ROYAUME DU MAROC

Public Disclosure Authorized INTEGRATION DU CHANGEMENT CLIMATIQUE DANS LA MISE EN ŒUVRE DU PLAN MAROC VERT Étude de l’impact environnemental et social Public Disclosure Authorized

Du Sous-Projet PICCPMV

« Intensification des cultures céréalières centrée sur le semis direct dans la région de – Ouardigha »

Public Disclosure Authorized

Balaghi R., Jlibene M., Benaouda H., Kamil H., Debbarh Y.

Institut National de la Development Finance Recherche Agronomique Consultants

Public Disclosure Authorized

Avril, 2012

Table des matières I. INTRODUCTION ...... 8 1. Objectif de l’Étude de l’Impact Environnemental et Social (EIES) ...... 8 2. Référence à l’ECIES ...... 8 II. CADRE POLITIQUE, JURIDIQUE ET ADMINISTRATIF...... 9 1. L’EIES dans la politique environnementale du Maroc ...... 9 2. Les politiques de sauvegarde de la Banque mondiale ...... 11 3. Politiques opérationnelles applicables au PICCPMV...... 11 III. DESCRIPTION DU PROJET PILIER II ...... 12 1. Organisme chargé de l’exécution : DRA de Chaouia - Ouardigha ...... 12 2. Justification du Projet Pilier II...... 12 3. Consistance du Projet Pilier II ...... 13 4. Territoire délimité par le Projet Pilier II ...... 13 5. Carte de la zone du Projet Pilier II ...... 13 6. Objectifs du Projet Pilier II ...... 14 IV. DESCRIPTION DU SOUS-PROJET PICCPMV ...... 14 1. Les mesures d’adaptation au changement climatique employées ...... 14 2. Actions à mettre en œuvre dans le Sous-Projet PICCPMV ...... 15 3. Description des bénéficiaires sélectionnés...... 16 3.1. Démarche générale ...... 16 3.2. Choix des bénéficiaires du Sous-Projet PICCPMV ...... 18 V. SITUATION DE RÉFÉRENCE ...... 18 1. État général de la dégradation des eaux et des sols au Maroc ...... 19 1.1 Dégradation de la qualité des eaux ...... 19 1.2 Dégradation des sols ...... 21 2. Collecte et analyse de données ...... 22 3. Situation environnementale de référence ...... 23 3.1. Milieu naturel : ...... 23 3.2. Le climat ...... 24 3.3. Le sol ...... 24 3.4. Situation administrative ...... 24 3.5. Délimitation géographique ...... 25 3.6. La surface agricole utile (SAU) ...... 25 3.7. Structures foncières et systèmes de culture dans la province de ...... 26 3.8. Statut juridique des exploitations ...... 27 3.9. Cultures pratiquées ...... 28 4. Situation sociale de référence ...... 30 4.1. Niveau de maîtrise technique ...... 30 4.2. Qualité des relations entre les bénéficiaires ...... 31 4.3. Relation avec les institutions ...... 32 4.4. Organisation des bénéficiaires ...... 33 VI. SITUATION ATTENDUE ...... 33 1. Situation environnementale attendue ...... 33 1.1. Impact sur le sol ...... 33 1.2. Impact sur l’eau ...... 33 1.3. Impact sur les cultures ...... 34 2. Situation sociale attendue ...... 34 2.1. Niveau de sensibilisation aux mesures d’adaptation au Changement Climatique ...... 34 2.2. Qualité de relation entre bénéficiaires ...... 35 2.3. Relation avec les institutions ...... 35 2.4. Organisation des bénéficiaires ...... 36 2.5. Degré d’appropriation des mesures d’adaptation au CC ...... 36 2.6. Impact potentiel sur les bénéficiaires directs secondaires ...... 36 3. Écart avec la situation de référence ...... 37 3.1. Sur le plan environnemental ...... 37 3.2. Sur le plan social ...... 38 4. Conformité avec les PO de la Banque mondiale ...... 38 VII. PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE ET SOCIALE ...... 39 1. Au niveau environnemental ...... 39 1. Au niveau social ...... 39 VIII. CONCLUSION ...... 42 IX. ANNEXES ...... 43 1. PV des réunions avec les parties prenantes ...... 43 2. Fiches de présence ...... 51 3. Photos des sorties chez les parties prenantes ...... 58 4. Documents consultés ...... 64

GLOSSAIRE

ADA Agence pour le Développement Agricole

http://www.ada.gov.ma/ BM Banque mondiale

http://www.worldbank.org/ DMN Direction de la Météorologie Nationale

http://www.marocmeteo.ma/ FAO Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation

http://www.fao.org/ FEM Fonds pour l’Environnement Mondial

http://www.theFEM.org/ IBIMET Istituto di Biometeorologia del CNR, Italie

http://www.ibimet.cnr.it/ INRA Institut National de la Recherche Agronomique

http://www.inra.org.ma/ MAPM Ministère de l'Agriculture et de la Pêche Maritime

PAR Plan Agricole Régional

PMV Plan Maroc Vert

http://www.ada.gov.ma/Plan_Maroc_Vert/plan-maroc-vert.php PICCPMV Projet d’Intégration du Changement Climatique dans la mise en œuvre du Plan Maroc Vert SEE Secrétariat d’État auprès du Ministère de l’Énergie et des Mines, de l’Eau et de l’Environnement chargé de l’Eau et de l’Environnement.

Liste des tableaux

Tableau 1 : Applicabilité des Politiques Opérationnelles de la Banque mondiale par technologie d’adaptation au changement climatique financées par le PICCPMV (Voir ECIES http://www.ada.gov.ma/uplds/pars/ECIES_PICCPMV.pdf)...... 12 Tableau 2: Variétés de céréales recommandées pour l’adaptation au changement climatique dans la région de Chaouia - Ouardigha...... 15 Tableau 3 : Actions d’intégration des mesures d’adaptation au changement climatique dans le Projet Pilier II (pour quatre campagnes agricoles)...... 15 Tableau 4 : Répartition en % de la superficie des quatre communes (69.000 Ha) par type d’utilisation...... 26 Tableau 5 : Répartition des terres par taille d’exploitation...... 27 Tableau 6 : Comparaison entre la situation de référence et la situation attendue sur le plan environnemental...... 37 Tableau 7 : Comparaison entre la situation de référence et la situation attendue sur le plan social. . 38 Tableau 8 : Situation attendue sur les plans environnemental et social, après la réalisation du Sous- Projet PICCPMV, conformément aux politiques opérationnelles de la Banque mondiale...... 38

Liste des figures

Figure 1 : Localisation du Projet Pilier II...... 13 Figure 2 : Carte de la qualité de l'eau des principales nappes d'eaux souterraines (SEE, 2009)...... 20 Figure 3 : Carte de la qualité globale des eaux superficielles (SEE, 2009)...... 20 Figure 4 : Répartition de la texture des sols dans la zone d’intervention du Sous-projet PICCPMV. ... 24 Figure 5 : Répartition des terres par type d’utilisation (Ha), des communes concernées par le Sous- Projet PICCPMV...... 26 Figure 6 : Structures foncières et systèmes de culture dans la province de Settat...... 27 Figure 7 : Statut foncier des terres des quatre communes...... 28 Figure 8 : Occupation des terres des quatre communes rurales ...... 28 Figure 9 : Structure du cheptel des quatre communes...... 30

I. INTRODUCTION

1. Objectif de l’Étude de l’Impact Environnemental et Social (EIES) L’EIES a pour objet l’évaluation des risques potentiels sur l’environnement et la société qu’un projet de développement pourrait entrainer après sa mise en œuvre. Le Projet d’Intégration du Changement Climatique dans la mise en œuvre du Plan Maroc Vert (PICCPMV), comme tous les projets de développement, risque d’impacter négativement l’environnement et la société. La Banque mondiale qui coordonne ce projet, exige qu’une étude soit faite pour évaluer les impacts positifs ou négatifs du projet sur l’environnement et la société, ainsi que pour définir des mesures d’atténuation pour les risques les plus importants. L’EIES est effectuée conformément aux : • politiques opérationnelles de sauvegarde environnementale et sociale de la Banque mondiale ; • dispositions de toutes les lois et règlements y afférentes, y compris les lois et règlements marocains ; • l’esprit de la charte nationale de l’environnement et du développement durable (loi cadre en cours de préparation).

2. Référence à l’ECIES L’étude d’impact environnemental et social fait suite à la note méthodologique appelée aussi étude cadre de l’impact environnemental et social (ECIES) qui a été publiée dans le site de l’Agence du Développement Agricole du Royaume du Maroc (ADA). Cette étude peut être téléchargée à l’adresse suivante: http://www.ada.gov.ma/uplds/pars/ECIES_PICCPMV.pdf . L’ECIES ci-dessus référencée a précisé les éléments de choix des bénéficiaires de façon à minimiser les tensions entre bénéficiaires et non bénéficiaires, et la procédure à suivre pour l’étude environnementale. Elle préconise pour chaque Sous-Projet PICCPMV, d’établir une situation de référence sur l’état actuel (avant-projet) de l’environnement et de la société, d’évaluer à priori l’écart par rapport à cette situation de référence préalablement à la mise en œuvre du projet, et de proposer des mesures d’atténuation des impacts négatifs. En conformité avec l’ECIES, la section de l’EIES, contient les éléments suivants : • Caractérisation de la zone d’intervention du Sous-Projet ; • Description des données environnementales collectées au cours de l’EIES ; • Enumération des technologies d’adaptation à être utilisées ; • Identification des impacts environnementaux prévus extraits du tableau de la section VI de l’ECIES;

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• Description de l’état attendu de l’environnement après la réalisation du Sous-Projet, sur la base des connaissances acquises au cours de l’EIES ; • Comparaison entre l’état attendu de l’environnement et son état initial décrit dans la sous-section précédente (i.e. l’établissement de la situation de référence) ; • Identification des impacts attendus du projet, équivalents aux écarts entre l’état initial et l’état final attendu après la mise en œuvre ; • Caractérisation des impacts ; • Identification d’une ou de plusieurs mesures de mitigation pour chaque impact à inclure dans le plan de gestion environnemental et social du Sous-Projet.

II. CADRE POLITIQUE, JURIDIQUE ET ADMINISTRATIF

1. L’EIES dans la politique environnementale du Maroc Au Maroc, l’Étude d’Impact sur l’Environnement est considérée comme une priorité dans la politique environnementale nationale et constitue l’instrument clé de la prévention en matière d’action environnementale. Le Maroc a développé depuis l’année 2000 des capacités institutionnelles et techniques pour l'évaluation environnementale au niveau national. Cette capacité en constante amélioration, est de plus en plus adaptée et conforme aux pratiques internationales en vigueur en matière des études d’impact. Par contre, le processus de réalisation doit encore être renforcé par la définition et la mise en œuvre d’une procédure de contrôle environnemental, par l’opérationnalisation des procédures de l’enquête publique et par l’établissement d’une politique de mise à disposition du public des informations relatives aux projets et à leurs impacts préconisés sur l’environnement. Malgré l’absence d’une structure dédiée à la gestion environnementale des activités du Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime (MAPM), le Département de l’Agriculture dispose de compétences pour le suivi des études d’impact que ce soit à l’échelle centrale ou, au sein de ses représentations régionales, c’est-a-dire les Offices Régionaux de Mise en Valeur Agricole (ORMVA), les Directions Régionales de l’Agriculture (DRA) et les Directions Provinciales de l’Agriculture (DPA). Ce suivi peut être appuyé par l’intervention des structures du Département tel que l’Agence pour le Développement Agricole (ADA), l’Office National de la Sécurité Sanitaire des produits Alimentaires (ONSSA), l’Institut National de Recherche Agronomique (INRA), l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II (IAV) ou encore le Laboratoire Officiel d’Analyses et de Recherches Chimiques. En mai 2003, deux instruments juridiques en faveur de la mise en place d’un système d’étude d’impact ont été promulgués : la Loi 11-03 et la Loi 12-03. • La Loi 11-03 relative à la protection et à la mise en valeur de l'environnement, promulguée par le Dahir 1-03-59 du 10 Rabii I 1424 (12 mai 2003), définit les principes et les orientations d'une stratégie juridique environnementale pour le Maroc. Cette loi de portée générale répond aux besoins d'adopter une démarche

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globale et intégrée assurant le meilleur équilibre possible entre la nécessité de préservation de l'environnement et les besoins de développement économique et social du pays ; • La Loi 11-03 a pour objectif de rendre plus cohérents, sur le plan juridique, l'ensemble des textes ayant une incidence sur l'environnement. Ces textes relevant par nature de la compétence de plusieurs administrations, la loi est destinée à fournir un cadre de référence posant les principes fondamentaux sur la base desquels les futurs textes relatifs à la protection de l'environnement devront être élaborés.

