Le Livre Blanc De L'export
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Le Livre Blanc de l’export L’export : un métier stratégique et créatif Hugo Orchillers En collaboration avec Agnès Durvin Le Livre Blanc de l’export L’export : un métier stratégique et créatif adef • Le Livre Blanc de l’export TABLE DES MATIÈRES Présentation de l’association 5 La bonne santé de l’export cinématographique 7 1. Un secteur d’activité essentiel A Un tissu de sociétés d’excellence 10 Timbuktu : la distribution internationale réussie d’un grand cinéaste africain 12 B Des sociétés diversifiées 16 Intouchables : faire voyager avec succès une comédie en langue française 19 C Un maillon essentiel du financement de la production française et internationale 23 Party Girl : vendre une caméra d’or française à l’international 27 2. Un métier polyvalent et à risques A Des missions riches et diversifiées 31 I Accompagner la naissance d’un film 31 II Positionner puis lancer le film 32 III Faire voyager et faire connaître le film 32 IV Suivre les sorties du film 33 National Gallery : faire circuler l’œuvre d’un maître du documentaire à l’international 36 B Un métier stratégique à risques 40 I De réels risques financiers 40 II Une « exportabilité » qui reste incertaine 41 Ernest & Célestine : distribuer à l’international un film d’animation français 44 C Un accompagnement indispensable 48 I Un accompagnement européen et français imparfait 48 II UniFrance : un soutien nécessaire pour les vendeurs internationaux 49 III Des partenaires fidèles et réguliers : TV5Monde et l’Institut Français 50 The Artist : vendre un film muet en 2011 (et remporter cinq oscars) 52 2 adef • Le Livre Blanc de l’export TABLE DES MATIÈRES 3. Une activité en évolution permanente A Un secteur bouleversé 57 I Les mutations des sociétés de ventes internationales 57 II L’impact de la crise économique 58 III L’importance des marchés de films 60 IV Le problème endémique du piratage 61 Amour : représenter à l’international un auteur doublement palmé 63 B Quel avenir pour les ventes internationales 67 I Quelle stratégie adopter face aux nouveaux modes de diffusion et aux nouveaux formats ? 67 II Quels sont les territoires de demain pour les ventes internationales ? 69 Saint Laurent : vendre un film d’auteur sur une icône dans un contexte concurrentiel 72 Vers un dispositif performant pour la promotion et la circulation des films à l’international 76 Ils parlent de nous : des professionnels du cinéma nous parlent des ventes internationales Alain Vannier, cofondateur de l’ADEF 80 Patrice Leconte, réalisateur 82 Marc Missonnier, producteur 84 Jean-Jacques Annaud, réalisateur 87 Denis Freyd, producteur 90 Céline Sciamma, réalisatrice 92 Philippe Carcassonne, producteur 94 Philippe Muyl, réalisateur 96 Philip Boëffard, producteur 99 Olivier Nakache & Éric Toledano, réalisateurs 102 Nadia Turincev, productrice 105 Michel Hazanavicius, réalisateur 107 3 adef • Le Livre Blanc de l’export TABLE DES MATIÈRES Annexe 1 : Les investissements des vendeurs internationaux dans la production française 110 Annexe 2 : Les vendeurs internationaux français, une excellence qui se confirme depuis quinze ans 111 Glossaire 114 Remerciements 116 4 adef • Le Livre Blanc de l’export PRÉSENTATION DE L’ASSOCIATION L’ADEF existe depuis 1999. Elle rassemble la quasi-totalité des sociétés de ventes internationales françaises de films de long métrage. Ce collectif de professionnels est l’interlocuteur privilégié des institutions nationales et contribue à faire évoluer les différents aspects de ce métier. L’ADEF est aujourd’hui composée de 25 membres : Alfama Films Memento Films International Bac Films International MK2 Celluloid Dreams Pathé International Doc & Film International Premium Films Elle Driver Pyramide International Europacorp SBS Productions Films Distribution SND – Groupe M6 Gaumont Studiocanal Indie Sales TF1 International Kinology Urban Distribution International Le Pacte Versatile Les Films du Losange Wild Bunch Loco Films 5 adef • Le Livre Blanc de l’export LE BUREAU EXÉCUTIF DE L’ADEF Présidente Daniela Elstner, Doc & Film International Vice-présidents et Suppléants Yohann Comte, Gaumont Emilie Georges, Memento Films International François Yon, Films Distribution Carole Baraton, Wild Bunch Agathe Valentin, Pyramide International Charlotte Boucon, SND – Groupe M6 Trésorier Frédéric Corvez, Urban Distribution International Secrétaire Générale Agnès Durvin Conseiller spécial Laurent Daniélou, Loco Films 6 adef • Le Livre Blanc de l’export LA BONNE SANTÉ DE L’EXPORT CINÉMATOGRAPHIQUE L’année 2015 a d’ores et déjà été exceptionnelle dans les grands festivals pour les vendeurs internationaux français, avec six films primés au dernier Festival de Cannes et un grand chelem historique réalisé par la société Celluloid Dreams : Ours d’Or, Palme d’Or, Lion d’Or. Ce qui souligne, si cela était nécessaire, leur rôle essen- tiel dans l’économie du cinéma français, européen et même mondial. En termes de fréquentation, le cinéma français ne s’est jamais aussi bien porté à l’international. 