’au 13 Février, au cours de laquelle grâce à la passation par la SNI, sur ce compartiment, de 24,2 % le Masi a fait presque du surplace, en évoluant dans un canal du capital de Cosumar au profi t d’un consortium d’institution- horizontal. Le fl ottement de l’indice du marché a dénoté l’hési- nels. Conclue à près de 2 Mrds de DH, cette opération ramène tation qui prévalait auprès des investisseurs guettant davantage la participation de la holding royale dans le capital du sucrier de signaux positifs pour remettre leurs pieds sur le marché. Pas- marocain de référence à 9,11 %. sée cette phase atone et dénuée de tendance, le Masi s’est laissé embarquer dans une vague fortement haussière, sous l’impul- Zoom sur les résultats de 2013 sion d’un premier fl ux de résultats annuels encouragent. Tou- A l’évidence, les réalisations de l’année font ressortir un net recul tefois, avec la profusion observée des annonces désenchantes en de la masse bénéfi ciaire par rapport à 2012. Même si cette der- fi n de trimestre, l’optimisme naissant a laissé peu à peu place à nière s’inscrit dans la continuité du déclin de résultats qui per- la méfi ance. Du coté des bourses mondiales, elles ont évolué en dure depuis 2010, son avènement surprend et déçoit à bien des ordres dispersés, mais ont toutes été affectées, d’une façon ou égards. Il surprend, à cause de la bonne lancée qu’ont emprunté d’une autre, par la crise ukrainienne. Le plus gros perdant sur les réalisations au S1-2013, et déçoit, parce que les investisseurs ce créneau reste la bourse de Moscou dont le principal indice, et analystes nourrissaient un grand espoir pour une poursuite le Micex (Moscow Interbank Currency Exchange) a cédé 9,1 %. plus durable de cette lancée favorable. En chiffres, après avoir Les places européennes, touchées par l’onde de chocs de la crise, marqué un bond de 2 % au premier semestre, la masse béné- amorcent l’année fébrilement. Après s’être adjugé une hausse fi ciaire s’est rétractée sur la seconde moitié de l’année de 13 %, de 16,50 % l’an dernier, le Dow Jones Euro Stoxx 50, indices des ramenant ainsi la masse bénéfi ciaire annuelle dans le rouge. 50 premières capitalisations boursières européennes, limite sa De quoi intriguer sur les raisons de ce retournement malen- progression ce trimestre à 1,2 %. S’agissant du dynamisme du contreux de tendance. marché boursier casablancais, après une année 2013 riche en En dehors de ces quelques éléments exceptionnels, la masse cessions stratégiques, on a assisté en ce début d’année à une bénéfi ciaire aurait enregistré une progression de 7 % par rap- chute des échanges. La volumétrie globale du marché a alors port à l’an dernier. Ce retraitement renseigne amplement sur accusé un retrait notoire de 45 % à 6,4 Mrds de DH. Cette dégrin- le caractère singulier de cette méforme, et permet de réaffi rmer la bonne tenue des sociétés de la cote devant cette réalité écono- Evolution du MASI depuis début 2014 mique diffi cile. Rejoignant ce même cours d’idées, la préserva- tion du niveau de la marge opérationnelle (EBIT/CA) du marché 9 800 à un niveau proche de 20 %, le maintien du ratio d’endettement à 78 %, et la stabilisation du chiffre d’affaires consolidé réalisé 9 600 par la cote, témoignent tous, implicitement, de la grande habileté 9 400 dont ont fait preuve les sociétés de la cote pour amortir le vent -0,73% de la crise. 9 200 +4,03% II- Marché monétaire: 9 000 +1,13% Le resserrement des liquidités bancaires que connait le marché monétaire marocain s’est soulagé durant le premier trimestre 8 800 de 2014 par rapport au trimestre précédent. Le défi cit moyen de 31 déc 21 jan 11 fév 4 mar 25 mar cash est passé d’un trimestre à l’autre de 76 à 70 Mrds de DH.

26 - Conjoncture N° 960 - 15 juin - 15 juillet 2014 Indicateurs économiques et financiers

Cette amélioration provient des effets expansionnistes des deux vement à 45,9 Mrds de DH pendant les trois premiers mois de facteurs autonomes de liquidité bancaire ; la monnaie fi duciaire 2013, soit une baisse de 29 %. En face d’un remboursement en qui a baissé de 2 Mrds de DH à fi n mars 2014 par rapport à fi n capital de 22,4 Mrds de DH, la levée nette du Trésor au cours des 2013 et les réserves de changes dont la moyenne trimestrielle trois premiers mois a atteint 10,4 Mrds de DH à comparer avec est passée de 147 Mrds de DH en T4 de 2013 à 151 Mrds de DH 19 Mrds de DH pendant la même période en 2013. pendant les deux premiers mois de 2014. Pour ce faire, le Trésor a commencé par délaisser le segment En vue de combler le défi cit de liquidité des banques, Bank Al- court terme au profi t du moyen terme. La demande des inves- Maghrib est intervenue majoritairement au moyen des avances tisseurs fût très importante qu’il s’est permis de privilégier les à 7 jours pour un montant quotidien moyen de 52,1 Mrds de maturités 10 et 15 ans. In fi ne, le Trésor a dicté sa loi ; il s’est DH, en baisse de 4 Mrds de DH par rapport au niveau moyen fi nancé principalement sur les segments moyens (44 %) et long injecté le trimestre précédent. Bank Al-Maghrib a, aussi, mis en terme (48 %). Naturellement, les rendements concédés par le place au cours de ce trimestre son nouveau programme de prêts Trésor ressortent en forte baisse comparativement à fi n 2013. garantis sur une durée d’un an pour un montant de 8 Mrds de Seul le ténor 20 ans a augmenté au terme du trimestre écoulé DH, ce qui a porté l’encours total des opérations à terme plus par rapport à fi n 2013. La dernière séance d’adjudications du long à 18 Mrds de DH contre 20 Mrds de DH le trimestre pré- mois de mars fût marquée par la souscription, pour la première cédent. Dans ce contexte, les taux monétaires se sont inscrits en fois depuis août 2012, de bons du Trésor 20 ans. Et c’est pour légère baisse par rapport au dernier trimestre de 2013 ; le TMP pas moins de 2 Mrds de DH. montant dix fois supérieur à celui interbancaire s’est stabilisé à 3,05 % et le taux repo jj a gravité de 2012. En défi nitif, le taux de rendement de cette maturité se autour de 2,91 % contre respectivement 3,06% et 2,93 %. Par ail- leurs, notant la persistance de besoins importants de liquidité Adjudications des BDT (en Mrds de DH) sur le marché monétaire, le Conseil de BAM a décidé de réduire le taux de la réserve monétaire de 2 points de pourcentage, pour le ramener à 2 %. Ceci a permis d’injecter 7 Mrds de DH dans le circuit bancaire.

III- Marché obligataire : La situation des fi nances publiques est moins défi citaire à fi n mars 2014 qu’à fi n mars 2013. Les recettes ordinaires se sont éta- blies à 50,6 Mrds de DH contre 49,4 à fi n mars 2013. Une hausse de 2,5 % tributaire principalement au redressement des recettes de l’impôt sur les sociétés qui se sont établies à 13,4 Mrds de DH à fi n mars 2014 contre 12 un an auparavant, soit une hausse de 11,9 %, sachant que les recettes de l’IS réalisées à fi n mars 2013 avaient enregistré une baisse de 21,5 % ou -3,3 Mrds de DH par bonifi e de 115 points de base à 5,97 %. rapport à l’année précédente. Les dépenses ordinaires, elles, ont Sur le compartiment secondaire du marché des BDT, les inves- diminué de 13,3 % à 52,7 Mrds de DH résultant principalement tisseurs ont été plus dynamiques pendant le premier trimestre de la baisse des charges de la compensation (6,6 Mrds de DH de 2014 avec un volume transactionnel de près de 67 Mrds de contre 16,5 un an auparavant). Une amélioration signifi cative DH contre 29 il y a un an. Cette situation s’explique par l’antici- qui a contribué à l’allègement du défi cit budgétaire qui passe à pation de baisse des rendements. Aussi, notons le poids des opé- 15,4 Mrds de DH à fi n mars 2014 après avoir frôlé 22,5 Mrds de rations de rachats ou d’échanges de bons auxquelles le Trésor a DH au terme du premier trimestre de l’année passée. procédé dans le cadre de la gestion active de la dette intérieure Assurément, le premier trimestre de 2014 a consacré le retour- en vue de réajuster le profi l de la dette. Ces opérations ont porté nement du marché obligataire après des années de hausses sur un montant global de 17,6 Mrds de DH. 4 des rendements. Le Trésor a levé 32,8 Mrds de DH comparati- Evolution de la courbe secondaire Conditions du marché monétaire 5,94% 5,62% 31 /12/2013 31 /12/2014 5,92% 4,91% 5,26% 4,39 % 4,92% 3,91 % 3,58 % 3,47 % 4,20%

3,68% 3,22% 3,28% 3,38%

13 sem 26 sem 52 sem 2 ans 5 ans 10 ans 15 ans 20 ans

Z Farid Chaaoub, MAROGEST

15 juin - 15 juillet 2014 - Conjoncture N° 960 - 27 L’invitédeConjoncture « Les étudiants issus des classes populaires devraient être plus nombreux en Lahcen Daoudi, Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de la Formation des Cadres fac de médecine. » Conjoncture reçoit ce mois-ci Lahcen Daoudi, Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de la Formation des Cadres.

