ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES DEPARTEMENT DES EAUX ET FORETS

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES EN VUE DE L’OBTENTION D’UN DIPLOME D’ETUDES APPROFONDIES EN FORESTERIE, DEVELOPPEMENT ET ENVIRONNEMENT

Promotion : HINTSY 2008-2009

ANALYSE DES LIMITES DE LA NOUVELLE AIRE PROTEGEE PK 32 RANOBE : CONTRAINTES ET OPPORTUNITES POUR LA GESTION DURABLE DES ECOSYSTEMES A HAUTE VALEUR DE CONSERVATION

Présenté par : RANDRIANARISON Feno Elisoa

Le 11 Mars 2011

Devant les membres de Jury :

Président : Professeur RAKOTOZANDRINY Jean de Neupomuscène Rapporteur : Docteur RAZAFY FARA Lala Examinateur : Professeur RAMAMONJISOA Bruno Salomon Examinateur : Monsieur RASOLONANDRASANA Bernardin ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES DEPARTEMENT DES EAUX ET FORETS

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES EN VUE DE L’OBTENTION D’UN DIPLOME D’ETUDES APPROFONDIES EN FORESTERIE, DEVELOPPEMENT ET ENVIRONNEMENT

Promotion : HINTSY 2008-2009

ANALYSE DES LIMITES DE LA NOUVELLE AIRE PROTEGEE PK 32 RANOBE : CONTRAINTES ET OPPORTUNITES POUR LA GESTION DURABLE DES ECOSYSTEMES A HAUTE VALEUR DE CONSERVATION

Présenté par : RANDRIANARISON Feno Elisoa

Le 11 Mars 2011

Devant les membres de Jury :

Président : Professeur RAKOTOZANDRINY Jean de Neupomuscène Rapporteur : Docteur RAZAFY FARA Lala Examinateur : Professeur RAMAMONJISOA Bruno Salomon Examinateur : Monsieur RASOLONANDRASANA Bernardin Je dédie ce présent mémoire à tous ceux qui ont eu foi en moi

Seigneur, je veux te louer de tout mon cœur Devant les puissances du ciel Je veux te célébrer par mes chants Et m’incline face à ton sanctuaire O ! Dieu qui est présent, je veux te louer pour ta fidèle bonté Car tu as fait plus que tenir promesse Plus que l’on attendait de toi Quand je t’ai appelé, tu m’as répondu Tu m’as remplis de courage et de force

Psaume 138-1,3 REMERCIEMENTS

Nos remerciements s’adressent en premier lieu à Dieu sans qui rien n’a pu être accompli.

Cette étude n’aurait pas pu être réalisée sans la collaboration étroite, l’aide précieuse, le soutien moral et pratique de nombreuses personnes, aussi nous adressons nos plus vifs remerciements à tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à la réalisation de ce mémoire. Nous adressons notre reconnaissance et gratitude plus particulièrement :

Aux membres de jury : - Monsieur RAKOTOZANDRINY Jean de Neupomuscène, Professeur titulaire, Directeur scientifique de la formation en troisième cycle à l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques, qui nous a fait l’immense honneur de présider ce mémoire ; - Madame RAZAFY FARA Lala, Docteur Chercheur, qui malgré ses lourdes et nombreuses responsabilités a bien suivi notre travail avec beaucoup de patience, qui n’a pas ménagé ses efforts pour les conseils et le suivi de la rédaction et a accepté avec bienveillance d’être rapporteur de ce mémoire ; - Monsieur RAMAMONJISOA Bruno Salomon, Professeur, Chef de Département des Eaux et Forêts de l’ESSA et Coordonnateur de la formation en troisième cycle à l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques, qui malgré ses lourdes et nombreuses occupations a bien suivi notre travail et qui a prodigué les conseils et suggestions importants pour la réalisation de cette étude. Permettez-nous de vous exprimer nos vifs remerciements pour le grand honneur que vous nous faites de siéger comme membre du jury ; - Monsieur RASOLONANDRASANA Bernardin, Docteur, Leader Ecorégional Ala Maiky au Programme WWF, qui malgré ses diverses occupations, a accepté de figurer parmi les membres de jury de ce mémoire et d’apporter ses appréciations.

Nous vous réitérons nos sincères remerciements pour avoir accepté de siéger dans le jury ainsi que pour l’intérêt que vous avez porté à ce travail.

- A l’Encadreur professionnel, Monsieur Eric, pour son encadrement lors de ce stage et toutes les connaissances qu’il nous a apportées sur le terrain et pour le suivi de la rédaction ;

Ensuite, nous ne saurions oublier non plus de remercier et de présenter l’expression de nos sentiments les plus respectueux : - Au Corps Enseignant et au personnel de l’ESSA, et particulièrement à ceux du Département des Eaux et Forêts, pour les précieuses formations ainsi que pour leur aide inestimable ; - Au WWF, qui nous a financé ce travail et qui a assuré les logistiques sur terrain ; - A Toute l’équipe du projet WWF Tuléar, pour son accueil, son soutien logistique et sa disponibilité ; - Tous les enseignants en DEA, Département des Eaux et forêts, auxquels nous devons le meilleur de notre formation en Foresterie, Développement et Environnement ; - A la promotion HINTSY, pour leur amitié et leur solidarité ; - Au Directeur Général de la société HYDELEC , Monsieur Dieudonné RAOELIJAONA, pour sa collaboration.

Notre gratitude va également à tous les paysans inclus dans la limite du PK 32 Ranobe, qui nous ont consacré une grande partie de leurs temps et nous ont toujours accueilli à bras ouverts, ainsi qu’aux autorités traditionnelles et administratives locales, qui nous ont accueillis et ont accepté de collaborer pour mener à terme l’étude.

Pour terminer, j’ai une tendre pensée pleine de gratitude à l’égard de ma « famille ». DIEU tout puissant saura récompenser votre patience, votre sacrifice et votre amour. Merci Seigneur !

Un grand Merci à tous ! PRESENTATION DES PARTENAIRES

Cette étude est née de l’initiative du projet WWF dans la poursuite de ses activités techniques en matière de gestion et conservation de la végétation « Ala Maiky » localisée dans le Sud Ouest de Madagascar. C’est le programme du WWF qui a financé le stage et qui a assuré la logistique sur terrain, notamment le Projet MG 0911.04 – Land and Sea Scape – Phase 2 et, plus précisément au niveau du site de PK 32 Ranobe.

Le World Wide Funds for Nature (WWF) est une organisation non gouvernementale internationale fondée en 1961 qui s'est consacrée depuis plus de quarante ans à la conservation et à la préservation de la diversité biologique dans le monde.

Les activités de WWF-Madagascar ont commencé en 1963 dans le domaine de la conservation de l'écosystème forestier et la protection des espèces menacées ainsi que de leur habitat. Depuis 1979, date de création de sa représentation officielle à Madagascar, le WWF a initié un certain nombre d’actions et de projets dans le domaine de la conservation de la biodiversité et de l’éducation environnementale.

En travaillant dans plus de 30 sites de conservation dans tout le pays et avec des bureaux régionaux à Fort Dauphin, Tuléar, Andapa, Ambalavao, Midongy, Antsiranana, et le bureau central à Antananarivo, WWF dispose de la compétence et des capacités nécessaires pour fournir un appui significatif pour le maintien de l'intégrité écologique des habitats de la biodiversité menacés à Madagascar. RESUME

La Nouvelle Aire protégée de PK 32 Ranobe se trouve dans la région « Atsimo Andrefana » de Madagascar.

L’analyse des limites du PK 32 Ranobe conduit sous une méthode intégrée basée sur l’analyse scientifique, avec l’adoption de l’outil MIRADI ainsi que du logiciel Arc View GIS 3.2 et d’une étude sur terrain, a été réalisée pour déterminer les contraintes et opportunités pour la gestion durable des écosystèmes à haute valeur de conservation. La fabrication du charbon de bois, le défrichement et la collecte des ressources ligneuses sont les contraintes principales dans ce site. Mais malgré la méfiance de certaines personnes, la majorité de la population locale sont conscientes des avantages que peuvent procurer la RN et sont prêtes à prendre part dans les activités de la conservation. Cette motivation de la population est la principale opportunité qu’il faut saisir pour que la conservation de la biodiversité réussisse. L’exploitation forestière existait depuis longtemps, mais elle a été énormément accentuée par la croissance démographique galopante dans la région, cette dernière constitue une menace considérable sur la végétation forestière qui risque de disparaître dans un futur proche.

De ce fait, la conservation des RN est une action vitale pour la région toute entière. Ainsi, la nouvelle délimitation assignée au site du PK 32 Ranobe assure l’intégrité des éléments de la biodiversité à haute valeur de conservation. Toutefois, le développement de la zone est une priorité afin d’empêcher les phénomènes de destruction de se reproduire, pour une meilleure conservation et un développement durable.

Mots clés : Forêt, conservation, contraintes, opportunités, nouvelle aire protégée, PK 32 Ranobe, Tuléar, Madagascar ABSTRACT

The New Protected Area of PK 32 Ranobe is located in the area “Atsimo Andrefana” of Madagascar.

The analysis of the PK 32 Ranobe boundary leaded under the integrated method based on the scientific analysis with the adoption of the tool MIRADI, the software Arc View GIS 3.2, and the study in the site, has been realized to identify constraints and opportunities for sustainable management of ecosystems of high conservation value. The manufacture of charcoal, clearing and collection of timber resources are the main constraints in this site. But despite the suspicions of some people, the majority of local people are aware of the benefits that can provide the RN and are ready to take part in conservation activities. The motivation of the population is the main opportunity to be seized for the successful conservation of biodiversity. The forest exploitation has been existed since longtime, but was greatly emphasized by rapid population growth in the region, it constitutes a significant threat to forest vegetation, which risk to disappear in the near future.

Thus, the conservation of RN is a vital activity for the entire region. Thus, the new boundaries assigned at PK 32 Ranobe ensures the integrity of biodiversity components, with high conservation value. Every time, the development of the area is a priority to prevent this destruction of breeding for improved conservation and sustainable development.

Mots clés: Forest, Conservation, pressures, threats, constraints, opportunities, new protected area, PK 32 Ranobe, Tuléar, Madagascar TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENT RESUME ABSTRACT LISTE DES TABLEAUX LISTE DES PHOTOS LISTE DES CARTES LISTE DES FIGURES LISTE DES ACRONYMES

INTRODUCTION...... 1

PREMIERE PARTIE : DEMARCHE METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE ...... 3

I.1- Problématique et hypothèses de l’étude...... 3

I.1.1- Problématique ...... 3

I.1.2- Hypothèses de l’étude ...... 4

I.1.3- Objectifs de l’étude ...... 5

I.1.4- Indicateurs de vérification...... 5

I.2- Etat de connaissances ...... 6

I.2.1- Cadre institutionnel...... 6

I.2.2- Cadre administratif et délimitation de la zone d’étude ...... 8

I.2.3- Cadre physique du site de PK 32 Ranobe ...... 10

I.3- Approche méthodologique...... 10

I.4- Discussion méthodologique...... 11

I.4.1- Le recueil des données existantes par l’étude bibliographique ...... 11

I.4.2- Collecte de données proprement dite ...... 12 I.4.2.1- La méthode accélérée de recherche participative (MARP) ...... 12 I.4.2.2- la méthode d’entretien ...... 12 I.4.2.3- Enquête par questionnaire...... 13 I.3.2.4- Observation directe...... 14

I.4.3- Méthodes de collectes de données retenues pour la recherche ...... 14

I.5- Cadre opératoire de la recherche ...... 16

i I.6- Démarche méthodologique...... 17

I.6.1- Synthèse des méthodes de vérification des hypothèses ...... 17

I.6.2- Phase de réalisation...... 18 I.6.2.1- Phase préliminaire ...... 18 I.6.2.2- Phase de collecte proprement dite ...... 20 I.6.2.3- Traitement et analyse des données collectées...... 24 I.6.2.3- Limites de la démarche méthodologique...... 248

DEUXIEME PARTIE : RESULTATS ET INTERPRETATIONS...... 29

Chapitre I : PRESSIONS ET MENACES SUR LA NAP PK 32 RANOBE...... 29

I.1- Identification des cibles de conservation...... 29

I.2- Les pressions sur les cibles dans la NAP PK 32 Ranobe...... 29 I.2.1- Partie NORD de la NAP du PK 32 Ranobe...... 30 I.2.2- Partie SUD de la NAP du PK 32 Ranobe ...... 34 I.2.3- Partie Centrale de la NAP du PK 32 Ranobe...... 35

I.3- Fréquence des pressions dans l’ensemble des CR du PK 32 Ranobe...... 36

I.4- Le niveau de pressions sur la NAP PK 32 Ranobe...... 41 I.4.1- Evaluation de l’impact des pressions sur chaque cible de conservation...... 41 I.4.2- Evaluation du niveau de pression générale sur la NAP PK 32 Ranobe...... 50

I.5- Identification et évaluation des menaces sur la biodiversité du PK 32 Ranobe ...... 52 I.5.1- Menaces sur l’habitat dans le site du PK 32 Ranobe...... 52 I.5.2- Menaces sur la faune...... 53 I.5.3- Facteur de vulnérabilité de la diversité biologique ...... 54

Chapitre II : IMPORTANCE DE LA CONSERVATION SUR UNE GRANDE SUPERFICIE...... 55

II.1- Importance relative de la nouvelle délimitation de la NAP PK 32 Ranobe ...... 56

II.2- Analyse des contraintes et opportunités des différentes zones de la NAP ...... 57 II.2.1- Partie NORD du PK 32 RANOBE...... 58 II.2.2- Partie CENTRALE du PK 32 RANOBE ...... 60 II.2.3- Partie SUD du PK 32 RANOBE ...... 60

II.3- Analyse de la tendance des pressions sur PK 32 Ranobe...... 61

II.3.1- Aspect socio-économique et dépendance aux ressources...... 61 II.3.2- Prévision de la dynamique écologique face à l’évolution actuelle des activités et de la vision des Populations riveraines ...... 62

II.3.2.1- Utilisation des ressources ligneuses dans le PK 32 Ranobe ...... 62

ii II.3.2.2- Disponibilité des ressources ligneuses du PK 32 Ranobe ...... 64

II.3.2.3- Projection des besoins en bois dans le futur ...... 65

TROISIEME PARTIE : DISCUSSION ET RECOMMANDATION...... 68

III.1- Vérification de l’hypothèse...... 68

III.1.1- Les Pressions et menaces sur la biodiversité sont présentes dans les deux limites de la NAP PK 32 Ranobe...... 68

III.1.2- La conservation de l’intégrité écologique de la biodiversité dépend de l’étendue de la limite conservée ...... 69

III.2- Recommandations...... 70

III.2.1- Axes d’intervention pour la gestion durable du site de PK 32 Ranobe...... 71 II1.2.1.1- Amélioration de la santé de la biodiversité ...... 71 II1.2.1.2- Réduction des pressions et menaces par la responsabilisation des différentes structures de la NAP...... 72 II1.2.1.3- Développement des alternatives aux pressions ...... 72 II1.2.1.4- Gestion durable de l’exploitation des ressources forestières...... 73 II1.2.1.5- Intensification de l’Information Education et Communication...... 74

CONCLUSION...... 78

BIBLIOGRAPHIE...... 80

ANNEXE...... 81

iii LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Vérification des hypothèses………………………………………………………………… 16 Tableau 2 : Planning de descente sur les travaux d’analyse des limites de la NAP PK 32 Ranobe…… 20 Tableau 3 : Nombre de personnes enquêtées dans chaque village……………………………………… 22 Tableau 4 : Récapitulation des zones observées…………………………………….………..……...... 23 Tableau 5 : Impact des pressions sur la formation épineuse sur sable roux…………………………….. 41 Tableau 6 : Evaluation des activités humaines tangibles sur la végétation épineuse………...……..…... 42 Tableau 7 : Impact des pressions sur la forêt dense sèche……………………………………..……….. 42 Tableau 8: Evaluation des activités humaines tangibles sur la formation dense sèche…………...... 43 Tableau 9 : Impact des pressions sur le fourré sur plateau calcaire…………………………….…...... 44 Tableau 10 : Evaluation des activités humaines tangibles sur le fourré sur plateau calcaire………….. 44 Tableau 11 : Impact des pressions sur la forêt ripicole…………………………………………...... 45 Tableau 12 : Evaluation des activités humaines tangibles sur la forêt ripicole……………...……...... 46 Tableau 13 : Impact des pressions sur la formation littorale…………………………………...……….. 46 Tableau 14 : Evaluation des activités humaines tangibles sur la formation littorale…………...…..…... 47 Tableau 15 : Impact des pressions sur l’écosystème lacs et marais…………………………………...... 47 Tableau 16 : Evaluation des activités humaines tangibles sur les lacs et marais……………….………. 48 Tableau 17 : Impact des pressions sur la cible Mésite et Rollier terrestre…………………………..….. 49 Tableau 18 : Evaluation des activités humaines tangibles sur le Mésite et Rollier terrestre……...... 49 Tableau 19 : Impact des pressions sur la cible Mungotictis decemlineata lineata……………...….…… 50 Tableau 20 : Evaluation des activités humaines tangibles sur le Mungotictis lineata…………...... 50 Tableau 21 : Importance relative des pressions sur la NAP PK 32 Ranobe…………………………….. 51 Tableau 22 : Degré des menaces sur la biodiversité du PK 32 Ranobe……………………….……...... 55 Tableau 23 : Consommation totale annuelle en bois d’énergie et bois COS par personne……… …….. 63 Tableau 24 : Consommation annuelle en bois COS en 2007………………………………….………... 63 Tableau 25 : Importance de la production par provenance et surfaces de peuplements……………….. 64 Tableau 26 : Tableau récapitulatif de la production de charbon et la collecte de bois en COS..………. 64 Tableau 27 : Projection temporelle de la consommation en bois……………………………………...... 67 Tableau 28 : Cadre logique des interventions pour la gestion durable de la NAP……..………...... 75

iv LISTE DES PHOTOS

Photo 1 : Fabrication du rhum local dans la CR de ……………………..……………… 30 Photo 2 : Fabrication de charbons de bois dans la zone de Tsiafanoka (partie Nord NAP).……... 31 Photo 3 : Fabrication du charbon de bois dans la zone de Saririaka……………………….…...... 32 Photo 4 : Marché de charbon le long de la RN à Benetse……………………………….………... 32 Photo 5 : Une bande de charbon jusqu’à 30m de long dans la partie d’Ambolomailaka……….... 32 Photo 6 : Vestige de production de charbon de bois dans la zone de Madiorano….………...…… 32 Photo 7 : Coupe de « Somo » dans la partie Nord de la NAP, zone d’Ambondrolava…………… 33 Photo 8 : Exploitation forestière dans la partie Sud de la NAP, zone d’Ankotsobihia………...... 34

LISTE DES CARTES

Carte 1 : Carte de localisation de la zone du PK 32 Ranobe…………………………...... ……... 9 Carte 2 : Carte de pressions dans la NAP PK 32 Ranobe………………………………...... 38 Carte 3 : Carte de représentation des limites de la NAP et des Communes……………...... …… 39 Carte 4 : Carte de superposition spatiale des deux limites de la NAP PK 32 Ranobe…...... 40

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Schéma récapitulatif de la démarche méthodologique…………….…………………... 27 Figure 2 : Fréquence des pressions dans l’ensemble du PK 32 Ranobe……………………...…... 37 Figure 3 : Evolution de la disponibilité des ressources en bois à Tuléar….…………………...... 66

v LISTE DES ACRONYMES

ABETOL : Approvisionnement en Bois d’Energie de Toliara ANGAP : Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées AP : Aire Protégée BIODEV : BIODEV Madagascar Consulting SARL CCEE : Centre Culturel et Educatif à l'Environnement CI : Conservation International CIRAD : Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement CIREEF: Circonscription Régionale des Eaux et Forêts CISCO: Circonscription Scolaire CITES: Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction COBA: Communauté de Base ou « VOI » : Vondron’Olona Ifotony COS: Construction, Œuvre et Services CR : Commune Rurale ESSA : Ecole Supérieures des Sciences Agronomiques FDS: Forêt dense sèche FFOM: Force Faiblesse Opportunités Menaces FIMAMI: Fikambanana Marofoty Miray ou “Association Villageoise Marofoty” GPS: Global Position System HASYMA: Hasy Malagasy S.A. IEC: Information Education Communication INSTAT : Institut National des Statistiques KASTI: Komitin’ny Ala sy ny Tontolo Iainana ou “Comité de l’Environnement et de Forêts ” MARP : Méthode Accélérée de Recherche Participative MDP : Maison des paysans MINENVEF : Ministère de l’Environnement et de Forêts MIRADI : Logiciel mis au point pour aider les praticiens de la conservation de réaliser des analyses sur la priorisation des menaces sur les cibles de conservations NAP : Nouvelle Aire protégée ONG: Organisation Non Gouvernementale PK: Point kilométrique PN: Parc national RN: Ressources naturelles SAGE: Service d’Appui à la Gestion de l’Environnement SEESO: Synergie Energie Environnement dans la Région Sud Ouest UICN: Union Internationale pour la Conservation de la Nature WWF: Word Wide Funds for Nature ZABETOL: Zone d’Approvisionnement en Bois Energie de Toliara

vi Introduction

INTRODUCTION Introduction

INTRODUCTION

Madagascar figure parmi les pays « Hotspot » du fait de l’ampleur de la gravité de la pression sur ses ressources naturelles et, de sa richesse en biodiversité. Notre pays possède un niveau d’endémisme tout particulier et, est l’un de très rares endroits où des espèces nouvelles ne cessent d’être découvertes même parmi les oiseaux et, les mammifères (GUILLAUMET, 1974). Mais, cette biodiversité unique subit d’énormes pressions. L’exploitation non durable des ressources naturelles a réduit les forêts à une fraction de leur extension originelle et a endommagé les zones humides. En même temps, cette situation est aggravée par l’extrême pauvreté de la population rurale, le développement rapide de la technologie moderne et, la croissance démographique ; qui suscitent en effet des besoins croissants auxquels le pays doit faire face. Dans ce contexte, les malgaches sont conscients de cette dégradation, et de la nécessité d’agir en conséquence, ainsi nos représentants au cours de la conférence de Rio en 1992 sur la planète Terre ont marqué leur volonté de préserver l’environnement. Les approches concernant la protection de la diversité biologique varient selon les pays. Pour Madagascar, les actions à entreprendre ont été définies dès 1990 dans le Plan d’Action Environnemental établi à partir de la Charte de l’Environnement. Cette charte est maintenant en cours de révision. En plus, le Gouvernement Malgache s’est engagé à tripler la superficie des aires protégées du pays de 1.700.000 à 6.000.000 d’hectares, lors du Congrès Mondial des Aires Protégées à Durban en 2003, et en référence aux catégories des aires protégées de l’UICN (Commission SAPM, 2007). Suite à la vision Durban, le groupe responsable a décidé de mettre en place à Madagascar un système d’aires protégées constitué d’un éventail complet de catégories et de types de gouvernances, ainsi qu’un cadre juridique. Toutes les aires protégées à Madagascar sont régies par la Loi N°2001/05 du 11 février 2003 portant Code de Gestion des Aires Protégées (COAP) et des décrets d’application, Décret N°2005-013 du 11 janvier 2005 et Décret N°2005-848 du 12 décembre 2005. La finalité du système des aires protégées de Madagascar (SAPM) est de conserver la biodiversité tout en contribuant à la réduction de la pauvreté et au développement du pays. En bref, planifier l’augmentation de la superficie des aires protégées jusqu’à 6 millions d’hectares constitue un engagement de conservation non négligeable. Le site de PK 32 Ranobe vient d’être inclus dans la liste des Nouvelles Aires Protégées à Madagascar. Les activités humaines autour et parfois au dedans du site, ont provoqué des perturbations importantes lesquelles ont changé, dégradé et détruit le paysage sur une grande échelle, conduisant des espèces et, même des communautés entières à l’extinction. En outre, la destruction, la fragmentation et la dégradation de l’habitat font parties des menaces pesant sur la diversité biologique. Le site PK 32 Ranobe a déjà obtenu un arrêté de protection en Décembre 2008. Face à la requête émanant du programme WWF, sur la reconsidération de la superficie de la limite de la NAP, un nouvel accord de redélimitation a été octroyé par le Ministère de l’Environnement et de Forêts en 2009. Cet état de lieux amène à poser une problématique concernant l’importance de la conservation sur les deux limites de la NAP PK 32 Ranobe, des questions de recherche se posent : 1 Introduction . La nouvelle délimitation de la NAP permet-elle la conservation de l’intégrité écologique des éléments importants dans la zone du PK 32 Ranobe ? . La limite actuelle permettra-elle de lutter contre les pressions et les menaces existantes ?

Pour mener à bien une telle recherche, deux hypothèses sont émises afin de répondre à ces questions de recherche.

H1 : Les pressions et menaces sur la biodiversité sont présentes dans les deux limites de la NAP PK 32 Ranobe

H2 : La conservation de l’intégrité écologique de la biodiversité dépend de l’étendue de la limite conservée

L’approche systémique et l’approche participative ont été considérées pour la conduite de l’étude. Dans cette approche, la méthode d’enquête et d’entretien, associé à l’observation directe des sites concernés, ont constitué les méthodes de recueil des informations nécessaires à la vérification des hypothèses émises. Les résultats des analyses effectuées ont permis de rédiger les parties suivantes :

. L’identification et évaluation des pressions et menaces sur la biodiversité du PK 32 Ranobe ; . L’analyse de l’intégration écologique de la biodiversité de la NAP PK 32 Ranobe . L’analyse des contraintes et opportunités pour la gestion durable de la biodiversité ; . La prévision de la dynamique écologique face à l’évolution actuelle des activités dans le site du PK 32 Ranobe ; . L’identification des axes d’intervention pour la gestion durable des écosystèmes.

La présente étude, intitulée « Analyse des limites de la nouvelle aire protégée PK 32 Ranobe : Contraintes et opportunités pour la gestion durable des écosystèmes à haute valeur de conservation », s’inscrit dans le cadre d’un projet de gestion et de conservation de ce site appuyé par le WWF. Le projet vise à mettre sous protection durable et à conserver l’intégrité écologique des différents écosystèmes tout en satisfaisant les besoins exprimés par les populations riveraines; ce qui confirme la dépendance totale entre la conservation et le développement.

Le présent document se structure en trois grandes parties. La première partie parle de la présentation de la méthodologie adoptée. Elle développe les recherches réalisées au cours de l’enquête exploratoire, la préparation du déroulement des enquêtes menées auprès des paysans et des personnes ressources, de l’apurement et de l’analyse des données recueillies.

La deuxième partie présente les résultats de l’étude qui donnent le degré des pressions et menaces sur les cibles de conservations dans la NAP PK 32 Ranobe ; l’importance de la superficie sur une grande superficie ; et l’analyse des contraintes et opportunités en relation avec la tendance des pressions sur la NAP.

Enfin, la troisième partie traite les discussions des résultats et des recommandations. Elle est suivie d’une conclusion avec une ouverture de recherches pour d’autres chercheurs. 2 Méthodologie

METHODOLOGIE Méthodologie

Première partie : DEMARCHE METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE

I.1- Problématique et hypothèses de l’étude

I.1.1- Problématique

Le site de Ranobe est d’une grande importance par sa richesse en biodiversité et ses rôles socio- économiques. Ce site joue un rôle éco-biologique servant non seulement à une zone d'échange des flux génétiques mais, également jouant un rôle d’extension de territoire pour de nombreuses espèces. Il figure parmi les sites prioritaires en matière de conservation. Malgré cette importance particulière du site PK 32 Ranobe en matière de biodiversité et de ses différentes potentialités, il n’a pas pu s’échapper à la règle de dégradation accrue des ressources naturelles à cause des pratiques irresponsables. Le programme écorégional Ala Maiky du WWF Madagascar promeut dans les Régions de l’Androy et Atsimo Andrefana la mise en place de Nouvelles Aires Protégées. Le site a déjà obtenu l’arrêté temporaire de protection en Décembre 2008 et sa superficie en tant que NAP est de 77 851ha. Cette superficie est largement plus petite que le secteur original demandé (approximativement 250 000 ha). En effet, les éléments les plus importants de la biodiversité de la région (espèces clés, espèces endémiques), y compris les cinq types d’habitat parmi les six existants, ne sont pas inclus dans cette limite provisoire de la NAP. Ainsi, les raisons scientifiques pour la création de l’Aire Protégée se trouvent amoindries. Au point de vue du tourisme également, un outil potentiel pour le maintien de l’AP a été sensiblement affaibli ; puisque la superficie considérée du secteur protégé n’inclut pas les emplacements potentiels pour l’écotourisme. Le maintien de l’intégrité de la limite appropriée pour la NAP permet de protéger à long terme la biodiversité de cette région (animale et végétale), à haute endémisme, rare et menacée. Il assure aussi le maintien de la variabilité génétique indispensable à l'évolution et, à l’adaptation des populations aux conditions environnementales. L’analyse des contraintes et des opportunités pour la gestion durable, ainsi que la connaissance des impacts des activités humaines sur la biodiversité de ce site, d’importance biologique et écologique, permettront d'améliorer le système de gestion approprié tenant compte de la dimension humaine et l’aspect éco-biologique. D’autant plus que l’utilisation envisagée pour le choix de la catégorie de cette NAP, entant que « paysage harmonieux protégé » dans la catégorie V, est toujours qualifiée de « durable » et comprend aussi bien des activités extractives (produits forestiers, pêche) et non-extractives (écotourisme). En fait, cette étude peut répondre aussi bien à la vision globale commune de l’objectif des AP, de la nécessité de concilier conservation et développement et de faire participer la population locale dans la gestion des ressources naturelles (Commission SAPM, 2007). Ainsi, compte tenu de l’augmentation de la superficie de la NAP, la protection des écosystèmes importants pour la biodiversité peut être assurée. Le défi auquel le programme Ala Maiky doit faire face est d’arrêter la dégradation et la disparition du couvert forestier dans ces écosystèmes à haute valeur de conservation. L’approche adoptée par WWF consiste ainsi à trouver une solution pour convaincre les

3 Méthodologie parties prenantes à accepter l’étendue actuelle du site PK 32 Ranobe, aussi de réussir l’implantation de cette NAP. Face à ce contexte, un nouvel accord de redélimitation a été octroyé par le Ministère de l’Environnement et des Forêts en 2009 concernant la modification de la limite de la Nouvelle Aire Protégée, à la requête émanant du programme WWF. Sa superficie est donc passée de 77 851ha à 158 158ha. Ce contexte amène à poser une problématique concernant l’importance de la conservation sur les deux limites de la NAP PK 32 Ranobe, des questions de recherche se posent : - La nouvelle délimitation de la NAP permet-elle la conservation de l’intégrité écologique des éléments importants dans la zone du PK 32 Ranobe ? - La limite actuelle permettra-t-elle de lutter contre les pressions et les menaces existantes ?

I.1.2- Hypothèses de l’étude

Les hypothèses relatives à la recherche se basent sur le fait que le système d’exploitation des ressources forestières dans la NAP PK 32 Ranobe peut induire des changements néfastes au niveau de la conservation de l’intégrité écologique de la biodiversité. En effet, afin de répondre aux questions de recherches assignées pour cette étude, les hypothèses suivantes ont été émises :

- Hypothèse 1 : Les pressions et menaces sur la biodiversité sont présentes dans les deux limites de la NAP de PK 32 Ranobe ; Les conditions socio-économiques des populations rurales dans la région d’études reliées à la demande excessive en produit forestier des populations en amont peuvent influencer les pratiques accrues à l’usage des ressources forestières dans cette zone. En monde rural, les activités d’exploitation des forêts constituent soit une source de terres agricoles soit une source de revenu d’appoint pour les ménages locaux. Ces activités humaines peuvent engendrer des impacts considérables au niveau de la biodiversité en induisant même des effets néfastes irréversibles dans un cas extrême.

Deux sous-hypothèses nous permettront de mettre en relief cette première hypothèse :

Sous-hypothèse 1.1 : L’impact des pressions et menaces sont intenses dans l’ancienne limite. Sous-hypothèse 1.2 : L’impact des pressions et menaces sont minimes dans la nouvelle limite.

- Hypothèse 2 : La conservation de l’intégrité écologique de la biodiversité dépend de l’étendue de la limite conservée ;

Le choix de l’étendue de la limite conservée d’un site faisant objet d’une aire protégée peut induire la qualité de la conservation des éléments à haute valeur de conservation dans ce site. De ce fait, l’intégrité écologique pourra être modifiée en fonction de la zone conservée. Différents facteurs peuvent intervenir dans cette modification telles que : les effets de lisière, les influences extérieures, les changements de comportement,…

4 Méthodologie Deux sous-hypothèses expliquent cette deuxième hypothèse :

Sous-hypothèse 1.1 : Si l’espace conservée est plus vaste, la probabilité de conserver l’habitat ainsi que les espèces est élevée. Sous-hypothèse 1.2 : Si l’espace conservée est fragmentée, la probabilité de perte d’habitat ainsi que les espèces est considérable.

I.1.3- Objectifs de l’étude

Vu la problématique qui se pose, cette étude s’est attribuée un objectif global qui consiste à analyser l’importance relative de la nouvelle délimitation de la NAP PK 32 Ranobe en fonction de la limite obtenue par l’arrêté provisoire, ce qui nous permettra à la fin d’avancer des recommandations des pistes de réflexion afin d’assurer la conservation de l’intégrité écologique des différents écosystèmes tout en satisfaisant les besoins exprimés par les populations riveraines. De ceci émanent les objectifs spécifiques : . Conduire des analyses de pressions et menaces actuelles dans les limites de la NAP ; . Ressortir l’importance de la conservation sur une superficie plus grande ; . Ressortir les contraintes et opportunités pour la gestion durable des écosystèmes inclus dans l’ancienne limite (limite provisoire) de la NAP et de celle actuelle.

