UNIVERSITE DE TOLIARA FACULTE DES SCIENCES FORMATION DE LICENCE PROFESSIONNELLE EN BIODIVERSITE ET ENVIRONNEMENT
MEMOIRE POUR L’OBTENTION DU DIPLOME DE LICENCE PROFESSIONNELLE EN BIODIVERSITE ET ENVIRONNEMENT
DELIMITATION DES ZONES DE PRODUCTION EN CHARBON DE BOIS et
EVALUATION DU POTENTIEL FORESTIER DANS LES ZONES DELIMITEES
dans la C ommune Rurale de MAROFOTY
Présenté par ELANANDRASANA Fredo Faré Soutenu le 28 Décembre 2011 devant les membres de jury composé de :
• Président : Professeur DINA Alphonse • Examinateur : Professeur REJO-FIENENA Félicitée • Rapporteur : Monsieur MILY Velomila
Année Universitaire 2010 – 2011 4ème Promotion REMERCIEMENTS Je remercie tout d’abord Dieu qui m’a donné la santé, la force et le courage nécessaires à la réalisation de la présente étude. Le présent travail n’aurait pas pu être mené à terme sans la précieuse aide et la collaboration de diverses personnes et institutions. Je tiens à exprimer plus particulièrement mes reconnaissances envers : - Le Docteur LEZO Hugues, Doyen de la Faculté des Sciences, Université de Toliara, de m’avoir donné l’autorisation d’effectuer cette étude. - Le Professeur DINA Alphonse, Président de l’université de Toliara, qui a bien voulu m’accorder l’honneur de présider le jury de ce mémoire - Le Professeur REJO - FIENENA Félicitée, Responsable de l’Unité de Formation et de Recherche en Biodiversité et Environnement de l’Université de Toliara, pour avoir consacré beaucoup de temps, notamment pour le perfectionnement du présent mémoire et pour avoir accepté d’être l’examinateur de ce travail ; - Monsieur MILYVelomila, Responsable Pédagogique de la Formation Licence Professionnelle en Biodiversité et Environnement de l’Université de Toliara, il a accepté avec gentillesse de m’encadrer dans la réalisation de cette étude et a consacré beaucoup de temps, notamment pour le perfectionnement du présent mémoire et a accepté d’être le rapporteur de ce travail ; - Madame ANDRIANJOHANY Solange, Responsable de recherche de la formation Licence Professionnelle en Biodiversité et Environnement de l’Université de Toliara, qui a témoigné d’une participation active en tant que rapporteur et encadreur pédagogique de ce travail. - Les enseignants de la Formation Licence Professionnelle en Biodiversité et Environnement de l’Université de Toliara. - Les équipes du WWF-Antenne Régionale de Toliara, notamment ; - Monsieur RASOLONANDRASANA Bernardin, Leader Eco Régional AlaMaiky. - Monsieur RAJAONARIVONY Rina, Chef de Projet SEESO qui m’a recruté en tant que stagiaire dans ce projet afin de mener à terme ma formation. - Madame RAMILANAJOROHARIVELO Andréa Mercie, Assistante du programme Bois Energie chez WWF-Toliara, et Monsieur RANDRIANOMENJANAHARY Théodore, Socio-Organisateur dans le projet SSESO qui nous a toujours conseillé sur le terrain. - Tous les guides locaux, les autorités locales et les charbonniers pour toutes les informations qu’ils nous ont bien voulu données. - Tous mes collègues et mes amis qui m’ont soutenu durant mes études universitaires et plus particulièrement durant la réalisation du présent mémoire ; - Mes parents, toute ma famille pour leur engagement et leur persévérance tout au long de mes études ;ma reconnaissance et mon amitié vont à l’endroit de toutes les personnes, qui de près ou de loin, ont contribué à l’élaboration de ce travail.
A tous, Merci !
