GAZETTE No 290 DU 19 JUIN AU 30 JUILLET 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € Les 10 Places - Étud

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GAZETTE No 290 DU 19 JUIN AU 30 JUILLET 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € Les 10 Places - Étud PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue Alexandre Prachay à PONTOISE /TEL:01 30 37 75 52/ www.cinemas-utopia.org SO LONG, MY SON WANG Xiaoshuai Décidément, le cinéma chinois à quel point les cinéastes chinois savent Chine 2019 3h05 VOSTF indépendant n’a pas fini de nous épater. articuler à merveille les petites histoires avec Wang Jingchun, Yong Mei, Qi Xi, Après Les Eternels de Jia Zhangke et avec la grande. Incontestablement, on Wang Yuan, Du Jiang, Ai Liya... en attendant Le lac aux oies sauvages sent dans ce cinéma un désir très fort de Scénario de A Mei et Wang Xiaoshuai. de DIAO Yinan (sortie prévue le 19/11) raconter à hauteur humaine une histoire présenté à Cannes en sélection officielle trop longtemps muselée par le régime, Ours d’Argent cette année, voilà – à nouveau et dans le besoin de tracer une ligne entre leur Meilleure Actrice et Meilleur Acteur un registre encore différent – une grande passé et le présent afin de s’approprier Festival de Berlin 2019 fresque passionnante qui vient démontrer une mémoire et de comprendre ce qui les GAZETTE no 290 DU 19 JUIN AU 30 JUILLET 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places - Étud. : 4 € FERMETURE ESTIVALE DES SALLES UTOPIA PONTOISE DU 17 JUILLET AU 27 AOÛT (inclus) ST-OUEN L'AUMÔNE DU 31 JUILLET AU 13 AOÛT (inclus) Retrouvez la gazette de rentrée dans les points de dépôts habituels à partir SO LONG, MY SON du 7 Août et sur le site : www.cinemas-utopia. a menés jusqu’ici. En déployant son récit Dense dans ses développements et sur une trentaine d’années, So long, my profond dans ses implications, le film org/saintouen son embrasse les mutations gigantesques se structure en trois actes. Dans une de son pays, allant de la planification deuxième partie, on retrouve Yaojun et à partir du 9/08 communiste dans les années 1980 au Liyun plusieurs années après, dans une capitalisme d’Etat d’aujourd’hui. Nous y petite ville côtière du Fujian, au sud du pays. suivons les histoires enchâssées de deux Étrangers à cette région dont ils ne parlent familles ouvrières amies, marquées par même pas le dialecte, le couple a refait l’impact de la politique de l’enfant unique sa vie en adoptant un enfant, aujourd’hui TARIFS UTOPIA sur leur intimité. A mesure que le visage adolescent turbulent. Enfin, une dernière Tous les jours à toutes les séances du pays se métamorphose, les destins se partie située à notre époque confiera aux séparent. Mais les deux familles restent unies par une tragédie que le temps jeunes générations, désormais en âge de comprendre, la tâche de confronter les deux n’efface pas. Dans cette œuvre ambitieuse • Normal : 7 euros et romanesque, les subtils chassés-croisés couples à leur culpabilité et à leurs remords. des personnages et les aller-retours dans le • Abonné : 5 euros temps sont autant de miroirs qui agencent Habitué de nos écrans pour ses très brillamment les relations individuelles beaux films (Beijing Bicycle, 11 Fleurs, Red ( par 10 places, sans date de va- et l’évolution d’une nation tout entière. Amnesia…), le réalisateur Wang Xiaoshuai est une des figures principales de la fameuse lidité et non nominatif) Le point de départ tragique qui nourrit « sixième génération », ensemble de tous les développements à venir, le film cinéastes chinois qui, suite aux répressions • PAS DE CB nous le livre d’emblée : c’est la perte d’un de Tian’anmen, ont développé dans les enfant. Ce jour là, Xingxing et Haohao, années 1990 un cinéma politique ancré - Paiement par chèque deux copains, jouent sur les berges d’un dans les réalités du pays, par opposition et espèces uniquement immense réservoir d’eau. La scène est à l’industrie dominante. L’ampleur filmée de loin, avec beaucoup de pudeur. temporelle de So long, my son lui permet Quelques instants plus tard, Xingxing est de porter un regard critique sur tout un pan retrouvé noyé. Les circonstances, Haohao de l’histoire chinoise contemporaine, des Enfant -16 ans : 4 euros les connaît. Mais qu’importe. Pour Yaojun répercussions de la révolution culturelle et Liyun, les parents de Xingxing, il faut jusqu’à l’apparition des nouveaux riches porter le deuil, avancer malgré tout, pour de l’hyper-capitalisme. Sa mise en & Sur présentation d’un justificatif plus tard peut-être, se reconstruire. Yaojun scène toute en retenue saisit à merveille et Liyun sont ouvriers dans une usine du nord de la Chine, tout comme leur couple l’incidence du collectif sur les individus, Lycéens - Étudiant : 4 euros d’amis, les