Conjoncture www.cfcim.org Organisé par Mensuel des décideurs - Chambre Française de Commerce et d’Industrie du Maroc Juin 2011

A CTUS CFCIM E CHOS MAROC ECHOS MED Interbat, EnR : Industrie : Les partenariats bâtiment et énergies le Plan Emergence public-privé en L’invité de Conjoncture renouvelables à trace la voie Méditerranée l’honneur

D OSSIER Assurer le développement commercial de son entreprise

L’actualité écono- mique vue par le service économique de l’Ambassade de France

Cahier central Nouveaux adhérents Vos infos pratiques

927 NUMERO 50ème A NNÉE

Dispensé de timbrage ©123rf.com

Source : CFCIM : Source Autorisation n° 956

Partenariats Joël Sibrac Président « La seule voie qui offre quelque espoir d’un avenir meilleur pour toute l’hu- manité est celle de la coopération et du partenariat », expliquait en 2001 le Secrétaire Général de l’ONU de l’époque, Kofi Annan. Dix ans plus tard, alors que la mondialisation est venue bousculer l’ensemble des ordres établis et que le Maroc a conforté son rôle de pays émergent, offrant de nouveaux marchés et de nouveaux avantages compétitifs, force est de constater que cette notion de partenariat s’inscrit plus que jamais au cœur des échanges franco-marocains. Tous ces partena- L’actualité récente nous montre ainsi que les savoir-faire complémentaires, riats suivent le même les apports d’expertise partagés, permettent de mener à bien les plus grands projets. Le tramway de Rabat, inauguré par Sa Majesté le Roi Mo- objectif : mobiliser et hammed VI et mis en service le 23 mai dernier, est un exemple concret de partenariat réussi. combiner nos forces Pacte National pour l’Emergence Industrielle au service des entre- Dans l’industrie aussi, où les équipes du Ministre de tutelle, Ahmed Reda Chami, sont mobilisées pour mettre en œuvre les dispositions du Pacte Na- prises françaises et tional pour l’Emergence Industrielle, les partenariats engagés commencent à porter leurs fruits : inauguration de l’Institut des Métiers de l’Aéronau- marocaines tique (IMA), refinancé par l’Agence Française de Développement à hauteur de 30 millions de dirhams et fruit d’un partenariat entre le gouvernement marocain et les branches professionnelles française et marocaine (UIMM et GIMAS), lancement des travaux de la P2I de Nouasser, formidable projet INMAA, qui va améliorer la compétitivité de centaines d’entreprises maro- caines et dont la première usine modèle est érigée à l’entrée de notre Parc industriel de Bouskoura.

Salons Interbat, EnR et Bâtivert Partenariat également entre votre Chambre, les fédérations profession- nelles et les autorités publiques à l’occasion des salons Interbat, EnR et Bâ- tivert, regroupés cette année sur un même site et aux mêmes dates afin d’accompagner au mieux le développement de deux secteurs, le BTP et les énergies renouvelables, qui sont à la fois complémentaires et en plein essor.

Tous ces partenariats suivent le même objectif : mobiliser et combiner nos forces au service des entreprises françaises et marocaines, au service d’un développement durable et partagé. Editorial Conjoncture N° 927 - Juin 2011 - 3

Editorial 3 SommaireCEFOR entreprises Actus cfcim 6 • Salons Interbat et EnR : le bâtiment et les énergies renouvelables à Conjoncture l’honneur 6 www.cfcim.org Organisé par Mensuel des décideurs - Chambre Française de Commerce et d’Industrie du Maroc Juin 2011 • La CFCIM se renforce à Tanger 6

A CTUS CFCIM E CHOS MAROC ECHOS MED Interbat, EnR : Industrie : Les partenariats bâtiment et énergies le Plan Emergence public-privé en L’invité de Conjoncture renouvelables à trace la voie Méditerranée l’honneur

D OSSIER Echos Maroc 8 Assurer le développement 8 commercial de son entreprise Amina Benkhadra • Industrie : le Plan Emergence trace la voie

L’actualité écono- mique vue par le service économique de l’Ambassade de France Service Economique de l’Ambassade de France 12 CEFOR entreprises Cahier central • L’économie en mouvement 12 Nouveaux adhérents Vos infos pratiques • Secteur à l’affi che 13 927 • Les relations France-Maroc 13 NUMERO 50ème A NNÉE

Dispensé de timbrage ©123rf.com Source : CFCIM : Source Autorisation n° 956 • Affaires à suivre 13 Conjoncture est édité par L’invité de Conjoncture 14 • Amina Benkhadra, ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement 14

CEFOR entreprises Dossier : Assurer le développement commercial 17 15, avenue Mers Sultan de son entreprise 20 130 Tél. LG : (+212)05 22 20 90 90 • Assurer le développement commercial de son entreprise 17 Fax : (+212)05 22 20 01 30 • E-commerce : la révolution commerciale 20 E-mail : [email protected] Site Web : www.cfcim.org • Protection des consommateurs : une nouvelle réglementation très attendue 23 Directeur de la publication • Le bon commercial, une denrée rare 24 Joël Sibrac

Rédacteur en chef Philippe Confais Immobilier 27 Comité de rédaction • Réforme du bail commercial : les professionnels débattent 27 Président : Serge Mak Journaliste/secrétaire de rédaction : Christophe Guguen Ont participé à ce numéro : Dominique Juridique 28 Bocquet, Laurence Jacquot, Rachid Alaoui, Anne-Sophie Colly, Youssef Aït Lahcen, • Protection des données personnelles : les étapes à suivre 28 Laurence Rajat et les collaborateurs de la CFCIM

Photos et illustrations : Studio Najibi, Finances 31 CFCIM, FNSEA, TMSA, Aeronautique.ma, Air Liquide Maroc, Pixmac.ma, 123rf.com • L’accès des PME au fi nancement bancaire reste un obstacle 31

Publicité Mariam Bakkali Tél.: 05 22 93 11 95 - 05 22 93 81 28 Management 32 GSM : 06 61 71 10 80 [email protected] • L’Université d’entreprise mobilise les compétences 32 • Bien choisir son plan média 33 Anne-Marie Jacquin Tél.: 05 22 30 35 17 - GSM : 06 61 45 11 04 • Les premières Assises de la responsabilité sociale de l’entreprise 34 [email protected]

Mise en page : X-Graphics Impression : Direct Print (Procédé CTP) NTIC 36 ISSN : 28 510 164 • Maroc Numeric 2013 : bilan d’étape 36

Ce numéro a été tiré à 12 500 exemplaires. CEFOR entreprises

CEFOR entreprises ACTUS CFCIM

Agenda Salons Interbat et EnR : le bâtiment et les énergies renouvelables à l’honneur

La CFCIM organise ce mois-ci deux événements d’importance, du 21 au 23 juin 2011 • Jeudi 2 juin CEFOR entreprises au Parc des Expositions de l’Offi ce des Changes, à Casablanca. Il s’agit du Salon In- Forum adhérents ternational des Métiers du Bâtiment - Interbat 2011 - et du Salon EnR des énergies Ministre de la Jeunesse et des Sports renouvelables. « La dynamique sportive et la poli- tique des grandes infrastructures Salon Interbat 2 sportives au Maroc » Sur 4500 m bruts d’exposition, le Sa- 18h30 au siège de la CFCIM lon Interbat 2011 s’adresse aux sociétés opérant dans les différents secteurs de Contact : la construction et du bâtiment. Parrainé Meriem Yousri par le Ministère de l’Habitat, de l’Urba- [email protected] nisme et de l’Aménagement de l’Espace, cet événement verra notamment la par- • Mardi 14 juin ticipation de la Fédération Nationale du Conférence de presse Bâtiment et des Travaux Publics (FNBTP) Salon BATIMAT 2011, et de la Fédération des Industries des Ma- Conférence animée par tériaux de Construction, qui organisera Stéphanie Auxenfans, Directrice Divi- d’ailleurs une Journée nationale des ma- sion Construction, Reed Expositions tériaux de construction pendant le salon. 10h30 au siège de la CFCIM Salon EnR Contact : Nadwa El Baïne Salon leader en France depuis [email protected] 2001 pour toutes les fi lières Ener- gies renouvelables, le Salon EnR • Mercredi 15 juin s’installe pour la première fois au Réunion technique Maroc. Organisé en partenariat « Réglementation ICS (Import Control avec GL Events, sous l’égide du System) de l’Union européenne : Ministère de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, cet événement principes généraux et perspectives » permettra de rassembler les différents acteurs français et marocains du secteur des Animée par Alain Eddine Benge- énergies renouvelables. loune, Directeur du Cabinet Francis Lefebvre Formation Maroc Contact : 14h30 au siège de la CFCIM Anas Elaouni Tél. : +212 (0)5 22 43 96 27 Contact : [email protected] Charafa Chebani [email protected] Présence française au SIAM 2011 La CFCIM se renforce à Invitée d’honneur de la 6e édi- Tanger tion du Salon International de l’Agriculture au Maroc (SIAM Un nouveau chargé d’affaire a pris ses 2011), qui s’est déroulé du 27 fonctions début avril à la délégation avril au 1er mai, la France a mis régionale de la CFCIM à Tanger. Brice en avant l’excellence de l’agri- Martin, précédemment en poste à Pa- culture hexagonale grâce à la ris, sera chargé de renforcer la visibili- présence de 52 entreprises ex- té de la CFCIM dans la région, de faire posantes, accompagnées par vivre la communauté des adhérents Ubifrance et la CFCIM sur les et de leur proposer les mêmes ser- pôles International et Elevage. vices qu’à Casablanca, notamment Machinisme agricole, équipements pour l’agroalimentaire, céréales, fi lière bo- au niveau de la formation et de l’ap- vine : les agriculteurs français ont profi té de l’événement pour exposer leurs pro- pui aux entreprises. duits, techniques et savoir-faire dans une logique de partenariat et d’échanges avec leurs homologues marocains. Plusieurs ateliers thématiques ont été Contact : organisés à l’occasion d’une journée franco-marocaine (lire aussi page 13). Brice Martin Les exposants français ont également pu bénéfi cier de rendez-vous ciblés, mis [email protected] en place par la CFCIM.

Conjoncture N° 927 - Juin 2011 - 6

E CHOS MAROC Industrie : le Plan Emergence trace la voie La 2e édition des Assises de l’industrie, qui s’est tenue le 5 mai dernier, a permis de faire un point sur l’état d’avancement du Pacte national pour l’émergence industrielle. Dans le droit fi l de cette manifestation, plusieurs projets ont été lancés ou inaugurés par le Roi Mohammed VI : les travaux d’aménagement de la P2I de Nouaceur, l’Institut de formation des Métiers de l’Aéronautique (IMA) et l’usine modèle INMAA de Bouskoura.

Bilan d’étape aux Assises de l’industrie notamment à l’offshoring Evolution de l’emploi dans les MMM, 2004-2010 Financements, climat des affaires, et à l’automobile. Au niveau (en milliers d’emplois) compétitivité des PME, formation, des P2I, les chantiers avan- plate-formes industrielles intégrées cent sauf à Casablanca, Fès + 15.000 emplois entre 2009 et 2010 115 (P2I) : la 2e édition des Assises de l’in- et Settat, où des problèmes 100,1 46 dustrie, qui s’est déroulée le 5 mai der- de foncier ou de fi nancement + 10.000 emplois par an 42 en moyenne sur nier à Casablanca, a été l’occasion de freinent la bonne marche des la période 2004 - 2009 9,0 faire un point sur la mise en œuvre du projets. 44,3 7,3 5,5 6,3 51,8 Pacte national pour l’émergence indus- Concernant la compétitivité 43,5 30 trielle, lancé en 2009. des PME, Ahmed Chami a 2,5 7,3 7,7 Le ministre de l’Industrie, du commerce souligné l’importance des et des nouvelles technologies, Ahmed programmes Imtiaz et Mous- Reda Chami, a présenté devant SM le sanada, ainsi que la mise en 6RXUFH0,&17 Roi l’état d’avancement des chantiers place de deux fonds d’inves- menés en 2010. « Le Maroc a réussi à tissement public-privé destinés à ac- forts pour assurer la promotion de cet développer et à commercialiser une compagner la création, le développe- arsenal de mesures d’accompagne- offre compétitive répondant aux be- ment et la transmission des PME. ment volontariste afi n que le maxi- soins des investisseurs » pour ce qui mum d’entreprises puissent en bé- concerne quatre métiers mondiaux : « 550 milliards DH à l’horizon 2020 » néfi cier ». Evoquant la vision 2020 du l’offshoring, l’automobile, l’aéronau- Le président de la Confédération géné- CGEM, M. Horani a indiqué que l’am- tique et l’électronique, s’est réjoui le rale des entreprises du Maroc (CGEM), bition est de porter la contribution des ministre. Première satisfaction : l’ob- Mohamed Horani a salué la mise en entreprises industrielles à 550 milliards jectif de création de près de 15 000 place de ces programmes de soutien de dirhams du PIB à l’horizon 2020, emplois en 2010 a été atteint, grâce aux PME, appelant à « redoubler d’ef- contre 215 milliards en 2010 (soit 28 %).