Les principes et les orientations de la stratégie juridique environnementale marocaine sont présentés dans cette loi en six chapitres : • Chapitre I : présente les objectifs de la loi et les dispositions générales à savoir les principes et les règles générales de protection de l'environnement et donne un certain nombre de définitions concernant l'environnement ; • Chapitre II : introduit la dimension environnementale dans tout document et action d'aménagement du territoire et d'urbanisme et traite des obligations des installations qui présentent un risque pour l'environnement et du respect de la législation et des mesures nécessaires à son application ; • Chapitre III : traite de la nécessité de préservation et de protection des ressources naturelles telles que le sol et le sous-sol, la faune, la flore, les eaux continentales, l’air, le littoral, la montagne, etc. ; • Chapitre IV : prévoit des dispositions visant à lutter contre les pollutions et les nuisances comme les déchets, les rejets liquides et gazeux, les substances nocives et dangereuses, les bruits et vibrations ; • Chapitre V : présente les nouveaux instruments susceptibles de faciliter à la fois une exploitation rationnelle et équilibrée des ressources naturelles et lutter contre la pollution et la dégradation de l'environnement. Il s'agit essentiellement des études d’impact, des plans d'urgence, des normes et standards de qualité de l’environnement et les incitations financières ; • Chapitre VI : prévoit un régime spécial de responsabilité civile en cas de dommage et l’obligation de remise en état de l'environnement. Le chapitre traite également des compétences et des procédures en matière de transaction et de poursuite des infractions ainsi que des personnes habilitées par la loi à établir ces constatations.

La Loi 12-03 relative aux EIE, promulguée par le Dahir 1-03-60 du 10 Rabii I 1424 (12 mai 2003), établit la liste des projets assujettis, la procédure de réalisation et la consistance des EIE. La Loi institue également la création d'un comité national des EIE présidé par le Ministre

10 de l'Environnement. Ce comité a pour rôle de décider, sur la base des résultats de l'étude d’impact, de l'acceptabilité environnementale qui conditionne la mise en œuvre des projets assujettis. La liste de projets obligatoirement soumis à une étude d’impact est fixée par la loi et présentée dans la page suivante. Le processus d’application de cette loi est opérationnel et se renforce par l’adoption des décrets d’application pour la décentralisation de l’examen des études d’impact et pour la mobilisation et l’engagement des populations concernées dans le cadre des consultations publiques. En agriculture, les projets soumis à l'étude d'impact sur l'environnement sont : • Projets de remembrement rural ; • Projets de reboisement d'une superficie supérieure à 100 hectares ; • Projets d'affectation de terre inculte ou d'étendue semi-naturelle à l'exploitation agricole intensive.

2. Les politiques de sauvegarde de la Banque mondiale Les politiques de sauvegarde environnementale et sociale de la Banque mondiale consistent en des Politiques Opérationnelles (PO) et des Procédures de la Banque (PB). Elles ont été élaborées dans le but de protéger l’environnement et la société des méfaits et des risques potentiels induits par les politiques, les programmes et les projets de développement. Elles incluent : • Évaluation environnementale (PO 4.01/PB 4.01) ; • Lutte antiparasitaire (PO 4.09) ; • Déplacement involontaire de personnes (PO 4.12/PB 4.12) ; • Forêts (PO 4.36/PB 4.36) ; • Habitats naturels (PO 4.04/PB 4.04) ; • Sécurité des barrages (PO 4.37/PB 4.37) ; • Populations autochtones (PO 4.10) ; • Projets relatifs aux voies d’eau internationales (PO 7.50) ; • Projets dans des zones en litige (PO 7.60).

3. Politiques opérationnelles applicables au PICCPMV Parmi les 9 politiques opérationnelles susceptibles de s’appliquer aux projets de développement agricoles, une est applicable au projet PICCPMV (Tableau 1), en l’occurrence celle concernant l’évaluation environnementale et sociale (PO 4.01/PB 4.01). En effet, les technologies proposées, bien qu’elles réduisent l’impact du changement climatique sur les cultures, peuvent affecter (positivement ou négativement) l’environnement dans ses composantes : sol, air et eau.

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L’impact environnemental et social du Sous-Projet PICCPMV sera évalué par rapport à cette PO.

Tableau 1 : Applicabilité des Politiques Opérationnelles de la Banque mondiale par technologie d’adaptation au changement climatique financées par le PICCPMV (Voir ECIES http://www.ada.gov.ma/uplds/pars/ECIES_PICCPMV.pdf ).

Évaluation environnementale (PO 4.01/PB 4.01) Lutte antiparasitaire (PO 4.09) Déplacement involontaire des populations (PO 4.12/PB 4.12) Forêts (PO 4.36/PB 4.36) Habitats naturels (PO 4.04/PB 4.04) Sécurité des barrages (PO 4.37/PB 4.37)

Les variétés Applicable Non applicable Non applicable Non applicable Non applicable Non applicable sélectionnées et les semences certifiées

Le semis direct Applicable Non applicable Non applicable Non applicable Non applicable Non applicable

Le semis précoce Applicable Non applicable Non applicable Non applicable Non applicable Non applicable

L’irrigation Applicable Non applicable Non applicable Non applicable Non applicable Non applicable d’appoint

La collecte des Applicable Non applicable Non applicable Non applicable Non applicable Non applicable eaux pluviales au niveau de la parcelle Le lombric Applicable Non applicable Non applicable Non applicable Non applicable Non applicable compost Bonnes pratiques Applicable Non applicable Non applicable Non applicable Non applicable Non applicable agricoles

III. DESCRIPTION DU PROJET PILIER II

1. Organisme chargé de l’exécution : DRA de Chaouia - Ouardigha

2. Justification du Projet Pilier II • Production et rendement des céréales demeurent insatisfaisants (15 Qx/Ha) à cause des problèmes liés aux aléas climatiques ; • Céréaliculture caractérisée par un niveau faible d’intensification observée en années favorables ; • La vulnérabilité des sols des zones bour qui sont plus sensibles aux différentes formes d’érosion ; • La pauvreté rurale dans les zones du projet, loin de régresser, a connu une explosion durant ces dernières années. Les mauvaises performances de l’agriculture en bour expliquent cette aggravation.

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3. Consistance du Projet Pilier II • Semis de 2.000 Ha par le semoir direct : achat de 04 unités de service (tracteur + semoir semis direct + pulvérisateurs) • Fertilisation raisonnée en se basant sur les analyses du sol (500 échantillons composites) • Maitrise des techniques phytosanitaires (prestation de service) • Assistance technique et encadrement (INRA/AGENDA) • Valorisation de la production (Achat de tararages: 04 unités)

4. Territoire délimité par le Projet Pilier II • Superficie totale : 2.000 Ha • Nombre de bénéficiaires : environ 320 agriculteurs • Communes Rurales : Ouled Said; ; Ouled Sgheir ; Mzamza Janoubia ; Tamdroust ; Ain Nzagh ; Sidi M’Hamed Ben Rahal ; et Ouled Bouziri ; Khemissat Chaouia • Province : Settat

5. Carte de la zone du Projet Pilier II

Figure 1 : Localisation du Projet Pilier II.

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6. Objectifs du Projet Pilier II Le projet vise la reconversion de 2000 Ha de l’agriculture céréalière conventionnelle au semis direct dont l'objectif est de :

 Promotion et diffusion du système de semis direct ;  Intensification et amélioration de la production et de la qualité via l’amélioration de la conduite des céréales et le transfert des nouvelles techniques conservatrices de l’eau et du sol ;  Valorisation de la production et amélioration des conditions de commercialisation via la production de la qualité selon les normes requises ;  La lutte contre la pauvreté par la mise en œuvre d’une approche participative à la réalisation du projet qui vise l’amélioration des revenus des bénéficiaires.

IV.DESCRIPTION DU SOUS-PROJET PICCPMV

La région de Chaouia - Ouardigha a été identifiée comme étant vulnérable au changement climatique et ayant un potentiel agricole important. Les céréales ont été identifiées comme étant une filière prioritaire dans cette région et nécessitant des actions d’adaptation au changement climatique. Les mesures d’adaptation au changement climatique pouvant avoir un impact significatif sur cette filière, en plus des actions envisagées par le Projet Pilier II, sont: La semence certifiée, la variété améliorée et la date de semis. Ces mesures doivent être utilisées ensemble en tant que package d’adaptation au changement climatique dans la région. La superficie concernée par le Sous-projet PICCPMV sera de 500 hectares, soit le quart des superficies prévues par le Projet Pilier II.

1. Les mesures d’adaptation au changement climatique employées Les mesures proposées visent à améliorer la résilience des céréales à l'égard du changement climatique. Les mesures prioritaires d'adaptation au changement climatique sont : la variété améliorée, la semence certifiée et la date de semis. Les bonnes pratiques agricoles, qui peuvent accompagner ces mesures, est déjà prévue par le Projet Pilier II et ne seront donc pas prévues par le Sous-projet PICCPMV.

1.1. Variétés améliorées et semences certifiées Des variétés améliorées de céréales, résistantes à la sécheresse et aux parasites prédominants dans la région, ont été développées par l’INRA et sont disponibles au Catalogue Officiel. Les variétés recommandées et leurs descriptions sont au Tableau 2.

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Tableau 2: Variétés de céréales recommandées pour l’adaptation au changement climatique dans la région de Chaouia - Ouardigha.

Espèce Variété Obtenteur Vendeur Caractéristique principale Blé tendre Arrehane INRA SONACOS Résistance à la cécidomyie Blé dur Tomouh INRA SONACOS Résistance à la sécheresse

La variété de blé tendre Arrehane est recommandée en raison de sa rusticité et de sa résistance à la cécidomyie, en plus de la productivité qui peut atteindre 50 Qx/Ha. Les fiches techniques de ces variétés peuvent être consultées sur le site web: http://sites.google.com/site/aridoculture/lebltendre La variété de blé dur Tomouh est une variété nouvelle, inscrite au Catalogue Officiel par l’INRA. Elle est recommandée en raison de sa rusticité et de sa résistance à la sécheresse. Il est recommandé d’utiliser des semences certifiées qui garantissent l’identité de la variété. Une quantité de 2.250 quintaux de semences certifiées est nécessaire pour semer les 500 Ha/an, sur les trois ans, prévus par le PICCPMV. Les semences certifiées sont disponibles au niveau de la SONACOS pour les variétés Arrehane et Tomouh.

1.2. La date de semis Dans la région de Chaouia - Ouardigha, la date de semis préconisée doit être précoce, pour se situer aux alentours des trois premières semaines de novembre, quelque soient les conditions climatiques en début de saison. Le semis précoce permet à la culture de bénéficier de la pluviométrie de toute la saison agricole, d’avoir un cycle de croissance et de développement plus long et d’éviter les stresses thermiques qui surviennent généralement au printemps. La réussite du semis précoce est favorisée par l’utilisation de la technologie du semis direct qui permet de semer même avant les premières pluies d’automne.