I.1.4- Indicateurs de vérification

La vérification de la première hypothèse, qui suppose la présence des pressions et menaces dans les deux limites de la NAP de PK 32 Ranobe, nécessite la détermination du mode d’accès ainsi que les caractéristiques des activités humaines à l’intérieur du PK 32 Ranobe. Ceci permettra de mettre en évidence les types de pressions et menaces existants, par rapport à leur répartition spatiale dans les deux limites de la NAP. Le type d’exploitation forestière et le niveau de consommation en bois d’énergie locales s’avèrent également indispensables à déterminer afin de ressortir une analyse sur l’interdépendance entre l’abondance des ressources encore exploitables et les besoins de la population locale. Ces indicateurs dévoileront le degré de l’exploitation forestière relatif à la disponibilité des ressources naturelles.

Concernant la deuxième hypothèse, qui stipule que la conservation de l’intégrité écologique de la biodiversité dépend de l’étendue de la limite conservée, il est primordial de déterminer l’importance relative de la nouvelle délimitation en se focalisant sur l’observation et l’analyse des éléments potentiels (cibles de conservation, …) dans la limite actuelle et l’ancienne limite de la NAP. Il convient aussi de vérifier cette importance par l’évaluation de la probabilité de réussite de la conservation dans les deux cas, à la base d’autres indicateurs, la connaissance de la richesse en biodiversité et la répartition spatiale des cibles de conservation dans le site de PK 32 Ranobe. Ce qui permettra de mettre en exergue l’identification de l’étendue approximative de la limite qui assurera la conservation de l’intégrité écologique de la biodiversité de cette NAP.

5 Méthodologie

I.2- Etat de connaissances

I.2.1- Cadre institutionnel

Lors du Congrès Mondial sur les Parcs à Durban, le 17 septembre 2003, le Gouvernement Malagasy a annoncé sa volonté d’augmenter la superficie des Aires Protégées du pays. Le Président de la République a déclaré à cette occasion: « Nous ne pouvons plus nous permettre de laisser partir en fumée nos forêts, de voir asséchés les lacs, marais et étangs qui parsèment notre pays et d’épuiser inconsidérément nos ressources marines. Aujourd’hui, je veux vous faire part de notre résolution à porter la surface des aires protégées de 1,7 millions d’hectares à 6 millions d’hectares dans les cinq années à venir, et en référence aux catégories des aires protégées de l’UICN ».

A ce titre, le Groupe Vision Durban s’est formé et s’est attelé pour la création de ces nouvelles aires protégées avec plusieurs Ministères. C’est ainsi qu’après des travaux de réflexion au niveau de ce groupe et à la suite de la visite des experts de l’IUCN en mars 2005 à Madagascar, le Groupe Vision Durban a décidé de mettre en place à Madagascar un système d’aires protégées constitué d’un éventail complet de catégories et types de gouvernances, ainsi qu’un cadre juridique correspondant. La finalité du système d’aires protégées de Madagascar (SAPM) est de conserver la biodiversité tout en contribuant à la réduction de la pauvreté et au développement du pays.

Ce système inclut le réseau national des aires protégées déjà existant et les nouvelles aires protégées à créer. Les objectifs de gestion de ces nouvelles aires protégées sont de :

. Compléter la représentativité du réseau national des aires protégées ;

. Protéger les espèces en dehors du réseau national des aires protégées actuel ;

. Conserver les populations viables des espèces clés ;

. Contribuer au maintien du pont génétique ;

. Conserver les écosystèmes et les habitats importants ;

. Assurer la maintenance des services écologiques importants ;

. Appuyer à la valorisation/gestion durable économique des écosystèmes naturels.

Madagascar est mondialement connu pour la richesse de sa biodiversité mais aussi par le fait que cette biodiversité est gravement menacée par les actions de l’homme. Les aires protégées sont un outil essentiel de la conservation à long terme de cette richesse. Des aires protégées bien conçues et ayant reçu le soutien et l’engagement des acteurs à tous les niveaux contribuent au maintien à long terme des ressources naturelles et culturelles d’un pays, garantissant son développement durable. Ainsi, les aires protégées peuvent :

. Entretenir les ressources en eau et le climat ;

. Assurer une utilisation durable des produits forestiers ligneux et non-ligneux ;

6 Méthodologie . Prévenir la destruction de la forêt par l’exploitation irrationnelle ;

. Protéger la pêche communautaire ;

. Aider à préserver les sites sacrés et les valeurs culturelles ;

. Favoriser le développement de l’écotourisme et l’emploi ;

. Eventuellement, constituer une source de revenus à travers le Mécanisme de Développement Propre du Protocole de Kyoto auquel Madagascar est signataire.

Une aire protégée est « Un espace géographique clairement défini, reconnu, consacré et géré, par tout moyen efficace, juridique ou autre, afin d’assurer à long terme la conservation de la nature ainsi que les services écosystémiques et les valeurs culturelles qui lui sont associés » (UICN).

Toutes les aires protégées à Madagascar sont régies par la Loi Nº 2001/05 du 11 février 2003 portant Code de Gestion des Aires Protégées (COAP) et ses décrets d’application, Décret Nº 2005-013 du 11 janvier 2005 et Décret Nº 2005-848 du 12 décembre 2005 (ANGAP, 2003).

Les objectifs fondamentaux du Système d’Aires Protégées de Madagascar : . Conserver l’ensemble de la biodiversité unique de Madagascar (écosystèmes, espèces, variabilité génétique) ; . Conserver le patrimoine culturel malagasy ; . Maintenir les services écologiques et favoriser l’utilisation durable des ressources naturelles pour la réduction de la pauvreté et le développement. . Le maintien du climat (local et global) ; . La protection de la santé humaine ; . Une distribution plus équitable des bénéfices générés par les ressources naturelles ; . L’engagement de la société civile dans la bonne gouvernance et la gestion efficace des ressources naturelles renouvelables.

Les principes fondamentaux de la mise en place du système d’aires protégées de Madagascar sont : . Impliquer la population locale dans la gestion des ressources naturelles ; . Engager la concertation avec tous les secteurs et les acteurs concernés ; . Mettre en exergue les particularités culturelles et traditionnelles ; . En fonction du contexte local, déployer toute la gamme en matière de types de gouvernance et d’objectifs de gestion ; . Responsabiliser les autorités régionales et locales dans la gestion des aires protégées ; . Appliquer les principes de bonne gouvernance qui conviennent le mieux au pays, tels que : respect de droit de l’homme, légitimité et parole, équité, subsidiarité, précaution, performance, transparence, responsabilité décisionnelle et imputabilité ;

7 Méthodologie . Intégrer les aires protégées dans un cadre plus large de planification et d’aménagement spatial du territoire.

Selon le Code de l’Aire protégée :

Un Paysage Harmonieux Protégé est une Aire protégée où les interactions entre l’Homme et la Nature contribuent au maintien de la biodiversité ainsi qu’à celui des valeurs esthétiques et culturelles. Il s’attache à :

- Maintenir la diversité du paysage ainsi que des écosystèmes associés ;

- Maintenir l’interaction harmonieuse de la nature et de la culture, en protégeant le paysage terrestre et/ou marin et en garantissant le maintien des formes traditionnelles d’occupation naturelle et de construction, ainsi que l’expression des réalités socioculturelles locales ;

- Promouvoir les modes de vie durables et les activités économiques en harmonie avec la nature ainsi que la préservation de l’identité socioculturelle et des intérêts des communautés concernées.

I.2.2- Cadre administratif et délimitation de la zone d’étude

La zone de PK 32 Ranobe, à 32 km au Nord de la ville de Toliara, fait partie de la zone de Mikea, dans le Sud-Ouest de Madagascar, district de Toliara II (cf. Carte 1). Elle est délimitée par les systèmes de deux fleuves distants de 50 km l’un de l’autre : Manombo au Nord et le Fiherenana au Sud. Elle est ensuite limitée à l’Ouest par le canal de Mozambique et l’Est par les limites des Communes dans le plateau de .

8 Méthodologie

L’Aire Protégée PK 32 Ranobe appartient à la Région Atsimo Andrefana et se localise entre les longitudes et latitudes suivantes : Embouchure du Manombo : S22° 58.1’ E43°28.0’ Source du Manombo : S22° 34.8’ E44° 02.5’ Embouchure du Fiherenana : S23° 18.3’ E43° 37.4’ Source du Fiherenana : S22° 45.4’ E44° 40.3’

Carte 1 : Localisation de la zone du PK 32 Ranobe

Huit Communes rurales sont rattachées à l’Aire Protégée : , Marofoty, pour la partie Nord, et , , , et Maromiandra pour la partie Sud et longeant le Fiherenana.

L’Aire Protégée s’étend sur une superficie d’environ 158 158 ha, avec les unités d’aménagements suivantes :

. noyau dur : 67 307 ha . zone tampon dont :  zone d’utilisation durable : 67 152 ha  zone de restauration : 6 361 ha  zone de service : 17 311 ha

9 Méthodologie

I.2.3- Cadre physique du site de PK 32 Ranobe

Le site est une succession de dunes et de vallées depuis le niveau de la mer jusqu’à ce qu’il rencontre la base du plateau de Mikoboka. Ainsi, ce plateau s’étend suivant une direction Nord/Sud depuis le fleuve Mangoky jusqu’à l’Onilahy où il continue jusqu’au plateau Mahafaly pour descendre jusqu’au fleuve Mandrare. Dans la zone du projet, le plateau peut atteindre une altitude de 500m, formant une barrière topographique. La zone de PK 32 Ranobe se trouve dans le domaine phytogéographique du Sud défini par HUMBERT (1955), nommé par ailleurs la « région Méridional » (PERRIER DE LA BATHIE, 1921), « l’Etage subaride » (CORNET, 1974), et le « Spiny forest écorégion» (écorégion des forêts épineuses) (FENN, 2003), cités par CHARLIE G. (2006). Ainsi, le réseau hydrographique est assez pauvre et les ruisseaux sont presque tous à sec pendant la saison sèche.

La présente étude, en se référant à ces politiques institutionnelles ainsi qu’au cadrage du point de vue administratif, a pour finalité la présentation de stratégies et actions de conservation garantissant la viabilité des écosystèmes, en partant de l’analyse des menaces et pressions sur chaque espèce cible.

I.3- Approche méthodologique

L’approche systémique et l’approche participative ont été considérées pour la conduite de l’étude. L’approche systémique est adopté car il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte dans cette étude telles : les cultures pratiquées, les pratiques forestières, les institutions traditionnelles. L’approche participative a été aussi adoptée, comme le champ d’étude est assez large, la participation des villageois est vivement demandée.

 L’approche systémique vise à faire l’étude de plusieurs éléments en interaction dynamique orientée en fonction d’un but précis. Toute étude d’un système comprend deux parties : l’identification de sa structure et l’étude de son fonctionnement. (BEDU L., 1987)

A l’échelle d’un village ou d’un groupe de villages, ce type d’approche envisage de manière précise l’histoire, les conditions environnementales et le système social appréhendé sous l’angle de la famille, des modes d’exploitation, de l’organisation politique. L’approche systémique est adoptée dans cette étude dans le but de voir toutes les activités de la population, leurs systèmes de production et d’exploitation afin de pouvoir intervenir et atteindre l’objectif global fixé.

 L’approche participative a pour but de rééquilibrer les rapports entre les personnes afin que les femmes et les hommes aient un rôle majeur dans la définition et les modes de satisfaction de leurs besoins par le diagnostic de leurs situations, l’évaluation de leurs priorités, la planification et la mise en œuvre des activités de développement.

L’approche participative est aussi adoptée pour avoir les visions de toute la population. La participation de tout un chacun est essentielle pour mieux répondre aux priorités et aux projets des populations, d’autant que les processus de décentralisation sont de plus en plus reconnus comme indispensables au développement durable. La prise en compte et la valorisation des connaissances et des 10 Méthodologie compétences locales, le renforcement des capacités d’analyse et de planification des groupes et des individus, l’accès au pouvoir par les organisations locales, le respect de leurs options de développement et le soutien à leurs projets de changements sont des éléments clés pour une véritable participation.

Dans cette approche, on a fait des enquêtes directes, des entretiens avec les personnes ressources pour pouvoir sortir les éléments essentiels de cette étude. Il est à noter que ces approches sont utilisées dans les différentes phases de recherche tant bibliographique que lors de l’étude sur terrain.

I.4- Discussion méthodologique

Le choix des méthodes utilisées pour collecter les informations essentielles à la vérification des hypothèses émises pour l’étude s’est surtout basé par l’exploration de toutes les méthodes existantes pour les investigations scientifiques. Un panorama des principales méthodes est discuté dans la partie suivante afin d’aboutir à un choix judicieux des méthodes à adopter conformément aux informations nécessaires pour tester les hypothèses.

I.4.1- Le recueil des données existantes par l’étude bibliographique

Cette étape consiste à compiler les données déjà disponibles et analysées sur le thème, et à les valoriser suivant les objectifs de recherche. Ces données peuvent se présenter sous plusieurs formes, comme les rapports de recherche, les documents historiques et, les différentes cartographiques. Cette méthode de collecte de données inclut d’une part le recueil des données de forme littéraire émanant d’institution et d’organismes publics et privés (lois, statuts, règlements, publications,…) ou de particulier (récits, mémoire,…), et le recueil des données statistiques d’autre part. Ceci implique quand même une validation des données, c'est-à-dire de contrôler la fiabilité des documents et des informations qu’ils contiennent, ainsi que leur adéquation aux objectifs et aux exigences du travail de recherche. Cette méthode de collecte de données présente plusieurs avantages à savoir le recueil d’informations possibles sur le sujet et sur le milieu d’étude notamment avant les descentes sur terrain. Un autre avantage réside aussi sur le fait qu’elle permet de vérifier et de compléter les données collectées sur terrain en comparant les résultats ainsi obtenus avec ceux des autres chercheurs. Par ailleurs, malgré ses principaux avantages, cette méthode de recueil de données présente également quelques limites et problèmes. Les nombreux problèmes de fiabilité et d’adéquation des données aux exigences de la recherche confèrent souvent une difficulté sur la valorisation de ces données recueillies par un tiers. A ceci s’ajoute parfois la rareté des publications scientifiques, et la non accessibilité aux documents intéressants. D’une manière générale, les méthodes de recueil de données existantes sont utilisées dans la phase exploratoire de la plupart des recherches en science sociales. En effet, cette méthode convient particulièrement à cette recherche pour quelques raisons ; d’abord, la nécessité d’une analyse des données scientifiques sur les types d’habitats effectuée précédemment dans le cadre des limites de la NAP, les phénomènes socio-économiques des populations dans le milieu d’étude, ensuite, l’analyse des changements au niveau des différents habitats au sein du PK 32 Ranobe pour lesquels les témoignages directs sont insuffisants. 11 Méthodologie

I.4.2- Collecte de données proprement dite

En fait, il existe différents types de méthodes pour la réalisation de ce recueil de données, notamment : - La méthode accélérée de recherche participative - La méthode d’entretien - L’enquête par questionnaire - Observation directe

I.4.2.1- La méthode accélérée de recherche participative (MARP)

La méthode accélérée de recherche participative est fondée sur la complémentarité de plusieurs entités pour obtenir plus rapidement et efficacement les informations les moins biaisées possibles de la part des enquêtés, RAZANAJATOVO (2003) cité par RAHAJARIVONY (2004). De plus, cette méthode est effectuée dans le but de collecter des informations qualitatives que quantitatives. Cependant, la réalisation de la MARP nécessite l’intervention de plusieurs entités dans plusieurs disciplines. Toutefois cette étude, dans le cadre d’un mémoire de DEA, doit se faire individuellement. Par ailleurs, les travaux réalisés à partir de cette méthode ne peuvent pas être projetés sur un autre milieu d’étude, du fait qu’elle soit spécifique à une région donnée. De ce fait, elle n’est pas adaptée à la présente recherche. Par ailleurs, il est noté que chaque méthode présente des avantages et des inconvénients mais ce choix de la méthode dépend de la disponibilité des moyens utilisés ainsi que la qualité des informations voulues.

I.4.2.2- la méthode d’entretien

Entretien exploratoire

Les entretiens exploratoires doivent aider à constituer la problématique de recherche. En fait, elles contribuent à découvrir les aspects à prendre en considération et élargissent ou rectifient le champ d’investigation des lectures. Par ailleurs, les entretiens exploratoires ont pour fonction principale de mettre en lumière d’autres aspects du phénomène à étudier, elles doivent servir ainsi à trouver des pistes de réflexions, des idées et des hypothèses de travail. En fait, c’est une technique qui suscite toujours gain de temps et économie de moyens.

Entretien proprement dite

Elle est effectuée avec des simples discussions, basées sur un guide d’entretien afin d’éviter d’éventuelles répétitions. La conduite de l’entretien peut être structurée, semi-structurée ou non structurée. Par ailleurs, elle est surtout menée pour se familiariser avec les villageois et avoir un premier aperçu du milieu d’étude. Dans ce cas, les informations recueillies sont mémorisées et non notées. En fait, cette méthode vise à recueillir discrètement des informations plus ou moins personnelles. Ainsi, s’instaure un véritable échange au cours duquel l’interlocuteur du chercheur exprime ses perceptions

12 Méthodologie d’un évènement ou d’une situation, ses interprétations ou ses expériences, tandis que par ses questions ouvertes et ses réactions, le chercheur facilite cette expression, BLANCHET (1985). L’entretien semi- directif ou semi-dirigé ; qui n’est ni entièrement ouvert, ni canalisé par un grand nombre de questions précises a été optée pour notre cas. Cette méthode de collecte est plus bénéfique pour nous ; à part le degré de profondeur que procurent les éléments d’analyse recueillis, elle permet de récolter les témoignages et les interprétations des interlocuteurs en respectant leurs propres cadres de référence, grâce à la souplesse et, à la faible directivité de la méthode. Ce genre d’entretien se trouve entre le non directif et le directif. Le but recherché est de s’informer, mais en même temps de vérifier, à l’aide de questions, des points particuliers liés aux hypothèses préétablies (AKTOUF, 1987). Le recours à cette méthode comporte aussi des contraintes. La qualité des informations obtenues dépend énormément de la capacité de l’enquêteur. Celui-ci doit disposer d’une certaine base de connaissance considérable sur les approches en sciences sociales s’il veut acquérir de bons résultats. Enfin, un des principaux inconvénients réside aussi dans le fait que cette méthode ne permet d’obtenir que des données qualitatives. Néanmoins, on doit choisir conjointement les méthodes de recueil et d’analyse des informations.

I.4.2.3- Enquête par questionnaire

Une des méthodes les plus utilisées est l’enquête par questionnaire. L’enquête par questionnaire consiste à poser à un ensemble de répondants, le plus souvent représentatif d’une population, une série de questions relatives à leur situation sociale, professionnelle ou familiale, à leurs opinions, à leur attitude à l’égard d’options ou d’enjeux humains et sociaux (JAVEAU, 1992). Elle est aussi liée à leurs attentes, à leur niveau de connaissance ou de conscience d’un évènement ou d’un problème, ou encore sur tout autre point qui intéresse les chercheurs. Les questions sont fermées ou semi-ouvertes, appelant à des réponses limitées (Oui ou non, ou choix multiples). Ceci constitue son principal atout dans la mesure où les résultats sont quantifiables et de procéder dès lors à de nombreuses analyses de corrélation. Ainsi, l’enquête par questionnaire contribue à confirmer ou à infirmer une hypothèse de départ sur la population donnée (RAMAMONJISOA, 1996). De plus, pour une perspective sociologique, elle se distingue du simple sondage d’opinion par le fait qu’elle vise la vérification d’hypothèses théoriques et l’examen de corrélations que ces hypothèses suggèrent, confirmé par CHIGLIONE (1987). De ce fait, cette enquête est plus élaborée et consistante que ne le sont les sondages. Elle touche toujours un groupe de personnes pris comme échantillon représentatif d’un autre plus grand (RAMAMONJISOA, 1996). L’exigence parfois essentielle de représentativité de l’ensemble des répondants figure aussi parmi ses avantages. Il faut toute fois mentionné que cette dernière n’est pas toujours absolue, qu’elle n’a de sens que par rapport à un certain type de questions valables pour la majorité de la population ciblée. Comme toute autre méthode de recherche en sciences sociales, l’enquête par questionnaire présente des facettes négatives. Il est à noter quelques uns, notamment la lourdeur et le coût généralement élevé de ce procédé, l’individualisation des répondants qui sont considérés indépendamment de leurs réseaux de relations sociales et la relative fragilité de la crédibilité de la 13 Méthodologie méthode. Ainsi, pour que la méthode soit fiable, plusieurs conditions doivent être remplies : rigueur dans le choix de l’échantillon, formulation claire et univoque des questions, correspondance entre le monde de référence des questions et le monde de référence du répondant, atmosphère de confiance au moment de l’administration du questionnaire, honnêteté et conscience professionnelle des enquêteurs (JAVEAU, 1992). La formulation de la question-même influence la réponse du déclarant. En plus, par peur de se faire mal jugé sur ses réponses, ce dernier pourrait évoquer des réponses socialement désirables. A ceci s’ajoute le fait que la conception définitive du questionnaire nécessite les résultats des entretiens informels.

I.3.2.4- Observation directe

L’objectif est de faire une évaluation probante de l’état actuel de l’ensemble de l’écosystème afin de pouvoir estimer et d’évaluer les impacts directs des pressions sur la biodiversité. Il est aussi nécessaire de vérifier la cohérence entre les renseignements obtenus lors des enquêtes et, la réalité dans le site d’étude. Ainsi, la compilation des données recueillies pendant ces différentes étapes va permettre à la fin, à la conception d’un scénario de stratégies de gestion des pressions et menaces jugé adapté à la situation actuelle. Il s’agit ici d’une observation basée sur l’observation visuelle. Cette méthode constitue la seule méthode qui capte les comportements au moment où ils se produisent sans l’intermédiaire d’un document ou d’un témoignage. Elle peut être de deux types, soit l’observation est de type participante de type ethnologique soit elle est non participante, mais les deux observations se diffèrent seulement par la participation du chercheur à la vie du groupe. L’observation directe peut s’effectuer simultanément avec les enquêtes. Mais, elle fait appel à d’autres techniques de collecte de données comme la prise de note sur terrain et les entretiens. Le fait de les assister dans leurs activités offre aussi l’avantage d’obtenir des explications sur telle ou telle pratique. En fait, elle permet de compléter les informations inaccessibles par les autres méthodes de collecte de données. Ainsi, cette méthode permet non seulement de vérifier les données collectées lors des enquêtes, mais de plus elle peut aussi compléter ces données. Par ailleurs, le problème des faits momentanés, c'est-à-dire que le chercheur peut se fier à sa seule mémoire des évènements saisis sur le vif, alors que la mémoire est sélective et éliminerait une multitude de comportements dont l‘importance n’est pas apparue immédiatement. Il ne faut pas non plus négliger les difficultés qui peuvent apparaître lors de l’acceptation sociale comme observateur au sein de la population concernée, car l’observation en dépend énormément. Ceci a été tiré de l’ouvrage de MASSONAT (1987). La capacité d’adaptation et d’intégration est une faculté prépondérante pour bien assimiler cette méthode.

I.4.3- Méthodes de collectes de données retenues pour la recherche

Le choix de l’adoption des méthodes pour la conduite de cette étude a été orienté par la nature des informations voulues. En effet, l’observation directe, les entretiens et, les enquêtes individuelles auprès des parties concernées ont constitué les modes de recueil des informations sur le terrain. En fait, les objectifs de ces méthodes semblent nous convenir pour la vérification des hypothèses émises. Les 14 Méthodologie indicateurs de recherche et les éléments d’analyse peuvent être qualifiés d’informations qualitatives et quantitatives. La méthode la plus indiquée pour l’obtention de ces genres d’informations est la combinaison de ces trois méthodes citées précédemment. Ce choix se justifie d’une part par la complémentarité de ces méthodes, et d’autre part par le temps assez restreint pour la réalisation de l’étude.

D’une part, la méthode d’entretien semi-directive a pu ressortir l’analyse d’un problème précis, en prenant compte de ses données, ses points de vue en existence, ses enjeux, les systèmes de relation et le fonctionnement d’une organisation. En fait, l’enquête informelle va être utilisée pour structurer l’enquête formelle. Ainsi, les entretiens sont réalisées au sein de tous les acteurs concernés : les responsables du site (équipe du WWF, direction des Eaux et Forêts), les membres de bureau des CR, le chef du village ou le(s) leader(s), les membres d’association comme le VOI. En résumé, cette méthode d’entretien nous a permis de recueillir différents types de données nécessaires à la vérification des hypothèses, cités précédemment, à savoir l’aperçu de l’état actuel de la biodiversité dans le site du PK 32 Ranobe, l’analyse de la manière dont l’utilisation et l’attribution des RN se réalisent et, l’identification globale des pressions et menaces pouvant être localisées dans ce site.

D’autre part, les objectifs de l’enquête par questionnaire, concernent la connaissance d’une population en tant que telle : ses conditions, ses modes de vie, ses comportements, ainsi que ses valeurs ou ses opinions ; et l’analyse d’un phénomène social qui ne pourrait être mieux cerner qu’à partir des informations basées sur les individus de la population concernée, et mieux encore représentative. Dans ce cas, on utilise un formulaire d’enquête avec de questionnaires préétablis dont les données obtenues sont de types quantitatifs. L’enquête par questionnaire est faite généralement de manière semi- structurée, enchaînant des questions sur la flore, la faune et les espaces ; concernant le type de ressources exploitées, l’utilisation, les activités de gestion. Les enquêtes ont été réalisées auprès de tous les acteurs concernés, mais, surtout des paysans. Vu le type des données collectées ici, l’enquête par questionnaire a donc permis de recueillir des informations permettant de tester les hypothèses, notamment sur le degré des pressions et menaces pesant ou pouvant être présenté sur la biodiversité du PK 32 Ranobe, leur fréquence et leur grandeur.

En ce qui concerne l’observation directe sur le terrain, cette méthode convient particulièrement à cette étude, du fait qu’elle permet l’analyse du non-verbal et de ce qu’il relève (mode de vie, organisation spatiale de la société, état des lieux,…) ; l’étude des évènements tels qu’ils se produisent c'est-à-dire une observation dépourvue de caractère expérimental. Le but est en partie de faire un diagnostic de l’état de la biodiversité (identification des pressions et menaces sur les cibles de conservation) ainsi que la vie sociale de la population locale. Le type de données obtenu par cette méthode est de nature multiples (qualitatives, quantitatives et, spatiales) ; il nous a permis de collecter des données réelles tant sur l’exploitation des RN dans le site étudié, que sur l’état de l’écosystème du PK 32 Ranobe. Par ailleurs, différentes informations ont pu être sollicitées par cette méthode, une idée sur les constatations des populations locales sur les changements notés concernant la couverture 15 Méthodologie forestière, la régression de la lisière de la forêt, la diminution ou non de la diversité biologique et écologique, et même la perte en biodiversité depuis ces années où elles ont utilisé la forêt. En même temps, la localisation spatiale des pressions anthropiques a été mise en évidence grâce aux relevés des points géographiques sur terrain.

Par ailleurs, ces méthodes de collectes d’informations ont été précédées, avant tout, de l’étude bibliographique, ainsi que l’entretien exploratoire auprès des parties concernées.

I.5- Cadre opératoire de la recherche

La réalisation de ce travail de recherche demande la conception d’une méthodologie rigoureuse et adéquate conforme au type d’informations recherché et, à la réalité sur terrain. Cette cadre englobe ainsi le déroulement global et les raisonnements pour aboutir à la confirmation ou à l’infirmation des hypothèses émises pour la recherche.

Tableau 1 : Vérification des hypothèses

Problématique Hypothèses Sous-hypothèses Indicateurs Méthodes appliquées SH1 : L’impact des Mode d’accès Entretien avec des Importance de pressions et menaces sont personnes H1 : la conservation Les pressions intenses dans l’ancienne ressources sur les deux et menaces sur limite limites de la la biodiversité Activités humaines - Entretien semi- NAP PK 32 sont présentes directif Ranobe dans les deux - Observation limites du PK participative 32 Ranobe - Relevés des points géographiques SH2 : L’impact des - Type d’exploitation - Recueil des pressions et menaces sont forestière données existantes minimes dans la nouvelle - Espèces exploitées - Enquête informelle limite - Enquête par questionnaire - Consommation en - Recueil des bois d’énergie et bois données existantes COS - Observation - Surface exploitable directe - Abondance des ressources exploitables SH1 : Si l’espace - Répartition des CC -Bibliographie H2 : La conservée est plus vaste, la - Abondance espèces (analyse des conservation de probabilité de conserver - Etendue de l’habitat données l’intégrité l’habitat ainsi que les - Richesse en scientifiques) écologique de espèces est élevée biodiversité - Enquête informelle la biodiversité - Enquête par dépend de SH2 : Si l’espace questionnaire l’étendue de la conservée est fragmentée, - Observation sur limite la probabilité de perte terrain conservée d’habitat ainsi que les espèces est considérable *CC : Cible de conservation

16 Méthodologie

I.6- Démarche méthodologique

Cette étape de la recherche constitue la description des démarches méthodologiques qui permettent de parvenir à la vérification des hypothèses émises dans la recherche.

I.6.1- Synthèse des méthodes de vérification des hypothèses

1- Hypothèse 1

L’entretien semi-directif, auprès des villageois leaders dans la Commune et Fokontany, associé à une observation directe participative constituent d’une part un moyen de vérification de cette deuxième hypothèse. En effet, elles semblent nous convenir au mieux grâce à la souplesse et la faible directivité qu’on a déjà mentionnée dans la présentation des avantages des méthodes pouvant être adoptées pour cette étude. Il faut seulement noter que le sens de l’observation directe ressemble surtout à une sorte d’expédition dans chaque type d’habitat inclus comme étant des cibles de conservation, accompagné par quelques villageois de chaque localité. Il ne faut pas non plus omettre la prise des relevés de points géographiques durant cette expédition, pour la vérification des pressions, car elle nous a permis de bien localiser l’étendue des pressions anthropiques, aussi d’exécuter la présente carte de pression reflétant la « vérité terrain ». Ce recueil d’information vise à confirmer ou à infirmer une hypothèse de départ. A ceci s’ajoute l’évaluation des impacts des pressions d’une part et des activités humaines d’autre part, ainsi que la technique de recueil des données existantes qui nous a permis de faire une compilation des informations scientifiques importantes sur la disponibilité des ressources servant de base à la présente étude.

2- Hypothèse 2

Les méthodes utilisées pour la vérification de l’hypothèse 2 ont été choisies pour leur adéquation entre elles et l’objectif recherché. Le recueil des informations scientifiques existantes constitue en premier lieu la méthode de vérification de cette deuxième hypothèse. En effet, quelques recherches scientifiques existent déjà pour cette NAP, donc une compilation et une analyse de ses informations disponibles ont été procédées afin de ressortir des argumentations pour tester cette hypothèse. Vient ensuite la technique de recueil d’information d’entretien qui vise à recueillir les informations disponibles sur la conservation de la NAP. Cet entretien a été effectué auprès des personnes ressources, à savoir l’équipe du WWF ainsi qu’auprès des scientifiques qui ont déjà travaillés dans ce domaine. Ainsi, la souplesse et la faible directivité qu’offre cette méthode confère un avantage sur elle. Ensuite, la vérification a été aussi complétée par l’observation directe des différents habitats concernés. Par ailleurs, même si ces méthodes semblent les plus adéquats pour notre étude, il est aussi nécessaire de combler les informations par une enquête par questionnaire pour avoir des données quantitatives fiables aptes à être utiliser comme base de calcul lors de la simulation des données pour la vérification de cette hypothèse.

17 Méthodologie

I.6.2- Phase de réalisation

La période de collecte des données a été divisée en deux parties, notamment la phase préliminaire et la phase de collectes des données proprement dite.

I.6.2.1- Phase préliminaire

Cette première phase a pour but essentiel d’aider à constituer une problématique plus précise et surtout de concevoir les hypothèses qui soient valides, fiables et justifiées relatives aux questions de recherche assignées à l’étude. De même, elle a permis d’affiner les objectifs précis qu’il est nécessaire de réaliser pour vérifier les hypothèses de recherche, ainsi que les méthodes de collecte et d’analyse des données. L’investigation bibliographique et les entretiens exploratoires ont constitué les méthodes acquises pour cette phase préparatoire.

La bibliographie est une étape cruciale pour cette recherche. Elle nous a permis d’obtenir des informations sur le thème à traiter et, constitue un travail continu, dès le début et se poursuit tout au long de la recherche. Cette première étape de travail consiste à mieux connaître l’objet de l’étude et d’affiner les axes d’analyse. Il consiste à répertorier et à consulter des documents les plus spécifiques possibles sur le thème à traiter, à savoir, les données ethnoécologiques, socio-économiques et culturelles. Elle a été effectuée auprès des centres de documentation des différentes institutions (ESSA, ANGAP, WWF et SAGE). Plusieurs types d’ouvrages et de revues scientifiques traitant le thème ont été consultés et analysés notamment des revues et des articles scientifiques, des rapports de recherche, et également des rapports de travaux relatifs au thème de recherche. Ces documents se limite surtout aux ouvrages ayant trait au thème considéré afin de bien orienter l’étude, d’acquérir des informations de comparaison bien solides des résultats tant au niveau national qu’international, et ce conformément aux éléments nécessaires à la vérification des hypothèses. Les informations obtenues ont été utilisées comme guide d’investigation dans l’analyse des limites du PK 32 Ranobe. Etant donnée la multiplicité des données obtenues par cette méthode, les informations ont été récapitulées dans une fiche de synthèse pour faciliter l’analyse des données scientifiques. La navigation sur internet constitue une autre ressource d’informations intéressantes dans cet aspect de la recherche. Ainsi, les informations recueillies sont utilisées comme guide d’investigation ; tout en étant confrontées aux réalités sur le terrain.

