Orchestre De Paris Dernier Concert De Paavo Järvi En
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ORCHESTRE DE PARIS DERNIER CONCERT DE PAAVO JÄRVI EN TANT QUE DIRECTEUR MUSICAL DE L’ORCHESTRE DE PARIS SYMPHONIE N° 3 EN RÉ MINEUR Gustav MAHLER 1860-1911 Fin du concert aux environs de 22H40 Paavo JÄRVI direction Michelle DEYOUNG alto Grande Salle – Philharmonie 1 Chœur de l’Orchestre de Paris Chœur d’enfants de l’Orchestre de Paris Edwin BAUDO, Marie DEREMBLE-WAUQUIEZ, Marie JOUBINAUX, Béatrice WARCOLLIER chefs de chœur associés 20h30 Lionel SOW chef de chœur Orchestre de Paris 2016 Philippe AÏCHE violon solo juin 18 Samedi SYMPHONIE No 3 EN RÉ MINEUR Gustav MAHLER Gustav Mahler : cet homme avait Composée en 1895 et 1896 et créée à besoin de résistances, il les aimait, Krefeld le 9 juin 1902, sous la direction du compositeur les désirait, elles étaient le sel amer Six mouvements :1. Kräftig, Entschieden. de son quotidien, qui ne faisait (Puissant et décidé) 2. Tempo di Menuetto. Sehr mässig. Nicht eilen. qu’accroître sa soif de sources (Tempo de menuet. Très modéré. Sans presser) – 3. Comodo. Scherzando. Ohne éternelles. Hast. (Sans hâte) – 4. Sehr Langsam. Misterioso. Durchaus ppp. (Très lent. Stefan Zweig, Le Retour de Gustav Mahler Mystérieux. Toujours ppp) – 5. Sehr Langsam. Misterioso. Durchaus ppp. (Très lent. Mystérieux. Toujours ppp) – 6. Sehr ette œuvre aux dimensions hors normes – la Langsam. Misterioso. Durchaus ppp. (Très plus longue du compositeur – est conçue lent. Mystérieux. Toujours ppp) comme une ode panthéiste à la nature. Ses Durée approximative : 1 h 40 C six mouvements (il y en avait originellement un septième), dont deux font intervenir la voix, sont autant de méditations contrastées sur la place de EN SAVOIR PLUS l’homme dans le cosmos. Les accents dramatiques – Henry-Louis de la Grange, Gustav et « l’intranquillité » propres à Mahler y ont bien Mahler, Paris, Éd. Fayard (3 vol.), 1979 sûr leur place, mais elle adopte dans l’ensemble un – Marc Vignal, Mahler, Paris, Éd. Le Seuil, ton moins tragique ou funèbre que les œuvres de coll. « Solfèges », 1982 la même période, au profit d’un climat plus lyrique – Stefan Zweig, Le Retour de Gustav et « philosophique ». Initialement intitulé « L’Éveil Mahler, Arles, Éd. Actes Sud, 2012 de Pan », l’immense premier mouvement constitue un monde à lui tout seul : univers originel, minéral et tellurique, rendu par l’usage des cuivres et des L’ŒUVRE ET L’ORCHESTRE registres graves, des salves de percussions. Malgré La Symphonie n° 3, est au répertoire la présence d’épisodes plus mélodiques, Mahler de l’Orchestre de Paris depuis 1970 où elle fut dirigée par Leonard s’efforce d’évoquer ici le monde au temps de sa Bernstein. Lui ont succédé depuis création, un ample motif de marche, repris à la Zubin Mehta en 1979 et 1990 avec, fin, symbolisant l’essor de la vie. Faisant office de dès 1979, le Chœur de l’Orchestre premier Scherzo, le deuxième mouvement est dédié de Paris, Rafael Kubelik en 1983, Semyon Bychkov en 1993, Christoph à la végétation : c’est une page d’esprit champêtre, Eschenbach en 2004 et 2009, Susan subtile et aérienne, comme on en trouve rarement Platts et Mihoko Fujimura tenant chez Mahler, évoquant