TABLE DES MATIERES
Introduction ...... 1
Chapitre 1 : Présentation de la zone d’étude ...... 3 1.1. Commune Rurale de MAROFOTY ...... 3 1.1.1. Historique de la zone d’étude ...... 3 1.1.1.1. Agriculture ...... 4 1.1.1.2. Élevage ...... 5 1.1.1.3. Fabrication de rhum local ...... 5 1.1.2. Choix de la zone d’étude ...... 6 1.1.3. Géomorphologie et pédologie ...... 6 1.1.4. Climat ...... 7 1.1.5. Hydrologie ...... 7 1.2. Végétation ...... 8 1.3. Faune ...... 9
Chapitre 2 : MATERIELS ET METHODES ...... 10 2.1. Matériels ...... 10 2.2. Méthodes ...... 10 2.2.1. Recherche documentaire ...... 10 2.2.2. Délimitation ...... 10 2.2.3. Inventaire floristique ...... 12 2.2.3.1. Relevés botaniques ...... 13 2.2.3.2. Paramètres biométriques ...... 13 2.2.3.2.1. Diamètre à la hauteur de poitrine (DHP) ...... 13 2.2.3.2.2. Hauteur ...... 13 2.2.3.3 Paramètres floristiques ...... 14 2.2.3.3.1. Densité ...... 14 2.2.3.3.2. Fréquence...... 14 2.2.3.3.3. Diversité spécifique relative par famille ...... 14 2.2.3.3.4. Indice de diversité ...... 14 2.2.4. Détermination des zones de production et de l’exploitation en charbon de bois ...... 15 2.2.4.1. Recensement des zones d’exploitation de la population locale ...... 15 2.2.4.2. Recensement des charbonniers existants, les membres de l’association et les quotas de l’association ...... 15 2.2.5. Estimation de la production annuelle en charbon de bois ...... 15 2.2.5.1. Détermination du volume d’exploitabilité de charbon de zones ...... 16 2.2.5.2. Etude de la fabrication du four de charbon ...... 16
Chapitre 3 : RESULTATS ET DISCUSSION ...... 17 3. Résultats et discussion ...... 17 3.1. Délimitation des deux zones de production de charbon à CR Marofoty ...... 17 3.1.1. Matérialisation des deux zones ...... 17 3.1.2. Localisation de deux zones de production en bois énergie dans la CR Marofoty ...... 19 3.1.3. Estimation de la surface forestière ...... 20 3.2. Structure de la végétation ...... 21 3.2.1. Inventaire floristique dans la forêt de la CR Marofoty ...... 21 3.2.2. Paramètres biométriques ...... 22 3.2.2.1.Distribution du DHP ...... 22 3.2.2.1.1. Zone 1 ...... 22 3.2.2.1.2. Zone 2 ...... 22 3.2.2.2. Distribution des Hauteur ...... 23 3.2.2.2.1. Zone 1 ...... 23 3.2.2.2.2. Zone 2 ...... 24 3.2.3. Paramètres floristiques ...... 24 3.2.3.1. Densité ...... 24 3.2.3.2. Fréquence ...... 27 3.2.3.3. Diversité spécifique relative par famille ...... 28 3.2.3.4. Indice de diversité ...... 29 3.3. Détermination des zones de production en charbon de bois ...... 30 3.3.1. Recensement des zones d’exploitation de la population locale ...... 30 3.3.1.1. Enquêtes auprès des charbonniers ...... 30 3.3.1.2. Réunions et EnquêtesMARP ...... 31 3.3.2. Recensement des charbonniers existants, les membres de l’Association et les quotas de l’Association ...... 32 3.4. Estimation de la production en charbon de bois ...... 33 3.4. 1. Détermination du volume d’exploitabilité de charbon des zonesétudiées ...... 33 3.4.1.1. Etude de la fabrication du four de charbon ...... 33 3.4.1.1.1. Types de fours existants ...... 35 3.4.1.1.2. Commercialisation des produits ...... 36 Chapitre 4 : CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS ...... 38 Conclusion ...... 38 Recommandations ...... 39
LISTE DES ILLUSTRATIONS Listes des figures
Figure 1 : Types d’activités économiques des gens dans la CR Marofoty ...... 4 Figure 2 : Type de formation végétale dans la CR Marofoty ...... 8 Figure 3 : Espèce d’oiseau « Dial Malgache (mâle) ou Fitatry » existant dans la zone délimitée de la CR Marofoty...... 9 Figure 4 : Espèce de caméléon « g. Furciferverrucosus » rencontrée dans la zone délimitée à Marofoty ...... 9 Figure 5 : Réalisation de la délimitation des zones de production en charbon de bois dans la CR Marofoty ...... 11 Figure 6 : Réalisation de l’inventaire floristique dans la zone délimitée de la CR Marofoty ...... 13 Figure 7 : localisation de deux surfaces des forêts exploitées par les membres de l’Association dans la CR Marofoty ...... 19 Figure 8 : localisation de deux surfaces de zones d’exploitions de bois énergie à CR Marofoty ...... 20 Figure 9 : Représentation du nombre des espèces inventoriées de deux zones délimitée ...... 