2. Actions à mettre en œuvre dans le Sous-Projet PICCPMV Les actions d'intégration des mesures d'adaptation au changement climatique sont dans le Tableau 3.

Tableau 3 : Actions d’intégration des mesures d’adaptation au changement climatique dans le Projet Pilier II (pour quatre campagnes agricoles).

Action Quantité Prix unitaire Coût (DH) Acteur

Variété améliorée Achat de la 2250 Qx 500 1 125 000 Prestataire et semence semence Dh/Quintal certifiée Fertilisation Achat 400 Dh/Ha 600 000 Prestataire d’engrais de fond

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Semis direct Maintien des 10 Qx/Ha de 320 Dh/Ha 480 000 Prestataire résidus de résidus récolte à la surface du sol. Semis précoce Semis entre - - 0 Prestataire le 1 er et le 20 novembre. Accompagnement Formation 30 sessions 60 000 1 800 000 Prestataire des Dh/Session agriculteurs sur les technologies : animation et logistique Suivi & Charges de 5% du montant 200 250 DRA/DPA/CT évaluation coordination des charges d’exploitation du sous-Projet PICCPMV TOTAL 4 205 250

3. Description des bénéficiaires sélectionnés.

3.1.Démarche générale

La démarche générale adoptée pour tous les Sous-Projets PICCPMV se fait en deux étapes :

• Tout d’abord, il s’agit de délimiter les zones au sein de celles du Pilier II, selon des critères objectifs relatifs aux mesures technologiques proposées, zones collinaires ou à relief pour la mise en place des banquettes ou des éléments de banquettes, les plaines céréalières lorsqu’il s’agit des actions de semis direct, des sites qui présentent des possibilités d’irrigation de par leur proximité des points d’eau pour les techniques d’irrigation d’appoint, etc. ;

• Une fois ces zones délimitées, les services de la DRA s’appuient sur des associations ou coopératives existantes pour le choix précis du site et des bénéficiaires, soit et c’est le cas le plus fréquent procèdent à la création d’associations qui puissent être un interlocuteur valable ;

• Ce sont ces associations qui sont chargées enfin d’établir une liste préliminaire de bénéficiaires du projet Pilier II, parmi lesquels seront sélectionnés ceux du Sous- Projet PICCPMV, selon la procédure arrêtée dans le cadre de l’ECIES.

Les critères de choix de ces derniers ont été arrêtés comme suit :

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- Agriculteurs résidants dans la zone d’intervention du Sous-projet PICCPMV ; - Agriculteurs actifs et réceptifs aux nouvelles technologies ; - Agriculteurs reconnus pour leur technicité ; - Agriculteurs lettrés de préférence ou dont le fils est lettré ; - Agriculteurs propriétaires de la parcelle qui fera l’objet du projet.

Seuls le premier et le dernier critère peuvent être explicitement prouvés. Les autres critères sont généralement subjectifs et relèvent de l’appréciation individuelle (réceptivité aux nouvelles mesures d’adaptation au changement climatique ou technicité) et ne sont pas réellement pondérés lors du choix opérés par les associations des agriculteurs, sauf lorsque les techniciens du CT, ou de la DPA, de par leur connaissance du milieu local et de leur fréquentation des paysans, tentent de suggérer des noms, généralement pris en compte dans la liste des bénéficiaires du Sous-Projet PICCPMV. Enfin, dans la majorité des cas les listes définitives n’ont pas pu être établies pour des raisons liées à l’inexpérience des associations, aux enjeux liés à l’approche de la campagne électorale et surtout à l’ambiguïté entre la responsabilité des services techniques et des associations ou coopératives dans cette opération ; d’autant plus que l’identification des bénéficiaires, selon les agriculteurs, sont du ressort des autorités locales (Caïd, Cheikh, Moqqadem), du fait de leur connaissance des équilibres sociaux et de la maîtrise des organisations sociales traditionnelles (tribu, lignage, douar, etc.) auxquels s’identifient les agriculteurs.

Trois cas de figures ont été rencontrés :

- Le choix est fait par, ou en collaboration, des services de la DRA avec une coopérative ou une association influente. Dans ce cas, seuls les adhérents à cette structure ont été éligibles ; - Le choix est fait de façon prudente par les deux acteurs (associations et services de DRA/DPA/CT). Souvent, les listes ne sont pas arrêtées et le mode volontaire d’adhésion au Sous-Projet PICCPMV laisse des zones de doute quant aux intentions des responsables des associations quand ces derniers informent peu de gens ou ne donnent pas l’information complète pour pouvoir cibler à leur gré les personnes avec qui les rapports sont souples ou amicaux ; - Les autorités de tutelles interviennent soit dans la constitution des associations, soit dans le choix des bénéficiaires, soit dans les deux à la fois. Dans un ou deux cas, les caïds sont intervenus pour sensibiliser la population quant aux enjeux du projet Pilier II et du Sous-Projet PICCPMV et inciter la population à être moins réticente.

Y aurait-il une autre alternative pour faire le choix des bénéficiaires ? Selon les associations rencontrées et les CT visités, la seule voie possible est celle qui se veut un mélange entre les deux premières : opérer des choix des bénéficiaires les plus proches

17 des associations et tenter d’éviter les conflits avec les autres par des arguments techniques, notamment le caractère fondamentalement démonstratif du Sous-Projet PICCPMV et leur éventuelle extension aux autres zones, argument qui a de fortes possibilités de convaincre les agriculteurs, qui ont pour coutume de voir des projets exécutés par les services de l’État, dans des zones très circonscrites et auxquels ils ont été peu associés.

3.2.Choix des bénéficiaires du Sous-Projet PICCPMV Les trois coopératives Telouit, Ismailia et Mellita Telouit se sont concertées avec le Centre de Travaux pour le choix des zones d’intervention du Sous-Projet PICCPMV. Telouit a été particulièrement active dans ce processus du fait de son expérience en matière de semis direct ; expérience acquise dans le cadre d’un partenariat avec l’INRA de Settat depuis cinq ans. En effet, cette coopérative a pu généraliser la technique du semis direct sur plus de 500 Ha, bénéficiant ainsi à plus de 70 agriculteurs issus des trois communes.

Ayant une expérience dans la définition des zones convenables au semis direct et dans la définition des bénéficiaires, la coopérative de Telouit a, dans un premier temps, sélectionné les bénéficiaires du semis direct lors de la campagne précédente, pour reconduire la technique du Semis Direct. D’autres agriculteurs sont venus de leur propre initiative solliciter le technicien de la coopérative pour bénéficier du semis direct.

Les responsables de la coopérative pensent atteindre 600 Ha de semis direct en 2012, et visent à généraliser cette technique à l’ensemble des zones emblavées en céréales dans les trois communes couvertes par les actions de la coopérative Telouit.

V. SITUATION DE RÉFÉRENCE

La situation de référence décrit la situation actuelle de l’environnement et de la société avant la mise en œuvre du PICCPMV. Elle sert de base de comparaison pour la mesure de l’impact environnemental et social du Sous-Projet PICCPMV. Il s’agit de collecter et analyser l’information existante sur la zone d’intervention du PICCPMV et donc sur le projet Pilier II y afférent. Les informations qui relateront la situation de référence environnementale sont relatives à l’état de la qualité des ressources en eau (pollution par les pesticides) alors que celles qui relateront la situation de référence sociale sont relatives à l’état de la nature des rapports entre bénéficiaires. Sur la base de la caractérisation environnementale et sociale de la zone d'intervention du projet Pilier II et du Sous-Projet PICCPMV ; description du projet Pilier II afférent au Sous- Projet PICCPMV.

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1. État général de la dégradation des eaux et des sols au Maroc

1.1 Dégradation de la qualité des eaux Au Maroc, entre 1950 et 1980, la qualité des eaux était moyenne à excellente indépendamment de l’hydraulicité (Agoumi et Debbarh, 2008), puis s’est fortement dégradée en raison des principales sources de pollution, qui sont : les pollutions domestique, industrielle et agricole (Figures 2 et 3). Par exemple, durant l’année 1998-1999 la qualité des eaux, a été jugée dégradée par la Direction Générale de l’Hydraulique, dans 37 % des stations échantillonnées et bonnes dans 53 % et en 1999-2000 elle a été jugée dégradée dans plus de 50 % des stations. Des niveaux de pollution critiques sont observés dans plusieurs tronçons de cours d’eau (SEE, 2009). Les eaux souterraines sont de meilleure qualité à l’exception de certaines nappes importantes sur la côte atlantique. La dégradation de la qualité des ressources en eau est observée au niveau de l’ensemble des bassins hydrauliques et plus particulièrement au niveau du bassin du Sebou qui a atteint des seuils de pollution alarmants en aval des grands rejets d’eaux usées domestiques et industrielles (SEE, 2009).

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Figure 2 : Carte de la qualité de l'eau des principales nappes d'eaux souterraines (SEE, 2009).

Figure 3 : Carte de la qualité globale des eaux superficielles (SEE, 2009).

Les principales causes de la dégradation des de la qualité des eaux au Maroc sont : • L’intrusion des eaux marines générée par le pompage excessif en zones littorales ; • Le retard important dans le domaine de l’assainissement et de l’épuration des eaux usées domestiques ; • Le retard dans le domaine de la dépollution industrielle et domestique ; • L’utilisation non rationnelle des engrais, surtout les nitrates dans les périmètres irrigués : Tadla, , Triffa, Doukkala, etc. La répartition de la consommation des engrais selon les cultur es montre qu’environ 32% des engrais sont utilisés par les agrumes, les cultures sucrières et les cultures maraîchères qui n’occupent que cinq pour cent de la superficie cultivée et qui se font essentiellement en irrigué (58% du tonnage). Quant aux culture s céréalières, qui occupent 63% des superficies cultivées, elles ne mobilisent qu’environ 43% des tonnages globaux (FAO, 2006). Le niveau de pollution agricole par les phosphates et nitrates a été estimé à 10.000 tonnes/an en 1994. Pour plusieurs nappes ph réatiques les teneurs en nitrates ont atteint des seuils limites dépassant les 50 mg/l qui sont fixés par l’OMS pour la potabilité des eaux ;

20 • L’utilisation non rationnelle des pesticides dans le domaine agricole. Environ 1 million d’hectares sont annuellement traitées avec les pesticides dont 60 % en zones irriguées, alors que les zones bour et semi-arides sont faiblement traitées en raison de la faiblesse et l’irrégularité des pluies. Les quantités de pesticides utilisées par les agriculteurs sont jugés faibles et estimées à près de 9.400 tonnes. Cependant, les niveaux et types de pollution des eaux et des sols par les pesticides sont aussi mal connus et on estime que 0.5 à 1 % de ces produits se retrouvent dans les cours d’eau.

Ces causes sont aggravées par le contexte de la rareté et l’irrégularité des précipitations et la faiblesse des écoulements qui en résulte, la concentration des activités socio-économiques et l’intensification agricole.

1.2 Dégradation des sols Au Maroc, les sols subissent une érosion à des taux qui dépassent de loin les normes internationales. La dégradation spécifique moyenne varie entre 212 et plus de 2.000 t/km²/an. Ces taux sont excessifs surtout pour les bassins du Nord et du Nord-Ouest où ils dépassent les 2.000 t/km²/an. Quatre catégories de régions selon l’importance de la dégradation spécifique : • Une zone à dégradation spécifique supérieure à 2 000 t/km²/an, comprenant le versant rifain du Sebou (Oued Ouergha) ; • Une zone à dégradation spécifique comprise entre 1 000 et 2.000 t/km²/an. Ce sont les régions pré rifaines du Sebou et du Loukkos ; • Une zone à dégradation spécifique variant entre 500 et 1.000 t/km²/an, représentée par certains versants de l’oued Oum Er Rabia et du Souss (Tessaout, Issen, et Bine El Ouidane) ; • Les autres régions ont une dégradation spécifique inférieure à 500 t/km²/an.

