Cinéma du réel 2011 CNRS Images média Avec le Comité du film Partenaires concours de ethnographique

Ministère de la culture CNC – Centre national L’Acsé Région Ville de Paris Procirep Société des producteurs et de la communication de la cinématographie Île-de-France Mission cinéma de cinéma et de télévision

Avec le soutien de

Scam – Société civile Sacem Institut français Fondation Joris Ivens Arte France Télévisions Centre Wallonie-Bruxelles des auteurs multimédia

AMBASSADE DE FRANCE EN CHINE

MK2 Ambassade de France Ambassade de France aux Ambassade de France Fondation Calouste Gubenkian German Films Goethe Institut Forum Culturel Forum des Images en Chine États-Unis d’Amérique en Russie Autrichien

Avec la participation de

Institut Cervantes Institut Culturel italien Institut Culturel roumain Wallonie-Bruxelles Archives françaises du film Vectracom Acrif – Association des Cinémas Paris Swiss films International de Recherche d’Ile-de-France

Partenaires média

Addoc CIP – Cinémas Docnet.fr Documentaire sur grand écran Softitrage.com Aéroports de Paris UniversCiné.com France Culture Indépendants Parisiens

CineCinéma Evene.fr Télérama Festivalscope Critikat.com Fluctuat.net Positif Écran total L’Histoire

Lieux associés

3 couleurs Chronic’art Bellefaye Aujourd’hui.fr Paris étudiant Centre musical Fleury Ciné 104 - Pantin, 93 Cinéma Louis Daquin Cinéma L’Ecran - Saint-Denis, 93 Goutte d’or - Barbara - Paris

Espace Khiasma L’Étoile Le Blanc Mesnil, 93 Ecole nationale supérieure des Ecole nationale supérieure Espace 1789 Cinéma Jean Vilar L’Eclat / Villa Arson - Nice Le Fresnoy - Tourcoing La Courneuve, 93 beaux-arts de Paris d’architecture de Paris-La Villette Saint Ouen, 93 Arcueil, 94 Les Lilas, 93

Magic Cinéma - Bobigny, 93 Maison des Métallos - Paris Théâtre André Malraux Théâtre Cinéma Paul Éluard Chevilly-Larue, 94 Choisy-le-Roi, 94 Cinéma du réel Ecole Supérieure des Beaux - Direction générale des France Culture, Olivier Théâtre André Malraux à Raymond Bellour Marc-Antoine Roudil de la culture et de la Nicolas Philibert remercie tout Arts de Tours, Denis Jourdin médias et des industries Poivre d’Arvor, Sandrine Chevilly Larue, Caroline Mehdi Benallal Juan Salas communication Risto-Mikaël Pitkanën 3 particulièrement Editions Montparnasse, techniques - Service du livre, Treiner, Gaëlle Michel Parc Jordan Benke Barbet Schroeder Remi Frentz, directeur Solange Poulet ACRIF, Quentin Mevel, Vianney Delourme René Phalippou L’Histoire, Séverine Kinel, Alain Bergala Martin Scorsese général de l’Acsé Jérôme Prieur Didier Kiner, Nicolas Ensaama, Marie-Josée Ministère de la Culture Carole Rouaud Renato Berta Philippe Simon Jean-Paul Huchon, président Marie Kuo Quiquemelle Chaudagne, Natacha Juniot Mascioni, Mariette Dupont, et de la communication Positif, Axel de Velp, Mesdames Samuel Bréan Louis Skorecki de la région Ile-de-France Paul Rozenberg Accademia dell’Immagine, Carole Appert, Etienne - Direction générale des Baptiste Levoir Odile Allard Emile Breton J.P. Sniadecki Alain Seban, président du Abraham Segal Alessia Moretti Minet et les étudiants patrimoines –Département Télérama, Caroline Gouin, Carole Amiel Serge Bromberg Lionel Soukaz Centre Pompidou Godfried Talboom Acsé, Catherine de Luca de DSAA1 en section de du pilotage de la recherche et Véronique Viner-Fleche Sylvie Astric Ken Brown Brad Stevens Guy Seligmann, président Christian Tison Addoc Communication Visuelle de la politique scientifique, Trois couleurs, Amélie Nurith Aviv Danys Bruyère Fabrizio Terranova de la Scam Bertrand Van Effenterre Aéroports de Paris, Festival del film Locarno, Christian Hottin, Laurella Leenhardt Brigitte Avot Freddy Buache Roger Tilton Alain Sussfeld, président de Joële Van Effenterre Stéphanie Arnoux-Couderc Olivier Père, Carmen Rinçon UniversCiné.com, Bruno Jane Balfour Fred Camper Andrei Ujica la Procirep André Van In ALBA, Marina Garde Werner MK2, Bertrand Roger, Atlan, Harriet Seegmuller Yto Barrada Xavier Carniaux Peter Von Bagh Jacqueline Veuve Ambassade de France aux Filmair, Alexandra Vallez Caroline Leseur, et l’équipe Sandrine Berri Alain Carou Haskell Wexler Patrick Winocour Etats -Unis d’Amérique, Filmer la musique, Olivier du MK2 Beaubourg Manette Bertin Ronald Chammah Zhang Yaxuan Membres actifs à titre Muriel Guidoni, Nathalie Forest, Marilyn Lours MoMA, Kitty Cleary Les partenaires « hors Catherine Bizern Serge Chauvin Rikun Zhun personnel Charles, Delphine Selles- The Film-Makers’ Peder Lund, Stine Arnet les murs » Marilyn Brakhage Balthazar Clémenti Valérie Abita Membres actifs au Alvarez Cooperative, MM Serra Høyem Centre de la Fosse aux Albertina Carri Robert Coale Thierry Augé titre de leur institution Ambassade de France en Fipa, Jean-Michel Ausseil Procirep, la commission fraises à Bagnolet, Angela Teresa Castro Bob Connolly L’ensemble des réalisateurs, Nurith Aviv Jean-Michel Arnold, CICT Chine, Olivier Delpoux Fondation Européenne Joris Télévision, Idzard Van der Guelaouhen Caroline Champetier René Daalder producteurs et distributeurs Bernard Baissat Pascal Brunier, ADAV Ambassade de France en Ivens, André Stufkens Puyl, Elvira Albert Centre musical Fleury Claire Childeric Arnaud de Mezamat qui honorent le festival de Jean-Marie Barbe Patrick Bazin, Bibliothèque Russie, Katia Grollet Fondation Henri Cartier- RED, Réseau d’échange et Goutte d’or Barbara, Giulia Eve-Marie Cloquet Philippe Delvosalle leur confiance. Jean-Louis Berdot publique d’information Ancor, Jean-Paul Musso Bresson, Aude Raimbault d’expérimentation pour de Vecchi et Aurélie Hugnet Clélia Cohen Vincent Dieutre Agathe Berman Françoise Foucault, Festival Anthology Film Archives, Forum Culturel Autrichien, la diffusion du cinéma Centre Social Balzac, Isabelle Daire Bob Drew Jacques Bidou Jean Rouch Andrew Lampert, Jed Susanne Keppler- documentaire Boubacar N’Diaye Florence Dauman Stephane du Mesnildot Liste des membres Catherine Bizern Michel Gomez, Mission Rapfogel Schlesinger Région Ile-de-France, Centre Solidarité Formation Chrystelle Desmareziers Bernard Eisenschitz de l’Association Marie-Clémence Blanc-Paes cinéma, Mairie de Paris Archives françaises du film, Forum des images, Laurence Olivier Bruand Médiation de Clichy, Katelle Djian Jean-Michel Frodon Membres d’honneur Catherine Blangonnet Nicolas Georges, Direction Eric Le Roy, Fereidoun Herszberg, Alain Esmery, Sacem, Bernard Miyet, Dominique Mortreux, Elise Domenach Claude Fusée Chantal Akerman Claudine Bories générale des médias et Mahboubi Marianne Romeur, Jean- Claude Lemesle, Olivier Sophie Lamotte Agathe Dreyfuss Xavier Garcia Bardon Margot Benacerraf Dominique Bourgois des industries culturelles, Arte Editions, Marie- Yves de Lépinay Bernard, Aline Jelen, Ciné 104 Pantin, Arlène Daniela Elstner Enrico Ghezzi Freddy Buache Cyril Brody Ministère de la culture et de Laure Lesage, Adrienne France Télévisions, Scam, Guy Seligmann, Groffe Françoise Foucault Ebrahim Golestan Pankaj Butalia François Caillat la communication Fréjacques, Henriette Souk Yves Rolland, Philippe Hervé Rony, Sylvain Cinéma Jacques Tati à Martine Franck Cartier- Romain Goupil Danielle Chantereau Christine Camdessus Christian Hottin, Mission Arte France, Unité Vilamitjana Gagant, Eve-Marie Cloquet, Tremblay en France, Luigi Bresson Claude Guisard Bob Connolly Xavier Carniaux ethnologie, Ministère Documentaires, Pierette German Films, Julia Basler Véronique Blanchard, Magri Isabelle Gattiker Marcel Hanoun Vittorio De Seta Patrice Chagnard de la culture et de la Ominetti Goethe Institut – Paris, Martine Dautcourt Cinéma Jean Villar à Aurélia Georges Régis Hébraud Judit Elek Eve-Marie Cloquet communication Bob’s Food etc., Amaury de Gisela Rueb Softitrage, Fabian Teruggi Arcueil, Dominique Véronique Godard Tom Hurwitz Suzette Glénadel Gérald Collas Olivier Bruand, Région Ile Veyrac, Marc Grossman Goethe Institut – Yaoundé, Swing-Up, Gilles Seemann Moussard Ana Hatherly Alfredo Jaar Mani Kaul Jean-Louis Comolli de France Canyon Cinema, Dominic Irene Bark Swiss Films, Peter da Rin, Cinéma L’Ecran à Saint- Nicole Higelin Martin Körber Helena Koder Richard Copans Javier Packer y Comyn, Angerame Harvard Film Archive, Mark Sylvain Vaucher Denis, Carine Quicelet Esther Hoffenberg Lech Kowalski Marceline Loridan-Ivens Alexandre Cornu Cinéma du réel Carlotta Films, Inès Delvaux Johnson Transpacam, Olivier Cinéma Louis Daquin au Nicole Huffman André S. Labarthe Michel Melot Didier Cros Marianne Palesse, Images CBA Centre Bruxellois de International Center of Oudart, Olivier Blanc Mesnil, Corentin Florence Fradelizi Rémi Lainé Marie-Christine de Marielle Delorme en Bibliothèques l’Audiovisuel Photography, Erin Barnett, Quennesson Bichet, Marilyn Lours Birgit Kohler Andrew Lampert Navacelle Raymond Depardon Annick Peigné-Giuly, Centre Culturel Calouste Claartje Van Dijk Université de Provence, Cinéma Paul Eluard à Valérie Lalonde Yann Lardeau Nagisa Oshima Jacques Deschamps Documentaire sur Grand Gulbekian, Jasmin Uhlig Illuminations Films, Simon Pascal Cesaro, Baudouin Choisy-le-Roi, Cécile Marie, Catherine Libert Eric Le Roy Nelson Pereira dos Santos Bernard Dubois Ecran Centre national du cinéma Field Koenig, Guy Lambert, Gérard Gendrau Sylvie Lindeperg Richard Leacock Pedro Pimenta Marie-Pierre Duhamel- Michèle Soulignac, et de l’image animée (CNC), L’Instant culinaire, François Quentin Rameau Ecole Nationale Supérieure Perle Møhl Boris Lehman Yolande Simard-Perrault Muller Périphérie Anne Cochard, Hélène Furlan, Laurent Corplet Vectracom, Bruno Burtre d’Architecture de Paris La Verena Paravel Joachim Lepastier Helga Reidemeister Christian Franchet Raymondaud Institut Cervantes, Raquel Viennale, Katja Villette, Anne Philippe Pascale Paulat Pierre Lhomme Mario Simondi d’Espèrey CinéCinéma, Bruno Caleya Wiederspahn Ecole Nationale Supérieure Jennifer Rivoire Jacques Lourcelles William Sloan Denis Freyd Conseil Deloye, Maryline Gaillard, Institut culturel italien, Wallonie Bruxelles des Beaux-Arts de Paris, Jocelyne Saab Marcel Lozinski Frederick Wiseman Thierry Garrel d’administration Sonia Lukic, Anastasia Rossana Rummo, Irene International, Anne Lenoir, Martine Markovits Audrey Sanchez Tim Lucas Colin Young Izza Genini Agathe Berman Malinovskaya Marta Emmanuelle Lambert Espace 1789 à Saint-Ouen, Silke Schmickl Frédéric Maire Evelyne Georges Xavier Carniaux Cinematek, Gabrielle Claes, Institut culturel roumain Denis Vemclefs Inger Servolin Chris Marker Véronique Godard Thierry Garrel Jean-Paul Dorchain à Paris, Katia Danila, Espace Khiasma aux Lilas, Sara Thelle Bernard Martinand Membres fondateurs Sophie Goupil Véronique Godard Cinémathèque Française, Madalina Tureatca Les partenaires Olivier Marboeuf Natacha Thiéry Jonas Mekas Bibliothèque Publique Dominique Gros Michel Gomez Serge Toubiana, Sylvie Institut français, Valérie médias L’Etoile à la Courneuve, Florence Tissot Luc Moullet d’Information Claude Guisard Sophie Goupil Vallon, Catherine Hulin, Mouroux, Anne-Catherine Bellefaye, Olivier Dujol Malika Chaghal Barbara Ulrich Michel Mourlet Comité du film Patricio Guzman Patrick Bazin Fred Savioz Louvet Comité régional du tourisme Le Fresnoy, François Vanina Vignal Carlos Muguiro ethnographique Laurence Herszberg Claude Guisard CIP, Françoise Bévérini, Ircam, Claire Marquet Paris Ile-de-France, Amélie Bonenfant Luce Vigo Phill Niblock C.N.R.S. Audiovisuel Esther Hoffenberg Ester Hoffenberg Isabelle Laboulbène, Anne Iskra, Lena Fraenkel, Le Gonidec, Elisa Benard Institut Cervantes, Raquel Doris Weitzel Benn Northover Catherine Humblot Martine Kaufmann Bargain Viviane Aquili Critikat.com, Clément Caleya Annette Wierviorka Thierry Nouel Yves Jaigu Hugues le Paige The Conner Family Trust, La Java, Christine Picon Graminiès, Arnaud Hée, Institut culturel Italien, Hala Abdallah Yacoub Marcel Ophüls Martine Kaufmann Christian Hottin Light Cone, Christophe Thomas Ordonneau Membres de droit Michelle Silva Fabien Reyre Irene Marta Eugénie Zvonkine Philippe Bélaval, directeur Catherine Lamour Javier Packer y Comyn Crédit coopératif, Anne- Bichon, Emmanuel Lefrant Chronic’art, Cyril De Graeve L’Eclat/ Villa Arson, Estelle André Pâquet général des patrimoines du Bernard Latarjet Paul Rozenberg Sophie Arnaud LUX, Mike Sperlinger Ecran Total, Sylviane Macé Laurent Pellé Ministère de la culture et de Pascal Leclercq Abraham Segal Délégation générale et Lycée Henri Bergson, Alain Achard, Chloé Aiglon Magic Cinéma à Bobigny, Messieurs Don Allan et Frazer la communication Hugues Le Paige Alain Seban Centre Wallonie-Bruxelles Anton, Sylvie Ceyrolle Evene.fr, Laurène Chalopin Dominique Bax, Julie Luis Alves de Matos Pennebaker Eric Garandeau, président Pierre-Oscar Lévy Guy Seligmann à Paris, Christian Lycée Sophie Germain, Festivalscope.com, Duthilleul, Virginie Ziad Antar Tangui Perron du centre national du Georges Luneau Michèle Soulignac Bourgoignie, Louis Héliot Michel Vaudry, Alain Alessandro Raja, Lucie Pouchard Adriano Aprà Sébastien Pesce cinéma et de l’image animée Marco Muller Patrick Winocour Docnet, Pierre-Alexis Letoulat Kalmar, Théophile Meyniel Maison des Métallos, Jacques Aumont Nicolas Philibert Bertrand Delanöe, maire de Christian Oddos Chevit Mairie de Paris, Michel Film-documentaire.fr, Philippe Mourrat, Christine Simon Backès Jérôme Prieur la Ville de Paris Jean-Luc Ormières Documentaire sur grand Gomez, Maud Vaintrub- Samuel Petiot, Arnaud de Chalas, Ophélie Deschamps Antoine Barraud Nicolas Provost Laurence Franceschini, Mariana Otero écran, Annick Peigné-Giuly, Clamon Mezamat Office Municipal de la Raphaël Bassan Mickaël Robert-Gonçalves directrice générale des Cesar Paes Hélène Coppel, Laurence Marceline Loridan-Ivens Fluctuat.net, Vanina jeunesse d’Aubervilliers, Jean-Pierre Beauviala Jonathan Rosenbaum médias et des industries Rithy Panh Conan Ministère de la Culture Arrighi de Casanova Camille Wintrebert Cyril Beghin Gianfranco Rosi culturelles du Ministère Jean-Loup Passek et de la communication Federico Rossin Nicolas Georges 4 Direction du livre et de la lecture Directeur chargé du livre et de la lecture Chaque nouvelle édition du Cinéma du réel apparaît être l’occasion Exigence qui préside également à l’inscription du festival au sein de de réaffirmer l’exigence et l’audace qui ont fait la réputation du fes- l’établissement qui l’accueille, la Bibliothèque publique d’information tival, devenu une référence incontournable en matière de cinéma (Bpi). Car la force du Cinéma du réel tient aussi à cet enracinement documentaire. qui lui permet d’allier pulsation de l’événement et mobilisation de Le programme de cette année ne déroge pas à la règle, tout entier ressources dans la durée. Ce qui tient en premier lieu à la place que dévolu à la célébration des marges, des coulisses et des soubassements : l’établissement a réservée au film dès sa création, dans ses collections questionnement sans cesse renouvelé, à travers la sélection, des fon- et dans sa programmation. D’autant qu’à ses activités d’acquisition et dements éthiques du documentaire ; redécouverte d’une tradition de numérisation, la Bpi a récemment ajouté l’achat de droits, avec la contestataire du documentaire américain, attachée au dévoilement reprise du Catalogue national de films documentaires mis à disposition des processus d’exclusion ; panorama des formes poétiques d’expéri- des bibliothèques françaises. mentation visuelle ; attention portée au fait technique et à l’incidence Il était naturel que le festival, logé au cœur d’un établissement pilote des contraintes matérielles sur les voies empruntées par la création ; en matière de lecture publique, s’ouvre à son tour à l’ensemble de la incursion, enfin, dans le hors-scène de la performance musicale. profession. Chaque année, un Prix des bibliothèques, soutenu par le Les classifications usuelles se trouvent dès lors neutralisées, comme service du livre et de la lecture du ministère de la Culture et de la Com- rendues inopérantes. Documentaire et fiction, création et informa- munication, est ainsi décerné par un jury composé de professionnels tion, télévision et cinéma, prose et poésie : ce qui importe, ce ne sont du cinéma et de vidéothécaires. Cette distinction vaut au film lauréat ni les délimitations de genre, ni les mouvances esthétiques, mais cette une diffusion privilégiée au sein du réseau français des bibliothèques croyance dont témoigne le festival dans la nécessité des images et publiques. Des journées de formation destinées aux responsables de dans leur capacité à enrichir et à éclairer notre perception du monde. fonds audiovisuels sont organisées durant le festival par l’association En découle une programmation tout à la fois attentive à l’émergence Images en bibliothèques. Enfin, des projections de films issus de la des nouvelles formes d’écriture et pénétrée de l’histoire du cinéma sélection sont organisées en médiathèque, notamment dans le cadre documentaire et de la mémoire du festival. Dans cette articulation, du Mois du film documentaire. la manifestation trouve un équilibre qui la fait entrer en résonance Souhaitons au festival de renforcer encore son ancrage au sein de la Bpi avec son époque. et de parvenir à pleinement s’inscrire dans cette double temporalité qui emprunte à la fois à la durée brève de la manifestation et à l’action quotidienne d’un établissement au rayonnement national. Patrick Bazin Directeur de la Bpi Bibliothèque publique d’information 5

Un festival en pleine maturité succès et la notoriété internationale ne sont plus à démontrer, sans Cette 33 e édition du Festival du Cinéma du réel doit nous faire mesu- que pour autant son exigence intellectuelle, basée sur une véritable rer le chemin parcouru depuis que la Bpi en a posé la première pierre éthique du regard, en ait pâti, au contraire. En 2009, sous la conduite alors qu’elle était une bibliothèque d’un type radicalement nouveau inspirée de son nouveau directeur artistique, Javier Packer-Comyn, dans un centre culturel qui ne l’était pas moins. À l’époque, il y et de sa secrétaire générale, Elisabetta Pomiato, le festival a même avait beaucoup d’audace et de prémonition, bien des années avant connu une augmentation de son public, de plus de 30 % ! Gageons la grande convergence numérique, à vouloir marier dans une même qu’en 2011 cette performance confirmera sa capacité à s’inscrire dans institution le livre, qui raconte le monde, au cinéma documentaire, la durée tout en continuant à innover, avec, par exemple, le prix du qui le donne à voir. D’autant que la Bpi allait, ensuite, enrichir le court métrage et les ateliers de cinéastes. dispositif en impulsant dans les bibliothèques françaises, grâce à la passion tenace de bibliothécaires comme Catherine Blangonnet et à Faut-il, pour autant, continuer à croître suivant le principe linéaire des dispositifs incitatifs comme le Catalogue national ou le Mois du de la boule de neige ? L’exigence n’est certainement pas ennemie de film documentaire, un opiniâtre et fructueux travail de valorisation la sagesse. C’est pourquoi la Bpi, fidèle à l’esprit pionnier du début, de cette part, alors, trop méconnue du cinéma. réfléchit, avec l’équipe du Réel, à un deuxième axe de déploiement, qui, au-delà du temps fort de mars, poserait des jalons tout au long Toute la dynamique autour de Cinéma du réel, nourrie par le sou- de l’année, en profondeur, et explorerait de nouveaux territoires. tien indéfectible de l’Association des amis du Cinéma du réel et de En attendant, nous célébrons l’édition 2011 comme le fruit d’une sa présidente, Sophie Goupil, aboutit à un événement dont le large maturité réussie. Alain Seban 6 Centre Pompidou Président du Centre Pompidou

Un désir d’utopie, tel pourrait être cette année l’exergue du festival, tant Les ateliers seront certainement un des points forts de l’édition 2011. ce désir marque nombre des films reçus dans le cadre des compétitions, La formule se développe et va à la rencontre du public, lui permettant aussi divers soient-ils par ailleurs. C’ est la démonstration réjouissante de devenir actif, ce qui est peut-être l’objectif ultime des médiateurs que que les artistes, ici les cinéastes, éclairent par leurs actes créateurs la nous sommes. Parmi les ateliers, je soulignerai l’intérêt de celui consacré complexité croissante du monde, nous la rendent sensible et intelligible. à Andrei Ujică qui bouscule les frontières entre fiction et documen- Grâce à sa constance, à une ligne artistique bien affirmée, Cinéma du taire et livre, à partir d’images d’archives ou d’amateurs, une puissante réel bénéficie maintenant d’un ancrage fort dans le paysage des festivals, réflexion sur l’Histoire. ce qui est un capital précieux pour une manifestation. Ces dernières En suivant leur instinct de chercheurs d’or, de découvreurs de trésor hors années en particulier, il a su à la fois augmenter sensiblement son du temps, les programmateurs nous permettront d’emboiter le pas With public et le diversifier dans un sens tout à fait conforme à la vocation The Abraham Lincoln Brigade In Spain, film d’Henri Cartier-Bresson du Centre Pompidou et de la Bpi, puisque ce public est aussi bien com- tourné en 1937-1938, retrouvé en 2010 et inséré dans la section « America posé de professionnels que du public simplement curieux de cinéma. is hard to see ». Cela le distingue de nombreux festivals. Avec cette volonté d’actualiser le patrimoine en le confrontant avec les Un des atouts du festival est aussi d’être présenté au Centre où tous les Premiers Films, la compétition dédiée à la création la plus vulnérable formats, du 16 mm au numérique, peuvent être projetés, ce qui permet annonciatrice de demain, Cinéma du réel ne nous entraîne-t-il pas en de faire se côtoyer créateurs d’hier et d’aujourd’hui. Cela est d’impor- pleine uchronie ? tance lorsque le festival engage une réflexion sur les outils du cinéma dans le cadre d’un atelier sur la caméra. L’ année 2009 a vu la création d’une nouvelle section – Exploring documentary – qui valorisait la création expérimentale et qui, à ce titre, m’avait particulièrement intéressé. Son succès a permis de la reconduire cette année encore sur le thème intriguant du « poème documentaire ».

Sophie Goupil Association des Amis du Cinéma du réel Présidente de l’Association des Amis du Cinéma Il fut un temps où l’on disait documentaire de création et le tour était la publicité pour mettre la main sur tous ces nouveaux canaux, source du réel joué ! Aujourd’hui nous baissons la voix pour le dire afin de chercher espérée de revenus mirifiques. Le documentaire est vivant, sa situation à s’éviter de s’entendre répliquer : c’est ringard… D’ailleurs nous aime- d’objet unique l’a toujours porté vers un renouvellement des écritures, rions bien trouver une autre formule, et nous y voilà : création docu- à l’appropriation des évolutions technologiques, pour toujours innover, mentaire, documentaire d’auteur, cinéma documentaire… et encore grâce à des auteurs, des réalisateurs et des producteurs qui n’ont de mieux le web doc ! Gagné, là nous sommes modernes ! Que recouvrent cesse de réfléchir à des films qui posent un regard personnel sur notre ces recherches sémantiques, un développement magistral du genre ? monde. Le festival Cinéma du réel va puiser dans cette diversité, et elle Un foisonnement d’écritures nouvelles, ou la manifestation du trouble est riche. Comptons sur lui, cette année encore, pour nous conforter que nous traversons face à la frilosité des diffuseurs, à l’heure de la dans la certitude que les films documentaires sont essentiels à notre multiplication des supports de diffusion et des coups de boutoir de vie de spectateur. Guy Seligmann Président de la Société civile des auteurs multimedia 7 Scam

Le Cinéma du réel est un festival inventé par Jean Rouch et le Comité Cette année, nous célébrons le 30e anniversaire du Comité du Film eth- du Film Ethnographique. Souligner que le réel vient de l’ethnographie nographique. La Scam y sera étroitement mêlée d’autant qu’elle fêtera, c’est indiquer ce que le festival se fixe comme objectif : rendre compte de elle aussi, sa 30e année. l’Ethnos autrement dit de ce qui du documentaire nous vient d’ailleurs, Ce double anniversaire ne peut que donner un éclat particulier à ce 33e proche ou lointain. Cinéma du réel que la Scam soutient depuis vingt années.

Eric Garandeau, Centre national du cinéma et de l’image animée Président du CNC

Depuis 1975, le festival Cinéma du réel s’emploie à exposer la force, la Le CNC est particulièrement fier d’apporter son soutien au festival pertinence et la modernité du genre documentaire, composante à part Cinéma du réel, et de l’accompagner dans la valorisation du documen- entière du 7e art. En atteste la fréquentation toujours plus dense de ce taire, dont l’écriture se renouvelle en profondeur à l’heure du numérique. festival, et son envergure toujours plus internationale. A cet effet, je tiens à rappeler l’action du Centre pour soutenir la création Le documentaire est ici décliné sous toutes ses formes, sous les angles sur tous les modes de diffusion, notamment sur Internet et en particu- les plus originaux et les plus inattendus, comme le poème documen- lier le webdocumentaire, qui bénéficie depuis 2008 du dispositif d’aide taire, qui sera cette année à l’honneur au sein de la section Exploring aux projets nouveaux médias. Documentary. En parallèle de la compétition officielle, les festivaliers Je souhaite enfin rendre hommage au formidable travail réalisé par seront invités à voyager au cœur de l’Amérique des années 20, ou Javier Packer-Comyn, directeur artistique du festival, ainsi que Sophie encore à échanger autour de la filmographie engagée de Gianfranco Goupil, présidente de l’association des « Amis du Cinéma du réel », Rosi, en présence de l’auteur. Autant de thèmes qui aiguiseront la curio- qui contribuent à la promotion et à la diffusion du documentaire, un sité et stimuleront la réflexion du public - car c’est bien là le but ultime genre indispensable au dialogue interculturel et à la compréhension de du cinéma documentaire : interpréter le monde, donner à penser, faire la société d’hier et d’aujourd’hui. réfléchir. Saluons également l’ouverture de cette programmation au public jeune, pour qui ce contact avec des réalisateurs est une chance et une occasion privilégiée de découvrir cet univers, voire de susciter des vocations. 8 Mairie de Paris Bertrand Delanoë Maire de Paris

Paris, ouvert sur le monde et attaché à toutes les formes d’écritures Lieu de création, d’expression de la diversité et de rencontres, le cinématographiques, soutient le Cinéma du réel, festival de référence Cinéma du réel propose aux Parisiens et à tous les amoureux du du cinéma documentaire. cinéma de découvrir de nouveaux talents aux côtés des maîtres du documentaire. Cette manifestation née il y a plus de trente ans, réussit à renouveler chaque année notre regard sur le monde à travers une programmation Je remercie toute l’équipe du festival et en particulier sa Présidente, qui éveille l’imagination, suscite la réflexion, et invite à repenser les Sophie Goupil, pour son implication et son enthousiasme. frontières des genres cinématographiques.

Conseil régional d’Ile-de-France Jean-Paul Huchon Président du Conseil régional Pour le plus grand bonheur des amoureux du 7e Art, le documentaire exigeants portés par une éthique dans l’écriture cinématographique. d’Ile-de-France est sorti du purgatoire. C’est même aujourd’hui une des formes ciné- Pour ce faire, Cinéma du réel sait chaque année proposer des films matographiques les plus innovantes qui soit. La raison de ce renou- inédits, des films rares, des films militants sur des sujets qui ne passent veau se niche sans aucun doute dans le besoin très fort exprimé par pas toujours le cap du grand écran. Le Festival a également le bon goût les spectateurs de pouvoir se frotter au réel sans le filtre de la fiction, de remettre en question nos idées reçues sur le cinéma en proposant même si cette représentation peut bousculer les esprits tranquilles. une programmation de référence, mêlant valeurs sûres et révélations, C’est en tout cas le pari – réussi – du Festival international de films hommages et découvertes, public fidèle et curieux. Il rencontre enfin documentaires Cinéma du réel. Depuis 32 ans, ce rendez-vous majeur les préoccupations de la Région Ile-de-France de défendre un cinéma permet de combler les manques d’un large public en attente de films qui échappe aux clichés du prêt à filmer. Claude Lemesle Sacem 9 Président du Conseil d’Administration Savourons à l’avance la programmation qui nous est proposée cette Les propositions cinématographiques et musicales favoriseront les de la Sacem année encore par le Cinéma du réel. promenades entre les œuvres du patrimoine et la toute jeune créa- Et pour la Sacem, le bonheur provient aussi du désir militant et tion, une véritable plongée dans le monde d’hier et d’aujourd’hui, ici engagé de l’équipe du Réel de promouvoir des réalisations et produc- et ailleurs, du court métrage au long métrage. tions audacieuses autour de la musique. Les innovations de l’édition La Sacem se réjouit de cette diversité et vous souhaite à tous une mer- 2010 nous avaient semblé prometteuses et se sont avérées délectables. veilleuse exploration au sein de toutes ces propositions, notamment « Ecoute voir ! », en cette année 2011, attise tout particulièrement musicales ! notre curiosité et notre désir d’explorer des approches cinématogra- Belles découvertes à tous ! phiques et documentaires sur le « hors scène musical », cet univers autour du concert et du spectacle généré par la musique… Le tout avec des rencontres de compositeurs et de réalisateurs de tout premier plan, tel Lech Kowalski, mais aussi des créations musicales contem- poraines autour de « films du patrimoine » à travers le ciné-concert de Fred D. Oberland et de ses musiciens dédié aux Light Show Films de Ken Brown. 10

Un homme face au vide, mains en l’air. Que regarde-t-il ? Se rend-il ? Le justesse de leur portée quand nous les utilisons. « Éthique », « Geste », tient-on en joue ? Fait-il signe à quelqu’un dans la vallée ? Qu’annonce « Documentaire », « Altérité », « Cinéma », « Rapport au monde », « Point donc cette brume qui monte de la vallée comme une rumeur du de vue », « Juste distance »… sont des mots précieux. Nul n’est à l’abri monde ? de les utiliser à tort, mais on ne peut s’empêcher de se sentir souvent « Cinéma du réel ». Beaucoup de monde nous envie ce titre. Parfois on dépossédé d’un outil précieux, notre vocabulaire commun. nous l’emprunte même sans prévenir. Le réel n’a heureusement pas Réfléchir au sens de toute cette entreprise. Pourquoi faire des docu- encore de copyright, mais avec le temps, cette appellation est un peu mentaires ? Pourquoi les regarder ? Pourquoi les montrer ? Pour qui ? devenue la marque de fabrique du festival. Parfois ce nom résonne de Comment ? Affiner nos pratiques, jusque dans l’acte de transmettre. manière trouble tant il peut être lu (ou transformé) en dogme, en label, Accepter les limites des festivals, ces lieux qui accueillent aujourd’hui en appellation d’origine contrôlée, en identité… Donner tout son sens des désirs tellement variés. Éviter qu’ils ne deviennent des tuyaux qu’il à ce nom – comme ce fut le cas pendant les 32 premières années – c’est faut remplir, des recettes qu’il faut appliquer. Je pense que la spécificité aussi le féconder, festival après festival, et l’ouvrir à l’imaginaire parti- de « Cinéma du réel » est salutaire dans le paysage actuel des festivals. culier des cinéastes. Ce mot a tant besoin de l’imaginaire de ceux qui, Axer son choix loin de la stratégie ou de l’opportunisme de circons- au-delà d’une image ou de l’illusion d’un monde, nous offrent un vrai tance qu’offre parfois le diktat de la première mondiale que certains regard sur le monde. « Que peut encore le cinéma ? » se demande-t-on festivals de notre taille se bornent à appliquer. Loin de toute position parfois. Que peut encore le documentaire quand on a l’impression que démissionnaire, offrir un programme dense, ouvert, généreux dans son tout est dit, que tout a été montré, que chaque film correspond à un approche, sans prétention, avec un projet éditorial fort dirigé vers les point coincé entre les axes des abscisses et des ordonnées d’une grille publics du festival. qui aurait la prétention de raconter le monde… Comme entreprise de simple monstration (tiens, il y a le mot “monstre” dans “monstration”), Parler d’éthique documentaire. Et tant pis si certains confondent morale le documentaire s’épuise. Mais là où il continue à être un acte de créa- et éthique. Réagir aux images de flux – même documentaires – autour tion, non. Là où il s’aventure sur des terrains préservés de la parole de de nous… Dans cette société médiatique où la critique sociale s’incarne flux, non. Alors il reste vif, riche, porteur d’utopie, de densité et nous dans les figures du “chroniqueur”, de “l’expert” et de “l’humoriste”, où aide à appréhender la complexité fertile du monde qui nous héberge. Un les images deviennent des espaces d’exhibition et de conflit, des grandes cinéma empêcheur de tourner en rond, un socle qui traverse les modes surfaces de réparations et de discours, il est urgent d’affirmer autre et les soi-disant révolutions – de ces révolutions qui se réduisent à faire chose par le cinéma. Il faut reparler des implications éthiques et poli- un tour sur soi-même. tiques à l’œuvre dans des choix de cadrages, de prise de son, de montage « Le documentaire, c’est la vraie vie ». Expression imbécile que l’on a pu dans les films. Reparler des fondamentaux. entendre cette année encore, en introduction de la remise du César du documentaire. Dans ces mots, la preuve est encore faite que la spéci- Le programme est riche, une fois de plus. La maille est fine, dense, mais ficité du documentaire que nous défendons n’est souvent ni comprise le tissage laisse apparaître les résonances entre les sections, entre les ni reconnue, dans la famille même du cinéma. L’écart entre l’industrie films récents et le patrimoine, entre des films qu’a priori rien ne marie. et la création documentaire est grand, un abysse au fond d’un océan. Car un festival c’est un formidable lieu de cohabitation de public, de cinéastes, mais aussi un formidable lieu de cohabitation de films très Ne pas céder à la tentation du refuge qu’offre parfois le langage. différents. Questionner ces mêmes mots que nous utilisons, les évoquer avec Bon festival. Et beaucoup de plaisir à tous. précaution, en affiner l’usage… Et puisque nous sommes contraints à en partager l’usage avec ceux qui les maltraitent, augmenter la Javier Packer-Comyn Jury international 11

1 Marta Andreu productrice - Espagne 4 Jean Gaumy cinéaste et photographe - France Née en 1975, Marta Andreu coordonne et programme depuis 2001 le Né en 1948 en France. Études de lettres à Rouen, durant lesquelles il Master en Documentaire de création de l’Université Pompeu Fabra. collabore comme rédacteur et photographe pigiste à Paris-Normandie. En 2004, elle crée la société de production Playtime. Elle programme A la demande de Raymond Depardon, il rejoint l’agence française et dirige également des ateliers et séminaires autour de l’écriture et de Gamma en 1973. Dans les années soixante-dix, il réalise deux grands 1 la réalisation documentaire à DocMontevideo, PlayDoc, et plus ponc- reportages photographiques : L’Hôpital et Les Incarcérés. Il rejoint tuellement dans divers autres centres de formation et festivals. Elle l’agence Magnum en 1977. Il réalise en 1984 son premier film documen- dirige également Docs-in-progress et développe en ce moment le projet taire, La Boucane, puis Jean-Jacques en 1987 et Marcel en 1994. D’autres El Meridià, espace de création et de recherche pour le documentaire reportages naîtront de ses embarquements hivernaux sur des chalutiers de création, dont le lancement est prévu pour 2012. ou de ses voyages en Iran. En 2005 il engage les repérages et le tournage du film Sous-marin pour lequel il passera quatre mois à bord d’un sous- 2 Gueorgui Balabanov cinéaste - Bulgarie marin nucléaire d’attaque. Né en 1951 à Sofia (Bulgarie), Gueorgui Balabanov fait des études supé- 2 rieures d’art théâtral à Sofia. De 1976 à 1980, il est metteur en scène au 5 Mehran Tamadon cinéaste - Iran Théâtre de Pasardjik (Bulgarie). En 1981, il réalise son premier court Architecte et réalisateur iranien, Mehran Tamadon est arrivé en France métrage, Commémoration, primé dans plusieurs festivals (Prix du à l’âge de 12 ans, en 1984. Il s’est formé à l’École d’architecture de Paris court-métrage à la Biennale de Venise en 1985, diplôme d’honneur - La Villette. Au début des années 2000, il repart vivre quatre ans en au festival de Leipzig en 1981...). Après une série de films en 16mm sur Iran et se consacre à son métier d’architecte. A partir de 2002, il donne des peintres bulgares, il réalise en 1984, Solo pour Cor Anglais (mention à sa carrière une orientation résolument artistique. Il monte l’instal- spéciale au Bilan du film ethnographique en 1984). Après un passage lation artistique « Le regard d’un flâneur » au Musée d’art contempo- au Théâtre du Soleil, il s’installe, en 1988, à Paris et poursuit une car- rain de Téhéran. Il publie également deux essais en langue persane 3 rière de réalisateur indépendant. Il réalise L’ Ombre du chasseur en 1990, (Moments d’agonie, 2003 et L’mitié, 2005), puis réalise, en 2004, son La Frontière de nos rêves en 1996, Les malheurs de Sofia en 1999. premier moyen métrage documentaire, Behesht Zahra, Mères de Martyrs. Bassidji (2009), consacré aux défenseurs de la République islamique 3 Marie-Hélène Dozo monteuse - Belgique d’Iran, est son premier long métrage documentaire. Marie-Hélène Dozo est monteuse. Elle a travaillé notamment sur tous les long-métrages de Luc et Jean-Pierre Dardenne depuis La Promesse en 1996. Elle a également assuré le montage de plusieurs films docu- mentaires dont La Devinière de Benoît Dervaux, Passagères clandestines 4 de Lode Desmet et Clejani de Martha Bergman et Frédérik Fichefet. Plus récemment, elle a travaillé sur The Passage de Roberto Minervini, Le Jury International décernera Un homme qui crie de Mahamat-Saleh Haroun et Le Fossé de Wang le Grand Prix du Cinéma du réel doté de 8 000 € par la Bpi, Bing. Elle vit à Bruxelles. avec le soutien de la Procirep, et le Prix International de la Scam doté de 4 600 €.

Le Jury International et le Jury Premiers Films décerneront le Prix du Court Métrage doté de 2 500 € par la Bpi 5 et de deux Betanum avec incrustation du sous-titrage par Vectracom. 12 Jury Premiers films

1 Raed Andoni cinéaste - Palestine 3 Dominique Marchais cinéaste - France Né en 1967 en Cisjordanie, Raed Andoni mène un parcours d’auto- Après des études de philosophie, Dominique Marchais a été critique de didacte qui l’associe dès 1997 au développement du cinéma indépen- cinéma aux Inrockuptibles jusqu’en 1998, puis sélectionneur du Festival dant en Palestine. Il fonde à cette époque la société Dar Films, qui de Belfort. En 2003, il réalise Lenz échappé, variation sur le Lenz de produit plusieurs films relatant par le réel les difficultés rencontrées Büchner. Le Temps des grâces, documentaire en forme d’état des lieux de en Palestine : The Inner Tour (Voyage en Terre Perdue) de Ra’anan l’agriculture et de la campagne française est sorti en salles en février 2010. 1 Alexandrovich, Tahaddi et Invasion de Nizar Hassan, Live from Palestine de Rashid Masharawi. C’est dans la prolongation de cet engagement qu’il crée en 2008 à Paris avec Palmyre Badinier la société de produc- tion Les Films de Zayna. Il passe lui-même à la réalisation en 2005 avec Improvisation, Samir et ses frères. Son premier long-métrage, Fix Me, est présenté au Festival de Cannes et à Sundance en 2010.

2 2 Maria Bonsanti programmatrice du Festival Dei Popoli - Italie Née en 1973, elle étudie à l’Université de Florence et à la New York University. En 2000, elle commence sa collaboration avec le Festival de Locarno, en tant qu’assistante du directeur Marco Müller, pour pour- suivre jusqu’en 2006-2007 dans le rôle de coordinatrice de la section dédiée à l’art vidéo. À partir de 2000, elle collabore avec le Festival dei Popoli. A partir de 2004, elle est membre du Comité de direction. En 2011, elle a été nommée avec Alberto Lastrucci co-directrice du Festival. 3

Le Jury Premiers Films décernera le Prix Joris Ivens à une œuvre issue de la compétition Premiers films, doté de 7 500 € par Marceline Loridan-Ivens, la Fondation Européenne Joris Ivens et l’Association des Amis du Cinéma du Réel. Le Jury International et le Jury Premiers films décerneront le Prix du Court Métrage doté de 2 500 € par la Bpi. Autres jurys 13

Le Jury des jeunes, composé de cinq lycéens des lycées Le Département du pilotage de la recherche et de la politique scien- Henri Bergson (Paris XIXe) et Sophie Germain (Paris IVe), tifique décernera le Prix Patrimoine de l’immatériel doté de 2 500 € avec la cinéaste Vanina Vignal, décernera par la Direction Générale des Patrimoines. le Prix des Jeunes - Cinéma du Réel doté de 2 500 €, par le Centre Pompidou avec le soutien de la Mairie de Paris. Images en bibliothèques Composée de bibliothécaires, la commission nationale d’Images en Le Jury des bibliothèques, composé de : bibliothèques sélectionne des documentaires récents pour une dif- Christine Puig fusion dans les bibliothèques. Partenaire du festival Cinéma du réel, Médiathèque José Cabanis à Toulouse la commission choisit avec le service audiovisuel de la Bibliothèque Joël Gourgues publique d’information des films de la compétition pour une acqui- Médiathèque Pierre et Marie Curie à Nanterre sition au Catalogue national. Géré par la Bpi, ce catalogue constitue Emmanuel Valentini une ressource précieuse pour les bibliothèques qui programment et Bibliothèque Marguerite Yourcenar à Paris proposent des documentaires en prêt tout au long de l’année. avec le cinéaste Jean-Patrick Lebel décernera le Prix des Bibliothèques doté de 6 000 € par la Direction générale des médias et des industries culturelles.

Le Jury Institut français, composé de : François Caillat réalisateur Elsa Cornevin attachée audiovisuelle à l’Ambassade de France à Lisbonne - Portugal Anne Coutinot chargée de mission au département cinéma de l’Institut français Christine Houard chargée de mission au département cinéma de l’Institut français Anne-Catherine Louvet chargée de mission au département cinéma de l’Institut français décernera le Prix Louis Marcorelles à un film de production française. D’une valeur de 10 000 €, ce prix comprend l’achat des droits et l’édition d’un DVD multilingue par l’Institut français. Sommaire Compétition internationale 16

Compétition internationale Premiers Films 28

Compétition internationale Courts métrages 38

Contrechamp français 46

News from… 60 Sommaire Séances spéciales 64 Dédicaces et ateliers 68

Exploring Documentary 90

America is hard to see 104

Ecoute voir ! 116

Les Invisibles 126

Mémoire du Réel 160

Rencontres et événements 164

Index 175 Compétition Internationale American Passages Distinguished Flying Cross Exercices de disparition Fragments d'une révolution The Last Buffalo Hunt Nous étions communistes Palazzo delle Aquile La Pluie et le beau temps Sem companhia Slow Action Au lendemain de l’élection d’Obama, où en est l’Amérique avec le droit de de le droit avec l’Amérique oùest en d’Obama, l’élection de Au lendemain À l’Est de du la guerre Jury (Prix etPrix spécial desBibliothèques de papier de de nouveau àVienne consacre etse au cinéma etàl’écriture. a Elle Mais les passages ne sont pas seulement géographiques, ils sont une machine machine sont une ils géographiques, seulement ne sont pas passages les Mais revivals revivals les dans soit ce Que l’Histoire. couple gay redéploie ou d’un d’Irak Ruth Beckermann, la réponse n’est pas dans un défilé de têtes parlantes disser parlantes têtes de défilé un n’est dans réponse la pas Beckermann, Ruth ces extrêmes. L’ extrêmes. ces proxé ancien d’un nostalgiques souvenirs ou les locaux musées des costumés chaque citoyen à la « à la citoyen chaque nète de Vegas, cette histoire se récrit tous les jours. Parfois, les coupes ont la ont la coupes les Parfois, jours. les tous récrit se histoire Vegas, de cette nète Pont Pont pour (en centrale Europe filmer pour partir de habitude àson grâce au Cinéma du réel 1997),ainsi que Homemad(e) (Cinéma du réel Sa poursuite à elle est aussi désespérée et pleine d’espoir que la poursuite du du poursuite la que d’espoir pleine et désespérée aussi est àelle poursuite Sa parle. elle qui avec àceux vivifiante mobilité une cependant insuffle sociales Son pari de rencontres aussi fulgurantes que décisives, elle le gagne en partie partie en le gagne elle décisives, que fulgurantes aussi rencontres de pari Son autre chez une femme expulsée, la violence provient bien du voisinage réel de de réel bien du voisinage provient violence la expulsée, femme une chez autre le temps à explorer La Bar2001) etLa Mitzva de Zorro (Cinéma du réel 2006). notamment réalisé tant sur le sujet mais dans le déplacement, les « les le déplacement, dans mais le sujet sur tant Née àVienne (Autriche), Ruth aégalement Beckermann étudié et travaillé àNew York, Tel Aviv, Paris vit etZurich. aujourd’hui Elle bonheur dans la Constitution. (C. G.) Constitution. la dans bonheur brutalité des réalités qu’elles relatent réalités des brutalité Print source KGP Kranzelbinder GabrieleProduction GmbH Vers pour Israël , en Jérusalem American Pssges Production Ruth Beckermann Filmproduktion Die Papierene Brücke (Pont papier de Ruth Beckermann endurance de la cinéaste à traverser les paysages et les strates strates les et paysages les àtraverser cinéaste la de endurance Son Atanas Tcholakov, Matthew Dennis vendredi 1 : le présent poursuite du bonheur jeudi 31mars 2011, 21h00, Cinéma1 Image Antoine Parouty, Liza Rinzler samedi 2avril 2011, 17h00, CWB er avril 2011, 13h00, Cinéma2 d’un chauffeur de taxi noir, d’un jeune vétéran vétéran jeune noir, d’un taxi de chauffeur d’un Anglais, couleur, 35mm Montage Dieter Pichler 2011, Autriche, 121min : d’une visite chez une millionnaire à une àune millionnaire une chez visite : d’une , en Egypte pour Fugue orientale… pour Egypte , en

Constitution la dans » stipulé , 1987) et passages ». ? Pour ? Pour ) - - . answer is not to be found in a succession of talking heads disserting on the subject, but but subject, the on disserting heads talking of asuccession in found be to not is answer geographical, they are a time machine: the present of a black cabdriver, a young Iraq Iraq ayoung cabdriver, ablack of present the machine: atime are they geographical, veteran, or a gay couple causes History to unfold. Whether in the costumed revivals of of revivals costumed the in Whether unfold. to History causes couple agay or veteran, mobility to those she speaks with. Her own pursuit is as desperate and full of hope as as hope of full and desperate as is pursuit own Her with. speaks she those to mobility Her attempt to make lightning and decisive encounters is a success. Partly thanks to her her to thanks Partly asuccess. is encounters decisive and lightning make to attempt Her rewritten daily. Sometimes, the cuts are as brutal as the realities they portray: from from portray: they realities the as brutal as are cuts the Sometimes, daily. rewritten In the wake of Obama’s election, where does America stand on each citizen’s right to to right citizen’s each on stand America does where election, Obama’s of wake In the the “pursuit of happiness” enshrined in the Constitution? For Ruth Beckermann, the the Beckermann, Ruth For Constitution? the in enshrined happiness” of “pursuit the the visit to a millionaire’s house to another at home with an evicted woman, the vio the woman, evicted an with home at another to house amillionaire’s to visit the the pursuit of happiness in the Constitution. the in happiness of pursuit the Jerusalem in movement, in “passages”. “passages”. in movement, in filmmaker’s endurance for crossing landscapes and social milieus gives an invigorating invigorating an gives milieus social and landscapes crossing for endurance filmmaker’s lence unquestionably stems from the side-by-side existence of these two extremes. The The extremes. two these of existence side-by-side the from stems unquestionably lence being is history this Vegas pimp, aformer of memories nostalgic the or museums local Paper Bridge Paper her for Europe (to central film to travelling of habit , Egypt for for , Egypt A Fleeting Passage to the Orient the to Passage A Fleeting …). Yet these passages are not just just not are …). passages Yet these Towards Towards for , Israel - 17 Compétition Internationale 18 Travis Wilkerson 19

Distinguished Flying Cross

2011, États-Unis, 60 min Anglais, couleur, DigiBeta Image Kelly Parker Montage Travis Wilkerson Musique Alan Sparhawk Production, print source Travis Wilkerson

samedi 26 mars 2011, 16h00, Petite salle dimanche 27 mars 2011, 16h45, Cinéma 1 mercredi 30 mars 2011, 12h30, Cinéma 1

Travis Wilkerson est un réalisateur radical basé à Los Angeles. Film Comment l’a récemment nommé parmi les 50 meilleurs cinéastes de la décennie. Il a notamment réalisé Accelerated Underdevelopment, An Injury to One, Who Killed Cock Robin ? et la performance Proving Ground.

Un père attablé au centre, ses deux fils adultes de part et d’autre, et de la en couleur tournées par les G.I. eux-mêmes, décidément seuls raconteurs. bière : le dispositif, minimal, a la sobriété géométrique de la Cène de Léo- (C. G.) nard de Vinci. Détendu, l’homme s’entretient sans retenue de son expé- A father sitting centre table, flanked by his two grown-up sons, and beers: this minimal rience d’officier de l’armée de l’air au Vietnam. La guerre ? Sa vocation de construction is as geometrically sober as Leonardo de Vinci’s Last Supper. Relaxed, the pilote l’a rencontrée par hasard : on était obligé de passer par l’armée pour man unrestrainedly recounts his experience as an air force officer in Vietnam. War? His faire carrière dans l’aviation. L’ hélicoptère de combat ? Il n’avait guère le vocation as a pilot was the fruit of chance: you had to go through the air force to get a career désir d’en piloter, peu lui importaient les armes. in aviation. Fighter helicopter? He had no desire to fly one, weapons meant little to him. Questionnant la marge de manœuvre de ce que le cinéaste appelle « un Questioning the margin of manoeuvre of what the filmmaker calls “a good man” in times homme bon » en temps de guerre injuste, le film prête surtout une atten- of unjust war, the film above all focuses on the distinctive features of his discourse. A leng- tion aiguë aux particularités de son discours. Un long sous-titre met le thy subtitle sets the autobiographical material at a distance in the manner of the chapter matériau autobiographique à distance à la manière d’un titre de chapitre titles of an 18th-century novel: The Story of How Chief Warrant Officer Wilkerson Was de roman du dix-huitième siècle : L’ histoire racontée à ses fils de comment Awarded the Distinguished Flying Cross As Conveyed To His Sons. Emphasis is placed l’adjudant-chef Wilkerson fut décoré de la Distinguished Flying Cross. on narration as an artefact (how is the exploit that nearly cost his father his life rela- L’ accent est mis sur le récit comme artefact (comment l’exploit qui a failli ted?) and on the context of speech (partial, almost silent listeners). Distinguished Flying coûter sa vie à son père est-il relaté ?) et sur la situation de parole (des Cross, unostentatiously Brechtian, dispenses with commentary. It leaves us alone with an interlocuteurs pas neutres, mais presque cois). Distinguished Flying Cross, “embedded” story and surprising archive colour images filmed by the GIs themselves, who brechtien sans ostentation, fait fi de tout commentaire. Il nous laisse seuls are in fact the only storytellers. avec une parole « embarquée » – et avec de surprenantes images d’archives Exercices deisparition Parti pris des choses des pris Parti moitié magie, de tour Moitié ceaux. homme-coupé-en-mor futur en durant secondes quelques transforme se il mère, sa de àcoudre le meuble-machine derrière on le voit allongé sidérant, plan un dans Quand lui-même. s’escamoter de incommoder, toujours semble Mais les les Mais claquettes. les goût pour d’un Nietzsche pour passion sa à doubler contradictoire de ne voit rien le philosophe tout comme palpite, le monde vit, que preuves des et funèbres reliques des fois sont àla objets Ces contenu. leur sur primant miniature, stèle une comme datation, –leur étiquette et fenêtre àsa recueille qu’il pluie de flacons des tels Sojcher,objets, des Jacques sophe le philo à l’ami, montre qui le corps et cherche qui l’esprit entre font le lien du cinéaste mains des plans gros Les lettres. de liasse une Feuillette dreuse. pou la Trace dans colorées. àtêtes d’épingles boîte une dans fouille Un doigt (2009). nitrate Archipels (2007), sanglier au chasse de Scènes (2000), bière de Esprit (1997), chutes avec Tableau lesquels: parmi documentaires de dizaine une aréalisé Il cinéma. de écoles plusieurs dans enseigne et films, ses produit et réalise Il àBruxelles. vit il Pazienza Claudio sons du monde qui répondent à la « àla répondent du mondequi sons écoute pure enfin devenir c’était disparaître, si Et géant. poisson de forme en cercueil un dans grimper fait ou le l’Asie de du àl’Afrique, montage puce de sauts les par passant antipodes, planétaires proportions prend des tion Exercices Exercices Production Komplotfilms, Quark Productions est diplômé en Ethnologie. Né en Italie, Italie, en Né Ethnologie. en diplômé est Claudio Pazienza mercredi 30mars 2011, 20h30, Cinéma1 permettent aussi à Claudio Pazienza, que sa propre voix-off propre sa voix-off que Pazienza, à Claudio aussi permettent jeudi 31mars 2011, 15h45, Petite salle vanishing exercices samedi 2avril 2011, 12h15, Cinéma1 Interprétation Jacques Sojcher 2011, Belgique/France, 50min ? Capter dans le noir (« le noir dans ? Capter Print source Komplotfilms Français, couleur, DigiBeta Montage JulienContreau Image Vincent Pinckaers déflagration de silence de déflagration Son d'Olivier Irvic

: le cinéaste s’éclipse avec Jacques aux aux Jacques avec s’éclipse : le cinéaste ») les les ») à dire rien à décrire, rien , l’exercice de dispari de , l’exercice

» de tout deuil. (C. G.) tout deuil. » de - - - -

every mourning’s “explosion of silence”. of “explosion mourning’s every to answer in come that sounds world’s the say”) to nothing describe, to (“nothing dark the in Capturing listening? pure becoming means fact in disappearance that be it Could fish. agiant like shaped acoffin into climb Jacques makes Or Africa. to Asia from them takes editing the as world, the of sides opposite to Jacques with disappears film-maker the sions: Ponge’sFrancis Voice The Things of and trick aconjuring between Mid-way man-cut-in-pieces. afuture into transforms he seconds, afew for and, table sewing-machine mother’s his behind out stretched seen is he shot, astonishing In one vanish. himself make to voice, off-screen own his by comforted But tap-dancing. for liking his with Nietzsche for passion his combining in contradictory nothing sees philosopher the as just throbbing, and alive is world the that proof and relics funeral both are objects These content. their than importance more having stele, aminiature like dating, labels—their and window his at collects he rainwater of bottles the like objects Sojcher, Jacques philosopher the friend, the to showing is that abody and searching is that amind between link the create hands filmmaker’s the of Close-ups letters. of astack through Leafs snow. powder the in Traces apattern pins. colour-headed of abox in searches A finger also enables Claudio Pazienza, who seems constantly dis constantly seems who Pazienza, Claudio enables also disparition de Exercices , the disappearing exercise takes on planetary dimen planetary on takes exercise disappearing , the - -

Compétition Internationale 20 Anonyme 21

Fragments d'une révolution fragments of a revolution

2011, Iran / France, 57 min Persan, Français, couleur, DigiBeta Production .Mille et Une. Films, L’ Atelier documentaire Print source .Mille et Une. Films

dimanche 27 mars 2011, 18h30, Cinéma 1 lundi 28 mars 2011, 12h00, Petite salle vendredi 1er avril 2011, 14h00, CWB

« C’ est un film “Anonyme”. Pour des raisons artistiques et par soli- darité avec les Iraniens auteurs des nombreuses images qui consti- tuent ce film. “Anonyme” est aujourd'hui notre manière de ne pas dire “je”, mais “nous”. »

Vue par le (tout) petit écran des téléphones portables de centaines de Seen through the (very) small screen of the cell phones of hundreds of amateur reporters, reporters amateurs, à quoi ressemble la « révolution verte » qui a, un an what does the “Green Revolution”—which for one year contested the June 2009 elections in durant, contesté les élections de juin 2009 en Iran ? Via l’email et YouTube, Iran—look like? Via email and YouTube, the filmmaker(s), anonymous Iranian men and le, la ou les réalisateurs, Iraniens anonymes à l’étranger, reconstituent women living abroad, reconstitute the political events in which their friends were taking une actualité politique à laquelle leurs amis prennent part au risque de part at the risk of their lives. “During those eight months, it’s as if I was living virtually in leur vie. « Pendant ces huit mois, c’est comme si j’avais vécu virtuellement Tehran” says an off-screen voice, whose fingers are seen saving the videos to a computer. à Téhéran », dit une voix off dont on voit les doigts, au clavier d’un ordi- While storing these images, the filmmaker(s) see(s) the situation as “a large puzzle with nateur, sauvegarder les vidéos. some pieces missing”. And it is unsure whether this new, spontaneous and popular media En engrangeant ces images, le ou les cinéastes voient pourtant la situation can redress the imbalance between the demonstrators’ unavoidable clandestinity and the comme « un grand puzzle dont des pièces ont disparu ». Car il n’est pas exhibitionism of the authoritarian authorities: the only ones likely to show their face are certain que ce média nouveau, spontané et populaire, fasse contrepoids the representatives of power… “but their faces are masks”. Comparing images from 1979 au déséquilibre entre clandestinité obligée des manifestants et exhibi- with those from 2009, Fragments also explores the shift from one revolution to the other: tionnisme des figures autoritaires : les seuls susceptibles de montrer leur “yesterday’s rioters are today’s guard dogs”. visage, ce sont les représentants du pouvoir… « mais leurs visages sont des masques ». Rapprochant les images de 1979 et celles de 2009, Fragments interroge aussi le passage d’une révolution à l’autre : « les émeutiers d’hier sont les chiens de garde d’aujourd’hui ». (C. G.) 1998 déjà parcheminées, Terry, le guide qui vend ses services aux chasseurs chasseurs aux services vend ses qui Terry, le guide parcheminées, déjà 1998 Dans le sud de l’Utah, une fois par an, la chasse est ouverte contre les contre ouverte est chasse la an, par fois une l’Utah, de le sud Dans falo Hunt falo des rituels, comme d’enquêtes dans série sa cinématographiques sur Comme Comme derniers troupeaux de bisons sauvages. Ils se comptaient par dizaines de de dizaines par comptaient se Ils sauvages. bisons de troupeaux derniers devant la caméra, le monde actuel, avec ses enseignes de snack-bars à têtes à têtes snack-bars de enseignes ses avec le mondeactuel, caméra, la devant consiste à éviter la satire facile des rednecks des facile satire la à éviter consiste marchandisa ultime son et pionnier l’esprit fois àla incarne occasionnels, Company TownCompany retire sans l’achever, il n’en finit pas de s’étioler. L’ s’étioler. de pas n’en l’achever, il sans finit retire vont aux du film installations, del’écriture photographie. àla se Elle nuire aux Amérindiens ne provoquent leur quasi-extinction. Pendant cinq cinq Pendant quasi-extinction. ne provoquent leur Amérindiens aux nuire millions avant qu’au dix-neuvième siècle, l’expansionnisme et la volonté la de et l’expansionnisme siècle, qu’au avant dix-neuvième millions ment mais pour questionner le mythe de la Frontière aujourd’hui. Frontière la de le mythe questionner pour ment mais mourir de son anachronisme. Mais tel le bison sur lequel un couple tire et et couple tire un lequel sur le bison tel Mais anachronisme. son de mourir ans, la cinéaste a suivi certains chasseurs, non pour documenter l’événe documenter non pour chasseurs, certains asuivi cinéaste la ans, 2003) etavec ledéveloppement urbain (The Wash , 2005).California 2000), avec l’histoire gauche dela américaine (Awake Sing and aux lynchages de Noirs) confirme en toute obscénité que ce monde-là va va monde-là ce que toute en obscénité Noirs) de confirme lynchages aux Cinéma du réel en2009. tion. Entre campeurs, une blague sur Obama pendu à un arbre (référence arbre àun pendu Obama sur blague une campeurs, Entre tion. par une voix off fantomatique, l’archive devient matière vivante tandis que que tandis vivante matière devient l’archive fantomatique, off voix une par l’ Lee Anne Schmitt est une artiste multidisciplinaireLee dont lestravaux les interactions du paysage avec mémoire la personnelle Vegas (Las , base sur lesélémentsbase quotidienne vie dela américaine vus comme westerns les dans battait on se lequel pour range open Image Lee Anne Schmitt, James Laxton, Dave Fenster, Lee Lynch The LastBuffaloHunt California Company Town Company 2009), (Cinéma du Réel California prélève dans le paysage les traces de l’Histoire. Qu’est devenu l’Histoire. de traces les le paysage dans prélève a remporté Pierre Bourse la et Yolande Perrault au Lee AnneSchmitt mercredi 30mars 2011, 20h45, Petite salle Production Lee Lynch, Lee Anne Schmitt vendredi 1 samedi 2avril 2011, 11h30, Cinéma2 Anglais, couleur, DigiBeta/HDCam Print source LeeSchmitt Anne er Montage LeeSchmitt Anne avril 2011, 14h45, Cinéma1 2011, États-Unis, 76 min Son BenHuff pour ciseler une élégie. Scandée Scandée élégie. une ciseler pour , élégance de la cinéaste cinéaste la de élégance ? Sur des vidéos de de vidéos des ? Sur The Last Buf Last The - - - camera the present world, with its Indian-head snack-bar signs and its buffalo-head key decline. Yet the filmmaker elegantly avoids facile satire of the rednecks to chisel an elegy. drove them to the brink of extinction. For five years, the filmmaker followed some of the rings, lives under the diffuse threat of its already archived future. Rhythmed by aghostly voice-over, the archive becomes living matter while in front of the Once ayear in southern Utah, the hunt on is for last herds of buffalo. wild They numbered Blacks) a sure is and obscene sign that this world die will from its anachronism. But like Like Like the buffalo repeatedly shot at by acouple that fail to finish it off, this world in is endless tion. The campers’ joke about Obama hanging from abranch (referring to the lynching of to occasional hunters, embodies both the pioneering spirit and its ultimate commodifica- traces of History from the landscape. What has become of the open range that was fought tens of millions until 19th-century expansionism and the to will harm native Americans d’Indiens et ses porte-clés à têtes de bisons, vit dans la menace diffuse de de diffuse menace la dans vit bisons, de àtêtes porte-clés ses et d’Indiens for in westerns? the On already vintage 1998videos, Terry, the guide who sells his services son devenir-archive. (C. G.) (C. devenir-archive. son hunters, not to document the event, but rather question today’s Frontier. California CompanyCalifornia Town (Cinéma du Réel Hunt Buffalo 2009),The Last gleans

Compétition Internationale 22 Maher Abi Samra 23

Nous étions communistes We were communists

2010, Liban / France / Émirats Arabes Unis, 85 min Arabe, couleur, DigiBeta Image Claire Mathon Son Moncef Taleb Montage Ruben Korenfeld, Carine Doumit Production Les Films d'ici, Orjouane Productions Print source Les Films d'ici

dimanche 27 mars 2011, 21h00, Petite salle lundi 28 mars 2011, 16h30, Cinéma 1 mercredi 30 mars 2011, 17h00, CWB

Maher Abi Samra est né à Beyrouth (Liban) en 1965 et a fini ses études à l'Institut National de l'Image et du Son (FEMIS) à Paris. Il a travaillé comme photographe pour la presse libanaise et interna- tionale, notamment l'Agence France Presse et Reuters. Il a écrit et réa- lisé plusieurs documentaires : Chroniques du retour (1995), Bâtir sur les vagues (1996), Femmes du Hezbollah (2000), Rond-point Chatila (Cinéma du réel 2005) et Juste une odeur (Cinéma du réel 2008).