la fragilité et la grâce respectivement la partie d’alto. naïves d’un monde pastoral. Tel l’autre panneau d’un diptyque, le troisième mouvement évoque pour sa part le règne animal : tout un bestiaire implicite défile dans ce deuxième Scherzo animé, parfois humoristique, qui semble composé de GUSTAV MAHLER ET LA petits tableaux successifs, vols d’oiseaux ou SYMPHONIE À PROGRAMME scènes de chasse. Seule la conclusion, annoncée Dans sa production symphonique, écrite par un coup de gong, adopte le ton d’une dans la grande ombre beethovénienne soudaine magnificence cosmique. Le quatrième mais ouvrant par moments sur la mouvement, sans doute le plus célèbre, ouvre un plus radicale modernité, Mahler pan nouveau de l’œuvre en introduisant la voix. a toujours mobilisé un imaginaire C’est une contralto soliste qui évoque à présent narratif. Auteur d’admirables cycles l’apparition de la vie humaine, sur un texte tiré de de Lieder avec orchestre (Lieder la fin du Zarathoustra de Nietzsche, « O Mensch! eines fahrenden Gesellen, Rückert- Gibt Acht! » (« Ô homme, prends garde ! »). La Lieder, Kindertotenlieder), il avait couleur sombre de l’orchestre et les ponctuations acquis une science confondante des dramatiques des cuivres installent un climat « effets de sens » induits par certaines onirique et immatériel, sur lequel la voix assemble harmonies ou détails d’orchestration. progressivement les éléments d’un Lied, comme L’usage récurrent de la voix, dans ses s’il s’agissait, par le chant, de sonder la condition symphonies, témoigne conjointement humaine et les profondeurs de l’inconscient. de ce désir de récit, transformant de Éminemment mahlérien et proche, par exemple, des grandes pages d’orchestre en fables Rückert-Lieder, ce moment suspendu s’interrompt évocatoires. Pourtant, malgré le pour laisser place au cinquième mouvement, qui surnom donné à certaines partitions convoque pour sa part – en faisant intervenir deux (« Titan », pour la Symphonie n° 1, chœurs – un poème du Wunderhorn, dans un climat « Résurrection » pour la Symphonie de naïveté légendaire. L’ultime mouvement de n° 2, « Chant de la nuit » pour la cette symphonie en tous points monumentale est Symphonie n°7), les « programmes » un ample Adagio purement instrumental, dont le suivis par le compositeur, une fois début aux cordes seules, citant de loin un quatuor l’œuvre achevée, demeurent sous- de Beethoven, est là encore typique du génie jacents. Le récit apparaît en quelque mahlérien. Une mélodie d’une douceur ineffable, sorte « retiré », comme si son rôle bientôt complexifiée et ponctuée de passages poétique, une fois rempli, était de plus vigoureux, évoque les tréfonds du sentiment : s’effacer pour libérer l’imaginaire c’est sur les grisantes mais cruelles « leçons de propre à chaque auditeur. C’est « le l’amour », selon l’expression du compositeur lui- dramatique », plutôt qu’un drame précis, même, que s’achève cette extraordinaire partition. le « tragique », plutôt qu’une tragédie, le « sentiment du deuil », plutôt qu’un Frédéric Sounac décès, que nous livre, de manière à la fois abstraite et sensible, l’art de Mahler. SYMPHONIE N° 3 EN RÉ MINEUR IV. Sehr langsam. Misterioso. IV. Très lent. Mystérieux. Worte