D

les 14, 15 et 16 Mai u Théâtre de l'Empire

des films de G. W Pabst a apporté un esprit nouveau à l'art cinématogra¬

première série de ses nouveaux films 1928-1929. phique. Sa dernière œuvre est de la plus haute inspiration et est attendue CA SociétéCes filmsdes constituentFilms Artistiquesun effortSofarremarquablea présentétantà parl'Empirela diver¬la comme l'un des plus grands succès de la saison. sité des productions que par leur perfection technique. Avec Crise nous applaudirons un autre film d'un puissant intérêt : En voici l'énumération dans l'ordre des présentations : L'enfer d'Amour dont une grande partie a été tournée en Pologne et La Symphonie d'une grande ville, de Walter Ruttman est considérée qui a reçu une interprétation de premier ordre avec Olga Tchekova, la comme l'œuvre la plus originale du cinéma mondial. Une partition musicale magnifique interprète de Moulin-Rouge, Henri Baudin et Josyane, les

a été écrite spécialement pour le film par Edmond Meisel, l'illustre compo¬ deux célèbres vedettes françaises. siteur. Le programme de la Société des Films Artistiques Sofar comprendra encore une des Quand on a seize ans est plus récentes et des une comédie dramatique d'une plus originales produc¬ forme nouvelle admirablement tions françaises, Le Cabaret

interprétée par une grande Epileptique, réalisé par Henri et artiste : Grete Mosheim. Gad interprété par Jeanne Suzy Saxophone peut passer Helbling, Madeleine Guitty, Pré pour le type de la grande fils, Joë Alex et Paivan comédie moderne, pétillante Tortzoff. d'esprit et de gaîté. Le film On conviendra de l'impor¬ est interprété par Anny Ondra, tance et de l'éclectisme d'un Gaston Jacquet, Malcolm tel programme auquel il fau¬ Tod. dra ajouter encore les nou¬ La Petite marchande d'Al- velles productions d'Augusto La La 6 CV et l'Autocar bymphome d une grande ville 7 , , , v , T lumettes a ete réalisé par Jean Genina qui, on le sait, a été

Renoir dans les studios spé¬ engagé à l'année par la Société ciaux du Vieux-Colombier. Le film adapté par Jean Tedesco ,d après le des Films Artistiques Sofar. L'auteur de l'Esclave Blanche tourne actuel¬ conte d'Andersen est magistralement interprété par Catherine Hessling, lement un nouveau film après lequel il commencera la réalisation d'une Jean Storm, Manuel Raoby, Anny Wells, comtesse Tolstoï. superproduction pour Sofar. La 6 CV Nous pu- et l autocar Suzy Saxophone La Petite Marchande d'Allumettes b1ie ro n s est une prochaine- charmante ment dé comédie dont les deux principaux rôles sont tenus par nouveaux détails sur cette deuxième série Sofar ainsi Fritsch et Ossy Osvalda. Willy que des compte rendus des films présentés les 14, 15 et Enfin la Meurtrière, film dramatique réalisé par 16 mai à l'Empire. E.-A. Dupont, l'illustre auteur de Variétés et de Mou¬ Ajoutons pour terminer ces courtes notes que le com¬ lin-Rouge et interprété par et Hans Mie- rendorf. positeur Edmond Meisel qui avait écrit une partition originale sur le film de Walter Ruttman, La Symphonie Au cours d'une deuxième série de présentations qui d'une grande ville est venu spécialement à afin sera annoncée prochainement, la Société des Films de diriger lui-même l'orchestre de 1 Empire Artistiques Sofar révélera la dernière production du le 12 mai. grand réalisateur G. W. Pabst, l'auteur de La Rue sans Joie. Ce film a pour titre Crise et est interprété par Il trouva le plus cordial accueil auprès du public pro¬ , l'admirable vedette de Metropolis. fessionnel parisien qui apprécia, comme il convient, Crise est appelé à remporter tous les suffrages par l'in- l'esprit nouveau et le puissant intérêt de 1 œuvre remar¬ La Meurtrière Quand on a seize ans térêt de la mise en scène et l'originalité du sujet. Chacun quable de Ruttman. La première revue de grand luxe du cinéma français

Pellicule Positive

Négative ou Positive "NON FLAM"

Ce qu'il faudrait faire, Nadia Veldy, par Edmond Epardaud. Pathé par P. W. Kodak Notre séance aux Folies-Wagram. A travers les studios,

Un cinéma-club international, par George Fronval. par Jean TedESCO. La Pellicule Mlle Spinelly, La Pellicule "KODAK", négative ou positive "NON FLAM" Les chefs de file du cinéma français : par E.-G. de Mèredieu. PATHE rend fidèlement les moindres , positive, est celle sur laquelle vous pou¬ par Georges DaRUUYS. La , nouvelle, détails du vez négatif original. Elle sup¬ toujours compter. Elle s'identifie non Lumière... Image, poème, par Jean-Charles ReYNAUD. seulement par sa qualité, mais aussi par prime toutes les précautions spéciales par Denyse HaNOTTE. La décoration au studio, et onéreuses des noms "KODAK" en qui grèvent lourdement les Libres Propos, imprimés par François MaZELINE. par Les Quatre. bordure de la perforation. frais d'édition et d'exploitation. Les Cina Manès, films présentés, par Pierre Weill. par Paul L.ÉRINS.

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Le Film "Non Flam Pathé" REVUE MENSUELLE ABONNEMENTS :

La Pellicule Panchromatique "Kodak France, un an 60 francs. 2e Année Etranger, un an : 100 francs.

15 Mai 1928 -- N 12 Prix du numéro : 6 fr. Société "Kodak-Pathé^ s. a. F.

39, Avenue Montaigne, PARIS (8") Directeur - Rédacteur en Chef : Edmond ÉPARDAUD Téléph. : Élysées 81-11, 81-12, 88-31, 88-32.

Direction artistique : Henri FRANÇOIS

Fondateurs : Henri François, Pierre Weili et Edmond Epardaud

Editions Henri FRANÇOIS : 9, Avenue de Taillebourg, Paris (11°) — Tél. : Diderot 38-59 et 43-59 QU'IL FâUORânTT FAIR JHelre écancc au 28 «Avril

'AI eu l'occasion de rencontrer un Américain notoire. aux Folies Wagram Ce n'est pas M. William Hays. Il m'a dit : — J'aime beaucoup la France et le film français. Quoiqu'on ait prétendu le contraire, nous ne craignons tion ou plutôt une version du Cœur magnifique très pas la concurrence, nous la désirons même en bons de directeurs ont toujours demandé à revoir intelligemment et pieusement composée par le Consor¬ commerçants que nous sommes, car la concurrence LESquelques-unsamateurs descinémameilleurset avecfilmseuxquibonhonorèrent tium Central de Pans. Il était, en effet, difficile de commerce nombre c'est l'âme du et de la condition du progrès nos écrans. La vie des films est en effet rééditer intégralement le film prodigieux où Séverin industriel. D'autre trop courte et part nos 15.000 salles offrent un Mars mit le meilleur de lui-même. La deuxième d'impérissables chefs-d'œuvre doivent faire place aux par¬ tel champ d'activité qu'il y a là place pour un apport nouvelles productions qui n'ont souvent d'autre intérêt tie, entre autres, avec les élégances de l'époque (1921), européen, quand on voudra sérieusement l'organiser. Mais qu'avez-vous aurait pu paraître un peu ridicule. Tel qu'il a été fait jusqu à que leur nouveauté. présent, qu'ont fait vos éditeurs pour révéler en Amérique leurs reconstitué C'est dans cet esprit et pour donner satisfaction à par les collaborateurs de M. de Ascamo, productions, imposer leurs réalisateurs et leurs artistes ? ces le film de Séverin-Mars a pour cadre la Camargue et Rien, absolument rien ! légitimes demandes que Cinéma a eu l'idée de mon¬ il nous On trer deux des films les plus caractéristiques de l'école apparut dans toute sa puissance. nous reproche aujourd'hui de ne pas favoriser le film français, de ne rien française : Le Cœur magnifique, de Séverin-Mars, et Le jeu de Séverin-Mars, qui s'était déjà affirmé faire pour l'introduire en Amérique. Blanchette, de René Hervil. dans L'Agonie des Aigles et surtout dans La Roue Mais franchement cet effort doit-il être soutenu par nous et seuls les Ces deux films venaient d'être réédités par le Consor¬ (ces deux films sont antérieurs au Cœur magnifique) éditeurs français n'ont-ils pas eux aussi leur mot à dire dans cette propa¬ tium Central de Paris qui racheta l'an dernier les néga¬ reste pour nous un enseignement incomparable. Séverin gande qu'on voudrait nous voir entreprendre ? tif de l'ancienne société Legrand dont ils faisaient Mars eut vraiment, à une époque d'initiation, la Qu'ont fait les éditeurs américains quand ils ont voulu introduire leurs partie, ainsi que Crainquebille, La Mort du Soleil, Le prescience du style cinégraphique moderne et son génie films en Europe ? Ils n'ont pas attendu que les acheteurs européens viennent Crime de lord Arthur à Savile, etc. mérite de survivre. New-York sélectionner leurs productions. Mais ils sont venus eux-mêmes Nous eûmes la satisfaction de nous entendre avec le Avec ce une sensation étudier toutes les conditions du marché, ils ont créé des agences à Paris, à Blanchette, fut d'un ordre Consortium Central de Paris et son sympathique direc¬ Londres, à Berlin, à Rome, à Madrid, etc. Ils ont ouvert des salles dans différent. René Hervil nous donne là une sorte de les teur, M. de Ascamo, qui voulut bien confier à Cinéma modèle aussi principales villes d'Europe. Ils ont organisé des voyages de vedettes et parfait que possible du film d'adaptation. le soin de présenter Le Cœur magnifique sous sa nou¬ payé très largement d'amples campagnes publicitaires. L'équilibre entre les divers éléments, scénario, tech¬ velle forme et son nouveau titre Horoga, et Blanchette. Pourquoi les éditeurs français n'ont-ils pas constitué la contre-partie ? nique, photo, montage et interprétation, y est merveil¬ La séance organisée aux Folies-Wagram le 28 avril leux. Et Maurice de Songez que depuis dix ans que la guerre est terminée, aucune maison Féraudy nous donne, de son côté, remporta un nos nos succès complet. A abonnés et à un modèle de d'édition française n'a eu l'idée d'ouvrir un bureau à NeW-York. Aubert composition dont on chercherait vaine¬ de amis la presse parisienne s'étaient joints de nom¬ n'est pas représenté en Amérique, ni les Cinéromans. ment l'équivalent même en Amérique. breux directeurs On invités par le Consortium Central de nous répond que les frais auraient dépassé la puissance de vente Blanchette et Horoga furent longuement applaudis Paris, et la de chacune des maisons magnifique salle de l'avenue Wagram se françaises. Sans doute, mais alors pourquoi n'avoir par un public enthousiaste qui s'étonna de trouver à remplit malgré la concurrence déloyale du soleil prin- pas constitué un consortium des éditeurs français qui aurait même englobé ces deux films vétérans tant de fraîcheur et de jeu¬ les tanier, d'un public choisi. nombreux producteurs indépendants qui travaillent en France ? nesse. M. Maurice de Féraudy, l'éminent secrétaire de la Nous autres, Américains, nous ne sommes pas ennemis d'un certain Il nous reste à remercier M. Fournier, l'actif direc¬ décorum. Vous Comédie-Française, avait bien voulu honorer notre appelez cela du bluff parce que vous ne vous efforcez jamais ,séance de sa teur des Etablis¬ de comprendre ce qui est différent de vous. Cependant une large et belle présence, ayant sements Lutetia, façade française sur Broadway ferait plus pour les affaires françaises que■ manifesté le dé¬ qui veilla lui-mê- toutes vos jérémiades. sir d e revoir m.e avec une Cette propagande effective devrait être appuyée par Je veux l'exemple. Blanchette ou il obligeance dont dire que les éditeurs du consortium français, installés en cœur plein de New- fit une création nous lui savons York, devraient contrôler là-bas soit comme propriétaires, soit comme loca¬ inoubliable. Re¬ gré, à la parfaite taires ou comme simples fournisseurs privilégiés, quelques belles salles où ils né Hervil, le réa¬ réussite de notre organiseraient eux-mêmes avec le goût dont on est capable en des France lisateur, avait ex¬ séance, ainsi que spectacles spécialement français. primé son ennui M. J a c q u e - Nous avons dépensé des millions et des dizaines de millions en France de ne pouvoir se mond, l'aimable pour nos et assurer meilleure vendre films leur la expansion. Les éditeurs rendre à notre in¬ chef d'orçhestre français n'ont pas moindre centime en risqué le Amérique. Et ils se lamen¬ vitation, retenu des Folies-Wa- tent que le marché américain leur est fermé, que l'Amérique ne fait rien qu'il était par le gram, qui adapta pour eux. montage de son avec son talent Soyez justes et reconnaissez vos torts. Vous voulez vendre vos films nouveau film habituel, les en Amérique Ne boycottez pas américain en mais le film France, importez Minuit place Pi- deux films com¬ vous-mêmes le film français en Amérique. galle. posant notre pro¬ Ainsi me mon ce parla Américain notoire. Au fait pourrait être M. Wil¬ Le programme gramme. liam Hays. débutait par Ho¬ Edmond EPARDAUD. France Dhelia et SÉverin-Mars, dans une scène A'Horoga. roga, une sélec¬ Ed. E. UN CINÉMA CLUB INTERNATIONAL

russe moderne mériterait d'être connu en France, du moins par Jean Tedesco annonce la création d'un Cinémaclub Inter¬ les artistes et national destiné dans sa pensée à obvier aux effets de la régle¬ par l'élite. Il ne le sera pas, si nous ne réagissons, mentation officielle du cinéma français, laquelle « ne peut avoir pas plus que l'art allemand ou celui d'aucun autre pays du monde. aucune influence bienfaisante sur l'éclosion de l'art cinégra-

phique naissant ». Nous avons donc résolu de. réagir. Nous avons décidé la constitution Cinémaclub International. Voici le manifeste que Jean Tedesco publie dans Cinéa- d'un Ciné pour Tous. NOTRE BUT est de réun:r tous les éléments qui, dans le public d'élite du cinéma, ont é'.é convaincus par les raisons que Le. régime actuel, que rien ne changera vraisemblablement, nous venons de résumer. Il s'agit d'empêcher la ruine définitive tend à protéger les éléments nationaux les mieux placés, c esl-à- de notre art. Il est inadmissible que la loi française puisse isoler dire les commerçants installés et les metteurs en scène asser¬ plus longtemps la pensée française de la pensée internationale mentés. Ces dernières expressions ne s'entendent point péjorati¬ — et nous prétendons qu'aujourd'hui le Cinéma est une forme vement; ce sont de simples constatations de faits. Par com¬ de la pensée internationale. merçants installés, nous désignons les chefs visibles de notre< NOTRE DEVOIR est de tendre la main à tous ceux qui, industrie, ceux que leur importance apparente a placés au sein en Europe ou en Amérique, s'efforcent d'élever l'art de l'image même de la commission qui nous juge. Par metteurs en scène mouvante au-dessus de ce que les marchands en on fait, c'est-à- assermentés nous désignons les réalisateurs, bons ou mauvais, dire une auxquels s'adressent habituellement les producteurs qui possèdent gigantesque entreprise d'abrutissement universel. aujourd'hui l'hégémonie du Cinéma. On devine que les auteurs NOTRE VOLONTE est de permettre à tous ceux qui

auxquels les industries du film font régulièrement appel doivent auront résolu d'appartenir au Cinémaclub International de remplir certaines conditions de commercialilé.Ce'.a revient à dire connaître les œuvres de leurs Voisins. (Deux jours d'express nous que les plus heureux sont en général les moins exigeants. Le séparent les uns des autres, quelques heures d'avion, et les

bureau des ministères nous interdisent de . protectionnisme du Cinéma engage les producteurs à s'enfermer communiquer!). . .

dans la routine assurée par un personnel éprouvé et c'est ainsi NOS MOYENS seront ce que nous Voudrons qu'ils soient, que les chefs de certaines maisons éditrices en arrivent à consi¬ ce que notre bonne volonté voudra. L'afflux des cotisations dérer comme des maîtres des confectionneurs assez dépourvus de nous de des salles et d'organiser personnalité. Tels auteurs, tels acteurs. De la médiocrité des permettra louer nous-mêmes des réprésentations privées, strictement réservées aux membres du inspirateurs découlera la banalité du jeu dramatique. Nous ne Cinémaclub. Aucune disposition légale ne peut alors nous. sommes pas pessimistes: c'est actuellement un fait. En un mol, empêcher de nous réunir et d'échanger des images. il faut être persuadé que la protection du film français, heureuse

ou non du point de vue commercial, ne peut nous permettre plus NOTRE ACTIVITE sera purement artistique et morale. sûrement d'attendre la révélation de talents nouveaux, la consoli¬ Si, par la Volonté de ses membres, le Cinémaclub devient ce que dation sur ses bases fragiles de la Jeune Ecole Française sont par le monde certaines grandes associations, c'est-à-dire

un club D'autre part, l'application du Décret Herriot tend a nous, riche, la face du problème de l'écran peut changer

séparer dès à présent de l'Etranger. Ainsi que nous i'avonsl grâce à lui. Il faut aux industries des inventeurs, des chercheurs, expliqué ici même, les maisons d'importation de films entrent des fous. Il faut au Cinéma des artistes, des chercheurs, des

dans une ère d'infinies difficultés, encore grossies par le carac¬ imaginatifs, des idéalistes. Notre rêve est d'assurer la vie à ces

tère arbitraire des décisions de la Commission de contrôle. Il éléments essentiels de notre art — et nous pouvons le réaliser.

en découle que les importateurs n'osent faire pénétrer sur notre Alors, nous apporterons au Cinéma sa plus grande puissance territoire les films qui, par leur originalité apparente, même la d'avenir, une réserve d'esprits dévoués, entraînés, féconds

plus bénigne, risqueraient de ne pas satisfaire tous les publics. Nos statuts seront publiés très prochainement. Nous irons vite. Les craintes de ces commerçants sont bien justifiables et nous Un grand corps est en péril, nous ferons l'impossible pour le ne pourrions leur reprocher de ne pas mieux Veiller au salut de sauver. Que chacun, avant même que nous nous connaissions l'art cinématographique international. mm Photo Studio LorclL. tous, apporte à la cause commune le plus grand effort possible.