En étude parallèle, des entretiens avec des personnes ressources ont été effectuées, afin de compléter les données recueillies durant la première étape. Les discussions avec des personnes ressources permettent de compléter les données bibliographiques et aussi d’avoir le point de vue de différentes personnes sur le thème de la recherche. Cette phase a été effectuée avant la phase de collecte de données sur terrain au sein des différentes Communes composantes de la NAP. Notons que les personnes ressources sont constituées par un ensemble de plusieurs personnes directement concernées par le problème ou, en tout cas, très informées du contexte du site ; à un niveau un, l’équipe du WWF à savoir le Leader Ecorégional Ala Maiky, le chef de projet, le chef de zone, les socio-organisateurs et 18 Méthodologie l’équipe SEESO du WWF. Ces entretiens nous ont permis d’avoir une idée globale sur la situation du site d’étude. En fait, les discussions avec les personnes ressources ont permis non seulement de situer le cadre de l’étude et de formuler plus précisément les hypothèses, mais également d’orienter la conception de la méthodologie à adopter pour la réalisation de l’étude. A un niveau deux, des entretiens avec les structures locales de gestion (les responsables et les membres des VOI) et les structures administratives (les membres de bureaux des Communes, les présidents de Fokontany) ont été aussi effectués. Ces entretiens nous ont permis de dégager un certain nombre d’informations qui devront être associées aux hypothèses issues de la bibliographie et de la webiographie pour que celles-ci soient en parfait accord avec les réalités et d’élaborer convenablement les supports de collecte des données (questionnaire et fiche d’enquête).

La cartographie :

L’exploitation des images satellites était d’une grande utilité. L’analyse des cartes disponibles auprès du WWF nous a permis d’avoir tout d’abord, une idée générale sur l’état de chaque écosystème. Cette méthode est aussi utilisée pour analyser la dynamique de ses forêts, c'est-à-dire une analyse de leur évolution spatio-temporelle. Ainsi, l’analyse des images satellites permet de diagnostiquer les effets de déséquilibres écologiques qui affectent des systèmes agraires sur les faciès environnementaux.

Etablissement des fiches d’enquête

A la fin de la phase exploratoire, les questionnaires ont été établis afin de structurer les informations qui doivent être sollicitées auprès des paysans (cf. Annexe IX). Les questions posées portent sur : - Les renseignements généraux sur l’enquêté, et ceux sur chaque famille (âge, origine appartenance à une association) ; - La connaissance et l’utilisation des plantes et animaux sauvages (caractéristiques de l’espèce) ; - Les informations générales sur la forêt ; - Les informations sur l’exploitation forestière dans la zone d’étude.

Type d’échantillonnage adopté

L’échantillon est la fraction de la population qui est réellement observée et étudiée. Le choix du type d’échantillonnage à utiliser pour la constitution des échantillons est fonction des variables à étudier. D’une part, l’échantillonnage dirigé sur les personnes ressources a été opté pour l’acquisition des informations relativement générales, et d’autres part, un échantillonnage aléatoire a été choisi afin d’étudier les variables quantitatives liées aux activités économiques ou sociales pratiquées par la population locale. Ce procédé consiste à choir de manière aléatoire un échantillon dont lequel les interviews seront menés afin d’obtenir les informations indispensables à la vérification des hypothèses. Dans cette dernière variante, tous les individus de la population ont la même probabilité d’être sélectionnés (RAZAFINDRIANILANA, 2003).

19 Méthodologie

I.6.2.2- Phase de collecte proprement dite

Elle a consisté à la mise à l’épreuve de la démarche méthodologique conçue et affinée pendant la phase préparatoire, et qui s’est avérée indispensable à la vérification des hypothèses émises. Cette phase concrétise les descentes sur terrain proprement dite dans le but de collecter les données nécessaires auprès des différentes ressources d’informations concernées.

La descente sur terrain a été effectuée en une seule phase, pendant 45 jours. La descente proprement dite a débuté le 03 Septembre et s’est achevée le 17 Octobre dans les huit Communes rurales rattachées à l’Aire Protégée : Manombo Sud, Marofoty, Tsianisiha pour la partie Nord, et Ankilimalinike, Behompy, Belalanda, Miary et Maromiandra pour la partie Sud et longeant le Fiherenana. La première investigation concerne tout d’abord la partie Nord de la NAP puis la partie Sud.

Les différentes étapes réalisées à chaque descente sont présentées comme suit :

- Entretien exploratoire - Echantillonnage - Enquêtes individus - Observation directe et entretien semi-directif

La première série de descente a été effectuée du 01 septembre jusqu’au 30 Septembre 2009, tandis que la deuxième a été réalisée du 05 octobre jusqu’au 17 Octobre 2009. Le tableau suivant montre le planning qui a été suivi lors de la collecte de données sur terrain.

Tableau 2 : Planning de descente sur les travaux d’analyse des limites de la NAP de PK 32 Ranobe Etape Période Distance (par rapport Commune Fokontany Cible de à Tuléar) /km visités (nombre) conservation 1ère descente : Partie Nord de la NAP PK 32 Ranobe 01 03-06/09/09 40 Marofoty 02 Fourré épineux sur sable roux 02 07-12/09/09 48 Tsianisiha 04 Fourré épineux sur sable roux 03 13-17/09/09 38 Ankilimalinike 02 Forêt dense sèche Lacs et marais 04 18-24/09/09 45 Manombo 03 Fourré littoral 05 25-30/09/09 9 Belalanda 02 Fourré littoral Lacs et marais 2ème descente : Partie Sud de la NAP PK 32 Ranobe 06 05-08/10/09 10 Maromiandra 02 Fourré sur plateau calcaire 07 09-12/09/09 7 Miary 02 Forêt ripicole 08 13-17/09/09 28 Behompy 02 Forêt dense sèche Forêt ripicole Source : Auteur, 2009

20 Méthodologie

a) Entretien semi-directif

Cette interview semi directive a concerné principalement les autorités locales de chaque Commune rurale, ainsi qu’avec les chefs de Fokontany des villages concernés pour se familiariser avec les villageois et d’avoir un premier aperçu du milieu d’étude. Elle a surtout été appliquée afin de mettre à l’aise et de gagner la confiance de l’interlocuteur. Les interviews ont été basées sur l’utilisation d’un guide d’entretien préalablement établi (cf. Annexe X). Ainsi, toutes les grandes lignes de l’entretien figurent dans ce guide flexible, mais les résultats ont varié selon le type de l’enquêté. De nouvelles questions ont survenu selon l’évolution de la discussion, et l’information est née des connaissances et de l’expérience du répondant. Loin d’être simplement conçu pour obtenir de bonnes réponses, un entretien doit aussi permettre de formuler de nouvelles questions ou d’anciennes questions (DE SARDAN, 1995). En effet, la méthode d’entretien réalisée auprès du personnel du WWF, des leaders et des informateurs clés1 dans chaque localité a pu permettre l’obtention de différentes types d’informations notamment le contexte actuel sur l’état des cibles de conservation et, la manière dont l’exploitation des ressources dans le site du PK 32 Ranobe s’effectue. Les informateurs clés ont été choisis par les notables du village : le chef du village, les anciens, les présidents d’association, ou les personnes ressources reconnues comme étant les meilleurs dans leur domaine. La collaboration avec ces personnes nous a permis d’obtenir de plus amples informations spécifiques à notre étude.

b) Enquête par questionnaire

Etant donné la qualité des données obtenues de ces entretiens, il a été nécessaire d’effectuer des enquêtes individuelles lesquelles sont des questions ouvertes, fermées ou semi-ouvertes afin d’obtenir des données fiables à travers une triangulation de l’information. Cette étape consiste à collecter des informations quantitatives et qualitatives se rapportant aux objectifs de l’étude auprès des paysans choisis de manière aléatoire au sein des différents fokontany par le biais de la fiche d’enquête qui a été pré-établie (cf. Annexe IX). L’objectif est de comprendre au niveau de chaque site d’enquête, les pratiques sociales, économiques et techniques mises en œuvre dans l’exploitation du milieu. Pour ce faire, une série de questions préétablies est administrée à l’endroit des individus composant l’échantillon. Les enquêtes par questionnaires ont été réalisées au niveau des 17 villages rattachées aux Huit Communes Rurales du 03 au 28 Septembre et du 05 au 15 Octobre 2009. Comme l’ensemble de la population n’a pas pu être enquêté, un plan d’échantillonnage a été adopté. L’unité d’échantillonnage est ici « l’individu ». La taille de l’échantillon est fonction du nombre d’individus composant la population (cf. Tableau 3). Ce tableau montre le nombre des personnes enquêtées par village dans les zones périphériques de la NAP de PK 32 Ranobe. Ces questions se rapportent notamment sur les variables (accès à la ressource, attribution, utilisation et, la disponibilité des ressources naturelles) relatifs à l’exploitation forestière dans le site du PK 32 Ranobe. L’enquête a commencé lorsque l’enquêté

1 Un informateur clé est une personne susceptible de fournir des informations détaillées sur un sujet en raison de son expérience dans la pratique d’une activité. 21 Méthodologie s’exprime à son aise. Les questions ont été posées d’une manière directe en lui laissant une marge de temps nécessaire à la réflexion avant de répondre aux questions. Les informations obtenues ont été notées directement, mais parfois, les prises de notes ne sont pas toujours permises dans le cas où l’information voulue nécessite une réponse plus précise relative à la pratique forestière à l’intérieur du site de PK 32 Ranobe surtout celui relié à la fabrication de charbon de bois ou d’une collecte quelconque d’un bois précieux. Dans ce cas, les prises de note étaient effectuées à la fin de la conversation ou même à l’extérieur de la case visitée. De ce fait, cette démarche nécessite ou fait recours souvent à un entretien afin de réorienter la discussion au cours d’un égarement. Certes, la combinaison de la méthode d’enquête par questionnaire et d’entretien a été réalisée dans le but de collecter les données voulues ainsi que pour recouper les informations recueillies. Ce procédé a été donc mis en exergue afin de déterminer les données requises pour la vérification de l’hypothèse sur les quantifications des productions issues de l’exploitation forestière au sein du PK 32 Ranobe. L’itinéraire adopté a été celui adoptée pour l’ensemble de la collecte de données sur terrain (cf. Tableau 2).

Tableau 3: Nombre des personnes enquêtées dans chaque village

District Commune Villages visitées Nombre de personnes enquêtées TULEAR II Tsianisiha Tsaratanana 30 Tsiafanoka 24 Ankilimalinike Saririake 25 Ranobe 27 Marofoty Antandroka 20 20 Manombo Madiorano 21 Ambolimailaka 30 Betsibaroka 27 Belalanda Ambondrolava 23 Beravy 26 Maromiandra Ambovonosy 25 Antsary 23 Behompy Vorondreo 24 Behera 27 Miary Antaikoake 20 Ankotsobihia 24 TOTAL 8 Communes 17 villages 416 Source : Auteur, 2009 En tout, 416 personnes ont été enquêtées aléatoirement sur les 17 villages estimées dans la zone d’étude.

c) Observation directe

L’observation directe consiste en la confrontation des données issues des différentes entrevues avec la population locale par rapport à la réalité sur terrain. Il s’agit d’une visite de lieux (habitat) dans

22 Méthodologie chaque limitrophe communal au niveau de chaque village qui a été choisi comme échantillon. Le choix des villages visités a été basé sur la nature des habitats et des espèces relative aux cibles de conservation assignées pour la NAP (cf. tableau 4). Une collaboration avec les villageois, notamment les informateurs clés, a été effectuée dans le but de faire une évaluation rapide de l’état de chaque habitat dans le site du PK 32 Ranobe. Chaque visite a été constituée d’un groupe de 4 à 6 individus : l’enquêteur et les informateurs clés. Ces derniers sont considérés comme des individus disposant d’une certaine capacité de connaissances éminentes parmi tant d’autres sur l’état de la biodiversité de leur territoire, et qui sont susceptibles de répondre à l’objectif de l’étude. Leur indentification est basée sur leurs expériences, leurs connaissances et leurs activités. La visite de chaque type d’habitat concerné a durée au minimum 5h de marche à pied à l’intérieur de la NAP PK 32 Ranobe. Le transect adopté a été choisi parmi les axes procurant de plus indicateurs répondant à notre étude, résultant de la discussion préalable auprès des villageois avant la descente sur terrain.

Tableau 4 : Récapitulation des zones observées

Commune Villages visitées Cibles de conservations Nombre d’informateurs clés Marofoty Antandroka Fourré épineux sur 6 sable roux Antanimena 6 Tsianisiha Andoharano Forêt dense sèche 5 Morafeno 5 Tsaratanana Fourré épineux sur 5 sable roux Tsiafanoka 4 Ankilimalinike Saririake Forêt dense sèche 3 Lacs et marais Ranobe 5 Mungotictis decemlineata lineata Manombo Madiorano Fourré littoral 3 Ambolimailaka 3 Betsibaroka 3 Belalanda Ambondrolava Fourré littoral 3 Lacs et marais Beravy 3 Mésite et Rollier terrestre Maromiandra Ambovonosy Fourré sur plateau 3 calcaire Antsary 3 Miary Antaikoake Forêt ripicole 3 Ankotsobihia 3 Behompy Vorondreo Forêt dense sèche 4 Forêt ripicole Behera 3 Source : Auteur, 2009

Cette démarche nous a permis de connaître les différentes pressions existantes pesant sur la biodiversité de ce site, plus précisément sur les cibles de conservation (Fourré épineux sur sable roux, Fourré sur plateau calcaire, Forêt ripicole, Fourré littoral, Forêt dense sèche, Lacs et marais, Mésite et Rollier terrestre, Mungotictis decemlineata lineata). Ainsi, pour mettre en exergue ce niveau de pressions dans 23 Méthodologie le site du PK 32 Ranobe, des relevés de points géographiques, par l’intermédiaire de l’utilisation d’un GPS, de chaque type de pressions localisées sur terrain ont servi de base à l’identification de la répartition spatiale des pressions existantes. La réalisation de cette observation a induit l’adoption d’autres outils de collecte de données, à savoir : les entretiens semi-directifs dont le principe a été déjà mentionné précédemment.

I.6.2.3- Traitement et analyse des données collectées

a) Traitement des données

Les données recueillies dans la bibliographie, de forme littéraire, n’ont pas été sujettes à des traitements particuliers à part le filtrage et la synthèse des données indispensables à l’analyse des résultats. Elles constituent principalement les données de base nécessaires pour faire asseoir la construction théorique utile à la réalisation de l’étude et pour aboutir à la compréhension des notions et autres études se référant au sujet de la recherche (RAKOTOZAFIARISON, 2010). Ces données ont ainsi pu être utilisées dans l’analyse historique et l’analyse de contenu.

Les données quantitatives, issues de l’enquête par questionnaire, préalablement saisies et apurées ont été traitées avec le logiciel Microsoft Excel afin de ressortir la fréquence des pressions dans la zone d’étude. Et, celles issues de l’entretien ainsi que les données scientifiques résultant de la bibliographie ont été également simulées par le logiciel Microsoft Excel dans le but de ressortir une analyse spatio-temporelle (projection et extrapolation des données) de l’exploitation forestière dans le site d’étude.

Calcul de la simulation des données sur l’exploitation forestière au sein du site de PK 32 Ranobe :

La formule considérée pour la simulation des données quantitatives (production de charbon de bois et consommation en bois de feu et en bois COS) sur l’exploitation forestière au sein du PK 32 Ranobe a été faite selon la base de calcul suivant :

N – N n n-1 Nn t(%0) = × 1000 t(%0) = -1 × 1000

Nn-1 Nn-1

t n-1 D’où Nn = N1 × +1 1000 t = taux d’accroissement n-1 N= Nombre de populations t N = Nombre de populations à l’année n Nn = 1 + n 1000 N1= Nombre de populations à l’année 1 Nn-1= Nombre de populations à l’année n-1

24 Méthodologie Si on se réfère aux données de types qualitatives issues de l’entretien en complémentarité avec les données préexistantes, une partie des données a été regroupée et analysée à l’aide de l’outil MIRADI, afin de ressortir la pression générale qui pèse sur la NAP. Et, une autre partie a été analysée par le système FFOM (Forces-Faiblesses-Opportunités-Menaces) en vue de compléter les données permettant de tester les hypothèses émises.

Après avoir identifié le type de pressions existant dans le site du PK 32 Ranobe, l’impact de ces pressions sur chaque cible est décortiqué afin de dégager le niveau de pression générale qui pèse actuellement sur cette NAP.

L’évaluation des pressions comporte deux éléments : - L’évaluation des impacts (ce sont les facteurs qui réduisent la viabilité d’une cible de conservation). Cette analyse tient compte des critères d’évaluation suivants:  La sévérité (l’ampleur de la dégradation / qui détermine le niveau de destruction ou dérangement de la formation ou de la cible dans les quelques années à venir)  Et de la portée (l’étendue de la dégradation / qui est la portée géographique de l’impact sur la cible pendant les quelques années à venir si aucune mesure de gestion n’est entreprise) de l’impact sur les cibles. - L’évaluation des activités humaines tangibles et immédiates qui sont à l’origine de l’impact

Cette analyse évalue les critères suivants :  leur contribution anticipée à l’impact à moyen terme (la contribution de la pression à l’impact)  et leur niveau de réversibilité potentiel (la difficulté de contrôle de la pression ou la difficulté de l’arrêter)  la combinaison de ces deux critères ci-dessus donne le critère importance.

L’évaluation repose donc sur la connaissance pratique disponible de la NAP, ainsi que l’observation participative et, sur l’entretien effectués récemment dans le PK 32 et qui constituent les bases potentielles de cette étude. Elle est importante car la suite du plan de gestion des pressions en dépend.

Traitement cartographique :

Quant aux données spatiales obtenues par l’observation directe sur terrain, en relation avec les relevés des points géographiques, elles ont été traitées et analysées par le logiciel « ArcView GIS 3.2 » en vue de constituer une série de cartes (carte de pressions, cartes de délimitations de la NAP) reflétant le contexte actuel, à savoir l’envergure de l’exploitation des ressources naturelles dans le site du PK 32 Ranobe. Puisque la limite de la NAP du PK 32 Ranobe n’est pas visible dans les bases de données cartographiques du FTM (BD 500), et que les données géographiques relatives à cette limite n’étaient pas disponibles en totalité, des cartes antérieures (carte de zonage, carte de végétation,…) émanant des

25 Méthodologie analyses précédentes par l’équipe du WWF, ont servi de fond pour la création des cartes indispensables à l’étude. Ces dernières ont été calées pour avoir les coordonnées géographiques de la limite du site. La carte résultante de ce calage a été combinée avec les limites communales issues des données de base du FTM. Ensuite, les points géographiques sur les pressions qui ont été relevés lors de la visite des différents types d’habitats dans chaque zone concernée ont été saisis, transformés et traités dans le logiciel de cartographie Arc View GIS 3.2 afin de ressortir une carte de répartition spatiale des différentes pressions pesant sur la NAP PK 32 Ranobe.

b) Analyse des informations recueillies

Le but de la recherche est de répondre à la question de départ. Il s’agit ici de constater si les informations recueillies permettent d’analyser et, de tester les hypothèses émises. Cette phase peut donc répondre à trois fonctions : la première est la vérification empirique des informations, la deuxième constitue l’interprétation des faits inattendus, revoir ou affiner les hypothèses dans le but de proposer des pistes de réflexion et de recherche pour l’avenir, et finalement une présentation d’un panorama des principales méthodes d’analyse des informations. Ainsi, pour répondre à ces trois fonctions, l’analyse des informations doit impérativement passer par trois étapes : d’abord, la description et la préparation des données nécessaires pour tester les hypothèses ; ensuite, l’analyse des relations entre les variables ; et enfin, la comparaison des résultats avec les résultats attendus par l’hypothèse.

Les étapes de la démarche de recherche sont résumées par le schéma méthodologique (cf. Figure 1), en considérant les quatre phases suivantes :

1- Phase préparatoire 2- Phase de construction 3- Phase de constatation 4- Phase de valorisation et de recommandation

26 Méthodologie

Figure 1 : Schéma récapitulatif de la démarche méthodologique

Etape 1 La question de départ

Etape 2 : Exploration

1 Investigation bibliographique Entretiens exploratoires

Etape 3 : Problématique Détermination des objectifs E Détermination des hypothèses T U Etape 4 : Mise en place de l’expérience D Constitution du modèle d’analyse E

B 2 I Choix de la zone Elaboration du Inventaire des moyens dispositif d’investigations nécessaires B à adopter L I O Etape 5 : Descente sur terrain G R Enquête/Entretien A P H Informateurs clés I Q 3 Observation U E Etape 6 : (traitement et analyse des informations)

1) Traitement des données

Données sur terrain Données scientifiques

2) Analyse des informations

Etape 7 : Conclusion

Non Oui 4 RECOMMANDATION Fiabilité VALORISATION

PLANIFICATION DE LA CONSERVATION

1- Phase1- préparatoirePhase préparatoire ; 2- Phase ; de construction2- Phase de ; 3 construction- Phase de constatation ; 4- Phase de valorisation et de recommandation 3- Phase de constatation ; 4- Phase de valorisation et de recommandation 27 Méthodologie

I.6.2.4- Limites de la démarche méthodologique

Certaines limites ont été identifiées lors de la réalisation de l’étude. Premièrement, le temps assez limité dans les interventions au niveau du terrain, de ce fait toutes les communes composantes de la zone du PK 32 Ranobe n’ont pu être visitées. Les transports publics sont assez aléatoires et, le transport en charrette nécessite trop de temps. De plus, l’insécurité dans certains endroits ne nous permettait pas d’effectuer l’observation de tous les lieux concernés pour l’étude, néanmoins les lieux choisis peuvent refléter les mêmes caractéristiques que ceux qui ne sont pas visités.

Deuxièmement, le Service des Eaux et Forêts est réputé pour son caractère répressif sévère quelques années auparavant. En effet, tout organisme en relation avec l’environnement est considéré comme une partie intégrante de ce service. Ce qui a engendré une méfiance de la part des villageois, beaucoup de charbonniers et de collecteurs ont même pris la fuite lors de notre expédition à l’intérieur de la forêt. Ainsi, des responsables auprès du site ont pu combler ou rectifier les mensonges résultant de cette amertume. A ceci s’ajoute, la réputation des villageois souvent trop attachée aux tentatives de monnayage, surtout à l’organisme tuteur qu’ils considèrent comme disposant d’un fonds considérable. Tous les services rendus devraient être compensés par une rémunération d’une manière ou d’une autre. A part cela, l’adaptation à la compréhension du dialecte local a pris un certain temps.

Finalement, à propos de l’extrapolation spatio-temporelle des besoins en bois en relation avec la disponibilité en ressources dans le site d’étude, les données utilisées venant de l’INSTAT se basent sur une projection à partir du dernier recensement en 1993. Aucune donnée récente n’est pas encore disponible. Par conséquent, le nombre de population considéré pour cette projection est le résultat d’une approximation pour les 50 années à venir. Mais tout compte fait, il sera proche de l’exactitude, c'est-à- dire le chiffre réel, car cette projection de la population a été celle exploitée par l’INSTAT lui-même. Par ailleurs, seules les données sur la production en charbon de bois ont été considérées, mais on n’a pas pu obtenir des chiffres réels, pour la consommation actuelle, sur l’exploitation en bois de chauffe et bois de COS au sein du site de PK 32 Ranobe, d’où l’extrapolation s’est basée sur les besoins estimés par d’autres études auparavant. Néanmoins, on a quand même pu ressortir un résultat reflétant le contexte actuel notamment la « vérité terrain » du PK 32 Ranobe.

28 Résultats et Interprétations

RESULTATS ET INTERPRETATIONS Résultats et Interprétations

DEUXIEME PARTIE : RESULTATS ET INTERPRETATIONS

Chapitre I : PRESSIONS ET MENACES SUR LA NAP PK 32 RANOBE

I.1- Identification des cibles de conservation

En faisant partie de la zone de Mikea (entre le Mangoky et le Fiherenana), la forêt PK 32 Ranobe possède la plus grande diversité de tous les sites du Sud-Ouest de Madagascar. Elle est une mosaïque complexe d’habitat (de la forêt dense sèche de l’Ouest au bas fourré littoral en passant par les zones humides et lacs) qui sert de refuge à d’innombrables diversités. La biodiversité du site de PK 32 Ranobe est composée des éléments suivants :

Habitats : La forêt dense sèche, les mangroves, les fourrés épineux sur sable roux et sur plateau calcaire, le fourré littoral, les lacs et marais, les forêts ripicoles

Espèces phares : Les oiseaux Uratelornis chimaera et Monias benschi (EN), la tortue à queue plate (Pyxis planicauda) (EN), le Mangouste Mungotictis decemlineata lineata, la chauve-souris Mops midas miarensis, le Furcifer belalandaensis, le Phelsuma standingi, les 9 espèces de Lémuriens diurnes et 6 nocturnes, les trois espèces de baobabs dont Adansonia grandidieri (EN), Adansonia rubrostipa (LR) et Adansonia za (LR)

Parmi ces différents éléments de la biodiversité du PK 32 Ranobe, les gestionnaires de cette AP ont jugé 8 cibles qui seront l’objet principal de cette étude, les autres éléments devront profiter de toutes les stratégies et actions de conservation qu’on va dégager de cette analyse. Ces cibles sont ainsi : Fourré épineux sur sable roux, Fourré sur plateau calcaire, Forêt ripicole, Fourré littoral, Forêt dense sèche, Lacs et marais, Mésite et Rollier terrestre, Mungotictis decemlineata lineata. Le choix de ces 8 cibles est dicté par l’existence de menaces, d’une ou plusieurs pressions constatées jusqu’à maintenant par l’équipe de la NAP et qui mérite d’être cerné rapidement pour ne pas inquiéter la santé de la biodiversité de la NAP.

Une cible de conservation est un élément de la biodiversité nécessitant une gestion en raison de son caractère exceptionnel ou de son niveau de menace. Une cible peut être un élément unique, comme une espèce importante ou un habitat distinct, où elle peut regrouper plusieurs éléments importants de la biodiversité. On parlera de cible focale (par ex. un habitat comme la forêt de basse altitude) et de cibles intégrées (par ex. certaines espèces menacées vivant dans cette forêt). (Commission SAPM, 2008)

I.2- Les pressions sur les cibles dans la NAP PK 32 Ranobe

Le site du PK 32 Ranobe représente une diversité d’habitat exceptionnelle qui sert de refuge à d’innombrables diversités biologiques uniques au monde. Malheureusement, la pression2 dans cette zone

2 Les données sur la superficie des Communes incluses dans la NAP PK 32 Ranobe n’étaient pas disponibles au niveau du ministère tutelle. On n’aurait pu sortir un résultat basé sur le pourcentage de la superficie de la zone d’habitation de chaque Commune par rapport à l’étendue de la forêt dans la NAP. 29 Résultats et Interprétations est considérable et laisse une empreinte écologique néfaste sur la biodiversité. Par ailleurs, la source de pression est multiple mais elle est souvent liée à des activités humaines qui sont susceptibles de rompre les équilibres biologiques et écologiques dans l’écosystème. Les pressions et les menaces sont ainsi définies comme suit :

Les pressions sont les activités causant des impacts négatifs aussi bien sur les forêts que sur la faune. Ces activités peuvent être légales ou illégales ; Les menaces sont des activités pouvant apparaître dans le futur et pouvant avoir des impacts négatifs sur les cibles de conservations.

I.2.1- Partie NORD de la NAP du PK 32 Ranobe

a) Zone affiliée à la Commune Rurale de Marofoty

La plupart de la population de cette Commune, plus précisément dans les deux Fokontany concernés à savoir Antandroka et Antanimena, sont des cultivateurs et des éleveurs. Les cultivateurs produisent pour leur besoin annuel, mais le problème d’approvisionnement en eau pour les villages de la Commune de Marofoty constitue un grand obstacle pour leur production alimentaire. Actuellement, le fleuve de Manombo est la seule source hydrographique qui alimente ces deux Fokontany dépendant de l’Aire Protégée ; or cette fleuve se trouve toujours à sec pendant presque les 8 mois de l’année, variant de Mai à Décembre. De ce fait, beaucoup d’entre eux n’ont pas de moyens de survie à part la fabrication de charbon. La fabrication de charbon constitue la principale pression avec un taux de fréquence de 40% parmi les autres, à part la collecte de gaulette pour eux-mêmes et la vente, ainsi que le besoin de bois de grandes dimensions pour la fabrication du rhum local qui représentent les 20% (cf. Annexe III). Ces pressions s’exercent sur le fourré épineux sur sable roux, une des cibles de conservations dans la NAP. Le fourré épineux en étant une formation typique au domaine du Sud et, climatique adaptée à des facteurs écologiques sévères, il sert de lieux de refuge d’un grand nombre d’espèces de reptiles endémiques de la région et de carnivores. L’impact de ces pressions a modifié cette formation en ne laissant que des fragments d’habitats.

Photo 1: Fabrication du rhum local dans la CR de Marofoty

30 Résultats et Interprétations b) Zone affiliée à la Commune Rurale de Tsianisiha

L’agriculture occupe une place dominante dans l’activité des populations dans cette Commune, le réseau hydrographique (le fleuve de Manombo) lui confère une potentialité sur l’agriculture de la région. Néanmoins, les paysans sont confrontés à des problèmes au niveau de la vente de ces produits. Même si cette Commune est réputée par cette potentialité au point de vue agriculture, cela n’empêche pas la multiplication de la fabrication de charbon de bois, avec un taux de fréquence de 52%, ainsi que le défrichement (26%), de façon intense, dans la forêt dense sèche appartenant à cette Commune (cf. Annexe III). Beaucoup de zones sont dénudées par ces pressions, comme le fourré épineux sur sable roux ainsi que la forêt dense sèche, une formation très rare dans le Sud et représentative de l’Ouest du pays (KOECHLIN et al., 1974). Par ailleurs, la vitesse de dégradation de la forêt est trop élevée et pourrait affecter aussi d’une manière intense la destruction de la structure et de la composition de la forêt existante. Les acteurs de ces deux types d’activités forestières sont des paysans de la Commune elle-même, le plus souvent des migrants d’autres Communes avoisinantes.

Photo 2 : Fabrication de charbon de bois dans la zone de Tsiafanoka (Partie Nord NAP)

La coupe (8%), les feux (6%) et le pâturage (8%) ne sont que des facteurs de dégradation minimes par rapport aux autres pressions. Toutes les zones défrichées de cette Commune sont presque déjà délimitées dans la zone de reboisement, identifiée par l’équipe du WWF. c) Zone affiliée à la Commune Rurale d’Ankilimalinike

Contrairement à la Commune de Tsianisiha, le problème de la Commune d’Ankilimalinike est évident, et réside par le manque de canal pouvant alimenter les plaines cultivables. De ce fait, les terres ne sont plus productives à l’exception du Fokontany de Ranobe où le réseau hydrographique est intéressant ; ainsi beaucoup de personnes n’ont pas de moyens de survie autre que la fabrication de charbon de bois. La vitesse de dégradation forestière est assez intense, une grande partie de la forêt dense sèche ont déjà disparu, la surface dénudée se multiplie très vite à cause des pratiques irresponsables. Le charbonnage, avec un taux de fréquence de 46%, constitue la principale pression majeure pour les

31 Résultats et Interprétations ressources forestières; à part le défrichement (16%) et la coupe (18%). Les feux et le pâturage ne représentent que 10% de la totalité des pressions. A tout cela s’ajoute les processus d’extraction et de transportation par l’exploitation minière « fasimainty ou ilménite », qui occupe une grande partie dans la forêt dense sèche de la NAP PK 32 Ranobe.

Photo 3 : Fabrication de charbon de bois dans la Photo 4 : Marché de charbon le long de la route zone de Saririaka RN9 à Benetse d) Zone affiliée à la Commune Rurale de Manombo

La majorité de la population de cette Commune sont des pêcheurs ; elle utilise seulement la forêt pour ces besoins quotidiennes (bois de chauffe, planches pour la construction des maisons,…). Mais ce sont surtout les migrants des différentes Communes avoisinantes qui utilisent la végétation, entant qu’un moyen de survie. La principale pression qui s’exerce sur le fourré littoral dans cette Commune est la collecte des gaulettes, avec un taux de fréquence de 50%, pour approvisionner les Fokontany à l’intérieur même de la Commune, d’autres Communes avoisinantes (Mangily, Amboboake,…), mais surtout la ville de Tuléar. La collecte des gaulettes se fait au dépend de la demande des consommateurs, mais la demande s’active beaucoup pendant ces dernières années et continue encore jusqu’à maintenant.

