NEEME JÄRVI Infatigable !

Clic Musique ! ClicMag n° 70 Votre disquaire classique, jazz, world Avril 2019

Retrouvez les 25 000 références de notre catalogue sur www.clicmusique.com ! Sélection CPO

H. Andriessen : Œuvres C.P.E. Bach : Oratorio "Hebt an, ihr P. Ben-Haim : Symphonie n° 2 Suites et ouvertures pour la radio de G. Enescu : Symphonie n° 4 H.W. Ernst : Œuvres de virtuosité symphoniques, vol. 3 Chöre der Freuden"; Serenata "Der Concerto grosso Schreker, Braunfels, Künneke... OP de la radio de Hanovre pour violon Orchestre Symphonique des Pays-Bas Trommeln Schlag...l" Orchestre Philharmonique de la NDR Orchester der Staatsoperette Dresden Peter Ruzicka Thomas Christian, violon David Porcelijn Barockwerk Hamburg; Ira Hochman Israel Yinon Ernst Theis Ensemble Thomas Christian CPO777723 - 1 CD CPO CPO555016 - 1 CD CPO CPO777677 - 1 CD CPO CPO777838 - 2 CD CPO CPO777966 - 1 CD CPO CPO777894 - 2 CD CPO

Alexander E. Fesca : J.P. Förtsch : Cantates E. von Gemmingen : Concertos A. Ginastera : Œuvres pour piano L. Glass : Intégrale L. Théodore Gouvy : Trios pour piano n° 2 et 5 et Concertos sacrés pour violon n° 3 et 4 Michael Korstick, piano des symphonies, vol. 2 Les symphonies Trio Paian Weser-Renaissance Kolja Lessing; Orchestre de la radio de Marianna Shirinyan, piano; Staatsorchester OP de la radio de Saarbrück Manfred Cordes Munich; Ulf Schirmer; Sebastian Weigle Reheinisches Philharmonie; Daniel Raiskin Jacques Mercier CPO777862 - 1 CD CPO CPO777860 - 1 CD CPO CPO777866 - 1 CD CPO CPO555069 - 1 CD CPO CPO777494 - 1 CD CPO CPO777992 - 4 CD CPO

G.F. Haendel : Acis et Galatée, E. Künneke : Concerto pour piano, F. Liszt : Trans. pour orgue et orch. A. Lotti : Vêpres et psaumes E. Mayer : Trios pour piano K. Millöcker : Valses, Marches, opéra en 2 actes op. 3; Sérénade; Zigeunerweisen par Dupré, Weiner, Bischof Batzdorfer Hofkapelle Trio Vivente Polkas Sheehan; Wakim; Williams; Paul O’Dette, Oliver Triendl, piano; Orchestre Christian Schmitt; OP de la radio de Sachsisches Vocalensemble Nürnberger Symphoniker direction; Stephen Stubbs, direction de la Radio de Munich; Ernst Theis Saarbrück; Martin Haselböck Matthias Jung, direction Christian Simonis CPO777877 - 2 CD CPO CPO555015 - 1 CD CPO CPO777472 - 1 SACD CPO CPO777180 - 1 CD CPO CPO555029 - 1 CD CPO CPO555004 - 1 CD CPO

J. Offenbach : La Perichole D. Pejacevic : Intégrale de l’œuvre R. Radecke : Trios pour piano F. Ries : Intégrale des symphonies F. Ries : Ouvertures La Fiancée de J. Röntgen : Symphonies opéra-bouffe en 3 actes pour piano op. 30 et 33; 3 Pièces fantaisie Orchestre de Chambre de Zurich Messine, Don Carlos, Bardique... n° 5, 6 et 19 Brohm; Simon; Wiemer; Könnes Natasa Veljkovic, piano op. 7 Howard Griffiths OS de la radio de Cologne Consensus Vocalis; Orchestre Sympho- Orchestre l’Opéra de Dresde; Ernst Theis Trio Fontane Howard Griffiths nique des Pays-Bas; David Porcelijn CPO777493 - 2 CD CPO CPO555003 - 2 CD CPO CPO777996 - 1 CD CPO CPO777216 - 4 CD CPO CPO777609 - 1 CD CPO CPO777310 - 1 CD CPO

A. Rosetti : Symphonie; F. Schubert : Sonates pour piano et C. Schumann : Intégrale L. Spohr : Symphonies n° 4 et 5; G. H. Stölzel : Oratorio de Noël; R. Strauss : Der Bürger Concerto pour piano Moments musicaux de l’œuvre pour piano Ouverture "Der Matrose" Cantates n° 6-10 als Edelmann; Duett-Concertino Natasa Veljkovic, piano Michael Korstick, piano Jozef De Beenhouwer, piano OP de la NDR Britta Schwarz; Klaus Mertens Orchestra della Svizzera Italiana Johannes Moesus, direction Howard Griffiths Jan Kobow; Ludger Rémy, direction Markus Poschner CPO777852 - 1 CD CPO CPO777766 - 2 CD CPO CPO999758 - 3 CD CPO CPO777745 - 1 SACD CPO CPO999735 - 1 CD CPO CPO777990 - 1 CD CPO

L. Thuille : Sonates violon et piano, H. Vieuxtemps : Concertos pour J. Wagenaar : Poèmes F. Woyrsch : Trio I. Zebeljan : Musique de chambre Flos virginum : Motets et Lieder op. 1 et 30, & violoncelle et piano, violoncelle n° 1 et 2 symphoniques Fruehlingsgewalt, pour piano, op. 65 / R. Goldmark : Aneta Ilic; Stefan Dohr; Joan Enric Lluna; du Moyen-Âge tardif op. 22; Trio pour piano Wen-Sinn Yang, violoncelle; Evergreen Elverhoei, Amphitrion et Le Cid Trio pour piano, op. 1 Isidora Zbeljan; Miroslav Karlovic; Boban Ensemble Stimmwerck M. Gothoni; U. Eichenauer; P. Hoerr Symphony Orchestra; Gernot Schmalfuss, Antony Hermus Carolina Ullrich, soprano; Trio Hyperion Stosic; Quatuor Brodsky; Premil Petrovic CPO777967 - 2 CD CPO CPO777922 - 1 CD CPO CPO777933 - 1 CD CPO CPO555122 - 1 CD CPO CPO777994 - 1 CD CPO CPO777937 - 1 SACD CPO

2  ClicMag avril 2019  www.clicmusique.com Disque du mois / Musique contemporaine

vite suivis par Akuloff et Ivanoff, puis recours au deux orchestre est un avan- Rojdestvensky et Svetlanov gravèrent tage supplémentaire : au Bamberger deux intégrales mémorables qui à mon Symphoniker une certaine alacrité, le sens furent dépassées par la lyrique charmes de bois un peu "tchèques" et tendre, les élans subtils de Vladimir d’un quatuor de cordes lumineux qui Fedosseyev. Ce corpus aussi admirable fait merveille surtout dans les deux que méconnu, chainon essentiel ente le symphonies "pastorales", la 4 et la 7, cycle de Tchaïkovski et ceux des compo- aux Munichois les hymnes ardents de siteurs soviétiques, allait-il rester la pro- la Première symphonie où le plaidoyer (1940-) priété des orchestres russes ? En 1993, héroïque pour la persistance de la sym- Octavian Nemescu l’infatigable Neeme Järvi relevait le défi : phonie romantique qu’est la Huitième, NonSimfonia V; PreSimfonia VI il enregistra les huit Symphonies et partition flamboyante, peut-être la Orchestre National de la Radio Roumaine ; Horia quelques pièces de caractères (dont les moins russe (j’y entend des inspirations Andreescu, direction irrésistibles Valses de concert, musique (1865-1936) proche de celles de la 2e Symphonie DUX1520 • 1 CD DUX Alexandre Glazounov d’un monde en train de sombrer où d’Elgar) et la plus russe tout à la fois par rudit curieux, insatiable touche-à- Symphonies n° 1-8; Ouverture solenelle, l’allégresse même n’est que nostalgie) son ton de conte, sa narration enfiévrée. op. 73; Poème lyrique, op. 12; Valses de en les partageant entre deux phalanges Étout, Nemescu est un des contri- Le cinquième disque, consacré à des concert n° 1 et 2; Marche nuptiale, op. 21 allemandes, les Bamberger Sympho- buteurs majeurs de la nouvelle avant- pièces brèves confiées aux Munichois garde de la musique roumaine, celle qui Bamberger Symphoniker; Orchestre Symphonique niker et l’Orchestre Symphonique de contient trois merveilles : le Poème Ly- de la radio de Bavière; Neeme Järvi, direction la Radiodiffusion Bavaroise : inutile de s’est attachée à renouer avec les ori- rique, et les deux Valses de concert. Si gines, à bâtir une nouvelle universalité C977195 • 5 CD Orfeo préciser que ces œuvres n’étaient pas leur pain quotidien. Pourtant le style vous ne connaissez rien de l’orchestre artistique. Comme son contemporain es Symphonies de Glazounov res- parfait, l’intensité expressive du jeu des de Glazounov, commencez par là, lais- Corneliu Dan Georgescu, il s’intéresse Ltèrent longtemps le trésor le mieux orchestres savamment différenciés, la sez vous apprivoiser, puis tenter la 7e à l’essentialisation (application à la caché de la littérature symphonique poésie lyrique fondatrice du discours Symphonie ou la 4e : le génie mélo- musique de la notion psychanalytique russe : Nathan Rachlin et Boris Khaikhin orchestral de Glazounov, tout est là, en dique du compositeur y est irrésistible. d’archétype) ou à la musique spec- furent leurs premiers apôtres en URSS, plus d’une prise de son superlative. Le (Jean-Charles Hoffelé) trale - pour laquelle il se sert lui aussi de l’ison byzantin. Les deux pièces qu’offre ce disque sont à la fois ancrées dans l’essentialité des musiques de tous les temps (le folklore de la cloche du berger) et dans la nouveauté (les techniques avant-gardiste). NonSim- fonia V (a Sfarsiturilor), au son dense, à l’intensité persistante, au temps suspendu et expansé, et PreSimfonia VI (a Începuturilor), aux consonances spectrales, intenses et saturées, à la (1963-) (1960-) Osvaldo Coluccino Pascal Gallois dirige le Prague Steven Kazuo Takasugi conjonction paradoxale d’un constant Emblema 1, pour flûte basse, clarinette Modern Sideshow, en 4 mouvements, pour flûte crescendo haché de silences lourds de basse, violon, alto et violoncelle; Emblema F. Lévy : Querwüchsig; Risâla fî-I-hob piccolo, clarinette, saxophone alto, sens, forment un disque captivant, qui 3, pour flûte et violon; Emblema 4, pour wa fî’lm al-handasa, petit traité d’amour percussion seul, voix, piano, violon, alto et ouvre à l’œuvre d’un compositeur aux et de géométrie / Gérard Grisey : Vortex violon, alto et violoncelle; Emblema violoncelle; Sideshow, The Interviews publications phonographiques rares Temporum 5, pour clarinette, violon, violoncelle Talea Ensemble au regard du nombre de ses partitions. Prague Modern Ensemble; Pascal Gallois, et piano; Emblema 6, pour flûte basse, 0015013KAI • 1 Blu-Ray Kairos direction (Bernard Vincken) clarinette basse et violoncelle; Emblema 7, STR37111 • 1 CD Stradivarius ombre, chemises blanches sous pour flûte, clarinette, violon et violoncelle costumes noirs sur fond noir, plans ’un, Fabian Lévy (1968-) fut l’élève de S Ex Novo Ensemble fixes, gros plans, plans statiques ou l’autre, Gérard Grisey (1946-1998), L obliques, le parti pris filmique des 0015049KAI • 1 CD Kairos au Conservatoire de Paris et sont tous mimiques outrées et des yeux révul- e doigté et la délicatesse de l’inter- deux réunis dans ce disque concocté prétation de l’Ex Novo Ensemble, par le bassoniste et chef d’orchestre sés dénonce ces exhibitions de foire L humaine (la femme girafe, l’homme fondé en 1979 à Venise, transportent Pascal Gallois. Je connaissais l’inter- éléphant…) des parcs d’attractions de l’auditeur de cette suite chronologique prétation par l’Ensemble Recherche du Coney Island début du XXème siècle de six compositions aux couleurs devenu classique Vortex Temporum de Grisey : les "trois aspects de l’onde qui ont inspiré Steven Kazuo Takasugi graciles dans un monde intérieur où (1937-) originelle, […] l’onde sinusoïdale (for- pour Sideshow, pièce en cinq mouve- Rolf Riehm s’entrelacent transformations émotion- mule tourbillonnaire), l’onde carrée ments et pour huit musiciens. Depuis Die Schrecklich-gewaltigen kinder, pour nelles subtiles et évocations cristallines. (rythmes pointés) et l’onde en dents de des années, ce compositeur américain soprano-colorature et grand ensemble; O daddy, pour orchestre et bandes Osvaldo Coluccino, guitariste classique scie (solo de piano)" du premier mou- de musique électroacoustique récolte et et poète, écrit de la musique depuis vement, le "temps dilaté", cette lenteur Piia Komsi, soprano-colorature; Ensemble collectionne les sons, qu’il caractérise Modern; Hermann Bäumer; SWF Sinfonieorchester l’âge de seize ans. Pour cette monogra- légèrement vertigineuse du deuxième et classe minutieusement dans sa base Baden-baden- Kazimierz Kord, direction mouvement, puis les interpolations, la phie, où apparaissent et disparaissent de données, non sans les avoir sou- WER7373 • 1 CD Wergo les instruments avec une douceur inso- continuité et le "temps contracté" du mis à des ajustements algorithmiques ompositeur radical et engagé, Rolf troisième mouvement. Gallois, à la tête et des transformations informatiques lite, il forge l’originalité de son écriture Riehm raconte, avec sa musique, du Prague Modern Ensemble, magnifie afin d’en extraire toute la singularité. C dans un contournement spécifique des des "histoires sonores pour auditeurs cette œuvre emblématique du courant L’Ensemble Talea de New York se prête conditions de composition, façonnant spectral. Fabien Lévy s’inspire des attentifs, des histoires qui traitent de avec talent à cet étrange jeu de ventrilo- un son tout en nuances et régulant le cross-rhythm d’Afrique Centrale pour thèmes mythiques, psychologiques quie où on finit par ne plus savoir qui, temps par une distribution chaste des instiller désordre et sauvagerie dans et politiques". Basé sur La Théogo- de l’instrument acoustique ou du retrai- pauses et des silences. Pour préserver Querwüchsig, pièce au nom évoquant nie d’Hésiode, mythe grec épique, Die tement électronique, a en définitive la cette atmosphère toute en fluctuations une pousse transversale, anarchique, Schrecklich-gewaltigen Kinder s’ins- main sur ce que capte l’oreille au bout pire de la combinaison d’écrits et de suspendues, le compositeur a préféré tandis que Risâla fî-l-hob wa fî’lm al- handasa (petit traité d’amour et de d’un processus où l’étrangeté sonore le l’histoire de leur transformation par écarter Emblema 2, à l’instrumentarium géométrie), pièce aux contours plus dispute à la nouveauté ; à quoi répond les auteurs contemporains. Collant au plus massif, privilégiant l’unité inti- doux même si elle fait également appel l’atmosphère irréelle, d’où ne ressortent plus près du matériel source, Riehm, en miste, sorte de filigrane en mouvement, à une écriture complexe, évoque des que plastrons, mains et visages, et le concert, y ajoute la dimension visuelle qui se dégage à l’écoute de ce ravissant techniques islamiques d’ornementation bois ou le métal des instruments. Per- en projetant le texte, accompagné de petit disque. (Bernard Vincken) artistique. (Bernard Vincken) cutant. (Bernard Vincken) son analyse musicale et de son inter-