Les principales formes de dégradation des sols au Maroc sont (Badraoui, 2008). • Érosion hydrique • Érosion éolienne • Salinisation secondaire • Alcalinisation • Perte de matière organique • Encroûtement • Drainage • Compaction • Urbanisation

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L’érosion hydrique, qui est la plus importante forme de dégradation des sols, menace presque tout le territoire du pays. L’érosion est surtout importante au cours d’épisodes violents de précipitations. Elle se manifeste essentiellement dans les montagnes du Rif et du pré-Rif où la dégradation spécifique dépasse souvent 3.000 tonnes/km 2.an en raison des précipitations intenses, de la perte de végétation naturelle et des pratiques agricoles non conservatoires. Par ailleurs, le Plan d’Aménagement des Bassins versants a identifié et classé 22 bassins prioritaires en amont des barrages d’une superficie totale d’environ 15 millions d’hectares dont presque les trois quarts (11 millions) présentent des risques importants d’érosion hydrique. Concernant l’érosion éolienne, il n’y a pas d’études et de données quantitatives fiables concernant l’ampleur de ce phénomène au Maroc. Les provinces du Sud et de l’Est du Maroc sont fortement touchées par l’érosion éolienne. La mise en culture des terres de parcours dans l’Oriental constitue une menace réelle des écosystèmes des hauts plateaux. Environ 300 000 Ha sont menacés d’ensablement dans les régions de Ouarzazate, Zagora et Errachidia. L’érosion éolienne dans ces régions fait perdre environ 500 Ha/an. En plus, l’érosion éolienne menace 25 % des canaux d’irrigation (65 km) dans la vallée du Draa.

2. Collecte et analyse de données Les données collectées auprès des CT, DPA et DRA sont sous forme de monographies qui fournissent une description générale de la zone d’action du projet, notamment la situation géographique, la taille des exploitations, les filières agricoles et leurs importances relatives. Nous avons également exploité les plans de développement communaux, les rapports du diagnostic participatif territorial de la province de Settat, ainsi que les études de la Direction de l’Aménagement du Territoire.

Des entretiens ont été menés avec les agriculteurs et avec les responsables des associations ou des coopératives et ont porté sur les pratiques agricoles, la diffusion des techniques de semis direct et des bonnes pratiques dans la zone, l’organisation sociale locale, les tendances d’évolution des exploitations agricoles. Ils ont permis d’infirmer, confirmer ou relativiser certaines hypothèses esquissées dans les différentes études se basant essentiellement sur le RGA de 1996 ou le RGPAH de 2004, et dont il convenait de vérifier la justesse pour 2011.

Les données sur la qualité des eaux (contamination des eaux par les pesticides et les nitrates) sont collectées à partir des documents du Département de l’Environnement.

Celles sur la topographie, et les risques d’érosion ont été collectées à partir des visites effectuées sur le terrain.

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3. Situation environnementale de référence

3.1.Milieu naturel : Quatre communes rurales de la province de Settat sont concernées par le Sous-Projet PICCPMV. Il s’agit de :

• La commune rurale de Toualet ; • La commune rurale de Machraa Ben Abou ; • La commune rurale de Sidi Mohmed Ben Rahal ; • La commune d’Oueld Sgheir. Les données monographiques des deux communes ne sont pas encore agrégées. C’est pourquoi dans la suite du texte, nous aurons parfois à traiter les deux séparément.

a. La commune rurale de Toualet Située dans la plaine de Chaouia, la commune de Toualet couvre une superficie de 17.000 Ha et présente quelques reliefs au sud. L’activité économique est basée essentiellement sur une agriculture pluviale. La récurrence des sécheresses et la baisse du niveau de la nappe phréatique, dues au pompage anarchique, ont induit un recul de l’irrigation qui représente selon les données monographiques de 2007, 3,17% de la SAU.

b. La commune de Machraa Ben Abou Le relief de la commune est constitué essentiellement d’une plaine, bordée d’un bandeau de collines qui s’étendent sur 25 km, le long de l’oued Oum Rabia, ce qui confère à la commune un atout paysager important, et en fait une destination pour les touristes en provenance d’Italie et de attirés par la pêche ou le tourisme vert. La chasse y est pratiquée et attire les visiteurs dans une forêt aménagée pour l’activité cynégétique, pastorale, apicole et de cueillette (escargots, asperges sauvages,...). Le moussem annuel (Dad) réunit la communauté juive issue de la commune ou de la région en avril et participe à la promotion des aménités naturelles de la commune.

c. La commune rurale de Sidi Mohmed Ben Rahal

La commune de Sidi Mohamed Ben Rahal couvre une superficie de 22.000 ha, soit 2,2% du territoire de la province. Située dans la plaine de la Chaouia, elle possède également quelques reliefs au sud du territoire culminant à 425 mètres d’altitude qui présentent des sites à potentiel touristique. Le climat est semi-aride et continental avec une pluviométrie moyenne de 233mm/an (source : Monographie agricole, 1998). L’activité économique, basée principalement sur une agriculture de bour, a fortement souffert des sécheresses récurrentes depuis les années 1980. Les ressources hydriques n’ont jamais été suffisantes pour le développement d’une agriculture irriguée, qui ne concerne que 2,5% du territoire (source : Monographie agricole, 2006-2007), grâce à quelques sources et nappes phréatiques. La nature des sols est pourtant un atout pour une intensification de l’activité

23 agricole puisque l’on trouve des terres fertiles de tirs sur la majeure partie du territoire (90%).

3.2.Le climat Le climat dans les quatre communes est de type continental, chaud et sec en été, froid et humide en hiver, avec des précipitations moyennes annuelles de 235 m m/an à partir de 1994 .

3.3.Le sol Les sols représentés dans la zone du PICCPMV sont de type Tirs, Biad, Hamri, H rach, et rocheux (Figure 4) . La structure pédologique est assez variable d’une commune à u ne autre. Une des préoccupations des coopératives impliquées dans le cadre du Sous-Projet PICCPMV est de disposer de référentiel pour chaque type de sol , en termes d’aptitude agronomique, de pertinence des techniques de semis direct, de doses de semis et de fertilisants indiquées, et de cultures adaptées au semis direct (céréales, féverole, lentille, etc.).

25,000

20,000 Rmel Rocheux 15,000 Hamri 10,000 Hrach 5,000 Biad 0 Tirs Toualet Machraa Sidi Ouled Ouled Afif Ben Abou Mohamed Sghier Ben Rahal

Figure 4 : Répartition de la texture des sols dans la zone d’intervention du Sous -projet PICCPMV.

3.4.Situation administrative La commune de Toualet est composée de deux Machiakhats , Toualet et Mlita Lwad, et regroupe 41 douars.

La commune de Machraa Ben Abou est subdivisée en 2 Machiakhat , et compte 17 Douars. Les habitants sont majoritairement issus de de la tribu d’Ouled Bouziri qui seraient venus de Tunisie. Cette commune a joué un rôle historique très important dans l’économie locale. En effet, elle a été un point de passage stratégique pa r l’ Oued Oum Rbia des caravanes entre la région de Chaouia et la région de Rhamna, vers laquelle était exporté e l’orge produite dans les plaines de la C haouia.

24 La commune de Sidi Mohamed Ben Rahal est située à 30 km au sud-est de Settat. Créée en 1959 lors du premier découpage communal, elle appartient au cercle de Settat et au caïdat d’Ouled Bouziri dont elle accueille le siège. Le territoire est composé de 26 douars d’après le RGPH (dont le chef-lieu Darqawa), mais lapopulation est répartie dans près de cinquante douars et sous-douars, dont le plus éloigné est à 30 km du chef-lieu (douar Dad). Le reste de la commune est à vocation agricole, et pâtit de conditions de vie défavorables liées à des difficultés d’accès aux équipements et infrastructures de base. La commune d’Ouled Afif vient d’être fusionnée en 2010 avec Ouled Sghier. En fait, le territoire de la commune d’Ouled Afif faisait partie jusqu’en 1992 de la commune Ouled Sghir, et en a été séparé lors du redécoupage administratif communal de 1992. Ce redécoupage aurait notamment été motivé par des conflits entre les deux tribus d’Ouled Bouziri et d’Ouled Bendaoud.

3.5.Délimitation géographique La commune de Machraa Ben Abou se situe au sud du Settat, elle est limitée :

- au nord par les communes de Mzoura et Sidi Med Ben Rahal ; - au sud par Oued Oum Rabiâ et celle d’Oulad Friha ; - à l’est par les communes de Sidi Mohamed Ben Rahal, d’Oulad Friha et Oued Oum Rabiâ et ; - à l’ouest par les communes de Mzoura et Sidi Med Ben Rahal.

La commune de Toualet est située à 28 km au sud de Settat. Créée en 1959 lors du premier découpage communal, elle appartient au cercle de Settat et au Caïdat d’Ouled Bouziri. La commune est le foyer de peuplement de la tribu Ouled Bouziri, originaire de la Tunisie. La commune est entourée par les communes suivantes : - au nord : les communes de Oulad Afif, et Khemisset ; - à l’est : la commune de Bni Ygarine ; - au sud : la commune d’ ; - à l’ouest : Sidi Mohamed Ben Rahal.

3.6.La surface agricole utile (SAU) Les communes concernées par le Sous-Projet PICCPMV présentent une certaine diversité en matière d’occupation du sol (Figure 5). Les zones incultes et les zones pastorales sont dédiées à l’élevage de petits ruminants, et la forêt constitue un patrimoine local menacé de dégradation.

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18,000 16,000 14,000 12,000 SAU 10,000 8,000 Parcours 6,000 Inculte 4,000 Forêt 2,000 0 Toualet Machraa Ben Sidi Ouled Sghier Ouled Afif Abou Mohamed Ben Rahal

Figure 5 : Répartition des terres par type d’utilisation (Ha), des communes concernées par le Sous-Projet PICCPMV.

La SAU représente 71% des terres des quatre communes bénéficiaires du Sous -Projet PICCPMV (Tableau 4). Le parcours représente 17% ; les terres incultes et la forêt ne représentent que 11%. La commune d’Ouled Sghir- Ouled Afif ne comprend pas de forêt.

Tableau 4 : Répartition en % de la sup erficie des quatre communes (69. 000 Ha) par type d’utilisation.

Toualet Machraa Sidi Mohamed Ben Ouled Ouled Afif Total Ben Abou Rahal Sghier SAU 59% 49% 82% 73% 94% 71% Parcours 29% 16% 14% 22% 1% 17% Inculte 9% 13% 2% 4% 4% 6% Forêt 2% 22% 2% 0% 0% 5% Total (Ha) 17 .000 12 .294 22 .000 9.000 8.900 69 .194

3.7.Structures foncières et systèmes de culture dans la province de Settat L’analyse des structures foncières montre une prédominance des petites exploitations et du morcellement (Tableau 5) . En effet, 64.654 exploitations sur 78. 278, soit 83 %, ont une superficie inférieure à 10 Ha , jugée longtemps comme superficie viable en zone aride. Toutefois, on s’accorde de plus en plus, en raison de la récurrence des sécheresse s (une année sèche sur 3) que le minimum viable se situerait plutôt autour de 20 Ha . Dans ce cas,

26 plus de 72 000 exploitations sur 78 278, soit 92% ont une superficie inférieure à 20 Ha, et moins de 8% seraient viables.

Tableau 5 : Répartition des terres par taille d’exploitation.

