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',::.,l'....l...,.,...... ,,...,....'..Adventicesde la lentillenon irriguée dans la

AbbèsTânji Institut National de la RechercheAgronomique, BP 589, ,Maroc

Résumé

Des prospectionsfloristiques ont été réqliséesdans 25 champsde lentitle (Lens culinaris) non irriguée dans la Basse Chaouia, province de Settat, entre 1993-94 et 1995-96.L'étude a ré- vélé la présencede I 88 espècesadventices. Le nombrede dicotylédonesa été 164 espèces(soit 877ode l'ffictif total). Les annuellesont représenté86Vo (161 espèces).Trois groupes d'ad- venticesont été identifiées:a) Iesorobanches, b) les dicotylédonesnon parasites,et c) Ies mo- nocoqtlédones.L'orobanche chevelue (Orobanche crenata) et I'orobancheremeuse (O. ra- mosa)ont été rencontréesdans 407odes champsprospectés. En se basantsur le recouvrement et Iafréquence de chaque espèce,les dicotylédonesannuelles les plus importantes ont été le coquelicot(Papaver rhoeas), Ie chrysanthèmeà couronnes(Chrysanthemum coronarium) et la vaccaire d'Espagne (Vaccaria hispanica), alors que les vivaces les plus importantes ont été la silène enflée(Silene vulgaris) et Ie liseronfausse-guimauve(Convolvulus althaeoides). Les deux Poaceaeannuelles les plus importantesont été I'alpiste mineur (Phalaris minor) et I'ivraie raide (Lolium rigidum). TouTestratégie de désherbagede Ia lentille dans la province de Settat doit tenir compte essentiellementde I'orobanche chevelue,des dicotylédonesnon parasitestelles que le coquelicot,le chrysanthèmeà couronnes,le liseronfausse-guimauve, la silèneenflée et la vaccaire,et desPoaceae annuelles telles que l'alpiste mineur et l'ivraie raide.

Mots clés : Lentille,adventices, Settat, Maroc 50 Al Awamia 104- Décembre2001

Abstract: Weedsin rainfedlentilfields in theSettat province

A survey in 25 fields of rainfed lentils (Lens culinaris) in the Low Chaouia, , from 1993-94 to 1995-96 revealed the presenceof 188weed species.The numbe,rofbroad- Ieaveswas 164 species(877o of the total). Thenumber of annualswas 16I species(867o). Weeds were divided into three groups : a) broomrapes,b) non parasitic broadleaves,and c) mono- cotyledonousspecies. Crenate broomrape(Orobanche crenata) and hempbroomrape (O. ra- mosa)werefound in 407oof thefields. Themajor annual broadleafspecies were commonpoppy (Papaver rhoeas), crown daisy (Chrysanthemumcoronarium) and cowcockle (Vaccaria his- panica). The two major perennial broadleaf specieswere bladder campion (Silene vulgaris) and mallow-leaved bindweed (Convolvulus althaeoides). The two most important annual Poaceaewere lessercanarygrass (Phalaris minor) and rigid ryegrass(Lolium rigidum). Any weed mnnagementprogram in the lentil crop in the Settatprovince should take into consideration thepredominance of O. crenata,non parasitic broadleavessuch commonpoppy, crown daisy, mallow-leaved bindweed,bladder campion and cowcockle,and annual Poaceaesuch as les- ser canarygrqssand rigid ryegrass. Key words : Lentils,weeds, Settat, Morocco