Assises de l’industrie : plusieurs conventions signées Signature de la convention relative à la vestissement public-privé dédiés au à la mise en place du programme de mise en place de la plateforme indus- fi nancement des Petites et Moyennes promotion de la Santé et Sécurité au trielle intégrée de Nouaceur Entreprises Travail (2011 – 2014) Cette convention concerne l’aménage- Ces fonds ont pour objet de réaliser, Cette convention concerne l’opéra- ment, le développement, la promotion, directement ou indirectement, toutes tionnalisation par l’INCVT (Institut la commercialisation et la gestion de opérations liées à la prise et déten- National des Conditions de Vie au la Plateforme Industrielle Intégrée de tion de participations minoritaires Travail) du programme de promotion Nouaceur. et majoritaires dans des petites et de la santé et la sécurité au travail à moyennes entreprises marocaines. travers notamment la sensibilisation Signature de la convention d’applica- Montants : 430 MDH et 400 MDH et la mise à niveau des entreprises. tion relative à la mise en place de la pla- teforme industrielle intégrée de Tanger Signature de la Convention entre par- Signature de la Convention relative à Cette convention concerne l’aménage- tenaires fondateurs du programme la mise en place et la gestion de l’Ins- ment, le développement, la promotion, INMAA titut de Formation aux Métiers de l’In- la commercialisation et la gestion de Cette convention concerne la défi ni- dustrie Automobile (IFMIA) de Kénitra la Plateforme Industrielle Intégrée de tion des conditions et des modalités Cette convention concerne la défi ni- Tanger. de mise en œuvre du Projet « INMAA » tion du cadre et des modalités de mise ainsi que les engagements des Parties. en place et de gestion de l’Institut de Signature de deux Conventions rela- Formation aux Métiers de l’Industrie tives à la création de deux Fonds d’In- Signature de la Convention relative Automobile de Kénitra.

Conjoncture N° 927 - Juin 2011 - 8 E CHOS MAROC

INMAA vise l’excellence opérationnelle Air Liquide Maroc inau-

La première usine modèle du projet IN- INMAA, Rédouane Benjamaâ. Mais les gure son école de soudage MAA, située à l’entrée du parc industriel PME peuvent bénéfi cier d’un fi nance- CFCIM de Bouskoura, a été inaugurée ment à hauteur de 60 % à travers le pro- par le Roi Mohammed VI gramme Moussanada. le 7 mai dernier. Elle va ac- Les précédentes expé- cueillir jusqu’à 100 entre- riences ont montré que prises par an – à raison de les entreprises mettant 8 entreprises par session en place des programmes – afi n de les former aux « Lean Management » principes du « lean mana- amélioraient leur produc- Le groupe Air Liquide Maroc a inauguré gement », ou excellence tivité de près de 25 à 30 % en avril dernier son école de soudage, opérationnelle. Concrète- en moyenne, et pouvant destinée à former aux techniques de ment, des responsables aller jusqu’à 60 %. Ces soudage les jeunes des milieux défa- « progrès » désignés par les entreprises chiffres ont été largement confi rmés vorisés du Grand Casablanca. Dans un bénéfi ciaires, suivront des modules de auprès des sept entreprises industrielles premier temps, l’Association Air Liquide formation au sein de l’usine modèle. de la promotion pilote qui ont déjà bé- Maroc fi nancera deux stages d’appren- Les experts d’INMAA veilleront au suivi, néfi cié du programme INMAA dans sa tissage par an à une promotion allant au sein de ces entreprises, de la mise en phase de test. de 20 à 40 jeunes adultes. L’Ecole est œuvre des principes appris dans l’usine Les deux prochaines sessions sur le site dotée pour la formation pratique d’un modèle selon des méthodologies bien de Bouskoura sont déjà complètes, reste équipement de pointe et d’un atelier détaillées. à convaincre un plus grand nombre de 150 m2 composé de 7 cabines Elec- d’entreprises de l’utilité de la démarche. triques, de 3 postes Flamme et d’un Novateur « Pour avoir un impact macro-écono- poste Coupage. Elle dispose aussi d’une Concept unique au monde, le projet mique, il faut accompagner 300 à 400 salle de séminaire pour la formation INMAA est destiné à mieux position- entreprises par an », estime le ministre théorique pouvant accueillir jusqu’à 40 ner les PME marocaines en termes de de l’Industrie Ahmed Réda Chami. Une personnes. compétitivité et d’excellence opéra- deuxième usine modèle est déjà pré- tionnelle. L’ambition est d’augmenter vue à Tanger : il faut désormais localiser de 25 % la productivité des entreprises un site d’accueil mais surtout dénicher bénéfi ciaires et d’obtenir une réduction plus d’experts pour accompagner les Lancement des travaux de substantielle des charges en termes de entreprises bénéfi ciaires. coûts (-20 %) et de délais de fabrication la P2I de Nouaceur (-50 %). Ce projet, destiné aux entreprises sou- La plate-forme industrielle intégrée haitant régler des problématiques de Nouaceur, MIDPARK, qui devra gé- opérationnelles, demandera une nérer 4 milliards de DH d’investisse- contribution modeste des entreprises ments industriels après sa réalisation, bénéfi ciaires par rapport aux gains es- s’inscrit dans le cadre du Pacte national comptés, « entre 120 000 et 130 000 pour l’émergence industrielle. Le lan- DH » selon le directeur général de l’usine cement des travaux d’aménagement a été effectué par le Roi Mohammed VI le 6 mai dernier. Ce projet a pour Inauguration de l’Institut des Métiers de l’Aéronautique ambition de développer une plate- forme industrielle de conception inno- Sous la présidence effective du Roi Mo- été pris en charge par l’Etat marocain, vante pour l’industrie aéronautique, hammed VI, la cérémonie d’inaugura- avec le concours de l’Agence Française la défense-sécurité, l’électronique, tion de l’Institut des Métiers de l’Aéro- de Développement (AFD), qui refi nance les matériaux composites, la logis- nautique (IMA), s’est déroulée sur le site le projet à hauteur de 30 millions de DH. tique industrielle et d’autres activités de Nouaceur à Casablanca Une convention pour la connexes. le 6 mai 2011, en présence mise en place et la ges- de Jamal Rhmani, ministre tion de cet Institut a été D’une superfi cie totale de 125 ha, la de l’Emploi et de la Forma- signée en février 2009 nouvelle plate-forme sera réalisée tion professionnelle, de Ah- entre le gouvernement, en deux tranches. La première, dont ème med Reda Chami, ministre le Groupement des In- l’achèvement est prévu au 4 tri- de l’Industrie, du Com- dustries Marocaines Aé- mestre 2012, porte sur une surface merce et des Nouvelles ronautiques et Spatiales brute d’environ 63 ha, alors que la technologies et de S.E. M. Bruno Joubert, (GIMAS), et l’Union des Industries et deuxième tranche (62 ha) sera en- ambassadeur de France au Maroc. des Métiers de la Métallurgie (UIMM/ tamée au premier trimestre 2015 et Le coût de la mise en place de l’IMA a France). prendra fi n au dernier trimestre 2016.

Conjoncture N° 927 - Juin 2011 - 9 ECHOS MED Développer les partenariats public-privé (PPP) en Méditerranée La Banque Européenne d’Investissement a lancé un ambitieux programme d’assistance technique pour favoriser le recours aux PPP dans les pays partenaires méditerranéens.

Plus de 300 milliards d’euros d’inves- sur les PPP dans les pays partenaires tissements sont à réaliser dans les in- méditerranéens. Celle-ci apporte une Qu’est ce qu’un PPP ? frastructures d’utilités collectives au analyse régionale des expériences du Le partenariat public-privé permet à Sud et à l’Est de la Méditerranée d’ici à recours aux PPP, ainsi qu’un examen une collectivité publique de confi er 2030 (notamment pour la gestion des des facteurs légaux, administratifs ou à une entreprise privée la mission eaux, les services urbains et l’énergie). fi nanciers obérant le recours à de tels globale de fi nancer, concevoir tout Les pays partenaires méditerranéens montages dans chacun des neuf pays ou partie, construire, maintenir et devront rapidement développer leur de la FEMIP. L’étude propose égale- gérer des ouvrages ou des équipe- capacité à mobiliser le secteur privé ment une série de recommandations ments publics et services concou- et leur attracti- quant à l’évo- rant aux missions de service public vité aux investis- lution des poli- de l’administration, dans un cadre sements directs tiques publiques de longue durée et contre un paie- étrangers (IDE). en ce domaine. ment effectué par la personne pu- C’est pourquoi, En second lieu, blique et étalé dans le temps. la FEMIP, le bras l’étude sera suivie fi nancier de la d’une évaluation Source : minefe.gouv.fr BEI dédié au dé- du potentiel des veloppement so- PPP dans des pays prioritaires dans le cadre des politiques cio-économique partenaires inté- nationales ou sectorielles de PPP iden- des neuf pays ressés. Pour cha- tifi ées lors de la phase antérieure. méditerranéens ©TMSA cun de ces pays, (Algérie, Égypte, Tanger Med, un exemple réussi de PPP la FEMIP dévelop- Assistance technique spécifi que Gaza/Cisjordanie, Israël, Jordanie, Li- pera des recommandations opéra- Il est à noter que l’étude comportant ban, Maroc, Syrie et Tunisie), a lancé tionnelles et une assistance à la mise un examen détaillé de l’environne- un ambitieux programme d’assis- en œuvre de politiques de recours ment des PPP dans chacun des neuf tance technique destiné à favoriser aux PPP dans un ou plusieurs secteurs pays partenaires, la BEI pourrait consi- le recours aux contrats de partenariat prioritaires, convenus avec les pays dérer de mettre en place, en concer- public-privé en Méditerranée. concernés. tation avec les autres institutions Enfi n, la FEMIP mettra en place, dans fi nancières de développement en Mé- Programme PPP 2011-2013 les quatre pays sélectionnés, les diterranée, une assistance technique Après un premier séminaire d’experts termes de référence d’une assistance spécifi que sur l’une ou plusieurs des à Paris en février dernier, la FEMIP a or- technique complémentaire destinée à conclusions de l’étude pour ceux des ganisé sa 9e conférence à Casablanca la défi nition et à la gestion de l’appel cinq pays qui n’auront pas bénéfi cié le 30 mai dernier. L’occasion de présen- au marché pour une série de projet- du programme complet d’assistance ter les résultats de l’étude régionale pilotes réalisant des investissements en faveur des PPP. Afi n d’accroitre la dissémination des connaissances et pratiques dans le Le Club PPP MEDAFRIQUE se penche sur le Maroc recours aux contrats de partenariat, la FEMIP organisera une série d’ateliers, Une rencontre-débat organisée par le Club PPP MEDAFRIQUE s’est tenue à Ca- tenus entre juin 2011 et mai 2012, pour sablanca au lendemain de la 9e conférence FEMIP, afi n de présenter l’étude FE- débattre avec les autorités publiques MIP appliquée au Maroc et de débattre des aspects juridiques et législatifs de et les praticiens des PPP dans chacun la mise en œuvre des PPP dans le Royaume, qui accueille le siège du Club PPP des pays partenaires : ces ateliers MEDAFRIQUE. auront pour objet d’affi ner les choix Organisée sous le haut patronage de , ministre de l’Eco- de mise en place de politiques natio- nomie et des Finances du Maroc, et de Philippe de Fontaine Vive, vice-président nales ou sectorielles, et de défi nir les de la BEI, cette rencontre a été animée par Marc Teyssier d’Orfeuil, vice-prési- moyens d’assistance technique que la dent du Club PPP MEDAFRIQUE, en présence de nombreux experts dont Hervé FEMIP pourra apporter sur des actions Novelli, ancien ministre français, co-président du Club PPP MEDAFRIQUE. ou projets pilotes.

Conjoncture N° 927 - Juin 2011 - 10

L’actualité économique vue par le service économique de l’Ambassade de France

L’économie en mouvement Un chiffre mis en perspective 15 % d’augmentation du SMIG d’ici à 2012 Le dialogue social qui a réuni, quelques jours avant le 1er mai, le gouvernement, les syndicats et le patronat, a notamment abouti à un accord général sur la reva- lorisation des salaires.

Parmi les principales mesures de l’accord fi gure une augmentation de 15 % du SMIG en deux temps : 10 % d’augmentation dès juillet 2011 et 5 % supplémen- taires à partir de juillet 2012. Un allongement de la durée de mise en œuvre a été accordé au secteur du textile, particulièrement vulnérable au coût du travail.

