N° 12 - 10 JANVIER 1929

ANITA PAGE CIN£MONDE PARAIT LE vJ E U D I

Directeurs :

GASTON THIERRY & NATH IMBERT La Censure A gauche, de haut en has. Fdlicitons la souris, venue grigno- ter un reste de la galette des Rois. Elle nous procure un charmant spectacle. fonctionne• • •

Carl Rhodemadel sera bdni des acteurs de clndma dont la voixn'est pas phonogdniqne : il vient d'inven- ter un nouveau procddd d'enregis- W ES mots ont une valeur etrange. C'est la seule re¬ trement, qui permet de modifier les A ference que l'on vol* is rolontd. Crdce a lui, la voix peine murmure-t-on ceux de la II exige d'eux. plus cassde deviendra la plus pure. j « Censure cinematographique * .11 . Parmi les fonc¬ Mais on a aucun detail technique que les esprits les plus calmes s'in- tionnaires — een¬ sur cette invention, dont le brevet surgent. Eh quoi! est-il encore besoin d'une n'est seurs du sens — pas encore dtabli. Censure pour les films, alors que celle des Lettres PHOTO WIDE WORLD du secretariat des et des Journaux n'a pas survecu a la guerre, Mais si vous remplacez le mot « Censure » pat Beaux-Arts, le plus assidu est certai- « Controle », la quietude renait aussitot dans les neraent M. Georges Une photo... photogdnique! esprits, le sourire revient auxlevres, et l'on et, de Maxudian, dans le bureau entend murmurer : « Si ce n'est qu'un controle »,, § Daudet, l'In-| terieur, M. Xavier du detective, s'arrange fj Guichard ou M. d'employes qui, ciseaux pour faire suivre la prin- Mijitto cesse le moins vo'ontiers leur tour. main. a cmur Doriani, qui se rend — Cette Censure est intolerable, me dites- cou{»ient, coupaient joie. en Algdrie (scfene de Aujourd'hui l'antre Vdnus). vous? Hier, elle interdisait Les Nouveaux Me&m Iniaginez que ce jour-la les tan iWKW de la Mere Coupe- M. est et sienrs, aujourd'hui elle accable Raspoutine. Mais Ginisty et ses adjoints soieSi si) vomplei ToajcmtS' miserable, sa fureur de A film a-trJI se peut plus s'exercer que sur les quels sont done ces gens, qui a la tete d'un fely peine le fini de dSrssuk-r que la ISSHP^Re discussion Sfeux films. Aussi en profite-t-elle. organisme, osent attenter a la liberte d'opinion,?; rvoiserie? Coupez ! Politique? Coupez ! a la liberte... paru liberthi. tierre ? Vous voulez connaitre la Censure, ou mieux.S Coupez I Auveau la bands, Mais ne croyez-vous pas que censure le Controle cinematographique. cette rimer ce serait d'elle-meme appliquee par le public? Eh bien! jevais vous faire penetrer en sottg passage. Si le metteur N'est-il antre.. en scene v consent, le pas le juge naturel et parfait de ce (A gauche.) aussitot accorde. qui choque? Jusqu'a ces derniers jours, elle s'etait logeey Flash, le chien Qu'il y ait une censure pour les sorties policier et Loui- comme une o parente pauvre » dans une modeste de films a l'etranger, soit, on n'a pas besoin se Lorraine, piece du Sous-Secretariat des Beaux-Arts, mais Parfois les cen^gars acesreilfent f;|HEablement de rire a l'etranger de nos petits travers. principaux ac¬ un inspecteur des Monuments historiques ayant le film, mais un avis misistericl (il a suffi que Mais pour les entrees! Si les teurs du nouveau reclame un bureau, on pria ces « Messieurs de. I'un des deux Americains repn'senUuits de l'lnterieur ou nous envoient leurs film amdricain : films, si les Allemands la Censure » de quitter la rue de Valois, pour des Beaux-Arts commente la decision prise par Ombres de la nous montrent les leurs, soyez surs qu'ils l'annexe de la rue Montpensier. scs collfigues, art cabinet du ministre) Nult. vient n'ont rien laisse qui puisse nuire a leur repu¬ Situe derriere l'lnstitut de cooperation intel- interdire la projection de la batule. C'est ce qui tation de morale ou d'honnetete. lectuelle, le Controle cinematographique, auquel se passa pour eWwoui'ea nx Messieurs. Le visa Vous me direz qu'ils peuvent nous trainez on accede par une porte sur Galerie, fut C s'ouvrant la donne, et repris. danslaboue? C'est bien rare! Et c'est alors occupe trois pieces : une salle de projection au Mais ce n'est qu'un Controle — avons-nous et que la reaction du grand public interviendra : rez-de-chaussee deux pieces plus vastes dit — et nan attf une Censiirqyetye'est pourquoi ses il decisions disparaitra de lui-meme devant les fauteuils premier. 5 ne (pas sans appcl. Au-dessus de vides. metteurs en scene int Les ou les auteurs ven cet organisnte.-il y a la ContwrLssion des trente- solliciter le « Visa », ne rencontrerit au premier six — la Commission de Controle, au grand

etage que la secretaire de M. Paul Ginisty, pre¬ complet — qui, cotuposee uon seulement des Les films de guerre en particulier ont subi sident de la. Commision de Controle. 1 representants des Ministeres intdresses, mais l'operation des ciseaux. Passages trop horribles? Celle-ci prend les bordereaux temoiguant de aussi de gens de Cinema, est mieux qualifiee Tant mieux ! Ils feraient detester plus la guerre ! Mary Phllbin la (Ci-dessous ) perception des droits sur le metrage et les pour donner un avis Et les personnes trop feront comme et Conrad autorise et definitif. sensibles Jean Dehelljr, deux scenarios que 1'auteur doit soumettre au un mien ami qui ne peut un Veidt, dans la ni voir film, dans une scdne Controle. ni un sur nouvelle lire livre la guerre. pro¬ des Fourcham- Dans la cas, La duction : Eric plupart des un des mernbtes de On voit, par ce bref expose, comment fonc¬ question des moeurs est encore plus bault, de George la Commission se borne a the great. jeter les yeux sur un tionne ce grave, aux yeux des eenseurs. Et pourtant Monca. qu'on a appele a tort la ff Censure des scenarios deposes, et I'esprit film ne si du du cinema », et qui sert bien gtatp^.a etablir l'Amerique a laisse venir chez nous Faiblesse lui semble pas « subversif », ou si aucun passage le contingentement des fihiiA^pa lesvr^itroler humaine, le film tire de Pluie, de Somerset ne lui semble licencicux, le Visa du Controle de fa^on efficace. C'est du reSte tres bien ainsi, Maugham. C'est une satire terrible du puri- est accorde seance teuaate. tanisme car il serait desastreux que notre production americain, qui est une des plus deli- Sinon, la secretaire fixe la date de la projec¬ cates cinematographique fut a la merci de decisions questions de la-bas. Et ils n'ont pas tion (on attend generalenient un mois). dictatoriales de deux fonctionnaires plus ou liesite a nous montrer le martyre d'une S'il ne s'agit que d'un . docmnentaire >, le moins ignorants des choses du cinema. pauvre fille par un de ces protestants fana- « Visa «est reduit a la simple formality de depot Marcel Coulaud. tiques, comme on en conte tant aux litats- des scenarios. Unis, quand ce ne seraient que les membres Mais, tandis que la secretaire de M. Paul du Ku-Klux-Klan ! Pourtant, l'immoralite de Ginisty recueille des doleances, fournit des ce film est grande, bien plus que le desha¬ A gauche. renseignements et fixe des dates de presenta¬ bille des girls de Mac Sennett. Buster tion, le studio voit, matin et apres-midi, quatre Les films russes, eux, sont condamnes Keaton et ou cinq films se derouler. Le Public d'avance. Bolclievisme, danger! Je ne crois son meil- Le president de la Commission de Controle, pas. Ce ne sont pas des films de leur ami propagande, M. Paul Ginisty, qui est un critique eminent, ce sont des oeuvres d'art, dont on nous prive. "Chicago » seul censeur n'a malheureusement pas le temps d'assister a dans son toutes les dernier presentations. film. Et le plus souvent, ils ne sont que deux juges Gardons, si l'on veut, la Commission de plus ou moins timores — a juger les oeuvres oinematographiques presentees. Censure! Ce mot nous reporte aux mau- controle pour nos sorties de films — si notre Si un de ces eenseurs est le delegue du Minis- vais jours de la Guerre, aux journaux parais- propagande nationale etait organisee, c'est tiere des Beaux-Arts, l'autre represente le sant avec des vingtaines de lignes en blanc, elle qui devrait se charger de cette tache — Ministere de l'lnterieur. ou effacees par une tache de e caviar », aux mais, dans nos murs, laissons le grand public seul On choisit de preference ces derniers parmi heures oil il fallait lire entre les lignes. juge. Et censurons Anastasie. Ce sera bien son tour ! les fonctionnaires de ces deux administrations Anastasie, c'est ainsi qu'on l'appelait, Daniei. Auric. qui disent aimer le cinema. souvenez - vous, Anastasie avait alors a son