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lntroduction

En comparaisonavec d'autres légumineuses, la lentille est une culture sensibleà la compé- titiondes adventices (Basler, I 98I ; Kukulaet al., 1983). Sa taille basse lui confèreune faible cornpétitivitévis-à-vis des adventices. Les pertesde rendementde lentille varientselon plu- sieurstâcteurs, en particulierI'espèce adventice, sa densité, la variété,le peuplementde la cul- ture et la duréede compétition(Kukula ct al., 1983).Dans la provincede Settat,les pertesen rendementgrain de lentilledues aux adventicesont atteint66Vo chez les agriculteursen 1996- 97 (Riad,1997) et80Vo au domaine expérimental de l'INRA à en 1993-94(Na- cn'i, 1994),Dans la provincede Meknès,Soumah (198 1) a trouvédes pertes de 69Vochezla variétéL24 et'76o/achez la variétéL56. Despertes de rendementenlre 32 et 100o/oont étéen- registréesau Canada(Makowski, 1995) et aux USA (Curranet a1.,1987). Pouréviter des pertes de rendementdues aux adventices,Singh et al. (1996)ont trouvéque la duréemaximale permise aux adventicesde resteren associationavec la lentillesans affecter le rendementaété de 5 à 6 semainesaprès la levéede la culture.La propretéde la culturepen- dant les premièressemaines après la levéede la cultureest donc essentielle pour avoir un ren- dementoptimal (Saxena and Wassimi, 1980; Aziz, 1993;Mohamed et al., 1997). Au Maroc, les techniquesde désherbagcutilisées dans les champsde lentille se limitent gé- néralementà un ou deux (rarement3 ou 4) passagesavec la bineuseetlou un ou deuxbuttages avecla charrueetlou un ou deuxdésherbages manuels avec la sapeetlou I'arrachagemanuel (El Aboudi, 1975;Thore,1979; Boulif', 1992:ChafaiElalaoui, 2000). Le désherbagemanuel avecla sapepermet de détruireles hcrbesqui n'ont pasété détruites par le bineuretlou le but- teur.Trois binages avec les bineuses suivis d'un désherbagemanuel avec la sapeou d'un but- tage avecla charrueont permisd'une part de contrôlerun grandnombre d'adventices et d'autrepart d'avoir un rendementde 12qxltta(Arrachidi, 1976;Boujebha, 1976). Dans Ie cas du semisà la volée,seul I'arrachage manuel des adventices est pratiqué. Uarrachage manuel concernegénéralement les adventicesayant 20 cm ou plus de hauteur(du stadevégétatifà la maturitéde la culture).Les adventicesarrachées sont utilisées dans I'alimentation du bétail. D'ailleurs,certains champs restent sans désherbage jusqu'à la récolte. Le désherbagechimique de la lentillen'est pas très pratiqué au Maroc. De trèsfaibles superficies de lentille (moinsde 1Vo)seraient traitées avec les herbicides (Tanji, 1998).Pourtant, quelques herbicidesont montréune efÏlcacité acceptable sur la lentille(El Brahli, 1994;Bamouh et Na- clri, 1997;Bamouh et Riad, 1998).L'existence de désherbantspour la lentilleest totalement méconnuepar la plupartdes agriculteurs (Chaf'ai Elalaoui, 2000). Dans la provincede Settat,les superliciescultivées en lentille ont été de 1 300 ha en 1995- 96,8.000haen1996-91et9.200haen 1997-98(DPAE, 1997,1998 et 1999).Lesrendemenrs ontété respectivement de 11,1,6,4 et 5,4qx/ha (DPAE , 1991,1998et 1999).Lafaiblesse des rendementsest essentiellement due aux préoipitationsfàibles et irrégulièrespendant le cycle de la culture(Novembre à Juin) et à I'emploi destechniques culturales inadéquates (Watson, 1980;Bamouh, 1992 et 1995;El Baghati,1995; Bamouh et Naciri, 1997). Les opérationsde binageavec des bineuses tirées par les aninrauxou par les tracteurspermettent de travaillerl'espace entre les lignes.De même,les opérationsde buttageavec les charues à socsconcernent I'espace entre les lignes.Mais malgréces opérations de binageeUou de but- 52 Al Awamia 104- Décembre2001

tage,les lignesainsi que les interlignesrestent généralement envahies par les adventicesjus- qu'à la récolte.Dans un essaide désherbagede la lentille au domaineexpérimental de Sidi El Aidi, province de Settat,Naciri (1994) a trouvé la densitéde 24 plantesadventices/m2 après deux désherbagesà la sape.Zimdahl et al. (1992) ont trouvé que les agriculteursde la pro- vincedeSettatconsacrent93,66et14heuresdetravailpourledésherbagenonchimiqued'un hectarede lentille respectivementdans les petites,moyennes et grandesexploitations.