Conjoncture : Vous êtes qui ne pouvaient pas atteindre le statut de Ministre depuis presque deux ans et demi, PES le peuvent maintenant en passant par vous êtes vous-même un universitaire, un dossier scientifique. Là je n’y suis pour vous connaissez parfaitement et depuis rien, c’est un véritable changement dans la longtemps les domaines dont vous vous culture de l’enseignant et de l’Université occupez au Gouvernement, que pensez-vous marocaine. Il nous reste à définir ce qu’est aujourd’hui de votre bilan ? un dossier scientifique pour un matheux ou un littéraire, le décret est en cours de réalisation. Mais vous avez raison, le risque Lahcen Daoudi : Vous en supprimant les concours, c’est qu’à terme, savez, il y a des domaines où les résultats tous les enseignants souhaitent devenir restent au niveau du discours tant qu’ils des « généraux ». On a donc introduit des ne sont pas visibles sur le terrain. Un bon postes de professeur assistant, et un grade bilan pour l’Enseignement, ce serait la exceptionnel pour inciter les professeurs qualité. A t-on réussi à changer la qualité de de niveau C proches de la retraite, un peu l’Enseignement supérieur ? Objectivement, démotivés à se lancer dans la recherche et pour obtenir des résultats, il faut tout atteindre un niveau supérieur. C’est un restructurer, la loi, le statut des enseignants, vrai bouleversement dont je suis fier, on a des chercheurs, le paysage universitaire, la fait « sauter les verrous » qui bloquaient le recherche scientifique et l’allocation des statut des enseignants et la recherche depuis bourses pour les étudiants. Aujourd’hui, de nombreuses années. c’est vrai que tous ces domaines n’ont pas été reformés de la même façon. En ce qui concerne le paysage universitaire, est-ce que vous ne manquez pas un peu Parlons du statut de l’enseignant. Vous d’autorité au sein du Gouvernement ? avez souhaité faire de vos enseignants des Non croyez-moi, c’est beaucoup plus chercheurs pour justifier leur avancement, compliqué. Il y a une dispersion au niveau ce qui est une vraie révolution par rapport des écoles au Ministère et autour du à ce qui se passait avant…Vous n’avez pas Gouvernement. Vous avez des écoles au peur de créer ce qu’on pourrait appeler « une sein du Commissariat au Plan, à l’ANRT, des armée de généraux » ? écoles qui dépendent d’autres ministères, et Tous les enseignants qui étaient bloqués et du mien comme l’EST, l’école doctorale de

28 - Conjoncture N° 960 - 15 juin - 15 juillet 2014 la FST, l’INSA. Il n’y a aucune coordination encore davantage de cette façon le système entre ces différentes écoles et il est donc très marocain ? urgent de mettre un peu d’ordre dans cette Non, vous avez des secteurs comme organisation. On a aussi des universités trop l’aéronautique, l’architecture, les ponts petites, qu’on doit réorganiser et fusionner et chaussées, la logistique, certaines comme à Casablanca et à Rabat. La réforme va filières scientifiques, pour lesquels nous commencer avec Polytechnique à Al Hoceima, n’avons pas de solutions. C’est plutôt de ensuite il y aura une fusion entre l’INSA et la la complémentarité mais attention, une FST et puis je souhaite regrouper au maximum complémentarité en liaison avec l’Université ces entités pour avoir les masses critiques en marocaine. Et puis n’oubliez pas que ces écoles termes de chercheurs et de doctorants parce ou universités étrangères doivent intégrer que c’est la recherche qui nous fait progresser. 20 % d’élèves de milieux populaires. C’est plutôt une intégration, une collaboration, Justement parlons-en. La recherche, ça pas un isolement, je pense que l’Université coûte cher et je crois savoir qu’on vous a déjà marocaine ne peut que s’enrichir de l’arrivée demandé de faire des économies. de ces écoles . Oui, d’ailleurs regardez autour de vous, les fleurs sont en plastique. Sérieusement, nous avons pour la première fois sollicité les sociétés et les établissements publics pour des « Le débat sur la fin de financements. L’OCP nous a donné 90 millions l’Université gratuite est devenu de Dh, , 30 millions, nous sommes en discussion avec le Groupement Bancaire, un problème de surenchère les cimentiers, les compagnies d’assurances… J’ai eu 396 réponses positives pour financer politique. » la recherche avec la participation de 17 pays étrangers pour une somme qui devrait Monsieur le Ministre, vous avez fait vos atteindre les 600 millions de Dh. études supérieures à Lyon en France dans les années 70, en faisant des petits boulots pour Pourquoi une société ou une université les financer…Quel regard portez-vous sur ces étrangère financerait-elle la recherche chez jeunes marocains qui choisissent encore de nous ? partir à l’étranger pour faire leurs études, et Il y a par exemple une société finlandaise qui ils sont nombreux. s’est associé avec l’Université et une société Ils sont 52 000. D’abord il y a ceux qui sont marocaine pour concevoir et produire des issus d’une famille aisée, qui ont les moyens fours solaires, des fours qui demain pourront financiers de supporter le coût des études à être utilisés au Maroc et dans toute l’Afrique. l’étranger, ceux qui aiment l’aventure, qui Nous avons défini une liste de nos besoins dans ont envie de partir pour découvrir autre des domaines comme l’aéronautique, la santé, chose sans en avoir forcément les moyens les transports, les nanotechnologies et on a et puis il y a ceux qui sont obligés de partir. lancé des appels à projets. Le Maroc jouit d’une Quelqu’un qui veut faire médecine ou être vraie crédibilité à l’international notamment ingénieur, et qui n’a pas de place ici, il n’a grâce aux marocains qui enseignent dans pas le choix. Alors ils partent en Ukraine, en les grandes universités à l’étranger, et qui Norvège, en Russie, dans beaucoup de pays, travaillent partout dans le monde. Si on et pas simplement en France. J’aimerais leur prend l’exemple des plantes médicinales, on proposer des alternatives. Tout à l’heure vous a un Institut à Taounate que je suis un train me demandiez si les écoles étrangères allaient de transformer en établissement public et qui isoler notre système universitaire, c’est aussi fera demain de la recherche internationale sur une façon de retenir les étudiants. Si on prend les molécules à base de plantes. Je souhaite les exemples de l’architecture ou des affaires, aussi que la recherche nous permette un il y a maintenant à la disposition des étudiants jour de fabriquer plus massivement des ici au Maroc des cursus et des diplômes très anticorps et des médicaments pour le marché intéressants beaucoup moins coûteux qu’à international. Paris.

Revenons à l’Enseignement. Beaucoup Puisqu’on parle d’argent, où en êtes vous d’établissements étrangers, d’écoles, de votre vieille idée que vous avez tant de d’universités s’installent au Maroc et vous les mal à défendre politiquement sur la fin de encouragez depuis votre arrivée au Ministère. l’Université gratuite ? Est-ce que vous n’avez pas peur d’isoler C’est un problème idéologique qui est devenu

15 juin - 15 juillet 2014 - Conjoncture N° 960 - 29 L’invitédeConjoncture

un problème de surenchère politique alors garantit les mêmes chances pour tous ! Les qu’avant, tout le monde était d’accord avec gens ont compris que le désordre est terminé. moi. Et très franchement, les gens qui ne sont pas d’accord aujourd’hui sont ceux qui étaient Ça veut dire aussi que le Gouvernement ne fait d’accord hier, je le dis sans les citer mais une plus de promesses qu’il ne peut pas tenir ? fois partis du Gouvernement, ils ont tourné Oui, les promesses creuses qui rapportent des leur veste et c’est dramatique pour le pays. Il voix mais qui n’entraînent pas de changement, y a des gens au Maroc, des hommes politiques, c’est terminé. Il faut dire la vérité aux gens ! qui ont le cœur à gauche mais la poche à Les hommes politiques qui en ce moment droite ! Si on veut la qualité, il faut que le riche disent qu’il ne faut pas toucher à la Caisse de paie pour le pauvre. Maintenant, ce sont les Compensation, s’ils étaient au Gouvernement, pauvres qui subissent les conséquences de ils seraient bien obligés d’y toucher. cette situation, ils devraient être beaucoup plus nombreux en Fac de Médecine par exemple. On ne veut pas faire bouger la politique alors « J’ai 60 % des étudiants qui on finit par partager la misère à l’Université entre les riches et les pauvres, à part égale et décrochent actuellement pour un comme d’habitude, tant pis pour les pauvres ! problème de langue. » Le Ministre de l’Emploi et des Affaires Sociales, Abdeslam Seddiki, nous rappelait le On annonce pour la rentrée prochaine une mois dernier dans Conjoncture, l’importance augmentation des places à l’Université et une de la formation en alternance pour réduire le réforme pédagogique, qu’en est-il de la place chômage, allez-vous développer ce système du français ? dans l’Enseignement supérieur ? C’est devenu mon principal souci et je ne Avant de développer et d’encourager quoi sais pas comment le résoudre. Au niveau que ce soit, il faudrait expliquer aux chefs de l’Université, on ne peut rien faire, c’est à d’entreprise ce qu’est la formation en la base qu’il faut prendre des mesures. Mais alternance et avoir un cadre juridique. Trop de le débat n’a pas eu lieu et pour l’instant, gens pensent encore dans les entreprises que personne ne semble vouloir en parler. Le ces jeunes qui sont en formation en alternance constat est pourtant bien réel, j’ai 60 % des sont des simples stagiaires qui sont là pour étudiants qui décrochent actuellement pour regarder les autres travailler, aller chercher un problème de langue. Nous essayons d’en des cafés ou faire le thé. Il faut amener les récupérer 10 à 15 % chaque année mais c’est entreprises à jouer le jeu comme cela se fait compliqué et je n’ai pas les moyens de faire dans d’autres pays. plus. Même si nous améliorons le français dans l’enseignement primaire, le retard est énorme, Dernière question, Lahcen Daoudi… Auriez- et nous avons plusieurs générations perdues. vous aimé être étudiant dans cette Université Mais le problème ne concerne pas que le marocaine de 2014, celle dont vous vous français, mais aussi l’arabe donc, conclusion…, occupez aujourd’hui ? les étudiants sont bons dans les matières Je pense que ce qui a changé, c’est que dans techniques, la physique, les mathématiques. les années 70, nous étions intellectuellement Et puis, tous ces problèmes de langues qu’on formés pour partir à l’Université, ici ou n’arrive pas à résoudre contribuent à creuser ailleurs. Je pense que c’est ce qui a changé, le fossé entre les étudiants qui viennent d’un on n’a pas assez préparé nos jeunes depuis milieu aisé, qui ont pu aller dans le privé et quelques années à sortir de la cellule familiale les milieux populaires qui arrivent aux portes assez tôt. A 18 ans, nous étions autonomes, de l’Université avec moins de chances que les ils ne le sont plus maintenant. Donc oui, je autres. L’enseignement devrait être le vrai préfère mon expérience et mon époque. moteur de l’ascenseur social, et actuellement, le moteur est en panne. On donne pourtant Depuis que vous êtes Ministre, le nombre des beaucoup de bourses... quand je suis arrivé, manifestations de diplômés chômeurs à Rabat c’était 700 millions de Dhs, et à la rentrée a tout de même diminué, ça veut dire que vous prochaine, le montant avoisinera les 2 avez trouvé des solutions pour eux ? milliards de Dhs, mais si nous ne résolvons La raison a fini par l’emporter. Ça voudrait pas rapidement ce problème des langues dans dire quoi sinon ? Que celui qui vit à coté de le primaire et d’accès à l’Université, ce sera de Rabat aurait plus de chances que celui qui vit l’argent gaspillé. à la montagne parce qu’il vient manifester ? Non, je vous rappelle que la Constitution Propos recueillis par Franck Mathiau

30 - Conjoncture N° 960 - 15 juin - 15 juillet 2014 15 juin - 15 juillet 2014 - Conjoncture N° 960 - 31 QUELLE QUE SOIT VOTRE DESTINATION, NOUS Y SOMMES DÉJÀ. DACHSER Morocco

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www.dachser.ma 32 - Conjoncture N° 960 - 15 juin - 15 juillet 2014 p. 34 Maroc-Afrique, la diplomatie royale comme locomotive du business ZOOM p. 36 Interview avec Mehdi Alioua, Docteur en Sociologie et Enseignant Chercheur à l’Université Internationale de Rabat p. 39 Point de vue de… Mehdi Bensaid, Président de la Commission des Affaires Etrangères, de la Défense Nationale, des Affaires Islamiques et des MRE au Parlement p. 40 Les banques marocaines accompagnement les investisseurs marocains p. 42 Interview avec Serge Casas, Directeur des Opérations à Finance Systems, société spécialisée dans l’intégration et le conseil en opérations de trésorerie et de marchés.