Bachar, Hussein, Ibrahim, Maher : quatre camarades libanais, marxistes, ont Bachar, Hussein, Ibrahim, Maher: four Lebanese Marxists who lived through the 1980s vécu les années 1980 ensemble, résistant à l’occupation israélienne au sein du together, resisting Israeli occupation as members of the communist party. Back in Beirut Parti communiste. De retour à Beyrouth après quinze ans en France, Maher, after 15 years in France, Maher, the filmmaker, reunites his friends in an attempt to under- le réalisateur, réunit ses amis pour comprendre l’atomisation de la capitale stand the fragmentation of the capital and Lebanese society. et de la société libanaises. One of them asks his friend: “You want just a secular resistance? But where are the secular L’ un d’eux interpelle son ami : « Tu veux résister laïquement seulement ? Mais forces?” On a city map, the four men mark out the Sunni, Druze, Christian and Muslim où sont les forces laïques ? ». Sur une carte de la ville, les quatre hommes déli- districts. What made a country of four million inhabitants split into eighteen antagonistic mitent au calque les quartiers sunnite, druze, chrétien, musulman. Que s’est-il confessions? Where did the Lebanese communist party go wrong in its unifying role, with passé pour qu’un pays de quatre millions d’habitants se soit fragmenté en each member finally returning to their religious roots on its collapse in 1993? Imagining dix-huit confessions antagonistes ? Quel rôle unificateur le PC libanais a-t-il themselves back in time, to the street corners that he and his comrades occupied during the échoué à jouer, renvoyant chacun à son appartenance religieuse quand il s’est 1987 so called “University Battle”, the filmmaker invents a powerful construction around effondré en 1993 ? En se transportant en esprit, à partir de marquages au sol, memory. And a moving one, as his goal is not so much to serve the film as to trigger dans les coins de rue que ses camarades et lui occupaient pendant la Bataille memories. Like the gaping buildings (ruins? Or building sites?) whose images rhythm We de l’Université en 1987, le cinéaste invente un dispositif mémoriel puissant. Were Communists, the former comrades are open to the four winds, doing their best to Et poignant, parce que son but est moins une mise en scène qu’un déclic resist an imposed identity. mémoriel. Comme les immeubles béants (ruines ? chantiers ?) dont les vues scandent Nous étions communistes, les anciens camarades sont ouverts aux quatre vents, résistant plus ou moins bien à une assignation identitaire. (C. G.) a travaillé aux recherches et à l’élaboration écrite écrite àl’élaboration et recherches aux atravaillé Porto Alessia Il Pane di San Giuseppe San di Pane Il projet du issus témoignages des Il Pane di San Giuseppe San di Pane Il (2005). En 2009/10 elle a réalisé une grande partie des prises de vue vue de prises des partie grande une aréalisé elle 2009/10 En (2005). Dix-huit familles mal logées occupent, un mois durant, le siège de la Mairie Mairie la de le siège durant, mois un occupent, logées mal familles Dix-huit (2003). (2003). terra mia èla Questa Comment le « Comment Mais peu à peu le Palais, symbole de l’espace public et de la vie commune, commune, vie la de et public l’espace de symbole le Palais, àpeu peu Mais réalisé avec Francesco Amato et Daniel Baldotto le documentaire documentaire le Baldotto Daniel et Amato Francesco avec réalisé du privilège qui transforme le Palais en copropriété gardée comme une forte une comme gardée copropriété en le Palais transforme qui du privilège changement politique (qui passerait, à Palerme, par une redistribution trans redistribution une par àPalerme, (qui passerait, politique changement de désir Le peluche. en ours les côtoient bois de lions les ronflements, les et devient faconde. réjouissante d’une animés citoyens les par sellette la sur mis constamment est représente, les qui « Même le jeune ors. des et boiseries des s’emparer semble incarnée Une démocratie classe. de solidarité d’une et droit muni du Conseil salle la dans rang au dernier postées silhouettes timides de de force dramaturgique à la tient réalisateurs trois des réussite La Palerme. de cipal. Bientôt elles investissent les lieux avec l’excitation bruyante de leur bon bon leur de bruyante l’excitation avec lieux les investissent Bientôt elles cipal. sont d’abord familles Les montage. de choix judicieux àde et situation cette Asile Asile dont vidéo, installations des et métrages le jour au jour symptômes àses répondant resse contre d’autres mal-logés souhaitant venir se joindre aux réclamations. aux joindre se venir souhaitant mal-logés d’autres contre resse projet d’archives audiovisuelles sur la civilisation rurale sicilienne, rurale civilisation la sur audiovisuelles d’archives projet Il Il projet le pour kurde parente des biens immobiliers confisqués à la Mafia) se heurte à une culture culture àune heurte se Mafia) à la confisqués immobiliers biens des parente Spécial du Jury au Festival de Locarno 2009). Il est à l’origine d’un d’un àl’origine est Il 2009). Locarno de Festival au Jury du Spécial Carnets d’un combattant Carnets réalisé anotamment Savona Stefano (Prix (Prix durci Plomb et 2006) Réel du Cinéma au Scam la de (Prix Image, son Stefano Savona, Alessia Porto, Ester Sparatore Palzzo delleAquile maison Production, printsource PICOFILMS, Pulsemedia Pane di. San Giuseppe médiateur , territoire des besoins individuels et privés. Dans la pénombre pénombre la Dans privés. et individuels besoins des , territoire E , sur lequel il travaille depuis deux ans. ans. deux depuis travaille il lequel , sur vendredi 25mars 2011, 16h00, Cinéma2 S ster Sp tefano S jeudi 24 mars 2011, 20h30, Cinéma1 a réalisé des court- des aréalisé Sparatore Ester Alessia Por vendredi 1 Italien, couleur, DigiBeta/HDCam » peut-il s’attaquer à la crise du logement tout en du logement tout en crise àla s’attaquer » peut-il er avril 2011, 10h30, CWB Montage IlariaFraioli 2011, France, 124 min ar Fuori luogo luogo Fuori et (2004) avona atore médiateur . Elle aco- . Elle ? Un feuilleton passionnant sur le le sur passionnant ? Un feuilleton to

» Fabrizio, élu de gauche gauche élu de » Fabrizio, - - - co-ownership guarded like afortress against other ill-housed citizens who to wish join The accomplishment of the filmmaker trio lies in the dramatic force of the subject and Then little by little the Palace, asymbol of the public space and collective life, becomes symptoms on adaily basis? An exciting saga on the gulf between Utopia and the reality of the woodwork and the gilt. Even the young “mediator” Fabrizio, aleft-wing councillor of the Council Chambers. Before long, they take over the premises with the noisy excite- editingwise choices. The families first appear astimid silhouettes lined up on the back row of politics, between social emergencies and legal procedures. ment of their legal rights and class solidarity. Democracy incarnate seems to take hold representing them, taken is to task by the citizens and their loquacity. joyful Eighteen ill-housed families occupy the head office of Palermo town hall for a whole month. their demands. How can the “mediator” address the housing when crisis he’s tackling its (which, in Palermo, would imply atransparent redistribution of property confiscated ings, the wooden lions and teddy-bears are neighbours. The desire for political change from the Mafia) runs up against aculture of privilege that transforms the Palace into a fossé entre l’utopie et la réalité de la vie politique, entre l’urgence sociale et et sociale l’urgence entre politique, vie la de réalité la l’utopie et entre fossé le processus législatif. le processus home, aterritory given over to individual, private needs. Amidst the shadows and snor

(C. G.) (C. -

Compétition Internationale 24 Ariane Doublet 25

La Pluie et le beau temps rain or shine

2011, France, 74 min Français, Chinois, couleur, DigiBeta/HD Cam Image Ariane Doublet, Wen Hai Son Philippe Welsh, Graciela Barrault, Philippe Lecoeur Montage Marie-Julie Maille Production Quark Productions Print source Ariane Doublet

lundi 28 mars 2011, 21h00, Cinéma 1 mercredi 30 mars 2011, 16h15, Petite salle jeudi 31 mars 2011, 10h30, CWB

Ariane Doublet a réalisé plusieurs films sur un même territoire, celui du Pays de Caux : Les Terriens (Cinéma du réel 2000), Les Bêtes (2001), Les sucriers de Colleville (Cinéma du réel 2003), La maison neuve (Cinéma du réel 2005). De ce petit coin de terre la cinéaste porte attention au travail des hommes, à la façon dont l’activité agricole et industrielle façonne la vie. Avec Fièvres (2009), elle a entamé un travail en plusieurs volets dans un village du Nord Bénin.

Le savoir-faire de la culture du lin propre au Pays de Caux produit près de rappellent que tous, ici, ont parcouru des milliers de kilomètres pour travailler : la moitié du lin mondial pour un unique client, la Chine. Entre Trouville et la mondialisation commence à l’intérieur… (C. G.) l’Orient, comment une culture moribonde renaît-elle grâce à une mondiali- The flax-growing know-how of the Pays de Caux produces almost half the world’s flax for a sation qui pourrait l’achever pour de bon ? Attentive au passage des saisons single customer, China. Between Trouville and the Orient, how is a dying agriculture revived et aux lumières subtiles du lieu, Ariane Doublet capte l’attention portée à la thanks to a globalisation that could finish it off for good? Attentive to the passing seasons and plante aux deux bouts de la chaîne : d’un côté, la science du temps qu’il fait, la the locality’s subtle light, Ariane Doublet captures the attention given to the plant at both ends tige de lin auscultée sur pied pour déterminer sa qualité future selon le climat. of the chain: at one end, the science of weather forecasting, the flax stem examined in the field De l’autre, la vérification tout aussi minutieuse de la filasse par les acheteurs to determine its quality according to the climate. At the other end, the equally meticulous chinois venus inspecter les récoltes. examination of the flax fibre by the Chinese buyers who have come to inspect the harvests. A son récit de négociations parfois tendues entre producteurs et acheteurs, Doublet intersperses her account of the sometimes tense negotiations between producers Doublet entrelace les images que le cinéaste Wen Hai lui a envoyées d’une and buyers with images that the filmmaker Wen Hai sent her showing a large textile fac- grande usine de filature en Chine. Là, l’échelle change. Dans de beaux plans tory in China. Here, we change scale. In the beautiful canteen shots, red uniforms and blue de la cantine, uniformes rouges et chaises bleues offrent une bichromie harmo- chairs create a two-colour effect, harmonious to the eye but with a disturbing uniformity. Yet, nieuse à l’œil mais inquiétante d’uniformité. Pourtant, La Pluie et le beau temps La Pluie et le beau temps is careful not to oppose traditional farming (actually very inter- se garde d’opposer une agriculture traditionnelle (d’ailleurs très intéressée par ested in GMOs) and Chinese mass production. Wen Hai’s interviews with the young workers les OGM) à une production de masse en Chine. Les entretiens de Wen Hai returns us to intimacy: when a dormitory TV set announces floods at the other end of the avec de jeunes ouvriers réintroduisent de l’intime : quand la télévision d’un country, worried faces remind us that all here have travelled thousands of kilometres for a job: dortoir annonce une inondation à l’autre bout du pays, les visages inquiets globalisation starts at home… « Deux à deux, en des saynètes drôles ou énigmatiques, les détenus s’injectent s’injectent détenus les ou énigmatiques, drôles saynètes des en àdeux, Deux Ernesto et Gaspar purgent leur peine dans une prison de haute sécurité du du sécurité haute de prison une dans peine leur purgent Gaspar et Ernesto tue parce qu’il ne sait pas ce qu’est ce l’amour pas sait ne qu’il parce tue distribue des films de réalisateurs comme João Canijo, Ben Rivers, Rivers, Ben Canijo, João comme réalisateurs de films des distribue Kramer Robert Monteiro, César João Oliveira, de Manoel de et Pedro Costa. En 2004, il crée Periferia Filmes qui produit et et produit qui Filmes Periferia crée il 2004, En Costa. Pedro et de petites piqûres d’imaginaire, comme l’aiguille du tatoueur marque leur leur marque du tatoueur l’aiguille comme d’imaginaire, piqûres petites de Sem companhia Sem prison, en vie la De peur. de et d’espoir et les répétitions inscrivent le film à la lisière de la fiction, comme si elle seule seule elle si comme fiction, la de lisière à la le film inscrivent répétitions les et était tacites lois les adû apprendre dont il hostile espace un dans commun en Nord du Portugal. Comment filmer l’imagination d’hommes qui attendent attendent qui d’hommes l’imagination filmer Comment Nord du Portugal. forme de Tour Eiffel… Mais la beauté des cadrages, l’utilisation de la musique musique la de l’utilisation cadrages, des beauté la TourMais de forme Eiffel… plan du film, tourné hors de la prison, inverse le questionnement sur l’incar sur le questionnement inverse prison, la de hors tourné du film, plan avec àvoir, ont toujours métaphoriquement, surtout lectures Leurs peau. pouvait transmettre les pensées utopiques que génère cet environnement. cet génère que utopiques pensées les transmettre pouvait de Patrick Süskind (« Süskind Patrick de du Parfum le héros soit ce que vie, de situation leur le travail surtout, couture ou cuisine, fabrication de porte-clefs dorés en en dorés porte-clefs de fabrication ou cuisine, couture surtout, le travail entrelacs cet audible et visible rendre de forcément indirecte, façon, seule la créativité La quotidienne. réalité la abandonner pas ne signifiait détenus les libération leur vit et travaille à Lisbonne. Il débute dans la la dans débute Il àLisbonne. travaille et vit Trabulo João production aux côtés de Paolo Branco en travaillant sur des films films des sur travaillant en Branco Paolo de côtés aux production Saber Ver, Demora Saber Ben Russel, Maya Rosa ou Jean-Luc Bouvret. Il a réalisé plusieurs plusieurs aréalisé Il Bouvret. Jean-Luc ou Rosa Maya Russel, Ben A Arte da Fuga da AArte dont documentaire, et fiction entre films, inimaginables proportions des jusqu’à terrier son dans grandit , ou Sombras ou oFim Durante ? Pour João Trabulo, tourner en répétant tous les jours avec avec jours les tous répétant en tourner Trabulo, João ? Pour Production, printsource Periferia Filmes mercredi 30mars 2011, 14h15, Petite salle Sem Companhia vendredi 1 samedi 2avril 2011, 14h15, Cinéma1 João Trabulo er avril 2011, 17h00, Petite salle Portugais, couleur, DigiBeta Montage Tomás Baltazar Image MiguelCarvalho No Company 2010, Portugal, 88min . Son Pedro Góis ») ou le congre d’un poème qui qui ») poème d’un ou le congre , : : LH montre certes une partie – partie une certes montre ». Le dernier ». dernier Le il il -

Two by two, in comic or enigmatic sketches, the detainees inject themselves with small shots of imagination, just as the tattooist’s needle marks their skin. Their reading mainly is golden Eiffel Tower key rings… But the beauty of the framing, the of use music and the How can you film the imagination of men awaiting their release? For João Trabulo, rehearsals place the film on the verge of fiction, as if this alone could convey the utopian rehearsing day every with the detainees did not mean abandoning daily life. Shared crea- to an unimaginable size”. The final shot, filmed outside the prison, turns the question of thoughts spawned by this environment. tivity in ahostile space, whose unspoken laws he had to learn, was the only way, forcibly Ernesto and Gaspar are doing their time in ahigh-security prison in northern Portugal. encagée « dehors, vie La cération. incarceration on its head. Life outside, with company, isn’t it sometimes just as caged in? indirect, of rendering this intertwining of hope and fear visible and audible. Certainly, because he doesn’t know what love is”) or the conger eel in apoem, which “grows in its den linked by metaphor to their situation, be it the hero of Patrick Süskind’s Perfume kills (“he No Company No ? (C. G.) shows apart of prison life —mostly the work, sewing or cooking, making compagnie avec », n’est-elle pas parfois tout aussi tout aussi », n’est-elle parfois pas

Compétition Internationale 26 Ben Rivers 27

Slow Action

2010, Grande Bretagne, 45 min Anglais, couleur et n&b, 16mm transféré sur HD Cam Son Chu-Li Shewring, Kevin Pyne Production Ben Rivers Print source Lux

dimanche 27 mars 2011, 15h45, Cinéma 2 mercredi 30 mars 2011, 14h15, Cinéma 1 jeudi 31 mars 2011, 12h30, Cinéma 2

Né en 1972, Ben Rivers a étudié les Beaux-Arts à la Falmouth School of Art (Royaume-Uni). Filmant souvent des personnes qui se sont mises à l’écart de la société d’une façon ou d’une autre, il travaille uniquement avec une caméra Bolex 16mm et développe la pellicule artisanalement. Il a réalisé une vingtaine de films, montrés dans des galeries et des festivals internationaux et ayant reçu de nombreux prix.

En 16 millimètres et en cinémascope, les trois îles du Pacifique que filme Ben In 16-millimetre cinemascope, the three Pacific islands filmed by Ben Rivers (plus the Rivers (plus celle, fictive, de « Somerset ») situent d’emblée Slow Action dans la fictional island “Somerset”) immediately place Slow Action in the realm of science fiction. science-fiction. A mi-chemin entre le traité de biogéographie et Fata Morgana Mid-way between a bio-geographical treaty and Werner Herzog’s Fata Morgana, the images de Werner Herzog, les images et leur commentaire off impassible décrivent and impassive commentary describe a sparsely populated imaginary world. Communities un monde hypothétique à la population raréfiée. Des communautés survivent survive amidst unprecedented adversity. Kanzennashima, the second island is a deserted dans une adversité sans précédent. Kanzennashima, la deuxième île, est une mining town in the middle of the ocean. This abandoned urbanity bears the marks of ville minière désaffectée au milieu de l’océan. Cette urbanité à l’abandon porte human utilitarianism, which saw fit to settle there only for a time, with no concern for the la trace de l’utilitarisme de l’humain, qui n’a jugé bon de s’y installer qu’un longevity of its ruins. The hurricane-devastated island (in real life Tuvali, one of the world’s temps, sans se soucier de la longévité de ses ruines. Quant à l’île dévastée par tiniest countries) looks post-apocalyptic: overturned cars and roofs are all scenes familiar un cyclone (en réalité Tuvali, l’un des plus petits pays du monde), elle prend through televised reports, but here they appear at the moment the narration evokes the des allures post-apocalyptiques : voitures et toitures retournées, ces éléments noble “signs of a vanished civilisation”... que nous connaissons via les reportages télévisés, apparaissent au moment What does this strange disconnect between the documentary precision of the images and où le commentaire évoque les nobles « signes d’une civilisation disparue »... the generalities of the scholarly narration say, if not that encyclopaedic expertise is as Que suggère l’étrange disjonction entre la précision documentaire des images utopian as the island communities? Like all science-fiction films, Slow Action turns out et la généralité du commentaire érudit, sinon que l’expertise encyclopédique to be a ghost film. est tout aussi utopique que ces communautés insulaires ? Comme tout film de science-fiction, Slow Action se révèle ainsi film de fantômes. (C. G.)

Compétition Internationale Premiers Films The Ballad of Genesis and Lady Jaye Dom Eine ruhige Jacke Il Futuro del mondo passa da qui Kinder Koundi et le jeudi national Li Ké Terra New Castle ScuolaMedia

Forum Premiers Films First Films Forum Rencontre avec de jeunes auteurs dont le travail est présenté mercredi 30 mars, 18 h 30, Petit forum au festival, animée par Rémi Lainé. Avec le soutien de la Scam. Accès libre dans la limite des places disponibles. Cf. p. 168 An encounter with young authors whose films are screened at the festival. mêle élégie, performance filmée filmée performance élégie, mêle Ballad The années Tourné plusieurs sur est son premier long- premier son est Jaye Lady and Genesis of Ballad The elle a réalisé de nombreux courts métrages, montrés à la Tate àla montrés métrages, courts nombreux de aréalisé elle du postpunk new-yorkais, « Gen » mêle donc le récit de sa décision, avec avec décision, « Gen » sa de donc mêle le récit new-yorkais, du postpunk médaillon à deux faces. (C. G.) faces. àdeux médaillon ce dans trous des et les époques, les images et le son non-synchrone. Bref, en ménageant ménageant Bref, en non-synchrone. le son et images les époques, les et au rangé été eût HD de et l’ancienne » « à vidéo de 16de millimètres, Lady Jaye, de modifier leur apparence pour devenir jumelles. Entre folie folie Entre jumelles. devenir pour apparence leur modifier de Jaye, Lady le don s’est dans qui rencontré couple fantasque d’un quotidienne vie et or et des talons hauts. Si Marie Losier s’était contentée d’un portrait du portrait d’un contentée s’était Losier Marie Si hauts. talons des or et Le père de la musique industrielle a de la poitrine, une rangée de dents en en dents de rangée une poitrine, la ade industrielle musique la de père Le rayon déjà fourni des biopics des fourni déjà rayon fusionnel. A la visite guidée des archives de sa cave, caverne d’Ali-Baba d’Ali-Baba caverne cave, sa de archives des guidée visite Ala fusionnel. underground underground et mythique fois àla figure musicien et performeur transgenre Genesis O-Porridge, son bel entrelacs entrelacs bel son O-Porridge, Genesis transgenre performeur et musicien symboliquement, et le film l’épouse subtilement en malaxant les formats formats les malaxant en subtilement l’épouse le film et symboliquement, à deux et body et art à deux amour, recueilli par une caméra amie. amie. caméra une par recueilli amour, jon d’une dominatrice et a souhaité vivre physiquement son sentiment sentiment son physiquement vivre asouhaité et dominatrice jon d’une métrage. Modern, au MoMA, au Centre Pompidou ou aux festival de de festival aux ou Pompidou Centre au MoMA, au Modern, Programmatrice cinéma de l’Alliance française depuis 2000, 2000, depuis française l’Alliance de cinéma Programmatrice est née en France en 1972 et vit à New York. àNew vit et 1972 en France en née est Losier Marie Berlin et Rotterdam, sur des artistes d’avant-garde tels que les les que tels d’avant-garde artistes des sur Rotterdam, et Berlin frères Kuchar, , ou . Foreman. Richard ou Tony Conrad Maddin, Guy Kuchar, frères The BalladofGenesis Production MarieLosier, Steve Holmgren dimanche 27 mars 2011, 14h45, Cinéma 1 samedi 26mars 2011, 21h00, Petite salle mercredi 30mars 2011, 13h15, Cinéma2 , leur « , leur AND LadyJaye Montage MarieLosier, Marc Vives 2011, États-Unis /France, 72 min Marie Losier pandrogynie Anglais, couleur, DigiBeta Print source Cat&Docs postmodernes. Mais le document sur cette cette sur le document Mais postmodernes. Image MarieLosier Son Dall Bryin » est un geste fort socialement et et socialement fort geste un est » s’efface derrière le récit d’un d’un le récit derrière s’efface - Ali-Baba’s cave of New York post-punk, with the story of how he and Lady Jaye decided espouses by mixing formats and epochs, images and non-sync sound. In short, by making a few holes few ina this double-sided locket. art, their “pandrogyny” asocially is and symbolically act, powerful which the film subtly a whimsical couple who met in adominatrix’s dungeon and wanted to live out their already well-packed shelf of postmodern biopics. But the account of this mythical under The father of industrial music has breasts, arow of gold teeth and high-heels. If Marie symbiotic feelings physically. “Gen” mixes the guided tour of the archives in his cellar, an ground figure fades behind alove story, recorded by acamera-friend. O-Porridge, her splendid mix of 16-mm film, “vintage” video and HD would be on the Losier had simply kept to aportrait of the transgender musician and Genesis performer to change their appearances and become twins. Between a shared madness and body Shot over several years, mixes The elegy, Ballad filmed performance and daily life of - 29 Compétition Internationale Premiers Films Olga Maurina 30

31 Dom Home

2011, Russie, 95 min Russe, couleur, DigiBeta Image Olga Maurina Son Alexander Dudarev Montage Vera Nikiforova, Olga Maurina Production, print source Samsara Studio

samedi 26 mars 2011, 14h30, Cinéma 1 lundi 28 mars 2011, 18h30, Petite salle jeudi 31 mars 2011, 12h15, Cinéma 1

Olga Maurina est née en 1963. Diplômée de la Russian State Academy of Theatre (Faculty of Theatre), elle travaille comme journaliste et rédactrice pour différents médias. En 2008, elle obtient son diplôme de la Films and TV School. Son premier film est Wednesdays at the Station (2008, 48 min). Home est son second film.

Vasya, Valya et Micha partagent une tente de fortune aux abords d’une gare de Vasya, Valya and Micha share a makeshift tent near a Moscow station. “I have a flat Moscou. « J’ai un appartement dans le centre ! », « Je faisais des compétitions de downtown!”, “I played in football tournaments all over the world before I had my feet football partout dans le monde avant ma maladie des pieds… ». Réalité ? Fan- problems...”. Reality? Fanstasy? How do you end up in the street, only to put off each tasme ? Comment en arrive-t-on à vivre dans la rue, puis à repousser chaque week the moment of “going home”, even if you can still go back? Loss of ID papers, army semaine le moment de « rentrer », même si le retour est encore possible ? Perte desertion, alcoholism… the reasons for exclusion, alluded to without commentary, paint des papiers, désertion de l’armée, alcoolisme, les raisons de l’exclusion, sug- the underlying picture of a Russian society that is creating outcasts, massively. gérées sans commentaire ajouté, brossent un portrait en creux d’une société Following the daily life of the three buddies—two men and a woman—in seemingly rigo- russe qui marginalise à tour de bras. rous conditions, Home poses the question of belonging to a home… a hearth, like the En suivant le quotidien des trois compagnons – deux hommes et une femme one that Valya obviously still has, as we learn from a phone call that she has a daughter, – dans des conditions que l’on sent rigoureuses, Dom interroge la question husband, mother-in-law. But, already, the house has been recreated. The teapot and de l’appartenance à un chez-soi – un foyer, comme celui que Valya doit bien the television are soon followed by a plan to put down deeper roots, as if to make the encore posséder puisqu’un coup de fil nous apprend l’existence de sa fille, precariousness long-term. Helped by other homeless, the three residents prepare to build de son mari, de sa belle-mère. Mais la maison, déjà, s’est recréée ici. A la a real house, with a shower and guest bedroom. In parallel, a TV commercial is extolling théière et à la télévision succèdent bientôt l’ambition de s’enraciner plus encore, the exoticism of an extremely expensive igloo-hotel… comme pour installer la précarité dans la durée. Aidés d’autres sans-abri, les trois habitants entreprennent de construire une vraie maison, avec douche et chambre d’ami. Pendant ce temps, une publicité télévisée vante le dépay- sement d’un hôtel-igloo hors de prix… (C. G.) qu’un préjugé Dans un foyer spécialisé du Jura suisse, Roman, jeune adulte autiste, apprend apprend autiste, adulte jeune Roman, suisse, du Jura foyer spécialisé un Dans film le faire Comment, donc, faire un portrait qui inclue à la fois le handicap et son son et le handicap fois àla inclue qui portrait un faire donc, Comment, Eine ruhige Jacke ruhige Eine de protagoniste futur le Roman, de connaissance fait il handicapées, personnes pour foyer un dans puis Galle àSt photographie la aétudié Il Suisse. en d’Appenzell dont le jeune homme dit qu’elle l’aiderait à s’apaiser. Il gagne par surcroît des des surcroît par gagne às’apaiser. Il qu’elle dit l’aiderait homme dont le jeune d’humilité, d’humilité, vœux ses de appelle Roman caméra pour transmettre ce qu’il ressent sans le biais de la traduction. (C. G.) traduction. la de le biais sans ressent qu’il ce transmettre pour caméra crises de panique, la communication devient impossible. Véritable exercice Véritable exercice impossible. devient communication la panique, de crises dans son portrait filmé le dialogue qu’il engage avec le jeune homme, qui qui homme, le avec jeune engage qu’il le dialogue filmé portrait son dans insère Giger Très Ramòn tôt, du deuil. expérience première sa et Roman de entour, au-delà ou son discrets de organise le film tournage, son pendant alieu qui événement d’un devine, frustré de ne pas parvenir à parler directement, mais durant ses fréquentes fréquentes ses durant mais directement, àparler parvenir ne pas de frustré s’exprime via un système d’alphabet manuel et une interprète. « interprète. une et manuel d’alphabet système un via s’exprime réalisation s’est étalée sur près de six ans. Ramòn Giger aégale Giger Ramòn ans. six de près sur étalée s’est réalisation ment été cadreur sur plusieurs courts et longs métrages. longs et courts plusieurs sur cadreur été ment propositions de mise en scène de celui qu’il filme, quand il s’empare la de il quand filme, qu’il celui de scène en mise de propositions la foresterie avec Xaver, pédagogue à la douceur réfléchie. A cause, on le on le Acause, réfléchie. douceur àla Xaver, avec pédagogue foresterie la canton le dans agrandi et 1982 en né est Giger Ramòn le cinéma à la Basel School of Design. Lors de son service civil civil service son de Lors Design. of School Basel àla cinéma le flash-forward ? – En me racontant sans préjugé sans racontant me ? – En s’offre en creux comme la « la comme creux s’offre en Jacke ruhige Eine ? – Quand on ne me considère que comme un autiste un comme que considère me ne on ? –Quand Eine ruhigeJacke dimanche 27 mars 2011, 20h45, Cinéma1 Musique BenjaminKilchhofer, Paul Giger Production, printsource Vivisue Film lundi 28mars 2011, 16h00, Cinéma2 Suisse-Allemand, couleur, DigiBeta vendredi 1 qui entrelacent l’initiation humaine et professionnelle professionnelle et humaine l’initiation entrelacent qui ? Faire simplement le portrait d’un « d’un le portrait simplement ? Faire Image Ramòn Giger, Roman Dick Ramòn Giger Montage Rolandvon Tessin ? Non seulement le jeune homme semble souvent souvent semble homme le jeune ? Non seulement A StillJacket er avril 2011, 14h00, CWB 2010, Suisse, 74 min Son Stephan Kümin , dont la la , dont , lui répond Roman répond , lui - homme total homme veste tranquille veste . – Qu’est-ce . – Qu’est-ce Comment – Comment . »

» que » que » “How do Imake the film? –By telling my story without prejudice” replies Roman –What’s As areal exercise in humility, implicitly is film the like the “still jacket” that the young during the shooting, the film organised is around discreet flash-forwards that intertwine directly, but also during his frequent panic attacks, communication becomes impossible. with the young man, who communicates though ahand alphabet and an interpreter. with Roman’s human and professional initiation and his first experience of grief. Almost with Xaver, athoughtful and gentle teacher. Dueto an event that happened, we suspect, without using translation. wishes for? Not only does the young man often seem frustrated by not being able to speak or the dimension beyond? By simply making the portrait of the “whole man” that Roman so man has said would help to appease him. The film also benefits from the staging proposals How, then, does one make a portrait that includes both the disability and its surroundings, prejudice? –When you see me only assomeone autistic.” In a specialised home in the Swiss Jura, Roman, an autistic young adult, learning is forestry from the beginning, Ramòn Giger includes in his filmed portrait the dialogue he engages from the character being filmed, when he seizes the camera to communicate his feelings

Compétition Internationale Premiers Films Andrea Deaglio 32 Il Futuro del mondo 33 passa da qui City Veins

2010, Italie, 63 min Italien, couleur, Beta SP Image Francesco Bordino, Andrea Deaglio, Francesca Frigo, Andrea Parena Son Mirko Guerra Montage Enrico Giovannnone Musique Niccolò Lindo Bosio Production Colombrefilm Print source Andrea Deaglio

jeudi 24 mars 2011, 18h30, Cinéma 1 vendredi 25 mars 2011, 16h00, Petite salle mercredi 30 mars 2011, 11h30, Petite salle

Andrea Deaglio est né en 1979 à Turin, où il a étudié le cinéma et commencé à travailler dans l’informatique. En 2007 il réalise Nera – not the promised land, un documentaire sur une jeune femme originaire du Nigeria contrainte à la prostitution.

Cela commence comme Blow Up. Un jour d’automne embrumé, le réalisateur It begins like Blow Up. One misty autumn day, the filmmaker takes a photo from a bridge on prend une photo d’un pont à la périphérie de sa ville. La beauté de ce paysage au the edge of his town. Yet, the beauty of the landscape between two branches of the river soon carrefour de deux bras de fleuve ne masque pas longtemps une présence d’abord unmasks a presence that first escapes notice: the riverbanks are inhabited. Without the presence insoupçonnée : ces marges sont habitées. Sans les démunis, immigrés du sud of the destitute—immigrants from southern Italy, travellers and drug addicts—this no man’s de l’Italie, les gens du voyage et les drogués qui le fréquentent, ce no man’s land land “would be a rubbish tip”. What does an outdoor squat become when it has been established « serait une décharge », remarque un habitant. Que devient un squat de plein air for thirty years? Arable land, to which Angelo, Gerardo and other makeshift farmers lay claim. quand il se sédentarise sur une durée de trente ans ? Une terre cultivable, dont The film’s utopian title suggests making this marginal spot into a centre; it is the rest of the world Angelo, Gerardo et d’autres fermiers de fortune réclament la propriété. that lives on the fringe. When one of the inhabitants recalls his former job as caretaker, doesn’t Le titre utopique du film propose de faire de cette marge un centre ; aux autres he say that he worked “in the enclave of the rich”? For the filmmaker, the centre of the world la frange. L’ un des habitants, quand il évoque son ancien emploi de vigile, ne is here, where the road ends, where there is nothing but water and stones. Hence a sober but dit-il pas qu’il travaillait « dans l’enclave des gens riches » ? Pour le cinéaste, clear-cut construction: for the landscape static shots, for the inhabitants a hand-held camera le centre du monde est ici, là où finit la route, où il n’y a plus que des pierres et that peers into everyone’s tinkerings, crucial down to the tiniest detail as they are techniques de l’eau. D’ où un dispositif sobre mais net : au paysage les plans fixes, aux habi- for survival. Sequences almost devoid of dialogue alternate with individual story inserts writ- tants une caméra portée curieuse des bricolages de chacun, cruciaux jusque ten on a black background—a formal choice that brings to the initial photography project a dans leur minutie car ce sont autant de techniques de survie. Ces plans très singularly high quality of listening. peu dialogués alternent avec des récits individuels écrits sur fond noir – un choix formel qui adjoint au projet photographique inaugural une singulière qualité d’écoute. (C. G.) Attentive, la cinéaste parvient à saisir des images qui métaphorisent celles, celles, métaphorisent qui images des àsaisir parvient cinéaste la Attentive, Dans un noir et blanc 16 millimètres aussi sobre que beau, Kinder beau, que sobre aussi 16 blanc millimètres et noir un Dans vivre avec sa mère et sa sœur. Le lieu apparaît au contraire oppressant, oppressant, au contraire apparaît lieu Le sœur. sa et mère sa avec vivre 2011,et Kinder dinet de sept ans s’agite dans un lit comme s’il mimait un film pornogra film un mimait s’il comme lit un s’agite dans ans sept de dinet L’ foyers. deux quand il fait une colère. A l’évidence, un traumatisme a eu lieu ici. Dans Dans ici. lieu aeu traumatisme un A l’évidence, colère. une fait il quand comme institution fermée. institution du lehome préjugé comme contredit épargné. Au souvenir qui ne passe pas, les coups de feu de Marvin et de sa sa de et Marvin feu de de coups les pas, ne passe qui Au souvenir épargné. – prend alors le sens d’un âge tendre qui aurait dû être dû être aurait qui tendre âge d’un le sens –prend alors –enfants titre Le L’ L’ étudie d’abord les Beaux-Arts à Nuremberg puis le cinéma à cinéma le puis àNuremberg Beaux-Arts les d’abord étudie sœur en cow-boys sont de bien maigres répliques – du gros sel sur la plaie. plaie. la sur sel –du gros répliques bien maigres sont de cow-boys en sœur sa construction, le film assigne à cet événement gravissime une place juste. juste. place une gravissime événement àcet assigne le film construction, sa ans, conversent sur l’usage comparé du M16 et du fusil à pompe du M16 comparé du fusil et l’usage sur conversent ans, avec sa courette étriquée où la mère opulente ceinture des bras son fils fils son bras des ceinture opulente mère où la étriquée courette sa avec phique. Dès les premiers plans, la joie cristalline de leurs cris dans la forêt forêt la dans cris leurs de joie cristalline la plans, premiers les Dès phique. prend, contaminé leurs jeux, qu’il nous fait désormais regarder autrement. autrement. regarder désormais fait nous qu’il jeux, leurs contaminé prend, invisibles, du traumatisme. Mais elle montre aussi Marvin suer à grosses à grosses suer Marvin aussi montre elle Mais du traumatisme. invisibles, Née en 1983 dans un petit village de Bavière, Bavière, de village petit un dans 1983 en Née entre Réalisé Ujică. Andrei et Heise Thomas cinéastes les enseignent où Karlsruhe, de Design du et Arts des l’Université acte n’a pas empêché les enfants de continuer à jouer, mais il a, on le com a, il àjouer, mais continuer de n’aenfants les acte empêché pas autre foyer, c’est la maison où, plus tard, nous retrouvons Marvin, rentré rentré Marvin, retrouvons nous foyer,autre tard, plus où, c’est maison la Print source Künsterlischer Mitarbeiter Medienkunst-Film Production University of Arts andDesign Karlsruhe est son premier film. premier son est Montage BettinaBüttner, Eduard Stürmer un au sens de « de au sens un mercredi 30mars 2011, 11h30, Petite salle dimanche 27 mars 2011, 13h00, Cinéma1 samedi 26mars 2011, 14h00, Petite salle Bettina Büttner Allemand, n&b, DigiBeta 2011, Allemagne, 65min Image Eduard Stürmer d’enfants maison Son Cornelia Böhm Kinder Bettina Büttner Kids 2008 2008 ». Tommy et Marvin, dix dix ». Tommy Marvin, et

; un blon ; un relie relie - - - Attentive, the filmmaker captures images that are metaphors for the trauma’s invisible images. conception of the “Home” asaclosed institution. are an all too meagre response to amemory that has not disappeared—the salt in the wound. Kinder The other home the is house where later we’ll find Marvin, who has returned to live with serious event.serious It has not stopped the children playing but, aswe come to understand, it has where he can think. Kinder, or the story of two homes and one nest. where the son’s tantrums are strapped down by the arms of his corpulent mother. Clearly, a which a“children’s is home”. There, ten-year-old Tommy and Marvin discuss the of use a mean atender age that should have been spared. The cowboy gunfire of Marvin and his sister M16 compared to ashotgun; ablond seven-year-old moves in his bed asif miming aporn poisoned their games, which we now see in a different light. The title—Children—comes to But she also shows Marvin dripping with sweat ashe builds ashelter in the shade, aden In 16-mm black and white, assober asit beautiful, is Kinder links up two homes. One of traumatic event happened here. In its structure, the film assigns an appropriate place to this film. From the first shots, the sparkling joy of their shouts in the forest contradicts any pre- gouttes pour se construire un abri à l’ombre, une cabane où réfléchir. cabane à l’ombre, une abri un construire se pour gouttes his mother and sister. Here, on the contrary, all seems oppressive, with the hemmed-in yard , ou l’histoire de deux foyers et d’un nid. (C. G.) nid. d’un et foyers deux de , ou l’histoire

Compétition Internationale Premiers Films Ariane Astrid Atodji 34

35 Koundi et le jeudi national Koundi and the National Thursday

2010, Cameroun, 86 min Français, Maka, Anglais, couleur, Beta SP Image Isabelle Casez Son Sebastian Kleinloh Montage Mathilde Rousseau, Sebastian Winkels Production Goethe-Institut Kamerun Print source Goethe-Institut Zentrale

mercredi 30 mars 2011, 14h00, CWB vendredi 1er avril 2011, 12h15, Cinéma 1 samedi 2 avril 2011, 13h30, Cinéma 2

Née à Nguelemendouga, Ariane Astrid Atodji a grandi au Cameroun. Licenciée en Art du théâtre à l’Université de Yaoundé, elle a suivi les ateliers de cinéma du Goethe Institut de Yaoundé, puis étudié à la LN International Film School de Yaoundé et participé à la section Talent Campus de Durban en 2009.

Koundi, gros bourg de 1200 habitants de l’Est du Cameroun, tire la plus avance (une semaine que l’on sent nourrie de plusieurs semaines de tour- grande partie de ses revenus de l’exploitation de la forêt équatoriale. Dans nage), Koundi devient un traité des rapports entre les sexes, à la fois précis l’éventualité où l’Etat romprait son contrat de forêt communautaire, les et drôle. (C. G.) autorités municipales instituent un « jeudi national » : un jour mensuel de Koundi, a town of 1,200 inhabitants in eastern Cameroon, gets most of its income from travail en commun des hommes qui permettra de commencer une plan- working the equatorial forest. To prepare for an eventual end to their community for- tation cacaoyère. est contract with the State, the municipal authorities have set up a “national Thursday”: Découpé comme une semaine du dimanche au samedi, Koundi et le jeudi a monthly day of communal work from the men to create a cocoa plantation. national a la saveur d’une chronique villageoise. Mais jamais le point de Divided into weekdays from Sunday to Saturday, Koundi and the National Thursday has vue de sa réalisatrice ne se rabat sur le folklore quand affleure, au jour le the taste of a village chronicle. But the filmmaker’s viewpoint never settles for folklore when jour, la politique. Cette perspective – utopique ? – d’autogestion future politics rises to the surface. This perhaps utopian perspective of future self-management fonctionne dans ce film magnifiquement photographié comme un prisme functions, in this magnificently photographed film, like a prism through which to observe à travers lequel observer la vie en communauté, de la classe (« abstinence, community life, from lesson-time (“abstinence, fidelity, condom!”) to washing the clothes, fidélité, condom ! ») au lavage du linge, de la fabricante de vin (qui refuse from the wine-maker (who refuses to sell to drunkards) to the healer, from payday (a wad de vendre aux ivrognes) à la guérisseuse, du jour de paye (une liasse de of notes with a beer) to the trial for adultery, and cruising at the “Jet Set”, the local bar. billets accompagnée d’une bière) au procès pour adultère, en passant par Is it really a coincidence that national Thursday is reserved for men, while the women cook la drague au bar du cru, le « Jet Set ». Est-ce un hasard si le jeudi national for those working with the machete? As the “week” progresses (a week that one feels has est réservé aux hommes, tandis que les femmes travaillent en cuisine pour been enriched by several weeks of shooting), Koundi becomes a precise and comic treaty ceux qui s’activent à la machette ? Au fur et à mesure que la « semaine » for gender relations. « « répond Ruben naissance, de lieu son sur question Aune transparaît. qui lourd déjà familial et social passé un c’est préfectoraux, employés aux situation leur expliquent qu’ils A mesure papiers de l’attente par bloqué suspens, en reste l’avenir quand construire se Comment adulte. l’âge de au seuil arrivent capverdiens, d’immigrés au Portugal nés Furtado, Ruben et Moreira Miguel leur documentaire portugais au 2010. festival Doclisboa mier long-métrage documentaire. aremporté film Le lePrix du Meil- courts métrages expérimentaux Li etdefiction. Ké Terra est son pre- comme monteur télévision pour la etlecinéma. plusieurs Ilaréalisé mier documentaire. Né àLisbonne en1979,Nuno Baptista travaille presse,et la puis lance se dans production. la Li Ké Terra est son pre- Guerra avec lerappeur Sam Kid. the Né àLisbonne en1974,João Miller Née Reis àLisbonne en1977,Filipa Dicas en2008 réalise no Vinil Li ké terra (« terra Li ké identitaire, flou Ce adolescents. des formation en psyché la dans causer peut absurde statut salutaire tchatche même une dissemblables amis deux ces tout chez malgré perçoit quartier, de vail tra un comme le projet ont entamé qui réalisateurs, des d’écoute qualité La « : papiers l’art de d’histoire examen son pour bachotage cinéma, Rap, du vide. a horreur Miguel interdit), autant est emploi lui un (légalement, faire ne rien de s’impose Ruben Autant d’attente. situation cette dans différemment plus on ne peut comportent se garçons deux Les ténu. le plus quotidien l’événement jusqu’à ricochets multiples les àLisbonne Non, étudie ettravaille dansdu télévision pour la design, lesecteur ». pays un J’achèterais João MillerGuerra Production Vende-se Filmes, Pedro&Branko Distribution, Print source Vende-se Filmes samedi 26mars 2011, 18h15, Petite salle vendredi 25mars 2011, 16h15, Cinéma1 ! jeudi 31mars 2011, 13h15, Petite salle ». Son lapsus fait prendre la mesure du trouble que ce ce que du trouble mesure la prendre fait ». lapsus Son Nuno Baptista : que ce soit pour déterminer l’inexistence de Dieu Dieu de l’inexistence déterminer pour soit ce : que Portugais, couleur, DigiBeta Li KéTerra Image JoãoPedro Plácido ; suractif, il sait bien ce qu’il ferait s’il avait des des avait s’il ferait qu’il bien ce sait il ; suractif,

Filipa Reis c’est notre terre c’est notre 2010, Portugal, 65min Son Ruben Costa au Cap-Vertau ?

», en capverdien) en perçoit reprendre se de » avant - : : c’est au moins tenir une certitude. (C. G.) certitude. une c’est tenir au moins juste, l’expression trouver monde, ce En inouïe. obstination mentent une avec well knows what he’d do if he had his papers: “I’d buy acountry”. buy “I’d papers: his had he if do he’d what knows well he over-active, exam; history art his for swatting cinema, Rap, nothingness. of terrified is work),Miguel to forbidden is he (legally, inaction into himself forces Ruben While wait. long this during differently totally behave boys two The events. everyday of detail the in even identity, confusing this of repercussions multiple the captures creole) Verdean Cape in land”, our (“It’s terra ké Li adolescent. an of psyche developing the trouble can status absurd this extent what to shows slip Freudian His Lisbon!” in “No, himself: correcting Verde” before Cape “in replies Ruben birth, of place his about Asked light. to comes past family and social heavy already an officials, Prefecture the to situation their explain they As regularisation? for wait long the by blocked suspended, is future the when life your build you can how But adulthood. of age the reached have immigrants, Verdean Cape of Portugal in born Furtado, Ruben and Moreira Miguel ou la distinction entre « entre distinction ou la

petite-amie

» et « » et

amoureuse

», Miguel et Ruben argu Ruben et », Miguel -

Compétition Internationale Premiers Films Guo Hengqi 36

37 New Castle

2010, Chine, 112 min Chinois, couleur, DigiBeta/HD Cam Image, montage, production Guo Hengqi Son Lou Kun, Jia Ruichuan Print source L’ Est Films Group

jeudi 24 mars 2011, 20h45, Petite salle vendredi 25 mars 2011, 13h45, Cinéma 1 lundi 28 mars 2011, 13h30, Cinéma 2

Guo Hengqi est né en 1980 à Pingyao, en Chine. Il fait ses études à la Beijing Film Academy avec une spécialisation en post-produc- tion. Il a été monteur sur les films Crude Oil (Wang Bing, 2007) et Ubu Roi (Zhang Chi, 2008), avant de réaliser New Castle, primé au festival de Pusan en 2010.

Dans ce village du Shanxi (la région d’origine du réalisateur), les mines de In this village located in Shanxi (the filmmaker’s home region), the coalmines are closing charbon ferment une à une. Cette réalité, le cinéma documentaire chinois la down one after another. This is a reality that the Chinese documentary cinema has often filme souvent, mais Hongqi Guo, qui a tourné à Pudong deux ans (2008-2010), filmed, but Hongqi Guo, who spent two years shooting in Pudong (2008-2010), has rendered sait restituer ce bouleversement social et géographique dans sa temporalité this social and geographic upheaval in its temporal dimension. Here, all is dying little by little, propre. Ici, tout meurt à petit feu, mais personne n’est à l’abri d’une accélération, but no one is safe from sudden change, as in June 2008 when a hundred migrant miners comme lorsqu’en juin 2008, cent mineurs immigrés doivent repartir : leur mine had to leave: their mine closed as cleaner air was needed for the international visitors to the est fermée car l’air doit être assaini pour les visiteurs internationaux des Jeux Olympic Games... This externally imposed time overlays the cyclic time of funeral ceremonies Olympiques... Ce temps imposé de l’extérieur se superpose à celui, cyclique, des and ever-renewed games of mah-jong. cérémonies funéraires ou des parties de mah-jong en boucle. Hongqi Guo also gives a spatial dimension to the change due in 2010, when the village will Hongqi Guo inscrit également dans l’espace le changement qui aboutira en 2010 be moved lock, stock and barrel into the apartment blocks of the “new socialist countryside”. au déménagement pur et simple du village dans des immeubles de la « nou- The inhabitants of these dynamite-scarred mountains bear the marks of the mines, like the velle campagne socialiste ». Les habitants de ces montagnes défigurées par la young man disabled by a falling machine. Almost no one remains in this skeleton of a vil- dynamite portent tous les stigmates de la mine, tel le jeune homme handicapé lage except the elderly and children: many wives have left their husband, if the mine has not par la chute d’une machine. Décharné, le village ne compte presque plus que already killed them. The only compensation offered to the relatives of dead miners conveys des vieillards et des enfants : beaucoup d’épouses ont quitté leur mari, s’il n’est the horrific beauty of the fool’s bargain in a fairy tale: a few kilos of coal dust. pas mort à la mine. Le seul dédommagement offert aux parents des mineurs morts a la beauté horrifique d’un marché de dupes conclu dans un conte de fées : quelques kilos de poussière de charbon. (C. G.) remporte lepremier Prix au Tekfestival deRome. premier chapitre d’une sur lemonde trilogie destransports, qui pendant plusieurs années. réalise En 2009, il est né àRome en1971.Vidéaste Santarelli indépendantMarco chure De l’élève Antonio qui, interrogé sur ce qu’est ce loi,répond sur la interrogé qui, Antonio l’élève De religion de cours en d’Enfer question est s’il hasard un Est-ce Or le collège Pirandello n’est pas situé n’importe où en Italie. Tarente, dans Tarente, dans oùItalie. en n’est n’importe situé pas Pirandello le collège Or de plus « plus de cursus scolaire est aussi un point de vigie privilégié sur une communauté. une sur privilégié vigie de point un aussi est scolaire cursus on entend une chanson sur les « les sur chanson on entend une cette caisse decette caisse résonance. relli trame dans le quotidien scolaire une inquiétude. En cours de musique, musique, de cours En inquiétude. une scolaire le quotidien dans trame relli milieu du chemin qui mène de l’enfance à l’âge adulte. Ce carrefour du carrefour Ce adulte. àl’âge l’enfance de mène qui du chemin milieu media Scuola s’absentent de l’école pour rester avec elle car elle n’a elle « car elle avec rester pour s’absentent l’école de ses aciéries tuent à petit feu les habitants, réduits à choisir entre pollution et et pollution entre àchoisir réduits habitants, les feu àpetit tuent aciéries ses ScuolaMedia ScuolaMedia l’établissement. de au dehors il est fait référence à l’ILVA (la société publique qui gère les hauts-fourneaux)… hauts-fourneaux)… gère les qui àl’ILVA publique référence fait société est (la il paupérisation. Par un montage accumulant les scènes brèves, Marco Santa Marco brèves, scènes les accumulant montage un Par paupérisation. les Pouilles, est un haut-lieu de l’industrie métallurgique européenne, mais mais européenne, métallurgique l’industrie haut-lieude un est Pouilles, les bribes entendues dans les couloirs ou sur l’estrade renvoient au hors-champ, l’estrade ou sur couloirs les dans entendues bribes

», à une mère d’élève qui explique à l’administration que ses enfants enfants ses que àl’administration explique qui », d’élève mère àune sur » le système éducatif. Il se poste, yeux et oreilles ouverts, dans dans ouverts, oreilles et yeux poste, se Il éducatif. » le système dimanche 27 mars 2011, 12h45, Petite salle Marco Santarelli : le vocable italien pour « pour italien : le vocable vendredi 1 Production, printsource Ottofilmaker samedi 26mars 2011, 12h30, Cinéma1 Son Alfredo Farina, Marco Santarelli ScuolaMedia er avril 2011, 12h15, Petite salle Musique Danilo Caposeno Montage Marco Santarelli Italien, couleur, DigiBeta Image Alfredo Farina silhouettes des usines Junior High 2010, Italie, 77min GenovaTripoli collège n’est donc pas un documentaire n’est documentaire un donc pas , » place cette institution au au institution cette » place

». Dans une autre classe, classe, autre une ». Dans pas de mémoire de pas (C. G.) ? (C. : « une bro une », les les », - -

And the Pirandello Junior high not is located just anywhere in Italy. Taranto, in Apulia, discussed in the religion class? ants, reduced to choosing between pollution and pauperisation. By editing asuccession of short scenes, Marco Santarelli weaves anxiety into daily life at school. In the music lesson, skip school to stay home with her as she has “no memory”, the snatches of conversation we hear asong about the “factory silhouettes”. In another class, mention made is of the replies: “a brochure”, to the mother who explains to the administration that her children ILVA (the state company that runs the blast furnaces)… Is it acoincidence that Hell is is ahubis of the European steel industry, but its steelworks are slowly killing the inhabit- itself up, with open eyes and ears, to echo the Italian society. Scuola media: the Italian for “Junior high”, places this institution halfway along the path for observing acommunity. From the schoolboy Antonio who, when asked what the law is, from childhood to adulthood. This educational crossroads also is aprivileged vantage point ScuolaMedia thus is not just one more documentary “on” the education system. It sets heard in the corridors or in the classroom evoke the off-screen world, away from school.

Compétition Internationale Premiers Films Courts métrages I Cani abbaiano Coming Attractions Extraño rumor de la tierra cuando se atraviesa un surco (secuencia 75, huerto de Juana López, toma 01) Me llamo Peng Me llamo Roberto Delgago Pa Rubika Celu La Terre tremble Deux voisins survivent en chiens de faïence dans les ruines d’un village village d’un ruines les dans faïence de chiens en survivent voisins Deux voiture, Felice dans ce qui reste de sa maison. Tragique dans son incom son dans Tragique maison. sa de reste qui ce dans Felice voiture, vies respectives de ces hommes. Il permet aussi de préserver une énigme, énigme, une préserver de aussi permet Il hommes. ces de respectives vies et en2009deuxcourts documentaires, Sisto dévasté par le tremblement de terre de L’ de terre de le tremblement par dévasté découpage du film, qui préserve d’abord l’énigme de ce lieu, fait formel fait lieu, ce de l’énigme d’abord préserve qui du film, découpage but quel (dans retenant bois de celle qui fait d’eux des gardiens de bâtisses vides, que hantent leurs seuls seuls leurs hantent que vides, bâtisses de gardiens des d’eux fait qui celle fantôme qui se dégage de plans sur la Poste, la fontaine, les échafaudages échafaudages les fontaine, la Poste, la sur plans de dégage se qui fantôme ville de l’impression accentue face-à-face leur beckettienne, municabilité souvenirs. (C. G.) (C. souvenirs. nication visuelle àl’Université deLugano, aensuite il suivi un Master en réalisation à l’École cantonale d’art de Lausanne en 2010. lement écho à l’étourdissement qu’un tel événement a pu créer dans les les dans qu’un a pu créer événement tel à l’étourdissement lement écho Michele PennettaMichele est né àVarese en1984.Diplômé encommu- Profondo amore uncourt-métrage aréalisé Profondo En 2008,il defiction, Michele Pennetta mercredi 30mars 2011, 20h30, Cinéma1 Haute Ecole d’Art etdeDesign -Genève I Caniabbaano jeudi 31mars 2011, 15h45, Petite salle samedi 2avril 2011, 12h15, Cinéma1 Image, son MichelePennetta Production, printsource Montage Céline Ameslon The DogsBark Italien, couleur, DigiBeta ?) quelques murs porteurs encore érigés. Le Le érigés. encore porteurs ?) murs quelques etEntre Vincent Perret. 2010, Suisse, 20 min Aquila. Roberto dort dans une une dans dort Roberto Aquila.

- - Two neighbours glaring at each other survive amidst the ruins of avillage devastated by scaffolding supporting (to what end?) afew still-upright retaining walls. The structure of the film, which firstly preserves the mystery of the place, aformal is echo of the daze mystery, one that has made them into the guardians of empty buildings, haunted only that the disaster perhaps created in the lives of both men. It also helps to preserve another town impression that emanates from the shots of the post office, the fountain, the wood the tragic Beckettian impossibility to communicate, their co-existence heightens the ghost- the L’ by their memories. Aquila earthquake. Roberto sleeps in acar, Felice in what remains of his house. In 39 Compétition Internationale Courts Métrages Peter Tscherkassky

Coming Attractions 40

41 2010, Autriche, 24 min Sans dialogue, n&b, 35 mm Son Dirk Schaefer Montage Peter Tscherkassky, Eve Heller Production, print source Peter Tscherkassky

dimanche 27 mars 2011, 15h45, Cinéma 2 mercredi 30 mars 2011, 14h15, Cinéma 1 jeudi 31 mars 2011, 12h30, Cinéma 2

Peter Tscherkassky est né en 1958 à Vienne (Autriche). Membre fondateur de Sixpack Film, il a organisé plusieurs festivals internationaux de cinéma d’avant-garde à Vienne. Il réalise des films depuis 1979 dont Parallel Space : Inter-View, L’ Arri- vée, Outer Space, Dream Work ou Instructions for a Light and Sound Machine. Coming Attractions a reçu le Prix du Meilleur Court Métrage à la 67e Mostra de Venise (section Orizzonti) et au Festival de Gijón.

Films publicitaires, films des premiers temps, films d’avant-garde : 24 liens Commercials, early cinema and avant-garde film : 24 links a second are woven between par seconde se tissent entre ces trois cinémas « des attractions ». En une série these three cinemas “of attractions”. In a series of non-narrative chapters, Peter Tscher- de chapitres non narratifs, Peter Tscherkassky malaxe la matière (surim- kassky mixes matter (superimposed and negative images, perforations) with a truly hyp- pressions, images en négatif, perforations) avec une virtuosité véritablement notic virtuosity. Coming Attractions places the spectator in the position of a 19th-cen- hypnotique. Coming Attractions replace le spectateur dans la position du tury stroller who has entered a fairground projection. Everything on screen is directly flâneur du dix-neuvième siècle entré dans une projection foraine. Tout, addressed to him, to entice him. This exploration of cinema’s intrinsic exhibitionism is sur l’écran, s’adressait frontalement à lui, l’aguichait. Cette exploration de further enriched by rushes of “housewife” commercials that, albeit somewhat ridiculous, l’exhibitionnisme intrinsèque du cinéma se nourrit aussi de rushes de publi- still have an insistent and melancholy beauty, when similar shots and gestures are looped cités pour ménagères qui, pour légèrement ridicules, n’en acquièrent pas and repeated over and over again. moins une lancinante et mélancolique beauté quand les prises et les gestes similaires, montés en boucle, se répètent à l’envi. (C. G.) se atraviesaunsurco(secuncia75, Extraño rumordelatierracuando furrow (scene75,JuanaLopez’sorchard,take01) the Strangesoundoflanbeingopeneina huerto dJuanaLópz,toma01) question… sextile) deMichael Rowe, lauréat Caméra dela d’or au Festival de s’interroge sur le déclic qui met en branle la la branle en met qui le déclic sur s’interroge Land the of Rumor Strange Un potager au Guatemala, dans une communauté d’indigènes déplacés déplacés d’indigènes communauté une dans au Guatemala, Un potager du réel. Directeur photographie dela sur Año Bisiesto documentaire pour Bajo la tierra ( depuis la guerre civile des années 80. Avec une rigueur formelle frappante, frappante, formelle Avec rigueur 80. une années des civile guerre la depuis Lopez, paysanne âgée qui creuse son petit sillon. « sillon. petit son creuse qui âgée paysanne Lopez, affecter guère ne semblent parole d’un témoin de l’Histoire. Si la mémoire est difficile à verbaliser, àverbaliser, difficile est mémoire la Si l’Histoire. de témoin d’un parole Cannes 2010. le dispositif cinématographique peut tenter sa chance. Soit, donc, Juana Juana donc, Soit, chance. sa tenter peut cinématographique le dispositif la curiosité d’une adolescente que les persécutions des générations passées passées générations des persécutions les que adolescente d’une curiosité la « demande cette si Et lancer. àse l’aider premier long métrage documentaire, Frontera La infinita Diplômé encinéma àl’Université deMexico, Juan Manuel Sepúlveda Sepúlveda lectionné à la Berlinale etremporte Berlinale àla lectionné lePrix Joris Ivens au Cinéma juan ManuelSepúlveda reçoit en2006lePrix Ariel du court métrage meilleur

» : la femme s’adresse à la jeune fille qui bine avec elle, priée de de priée elle, avec bine qui fille jeune àla s’adresse femme : la mercredi 30mars 2011, 18h30, Petite salle Production, printsource Fragua Cine samedi 2avril 2011, 13h30, Cinéma2 jeudi 31mars 2011, 16h45, Cinéma1 Espagnol, Ixil, couleur, DigiBeta Image Juan ManuelSepúlveda Sous la terre ). En2008,son ? (C. G.) Son 2011, Mexique, 20 min Jose Romel Tuñón cinéma de ( Année bis Année - , est sé - » visait d’abord à susciter àsusciter d’abord » visait Catarina, pose-moi la pose-moi la Catarina, And what if this question was primarily meant to arouse the curiosity of ateenage girl A vegetable garden in Guatemala, in acommunity of Indians displaced since the 1980s civil war. With a striking formal rigour, Strange Rumor what of questions Land the seemingly unaffected by the persecutions suffered by past generations smallholder who digging is her small furrow. “Catarina, ask me the question…” woman addresses the young girl hoeing at her side, asking for help to begin her answer. the cinematic dispositif can nonetheless to do try so. So, we have Juana Lopez, an elderly thetriggers words of awitness to History. Although memoryhard is to express in words, ? : the

Compétition Internationale Courts Métrages Jahel José Guerra Roa Victoria Molina de Carranza

Me llamo Peng 42 My Name Is Peng

2010, Espagne, 29 min 43 Chinois, couleur, Beta SP Son montage Ian Ramos Production Master en Documental Creativo Universidad Autónoma de Barcelona, Televisió de Catalunya Print source Master en Documental Creativo

vendredi 25 mars 2011, 16h15, Cinéma 1 samedi 26 mars 2011, 18h15, Petite salle jeudi 31 mars 2011, 13h15, Petite salle

Victoria Molina de Carranza est née à Málaga, où elle commence des études de communication qu’elle poursuit aux Pays-Bas. Elle participe également à la réalisation de divers courts métrages. En 2007, elle com- mence à étudier le chinois, expérience qui débouchera sur la réalisation de Me llamo Peng. Originaire du Venezuela, Jahel José Guerra Roa part étudier dans l’Ohio en 2002. Elle entame une carrière dans la publicité et s’installe successivement à La Rochelle et à Barcelone. En 2009, elle décide d’entreprendre des études de cinéma et de photographie. Me llamo Peng est son premier documentaire.

Peng, immigré chinois en Europe, a posé sa caméra six ans durant dans Peng, a Chinese immigrant to Europe, set up his camera over six years in his workplaces les lieux (souvent des cuisines de restaurants) où il a travaillé. A partir des (often restaurant kitchens). Drawing on sixty hours of his filmed diary, Jahel Guerra Roa soixante heures de son journal filmé, Jahel Guerra Roa et Victoria Molina and Victoria Molina de Carranza show the hardships of a nomadic life due to unemploy- de Carranza montrent la dureté d’un nomadisme dû au chômage (« j’irai ment (“I’ll go anywhere I’m needed”). The amateur filmmaker’s insistence on not putting partout où on a besoin de moi »). L’ insistance du cinéaste amateur à ne pas down his camera even if he has nothing to say is moving. “Colleagues in France would say : lâcher la caméra même s’il n’a rien à dire émeut. « Les collègues en France me in your first year away from China, your remarks are optimistic, in the second, you talk to disaient : la première année de ton départ de Chine, tes propos sont optimistes, yourself, and in the third, you can’t even find your words.” In a solitude that is increasingly la deuxième, tu te parles à toi-même et la troisième, tu ne trouves même plus absolute, the ritual of DV seems to be for him the only witness to his existence. les mots ». Dans une solitude qui apparaît de plus en plus absolue, le rituel DV semble devenir pour lui le seul témoin de son existence. (C. G.) Javier Loarte monte son documentaire comme une série de clics. Sur des des Sur clics. de série une comme monte documentaire son Loarte Javier Me llamo Roberto Delgado est court métrage. son dernier Qu’est-ce qu’un individu, sinon une tache à la fenêtre, dans la photogra la dans fenêtre, àla tache une sinon Qu’est-ce qu’un individu, de scénario à la Columbia àla de scénario University deNew York de2011. àpartir dans 90festivals etremporte plus de18prix nationaux etinterna- très ennuyeux très chinois côtoient les Péruviens… « Péruviens… les côtoient chinois cinquante. (C. G.) cinquante. années des sortie tout àfait pas Espagne d’une le portrait chalamment non brosse bière-pizza au régime habitué dilettante l’étudiant çants, manquante, se raconte. Près de chez lui, l’embourgeoisement guette, guette, l’embourgeoisement lui, chez de Près raconte. se manquante, d’autres tant comme flouté visage un deviendrait Earth, Google type immeuble d’un phie images de son quartier du nord de Madrid, Roberto Delgado, l’image l’image Delgado, Roberto du nord Madrid, de quartier son de images les prix de l’immobilier montent, le métro s’est installé, les travailleurs travailleurs les s’est installé, le métro montent, l’immobilier de prix les Javier Loarte est diplômé enpsychologie etenréalisation Loarte Javier àMadrid. tionaux. suite Ala participation desa au 7 Berlinale, il bénéficie d’une bénéficie il Berlinale, bourseFulbright pour faire unmaster Son court métrageSon d’études defin luna la y Martina Roberto Delgado

This IsRobertDelgad ». Via quelques détails sur ses parents, voisins et commer et voisins parents, ses sur détails ». quelques Via dimanche 27 mars 2011, 16h45, Cinéma1 samedi 26mars 2011, 16h00, Petite salle mercredi 30mars 2011, 12h30, Cinéma1 Production, printsource Javier Loarte ? Un point qui, à coups de zooms sur un logiciel de de logiciel un sur zooms de à coups ? Un qui, point Montage Javier Gonzalez Chillon Javier Loarte Espagnol, couleur, BetaSP Me llamo 2010, Espagne, 8min e Talent Campus dela Son Alfonso Hervas mais détrompez-vous, c’est un quartier c’est quartier un détrompez-vous, mais est sélectionné est sélectionné ? - - - What an is individual, if not ablot at the window, in the photo of abuilding? Apoint about himself. Close to where he lives, gentrification threatens, property prices are rising, of aSpain that has not totally emerged from the 1950s. people, the dilettante student with his beer-and-pizza diet paints anonchalant portrait the metro has arrived, Chinese workers work alongside Peruvians… “but don’t be fooled, that, after zooming in with a Google-Earth-type programme, would become a blurred-out it’s boring avery district”. Through details on his parents, neighbours and local trades images of his district in northern Madrid, Roberto Delgado—not seen on screen—talks face like many so others? Javier Loarte edits his documentary asaseriesof clicks. the On

Compétition Internationale Courts Métrages Laila Pakalnina

Pa Rubika Celu 44 On Rubiks’ Road

45 2010, Lettonie, 30 min Letton, couleur, DigiBeta Image Uldis Jancis Son Anrijs Krenbergs Montage Kaspar Kallas Production Hargla Company Print source National Film Centre of Latvia

jeudi 31 mars 2011, 18h15, Petite salle vendredi 1er avril 2011, 18h45, Cinéma 1 samedi 2 avril 2011, 16h30, Petite salle

Laila Pakalnina est née en 1962 à Liepaja, en Lettonie. Diplômée en journalisme télévisuel à l’Université de Moscou, elle obtient en 1991 son diplôme de réalisation cinématographique à l’institut du film de Moscou. Elle a écrit et réalisé 19 documentaires, 5 courts et 3 longs métrages de fiction. Pa Rubika Celu a reçu le Prix du Meilleur court métrage documentaire au festival Doclisboa 2010.