21 Figure 10 : Distribution du DHP dans la zone 1 ...... 22 Figure 11 : Distribution du DHP dans la zone 2 ...... 23 Figure 12 : Distribution des hauteurs dans la zone 1 ...... 23 Figure 13 : Distribution des hauteurs dans la zone 2 ...... 24 Figure 14 : Madriers (bois de constructions) et charbon en sacs rencontrés dans la forêt ...... 25 Figure 15 : branches d’arbres près à la mise en four dans la zone d’exploitation ...... 26 Figure 16 : Pourcentage par familles des espèces exploitées par l’AssociationMilavonjy dans la zone 1 ...... 28 Figure 17 : Pourcentage des espèces par famille de l’Association Milavonjy dans la zone 2...... 29 Figure 18: carte de territoire de la CR Marofotyfaisant par charbonniers d’après la réunion ...... 31 Figure 19: Fréquence des espèces exploitées dans la zone 1 ...... 32 Figure 20: Fréquence des espèces exploitées dans la zone 2 étudiée ...... 33 Figure 21: Photos représentant les étapes de la fabrication de charbon de bois ...... 34 Figure 22 : Type de four traditionnel ...... 35 Figure 23 : Type de four moderne ...... 36
Liste des tableaux Tableau 1 : Calendrier cultural dans la CR Marofoty ...... 4 Tableau 2 : Exemples d’élevages rencontrés dans la CR Marofoty ...... 5 Tableau 3 : Coordonnées géographiques de la limite de deux zones de production en charbon de bois dans la CR Marofoty ...... 18 Tableau 4 : Nombre des pieds inventoriés ...... 25 Tableau 5 : Les espèces ayant la densité la plus élevée...... 26 Tableau 6 : Fréquence des espèces par zone ...... 27 Tableau 7: Nombre des espèces par Famille dans les deux zones étudiées ...... 28 Tableau 8: Indice de la diversité dans les deux zones étudiées ...... 29 Tableau 9 : Représentation du nombre de sacs des produits par foyer pour quelques charbonniers rencontrés dans la zone 1 ...... 30 Tableau 10 : Représentation du nombre de sacs des produits par foyer pour quelques charbonniers rencontrés dans la zone 2 « Mahavotse 2 » ...... 30 Tableau 11 : Représentation de la quantité de charbon recueillie dans le dépôt et leurs quotas ...... 32 Tableau 12 : Représentation de la durée des étapes lors de la fabrication de charbon de bois dans la zone 1 ...... 34 Tableau 13 : Représentation de la durée des étapes lors de la fabrication de charbon de bois dans la zone 2 ...... 35 Tableau 14 : Les prix d’un sac de charbon en fonction des lieux de vente ...... 37 LISTEDES ACRONYMES
WWF: World Wide Fund for nature
GPS: GeographicalPositionning System
MARP: Méthode Accélérée de la Recherche Participative
RN9: Route National n°9
AP: Aires Protégées
ZUD : Zone d’Utilisation Durable
KASTI : KomitynyAlasynyTontoloIainana
CR : Commune Rurale
DBH :Diamètre à la Base de Hauteur
DHP : Diamètre à la Hauteur de Poitrine
PPN :Produits de Premières Nécessités
Introduction Problématique et Objectifs
Madagascar est la quatrième plus grande île du monde après le Groënland, la Nouvelle Guinée et Bornéo. Elle se situe entre le Canal du Mozambique et l’Océan Indien avec une superficie de 590.000Km 2environ, et s’étend du Nord au Sud sur 1.600Km de long et de l’Est à l’Ouest sur 600Km de large. Elle est séparée d'une distance de 400km de la côte africaine, et est traversée par le Tropique du Capricorne.
Or, cette étude est basée dans la Région du Sud-Ouest dans la CR Marofoty.La plupart des habitants de cette commune ont comme activité principale l’agriculture. Actuellement, 764 hectares des forêts de cette Régionsont transformés en charbon(source: Direction Régionale de l’Environnement et des forêts de la Région Sud-ouest). La pauvreté et la corruption favorisent la production illicite de charbon. Avec la hausse continue des quantités produites, la déforestation progressive devient considérable. Même les aires protégées sont actuellement touchées par cette situation alarmante. Les producteurs de charbon de bois sont devenus de plus en plus nombreux aux environs de Tuléar, surtout depuis lacrisepolitique à partir de l’année 2009. Pour le WWF, le principal problème c’est la dégradation forestière à partir des défrichements et des déboisements à cause des actions anthropiques entraînant la diminution des espèces forestières dans les zones de production de charbon.