à ce Enfin, la censure elle-même, pour l'appeler par son nom, est Pensons que nous serons peut-être demain, grâce à chacun aujourd'hui multiple et les principes qui la guident menacent de de nous. A Paris, travaillons à nous organiser. A Berlin, notre mutiler à chaque instant les œuvres quelle consent à laisser. ami C. W. Pabsl fera écho et travaillera dans le même sens projeter en public. Quant au film de tendance audacieuse, soit que nous. Des lettres sont parties pour Londres, New-York, par la violence de ses expresions, soit par sa liberté de vues, Stockholm, Rome, Madrid. Bientôt, nos filiales seront créées. son — nouvelle irrévérence éventuelle ce film est assuré de ne jamais Que tous ceux qui veulent déjà nous aider, qui brûlent d'être la vedette que Marcel L'Herbier connaître les honneurs de l'écran. Les considérations politiques avec nous, nous écrivent leur Volonté. Voici notre première nous révélera dans L'Argent et diplomatiques s'ajoutent à ces rigueurs. On sait que les films adresse, celle de Paris: Cinémaclub International (Association de la Jeune Ecole Russe, considérables pour la formation de en formation). Secrétariat permanent: 21, rue du Vieux- notre art, n'obtiendront que très rarement de notre commission Colombier, Paris,

■ le visa de projection publique. On peut donc affimer que l'art Jean Tedesco. Les Chefs de file du Cinéma français umicrc**» 3magc«M

J‮ y Y D A ÈVE FRANCIS

et de pensée auquel nous pourrons désormais demander les plus Quel peintre merveilleux a donc sur sa palette de Thérèse Raquin pour rayonner. Tous ceux qui subtiles extériorisations. tenaient le film français en estime savaient quel savant Pétri le bleu profond de ce beau soir d'été ? JACQUES Feyder n'avait pas besoin de son triomphe Le coup de génie de L'Image ne fut pas généralement com¬ et subtil compositeur d'images et de rythmes visuels était Feyder. pris. Cependant il y avait là de quoi révolutionner l'art ciné¬ Nous reconnaissons à chacun sa part. Mais il faut avouer que Quel être imagina ce nocturne enchanté ? graphique, car ce film lui faisait précisément exprimer ce qui les plus fortes et les plus précieuses émotions cinégraphiques, lui avait été interdit jusque là : l'être intérieur. Ou quel musicien ? Quel rêveur ? Quel poète ? depuis dix ans que le film' moderne est né, c'est à l'auteur de

L'Image que nous les devons. Appliquant la même méthode d'intros¬ pection intuitive, Feyder avait précédem¬ Intelligent et cultivé, Jacques Feyder ment adapté ce chef-d'œuvre d'Anatole ne s'est guère préoccupé d'enrichir l'écran Est-ce un conte de fée, un poème magique ? France, Crainquebille. On remarqua moins de synthèses métaphysiques, poétiques ou la délicatesse extrême du procédé d'ana¬ Jardins silencieux, et touffus, décoratives où il eut simplement affirmé bois sombres lyse parce que Feyder cachait cette ana¬ son goût supérieur des idées et des sensa¬ lyse sous les dehors charmants de la fan¬ Quel dieu vous a donné tout ce charme inconnu, tions. taisie et du sourire ironique. Baigné d'une clarté si douce et nostalgique ? Mais plus utilement il s'attacha à créer Mais avec Visages d'Enfants se re¬ un vocabulaire des images —- base d'un connut définitivement, et d'une façon art purement visuel — et en même temps éclatante pour tous, l'aptitude extraordi¬ un style adéquat. naire du réalisateur à pénétrer les secrets On n'entend pas le vent bruire dans le feuillage,

Dès sa première grande œuvre, L'At¬ profonds de l'âme humaine et à les expri¬ On n'entend ; mer en pas le fleuve écarter les roseaux lantide, nous le voyons, avec un simple rythmes visuels. roman d'imagination, composer un film Pourtant de sur eaux, Aucun metteur en scène au monde longs frissons palpitent les qui est avant tout un poème visuel. D'au¬ n'est capable comme Jacques Feyder de Et des tressaillements tres en eussent fait un film d'aventures, rythment le paysage... traduire en images les états d'âme. Je c'est-à-dire un film où l'anecdote eut disais que les genres ordinaires n'existaient primé l'illustration atmosphérique du pas pour lui. Des choses, de toutes cho¬ sujet. ses, il voit le dedans bien plus que le Moderne magicien, divinité nouvelle, Pour la première fois en France, un dehors. Un paysage, une douleur d'en¬ réalisateur un sans essayait de situer une action fant, une inquiétude de femme, un décor C'est siècle rêve, un jour, qui te créa ; dans un cadre strictement adapté et de Jacques rustique, une réunion mondaine, un spec¬ Et pourtant, malgré lui, ô faire du paysage le personnel essentiel tacle de foule, de simples objets maté¬ Image, Cinéma, du film. riels, vivent sous son regard et sous le Tu le berces de songe et de vie irréelle. nôtre d'une vie profonde qui dépasse les formes extérieures du Ce paysage, ce personnage, c'était le désert. Jacques Feyder monde et en atteint la réalité même. n'a jamais voulu se cantonner dans un genre parce que pré¬ cisément le genre cinégraphique n'est pas déterminé pour lui Dans cet esprit il sait établir les parallélismes qui accusent par Sous ton les caractères extérieurs qui se distinguent dans l'art du l'émoi de ses personnages. Souvenez-vous seulement du rythme pinceau charmeur s'anime la chimère théâtre ou dans l'art du roman. Qu'il compose des tragédies lent des bœufs revenant du labour dans L'Image. La nature Entr'ouvrant à nos yeux son voile éblouissant ; (Visages d'Enfants, Carmen, Thérèse Raquin), des comédies associée au jeu douloureux de l'âme humaine. Quelle dignité (Gribiche), des drames symboliques (L'Image), Feyder a tou¬ nouvelle conférée à l'art visuel ! Car n'as-tu pas en toi le pouvoir tout-puissant jours en vue la même animation de la vie, de la vie réelle qui Ce que nous venons de dire suffit à classer Jacques Feyder tombe sous le sens, et aussi de la vie intérieure que découvre De dispenser au monde et et la ? dans l'ensemble de la production française. Instinctivement plus l'Ombre Lumière l'intuition. que volontairement dégagé des préoccupations de genre, Feyder

Si son a but est la recherche du rythme visuel, sa méthode trouvé un style qui s'applique admirablement aux analyses les d'extériorisation est l'intuition. plus ténues et aux symbolisations les plus audacieuses. Cet effort d'introspection dont lui seul semble capable, élargit indéfiniment Denyse HANOTTE On pouvait croire, avant lui que le cinéma était éternelle¬ l'horizon du cinéma. ment voué aux seuls faits matériels et que les mystères de l'âme étaient lui interdits. L'Image en ouvrant des infinis psychologi¬ Nous saluons Jacques Feyder comme le véritable initiateur ques insoupçonnés créa véritablement un cinéma spiritualiste de la peinture d'âme à l'écran. d'une acuité et d'une souplesse merveilleuses, un cinéma d'âme Georges DARHUYS. LIBRES PROPOS Après le succès de Thérèse Raauin Quelques minlinuftes avec §ina M Les musiciens — il s'en trouve parfois dans les salles Le droit de critique est-il absolu? En d'autres termes, a-t-on obscures — souffrent véritablement de voir ou le droit plutôt d'entendre de démolir systématiquement el san: aucuni indulgence — la restaurant Mos- Très vite ! On ne perd pas une minute et lorsque, musique martyrisée par le préposé à la direction de l'orchestre d un jOULEVARD de Clichy. Le point de vue purement personnel, des œuvres que d'autres sino. Tout ce que par tour¬ qui, adroit adaptateur, n'est pas nécessairement un Nikisch ou jugent très respectables? le cinéma compte de person¬ exemple, un metteur en scène m'engage pour un Weingartner. nalités sympathiques se retrouve là. ner du 15 au 25 avril, je sais qu'il s'est arrangé pour Notre sympathique confrère Pierre Gilles revient sur cette Voici tourner toutes les scènes dont Une grande et luxueuse salle des boulevards prétend et Henry Lppage à cette je fais partie pendant ce inaugurer vieille question à propos d'un procès récent: tous ses spectacles par une page symphonique. Cela part d'un table. Armand Bernard, Gina Relly et Jean-Charles laps de temps et je suis certaine d'être libre le 25 avril excellent « Un critique consciencieux de ses devoirs, écrit-il dans naturel. Mais le chef d'orchestre qui conduit parfai¬ Reynaud à cette autre. Un peu plus loin, c'est l'ineffable exactement ! Le ne se tement le chant indien de ou Matin, permet pas d'éxécuter en quelques — Rose-Marie le dernier fox-trott à lignes les Lionel Salem, très entouré de Comment font les réalisa¬ œuvres produites, il ne se la mode, est lamentable en Kapellmeister. permet surtout pas de conclure que ces en teurs ? Ils tournent donc les scè¬ œuvres doivent jolies femmes, qui est train être uniquement applaudies on sifîlées. Ce n'est pas évidemment de sa faute et il fait le plus conscien¬ d'expliquer : nes sans les répéter ? cieusement qu'il peut son métier. « Il lui est loisible, à la condition de bannir toute haine, de — « Quand j'ai tourné le Christ Au contraire, on répète dire ce qui, à son sens, n'est pas souhaitable ni bon dans N'empêche que les vrais musiciens qui savent ce qu'est la dans L'Agonie de Jérusalem... » deux et trois fois avant de tour¬ 1 œuvre qu il veut critiquer ; mais comment musique, souffrent d'entendre l'adorable ouverture d'Obéron appeler critique la volonté de nuire et de nier l'effort? Là-bas, Albert Dieudonné ra¬ ner. métamorphosée en marche militaire ! conte à des amis : —- Mais alors... par quel mi¬ « Dire d'une pièce quelconque : « Elle est immonde et il faut « la Lorsque j'étais Napoléon...» racle... siffler », ou: « Ce film est un mauvais film » sans apporter

— les ces Je serre des mains. Je regarde Le que en raisons de conclusions extrémistes, ne peut être considéré temps l'on perd Nous à comme autour de moi. demandons M.M. les chefs d'orchestres à qui on de la critique, mais comme une diffamation ». J'hésite... A France provient du réglage des

impose des préludes ou des interludes un symphoniques dans les Et nous sommes bien de cet avis ! quelle table de gens sympathi¬ lumières. Dans studio berli¬ salles de cinéma de diriger ou de renoncer à la musique. ques vais-je m'asseoir parmi ces nois, il suffit d'un bref comman¬ Beethoven, Weber, Schumann, Mozart, Wagner, Berlioz, tables de gens sympathiques ? dement pour que les nombreux Saint-Saëns, Debussy veulent être respectés. Mais tout à coup, je suis tiré électriciens du studio donnent

Que dirait-on d'un opérateur de mes qui saboterait la projection? La réaction, contre les dangereuses idéologies du décret réflexions par une violente exactement les lumières que les Herriot commence à se manifester. douleur à la jambe... C'est Bouly, opérateurs ont demandées. le chien Jean Tedesco annonce dans Cinéa-Ciné, la fondation de délicieux de Gina M⬠J'apprends à Gina Manès

son « Cinémaclub international » et nes, qui vient de me reconnaître vient de présenter avec Autre chose. Nous demandons Henry Lepage dans La qu'on qu'on indique au public par Gina Mânes Vue par Chenal Criffe Cinématographique écrit: et s'efforce de succès un déchirer le bas de le film qu'elle a tourné moyen quelconque — programme imprimé ou inscription mon sous lumineuse — le titre de pantalon. Il la direction de Cavalcanti l'œuvre musicale éxécutée par l'or¬ « Au moment que la Commission Ministérielle du Cinéma paraît que chestre en dehors de la évolue vers avant son projection. un esprit international, il semble que le moment soit Bouly est un chien charmant... Mais nous ne nous som- départ pour Berlin : Le Train sans yeux. ! Il est en effet des plus propices pour songer mes L'heure inadmissible qu'on retienne l'attention de ce public que l'Angleterre offre des jamais compris passe avec une rapidité affolante: ressources tous — de ordres pour une production commune. — pendant cinq ou six minutes sur une œuvre musicale sans lui Gina Manès ! Je vous croyais à Berlin ? Quand aurons-nous le plaisir de vous voir revenir faire savoir ce qu'on lui joue. — « Londres n'est qu'à quelques heures de Paris. Je suis de passage à Paris pour quelques jours parmi nous ?

Le cinéma — qui a tant fait pour l'éducation musicale du grand seulement. Je viens de tourner à Marseille pour Je reçois maintenant « Prenez vos billets, Messieurs. Et allez chercher des affaires le beaucoup de propositions public se doit de rémédier à cette erreur. Outre-Manche. compte de la firme allemande qui m'emploie actuelle¬ pour tourner en France mais les contrats que j'ai déjà

ment et j'ai profité de ce voyage pour m'arrêter à Paris signés en Allemagne vont me retenir là-bas au moins « Cela vaudra mieux que de vous gargariser avec des théories afin d'assister à la présentation de Thérèse Raquin... jusqu'en juillet. Ensuite, si je peux travailler ici, je ne xénophobes dangereuses pour la vie même du Cinéma — demande Français. » ...Qui fut pour vous un véritable triomphe ! qu'à revenir. » Dans Le Quotidien, notre collaborateur et ami V. Mayer — Je suis enchantée d'avoir tourné ce rôle et A regret, je quitte cette grande artiste... traverse s'en prend avec véhémence et raison aux mauvais titreurs. je Je trouve que travailler sous la direction de le restaurant pour regagner le boulevard... « Il n'est Jacques Feyder pas rare de constater, écrit-il, que les titreurs est un vrai A une Albert Dieudonné raconte à des amis : attribuent vraiment une plaisir. table, importance et une place par trop con¬ Trois stars illustres d' Ce film a obtenu un très « sidérables à leur littérature et déplacent ainsi le centre de gravité Plollywood sont arrivés à Paris à huit gros succès à Berlin et, Lorsque j'étais Napoléon... en leur » jours ont déclaré tous faveur. d'intervalle. Ils les trois aux journalistes depuis, je ne cesse de travailler là-bas. Plus loin, Lionel Salem explique à ses admira¬

qui les interrogeaient et sans s'être concertés: — trices C'est ainsi que des éditeurs croyant bénéficier d'une publicité Oui, je sais. Vous avez tourné aux studios de la : avantageuse ont confié le titrage de leurs films à des écrivains — Ah! Paris!., la France!., j'aime beaucoup la France! U.F.A. " Looping the loop « Quand j'ai tourné le Christ dans " L'Agonie de aucune qui n'avaient expérience du style Mon rêve serait de tourner un film dans votre —■ cinégraphique, Théo¬ magnifique pays!.. Looping the loop ? Mais c'est déjà de l'histoire Jérusalem "... » dore Valensi, Saint Granier, pour ne citer que les moins com¬ Serait-ce un ancienne ? C'est le film que encore et leit-motiv appris au départ de New-York, une j'ai interprété tout de suite Je vois Jean-Charles Reynaud, Gina Relly pétents. Ils payèrent ces amateurs très cher et furent très étonnés sorte de « Armand Bernard... de voir compliment » pour nous faire plaisir? après Thérèse Raquin. Pensez que depuis, j'en ai tourné Lepage et Duvivier... le public rire ou il fallait pleurer et inversement. six autres ! Et, résolument, je m'enfonce dans le tourbillon du Quand donc le cinéma sera-t-il raisonnable?

Les Quatre. — Oh ! Mais on travaille vite, à Berlin !... Montmartre nocturne. Pierre WEILL. Edmond Ratisbonne présente Dflâ LD Y LE FOU et LA DERNIÈRE GRIMACE moment 16 ans et ses parents s'y opposèrent formelle¬ AUXCarbonnatStudios Réunis,réalise ruepourPrancœur,Erka-ProdiscoLouis de ment. présentés par l'actif directeur des Grands L'Aigle de la Sierra. Quelques années plus tard, Nadia Veldy réussit à ®EUXSpectaclestrès beauxCinématographiques,films viennent de nousEdmondêtre Sous l'œil attentif du metteur en scène, les trois opé¬ faire fléchir l'autorité de sa famille, et Tourjansky, qui Ratisbonne: Le Fou adapté du célèbre drame de Piran¬ partait alors pour l'Amérique, la dello, Fleuri IV et La Dernière Grimace. rateurs, Blanc, Guichard et Bar-

en présenta tourner De telles œuvres sont rares à l'écran et il nous plaît the sont train de tourner un à Volkof qui lui fit de remercier Edmond Ratisbonne pour la sensation premier plan de Nadia Veldy, une pour ses débuts le rôle d'une sou¬ d'art nous a brette de Casanova. Elle remporta qu'il procurée. nouvelle artiste française dont on y est Le Fou particulièrement destiné à un grand reten¬ un dit grand bien. succès personnel qui lui permit tissement, car il nous apporte une note nouvelle dans d'obtenir tout de suite après, un une atmosphère de poésie intense et de violent pathé¬ J'ai pu d'ailleurs constater au autre engagement; c'est ainsi tisme. qu'elle cours de cette prise de vues que On réclame de tous côtés très justement scéna¬ interpréta le rôle de l'ingénue de des cette jolie artiste possède un tem¬ Cœurs rios intelligents et originaux. En voici un. Il est de la Héroïques, sous la direction pérament et une sensibilité que bien plus haute qualité. de Pallu. de ses aînées pourraient lui envier. Le sujet de Y Henri IV de Pirandello est connu. richissime comte La scène est enfin tournée et Un italien devient subitement fou Elle tourne maintenant avec à la suite d'un accident de cheval pendant une fête de Nadia Veldy peut prendre quel¬ deux metteurs en scène différents : reconstitution historique qu'il donnait dans ses domai¬ ques minutes de repos. L. de Carbonnat, qui lui a confié le nes. Il se croit l'empereur Henri IV dont il incarnait le personnage. Son entourage, pour ne pas contrarier Je la suis dans sa loge. Une loge principal rôle féminin de Y Aigle de sa folie, organise la mise en scène somptueuse et archaï¬ confortable et très élégante. De la Sierra et Boudrioz pour qui elle que qui permet au comte de vivre son rêve insensé. A la jolis vases chinois. Des fleurs, beau¬ Une expression de Nadia Veldy interprète le rôle de l'aide d'un faveur d'une circonstance dramatique, il recouvre la coup de fleurs. Et un splendide grand chirurgien dans Vivre (nou¬ raison. Il n'avoue sa guérison qu'à quelques serviteurs appareil de T. S. L. que la vedette utilise parfois pour veau titre adopté pour Le Créateur). Nadia Veldy, fidèles et se sert de sa folie désormais feinte pour châtier gique il se trouve être profondément cinéma et ce n'est distraire les attentes comme beaucoup de méridionales, est une jolie brune le ravisseur de son amour. Mais tragique conséquence pas son moindre mérite. qu'elle doit subir tandis que les de sa vengeance : il doit poursuivre sans trêve la comé¬ L'interprétation de Conrad Veidt lui confère une opérateurs règlent les lumières. aux yeux noirs, qui réalise le type parfait de l'Espa¬ sorte de sublimité die de la folie pour échapper à la justice des hommes. qui sera ressentie par tous les spec¬ gnole ; c'est dire que le rôle qu'elle va créer dans — tateurs même les moins Pigurez-vous, me dit-elle, que lorsque je suis Sur un thème si puissamment original, Amleto prévenus. Voici jaeut être la L'Aigle de la Sierra, légende de la vieille Espagne, arrivée ici, il y tout pour tout, quatre murs, Palermi a composé un film que l'on peut sans hésiter plus belle composition d'écran depuis que le cinéma avait en et sera sa et pourra existe. parfaitement à taille qu'elle s'imposer qualifier de chef-d'œuvre. Malgré sa tendance idéolo- Jamais en effet on n'exprima tant de choses avec une chaise et une glace. C'est moi qui ai tout arrangé. définitivement au public français, en attendant d'autres si peu de gestes. D'un art visuel, Conrad Veidt fait un Je félicite mon interlocutrice du goût très sûr dont langage intérieur extraordinairement subtil et qui est le créations promises à son talent et à sa beauté. elle a fait preuve en meublant coquettement cette loge langage même de la pensée. et P. W. La Dernière Grimace est d'un ordre moins élevé. l'interrogatoire commence aussitôt.