Parcours discrètement burlesque à travers l’histoire de la Lettonie sovié- A discreetly comic journey through the history of Soviet Latvia, On Rubiks’ Road takes tique, Pa Rubika Celu prend pour poste d’observation des aspérités de as its vantage point a cycle track connecting Riga to Jurmala. Who would think, on seeing la vie politique une piste cyclable qui relie Riga à Jurmala. Qui pourrait the daily procession of dog-walkers, teenagers on mountain bikes, families in search of croire, devant le défilé journalier de promeneurs à chiens, d’adolescents en pastoral routes or hurried joggers, that this track is still linked to the memory of Alfred VTT, de familles en quête de chemins bucoliques ou de joggers pressés que Rubiks, the former leader of the Latvian Communist Party, who savagely repressed the cette piste reste associée à la mémoire d’Alfred Rubiks, l’ex-leader du Parti 1991 attempt to gain independence? Rubiks’ election to the European Parliament, during communiste letton qui a réprimé dans le sang la tentative d’indépendance the shoot, intensifies the film’s question : can the landscape, by dint of scrutiny, reveal the de 1991 ? L’ élection de Rubiks, pendant le tournage, au parlement euro- reason why history repeats itself ? péen, vient redoubler l’interrogation du film : le paysage peut-il, à force d’être scruté, livrer la raison pour laquelle l’histoire se répète ? (C. G.) « Après avoir puisàGenève, étudié lesBeaux-Arts sociologie la d’espaces Vania dont desfilms réalise Aillon lesdocumentaires table A opératrice sur divers projets de documentaire, théâtre etmusique. (2004), Carmen, paysanne qui a espoir que l’ que aespoir qui paysanne Carmen, Fille de Chiliens émigrés en Suisse, Vania Aillon part d’un pied ferme ferme pied d’un part Vania Aillon Suisse, en émigrés Chiliens de Fille quotidien démuni. Comment accepter, quand on a grandi en Europe, que que Europe, en on agrandi quand accepter, Comment démuni. quotidien grands propriétaires des haciendas. Avec droiture et modestie, la cinéaste cinéaste la modestie, et Avec droiture haciendas. des propriétaires grands mise en pratique, passe par des redistributions de terres qui, bien qu’ap qui, terres de redistributions des par passe pratique, en mise agraire, réforme La ébullition. –le Venezuela pleine –en terre une fouler mêle aux images de l’occupation de terres qu’elle filme un échange avec avec échange un qu’elle filme terres de l’occupation de images aux mêle puyées administrativement par les militaires, ne vont pas de soi pour les les pour soi de ne vont pas militaires, les par administrativement puyées l’idéologie collectiviste et sa réalité de terrain. (C. G.) terrain. de réalité sa et collectiviste l’idéologie le je c’est je mal le le (2005-2010). Elle travaille (2005-2010).Elle également entant que chef Traces mapu Montage Ana Acosta, Sylvie Rodriguez, Vania Aillon Production, printsource Earthling productions La Terretrmbl mercredi 30mars 2011, 18h30, Petite salle »? (2006) et la série deportraits Espèces série (2006)etla cherche à comprendre, sans sarcasme, sarcasme, sans àcomprendre, cherche TerreLa tremble jeudi 31mars 2011, 16h45, Cinéma1 vendredi 1 Vania Aillon Espagnol, couleur, DigiBeta er avril 2011, 17h00, CWB Musique CyrilMoulas 2011, Suisse, 40min Image HeidiHassan Son Carlos Ibanez améliorera son son améliorera socialista agratienda

- distributions that, although supported administratively by the army, are far from evident The daughter of Chileans who immigrated to Switzerland, Vania Aillon sets out resolutely grown up in Europe, that “‘I’ abad is thing”? Terre La tremble seeks to understand, with no sarcasm, the collectivist ideology and its reality on the ground. to aland in full effervescence—Venezuela. The agrarian reform underway implies land will improve will socialista her poverty-ridden daily life. How do you accept, when you’ve images of land occupation and her exchange with Carmen, who hopes that the agratienda for the owners of large haciendas. With honesty and modesty, the filmmaker mixes her

Compétition Internationale Courts Métrages Contrechamp français Aux rêveurs tous les atouts dans votre jeu Les Champs brûlants La Croix et la Bannière Doux amer Elégie de Port-au-Prince La Guerre est proche Julien Le Khmer rouge et le non-violent Madame Jean La Mort de Danton La Place Voir ce que devient l’ombre Quatre Nuits d’un rêveur d’un Nuits Quatre D’autres arcs à Sceaux d’une porte de Paris, quatre récits de rêves découpent un monde parallèle. mondeparallèle. un découpent rêves de récits quatre Paris, de porte d’une encablures àquelques majestueux urbain élément cet sur fixes plans des qui associe sans s’en soucier, pense des choses impensables, palpite de palpite impensables, s’en choses des sans soucier, pense associe qui dans un autre monde, en retirer avant la ruine des bribes de fiction. Mehdi Mehdi fiction. de bribes des ruine la avant retirer en monde, autre un dans le papier, sur inventé couché raconté, ont déjà qu’ils de la fiction onirique. (C.G.) onirique. fiction la de Benallal capte avec une grande acuité d’écoute la précision que ces narra ces que précision la d’écoute acuité grande une avec capte Benallal (2001), redistribution face caméra, s’adressent au filmeur, mais ils n’ont pas tout à fait refranchi le le n’ont refranchi ils tout àfait mais pas au filmeur, s’adressent caméra, face Sous l’aqueduc d’Arcueil, les nuages glissent, le soir tombe. Séparés par par Séparés tombe. le soir glissent, nuages les d’Arcueil, l’aqueduc Sous sur un grand cercle bleu ou une soirée entre amis où « amis entre soirée ou bleu une cercle grand un sur singulière, hors de l’interprétation freudienne, de l’écriture automatique et et automatique l’écriture de freudienne, l’interprétation de hors singulière, à ressentir à nouveau l’onde de choc de l’effroi d’un cauchemar ou la nos ou la cauchemar d’un l’effroi de l’onde ànouveau choc de à ressentir japonais, des enfants clonés à l’hôpital puis jetés à la poubelle, un voyage voyage un poubelle, àla jetés puis àl’hôpital clonés enfants des japonais, peurs pour de faux. Un coup de fil étrange pendant le tournage d’un film film d’un le tournage pendant étrange Un fil de coup faux. de pour peurs remémoration le moment la de Est-ce pont. teurs recherchent, leur détermination à formuler des expériences, quitte quitte expériences, des àformuler détermination leur recherchent, teurs talgie d’un rêve trop agréable. Battant les cartes du film de Robert Bresson Bresson Robert de du film cartes les Battant agréable. trop rêve d’un talgie Né en 1977, en Né Mehdi Benallal La Complice (2010). : les volutes d’une fiction entraperçues par l’esprit du rêveur du rêveur l’esprit par entraperçues fiction d’une volutes : les : Mehdi Benallal invente au récit de rêve une place de cinéma cinéma de place une rêve de au récit invente Benallal : Mehdi Le Retour Retour Le (2007), Ouessant voit Qui (2003), Image MehdiBenallal, Christophe Clavert Production, printsource MehdiBenallal tous lesatouts samedi 26mars 2011, 16h45, Cinéma1 dans votrejeu Mehdi Benallal jeudi 24 mars 2011, 18h00, Cinéma2 mardi 29mars 2011, 17h00, CWB a réalisé 321 aréalisé Aux rêveurs , ce titre qui cite un poème surréaliste signale une une signale surréaliste poème un cite qui titre , ce Français, couleur, BetaSP Montage MehdiBenallal 2011, France, 29min une) deux (Trois ? Celui de la récitation d’un rêve rêve d’un récitation la de ? Celui ? Chacun semble fouiller fouiller semble ? Chacun là es tu » : les rêveurs, rêveurs, : les - - A strange phone call during the shoot of a Japanese film, children cloned at a hospital ahospital at cloned children film, aJapanese of shoot the during call phone A strange dreamer seems to search through another world, to retrieve the elements of fiction fiction of elements the retrieve to world, another through search to seems dreamer dreams, far from Freudian interpretation, automatic writing or dream-inspired fiction. far automatic ordreams, writing dream-inspired from fiction. Freudian interpretation, invented paper, on down set told, already have you that adream recount you a redistribution of this majestic piece of urban architecture a stone-throw away from the Paris city limits, limits, city Paris the from away astone-throw architecture urban of piece majestic this of there” are “you where Under the Arcueil aqueduct, clouds are gliding, night is falling. Separated by static shots shots static by Separated falling. is night gliding, are clouds aqueduct, Arcueil the Under riences, even at the risk of feeling again the shock of fright engendered by a nightmare or or anightmare by engendered fright of shock the again feeling of risk the at even riences, the unthinkable, palpitates with unreal fears. fears. unreal with palpitates unthinkable, the arches Other world. aparallel divide dreams four of stories the then thrown into a dustbin, a voyage on a large blue circle or an evening with friends friends with evening an or circle blue alarge on a voyage adustbin, into thrown then remembering of moment the this Is bridge. the re-crossed quite not have they the nostalgia of an excessively enjoyable dream. Shuffling the cards of Robert Bresson’s Bresson’s Robert of cards the Shuffling dream. enjoyable excessively an of nostalgia the expe their formulate to determination their narrators, the by sought precision the fleetingly glimpsed by the spirit of the dreamer who makes carefree associations, thinks thinks associations, carefree makes who dreamer the of spirit the by glimpsed fleetingly film film before they fall into ruins. A high quality of listening enables Mehdi Benallal to capture capture to Benallal Mehdi enables listening of quality Ahigh ruins. into fall they before Quatre Nuits d’un rêveur d’un Nuits Quatre : Mehdi Benallal invents a special place in cinema for the narration of of narration the for cinema in place aspecial invents Benallal : Mehdi : facing the camera, the dreamers speak to the film-maker, but but film-maker, the to speak dreamers the camera, the : facing , this title—which refers to a Surrealist poem—points to to poem—points aSurrealist to refers title—which , this : the volutes of a fiction afiction of volutes : the ? When ? When ? Each ? Each - 47 Contrechamp français Catherine Libert Stefano Canapa

Les Champs brûlants I Campi ardenti

2010, France / Italie, 72 min Italien, n&b, DigiBeta 48 Réalisation Catherine Libert Image Stefano Canapa Son Catherine Libert, Manu de Boissieu Montage Catherine Libert, Stefano Canapa, Fred Piet, Yoana 49 Urruzola Production Catherine Libert, Stefano Canapa Print source House on Fire productions

jeudi 24 mars 2011, 18h00, Cinéma 2 samedi 26 mars 2011, 16h45, Cinéma 1 mardi 29 mars 2011, 17h00, CWB

Catherine Libert est née à Liège en 1971. Diplômée de l’INSAS en réalisation, les films qu’elle réalise sont inscrits dans une démarche indé- pendante, poétique et expérimentale. Stefano Canapa est né à Turin en 1977. Il s’installe à Paris en 1999 et réalise Promenaux. Il réalise et développe ses films à L’ Abominable. Depuis 1998 il est membre du collectif d’artistes GROUPE ZUR – Zone Utopiquement Reconstituée.

Chemins de traverse : c’est ainsi que Catherine Libert et Stefano Canapa Off the beaten tracks : this is how Catherine Libert and Stefano Canapa name their intitulent le parcours à travers l’Italie qu’ils entament, à la rencontre de journey across Italy, to meet its independent filmmakers. Les Champs brûlants, the first son cinéma indépendant. Les Champs brûlants, premier volet, est né de la part, is the fruit of their encounter with a “life-and-cinema couple”, Beppe Gaudino rencontre avec un « couple vie-et-cinéma », Beppe Gaudino et Isabella San- and Isabella Sandri, and with the critic Enrico Ghezzi, filmed near the Circo Massimo. dri, et avec le critique Enrico Ghezzi, filmé aux abords du Circo Massimo. The film excerpts astutely inserted into the thread of the journey are enough to gauge Les quelques extraits de films insérés à bon escient dans la trame du voyage the extent to which the “Gaundri” approach is rooted in the geographical and social suffisent à mesurer combien la démarche de « Gaundri » s’ancre dans les par- specificities. Isabella wanders through the Roman borgate already filmed by Pier Paolo ticularités géographiques et sociales des lieux. Isabella parcourt les borgate Pasolini. Beppe, marked by an earthquake in his hometown when he was eleven years romaines que filmait déjà Pier Paolo Pasolini tandis que Beppe, marqué old, takes Catherine to the extraordinary landscapes of the “Burning fields”. Already par un tremblement de terre dans sa ville natale quand il avait onze ans, as a teenager, Beppe had filmed in S8 this volcanic zone of the Bay of Naples with its emmène la réalisatrice dans les paysages inouïs des « champs brûlants ». ancient buildings destroyed by a geological phenomenon. Impossible to not link these Cette zone volcanique de la baie de Naples aux édifices antiques effondrés magnificent ruins with the state of independent filmmaking in Berlusconi’s Italy. As par un phénomène géologique, Beppe la filmait déjà, adolescent, en super-8. lunar as the ruins, it survives inexplicably, through no heroic posture but with what Impossible de ne pas relier ces ruines splendides à la situation du cinéma Beppe Gaudino, who hadn’t made a film for thirteen years, says is “our privilege : time”. indépendant dans l’Italie de Berlusconi. Aussi lunaire qu’elles, il survit inex- plicablement, sans posture héroïque mais avec ce que Beppe Gaudino, resté treize ans sans pouvoir tourner, appelle « notre privilège : le temps ». (C. G.) À Beverungen en Westphalie, comme dans bien des communes allemandes, allemandes, communes bien des dans comme Westphalie, en À Beverungen Dans ce film qui, à la manière de de manière à la qui, film ce Dans chargé desprogrammes allemands chaîne dela documentaire dération des Confréries historiques allemandes de tireurs. Surprise, les pro les Surprise, tireurs. de allemandes historiques Confréries des dération d’inquiétude rues. les dans parader de et reine sa choisir de de leurs crus respectifs disparaissent à l’arrière-plan. Dominent désormais désormais Dominent à l’arrière-plan. disparaissent respectifs crus leurs de La lettreLa scellée du soldat Doblin avec Hubert Ferry. cette fois une manifestation d’importance supérieure, la Fête de la Confé la de Fête la supérieure, d’importance manifestation une fois cette pointe une insinuent haute-définition l’image de précision la et cadrages des frontalité la anachronique, apriori tradition une au présent enregistre cause pour Et culine. un chacun, pourvu qu’il soit une fine mouche, de devenir pour un an le roi, le roi, an un pour devenir de mouche, fine une soit qu’il pourvu chacun, un soumission du pouvoir temporel au pouvoir spirituel ressurgit, comme si si comme ressurgit, spirituel au pouvoir temporel du pouvoir soumission inquiétude cette confirmant apparaît, niqueur, producteur radioetauteur dedocumentaires radio- changent tagonistes joviaux moins politiques du douceur à la hymnes les sous noyée tion la « la l’aristocratie allemande et le haut-clergé, venu en masse. Le souvenir de la la de souvenir Le venu masse. en le haut-clergé, et allemande l’aristocratie Jürgen est né en1956.Durant Ellinghaus 10ans, est il chro- Planète /Planet TV, de1997à2004.Ilcoréalise en2005-2006 phoniques. Après un passage par ARTE Strasbourg, est il Montage ArianeKerinvel, Nassim Jaouen, Andreas Landeck La CroixetlaBannière tireurs des fête Jürgen Ellinghaus costumée pochade la dépassait le jeu si : et vendredi 1 » mobilise périodiquement un quart de la population mas population la de quart un périodiquement » mobilise samedi 2avril 2011, 16h30, Petite salle Son ThomasKeller, Andreas Landeck jeudi 31mars 2011, 18h15, Petite salle : les moustachus fiers d’exhiber les costumes de tireurs tireurs de costumes les d’exhiber fiers moustachus : les Glaube SitteHemat : depuis plus de dix siècles, l’occasion est donnée à tout àtout donnée est l’occasion siècles, dix de plus : depuis Image JohannFeindt, Lars Lenski 2010, France / Allemagne, 54min ? Dans la deuxième partie, la pertinence de son titre titre son de pertinence la partie, deuxième la ? Dans Production Jürgen Ellinghaus er Allemand, couleur, DigiBeta avril 2011, 18h45, Cinéma1 Print source Zeugma films de Jean Eustache, Eustache, Jean de Pessac de Rosière La : en 2008, la même bourgade accueille accueille bourgade même la 2008, : en Heimat avait des soubassements soubassements des avait ? Si cette célébra cette ? Si - - - - change celebration immersed in anthems lauding the sweetness of the Homeland had less jovial centuries, given everyone is the chance, provided they are acrack shot, to become king for a and high-ranking clergy, present in large numbers, who dominate the scene. The memory of a worrying elementa worrying year, to choose their queen and parade through the streets. of their respective traditions fade into the background. Now it the is German aristocracy odically attracts aquarter of the male population. And with good reason never existed. Westphalia, however, the is home region of the hero of Voltaire’s Candide… political underpinnings priori anachronistic, the face-on framing and the precision of high definition introduce Confederation of Historical German Marksmen’s Brotherhoods. the Surprise, protagonists In this film which, like Jean Eustache’s Rosière La de Pessac In Beverungen in Westphalia, asin plenty of German towns, the Marksmen’s Festival- peri the submission of temporal power to spiritual power reappears, asif the Enlightenment had d’origine du héros de Candide de du héros d’origine ing this anxiety les Lumières n’avaient jamais existé. La Westphalie, pourtant, est la région région la est pourtant, Westphalie, La existé. n’avaient jamais Lumières les : the soldiers with their heavy moustaches proudly parading in the military costumes : in 2008,the same town hosted amore important event, the Festival of the : what if the game went beyond the costumed parade ? In the second part, the relevance of the title becomes clear, confirm- de Voltaire… de (C. G.) , records a tradition that a is : for more than ten ? What if this

Contrechamp français Matthieu Chatellier

Doux amer

50 2011, France, 76 min Français, couleur, HDV Image Matthieu Chatellier 51 Son Matthieu Chatellier, Xavier Thibault Montage Daniela De Felice Production, print source Alter ego production

samedi 26 mars 2011, 19h00, Cinéma 2 lundi 28 mars 2011, 14h30, Cinéma 1 jeudi 31 mars 2011, 17h00, CWB

Matthieu Chatellier est né en 1971. Après des études à l’Ecole Nationale Supérieure Louis Lumière, il débute en tant que chef opérateur. Après plusieurs courts métrages, il co-réalise avec Daniela De Felice, en 2007 son premier long métrage documentaire, (G) rêve général(e), puis il réalise Voir ce que devient l’ombre et Doux Amer.

Qui n’a pas, un jour, fait ce mauvais rêve ? « Le médecin m’a appelé un matin… Who, at some point, hasn’t had the following nightmare : “The doctor rang me one Il m’arrive quelque chose. Quoi exactement ? J’ai peur. » Le journal filmé que morning… I feel bad. Can you be more precise ? I’m afraid.” Matthieu Chatellier begins Matthieu Chatellier commence quand, à 33 ans, il se découvre diabétique, filming his day-to-day life when, at the age of 33, he learns he has diabetes. The result tient à la fois du documentaire médical, de la lettre d’amour et du home movie. is a film that is simultaneously part a love-letter, a medical documentary and a home C’ est aussi un testament, mais un testament paradoxal, car si les sucres cor- movie. rodent les organes « comme de l’eau de mer sur une carrosserie », la mort est It is also a will, but a paradoxical one. Because if sugar is eating away his insides “as loin d’être certaine. Aussi le récit oscille-t-il entre tragédie et humour, entre sea water erodes the carcass of a ship”, death is far from certain. So the story swings contamination du quotidien par les nouveaux rituels et respirations ryth- between tragedy and comedy, between a daily life contaminated by new rituals and the miques de plans apparemment gratuits, tels ces adolescents à la fête foraine rhythmic breathing of shots that seemingly make no sense, like the teenagers at a fun près d’un stand de barbe-à-papa (aliment désormais proscrit). fair near the stand selling candyfloss (now on the list of forbidden foods). Dans ce film-album bruissant d’une créativité qu’on dirait décuplée par l’an- In this filmic scrapbook humming with a creativity that is seemingly enhanced by goisse, les rêves sont narrés en dessins découpés éclairés à la lampe de poche. anxiety, dreams are narrated using the cut-out figures lit by a torch. The changing Les modulations de la voix off – parfois confiée à un perroquet enregistreur narration—sometimes entrusted to a toy parrot that talks—makes Doux amer sway – font ondoyer Doux amer entre les pôles de son titre. L’ attention soudain between the opposite poles of its title. The filmmaker’s sudden attention to his own body portée à son propre corps change le regard du cinéaste sur sa femme et ses modifies the way that he looks at his wife and daughters. From the white hair to the filles. Des cheveux blancs aux dents qui bougent, les corps aimés apparaissent wobbly teeth, the bodies so dear now seem so vulnerable. What, if not love, can keep désormais vulnérables. Quoi, sinon l’amour, pour faire tenir ensemble nos our pile of corruptible organs in one piece? amas d’organes corruptibles ? (C. G.) « « Prince rêveur Prince comparée à Genève… comparée tremblé… ait maison ma que fait-il se coco/Comment de noix de mangé Dominique Batravaille saisit la charge de l’événement sans tomber dans dans tomber sans l’événement de charge la saisit Batravaille Dominique ville qui ne subsistera que dans l’imaginaire de ses habitants, les chansons, chansons, les habitants, ses de l’imaginaire dans que ne subsistera qui ville Forêts Forêts essai court un France la àtravers ensuite de « de « l’ampleur. transmettant tout en en l’événement frôle désigne, zéro année Haïti, (2011). Port-au-Prince de Élégie achève elle Haïti, en séjour Scandé sur les gravats, son poème aussi allégorique que concret (il parle (il parle concret que allégorique aussi poème son gravats, les sur Scandé ancienne sera bientôt irrémédiablement rasée. Sur un amas de décombres, décombres, de amas un Sur rasée. bientôt irrémédiablement sera ancienne universités Paris 8 et Concordia (Montréal). Elle tourne dans dans tourne Elle (Montréal). Concordia 8et Paris universités la force poétique des mots qu’il choisit et des éléments du paysage qu’il qu’il du paysage éléments des et choisit qu’il mots des forcepoétique la à« lazaréenne élégie une chante l’arpenteur dureportage. l’ornière poète et l’acteur par commentée traversée cette films, les et peintures les Aïda Maigre-Touchet 1977, en Aïda àParis Née l’Arctique son premier documentaire, Kiyoukta documentaire, premier son l’Arctique Elégie dePort-au-rince Cette ville assez propre, avec ses fontaines, ses sculptures, aurait pu être être pu aurait sculptures, ses fontaines, ses avec propre, assez ville Cette perfide l’âme tentes les devant joie de tremblements Aïda Maigre-Touchet Production, printsource AïdaMaigre-Touchet

Son Anne-Dominique Termont, Martin Allard » manque désormais du confort minimal, et sa splendeur splendeur sa et minimal, du confort désormais » manque ». Aïda Maigre-Touchet a trouvé le guide idéal qui, par par qui, idéal Maigre-Touchet». le guide Aïda a trouvé dimanche 27 mars 2011, 18h30, Cinéma1 : encore meurtri par le tout récent séisme, le « séisme, le tout récent par meurtri : encore Image, montage AïdaMaigre-Touchet lundi 28mars 2011, 12h00, Petite salle Créole, Français, couleur, DigiBeta

». Comme un dernier tracé cursif et coloré d’une d’une coloré et cursif tracé dernier un ». Comme samedi 2avril 2011, 14h00, CWB étudie le cinéma aux aux cinéma le étudie 2011, France, 10 min (2008). Elle réalise réalise Elle (2008). (2009). Après un un Après (2009). ») mérite bien une soupe. (C. G.)») soupe. bien une mérite damnation de ville cette Je n’ai pas Port-au- » à » ». ? ». “I haven’t eaten any coconut/How it is that my house trembled… “This rather clean city, with its fountains and sculptures, could have been compared to ably razed to the ground. apile On of rubble, the land surveyor sings aLazarus-like lament ants’ imagination, in songs, paintings and films, this voyage narrated by the actor-poet of the tents”), well deserves asoup. of news reporting. Haiti, year zero perfect guide,perfect someone who, by the poetic force of the words he chooses and the aspects of the Geneva…”. Like afinal cursive, coloured trace of acity that only will remain in its inhabit- Dominique Batravaille captures the enormity of the event without falling into the clichés Prince” lacks even a modicum of comfort, and its former magnificence soon will be irretriev- to “this city of damnation”, to “the treacherous soul”. Aïda Maigre-Touchet has found the landscape he points out, touches only lightly on the event while communicating its enormity. his poem, which both is allegorical and concrete (he talks about “trembling with joy in front : still battered by therecent very earthquake, the “dream-like Port-au- ?” Recited?” amidst the rubble,

Contrechamp français Claire Angelini

La Guerre est proche

2011, France, 80 min Français, couleur, DigiBeta 52 Image, son, montage Claire Angelini Interprétation Boris Lehman, Antonio Cascarossa, Marianne Bensalem, Nicole Mathieu 53 Production, print source Claire Angelini jeudi 31 mars 2011, 16h30, Cinéma 2 vendredi 1er avril 2011, 16h45, Cinéma 1 samedi 2 avril 2011, 14h00, CWB

Diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, Claire Angelini est titulaire d’une maîtrise d’Histoire de l’art et a fréquenté la section documentaire de l’H.F.F. (Hochs- chule für Film und Fersehen) de Munich. Elle a notamment réa- lisé Marche/Aragon, 2 films (2010), Le retour au pays de l’enfance, La mémoire n’est pas un jeu d’enfant, Par l’eau et par le feu (2009), SHE/SEE, Loci soli/Soliloques (2007), Es geht eine dunkle Wolk herein (2005) Ici s’atteint la limite de l’effort pédagogique (2004), Réciprocités (2002).

On entend les voitures, les cigales. On croit aussi entendre le vent, car on tout. Et de fait, la ruine était dans les gènes de l’édifice : pourquoi un lieu voit de grandes éoliennes tourner, comme si le moindre élément naturel utilisé tout au long du vingtième siècle pour enfermer les populations ne était utilisable, maîtrisable dans ce paysage harmonieux marqué par la main connaîtrait-il pas enfin lui-même un destin tragique ? (C. G.) de l’homme. Peu à peu, dans cette campagne méridionale d’aujourd’hui, You hear the traffic, the cicadas. You think you can also hear the wind as you see the tall La Guerre est proche va inscrire les stigmates de l’Histoire. wind turbines turning, as if the smallest natural element could be used and mastered in En mettant en tension le paysage qu’elle filme et les paroles souvent off – textes this peaceful landscape marked by the hand of man. Little by little, La Guerre est proche ou témoignages –, Claire Angelini fait l’archéologie de ce lieu qui nous a will mark this southern countryside of today with the scars of History. d’abord paru banal, anodin. Le camp de Rivesaltes, ouvert en 1938 et fermé By creating a tension between the landscape she films and the mostly off-screen words of en 2007, a un lourd passif dont le film fait l’archéologie, en quatre parties : texts or testimonies, Claire Angelini explores the archaeology of this place, which at first l’architecte, l’Espagnol, la Harki, la militante. En travaillant très précisément sight seemed so ordinary, insignificant. The Rivesaltes camp, opened in 1938 and closed in la durée de ses plans, le processus de remémoration et la disjonction entre ce 2007, has a heavy past, which the film uncovers in four parts : the architect, the Spaniard, qui est dit et montré, la cinéaste réinscrit de la temporalité dans ce qui semble the Harki and the activist. Through very precise work on the duration of her shots, on aujourd’hui matière inerte, entrelacs insensé de gravats, de tuiles et de fil de the process of remembering and the disconnect between what is said and what is shown, fer. Dans un passionnant traité de la corrosion entendu sur les images du the film-maker restores the dimension of time to what today appears as lifeless matter, squelette d’un bâtiment, l’architecte décrit la destruction lente mais certaine meaningless interlacings of rubble, tiles and wire. In a fascinating treatise on corrosion qui, une fois la première goutte de pluie insinuée dans une toiture, attend read on the images of the skeleton of a building, the architect describes the slow but sure inexorablement tout bâtiment abandonné. Les éoliennes du début avaient destruction that, once the first drop of rain has penetrated a roof, is the inevitable fate of donc valeur de programme, rendant visible le vent, pas si maîtrisable après any abandoned building. « désaccordé été dernier le fois dernière une Dions aux Pont du Prisonnière La et (2003) réalité la préfère Je Ce formatage précoce, Julien précoce, formatage Ce de son village. Son refus de se faire « faire se de refus Son village. son de distance inhabituelle qui le renvoie à l’imparfait du souvenir. Sobrement Sobrement du souvenir. le renvoie àl’imparfait qui inhabituelle distance mois dissonance sans cohabiter faire pour générationnel documentaire Badlands l’incandescent de énergiques restent corporellement sages. Version française, pantouflarde, pantouflarde, Version sages. française, corporellement restent énergiques danses fonder. Même leurs aimeraient qu’ils famille la convient, leur et (2005). Il a contribué à faire redécouvrir l’œuvre du cinéaste cinéaste du l’œuvre redécouvrir à faire a contribué Il (2005). roi qui confond jeu de rôles et théâtre, va à l’encontre du conformisme du àl’encontre conformisme va théâtre, et rôles de jeu confond roi qui sa région d’origine, Julien d’origine, région sa un amour palpable de ceux qu’il filme. Il laisse bientôt glisser sa peau de de peau sa bientôt glisser laisse Il filme. qu’il ceux de palpable amour un sonneuse-batteuse et Bach, mobylette et textes de Robert Walser. « Robert de textes et mobylette Bach, et sonneuse-batteuse souvent fait son miel de l’impérieux désir des adolescents de s’arracher s’arracher de adolescents des désir l’impérieux de miel son fait souvent à leurs origines. Les Beauçois qu’a filmés Gaël Lépingle gardent, eux, les les eux, gardent, Lépingle Gaël qu’a Beauçois filmés Les origines. à leurs ambiant. Limpide et énigmatique comme lui, le film le le film lui, comme énigmatique et Limpide ambiant. pieds dans les blés. Apprentis, ils évoquent la vie ouvrière qui les attend attend les qui ouvrière vie la évoquent ils Apprentis, blés. les dans pieds le champ. Cantonnier et pompier, il joue dans le spectacle son et lumière lumière et son le spectacle pompier, dans et joue il Cantonnier le champ. dans entre Julien àvoir. Enfin, l’on que tarde éponyme héros d’un vie la Compétition nationale au FID Marseille 2010. Marseille FID au nationale Compétition portrait un afait il dont Gilles, Guy Gaël Lépingle àquitter c’est difficile vue, de àperte champs Les Production Bathysphere productions, Aurora Films (2008). Tourné sur plusieurs années en Beauce, Beauce, en années plusieurs sur Tourné (2008). documentaires essais courts deux aréalisé vendredi 25mars 2011, 14h00, Petite salle Print source Bathysphere productions lundi 28mars 2011, 16h00, Petite salle samedi 2avril 2011, 16h30, Cinéma1 a remporté le Grand Prix de la la de Prix Grand le a remporté Gaël Lépingle Narration Maurice Bénichou Français, couleur, DigiBeta Terrence de Malick Montage BenoîtQuinon s’emploie tranquillement à le nuancer, avec avec àle nuancer, s’emploie tranquillement Guy Gilles et le temps temps le et Gilles : Guy Son Emmanuel Bonnat ». Une voix off littéraire scande à l’imparfait à l’imparfait scande littéraire ». off Une voix 2010, France, 80min Image Wilfried Jude Julien

adouber :

», hors-spectacle, par un un par », hors-spectacle, ? ». Le cinéma direct a direct ». cinéma Le

sertit dans une une dans sertit Il était était Il - “Fields asfar asthe eyecan see are hard to leave”. Direct cinema has often made the most of “One last time there was the last summer”. Aliterary commentary rhythms in the past co-existence between acombine-harvester and Bach, ascooter and Robert Walser’s texts. contrary to the prevailing conformism. As limpid and enigmatic asJulien, the film sets him describe the labouring life that awaits them and suits them, the family they want to start. a single movement sweeps away prejudices about life in the country, about the transition at an atypical distance linking him to the past tense of memory. Soberly lyrical, Julien in of Beauce, filmed by Gaël Lépingle, stay rooted in their wheat fields. As apprentices, they on camera. Aroadmender and fireman, he acting is in the village show. His refusal to let the pressing need of teenagers to tear themselves away from their roots. But the inhabitants Even their lively dances remain physically well-behaved. to manhood and the initiatory tale. tense the life of an eponymous hero whose arrival long is overdue. Finally, Julien appears Julien (C. G.) (C. initiatique. le récit et d’homme àl’âge le passage campagnarde, it films. It quickly slips out of the skin of generational documentary to create aharmonious lyrique, lyrique, himself to be “dubbed” knight, off-stage, by aking who confuses role-playing and theatre is gently seeks to nuance this early formatting with a tangible affection for the people Julien balaie dans un même mouvement les préjugés sur la vie vie la sur mêmemouvement préjugés les un dans balaie

Contrechamp français Bernard Mangiante

Le Khmer rouge film CHANGEMENT DE et le non-violent retiré PROGRAMME

Vendredi 25 mars, 18h15, Petite salle – Débat Les autres séances initialement prévues sont annulées. 54

La situation juridique extrêmement tendue 55 à la veille du deuxième procès des Khmers Rouges contraint Les Films d’Ici à retirer le film 2011, Cambodge / France, 90 min Le Khmer rouge et le non-violent de toute mani- Anglais, Français, Khmer, couleur, DigiBeta Image, son Bernard Mangiante festation publique jusqu’à nouvel ordre. Il est de Montage Catherine Gouze, Bernard Mangiante notre responsabilité d’éviter de fournir quelque Production, print source Les Films d’ici argument que ce soit à ceux qui voudraient Bernard Mangiante est né en 1957 à Marseille. Il étudie la philoso- saborder ce procès. phie et le cinéma à Aix-en-Provence. Il a réalisé de nombreux films documentaires dont Les Camps du silence (1988), Inventaire avant fermeture (1990), Les Gens du havane (1995), Sucre amer à Santa- La projection du vendredi 25 mars est remplacée Lucia (2000) ou À l’écoute de la police (2002). par un débat avec le public afin d’évoquer le rôle et le fonctionnement des Chambres Extraordi- naires au sein des Tribunaux Cambodgiens Ce vieillard au regard humble. Il se concentre sur ce que dit maître François (CETC) et le parcours juridique complexe du Roux, abonde dans son sens ou part dans un éclat de rire insondable. Honte ? film. Mais aussi d’aborder les enjeux de la ren- Jubilation ? « Duch », bourreau khmer qui a dirigé de 1976 à 1979 la prison contre entre le cinéma documentaire et l’histoire cambodgienne S 21, est accusé du meurtre de près de 14 000 personnes. S’il se en train de se faire. limitait à enregistrer les palinodies de Duch entre déni et repentance, le film constituerait déjà un document historique. Mais c’est un improbable croise- Entre la mémoire des victimes, le rituel judi- ment de portraits qui l’intéresse plutôt : dans le cadre du procès international ciaire et le contexte politique, quelle est la place de Duch qui se tient au Cambodge, l’avocat de la défense est un Français connu des cinéastes ? pour son engagement auprès des désobéissants non-violents. Qu’est-ce qui a poussé Me Roux à défendre un obéissant violent ? Duch souhaite être jugé Vendredi 25 mars, 18h15, Petite salle. devant son peuple, et pour cela, de plaider coupable. Mais le Cambodgien Kar Entrée libre dans la limite des places disponibles Savuth, l’autre avocat de Duch, modifie soudain leur ligne de défense au motif Plus d’informations sur le débat www.cinemadureel.org que de plus hauts responsables n’ont pas été inquiétés. Au-delà d’un débat sur Les séances du lundi 28 mars à 12h15 en Cinéma 1 la responsabilité des subordonnés hiérarchiques auquel Nuremberg a apporté et du jeudi 31 mars à 14h00 au CWB sont annulées. ses réponses, le film prend alors une ampleur dramaturgique insoupçonnée. Il interroge aussi les fréquents hiatus entre droits national et international, notamment à travers la figure presque tragique de Savuth, apprenti avocat cambodgien que Me Roux s’était fait un point d’honneur de former. (C. G.) « A mesure que les pommes sont pelées et que, dans le récit, les hectares de de hectares les le récit, dans que, et sont pelées pommes les que A mesure d’usage Jean que son interlocutrice a déjà goûtées ici. L’ ici. goûtées adéjà interlocutrice son que Jean Deux femmes de deux générations différentes conversent à la table d’une d’une table àla conversent différentes générations deux de femmes Deux étaient frappés étaient vieille ferme du Cantal, filmées par une caméra à l’épaule qui semble res semble qui àl’épaule caméra une par filmées du Cantal, ferme vieille que de quelques autres. Après Par-devant notaire Après autres. quelques de que Arbres dont 1993, depuis Madame Jean évoque « évoque Jean Madame celles environnantes, la relation de Marie-Hélène à la mère de Madame Jean Jean Madame de mère àla Marie-Hélène de relation la environnantes, celles de-siècle de la vieille femme, qu’elle vient raviver ses souvenirs ? Quand Quand souvenirs ? ses qu’elle raviver vient femme, vieille la de de-siècle grands-oncles de la « classe 14 » tous morts au front, elle charrie dans ce ce dans charrie elle au front, 14 » morts tous « classe la de grands-oncles un nom qui pourrait convenir à Marie-Hélène : la visitandine. Est-ce Est-ce visitandine. la àMarie-Hélène : convenir pourrait nom qui un mutation. Marie-Hélène Lafon rend visite à Madame Jean et la questionne questionne la et Jean àMadame rendvisite Lafon Marie-Hélène mutation. sur son passé. Elles partagent une enfance paysanne, une langue légèrement légèrement langue une paysanne, enfance une partagent Elles passé. son sur jette un léger trouble. Qui raconte, qui écoute ? Comment se fait-il que ce ce que fait-il se Comment écoute ? qui raconte, Qui trouble. léger un jette pirer en même temps qu’elles. Dans la pièce, les variations de lumière et le le et lumière de variations les pièce, la qu’elles. Dans temps même en pirer la ferme des parents de Madame Jean grandissent à coups d’achats de par de d’achats àcoups grandissent Jean Madame de parents des ferme la début- l’enfance romans ses dans réinvente écrivain, celle-ci, que parce infléchie d’expressions régionales, quelques recettes du cahier de Madame Madame de du cahier recettes quelques régionales, d’expressions infléchie bruit des voitures renvoient hors champ à un monde agricole en perpétuelle perpétuelle en monde agricole à un renvoient champ hors voitures des bruit film qu’ils tournent en Auvergne. en tournent qu’ils film réalisent des films films des réalisent Roudil Marc-Antoine et Bruneau Sophie nous (Cinéma du réel 2010), Madame Jean réel du (Cinéma » émouvant jusqu’à des ancêtres qu’elle ne connaît que par ouï-dire. ouï-dire. par que qu’elle ne connaît ancêtres des jusqu’à » émouvant Marc-Antoine Roudil . Ils sont producteurs de leurs propres films ainsi ainsi films propres leurs de producteurs sont . Ils Production, printsource ADRProductions mercredi 30mars 2011, 18h15, Cinéma1 Sophie Bruneau Ils ne mouraient pas tous mais tous tous mais tous pas mouraient ne Ils et Français, couleur, DigiBeta/HDCam jeudi 31mars 2011, 14h15, Cinéma2 vendredi 1 Madame Jen 2011, France /Belgique, 73 min Jacques de la caisse Son Marc-Antoine Roudil Montage PhilippeBoucq er avril 2011, 17h00, CWB Image BenoîtDervaux est le troisième troisième le est Terre Terre (1999) et », le colporteur aveugle, ou ses ses ou aveugle, », colporteur le un des gâteaux a d’ailleurs ad’ailleurs gâteaux des un - - Two women from different generations are talking around atable in an old farm in visitor have come to rekindle her memories Madame Jean’s mother creates aslight blur. past. They share a farming childhood, alanguage tinged with regional expressions, recipes perpetual change. Marie-Hélène Lafon visiting is Madame Jean and asking her about her recreates in her novels the old woman’s turn-of-century world of childhood, might this Box”, the blind hawker, or her great-uncles of “class 14”,all killed in the war, she includes the room, the shifting light and car noises remind of us an off-camera farming world in the Cantal, filmed by ahand-held camera that seems to breathe in time with them. In through the purchases of neighbouring plots, the relationship between Marie-Hélène and dans dans in the narration, asthe acreage of the farm belonging to Madame Jean’s parents increases in atouching “we” ancestors that she knows only by hearsay. As the apples are peeled and, from Madame Jean’s notebook, which her visitor has already tasted here. As awriter who murs une vocation d’écrivain ? (C. G.) d’écrivain ? vocation une murs soit à Marie-Hélène, alors fillette, que la mère de Madame Jean a parlé de la la de aparlé Jean Madame de mère la que fillette, alors àMarie-Hélène, soit bête du Gévaudan ? Et si c’était la « la c’était si Et du Gévaudan ? bête « cet intérieur très rassurant très « cet intérieur » qui justement avait fait naître entre ces ces entre naître fait avait » justement qui sauvagerie qui venait très doucement » doucement » très venait qui sauvagerie ? When Madame Jean mentions “Jacques the

Contrechamp français Alice Diop

La Mort de Danton

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57 2011, France, 64 min Français, couleur, DigiBeta Image Blaise Harrison Son Pascale Mons Montage Amrita David Production, print source .Mille et Une. Films

vendredi 25 mars 2011, 21h00, Cinéma 1 lundi 28 mars 2011, 14h00, Petite salle mercredi 30 mars 2011, 10h30, CWB

Après des études d’histoire africaine puis de réalisation docu- mentaire, Alice Diop réalise des magazines et des documentaires pour la télévision dont Le Tour du monde (2006), Clichy pour l’exemple (2006), Les Sénégalaises et la Sénégauloise (2007).

Steve apprend le métier d’acteur au prestigieux cours Simon, à Paris. Son rôle idéal ? Steve is learning to be an actor at the prestigious Cours Simon in Paris. His ideal part ? Gérard Gérard Depardieu dans Danton. Mais « le prof ne veut me donner de rôle que quand Depardieu in Danton. But “the teacher only wants to give me a part when there is a Black in il y a un noir dans la pièce ! ». Alice Diop filme, plusieurs mois durant, un moment- the play!” Over several months Alice Diop films a turning-point in the life of this novice actor : charnière de la vie de cet acteur débutant : comment avouer à sa bande de copains how can he admit to his band of mates in the “City of 3000” at Aulnay-sous-Bois that for three de la cité des 3000 d’Aulnay-sous-Bois que, depuis trois ans, il débourse trois cents years he has been spending three hundred Euros a month to learn how to act ? How can he euros par mois pour apprendre à jouer ? Comment parler aux jeunes filles pari- speak to the young Parisian girls on his course without “frightening them” ? How can he get his siennes du cours sans « leur faire peur » ? Comment faire que son prof de théâtre, qui drama teacher, who in his office urges him not to “stay on the sidelines”, to give him more chal- l’exhorte dans son bureau à ne pas « rester en bordure », lui confie des compositions lenging roles than in Driving Miss Daisy ? The filmmaker, who is clearly close to the person she plus fournies que pour Miss Daisy et son chauffeur ? Un dialogue avec une cinéaste films, starts up a dialogue with him at the point when questionings and doubts arise. Through que l’on sent proche de celui qu’elle filme s’engage à l’occasion de moments de questions and advice, Alice Diop seems to help Steve to hold on, to not give up even when he remise en question, de doutes. Par des questions ou des conseils, Alice Diop semble feels that he does not belong there. By alternating the actor’s transformations as a character aider Steve à tenir la rampe, au sens théâtral bien sûr, à ne pas abandonner même and the involuntary transformations of a depressed Steve in bad shape, The Death of Danton quand il ne se sent pas à sa place. En alternant les transformations de l’acteur en shows to what extent an individual’s desire is continuously threatened with submersion. But personnage de scène et les transformations involontaires d’un Steve déprimé au pire this story of a difficult initiation can also be seen as a very different portrait, not as young or de sa forme, La Mort de Danton montre combien le désir d’un individu est sans promising as Steve’s talent : the portrait of a France that still refuses to accept a black Danton. cesse menacé de submersion. Mais ce récit d’une initiation difficile peut aussi être vu comme un tout autre portrait, moins jeune et moins prometteur que le talent de Steve : le portrait d’une France qui refuse toujours de voir un Danton noir. (C. G.) – Marie Dumora s’introduit dans le quotidien des familles. A demi séden A demi familles. des le quotidien dans s’introduit Dumora – Marie Emmenez-moi (Cinéma du du (Cinéma pluie la Après de l’auteure est Dumora Marie La Valse La intitulé film prochain Son 2008). Réel (2002), toi sans ou Avec (2000), Tu ange un 1999), n’es pas Réel « C’ ville de Colmar a alloué après-guerre aux nomades un morceau de terrain, terrain, de morceau un nomades aux après-guerre aalloué Colmar de ville voyage ». Pourtant, bientôt, la Place sera rasée. Quand une jeune mère entre entre mère jeune une Quand rasée. sera Place la bientôt, voyage ». Pourtant, Place ? Mais la chronique du quotidien débouche sur un imaginaire bien bien imaginaire un sur débouche du quotidien chronique la Mais Place ? de filmage au plus près des individus – caméra à l’épaule et focale unique unique focale et à l’épaule – caméra individus audes près plus filmage de qui s’est construit une maison démontable, comme Buster Keaton. Le plein plein Le Keaton. Buster comme maison démontable, une s’estqui construit certains diraient un camp. Eux l’appellent la Place. Fidèle à sa méthode méthode àsa Fidèle Place. la l’appellent Eux camp. un diraient certains dans l’appartement qui remplace sa caravane, les premières images de son son de images premières les caravane, sa remplace qui l’appartement dans nière au camp d’Argelès, raconte comme elle échappa à un raz- de-marée de-marée raz- àun échappa elle comme raconte d’Argelès, au camp nière prison enfant, fut, qui femme vieille une Ici, ans. huit ses pour cheval un air facilite les échanges dans une communauté où chacun s’affaire àcom s’affaire où chacun communauté une dans échanges les facilite air arrivée, quasi-rosselliniennes, bouleversent. Alors seulement, on comprend on comprend seulement, Alors bouleversent. quasi-rosselliniennes, arrivée, du « gens à l’expression tout sens son redonne qui épique souffle un avec taires, elles vivent dans des caravanes coquettes, sauf le doyen Ramuncho, le doyen Ramuncho, sauf coquettes, caravanes des dans vivent elles taires, plus riche que celui du documentaire de société. Ici, un petit garçon reçoit reçoit garçon petit un Ici, société. de du documentaire celui que riche plus la de ne sépare qu’aucune barrière trains, des du passage enfants les téger pro regards, ou des àl’abri uriner Comment confort. de le manque penser Au pied des Vosges, Au des là ». la pied est on maintenant, Et d’ordures. tas un était (Cinéma du personne aimer voudrais Je (2004), Production, printsource Les FilmsduPoisson vendredi 1 Français, Manouche, couleur, DigiBeta jeudi 31mars 2011, 18h30, Cinéma1 Marie Dumora samedi 2avril 2011, 10h30, CWB er avril 2011, 14h15, Petite salle Montage CatherineGouze 2011, France, 100 min Image MarieDumora La Place est en préparation. est Son AlineHuber

- - - - “It was a rubbish dump. And now, we are here.” After the war, Colmar municipality municipality war, Colmar the After here.” are we now, And dump. arubbish “It was chronicle of their daily life opens up an imaginary world far richer than a world of a world than richer far world imaginary an up opens life daily their of chronicle the But trailers. well-kept in live they sedentary, Half life. daily families’ the enters Dumora lens—Marie asingle and shoulder her on camera the possible—with as closely as people filming of method her to Faithful Place”. “La it call gypsies The campsite. disturbing. Only then does one understand the accuracy of what Ramuncho says about about says Ramuncho what of accuracy the understand one does then Only disturbing. allocated a piece of land at the foot of the Vosges to some gypsies. Some would say a say would Some gypsies. some to Vosges the of foot the at land of apiece allocated social documentary. Here, a small boy receives a horse for his 8th birthday. There, an an There, birthday. 8th his for ahorse receives boy asmall Here, documentary. social want us to travel any more. You could say they’re jealous.” jealous.” they’re say You could more. any travel to us want old woman, imprisoned as a child in the Argelès Camp, recounts how she escaped a escaped she how recounts Camp, Argelès the in a child as imprisoned woman, old ment that replaces her trailer, the almost Rossellinian images of her first arrival are are arrival first her of images Rossellinian almost the trailer, her replaces that ment arrest house under gypsies placing are that everywhere governments the tidal wave in an epic spirit that restores full meaning to the term “travellers”. Shortly, Shortly, “travellers”. term the to meaning full restores that spirit epic an in wave tidal jaloux nomades à résidence : « àrésidence : nomades however, La Place will be razed to the ground. When a young mother enters the apart the enters mother ayoung When ground. the to razed be will Place La however, la justesse des propos de Ramuncho sur les Etats qui, partout, assignent les les assignent partout, qui, Etats les sur Ramuncho de propos des justesse la »… (C. G.) Ils ne veulent plus qu’on voyage. On dirait qu’ils sont sont qu’ils dirait qu’on On plus voyage. veulent ne Ils : “They don’t : “They -

Contrechamp français Matthieu Chatellier

Voir ce que devient l’ombre

58 2010, France, 89 min Français, couleur, HDV Image Matthieu Chatellier Son Romain Leconte 59 Montage Daniela De Felice, Frédéric Fichefet Production Moviala Films / Tarmak Films, L’ image d’après Print source Alter ego production

dimanche 27 mars 2011, 13h15, Cinéma 2 lundi 28 mars 2011, 18h30, Cinéma 1 mardi 29 mars 2011, 14h00, CWB

Matthieu Chatellier est né en 1971. Après des études à l’Ecole Nationale Supérieure Louis Lumière, il débute en tant que chef opérateur, puis travaille comme réalisateur. Après plusieurs courts métrages, il co-réalise avec Daniela De Felice, en 2007 son premier long métrage documentaire, (G)rêve général(e), puis il réalise Voir ce que devient l’ombre et Doux Amer.

De juillet 2008 à août 2009, Matthieu Chatellier a tourné régulièrement chez d’archives. Cet allégement appelé de leurs vœux ne va pas sans une certaine le dessinateur et écrivain Fred Deux et sa compagne la graveuse Cécile Reims. gravité. Matthieu Chatellier la capte avec une infinie délicatesse. (C. G.) Comment filmer un couple d’artistes alors que, rappelle Reims, « on est tou- Between July 2008 and August 2009, Matthieu Chatellier filmed regularly at the home jours seul avec la création » ? Comment éviter que la caméra embaume l’œuvre of the painter and writer Fred Deux and his partner, the engraver Cécile Reims. How to en l’encadrant ? film a couple of artists when, as Reims says, “someone who creates is always alone” ? How Partant de l’accrochage d’une exposition à la Halle Saint-Pierre, le film pénètre to prevent the camera from embalming the work that it is framing ? Starting with the ensuite dans la demeure pour ne plus la quitter. Une conversation intime, installation of an exhibition at the Halle Saint-Pierre museum, the film then enters and concentrée mais discrète, s’instaure dans chacun des deux ateliers. Jamais remains in their home. An intimate conversation, concentrated but discreet, emerges in dessins ou gravures ne sont présentés au banc-titre, plein cadre. Certains sont each of the two studios. Drawings or engravings are never presented on a caption stand, sortis, rangés ou feuilletés, d’autres naissent devant la caméra. Fred Deux : full frame. Some are taken out, put away or looked at; others take shape in front of the « Pour le moment la tache est passive. Mais arrive un moment où elle devient camera. Yet the film is more than a double portrait of artists, however beautiful it may be. active ». Mais le film dépasse le double portrait d’artistes, quelle qu’en soit la Because Drawn from the Shadows is also the story of a voluntary dispossession. The beauté. Car de spectateur, le cinéaste devient confident – de la douleur encore couple organise, carton by carton, the dispatch of their archives into a memory institute. vive des blessures de la Deuxième Guerre mondiale, que Deux et Reims ont Yet, there is certain gravity in this longed-for lightening of their load. Matthieu Chatellier vécue différemment, et de l’autre « ombre » en devenir : « la dernière ligne du records this with an infinite delicacy. parcours » (l’expression de Reims emprunte encore au vocabulaire de son art). Car Voir ce que devient l’ombre relate aussi une dépossession volontaire. Les époux organisant, boîte par boîte, le départ de leurs archives dans un institut

News From… Patrick Keiller Nicolás Rincón Gille Jonas Mekas Gianfranco Rosi Verena Paravel, J.P. Sniadecki Nicolas Provost Vanessa Redgrave Anglais, couleur, DigiBeta 101 min de l’Audiovisuel àBruxelles 2010, Grande Bretagne, 2010, Belgique, 73 min Son Vincent Nouaille Son Sider, Larry Chu-Li Shewring Espagnol, couleur, DigiBeta BFI distribution Image Nicolás RincónGille Image, montage, production Patrick Keiller Print source CBA -Centre Production VOA Montage CédricZoenen Print source Narration

lundi 28mars 2011, 21h00, Petite salle, enprésence deNicolás RincónGille/mardi 5avril 2011, 13h45, MK2 Nicolás Gille Rincón vendredi 25mars 2011, 20h45, Petite salle Patrick Keiller « Depuis lesannées 1980,l’inventaire érudit etchâtié dePatrick Keiller des- Aussi leMohan fait-il se rare dans leseaux, qui charrient plus souvent des Abrazos del ne s’offre rio seulement pas de témoignages encollection poi- Poétique dans images ses comme dans en de parallèle ces récits, mise la des siècles durant enadaptant àsurvivre parvient mythes ses réalité àla double celle, folklorique, trame : du Mohan, divinité des eaux qui troue digressions visuelles etnarratives. Avec une ironie mordante etunaccable- de cadavres démembrés. ou remplit et celle des deshommes pêcheurs ; les filets supprimés par les financièrecrise lepropulse dans le paysage britannique pour de nouvelles gnants Ilmontre etdignes. comment, une fois encore, unpeuple opprimé ment tranquille, Robinson/Keiller jettent un regard indigné sur le biotope Sur lesrives Magdalena dela enColombie, parole la deshabitants une tisse subtil vagabondage Ruins in entre etimage. verbe Robinson sine une singulière histoire naturelle del’œuvre humaine, par lebiais d’un actuelle. (C.G.) actuelle. (C.G.) humain priva(tisa)tion etla deslieux.»(Arnaud Hée) paramilitaires, ôtés sans raison àleurs mères, leurs ou épouses leurs sœurs. les errances du personnage-concept, humaniste dandy naufragé encemonde, Los Abrazos del Robinson inRuins London Robinson in Space in (1994)etRobinson Rio (1997).Cette fois-ci, une ubuesque (2010)prolonge Los Los 61 News From… Jonas Mekas jeudi 31 mars 2011, 21h00, Petite salle. En présence de Jonas Mekas

Sleepless Nights Stories 2011, États-Unis, 114 min Anglais, couleur, DigiBeta Image Jonas Mekas, « Sleepless Nights Stories est né de ma lecture des Mille et Une Nuits. Mais, Thomas Boujut, Jonas contrairement aux contes arabes, mes histoires sont issues de la vraie vie. Il y Lozoraitis, Benn Northover, Louis Garrel a environ vingt-cinq histoires dans mon film. Leurs protagonistes sont tous Montage Jonas Mekas, mes amis et je suis moi-même indissociable de ces histoires. Les conteurs Elle Burchill Production, print source et conteuses des Mille et Une Nuits étaient eux aussi inclus dans leur récit. Jonas Mekas Vous reconnaîtrez certaines des personnes qui apparaissent dans le film, d’autres pas. Cela n’a aucun rapport avec les histoires : après tout, nous reconnaissons tous John Wayne ou Annette Bening, mais dans leurs propres 62 histoires, ils ne sont plus ceux que nous connaissions. Il ne s’agit pas de très grandes histoires, pour le Grand Écran : ce sont de grandes histoires à échelle 63 individuelle… » (Jonas Mekas)

Gianfranco Rosi vendredi 1er avril 2011, 21h00, Cinéma 1. En présence de Gianfranco Rosi

El Sicario, room 164 2010, France / Italie, 80 min Espagnol, couleur, DigiBeta Image Gianfranco Rosi Quand Gianfranco Rosi lit un long portrait d’un ex-tueur du narcotrafic Son Dominique Vieillard signé par le journaliste américain Charles Bowden, il part à la rencontre de Montage Jacopo Quadri Musique Abraham Spector son auteur qui, à son tour, lui permet de retrouver le bourreau repenti. Du Production Les Films d’ici, monologue de cet homme en cavale tourné dans un motel anonyme de la 21 one productions, Charles Bowden frontière américano-mexicaine, le cinéaste tire un film d’une densité inédite. Print source Doc & Film Les dessins qu’El Sicario, en véritable graphomane, inscrit sur un bloc de International papier, laissent d’abord croire à un cours sur le rôle des cartels de la drogue et la corruption généralisée des Etats. Mais ce récit au décor et au dispositif minimalistes ouvre un abîme sur l’intériorité d’un homme et l’universelle propension à la servitude. (C.G.) J.P. Sniadecki J.P. Sniadecki Argos Distribution Anglais, couleur, 35mm Verena Paravel, Anglais, Espagnol, Hébreu, 2010, Belgique, 20 min 2010, États-Unis, 80min Study Center Nicolas Provost Français, couleur, DigiBeta Image, son, montage, Image, son, montage production Print source Print source Production Harvard Film

samedi 2avril uniquement, 21h00, Cinéma1 Provost Nicolas de : Précédé samedi 2avril 2011, 21h00, Cinéma1, enprésence de V. Paravel et J. P. Sniadecki/dimanche3avril 2011, 18h00, MK2, enprésence de V. Paravel et J. P. Sniadecki Verena Paravel, J.P. Sniadecki parts En suivant letrajet 7du ligne dela métro new-yorkais, Verena Paravel a démunis qui y vivent. Mais maintiennent ils unéquilibre entre leurintérêt découvert que des frontières entre etleréel fiction avec la Stardust que cequartier est entrain des’archiver lui-même, enunultime réflexe de Les cinéastes,Les venus àdifférentes saisons, nouent desliens forts avec les Nicholson Hopper,et Dennis les dérobée.vrais,à la filmés En travaillant la 11SeptembreLe Point était lefantôme dePlot Nicolas Provost pousse encore plus loin son dispositif d’expérimentation Nicolas Provost quotidienne vie la filme avec une caméra cachée ettrans- S un lieudevie. Enattendant unprojet rutilant de« remodélisation urbaine », forme cette réalité par l’usage enfiction narratifs descodes etcinématogra- survie. (C.G.) survie. anonymement à Times Square et monté pour donner l’illusion d’un thriller, pour l’aspect humain du lieu et une approche plus des expérimentale tage transforme quotidienne vie la decrime. enscène phiques du langage du cinémaAprès hollywoodien. il péricliteil comme une grand’rue dewestern, sans ni bitume. infrastructures Foreign Par bande-son (musique oppressante, le mon - superposés), de films dialogues t ardust (pièces détachées) : devant (pièces lesrayonnages détachées) : derétroviseurs, on dit se Willets Point ts , vaste garage à ciel ouvert du estQueens, aussi

; ceuxdeStardust ; Plot Point Plot , tourné Vegas. àLas (2008), tourné (2008), tourné sont Jack foreign foreign

News From… Séances spéciales 2010, Chine, 356 min Xin Xu Mandarin, couleur et n&b, HD Cam Karamay Image, montage Xin Xu

Son Lou Kun er re Musique Yang Liu vendredi 1 avril 2011, 17h00, MK2 - 1 partie Production Huangniutian vendredi 1er avril 2011, 20h30, MK2 - 2e partie productions re e Print source Fanhall Films dimanche 3 avril 2011, 13h30, Cinéma 2 - 1 et 2 parties

Avec le soutien du Festival del film Locarno Le film s’ouvre dans le cimetière Xiaoxihu de Karamay, au matin du 8 décembre 2007. L’ aube baigne d’une froide lumière grise les montagnes et les sables de Gobi au loin. La caméra passe de tombe en tombe, en s’attar- dant sur les photographies sous verre de chaque pierre tombale. Toutes d’enfants. Il y a tout juste treize ans, la salle des fêtes de Kara- may fut le théâtre d’une terrible tragédie : près 65 de huit cents écoliers et leurs professeurs, soi- gneusement sélectionnés pour divertir une délégation d’officiels de l’éducation, étaient en Séances pleine représentation lorsqu’un incendie se spéciales déclara. On ordonna aux élèves de rester assis pour faire sortir les hôtes de marque les pre- miers. Avant que l’incendie ne soit contenu, 323 personnes avaient trouvé la mort, dont 288 enfants de 6 à 14 ans. Tous les officiels ont survécu. Après la tragédie, l’histoire fut lourdement censurée dans les médias chinois d’Etat. A ce jour, les familles de Karamay ne sont toujours pas autorisées à pleurer publi- quement leurs enfants. Chris Marker 1989, France / Grèce, 13 x 26 min, couleur L’ Héritage de la chouette Rediffusions : samedi 2 avril 2011, 13h30, MK2 - Episodes 1-3 lundi 4 avril 2011, 13h45, MK2 - Episodes 1-3 samedi 2 avril 2011, 15h15, MK2 - Episodes 4-6 lundi 4 avril 2011, 16h15, MK2 - Episodes 4-6 dimanche 3 avril 2011, 14h00, MK2 - Episodes 7-9 mardi 5 avril 2011, 20h30, MK2 - Episodes 7-9 dimanche 3 avril 2011, 16h00, MK2 - Episodes 10-13 mardi 5 avril 2011, 22h30, MK2 - Episodes 10-13

Chris Marker décortique treize mots de racine grecque pour connaître des hellénistes, des logiciens, des hommes politiques, des artistes, et l’héritage de la Grèce antique sur le monde moderne. Des États-Unis confronte leurs discours aux mémoires des cinémathèques. au Japon, il balade sa caméra là où tout mot prend sens. Il rencontre 13 épisodes de 26 minutes chacun :

1. Symposium ou les idées reçues 4. Nostalgie ou le retour impossible 7. Logomachie ou les mots de la tribu A Paris, Tbilissi, Athènes et Berkeley, des Ithaque, emblème de la patrie lointaine que Tous les sens de logos ont jailli d’un petit ter- historiens se prêtent au jeu de la reconstitu- nul ne doit oublier : tel serait l’enseignement ritoire entre Ephèse et Patmos. Selon Aris- 66 tion du symposium, le banquet grec, autour universel de l’Odyssée d’Homère. Quels liens tote, l’animal humain lutte avec une arme de tables garnies de mets et de vin. Dans ce peuvent se tisser entre une Grèce moderne spécifique, la parole, et dans l’univers de premier volet, et parfois dans les suivants, leur dont l’histoire fut tourmentée par tant d’exils la dialectique, ceux qui doivent s’entendre, 67 discussion à bâtons rompus explore divers et la Grèce antique dont l’héritage est reven- explique Sissa, ne doivent pas se battre, thèmes et rejoint, au fil des digressions, des diqué par toute l’humanité ? Pour Vassilikos, mais utiliser tous les pièges de la persuasion. interventions isolées. Ionatos et Svoronos, le mot qui définit le Le destin du logos serait-il la « logomachie », mieux les Grecs est « nostalgie ». la bataille des mots ? 2. Olympisme ou la Grèce imaginaire L’ héritage de la Grèce, recomposé dans l’ima- 5. Amnésie ou le sens de l’histoire 8. Musique ou l’espace de dedans ginaire contemporain, a parfois donné lieu à Fondée sur le témoignage ou « l’autopsie », « L’ art a souvent voulu imiter le réel alors qu’il de terribles détournements au profit d’idéo- qui signifie littéralement « se voir soi-même », devrait créer des univers sans précédents », dit logies totalitaires comme le nazisme. Les Jeux notre conception de l’Histoire s’est beau- Xenakis qui, comme Ionatos, tente d’expliquer olympiques de 1936 à Berlin sont à cet égard coup transformée depuis Hérodote. A des ici sa vocation musicale. Loin de là, Patmos, symboliques, et la représentation du corps réflexions sur l’histoire, sur la relation entre lors de la Pâque orthodoxe… sublime lieu dans Olympia de Leni Riefensthal témoigne politique et mémoire, succèdent les paroles de d’élection pour une méditation sur la musique de la récupération d’un idéal au profit d’une Vassilikos et de Kazan sur la genèse difficile antique puis chrétienne. toute autre esthétique. de la Grèce contemporaine. 9. Cosmogonie ou l’usage du monde 3. Démocratie ou la cité des songes 6. Mathématique ou l’empire des signes Pour cette réflexion sur la création, Serres Que recouvre précisément le mot « démo- L’ héritage que nous ont imposé les Grecs avec part de la statuaire grecque, puis Marker nous cratie » lorsqu’il désigne la cité-état antique l’espace géométrique et le langage mathéma- entraîne sur les pas d’une Koré de l’Acropole ou nos systèmes politiques contemporains ? tique émerveille Serres. Pourtant, à la base de exposée à Tokyo. Le mystère de la cosmo- Quelles sont les analogies ou, au contraire, les l’intelligence artificielle, se trouve l’algorithme gonie divine est exploré par Castoriadis et différences radicales entre des réalités sépa- arabe qui apparaît déjà dans l’écriture hiéro- Xenakis, qui s’interrogent aussi sur la créati- rées par plus de vingt siècles ? Certains fonc- glyphique ou cunéiforme. Andler évoque la vité de l’homme. Parmi les idoles que nous tionnements ne sont-ils pas propres à toutes recherche d’une articulation entre la logique érigeons, Vernant présente la face mons- les civilisations ? parfaite d’Aristote et l’incertitude qui règne trueuse de la Gorgone, miroir de la mort. dans les sciences cognitives. 11. 10. Yoshida explique qu’ils ont été transmis au Japon, dont religion la présente defortes- affi Grecs Murray du désir ? etSissa expliquent Pourtant, lesdramaturges ont donné à vie des femmes hors du commun. différents enjeux del’homosexualité sociaux Il existe unensemble demythes auxquels et semblent réduites au dans silence cité. la La conceptionLa grecque de sexualité la était roge sur leur genèse et leur place dans le nités avec cepolythéisme grec dont Nietzsche nous nous référons toujours. Steiner s’inter fit detolérance unmodèle car n’ il femmes ont unstatut d’éternelles mineures masculine. Objets de conquête ou mères, les aucun massacre. psychisme. Ploritis évoque leurpropagation ; très différente de nôtre. la pensaient Que les Misogynie ou les pièges du désir Mythologie ou la vérité du mensonge

engendra

- “La Jetée”, où l’on discute desAtrides etd’An- 13. 12. Médée Japon est par justifiée Xenakis etVassilikos, Minotis, aussitôt démenti par lesimages d’une dis qu’au cours du banquet réuni àTbilissi, un d’une du philosophie pouvoir, au service tan- Honneur chouette, àla emblème desagesse : die. Mais qui est responsable du devenirde et à la belle mort du belle la philosophe.à et cet héritage Grecs ?Les proclame modernes, La scènedébuteLa dans un petit bar de Tokyo, rité, lesavis divergent sur définition la dela gelopoulos. parenté La entre Grèce la etle à l’instar du philosophe sonde elle les hommage serein est rendu à l’art du dialogue philosophie. avec Serres, gravité, l’idée récuse ténèbres… Exprimés avec passion ou austé - puis viennent des explications sur la tragé Philosophie triomphe ou le chouette la de Tragédie ou l'illusion de la mort Laurence Tranoy (CNC -Images culture) dela montée enGrèce par Yukio Ninagawa.