■ 226 ■ 227 ■ On verra cette semame D E —a

De haut en bas : Roger Karl, dans une scene du TTla/iceC t /ieh&iz\ de L'ARGENT a tralii son clan par amour, se voit tue en bataille rangee Vcrtige, decor Laden Aguettand. par ses Mise cn scdne de Marcel compagnons, dans la rue, a deux pas de la voiture I/Herbier faire sa premtere creation cinegraphique aux cotes de ou fuit celle qu'il a sauvee. prochaine presentation de VArgent va Interpretation d'Alcover, Marie Glory, , nous eonsacrer definitivement le Jaques Catelain, Philippe Heriat et Marcelle Pradot. Alfred Et aussi aimons les scenes du repaire du Club 73, talent de Marcel Abel, Henry Victor, Artaud, Enfin Marcel I/Herbier fonde la firme « Cinegraphie » oil la gaiete revet un ton angoisse, et dont les habitues L'Herbier. Ce film inspire de l'oeuvre de D'une oeuvre a qui produisit quelques trte belles ceuvres et notamment fourmillante, grouillante, considerable a nous paraissent comme stereotypes, ainsi que des figures Autour de la table qui va tourner—, scfene de Zola ete transpose par le metteur en sc&ie Tepoque autant sur L'Inondation, de Louis Dellue, Fait-divers, de CI. Autant- qu'un pamphlet violent, Marcel de cire. IJtonnants visages que ceux de la bande du Club ; Ecu Mathias Pascal, d'aprhs Pirandello. le plan moderne, ce qui valut a son I/Herbier a tire son Lara, Le Marchand de plaisirs, de J. Catelain. film, certainement le meilleur qu'il figures impassibles ou vivent seuls les yeux. Ben Bard auteur quelques polemiques avec A. Antoine. ait fait Marcel I/Herbier realise lui-meme avec depuis longtemps, et de beaucoup l'un est un acteur L On ne L'lnhumaine des plus prodigieux, comme Edmund I,owe, son peut qu'applaudir a la pensee de etincelants de la Georgette Leblanc, Catelain et Philippe Heriat. Ce film, cinegraphie, non fran^aise, mais euro- chef, et comme cette fine Mary Astor qui jamais ne nous Marcel I/TIerbier exprinitT- en ces termes: « Que veut d'une technique contenait de peenne. parut aussi jolie, aussi adorablement et subtilement Zola? Peindre le paroxysms du drame de rArgent. Par avancee remarquables M. I/Herbier a, fort ce passages — principalement dans le debut — a cote de raisonnablement, quoique auda- feinme dans des costumes obeissant a la loi de « l'exci- En bas k droite: Un decor de Robert Mallet- malheur paroxysme de r868 n'est plus paroxysme en cieusement, certaines faiblesses. On retrouve plus tard dans Metropolis transpose Taction, les personnages de ting » americaine. 9MMM Stevens 1928. Transports sans retouche sous nos yeux, il ressemble pour L'lnhumaine. nombre d'images inspirees de L'lnhumaine. L*Argent a notre epoque. Et je le soup^onne d'avoir m&me d une parodie de ce qidest notre paroxysme actuel. » choisi cette Feu Mathias Pascal qui fut presente ensuite, d'aprbs fresque apre et cruelle uniquement pour en Et c'est pourquoi, Marcel I/Herbier a fait vivre ses L'HORLOGE roman du faire le film de «la vie moderne ». MAGIQUE heros dans l'atmosphire enfievree de notre epoque. le grand ecrivain est sans II Realisation de Starevitch. doute l'une des meilleures ceuvres de I/Herbier. Ilsemble y a reussi amplement, avec, certes, des moyens C'etait sans doute la meilleure fagon de servir Zola. La grandioses, mais aussi une surete, une maitrise et la plus Toute la fantaisie de ce slave ingenieux s'exerce dans tache de l'adaptateur neconsiste pas a copier servilement qu'on n'ait pas assez remarque le delicieux humour et en meme temps le sens cette Ivan grande harmonie. I^es tableaux sont des sommets de cette nouvelle feerie. II est question ici de deux gnomes une ceuvre mais a en degager visuellement toute la pensee. profond de bande. fievre, de rudesse, ou les passions s'accrochent et se qui dans un pays fabuleux deviennent un beau prince et Au moment oil cette bande va marquer une etape, il Mosjoukine y fit une creation inoubliable. Nous avons bousculent. D'autres note avec satisfaction la reprise recente de Feu Mathias prefdreront les scenes de tendresse une belle princesse. n'est peut-etre pas inutile de dire quelques mots sur ou de crainte tout entidres Pascal dans une de nos salles d'avant-garde. Quelques symbolisees dans la grace Mais, M. Starevitch qui n'est pas un optimiste fait son auteur et de rappeler brEvement ce que fut sa fragile de Line Hamelin, alors que la force brutale de reveiller la petite fille qui avait reve cette histoire a carrtere jusqu'fi ce jour. fragments de ce film sont des chefs-d'oeuvre de rythme : la danse de Lois Moran et Mosjoukine, qui resume en 1'Argent est incarnee dans le costaud Saccard. dormir de bout. Et nous gardons comme elle le fugace Marcel I.' I lerbier est Parisien. Issu d'ime vieille famille Naturellement, il y a un luxe inoui'. Des armees de souvenir de pays merveilleux, baigne par des lumi£res frangaise, il devait s'orienter sur les carrifires liberates quelques surimpressions les fiangailles et le mariage; la douleur de Mathias a la mort de son enfant et, sans figurants disciplines, excellents, paiaissant sortis de la etranges, ou d'eblouissants petits insectes dores jouaient auxquelles le destinaient de solides etudes de philosophic vie meme. et vivaient d'une singulit-re et semillante existence. et de droit. Mais avant l'obtention de ses licences, un transition, la fuite des rails comme un appel fougueux Et la de liberte. De tels morceaux revblent chez leur auteur plus merveilleuse et raffinee decoration qui soit. Cart de M. L- Starevitch est fait de patience, de gout gout inne l'attirait deja vers les arts. II consacre trois II y a aussi des interpretes vibrants, eclatants d'intelli- et de volonte. Ses figurines sont plus jolies de loin que de arm pes a l'etude de la composition musicale, publie plus encore que du talent. Avec Le gence et de talent : Alcover qui, revenu au cinema, y fait prts, mais ga ne fait rien. L'Horloge magique est chez Sansot un volume d'essais esthetiques et fait jouer Vertige, realise d'apres la piece de Ch. Mbre, line creation extraordinaire de force contenue et d'explo¬ baigne d'une poetique elarte et plein de ravissantes a Geneve chez Pitoeff, puis a Paris, a la Comedie des pour les Cineromans, Marcel L'Herbier poursuit sa sive son avec une carriere. Aide par decorateurs comme passion. Alfred Abel incarne ennemi images ou tout un peuple lilliputiens de gnomes, de fees, Champs-^lysees un « miracle » intitule «l'enfantement magnifique des cauteleuse ironie. A Mallet-Stevens et Lucien Aguettant, par des artistes Brigitte Helm on a detnande de d'animaux agrandis pour nos yeux de terriens, evolue du mort». A partir de sa vingtteme annee il collabore representer la avec une comme Catelain, Roger Karl et Emmy Lynn, Marcel femme-demon, l'antithdse de la delicieuse grace automatique. a de nombreux journaux et revues : Comcedia Illustre, Line C'est une reussite reussit une adaptation sure Amotion que dessine en traits vaporeux Marie Glory. Hllds que L'Horloge magique. Et le labeur VIllustration, Le Mercurede , Les Feuilles libres,etc. L'Herbier et d'une sont toutes deux a leur place. Artaud, Juvenet, Mipa- discret de cet animateur le meritait. 99909# Mobilise pendant la guerre, il est attache oi 1917 a la parfaitement humaine. Plus recemment citons encore Le Diable au cceur, lesco, Pauline Carton, Yvette Guilbert et tant d'autres Section Cinematographique de l'Armee oil il prend son sont tous utilises et mis en place de fa^on parfaite. tirfe de 1 'Ex-Voto de Lucie Delarue-Mardrus. La belle A PROPOS DE premier contact avec un art nouveau. Un esprit aussi Je ne veux pas me donner le ridicule de BOTTES artiste anglaise Betty Balfour trouvait la un role plein parler ici des clairvoyant que le sien devait comprendre rapidement merveilles Des aventures de nuances. photographiques d'une oeuvre dont la beaute inenarrables fournissent au metteur les merveilles que promettait l'appareil de prise de vues. technique sera consideree bientot comme l'abecedaire en scene la contradictoire idee de les narrer. Nous ne le Dis la demobilisation, il s'efforce de realiser les projets Enfin, Marcel L'Herbier entreprit le decoupage de du metier actuel. aAAAAftA suivrons L'Argent qui representera certainement le plus gros pas, mais nous nous contenterons de dire qu'il a qui le hantent. Leon Gaumont l'accueille et le jeune effort tente jusqu'a present par cet excellent cineaste. beaucoup d'imagination et de verve comique. A propos ciueaste realise sa premiere bande, un film de propa- de bottes est done fort La profonde conscience qu'il apporte a chacune de ses CLUB drole, drolatique meme, avec une gande intitule Rosr-France. II avait con^u auparavant les 73 est une pointe, un rien de cocasserie. scenarios du Torrent et Bouclette (jout'-s par Gaby Deslys realisations nous garantie de leur valeur. Quelques Avec Edmund Lowe, Ben Bard et Mary Astor. photos, une fragment de scenario, suffisent a montrer I,e burlesque est accentue encore par l'interpretation Harry Pilcer et Signoret) que realiscrent Mercanton et De la meme veine des deux que lyrique et saine (mais oui, saine) que vedettes,qui sont irrcsistiblement entrainantes. Hervil et commence un premier film que diverses cir- Marcel L'Herbier s'est efforce de donner avec Les de L'A rgent une que pro¬ Nuits Chicago, Club 73, nous offre le miraculeux constances le contraignirent a abandonner. Rose France oeuvre aussi complete neuve. Les conte de fees moderne d'une troupe de brigands en recueillit l'hommage de quelques critiques avises. On y digieux moyens employes, le gout et l'intelligence de NEVADA L'Herbier promettent une en sctoe parfaite. smokings, chics, camelias a la boutonniere, qui accomplit sentait se dessiner une pasonnalite toute particuhere mise des Avec Gary Cooper, William Powell et Thelma Todd Quant a l'interpretation elle est hors de pair : Alcover, p^ploits criminels avec une aisance de jongleurs, et et de veritables dons de cineaste. se reunit dans une taverne ou la Une Henry Victor, Alfred Abel, Antonin Artaud, Armand police penetre sans province americaine quasi desertique, avec de Dfis lors, tandis qu'il definissait ses theories dans les Bour, Marie Glory, Yvette Guilbert, d'autres encore et pouvoir la prendre en faute. grands espaces remplis du bruit des chevauchees. le principaux pmdodiques frangais, Marcel E'Herbier, Tant de Nevada. C'est aussi le surnom d'un enfin Brigitte Helm, l'inoubliable Marie de Metropolis, simplicite dans le sujet, de naivete voulue, gars de l'endroit. poursuivait son oeuvre avec une foi admirable. II tourne la n'empechent pas que Club 73 possMe cette vie ardente, Nevada est fort, courageux, loyal et lyriquement amou- successivement Le Bercail d'aprbs Henri Bernstein, Le plus grande artiste europeenne. Nul doute que sous la ce souci direction d'un cuteaste tel que L'Herbier, elle ne soit du detail, ce pittoresque colors dont nous aimious reux. II protege les faibles, combat les vilains, et a bien Carnaval des Verites dont il avait compose le scenario, sentir toute Taction Les le parvenue a de son dans Nuits de Chicago. Meme droit, it la fin du film, d'etre heureux en pressant sur L'Homme du large, d'apres H. de Balzac. Ces deux bandes un nouveau sommet talent. son cceur la Avec Gance, Feyder, L'Herbier peinture de moeurs identiques. Memes bandits violents, girl adoree aux cheveux romantiques. La furent distribuees en Amerique sous les titres : The Epstein et Marcel genereux, rudes, disciplines, cruels. Meme loi despotique scdne dans le desert est tragique avec simplicity. Gary Carnaval of Truths et I he Judgement of the Deep. Marcel reprcsente la veritable bcole frangaise. Son art vaut du « clan ». Meme surtout dynamisme intense, force justice expeditive et loyale aprds tout. Cooper et Thelma Todd incarnent la saine beaute de I/Herbier comptait deja parmi l'elite de la cinemato¬ par son sa reflechie Meme amour l'Ouest viril et sentimental. d'expression et de rythme. II sait ce qu'il veut et ou il va. impossible et exalte. Des scenes ont une 09999 graphic fran guise. Travailleur aussi consciencieux que On a dit que Marcel L'Herbier Itait le « philosophe grandeur sombre mais indeniable : la fin ou le chef, qui Rene: Olivet. jX'rsevenmt il produit ensuite deux courtes bandes: du cinema ». II est incontestablement l'une des plus Villa Destin et Promethee banquier, puis tourne, a Grenade interessantes personnalitfe du cinteia frangais. Son sens et a Seville, une ceuvre de la plus grande valeur Eldorado. De haut en artistique l'avait fait designer en 1925 comme membre bas : S u z Eve Francis Jaque Catelain, Philippe Heriat et Marcelle y du Jury de l'Exposition Internationale des Arts decora- Vernon, La Pradot furent les protagonistes de ce film qui, tant par tifs. H avait prononce auparavant au College de France, Vierge Folle. sa conception neuve que par sa technique visuelle, mar- line conference sur le Cinematographe, qui fut publiee Trfes li6s... A quait une date dans l'histoire du cinema mondial. dans la Revue Hebdoinadaire et repetee dans de nom¬ Propos de bot¬ En Espagne, tes. E'Herbier realise breux etablissement de France, de Belgique et de Suisse, L'A Une scfene de t-galement Don rgent est a peine acheve que son auteur entame une Club 73. Juan et Faust, bande nouvelle. Elle sera tiree d'un roman de Kessel, Nuits de Prince, et realisee L'Horloge Ma¬ d'aprbs la trage- pemr Sequana-Films. gique. die allemande de L'oeuvre de Marcel L'Herbier accuse, a chaque pro¬ Grabbe. Cette duction, une maitrise plus sure, un talent plus large et ceuvre originate qui ne s'£gare pas. Un tel passt' fait bien augurer de permit au tragc- l'avenir, et cela suffirait — avec quelques autres grands dien lyrique Van- noms — pour nous permettre de pretendre que le cinehia ni-Marcoux, de frangais ne peut perir. P. L-