L'objectifde cet articleest de donnerun aperçusur les principalesespèces adventices asso- ciéesà la culturede la lentille dansla orovincede Settat.

Matérielet méthodes

De 1993-94à 1995-96,25relevés floristiques ont étéréalisés dans les champsde lentille non irriguée dans la province de Settat.Tous les champsprospectés n'ont fait I'objet d'aucun désherbagechimique. Ils ont par contrereçu un à deuxbinages avec les bineuses ou un à deux buttagesavec les charruesetlou l'arrachagemanuel. Les champsprospectés sont localisésdans les environsdes villes et villages suivants; , Berrechid,El Gara, ,Had Mzoura, Had Soualem,Khémisset Chaouia, Oulad Abbou, ,Ras El Aïn, Settatet Sidi El Aidi. Le climat est semi-aride(300 à 400 mm de précipitations/an)et le sol est dans la plupartdes cas un sol tirs.

Les relevésont étéeffectués au stadefloraison de la plupartdes adventices (Avril). Ils sesont dérouléssur une aire d'environ 50 m sur 50 m (soit 2500 mètrescanés). La liste desespèces est établie,et deséchantillons de plantessont éventuellement ramassés en vue de confirmer la déterminationdes espècesau laboratoire.L identificationdes espèces a été faite en utili- santplusieurs flores, en particuliercelles de Maire (1952-87)et de Nègre (1961).

Danschaque champ, un indice d'abondance-dominancechiffré de + à 5 selonl'échelle de Braun- Blanquet(Taleb et Maillet, 1994)a été attribuéà chacunedes espècesinventoriées. Cet in- dice aété par la suite transforméen recouvrementselon l'échelle suivante:+ (0,1), | (5),2 (17,5),3 (37,5),4 (62,5) et 5 (87,5).Le recouvrementmoyen de chaqueespèce a été déter- miné selonla formule:

Somme des recouvrements

R- x 100

Nombre de relevés Al Awamia 104- Décembre2001 53

Résultatset discussion

Aspectgénéral de la flore inventoriée

Le nombretotal des espècesadventices identifiées dans les 25 champsde lentille en bour a étéde 188.Les dicotylédonesontété représentées par 164espèces (soitSlEo de I'effectiftotal). Le nombred'annuelles aété de 161espèces (soit 867o). Les 24 monocotylédonessont répartiesen 4 famillesbotaniques: Poaceae ( I 6 espèces),Li- liaceae(4), Araceae(2) ethidaceae(2). Les 164dicotylédones sont réparties en 3l familles. Les 5 familles les plus dominantessont: Asteraceae (39 espèces),Fabaceae (21), Brassica- ceae(13),Caryophyllaceae(13)etApiaceae(ll).Mngtetunefamillessontreprésentéespar un faible nombred'espèces, la plupart en renfermentune (9 familles),deux (7 familles) ou quatreespèces (5 familles). Le nombred'espèces adventices par champa éIéen moyenne52, avecun minimum de 28 et un maximum de 72 espèces.Ces chiffres indiquent la richessefloristique des champs de len- tille en absenced'un désherbagecorrect. En France,Beraud (1984) a trouvéun minimum de 18, un maximum de 32 et une moyennede 25 espècesadventices par champde lentille. Il faut noterque les champsde lentille dansla provincede Settatsont soit non désherbésdu- rant tout le cycle soit désherbésune à deux fois avecle binageetlou le buttageet/ou I'ar:ra- chagemanuel. Naciri ( 1994)a dénombré24 plantesadventices de difïérentesespèces par mètre cané mêmeaprès deux binagesà la sape(à 30 et à 60 jours aprèsla levéede la lentille).Tou- tefois,le nombred'espèces par champdépend essentiellement du climat,du type de sol et des techniquesculturales suivies pendantla campagneagricole précédente et la campagneen cours.