Les opportunités du Maroc en Afrique

La destination Afrique est une opportunité de développement majeure pour toute l’Économie marocaine. Sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, et le soutien logistique de Maroc Export, les entreprises marocaines ont déjà conquis de nombreux marchés en Afrique de l’Ouest et Centrale dans les domaines du BTP, des télécoms, des infrastructures, de l’immobilier, de l’énergie et de la banque. Mais l’aventure ne fait que commencer... Dossier coordonné par Franck Mathiau

15 juin - 15 juillet 2014 - Conjoncture N° 960 - 33 ZOOM Les opportunités du Maroc en Afrique Maroc-Afrique La diplomatie royale comme locomotive du business Après le politique, le culturel et le religieux, le Maroc met le business au cœur de ses relations avec les pays d’Afrique subsaharienne, notamment francophones, et ce grâce à la diplomatie royale, mise au service du privé. Du coup, les échanges commerciaux progressent à un rythme soutenu et les implantations d’entreprises marocaines, à la recherche de relais de croissance sur le continent, se multiplient sur le continent. La récente visite royale et les multiples conventions signées donnent une idée plus précise sur les opportunités existantes.

’est un euphémisme de soutenir Forte hausse des échanges commerciaux que le Maroc entretient d’excel- En effet, depuis son accession au trône, le lentes relations politiques avec Roi n’a cessé de multiplier ses visites en terre les pays d’Afrique subsaha- africaine pour baliser le terrain aux acteurs rienne, notamment les pays fran- économiques marocains. D’ailleurs, lors de sa cophones (Sénégal, Guinée, Côte dernière tournée africaine, la délégation royale d’Ivoire,C Gabon, RD Congo, etc.). Le Royaume comptait presque tous les principaux patrons Le Maroc affiche une forte présence diplomatique sur des groupes publics et privés du Maroc. Grâce à le continent qui sert aujourd’hui de pont à sa ces actions, les échanges commerciaux ont affi - accueille dans présence économique dans différents pays. Le ché de fortes progressions. Durant la période ses universi- dernier périple du Roi dans 4 pays d’Afrique 2002-2013, le volume des échanges commer- subsaharienne–Mali, Côte d’Ivoire, Guinée et ciaux entre le Maroc et l’Afrique subsaharienne tés et grandes Gabon- illustre la volonté du Royaume de conso- est passé de 3,6 à 16,4 milliards de dirhams, lider ses relations bilatérales et son ancrage soit une hausse de 4,5 fois. Quelques 950 écoles plusieurs historique et stratégique sur le continent. Un entreprises marocaines exportent aujourd’hui milliers d’étu- ancrage jusqu’à présent très marqué par les vers le continent avec un volume d’affaires volets culturel et religieux. Ainsi, le Maroc dépassant les 13 milliards de dirhams offrant diants venant accueille dans ses universités et grandes écoles un excédent commercial de 9,1 milliards de plusieurs milliers d’étudiants venant d’Afrique dirhams au Royaume. Ces exportations sont d’Afrique sub- subsaharienne contribuant à la formation des faiblement diversifiées et comprennent les saharienne ressources humaines et des élites africaines. produits chimiques (26 %), agroalimentaires Au niveau religieux, l’islam sunnite marocain a (23 %), énergie (18 %), produits métallurgiques contribuant à noué au fi l des siècles d’excellentes relations avec et mécanique (14,5 %), etc. Les principaux la formation les différentes confréries religieuses du conti- clients sont le Sénégal, la Côte d’Ivoire, la Gui- nent, notamment les « Tijanes » qui viennent née Equatoriale, la Mauritanie, le Gabon, le des ressources d’ailleurs d’organiser leur 3ème Forum Interna- Ghana, le Congo, etc. tional du 14 au 16 mai 2014 à Fès. En ce qui concerne les importations en prove- humaines et des Reste qu’en dépit de ces très bonnes relations, nance de l’Afrique subsaharienne, les produits élites africaines. les échanges commerciaux et les investisse- énergétiques (charbon et produits pétroliers) ments demeuraient faible comparativement représentent presque 50 % des importations, aux potentialités. Heureusement, cette situation suivis des produits d’origine animale et végé- commence à évoluer. La dimension économique tale (25 %). L’Afrique du Sud, la Guinée Equa- n’est plus secondaire et le Maroc prône le « Par- toriale, le Gabon, le Nigéria et la Côte d’Ivoire tenariat sud-sud » avec une diplomatie royale sont les principaux fournisseurs du Royaume mise au service des opérateurs économiques. au niveau du continent.

34 - Conjoncture N° 960 - 15 juin - 15 juillet 2014 Forte présence bancaire Perspectives prometteuses Parallèlement aux échanges commerciaux, Cette Dans ces conditions, tout porte à croire que les nouvelle dynamique de coopération économique relations économiques entre le Maroc et l’Afrique offre aux investisseurs marocains de nouveaux devraient croître dans les années à venir. En effet, relais de croissance. L’internationalisation des le doublement de la population africaine à l’hori- entreprises marocaine est aujourd’hui une réalité zon 2050 passant de 1 à 2 milliards d’habitants, sur le continent et touche presque tous les secteurs les mutations dans les modes de consommation, d’activité : Télécoms (Maroc Telecom), Banques la dynamique de croissance de l’Afrique sub- (Attijariwafa bank, BMCE Bank et Banque Popu- saharienne (5,6 % croissance sur la période de laire), Assurances (Saham Assurance, RMA 2000-2008, 5,4 % sur la période 2012-2013) et Watanya et Wafa Assurance), Ciment (CIMAF), l’élargissement de la classe moyenne ouvrent NTI (IB Maroc, HPS, Involys, GFI Maroc, etc.), des perspectives de croissance importantes pour Mines (Managem, CMT, etc.), Industrie pharma- les entreprises marocaines. Les 91 conventions ceutique (Sothéma), BTP (EMT Bâtiment, TGCC, de partenariat et d’investissement signées par etc.), Formation (ISCAE, HECI, etc.), etc. le Maroc et les 4 pays africains visités lors de Les 3 grandes banques marocaines, couvrant la dernière tournée royale et touchant divers actuellement presque la moitié des pays du domaines (agriculture, mines, pêche, fiscalité, continent, rassurent les opérateurs marocains formation, coopération industrielle, relations dans leurs relations commerciales avec leurs Les politiques commerciales, protection et promotion des inves- partenaires subsahariennes et apportent tout sectorielles tissements, promotion, etc.) montrent la volonté l’accompagnement nécessaire (information sur des pays d’encourager le développement de par- le marché, fi nancement, garantie, etc.) aux entre- (automobile, tenariat gagnant-gagnant dans leurs relations prises qui souhaitent s’implanter en Afrique sub- économiques. Ainsi, ce sont plus de 600 accords, saharienne. électronique, conventions et protocoles qui ont été signés entre Grâce à cet appui, le fl ux cumulé des investis- agroalimen- le Maroc et une quarantaine de pays africains. sements marocains sur le continent ne cesse de croître pour atteindre 24,2 milliards de dirhams taire, etc.) mises L’immobilier, nouveau fi lon à fi n 2013, faisant du Maroc le second investis- Ainsi, au niveau des exportations, les politiques seur au niveau intracontinental et le premier en place au sectorielles (automobile, électronique, agroali- investisseur africain au sein de l’UEMOA et de cours de ces der- mentaire, etc.) mises en place au cours de ces der- la CEMAC. La Côte d’Ivoire est devenue depuis nières années devraient contribuer à la diversifi - deux ans la destination privilégiée des investis- nières années cation de l’offre exportable marocaine. sements opérés par les opérateurs marocains en devraient Du côté des secteurs promoteurs, le logement accueillant au cours des années 2012 et 2013 res- social fi gure en bonne place. Tous les promoteurs pectivement 52,1 % et 36,7 % des investissements contribuer à la immobiliers marocains (Alliances, Addoha, Pal- directs marocains en Afrique. meraie Développement, etc.) se sont position- diversifi cation nés sur le continent où les défi cits en logements Maroc, hub de l’Afrique de l’offre expor- sociaux sont estimés à plusieurs millions d’uni- Ainsi, grâce à une approche multi-dimension- tés. C’est dire que le fi lon est promoteur pour ces nelle, le Maroc affiche aujourd’hui son ambi- table maro- opérateurs à un moment où le marché maro- tion de devenir un véritable hub pour l’Afrique. cain de l’immobilier connaît un certain essouf- La compagnie aérienne nationale, la RAM, est caine. fl ement. Alliances a ainsi entamé la réalisation devenu le symbole de cette volonté en assurant d’un programme de 13 000 logements en plu- la desserte de 30 capitales africaines faisant sieurs tranches en Côte d’Ivoire et devrait bientôt de Casablanca un véritable hub aérien pour le démarrer la réalisation d’un pôle urbain de plus continent. De même, au niveau maritime, le port de 40 000 unités à Dakar (Sénégal). Idem pour Tanger Med se positionne en tant que véritable le Groupe Addoha qui réalisera plusieurs projets plateforme portuaire et logistique pour l’Afrique. immobiliers dans plusieurs pays africains : Côte Par ailleurs, Casablanca ambitionne de devenir le d’Ivoire, Congo, Ghana, Guinée, Mali, etc. hub fi nancier de l’Afrique du Nord, de l’Ouest et Reste que les opérateurs marocains demeurent du Centre avec l’objectif de drainer des capitaux, encore faiblement présents dans certains sec- notamment ceux du Golfe, pour les orienter vers teurs à fort potentiel de croissance et très attrac- le continent offrant la possibilité aux entreprises tifs comme les infrastructures, l’industrie agroali- de la région de se fi nancer sur cette place fi nan- mentaire, les mines, etc. C’est dire que le potentiel cière via le marché bousier et/ou le marché de la de développement des relations économiques dette privée. Dans cette optique, plusieurs fi rmes entre le Maroc et l’Afrique subsaharienne reste internationales se positionnent sur la future place immense. fi nancière de Casablanca pour se développer sur le continent. Rachid Alaoui, journaliste

15 juin - 15 juillet 2014 - Conjoncture N° 960 - 35 ZOOM Les opportunités du Maroc en Afrique

« Utiliser notre position géographique en jouant le rôle de carrefour » Interview avec Mehdi Alioua, Docteur en Sociologie et Enseignant Chercheur à l’Université Internationale de Rabat.

