Rock, Jazz, Progressif, Metal, Electro, Hardcore
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Guts Of Darkness Le webzine des musiques sombres et expérimentales : rock, jazz, progressif, metal, electro, hardcore... juin 2015 Vous pouvez retrouvez nos chroniques et nos articles sur www.gutsofdarkness.com © 2000 - 2015 Un sommaire de ce document est disponible à la fin. Page 2/158 Les chroniques de concerts Page 3/158 Hellfest 2015 : lfest 2015 - (concert chroniqué par Rastignac) Faut dire aussi que ce n'était pas mon premier dans le coin, l'expérience assez trauma-fun du Fury de 2005 au Mans restant à jamais gravée dans ma mémoire (line-up de dingue, conditions d'écoute déplorables, camping version Mad Max à faire la chenille à trois heures du matin en écoutant Scatman et Corona dans les débris des douches et chiottes démontés). Ayant vécu deux autres Hellfest j'ai pu constater ensuite la montée en puissance organisationnelle et financière du bouzin : des groupes cultes, inespérés même, des reformations sympathiques, des petits groupes aussi, et un talent à produire un festoche à la carte offrant pitance particulière à des catégories bien délimitées : les vieux hardos / les sombrex / les coreux - les punks / les patchés thrash et death / les gars qui n'ont pas pu aller au Roadburn et qui vont bédaver toute la journée à la 'Valley',etc. L'éclectique y retrouve donc son compte comme le plus sectaire et 10 ans après mon premier Furyfest, festoche metal sans équivalent à l'époque en France, tous ces découpages de scène sont aujourd'hui gérées au poil avec très peu de chevauchements et selon une formule qui marche, les organisateurs ayant même eu le luxe de réduire la voilure niveau places afin de ménager les genoux et les poumons de sa clientèle marchant des kilomètres dans la poussière de ces terres riches en muscadet et en crottin de festivalier. Alors, après un speed vol régional d'une heure, une prise de clé de mon hôtel situé dans un quartier de Nantes, une première bouffe là-bas, je me décidai à acheter mon ptit ticket de TER le vendredi matin pour me rendre dans l'antre de Satan comme l'ont si bien signalé les graffeurs christianistes ayant voulu terroriser le chevelu il y a quelques semaines sur les murs du festival ! Premier épisode donc de ce week-end grandiloquent, point de vue Rastignac à chaud bouillant ! J1 Thirsty and Miserable J'arrive dans la ville de Lucifer, alias Clisson. Dès la sortie de la gare, des taxis sont là... mais pas pour moi. Plein de gendarmes aussi, mais pas pour moi non plus, ouf ! Ce qui m'amène à dégringoler avec mes orteils les pentes de la ville... mais quoi ? C'était bien la première fois que je trainais un peu mes guêtres dans ce sublime écrin logé au bord de la Sèvre. Clisson est une très belle ville et sur le chemin je recevais plusieurs complaintes d'habitants regrettant qu'il y ait si peu de suppôts de Satan qui viennent parcourir ces vieilles pierres en sifflant du vin local. Bref, le trajet est court et beau, pierreux et frais, et j'arrive dans le grand barnum de l'entrée qui est très bien gérée, beaucoup de bénévoles épaulant la sécurité. J'accède au camping pour retrouver du monde et on part bracelet magnétique au poignet comme dans le métro - total recall nous voilà - puis nous découvrons un site qui assume totalement son urbanisation type "fête foraine ultime". Vous connaissez déjà cet aspect si vous avez lu les précédents reports, je ne m'étends pas là-dessus, mais sachez que vous pouviez uriner / boire / manger / headbanguer voire faire des bisous et discuter avec des gens au calme à cinq pas de tous les points du festival, une belle réussite à ce niveau là, les concentrations folles autour des coins d'eau, de défécation et de bouffe ayant déjà auparavant provoqué moults bousculades entre gnous metal... et boire, c'est bien le mot, j'ai bu goulument mon premier jour de festival... l'effet premier jour du week-end, mais qui m'amena plus tard dans la soirée à écourter un peu ma journée, étant complètement cramé à 21h... Page 4/158 Bon, alors, premier groupe Bölzer, le début de l'apéro m'ayant fait rater les tous premiers à jouer le matin. J'aime bien Bölzer. Les gars sont de bons musiciens. Mais là, je n'entendais presque rien de la complexité et de la beauté des plans de guitare, écrasés par le volume de la batterie. Un peu déçu, un son de malade pour un groupe comme ça, et vous tournez berserk ! Donc, bon, je m'en fais pas, je me dis que les premiers vont étrenner les salles et le son... mais dommage quoi. Enfin, de toute