www.clicmusique.com  ClicMag avril 2019  3 Alphabétique prétation. Le parricide du poème, qui Lorenzo Ghielmi, clavecin vité sans limites. Les rythmes propres bouleverse l’équilibre des pouvoirs Sélection ClicMag ! PAS1058 • 1 CD Passacaille aux Allemandes, Gigues, Courantes et - mais se veut aussi le symbole d’une our composer le programme Bach Sarabandes servent alors de prétexte libération politique -, concentre la vio- Pde ces deux (premiers ?) volumes, le à des jeux contrapuntiques élaborés. lence, celle-là même qui fonde, pour claveciniste et organiste Lorenzo Ghiel- Ghielmi aborde les Suites avec sérénité. Riehm, les relations humaines. Lourde mi a choisi de compléter le recueil des Le doigté fluide signe un refus total de est sa conception du monde, lourd six Suites Françaises de Bach de deux toute démonstration, les rythmes sont est son vocabulaire musical : accords Toccatas (BWV 913-914), du Concerto justement corsetés à seule fin de polir massifs, sonorités brutales, puissance Italien ainsi que d’une pièce variée à la le discours musical. Le claveciniste ita- dure et amère - qui confine parfois à manière italienne (BWV 989). Si le re- lien montre enfin un peu de versatilité une étrange forme de beauté, aberrante. cueil des Suites évoque le style français, dans le Concerto, accentuant contrastes Ecrit pour orchestre et sons enregistrés, et tempi selon son humeur (Allegro et (1685-1750) Bach a le génie de synthétiser "...Ce qu’il O Daddy parle également de parricide, Johann Sebastian Bach y a de meilleur dans le goût de la mu- Presto sanguins encadrent un Andante celui commis dans la banlieue romaine Suites française n° 1 à 3, BWV 812- 814; sique de plusieurs nations en un goût un tantinet trop retenu) et les deux Toc- en 1977 par un garçon de 14 ans, qui Concerto nach Italienischem Gusto, BWV mêlé que l’on pourrait appeler le goût catas sommets de pure improvisation et verra avec étonnement des milliers de 971; Aria variata alla maniera italiana, Allemand" pour reprendre la formule de de plasticité souveraine (les fugues !). personnes le soutenir contre ce père qui BWV 898 Quantz. Ainsi en est-il des deux Tocca- Lorenzo Ghielmi joue un modèle d’ins- tyrannisait sa famille. (Bernard Vincken) Lorenzo Ghielmi, clavecin tas, de l’air varié ou même du Concerto trument signé Keith Hill (2001), inspiré PAS984 • 1 CD Passacaille Italien qui dépassent rapidement n’im- d’un clavecin allemand du dix-huitième Suites françaises n° 4-6; Toccatas pour porte quel style national (même s’ils siècle. Une lecture probe et indémo- clavecin, BWV 913 et 914 en conservent l’esprit) par leur inventi- dable. (Jérôme Angouillant)

deuxième sonate en un mouvement de saluer son 90e anniversaire ?) n’est - huit minutes s’apparente à une danse quels que soient ses talents - pas forcé- déstructurée sur des rythmes synco- ment ce qu’il y a de plus musicalement pés enjoués avec une fin surprenante. pertinent. Après tout, ce sont surtout les La troisième sonate (1924) se fait plus interprètes vocaux (et l’on sait combien George Antheil (1900-1959) sage. Basée sur un motif thématique nombre de ceux qui travaillèrent sous la direction de Rilling étaient brillants) Sonates pour violon et piano n° 1-4 exploité durant les dix-huit minutes de qui laissent le plus de traces dans la Alessandro Fagiuoli, violon; Alessia Toffani, piano son seul mouvement, elle se veut plus mélodique et de caractère mélancolique mémoire intime des mélomanes. Et AVI8553239 • 1 CD AVI Music Johann Sebastian Bach (1685-1750) avec quelques ruptures rythmiques et l’utilisation de la traversière moderne omposées en 1923, les deux pre- aspects populaires dansants. La qua- Sonate en sol mineur pour violon seul, est probablement plus éloignée de l’uni- mières sonates pour violon et piano BWV 1001 (trans. pour alto seul en do vers baroque désormais incontournable C trième sonate (1948) fut composée de l’américain George Antheil incarnent mineur); Suite n° 6 en ré majeur pour vio- dans ce répertoire, et du traverso - avec après qu’Antheil remit en question son le langage d’avant-garde cher au jeune loncelle seul, BWV 1012 (trans. pour alto la technique qui lui est liée, les harmo- esthétique novatrice et provocatrice en sol majeur par W. Forbes); Chaconne compositeur provocateur qu’il était niques qu’il a, les articulations qu’il sup- de ses années de jeunesse et l’intitula de la Partita en ré mineur pour violon seul, à l’époque. Piano traité comme une pose - que les voix des solistes de Rilling "Nouvelle deuxième sonate". Sous ses BWV 1004 (trans. pour alto en sol mineur) percussion, écriture en blocs, motifs Robin Ireland, alto ne le sont des "nouvelles" voix (qui sont répétitifs obsédants, rythmiques aux allures plus classiques, elle n’en est pas d’ailleurs parfois restées les mêmes). QTZ2027 • 1 CD Quartz allures industrielles, exploitation ex- moins moderne. L’écriture mélodique Certaines sont forcément ici, avec la trême des possibilités expressives des y est plus développée. On saluera la flûte, mais peut-être aurait-il mieux valu deux instruments, polytonalité, emploi performance des interprètes apportant que ce soit la flûte qui soit, entre autres de rythmes et airs populaires, voilà ce l’expressivité nécessaire à ces œuvres instruments, dans leur sillage, au lieu de qui caractérise leur style explosif. La exigeantes. (Laurent Mineau) l’inverse. Ainsi aurait-on aimé entendre une Arleen Auger, un Kurt Equiluz, ou une Helen Donath plus souvent encore. déchirante et consolante introduit un (Bertrand Abraham) Sélection ClicMag ! chœur ardent et les interventions des trois solistes sous forme de dialogue où s’expriment à la fois le renoncement et l’espoir de l’âme face à la perspec- Johann Sebastian Bach (1685-1750) tive d’être accueillie au Royaume de Flauto traverso obbligato ! Arias de can- Dieu. La cantate s’achève par un Glo- tates choisies (Extraits des cantates BWV ria et un Amen conclusif en forme de 26, 30, 34, 55, 79, 96, 99, 100, 101-102, choral fugué. En regard de l’extraordi- 107, 110, 113-115, 123, 130, 146, 151, naire synthèse de l’Actus Tragicus, la 164, 180, 191 et 249) cantate BWV 182 "Himmelskönig, sei Arleen Augér; Helen Donath; Julia Hamari; Helen willkommen" est plus distanciée, plus Watts; Marga Hoeffgen; Aldo Baldin; Adalbert Johann Sebastian Bach (1685-1750) instrumentale. Un chœur d’un contre- Kraus; Kurt Equiluz; Philippe Huttenlocher; Peter- Leonard Bernstein (1918-1990) Lukas Graff; Bach-Collegium Stuttgart; Helmuth Cantate "Gottes Zeit ist die allerbeste Zeit point très allant et démonstratif évoque Rilling L’œuvre pour piano seul ‘Actus tragicus’", BWV106; Cantate "Him- la venue de Jésus à Jérusalem. L’air de Michele Tozzetti, piano melskönig, sei wilkommen", BWV 182; basse proclamant son amour du Christ HC18072 • 2 CD Hänssler Classic PCL10174 • 1 CD Piano Classics Motet "Kom, Jesu, Kom", BWV 229; Partita et celui pour alto prônant la dévotion es Cantates de Bach de Rilling sont "O Gott, du frommer Gott", BWV 767 contrastent avec le suivant au soprano l’un des derniers monuments conçus ne quarantaine d’années séparent Terence Charlston, orgue; Ensemble Amici Voices L qui décrit de façon troublante la souf- dans la conception traditionnelle qui Ules deux seules pièces pour piano CDA68275 • 1 CD Hyperion france de la Crucifixion. Petite singulari- prévalait avant le déclenchement de imposantes composées par Bernstein a cantate "Gottes Zeit ist die aller- té : la cantate se clôt non pas par le cho- la "révolution baroque", initiée par G. ouvrant ce programme. La Sonate Lbeste Zeit" de Bach BWV106 dite ral mais par un chœur. Interprétation Leonhardt et N. Harnoncourt. La publi- (1938) en deux mouvements est celle Actus Tragicus a été composée en remarquable du jeune ensemble anglais cation de cette compilation, montre d’un jeune homme de vingt ans té- 1708. Conçue pour un service funèbre, Amici Voices. Qualité du continuo et des que, pour datée qu’elle soit devenue, moignant déjà d’une maîtrise et d’un elle repose sur un effectif léger (flûtes, chanteurs (clarté des timbres, justesse cette interprétation joue toujours un sérieux affirmés. La pièce "Touches" viole de gambe et continuo) et différents de l’expression), l’ensemble est irrépro- rôle de balise, et qu’elle a encore à nous (1981) écrite pour le concours Van textes (Evangile selon St Luc, Ancien chable. Le motet "Komm Jesu komm" surprendre, à nous apprendre. On peut Cliburn renvoie à l’écriture raisonnée Testament) qui nous font miroiter une BWV 229 ici réduit pour un chœur de discuter le critère qui a présidé au choix du jeune homme des années trente mort porteuse d’espoir et de délivrance voix solistes est lui aussi abordé avec la opéré : mettre la flûte traversière au avec une légère touche de couleur jazz, car "Le temps de Dieu est le meilleur même spontanéité. Un disque radieux. centre des cantates, et avec elle l’instru- écho des rythmes syncopés du premier des Temps". Une "sonatina" à la fois (Jérôme Angouillant) mentiste P. L Graf, (même fut-ce pour mouvement de la sonate et rappelant

