Tarification : Les Usagers À Contribution ?
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BULLETIN DE LIAISON DU SERVICE ECONOMIQUE DU CRE RATP Connexions Connexions ConnexionsN° 123 - MAI 2006 Dossier Tarification : les usagers à contribution ? Financer la formation Les groupes étrangers professionnelle en France Enjeux de financements Les différentes études menées convergent vers une conclusion : la réalisation des infrastructures et équipe- DOSSIER ments de transport prévus par le SDRIF de 1994 et la satisfaction des besoins recensés, nécessitent au EDITO minimum de doubler les moyens financiers actuels. Cela correspond à la mobilisation de 1 MD€ par an. Tarification : Les nouveaux enjeux du transport, en regard des muta- tions urbaines, de l’évolution quantitative et qualitative Entre contrainte de financement et volonté de des déplacements, conduisent à prévoir un doublement permettre l’accès de chacun au transport public, le de la demande en transport collectif en moyenne et rôle redistributif de la tarification est plus que grande couronne à l’horizon 2020. jamais d’actualité. Alors que le système de tarifica- Les exigences de performances des transports publics au tion francilien souffre de carences importantes, la regard des besoins exprimés par les populations se traduiront par une augmentation des coûts de fonction- Région et le STIF se penchent sur les réformes à nement induits par les extensions de l’offre et l’améliora- mettre en place. Perspectives… tion de la qualité de service. Elles se traduiront également par des besoins d’investissements liés à la La politique tarifaire est un même proportion que celle des modernisation des infrastructures et des matériels. levier de politique publique qui coûts de production - soit près vise aussi bien des objectifs de de deux points au-dessus de l’in- Pour répondre aux besoins de financements plusieurs report modal que d’accès donné flation. Les revalorisations tari- ressources existent déjà mais ne suffisent pas. Elles se à chacun à la mobilité afin de faires annuelles ont été doivent d’être renforcées par de profondes modifications prévenir ou d’infléchir les proportionnellement plus impor- et appuyées par la création de nouvelles ressources phénomènes d’exclusion. tantes en zone centrale, mieux pérennes. Ces dernières restent à définir et ne peuvent se desservie par les transports en limiter à une augmentation des crédits de la Région ou à Equilibre modifié commun. Elles relèvent de la un endettement du STIF. décision de l’autorité organisa- Depuis une quinzaine d’années, trice (AO), le STIF, qui en l’équilibre entre les trois grandes supporte les conséquences finan- Philippe RICHAUD sources de financement du fonc- cières. En effet, plus la hausse Président de la Commission économique du CRE tionnement des transports est faible, plus les recettes voya- collectifs urbains s’est trouvé geurs, à volume identique, sont considérablement modifié en basses. Le STIF doit alors Ile-de-France. Le poids des compenser un écart d’autant contributions publiques a connu plus grand entre ces recettes et le SOMMAIRE une diminution constante (prin- niveau contractuel de rémunéra- cipalement du fait du désenga- tion qu’il verse aux entreprises gement de l’Etat). La part du de transport (rémunération indé- versement transport payé par les pendante des mesures tarifaires). DOSSIER....................................................................................... 2 . 5 entreprises a évolué à l’inverse. Depuis 1997, le STIF a orienté Tarification des transports Les recettes directes ont quant à sa stratégie tarifaire autour de elles un poids qui reste dans une l’objectif de maintien du taux de fourchette située entre 40 et couverture des dépenses par les DERNIERES SEANCES.......................................................... 6 . 7 45 %, après avoir connu une recettes à des fins d’équilibre Activités de maintenance électronique baisse dans les années 95. budgétaire. Ce rapport entre le Constituées des versements montant des recettes directes et TABLEAU DE BORD................................................................ 8 . 9 effectués par les voyageurs pour celui des dépenses de fonction- s’acquitter de leur titre de trans- nement, n’a cessé de se dégrader port, elles intègrent le rembour- dans la plupart des réseaux LE SAVIEZ-VOUS .......................................................................... 10 sement par leur employeur de urbains français (-24 % en dix 50 % de la carte Orange dont ans), les contributions publiques REPERES................................................................................. 11 . 