L'action a pour cadre un cirque un somp¬ forain puis Nadia Veldy, en dépit tueux music-hall. Le héros de l'aventure est un petit de son nom de conson- clown de baraque qui devient une étoile de palace pari¬ nance étrangère, est une sien. Cette ascension vertigineuse cause son malheur, car pure née s'il y gagne la fortune il y perd son amour. Française, dans Nadia Veldy se a été Le film réalisé pour la Nordisk par A. W. Sand- l'un des plus beaux repose entre deux

berg qui a fait preuve d'une réelle maîtrise dans la coins de la Provence : prises de Vues dans composition des divers tableaux, milieux forains, maison Arles. sa loge des Studios de couture, coulisse de music-hall, impressions de Réunis, à laquelle Paris, etc... Elle s'intéressa de elle a su donner un Maurice de Léraudy campe une extraordinaire parfum de conforta¬ bonne heure au cinéma. silhouette de vieux directeur de cirque forain qui fera ble élégance et de Tourjansky, le célèbre sensation. Gbsta Ekman supporte le poids du person¬ joli agrément. metteur en scène nage principal avec une sensibilité vibrante et Karina russe, Bell est charmante en amoureuse inconstante, Citons qui était un ami de sa également la belle Edmonde Guy dans une figure un famille, voulut la faire

Maurice de FÉraudy, dans La Dernière Grimace peu fugitive. p T tourner, elle avait à ce Agnel mon opérateur, a réalisé de remarquables photogra¬ Quelques instants en Espagne avec El Tempranillo phies et fut à certains moments où nous n'avions pas le cœur à rire le boute-en-train de la troupe. En allant un jour au studio de la rue Francœur, j'y ai fait Dc^cif de^lcîf dans les Studios Vous désirez sans doute des photos. Jules Rosen, mon la connaissance d'un bien sympathique bandit. Celui-ci vêtu assistant, vous fera voir la collection mais surtout n'en prenez à la mode des cavaliers espagnols, la tête serré par un mou¬ pas, demandez-en plutôt à Jean Rosen, l'administrateur ou à choir de couleur claire, me reçut fort aimablement. Contraire¬ Mme Faure, la productrice, ils se feront l'un et l'autre un ment à ce que je m'attendais tout d'abord, il ne me garda pas plaisir de vous en donner. Et ce disant, Maurice Gleize repre¬ prisonnier afin de me relâcher moyennant une forte rançon. Il cl avec ailleurs*** un nant son scénario s'en retourne vers ses interprètes à qui il fut moi homme charmant me parlant du cinéma en fin explique la scène suivante. connaisseur.

— Au revoir Cinéma, me dit-il, revenez me voir, vous serez A nos côtés quelques individus vêtus comme les contreban¬ ici le bienvenu. diers de la Sierra Nevada échangeaient entr'eux quelques Un quart d'heure avec Pierre Lestringuez et film en est la principale interprète. Elle fera, j'en suis sûr, dans propos et le décor qui se trouvait non loin de nous était celui le rôle de Nicole Daomi, une création très pittoresque... d un patio quinze minutes avec En bavardant avec d'auberge. Un homme vêtu à la française vint inter¬ Maurice Gleize. — Et Georges Carpentier sympathique ! rompre notre conversation.

— — Non, au contraire, c'est le seul méchant rôle du film. Les Allons Navarre, dit-il à mon interlocuteur, c'est à vous. A notre entrée une grande activité règne au studio Gaumont. Georges Carpentier, le célèbre boxeur fait du cinéma. Engagé autres artistes sont Constant Nadia Veldy est prête, on va tourner. Pas un seul coin de la vaste verrière Remy qui pour personnifier Daomi qui ne demeure inoccupé. par M. Jacques Natanson pour tourner le princinal rôle dans C était Louis Samura, a recours à un de Carbonnat qui réalisait les intérieurs de son Deux metteurs en scène maquillage étonnant. Qui le reconnaî¬ y travaillent activement, ce sont Pierre un film, il travaille actuellement au studio de Billancourt sous film trait sous ce masque parfait d'asiatique. L'aigle de la Sierra. Lestringuez et Maurice Gleize. la direction de MM. Mario Nalpas et Henri Etiévant. Nous M. C. Torres son assistant, s'approchant de moi, s'offrit En effet, Constant Remy dans son interprétation d'Hara n'avons pas manqué ce mois-ci de lui rendre visite et le sym¬ Chacun de son côté poursuit la réalisation des intérieurs de aimablement à me communiquer tous les renseignements dont Kiri s'est composé un visage digne de Lon Chaney. pathique champion nous reçut d'une façon très cordiale. son film. Rendons leur visite. j'avais besoin. Je sus alors que Navarre était l'interprète du une — On tournait des scènes les plus importantes. Schidneck Les autres interprètes, poursuit Pierre Lastringuez, sont principal personnage et qu'à ses côtés jouaient C. Torrès : le Voici un vaste et luxueux décor qu'inondent de lumière six le décorateur s'était surpassé. Un salon très moderne aux lignes lieutenant André Berley : le policier ; Lias Szi Jen, un japonais authen¬ des contrebandiers ; Madeleine Guitty : Sona majestueux sunlights. Sur ce fond clair les silhouettes des hardies, aux meubles dernier cri, se dressait au milieu du studio. tique : le prince Fujiumea, puis Lubusquière et Komori qui Juliana ; Berthe Jalabert : Martha ; Flore Deschamps : la réalisateurs et des se Dans un coin, sur une estrade, un que opérateurs profilent de curieuse façon. interprètent respectivement les rôles de l'ambassadeur et du jouait orchestre, tandis nièce; Adolphe Bernades: Don Joaquin et la délicieuse Nadia Sur un haut praticable, le metteur en scène lance des ordres à partout évoluait un figurants en ou en marquis Amaji. Vous connaissez nos opérateurs. Jean Erard tout monde de habit Veldy : Marsa. l'aide d'un microphone perfectionné. Un immense pavillon les robe de soirée. Etiévant, en bras de chemise, suant, soufflant, seconde Mme Marie-Louise Iribe dans l'administration et Bro- Les extérieurs, continua de m'expliquer C. Torrès qui ayant transmet sur un ton guttural. allait et venait se démenant comme un diable, donnant des en quin est toujours notre fidèle régisseur. tourné Amérique, fut! l'assistant pour plusieurs films de ordres et un réglant éclairage. Mario Nalpas plus calme, sur¬ Cecil B. de Mille, tournés dans la Sierra et aux — furent Nevada Coup de sifflet, on va tourner. Les artistes, ayant vérifié leur Et le scénario ? Vous qui en êtes l'auteur, vous pouvez veillait les moindres détails, expliquait aux opérateurs la scène environs de Pô. Nos maquillage, écoutent attentifs les indications du réalisateur, m'en révéler l'action. opérateurs sont Géo Blanc et Barthe. à filmer. Demandez-leurs ce qu'ils pensent de notre séjour : tous Celui-ci n'est autre que Pierre Lestringuez qui dirige les prises là-bas — Pour la nième fois, l'orchestre se mit « » Détrompez-vous, je ne vous raconterai pas le sujet d'Hara à jouer Rose-Marie deux pourrons vous raconter de nombreuses et amusantes anec¬ de vues d'Hara-Kiri. Les interprètes qui se préparent à jouer, Kiri. Je vous dirai seulement qu'il est basé sur des faits rigou¬ cependant que l'adorable June Roberts rythmait la fameuse dotes. sont la délicate Marie-Louise Iribe, Constant Rémy et un danse Pour la les — reusement sont au de l'éventail. nième fois figurants dansèrent. Le scénario ! amour de chien pékinois. authentiques qui se déroulés en France et Soudain une détonation retentit, tous s'arrêtèrent Parmi — Japon il y a quelques années. surpris, Il est de Jean-Louis Bouquet qui l'a tiré d'une vieille eux un se détacha se Lestringuez donne les dernières indications, modifie un éclai¬ homme et; précipita en avant. Il était élé¬ légende espagnole. C'est l'histoire d'un hors la loi sympathique, A ce moment, les lumières étant de nouveau en place, Pierre rage siffle à nouveau. Georges Asselin et Maurice Forster, gant et sympathique : c'était Carpentier. La scène terminée je s'attaquant aux riches et défendant les malheureux. les deux Lestringuez après m'avoir serré la main avec une sympathique opérateurs enregistrent flegmatiquement la scène. Celle- m'approchais de lui et nous bavardâmes longuement. M'approchant du décor, je regardais tourner la scène et ce

énergie, reprend sa mise en scène momentanément interrompue. — ci terminée, je m'approche du réalisateur. Alors, vous êtes heureux de faire à nouveau du cinéma ! ne fut que tard dans l'après-midi que je pris congé du Tempra¬ Et quittant le décor d'Hara Kiri, nous nous approchons de — Oh oui ! celà me plait énormément. Ce ne sont pas mes nillo et de ses acolytes charmants. — Alors, vous voilà devenu metteur en scène. Pourquoi ne celui où tourne Maurice Gleize. débuts, ceux-ci remontent en 1922 lorsque j'ai tourné pour le pas l'avoir signalé ? George FRONVAL. L'heureux réalisateur de La Madone des Sleepings semble compte d'une firme anglaise. Le film que je tourne actuelle¬ ment est A cette remarque, Pierre Lestringuez sourit. affairé. En bras de chemise, le mégaphone à la main, les yeux pathétique et fertile en émotions. Nous avons tourné en IIII II 1111111 i 111111111 II I II 11 II 111! 111111 11 1111111 II 111 ! 111 i i 11 1111 II 111111 II 111 II 111 protégés par une large visière de celluloïd il va et vient dans le plein bled algérien des scènes très mouvementées et il y a — Pourquoi! C'est par intérim. Je remplace Henri Debain décor surveillant avec soin les moindres détails. quelques jours, ici-même dans un autre décor j'ai eu à défendre actuellement souffrant. J'ai déjà fort à faire comme scénariste Michèle Verly contre une bande de moricauds forcenés et peu et souhaite non seulement Le décor est celui d'une chambre d'enfant aux murs décorés pour lui mais pour moi aussi le engageants. prompt rétablissement d'Henri Debain. de ces dessins naïfs et charmants qui nous réjouirent autrefois Un coup de sifflet. Un appel : Carpentier ! vint interrompre et le sol est jonché de tout un lot de jouets. On ne peut faire — Et de quoi souffre-t-il ? momentanément notre conversation. un pas sans risquer d'écraser soit un ours de peluche, soit les MM. Etiévant et Nalpas avaient besoin pour une scène — D'une rails d'un splendide chemin de fer, soit encore un paon faisant jaunisse. de leur principal interprète. Je m'approchais de Jacques Natan¬ majestueusement la roue. son —Ah, c'est tout a fait ce qui convient pour Hara Kiri. qui se fit un plaisir de me donner d'autres renseignements.

— Et le film ? Bonjour, nous dit Maurice Gleize en nous saluant de — Vous avez vu Carpentier me dit-il, nous avons encore la main, c'est gentil de venir nous voir. Laissez-moi donner Michèle Verly, qui joue un rôle très émouvant. Contrairement — Ça va très bien. Nous avons été faire un séjour de six quelques indications à Sandra Milovanoff, Victor Vina et à ce que vous pouvez croire elle n'épouse pas Carpentier à la semaines à Chamonix où nous avons tourné d'importantes scènes Rudolf Klein Rogge et je suis à vous. fin du film. Elle meurt au contraire. Henry Krauss est un de sports d'hiver et une remarquable tempête de neige. De musicien, c'est lui qui est l'auteur de cette symphonie ; la distri¬ Nous attendons retour à Paris il y a seulement quelques jours, nous avons quelques instants et la scène terminée, l'ex¬ bution se complète par Régina Dalthy et Olga Day, toutes cellent et entrepris les intérieurs. sympathique réalisateur met sa promesse à exécution. deux dans des rôles très émouvants.

— — Les décors sont splendides. Vous désirez des renseignements sur mon film. Je vous les A ce moment, Carpentier vint se joindre à nous, se mit à donne volontiers, car Cinéma est une revue qui me plait beau¬ nous raconter mille et une anecdotes survenues à la troupe — N'est-ce pas Et ce que vous voyez en ? n'est rien compa¬ coup et je suis heureux de recevoir la visite de son collaborateur. lors de son séjour en Algérie. raison de ceux qui nous restent à tourner. La plupart sont vous — japo¬ Comme le savez, je mets en scène un film tiré d'un roman Quelle vie avons-nous mener là-bas ! Pas d'eau potable, nais et ont été reconstitués d'après des documents authentiques. de Trilby: Monique, poupée française. J'ai réalisé les extérieurs des moustiques et un soleil de plomb. Je préfère encore être Ainsi la salle du Soghun sera la reproduction d'une salle du sur la Côte d'Azur où mes interprètes et moi avons séjourné ici, à côté des sunlights, qu'avec les indigènes et leurs cha¬ musée Guimet de et une rues Lyon des les plus pittoresques pendant un bon mois. Le soleil sans doute ne se montra pas meaux. de Tokio, sera aussi fidèlement reproduite au studio. Vous toujours clément, mais me permit néanmoins de réaliser de belles M. Jacques Natanson très aimablement, me montre des pho¬ un voyez, ce n'est pas petit travail. scènes. Vous connaissez mes interprètes. Ce sont Sandra Milo¬ tographies. Elles sont vraiment splendides. Avec cela le scé¬ vanoff — Et vos interprètes ? qui personnifie Monique avec émotion, Victor Vina est nario est passionnant. Réalisateurs et interprètes ont fait leurs son mari et Rudolph Klein-Rogge, le célèbre Rottwang de preuves. Nul doute, La Symphonie Pathétique sera un beau — Ils sont tous remarquables. Voici tout d'abord Marie- Metropolis, joue un rôle antipathique et le petit Bobby Blanc film. dans Une Java Louise Iribe qui en plus des fonctions d'administratrice du est un petit garçon émouvant et sensible. — La couleur ? Une nouvelle Société De la Scène à l'Ecran — Oui, la couleur, que vous traînez attachée intensément à tous vos pas, la couleur qui accompagne tous vos gestes, et dont les expressions mêmes de votre visage se trouvent cons¬ Les Films Sportifs LL tamment éclairées. Si j'étais peintre, j'ambitionnerais de faire une toile avec vous. Vous êtes de ces êtres dont la présence PDIMEILY transforme. Ici se retrouve, comme à la scène, comme bientôt On dit qu'une nouvelle société française se fonderait la saison au cinéma, le charme distingué, fluidique, dont vous usez avec prochaine. Elle aurait pour but la production de films sportifs désinvolture, mais sensualité, avec un brin de désabusé aussi, et gais. Cinq films de ce genre sont à l'étude. — Eh ! bien, posez-moi des questions. à paraître aux côtés de Lucien Guitry, joie attendue depuis qui ne s'avoue presque pas, et qui donne à tous vos propos une Telle est la phrase qui tombe, nette, de derrière un paravent, presque mes débuts. J'adore jouer avec Debucourt, Blanchard, patine bien particulière. C'est pourquoi je préfère croire que Le fondateur de cette société serait l'administrateur actuel d'un vous irez sans vers sans pour Alcover. Je n'ai pas encore eu la satisfaction de créer une restriction le Cinéma, mais négliger lorsque je pénètre dans la loge de Mlle Spinelly. de nos plus grands metteurs en scène.

— cela le Théâtre, où vous offrez, dans une atmosphère en relief, Soit ; mais je suis ici surtout pour obtenir des confiden¬ pièce avec Victor Boucher, ce qui arrivera peut-être d'ici quel¬ tellement plus que votre seule image. ces. Le public vous apprécie au Théâtre de la même façon, ou à que temps. Applaudissons à cette initiative et attendons des précisions à Image délicieusement troublante, Mlle Spinelly me alors ce peu près, que dans vos numéros de fantaisie. Je me doute pour¬ Voyez-vous, mon rêve, ce serait tout de même le music-hall, dit sujet. mais un doué de combien elle est difficile dans le choix de ses couturiers : tant de vos préférences... music-hall personnalité. Avec les sommes — Aussi bien — énormes pour mes que pour mes est Le Théâtre. J'y suis mieux dans mon élément. Il me dont disposent les établissements pour grands spectacles, robes rôles, il délicat de m'interpréter. Je eu, llllllllllllllllllllllllllllllllMllllililMIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIinillllllll faut des rôles pour rendre vivante ma n'y aurait-il pas la possibilité de con¬ n'ai jamais d'une façon suivie, cevoir des que deux couturières : et poul¬ personnalité, lui donner libre cours... programmes plus éclecti- Poirel Louiseboulanger. Max fourrures. — une ies De même me faut personnages A vous plus qu'à toute autre. ques ? Je Pavlowa, puis qu'il incarner des

— Le Music-Hall interdit trop des musiciens... tenez, il y a à Lon¬ spéciaux, je ne peux pas m'habiller comme tout le monde. C'est comme ma vie, d'ailleurs... Une jeune vedette souvent toute initiative. Il ne permet dres, des nègres, des chanteurs, qui font des choses merveilleuses. : ordinairement pas de joindre, au côté Cela, Je songe alors à la dernière tournée de Mlle Spinelly la plastique, la note artistique, la note entrecoupé d'exhibitions très décora¬ Belgique, l'Orient. Une belle tournée : l'Ecole des Cocottes, tives, beaucoup de costumes etf de Kiki, Souris d'Hôtel, Un déjeuner de Soleil... d autres pièces que je m'efforce d'apporter dans tout Gérard MOCK luxe. Ce sont des encore : une bonne douzaine... ce que je fais. spectacles de ce Très demandée par pour ses Le paravent s'écarte. D'une élé¬ genre qui pourraient plaire, une suite l'étranger, dons internationaux, de en somme, elle a répondu à ce désir si souvent exprimé : elle est gance s c é n i q u e irréprochable, spectacles courts.