Nombre d’exp loitation % Superficie totale (Ha) % <5ha 46 554 60 65 000 10 5-10 Ha 18 100 23 85 000 13 11-20 Ha 7 786 9,8 98 000 15 21-50 Ha 4 514 5,7 117 000 18 51-100 Ha 117 1,4 78 000 12 >101 Ha 207 0,1 208 000 32 Source : DPA Settat, 1999

La structure foncière traduit des différences notables entre les communes, pouvant résulter des rapports sociaux spécifiques à chaque groupe, lignage ou tribu circonscrit s dans le territoire communal (Figure 6).

7,000

6,000

5,000 ha 5-0 4,000 ha 10 -5 3,000 ha 20 -10

2,000 ha 50 -20 ha 50 < 1,000

0 Toualet Machraa Ben Sidi Mohamed Ouled Sghier Ouled Afif Abou Ben Rahal

Figure 6 : Structures foncières et systèmes de culture dans la province de Settat .

3.8.Statut juridique des exploitations

Comme le montre la figure 7, le statut Melk est prédominant. Toutefois, les terres collectives constituent un fonds foncier non négligeable . Dédiées à l’agriculture et au pâturage, elles sont l’objet de convoitise de la par t des gros propriétaires et des notables locaux . Les litiges autour des droits fonciers de ces terres co llectives conduisent souvent à l’échec de toute opération de mise en valeur. Une réflexion de la part des différents ministères impliqués

27 (ministère de l’agriculture et le ministère de l’intérieur) est en cours pour mobiliser le foncier collectif à des fins productives.

16,000 14,000 12,000 10,000 8,000 Melk 6,000 4,000 Collectif 2,000 Domanial 0 Toualet Machraa Ben Sidi Ouled Sghier Ouled Afif Abou Mohamed Ben Rahal

Figure 7 : Statut foncier des terres des quatre communes.

3.9.Cultures pratiquées L’agriculture est essentiellement pratiquée en Bour , et consacrée principa lement à la céréaliculture (Figure 8). Seuls quelques lopins de terres sont consacrés au maraîchage en irrigués et constituent une source de revenu et d’alimentation pour la famille. Les légumineuses viennent en deuxi ème position après les céréales .

16,000 14,000 Céréales 12,000 10,000 Légumineuses 8,000 Fourrages 6,000 Maraîchage 4,000 Cultures industrielles 2,000 0 Arboriculture Toualet Machraa Sidi Ouled Ouled Afif Jachère Ben Abou Mohamed Sghier Ben Rahal

Figure 8 : Occupation des terres des quatre communes rurales

Si on prend l’exemple de la commune de Toualet on peut retracer les évolutions qu’ont connues les systèmes de cultures sous l’effet de la sécheresse et de l’aridification du climat.

28 Le taux d’activité de la population est en moyenne de 60% pour les hommes et 20% pour les femmes. Les revenus sont principalement issus de l’agriculture, puisque ce secteur représente plus de 93% des activités contre 4% pour le commerce (source caïdat). La commune comptait plusieurs zones riches : - La zone Mlita regroupant les douars de Lgninat, Lbkhakhcha, Chekawa et Ouled Amer, profitait de l’écoulement de l’Oued Qibane. Les agriculteurs ont pu ainsi développer diverses cultures irriguées. Mais, l’impact de la sécheresse était tel que les agriculteurs ont abandonné ces cultures pour se convertir en commerçants de légumes. A titre d’exemple, le douar Lgninat, à lui-seul, regroupe 20 commerçants qui s’approvisionnent à Beni Mellal et Doukkala pour vendre les légumes dans les autres grandes villes. - La zone Tmassine bénéficiait de l’existence d’une source d’eau située au douar Ouled Hdou, et qui desservait aussi les douars des alentours (Ouled Hmida, Oulad Nhar, Ouled Boukdir, Ouled Hamed). La culture de grenadiers qui y était développée a vite régressé suite à la succession des années de sécheresse.

On peut en dire autant des autres communes où la régression des cultures a été très rapide, ces deux dernières décennies. La mémoire locale décrit les vergers d’orangers et de figuiers à Mechra Ben Abou développés par les colons et qui ont disparu à cause de la sécheresse.

Toutefois, malgré la raréfaction des ressources en eau, on assiste parfois au développement de l’irrigation notamment à Sidi Mohamed Ben Rahal, où des agriculteurs aisés ont pu pratiquer des forages, acquérir des motopompes, et développer l’arboriculture fruitière.

Cette course à la multiplication des forages touche toute la plaine de Chaouia mais les exploitants se rendent vite à l’évidence du rabattement de la nappe phréatique. S’ils conçoivent un investissement en forage, c’est uniquement en réponse aux nombreuses opportunités qu’offrent les subventions du Fonds de Développement Agricole, et qui encouragent les agriculteurs à pratiquer des cultures irriguées, en l’occurrence le maraîchage.

L’élevage ovin constitue le système de production pastorale dominant en relation avec la Haute Chaouia, qui est le berceau de la race Sardi , une race très appréciée pour ses caractéristiques rustiques et son aptitude à déposer le gras assez tardivement (Figure 9). La tradition pastorale des populations locales les a convertis en éleveurs nomades jusqu’aux années 1970. En 1995, 65% des agro-éleveurs détenaient des troupeaux dépassant 50 têtes d’ovins, et 8 de bovins. Les enquêtes montrent qu’il y a eu une baisse du cheptel en raison de la réduction des bergers dans la zone, de la sédentarisation des populations et de la reconversion vers des systèmes céréaliers.

29

25,000

20,000

15,000 Bovins Ovins 10,000 caprins Equidés 5,000

0 Toualet Machraa Ben Sidi Mohamed Ouled Sghier Ouled Afif Abou Ben Rahal

Figure 9 : Structure du cheptel des quatre communes.

4. Situation sociale de référence La situation de référence en matière sociale se résume par quatre composantes principales :

• Niveau de maîtrise technique ; • Qualité des relations entre les bénéficiaires ; • Relation avec les institutions ; • Organisation des bénéficiaires .

4.1.Niveau de maîtrise technique Les aléas climatiques ont affect é les petits exploitants dans les zones pluviales . Les variations interannuelles et intra-annuelles des précipitations sont des facteurs contraignants majeurs. En effet, la succession des années sèches et la mauvaise répartition des pluies (comme pour la campagne 2007-08), ne permettent pas aux agriculteurs de respecter un itinéraire agricole uniforme.

On peut penser que les facteurs de diminution de la productivité sont aussi de nature sociale (et parfois socio- professionnelle). En effet, les mutations qu’a connues l a famille rurale sont les éléments de blocage réel de la céréaliculture et de l’élevage, deux activités extensives, relevant du domaine masculin, et qui sont très exigeantes en main d’œuvre . Les mutations ont été principalement causées par:

• l’absence de chefs d’ exploitations, et donc d’un centre de décision technique et économique (en terme de pilotage de l’exploitation) ;

30 • l’absence ou l’abandon des métiers de gardiennage et de métayage agricole, en raison de l’attrait de la ville et la démotivation des jeunes ruraux ; • le manque de structures professionnelles apte à apporter des réponses techniques (conduite des cultures, mutualisation des moyens de production, notamment les tracteurs, …).

Une des stratégies des associations émergentes dans les communes est de développer un autre type d’agriculture moins extensive (absinthe, pomme de terres, …) , là où l’irrigation le permet (communes de Sid Mohamed Ben Rahal, commune de Mechraa Ben Abou).

En raison de la taille petite des parcelles et une exploitation morcelée, la mécanisation y est moins développée que dans la basse Chaouia. Certains douars recourent au labour en bloc de plusieurs parcelles contigües mais appartenant à des exploitants différents.

La traction animale est encore utilisée par 1/4 des exploitations, et implique un investissement humain en matière de labour (1ha en 2 ou 3 jours), l’entretien des animaux et de la charrue. La pénibilité du travail caractérise les systèmes d’exploitation familiaux de ce type qui requièrent une main d’œuvre abondante et disponible. Or, on observe un exode rural de 50 % des chefs d’exploitations à partir des années 1980 en raison des sécheresses. Si dans la basse Chaouia l’éxode a démarré à la même période, il n’a pas eu la même ampleur (25% en exodes), et n’a pas touché les mêmes catégories. En effet, du fait de sa proximité avec , seuls les jeunes ont émigré vers les zones industrielles ou les zones en construction, tout en gardant une attache familiale et en maintenant une fréquentation plus ou moins régulière de leurs familles d’origine (fin de semaine, vacances, etc.).

4.2.Qualité des relations entre les bénéficiaires Les bénéficiaires se reconnaissent d’abord à leur lignage et à leur famille étendue ou à leur commune. Certes, il existe des traditions de solidarité de parenté et de voisinage mais aussi des lignes de rupture.

Les facteurs de solidarité traditionnelle :

- Il existe une solidarité familiale forte. Quelques personnes travaillent dans une famille pour nourrir les autres membres et subvenir à leur besoins. Dans d’autres cas, les autres membres peuvent s’employer comme ouvriers occasionnels dans le bâtiment ou les carrières et participer au budget familial. - Il existe également une solidarité entre le même lignage ou les voisins au sein d’un même douar qui se base sur des relations de réciprocité. Les agriculteurs font souvent appel à cette solidarité pour emprunter du matériel, des semences ou de l’argent en cas de difficultés financières pour pouvoir couvrir les frais imprévus des opérations agricoles.

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- Il existe aussi une solidarité technique observée sur le terrain : souvent les agriculteurs d’une même zone (généralement à l’échelle du douar) respectent le même assolement que leurs voisins. Ils ont le souci de permettre aux troupeaux de pâturer une même étendue des chaumes après les récoltes. - En outre, les petits agriculteurs, et pour agencer des parcelles, suffisamment grandes et rémunératrices pour les prestataires des travaux agricoles, s’accordent pour que des opérations de labours ou de moisson se fassent de façon coordonnée.

Les facteurs de rupture :

- L’accès aux ressources pastorales a été souvent un facteur de conflit. Les terres vouées au pâturage ont été souvent réduites par les activités de défrichement ; et dans plusieurs communes, les éleveurs manquent de zone d’attache et de repli des troupeaux, et ne peuvent donc plus pratiquer une mobilité qui permettrait au cheptel de tirer le milieu profit des plantes pastorales et de valoriser ainsi ces zones. - Les terres collectives, dont l’accès est garanti à tout ayant-droit du seul fait de son affiliation généalogique, qui le rattache à la tribu d’origine, sont souvent l’objet de conflit. Ce sont des fonds fonciers non négligeables constitués de terres qui permettent un droit d’usage à tout ayant-droit issu du douar (ou du lignage), y compris les migrants, mais dont le droit d’accès est soumis à une gestion collective garantie par les Naïbs . Ce système, qui permettait une certaine solidarité sociale communautaire, ne peut plus absorber la croissance démographique, et surtout les chocs des disettes répétées depuis les années 1970. En outre, une bonne partie des terres collectives est constituée de terrains à pâturages et de forêts, régis par la réglementation traditionnelle, mais également par le Code Forestier. Les terres collectives sont placées sous tutelle du ministère de l’intérieur. Elles font souvent objet de litiges entre douars et entre ayants-droits du même douar. Ces conflits concernent parfois les agro-pasteurs des autres régions en transhumance sur ces terres, ce qui entraine parfois des conflits (séjour et replis des troupeaux sur les mêmes terres en situation de disette).

4.3.Relation avec les institutions Les relations de proximité des bénéficiaires avec le Centre de Travaux, l’association Agenda et l’INRA ont été tissés lors des programmes antérieurs de semis direct. Le CT assure les études techniques et l’ONG Fert a appuyé les programmes de semis direct, de structuration paysanne et d’appui à la commercialisation avec d’autres coopératives dans la commune de et a étendu ses actions aux autres communes.

