Gestion Du Territoire
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ISSN n° 2335-1047 N° 2364 – Samedi 15 août 2020 – Prix : 10 DA Aujourd’hui 15 août GESTION DU TERRITOIRE Jour de retour aux plages et ZONES aux mosquées D’OMBRE ET LIRE EN PAGE 6 USINE À GAZ Renault Algérie Production Conduite à vue et plan social dès septembre Les entreprises du secteur de l’énergie affaiblies par la crise La grande réunion du gouvernement avec les walis, mercredi et jeudi 12 et 13 août, s’est terminée par de fortes recommandations, dont le Sonelgaz, un géant résumé est à chercher dans la formule imagée du Premier ministre. « Il faut changer le visage des zones d’ombre d’ici la fin de l’année », aux pieds d’argile a-t-il dit dans son instruction aux walis et responsables d’accélérer LIRE EN PAGE 4 les projets de développement de ces communes dont les habitants manquent de tout. Jusqu’à la menace, M. Djerad a averti que « quiconque faisait obstacle au développement au niveau local fera l’objet d’enquêtes » et sera passible de sanctions comme le limogeage annoncé dans la soirée du mercredi 11 août et qui a frappé des maires, chefs de daïra et autres responsables d’entreprises de service public. L’affaire est plus compliquée... GESTION DE LA CRISE SANITAIRE Prime Covid-19 pour le personnel de santé SATISFACTION ET MISE Les «dysfonctionnements» perdurent au CHU EN GARDE DE DJERAD Mustapha-Bacha LIRE EN PAGES 2-3 LIRE EN PAGE 7 2 samedi 15 août 2020 ACTUJOURD'HUI 10 à 20 % seulement des orientations du président de la République ont été appliquées. le point Gestion du territoire Rupture ! Zones d’ombre et usine à gaz PAR FERIEL NOURINE La grande réunion du gouvernement avec les walis, mercredi 12 et jeudi 13 août, Les 48 walis du pays sont s’est terminée par de fortes recommandations, dont le résumé est à chercher dans désormais mis devant leurs la formule imagée du Premier ministre. «Il faut changer le visage des zones responsabilités. Ils doivent passer à d’ombre d’ici la fin de l’année», a-t-il dit dans son instruction aux walis et la vitesse supérieure et accomplir responsables et d’accélérer les projets de développement de ces communes dont les pleinement la mission dont ils ont habitants manquent de tout. Jusqu’à la menace, M. Djerad a averti que la charge dans le rang de première autorité locale. «quiconque faisait obstacle au développement au niveau local fera l’objet Le président de République et le d’enquêtes» et sera passible de sanctions, comme le limogeage annoncé dans la Premier ministre ne sont pas allés soirée du mercredi 11 août et qui a frappé des P/APC, des chefs de daïra et par quatre chemins en lançant ce autres responsables d’entreprises de service public. L’affaire est plus compliquée... message, ni fait l’économie de mots et autres expressions tout indiquées pour désigner les maux qui rongent le quotidien du citoyen par manquement aux engagements des walis et leurs relais dans la gestion locale. Après le discours d’ouverture de la réunion Gouvernement-Walis, qui a vu Abdelmadjid Tebboune s’en prendre à cette corporation, qui a longtemps fait beaucoup plus de pluie que de beau temps dans de nombreuses régions du pays, c’est à Abdelaziz Djerad de revenir à la charge et d’abonder dans le même sens des critiques, jeudi, lors de la clôture de la même réunion. Critiques suivies par des PAR NORDINE AZZOUZ nitaire et des conditions héritées du passé» mois, au profit des zones d’ombre» et sur instructions qui ont tout d’une «Selon récent, a concédé M. Djerad dans sa radios- l’argent mobilisé, «une enveloppe de 207 mise en demeure adressée aux les chiffres que j’ai reçus, 10 à copie des collectivités locales en souffrance milliards DA» 20% seulement des orientations du prési- de développement socio-économique. Le vé- Outre le ministre de l’Energie, l’argentier du concernés qui devront désormais dent de la République ont été appliqués», a- ritable défi qui lui est cependant porté et pays a dit des choses tout aussi importantes retrousser les manches pour t-il déploré, justifiant son discours répressif qui décidera de son bilan, comme de celui à considérer que la lutte contre les pares- réaliser les objectifs de contre ceux qui ne travaillent pas assez et du président de la République dans ce do- seux et les bureaucrates. A l’ouverture de la développement socio-économiques sapent, a-t-il souligné, un des «piliers» du maine-là, est d’innover pour simplifier la réunion gouvernement-walis, parlant des programme du chef de l’Etat et contre les gestion des affaires des collectivités locales plans communaux de développement (PCD) d’ici la fin de l’année. Ceux-ci sont pratiques bureaucratiques «inadmissibles» et de la rendre efficace. financés