4  ClicMag avril 2019  www.clicmusique.com Alphabétique l’intérêt qu’il portait à cette musique. piano et violoncelle", en forme de belles niers s’illustrent, quant à eux, par leur Suivent ensuite de nombreuses minia- pages mélodiques, à la mondanité dis- différence de caractère : le puissant et tures pianistiques. La judéité de Berns- crète, stylisées à l’extrême voire sim- sombre scherzo est suivi d’une final tein sera sobrement évoquée dans les plement allusives : "Elégie", "Sérénade", tout en légèreté. Claudio Bohórquez et "4 Sabras". Certains aspects populaires "Barcarolle", "Lamento" … Le chant soli- Péter Nagy proposent ici une interpréta- ainsi que des thèmes repris dans des taire et mélancolique du violoncelle est tion précise et longuement mûrie, le tout œuvres d’envergures à venir se retrou- ici à l’honneur ! On appréciera d’autant soutenu par une excellente prise de son. veront dans les nombreux "Anniversa- mieux sa conversation avec le piano (Charles Romano) parfois impétueusement romantique ries" dédiés à des personnes existantes René de Boisdeffre (1834-1906) (Allegro maestoso) de la sonate. Cet art connues ou non dans l’entourage du disparu avec le salon de Madame Ver- compositeur. Leur écriture alterne Trois pièces pittoresques pour violoncelle et piano, op. 93; Six pièces pour violon- durin trouve en Luca Fiorentini et Jakob caractères contrastés et ambiances en celle et piano, op. 15; Sonate pour piano et Tchorzewski deux admirables servi- demi-teintes, parfois lunaires, entre violoncelle, op. 63; Elévation pour violon- teurs. A connaitre. (Emilio Brentani) délicatesse et accents nerveux. S’il est celle et piano, op. 48; Deux Morceaux pour difficile de rester captivé par cette suc- violoncelle et piano, op. 51; Suite pour cession de pièces, l’album a néanmoins violoncelle et piano, op. 56 Luca Fiorentini, violoncelle; Jakub Tchorzewski, le mérite d’apporter un complément piano rare à la discographie sur Bernstein. AP0418 • 1 CD Acte Préalable Johannes Brahms (1833-1897) (Laurent Mineau) ixième livraison (vers une inté- L’œuvre pour orgue Sgrale ?) du label polonais "Acte Adriano Falcioni, orgue Préalable" consacrée, cette fois, à la BRIL94460 • 1 CD Brilliant Classics musique pour violoncelle et piano de our ce nouvel opus consacré à René de Boisdeffre, contemporain de Johannes Brahms (1833-1897) l’orgue de Brahms, l’organiste ita- Saint-Saëns, Bizet et Chabrier, compo- P lien Adriano Falcioni a choisi un orgue siteur si ce n’est oublié, tout au moins Sonates pour violoncelle et piano, op. 38 moderne construit en 1904 par les sous-entendu et sans doute mésestimé. et 99; Danses Hongroises n° 1, 5 et 7; "Wie Moelodien zieht es mir", op. 105 n° 1 frères Rieger dans le style allemand En effet, maniant une mince palette Claudio Bohórquez, violoncelle; Péter Nagy, piano puis restauré en 1973 et 1990 par des de chambriste et s’aventurant avec italiens (Buccolini et Carbonetti). Cette prudence dans la musique vocale et 0301097BC • 1 CD Berlin Classics (1775-1834) double identité et sa large registration François-Adrien Boieldieu chorale, il fuit la couleur des grands es sonates op. 38 & op. 99 de lui confère une richesse de sonorités Ouvertures "Le Calife de Bagdad", "Emma genres et semble éviter le wagnérisme Brahms occupent une place impor- L remarquable hélas tempérée par la ou La Prisonnière", "La Dame Blanche", de l’époque. Le doit-on à sa formation tante dans le répertoire pour violoncelle. "Jean de Paris", "Les Voitures versées" et musicale hors des institutions, à sa Composée entre 1862 et 1865, la sonate lecture pusillanime et presque timo- "Ma Tante Aurore"; Concerto pour piano en modestie de compositeur, à un certain op.38 marque une évolution dans la rée de l’interprète. Que ce soit dans fa majeur dilettantisme ou à un choix esthétique musique du compositeur. Alors que ses l’organum plenum des préludes ou Natasa Veljkovic, piano; Orchestra della Svizzera lié étroitement à l’usage social de sa premières compositions se voulaient du choix des jeux dans les sujets de italiana; Howard Griffiths, direction musique ? Jan Jarnicki, maitre d’œuvre quelque peu novatrices, cette œuvre est fugue, Falcioni privilégie l’intonation (le CPO555244 • 1 CD CPO de l’édition, souligne la contrainte opé- clairement tournée vers le passé : on y toucher) et la lisibilité du contrepoint rée au cours du XIXème siècle, par le trouve une citation de L’Art de la fugue aux dépends de l’idiome romantique ême les tintinophiles ont croisé une de Bach et un menuetto faisant écho au propre au compositeur. Sa vision est fois "la Dame Blanche" (dans "le salon bourgeois et aristocratique sur M la production musicale. "Musique de scherzo de la sonate en la majeur de ainsi plus proche des contemporains crabe aux pinces d’or" !) … mais 25 ans salon", sans doute ! "Salonnarde", pas le Beethoven. Le dernier mouvement se de Bach que de l’orgue du dix-neuvième avant celle-ci c’est "Le Calife de Bagdad" moins ! Six œuvres, toutes à dédicaces, distingue par un savant mélange entre siècle. Si la lente progression chroma- qui avait valu à Boieldieu son premier sont présentées ici : "Six pièces pour forme sonate et fugue. L’ensemble tient tique de la Fugue en La bémol mineur triomphe. CPO nous propose ici un petit violoncelle et piano" opus 15 (1870 ?), sa cohérence par l’utilisation répétée de ne réserve aucune surprise, la lecture choix d’ouvertures et le concerto pour pièces de jeunesse dont deux sont l’expressive sixte mineure. La sonate op. sobre et recueillie du bouleversant O piano pour nous remémorer l’univers perdues, "Elévation", "Deux morceaux", 99 est réalisée bien plus tard, en 1886, Traurigkeit, O’ Herzeleid et des onze d’un compositeur adulé de son vivant et la "Suite", la "Sonate", (entre 1892 et et offre une atmosphère bien différente. Préludes op. 122 n’en reste pas moins qu’on n’hésita pas à qualifier de "Mozart 1894), les "Trois pièces pittoresques" Le premier des quatre mouvements se attachante. Un disque peu idiomatique de Paris" pour son talent mélodique et plus tardives. Compositions de petit démarque par sa manière d’opposer mais d’une sincérité incontestable. (c’est un comble) son "bon goût". L’ap- format, à l’exception de la "Sonate pour les deux instruments. Les deux der- (Jérôme Angouillant) pellation laisse dubitatif aujourd’hui : pendant la période troublée allant des Giorgio Maggiore de Venise doit en effet tantôt en renforcer les tensions, tantôt derniers sursauts révolutionnaires à la sa notoriété à ses sonates pour flûte à aérer l’ensemble. Dans ces œuvres, les Monarchie de Juillet, Boieldieu composa Sélection ClicMag ! bec et non à sa musique sacrée, transfé- voix solistes féminines sont excellentes, près de quarante opéras dont bien peu rée, de son vivant, à l’abbaye de Krems- bien assorties, également accomplies. ont résisté à l’épreuve du temps (mais münster en Autriche et dont on ignore si Supérieures dans l’ensemble à leurs beaucoup de ses contemporains n’ont elle fut jouée. Sa messe en Fa se réduit pendants masculins. Très belle presta- guère fait mieux). La faute sans doute à comme c’est la règle chez lui au Kyrie et tion du Knabenchor de Hanovre. Une un contenu musical parfois bien mince au Gloria divisés en sections pour tutti découverte qui fait de Bigaglia une et stéréotypé. Mais voilà, c’est Howard ou pour soliste(s). Mêlant le stile antico figure majeure de la musique sacrée de Griffiths qui dirige… Après sa réjouis- inspiré de Pergolèse, au style concer- son époque et elle appelle d’autres réa- tant de l’époque, elle annonce par cer- sante intégrale des ouvertures de We- lisations. La musique de Lotti, est plus tains traits la sentimentalité de l’Emp- ber, il insuffle à un orchestre moins délié connue. Ce Credo qui fait à l’origine ( ?1676- ?1745) findsamkeit. Maîtrise du contrepoint son chic et sa théâtralité : c’est allègre Diogenio Bigaglia partie d’une messe complète est d’une et frivole à souhait. Sa partenaire pour Miserere; Messe en fa majeur / A. Lotti : souveraine. La forme fuguée, fréquem- ment sollicitée, contribue fortement à grande richesse expressive : l’œuvre, le concerto n’est pas en reste : comme Credo en fa majeur l’impression de fresque monumentale éclatante, plus compacte et plus facile pour son disque Rosetti, N. Veljkovic Veronika Winter, soprano; Madgalena Harer, que donne l’œuvre (cf. le traitement ex- que celles de Bigaglia trouve son point a une façon de jouer cette musique au soprano; Alex Potter, alto; Georg Drake, ténor; trêmement original à cet égard du Glo- culminant dans le Crucifixus à 8 voix "deuxième degré" qui me réjouit, une Markus Flaig, basse; Knabenchor Hannover; La saisissant par la façon dont il fait de la festa musicale; Jörg Breiding, direction ria) - agrémentée par ailleurs de duos façon d’en faire des tonnes tout en à l’écriture à la fois virtuose et délicate, dissonance un matériau ambivalent, car ROP7023 • 1 CD Rondeau gardant ironiquement ses distances. et d’un beau solo de basse. Le Miserere distribué de façon à assurer une sorte Le résultat est à la fois boursouflé et es 2 œuvres de Bigaglia interprétées est d’une écriture chorale plus mate, de rupture sans heurt dans la continuité léger, un petit bonheur d’insouciance. Lici sont des premières discogra- assez austère, aux coloris sombres. Les de la trame mélodique. Là encore, très (Olivier Eterradossi) phiques mondiales. Le moine de San airs (soli, duos, quatuor vocal) viennent belle interprétation. (Bertrand Abraham)