- Chaque jour du festival, lestreize épisodes de seront enboucle dans instal- diffsés une salle places disponibles. lée aulée Forum -1.Accès libre dans limite la des dans l L’ Héritage del L’ Héritage de la chouette Marker deChris 'espace dufestival a chouette

Séances spéciales Dédicaces & Ateliers Dédicaces Andrei Ujică Gianfranco Rosi Leo Hurwitz Richard Leacock

Ateliers Andrei Ujică Gianfranco Rosi Les outils du cinéma documentaire : la caméra juillet-août 2009, p. 62. 2009, juillet-août n°647, Cinéma du Cahiers 2 Intempestives Nietzsche, critique. vue de point un et antiquaire vue de point un mental, monu vue de point un l’histoire, de l’étude dans distinguer, de permis est s’il d’histoire, espèces trois correspondent de rapports À trinité cette délivrance. de abesoin qu’il et souffre vénère qu’il et aspire qu’il et actif est qu’il parce rapports trois sous vivant au tient L’ vivants. aux nuisible est historiques d’études l’excès que à savoir tard, plus démontrer faudra qu’il proposition autre cette de que s’en convaincre de nécessaire aussi est il deservices l’histoire, 1 « “Images activistes”, activistes”, “Images La vie a besoin des abesoin vie La ; parce qu’il conserve conserve qu’il ; parce

: elle lui appartient lui appartient : elle - appar histoire Considérations Considérations » Friedrich » Friedrich , 1873-1876. ; parce qu’il qu’il ; parce

- À mesure que s’accumulent lesimages etque s’en démultiplient lespra- Andrei Ujică, Valérie Mayoux (1975),lesessais d’Andrei Ujică constituent desdossiers Tout d’abord, affirmation philosophique, le fait demaintenir croyance d’une Révolution (Nietzsche (Johan Grimonprez, Jean-Gabriel Périot, Pierre Philippe Léon, Gran- Nicolae Ceausescu (2010)letroisième. Dans dramaturgique lignée la deBückner etdeWeiss, dans lignée la visuels àvocation protestataire etprospective, où etl’ajoin collecte la - Enfin, affirmationEnfin, politique, le fait que “l’histoire appartient au vivant” Ensuite, affirmation stylistique, le fait d’assembler le plus possible de vérité”) annonce letitre d’un essai de1992consacré aux Ceausescu, La Spirale (1970)ouGleyzer La (1968),Mexique, Getino Octavio la révolution congelée deRaymundo Michael Klier, Jayce Salloum… Une grande del’énergie part collective Farocki, Yervant Gianikian etAngela Lucchi, Ricci Hartmut Bitomsky, documents visuels etd’y intervenir, enapparence, de moins enmoins. deuxième panneau central du triptyque roumain dont Vidéogrammes d’une construction spéculative. Kamera und Wirklichkeit (“Caméra et de traiter posteriori a Audrieux…). decemouvement sein encroissance exponentielle, le cinématographique de L’ en une vérité historique, que critique la desimages non permettra pas qui celles ontobserver d’une participé revendication émancipatrice de s’enrichir d’Alberto Cavalcanti, l’histoire del’essai critique sur lesimages ne cesse mentaire dans L’ mais à l’inverse de mettre en chantier au titre d’une interrogation et se consacrese àanalyser lesimages qui instrumentent lecontrôle social, tement structure desséquences etla d’ensemble assurent l’essentiel de travail d’Andrei Ujică par trois caractérise se traits. par vocation ou subreptice par asservissement et,plus rarement, à la puissancela critique – au point depouvoir dispenser de tout se com- tiques, lessupports decirculation, etlesmodes développent se aussi les initiatives analytiques. Donnant suite aux propositions pionnières 1 ), autrement dit, selon cité lesmots par deGoethe lesConsi : Isidore Isou, Guy Debord, Jean-Luc Godard, Harun Autobiographie de Nicolae Ceausescu. (1992) constitue le premier et La révolution, live révolution, La au titre d’une reconstitution ou d’une vérification,

Heure des Brasiers de Fernando Solanas et d’Armand Mattelart, Jacqueline Meppiel et L’ uoigahe de Autobiographie - Andrei Ujică. Comment faire une révolution avec la télévision. Bon dérations intempestives yeux. « visage de Ceausescu capturévisage de Ceausescu quand officielle, par chaîne la le de TV von Amelunxen en1990,etqu’un autre cinéaste essayiste avait vision- the Present (1995)construisait l’espace –cosmique –nécessaire pour dif- Khadafi enplein massacre.Khadafi Entre cesdeuxdénis, entre lesrévolutions Par son ancrage etson contenu, cette œuvre appartient au de cycle des années de2011,nulle 1990etcelles proximité intellectuelle qui vibrent entre fresque la delongue haleine consacrée par Ujică au exemple des usages possibles du web. Meilleur moment du film réponduen effet et lerenversement enchaîne desdictateurs arabes qui s’opère sous nos couple desdictateurs roumains, donc chute à la del’empire soviétique, existence même, letravail critique d’Ujică jette unpont deréflexions. exigence, àcelui chute dela desdictatures arabes. Voici qui sans doute La révolution,La live nairement pointé. leplus serait Quel lefilm plus actif, subversif de nous Ultimatum met faceàDas des Bildes, « férencier cesdeuxquestions. cepoint De devue, est il impossible dene sans augmenter mon activité ou l’animer directement se dirigese vers le ciel, n’y et il a plus que le ciel et des cris. Pur Cinéma. selon le sous-titre d’un ouvrage publié par Andrei Ujică etHubertus argentin Mauro Andrizzi, réalisateur deIraqi Short Films (2008),avait peuple envahit le Comité de Bucarest. Central Pas de contrechamp sur peuples triompher de l’oppression, et entre facto lesquels de constaterpas lesrésonances telluriques, hors detout mécaniste, modèle images sont-elles contemporaines et en quoi sont-elles actuelles la foule,la juste son visage figé, regardant dans levide. Puis,caméra la la mêmela appartenance politiques dedeuxcycles fin àla qui voient les de“son” fin la autobiographie filmique. « l’histoire du cinéma chutela desdictatures communistes On n’a tiré sur personne Place du Peuple : « . »

2 ? À cette question en 2009, le jeune vidéaste posée Videograms of aRevolution deHarun Farocki et

: « Je déteste tout cequi ne fait que m’instruire, ; par sa contemporanéité; par sa etson Mon peuple m’adore l’ultimatum del’image », assène Ceausescu à à », assène Ceausescu Nicole Brenez ». De quoi». De les », déclare , par son ? Out of of Out : mais

: le », »,

69 Dédicaces & Ateliers Andrei Ujica, Harun Farocki 1992, Allemagne, 107 min Allemand, Roumain, couleur, Videogramme einer Revolution DigiBeta Vidéogrammes d’une révolution Montage Egon Bunne jeudi 24 mars 2011, 18h00, Petite salle. En présence d’Andrei Ujica Production Harun Farocki Print source Centre Pompidou « Lorsqu’à la fin du mois de décembre 1989 le peuple roumain se révolte contre le régime du dictateur Ceausescu, des centaines de journalistes mais aussi des cameramen amateurs et des vidéastes filment les événements d’une révolution qui se réalise progressivement à travers son exposition média- tique. Dans leur film de montage Videogramme einer Revolution, les cinéastes Harun Farocki et Andrei Ujică reconstituent les événements de la révolution roumaine à l’aide de ces images prises sur le vif. Du dernier discours du dictateur roumain jusqu’à son exécution, nous suivons la chronologie d’une page de l’histoire qui s’écrit en direct. Si, dans ce contexte, la caméra vidéo apparaît d’abord comme un formidable vecteur de liberté, Farocki et Ujică montrent cependant peu à peu les limites de l’enregistrement spontané d’un 70 événement imprévu. » (J. Hamers)

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Andrei UjicA 1995, Russie / Allemagne / France / Belgique, 96 min Out of the Present Russe, couleur, 35 mm vendredi 25 mars 2011, 18h30, Cinéma 1. En présence d’Andrei Ujica et Clélia Cohen Image Vadim Yusov (critique). mercredi 30 mars 2011, 16h15, MK2 Montage Ralf Henninger, Heidi Leihbecher, Svetlana Ivanova « En 1991, le cosmonaute Sergeï Krikalev est envoyé sur la station spatiale Interprétation Sergei Krikalev, Anatoli Artserbaski, soviétique Mir. Alors qu’il est en orbite autour de la terre, l’URSS éclate et Alexandr Volkov, Helen Krikalev reste bloqué dans l’espace pendant 10 mois. A partir de 280 heures Sharman, Franz Viehboe Production Bremer Institut d’une chronique vidéo filmée par les cosmonautes, des documents de la Film & Fernsehen télévision russe et des vidéos amateurs tournées pendant le putsch, Andrei Print source K Films Ujică raconte le bouleversement de du visage géopolitique de la planète par une lorgnette inattendue. Out of the Present est aux grandes épopées spatiales hollywoodiennes ce que La Horde sauvage ou Impitoyable sont au western. Hors du temps mais dans la durée, Out donne l’occasion unique d’expérimen- ter, de ressentir, si toutefois cela est possible, l’immensité d’une déconnexion entre Espace et Histoire. Cette anti-épopée est une plongée vertigineuse dans le hors-champ du monde. » (Clélia Cohen, Cahiers du Cinéma) du film), animépar Nicole et Dana Bunescu (monteuse 35 mm 2010, Roumanie, 180min Son, montageDana Sales En présence d’Andrei Ujica Brenez. Bunescu Roumain, couleur etn&b, Print source Mandragora dimanche 27 mars 2011, 15h00, Petite salle. Accès libre danslalimite des places disponibles. Atelier Andrei Ujică « Autobiographie Nicolae de Ceausescu de Nicolaede Ceausescu Andrei Ujic Ceausescu A Show tion tion des images d’archives “avec Ceausescu” etareconstitué son aventure histo- Partant d’une exploration du montage L’ film, deson dernier était déjà filmé comme cen’est un“docu-drame”, pas mais unlong métrage de“fiction” d’Andrei Ujică. événement-là. Andrei Ujică fait enavant unpas etdit, dans cette incroyable rique –une aventure qui, puisqu’il s’agit d’un chef d’état, aentraîné ledestin rique suffisamment pendant filmé peut vie être sa reconstituée en mettant même decepays. un film “deun film fiction” avec des personnages réels – une sorte de une réflexion plus large autour Trilogie dela du sur fin communisme la mais le président américain du même nom. L’ avec despersonnages historiques réels. Ujică n’a parce filmé, rien que tout siècle –, tout événement historique etce existesupport sur pellicule peut (critique decinémaàPositif etEsprit).­­­­ être invoqué comme témoin (tout d’abord ensuite silencieux, sonore) decet samedi 26 mars 2011, 19h00, Cinéma1. En présence d’Andrei Ujica etElise Domenach bout àbout lesimages qui sont restées delui. Autrement dit, on peut faire L Serge disait Daney qu’avec l’apparition du Cinéma yplusa déjà – il d’un ’ A utobiografia lui Nicolae Ceausescu utobiographie deNicolae Ceausescu et continuée avec Out of the Present, n’est un“documentaire”, pas tout

où Truman ne serait lepersonnage pas interprété par Jim Carrey, , qui achève la trilogie entamée, qui achève trilogie avec la Vidéogrammes d’une révolu a

; il a purement; il et simplement fait un montage en utilisant » Alex. Leo Şerban Leo » Alex. , encompagnie monteuse, dela l’atelier s’ouvrira sur , que viede la tout personnage histo

Autobiographie Nicolae de Autobiographie Autobiographie Truman Truman - -

Dédicaces & Ateliers Gianfranco Rosi

En trois longs métrages longuement mûris, Gianfranco Rosi a imposé nos propres moyens. Sa démarche, jamais puisée dans des références la droiture limpide de son regard. Habitué à voyager (né en Erythrée de cinématographiques antérieures, se fonde sur des rencontres, comme parents italiens, il vit à Istanbul et Rome avant de s’installer à New York, celles du journaliste d’investigation américain Charles Bowden, et à tra- où il étudie le cinéma à la New York University), il fait preuve d’une vers lui, de l’ex-tueur du narcotrafic d’El Sicario. Mais la rencontre n’ est capacité rare à « faire monde » où qu’il pose sa caméra. Qu’il filme le pas l’enjeu du film : elle le prépare, lui souffle son dispositif – tel le carnet Gange à Bénarès (Boatman), une communauté retirée dans le désert cali- où l’ex-tueur raconte en des schémas tracés au feutre vingt ans d’enlè- fornien (Below Sea Level) ou le récit d’un ancien tueur à gages (El Sicario), vements, de tortures et de meurtres. Inutile d’identifier les croquis du il parvient à échapper au dilemme entre empathie et neutralité, à trouver bourreau repenti à un documentaire pédagogique : ces tracés semblent un point d’ écoute rendant inutile tout commentaire. plutôt lui permettre d’avoir la force morale de se rappeler, dans le détail, Avant El Sicario, on pouvait être tenté d’attribuer la force humaine de ses barbaries passées – tout en les stylisant assez pour ne pas devenir ses films à leur ancrage dans des lieux eux-mêmes exceptionnels, que le fou de honte. Avec le batelier de Boatman et les refusés de la société de 72 cinéaste fréquente très longuement avant d’y tourner. Ainsi des abords consommation de Below Sea Level, El Sicario partage peut-être une même du fleuve dans Boatman où toute la vie – et les rituels de mort – des passion – à la fois souffrance et désir : celle de tenir à distance la violence habitants de Bénarès s’organise, et que Rosi faillit quitter sans y avoir du monde en le racontant. Pour cela, les longs métrages de Gianfranco 73 tourné la moindre image, des semaines durant. La veille de son départ, Rosi sont aussi de grands films de fiction. il abandonne son projet de film et s’ offre une journée de tourisme. C’ est ce jour-là qu’ il rencontre le batelier de Boatman et décide de structurer Charlotte Garson le film autour de sa journée de travail (en fait composée de plusieurs années de rushes)… Cette étonnante genèse va au-delà de l’anecdote d’un film qui a manqué de peu de ne pas exister. Elle caractérise tous les projets de Rosi, qui tirent leur pertinence de leur survivance : il y a film parce que quelque chose, dans le réel, insiste puissamment. A force de parcourir le monde sans sujet préconçu (le sujet étant la matière première de la standardi- sation documentaire), Rosi se met à l’ écoute, et quelque chose s’impose. Below Sea Level, par exemple, est l’aboutissement d’un parcours de tous les déserts des Etats-Unis : Nevada, Utah, Californie, qu’il a filmés en pellicule super-16 jusqu’à épuisement de ses moyens. Là encore, c’est seulement de retour à Los Angeles qu’informé de l’existence d’une com- munauté de drop-outs à quelques centaines de kilomètres de la ville, il trouve enfin en elle la synthèse de son périple. D’ où l’impression, chez Gianfranco Rosi, que chaque film, bien que commencé sans savoir où il ira, s’offre à la fin comme une œuvre à part entière, un point d’arrivée. Dans son cinéma, rien n’ est laissé à l’état de brouillon que l’on serait invité, en spectateur indulgent, à compléter par Anglais, couleur, 35mm 115 min 1993, États-Unis / 21 oneproductions 2008, États-Unis /Italie, 21 oneproductions Italie, 55min Gianfranco Rosi Doc &FilmInternational Doc &FilmInternational Hindi, Anglais, n&b, 16 mm Image, son Image, son Gianfranco Rosi Print source Production QuadriMontage Jacopo Print source Production QuadriMontage Jacopo « dropouts gianfr gianfr (Gianfranco Rosi) J’étais recherche àla parti depèlerinages etdemouvements defoule. J’ai été fas - Comme unmonde englouti àtrente-cinq mètres au-dessous du niveau dela Créant l’illusion d’un monde qui depuis défile, l’intérieur barque, dela lefilm En trois ans, suis je venu huit fois àBénarès, restant chaque fois deuxou trois dans leurs surnoms –Insane Wayne, Bulletproof… –lesmarques d’une trajec- de brèves rencontres, événements depetits qui succèdent se au cours d’une ciné par dépendance la deshommes au acommencé film fleuve. àprendre Le et, àl’arrière-plan, où lesgens ville la vivent, prient, marient se etmeurent. galerie deportraits galerie fréquenter donnent au une universalité film qui deloin dépasse savoureuse la mer, communauté la demarginaux qui vit sans confort àtrois cent cinquante forme, après ma rencontre avec lebatelier, Gopal, au cours d’une- pas journée ses marges.ses (C.G.) semaines. l’aube De jusqu’au crépuscule, j’ai mes avec journées passé Gopal. sur son bateausée en tant que touriste. J’ai voulu recréer l’atmosphère de ce autant qu’elle en a été exclue. Ex-appelé du Vietnam, travesti, Ni médecin… jour-là, et le même est Gopal devenu le protagoniste et le narrateur du film. commejournée lesautres. Ilyalefleuve, qu’animent lesprincipes ancestraux toire qui aparfois frôlé lepire. cinq ans Les que Gianfranco àles apassés Rosi tant unmoment est chronique la depurification, film mort. àla vie Ce dela paraissent différents personnages reste etGopal l’unique point deréférence. prend forme la d’un voyage sans destination. Sur l’écran, apparaissent et dis kilomètres au sud-est Angeles deLos deconsommation arenié société la Below Sea Le Boatman mercredi 30mars 2011, 17h15, Cinéma2. En présence deGianfranco Rosi. jeudi 31mars 2011, 14h15, Cinéma1. En présence deGianfranco Rosi. Les eauxLes du Gange sont présentes dans de chaquevie la Hindou, représen- anco rosi anco rosi militants niclochards, leshabitants decette oasis humaine portent vel : du fond fin l’Amérique du désert, estànu icimise depuis » » -

Dédicaces & Ateliers gianfranco rosi 2010, France / Italie, 80 min Espagnol, couleur, DigiBeta El Sicario, room 164 Image Gianfranco Rosi Son Dominique Vieillard vendredi 1er avril 2011, 21h00, Cinéma 1. En présence de Gianfranco Rosi. Montage Jacopo Quadri Musique Abraham Spector Production Les Films d’ici, Quand Gianfranco Rosi lit un long portrait d’un ex-tueur du narcotrafic 21 one productions, Charles Bowden signé par le journaliste américain Charles Bowden, il part à la rencontre de Print source Doc & Film son auteur qui, à son tour, lui permet de retrouver le bourreau repenti. Du International monologue de cet homme en cavale tourné dans un motel anonyme de la frontière américano-mexicaine, le cinéaste tire un film d’une densité inédite. Les dessins qu’El Sicario, en véritable graphomane, inscrit sur un bloc de papier, laissent d’abord croire à un cours sur le rôle des cartels de la drogue et la corruption généralisée des États. Mais ce récit au décor et au dispositif minimalistes ouvre un abîme sur l’intériorité d’un homme et l’universelle propension à la servitude. (C.G.)

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75 Atelier Gianfranco Rosi samedi 2 avril, 14h00, Petite salle. Accès libre dans la limite des places disponibles.

Cinéaste proche du festival (il a notamment remporté le Grand Prix pour Below Sea Level en 2009), Gianfranco Rosi revient sur son parcours et sa démarche de cinéaste. Film par film, il aborde les différentes phases de la réalisation d’un projet… Avec la projection d’extraits de son projet en cours sur le périphérique de la ville de Rome. Avec Avec Leo Hurwitz Leo Native Land Native Dans lesannées précédant Guerre Seconde la mondiale, lance, se il Film andFilm Photo Ilcommence League. comme opérateur etapprend dans le nouveau projet auquel consacre se Hurwitz Suitdu detravail film. théorique une période etd’implication concrète d’une qui apour but pensée desusciter chez lespectateurfois àla l’émo- mythiquede la coopérative du documentaire politique, Workers’ la de persuasion politique, dépassant platitude la del’idéologie etlecôté des cinéastes soviétiques –Dziga Vertov- Choub etEsther enparticu entre leséléments visuels forme etla qu’ils prennent l’énergie motrice clairement dans montage grandes défini Le ses lignes. est levecteur et depolitique, fait il au partie début desannées 30desfondateurs contenu, uncinéma d’idées qui tire du montage une puissante force et fonde àNew-York Nykino. lecollectif L’ conscience que lespotentialités machine dela cinéma vont au-delà du ensuite l’art du montage, au cours d’interminables débats à collectifs Leo HurwitzLeo aété unmaître. Ilest néàNew-York etavécu (1909-1991), rudimentaire propagande. dela marches de protestation et les grèves dans les usines fleurissant un peu esthétiques idées etpolitiques. àses fidèle Jeune passionné decinéma société deproductionsociété indépendante, Frontier Films. simple enregistrement et,nourri par l’expérience pratique etthéorique aux États-Unis un cinéma révolutionnaire dans forme sa et dans son toujours avec Strand, dans réalisation la deson premier long métrage, puissante métaphore politique, qui fait du contraste dialectique etdela par d’autres transforme se dans lecasde cefilm) enune rigoureuse et tion etl’analyse par desmillions depersonnes àl’époque, d’Hurwitz lestyle est déjà photographe Paul Strand etqui devient très vitemythique, unfilm vu partout dans une Amérique économique. dévastée par crise la Ilaborde traversant le XX le métier sur le tas, affrontant policela et l’armée qui répriment les lier – il repense radicalementlier –il l’expérience and Film dela Photo Leage Moviola.la Avec d’autres compagnons delutte, prend il àpetit petit Heart of Spain encollaboration (1937),réalisé avec legrand (1938-1941).C’ ; la dynamique qui; la relie rythmique lesimages (tournées e siècle toujours àl’avant-garde deson temps, restant est un film entièrementest unfilm novateur objectif est de réaliser enfin est enfin deréaliser objectif : la création: la d’une : Hurwitz 1948, il réalise une réalise autre1948, il grande fresque politique avec Victory Strange Pendant guerre, la Hurwitz collabore créationà la télévisionde la diatement visible ou photographiable par caméra la mais qui constitue de tissu organique entre lesévénements domine lecinéma politique del’époque, Hurwitz oppose unrigoureux d’Hollywood, unardent portrait historico-dialectique. Mélangeant mise donnera plus etdont fois àla sera il l’un desprécurseurs etdesmeilleurs dans forme la que dans lecontenu commence à développer son concept de « cursives comme d’utilisation lesrisques propagandiste. Entre 1947et cinéma américain est tuée dans l’œuf par l’échec distribution, desa dû avecen scène des acteurs et séquences documentaires, Hurwitz élabore La fin n’est fin La optimistepas car délivrance la ne peut advenirpas dans le Le dispositif précédemmentLe encore expérimenté radicalise se plus, tant rapports sociaux. À l’illustration idéologique plate et quistalinienne représentants. nisme d’exclusion etd’aliénation sociale économique une que lutte seule un système dirigé par desgangsters etdesBlancs racistes,- unméca une nouvelle forme expressive fois àla factuelle etlyrique, qui marie une narration qui veut se poignante sans plier aux se canons aliénants munication demasse dont saisit il immédiatement lespotentialités dis- monde abstrait d’un mais film, uniquement dans réalité la concrète des simplement comparée àl’Allemagne nazie, politique etsa ségrégation- sement, novatrice portée la que à l’entrée enguerre desÉtats-Unis etàunclimat politique patriotique publique etapprend àconnaître ce nouveau endétail moyen decom- nitimorée nifragile politico-syndicale peut espérer vaincre unjour. parcours entre lessons et les images, dans lequel font lesidées fonction incapable d’accepter noirceur la du tableau dressé par lefilm. images. capitalisme Le américain est impitoyablement décrit comme l’œuvre. cinéma comme Le àtravers pensée lesimages. Malheureu- le denseamalgame entre lesséquences, devient levéritable objet de l’analyse légitimation la sociale, de politique la syndicale et force la des chroniquela d’événements historiques réels hauteur etla devue l’Amérique desannées 30,untableau complexe qui développe, àtravers Native Land Native Langston Hughes, Langston est sur lutteun film-essai la des classes dans Native Land Native : l’Amérique del’après-guerre est tout America never was America to me. to America was never America Let America Be America Again America Be America Let : tout cequi n’est immé pas - cinéma d’essai aurait pu avoir dans le » qu’il n’aban- .

Dédicaces & Ateliers niste aux lois de Nuremberg. L’ énorme quantité d’images d’archives est formes de la nature, apparentant le cinéma d’Hurwitz à l’architecture littéralement striée par des séquences mises en scènes d’une incroyable de Frank Lloyd Wright. expressivité ; le montage emmené par une voix off au ton prophétique Après la disparition de Peggy en 1971, pour commémorer la compagne soude entre eux fiction et documentaire avec une intelligence et une d’une vie de lutte, de travail et d’amour, Hurwitz se plonge dans un lucidité extrêmes. En dépit des persécutions maccarthystes dont il fait film qui est à la fois une révision radicale de son œuvre, un examen l’objet, Hurwitz résiste et décrit un pays en train de perdre l'espoir d’un profond de sa propre existence et une réflexion historico-politique sur renouvellement véritable des rapports économiques et sociaux, un pays les racines de l’Amérique. C’ est Dialogue with a Woman Departed, qui si fier de ses individualismes égoïstes qu’il risque d’en perdre la liberté lui coûte huit années de travail (1972-1980) : le chef d’œuvre d’une vie et de la communauté toute entière. Le ton allégorique de Strange Victory la somme d’une œuvre, un film dans lequel l’expérimentation formelle se transforme en un implacable Memento mori dans le film suivant, The est toujours une question politique (là où le privé est aussi politique), Museum and the Fury (1956). À partir de la commande d’un film sur un film tellement complexe dans sa structure qu’il se débarrasse de la les œuvres d’art réalisées dans les camps de concentration et conser- distinction entre fiction et documentaire comme d’un masque ridicule vées au musée d’Auschwitz-Birkenau, Hurwitz donne vie à un montage et académique qui occulte la réalité des choses. Pour Hurwitz, notre polyphonique poignant où, comme l’a écrit Peter von Bagh, « se mêlent existence n’a de sens que par rapport à celle d’une communauté, notre art et histoire, documentaire et fiction, texte, musique, mémoire, faisant amour ne prend vie que dans le partage d’idéaux avec un autre être de ce film l’une des œuvres les plus élevées du documentaire ». humain, notre pensée ne naît que dans le dialogue avec notre époque. Ne trouvant ni l’espace ni les moyens nécessaires dans le milieu cinéma- Voilà pourquoi Leo Hurwitz est un maître : aujourd’hui plus encore tographique de son époque, Hurwitz poursuit son travail à la télévision qu’hier, ses films-essais sont des formes qui pensent, des poèmes de 76 publique, terrain fertile pour ses expériences les plus diverses. En 1953, lutte qui nous poussent à agir directement dans l’Histoire, des sympho- il fait partie des premiers à utiliser le son synchrone et un équipement nies politiques qui ouvrent nos sens à la beauté du monde. léger dans le précurseur The Young Fighter, futur modèle du cinéma 77 direct des Leacock, Pennebaker et Drew qui ne verra le jour que beau- Federico Rossin coup plus tard. Pendant les années 60, avec sa seconde femme, Peggy Lawson, il réalise une série de téléfilms extraordinaires, dans lesquels Traduit de l’italien par Lili Hinstin tout le travail sur le montage élaboré au cours des années 40 s’adoucit et trouve une mesure lyrique absolue dans un dialogue poétique avec Remerciements des images très pures. La nature, les saisons, le paysage et la ville sont Tom Hurwitz, Adriano Aprà, Peter von Bagh, Dario Marchiori, les thèmes porteurs du poème visuel Here at the Water’s Edge (1961), Jérôme Moland, Gianmarco Torri, Nicole Brenez, Jorge Amaro du polyptyque The Art of Seeing (1968-1970) et du portrait lucrétien This Island (1970). Entre temps, Hurwitz a filmé en Israël le procès Eichmann, dans l’intense Verdict for Tomorrow (1961), dont les rushes seront utilisés quarante ans plus tard par Eyal Sivan et Rony Brauman dans leur film Un spécialiste, portrait d’un criminel moderne. Le thème de la mort et de sa présence dans notre vie de tous les jours parcourt le magistral An Essay on Death (1964), à la mémoire de J. F. Kennedy, sous la forme d’un essai qui entrelace le récit de la randonnée champêtre d’un père et son fils, de merveilleuses images de la nature, des œuvres d’art de toutes les époques et une triple voix off aux intonations shakespea- riennes. La liberté expressive à laquelle est parvenu Hurwitz est désor- mais totale : le montage de The Sun and Richard Lippold (1966), essai sur la matérialité de l’art abstrait et sur la lumière du monde, touche à une composition organique lyrique qui rappelle à la perfection les Johann Sebastian Bach ASC ASC Anglais, n&b, 16 mm Anglais, n&b, 16 mm 1964, États-Unis, 77min 1966, États-Unis, 28min Voix off, montage, com- Voix off Christopher Scénario Brice Howard, Leo Gert Berliner Hurwitz Leo Hurwitz Douglas, MorrisCarnovsky Plummer, HelenGahahan D’ tional Television tional Television Image Manfred Kirchheimer, Image Manfred Kirchheimer, mentaire Leo Hurwitz Print source TomHurwitz, Production NationalEduca- Musique Print source TomHurwitz, Production NationalEduca- Montage Peggy Lawson, Kay Musique Ulysses Arcy Marsh, GertBerliner samedi 26 mars 2011, 14h00, Cinéma2. Séance présentée par Federico Rossin. #1 Hurwitz Leo The Sun The The S Leo Hurwitz Leo Hurwitz An E En 1964, la NationalEn 1964,la Educational Television decommander décida unfilm Qu’est-ce que l’art Film-essai raffiné qui repose sur un socle à la fois quiàla Film-essai sur raffiné repose unsocle raisonné etémotionnel. et àfaire est enrapport mise avec dialectique leséléments du ciel, terre dela etdel’eau, entre deséléments tirés del’art, littérature, dela du théâtre ou du cinéma, et hardi d’essayiste. Ilenrésulte purement unfilm-collage intellectuel, qui en commémoration mort dela du président John F. Kennedy, unan après sa notre detous vie lesjours. Un montage novateur etcomplexe desliens tisse mettant enavant lemouvement mort au mort. dela La même pensée dela mort tragique. Sans vouloir banalement lesimages nitom utiliser deDallas - jusqu’à devenirl’allégorie même créativité dela humaine capacités etdeses analyse mort la comme un concept abstrait et en débusque les dans traces transporte àtravers unvéritable tour deforce sculpture lyrique. La abstraite illimitées d’imagination etd’expression. manifeste Le pour uncinéma àvenir images intensément matérielles etdensément conceptuelles, Hurwitz nous traits travail qui réfléchit se ber dansber unregistre etlarmoyant, facile Hurwitz soutenu unstyle privilégia

? Comment concevoir l’œuvre d’art et son rapport au réel ssay onDeath un and RichardLippold deRichard Lippold, au filmée Metropolitan Museum deNew York, : une forme qui àtravers pense lumière la du soleil.(F. R.) ? Comment pouvons-nous représenter des concepts abs- : lecinéma à l’état leplus pur. (F. R.) : A Memorial to John F . Kennedy

? Grâce à ses ? Grâce à ses

Dédicaces & Ateliers Leo Hurwitz #2 samedi 26 mars 2011, 21h00, Cinéma 2. Séance présentée par Federico Rossin.

Leo Hurwitz, Paul Strand 1938-1941, États-Unis, 88 min Anglais, n&b, 16mm Native Land transféré sur HD Cam Image Paul Strand Premier long-métrage et dernière production de Frontier Films, Native Land Montage Leo Hurwitz Commentaire Ben Maddow est un film-essai politique qui croise documentaire et fiction. Par un puissant (“David Wolff ”) montage didactique et l’éloquence de la voix off du grand acteur et chan- Musique Marc Blitzstein Interprétation Paul teur noir Paul Robeson, il dresse le bilan de la situation politique explosive Robeson Scénario Ben Maddow des Etats-Unis, en dénonçant les dangereuses infiltrations fascistes au cœur (“David Wolff”), Leo Hurwitz, même de la démocratie. Commencé en 1938 et achevé en 1941 grâce à Paul Strand Production Frontier Films un financement du gouvernement Roosevelt, ce film résume et s’approprie Print source Tom Hurwitz, le travail politique et stylistique mis au point pendant la décennie de la ASC Grande Dépression par les deux collectifs précédents – Workers’ Film and Photo League et Nykino. Mais il représente aussi le manifeste d’une nouvelle conception du cinéma, hostile tant au star system hollywoodien qu’au docu- mentaire purement descriptif. (F. R.)

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Leo Hurwitz 1953, États-Unis, 25 min Anglais, n&b, 16mm The Young Fighter transféré sur Beta SP Image, montage Leo Portrait touchant d’un jeune boxeur, tourné pour la série télévisée Omnibus Hurwitz Production CBS Broadcas- en utilisant des techniques d’avant-garde : le son synchrone et le matériel ting Inc. d’éclairage léger en font le premier exemple de « cinéma direct » tourné pour Print source Tom Hurwitz, la télévision. Quelques années plus tard, The Young Fighter sera une réfé- ASC rence fondamentale pour Robert Drew, D.A. Pennebaker et Richard Leacock. Hurwitz tire parfaitement parti de la légèreté de ce nouvel outil. Il réussit à pénétrer avec une élégante pudeur dans le monde intime d’un garçon qui fait face à des choix fondamentaux de l’existence : le rapport avec sa famille et l’amour pour le sport vu comme le moyen de sortir de sa condition de pauvreté et de marginalisation. (F. R.) ASC Anglais, couleur etn&b, 16 mm 1980, États-Unis, 225min Son Image, montage, production Leo Hurwitz Print source TomHurwitz, TomFleischman

jeudi 31mars 2011, 19h00, Cinéma2. En présence de Tom etFederico Hurwitz Rossin. #3 Hurwitz Leo vue intellectuel et émotionnellement lancinante. montage Le fait dialoguer élégiaque touchant, une symphonie épique etpolitique àPeggy Law - dédiée rythme cyclique ethypnotiquerythme liedefaçon inextricable lepersonnel,- lepoli son époque. Il réalise ainsison Ilréalise époque. une texture audiovisuelle magistrale d’un point de compagneson, sa durant trente ans detravail, deluttes etd’amour. Hurwitz Sommet de l’œuvre de Hurwitz et testament ce idéal, tique etl’esthétique, enbâtissant une inépuisable. cathédrale filmique (F. R.) travaille huit ans (de1972à1980),reparcourant sur lefilm d’un critique œil les documents d’archives etdesformes d’art de tout genre etorigine. Le les images précédents films de ses et desséquences nouvellement tournées, l’ensemble deson œuvre etembrassant mélancoliquement son existence et Leo Hurwitz Dialogue With a

W oman Dep arted Dialogue est un poème est un poème

Dédicaces & Ateliers Leo Hurwitz #4 samedi 2 avril 2011, 18h15, Cinéma 2. En présence de Tom Hurwitz, Sylvie Lindeperg (Professeure à l’université de Paris I - Panthéon Sorbonne) et Annette Wieviorka (Directrice de recherche au CNRS)

Leo Hurwitz 1948, États-Unis, 75 min Anglais, n&b, 16 mm Strange Victory Image Peter Glushanok, George Jacobson La seule production de Target Films est un acte d’accusation impitoyable Musique David Diamond Voix off Alfred Drake, Muriel et efficace contre l’Amérique de l’après-guerre : un film de montage qui Smith, Gary Merrill témoigne de l’activité de Hurwitz et de sa cohérence politique (malgré les Commentaire Saul Levitt Montage, scénario persécutions qu’il subit) pendant la période la plus sombre du maccarthysme. Leo Hurwitz Production Target Films En convoquant un large choix de matériaux divers et grâce à sa longue expé- Print source Tom Hurwitz, rience des archives filmiques, Hurwitz structure son discours en deux parties ASC dialectiques. La première relate les efforts des Etats-Unis et des Alliés pour vaincre par les armes aussi le nazisme et le fascisme. La deuxième décrit, dans dans une syntaxe cyclique et sous forme d’essai, comment la guerre froide et la chasse aux sorcières de McCarthy ont objectivement favorisé la résurgence du fascisme en Europe et en Amérique. (F. R.)

Henchman Glance document de Leo Hurwitz remonté par Chris Marker 80 non daté, France, 31 min Dans le cadre du procès Eichmann, en juin 1961, le film Nuit et Brouillard Français, n&b, video est projeté à l’accusé. Leo Hurwitz filme la scène. Des années plus tard, Chris 81 Marker reprend ce document qui, ainsi remonté, confronte les regards de trois cinéastes : Resnais, Hurwitz, et le sien.

lundi 28 mars 2011, 20h45, Cinéma 2 (voir la séance America is hard to see #5 p. 113) :

Leo Hurwitz, Paul Strand 1937, États-Unis, 30 min Sans dialogue, n&b, 16 mm Heart of Spain Image Geza Karpathi, Herbert Kline Première production de Frontier Films, film de montage sur la guerre Montage Paul Strand, Leo Hurwitz, Ben Maddow civile espagnole racontant dans un esprit militant la vie des combattants Commentaire Ben Maddow républicains. (“David Wolff”), Herbert Kline Production Frontier Films

En parallèle à Paris. 5 avril, 18h30, BNF (site Tolbiac) « Leo Hurwitz, l’homme qui a filmé Eichmann » En 1961, Leo Hurwitz filme pour la chaîne de télévision américaine CCBC l’intégralité du procès Eichmann. Rencontre autour de ses images, organisée par la revue L’ Histoire et la BNF ; en présence de Tom Hurwitz, Sylvie Lindeperg et Annette Wieviorka. Richard Leacock Richard Bananas Primary Jeune homme, étudie il physique, la l’optique, leson… conscient qu’il y adesprogrès àfaire dans ledéveloppement technique du cinéma. Dans lespremiers parmi lesannées sera 1980,il grands cinéastes àse Dans lesannées 60,avec l’aide Drew, amis deses Bob D. A.Pennebaker, priori vient. Mais tout pas ne sera il àfait content du résultat etconsacrera le Quatorze mois detournage enLouisiane avec son maître, Robert Obsédé de cinéma, son réalise premieril Obsédé à 14 ans, film Caméra légère, aérienne, fluide Flaherty, achèvent son éducation cinématographique. Par suite, la Kennedy lors descampagnes primaires démocrates de1960. comme cameraman etcomme réalisateur, mettra formation il sa de d’un Kenya en route vers l’indépendance… Bref, est il présent avec Kennedy,Il filmera Nehru, Hailé Selassié, Leonard Igor Bernstein, Richard aura Leacock 90ans cette année La Seconde Guerre Seconde La mondiale levoit cameraman sur lefront, enBir et magnétophone sans avoir d’un besoin câble pour lesrelier. L’ carrière decinéaste documentaire -de« reste àessayer vie desa dedonner spectateurs àses « rait même dire “caméra la pinceau” tant etironique, son œil, poétique nouveau etchaque défi fois qu’on lui demande detourner a desscènes manie etenChine. maîtrise l’art du cadrage. maîtrisant toute chaîne la fabrication dela d’un conception dela film, synchrone légère est née. mettra Illa àl’œuvre pour letournage de sa camérasa sur bien desévénements marquants du fin xx dela Stravinsky, Arthur Rubinstein etbien d’autres. Ilassistera lutte àla » (« The Feelingêtre of » being there au montage final. physicien recherche dela au denouvelles service solutions. Et àchaque tourner vers vidéo, la cherchant comme toujours d’expression liberté la pour l’égalité au raciale Sud desEtats-Unis, aux premières élections les frères Maysles, etc., invente il unsystème pour synchroniser caméra technologiela adaptée. irréalisables, plutôt que derépondre « , où suit il deprès et sans « , pour décrire à ses camarades, pour décrire àses d’école anglais l’endroit d’où il ; la “caméra; la stylo”, c’est lui »). attaches ; il aura; il derrière lui 75ans de filmmaker c’est impossible » le jeune sénateur» lejeune John F. », faiseur de films, », faiseur defilms, le sentiment d’y Canary Island Island Canary », il invente», il ! Onpour e siècle. équipe équipe - -

Memoir Et bien sûr, ne ratera il révolution la pas numérique qui lui permettra d’intégrer textes dans etfilms unmême ensemble mémoires pour ses et la légèretéet la demouvement. libérant Ense ainsi desentraves écono- miques et institutionnelles, une sera source il d’inspiration pour tous à paraître prochainement les jeunes quiles jeunes rêvent defaire du cinéma. (« L’ impression d’y être -mémoires d’un cinéaste : The Feeling of Being There -aFilmmaker’s Valerie etPerle Lalonde Møhl »).

Dédicaces & Ateliers Soirée spéciale Richard Leacock vendredi 25 mars 2011, 21h00, Cinéma 2. En présence de Richard Leacock (sous réserve) précédé d'une présentation du dvbook The Feeling of Being There

Richard Leacock Canary Island Bananas 1935, Grande Bretagne, 10 min Cartons anglais, n&b, 16mm A 14 ans, Ricky Leacock tourne un film dans la plantation de bananes fami- transféré sur Mini DV liale, pour le raconter en images à ses amis anglais. « Décidé à faire des films, Production Dartington Hall Film Unit j’ai enfin acheté ma propre caméra 16mm Victor et un pied Thailhamer. Puis Print source on est parti pour les Iles Canaries, Polly Church, Noel Florence et moi-même, Brian Bradley pour tourner un film sur la plantation de bananes de mon père. J’ai fait un script détaillé avec des petits dessins pour chaque plan. Polly était scripte, Noel, mon assistant. Mon père nous a trouvé un vieux phaéton Morris- Oxford. » (Richard Leacock) Robert Drew Primary 1960, États-Unis, 27 min (version remontée par Richard Leacock) Cinq jours effrénés de campagne électorale pour les primaires démocrates, Anglais, n&b, 16 mm opposant le sénateur du Massachusetts, J. F. Kennedy, à celui du Minnesota, Image Richard Leacock, Albert Maysles H. Humphrey. « Nous voulions créer un nouveau genre de journalisme télé, Son Robert Drew, basé sur l’observation sans la moindre intervention de notre part. Pour y arri- D.A. Pennebaker 82 Production, print source ver nous voulions être partie prenante de moments qui n’intéressaient pas la Drew Associates Presse en général. Drew a demandé la permission que je sois présent dans sa 83 suite d’hôtel pendant que lui et ses compagnons de campagne écoutaient les résultats dans le Wisconsin. Pas de trépied, pas de lumières, pas de perche, pas de questions… Juste moi et ma petite caméra silencieuse. » (R. L.) Richard Leacock, Joyce Chopra Happy Mother’s Day 1963, États-Unis, 26 min Anglais, n&b, 16mm transféré sur DV Cam La chronique d’un événement (médiatique) heureux. Production « Plus nous filmions plus nous étions fascinés. L’ histoire était grotesque : Leacock - Pennebaker, Inc. Print source Pennebaker l’exploitation des quintuplés… et nous-même en faisions partie. Après Hegedus Films avoir tourné pendant quelque temps nous nous en sommes rendu compte et nous nous sommes arrangés avec la famille : nous ne filmerions que les événements publics - un compromis. Je n’ en croyais pas mes oreilles quand j’ai entendu les discours au banquet en l’honneur des Fisher. Le discours du maire est tourné en un seul plan, c’est bien ça qu’il a dit ! » (R. L.) Richard Leacock Chiefs 1969, États-Unis, 18 min Anglais, couleur, 16mm transféré sur DV Cam 1500 chefs de police et leurs épouses, en congrès, à Hawaï. Production « J’ai déjeuné avec un journaliste de Time. Il était en route pour un congrès Leacock - Pennebaker, Inc. Print source Pennebaker de 1500 chefs de police (avec épouses) à WikikiBeach. Wow ! J’ai appelé Hegedus Films Noël Parmentel et nous y sommes allés. Nos amis de la police ont aimé le film, le New York Times a trouvé ça sans intérêt, et le public de “Monterey Pop” a adoré. » (R. L.) Talent Associates - Norton Jane Balfour Services Anglais, n&b, 16 mm Anglais, couleur, 16 mm 1954, États-Unis, 20 min 1970, États-Unis, 60min Son, montage Son Robert VanDyke, Simon, Inc. Richard S. Brummer Bob M. Campbell Mark Woodcock Robert Leacock, Kate Taylor, Pennebaker Richard Leacock, D.A. Image Richard Leacock, Image JimDesmond, Print source MoMA Production Roger Tilton Print source Production samedi 2avril 2011, 16h15, Cinéma2. Cette séance fait également partie delaprogrammation Ecoute voir Leacock Richard Dédicace « « « « Jazz D Vous avoir devriez honte D R 24 Des annéesDes plus tard, quand était le film devenu un « Une soirée folle de Dixieland Jazz. Il s’était adressé àplusieurs cameramen Une soirée folle deDixieland Jazz dans l’East Village. Qu’est-ce qui passe se de PBS (undenos commanditaires) n’arrêtait devenir pas vers moi dix ans et connaissions les habitudes de chacun. Je n’avais vu pas le spectacle et personne ne nous adit cequ’il fallait filmer. Ons’est éclatés. Un imbécile comme desdingues. Libres deux caméras etmon ami Hugh enchargeait Bell une pendant que j’utilisais d’accord. Un allié de Sondheim. obtenir durait 18secondes, ensuite fallait il retendre leressort. Alors j’avais était de100pieds (une minute etleplan leplus defilm) long qu’on pouvait qui lui avaient tous dit même la chose Il voulait uncourt métrage réaliser sur une soirée enboîte dans l’East Village. comédie musicale deSondheim, avec troupe la d’origine. Toute troupe, la tout mon fils Robert, Pennebakermon Robert, fils et Jim Desmond » (R. L.) (R. saient !” » au detout. milieu soirée dema La vie fois,à la m’amusais je comme unfou, sautais, je dansais, je filmais,j’étais je sur trépied, perches, clap, etc. Toujours même la histoire assez rudimentaireassez etétait moins mobile que moi. Ons’est éclatés, on afilmé à tourner un dimanche à 9h du matin et avons continué jusqu’au lundi Original C type disaittype “Ils en ont eu, du bol, ils n’avaient aucune de idée ce qu’ils fai pendant guerre. la l’autre l’orchestre rassemblés dans un studio d’enregistrement. Nous avons commencé Jamais n’ai je connu une detournage journée aussi formidable. J’étais avec J’avais 2petites caméras decombat Eymo àressort. charge Leur maximale Roger Tilton est venu me trouver avec saugrenue une idée pour l’époque. En 1970,Pennebaker m’invite l’enregistrement àfilmer deCompany . A. Penneb oger heures d’enregistrement demusique comédie pour la musicale Company ! Bob Campbell,! Bob l’autre cameraman, était raccordé unsystème synchro Til ance ton aker ast ! Je lui ai suggéré comme defilmer quand j’étais cameraman » Album –C ? Vous n’avez deplan. pas Personne ne sait cequ’il fait ! c’est ridicule ! Pas detrépied omp : impossible àfaire sans grosse caméra ! !” Je lui ai dit d’aller faire se voir. » (R. L.) » (R. any ! Bouger ; nous filmions ensemble depuis ! Filmer

classique ; Roger n’était pas ! J’ étais partout », ce même : “Ricky :

7

h

30. , la , la

? ? » ! ! -

! Hors scène cf. p.116.

Dédicaces & Ateliers Dédicace Richard Leacock lundi 4 avril 2011, 18h00, MK2

Richard Leacock, Valérie Lalonde 1990, France, 84 min Français, couleur, DigiBeta Les Œufs à la coque Production La Sept, Mallia films, FR3 Mille façons de manger les œufs à la coque, et un voyage d’amoureux à travers Print source Mallia films la France à la découverte des petites choses. « A Paris, Hans Peter Litscher m’emmène chez Pierre-André Boutang. A notre grande surprise, il me com- mande un film alors qu’il savait que je voulais travailler en vidéo 8. Puis, en décembre 88, je rencontre VL. Au bout de 5 minutes, je lui raconte que je veux faire un film en vidéo sur « rien de spécial » ; je vais l’appeler « Les Œufs à la Coque de Richard Leacock » et l’ensemble sera ponctué de scènes de gens attaquant leur œuf à la coque. Elle me comprend au quart de tour et me suggère de filmer sa tante Eileen exerçant son bel étalon arabe. Nous y sommes allés. La séquence est dans le film. Une superbe vieille dame galopant son poney blanc, depuis sa mini-moke, sur les routes de campagne. » (R. L.)

84 DV Book - Les mémoires de Ricky Leacock en « DVB » : Présentation du livre augmenté (DVBook) 85 The Feeling of Being There (Canary Banana Films & Semeïon Editions) sur une borne interactive. Exposition de notes, photos, Il y a une dizaine d’années, Richard Leacock a commencé à écrire ses mémoires lettres, et esquisses dans le foyer du festival. de cinéaste, embrassant du même coup presque toute l’ère du cinéma docu- Pendant toute la durée du mentaire. Mais « écrire à propos de films, c’est comme écrire sur le vin : vous festival, Forum -1 ne pouvez pas goûter le vin en lisant. » Il a donc décidé d’intégrer des films Pour en savoir plus dans son récit et s’est mis à la recherche d’une façon de le faire. Avec l’aide de www.canarybananafilms.com son ami du MIT, Brian Bradley, est née l’idée du Digital Vidéo Book : le livre sur un support DVD qui intègre les films cités directement dans le texte pour qu’on puisse les visionner tout en lisant. Il y a quelques mois, il s’est associé aux éditions Semeïon pour finaliser le projet. Une souscription a été ouverte pour rendre possible la production des supports divers de ces mémoires : un livre relié ou broché, le « DVB », et une édition spéciale sous forme de collector avec un écran dédié contenant tous les films.

CINÉ CINÉMA présente mardi 29 mars 2011, 10h30, CWB. Accès libre dans la limite des places disponibles

Jane Weiner 2011, France, 60 min La Caméra passe-partout. Un héritage du cinéma documentaire Anglais, couleur, Beta Montage Sebastian La caméra de Jane Weiner s’est glissée dans le monde du cinéma direct américain en Eyherabide Production Striana, JDB captant 35 ans de conversations entre Richard Leacock, D.A. Pennebaker, Bob Drew, Films - CinéCinéma Terry Macartney-Filgate et Albert Maysles autour de Primary, œuvre maîtresse du Print source CinéCinéma cinéma vérité. Une projection organisée par CinéCinéma. « « Les outils du cinéma documentaire Les (Chris Marker, Libération, 5mars 2003) de montage, les solutions àtrouver pour ajouter du son, tout ce qui est là devant des spectateurs attentifs. Les moyens de l’époque, c’était le 16mm de faire des petits sujets sur leur propre et que vie, nous tentions d’aider sur La possessionLa d’une caméra DV ne confère pas par magie du talent àcelui aujourd’hui, compacté àl’intérieur d’un bidule qui tient dans la main. qui n’en apas, ou qui est trop flemmard pour demander se s’il ena.On groupes Medvedkine, ces jeunes ouvriers qui dans l’après-68 entreprenaient coup, beaucoup de travail. Et une raison de le faire. C’ s’accrochaient, et il faut croire que là encore, quelque chose apassé, puisque non synchrone, donc les trois minutes d’autonomie, trois les donc synchrone, non table laboratoire, la le DV clôt, se tandis que l’évolution technologique s’emballe etque de pourra miniaturiser tant qu’on veut, un film demandera toujours beau- verte d’un nouveau geste, évolution du rapport àl’autre notion etdela Quelles sontQuelles lesconséquences de l’évolution descaméras sur pra la - trente ans plus tard on présenter les avus leurs films au festival de Belfort, techniques et financières, elle n’affranchit pas de la contrainte du travail. de réalisme. Mais aussi, parfois, solitude du cinéaste multitâche ou cinématographique. La révolutionLa DVde la dans- les années le documen 90 a bouleversé nouveaux effréné. Entre decaméra modèles succèdent se àunrythme mode, marketing etchoix esthétiques, est il temps defaire lepoint sur l’évolution du matériel detournage etson influencesur legeste le plan technique, avec les moyens de l’époque. Qu’est-ce qu’ils râlaient taire indépendant documentaire ? tique baisse de la rigueur et de la réflexion etdela baisse rigueur sur dela l’image. chapitre Le dela On rentreOn du boulot, et vous nous demandez encore de bosser… La “démocratisationLa des outils” affranchit de beaucoup de contraintes : démocratisation del’outil, légèreté d’action, décou - est toute l’histoire des » Mais ils » » ! ! Jean-Pierre Beauviala. Première présentation de l’Aaton Super 16mm, 1972. : la caméra : la

Dédicaces & Ateliers Camera #1 Thierry Nouel, Marc-Antoine Roudil. La découverte d’un geste mardi 29 mars 2011, 10h30, CWB Grande salle. Entrée libre dans la limite des places disponibles.

Comment l’apparition de nouvelles tech- cadre de l’action culturelle des films vidéo en (2002), Ils ne mouraient pas tous mais tous nologies (vidéo dans les années soixante et régions (Normandie, Lorraine, Savoie). Il a étaient frappés (2005), Terre d’usage (Cinéma soixante-dix, DV, puis numérique), d’un été photographe de plateau sur deux films de du réel 2010). Leur dernier film, Madame matériel plus léger, a-t-il transformé la pra- Amos Gitaï, éclairés par Henri Alekan : Esther Jean, est présenté cette année dans la section tique documentaire, le geste cinématogra- forever (1986), Berlin-Jerusalem (1989). Il a Contrechamp français (cf. p.55). phique, emmené les cinéastes vers de nou- notamment réalisé Montevideo (1975), Les velles écritures documentaires, et conduit Saisons d’Arbu (1979-1983), Johan van der d’autres à devenir vidéastes… Marc-Antoine Keuken (2000), Grèves à la chaîne (2006), Roudil et Thierry Nouel explorent leurs Journal d’un vidéaste (2008-2011). expériences particulières et croisent leurs parcours… Photographe puis assistant de William Klein, Marc-Antoine Roudil co-signe en 1993 avec Réalisateur indépendant, chef monteur et Sophie Bruneau le court-métrage Pêcheurs à vidéaste, Thierry Nouel réalise ses premières Cheval, qui remporte plusieurs prix, dont vidéos et ciné-tracts en 1968. Entre 1967 et celui du meilleur film documentaire au Fes- 86 1985, il anime des ciné-clubs et la Cinéma- tival International de Bilbao. Ils réaliseront thèque Française à Rouen, puis réalise dans le ensuite Par-devant notaire (1999), Arbres 87

Camera #2 Katell Djian, Nicolas Philibert. Autour de la préparation d’un film mardi 29 mars 2011, 14h00, CWB Grande salle. Entrée libre dans la limite des places disponibles

Nicolas Philibert, cinéaste, et Katell Djian, Elle a par ailleurs éclairé Nostalgie de la des sourds (1992), Un animal, des animaux chef opératrice, reviennent sur les choix et Lumière de Patricio Guzmán (2010), Kom- (1995), La Moindre des choses (1996), Qui les questions qui ont présidé à la préparation munalka de Françoise Huguier (2008), Bara- sait ? (1998). En 2001, il réalise Etre et avoir du film qu’ils sont actuellement en train de kat ! de Djamila Sahraoui (2006), Le Grand (Prix Louis Delluc 2002). Avec Retour en tourner à la Maison de la Radio. Dans un voyage de Ismael Ferroukhi (2004), Je t’aime, Normandie (2007), il revient sur les traces contexte technologique en pleine mutation, Je t’adore de Bruno Bontzolakis (2003), ça, du tournage de Moi, Pierre Rivière, ayant quels outils choisir pour ce projet au contexte c’est vraiment toi de Claire Simon (1999), égorgé ma mère, ma sœur et mon frère… de de tournage si particulier ? For ever Mozart de Jean-Luc Godard (1996), René Allio, dont il fut l’assistant. Son dernier Point de départ - Starting Place (1993) et Walk film, Nénette (2009), est consacré à la femelle Directeur de la photographie et cadreuse, the Walk (1995) de Robert Kramer. orang-outan du Jardin des Plantes. Katell Djian a travaillé sur de nombreux films de Nicolas Philibert : La Moindre des En 1978, Nicolas Philibert co-réalise avec choses (1996), Qui sait ? (1998), Etre et avoir Gérard Mordillat son premier long métrage (Prix Louis Delluc 2002), Retour en Norman- documentaire : La Voix de son maître. Il réa- die (2007) et Nénette en 2009. lise ensuite La Ville Louvre (1990), Le pays 1963, France, 145 min co-africaine decinéma (version 2008 dite « cadre duplandesauvegarde des SOFRACIMA -Société fran- Françaises duFilm Montand Français, n&b, 35mm thèque ») films anciensduMinistère de Yves Commentaire Yves Image Pierre Lhomme Musique MichelLegrand Print source Archives Production FRANCAISES DU FILM, dansle Film restauré par les ARCHIVES la Culture vidéo- mercredi 30mars 2011, 20h45, Cinéma2. Entrée libre danslalimite des places disponibles. En présence dePierre Lhomme. #4HommageCamera àPierre Lhomme mercredi 30mars 2011, 18h45, Cinéma2. Entrée libre danslalimite des places disponibles. #3PierreCamera Renato Lhomme, Paroles Berta. d’opérateurs , 1961 ; Alain Cavalier Combat (Le dans l’île, Assistant d’Henri Alekan, Pierre Lhomme Yves Montand interprète chanson la Joli Le mai. Pierre Lhomme, ChrisMarker Enquête Marker deChris etPierre Lhomme dans leParis du mois demai 1962,juste après Miller, Patrice Chéreau, Mario Ruspoli ou Marguerite Claude Claude Duras, Berri, Ils n’étaient sans pas contradictions, nimême sans erreurs, mais avançaient ils avec leurs directeurs photographie dela du cinéma- fran devient rapidement l’un desplus importants Renato Berta etPierreRenato Lhomme Berta erreurs. Et vérité la n’est peut-être lebut, pas est elle peut-être route. la dienne, de composer afin unportrait etculturel politique, France social dela de1962.« çais et met son talent des cinéastes au service conséquences de l’évolution technologique du Bresson (Quatre nuits d’un rêveur, 1971), Blier…Bertrand son impressionnante De - fil rations d’opérateurs, ayant chacune connu mographie, on peut notamment citer matériel sur leurs rapports avec lesréalisateurs. ses propresses révolutions technologiques. Dia avons rencontré deshommes libres. Nous leuravons donné plus la grande place dans cefilm. parties («Prièreparties sur tour la Eiffel les plus divers logue autour deleurpratique d’opérateurs, des les accords d’Évian. Au desrencontres, fil caméra la montre lesParisiens dans quoti leurvie - Le Joli mai : Jacques Doillon, James Ivory, » et« : deuxgéné- : Robert : Robert Le RetourLe deFantômas - 1967 ; ; 1967 Mise àsac, Une sale histoire Une sale ( Jean Eustache Maman (La 1972 ; et la putain, mort ou vif ou mort vague suisse, Renato est devenu Berta en Marker ( Marker demandé. notamment Ilsigne lumière la et quelque unchef 110films opérateur très Révélé par lespremiers nouvelle dela films Rappeneau 1989). Il aobtenu meilleure dela photo deuxCésar - graphie pour Camille Claudel l’an 2000, ten 1987) etCyrano de Bergerac (Jean-Paul le cadre d’Alain desfilms Tanner (Charles L’ Armée des ombres , 1969). La SolitudeLa du chanteur de fond , 1974), Le JoliLe mai La Paloma (La 1976), Daniel Schmid , 1969 ; , ») etunentracte durant lequel , 1977), Jean-Pierre Melville La Chamade La Jonas qui aura 25ans en , 1962 , » Construit endeux

; A bientôt, j’espère (Bruno Nuyt- , 1968), Chris , 1968), Chris Nous , ,

Amos Gitaï (Kadosh 1987), Eric Rohmer1987), Eric ( 1974 1987 ; Mágico Téchiné (Rendez-vous docle Le PromeneurLe du champ de Mars , 2004), ( chanson enfants Jean-Marie Straub etDanièle Huillet (Ces rencontres2006 avec eux, Godard ( Godard Mario Martone (Noi credevamo guian 2002 ; (Marie-Jo et ses deux amours , lune Smoking, no smoking no Smoking, , 1984),Louis Malle (Au revoir les

1986 ; , ; Milou enmai, 1989),Alain Resnais Il Bacio di Tosca, 1983), Jean-Luc , 2005 ; , , pour lequel obtient il en unCésar Espelho , 1997),Manoel deOliveira (Espelho Sauve qui peut vie,, la 1980),André Othon Le PrincipeLe d’incertitude , 2002), , 1969), Robert Guédi - , 1969),Robert , 1999 ; , Les Nuits de la pleine , 1993 ; , 1985 ; ,

; La Mort d’Empé Mort La Kippour On connaîtOn la Les Innocents , 2010). , 2000), - ,

Dédicaces & Ateliers Camera #5 Jean-Pierre Beauviala. Penser une caméra vendredi 1er avril 2011, 18h30, Cinéma 2. Entrée libre dans la limite des places disponibles. Rencontre animée par Alain Bergala.

Fondateur d’Aäton, Jean-Pierre Beauviala a la caméra vidéo de poing (la « paluche »), le traversé l’histoire du cinéma et l’a profondé- marquage temps dans les caméras film… ment modifiée par ses inventions techniques. Tous ces progrès techniques sont le fruit de A l’heure du numérique, comment le plus recherches menées avec l’aide de nombreux important fabricant de caméras français documentaristes et cinéastes indépendants, aborde-t-il cette révolution technologique ? amis de Jean-Pierre Beauviala (Jean Rouch, Quelle est l’histoire d’une caméra en train de Jean-Luc Godard, Louis Malle) à la recherche se fabriquer ? à l’époque de moyens de tournage plus légers et moins contraignants. Plus récem- Jean-Pierre Beauviala est ingénieur et ment, Aäton crée aussi le Cantar (enregis- inventeur. Il est actuellement le seul fabricant treur sonore numérique) et en 2006 sort la français de caméras professionnelles. « Pénélope », caméra 35 mm à trois perfora- Après avoir travaillé pendant un an comme tions, qui permet d’économiser un quart de consultant pour le fabricant de caméras la pellicule négative. 88 Éclair, où il crée le moteur quartz, il fonde Jean-Pierre Beauviala est actuellement en en 1971, la société Aäton, située à Gre- train de finaliser la version numérique de la noble. Avec Aäton, il invente, entre autres, Pénélope. Jean-Pierre Beauviala et Jean Rouch en 1974. 89 la caméra XTR, fondée sur le principe du « chat sur l’épaule » – caméra Super 16 légère et silencieuse qui épouse la forme de l’épaule, Dédicaces & Ateliers Exploring Documentary Le poème documentaire

Sous la direction de Nicole Brenez

Remerciements : Olivier Hadouchi, Ricardo Matos Cabo, Luis Alves de Matos. Artavazd Pelechian, Agnès Baillie, Bruce Varda ou Ange Les Leccia. Le poème documentaire poème Le Vladimir Maïakovski, Vsevolov Poudovkine, Etting, Emlen Vittorio (S. M. Sodom Deren, James Broughton, Kenneth Anger… Donnés, F. J. Margaret Seta, De Tait, les lettristes, Jean-Daniel Pollet, Jonouchi visuelle etverbale, Tyler mentionne les“fantaisies” deJean Vigo vain, critiqueThomas et decinéma),scénariste), Dylan (poète Arthur Cinema 16, accueille uneCinema table 16, rondeaccueille consacrée à “Poésie et Cinéma” Miller (dramaturge)Miller etWillard Maas (écrivain, cinéaste). façon De Flaherty) Motoharu, Peter Emanuel Goldman, l’Antonioni Etant desîles, Pour aborder l’histoire filmique, on peut donc, poésie dela eneffet, composée deMaya Deren (écrivain etcinéaste), Parker Tyler- (écri du rendu visuel, autant de propositions en matière d’intensification 28 Le opérateurs Lumière etKahn, Dimitri Kirsanov, Germaine Dulac, et lesqualités” nature, la caractériser qui pour consiste elle à“explorer une situation, lesformesen sérier registre visuelle, Tyler poésie dela mentionne lesurréalisme etle mises enœuvremises par lecinéma, qu’il partage endeuxsecteurs mentaires naturalistes (George Franju). autant d’initiatives enmatière destructuration etde déstructuration post-surréalisme américain, Un Chien andalou deLuis Buñuel, in Lot visuelle d’unepoésie visuelle del’autre. etverbale poésie la part, Au introductive, Parker Tyler commence par repérer lesformes poétiques prose (Sidney poétique Peterson, Ian Hugo) impressions visuelles tures métriques dans lesœuvres par exemple deJosé Val del Omar, littérairespoétiques etmusicales etformes visuelles, car poétiques témoigner desramifications du moment, entravailler profondeur la pastorales, dechants, destances, depsaumes, d’épopées, dezaoum, il estil aisé lelyrisme, dedéceler ou nature la élégiaque, ou- desstruc octobre 1953 àNew York, Amos Vogel, programmateur de Eisenstein) deMelville Webber etJames Sibley Watson, deMaya lesfilms ; lesséquences d’hallucinations. Au registre poésie dela Ossang, Jayce Salloum, Patrice Kirchhofer… autant de ; on peut aussi lesanalogies entre observer formes ; les films mythologiques; lesfilms (Jean Cocteau) ; on peut, ainsi que Maya Deren s’y emploie, en ; les films abstraits; lesfilms ; la poésie naturaliste poésie ; la (Robert ; puis ou lesciné-poèmes,

; le “formalisme sévère” - ; lesdocu : la ; la ; la “de façon que l’apparence d’une àlumière la exposée rue du soleil « Tout enconservant l’ensemble decesinstruments d’observation, nous Ce sontCe les“illuminations” qui filmiques, refusent lesapproximations Guillaume du et Jacques Bartas Lacan Gongora, François Villon etEzraPound, et Claude Pélieu, Schiller Entendre parole la àson tour poésie dela est unvoir. Après Artaud Carasco, Après de simplement percevoir radiation la decequi est cruelle descriptive, autant deluttes aussi », civile sur leterrain « poésie dela comme dans une symphonie, peut-être comme aucune symphonie ne d’apparition)… telles De iniatives texturelles et temporelles agissent déflagrations lentes ou soudaines, irradiations, gloria flashes, des formes visuelles récurrentes ou uniques issues de l’expérimenta- du langage, qu’il s’agisse delerégler ou deledérégler. même la De du gramme en écriture hiéroglyphique, ou alphabétique, ou cinéma- employé par Maurice Merleau-Ponty pour une désigner qualité du réel. depuis Certes, Hölderlin, tous nous les poètes l’ont dit. Encore réel. réel. figuratives, reconfigurent mimésis la etdéploient voire métamor façon, l’histoire documentaire du certaines dedéceler poème permet faut-il qu’un jour chacun denous àson tour entende cedire ses formesses fixes comme dans modernes, libertés c’est ses Pindare et ainsi qu’Alberto Moravia nommait dePier celle Paolo Pasolini. phosent les phénomènes d’eux-mêmes, à partir à l’instar des bombes, puisse dans son rugissement atteindre son propre cœursignifiant, tion descriptive tographique) l’écrivait James Agee (Louons maintenant les grands hommes, 1940). le peut. Et l’état deconscience virera del’imaginé etdu à l’effort révisé leur adjoignons une quatrième approche. littéraire, poésie La dans bouquets, embrasements, ou propres cascades soleils pyrotechnie. àla Qu’est-ce parole la que poésie, la d’un poète L’ inscription de la réalité la . L’de elle-même

: études, analyses, méditations, littéralités, boucles, (le« (1984). graphein », avant même toute détermination : une conception expérimentale écriture inscrit l’être même ? Le réel.? Le L’ Nicole Brenez » Raymonde écriture du écriture », comme : levoir. (terme -

Exploring 91 Documentary Exploring documentary #1 Pierre Clémenti, idylles jeudi 24 mars 2011, 21h, Cinéma 2 . Séance en présence de Balthazar Clémenti, Antoine Barraud, Catherine Libert.

«En 1971, dans ce qui deviendra ensuite l’ou- qui plus tard te verra. Je crois qu’un film est et dans l’amour. Cette figure d’utopie réalisée vrage Quelques messages personnels, Pierre un lien, qui te rattache aux autres comme assone avec celles d’Empédocle, de Diogène, Clémenti écrit : ‘ Il est arrivé un jour où j’ai à toi-même, à ce que tu as été comme à ce de François Villon, d’Allen Ginsberg, de senti qu’il fallait dépasser les mots du poème, que tu n’es pas, un lieu de rencontre entre Terence McKenna. Trois des ‘bobines’ que que ces mots devaient prendre corps, devenir frères qui ne se connaissent pas et dont le Pierre Clémenti n’avait pas fixées en film gestes, actes – et ce dépassement, ce fut pour hasard d’une représentation mêle les destins achevé ont été numérisées avec passion par moi le théâtre et le cinéma, la poésie de la vie. à travers le temps et l’espace. Pierre Clémenti trois cinéastes eux-mêmes aux prises avec J’aime bien le cinéma, j’aime l’image qui est la offre une figure de désir radical, désir pour la description du monde : Antoine Barraud, trace de ce que tu as oublié, de cette part de toutes choses, réciproquement désirable pour Catherine Libert et Mirco Santi. » (N. B.) toi que tu as perdue. Très vite, en un instant, tous, à chaque instant, en tout geste, une sorte tu redeviens le familier de ton passé. Je fus cet d’acmé de l’épanouissement humain qui n’au- homme-là, qui court à travers l’écran. Et au rait plus besoin de combattre pour sa libéra- moment même où tu joues, tu es déjà celui tion, un être prodigue baignant dans la liberté

1967-1978, France, 48 min La Deuxième femme (Bobine J) Sans dialogue, couleur, Sur le tournage du film Piccole Labbra, Udo Kier, Marie-Laure de Noailles, 16 mm Production, print source Urban Sax, Bob Marley, Bernard Lavilliers, Philippe Garrel, Nico, Pardo, Tina House on Fire productions Aumont, Viva, Pierre Clémenti, un spectacle de Béjart, une pièce de Marc’O, 92 concerts de Bob Marley, Patti Smith. 93 Souvenir souvenir... (Bobine 27) 1967-1978, France, 27 min Sans dialogue, couleur, 16 mm Etienne O’Leary, Catherine Deneuve, tournage des Idoles de Marc’O, Bulle Ogier, Production, print source Jean-Pierre Kalfon, Philippe Garrel, tournage du Lit de la Vierge, Philippe Garrel, House on Fire productions Sylvina Boissonas.