— Mlle en Agréables... partie. Spinelly paraît, robe sable. lement, on remarquera un très jeune interprète, — Tant Nu-tête encore, elle ne coiffera que ...Et qui ne feraient que pas¬ pis pour les Français! Mais du moins vous nous êtes Gérard Mock, ser. revenue avec le même sourire un peu sceptique, telle que vous qui se produit pour la première fois plus tard un petit chapeau sans bord DANS La Venenosa, que Roger Lion termine actuel¬ — n'excluant êtes, un peu sorcière un peu à l'écran comme mime et danseur. qui mettra en valeur son caractère L'attraction pas et fée... Une sonnerie. Mlle Spinelly passe rapidement un manteau déjà si marqué, si aimé. Elle ne rit l'intelligence, en somme. La récon¬ Gérard Mock, ciliation de et de zèbre abondamment garni de fourrure blonde. Vais-je qui n'a que douze ans, est né à Strasbourg. pas. Prise par un sujet sur lequel elle l'exhibition de la pen¬ sée ? avoir le Très aussi bien que pour a visiblement beaucoup à dire, sur temps de lui dire la dualité de mon admiration : la doué, pour le jeu scénique la danse, — et l'artiste? Mais non: lequel elle veut beaucoup dire, les Le souci d'un goût vraiment femme — Venez chez moi, mercredi. questions deviennent superflues. sûr. J'aurais oar exemple le Théâtre

— Une ...Le Music-Hall à ses qualités, des Champs-Elysées... poignée de mains, et déjà elle s'empresse vers le plateau Mlle de puissants moyens ; mais il manque Spinelly continue-t-elle à rê¬ où, plongée dans une avancée de lumière, les bras tendus vers ver, la de « type artistique » ; je n'y trouve ou bien plutôt, expose-t-elle pénombre et la figure béate, son partenaire l'attend. en pas — comme il me serait possible de déjà un programme ? Elle né me Brusque disparition scène. Et le faire au cinéma — la faculté d'un permet pas de le discerner et passe. pour moi... le rideau tombe. Mais apport, comme au théâtre également, je la vois si convaincue, ses E.-G. de Mèredieu. idées sont si ne quelquefois. Mlle Spinelly s'entretenant avec notre collaborateur précises, qu'il m'est — Le pas Dompteur ? E.-G. de Mèredieu possible de rester indifférent à

— cet Oui. Deux extrêmes : Kiki, enthousiasme, et de ne pas dé¬ iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimiiiiiiiimiiiiiiiiiiii le Dompteur. Au dire même des au¬ sirer, avec elle, une si souhaitable rénovation. teurs, j'ai beaucoup apporté à cette dernière pièce... des choses Oui, je serais éloquent si je parvenais à transmettre, avec qui n'y étaient pas. L'Ecole des Cocottes, tenez. Souris d'Hôtel ces lignes, ses pensées, sa voix enveloppante qui me les m'a plu aussi. Le Roi est un très bon rôle. Une pièce pour moi exprimait. Hara-Kiri comme un scénario,, dont je peux extraire le personnage — le Puis, soudain, elle m'avoue ne pas être encore satisfaite. — Voilà personnage, comprenez-vous ? — l'interpréter. pour le Théâtre. Un de mes désirs serait de pou¬ A la suite d'un accord intervenu entre les Artistes — Rendre sensibles des nuances seulement ébauchées ? voir jouer de belles pièces, mais aussi de tourner de beaux films. Réunis et M. Henri Debain, celui-ci a dû abandonner D'autres encore ? Le Cinéma me tente. Cependant, là encore, ne pas créer n'im¬ la mise en scène J'Hara Kiri qu'il avait commencée. — Le créer. Tous les rôles ne permettent pas cela, malheu¬ porte quoi. J'irais en Allemagne. Les Allemands sont en effet à ce La réalisation a été reprise par Marie-Louise reusement. Certains me brident. Alors, je ne peux pas, que vou¬ sujet remarquables. Variétés, m'aurait plu, Méiropolis Mme lez-vous... également : le personnage diabolique et double de La Sorcière Iribe, directrice artistique, et par M. Pierre Lestringuez, Mlle m'aurait intéressée. Les créations aussi. la fée¬ Spinelly ne me fait pas d'aveux de ce genre, mais je comiques Enfin, scénariste, qui en seront les signataires. comprends que les rôles qu'elle n'a pas pu aimer ne la laissèrent rie : Shéhérazade, dont Volkof fera certainement un admirable jamais indifférente. Elle prend parti, du reste : film.

— Gérard La Venenosa — Mock, d'ans J'aime la difficulté. J'ai trop rarement eu l'occasion de Le public vous réservera certainement un accueil enthou¬ iiiiiniiiiiHniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimiimiiiiM'iii'"'""""""'"""'' siaste rencontrer ce que j'aime. Je voudrais pouvoir interpréter des à l'écran. Vous pouvez y apporter — et vous n'y man¬ personnages un peu et me querez pas — les qualités vous aimer à irréels, révéler comédienne fine, dans puissantes qui font la il se perfectionna sous la direction de Ricaux, le maître de une atmosphère de beauté plastique et de haute fantaisie. Je scène. Mais ne regretterez-vous pas, vous, tous les moyens fata¬ Perret réalise ''La Possession" ballet de l'Opéra. Puis il joua au théâtre municipal de Stras¬ pense en ce moment à Plus ça change, de Rip : la femme à lement perdus.

— bourg dans diverses pièces du répertoire classique et moderne, travers les âges, des incarnations différentes, six ou sept au II y a ma voix, évidemment. C'est une des forces sur Léonce Perret va réaliser La Possession, le drame Le cours d'une même pièce : Ninon de Lenclos, par exemple. Je lesquelles je compte. Mais déjà au théâtre j'aime émouvoir avec Malade Imaginaire, Odette, La Marche nuptiale, etc. souhaite une œuvre nouvelle, dans le genre de la Femme et le du silence. d'Henry Bataille, avec Francesca Beriini dans le rôle Gérard a — Mock l'étoffe d'un jeune premier. Très grand et Pantin, un nouveau Dompteur. Les gestes, l'expression, c'est entendu, seront respectés. principal. Elle me dit son affection particulière pour tout ce qui est Comme vous le disiez tout à l'heure : la comédienne fine, dans très développé pour son âge, il pouira aborder d ici peu de Le sympathique metteur en scène vient de partir pour décoratif une ; et, de ses auteurs et de ses rôles favoris, Mlle Spi¬ atmosphère de beauté plastique, de fantaisie. Vous serez temps des rôles pour manquent le Midi, où il achèvera le découpage de son nouveau importants lesquels des artistes en me : pourtant contrainte à abandonner tout ce ne peut pas se nelly vient à parler de ses partenaires préférés qui vraiment jeunes et expérimentés. — Ce que je veux que vous disiez, c'est la joie que j'ai eue séparer de la véritable présence. film. nous

Moulin Rouge est la première grande Moulin Rouge a été présenté le 2 mai à œuvre de E.-A. Dupont depuis Variétés. l'Empire avec un succès sans précédent. Ce film constitue l'un des plus gros efforts Jamais on n'avait vu une telle affluence réalisés par la production européenne et et l'accueil fut enthousiaste. De l'avis de mondiale au double point de vue de la toutes les compétences l'œuvre de Dupont somptuosité technique et de l'art. Toutes est l'un des événements cinématographi¬ les scènes de music-hall ont été tournées ques les plus considérables de l'année. au Moulin-Rouge et au Casino de Paris, Nous en publions d'autre part un compte Elles sont d'une incomparable splen¬ rendu, nous réservant d'y revenir encore deur. plus tard.

FILM DE LA BRITISH INTERNATIONAL PICTURES Lià Monsieur Beaucaire nous offre cette année Unes Aventure merveilleuses : George Bancroft, Clive Brook et Evelyne Ca de Madame de Pompadour, histoire bien imaginée et réalisée Brent. production Saramounl 1928*»1929 où Dorothy Gish nous semble l'incarnation même de la Nous aurons l'occasion de reparler de Crépuscule de Gloire gracieuse marquise. où Emil Jannings vient de renouveler son grand succès de Quand Pola Négri, l'une des dernières tragédiennes travaillant la chair succombe. reux, somp¬ encore en Amérique, interprète deux grands drames Confession tuosité et élé¬ L'émotion causée brillantes semaines au cours desquelles la Paramount par ce nouveau film lors de sa présentation et La Méprise dont le premier seul a été présenté. gance de la au a été et nous tenons à 31 nousnous esta présentédifficile sade nouvellerendre compteproduction,en détailsou plutôtdes troisune Paramount, considérable le signaler mise en scène, Confession qui a été réalisé par tout de suite. Nous partie de sa production, les présentations ayant dû être Mauritz Stiller, le metteur y voyons Jannings dans un rôle de général perfection de en scène l'Hôtel Impérial, de La Gosta russe, bataillant d'abord à la tête de son armée en fidèle interrompues par suite des événements. Légende de Berling, partisan l'interpréta¬ du Trésor d'Ame, est un drame de la plus haute émotion, de la cause tsariste, puis submergé par la révolution, réduit à Vingt-quatre films de genre et de caractère très divers ont tion, montage évoqué dans l'austère décor d'une cour d'assises et \Pola l'état de misère et de décrépitude. Le malheureux général réussit, défilé devant nos yeux, véritable sélection de la meilleure et de minutieux et Négri y est admirable de grâce à l'intervention d'une la plus récente production américaine, ces films constituent la patiemment force et de pathétisme. femme qui le prend en pitié, plus haute expression d'une école dont nul ne songe à contester .éprouvé. à s'enfuir en Amérique où Il nous faudrait citer Dans la l'importance. sa seule ressource est de encore La Danseuse de Mi¬ note comédie courir les studios Avouons-le sincèrement : à part quelques films assez médio¬ de ci¬ d'observation nuit, un drame de Music- néma comme cres où apparaît faiblesse des affabulations américaines, cette simple figu¬ la Hall très prenant et carac¬ interprété de rant. production s'impose par 1 excellence de sa technique, par un tère, il faut par la belle Gilda Gray, effort très marqué vers les réalisations d'art et surtout par deux grands films italiens ' citer Condam¬ Un jour, un metteur en le charme d'une interprétation qui, dans son ensemble, demeure distribués par Paramount, nez-moi où les scène a besoin d'un figu¬ unique au monde. Cenci réalisé mœurs Béatrice par le électo¬ rant pour personnifier dans Il comte y a aussi une chose qui nous enchante dans ces films, une rales sont fi- Négroni avec la très un film un général russe chose émouvante que nos réalisateurs européens n'ont pas encore tout à fait George Bancroft dans Les nuits Je Chicago nement étu¬ Maria Jacobini dont la révolution ne peut comprise, c'est à à séduire, à et le Postillon du Mont l'aptitude intéresser le public, le diées, Maître réduire la foi patriotique ni le nous passionner. Randall et son mari où Florence Vidor nous Cents où retrouvons apparaît sous la confiance en l'avenir de les traits d'une séduisante une vieille connaissance, Qu'aimons-nous principalement dans ces œuvres d esprit avocate, Il faut que tu m'épouses son pays. Maciste aux côtés qu'anime Adolphe Menjou, Le Valet de Cœur, Monsieur adapté de la pièce spirituelle de Louis Verneuil et interprété de la Rina de Le pauvre exilé est Albert, Sérénade, un Homme en habit ? C est leur volonté par la savoureuse Clara Bow. plastique Liguoro. choisi. d'agrément et d'élégante bonne humeur, c'est désir leur sérieux Ces films mêlent le rire et l'émotion légère, la comédie et le Quatre films de la pro¬ de captiver le public en lui procurant des sensations char¬ drame sentimental avec une maîtrise duction inégalable qui fut long¬ Paramount, dont Et il meurt en lançant mantes. temps le privilège des réalisateurs d'Hollywood. le Crépuscule de Gloire ses troupes à la conquête

Tout est subordonné à celà, ce qui entraîne chez les réalisa¬ avec Janmngs, dont la de chimériques gloires, en Autre privilège plus accentué encore, le don comique. teurs de multiples obligations, choix du sujet, découpage rigou- présentation avait été ajour¬ proclamant sous les plis du La nouvelle production Paramount comprend quelques films née, se détachent de ce cira peau impérial la convic¬ de la plus haute fantaisie. remarquable ensemble: tion ardente de son cœur.

sur les Pistes du Au bout du quai appartient à cette étonnante série de la voie l'Insurgé, Cette situation dramati¬ Sud et Les nuits de Chi¬ fer rée qui nous donna plusieurs œuvres inénarrables. On nous que exceptionnelle a été conte là l'extraordinaire rivalité de deux mécaniciens qui font cago. exploitée par le réalisateur servir leurs trains à la satisfaction de leurs rancunes person¬ Les deux premiers nous Josef von Sternberg avec nelles. Et c'est infiniment drôle. Les deux héros de ce « Drame relatent divers épisodes de une force vraiment remar¬ du rail » pour rire sont George Bancroft et Chester Conklin, l'histoire intérieure des quable. On est empoigné deux très joyeux compères. Une de Sérénade Etats-Unis. Ce sont deux par le sujet auquel une

avec chefs-d œuvre de Le, Chevalier de la Balle Wallace Beery, spécialisé réalisation éblouissante technique et des dans les rôles de truculence et de fantaisie, Raymond garçon technique et d intérêt dramatique, deux films qui mériteraient moyens matériels considérables apportent encore un surcroît avec une étude d'honneur, le séduisant Raymond Griffith, L'As des détaillée et dont nous aurons l'occasion de reparler d'expression. P. T. une T., extraordinaire charge postale avec Eddie Cantor, plus longuement. Les paysages y sont d'une beauté incompa¬ Emil Jannings a mis toute son intelligence scénique, toute sa complètent la série des nouveaux « comiques » Paramount. Du rable et le mouvement! dont s'animent les moindres scènes nous puissance d'extériorisation et le magnétisme spécial dont il est rire Sout trouvé, du rire franc et sain pour les spectateurs qui tient en haleine. animé dans la personnification du vieux général. Cette compo¬ demandent surtout au cinéma un récréatif efficace. sition si variée si Associons au talent du réalisateur L. Ingraham l'extraor¬ et pleine de la plus douloureuse humanité fait La comédie sportive fut toujours à l'honneur chez Para¬ honneur à son talent et à l'art dinaire puissance et la mâle distinction du principal interprète cinégraphique tout entier. mount. En voici cette année quelques heureux échantillons Fred Thomson dont quelques films de cow-boys nous Quelques autres films ont été présentés au cours des dernières avec Senoriia et l'Ecole des Sirènes, délicieusement inter¬ avaient mal révélé jusque-là les attitudes dramatiques et lyri¬ séances organisées par le Paramount : Sapeurs... sans repro¬ par et au prétés la jolie intrépide Bebe Daniels, Un direct ques. ches avec Wallace Beery et Raymond Hatton, Le Prince aux cœur où nous retrouvons la mutine Clara Bow, Caballero, Gondoles avec Florence Vidor, Le Spahi, le grand film de comédie de reconstitution historique et d'atmosphère aussi Quant aux Nuits de Chicago, c'est vraiment un film exception¬ John Waters avec Gary Cooper, Noah Berry, Will-Powell et nel où où Richard Dix s'égale parfois au gaucho Douglas Fairbanks s'agite toute une humanité terrible et pitoyable. Trois Evelyn Brent. „ , „ , Menjou et Shirley o'Hara, dans Le Valet Je Cœur Le drame purement historique qui nous avait valu jadis grands artistes l'interprètent avec une puissance et une émotion Robert TreVISE. vint augmenter ma fièvre. Je me sentis triste sans limites, j'eus A cause de lui, à cause de cette pauvre victime de la nature, la mort dans l'âme et, devant le ciel éblouissant de lumière, j'acceptais plus bravement mon sort, car j'avais la joie de penser devant la mer déconcertante de sérénité, une langueur immense que, le jour du dénouement, j'aurais au moins la consolation où se complait parfois la douceur annihila tout mon être. d'avoir un peu de mon pays auprès de moi, quelque chose de pas intelligent, de pas beau, mais plus qu'un souvenir, plus Soudain, un juron, ou quelque imprécation, lancé par un qu'un objet, plus qu'une gravure ou une photo, quelque chose Conte par Jean-Charles Reynaud cocher, me fit tressauter et me rappela à la triste réalité. Ce de vivant. seul mot étranger eut pour effet de me donner une impression ! comme ce d'isolement plus grand encore, de milieu qui n'est pas le sien, de Ah pauvre disgracié du sort, presque une bête, 2>our âdc2plie Menjou, pays natal lointain, et je me mis à verser de lourdes larmes, représentait, pour moi, de visions et de sentiments! tandis si sincèrement francophile, que de violents hoquets qui, pour ma pauvre poitrine, Cependant, mon état semblait s'améliorer, lentement, pénible¬ étaient des étouffements, me secouaient lamentablement... Ah! ment, mais la et avec mon souvenir bien attaché. petite toux sèche la fièvre étaient moins fré¬ France, chère France, que je t'ai aimée à cette minute!.. quentes, les sueurs moins abondantes et le docteur, dont la