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leurs, à commencer par les caprices Sélection ClicMag ! baroques, délicieusement ouvragés, de la Suite dans le style ancien, écrite au bord du précipice de la Première Guerre Mondiale : derrière le giocoso et les fantaisies, une certaine tension parait, que Martin Roscoe saisit avec finesse : sa Courante nerveuse est un modèle. La Suite rappelle que le retour vers le Giuseppe A. Brescianello (?1690-1757) Antonio Caldara (1670-1736) baroque fut une constante chez Dohna- nyi : à la quasi fin du disque la sombre Sonate en sol mineur / Anonyme, Bra- Vêpres de la Vierge Marie; Messe en sol Passacaglia l’amorce, partition géniale tislava : Suite en sol majeur / Anonyme, Collegio Musicale Italiano; Adriano Gaglianello Ernö von Dohnányi (1877-1960) d’une jeune-homme qui n’avait pas Budapest : Suite en do majeur ELECLA18060 • 1 CD Elegia Gábor Tokodi, mandora [Mandora 8 cordes de Six études de concert, op. 28; Suite dans encore vingt ans, et dont Martin Roscoe grand renfort de trompettes écla- Robert Lundberg, Portland, 1987] un style ancien; Six pièces, op. 41; PAssa- fait chanter l’incroyable palette autom- tantes et de timbales grondantes caille, op. 6; Rondo alla Zingarese nale. A la fin de l’autre guerre, Dohnanyi BRIL95869 • 1 CD Brilliant Classics A voilà que reparaît cet enregistrement Martin Roscoe, piano écrira son chef d’œuvre pianistique où ers le milieu du XVIIIème siècle, de 2012 dédié au versant extraverti CDA68054 • 1 CD Hyperion rode l’ombre de son fils Matthew mort le luth est devenu un instrument et solaire de Caldara, à mille lieues de dans un camp de prisonniers en Union V rnö von Dohnanyi fut un pianiste de techniquement complexe, pouvant son doloriste et extraordinaire "Madda- Soviétique : les Six Pièces op. 41 se ter- première grandeur, ses enregistre- compter jusqu’à 14 chœurs (ensemble lena ai piedi di Cristo". Le chef jette ses E minent sur un jeu de cloches sinistres, ments beethovénien ou mozartien font de 2 cordes accordées identique- troupes dans l’exultation éperdue dès glas que Martin Roscoe fait résonner entendre le grand son de son clavier, ment), parfois de très longues cordes le Dixit Dominus des Vêpres et on les avec grâce, allégeant ce chant funèbre la puissance de ses conceptions, la à vide destinées à jouer la basse, et un y suit volontiers même si les solistes d’une poésie infinie. Il referme le dernier beauté classique de ses phrasés. Com- nombre de clefs d’accordage en consé- (tirés du chœur) restent un peu pru- album de cette intégrale dont je crois positeur majeur du post-romantisme dents (et si le grave des altos semble bien n’avoir pas entendu les volumes quence. Seuls des spécialistes che- hongrois, il composa d’abondance manquer çà et là de substance). Quel précédents par le Rondo alla Zingarese vronnés parvenaient encore à maîtriser pour son instrument, ses Etudes plus contraste avec la plus connue Messe d’après le final du Quatuor avec piano l’instrument. Le besoin d’une version proches de Schumann que de Chopin en Sol, que son éditeur Carus qualifie n°1 de Brahms, rappelant que Doh- plus simple, destinée aux amateurs, explorent chacune une des difficultés de "messe utilitaire" tant elle est fru- nanyi ne cessa jamais d’appartenir à aboutit à l’ "invention" de la mandore. pianistiques, m’en voudra-t-on de les l’Empire Austro-hongrois, à ce "Monde gale avec ses 2 violons et son continuo Pourvue de 6 chœurs seulement, la tenir pour aussi brillantes que vaines ? d’hier" dont Stefan Zweig aura prononcé restreint ! On y goûte du coup pleine- mandore, très prisée des femmes, et Le génie du piano de Dohnanyi est ail- l’éloge funèbre. (Jean-Charles Hoffelé) dans les couvents, est présente surtout ment la grande qualité des voix. Deux petites ombres au tableau : la prise de en Allemagne du Sud et dans l’Empire son qui favorise l’orchestre et nécessite des Habsbourg. Ainsi Maria Antonia ’urugayen Abel Carlevaro ne fut pas un haut niveau d’écoute pour révé- seulement un grand virtuose de la Walpurgis, fille de l’électeur de Bavière L ler la texture des voix, et la traduction guitare, un professeur émérite, créateur est une "mandoriste" accomplie. Lors absolument catastrophique en "anglais" d’une nouvelle technique instrumen- de son mariage en 1747 avec l’élec- de la notice originalement en italien tale et d’un modèle unique de guitare, teur de Saxe, elle emmène à Dresde (reprise telle quelle de l’édition 2015, il composa durant sa longue carrière toute une collection de partitions, parmi inacceptable pour une réédition). Mais un petit corpus d’œuvres pour gui- lesquelles 18 sonates pour mandore qu’importe... chacune dans son style et tare seule et notamment des recueils composées par Giovanni Antonio Bres- avec ses moyens les deux œuvres sont d’études destinés principalement à cianello. La 15ème ouvre cet enregistre- (1916-2001) d’un intérêt indéniable (d’autant que Abel Carlevaro ses élèves et disciples. Les vingt Mi- ment, suivie par deux suites anonymes Gaglianello avait reconstruit lui-même Preludios Americanos; Suites Milonga I et cro- études datées de 1992 déclinent d’un style très similaire conservées res- la première à partir des parties instru- II; Sonate "Cronomias"; Suite de danses les nouvelles possibilités techniques pectivement à Budapest et Bratislava. mentales dispersées) : Caldara est déci- espagnoles anciennes; Etudes n° 1-5; Trois qu’offrent la méthode d’Abelcaro. Ses Ces pièces témoignent du caractère cadences; Etudes primaires n° 1-2; Micro- dément un grand compositeur, il faut autres cahiers d’études ont été com- de divertissement domestique de cette absolument faire la connaissance de études n°1-20 posées en hommage à ses pairs : Vil- musique parfois techniquement exi- ces Vêpres ressuscitées avec ferveur ! Cristiano Poli Cappelli, guitare la-Lobos et Segovia. Plus développées geante. (Jean-Michel Babin-Goasdoué) (Olivier Eterradossi) BRIL95684 • 2 CD Brilliant Classics que de simples exercices techniques, ils subissent néanmoins l’influence de les structures classiques, les noyant espressione de la Deuxième Sonate, ces derniers. Les cinq Préludios ameri- Sélection ClicMag ! sous l’affect. Comme pour Beethoven, seul mouvement "retenu" de l’ensemble canos (1969-74) regorgent de couleurs le pianoforte, instrument en constante du cahier : Beethoven décidément n’est diluées. L’harmonie y est ouvertement mutation, fut le lieu de la libération de pas loin. L’instrument de McNulty, avec tonale, comme une palette prête à son imaginaire. La série initiée par Bril- ses registres contrastés et son clavier accueillir les plus subtils mélanges. La liant m’aura jusque-là échappée, elle naturellement chantant, donne toute Sonate intitulée Cronomias renvoie plus confie chaque volume à un interprète son ampleur à la "Grande Sonate" op. intimement au Flamenco (tap-tap sur la différent mais les associait jusque-là 75 n°3. Nous sommes en 1811, Dussek caisse) tout en employant un langage à un même instrument, un Longman- est revenu à Paris et tire le diable par la dérivé des procédés sériels. La Suite Clementi. Viviana Sofronitzky lui préfère queue, il écrit cette vaste Sonate pour de antiguas danzas espagnolas (1974) le pétillant, l’alerte pianoforte de son redorer son blason devant le public de en s’inspirant des danses de l’époque cher Paul McNulty d’après un Walter l’Odéon. Adieux Beethoven et le franc (1760-1812) baroque, fournit un bel exemple de re- Jan Ladislav Dussek de 1792, si vert et si fusant, au clavier discours des années passées, l’œuvre création à partir de modèles anciens Sonates pour piano n° 1, 2 et 3, op. 9; irrésistiblement mobile : les trois So- est une immense guirlande de thèmes (Gaspar Sanz). Autre danse mais celle- Sonate pour piano, op. 75 nates de l’Opus 9, charmantes et capri- et d’effets à la Weber, d’un lyrisme capi- ci bien contemporaine la Milonga, Viviana Sofronitsky, piano-forte; Paul McNulty, cieuses, leur sont à peu prés contempo- teux, qui devait plaire aux mélomanes piano-forte raines, leurs contredanses spirituelles parisiens. Mais l’œuvre est complexe, tango popularisé par Astor Piazzolla. BRIL95598 • 1 CD Brilliant Classics où passe encore le sourire de Mozart, surprend par des audaces inattendues Carlevaro y trouve une manière origi- ohann Ladislav Dussek où la méta- "croquées" avec esprit par la fille du jusque dans l’harmonie qui montre des nale d’exploiter un matériau folklorique. Jmorphose de la sonate classique grand Vladimir qui a hérité de son père tensions certaines. Viviana Sofronitzky Après ce teasing bien agréable et maî- en sonate romantique ? Beethoven cette fantaisie naturelle, le gout des saisit tous les enjeux de cette partition trisé du guitariste italien Cristiano Poli admirait ses œuvres, il y trouvait cer- audaces – écoutez comme tout cela fascinante, posée entre deux mondes. Cappelli, on attend avec impatience la tainement ce sens de l’humeur, ces danse et fuse dans la Première Sonate Quel dommage que le principe de la publication des pages concertantes du atmosphères capricieuses, ce discours et aussi ce cantabile ombré de tragique série n’octroie qu’un disque à chaque compositeur. (Les concertos et la Fan- ardent qui à force d’essayer excédaient qui saisi à l’écoute du Larghetto con interprète… (Jean-Charles Hoffelé) taisie). (Jérôme Angouillant)

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e n’est pas Johnny Guitare, mais italien Emanuele Delucchi dont c’est le CGiuliani Guitare, et selon notre troisième volume Godowsky (Même enquête la plus stricte, ce n’est pas de label) sait parfaitement où il met les Joan Crawford (il a eu bien tort...) que mains. Sur le clavier d’un Steinway D cet italien obtint même des enfants, (1906) au son inouï, il aborde chaque légitimes ou non, qui furent eux-mêmes étude sobrement sans rubato excessif, praticiens de cet instrument (la guitare, laissant s’épanouir naturellement le pas Joan Crawford, vous êtes sûrs de flux mélodique et négociant avec bon- suivre ?). Même le père de Mauro était heur les nombreux boursouflures et Claude Debussy (1862-1918) Wojciech Gawronski (1868-1910) de la confrérie gratteuse, dont le fils chausses-trappes disséminés dans une commença d’ailleurs au violoncelle. "Chansons de Bilitis", pour voix et piano; Berceuse, op. 2 n° 3; Quatre préludes, op. écriture fluide et ductile. A l’écoute on Ayant vécu à cheval sur la fin du 18ème Musique de scène pour "Les Chansons 14; Kolyanska, op. 11 n°5; Menuet, op. finit d’ailleurs par ne plus reconnaître 18 n° 2; Sérénade, op. 18 n° 3 "Morceau et le début du 19ème siècle, ledit fiston de Bilitis", poèmes récités avec 2 flûtes, les études pour une seule main des Caractéristique"; Sonate pour alto et piano, donc se fit acclamer à travers toute 2 harpes et celesta; "Six épigraphes autres tant la primauté mélodique y est op. 22; Sérénade antique, op. 24 n° 2; l’Europe comme brillant gratteur, à la antiques", pour piano à 4 mains; "La Flûte prégnante et le plaisir de l’interprète Piesn milosci, op. 24 n° 3; Piesn wiec- fois grand virtuose et auteur de com- de Pan" (Syrinx), version originale pour zorna, op. 25 n° 1; Nocturne, op. 26 n° 1 patent. (Jérôme Angouillant) flûte et récitant positions très élaborées. On lui connaît Marcin Murawski, alto; Anna Starzec-Makandasis, comme ça plus d’un millier de pièces Elisabetta Lombardi, mezzo-soprano; Raffaele piano pour son instrument (mais on vous ras- D’Aniello, piano; Ensemble Magadis [Carole AP0420 • 1 CD Acte Préalable sure, point d’intégrale au disque !), dont Magnini, récitante; Claudia Giottoli, flûte; Roberto omme à son habitude, le label Acte trois concertos ainsi qu’une ribambelle Fabiano, flûte; Maria Chiara Fiorucci, harpe; Elisa Préalable nous fait découvrir un d’études et autres variations. Il fit une Sargenti, harpe; Filippo Farinelli, celesta] C nouveau compositeur polonais en la belle carrière à Vienne et c’est surtout à BRIL95678 • 1 CD Brilliant Classics personne de Wojciech Gawronski. Ce la fin de sa vie, de retour en Italie, qu’il a première et triple mise en scène par dernier est formé à l’Institut de musique manifesta combien comptait pour lui LDebussy des poèmes archaïquement de Varsovie, notamment par Zygmunt l’influence de Rossini, au point de ne torrides de son ami Pierre Louÿs, via Noskowski (1846-1909), un excellent pas se lasser d’en produire des arran- Charles Gounod (1818-1893) une poétesse antique mythique, date compositeur également mis à l’honneur gements. Comme on s’en aperçoit sur par le label polonais (déjà 8 CDs !). Symphonies n° 1, 2 et 3 de 1894 avec voix et piano. Pan fait le présent enregistrement, sa musique, Gawronski reçoit aussi des cours pri- tout sagement soit-elle alignée sur la Orchestra della Svizzera Italiana; Oleg Caetani, d’abord don à sa gracieuse d’une flûte. vés à Berlin par Moritz Moszkowski tradition haydnienne ou mozartienne, direction Les bouches s’y rejoignent trop grave (1854-1925), un des plus importants sait aménager des développements CPO777863 • 1 CD CPO et la belle (mais pourquoi diable ?) en compositeurs polonais de l’époque. En plus ambitieux, pouvant même poser ’allez pas chercher dans les deux perd sa ceinture ! Second poème, notre 1902, Gawronski s’installe à Varsovie difficulté aux interprètes. Pédagogue Symphonies d’un Gounod tout juste satyre, qui a sans doute lu un digest N pour se consacrer à la composition et auteur d’une méthode de guitare, il débutant à l’opéra avec deux ouvrages freudien, fantasme sur la chevelure à l’enseignement. S’il a composé peu prisa de mêler joliment cet instrument mal reçus (Sapho et La Nonne san- d’œuvres (29 opus), plusieurs ont reçu à d’autres comme la flûte, le violon, (qui est donc des pleurs à répandre glante) et finalement échappé à une des prix lors de compétitions nationales et même comme ici la voix humaine. l’ennui des divines douleurs)... et parle carrière de musicien d’église les éclairs et étrangères. Le présent enregistre- Bret, un moment musical charmant de l’un entrant dans l’autre comme un de génie de Roméo et Juliette ou de ment nous offre une sélection d’œuvres et harmonieux, qui n’ira cependant songe (bis pourquoi ?). Le troisième Faust : a trente sept ans, le composi- pour piano seul ou pour alto et piano. pas renverser mémère mélomane texte est tragique, ce ne sont plus que teur reprend certes la symphonie là où La pièce de résistance est une belle dans les orties du sturm und drang. Méhul et consort l’avaient laissée mais givre, neige fangeuse, hiver et mort sonate pour alto et piano op. 22 ; le pre- (Gilles-Daniel Percet) avec surtout dans l’oreille Beethoven et sous un ciel pâle. En 1901, le compo- mier mouvement est basé sur un motif le peu qu’on connaissait de Mendels- siteur reprend douze fois Bilitis, avec de polonaise, le suivant fait écho à la sohn à Paris. Avec cela des couleurs ensemble de chambre (flûtes, harpes, célèbre marche funèbre de Chopin, le latines dans la forme sonate dont Bizet, célesta), "tableaux vivants" non plus dernier est un traditionnel, et charmant, qui réduira pour le piano la Sympho- chantés mais récités. Trois ans plus rondo. Parmi les œuvres pour piano, nie en ré majeur, fera son miel pour sa on signalera surtout les très techniques tard, cela conduit directement, super- propre Symphonie en Ut. La Messe était Quatre préludes op. 14, dédiés à Nos- bement, aux si pentatoniques, diato- dite, la symphonie française renaissait kowski. (Charles Romano) niques, modales Epigraphes antiques en attendant que Franck n’en codifie les pour piano à quatre mains (puis version règles pour un siècle. Gounod affirmera à deux mains). Mais rien de kitsch dans encore plus haut et fort sa singularité (1870-1938) tout cela, tant les interprètes ici rendent Leopold Godowsky quelques mois plus tard dans une Sym- le sens profond des mélismes achille- Etudes sur Chopin, op. 25 phonie en mi bémol majeur dont l’exorde claudiens, et leur envoûtante moder- Emanuele Delucchi, piano beethovénien – avec une citation de "Ein nité. On reprochera à la rigueur à la PCL10182 • 1 CD Piano Classics Engel Eleonora"lisible - sonne comme un manifeste. Pour ces deux partitions chanteuse (tout en rêvant à quelqu’un es Études d’après l’opus 25 de Cho- trop souvent passées sous silence Oleg comme Marie-Thérèse Escribano...) une pin du pianiste Léopold Godowsky L Caetani trouve les tempos et le ton diction noyant un peu le sens des mots, sont peu fréquentées aux disques en raison de leur difficulté d’exécution. juste, privilégiant une lecture claire qui les textes n’étant d’ailleurs pas donnés Mauro Giuliani (1781-1829) Garlo Grante (Music&Arts) et Constan- magnifie l’écriture à la pointe sèche et dans un livret par surcroît en anglais Divertimenti notturni, pour flûte et guitare, tin Sherbakov (Marco Polo) se les l’art des registres, même si dans la Pre- op. 86; Valses pour guitare, op. 21; (pour un grand musicien français !). Et sont colletées avec témérité et sans mière Christopher Hogwood mettait une lorsqu’il y a récitation pure, un plageage Fughetta pour guitare, op. 113; The Last animation plus irrésistible, et même si Rose of Summer; Choix de mes Fleurs démériter. Godowsky pour qui tout était à part était possible, non ? Y compris cheries, op. 46; Le avventure di Amore "Simple, naturel et beau, réalisé sans le l’on peut préférer la chaire plus dense à la fin sur ce fameux Syrinx, d’après espresse in dieci valzer caratteristici, op. moindre effort" (Heinrich Neuhaus) en des interprétations de Neville Marri- la pièce Psyché d’un autre ami plumitif, 116; Variations sur un thème favori de fait un laboratoire de formes : études ner. Mais il y a un bonus qui rend le l’oublié Gabriel Mourey. Rebelote pour l’Opera Amazilia, op. 128; Pièces faciles et destinées à la main gauche seule, de disque indispensable : en 1890, Gou- agréables pour flûte et guitare, op. 74; The style contrapuntique (cantus firmus), nod revenait à l’orchestre seul pour une un bonbon néogrec où deux nymphes Blue Bells of Scotland, pour voix, guitare prétextes à variations ou à transforma- Troisième Symphonie dont il n’acheva dialoguent, l’une souhaitant encore et guitare seul; Zwölf neue Wald-Ländler tions. Des études conçues spécifique- que le second mouvement, une fantai- une fois échapper à son sacri-Pan. Si pour guitare, op. 23 [n° 2, 3, 4]; Balli ment pour des techniciens du clavier. sie teintée d’une pointe d’onirisme qui clair leur incarnat léger qu’il voltige nazionali pour guitare, op. 24b; Canto delle mandriane bernesi Chaque thème est ainsi métamorphosé ouvre sur d’autres horizons. Le frag- dans l’air assoupi de sommeils touf- Stefano Cardi, guitare; Enrico Casularo, flûte; en fonction de son potentiel mélodique ment du premier mouvement, véhé- fus, comme disait ce bon vieux faune Laura Polimeno, voix, guitare; Andrea Orsi, guitare; et tactile, laissant un champ de possi- ment, sombre comme une chasse noc- (Mallarmé, vous avez vu ses oreilles ?). Lorenzo Rubboli, guitare; Ilaria Mancino, voix bilités infini au compositeur par ailleurs turne se suspend soudain. Dommage. (Gilles-Daniel Percet) BRIL95813 • 1 CD Brilliant Classics familier de la transcription. Le pianiste (Jean-Charles Hoffelé)