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contes bleus. Voila bien tin spectacle pour enfants sages et pour grandes per- Tous nos lecteurs Connaissent journee j'etais si impressionne que je sonnes avides de feerie, d'histoires naives vivement tremblais Gastou Jacquet, 1'excellent artiste comme une fcuille. Qu'en pensez-vous Dolly Davis, et d'illusion. Andre franqais qui, avec un talent si Roanne, qui debutiez comme moi a ce moment ? II y a le cinema farouchement mo- J'eus ma revanche Il y a le cinema optimiste, le cinema de personnel, a interprets dans de quclques annees plus tard. Kemm cherchait un artiste raliste, le cinema a thdse, et ces grandes nombreuxfilms des personnages si pour le role de Lagardere dans Le machines honnetes ont tm immense public qui, divers. Nous avons demande a Bossu, je me presentai sans dire rnon nom, et grace a sans comprendre combien cela est peu logique, Gaston Jacquet d'evoquer pour une publicite, je pus revetir le costume si particulier de veut nos lecteurs ses debuts au cinema ce role sans que Jean put percer a jour ma por- que « 9a finisse bien » et surtout que le Kemm et de retracer ses sonnalite. Les cssais eurent lieu et lorsqu'ils furent coupable soit puni, le mal terrasse et la vertu principates etapes de sa brillante carriere. termines jefis sauter la perruque et la bosse... Kemm n'en rdcompensee. rcenait pas, mais comme il avail ete conquis par mon Ces deux formes du cinema-spectacle sont, interpretation, il me confia le role tant envie d'Henri helas ! les plus importantes. Lagardere. Ce que fut Le Bossu et mon double role, les Et il en est une troisieme aussi ravageuse habitues des salles de cinemas le savent et les eloges de parce que nullement pavee de bonnes inten¬ la presse tant en France qu'4 l'etranger me recompense- rent tions. C'est le cinema-attraction ou le scenario largement de tous mes efforts. est Mais ce fut ix vrai dire une recompense toute morale, d'une niaiserie ne aucun qui supporte point car la suite ne fut pas tres brillante ; par une curieuse de ou a Gaston comparaison, mais l'on accumule les coincidence, apres ce beau succes je restai quatrc longs Jacquet «clous » somptueux, les fetes de nuit, les dan¬ mois sans travailler. Je me nourrissais surtout de pro- cings trdpidants, ou les incendies et autres messes, on me disait que j'allais tourner ceci, cela, la chasses a courre... meme firmc me faisait esperer plusieurs engagements