32

4.4.Organisation des bénéficiaires L’organisation professionnelle dans les quatre communes est pour le moment limitée à des associations peu actives et aux coopératives laitières. Ceci est général à toute la région de Chaouia Ouardigha et à la province de Settat en particulier, et donc pas spécifique à la zone d’intervention du Sous-Projet PICCPMV. La population est demeurée, en dépit de sa proximité des grandes villes, notamment Casablanca, analphabète et très traditionnelle.

Ce n’est qu’à partir de 2008, que des programmes de formation et d’information ont été élaborés pour sensibiliser les populations à l’intérêt de l’organisation au sein d’associations ou de coopératives. A l’heure actuelle le nombre de coopératives ou d’associations actives ne dépassent guère quatre ou cinq unités.

VI.SITUATION ATTENDUE

1. Situation environnementale attendue

1.1.Impact sur le sol Le Sous-Projet PICCPMV aura un impact positif sur la qualité des sols grâce à:

• L’amélioration de la qualité des sols par l’augmentation de la matière organique ; • L’amélioration de la stabilité structurale du sol en raison de l’absence des travaux aratoires et l’augmentation de la matière organique; • La diminution du risque d’érosion éolienne grâce au maintien des résidus de récolte à la surface du sol ; • L’amélioration de la fertilité générale du sol.

1.2.Impact sur l’eau Le Sous-Projet PICCPMV aura un impact positif sur le bilan en eau grâce à l’amélioration du stock d’eau dans le sol, du fait de :

• L’avancement de la date de semis ; • L’amélioration de l’infiltration des eaux de pluies ; • La réduction de l’évaporation des sols.

La qualité de l’eau pourrait être affectée en cas d’utilisation abusive des herbicides et des fertilisants chimiques contrairement aux recommandations du Sous-Projet PICCPMV.

33

1.3.Impact sur les cultures L’adoption des mesures d’adaptation au changement climatique proposées par le Sous- Projet PICCPMV aura pour impacts directs :

• L’augmentation du rendement, par rapport aux variétés anciennes utilisées par les agriculteurs, qui est compris entre 10 et 50 %. Le gain est plus important en années relativement sèches ; • La résistance aux parasites qui permet, non seulement des gains de productivité, mais des économies en pesticides avec des effets positifs sur l’environnement et la qualité des récoltes ; • La stabilité de la production en raison de l’adaptation (plasticité) des variétés aux variations biotiques et abiotiques (température).

2. Situation sociale attendue Les changements climatiques vont induire des modifications profondes dans les systèmes agraires et dans les rapports sociaux. Le Sous-Projet PICCPMV aura des impacts sociaux importants sur :

2.1.Niveau de sensibilisation aux mesures d’adaptation au Changement Climatique Le Sous-Projet PICCPMV intervient à travers l’achat de semences certifiées, la fertilisation, l’incitation au maintien des résidus de récolte, l’accompagnement et enfin le suivi- évaluation.

Il est attendu à la fin du Sous-Projet un impact direct sur le niveau de sensibilisation des bénéficiaires. L’utilisation de semences certifiées et adaptées à l’aridité, le maintien des résidus de récolte sont deux mesures qui seront accompagnés par des programmes de sensibilisation relatif à la gestion des réserves en eau du sol, au maintien de la matière organique et à la capacité de séquestration de carbone, à la lutte contre la stérilisation des sols.

L’économie d’eau sera également au centre des activités de sensibilisation surtout que la zone est menacée par l’épuisement de la nappe phréatique, ce qui pose un problème lancinant aussi bien pour l’irrigation, l’abreuvement que pour l’accès à l’eau potable dans certaines zones.

Les bénéficiaires pourront adopter un itinéraire technique optimal et démultiplier ainsi l’effet positif du choix des semences certifiés et des techniques de semis direct.

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2.2.Qualité de relation entre bénéficiaires Le Sous-Projet PICCPMV introduit des techniques peu coûteuses et qui requièrent une meilleure coordination entre les bénéficiaires. Elles viennent en réponse aux questionnements posés par la majorité d’entre eux quant aux techniques alternatives pouvant leur permettre d’avoir des revenus décents. D’autant plus que ces techniques sont respectueuses de l’environnement, n’impliquant pas une compétition à l’égard de la ressource, comme c’est le cas dans l’irrigation par motopompe.

Le Sous-Projet PICCPMV élargira le champ de connaissances des bénéficiaires et les incitera à s’organiser en réseau professionnel fonctionnel. La diffusion des techniques par les organisations professionnelles se fera à travers l’adhésion volontaire des agriculteurs dont certains ont manifesté déjà leur intérêt à en bénéficier.

Enfin, comme plusieurs petits agriculteurs, faute de moyens, cèdent leur terrain en association ou en métayage à d’autres plus aisés ou à des étrangers contre une part faible de la récolte, il leur sera possible d’insérer leurs parcelles dans le projet collectif. Ceci a un double avantage :

- l’organisation professionnelle pourra s’engager directement avec le propriétaire et non avec un métayer ou un associé plus attirés par le bénéfice immédiat que par l’adoption du système de semis direct sur plusieurs années ; - Le propriétaire en question adhérera à l’organisation professionnelle et bénéficiera d’autres services (crédit, conseil etc.).

2.3.Relation avec les institutions Le Sous-Projet PICCPMV est structurant puisqu’il fédère trois organisations professionnelles à l’échelle de la province.

Le Sous-Projet PICCPMV sera l’occasion pour les bénéficiaires de multiplier les contacts avec le CT, la DPA et la DRA à travers les ateliers, les réunions, les sorties de terrain. La relation les liant se muera en relation de partenariat durable, minimisant la dissymétrie d’information et associant les agriculteurs dans les comités de développement local. Le Centre de Travaux a effectué plusieurs études techniques et pourra, de par sa proximité avec les bénéficiaires, assurer un appui en matière de gestion des exploitations.

Les agriculteurs ont déjà accueilli des étudiants de l’École Nationale d’Agriculture de Meknès et des délégations d’agriculteurs étrangers (ex. du Mali). Le Sous-Projet PICCPMV renforcera ces relations avec le milieu de la recherche et la formation agricole. En effet, la coopérative Telouait souhaite déjà accueillir les enfants d’agriculteurs en situation d’abandon ou de rupture scolaire pour les former. Elle a déjà pris contact avec le Centre de Formation

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Agricole d’Ouled Mouemen et établi avec lui un contrat de partenariat. Cette coopérative a déjà envoyé deux agriculteurs en voyage d’études en France et souhaite, grâce au Sous- Projet PICCPMV, élargir ses relations avec d’autres pays.

Les trois associations professionnelles auront à gérer des actions importantes (animation, mobilisation des bénéficiaires, etc.). Elles seront amenées à renforcer leur relation avec l‘Office de Développement des Coopératives (ODECO) pour les assister dans la bonne gouvernance interne et dans la gestion administrative et comptable.

Les relations seront privilégiées avec l’Association Agenda qui a accompagné les agriculteurs de la région dans un vaste programme de semis direct.

L’Initiative Nationale pour le Développement Humain sera une opportunité pour les bénéficiaires de développer des Activités Génératrices de Revenus, de renforcer leur capacité en matière de gestion de projets, de partenariat et de recherche de financements.

Enfin, les relations avec l’ONG internationale FERT évoluera vers un partenariat technique pour assister les trois coopératives dans la mise en place de structures associatives, la commercialisation de la production.

2.4.Organisation des bénéficiaires Les trois coopératives envisagent de constituer une fédération dont une des missions sera la promotion du semis direct et l’organisation des bénéficiaires. L’ONG Fert et l’ODECO travailleront avec elles pour élaborer une stratégie régionale. La constitution de l’Union des Coopératives Agricoles de la Chaouia, dont l’Assemblée Générale s’est déroulée le 23/09/2011, sera l’occasion de mettre en place des programmes structurants autour des actions développées par le Sous-Projet PICCPMV.

2.5.Degré d’appropriation des mesures d’adaptation au CC Les mesures d’adaptation au changement climatique ne sont pas complexes et sont susceptibles d’être adoptées facilement adoptées par les bénéficiaires, d’autant plus que le semis direct est pratiqué depuis 2006.

2.6.Impact potentiel sur les bénéficiaires directs secondaires Selon les représentants des coopératives Telouit, Ismailia et Mellit Talouit le Sous-Projet PICCPMV permettra de pérenniser l’adoption des mesures d’adaptation au changement climatique, contrairement aux projets antérieurs qui étaient de durée limitée. Les actions du Sous-Projet viennent à point nommé, puisqu’elles vont apporter une rigueur dans

36 l’utilisation des fertilisants, dans le choix des semences, et dans le maintien des résidus de récolte, autant de facteurs qui ont été négligés dans les autres projets ou programmes et qui n’ont pu démultiplier les effets bénéfiques du semis direct aux autres agriculteurs de la région.

Le Sous-Projet PICCPMV permettra aussi de développer des contacts entre les agriculteurs de la région de Chaouia et ceux de la zone de Rommani, intéressés par le Sous-Projet PICCPMV « intensification du blé tendre », qui nous ont sollicités pour les mettre en contact avec les trois coopératives pour y amener des paysans en voyage d’étude.

3. Écart avec la situation de référence

3.1.Sur le plan environnemental L’analyse comparative entre la situation de référence et celle attendue préalablement à la mise en œuvre du Sous-Projet PICCPMV se résume comme suit (Tableau 6) :

Tableau 6 : Comparaison entre la situation de référence et la situation attendue sur le plan environnemental.

Composante Sous -composante Situation de Situation attendue Écart référence Sol Qualité des sols Matière organique Matière organique Amélioration faible augmentée Structure du sol Sols compactés par Compactage réduit Amélioration le passage des engins et du bétail Érosion éolienne Présente Limitée Amélioration Fertilité générale Faible Augmentée Amélioration du sol. Eau Bilan en eau Faible par rapport Proche du potentiel Amélioration au potentiel de rétention Qualité des eaux Bonne Risque de pollution Risque de souterraines par les herbicides dégradation avant semis

Gestion des Amélioration herbicides de post semis améliorée Cultures Rendement Faible Proche du potentiel Amélioration Résistance aux Faible Bonne Amélioration parasites Stabilité de Faible Meilleure Amélioration production

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L’analyse des résultats de ce tableau montre que les impacts sont positifs sur l’ensemble des composantes de l’environnement, à l’exception de la qualité des eaux souterraines, qui pourrait éventuellement être négativement affectée dans le cas d’une utilisation abusive des pesticides non conforme aux bonnes pratiques agricoles recommandées.

3.2.Sur le plan social L’analyse comparative entre la situation de référence et celle attendue préalablement à la mise en œuvre du Sous-Projet PICCPMV se résume comme suit (Tableau 7) :

Tableau 7 : Comparaison entre la situation de référence et la situation attendue sur le plan social.

Composante Situation de Situation attendue Écart référence Niveau de maîtrise technique Faible Augmenté Amélioration Qualité des relations entre les Faible Meilleure Amélioration bénéficiaires Relation avec les institutions Faible Renforcée Amélioration Organisation des bénéficiaires Faible Renforcée Amélioration

L’analyse des résultats de ce tableau montre que les impacts sont positifs sur l’ensemble des composantes sociales.

4. Conformité avec les PO de la Banque mondiale Le Tableau 8 ci-dessous présente l’impact environnemental et social attendu des mesures d’adaptation au changement climatique, conformément aux politiques opérationnelles de la Banque mondiale retenues par l’ECIES. Ce sous-projet déclenche les politiques PO/PB 4.01 sur l’évaluation environnementale.

