Le Lexique Du Tahitien Contemporain
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LEXIQUE DU TAHITIEN CONTEMPORAIN Yves LEMAÎTRE Linguìs te LEXIQUE DU TAHITIEN CONTEMPORAIN tahitien-f ransais frangais-tahitien Éditions de I'Orstom INSTITUT FRANçAIS DE RECHERCHE SCIENTIFIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT EN COOPÉRATION PARIS, 1995 La loi du 11 mars 1957 n'autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l'article 41, d'une part, que les << copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinés 3i une utilisation collective n et, d'antre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, <( toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit, ou ayants cause, est illicite n (alinéa 1" de l'article 40). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnee par les articles 425 et suivants du Code pénal. O Orstom 1973, 1995 ISBN 1" édition : 2-7099-0228-1 Éclition revue ISBN : 2-7099-1247-3 Remerciements Je remercie tous mes informateurs tahitiens. La patience dont ils ont fait preuve, en répondant à mes innombrables questions, m’a permis de me faire une idée plus précise de leur langue. Je remercie notamment : Teahu TEURI,Temarii CHONG, Augustine MAEVA,François PEU,Mme S. MARTIN,M. Ruroa TAPI. Je suis aussi redevable envers les personnes qui m’ont aidé de leurs conseils en particulier : Mlle Aurora NATUA,M. John MARTIN,M. Maco TEVANE. Ma gratitude va également aux SpCcialistes de la faune et de la flore qui m’ont aidé B mettre au point les listes de poissons et de plantes : Mlle Marie-HéIBne SACHET(botaniste, Sinithsuniart Institute de Washington),M. John E. RANDALL (ichtyologiste, Université de Hawaii), M. Robert MILLAUD(Service de l’kconomie Rurale), M. S. STEIN et M. Jean TAPU(Service de la Pêche). Enfin, j’exprime toute ma reconnaissance B M. le professeur HAUDIUCOURT (CNRS, Paris) qui a dirigé ce travail, à M. LAVOND~S(directeur du Centre Orstoin de Papeete) et, tout spécialement, à MM. Hubert COPPENRATHet Ralph G.WmE qui ont accepté de relire ce manuscrit et dont les remarques fondées sur une connaissance de longue date de la langue tahitienne m’ont été extrêmement précieuses. Introduction I. SOURCES Ce lexique tente de répondre à une double exigence : présenter un vocabulaire limité, certes, mais effectivement en usage aujourd'hui, et donner de ce vocabulaire une transcription cohérente et précise (phonématique). Comme tout ouvrage du même genre, il doit beaucoup 5 ses prédkcesseurs, principalement : - DAVIES (Rev. John), 1851. A Tahitian and English Dictionary, Papeete, annoté par L. DROLLET. - JAUSSEN(Mgr Florentin fitienne dit Tepano), différentes éditions, Gram- maire et dictionnaire de la langue tahitienne. Cependant, les indications provenant de ces dictionnaires n'ont jamais été utilisées telles quelles. Elles ont été vérifiées auprès d'informateurs tahitiens tant pour le sens que pour l'orthographe à adopter, et modifiées en conséquence. En ce qui concerne la faune et la flore, les publications les plus fréquemment consultées ont été les suivantes : - ANDREWS(Edmund), 1944. A comparative dictionary of the Tahitian language, Chicago, 253 p. éditeur. - BARRAU(J.), 1971. Plantes utiles de Tahiti. - CHABOUIS(L. et E), sans date. Petite histoire naturelle de la Polynésie française, Papeete. - CHABOUIS(L. et E), 1970. Petite flore de Tahiti, Paris, 32 p. - DRAKEDEL CASTILLO (Emmanuel), 1893. Flore de la Polynésie française, Paris, 352 p. - Goo (Fannie) and BANNER(Albert), 1963. Tahitian animal and plant names, Honolulu, 33 p. - NADEAUD(Dr J.), 1873. finumération des plantes indígknes de l'île deTahiti, Paris, 86 p. - RANDALL(Jack), 6 paraitre. Tahitian fish names, Honolulu. - TAPU(Jean), 1968. Communication sur les aspects économiques et sociaux de la pêche, Papeete, 12 p. Les noms botaniques entre parenthèses sont dus à L. SACHET(Smithsonian Institution Washington). Pour les questions touchant aux techniques traditionnelles,le livre suivant s'est révélé très utile : - HANDY(Willowdean Chatterson), 1927. Handcrafts of the Society Islands, Honolulu, 118 p. INTRODUCTION 8 2. CONTENU Ce lexique contient un vocabulaire restreint. La manière dont il a été obtenu donnera une idée de ce qu’on peut en attendre. Des informateurs ont déterminé dans les dictionnaires existants les mots qu’ils connaissaient. Ces dictionnaires reflètent la langue parlée il y a cent ou cent cinquante ans. Une grande partie de leur vocabulaire, de l’ordre des deux tiers peut-être, est tombée en désuétude depuis de nombreuses années (I), Ce vocabulaire d‘intérêt historique a été laissé de côté, tandis que les termes connus des informateurs ont été pris avec leur signification actuelle qui, parfois, s’écarte de l’ancienne. D’autre part, des mots nouveaux sont apparus depuis l’époque oil furent composés ces dictionnaires. Ce renouvellement, dont tient compte la demihe édition du dictionnaire de Tepano JAUSSEN,ne compense