Mot du Chef du Service Actuellement et depuis 2009, le SMIG est fi xé à 10,64 dirhams l’heure dans les économique au Maroc secteurs de l’industrie, du commerce et des professions libérales. Pour le secteur agricole, le salaire minimum est de 55,12 dirhams la journée de travail. La double inauguration du Boure- greg par le Roi Mohamed VI L’accord prévoit d’ailleurs d’unifi er progressivement le salaire minimum des dif- (Tramway et Pont) annonce une férents secteurs d’activités, y compris le secteur agricole, ce sur trois années. page nouvelle du développe- ment du Maroc. C’est le premier des grands projets de transports urbains à voir ainsi le jour. Or ce Fiche express : domaine est décisif pour l’amé- L’évolution de l’emploi et du chômage au cours de la dernière lioration des conditions de vie des populations, comme pour la dyna- décennie vue par Le Haut Commissariat au Plan misation des bassins d’emplois. L’établissement du lien urbain • Population active occupée : elle est passée de 8,8 millions en 2000 à 10,4 mil- Rabat-Salé montre qu’en dépit de lions en 2010 (soit une augmentation de 1,6 million d’actifs occupés par rapport l’odieux attentat de Marrakech, le à une croissance d’1 million seulement de la population active totale). Toutefois, pays poursuit solidement son dé- seul un actif sur trois est diplômé et moins de 20 % de la population active occupée veloppement. bénéfi cie d’une couverture médicale. • Créations d’emplois : 156 000 emplois ont été créés en moyenne chaque année, Cette double réalisation a donné concentrés dans les secteurs des services et du BTP. Les actifs de sexe masculin lieu à une vision marocaine exem- âgés de 40 à 59 ans en ont été les principaux bénéfi ciaires. plaire : décision prise au plus haut niveau, planifi cation méthodique, • Chômage : le chômage aurait baissé de 13,4 % à 9,1 % sur la période mais il souci social adossé à un sens aigu touche en premier lieu les jeunes de 15 à 24 ans (31 % en milieu urbain en 2010), les du long terme. diplômés de niveau supérieur (22 % des lauréats de facultés) et les primo-deman- deurs d’emploi (50 % du volume du chômage). La coopération franco-marocaine a été à la hauteur : prêts conces- Le Haut Commissariat au Plan a, par ailleurs, calculé que pour maintenir le taux de sionnels de Bercy et de l’AFD, rôle chômage sous la barre des 10 %, l’économie marocaine devra créer, en moyenne décisif des architectes et bureaux annuelle, un minimum de 17 000 postes supplémentaires par an d’ici 2030. Mais d’études français, participation ces besoins d’emplois pourraient monter à 92 000 si la population active connais- au chantier de nombreuses en- sait une croissance particulièrement active. treprises françaises, formation de Activité et emploi pour l’année 2010 (15 ans et +) Urbain Rural Ensemble techniciens locaux. Population active (en milliers) 5 993 5 449 11 442 Taux d’activité 43,6% 58,4% 49,6% Ce grand projet lancé en début ¾ hommes 70,3% 81,1% 74,7% de règne aura donc servi de test ¾ femmes 18,4% 36,9% 25,9% à la capacité des Marocains et des Population active occupée (en milliers) 5 170 5 235 10 405 Population active au chômage (en milliers) 823 214 1 037 Français à travailler ensemble. Le Taux de chômage 13,7% 3,9% 9,1% test est conclusif. ¾ Sans diplôme 8,1% 2,4% 4,5% ¾ Avec un diplôme 18,1% 11,4% 16,7% Source : Haut Commissariat au Plan Haut Commissariat : Source Dominique BOCQUET

Conjoncture N° 927 - Juin 2011 - 12

Les relations France-Maroc Affaires à suivre

Evénement à retenir Michel Hascoët est nommé au poste Salon international de l’agriculture au Maroc 2011 : de Président Directeur Général de une grande année pour le Maroc et pour la France Axa Assurance Maroc succédant ainsi à Daniel Antunes, qui était à la tête La 6ème édition du salon international de de la fi liale française depuis 2003 l’agriculture s’est tenue du 27 avril au 1er mai Nezha Lahrichi, Présidente Directrice 2011 sur 100 000 m2 dont 70 000 couverts. Générale de la Société marocaine de Près de 1 000 entreprises y occupaient un l’assurance à l’exportation (SMAEX), stand. Les visiteurs furent nombreux : plus vient d’être élue à la présidence du de 750 000 selon les organisateurs. Conseil national du commerce exté- rieur Youssef Amrani, Secrétaire La France, pays à l’honneur général du Ministère des affaires La France a été « pays à l’honneur » sur pro- étrangères et de la coopération, dé- position du Ministre de l’agriculture et de la signé comme Secrétaire général de pêche maritime, . Les sur- l’Union pour la Méditerranée (UPM), faces occupées par la France étaient en forte © FNSEA est un haut fonctionnaire particu- croissance (pavillon international : + 30 %, lièrement infl uent et respecté pavillon élevage : + 10 %) et les exposants Xavier Beulin, Président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants Tramway de Casablanca : l’appel français plus nombreux : 52 après 47 en 2010. agricoles d’offre relatif au contrat d’exploita- L’architecture générale des deux pavillons et tion a été lancé. Remise des offres : leur présentation était d’une grande tenue. De plus, de nombreuses personna- 15 juin 2011 Première séquence lités du monde agricole français avaient tenu à faire le déplacement. de l’aménagement de la Vallée du Bouregreg : les deux lignes de Tram- Le 27 avril, après l’inauguration du salon par le Roi Mohammed VI, qui s’est way reliant les villes de Rabat et Salé arrêté sur les deux pavillons français, Xavier Beulin, Président de la Fédéra- et le pont Moulay Al Hassan viennent tion nationale des syndicats d’exploitants agricoles, a tenu une conférence de d’être inaugurés par le Roi Mohamed presse appréciée sur « les cours mondiaux des matières premières agricoles : VI. Le Tunnel des Oudayas a été mis quelle régulation des marchés à la veille du G20 ? » en compagnie de Ahmed en service en parallèle. Dans le cadre Ouayach, Président de la Confédération marocaine de l’agriculture et du déve- de la seconde séquence, intitulée loppement agricole (COMADER), en présence du Ministre. « Bab al Bahr », d’autres projets ver- ront le jour L’Agence nationale Des pistes pour renforcer le partenariat franco-marocain pour le développement des éner- Le 28 avril était consacré à une journée d’échanges franco marocains organi- gies renouvelables et de l’effi cacité sée par le Service économique de l’Ambassade de France. Cinq ateliers ont per- énergique (ADEREE) et le Holding Al mis d’échanger sur des thématiques directement en phase avec le thème du Omrane ont signé une convention salon - l’agriculture solidaire - et les grands chantiers du Ministère marocain de l’agriculture : le conseil agricole, la commercialisation de la production agri- portant sur le développement de l’ef- cole, l’agriculture biologique, les interprofessions agricoles. Plus de 400 res- fi cacité énergique dans le bâtiment. ponsables marocains sont venus dialoguer avec la quarantaine d’animateurs Al Omrane prendra des mesures de (deux tiers de Français et un tiers de Marocains) mobilisés pour la circonstance. cette nature dans le cadre de son pro- Les pistes tracées ensemble pourraient constituer une première étape vers de gramme « villes nouvelles », comme nouveaux partenariats entre le Maroc et la France. celle de Ch’rafat qui sera la première à en bénéfi cier Addoha a signé Un accord cadre de coopération bilatérale a été signé entre Fabien Bova, Di- une convention avec le Laboratoire recteur général de FranceAgriMer et Moha Marghi, Secrétaire général au Mi- public d’essais et d’études (LPEE), nistère marocain de l’agriculture et de la pêche maritime. Pierre Langlois-Ber- une première au Maroc, qui sera dé- thelot, Président de France Export Céréales a quant à lui signé avec Ahmed sormais chargé du contrôle de l’en- Ouayach, Président de la COMADER et de la Fédération interprofessionnelle semble des activités du groupe dans des activités céréalières, une convention cadre de coopération technique dans le but de renforcer la qualité des pro- le secteur céréalier. jets immobiliers Les dirigeants du Conseil de coopération du Golfe La France a été distinguée par le trophée de la meilleure participation inter- ont invité le Maroc à adhérer à cette nationale, remis par le Prince Moulay Rachid à Bruno Joubert, Ambassadeur organisation. Le Royaume se dit prêt de France, à l’occasion d’un dîner de gala offert par le Souverain. Ce trophée à étudier la proposition Desertec marque la grande qualité des deux pavillons français coordonnés par Ubi- a tenu son conseil d’administration à france, la présence renforcée des entreprises françaises ainsi que la richesse Marrakech. Le bureau d’études a rete- des ateliers d’échanges franco marocains. nu le Maroc pour la réalisation de son premier projet. Pour rappel, Nareva est actionnaire de Desertec.

Conjoncture N° 927 - Juin 2011 - 13 L’ INVITE DE CONJONCTURE

‘‘ Notre consommation en électricité va tripler d’ici 2020 ‘‘ Conjoncture reçoit ce mois-ci Amina Benkhadra, ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement. Alors que les 2e Assises de l’énergie ont eu lieu à Oujda le 31 mai dernier, Amina Benkhadra revient sur la stratégie énergétique du Royaume, notamment le développement des énergies renouvelables.

Conjoncture : Quelle est la situation du Maroc de répondre aux secteur de l’énergie et quels sont ses défi s de la sécurité d’ap- enjeux ? provisionnement, de sa- Amina Benkhadra : Le Maroc va conti- tisfaire ses besoins éner- nuer de connaître un développement gétiques croissants, de économique important dans les pro- préserver l’environne- chaines années avec la poursuite de la ment et d’assurer un dé- dynamique actuelle lancée au niveau veloppement durable. A des différents secteurs, liée notam- cet effet, nous avons mis ment à la modernisation de son agri- et mettons en place les culture, la redynamisation de ses indus- instruments législatifs, tries, l’expansion de ses infrastructures réglementaires, institu- et à la construction de nouvelles villes. tionnels et fi nanciers né- Ce développement va entraîner la crois- cessaires pour accompa- sance de la demande en énergie dont gner ce développement nous devons sécuriser l’approvisionne- et donner la visibilité re- ment, la disponibilité et l’accessibilité, quise aux opérateurs et rationaliser et gérer l’utilisation tout aux investisseurs. C’est en veillant à ce que son exploitation dans ce cadre que les lois respecte la préservation de l’environne- relatives aux Energies ment. C’est ainsi que d’ici 2020, notre renouvelables, à l’éta- consommation en énergie primaire va blissement de l’Agence doubler et celle en électricité tripler. La de Développement des © Studio Najibi forte dépendance de l’extérieur combi- Energies Renouvelables née à la tendance haussière des cours et de l’Effi cacité Ener- Amina Benkhadra, ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement des produits énergétiques (notamment gétique (ADEREE), à la du pétrole qui représente actuellement création de l’Agence Marocaine pour nement audacieux et proactif du Maroc près de 60% de notre consommation l’Energie Solaire (MASEN) et de la So- dans le domaine des énergies renouve- énergétique globale) pèse lourdement ciété d’Investissements Energétiques lables. Cinq sites (Ouarzazate, Ain Beni sur le budget. La facture énergétique (SIE) ont été promulguées. Le texte sur Mathar, SabkhaTah, Foum El Oued et s’est ainsi chiffrée à près de 68 milliards l’Effi cacité Energétique est en cours Boujdour) accueilleront les différentes DH en 2010. d’approbation. centrales solaires planifi ées. Le choix Sous la direction éclairée de sa Majesté technologique (concentration solaire Le Roi Mohammed VI, nous avons la Un mot sur le contenu et l’état d’avan- ou photovoltaïque) restera ouvert pour ferme détermination d’inscrire notre cement des projets portés par l’agence chaque site, et ce pour tirer profi t des développement économique et social MASEN ? possibilités offertes par les évolutions dans la modernité et le développement Le projet solaire marocain vise la mise technologiques futures. L’électricité durable. La nouvelle stratégie énergé- en place à l’horizon 2020 d’une capa- sera produite pour le marché local mais tique a placé au rang de priorité ma- cité de production électrique de 2 000 une partie pourrait également être jeure l’exploitation de notre énorme MW à partir de l’énergie solaire, devant exportée vers l’Europe à travers l’in- potentiel en énergies renouvelables, représenter 14 % de la puissance élec- terconnexion Maroc-Espagne. La pre- notamment éolienne et solaire, et la trique installée à l’horizon 2020. Les mière centrale qui sera réalisée est celle promotion de l’effi cacité énergétique centrales solaires seront construites d’Ouarzazate (500 MW) dont la mise dans les différents secteurs écono- dans le cadre de partenariats public/ en service est prévue en 2015. En vue miques et sociaux. C’est un choix vo- privé. Le programme intégré de l’éner- d’identifi er les possibilités de fi nance- lontariste et résolu qui permettra au gie solaire est un exemple de position- ment et d’appui du programme solaire