par l’Etat à hauteur de 80 milliards appelés à tracer une voie vers la qu’il promet de combattre par l’annonce de dinars pour 2020, il a prévenu contre la concrétisation en s’appuyant sur d’une évaluation qu’il souhaite «mensuelle» LE BON DIAGNOSTIC concentration des projets de développe- pour le suivi des projets déjà lancés ou en D’ATTAR ET ments inscrits dans ces PCD dans les chefs- un nouveau mode de gouvernance, cours de l’être. lieux de communes au détriment des zones c’est-à-dire dans une logique de Les débats et les recommandations d’ate- BENABDERRAHMEN rurales et montagneuses dans les Hauts-Pla- rupture avec des pratiques qui ont liers, qui ont clôturé la réunion de mercredi teaux, dans le Sud et au niveau de la bande poussé le pays à se développer et jeudi, ont surtout montré que l’Exécutif A défaut, la gestion des territoires du pays frontalière, pour lesquelles les plans de dé- Djerad se confond après six mois de mandat risque de devenir une usine à gaz. Pour s’en veloppement discutés mercredi et jeudi sont avec, entre autres malheureuses des vieilles et dangereuses faiblesses de ces convaincre, il suffit de reprendre une partie pourtant destinés. expériences, des zones d’ombre prédécesseurs dans la gestion des territoires des observations en atelier du ministre de Aymen Benabderrahmane a signalé la néces- qui poussent comme des de l’espace national. Ce qui a été dit des l’Energie. Comme d’autres l’ont fait il y a sité de «repenser l’utilisation des moyens de champignons, faisant du quotidien communes en marge de l’effort national de trente ans, Abdelmadjid Attar a regretté en financement. La maîtrise des dépenses de développement montre qu’on ne sait pas bon ingénieur qu’il était le «manque de l’Etat en matière d’équipement public, a-t-il des populations un calvaire que préfigurer les projets – des walis préconisent coordination intersectorielle». Preuve que dit, passe par la «rationalisation» et la «rigu- seule une faillite dans la gestion six mois après une réactualisation de la car- quelque chose a manqué dans la planifica- eur» dans les choix à faire et la «conduite pourrait justifier. tographie des zones d’ombres (sic) - qu’on tion si tant qu’elle a existé en termes micro- des investissements». Dans un langage de Cette faillite était aisément oublie la spécificité de nos régions pour économiques. Il a insisté sur la«nécessaire vérité, il a avoué que «la mise en œuvre des qu’on vienne aujourd’hui parler dans les identification des zones d’ombre» et sur «les programmes d’investissements publics dans perceptible depuis longtemps sur conseils et recommandations de la nécessité conditions d’éligibilité aux projets de déve- toutes les wilayas et dans tous les secteurs la place publique et devenait d’avoir des «projets adaptés». En, bref, on a loppement et des projets urgents». «L’ins- se heurte à plusieurs problématiques liées à palpable à chacun des contacts des difficultés à projeter et à planifier pour cription de grands projets, a-t-il relevé à ce la conduite des projets, impliquant la modi- bien gérer… sujet, ne permet pas la prise en charge rapi- fication des spécificités, du budget ou de que pouvait avoir le citoyen avec Ces défaillances et d’autres se manifestent de des besoins urgents des citoyens et que la l’emplacement du projet et entraînant, par une administration locale au davantage dans l’adynamie dont souffrent priorité dans le choix des projets ne répond, voie de conséquence, le dépassement des service exclusif de ceux qui l’ont ces communes malheureuses qui ont fait parfois pas, aux attentes des habitants des délais et des coûts de réalisation». Et de mise en place pour se servir et l’actualité du gouvernement en fin de se- zones d’ombre». Il a mentionné la «lourdeur plaider «l’impératif de revoir le portefeuille maine dernière. Elles se lisent dans la décla- des procédures administratives ou de l’inca- des projets et de prendre des décisions servir les leurs, loin des ration-aveu du Premier ministre à la préfec- pacité des entreprises de réalisation ont été concernant les opérations qui n’ont pas en- préoccupations, voire des torale de devoir «sans tarder lancer un pro- pointées dans le retard du parachèvement core démarré ou qui n’ont plus lieu d’être». souffrances du commun des jet global de réformes radicales qui aboutit de certains petits projets». De quoi regarder En somme, il appelle à un changement Algériens. L’heure est au à la mise en place d’un nouveau mode de avec circonspection les statistiques du mi- culturel important et à un nouveau contrat gouvernance moderne». «Il y a des problè- nistre de l’Intérieur sur les «11 815 projets de gestion des communes déshéritées ou n changement.