Ce cinema-la , est le plus haissable, car c'est et, finalement je ne tournais plus rien du tout... On une dcole d'imbecillite et de mensonges. passait ii autre chose, on m'avait oublie et pour la firme Haik qui avait realise Le Bossu, )e Non lis la vie n'est place a Grok. _ pas la, non 1'art est encore moins la. Mais C'est alors passons... Je n'en garde pas moins une large reconnaissance aux Ltablissements qu'en cherchant bien, on peut Haik et ii Jean Kemm qui me permit de prouver que j'avais l'etoffe d'un acteur de cinema. decouvrir un quatrieme cinema, le Cinema de AlorSj pour rattraper le temps I'Intelligence. „ v.. ,, . . „ - j perdu, je tournais a tort et a tra- ... avec France Dhelia dans La Ma,son du Sole,1. Qu'il se presente comme une oeuvre courte, ^.'j^ repris les rAIes ingrats, une ceuvre d'essais rdalisee par des jeunes gens antipathiques et, ma foi le premier" role que m'offre est audacieux, ou comme une ceuvre pleine, forte, l'on le bienvenu s'il est interessant. Aussi, je tourne, mure, gonflee de vie, de passion, de beaute puissante, je tourne, je tourne sans arret en partout on peut reconnaitre le Cindma France et en Allemagne. de I'Intelligence. II eclate sur l'ecran, il il 6blouit, Je tiens a rendre hommage a Ju- ecrase le film-standard. C'est un explosif fait lien Duvivier, le metteur en scene film. un C'est enfin ouvrage qui se dresse au- du Film d'Art, qui s'est rudement dessus de toutes les conventions, de toutes les charge de m'apprendre mon metier... routines, au-dessus de I'hypocrisie ! j'ai tourne une dizaine de films sous sa direction. Mais voila : Duvivier Au cin&na americain, en un voyage semainier, j'ai peregrine dernierement. Et j'ai croise trois ne me connaissait que pour les roles de « vilains » et ils ne m'en- films, trois films americains, trois films yankees gageait que pour ces roles-la. qui etaient bien du domaine de l'lntelligence : La Enfin il me confia le role tres Chair et le Diable, tout fremissant de sensua- lite, dans L'lnconnu avec Dois sympathique mais tres difficile de joue par cet incomparable trio : Lars Han¬ Lord Abenston, aux de Meredith. cotes la son, John Gilbert et la perverse Greta Garbo, grande artiste . realise par Brown, un maitre... Ombres Clarence En resume, j'ai a mon actif une blanches, requisitoire harmonieux mais impla¬ centaine de films. Dans le courant cable contre 1'ceuvre d'enveloppement des Blancs de l'annee 1929, on aura l'occasion en de cinema, j'en Polynesie, enveloppement destructeur... etais pres- de me voir dans Les Avcnturis, La urrisseur que a mes debuts lorsque Maison au Soleil, La Posses¬ plutot, Ombres blanches, poeme de Jean Kemm m'engagca nature, sion, Quartier Latin, poeme de la vie sauvage et nue, rea¬ pour tourner dans son film lise par Flaherty et Van Dvcke... et enfin Fai- Papilton d'As- Hantise; Jean Kemm est phalte. blesse humaine (Sadie Thompson) tire de Rain le meilleur homme de la (pluie) de Somerset Maugham, ou, dans une terre, mais dans un studio il ILA MEE ET EE violente satire de I'hypocrisie et surtout du J"'etaisest dcchaineunet bienje mepetitsouviensacteur CUMEMA encore avec terreur de la facon puritanisme, Gloria Swanson trouve, en incar- dont le diable d'hommc nous nant la fille de joie Sadie Thompson, des accents tx» traitait lorsqu'il nous dirigeait. puissants et souvent desesperes. Nous nous quittames en assez Trois films, trois films de verite et d'intel- mauvais termes, car il etait tres cent ans. Brentano, Hoffmann et Tieck revivent au ligence. Trois films oh l'on ne se mecontent de moi. Cela n'avait jours neuf. Da poesie de la rue! demigre cinema preoccupe ni grace 4 Grune. Deur inquietude metaphysique du bourgeois, ni des cervelles faibles, ni des rien d'etonnant, je suis ex- pofeie permise aux citadins entasses, s'avdre terriblement moderne et tremement emotif ct a proche de notre « men¬ enfants au-dessous de seize ans, ni des pucelles, parques, bloques dans leur prison de tality » de 1'entendre crier "4 pauvres petits bonshommes dcrasds par la ni de la ligue anti-alcoolique, ni des puritains. ciment, d'acier, de brouillard. • Da rue », guerre, les toute la I 1 revolutions, les grandes crises dconomiques, Que fait done notre censure pour dit Douis Dragon dans son admirable la machine. avoir per- mis cela ? Comment a-t-elle autonse ce La •pofeic de la rue! Vieux, vieux sujet tou- devergon- Paysan de Paris », * voila le dernier refuge Toute autre est la rue dans les films yankees. Immense aage de La Chair et le Diable, cette atteinte a la de la liberty de l'amour ». De dernier refuge, la dernWre boutique aux rayons pleins de jouets impeccablement suprematie du Blanc dans Ombres blanches, et esperance... propres, fourbis, immense armoire dont les rayons ce coup d'ep^e le II incombait aux cin&istes s'ouvrent dans benitier protestant qu'est allemands, vrais et 4pres, interminablement, joyeusement, la rue ame- Sadie de tenter une Thompson? reconstitution de la rue homSrique ct po£- ricaine est saine et souriante. On songe aux descriptions Que ceux se tique a l'ecran. C'est tout qui aiment le cinema intelligent 1'aprds guerre social — vitesse, lyriques de la rue par Henri Bdraud (dans Gerbe d'Or rassurent. II aventure y aura encore assez de films pour intellectuelle, crimes, luxure — livre qui revit, puis- frais, puissant et naif). Des gratte-ciels se detaehent eux. II samment et y a eu La Passion de Jeanne d'Arc, ou invinciblement, dans La Rue de Karl avec une reconfortante nettetd sur un ciel toujours Carl Th. Dreyer n'etait pas Grune, ce film admirable et tendre pour les stupidement miconnu aussi clair. Des magasins dtourdissent et bourdonnent. De du Anglais de l'6poque ni pour les mdchants bien grand public que de la critique franfaise d'avant- porte-tambour brillent. Des passants sont bien rases momes du proces. garde. Tout : « Taprds-guerre social le grouillis un peu et agiles. Avec une belle et toute sportive II fou promptitude y a eu Crise, film curieux et trouble ou de toutes espdces se d'aventuriers, de speculateurs, de succddent les salons de coiffure, les dtablissements l'on filles de joie, de marchands de analyse 1'inquietude sexuelle, la crise de plaisir, de d£class£s aux de bain (palais de voluptd modernes), les restaurants sensualite dents que traverse une jeune femme cari£es, de perdus, de drogues, d'inassouvis, de ou la chair est bonne, abondante, agrdable. Des films moderne, joue par avec une futurs chambardeurs et d'anciennes honn^tes americains Brigitte Helm gens. Tous adhdrent toujours 4 la matidre, ils y collent- liyst£rique beauts. poss6des, naturellement, tous perdus, tourmeutte, Nul souci mdtaphysique dans ces films. De la vie, de la Je souhaite que auteurs promis a la morgue ou les de films dans le au bagne. La misdre humaine — vie, de la vie. Tout physiologiquement. Tout bonnement. monde l'immense comprennent bientot que l'ere des idio- ddtresse matdrielle et morale de l'humanitd Rue europdenne — rue amdricaine. Vision de tourment ties est close, et d'aprds-guerre — a trouvd en Karl Grune son que l'on veut, non pas de la podte et de maladie spirituelle — vision de santd. Amour et basse aussi sobre pornographie ou des attaques naineuses que sombre. Da podsie de La Rue et des mort — sport et amour. II appartenait au cindma, contre les choses les multiples imitations ou heureuses plus respectables, mais plus moins que ce grand < concrdtiseur » de rendre enfin d'abstrait, frappant respirer, voir clair, et ne plus avoir en superbe ruban suscita — Da Rue sans le joie, Da Tra- contraste. Je crois que c'est grace au cindma, unique- gedie de la Rue, etc. — evoque irrdsistiblement la veine ment grace au cindma, que nous connaissons si parfaite- risevie d'dcranet toutesblancses qu'un masquant la tares, etbandeauaussi toutes ses plus noire des grands visionnaires romantlques alle¬ ment la vie sociale d'aujourd'hui. souffrances. mands — symphonistes, peintres, conteurs — d'il y a m. Goree. Lucie Dekaik.

k 230 m 231 de Sally Blanc. de Janet Gaynor. ... de Dorothy Sebastian.

lemandes et les Franipaises. Les Anglai- j'avais du talent et des loisirs, ses portent des bas de laine stride ou j'ccrirais un iivre sur les jam- compliqueeetdessouliers a talonsplats, le hes de femmes. Elles sont si matin ; des bas de soie epais, exac- differentes et si semblablcs, si temcnt assortis au cuir de leurs souliers, expressives et si discretes, 1'apres-midi. Leurs jambes, (les excep¬ elles tions confirment la Nest-cepcuventpas toutetreun sipoemebelles?-oilSi regie) ne sont pas si laides! Je tis partie, dernierement, d'un artolantes! jury charge d'elire une jolie lillc. Mon opi¬ Les Americaines portent des 44 fins nion souvent noirs ou differait decelle de mon voisin, gris taupe, meine a q heures un couturier connu. du matin, elles ont des chaussures plus — Vous n'aitnez pas cette blonde, me petites que leurs pieds, et des talons a disait-il. Mais regardez ses epaules, sa vous donner . Maigre tout, tres poitrine, ses cheveux ? ouvent, leurs jambes sont jolies.