Tableau 8 : Situation attendue sur les plans environnemental et social, après la réalisation du Sous-Projet PICCPMV, conformément aux politiques opérationnelles de la Banque mondiale.

Mesure d’adaptation au Qualité des ressources Érosion des sols Relation entre changement climatique en eau (PO 4.09) (PO 4.01/PB bénéficiaires 4.01) Variété améliorée et Neutre Neutre Neutre semence certifiée Date de semis Neutre Neutre Neutre Semis direct Neutre Positive Positive Bonnes pratiques agricoles Neutre ou Négative si non Neutre Neutre respect des bonnes

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pratiques Formation des agriculteurs Positive Positive Positive

De façon générale, les impacts attendus du Sous-Projet PICCPMV sont globalement neutres ou positifs que ce soit sur l’environnement (qualité des ressources en eau et érosion des sols) ou la société (conflits entre bénéficiaires).

VII. PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE ET SOCIALE

1. Au niveau environnemental Au niveau environnemental, aucun plan de gestion n’est nécessaire compte tenu des impacts positifs attendus par le Sous-Projet PICCPMV., notamment la variété améliorée et la semence certifiée ainsi que le ciblage de la date de semis.

1. Au niveau social Au niveau social, le risque de contestations par les bénéficiaires directs secondaires peut être jugulé par : • Des actions de sensibilisation et de formation ; • Mobilisation de financement supplémentaire pour étendre les mesures d’adaptation au changement climatiques à des bénéficiaires directs secondaires.

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Tableau 9 : Mesures d’atténuation de l’impact environnemental du Sous-Projet PICCPMV.

Activités Risques et impacts Mesures Responsable pour Échéancier pour Source de concernées environnementaux et sociaux d’atténuation exécution des exécution des financement pour les négatifs potentiels préconisées mesures mesures mesures de mitigation Variétés Impacts positifs attendus - - - - améliorées et semences certifiées La date de semis Impacts positifs attendus - - - -

Tableau 10 : Mesures de suivi de l’impact environnemental du Sous-Projet PICCPMV.

Activités Risques et impacts Mesures Indicateur(s) de Responsable Fréquence du Coût et source de concernées environnementaux et d’atténuation suivi du suivi suivi financement sociaux négatifs préconisées potentiels Variétés Impacts positifs attendus - Vérification Technicien du Vérification sur Budget de suivi et améliorées et générale lors des DRA/DPA le terrain une d’évaluation du semences visites régulières au fois par Sous-Projet certifiées sous -projet trimestre PICCPMV. La date de Impacts positifs attendus - Vérification Technicien du Vérification sur Budget de suivi et semis générale lors des DRA/DPA le terrain une d’évaluation du visites régulières au fois par Sous-Projet sous -projet trimestre PICCPMV.

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Tableau 11 : Renforcement des capacités des agriculteurs au niveau du Sous-Projet PICCPMV.

Activités Population Sujet de la formation Résultat attendu Échéancier de Source de financement concernées ciblée la formation Bonnes Amélioration des Selon Les Sensibilisation des agriculteurs aux Intégré au budget pratiques connaissances des l’échéancier du agriculteurs considérations liées à l’utilisation des d’accompagnement du agricoles agriculteurs sur l’application projet Pilier II locaux herbicides et des engrais et comment Sous-Projet PICCPMV. des bonnes pratiques identifier les problèmes qui pourraient se agricoles produire. Les bonnes pratiques agricoles, qui peuvent accompagner ces mesures, sont déjà prévues par le projet Pilier II et sont ainsi couvertes sous le PGES de ce projet.

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VIII. CONCLUSION

L’EIES fait suite à l’étude cadre de l’impact environnemental et social (ECIES). Elle a pour objet l’évaluation des risques potentiels sur l’environnement et la société que le Sous-Projet PICCPMV pourrait entrainer après sa mise en œuvre, en conformité avec les politiques de sauvegarde de la Banque mondiale retenues pour ce Sous-Projet PICCPMV. L’ECEIS a identifié deux politiques de sauvegarde qui sont applicables au Sous-Projet PICCPMV : l’évaluation environnementale (PO 4.01/PB 4.01) et la lutte antiparasitaire (PO 4.09). Le risque de conflits pouvant découler du choix des bénéficiaires directs primaires a été étudiée pour évaluer l’impact social du Sous-Projet. La situation de référence environnementale et sociale montre que le risque d’érosion éolienne est présent. Le Sous-Projet PICCPMV aura un impact environnement positif sur la qualité des sols, le bilan en eau, la qualité de l’eau souterraine, et les cultures. Il aura aussi un impact social positif sur le niveau de sensibilisation aux mesures d’adaptation au changement climatique, sur la qualité de relation entre bénéficiaires, sur la relation des bénéficiaires avec les institutions, sur l’organisation des bénéficiaires, le degré d’appropriation des mesures d’adaptation au changement climatique, et sur l’impact potentiel sur les bénéficiaires directs secondaires

Par rapport aux politiques de sauvegarde de la Banque mondiale, l’analyse de la situation attendue au niveau environnemental, montre que les impacts sont positifs sur l’ensemble des composantes environnementales. L’analyse de la situation attendue au niveau social, montre que les impacts sont positifs sur l’ensemble des composantes sociales. Par conséquent, les impacts attendus du Sous-Projet PICCPMV sont globalement neutres ou positifs que ce soit sur l’environnement (qualité des ressources en eau et érosion des sols) ou la société (conflits entre bénéficiaires). Toutefois, le risque de détérioration à long terme de la qualité des eaux souterraines peut se poser dans le cas où les bonnes pratiques agricoles ne sont pas respectées.

Aussi, un plan de gestion environnementale est à envisager pour atténuer les effets négatifs relevés, notamment par une bonne gestion des pesticides, des actions de formation et de sensibilisation des agriculteurs sur leur usage. Sur le plan social, des actions peuvent être envisagées réduire les conflits entre bénéficiaires comme la sensibilisation et la formation, ainsi que la mobilisation de financement supplémentaire pour étendre les mesures d’adaptation au changement climatiques à des bénéficiaires directs secondaires.

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IX. ANNEXES

1. PV des réunions avec les parties prenantes Date : 22 /09/2011 Rapporteur : Hassan KAMIL Lieu : DPA de Settat Objet : EIES Personnes présentes Ont pris part à cette réunion: • Hassan KAMIL (DFC) • Tahar El BAHRAOUI (Coopérative Ismailia) • Ettaqui Hammou (Coopérative Talouit) • Mallal Brahim (Coop.Mellit Loued) • Hassan Ali (Coop. Talouit) • Hiba Mostapha (Coop. Mellit Loued) • El Hantaoui Najib (Dir CT Settat) • Hamiti Taher (SMOP/DPA) Points examinés - M. Daoudi (Dir DPA) a souhaité une bonne réunion et s’est excusé de ne pas pouvoir y être. La parole a été donnée au consultant DFC pour préciser l’ordre du jour. Il a souhaité que les participants abordent cinq points : (i) la démarche de choix des bénéficiaires, (ii)l’organisation des bénéficiaires, en l’occurrence celle des 3 coopératives ciblées par le projet, les relations des bénéficiaires avec les autres institutions (iii) la maîtrise technique, les savoirs locaux, les pratiques, les insuffisances ou point de blocage, ( iv) les impacts sur la population, et enfin (v) divers (points d’eau, réseau hydrographique, etc dans chaque commune,…) - Les participants ont présentés leur structure, leurs relations avec les autres institutions (INRA, INDH, FERT, …). Elles ont également présenté l’état d’avancement du PICCPMV dans leur communes. - Il a été suggéré que les trois coopératives se réunissent en fédération au sein de l’Union des coopératives de Chaouia et d’élire un représentant ou un porte-parole pour le sous-projet PICCPMV (plaidoyer pour le Semis direct, suivi et capitalisation des résultats en collaboration avec l’INRA ou l’association Agenda, etc.) - Le directeur du CT a précisé aussi les différents rôles (appui aux études techniques, vulgarisation, etc) qui relèvent de la mission du CT et dont bénéficient les coopératives. - M. Taher qui est le point focal du PICCPMV au sein de la DPA a suggéré que les coopératives se réunissent entre elles et avec les services de la DPA pour élaborer une stratégie de mise en œuvre du PICCPMV - Enfin, le Directeur du CT a transmis à la mission la documentation relative à la zone du PICCPMV (monographies, plans communaux de développement

Décisions prises - Les trois coopératives vont se réunir pour définir de façon précise les superficies qui vont être concernées par le PICCPMV ainsi que la liste des bénéficiaires. - Elles ont proposé au consultant DFC de prendre contact avec elles pour tout complément d’information

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Date 10 juin 2011 Lieu DRA de la Chaouia Ouardigha Objet Examen des modalités de lancement de l’Etude d’Impacts Environnementaux et Sociaux (EIES) du Projet d’Intégration des mesures d’adaptation au Changement Climatique dans la mise en œuvre du Plan Maroc Vert (PICCPMV) Représentants de • M Hamid Felloun l’ADA • M. Abdellah MDAFRI Représentants des Ont pris part à cette réunion: autres directions et • M. Kharbouche Mohammed de la DRA de la Chaouia organismes Ouardigha • M. Larbi Kamoune de la DRA de la Chaouia Ouardigha • M. Rsaissi Nourredine de la DRA de la Chaouia Ouardigha • M. Nizar Jahnaouia, de la DPA de • M. Younes Aatany de la DPA de Settat • M Hatimi Taher de la DPA de Settat • Bureau d’études DFC Maroc en charge de la réalisation de cette étude Points examinés Lors de cette réunion, le Bureau d’études concerné a procédé à la présentation :  de la note méthodologique de l’EIES du PICCPMV.  des 3 sous projets retenus dans le cadre du PICCPMV à savoir : − le projet bovin allaitant à Ben Slimane 2011; − le projet olivier à 2011. − le projet intensification du blé tendre centré sur le semis direct à Settat 2012;

Suite à cette présentation, le débat s’est focalisé sur ce qui suit :  les critères de choix des sites dans la zone du projet ;  les critères de choix des bénéficiaires ;  la disponibilité du semoir de semis direct (Triticale) et la capacité de l’INRA dans ce domaine ;  la fixation des dates de rencontre avec les représentants des bénéficiaires des Sous-Projets PICCPMV concernés.

Décisions prises Compte tenu de la durée de l’étude fixée à trois mois et dans l’objectif d’établir des EIES par sous projet précité comme condition sine qua none avant tout lancement de la mise en œuvre des composantes additionnelles FEM intégrées dans ces sous projets, il a été décidé ce qui suit :

Pour le Sous-Projet bovin allaitant à Benslimane: - Organisation avec le président de la coopérative Mabrouka d’une réunion le 21 juin 2011 à 10 h au siège de ladite coopérative et ce, en présence de la DRA, de la DPA de Ben Slimane et du Bureau d’Etudes concerné ;

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- Afin de réussir l’opération du semis direct et d’optimiser l’utilisation du semoir de semis direct pour le semis du triticale, les experts de l’INRA ont recommandé que les périmètres concernés ne doivent pas être dispersés et disposés de préférable d’une texture du sol sablonneuse. A ce titre, le Bureau d’Etudes va accompagner la DRA et la DPA de Benslimane afin d’identifier ces périmètres.

S’agissant du Sous-Projet d’intensification des céréales axé sur le semis direct à Settat, il a été convenu de tenir une réunion le 22 juin 2001 à 10 heures avec deux coopératives l’une à la commune rurale de l’Ouled Sgheir (200 Ha) et l’autre à la commune rurale de l’Ouled Afif (300 Ha).

Quant au sous projet de reconversion de l’olivier à Khouribga, une réunion sera tenue à Bejaad le 24 juin 2011 à 10 h 30 avec les présidents de 3 associations dont les bénéficiaires sont déjà identifiés.

