Resume De L'etude D'impact Environnemental Et Social (Eies)
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RESUME DE L’ETUDE D’IMPACT ENVIRONNEMENTAL ET SOCIAL (EIES) 1. Introduction Le projet proposé au financement de la Banque consiste en la construction d’un nouveau barrage Sidi Abbou sur l’Oued Leben situé au niveau de la commune d’Ain Maatouf, dans la province de Taounate. Sur la base du Système de Sauvegardes Intégrées (SSI), le projet a été classé en catégorie 1 du fait que son aménagement occasionnera une expropriation physique et/ou économique de plus de 200 personnes avec l’inondation d’environ 590 ha de terrains agricoles, un déplacement de 72 ménages et la perte des moyens de subsistance de 930 habitants, dont les femmes représentent environ 30%. Le projet a fait l’objet d’une étude d’impact environnemental et social (EIES) assortie d’un plan cadre d’acquisition des terres et d’indemnisation des personnes affectées par le projet (PCATI- PAP). Le présent document est le résumé de l’EIES. 2. Description et justification du projet Le site du futur barrage Sidi Abbou est situé sur le tronçon amont de l’oued Leben, affluent rive droite de l’oued Inaouene, à environ 4,4 Km, à vol d’oiseau vers l’amont de Ras El Oued, au niveau de la commune de Ain Maatouf, dans la province de Taounate (coordonnées sont les suivantes : X = 584 950 m ; Y = 424 620 m) Le corps du barrage sera de type poids en BCR, d’une hauteur de 61 m et d’une longueur en crête de 115 m et la superficie de la retenue sera de l’ordre d’environ 830 ha (8,33 km2) avec une capacité de 198 Mm3. Le rythme d’envasement annuel au site du barrage Sidi Abbou a été évalué de 0,422 Mm3 /an, soit une tranche morte, pour une durée de 50 ans, de 21,1 Mm3. Il permettra de régulariser un volume annuel de 84 Mm3, avec un déficit moyen de 4,1 %. La réalisation du barrage de Sidi Abbou, fait partie de la mise en œuvre du Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau du bassin de Sebou (PDAIRE), et le programme prioritaire mené par le Département de l’Eau relevant du Ministère de l'Equipement, du Transport, de la Logistique et de l'Eau (METLE). Sa mise en œuvre permettra d’augmenter la capacité de stockage au niveau du bassin pour augmenter sa résilience aux effets du changement climatique et répondre d’une manière durable aux besoins en eau. Il permettra aussi de diminuer les pertes vers la mer et offre la possibilité d’interconnexion avec d’autres bassins hydrauliques (dans le cadre du grand projet de transfert d’eau du Nord vers le Sud), de protéger les agglomérations situées en aval et la plaine du Gharb (périmètres agricoles) contre les inondations et d’offrir une potentialité de production de l’énergie hydroélectrique. Outre ces objectifs, la réalisation du barrage servira également le développement d’autres projets dans la zone tels qu’un périmètre hydo-agricole de l’oued Leben en aval du barrage, la production électrique par l’installation éventuelle d’une usine hydroélectrique et l’amélioration de l’adduction en eau potable dans le milieu rural de la province de Taounate et la province de Taza. 3. Cadre politique, légal et administratif 3.1 Textes règlementaires nationaux applicables Le cadre réglementaire Marocain est doté de plusieurs textes de loi régissant la protection de l’environnement et la gestion de l’eau. 1 Loi 11-03, relative à la protection et à la mise en valeur de l'environnement (Dahir 1-03-59 du 19 juin 2003) fixe le cadre général de la protection de l'environnement et des grands principes (pollueur-payeur, niveaux de rejets autorisés). S’agissant des évaluations environnementales des projets, la loi 12-03, sur les études d’impacts sur l’environnement, précise, après les définitions sur les concepts de l’environnement, l’objectif et le contenu des études d’impact sur l’environnement. Elle présente ensuite le Comité national et les Comités régionaux d’études d’impact sur l’environnement, qui sont chargés d’examiner les études et de donner leur avis sur l’acceptabilité du projet. Selon cette loi, le projet est soumis à une EIE qui sera soumise au comité national pour examen et avis sur l’acceptabilité environnementale. La loi 36-15 sur l’eau régit la gestion de l’eau à l’échelle nationale, sa mobilisation et sa préservation. Cette loi prévoit des dispositions légales et réglementaires, pour la gestion intégrée, décentralisée et participative des ressources en eau. Un des plus importants volets de la loi, en matière de la gestion des ressources en eau, est la gestion dans le cadre d'une unité géographique (le bassin hydraulique) permettant de concevoir et de mettre en œuvre une gestion décentralisée de l'eau. L’arsenal réglementaire national lié au projet est renforcé par l’adoption en 2015 de la loi 30-15 sur la sécurité des barrages, qui a pour objectif de fixer les règles relatives à la sécurité des barrages, en