— Je ne vois que ses jambes, parce qu'elles Les Allemandes ont la reputation sont droites et ininielligentes. 1'avoir la jambe mal faite. Rien n'est

— Et vous aintez cette brune un peu mai- njuste. La premiere impression est tou- gre. Son nez n'est pas tres classique et ses surs defavorable. Mais regardez bien... yeux n'ont aucun mystere ! t faute en est aux souliers trop larges — Pcut-ctre, mais regardez ses jambes. uu milieu, trop pointus au bout, a talons Quelle race, quel elan, quel chic! Carres et aux bas a baguettes epaisses. C'est et plus fort que moi, la premiere chose non a la jambe elle-meme qui est que je regarde lorsque je veux apprecierune admirablement proportionnee, je l'ai temme, ce sont ses jambes, tout en souhai- constate a plusieurs reprises et suis tant que l'on ne s'attarde pas sur les miennes... certaine de ce que j'avance. Mais ceci est une autre histoire. Les Viennoises ont, avec plus de lan- La mode actuelie est basee toute entiere gueur, plus d'abandon, des jambes de sur la ligne, elle decouvre tout, elle ne dissi- Parisiennes. Elles sechausscnt faubourg muleplus rien, la lutte est dure, nos grand' St-Honore ou a Vienne, ce qui revient ineres avaient moinsafaire pottrdefendre au meme. leur beaute. Les Parisiennes pcuvent avoir Un medecin connu, qui se double aux pieds des chaussures de d'un psychoiogue, pretend recon- vingt-cina louis ou des escar- naitre a ses jambes, la nationa¬ de Marie Provost. lity d'une femnte : moins calce que lui, je cro is pouvoir distingue leursleurs has eter a leurslenr chaussures, les Americaines et les An- flaises, ^BBB

de France Lee. ... de Lilian Hawey. ... de Rente Adorte. ... de Josephine Dunn. de Bail Lloyd. de Nancy Caroll. ■ 232 ■ ■ 233 ■ ILE PE

Je me suis aper^u que je n'avais La technique cin£matographiqae qu'uu ceil au mil eu du front. actuelle Lautreamont (Maldoror). dispose de merveillen* instruments, qui faeilitent gran- dement la t&che du mettenr en