Pour la question du semis direct, et compte tenu que l’INRA dispose de la compétence dans ce domaine et d’un parc de semoir de semis direct, il a été suggéré de tenir incessamment une réunion avec M. le Directeur de l’INRA à à ce sujet.

Enfin, les participants à cette réunion ont été informés de la tenue de l’atelier de démarrage du PICCPMV les 27 et 28 juin 2011 à Rabat. A ce titre, il a été demandé à la DRA de convier à cet atelier les présidents des OPA des projets pilier II concernés par le PICCPMV et de préparer un exposé relatant une synthèse du PAR de la région, de l’état d’avancement des projets du PMV et des sous projets PICCPMV.

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Date 25 juin 2011 Rapporteur : Hassan KAMIL Lieu Club INRA à Settat Objet Définition des zones et de la liste des bénéficiaires du projet « Intensification des cultures céréalières centrée sur le semis direct dans la région de Chaouia – Ouardigha », Sous -Projet retenu dans le cadre du PICCPMV . Personnes Ont pris part à cette réunion: présentes • Gabriella IZZI, Banque Mondiale • M. Hamid Felloun, ADA • M. Hassan KAMIL, DFC Maroc • M. Hassan Benaouda, INRA • Hammou Ettaqui, coopérative Talouait • Fatiha Jabal, association Ourdigha • El Brahli, association Agenda • Hassan Ali, coopérative Talouait • Omri Belhaj, coopérative Talouait • Jilali Ezzahri, coopérative Talouait • Gabriella IZZI, coopérative Talouait • Hemadi Abdelkbir, coopérative Talouait Points Lors de cette réunion : examinés - M. Hamid Felloum a présenté le PICCPMV - Mme Gabriella Izzi a apporté des précisions relatives au projet, notamment l’examen de l’opportunité de discussion avec les DRA de l’affectation d’octroi des primes en compensation des chaumes au sein du même projet ou un autre projet II - M. Hammou Ettaqui a fait une présentation de la coopérative Mabrouka et les acquis en matière de semis direct au plan technique et économique, et sur la base du suivi par les techniciens de a coopérative des bénéficiaires de cette technique . - M. Hassan KAMIL a présenté le Sous-Projet retenu dans le cadre du PICCPMV « Intensification des cultures céréalières centrée sur le semis direct dans la région de Chaouia – Ouardigha », ainsi que les critères de choix des sites et des bénéficiaires primaires

Ensuite, le débat a été animé autour des éléments pratiques et techniques liés au Sous-Projet. La discussion a porté également sur l’opportunité de procéder à un appel d’offre pour recruter des prestataires du SD. Le prestataire peut établir une convention avec l’INRA pour l’utilisation des semoirs.

Décisions - Une liste provisoire des bénéficiaires sera établie par la coopérative sur la prises base des critères présentés et transmise au cours de la semaine du 27/06. - Une réunion avec la coopérative a été fixée le 6 juillet pour élaborer une carte de distribution des parcelles et pour l’établissement d’un calendrier des travaux

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- Le relevé des coordonnées des parcelles par GPS avant le 6 juillet. - Le président de la coopérative O. El Cadi, coopérative ciblée lors de la réunion du 10 juin avec la DRA n’a pas souhaité s’engager dans le projet pour des raisons liées à sa position politique. La coopérative Melit Talouet, située dans la commune de Telouet présenterait les critères requis pour la mise en œuvre du projet. Il convient donc de prendre contact elle courant de la semaine du 27 juin pour entamer le même travail qu’avec la coopérative Mabrouka.

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Date : 6/07/2011 Rapporteur : Hassan KAMIL Lieu : Coopérative Talouait Objet : Etat de lieux de l’avancement des choix des zones et des bénéficiaires de la coopérative de Talouait et de Mellit Oued. Personnes présentes Ont pris part à cette réunion: • Benaouda Hassan (INRA) • Daoudi Ahmed (Directeur de DPA de Settat) • Debbagh Youssef (DFC) • El Hantaoui Najib (Directeur du CT de Settat) • EL Jaouhari Meriem (DPA Settat) • Gabrialle IZZI (Banque Mondiale) • Hammou Ettaqui (Coopérative Talouait) • Kamil Hassan (DFC) Points examinés - Exposer le PICCPMV aux cadres de la DPA et au Directeur du CT qui se sont dits peu informés de l’état d’avancement du projet, hormis les comptes-rendus transmis qui leur sont transmis par la DRA. Les cadres de la DPA et du CT ont souhaité avoir le maximum d’information du les apports du PICCPMV et les responsabilités de différentes parties prenantes. - Planification d’une sortie de terrain à la coopérative Talouait et rencontre avec la coopérative de Mellet Oued afin de leur expliquer le contenu du PICCPMV et les critères de choix des zones, des bénéficiaires. - M. Daoudi a fait remarquer que le périmètre des 1000 ha dédié au SD dans le cadre du Pillier II a été identifié. Par contre, les bénéficiaires ne le sont pas encore. Les réunions avec la direction financière fixée pour le 12 et le 2 juillet permettront de statuer définitivement sur les projets qui seront validés. - M. El Hantoaui a rappelé que le SD a démarré la région dans la région depuis plus de 15 ans, ce qui a permis au CT d’avoir un capital de confiance et de connaissance qui lui faciliterait l’identification des bénéficiaires sur la base des critères arrêtés dans le cadre du PICCPMV. - Il a suggéré d’associer au projet une troisième coopérative (Smailia) , en plus de Talouait et de Mellit Oued, située dans la commune rurale Sidi Mohamed Berrehal. Il y a lieu de revoir la répartition initiale (300 ha pour Talouait, et 200 ha pour Mellit Oued) - M. Daoudi et M. El Hantaoui ont soulevé la question des coûts des engrais et se sont demandé si les coûts des amendements étaient prévus dans le budget du projet. - Mme Gabriella a suggéré de revoir les autres rubriques (accompagnement, semis dont la dose peut être revue à la baisse, …) pour dégager une marge pour couvrir les coûts des engrais de fonds. - Il y a lieu de clarifier les rôles et les responsabilités de toutes les parties prenantes, et l’implication des cadres de la DPA et du CT dans le suivi du projet. Décisions prises - M. Daoudi et M. El Hantaoui se sont engagés à suivre le PICPMV de près et de sensibiliser les bénéficiaires quant au respect des engagements de leur part. - M. Debbagh va revoir le budget en fonction des nouveaux éléments (réduction de la dose de semis de 150 à environ 120 kg/ha. Il sera tenu

48 compte de la rotation céréale / légumineuse (féverole, ou vesce avoine+orge, …) dans le calcul des coûts des différentes rubriques, en l’occurrence l’achat de semences. - M. Hammou procédera au relevé des points GPS de toutes les parcelles identifiées de la coopérative de Talouait. Il fera de même pour celles de la coopérative Melet Ouad. - Saisir l’ADA pour accélérer les procédures de contractualisation entre les différentes parties et la clarification des rôles des uns et des autres.

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Date : 6/07/2011 Rapporteur : Hassan KAMIL Lieu : Coopérative Talouait Objet : Etat de lieux de l’avancement des choix des zones et des bénéficiaires de la coopérative de Talouait et de Meleta Ouad. Personnes présentes Ont pris part à cette réunion: • Benaouda Hassan (INRA) • Daoudi Ahmed (Directeur de DPA de Settat) • Debbagh Youssef (DFC) • El Hantaoui Najib (Directeur du CT de Settat) • EL Jaouhari Meriem (DPA Settat) • Gabrialle IZZI (Banque Mondiale) • Hammou Ettaqui (Coopérative Talouait) • Kamil Hassan (DFC) • Bouchaib Hassani (Coopérative Talouait) • Abdessalam Salami (Coopérative Talouait) • Hassan Hassani (Coopérative Talouait) • Fahim Hassan (Coopérative Meleta Ouad) • Hasni Ali (Coopérative Talouait) • Ahmed Mallel (Coopérative Meleta Ouad) • Lhiba Mustapha (Meleta Ouad Points examinés - M. Daoudi a pris la parole pour informer les représentants des deux coopératives du projet Pillier II et du PICCPMV. Il a réitéré la nécessité d’implication de toutes les parties prenantes dans la réussite du projet. - Les agriculteurs ont exprimé leur adhésion à la technique du SD et de l’importance de garder les chaumes pour protéger le sol. Décisio ns prises - Les documents relatifs au PICCPMV seront transmis à M. El Hantaoui pour s’informer davantage du contenu du projet et des critères de choix des zones et des bénéficiaires. - Il transmettra à l’équipe des experts de DFC la monographie ainsi que toutes les données disponibles relatives à la zone d’intervention. - M. Daoudi a souhaité être informé du déroulement de l’étude et se dit prêt à mobiliser son personnel pour appuyer l’équipe des experts. - Une réunion doit avoir lieu entre Les deux coopératives Taoulait et Melet Ouad pour s’entendre sur la liste des bénéficiaires et de la superficie affectée au SD par coopérative. - Un rendez –vous sera fixé courant de la semaine du 12/07 pour intégrer les coordonnées des parcelles choisies dans le cadre du PICCPMV et permettre leur localisation sur une carte. Il sera question également de fixer la date de la journée de sensibilisation aux bénéficiaires du projet.

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2. Fiches de présence

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3. Photos des sorties chez les parties prenantes

Photo 1 : Réunion avec les trois coopératives de Chaouia en présence du point focal PICCPMV (1er à droire) et le directeur du CT, qui avec l’INRA a développé un réseau d’agriculteurs innovants en matière de semis direct. Les 3 coopératives pensent créér une fédartion à l’échelle de la région et y étendre cette technologie.

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Photo 2 : Réunion de cadrege (WB, ADA, INRA, Association Agenda, DFC et Coopératives des bénéficiaires) pour discuter du PICCPMV et étudier les modalités de mise en œuvre dans la réhion de Chaouia.

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Photo 3 : Résolution prise de défendre le projet de création d’une fédértion des coopératives autour du SD à l’occasion de l’AG de l’Union des Coopératives de la Chaouia (le lendemain de cette réunion) et en présence de l’INDH, l’INRA, l’ONG FERT, etc.

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Photo 4 : Mise en contact avec les bénéficiaires de la coopérative de Telouit et Mellit EL Oued par les services de la DPA et le CT ; et pris de rendez-vous pour une mission ultérieure.

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Photo 5 : Visite du terrain (DFC, INRA, WB) en collaboration avec la DPA (à dr. Directeur) et le CT.

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Photo 6 : Repas et débat avec les responsables de la coopérative de Telouit et de Mellit El oued autour du PICCPMV. Sensibilisation des bénéfciaires et échanges autour des caractéristiques naturelles et sociales de la zone qui a été délimité par le CT et les animateurs des coopératiuves.

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4. Documents consultés

Agoumi A. & Debbarh A., 2008. Ressources en eau et bassins versants du Maroc – 50 ans de développement 1955-2005. http://www.rdh50.ma/fr/pdf/contributions/GT8-1.pdf Badraoui M., 2008. Connaissance et utilisation des ressources en sol au Maroc. http://www.rdh50.ma/fr/pdf/contributions/GT8-3.pdf FAO, 2006. Utilisation des engrais par culture au Maroc. Organisation des Nations Unies pour L’alimentation et L’agriculture, Rome. ftp://ftp.fao.org/agl/agll/docs/fertusemaroc.pdf SEE, 2009. État de la qualité des ressources en eaux au Maroc. Secrétariat d’État auprès du Ministère de l’Énergie et des Mines, de l’Eau et de l’Environnement chargé de l’Eau et de l’Environnement. Département de l’Eau. Maroc. 135p. OMS, 2009. The WHO classification of pesticides by hazards and guidelines to classification. International Program on Chemical Safety. Publication of the World Health Organization.

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