vue d’assurer la protection des populations et des biens contre les risques associés à la présence de ces ouvrages. Cette liste reste non exhaustive et qui est complétée par d’autres lois comme la loi n°7-81, relative à l'expropriation pour cause d'utilité publique, et à l'occupation temporaire, les lois relatives à la gestion des déchets (28-00), la qualité de l’air (13-03), la défense et restauration des sols (Dahir 1- 69-170 du 25 juillet 1969), la loi 65-99 relative au code du travail, etc. 3.2 Cadre institutionnel Les préoccupations de la protection de l’environnement incombent au Ministère de l’Énergie, des Mines, et du Développement Durable (MEMDD), via son Secrétariat d’Etat chargé du développement durable. Le cadre institutionnel du projet fait intervenir, en plus du porteur du projet le Ministère de l’Equipement, du Transport, de la Logistique et de l’Eau, à travers le département de l’Eau et l’Agence du Bassin Hydraulique de Sebou (ABH) : ▪ Le Ministère de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement rural, des eaux et forêts (MAPMDREF), y compris la Conservation Foncière, pour les titres fonciers en cas de terrains et habitations immatriculés ▪ Le Haut-Commissariat aux Eaux et Forêts et la Lutte Contre la Désertification (HCEFLCD), ▪ Le Ministère d’Intérieur, ▪ L’ONEE, ▪ La commission administrative d’évaluation, qui est responsable de la détermination des valeurs des biens à exproprier, ▪ Le Ministère des Habous et des Affaires Islamiques, ▪ La Conservation Foncière, pour les titres fonciers en cas de terrains et habitations immatriculés. ▪ La Caisse De Dépôt De Gestion (CDG), En cas de recours (non aboutissement à un accord à l’amiable entre l’expropriant et l’exproprié), l’expropriant (METLE) consigne les fonds de l’indemnisation à la CDG et les conserve en vue d’une prise de possession par voie de justice. 3.3 Politiques de sauvegarde de la Banque Africaine de Développement (BAD) applicable dans le contexte de ce projet 2 Au regard du système de sauvegarde intégré les sauvegardes opérationnelle suivantes sont applicables au projet : - Sauvegarde opérationnelle 1 : le projet d’investissement est assujetti de facto à l’évaluation environnementale et sociale. - Sauvegarde opérationnelle 2 : Réinstallation involontaire : le projet entrainera une acquisition de terres et des compensations pour la réalisation des travaux de la digue et la mise en eau de la retenue - Sauvegarde opérationnelle 4 : Prévention et contrôle de la pollution, matières dangereuses et utilisation efficiente des ressources : le projet nécessitera des travaux pouvant engendrer des pollutions diverses spécialement lors de la phase construction - Sauvegarde opérationnelle 5 : Conditions de travail, santé et sécurité : le projet induira des risques pour la santé et la sécurité 4. Description de l'environnement du projet 4.1 Définition de l’aire de l’étude Une zone d’influence directe du projet correspondant à l’aire qui sera directement inondée par les eaux de la retenue. La zone d’influence indirecte, qui intégre, en plus de la zone directement touchée: • Les zones d’emprunt de matériaux, pour la construction des ouvrages prévus, • Les zones, qui seront touchées par l’installation du chantier, et les travaux de réalisation des ouvrages prévus ; • La zone aval du barrage, correspondant au périmètre hydroagricole de l’oued Leben, et qui bénéficiera de l’eau d’irrigation, fournie par le futur barrage. 4.2 Description du milieu physique Le climat dans la zone du projet est de type sub-humide, caractérisé par une pluviométrie importante, avec une moyenne annuelle de 520 mm/an, mesurée au niveau de la station de Tissa, et des températures moyennes mensuelles de l’ordre de 11,9 °C en Janvier et 28,9°C en été. La retenue du barrage Sidi Abbou est située, en majeure partie, sur des terrains marnopélitiques, avec un fond comblé par des alluvions limono-graveleuses grossières. Le site est marqué par sa morphologie en falaise, caractérisée par un rocher calcairo-dolomitique. Le projet sera situé sur le tronçon amont de l’oued Leben, affluent rive droite de l’oued Inaouene; il contrôle une superficie de 1200 km2 avec des apports moyens annuels, enregistrés au niveau de la station de Tissa, de l’ordre de 114 Mm3. Les ressources en eau souterraines, au niveau de l’aire d’étude, sont très limitées en raison de la prédominance des formations marneuses imperméables, sans intérêt hydrogéologique, à l’exception de la terrasse alluviale de l’oued Leben, liée aux sous écoulements de cet oued. Concernant la qualité des eaux, on note l’absence de gisements potentiels salifères en amont du barrage, et les mesures réalisées dans le cadre des étude techniques permettent de prétendre que la qualité minéralogique des eaux de la future retenue sera bonne et compatible avec l’usage agricole et même pour la production de l’eau potable.