parents d’Haohao. La perte ainsi que l’impuissance silencieuse qui Sans-emploi : 4 euros d’un enfant est une douleur immense. hante ceux dont le pouvoir n’a que trop Il est d’autant plus difficile d’envisager régenté la vie. Émouvant mélodrame PASS CAMPUS : 3,50 EUROS l’avenir dans un pays qui vient alors de familial fait d’amour, de blessures et de lancer sa grande campagne de contrôle rédemption, So long, my son dresse avec des naissances. A charge aux délégations tendresse le portrait de ceux que la Chine TOUT LE PROGRAMME SUR : du parti central de la faire respecter. a pris, trois décennies durant, dans la www.cinemas-utopia.org/saintouen A l’usine, c’est la mère d’Haohao qui déferlante du changement. en est la déléguée. Elle n’aura d’autre choix que l’imposer à son amie Liyun. DU 3 AU 30/07 ne semblent pouvoir venir à bout de la tendresse familiale. Si chacun a fait le deuil de quelque chose, il le dissimule sous une couche de jovialité et tout est prétexte à se marrer. Chez eux, chaque instant semble grand-guignolesque et hilarant. Il faut les voir se débattre en chœur pour assembler des tonnes de boîtes à pizza (le petit boulot du moment), courir en brandissant leurs portables à la recherche d’un réseau téléphonique fainéant. Ou encore se laisser fumiger comme de vulgaires vermines dans l’espoir que celles-ci crèveront les premières… Mais quand la poisse vous colle vraiment aux basques, même l’espoir devient un piètre compagnon. Il faudrait un quasi miracle pour désengluer les Ki de la mouise environnante. Et il va advenir. Un ancien camarade de classe va proposer à Ki-woo (le grand frère) de le remplacer pour des cours d’anglais dans la richissime famille des Park. N’y voyez pas-là un acte désintéressé, c’est juste que, secrètement amoureux de son élève, il décide de la confier au seul être qui ne risque pas de lui faire ombrage, au plus miteux de ses copains, donc Ki-Woo, auquel il a l’indélicatesse de l’avouer. Peu importe, c’est une occase inespérée ! La famille Ki trépigne d’impatience, s’affaire, dégote au fiston un costume de circonstance, lui bricole un faux diplôme impeccable. Fin prêt, chaleureusement recommandé, Ki-woo pénètre dans la demeure somptueuse de ses futurs employeurs. Leur jardin, d’un vert arrogant, semble flotter au dessus des contingences du pauvre monde, tel un îlot paradisiaque. Décidément, même le ciel des riches est plus bleu et ignore jusqu’à l’existence JUSQU'AU 30/07 Il frappe fort avec cette critique sociale des gratte-ciels, évanouis comme par puissante et déjantée : on navigue entre enchantement. Dans cette maison Écrit et réalisé par BONG Joon-ho satire grinçante, comédie relevée et d’architecte, nulle faute de goût, sauf peut- Corée du Sud 2019 2h12 VOSTF thriller un brin surréaliste. On n’a plus qu’à être la rébarbative gouvernante allergique avec Song Kang-ho, Lee Sun-kyun, Choi se laisser porter et surprendre par le récit Woo-shik, Park So-dam, Chang Hyae- magnifiquement mis en scène et filmé. aux pêches et le capricieux petit dernier jin... La radiographie de notre époque est qui se prend pour un Indien. Madame PALME D'OR saisissante, l’intrigue rondement portée Park se révèle fantasque, Mademoiselle Festival de Cannes 2019 par un casting excellent, à commencer Park délicieuse, Monsieur Park plus que par le complice habituel Song Kang-ho. sympathique. Tous ont l’aisance naturelle En deux décennies, Bong Joon-Ho des classes supérieures. Confiants, Dans l’opulent Séoul, à la pointe du s’est imposé comme un des réalisateurs aucun n’imagine que ce discret jeune majeurs du cinéma asiatique. Grâce à ce progrès et de l’électronique, une partie de la population vit pourtant plus bas homme vient de mettre un pied dans la qu’on appelle des films de genre (polar, que terre, à peine mieux lotie que les porte et que toute la ribambelle des Ki fantastique, thriller) qui ont toujours cafards qui grouillent dans les recoins va le rejoindre progressivement, usant de laissé une belle place à la sensibilité sombres et moites de la ville. La famille stratagèmes diaboliques. Nul n’y perdrait et à l’humour. Punchy, émouvants, Ki fait partie de ces rase-mottes : balayée drolatiques, un brin sanguinolents… tels et tout serait pour le mieux dans le par la crise économique, obligée de vivre meilleur des mondes si, au-dessus de la le virtuose Memories of murder, le délirant dans un sous-sol qui serait sordide et The Host, les terriblement touchants glauque sans leurs rires et leurs chahuts tête de chaque Ki, ne flottait comme un Mother et Okja… incessants. On aime à se charrier, on étrange parfum indélébile… L’odeur de Ce nouvel opus, Parasite, ne déchoit aime à se bousculer, on s’aime tout court. la pauvreté, prête à les trahir.
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