En 2010, les responsables de l’Environnement et des Forêts à Toliara ont indiqué qu’avec l’accroissement moyen de la population de 2,6%, la consommation de charbon de bois à Toliara avait atteint 744 tonnes par an. Par ailleurs, ils estiment que la consommation de cette Région pour l’année 2011 sera de 764 tonnes.
Et l’objectif du WWF est de délimiter les zones de production en charbon de bois et d’évaluer le potentiel forestier dans les Communes Rurales suivantes: CR Ankilimaliniky , CRCRMarofoty , CRTsianisiha ,CRBelalanda sur l’axe RN9.
Dans le cadre de ce projet, les travaux de recherche entrepris sont intitulés :
« Délimitation des zones de production en charbon et évaluation du potentiel forestier dans les zones délimitées dans la Commune Rurale Marofoty ».
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Le but de ce travail est de soutenir les associations des charbonniers dans le cadre de la règlementation de la filière bois énergie dans les quatre Communes Rurales longeant l’axe RN9.
Pour atteindre l’objectif général, les objectifs spécifiques fixés sont les suivants :
− Délimitation et matérialisationde zones de production et d’exploitation en charbon de bois − Détermination du volume de charbon exploitable de ces zones ; − Etudede la fabrication du four à charbon.
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Chapitre 1
Présentation de la zone d’étude
1.1.Commune Rurale de MAROFOTY
Elle se situe à 56 Km environ au Nord de Toliara en suivant l’axe RN9. Elle est délimitée : au Nord par la Commune RuraleTsihanisiha, au Sud par la CRBelalanda et la CR Manombo-Sud , à l’Ouest par la CR Manombo-Sud , et à l’Est par la CR Ankilimaliniky .
La Commune Rurale Marofoty comprend six fokontany dont Antanimena,Belemboka, Androtsy, Antanimahery, Marofoty , et Antandroka . Cette CR se trouve dans le District de Toliara II, Région Sud-Ouest. La CR Marofoty n’a qu’une seule association de charbonniers dénommée « Milavonjy ». Elle a été créée en 2009 sous l’appui technique de l’antenne Régionale Toliara du WWF dans le but d’enrayer la dégradation de la forêt de Marofotyface à l’activité charbonnière de la population locale par l’intermédiaire de la mise en place d’une gestion rationnelle durable des ressources forestières de cette zone. Les six Fokontany ont au moins une personne membre de l’association « Milavonjy ».
1.1.1. Historique de la zone d’étude Autrefois, Marofoty était appelé « Androtsy-Haut » mais, à cause de la couleur de la peau des membres de la famille du président fokontany actuel, Androtsy-Haut est devenu Marofoty , Quand les gens d’ Androtsy-Bas allaient à Androtsy-Haut , ils disaient qu’ils allaient chez les gens de Marofoty en haut et c’est pour cela que le village fut appelé Marofoty. L’ethnie autochtone est le « Masikoro ». Leurs principales activitéséconomiques sont l’agriculture et l’élevage,en plus de la fabrication de rhum local. Les photos ci-après représentent les exemples des activités de la population locale : a : l’agriculture, exemple la culture de maïs ( Zeamays) b : l’élevage, exemple l’élevage de bovins et caprins c : la fabrication de rhum local
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Figure 1 : les activités économiques CR Marofoty (ELANANDRASANA 2011) a b c Figure 1 : Types d’activités économiques des gens dans la CR Marofoty (ELANANDRASANA, 2011) a: Culture de maïs ; b: Troupeaux de chèvres et des bovidés; c: Distillation de rhum local 1.1.1.1.Agriculture L’agriculture est l’une des activités économiques principales pratiquée par la population locale depuis leurs ancêtres jusqu’à la génération actuelle . Mais, les rendements sont de plus en plus faibles parce que les paysans pratiquent toujours les techniques de culture traditionnelle. Le maintien de cette technique traditionnelle est renforcé par l’insuffisance de précipitations, etla suspension du Canal VEZO qui assurait l’irrigation des terrains de culture dans cettecommune rurale.Le tableau 1 nous montre lecalendrier cultural qu’on trouve dans la CR Marofoty.