Conjoncture : Quel regard portez-vous sur la carrefour et il sait jouer de cet héritage en mettant en avant des relation entre le Maroc et l’Afrique ? savoir-faire et une géographie. Il tente donc d’être une étape pour des investisseurs qui souhaitent intégrer des marchés qui paraissent Mehdi Alioua : Instinctivement, ma réponse parfois diffi cile d’accès : que ce soit des investisseurs arabes, euro- est que je porte un regard culturel, au sens le plus philosophique du péens, Turcs ou autres qui s’intéressent à l’Afrique ou des africains terme, sur cette relation. Je ressens dans l’artisanat, dans la cuisine, qui s’intéressent à l’UE ou aux pays arabes du Moyen Orient. Avec la dans la musique, dans l’architecture, dans la spiritualité et bien politique volontariste du chef de l’État, le Roi Mohamed VI, le déve- d’autres domaines des connections très fortes entre le Maroc et le loppement économique passe aussi en devenant un carrefour pour reste de l’Afrique. Alors, bien sûr, le sociologue enseignant-cher- l’espace euro-africain. Pour cela, il s’agit, d’une part, de développer cheur à Sciences-Po Rabat tempère cela en rappelant que le lien est les infrastructures, particulièrement celles des voies de circulation surtout entre le Maroc et une petite partie de l’Afrique de l’Ouest, et de télécommunication. Et, d’autre part, de faire évoluer les insti- surtout l’Afrique sahélienne. Il y a un désir d’Afrique dans notre pays, tutions, les règles et les normes vers cette nouvelle politique écono- mais ce désir n’arrive pas encore à s’aff ranchir de certains carcans et mique : adhésion à des zones de libre-échange et de libre circulation présupposés qui limitent sa pleine et entière expression. des marchandises avec suppression (ou diminution) des barrières non tarifaires, création de zones franches, diminution des coûts de Considérez-vous que les populations aient des valeurs et des transaction, ou encore convertibilité du compte de capital. principes en commun ? En ce qui concerne les populations musulmanes et francophones Et le rôle de locomotive ? de l’Afrique de l’Ouest, je réponds par l’affi rmative. Il s’agit notam- Au-delà de ces recettes économiques, la stratégie du Maroc est d’uti- ment de pratiques de l’Islam confrérique et soufi très proches car liser sa position géographique en jouant le rôle de carrefour, c’est-à- celles-ci ont les mêmes fondements : l’Islam est arrivé dans cette dire devenir un « hub » et une zone « off -shore » pour reprendre le partie de l’Afrique par des tribus du Maroc. Cela est la base de valeurs vocable de la mondialisation libérale. Une grande partie de ce chan- partagées. De plus, le fait que toutes ces populations aient été sous tier est donc dédiée aux circulations, à leurs diff érentes formes, à domination coloniale française a accentué à mon sens le partage de leurs convergences et à leurs interconnections : import-export, certaines valeurs communes : celles passées à travers la culture fran- transbordement, assemblage pour export, fret, réexportation, trans- çaise comme celles passées dans la culture de la résistance anticolo- port de populations, lignes à grande vitesse (avec le TGV français nialiste. Nous appartenons à un ensemble plus ou moins cohérent pour 2015), autoroute ou tourisme. Tout cela participe à attirer aussi malgré les apparences. Le Sahara est, à l’instar de la Méditerranée, des commerçants, des étudiants, des migrants d’Afrique. En tous autant un trait d’union qu’une frontière. Nos commerçants l’ont les cas, il y a un désir de Maroc chez certains africains, désir souvent balisé de part et d’autre depuis des siècles. Partager une histoire déçu… Il faudrait remédier à cela. De là, à devenir une locomotive.... commune, même ponctuées de confl its et de drames (comme l’es- clavagisme par exemple), c’est forcément partager certaines valeurs. Et l’Afrique au Maroc, c’est aussi une réalité avec la mise en place d’une politique en charge d’intégrer des populations Pensez-vous que le Maroc peut réellement jouer un rôle de en provenance du sud de l’Afrique, qu’est-ce que cela vous locomotive en Afrique ? inspire ? Oui, mais peut être pas exactement de la même manière qu’on Du sud de l’Afrique ou du sud du Sahara ? Les relations sociales, poli- le pense en le disant de la sorte. Le Maroc est historiquement un tiques, spirituelles, économiques et commerciales que nous avons

36 - Conjoncture N° 960 - 15 juin - 15 juillet 2014 15 juin - 15 juillet 2014 - Conjoncture N° 960 - 37 ZOOM Les opportunités du Maroc en Afrique sont essentiellement avec les pays francophones organisations mondiales, il faut beaucoup de temps d’Afrique de l’Ouest (Sénégal, Mali, Niger, Gabon, pour mesurer scientifiquement les transferts de Côté d’Ivoire, Guinée, Burkina etc.). Nous n’avons connaissances et de savoir. On ne s’en rend vraiment que très peu de liens, voire pas du tout, avec les pays compte qu’à posteriori. Mais nous savons que pour anglophones de l’Afrique Australe et de l’Est (Kenya, que cela fonctionne il faut des échanges réguliers. Le Ethiopie, Ouganda, Afrique du Sud, Burundi, Malawi commerce en fait partie, c’est même une dimension etc.) qui connaissent pour certains de formidables essentielle, car le commerce est civilisateur. Malgré croissances économiques et sont entrain de nous les confl its qu’il peut parfois engendrer, le commerce passer devant sur bien des domaines. Ce ne sont pas a besoin de stabilité et de confi ance entre les parties les ressortissants de ces pays qui viennent au Maroc. contractante. C’est un vieil adage bien connu des Pas seulement pour des raisons géographiques, mais marocains : un commerçant prospère dès lors qu’il parce qu’ils ne connaissent pas vraiment le Maroc et peut prendre parole avec un étranger. Avons-nous ne sont pas attirés par ce pays. Les populations qui suffi samment développé les liens commerciaux avec viennent de l’Afrique de l’Ouest connaissaient un l’Afrique ? C’est une bonne question et la réponse est peu ce pays avant d’arriver. C’est pour cela que même mitigée. Les études sont un autre vecteur permettant des anglophones arrivent du Nigéria ou du Ghana au les transferts de savoir, et le Maroc reçoit beaucoup Maroc… Certes, beaucoup sont là pour tenter leur d’étudiants d’Afrique francophone. Mais il devrait chance en Europe, mais il ne s’agit pas seulement de faire encore un eff ort pour non seulement en recevoir la position géographique. Sinon, il n’y aurait pas de plus mais aussi pour en envoyer en favorisant la coo- ouest africains qui tenteraient de passer par la Tur- pération scientifi que. Mais tout cela est entrain de se quie et l’Asie mineure en Europe, ni de Bangladeshis faire sous l’impulsion du Chef de l’Etat. qui tenteraient ce passage par le Maroc…

A quelle logique répond les fl ux migratoires ? « Avons-nous suffisamment Les filières migratoires suivent plusieurs logiques, dont une essentielles : le lien avec le pays d’étape ou de développé les liens commerciaux destination. Régulariser ces populations et les intégrer avec l’Afrique ? » au Maroc est une excellente politique d’ouverture sur l’Afrique. Si nous sommes tellement liés à la France, c’est aussi parce que la première population étrangère installée au Maroc sont les français ; et les marocains Un dernier mot ? sont parmi les plus nombreux étrangers en France. De Le Maroc a l’occasion d’accélérer son développement manière générale les mouvements de populations, qui économique en devenant un carrefour euro-africain. sont les premiers vecteurs des relations économiques, Mais il ne faut pas que les technocrates oublient les s’intensifi ent aussi grâce aux évolutions politiques et raisons principales : le bien-être des populations. Et aux infrastructures fi nancées principalement par les cela passe aussi par la culture, les libertés politiques États dans le but de développer leur pays. De ce point et les droits sociaux. Surtout, il ne faut pas oublier de vue, l’accélération relative du développement que l’essentiel : on ne développe pas un pays avec des connaît le Maroc, loin de limiter la migration, semble autoroutes ! En s’ouvrant sur l’Afrique, en connectant plutôt la favoriser, suggérant alors que le lien entre nos sociétés civiles et nos entreprises, en accueillant développement et migration n’est pas aussi simple dignement les migrants qui sont sur notre sol, en joi- que le conçoivent certains décideurs. gnant au niveau international nos forces, bref, en rele- vant le défi que nous a lancé le Roi du Maroc, la société Croyez-vous à un transfert de savoir entre marocaine connaîtra une renaissance et nous serons marocains et africains ? très certainement surpris par son ampleur ! Mais pour Oui, mais le problème est de pouvoir le mesurer. cela, il faudra se montrer à la hauteur… En réalité, malgré tous les indicateurs très pointus que fournissent régulièrement les technocrates des Propos recueillis par Rachid Alaoui

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38 - Conjoncture N° 960 - 15 juin - 15 juillet 2014 « Traiter les migrants de la même manière que nos compatriotes sont traités ailleurs » Point de vue de… Mehdi Bensaid, Président de la Commission des Affaires Etrangères, de la Défense Nationale, des Affaires Islamiques et des MRE au Parlement.