Le lendemain, le médecin me trouva dans un si triste état figure s'éclairait parfois d'une lueur d'optimisme, vantait, avec le bel qu'il s'occupa aussitôt de me trouver, aux entours d'Athènes, hyperbolisme d'un patriotisme satisfait, le climat sain et Et, comme je encore étonné, poursuivit, paraissais plus elle réconfortant d'Athènes et me un logement qui m'assurerait le grand calme et l'air entièrement répétait, d'une façon plus sincère, de cinéma, étonna tout Paris. C'est qu'on croyait fer¬ ses grands yeux embués de rêve: pur dont dépendait dès lors, disait-il, ma guérison... Il se qu'il fallait bien augurer de l'avenir. mement qu'elle ne reviendrait jamais. L'année précé¬ — Oui, la France... C'est toute une histoire... Ecoutez-moi... retour déclara enchanté lorsqu'il m'apprit qu'une famille de paysans Un soir que j'adressais à l'innocent des paroles animées, LE de un Lucienneresterd'Arlonville, la fameuse artiste dente, elle avait dû à Athènes où elle tournait « Vous savez que l'année dernière, je pris froid au cours de voulait bien m'accepter dans son sein et m'obligerait ainsi à imprégnées d'une poésie enthousiaste et tendre que me dictait film, parce qu'un méchant rhume lui était tombé sur la poitrine Pour l'Amour du grec que je tournais à Athènes. Ce fut à vivre, au moins partiellement, sa vie saine dans son milieu l'amour de mon pays, je fus prise d'un mal de coeur subit. Ma et que le docteur avait interdit tout voyage. Ses camarades l'origine un mal bénin mais tenace. Il n'empirait pas, car je me robuste. tête se mit à tourner et mes forces m'abandonnèrent. Une grande l'avaient quittée sur les mots de « à bientôt, prompt rétablisse¬ que frayeur s'empara de moi. Je crus que le mal avait travaillé soignais du mieux je pouvais, mais les marches accélérées Je me laissai faire: toute force était abolie en moi. Mes hôtes, ment! », mais ils étaient rassurants sans sincérité, car son visage et les ce pas sournoisement et que c'était la fin. Alors, de mes deux mains, déplacements qu'exigeait film mouvementé n'étaient gens simples et sympathiques, cordialement et uniformément livide, ses yeux largement bistrés et ses oreilles m'accueillirent faits pour mon je saisis la bonne tête du simple d'esprit; dans les baisers ardents améliorer état. Sans doute aurais-je guéri tout je commençai parmi eux, dont pas un, ne complètement diaphanes indiquaient trop clairement bien entendu, parlait qu'il n'y de même si à Athènes, un soir, à la sortie du théâtre, une brise dont je couvris son visage, j'embrassai toute la France, et je le français, une vie d'exil sans espoir de retour, où ma nostalgie avait plus rien à espérer. D'ailleurs, le docteur ne le leur avait-il glaciale ne m'avait enveloppée et ne m'avait fait frissonner. Le s'accroissait. perdis conscience. presque pas confirmé avec son air de doute et de profond pes¬ lendemain, j'étais au lit avec la fièvre et une petite toux sèche et Mais ce n'était qu'un évanouissement dû à plusieurs nuits simisme. Au retour de la troupe, la avait le tour Ma chambre était située au rez-de-chaussée de l'habitation nouvelle fait continue. Comme ma se maladie prolongeait, notre metteur en d'insomnie nerveuse. Lorsque je revins à moi, je me sentis de Paris et déjà le public, qui oublie vite, prodiguait ses applau¬ et, un jour que je m'y trouvais allongée près de la fenêtre scène, mon bon ami Charley, retarda le départ de huit jours. pleine d'allégresse et je voulus vivre. Je voulus vivre pour dissements et ses louanges à une autre étoile lorsque Lucienne ouverte, je me mis, brusquement, à sursauter: tels une éclaircie Mais, au bout; de ces huit jours, je n'allais pas mieux. Cepen¬ retourner vers cette terre magique tout dans un ciel là-bas, où étaient mon avait brusquement reparu. d'orage, quelques mots de français avaient été dant, mes camarades ne voulaient pas me quitter. Ils me disaient cœur, tout mon bonheur et dont toute la maternité réelle et Les prononcés près de moi ! journaux, toujours à l'affût du sensationnel, s'emparè¬ qu'ils ne pouvaient me laisser ainsi toute seule. Le bon Charley profonde s'était si pleinement révélée à mon âme. Ce désir de rent de cet événement bien parisien et le délayèrent en articles Je levai la tête et j'aperçus un homme presque en haillons, patienta encore huit jours. Ce laps de temps écoulé, je pus me vivre, cette grande allégresse, furent un rapjjel à mes forces, un avec une figure de brute et des yeux vides d'expression, qui grandiloquents et multiples. Tout d'abord, ils parlèrent exclu¬ lever et m'étendre sur la terrasse de l'hôtel, en face de la mer, stimulant et un tonique pour ma vitalité. tenait un sivement d'elle, puis, quand ils en eurent tout dit, ils cherchè¬ bien enveloppée, aux heures chaudes journée. Mais j'étais panier plein d'oranges à la main et qui répétait: de la Pendant ce temps, le baume de l'atmosphère hellénique rent — quelque chose d'intéressant dans son entourage. Ils furent extrêmement faible et la petite toux ne m'avait pas quittée. Tu veux des oranges, Madame? baignait mes poumons et en chassait le mal... Je guéris!.. servis à souhait. Quelques jours après, Charley vint me trouver, l'air embarassé, Sans me rendre exactement compte de ce que je faisais, je Lorsque vint le jour du départ, je n'oubliai pas mon bon En effet, la belle Lucienne avait ramené avec elle un individu et balbutia: lui pris brusquement la main et je lui demandai: marchand d'oranges. Je songeai un moment à le prendre pour singulier, qu'elle exhibait souvent la Il Ma — Tu es dans Capitale. était petite,... Nous allons être obligés de partir... Certes, Français? domestique, mais j'estimai, par la suite, que celui qui avait petit, franchement laid, vêtu mais portait le tu vas beaucoup le que conva¬ — confortablement mieux, mais docteur m'a dit ta Oui... de Marseille. Dis, Madame, tu veux des oranges? tenu une si grande place dans mon cœur, qui m'avait conservé costume avec gaucherie, ne disait jamais un mot, ne regardait lescence serait longue... deux mois... trois mois peut-être... et la Ma main pressa plus fort la sienne : vie, en somme, méritait mieux que cela. Ne pouvant lui personne et passait son temps à fumer une courte pipe de bois c'est évidemment trop long... Nous ne pouvons... trouver de fonctions — Et tu l'aimes, la hein? adéquates à son état et propre à satisfaire sans valeur. On fit tous les commentaires possibles. On broda les France, ma gratitude, pas à le prendre chez sans Je lui évitai la peine de terminer, en disant qu'ils n'avaient — je n'hésitai moi emploi, histoires les plus diverses et l'on se permit toutes les supposi¬ Oui... On y comprend ce que je dis... Tu ne veux pas pas à se gêner avec moi, que je ne devais pas être un obstacle à par pure reconnaissance, comme on ouvre sa maison à un grand tions. d'oranges. leurs projets, même que ce serait me faire une grande peine que ami dans la détresse... — Oh! si tu savais comme J'étais alors courriériste cinématographique à " L'Ecran de retarder retour, ce je suis heureuse de te voir ! plus longtemps leur enfin tout qui put le Je suis très heureuse de ce que j'ai fait. Je l'aime beaucoup Dans ma et, comme je connaissais Lucienne depuis assez longtemps, je mettre à l'aise. En vérité, j'étais et joie de trouver un être qui était de mon pays, qui profondément ennuyée je car il est mon plus cher souvenir... Et puis, il est docile et discret en avait foulé le sol, me vu que promis à mon directeur de me rendre chez elle et d'avoir des fis venir immédiatement le docteur pour lui demander si je ne qui comprît, je n'avais le com¬ d'instinct. Il a pour moi un dévouement et une fidélité de bon détails. patriote, non l'homme lui-même. Mais il parut pourrais rentrer en France en prenant si insensible à moi aussi, beaucoup de chien. Il se rend compte de ce que je fais pour lui et il doit mes dernières ses yeux que paroles, conservèrent si bien leur atonie, Je m'y présentai donc un après-midi que l'artiste n'était pas précautions. Mais il m'affirma ce serait jouer avec le danger, m'aimer beaucoup aussi, car il dépose, souvent, sur ma main, que son expression imbécile, ses réponses simples et frustes me retenue au me courir à la mort et me vanta tout particulièrement le climat studio. Elle reçut fort aimablement dans un salon ses grosses lèvres lippues et il a même, quelquefois, des larmes... tiède de la Grèce frappèrent et je compris que j'avais devant moi un pauvre dont le style gracieusement composite révélait le goût, fin et pour mon rétablissement. Les bons que innocent... sentiments, les attentions dont je l'entoure, je lui fantasque à la fois, propre à nombre de nos comédiennes. Le lendemain toute la troupe partit. Les minois fardés et les prodigue, semblent ranimer petit à petit, cette âme éteinte... Alors, je m'apitoyai : J'allais lui demander, d'abord, des nouvelles de sa santé et visages glabres se penchèrent vers mon front. Je reçus de tous un J'ai surpris, dans ses yeux, ces derniers temps, quelques fugi¬ baiser — J'étais matelot sur un bateau qui venait de Marseille... tives lueurs lui exprimer la joie de la revoir parmi nous, lorsqu une porte et, de la terrasse où j'étais étendue, je leur vis franchir la d'intelligence... J'en suis heureuse, car mon plus On m'a laissé ici... on me trouvait trop s'ouvrit et celui qui intriguait tout Paris parut, son éternelle pipe passerelle qui réunissait le quai au navire. Cinq minutes pendant bête... cher désir serait de pouvoir faire jaillir, dans tout son être avait II à peine fini de parler qu'il me désignait encore son et aux lèvres. Il ne sembla voir personne, alla s'asseoir en silence lesquelles ils me firent des signes du pont; un coup de sifflet; le sombre confus, l'étincelle de vie lumineuse et complète qu'il branle-bas du panier d'oranges d'une façon significative: me rendit un sur le premier siège qu'il rencontra et continua de fumer sans départ ; le navire qui s'éloigne ; des mouchoirs et jour... accorder des mains qui s'agitent longtemps; un petit point noir, — Tiens, lui dis-je en lui tendant un billet de cent drachmes, le moindre regard à quiconque. Alors, Lucienne lui là-bas, La belle Lucienne venait de prononcer ces dernières paroles, dit: sur une ligne de l'océan immense, laissant derrière lui une vague voilà pour toi... Viens me revoir souvent... Je suis là tous les lorsque la même porte que tout à l'heure s'ouvrit et l'innocent traînée de fumée blanche qui semblait un dernier adieu ; puis jours à cette heure... —■ Je vous ai déjà dit, Marjo, qu'il faut frapper avant parut. plus rien ; je fus seule, toute seule, seule avec ma pensée. Alors, Et d'entrer... et puis, il ne faut pas une ou je me je m'avisai, dans les instants qui succédèrent, que j'étais fumer dans pièce Il ne fumait plus, cette fois. Il s'était souvenu de l'obser¬ je sentis tous mes nerfs ébranlés, une nostalgie subite et déchi¬ beaucoup moins triste parce que je me sentais moins seule. trouve... La fumée me gêne... Allez, mon bon Marjo, allez vation. Sa maîtresse rante s'empara de moi. une je l'appela. Il vint près d'elle, comme un bon fumer dans votre chambre... Dans longue vision, vis défiler Le lendemain et les jours suivants, je le revis à la même chien aimant. Et, tandis et toute la France que je connaissais, la France qu'ils allaient qu'elle l'embrassait fraternellement heure. Le pauvre homme n'avait, certes, rien du Il se leva et sortit sans mot dire. d'attrayant ni sans fausse honte sur la un et un revoir, eux, et que je ne reverrais jamais, parce que, malgré joue, il avait regard fixe plis¬ m physique du moral, mais je pouvais lui parler longuement de sement du comme son cerveau, C'était le moment ou pour leur confiance simulée, leur rendez-vous pour bientôt, je savais front, si, dans se faisait le jamais moi, d'essayer discrètement la et France il m'écoutait patiemment, jusqu'à la fin, répondant travail de savoir. Mais l'artiste alla au devant de mon désir: pénible de se demander pourquoi cette femme si jolie et parfaitement qu'aucune espérance ne m'était plus permise. A à mes questions par des monosyllabes et me montrant toujours le si ce moment, parfumée pouvait l'aimer quand de simples matelots l'avaient — je devais être étonnamment poétique. J'évoquais les Vous vous demandez quel est cet homme? même visage fermé et inintelligent, les mêmes yeux sans expres¬ chants abandonné un jour, à Athènes, comme une chose sans valeur, moyenâgeux où les trouvères chantaient la « Doulce sion. — Longtemps, je doutai qu'il me comprît, mais, un jour, il Ma foi... France », des mots d'amour me montaient aux lèvres et je parce qu'il était trop bête... me prit la main avec douceur, la baisa longuement et me dit: — C'est la France! tremblais. Une brise chaude, qui m'enveloppa tout entière, — Tu dois être bonne, Madame. Jean-Charles REYNAUD. C cm §ranJc Epreuve

rique jamais retardataire en matière de propa¬ CHAQUEgande nationalepays —— avaitet principalementson film de l'Amé¬guerre. Seule, la France n'avait pas encore le grand film consa¬ crant son héroïsme, ses souffrances, sa victoire.

Grâce à M. Jacques Haïk, cette lacune regrettable a pu être comblée.

La Grande Epreuve que la Paramount s'est honorée d'accueillir et dont elle assure magnifiquement la dis¬ tribution, est un film dont la production française peut être hère.

Nous ne pouvions songer à lutter contre les entre¬ prises colossales des Américains avantagés par le tout puissant dollar et la Grande Epreuve n'a pas la préten¬ tion de concurrencer la Grande Parade. Mais pour nous, Français, le film de Jacques Haïk vaut mieux - que l'œuvre d'Hollywood, car il nous restitue le véri¬ table visage de la guerre, la guerre vue non des studios de Californie, mais des terres sacrées de Champagne et de Lorraine, la guerre vue non par des Américains, mais par des Français.

Les réalisateurs A. Dugès et A. Ryder se sont Le Clown Polidor * appliqués à faire œuvre simple et sincère. Le roman de "4 G. Le Faure, qu'ils ont illustré, n'est ici qu'un prétexte vous annonce à une vaste synthèse des événements qui ont secoué le monde d'août 1914 à novembre 1918. Rien de thé⬠UN "FILM ATTRACTION" tral ni de factice dans cette description imagée, mais une belle foi patriotique et un pur souffle lyrique :• animant les personnages du drame, héros sanctifiés par Ce Dernier le sacrifice et la douleur. ^Jalct .?■ M11 :'Ad ■ |< 7 J-A

Nul ne contestera l'admirable sincérité ni la ' ! * » " piété du «lu ,/ H'A ' ' ' ! récit, ni son éloquence et si les moyens matériels nous semblent parfois insuffisants relativement à d'autres réa¬ lisations plus grandioses, on reconnaîtra qu'ils sont plus près de la vraisemblance et de la vérité historique. 'Eirque Welfson

mmmmsmimtÊmimmmi avec mmammmmmÊBÊÊmmÊm Toute la partie reconstitutive des combats a été réalisée sur le terrain même, avec le maximum de Domenico Gambino - Saëffa garanties. Nous ajouterons que Joë Hamman, pour la mise au point de certaines scènes de combat et de (y " tranchées, seconda les metteurs en scène. .rrf" LE PLUS GRAND FILM DE SENSATION Le jeu dramatique est assuré par quelques artistes DE LA SAISON 1928-29 Photo C.-L. Manuel frères. d'élite qui surent se plier à la discipline sacrée du sujet : PRINCE-RIGADIN Desjardins, Berthe Jalabert, Jean Murât, Georges iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii Charlia, Martial, Michèle Verly, tous dans la ligne et qui fait une brillante rentrée au cinéma dans Embrassez-moi, dans l'esprit de l'épopée tragique qu'on leur demandait de vivre. LIS EXCLUSIVITÉS SiYTâ réalisé par Robert Péguy, d'après la pièce de Tristan Bernard, La Grande Epreuve est, en attendant Verdun, visions Quinson et Mirande, pour les Films Alex Nalpas 121, Rue FafaycHe 'Davis d'histoire, de Léon Poirier, le vrai film de guerre à la mémoire des héros français. Teud. 83-57 Télégr. Seytafilm 26 LA OICOMTOIM AU STUDI®

Dans noire dernier numéro, nous avons publié les interviews Eric Aës de quelques ensembliers el artistes spécialisés notoires comme Eric Aës est un jeune décorateur danois qui, venu à Paris Francis Jourdain, Ruhlman, Jules Leleu, Eugène Carré, Edgard il y a cinq ans, nous donna déjà cle nombreuses preuves de son Brandi sur la question primordiale de la décoration au studio. goût et de son savoir-faire. A Copenhague, il décora de nombreux chefs d'oeuvres dra¬ matiques, Shakespeare, Ibsen, Strindberg. A Berlin, il fit ses Chez Robert Mallet-Stevens débuts à l'écran sous la direction du metteur en scène Svend Gade, son compatriote. A Paris, il travailla d'abord avec Cavalcanti, l'un et l'autre décorateurs de Marcel L'Herbier Robert Mallet-Stevens, l'architecte célèbre qui créa les pour Feu Maihias Pascal, puis il fut seul décorateur d'En Rade décors de « L'Inhumaine » pour Marcel L'Herbier nous dit: et d'Yvette. Ses dernières compositions furent celles de La

— Petite Fille aux Allumettes de Les principes de la décoration au studio sont dominés par . Eric deux remarques : Aës, dont nous pouvons connaître les idées par ses œuvres, est partisan de la plus large stylisation, en comprenant ce Le cinéma ne comporte ni relief, ni couleur. terme dans le sens de la simplification et de la symbolisation du décor. Ayant subi la double influence Scandinave et alle¬ mande, Eric Aës se propose de suggérer des impressions plus que d'imposer des ambiances rigoureuses. Il inaugure à l'écran une sorte de décoration d'atmosphère qui prête à toutes les applications possibles, poétiques et réalistes. Pour conclure, il apparait que parmi nos grands ensembliers, comme parmi nos décorateurs spécialisés, plusieurs possèdent des idées originales et des connaissances techniques susceptibles de

favoriser la création de bons décors — Si donc, la décoration au studio est souvent encore imparfaite, c'est plutôt dans des faits d'ordre moral qu'il faut en chercher la cause. Les merteurs en scène ne possèdent pas toujours les connaissances purement décoratives nécessaires ; de leur côté, les décorateurs répugnent parfois de se soumettre aux conditions de l'action filmée, pour se contenter d'une création purement esthétique.