Conjoncture N° 927 - Juin 2011 - 14 L’ INVITE DE CONJONCTURE

marocain, MASEN a organisé un tour Qu’en est-il de l’applicabilité de la di- autres, la coopération institutionnelle, de table dédié au fi nancement avec rective européenne sur l’importation à travers notamment un travail com- l’ensemble des institutions fi nancières d’énergie verte en provenance de mun sur les mécanismes permettant nationales et internationales. Plusieurs pays-tiers ? la valorisation de l’électricité produite institutions internationales ont mani- Le renforcement et le développement au Maroc à partir de sources d’éner- festé un vif intérêt dans les projets du de l’utilisation du potentiel national gies renouvelables sur les marchés Maroc, comme l’Agence Française de en énergies renouvelables consti- européens, en particulier dans le cadre Développement, la KFW, la Banque Eu- tuent une action prioritaire pour le de la mise en œuvre par la France de ropéenne d’Investissement, la Banque Maroc, dans sa stratégie énergétique. l’article 9 de la directive européenne Africaine de Développement et la A cet effet, la loi n°13-09 relative aux 2009/28/CE. Un accord a été signé Banque Mondiale. énergies renouvelables qui précise les avec le Portugal, en 2008 à Lisbonne MASEN, avec l’ensemble des parties conditions de production de l’électri- pour le développement des énergies concernées, a établi l’échéancier de cité à partir de sources renouvelables renouvelables et un plan d’action a réalisation concernant et d’accès au réseau été signé lors de la 11ème réunion de la 1ère phase (125 à 160 La nouvelle straté- électrique national la Haute Commission regroupant les MW) de la Centrale prévoit également la deux pays à Marrakech. Des négocia- d’Ouarzazate et a lancé gie énergétique a placé possibilité d’expor- tions sont en cours et des échanges de les processus de ma- au rang de priorité ma- tation de l’énergie visite sont programmés. En outre, des nifestation d’intérêt, électrique produite à négociations sont également en cours de pré-qualifi cation jeure l’exploitation de partir de ces sources avec l’Espagne, l’Allemagne et l’Italie et d’appel d’offres. De d’énergies. Pour fa- en vue de conclure des conventions même, le parachève- notre énorme potentiel ciliter cette exporta- bilatérales. Nous comptons sur l’appui ment du dispositif ins- en énergies renouve- tion, le ministère de de l’UE pour conclure un cadre incitatif titutionnel a été com- l’Energie des Mines de partenariat gagnant-gagnant pour plété par la signature lables. de l’Eau et de l’Envi- l’échange d’électricité verte. C’est un de deux conventions : ronnement étudie, intérêt mutuel pouvant être élargi et Etat/MASEN et Etat/MASEN/ONE. Ces en collaboration avec certains pays placé dans le cadre d’une coopération deux conventions précisent les enga- européens notamment la France, le et d’une vision énergétique régionales gements et obligations de chacune des Portugal, l’Espagne, l’Allemagne et plus globale nord-sud avec le déve- parties. l’Italie, les mécanismes nécessaires loppement d’un marché électrique à la mise en œuvre de l’article 9 de la « vert » intégré au niveau des pays eu- Pouvez-vous nous donner plus de dé- Directive Européenne 2009/28/CE du ropéens, du Maghreb et en général les tails sur la centrale d’Ouarzazate ? 23 avril 2009 relative à la promotion pays du bassin méditerranéen. La première phase du programme inté- de l’utilisation de l’énergie produite gré d’énergie solaire est le développe- à partir de sources renouvelables Propos recueillis par Rachid Alaoui ment d’un complexe d’énergie solaire qui fi xe, pour les Etats membres de [email protected] de 500 MW en 2015 à Ouarzazate. Le l’Union Européenne, des objectifs na- programme sera développé en plu- tionaux globaux correspondant à une sieurs phases. La première phase de la part de 20 % de l’énergie produite à centrale d’Ouarzazate sera constituée partir de sources renouvelables dans d’une ou plusieurs centrales thermo la consommation totale d’énergie de solaires, avec des capacités de stockage l’Union Européenne d’ici à l’an 2020. thermique. Une superfi cie de 2 500 En effet l’article 9 de ladite Directive hectares a été réservée pour ce projet prévoit la possibilité de coopération, et les travaux d’infrastructures de base entre Etats membres de l’Union Eu- (approvisionnement en eau, raccorde- ropéenne et pays tiers, sur tous types ments électriques, les routes d’accès, de de projets communs, concernant la télécommunications) sont en cours de production d’électricité à partir de réalisation. 180 opérateurs ont répondu sources d’énergies renouvelables, afi n à l’appel à manifestation d’intérêt. La de faciliter la réalisation des objectifs première phase du processus de pré- nationaux globaux. En particulier, en qualifi cation des entreprises autorisées bilatéral, un accord de coopération à déposer une demande pour ce projet entre le ministère de l’Energie, des a abouti à la sélection de 19 groupes et Mines, de l’Eau et de l’Environnement consortiums internationaux. 4 consor- du Royaume du Maroc et le ministère tiums ont été pré-qualifi és pour l’ap- de l’Ecologie, de l’Energie, du Déve- pel d’offre. Un travail conjoint entre loppement Durable et de la Mer de la MASEN et les bailleurs de fonds est en République Française dans le domaine cours, afi n de mettre en place un mo- des énergies renouvelables, a été si- © Studio Najibi dèle fi nancier. gné le 2 juillet 2010, qui prévoit entre Amina Benkhadra

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D OSSIER

Assurer le développement commercial de son entreprise L’aptitude à promouvoir et à gérer la relation client représente désormais dans la plupart des activités un des facteurs majeurs du succès et de la rentabilité d’une entreprise. ©Pixmac.ma

La diffusion massive des nouvelles relation client, avant tout parce qu’il technologies (NTIC) dans un environ- présente un argument concurrentiel Dossier réalisé nement concurrentiel de plus en plus incontestable. Mais les entreprises ne par Youssef Aït Lahcen exacerbé a permis au marketing rela- savent pas toujours mesurer précisé- [email protected] tionnel de prendre aujourd’hui le pas ment le retour sur investissement. sur le marketing traditionnel. Les sys- tèmes de gestion de la relation client Il s’agit de ne plus considérer le (GRC) sont alors perçus comme un consommateur comme un élément nouvel outil indispensable à l’établis- passif et à adopter une approche in- Assurer le développement commercial sement d’une véritable relation per- teractive entre le vendeur et l’ache- de son entreprise 17 sonnalisée avec chacun des clients de teur. Grâce à cette nouvelle méthode, E-commerce : la révolution commer- l’entreprise, quel que soit le canal de l’entreprise peut tisser des liens plus ciale 20 communication utilisé. Il est donc im- durables avec ses clients. Elle peut les portant de savoir si cet outil est vrai- cibler, les fi déliser et personnaliser Protection des consommateurs : une ment rentable. En effet, la plupart des son offre avec sa politique de rela- 23 nouvelle réglementation très attendue entreprises investissent des moyens tion continue. Elle montre ainsi que Le bon commercial, une denrée rare 24 souvent importants pour mettre en la marque s’intéresse à la personne place un système de gestion de la dans sa totalité, et non pas seulement

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à la rentabilité du consommateur. L’in- bouquet pour cette même personne. dividu est alors au cœur de la stratégie On associe souvent la GRC et Internet, Gestion de la relation de l’entreprise. car ce média est parfois d’une aide pré- client (GRC) L’effi cacité du marketing « one-to-one » cieuse. Internet est un canal interactif tient dans l’adhésion des personnes et immédiat, qui permet de dialoguer La Gestion de la Relation Client elles-mêmes, et dans la constance du avec les clients et de répondre à leurs (GRC) correspond à l’expression dialogue établi entre l’entreprise et son besoins de manière personnalisée. anglaise Customer Relationship client. En adoptant une stratégie de L’avantage de cet outil dans la mise en Management (CRM). La GRC est GRC, l’entreprise va chercher à connaître place d’une stratégie « one-to-one » l’ensemble des outils et tech- les besoins individuels de chaque client, est son coût plus faible, sa rapidité et niques destinés à capter, traiter, c’est-à-dire ceux qu’elle ne partage pas sa facilité d’usage. « Le commercial ne analyser les informations rela- avec les autres. En d’autres termes, les doit pas simplement se contenter de tives aux clients et aux prospects, systèmes de gestion de la relation client vendre son produit. Il doit opérer un dans le but de les fi déliser en permettent d’identifi er, de retenir et de suivi auprès de son portefeuille clients leur offrant le meilleur service. valoriser les clients les plus profi tables, en leur fournissant régulièrement in- En termes d’applications infor- voire d’en conquérir de nouveaux. formations, conseils et disponibilité, au matiques, il s’agit des progiciels Les entreprises s’en servent principale- besoin. Cet aspect est souvent négligé qui permettent de traiter direc- ment pour effectuer les suivis de com- par les commerciaux marocains. Mais tement avec le client, que ce soit mandes, pour recueillir des informa- il faut relativiser en remarquant que au niveau de la vente, du mar- tions socio-démographiques sur leurs tout dépend du poids du poste au sein keting ou du service, et que l’on clients, pour faire du marketing direct de l’entreprise. La tâche sera différente regroupe souvent sous le terme ou encore des sondages. Ces données selon qu’il s’agira d’un commercial de de « front-offi ce », ceci par oppo- sont essentielles pour évaluer le po- base, d’un technico-commercial ou sition aux outils de « back-offi ce » tentiel et les besoins propres à chaque d’un directeur commercial », Hicham que sont les progiciels de gestion client. Par exemple, un fl euriste peut Chebihi, manager consultant chez Ca- intégrés (ou ERP). vous appeler pour vous signaler l’an- pital Consulting, spécialisé en conseil niversaire d’un proche, car il sait que en Organisation et Ressources Hu- Source : Jean Louis Thomas, in « ERP et l’an dernier, vous aviez commandé un maines. Progiciels de gestion intégrés », Paris 2002

Comparaison entre marketing transactionnel et marketing relationnel

Marketing transactionnel Marketing relationnel

Perspective temporelle Court terme (approche « one shot ») Long terme (approche continue)

Approche marketing Marketing interactif (soutenu par Marketing mix dominante le marketing mix)

Composante stratégique Dimension objective (approche Dimension relationnelle principale de l’entreprise produit) (solutions proposées)

Mesure de la satisfaction du Contrôle de la part de marché Gestion des bases de données client (approche indirecte) relationnelles (approche directe)

Système d’information sur les Enquêtes de satisfaction Systèmes de feedback en temps clients (mesures épisodiques) réel (mesures instantanées)

Approche transversale et Cloisonnement entre fonctions et Interdépendance entre importance des interfaces interfaces limitées (organisation fonctions de l’entreprise (organisation horizontale et verticale et hiérarchique) collaborative) Source : Gestion de la relation client, Ed Peelen, Pearson Education Pearson Peelen, Ed client, Gestion de la relation : Source

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Mais ces outils ne sont pas forcement les informations dont elle dispose. liés et l’on peut faire de la Gestion Globalement le modèle économique de la Relation Client sans Internet. d’une stratégie GRC se défi nit sur le Par contre, la mise en place d’un sys- long terme et s’évalue dans la durée. tème de GRC est plus délicate dans Les gains commerciaux varient d’un le monde off-line. En effet, dans ce secteur à l’autre, mais on retiendra cas le traitement de l’information est que l’on peut espérer jusqu’à 20 % de bien plus diffi cile à automatiser et développement des ventes et d’ac- les coûts de gestion croissement de la pro- sont largement su- La clé de la réussite fi tabilité, ainsi qu’une périeurs. Ainsi, mis à augmentation de 20 part les banques et ne réside pas dans la à 40 % de la produc- les vépécistes, qui ont tivité. l’avantage de possé- technologie, mais plutôt Toutefois, l’implan- der des bases de don- dans la volonté de l’orga- tation d’un système nées suffi samment de GRC ne modifi e riches et facilement nisation de mieux utili- pas la culture d’une exploitables, peu de entreprise. Dans de ©Pixmac.ma projets ont remporté ser les informations dont trop nombreuses so- maximum. La GRC n’est alors qu’un le succès économique elle dispose. ciétés, les employés moyen de formaliser et de rationaliser escompté. ne sont pas habitués des pratiques déjà bien ancrées. Elle Les systèmes de Gestion de la Relation à partager les informations. Le fait de leur fournit aussi tous les moyens et Client ne sont pourtant pas nécessai- détenir de l’information représente les outils pour décupler l’effi cacité de rement coûteux. Une simple base de même parfois une forme de pouvoir. leurs méthodes. On réalise ainsi que données Excel ou Access peut très Dans ce cas, même le plus puissant contrairement à ce que l’on croyait il bien servir d’outil de GRC. La clé de des systèmes de GRC ne sera pas effi - y a une vingtaine d’années, le pouvoir la réussite ne réside pas dans la tech- cace. À l’inverse, d’autres entreprises de l’information ne repose pas tant nologie, mais plutôt dans la volonté ont toujours pris soin de faire circu- dans sa possession que dans l’art de la de l’organisation de mieux utiliser ler et d’exploiter les informations au partager.

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E-commerce, la révolution commerciale L’ère des nouvelles technologies a changé les goûts et habitudes des consommateurs. Les politiques commerciales suivent.

Sur le Net, le face-à-face avec le client n’est plus. Dans cette confi- guration, qu’advient-il du com- mercial, homme de contact par définition ? Sous les appellations « e-developer », « online sales ma- nager » ou « traffic manager », il remplit toujours la même mission : conquérir de nouvelles parts de marché. Secteur en phase de consolidation, l’e-commerce est créateur d’em- plois. Selon une récente étude réalisée en France, le commerce électronique représente 60 000 emplois en 2010, dont 34 000 em- plois directs. Qu’en est-il au Ma- roc ? Aujourd’hui, les technologies de l’information, et plus particu- lièrement l’accès à la toile, offrent aux PME marocaines des avan- tages en termes de rationalisation © Pixmac.ma d’activité et de développement de nouvelles opportunités d’affaires. Avec la vente annuelle moyenne de (tourisme, textile et habillement) nelles et de la vie privée et la lutte 120 000 ordinateurs, un marché po- à travers le e-commerce, explique contre la cybercriminalité. tentiel de 11 millions d’internautes, Taieb Debbagh, directeur-associé Il faut dire que l’e-business bous- 1,9 million d’abonnés à Internet, de Cap’Info, entreprise spécialiste cule toute la structure de l’entre- 7,5 millions de cartes bancaires en du recrutement. Il pointe l’absence prise. Surtout celle du département circulation, un chiffre d’affaires de d’une politique pu- commercial. Les plus de 140 millions de dirhams blique claire pour Le web est devenu profils englobent pour les transactions en ligne et encourager ce sec- les commerciaux de une centaine de sites marchands, teur. Mais cela n’a un marché non négli- régie - chefs de pu- le web est devenu un marché non pas empêché les en- blicité et directeurs négligeable et le virage du e-com- treprises de foncer geable et le virage du e- de clientèle - et les merce semble bien engagé. Et tout à la recherche des commerce semble bien e-merchandisers, le monde est concerné. Grandes en- « cyber-clients ». Se- de formation su- treprises, PME, administrations,… lon les experts, la engagé. Et tout le monde périeure courte ou « Il est urgent de mener une ré- stratégie qui s’ins- longue, ainsi que flexion sérieuse pour promouvoir crit dans le cadre du est concerné. Grandes les business develo- nos secteurs économiques vitaux plan « Maroc Nume- entreprises, PME, admi- pers. « Ces derniers, ric 2013 », vise entre dont la mission autres à réduire la nistrations ... est de développer fracture numérique les ventes en ligne et renforcer le positionnement du et le business au sens large, sont Royaume à l’échelle internatio- de bons négociateurs, ayant une nale. Le développement du com- culture Web très développée », merce électronique au Maroc est explique Taieb Debbagh. « École lié à la confiance du consommateur de commerce, MBA apprécié. Une et à la sécurité des réseaux et des expérience internationale est sou- échanges électroniques ainsi qu’à vent indispensable » La fourchette la protection des données person- de salaires est très large, de 5 000