Conjoncture : Quelle appréciation faîtes- Qu’en est-il de vos priorités ? vous des relations entre le Maroc et l’Afrique ? Ma priorité reste le Rwanda et l’Afrique du Sud. Je suis en contact régulier avec des parlementaires rwandais et sud afri- Mehdi Bensaid : Le Royaume du Maroc est cains, qui militent aussi de leur coté pour des relations cha- un des pays qui croit le plus en son continent, l’Afrique. Les dif- leureuses avec notre pays, et nous sommes entrain d’envisager férentes visites de Sa Majesté le démontrent, les investissements plusieurs visites au Maroc afi n qu’ils observent le développe- marocains sont aussi la pour démontrer cette volonté de dévelop- ment que connait le Royaume et pour réfl échir ensemble à des per l’Afrique. Les relations bilatérales avec diff érents pays africains domaines de coopérations. La dynamique est bien là. Je pense sont la pour prouver que même si le Maroc a quitté l’OUA, le Maroc que la pérennisation de nos relations avec les alliés et amis du reste plus que jamais présent politiquement et économiquement Maroc est aussi essentielle, il est important pour notre com- en Afrique. Cependant, nombreux sont les chantiers à développer mission de réfl échir à des moyens d’actions pour intensifi er notamment l’implication marocaine dans l’Afrique anglophone, les relations existantes. notamment avec des pays comme l’Afrique du Sud, le Rwanda ou encore le Nigéria, je crois sincèrement que l’union des diff é- Si le Maroc en Afrique est une réalité, qu’en est-il rents champions africains apportera davantage d’opportunité à de l’Afrique au Maroc avec la nouvelle politique l’Afrique, un continent qui a besoin de toutes ses forces pour dépas- d’intégration de populations d’origine africaine ? ser le manque alimentaire, le manque d’infrastructure, et aboutir La nouvelle politique d’intégration de populations d’origine au développement qu’il mérite. africaine est une politique courageuse et humaniste qu’il faut mettre en avant. Aucun pays dans la région n’a encore En qualité de Président de la Commission des Affaires osé le faire et cela démontre que notre royaume est un pays Étrangères, comment comptez-vous appréhender les d’accueil, respectueux des droits des migrants malgré le peu relations maroco-africaines ? moyen dont dispose le Maroc par rapport à l’UE. Cette poli- Tout d’abord en amplifi ant les contacts avec les ambassadeurs tique est d’autant importante en vue du nombre des migrants africains accrédités à Rabat pour pérenniser nos relations avec nos marocains en Europe ou ailleurs. Et nous nous devons de trai- amis et alliés, en nouant contact avec des pays, pas forcément en ter les migrants de la même manière dont nous voulant que faveur des positions marocaines, notamment le Rwanda, l’Afrique nos compatriotes soient traités ailleurs. du Sud qui restent des pays important en Afrique et avec qui il fau- dra composer dans les années à venir pour en faire des alliés du Et pour conclure ? Maroc. Le Maroc reste un pays important pour l’Afrique, à nous L’Afrique reste un continent d’avenir si nous, Africains, nous de saisir l’opportunité d’étendre notre infl uence au niveau de notre y croyons. L’implication de tous les acteurs est nécessaire, continent, une infl uence qui s’inscrit dans une optique « win-win» notamment les acteurs économiques. Il y a certes pour ces avec nos diff érents partenaires et futurs partenaires. Le parlement acteurs beaucoup de risques, mais surtout d’énormes oppor- et la commission des aff aires étrangères ont un grand rôle à jouer tunités. C’est pour ça que « l’Afrique doit faire confi ance à pour initier des nouvelles relations pour le Maroc, là ou les posi- l’Afrique ». tions offi cielles ne le permettent pas encore et nous jouerons plei- nement notre rôle pour défendre les intérêts de notre pays. Propos recueillis par Rachid Alaoui

15 juin - 15 juillet 2014 - Conjoncture N° 960 - 39 ZOOM Les opportunités du Maroc en Afrique Les banques marocaines accompagnement les investisseurs marocains En plus des produits classiques de financement bancaire, les entreprises peuvent recourir à divers autres instruments de financement (capital investissement, fonds de garantie, etc.) pour investir en Afrique. Les banques offrent également l’accompagnement nécessaire aux entreprises qui s’implantent sur le continent.

Certaines entreprises marocaines (banques, pro- moteurs immo- biliers, etc.) © DR recourent au es investissements des entreprises Reste que pour investir dans un continent, marché de la marocaines en Afrique subsaha- méconnu par un trop grand nombre d’opéra- rienne connaissent une certaine teurs économiques nationaux mais également dette privée via dynamique au cours de ces der- internationaux, il est nécessaire de s’appuyer des emprunts nières années. Après le niveau sur des organismes à même de les accompa- record de 4,6 milliards de dirhams gner. Dans ce cadre, les banques marocaines, obligataires. Lenregistré en 2010, ceux-ci se sont établis à 0,9 fortement implantées dans une vingtaine milliard de dirhams en 2011, 1,7 milliard de d’Etats du continent, constituent des relais dirhams en 2012 et 1,2 milliard de dirhams en indispensables pour les opérateurs marocains 2013. Si les banques et les télécoms étaient les qui investissent sur le continent. Et le rôle des principaux investisseurs sur le continent, les banques ne se limite pas à l’apport de fi nance- entreprises de divers secteurs (NTIC, immobilier, ments. Elles peuvent intervenir durant tout le pharmacie, agro-alimentaire, ingénierie, BTP, processus de réalisation du projet pour infor- ciment, ingénierie…) leur emboîtent le pas. L’as- mer l’investisseur sur le marché ciblé, sollici- souplissement de la réglementation des changes ter des subventions pour certaines catégories qui permet aux opérateurs marocains d’investir d’investissement (énergies renouvelables par jusqu’à hauteur de 100 MDH en Afrique sans exemple), négocier des dispositifs d’assurance l’autorisation de l’Offi ces des Changes a contribué contre le risque pays et in fine débloquer le au développement de ces investissements. fi nancement nécessaire.

40 - Conjoncture N° 960 - 15 juin - 15 juillet 2014 Instruments de fi nancement Ainsi, outre les apports en fonds propres, les entreprises peuvent s’appuyer sur les concours des banques marocaines et leurs filiales afri- caines –Attijariwafa Bank et CBAO, BMCE Bank et Bank of Africa et Banque Populaire et Groupe Atlantique Banque. Des groupes bancaires qui se positionnent en véritables fi nanceurs de déve- loppement des opérations d’investissement des entreprises sur le continent en leur fournissant toute la gamme des fi nancements dont elles ont besoin : crédits d’équipement, crédit de trésore- rie, opération international, etc. © DR Outre les prêts bancaires, certaines entreprises rance, garanties des opérations commerciales, marocaines (banques, promoteurs immobiliers, etc. La SFI, fi liale de la Banque Mondiale, accom- etc.) recourent au marché de la dette privée via des pagne déjà certains opérateurs marocains (BCP, emprunts obligataires pour lever des fonds néces- Alliances, etc.) en leur apportant des ressources saires à leur développement sur le continent. nécessaires au fi nancement de leur développe- En plus, les entreprises peuvent s’appuyer aussi ment sur le continent. sur les nombreux fonds d’investissements maro- Enfi n, les banques peuvent décrocher pour le cains et étrangers de plus en plus intéressés par compte de leurs clients des dispositifs d’assu- des placements en Afrique. rance négociés auprès de compagnies privées ou d’organismes internationaux. Des assurances Garanties contre le risque qui peuvent garantir le projet lui-même, dans le De même, les entreprises peuvent bénéficier cas, par exemple, de la non réalisation des pré- des concours des institutions fi nancières inter- visions du business plan. Ainsi, BMCE Bank et nationales, Banques Islamique de Développe- l’Agence Multilatérale de Garantie des Investis- ment (BID), Société Financière Internationale sements (MIGA), fi liale de la Banque Mondiale, (SFI-Banque Mondiale), Banque Africaine de ont signé, en mars 2014, un accord de partenariat Développement (BAD), etc. Ainsi, la Banque Isla- pour la couverture du risque politique inhérent mique de Développement (BID) s’est dite prête aux investissements des clients PME et Grandes à accompagner les entreprises marocaines dans Entreprises de la banque afi n d’encourager et leur développement en Afrique à travers des d’accompagner ses clients lors de leur expansion appuies qui peuvent prendre diverses formes : sur le continent africain. fi nancement, prises de participation dans le capi- tal des entreprises créées ou en création, assu- Rachid Alaoui, journaliste

15 juin - 15 juillet 2014 - Conjoncture N° 960 - 41 ZOOM Les opportunités du Maroc en Afrique

« Notre implantation au Maroc est un avantage géostratégique indéniable » Interview avec Serge Casas, Directeur des Opérations à Finance Systems, société spécialisée dans l’intégration et le conseil en opérations de trésorerie et de marchés.

Conjoncture : Qu’est ce qui vous conduit avec le Sénégal, la côte d’ivoire, le Cameroun et bien d’autres à prospecter du côté de l’Afrique ? encore, sans oublier les pays limitrophes comme l’Algérie et la Tunisie. Notre implantation au Maroc est un avantage géos- Serge Casas : Finance Systems est une société tratégique indéniable nous sommes à peu prés dans tous ces marocaine installée depuis 2004 et nous intervenons dans deux pays que je viens de citer dans un rayon de trois à six heures niches de marché spécifi ques qui sont le conseil et l’intégration d’avion, le Maroc est le centre du monde francophone et le de solutions pour la gestion de la trésorerie et des couvertures portail incontournable pour entrer en Afrique. Ce qui nous a de risques pour les entreprises, et pour la seconde, toujours dans fait apparaître immédiatement des potentialités en matière de le conseil et l’intégration de solutions mais cette fois autour de cibles commerciales multipliées par sept ou huit, une présence la gestion et l’inventaire physique des immobilisations dans de la concurrence qui n’est pas proportionnelle à la cible et des les entreprises. Pour ce faire nous avons adossé nos activités pays avec des niveaux de maturité diff érents. Que pouvions- de conseils à deux éditeurs de logiciels dans le monde qui sont nous espérer de mieux ? Sage pour les solutions de trésorerie et de gestion des immobi- lisations et le Groupe VIEL qui est un des plus gros broker pour Est-ce que la récente visite royale a pesé dans votre la gestion des couvertures de risques. Nous avons senti assez décision ? vite que le marché marocain ne serait pas suffi sant pour suppor- La récente visite royale dans les pays Africains n’a pas pesé dans ter nos activités tout d’abord parce que la cible est réduite, de notre décision, nous étions en phase de réfl exion bien avant quatre à cinq cents entreprises potentielles. Cette cible poten- cette dernière et nos premières démarches physiques dans ces tielle n’a pas toujours la maturité suffi sante pour intégrer les régions étaient antérieures à la visite royale. Mais je dois avouer enjeux a la fois concurrentiels et stratégiques que peuvent off rir que nous profi tons maintenant de cette synergie. Les visites de nos services ainsi que les gisements de marge dégagés. La crise Sa Majesté ont marqué les esprits et le tissu économique dans économique internationale aidant, beaucoup d’entreprises certains pays. Je pense au Sénégal par exemple alors que la der- se sont rétractées recroquevillées sur elles mêmes, comme nière visite royale date de mars 2013, même si historiquement paralysées stoppant leurs réfl exions sur l’amélioration de leur le Sénégal a toujours été un pays ami avec le Maroc, et que les productivité et du même coup gelant leurs investissements. investissements marocains se portent bien, je pense entre De plus la concurrence fait également rage dans notre métier, autres aux investissements bancaires. Et bien les gens parlent entre les entreprises de services qui viennent s’installer et les encore de cet évènement et je dois avouer que nous profi tons acteurs de la fi nance comme les banques qui renforcent leurs et surfons sur cet état de fait. relations avec leurs clients il était impératif pour nous d’agran- dir le nombre de nos cibles potentielles. Qu’en est-il du thermomètre en matière de climat des affaires ? Et pourquoi l’Afrique à partir du Maroc ? Vous savez le climat des aff aires est apprécié et évalué sur la base Tout naturellement nous nous sommes intéressés aux pays d’une série d’indicateurs qualitatifs et quantitatifs, mesurables francophones et nous avons assez vite compris que nous habi- pour faciliter la comparabilité. Le but recherché par cette éva- tions au milieu de la Francophonie, au nord, avec l’Europe et la luation est de donner des informations sur l’état général et sur France, la Belgique et la Suisse et au Sud, l’Afrique de l’Ouest des aspects spécifi ques d’un environnement donné : un pays,