Tableau 1 : Calendrier cultural dans la CR Marofoty Durée Superficie Noms de Production Types de culture Saison du champ scientifiques récolte (charrette) (ha) (mois) Manihotultis Balahazo (Manioc) 12 Juillet-Mai 1 5 - 7 sima Tsako (Maïs) Zeamays 3 Janvier-Mars 1 3 environs Phaseoluslu Kabaro (pois du cap) 7 à 8 Mars-Aout 1 3 environs narus Lojy et Antaky Vignasp,Doli 7 à 8 Avril-Décembre 1 2 environs (pois de vohem) choslablab Ipomoeabata Bele (Patate douce) 3 à 4 Janvier-Avril 1 4 au plus tas Pysumsativu Antsiroko(lentilles) 8 à9 Avril-Décembre 1 2 environs m Saccharumof Fary (canne à sucre) 5 à 6 Juin-Novembre 1 50 environs ficinarum
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1.1.2. Elevage L’élevage est classé comme deuxième activité économique principale pour la population locale après l’agriculture car ils épargnent leur argent venant de chaque récolte dans l’achat de bœufs. En majorité, l’élevage de bovin, ovin, caprin sont les plus pratiquéspar la population locale à part l’élevage des porcins et des volailles. Vue l’insécurité due surtout aux vols des bœufs qui règne dans cette commune, le nombre de têtes des animaux élevés diminue sans cesse.Ce qui fait qu’actuellement cette activité est de plus en plus en déclin.
Tableau 2 : Exemples d’élevages rencontrés dans la CR Marofoty
Types Personnes enquêtées d’élevages Zoe Tsilaitsy Faralahy Bruno Kolo Tahio TOTAL Bovin 2 0 2 5 3 0 12 Caprin 21 15 20 40 0 35 131 Volailles 28 10 4 15 05 08 70 Ovin 2 0 0 0 4 3 9 TOTAL 51 25 26 60 08 43 222
1.1.1.3. Fabrication de rhum local Cette activité semble très importante dans la société malgache lors de la cérémonie traditionnelle ou « havoria » (circoncision, bilo , enterrement,…) ; à part ces cérémonies, il y a aussi le plaisir journalier des paysans de consommer l’alcool le soir après le travail et aussi les jours de « tsena ».Donc, cette activité est classée comme activité économique importante pour la population locale. Actuellement, la pauvreté devient de plus en plus poussée et la population locale ne sait plus quoi faire. Autrefois, la fabrication de charbon de bois n’avait pas d’importance pour l’ethnie Masikoro. Alors, les Masikoro avaient qualifié cette activité comme « asan-gadra » ce qui signifie littéralement « travaux des prisonniers ». Ainsi, ils ne considéraient pas cette activité charbonnière comme un travail digne d’eux. Depuis 2009, le nombre de charbonniers ne cesse d’augmenter jusqu’à atteindre l’effectif 119 (WWF antenne Régionale de Toliara). Cette situation est aggravée par la coupure du Canal Vezo depuis le mois de juin 2004 jusqu’à aujourd’hui, et aussi de la crise politique à Madagascar qui perdure jusqu’à présent. Vue la coupure du canal Vezo d’une part, et le manque de précipitation frappant actuellement la zone
5 d’étude d’autre part, l’agriculture connait un problème d’eau pour irriguer les champs de cultures. Parallèlement à ce problème d’eau dans le domaine de l’agriculture, l’activité élevage a aussi le problème d’insécurité due à la recrudescence des vols de bœufs. Cependant, pour survivre, la population locale a recours à la forêt pour développer l’activité charbonnière.
1.1.2. Choix de la zone d’étude Cette zone a été choisie pour soutenir les associations des charbonniers dans le cadre de la réglementation de la filière bois énergie dans la CR Marofoty . Leur forêt semble intéressante du point de vue diversité biologique. Cette forêt est de type fourré, formation caractéristique de la Région Sud et Sud-Ouest de Madagascar.Et leur zone de production de charbon est juste au côté Sud de l’AP « AlaMikea ». Or, la forêt des Mikea est l'une des 4 zones prioritaires choisies par le W.W.F en matière de conservation. Ainsi, pour délimiter les zones de productions représentatives, notre étude s’est basée sur la variation longitudinale et latitudinale des zones de la forêt où ils ont pratiqué la fabrication de charbon de bois. La pratique de culture sur brûlis ou « Hatsake » a entraîné la déforestation, à cause d’un fort accroissement démographique d'origine à la fois naturelle et migratoire. Or actuellement, à cause de la crise et de l’insuffisance des précipitations : les gens ont tendance à faire du charbon de bois pour vivre ; cette activité aggrave la déforestation, d’oùrégression de la forêt des Mikea.