saient avec les etoiles, un certain seine. Cela ne vent pas dire que animal, myste'rieux, soyeux, tout LA FEMME DANS LA LUNE doit tourner l'automatisme supplie an ginie, un nouveau film pour la Metro-Goldwyn- blanc, Gerda portait, enfoncee sur sa Maurus, la jeune et gracieuse actrice, bien con- Mayer, ont emporty, comme bien on pense, tous les acces¬ nue soires de leur volonte', une come unique et pres- eependant certains appareils de pour sa collaboration dans le film de Fritz Lang de toilette, crymes et fards de tout acabit; la Ufa Les mais le tout ytait DU temps que les Rots Mages conver- Espions, a ete engagye pour jouer le role soigneusement enferme dans un tigieuse. prise de vue, comme la " mi¬ principal du nouveau grand film de la production appareil frigorifique. La chaleur, Madame! Aujourd'hui, I'etre surnaturel, invraisemblable Fritz Lang de trailleuse " & six objeetifs, on le la Ufa, La Femme dans la Lune. Les pre- el sympathique, tel ces ge'ants de Vulcain, ne miyres prises de vues ont yty dyja tournyes dans les « ateliers de 'P Neubabelsberg. Le manuscrit est tire du nou¬ •• posside qu'un ceil. D'esclave il est passe' maitre. cyclope " dont Peril surhumain • veau roman de Thea von Harbou. Fritz Lang est le reali- Bel ceil de verre rive entre deux bobines, sur sateur du film et enregistre impitoyahlement les le professeur Hermann Oherth a yte trois APPRENTIS TELEVISIONNISTES pieds; Bell-Howell, createur de mythes ; engage en quality de conseiller technique. Le professeur moindres gestes, iixe les plus Gustav inquietant, unique es la Wolf, de l'Acadymie de Karlsruhe, le peintre Les cyiebritys et tout-puissant, tu Ca¬ cinematographiques re- bien connu par ses tableaux de scynes d'Hollywood mera. subtiles nuances..., voient ce comiques et cherchent de nouvelles distractions. Elles se Josef le passionnent Danilowatz, cyiybre dessinateur viennois, ont pour la teiyvision. Grand Fier ete merci A M. Byiiu. Tod Cyclope, regard glace, visage de bronze! egalement engages par Fritz Browning, qu'aucun ceil humain ne saurait Lang. metteur en setae, Lon Toi seul sais Chaney, William Haines et regarder le pourpre des nuits et le Buster Keaton possydent des appareils de cette nou¬ apercevoir, divinitis micaniques velle jour habille de lumiere. invention. Mais, hyias, le succys couronne rarement Sous ton ceil impassible, la mobilite devoile insoupvonnies des temps LA RHAPSODIE leurs expyriences... la SOUS LES PARAPLUIES splendeur de ses formes, les aspects changeants dernes! •P ne de'robent plus leurs secrets, ceil sec, rigide et La brillante artiste de cinema allemande, Lil Dagover • •• raconte un pittoresque ypisode survenu froid, ceil sans ame, tu restes insensible d tout pendant la prise de vues de La Rliapsodie UNE FIGURANTE ce hongroise, dernier film que tu perfois. Tu sondes la sensibilite des tourne sous la direction artistique d'Eric Pommer. un QUI PEUT SE TARGUER mondes, et tu demeures hors du monde. Obser- Je me rappelle amusant incident survenu pendant que l'on tournait les extyrieurs dans un vateur silencieux, per de ton de'dain, tu es tombe petit village D'AVOIR DE hongrois. Notre petite expydition avait A souffrir d'une QUI TENIR d'un univers inconnu, satanique et demoniaque, chaleur effroyable, nous devions sejourner des jours Isabelle Sheridan est une jolie petite blonde entiers dans des dynuys qui pour rire du bel effrcri des hommes. champs de toute ombre, et cela travaille du Roi sous un parmi les figurants des Montagnes laisses soleil torride. On avait recours aux Tu I'intelligence, cette pieuvre, se moyens les que tourne la plus ingtaieux Compagnie John Barrymore-Erast Lu- pour essayer de se mettre un peu a l'abri. bitsch. aux studios des confondre dans la poussiire des souvenirs. Et C'est ainsi United Artists. Elle ne se faisait POLA que l'on m'avait eonfectionny avec de NEGRI NOCTAMBULE grandes remarquer que par son ardeur au travail et ses I'autre, chatte serviettes une qualites, perftde et ronronnante, la sensibilite, espyce de petite tente sous laquelle je quand on apprit qu'elle etait la propre cousine de Mary ne peut t'atteindre malgre ses grifles. Tu es, Deux heures du matin dans un cabaret m'accroupissais, et que les jeunes filles Pickford. Mais elle artistique. hongroises declara alors qu'elle ne voulait rien Proche d'un a aspergeaient d'eau continuellement. C'ytait en vain. devoir merveille de sans champ de repos, cette "boite de nuit" A la popularity de sa cousine perfection, le regard pur, amour Et meme des vieux routiers Mary et qu'elle le tact d'etre discrete, du cinema, comme le et sans haine. toute baignee d'une atmosphere prefyrait obtenir son succys, si elle devait en Regard cynique, Regard surre'el, metteur en scyne Hams Schwarz avoir, A mysterieuse et comme recueillie : les Russes q :i la et l'opyrateur Carl soft Hoffmann propre talent. ytaient — Regard inhumain et surhumain. Tu joues d dirigent l'ont dtaoree de p .nneaux d'etoffe richeinent presque desesperes. J'ai dejft yty figurante dans plusieurs films, a-t-elle cache-cache avec le monde, et tu brodees, sur les tables de lourds candelabres de Enfin, nous eumes une surprise. prends toujours cuivre, dit, et j'entends I'etre encore jusqu'A ce qu'on recon- et dans la lumiere voilee Un matin, nos deux bons sans qui s'evade des coupes de vivants, Willy Fritsch et naisse ma valeur. Dds qu'il jamais etre pris. Hardt se s'agit de cinyma, je tache cristal des fleurs agonisent... Au son d'u ;e Harry presentyrent armes cbacun de vieux musique d'^ublier que je suis la cousine de la ceiybre Mary tour a parapluies immenses! C'ytait un Pick- Je t'admire, beau cyclope. Nos sympathies, nos tour fremissante et langoureuse, un chant ur curieux spectacle que ford. Et de voir deux j'estime que les impresarios et les directeurs russe scande avec brillants officiers de hussards prejuge's, nos morales, rien ne peut t'atteindre. beaucoup d'ame une melopie nostal- hongrois doivent s'interesser plus au talent d'une artiste munis de ces extraordinaires qu'A sa Tu laisses cette e'corce de conventions auxdevoreurs gique... instruments, mais, ils s'en famille ou A ses relations. moquaient Pola Negri, accompagnee du prince Mdiv ni et d'un pas mal et ils eurent pendant toute la journee Tant de de mediocre. Et tu un sagesse jointe A tant de modestie! poursuis ton regard dur- plus ami, grand succys, notamment Gageons est entree, s'est assise. auprys des dames qu'ils qne la blonde Isabelle Sheridan prenaient dans leur arrivera A hi vedette ! loin, toujours plus loin... Maintenant, sans regarder l'assistance qui la devisage ombre. On les feta pour cette bonne idye et ils furent T. M. avec curiosite, elle fume lentement, le regard vague... complimentys lorsqu'ils eurent revAle On lui que e'etaient les jeunes filles de leur apporte des accessoires de cotillon qu'elle re¬ aubergiste qui •P fuse avec avaient yty cherchy un peu de dAdain... son ma-i se penche vers pour eux les parapluies au grenier. ell. elle Le jour l'ecoute, exquisse un sourire, mais tout son suivant, presque tous les artistes hommes parurent munis de visage exprime une sorte de lassitude melancolique parapluies du meme genre, moins en ryality pour s'abriter qu elle ne s'efforce meme pas de dissimuler. Mais que pour prouver leurs bonnes relations avec les peut-ytre, aprte tout, cette attitude est-elle trompeuse, beautys du village. bien LamatinCe se que les meilleurs roles de l'artiste soient ceux oil passa dans un joyeux tumulte. Mais se retrouve le plu, cette sorte d'indiffi-rence bl l'aprys-midi, les beautys du village se manifes- sie, ttaent de lassee, qui la caracterise. facon singuliyre sous les apparences d'un vieux Nous negociant juif sur ton le l'avons vue, ce soir-lft, telle que nous la con- qui, le plus engageant, dyclara qu'en raison des ventes naissions, telle qu'elle nous ytait apparue dans sa nombreuses de parapluies qu'il avait il propriety des environs de Paris, le jour de son " a effectuyes, avait passy une nouvelle commande, et que celle-ci ytait arrivye... riage. Pola Negri, vetue avec simplicity, sans bijoux Vous pensez si on rit de la mine eclatants, est bien l'artiste sincere qui ne vibre, ne se dyconfite des soi- transforme disant Don que sous le feu des " Dans la Juan, mais il est inutile d'ajouter que sunlights ". bon le israyiite ne vendit pas un vie, c'est une femme entre les femmes, qui a lutte, seul parapluie ce jour 1A. qni a souffert et qui s'est refugiee dans l'amcur de son metier et dans l'amour tout •P court, pour effacer • •• sans doute le souvenir des heures pcnibles ou dou- LES MENSONGES loureuses que le Destin, avec MERVEILLEUX largesse, r.partit entre DE NINA toutes les crCatures humaines. PETROWNA Les Le chant a cessy. La lumiyre s'est faite plus voilee prises de vues pour ce grand film de la production encore Eric Fommer ; par la porte, un instant ouverte, l'lialeine de de la Ufa ont commency sous la direction la de Hanns Schwarz dans nuit, un souffle glacy venu du cimetiyre proche, a les ateliers de Neubabelsberg. fait frissonner des Les rdles epaules nues... principaux sont tenus par Brigitte Helm, Franz et Warwick L'annee 1928 s'est enfuie et la premiyre a rore — Lederer Ward. si pale — de 1929 s'efforce a sortir des limbes grises et sales d'un ciel d'hiver. Pola •P Negri, d'un geste lent, • •• a trempe ses lyvres dans un verre de champagne... LTNAUGURATION D'UN Cinemonde lui souhaite sur le sol de France le CINEMA plus POUR FILMS magnifique succys de sa carriyre et aussi cet i DOCUMENTAIRES upondy- A ZURICH rable presque inaccessible : le bonheur. On vient d'inaugurer A Zurich un cinyma destiny A des reprysentations de films documeutaires, avec la bande faite par l'opyrateur de la Ufa, H.-r. Meyer, A bord du dirigeable Graf-Zeppelin dans son parcours LA VEDETTE de Friedrichshafen A AVIATRICE Lakehurst. M. Meyer a fait prA- ceder son film d'un rycit dans lequel il fait mention Desdemona Mazza est veritablement une des difficultes rencontryes fervenle pendant ces prises de vue. de l'aviation. La Qu'il pleuve (et il pleut beaucoup actucl- presse de Zurich publie des comptes rendus fort lement sur la Rivifei) ou qu'il vente, elle est tous les elogieux de cette reprysentation et les recettes ryalisyes matins it l'ayrodrome de ont Maicon. Elle survole ses cama- yty de vyritables triomphes. rades qui «tournent > dans les environs, seul son metteur en scyne Georges Pallu est inquiet : pensez done une STAR ET CHAMPION chute!!! et le film aussi est par terre!!!... mais Desdy est aussi bonne LE FARD Le de pilote qu'excellente artiste. Rien a FRIGORIFlE champion du monde dactylographie craindre... Quant A Dubois, l'opyrateur, il fait de MAfiez-vous, si vous apprend A Norma Shearer le manlement grands Madame, projetez un voyage au: du cla¬ gestes dysespyrys... l'avion vole tellement bas que ses pays yquatoriaux. Les beautys amerlcaines qui vier. Mais nous cralgnons que le professeur plans cachent le accom n'ait lui soleil. paguent Ramon Novarro aux Ues de la Sociyte ou i quelques distractions f

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/ BRVXELLES...

(De noire Correspondant)

« Enfants non admis » arret maudit par de nombreux cinephiles en herbe. En effet, la plupart des cines du Royaume portent cette mention (strictement observee) Cela provient de ce que la projection d'un film non censure interdit l'accis de la salle aux mineurs ages de .U J 1 UI>IO moins de seize ans. Par contre, pourquoi admet-on Duverger les operateurs ; Gabriel 1'entree d'enfants dans n'importe quel theatre ou music- Gabrio, Davert, Prejean, Ravet, hall? MichtMe Verly et Diana Karenne Void la meilleure production beige presentee a ce les principaux interprites. Dans jour : Monsieur mon Chauffeur, bande entrainante et quelques jours des scenes impor- franchement amusante, interprets par notre corpulente tantes, avec une tres nombreuse comique nationale Esther Deltenre, dont on regrette figuration, seront realisees en malgre tout le savoureux accent. Andree Meunier, jolie exterieur et au Eido. et sincere, Georges Hamlin, jeune premier sympathique, • un peu mievre pourtant et Georges Gersant. Felicitous sincirement M. Gaston Schoukens de cette bonne A Neuilly : La Petite Sceur realisation. Cet autenr a de l'avenir et nous reserve Thcresc. des surprises. Ee premier tour de manivelle An Cambo, quatriime semaine de Ris done Paillasse I de la vie miraculeuse de Thercse dans lequel on remarque, aux cotes de Eon Chaney, Martin a ete donne par Julien Nils Asther, une revelation. La Danseuse Orchidee, de Duvivier aa studio des Films Geonee au Perret, passe en ce moment Marivaux. d'Art, il y a quinze jours. Aime conuu, Simon-Girard, l'artiste bien remportc Cet excellent metteur en seen c chaque soir un vif succis en jouant la spirituelle operette avait engage une jeune artiste, Lulu au theatre Royal des Galeries Saint-Hubert. H. Noordiioff.

Un beau dicor de EI*I FRANCE Cagtiosiro.

GRENOBLE... Les matelots du " Pharaon " (Sitonte-Cristo). Etiivant dans Ficondite.