Photo 5 : Une bande de charbon jusqu’à 30m de long Photo 6 : Vestige de la production de charbon dans la partie centrale d’Ambolomailaka de bois dans la zone de Madiorano 32 Résultats et Interprétations Par ailleurs, la fabrication de charbon de bois (28%) et le défrichement (15%) constituent aussi des pressions pour la biodiversité (cf. Annexe III), surtout qu’actuellement, les éléments de cette formation commencent à s’appauvrir. Par exemple, parmi les Fokontany visités (Madiorano, Ambolimailaka et Betsibaroka) dans cette commune, seul le Fokontany de Madiorano dispose encore une potentialité en espèces floristiques ; les villageois des deux autres Fokontany s’introduisent dans leur forêt, ainsi que dans la forêt de Ranobe pour leur besoins quotidiennes en bois, souvent à but commercial. e) Zone affiliée à la Commune Rurale de Belalanda

La population de la Commune de Belalanda est composée de différentes ethnies avec de diverses activités : pêcheur, agriculteur et éleveur, utilisateur du fourré littoral. La richesse spécifique en flore a beaucoup diminué, à cause des pressions qui s’exercent sur la végétation : fabrication de charbon de bois, collecte de gaulette, défrichement, construction de bateaux. La fabrication de charbon continue encore jusqu’à maintenant, avec le peu de végétation qui reste dans la zone, les charbonniers prennent tous les restes du bois de grandes tailles et le mélangent avec les bois qui n’ont pas été utilisés pour la fabrication de charbon auparavant, comme « le Somo et le Famanta ». Actuellement, la majorité des bois utilisés pour le charbon est le « Somo et le Famanta », à part les racines de bois dur qui restent aux alentours de la zone occupée. Les gens ne sélectionnent plus les bois au dépend de leur diamètre et, sillonnent même les racines des plantes dans le fourré littoral pour la fabrication de charbon, d’où les sols se trouvent sans protection et qui seront par la suite facilement exposés au phénomène d’érosion.

Photo 7 : Coupe de « Somo » dans la partie Nord de la NAP, zone d’Ambondrolava

La fabrication de charbon de bois représente un taux de fréquence de 50%, le défrichement (7%), la chasse (20%), la coupe de gaulette et la coupe sélective (bois précieux) et, la construction des radeaux de pêche (23%) constituent les pressions principales qui s’exercent sur le fourré littoral attaché à la CR de Belalanda (cf. Annexe III).

33 Résultats et Interprétations

I.2.2- Partie SUD de la NAP du PK 32 Ranobe

a) Zone affiliée à la Commune Rurale de Miary

La population locale utilise seulement la forêt pour assurer ses besoins quotidiens en matière de bois de chauffe, la fabrication de charbon de bois n’est qu’un recours passager face à la difficulté financière que peut subir la famille. La collecte et la vente de bois de chauffe constituent aussi un moyen de survie pour les paysans de cette Commune, mais toujours en cas de besoins financières. L’avantage pour cette Commune, c’est que cette activité ne constitue pas une source de revenu permanente, comme le cas dans d’autres Communes. L’activité principale de la population de cette Commune est basée sur l’agriculture et l’élevage ; même si les terres cultivables sont insuffisantes à cause de la topographie de la région, ils s’efforcent de mieux produire selon leur possibilité.

Ainsi, l’introduction de personnes venant d’autres Communes entraîne toujours des problèmes au niveau de la maintenance de l’état de santé de la biodiversité. La coupe représentant un taux de fréquence assez élevé de 59%, par rapport à la fabrication de charbon de bois qui constitue les 29%, sont les principales pressions qui s’exercent sur la forêt ripicole de cette Commune (cf. Annexe III).

Photo 8 : Activités forestières dans la partie Sud de la NAP, zone d’Ankotsobihia

b) Zone rattachée à la Commune Rurale de Behompy

La vie de la population de cette Commune est basée sur l’agriculture et l’élevage. Mais malheureusement, le manque d’eau ainsi que l’insécurité ne les permettent pas de se développer. La plupart des Fokontany de la Commune de Behompy se trouvent confrontés à des problèmes d’eau; le fleuve de Fiherenana est à sec pendant presque les 8 mois de l’année variant de Mai à Décembre. De ce fait, les jeunes se penchent beaucoup plus à des activités forestières, et les considèrent même comme en étant des moyens de survie, afin de subvenir aux besoins quotidiens de leur famille. Ainsi, 20 à 30 % des jeunes pratiquent la vente des planches dans cette Commune afin d’approvisionner la ville de Tuléar, et 30 à 35 % environ se focalisent sur la fabrication de charbon (cf. Annexe III).

34 Résultats et Interprétations Pour le cas de la zone de Maliotsara, le défrichement constitue encore un phénomène non résolu, puisque la superficie des terrains défrichés dans cette zone s’accroît. Il n’y a pas si longtemps un terrain de 400ha a été défriché par un même propriétaire, aujourd’hui encore, d’autres défrichements ont été signalés. Ceci constitue un des problèmes majeurs de cette Commune, puisque cette zone est considérée comme un des lieux potentiels de la cible « forêt dense sèche » de la région Sud-Ouest. La dégradation des habitats naturels par l’exploitation illicite des bois d’œuvre (Dalbergia spp., Givotia madagascariensis) et, la culture sur brûlis constituent des problèmes majeurs pour cette formation. A part son importance comme forêt de transition, la forêt dense sèche de cette partie Sud est très importante en étant un corridor écologique entre le haut fourré sur sable roux et le fourré sur plateau calcaire. Le défrichement avec un taux de fréquences apparentes de 56%, la fabrication de charbon (20%) et, la vente de planches et de paquets (14%) constituent les pressions existantes sur cette zone. Quant à la forêt ripicole de cette zone, aucune pression de grande envergure ne pose sur les restes de cette forêt.

I.2.3- Partie Centrale de la NAP du PK 32 Ranobe

a) Zone affiliée à la Commune Rurale de Maromiandra

L’activité principale des paysans de cette Commune est basée sur l’agriculture et sur l’élevage. Le problème de l’irrigation d’eau constitue un obstacle au niveau de la production, et souvent l’inondation détruit le peu de cultures sur les baiboho, et sur les terrains de cultures. Autrefois, les pressions qui s’exercent sur le fourré sur plateau calcaire de cette Commune ont été le défrichement et la fabrication de charbon, mais actuellement le défrichement a cessé, mais le charbon continue et le problème avec la collecte de gaulettes ne fait que commencer. Selon notre estimation, environ 20 charrettes par jour transportant de gaulette partent de la Commune de Maromiandra vers la ville de Tuléar, ou d’autres Communes. Les acteurs de cette collecte font de cette activité un moyen comme une source de revenus pour assurer ses besoins quotidiens. Cette pratique interrompe la croissance de cette végétation xérophytique, étant donné que cette formation est caractérisée par l’abondance des essences typiques de cette région (Euphorbes, Pachypodium, Aloès,…) hébergeant ainsi des espèces importantes d’avifaune, de lémuriens et d’hérpétofaune.

Le problème identifié dans cette zone est la multiplicité des acteurs de dégradation. Les Fokontany et Communes concernés sont en effet : Kilifolo, Bekoake, Belalanda, Tanandava et CR Mitsinjo. La collecte de gaulettes et la coupe sélective des essences forestières (Ambilazo, Sarongaza, Sangan’akoholahy, Boy, Satrasatra,….), avec un taux de fréquence de 50%, constituent les principales pressions considérées pour le fourré sur plateau calcaire. A part cela, la divagation du bétail (30%) domine aussi, car c’est une formation préférée pour le pâturage des chèvres. Quant à la fabrication de charbon, elle n’est pas une tâche permanente de la population locale mais seulement un recours en cas

35 Résultats et Interprétations de besoin, pour subvenir à une difficulté financière passagère. Moins de 20% de la population locale pratique cette activité (cf. Annexe III).

I.3- Fréquence des pressions dans l’ensemble des CR du PK 32 Ranobe

Vu le résultat des analyses effectuées pour l’ensemble de la zone du PK 32 Ranobe (cf. carte 2), on peut annoncer que la déforestation liée aux problèmes d’énergie est très importante au sein de la région écologique, suite à la demande accrue en charbon de bois de la population. En fait, les zones les plus affectées sont surtout la partie Nord de la zone du projet mais l’activité touche l’ensemble de l’écorégion. Cette filière est tellement compliquée et difficile à contrôler puisqu’elle implique les différentes services déconcertées. Des permis sont délivrés même si des arrêtés et décrets ont été sortis concernant l’interdiction de l’exploitation. Ainsi, le taux de participation effective de la population à cette filière est de 36% pour l’ensemble de la zone étudiée. Ce taux est effectivement important vu la nature de la demande de conversion de cette zone en une Aire protégée. Vient ensuite l’envergure du problème avec le défrichement au sein de la zone de la NAP. Cette pression est relativement importante vu que la plupart des villageois dans cette zone sont des agriculteurs et éleveurs. En effet, il est de plus en plus fréquent dans le fourré sur sable roux et le plateau calcaire, notamment dans la CR d’Ankilimalinike et de Tsianisiha en passant par le Fokontany de Ranobe et de Madiorano, en se terminant surtout dans la CR de Behompy. Par ailleurs, bien que loin d’être le premier producteur régional du maïs, la zone du Sud-Ouest perd chaque année une grande proportion de sa couverture forestière de forêts d’épineux et de forêt sèche tropicale pour produire du maïs et du pois de cap. Ainsi, 25% de la population locale pratique cette activité forestière, selon l’évaluation faite. L’exploitation d’ilménite et des produits secondaires provenant du sable rouge laisse une empreinte considérable au niveau de la santé de la biodiversité de la NAP. Ainsi, l’exploitation minière de la zone de Ranobe inclut généralement la FDS, mais touche également les autres habitats avec des impacts plutôt indirects. De la CR d’Ankilimalinike et de Tsianisiha qui s’étend vers la CR de Maromiandra et de Behompy. Quant à la coupe et la collecte des produits forestiers, elles représentent une activité à part entière pour quelques personnes. Signalons que la coupe est généralement sélective mais l’évacuation de ces produits nécessite une mise à feu et un abattage de l’entourage de la zone ciblée. Il faut préciser que la zone de la NAP PK 32 Ranobe fait partie des zones la plus touchée par cette activité dont la collecte de gaulettes surtout pour la CR de Manombo du côté Nord-Ouest de la NAP vers la CR de Maromiandra, en passant par Ranobe ; à savoir Amboboake, Manamby, Mamery, Andranofoty pour la partie Sud et Tsiafanoka, Andoharano, Ranobe pour la partie Nord. La quantité de bois extrait annuellement n’est pas chiffrée mais on peut tout de même estimer la participation effective de la population à cet effet dont elle est de 26%. Ces collectes concernent surtout les essences à bois dur (palissandres, ébènes, bois de rose, handy, katrafay,…). Ce trafic s’évolue dans un système informel et il fait vivre environ 26% de la population locale. 36 Résultats et Interprétations En ce qui concerne les feux de pâturage, ils sont assez limités dans la zone du PK 32 Ranobe, mais ne laisse une empreinte assez désastreuse en désagrégeant une bonne partie de la forêt chaque année. La FDS sur sable roux est souvent la cible typique de la zone. Enfin, le système d’élevage traditionnel de « type extensif » dans la région n’est parfois pas compatible à la conservation de la biodiversité. Vu que le type de climat dans la région ainsi que la lutte contre l’insécurité par les « Dahalo », la forêt est considérée par les éleveurs comme un meilleur endroit pour le pâturage, surtout pendant la saison sèche. En forêt, les zébus se nourrissent des jeunes pousses et les piétinent. Quant aux chèvres, ils broutent et mangent tout à son passage, ils arrachent même les racines. Généralement, tous les deux compromettent en même temps la régénération naturelle de la végétation. La strate herbacée est la plus touchée et en cas de déforestation, il ne reste plus rien de la végétation dans le milieu. Il faut noter quand même que ces pressions élucidées précédemment sont celles qu’on avait pu estimer lors de l’observation directe des différents habitats dans la limite de la NAP. Cependant, d’autres pressions existent, pour ne citer que la chasse (micromammifères, chauves souris, oiseaux, tortues, lézards, caméléons,…) et leurs conséquences sont aussi parfois et même plus désastreuses au niveau de l’intégrité écologique du site.

Figure 2: Fréquence des pressions dans l’ensemble du PK 32 Ranobe

37 Résultats et Interprétations

- WWF

Carte 2 : Carte des pressions dans le site du PK 32 Ranobe 38 Résultats et Interprétations

Carte 3 : Carte de représentation des limites de la NAP et des Communes

39 Résultats et Interprétations

Carte 4 : Carte de superposition des deux limites de la NAP

40 Résultats et Interprétations

I.4- Le niveau de pressions sur la NAP PK 32 Ranobe

Après avoir identifié le type de pressions existant dans le site du PK 32 Ranobe, l’impact de ces pressions sur chaque cible est décortiqué afin de dégager le niveau de pression générale qui pèse actuellement sur cette NAP (cf. traitement des données qualitatives, partie méthodologie). L’évaluation repose donc sur la connaissance pratique disponible de la NAP, ainsi que l’observation participative et, sur l’entretien effectués récemment dans le PK 32 et qui constituent les bases potentielles de cette étude. Elle est importante car la suite du plan de gestion des pressions en dépend.

I.4.1- Evaluation de l’impact des pressions sur chaque cible de conservation

Fourré épineux sur sable roux

Les principales pressions identifiées lors de l’analyse pour cette cible de conservation sont en effet : le défrichement, l’exploitation minière, la fabrication de charbon de bois et le feu.

 Impact des pressions sur cette cible

Les premiers effets remarquables de ces activités humaines peuvent être vus et analysés à travers l’état actuel de la biodiversité de cet habitat. Les impacts suivants sont constatés sur cette végétation épineuse : la destruction de la régénération naturelle, la destruction de l’habitat et, le déséquilibre de la structure. L’analyse des impacts est ainsi présentée dans le tableau ci-après.

Tableau 5: Impact des pressions sur la formation épineuse sur sable roux

Cible : Fourré épineux sur sable roux Impacts Sévérité Portée Importance de l’impact 1- destruction de la régénération naturelle Très Haute Haute Très Haute 2- destruction de l’habitat Haute Haute Haute 3- déséquilibre de la structure Moyenne Moyenne Moyenne Source : Auteur, 2009

Le problème d’approvisionnement en charbon dans les Communes de Tsianisiha, et ses Communes avoisinantes, mais plus particulièrement la ville de Tuléar, est un problème difficile à résoudre. En effet, très peu de formations forestières sont restées intactes dans cette région alors que le besoin existe vraiment.

 Evaluation des activités humaines tangibles et néfastes pour cette cible

La combinaison de ces quatre pressions sur le fourré épineux sur sable roux dans le PK 32 Ranobe engendre la disparition d’une partie ou même de la formation entière si des mesures appropriées ne sont pas impliquées dans les meilleurs délais. Beaucoup d’endroits sont le témoin de cette affirmation dont la formation localisée à Tsiafanoka, CR de Tsianisiha. En plus, l’utilisation de RN par 41 Résultats et Interprétations l’exploitation minière n’est ni souvent efficace ni rentable, la première occupation de ces entreprises est toujours de maximiser les bénéfices. De tels profits sont souvent réalisés au détriment de la pérennité des RN impliquées. Actuellement, le degré de chaque pression est encore réel dont la valeur est assez élevée. De ce fait, si des mesures ou bien du changement de comportement des bénéficiaires s’opèrent, il est certain que la menace de ces quatre pressions décroîtra considérablement ; mais si c’est le contraire qui se produit, la biodiversité en pâtisse.

Tableau 6: Evaluation des activités humaines tangibles sur la végétation épineuse

PRESSION IMPACTS 1- destruction de 2- destruction de 3- déséquilibre de DEGRE la régénération l’habitat la structure PRESSION POUR LA et leur naturelle CIBLE importance Défrichement Contribution T.Haute niveau Haute niveau Moyenne Niveau HAUTE Difficulté HauteHaute HauteHaute Moyenne Faible Importance T.Haute Haute Moyenne Mines Contribution T.haute niveau T.HAUTE Difficulté Haute T.Haute Importance T.haute Charbon de Contribution T.Haute niveau HAUTE bois Difficulté Haute Haute Importance Haute Feu Contribution Haute niveau T.Haute niveau Moyenne niveau HAUTE Difficulté HauteHaute HauteT.Haute Moyenne Faible Importance Moyenne T.Haute Moyenne Source : Auteur, 2009

Forêt dense sèche (sur sable roux et calcaire)

 Impact des pressions sur cette cible Malgré sa potentialité écologique, entant qu’une relique de forêt dense sèche de l’Ouest, la formation dense sèche n’a pas pu s’échapper à la pratique de dégradation accrue de la biodiversité. Ainsi, les principales pressions qui s’exercent sur cette formation sont le défrichement, la coupe sélective de bois d’œuvre et la fabrication de charbon de bois. Les impacts suivants sont constatés sur cette cible de conservation : le recul de la forêt de lisière, la destruction de la régénération naturelle et, la destruction de la structure.

L’analyse de ces impacts est présentée dans le tableau ci-après.

Tableau 7: Impact des pressions sur la forêt dense sèche Cible : Forêt dense sèche Impacts Sévérité Portée Importance de l’impact 1- recul de la forêt de lisière Très Haute Haute Très Haute 2- destruction de la régénération naturelle Très haute Haute Très Haute 3- déséquilibre de la structure Haute Moyenne Moyenne Source : Auteur, 2009

42 Résultats et Interprétations

 Evaluation des activités humaines tangibles et néfastes sur cette cible

La superficie de la forêt dense sèche dans la NAP a été surtout réduite par le défrichement à but agricole, pour la culture de maïs et du coton, à cause de la fertilité relative du sol. Actuellement, le reste des blocs est dégradé à un stade où la composition en espèces et les processus écologiques de l’écosystème sont fortement changés. D’autant plus qu’il subisse d’autres pressions comme la coupe sélective de bois d’œuvre (Dalbergia spp, Givotia Madagascariensis), ainsi que la fabrication de charbon de bois. Par ailleurs, les habitats qui occupaient autrefois de grandes superficies ne forment plus que de petits blocs isolés. La fragmentation se produit quand une réduction significative ou même un degré moindre s’opère. Ainsi, l’impact de cette fragmentation d’habitat est multiple ; elle augmente fortement la surface des zones plus proches des lisières « effet de lisière ». D’une part, cette fragmentation menace la survie des espèces qui sont hébergées dans la forêt, en limitant la capacité d’une espèce à disséminer ses graines et à coloniser les régions. D’autre part, elle peut également accélérer la diminution de la population ainsi que son extinction, en divisant une population en deux ou plusieurs sous population, chacune ayant une région restreinte (ROCHELLE ET AL., 1999). Enfin, on peut dire que la forêt dense sèche est également dérangée par les processus d’extraction puisque des carreaux miniers se trouvent presque entièrement à l’intérieur de cette formation. Le défrichement constitue toujours une pression haute pour cette formation, toute perte est presque irréversible puisque les conditions écologiques ne sont pas favorables à la reconstitution naturelle de la formation.

Tableau 8 : Evaluation des activités humaines tangibles sur la formation dense sèche

PRESSION IMPACTS 1- recul de la forêt 2- destruction de la 3- déséquilibre de DEGRE de lisière régénération la structure PRESSION POUR LA et leur naturelle CIBLE importance Défrichement Contribution T. Haute Niveau T.Haute Niveau Haute Niveau T.HAUTEE Difficulté HauteT.Haute HauteT.Haute Moyenne Moyenne Importance T.Haute T.Haute Moyenne Coupe Contribution Haute Niveau MOYENNE sélective Difficulté Moyenne Moyenne Importance Moyenne Charbon de Contribution Haute Niveau HAUTE bois Difficulté Haute Haute Importance Haute Mines Contribution T.haute niveau T.haute niveau T.HAUTE Difficulté HauteT.Haute Haute T.Haute Importance T.haute T.haute Source : Auteur, 2009

Fourré sur plateau calcaire

 Impact des pressions sur cette cible

Les principales pressions, la coupe et collecte de bois d’œuvre, le feu, ainsi que la fabrication de charbon de bois, présentent les impacts suivants au niveau du fourré sur plateau calcaire : le déséquilibre de la structure, la disparition de la formation, la destruction de la régénération naturelle et, la 43 Résultats et Interprétations perturbation sociale de la population de lémuriens et de reptiles. L’analyse de ces impacts est présentée dans le tableau ci-après.

Tableau 9 : Impact des pressions sur le fourré sur plateau calcaire

Cible : Fourré sur plateau calcaire Impacts Sévérité Portée Importance de l’impact 1- déséquilibre de la structure Haute Haute Haute 2- disparition de la formation Moyenne Moyenne Moyenne 3- destruction de la régénération naturelle Haute Moyenne Moyenne 4- perturbation sociale de la population de Moyenne Moyenne Moyenne lémuriens et de reptiles Source : Auteur, 2009

Les plaques rocheuses sont considérées comme habitat pour les reptiles endémiques du Sud-Ouest ; la présence de feu ainsi que le dérangement au niveau de leur habitat a un impact certain sur leur comportement en général et leur survie. Pour le moment, aucun indice n’est disponible pour évaluer cette perturbation.

 Evaluation des activités humaines tangibles et néfastes sur cette cible

Les trois pressions combinées sur cette formation ont causé des perturbations importantes, changé, dégradé et détruit le paysage sur une grande échelle, conduisant des espèces et même des communautés entières à l’extinction. En effet, les impacts majeurs pesant sur la diversité biologique pour cette formation sont la destruction et la fragmentation de l’habitat.

Tableau 10: Evaluation des activités humaines tangibles sur le fourré sur plateau calcaire PRESSION IMPACTS 1- déséquilibre de 2- disparition de 3- destruction 4- perturbation DEGRE la structure la formation de la social des PRESSION régénération populations POUR LA et leur naturelle (faune) CIBLE importance Coupe et Contribution T.Haute niveau Haute collecte Difficulté Haute Haute Importance T.Haute Feu Contribution T.Haute niveau T.Haute Niv. T.haut niveau Haute niveau Moyenne Faible haute e Haute Moye Difficulté Haute Haute Haute Moyenne nne Importance T.Haute T.Haute Haute Haute Charbon Contribution T.Haute niveau Moyenne niveau Moyenne de bois Difficulté HauteMoyen Moyenne Faible Importance Hautene Moyenne Source : Auteur, 2009

Le tableau sur les impacts ci-dessus démontre bien que l’évaluation est Moyenne. Néanmoins, le feu est toujours considéré comme ayant un impact élevé pour cette AP ; car toute perte de végétation et d’espèces sont presque irréversibles, les conditions écologiques ne sont plus originelles donc la reconstitution naturelle de la formation sera difficile. Il ne faut pas non plus négliger l’impact impliqué sur la coupe sélective au niveau de la perturbation sociale de la population de diverses espèces faunistiques. Ainsi, la viabilité de cette cible de conservation dépend fortement de l’évolution et du 44 Résultats et Interprétations changement de comportements des acteurs de dégradation, grâce aux programmes de sensibilisation et de communication en matière environnementale qui pourraient être effectués par le projet WWF de la région.

Forêt ripicole

 Impact des pressions sur la forêt ripicole

Comme il est mentionné dans l’analyse de la viabilité et intégrité de cette formation, les pressions qui s’exercent sur elle sont : la fabrication de charbon de bois, la coupe et collecte de bois d’œuvre, le défrichement et la chasse des lémuriens et de carnivores. Toutes ces pressions peuvent engendrer plusieurs impacts tant au niveau de l’habitat qu’au niveau des espèces hébergées par cette forêt. 1- recul de lisière 2- perte de la diversité génétique 3- déclin en nombre des espèces animales (lémuriens, carnivores, reptiles et amphibiens) 4- déséquilibre de la structure Ainsi, l’importance de ces impacts est présentée dans le tableau ci-après.

Tableau 11: Impact des pressions sur la forêt ripicole

Cible : Forêt ripicole Impacts Sévérité Portée Importance de l’impact 1- recul de lisière Haute Moyenne Moyenne 2- perte de diversité génétique Haute Haute Haute 3- déclin en nombre de la population animale Haute Moyenne Moyenne 4- déséquilibre de la structure Haute Haute Haute Source : Auteur, 2009

Les villageois résidant près de cette formation sont trop près de la limite et ont la mauvaise habitude de prélever des bois pour leur usage courant, ou bien des bois destinés pour la vente. Cette pratique sélective entraîne une disparition d’espèces végétales locales. Il en est de même pour la chasse qui peut engendrer une disparition de la population de lémuriens et de carnivores.

 Evaluation des activités humaines tangibles et néfastes sur la forêt ripicole

La perte d’habitat constitue l’impact majeur de la diversité biologique de cette cible de conservation. A cause de la destruction de l’habitat, les grandes superficies se morcellent d’où la fragmentation d’habitat. Cette dernière peut impliquer, par la suite, une perte rapide des espèces restantes car elle crée des barrières aux processus normaux de dispersion, de colonisation et de recherche de nourriture. Les conditions environnementales dans les fragments peuvent changer, une perturbation sociale au niveau des espèces animales sera observée, ce qui peut générer également une perte de la variabilité génétique au niveau de l’espèce. Notons que le maintien de cette variabilité génétique permet aux populations de s’adapter aux changements de l’environnement. Dans le cas d’une perte, les espèces 45 Résultats et Interprétations seront plus sensibles à un certain nombre de changements génétiques nuisibles tels que la dépression liée à la consanguinité et à la perte de la flexibilité évolutive. Ces facteurs peuvent contribuer à la diminution de la taille de la population et à une plus grande probabilité d’extinction (THORNHILL 1993 ; LOESCHCKE et al.1994 ; AVISE et HAMRICK 1996), cité par PRIMACK R.B. (2005). Le tableau ci-après montre l’importance de chaque pression sur cette formation ripicole.

Tableau 12: Evaluation des activités humaines tangibles sur la forêt ripicole PRESSION IMPACTS 1- recul de 2- perte de 3- déclin en 4- déséquilibre DEGRE lisière diversité nombre de la de la structure PRESSION POUR LA et leur génétique population CIBLE importance animale Coupe et Contribution Haute niveau T.Haute niveau Haute collecte Difficulté Haute Haute Haute Haute Importance Haute T.Haute Défrichement Contribution T.haute niveau Haute niveau Moyenne Difficulté Haute moyenne Haute moyenn Importance Haute Haute e Charbon de Contribution Haute niveau T.haute niveau Haute bois Difficulté Haute Haute Haute Haute Importance Haute T.Haute Chasse Contribution Haute niveau T.Haute Niveau Haute Difficulté Haute moyene Haute Haute Importance Haute T.Haute Source : Auteur, 2009

Fourré littoral

 Impact des pressions sur cette cible La coupe sélective d’essences forestières, la collecte de gaulettes et la fabrication de charbon de bois constituent les principales pressions pour cette formation. Les impacts suivants sont notés : 1- déclin de la superficie occupée 2- perte de diversité génétique 3- perturbation sociale de la population de reptiles L’analyse de ces impacts est présentée dans le tableau ci-après.

Tableau 13: Impact des pressions sur la formation littorale

Cible : Fourré littoral Impacts Sévérité Portée Importance de l’impact 1- déclin de la superficie occupée Très haute Très Haute Très haute 2- perte de diversité génétique Haute Haute Haute 3- perturbation sociale de la population de Moyenne Moyenne Moyenne reptiles Source : Auteur, 2009

En ce qui concerne la coupe sélective, il fut un temps où ces bois précieux ont été trop demandés par les consommateurs que ce soit dans les CR le long du littoral, surtout pour la construction des villages touristiques. Sans oublier bien sûr la collecte significative de gaulettes pour l’approvisionnement de la ville de Tuléar.

46 Résultats et Interprétations

 Evaluation des activités humaines tangibles et néfastes sur cette cible

Le tableau ci-après montre l’importance de chaque pression sur cette formation.

Tableau 14: Evaluation des activités humaines tangibles sur la formation littorale PRESSION IMPACTS 1- Déclin de la 2- Perte diversité 3- Perturbation DEGRE superficie occupée génétique sociale de la PRESSION POUR LA population de CIBLE et leur reptiles importance Coupe et Contribution Haute niveau Haute collecte Difficulté Haute Haute Importance Haute Charbon de Contribution Haute niveau Haute niveau Moyenne bois Difficulté Moyennemoyenn Moyenne moyenn Importance Moyennee Moyenne e Défrichement Contribution T.Haute niveau Haute niveau Haute niveau Moyenne Difficulté HauteHaute Moyennemoyenn Haute Haute Importance T.Haute Moyennee Haute Source : Auteur, 2009

La coupe et collecte, la fabrication de charbon de bois et, le défrichement constituent les activités humaines qui sont à l’origine de ces impacts pour la formation littorale. D’après les impacts des pressions mentionnés ci-dessus, les populations animales qui abritent dans cette formation (comme les espèces fouisseuses de reptiles et des amphibiens) vont être également affectés par ces pressions. La perturbation sociale de la population de ces espèces va engendrer à son tour des répercussions au niveau du changement de son aire de répartition.

Lacs et marais

 Impact des pressions sur cette cible de conservation Les impacts suivants sont constatés sur cette cible de conservation : la destruction de l’habitat et, le déclin en nombre des individus aquatiques.

L’analyse des impacts est présentée dans le tableau ci-après.

Tableau 15: Impact des pressions sur l’écosystème « lacs et marais » Cible : Lacs et marais Impacts Sévérité Portée Importance de l’impact 1- destruction de l’habitat Moyenne Moyenne Moyenne 2- perturbation sociale des individus aquatiques Faible Faible Faible Source : Auteur, 2009

Cet écosystème abrite une faune et une flore riches et diversifiées. Les lacs et marais sont des habitats indispensables pour les poissons, les invertébrés aquatiques et, les oiseaux. Ils constituent également une ressource pour l’économie locale des riverains (pêche, agriculture irriguée à Ranobe, commerce de plantes aquatiques).

47 Résultats et Interprétations

 Evaluation des activités humaines tangibles et néfastes sur cette cible

La surexploitation des végétations aquatiques dans cet écosystème provoque un dérangement social des espèces animales aquatiques, qui vivent sous l’eau, qui pourrait par la suite déclencher un déclin en nombre de ces populations. En général, cet écosystème est encore en bonne santé d’après l’analyse de sa viabilité (dans la section suivante), puisque les pressions ne sont pas trop intenses. De ce fait, le seul impact qui pourrait être considéré est la perte en nombre des individus aquatiques dans cet habitat. Ainsi, la viabilité de cette cible dans le futur dépend du degré d’utilisation de ces ressources aquatiques par les riverains.

Tableau 16: Evaluation des activités humaines tangibles sur l’écosystème « lacs et marais »

PRESSION IMPACTS 1- destruction de 2- perturbation sociale DEGRE l’habitat des individus PRESSION POUR LA CIBLE aquatiques et leur importance Agriculture Contribution Haute niveau Moyenne Difficulté Haute Moyenne Importance Haute Coupe et Contribution Moyenne niveau Faible collecte Difficulté Moyenne Faible Importance Source : Auteur, 2009

Mésite et Rollier terrestre

 Impact des pressions sur cette cible

Les pressions qui agissent de façon indirecte sur la viabilité de ces deux espèces d’oiseaux endémiques de Madagascar sont : le défrichement, le feu et, la chasse. Ces pressions produisent les impacts tant au niveau de l’habitat de ces espèces qu’au niveau de sa vie sociale : 1- perturbation sociale 2- changement de la zone de concentration

La superficie de la NAP est un peu vaste, mais l’habitat préféré de ces espèces est limité aux fourrés vierges ou peu dégradés sur l’étroite bande de sable non consolidé le long de la côte. Ceci étant, la viabilité de ces deux espèces dépend forcément de la santé de la biodiversité des formations localisées le long du littoral. Quand leur habitat est perturbé, surtout par l’existence d’un feu, ces oiseaux réagissent en changeant leur zone de concentration.

48 Résultats et Interprétations

Tableau 17: Impact des pressions sur la cible Mésite et Rollier terrestre Cible : Mésite et Rollier terrestre Impacts Sévérité Portée Importance de l’impact 1- perturbation sociale Moyenne Moyenne Moyenne 2- changement de zone de concentration Faible Faible Faible Source : Auteur, 2009

 Evaluation des activités humaines tangibles sur cette cible

D’après la viabilité des fourrés le long du littoral, l’endroit préféré de ces deux espèces d’oiseaux, dont la valeur est identifiée comme « assez bonne » (cf chapitre II); la viabilité de cette cible de conservation va être également affectée par ce problème. De ce fait, l’aire de répartition de ces espèces pourrait être réduite. Forte heureusement pour elles, ces formations sont incluses dans la zone d’influence de la NAP PK 32, ce qui peut assurer la pérennité de cette cible. La vraie menace pour ces deux espèces endémiques est donc la disparition des fourrés le long de la côte, notamment leur habitat principal.

Tableau 18: Evaluation des activités tangibles sur le Mésite et Rollier terrestre

PRESSION IMPACTS 1- perturbation sociale 2- changement de zone Menace pour de concentration la cible

et leur importance Défrichement Contribution T.haute Menace Moyenne Difficulté Haute Moyenne Importance T.Haute Feu Contribution T.Haute Menace T.haute Menace Moyenne Difficulté HauteMoyenne Haute faible Importance Haute T.haute Chasse Contribution Moyenne Menace Moyenne Difficulté Moyenne Moyenne Importance Moyenne Source : Auteur, 2009

Mungotictis decemlineata lineata

 Impact des pressions

La zone de répartition de cette cible est encore inconnue. Néanmoins, nous pouvons se référer sur les conditions de son habitat favori ; en fait c’est une espèce qui préfère des endroits avec un sous-bois assez dense, dans les forêts denses sèches (Razafimanantsoa, 2003). Peu d’informations sont disponibles en ce qui concerne cette espèce. Il nous faut cerner le problème d’aire de répartition de ce carnivore à l’intérieur et même à l’extérieur de la NAP. En plus, la connaissance de son mode de vie est la clé de la conservation de cette cible.