1.1.3. Géomorphologie et pédologie Selon BATTISTINI(1964), on a (03) troisgrands ensembles géologiques pour la RégionSud et Sud-ouest de Madagascar à savoir: le socle cristallin, les formations volcaniques et la couverture sédimentaire qui occupe la partie Sud et Ouest entre le socle cristallin et la mer et sur laquelle se développe la forêt dans la CR Marofoty. En général, la Région du Sud-Ouest a des sols ferrugineux tropicaux, provenant essentiellement de la décomposition des matériaux d'origine gréseuse (KOECHLIN et al, 1974). En général, la Commune rurale de Marofoty est constituée par les formations pédologiques suivantes : - une couche fine de sables au voisinage du plateau, - un sol ferrugineux latéritique au centre
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- et un sol calcaire sableux, terminé par des couches de sables fins littoraux ou de vase à l’Ouest. Dans la zone d’étude, deux différents types de sol ont été rencontrés : des sables roux qui occupent la partie orientale, des sables blancs occupant la partie occidentale.
1.1.4. Climat La Région Sud-ouest de Madagascar est soumise à un climat tropical sec. Ce climat est caractérisé par une longue saison sèche environ 7 à 8 mois par an avec une saison des pluies située en général entre le mois de novembre etfévrier MORAT, (1969). Selon MORAT (1969), deux types de bioclimat s’observent dans le Sud-ouest : le climat semi-aride et le climat subaride: - Le climat semi-arideest caractérisé par une pluviométrie annuelle comprise entre 500 et 900mm dont les précipitations les plus abondantes se rencontrent principalement entre le mois de décembre et le mois de mars. Il n'y a que 27 jours de pluies en une année. La saison sèche dure 7 à 8 mois et s'étend du mois d'avril au mois d'octobre MARCHAL et DANDOY (1972) - Le climat subaridese distingue du précédent par une diminution de la précipitation et une légère augmentation de la température. La pluviométrie annuelle reste inférieure à 500mm, elle se situe en moyenne autour de 350mm. Le vent du Sud(Tsiokatimo) domine dans leSud-ouest de Madagascar, sa vitesse moyennemensuelle varie entre 12 et 15km/h . Il est très violent entre le mois de juillet au mois denovembre et souffle principalement l'après-midi THOMASSON et THOMASSON (1991). Vue sa position géographique, située dans le Sud-ouest, Tsiokatimo est aussi ressenti dans la CR Marofoty.
1.1.5. Hydrologie Autrefois, la CR Marofoty était parcourue par le « Canal VEZO ». Mais, depuis l’année 2004, ce canal n’arrive plus à arroser les champs de cultures à cause de l’insuffisance des pluies dans cette région. C’est pour cette raison que les gens se sont mis à la fabrication de charbon de bois. Et même jusqu’aujourd’hui, il n’y a toujours pas d’eau sur ce canal.
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1.2. Végétation Notre île est réputée par l’existence de sa diversité floristique représentée par ses forêts denses qui couvrent la majeure partie de sa superficie. Sa diversité biologique lui donne une place importante sur le plan mondial. Avec sa diversité, Madagascar possède un endémisme qui atteint environ 90% de la flore et 80% pour la faune MINENV/ONE (1994)in RAZANADRAINY(2010). La formation végétaledans le domaine du Sud est une végétation forestière fermée du type « fourré », selon la classification des YANGAMBI (1956), modifiée par GUILLAUMET et KOECHLIN (1971) in REJO-FIENENA(1995).C’est une formation végétale arbustive fermée unistrate ou avec une strate arborée très discontinue, généralement peu pénétrable, souvent morcelée, à tapis herbacé absent ou discontinu. Quant à la CR Marofoty , cette zone possède deux types de formation végétale tels que forêt sèche à feuilles caduques et, le fourré caducifolié Comme cette Région a une longue saison sèche, la végétation présente en général des caractères d'adaptations xérophytiques, parmi lesquels l'aphyllie, la caducifolie, la spinescence, la crassulescence, la microphyllie, la sclérophyllie, la pachycaulie, la tubérisation.
Figure 2 : Type de formation végétale dans la CR Marofoty (ELANANDRASANA, 2011)
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1.3. Faune La CRMarofotyaune richesse particulière en faune. Des espèces de vertébrés, en particulier oiseaux, mammifères et reptiles ont été rencontrées pendant les travaux sur terrain. A cela s’ajoute les invertébrés terrestres si bien qu’aucune photo n’avait présenté. Quelques espèces de faune sont présentées dans les figures 3 et 4 à titre d’exemple.