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près quelques essais embryon- les nombreuses interventions de Mirra Sélection ClicMag ! Anaires, Liszt a bel et bien composé ici chantée avec élégance et détermi- un opéra. "Je vais essayer de composer nation par Joyce El Khoury. L’unique à mon tour un opéra, rien que ça !" écrit- air de Sardanapale Se sol l’armi est il à Marie d’Agoult en 1846. Ainsi naîtra plutôt bien défendu par un Airam Her- en 1850 le premier acte de "Sardana- nandez volontiers ténébreux. La fluidité pale" opéra qui reste inachevé puisque des mélodies et l’orchestration raffi- Liszt en abandonne la composition née évoque bien souvent Berlioz (Les deux ans plus tard. Sur le plan du style, Troyens) et même si l’intrigue tourne Paul Graener (1872-1944) la musique reflète l’esprit de l’époque, court, l’œuvre captive de bout en bout. Concertos pour violoncelle, pour violon et allemand (Wagner), français (Berlioz), De plus, on a affaire à un orchestre pour flûte et quelques lointaines réminiscences d’exception (le Staatkapelle de Wei- Franz Liszt (1811-1886) Uladzimir Sinkevich, violoncelle; Henry Raudales, de Palestrina. La tragédie de Byron, si mar) et à un chef (Kirill Karabits) atten- violon; Christiane Dohn, flûte; Orchestre de la Mazeppa, Poème Symphonique n° 6, bien illustrée par Delacroix, donne lieu tif à déployer les timbres de chaque radio de Munich; Ulf Schirmer, direction S 100; Sardanapalo, extrait de l’Acte I, à de grands moments d’intensité sur- pupitre et instrument et qui ne cesse scènes 1 à 4, opéra inachevé, S 687 CPO777965 • 1 CD CPO tout vocale, l’orchestre étant dévolu à d’entretenir la progression dramatique. Joyce El-Khoury, soprano (Mirra); Airam uatrième volume de l’œuvre d’or- Hernandez, ténor (Sardanapalo); Oleksandr l’accompagnement des solistes et du En complément de programme le Qchestre de Paul Graener, musicien Puschniak, baryton-basse (Beleso); Opera Chorus chœur. Liszt s’emploie d’ailleurs à créer poème symphonique Mazeppa montre dont l’engagement politique au sein Nationaltheater Weimar; Staatskapelle Weimar; une orchestration expressive, s’accor- une même tension, acerbe, tran- du NSDAP et la perte des manuscrits Kirill Karabits, direction dant aux différents climats de l’œuvre. chante, techniquement éblouissante. dans l’incendie de sa demeure à la fin AUD97764 • 1 CD Audite Quelques airs tiennent le haut du pavé : (Jérôme Angouillant) de la guerre ont plongé la musique dans l’oubli après 1945. Cette fois, l’éditeur cieux d’être à la hauteur des attentes ment relus ces derniers temps par la regroupe trois concertos tardifs, assez du public mélomane britannique, nouvelle génération qui les tirait volon- différents par leur esprit. Celui pour produisit une série d’œuvres censées tiers vers un certain Sturm und Drang. violoncelle et petit orchestre (dont un correspondre au plus près au goût Le violoncelle de Haydn, petit frère de surprenant piano) possède un chic et anglais, dont les célèbres symphonies celui de Carl Philipp Emmanuel Bach ? un brio très "années folles" ; celui pour de Londres, et se familiarisa avec le pia- Christophe Croisé, sans en revenir violon et grand orchestre s’inscrit dans noforte à mécanique anglaise, très diffé- aux us et coutumes de l’ancien temps, la grande tradition romantique (il fut rent des instruments viennois auxquels répond par une lecture purement clas- d’ailleurs créé par les berlinois sous la il est habitué. Stimulé par les talents et sique, dorée par le vaste soleil dont baguette de Carl Schuricht en 1937) Joseph Haydn (1732-1809) les charmes d’une de ses élèves lon- l’inondent Sherniyaz Mussakhan et son tandis que l’ultime concerto pour flûte doniennes, Thérèse Jansen-Bartolozzi, Eurasian Soloists Chamber Orchestre de 1944, dernière partition composée Sonates piano, Hob XVI : 7 et Hob. XVI : 52 / T. Haigh : 3 canzonettas de Haydn il va composer, lors de son deuxième où l’Est rencontre l’Ouest exactement par Paul Graener surprend par son néo- arrangées en rondo pour piano- forte; Fan- séjour en 1794-1795, deux magnifiques à Vienne. Cet archet stylé, cet orchestre classicisme enjoué, particulièrement taisie pour piano-forte introduisant "God sonates spécifiquement prévues pour tenu font les deux Concertos admira- dans le finale sous-titré "Freut Euch des Save the Emperor"; Sonate piano n° 2 / C.I. un "grand pianoforte" anglais. Toute blement classiques, legato somptueux, Latrobe : Lente de la sonate n° 1 Lebens" (réjouis-toi de la vie) d’après œuvre sortie de la plume du maître est phrasés amples aux modelés expressifs Rebecca Maurer, piano-forte (instrument J Broad- un vieux chant populaire allemand, aussitôt publiée, adaptée dans toutes qui tirent plus d’une fois l’oreille dans wood & Sons, 1816) pourtant écrit en 1944… L’orchestre de sortes d’arrangements, et abondam- des Adagios assez magiques. Je me GEN19650 • 1 CD Genuin la radio de Munich est comme toujours ment imitée. Les élèves et admirateurs(- laisse gagner par autant de sérénité et impeccable dans cette résurrection de n peut difficilement imaginer trices) idolâtres font résonner de ces de simple plaisir oubliant les excitations la musique de l’auteur de "la flûte de Oaujourd’hui l’engouement extraor- pièces tout salon qui se respecte. des "relectures", le geste classique em- sans souci", son œuvre la plus connue. dinaire, proche de l’hystérie, que sus- Thomas Haigh adapte ainsi trois des plissant ces musiques à ras bord de leur Les solistes sont les chefs de pupitre de cita l’arrivée en Angleterre en 1791 canzonettas anglaises du grand Vien- charme mélodique. Comme tout cela l’orchestre et s’acquittent brillamment de Joseph Haydn, enfin libéré de ses nois pour le piano seul, et combine chante, jusque dans le complément, de leur tâche. Très jolie découverte ! obligations professionnelles. Encensé l’Hymne "Gott erhalte Franz der Kaiser qui pourra surprendre : les foucades (Richard Wander) jusqu’au délire, le compositeur, sou- "avec un thème de la symphonie n° 103, capricieuses, le ton venté, maritime du et une country-dance enjouée… Chris- Concerto en si bémol mineur de Vivaldi tian Latrobe compose deux recueils de marient le violoncelle et le violon – pour toslav Knouchevitsky (du trio Oistrakh) sonates directement inspirées de celles le coup, Sherniyaz Mussakhan reprend Sélection ClicMag ! est une page trépidante exigeant du du maître. L’interprétation exemplaire lui aussi l’archet – et rappelle soudain chef et de son soliste une vigilance de Rebecca Maurer sur un Broadwood le grand écart qu’il y a entre le baroque sans faille. Un Allegro marqué Mode- de 1817 nous livre ces découvertes et vénitien et le classicisme du musicien rato mais souvent tempétueux, extrê- redécouvertes dans une version idéale. d’Esterhazy. Passionnant, et l’occasion mement virtuose pour le soliste qui ne (Jean-Michel Babin-Goasdoué) de découvrir un beau violoncelliste. cesse de ferrailler avec son instrument (Jean-Charles Hoffelé) tandis que l’orchestre lui assène des tempi impossibles. Le sombre Andante Sostenuto nous réserve heureusement de belles plages élégiaques avant que le final avec son thème dansant et sautil- (1903-1978) Aram Khachaturian lant nous renvoie sur le ring. La Rhap- Concerto pour violoncelle en mi mineur; sodie pour violoncelle (1963) dédiée à Concerto-Rhapsodie pour violoncelle et Mstislav Rostropovitch en un seul mou- orchestre vement illustre parfaitement la forme Torleif Thedéen, violoncelle; Staatsorchester Rhei- rhapsodique, lyrique, sans contrainte et nische Philharmonie; Daniel Raiskin, direction volontiers foisonnante. Pluie de thèmes, Joseph Haydn (1732-1809) (1882-1953) CPO555007 • 1 CD CPO d’atmosphères, de climats que l’imagi- Concertos pour violoncelle n° 1 et 2, H 7b Emmerich Kalman ram Khachaturian affectionnait la nation intarissable du compositeur n° 1 et 2 / A. Vivaldi : Concerto pour violon, Die Faschingsfee, opérette en 3 actes Aforme concertante. Ainsi naîtrons nourrit à volonté. Soutenu par un chef violoncelle, cordes et basse continue en si Camille Schnoor, soprano (Fürstin Alexandra les trois concertos pour violon vio- attentif aux moindres dynamiques et bémol majeur, RV 547 Maria); Daniel Prohaska (Viktor Ronai); Nadine loncelle et piano que le compositeur nuances des partitions (Daniel Raiskin) Christoph Croisé, violoncelle; Eurasian Solosits Zeintl (Lori Aschenbrenner); Simon Schnorr fera suivre bien des années plus tard et un orchestre armé comme une cita- Chamber Orchestra; Sherniyaz Mussakhan, violon, (Baron Hubert von Mützelberg); Maximilan Mayer direction (Graf Lothar Mereditt); Erwin Windegger (Herzog par leur pendant rhapsodique. Chaque delle, le preux Torleif Thedéen sort in- AVIE2402 • 1 CD AVIE Records Ottokar von Grevlingen); Chor des Staatstheaters œuvre est dédiée à un soliste proche du demne de cette course à l’abîme. Dans am Gärtnerplatz; Felix Meybier, direction; Orchester compositeur. Le Concerto en Mi mineur tous les cas, cette musique ne supporte es deux Concertos que Haydn écrivit des Staatstheaters am Gärtnerplatz; Michael pour violoncelle (1946) écrit pour Svia- pas la médiocrité. (Jérôme Angouillant) Lpour le violoncelle ont été drastique- Brandstätter, direction