49 Résultats et Interprétations Les impacts des pressions (défrichement, chasse) présumés pour cette cible sont : la perturbation sociale et, le déclin en nombre.

Tableau 19: Impact des pressions sur la cible Mungotictis decemlineata lineata

Cible : Mungotictis decemlineata lineata Impacts Sévérité Portée Importance de l’impact 1- perturbation sociale Haute Haute Haute 2- déclin en nombre Moyenne Moyenne Moyenne Source : Auteur, 2009

 Evaluation des activités tangibles et néfastes sur la cible Mungotictis decemlineata lineata

L’analyse de la menace sur la FDS nous a montré que la fragmentation de l’habitat est l’une des impacts majeurs des pressions sur cette cible de conservation, conduisant à de multiples conséquences. Ce phénomène peut impliquer un changement dans la structure de la communauté en termes d’espèces. Entant qu’habitat préféré de ce carnivore, la perte cette formation dense sèche impliquera également l’extinction de plusieurs de leurs espèces.

Tableau 20: Evaluation des activités humaines tangibles sur Mungotictis decemlineata lineata

PRESSION IMPACTS 1- perturbation 2- déclin en nombre Menace pour sociale la cible

et leur importance Défrichement Contribution T.haute Menace Haute Difficulté Haute Haute Importance T.Haute Chasse Contribution T.Haute Menace T.Haute Menace Moyenne Difficulté Hautemoyenne Haute moyenne Importance T.haute T.Haute Source : Auteur, 2009

I.4.2- Evaluation du niveau de pression générale sur la NAP PK 32 Ranobe

Le niveau de pression générale sur PK 32 Ranobe est donc le résultat de la combinaison de tous ces impacts individuels. Ce résultat est présenté dans le tableau ci-après. La richesse de la NAP subit une forte dégradation à tel point que plusieurs espèces risquent de disparaître définitivement. Une pression générale « Haute » est attribuée à cette NAP, selon les analyses. D’après les résultats, deux cibles sont prioritaires pour notre intervention, la formation dense sèche et la végétation épineuse sur sable roux, ce sont toutes des cibles localisées dans la partie Nord de l’AP. Notre principe d’intervention est de bien gérer cette partie Nord sur tous les plans et ce niveau de pression générale peut déjà être réduit d’une façon conséquente.

50 Résultats et Interprétations Tableau 21: Importance relative des pressions sur la NAP PK 32 Ranobe

Pressions sur les Forêt dense Estimation Fourré sèche (sable Fourré sur Mésite et Mungotictis cibles de épineux sur roux et plateau Fourré Lacs et Rollier decemlineata globale des conservation sable roux calcaire) calcaire Forêt ripicole littoral marais terrestre lineata pressions 1 Défrichement Haut Très Haut Faible Moyen Moyen - Moyen Haut Haut

2 Charbon de bois Très Haut Haut Moyen Haut Moyen - Moyen Haut Haut

3 Mines Très Haut Haut - - - - Faible - Haut

4 Coupe et collecte Faible Moyen Haut Haut Haut Faible - Moyen Moyen

5 Feux Haut - Moyen - - - Moyen - Moyen

6 Chasse Faible - - Haut - - Moyen Moyen Moyen

7 Construction - - - - Très Haut - - - Haut

8 Divagation de bétail Haut Faible Faible - - - - - Moyen

9 Ensablement - - - - - Faible - - Faible

10 Agriculture - - - - - Moyen - - Faible

11 Pêche - - - - - Faible - - Faible

Statuts des pressions sur les CC et le site Haut Haut Moyen Haut Haut Faible Moyen Haut Haut Adapté du PAG - WWF, 2009

51 Résultats et Interprétations

I.5- Identification et évaluation des menaces sur la biodiversité du PK 32 Ranobe

Les menaces sont des activités pouvant apparaître dans le futur et pouvant avoir des impacts négatifs sur les cibles. Effectivement, l’évaluation et la gestion des menaces sont des éléments importants dont il faudra considérer pour l’élaboration d’une stratégie de pérennisation pour la gestion durable du site de PK 32 Ranobe. Les analyses effectuées, sur les éléments scientifiques pour le site du PK 32 Ranobe, ont permis de ressortir les menaces mineures constituées par l’ensablement des lacs et la riziculture et, des menaces majeures en l’occurrence la surexploitation des ressources forestières et le changement climatique.

I.5.1- Menaces sur l’habitat dans le site du PK 32 Ranobe

I.5.1.1- La surexploitation des ressources forestières liée à la pression de la population

L’utilisation des ressources de l’environnement par la population humaine augmente proportionnellement avec son accroissement. La densité élevée et le taux de croissance importante de la population constituent une menace sérieuse pour les forêts sèches et épineuses. Au fur et à mesure que leur intensité et leur fréquence augmentent, les pratiques traditionnelles ne sont pas respectueuses de l’environnement, ni durables (USAID, 2008). L’exploitation de la forêt du PK 32 Ranobe s’accélère à un rythme au point que les ressources ne puissent plus répondre à la demande de la population (cf. chapitre II). A cet effet, l’appauvrissement commence à s’étendre dans les habitats du PK 32 Ranobe et, la régénération de la forêt ne sera plus en équilibre avec cette exploitation abusive. La végétation du PK 32 Ranobe est donc menacée par la sur-exploitation des ressources ; elle risque de disparaître si aucune mesure de gestion n’est appliquée. Actuellement, à cause de la raréfaction de la végétation dans le fourré littoral, les paysans creusent même les résidus des racines restant de l’abattage des arbustes pour la fabrication du charbon. Ainsi, la coupe et le collecte de produits forestiers, la fabrication du charbon de bois et, le défrichement sont les activités dont il faut considérer à priori afin de réduire les pressions et menaces sur les ressources dans cette NAP.

I.5.1.2- La sédimentation due à l’érosion du sol

La déforestation et les méthodes de cultures traditionnelles ont causé une sédimentation accrue des lacs et des zones humides au niveau du PK 32 Ranobe. Effectivement, elles provoquent des érosions résultant l’ensablement vers l’aval. Cela menace directement la biodiversité et la stabilité écologique de ces zones. En effet, les zones humides ont une grande importance en tant qu’habitat pour la faune et la flore ; de plus, ces zones servent de passage intéressant pour les espèces migrateurs. Les zones humides sont donc menacées d’une part par l’ensablement et, d’autre part, par les activités humaines qui agissent directement sur eux.

52 Résultats et Interprétations

I.5.1.3- Expansion des exploitations minières

Les exploitations minières à l’intérieur de la zone du PK 32 Ranobe peuvent avoir des impacts considérables sur les systèmes écologiques de l’écosystème forestier. Elles peuvent produire une perte essentielle en forêt. Outre les modifications importantes, l’érosion à grande échelle ainsi que les dégâts accrus causés par la population travaillant dans la mine peuvent engendrer des désastres irréparables sur l’environnement, conduisant à une fragmentation, que ce soit à grande ou à petite échelle. Ces impacts, permanents ou provisoires, provoquent en même temps de multiples répercussions au niveau de la faune existante dans la forêt.

I.5.2- Menaces sur la faune

I.5.2.1- Mammifères

Les menaces majeures pesant sur les habitats de ces mammifères dans le site du PK 32 Ranobe résultant des activités humaines sont la chasse pour l’alimentation, la destruction et la fragmentation de leur habitat. L’usage continu et croissant des RN s’explique par le fait que l’exploitation forestière dans ces régions se fait dans le dessein commercial. Ce qui peut constituer une grande menace pour la diversité biologique, car non seulement la formation sera détruite et disparaisse même avec le temps, mais ce sont surtout les espèces faunistiques qui s’y hébergent qui en pâtissent, d’où le risque d’extinction de l’espèce. Alors que plusieurs entre elles sont endémiques de Madagascar. Parmi les 32 espèces de mammifères recensées dans ce site, 25 espèces sont endémiques de Madagascar (THOMAS et al., 2005). Le plus important est le Mungotictis decemlineata lineata. La survie de cette espèce animale est menacée par la fragmentation de leur habitat. De plus, quand un habitat est fragmenté, les espèces confinées à un seul fragment risquent de ne plus être capables d’émigrer vers leurs territoires naturels pour rechercher ses ressources rares (RICHARD, PRIMACK, RATSIRARSON, 2005). La principale menace que subit cette cible « Mungotictis decemlineata lineata » est donc la destruction et la perte de la FDS, son habitat favori, par la fabrication de charbon de bois et surtout le défrichement. A part cela, les espèces de lémuriens trouvées dans la NAP sont inclues sur la liste Rouge des Espèces Menacées de l’UICN (MITTERMEIER et al., 1994 ; IUCN, 2006). En fait, une fois que l’extinction a eu lieu, on ne peut plus rétablir ses populations, les communautés auxquelles elles appartenaient avant sont appauvries ; et la valeur potentielle de cette espèce pour l’homme ne pourra plus jamais être retrouvée.

I.5.2.2- Reptiles et amphibiens

La forêt littorale du PK 32 Ranobe abrite une riche herpétofaune avec plusieurs espèces de reptiles endémiques à la région et d’autres de Madagascar. Le trafic ou la vente de ces espèces constitue la menace majeure pesant sur la diversité biologique de cette formation : pour la majorité des animaux actuellement en voie de disparition. Parmi ces espèces le plus important est le Mantella expectata, classifié comme « en danger critique d’extinction » dans la Liste Rouge des Espèces Menacées de

53 Résultats et Interprétations l’UICN (IUCN, 2006). Effectivement, la perte de l’habitat signifie logiquement une perte d’espèce. Les populations animales qui abritent dans cette formation, notamment les espèces fouisseuses de reptiles et des amphibiens, vont être également affectées par ces menaces. La perturbation sociale de la population de ces espèces va engendrer à son tour des répercussions au niveau du changement de son aire de répartition.

I.5.2.3- Oiseaux

L’importance globale et nationale de la biodiversité de la région est bien reconnue (DOMERGUE, 1983 ; WCMC, 1991 ; GANZHORN et al, 1997), cité par CHARLIE G. (2006). Birdlife International a classifié cette zone comme étant « Endemic Bird Area » à cause de la présence de huit espèces d’Oiseaux endémiques à la région dont les plus importants sont Uratelornis chimaera et Monias benschi. Quant à ces éléments de la biodiversité bénéficiaires de la formation littorale, même s’ils ne sont que de passage dans le fourré littoral, le dérangement au niveau de leur habitat pourrait également les affecter, car elle constitue un lieu de chasse pour eux, par l’abondance des insectes dans cette formation. La chasse des oiseaux constitue aussi une menace qu’il faut gérer pour réduire les risques d’extinction sur ces espèces.

I.5.3- Facteur de vulnérabilité de la diversité biologique

A part les menaces locales, la vulnérabilité de la diversité biologique se trouve encore menacée sous les influences globales telles que le changement climatique.

En fait, les liens entre la diversité biologique et le changement climatique sont bidirectionnels, le changement climatique menace la survie de la diversité biologique et la santé de la biodiversité peut également atténuer les impacts de ce changement climatique. En fait, l’analyse des données météorologiques du début des années 1990 indique que les températures moyennes ont augmenté de 1°Celsius au cours des 100 dernières années, alors que le niveau général des précipitations n’a pas changé de manière importante. Cependant, il y a eu des variations considérables dans la distribution de la pluviométrie, les saisons, la répartition (USAID, 2008). Il semble ainsi qu’il y a des anomalies climatiques dans le Sud de Madagascar causant des sècheresses qui peuvent être liées aux perturbations des courants océaniques (JURY et al., 1995 ; REASON & LUTJEHARMS, 1998), cité par CHARLIE G. (2006). En réalité, le changement climatique affecte de plus en plus la santé de la biodiversité tant au niveau de la flore que de la faune. Les principaux impacts de ce changement sont en effet : les changements dans la répartition ainsi que dans la période de reproduction des espèces faunistiques, conduisant à une menace d’extinction accru. Quant au niveau de la flore, des changements dans la durée des saisons de culture des plants, des modifications sur la régénération des espèces forestières peuvent apparaître. Par ailleurs, le principal problème réside sur le fait que beaucoup de ces espèces sont déjà menacées et sont encore plus vulnérables aux impacts du changement climatique. Tout changement au

54 Résultats et Interprétations niveau de la température et les précipitations, si petit soit-il, peut engendrer des conséquences importantes sur la croissance des forêts ainsi que les faunes qui s’y hébergent. La croissance et la production des végétaux peuvent être modifiées par ces changements en favorisant la propagation des parasites et des maladies. Ainsi donc, ces impacts peuvent également avoir des répercussions énormes sur la situation socio-économique de la population.

Le tableau ci-après montre l’évaluation des menaces identifiées sur le site du PK 32 Ranobe.

Tableau 22 : Degré des menaces sur la biodiversité du PK 32 Ranobe

Permanence Cout terme Moyen terme Long terme Permanent

Grandeur Bas - - - - Moyen - Chasse Erosion du sol - Haut - Expansion Mines Destruction/Fragmentation Surexploitation des de l’habitat de la faune ressources forestières Très haut - - Changement climatique Pression de la PL

Source : Auteur, 2009

55 Résultats et Interprétations

Chapitre II : IMPORTANCE DE LA CONSERVATION SUR UNE GRANDE SUPERFICIE

II.1- Importance relative de la nouvelle délimitation de la NAP PK 32 Ranobe

Les écosystèmes de la région de PK 32 Ranobe représentent une vaste diversité d’habitats uniques et sont d’une importance capitale pour la conservation de la biodiversité à l’échelle nationale et mondiale. La forêt de ce site possède la plus grande diversité de tous les sites du Sud-Ouest de Madagascar. Elle est le site le plus riche pour chaque taxon, et possède en total 240 espèces de vertébrés (RASELIMANANA et GOODMAN, 2004). Elle est une mosaïque complexe d’habitat qui sert de refuge à d’innombrables diversités. Le niveau d’endémisme varie dans les différents types d’habitats. L’habitat avec le pus haut endémisme est le fourré épineux (61,4% endémisme local) et 94,8% des espèces dans les fourrés épineux sont endémiques à Madagascar à savoir : les genres Alluaudia, Androya, Decarya, Didiera…Cette sous région possède aussi les seules populations de quelques espèces de reptiles endémiques à la région incluant Furcifer antimena, Phelsuma standingi,…Les autres habitats représentent aussi un taux exceptionnel en terme d’endémicité d’espèces. La location géographique du site PK 32 Ranobe lui confère une diversité exceptionnelle à l’échelle globale, avec un niveau d’endémisme spécifique de 95% (SCHATZ, 2000). Ceci représente le plus haut niveau d’endémisme de plantes dans tous les domaines de la végétation à Madagascar (WWF et UICN, 1994 ; PHILLIPSON, 1996). Parmi ces éléments de la biodiversité, les cibles de conservation qui ont été l’objet principal pour la conservation de la NAP PK 32 Ranobe sont ainsi : le fourré épineux sur sable roux, le fourré sur plateau calcaire, la forêt ripicole, le fourré littoral, la forêt dense sèche, les lacs et marais, le Mésite et Rollier terrestre et le Mungotictis decemlineata lineata.

Malheureusement, ces écosystèmes se transforment à un rythme croissant pour les produits forestiers et agricoles de la capitale provinciale voisine. Les causes principales de la dégradation et la destruction des forêts sont le défrichement, la production de charbon de bois et le pâturage (cf. Chapitre I).

Dans la phase de mise en place de Nouvelles Aires Protégées, le site de PK 32 Ranobe a déjà obtenu un arrêté temporaire de protection en Décembre 2008 avec une superficie de 77 851 ha. Cette superficie a été modifiée plus tard en 2009, grâce à la requête émanant du programme WWF auprès du Ministère tutelle. La superficie de la NAP est donc passée de 77 851 ha à 158 158 ha. L’enjeu est de démonter l’importance relative de la conservation des éléments du PK 32 Ranobe sur une grande superficie.

Si on se réfère à l’analyse des pressions et menaces ainsi qu’aux différentes cartes réalisées précédemment, la limite obtenue par l’arrêté temporaire ne protège pas les éléments les plus importants de la biodiversité. Elle constitue principalement le fourré sur plateau calcaire. Les habitats perdus incluent les habitats de plusieurs espèces endémiques de la région et, surtout l’espèce clé de la zone. Les deux espèces principales de la zone du PK 32 Ranobe « Mésite et Rollier terrestre » font partie des éléments importants non inclus dans la limite provisoire. Ni l’un ni l’autre de ces espèces ne se reproduisent dans cette superficie. Alors que la zone du PK 32 Ranobe est potentiellement considérée

56 Résultats et Interprétations comme « particulièrement importante » pour la conservation d’Oiseaux. De même pour l’espèce clé « Mungotictis decemlineata lineata » à deux spécimens seulement (GOODMAN et al., 2005), qui n’a jamais été enregistrée en dehors de cette zone et de « Furcifer belalandaensis » probablement le caméléon le plus rare du monde ainsi que plusieurs espèces d’amphibiens et de reptiles endémiques à la région. En plus, six espèces des huit espèces de lémuriens enregistrées entre les fleuves de Fiherenana et de Manombo ont été seulement répertoriées dans la zone étendue du PK 32 Ranobe (THOMAS et al., 2005). En tant qu’espèces phares importants pour la conservation et les attractions des touristes potentiellement importantes, la perte de ces espèces de lémuriens dans le cadre de l’aire protégée est significative.

Vu cette importance particulière en terme d’habitat et d’espèces dans la vaste étendue du PK 32 Ranobe, la conservation de ces éléments nécessite une grande superficie si on veut assurer une gestion durable de ces écosystèmes à haute valeur de conservation, malgré l’intensité des pressions et menaces qui pèsent sur elle (cf. chapitre I). En effet, la nouvelle délimitation peut inclure la totalité des cibles de conservation assignée pour la NAP, ainsi que la protection des autres éléments importants de la zone du PK 32 Ranobe. En plus, cette limite peut inclure les emplacements potentiels pour l’écotourisme, facteur considérable pour le développement de la zone en relation avec la conservation de la biodiversité. La considération de cette nouvelle limite répond aux préoccupations majeurs du SAPM qui consiste à conserver l’ensemble de la biodiversité unique de Madagascar (écosystèmes, espèces, variabilité génétique), de conserver le patrimoine culturel malagasy et de maintenir les services écologiques et favoriser l’utilisation durable des ressources naturelles pour la réduction de la pauvreté et le développement durable.

II.2- Analyse des contraintes et opportunités des différentes zones de la NAP

Notre objectif est de maintenir l’intégrité biologique et écologique de la NAP, avec une bonne maîtrise des pressions et menaces dans la mesure du possible. La NAP est composée de plusieurs zones mais cette analyse est basée sur la délimitation intercommunale groupée en trois zones : la partie Nord, la partie centrale et la partie Sud de la NAP PK 32 Ranobe. Les zones d’habitation du PK 32 sont considérées comme une zone appartenant à la zone périphérique de la NAP et qui présente une influence directe ou indirecte sur elle, mais souvent négative. Nous allons donc analyser les différentes zones du PK 32 Ranobe en vue d’en dégager les contraintes, ainsi que les opportunités qui s’offrent, pour une meilleure gestion durable des éléments de la biodiversité à haute valeur de la conservation. En fait, cette partie est la suite logique de l’analyse des pressions mentionnée auparavant pour chaque Commune Rurale composante de cette NAP.

En général, 64 Fokontany constitués par une population de 89 104 habitants ont une influence directe sur le fonctionnement de la NAP, suivant son emplacement (cf. Tableau 2, Annexe V). La majorité des Fokontany se trouve concentrée sur la partie Nord de l’AP, ce qui sous entend que l’écosystème dans

57 Résultats et Interprétations cette partie est fortement exploité par rapport à celui du Sud, avec 24 Fokontany seulement. En effet, cette répartition inéquilibrée des villageois constitue une menace permanente pour l’AP.

En complémentarité avec les résultats de réflexions sur les pressions et menaces, nous allons ressortir de ces analyses effectuées précédemment les contraintes et les opportunités que peuvent se dégager. Cette analyse est importante d’autant plus qu’elle va nous servir de base pour l’élaboration des stratégies de réduction du niveau de menaces. Les contraintes considérées ici vont servir spécifiquement de base pour la recherche des solutions à adopter pour la gestion durable des écosystèmes tandis que les opportunités sont des éléments de l’importance de la conservation sur une grande superficie.

II.2.1- Partie NORD du PK 32 RANOBE

a) Zone affiliée à la Commune Rurale de Belalanda Contraintes Opportunités - Manque d’enthousiasme de la communauté au - Localisée juste à proximité de Tuléar programme environnementale -Accès possible toute l’année - Migration des personnes de toute origine ethnique -Forte potentialité du point de vue touristique dans la zone d’influence de la CR, origine de la -Attraits écologiques et esthétiques du paysage : destruction forestière forêt dense sèche de l’Ouest, abondance en faune - Production : Insuffisance de terres cultivables aviaire autour des lacs, culture de spiruline, élevage - Pressions : fabrication de charbon de bois, coupe de crocodile, formation végétale sur le littoral, de gaulette, coupe sélective, construction des implantation de la réserve « Reniala » et du village radeaux de pêche des tortues à Mangily, formations dunaires - Problème d’insécurité par « les Dahalo » - Attraits culturels : architecture de l’habitat typique de la région, le quotidien des fameux pêcheurs vezo, artisanat local - Zone d’installation du chef de zone projet WWF - Majorité de la population locale : Pêcheurs -Existence de leaders identifiés

b) Zone affiliée à la Commune Rurale de Manombo Contraintes Opportunités -Présence importante d’immigrants exploiteurs -Enthousiasme des collectivités pour la conservation des ressources forestières, ne permettant pas aux de la biodiversité respectueux de l’environnement de réagir -Existence de VOI dans certains Fokontany -Pression : collecte de bois d’œuvre et de -Attraits écologiques et esthétiques du paysage : « gaulette » trop importantes d’après les limite Sud de la forêt Mikea, dunes, forêts, panorama informations reçues des champs de culture, mangroves -Production : Insuffisance de champs cultivables -Attraits culturels : berceau et foyer du peuple vezo, festivités culturelles avec du folklore typique vezo, le quotidien des fameux pêcheurs vezo -Existence de leaders identifiés

58 Résultats et Interprétations

c) Zone affiliée à la Commune rurale de Marofoty Contraintes Opportunités -Localisation : endroit un peu éloigné du siège du -Attraits écologiques et esthétiques du paysage : WWF forêts sacrées, existence d’un point de vue -Zone d’implantation de la fabrication du rhum panoramique, passage de la source de Ranozaza local -Attraits culturels : existence d’un local et un site -Production : Inexistence d’un canal d’irrigation royal Masikoro, hégémonie des festivités culturales d’eau, zone à sec pendant des mois typiques des Masikoro ou Sakalava de Menabe - Pressions : fabrication de charbon de bois, -Création VOI en cours collecte de gaulette, coupe sélective de bois pour -Existence d’une association FIMAMI (Fikambanana la fabrication du rhum local Marofoty Miray), pouvant être ciblée par la -Problème d’insécurité considérable sensibilisation environnementale -Collectivités motivées par les actions environnementales ; existence de leaders -Volonté pour le reboisement

d) Zone affiliée à la Commune Rurale de Tsianisiha Contraintes Opportunités -Divers Fokontany sont trop éloignés du chef-lieu -Zone d’action du projet SEESO par WWF de la Commune, non accessible durant la saison - Zone de reboisement déjà délimitée de pluie -Volonté des communautés pour le reboisement -Pressions : Zone réputé pour la fabrication de -Enthousiasme des villageois pour la protection de charbon de bois l’environnement -Production : Produits locaux non -Attraits écologiques et esthétiques du paysage : commercialisés existence d’une muraille d’arbre qui constitue un -Problème d’insécurité propice habitat pour quelques espèces typiques de la région, paysage façonné par la succession de champs de cultures intercalés par des arbres fruitiers, source d’Andoharano -Attraits culturels : site des festivités culturelles à l’instar du « Bilo » et « Savatse » -Source importante d’approvisionnement en eau, zone potentielle en agriculture

e) Zone affiliée à la Commune Rurale d’Ankilimalinike Contraintes Opportunités -Difficulté d’application de suivi et de contrôle -Zone d’action du projet SEESO/WWF forestière, à cause du comportement agressif des -Sensibilisation au reboisement effectuée par le projet acteurs de dégradation, surtout les charbonniers SEESO/WWF -Ignorance de la majorité de la PL en ce qui -Attraits écologiques et esthétiques du paysage : espace concerne la conservation de la biodiversité forestière à l’Est du chef lieu de la commue ; - Pressions : Zone très réputée pour la fabrication potentialité écologique, agricole et paysagique du site de charbon de bois ; la fabrication de charbon de de Ranobe bois est considérée comme une source de revenus -Attraits culturels : site historique dans le village de permanente pour l’ensemble des villageois Benetsy pour les natifs Masikoro, en même temps foyer -Production : Inexistence du canal irrigateur de différentes rites traditionnels et festivités typiques d’eau, problème d’approvisionnement en eau des Masikoro -Problème d’insécurité - pour la zone de Ranobe : -Existence des ONG œuvrant pour le développement et la protection de l’environnement : BIODEV et SAGE -Associations diversifiées : VOI (Ezaka Ranobe), artisanat et reboisement (Fimpahara), pouvant être conscientisés pour l’environnement -Membre de VOI et KASTI en action depuis 2001 59 Résultats et Interprétations

II.2.2- Partie CENTRALE du PK 32 RANOBE

a) Zone affiliée à la Commune Rurale de Maromiandra Contraintes Opportunités -Perception de la population : Manque -Zone non praticable en saison de pluie d’enthousiasme de la part de la PL aux services -Attraits écologiques et esthétiques du paysage : sans rémunération couverture forestière servant d’habitat pour de -Zone un peu délaissé par l’équipe du projet multiples espèces, paysage dominé par la auparavant diversification des cultures -Introduction de personnes de différentes -Attraits culturels : historique de la région localités, à l’intérieur de la forêt, à cause de son (origine du campement, royaume identifié,…), emplacement tombeau royal et Jiny (vestige de la dynastie - Pressions : coupe de gaulette, fabrication de Andrevola) charbon de bois -Volonté du Maire de la Commune en personne - Zone non accessible lors de la saison des pluies pour l’initiation à l’arrêt des actions portées -Problème d’insécurité atteintes à la dégradation de l’environnement -Existence d’une forêt particulière, encore vierge, grâce à l’homme conservateur « olo-be »de la forêt -Installation de militaires en cours

II.2.3- Partie SUD du PK 32 RANOBE

a) Zone affiliée à la Commune Rurale de Miary Contraintes Opportunités -Production : Insuffisance de terres cultivables à -A proximité de la ville de Tuléar cause de la topographie de la région (pour les -Accès possible toute l’année Fokontany concernés pour la NAP) -Attraits écologiques et esthétiques du paysage : -Problème d’insécurité locale existence du fameux Banian, végétation adaptée - Pressions : fabrication de charbon de bois à la sécheresse, paysage rythmé par l’agriculture -Attraits culturels : Tombeau royal, grotte Ankitsy (tromba), Us et coutume « Savatse, Hazo» -Enthousiasme de la communauté locale pour la conservation de la biodiversité -Création de VOI en cours -Soutien efficace du Maire de la Commune pour la poursuite des actions de conservation -Demande d’un groupe de militaires accordée par l’Etat, pour renforcer la sécurité intérieure de la Commune

b) Zone affiliée à la Commune Rurale de Behompy Contraintes Opportunités -Relation professionnelle difficile avec le Maire -Conviction de certains villageois de l’utilité de actuel de la Commune l’AP -Aucun soutien de la part de la Commune -Ecoliers et jeunes enclins à l’environnement concernant la conscientisation des villageois pour -Haute valeur accordée à la protection de leur la protection de l’environnement lieu de sépulture -Population trop attachée aux services rendus -Attraits écologiques et esthétiques du paysage : basés sur l’argent formation végétale insolite adaptée à la - Pressions : défrichement, fabrication de charbon sécheresse, riche en faune aviaire, forêt sacrée,

60 Résultats et Interprétations de bois, vente de planches et de paquets verdure des formations végétales surtout plantes -Problème d’approvisionnement en eau potable d’eau pour la population, ainsi que l’eau d’irrigation -Attraits culturels : Us et coutumes « Savatsy, pour la culture Hataky Tabiry, Hazo », lieux de pratiques -Problème d’insécurité ancestrales « Joro ou Soro », grotte revanda « légende du crocodile » -Existence d’association œuvrant pour le développement : MDP (Maison Des Paysans) -Accès possible toute l’année -Installation de militaires en cours, pour le renforcement de la sécurité interne

La situation socio-économique et culturelle des Communes du PK 32 Ranobe présente des risques et des opportunités pour la conservation et gestion rationnelles de la biodiversité de cette Nouvelle Aire Protégée. La majorité de la PL de cette zone vit dans la pauvreté, alors que le taux d’accroissement démographique est assez élevé. En plus, la population est inégalement répartie, la forte concentration se trouve à proximité des points d’eau et le long des voies de communication. Notons que la plupart des zones exploitables dans les zones périphériques du PK 32 Ranobe est réputée pour sa potentialité en agriculture, néanmoins la défaillance des barrages, inondant les terres cultivables, durant ces dernières années constitue un blocage au niveau du développement de la région. A ceci s’ajoute les problèmes d’immigration et d’insécurité qui démotivent les villageois dans presque toutes les Communes. Ainsi, malgré l’existence de ces contraintes, les opportunités qui s’offrent sont quand même aussi nombreuses, et peuvent être exploitées d’une manière rationnelle tout en contribuant au développement de la zone du PK 32 Ranobe. En effet, cette zone dispose d’une énorme potentialité du point de vue touristique, en étant l’un des sites balnéaires le plus fréquenté dans le Sud-Ouest de Madagascar. Par ailleurs, la sensibilisation des populations locales pour la conservation de la biodiversité semble assez difficile pour le moment ; pourtant plusieurs d’entre eux sont conscients de l’importance des différents types d’habitats du PK 32 Ranobe. Néanmoins, une communication environnementale s’avère encore nécessaire afin de bien préparer les villageois à l’implantation de la NAP. Ainsi, le cas du Fokontany de Ranobe, Commune rurale d’Ankilimalinike, est un exemple encourageant avec une volonté étonnante pour la protection de la biodiversité. La conservation de la forêt réside sur son importance du point de vue socio-économique, en étant comme un lieu qui assure leur moyen de survie, d’où sa valeur est immense.

II.3- Analyse de la tendance des pressions sur PK 32 Ranobe

II.3.1- Aspect socio-économique et dépendance aux ressources

La situation sociale des communautés aux alentours de la NAP est marquée par la pauvreté générale, même si ces Communes sont dotées de ressources naturelles exploitables. D’autant plus qu’il existe une disproportion dans l’exploitation ; divers acteurs se focalisent en même temps sur un secteur, 61 Résultats et Interprétations alors que d’autres secteurs sont sous aucun exploit. Actuellement, le secteur existant est concentré sur l’activité hôtelière, par le fait que cette zone dispose d’un site touristique attirant considérablement les touristes visitant le Sud-Ouest malgache. Or, les vraies bénéficiaires ne sont pas les PL mais surtout le secteur privé. C’est aussi le cas pour le secteur minier dans la CR de Tsianisiha et d’Ankilimalinike. Les sources de revenus principales des PL de la zone du PK 32 Ranobe sont la culture traditionnelle (maïs, pois de cap et manioc), vient ensuite le pratique de l’élevage (bovin, caprin et ovin), à l’exception de la Commune de Manombo et de Belalanda dont l’activité principale est la pêche à cause de ses emplacements, le long de la côte. La fermeture de l’entreprise HASYMA a beaucoup entraîné des impacts négatifs sur la vie des paysans dans la région. Toutes les Communes entourant la NAP PK 32 Ranobe ont presque été touchées par cette difficulté (surtout les CR Marofoty, CR Ankilimalinike, CR Tsianisiha, CR Maromiandra, CR Miary…). Depuis longtemps, la culture de coton a été la principale source de revenus de ces populations. Ce changement radical de leur ressource financière a provoqué des impacts négatifs aussi dans leur vie quotidienne que dans l’utilisation des ressources forestières. Les paysans se sont beaucoup penchés sur les pratiques forestières. Les villageois de cette zone sont dépendants des RN pour leur survie. La fabrication de charbon de bois ainsi que l’exploitation des produits forestiers comme la collecte des bois de construction, bois d’énergie et de gaulettes ont toujours été et constituent encore des sources de revenus importantes et même permanentes pour la majorité des populations de ces Communes. Toutefois, leurs productions qui s’effectuent d’une façon anarchique et presque générale constituent une menace pour la forêt et sa biodiversité. Par ailleurs, l’exploitation des plantes médicinales et artisanales font aussi partie des activités économiques non négligeables pour la population. Cette forte dépendance, aggravée par l’accroissement démographique et l’immigration, mène à la dégradation de la forêt sans l’adoption d’un système de gestion efficace et rapide.