(De noire Correspondant) A Francceur : Cagliostro. non sans talent, pour tourner dans ce film d'art Chre¬ Le Cirque ou La Ruee vers VOr ? Quel est Ees operateurs Kruger Desfassiaux ont tien. Plusieurs dicors furent tournes, quand, un beau les et euregistre le meilleur film ? Nombreux sont spectateurs du cette semaine matin, la jeune interprite signifia Duvivier " d'importantes seines. Ea rencontre dans A qu'elle Royal " qui hesitent a rcpondre. abandonnait son role une iglise de Renee Hiribel (Eorenza) par Hans Stuve parce que son ami, Robert X., communiste (Cagliostro). Une fete de village avec ses attractions, ses notoire, lui interdisait de tourner dans un film aussi... II est difficile de classer les productions de Charlie acrobates, ses charlatans, ses badauds. LA, un mon- religieux que La Petite Sceur Therese. On treur raisonna et on arriva A lui d'ours, la bete s'enfuit, bondit sur Renee Heribel, l'actrice persuader de continuer Chaplin, mais beaucoup estiment que si Le Cirque role. (pour un ours il n'a pas trop mauvais gout), mais si elle son Deux jours apres, un coup de telephone avertit Les Derniers Jours d'Odyssbe Androutsos. — peimet a Chariot de manifester plus librement que le realisateur echappe A ce danger e'est pour un qu'il n'avait plus du tout A compter sur dans La Ruee vers VOr, sa fantaisie et son humour, tomber dans autre, SALONIQUE... Androutsos, un des heros du film, au moment car elle ipousera son interprite, le grand conseil du parti avant donne ce dernier film n'en reste pas moins, par sa vente et Cagliostro pour son malheur. Et ce sont A Robert l'ordre formel de lui interdire de continuer d'etre emprisonne, donne son arme A sa niece, les noces de Hans Stuve et de Renie noces son pathitique, son veritable chef-d'ceuvre. Hiribel, son role. la censure (De notre Correspondant) pour qu'elle la remette A son fils. joyeuses, exuberantes, autour d'une table chargee de Apris legale, voici instituee la censure eristaux de GLORIA FILM itincelants, de fleurs merveilleuses et de vins parti..., de parti pris. Duvivier a pris le partid'assigner farouche E'annee demiere a la suite des mesures restrictives Au " Familia " Ben-Hur attire, a chaque represen¬ ginereux. sa interprite revolutionnaire. et coercitives prises par le Gouvernement hellenique, tation, depuis trois semaines, tm public que le com¬ • • trois cines atheniens, le « Regine », le « Mondial » et bat naval et la course de chars enthousiasment toujours A Jean la Epinay. — Ees studios Munchen et de l'Eclair Gourguet, le jeune metteur en seine d' Un « l'Olympia » ont ferme leurs portes. production fran^aise, Napoleon d'Abel Gance, eu mais qui apprede fort diversement les bruits de fer- sont vides pour le momeuL On y toutefois rayon de soleil, prepare une nouvelle production. l'occurrence a obtenu un succis des prepare plu- comme le caractdre de ces mesures va plus francs. Maintenant, raille, bris de rame, roulements et autres qui suivent sieurs decors pour plusieurs metteurs en seine. • etre aggrave par un projet de loi depose a la Chambre, Quoique ce film soit des plus difficiles a la compre¬ la projedion. Images pures et simples ou representa¬ • Raquel Meiler sera la vedette d'un film adapte l'« Union Panhellenique du Cinematographe » declare, hension des tion de la scene toute entide. grands publics, vu les scenes tres mouve- du Don Quichottc de Cervantis. A Billancourt: MonU-Cristo. par un communique dans la presse, que les cines qu'elle mentees, telles que la tempete a la convention, qu'on patronne se verront obliges de fermer leurs portes et Ea salle des fetes dans le riehe prend pour des decadrages de l'ecran, il a ete l'objet de D'un tout autre palais du Comte de remettre les clefs aux autorites, si le projet en question genre Beethoven, film denue de Monte-Cristo. A Neuilly, chez Roudes. l'admiration de la en fait les honneurs au est vote part de tous les spectateurs. Ce film toute figuration ou mise en scene a grand effet, est par la Chambre. Tout-Paris 1830. Ees tableaux vivants succedent aux Jem Devalde, un des principaux iuterpretes de La a battu le record des recettes se classant ainsi premier accompagne par un excellent orchestra, et suivi autant danses, les jeux attirent les hommes, les femmes sourient Maison des homines vivants que Gaston Roudis et Marcel entre les productions p.ir les amateurs de bonne musique que par ceux de et allemandes et americaines. flirtent. Monte-Cristo poursuit sa Dumont mettent en seine pour les productions Astor- beaux films. vengeance. II est a souhaiter que les Tandis que Film, a G'autre semaine nous avons eu a comparer des produc¬ exportateurs franyais fassent Henry Feseourt dirige ses interprites, interprite avec Simone Vaudry, la vedette femi¬ Jean Modot, nine, tions des conditions plus avantageuses a nos exploiteurs pour Angelo, Bateheff, Jean Toulout, Gil Dagover, plusieurs seines importantes. Marcel Dumont et fran^aises, allemandes et americaines. Minuit... Maria place Pigalle et Rose-Marie sont annon- Glory, Michile Verly, on prepare la cellule de ses interprites vont partir bientot pour Vienne (Autriche) Comme ou serait-ce le qu'ils supplantent comme toujours la concurrence dans toujours, gout des Onentaux, ces, l'un par " Le Royal ", 1'autre par " Ee Familia ". Faria, et autres decors de Bertin-Moreau. tourner les les marches orientaux. principaux exterieurs. C'est le celibre Ge public grenoblois est gate. artiste allemand Goetske qui tiendra • Dans les studios helliniques on est en train de tourner le difficile role de l'abbi Faria. Chez Gaumont, Maurice Gleize tennine au studio Les Derniers Jours d'Odyssbe Androutsos. — L'Histoire Sun fou, a tendance caracteristiquement Les Heures • Gaumont son film Tu m'appartiens, d'apris le scenario Le alpines font, de plus, prevoir la pre- sanguinaire Gouras, rivolutionnaire, ennemi hellenique et Le lac des Larmes, drame. d'Alfred Machard. Dans un luxueux boudoir sentalion de nouvelles bandes de cinema-pur. A Joinville : Fecondite. moderne de l'Rtat, en train d'etre etrangie par one pallikare. attenant a une noil moins luxueuse chambre a coucher, GLORIA FILM Ee celibre roman d'Emile Zola a ete adapte a l'ecran Francesca Bertini tourne et nous charme par son jeu et et se tourne en ce moment au studio des Reservoirs. sa beaute. Ea semaine prochaine, Maurice Gleize pense A PARIS... Henri Etiivant en est le metteur en Brun seine, et liouvoir eommencer le montage de son film. Geo Saacke,

"AUX AGRICUETEURS " •■■■■■■■•■■••■••■■•■■■■•■■■■■(■■■■■■■■■uaianua,. ■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■•■■■at Quand les bees de gaq se mettent a rever...