von Nietzsche Poème de Nietzsche ALTO SOLO ALTO SOLO O Mensch! Gib acht! Ô Homme ! Prête attention ! Was spricht die tiefe Mitternacht? Que dit le profond Minuit ? „Ich schlief, ich schlief – “Je dormais, je dormais, – Aus tiefem Traum bin ich erwacht: Et me suis éveillé d’un rêve profond : Die Welt ist tief, Le monde est profond, Und tiefer als der Tag gedacht. Plus profond que le jour ne l’a cru. Tief ist ihr Weh –, Profonde est sa douleur, – Lust – tiefer noch als Herzeleid! La joie – plus profonde encore que l’affliction ! Weh sprich: Vergeh! La Douleur dit : Disparais ! Doch alle Lust will Ewigkeit –, Mais toute joie aspire à l’éternité, – – will tiefe, tiefe Ewigkeit!“ – à la profonde, profonde éternité !” V. Lustig. Im Tempo und keck im Ausdruck V. Joyeux. Au tempo, avec une expression résolue (aus „Des Knaben Wunderhorn“) (Extrait du recueil Du Cor enchanté de l’enfant) CHŒUR D’ENFANTS CHŒUR D’ENFANTS Bimm, bamm, bimm, bamm. Ding, dong, ding, dong. CHŒUR DE FEMMES CHŒUR DE FEMMES Es sungen drei Engel einen süßen Gesang; Trois anges chantaient une douce chanson Mit Freuden es selig in dem Himmel klang, Qui résonnait joyeusement dans les cieux. Sie jauchzten fröhlich auch dabei, Ils se réjouissaient avec gaieté Daß Petrus sei von Sünden frei! De ce que Pierre fût délivré de ses péchés. Und als der Herr Jesus zu Tische saß, Et quant Notre Seigneur Jésus s’assit à table Mit seinen zwölf Jüngern das Abendmahl aß, Pour prendre son dernier repas avec ses douze Da sprach der Herr Jesus: (disciples, „Was stehst du denn hier! Notre Seigneur Jésus dit alors : Wenn ich dich anseh’, so weinest du mir!“ “Que fais-tu donc là ? Tu pleures lorsque je te regarde !” ALTO SOLO ALTO SOLO „Und sollt’ ich nicht weinen, du gütiger Gott? “Ne devrais-je pas pleurer, Dieu de bonté ? Ich hab’ übertreten die zehn Gebot.“ J’ai violé les Dix Commandements.” CHŒUR DE FEMMES CHŒUR DE FEMMES „Du sollst ja nicht weinen!“ “Tu ne dois pas pleurer ainsi !” Bimm, bamm, bimm, bamm. Ding, dong, ding, dong. ALTO SOLO ALTO SOLO „Ich gehe und weine ja bitterlich.“ “Je m’en vais et pleure amèrement“. CHŒUR DE FEMMES ET CHŒUR CHŒUR DE FEMMES ET CHŒUR D’ENFANTS D’ENFANTS „Du sollst ja nicht weinen!“ “Tu ne dois pas pleurer ainsi !” Bimm, bamm, bimm, bamm. Ding, dong, ding, dong. ALTO SOLO ALTO SOLO „Ach komm und erbarme dich über mich!“ “Ah ! Viens et prends pitié de moi !” CHŒUR DE FEMMES ET CHŒUR CHŒUR DE FEMMES ET CHŒUR D’ENFANTS D’ENFANTS Bimm, bamm, bimm, bamm. Ding, dong, ding, dong. CHŒUR DE FEMMES CHŒUR DE FEMMES „Hast du denn übertreten di zehn Gebot, “Si tu as violé les Dix Commandements, So fall auf die Knie und bette zu Gott!“ Alors tombe à genoux et prie Dieu !” CHŒUR DE FEMMES ET CHŒUR CHŒUR DE FEMMES ET CHŒUR D’ENFANTS D’ENFANTS „Liebe nur Gott in alle Zeit! “Aime Dieu seulement, et en tous temps, So wirst du erlangen die himmlische Freud’. Et tu gagneras la joie céleste. Die himmlische Freud’, die kein Ende mehr hat, La joie céleste, qui n’a pas de fin, Die himmlische Freud’, die selige Stadt.“ La joie céleste, cette Cité bienheureuse.” Die himmlische Freude war Petro bereit’t, La joie céleste fut donnée à Pierre en Jésus, Durch Jesum und Allen zur Seligkeit! Et à nous tous, pour notre félicité.