Positano (Bobine 30B01) c. 1968, France, 28 min Sans dialogue, couleur, Avec Philippe Garrel, Frédéric Pardo, Nico, Tina Aumont, Valérie Lagrange… 16 mm Production, print source House on Fire productions 16 mm 1940, États-Unis, 4min 1940, États-Unis, 7min 1938, États-Unis, 15min Sans dialogue, couleur, Sans dialogue, n&b, 16 mm Sans dialogue, n&b, 16 mm Makers’ Cooperative Makers’ Cooperative Print source LightCone Print source TheFilm- Print source TheFilm- vendredi 25 mars 2011, 19h, Cinéma2 #2Rudy BurckhardtExploring documentary « « Découverte deceque« Découverte l’on n’appelait encore pas le Tiers Monde par un Au impassible calme desbuildings succèdelemouvement entêté d’une The Pur Un soldat enpermission promener, pour leweek-end se part avec une vit une longue histoire d’amour avec le poète Kooning. Une importante part deson œuvre d’incendie, untrou dans chaussée la etcequi lesunit lesuns aux autres. d’art Jacob Burckhardt, est un pionnier et enseigne debarbier,enseigne etlestours caméra. dela depasse-passe en 1948, avec un frontispice de Willem De et critique dedanse Denby, Edwin avec lequel cinéaste, descendant du célèbre historien La fouleLa new-yorkaise. Mouvement humain. flux perpétuel, Une borne graphies dans despaysages réels, parfois- fil un maître documentaire. du poème Né en mées avecmées Joseph Cornell.Mais nous importe concernefilmique de choréen scène mise la - Suisse, s’installe il à New York en1935, où il à toutes leslitotes. » (N.B.) aristocrate suisse, le travail d’objectivation dans cesplans désolés équivaut il publierail notamment In Public, In Private ici letravail monumental qu’il consacre àla Haiti bobine deKodachrome dans caméra… sa Montgomery, Rudy Burckhardt, photographe, peintre et s uit of Happine Alab ama ss

Presque tout. choses du Les quotidien, les de New York, m’a il fallu attendre 2 ou 3 ans, des billions defois. Pour prendre desimages «Filmer,dant : c’est là probablement que je description despaysages etdesmouvements choses qui arrivent partout dans lemonde graphe que comme peintre, déclare il - cepen urbains. Beaucoup plus connu comme photo- suis àmon meilleur. (…)Tout est magnifique. à la dissociationà la entre les corps humains et les abord. Puis graduellement, me suis je intéressé parce que c’était trop bouleversant au premier bout de 3 ans, j’ai commencé à travailler au buildings, l’incroyable différence d’échelle. Au The Pursuit of Happiness 1987). Edwin Denby1987). Edwin plasticité décrit la - sispé Burckhardt AboutBurckhardt Everything que vous devenircapables pourriez detoucher dans Personne ma poésie. ne comprend vrai- de Rudy, on peut apprendre enquoi consiste essaye decapturer cela, devous faire sentir cifique deBurckhardt : ‘En étudiant lesfilms niveau (Conversations rue.» de la Rudy with ment deRudy lesfilms Burckhardt parce qu’il se suicide. »se (N.B.) l’air et lumière’. la En 1999, Rudy Burckhardt texturela del’air lumière. etdela Je veux cela , Simon Pettet,

Exploring Documentary Under the Brooklyn Bridge 1953, États-Unis, 15 min Sans dialogue, n&b, 16 mm « On ne peut pas nier la valeur documentaire, le souci du détail et la modestie Print source The Film-Ma- de Burckhardt. Certaines séquences – celle où l’on voit des enfants qui nagent kers’ Cooperative sous le pont de Brooklyn par exemple – font partie des meilleures images de New York jamais tournées. » (Jonas Mekas)

Square Times 1967, États-Unis, 6 min Sans dialogue, couleur, Un samedi soir sur la 42e rue, du crépuscule à l’aube. Glamour, poubelles, hot- 16 mm Print source The Film- dogs, cinémas, sexe et violence dans l’air… Avec la musique des Supremes. Makers’ Cooperative

1972, États-Unis, 18 min Doldrums Sans dialogue, couleur, 16 mm « L’ autoroute du New Jersey et le centre de New York sous la pluie et le soleil. Print source The Film- Semi-remorques, ponts d’autoroutes, et déchets industriels deviennent des Makers’ Cooperative merveilles de la nature. Le va-et-vient des camions est souvent gai, mais parfois menaçant. Après l’orage, l’autoroute cède la place à des femmes charmantes et 94 sexy qui font les magasins sur la 14e Rue. Son direct et couleurs magnifiques. » (Edmund Leites) 95

Sodom and Gomorrah, New York 10036 1976, États-Unis, 6 min Sans dialogue, couleur, e e 16 mm L’ industrie du sexe entre la 8 Avenue et la 42 rue. Print source The Film- Makers’ Cooperative

Square Times Print source LightCone 16 mm Sans dialogue, couleur, 1991, États-Unis, 73 min 1980, Portugal, 110 min Son LuísMartins, Rui Gérard Collet Simões Real Ficçao Portugais, n&b, 35mm Image Acácio de Almeida, Production etprintsource Montage Dominique Rolin dimanche 27 mars 2011, 18h15, Cinéma2/Séance présentée par Mickaël Robert-Gonçalves samedi 26 mars 2011, 12h,Cinéma2 Exploring documentary #4Rui “film-révolution” le Simões, Exploring documentary Irradiations #3Stan Les Brakhage, Exploring documentary « “Dans contact. »(Kevin Cappelli) jusqu’où Nature la laisser peut voir,se et comment peut apprendre unfilm à s’épanouir à son chaleur qui dans passe lesfeuillages, dessous-expositions..., desflous, s’agit il dechercher dans un sous-bois, plongée la d’une orque, d’un cascade la jardin d’enfant, langueur la d’une l’ambition decette ontologie événementielle :une étoile demer, une colonie detaches rouges vidus, desd’existence, modes des de styles vie. A Child Garden and the SeaSerious aimait àrépéter qu’un fleuve, unéclair, une après-midi ou une bataille étaient aussi desindi- chose unevent d’énergie agissaient etelles l’une sur l’autre ettoutes quatre étaient vie’. la Ilfaut entendre par une autre etune peinture deVermeer encore une autre. Et chacun desquatre était unchamp « Jonas Mekas disait : ‘Un homme est une chose, un arbre une autre chose, une pierre encore A lesimagesde réaliser loyales dans l’absence hension normée du réel. lui Elles permettent par nature, débordent detoutes l’appré parts - des‘aventuresces expériences oculaires’ qui, des aventures sensibles. Brakhage nomme d’image, vécues desexpériences tir àpartir d’enregistrer leschoses mais decréer àpar principe du pour lui, cinéma : ne s’agit il pas tant, c’est qu’il a entièrement refondé le « Si Brakhage est unartiste tellement impor portugais portugais et par lesimple fait qu’il intègre desimages dont création la n’a eulieuentre pas cesdates, le constante évolution avec différents tons. Il yaleton del’océan, desvagues del’océan, del’ondu- film se décale, s’ouvre décale, se film déploie etse littéralement comme par contamination etéblouissement, est décrit par Rui Simões portugais façon écrit peuple Rui expérimentale», Simões (1980).Bon sur toute l’histoire alentour, que cesoit des faits,celle ou des perceptions. celle peuple Bon prise entre les deuxdates historiquement cernées : 25avril 1974–25novembre 1975.Pourtant, interne, moins cartésienne. Iln’a une pas construction préalable. C’ lui-même révolution, comme dela lefilm parce qu’il s’intéresse révolutionnaire, période àla fonctionnelation. film Le par ondulations dans une structure d’une non codifiée, certaine Bom povo português Child Bon peuple portugais peuple Bon est unfilm-révolution. » (Mickaël Robert-Gonçalves) ’ s G arden and the Seriou qui prolonge, se qui laisse reconnaissance, àla porter se au sensoù Deleuze , il n’y, il portugais a aucune peuple règle. Bon Bon peuple portugais - - s Sea ( desquelles prolifèrent lesapproximations aventures ne oculaires relèvent donc de pas discours dans Naissance Clinique la de images ceque Michel Foucault avait fait aux quelque sorte, pratique spontanément sur les exceptionnellepital), enune trilogie qui, en fables ( délivrent d’un ahurissant encombrement de le cadavre) ou les images justes enfin qui nous The Act Eyes of Seeing With One Own’s Eyes , sur , sur police, la Ex Deus est tout unensemble en a une autre articulation , sur l’hô reprend reprend . Ces . Ces - Irradiations deBrakhage. » (N.B.) Aux et detranslation, machine àsurimpression. le cinéma comme machine deressemblance avec unsymbolisme magique etlégitiment mènes, au cours desquels lesimages renouent dans texture la desrapports entre lesphéno- décoratif : consistent elles envoyages intenses l’hallucination subjective nid’un plasticisme Illuminations deRimbaud, succèdent les

Exploring Documentary Exploring documentary # 5 Helga Fanderl, haïkus à rebours lundi 28 mars 2011, 18h15, Cinéma 2. En présence de Helga Fanderl

« Le travail de l’artiste allemande Helga Fanderl haïkus visuels. Mais, si tant est que le haïku se À la manière d’un bouquet, Helga Fanderl renoue avec l’un des critères classiques de la consacre essentiellement à l’impermanence compose elle-même ses séances, et fond la poésie : la forme fixe. Ses quelque 200 films des phénomènes, il s’agit alors ici de haïkus date de réalisation de ses films dans celle du respectent la durée technique d’une bobine à rebours, en ce que le geste d’enregistrement jour de leur projection. » (N. B.) Super-8, sont tournés-montés et se consacrent affirme au contraire l’intensité, la singularité Films projetés en présence de l’auteur. chacun à la description d’un motif unique. À puissante et délicate de ce qu’il capte et qui est ce titre, ils font immédiatement penser à des destiné à durer plus que lui-même.

Compositions I-IV 2004-2011, Allemagne, 60 min Sans dialogue, couleur et n&b, super 8 transféré I Spiegelung Reflets sur 16 mm Image, montage, print innenhof Cour intérieure source Helga Fanderl grauer reiher II Héron cendré II Production Helga Fanderl, avec le soutien de la Hes- Drei Midtown-skizzen Trois esquisses de Midtown sische Filmförderung. Zelte am Kanal Tentes au bord du canal karpfen in Farbe schwimmend Carpes nageant dans la couleur grünen Ball Ballon vert kettenkarussell Caroussel 96 netzwerfer Lanceur de filet unter den Seerosen Sous les nénuphars 97 II Brunnen Fontaine mädchen Filles grosse Voliere Grande volière apfelernte Récolte des pommes risesenrad Grande roue

III Portrait teetrinken Goûter roter Vorhang Rideau rouge

iv vögel am checkpoint Charlie Oiseaux au Checkpoint Charlie ostberlin Berlin Est tunnel aus dem Empire State Building De l’Empire State Building tortelloni wilde Wasser Eaux sauvages eisbär Ours blanc 1967-1969, États-Unis, 54min super 8transféré sur Sans dialogue, couleur, numérique Print source Ken Brown lundi 28mars 2011, 20h30, Grande salle. Entrée libre danslalimite des places disponibles #6Ken Brown,Exploring documentary cornucopia « Entre Avec Frédéric D. Oberland (FareWell Adrien Poetry), Kanter (Trésors, Stéphane Eddie135), Angleterre, pendant leurs projections les À l’ Voir leprogramme Ecoute voir !Hors scène, Cinéconcert, cf. Light Shows Films s’enrichissaient encore de (One second Riot) etinvités. Ciné-concert. Accompagnement desTropiques. Réveil Le original : Chromatisme flamboyant, motifs emblé- Pigneul (Object, UlanPigneul (Object, Bator), Matthieu Philippe del’Isle d’Adam (Casse-Gueule), Arnaud Rhuth d’énergie, effréné, techniques mixtes, rythme et cinéaste américain Ken Brown une réalise ne manque àcette orgie délicieuse visuelle. matiques desannées 60tourbillonnants série de films époustouflants defilms série qui consti- joie, élégance, humour et champignons, rien tuent l’apothéose du cinéma psychédélique. Light Show Films/ époque joués surtoutépoque enNouvelle 1967 et 1969, ledessinateur, graphiste Ciné-concert / Le Réveil des Tropiques des Réveil /Le Ciné-concert dans desensations. unocéan Onappellerait en latin, emblème mythologique- ferti de la en vogue, musique, LSD, danse, dont l’al- modernes cornesmodernes d’abondance (cornucopia modestement aux autres psychotropes silencieuses, réalisées pour s’adjoindre réalisées silencieuses, aujourd’hui autour d’un concert immergeant l’audience decréerafin une tapisserie environnementale jeux de filtres,jeux dediapositives et de lumières lité) s’ouvrant volontiers par lehaut pour lais- liance transformait lesboîtes crâniennes en Backdrops p.125 cesdéluges d’images , (Herbert Marcuse). » (N.B.) dans leurdiversité euphorique, tantôt analo- giques, tantôt graphiques, tantôt visibles, le force deleurénergie joyeuse, ce àquoi plus ser s’échapperser songeries etfantasmes. Aucune personne n’oserait même songer aujourd’hui : plus souvent enfouies dans vitesse la du- défi image ne dure plus dequelques secondes et, les ‘limites historiques du principe de réalité’ lement, contestent elles spontanément, àla

Exploring Documentary Exploring documentary #7 Leighton Pierce, mouvements harmoniques mercredi 30 mars 2011, 15h15, Cinéma 2

« L’ un des films de Leighton Pierce s’intitule plonger dans la substance des phénomènes, de transparence, le fluide et le solide, la péné- Principles of Harmonic Motion. On verra ici ce sculpter leurs propriétés visuelles, texturelles trabilité et l’esseulement des choses. Et puis, que recouvrent de tels principes : une syntaxe et temporelles. Les films de Leighton Pierce : de véritables americana. » (N. B.) visuelle fondée sur l’immanence, le désir de autant de compte-rendus sur l’opacité et la

You Can Drive the Big Rigs 1989, États-Unis, 15 min Sans dialogue, couleur, 16 mm « Un documentaire impressionniste sur les cafés d’une petite ville du Midwest Son Greg Easley, Barry rural. Si les cafés jouent un rôle central dans beaucoup d’aspects de la culture Kimm Print source rurale, ils en révèlent aussi les limites et, d’une certaine manière, le caractère Harvard Film Archive autarcique. » (Leighton Pierce) Red Shovel 1992, États-Unis, 8 min Sans dialogue, couleur, 16 mm « Le 4 juillet, observé à la loupe, sous un certain angle. Red Shovel est un Print source documentaire impressionniste qui se concentre sur quelques moments dans Harvard Film Archive une petite ville côtière du Maine le 4 juillet (Jour de l’Indépendance améri- caine). L’ approche de l’image est très picturale, la simple vue est transfigurée par une « luminosité turneresque ». Les effets visuels sont principalement obtenus par un usage méticuleux de la faible profondeur de champ et des 98 éléments naturels (l’herbe agitée par le vent, les buissons…) qui courbe et tord les images pour nous en donner une perception temporelle alanguie. 99 En fin de compte, le film témoigne plus d’un état d’esprit que d’un lieu en particulier. Il se fait également l’écho de la menace métaphorique ambiguë, incarnée par l’image d’un symbole national qui efface progressivement la présence du jouet d’un enfant. » (L. P.)

1992, États-Unis, 6 min Deer Isle #5: The Crossing Sans dialogue, couleur, numérique « Une traversée que la précision détaillée des actes et des motifs rend mytho- Print source graphique, comme s’il ne s’agit pas tant d’aller d’un espace à un autre que de Leighton Pierce fragmenter le monde en fétiches cinétiques inoubliables, avant la catastrophe d’une probable disparition. Leighton Pierce est le nocher du visible. » (N. B.)

1995, États-Unis, 52 min 50 Feet of String Sans dialogue, couleur, 16 mm « Les rythmes lents, subtils et répétitifs du quotidien sont le matériau de ce Image, son film en douze parties. Le tempo est lent, dans l’intention d’inviter le specta- Leighton Pierce assisté de Mackenzie Pierce teur à un état d’esprit plus viscéral que verbal et analytique. L’ « action » – de Montage, production Leighton Pierce petits événements comme l’arrivée du courrier, l’approche de l’orage, la tonte Print source du gazon – est secondaire par rapport à la façon dont ces événements sont Harvard Film Archive perçus. » (L. P.) Archives Françaises duFilm 1987-2010, France, 34min 16 mm 1976, États-Unis, 10 min 16 mm 1976, Liban, 12min 1963, Iran, 20 min et n&b, MiniD source RégisHébraud source Jocelyne Saab cadre duplandesauvegarde des Son MahmoudHangval, Son, production, print Golestan Carasco, RégisHébraud Samad Pur-Kamali Sans dialogue, couleur, Forough Farrokhzad Français, Espagnol, couleur Français, Arabe, couleur, Persan, n&b, 35mm films anciensduMinistère de Image Soleiman Minassian Image, son, montage, print Image Hassan Naamani Print source Production Ebrahim Montage etscénario Production Raymonde Print source LightCone francaises du film, dansle Film restauré par les la Culture V Archives vendredi 1 #8Déflagrations Exploring documentary « “Noire, brusque, brûlante. mots Ces vagues font d’elle unportrait si précis « Vidéo numérique desimages àpartir argentiques 16mm.etdessons enre- « Un court dont ciné-poème le mètre relève du tragique mode plus que est une« Ce bombe. avec film Ildialogue J’ai huit ans (deRené Vautier, Yann « Jocelyne Saab Régis Hébraud, R Forough Farrokhzad Chick Strand est noireest vraiment vudefête. Tarahumaras Les sont etlesdanseurs desdanseurs : Carasco. » Hébraud) (Régis Quarantaine (camp deréfugiés au Liban) rejouent lemassacre auquel ont ils Qu’est-ce que Danse ? la Avant lesTarahumaras, peut-être n’avais-je jamais que tu reconnaîtras la entre mille.” 13 Le que lesprofessionnels justice. » dela Marker, (Chris 1967) de Saba décrite par Stendhal. C’ Reveaux) d’une rendue corrida, par une profonde texture picturale, à laquelle le est morte dans unaccident d’auto àTéhéran. C’ célébratoire. concentre Ilse sur bipolarité la mort et dela vie au de la cours Le MassonLe etOlga Poliakoff, 1961)que Jocelyne Saab n’avait encore pas vu L’ ralenti et des tonalités bleues confèrent une mélancolie lyrique. » (Anthony ni alibis, ni cautions, elle connaissait l’horreur du monde aussi bien que les gistrés en1987,àNorogachic, etdu Journal de la Sierra 87 font fête. la Pas de fête sans danse.fête, / La danse. la rite, / Le danse. la / avait 33ans. était Elle faite demagie etd’énergie, égales àparts c’était reine la à l’époque. L’ assisté. » (Olivier Hadouchi) G persans contemporains, c’était aussi une cinéaste. avait Elle La réalisé Maison professionnels du désespoir, ressentait elle nécessité la lutte dela aussi bien cela pratiquementpart inconnu en Europe, et qui est unchef d’œuvre. Elle Le La Mais Lo Un récit ? Non pas un récit, plus jamais événement danse. » dela (Raymonde Carasco) ua s Enfant s Mata c er avril 2011, 16h, Cinéma2. En présence deRégisHébraud amole , uncourt métrage sur leslépreux, Grand Prix àOberhausen, età on e chine une les plusdes scènes célèbres : les enfants du massacre de La s dela guerre s t noire aymonde C s - T arahumara Khane sia ast était surtout lecourage. cherchait ne se Elle ara s co . (Blanchot). de réel. Bribes danse. La février à16h30,Foroughfévrier Farrokhzad s 87 était undesplus grands poètes deRaymonde

Exploring Documentary Exploring documentary #9 Odes cinétiques samedi 2 avril 2011, 18h45, Cinéma 1. En présence de Clarisse Hahn

Phill Niblock 1966, États-Unis, 17 min Sans dialogue, n&b, 16 mm The Magic Sun Avec Sun Ra & His Solar Arkestra « Phill Niblock, photographe, cinéaste et compositeur, directeur du centre Print source “Experimental Intermedia”, a composé un film musical irradié. Au rebours Phill Niblock de l’iconographie exubérante propre à Sun Ra, il s’immerge dans les gestes musicaux au moyen de gros plans et les restitue dans un négatif noir et blanc qui monumentalise les vibrations acoustiques en galaxie sonore. » (N. B.)

Curt McDowell 1975, États-Unis, 30 min Sans dialogue, n&b, 16 mm Nudes (A Sketchbook) Print source Canyon Cinema « Nudes (A Sketchbook) de Curt McDowell est une ode à ses plus proches amis : une série de portraits (à commencer par celui de ) à partir d’interprétations stylisées, et souvent nettement sexuelles, de leur per- 100 sonnalité. Mes préférés sont «Barbara», une vision préraphaélite de la femme, et «Ainslie», une parodie glamour de comédie musicale. Le point de vue du 101 cinéaste passe de l’érotisme compulsif à la légèreté de ton ou à la confidence. Une large acception du mot « romantique » serait sans doute l’expression la plus appropriée pour décrire l’éventail des possibilités, extrêmes voire gro- tesques, que déploie Curt dans ce film-carnet de croquis. » (Karen Cooper)

Marcellvs L. 2004, Brésil, 10 min Sans dialogue, n&b, Mini DV man.road.river transféré sur DVD Print source Marcellvs L. « À la faveur d’une inondation, le paysage, les corps et les circulations ordi- naires se métamorphosent, soudain, la vie manifeste ce qu’elle est, le calme enfer du temps. » (N. B.) Thai, couleur, DigiBeta The Conner Family Trust ART for the World 1998-2010, France, durée aléatoire World, KicktheMachine 2008, Thaïlande, 3min 2008, États-Unis, 10 min Son Chalermrat Sans dialogue, couleur, Français, couleur, MiniD Films Kaweewattana Rosenthal Beta SP Print source Clarisse Hahn Print source Production ART for the Print source Production S. Henry Musique Terry Riley V « Depuis 1998 Clarisse Hahn, photographe et vidéaste, collecte des Boys, des jeunes gens filment se dans« Deux un pick-up par grand vent. Venus de Mobile Men Mobile Bruce C Apichatpong Dernier film de Bruce Conner, deBruce film Dernier qui reprend lematériau d’un inachevé film Déclaration universelle desdroits del’Homme. » (Kick Machine) the d’un être, etqui souvent s’avère plus juste etvrai que toutes lesapproches de toutes forces. ses micro Le capte le puissant du vent souffle caméra et la diaire caméra. dela Ils commencent par degros plans du desparties corps de de 1966,Easter Morning Raga, etconfirmeson intérêt jamais démenti pour celui desdeuxqui alecorps couvert detatouages, chemise et sa soulève il étaient lesspectateurs desrépétitions d’un Lorsqu’elle film. ànouveau filme remonte pour saisir l’expression deson visage. regarde, Illa ensouriant. Clarisse Hahn ultérieures. » (N.B.) grappes gensde jeunes dont quelques elle filme tournoiements situ in un projet développé par ART for World the pour le60 ment cesentiment deprésence qui nous première àla parvient découverte ment unpaysage defocale, derizières etune équipe detournage entrent dans sorte d’ethnologie spontanée du geste ordinaire masculin restitue parfaite- arrache unmicro scotché àson torse. tatouages Illecolle sur ses ethurle le champ. caméra revient La sur route la etsur lesdeuxhommes, comme s’ils l’autre, jusqu’à, l’intégralité filmer àpeu, peu silhouette. dela Par unchange - zones du monde différentes, découvrent se ils mutuellement par l’intermé - le psychédélisme comme manière alternative devoir réalité. la Boyz Mobile en Ea s ter Morning one onner fait du partie long-métrage collaboratif Stories on Human Rights , Weera sethakul e anniversaire dela . Cette . Cette

Exploring Documentary Exploring documentary #10 Les détails du monde : récollection dimanche 3 avril 2011, 21h, Cinéma 2. En présence de Luc et Gisèle Meichler et João Nisa

Arthur «Weegee» Fellig 1948, États-Unis, 20 min Weegee’s New York Sans dialogue, couleur et n&b, 16 mm transféré sur DVD « Description de New York, et de Coney Island en particulier, par le photo- Print source International graphe Weegee. “Le renommé photographe de presse crée une étude vive Center of Photography et impressionniste de la métropole, qui combine le documentaire et des techniques expérimentales”, écrit Amos Vogel dès 1948, car il participe à la genèse et au montage du film. Robert Flaherty disait de Weegee qu’il avait l’œil de Balzac, mais pour son New York, Weegee s’est greffé la pupille de William Blake. » (N. B.)

Hollis Frampton 1969, États-Unis, 7 min Sans dialogue, couleur, Lemon (for Robert Huot) 16 mm Print source « Les peintres se livrent à des études de motif : mains, torses, cheveux… The Film-Makers’ Coope- Hollis Frampton observe le passage de la lumière sur un simple citron, et rative livre à son ami le cinéaste Robert Huot une étude de sensualité. » (N. B.) 102

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Ana Hatherly 1975, Portugal, 11 min Sans dialogue, couleur, Revolução 16 mm transféré sur DVD Print source Ana Hatherly « La poétesse, plasticienne et cinéaste Ana Hatherly, membre du groupe de “Poésie Expérimentale Portugaise”, arrache aux murs un chant graphique flamboyant pour célébrer la joie populaire née de la Révolution des œillets. Un calligramme optique. » (N. B.) João Nisa Produções Ascensão 1994 et2001, France, 8min 2007, Portugal, 27 min 2007, États-Unis, 9min Son JoãoMatos Son Alexandra Cuesta, Cuesta Sans dialogue, couleur, Sans dialogue, n&b, 16 mm DigiBeta Meredith Marlay LGM Français, couleur, BetaSP Collaboration Joana Production, printsource Print source Alexandra Print source LightCone Production G.I.E. Meichler/ « Un exercice incantatoire demarche équilibriste sur lesrochers d’un endroit « Description fragmentaire« Description del’espace abandonné del’ancien Luna Park « Mémoire etidentité au travers observées destextures quotidienne, vie dela Trois inc Alexandra C João Nis Gisèle Meichler, L (Luc etGisèle Meichler) Un travail qui cherche à forcer concentration la deperception la et à explorer voit questionnée à une grâce récollection collective. Filmé dans le Queens dans de cadrages d’un une fixes série Nisa) (João lieu désertifié. » démolition définitive installations. deses Un ensemble delongs plans fixes, de Lisbonne, qui pendant s’est période la entre écoulée fermeture sa etla du déplacement né de l’émigration. signification du La foyer s’établit et se (s et sonore d’un lieuparticulier. J’ai cherché àm’approcher d’un degré certain en 2004. »(Alexandra Cuesta) ment unpaysage devient unfoyer nouveau tout en conservant l’empreinte miroir du présent mais derefléter aussi lepassé. Ils’agit demontrer com- sur ou place closes (façades attractions semi-détruites, encours dedémon- à rendre le passage du temps dans un quartier afin de ne s’enpas tenir à un tage), dont succession la reconstitue unparcours àl’intérieur del’enceinte. traversés par mouvements, de petits présente certains des éléments existants devenupoème unhommage àLouis-René desForêts enl’an décédé 2000. » pour unportrait deJackson Heights, où réside une importante population investi, caméra la main àla àhauteur degenou, enrécitant par cœurun zéro du langage cinématographique, enfilmant lesplus événements petits relationla entre l’expérience temporelle d’appréhension etlemode visuelle latino-américaine. plans Des de gens, de rues, de rituels quotidiens cherchent Noc Re ur unpoèmedeSamuel c ord turno a ando el ur ue sion d s ta

uc Meichler A yer ans unébouli

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Exploring Documentary America is hard to see Conscience d’une nation Remerciements : Bruce Posner, Dario Marchiori, Jérôme Moland Thanks for the American dream, To vulgarize and to falsify until the bare lies shine through. William S. Burroughs, The Thanksgiving Prayer

L’ Amérique, au début des années trente : le gouvernement nie les effets est lancée : The World Today, dont on ne compte que deux numéros ; ils dévastateurs de la Grande Dépression et cache les chiffres alarmants du entreprennent de collaborer avec de jeunes collectifs théâtraux – c’est chômage : seize millions d’Américains sont sans travail et vivent dans Pie in the Sky, réalisé avec le Group Theatre d’Elia Kazan ; ils entrent en un état de misère totale ; la petite bourgeoisie et les paysans ont été rui- contact avec des cinéastes et des photographes fondamentaux – Joris nés par le krach boursier. Un groupe de jeunes artistes et intellectuels Ivens et Paul Strand. En 1937, l’expérimentation formelle et politique s’organise en collectif sous l’égide de la toute nouvelle Film and Photo de Nykino se transforme en maison de production radicale (mais League, issue de la Workers’ International Relief, organisation proche toujours à but strictement non-lucratif) : Frontier Films, qui se pose du Parti communiste américain. Ils passent à l’offensive en témoignant d’emblée comme une alternative théorico-pratique à Hollywood et à à travers une série de ciné-tracts des conditions de vie et de l’expression ses codes. Aux membres de Nykino viennent se greffer d’importantes des luttes à travers le pays. Leur devise est : « movie must become our figures comme Ben Maddow, Lionel Berman, Henri Cartier-Bresson weapon ». Avec pour référence la leçon esthétique des deux grands pion- et Sidney Meyers. L’ objectif commun est de réaliser un cinéma for- niers de la photographie sociale américaine – Jacob Riis et Lewis Hine mellement libre, narrativement efficace et politiquement engagé dans – et comme horizon idéologique un marxisme teinté d’humanisme, le les luttes nationales et internationales. C’ est ainsi que sont produits groupe de la Film and Photo League développe la contre-information des films qui défendent des causes politiques au Mexique (The Wave), à travers le documentaire, rompant avec le silence coupable des Actua- en Chine (China Strikes Back) et en Espagne (Heart of Spain) et que lités filmées par les Majors d’Hollywood et dévoilant l’immobilisme s’enclenche le laborieux passage au long-métrage qui se concrétisera économique et la répression politique mise en œuvre par le président entre 1938 et 1941 avec Native Land. Un chef-d’œuvre qui résume toute Herbert Hoover. C’ est ainsi que naissent des dizaines de films qui l’expérience esthétique et politique de la décennie précédente, un film enregistrent les moments les plus importants de la lutte politique et à la fois prophétique (quelles allaient être les conséquences sociales de syndicale – grandes manifestations, marches prolétariennes, grèves la crise) et en retard sur les événements historiques (l’entrée en guerre 105 générales – et qui en restent aujourd’hui les seules archives. Leo Selt- des Etats-Unis en 1942 occulte la sortie en salle et condamne le film à zer, Samuel Brody, Robert Del Duca et Lester Balog sont à l’origine du trente ans d’oubli). Par la suite, l’héritage de Frontier Films est repris projet, mais c’est avant tout un esprit de collaboration collective qui voit par son représentant le plus significatif, Leo Hurwitz, qui deviendra les membres de la League s’investir ensemble dans toutes les phases de le plus important, le plus persécuté et aujourd’hui le plus injustement America la production. De cette première importante expérience, dont la limite oublié des documentaristes américains. Mais si les graines semées par see to hard is est peut-être de ne voir dans le cinéma qu’un outil pour produire des Frontier Films donnent naissance à d’autres chef-d’œuvres isolés (The documents filmés utilisables dans la lutte contre l’Etat capitaliste, un Quiet One, In the Street, The Savage Eye), le documentaire politique certain nombre de figures marquantes commence à se dégager qui américain s’oriente à partir de l’après-guerre vers une longue agonie, donneront naissance en 1934 à la coopérative new-yorkaise Nykino : tandis que s’écroule l’idéologie marxiste chez les intellectuels qui en ce sont Leo Hurwitz, Irving Lerner et Ralph Steiner, suivis par Willard avaient été les fers de lance. Il faudra attendre plus de vingt ans pour Van Dyke. Influencés par le cinéma soviétique, compagnons de route voir renaître en Amérique un collectif avec des idées vraiment nova- de certaines figures de l’avant garde cinématographique new-yorkaise trices sur le cinéma et le réel : ce seront les légendaires Newsreels. (Lewis Jacobs et Jay Leyda en particulier), partisans convaincus d’un Avec ces films pour la plupart peu connus et qui peuvent nous sembler cinéma documentaire où recherche esthétique et impact politique vont lointains, il s’agit de raconter une histoire oubliée, un modèle qui jette de pair, ils professent un cinéma d’idées et de montage, libre de croiser une lumière puissante et révélatrice sur notre présent. fiction et documentaire, improvisation et écriture. Des projets inno- Federico Rossin vants et divers voient le jour : une tentative d’Actualités « de gauche » Traduit de l’italien par Lili Hinstin America is hard to see #1 Contre-information jeudi 24 mars 2011, 16h15, Cinéma 1. Séance présentée par Federico Rossin

fiLm and photo League newsreeLs

Workers Newsreel. Unemployment Special 1931 1931, États-Unis, 7 min Cartons anglais, n&b, 16 mm Compte-rendu de la grande manifestation de chômeurs le 6 mars 1930 à Image Robert Del Duca, Leo Union Square (New York). Cette réunion historique de protestation reven- Seltzer Montage Leo Seltzer diquait du gouvernement des Etats-Unis une action contre le chômage et Production Film and Photo des aides pour alléger la misère des masses prolétaires. Elle fut organisée par League Print source MoMA la Ligue pour l’unité syndicale et par le Parti Communiste, et violemment attaquée par la police. (F. R.)

Workers Newsreel. Detroit Workers News Special 1932 : 1932, États-Unis, 7 min Cartons anglais, n&b, 16 Ford Massacre mm Image Jack Auringer, Robert Les seules actualités montrant la grande Marche du 4 février 1932 dans le Del Duca, Joseph Hudyma, John Shard centre-ville de Detroit, et l’attaque armée opérée par la police de Dearborn Montage Lester Balog, et la garde armée de Ford contre les ouvriers de l’automobile au chômage, Joseph Hudyma Production Film and Photo devant les portes de l’usine de River Rouge. On y voit la marche et le ras- League semblement sur la place Cadillac, occupée par des milliers d’hommes et de Print source MoMA femmes, de Blancs et de Noirs, affamés et déterminés à exiger un soutien 106 économique, en refusant les mensonges du programme Hoover-Murphy. Ce fut un massacre. (F. R.)

107 Workers Newsreel. Hunger : The National Hunger March to 1932, États-Unis, 18 min Cartons anglais, n&b, 16 Washington 1932 mm Image Sam Brody, Robert Document sur la marche nationale contre la faim (Washington, Del Duca, Leo Hurwitz, Con- rad Friberg (“C.O. Nelson”), décembre 1932). Unique bobine ayant survécu (des quatre originaires), elle Leo Seltzer fournit toutefois un compte-rendu vivant des motifs, des objectifs et de l’or- Montage Robert Del Duca, Leo Hurwitz, Leo Seltzer, ganisation de cet événement historique. Il s’agissait d’une initiative populaire Norman Warren Production Film and Photo initiée par les Conseils du National Unemployed Council – organisation liée League au Parti communiste américain – après plusieurs conférences régionales et Print source MoMA nationales. Le film reflète le travail des Conseils et des groupes de soutien à l’égard des chômeurs. La foule qui avance en gigantesques colonnes, la charge de la police à Boston, le piège tendu dans la New York Avenue à Washington, la marche le long de la Pennsylvania Avenue jusqu’à l’assemblée du Capitole, toutes ces images sont d’une force documentaire incroyable. (F. R.) 1934, États-Unis, 17 min 1932, États-Unis, 12min 1934, États-Unis, 11min 1931, États-Unis, 11min (“JackSmith”), TinaTaylor Cartons anglais, n&b, 16 Cartons anglais, n&b, 16 Cartons anglais, n&b, 16 Cartons anglais, n&b, 16 Seltzer, Alfredo Valente mm mm mm mm Films, Inc. League League League Robert Del Duca, Leo Seltzer Del Duca, KitaKamura, Leo SlavkoImage Vorkapich Image Leo Seltzer Image Leo Seltzer Image Sam Brody, Robert Print source MoMA ProductionLabor American SlavkoMontage Vorkapich Print source MoMA Production FilmandPhoto Montage Leo Seltzer Print source MoMA Production FilmandPhoto Montage Leo Seltzer Print source MoMA Production FilmandPhoto Montage Lester Balog, Actualités montrant accomplies lesactions derue entre 1932et1934,années Washington et l’attaque acharnée de l’armée, menée par le général MacArthur, Témoignage sur lepremier grand mouvement deprotestation contre l’absence Tina Taylor, Slavko (en France), grève la du lait desagriculteurs du Wisconsin, etl’attaque contre Scottsboro boys intitulée deuxième partie, . La The World In, est com Review - Document sur marche la desvétérans Première dela Guerre Mondiale à Fiction documentaire tournée endécors réels par l’American Films Labor Pennsylvanie. actualités témoignent Ces dans toute cruauté sa del’une des dence ou New York. réussit collectif Le àcapter desimages inoubliables decette de misère etd’indigence absolus suite suit Grande film àla de1929.Le Crise des briseurs degrève, mais decompte, enfin pensant au cama de ses - sort du travail àtout recherches prix. Ses fébriles lerapprochent etdésespérées Histoire emblématique d’un ouvrier, chômeur etsans abri, qui veut trouver Inc., ungroupe detechniciens, acteurs etréalisateurs d’Hollywood liéàla contre lechômage. (F. R.) contre lesmanifestants. Onpeut yvoir lecampement misérable desvété- ricaines comme Detroit, Cleveland, St. Louis, Indianapolis, Pittsburgh, Provi- rades, il décide derejoindre décide rades, il grève. la (F. R.) rans attaqué par des soldats dispersion etla desmanifestants àJohns- town, Workers Newsreel. Bonus March 1932 Workers Newsreel. Workers Newsreel. The NationalHunger March 1931 gauche etcoordonné par Slavko Vorkapich, véritable maître du montage. aux Etats-Unis etlepiquet degrève devant Haute la ensoutien Cour aux armée d’affamés demandant au gouvernement desaides etdesinterventions avaient droit lesanciens combattants au chômage. (F. R.) point classe devuela ouvrière, on yvoit notamment manifestation la contre totale d’interventions publiques du gouvernement etdel’industrie pour aider pires actions du président Hoover, qui refusa d’accorder lessubsides auxquels posée d’actualitésposée commerciales et comprend des plans sur grève la de 1933 l’arrivée du premier émissaire du gouvernement national-socialiste allemand Grande dela les plus Dépression. difficiles etmontées Filmées en adoptant le le long chemin marche dela sur Washington, àtravers amé degrandes villes - les millions de travailleurs et travailleuses sans emploi, tombés dans un état les ouvriers del’acier àAmbridge, enPennsylvanie. (F. R.) Millions of us . A America Today and The World inR S V orkapich (“Jack Smith”) t ory of To d ay eview

America is hard to see America is hard to see #2 La Cause vendredi 25 mars 2011, 13h30, Cinéma 2. Séance présentée par Federico Rossin

Jay Leyda (“Eugene Hill”), Sidney Meyers (“Robert Stebbins”) 1938, États-Unis, 20 min Anglais, n&b, 16 mm People of the Cumberland Image Ralph Steiner Son Helen Van Dongen People of the Cumberland est une fiction documentaire située dans le Ten- Montage Sidney Meyers, Jay Leyda nessee rural, territoire dévasté par la crise économique et par l’exploitation Scénario Erskine Caldwell des mines. Le but propagandiste du film est de faire connaître et mettre en Production Frontier Films Print source MoMA valeur le travail de la Highlander Folk School, gérée par l’éducateur Miles Horton : un travail consacré à apporter une instruction pratique et poli- tique aux montagnards du Cumberland. Se profile à l’horizon la nécessité d’une union syndicale forte, afin de riposter au rôle toujours plus violent du patronat, prêt à tuer les mineurs politisés qui luttaient pour de meilleures conditions de vie. (F. R.)

Willard Van Dyke 1940, États-Unis, 35 min Anglais, n&b, 16 mm Valley Town Image Roger Barlow, Bob Churchill 108 Etude sociologique percutante sur les effets du chômage dans la famille d’un Montage Irving Lerner Scénario Spencer Pollard, ouvrier métallurgiste ayant perdu son travail à cause de l’automatisation. Willard Van Dyke Dans une aciérie qui vient de rouvrir ses portes après une période de fer- Production Educational 109 Film Institute of NYU, meture suite à la Grande Dépression, on introduit des machines qui auto- Documentary Film Prod., Inc. matisent la plupart du travail : les deux tiers des ouvriers perdent ainsi leur Print source MoMA emploi. Dans un registre de style varié – entre autres, l’emploi novateur du soliloque et de la chanson – Van Dyke met en scène la vie quotidienne d’une famille, en utilisant comme acteurs les victimes des abus patronaux eux- mêmes. Il dresse ainsi, avec un réalisme acéré, le portrait de leurs conditions de vie désespérées. La solution invoquée se trouve dans l’absolue nécessité d’une requalification de tous les ouvriers licenciés. (F. R.) Archives Anglais, n&b, 16 mm 1935, États-Unis, 6min 1940, États-Unis, 24 min John Ferno,Scénario John Cartons anglais, n&b, 35mm Cinema/Anthology Film Nykino Film Institute of NYU, Edwin Locke, Julian Roffman Image, son, montage University of Kentucky Print source MoMA Print source Unseen Production Nykino Production Educational Musique Lee Gron Montage Lerner Irving

The Wor ld Tod John Ferno, Julian R Irving Lerner, Lionel Berman, HenriC R And So They Live de la hainede la religieuse raciale, et politique dans leMichigan desannées 1930. calistes, des Noirs, desJuifs. (F. R.) qui relèverait d’un populisme facile. (F. R.) persécutions dénoncées crypto-fascistes frappentLes par lefilm dessyndi- et et réaliste, intitulé World The Today opérateur pour Joris Ivens et Henri Storck, montre une affection sincère pour Bouleversant portrait des conditions misérablesde vie et insalubres des réponseLa du groupe de cinéastes militants Nykino aux actualités gouverne une véritable publique. instruction John Ferno (ou Fernout ennéerlandais), montagnards desAppalaches, dans leKentucky. réconfort seul Le semble mentales son exemplaire dignité, plutôt que montrer dela comme –ce une victime o provenir desliens familiaux possibilité etdela desalut que représenterait lière. deuxsegments en furent Seuls achevés, enseptembre la famille dont famille la de documenter décide il triste la condition. Ilmet enavant alph S ver Black Legion Black Americ teiner, Willard The March of the Time est unnewsreel . Ce dernier est une fiction documentaire est une dernier fiction . Ce sur radicalisation la a) ay

: Bla offman V an D ck Legio n (Shado yke (BenMaddo qui aurait du être defaçon réalisé régu- ar depropagande, dramatique tier-Bre w w , MikeGordon, of ss 1936 Fa on) scism : Sunnyside -

America is hard to see America is hard to see #3 Dans la ville biopolitique samedi 26 mars 2011, 16 h 45, Cinéma 2. Séance présentée par Federico Rossin

1921, États-Unis, 10 min Charles Sheeler, Paul Strand Cartons anglais, n&b, 16 Manhatta mm Image, montage Paul Strand, Charles Sheeler Portrait d’une journée à New York par le peintre Charles Sheeler et le photo- Print source Centre graphe Paul Strand. Inspirés par quelques pages de Leaves of Grass de Whit- Pompidou man, qui apparaît aussi dans les intertitres tel un guide de voyage poétique, les deux artistes arrivent à saisir, avec un pur esprit d’avant-garde, la dynamique vivante de la ville. En utilisant des angles de prise de vues insolites et des raccourcis plastiquement efficaces, ils rendent expressive et atemporelle la métamorphose frénétique de la métropole : les « banlieusards » qui débarquent du Staten Island Ferry, les lignes magnifiques du Pont de Brooklyn, les façades des bâtiments modernistes, les réservoirs d’eau sur les toits, le coucher de soleil sur le fleuve Hudson composent un poème visuel et pictural mémorable, très loin du documentaire aux intentions directement idéologiques. (F. R.)

Ralph Steiner 1930, États-Unis, 10 min Sans dialogue, n&b, 16 mm Mechanical Principles Image, montage Ralph Steiner Pure célébration du mouvement mécanique, un ballet de pistons, une danse Print source Unseen Cinema/Anthology Film de roues dentées et une valse de poulies se transforment en formes pures Archives d’une cinétique futuriste magnifiant la machine, sans la moindre intention critique. Steiner rivalise avec Busby Berkeley dans son attention maniaque à la chorégraphie et à la rythmique envoûtante du montage ; l’homme est absent mais il demeure l’homo faber d’une modernité exaltante : nous 110 sommes encore loin de la vision apocalyptique de la technologie, avancée par Charles Chaplin dans Les Temps modernes quelques années plus tard. (F. R.) 111

Jay Leyda 1931, États-Unis, 11 min Cartons anglais, n&b, 35 mm A Bronx Morning Image, montage Jay Leyda Print source Unseen Un regard poétique et formaliste sur le quartier du Bronx, une délicate sym- Cinema/Anthology Film phonie urbaine lointainement inspirée par les classiques de Ruttmann (Berlin, Archives symphonie d’une grande ville, 1927) et Cavalcanti (Rien que les heures, 1926) qui privilégie la vie fourmillante de la grande ville plutôt que les traces des ravages – de toute façon évidentes – laissées par la Grande Dépression. Avec des plans qui ont le goût exquis des images amateur – le film fut tourné avec très peu de moyens – Leyda compose un petit poème-essai, silencieux mais vibrant, sur le quotidien new-yorkais. Il l’aurait par la suite renié, le trouvant trop lyrique, étranger à une dénonciation sociale sérieuse et documentée. (F. R.) Jacobs Archives Archives Archives 1935, États-Unis, 22min 1934, États-Unis, 15min 1933, États-Unis, 8min Cinema/Anthology Film Cartons anglais, n&b, 16 Cinema/Anthology Film Cartons anglais, n&b, 16 Cinema/Anthology Film Sans dialogue, n&b, 16 mm mm mm League of Chicago Image, montage Lewis Print source Unseen Production Nykino Montage Lerner Irving Print source Unseen Production FilmandPhoto Montage Conrad Friberg Print source Unseen C R Le Dépression, montées en opposition avec le quotidien de grande la bour Group Theatre (dont Kazan, Elia Ellman Koolish, Molly Day Thatcher et Conçu àl’origineConçu comme première d’une partie documentaire tétralogie sur dans unparc. résultat Le est une autopsie par précise servie société dela Russell Pie Collins), in the Sky apour thème lespromesses illusoires de ethniques et économiques américaine. société de la Ilmet entension dialec en imprègnent l’esprit forme etla enfont unprécurseur descomédies under contemporaine Nykino,collectif enprincipe voué création à la de formes nouvelles d’agit- Les duresLes conditions classe de la deouvrièrevie deNew York pendant la urbaine d’avant-garde et récit Jacobs structuré. sur Lewis un seul focalise se une injustice contre laquelle nous sommes invités àréagir. (F. R.) une utilisation légèrement didactique, mais stylistiquement puissante, du geoisie. Au d’une fil unique Friberg rue, décrit avec lesdivisions efficacité ground entre nées desannées deKen 1940et1950,celles fin la Jacobs, Jack montage. juxtaposition La desimages depauvreté etderichesse nous raconte Footnote to Fact to jamaissera achevée), Footnote Smith, James Broughton etlesfrères Kuchar. (F. R.) Satire improvisée avec participation la d’Irving et des membres Lerner du présent. (F. R.) tique sur leréel, d’où puissent surgir lechangement etl’action directe sur le pauvreté à New York. du Ou montage alterné comme outil d’enquête poli etlecontrepointpoétique idéologique d’une impitoyable description dela appartementpetit –pour enextraire pulsation la leleitmotiv rythmique, personnage –une femme qui balancedefaçon se obsessionnelle dans son tique les premières images décrivant du film dureté la du travail agricole et prop cinématographique, est unhapax dans production la américaine la dernièrela séquence, dans laquelle deriches messieurs oisifs promènent se la religionla d’une perspectives etles rudes pauvre. vie premier du Ce film les effets de la les Grandeeffets de la Dépression (qui aurait dû s’intituler Pie in Halstead S Foo alph S onrad Friberg (“ wis Jacob tno the Sky teiner te t s

o Fa tree : lefond d’anarchisme ridiculisant et l’humour sauvage qui ct C . O . Nel s on”) est unbeau mélange entre symphonie As IWalk et ne - - - -

America is hard to see Réalisateur inconnu 1937, États-Unis, extrait de 6 min Protest Sans dialogue, n&b, 35 mm Source National Archives Extrait rarissime des rushes d’un newsreel, jamais monté ni projeté, sur le Print source Unseen Cinema/Anthology Film « massacre du Memorial Day » en 1937 où la police tua dix personnes lors Archives d’une manifestation contre la politique des aciéries. « Même s’il ne fut jamais montré publiquement, ce bout de film eut une influence décisive dans la bataille du Congrès contre la Republic Steel Company et fut par conséquent revendiqué par des opposants politiques comme la Film and Photo League. » (Bruce Posner)

America is hard to see #4 Aux couleurs du drapeau samedi 26 mars 2011, 21 h 00, Cinéma 2 Séance présentée par Federico Rossin

Leo Hurwitz, Paul Strand 1938-1941, États-Unis, 88 min Anglais, n&b, 16mm trans- Native Land féré sur HD Cam Image Paul Strand Premier long-métrage et dernière production de Frontier Films, Native Land Montage Leo Hurwitz Commentaire Ben Maddow est un film-essai politique qui croise documentaire et fiction. Par un puissant (“David Wolff”) 112 montage didactique et l’éloquence de la voix off du grand acteur et chan- Musique Marc Blitzstein Interprétation Paul teur noir Paul Robeson, il dresse le bilan de la situation politique explosive Robeson Scénario Ben Maddow 113 des Etats-Unis, en dénonçant les dangereuses infiltrations fascistes au cœur (“David Wolff”), Leo Hurwitz, même de la démocratie. Commencé en 1938 et achevé en 1941 grâce à Paul Strand Production Frontier Films un financement du gouvernement Roosevelt, ce film résume et s’approprie Print source Tom Hurwitz, le travail politique et stylistique mis au point pendant la décennie de la ASC Grande Dépression par les deux collectifs précédents – Workers’ Film and Photo League et Nykino. Mais il représente aussi le manifeste d’une nouvelle conception du cinéma, hostile tant au star system hollywoodien qu’au docu- mentaire purement descriptif. (F. R.)

Film précédé de 1953, États-Unis, 25 min Leo Hurwitz The Young Fighter Anglais, n&b, Beta SP Voir Dédicace Leo Hurwitz cf. p. 78 Zinnemann, Henwar Rodak ASC 1937-1938, États-Unis, 18 1937, États-Unis, 30min 1936, Mexique, 60min quez Chávez, Paul Strand, son, HerbertKline, Jacques (“David Wolff”),Herbert Scénario Augustin Veláz Son Cartons anglais, n&b, 35mm Sans dialogue, n&b, 16 mm min Emilio Gómez Muriel, Fred Revueltas Muriel, Gunthervon Fritsch Kline Hurwitz, BenMaddow Herbert Kline Espagnol, n&b, 35mm Library Bobst Library / Taminent Bresson Lemare Commentaire BenMaddow Image Geza Karpathi, Image Paul Strand Image HenriCartier-Bres- University /ElmerHolmes Print source MoMA Production Frontier Films Musique Silvestre Montage Emilio Gómez Print source TomHurwitz, Production Frontier Films Montage Paul Strand, Leo PrintNew source York Production Frontier Films Montage HenriCartier- Joselito Rodriguez Joselito - lundi 28 mars 2011, 20 ishard #5L’America to see Internationale The Wa Leo Hur Henri C P visuel recherché, grève la d’un groupe depêcheurs contre leurexploitation Zinnemann dont est première la ce film américaine. expérience gouver Le En mai Cartier-Bresson que l’on croyait perdu depuis decommande 1938. Reportage Merriman, professeur d’économie enCalifornie. Emergent ainsi lesdoutes Frontier Films –antifascisme militant etinternationalisme marxiste –tandis Première production de Frontier Films, Fiction documentaire formaliste tournée au Mexique par legrand photo- d’Emilio Fernández, etrejoint recherche la plastique etlemontage deTissé de faire unlivre, semi-narratif qui fit unfilm raconte, avec unraffinement que forme la d’éclaircir permet une position esthétique débattue etadoptée et Eisenstein dans QueViva Mexico de la guerrede la d’Espagne. (F. R.). ciation des anciens combattants Brigade de la Lincoln àNew York de ce film et les espoirs d’une génération qui prit les armes pour combattre l’horreur Ben Maddow.Ben Une œuvre, encore aujourd’hui, formellement novatrice et With nement mexicain commanda àFrontier Films undocumentaire etStrand, un document historique important. (F. R.) graphe Paul Strand, membre deFrontier Films, accompagné icipar lejeune fasciné parfasciné lefolklore etlespaysages mexicains sur lesquels était il entrain fasciste deces miliciens est soutenu par uncommandant singulier, Robert se penchèrentse ensuite table àla demontage Paul Strand, Hurwitz Leo et sur geste la desvolontaires américains, canadiens etbritanniques, soulignant anticipe lescompositions deGabriel Figueroa pour lesgrands mélodrames par unnégociant, dans près un village deVeracruz. force La des images par Geza Karpathipar Geza àavoir etHerbert Kline, lesseuls pu tourner enEspagne tants républicains. choix Le du sujet définit bien position la politique de tage sur guerre la espagnole civile qui raconte avec force descombat vie la - la prééminencela du montage sur lesimple fut commencé film document. Le leur idéalisme desoldatsleur idéalisme sans uniforme etavec demoyens. peu credo anti Le - Hear aul S t the trand, Fred 2010, Juan unchercheur Salas, espagnol aretrouvé au siège del’asso- of ar ve Redes witz, P tier-Bre Spain Abraham Linc h aul S 45, Cinéma2Séance présentée par Federico Rossin, Juan Salas etRobert Coale ss Zinnemann, avec Emilio GomezMuriel trand on oln Brigade inSpain ! (F. R.) Heart of Spain of Heart est un film de mon est un film - ; ; : : -

America is hard to see America is hard to see #6 In the Streets mercredi 30 mars 2011, 16h15, Cinéma 1

Sidney Meyers 1948, États-Unis, 65 min Anglais, n&b, 16 mm The Quiet One Image Richard Bagley, Helen Levitt, Janice Loeb Fiction documentaire sur la réhabilitation psychologique et l’intégration Scénario, montage Sidney Meyers, Helen Levitt, Janice sociale d’un garçon noir de Harlem, qui lutte pour se faire aimer par un Loeb monde, une famille et un quartier qui ne semblent lui offrir rien d’autre Commentaire James Agee Musique Ulysses Kay qu’un mur d’indifférence et de violence. L’ équilibre parfait entre l’aspect Production Janice Loeb documentaire et le travail d’écriture naît d’une intense collaboration avec Print source MoMA les membres de la Wiltwyck School for Boys et d’une relation profonde avec Donald Thompson, le héros de l’histoire, et les autres acteurs non profession- nels qui participèrent au projet. Le scénario – poignant sans être mélodrama- tique – fut écrit par Meyers avec Helen Levitt et Janice Loeb (auteures aussi de la photo du film, dure et néoréaliste) ; il se lie avec grâce au commentaire élaboré par James Agee, toujours aussi vivant et poétique. (F. R.)

James Agee, Helen Levitt, Janice Loeb 1952, États-Unis, 16 min Anglais, n&b, 16 mm In the Street Image, montage, produc- tion James Agee, Helen 114 Portrait émouvant des rues de Harlem et de la pauvreté extrême de ses habi- Levitt, Janice Loeb Print source Centre tants, en particulier les enfants. Les réalisateurs mettent à profit leurs quali- Pompidou 115 tés : Helen Levitt sa sensibilité de portraitiste sociale, James Agee son ardeur poético-politique, Janice Loeb son habileté technique. En résulte une œuvre dans laquelle la dénonciation procède d’un style libre de toute contrainte formaliste ou idéologique. Le choix de renoncer au son devient un principe esthétique assumé qui, au lieu de transformer le film en une série de photos frôlées par le mouvement, en révèle une plasticité toute cinématographique. La candeur et la tendresse qui transparaissent dans chaque séquence trans- figurent le simple reportage en un poème dans lequel les humiliés sont des sujets et non pas des objets à documenter. (F. R.)

Écoute Voir ! Hors scène Avec le soutien de la Sacem Pour la deuxième année consécutive, Cinéma du réel poursuit son leur travail et à leur œuvre ce que le hors champ est au cinéma : l’invi- incursion au cœur des relations entre musique et documentaire. sible qui révèle la réalité, l’indispensable part d’ombre qui fait exister la Musique et cinéma inventent parfois ensemble des œuvres hybrides, lumière, le champ qui déploie toute la complexité de leur art. hors scène et hors champ. Répétitions, tournées, attente, enregistre- Comme les mille arrangements d’une partition, le cinéma joue de ses ments, solitude, coulisses, vie privée : autant de situations éloignées de instruments pour faire exister la musique hors champ, comme une la représentation publique et de la scène, dans lesquelles des cinéastes ritournelle, un outil politique, une ballade, une déambulation, un com- ont pu saisir les instants secrets d’un artiste. Musiciens de jazz, de clas- mentaire ou une façon de vivre, et nous livre parfois ses plus belles sique ou de rock, chanteurs et interprètes de comédie musicale, il y a interprétations. pour chacun d’entre eux un envers du décor, un hors scène, qui est à

Hors scène #1 mercredi 30 mars 2011, 14h15, MK2

1993, Canada, 90 min François Girard Anglais, Français, couleur, 35 mm 32 Short Films About Glenn Gould Image Alain Dostie Montage Gaëtan Huot Constitué de 32 segments (en référence au nombre des variations Goldberg), Production Larry Weinstein, Michael Allder, Niv Fichman, ce film met chaque fois en lumière une facette de la vie intérieure complexe Barbara Willis Sweete du pianiste canadien Glenn Gould. Les étranges relations de Gould avec ses Print source Les Films du 117 Paradoxe amis, son obsession des longues conversations téléphoniques, ses idées sur la musique et la voix humaine, son documentaire radiophonique The Idea of the North, un film d’animation de Norman McLaren sur une musique de

Gould… Autant de séquences proposées par le film pour cerner la person- scène Hors

nalité de l’artiste. ! Voir Ecoute Hors scène #2 jeudi 31 mars 2011, 17h00, MK2

Alfredo Jaar 2005, États-Unis, 36 min Sans dialogue, couleur, Muxima DigiBeta Image Per Sanden « Muxima » est le titre d’une chanson populaire angolaise signifiant « cœur ». Son Nicolas Jaar Montage Per Sanden, Divisé en dix courts chapitres (cantos) et transcendé par six interprétations Alfredo Jaar différentes de la chanson, le film nous plonge dans la vie et l’histoire de Production Angola 72 Films Print source Alfredo Jaar l’Angola, des ruines coloniales portugaises aux traces des héros de la révolu- tion communiste et à l’immense pauvreté d’un pays par ailleurs extrêmement riche en pétrole.

Pier Paolo Pasolini 1970, Italie, 71 min Italien, n&b, 35 mm Appunti per un’Orestiade africana Image Pier Paolo Pasolini Carnet de notes pour une Orestie africaine Montage Cleofe Conversi Musique Gato Barbieri Production Gian Vittorio En 1969, Pasolini voyage à travers la Tanzanie et l’Ouganda à la recherche des Baldi décors et des personnages de son prochain film : une adaptation de l’Orestie Print source Carlotta Films d’Eschyle dans l’Afrique contemporaine. Il commente à voix haute, interroge les visages, les paysages, les situations, et lit de larges et significatifs passages du texte. A son retour, il confronte ses idées, et ses notes filmées à un groupe d’étudiants africains installés à l’université de Rome. Le film ne verra jamais le jour, mais ces notes filmées (et montées) par le cinéaste offrent une média- tion sur l’indépendance et les promesses de la démocratie au rythme de la musique de Gato Barbieri.

Hors scène #3 118 jeudi 31 mars 2011, 22h00, MK2

Jean-Luc Godard 1987, France, 82 min Français, couleur, 35 mm 119 Soigne ta droite Image Caroline Champetier Son Marc-Antoine Beldent, L’ alliance de la poésie et du burlesque comme seul Godard sait le faire. Les diffé- Bernard Leroux, François Musy rents personnages de ce film sont « l’idiot », « l’homme », « l’individu », un pilote Montage Christine Benoît d’avion et sa femme, et un groupe de rock en pleine répétition : les Rita Mitsouko. Interprétation Jean-Luc Godard, Jane Birkin, Michel « Il s’agit d’une fantaisie en 17 ou 18 tableaux pour acteurs, caméra et magnéto- Galabru, Philippe Korsand, Pauline Lafont, Dominique phone. Le titre exact serait quelque chose comme : “Une place sur la terre”. En effet, Lavanant, Jacques Villeret, chacun des trois groupes impliqués ici cherche sa place sur terre. Un groupe de les Rita Mitsouko, Rufus, Francois Perrier musiciens cherche à créer le bon accord. Un individu cherche à se lier avec divers Production JLG Films autres, mais pense s’ être trompé de planète. Des voyageurs cherchent à parvenir Print source Gaumont Distribution à destination, comme Ulysse autrefois. Chacun son Projet, et c’est finalement l’histoire même de la Projection comme définition de l’aventure humaine dont il est question ici. » (Source : Vega Film). Prix Louis Delluc 1987. Théo Robichet Anglais, n&b, DigiBeta Anglais, n&b, 16 mm 1967, France, 16 min 1971, France / Algérie, 17 1968, États-Unis, 60min Wadley Son Jim McBride,Son Jim Jeff CAD Productions Sans dialogue, n&b, 16mm Strickler min Don Cherry Horace Dimayot Reichman Reichman Potamkin,Mars Thomas Image Jean-Noël Delamarre, RobichetImage Théo Image Lee Osborne, Mike Production, printsource ChristineMontage Aya Production, printsource Musique, interprétation Montage NataliePerrey Print source Swing-Up Production Thomas Montage Richard Clarke, Merri Jolivet vendredi 1 Hors #4 scène Archie Shepp, Alan Silva, Sunny Murray, Clifford Thornton, Grachan 1 Na Jean-Noël Delamarre, Horace Dimayo Théo R Thomas Reichman Archie Shepp à Al Dans ce film construitDans ce film autour d’un débarque Don sur Cherry poèmes, de ses Une nuit avec Charlie Mingus dans son loft deGreenwich Village au milieu Moncur IIIimprovisent avec desmusiciens traditionnels touareg lors du de son capharnaüm, alors qu’il attend d’être expulsé par police. la Durant et violent. Un sublime film sur brutalité la conditionde la des Noirs et des fille, tire carabine àla fille, dans le plafond… Jusqu’à ce qu’au matin, petit les musiciens aux dejazz États-Unis. abandonnée sur le trottoir, transforme se lefilm enunréquisitoire poignant affaires sont etque contrebasse sa ville dela embarquées est par lesservices alors une quête Vérité. dela par Robichet, Théo qui fut notamment membre du groupe Medvedkine. policiers débarquent. Et lorsque Mingus menottes part aux poignets, que ses toute nuit, la livre se il ànous dans unétrange monologue, parle avec sa terre retrouve etse àParis dans unétrange paysage deHLM.Commence Ming Don Cherry er Festival panafricain d’Alger en1969.Une rencontre époustouflante filmée t alie Perrey er avril 2011, 21h00, Cinéma2 u obichet s : CharlieMing ger u s 1968 t , PhilippeGras,

Ecoute Voir ! Hors scène Hors scène #5 samedi 2 avril 2011, 16h15, Cinéma 2

Roger Tilton 1954, États-Unis, 20 min Jazz Dance Anglais, n&b, 16 mm Une soirée au Central Park Dance Hall à New-York en 1954 avec le trompet- tiste Jimmy McPartland, le clarinettiste Pee Wee Russell, et Willie “The Lion” Smith au piano. Filmé par Richard Leacock et Bob Campbell, Jazz Dance capte de manière organique la joie sans retenue des musiciens et du public.

D. A. Pennebaker 1970, États-Unis, 60 min Original Cast Album – Company Anglais, couleur, 16 mm En 1970, Pennebaker et Leacock filment la session d'enregistrement mara- thon de plus de 20 heures de l'album officiel de la nouvelle comédie musicale de Stephen Sondheim Company.

Voir la dédicace à Richard Leacock, cf. p.85.

Original Cast Album – Company 120 Hors scène #6 121 samedi 2 avril 2011, 17h00, MK2 Phill Niblock 1984-2010, États-Unis, 77 min Brasil84 Sans dialogue, couleur, DVD Production, print source Le cinéaste compositeur livre ici une nouvelle partition musicale pour Phill Niblock accompagner Brasil84, l’un des épisodes de sa série de films autour des gestes du travail : The Movement of People Working. Musique : Three Orchids, pièce pour trois orchestres (SEM Ensemble, Mer- kin Hall, NYC, enregistré en public le 3 juin 2004), Two by Tom, pièce pour deux orchestres (le Trio Scordatura d’Amsterdam et le Nelly Boyd Ensemble d’Hambourg. Mixage et enregistrement multipiste des deux ensembles, l’un sur le canal de gauche, l’autre sur le droit), Three Orchids (Trio Scordatura plus un musicien, mixage et enregistrement multipiste). 1969, France, 4min 1974, France, 62min visuel Son Antoine Bonfanti, Colette Magny Français, n&b, 16 mm Laurence Cuvillier Michel Desrois Le Masson, Jacques Renard Français, couleur, dvd tranféré surDigiBeta Image Print source ISKRA Production SLON Musique interprétée par Production Seuil Audio- Montage MoniqueChristel, Pierre Lhomme,Pierre Yann Précédé de samedi 2avril 2011, 18h45, Petite salle Hors #7 scène Groupe Medvedkine deBesançon ­­­­ Chris Marker Elle permet desuivre permet répétitionElle la deschansons, mais aussi, etsurtout, le Colette Magny interprète une chanson tirée deson album Mai 68 , dédiée de ses anciensde ses man show one dont contrôle il tout, de vitesse la de passage des accords de son pianiste à de trente ans, Castella. C’ Bob Il s’installe alors dans maison sa d’Auteuil avec son pianiste etcompagnon La junteLa au pouvoir vaalors engager une terrible répression contre lespar 11septembreLe 1973,legénéral Augusto Pinochet prend lepouvoir par la un concert àl’Olympia, en soutien aux réfugiés chiliens en France. Il n’est force au après Chili, trois ans deprésidence deSalvador socialiste Allende. soin méticuleux qu’Yvessoin méticuleux Montand accorde préparation àla d’un spectacle aux luttes ouvrières àl’usine deBesançon. Rhodiaceta politiques, du vie, letout desa Chili, sur fond d’images d’archives etd’extraits pas remontépas sur depuis scène 1968etn’a que douze jours préparer. pour se tisans del’ancien président. 1974,Yves Enfévrier Montand defaire décide l’éclairage scène. Yves dela Montand nous parle aussi convictions deses Rhodia La Solitude duchanteur de f : ­­­­ 4x8

. est cette préparation Marker. Chris que filme ond -

Ecoute Voir ! Hors scène Hors scène #8 samedi 2 avril 2011, 21h00, Cinéma 2

Chantal Akerman 1983, France / Belgique, 79 min Les Années 80 Français, couleur, 35 mm Image Luc Benhamou, Les Années 80 dessine l’esquisse de la comédie chantée Golden Eighties. On Michel Houssiau Son Daniel Deshays, Marc y voit la cinéaste auditionner des comédiens, leur faire travailler des scènes, Mallinus, Henri Morelle des chants, mais aussi concevoir des plans et des séquences que l’on retrou- Montage Nadine Keseman, Francine Sandberg vera, légèrement modifiés, dans Golden Eighties. Ce film excède cependant Production Paradise Films l’œuvre future, l’objet principal en devenant finalement le travail de recherche Print source Cinématek et d’expérimentation autour du film, tout ce qui le précède et par quoi il arrive. Les Années 80 est un document formidable sur le cinéma en train de se faire. « Comment, entre le scénario toujours irreprésentable et sa future représentation, vont peu à peu s’organiser les différents éléments du réel jusqu’à donner un film ? Comment, avec du réel, on arrive à la fiction. » (Chantal Akerman, dossier de presse).