II.3.2- Prévision de la dynamique écologique face à l’évolution actuelle des activités et de la vision des Populations riveraines

II.3.2.1- Utilisation des ressources ligneuses dans le PK 32 Ranobe D’après les constatations effectuées dans la zone d’étude, l’exploitation forestière est une pratique courante chez les paysans. Cette exploitation se manifeste par le prélèvement illicite des bois précieux, la collecte de gaulettes destinés pour la vente, et la fabrication de charbon de bois. En effet, différentes zones sont déjà classées comme zone rouge pour cette exploitation, à savoir le village de Tsiafanoka pour la CR de Tsianisiha, Ankatrakatraka et Ranobe pour Ankilimalinike, Manamby et Mamery pour Maromiandra, et Maliotsara, Ankorotsely pour Behompy. Les produits de l’exploitation sont en fait destinés pour l’approvisionnement de la population de Tuléar.

 Bois de construction, d’œuvre et de service (COS)

Les collectes concernent en particulier les gaulettes, les bois pour les madriers et les planches. Ces collectes sont surtout axées sur les essences à bois dur (palissandres, bois d’ébène, bois de rose, 62 Résultats et Interprétations handy, katrafay et autres). Ainsi, tout en étant un secteur informel, ce trafic fait vivre toute une catégorie de personnes selon la demande des consommateurs. Selon les résultats d’analyse de l’IRG, le besoin annuel par personne en bois COS est de 0,22m 3 en milieu urbain, contre 0,24m3 en milieu rural ; ce qui fait que les besoins en bois COS de la population sont évalués à 79.024,04 m3 par an correspondant à 2% de la consommation annuelle au niveau national avec 4 127 000m3 de bois.

Tableau 23: Consommation totale annuelle en bois d’énergie et bois COS par personne

Type de produits Charbon de bois Bois de feu Bois COS Total Milieu rural (m3/pers) 0 0.686 0.24 0.93 Milieu urbain (m3/pers) 1.75 0.134 0.22 1.97 Source : IRG, 2006

Pour la détermination des besoins en bois COS pour les populations de Tuléar, le calcul a été basé sur l’effectif de la population dans les deux districts de Tuléar en 2007 ainsi que sur une hypothèse que l’approvisionnement en bois COS de la population de Tuléar se fait en majorité par les Communes du PK 32 Ranobe. Les besoins en bois COS sont présentés dans le tableau ci-après.

Tableau 24 : Consommation annuelle en bois COS en 2007

Milieu rural Milieu urbain Total Effectif de la population (individu) 218 671 120 650 339321 Bois COS par personne (m3) 0,24 0,22 - Total (m3) 52 481 26 543 79 024 Source : Auteur, 2009

 Charbon de bois et bois de chauffe

La fabrication de charbon de bois et la collecte des bois de chauffe constituent une activité à part entière pour de nombreuses familles. Cette activité touche l’ensemble de l’écorégion. Les parties les plus affectées sont la partie Nord de la zone du PK 32 Ranobe. Les exploitants producteurs sont en majorité des paysans non-propriétaires de peuplements et la plupart des exploitants ne sont pas des résidents habituels de ce lieu mais venant de Tuléar. En fait, cette exploitation fait intervenir plusieurs personnes mais en général, une multitude de petits producteurs, de main d’œuvre affectés au transport et de marchands, procurant donc toute une série de revenus informels. Ainsi, la déforestation liée aux problèmes d’énergie est très importante au sein de la région écologique, plus précisément l’approvisionnement de la ville de Tuléar et du district de Tuléar II.

63 Résultats et Interprétations Tableau 25: L’importance de la production par provenance (tonne/jr) et surfaces de peuplements correspondants (ha) au sein du site PK 32 Ranobe Axe routiers Quantité de Surface minimum Volume bois Surface Volume bois (par rapport à charbon exploitée ha/jr rond minimum rond/ha/an la NAP) sac/jr correspondant exploitée (ha) (m3) (ha)/an (m3) Nord 400 0,18 32,43 45,97 7881,08 Sud 104 0,04 8,43 11,95 2049,08 Total 504 0,23 40,86 57,92 9930,16 Source : Auteur, 2009 Notons que 1 tonne métrique de charbon équivaut à 6m3 de bois rond (mémento du forestier), et que 171.42 m3 de bois ronds correspond à une étendue de 1ha (RAMAMONJISOA, 1989). Le calcul de la surface exploitée par an s’est basé sur un résultat d’enquête effectué auprès de la population locale à la base de la quantité de charbon produite localement (cf. Tableau 25). L’exploitation forestière pour la conversion du charbon de bois se fait environ pendant huit mois dans une année.

Tableau 26: Tableau récapitulatif de la production de charbon et la collecte de bois en COS

Type de produits Volume de bois rond exploité/ha/an Surface minimum exploitée /an Charbon de bois 9930,16 57,92 Bois de feu 115294,36 672,54 Bois COS 79281,69 462,27 Total 204506,21 1192,73

Source : Auteur, 2009

II.3.2.2- Disponibilité des ressources ligneuses du PK 32 Ranobe

La zone du PK 32 Ranobe est parmi la plus touchée par l’exploitation forestière dans la partie Sud-Ouest de Madagascar. En fait, les connaissances sur la disponibilité en ressources ligneuses ont été basées sur les études faites par le CIRAD et le WWF en 2005, par l’identification des zones susceptibles de fournir durablement du bois pour les districts de Toliara I et II, en faisant partie du groupement « ZABETOL » ou Zone d’Approvisionnement en Bois Energie de Toliara.

L’approvisionnement en bois de ces deux districts de Tuléar se fait exclusivement à partir des formations naturelles ; des plantations ont été appliquées mais ne sont pas encore exploitables actuellement. La fabrication de charbon de bois fait partie des activités économiques non négligeables pour la population de cette zone. Par ailleurs, cette exploitation a eu de grandes ampleurs sur la forêt de PK 32 Ranobe surtout à partir de la libéralisation de la fabrication de charbon de bois par le Ministère de l’Environnement des Eaux et Forêts en 2006. Selon les références de l’ABETOL, la formation naturelle totalement disponible pour les CR du PK 32 Ranobe est de l’ordre de 123.299 ha (ABETOL, 2007), incluant à peu près 3.575.671 m3 de bois bruts disponibles pour une exploitation forestière. Ce volume correspond à peu près à la nouvelle limite de PK 32 Ranobe, avec ses 158.158 ha. De ce fait, la

64 Résultats et Interprétations formation naturelle totale de cette NAP est incluse en totalité dans la ZABETOL ; ce qui sous entend que toutes les formations naturelles disponibles pour l’approvisionnement durable des districts de Tuléar I et II peuvent être gérer rationnellement si l’octroi du décret définitif entant que NAP du PK 32 Ranobe est appliquée, l’implantation de cette NAP est donc d’une utilité majeure. Notons quand même que cette formation ne peut être durable que si des modes de gestion adéquats et rationnels sont appliqués, avec un système de reboisement intensif.

II.3.2.3- Projection des besoins en bois dans le futur

Notons d’abord que cette étude a été basée sur une projection de la population3 affirmée en 2007 par l’INSTAT (en 60 ans) par rapport à la consommation annuelle par personne des besoins en bois de chauffe et bois de COS (cf. Tableau 23) ; ainsi que la production réelle en charbon de bois dans la zone du PK 32 Ranobe (cf. Tableau 25). On peut tout de même noter qu’on ne peut pas seulement se baser sur la consommation annuelle en charbon de bois des deux districts de Tuléar I et II, car la zone destinée pour cette approvisionnement de Tuléar n’est pas seulement le site PK 32 Ranobe mais aussi les formations localisées le long de la RN7. Cette projection est le résultat logique des divers calculs effectués précédemment. Les besoins des populations en bois ne cessent d’augmenter au fil du temps ; mais celui du charbon est toujours le plus demandé. Cependant, ces besoins ne se diffèrent pas fortement du fait que la majorité de la population vit dans un milieu rural. D’après la simulation, le bilan entre la conservation des populations et la disponibilité en ressources ligneuses se penche toujours vers un épuisement total de ces ressources par rapport à leurs besoins, il est toujours négatif. En passant le seuil de la disponibilité durable des ressources, cette dernière ne pourra plus satisfaire les besoins de la population des deux districts de Tuléar. En fait, à partir de la 35ème année (approximativement en 2045), l’année où la destruction totale commence ; les formations naturelles incluses dans la ZABETOL correspondant à la superficie réelle de la NAP, seront complètement exploitées. On peut donc apprécier une réduction incessante des RN au fur et à mesure que la demande en bois sous toutes ses formes augmente d’une façon exponentielle. Cet épuisement se fera sentir si aucune mesure ne sera entreprise dans l’immédiat pour inverser la tendance. La tendance se penche vers la disparition totale des surfaces forestières du PK 32 Ranobe dans un futur proche, d’ici 40 ans. Cette situation peut s’expliquer par l’exploitation anarchique de ces ressources forestières. En effet, le rythme actuel de cette exploitation dans la partie Nord et Sud de la NAP peut nous emmener vers un épuisement continuel des ressources.

Le défi auquel l’équipe du WWF doit faire face dans l’immédiat est de freiner cette exploitation anarchique, afin d’assurer le maintien de la santé actuelle à court terme et de l’améliorer à long terme. De ce fait, la réussite de l’implantation de la NAP du PK 32 Ranobe est indispensable vu la situation actuelle du site. Ainsi, l’obtention de l’accord de la reconsidération de la limite de la NAP en 2008 est déjà un point positif vers l’octroi du décret définitif.

3 Le taux de croissance pour la projection de l’INSTAT est de 28.8‰. 65 Résultats et Interprétations

En se basant sur les données disponibles, l’interdépendance entre la disponibilité des ressources et la consommation réelle de la population de Tuléar a pu être ressortie de cette étude (cf. Tableau 3 ; Annexe IV). L’exploitation de ces données requises nous amène à ressortir la courbe suivante, reflétant l’évolution actuelle de la disponibilité des ressources en bois de notre zone d’étude.

Figure 3 : Evolution de la disponibilité des ressources en bois à Tuléar

66 Résultats et Interprétations Tableau 27: Projection temporelle de la consommation en bois (CB, BF, COS) par rapport à la disponibilité en RL dans les 60 ans à venir.

2008 2013 2018 2023 2028 2033 2038 2043 2048 2053 2058 2063 Pop. Rurale (hab) 124.124 143.057 164.879 190.029 219.016 252.424 290.928 335.305 386.451 445.400 513.339 591.643 Pop. Urbaine (hab) 224.962 259.241 298.744 344.265 396.723 457.175 526.838 607.115 699.625 806.232 929.083 1 070.653 Volume en CB (m 3) 9 930,16 59 580,97 109 231,7 158 882,59 208 533,40 258 184,21 307 835,02 357 485,83 407 136,64 456 787,45 506 438,26 556 089,07 Volume en BC (m 3) rural 85 149,34 98 137,75 113 107,36 130 360,39 150 245,14 173 163,04 199 576,77 230 019,56 265 105,99 305 544,40 352 151,15 405 867,13 urbain 30 145,02 34 738,42 40 031,73 46 131,63 53 161 61 261,49 70 596,29 81 353,51 93 749,86 108 035,14 124 497,15 143 467,58 Volume en COS (m 3) rural 29 789,85 34 333,90 39 571,09 45 607,13 52 563,89 60581,82 69822,77 80473,31 92748,45 106896 123201,56 141994,33 urbain 49 491,84 57 033,23 65 723,75 75 738,50 87 279,26 100578,56 115904,37 133565,46 153917,69 177371,12 204398,30 235543,79 Volume total (m 3) 204506,24 283824,28 367665,72 456720,25 551782,71 653769,14 763735,24 882897,69 1012658,67 1154634,13 1310686,44 1482961,92

Surface en CB (ha) 57,92 347,55 637,18 926,81 1216,44487 1506,074 1795,70 2085,33 2374,96 2664,59 2954,22 3243,85 Surface en BC rural 496,70 572,47 659,79 760,43 876,43 1010,11 1164,19 1341,78 1546,45 1782,34 2054,21 2367,55 urbain 175,84 202,64 233,51 269,10 310,10 357,35 411,81 474,56 546,87 630,20 726,23 836,89 Surface en COS rural 173,77 200,28 230,83 266,04 306,62 353,39 407,29 469,42 541,03 623,56 718,67 828,30 urbain 288,70 332,69 383,38 441,80 509,12 586,70 676,10 779,13 897,85 1034,66 1192,32 1374 Consommation total 1192,95 1655,64 2144,71 2664,20 3218,73 3813,65 4455,12 5150,23 5907,17 6735,36 7645,67 8650,61 Source : Auteur, 2009

*BC : Bois de chauffe ** COS : Construction, Œuvre, Services

67 Discussion et Recommandations

DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS Discussion et Recommandations

TROISIEME PARTIE : DISCUSSION ET RECOMMANDATION

III.1- Vérification de l’hypothèse

III.1.1- Les Pressions et menaces sur la biodiversité sont présentes dans les deux limites de la NAP PK 32 Ranobe

Les communautés locales du PK 32 Ranobe et de ces environs vivent actuellement dans une pauvreté assez alarmante. Leur existence dépend entièrement des ressources de la forêt, cette dernière constitue une source de revenus pour la survie de plusieurs ménages dans et, aux alentours du site. Pourtant, les différentes activités liées à cette survie sont des facteurs pouvant affecter la santé de la NAP. Par ailleurs, la source des pressions et menaces sur la biodiversité est multiple. Mais souvent, c’est la pauvreté généralisée d’un milieu qui incite principalement les gens de devenir les principaux acteurs de dégradation à l’origine des pressions et menaces. La distinction au niveau des deux limites de la NAP se réside à deux niveaux, l’étendue de la superficie et la composition en espèces et habitats dans chaque limite. Le degré de pressions dans la limite temporaire est sensiblement inférieur et moins intense par rapport à celui de la nouvelle délimitation. Les pressions dans la limite provisoire concernent principalement le fourré sur plateau calcaire, alors que l’habitat le plus menacé est la forêt dense sèche localisée dans la nouvelle délimitation. En effet, les pressions et menaces sont présentes dans chacune des limites mais c’est leur degré qui les diffère. En fait, les pressions principales dans la zone de la NAP PK 32 Ranobe sont les défrichements pour la culture vivrière, l’approvisionnement en charbon de bois et bois de chauffe pour la ville de Tuléar. La déforestation liée aux problèmes d’énergie est très importante au sein de l’écorégion. Les besoins en bois COS ne sont pas non plus négligeables car les demandes ont toujours une tendance ascendante. En plus de ces activités, les feux de brousse pour pâturage et feux accidentels sont aussi des pratiques qui entraînent la réduction de la superficie des habitats et la perte de biodiversité de la région écologique. La chasse faite est aussi bien pratiquée et participe à la perte de la biodiversité surtout pour les faunes endémiques à distribution restreinte. De plus, depuis la libéralisation de la fabrication du charbon de bois par le Ministère des Eaux et Forêts en 2006, la forêt n’est plus sous contrôle ; associée à la combinaison avec d’autres pressions existantes, ce qui traduit une tendance vers une disparition totale de la formation naturelle du PK 32 Ranobe dans les 30 années à venir. Cette estimation a été justifiée par les calculs de simulation dans cette étude. Par ailleurs, la zone du PK 32 est surtout menacée par la surexploitation des ressources forestières associée à l’accroissement humaine et l’expansion de l’exploitation minière. La faune est aussi menacée d’extinction à cause de la destruction et la fragmentation de leur habitat. En effet, la dynamique écologique de l’écosystème se dégrade fortement et ne sera plus maintenue dans un futur proche face à l’évolution actuelle des activités dans le site si de

68 Discussion et Recommandations bonnes stratégies ne sont pas adoptées. Notons que 40 ans suffiront à toutes les ressources forestières du PK 32 Ranobe pour disparaître si la tendance n’est pas inversée. L’hypothèse sur la présence des pressions et menaces dans le site du PK 32 Ranobe, dans les deux limites, est vérifiée.

III.1.2- La conservation de l’intégrité écologique de la biodiversité dépend de l’étendue de la limite conservée

Dans ces fonctions, le programme Ala Maiky promeut la mise en place d’une NAP dans la zone du PK 32 Ranobe. L’arrêté temporaire de protection pour ce site a été octroyé en décembre 2008 avec une superficie de 77 851 ha. Or, cette étendue est sensiblement plus petite que le secteur original demandé qui a été estimé à 250 000 ha. La majorité des éléments importants de la biodiversité, y compris certains éléments considérés comme cibles de conservation de la région (espèces clés, espèces endémiques), ne sont pas incluses dans la limite définie par l’arrêté de protection temporaire. Récemment, un accord de redélimitation de la NAP a été accordé grâce à la requête déposée par l’équipe du WWF au niveau du Ministère, avec une superficie de 158 158 ha. L’état actuel de la zone du PK 32 Ranobe montre encore une formation naturelle assez dense. Par ailleurs, la localisation géographique du site, notamment une interface entre deux importants massifs forestiers « Forêt de Mikea » et « Amoron’i Onilahy », lui confère une diversité exceptionnelle à l’échelle globale, avec un niveau d’endémisme spécifique de 95% (SCHATZ, 2000). Ceci représente le plus haut niveau d’endémisme de plantes dans tous les domaines de la végétation à Madagascar (WWF et UICN, 1994 ; PHILLIPSON, 1996). Au total, 69 familles, 166 genres répartis environ dans 300 espèces de plantes avec une famille, genre et espèce entièrement endémique à l’écorégion. Parmi eux, on peut citer Neobegua mahafalensis, Euphorbia laro, Didierea madagascariensis et Givotia madagascariensis. Le fourré épineux de la NAP PK 32 Ranobe constitue l’habitat disposant le plus d’endémicité à Madagascar avec un taux de 94%. Cette sous région dispose aussi les seules populations de quelques espèces de reptiles endémiques à la région à savoir Furcifer antimena, Phelsuma standingi,…Cette diversité importante floristique et faunistique requiert une potentialité à la zone au niveau de l’exploitation des Ressources forestières. Les écosystèmes de la région de la NAP PK 32- Ranobe représentent donc une vaste diversité d'habitats uniques et sont d'une importance capitale pour la conservation de la biodiversité à l'échelle nationale et mondiale. La NAP PK 32 Ranobe est considérée comme une source importante, entre autre une base pour la survie de tant de ménages, à majorité pauvre. Dans ce milieu rural, comme dans d’autres localités, la forêt est un élément majeur qui peut assurer leur besoin socio-économico-culturel. Diverses formes d’exploitations forestières ont engendré des changements au niveau de l’écosystème forestier du PK 32 Ranobe. D’après les analyses effectuées, la valeur assignée à la santé actuelle de la biodiversité du PK 32 Ranobe est « moyenne ». Cette valeur démontre que les éléments de la biodiversité de ce site sont encore dans un état naturel assez peu dégradé malgré les diverses pressions antérieures subies. De ce fait, la conservation ultérieure ne sera pas un problème avec des actions et stratégies appropriées. L’enjeu est de bien délimiter l’étendue de la 69 Discussion et Recommandations zone de conservation afin que les éléments potentiels pour la conservation de l’écosystème soient bien intégrés dans la limite conservée. Les gains et les pertes d’habitats dans le choix de l’étendue de l’AP jouent principalement un rôle primordial pour la conservation de l’intégrité de la biodiversité d’un écosystème donné. En effet, la nouvelle délimitation de la NAP inclut différentes espèces et une diversité d’habitat, principalement ceux qui sont considérés comme cible de conservation pour la gestion et protection de la NAP (fourré épineux sur sable roux, fourré sur plateau calcaire, fourré littoral, forêt ripicole, lacs et marais et, enfin la forêt dense sèche) alors qu’avec la limite provisoire, les pertes en terme d’habitats potentiels s’annoncent largement. Elle constitue principalement le fourré sur plateau calcaire. De ce fait, le raisonnement pour la création de la NAP a été bien fondé si la limite actuelle est considérée. Ainsi, le pourcentage des espèces conservées seront considérables face aux pressions existantes pesant sur le site. Quant aux espèces faunistiques, elles peuvent mieux vivre dans un environnement moins perturbé, autrement dit, si la limite de la NAP est restée inchangée avec une réduction de superficie à 30% de la délimitation originelle, ces espèces auront une tendance à disparaître car leur aire de répartition ou de distribution est facilement plus exposée aux principales pressions par les effets de lisière. Cette étendue permet de répondre à l’objectif principal de la création de cette NAP, en maintenant les services écologiques offerts par la biodiversité. Notons aussi qu’avec cette superficie, les emplacements potentiels pour l’écotourisme sont considérables et constituent en effet un outil potentiel pour le maintien de l’AP. Ainsi donc, le maintien de l’intégrité de l’écosystème dans cette nouvelle limite permet de maintenir à long terme la biodiversité de cette région y compris les espèces animales et végétales, endémiques, rares et menacées. Ceci étant, l’hypothèse qui annonce que la conservation de l’intégrité écologique de la biodiversité dépend de l’étendue de la limite conservée est vérifiée.

III.2- Recommandations

Les recommandations ci-après sont émises en considération de la catégorie de la NAP PK 32 Ranobe. A titre de rappel, cette NAP est classée dans la catégorie V : « Paysage harmonieux terrestre protégé ». L’objectif de la création de la NAP est en effet de « préserver l’écosystème représentatif de la forêt de transition entre le domaine de l’Ouest et celui du Sud et, des valeurs culturelles y associées, maintenir les services écologiques et d’utiliser de manière durable les ressources naturelles ». La forme de gouvernance la plus convenable pour cette NAP de PK 32 Ranobe, est la gestion participative, connue sous le terme de « co-gestion ». La co-gestion est définie « comme un mode de gestion au sein duquel l’autorité et la responsabilité de gestion sont partagées entre une pluralité d’acteurs allant des autorités publiques aux représentants des communautés locales, ONG, secteur privé et propriétaires fonciers » (Commission SAPM, 2007). Ce mode de gestion au niveau du site PK 32 Ranobe est donc basé sur trois niveaux de structures : le comité de pilotage (OPCI et/ou MITOIMAFI), le comité de gestion participative (VOI ou COBA, KASTI) et, les organismes d’appui (WWF). Ces groupements

70 Discussion et Recommandations existent déjà sur le milieu d’étude, et ont chacun leurs responsabilités ainsi que leurs tâches respectives pour le bon fonctionnement de la gestion de la NAP.

III.2.1- Axes d’intervention pour la gestion durable du site de PK 32 Ranobe

Afin de mieux réaliser l’objectif assigné pour cette étude et à celui de la création de la NAP, les stratégies adoptées devront considérer à priori l’analyse effectuée sur les contraintes et opportunités identifiées sur le site du PK 32 Ranobe. Ceci, afin de répondre à la fois aux attentes de développement des acteurs locaux et le maintien de l’équilibre écologique de la biodiversité. Les opportunités doivent être discernées d’une manière approfondie pour faciliter l’implantation de la NAP ainsi de réussir la conservation de la diversité biologique dans la région et, les contraintes ont été analysées pour la recherche de solutions appropriées. L’implication des différents comités existants (OPCI et/ou MITOIMAFI, VOI, KASTI,…) au niveau de la structure de la NAP devront nous faciliter le transfert de compétences sur la bonne gestion de la NAP. Les solutions apportées devront être orientées sur cet axe.

II1.2.1.1- Amélioration de la santé de la biodiversité

Afin d’améliorer la santé de la biodiversité de la NAP, la proposition devrait mettre l’accent sur les pressions et menaces pour réduire ces dernières, principalement pour les cibles de conservation qui sont les plus vulnérables actuellement : la FDS, le fourré épineux sur sable roux et le Mungotictis decemlineata lineata. Effectivement, les pressions qui pèsent sur ces cibles sont très élevées. En effet, on a proposé des actions de conservation (cf. Tableau 28) afin d’y remédier à ces niveaux de menaces. D’une part, il faut agir sur le renforcement de la capacité des instances impliquées pour la réussite de la gestion durable de la NAP PK 32 Ranobe. D’autre part, il faudrait stimuler les projets de développement qui répondent aux besoins de la PL, en partenariat avec les organismes de développement.

Le maintien de l’équilibre écologique et la restauration des habitats dégradés constituent les premières missions pour le programme WWF. Les travaux de restauration, notamment de la parcelle dégradée ou brûlée seront continués. Les travaux d’enrichissement seront également renforcés, en accordant une attention particulière aux espèces menacées de disparition.

Les activités de suivi font partie des mesures d’accompagnement de cette axe d’intervention, permettant de mieux connaître et d’évaluer l’état de la biodiversité. Le système recommandé adapté au mode de gestion du site de PK 32 Ranobe, ainsi que pour la réussite de la gestion durable de la biodiversité de ce site, est le suivi écologique participatif (cf. Annexe VIII). En effet, c’est un outil essentiel de détection des changements naturels et artificiels d’un milieu, en incluant différentes parties prenantes mais principalement les communautés locales. Ce suivi sera donc mener afin de déterminer l’état des RN, d’identifier les menaces qui pèsent sur elles et, d’évaluer les initiatives des villageois pour leur conservation.

71 Discussion et Recommandations

II1.2.1.2- Réduction des pressions et menaces par la responsabilisation des différentes structures de la NAP

L’Organisme d’Appui principal de cette AP est le WWF en tant que promoteur de l’initiative. Il est déjà responsable de la mise à disposition d’appui technique (en termes de programmes de développement et de conservation, la recherche de financements, et l’administration), la promotion du renforcement de capacités du CGP, et l’appui du COPIL en matière d’application de la loi. Il devrait être présent au moins pour le moyen terme afin de garantir l’efficacité des normes de gestion qu’il a proposé.

Le Comité de Pilotage (COPIL) dont leur rôle concerne principalement l’orientation stratégique de la gestion de l’AP, mais inclut aussi l’application de la loi, la résolution des conflits, et d’assurer les différentes formations. Le COPIL est composé de représentants de la Région, du service forestier (CIREEFT), et de l’Organisme Public de Coopération Inter Communale (OPCI) MITOIMAFI regroupant les Communes impliquées (Tsianisiha, Manombo, Ankilimalinika, Belalanda, Maromiandra, Miary, Behompy).

Le Comité de Gestion Participative (CGP) est représenté par le regroupement des communautés locales de base (COBA) des terroirs en GELOSE. La gestion est organisée sur trois niveaux. Au niveau du village, des Comités de Surveillance (KASTI) sont institués. Ils sont responsables du reboisement familial et appuient le Chef du COBA en matière de contrôle forestier.

II1.2.1.3- Développement des alternatives aux pressions

Le projet de conservation doit être accompagné d’un moyen d’amélioration des conditions de vie des populations. L’encadrement peut jouer un grand rôle dans l’adoption des alternatives proposées. Pour ce faire, il est nécessaire d’établir un dialogue permanent avec les populations concernées et de développer des activités et techniques de production afin d’améliorer les conditions et la qualité de vie de la population riveraine de l’aire protégée.

Ainsi, quelques domaines ont besoin d’être renforcés davantage : a) l’amélioration des capacités de gestion : - Formation en gestion de projet et en leadership : Les paysans ont besoin d’être formés en matière de gestion de projet qu’en ressource humaine, surtout les membres de bureaux. En plus, les formations en leadership peuvent constituer un déblocage au niveau de certains paysans. - Formation en gestion de pépinière - Accompagnement socio-organisationnel - Intervention effective des femmes : les volets prioritaires restent le regroupement des paysans, l’ingénierie sociale des associations et la participation effective des femmes. - Amélioration de la communication entre les membres du/et COBA

72 Discussion et Recommandations b) La professionnalisation des activités génératrices de revenus : Identifier les filières porteuses dans la zone d’étude en relation avec les Communes Rurales. c) La promotion de l’écotourisme : cette activité est l’une des plus prometteuses pour assurer une pérennisation de la gestion de la forêt du PK 32 Ranobe. Elle constitue à la fois une source de revenus potentielle pour le site et les communautés locales et, un moyen pour la conservation de la biodiversité.

II1.2.1.4- Gestion durable de l’exploitation des ressources forestières

Il faudrait aussi agir sur la gestion rationnelle de l’exploitation des ressources forestières à l’intérieur de la zone d’utilisation contrôlée pour chaque COBA. Tout d’abord, l’application de la notion de la durabilité dans l’exploitation des ressources forestières du PK 32 Ranobe doit être considérée en admettant que la quantité de produit permise ne doit pas excéder le potentiel disponible qui peut être récolté à perpétuité dans le peuplement sans endommager sa vitalité ,et que la collecte annuelle devrait être constante. Ensuite, il est important d’élaborer et d’appliquer les conventions locales et régionales sur l’exploitation. Le contrôle de l’exploitation forestière a été trop souvent ignoré auparavant par manque de moyens appropriés. Alors que pour résoudre le conflit entre la conservation et l’exploitation, le contrôle s’avère nécessaire à cet effet avec l’implication de la Gendarmerie bien qu’elle peut engendrer des coûts récurrents, avec l’approbation de l’Administration publique locale. En effet, quelques règles s’imposent : - Délimiter les zones d’exploitation ; - Déterminer les quantités à exploiter en fixant le nombre de bois (planches,…) que l’on peut prélever ; - Limiter la période de coupe en une seule saison pour la facilitation du contrôle, afin d’éviter l’intrusion des villageois non riverains.

En fait, toutes ces règles doivent se figurer dans les conventions locales comme le « Dina ». Ce qui veut dire que l’implication et l’intégration totale des comités de pilotage et de gestion participative sont un atout majeur, une opportunité à saisir pour la sensibilisation des villageois et l’application des conventions locales qui régissent l’exploitation forestière dans cette zone du PK 32 Ranobe. Toutefois, c’est toujours par son aspect dissuasif que cette implication des autorités et forces de l’ordre doit être intégrée dans le mécanisme de contrôle. La pérennisation de cette stratégie dissuasive reste l’un des défis pour la durabilité de la gestion de la forêt du PK 32 Ranobe. Pour ce faire, l’intervention des patriarches traditionnels ou « tangalamena » demeure non négligeable dans cette stratégie de persuasion. Il faut passer par leur intermédiaire afin d’intégrer au maximum les communautés locales dans le processus de conservation.

73 Discussion et Recommandations

II1.2.1.5- Intensification de l’Information Education et Communication

Ce volet est très important car il s’adresse directement à la population locale au dépend des moyens utilisés. L’objectif principal est d’améliorer l’éducation de la population, aussi de délivrer des messages environnementaux à l’endroit des villageois sur l’objectif du projet, comme l’implantation de la NAP dans la zone, ainsi que la protection de l’écosystème forestier. Le WWF aura donc pour rôle de conduire les activités de conservation de la forêt, tout en assurant le renforcement des campagnes de sensibilisation afin de les informer sur les valeurs de la biodiversité, le renforcement de l’éducation environnementale à travers les entités publiques et privées, ainsi que les associations villageoises. Il peut se présenter sous différentes formes, à savoir :

- Une instauration du volet sur l’éducation environnementale dans le programme scolaire (création des clubs Vintsy), le programme religieux, les réunions des autorités locales, et les festivités communautaires ; en incluant tous les partenaires clés dans tout le processus. Le tableau 4 (cf. Annexe VII) montre ces partenaires clés ; - La diffusion d’une émission Radio sur le volet environnemental, basée sur l’efficacité de l’animateur (membre du club Vintsy,…) ainsi que la possibilité de disposer d’un moyen de communication dans les zones rurales (radio,…) ; - La création de différents activités qui peuvent les toucher directement : concours, groupe théâtrale, festivités environnementales.

Il serait donc important de responsabiliser les populations riveraines dans la gestion de la NAP afin d’assurer la durabilité des ressources naturelles dans cette forêt. Entre autres, il s’agit d’assurer la cogestion avec la population locale ainsi que la collaboration et, la concertation avec l’Administration publique locale. L’administration publique locale devrait toujours se figurer et être impliquée dans toutes les actions à entreprendre pour le bon fonctionnement de la NAP. En effet, leur participation dans l’explication et l’application des lois et, des législations forestières auprès des communautés riveraines constitue un atout primordial pour la reconnaissance des propositions soumises.

Les axes d’interventions proposés sont présentés dans le tableau 28.