Importance des orobanches

L'orobanchechevelue (Orobanche crenata) et l'orobancherameuse (Orobanche ramosa) ont ététrouvées dans 40Vo des champs (Tâbleau I ). L orobanchechevelue parasite diflérentes es- pèces,particulièrement la fève (Aber, 1984;Bouhatous, 1987; Hamdaoui, 1988; Zemrag, 1996, 1997, 1999aet 1999b;Taleb, 1999).Les plantesde lentille parasitéespar I'orobanche cheveluefanent, ne produisentpas de semences,et le rendementest sévèrement afïecté (Ku- kula et al., 1983).Malgré ce parasitisme,la lentilleest une légumineuse moins sensible à I'oro banchechevelue que le petitpois et la fève(Watson 1980; Kukula et al., 1983). L'orobancherameuse (O. ramosa)a étéégalement trouvée sur lentille au Saïset au Doukkala (Zemrag,1996) et sur d'autresespèces cultivées telles que la fève,le petit pois,le pois chiche, le tournesol,le tabac,la tomate,le céleri,la pastèque,le melon, le concombre,la courge,la carotteet I'aubergine(Taleb, 1999; Zemrag, 1999aet 1999b).Sa taille (généralementinfé- rieureà l0 cm), la rendmoins nuisible que I'orobanche chevelue. 54 Al Awamia 104- Décembre2001

Tableau 1. Fréquenceet recouvrementdes espèces dicotylédones les plus importantesdans les chamosde lentille dansla orovincede Settat.

Espèce Fréquence(%) Recouvlement Espècesparasites 1) Orobanche chevelue (O robanche crenata Forsk.) 40 352 2) Orobancherameuse (Orobanche ramosaL.) 40 193 4spèces à fréquenceélevée et à fort recouvrement 3) Coquelicot(Papaver rhoeas L.) r00 2861

4) Chrysanthèmeà couronnes(Chrysanthemum coronarium L.) 68 I JZ 5) Vaccaired'Espagne(Vaccaria hispanica (Miller) Rauschert) 92 474 6) Herniaire hirsute (Herniaria hirsuta L.) 76 405 7) Silène enflée (Silene vulgaris (Moench) Garcke) 64 352 8) Pavot corniculé(Glaucium cornicuLatum (L.) J. H. Rudolph) 48 352

9) Diplotaxe dressée(Diplotaxis assurgens(Delile) Grenier) 48 JJJ I 0) Chicorée frisée (Cichorium endivia L.) 84 296 I I ) Souci deschamps (CaLendula antensis L.) 76 296 12) Liseron fausse-guimauve(Convolvulus althaeoides L.) 64 283 l3) Arroche puante (Chenopodium vulvariaL.) 40 243 l4) Etoile des champs (Rhagadiolus steLlatus(L.) Gaertner) 56 zzJ l5) Scolymemaculé (Scolymus maculatus L.) 44 zt5 16) Buplèvre à feuilles lancéolées(Bupleurum lancifulium Hornem) 64 195 17) Chénopodedes murs (Chenopodiummurale L.) 44 193 I 8) Gaillet à verrues (Galium verrucosum Hudson) 68 185 l9) Diplotaxe à siliquestén,ses (Diplotaxis tenuisiliquaDelile) 44 183 20) Muflier des champs (Misopates orontium (L.) Rafin) 88 176 21) Mouron bleu (AnagallisfoeminaMiller) 100 r67 22)Emex épineux(Emex spinosa (L.) Campd.) 84 r65 23) Herbe aux puces(Plantago afraL.) 64 154 24) Torilis noueux(Torilis nodosaGaertner) 72 116 25) Peigne de Vénus (Scandixpecten veneris L.) 72 lt5 26) Anacycle rayonnante(Anacyclus radiatus Loisel.) 76 106 Espècesà fréquencefaible et à fbrt recouvrement 27) Chénopode blanc (Chenopodi um alb um L.) 20 JUI 28) Amarante fausseblette (Amaranthus blitoides S. Watson) l6 240 29) Centauréeenvahissante (Centaurea diluta Aiton) 20 t7l 30) Buglosse d'Italie (Anchusa azurea Miller) 36 162 31) Souci d'Algérie (CalendulastellataCav.) 20 162 32) Launêe à tiges nues (l,aunaea nudicaulis (L.)Hooker) t6 r60 33) Diplotaxe catholique(Diplotaxis catholica (L.)DC.) 24 152 34) Triguera divine (Triguera ambrosiaca Cav.) 8 140 Al Awamia 104- Décembre2001 55