Hors scène #9 samedi 2 avril 2011, 22h00, MK2

Michel Desrois (Groupe Medvedkine) 1970, France, 15 min Français, couleur, 16mm Lettre à mon ami Pol Cèbe transféré sur DigiBeta Image José They Où le ruban d’une autoroute se met à enregistrer les pensées créant une Montage Antoine Bonfanti Production SLON, ISKRA forme cinématographique de free jazz, free speech. Premier « road-movie » Print source ISKRA ouvrier…

122

123 2010, Chine, 86 min Hongqi Li Sans dialogue, couleur et Are We Really So Far From a Madhouse ? n&b, HD Cam Image Hongqi Li Son Guo En’ru « Ce film n’est pas à proprement parler un documentaire. Mais plutôt un Montage Hongqi Li long clip musical de 80 minutes. Il n’y a pas de dialogues, juste les paroles Musique PK14 Production Ego Sum, Red des chansons et la musique. Toutes les images ont été tournées pendant la Flag Film tournée du groupe pékinois PK14 en 2008, mais je ne les ai pas montées de Print source Ego Sum­­­­ manière chronologique. Si je devais lui donner une définition, je n’utiliserais pas le mot documentaire, ni même film expérimental qui est une catégorie trop vaste. Pour être précis je dirais en effet un long clip musical » (Hongqi Li dans Scope, interview JP Sniadecki) 4 min 1984, Suisse, 87 min West Park Pictures source 2009, Grande Bretagne, Son LucYersin Italien, couleur, 35mm Sans dialogue, couleur, DigiBeta Image Renato Berta Image Richard Blanchard Production, print Montage Daniela Roderer Production, printsource Montage JoeBini T&C Film AGT&C dimanche 3avril 2011, 20h45, MK2 Hors #10 scène “O soave fanciulla”, Bohème deLa Anciennes stars desannées 30,leurâge varie entre 80et96ans. « Tourné au du sein peuple Mursi dans leSud-Ouest de l’Ethiopie, de lefilm D Werner Herzog Daniel qui Schmid, afait decette “réalité intermédiaire” undocumentaire Giuseppe Verdi, où vivent environ 65chanteurs, musiciens etcompositeurs. et opéra. Herzog recrée l’énigmatique interprétation du duo amoureux dePuccini, caractère documentaire –une maison deretraite pour artistes, fondée par La “CasaLa Verdi” deMilan est fois àla à lethème etledécor decefilm mélodramatique enforme deparabole. tous dans une dimension où fictive, personne ne sait plus cequi est vrai La Il Ba Le Baiser de aniel S Bohème cio di chmid T T o os s c c a a dans unmariage étonnant entre cinéma Ils vivent », dit », dit

Ecoute Voir ! Hors scène Hors scène #11 mardi 5 avril 2011, 16h15, MK2

Peter Greenaway 1973, Grande Bretagne, 7 min Sans dialogue, n&b, 16mm Intervals transféré sur DigiBeta Image, son, montage, Une suite de plans de Venise en hiver se répète trois fois, accompagnée production Peter Greenaway chaque fois d’une bande-son différente de plus en plus complexe. Print source BFI National Archive

Mauricio Kagel 1965, Allemagne, 19 min Sans dialogue, n&b, dvd Antithese Production NDR Print source Editions « Des rencontres chaotiques entre anciens phonographes, tuyaux d’incendies, Durand-Salabert-Eschig fusibles, amplificateurs, tubes, bandes magnétiques poussiéreuses, l’océan, des murmures et des crissements d’eau ». (Nova)

Peter Liechti 1989, Suisse, 45 min Sans dialogue, couleur et Kick That Habit n&b, 16mm transféré sur 124 DigiBeta « Kick That Habit est un film de l’est de la Suisse, pauvre et chiche. Un film Image Peter Liechti, Thomas Imbach (assistant) 125 sonore avec les musiciens Norbert Möslang et Andy Guhl. Au départ, une Son Norbert Möslang, Andy partie de minigolf. S’ensuit une répétition dans l’atelier de Möslang/Guhl, Guhl, Thomas Imbach Montage Dieter Gränicher puis on s’élève dans les Alpes, on se retrouve au milieu d’un concert, on Musique Norbert Möslang, Andy Guhl, Knut Remond divague vers des ciels bleus du sud, on est ramené sur une table préparée Production Peter Liechti pour le souper. On s’en va alors au lac de Constance pour le prochain concert. Print source Nour Films Une note finale dans des paysages super 8 transformés, et on se retrouve à pêcher dans le trouble avant de passer sous l’eau pour rejoindre l’atelier où le film se sonorise tout seul. » (Peter Liechti) lundi 28mars 2011, 20h30, Grande Salle, entrée libre. Avec lesoutien delaSacem. Tropiques des Ken Réveil Ciné-concert Brown /Le (film) (musique) vendredi 1 Kowalski Lech « « A partir des cinqA partir cent heures de rushes qu’il a engrangées dans les années 90 Avec Frédéric D. Oberland (FareWell Adrien Poetry), Kanter (Trésors, Voir aussi letexte de Nicole Brenez accompagnant séance la 70, que Kowalski Lech afréquentée, aimée filmée, Dans cesentretiens àParis, recueillis New York, Tokyo, Detroit ou La Exploring Documentary #6 Exploring Documentary StéphaneEddie135), Ulan Pigneul (Object, Bator), Matthieu Philippe de Ken Brown, dessinateur, graphiste et cinéaste américain, réalise, entre 1967 Pour diffracté sur un mode de vie en grande partie révolu engrande surdevie unmode partie diffracté –décimé, entre autres, elles n elles de cette matière lors d’une exceptionnelle. séance et jamais montées, leréalisateur deBorn to Lose et 1969, de une Light série Show Films oeuvres. Ces combinées à des dia Nouvelle-Orléans, c’est beaucoup moins un biopic musical qui collectif se contemporaine pour accompagner del’un lefilm desmaîtres absolus du des Réveil TropiquesLe réunit 5 musiciens chacun affiliés, à leur manière, raconte que decompte leportrait, enfin universel, d’une humanité écorchée, une mosaïque deportraits. Mis offriront enligne, cesfilms unpoint devue une tapisserie visuelle de lumière, toile de fond à de nombreux concerts marginale de plein gré ou contre son gré. Car ces Underground Stars Rock sur cematériau extraordinaire. filmique se plongerse dans lesplaisirs intenses etsans barrières musique dela dite à la scène noise scène à la par la flambée immobilièrepar flambée la etlesconséquences physiques etjudiciaires de http://soundcloud.com/lereveildestropiques psychédéliques. groupe des Tropiques Le Réveil Le propose unciné-concert positives, stroboscopes et autres projections à huile ou à liquides formaient psychédélisme. psychédélique ou hallucinatoire. Improvisation extatique, tsunamis sonores, la drogue.la l’Isle d’Adam (Casse-Gueule), Arnaud Rhuth (One second Riot) etinvités. krautrock crépusculaire, noise underground Que sontQue devenus lesnew-yorkaisepunks scène dela du des années milieu Cinéma du réel Kowalski, Lech commente endirect desmorceaux choisis er ’o avril 2011, 20h30, Petite salle nt presquent jamais été au-devant scène. dela » àdouble titre hexagonale : Underground Stars Rock : Ken Brown, cornucopia, cf. : au sein même de l’éphémère mouvement punk, : au même sein del’éphémère ; souhaitant tous, d’une manière instinctive, ensoleillée, uneensoleillée, bande-son flamboyante et apour projet decomposer ? » (Charlotte Garson) p.97 ­­­­­ sont sont -

Ecoute Voir ! Hors scène Les Invisibles Stephane du Mesnildot Vincent Dieutre Connolly Bob Serge Chauvin Carou Alain Freddy Buache Bromberg Serge BretonEmile Manette Bertin Alain Bergala Mehdi Benallal Bellour Raymond Béghin Cyril Bassan Raphaël Yto Barrada Simon Backès Jacques Aumont Adriano Aprà invisible. detextesCette collection constitue unchapitre du catalogue du festival, imaginaire une salle àcecinéma dédiée programmateurs, descinéphiles du monde entier, deraconter l’histoire d’un invisible film qui leurétait cher. Cinéma duLe réel ademandé àdescinéastes, deshistoriens, descritiques, desconservateurs decinémathèques, des sont films Certains invisibles. ont films Certains vus, vus, vus, étémal pas jamais peu réalisés. mauvais endroit… leur auteur ou par lesayants droit, bloqués dans unaéroport, saisis par deshuissiers, répertoriés mal ou archivés au ont films Certains été perdus, détériorés, détruits, censurés, dans brûlés unincendie, interdits deprojection par cinéma est parfoisLe invisible. Luc Moullet Frédéric Maire Tim Lucas Marcel Lozinski Jacques Lourcelles Joachim Lepastier Lehman Boris Roy Le Eric Andrew Lampert André Labarthe Birgit Kohler Martin Koerber Tom Hurwitz Marcel Hanoun Goupil Romain Ghezzi Enrico Aurélia Georges Jean-Michel Frodon Eugénie Zvonkine Peter von Bagh Florence Tissot Natacha Thiéry Brad Stevens Lionel Soukaz Skorecki Louis Philippe Simon Martin Scorsese Schroeder Barbet Federico Rossin Jonathan Rosenbaum Jérôme Prieur Tangui Perron Olivier Père André Pâquet Thomas Ordonneau Carlos Muguiro 127 Les Invisibles Séance Les Invisibles dimanche 27 mars 2011, 21h00, Cinéma 2

Orson Welles Jane Fonda, Haskell Wexler, Thomas Hayden, Portrait of Gina Christine Burrill, Bill Yarhaus

1958, États-Unis, 27 min Introduction to the Enemy Anglais, Italien, n&b, 35 mm Print source Claude Fusée 1974, États-Unis/Vietnam, 60 min Anglais, Vietnamien, Français, couleur, 16mm transféré sur HD Cam Film présenté par Claude Fusée, découvreur du film Image Haskell Wexler Montage Christine Burill, Bill Yahraus Production Indochina Peace Campaign Print source Perigo Productions, Inc. « Portrait of Gina peut être considéré comme un brouillon inspiré des futurs “films-essais” de Welles, et . Gina Lol- Dans la tourmente de la guerre du Vietnam, deux célèbres acteurs, Jane lobrigida, alors au sommet de sa gloire érotique, y devient prétexte à Fonda et Tom Hayden, partent démontrer que les revendications d’au- digressions et enchaînements. En reculant sans cesse le moment de tonomie des Nord-Vietnamiens sont parfaitement légitimes… « Tom la rencontre avec Gina, Welles se joue de l’attente du téléspectateur et Hayden, Troy, notre fils de neuf mois, et moi sommes arrivés à Hanoi fait d’un reportage banal un véritable journal filmé, qui alterne con- le 1er avril. C’était ma deuxième visite et la quatrième pour Tom, mais ça sidérations générales sur l’Italie ou les vicissitudes du métier d’acteur allait être la plus longue pour nous deux. C’était le moment idéal pour et expérimentations sur le temps et l’espace, seulement unifiées par une visite prolongée, le pays était en reconstruction suite à la guerre, et la présence constante de Welles et quelques notes de la rengaine du le Sud devait faire face à la perspective d’une « nouvelle guerre » inter- Troisième homme. Portrait of Gina devait être le premier épisode d’une minable, dont le commencement coïncidait quasiment avec le cessez- série télévisée intitulée at Large. Mais la chaîne n’a pas le-feu tant attendu. Nous avons donc laissé Troy en de bonnes mains aimé le résultat et les choses en sont restées là. Longtemps considérées à Hanoi et nous nous sommes mis en route pour un voyage de deux comme perdues, les bobines de ce reportage d’auteur ont été retrouvées semaines vers le Sud avec le cinéaste/chef opérateur Haskell Wexler, un en 1986 dans un dépôt de films, abandonnées là par le service des caméraman et un ingénieur du son de la République Démocratique du objets trouvés d’un grand hôtel parisien, où Welles les avait oubliées Vietnam. Le film est actuellement en montage et devrait être terminé cet lors d’un de ses innombrables séjours à Paris. L’émission Cinéma ciné- automne. » (Jane Fonda, « A Vietnam Journal : Birth of a Nation », 1974) mas en diffusa des extraits et le Festival de Venise projeta la version Invisible pendant de nombreuses années, ce film a refait son apparition intégrale, en présence de Gina Lollobrigida. Furieuse du résultat et des à Vienne en 2007 grâce au transfert sur HD de la seule copie 16mm quelques allusions à ses ennuis fiscaux, celle-ci menaça d’attaquer en existante. justice et parvint à faire interdire toute nouvelle projection. » (Frédéric Bonnaud, Les Inrockuptibles) 128

129 Adriano Aprà March March Invisibles 78 tours pour sonorisation la (système Vitaphone de toute Ils évidence). J’aimerais, comme invisibles, films parler que de films j’ai vus. C’est un Je garde unsouvenir très vague decette projection. Je savais que lefilm Jean Eustache –tourné lui aussi dans campagne la parmesane.deux Ces En 1956 ou 1957 –j’avais 16 ans, j’ai rencontré chez Cesare Zavattini à volonté de Stroheim et que qualité sa était Wedding très inférieure à The En 1958, pendant Mostra la deVenise –mon tout premier festival –,j’ai vu Ce qui resteCe obscur, c’est que sonorisation la pour réaliser àpar du film Cette copie detemps unique peu a brûlé après Cinémathèque àla Française. qui venais je demander conseil sur mon futur cinéphile, dejeune un du cochon). premier Le était une petite histoire d’amour entre adolescents, disques ! – et on entendaitdisques ! ensureffet bande la son un« disparu. et contre-plongées, dans lebut dedémontrer son habileté met dejeune - est donc soit l’original nitrate, soit le contretype, soit nouvelle la copie obligée defaire uncontretype négatif duquel aensuite elle tiré une copie courts-métrages qui marquent lesdébuts deBB, ont vraisemblablement rique Latine avec, si mes souvenirs sont de disques bons,vinyle série sa ma réaction comme quelque chose d’assez désagréable pour lui. Mais il filmée dans lescollinesfilmée autour deParme, natale deBernardo. ville la Je second court, undocumentaire –qui pourrait faire au penser Cochon sonorisée sonorisée à Zavattini deux courts-métrages qu’il avait en 16mmréalisés, noir et au cours rétrospective dela Wedding Stroheim deThe deuxième la partie a oublié qu’en revanche, j’avais beaucoup apprécié le caractère factuel du avait été remanié par production la (avec l’aide deSternberg !)contre la à croire que peut-être… avaient été accidentellement cassés – quelqu’un s’était assis sur pile la des jeune hommejeune demon âge : Bertolucci. Bernardo Ilétait pour montrer là paradoxe qui révèle, outre mon âge, fragilité la denotre art. teur enscène. Dans certains entretiens, aparfois Bernardo mentionné positive sonore (avec del’image une partie coupée pour laisser place la à d’unetir copie muette avec disques séparés, Cinémathèque la a bien été l’avais trouvé « unpeu la bandela son) : copie la projetée àVenise. qui adisparu dans Ce l’incendie blanc : blanc : , bien qu’il mette lesmêmes enscène obsessions sadiques. : La TelefericaLa Honeymoon. Honeymoon. safety –mais pasles trois. paraît Ceci très étrange, et me pousse (Le Téléphérique)(Le etMorte La del maiale La copieLa avait été retrouvée tout récemment enAmé- esthétisant Historien du cinéma, critique », faisant unusage excessif deplongées toc » récurrent. (La Mort(La de de - Jacques Aumont Dame des Turcs fait,. De trouvent dans se ce film, de nombreux plans Il Barocco leccese Dans l’infinie diversité des maudits, films disparus ou perdus, en voici On peine àimaginerOn peine d’ailleurs quelle forme apu prendre untel film. Cependant, selon divers témoignages semble sur il cette bien période, C’est sans doute desquelques àpartir bobines effectivement tournées Il se peut que ce film n’ait, peut queIl se cefilm en vérité, jamais existé : n’aurait il été que le Il est hors de question qu’il ait été un simple bout à bout de photogra - forme. due que lecourt-métrage qu’il s’était engagé l’ait àréaliser effectivement dans baroques put que deséglises deLecce, Bene commencer cequi essentielles ? commentessentielles ? le sudfilmer et surtout, du sud ? comment était originaire, levoyait il comme lelieudeculture par excellence de été : yaurait il eu, non seulement desrushes, non seulement cestraces reste infinie. rendre tout par soi-même ? cela poétique, grands mensonges biographie dela Ma deCarmelo Bene. curiosité n’était simplement pas unthème del’histoire del’art, mais une question un dont suis sur je particulièrement deCarmelo Bene curieux : lefilm minutes (?) en1967. réalisé actuelle, centrale définition à sa vie. de la Quant au Sud italien, d’où il allait devenirson premier long-métrage et son chef-d’œuvre, Notre- pas aimépas risquer. se peut que Ilse cene soit que l’un ou des petits tieux de premier pour lequel film, peut-être un producteur n’aurait prétexte pour commencer, encatimini, réalisation la d’un projet ambi- phies plus ou moins question artistiques. La du baroque, pour Bene, patentes dans mais de fiction, le film un documentaire en bonne et tournés dans cathédrale la d’Otrante, notamment dans son ossuaire. les filmer demanièreles filmer àdire qu’elles incarnent desvaleurs artistiques péninsule.la Comment l’architecture filmer sculpture ? et la comment le baroque Barocco leccese àLecce, Chercheur, critique decinéma , court métrage d’une dizaine de

Les Invisibles Simon Backès Cinéaste de nos rêves ne sont que des projections de nous-mêmes, alors oui, je suis bel et bien le seul à avoir vu ce film, je ne fais littéralement qu’un Projection privée avec le public qui m’entoure, je suis, j’ai été tous ces hommes en smoking Ce n’est pas la première fois que je viens ici. et toutes ces femmes en robe de soirée, frissonnant discrètement du J’ai déjà été invité dans ce grand espace Art Déco, aux murs clairs, aux plaisir de la découverte. lignes épurées. Une prochaine fois, j’essaierai de rêver à une vie de Nestor Makhno, le Comme toujours, tout le monde ici est très élégant. On parle plusieurs cosaque de l’Anarchie, filmée par Sam Peckinpah. J’aimerais bien qu’il langues, sans élever trop la voix. y ait Jack Palance. Je ne connais personne, je crois, mais je me sens très à l’aise. J’attends. Et puis aujourd’hui, c’est particulier : nos hôtes, dont j’ignore l’identité, Si vous avez la chance de le voir avant moi, merci d’écrire au journal, ont organisé une projection, et franchement, je pourrais être tenté de qui transmettra. croire que c’est pour mon seul plaisir, tant ce qu’on annonce est excitant. Nous allons voir deux bobines, miraculeusement préservées, une ving- taine de minutes en tout, d’un film inachevé de Josef von Sternberg. Ce n’est pas le mythique I, Claudius avec Charles Laughton, c’est Yto Barrada Artiste, directrice de la Cinémathèque presque mieux encore. de Tanger C’est un film sur la vie de Napoléon – lointaine idole de ma petite enfance. La Migration Et quoique je n’en aie jamais entendu parler avant ce soir, c’est indubi- Pour le cinquantième anniversaire de ma mère, je voulais retrouver ce tablement un Sternberg. film dans lequel elle avait joué, et qu’elle n’avait jamais vu en projection. Il n’y a pas vraiment d’action, plutôt une succession de tableaux de Elle se souvenait d’un détail : elle portait ses propres vêtements, une maître, des représentations de bals un rien funèbres, où des spectres longue jupe à fleurs. en uniformes et crinolines évoluent avec grâce parmi les ors sombres Nous avions toujours conservé des photos en noir et blanc du tournage de l’Empire. Les hommes ont l’air de soldats de plomb géants, mais sur lesquelles était inscrit, en lettres capitales blanches, LA MIGRA- peints avec une extrême attention aux détails, et semblent tous comme TION, un film de Ahmed Rachedi. Elle disait qu’elle y tenait la tête manipulés, magnétisés, par les regards que leur concèdent brièvement d’affiche. des femmes splendides aux manières glacées de courtisanes. Pas d’autres traces, mais quelques indices précis : Il y a du désir qui circule, et du pouvoir – c’est sans doute la même Son cachet lui avait permis de payer un voyage à Lisbonne pour assister chose, c’est ce que la caméra traque, avec une impitoyable précision. à la Révolution des Œillets. Le tournage date donc de 1974. Et puis, plaisir suprême, l’empereur est incarné par Bela Lugosi. Les deux scènes dans lesquelles elle jouait avaient eu lieu à Paris, l’une 130 Le film semble dater du début des années 30 (je me promets de faire sous un métro aérien, et l’autre dans un commissariat. des recherches), mais Bela a l’air plus jeune, il ressemble à ses photos Le film avait été terminé puisque Scherazade, la sœur de sa belle-sœur, de jeune premier dans les programmes de théâtre hongrois de la fin l’avait reconnue un soir à la télévision algérienne. 131 des années 10. 1994. Les 50 ans approchent. Je retrouve le réalisateur dans l’annuaire Ce n’est pas un casting si improbable en fait, il a la prestance et la fièvre et je me rends à son bureau sur les Champs-Élysées. Pas très expansif, adéquates – et le résultat n’était pas forcément plus convaincant quand, il me dit qu’il n’existe pas de copie, et qu’il ne possède pas non plus de plus tard, Brando ou Dennis Hopper s’y sont essayés. VHS ; pour le voir, il faudrait faire un nouveau tirage. Il me tend sa carte de visite avec le nom du laboratoire et m’assure que celle-ci suffira Je me laisse baigner par les images, d’autant plus belles à mes yeux que comme autorisation. je suis conscient de profiter là d’une occasion unique, en privilégié Une fois sur place, le prix exorbitant du tirage (3 000 francs de l’époque absolu. il me semble) me contraint à abandonner le projet, et la surprise. Si on admet la thèse des théoriciens selon laquelle tous les personnages 2011. Je cherche sur imdb et ce film ne figure pas dans sa filmographie. Je dirige une cinémathèque àTanger etj’organiserai sans doute unjour Était-ce Un un téléfilm ? titre oubli ? Le avait-il En 1974, été modifié ? de ma mère. émigrés ; en1978, Ali au pays des Merveilles. rien ; en1973, dans Doigt Le l’engrenage, témoignage sur lestravailleurs une rétrospective des films de Rachedi queune rétrospectivecalerai sur je l’anniversaire deRachedi desfilms Raphaël Bassan Thunder over Mexico (1933), long métrage qui développe essentielle - (MoMA). En1955, Jay cinéaste, Leyda, critique, historien du cinéma, Soldadera Diego Rivera, David Alfaro Siqueiros etJosé Clemente Orozco. Ilest Eisenstein’s for Mexican Episodes Film : Study vision du Mexique —Queviva Mexico ! Ce n’estCe qu’en 1954, après mort la du cinéaste, qu’Upton Sinclair dépose On ne verra jamais tel qu’il lefilm aété imaginé etécrit par l’auteur Marie Seton monte une version plus conforme aux souhaits- polysé de son pays ; ne reverra il jamais lesnégatifs qu’il afilmés. détériore puissance la poétique. d’ d’autres sources Maguey partie (la en monte, sous letitre Eisenstein’s Mexican Film : Episodes for Study, Le tournageLe s’avère long et, en 1932, Sinclair, qui juge les dépassements Leyda), GrigoriLeyda), Alexandrov Queviva Mexico ! tire lefilm (1979) qui Le scénario original, scénario conçuLe encollaboration avec Aleksandrov, com- rateur Edouard Tissé. une suite apparemment chronologique, d’une durée deprès dequatre miques du maître, Sun Time the in ment l’épisode Mague même rarement projetée, qui l’a été, endécembre 2010, Cinéma àla - Sinclair vend despans du matériel tourné. Une dizaine d’œuvres, poin- se rapprochese leplus decequ’avait prévu Eisenstein. sur Eisenstein, l’intérêt etéveille desautorités soviétiques, qui ne récu- Serguei EisensteinSerguei entreprend, syncrétique en1930, unfilm sur sa accompagné deson assistant Grigori Aleksandrov etdeson chef opé- heures. résultat Le est présenté, en1958, lors àBerlin, d’une conférence tant tel ou du tel projet aspect initial, endérivent. entire Lesser Sol paysans enterrés jusqu’au cou, etpiétinés par lescavaliers). En1939, péons contre lespropriétaires locaux (avec lesfameux plans destrois thèque française, lors d’une intégrale consacrée à Eisenstein —, est bien péreront cesnégatifs que vingt ans plus tard. cematériau, De mais aussi prend un prologue et quatre « épisodes » : liste, endevient leproducteur. peuple mexicain tragédie (etàla desIndiens etacculturés décimés par les négatifs possession, au ensa Musée d’Art deNew moderne York le cinéma, hors d’URSS, enétroite collaboration avec lesplasticiens les conquérants espagnols), mais aussi une nouvelle manière d’envisager budgétaires démesurés, retire. se Eisenstein est rappelé par lesautorités Octobre . suivis d’un épilogue. Upton Sinclair, riche intellectuel- socia Eisenstein’s Mexican Film : Episodes for Study —œuvre elle- y : révolte, la réprimée dans lesang, dequelques Critique decinéma est très réduite dans lemontage de : un commentaire : trop en rigide — Fiesta qui veut se au une ode , Sandunga , Maguey ,

Les Invisibles plus qu’un montage bout à bout du négatif original. C’est un véritable Raymond Bellour Chercheur, écrivain documentaire sur la manière de filmer du cinéaste, de préparer ses plans, de produire du sens par les images. Des intertitres explicatifs, Les court-métrages documentaires de Ritwik Ghatak mais jamais redondants, informent sur tous les aspects de ce travail Depuis que j’ai découvert L’Etoile cachée et les autres films de fiction de pionnier. Ritwik Ghatak, et su qu’il était un des plus grands cinéastes de tous les temps, j’ai rêvé de voir ses courts films documentaires, réalisés entre 1955 et 1975, ponctuant ainsi sa carrière. J’en ai découvert l’existence dans le livre de Ghatak, Cinema and I (Calcutta, 1987), où ils sont recensés avec de brèves indications. Cyril Béghin Critique Ce livre contient un texte, vieux de 1967, sur le documentaire, « La forme de cinéma la plus passionnante », que nous avons publié dans Trafic Il Barocco leccese (n° 7, été 1993). D’où l’envie, d’autant plus, de découvrir comment l’âpreté Est-ce par magie de la formule que les deux courts-métrages réputés incroyable des rapports de plans, d’une force inégalable dans la mise perdus de Carmelo Bene ont des titres qui condensent son œuvre entière, en scène des corps et de leurs conflits, pouvait se développer à même non seulement de cinéma mais de théâtre, télévision, radio ? Les titres, la réalité des choses, et ainsi comme en elle-même, à l’état le plus brut. trop forts, ont fait disparaître les œuvres : Il Barocco leccese (1968) – le Les deux objections rencontrées, concernant la possibilité de voir un baroque et le grand Sud italien -, Ventriloquio (1970) – la voix déliée du jour ces films, quand j’en ai un peu parlé autour de moi, tenaient (sans corps, émanant d’une caverne immémoriale. Ventriloquio, souvent décrit parler des questions de droits, d’accès, etc.) soit à leur peu d’intérêt, soit comme inspiré d’un extrait d’à Rebours, s’imagine facilement dans la à l’état désastreux des copies. continuité de Hermitage, le seul et magnifique court-métrage visible de Autant j’ai cru la seconde raison, autant j’ai douté de la première. Je sais Bene, qui évoquait déjà le roman de Huysmans. Il Barocco leccese suscite aujourd’hui, grâce à la passion de Sandra Alvarez de Toledo pour Gha- plus de curiosité, alors même qu’il serait restauré et maintenant bien tak et au livre qu’elle prépare sur son œuvre, que si certains sont perdus visible dans une cinémathèque italienne, comme en témoigne Cosetta et d’autres encore inconnus, parmi tous ceux qu’elle a pu voir, plusieurs Saba en 1999 dans un petit livre sur le cinéma de Bene : il s’agirait d’« une sont beaux ou d’une force étrange. Et j’attends la rétrospective Ghatak séquence lente (…) de cadres fixes sur des « fragments » (putti, anges) de la de la Cinémathèque française prévue pour juin 2011 pour enfin vérifier façade supérieure de la basilique Sainte-Croix de Lecce », accompagnée ce que j’attends depuis vingt ans. d’une voix off, qui n’est pas celle de Bene, dont les répétitions rappelle- raient L’Année dernière à Marienbad. Le film devait être suivi de deux autres « documentaires » sur les Pouilles : un sur les martyrs d’Otrante, un autre sur la grotte à stalactites de la Zinzulusa – autant d’éléments qui 132 se retrouveront dans Notre-Dame des Turcs. Voilà pour la réalité. Mais la Mehdi Benallal Réalisateur et critique magie des formules est décidément plus forte : dans ce titre, Il Barocco leccese, s’entend le mélange de haute et de basse culture, de violences Quelques invisibles 133 percussives (barocco : montage !) et de douceurs chuintantes (leccese : Certains titres me font rêver pour la simple raison que j’aime ceux qui couleurs !) qui font l’art de Bene. Et aussi cette adjectivation ou cet ajout en parlent et la manière dont ils en parlent : comme d’une étincelle particulaire, ce collage qui change tout : leccese comme il y aura plus tard dansante, d’une promesse de feu. une « horror suite » pour Macbeth, une « vulnérabilité invulnérabilité » C’est ainsi que, depuis des années, j’attends l’occasion de voir des films d’Achille pour Penthésilée - comme il y a toujours un Bene pour Carmelo. que Jean-Marie Straub a évoqués quelquefois et qui n’ont jamais atterri en France, ni en DVD ni en salles. Mis à part Peter Nestler, dont nous avons vu quelques magnifiques documentaires du début des années 60 au Réel en 2007 (mais quasiment aucun des films qu’il a réalisés depuis 40 ans), j’attends avec ferveur ¹ Alain Bergala Alain Bergala Tous lessixmois, Jean-Pierre me demande Beauviala desnouvelles de de Baruch d’Espinoza Baruch de Incognito en papier). Jean-Pierre qui n’avait Beauviala qu’une heure deroute, depuis son Quand Jacques Rivette parle deQuelque chose d’autre deVera Chytilova, qu’il nous faut leretrouver au plus vite pour ne mourir pas orphelins de du Yougoslave Matjaz (L’histoire Klopcic n’existe qui plus de connaître du lesfilms Hollandais travail Frans van derStaak (Du en 1989, àMens, del’Isère. village petit en DVD quelques-uns suivants desfilms deChytilova, s’en occupera cette beauté-là Les acteurs principauxLes étaient Dombasle, Arielle Lucas Belvaux et commissaire d’expositions usine-laboratoire Aaton deGrenoble, pour rejoindre letournage. Le film aété tournéfilm ensuper 16 avec une Aaton comme devait se il avec mon enquête pour retrouver Incognito je ne peux pas m’empêcher pas ne peux je decroire c’est que cefilm autre chose, et peut-être bientôt (rêvons)… ! Celui-là aussi! Celui-là reste invisible, mais Malavida, qui aédité , Dix poèmesDix d’Hubert Poot, Enseignant etessayiste decinéma, , unlong-métrage que j’ai réalisé Ma patrie , Sur des ailes ailes des Sur …) et ceux …) etceux Manette Bertin Valérie Loiseleux, qui n’était encore pas monteuse la deManoel de Dombasle lisant despages deKleist,Yves Afonso dans cabane sa en Oliveira. novembre sur FR3le27 Ilaété diffusé h35, à20 après 1990, découvrant lecinéma, unpassage éclair deRaymond Depardon jouant Roi. Parmi lesbeaux souvenirs decetournage quitté France la pour l’Afrique. J’ai appris mort, sa enpar octobre 2006, que me préoccupe je vraiment deretrouver Michel cefilm. Mavros, ducteur, Michel Mavros, dont c’était lepremier Je film. l’ai monté avec cet « acteur ». Incognito cet « acteur ». confort auquel aurait elle pu prétendre. J’ai lesouvenir d’une au scène par l’INA.conservés Dombasle Arielle avait accepté avec plus la grande télévision àla n’étaient En1989 diffusés defiction ce film. lesfilms pas entre-temps, avait changé decontinent etavait etdevie définitivement générosité des conditions de tournage et de logement très éloignées du un ami commun. Depuis cherche je en vain à retrouver une copie de son propre rôle letemps d’une soirée. Hélas non, Jean-Pierre, toujours sommet demontagne la entre blonde la Arielle et brune la Gaële Le pas de traces decefilm… detraces pas vengeance sa train deruminer Gayout parCéline lefeu, petite la fille passage par untélécinéma double bande. Puis letemps sans apassé Ancienne aux déléguée programmes del’INA J’ai donc proposé àJacques Rouxel d’imaginer une nouvelle où série Joël Tac Le atteint par limite la d’âge. Onfaisait mine de croire que vice de la Recherchede la vice de l’ORTF, produisais je les Shadoks qui étaient C’était en1983. Jacques Pomonti venait deremplacer tête àla del’INA Moi, j’étais directeur délégué au programme de l’INA et depuis le Ser de mon maître Pierre m’avaient Schaeffer convaincue. devenus célèbres etindiscutés par tous. domaine création… dela L’idée m’est donc venue d’utiliser l’esprit leur notoriété pour servir du Shadoks s’agissait purement et simplement dereprendre sur lethème comique seraient àcesShadoks enseignées ignorant lesvertus du civisme. Il service public et l’intérêtservice général dont quelques années auprès passées tout allait changer et que l’on pouvait attendre dans le des merveilles les vieilles leçonsles vieilles demorale civique que donnaient autrefois dans les était produit pour France 3par pro unjeune - : Lucas Belvaux etArielle -

Les Invisibles écoles de France aux jeunes de la République ceux qu’on appelait ses Serge Bromberg « hussards », les instituteurs de mon enfance. Rouxel, surpris et pas Directeur de Lobster Films, chercheur et restaurateur de films immédiatement convaincu fit des essais sur quelques épisodes : ça marchait ! Il dit « oui ». Films perdus Malheureusement, cela n’amusa personne. Ni l’INA. Ni les chaînes… Plus de la moitié des films tournées depuis 115 ans dans le monde ont Une occasion perdue que l’on ne risque pas de retrouver… aujourd’hui disparu, et parmi eux quelques chefs d’œuvre, véritables Graals pour les cinémathèques. Champion parmi les champions, Les Quatre diables, de Murnau (l’auteur de Nosferatu), tourné en 1928. Mais il y a aussi Thérèse Raquin de Jacques Feyder (1928), la version longue des Rapaces (Erich Von Stroheim), film Émile Breton Journaliste mutilé avant sa sortie en 1924, La Mouette (The Seagull, 1926), réalisé par Joseph Von Sternberg, et produit par Chaplin qui n’aimait pas le film. Mort et survie d’un accordéon Il est également probable que nous ne reverrons jamais Le Patriote, L’été 1973, la revue La Nouvelle Critique organisait à Avignon une d’Ernst Lubitsch, invisible depuis 1928, ou La Femme Divine (Divine « Semaine du cinéma soviétique ». Une liste de films ayant été dressée, Woman, 1928), avec Greta Garbo. Quant au Pré Bejine, film fantôme deux des membres de la commission cinéma avaient été chargés de les tourné par Serguei Eisenstein en 1937, il a brûlé avant sa sortie, et seule visionner et les retenir à Moscou. Sur cette liste figurait Garmon (L’Accor- la première image de chaque plan a survécu. déon, 1934) film ukrainien d’Igor Savchenko, histoire d’un jeune kolkho- Côté comiques, Hats Off, court-métrage avec Laurel et Hardy (1927), zien joueur d’accordéon, entraînant les paysannes au travail avec tant d’ar- Her Friend the Bandit (1914), avec Chaplin, ou Humorisk (1921), avec deur que les responsables du kolkhoze décidaient de le faire adhérer au les Marx Brothers, n’ont pas été vus depuis leur production. Quant aux parti communiste. Prenant son rôle au sérieux, il finissait par enterrer son Trois Ages (Three Ages, 1923), le premier long-métrage de Buster Keaton, futile instrument. Ce dont la production ne pouvait que souffrir. Enthou- il n’est visible que dans une copie affreusement mutilée. siasmés par le film, qu’ils avaient pu voir au Gossfilmofond, archives ciné- Il manque encore 300 films de Georges Méliès (sur les 500 qu’il a tour- matographiques, les deux envoyés, à la fin de leur séjour, signalèrent aux nés), ou le montage « director’s cut » de La Splendeur des Amberson responsables de Goskino, leurs hôtes, qu’ils souhaitaient le retenir. « Quel (Orson Welles, 1920). bon choix », leur dirent les deux hommes, «mais malheureusement, il a Mais c’est bien connu, il n’y a pas de films perdus, il n’y a que des gens été entièrement détruit au moment de l’avance allemande en Ukraine. » mal informés. À force de recherches, quelques-uns de ces joyaux invi- – « Mais nous venons de le voir aux archives. » – « Impossible », leur fut-il sibles ont pu êtres récemment retrouvés. Rien qu’en France, ont été répondu avec le plus grand sérieux : «on vous l’a si bien raconté que vous découverts Matinee Idol (de Frank Capra), ou Bardelys le Magnifique avez cru le voir. » Pas de Garmon, donc, à Avignon. (de King Vidor), film d’aventures flamboyantes avec John Gilbert. Récif 134 Trois ans plus tard, la revue présentait à Beaubourg une rétrospective du de Corail, avec Jean Gabin et Michèle Morgan, n’existerait plus si une cinéma soviétique. Même demande, même lieu, mêmes responsables de miraculeuse copie n’avait été retrouvée à Belgrade, en Serbie. Ou encore Goskino, même réponse, seuls les envoyés de la revue étaient différents. Upstream, réalisé par John Ford en 1927 et retrouvé en Nouvelle Zélande, 135 Or, à l’arrivée des copies, Garmon était dans le lot. La première réaction un film perdu et… assez médiocre. fut de penser qu’un employé des archives ignorait sa « destruction ». En Ces chefs d’œuvre invisibles font plus que nous manquer. Ils sont notre fait le plus vraisemblable était qu’on avait fini par s’apercevoir en haut part inconnue, nos trésors enfouis. Comme le cinéma, ils constituent lieu du ridicule de la fable. En effet, le film, commandé en 1934 par les désormais l’étoffe dont on fait les rêves. Komsomols, avait été très vite retiré de la circulation, cette histoire sen- tant le soufre. Ce pourquoi d’ailleurs elle avait eu un beau succès lors de son éphémère sortie. Depuis la rétrospective de Beaubourg existe en France une copie sous- titrée du film. ¹ Après avoir Repérages signé Au moment où vient deparaître Elisée unlivre : Reclus, géographe, anar Ancien conservateur Cinémathèque dela suisse Freddy Buache Trouble-fête (et non sur devagues considérations philosophiques marquant les Les Trouble-fêteLes chiste, écologiste chiste, Signé Renart Signé violemment contraire, communauté partage la bourgade dela tandis vision, veau cinéma suisse ») l’intriguait toujours mieuxenlui faisant porter Michel Soutter réaliser, qui àse pas ne parvint revient mémoire. àla Pierre-Joseph Proudhon Charles-Louis (deBesançon), Fourier (de que divers éléments pièce dela contribuent encore l’exalta àsoulever - d’une façon moins assurée, du côté du monde patriotique entourant d’ordre érotique en faisant dans défiler une exposition les gens devant Il s’agissait de l’organisation d’un champêtre spectacle dans ville la qui l’engagea detout cœuràpréparer qu’il unscénario intitula : Les dans par lesannées télévision la 60 romande etdès1965 par le« nou- que ne ledisaient lesjournaux. Depuis un temps l’idée certain, qui connaître avec attention lepeintre Gustave réfugié enSuisse Courbet chuteet la du Mur marquait deBerlin pour lui moins d’enthousiasme et Tolstoï), L’Amour des femmes (1981, comme son titre l’indique) ou Besançon Besançon également, avec son Bakounine, Kropotkine ou Max Stirner réalités générales société). dela un tableau : L’origineun tableau : du monde un barman d’un lieuvoisin. Ilsurprend population la liberté par sa (Ornans)natale deCourbet où l’artiste célèbre est interprété par un court métrage de Pierre Kast en1954) lui donnèrent l’occasion de mentariste hollandais. sorte, la devaient De s’exprimer des rapports son travail qui, d’ailleurs, ne l’avait guère soutenu. Alors, par un peu Senans de« l’architecte maudit » Claude-Nicolas (étudié Ledoux par son regard du côté desutopistes Franche-Comté. dela signalait, par caméra, la les manifestes de contre-culture (commencés au lendemain Commune deLa deParis. coup, Du mit se àlire il tion ou l’indignation deces Jurassiens que enoutre, filme, - undocu tout, l’économie prenait lepouvoir contre lesaspirations despeuples, liés à la politiqueliés àla etaux relations ordonnées avec lecorps desfemmes L’Eolienne (1975, reçu), Michel mal Soutter réflexion, sa porta . (1991, évocation propre desa solitude) ou, télé pour la - (Ed. Robert Laffont, (Ed. Robert 2010), un projet du cinéaste suisse (1977, évocation (1977, lointaine deTchékhov Nouveau monde amoureux), Arc-et- . Une trouble réaction, ou partisane ( L’unique propriété sa et ), ce - - Alain Carou L’Empreinte ou Main la rouge. Georges Franju que l’aide française prenait pourtant encharge pour Main rouge ? tourné ya103 cefilm il De ans, une moitié seule subsiste Pour rêver moitié àla nous perdue il enfin, du reste film, partition la de la musiquede la d’accompagnement, pleine dedidascalies. dans lesairs. Alors deviennent sensibles singulière la virtuosité des décontenancé par cePierrot qui parle avec mains. ses Plusieurs vision- directe deDeburau, paradis du le Baptiste des Enfants d’une telle œuvre livrant une nouvelle dans idéologie leseptième en 1993. Comme quantité d’épaves du cinéma despremiers temps, on d’Art. Film Le ducteur : France. 1908.Curieuse incertitude du titre, enchaînements, un engagement de tout morceau le corps. Ce de pel de l’Audiovisuel Bibliothèque dela nationale deFrance comme si le producteur n’avait pas réussi à choisir : L’Empreinte, ou La Blaise Cendrars qui souhaitait parler delui-même amis etdeses avec commissionsLes d’experts enplace pour mises l’éventuel soutien L’Empreinte ou Main la rouge. Paul Réalisateur : Burguet. Henry Pro- ne le projette pour ainsi dire jamais. spectateur ne peut même Le pas nements sont nécessaires pour apprendre àlire lesrébus qu’il trace nous est devenu parfaitement étrange(r) –etl’art desspectateurs qui monter dans letrain enmarche comme dans une autre bande dela s’exprime enhiéroglyphes gestuels. Mais cesimages constituent un Séverin fut revendiquer mime le dernier à se Séverin descendant en ligne aux Archives françaises retrouvéedu film, par Cinémathèque la suisse art helvétiqueart lerefusèrent comme avaient elles renvoyé, vers 1960, haute poursuite époque, ou mélodrame aux figures stéréotypées. La trame de l’intrigue est ici inhabituellement serrée, et l’acteur principal irremplaçable document sur un acteur, etsur une discipline, Séverin, la pantomime,la telle qu’on jouait la au dix-neuvième siècle. le comprenaient au vol non moins. orphelinlicule tire du néant quelques motifs d’un del’acteur art qui la moitiéla du budget. Conservateur auConservateur département . Onest d’abord -

Les Invisibles Serge Chauvin Maître de conférences en littérature et cinéma américains à l’université de Nanterre, traducteur et critique Simone Dans la torpeur de l’été 1985, l’INA programmait, à la télévision publique, des films singuliers. L’un d’eux s’imposa comme un météore – tant par son éclat que par sa trajectoire fugitive. En effet, quoique plu- sieurs fois primé au festival de Belfort, Simone ne sortit jamais en salles, et ne fut suivi, à ma connaissance, d’aucun autre long métrage. Reste le souvenir, fragmentaire, d’un éblouissement. Simone, c’était la rencontre, la collision plutôt, de deux femmes d’âge différent, interprétées par deux Pascale (Audret et Bardet). L’amour s’y éprouvait sur le mode de la scène – interminable, infiniment répétée, comme l’a décrite Barthes dans Fragments d’un discours amoureux – et surtout de la possession : l’autre ne se laisse pas posséder, mais vous à l’époque. Leahy devient aigri, et ces incroyables archives prennent la possède tel un succube. La mémoire imparfaite convoque un climat poussière dans un grenier pendant cinquante ans. morbide, des intérieurs étouffants : appartement, chambre d’hôpital… 1980. Sur la piste de ces images légendaires de « premier contact », ma Je n’ai su que plus tard que le film jouait d’une mutation progressive collègue Robin Anderson se rend en Nouvelle-Guinée, chez Richard des couleurs, dévorant espace et objets sur un mode délibérément Leahy, le fils de feu Michael, et lui pose la question. Richard descend irréaliste. Mais le noir et blanc du vieux téléviseur se prêtait bien au du grenier une valise cabossée et l’ouvre. Onze boîtes de pellicule 16mm, poudroiement spectral, quasi dreyerien, de ce conte vampirique. Par chacune contenant sa liste de plans jaunie. À leur lecture, Robin réprime son fantastique tapi dans la texture même de l’image, le film s’inscrit une sérieuse envie de s’enfuir aussitôt en emportant le tout. dans une généalogie secrète du cinéma français, qui va de Vampyr et La pellicule racornie et friable est improjetable. Promettant de restaurer Cocteau à Rivette et Garrel. Et comme il se doit, il est lui-même devenu et conserver les images, Robin s’en va avec les rushes et la bénédiction fantôme. Mais s’il hante encore les pensées, on aimerait, rien qu’une de Richard ; pendant deux semaines elle ne quitte jamais les bobines. fois, le revoir s’incarner. Enfin de retour à Sidney, elle hèle un taxi, entasse ses bagages et pousse un soupir de soulagement. À mi-chemin entre l’aéroport et sa maison, elle cherche la valise cabossée. Disparue ! Oubliée dans une boutique de l’aéroport ! Arrêt cardiaque ! 136 La valise est retrouvée, les bobines déposées à la National Film Archive Bob Connolly Cinéaste pour être restaurées. Après six semaines d’attente, nous lançons la copie restaurée sur la table de montage et restons là, « Silencieux, l’œil 137 1 First Contact rivé sur un pic du Darien » , tandis que les scènes merveilleuses de Mon histoire de film perdu commence il y a quatre-vingt ans dans les Michael Leahy se rejouent devant nos yeux pour la première fois depuis régions montagneuses inexplorées du centre de la Nouvelle Guinée. cinquante ans. Parti chercher de l’or dans les années 1930, l’Australien Michael Leahy First Contact est né. Espérons que le vieux chercheur d’or bourru nous tombe nez à nez avec un million de personnes dont l’existence était regarde depuis là-haut, un sourire aux lèvres. auparavant inconnue du reste du monde. Avec un sens instinctif de la narration, et armé d’une caméra, Leahy filme la dernière confron- Traduit de l’anglais par Olivia Cooper Hadjian et Aurélia Georges tation significative dans l’histoire de l’humanité entre deux cultures. Mais personne ne prend la mesure de la véritable importance du film 1 “Silent, upon a peak in Darien” : vers de John Keats (Ndt). ¹ Vincent Dieutre Le film manquant film Le J’essaie denoter, dene oublier, pas mais sais je aussi que Georg, terrible - 1990 : Je1990 : sors dedésintoxication. Je suis aux côtés deGeorg. Je l’ai suivi Un (me) manque film ettout lecinéma est dépeuplé. Un qu’on film de que me suis je mis àenfaire. Et encore cemême film qui s’est avéré qu’onPuis ce mêmedes films. film m’a dit proche des miens dès lors ça le film que devrais faire, je lefilm ça tout unfilm simple comme unpeu celui Nous rions aussi, car nous Georg sommes me ridicules. dit que c’est retrouver legoût devivre, d’aimer. Mais est porte devant la là, nous et rêver. film commencéfilm àRome. Ildit que dois je d’abord prendre mon temps, m’a décrit comme important, bien crucial, avant que ne fasse, je moi, ment dyslexique depuis l’enfance et les bombardements aura de Berlin, sous lesyeux destouristes qui grappillent encore desbouts du Mur. sommes àl’Est etnous voilà tous deuxpleurant comme desmadeleines à Berlin. Nousà Berlin. marchons, nous parlons, lui je dis que le veux je finir tout simplement, Porte la àpied. yest, passée Ça deBrandebourg, nous pour première la fois vie, de sa demienne la aussi, nous allons traverser, introuvable alors qu’on m’offrait une carte blanche dans un festival à les personnages deDemy. l’occasion d’une rétrospective. Un manque, film que suis je contraint à Ronny von Prosa Ronny von Il doit être très beau puisque vous avez pu l’inventer, comme disent , ce film qui l’avait, cefilm dans bouleversé lesannées 70. Cinéaste « Voilà, l’être aimé, lecinéaste admiré, d’autres encore, m’auront donné qu’est sale, c’est le monde autour Prausi von lui Ronheim . De 2003 : cinémathèque La deLausanne m’offre une carte blanche. Je peux 70. Le film ne s’adresse film 70. Le mais société, àla pas aux homosexuels eux- sexuelle… er lebt) du est réalisateur unfilm von Rosa Praunheim. Ilparle dela masterclass 1998 : Georg agagné leSud1998 : loin demoi, fais je J’ai desfilms. pu aussi, Donc, suis je au Fresnoy qui vient d’ouvrir pour portes, donner ses une in der er lebt. Engros : « ce n’est l’homosexuel pas mais qui est pervers, Fassbinder. Dans son allemand rauque et parigot, Jean-Marie m’énonce il vit (Nicht der Homosexuelle sondern ist pervers, die Situation, in der du temps où Pronheim était encore surdoué un radical galaxie de la qui m’importait au-dessus detout, etqui était pourtant annoncé sous désolé, n’existent qu’une copie 16mm etune quelque VHSdu film, part choisir tout ce qu’il me plaira de projeter au public, tout ce que j’ai en reniflant, encore tout baigné desanglots réunifiés : pas l’homo C’est combien certes, maiscertes, est il « restenten Allemagne. Elles indétectables pour l’instant. existe, film Le reste improbable, mon Georg tente delereformuler enfrançais, tout rétabli son orthographe si personnelle. Mais Georg a l’œil de l’art et ce film doitfilm être bien important pour que maintenant, là, au cœur encore froide. m’incombe delere-faire ? Wikipédia mon amour, dis-moi vérité ta savoir ce qui fugitif, incertain, enfin me lie à ce film sanglant del’Allemagne année lui 9/0,il revienne enmémoire. titre Le sous-culture denombre vie etdela d’homosexuels au début desannées allemand, von deRosa untrès beauPronheim, film de1970, unfilm à guetter lesprogrammes descinémathèques spécialisées. etdessalles au premier chef. Peut-être qu’il n’existe etque pas c’est tant mieux,qu’il pas si déçu et,pas sitoujours déçu bougon, me dit que devrais je voir un film lebrusquer,peu plus lyriques, moins Mais minimales. ne semble il toujours rêvé de voir. Et bien sûr, vois je l’occasion là d’en et de finir pas dechance !pas fait Du del’emploi du temps serré,n’ai je pu voir celui la situationla dans Indispensable laquelle vit ». il Jean-Marie ! Me reste le titre entier : Nicht der Homosexuelle sondern ist pervers, die Situation, le titre Nicht der Homosexuelle (mais on avance, on avance !). lors dema première voir Berlinale, deRosa desfilms von Pronheim le goût d’un que ne je film saurais voir. Un qui me film concernerait Ce n’estCe pas l’homosexuel qui est mais pervers, la situation dans laquelle Rome désolée lui avait désolée pluRome sais et je que lesLeçons de Rosa vonde Rosa Pronheim. mais… Oui Non : on est terriblement et montrer Leçons de Ténèbres. Straub est Ilm’a là. dit déjà rare ». Nicht der Homo - vont un ;

Les Invisibles mêmes. La thèse avancée est que les homosexuels sont responsables Ce pilote d’une série télévisée qui ne vit pas le jour, se révéla tellement de leur situation difficile et qu’ils doivent surmonter leurs peurs en effrayant qu’il ne fut jamais diffusé, excepté au Canada… et au Japon. s’assumant au grand jour et en s’unissant dans la lutte pour un avenir Il n’en reste au monde que deux copies 16mm : l’une dans une univer- meilleur et égalitaire. sité américaine, l’autre chez un collectionneur japonais. Leur rareté fait Film précurseur de la naissance du mouvement de libération homo- qu’elles ne sortent jamais de leurs pays et ne sont que très rarement sexuelle en Allemagne et en Suisse, il fut aussi très contesté et sa diffu- projetées. Des problèmes de droits interdisent même une édition DVD. sion à la télévision provoqua un véritable scandale. Quant à Hiroshi Takahashi, il demeure ambigu sur l’identité du film- Pour des raisons financières, le film fut tourné comme un muet puis fantôme et n’a jamais voulu voir The Haunted. Veut-il en conserver doublé à la postproduction avec des dialogues non synchrones. La voix intact le souvenir, de crainte de voir disparaître son inspiration ? Mais off commente l’action sur le ton de la Kulturkritiket de la critique de peut-être les historiens font-ils fausse route. Peut-être un véritable la société. » spectre est-il apparu à l’enfant pour le révéler à sa vocation artistique. Paragraphe Wikipédia traduit de l’allemand par Bianca Mitteregger The Haunted (a.k.a. The Ghost of Sierra de Cobre) (1965) réalisé par Joseph Stefano. Producteur : Joseph Stefano. Scénario : Joseph Stefano. Image : William A. Fraker, Conrad Hall. Montage : Anthony DiMarco. Avec : Martin Landau, Judith Anderson, Diane Baker, Nellie Burt, Tom Simcox. 16mm, n & b, 52 min. Stéphane du Mesnildot Critique The Haunted Circa 1965, à Tokyo, un petit garçon du nom de Hiroshi Takahashi regardait seul la télévision chez lui. Il tomba par hasard sur un film Jean-Michel Frodon Journaliste et essayiste d’épouvante, une histoire de fantômes. L’enfant en fut terrorisé, en oublia le titre et presque toutes les images. Pourtant, le film s’immisça La guerre et la révolution cachées d’Amir Naderi en lui et le hanta à jamais. Plus tard, le petit garçon devint le scénariste Trois raisons emboîtées de désirer que soient montrés La Recherche phare de ce que l’on appela la J-Horror ou horreur japonaise. On lui (1979) et La Recherche 2 (1981) d’Amir Naderi. doit le scénario de Don’t Look up (1996) d’Hideo Nakata, où un cinéaste 1) La certitude que Naderi, malgré une moisson de prix dans les festivals, découvre sur ses rushes des images terrifiantes qui le ramènent à son reste à l’écart d’une reconnaissance à la hauteur de ce que mérite un des enfance. Takahashi écrivit ensuite le scénario de Ring (1998), également grands cinéastes contemporains, auteur d’une œuvre considérable et de Hideo Nakata, où la cassette vidéo d’un film obscur, parcellaire très diverse au cours des 40 dernières années. L’auteur du Coureur et 138 comme un rêve, déclenche la mort de ceux qui la regardent. Ce que de L’Eau la terre le vent, qui a exploré plusieurs idées du langage ciné- recherchait Takahashi et qu’il tenta de reproduire, n’était pas seulement matographique au cours de sa carrière iranienne (1971-1989) puis s’est les images du film de son enfance mais la sensation primale de la peur réinventé comme cinéaste aux Etats-Unis depuis qu’il y vit en exil, est 139 cinématographique. une sorte de titan interdit de lumière par on ne sait quel injuste décret Du film originel, Takahashi ne se souvient que d’une scène : « On voyait olympien. alors une porte, et une matière étrange, comme de la fumée, a traversé 2) La découverte, durant le Festival d’automne 2000, de La Recherche 2, cette porte, et une femme a poussé un cri terrifiant. Après le cri, on enten- film de guerre exceptionnel, fiction tournée sur les lieux des combats dait en voix-off : « Et vous, croyez-vous aux fantômes ? »1 Des historiens en cours, dans une ville en ruines, sous le feu de l’ennemi, où les évène- parvinrent à identifier The Haunted a.k.a The Ghost of Sierra de Cobre ments sont rejoués par ceux qui viennent de les vivre dans une relation (1964), l’unique réalisation de Joseph Stefano, le scénariste de Psychose. critique au réel et au récit, d’une intensité dont je ne connais pas d’autre exemple. Le regard enflammé de Naderi parcourt aux côtés de ses per- 1 Entretien réalisé par l’auteur. Trad. Miyako Slocombe. sonnages un voyage à travers l’enfer, dont j’ignorais, quand je l’ai vu, que ¹ Aurélia Georges Horseback In My Crown n’est le pas plus est il même films, ouvert. secret assez de ses 3) Et qu’il m’a parlé del’autre « encore plus film, invisible », « encore Stars In My Crown, (1950) deJacques Tourneur, aété montré lors dela Est-ce sa relativeEst-ce sa rareté qui alimente fascination la qu’il exerce ? est- Ou C’est croyance la encepays par des chantres –portée nés enEurope… En matière invisibles, defilms voici ceuxqui nous semblent tels parce ce lesecretintérieur ànombre soustraction la qu’il films, deses opère étoiles qu’il allume dans les yeux demes amis etcamarades cinéastes. qu’ils n’existent enDVD. pas Ils ne sont àdisposition. pas Ilfaut lesvoir quelque Invocation part. desdisparus révolutionnaires, desjournées qui ont suivi ledéclenchement révolution dela qui devait chasser le Leur cinéma commeLeur lepays croit parole, enla déclaration, enla enla dans son propre pays. Lorsque j’ai demandé à Amir Naderi s’il en pos exister, demeure lefilm depuis invisible enOccident, etévidemment c’était une manière de miracle : rigoureusement interdit, supposé ne plus retournée dernière àla projection, consciente rareté, desa etilluminée rétrospective du cinéaste au Centre Georges Pompidou, Je en2003. suis racontée nimontrée, etqui mobilisent enécho nos grandes références Stars inMy Crown nos larmes, eton sauve unhomme avec desmots. Sa générosité est dans son l’art didactisme, du plaidoyer, qui l’apparente sur construction la de visibilité la de ce qui a été du effacé monde, en Shah d’Iran, aussitôt banni par lesnouvelles autorités, existe il pourtant sédait une copie, c’est leslarmes aux yeux qu’il arépondu non. américaine ; presque un western, comme magnifiques ses je croisje résolution la nécessaire, sans savoir est sielle possible. pour moi au cinéma deCapra, tant aimé dans M. Smith Horizon Lost ou par forme, la cette économie d’effets, qui rend plans ses sibeaux… Stars profération. Dans l’écrin d’un noir etblanc superbe, ledrame fait monter par sa splendeur.par sa Étoiles projetés attraper dans Les une salle. au vol, comme autrefois, ensomme. parus de la révolution, dela parus Recherche La est une douloureuse, énigme dont particulier travail d’enquête sur des événements d’une violence jamais vraiment plus interdit », sicesexpressions ont unsens.Tourné dans lessemaines le shérif, un gardien). Tourneur est uncinéaste aimé, àenjuger par les etWichita, Nuit et brouillard et Nuit mais unwestern depasteur (lepasteur est comme d’un Tourneur moraliste, peintre société dela etShoah Cinéaste . Film disparu consacré. Film aux dis- Stranger On - . — alors que lecinéaste après en1999 est décédé avoir bouclé boucle la Enrico Ghezzi Ghezzi Enrico Fear and Desire and Fear Fear and Desire and Fear Fear and Desire and Fear Fear and Desire En repensant aux Desire images and en 16mm deFear de 24 ans en1952 (l’année où l’on vit lepremier deDebord –sans film n’yIl plus defilm apas maudit que celui qui l’est par son propre auteur. dans lemonde entier. Je garde avec lesiprécieux nostalgie souvenir de d’une œuvre intensément ancrée dans le fantasme du “tout surveillance” catalogue, entre Fuori lessections Orario circule pourtant d’abominables copies pirates envhs etdesdvd douteux en circulation par famille, la conformément volonté à la de Kubrick. Ilen contingente qu’il etqu’il bouscule lézarde, exposition (une seule par sa Les quelquesLes lignes d’intrigue qui en subsistaient laissaient transparaître Bélier le1 Bélier rant de l’un à l’autre, constituent l’unique lien du cinéma avec réalité la une quintessence deguerre etd’horreur, kubrickienne : unfilm defan- sinon pour l’avoir mené àterme » dira-t-il. série inachevée d’images,série fissures dans lesquelles lemonde délite). se aujourd’hui letrou noir filmographie. desa Tourné par lecinéaste àl’âge au terme d’une année depressions etde recherches obsessionnelles, avec apporter Desire dernière sa touche and —Fear avec projection unique, àminuit, dans lemagnifique théâtre grec deTaormina, prise finale ! —ne provoquaprise finale ! nimesure derétorsion niréaction- scanda tômes etdedoubles ; perdu un film derrière ennemies, leslignes comme publique n’est « ce àvenir : dont pasun film me je souviens avec fierté, images – et lisée du cinéaste ou de ses proches. duses lisée cinéaste ou de l’aide amicale et décisive de Paolo Cherchi Usai, et qui — heureuse sur le festival que dirigeais, je qui était mentionnée “sous réserve” dans le projection seule la publique au monde, en juillet 1992 au TaoCinema, lectionneur apparutlectionneur lors derares projections privées. Aujourd’hui encore patrouillela que l’on voit s’avancer dans lenéant. lui-même qui le retira circulation,de la en interdisant toute projection avant etessai » le circuit « art dedisparaître rapidement. C’est Kubrick 2 1 Ndt Ndt : «Hors programme » : « La queue comète dela : «La » Eyes Wide Shut er avril del’année suivante, eut undiscret succès d’estime dans Europe 51 demeura invisible jusqu’en 1989, quand copie la d’un col- , le premier long métrage de Kubrick, demeure encore (Peur pulsation la deuxpôles, Ces etDésir). etlecou- , terrible chef d’œuvre sans qu’il en salles sorti ait pu y de Rossellini), il sortit en salles sous le signe du sortit en salles il de Rossellini), Réauteur d’images 1 La Coda della Comete Coda etLa n’a toujours été pas remis , dansant dans dans dansant , 2 . Une Une . -

Les Invisibles l’immense théâtre antique avec en toile de fond les coulées de lave de l’Etna rougeoyant dans la nuit, son destin de chef d’œuvre manquant mais pas manqué me semble presque juste et approprié, comme le fantôme extraordinaire d’un film hors du temps qui flotte dans l’espace jusqu’à découvrir que l’ennemi a notre visage, le visage de qui croit vivre et voir. (Le cas de Fear and Desire m’empêche heureusement de déplorer la disparition étrange et sans intérêt de ma première « chose » vidéo, en 1978, un film « amoureux » d’une demi-heure en ¾ U-matic noir et blanc, commis en 1978 : Un difficile parlare (di queste cose, senza parole adatte3). Jamais revenue du premier petit festival qui l’avait demandée et montrée : une vengeance d’amour, je le crains.

Traduit de l’italien par Muriel Carpentier

3 Ndt : Parler difficilement (de ces choses, sans les mots qui conviennent).

Romain Goupil Cinéaste Mon Premier Film J’avais seize ans. Je connaissais Nicole Higelin, elle participait au service de recherche de l’ORTF, dirigé par Pierre Schaeffer. Ils cherchaient une quinzaine de jeunes, intéressés par la décou- verte de la vidéo. À l’époque, le procédé semblait encore nouveau et révolutionnaire. Caméra de studio énorme et régie fixe. Pendant toute une journée, le studio mettait à la disposition de chaque stagiaire ce matériel de tournage. 140 J’ai écrit le scénario et choisi la musique : Miles Davis. C’était donc mon premier contrat, mon premier vrai film pour le coup. L’EXCLU. Il racontait l’histoire de mes deux meilleurs copains Coyotte 141 et Baptiste. Ce film d’une dizaine de minutes était suivi par un entretien avec Gains- Nous avions enregistré en cachette la colère du père de Coyotte que bourg, le parrain de mon projet. Notre discussion n’a porté que sur nous avions provoquée pour qu’il foute son fils à la porte ! le Vietnam, alors qu’il n’avait d’autre envie que de me parler de « gon- On illustrait cette terrible bande-son d’images de mes deux person- zesses », de l’amour, « les rousses… les brunes… ahhhh les blondes »... nages stoïques au milieu de piles d’assiettes – trois mille – tandis qu’en L’entretien se déroulait dans les fous rires, ponctués d’insultes complices. transparence apparaissait le visage du père accompagné par la trom- Je ne comprenais rien à ses histoires de filles, je le bassinais avec mes pette de Miles Davis… Bien entendu au bout de cinq minutes, Coyotte Vietcongs… Notre échange se résumait à une vingtaine de minutes sur et Baptiste se jetaient sur les piles d’assiettes, elles se cassaient dans un la guerre du Vietnam, ce qui ne se faisait pas du tout à l’ORTF, si libre- vacarme d’enfer sur fond d’effroyables engueulades paternelles… ment et sur ce thème. Tout lemonde aobéi. Je n’ai jamais vumon Bien plus film. tard, en 1969, on m’a dit qu’il avait été effacé. Mon etl’entretien film ont été interdits d’antenne, censurés àla demande du ministre Alain Peyrefitte. Nous étions demai veille ont etils àla 68 simplement «Il expliqué : fout lebordel déjà dans leslycées, aucune raison delui laisser un peu Si ôsi… sion retrouvait une copie, une image. Si ôsi… ci… cinéma ! plus parole la ».

Les Invisibles Marcel Hanoun Artisan d’OVNI Tom Hurwitz Directeur de la photographie (objets visuels non-identifiés...) The Young Fighter Invisible enfermement Si je devais choisir l’un des films de mon père comme “film invisible”, je Le crime de tout créateur, celui de chaque cinéaste est-il seulement de choisirais The Young Fighter (1953). Bien qu’il ait été diffusé à la télévi- « vouloir exercer librement son activité » ? Il est peu de cinéastes, même sion aux Etats-Unis en 1953 dans le cadre de l’émission Omnibus, on ne s’ils sont mis en prison de pierres et de béton, qui ne fussent prisonniers, sait pratiquement pas à quel point ce film a fait école. Il fut le premier à empêchés d’œuvrer, d’exercer librement leur création. utiliser un équipement portatif de son synchrone afin de filmer la vraie Il n’est guère, ou peu de films, invisibles, cachés (tout au plus masqués, vie, la parole documentaire. À ce titre, ce fut le premier film de « cinéma travestis d’émotion de bons sentiments et de compassion). vérité », et de surcroît un très bon court-métrage dans son genre. Plu- Il n’est que cinéma discontinu, sans fin ni commencement, il amorce et sieurs années plus tard, il a contribué à persuader l’équipe de Robert prolonge virtuellement le réel. Drew chez Time-Life Films que des films d’une puissance unique pou- Tout cinéma est a priori visible, même fragmentaire. L’invisibilité n’est vaient être produits grâce à cette technique ; il a également influencé le qu’une part maudite de l’insoutenable réel. travail d’ingéniérie de Leacock et Pennebaker dans leur élaboration des Seul circule librement un cinéma dicté, de récitation, non l’énoncé de ses premières caméras légères, silencieuses et capables d’enregistrer le son réelles structures, le hors-champ industriel, économique, de la produc- synchrone. Il a fallu des années pour que les réalisateurs et les monteurs tion à la diffusion, en passant par la propagande. apprennent à monter des rushes de « cinéma direct » avec le talent et la Plus que des copies de films qui dorment dans leur boîte attendant d’être fluidité que Leo avait atteintes dans The Young Fighter. réveillés (au Bois-dormant d’Arcy, par exemple), il est un infracinéma, par essence imaginaire (qui ne se fera, ne se montrera que rarement, Traduit de l’anglais par Olivia Cooper Hadjian et Aurélia Georges exceptionnellement), dont le sens se love dans les chicanes de l’invisible, dans les arcanes de nos éveils, de nos prises de conscience. Ce cinéma The Young Fighter est projeté le samedi 26 mars à 21h en Cinéma 2. cf. p. 78 est la révélation d’un détissage secret, comme interdit. Il n’est d’invisible enfermement d’un cinéma que dans l’oubli, l’exil, l’effacement. L’histoire réelle du cinéma se constitue hors du déroulement de son his- toricité purement narrative et visuelle, en un présent figé ou répétitif, Martin Koerber factice, univoque. Conservateur, Cinémathèque de Berlin Aucun film n’est visible si ce n’est par son réel, à travers la pensée struc- turée de son film, du cinéaste à l’œuvre, présent/caché, transparent, ano- Dialogue with a Woman Departed 142 nyme, invisible, Auteur non de lui-même, mais d’un objet audio-visuel. Mon « film invisible » est Dialogue with a Woman Departed (1980) de Leo Hurwitz. Quand ce film a été projeté en Allemagne en 1980, il m’a Annexe : j’aimerais revoir un film autrichien des années 70 (j’en ai oublié profondément ému et j’ai eu la chance de pouvoir en parler avec Leo 143 le titre), de Titus Leber, sur Schubert représenté par un petit garçon. Hurwitz, venu en personne le présenter. Je ne partageais pas nécessai- J’aimerais montrer mon film Jeanne, aujourd’hui (65’, 2011) pour pouvoir rement tout ce qui était dit dans le film et pensais que certaines opi- confronter l’avis d’un Critique à l’opinion des autres. Il ne sut pas redire nions politiques de son auteur étaient discutables, ou plutôt qu’il menait tout bas, rumeur, (comme il pensa tout haut après une projection intime des « batailles d’un autre temps », mais ce film m’a aussi enthousiasmé à Chaillot : « Je retrouve toute l’émotion que j’ai eue ici même, lorsque je pour plusieurs raisons. C’était un message de « l’autre Amérique », celle vis pour la 1re fois la Jeanne de Dreyer. » Je le crois jusqu’ici… que nous aimions depuis toujours mais qui pouvait si rarement faire entendre sa voix. Un tour de force esthétique qui conjuguait des images Ndr : Schubert (titre original : Fremd bin ich eingezogen) documentaires et des sons de plusieurs époques et d’une multitude est un film de Titus Leber (1978, Autriche, 75 min.) de sources. Fait d’images poétiques empruntées à la nature comme ¹ Birgit Kohler Tom Hurwitz, deLeo, lefils qui est lui-même réalisateur etvit probable- Nausicaa, Nausicaa vécus, ressentisvécus, etremémorés, forcément pas toujours dans cetordre. Ce film a disparu des circuits film de distributionCe n’ai et je connaissancepas Film und Videokunst,Film Berlin dans plupart la deslieuxqui projettent encore J’adorerais pellicule. dela de son éventuelle conservation dans desarchives, nidel’endroit où peut et l’histoire de son œuvre, tout en évoquant quelqu’un d’autre, Peggy copies enbon état peuvent être louées, ou même qu’il enexiste une Lawson, la femme de Leo (sa collaboratriceLawson, (sa femme la sur deLeo denombreux films), négatif dans etleson original conservés de bonnes conditions, que des nuit unique pour lesdeux. Tout au long du récit, desparenthèses sous fois une histoire du XX fond d’un placard et ont viré au rose. Tourné est en par16mm, ce film ment à New York en sait sans doute plus. On peut peut-être retrouver si elles existentsi elles encore physiquement, traînent elles probablement au sans doute disparu après pendant avoir delongues servi années —ou trouverse lenégatif etc. Toutes lescopies disponibles lors ont sortie dela souvenir d’une relation qui englobait tout : leTravail, Vie la etl’Amour, se peut —sinonse resteront ils invisibles, peut-être pour toujours ! S’IL VOUS PLAIT, programmez autant invisibles decesfilms que faire Si possible, ne nous contentons d’un pas chapitre du catalogue, mais, trace. sa Synopsis avec mots ses –etpeut-être àelle même propre sa est voix. àla film Le au paysage urbain deNew York, racontait lefilm deson vie auteur la ticulièrement vulnérable puisque c’est désormais un « format obsolète » le revoir, etj’adorerais qu’on est quehors me dise lefilm dedanger, le lectuel grec. Rencontre, conversation, première nuit d’amour pour elle, bonne version HDnumérisée… qui sait ? : une histoire d’amour entre une étudiante française etunintel- Agnès Varda, France, 1970, min,couleur 90 e siècle et de ses combats siècle etdeses politiques etletendre

Co-directrice del’ArsenalCo-directrice -Institut für est projeté 31 lejeudi mars à19h enCinéma 2, Traduit del’anglais par Muriel Carpentier en présence deTom Hurwitz. cf.p. 79 Dialogue with a Woman a with Dialogue Departed -

« Yanco ’ e n L’u Love Cubains Nausicaa sicaa En effet, la subversionEn la effet, polarité de la entre etréalité en scène mise est Dans filmographie la d’Agnès Varda, Nausicaa voir davantage. En considérant lepositionnement politique deVarda dans Salut dans tous une films, liaison ses créative entre éléments documentaires et fictifs – à la Varda –àla et fictifs dictaturede la militaire enGrèce dans Nausicaa Probablement Varda entretient-elle dans Nausicaa est invisible depuis uncourt extrait ans. 40 enaété Seul récemment d’artistes résidant àParis ou deréfugiés politiques récents authentifient des colonels enGrèce (notamment lestémoignages de desvictimes dieu tout jeune, en hippie barbu avec un chapeau, disputant se avec entre Nausicaa, qui trouve fille jeune la lenaufragé Ulysse nu sur origines plein d’autodérision et anti-nostalgique comme dans Oncle Les ministèresLes français desAffaires étrangères etdel’Economie ont Le titreLe fait référence mythologie àla grecque, et pourtant le rapport un principe fondamental deson œuvre. Grâce àson obstination- artis revanche, leséléments autobiographiques sont évidents : lepersonnage controverse dela rien politique autour etsuscite du film l’envie d’en fait certainement de pas grecs vivant enFrance. doit film musique Le sa àMikis Theodorakis. une plage, deVarda etlefilm Ulysse (1982) est plutôt improbable. En une étudiante àqui apiqué il unvolume d’art. Un extrait qui ne révèle film une existence dansfilm officielle son œuvre forme detémoignages, d’interviews, deconfidences d’intellectuels et insoupçonnées. Si seulement on pouvait s’en assurer tique, ne serait il étonnant pas que Nausicaa inséré par Varda dans Les principal s’appelle Agnès, étudie àl’Ecole du Louvre etaunpère grec. torture), lesrelations depréserver afin commerciales. Depuis, Nau interdit àcause du diffusion la critique dela film, faite dictature àla la fiction etlui fiction la fournissent son contexte historique (in Varda la connaissancela del’œuvre deVarda etquelques informations éparses. fiction documentairefiction (1969) etDaguerréotypes est comme qu’on unvide essaie decombler provisoirement par chante, (1967) etLes (1963), Black est une commande del’ORTF de1970. decette scénario Le

l’autre

Plages pas : subjective, pleine d’humour etintrépide.