2012, année record, avait totalisé 144,1 millions d’entrées, puis 2014, 114,5 millions de spectateurs à l’étranger soit sa deuxième meilleure perfor- mance en vingt ans. La moyenne des entrées au cours des dix dernières années est de 80,5 millions, faisant de la France la deuxième cinématographie mondiale à l’in- ternational après celle des Etats-Unis. Ce qui est frappant, c’est que les films fran- çais s’imposent un peu partout dans le monde, aussi bien en Europe occidentale, qui en est le premier marché, qu’en Asie ou en Amérique du Nord. 2014 fut égale- ment l’année du plus gros succès français à l’international depuis deux décennies, avec le film Lucy de Luc Besson. En attirant plus de 54 millions de personnes dans ENTRÉES DES FILMS FRANÇAIS À L’ÉTRANGER (MILLIONS) 160 140 120 100 80 60 40 20 0 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 Source : UniFrance – Rapport d’activité 2014 – Juillet 2015 7 adef • Le Livre Blanc de l’export les salles du monde entier, ce film montre néanmoins que seul un petit nombre de productions tricolores parvient vraiment à s’imposer hors de nos frontières. Au delà de cet exemple particulier, 14 longs métrages ont rassemblé plus d’un million de spectateurs en 2014, et 72 ont totalisé plus de 100 000 entrées soit un niveau bien supérieur à la moyenne de 56 films par an depuis l’an 2000. À noter également qu’au cours de cette année 2014, ce sont près de 550 titres qui ont été programmés dans les salles étrangères, illustrant ainsi la circulation d’une cinématographie des plus diversifiée. Ces succès, nous les devons pour beaucoup au travail des vendeurs internationaux de films, également dénommés « agents de ventes » en raison d’une traduction litté- rale de la dénomination anglaise de « sales agent ». Ceux-ci peuvent être également qualifiés de « mandataires internationaux », notion qui ne reflète pas complètement la réalité de leurs missions car, même si contractuellement ce sont bien des agents mandatés par les producteurs pour vendre leurs films, en réalité leur rôle est bien plus important puisqu’ils peuvent notamment apporter une part conséquente du finance- ment par leur minimums garantis ou par leurs préventes, et même devenir coproduc- teurs des films. C’est donc en s’imposant peu à peu comme un maillon essentiel du financement de la production cinématographique que ces derniers ont pu affirmer ce changement de position dans l’économie des films en devenant « distributeurs inter- nationaux ». Le terme « exportateur », pourtant très utilisé en France, ne s’est jamais imposé au niveau européen. Nous n’en ferons donc pas usage dans ce Livre Blanc. Ce Livre Blanc a pour fonction d’expliquer l’importance de ce secteur d’activité dans la chaîne de financement du cinéma en rappelant tout d’abord le savoir-faire et la diversité des sociétés de ventes internationales françaises. Il mettra ensuite l’accent sur la polyvalence des missions et les risques de ce métier qui reste l’un des moins accompagné dans le système français. À partir de l’évocation des bouleversements structurels et conjoncturels qui ont tra- versé, et continuent de traverser, la profession, nous plaiderons pour le renforce- ment des aides à la promotion et la circulation internationales des films, véritable relais de croissance pour le cinéma et plus généralement pour l’économie française. Des témoignages venant de vendeurs internationaux, de producteurs et de réalisa- teurs, émailleront l’ensemble de nos propos. 8 adef • Le Livre Blanc de l’export Un secteur d’activité 1 essentiel adef • Le Livre Blanc de l’export La distribution internationale des films est réalisée par un tissu de sociétés de tailles variables, pouvant aller de la très petite entreprise à la filiale de grands groupes. Quelles qu’elles soient, elles constituent un acteur important du financement de la production française et internationale. A. Un tissu de sociétés d’excellence La France est un territoire d’exception pour les ventes internationales. Une trentaine de sociétés de distribution internationale de films dans notre pays font de Paris, en particulier, l’une des places centrales du commerce d’images animées dans le monde. Par définition, les mandataires internationaux apportent des devises en France, contribuant ainsi à la balance commerciale du pays. Depuis 2004, ce secteur repré- sente un montant annuel moyen de 240 millions d’euros de recettes à l’internatio- nal. Une majeure partie de ces recettes provient des ventes de films français (158 millions d’euros en moyenne sur 10 ans). Les plus grands auteurs tricolores ainsi que la nouvelle garde du cinéma hexagonal sont d’ailleurs représentés à l’international par des sociétés françaises. On retrouve effectivement, dans leurs line-up, des réalisateurs aussi différents que Jacques Audiard, Luc Besson, Stéphane Brizé, Thomas Cailley, Leos Carax, Raymond Depardon, Arnaud Desplechin, Bruno Dumont, Guillaume Gallienne, Jean-Luc Godard, Mia Hansen-Løve, Abdellatif Kechiche, Maïwenn, Michel Ocelot ou encore Alice Winocour.