Tableau1. Suite Espèce Fréquence(%) Recouvremen Espècesà fréquenceélevée et à fàible recouvrement 35) Euphorbemédicinale (Euphorbia ntedicaginea Boiss.) 64 85 36) Luzerneà gousseshispides (Medicago polyntorpln L.) 68 4() 37) Silèneattrape-mouches (Silene musciltula L.) 72 27 38) Renouéedes oiseaux (Polygonum aviculare L.) o4 26 39) Laiteron maraîcher(Sonchus ol.eraceus L .) 64 zo 40) Bette à gros fruits (Betamacrocarpa Guss.) 60 zo

lmportancedes dicotylédones non parasites

Les 40 dicotylédonesles plus importantesse répartissenten trois groupes:un groupede 24 espècesà fréquenceélevée et à recouvrementfort, un groupede 8 espècesà fréquencefaible et à recouvrementfort et un groupede 6 espècesà fréquenceélevée et à recouvrementfaible (Tableaul). En se basantsur la fréquenceet le recouvrement,les trois dicotylédonesan- nuelles les plus importantessont le coquelicot(Papaver rhoeas),le chrysanthèmeà cou- ronnes(Chrysanthemum coronaritun) etla vaccaired'Espagne (Vaccaria hispanica). Certaines espècessont considérées nuisibles malgré leur f'aiblefréquence, comme le chénopodeblanc (Chenopodiumalbum) et 1'amarantefausse blette (Amaranthusblitoides). D'autres espèces étaienttrès fiéquentes mais à recouvrementtrès faible commela silèneattrape-mouches (Sl- lenem.uscipula) (72Vo de fréquence)et la luzerneà gousseshispides (Medicago polymorpha) (68Vo).La plupartdes espèces citées dans le tableauI sont égalementassociées aux céréales d'automne(blé dur, blé tendreet orge)dans la provincede Settat(Taleb et Maillet, 1994)et aux légumineusesdans la provincede Meknès(Loudyi, 1987). Certaines espèces comme la renouéedes oiseaux(Polygonum aviculare) et le chénopodeblanc ont été rencontréesdans la culturede lentilleen Espagne(Hernando et al., 1987)et en France(Beraud, 1984). Il faut remarquerque toutesles espècesdicotylédones non parasitescitées dans le tableau1 germentet lèventjuste aprèsla levéede la lentille. Ces espècesgerment préférentiellement en automneet en hiver, fleurissentdès la fin de I'hiver et arriventà maturitéau printempset en été. Parmi les dicotylédonesvivaces les plus importantes,il faut signalerla silène enflée(Silene vulgaris) et le liseron fausse-guimauve(Convolvulus althaeoides) (Tableau I ). Ces espèces semultiplient par voie végétativeet pargermination des semences. D'ailleurs, les organes de surviede cesvivaces (rhizomes ou racinestubérisées) se conservent aisément dans les mottes forméesaprès le labourou le binage(Tanji et Taleb,1994). Au coursdes prospections, un champa été f'aiblementinf'esté par le fénugrec.Les semences provenaientfort probablementdes semences de lentille contaminéesou d'un précédentfénugrec. 56 Al Awamia104- Décembre 2001 lmportancedes monocotylédones