Panthers (1976), on peut imaginer son approche critique » est basé sur» estdesconversations basé avec desexilés Nausicaa

d’Agnès

Plages Traduit del’allemand par Bianca Mitteregger (1974/75), maisjamais lefilm, projeté, (1968) et ses films féministes films etses (1968) comme

un pamphlet politique mais, comme ? (2008) d’Agnès (2008), redonnant (2008), ainsi àce : on yvoit Gérard Depar se positionne se entre Lions renferme dessurprises . Pour autant cela ne unrapport à ses !

par

Agnès

les ). - -

Les Invisibles André S. Labarthe Cinéaste Il s’agissait d’une commande qu’il avait acceptée pour payer les frais d’hôpital Cher Cinéma du réel, de la naissance de son fils, Iron Man. Vous pensez bien que je ne vais pas me pencher, m’épancher sur mes Downey s’était déjà fait un nom sur la états d’âme à propos d’un film entr’aperçu un jour de chance puis défini- scène émergente du cinéma indépen- tivement disparu de mon horizon. Pendant un instant il aura été le plus dant new-yorkais grâce à un court- beau film du monde et cela me suffit. Invisible ? Non : à jamais surexposé. métrage de jeunesse, Balls Bluff, puis au Mais j’imagine que je ne réponds pas à votre enquête. Alors voilà. Il y a moyen-métrage Babo 73, dans lequel quelques années, pour recenser les films invisibles, c’est-à-dire interdits apparaissait la future superstar warho- à toute circulation, il fallait d’abord s’adresser à la Censure. Aujourd’hui, lienne Taylor Mead. la censure a disparu ( enfin, elle s’est elle-même rendue invisible) mais Ceci dit, cette notoriété dans le milieu ¹ il y a d’autres lieux où l’invisibilité se fabrique. Le plus connu en France, du cinéma underground était loin de s’appelle l’Institut National de l’Audiovisuel. Confiez un film à l’INA, et, suffire à payer les factures et Downey en effet, vous aurez de grandes chances de ne plus le revoir. Les exemples avait désespérément besoin d’un ne manquent pas. contrat. Par chance (ou pas), le scéna- Enfin pourquoi ne pas reconnaître – en hommage à Edgar Poe – que riste et producteur Barnard L. Sackett se manifesta avec un scénario racon- ces films invisibles tellement recherchés sont là sous nos yeux, partout tant l’histoire de Bebe, « une fille prétentieuse du fin fond de l’Indiana » et à chaque instant disponibles. Ils portent des noms célèbres : L’Age d’Or, qui arrive dans un New York miteux et sordide, et subit les agressions La Règle du jeu, La Passion de Jeanne d’Arc… Alors montrer des films sexuelles de toute une série de pervers locaux. Les supports publicitaires invisibles, cela ne devrait-il pas consister à les montrer autrement ? Vous et communiqués de presse retrouvés dans le dossier de Downey à l’Antho- le savez bien : ces films qui hantent salles et histoires du cinéma, en vérité logy Film Archives affirment que le film « vous emmène un pas au-delà de ils ne sont pas vus. la réalité » et « torture votre esprit ». Amicalement. D’autres documents et lettres attestent que le film fut projeté à la Film- André S. Labarthe makers’ Cinematheque dirigée par Jonas Mekas. Il y a quelques années, j’ai eu le grand plaisir de travailler à la conservation de Babo 73 et des autres comédies des années soixante de Downey, Chafed Elbows et No More Excuses ; mon désir de retrouver ce film en particulier est donc peut-être avant tout celui d’un collectionneur. Andrew Lampert Conservateur à l’Anthology Est-ce que je pense que ce film, renié par son auteur, est un bon film ? Film Archives À ceci je réponds : est-ce qu’un film outrancier, réalisé sans argent et sans 144 prétentions intellectuelles, parlant « de gens qui s’acharnent à toucher le The Sweet Smell of Sex fond », peut être décevant ? En tant qu’archiviste, j’ai passé beaucoup de temps à fouiller dans des Si ce film demeurait introuvable, alors mon deuxième souhait serait 145 boîtes, à exhumer des bobines perdues dans les rayons de l’Anthology d’exhumer la seconde bobine de l’autre chef d’œuvre (potentiel) perdu de Film Archives. Il m’arrive souvent d’être contacté par des personnes ingé- Downey, Two Tons of Turquoise to Taos Tonight. Par la suite, ce film a été nues qui retrouvent des films et ne savent pas quoi en faire. Je suis sans remonté, rebaptisé, et plus ou moins vu sous le titre Moment to Moment, cesse amené à me souvenir qu’un nombre incalculable de films essentiels mais la folie hilarante et la merveilleuse incohérence de la première bobine, et de mystères restent à découvrir, que des boîtes croupissent dans des récemment redécouverte, nous engage à attendre beaucoup du montage placards, des hangars et des brocantes. Quelque part dans cet océan de initial. films perdus se trouve The Sweet Smell of Sex (1965, 72 min.), réalisé par Traduit de l’anglais par Robert Downey Sr. – lequel, au passage, ne se sent pas particulièrement Olivia Cooper Hadjian et Aurélia Georges concerné par le sort de cet étrange film d’exploitation réalisé à la va-vite. ¹ Eric Le Roy Le Eric œuvre unvrai mythe ettout rêve cinéphile dedécouvrir sérieux son Thirard sur Maurice Burnan, cinéaste inclassable, indépendant, original L’Ile despéchés oubliés La TartineLa (1926), cacao de invisible depuis retrouvera-t-elle 1960, un La TartineLa cacao de cacao 1953, d’avoir consacré une longue étude fondamentale Paul-Louis signée Dans lesannées soixante, Martinand, Bernard qui programmait entre française On doit à Bernard Chardère, dans les premiers numéros de Positif Charensol etDuhamel. de Léonce-Henry Burel,de Léonce-Henry Forster, interprété par Gaby Morlay, Georges chef d’œuvre, Tartine La cacao de et mystérieux. L’histoire copies de ses et perte films la de ses font de son que venait determiner Michel Mardore avant disparition sa brutale ne Martinandde Bernard n’ont hélas abouti : pas deprésentable rien dans émotion au Studio Obligado une version raccourcie de Tartine La de du film-CNC consacré une plaquette éditée àcompte d’auteur enmai intitulée 1968, À une excellente discussion sur Maurice Burman, qu’Albert lui Bolduc a fait connaître yadesannées. il ment deretrouver deMaurice les films Burnan, auquel avait il lui-même sement des collections, Vice-Président FIAF, de la Archives françaises la recherche d’un cinéaste d’avant-garde méconnu, Maurice Burnan enqui autres Mahon au Mac années ledirecteur 1990, Cinémathèque dela française, nomme il Mar jour unécran ? trouve d’éditeur. pas Récemment encore, Edouard Waintrop apu avoir tinand directeur enle descollectionschargeant films tout- particulière introuvable. Plus tard, lorsque Dominique Païni devient, au début des il voyaitil unprécurseur destravaux deJean-Marie Straub. recherches Les les festivals comme etmême Bologne, sur leplan del’édition, lelivre de Maurice Burnan, présentée en complément de programme de rue d’Ulm. rue C’est alors Tavernier que Bertrand découvre avec d’Edgar G.Ulmer dans une copie 16 mmdevenue , fréquente Cinémathèque mêmela àla époque Chef du service Accès, valorisation duChef service etenrichis- , réalisé en1926, réalisé avec collaboration la en en -

Boris Lehman Boris Lehman d’un acteur au ciel… Nini. geurs de Grotte, tourné dans lesgrottes deHan, était me magnifique –je Je rêve devoir unjour version la intégrale desRapaces J’ai perdu personnellement une centaine enune quarantaine defilms, Dans Dans Des films perdus, films Des invisibles, oubliés, il yenatant. Mon ami Daniel Valck De a fait au début des années dans 90, le quar Mais on peut aussi que penser s’ils n’étaient bons assez pas pour résister qui ne savait lire pas lefrançais. laboratoire Le sent ne se aucunement dans une mauvaise pile. C’est faute la femme dela deménage portugaise, Il yavait aussi inspiré unfilm d’un d’Aragon, poème croyait qui Celui du guidedans grotte, la tenant Pieds unflambeau main. àla Les endormis, mais surtout course dela du couchant, soleil que j’avais filmée celui commencé avec Joseph Morder (Les Aventures de Joseph). donnés. qu’ils Onfinit par penser n’ont jamais existé. de déménagements notamment, mais aussi dans desstudios,- deslabo Le cinéma n’estLe jamais où là on l’attend. Lavandou, jouais je lerôle d’un chien. Dans Via Bruxelles Bien entendu, j’ai battement unpetit decœurquand repense aux je deux en Iran Vent (Le des amoureux). Lamorisse est mort dans son hélicoptère rue. A la fin, on fin, levoyait Ala rue. tirer au bout d’une longue unnombre ficelle responsable. fut alors Ce une véritable course pour rattraper les camions ratoires, desministères etdescinémathèques qui les ont jetés ou aban- films tournésfilms avec John Cage (3minutes de silence) àLiège etàMontréal, Bruxelles Transit sion Bruxelles du film par leschaussures, obsédé sur untype qu’il vole aux passantes dans la souviens d’un assis vieux type tenant un pain dans les mains, de chevaux à la fin des années 50, très desannées court métrage 50, fin à la improvisé ennoir etblanc, au temps, c’est que devait ça arriver etc’est très bien ainsi. tier africaintier de Bruxelles dénommé Matongué intitulé un film Sango poubelles. Troppoubelles. tard, étaient lesfilms tombés déjà dans l’incinérateur. plus tirer decopie parce que le négatif aété jeté –par erreur. Ilaété mis venir,pas s’inquiète il auprès du laboratoire, qui lui dit qu’on ne peut principal auprès demon amie del’époque. incroyable dechaussures. heim, image par image avec qui masuivait Bolex, très exactement descente la pendant letournage. Devant tirer une copie pour télévision la française, ne voyant la Pourrir en Guyanne en Pourrir La MouetteLa - de Mizoguchi. Le dernier film réalisé par Albert Lamorisse Lamorisse par réalisé Albert deMizoguchi. film dernier Le La Vie A Woman Vie of the SeadeJoseph von Sternberg, La de Thierry Zeno, tourné de Thierry en super 8 dans le , deSamy Szlingerbaum, jouais je lerôle Cinéaste d’Eric von Stro - , première ver Les Man Les , tourné , tourné - - -

Les Invisibles Joachim Lepastier Critique de cinéma secrète des USA « à la James Ellroy », les frères Wachowski et le cinéma en motion capture, on ne doit pas en trouver beaucoup dans les tiroirs ! Hollywood Tower, un (pro- Sources : Interview de Rem Koolhaas dans le Spiegel, 27 mars 2006 jet de) film de René Daalder « Le film à l’envers, les années 60 de Rem Koolhaas », article de Bart (avec la collaboration de Rem Loosma, revue Le visiteur, automne 2001. Koolhaas) et Russ Meyer (1974). « 1974. La mort d’Hollywood, mais tel le phénix, c’est pour mieux se réinven- ter. Suite à leurs rachats par de richis- Jacques Lourcelles Historien du cinéma simes magnats du pétrole, les studios abandonnent les tournages en prises L’un des films que je recherche le plus est Magie moderne de Dimitri de vues réelles sont abandonnées et les films sont produits par des bases de Buchowetzki. Voici les renseignements que donne sur ce film Raymond données et des ordinateurs qui peuvent faire rejouer à leur guise toutes les Chirat dans son Catalogue des films français de long métrage 1929 – 1939 : stars du passé. Ce nouvel Hollywood virtuel excite la curiosité de l’adminis- Magie moderne tration Nixon qui cherche à remettre en selle certaines vieilles gloires amies. 1931. Réal. Dimitri Buchowetzki. Prod. Films Paramount. Sc. et La résistance s’organise sous la forme des derniers tournages « en chair et dial. Michel Duran, d’après la pièce de Howard Irving Young. 65 en os » sous la houlette de Russ Meyer, le dernier magnat d’un septième art Int. Fanny Clair, Madeleine Guitty, Lucien Gallas, Raymond Cec- réellement humaniste ». En voilà un beau scénario méta sur la mort et la caldi, Pierre Piérade, Sunshine Woodward, Gaston Jacquet. renaissance de cet éternel phénix, le cinéma. Cet Hollywood Tower, écrit Sujet Un jeune inventeur, sur le point d’achever un appareil de donc il y a plus de 35 ans, synthétise le Hollywood des années 70 (la fic- télévision, cherche un commanditaire. La fille de sa concierge le tion paranoïaque y croise le porno libertaire) et anticipe celui des années présente à son patron, un financier malhonnête qui tente de s’ap- 2000 (l’avènement du virtuel). Trop en avance sur son temps, resté au proprier l’invention. Mais sa machination est déjouée et en même stade d’un scénario proposé, donc, à Russ Meyer, ce projet était principa- temps que la fortune, le jeune homme trouve l’amour. lement porté par René Daalder (pionnier des effets spéciaux digitaux dès Notes Autre titre Télévision. Les séquences en couleur sur les expé- le début des années 70), mais Rem Koolhaas (futur architecte démiurge riences de télévision (procédé Technicolor), tirées de la version amé- et théoricien de la frénésie urbaine) y apporta aussi son concours. Ce ricaine ( ?) furent montées dans toutes les versions européennes. fantasme de film peut se voir comme l’aboutissement de la longue amitié Raisons pour lesquelles je souhaite le voir : libertaire entre Daalder et Koolhaas, amitié qui trouvait sa source au 1) Je souhaite voir tous les films français des années trente. sein du groupe 1,2,3…, collectif démocratique et anti-auteuriste (au sein 2) Pour l’originalité du sujet. C’est sans doute l’un des tout premiers films 146 duquel gravitaient également Jan De Bont et de futurs noms du design) à prendre pour sujet la télévision sous forme de fiction. Peut-être (?) ayant lâché une poignée de films potaches et vaguement situationnistes y a-t-il même dans ce film un aspect documentaire, si minime soit-il. dans la sage Hollande de la fin des années 60. Dommage que le début de 3) Parce que Buchowetzki (1895-1932) est un cinéaste talentueux et 147 leur aventure américaine n’ait pu concrétiser ce scénario et se soit limité excentrique (il circule sur lui plusieurs anecdotes hilarantes que je n’ai à une brève rencontre avec leur idole Russ Meyer (placé sur l’échelle des pas le temps de raconter ici). valeurs du groupe à égalité avec Fassbinder) qui ne se sentait pas les 4) Parce que c’est le film des années trente qui a donné lieu au plus épaules pour un tel film, malgré des contacts pris également avec Tippi grand nombre de versions étrangères (entre 5 et 9). On devrait bien en Hedren et Chet Baker pour la musique. Restons longtemps à fantasmer retrouver une quelque part. sur ce beau chant du cygne d’un groupe cinématographique totalement inconnu mais dont on ne peut saluer que les géniales intuitions. Car enfin, un récit qui prophétise, avec au moins vingt ans d’avance, Second Life (version glamour qui plus est), la relecture des mythes et de l’histoire ¹ Tim Lucas A la rechercheA la d’un perdu film Marcel Lozinski Marcel Lozinski Varsovie, 1983. L’hiver del’Etat desiège. Une ambiance sombre, dans les Thomas l’imposteur One inTwenty Thousand ville et les déchargentville dans un énorme champ envahi à l’infini de cen Elle traverseElle plusieurs couloirs vers une fermée. porte Au etàmesure fur volent cechamp. Quiconque aurait desinformations àcesujet est prié deme contacter. CHEZ NOUS ! ICI, PAS D’INVENDUS. On lit letexte écrit enfrançais, enallemand IMPRIMEZ etenanglais : Mais adisparu. Nous lefilm avons beaucoup cherché. Sans succès. Forte récompense. qui tourne manivelle la d’une petite imprimerie. qu’elle s’en approche, on entend deplus en plus fort undrôle de bruit : touc destine vit desjours degloire. Avec mon ami opérateur, Jacek Petrycki, camions ramassent ces piles de journaux. Ils les transportent hors de la envoyé par le réseau diplomatique à Francfort. là-bas et Il a été diffusé clandestinement par nos amis du Studio desFilms Documentaires, fut dernières années, j’ai ardemment désiré revoir deGeorge lefilm Franju on tourne en cachette, évitant la milice, un film publicitaire milice, unfilm la pour l’uneévitant des cachette, en tourne on Les vendeursLes déposent desinvendus devant nombreux leurkiosque. De film Le Le film tourné film en16mm inversible,Le avec unson parfaitement élaboré caméra rapproche se La duqui machine. dela sort tract caméra suitLa desoiseaux montant dans le ciel dans etdescend ungrenier. Nous vivons aujourd’hui dans unmonde où trop de choses nous sont rues des tanks, dessoldats destanks, rues avec desmitraillettes. Personne n’achète les revue nous avons eudetrès bons échos. maisons d’édition clandestine, CDN (en français facilement accessibles. Nos senssont engorgés. Pendant cesquarante à la Foireà la Internationale du Livre deFrancfort. journaux gens Les officiels. lesboycottent. Enrevanche, presse la clan- touc, touc touc. caméra franchit La eton porte la voit, dedos,unhomme taines dejournaux demilliers àrecycler. dizaines Des decorbeaux sur Video Watchdog : plusieurs devant kiosques lesquels personne ne s’arrête. , que j’avais vu une fois lors d’une projection universi Critique decinéma, rédacteur enchef dela Cinéaste : A suivre A ) pour l’envoyer - - - 1 London After Midnight, After London En quarante ans, n’ai je trouvé qu’une référence seule écrite àcefilm : vu demon souvenir del’aspect dirais je dans qu’il deBoone lefilm, Cependant, au cours que j’ai dema yaunfilm vie, il vudont personne in Twenty Thousand, avec Richard Je Boone. l’ai vuencours de bio- déchirante ; n’eut elle d’effet pas notable del’industrie. » sur lesbénéfices aapparemmentdance nicotine. àla film Le fois, une seule été diffusé Richard était Boone invétéré, unfumeur Boone. souffrant d’un très dramatiques malgré leurnature documentaire. Bien desannées plus du poumon, noirci par le goudron, Je de Boone. me souviens que notre quoi, que ferais-je ? Je partirais intensément recherche àla d’un autre contre uncancer gorge. dela cancer du poumon, mais d’une pneumonie survenue alors qu’il luttait c’était même raison la d’être etqu’il du film excusait d’avance ceuxdont cancer du poumon, etqui voit se contraint àl’ablation d’un poumon objet à posséder etàdélaisser.objet àposséder resté gravé dans ma mémoire. Non seulement l’image del’ouverture de un dimanche matin de bonne heure. Peu de gens ont vu cette histoire grave cancer du poumon. Il jouait son propre rôle dans dont le film, le un articlesur lenet intitulé « Alcool, drogues etéthique » par Don Lutz, ne semble connaître l’existence. Ils’agit d’un court métrage intitulé One malade. Onytrouvait desimages véritable dela très crues opération fut réalisé à la fin desannées soixante.fut fin àla réalisé jouait Boone Dans son lefilm, se sontse écoulés, mais n’ai je toujours pris deleregarder pas peine la –le auteur deThe Weaning of America j’ai été ému aux d’une larmes par unfilm demi-heure par réalisé l’acteur tard, j’ai été étonné d’apprendre que l’acteur n’était mort pas de son thoracique repliée, mais aussi dans deBoone lesautres lejeu scènes, prof avait prévenu classe la qu’une telle figurait scène que dans lefilm, propre rôle, celui d’un homme que dépendance au sa mène tabac àun passer desjourspasser ou dessemaines avant que ne leregarde. je Au lieude semble me suffire.posséder Si une copie perdu du film deLon Chaney, terre. Cette année, j’en ai finalement trouvé une copie… Plusieurs mois taire suite –àla dequoi semblait lefilm avoir dela surface disparu dela la poitrine desdeuxmoitiésla deBoone, deson torse cage desa écartées, l’estomac ne supporterait les images. pas Je suis resté, j’ai regardé, etc’est logie, ensixième, s’agissait il donc d’une copie 16mm delocation. Au but était demontrer causées douleur la souffrance - par etla une dépen « Le Sevrage del’Amérique », Sevrage « Le non publié enFrance, ndr Traduit del’anglais Hadjian par Olivia Cooper etAurélia Georges tombait entre mes mains, pourrait il bien se 1 . Ilécrit : « Il yaenviron trente ans, .

Les Invisibles Frédéric Maire Directeur de la Cinémathèque suisse C’est presque surréaliste. Stupéfiant. Premier degré ou second degré, conscience ou inconscience ? Je ne sais. Daert, qui était sorti très Portovero marqué de la Guerre d’Algérie, ne voulait plus faire que des films qui Portovero de Daniel Schmid (2006), Scénario Barry Gifford, avec réjouissent les gens. Après cet échec – une Bécassine au lendemain Eduardo Noriega, Stephen Moyer, Marisa Paredes et Catherine Walker de mai 68, vous vous rendez compte ? – Daert vira sa cuti et passa Septembre 2005. Je viens d’arriver à San Sebastián pour le Festival. Sur au porno, pour lequel il était peu doué. Il coproduisit le remarquable les marches du Grand Hôtel Maria Cristina, je croise le réalisateur suisse premier film de Breillat, Une vraie jeune fille. Capucine fait un peu Daniel Schmid, en compagnie de son scénariste, le romancier américain penser à l’admirable Je vous ai toujours aimé de Borzage. Barry Gifford, auteur entre autres de la série de polars et du scénario de J’aimerais aussi vous parler de Feet of Clay (Le Tourbillon des âmes, Sailor et Lula. DeMille, 1924), perdu je ne sais pourquoi. Il avait pourtant bien mar- Tout sourire, de son inimitable voix rauque rappelant son premier cancer, ché : 904.383 £ de recettes pour un coût de 513.636,27 £. il me félicite chaleureusement pour ma nomination à la direction du Il y en a quelques secondes dans un film sur DeMille, mais c’était sur Festival de Locarno et, quand je lui demande ce qu’il fait là, il me raconte une K7 grande vitesse. Paraît qu’il y aurait une copie aux Antipodes, sa joie : il s’apprête à partir faire des repérages en Galice, du côté de Vigo, peut-être figure-t-elle parmi les 100 films récemment retrouvés là- où il tournera une partie des séquences de son nouveau film qui s’intitule bas. Le film se situe entre le stupéfiant Triumph et le chef d’œuvre Portovero et raconte le déchirement d’un homme partagé entre deux de Cecil The Golden Bed. Tout porte à croire qu’il s’agit d’un grand femmes avec lesquelles il entretient une relation passionnelle et tortueuse. film. Le sujet rappelle Sorrows of Satan, que Griffith piqua à DeMille. Debout sur les marches du bel hôtel 1900 de la cité basque, je vis comme Le héros, Kerry, est un champion de natation, qui se fait bouffer la un moment de grâce. Daniel Schmid et Barry Gifford décrivent, ima- jambe par un requin en sauvant la vie de sa femme Amy, belle-sœur ginent, précisent… Puis on se quitte en riant ; et en pensant se revoir de Bertha, épouse d’un grand chirurgien, qui rafistolera la jambe de bientôt, qui sait, sur la Piazza Grande de Locarno, dont Daniel était un Kerry, condamné à rester un an au repos. Pour faire vivre le couple, habitué ! à la suite du chômage forcé de Kerry, Amy devient modèle. Bertha, Le tournage commence le 5 décembre 2005. Il s’interrompt quelques amoureuse de Kerry, rôde autour de leur logis. Traquée par son mari, jours après. Daniel Schmid est retombé malade. Il s’éteint finalement elle se défenestre. Le jeune couple, réduit à la misère et marqué par le le 6 août 2006, au début du Festival de Locarno. Mon premier Festival. scandale de la liaison supposée, se suicide au gaz. Arguant de ce qu’il Mais sans lui. y a eu quiproquo, le couple, arrivé dans les limbes, obtient un sursis Le 7 août, pour lui rendre hommage, nous présentons Il Bacio di Tosca, pour revenir sur terre (cf. Liliom). Stupéfiant ! Je crois que c’est l’une dont la toute première projection sur la Piazza Grande avait été sabordée des quatre grandes pertes de l’histoire du cinéma, avec The Great Love à cause d’un problème de son. Mais de Portovero, rien, pas une image. Je de Griffith, Le Patriote de Lubitsch et Lena Smith de Sternberg. n’ai jamais rien vu. Mais j’en garde juste le souvenir du sourire de Daniel. 148 De sa joie – et de son désir toujours renouvelé – de faire du cinéma.

149 Il Bacio di Tosca est projeté le dimanche 3 avril à 20h45 au MK2. cf. p. 122. Carlos Muguiro Programmateur et professeur en Esthétique du cinéma à l’Université de Navarre Les arbres de Dovjenko et de Jorge Oteiza Luc Moullet Loueur d’appartements, cinéaste Le cinéma russe et soviétique recèle un grand continent invisible. Cette géographie a justifié, chez moi, des dizaines d’incursions dans l’œuvre J’ai beaucoup aimé Adorable Capucine, premier film de Daniel Daert, de Rustam Khamdamov, Victor Sklovski, Vladimir Kobrin, Yuri Shiller que j’ai vu vers 1971, et qui est resté inédit. Le film est fondé sur un ou dans les fonds du VGIK. Il est vrai que parfois, la question n’est pas excès de guimauve, de bons sentiments, assez kitsch, de mièvrerie. tant celle de la visibilité sinon la façon mystérieuse avec laquelle ces films ¹ Au début desannées soixante du siècle, lesculpteur XXe imaginait Mitchourine (Navarre). Dans l’immense talent, souvent intuitif, deJorge Oteiza, nous 8 étaient dans conservées lesarchives Fondation dela Oteiza àAlzuza Des pommiersDes àunautre deDovjenko passe je « voit l’homme. jette Celui-ci se sur l’ombre prend etla dans Le lesbras ». Havane. même jour, Le télévision la annonçait l’arrivée del’ouragan Mitch Mais semble il chaque jour plus évident etnécessaire d’intégrer cecinéaste qué d’une « visibilité » impossible à réitérer. J’ai vu pour première la fois de Dovjenko renvoyait d’une manière douloureuse, trop réelle, involon - décrite Projeté dans lefilm. pendant tempête la Mitch, leMitchourine comme manifesta se il cette nuit-là, heurtait se dans mon esprit avec les çait une tempête terrible. visage leplus Le sauvage nature, dela etobscur circulation par desvagues déferlant d’une etleciel annon mer enfurie - d’amateur etl’expérimentation façon « àla deVal del Omar » (pour citer d’ailleurs etqui aucun est film) intitulé Documentaire de l’arbre . quelques courtes notes qu’il pour unfilm ne jamais réalisa ne réalisa (il ceci : « La caméra fait untour « La autourceci : d’un arbre, puis tête en baissée crits inédits qui sont dans conservés lesarchives del’artiste basque, ya il de la contemplationde la etsur l’« écran-mur » n’ont jamais trouvé leurforme découvrons l’un desgrands hétérodoxes penseurs del’histoire du cinéma concrète Bien dans qu’ayant unfilm. abandonné sculpture, la Oteiza a surespagnol. idées levacillement del’espace, Ses l’expérience extatique film invisible,film bien que leMitchourine mouvement décrit dans cette note trouve écho avec uncertain quelques surgissent quand on lesa cherchés, poursuivis ou invoqués pendant si scission entre culture etnature qui parcourt souvent tout lecinéma russe. au cinéma, avec l’Hortus deMitchourine Soviéticus à l’ouest de l’île. Ensortant projection, de la leMalecon était coupé à la sans film à l’histoiresans film du cinéma espagnol leplus audacieux. Précisément sérieusement envisagé au idées de porter ses cinéma, ne il l’a jamais fait. tairement provocante –comme si l’ouragan était réponse la au – la film édéniques deDovjenko,tales ou avec nature la rationnelle etobéissante images du paysage bucolique que venais despommiers je enfleur devoir teur de parcourt letronc etcommence à y grimper. caméra représente La ceque longtemps. pour son cinéma invisible. l’artiste), qui fait ainsi référence àson ami José Val del Omar,- leréalisa le sculpteur Jorge Oteiza n’a jamais Parmi filmé. lesnombreux manus- bobines Super par lesculpteur, 8filmées àmi-chemin entre pirouette la Fuego enCastilla yAguaespejo granadino bobines . de Ces Super Mitchourine d’Alexandre Dovjenko unaprès-midi, octobre fin 1998, àLa , par exemple, n’est àproprement pas parler un Traduit del’espagnol par Javier Packer-Comyn que j’ai vuenoctobre 1998 fût mar arbre , avec- lescartes pos » : le cinéma que lecinéma que » : -

Thomas Ordonneau Keep it for YourselfJe for it àKeep pense Je aussi pense à Je àYoung pense Rebel Soul 1990, dont1990, bande-son la m’accompagne encore. Une magnifique bande Et yabien il sûr Lettre deMarc à la prison, lefilm tourné Scialom, avec Film Flamme,Film dont faitdeMarc, alors fille Scialom, partie la Chloé décennies nousdécennies envoie modernité, sa et une vérité inchangée sur l’exil, de soutien, faute de tout. L’association qui héberge Shellac à Marseille, élément restant àmonter est dudetravail unpositif film, qui aservi exhume àl’occasion d’un déménagement lesbobines d’un coffre oublié et blanc de pellicule optiqueet blanc depellicule éclairé par Agnès Godard. Vincent Gallo également. Je me souviens d’un et aussi factice, aspect d’un La souffle. ça… Entoutça… disparu. caspas chez un ami producteur, ne je découvre des en prise avec réalité la du conservatisme, mais enmême temps prête rieur, dans dans ville, la lemonde, qui, elle étrangère aux lieuxetseule, nous associons àeuxpour faire connaître l’existence- enledistri du film n’osait profiter véhicule objet Le commande liberté. dela desa fait une film. Ilest enfuite,film. c’est unvoleur devoitures, val’emmener etil àl’exté- film sur Frantzfilm Fanon… Ilfaut que redécouvre je cetauteur ! semaine-là, unoublié, endormi, revenu d’une parenthèse deplusieurs sous unlit, par dépit. Projection, stupéfaction, yaune œuvre, il etqui économies ans,ses ya40 il puis abandonné, faute demoyens, faute surgit dans l’appartement dans lequel désert s’est l’héroïne réfugiée du société hollandaisesociété dont faillite la abloqué lesdroits jusqu’à cejour. soul funk. Un funk. soul d’une film grande justesse sur une génération anglaise à éclore. Jamais plus entendu parler jusqu’à du film ceque, en visite a bien entendu continué detravailler, etqu’il anotamment un réalisé auparavant… Ecrire cetexte me fait me rendre compte qu’Isaac Julien humains pour restaurer cinémathèque àla lefilm Nous de Bologne. plus est marquée aujourd’hui par le temps car le positif découvert, seul pour une marque devoitures japonaises, tourné àNew York, dans unnoir production minutes exécutive de 40 de ce film avait été faite par une très courte apparition dans mon souvenir. est nimbé debrouillard film Le texte deJacques Nolot, que celui-ci remettra dans enjeu son premier titre Un du film. reste d’une impression promotionnelle 20 réalisée le sentiment d’étrangeté. àl’époque.le film saura flamme Film trouver lesmoyens financiers et long métrage, buant dans de cinéma : les salles au beau des autres milieu de cette films L’Arrière-Pays, mais ne je crois qu’ilpas soit si rare que La Matiouette La de Claire Denis, film decommande deClaire film Denis, réalisé , réalisé par, réalisé Isaac Julien, vuau cinéma en d’André Téchiné, d’après le magnifique Producteur etdistributeur post-it marqués du logo

Les Invisibles André Pâquet Conseiller en cinéma mais la personne Melvil ne cesse de se dédoubler et de se métamorpho- ser devant la caméra, tour à tour fils, père, lui-même et un autre. Dans la Quelques titres de films qu’il faudrait remontrer première aventure, « Le Fils », il incarne un extraterrestre nu atterrissant Un programme composé des premiers pas du direct au Canada-Qué- dans une forêt (entre Terminator, Predator et Tropical Malady) et obser- bec avec Skidrow (1956) de Alan King, Corral de Colin Low (1954) vant une famille dans une maison de campagne, avant de la rejoindre. et Paul Tomkowicz (1954) de Roman Kroitor. Tous des films un peu Est-il une présence invisible, l’ange de la visitation, ou l’enfant prodigue oubliés dans les études, articles, débats, et autres « élucubrations » sur qui (se) fait du cinéma ? Dans la seconde histoire, « Le Recours », Melvil le cinéma direct. Surtout le film de King qui à Vancouver en 1956, soit avec sa femme et sa fille en vacances est remplacé par un deuxième au moment où Rogosin tournait à New-York On The Bowery, affichait Melvil sans que personne ne remarque la substitution, dans la lignée un regard, une approche identique. d’un conte de Maupassant, de Poe ou des films de son mentor Raúl Ruiz. Et pourquoi pas justement y joindre On The Bowery de Lionel Dans « Le cinéma », Melvil entre deux prises d’un tournage de François Rogosin ? Question d’y comparer une sorte d’air du temps, qui se Ozon tue le temps dans sa chambre d’hôtel, et l’hyperréalisme glisse retrouve dans plusieurs films fondateurs comme ceux du Free Cinema, insidieusement vers le cauchemar. voire le Tire Die (1956-58) de Fernando Birri ! J’ai présenté Melvil en séance spéciale et unique à la Quinzaine des Réa- J’ai aussi pensé à David Holzman’s Diary (1967) de Jim McBride dont lisateurs en 2006 à Cannes, puis à Athènes la même année, avec son la séquence finale est une remise en question de la soit-disant vérité auteur. Deux projections seulement. Melvil Poupaud, dans un triple du Direct telle que formulée par Edgar Morin lui-même. Film trop geste de dandysme, de pudeur et de modestie, n’a pas souhaité la diffu- rarement vu depuis quelques années. sion commerciale et l’édition DVD de son unique long métrage. Il y a aussi quelques films de l’œuvre exemplaire de Leo Hurwitz, un C’est donc le secret le mieux gardé du cinéma français alternatif, et un autre « oublié ». des derniers films véritablement « underground ». Strange Victory (1947- 48) Leo Hurwitz Dialogue with a Woman Departed (1972-80) Leo Hurwitz, très rarement vu de nos jours, et des films qui touchent des réalités qui sont malheu- reusement encore contemporaines ! Voilà quelques pistes. Tangui Perron Strange Victory est projeté le samedi 2 avril à 18h15 Historien, chargé du patrimoine audiovisuel à Périphérie en Cinéma 2, en présence de Tom Hurwitz. cf. p. 80 Dialogue with a Woman Departed est projeté le jeudi 31 mars à 19h Séance en Cinéma 2, en présence de Tom Hurwitz. cf. p. 79 Qu’il me soit permis de répondre ici en tant que programmateur un peu boulimique, proposant souvent des séances trop denses, à la curiosité 150 multiple, avec néanmoins quelques thématiques récurrentes (et un peu plus de cinéastes favoris). Dans le cimetière des œuvres englouties où 151 nous attendons des miracles et guettons des résurrections, nous avons Olivier Père Directeur du Festival del Film Locarno tous nos Graal et marottes – et si nous savons que l’objet enfin trouvé peut décevoir nos attentes, il ne tarit pas nos désirs. Commençons par Melvil un maître maudit, Grémillon. Melvil (2006) est à la fois la conclusion d’un travail entrepris par le Une séance des films invisibles commencerait par La Vie des travailleurs comédien Melvil Poupaud dès l’enfance, et aussi une ouverture vers italiens en France, un des nombreux documentaires, souvent institution- une matière cinématographique et poétique beaucoup plus complexe, nels, réalisés par l’auteur de Remorques (1941) durant les années vingt. mêlant le fantastique et le quotidien, le romanesque et l’intime, avec Nous ne savons strictement rien (si ce n’est qu’il est de 1926 et qu’il une profusion d’images et d’idées saisissantes. Cet autoportrait en mesurerait 2200m) de La Vie des travailleurs italiens en France, mais forme de retable, miroir à trois faces, est un film à la première personne, c’est un Grémillon et, vous aurez noté le titre, une belle promesse de ¹ Jérôme Prieur Voici pour moi vraiment unfilm invisible, inexplicablement invisible. S’il visages de phare de (1968) –lependant(1968) deJocelyne decelle dans Reprise du La travail aux Ich bin Wanda Je ne m’en souviens plus, ne sais je même plus l’ai si je vu, déjà mais en il usines Wonderusines 1926) dont nous savons plus àpeine ensubsiste –il cependant derares Et y est, Barbara dedans, Loden comme dans le lit au de Belle la bois version écourtée). Guerra etBruno Muel ont tourné pour Loin du Viêt-Nam (1967) mais Mais cette finirai je –peut-être séance qu’elle que est finie, déjà le dormant. d’Hennebont adressent aux ouvriers deLip. –sinon, Oui on vous les que Marker Chris n’a retenu pas au montage. Un jour, nous retrouve - en France (même Isabelle Huppert ne l’a pas fait figurer dans réédition la existe au moins une copie quelque enAllemagne. part cinématographique etconseils politiques que desouvriers desForges contenu réaliste, voire ethnographique. Suivrait Tour au large (aussi de racontera. rons relève d’une promesse d’alcoolique, d’un vœu pieux ou d’un premier reste une œuvre troublante, où mêlent se l’érotisme descorps etdes de Katjade Konrad et Winckler Raganelli 61 (1991, min.) Allemagne, ne pouvons apprécier pas version la longue Vengeance deLa aux deux gement bretonne) de Grémillon, de temps est peu réalisé avant machines, mer lutte la etla n’est desclasses. (Ce parce pas que nous à laquelle tenait elle tant deWanda autrefois, par Sept la a été diffusé depuis silence, impossible rien, delevoir photos etphotogrammes (comme lesimages d’un thonier au large de par Bruno Muel prise deparole dela deSuzanne dans Classe de lutte Unpas. jour, nous retrouverons enson entier leplan-séquence tourné teurs sont se –par enfuis unappel ou une prière, enne sachant sicela projectionniste agacé coupé adéjà lemicro- etque lesderniersspecta par lesproducteurs etdésavoué par Grémillon –mais version la mutilée l’île deGroix). Tour au large, qui inaugure veine belle maritime la (lar Transmission d’expérience ouvrière (1973) deRené Vautier, lettre (1960), deetavec (1960), Marlon Brando, que nous n’aimons sa pas (1929), unchef-d’œuvre, métisse la etDaïnah (1968). Un (1968). jour, nous retrouverons lesketch que Ruy Cinéaste etécrivain ). (1931), remonté Gardiens -

Jonathan Rosenbaum Lost and FoundLost En revoyant Mix-Up Entretemps, bien sûr, Peggy etValerie avaient grandi avec leurs fausses vraie aux strates multiples s’étalant sur près d’un demi-siècle, Mix-Up vers nous comme son héroïne qui avance en habit blanc et chevelure de Pourtant on voit la dans ce documentaire allemand (merci deux àses Film tournéFilm en seulement douze jours, mais relatant une histoire Pour vous ne rien cacher, dois je avant tout préciser que Françoise que s’amplifier avec bonifier et se letemps, continue je àme demander désagréablesde ses soupçons, restant toujours encontact avec lesRylatt. d’une erreur de classement qui ne fut confirmée que ans 21 plus tard, classede la moyenne, Margaret Wheeler etBlanche Rylatt, ont mis des documentaires lesplus étranges, mais aussi lesplus forts que je Romand est une bonne amie àmoi depuis Mais deuxdécennies. je d’un météorite del’histoire du cinéma américain indépendant, revienne Il est temps que disparue Barbara prématurément, Loden, réalisatrice Il est temps del’écouter nous dire comment apu elle celong réaliser Il est temps d’entendre voix sa etderetrouver son visage. connaisse. enthousiasme immodéré pour Mix-Up (1986), son premier –l’un film encore plus et transgressif radical que Mix-Up ) ce qui rend la difficile raconte et explore ce qui s’est après passé que deux femmes anglaises réalisme leplus brûlant. une auto-interview, sont différents assez lesuns desautres (et son film gham, et que ont les bébés été échangés par inadvertance. à cause Cela mères, Blanche etMargaret respectivement. m’empresse d’ajouter qu’elle est devenue une amie enraison demon métrage aux couleurs saturées comme du super 8, avec l’énergie du déses auteurs), on l’entend, parle, elle nous elle dit autobiographique années pendant lesquelles Wheeler avait persévéré dans l’exploration au monde en novembre deux filles 1936 dans une clinique de Nottin- à saisir entant qu’auteure. pourquoi n’est il pluspas connu. de Romand, films Les décrits dans poir, enquatrième vitesse. bigoudis depoudre sur lesterrils noire, au comme du poésie milieu la Thème Je, qu’elle appelle The Camera I enanglais, est récemment, et en découvrant que n’a le film fait : « Critique decinéma Je suis Barbara Loden ». -

Les Invisibles Mais le plus grand obstacle est peut-être que son chef d’œuvre présente Barbet Schroeder Cinéaste un véritable défi dans sa façon de rendre l’art et la vie indissociables l’un de l’autre : Romand y fait fusionner choix artistiques et initiatives Une partie de plaisir éthiques, et nous met au défi de faire de même en la suivant. La rivalité Je pense à Une partie de plaisir de Claude Chabrol et Paul Géauff. Après implicite entre les deux mères, leur culture et leur vision du monde Les Bonnes femmes leur deuxième collaboration totale. respective, transparaît partout. Mais le génie de la cinéaste tient en par- Je crois qu’il s’agit d’une question de droits. tie à ce qu’elle réussit à faire participer la famille entière au jeu de rôle Ce film est une expérience limite puisque Gégauff a écrit sous forme sérieux que constitue la production du film, jeu auquel le spectateur de fiction à peine déformée la réalité de ses relations avec sa femme. est lui aussi forcé de participer. Ceci fait de son art à la fois une aven- Chabrol a eu le culot de les faire jouer tous deux leur propre rôle ou ture imprévisible et périlleuse, et un processus de guérison inhabituel, presque. pour les personnes filmées aussi bien que pour nous. La devise pleine Un film terrible et douloureux qui est tout à fait à part dans l’œuvre de ¹ d’espoir qui clôt le film - « Nous sommes faits pour vivre ensemble » - Chabrol et que j’aimerais beaucoup revoir. peut paraître un peu optimiste, mais le film lui-même n’est rien d’autre Il est si proche dans le temps et si lointain, si inaccessible déjà. qu’une démonstration à plusieurs facettes de cette thèse.

Traduit de l’anglais par Olivia Cooper Hadjian et Aurélia Georges

Martin Scorsese Cinéaste Federico Rossin Critique et programmateur Les Rapaces (Greed), 1924, d’Erich von Stroheim Cette adaptation du roman épique de Frank Norris sur la soif d’or des- Mon invisible tructrice de trois individus ordinaires reste un grand film, même dans Mon film invisible est Mueda, mémoire et massacre (Mueda, Memória sa version sévèrement tronquée. Mais Stroheim entendait en faire tout e Massacre) de Ruy Guerra (1979). J’ai découvert ce film grâce à un autre chose : une grande fresque réaliste qui dépeindrait tout un style de ami, un grand cinéaste, John Gianvito. Il m’en a parlé comme d’un vie, ainsi que les rêves et les ambitions de ceux qui le vivent. Irving Thal- chef d’œuvre perdu du cinéma, comme d’un film essentiel dont on berg, le jeune producteur en chef de la MGM ne voyait pas les choses a perdu la trace. J’ai lu ensuite comment Guerra, né au Mozambique du même œil (contre toute attente, Stroheim travailla pour Thalberg un avant d’émigrer au Brésil, retourne dans son pays natal pour tourner le an plus tard sur un film beaucoup moins ambitieux, son remake de La premier long métrage jamais réalisé là-bas. Il choisit un épisode terrible, Veuve Joyeuse (The Merry Widow). Il existe aujourd’hui une version des le massacre de Mueda le 16 juin 1960, au cours duquel l’armée coloniale Rapaces dans laquelle on a remplacé les séquences manquantes par des 152 portugaise extermina plus de 600 personnes qui réclamaient la fin des images fixes, version intéressante mais en fin de compte insatisfaisante : travaux forcés. Guerra fait un film foncièrement radical qui entrelace on passe son temps à imaginer ce que le film aurait dû être. 153 vertigineusement reconstitution, fiction et documentaire et associe les survivants du massacre et les nouveaux habitants de Mueda à sa The Elusive Pimpernel, 1950, de Michael Powell & Emeric réalisation. J’ai cherché partout une copie DVD de Mueda et contacté Pressburger des collectionneurs sur tous les continents sans jamais parvenir à en Alexander Korda, l’un des quelques hommes qui contribuèrent à créer voir ne serait-ce qu’une séquence : c’est comme si, par la force des une industrie du film au Royaume-Uni, demanda à Powell et Pressbur- mots de John, ce film était planté dans mon cœur comme une épine. ger de faire un remake en Technicolor du Mouron rouge (The Scarlet Je voudrais pouvoir en finir avec cette douleur – qui tient moins de la Pimpernel), l’histoire d’un aristocrate britannique qui opère incognito à boulimie cinéphilique que de la colère politique – en le voyant enfin Paris pendant la Terreur. Les « Archers » (le nom de leur maison de pro- pendant le festival. duction, ndt) imaginèrent leur propre version de l’histoire, totalement Traduit de l’italien par Muriel Carpentier fantaisiste, avec des numéros musicaux, des sous-entendus au second ¹ Au etàmesure fur trouve je que vieillis, je d’Hitchcock lesfilms toujours The Other Side ofThe OtherSide theWind, Orson Welles 1970-1975 dine L’Etau Le Procès Paradine Paradine (The Le Case) Dans lesvingt dernières années vie, Orson desa Welles afait qui desfilms vait porteur. Hitchcock avait travaillé sur première la version du scénario, velle vision. Ycompris censésêtre lesfilms lesmoins réussis, comme vement perdues, mais nous préférons croire qu’elles attendent au fond Ce film sur un avocat film Ce britannique de plus en plus attiré par mystérieuse la Quand Welles mourut, laissa il de nombreux projets à divers niveaux d’une cave quelque dans part cemonde. d’alors avec entoile defond son désirhomosexuel sous-jacent pour le d’avancement. Cependant son œuvre maîtresse reste sur un ancien ce film était — son premier montage durait Procès 3 heures et demie. Le degré visuels etdeseffets hyperboliques. Samuel qui Goldwyn, était en et tous lesrushes furent saisis par legouvernement iranien (leprincipal cessant de changer deforme et deton. Welles avait l’intention d’entrecroi- cinéaste vieillissant hollywoodien (interprété par John Huston, authen- échappaient aux standards de l’industrie cinématographique. Il travaillait copies réalisateur « film dans etdesparties lefilm ». mort, copie Asa la de travail un Hitchcock imparfait reste plus excitant que bien desfilms. n’a jamais vraiment au cru scénario, alors que lui-même Selznick letrou- n’ayant abouti àcejour. En1975, quand l’American Institute Film arendu mais avait il aussi essayé defaire fonctionne ensorteque lefilm tel qu’il meilleurs ; s’enrichissent ils etdeviennent plus complexes àchaque nou- français. Ilyaeudepuis plusieurs tentatives aucune pour terminer le film, mèdes musicauxmèdes compris. sortit aux film Etats-Unis Le dans quelques ser des séquences de style « cinéma vérité » de la fête dela vérité » d’anniversaire « cinéma desséquences destyle ser du accusée demeurtre qu’ilaccusée défend est d’un genre différent. unpeu Hitchcock ancré enmoi. Michael pensait que lescoupes d’origine étaient- définiti à la manièreà la d’un peintre ou d’un compositeur, tournant ici, un unpeu affaire, avec Korda, etordonna détesta lefilm coupes, inter desérieuses jeune premier.jeune projet Le développa se lentement au cours desans, ne hommage àWelles, enamontré il deux longues séquences, toutes deux pseudo-artistique pour rester page àla du nouveau « Nouvel Hollywood » tique vétéran d’Hollywood et lui-même) qui tourne« jeune » unfilm peu là, retravaillant là, peu etreprenant ceci cela durant delongues périodes. investisseur était du film iranien), puis confisqués par legouvernement serait probablement imparfait dans n’importe quelle version, mais ( noir et blancnoir et Topaz ) ouRideau Le déchiré ( ! Je l’ai vuencouleur sur 42 la Torn Curtain e rue, etcesouvenir rue, est ).

Para - - Après Philippe SimonPhilippe Welles pendant letournage et qu’on comprend soudain pleinement 60, début60, desannées 70. Un groupe- expérimen defilms dediffusion La Splendeur des Amberson Splendeur des (The MagnificentLa Ambersons) Je suis envoyage au Mexique etj’ai une mémoire percée. Je unrien me Errere errera… exactement comme splendeur la victorienne du manoir desAmberson. dire que Welles était un tel génie que d’Indianapolis dont est devie entièrement lemode par détruit lepro- de ceroman Tarkington deBooth sur lente la déchéance d’une famille cinéphiles ont entretenu l’espoir que copie la detravail desAmber ce qu’il avait entête, vous ça brise lecœur. Pendant desannées, les chaque moment enest si fort qu’on peut d’une manière certaine ressen - qui rende justice aux intentions deWelles. Il s’agit d’un peint photogramme film par photogramme, muet etqui où tournait il son documentaire coupes drastiques furent ordonnées, Welles était enAmérique du Sud créait unétat hypnotique étonnant. Ildoit dater desannées fin dela un très même grand dans film, version sa simanifestement dénaturée ; grès industriel. Alors que tout s’était bien pour Welles passé sur son Sud. espoirs s’amenuisent. Ces semble avoir Elle disparu pour toujours, son avait etqu’elle survécu dormait dans desarchives enAmérique du mais suis qu’ici je certain l’orthographe du titre est sûrement fausse). sur You Tube. J’espère qu’un jour on voir pourra dans une lefilm version son film Errereson film errera baleibouk ikic aruaren (ce n’est pasune blague, souviens d’un d’un film peintre portugais dont lenom doit ressem- amputé eton fit tourner une nouvelle àunautre fin réalisateur. Ilfaut avait changé etavait beaucoup moins desympathie pour lui etpour son absolument éblouissantes. Onpeut maintenant facilement lesvisionner tir lesvastestir passages manquants. Mais quand on lit lescript qu’utilisait talent artistique ; l’avant-première fut du undésastre film etquand des premier tout direction film, pour mal lesecond. du passa La se studio bler àJose Sistiaga (orthographe défaillante suppose) je et le titre de Orson, lejeune Welles enchaîne sur l’adaptation Traduit del’anglais par Muriel Carpentier Cinéaste etlibraire It’s All True fut sévèrement film . Le La SplendeurLa des Amberson reste -

Les Invisibles taux et politiques, « Cinéma parallèle », auquel je participais, en avait une habituée, Robert Kramer ou Philippe Garrel y venaient volontiers)… assuré une projection à Bruxelles, projection qui en avait troublé voire La projection eut lieu dans une salle où pouvaient tenir au maximum bouleversé plus d’un. 20 personnes ... il y en avait 30… On le projeta de nouveau : encore Depuis, il me semble n’avoir jamais plus entendu parler de ce film, 30 personnes… et ainsi de suite plusieurs fois… Aucun de mes films mais en toute bonne foi je ne me suis jamais lancé dans une recherche n’a jamais fait cet effet sur des spectateurs… Ça n’avait rien d’un film approfondie. Voilà pris sur le vif, un rien décalé, résistant à citer d’autres porno, mais pour les cinéphiles qui s’y ruaient, séance après séance, ce perles comme le film d’E. C. Kenton, L’Ile du docteur Moreau. devait en être un… Ndr : Ere erera baleibu icik subua aruaren de Jose Antonio Sistiaga, 1970, J’aurais adoré le revoir… Je n’ai pas eu le temps de reporter cette Lettre de n. 16 mm ou 35 mm, couleur, silencieux, 75’. Distribution : Light Cone. sur un autre support, et c’est aujourd’hui impossible… Cette video 1/4 de pouce (qui ressemblait comme deux gouttes d’eau à une K7) n’existe plus… Je l’ai cherchée et recherchée mille fois, elle est irrémédiablement perdue… Seul le souvenir qu’en ont des spectateurs que je ne connais pas et que je rencontrerai jamais continue peut-être à faire vivre quelque part au loin Louis Skorecki Journaliste, critique, cinéaste et cette Lettre de n. et à lui apporter, peut-être, un peu d’amour… producteur La Lettre perdue (1975) Je me demande où est Lettre de n., le film que j’ai réalisé en 1975… En 1973, j’avais découpé Eugénie de Franval en 9 ou 10 plans-séquences… Lionel Soukaz Cinéaste …J’ai dû attendre un an (pas assez d’argent) pour tourner l’image, dans un appartement aux fenêtres vêtues de noir… Le principe d’EDF était Le film que je voulais vous proposer et qui est devenu invisible est en le même que celui d’India Song : il s’agissait de traiter séparément son plus innommable – à la demande des réalisatrices elles-mêmes, donc je et image… C’est l’une des deux raisons pour lesquelles Duras adorait ne peux même pas en parler, ni dire le titre car j’ai peur des représailles… le film (ils ont été tournés en même temps, sans avoir eu vent l’un de Pourtant c’était un très beau film, drôle, poétique et quelque peu hysté- l’autre)… rique avec la troupe d’acteurs de la « Banque du sperme », film culte avec …L’autre raison pour laquelle elle aimait beaucoup EDF, c’était la pré- Bertrand D’A., Jean-Francois Torre Melgrani, Pierre Chabal, Jean Louis sence d’une toute petite fille devant laquelle un homme, moi, se mas- Bernard, Christian Chassin, Serge Cassado, Christopher L, Melinda, et turbe… Marguerite avait même cru (pure hallucination, pur désir) voir le petit Robert etc. D’ailleurs cela me rappelle un autre film invisible de le sexe de cette toute petite fille à un moment où elle croise et décroise Philippe Genet sur le FHAR, Front Homosexuel d’Action Révolution- les jambes (elle est assise par terre)… naire, des entretiens avec Jean-Paul Mandopoulos, Jean-Francois Torre 154 …L’idée de mon film suivant, Lettre de n., c’était de rééditer cette idée Melgrani, le petit Alain etc. Film disparu. d’une fiction où son et image se donnent la main tout en s’ignorant, Alors me reste aussi un vague souvenir d’un entretien avec Kenneth voire en se faisant la guerre… Anger ou il me parlait de ses films perdus à lui, dont un emmené, volé, 155 Cette fois-là, le principe n’était pas vraiment sadien, encore que… détruit, par Bobby Beausoleil, son acteur fétiche, emprisonné, mais j’ai J’avais demandé à une amie, Nathalie, plutôt douée pour l’écriture, avec oublié les titres et ne retrouve plus cet interview paru dans un Gai pied laquelle je venais d’avoir une brève liaison, de m’écrire une lettre qui de 1982 ou 83… Alors me restent mes propres films perdus : un en super décrirait de manière assez échauffée, nos rapports… J’ai fait lire cette 8 de 1970 ou 71 sur les 24 Heures du Mans, film expérimental dû à la lettre par une jeune femme, et j’ai balancé cette bande-son sur des plans nuit où ne passaient que des lumières en accéléré, film vraiment perdu presque fixes d’une très très jeune fille, presque un bébé… C’est tout… pour le coup, donc invisible mais sans grand intérêt. Le seul endroit, si je me souviens bien, où le film a été montré, c’est en Alors je me souviens d’un film de Norbert Terry, film porno des années 1976 (ou 77) à Digne, au moment où Pierre Queyrel animait ces ren- 70 où je jouais mon propre rôle – enfin, celui d’un réalisateur de films contres auxquelles il avait donné une ferveur extraordinaire (Duras était érotiques – mais impossible de me souvenir du titre. Du même réalisa- ¹ Brad Stevens Vautier sur répression la d’une grève à Brest en 1950 ou 51 dont le titre si The Queen’s Guards Powell, (Michael UK,1961) ( Dans Dans burger (Ed. Watersone, 1985), Ian estime que Christie c’était « presque 50 Mais invisible, levrai etgrand film c’est deRené évidemment lefilm Parmi nombre le petit degens qui l’ont vu, personne ne semble penser de l’inversible… Il y a aussi les pornos films de Jack Deveau, Américain qu’à cause du que scandale provoqua chez lepublic, lefilm Powell ne ou réalisé ». Pourtantou réalisé ». les descriptions structure de la narrative — qui Récemment, j’assistai avec quelques amis àune projection du Voyeur de protestation accompli… René Vautier d’ailleurs pense qu’un vuetrevu peut mourir film desa totalementde cepoème déformé par unouvrier participant grève… àla et détruite aussi crois, je mais reste etlesouvenir lepoème lecture dela Nicole Brenez a dû vous le proposer, perdu ce vrai film à jamais et tota- un acte derepentir »un acte de son précédent Powell film ; lui-même lequali- génial, et ceux d’Alfo mais Arrieta sont-ils vraiment invisibles ?... Les grand chose deThe Queen’s Guards, tourné Century-Fox. 20th pour la met apparemment Garde de la unofficier enscène (Daniel Massey) se fiait de« moment de cinéma leplus médiocre que j’aie jamais produit me rendis compte par suite la que c’était faux. dans Eneffet, l’année qui fut plus jamais autorisé à faire de long métrage au Royaume-Uni. Je suivit leVoyeur sinée… La bande-sonsinée… avait La été sauvée, lecture la d’un d’Eluard, poème avoir presque complètement disparu. après trop de projections. Une bande dessinée a été faite récemment sur je me souviensje bien est mort Un est homme pour une seule salle, leDragon, salle, dupour une seule rue Dragon àParis 6 teur, suis je presque sûr que autres ses ont films copie disparu, une seule intrigues deSylvia Cousky, Flammes etc. lement invisible, mais qui continue àexister enmythe etenbande des- l’histoire Mais de ce film… ne dois je à m’en être pas seul souvenir et l’a lui-même poubelle, jetéexcédé àla par l’état –enlambeaux du film belle mortbelle une fois son rôle joué, son utilité de transmission de rébellion, The Peeping Tom deMichael) (1960) Powell àLondres, àl’occasion du e anniversaire Au du film. cours discussion de la qui suivit, j’affirmai Arrows of Desire , Powell The réalisa Queen’s Guards qui semble , unfilm : The Films of Michael Powell and Emeric Press- Critique decinéma etRené Vautier raconte qu’il e , probablement

Les Invisibles souvenant de son cadet à l’entraînement et au combat en une série de reconstituée à partir d’un internégatif : il en supervisa le réétalonnage flashbacks — suggèrent un possible rapprochement avec The Life and par les laboratoires Éclair. Mise à sac put donc être fugacement (re) Death of Colonel Blimp (1943). découvert après une éclipse de plusieurs décennies, donnant au public De même, il semblerait qu’il y ait quelque chose du Voyeur dans la le sentiment de toucher enfin à un chaînon manquant. Ce film avait double tentative du protagoniste d’imiter et de s’opposer à son père — l’air de représenter un tournant dans le parcours de ce cinéaste dont les excessivement traditionnel et curieusement interprété par le propre deux premiers films (Le Combat dans l’île, L’ In s o u m i s ) avaient été mal- père de Massey. menés, censurés. Ici, Cavalier adaptait un roman noir américain sans On ne manquera pas de noter que ce fut aussi la dernière des trois prétention et semblait se distancier des questions politiques. En réalité, tentatives de Powell de travailler en format panoramique, ses autres il suivait toujours le penchant pour la transgression qui traverse toute sa longs métrages en panoramique, Oh… Rosalinda ! (1955) et Lune de filmographie. Dans une lettre à Lhomme, il évoquait d’ailleurs dans un Miel (Honeymoon) (1959) étant eux-mêmes réputés invisibles (je n’ai sourire son « attirance suspecte pour les voleurs ». Plus, l’audace du film, pu voir que le second diffusé dans le format télévisé 4/3). conçu en 1967, éclatait sur l’écran : un groupe d’une douzaine d’hommes The Queen’s Guards n’a pas été diffusé à la télévision britannique depuis du peuple, aspirant à une autre vie, se livrait, de nuit, au pillage systéma- 1974, ni – pour autant que je me souvienne – projeté en salle depuis tique de la bien nommée bourgade de Servage. Le geste ne manquait pas sa programmation dans le cadre de la rétrospective Michael Powell au de panache, et la notion de propriété était balayée. Retenir des otages festival de San Sebastian en 2002. Le film est peut-être aussi mauvais n’empêchait pas de les appeler familièrement par leur prénom. Ou de que l’affirment ceux qui l’ont vu, mais les photos disponibles laissent les charmer. Avoir soudain de l’argent, cela pouvait servir à le détour- penser que Powell était en tout cas sensible au potentiel émotionnel ner enfin de son usage. Dans un instant de vacance, l’un des hommes du cinéma en couleur. Comme œuvre tardive du plus grand cinéaste allumait sa cigarette avec le billet qu’il venait d’embraser au chalumeau. britannique (exception faite d’Hitchcock qui réalisa ses films majeurs en Amérique), ce serait lui faire affront que de le laisser croupir dans l’ombre. Traduit de l’anglais par Muriel Carpentier Florence Tissot Chargée de mission aux enrichissements à la Cinémathèque française Natacha Thiéry Maître de conférences en Une page folle Esthétique du cinéma Hiroko Govaers s’est éteinte le 13 mai 2008, après avoir pendant plus de 30 ans introduit, programmé, traduit, sous-titré et présenté le cinéma Mise à sac japonais en Europe dans les festivals, archives et autres salles. Je l’avais 156 Il arrive que l’existence de certains films paraisse si improbable qu’elle rencontrée quelque temps plus tôt pour éditer Une page folle (Kurutta en devient douteuse, non seulement pour les cinéphiles mais aussi pour Ippeiji) de Tenosuke Kinugasa, un projet qui, par manque de temps, n’a ceux qui les ont réalisés. Mise à sac fut longtemps de ceux-là. Dans les pas vu le jour. 157 années 2000, Alain Cavalier ignorait s’il en restait ne serait-ce qu’une Une page folle est un film d’avant-garde japonais sur la folie, qui res- copie. Il ne l’avait jamais revu. Cela m’avait frappée : je trouvais aberrant semble à un ovni et qui, pour des questions de matériel et de droits, a qu’un film soit perdu dans la nature, et peut-être détruit, pour celui qui une drôle d’histoire. Réalisé en 1927, perdu alors que le cinéma sonore l’avait porté, y avait consacré toute son énergie, avait réuni une équipe s’impose, puis oublié jusqu’à ce que le réalisateur retrouve une copie autour de lui. Les aléas des droits (les Artistes Associés, notamment), quarante ans plus tard, il est projeté à nouveau en Europe après sa réé- la négligence et l’oubli conjugués l’avaient effectivement rendu littéra- dition en 1972, et n’existe aujourd’hui en France que sur quelques copies lement inaccessible. C’est grâce à Pierre Lhomme, son chef opérateur, à 16mm trop fatiguées pour circuler. Je vois ce film pour la première fois qui la Cinémathèque avait proposé de choisir un film pour l’hommage à Londres en 2003 et suis alors fascinée par les images et l’accompagne- qui lui était rendu en octobre 2008, qu’une copie (Kodak) put être ment musical du Jazz band de Tim Brown, musicien et programmateur ¹ Un an plus tard, deNoël suis veille la je avec 2007, l’éditeur Pip- Chodo Govaers dont lecontact m’avait été donné par leBritish Institute Film et lui propose d’éditer dans lecatalogue cefilm deRe-voir. chez retour City De Screen. àParis deuxans plus tard, j’écris àHiroko rov àRosny-sous-Bois, dans son appartement rempli d’affiches japo- naises et de photos aux murs. Nous en profitons pour nous projeter les films de Shujifilms Teyramaya stockés en haut d’une étagère, que par suite la je rêvaisje d’éditer. Hiroko avait été une proche dramaturge dece poète, Avec disparition la d’Hiroko, c’est toute dans qui une époque bascule Une d’accords époque deconfiance etd’échanges debons procédés Cette tentative dedonner plus devisibilité à Govaers enétait correspondante la àParis, etsousprotection, sa aen Kawakita, deuxième mentor sa après Henri Langlois. Cette femme était Puis, les mois suivants, et lesen malgré poche devis mes appels, reste je droits d’auteur etpar une rencontre trop tardive mais avec très belle développés que pour y accéder, fallait il nécessairement par passer elle. entre autres productrice etdistributrice indépendants defilms japonais, sous sonconservé nom depuis 1973 est alors immédiatement bloqué et cinéaste underground et avait Nous aidé films. diffusion de à ses la une grande dame. nant accèsàl’internégatif. copie La d’époque, qui serait àl’origine de matériel detirage enEurope. est conservé sauf accord du vrai duseuse cinéma japonais, j’apprends son décèsà l’hôpital. L’internégatif son parcours, du nombre decopies protégées dans lescinémathèques sans nouvelle d’Hiroko. Au moment même où prenais je conscience de signons uncontrat dedistribution d’Une page folle pour 5ans me don- japonais pour leterritoire français. par une leçon de cinéma sur l’évolution des pratiques en matière de du vécu faitpartie qu’elle avait ou prétendait avoir lesdroits defilms tion du cinéma japonais àl’étranger desannées à1980. 1960 Hiroko travaillant dans l’import decinéma européen au Japon promo etàla - oupeu cadrés pas juridiquement. Ainsi, rapports ses avec Madame soinspar carrière ses etdesa audesigrande desdécennies - pas fil le passé : celle où celle lesréseauxle passé : pour lecinéma japonais étaient sipeu la rééditionla sonorisée desannées 1970, semble avoir disparu mais du ayant-droit japonais. Une page folle s’est traduite

Les Invisibles Peter von Bagh Cinéaste, historien du cinéma, Eugénie Zvonkine Docteur en cinéma, chargée directeur du festival « Il Cinema ritrovato » de Bologne et du « Midnight de cours à l’Université Paris 8 Sun Film Festival », Finlande Princesse Mary Russie Fridrikh Ermler, The Great Citizen, 1938-39 Lorsque j’écrivais ma thèse sur la dissonance dans l’œuvre cinémato- Vsevolod Pudovkin, Murderers Are on their Way, 1942 graphique de Kira Mouratova, il me semblait essentiel d’inclure dans Serguei Yutkevich, New Adventures of Svejk, 1942 la cohérence de cette œuvre ses projets inaboutis. L’un d’entre eux me Alexander Dovjenko, War Documentaries tenait particulièrement à cœur. Il s’agissait de Princesse Mary 1, adap- Ivan Pyriev, At Six O’clock after the War, 1944 tation au cinéma d’un chapitre du célèbre roman de Mikhaïl Lermon- Roman Karmen, Granada O my Granada, 1967 tov Un Héros de notre temps, entreprise en 1975. Le projet s’est arrêté à Mikhail Kalatozov, The Letter That Was Not Sent, 1961 l’étape des essais filmés des acteurs. D’après le compte-rendu de ceux Marlev Hutsiev, Pluie de Juillet, 1962 qui les avaient vues, il s’agissait d’images étonnantes, qui montraient Allemagne Piel Jutzi, Seifenblasen, 1934 « des acteurs tout jeunes, filmés sans fioritures, mais caractérisant dès Gustav Ucicky, Hotel Savoy, 1936 les premiers plans le style du film à venir : le héros de Lermontov se G.W.Pabst, Geheimnisfulle Tiefe, 1949 présentait comme un « héros » de notre temps, un jeune assassin de Italie Alessandro Blasetti, « 1860 », 1934 sang froid.2 » Giorni Di Gloria (Visconti et al., 1945) Même si le film reste à l’état de projet, la cinéaste le considère comme Roberto Rossellini, Dov’e’la Libertà ?, 1952 un moment de rupture dans son évolution esthétique. Elle y collabore Renato Castellani, Due Soldi di Speranza, 1952 avec Roustam Khamdamov, peintre, cinéaste et costumier en « totale Raffaello Matarazzo, Angelo Bianco, 1954 disgrâce3 » à l’époque qui lui apprend l’importance du costume et à Dino Risi, In Nome del Popolo Italiano, 1971 envisager son art de manière différente : « Quand il m’a dit que le col- Suède Arne Sucksdorff, Short Films lier ne devait pas être saturé de perles, mais qu’on devait entrevoir le Hasse Ekman, Flickan Med Hyacinter, 1950 fil, pour moi, cela a été comme une révélation, comme la pomme pour Alf Sjöberg, Iris och Lejonshjärta, 1946 Newton, même si quand j’en parle, cela n’impressionne personne. Mais Jan Troell, En Frysen Dröm, 1985 moi, j’ai pensé : voilà, comme c’est simple de montrer la construction Espagne Fernando Fernán Gómez, El Mundo Sigue, 1965 Etats-Unis Sheldon Dick, Men and Dust, 1938 John Huston, Report of The Aleutians, 1943 Leo Hurwitz, Strange Victory, 1947 Richard Leacock, Portrait of Stravinsky, 1965 158 Japon Kamei, The Japanese Tragedy, 1946 Royaume-Uni Richard Massingham, Short Films Joseph Losey, Gypsy and the Gentleman, 1954 159 Val Guest, Hell is the City, 1960

Strange Victory est projeté le samedi 2 avril à 18h15 en Cinéma 2, en présence de Tom Hurwitz. cf. p. 80 ¹ Mary 3 2 coll. Kinoteksty, Moscou, pp.323-367 2008, 1 4 http://old.kinoart.ru/1999/11/22.html matographies deFédération deRussie Baltique etdela (stran SNG Iskusstvo iBaltii), kino, cf. N°11,1999, alfavitnyj porjadok monde C’est étape [dans seule la mon œuvre], Perestroïka, la àpart qui aété Quelques éléments deceprojet inabouti retrouvent se dans les films Malheureusement, en arrivant au printemps au 2009 studio d’Odessa, du monde : que enréalité, lesperles, tiennent C’est sur unfil. alors que découvre unalbum d’essais photographiques dernier desacteurs. Ce dans indiquent les films l’importance qu’il apu avoir dans son évolution été tardivement détruits ou simplement cinéaste elle- La conservés. mal une étape pour tous nis dans un cadeau même me dit qu’il n’y àespérer. rien alà Ma visite m’offre tout demême s’ouvre sur undessin main dela deRoustam Khamdamov. à venir deMouratova. acteurs pressentis Les sont pour lefilm réu- auxquelles Vadim Kostromenko m’avait aimablement laissé accéder, je artistique. je me suisje passionnée pour l’aspect lescostumes, extérieur : lesdécors. je chercheje envain lesessaisOnme dit filmés. que cesderniersavaient Publié dans son intégralité dans Abdullaeva, enrusse Zara Kira Mouratova Kira Mouratova, « Ibid., Kira Mouratova, Evgenij Golubenko, entretien par réalisé Viktor Matizen, « p.74 déclame unpassage du texte deLermontov. vestiges Ces du projet (1979), l’actrice qui devait jouer lerôle principal dePrincesse Changement de destinée (1987). Dans : enfouillant lesarchives del’Union descinéastes d’Odessa, », 05.11.2004, www.film.ru/article.asp?id=2645», 05.11.2004, Ljublju nazyvat’vešči svoimi imenami 4 ». », conférence depresse au 3 En découvrant le vaste

: iskusstvo kino iskusstvo : Ženščina, kotorojŽenščina, skučen e Forum desciné- , éd. NLO,

Les Invisibles Mémoire du réel Mémoire du réel jeudi 24 mars 2011, 15h15, Cinéma 2

1990, Australie, 120 min Brian McKenzie Anglais, couleur, 16 mm Image Brian McKenzie On the Waves of the Adriatic Son Mark Tarpey Montage Ken Sallows Chronique d’une famille vivant aux marges de la société dans la banlieue de Production Santhana Films Print source Cinéma du réel Melbourne. La maison, qui tient lieu de refuge aux membres de la famille ainsi qu’à quelques marginaux, est dirigée avec autorité par le père de Graeme, Slovène qui a émigré en Australie à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Graham et ses deux amis, Stephen et Harold, ne sont jamais parvenus à tra- vailler et passent leur temps à récupérer des pièces détachées de véhicules. Pour eux comme pour le reste de la maisonnée, le plus beau des rêves serait de pouvoir conduire une voiture alors qu’aucun d’entre eux ne sait lire ni écrire. Prix du Cinéma du réel 1991.