pas, toutefois, les pertes subies. Des mots supplémentaires, ainsi que des informations sur le vocabulaire nouveau ou ancien, ont été recherchés par des enquêtes directes portant sur divers domaines culturels, et par l’étude de textes et bandes magnétiques variés. Bien que des méthodes statistiques n’aient pas été utilisées parce qu’elles auraient demandé trop de temps, le résultat final parait largement représentatif du vocabulaire courant d’un sujet tahitien de culture moyenne. Un choix a dû être fait parmi les mots que la langue tahitienne permet de créer librement par divers procédés. Les mots tahitiens peuvent être transformés par réduplication partielle ou complète. Des préfixes (/fa‘a-/, /ha‘a-/, /tä/) permettent également de former des mots nouveaux, Les transformés et les dérivés les plus courants figurent dans ce lexique. Classiquement, /hala-/ précède les racines commençant par p, m, f, v, et /faGa-/précède les autres racines. Les mots qui vont h l’encontre de cette règle, mais qu’on entend parfois prononcer, ont été introduits dans ce lexique. 3. LES VARIANTES Ce lexique est essentiellement descriptif. J’ai évité de prendre parti pour un usage ou pour un autre, cherchant plutôt h rendre compte de la réalité linguistique. Les variantes rencontrées qu’elles soient dialectales ou stylistiques ont été mentionnées. 4. LESENTRBES La langue tahitienne a été considérée comme l’objet de la description, le français servant B la décrire. Les entrées du lexique ont été conçues en conséquence. Dans le dictionnaire de DAVIES,il est affecté autant d’entrées B un mot tahitien qu’il lui correspond de fonctions grammaticales distinctes en anglais. S’il lui correspond un nom, un adjectif et un verbe anglais, il est présenté en trois entrées différentes. En pareil cas, elles ont été ici regroupées en une seule. D’autre part, quand deux mots tahitiens ont été considérés comme de simples homonymes dont les sens n’ont rien de commun, ils ont été écrits en deux entrées (I) Comme en témoigne un exemplaire annoté du dictionnaire de DAVIES. 9 INTRODU(TI0N différentes. Si le sens de l’un d’eux se présente comme une extension du sens de l’autre, ils ont été écrits en une seule entrée. Ceci pose la question de savoir quels sont les sens que le système sémantique tahitien (et non pas la langue française) considère comme distincts, question 2 laquelle il est souvent difficile de répondre. Les critères thgoriques qui ont été proposés (l) pour établir cette distinction entre homonymie et polysémie ne sont pas d’un grand secours. 5. L‘ORDREALPHAB~TIQUE Dans l’ordre alphabétique choisi, l’occlusive glottale et la quantité des voyelles n’entrent pas directement en ligne de compte. Ceci présente l’avantage de faciliter la recherche des mots dont on ne connaît qu’approximativement l’orthographe. Les recherches se font suivant l’ordre alphabétique habituel. Ce n’est que lorsqu’on aboutit ?I des mots qui ne se distinguent les uns des autres que par la pr6sence d’occlusives glottales ou de voyelles longues qu’on tient compte de l’ordre suivant: une voyelle simple (brève) vient avant une voyelle précédée d’une occlusive glottale, qui elle-même vient avant une voyelle longue, qui elle-même vient avant une voyelle longue précédée d’une glottale. Ex. : maula, malta, mäua, mäu‘a. 6. LATRANSCRIPTION J’ai tenté de noter d‘une manière cohérente les traits du tahitien qui présentent des difficultés particuli2res : les occlusives glottales el les voyelles longues. Des dictionnaires modernes qui répondent 3 ce souci existent déjà dans les autres langues polynésiennes d‘importance égale 2 celle du tahitien (2) Outre l’intérêt scientifique que présente cette notation complete pour la reconstruction du proto-polynésien et les travaux comparatifs, elle est indispensable pour indiquer au lecteur la prononciation correcte des mots qu’il voit écrits pour la première fois. Les ambiguïtés dues à l’insuffisance de l’écriture habituelle sont éliminées. Enfin, elle a l’avantage de la simplicité. Aux cinq signes du tahitien imprimé de la bible protestante (signe de longue, signe de brève, tréma, apostrophe, virgule renversée) sont substitués deux signes seulement. Ces signes sont ceux qui ont été adoptés dans les langues polynésiennes qui possèdent les deux phonèmes correspondants (hawaiien, Samoan, tongien ...). I1 s’agit d‘un signe particulier pour l’occlusive glottale 1‘1, et du macron 1-1 pour les voyelles longues. La nécessité de les écrire peut être facilement démontrée par des exemples simples : lava/ <( passe d’un lagon >>, l‘aval <( boisson forte D ; Ipitil << doux B, /piti/ << espèce d’arbre >>. Aucun signe n’est nkcessaire pour les voyelles brèves. Les mots d’origine étrangère ont été écrits tels que les Tahitiens les prononcent. I1 n’y figure habituellement que les lettres et signes des phonèmes tahitiens. A (I) Cités dans : TODOROV(Tzvetan), 1966. Recherches sétnmantiques, Paris, p. 19-20.