Le # Cinema des Agriculteurs » qui s'est, de lui- raeme, classe parmi les Salles d'Avant-Garde, nous offre en ce moment un spectacle habiiement En nos Lecteurs compose de A quoi revent les bees de gaq, edite par potinant CINEMONDE Alex Paul Mknier. — i° Carmen Boni qui est actuellement Nalpas, et de La Grande Duchesse et le garqon Renie Hiribel. prfcentez-vous au regisseur general du studio des Cine- a Paris, oil elle tourne sous la direction d'Augusto romans A Joinville, qui vous inscrira sur ses listes et d'etage, film tire de la spirituelle piece de M. Alfred Genina les exterieurs de Quartier Latin, a fait ses debuts vous Savoir, qu'interprite si elegamment Adolphe convoquera ensuite en temps utile. Mais n'allez au cinema dans le film La femme en homme, fut Menjou, mais qui a ete maladroitement mutile par qui ■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■■a pas croire que voiis allez gagner ime fortune en faisant presents en France il y a deux ans; la censure. 2" Yvan Petrowitch de la figuration, car vous ne travaillerez en moyenne n'est pas Russe mais Serbe, son premier film fut La que quatre jours par mots et encore... Enfin bonne A Chatelaine du quoi revent les bees de gaq est un film d'avant- Liban ; 30 il n'y a pas de studio important chance. garde qui peut se targuer d'etre comprehensible — en Belgique. Presque tous les rialisateurs beiges sont M. avec Ee Photographs. — Vous desirez done faire de la chose rare. Albert Guyot l'a mis en scene des amateurs, certains d'entre eux ont d'ailleurs de prise de vues, mais sachez que le travail du studio de avec une a grande surete de gout, et su realiser grandes qualites. Romuald Joubi celui de Mathias Sandorf. Ne cinema est tout different de celui du des posez studio de photo¬ photographies originales : ses prises de vues Fleur des Indes. — 1" Maria Dalbalcim estd'origine jamais pins de trois questions par semaine. graphic. II faut tout apprendre et le mieux pour vous en plongec, ses gros plans, ses flous sont de veri- espagnole 2° ; dans Le double amour, les principaux roles M.-J. Delafond. — Vous pouvez icrire a Eya de Putti serait de debuter comme aide operateur. Vous pouvez tables oeuvres d'art. Les bees de gaz, personnages itaient par tenus Jean Angelo et Nathalie Gissenko; aux studiosdel'Universal, A Universal-City, vous adresser aux de Californie. Ee Cintromans, 8, boulevard PoissonniAre, premier plan expriment 1'atmosphere de la 3° elans Le Vert le film en seine par galant, mis Rend general manager lui transmettra votre lettre. Sans doute au Film rue ou la Franco scene. Le realisateur a su les rendre d'Art, 6, Chauveau, A Neuilly A expressifs, vous enverra-t-elle sa Geprince, le role du roi Henri IV etait tenu par Aime photo dedicacee, mais nous ne Film, 3, rue Caulaincourt, qui peut-itre donneront suite prcsque leur communiquer la vie. Parmi eux, evo- Simon Girard. pouvons pas vous l'assurer. A votre demande. lue M"* Mireille Severin, demi-mondaine et mar- Bonapartiste. — Mais oui, Albert Dieudonne, auteur Elbeuf n'est pas Paris. — Quel itrange Potherat chande de pseudonyme! Jean. — II fallait donner la liste complete fleurs, une excellente artiste qui sait du roman Le Tsar Napoleon, est l'interprite du i° Ecrivez A Camilla principal Horn, aux bons soins des Artistes des vedettes. Sans cela il aurait 6te trop facile de gagner etrc humaine. r61e du film d'Abel Gance : Napoleon. associes, 20, rue d'Aguesseau, qui feront suivre votre A ce concours. Nous prcparons actuellement d'autres Sang Melee. — i° M. Albert Guyot vient d'achever un nou- James Cruze fut le metteur en lettre. Affranchissez-la comme pour 1'Etranger. 2° Merci concours cinematograpliiques. veau : L'eau seine de Vainere et mourir, il rcalisa egaleinent La vos film qui coule sous les ponts, et va pour aimables appreciations sur Cinemonde. Vous Pear Red. — r° Sheldon Eewis incarnait Perry Caravane vers Vouest, cette magistrale s'attaquer a la realisation d'Ursule Mirouet, d'apres epopee du Far-West; verrez, nous ferons mieux. Bennet dans Les Mystires de New-York-, 2° Ernest 2" Clive Brook n'est ni le frire ni le ma i de Eouise Diavolo. — Si vous desirez 6crire A le roman du grand Balzac et dans cette dernierc Eilv Damita, vous Gubitsh est d'origine allemande; 30 Arlette Marchal est Brooks; Pearle White a n'avez oeuvrc il aura l'occasion de montrer tout ce dont 30 est nie Springfield, dans l'Etat qu'A adresser votre lettre aux Artistes associes, difinitivement revenue d'Amirique, Ginette Maddie il est capable. du Missouri, en 1889. Elle semble avoir abandonne 20, rue d'Aguesseau, A. Paris, qui feront suivre. Affran- aussi. difinitivement le cinema. 40 Dans Mathias chissez comme si c'itait adresse directement k Sandorf, Holly¬ AimEe. — Vous etes bien injuste pour la jeune fille Quant a La Grande Duchesse et le garqon d'etage Armand Tallier interpritait le r61e de Pierre, Yvette wood. americaine. Avons transmi votre lettre A notre colla¬ point n'est besoin d'en parler : tout le monde Anflreyor celui de Sava; G. Ristori celui de Maria et Bf.rtuonneau. —Si vous dfeirez faire de la borates connait la valeur de ce film et le reverra avec figuration, Jean Mitry. E' Homme du Sunlight. plaisir. J. H.

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■ 236 ■ LES LIVRES Les Laur6ats du J. PREVOST, joaillier CONCOURS 72b'% rue d'Amsterdam

des noms et prenoms fill commenceront a recevoir a partir i.-iL «>*• » mm. de la semaine prochaine les mam photos promises IIP Un educateur et sa Cinematheque Nous nous proposons de publier une suite d'appreciations de Gensde lettres sur le cinema. Certaines sort assej severes. La Soc iete Dans cette querelle des Lettres et du Cinema, le public n'est point tout a Jait hors de cause. LES PHARES On accuse le cinema d'abetir le public. On repro- che ait public d'aviltr le cinema. realise Encore un cercle vicieux. Les cineastes disent: LES PLUS BELLES •' Nous donnons au public ce On LE SECRET DU CARGO qu'il demande. " LES PLUS leur repond: " Le public attend mieux de vous et vous le preneq pour trop bete. " Que dirait le VERIDIQUES OCCASIONS public si on lui demandait ce qu'il veut? On parle beaucoup de la creation d'une nou- Le public repondrait sans doute, a la fa<;on de velle firme : Les Phares. Clement Vautel, qu'il prend plus de joie a un Pour son premier film, elle a choisi Le Secret DES PRIX INTROUVABLES AILLEURS feuilleton romanesque et absurde qu'aux aeuvres du pour interpretes de Stendhal et de Marcel Proust et que le fi, m Cargo avec, principaux, leplus honni des Gens delettresestjustementcelui Baudin, Martial, Raffelo, Faguais, France qui lui plait le mieux. Micheline et Pierrot, chien de Martial. Le met- Le public a besoin d'etre eduque. Maiscomment teur en scene est M. Maurice Mariaud. ACHAT, ECHANGE, EXPERTISES le serait-il. sinon par le cinema lui-meme. le Nous avons vu M. Cazauran, directeur de la TRANSFORMATION DE BUOUX jour oit le cinema y trouvera son compte ? nouvelle maison de productions, au titre symbo- C'estce qu'a compris, au Cine Latin, M. Miguel lique, qui nous a d6clar6 qu'il 6tait sur le point Duran. Ce jeune homme, qui a du gout, ne d'engager une artiste de grand talent qui tint manque pas non plus d'audace. II a concu le d'ailleurs le r6le principal dans Visages d'en- Telephone : CENTRAL 68-66 projet, et chaque jour il le realise, d'eduquer ses auditeurs. fants. Les exterieurs du Secret du Cargo sont Je dis " auditeurs''. car il leur parle.it tls tourn^s en Alg6rie. Vecoutent. II est, devant I'ecran, commeun ancien montreur de lanterne magique. II rapproche les films anciens desfilms nouveaux; il les commente. il les compare ; il montre a son public attentif 9 GRANDS PRIX devolution d'un genre, le progres ou la decadence d'un acteur : il denonce les procedes. les tics, les trues, les ficelles. On veut, maintenant, faire parler les ombres : ferait-on pas mieux, selon cet exemple, de faire parler les directeurs? M. Miguel Duran veut davantage: faire con- naitre les livres qui traitent du cinema. Dans un petit foyer-bar attenant a lasalle, il a done ins¬ talls une cine-bibliotheque oil il expose livres et revues. On y peut Jeuilleter, bien entendu. Cine monde. J'y at decouvert, un soir, un bien curieux recueil de cinepoemes de B. Fondane, illustre de deux photos de Alan Ray | t I. Ce petit livre vaut moins peut-etre par lafan- taisie surrealiste de ses poemes-films que par I'intelligence d'une preface dont chaque phrase etincelle de quelque fine verite. Mais e'est en de tels poemes, comme dans les scenarios du meme genre publies naguere par les Cahiers du Mois qu'on arrived pressentirla notion de cinema pur. Dans cette bibliotheque Jort eclectique. le fan- taisiste Cine-Ville, de Ramon Gome- de La Serna [a), voisine avec le Cinema sovietique, de Leon Moussinac \3): le Napoleon, d'Abel Gance avec les deux Jeanne d'Arc, de Joseph Delteil et de Pierre Bost (4). Chacun de ces livres, si divers, nous introduit a quelque degre, dans la vie et I'espril du cinema moderne. A cote, AI. Miguel Duran expose des critiques de films decoupees dans les journaux et revues. Ainsi, la leqon est complete. Sielle se repand et s'organise, le cinema des marchands devra bienldt compter avec le gout public. On lui prepare d'autres censeurs. NoEl Saboro. 11) B. Fondane : Trois Scenarii. 12) Traduit de I'espagnolpar Marcelle Auclair 1 Simon Kra, ed.) (3) " Les Documents bleus " (Librairie Galli- mard). 14\ Joseph Delteil: La Passion de Jeanne CinimmdbL d'Arc I Grasset. ed.) — Pierre Bost: La Passion et la iVlort de Jeanne d'Arc, d'apres le film de Dreyer (Gallimard). £ujpcur teufrfy Ttimuljty MACHINES A COUDRE

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NEOGRAVURE-PARIS Le Gerant : Duret.