Un charmant décor de Francis Jourdain

Les couleurs y sont employées en tant que valeurs.

Le format de la pellicule est en large. Les décors devront être conçus en large.

Comme les décors de studio ne comportent pas de plafond, ils se trouvent éclairés dans tous les sens — L'ambiance de

« l'intérieur » n'est pas créée — En conservant les méthodes d'éclairage actuelles, il faudrait peindre les ombres des objets, afin de laisser croire que la lumière arrive par la fenêtre et dans une seule direction.

En ce qui concerne les films historiques, on ne devrait pas tenter de reconstituer exactement les décors et la vie de telle ou telle époque, mais seulement en créer l'ambiance ainsi que nous l'imaginons habituellement. Production Nalera-Guichard et de Les décors ne doivent pas être réalistes, mais doivent suggérer une époque... Un arbre 1830, c'est avant tout l'arbre tel que les lithos du temps nous le font connaître — Un arbre du 1 3e siècle, c'est un arbre tel que les enluminures d'alors nous le montrent — Ces deux arbres n'ont pas le même aspect dans notre esprit. (Peut-être même différaient-ils dans le réel.) RAQUEL MELLER

J'ai suivi ces remarques dans la décoration que j'ai faite dans le grand film qu'elle termine actuellement La Venenosa, pour « le film: Le Miracle des Loups »... Maquelte de décor de Robert Mallet-Stevens pour L'Inhumaine réalisé par Roger Lion, d'après le roman de J. Carretero Je crois que le grand avantage que le cinéma puisse présenter Souhaitons que cette rapide a par rapport au théâtre, c'est le mouvement. Il y faudrait donc enquête qui suscité quelques observations fécondes dans le domaine décoratif, de très nombreux décors. Il faudrait que le spectateur ait tout provoque aussi chez nos en le temps l'impression de changer de place. On pourrait arriver à metteurs scène, le goût de la modestie et chez nos en décorateurs, l'abandon des et cela utilisant beaucoup de petits décors peu coûteux, de intransigeances arbitraires inutiles... préférence aux grands cadres monumentaux... François MAZELINE. — J'écrirai les romans, lui dit le malheureux, vous les signe¬ Le Dévouement incompris rez et vous les vendrez... Vous savez mieux que moi. » riLMS C'est bien 1ES PRÉSENTÉS et se voit avec imaginé le film plaisir. Tramel a Drame d'aventures avec le chien Ranger de la finesse dans ce rôle fait pour lui. C'est l'histoire d'un chien, une brave bête qui, au péril de (Production Film d'Art. Edition Aubert.) sa vie menacée de son maître sans Thérèse Raquin Et puis, il y a le jeu de Lil Dagover qui nous tient constam¬ vie, défend la que ce dernier L'âme de Pierre ment sous le charme. Cette incomparable artiste nous donne comprenne les intentions réelles de l'animal. Quand, plus tard, Drame réaliste adapté du roman d'Emile Zola, par Jacques Feyder, toutes les notes de la féminité, de la plus douce à la plus véhé¬ après bien des épreuves et des luttes, le chien aura terrassé avec Gina Manès Drame réalisé l'ennemi mente. Lil Dagover s'égale aux plus belles tragédiennes de par Gaston Roudès insoupçonné du maître, l'homme comprenant enfin le dévouement du noble La l'écran et du théâtre. animal, rendra hommage à la supériorité présentation de Thérèse Raquin à la salle Pleyel cons¬ La guérison d'un homme par la puissance de la suggestion, Léon de son instinct et lui ouvrira les bras. titua un événement Bary, Gaston Jacquet et René Lefebvre campent avec important. L'extraordinaire succès remporté alors qu'il croit en son ami soi-disant mort sentir lui l'âme de Ce thème n'est soin trois personnages un peu effacés. pas absolument nouveau, mais il est large¬ par ce film à Berlin, l'âpreté tragique du sujet, le talent du réa¬ mais qui en réalité est bien vivant, tel est, en quelques mots, ment traité et certaines luttes d'homme à bête sont d'un et de la pathé¬ lisateur principale interprète, tout concourrait à la le sujet l'âme de Pierre. Tiré du roman de (Production Film d'Art-Edition Auhert.) de Georges Ohnet, tisme solennité de cette soirée sauvage. qui fut une grande soirée. ce film a été par Roudès, et original réalisé Gaston interprété Le chien Comme le théâtre Ranger est dressé d'une façon étonnante et sa jadis, le cinéma veut ses batailles. Thé¬ par Jacqueline Forzane, est une Villars char¬ La Grande Aventurière qui Clémence beauté rèse égale son intelligence. Raquin fut une bataille que couronna la victoire. meuse et cruelle à souhait, France Dhélia, touchante dans son L'action, se On a qui déroule dans la région des lacs, nous vaut déjà traité à l'écran des sujets aussi terribles et plus Comédie dramatique réalisée par Robert Wienne avec Lily Damita rôle de jeune fille amoureuse, Georges Lannes, sensible et divers, terribles même. Mais quelques purs paysages. jamais on n'a apporté à la réalisation C'est l'histoire d'une et Maurice Schutz, très spirituel et véridique dans mystification. Nous voyons un homme la silhouette (Film américain. Edition Méric.) d'un drame réaliste une telle sens du collectionneur usurier. intelligence, un tel de la d'affaires détourné d'une mission qui doit ruiner une entreprise psychologie humaine. Feyder n'a pas cherché d'excuses à ses Le Cirque rivale. L'intermédiaire est une jolie femme qui se fait passer Signalons quelques savoureux paysages et de jolies photos. d'Epouvante deux héros lamentables, complices d'un même crime. Mais il Un bon film pour une souris d'hôtel et qui, au prix d'une mise en scène français qui plaira. les situe dans la haine des causes inéluctables et leurs réactions (Edition Drame réalisé savante, force la sympathie du jeune financier. L'aventure se Superfilm.) par Alfred Lind, avec Bernard Gœtzke qui tiennent plus de la pathologie que de la psychologie s'expli¬ termine le mieux du monde par la révélation du subterfuge qui Un locataire original Alfred Lind s'est fait une spécialité des films de cirque. Nous quent par le jeu des puissances obscures dont ils sont à leur a réussi et par une promesse de mariage, condition d'une lui devons Le insu assaillis. Cirque de la Mort et Les Quatre Diables dont promesse entre maisons d'alliance les deux rivales. Comédie le succès jadis fut considérable. Son Cirque d'Epouvante conti¬ Dans Thérèse Raquin, Jacques Feyder illustre, après Zola drolatique avec Charley Bavers Malgré quelques longueurs et quelques obscurités de détails, nue la série. C'est la même atmosphère de drame intense et de et bien d'accord avec lui, une de ces Bricolo a inventé une machine tragédies du fatum que le film de Robert Wiene est attachant et très curieux. Le mys¬ appelée à rendre les plus la passion violente dans le cadre des dangers professionnels de dramaturgie antique nous légua. tère •grands services aux humains. Il a même résolu, grâce à elle, persiste jusqu'à la fin et est entretenu avec habileté. tous les jours. Dominés le par le sujet, nous ne le discutons pas, de même Quant elle est tout à fait et grave problème de la génération spontanée. II appuie sur à la réalisation, remarquable La réalisation affirme une fois de plus la maîtrise d'Alfred que nous ne discutons pas personnages un bouton les dans leur automa¬ empreinte délicat modernisme. sa conception déco¬ électrique et en un tournemain, deux bras mécaniques du plus Par Lind et son habileté à saisir par d'ingénieux truquages et de tisme morbide. Le film comme le roman nous fait assister à créent une rative, par l'ingéniosité des et pure de la poupée de son qui dès que le cœur est mis en place, éclairages la beauté savants angles de prise de vues les envols de trapèzes. une véritable dissection dont l'intérêt à défaut et scientifique, photo, La Grande Aventurière est une production qui mérite prend vie s'anime. Rien n'est plus drôle que les premières Le de Cirque d'Epouvante débute par une véritable démonstra¬ l'agrément, est incontestable. d'être vue. palpitations de ce cœur de chiffon et que les expressions étonnées tion analytique d'un de ces numéros sensationnels. Par la suite, Il faudrait parler longuement de la de cette technique à l'aide de L'interprétation ajoute à ces qualités diverses un charme Psyché cocasse dans ses premiers pas vers la vie. un peu de mystérieuse fantaisie interrompt ce dramatisme acro¬ laquelle Feyder a en roman exprimé images le pénible de Zola. que nous subissons presque à notre insu. exerce, Bricolo, qui non seulement est distrait comme tous les inven¬ Lily Damita batique. Ce n'est pas la meilleure partie du film. Technique appropriée, toute en clair-obscur, toute en contrastes teurs, encore amoureux, son en effet, une séduction toute spéciale sur le spectateur et rien mais confie appareil à des mains L'interprétation est excellente avec Bernard Goetzke, Ellen et en effets violents. admirable, Langue plus souple et plus ne sert d'analyser cette impression. Sous ses apparences multi¬ inexpertes pendant qu'il fait la cour à sa fiancée ; la machine Kùrty et Siegfried Arno, ce dernier particulièrement remarqua¬ subtile que celle des mots et nous fait devient alors infernale et qui pénétrer beaucoup ples, Lily Damita nous subjugue par son et inflige une torture sans nom à un la grâce de visage ble dans un rôle de pître compatissant. plus avant dans les mystérieuses arcanes des êtres. de toute sa ennemi de Bricolo son œuvre. personne, par ses yeux, par ses attitudes. Nous ne qui voulait anéantir (Edition Albert Lauzin.) Pour a su trouver une artiste exprimer cela, Feyder d'excep¬ discutons pas, même le scénario cependant très discutable. Nous Charley Bavers garde son flegme imperturbable dans les tion. Gina Manès est une Thérèse situations les Louisiane Raquin hurlante de vérité, sommes ravis. Que nous faut-il de plus ? plus critiques et les plus invraisemblables. dont l'apathie initiale, les déchaînements de et passion les (Film allemand. Distribution Aubert.) (Film américain. Edition Méric.) affollements du remords sont observés et rendus avec une Drame de reconstitution réalisé par Georges Fitzmaurice La Danseuse de conscience exemplaire. Jeanne-Marie Laurent est émouvante Broadway avec Billie Dove. Le Sous-marin de Cristal dans le rôle de Madame Raquin et Wolfgang Zilzer campe Les Américains excellent dans ces sortes de reconstitution avec Comédie dramatique avec Evelyn un sens exquis de la caricature le personnage falot de Brent. Comédie-bouffe réalisée par Marcel Vandal avec Tramel historique. Ils ne comprennent d'ailleurs que leur histoire. Camille. Il y a quelques recherches dans le scénario qui, à côté de L'aventure Le thème de ce « nouveau Tramel » dû à l'imagination de que Georges Fitzmaurice réalisa en images éblouis¬ (Edition First National.) certaines invraisemblances, comporte de réelles beautés. santes se rapporte à l'époque de l'esclavage au début du dix- Georges Fouchard ne manque pas d'originalité. Un pauvre Une Le Tourbillon de Paris. jeune danseuse se fait épouser par un riche fils de famille siècle. diable de romancier, privé d'éditeur et de ressources, décide neuvième uniquement pour braver les parents qui l'ont accueillie avec d'en finir avec l'existence. Mais ses Le scénario n'est pas le principal mérite de ce film qui vaut auparavant il veut léguer un Drame réalisé par Julien Duvivier, avec Lil Dagover, d'après un roman mépris dédaigneux. Mais son mari devient aveugle, elle se nombreux manuscrits à quelqu'un plus capable que lui d'en tirer surtout par l'effort de reconstitution dans le cadre de la Loui¬ de Germaine Acrement, « La Sarrazine » prend à l'aimer et elle décide d'abandonner le théâtre pour le parti. Il les enferme dans une valise et tout bonnement dépose siane des temps héroïques. Les décors et les costumes sont inté¬ soigner. Simple subterfuge de la part du mari qui voulait retenir Ce est d'une classe ressants. La film supérieure. Il analyse la psychologie la valise au coin d'une rue, près de la boîte à cirage d'un technique est du meilleur Fitzmaurice. sa femme à la maison. La femme n'en reste pas moins là et d'une artiste enivrée de gloire et sacrifiant tout à sa passion du commissionnaire. Celui-ci arrive, trouve la valise, l'emporte chez Billie Dove est charmante dans un costume qui lui va à comme elle a l'occasion de montrer la nobleses de son caractère, théâtre. Cette artiste est une fille de montagne, descendante lui et s'absorbe dans la lecture d'un des romans, « le Sous- ravir. Noah Berry campe avec beaucoup d'humour un person¬ la famille récalcitrante lui ouvre enfin les bras. des Sarrazins aventureux et ayant gardé de ses ancêtres la marin de Cristal ». Enthousiasmé par le récit, il emporte le nage de négrier parfaitement odieux et Gilbert Roland est un Le film est bien traité, avec quelques scènes savoureuses de noblesse de caractère unie à la passion farouche de la liberté. manuscrit, l'oublie sur la table d'un membre de l'Académie tiès séduisant jeune premier. réalisme montrant la vie des faubourgs new-yorkais. Le tourbillon infernal de Paris menace un moment de sub¬ française chez qui il vient de transporter des malles. (Production First National.) Evelyn Brent est excellente dans le rôle de la petite danseuse, merger cette belle âme, mais un échec où la cabale a sa part Ce personnage influent ouvre le manuscrit, il le trouve génial amoureuse héroïque. Le Petit Révolté ouvre définitivement les yeux de la Sarazine qui, se souvenant et le recommande sans en connaître l'auteur ni le propriétaire, (Film américain. Distribution Méric.) qu'un homme généreux, son mari, l'attend dans la paix d'un à un éditeur de ses amis. Le roman est édité et a un succès Comédie dramatique avec Frankie Darro vieux château d'Ecosse, part pour le rejoindre. prodigieux. Le hasard le met entre les mains du commission¬ Aveugle Les nuances les plus délicates de cette évolution sont expri¬ naire, qui ne se console pas de la perte de « son » manuscrit Les films d'enfants ont toujours la faveur du public. Celui-ci mées là en traits Drame interprété par Sybil Morel. précis et émouvants. Julien Duvivier ne nous et, flairant la bonne affaire, court chez l'éditeur, se fait passer nous montre un petit bonhomme énergique, dont l'affection pour avait jamais encore donné une telle sensation de plénitude, de sans trop de peine pour l'auteur en soumettant d'autres manus¬ Ce beau film fit sensation lors de sa présentation. Etabli sur son grand frère accusé d'un forfait qu'il n'a pas commis a quel¬ subtilité et de force. La crits de la même grande scène de la représentation où main. une donnée originale, tout frémissant de passion noble et de que chose d'héroïque. Le film est intéressant et émouvant avec l'artiste fait front à la cabale, a été traitée avec une Sa fortune est faite... auteur particulière mais le véritable qui a voulu pitoyable humanité, il intéresse, trouble et émeut aux larmes. une donnée dramatique originale. Le petit Frankie Darro joue maîtrise. se suicider a raté son coup. Un second hasard providentiel le Dans un rôle magnifique, Sybil Morel qu'on a appelée la comme un homme, presque trop comme un homme. Conway Les décors si heureusement met sur le chemin a stylisés, les éclairages harmo¬ de celui dont il assuré le bonheur. Le « Mary Carr suédoise », s'égale aux plus belles et aux plus Tearle montre une belle sincérité dans le rôle du grand frère. nieux, la est photo, mélange de précision et de suavité, font encore commissionnaire brave homme. Il prendra chez lui le pauvre sincères artistes. Ce film peut faire une bonne seconde partie de programme. de ce film une véritable œuvre d'art. hère et une collaboration étroite s'établira entre eux. (Film allemand. Distribution Seyla.) (Edition Albert Lauzin.) L'As des Jockeys Uu grand film de E.A. Dupont CM© TDOIM Film d'avenlures avec Fred Thomson et son cheval Sil'ver King.