Conjoncture N° 927 - Juin 2011 - 20 D OSSIER

à 50 000 dhs, ce métier ayant de construire solidement sa notoriété nombreuses expressions. et conquérir des consommateurs Sommet de l’efficacité, le e-com- plus jeunes et plus branchés inter- merce représente, pour les en- net. Cette stratégie a pour objectif treprises, le meilleur moyen pour d’augmenter la visibilité du site de se positionner sur de nouveaux l’entreprise et de générer un trafic marchés. Que ce soit au Maroc ou ciblé. Des techniques existent, qui à l’international, nécessitent bien sur il permet de pros- Dans la fi nance des ressources hu- pecter de nouveaux maines mais sont clients et d’augmen- par exemple, la mul- souvent gratuites : ter la productivité. promotion dans les Pour mieux attirer tiplication des ser- forums de discus- le cyberconsomma- vices en ligne consti- sion, publicité sur teur, la transparence les réseaux sociaux est primordiale. tue une réponse des de type Facebook et Elle passe par une Twitter, communi- meilleure ergono- banques pour alléger cation par e-mails mie et lisibilité du les contraintes quoti- ou newsletters… site de l’entreprise, De même, assurer une clarté dans les diennes des clients. le développement Conditions géné- du trafic d’un site rales de vente (CGV), et un service d’e-commerce est rendu possible clientèle efficace. Partant de ces pa- grâce à son référencement et son ramètres, la satisfaction et la fidéli- positionnement. Les annuaires et sation des clients s’installent dans les moteurs de recherches sont © Pixmac.ma la durabilité. A cela il faut ajouter, aussi importants. De plus en plus la maitrise de son circuit de livrai- de consommateurs passent par ces pour alléger les contraintes quoti- son et sa gestion des stocks qui supports pour chercher les sites diennes des clients. Les établisse- font aussi partie des facteurs clé marchands. ments bancaires sont les pionniers de succès. Dernier effort, et pas des Dans la finance par exemple, la des services en ligne. « Cela fait plus moindres, déployer le marketing multiplication des services en ligne de 10 ans que l’on propose des ser- sur Internet (web-marketing) pour constitue une réponse des banques vices de banque à distance par in-

E-commerce, un label pour le Maroc ?

Un article de La Vie Eco, paru en mars 2011, a fait état de la mise en place pro-pro- chaine d’un nouveau label pour les marchands en ligne au Maroc. Ce label serait attribué par une commission constituée de deux membress de la CGEM (Confédération Générale des Entreprises du Maroc) et deux membres du Ministère du Commerce, de l’Industrie et des Nou- velles Technologies (MCINT) et d’un représentant des consommateurs. L’hebdomadaire marocain indique que la commission a déjà commencé les audits des commerçants. Nous n’avons pas pu obtenir plus de renseignements sur ce label et ses modalités d’attribution. Le label rentre dans le cadre de la volonté du gouvernement et du MCINT de développer le commerce électronique et de la commission E-entreprise de la CGEM qui affi che comme action prioritaire de « Promouvoir le e-commerce auprès du gouver-- nement et des entreprises tout en portant un intérêt particulier sur les PME ».

Rassurer les clients Le label e-commerce au Maroc avait déjà été proposé (et avec des modalités détaillées) il y a quelque temps par l’AMECSEL (Association Marocaine pour l’E-commerce et Services en Ligne) mais un label attribué par une commission mixte entre la CGEM et le ministère a été certainement jugé plus sérieux et ayant plus de poids. Cette démarche s’inscrit dans le cadre de la volonté de développer l’e-commerce au Maroc et permettra aux commerçants qui en bénéficieront d’afficher un label rassurant pour les clients et pourra convaincre les inter- nautes encore réticents de franchir le pas du commerce électronique. La question à trancher concerne le coût de ce label. Il ne faudrait pas que son coût soit trop élevé et qu’il soit ainsi réservé uniquement aux quelques sites gérés par des grosses structures.

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ternet. Déjà en 1999, nos clients les plus ‘’branchés’’ pouvaient trans- mettre les ordres de bourse via une connexion sécurisée», explique Mounir Alaoui, responsable du Pro- jet Multicanal à BMCI. BMCE Bank dispose d’un portail de banque en ligne depuis 2002, un quart de sa clientèle y est abonné. Chez Banque Populaire, la première version de la communication en rendant plus ef- plate-forme banque en ligne est en ficaces les relations de l’entreprise service depuis 2000. Elle est fré- chéquier et l’im- avec ses clients. Catalogue électro- quentée par plus de 120 000 clients, pression du relevé nique, caddie virtuel, plan d’accès selon le site de la banque. d’identité bancaire. aux points de vente, moteur de re- Mais d’une banque à l’autre, l’offre Les avantages de l’e- cherche, conseils aux utilisateurs, est différente. Certains sites sont commerce explique l’engouement. réalisation de devis, suivi des com- ainsi beaucoup plus efficaces que Internet, signifie, avant tout, des mandes, paiement sécurisé ou li- d’autres. Le portail d’Attijariwafa prix bas, de nombreuses promo- vraison font partie des principaux bank propose la consultation de tions proposées toute l’année et services proposés aux cybercon- solde, l’édition du relevé des opéra- des économies de transport et de sommateurs. Grâce à une meilleure tions comptabilisés, la consultation logistique. Mais le prix n’est pas connaissance des clients, les sites des impayés, des contrats en cours le seul argument. Le magasin en électroniques améliorent leurs ca- (produits d’assurance, cartes ban- ligne est une vitrine commerciale pacités d’anticipation et accrois- caires, etc.). Mais aussi le suivi des ouverte 24h/24 et 7/7 et présente sent leur réactivité en organisant opérations à l’international comme l’avantage d’être accessible depuis leur offre en temps réel par la modi- les virements et autres services de le monde entier. Ce nouveau mode fication des prix ainsi que la gestion change. Ainsi que la commande de de distribution privilégie aussi la de la disponibilité des produits.

Ciblez les décideurs En 2011

Conjoncture N° 927 - Juin 2011 - 22 D OSSIER Protection des consommateurs : une nouvelle règlementation très attendue La loi n° 31-08 relative à la protection du consommateur vient d’être promulguée au Bulletin Offi ciel. Elle reconnait au consommateur marocain un rôle d’acteur économique à part entière.

Harcèlement publicitaire, conditions avons envoyé une corres- d’une telle loi », avance générales de ventes très vagues, infor- pondance en 2006 au ca- le secrétaire général de mations incomplètes… La liste des pra- binet royal, un rappel en la FNAC. Il a fallu plu- tiques commerciales « douteuses » sur 2007 », affi rme Moham- sieurs mois pour réécrire le marché marocain est longue. Pour y med Ouhssine, secrétaire le texte (une première remédier, le Maroc s’est doté d’une loi général de la fédération. version est disponible de- pour la protection des consommateurs Le 20 août, à l’occasion de puis les années quatre- (loi 31-08). En résumé, ce texte instaure la fête de la Révolution du vingt dix), d’autres en- l’obligation pour le fournisseur de biens roi et du peuple en 2007, core pour le soumettre et ou le prestataire de services d’informer Mohammed VI prononça l’adopter. le consommateur avant la conclusion un discours où il appela Aujourd’hui, le texte a le © Pixmac.ma d’un contrat de vente. Ensuite, la pro- « l’Exécutif et le Législa- mérite d’exister et per- tection des intérêts économiques du tif à diligenter l’adoption du Code de mettra de réaliser un « saut qualitatif » consommateur, notamment en ce qui protection du consommateur ». Car dans le domaine de la consolidation des concerne les clauses abusives ainsi que pendant ce temps, la consommation garanties de la protection du consom- la réglementation de certaines pra- nationale explose, les prix fl ambent et mateur et la consécration de la culture tiques commerciales utilisées par les le pouvoir d’achat des ménages maro- de consommation au Maroc, a affi rmé fournisseurs. Autre volet, la protection cains est atteint. Après le discours royal, le ministre de tutelle Ahmed Reda Cha- des consommateurs contre les défauts la lourde machine législative se met en mi. En vertu de ce projet, il a été décidé de la chose vendue avec l’extension de branle. de créer une Caisse nationale de la pro- la garantie conventionnelle et du ser- tection du consommateur et un Conseil vice après vente et la mise en place de Un «saut qualitatif» Supérieur de la Consommation, qui sera dispositions réglementant les crédits à «La plupart des parlementaires, surtout chargé de proposer et de se prononcer la consommation et immobilier. Enfi n, dans la deuxième chambre, sont des in- sur les mesures relatives à la promotion le renforcement du rôle du mouvement vestisseurs avisés. Il ne faut jamais s’at- de la culture de la consommation et la consumériste en matière de défense des tendre à ce qu’ils facilitent le passage protection du consommateur. droits des consommateurs, notamment devant les tribunaux. Si la loi 31-08 vient d’être promulguée Des associations parties civiles ? au Bulletin Offi ciel, ses décrets d’appli- Les associations marocaines de protection des consommateurs exigent, cation ne sont pas encore sortis. « Ils comme leurs homologues étrangères, de pouvoir se porter partie civile contre sont au ministère du Commerce, de l’In- les entreprises accusées d’enfreindre la règlementation. La loi 31-08 leur recon- dustrie et des Nouvelles technologies et nait désormais ce droit, au moins pour celles qui bénéfi cient du statut d’utilité attendent d’être intégrés à l’agenda du publique. Le législateur demande un rapport exhaustif sur l’activité de l’asso- Conseil de gouvernement en vue de leur ciation ainsi qu’un détail de ses recours à la justice pour bénéfi cier, où même adoption », précise la Fédération natio- pour garder, ce statut d’utilité publique. Or, certains associatifs se plaignent de nale des associations de consomma- la diffi culté pour obtenir le précieux sésame. «Le fait de dénoncer les pratiques teurs, que préside Mohemed Benkad- de certains ministères et des grandes entreprises peut priver une association de dour. Le projet de loi a été déposé par protection des consommateurs du statut d’utilité publique», affi rme Moham- le groupe socialiste, équipe de l’actuel med Ouhssine, Secrétaire général de la Fédération nationale des associations ministre de tutelle, Ahmed Réda Chami. de consommateurs (FNAC). Il a fallu attendre longtemps pour voir La FNAC a été créée le 14 juin 2003 à Marrakech. Elle réunit actuellement 17 ce texte sortir. Pour comprendre les des- associations de consommateurs. La fédération, dont le siège social se trouve sous d’une telle initiative, il faut revenir à Oujda, examine toutes les questions touchant à la défense et à la protection quelques mois, voire des années en ar- du consommateur. Elle a pour but de coordonner les actions des associations, rière. notamment en matière d’information, de sensibilisation, d’orientation, d’édu- Plusieurs écrits ont été envoyés par la cation et de défense du consommateur, et représente le tissu associatif auprès Fédération nationale des associations d’organismes tiers. de consommateurs (FNAC). « Nous

Conjoncture N° 927 - Juin 2011 - 23 D OSSIER Le bon commercial, une denrée rare Entre les formations et l’humain, le métier du commercial exige des compétences très élevées. La rémunération n’est qu’un moyen parmi d’autres pour motiver les troupes.

