Iannis Xenakis
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concert n°91 Conservatoire Samedi 16 juillet 2011 20h30 Iannis Xenakis Ensemble Asko | Schönberg Diego Masson / direction Elisabeth Chojnacka / clavecin Lori Freedman / clarinette basse Rohan de Saram / violoncelle Joey Marijs / percussions www.flaneriesreims.com Pour le bon déroulement des concerts et par respect pour les artistes, nous vous prions de bien vouloir éteindre vos téléphones portables et vous rappelons qu’il est interdit de filmer, d’enregistrer et de prendre des photos durant le concert. Nous vous remercions de votre compréhension. DISTRIBUTION Ensemble Asko | Schönberg Rob van Dord, flûte, piccolo Marieke Schut, hautbois Ainhoa Miranda Gimenez, clarinettes Remko Edelaar, basson Fokke van Heel, cor Hessel Buma, trompette Toon van Ulsen, trombone Arne Visser, tuba Jan Erik van Regteren Altena, Marijke van Kooten, violon Ruben Sanderse, alto Doris Hochscheid, violoncelle Pieter Smithuijsen, contrebasse Diego Masson direction Elisabeth Chojnacka clavecin Lori Freedman clarinette basse Rohan de Saram violoncelle Joey Marijs percussions pROgRamme IANNIS XENAKIS (1922-2001) À l’île de Gorée (1986) IANNIS XENAKIS Echange (1989) IANNIS XENAKIS Epicycles (1989) IANNIS XENAKIS O-mega (1997) IANNIS XENAKIS Phlegra (1975) À pROpOS DU cOmpOSITeUR Iannis Xenakis (1922-2001) Compositeur, architecte, ingénieur civil, Iannis Xenakis est né le 29 mai 1922 à Braïla (Roumanie). Résistant de la Seconde Guerre Mondiale, puis condamné à mort, il est réfugié politique en France depuis 1947 et naturalisé français depuis 1965. Il a étudié à l’Institut Polytechnique d’Athènes avant d’entreprendre des études de composition musicale avec Hermann Scherchen, puis au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris avec Olivier Messiaen. De 1947 à 1959, il est collaborateur de Le Corbusier comme ingénieur et architecte. Inventeur des concepts de masses musicales, de musique stochastique, de musique symbolique ; ayant introduit le calcul des probabilités et la théorie des ensembles dans la composition des musiques instrumentales, il fut l’un des premiers à se servir de l’ordinateur pour le calcul de la forme musicale. Pionnier également dans le domaine de l’électroacoustique, auteur de près de 150 œuvres pour toutes formations, il apparaît aujourd’hui comme l’une des figures les plus radicales de l’avant-garde, ayant inventé la plupart des techniques compositionnelles caractéristiques de la musique d’après 1945, mais aussi l’un des rares créateurs dont la vitalité ne s’est jamais démentie, et qui a, de plus, conquis un large public. À pROpOS DU cONceRT Dans sa très abondante production où il aborde les genres et les effectifs les plus divers, Xenakis a réservé une place de choix au genre du concerto. Outre les confrontations d’un soliste avec un très grand orchestre (Synaphaï, Erikhton, Kekrops, Troorkh…), il a également intégré la notion concertante à la musique de chambre, comme dans A l’île de Gorée (1986) qui met face à face un clavecin amplifié et douze instruments, Epicycle et Echange (1989), associant respectivement le violoncelle et la clarinette basse à un petit effectif et, enfin, dans sa dernière œuvre O-Mega (1997), qui confronte percussions et ensemble orchestral. Dans sa musique concertante, on trouve à la fois l’idée de dialogue, mais aussi celle d’opposition, de lutte. L’esthétique de Xenakis privilégie souvent la confrontation simultanée du soliste et de l’ensemble orchestral, l’un ou l’autre prenant le dessus avant de parvenir à une conclusion plus sereine. À l’Ile de Gorée (1986) pour clavecin amplifié et douze musiciens Ce concerto pour clavecin a été conçu en 1986 pour Elisabeth Chojnacka, déjà dédicataire de deux grandes pièces pour clavecin seul, Khoaï et Naama, et d’un duo pour clavecin et percussion, Komboï. L’île de Gorée, au large de Dakar (Sénégal), fut autrefois le marché mondial de la traite des noirs. Il s’agit donc d’un hommage aux noirs qui, arrachés de force à leur terre, en route pour l’esclavage, ont su conquérir dans certains pays « civilisés » de leur déportation une place de premier plan. L’ensemble de douze instrumentistes renonce à toute percussion, si ce n’est le clavecin (amplifié) lui-même qui joue quasi constamment. Cordes et bois sont souvent écrits en sous-harmoniques, ce qui leur permet d’entourer le soliste sans le couvrir, la trame orchestrale s’élaborant autour et à partir de la partie soliste. Echange (1989), pour clarinette basse et treize musiciens Les principes du concerto classique sont ici resserrés : tout au long de la pièce, on assiste à un rapport de forces entre la clarinette basse solo et le petit orchestre qui l’accompagne, basé sur le texte musical. Qui va prendre le dessus en « dictant » la musique à l’autre ? Ainsi, au