Figure 3 : Espèce d’oiseau « Dial Malgache (mâle) ou Fitatry» existant dans la zone délimitée de la CR Marofoty(ELANANDRASANA, 2011)
Figure 4 : Espèce de caméléon Furciferverrucosus rencontrée dans la zone délimitée àMarofoty(ELANANDRASANA, 2011)
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CHAPITRE 2
Matériels et Méthodes
2.1. Matériels Nous avons utilisé sur terrain les matériels cités ci-dessous : Matériel pour les relevés forestiers : G.P.S (GeographicalPositioning System), mètre à ruban, corde nylon, un appareil photo, des journaux et une fiche de collecte de données. Matériel pour la délimitation : GPS, boussole, peinture rouge, pinceaux, une fiche de collecte des données géographiques. Matériel pour l’herbier : presse-herbier, papier, vieux journaux. Matériel pour la réunion: des emballages, stylos et des markers de différentes couleurs, bloc note, fiches d’enquête.
2.2. Méthodes
2.2.1.Recherche documentaire Nous avons consulté les œuvres des différents chercheurs en rapport à ce thème afin d’avoir des informations concernant la région voire la zone d’études ainsi que la méthodologie adoptée à ce genre d’études. Pour cela, la bibliothèque TSIEBO Calvin, et de nombreux centres de documentation tels que le centrede documentation de la Formation Doctorale en Biodiversité et Environnement sis au CEDRATOM, celui du WWF antenne régionale Toliara, centre de documentation de la Direction Régionale de l’Environnement et des Forêts de Toliara, et celui de l’Aumônerie Catholique Universitaire, ont été visités. En outre, des revues VINTSYainsi que des documents sur internet, ont été consulté pour compléter les informations recueillies dans les ouvrages disponibles aux centres de documentation et de la bibliothèque.
2.2.2. Délimitation
La délimitation consiste à marquer les limites de la zone de production en charbon de bois de l’association des charbonniers dans la CRMarofoty. Ainsi, à chaque délimitation, la méthode utilisée est la prise d’une distance de 10 à 20m dès l’ancienne limite ou dès
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« l’ alafaly = AlaMikea » afin d’y placer la nouvelle limite du zonage, cette méthode est appelé matérialisation. Avec son association, leur forêt présente un système de zonage établi par le WWF antenne Régionale de Toliara. Ce système de zonage est constitué de deux zones : le noyau dur où il est strictement interdit d’entrer (cimetières et l’AP « AlaMikea ») ; la Zone d’Utilisation Durable (ZUD) : qui est destinée à la population locale pour leurs différents besoins (bois d’énergie [pour les activités charbonnières], bois de service [gaulettes] et plantes médicinales, …). A noter que la délimitation sur terrain de la zone de production de charbon de bois de l’association des charbonniers a été effectuée avec WWF. Et on a déterminé deux (02) zones délimitées dans la commune rurale de Marofoty o Zone 1 : les forêts des fokontanyAntanimena et Antandroka. o Zone 2 : les forêts des fokontanyMarofoty, Androtsy, Antanimahery (forêts au Sud de l’ AlaMikea ).
a b Figure 5 : Réalisation de la délimitation des zones de production en charbon de bois dans la CR Marofoty(ELANANDRASANA 2011) a : coloriage en rouge du tronc d’arbre x par le signe (-) indiquant la limite de zone exploitable. b : Coloriage en rouge du tronc d’arbre x par le signe (X) marquant la limite de zone inexploitable (c’est-à-dire les espèces aux alentours de la limite sont presque en régénération).
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Sur la nouvelle limite, on a mis de la peinture rouge sur un tronc d’arbre à l’aide d’un signe (X) , ( ) pour marquer les limites des zones de production. Les coordonnées géographiques de chaque point ont été prises et enregistrées pour marquer les nouvelles limites. La coloration et les relevés de coordonnées géographiques ont été réalisés en faisant le tour de cette zone délimitée (au moins les quatre côtés choisis).Cette méthode a permis de connaître les deux surfaces exploitées et de sortir la carte de ces deux surfaces exploitées.