C’est un fait : le marché de l’emploi avec les prospects, pour manque de bons commerciaux. Au- les relancer, voire les jourd’hui, les entreprises leur déroulent harceler », explique Hi- le tapis rouge. Les entreprises et les bu- cham Chebihi, manager reaux de recrutement sont en guerre consultant chez Capital pour chasser les bons profi ls. Pour les Consulting, spécialisé en professionnels, les critères d’un bon conseil en Organisation commercial sont connus. Le premier et Ressources Humaines. niveau de compétences concerne le re- Mais le naturel n’em- lationnel qui est plus ou moins naturel. pêche pas la nécessité En effet, un commercial doit créer de d’avoir une bonne for- bons contacts avec ses clients ou ses mation. Elle est impor- prospects et faire preuve de sérieux et tante pour développer de « sagesse ». Le commercial doit aussi le fl air naturel et éviter maîtriser la communication orale et l’improvisation. Les tech- écrite, dans au moins deux langues. En- niques de vente les plus suite, il doit connaître ses produits sur le importantes sont ensei- ©Pixmac.ma bout des doigts, de même que son envi- gnées au sein de l’entre- ronnement, son entreprise, pour être en prise même, à travers des formations de responsabilité. La formation continue mesure de convaincre. Il est aussi un bon spécifi ques liées aux produits et types a largement montré son effi cacité. Elle négociateur et doit utiliser les bonnes de clientèle visée et ainsi sortir des gé- peut être organisée en interne ou en techniques de négociation. Il est impor- néralités des formations académique. externe via des organismes spécialisés. tant pour le commercial de soigner son Quelles que soient les aptitudes com- Les profi ls bac+4 ou bac+5 démarrent hygiène corporelle et sa présentation. merciales d’une nouvelle recrue pour un en tant que commerciaux et espèrent le Enfi n, la dernière qualité requise est de poste de commercial, la formation en plus souvent un poste de directeur. respecter l’éthique. « En fait, il y a des ap- entreprise est primordiale. Pour les for- Le commercial doit se sentir rémunéré titudes naturelles pour être un bon com- mations académiques, certaines s’éta- de manière juste et équitable par rap- mercial. Beaucoup d’agents sont plutôt lent sur une durée de deux ans. D’autres port à son travail. La variabilité dans les timides et ont du mal à réussir dans ce sont plus longues (bac+4 ou plus) et pré- salaires est devenue une règle du métier domaine. Ils bégayent au téléphone parent les candidats à exercer des postes de commercial. D’où le slogan du métier

Enquête Le commercial, un métier de jeunes

Selon une enquête réalisée par Negocia, grande école de (19 %) et la mauvaise réputation (11 %). Les étudiants pré- commerce au Maroc, en avril 2011, la perception et les re- fèrent les secteurs de la communication (14 %), l’industrie présentations de la fonction commerciale, ses avantages (13 %), l’automobile (12 %) et la banque (11 %). Quant à l’as- et ses inconvénients chez les étudiants sont bien parlants. surance, elle n’attire que 4% d’entre eux. Lorsqu’on les in- L’enquête réalisée auprès de 171 étudiants montre qu’ils terroge sur les aspects déterminants d’un acte de vente, ont une assez bonne vision du métier de commercial. Mal- les étudiants citent prioritairement la communication gré une image négative au sein de la population, la plupart (95 %), l’écoute (92 %) et la persuasion. 77 % des étudiants d’entre eux envisagent même d’évoluer vers ce métier. interrogés souhaitent évoluer vers le métier de commer- De nombreux étudiants évoquent le rôle essentiel de la cial contre 59 % des étudiantes. Malgré leur relatif défi cit vente pour les entreprises. Certains soulignent la richesse d’image, les métiers de la vente concernent un public très des contacts humains, la possibilité d’être autonome large : des études montrent en effet que nombreux sont (38 %) et d’évoluer (11 %). L’attractivité des salaires et des les étudiants qui, même s’ils ne se destinent pas à l’origine primes (48 %) constitue également un atout. 19 % des étu- à ces métiers, effectueront une partie de leur carrière pro- diants ont une mauvaise perception du métier. Pour les fessionnelle au moins dans la vente (80 % des étudiants en côtés négatifs, les étudiants évoquent en priorité le stress marketing et management par exemple et 50 % des étu- (36 %), les conditions de travail (30 %), le manque d’éthique diants en fi nance).

Conjoncture N° 927 - Juin 2011 - 24 D OSSIER

« Vendre plus pour gagner plus ». Cer- fi xe », souligne la direction commer- Le commercial au Maroc souffre de plu- taines entreprises appliquent le 100% ciale d’Eclisse.com, spécialisé dans l’in- sieurs problèmes. L’orientation client est fi xe, d’autres une partie fi xe et une autre formatique. D’autres rémunèrent leurs souvent faible, comme c’est le cas dans variable. « Cela dépend surtout des commerciaux 5 000 jusqu’à 6 000 DH/ la plupart des pays francophones. Dans produits », précise Hicham Chebihi. En mois, sans partie variable. « Cette for- les pays anglo-saxons, la culture com- effet pour les commerciaux travaillant mule est adoptée par les entreprises qui merciale est au contraire très forte. C’est dans les grands contrats (l’industrie sont dans les produits de masse et qui pour cela qu’une structure commerciale lourde par exemple) une partie fi xe est se vendent sans un véritable effort com- solide est primordiale. L’entreprise dans nécessaire, étant donné que les ventes mercial », ajoute Hicham Chebihi. Mais sa globalité doit adopter une approche ne sont pas aussi régulières. « Elle est quelle que soit la forme clients et concrétiser indispensable dans des activités où la de rémunération, les L’orientation client sur le terrain sa stra- concrétisation d’une vente résulte d’un multinationales res- tégie commerciale. long processus : imaginez les contrats tent celles qui payent est souvent faible, L’aspect organisation- militaires ou une centrale électrique par plus cher et qui offrent nel est également très exemple ». Les pratiques de rémunéra- les meilleures forma- comme c’est le cas important pour éviter tion des commerciaux varient selon les tions. dans la plupart des le chevauchement des secteurs et l’activité. Mais la formule La reconnaissance de commerciaux auprès de rémunération la plus classique est la la part des employeurs pays francophones. des mêmes clients. plus usuelle : fi xe + commissions. est aussi importante Les prospects n’aime- Les emplois commerciaux sont parmi pour motiver les troupes commerciales, raient pas recevoir deux commerciaux les mieux rémunérées au Maroc. Car ce qui nécessite un système d’évalua- d’une même entreprise pour leur pro- avec l’expérience, la partie variable est tion performant. Le commercial propre- poser le même produit. Pour ce faire, de plus en plus importante. A titre in- ment dit est souvent très motivé par la le travail administratif de planifi cation dicatif, le fi xe tourne autour de 2 000 rémunération. Cette dernière est déter- devrait être fait avec rigueur. Le com- à 2 500 DH dans la distribution et l’in- minée par rapport à des objectifs men- mercial ne se contente pas simplement dustrie. Dans l’agro-alimentaire, les cos- suels, trimestriels ou semestriels, qui de vendre son produit. Il assure aussi un métiques et l’édition, c’est souvent le font le consensus entre l’employeur et suivi auprès de son portefeuille clients système du 100 % commissions. « Nos le commercial. Ces objectifs doivent être en leur fournissant régulièrement des commerciaux n’exigent même pas de diffi ciles à réaliser mais pas impossibles. informations.

Conjoncture N° 927 - Juin 2011 - 25

I MMOBILIER

Réforme du bail commercial : les professionnels débattent Professionnels français et marocains des secteurs de l’immobilier et de la construction se sont réunis à l’Institut National d’Aménagement et d’Urbanisme (INAU) de Rabat le 21 mai dernier afi n d’échanger autour de l’actualité de l’immobilier.

La 4e édition du Séminaire d’actualité pu espérer que la nouvelle loi ajoute l’animation du centre et le juste do- de l’immobilier, organisée à l’Institut la notion de faute grave du locataire, sage des activités commerciales. Mais National d’Aménagement et d’Urba- mais elle se contente de réguler au ni- l’absence d’un cadre juridique clair et nisme (INAU) de Rabat, a rassemblé 200 veau du non-paiement du loyer », in- contraignant peut remettre en cause professionnels de l’immobilier et plus dique Nezha Aalouch. cet équilibre. Hicham Baiz pointe ainsi de 20 spécialistes nationaux et inter- Autres changements apportés par le plusieurs aspects qu’il juge pénalisants nationaux du secteur. Ces derniers ont projet de réforme : l’article 3 stipule que pour le propriétaire d’un centre com- échangé autour de l’actualité immobi- la valeur locative ainsi que les autres mercial. lière, déclinée en plusieurs thèmes dont charges doivent Tout d’abord, la pos- celui de la réforme du bail commercial. être déterminées en sibilité pour un lo- La législation régissant les baux com- concertation entre cataire de changer merciaux au Maroc date de la période le bailleur et le loca- son activité pour rai- coloniale (Dahir du 24 mai 1955). Une taire, en précisant sons économiques proposition de loi déposée par l’USFP et les modalités de révi- ou administratives, visant à réformer le texte est actuelle- sion du tarif de loca- même si le bailleur ment en cours de discussion au sein de tion. Le champ d’in- refuse. Ensuite, la la 2e Chambre. Pour les professionnels, tervention du bail à cession du droit au cette réforme est indispensable car la usage commercial bail sans autorisa- législation actuelle protège trop le loca- est également étendu aux établisse- tion du bailleur, le droit au bail étant taire au détriment du bailleur, ce qui a ments d’enseignement privé. un élément du fonds de commerce au comme conséquence directe de limiter même titre que la clientèle régulière fortement l’offre de locaux commer- Nouveaux modèles de commerce et l’achalandage. Hicham Baiz pointe ciaux. « Le premier souci du législateur La réforme de la loi sur le bail com- aussi le délai de six mois, nécessaire était de pallier aux évictions abusives », mercial, prévue par le Plan Rawaj, doit avant d’évincer un locataire qui ne paie a expliqué Nehza Aalouch, avocate au également tenir compte du dévelop- pas, ou plus, son loyer. « Les centres barreau de Rabat et intervenante lors pement de la distribution au Maroc et commerciaux sont des actifs fi nanciers, de la table-ronde consacrée au sujet. de nouveaux modèles de commerce l’investisseur s’attend à des cash fl ow « La loi de 1955 est une loi d’ordre public : comme les centres commerciaux et les réguliers. Imaginez les 6 mois de loyer bailleur et preneur peuvent conclure les galeries marchandes, qui se multiplient impayés qui s’étendent à tout le centre contrats qu’ils veulent, en cas de litige dans les grandes villes du Royaume. commercial, c’est un véritable désastre c’est la loi qui s’applique, pas le contrat. Hicham Baiz, Directeur commercial de fi nancier pour l’investisseur ». Et la loi est complexe, ambigüe, très Best Real Estate Gestion (Groupe Best lourde au niveau de la procédure ». Si, Financière, développeur des Label’Gal- « Faites des contre-propositions » dans les textes, le bailleur peut évincer lery et du centre commercial Almazar), Mounia Boucetta, secrétaire générale un locataire après un délai de six mois, est également intervenu lors de cette du ministère de l’Industrie, du com- dans la pratique, la procédure peut en table-ronde. Faisant le distinguo entre merce et des nouvelles technologies, a effet prendre des années… centres commerciaux et boutiques salué la qualité des interventions lors de pied d’immeubles, il estime que la de cette table-ronde et a encouragé Indemnités d’éviction réforme en cours ne répond pas à cer- les professionnels à s’impliquer plus La proposition de loi tente de réguler la taines problématiques propres à son en amont. « Cette proposition de loi procédure – et les indemnités - d’évic- secteur. « Au sein d’un centre commer- existe depuis cinq ans. Les opérateurs tion, laissées jusqu’à aujourd’hui à l’ar- cial vous avez des parties communes, se sont rendu compte qu’elle allait être bitrage souverain du juge. Selon le nou- donc des obligations vis-à-vis de votre adoptée quand elle est passée à la 1ère veau texte en cours de discussion, un voisin. L’objectif est d’assurer l’attrac- Chambre. Si vous voulez faire entendre bailleur n’aura pas à payer d’indemnité tivité permanente des lieux ». Pour votre voix, créez une association, faites pour évincer un locataire dans le seul cela, les développeurs ont plusieurs des contre-propositions, présentez une cas où le solde d’impayés est supérieur outils à leur disposition : la concep- nouvelle rédaction de ces articles, il faut ou égal à six mois de loyer. « On aurait tion du centre, le choix des enseignes, avancer ! ».

Conjoncture N° 927 - Juin 2011 - 27 J URIDIQUE

Protection des données personnelles : les étapes à suivre La nouvelle législation sur la protection des données personnelles impacte l’organisation de l’entreprise et introduit de nouveaux risques en cas de non- conformité. Le point avec Richard Bertrand, Gérant du Cabinet Actecil et animateur de la réunion technique organisée par la CFCIM le 10 mai dernier.

Qui, au sein de l’entreprise, est chargé nées et des données ou sonnes à fournir les infor- de conduire le projet de mise en confor- des catégories de don- mations adéquates. mité ? nées à caractère person- Le Dirigeant doit identifi er au sein de nel s’y rapportant ; De quels « outils » dispose ses équipes un Chef d’Orchestre capable d. Savoir les destinataires, l’entreprise pour éviter les de gérer ce projet à haut risque. Cette ou les catégories de des- sanctions ? personne doit disposer d’une recon- tinataires auxquels les L’entreprise, pour éviter les naissance des parties prenantes, d’une données sont suscep- sanctions, doit disposer de

vision transversale de l’organisation et tibles d’être communi- CFCIM © CFCIM procédures CNDP et de pro- être capable d’animer, d’encadrer et de quées ; cédures liées à la cartogra- fédérer une équipe projet. Elle doit bien e. Savoir s’il y a transfert de données phie d’un traitement et à la Sécurité du entendu disposer ou acquérir les com- envisagé à destination d’Etats étran- Système d’Information. pétences et qualifi cations nécessaires gers ; Elle peut s’appuyer en interne sur : qui doivent porter tant sur la législation f. Défi nir une durée de conservation des 1. les démarches structurantes déjà relative à la protection des données à données ; mises en place (normes ISO) ; caractère personnel que sur l’informa- g. Annoncer le service ou la personne 2. l’inventaire des traitements automa- tique et les nouvelles technologies, sans auprès duquel la personne concernée tisés ; oublier le domaine d’activité propre du pourra exercer, le cas échéant, ses 3. la politique de sécurité (PRA/PCA, responsable des traitements. Pédago- droits ; PSSI, …) ; gue et Conseil elle doit être capable de h. Proposer des mesures pour faciliter 4. les compétences des services in- fédérer l’organisation vers la prise en l’exercice de ceux-ci ; ternes (Juridique, Informatique, compte des impératifs de la loi N°09- i. Selon le secteur d’activité ou les don- Conformité et Audit,..) ; 08. Sur la base de l’historique français, nées, décrire les mesures prises pour 5. les outils de communication. il s’avère que cette personne est géné- assurer la confi dentialité et la sécurité ralement issue du service juridique ou du traitement ; et en externe sur un prestataire spécia- informatique mais de plus en plus du j. Savoir s’il existe des recoupements, lisé en gestion de données à caractère monde de la conformité, de l’audit ou interconnexions, ou toutes autres personnel à même : de la sécurité informatique. formes de rapprochement des don- 1. d’élaborer une politique de protec- En conclusion, la fonction importe peu. nées ainsi que leur cession sous- tion des données personnelles ; Il est cependant primordial que le diri- traitance, sous toute forme, à des 2. de proposer une méthodologie et geant fasse confi ance à cette personne tiers, à titre gratuit ou onéreux. une démarche de conformité ; et que cette dernière soit ‘convaincue’ 3. d’adapter d’une manière chirurgicale de sa mission. Comment établir une « cartographie » les démarches structurantes déjà du traitement ? existantes ; Quelles sont les étapes à franchir pour Une cartographie d’un traitement est 4. de mettre à disposition les process déclarer un traitement ou obtenir une un inventaire détaillé d’un traitement CNDP manquants ; autorisation auprès de la CNDP ? de données à caractère personnel. La 5. de former et sensibiliser le person- Pour les formalités préalables auprès de personne en charge de la Conformité nel ; la CNDP, il faut, par traitement : CNDP devra s’appuyer sur les diffé- 6. de fournir les outils nécessaires au a. Identifi er le Responsable du traite- rentes parties prenantes afi n qu’elles maintien en conformité ; ment et, le échéant, son représentant . lui fournissent les informations néces- 7. de réaliser la veille ; b. Connaitre la dénomination, les carac- saires à la qualifi cation de traitement 8. d’auditer les traitements. téristiques et la ou les fi nalités du trai- de données. Il est d’usage qu’un for- tement envisagé ; malisme existe au sein de l’organisme Propos recueillis par c. Disposer d’une description de la ou pour éviter tout oubli ou incompréhen- Christophe Guguen des catégories de personnes concer- sion mais aussi pour habituer les per- [email protected]