Les 30 ans du Bilan du Film Ethnographique - Festival Jean Rouch samedi 2 avril 2011, 21h00, Petite salle. En présence de Jean Gaumy. Voir tout le programme des 30 ans du Festival international Jean Rouch p. 173 et 174

1984, France, 35 min Jean Gaumy Français, couleur, 16 mm Image Jean Gaumy La Boucane Son Jean-Pierre Grasset Montage Christian Zarifian « La boucane est une usine de conserverie de poissons à Fécamp où l’on fume Production Les Films Seine Ocean les harengs. Ce fut là aussi le premier sujet de photographies de Jean Gaumy, Print source Les Films du photographe à Magnum, auteur de reportages sur les prisons, les hôpitaux, la Revif pêche. Jean Gaumy est revenu aujourd’hui sur le même sujet, avec les photos prises il y a dix ans et un nouvel œil, une caméra à la main. Il en tire un premier film, un court-métrage en couleur d’un peu moins d’une heure, impression- nant. Dans la boucane, ce sont des femmes qui filètent les poissons, travail pénible, dur, sale, répétitif. Certaines font ce travail depuis plus de vingt-cinq ans, toujours les mêmes gestes. » (Yann Lardeau, Cahiers du Cinéma)

1985, France / Papouasie Bike Johnstone, Pengau Nengo Nouvelle Guinée, 25 min Français, Anglais, couleur, Stolat 16mm transféré en 161 numérique Des étudiants cinéastes de Papouasie Nouvelle Guinée choisissent de faire Image Martin Maden Son Bike Johnstone un film sur le troisième âge en France, une condition qui dans notre société Production, print source les intrigue. Leur quête les conduira à un fringant jeune homme de 80 ans, Les Ateliers Varan polonais. Sans la plus petite bribe de langue commune, ils vont communi- quer et même bien s’entendre.

+ Projection surprise d’un film rare de Jean Rouch réel du Mémoire Les 20 ans du Prix Louis Marcorelles

Rithy Panh 1999, France, 100 min Khmer, couleur, Beta SP La Terre des âmes errantes Image Prum Mesar, Roeum Narith En 1999, les travaux de pose du premier câble de fibres optiques d’Asie du Sud- Son Sear Vissal, Roeum Narith Est ont traversé le Cambodge. Ils impliquent le creusement d’une tranchée d’un Montage Marie-Christine mètre de profondeur de la frontière thaïlandaise à la frontière vietnamienne. Rougerie, Isabelle Roudy Production INA, La Sept - C’est l’occasion pour de nombreux Cambodgiens – paysans pauvres, soldats Arte, ACCT Print source Documentaire démobilisés, familles sans ressources – de trouver du travail. La tranchée ren- sur Grand Écran contre les mines et la présence obsédante des millions de morts dont les âmes dimanche 27 mars 2011, errent, harcelant les survivants faute de sépulture. Prix du Cinéma du réel et 18h15, Petite salle Prix Louis Marcorelles 2000.

Paule Muxel, Bertrand de Solliers 1992, France, 210 min Français, couleur, 35 mm Histoires autour de la folie Image Agnès Godard Son Stéphane Thiébault, Ville Evrard, grand hôpital ouvert en 1870, était à l’origine un lieu d’enfer- Jean-Pierre Laforce Montage Bertrand de mement typique du système d’exclusion de la folie qui fonda les asiles géants Solliers, Paule Muxel installés en France à la fin du XIXe siècle. Depuis la réforme de sectorisation Production FR3, M de S Films, Skyline entreprise en 1971, il est au cœur d’un vaste dispositif qui dessert une popu- Print source Julianto Films

lation d’un million d’habitants. mercredi 30 mars 2011, C’est autour de ce lieu et de son évolution que se déroule la problématique du 19h00, MK2 film, qui tente d’aborder l’incompréhension vis-à-vis des maladies mentales, cette peur de l’«autre différent » qui génère l’exclusion. Prix Louis Marcorelles 1993.

Claire Simon 1995, France, 100 min Français, couleur, 35 mm Coûte que coûte Image Claire Simon Son Dominique Lancelot « Produire COÛTE QUE COÛTE ! Montage Catherine Quesmand Musique Arthur H Sauver la boîte COÛTE QUE COÛTE ! Production La Sept, Les Même si on n’est pas payés tout de suite, continuer COÛTE QUE COÛTE ! Films d’ici, Arte 162 Print source Rezo Films Trouver de nouveaux clients COÛTE QUE COÛTE ! jeudi 31 mars 2011, 14h30, De nouveaux fournisseurs COÛTE QUE COÛTE ! MK2 163 Le film raconte l’histoire d’une petite entreprise, toute jeune, où l’on fabrique des plats cuisinés pour les grandes surfaces. Le patron et les employés mènent la guerre économique avec les moyens du bord. » (Claire Simon) Prix Louis Marcorelles 1995. MK2 samedi 2avril 2011, 19h30, vendredi 1 Print source Archipel 33 Sept - Arte, France 2 Production Archipel 33, La Montage Dominique Faysse Son Image Raymond Vidonne Français, couleur, 35mm 1996, France, 90min MK2 jeudi 31mars 2011, 19h30, Court Métrage Print source Agence du Production Le GREC Leuvrey Son, montage Elisabeth Image Dominique Defert Hindi, n&b, 35mm 1997, France, 20’ Films Print source Epicentre Trafford Production Nathalie Montage ClaudioMartinez Son Jean-Jacques Quinet Urzúa Image CamilaGuzmán Espagnol, couleur, 35mm 2006, France, 80min Print source Films Production Kobi Nathanael Montage Valerio Bonelli, Ciompi Antoine Brochu, Philippe Son Image Jakob Ihre Russe, couleur, 35mm 2004, France, 96min 14h45, MK2 Pierre Carrasco Barnaby Templer, er avril 2011, Moby Dick Shellac Précédé de: Elisabeth Leuvrey 2007. ancréeMarcorelles dans l’intimitéLouis deleurquotidien.Prix une autobiographie collectivedecette génération deCubains profondément drées « Michale Bog Prix Louis Marcorelles 1996. Au du périple, fil révèle, chacun se avec d’ombre, part sa dedérive, desecret. posent troubles politiques, rigueurs du climat et mauvais état des routes. tumultueuse,lescence doivent affronter lesmultiples que leur difficultés prématurément retraite àla etJérôme, 20ans, d’une sorti àpeine ado- Amin, 30ans, lechef du pour une association humanitaire. au Seuls volant de leurs 38-tonnes, L’ « ce qui est arrivé à cette génération de Cubains, dont les valeurs sont se « intime, qui rend compte deleurenfance semblable àaucune autre etexplore Cubaine, vue par ceux qui y sont nés et qui y ont grandi. C’est un portrait rideau desucreLe est undocumentaire sur lesannées dorées Révolution dela El C Boganim). Prix Louis MarcorellesBoganim). 2005. les immigrants n’ont derecréer eu decesse une Israël. Dans cesdeux endroits, plutôt que de s’adapter àleur nouveau lieu devie, qui ont quitté suis je arrivée ville, la àLittle àNew Odessa York et àAshdod en deuxautresLes mouvements racontent l’émigration etl’exil. Sur deceux lespas cette communauté d’origine etmontre cequ’est devenue aujourd’hui. ville la […] l’exubérance etl’humour habitants. deses première La s’attache du partie film à Patrice Cha Leuvrey).Mention(Elisabeth Prix Louis Marcorelles spéciale 1998. dans l’arène deboue, detous etcelle lesjours, del’homme faceàson destin. lutte aux orphelins lutte la desrues, traditionnelle kushti, cellequi pratique se son pays, aux enfants deson peuple. Fondateur d’une école, la enseigne il hommes, mais aussi contre Dieu. Guru Hanuman achoisi d’offrir à vie sa sans relâche, contre l’histoire, contre l’époque, contre les faiblesses des

En lisant les nouvelles d’Isaac qui passent Babel se à En Inde, dans un quartier du vieux Delhi, un homme bat se chaque jour amila Guz mán Urzúa

odyssée de troisodyssée hommes acheminant de nourriture la vers l’Arménie

Telón de azúcar LeRideau desucre » en1989,au moment deleurentrée dans l’âge adulte. dessine film Ce gnard anim Odessa… Odessa Le Conv Matti kelaFi convoi, Papy, 62ans, ancien chef d’entreprise mis

oi s del

! Odessa imaginaire. Odessa a terre Odessa, j’aiOdessa, découvert » (Michale » (Michale

effon » » -

Mémoire du réel Rencontres et événements Reprise des films d’ouverture Jeudi 24 mars 2011, 15h30, Petite salle. Entrée libre dans la limite des places disponibles

Hommage à Omar Amiralay Omar Amiralay, dont Cinéma du réel avait programmé en 2006 une rétrospective dans le cadre du programme « De la Syrie », est décédé le 5 février dernier. Pour lui rendre hommage, la soirée d’ouverture lui est consacrée, avec la projection de deux de ses films.

1970, Syrie, 12 min Film-essai sur le barrage de l’Euphrate Mohawala An Sad Al Fourat Arabe, couleur, 35 mm Production Télévision Grandeur du chantier et audace des ouvriers… dans le désert, pasteurs et paysans se battent contre syrienne la sécheresse et le dénuement. Le barrage, c’est l’avenir.

2003, France / Syrie, 46 min Déluge au pays du Baas Toufan Fi Balad Al Baas Arabe, couleur, Beta SP Avec la complicité de 33 ans plus tard, Amiralay revient sur les lieux de son premier tournage et met en scène le contrôle Oussama Mohammad, Mohamed Al-Roumi et l’endoctrinement chez le gouverneur et dans les salles de classe, dans un pays que le parti Baas Image Meyar Al-Roumi façonne depuis quarante ans. Montage Chantal Piquet Production Arte, Amip Voir aussi « De la Syrie » par Marie-Pierre Duhamel Muller - Cinéma du réel 2006. Print source Amip (Textes et programme : www.cinemadureel.org/IMG/pdf/Syrie-2.pdf).

Précédé de :

2011, Italie, 15’ Il Capo de yuri Ancarani Monte Bettogli, Carrare : dans les carrières de marbre, les hommes et les machines creusent la montagne. “Il Capo”, le chef, dirige ses machines comme un chef d’orchestre.

Clôture / Palmarès Samedi 2 avril, 18h30, Grande salle. Entrée libre dans la limite des places disponibles Proclamation du palmarès entrecoupée de la projection des films suivants

2004-2006, Liban, 2x3’ deux films de Ziad Antar La Marche Turque + Wa Une pianiste exécute la partition de Mozart sur un étrange piano. Et deux enfants interprètent une mélodie de leur composition.

2010, Italie, 25’ Etudiants de l’Accademia dell’Immagine (L’ Aquila) Italien, couleur, Beta Réalisation Danilo Barozzi, Un anno dopo Carlo Liberatore, Fabio e Ciotti, Sebastiano Can- Un an après le tremblement de terre de l’Aquila, des étudiants de 3 année de l’Accademia dell’ima- talupo, Marco Castellani, 165 Antonio Iacobone, Cosimo gine suivent les premières étapes de la reconstruction de la ville et de son identité Gabriele Scarano, Antonio Moscaggiura, Alessandro Venuto, Stefano Ianni, Antonella Deplano. Rencontres et événements Soirée Video et Après / Cinéma du réel lundi 4 avril 2011, 19h00, Cinéma 2, en présence de Clarisse Hahn Reprise mardi 5 avril 2011, 18h00, MK2

Clarisse Hahn 2010, France, 95 min Kurde, Anglais, Français, Kurdish lover couleur, video Image, son Clarisse Hahn Le Kurdishlover, c’est Oktay, l’homme d’origine kurde dont je partage l’existence. Nous sommes Montage Catherine Rascon partis chez lui, dans une région sinistrée, figée par la guerre et la misère, perdue entre tradition et Production Les Films du Présent, 24 images, modernité. C’est aussi une terre où le paganisme est encore vivant, où le monde magique se mêle Avanton Productions au quotidien le plus trivial. C’est le Kurdistan. Comment les individus vivent-ils ensemble à cet Print source Clarisse endroit ? C’est la question que pose ce film. Un chamane entre en transe devant la télévision, un Hahn ermite en manque de sexe rêve de se marier, une brebis est sacrifiée et mangée, une vieille femme empêche sa belle-fille d’apprendre à lire, une bergère habite au sommet de la montagne et voudrait en descendre, des militaires surveillent le village, un homme venu d’Europe part demander la main d’une jeune fille avec sa mère. À travers des relations d’emprise, d’argent, de rivalité et d’amour, chacun cherche sa place au milieu des autres. Prix du Public long-métrage documentaire et Prix du film français au 25e festival Entrevues de Belfort 2010. Meilleur film de la compétition internationale au festival Forumdoc.bh de Belo Horizonte. Grand prix de la compétition internationale du 20e festival Traces de Vie, Clermont Ferrand. Ce film est issu de la collection Nouveaux Médias du Centre Pompidou.

La Collection Nouveaux Médias du Musée national d’art moderne Cette collection comporte mille sept cents vidéos, œuvres sonores, cédéroms, sites internet d’artistes et une centaine d’installations multimédias. Elle est le reflet de la diversité de la création contemporaine et des croisements entre différentes disciplines artis- tiques, et rend compte de cinquante années d’histoire de l’image et du son au sein des grands mouvements d’art contemporain.

L’ Espace des Collections Nouveaux Médias et Film offre l’accès aux œuvres à partir d’ordinateurs interactifs. Accueil spécialisé, réception des groupes en matinée. Contact 01 44 78 47 36

Publications « Vidéo et après », 1992, Coédition Centre Pompidou, éd. Carré « Collection Nouveaux Médias Installations 1965-2005 » éd. Centre Pompidou

Publication on line 166 Encyclopédie Nouveaux Médias www.newmedia-art.org Cycle de projections « Vidéo et après » 167 Projections/Conférences un lundi/mois en présence des artistes. Contact : vidéoetaprè[email protected] 1986, France, 55min 1993, France, 21min 1991, France, 5min 1982, France, 32min 2008, France, 36min lundi 4avril 2011, 20h15, /CinémaSoirée Documentaire sur Ecran du Grand réel 3 coffrets dvd édités par Documentaire sur Grand Ecran Lancement Particulières », des« Collections 3 / Simon premiers Claire les de films vidéo : super 8àla 2 /Du 1 /

Elle f à l’abandon ou àl’exode. violence du temps, mais aussi de l’Histoire qui a contraint tant d’autres paysans capitulation,à la autres aussi... obstination Leur jusqu’aux à aller limites de leurs forces, c’est leur réponse à la du temps, doivent ils abandonner deleurlabeur. une part D’ parents enSavoie. couple Le paysans de vieux continue obstinément detravailler mais, au fil premierLe deJean-Pierre film Duret, tourné au desannées milieu 80dans ferme la deses jean-Pierre D cave. aeutrès peur, Elle arefermé elle «sur porte la son dos n’aime descendrepas cave.à la Un jour, elle a vu des squatters, dont un barbu, au fond de la Il est arrivé une histoire àMarie une sacrée histoire… mais cen’est cequ’elle pas croyait. Elle Claire simon Lorsque mains ses sont rêve, elle fait occupées, elle unvœu qu’elle exauce aussitôt enpensée. Une femme fait le ménage chez elle, de temps en temps quand elle peut, comme tout le monde. Claire simon problèmesLes detrésorerie deSimon, d’immigré, fils dans du unvillage Haut Var. Claire simon alin c Jean-Pierre Duret&Andrea Santana : l’autre Brésil Braves Les Alain Cavalier - il essaie,il avec d’autres camarades des’évader. Embarqué dans unwagon demarchandises àdestination d’un camp de concentration allemand, 80 ans, revient vie. surEn1944,à19ans, desa unépisode est il arrêté pour faits derésistance. tice », tous plan deface, etsans en un seul fixe filmés document extérieur. Ici, Raymond Lévy, Premier d’une film de courts métrages qui série surrefusent « ceux plier de se devant l’injus- ait les vitres et ellesedit « a v alier MK2, sCènes deménage. Filmn°3 : Histoire deMarie Mon cherSimon uret Les braves -Raymond Lévy enprésence deClaire Simon(sous réserve), Alain Cavalier, Andrea Santana et Jean-Pierre Duret. Un beau j ardin, par exemple J’ai un amant !» » et est allée prévenir» etest allée police. la abord les gros travaux et puis les

Rencontres et événements Rencontres et débats

Rencontres professionnelles : 14h30-17h : Quelles opportunités pour la création documen- taire à l’heure des mutations de la télévision ? Le futur est dans le poste Pour cette deuxième partie de la journée, des auteurs, des producteurs, mardi 29 mars 2011, 10h30-17h, Grande salle du Forum des Images des diffuseurs des acteurs et des observateurs de l’audiovisuel sont conviés Forum des Images : Forum des Halles – 2 rue du Cinéma – Paris 1er à réfléchir autour des questions soulevée par la révolution numérique et entrée libre sur invitation à retirer à l’accueil du festival ou à télécharger ses répercutions sur la création documentaire. sur le site www.cinemadureel.org Quels moyens de production pour quelles diffusions ? Quelles stratégies de soutien public ? Les revenus des ayants droit sont-ils menacés ? Ces 10h30-13h : Nouvelles technologies et télévision connectée. évolutions permettent-elles de préserver un espace public tourné vers la La fin de l’écran unique ? création indépendante ou contribuent-elles à renforcer la standardisation?

Un bouleversement majeur est à l’œuvre dans le paysage audiovisuel : Modérateur : des opérateurs issus du monde des nouvelles technologies (Google Alok Nandi, Auteur-réalisateur et Président de la Scam Belgique TV, Apple TV, Windows TV) et des fabricants lancent des projets per- Intervenants : mettant de naviguer sur Internet, d’accéder à la VOD, au catch up et à Hélène Badinter, Productrice - Ladybirds Films d’autres services depuis le téléviseur. Quelles nouvelles pratiques d’uti- Guillaume Blanchot , Directeur du multimédia et des industries lisation ces évolutions numériques vont-elle induire ? Quels en sont les techniques - CNC enjeux économiques et politiques ? Sur quel terrain, sous quelle autorité Alain Bieber, Chef de projet - ARTE Creative et sous quel contrôle ces bouleversements vont-ils s’opérer ? Jérôme Delormas, Directeur général - Gaïté Lyrique (sous réserve) Modérateur : Thomas Schmidt, Producteur - Mosaïque Films Alain Esmery, Directeur de la production - Forum des images Intervenants : Roei Amit, Responsable des éditions - INA David Assouline, Sénateur de Paris (sous réserve) Forum Premiers Films Jean-Yves Bloch, Directeur général – Universciné Gil Ferrand, Directeur des nouveaux médias – TV5 Monde mercredi 30 mars 2011, 18h30, Petit forum Sylvain Gagant, Directeur général adjoint - Scam France accès libre dans la limite des places disponibles Michel Lévy-Provençal, Président - Joshfire Virgile Ollivier, Responsable Développement & Nouveaux Médias Dans un environnement global peu favorable à la création, quels res- – Hubee sorts, quelles motivations impérieuses permettent à un jeune auteur de dépasser les obstacles, s’affranchir de soi et questionner le monde ? A partir de trois documentaires dont les thèmes, pourtant ancrés dans un contexte local spécifique, ouvrent de multiples champs de réflexion, rencontre avec Ariane Astrid Atodji (Koundi et le Jeudi national, 168 Cameroun), Vania Aillon (La Terre tremble, Suisse) et Aïda Maigre- Touchet (Élégie de Port-au-Prince, France). Table-ronde animée par Rémi Lainé. En partenariat avec la Scam. 169 Rencontres avec les cinéastes Débat Addoc de la compétition D’ un usage singulier des archives

Retrouvez les cinéastes de la compétition pour un dialogue à l’issue de samedi 26 mars 2011, 11h15, Petite salle la projection de leur film, en salle ou dans le Petit forum. Détails sur la accès libre dans la limite des places disponibles grille horaire et dans la brochure. Au-delà de l’usage documentaire des archives comme témoignage de l’Histoire, certains cinéastes s’en emparent pour dévier le cours du temps dont elles sont le signe. L’ enjeu devient les conjuguer au présent Table ronde Critikat ou en accuser la distance temporelle, questionner leur poids de vérité, Sur les pistes du documentaire les faire fictionner ou encore les réinventer… Ces images, fixes ou mobiles, qui appartiennent à l’histoire de l’huma- samedi 2 avril 2011, 11h15, Petite salle nité, jusqu’où peut-on se les approprier pour documenter nos histoires accès libre dans la limite des places disponibles personnelles? Quelles sont les limites éthiques, esthétiques, techniques Avec Luc Moullet, Mariana Otero, Claire Simon et Mehran Tamadon (cinéastes). (format 16/9, sonorisation, colorisation, etc.) de cette réappropriation ? Nous savons tous que les images documentaires d’aujourd’hui L’ idée de cette table ronde émane d’un regard sur les sélections de deviennent les archives de demain. Nous fabriquons aussi nos propres l’édition 2010, laquelle proposait des approches d’une grande variété. archives, qui nourrissent des films à venir. Geste de programmation ? Peut-être bien, mais on peut aussi s’autoriser Le cinéma, par le feuilletage du temps qu’autorise le montage, permet à voir dans ce panorama certaines tendances d’une pratique cinémato- le recyclage quasi infini des images et des sons pour créer d’autres graphique, et y déceler certaines contradictions. D’ une part, le dyna- œuvres : la réutilisation des mêmes éléments n’est pas alors taxée de misme d’une expression tentant de s’approcher au plus près de ce que plagiat, mais devient une signature d’auteur. Donner libre cours à notre l’on considérera comme la réalité ou, à l’opposé, de privilégier un certain subjectivité, laisser le réel et la fiction se contaminer pour produire du retrait vis-à-vis d’elle, notamment une distanciation réflexive très pro- sens et de l’émotion, abolir la frontière poreuse des temps, des lieux, des noncée. D’ autre part, il est possible de considérer cette même variété voix, pour atteindre une autre vérité plus intime et polysémique : c’est comme une difficulté à définir aujourd’hui la pratique documentaire, ce que nous tentons de faire dans nos films. Il y a des variations infinies dans laquelle on note, de la part des cinéastes, des formes d’hésitation à cet « usage singulier des archives » : de la répétition en leitmotiv d’un face à leur objet. Écriture du réel ou de son opacité ? même plan colorisé, marche vers les camps et marche de l’Histoire Partant de ces questionnements, on a pu vite constater qu’ils s’avèrent dans Comme un Juif en France d’Yves Jeuland, au poème visuel et sym- pour la plupart à peu près aussi anciens que le 7e art. Mais si ces interro- phonique de Terence Davies, Of Time and the City, tourbillon lyrique, gations demeurent, certaines réponses évoluent ou sont à reconsidérer. virulent et passionné à la gloire de sa ville, Liverpool. Cheminer à travers le processus de création en compagnie de cinéastes Nous projetterons un extrait de l’œuvre d’Henry Colomer, dont chaque nous a semblé un terrain fertile pour explorer les pistes du documen- film invente un usage poétique de l’archive, et nous demanderons à taire : au passé, au présent, et, pourquoi pas, au futur. Débattre de la Alain Ughetto de nous parler de Jasmin, en cours d’achèvement, où un nouveauté ou du déplacement des enjeux liés aux choix que le geste long processus d’élaboration l’a amené à substituer aux images réelles implique lorsque le projet devient film : êtres devenant personnages, du passé une recréation en pâte à modeler animée, produisant ainsi, par relations entre la temporalité cinématographique et celle du réel. la grâce de ce matériau fragile, une émotion immédiate. Nous confronterons nos points de vue et des extraits de nos propres films avec ceux de nos invités, pour une approche personnelle et sin- gulière de la mémoire collective. Joële van Effenterre, Charlotte Szlovak, Marc Gourden Rencontres et événements Forum Addoc Débat ROD Quand le documentaire La place de la création regarde la télévision dans la production documentaire

lundi 28 mars 2011, 18h45, Petit forum en France (2000-2010) accès libre dans la limite des places disponibles vendredi 1er avril 2011, 19h, Petit forum « Il arrive que la télévision diffuse dans ses programmes documentaires accès libre dans la limite des places disponibles des films qui attisent la haine et la peur de l’autre ; il arrive que des cinéastes documentaristes s’en insurgent… » Diffusé en prime time, projeté en festivals et en salles, exporté à l’inter- Après la diffusion de La Cité du Mâle sur Arte, en septembre 2010, nous, national… Le documentaire affiche tous les indicateurs de bonne santé ! Mais où en sommes-nous de la diversité des œuvres, des auteurs, des cinéastes documentaristes, avons dénoncé une dérive de la télévision producteurs, des écritures, des films ? Son économie demeure fragile, publique. son avenir inquiète… Jamais l’écart n’a paru si grand entre la vivacité Au Cinéma du réel, en cette année préélectorale, nous voulons élargir d’une création documentaire et les politiques éditoriales de l’ensemble le champ de la discussion avec des réalisateurs qui ont réfléchi sur la des diffuseurs. télévision dans leurs œuvres, sur ses méthodes, son éthique, sur son Toutes ces problématiques ont motivé les auteurs-réalisateurs et produc- impact. teurs de Addoc, du C7, du SPI, de la SRF et de l’USPA, réunis au sein Comment agir pour que la télévision n’attise pas la violence sociale ? du Réseau des Organisations du Documentaire (ROD) à confronter les impressions des acteurs du documentaire à l’analyse objective de l’état de la production et de la diffusion du documentaire français. Débat RED Ces analyses et questionnement font l’objet d’un rapport qui entend retracer l’évolution globale de la création documentaire au cours de la La diffusion du documentaire décennie 2000-2010 et poser les enjeux de la décennie à venir. Ses résul- est-elle soluble dans le 2K ? tats seront rendus publics à l’occasion de ce débat.

jeudi 31 mars 2011, 19h, Petit forum accès libre dans la limite des places disponibles

D’ un point de vue juridique et technique, quelle place pour la diffusion du documentaire dans les salles équipées en 2K? Le passage annoncé pour la fin 2011 de l’ensemble du parc français de salles au cinéma numérique pose la question de la place du documen- taire dans ces mêmes salles. À partir de quels supports, les films seront- ils diffusés ? Une contribution à l’équipement des salles en numérique devra-t-elle être acquittée par les structures diffusant du documentaire dans les cinémas ? De quel montant serait-elle ? La diffusion des films documentaires en salle, souvent portées par des associations et des 170 festivals, pourra-t-elle supporter ces surcoûts éventuels ? Le RED (réseau de structures associatives engagées dans la diffusion du 171 cinéma documentaire) propose de débattre de ces questions. Le festival Cinéma Cinéma du réel DOC NET FILMS présente du réel continue s’associe à La collection DVD en VoD sur UniversCiné ! Festivalscope.com Cinéma du réel 2011

Du 5 avril au 4 mai, rendez-vous sur Festivalscope.com, la vitrine en ligne des Retrouvez en DVD une sélection exclusive de www.universcine.com* et téléchargez de festivals réservée aux professionnels. Les films programmés dans les différentes sections chez vous les films présentés cette année en professionnels accrédités à Cinéma du réel du festival : une occasion unique de voir, revoir compétition! y bénéficient d’un accès gratuit pendant le ou partager les films découverts en salles ou Cette offre est également disponible dans la festival et dans la semaine suivante : l’occasion repérés dans le programme. de découvrir ou retrouver la sélection de la boutique UniversCiné sur Freebox (canal 107). En vente à la librairie Flammarion du Centre Compétition internationale, de la compétition Pompidou et sur www.docnet.fr Bon catch-up du festival! Premiers films ainsi que les films présentés en News from… Prix unique : 12 EUR le DVD. * site de vidéo à la demande (VoD), compatible Mac et PC. Inscriptions sur www.festivalscope.com Cette collection est pensée comme l’aboutissement d’un désir, celui de perpétuer un moment partagé, et d’offrir au public la possibilité de se replonger dans quelques œuvres fortes. Rencontres et événements INSTITUT CULTUREL ITALIEN (75007) THEATRE-CINEMA PAUL ELUARD (CHOISY LE ROI - 94) CINE 104 (PANTIN - 93) Séances hors les murs Mardi 29 mars à 21h Dimanche 3 avril à 19h30 Jeudi 14 avril à 20h15 ScuolaMedia de Marco Santarelli, suivi d’une La Place de Marie Dumora, suivi d’une Julien de Gaël Lépingle, suivi d’une rencontre rencontre avec le réalisateur rencontre avec la réalisatrice avec le réalisateur et Nicolas Anthomé, CENTRE MUSICAL Mardi 5 avril à 20h 4 avenue de Villeneuve Saint-Georges - 94600 producteur FLEURY GOUTTE D’ OR – BARBARA (75018) El Sicario, room 164 de Gianfranco Rosi, suivi Choisy-le-Roi 104 Avenue Jean Lolive - 93500 Pantin Mardi 22 mars à 19h d’une rencontre avec le réalisateur Tél. : 01 48 90 01 70 Tél. : 01 48 46 95 08 / www.cine104.com La Vie autrement de Loredana Bianconi et Mardi 7 juin à 21h www.theatrecinemachoisy.fr Leonmali de Lara Rastelli, suivis d’une rencontre Les Champs brûlants de Stefano Canapa et LE FRESNOY (TOURCOING) avec les réalisatrices Catherine Libert, suivi d’une rencontre avec les CINEMA L’ ETOILE (LA COURNEUVE - 93) Jeudi 14 avril à 19h 1 rue Fleury - 75018 Paris réalisateurs Mardi 5 avril à 20h30 Projection du Grand Prix du Cinéma du réel Tél. : 01 53 09 30 70 / www.fgo-barbara.fr 73 rue de Grenelle - 75007 Paris La Mort de Danton d’Alice Diop, suivi d’une 2011 Entrée gratuite sur réservation dans la limite des rencontre avec la réalisatrice Présentation par Javier Packer-Comyn CINEMA JACQUES TATI (TREMBLAY EN FRANCE – 93) places disponibles 1 allée du Progrès - 93120 La Courneuve Salle Jean Renoir - 22, rue du Fresnoy - 59200 Dans le cadre du festival Terra di Cinema 2011, Tél. : 01 44 39 49 39 / www.iicparigi.esteri.it Tél. : 01 49 92 61 95 / www.ville-la-courneuve.fr Tourcoing du 4 au 26 mars au Cinéma Jacques Tati www.lefresnoy.net Samedi 26 mars MAGIC CINEMA (BOBIGNY - 93) ECOLE NATIONALE SUPERIEURE D’ ARCHITECTURE 16h00 I Cani abbaiano de Michele Pennetta Mercredi 30 mars à 20h30 DE PARIS, LA VILLETTE (Paris) L’ ECLAT / VILLA ARSON (NICE) et Il futuro del mondo passa da qui de La mort de Danton d’Alice Diop, suivi d’une Jeudi 7 avril à 18h30 Du 3 au 5 mai, en présence de Javier Packer-Comyn Andrea Deaglio, suivis d’une rencontre avec les rencontre avec la réalisatrice La Guerre est proche de Claire Angelini, suivi et de Patrick Leboutte réalisateurs Centre Commercial Bobigny II d’une rencontre avec la réalisatrice Sélection de films issus de la compétition et 18h00 El Sicario, room 164 de Gianfranco Rosi Rue du Chemin Vert - 93000 Bobigny 44 avenue de Flandre - 75019 Paris des autres programmes en présence du critique de cinéma Eugenio Tél. : 01 41 60 12 34 / www.magic-cinema.fr Tél. : 01 44 65 23 00 Organisée par L’ ECLAT - Lieu d’Expériences Renzi www.paris-lavillette.archi.fr/cms1.9.2/ pour le Cinéma et les Lettres, Arts et 29bis avenue du Général-de-Gaulle ESPACE KHIASMA (Les Lilas – 93) Technologies 93290 Tremblay-en-France Jeudi 31 mars à 20h30 INSTITUT CERVANTES (75008) Villa Arson - 20 avenue Stephen Liégeard Tél. : 01 48 61 87 55 Nous étions communistes de Maher Abi Jeudi 7 avril à 19h 06100 Nice www.festival-terradicinema.fr Samra, suivi d’une rencontre avec le réalisateur Extraño rumor de la tierra cuando se atraviesa Tél. : 04 97 03 01 15 / [email protected] / 15 rue Chassagnolle - 93260 Les Lilas un surco de Juan Manuel Sepulveda www.leclat.org ESPACE 1789 (SAINT-OUEN - 93) Tél. : 01 43 60 69 72 / www.khiasma.net La Terre tremble de Vania Aillon Lundi 28 mars à 20h30 7 rue Quentin Bauchart - 75008 París Nous étions communistes de Maher Abi MAISON DES METALLOS (75011) Tél. : 01 40 70 92 92 / www.paris.cervantes.es Samra, suivi d’une rencontre avec le réalisateur Samedi 2 avril à 14h30 Jeudi 7 avril à 20h La Mort de Danton d’Alice Diop, suivi d’une CINEMA L’ ECRAN (SAINT-DENIS - 93) La Mort de Danton d’Alice Diop, suivi d’une rencontre avec la réalisatrice et Steve Tientcheu Vendredi 8 avril à 15h rencontre avec la réalisatrice 94 rue Jean-Pierre Timbaud - 75011 Paris Koundi et le jeudi national d’Ariane Astrid 2/4 rue Alexandre Bachelet - 93400 Saint-Ouen Tél. : 01 48 05 88 27 Atodji Tél. : 01 40 11 50 23 / www.espace-1789.com www.maisondesmetallos.org 14 passage de l’Aqueduc - 93200 Saint Denis Tél. : 01 49 33 66 88 / www.lecranstdenis.org ECOLE NATIONALE SUPERIEURE THEATRE ANDRE MALRAUX (CHEVILLY-LARUE - 94) DES BEAUX-ARTS DE PARIS (75006) Dimanche 3 avril à 17h CINEMA LOUIS DAQUIN (LE BLANC-MESNIL - 93) Mardi 29 mars à 17h Koundi et le jeudi national d’Ariane Astrid Vendredi 8 avril à 20h The Ballad of Genesis and Lady Jaye de Marie Atodji La Mort de Danton d’Alice Diop, suivi d’une Losier, suivi d’une rencontre avec la réalisatrice 102 avenue du général de Gaulle rencontre avec la réalisatrice Salle de conférences - 14 rue Bonaparte 94550 Chevilly-Larue 76 rue Victor Hugo - 93150 Le Blanc-Mesnil 75006 Paris Tél. : 01 41 80 69 60 Tél. : 01 48 65 54 35 / cinemalouisdaquin.fr Entrée libre dans la limite des places disponibles www.theatrechevillylarue.fr 172 Tél. : 01 47 03 50 45 / www.beauxartsparis.fr ESPACE MUNICIPAL JEAN VILAR (ARCUEIL - 94) Vendredi 8 avril à 20h30 La Pluie et le beau temps d’Ariane Doublet, 173 suivi d’une rencontre avec la réalisatrice 1 rue Paul Signac - 94110 Arcueil Tél. : 01 41 24 25 50 / www.arcueil.fr Croix et la Bannière (La) (La) Bannière la et Croix coûte que Coûte (Le) Convoi I-V Compositions Attractions Coming Chiefs (Les) brûlants Champs (Il) Capo (I) abbaiano Cani Bananas Island Canary (La) passe-partout Caméra (Les) Lévy -Raymond Braves 120 Brasil84 Boyzone (La) Boucane Português Povo Bom (La) Bohème Boatman Level Sea Below (The) Jaye Lady and Genesis of Ballad Tosca (Il) di Bacio Index Aux rêveurs tous les atouts dans votre jeu jeu votre dans atouts les tous rêveurs Aux Ceausescu Nicolae lui Autobiografia aMadhouse? From Far So WeAre Really àAlger Shepp Archie africana un’Orestiade per Appunti Antithese (Les) 80 Années Live They So And Kennedy F. John to :AMemorial Death on Essay An Passages American (Los) rio del Abrazos Sea Serious the and Garden A Child’s Morning A Bronx String of Feet 50 Gould Glenn About Films Short 32 des fi des B-C A lms

124 109 162 122 167 165 122 163 123 123 101 110 161 119 118 117 40 96 48 49 84 98 29 47 82 82 95 39 77 95 73 73 71 61 17 Kurdish lover lover Kurdish national jeudi le et Koundi Kinder Habit That Kick (Le) non-violent le et rouge Khmer Karamay Julien (Le) mai Joli Dance Jazz Enemy the to Introduction Intervals Street the In folie la de autour Histoires Marie de Histoire viesa un surco… surco… un viesa atra se cuando tierra la de rumor Extraño disparition de Exercices (Les) guerre la de Enfants Port-au-Prince de Élégie Jacke ruhige Eine Morning Easter amer Doux Cherry Don Dom Doldrums Cross Flying Distinguished Departed aWoman with Dialogue (La) J) (Bobine femme Deuxième Baas du pays au Déluge Crossing The #5: Isle Deer Héritage de la chouette (L’ chouette la de Héritage Henchman Glance Spain of Heart Day Mother’s Happy Street Halstead Haiti (La) proche est Guerre Guacamole (Il) qui da passa mondo del Futuro révolution d’une Fragments Parts Foreign Fact to Footnote l’Euphrate de barrage le sur Film-Essai Newsreels League Photo and Film F-G-H I-J-K D-E

) 106-107 80, 113 80, 83, 120 83, 66-67 - 114 166 124 124 128 111 162 167 165 165 101 119 34 87 82 111 80 20 99 99 94 98 30 92 50 79 65 54 63 93 32 52 41 33 19 53 18 31 51 Positano (Bobine 30B01) (Bobine Positano Gina of Portrait (La) temps beau le et Pluie (La) Place Sky the in Pie Cumberland the of People Aquile delle Palazzo Celu Rubika Pa Pursuit of Happiness (The) (The) Happiness of Pursuit Protest Primary Present the of Out –Company Album Cast Original Adriatic Waves the of the On (Les) coque àla Œufs Odessa… Odessa ! (A Sketchbook) Nudes communistes étions Nous Nocturno Castle New Land Native Muxima (La) Danton de Mort Alabama Montgomery, Simon cher Mon Men Mobile 1968 Mingus :Charlie Mingus Today of AStory us. of Millions Principles Mechanical Delgago Roberto llamo Me Peng llamo Me lal ké Matti (Los) 87 –Tarahumaras Matachines (La) turque Marche Manhatta man.road.river (La) noire est Maison (The) Sun Magic Jean Madame Films Show Light Terra Ké Li Cèbe Pol ami àmon Lettre Huot) (for Robert Lemon (The) Hunt Buffalo Last N-O L-M P

83, 120 83, 78, 112 78, 97, 125 97, 100 107 100 100 108 102 128 122 103 167 165 163 163 110 110 101 119 112 118 161 111 44 99 99 70 84 24 42 92 22 36 82 56 93 93 43 57 23 21 55 35 Young Fighter (The) (The) Young Fighter Rigs Big the Drive You Can (The) Legion World Black Today: Spain in Brigade Lincoln Abraham the With YorkWeegee’s New Wave (The) Wa l’ombre devient Voir que ce Revolution einer Videogramme Town Valley Stars Rock Underground Bridge Brooklyn the Under exemple par jardin, Un beau dopo Un anno Wood) Samuel de poème un (sur éboulis un dans incursions Trois (La) Terre tremble (La) errantes âmes Terre des (El) Sucre) de Rideau (Le Telón azúcar de Sun and Richard Lippold (The) (The) Lippold Richard and Sun Victory Strange Stolat Stardust Times Square 27) (Bobine souvenir… Souvenir (La) fond de chanteur du Solitude droite ta Soigne York New 10036 Gomorrah, and Sodom Action Slow Stories Nights Sleepless (El) 164 room Sicario, Companhia Sem ScuolaMedia !”» amant un “J’ai dit se elle et vitres les fait «Elle Épisode ménage. de Scènes Ruins in Robinson 121 4x8 Rhodia Revolução Shovel Red Ayer El Recordando (The) One Quiet Q-R-S T-Y

78, 112 78, 62, 74 62, 162 114 109 108 102 102 103 103 167 167 165 165 163 125 118 121 161 113 113 80 94 94 94 70 98 26 98 62 92 77 63 45 58 25 37 61

Index Films E-F M Simon, Claire 162, 167 Index des réalisateurs Ellinghaus, Jürgen 49 Maigre-Touchet, Aïda 51 Smith, Jack - voir Slavko Vorkapich Fanderl, Helga 96 Mangiante, Bernard 54 Sniadecki, J.P. 63 Farocki, Harun 70 Marcellvs L. 100 Sparatore, Ester 23 Farrokhzad, Forough 99 Marker, Chris 66-67, 87, 121 Stebbins, Robert - voir Sidney Meyers A Ferno, John 109 Maurina, Olga 30 Steiner, Ralph 109, 110, 111 Abi Samra, Maher 22 Film and Photo League 106-107 McDowell, Curt 100 Strand, Chick 99 Accademia dell’Immagine (L’ Aquila) 165 Fonda, Jane 128 McKenzie, Brian 161 Strand, Paul 78, 80, 110, 112, 113 Agee, James 114 Frampton, Hollis 102 Meichler, Gisèle 103 Aillon, Vania 45 Friberg, Conrad 111 Meichler, Luc 103 T-Z Akerman, Chantal 122 Mekas, Jonas 62 Taylor, Tina 107 Amiralay, Omar 165 G-H Meyers, Sidney 108, 114 Tilton, Roger 83, 120 Ancarani, Yuri 165 Gaumy, Jean 161 Miller Guerra, João 35 Trabulo, João 25 Angelini, Claire 52 Giger, Ramòn 31 Molina de Carranza, Victoria 42 Tscherkassky, Peter 40 Antar, Ziad 165 Girard, François 117 Muxel, Paule 162 Ujică, Andrei 69-71 Atodji, Ariane Astrid 34 Godard, Jean-Luc 118 Van Dyke, Willard 108, 109 Gomez Muriel, Emilio 113 N-O-P Vorkapich, Slavko 107 B Gras, Philippe 119 Nelson, C.O. - voir Conrad Friberg Weegee (Arthur Fellig) 102 Baptista, Nuno 35 Greenaway, Peter 124 Nengo, Pengau 161 Weerasethakul, Apichatpong 101 Beckermann, Ruth 17 Groupe Medvedkine 121, 122 Niblock, Phill 100, 120 Weiner, Jane 84 Benallal, Mehdi 47 Guerra Roa, Jahel José 42 Nisa, João 103 Welles, Orson 128 Boganim, Michale 163 Guo, Hengqi 36 Pakalnina, Laila 44 Wexler, Haskell 128 Brakhage, Stan 95 Guzmán Urzúa, Camila 163 Panh, Rithy 162 Wilkerson, Travis 18 Brown, Ken 97, 125 Hahn, Clarisse 101, 166 Paravel, Verena 63 Xu, Xin 65 Bruneau, Sophie 55 Hatherly, Ana 102 Pasolini, Pier Paolo 118 Yarhaus, Bill 128 Burckhardt, Rudy 93-94 Hayden, Thomas 128 Pazienza, Claudio 19 Zinnemann, Fred 113 Burrill, Christine 128 Hébraud, Régis 99 Pennebaker, D.A. 83, 120 Büttner, Bettina 33 Herzog, Werner 123 Pennetta, Michele 39 Hill, Eugene - voir Jay Leda Perrey, Natalie 119 C Hurwitz, Leo 75-80, 112, 113 Pierce, Leighton 98 Canapa, Stefano 48 Porto, Alessia 23 Carasco, Raymonde 99 J-K-L Provost, Nicolas 63 Cartier-Bresson, Henri 113 Jaar, Alfredo 118 Cavalier, Alain 167 Jacobs, Lewis 111 R Chagnard, Patrice 163 Johnstone, Bike 161 Reichman, Thomas 119 Chatellier, Matthieu 50, 58 Kagel, Mauricio 124 Reis, Filipa 35 Chopra, Joyce 82 Keiller, Patrick 61 Rincón Gille, Nicolás 61 Clémenti, Pierre 92 Kowalski, Lech 125 Rivers, Ben 26 Conner, Bruce 101 Lalonde, Valérie 84 Robichet, Théo 119 Cuesta, Alexandra 103 Leacock, Richard 81-84 Roffman, Julian 109 de Solliers, Bertrand 162 Lépingle, Gaël 53 Rosi, Gianfranco 62, 72-74 Leuvrey, Elisabeth 163 Roudil, Marc-Antoine 55 D Levitt, Helen 114 Deaglio, Andrea 32 Leyda, Jay 108, 110 S Delamarre, Jean-Noël 119 Lhomme, Pierre 87 Saab, Jocelyne 99 Desrois, Michel 122 Li, Hongqi 122 Santarelli, Marco 37 Dimayot, Horace 119 Libert, Catherine 48 Savona, Stefano 23 Diop, Alice 56 Liechti, Peter 124 Schmid, Daniel 123 Doublet, Ariane 24 Loarte, Javier 43 Schmitt, Lee Anne 21 Drew, Robert 82 Loeb, Janice 114 Sepúlveda, Juan Manuel 41 176 Dumora, Marie 57 Losier, Marie 29 Sheeler, Charles 110 Duret, Jean-Pierre 167 Simões, Rui 95 177 Archives Françaises du Film Cat & Docs Earthling productions Helga Fanderl Liste +33 1 30 14 80 57 [email protected] +41 22 55 00 413 [email protected] des productions [email protected] [email protected] CBA - Centre de l’Audiovisuel à House on Fire productions et print sources Argos Distribution Bruxelles Editions Durand-Salabert-Eschig [email protected] +32 2 229 00 03 +32 2 227 2230 +33 1 44 41 50 68 [email protected] [email protected] [email protected] Huangniutian productions [email protected] ART for the world Centre Pompidou – MNAM/CCI Ego Sum +39 02 365 24 881 +33 1 44 78 47 21 +41 91 764110268 L’ image d’après 21 one productions [email protected] philippe-alain.michaud@ [email protected] +33 2 47 64 78 32 [email protected] centrepompidou.fr [email protected] L’ Atelier documentaire Epicentre Films 24 images [email protected] Centro Sperimentale di +33 1 43 49 03 03 INA +33 2 43 78 18 45 Cinematografia [email protected] +33 1 49 83 20 00 Aurora Films +39 06 722 941 Accademia dell’Immagine de +33 1 47 70 43 01 [email protected] L’ Est Films Group International Center of Photography L’ Aquila contact @aurorafilms.fr [email protected] +1 212 857 9708 [email protected] Cinématek (Belgique) [email protected] Avanton Productions +32 2 551 19 02 Fanhall Films ADR Productions +358 50 567 1895 [email protected] +86 10 69 59 91 31 ISKRA +33 1 43 14 34 34 [email protected] [email protected] +33 1 41 24 02 20 [email protected] Claire Angelini [email protected] Bathysphere productions [email protected] Fragua Cine Agence du Court Métrage +33 1 40 21 37 02 +52 55 55 14 37 94 Jane Balfour Services +33 1 44 69 26 60 [email protected], Clarisse Hahn [email protected] +44 207 727 1528 [email protected] [email protected] [email protected] Ben Rivers Gaumont Distribution Alexandra Cuesta [email protected] Claude Fusée +33 1 46 43 20 20 Javier Loarte [email protected] [email protected] [email protected] +34 619 539 180 BFI distribution [email protected] Alfredo Jaar +44 207 957 4755 Colombrefilm Goethe-Institut Kamerun www.alfredojaar.net [email protected] +39 333 309 1992 +237 2 221 44 09 João Nisa Produções [email protected] [email protected] [email protected] Alter ego BFI National Archive +33 9 51 91 00 22 +44 207 957 4709 Deneb media Goethe-Institut Zentrale Jocelyne Saab cecile.lestrade@@alterego-prod.com [email protected] +39 029 287 1159 [email protected] [email protected] [email protected] Amip CAD Productions Hargla Company Jonas Mekas +33 1 48 87 45 13 [email protected] Doc & Film International [email protected] [email protected] [email protected] +33 1 42 77 89 66 Canyon Cinema [email protected] Harvard Film Archive Julianto Films Ana Hatherly +1 415 626 2255 +1 617 496 8438 [email protected] [email protected] [email protected] Documentaire sur Grand Ecran [email protected] +33 1 40 38 04 00 K-Films Andrea Deaglio Carlotta Films emadeline@ Harvard Film Study Center +33 1 42 74 70 14 [email protected] +33 1 42 24 11 77 documentairesurgrandecran.fr [email protected] [email protected] [email protected] Archipel 33 Drew Associates Haute Ecole d’Art et de Design – Ken Brown +33 1 42 72 10 70 Catherine Libert +1 860 364 5349 Genève [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] +41 22 388 5100

[email protected] Réalisateurs sources et print Productions Index KGP Kranzelbinder Gabriele Les Films du Présent N.O. Gallery Quark Productions Tom Hurwitz, ASC Production GmbH +33 4 90 49 69 66 +39 024 989 892 +33 1 44 54 39 50 [email protected] +43 1 522 22 210 [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] Travis Wilkerson Les Films du Revif Nathalie Trafford Real Ficçao +1 213 200 5349 Kick the Machine Films [email protected] +33 1 43 15 91 91 +351 213 240 061 [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] Les Films Seine Ocean University of Arts and Design Komplotfilms +33 2 35 43 64 63 National Film Centre of Latvia Régis Hébraud Karlsruhe +32 250 252 94 [email protected] +371 673 588 58 [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] Light Cone Rezo Films Unseen Cinema Kunstlerischer Mitarbeiter +33 1 46 59 01 53 New York University +33 1 42 46 46 30 [email protected] Medienkust-Film [email protected] +1 212 998 2428 [email protected] +49 721 8203 23 53 [email protected] Vende-se Filmes [email protected] Lux Ruth Beckermann Filmproduktion [email protected] +44 20 7503 3980 Nour Films +43 1 533 2508 Larry Weinstein [email protected] [email protected] [email protected] Vivisue Film +1 416 971 7856 [email protected] [email protected], Mallia films Orjouane Productions Samsara Studio +33 1 45 87 55 57 +961 1 333 432 +7 903 968 37 70 West Park Pictures Le GREC [email protected], [email protected] [email protected] +44 20 85 63 93 93 +33 1 44 89 99 50 [email protected] [email protected] Mandragora Sales Ottofilmaker Shellac [email protected] [email protected] +33 1 42 55 07 84 Yuri Ancarani Lee Anne Schmitt [email protected] [email protected] [email protected] Marcellvs L. Paradise Films [email protected] +32 2 218 60 44 Sixpack Film Zeugma films Leighton Pierce [email protected] +43 152 609 90 +33 1 43 87 00 54 [email protected] Marie Losier [email protected] [email protected] [email protected] Pennebaker Hegedus Films Les Ateliers Varan +1 212 496 9195 Stefano Canapa Ziad Antar +33 1 43 56 20 19 Master en Documental Creativo [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] Universidad Autónoma de Barcelona Periferia Filmes Swing-Up Les Films d’ici [email protected] [email protected] [email protected] +33 1 44 52 23 33 [email protected] Mehdi Benallal Perigo Productions, Inc. T&C Film AG [email protected] +1 310 395 0090 +41 44 208 99 55 Les Films du paradoxe [email protected] [email protected] +33 1 46 49 33 33 .Mille et Une. Films [email protected] +33 2 23 44 03 59 Peter Liechti The Conner Family Trust [email protected] [email protected] +1 323 658 8088 Les Films du Passeur [email protected] [email protected] MoMA Phill Niblock [email protected] [email protected] The Film-Makers’ Cooperative Les Films du Poisson +1 212 267 5665 +33 1 42 02 54 80 Moviala Films / Tarmak Films PicoFilms [email protected] [email protected] +33 2 31 47 55 32 +33 1 83 56 13 69 [email protected] [email protected] Théo Robichet [email protected] 178

179 Crédits photographiques Crédits p.146 144 p. 140-141 p. 137 p. 133 p. d’Odessa. V.V.d’Odessa. Kostromenko 158-159 p. 157 p. 155 p. p. 131 p. Wexler :©Haskell Enemy the to Introduction 128 p. Les Invisibles 88 p. 87 p. Petersen :Anders Photo 1972. Stockholm, Institutet Film Sveridge Beauviala, p. Jean-Pierre 85 Leacock :©Richard Leacock Richard de Portrait Leacock :Richard coque àla Œufs Les p. 84 p. 83 p. Chiefs 82 p. Tom Hurwitz :Coll. Departed aWoman with p. Dialogue 79 Hurwitz 78 p. Tom Hurwitz 77 p. p. 71 p. Ujic Andrei : Present the of Out p. Revolution et 70 Videogramme einer ateliers et Dédicaces 45 p. 44 p. 19 p. Wilkerson : ©Travis Cross Flying p. 18 Distinguished p. 17 p. Capo Il film du extraite Photographie Couverture :

Exercices de disparition Exercices Autobiografia lui Nicolae Ceausescu Tom Tom coll. Michelle, Marion de :photo Land Native : Cinematek (Belgique) : Cinematek mai Joli Le Jazz Dance Primary, Happy Mother’s Day, Day, Mother’s Happy , Primary, Island Bananas Canary photo de François Weulersse François de photo :Coll. Death on Essay An et Lippold Richard and Sun The : © Vania Aillon : ©Vania tremble terre La : photo d’Uldis Jancis d’Uldis :photo Celu Pa Rubica American Passages American Hollywood Tower: courtesy Tower: Hollywood La Migration Incognito : Cinematek Guards Queen’s The Nicht Homosexuelle... der Une page folle : coll. Anthology Film Archives Film Anthology : coll. Sex of Smell Sweet : © Claude Fusée Fusée :©Claude Gina of Portrait : Richard Leacock : Richard L’ : Archives de l’Union des cinéastes cinéastes des l’Union de :Archives Mary Princess ă exclu : Alain Bergala :Alain : Richard Leacock : Richard : Nicole Higelin : Nicole :Yto Barrada : Collections Cinémathèque française/DR Cinémathèque : Collections : © Ruth Beckermann Filmproduktion Beckermann : ©Ruth : photo de Olivier Meys Olivier de : photo : Cinematek (Belgique) : Cinematek René Daalder René , 2010 © Yuri Ancarani , 2010Ancarani ©Yuri : Andrei Ujica : Andrei p. 101 p. Guacamole Saab : ©Jocelyn guerre la de Enfants Les 99 p. ( Camper Fred and Brakhage Stan of Estate the of Courtesy 95 p. Barraud Antoine et Libert Catherine Santi, Mirco p. 92 p. Documentary Exploring p.118 Paradoxe 117 p. ! voir Ecoute Brigade Archives) 113 p. see to hard is America London LUX, Huot) :courtesy Robert (for Lemon Images Photography/Getty of Center 1947, ©Weegee/International ca. Island, Coney 102 p. Weerasethakul Apichatpong et Jiwarangsan Chaisiri de :photos Men Mobile Trust Family © Conner p.121 p.120 p.119 Films : Carlotta Africana un’Orestiade per Appunti p.125 p.124 Chung : Alex aMadhouse From Far So WeAre Really p.122 p. 165 p. événements et Rencontres p. 167 p. grand écran www.fredcamper.com A Child’s Garden and the Serious Sea : Sea Serious the and Garden AChild’s Souvenir souvenir… La noire Maison est Muxima : photo de Horace Dimayot Horace de : photo Cherry Don Rhodia 4x8 Underground Rock Stars : ISKRA Cèbe Pol ami àmon Lettre : Peter Liechti : Peter Habit That Kick Brasil84 : © Les Films du du Films : ©Les Gould Glenn About Films 32 Short Easter Morning Easter : ALBA (Abraham Lincoln Lincoln (Abraham :ALBA Brigade Lincoln the With Wa et turque Marche La Les Braves : Weegee (Arthur Fellig), Fellig), York(Arthur :Weegee New Weegee’s : Light Cone et l’ayant droit l’ayant et Cone :Light : © Phill Niblock : ©Phill : © Alfredo Jaar : ©Alfredo et Scènes et de ménage : ISKRA : Courtesy of the Conner Family Trust, Trust, Family Conner the of :Courtesy ) : Archives françaises du film du françaises : Archives , Positano : Lech Kowalski : Lech : © Ziad Antar : ©Ziad La Deuxième femme La Deuxième et : Documentaire sur sur : Documentaire :

Index Productions et print sources Crédits photographiques L’ équipe du Cinéma du réel Graphisme Christine Deschamps Marc Touitou Le Mnam-CCi - Service du Alexandre Szames cinéma expérimental et Philippe- Fondateurs jurys des bibliothèques et des jeunes Alain Michaud, Isabelle Daire, La Bpi, représentée par son directeur, Camille Vigny, stagiaire accueil des Avec l’aide de Isabelle Ribadeau-Dumas, Alexis Patrick Bazin invités L’ ensemble des services de la Bpi et Constantin CNRS Images, Jean-Michel Arnold Nawid Sarem, stagiaire coordination notamment le service audiovisuel Le Mnam-CCi - Service Nouveaux Comité du film ethnographique, Jean des débats et Catherine Blangonnet, Arlette Médias et Christine Van Assche, Rouch † Fanny Delacroix, stagiaire Alligué, Pierre Dupuis, le Etienne Sandrin, Florence Parot maquettiste Journal du réel service informatique et Thomas La Direction des systèmes Equipe Taverik Nadaryan, stagiaire Joossen, Franck Boisnault, Bona d’information et télécommunication Javier Packer-Comyn, photographe Tan, Laurent Hugou, le service et Vincent Meillat directeur artistique Mathilde Marc, stagiaire équipement-maintenance et Philippe La Caisse centrale et Catherine Elisabetta Pomiato, responsable de photographe Huet, Henri Vendéoux Herbaux, Yvan Gauthier, la gestion et du développement Monique Laroze-Travers, correction Les amis du festival qui ont accepté Gwendoline Pouchoulin. Aude Erenberk des publications d’animer des débats, les membres et Lili Hinstin, adjointe à la direction Charles Estin, chauffeur correspondants de l’association des Les agents d’accueil, techniciens, artistique et chargée des publications Jean-Paul Fleury, projectionniste Amis du Cinéma du réel projectionnistes et caissiers du Philippe Guillaume, régisseur Emmanuel Lamotte, webmaster Le Président du Centre Pompidou Centre Pompidou Marie-Laure Narolles, secrétaire La Directrice générale du Centre La Librairie Flammarion. administrative Collaborateurs à la programmation Pompidou Elsa Rossignol, régisseur adjointe et Carine Bernasconi Le Département du développement Un grand merci aux étudiant-e-s du responsable sous-titrage Corinne Bopp culturel et Bernard Blistène, Roger Master professionnel «métiers du Muriel Carpentier, chargée de la Nicole Brenez Rotmann, Sylvie Pras documentaire », aux étudiant-e-s de communication et des partenariats Pierre-Alexis Chevit La Direction de la production et l’Ecole des Beaux arts de Tours et à Suzanne de Lacotte, chargée du Charlotte Garson Philippe Fourchon, Denis Curty, l’équipe des bénévoles. « hors les murs » et des scolaires Arnaud Hée Hugues Fournier-Montgieux, Séverine Kandelman, chargée du Federico Rossin Hélène Amar, Saïd Fakhouri, Catalogue « hors les murs » et des scolaires Manuel Michaud, Laurie Szulc, Directeur de la publication Mathilde Carteau, chargée de Rédacteurs extérieurs Vahid Hamidi, Guy Carrard, Yann Patrick Bazin l’accueil des invités Charlotte Garson (C.G.) Bellet, Didier Coudray , Daniel EAN 978-2-84246-139-3 Sandie Ruchon, chargée des Nicole Brenez (N.B.) Le Gal, Fabien Lepage, Véronica ISSN 1964-9142 accréditations Federico Rossin (F.R.) Ortega, Jacques Rodriguez ainsi que Achevé d’imprimer au 2e trimestre Olivia Cooper Hadjian, stagiaire les ateliers du Centre Pompidou 2011 sur les presses de Axiom programmation et secrétaire des Traductions La Direction du bâtiment et de la Graphic, Cormeilles-en-Vexin jurys international et premiers films Gill Gladstone sécurité et Louis Corno, Jean-Pierre Bianca Mitteregger, stagiaire régie et Lichter, Patrick Lextrait, Frédéric vidéothèque Presse Marin, Ahmed Kartobi, Moustapha Alizée Dallemagne, stagiaire presse Jean-Charles Canu Kilinc, Ahmed Tahir et les équipes et recherche de publics Catherine Giraud La Direction de la communication et Christine Farenc, stagiaire Françoise Pams 180 coordination Journal du réel Architecte La Direction de l’action éducative et Arthur Pottier, stagiaire secrétaire des Katia Samari des publics et Muriel Venet, Marie- 181