42 - Conjoncture N° 960 - 15 juin - 15 juillet 2014 une région, un marché… Ces informations portent rons le marché, c’est plus long mais sans concur- aussi bien sur des aspects politiques qu’écono- rence au départ. Il va de soi que préalablement, miques, sociaux et réglementaires. Les critères nous analysons le marché, sa maturité, les forces retenus généralement sont la facilité de faire des en présence comme les concurrents, les interve- aff aires, la création des entreprises, l’octroi de per- nants fi nanciers accompagnés de deux à trois visite mis de construire, le transfert de propriété, l’obten- de prospection physique afi n de discuter avec les tion de prêts, La protection des investissements, le entreprises et les parties prenantes. C’est à l’issue paiement des impôts, principalement. de tout cela que nous prenons la décision de nous Nonobstant cette défi nition, je serai plus pragma- positionner ou pas. tique, je dirai que le climat des aff aires est très for- tement dépendant de la capacité des entreprises à Et en matière de ressources humaines, c’est ou résister et à trouver des solutions à la baisse signi- pas le Pérou ? ficative de leur carnet de commandes. En effet, La qualité des ressources humaines est très inégale en période de crise comme celle que nous vivons entre les pays africains que nous couvrons, elle maintenant depuis quelques temps, les carnets de dépend très fortement des politiques éducatives et commandes se dégonfl ent fortement et les marges de formation mises en place par les gouvernements s’eff ritent. Il convient pour nous en tant que chef et le relais pris par les entreprises elles mêmes pour d’entreprise de chasser les gisements de profi ts qui faire monter en compétences leur personnel. Nous jusque là n’étaient pas apparents, comme amélio- vivons la même chose au Maroc, car n’oublions pas rer la relation avec les parties prenantes, améliorer que l’école certifi e et que le monde du travail quali- la formation des ressources humaines, créer ces fi e. La mission de l’école est de préparer et de certi- processus internes, revoir les fiches de postes… fi er des femmes et des hommes sur le fait qu’ils sont rentrer dans une performance globale. Il n’en reste capables d’apprendre, de comprendre le monde qui pas moins que de nouveaux marchés doivent être les entoure. La mission du monde du travail est de explorés et défrichés, de nouveaux produits et former ces mêmes hommes et femmes à des tâches services doivent être créés, nous devons être dans productives multiples durant leur vie profession- l’innovation. Bien sûr que les pouvoirs publics et les nelle. Il faut avouer que des carences signifi catives intervenants fi nanciers pourraient faire plus, mais apparaissent des 2 côtés et que le monde scolaire je crois qu’il en est de la responsabilité des entre- et le monde du travail ont tendance à se renvoyer la prises de créer une conjoncture favorable. balle en s’accusant l’un et l’autre de ne pas remplir correctement le contrat. Pour ce qui nous concerne, Considérez vous que l’Afrique peut constituer dans le cas d’une grosse carence éducative nous un relais de croissance pour votre activité ? cherchons des ressortissants du pays qui vivent à Bien sûr ! Nous avons changé de focus et de raison- l’étranger et qui ont envie de rentrer. nement, notre focus n’est plus le territoire natio- nal, mais une zone géographique composée d’un ensemble de pays, nous ne raisonnons plus segmen- tation de notre clientèle cible mais en terme d’agré- « Notre implantation au Maroc gation de ces segmentations élaborées dans chacun est un avantage géostratégique des pays de la zone géographique concernée. Nous changeons tout simplement d’échelle sans pour indéniable. » cela augmenter nos charges de prospections et de fonctionnement dans les mêmes proportions. Au départ c’est un investissement comme nous pour- Et pour conclure ? rions le faire avec du matériel nous en évaluons le Mon dernier mot sera très optimiste, les crises éco- retour sur investissement et nous en regardons la nomiques ne sont pas des fatalités en tant que chef convergence avec la vision de l’entreprise sur son d’entreprise et là je parle du métier de chef d’entre- marché. prise car il s’agit d’un métier qui s’apprend, notre devoir est de nous former, de mettre à jour tous les Comment comptez-vous opérer pour gisements de profi ts et de compétitivités par une développer votre activité en Afrique ? meilleure organisation de nos entreprises, une Notre démarche n’est pas fi gée, elle se conçoit en innovation permanente et une conquête des parts fonction de critères multiples, mais nous cherchons de marché, nous sommes dans une mondialisation. le plus souvent à nous adosser à un partenaire local Le Maroc est la porte d’entrée de l’Afrique, l’Europe avec lequel nous avons une forte complémentarité, est notre voisin immédiat, au Maroc nous parlons comme les experts comptables, les intégrateurs ou quatre langues, l’arabe, le français, l’espagnol et les cabinets de conseil en fi nance. Cette démarche l’anglais pour beaucoup de jeunes dirigeants et le nécessite que le marché soit suffi samment mature. climat sera ce que nous voudrons bien qu’il soit. Dans le cas contraire nous intervenons en direct et seul, par une démarche B2B classique, nous matu- Propos recueillis par Rachid Alaoui

15 juin - 15 juillet 2014 - Conjoncture N° 960 - 43 Annabelle NÉNOT-SOUGRATI Chef de Projets Tél. : 05 22 43 96 05 [email protected]

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15 juin - 15 juillet 2014 - Conjoncture N° 960 - 45 ExpertRH Recrutement et Réseaux sociaux Enjeux et intégration dans la politique RH

L’évolution toujours plus rapide des technologies et l’émergence des réseaux sociaux professionnels et des sites de recrutement en ligne ont bouleversé l’univers de l’emploi. Alia Grefft ALAMI, Expert au Cabinet DIORH

epuis l’arrivée du nement recours. ont des attentes fortes en d’image est primordiale et web 2.0, concept qui - 20 % des internautes pri- termes de motivation, de car- l’entreprise doit accroître sa Dse définit comme un vilégient le smartphone rière et de salaire. visibilité et soigner sa e-répu- nouveau réseau d’interaction pour interagir sur les Pour réussir son sourcing tation afin de séduire les sociale, les réseaux sociaux réseaux sociaux. via les réseaux sociaux tels candidats potentiels et atti- professionnels, les blogs et - Le Maroc comptabilise que LinkedIn, Viadeo ou rer les meilleurs parmi eux. autres medias sociaux sont 400 000 utilisateurs de Facebook, le recruteur doit C’est aussi une occasion pour devenus un vecteur essentiel Linkedin et Viadeo. au préalable développer son l’entreprise de partager des de la stratégie de communi- Le thème des réseaux sociaux capital social et repenser ses informations sur sa culture et cation RH des entreprises. comme nouvel espace de méthodes de travail en ayant ses valeurs. Ils parviennent à enrichir recrutement et de recherche une démarche proactive. Le Le défi de réussir à attirer les différentes approches en d’emploi sur le web devient sociologue Pierre Bourdieu a et fidéliser les talents signi- matière de recrutement et ainsi incontournable. Il peut développé ce concept de capi- fie aujourd’hui changer les de recherche d’emploi, per- être abordé sous différents tal social et le définit comme processus et les pratiques mettent de valoriser l’image angles. étant « l’ensemble des res- RH, communiquer différem- des entreprises et des can- sources qui sont liées à la pos- ment et construire une offre didats et d’accroître leurs Quels enjeux pour session d’un réseau durable employeur adaptée en inté- e-réputations. l’employeur ? de relations d’interconnais- grant les nouvelles démarches L’évolution toujours plus Tout d’abord, bien définir le sance et d’inter-reconnais- dont en particulier les réseaux rapide des technologies et besoin, le profil recherché, sance ». sociaux. l’émergence des réseaux le temps nécessaire à une L’entreprise a recours Les entreprises à travers les sociaux professionnels et des approche réseaux sociaux. aux réseaux sociaux pour réseaux sociaux recherchent sites de recrutement en ligne Il faut aborder les candidats répondre à de nombreux à obtenir des informations ont bouleversé l’univers de avec une méthode bien adap- enjeux. Dans un contexte de sur les candidats qui peuvent l’emploi. tée, ils sont très sollicités et guerre des talents, la notion s’avérer déterminantes dans Les méthodes de recrutement la décision de recrutement. ont radicalement changé, Ces informations vont per- les professionnels RH étant mettre d’établir un rappro- désormais amenés à utili- chement entre le CV et le ser efficacement les réseaux profil (traits de personnalité, sociaux dans leur processus réseau des candidats, discus- de recrutement et à mettre en sions sur les forums, activités place une stratégie RH globale extra professionnelles…). sur ces nouveaux médias. Par ailleurs, pour les cabinets Les réseaux sociaux font de de recrutement qui assurent plus en plus partie de notre la sous traitance de tout ou quotidien. Au Maroc, 51 % une partie du process de des utilisateurs d’Internet recrutement des entreprises, s’en servent. Les chercheurs les réseaux sociaux apportent d’emploi y sont encore plus une valeur ajoutée consi- actifs : dérable notamment dans le - 80 % des internautes cadre d’une approche directe. marocains sont présents Ce type de recrutement sert à sur les réseaux sociaux et contacter des candidats déjà la plupart y ont quotidien- en poste qui ne sont pas spé-