Conjoncture N° 927 - Juin 2011 - 28

F INANCES

L’accès des PME au fi nancement bancaire reste un obstacle Le fi nancement constitue un des principaux facteurs de blocage du développement des PME marocaines. Des efforts ont été entrepris par les banques et l’Etat via des programmes d’accompagnement et de soutien pour améliorer l’accès au fi nancement, avec des résultats probants.

Les PME, qui représentent globalement banques aux besoins d’une grande par- entre 90 et 99 % du tissu économique tie des PME sachant que plus de 75 % des pays développés, émergents ou des entreprises marocaines sont des en développement, sont vitales pour TPE, absence de transparence d’une la croissance, le développement et la grande partie de PME, déséquilibre du création d’emplois. Toutefois, le défi cit couple risque/rendement, etc. global de fi nancement des PME de- Afi n d’améliorer l’accès des PME aux meure un problème particulièrement crédits bancaires, les banques ont es- pressant dans les pays non-membres sayé d’adapter leurs offres aux besoins de l’OCDE, dans lesquels ces entre- spécifi ques du secteur et certaines prises ne bénéfi cient que d’une propor- institutions ont créé des agences dé- © Pixmac.ma tion très faible des crédits accordés par diées aux PME où, en plus des crédits, le secteur bancaire. les entreprises bénéfi cient de conseils des PME aux crédits bancaires s’est Le Maroc, pays émergent, n’échappe et accompagnement. De même, pour fortement amélioré au cours de ces pas à cette règle. Et selon un rapport ré- améliorer l’accès des PME au fi nance- dernières années. Selon un rapport de cent du CDVM (mai 2011), « le problème ment, l’Etat a initié au cours de ces der- la CNUCED intitulé : « Améliorer l’ac- de fi nancement constitue la contrainte nières années plusieurs programmes cès des PME au fi nancement au Ma- la plus visible des PME marocaines et de soutien et d’accompagnement dont roc : diagnostic et recommandation » un important élément de blocage de Imtiaz et Moussanada qui visent, pour (mai 2010), « dans le classement des leur croissance ». Bien que les PME (en- le premier, à accompagner les PME à contraintes, l’accès au fi nancement treprises réalisant un chiffre d’affaires fort potentiel de croissance de manière occupe la cinquième position dans les hors taxe compris entre 3 et 175 MDH) volontaire et, pour le second, à sou- dernières enquêtes sur le climat d’in- représentent plus de 95 % du tissu éco- tenir quelques 500 entreprises dans vestissement comparé à la première nomique, les crédits bancaires accordés leurs démarches d’amélioration de leur position en 2004 ». Même son de à ce secteur n’ont représenté que 18 % compétitivité et du renforcement de cloche de la part de Bank Al-Maghrib du total des crédits accordés aux en- leur productivité. qui souligne que «le taux de rejet des treprises en 2008 et la conjoncture ac- dossiers de fi nancement présentés tuelle n’a fait qu’accentuer la réticence Programmes d’accompagnement et par les PME a baissé, se situant entre des banques à fi nancer le secteur. de soutien 10 et 12 % en 2008 contre plus de 15 % Cette problématique de fi nancement Reste que le Maroc n’arrive pas à com- en 2005 ». Pour les banquiers, les PME impacte négativement sur les perfor- bler son retard en matière d’amélio- transparentes et bien gérées béné- mances des PME marocaines qui ne ration de la compétitivité des PME. Et fi cient plus facilement des concours pèsent qu’environ 30 % des expor- pour cause, depuis le lancement des bancaires. tations, 40 % de la production et ne programmes Imtiaz et Moussanada, Enfi n, si les crédits bancaires de- contribuent qu’à hauteur de 20 % à la moins de 40 % des budgets alloués par meurent les principales sources de formation du PIB. l’Etat à ces programmes ont été utilisés fi nancement des PME en dehors de et moins de 300 PME y ont eu recours. l’autofi nancement, les PME doivent Facteurs de blocage Face à cette situation, certains pensent essayer de diversifi er leurs moyens de Les facteurs qui expliquent les diffi cul- qu’il faut réviser les conditions d’éli- fi nancement en recourant davantage tés d’accès des PME au fi nancement gibilité à ces programmes, réduire les à l’appel public à l’épargne (Bourse, sont multiples : méconnaissance des délais de traitement des dossiers, aug- marché obligataire, etc.) et au capital entrepreneurs et des dirigeants de la menter le montant du soutien en fonc- investissement qui est une technique palette de produits fi nanciers de sou- tion du chiffre d’affaires réalisé, etc. de fi nancement du haut du bilan des tien et d’accompagnement à la PME, Il n’en demeure pas moins que grâce entreprises à fort potentiel. caractère familial des PME qui limite le aux efforts conjugués des banques et choix de fi nancement, manque d’adé- de l’Etat (Bank Al-Maghrib, Caisse Cen- Rachid Alaoui quation des produits fi nanciers des trale de Garantie, ANPME, etc.), l’accès [email protected]

Conjoncture N° 927 - Juin 2011 - 31 M ANAGEMENT – RH L’Université d’entreprise mobilise les compétences Les grands groupes marocains sont de plus en plus nombreux à créer leur Université d’entreprise afi n de mobiliser les compétences en interne et de pallier au défi cit national en ressources humaines.

Quelque soit le nom aussi les établisse- retenu, Université, ments publics comme Objectifs stratégiques des Campus, Académie, La Poste Maroc, qui a Universités d’entreprise : Institut, voire facul- lancé son université Engendrer et accompagner le té des métiers, les d’entreprise en 2009 • changement dans l’organisation grands groupes se (Université Barid Al- Diffuser une culture commune, un dotent de leur propre Maghrib, UBM). • sentiment d’appartenance structure afi n de ré- D’abord centrées sur Rester compétitif dans l’économie pondre à un objectif les dirigeants, puis • mondiale actuelle primordial : mobili- les cadres afi n de Fidéliser les collaborateurs ser ses propres res- construire les axes de • Rentabiliser l’investissement for- sources humaines réfl exion stratégiques • mation autour des valeurs de l’entreprise, cer- Organiser les formations des métiers, afi n de taines Universités ont •

mieux fédérer les © 123rf.com choisi de s’adapter à équipes, mobiliser l’environnement des permettre à chaque collaborateur leurs énergies et savoir-faire au ser- salariés, voire des étudiants de l’en- de contribuer aux évolutions straté- vice de l’entreprise. Espaces dédiés à seignement supérieur en fi n de cur- giques, par le dialogue, par l’échange la formation, ces universités d’entre- sus, afi n de les faire contribuer à leur sur les problématiques spécifi ques. prise sont de véritables lieux straté- cœur de métier. Celles-ci sont soit gérées en interne, giques. soit en partenariat avec les orga- Apparu aux Etats-Unis dans les an- Un projet orienté vers la formation nismes privés, publics ou encore en nées 80, puis en Europe, ce concept Les objectifs sont multiples et va- partenariat avec des universités. est arrivé au Maroc à partir des an- riables, mais il s’agit toujours d’amé- Particulièrement utile en période nées 2000, parallèlement à l’ouver- liorer les compétences de l’individu de mutation (réorganisation stra- ture économique du Royaume, et au service du collectif. Junior, senior tégique, fusions/acquisitions, etc.), concerne désormais la plupart des opérateur ou encadrant, il s’agit de l’Université d’entreprise permet d’ac- grands groupes marocains (ONA, répondre aux besoins de chacun, compagner le changement tout en Véolia Maroc, RAM, Total Maroc, Ly- tout en respectant les attentes de renforçant la culture d’entreprise ; à dec, BMCE Bank, Accor, etc.) mais l’entreprise. Il importe également de l’occasion d’une fusion elle permet- tra par exemple de fédérer des enti- tés hétérogènes autour d’une culture L’expertise de l’ESC Toulouse commune. au service des Universités d’entreprise Mais quelque soit l’optique retenue, le projet s’oriente toujours vers la Le Tri Executive MBA, seul MBA au Maroc bénéfi ciant de 3 accréditations in- formation, comme « levier de mobi- ternationales, donne l’opportunité aux Universités d’entreprise marocaines lisation des ressources humaines au de proposer à leurs dirigeants de haut niveau, des séminaires de formation service de la stratégie économique, délivrés par des intervenants internationaux reconnus. fi nancière, technologique, sociale et Tous les séminaires du Tri Executive MBA peuvent être adaptés et délivrés environnementale », selon Annick au sein de l’Université d’entreprise en fonction des objectifs stratégiques de Renaud-Coulon, Expert International l’organisation. Véritable offre à la carte, des cursus certifi ants thématiques des Universités d’Entreprise, Prési- sont conçus à la demande et bénéfi cient de la garantie d’excellence de l’ESC dente du « Global Council of Corpo- Toulouse. rate Universities » et Présidente du Forte de son expérience en formation continue à travers Capitolis, fi liale de Club Européen des Universités d’En- l’école, l’ESC-Toulouse est, également, un partenaire incontournable de la treprise. monté en compétence de tous les collaborateurs. Avec l’ESC Toulouse à Casablanca, les entreprises marocaines peuvent Laurence Rajat maintenant devenir pleinement « les pilotes du changement ». [email protected]

Conjoncture N° 927 - Juin 2011 - 32 MANAGEMENT – MARKETING Bien choisir son plan média En bout de chaîne malgré lui, le plan média s’impose comme chef d’orchestre de l’effi cacité publicitaire. Ingrédients pour un cocktail relevé.

Femme ou enfant, étudiants et d’outils bien connus des ou jeunes trentenaires…? Sur la spécialistes qui permettent check-list de toute campagne d’émettre une recommanda- de communication, une ques- tion fi ne et ciblée. Marocme- tion incontournable : à qui je trie fournit depuis 2006 les m’adresse ? Défi nir sa cible, chiffres et la composition de un premier jalon encore plus l’audience télévisée. Dans son indispensable pour construire sillage, le Centre interprofes- une stratégie média ou un sionnel de mesure d’audience plan média effi cace. S’y ajoute radio devrait fournir les mêmes bien sûr la défi nition des objec- données pour l’ensemble des tifs pour éviter une approche stations. Côté presse, l’Orga- touche-à-tout aux résultats nisme de justifi cation de la

limités. © Pixmac.ma diffusion (OJD Maroc) contrôle les tirages. Pas de mesure Une feuille de route argumentée concernant l’affi chage en revanche. pour susciter l’impulsivité Aissam Fathiya, Directeur Général de Audiences à part, les outils du media- Dates, heures de passage et durée Kenzmedia. A l’agence de procéder à planner sont nombreux et orientent la des messages, le plan média présente une sélection transversale en évitant recommandation. « Nous travaillons une recommandation de supports de les médias saturés, indisponibles, quotidiennement avec les statistiques, presse, tv, radio, web… sélectionnés trop coûteux ou encore inadaptés à les études de marché et les tarifs des pour une campagne de communica- la cible… Effet panurge, effet prestige, supports. Les études sont un apport ca- tion et agrémentés d’indicateurs chif- effet cliché, effet nombril ou écran pital dans la réfl exion, le choix du mix frés du métier. Un objectif : susciter de fumée, les écueils sont nombreux média en fonction de l’exposition de la l’impulsivité, entraîner un déplace- comme les recense non sans humour cible visée et par conséquent l’optimi- ment sur le point de vente, un achat ou Le Publicitor, célèbre Bible des commu- sation des budgets média » poursuit le un appel téléphonique. Clef de voûte nicants. Bref, d’après les spécialistes, Directeur Général de Kenzmedia. Des de l’effi cacité publicitaire, il s’appuie comme souvent, une seule priorité outils qui s’ajoutent à l’expérience du en général sur un média de base et des pour être effi cace : une cible et des ob- media-planner. Sachant que le critère supports d’accompagnement et privi- jectifs clairs. unique du rendement n’est pas une légie le plus souvent « la couverture à garantie de succès. Reste le fl air, vis- répétition, pour toucher le maximum Et le coût ? à-vis du produit par exemple, et c’est de personnes sur une période, plutôt Le plus souvent, le budget alloué à la encore là qu’interviennent la touche et que d’en toucher moins mais plusieurs campagne détermine les choix médias l’expérience décisives des profession- fois », indique Aurélie Fuchs, Directrice en amont. Il revient à l’agence d’éta- nels. Conseil chez Initiative Media Paris. blir là encore l’équation idéale entre Anne-Sophie Colly la cible, sa taille, son homogénéité et [email protected] Défi nir sa cible l’enveloppe disponible. « Le media- et sélectionner les medias planner prend en compte la contrainte Presse, radio, TV, affi chage, ou en- économique. Il doit également calculer core internet et sa panoplie d’outils le prix de revient d’une campagne pu- (e-mailing, bannière, mais surtout blicitaire et estimer son rendement. » groupes communautaires), comment indique encore Aissam Fathiya. Fon- choisir ? En la matière, les idées reçues damental dans la recommandation sont nombreuses. Le premier écueil média, le coût de l’investissement ou consiste à projeter sa propre expé- du contact fait clairement partie des rience sur celle de sa cible. L’éclairage variables prises en considération. de l’agence média est souvent pré- cieux. « La fonction média est double. « Nous travaillons quotidiennement Elle comprend l’analyse et l’étude des avec les statistiques » médias mais également des fonc- Cible et budget identifi és, le media- tions à caractère commercial, d’achat planner ou l’annonceur disposent d’espace et de négociation. » rappelle de données chiffrées sur l’audience © Pixmac.ma