74 Discussion et Recommandations

Tableau 28 : Cadre logique des interventions pour la gestion durable de la NAP PK 32 Ranobe

Axes Activités Sous activités Responsables Période Approfondissement de la -Faire des délimitations pour actualiser la taille de chaque habitat avec 2011-2014 connaissance des habitats utilisation GPS et calcul de la surface Tn de chaque formation CP et son équipe ainsi que les cibles de - Effectuer un suivi écologique des espèces animales considérées comme En collaboration conservations cibles de conservations avec des - Mettre en place des parcelles de suivi écologique en impliquant les paysans spécialistes - Etude sur l’écologie, le comportement et la dynamique de la population des (chercheurs) Mungotictis decemlineata lineata - Rechercher le facteur limitant de la viabilité des espèces animales - Renforcer la formation et la sensibilisation sur l’importance de chaque cible de conservations Amélioration de la - Collaborer étroitement avec des riverains de chaque habitat dans toutes les CP et son équipe 2011-2014 prévention contre les actions à entreprendre pressions actives (charbon - Renforcer le mode de surveillance et contrôle sur l’exploitation forestière 2011 Améliorer la de bois, coupe illicite, -Instaurer par Commune un comité villageois de surveillance en partenariat CP et son équipe santé de la défrichement) avec le service des Eaux et Forêts et la gendarmerie MINENV / biodiversité CIREEF Gendarmerie - Dynamiser les comités villageois et renforcer les capacités des associations CP et son équipe 2011 environnementales Agents forestiers Collectivités décentralisées Enrichissement de la forêt - Création d’une pépinière pour les espèces endémiques de la région WWF, VOI 2011-2012 avec des espèces - Essai d’enrichissement avec les plantes autochtones dans les zones ouvertes autochtones Dynamiser les villageois -Renforcer et accélérer la création des associations environnementales VOI 2011-2012 pour une autodétermination et autres pour le développement de la zone (association féminine, association CP et son équipe dans la gestion de des jeunes,…) l’écosystème forestier -Conscientiser les villageois sur leur responsabilité envers toute forme de CP et son équipe 2011-2011 destructions de l’environnement Communes -Former les membres du VOI sur l’éducation environnementale et les techniques de communications -Former les comités de surveillance « KASTI » pour chaque localité sur les CP et son équipe 2011-2011 75 Discussion et Recommandations

techniques de base concernant leurs tâches respectives MINENV / CIREEF Rationaliser les -Identifier et responsabiliser les acteurs potentiels dans les secteurs CP et son équipe 2011-2012 Réduction du exploitations forestières -Former et sensibiliser les villageois sur l’exploitation charbonnière Programme niveau de (fabrication de charbon de -Mettre en œuvre un programme de recherche sur la densité, taux de SEESO/WWF pressions et bois et collecte de bois de croissance et taux de régénération des espèces utilisées OPCI/MITOIMAFI menaces sur COS) -Faire des suivis écologiques systématiques des essences les plus collectées l’AP Assurance de - Délimiter toutes les zones de reboisement 2011-2012 l’approvisionnement en - Doter les villageois de matériels pour leur motivation bois de services pour la - Renforcer la mise en place des pépinières et de semis d’espèces à forte CP et son équipe ville de Tuléar croissance dans chaque localité Programme -Reboisement d’espèces autochtones SEESO/WWF -Faire un suivi de l’état des peuplements MinEM

Poursuivre et renforcer le -Favoriser la relation avec les CR (Maire et son Staff) et autorités locales 2011-2012 partenariat avec les services (Président Fokontany, notables) et associations villageoises afin de maîtriser techniques publics, toutes le problème d’approvisionnement en bois d’énergie et de bois en COS les instances de la - Renforcement de l’application de la loi commune, l’entreprise -Mettre en place un dispositif de contrôle et de fiscalité CP et son équipe minier, les charbonniers et -Partenariat avec l’entreprise EXARA sur les approches de conservation sur les comités villageois leurs zones d’influence -Tournée conjointe de surveillance avec la gendarmerie WWF 2011-2014 Service de la gendarmerie

Faire connaître la limite de - Mener des campagnes intensives d’IEC sur la vulgarisation de la limite de CP et son équipe 2011-2012 la NAP la NAP en impliquant toutes les parties prenantes (autorités villageois, CR, CIREEF VOI,…)

Développer Promouvoir des sources de - Identifier des AGR probables et réalisables dans les CR WWF, Chercheur, 2011-2012 des revenus alternatives pour - Etudier les filières porteuses en relation avec les CR Leaders locaux, alternatives les PL - Développer des partenariats financiers et techniques ONGS aux pressions - Professionnaliser les actions de développement (écotourisme, ….)

Elaboration et application - Appuyer et motiver les structures locales existantes WWF 2011-2013 des conventions locales et - Etablir différentes règles concernant l’exploitation des produits forestiers WWF, Région Sud- régionales sur l’exploitation - Publier et vulgariser les lois régissant l’exploitation forestière Ouest, CEEF, 76 Discussion et Recommandations

Gérer forestière - Etablir un règlement spécifique à la pratique du charbonnage à la fois Autorité, VOI rationnelleme « incitative et dissuasive » nt l’usage des Exemple : une délivrance de permis de fabrication de charbon de bois contre WWF, CEEF, ressources une application de reboisement Autorité, VOI forestières - Assurer l’application de ces règles

WWF, CEEF, Autorité, VOI Amélioration de - Assurer le suivi et le contrôle de permis de coupe délivré WWF, CEEF 2011-2013 l’application des lois et des - Assurer la verbalisation et la poursuite des dossiers contentieux Autorités locales législations sur (Gendarmerie,…) l’exploitation illicite et le droit d’usage des ressources forestières Organisation d’associations - Mobiliser les autorités locales : Maire, Président Fokontany et Chefs Cp et son équipe 2011-2012 villageoises pour la gestion traditionnels/Faire participer les PL à la gestion NAP CEEFT Impliquer la des ressources forestières - Renforcer la capacité de gestion des structures: OPCI, MITOIMAFI,. CP, CEEF, population Encourager les transferts de - Promouvoir l’élaboration de « Dina iraisam-pokontany » sur la Autorité, VOI dans la gestion conservation et le droit d’usage de la biodiversité gestion de la forêt Sensibilisation et éducation - Opérationnaliser la collaboration et la concertation avec l’autorité locale et WWF 2011-2012 de la PL sur l’importance l’entité publique de la biodiversité - Organiser des campagnes de sensibilisation permanentes sur la WWF, CEEF, conservation associée à des programmes d’éducation Autorité locale - Implication et responsabilisation des paysans dans la protection de (OPCI/MITOIMAF l’écosystème forestier I) *CP : Chef de projet CC : Cible de conservations CEEF : Cantonnement de l’Environnement des Eaux et Forêts VOI : Vondron’Olona Ifotony KASTI : Komitin’ny Ala sy ny Tontolo Iainana CR : Commune Rurale MinEM : Ministère de l’Energie et Mines

77 Conclusion

CONCLUSION Conclusion

Conclusion

Les écosystèmes naturels du Sud-Ouest de Madagascar sont caractérisés par leur extrême fragilité et sensibilité. En étant une interface entre deux grands massifs forestiers (Mikea et Amoron’i Onilahy), le PK 32 Ranobe appartenant à cette écorégion, représente un complexe d’habitat riche en biodiversité et spécifique en son genre, en assignant un taux d’endémicité assez élevé. Vu cette importance en biodiversité ainsi que la proportion d’habitats inclus dans cette aire protégée, la révision de la limite de ce site en 2009, de 77 851 ha à 158 158 ha, a été essentiellement bénéfique pour la biodiversité du PK 32 Ranobe. Elle a permis au site de préserver plus de diversités biologiques en incluant un nombre important de biodiversités dans cette nouvelle délimitation.

Cette étude nous a permis de mettre en évidence l’importance de la conservation de la biodiversité en relation avec la nouvelle délimitation de la NAP du PK 32 Ranobe, aussi de ressortir les contraintes et opportunités pour la gestion durable des écosystèmes à haute valeur de conservation. Ainsi, la méthodologie s’est surtout basée sur l’observation directe dans les divers habitats composants de la NAP, ainsi que par des enquêtes et entretiens au niveau des personnes ressources (population locale, équipe gestionnaire de la NAP et autorités locales), comblés par la méthode de recueil des données scientifiques existantes.

Malgré l’étendue de la biodiversité dans cette NAP, elle n’a pas pu échapper à la dégradation accrue de la biodiversité. Elle se trouve dans une situation critique vu l’envergure importante des pressions et menaces qui pèsent sur elle. Selon les résultats d’analyse sur le contexte actuel de la NAP, la fabrication du charbon de bois liée au défrichement, associée à la coupe et collecte des ressources ligneuses semblent être les premiers facteurs de dégradation de forêts dans la région, surtout dans la partie Nord pour le charbonnage et la coupe, et la partie Sud pour le défrichement. La fréquence des pressions varie selon la localité, mais elle est toujours élevée. En parallèle à cet effet, des fragmentations de forêts sont observées. Celles-ci peuvent apporter des effets néfastes sur la biodiversité dans la région car une perte d’espèces faunistiques peuvent en résulter. Ce qui requiert le besoin urgent sur l’application d’une synergie d’actions de toutes les parties prenantes tant sur le plan environnemental, économique, agricole, administratif,…Toutefois, toutes actions à entreprendre nécessitent une étude préalable sur la méthodologie à adopter. Ceci étant, l’exploitation forestière sur PK 32 Ranobe confère une menace alarmante sur la disponibilité des RN pour la génération future. Ce qui justifie la vérification de l’hypothèse 1 émise pour l’étude, qui stipule que les pressions et menaces sur la biodiversité sont présentes dans les deux limites de la NAP PK 32 Ranobe. Et si aucune intervention et une stratégie de conservation efficace ne sont mises en œuvre dans les années à venir, une dégradation importante des ressources peut se produire en 30 ans maximum; la végétation forestière risquerait de disparaître à tout jamais. Par ailleurs, ce chiffre a été estimé par rapport à la production de charbon, les besoins en bois COS et bois de chauffe par les populations rurales et urbaines dans la zone de Tuléar ainsi que la disponibilité en ressources ligneuses. L’équilibre écologique ne pourrait plus être maintenu, 78 Conclusion car la demande est trop élevée pour pouvoir être répondue par les ressources disponibles. De plus, vu la répartition spatiale ainsi que le degré des pressions qui s’exercent sur la NAP PK 32 Ranobe, l’ancienne limite, si elle n’a pas été révisée, ne pourra pas maintenir la santé de la totalité des éléments à haute valeur de conservations au sein de ce site. Les résultats d’analyse ont montré que les cibles de conservations sont plus intégrées dans la nouvelle limite de la NAP ; d’où elles seront mieux protégées. Ce qui permettra à la vérification de l’hypothèse 2, qui suppose que la conservation de l’intégrité écologique de la biodiversité du PK 32 Ranobe dépend de l’étendue de la zone conservée. Ce qui suscite l’importance de la conservation dans cette étendue, la réponse à la question de départ assignée à cette étude « la nouvelle délimitation permet-elle la conservation de l’intégrité écologique des éléments importants dans la zone du PK 32 Ranobe et, de lutter contre les pressions et les menaces existantes ?».

En outre, la majorité des villageois pratique le charbonnage, alors qu’une loi d’interdiction pour sa fabrication a déjà été promulguée. En fait, il est nécessaire d’un côté d’organiser cette filière autant que possible, car vu la croissance démographique galopante ainsi que la faible productivité des terres cultivables, il serait difficile de les convaincre à renoncer à ses habitudes. D’un autre côté, de voir comment contourner la législation d’interdiction au profit des bénéficiaires. Les recommandations doivent être à la fois « incitative et dissuasive » afin d’inverser la tendance actuelle de l’exploitation forestière sur PK 32 Ranobe. Pour ce faire, l’implication de la PL dans la gestion de la NAP et le renforcement des capacités des populations devraient être priorisés afin d’assurer la durabilité de ces ressources et pour permettre ainsi la réussite du fonctionnement de la NAP dans un futur proche. De ce fait, tout aménagement et nouvelle technique de gestion à mettre en œuvre devrait considérer au maximum la population riveraine. La sensibilisation et la communication environnementale, liées à l’amélioration du niveau de vie de la population locale semblent être la base fondamentale de la réussite du projet de conservation pour le statut actuel de la NAP de PK 32 Ranobe.

Ainsi, l’une des principales limites de l’étude réside dans le fait que le temps assez limité passé au sein des zones d’études n’a pas facilité le recueil des informations sur le terrain. La courte durée des travaux sur terrain par rapport à l’abondance des Fokontany rattachés aux huit Communes Rurales, ne nous a pas permis de recueillir toutes les données nécessaires à notre analyse. Néanmoins, nous avons pu ressortir les résultats voulus à savoir le maintien de la viabilité de la diversité biologique, la diminution des pressions par le contrôle des exploitations illicites et l’utilisation durable des ressources naturelles et, la prévention face aux menaces existantes. C’est un premier pas, une brèche, qui peut servir de base à d’autres études ultérieures. Entre autre, d’autres recherches plus approfondies doivent être envisagées sur les filières en charbonnage, ainsi que d’identifier les mesures susceptibles de contourner, voire d’inverser le dynamisme de dégradation actuel en cours.

79 Bibliographie

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THOMAS, H., KIDNEY, D., RUBIO, P. and FANNING, E. (eds). The Southern Mikea : A Biodiversity Survey. Frontier Madagascar Environmental Research. pp 19.

81 Bibliographie USAID (2008). Mise à jour de l’Evaluation des menaces et opportunités pour l’environnement à Madagascar. Equipe d’Etude de la biodiversité et d’assistance technique. 28 pages.

WWF and IUCN (1994). Centres of Plant Diversity. A Guide and Strategy for their Conservation. 3 Volumes. World Wide Fund for Nature and IUCN, IUCN – Cambridge.

WWF (2009). Plan d’Aménagement et de gestion de la Nouvelle Aire Protégée de PK 32 Ranobe. Ministère de l’Environnement et de Forêts. 69 pages.

WEBIOGRAPHIE

IUCN (2006). IUCN red list of threatened species. www.iucnredlist.org

82 Annexes

ANNEXE Annexes

ANNEXE I : BIODIVERSITE DE LA NAP PK 32 RANOBE

I.1- LA NAP PK 32 Ranobe et sa biodiversité

La végétation du PK 32 Ranobe est une mosaïque complexe d’habitat (de la forêt dense sèche de l’Ouest au bas fourré littoral en passant par les zones humides et lacs). En fait, les conditions climatiques ainsi que l’existence du plateau Mikoboka contribuent fortement à la composition écologique de cette région. Le calcaire poreux alimente constamment le bassin versant qui appuie les systèmes fluviaux et les écoulements dans les plaines en dessous, enrichissant les zones humides. Ces cours d’eau maintiennent la santé des mangroves sur la côte où ils rencontrent le récif au niveau du lagon de Ranobe.

Flore : La flore de cette zone est dite d’avoir « une diversité exceptionnelle à l’échelle globale » (Du Puy et Moat, 1996), avec un niveau d’endémisme spécifique de 95% (SCHATZ, 2000). Ceci représente le plus haut niveau d’endémisme de plantes de tous les domaines de la végétation à Madagascar (WWF et UICN, 1994 ; PHILLIPSON, 1996). Ce niveau d’endémisme varie dans les différents types d’habitats. L’habitat avec le plus haut niveau d’endémisme est le fourré épineux (61,4% endémisme local), beaucoup plus que la forêt ripicole (28,3%) et la savane arborée (20,8%), dont 94,8% des espèces dans le fourré épineux sont endémiques à Madagascar. Au total 69 familles, 166 genres répartis environ dans 300 espèces de plantes (avec une famille, genres et espèces entièrement endémiques à l’écorégion comme Adansonia fony, Alluaudia ascendens…). Trente huit espèces de plantes aquatiques sont recensées dans la zone avec 18% endémiques de Madagascar. Une grande partie des plantes du Sud Ouest et du Sud dispose une forme d’adaptation particulière afin de lutter contre les pertes d’eau qui est un facteur limitant de la région, donnant ainsi au paysage une forme particulière comme les succulentes et les arbres en bouteille.

Faune : L’existence de cette diversité exceptionnelle d’habitats a permis à la zone d’avoir une plus grande diversité faunistique de tous les sites du Sud-Ouest de Madagascar. Ainsi, des études comparatives des inventaires dans les différentes AP du Sud-Ouest montrent que la NAP PK 32 Ranobe possède la plus grande diversité de tous les sites du Sud-Ouest de Madagascar. En fait, PK 32 est le site le plus riche pour chaque taxon, et possède en total 240 espèces de vertébrés terrestres, par rapport à 155 pour le PN Forêt de Mikea (RASELIMANANA et GOODMAN, 2004), 145 pour le PN Tsimanampetsotse (GOODMAN et al., 2002), et 159 pour PR Amoron’Onilahy (EMMETT et al., 2003).  Mammifères 25 sur les 32 espèces de Mammifères qui ont été recensées sont endémiques à Madagascar (THOMAS et al., 2005). Le plus important est le Mungotictis decemlineata lineata, une sous-espèce dont il n’existe que deux spécimens. Une autre découverte d’importance est celle de la chauve-souris Mops midas miarensis, une sous-espèce endémique rarement trouvée, toujours dans le Sud-Ouest. La NAP PK 32 dispose aussi 9 espèces de lémuriens, dont Lemur catta et Propithecus verreauxi, ainsi que Eulemur rufus et 6 espèces nocturnes. Les espèces de lémuriens trouvées dans la NAP sont inclus sur la liste Rouge des Espèces Menacées de l’UICN (MITTERMEIER et al., 2006 ; IUCN, 2006).

 Amphibiens Huit espèces d’amphibiens se trouvent dans l’Aire Protégée, dont 7 sont endémiques à Madagascar. Ce chiffre représente une forte représentation pour une zone aride. Parmi ces espèces le plus important est I Annexes le Mantella expectata, classifié comme « en danger critique d’extinction » dans la Liste Rouge des Espèces Menacées de l’UICN (IUCN, 2006). La population à PK32 Ranobe représente la seule population connue dans une Aire Protégée dans la région. PK32 Ranobe possède aussi les seules populations protégées de deux autres espèces, le Boophis albilabris occidentalis et Mantidactylus curtus, et leur protection est donc essentielle pour la préservation de la diversité d’amphibiens dans la région.  Reptiles La sous-région possède aussi les seules populations de quelques espèces de reptiles endémiques à la région incluant Matoatoa brevipes, Oplurus fierenensis, Furcifer antimena, Furcifer belalandaensis, Phelsuma standingi et Pyxis arachnoides.  Oiseaux L’importance globale et nationale de la biodiversité de la région est bien reconnue (DOMERGUE, 1983 ; WCMC, 1991 ; GANZHORN et al, 1997). Birdlife International a classifié cette zone comme étant « Endemic Bird Area » à cause de la présence de huit espèces d’Oiseaux endémiques à la région dont les plus importants sont Uratelornis chimaera et Monias benschi. Ces deux espèces appartiennent aux genres monotypiques des familles endémiques d’oiseaux de Madagascar et sont classifiées comme Vulnérables sur la Liste Rouge des Espèces Menacées de l’UICN (GANZHORN et al ,1997) ont classifié la région d’une importance exceptionnelle pour la conservation des oiseaux ; et en général, on compte 125 espèces d’oiseaux pour le Sud-Ouest. Elle représente 49% de tous les oiseaux pélagiques de Madagascar, dont 43,2% de ces espèces sont endémiques de Madagsacar et 14,4% sont endémiques à la région Malagasy. Quatre autres espèces endémiques au Sud-Ouest se trouvent dans le PK 32 ; Coua cursor, Newtonia archboldi, Monticola imerinus et Xenopirostris xenopirostris. En total, 6 espèces recensées se trouvent sur la Liste Rouge de l’UICN (UICN, 2006).

I.2- Description des cibles de conservation de la NAP PK 32 Ranobe Dans les sections qui suivent, une brève description de chaque cible est présentée.

 Fourré épineux sur sable roux: Haut fourré à Didierea Madagascariensis de la forêt de PK 32-Ranobe

C’est une formation typique au domaine du Sud et, est caractérisée par la présence des Didiereaceae et d’Euphorbia spp. Il constitue les formations épineuses, d’une hauteur de 4 m en général et ne dépassant pas les 7 m. Ce fourré est une formation climatique adaptée à des facteurs écologiques sévères. Il présente différentes formes d'adaptation à la sécheresse parmi lesquelles, la microphillie, la crassulescence, la spinescence, l'assimilation chlorophylienne et l'aphillie. Les euphorbes, les Pachypodium, les aloès et les lianes sont parmi les plantes dominantes de cette formation. Parmi les autres essences on peut citer, Cedrolepsis grevei, Boscia longifolia, Neobeguea mahafalensis et les Euphorbia qui sont toutes endémiques. La plupart des plantes médicinales vendues dans les marchés des grandes villes de Madagascar sont venues de cette région écologique du Sud et Sud-Ouest malgache. Les grottes et les interstices des rochers sont les lieux de refuge de grand nombre des espèces de lézards et des carnivores. Quatre espèces de reptiles endémiques de la région ne sont répertoriées jusqu'à présent que sur cette formation. Il s'agit de Ebenavia maintimainty, Oplurus fiherenensis, Paragehyra petiti et Mabuya vezo. Le carnivore Galidictis n'est connu que dans ce type d'habitat.

 Forêt dense sèche (sable roux et calcaire): relique de forêt dense sèche de l’ouest qui est dominée par l’Adansonia za et Commiphora spp avec Hildegardia erythrosiphon

Cette formation se situe dans une ancienne vallée entre le haut fourré sur sable roux et le fourré sur plateau calcaire, et représente une formation de transition entre le domaine de l’Ouest et le domaine II Annexes du Sud. Représentative de l’Ouest du pays, cette formation est très rare dans le Sud (KOECHLIN et al., 1974). Cette formation a une hauteur de plus de 20m. Elle est caractérisée par la présence des baobabs (Adansonia za et A. rubrostipa), Commiphora spp., Hildegardia spp. et Dalbergia spp. On peut y rencontrer des espèces à feuilles caduques et des espèces qui perdent complètement leurs feuillages pendant les saisons sèches. La faune de cette formation est très peu connue. A part son importance comme forêt de transition, cette formation est très importante comme corridor écologique entre le haut fourré sur sable roux et le fourré sur plateau calcaire.

 Fourré sur plateau calcaire : Bas fourré à Alluaudia comosa et Delonix spp

C’est une formation à bas fourré xérophytique très dense avec une grande hétérogénéité au niveau de sa structure et composition, située sur le plateau Mikoboka. Elle constitue les formations épineuses rabougries, moins haut (moins de 4m en général et ne dépassant pas les 7m) que les fourrés sur sable roux mais toujours avec la présence des Didiereaceae et Euphorbia spp. Les Euphorbes, les Pachypodium, les bois d’ébènes, les aloès et, les lianes sont parmi les plantes dominantes de cette formation. L’avifaune et l’hérpétofaune sont généralement riches dans cette formation xérophytique. C’est aussi l’habitat de lémuriens diurnes à savoir Lemur catta (Maki) et Propithecus verreauxi (Sifaka).

 Forêt ripicole: Forêt de haute canopée le long des deux fleuves Manombo et Fiherenana

La plupart de celle – ci a été défrichée depuis longtemps à cause de la fertilité des sols sur ces zones. Il n’existe que de petits fragments sur de roche basaltique ou sur de formation gréseuse. Cette formation est caractérisée par la présence de l’espèce Tamarindus indica. En général, elle a une hauteur plus élevée que les autres formations, dépassant les 20m. A part les primates et l’avifaune qui sont assez nombreux, les vestiges de forêts sur les rochers abritent également un nombre important et exceptionnel de reptiles et d’amphibien tels que Mantidactylus curtus, Mantella expectata (classifié comme «en danger critique d’extinction»), Liophidium apperti, Brookesia brygooi, Furcifer belalandaensis, Zonosaurus Madagascariensis et Voeltzkowia fierenensis.. Elle est aussi le seul habitat connu des lémuriens nocturnes Cheirogaleus medius et Mirza coquereli, et du carnivore Mungotictis decemlineata lineata.

 Fourré littoral : Bas fourré sur sable blanc le long de la côte

Le fourré littoral sur sable blanc et de la zone littorale est très peu représenté dans cette région. Il occupe seulement une bande parallèle à la côte sur une longueur maximale de 30 km. Elle est caractérisée par une végétation à Didiereaceae et Euphorbia spp. La structure de la formation végétale est homogène et la hauteur maximale des arbres ne dépasse pas 4 –6 m. Au Nord, la dominance de Didierea Madagascariensis et de l’Euphorbia stenoclada est notée. La formation végétale joue un rôle important dans l’arrêt de l’avancement de dune et contribue ainsi à la protection du sol contre l’érosion. La composition floristique est assez homogène et en général pauvre, mais plusieurs essences y sont exploitées pour diverses utilisations. Elles constituent un endroit idéal pour les espèces fouisseuses de reptiles et d’amphibiens qui ont besoin d'un endroit meuble et frais. De ce fait, cette formation sert un lieu de chasse pour les oiseaux et, un abri pour les primates tels que les microcèbes.  Lacs et marais : La zone du PK 32 Ranobe dispose un lac d’eau douce à Ranobe et un complexe de lacs et marécages saumâtre à Belalanda, aussi que de petits lacs temporaires pendant la saison de pluie. Il existe au sein de la région écologique des forêts d’épineux quatre principaux lacs : Anony, Tsimanampetsotse, Amparihifito et Ihotry. L’existence de ces écosystèmes dans une zone subdésertique contribue à la

III Annexes valorisation de la biodiversité de la région, surtout pour les oiseaux; incluant le flamant rose (Phoenicopterus ruber) et, Charadrius thoracicus, une espèce endémique au Sud-Ouest.

 Monias benschi et Uratelornis chimaera (Mésite et rollier terrestre) : Monias benschi, espèce monotypique, est de la famille MESITORNITHIDAE (LANGRAND, 1990) une famille entièrement endémique au Sud-Ouest de Madagascar entre le Fiherenana et le Mangoky (HAWKINS & SEDDON, 2003). Elle est la seule espèce dimorphique et sociale dans la famille. L’habitat de l’espèce est limité aux fourrés vierges ou peu dégradés sur l’étroite bande de sable non consolidé le long de la côte. Elle est classifiée comme Vulnérable sur la Liste Rouge de l’UICN (UICN, 1996) à cause de son aire de répartition restreinte. Uratelornis chimaera appartient à la famille BRACHYPTERACIIDAE également une famille endémique. Uratelornis chimaera est la seule espèce qui ne se rencontre que dans les forêts sèches. L’aire de répartition et l’habitat de cette espèce sont les même que celles de Monias benschi. Elle est classifiée comme Vulnérable selon l’UICN (UICN, 1996) à cause de son aire de répartition restreinte.

 Mungotictis decemlineata lineata : Cette cible est considérée comme une sous-espèce peu connue de Mungotictis decemlineata, de la famille endémique EUPLERIDAE (Wozencraft, sous presse). Découverte en 1915, un seul autre spécimen existe, récolté à Andoharano sur le Manombo (Goodman et al., 2005). La seule information écologique qui existe pour M. d. decemlineata est que c’est une sous-espèce diurne ou crépusculaire, sociale, terrestre ou arboricole (Razafimanantsoa, 2003). C'est une espèce qui préfère des endroits avec un sous-bois assez dense, dans les forêts denses sèches (Razafimanantsoa, 2003). La zone de répartition est inconnue. « En danger » selon l'UICN (IUCN, 2006).

IV Annexes

ANNEXE II : CONTEXTE DE L’ENVIRONNEMENT NATUREL

II.1- La NAP de PK 32 Ranobe dans le contexte global de la conservation

La Nouvelle Aire Protégée de PK 32 Ranobe représente une des premières étapes dans la réalisation de la Vision Durban, un programme du gouvernement pour tripler la superficie des aires protégées de Madagascar. Elle vise à gérer rationnellement les ressources naturelles pour améliorer les modes de vie pour les générations présentes et futures des communautés locales de l’AP. Les écosystèmes de la région de PK 32 Ranobe représentent une vaste diversité d’habitats uniques et sont d’une importance capitale pour la conservation de la biodiversité à l’échelle nationale et mondiale. Il abrite de nombreuses espèces faunistiques et floristiques endémiques à l’écorégion mais qui présentent des menaces d’extinction. Concernant l’endémicité, le niveau d’endémisme varie dans les différents types d’habitats. L’habitat avec le plus haut endémisme est le fourré épineux (61,4% endémisme local) et 94,8% des espèces dans les fourrés épineux sont endémiques à Madagascar à savoir : les genres Alluaudia, Androya, Decarya, Didiera,…Cette sous région possède aussi les seules populations de quelques espèces de reptiles endémiques à la région incluant Furcifer antimena, Phelsuma standingi,… Dans un souci de bonne gestion de la conservation de cette biodiversité, huit cibles d’espèces et d’habitats phares sont identifiées tels que : le fourré sur sable roux, le fourré sur plateau calcaire, la forêt ripicole, le fourré littoral, la forêt dense sèche, les lacs et marais, Monias benschi et Uratelornis chimaera, et Mungotictis decemlineata lineata. Actuellement, ces cibles sont en voie de dégradation et d’autres sont même menacées de disparition. Ces écosystèmes se transforment à un rythme croissant pour des produits forestiers et agricoles, de la capitale provinciale. Les principales menaces et pressions pour ces huit cibles ont été analysées. Il s'agit entre autres de la fabrication de charbon de bois, du défrichement, du feu, des mines, de la chasse, de coupe sélective...Une bonne planification de la gestion devient donc une priorité à travers la mise en place d’une Aire protégée et le transfert de gestion des ressources naturelles aux communautés de base de la zone. La NAP de PK 32 Ranobe est proposée comme étant une aire protégée de Catégorie V « paysage terrestre protégé » au sein du Système des Aires Protégées de Madagascar (SAPM). Elle sera cogérée par les communautés locales, les promoteurs, la Région Atsimo - Andrefana et la CIREEF. Cette cogestion vise le développement de la capacité locale et communale afin de pérenniser la gestion des ressources naturelles, contribuer aux bénéfices socio – économiques et culturels des générations actuelles et futures. Notons que la gestion durable des forêts est ainsi définie comme « la gestion et l’utilisation des forêts et des terrains boisés d’une manière et à une intensité telles qu’elles maintiennent leur diversité biologique, leur productivité, leur capacité de régénération, leur vitalité et, leur capacité à satisfaire, actuellement et pour le futur, les fonctions écologiques, économiques et sociales pertinentes aux niveaux local, national et mondial, et qu’elles ne causent pas de préjudices à d’autres écosystème » (FAO, 1994).

II.2- Le choix de la catégorie et du mode de gouvernance de la NAP de PK 32 Ranobe

Après les études et les consultations préparatoires à la création de l’AP, il est clairement apparu qu’après l’obtention de son Arrêté de création définitif, elle répondait désormais à la définition d’une aire protégée au sens de l’UICN (« Un espace géographique clairement défini, reconnu, consacré et géré, par tout moyen efficace, juridique ou autre, afin d’assurer à long terme la conservation de la nature ainsi que les services écosystémiques et les valeurs culturelles qui lui sont associés »).

V Annexes

En outre, la zone PK 32 Ranobe est constituée par d’interactions biotiques, abiotiques et humaines et présente les caractéristiques suivantes : . Paysage terrestre possédant des qualités pittoresques particulières, avec la flore (le seul endroit au monde possédant le fourré épineux), la faune (avec un taux d’endémicité de l’ordre de 95%) et les habitats importants associés et les caractéristiques culturelles qui y sont liées ; . Une interaction équilibrée entre hommes et nature qui persiste depuis longtemps et qui a conservé son intégrité, . Des formes traditionnelles d’utilisation des sols, comme les systèmes agricoles et forestiers durables et les installations humaines. . Des activités récréatives et touristiques en harmonie avec le mode de vie et les activités économiques; . Organisations sociales traditionnelles, comme les coutumes, les modes de vie et les croyances locales; . Possibilité d’une restauration écologique et/ou du paysage.

D’où, après avoir confronté ses caractéristiques et les objectifs de gestion planifiés avec les critères des catégories de l’UICN, il a été déterminé que celle-ci serait assignée à la catégorie V (« Paysage harmonieux terrestre protégé »). Son objectif de gestion premier est en effet de « Préserver l’écosystème représentatif de la forêt de transition entre le domaine de l’Ouest et celui du Sud et des valeurs culturelles y associées, maintenir les services écologiques et d’utiliser de manière durable les ressources naturelles. Elle contribue également à préserver une interaction équilibrée entre la nature et la culture par la protection de paysages terrestres et par des approches de gestion des sociétés, des cultures et des valeurs spirituelles traditionnelles associées; à contribuer à la conservation à long terme en préservant les espèces associées aux paysages culturels et/ou en offrant des opportunités de conservation dans des paysages intensément utilisés ; à fournir des opportunités de distractions, de bien-être et d’activités socioéconomiques grâce aux loisirs et au tourisme ; à offrir des produits naturels et des services environnementaux et à proposer un cadre pour étayer l’implication active de la communauté dans la gestion de paysages terrestres précieux et du patrimoine naturel et culturel qu’ils renferment. Sur cette base, le type de gouvernance le plus approprié pour l’AP de PK 32 Ranobe, est une gestion participative (ou cogestion) où l’autorité et la responsabilité de gestion sont partagées avec un certain nombre de parties prenantes, qui toutes vont apporter de manière collaborative leurs connaissances, points de vue et aspirations dans le développement de l’AP.

II.3- Structure de gestion de la NAP de PK 32 Ranobe

En 2009, les équipes de WWF Toliara ont été en train d’instaurées le mode de gouvernance adéquate à cette NAP. Des consultations publiques ont été en cours et les différentes formations en matière de cogestion ont été faites. Comme la mode de gestion définie est la cogestion, alors, elle devra suivre la structure de gestion suivante. La gouvernance et gestion de l’aire protégée sont basées sur trois niveaux de structures : le comité de pilotage (COPIL), le comité de gestion participative (CGP), et les organismes d’appui (ODA). Les explications des rôles et des responsabilités de ces trois groupements sont données ci-dessous.

Le Comité de Gestion Participative (CGP) est représenté par le regroupement des communautés locales de base (COBA) des sept terroirs en GELOSE. La gestion est organisée sur trois niveaux. Au niveau du village, des Comités de Surveillance (KASTI) sont instituées. Ils sont responsables du reboisement familial et appuient le Chef du COBA en matière de contrôle forestière. Au niveau du Fokontany, les COBA sont instituées. Ce sont les gérants du contrat GELOSE qui sont chacun responsables de la gestion des ressources naturelles du terroir sous leur égide respective selon le cahier VI Annexes de charge établi. Les COBA distribuent les permis d’extraction des produits forestiers, gèrent les revenus, et ont l’obligation de rapportage des infractions et délits au service forestier. Les sept COBA sont sous l’encadrement des quatre conseillers techniques de l’OPCI.