2.2.3. Inventaire floristique Dans chaque zone, nous avons adopté la méthode de transect combinée avec les quadrats. L’aire minimale est déterminée au préalable. Les coordonnées géographiques de chaque zone ont été prises à l'aide d'un G.P.S. Toutes les espèces à l’intérieur sont inventoriées, dans le but de connaître le diamètre à la base de hauteur (DBH) et le diamètre à la hauteur de poitrine (DHP). On a appliqué la méthode suivante :on installe 4 à 7 transects linéaires de 1 km de long dans la zone délimitée. Et chaque transect possède 08quadrats de 20 x 25m dans une zone homogène. Ces 8 quadrats sont disposés de part et d’autre le long dutransect.Par combinaison avec la méthode d’aire minimale, chaque quadrat a une surface de 450m 2. Pour ce faire, on prenait une superficie de 1m 2 en dénombrant toutes les espèces présentes. Ensuite, on double à chaque fois la surface en comptant les espèces nouvelles qui apparaissent et ainsi de suite jusqu’à ce qu’on ne rencontre plus de nouvelle espèce.Toutes les données : présence, DHP,circonférence, hauteur, abondance, dominance sont décrites en comptant et en identifiant toutes les espèces à l’intérieur des transects linéairesMAHAZOTAHY,(2006). De plus, des échantillons de toutes les espèces inventoriées sont collectés afin de préparer des herbiers et chaque échantillon est mis dans un papier journal. Et, le fiche de collecte de données avec différents paramètres a facilité la prise de notes de chaque espèce inventoriées et recensées dans tous les quadrats.
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Figure 6 : Réalisation de l’inventaire floristique dans la zone délimitée de la CR Marofoty (ELANANDRASANA 2011)
2.2.3.1. Relevés botaniques Quant aux inventaires forestiers qu’on a faits à la CR Marofoty , on a inventorié tous les arbres que les charbonniers ont utilisé pour la fabrication de charbon de bois.Et, on a utilisé la méthode de l’aire minimale ;par définition l'aire minimale est la plus petite surface nécessaire dans laquelle toutes les espèces sont représentées (DAJOZ, 1975) in RODINE (2005). Dans le but de connaître le diamètre à la base de hauteur (DBH) et le diamètre à la hauteur de poitrine (DHP). On installe 4 à 7 transects linéaires de 1 km de long, avec 20x25m de quadrats dans chaquezone délimitée.Pour chaque espèce, le nom vernaculaire, le nom scientifique de, du genre ainsi que la famille à laquelle elle appartient sont tous notés.
2.2.3.2.Paramètres biométriques 2.2.3.2.1. Diamètre à la hauteur de poitrine (DHP) A chaque zone, la distribution de DHP est présentée par intervalle de 2,5cm . On a ciblé les essences forestières que les charbonniers ont coupées pour la fabrication du charbon. La mesure biométrique consiste à déterminer la circonférence des plantes représentées telles que arbres, arbustes, et lianes à hauteur supérieur ou égale à celui du niveau de la poitrine de la personne effectuant la mesure. Dans la pratique, le DHP est mesuré à 1,30m de haut au- dessus du sol à l’aide d’un dendromètre (RODINE, 2005).
2.2.3.2.2. Hauteur La distribution des hauteurs des arbres, dont on a mesuré le DHP,est présentée par l'intervalle de 2,5m. La mesure de la hauteur se fait à l’aide d’un bâton pré-mesuré pour les
13 individus ayant moins de 3m de hauteur. Elle est seulement estimée au-delà de ce niveau RODINE (2005). Cette mesure est effectuée pour tous les individus végétaux rencontrés dans chaque quadrat.
2.2.3.3. Paramètres floristiques 2.2.3.3.1. Densité La mesure de la densité évalue le nombre des individus donnés de même taxon trouvé dans une surface déterminée (CURTIS & MACINTOSH, 1950). La densité relative correspond au nombre d'individus d'un taxon sur le nombre total d'individus de tous les taxons in RODINE(2005).
2.2.3.3.2. Fréquence La fréquence d'une espèce correspond au nombre d'apparitions de cette espèce dans un site donné (CURTIS & MACINTOSH, 1950) in RODINE,(2005). La fréquence (F) d’une espèce i est déterminée selon la formule : F x 100 Ni : nombre de transects contenant l’espèce Nt: nombre total de transects dans un site Fi: fréquence de l’espèce i
2.2.3.3.3. Diversité spécifique relative par famille La diversité spécifique par famille est le nombre d'espèces comptées appartenant à unefamille donnée dans la surface délimitée (CURTIS & MCINTOSH, 1950) in RODINE (2005).
2.2.3.3.4. Indice de diversité Le nombre total d'espèces dans chaque site d'étude fournit une indication de ladiversité floristique des sites. Pour mesurer la diversité spécifique, on a utilisé l'indice de diversité de Shannon. Il estcalculé à partir de la formule suivante : dont: Pi = ni /N est la proportion des individus trouvés dans i espèces.