46 - Conjoncture N° 960 - 15 juin - 15 juillet 2014 cialement demandeurs, des trouvées peuvent impacter le dernier poste et les mis- son parcours. Ce résumé profils rares ou experts. Sa leur décision de recrutement. sions récentes pour mon- est un moyen de se vendre particularité est de réussir à Certaines données peuvent trer que vous êtes actif sur et une opportunité de transformer le statut du can- inciter les recruteurs à orien- le réseau. s’exprimer. Cependant, Il didat : de veille passive à celui ter leur préférence vers tel • Détailler ses activités convient d’éviter l’emploi de candidat motivé et inté- potentiel candidat (les recom- professionnelles : Affi- de superlatifs et de sur- ressé par de nouvelles oppor- mandations, un profil à jour cher l’intitulé de son poste vendre son expérience. tunités professionnelles. et dynamique, des mots clés n’est pas suffisant. Il faut • Jouer la différence pour D’ailleurs, un candidat va sou- qui caractérisent ses compé- préciser ses activités et susciter l’intérêt : Il s’agit vent s’orienter vers des cabi- tences et ses expertises, des ses responsabilités pour de faire preuve d’origina- nets de recrutement dotés indices sur sa personnalité…) chaque expérience. Ainsi, lité en cohérence avec son d’une forte notoriété et répu- ou a contrario éviter tel autre un potentiel candidat profil sans pour autant se tés respectant la déontologie (de fausses informations ou augmentera ses chances montrer excentrique. du métier. Il est réconforté non recoupées avec le CV, d’être sélectionné par • Consacrer du temps pour par leur démarche qui tend à des fautes d’orthographe, des un recruteur. Ce dernier réussir sa mise en valeur le valoriser et lui assurer une informations liées à sa vie pri- s’appuie en effet sur des numérique : des efforts totale confidentialité jusqu’au vée, etc…) critères précis dans ses doivent être fournis pour bout du process. communiquer sur son Les réseaux sociaux sont tou- « Lors d’un processus actualité et mettre à jour tefois inefficaces pour cer- régulièrement son pro- taines catégories et métiers. de recrutement, les fil. De plus, l’usage des Dans ce cas, les job-boards réseaux sociaux néces- classiques jouent très bien entreprises effectuent site de communiquer en leur rôle. temps réel et d’entretenir des recherches en ligne et développer son réseau Potentiel candi- pour se renseigner sur les relationnel. dat : Comment soigner Les réseaux sociaux profes- son image sur les réseaux candidats. » sionnels sont en pleine mon- sociaux ? tée en puissance et conduisent L’identité numérique d’un Pour développer son perso- recherches. Il ne faut donc de plus en plus d’entreprises potentiel candidat joue forte- nal branding sur les réseaux pas hésiter à renseigner à adopter des approches RH ment sur son employabilité. sociaux professionnels, il faut toute information a priori pertinentes et attractives. Qu’il soit à la recherche d’un pouvoir apporter de la valeur évidente mais très valori- Cependant, ils ne se sont pas poste ou en veille passive, en même temps qu’une visibi- sante comme le manage- encore imposés dans les pro- s’inscrire sur les réseaux lité constructive. ment d’équipe ou encore cessus de recrutement et de sociaux professionnels paraît Pour ce faire, un potentiel la maîtrise d’un logiciel. recherche d’emploi face aux aujourd’hui inévitable voire candidat doit : • Résumer sa carrière jobboards. Ils sont à un tour- indispensable. • Construire un profil de manière attractive: nant dans ce domaine mais Lors d’un processus de recru- dynamique et le garder ces quelques lignes per- devront à l’avenir allier inno- tement, les entreprises effec- à jour : il est recommandé mettent de personnaliser vation, éthique, culture web tuent des recherches en ligne d’avoir une activité per- le profil du potentiel can- et expertise RH pour se posi- pour se renseigner sur les tinente sur son secteur didat et d’éclairer le recru- tionner comme acteur majeur candidats et les informations d’activité et de renseigner teur sur la cohérence de du e-recrutement.

15 juin - 15 juillet 2014 - Conjoncture N° 960 - 47 ExpertJuridique

Risque juridique, risque de réputation

Réalisé au printemps 2013, un rapport établi par le Cabinet Deloitte sur les « risques business » révèle que la réputation est désormais citée comme la zone de risque la plus sensible pouvant affecter la performance et la stratégie d’une société. C’est le point de vue de 300 patrons interrogés, répartis à travers différentes régions du monde. Raja BENSAOUD, DG du cabinet Capstrat

i la réputation tient ainsi entreprise. Pour Christophe les parties prenantes de l’entre- sée» d’avoir manqué à ses obli- le haut de l’affiche, c’est Collard le « risque juridique prise ou tout tiers ayant subi un gations. Sparce qu’elle constitue résulte de la conjonction d’une préjudice suite à une faute de L’exposition permanente de un actif stratégique, source de norme juridique et d’un évé- gestion ou de droit, une omis- l’entreprise à des risques juri- création de valeur d’avantage nement dont peuvent résulter sion ou une négligence. Dans le dique nécessite pour elle le compétitif pour l’entreprise. des conséquences par défini- cas d’une PME/TPE, la proba- déploiement d’une gestion Une bonne réputation est le tion négatives et susceptibles bilité de mise en cause de la res- préventive de ces enjeux. Il résultat d’un travail de fond, d’affecter la valeur de l’entre- ponsabilité du dirigeant est plus n’existe pas, à notre connais- bâti sur l’expérience, le savoir- prise et/ou remettre en cause forte du fait qu’il a plusieurs sance, de stratégie optimale de faire, la confiance et la qualité ses objectifs ». Il existe ainsi casquettes (commerciale, tech- gestion des risques juridiques. des relations de l’entreprise tout un spectre de risques juri- nique, ressources humaines...). A chaque entreprise de définir avec ses parties prenantes. diques inhérents à l’activité de Aux risques juridiques liées aux sa propre stratégie en fonction A côté de la réputation clas- l’entreprise: poursuites judi- règles du droit positif s’ajoutent de ses marchés, de son secteur sique, l’émergence du web 2.0 ciaires, non respect de clauses des risques d’ordre réglemen- d’activité et de ses objectifs a fait apparaitre le concept contractuelles ou de normes taire ou éthique. L’entreprise stratégiques. Dans ce cadre, d’e-réputation entraînant de sociales peuvent avoir un fait face à un environnement on constate que des outils de nouveaux challenges pour l’en- impact très négatif sur la répu- juridique évolutif et des autori- contrôle et de vigilance, déve- treprise avec l’apparition de loppés dans les pays anglo- nouveaux outils qui permettent saxons, tels que la Corporate aux internautes d’évaluer et de « Le dirigeant de Governance ou encore les pro- noter l’entreprise, ses produits, grammes de Compliance Mana- ses tarifs, son service après l’entreprise peut, lui aussi, gement, débarquent dans les vente, sa publicité... voir sa responsabilité « boards » des grands groupes Si la réputation est un capital au Maroc. précieux pour les entreprises, mise en cause suite à la Une bonne maîtrise de la ges- c’est un capital fragile qui peut tion des risques juridiques être déprécié en cas de sur- survenance d’un risque nécessite : venance d’un risque. Ceci est juridique. » d’autant plus vrai que dans une 1. L’identification des risques société médiatisée, la surve- juridiques. C’est l’objet de la nance d’un risque est de plus en tation de l’entreprise, outre les tés de contrôle et de régulation cartographie des risques qui plus visible, l’entreprise étant retombées sur d’autres plans avec des pouvoirs quasi juridic- offre, aux entreprises, une constamment, et particulière- (financier, commercial, opéra- tionnels. Si elle doit observer la vision globale et hiérarchisée ment en cas de difficulté, sous tionnel...). Dans tous ces cas, et hard law (ensemble de règles des risques qu’elles ont à gérer. les spot light des médias. La bien d’autres , la responsabilité juridiques relevant du droit Cette cartographie peut consti- taille de l’entreprise et sa noto- de l’entreprise peut être mise en positif) elle doit également se tuer une bonne plateforme riété peuvent constituer un cause. conformer aux règles de la soft pour communiquer auprès des facteur d’amplification. Les cas Le dirigeant de l’entreprise law (règles que l’entreprise collaborateurs et pour les sensi- d’Arthur Andersen, géant mon- peut, lui aussi, voir sa respon- adopte délibérément). Il peut biliser aux risques inhérents à dial de l’expertise comptable, sabilité mise en cause suite à s’agir de promesses « marke- leur activité. La bonne gestion de Total Fina, de Toyota, de BP la survenance d’un risque juri- ting » de l’entreprise envers des risques juridiques passe, en encore de Perrier, Buffalo Grill,. dique. Etant au cœur de la vie ses clients et ses prospects ou effet, par la formation des colla- sont éloquents. sociale, financière et adminis- d’engagements souscrits dans borateurs et leur sensibilisation Le risque juridique fait par- trative de sa société, chaque le cadre de certifications Qua- sur les comportements à risque tie des risques dont la surve- jour, dans l’exercice de ses fonc- lité ou de démarches RSE. En susceptibles de constituer des nance peut affecter de manière tions, sa responsabilité person- cas de non respect de ces règles, éléments à charge contre eux durable la réputation d’une nelle peut être recherchée par l’entreprise risque d’être « accu- ou contre l’entreprise.

48 - Conjoncture N° 960 - 15 juin - 15 juillet 2014 2. La gestion proactive du les risques y afférents (sanc- contractés. « L’ignorance coûte que chaque entreprise, quels contentieux. Il s’agit d’adop- tions, amendes, pénalités...). Il plus cher que l’information », que soient son secteur d’acti- ter une stratégie contentieuse détecte également les zones de avait dit John F. Kennedy. Sur vité, sa taille ou ses métiers qui se prépare très en amont, risques juridiques et les points ce sujet, si les grands groupes est exposée à une myriade au stade de la rédaction des de vigilance à surveiller. sont outillés, les PME/TPE sont de risques juridiques dont la contrats, avec une approche assez démunies faute d’une concrétisation peut dégrader préventive des conflits en bali- 5.Le positionnement de la structure dédiées aux ques- sa réputation. L’entreprise a sant les sujets susceptibles fonction juridique en amont de tions juridique. D’où l’intérêt besoin d’une sécurité juridique d’être des foyers de contentieux l’activité de l’entreprise, dans de se faire accompagner par un pour fonctionner, se dévelop- (politique de suivi des contrats, une posture anticipative et pré- expert qui va conseiller l’entre- per et prospérer. A cet effet, pénalités de retard, clauses il est nécessaire pour elle de de sortie, plafonnement de la « Chaque entreprise, mettre en place un dispositif responsabilité, conditions de de management des risques résiliation anticipée,...). Cette quelque soit son secteur juridiques. L’entreprise pourra attitude vise également à évi- ainsi « échapper » à deux lois ter l’émergence d’un différend d’activité, sa taille ou (qui ne sont pas impératives, ou, du moins, d’en favoriser la fort heureusement) : Murphy résolution à un stade très pré- ses métiers est exposée et Finagle, qui peuvent être liminaire. à une myriade de risques schématisées par « Si quelque chose de mal peut se produire, 3. Le recours, en cas de litige, juridiques. » cela arrivera. » et « Si un mal aux modes alternatifs de règle- doit se produire, ce sera au pire ment des conflits afin de main- ventive. Ce positionnement lui prise et l’accompagner. D’ail- moment et au pire endroit ». tenir des relations commer- permet d’éclairer les choix et leurs, même les grands groupes, L’absence de dispositif de ciales avec les partenaires et de sécuriser les intérêts de l’entre- recourent souvent à des juristes management des risques juri- préserver l’image par rapport à prise en anticipant les risques spécialisés, les compétences diques peut avoir un impact la publicité qui accompagne la juridiques potentiels. juridiques internes ne permet- négatif sur les intérêts de l’en- voie contentieuse classique. 6. Dans un environnement juri- tant pas toujours de maîtriser treprise et affecter durablement dique où nul n’est censé ignorer l’étendue des différents droits sa réputation. Et si la réputa- 4. L’audit des risques juridiques. la loi, il est stratégique pour l’en- applicables à l’entreprise. tion, actif immatériel, est diffi- Il s’agit d’un check-up qui fait treprise de maitriser ses enga- Sans être ni « risquophile » cile à évaluer, sa dégradation ressortir, éventuellement, les gements juridiques qu’ils soient ni « risquophobe », on ne est, en revanche, ô combien manquements juridiques et issus de la loi ou d’actes qu’elle a peut s’empêcher d’affirmer facile à évaluer et à chiffrer.