C'est un « western », mais de haute qualité. Il y a là des Mculîn La Société Cinématographique des romanciers chevauchées ardentes qui valent des drames et que nous suivons Slcuge M. William Hays chez M. G. Benoit-Lévy. haletants. Il y a aussi de beaux paysages de l'Ouest déjà vus On lit dans le Chicago Tribune du 17 avril : français mais toujours agréables. Tout cela vaut bien un sujet. Mais « Intéressé par le développement de l'emploi de l'art muet le principal charme de ce film mouvementé est encore Fred La Société Cinématographique des romanciers français et en médecine et en chirurgie, M. William Hays a, avant son Thomson, intrépide cavalier et excellent acteur de composition. a créé un étrangers (directeur artistique : Alfred Machard ; directeur style cinématographique. Langage départ pour New-York, visité le studio et la salle de projec¬ Silver King, noble et intelligente bête, partage le succès du commercial : Georges Guillemet ; Comité de patronage : Geor¬ directpeut aussi éloigné que possible de la littéra¬ tion de M. Jean Benoit-Lévy, 42, rue de Paradis. M. Benoit- cavalier. ON dire qu'avec Variétés, E.-A. Dupont ges Lecomte, Henri de Régnier, J -H. Rosny aîné, Fortunat Lévy est un des plus éminents producteurs de films scientifiques [Edition Albert Lauzin.) ture et du théâtre, interprétation purement visuelle de Strowski, Henri Duvernois, Claude Farrère, Jean-José Frappa, et éducatifs en France. Mr. George Eastman, de la célèbre la vie, symbolisation des êtres et des choses, l'art de Jean Vignaud, Charles-Henri Hirsch, Harry mon ami maison Kodak, accompagnait M. Hays. Léon Frapié, Henry E.-A. Bordeaux, Edmond Haraucourt, Charles Le Goffic) vient, Dupont élargit le champ de l'activité cinégra- « M. Benoit-Lévy s'est spécialisé depuis plus de dix ans Comédie avec Harry Liedtke et Maria Paudler. dans sa dernière assemblée générale de porter son capital à la phique et en précise les fins essentielles. dans la production des films scientifiques et éducatifs, et son Il somme de 2.000.000 de francs. s'agit d'un homme qui parti pour courir les aventures et œuvre a été approuvée par les différents ministres du gouver¬ Elle va commencer la faire fortune revient dans son pays pauvre Nous retrouvons ces qualités dans Moulin-Rouge, production, et son programme est déjà plus qu'avant. Mais nement français, pour lequel il a produit plusieurs films. Il a arrêté. Dans ses projets de réalisation scénarios, on il est très sympathique et l'amour aidant, il ne tarde pas à se à un degré certainement moindre (on ne refait pas un été ainsi le collaborateur de l'Institut Pasteur, de la société de relève refaire. A défaut de la fortune il gagne un cœur. pour les auteurs les noms de Pierre Benoît, Jean-José Frappa, chef-d'œuvre comme Variétés), mais sans que nous française de la CroixRouge et des plus éminents chirurgiens fran- La plupart des scènes de cette jolie comédie se passent sur un Thierry-Sandre, etc., et nous croyons savoir que deux célèbres puissions un seul instant douter de ses ongines ni de la romanciers grand paquebot, ce qui ajoute encore à leur pittoresque. étrangers collaboreraient au prochain film de la personnalité son auteur. Société. Harry Liedtke anime l'action avec un brio remarquable. de A la Pax Film C'est décidément un de nos meilleurs fantaisistes européens. Actuellement, elle se prépare à réaliser Tu m'appartiens ! E.-A. Dupont est un maître qui a sa marque propre Maria Paudler n'est pas toujours jolie, mais elle est spirituelle Nous avons reçu très élégamment reliée sous une couverture un grand scénario dramatique spécialement conçu pour l'écran et il suffit de voir un de ses films pour le reconnaître et charmante, ce qui est mieux. bleu et argent, la collection des scénarios édités par la Pax par Alfred Machard. Maurice Gleize, le réalisateur de La aussitôt. Film Madone des que (Production A.A.F.A. Distribution Superfilm.t pour chacun des films que cette jeune société a présentés Sleepings s'est attaché par contrat la « Société cette année et dont nous avons rendu compte. cinématographique des romanciers français et étrangers », sera Une aventure sentimentale assez s mple, la metteur en cette Le Pavillon Chinois rivalité Cet'e publication fait honneur au goût délicat de M. et Mme le scène de product'on. d'une mère, artiste de music-hall et de sa fille pour le J. Daruloff à qui nous présentons nos sincères compliments. Drame réalisé par Sinclair Hill L'A ppassionata fiancé de celle-ci, a inspiré à Dupont un scénario mou¬ Voici un film anglais du contingentement. Il est très adroi¬ Nomination vementé, sensible, intelligent^ La vie des milieux de Nous enga¬ tement réalisé et procède, pour la technique, de la meilleure apprenons que Paris International Films vient d tant un Nous aoprenons que M. collabora¬ école américaine. On n'y voit rien de très spécifiquement bri¬ théâtre de fois décrite à l'écran prend ici relief A. Haguet, le distingué ger, pour sa prochaine production. L'Appassionata qui a teur de M. Klarsfeld à la direction générale de la location des déjà tannique si ce n'est le goût anglais pour les histoires d'Extrême- saisissant. Trop de complication peut-être dans la des¬ été commencée, la vedette française Renée Héribel, films Paramount, vient d'être nommé par Orient. M. Adolphe Osso, Mme Thérèse Kolb et M. Fernand Fabre. cription pure détourne parfois l'attention du sujet, mais directeur de l'agence de Marseille. Le scénario, assez peu sur Quant au rôle de Bianca Banella, il sera confié à une vedette original, roule l'éternel thème de ce est Toutes nos félicitations. qui étroitement mêlé à l'action est d'un ordre internationale dont nous pourrons donner le nom l'incompatibilité des races en matière sentimentale. Mais les prochaine¬ supérieur, par ment. caractères ne sont exemple les scènes de la représentation pas très nettement dessinés et on relève de Juan José regrettables invraisemblances psychologiques. où l'artiste doit jouer alors qu'elle peut penser que sa La Vierge Folle Matheson Lang, Juliette Compson et Geneviève Townsend fille et le fiancé de celle-ci ont été tués dans un accident La Whitehall Films, Ltd — une les plus importantes sociétés de interprètent sans beaucoup d'éclat ce film dont le mystère plaira. d'auto. Ces scènes traitées avec une maîtrise incompa¬ production et d'édition de films d'Angleterre — réalise Luitz Morat va entreprendre pour Eclair Production, la (Edition Stoll-D'siribution Mappemonde.) rable constituent le point culminant du film actuellement en France Juan José, film tiré de la pièce du célè¬ réalisation de La Vierge Folle d'après la drame d'Henry bre dramaturge espagnol Joachim di Senta. La mise en scène Bataille. L'interprétation comprendra les noms d'Emmy Lynn, iniiiiimn et resteront parmi les plus belles du cinéma. est assurée par M. Adelqui Millar (directeur général et artis¬ Suzy Vernon, Mme de Morlaye, Maurice Schiitz, Guy de tique de la Whitehall) M. Guarino-Glavagny. L'assistant La et Fesnay et Jean Angelo qui interprétera à l'écran le rôle créé technique décorative et photographique est M. Jean Rossi et les opérateurs : Riccioni, Gaveau et Cote- au théâtre par Dumény. est exactement adaptée au sujet. Les angles ret. L'interprétation comprend Mmes Manuela Del Rio, Denise de prises de vues ingénieux, parfois audacieux Lorys, MM. Adelqui Millar, Marcel Vibert, Mme Marie Nos Opérateurs Ault et M. José Lucio. comme dans l'extraord naire poursuite en M. René Gaveau, le sympathique opérateur de prise de vues Juan Iosé est la première production internationale de la autos, correspondent à de véritables notations a qui nous devons La Femme Nue, André Cornélis, La Grande Whitehall Films, Ldt qui compte bien poursuivre un programme Epreuve, pour n'en citer que quelques-uns, vient d'être engagé psychologiques dont nous saisissons le sens de collaboration franco-anglaise. subtil immédiatement. par Léon Mathot pour sa prochaine production, L'Appassio¬ nata. Retour d'Allemagne Dès qu'il aura terminé ce film, il partira à Londres où il Olga Tchekowa nous a violemment émus Nous apprenons que M. Gérard Bourgeois, co-directeur de vient de signer un contrat avec la Whitehall Film Limited, où dans le rôle écrasant de Parysia. ne Nous la M. B. Film, vient de rentrer à Paris, après un assez long il tournera les intérieurs de Juan José, sous la direction d'Adel¬ connaissions pas toute la profondeur de ce séjour à Berlin. qui Milar. Ce Nous adressons à M. René beau tempérament d'artiste à qui on imposa voyage fut extrêmement fructueux et permettra à la Gaveau, qui est un « as » du M. B. Film d' annoncer Debrie, nos bien à tort des rôles de fantaisie et de gaîté. prochainement quelques grandes exclu¬ plus vives félicitations. sivités dignes de celles qui ont précédé. Olga Tchekowa est une vraie tragédienne de M. Cari Clewing à Paris D'autre part, au cours de ce déplacement, d'importants con¬ la lignée de Lil Dagover, Ruth Weyher, trats furent signés concernant les deux futures productions de M. Cari Clewing, conseiller artistique du journal cinéma¬ Asta Nielsen, Gina Manès, toutes artistes la M. B. Film Protea et Cora Pearl. tographique Der Film, venu à Paris pour voyage d'étude, avait d'Europe que l'Amérique si pauvre depuis convié ses confrères de la La Danseuse Orchidée presse parisienne à un five o'clock. la retraite de Pauline Frederik peut légitime¬ Cette réunion fut en tous points charmante et riche de promesses. ment nous envier. La Danseuse Orchidée, la belle production de Léonce Perret, M. Clewing nous ayant affirmé qu'une étroite collaboration vient d être présentée à Lyon, Lille, Bruxelles, Bordeaux, Stras¬ franco-allemande du film était souhaitable et réalisable. M. Moulin Rouge est un très grand succès à bourg et Marseille où un chaleureux accueil lui a été fait. Igor I. Landau, correspondant parisien de Der Film Voilà un beau spectacle en perspective pour la saison pro¬ nous présenta M. Clewing, qui est en Allemagne un ténor l'actif de la Franco-Film qui a su entourer le Louise LagRANCE el Ricardo CoRTEZ, dans une scène de La Danseuse chaine. réputé, membre de l'Opéra de Berlin. film de soins Orchidée, le beau film de Léonce Perret, qui sort en exclusivité au Caméo. Dupont de diligents. Ivan Mosjoukine engagé par Ufa La Panchro Alfa

Une grande nouvelle : Ivan Mosjoukine, le plus populaire D'une lettre intéressante de M. A.-P. Richard, directeur sans doute de tous les artistes ayant paru sur nos écrans de technique des Etablissements Charles Jourjon, nous extrayons France, vient d'être engagé par la Ufa. L'inoubliable inter¬ les passages suivants : prète de Kean, après un séjour assez bref à Hollywood, était « Jusqu'ici les émuls.ons panchromatiques avaient un minimum de rapi¬ dité dans le Bleu-Vert, et l'on cherchait à contrebalancer l'effet du Violet revenu en Europe, où l'appelaient invinciblement les souvenirs et du Bleu par le maximum de rapidité possible pour le Rouge. de tant de créations magnifiques. Le conseil artistique de la « Avec notre nouvelle émulsion Panchro Alfa il n'en est plus ainsi. Ufa, toujours supérieurement avisé, n'a pas voulu qu'Ivan « L'activité au Violet a été réduite, et les chimistes, chargés de la Mosjoukine regrettât son retour sur le vieux continent. Il vient mise au point de cette émulsion, ont réussi à augmenter notablement l'a rapidité dans la région du Vert-Bleu et surtout du Jaune. de s'assurer la collaboration du grand artiste pour un certain « On sait que l'action du Jaune est préférentielle pour la vision humaine, nombre de films. C'est en octobre 1928 que la Ufa commen¬ notre nouvelle émulsion remplit donc des conditions maxima pour cera la réalisation du premier Ivan-Mosjoukine-Super. Bien l'obtention de résultats qu'il était jusqu'ici fort difficile de réaliser dans entendu, la distribution en France de cette grande production la pratique. « La granulation de cette permet les plus forts sera assurée par les soins de l'Alliance Cinématographique Euro¬ émulsion agrandisse¬ ments, sans qu'il soit nécessaire de la développer dans un bain spécial. péenne. « La nouvelle émulsion Panchro Alfa présente encore d'autres avan¬ tages, elle a une grande latitude de pose et une douceur qui donne, quelque L'enfer d'Amour soit le temps de pose, des négatifs harmonieux. »

L'enfer la Société des Artistiques d'Amour, le film de Films La Femme Rêvée « Sofar » et qui sera distribué en France par « Les Films Cosmograph » est une très grande production par l'envergure Jean Durand et sa troupe sont rentrés de Séville où ils ont de la mise en scène et la composition particulièrement brillante tourné pour Franco Film La Femme Rêvée. de la distribution : Olga Tchekowa, Henri Baudm, Stiiwe et Sans perdre de temps, quelques scènes furent prises dans Josyane. les jardins de l'Alcazar, ensuite, ascension à la Giralda pour On est allé en Pologne, sur la frontière de la Russie tourner filmer un panorama de la ville, mais, hélas ! le temps trop plusieurs scènes de L'Enfer d'Amour, au cours duquel nous couvert ne le permit pas et il fallut redescendre avec la pers¬ verrons des grands déployements d'armée évoluant dans la pective peu agréable de remonter prochainement les 94 mètres neige. On remarquera particulièrement des charges de cava¬ de la vieille tour mauresque. lerie prises sous des angles curieux et des forêts centenaires Jean Durand a tourné les autres extérieurs dans le Midi de où la mort passe. la France. On verra également le bal de la Horde où les types curieux de Montparnasse affublés d'invraisemblable façon seront les Nathalie Lissenko témoins d'un des points culminants du drame.

Distinction méritée La grande tragédienne, la belle interprète du Brasier Ardent de Kean, de L'Affiche, etc. Nathalie Lissenko, vient d'être Nous apprenons avec plaisir que l'administrateur-délégué de engagée par la Société des Films Artistiques « Sofar », pour remplir d'une mère dans le la grande Société suédoise, Soensk Filmindusirie (la Svenska) , le rôle douloureux et émouvant film M. Charles Magnusson, vient d'être nommé chevalier de la dont les autres rôles principaux seront interprétés par : Maria Légion d'honneur. Jacobini et Gabriel Gabrio. Voici une distribution qui, avec le nom du metteur en scène Il est inutile de dire que cette haute distinction lui a été accor¬ Righelli, le réalisateur de Nostal¬ dée pour récompenser les services qu'il a rendus au film fran¬ gie, permet d'escompter dès maintenant la grande valeur de cette çais en Suède. production.

Scénarios de Jaubert de Bénac A la Star Film

Notre confrère Jaubert de Bénac, dont les scénarios de La plus grande activité règne actuellement à la Star Film Maria Chapdelaine et du Croisé vont être tournés prochaine¬ qui vient d'entreprendre un important programme de produc¬ ment, vient de terminer l'adaptation cinématographique de tion comprenant Vivre, réalisé par Boudrioz avec la collabora¬ Lewis et Irène, l'œuvre mondialement réputée de Paul Morand, tion de Meinert et avec l'interprétation de Elmire Vautier, ainsi scénario vaste qu'un original, Antar, fresque de la vie du Bernard Goetzke, Candé ; Son plus grand amour, réalisé par prodigieux héros arabe. Grantham Hayes, supervisé par Pierre Marodon, avec Rachel Ce dernier scénario serait destiné à l'un des plus grands Devirys dans le rôle principal. acteurs de l'écran américain. C'est également la Star Film qui vient de présenter à Max Linder le grand film Bataille de Titans qui obtint en exclusivité Studio Lorelle le plus vif succès. Nos compliments aux intelligents directeurs de la Star Film, C'est par suite d'un oubli que la belle photo de Jane Evrard MM. Gallo et de Rovera. a été publiée dans notre dernier numéro sans signature. Nos lecteurs ont pu reconnaître d'ailleurs la facture artistique de Lorelle, le maître photographe du boulevard Berthier auquel Les Films Tiffany nous présentons nos excuses. M. J. Franck Brockliss, administrateur-délégué de la société Balançoires anonyme française des Films Tiffany vient d'ouvrir, 26, avenue de Tokio des bureaux où sont organisés les services de distri¬ M. Noè'l Renard, auteur de Une Java, vient de commen¬ bution des Films Tiffany Pictures Corporation. cer, à la Foire du Trône, la réalisation du film Balançoires, Cette importante société dont les principaux artistes sont d'après un de ses scénarios. Douglas Fairbanks Jor, Dorothy Philipps, Evelyn Brent, Anto¬ Assistants : Raymond Villette et Roland Six ; Décorateurs: nio Moreno, Claire Windsor, Patsy Ruth Miller, Pauline Christian Jaque ; Opérateur : Potentiel'. Starke, Betty Blythe, etc. possède ses studios propres à Holly¬ Les interprètes sont : Mlle Perdriat, Mme Gragorvskaîa, wood. M. Brockliss présentera prochainement les sélections Huguette Doré, Robert Mérin, Hubert Dax et Viguier. I 928-29 de la firme. ALLEMAGNE Films en préparation

Les Ufa-Films, réalisent actuellement Carmen Von St. Pauli' OUVELL L'ETRANGER (De notre correspondant particulier: George-Otto Stindt, 51 Kœniggrat- avec Jenny Jugo et Willy Fritsch ; Heimkehr avec Lars Han- zerstrasse, Berlin S.W. 11). son, Gustav Froelich, Dita Parlo, metteur en scène Joe May ; Nous assistons actuellement à une véritable évolution des Tanzstudent avec Suzy Vernon, Willy Fritsch, metteur en scène Billie Dove tourne ETATS-UNIS méthodes commerciales allemandes. La mésentente s'est encore Dr. Guter. accentuée entre les distributeurs et les Billie Dove tourne The YelloW propriétaires de salles. Ces Le Lily, (La blonde Lily) , Messtro-Orplid-Film prépare Angst avec Elga Brink, derniers commencent à manquer de films et certains grands ciné¬ Mary Pickford quitterait-elle l'écran ? d'après le scénario de Lajos Biro ; la prise de vues est dirigée metteur en scène Steinhoff. mas doivent se contenter de films de second ordre ou de films en par Alexandre Korda. L'action, qui se déroule à la cour de réédition. Les accords Les Matador-Films Sebilla, avec Maria Paudler, Luigi Le a couru passés ces dernières semaines entre quel¬ bruit que Mary Pickford, très affectée par la Hongrie, donne lieu à des épisodes du plus haut intérêt. Serventi, metteur en scène Victor et ques et des sociétés anglaises ou Janson Krise avec Olga mort de sa mère survenue il y a quelques semaines, renoncerait sociétés allemandes françaises, Tchechowa et Hàns Stuewe, metteur en scène G. W. Pabst. américaines pourront jusqu'à un certain à ces incon¬ au cinéma. Son voyage en Europe, décidé subitement, semble Une intéressante reconstitution obvier point vénients. On compte surtout sur Le Peter avoir donné corps à cette rumeur. l'accord Terra-Cinéromans, Ostermeyer-films Wolga-Wolga, metteur en scène Dans Vamping Venus, le film comique interprété par Charlie National-Warner Bros. Tourjansky. Nouveaux Cinémas Murray, Louise Fazenda, et dont la prise de vues est dirigée pat- Quelques visiteurs de marque sont venus à Berlin étudier sur Les Defu-films Caunerliebe avec Charlotte Ander, Harry Eddie Cline, nous pourrons une et admirer intéressante parfaite place de nouveaux accords. Je citerai M. Robert Hurel, admi¬ Halm, La Jana, metteur en scène Max Reichmann ; Die Hei- Un télégramme à la Lichtbildbiihne a annoncé la décision de reconstitution d'une ancienne route de Grèce. nistrateur de la Franco-Film, accompagné de M. Beaumont, son lige und der Narr, metteur en scène W. Dieterle, avec Lien la Paramount de New-York de faire construire en assistant et de M. Isnardon, directeur des de Nice Europe plu¬ studios qui Dyers et Gina Manès, Zwei rote Rosen, avec Liane Haid et sieurs salles de cinéma de haut luxe. été On tourne " La Païenne " ont reçus par les directeurs de maisons éditrices avec lesquels la Jana, metteur en scène Robert Land. ils ont eu d'importants pourparlers; M. Bruce Johnson, de la Statistique De Mille tourne La païenne; ce film nous montre un amour First National; M. E. W. Dredmann, du Filmrenter de Lon¬ Fims censurés aux prises avec les vieux préjugés. Le scénario est de Janie Mac- dres; M. Kavakita, une des personnalités les marquantes Une plus du statistique officielle américaine a constaté que, en Eu¬ Pendant les trois premiers mois de 1928, la censure alle¬ pherson. Marie Prévost, la délicieuse vedette de La Chambre de cinéma au Japon; M. Samuel Goldwyn, le célèbre producteur rope, au cours de l'anné 1927, ont mande a visé 198 films d'une 458 films été tournés, qui Mabel et de la Fiancée de minuit, tiendra un rôle important, du américain. longueur totale de 110.494 ont coûté environ 400.000.000 de mètres. francs; parmi ces films, 241, côté féminin ; Noah Berry, auprès d'elle, interprétera le rôle revenant à 240.000.000, ont été tournés en Allemagne; 44 en d'un gardien de maison de correction. Les deux rôles Premières à Berlin principaux Un film allemand tourné à Marseille Angleterre, avec un prix de revient de 65.000.000; et la France seront confiés à Georges Durevea et à Luisa Basquette. a dépensé 55.000.000 de francs. A Ufa Palast am Zoo Le Stade Blanc de l'Ufa avec Leni Un nouveau film réalisé Pour les salles pour la Defu, organisation allemande de cinéma, l'Allemagne se place aussi au pre¬ Riefenstahl ; Fluchl aus der Hoelle Un film de Milton Sills (Derussa-Film) avec Jean de la First National, va être tourné à Marseille sous la direc¬ mier rang : e'ie a été augmentée, en 1927, de 280 salles, avec Murât et Agnès Esterhazy, Espions avec Willy Fristsch, Gerda tion de Max Reichman. Le scénario sera d'un jeune auteur 130.000 places; Milton Sills vient de réaliser un nouveau suit l'Angleterre, avec 100 salles et film, Nigthbirds, Maurus, Léon Dyers et Fritz Rasp, mis en scène par Fritz Lang. allemand, Benno Vigny. 25.000 places. (Oiseaux de nuit), dont le héros principal, à la suite de bles¬ Au Gloria Palast Mariages Modernes de Paramount, Va- sures reçues pendant la guerre, a complètement changé de per¬ Un nouveau film de la Defu lencia avec Maë ; et avec et Un nouveau Muray Sorrell fils H. B. Warner film de William H. Howard sonnalité. C'est une figure étrange que la sienne, et l'originalité Nils Asther. Erich Schoefelder tourne The du film sera pour celui-ci un succès de plus. shop prince, avec pour inter¬ William Howard a presque entièrement terminé la réalisation Au Kurfurstendam Le Magicien avec Paul Wegener, Pe- prètes Harry Halm dans le rôle principal, et La Jana, Ralph de Son pays, qui sera un émouvant. Nous y verrons trowitch et en de Rex Arthur film deux Aux studios Fox Gémier, mise scène Ingram ; EtWas Roberts, Adèle Sandrock, Betty Bird, Paul Henckels, nouveaux venus: Fretz Held, qui campe avec réalisme une sur¬ Tochter avec Anny Ondra. Siegfried Arno, Hermine Sterler, Ida Perry, Caria Bartheel prenante silhouette de bolcheviste russe ; et Eveline Mills, à qui Aux studios Fox on West et Heinrich Gotho. Le scénario est écrit d'Hollywood, tourne Wild Au Tauentzienpalast Dix jours qui ont bouleversé le monde, par Curt, directeur- Rudolph Schildkraut a prédit ; ce Romance avec Bell. beaucoup d'avenir dernier Rex le film extraordinaire de la Sowkino relatant les débuts de la adjoint, Rudolf Strohl ; à l'appareil de prise de vue, Frédé- compose une physionomie étrange, où se mêlent les sentiments les rick Fuglsand ; décors d'Andrej Andrejew. — révolution russe réalisé On dit que Madge Bellamy, la délicieuse interprète de par Eisenstein. plus variés de force, d'énergie, et de douceur. George-Otto STINDT. Reine de New-York, Célibataires d'été, etc..., songe à organiser Au Beha-Palast Faschings Konig de la Nordisk avec Elga Aux studios Universal City un nouveau concours de beauté entre les vedettes américaines. Brink.