façon, quelques minutes après je me prends direct ma première mandale dans la tronche avec Despise You. Pan. Dans la gueule, devant un parterre clairsemé, au soleil, muscadet à fond. Brutalité. I don't care about you, fuck you ! Voilà, là je me dis, bon, je vais continuer à picoler, et je suis content de toute manière - mais non, y a trop plein d'autres choses à voir ! Alors entre deux croc jambons payés par des cartes de paiement spécial Hellfest je jette un œil à Samsara Blues Experiment puis jette une oreille à mon portable et me fait éblouir par la présence de quelques stars du biz metal dans le public puis retrouve Nicko devant Enthroned que nous écouterons de manière très distraite et de loin - d'ailleurs, cette manie d'écouter tranquille un peu loin tout en profitant bien du son ben je vais l'utiliser dès que mes jambes flageoleront, et Belzebuth sait qu'elles ont été mises à dure épreuve... Donc, oui, Samsara Blues Experiment c'est cool à écouter endormi sur le tapis qui va bien dans la pièce, et Enthroned aussi. Je fais ensuite, encore, une énorme pause pour me prendre ma seconde mandale de la journée et du festival, après avoir essayé de tenir devant Vallenfyre le maximum de temps possible - ennui me prend vite devant Vallenfyre, comme devant Triptykon, je les range dans ma catégorie de super band super frontman super ennui noir et sombre et obscur. Je vais donc ensuite me prendre des ampli Orange dans la tronche, agenouillé devant l'Archange de la désolation du riff de la mort alias Matt Pike et ses High on Fire gros bras grosses cuisses. Mandale dans tronche, "mes couilles sont des morgenstern de 90 kilos", je suis littéralement cloué devant l'énergie, la passion, la puissance, la virtuosité de ce guitariste hors-norme. Pas un pet, set nickel, fracassage de cheveux, génial, voilà, les nouveaux titres sont beaux, les anciens aussi, tout est parfait, tout est dit. Et à force de picole et de pause et de non-envie de tout voir, et bien on se retrouve tranquillement en début de soirée devant Motörhead. Je savais que j'allais me retrouver devant un Lemmy un peu affaibli, mais j'avais été ragaillardi par les premiers a priori sur leur nouvel album... mais Lemmy est fatigué. Ses phrases sont hésitantes. Il ne bouge pratiquement pas, souvent doublé au chant, sa voix est nettement moins puissante, et il a l'air juste très très fatigué. Le set a été exécuté avec propreté et honneur, mais je devais vous le dire quand même, j'avais l'impression d'avoir la chance de voir Motörhead peut-être pour la dernière fois... du haut d'une grande roue, complètement beurré au vin blanc (belle vue d'en haut, faut pas avoir le vertige) ! Après ce moment un peu bizarre je traine, perdu et seul dans la foule, je regarde de loin gigoter Lamb of God (le chanteur a une petite table basse pour bondir dessus pendant le concert, ça m'a marqué qu'on pense à ce genre de détail scénique), je regarde Nick Holmes growler assis la tête pleine de suie pendant un bout de Bloodbath, je tourne la tête et regarde un bout de Envy qui nous recycle ses cris nippons encore une fois et je me dis : "faut que j'aille dormir". Donc retour en taxi dans un état violet, endormissement profond du côté de la Beaujoire, rideau fatal et petite lose, Meshuggah ayant pu être un dessert appréciable - lose bien mineure par rapport au lendemain malheureusement. J2 : Dying Inside Page 5/158 Samedi, journée de la lose, oh oui mes frères. Je ne me lève pas trop tard, j'arrive vers 9H00 passées à la gare de Nantes, et me rend compte qu'il n'y a pas de train avant... MIDI !!! Enfer, désolation, visite touristique de Nantes, ennui, rage, dépression, acceptation, et j'arrive donc après certains groupes que je voulais absolument voir : Elder, Cock and Ball Torture (nan, j'rigole) et Monarch, foutre merde! J'arrive de très mauvaise humeur à la gare de Clisson, des taxis encore mais toujours pas pour moi, et en plus maintenant en sus des pandores, la douane avec ses clébards. Ambiance ! Clisson, bonjour ! Bien vénère je snobe donc la grande queue de festivaliers penauds devant les maigres moyens de transports, plantés là à se faire sniffer le cul au pied de la gare par des bergers allemands tenus en laisse par des fonctionnaires portant avec classe de beaux uniformes noirs et je me dépêche à pied pour retrouver le site du festival, grognant et pestant, dénigrant vieilles pierres, vignes, vaches, veaux, cochons, crémière, tout ! Grrr. Bon, je ne loupe pas The Wounded Kings, et comme dirait gutsofdarkness : "D O O O O O M". Breaks pachydermes.