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15 juin - 15 juillet 2014 - Conjoncture N° 960 - 49 Expertentreprise Quel soutien intelligence économique pour les institutions et les entreprises ?

L’intelligence économique favorise l’acquisition et la circulation de l’information et son traitement dans un double objectif d’aide à la décision pour les dirigeants et de développement de l’intelligence collective des équipes.

Jean-François DELBOS, ConseilSDI (soutien en conception de projets et intelligence économique)

rès développés depuis • l’analyse et la synthèse en des donneurs d’ordre, pour ana- nomie (filière senior), tourisme longtemps chez les fonction des besoins et prio- lyser l’incidence des évolutions d’affaires, énergies renouve- Tanglo-saxons, les métiers rités ; technologiques ou réglemen- lables… La prestation consiste de l’intelligence économique • la gestion des connaissances taires sur leurs activités. On en particulier à élaborer une émergent depuis le début des et leur diffusion ; parle alors d’intelligence com- cartographie des acteurs terri- années 1990 en Europe. Depuis • le management des risques pétitive, celle qui permet d’être toriaux appartenant à la filière. quelques années, les respon- et la sécurité de l’informa- bien positionné, de faire la diffé- Par exemple, l’équipe informa- sables institutionnels et les tion ; rence sur les marchés. tique et infographiste de l’ADIT, entreprises au Maroc s’inté- • l’influence et la promotion Parmi les principales missions leader du secteur, élabore, un ressent à ce qui doit être consi- compétitive. d’intelligence économique outil dynamique d’analyses déré comme un outil de compé- Les consultants interviennent réalisées pour les entreprises croisées et de représentation du titivité et l’on voit apparaître les auprès de tous les acteurs du figurent la recherche d’informa- potentiel économique, dans le premiers appels d’offre citant ce développement économique. tions permettant de faire la diffé- but d’élaborer des stratégies de terme. Les grands groupes n’hésitent rence sur les marchés : analyse développement économique en pas à former des équipes spécia- des stratégies des concurrents, fonction d’hypothèses diverses Que recouvre le terme lisées au sein de services dédiés analyse de marchés nouveaux, et d’intervenir sur des champs d’intelligence économique ? au renseignement économique, etc. particuliers. Il s’agit d’une activité transver- notamment pour favoriser l’in- Les experts interviennent égale- sale, c’est à dire qu’elle intéresse novation efficiente, permettre ment pour les pôles de compéti- Au Maroc, le besoin et implique toutes les fonctions la diversification, favoriser l’ex- tivité et tous types d’associations en intelligence économique de l’entreprise, et pas seulement portation ou encore de sceller d’entreprises. En France par semble émerger le métier principal. de nouveaux partenariats ou de exemple, une dizaine de pôles Dans le cadre actuel que nous Elle favorise l’acquisition et la moderniser la protection des dispose de plateformes collec- connaissons, l’évolution insti- circulation de l’information et données, des marchés et des tives de veille et d’intelligence tutionnelle vers la régionalisa- son traitement dans un double brevets. économique sur lesquels sont tion entraîne nécessairement objectif d’aide à la décision pour Il existe aussi des opérateurs proposés des services à la carte un besoin accru en matière de les dirigeants et de développe- spécialisés qui mettent à la dis- et présentés des informations gestion de l’information territo- ment de l’intelligence collective position des PME ou d’orga- à valeur ajoutée portant sur les riale et de capacité à identifier les des équipes. A ces deux objectifs nismes institutionnels des thématiques d’intérêt commun. atouts de la compétitivité pour correspondent deux processus cellules dédiées qui mettent à faire venir les investisseurs. indispensables à l’anticipation disposition leurs réseaux et leurs Il y a aussi des services De même, le mouvement de des situations et à l’influence de moyens de veille et d’investiga- de veille et d’intelligence éco- structuration du tissu entrepre- l’opérateur économique dans tion pour identifier et qualifier nomique au profit de services neurial marocain fait prendre son écosystème et sur les mar- des partenaires (nouveaux institutionnels conscience aux chefs d’entre- chés. fournisseurs, laboratoires de Les entreprises spécialisées prise de la nécessité de travailler Quelles sont les principaux recherche, distributeurs…). dans l’intelligence économique en groupements pour acquérir métiers de l’intelligence écono- Pour les PME, sous-traiter cette interviennent également aux des marchés, au Maroc comme mique ? fonction est particulièrement côtés des services industriels à l’international et sur le conti- L’intelligence économique utile pour valider la pertinence institutionnels et pour toutes nent africain par exemple. recouvre plusieurs métiers com- d’un nouveau marché, pour les directions locales. L’information économique est plémentaires : positionner leur offre par rap- Diverses filières stratégiques alors un atout de compétitivité, • la veille et l’acquisition d’in- port à celles de leurs concur- sont ainsi annuellement analy- autant dans le montage des par- formations clés pour la stra- rents, pour identifier et suivre sées, par exemple éco-activités, tenariats d’entreprises que pour tégie de l’entreprise ; des opportunités d’affaires et activités créatives, silver-éco- l’acquisition des marchés.

50 - Conjoncture N° 960 - 15 juin - 15 juillet 2014 Le Business Forum des Solutions Digitales ème et des Technologies de l’Information 2 N EDITIO Le rendez-vous des experts du Digital et des Technologies de l’Information

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15 juin - 15 juillet 2014 - Conjoncture N° 960 - 51 On en parle aussi... Billet d’humeur ‘‘ Monde de foot dans un monde de fous… ’’ Par Serge Mak, Président du Comité de Rédaction de Conjoncture La planète va tourner au rythme du bal- quer que les footballeurs ne brillent pas technique sont très simples : jouer le lon rond durant plus d’un mois à l’occa- (pas de remarque particulière sur la moins possible avec l’extrême droite en sion de la Coupe du Monde de football. Je laque dans les cheveux) spécialement la laissant contre la ligne de touche, faire me demande si cet événement concerne par leur culture générale… et pourtant attention aux joueurs du fl anc droit qui vraiment le sport car nous allons avoir ils ont quand même trouvé le moyen de ont des problèmes avec les lacets de leur droit durant cette Coupe à un défi lé de communiquer entre eux à leur niveau… : chaussures, essayer d’harmoniser les coupes de cheveux plus extravagantes le tatouage. Et certains communiquent centraux ensemble pour qu’ils jouent les unes que les autres. A ce propos, j’ai- plus que d’autres dans ce domaine. dans le même sens et réveiller, si c’est merais comprendre comment un joueur Que peut-on attendre de l’équipe de possible, les joueurs du flanc gauche qui court pendant 90 minutes termine le France dans cette compétition qui se qui sont plutôt mous des genoux (et du match toujours impeccablement coiff é ? passe au Brésil, pays de football et de reste). Mais je crois que le plus impor- D’ailleurs…, impeccablement n’est pas belles femmes. A ce propos, je conseille à tant est de protéger ses arrières car à mon le mot exact, il est préférable de dire Didier Deschamps de faire porter un bra- avis, c’est de là que vient le danger, il y en « coiffé comme avant le match ». Si on celet électronique à Ribéry et Benzema… a tellement qui veulent nous prendre à ne peut pas dire que c’est un événement vu le nombre de Zaya qu’il y a au Brésil, il revers… entièrement sportif, peut-on le qualifi er risque de les perdre très vite ! Allez bonne Coupe du Monde quand de culturel ? D’aucuns me feront remar- Didier…, mes conseils aussi sur le plan même !

L’association du mois L’Association Oasis Ferkla pour l’Environnement et le Patrimoine. « Les habitants de Ferkla devront réapprendre à vivre ensemble pour sauver leur environnement ». C’est l’une des plus belles régions du eau de la région, quand l’eau manquait Maroc, nichée derrière les montagnes en surface, on creusait encore et encore. du Haut-Atlas, dans la plaine de Ghèris, Chacun voulait être autonome, avec son à quelques kilomètres de « Ksar Souk », puits, sa pompe à eau sans savoir ce que Errachidia. L’Oasis de Ferkla, l’une des faisait son voisin. L’esprit de l’oasis, sa plus étendue du Sud Marocain, l’une gestion à l’origine, c’est quelque chose des plus peuplée aussi, pourrait être un de collectif, de participatif. Cette mon- paradis rappelant les chefs d’œuvres des tée d’individualisme qui a été accentuée orientalistes, entre montagne et désert. par une augmentation de la population et Malheureusement, victime d’une piètre l’exploitation du sol est catastrophique gestion de l’eau depuis les années 70, pour l’écosystème de la région toute l’oasis est aujourd’hui menacée d’assé- entière. Ainsi, en quelques années, on a chement. Heureusement, depuis 2001, vu apparaître plus de pauvreté et de pré- l’Association Oasis Ferkla pour l’Envi- carité. L’eau a été notre moteur associa- ronnement et le Patrimoine a décidé de tif. Nous avons réussi à sensibiliser les sensibiliser la population et de redon- paysans, pour imposer notamment la ner à cette région grâce à une mobilisa- micro-irrigation « goutte à goutte » et tion qui dépasse souvent les frontières nous commençons à constater une dimi- du Maroc sa splendeur d’avant. Lahcen nution de la sécheresse, c’est un début ». Kabiri, Président de l’AOFEP rappelle qu’aucune solution viable ne pourra Contacts : Lahcen Kabiri être trouvée pour sauver l’oasis sans une Tel : 06 66 95 70 64 prise de conscience collective. « Il y a 20 E-mail : [email protected] ans, on ne se souciait plus des réserves en Site web : www.aofep.org

52 - Conjoncture N° 960 - 15 juin - 15 juillet 2014 15 juin - 15 juillet 2014 - Conjoncture N° 960 - 53 LE CAMPUS DE LA CFCIM

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