Parmi les 16 Poaceaeidentifiées, les deuxespèces annuelles les plus importantesont étél'al- piste mineur (Phalaris minor) et I'ivraie raide (Lolium rigidum), suivies du brome raide (Bro- mus rigidus) et de I'avoine stérile(Avena sterilis)(Tableau 2). Le chiendentpied de poule (Cy- nodon dactylon), géophyte à rhizomes, a été égalementimportant dans 24Vodes champs prospectés.Ces cinq espècesse rencontrentdans différentstypes de sol, particulièrement dansles sols tirs de la provincede Settat(Tanji et Taleb, 1994).L avoinestérile a été égale- ment importantedans les différentescultures de légumineusesalimentaires dans la province de Meknès(Loudyi, 1987;Loudyi et al., 1995).

Thbleau 2. Fréquenceet recouvrementdes espèces monocotylédones les plus importantesdans les champsde lentille dansla provincede Settat. Famille Espèce Fréquence(7o) Recouvrement Araceae 1) Gouet à capuchon(Arisarumvulgare Targ.-Tozz.) 40 182 Iridaceae 2) Glaïeul des champs (Gladiolus italicus Miller) 28 311 Liliaceae 3) Muscari à toupet(Muscari comosum(L.) Miller) 28 t12 4) Ornithogale de Narbonne (Ornithogalum narbonenseL.) 60 84 Poaceae 5) Alpiste mineur (Phalaris minorRetz.) 16 421 6) Ivraie nide (Lolium rigidum Gaudin) 80 345 7) Chiendent pied de poule(Cynodon dacrylon (L.) Pers.) )4 261

8) Brome raide (Bromus rigidus Roth.) 40 L IJ 9) Avoine stérile (Avena sterilis L.) 44 163 10) Oree desrats (HordeummurinumL.) 60 45 Trois autresgéophytes ont étéégalement importantes dans les champsde lentille: le gouet à capuchon(Arisarum vulgare),le glaieul des moissons(Gladiolus italicus) et le muscari à toupet(Muscari comosum).Parmi cestrois vivaces,le glaïeuldes moissons est assezabon- dantet nuisibledans certains champs cultivés à I'Est de la provincede Settat,particulièrement dansles environsde Ben Ahmed. Des plantesd'orge, de blé tendre,de blé dur et d'avoine ont été trouvéesdans les champsde lentille avecdes fréquences variant entre 4 et 16Vo.Ceci démontrela naturedes cultures pré- cédentes.Toutefois, il est possibleque ces céréalesprovenaient des semencesde lentille contaminéespar les semencesdç céréales. Al Awamia104 - Décembre2001 51

Conclusion

Cetteétude floristique de 25 champsde lentillea permisde recenser 188 espèces adventices, dont87% sont desdicotylédones. En sc basantsur le calcul de la fréquenceetlou du recou- vrement,les adventicesdicotylédones ont été en généralplus fréquenteset plus abondantes que les monocotylédones.Les dicotylédonesannuelles les plus importantes sont le coqueli- cot (Papaverrhoeas),le chrysanthème à couronnes(Chrysanthemwn coronarium) et la vac- caired'Espagne (Vaccaria hispanica), alors que les dicotylédonesvivaces les plus importantes sontla silèneenflée (Silene vulgaris) et le liseronfausse-guimauve (Convolvulus althaeoides). L ivraie raide(Lolium rigidum)et I'alpistemineur (Phalaris minor) sontles deuxPoaceae an- nuellesles plus importantes.Parmi les deuxorobanches trouvées, I'orobanche chevelue (Oro- banchecrenata) a été\a plus importante.Toute stratégie de désherbagede la lentille dansla provincede Settatdoit tenir comptede la prédominancede I'orobanchechevelue, des dico- tylédonesnon parasitestelles que le coquelicot,le chrysanthèmeà couronnes,le liseron {àusse-guimauve,la silèneenflée et la vaccaired'Espagne, et desPoaceae annuelles telles que I'alpistemineur et I'ivraieraide.

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