1 3 bénéficient les salariés franci- y tenant une part croissante. En Financer la formation professionnelle liens ainsi que les subventions 2003, l’Ile-de-France affiche un associées à des réductions tari- taux de 41 % contre 34 % pour faires provenant essentiellement les transports publics urbains TENDANCE ........................................................................................ 14 des départements. La contribu- français et 37 % pour les seules Les groupes étrangers en France tion des voyageurs stricto sensu agglomérations qui possèdent un se situe autour de 28 % du total. TCSP. En revanche, lorsqu’on La stabilité de la part des compare le réseau francilien KIOSQUE................................................................................. 15 . 16 recettes directes n’a pas avec ceux de grandes agglomé- PLEINS FEUX SUR empêché une hausse des tarifs rations européennes, son taux « L’adieu à la classe moyenne », Jean Lojkine nominaux, sur la période, de est alors parmi les plus bas. Ed. La Dispute, janvier 2005 NOTRE SELECTION Connexions 2 les usagers à contribution ? Le niveau des prix des transports choisissent de plus en plus de PART DES SOURCES DE FINANCEMENT DU TRANSPORT collectifs urbains croît en fonc- diversifier leurs tarifs afin PUBLIC EN ILE-DE-FRANCE (FONCTIONNEMENT) tion de la taille des réseaux et de d’augmenter le nombre de la présence de TCSP (plus voyages et de réduire les coûts onéreux que les bus classiques). marginaux d’exploitation. Entre intégration… … et diversification La gamme des titres et l’éventail Cette diversification part d’un des tarifs s’élargissent depuis constat : il y aurait une inadéqua- dix ans dans tous les réseaux tion croissante entre des formes français. Les abonnements et des motifs de déplacements connaissent un développement qui se diversifient et une offre de RD = recettes directes ; VT = versement transport ; CP = contributions publiques important, en particulier ceux de transport public dont l’efficacité Source : STIF longue durée. Auparavant dédiés s’appuie sur la gestion de flux aux flux pendulaires pour un importants. Une tarification PRIX MOYEN DU TRANSPORT POUR L’USAGER nombre limité de voyages, ils généralement peu attractive prennent aujourd’hui la forme (tickets ou carnets de tickets) En euros constants 2004 1990 1998 2004 de forfaits libre-circulation. La s’est donc progressivement enri- Prix du billet 2 sections OPTILE 0,57 0,89 1,03 carte intégrale annuelle a ainsi chie de nouveaux titres : forfaits Prix du billet 5 sections OPTILE 1,27 2,01 1,03 conquis une part de marché libre circulation à durée variable, Prix moyen des cartes Orange 28,96 49,74 65,37 considérable en Ile-de-France. qui peuvent être individuels ou Prix moyen des cartes Imagine « R » scolaires* - 17,60 23,65 Cet essor est favorisé conjointe- non ou encore liés à des événe- Prix moyen des cartes Imagine « R » étudiants* - 23,74 28,70 ment par la souplesse d’usage ments particuliers…). Assurer Prix moyen du billet de métro (en carnet)** 0,39 0,70 1,03 que procurent ces titres et par les le succès de tels titres implique (*) Prix mensuel en considérant que les abonnements scolaires s’achèvent fin objectifs de réduction du de trouver un équilibre satisfai- septembre et les abonnements étudiants fin octobre nombre d’actes de vente et de sant pour l’usager entre (**) Estimation du prix moyen en prenant en compte les hausses tarifaires interve- fidélisation que poursuivent les prix/durée de validité/facilité nues dans l’année en cours entreprises de transport (avec les d’achat/contraintes d’usage. Source : STIF impacts sur la fraude et les inci- La politique tarifaire peut égale- vilités). L’intégration tarifaire ment consister à favoriser la EVOLUTION DES VENTES DES PRINCIPAUX TITRES DE TRANSPORT croissante des réseaux mène à la complémentarité entre modes. Millions de titres 2000 2005 Evolution simplification des périmètres de Le véhicule particulier permet- Billets 613,3 619,9 +1,1 % transport urbain (nombre de tant une réponse plus adaptée à Ticket T à l’unité 75,4 92,5 +22,7 % zones, variété des tarifs) qui l’impératif de souplesse et au Ticket T carnets plein tarif* 346,7 312,4 -9,9 % trouve cependant ses limites caractère irrégulier des déplace- Ticket T carnets tarif réduit* 64,3 74,5 +15,9 % dans les effets négatifs et l’infla- ments ainsi qu’aux besoins Billets BU-B-BUB 121,6 136,8 +12,5 % tion de coûts générés par l’étale- qu’implique la péri-urbanisation, Billets divers 5,2 3,7 -28,8 % ment urbain. En Ile-de-France certaines AO ont choisi de favo- Abonnements annuels** 12,0 20,7 +72,5 % les abonnements, qui prennent riser l’intermodalité plutôt que Cartes Intégrales 1,9 7,4 +289,5 % en compte la distance parcourue de s’arc-bouter sur l’objectif de Imagine « R » 6,1 8,9 +45,9 % par rapport au centre de l’agglo- substituer un mode à l’autre. Cartes Emeraude et Améthyste 3,3 3,9 +18,2 % mération, ont pour l’usager un Ainsi, Strasbourg a mis en place Abonnements RER, Police, ONAC, Transition 0,6 0,5