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CPO555147 • 1 CD CPO é à Osuna (province de Séville) en niste prodige Mayseder, grand oublié alman n’est pas seulement l’auteur N1555, Alonso Lobo de Borja étu- Sélection ClicMag ! du disque jusqu’à présent. Après deux Kjustement célèbre de la Princesse dia avec Guerrero à Séville, avant de volumes de quatuors et un de concer- Czardas (1915) puisqu’il composa en retourner à Osuna où il se diplôma à tos pour violon, ce quatrième opus tout une vingtaine d’opérettes, pro- l’université, pour ensuite devenir maître nous offre le deuxième quatuor (1811) duction qui connut cependant un réel de chapelle à l’église de la collégiale et le deuxième quintette du compositeur ralentissement lorsqu’il dut prendre le en 1581. Revenu à Séville dix ans plus (1833). La première œuvre révèle une chemin d’un inévitable exil du fait de la tard, il y était assistant de Guerrero et sensibilité frémissante, très schuber- montée du nazisme. La Fée du Carnaval maître du chœur de garçons, jusqu’en tienne, alliée à un talent compositionnel fut donnée à Vienne en 1917 et consti- 1593, où il partit à Tolède comme accompli (les premiers essais remontent tue une adaptation de Zsuzsi Kisasszo- maître de chœur, avant de retourner à aux 12 ans du musicien), tandis que le Séville en 1604. Entre ces deux dates il quintette respire davantage de sérénité, ny, créé deux ans plus tôt à Budapest, (1789-1863) dans la patrie d’origine du compositeur. publia un recueil d’œuvres important. Joseph Mayseder dans une invention mélodique teintée Si la musique a conservé une indé- Il décéda en 1617, âgé seulement de Quatuor à cordes n° 2; Quintette à cordes de valse viennoise (on songe aux pre- niable coloration hongroise, l’intrigue, 62 ans, après avoir occupé les deux n° 2 miers chefs d’œuvre de Lanner). Oscil- acclimatée en temps de guerre pour postes les plus prestigieux auxquels Wiener Mayseder-Ensemble [Raimund Lissy, lant entre Fesca, Spohr, et surtout Ons- violon; Harald Krumpöck, violon; Tobias Lea, le public germanophone et inscrite un musicien espagnol de cette époque low, ces pièces délicieuses confirment à puisse prétendre. Elève le plus célèbre alto; Robert Bauerstatter, alto; Peter Somodari, quel point cette résurrection est justifiée dans le cadre du Carnaval de Munich, violoncelle] est caractérisée par un ensemble de de Guerrero, le compositeur jouit d’une ; on espère que l’ensemble éponyme, GRAM99184 • 1 CD Gramola quiproquos qui voient alterner rires et haute renommée jusqu’à ce que, dans créé ad hoc, va nous faire découvrir inquiétudes, et se côtoyer haute société la deuxième moitié du XVIIIème siècle, ’éditeur Gramola a eu il y a quelques bientôt d’autres merveilles, dans une et petit peuple bohème, les plus joyeux Antonio Soler l’ignore superbement Ltemps l’idée de génie de consacrer interprétation toujours aussi inspirée. et les plus innocents n’étant pas ceux dans son traité "Llave de la Modulacion". une série d’enregistrements au violo- (Jean-Michel Babin-Goasdoué) que l’on croit. On retiendra surtout de À la suite de cet oubli, l’œuvre du com- l’œuvre, côté musique, un très char- positeur tombe dans l’obscurité jusqu’à uchesi acquit dans les années 90 des productions religieuses, des sym- mant mélange, digne de la plus sédui- sa résurrection à la fin du siècle dernier une certaine célébrité suite aux tra- phonies, du concerto que papa Mozart sante tradition viennoise, non dénué de grâce à des musicologues américains et L vaux de Giorgio Taboga, qui tenta de conseillait à Nannerl de travailler, et de certains échos plus modernes. Reflet de britanniques. Le jeune et brillant chœur démontrer qu’il était l’auteur de nom- l’autre disque de sonates et rondos. la production munichoise de 2017, cet "Victoria", et sa directrice Ana Fernan- breuses grandes œuvres de Mozart (Olivier Eterradossi) enregistrement bénéficie d’une inter- dez-Vega, ont décidé de réparer cette et Haydn et le prétendu "maître caché" prétation homogène et enjouée, digne injustice en réalisant cet enregistrement de Beethoven. Il aurait été victime d’un de l’œuvre dont le livret (allemand-an- qui mêle fragments de messes à des complot des Habsbourg voulant priver glais) retrace la genèse et la réception. motets dont certains, n’ayant survécu l’Italie de la paternité du classicisme… (Alain Monnier) que sous forme instrumentale, ont dû être réadaptés à leur texte d’origine. La Laissons-là cette "fringe theory" qui res- dernière plage propose une version pour surgit régulièrement sur divers forums, soprano et vihuela d’un motet à 6 voix, et écoutons ! L’opus 1 (originellement pratique très courante dans le cadre de avec accompagnement de violon obli- la musique domestique à l’époque du gé, que Plano a évacué) a une couleur compositeur qui, de toute évidence, n’a incontestablement italienne dans les rien à envier à ses contemporains plus mouvements vifs et dans l’usage de Biagio Marini (1594-1663) célèbres Victoria, Guerrero ou Cardoso. la basse (assez peu imaginative). Il Ecco o Cinzia, pour 6 voix et 6 instruments; (Jean-Michel Babin-Goasdoué) surprend par ses mouvements lents très composites : par moments vrai- Ahi Filli, pour 5 voix et basse continue; Non lagrimar, pour 2 violons, 2 voix et basse ment magnifiques, rêveurs et sinueux ( ?1555-1617) continue; O dolcissime, pour 6 voix et 6 Alonso Lobo à la manière de fantaisies... puis tout isntruments; Deh come ancor, pour 6 voix Ave Regina Caelorum a 5; Missa O Rex à coup d’une simplicité désarmante et 6 instruments; Ridon le piagge, pour 4 Gloriae; Ave Maria a 8; Vivo Ego, dicit comme certaines "sonates faciles" voix et basse continue; Crudel tu voi par- Dominus; Erunt signa in sole; Regina Caeli allemandes en effet. Dans cette réédi- tire, pour 6 voix et 6 instruments; Donna mi Laetare; Credo Romano; Cum audisset tion d’un disque Amadeus de 2012, le chiami, pour 4 voix et basse continue; Tu loannes in cinvulis; Sanctus-Benedictus, pianiste italien joue (sur un très beau pur partisti, pour 5 voix et basse continue; extrait de Missa Petro ego pro te rogavi; piano moderne) au "premier degré" : Tirinto mio, pour 6 voix et 6 instruments; Versa est in luctum a 6; Libera me, Domine Credetel voi, pour 4 voix et basse continue; a 5; Agnus Dei, extrait de Missa Simile est très énergiquement, avec plus d’atten- A Dio begli occhi, pour 5 voix et basse tion à la rythmique qu’aux nuances (les regnum caelorum; Ego Flos Campi; O quam Andrea Luchesi (1741-1801) continue; La bella Erminia, pour 6 voix et suavis est Domine mouvements vifs forte, les lents entre 6 instruments Sonates pour piano, op. 1 Coro Victoria; Ana Fernández-Vega, direction; mezzo-piano et mezzo-forte). Foin des Coro Costanzo Porta; Cremona Antiqua; Antonio Manuel Minguillón, vihuela Roberto Plano, piano comparaisons oiseuses : cet opus vaut Greco, direction BRIL95789 • 1 CD Brilliant Classics BRIL95811 • 1 CD Brilliant Classics d’être connu, et ne déparera pas à côté TC591390 • 2 CD Tactus

viennois espéraient une gravure de nie de Vienne, historiquement associée Sélection ClicMag ! cette œuvre quasiment légendaire. Sa à l’œuvre, c’est celle de Graz à laquelle création par Weingartner en 1922 fut CPO confie le soin d’enregistrer pour un scandale retentissant avant que la première fois ce monument sous la la reprise la même année sous la ba- baguette experte de Johannes Wild- guette de Clemens Krauss soit, elle, un ner, qui s’était déjà fait les dents sur triomphe éclatant. Les dimensions qua- la version allégée du finale rebaptisée siment mahlériennes de cette sympho- Feste im Herbst (CPO777320). Si vous nie de plus d’une heure, son orchestre aimez Korngold, Schreker (le thème ini- démesuré, sa luxuriance orchestrale et Johann Kaspar Mertz (1806-1856) tial de la symphonie évoque d’ailleurs sa formidable difficulté de mise en place Trois Morceaux, op. 65; Pianto fortement le prélude des Stigmatisés), dell’Amante; La Rimembranza; Pensée (1882-1964) allaient ensuite la faire disparaître du Joseph Marx répertoire dès 1927. Depuis quelques ou bien sûr, Mahler et Bruckner (dont Fugitive; Harmonie du soir; Fantaisie sur Eine Herbstsymphonie années des exécutions de concert, l’influence est évidente dans le beau des motifs extraits de l’opéra Don Juan de Mozart, op. 28 Grazer Philharmoniker; Johannes Wildner, parfois entachées de coupure avaient mouvement lent), cette symphonie co- Giuseppe Chiaramonte, guitare direction créé une certaine effervescence autour lossale sera pour vous une découverte CPO555262 • 1 CD CPO de cette page mythique, autant poème enivrante. Une révélation majeure et un BRIL95722 • 1 CD Brilliant Classics nfin ! Cela fait des lustres que les symphonique que symphonie en quatre disque à marquer d’une pierre blanche ! une époque où le piano est roi, Eamoureux du post-romantisme parties. A défaut de l’illustre philharmo- (Richard Wander) A Johann Kaspar Mertz a cherché à