Le rôle du Comité de Pilotage (COPIL) concerne principalement l’orientation stratégique de la gestion de l’AP, mais inclut aussi l’application de la loi, la résolution des conflits, et assurer les différentes formations. C’est une structure de gouvernance, représentative du pouvoir exécutif et législatif, et habilité à la formalisation des décisions techniques proposées par le CGP. Le COPIL est composé de représentants de la Région, du service forestier (CIREEFT), et de l’Organisme Public de Coopération Inter Communale (OPCI) MITOIMAFI regroupant les huit Communes impliquées (Tsianisiha, Manombo, Ankilimalinika, Belalanda, Maromiandra, Miary, Behompy, Marofoty). L’OPCI était créé en 2005, et comprend quatre volets d’intervention : éducation environnementale, administration et finances, suivi de l’application du Dina intercommunal et développement. Ils sont dirigés par des conseillers techniques. L’OPCI compte 32 membres avec 4 membres par Commune (le maire, un de ses adjoints et deux conseillers municipaux) ; ils forment le conseil de l’OPCI. Les 32 membres se regroupent en deux structures : exécutive et délibérative. Les exécutives sont formées par le Bureau de l’OPCI comprenant le Président, un secrétaire, un secrétaire trésorier, le Secrétaire général, et deux vice présidents. Ils sont responsables des organisations et les fonctions administratives de l’organisme. Par ailleurs, la structure exécutive est composée par le Responsable de Projet et les quatre conseillers techniques. Ils sont responsables de la coordination des différentes projets de la zone et des différentes formations pour la population. L’outil de gestion principal de l’OPCI est le Dina intercommunal qui régit l’accès aux ressources naturelles au sein des huit communes, exception faite des six terroirs en transfert de gestion et le ZPC qui sont régis par leurs propres Dina).

L’Organisme d’Appui (ODA) principal de cette AP est le WWF en tant que promoteur de l’initiative, et d’autres partenaires techniques qui pourraient collaborer avec le futur projet. Les rôles principaux de l’ODA sont la mise à disposition d’appui technique (en termes de programmes de développement et de conservation, la recherche de financements, et l’administration), la promotion du renforcement de capacité du CGP, et l’appui du COPIL en matière de l’application de la loi. Durant la période de protection temporaire délivrée en Décembre 2008, la Région Atsimo Andrefana, les Communes rurales membres de l’Association MITOIMAFI, les services déconcentrés chargés de l’Environnement, des Eaux et Forêts, de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche et des Mines, les Brigades de la Gendarmerie de la zone concernée seront chargés, chacun en ce qui lui concerne, de la surveillance et du contrôle de proximité de l’Aire Protégée en création en collaboration avec les gestionnaires désignés et conformément aux règles de gestion participative instaurées au titre de la protection temporaire.

VII Annexes

ANNEXE III : Fréquence des pressions pour chaque Commune Rurale du site PK 32 Ranobe

1- Commune Rurale de Marofoty 2- Commune Rurale de Tsianisiha

3- Commune Rurale d’Ankilimalinika 4- Commune Rurale de Manombo

5- Commune Rurale de Belalanda 6- Commune Rurale de Miary

VIII Annexes

7- Commune Rurale de Behompy 8- Commune Rurale de Maromiandra

IX Annexes

ANNEXE IV : RECAPITULATION DES PRESSIONS DU PK 32 RANOBE

Tableau 1: Récapitulation des pressions identifiées pour chaque Commune Communes Cibles de Pressions Acteur principal conservation Marofoty Fourré épineux sur Fabrication de charbon PL sable roux Coupe de gaulette Vente de planches Divagation de bétail Tsianisiha Forêt dense sèche Fabrication de charbon PL Défrichement CA Exploitation minière EXARA Fourré épineux sur Exploitation minière EXARA sable roux Divagation de bétail Feux Ankilimalinike Forêt dense sèche Fabrication de charbon PL Défrichement EXARA Exploitation minière CA (Belalanda, Manombo, Ankililaoka (Antseva)) Lacs et marais Pêche PL Ensablement des lacs Manombo Fourré littoral Coupe de gaulette Migrants Fabrication de charbon (population de Tuléar et Défrichement autres) Construction Belalanda Fourré littoral Coupe de gaulette PL Fabrication de charbon Migrants (Commune Tuléar Pirogue I) Lac et marais Chasse PL Ensablement des lacs Agriculture Miary Forêt ripicole Fabrication de charbon PL Coupe et collecte de bois CR Maromiandra d’œuvre Behompy Forêt ripicole Fabrication de charbon PL Forêt dense sèche Fabrication de charbon PL Défrichement Vente de planches Maromiandra Forêt sur plateau Coupe de gaulette PL calcaire Fabrication de charbon CR Belalanda Vente de planches CR Miary Feux PL: Population Locale CA: Communes Avoisinantes

X Annexes

ANNEXE V : LISTE DES FOKONTANY INFLUENCANT LA NAP

Tableau 2: Liste des Fokontany ayant des influences sur la NAP

Commune Rurale Distance par Nombre de Fokontany ayant des influences rapport à Tuléar Fokontany sur la NAP PARTIE NORD DU PK 32 RANOBE CR Belalanda 7 km 12 6/12 : Beravy – Ambalaboy – Tsingoritelo – Tsivonoke – Mangily – Amboboake - Ambondrolava CR Manombo 45 km 14 06/19 : Andrevo Sud, Betsibaroka, Fitsitike, Madiorano, Ambolimailaka, Tsihake

CR Ankilimalinike 38 km 13 13/13 : Ankilimalinike, Ampototse, Andrevo-haut, Benetse, Saririake, Ranobe, Sakabera sikily, Belemboke, Tanambey manirisoa, Tanandava mitae, Ankantrakantra, Andombiry, Antapoake

CR Marofoty 40 km 08 02/08 : Antanimena, Antandroka

CR Tsianisiha 48 km 19 13/19 : Andoharano, Morafeno, Tsaratanana, Tsianisiha I, Tsianisiha II, Antsohity, Beravy ambola Tsiafanoke, Behompy, Bevala, Antevamena, Berave Haut, Berave Bas

CENTRE DU PK 32 RANOBE CR Maromiandra 10 km de Belalanda 12 10/12 : Maromiandra, Antsary, Ambovonosy, Ambohitsabo, Andabotoka, Ankoririka, Ambalaviro, Marofatika, Mamery, Manamby, Mitsinjo, Ankoro

PARTIE SUD DU PK 32 RANOBE CR Miary 7 km 11 4/11 : Miary Beraketa, Antaikoake, Ankotsobihia, Anolaka

CR Behompy 28 km 10 10/10 : Ambolokira , Behera, Vorondreo, Marohala, Behompy, Ampialia, Ampasy, Beantsia, Anjamala

Total 99 Fokontany 64 Fokontany

XI Annexes

ANNEXE VI : SIMULATION DES DONNEES SUR L’EXPLOITATION

Tableau 3 : Récapitulation de l’interdépendance entre la disponibilité des ressources et la consommation réelle de la population de Tuléar

Année 2008 2013 2018 2023 2028 2033 2038 2043 2048 2053 2058 2063 Consommation ascendante 1193 1656 2145 2664 3219 3814 4455 5150 5907 6735 7646 8651 Disponibilité descendante 158158 150815 141081 128812 113842 95981 75008 50671 22675 -9315 -45687 -86890

ANNEXE VII : EDUCATION ENVIRONNEMENTALE

Tableau 4: Les partenaires clés considérés pour l’éducation environnementale

Partenaires clés Domaines d’action MINENVEF/CIREEF Prise de décision Appui dans la sensibilisation, et dans l’application des émissions radio Autorités locales administratives et Appui dans la persuasion de la PL traditionnelles CISCO/CCEE Mise en œuvre des programmes environnementaux dans les écoles publiques et privées Radio locale et nationale Moyen de transmission des messages environnementaux Programme Voary Vintsy Appui pour l’application des programmes environnementaux dans les écoles Associations locales Moyen de transmission des messages environnementaux Eglise Moyen de transmission des messages environnementaux

XII Annexes

ANNEXE VIII : SUIVI ECOLOGIQUE

Tableau 5 : Principaux programmes de suivi écologique pour le site du PK 32 Ranobe Objet de suivi Stratégies Indicateurs Méthodologie de suivi Pressions sur Rationaliser l’exploitation - Surfaces défrichées -Suivi des coupes la forêt des RN - Coupes illicites -Suivi et contrôle de l’exploitation charbonnière -Suivi de l’application des conventions locales -Contrôle des filières Flore Mieux connaître l’écologie Nb d’habitat suivi Suivi phénologique et la reproduction des plantes Assurer la régénération des -Nb plants plantés par Suivi de la croissance des espèces COBA plantations dans la zone de -Surfaces reboisées reboisement Faune Connaître l’importance, la Nb de groupes d’espèces Suivi sur les populations distribution des espèces suivis Climat Connaître l’évolution des Période suivie Relevés journaliers de la conditions climatiques dans température minimale, la zone d’étude maximale et de la pluviométrie Activités de Intensifier la compréhension Nb d’infrastructures/projet -Suivi projet mis en œuvre développement des bénéfices issus de bénéficiés par la PL par le COBA l’existence de l’AP -Suivi projet mis en œuvre par les ONG Adopter des pratiques Nb de pratiques adoptant Suivi des projets de compatibles à la les pratiques compatibles développement rural mis en conservation Nb de partenaires œuvre dans la zone impliqués périphérique de l’AP

XIII Annexes

ANNEXE IX : FICHE D’ENQUETE

FICHE D’ENQUETE ETHNOECOLOGIQUE / UTILISATION D’ESPACE / UTILISATION DES ANIMAUX SAUVAGES

Enquêteur : Date : Nom du village : Coordonnées GPS : Commune : Nb de cases villageoises : Populations locales : I- Identité du ménage Nom du chef de ménage : Age : -Situation matrimoniale : -Marié(e) -Veuf (ve) -Célibataire - Mère célibataire -Niveau d’instruction : -Statut social :

II- Connaissance et utilisation des plantes et animaux sauvages Plante : Nom de l’espèce Utilisation * Partie Saison de Abondance****/ Statut prélevée** collecte*** Lieu d’Abondance

Animaux : Nom de Utilisation* Partie Saison de Abondance****/ Etat de Menace Statut l’espèce prélevée** collecte*** lieu l’habitat d’abondance

* : 1- Santé ; 2- Nourriture ; 3- Construction ; 4 : Autre ** : Plante : 1- Feuille ; 2- Tronc ; 3- Racine ; 4- Graine ; 5- Ecorce ; 6- Autre Faune : 1- Peau ; 2- Fourrure ; 3- Viande ; 4- Miel ; 5- Cire ; 6- Autre *** : 1- Journalière ; 2- Hebdomadaire ; 3- Mensuelle ; 4- En cas de besoin **** : 1- Abondante ; 2- Moyen ; 3- Rare +++ : Espèces les plus utilisées

XIV Annexes

III- Information sur la forêt 1) Utilisation de la forêt : Bois de chauffe Terrain de culture Terrain de chasse Plantes médicinales et artisanales Source de nourriture Us et coutumes Pâturage Alimentation en eau Fabrication de charbon Autres :

Si Oui : Caractéristique et type d’exploitation forestière :- Production/ Zone fréquentée/ Destination de la production

2) Quelles sont les plantes les plus utiles dans votre vie quotidienne ? Zone de localisation ? Si vous achetez ces produits dans d’autres localités, combien les estimez-vous ?

3) Comment trouvez-vous l’état de la forêt actuelle et des ressources exploitables par rapport à la situation situation d’avant ? Disponibilité des ressources ? :

4) D’après vous, qu’est ce qui explique cet état actuel ? - Raisons pour l’exploitation (excessive) de la forêt (problèmes) - Perception paysanne de la réduction forestière (perte en biodiversité) - Raisons du choix des zones

5) - Zone plus dégradée : - Zone encore intacte ou encore riche en espèces :

6) Perception paysanne de la conservation :

7) Besoins fondamentaux souhaités ou actions souhaitées pour lutter contre la dégradation, selon vous ?

XV Annexes

ANNEXE X : GUIDE D’ENTRETIEN

Personnes cibles Informations à collecter Personnel WWF - Contexte global de la NAP PK 32 Ranobe - Concept sur la limite de la NAP - Informations déjà disponibles (viabilité des cibles de conservation, …) - Activités humaines dans la forêt - Type et niveau d’exploitation - Moyens mis en œuvre dans le cadre de la conservation Responsable au sein de - Contrôle forestière l’administration forestière - Utilisation des taxes et redevances face à l’exploitation Membres VOI - Utilisation et contrôle de la forêt - Exploitation forestière - Utilisation des taxes et redevances Autorités locales (Personnel - Activités forestières Commune, Fokontany) - Estimation de la production de charbon pour l’approvisionnement de la ville de Tuléar - Vision global du projet de la conservation - Estimation consommation en bois de feu et bois de COS - Mode d’accès aux ressources Informateurs clés - Mode d’accès aux ressources - Etat des habitats - Evolution spatiale de la dégradation forestière - Type d’exploitation fréquente - Estimation de la production de charbon de bois, bois de feu et bois de COS

XVI Annexes

ANNEXE XI : RELEVES DES POINTS GEOGRAPHIQUES SUR LES PRESSIONS IDENTIFIEES LORS DE L’EXPEDITION DANS LE SITE DU PK 32 RANOBE

Zone Localisation N° Points Altitude (m) Coordonnées GPS Pressions XY CR MAROFOTY Fkt Antandroka 1 96 24 S22°58'12.0'' E043°32'08.1'' Charbon Fkt Antanimena 2 97 23 S22°58'23.9'' E043°31'58.1'' Défrichement 3 98 45 S22°59'02.9'' E043°31'45.6'' Charbon 4 99 36 S22°59'06.1'' E043°31'44.4'' Charbon 5 100 10 S22°59'26.9'' E043°30'44.1'' Pâturage 6 101 10 S22°59'24.8'' E043°30'47.3'' Charbon 7 102 32 S22°57'38.7'' E043°30'06.8'' Charbon 8 103 26 S22°57'04.3'' E043°30'36.4'' Défrichement 9 104 30 S22°57'01.2'' E043°30'52.8'' Défrichement CR TSIANISIHA Fkt Tsaratanana 10 109 120 S22°51'20.5'' 043°40'38.8'' Charbon Andoharano 11 110 143 S22°51'18.3'' E043°40'55.1'' Défrichement 12 111 140 S22°51'19.7'' E043°41'00.8'' Défrichement 13 112 144 S22°51'21.7'' E043°41'13.8'' Charbon 14 113 164 S22°51'22.3'' E043°41'21.8'' Charbon 15 114 163 S22°51'21.8'' E043°40'24.4'' Charbon 16 115 161 S22°51'20.9'' E043°41'27.1'' Défrichement 17 116 151 S22°51'26.3'' E043°41'30.8'' Charbon 18 117 149 S22°51'36.5'' E043°41'35.0'' Charbon 19 118 154 S22°51'43.4'' E043°41'39.1'' Charbon 20 119 163 S22°51'48.8'' E043°41'51.4'' Défrichement 21 120 188 S22°51'51.9'' E043°41'56.2'' Défrichement 22 121 206 S22°51'53.5'' E043°41'58.9'' Charbon 23 123 218 S22°51'53.8'' E043°41'59.3'' Charbon 24 124 216 S22°51'52.9'' E043°42'00.6'' Charbon 25 125 170 S22°51'39.9'' E043°42'07.2'' Charbon 26 126 219 S22°51'25.3'' E043°42'05.9'' Charbon 27 127 229 S22°51'24.5'' E043°42'07.5'' Charbon Fkt Morafeno 28 128 196 S22°51'19.1'' E043°42'06.8'' Défrichement 29 129 210 S22°51'13.4'' E043°42'04.2'' Charbon 30 130 209 S22°51'10.2'' E043°42'02.9'' Charbon 31 131 195 S22°51'06.8'' E043°42'03.7'' Pâturage 32 132 194 S22°51'06.5'' E043°42'05.0'' Défrichement 33 133 167 S22°50'53.1'' E043°41'57.9'' Pâturage 34 134 143 S22°50'43.4'' E043°41'53.8'' Charbon Fkt Tsiafanoka 35 135 107 S22°53'01.6'' E043°40'04.5'' Défrichement 36 136 107 S22°53'03.6'' E043°40'05.2'' Charbon 37 137 146 S22°54'26.2'' E043°41'00.5'' Défrichement 38 138 151 S22°54'35.6'' E043°41'04.8'' Charbon 39 139 168 S22°54'39.2'' E043°41'07.4'' Pâturage 40 140 163 S22°54'41.5'' E043°41'13.5'' CharbonXVII 41 141 144 S22°54'45.5'' E043°41'16.3'' Charbon Annexes

42 142 139 S22°54'53.6'' E043°41'21.0'' Défrichement 43 143 130 S22°55'15.3'' E043°40'52.5'' Défrichement 44 144 132 S22°55'15.2'' E043°40'49.4'' Charbon 45 145 139 S22°55'18.8'' E043°40'45.0'' Charbon 46 146 130 S22°55'31.1'' E043°41'09.5'' Charbon 47 147 129 S22°55'31.8'' E043°41'11.0'' Charbon 48 148 129 S22°55'10.9'' E043°40'48.5'' Charbon 49 149 130 S22°55'05.4'' E043°40'50.8'' Charbon 50 150 131 S22°54'59.6'' E043°40'54.2'' Charbon 51 151 142 S22°54'51.7'' E043°41'00.8'' Défrichement 52 152 150 S22°54'44.9'' E043°41'02.1'' Défrichement 54 154 141 S22°54'27.4'' E043°41'01.1'' Défrichement 55 155 112 S22°53'53.2'' E043°40'31.6'' Charbon 56 156 98 S22°53'41.6'' E043°40'26.9'' Charbon 57 157 111 S22°53'31.3'' E043°40'20.6'' Charbon CR ANKILIMALINIKE Fkt Saririake 58 160 83 S22°55'13.4'' E043°36'52.6'' Charbon 59 161 83 S22°55'14.0'' E043°36'52.7'' Défrichement 60 162 85 S22°55'14.4'' E043°36'52.7'' Charbon 61 163 83 S22°55'17.9'' E043°36'53.7'' Charbon 62 164 102 S22°55'20.7'' E043°37'09.9'' Défrichement 63 165 118 S22°55'26.3'' E043°37'37.7'' Charbon 64 166 112 S22°55'17.2'' E043°37'35.5'' Défrichement 65 167 115 S22°55'19.1'' E043°37'46.5'' Charbon 66 168 115 S22°55'20.2'' E043°38'06.8'' Charbon 67 170 109 S22°55'40.8'' E043°38'32.2'' Charbon 68 171 104 S22°55'44.2'' E043°38'37.2'' Défrichement 69 172 110 S22°55'46.9'' E043°38'48.3'' Charbon 70 173 112 S22°55'51.6'' E043°38'59.4'' Charbon 71 174 102 S22°55'53.2'' E043°38'59.8'' Charbon 72 175 108 S22°55'55.8'' E043°39'01.3'' Charbon 73 176 111 S22°55'54.7'' E043°39'04.0'' Charbon 74 177 104 S22°56'02.3'' E043°39'10.1'' Charbon 75 178 113 S22°56'00.2'' E043°39'10.9'' Charbon 76 179 115 S22°56'00.7'' E043°39'11.1'' Charbon 77 180 114 S22°56'05.5'' E043°39'14.7'' Charbon 78 182 20 S23°00'44.8'' E043°36'47.1'' Charbon 79 183 24 S23°00'45.6'' E043°36'49.3'' Charbon 80 184 60 S23°01'01.5'' E043°37'27.4'' Coupe 81 185 61 S23°01'04.9'' E043°37'37.5'' Coupe 82 186 66 S23°01'04.3'' E043°37'38.8'' Charbon 83 187 72 S23°01'15.7'' E043°37'44.6'' Charbon 84 188 49 S23°01'14.0'' E043°37'29.4'' Charbon 85 189 48 S23°01'16.3'' E043°37'27.5'' Charbon 86 190 35 S23°01'14.0'' E043°37'20.3'' Charbon 87 191 45 S23°01'11.7'' E043°37'14.3'' Charbon XVIII Annexes

88 192 37 S23°01'15.1'' E043°37'08.1'' Charbon 89 193 31 S23°01'36.5'' E043°37'12.5'' Charbon 90 194 29 S23°01'38.9'' E043°37'12.9'' Charbon 91 195 34 S23°01'39.7'' E043°37'14.1'' Charbon 92 196 35 S23°01'41.6'' E043°37'14.8'' Charbon 93 197 36 S23°01'41.6'' E043°37'14.8'' Charbon 94 198 32 S23°01'42.9'' E043°37'12.5'' Charbon 95 199 32 S23°01'42.3'' E043°37'11.1'' Charbon 96 200 31 S23°01'42.0'' E043°37'10.3'' Charbon 97 201 30 S23°01'42.8'' E043°37'10.4'' Charbon 98 202 41 S23°01'44.7'' E043°37'10.2'' Coupe 99 203 37 S23°01'51.2'' E043°37'12.7'' Coupe 100 204 32 S23°02'03.4'' E043°37'04.2'' Coupe 101 205 25 S23°02'03.6'' E043°37'49.4'' Charbon 102 206 15 S23°02'29.1'' E043°36'24.2'' Charbon CR MANOMBO Fkt Madiorano 103 208 35 S23°04'42.1'' E043°36'50.5'' Coupe 104 209 40 S23°04'39.9'' E043°36'56.3'' Coupe 105 210 41 S23°04'38.7'' E043°36'56.7'' Charbon 106 211 44 S23°04'38.2'' E043°36'56.8'' Charbon 107 212 43 S23°04'38.0'' E043°37'07.2'' Charbon 108 213 44 S23°04'35.9'' E043°37'08.3'' Charbon 109 214 27 S23°04'35.2'' E043°37'24.9'' Coupe 110 215 37 S23°04'34.0'' E043°37'24.3'' Charbon 111 216 41 S23°04'33.0'' E043°37'25.9'' Coupe 112 217 45 S23°04'31.2'' E043°37'26.7'' Coupe 113 218 33 S23°04'27.1'' E043°37'26.3'' Coupe 114 219 39 S23°04'26.2'' E043°37'26.6'' Charbon 115 220 35 S23°04'24.8'' E043°37'26.1'' Charbon 116 221 37 S23°04'21.6'' E043°37'22.3'' Coupe 117 222 36 S23°04'19.8'' E043°37'22.2'' Coupe 118 223 34 S23°04'16.0'' E043°37'23.7'' Charbon 119 224 35 S23°04'12.3'' E043°37'23.4'' Coupe 120 225 34 S23°04'12.1'' E043°37'23.1'' Charbon 121 226 36 S23°04'10.7'' E043°37'23.5'' Charbon 122 227 45 S23°04'06.3'' E043°37'13.9'' Charbon 123 228 36 S23°04'07.3'' E043°37'12.2'' Charbon 124 229 22 S23°04'11.6'' E043°37'02.2'' Charbon Fkt Ambolomailaka 125 231 4 S23°02'53.4'' E043°35'11.2'' Charbon Betsibaroka 126 232 7 S 23° 02' 42.8'' E 043° 35' 14.1'' Défrichement 127 233 7 S 23° 02' 15.6'' E 043° 35' 36.3'' Défrichement 128 234 15 S23°02'17.0'' E043°35'37.5'' Charbon 129 235 15 S23°02'18.2'' E043°35'36.7'' Charbon 130 236 13 S23°02'22.5'' E043°35'32.4'' Défrichement 131 237 16 S23°02'33.8'' E043°35'33.8'' Défrichement 132 238 19 S23°02'37.1'' E043°35'39.8'' Défrichement XIX Annexes

133 239 19 S23°02'34.8'' E043°35'42.7'' Charbon 134 240 12 S23°02'35.1'' E043°35'44.1'' Charbon 135 241 15 S23°02'34.5'' E043°35'44.5'' Défrichement 136 242 16 S23°02'33.9'' E043°35'44.9'' Coupe 137 243 19 S23°02'34.2'' E043°35'45.5'' Coupe 138 244 18 S23°02'33.8'' E043°35'47.8'' Défrichement 139 245 19 S23°02'36.8'' E043°35'49.3'' Charbon 140 246 18 S23°02'38.9'' E043°35'48.6'' Défrichement 141 247 19 S23°02'41.2'' E043°35'47.9'' Charbon 142 248 18 S23°02'47.8'' E043°35'51.4'' Charbon 143 249 16 S23°02'48.8'' E043°35'51.7'' Charbon 144 250 17 S23°02'51.2'' E043°35'50.1'' Charbon 145 251 21 S23°02'52.5'' E043°35'47.8'' Charbon 146 252 19 S23°02'53.1'' E043°35'46.9'' Charbon 147 253 16 S23°02'59.3'' E043°35'46.9'' Charbon 148 254 18 S23°02'59.9'' E043°35'52.3'' Charbon 149 255 18 S23°02'59.5'' E043°35'54.8'' Charbon 150 256 16 S23°03'02.3'' E043°35'53.0'' Charbon 151 257 17 S23°02'04.2'' E043°35'51.2'' Charbon 152 258 18 S23°03'05.9'' E043°35'50.6'' Défrichement 153 259 18 S23°03'04.9'' E043°35'48.1'' Défrichement 154 260 18 S23°03'09.6'' E043°35'45.1'' Charbon 155 261 16 S23°03'11.7'' E043°35'42.2'' Charbon 156 262 21 S23°03'15.5'' E043°35'39.4'' Charbon 157 263 17 S23°03'16.5'' E043°35'39.1'' Charbon 158 264 15 S23°03'11.1'' E043°35'28.9'' Coupe 159 265 14 S23°03'10.6'' E043°35'28.9'' Coupe 160 266 8 S 23° 02' 58.7'' E 043° 35' 26.0'' Défrichement 161 267 10 S23°02'57.7'' E043°35'25.2'' Défrichement CR BELALANDA Fkt Ambondrolava 162 269 25 S23°14'56.9'' E043°38'20.1'' Coupe 163 270 40 S23°14'53.3'' E043°38'21.8'' Coupe 164 272 28 S23°15'05.6'' E043°38'24.4'' Charbon 165 273 17 S23°15'11.2'' E043°38'23.2'' Charbon 166 274 16 S23°15'14.1'' E043°38'22.7'' Charbon 167 275 13 S23°15'15.6'' E043°38'22.5'' Charbon 168 276 19 S23°15'18.9'' E043°38'22.6'' Coupe 169 277 15 S23°15'22.0'' E043°38'23.1'' Charbon 170 278 18 S23°15'28.5'' E043°38'22.4'' Charbon 171 279 19 S23°15'33.8'' E043°38'23.5'' Coupe 172 280 15 S23°15'59.0'' E043°38'24.6'' Coupe 173 281 16 S23°16'28.0'' E043°38'33.0'' Coupe 174 282 6 S23°16'32.8'' E043°38'37.2'' Charbon Fkt Beravy 175 284 15 S23°11'29.3'' E043°37'23.0'' Charbon 176 285 10 S23°11'21.4'' E043°37'26.4'' Défrichement 177 286 21 S23°11'05.7'' E043°37'42.6'' Charbon

XX Annexes

178 287 22 S23°11'04.1'' E043°37'45.0'' Défrichement 179 288 27 S23°11'01.6'' E043°37'51.2'' Charbon 180 289 28 S23°10'59.0'' E043°37'56.0'' Charbon 181 290 16 S23°10'57.6'' E043°37'58.5'' Charbon 182 291 29 S23°10'53.4'' E043°38'03.2'' Charbon 183 292 28 S23°10'50.9'' E043°38'02.7'' Charbon 184 293 28 S23°10'49.0'' E043°38'04.8'' Charbon 185 294 31 S23°10'46.5'' E043°38'05.9'' Charbon 186 295 28 S23°10'45.2'' E043°38'07.2'' Charbon CR MIARY Fkt Ankotsobihia 187 297 79 S23°16'27.4'' E043°45'49.6'' Charbon 188 298 96 S23°16'11.9'' E043°45'43.1'' Charbon 189 299 96 S23°16'10.1'' E043°45'44.7'' Coupe 190 300 108 S23°16'04.5'' E043°45'47.2'' Charbon 191 301 118 S23°16'02.9'' E043°45'47.6'' Charbon 192 302 24 S23°16'14'' E043°45'43'' Charbon CR BEHOMPY Fkt Behera 193 306 121 S23°16'37.3'' E043°49'40.0'' Charbon Fkt Vorondreo 194 307 93 S23°16'34.3'' E043°49'35.9'' Charbon 195 308 123 S23°16'26.4'' E043°49'28.3'' Charbon 196 309 110 S23°16'29.1'' E043°49'32.0'' Charbon 197 310 42 S23°17'06.9'' E043°48'14.0'' Charbon 198 311 43 S23°17'53.5'' E043°48'24.6'' Charbon 199 312 48 S23°17'54.2'' E043°48'27.8'' Charbon 200 313 9 S23°17'56.3'' E043°48'27.8'' Charbon Fkt Maliotsara 201 31 282 S23°11'18.7'' E043°54'01.4'' Défrichement 202 39 280 S23°11'14.4'' E043°54'03.5'' Défrichement 203 38 286 S23°11'15.2'' E043°54'07.7'' Défrichement 204 37 294 S23°11'15.6'' E043°54'10.7'' Défrichement 205 42 289 S23°10'36.5'' E043°54'33.7'' Défrichement 206 43 303 S23°10'30.7'' E043°55'02.4'' Défrichement 207 45 310 S23°10'13.2'' E043°55'26.2'' Défrichement 208 46 326 S23°09'58.0'' E043°55'27.7'' Défrichement 209 47 341 S23°09'31.0'' E043°55'41.5'' Défrichement 210 50 332 S23°09'41.7'' E043°55'47.6'' Défrichement 211 51 317 S23°10'26.2'' E043°55'36.5'' Défrichement 212 52 333 S 23° 10' 39.3'''' E 043° 55' 23.3'' Défrichement 213 53 313 S23°10'50.2'' E043°55'34.4'' Défrichement 214 54 308 S23°10'55.6'' E043°55'58.1'' Défrichement 215 40 286 S23°10'36.4'' E043°55'02.3'' Défrichement 216 44 305 S23°10'34.1'' E043°55'17.2'' Défrichement 217 28 324 S23°10'43.7'' E043°55'09.4'' Défrichement 218 41 274 S23°10'40.3'' E043°54'34.8'' Défrichement 219 56 308 S23°11'53.9'' E043°55'17.9'' Défrichement 220 57 293 S23°11'54.5'' E043°55'00.5'' Défrichement 221 59 273 S23°11'59.7'' E043°54'24.0'' Défrichement 222 60 204 S23°12'32.5'' E043°54'01.2'' Défrichement

XXI Annexes

223 61 220 S23°13'03.5'' E043°54'02.6'' Défrichement 224 62 229 S23°13'46.4'' E043°53'42.5'' Défrichement 225 63 247 S23°13'50.6'' E043°53'48.4.'' Défrichement 226 64 262 S 23° 13' 51'' E 043° 53' 56.7'' Défrichement 227 65 284 S23°13'56.2'' E043°54'02.9'' Défrichement 228 66 91 S23°14'15.9'' E043°54'18.9'' Défrichement 229 67 194 S23°13'47.4'' E043°53'44.2'' Défrichement 230 68 100 S 23° 15' 02.0'' E 043° 53' 55'' Défrichement 231 69 120 S23°13'56.6'' E043°54'18.4'' Défrichement 232 70 134 S23°13'56.0'' E043°54'13.4'' Défrichement 233 71 136 S23°13'55.3'' E043°54'09.9'' Défrichement 234 72 357 S23°13'50.4'' E043°54'09.2'' Défrichement 235 73 357 S23°06'48.4'' E043°58'45.2'' Défrichement 236 203 356 S23°06'47.7'' E043°55'45.2'' Défrichement 237 204 386 S23°06'21.4'' E043°55'50.4'' Défrichement 238 205 384 S23°06'45.5'' E043°55'38.4'' Défrichement 239 207 384 S23°06'44.7'' E043°55'38.4'' Défrichement 240 208 384 S23°07'03.3'' E043°55'48.7'' Défrichement 241 209 382 S23°07'04.7'' E043°55'52.3'' Défrichement 242 210 383 S23°07'02.7'' E043°55'52.7'' Défrichement 243 212 377 S23°07'03.7'' E043°56'00.77'' Défrichement 244 213 373 S23°07'05.1'' E043°55'60.1'' Défrichement 245 214 383 S23°07'08.8'' E043°55'57.4'' Défrichement 246 215 362 S 23° 07' 09.2'' E 043° 55' 40'' Défrichement 247 194 288 S23°07'43.7'' E043°55'09.2'' Défrichement 248 195 292 S23°07'43.8'' E043°55'09.3'' Défrichement 249 196 301 S23°07'43.7'' E043°55'09.3'' Défrichement 250 198 296 S23°07'16.7'' E043°55'53.8'' Défrichement 250 199 306 S 23° 08' 42'' E 043° 55' 37.3'' Défrichement 250 200 318 S 23° 08' 39.4'' E 043° 55' 38'' Défrichement CR MAROMIANDRA Fkt Antsary 201 320 65 S23°13'45.2'' E043°42'11.7'' Charbon Fkt Ambovonosy 202 321 48 S23°13'49.2'' E043°42'13.3'' Charbon 203 322 48 S23°13'48.2'' E043°42'13.9'' Charbon 204 323 41 S23°13'49.2'' E043°42'12.7'' Charbon 205 324 23 S23°14'02.4'' E043°42'16.9'' Défrichement 206 325 69 S23°14'45.3'' E043°42'20.7'' Charbon 207 326 26 S23°15'13.3'' E043°42'23.1'' Charbon 208 327 27 S23°16'01.1'' E043°42'32.6'' Charbon

XXII