début, l’orchestre se contente de refléter la partition soliste. Après une cadence solo, la clarinette de Lori Freedman semble contredite par son accompagnement, avant de devoir s’intégrer dans un tutti massif. Au centre de la pièce, un statu quo s’installe : le soliste poursuit un continuo virtuose qui le distingue des autres instruments, sans lui donner la suprématie. Dans la conclusion, la clarinette dicte une séquence de « sons-bruits » avant une ultime réconciliation. Epicycles (1989), pour violoncelle et douze instruments Créée à Londres par le violoncelliste Rohan de Saram et l’ensemble Spectrum. « C’est une œuvre concertante passionnante autour du thème du cercle mais très difficile à exécuter. L’orchestre est représenté par un musicien pour chaque instrument : un hautbois, une flûte, un violon, etc et cela exige une précision redoutable de chaque instrumentiste. » indique Rohan de Saram. O-Mega (1997), pour percussions et ensemble instrumental Ultime création au titre prophétique (Omega est la dernière lettre de l’alphabet grec), cette œuvre concertante a été créée le 30 novembre 1997 au Festival de musique contemporaine de Londres, par le London Sinfonietta avec Evelyn Glennie aux percussions. Phlegra (1975), pour ensemble instrumental En 1975, Xenakis composait Phlegra (du nom du champ de bataille entre les Titans et les nouveaux dieux de l’Olympe) pour onze instruments (bois, cuivres et cordes, sans percussion) à l’intention du London Sinfonietta. Xenakis rappelle dans sa préface qu’il a travaillé cette œuvre par organisation de textures, principalement d’arborescences mélodiques, de marches aléatoires, de notes répétées suivant des règles dynamiques. Phlegra, interprétée ici par l’Ensemble Asko | Schönberg, est une page animée, colorée, plutôt joyeuse, ce qui est rare chez Xenakis. BIOgRaphIe ensemble asko | Schönberg Depuis 2008, le Asko Ensemble et le Schönberg Ensemble sont réunis dans l’Asko | Schönberg qui ne se veut ni un ensemble, ni un orchestre, mais un groupe flexible de musiciens spécialisés dans le répertoire des XXe et XXIe siècles. Reconnus pour leurs interprétations des grands compositeurs tels que György Ligeti, György Kurtág, Karlheinz Stockhausen, Mauricio Kagel ou Louis Andriessen, ils jouent également la musique d’une nouvelle génération tels que Michel van der Aa, Martijn Padding et Julian Anderson et même de jeunes compositeurs émergents. Asko | Schönberg a présenté ce répertoire dans un programme original au Concertgebouw et lors du Donderdagavonderie en tant qu’invité des concerts du célèbre Saturday Matinee, au Festival de Hollande et avec le Netherlands Opera. Très impliqué dans des projets éducatifs, Asko | Schönberg s’est engagé dans des collaborations avec les départements de compositions des conservatoires et a récemment lancé la György Ligeti Academy pour promouvoir le répertoire contemporain. BIOgRaphIeS Diego masson Percussionniste de formation, le chef d’orchestre Diego Masson a étudié la composition au Conservatoire de Paris avant de s’initier à la direction avec Pierre Boulez. Il fonde, en 1966, l’ensemble Musique Vivante, rapidement reconnu pour son remarquable travail sur la création contemporaine. Directeur musical de l’Opéra de Marseille jusqu’en 1981, Diego Masson interprète, avec succès, les grandes œuvres du répertoire lyrique tout en poursuivant une brillante carrière internationale. Invité dans toute l’Europe, il dirige régulièrement les grands orchestres britanniques (Philharmonia, BBC Philharmonic Orchestra, London Sinfonietta, Hallé Orchestra, English Northern Philharmonic, Opera Factory…) mais aussi le Berlin Symphony Orchestra, Stuttgart Chamber Orchestra, Orchestre de Radio France, Orchestre de la Suisse Romande, Stavanger Symphony Orchestra, Avanti Chamber Orchestra à Helsinki, Budapest Festival Orchestra, Bergen Philharmonic et le Netherlands Radio Philharmonic. Passionné par l’opéra mais aussi la danse et la musique de son temps, Diego Masson entretient depuis plusieurs années des liens privilégiés avec le London Sinfonietta ainsi qu’avec les principaux ensembles européens de musique contemporaine tels que l’Ensemble Modern, Musik Fabrik, Ensemble Alternance, Klangforum Wien… En juillet 2011, il dirigera l’ensemble Asko | Schönberg dans un programme consacré à la musique de Xenakis. elisabeth chojnacka Elisabeth Chojnacka est reconnue par l’ensemble de la critique internationale comme une artiste hors du commun et une des plus grandes interprètes du clavecin moderne : « clavecin torride, enflammé », « rythme miraculeux », « virtuosité prodigieuse et insolente », « profonde musicalité », tels sont les qualificatifs qui reviennent dans la presse à son propos. De nombreux compositeurs, parmi les plus grands, ont découvert avec elle et grâce à elle le potentiel fantastique du clavecin. Xenakis,