www.clicmusique.com  ClicMag avril 2019  9 Alphabétique adapter la virtuosité technique du piano revisitant le cycle Mozart que Sigiswald hélas. Le conte est total et oublie avec à la guitare. Il en ressort un style bril- Kuijken assembla comme en réponse à allégresse la parabole maçonnique. lant et virtuose qui en fait le "Liszt de la celui d’Östman de 1992 à 2004, choisis- C’est comme cela que j’aime ma Flûte. Guitare". Si Giuseppe Chiaramonte tente sant exactement les mêmes opéras soit (Jean-Charles Hoffelé) ici de reproduire au plus proche la tech- la Trilogie Da Ponte et la Zäuberflöte, de nique unique de Metz, l’intégralité du CD trouver ici comme là-bas Cosi fan tutte a été enregistrée à l’aide d’une guitare à pour perle de l’ensemble. Kuijken y est 6 cordes car sa sonorité est capable de délicieusement musicien, soigne son conférer à la musique de Mertz une plus petit orchestre d’épices, et y dispose grande variété de couleurs par rapport d’une distribution brillante emmenée Arvo Pärt (1935-) à la guitare viennoise de son époque. par une stupéfiante Fiordiligi : Soile Magnificat; Nunc dimittis; Maria Antifonen; L’enregistrement propose parmi les Isokoski. Sa "sorella", Monica Groop, Stabat Mater œuvres les plus virtuoses du composi- lui est parfaitement appariée, Nancy Monica Monteiro, soprano; Wendy Roobol, teur autrichien. La Fantaisie Hongroise Argenta irrésistible en Despina imper- soprano; Kaspar Kröner, alto; Hugo Naessens, alto; est une sorte de rhapsodie, avec de tinente et impayable en médecin à la Felix Nowowiejski (1877-1946) Falco van loon, ténor; Emilio Aguilar, ténor; Berend nombreux thèmes hongrois ; dans la pierre de Mesmer. Et que les messieurs Eijkhout, basse; Bas Ramselaar, basse; Krijn Koets- Fantaisie originale, Mertz développe des Missa pro pace, pour chœur mixte, orgue veld, direction (Maria Antiofnen); Wendy Roobol, sont bien, Markus Schäffer Ferrando et orchestre, op. 49, n° 3; Missa stella techniques qui lui ont permis de créer soprano; Hugo Naessens, alto; Falco van Loon, stylé, Per Vollestadt Guglielmo ardent, maris, pour chœur mixte et orgue, op. ténor; Ensemble Le Nuove Musiche; Krijn Koets- des effets de sostenuto pour aider à sans compter un Don Alfonso moins 49, n° 4 veld, direction; Kees Hulmann, violon; Bernadette maintenir la ligne mélodique ; le lugubre manipulateur qu’à l’habitude et qui Maciej Ingielewocz, orgue; Chœur de chambre d’ Verhagen, alto; Sanne de Graaf, violoncelle "Gondolier" a un thème central en forme aurait aussi fait un beau Guglielmo, Olsztyn "Collegium Musicum"; Janusz Wilinski BRIL95807 • 1 CD Brilliant Classics de barcarolle. Après la lyrique "Pianto Huub Claessens. Ailleurs dans le cycle DUX0683 • 1 CD DUX e Stabat Mater fait partie des com- dell’Amante", la guitare atteint son apo- Da Ponte, les promesses ne tiennent positions majeures du compositeur gée avec la trilogie "La Rimembranza", que par éclipses : les Nozze tirent à la L estonien Arvo Pärt avec la Passion "Pensée Fugitive" et "Harmonie du Soir". ligne, dépareillées par une Comtesse selon Saint Jean (1977) et le Miserere (Charles Romano) modeste, mais la Susanna de Oelze, le (1988). L’œuvre pour orchestre réduit Chérubin de Groop, le Figaro de Werner et solistes fut écrite en 1985 et créée à van Mechelen, le Comte de Claessens Vienne par le Hilliard ensemble la même valent d’être entendus, tout comme année. Pärt y illustre les fameux versets le duo que ces deux barytons forment montrant Marie au pied de la Croix et de dans un Don Giovanni où les rejoint son fils supplicié. L’ensemble Le Nuove le Don Ottavio très tenu de l’excellent Musiche dirigé par Krijn Koestfeld ne Markus Schäffer, mais mon Dieu les Johann Pachelbel (1653-1706) s’éloigne guère de l’orthodoxie "pär- deux Donne…écoutez plutôt la Zerline tienne". On retrouve cette même forme d’Argenta ! Et la Zauberflöte ? Enre- Intégrale de l’œuvre pour clavier rondo ou alternent monodie et polypho- gistrée lors de deux concerts dans la Simone Stella, clavecin, orgue nie, séquences instrumentales et inter- Wolfgang A. Mozart (1756-1791) Basilique Notre Dame de Beaune en BRIL95623 • 13 CD Brilliant Classics ventions solistes, le tout enveloppé d’un juillet 2004 c’est l’autre bonne surprise Les Noces de Figaro K. 492, opéra-bouffe igure centrale de l’école d’orgue de smog lancinant et statique, typique du en 4 actes; Don Juan K. 527, opéra en 2 de cette somme inégale. La langue Fl’Allemagne du Sud au XVIIe siècle style minimaliste du compositeur. De actes; Cosi fan tutte, K. 588, opéra en 2 allemande réveille un certain esprit de Johann Pachelbel (1653-1706) est l’un même pour le Magnificat (1989), les actes; La Flûte enchantée, K. 620, opéra théâtre fantastique chez Kuijken qui des compositeurs les plus importants en 2 actes sopranos de détachent des voix mascu- anime le Collegium Compostellanum et du Baroque Moyen. Enfant prodige, il La Petite Bande; Sigiswald Kuijken, direction line comme des brisures d’écume dans La Petite Bande de traits vifs, de mélo- devient rapidement organiste profes- BRIL95933 • 12 CD Brilliant Classics un invariable phénomène de ressac. Là dies saillantes. Le jeune Christoph Genz sionnel et occupe des postes importants encore les voix sont claires, cristallines rnold Östman enregistra son cycle campe un Tamino exemplaire, héroïque dans plusieurs Cours allemandes avant mais on cherchera là vainement une AMozart à Drottningholm, petit et poétique à la fois, donnant la réplique de s’installer finalement à Nuremberg. Il conception inédite des œuvres. Dans théâtre, petit orchestre, tempos vifs à son frère Stephan, Papageno rugueux, y est un pédagogue demandé et un or- les brefs épisodes des "Maria Anti- et distribution brillante qui parfois ne émouvant, admirablement chanté. Très ganiste reconnu et populaire. Son style, phonen", datés de la même période, la suffisaient pas. L’entreprise, toujours jolie Pamina de Suzie Leblanc, Reine de forgé lors d’une importante période de déclamation censée exprimer le sens du aussi savoureuse, se réalise pleinement la Nuit surprenante, récitatifs sentis et formation à Vienne, est influencé par texte semble neutralisée par une ligne dans un Cosi fan tutte admirable, d’une vocalises stratosphériques : Isolde Sie- ses compatriotes Froberger et Kerll, de chant trop raide. Cela dit, l’austérité vitalité contagieuse. Quelle surprise en bert fut une révélation sans lendemains ainsi que par les compositeurs italiens et la rigidité ne nuisent nullement au Frescobaldi et Carissimi. Il adopte un recueillement et le mélomane fervent ne langage contrapuntique limpide et peut résister à la puissance spirituelle savoir gré car le résultat justifie large- simple qui met l’accent sur la clarté Sélection ClicMag ! ment la démarche. Certes, les versions presque magique de cette musique. mélodique et harmonique plutôt que (Jérôme Angouillant) de référence ne manquent pas (Loriod, sur la virtuosité et la complexité. Il écrit Muraro) mais cette nouvelle production plus de deux cents pièces pour l’orgue, n’a pas à rougir des comparaisons. Il liturgiques ou laïques, et explore la plu- faut bien sûr accepter de se plonger part des genres existants à l’époque. dans ces pages pour piano solo afin Les 13 disques qui composent ce cof- d’y découvrir ce que le compositeur fret illustrent parfaitement les contri- entend suggérer à partir de la collecte butions essentielles de Pachelbel au de l’ornithologue qu’il était également, développement de nombreuses formes composante aussi importante pour son d’écriture pour l’instrument (prélude art que ne l’était sa foi. Le livret pourra Olivier Messiaen (1908-1992) choral, fugue, variations). Organiste de d’ailleurs nous y aider (en anglais) en renommée internationale et grand spé- (1853-1931) Catalogue d’Oiseaux proposant pour chaque titre un décor, cialiste de la musique baroque, Simone Alfonso Rendano Ciro Longobardi, piano une ambiance, un synopsis. Les pièces Stella ajoute une nouvelle étape à une Quintette pour piano et cordes; Scaccia- PCL10155 • 3 CD Piano Classics deviendront alors autant de poèmes discographie déjà très riche. Son jeu pensieri, Arietta alla calabrese; Valse; urait-on déjà oublié Olivier Mes- sonores, de véritables saynètes, voire est nourri par une profonde compré- La Napolitaine, Valse de salon; Valse Fantastique siaen, décédé en 1992 ? On révo- de fresques - tant la couleur reste hension du style et une parfaite maîtrise A Daniela Roma, piano; Quatuor Modus querait alors bien vite une moisson de un élément capital pour le musicien technique : Il est libre, joyeux, senti- chefs-d’œuvre pourtant pas si anciens. - selon qu’on les abordera avec des mental, d’un grand caractère. Amateurs DCTT80 • 1 CD Digressione C’est plus discrètement à son Catalogue référents littéraires, dramaturgiques d’orgue, passionnés par les musiques é en Calabre, musicien et pianiste d’oiseaux que le pianiste Ciro Longo- ou picturaux. Le désir de "traduire la baroques, cette édition risque de se Nprécoce, Alfonso Rendano étudie bardi a décidé de se consacrer à son nature en musique" devient réalité. faire rapidement une place de choix sur au conservatoire de Naples. Repéré tour en publiant ce coffret. Il faut lui en (Alain Monnier) vos platines. par Thalberg, il vient à Paris et travaille

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était quasiment inconnue aux USA, me crucifie, si sombre jusque dans le à la partition, n’en croyant pas mes Sélection ClicMag ! mais pour Serkin Reger méritait un thème de Choral en accord qui vou- oreilles)... Car la grande proximité de apôtre. Cette immense partition, chef drait danser (et que Michael Korstick Ries avec Beethoven (d’abord élève, d’œuvre absolu, ne se livre pas aisé- faisait danser). Ici tout y irrémédiable, puis secrétaire et ami, enfin biographe) ment : elle a connu avec l’avènement du en quête d’un absolu, aucun pianiste n’en fait par pour autant un clone de CD une certaine renaissance : Steven n’y aura été si proche des intentions ce dernier… c’est même plutôt Mozart de Groot eu le temps de l’enregistrer de Serkin, et comme l’orchestre de la qu’on entendrait presque note pour avec Michael Gielen, Love Derwinger, NDR, mené avec lyrisme par l’excellent note dans certaines phrases de l’An- Ulrich Urban, Amadeus Wbersinke, Joshua Weilerstein, assiste son soliste ! dante du quatuor op.145/2 ! Bref voilà Gerhard Oppitz, Barry Douglas, Marc La prière du Largo, comme écrite dans un disque plein de surprises, à écouter André Hamelin suivirent, jusqu’à ce que le souvenir du mouvement médian du l’oreille grande ouverte pour se rendre Michael Korstick en signe une interpré- 4e Concerto de Beethoven, atteint à un compte à quel point la voix singulière (1873-1916) Max Reger tation probablement définitive, éclairant apaisement hors du temps, pour tout de Ries vaut mieux que la boutade Concerto pour piano en fa mineur, op. 114; cette Ténèbre de son vaste clavier. Je dire bouleversant. La danse du final, ses de James Leonard : "vous êtes-vous Episoden, op. 115; "Choral", extrait de me demandais bien si un jour Markus carrures menaçantes, son ton caustique jamais demandé à quoi aurait ressem- "Lose Blätter", op. 13 Becker, génial musicien qui s’est fait derrière un panache quasi baroque que blé la musique de Beethoven s’il n’avait Markus Becker, piano; NDR Radiophilharmonie; l’apôtre de tout le piano de Reger au Brahms n’eut pas désavoué, est inouïe. pas été un génie ? La réponse est : à la Joshua Weilerstein, direction disque (Serkin l’aurait béni) y viendrait : En complément quelques pièces des musique de Ries". Vivement le volume AVI8553306 • 1 CD AVI Music l’y voici, et c’est admirable de tension, Episoden et une des Feuillets perdus, 3 ! (Olivier Eterradossi) udolf Serkin aura convaincu CBS de rumeur, d’introspection, et d’autant retour vers l’éden de œuvres pour piano Rd’enregistrer ce vaste concerto alors plus remarquable qu’enregistré dans le seul par celui qui en connait chaque dé- que plus personne ne le jouait – on était feu du concert. L’Allegro moderato, tra- tour. A placer dans votre discothèque au en 1959 – sinon Eduard Erdmann et versé par ces orages qui ne veulent se coté de la version de Michael Korstick. Erik Then-Berg en Allemagne. L’ouvre résoudre, avec ces cieux qui pleurent, (Jean-Charles Hoffelé) avec Mathias, élève de Chopin, et mène torino Respighi pour violon et piano. à souhait. La suite tirée d’une musique une carrière de virtuose en France et Ils jouent tout d’abord un fragment de de scène pour le Songe de Strinberg en Europe. Il joue à quatre mains avec sonate en trois mouvements que Res- (Traumspiel, 1921) se déroule quant à Liszt à Weimar ! De retour à Naples pighi a composée à l’âge tendre de 18 elle dans un climat très Sécession, entre (1692-1753) (1886), il se consacre à l’enseignement ans et - malheureusement là aussi - n’a réminiscences mahlériennes et expres- Giovanni Alberto Ristori musical (et, sans succès, à sa réforme) pas achevée... Puis les deux brillants sionnisme façon Schreker ou Korngold, Messe et Miserere en do majeur; Litanie et à la composition ("Consuelo", drame interprètes jettent un coup d’oeil dans tandis que la dernière "Suite de Carna- de Sancta Xaverio lyrique d’après George Sand, 1902). Il les ateliers de composition du maître val dans le style ancien", initialement Heidi Maria Taubert, soprano; David Erler, contreté- reprend au début du siècle son activité et présentent trois miniatures qui té- un intermezzo entre les deux parties nor; Andreas Post, ténor; Cornelius Uhle, baryton; Sächsiches Vocalensemble; Batzdorfer Hofkapelle; moignent de l’intérêt précoce de Res- de pédagogue et de pianiste… Il fait de l’opéra en un acte "le gondolier du Matthias Jung, direction breveter (1919) la troisième pédale du pighi pour la musique baroque. Pour doge" (1931) est un pastiche brillant de CPO555200 • 1 CD CPO piano ! Il cesse son activité en 1925. finir, ils nous offrent trois autres arran- la musique italienne de la Venise de Vi- DIG music nous propose en forme de gements délicieux que le grand compo- valdi. La réunion de ces trois pages très urieux destin que celui de Ristori : profil perdu un portrait du composi- siteur a réalisés à partir d’œuvres de ses dissemblables sur un seul CD illustre Caprès avoir engrangé quelques suc- teur : le "Quintette pour piano forte et illustres prédécesseurs. Une musique une nouvelle fois l’extraordinaire versa- cès à l’opéra au nord de l’Italie, il arriva cordes", composé et modifié entre 1875 par laquelle tout a commencé pour lui tilité de Reznicek. Interprétation comme à Dresde en 1715 avec la troupe de son et 1880, pièce unique et destinée à être et qui l’accompagna sa vie durant. Au toujours irréprochable d’engagement père et y fut nommé compositeur de une "carte de visite" du musicien, mu- mieux, recommencez dès la fin du der- de l’orchestre de Weimar et de son chef. musique profane. Toujours plus solli- sique brillante au romantisme assumé, nier menuet, ravissant, de Locatelli, par (Richard Wander) cité pour composer des œuvres sacrées tour à tour inquiète, vive et au parfum le premier CD ! aux côtés de Zelenka et de Hasse qu’il délicatement viennois (Sérénade). En remplaçait fréquemment, il gagna en complément, pour piano, une ariette importance et devint, après la mort de sur un thème traditionnel calabrais et Zelenka, maître de chapelle adjoint. Le trois valses, œuvres de jeunesse qui catholicisme fervent du couple princier témoignent d’une inspiration originale à contribua à créer entre 1720 et 1750 l’ombre de Chopin. Plus que du savoir une forte demande d’œuvres religieuses faire ! On en redemande ! Interpréta- festives : dès 1733, la chapelle de la tions convaincantes de Daniela Roma cour contrôla toute la musique sacrée, et du Quatuor Modus. A connaitre. supplantant un ensemble jusqu’alors subordonné au clergé. Par ailleurs, (Emilio Brentani) Ferdinand Ries (1784-1838) Emil N. von Reznicek (1860-1945) la vénération dont jouissait à Dresde Quatuor pour flûte, violon, alto et violon- Saint-François Xavier, cofondateur de Suites "Carnaval", "Traumspiel" et sympho- celle en sol mineur, WoO 35 n° 2; Trio pour l’ordre des Jésuites contribuait encore à nique n° 1 violon, alto et violoncelle en mi mineur, l’essor de l’art vocal religieux. Bien des Weimarer Staatskapelle; Stefan Solyom, direction WoO 70 n° 2; Quatuor pour flûte, violon, œuvres de Ristori pourtant rassemblées CPO555056 • 1 CD CPO alto et violoncelle en mi mineur, op. 145 n° 2 après sa mort furent dispersées après eznicek fait partie de ces musiciens Ensemble Ardinghello 1945, comme s’il avait en quelque sorte, qui doivent leur redécouverte à CPO. toujours fait figure d’étranger. La messe R CPO555231 • 1 CD CPO On ne connaissait en effet de lui que la enregistrée ici est d’une grande vivacité, brillante mais peu significative ouver- oici la suite de l’intégrale que CPO enlevée, mais elle crée paradoxalement ture de Donna Diana jusqu’à ce que Vconsacre à la musique de chambre assez vite l’impression d’une composi- (1879-1936) Ottorino Respighi l’éditeur enregistre ses symphonies, ses pour flûte et trio à cordes de Ferdinand tion pâteuse : écriture plutôt convenue, Sonate en ré mineur pour violon et piano / opéras et surtout ses deux fascinants Ries. On trouve ici les "numéros 2" des extérieure, soli sans originalité ni pro- G. Tartini : Sonate en mi (arr. O. Respighi); poèmes symphoniques Schlemihl et WoO 35, WoO 70 et de l’op. 145 du pre- fondeur. Voix solistes décevantes : mal "Pastorale" en la (arr. O. Respighi) / P. Der Sieger, sous la baguette de Michail mier volume. L’Ensemble Ardinghello appariées, parfois très disgracieuses Locatelli : Sonate VI (arr. O. Respighi) Jurowski. Cette fois, ce sont trois suites poursuit son chemin sur les mêmes (plage 4 notamment) manquant de Ilona Then-Bergh, violon; Michael Schäfer, piano symphoniques qui nous parviennent. bases : flûte ailée et enjôleuse de Karl précision (plage 5). Si les qualités du GEN89116 • 1 CD Genuin La première (1882) est en fait une véri- Kaiser, riche sonorité des instruments chœur et des instrumentistes sont sen- omment tout a commencé... Ainsi table symphonie en trois mouvements d’époque, technique irréprochable pour sibles dans les Litanies, les voix solistes Cpourrait-on sous-titrer la troisième (elle devait d’ailleurs porter ce titre à rendre les chemins parfois étranges et aiguës laissent encore à désirer. L’écri- parution (et qui est ainsi malheureuse- l’origine), remarquable par son élan dissonants empruntés par cette mu- ture du Miserere emprunte une partie ment la dernière) d’Ilona Then-Bergh et romantique et son extraordinaire sche- sique pré-romantique (pour l’andante de son matériau à Biffi, compositeur Michael Schäfer avec des œuvres d’Ot- rzo final, fantastique sinon diabolique de WoO 70/2, j’ai dû aller jeter un œil vénitien, que Ristori allège et chez qui il