— A Au — Chicago, deux grands cinéma-théâtre de luxe, le Gre- Capitol Charlott elwas oerriickl de la Phœbus avec Lya Glenn Tryon interprête LoWsone avec la charmante Bar¬ de et ESPAGNE bara nada et le Marbro, ont inauguré il y a peu de temps le Movié- Putti Amor auf ski avec Harry Liedtke et Christa Tordy. Kent pour partenaire, sous la direction de Paul Féjos, le ou tone, film parlant. Les actualités parlantes de la Fox ont été Au Mozartsaal Lotte avec jeune metteur en scène Hongrois. D'ailleurs Glenn Tryon ne Henny Porten. Deux expositions adoptées également dans de nombreux cinémas de la côte du manque pas de scénarios; LeaVe il to me, (Laissez-le moi), et Au Mamorhaus une reprise d'Qtello avec Emil Jannings, Pacifique. Cette introduction réduit beaucoup les frais du Deux Making the Crade sont deux nouvelles achetées pour lui par mise en scène de Buchowitzki. expositions sont annoncées, pour l'année prochaine en spectacle; ceux-ci ont diminué, en trois mois, de 20.000 dollars, Cari Laemmle à John Toley. D'ailleurs, le jeune artiste conquiert Espagne, dont l'une, celle de Barcelone, sera internationale, et soit environ 500.000 Au Primus Palast Marrys Geheimnis et Le Carrousel de la sa chance fr., pour la seule ville de New-York. où le cinéma un par sa confiance en soi : récemment, il n'a pas craint tiendra rang important. Mort avec Claire Rommer, Le Cirque Wolfsohn réalisé et inter¬ d'écrire à Cari On construit dans ce Laemmle pour lui demander de lui confier le — The street but, dès à présent, un « Palais de Pro¬ angel, (l'Ange de la rue), paraît à l'écran du prété par Domenico Gambino. principal rôle de Broadway ; et Cari Laemmle, à ce qu'il jection » couvrant plus de 12.000 mètres carrés. C'est à la semble, Cathay Circle Theatre, à Los Angeles. Ce film est réalisé par accédera à la Au Titania Palast Mutuelle de demande. Scampolo de la Héro Film avec Carmen Défense cinématographique espagnole que Frank Borzage, avec Janet Gaynor et Charles Farrel pour l'art Boni, mise en Génina et Titania, la avec muet devra d'être si — scène d'Auguste de Fox dignement représenté à cette exposition. Un scénario, dont l'action a pour héros un jeune docteur, interprètes. George O'Brien et Virginia Valli. vient d'être écrit pour Réginald Denny, sous le titre His first — Dans quelques semaines commencera la réalisation de case, (son premier cas), par le nouvelliste Gladys Lehman. De Premières annoncées The mud turtle, le premier rôle féminin sera rempli par Mary ce scénario qui, dit-on, est plein d'humour, interprété par un tel Duncan. HOLLANDE artiste, il ne peut résulter qu'un excellent film. On annonce comme prochaines les premières suivantes: — On — parle de la prochaine réalisation d'un film sous la Réginald Denny est très populaire en Amérique, depuis Verdamnis, avec Gina Manès et Klein-Rogge ; Looping, Exposition à la Haye direction de Howard Hawks. sa dernière Sue Carol, la jeune artiste qui avec Werner Krauss et création, Cood morning, judge, (Bonjour, juge), avec Jenny Jugo ; die Hœlle Von Montmar¬ depuis quatorze ans pilote son avion comme elle conduisait une Une Exposition internationale du Cinéma a été ouverte laquelle il remporte un vif succès. Un peu de sa gloire a rejailli tre, avec Suzy Vemon, Maurice de Féraudy et Eric Barclay ; auto, le 15 avril à la sur y interprétera le principal rôle féminin; elle pourra se Haye. La France y est représentée d'une ses partenaires: Mary Nolam, Dorothy Gulliver, Otis Dar- Moulin Rouge, de E.-A. Dupont avec Olga Tchechowa ; livrer alors à son sport favori, car il y aura, manière particulièrement brillante, grâce aux envois des Eta¬ lam; le directeur artistique du film, William Seiter, s'est révélé paraît-il d'impor¬ Champagner avec Betty Balfour, mise en scène de Hitchoock ; tantes scènes d'aviation. blissements L. Gaumont, des Flims à cette occasion le meilleur des metteurs en scène de comédie. Schmutziges Celd avec May-Wong et Heinrich George, mise Osaphane, de Pathé- Rural et en scène de Pathé-Enseignement, Films Sofar, Société Générale — The News Eichberg, etc. parade, qui sera réalisé par David Butler, aura de Le film de Miss Cavell en Amérique Films, L. Aubert, etc... pour principal interprète Earle Foxe. Une nouvelle production de Robert Lang La section française se distingue aussi par sa très artistique

DaWn, le célèbre film de Miss va — A de Cavell, passer à New-York, Dayton va être bâti un immense et superbe théâtre aux plaquette propagande tirée à 5.000 exemplaires et distribuée après avoir TWo red roses, dont le titre est tiré d'une chanson allemande, ; subi quelques coupures., 11 sera projeté également frais de la Fox, qui affecte à cette construction un budget de gratuitement rédigée d'une façon très intéressante, elle relate dans tous les Etats-Unis. 25 millions. et dont le scénario est écrit par Robert Liebmann, commence l'historique du cinéma, et contient des renseignements importants a être tourné ; c'est une nouvelle production de Robert Lang. sur la production française. ANGLETERRE SUISSE

La bataille des Titans en Angleterre films £ D Des achetés pour la Suisse

La bataille des Titans, paru outre-Manche sous le titre One M. L. Lansac, directeur de la Société Générale d'Entre¬ battles of Coronel and Falklands Islands, a remporté là-bas le Après une année de campagne ininterrompue au profit du prises Cinématographiques de Genève, a acheté pour la Suisse, plus vif succès. Le bénéfice réalisé en sept mois par la British film français et du beau film étranger, notre revue a pris la par l'intermédiaire du M. H. Forney, son représentant à Paris, Instructional Films, dont M. Bundy est le président, a atteint première la Valse de l'Adieu, qui a obtenu un succès enthousiaste à Lau¬ place des publications de luxe du Cinéma. le chiffre formidable de 12.742 livres sterling, soit environ sanne et à Genève, l'Oublié, Le Tourbillon de Paris, Minuit Sans bluff et sans 1.600.000 francs ; ce bénéfice est dû presque uniquement à la tapage Cinéma a étendu peu à peu le place Pigalle, Tire au Flanc. bataille des Titans. A la suite d'un tel succès, une émission de champ de son activité et de son influence. En un an, notre publi¬ 200.000 a actions été annoncée par M. Bundy ; cette émis¬ cation a vu son tirage tripler et le chiffre de ses abonnés s'accroitre Une conférence à Bâle sion a pour à construction but de récolter l'argent nécessaire la de mois en mois dans le monde entier. de studios près de Londres, à Welwyn. La deuxième Conférence européenne du film d'enseignement Cinéma s'est attaché a établir une véritable collaboration •" André Cornélis " va être présenté en Angleterre s'est ouverte dernièrement à Bâle. avec ses clients et avec le public. La délégation française comprenait une douzaine de mem¬ André Cornélis, production française de Jean Kemm, réa¬ Sa bres, parmi lesquels MM. Barrier et Fontègne, délégués offi¬ publicité est la plus efficace de toutes car sa présentation lisée par les Etablissements Jacques Haîk, va être présenté ciels du ministère de l'Instruction publique et de l'Enseigne¬ luxueuse et artistique l'impose à l'attention des lecteurs. en Angleterre, sous le titre Sins of Desire, par Western Imperts, ment technique ; G.-Michel Coissac, délégué officiel du minis¬ la maison londonienne de distribution de films. Ce film sera En matière de pré¬ tère du Travail publicité seules comptent vraiment les revues senté pour l'Office national d'Hygiène sociale ; dans les meilleures conditions, une grande publicité le lan¬ Lebrun, chef des services du cinéma à l'Institut international de que l'on conserve. Celles qu'on jette au panier après les avoir çant comme une des meilleures productions françaises ; dans Coopération intellectuelle et sous-directeur du Musée pédago¬ parcourues n'ont qu'une valeur relative. cette publicité, il est beaucoup question de Paul Bourget, très gique ; Drouard, chef des services cinématographiques du minis¬ apprécié généralement en Angleterre, et de Jean Kemm, ainsi Cinéma s'est imposé comme une Revue intéressant les col¬ tère de l'Agriculture ; E. Roux-Parassac, délégué de divers que des interprètes, Georges Lannes, Claude France, Malcolm lectionneurs. Tod, Simone Génevois. groupements ; D1 de Courtry, de la Confédéraiton internatio¬ nale des Etudiants, pour Paris ; Chatelet, recteur de l'Aca¬ Cinéma justifie sa publicité en touchant soit par services Anna démie et Jacob, professeur au Lycée de Lille, représentant May Wing travaillerait pour l'Angleterre soit par abonnements : l'Office régional du cinéma éducateur du Nord. Il paraît que l'artiste chinoise américaine Anna Les May Wing, Les résultats de la conférence seront communiqués prochai¬ principaux directeurs de Paris et de province ; vedette du film Ufa Schmenlziges Celd, aurait l'intention de nement. La travailler en grande majorité des acheteurs du monde entier. Angleterre, avec le concours d'une grande maison de films anglaise de distribution ; mais elle ne cesserait pas pour Nos listes sérieusement établies et sélectionnées sont mises iiiiiiiiiiimiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiniiiiiii cela sa collaboration avec l'Ufa de Berlin. à la disposition de nos clients. Trois nouvelles productions Stoll Cinéma, par sa publicité et par ses réponses aux demandes La Stoll TUNISIE de renseignements concernant certaines a ven¬ Picture Production annonce la prochaine réalisa¬ productions, fait tion de trois films dont les titres ne dre des films sont encore que provisoires : français à l'étranger le scénario d Intrigue est (De notre correspondant). rédigé par Reginald Berkeley, celui C'est la meilleure que d Illusion justification notre Revue puisse offrir par FIarcourt Templeman, et celui du Prix du divorce — Brigitta Helm était tout récemment de passage à Tunis. de sa raison d'être et de son utilité par R. Fogwelle et Leslie Gordon. Le directeur de ces films, La célèbre interprète de Metropolis était venue en touriste Walter Murton, est venu l'an Enfin passé étudier, dans les studios accompagnée de ses parents avec qui elle avait déjà visité le par ses séances réservées à ses abonnés, à ses français, la mise en scène. Maroc et l'Algérie. confrères, à ses clients et amis, Cinéma établit le lien moral

— entre les forces trop souvent dispersées la Engagements M. André Arnaudy, auteur du scénario de Rapa-Nui de grande famille et de Yacht, était récemment à Alger où il était venu se docu¬ cinématographique et crée l'atmosphère de sympathie dont pro¬ Harry Lachman va tourner un film comique intitulé Pure menter sur les mœurs du pays. fitent par la suite les transactions Policy; il y incarnera un personnage rappelant Menjou. commerciales. Il s'est ensuite rendu dans le sud Betty Balfour, sous la direction de Denison Clift, va tourner tunisien (Médénine et Zar- Soutenir l'effort de Cinéma, c'est travailler à la prospérité Paradise. zis), pour assister aux prises de vues du film tiré de son roman de l'industrie cinématographique française. Cari Brisson va être la vedette de The Maux Man ; ce film, Les Réprouvés dont l'action se déroule chez les légionnaires. réalisé par Alfred Hitchcock, sera en grande partie tourné dans — M. Jaubert de Bénac sera d'ici peu de temps à Tunis iiiiiiiiimiiiiiiiiiiiiiiiiiMiiiiiiiiimiiiimiiiiiiMiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiuiiiiiiiiiiiii'"""1" 1 île de Man ; il est tiré du célèbre roman de Sr Hall Caine. avec M. Jean de Merly.

Il viendra découper sur place son scénario du Croisé. BULLETIN D'ABONNEMENT DANEMARK — En ce moment se trouve en Afrique du nord une expédi¬ Je soussigné..!?.?"1. ."renoT.?> tion Un nouveau directeur de la Nordisk M. G. M. composée de MM. Georges Hill et Walentin Mandelstam, venue spécialement d'Hollywood pour prendre On vient, à Adresse Copenhague, de nommer un nouveau directeur les extérieurs d'un film dont les intérieurs seront bientôt tournés général de la Nordisk : c'est le D' Becker, qui assure à la à Culver City. Le titre ainsi que l'interprétation de cette bande société un important apport de demeure capitaux. Cette société n'est pas encore arrêté. déclare souscrire abonnement d'un an à CINÉMA à Copenhague, mais sa succursale allemande va considérable¬ — M. ment s'étendre. Le programme des être réalisés Roger Karl était de passage à Tunis venant d'Al¬ films devant au prix de soixante francs l'abonnement (Cent francs pour où Désir. dans les studios Nordisk de Copenhague et de Berlin n'est pas gérie il tournait dans encore arrêté. — On annonce l'arrivée prochaine de Maurice Dekobra qui l'étranger), dont ci-joint la somme en mandat, chèque, etc. viendra écrire un livre sur la Tunisie.

RUSSIE — MM. Romuald Joubé et Maurice Lagrené sont passés A , le 19 en tournée théâtrale à Tunis. (SIGNATURE) Un nouveau film russe — C'est vers la fin de ce mois que sera présenté à la presse La Meschrabpom russe vient de réaliser un nouveau film qui locale le Secret de Fatouma, le dernier film de M. Deconcloit, s anonce, paraît-il, comme un chef-d'œuvre de puissance. II dont Cinéma a déjà parlé. Administration de CIIMÉIVIA, 9, Avenue de Taillebourg, PARIS (11") s'intitule Le passeport jaune. Albert DjERIBY. ALBERT LAUZIN a présenté aux Folies-Wagram

les Jeudis 19 et 26 Avril

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Une œuvre de rires et de larmes

pitrrc ILE PETIT REVOLTE avec CONWAY TEARLE et le nouvel enfant vedette : FRANKIE DARRO

Un drame à sensations continues ILI ORQUE D'EPOUVANTE avec BERNARD GŒTZKE, ELLEN KURTY SIEGFRIED ARNO, HÉLÈNE BOLVARY et les prodigieux gymnastes aux barres et trapèzes conjugués

Mise en scène d'Alfred LIND

le fameux spécialiste des scènes de ciraue, réalisateur des QUATRE DIABLES et du CIRQUE DE LA MORT

Un drame au pays du pétrole

ILE TORRENT de FM avec MARY CARR et MALCOLM CRECOR MAC action tragique dans une vallée de pétrole en feu

Le Steeple-Chase le plus accidenté au'on ait Jamais vu : P L o J©€B€E Y avec FRED THOMSON, le cavalier phénomène et son célèbre cheval SILVER KING

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