Conjoncture N° 927 - Juin 2011 - 33 M ANAGEMENT – RSE Les premières Assises de la responsabilité sociale

Faire connaître la notion de respon- fi cient. Un chiffre et une dynamique née, quatre panels ont décliné plu- sabilité sociale et environnemen- encourageants dans le contexte ré- sieurs thèmes de la RSE, offrant pour tale de l’entreprise, sensibiliser à ses gional, mais néanmoins négligeable certains, interactivité, échanges de bienfaits en terme de compétitivité, rapporté aux 100.000 entreprises vues et partage d’expérience avec recruter des candidats et récompen- marocaines. Tout au long de la jour- les participants. ser les bons élèves. C’est sous ces bons auspices qu’ont eu lieu les Les 9 engagements de la Charte de la CGEM premières Assises de la RSE sous le patronage du roi Mohammed VI. La Charte de responsabilité sociale de la CGEM défi nit 9 engagements pour les Cosumar et Surac, Carrière et Trans- entreprises qui souhaitent adhérer à la démarche : port Menara, Compagnie Minière de 1- Respecter les droits humains Guemassa (Managem), Gemadec, 2- Améliorer en continu les conditions d’emploi et de travail et les relations pro- Groupe CMCP et Tragem ont reçu fessionnelles le label CGEM, tandis qu’Eramedic, 3- Protéger l’environnement Lafarge Ciments et Logimac ont été 4- Prévenir la corruption reconduites (voir charte en encadré). 5- Respecter les règles de la saine concurrence Mis en place en 2006, le label CGEM 6- Renforcer la transparence du gouvernement d’entreprise est accordé pour une durée de 3 ans 7- Respecter les intérêts des clients et des consommateurs renouvelable après un nouvel audit. 8- Promouvoir la responsabilité sociale des fournisseurs et sous-traitants Aujourd’hui, 36 entreprises en béné-

‘‘ C’est une fi erté en interne et en externe ‘‘

Questions à Khalid Benchekroun, Directeur des Ressources Humaines & QSE de Cosumar Actions phare : Couverture médicale : Cosumar a mis en place un projet de couverture maladie destinée aux 80.000 agriculteurs de l’amont agricole. Le pilote a été conduit dans la région de l’Oriental. Il devrait se généraliser à l’ensemble des agriculteurs. Environnement : Plusieurs actions ont été menées pour diminuer les rejets atmosphériques et aquatiques et leur impact. Economie d’énergie : Cosumar récupère la bagasse, déchets issus de la canne à sucre, la brûle et l’utilise comme combustible dans le process des usines à betteraves. CFCIM © CFCIM

Conjoncture : Pourquoi vous êtes-vous vis-à-vis des parties prenantes, action- valeur l’importance de notre groupe au engagé dans une démarche de RSE ? naires, syndicats, partenaires, sociaux, sein du tissu industriel marocain. Khalid Benchekroun : Notre mission est commerçants et consommateurs de de produire du sucre au Maroc. Nous manière générale à travers l’ensemble Quels sont les principaux apports d’une travaillons sur 5 périmètres sucriers avec du pays. Un certain nombre d’efforts ont telle démarche ? 80.000 producteurs agricoles. De la pro- été réalisés. Quand Cosumar est devenu C’est une fi erté en interne car le projet duction à la récolte, nous entreprenons leader et seul producteur au Maroc, repose sur la mobilisation de l’ensemble des relations d’accompagnement et de nous avons vu cette dimension à la fois de notre personnel pour un objectif : partenariat avec les producteurs. Notre sociale et économique. Nous avons donc avoir une entreprise compétitive, qui va mission nous conduit à avoir un impact entamé un processus de certifi cation et même plus loin que les obligations lé- socio-économique et sociétal très im- adhéré à des référentiels qui touchent gales et réglementaires. C’est aussi une portant à travers nos différentes unités aussi bien à la qualité, qu’à la sécurité et fi erté en externe. Cette distinction met industrielles. Nous sommes donc ame- à l’environnement. Ceci nous a amené en valeur le respect de notre entreprise nés à engager un certain nombre d’ac- à entamer une démarche globale dans vis-à-vis de tout notre environnement tions en tant que partenariat privilégié. le cadre de la CGEM pour aboutir à une concernant la qualité des produits, la Il s’agit aussi d’un ensemble d’actions distinction (le label, ndlr) qui est venu qualité de l’environnement, celle de que nous entreprenons aussi bien à l’in- couronner les efforts et actions menées l’atmosphère... C’est une distinction qui térieur de l’entreprise vis-à-vis de nos dans le cadre de cette responsabilité so- donne beaucoup de fi erté auprès de employés et de nos collaborateurs que ciale. C’est une distinction qui met en toutes nos parties prenantes.

Conjoncture N° 927 - Juin 2011 - 34 MANAGEMENT – RSE de l’entreprise (RSE)

‘‘ La labellisation augmente notre crédibilité ‘‘

Questions à Marc van Lieshout, Président Directeur Général du Groupe CMCP, fi liale de International Paper

Deux actions phare : Sécurité : Face à la problématique des accidents, l’entreprise s’est engagée à préserver l’in- tégrité physique de ses ouvriers, au même titre que celles des cadres. Environnement : CMCP fi nalise un projet de station de traitement des eaux usées pour la papeterie de Kénitra. Le projet a été chiffré à 50 millions de Dirhams.

Conjoncture : Quelles raisons vous de ceux qui connaissent la RSE :

ont poussé à une démarche de elle augmente notre crédibilité. CFCIM © CFCIM RSE ? Marc van Lieshout : Nous avons re- gardé la Charte de la CGEM et les conditions d’octroi du label. Elles étaient alignées avec les valeurs de notre entreprise sur un grand nombre de points. Dans le groupe, nous avons un cadre éthique qui indique la manière de conduire les affaires. Sur la sécurité et l’environ- nement, nous allons même plus loin. Pourquoi ne pas être reconnu pour ce que nous faisons ? C’est ce que nous nous sommes dits. Nous en avons aussi profi té pour nous améliorer, pour que le projet s’im- brique dans un processus d’amé- lioration continue. Les conditions de travail, le respect des droits hu- mains, la sécurité, l’éthique… le su- jet de la RSE nous importe.

Quels sont les principaux apports d’une telle démarche ? En interne, nous avons mobilisé les troupes et constaté que la ma- jorité y adhérait. Aujourd’hui, les salariés sont très fi ers à la fois d’avoir participé au projet et de travailler dans une entreprise la- bellisée et reconnue. S’affi cher publiquement, s’engager sur ces thèmes était rassurant sur le plan interne. En externe, nous sommes la seule entreprise labellisée dans l’emballage aluminium et plas- tique, ce qui nous fait sortir du lot. Notre labellisation a suscité une réaction très positive auprès

Conjoncture N° 927 - Juin 2011 - 35 NTIC Maroc Numeric 2013 : bilan d’étape Le Plan Maroc Numeric 2013 visant à réduire la fracture numérique est en marche. Quelques résultats tangibles sont enregistrés, notamment au niveau du e-Gouvernement. Toutefois, le Maroc demeure encore mal classé en ce qui concerne les services électroniques orientés usagers malgré les potentialités existantes.

Malgré un secteur des télécoms perfor- marocains à l’Internet (contre 1/10 ème publics pour rendre l’Internet haut mant et l’existence de nombreuses en- en 2008) et l’extension des services débit accessible aux citoyens, environ treprises marocaines spécialisées dans publics orientés usagers à 89 (contre 18 000 étudiants ont pu bénéfi cier les Nouvelles technologies de l’infor- 10 en 2008). Grâce à toutes ces réalisa- d’un portable et d’un accès Internet mation et des communications (NTIC), tions, la contribution additionnelle du subventionné à hauteur de 85 % à fi n le Maroc accuse un retard signifi catif secteur des technologies de l’informa- 2010. au niveau du e-numeric, particulière- tion au PIB serait de l’ordre de 27 mil- Concernant le volet d’amélioration ment pour tout ce qui à trait aux ser- liards de dirhams. de la productivité des PME, au terme vices électroniques orientés usagers. Un an après le lancement du plan de la première année d’exécution du En effet, selon un classement mondial Maroc Numeric, tous les projets et plan, quelques 200 demandes d’appui sur le e-Gouvernement réalisé par les programmes planifi és ont été réali- pour informatisation ont été enregis- Nations-Unies et intitulé «UN Global e- sés ou lancés. C’est le cas notamment trées dont une quarantaine exécutée. Governement», le Ma- au niveau du volet Enfi n, pour ce qui est du développe- roc se classait en 2010 Le Maroc est entré e-Gouvernement où ment de l’industrie des technologies au 126 ème rang mon- plusieurs services en de l’information, outre la création dial sur 192 pays recen- dans l’ère des services ligne ont vu le jour et d’un fonds de 100 MDH visant à favo- sés avec un indice de administratifs numé- d’autres projets ont riser l’éclosion et le développement 0,3 % (0,2 % en 2008) été lancés. Grâce à ces des projets technologiques inno- contre une moyenne riques. réalisations, le Maroc vants, ce volet a été renforcé par le mondiale de 0,8 %. est entré dans l’ère des lancement, le 9 janvier 2011, du plan Pour rattraper ce retard et éviter que services administratifs numériques. «Maroc Numeric Cluster» qui vise à cette fracture numérique ne se creuse booster l’innovation dans le secteur davantage et handicape le développe- 89 services électroniques en 2013 des technologies de l’information et ment socio-économique du Royaume, Certains services sont aujourd’hui opé- faire de celui-ci un vecteur humain, le plan «Maroc Numeric 2013» a été rationnels dont : Badr (Base automati- une source de productivité et de va- lancé en 2009 avec pour ambition de sée des douanes en réseau), e-budget, leur ajoutée pour les autres secteurs faire des technologies de l’information cadastre (accès en ligne aux titres de d’activité. Ce nouveau plan se fi xe un vecteur de développement écono- propriété par les notaires), gestion des quatre pôles prioritaires à dévelop- mique et humain. Doté d’un budget retraites publiques et privées, e-justice, per : services mobiles, sécurité numé- de 5,3 milliards de dirhams, ce plan re- Simp-IS et Simp-TVA (services des im- rique et droit numérique, multimédia pose sur quatre volets stratégiques : la pôts en ligne), système de paie en ligne, et progiciels. généralisation de l’accès à l’Internet et portail de suivi des remboursement Rachid Alaoui donc au savoir avec l’équipement des pour le CNOPS, service d’état civil, pos- [email protected] établissements scolaires et des élèves sibilité de création d’entre- ingénieurs, l’augmentation du nombre prises en ligne, permis de de secteurs publics orientés usagers, conduire et cartes grises l’augmentation de la productivité des électroniques, e-consulat, PME en les équipant en technologies etc. En tout, 15 services en de l’information et, enfi n, le développe- lignes étaient disponibles ment de l’industrie des technologies de à fi n 2010 et 18 autres le l’information. seront d’ici fi n 2011. Le pro- L’exécution de cette stratégie devrait cessus devrait s’accélérer permettre, à l’horizon 2013, la création en 2012 et 1013 pour offrir de 26 000 nouveaux emplois au niveau 89 services électroniques à du secteur des TI (32 000 employés en l’horizon 2013. 2008), l’équipement en technologies Pour ce qui est de la géné- de l’information de la totalité des éta- ralisation de l’accès à l’In- blissements scolaires du pays (contre ternet, outre la création 20 % en 2008), l’accès du 1/3 des foyers de quelques 50 centres © Pixmac.ma

Conjoncture N° 927 - Juin 2011 - 36 La technologie du sol industriel

Design • Build • Insure Design:L’étude des solutions techniques adaptées aux besoins spécifiques du client. Build:La fourniture de tous les matériaux et leur mise en oeuvre appropriée par le personnel expérimenté Twintec. Insure:Une assurance responsabilité professionnelle couvre Twintec pour toutes ses conceptions.

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