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cinq ans seulement les séparent pour- une symphonie selon son cœur. Seul à Daniel Selich (ou Selichius). Seuls les Sélection ClicMag ! tant, mais entre temps Tippett aura lien réel avec la Troisième Symphonie musicologues connaissent ce composi- abandonné sa volonté totalitaire d’être l’idée de reprendre pour la Quatrième teur né en 1581 et mort en 1626. Voici moderne, plus encore que Britten qui l’enchainement de structures brèves, ce que je sais de Selichius. Il est né le en 1972 régnait toujours sur la créa- mais sans recourir à la voix : les 7 4 février 1581 à Wittenberg et mou- tion musicale en Albion. La Troisième tempos sont le théâtre d’une constante rut à Wolfenbüttel en 1626. En 1621 il Symphonie est une œuvre complexe, mutation, l’univers sonore avec étoiles, succède à Michaël Praetorius comme ses deux parties se contrastent, un pre- vents, lune, n’est pas si éloigné que cela musicien du duc Friedrich Ulrich de mier dytique amer, violent, puis l’Alle- de certaines pages de Dutilleux, Brab- Brunswick dans la ville où il finira ses gro molto et son postlude de quatre bins les éclaire, lecture infiniment pré- jours. Cet "Opus novum", écrit à Wol- "songs", entre blues et Beethoven, où cise mais suggestive surtout qui égale fenbüttel en 1623/1624, est l’objet de il faut l’avouer Rachel Nicholls étonne celle du créateur, Georg Solti. Il ajoute ce CD enregistré par Manfred Cordes (1905-1998) Michael Tippett par la liberté de son ton, l’ivresse de en premier enregistrement mondial la et son ensemble Weser-Renaissance, Symphonies n° 3, n° 4 et en si bémol sa lecture : c’est comme si, retrouvant Symphonie en si bémol, écrite par un spécialistes des musiques des seizième Rachel Nicholls, soprano; Mark O’Keeffe, bugle; l’audace évidente qui avait fait le suc- jeune homme pas encore trentenaire et dix-septième siècle. Leur répertoire BBC Scottish Symphony Orchestra; Martyn cès de "A child of our time", Tippett se qui la reprendra plusieurs fois pour illustre les musiques de la Renaissance Brabbins, direction libérait de ses inhibitions et partant de mieux l’oublier, belle partition sombre, tardive et du Baroque. Si vous n’êtes CDA68231/2 • 2 CD Hyperion ses ambitions : tant mieux pour son tendue, parcourue par les éclairs pas familiers des langues de Goethe et n univers semble distendre les art ! Et quel beau "flügelhorn" nous d’inspiration d’un génie en cours de de Shakespeare, vous ne pouvez pas Urudesses, le langage âpre, les disso- joue Mark O’Keffe dans le Slow Blues, maturation, ajout majeur à une œuvre lire le livret du CD de ce label CPO que nances charbonneuses de la première Martin Brabbins réglant les fantaisies de toute façon trop peu nombreuse, je connais depuis plus de trente ans. partie de la Troisième Symphonie avec jazzies et le ton divagant de l’ensemble et surtout une plongée dans l’atelier Je vous dirai que je ne connais pas ni les raffinements elliptiques du labora- en équilibriste. En 1976, Britten dis- du créateur en devenir. Passionnant. le château, ni les églises de la Sainte toire sonore poétique de la Quatrième : paru, Tippett se sentit enfin libre d’oser (Jean-Charles Hoffelé) Trinité et de Sainte Marie de cette ville de Basse-Saxe. En revanche je connais Wolfsburg depuis plus de cinquante introduit des passages en stile concer- ami. Une vive sinfonia à l’italienne, des coup son "poète" pose au lieu de par- ans... Venons-en à la musique de Daniel tato. C’est sans conteste l’œuvre la plus années 1800, complète avec bonheur ce ler… l’exact opposé de celui de Clara Selichius... Les quinze œuvres réunis profonde, la plus inspirée et la mieux in- très bel enregistrement, où l’orchestre Haskil, par exemple, irremplaçable. dans le CD reflètent bien l’influence de terprétée des trois. (Bertrand Abraham) Il Demetrio, fondé à Pavie par son (Olivier Eterradossi) son prédécesseur à la cour du duc de chef Maurizio Schiavo, ne démérite Brunswick-Wolfenbüttel, Michaël Prae- pas aux côtés de ces brillants solistes. torius qui semble annoncer les struc- (Jean-Michel Babin-Goasdoué) tures musicales d’Heinrich Schütz et de toute cette école de l’Allemagne du nord jusqu’à la mort de Jean Sébastien Bach. Ample déploiement des pièces à 2, 6, 7, 8, 9, 10 et 11 voix où les solistes vocaux et les instruments s’entrelacent amoureusement dans une ferveur musicale exemplaire. La conduite du chef M. Alessandro Rolla (1757-1841) Daniel Selichius ( ?-1626) Cordes est souple, ferme et impérieuse, mais ne manque pas de cette tendresse Concerto pour alto en fa majeur; Tantum Concertos Sacrés "Opus Novum" et de cette souplesse qui témoignent ergo, pour basse, alto et orchestre; Sinfo- Ensemble Weser-Renaissance Bremen; Manfred (1810-1856) d’une grande complicité amicale avec nia, BI 533; Concerto en ré majeur Robert Schumann Cordes, direction ses 21 compagnons musiciens. Tout Simonide Braconi, alto; Salvo Vitale, contrebasse; Papillons, op. 2; Scènes d’enfants, op. 15 / CPO555223 • 1 CD CPO Orchestra da camera "Il Demetrio"; Maurizio J. Brahms : 3 intermezzi, op. 117; 6 pièces au long de ce disque, nous entendons Schiavo, direction pour piano, op. 118 ous le titre "Musique au château de des reflets surprenants de la sévérité BRIL95504 • 1 CD Brilliant Classics Sarah Beth Briggs, piano SWolfenbüttel" paraît ce CD consacré luthérienne adoucie par des séjours atif de Pavie, Rolla y naquit un an AVIE2398 • 1 CD AVIE Records Naprès Mozart, mais lui survécut 50 nfant prodige qui fit grand bruit la fois la verte jeunesse de son auteur ans, ce qui lui permit d’être le contem- Eoutre-Manche dès 1984, Sarah Sélection ClicMag ! et sa maîtrise adressant ici et là un porain de Schubert, Mendelssohn, Briggs a été plus récemment applaudie clin d’œil au "Rossignol" stravinskien. Chopin ou Rossini. Professeur réputé, pour son enregistrement du concerto Figurez-vous que ce ballet décoiffant il maîtrisa très tôt le violon, mais aussi de Hans Gal (AVIE, premier enregistre- était resté aux oubliettes et qu’en voici l’alto, qui devint son instrument fétiche. ment mondial). La voici dans un réci- le premier enregistrement, Wojciech A côté de 15 concertos, on trouve dans tal d’œuvres inspirées à Schumann et Michniewski en conduisant l’irrépres- sa très abondante production une foule Brahms par leur chère Clara, pianiste ou sible pantomime avec brio. Mais il y a d’œuvres de musique de chambre met- femme aimée. Un tel programme la met plus, l’irrésistible "Bric à brac", ballet tant l’alto en vedette, associé à toutes face à une concurrence écrasante, mais avec une pointe de surréel, des bouffées sortes d’instruments. Fidèle toute elle tire son épingle du jeu par une sorte de jazz, des effets à la John Adams dia- sa vie à l’idéal classique (comme le de naturel classique… que certains lui blement précurseurs, un parfum de bal- (1897-1986) prouve par exemple son concerto pour reprocheront : il y a peu de profondeur Alexandre Tansman lade de nuit urbaine qui ne s’oublie plus cor de basset daté de 1829), il assi- et de mystère dans ces interpréta- Sextuor, Ballet-bouffe; Bric à brac, Ballet une fois qu’on l’a entendu, autre preuve mila néanmoins certaines innovations tions, un Brahms plutôt moins amer et en 3 tableaux que le ballet selon Alexandre Tansman romantiques, notamment dans sa pro- sombre que beaucoup, et un Schumann Orchestre Symphonique National de la radio avait sa propre singularité échappée de duction de chambre. Après un premier plus fantasque que tourmenté. Dans polonaise; Lukasz Borowicz, direction; Wojciech la tutelle stravinskienne qu’elle nargue CD incluant deux concertos pour alto, Brahms je crois entendre la volonté Michniewski, direction même parfois avec une sorte de ten- Simonide Braconi revient nous charmer de ne pas fondre les voix, donnant une CPO777987 • 1 CD CPO dresse. C’est finement enlevé, cette fois avec son timbre moelleux et particuliè- main gauche plus rythmique que colo- vingt-cinq ans, Alexandre Tans- par l’autre chef de ce disque, Łukasz rement expressif, dans deux nouveaux rée et des aigus comme indépendants À man brossait d’un geste preste son Borowicz, qui me semble aller plus loin concertos de deux époques différentes, du discours (op.117/3). Dans les Sextuor, un ballet-bouffe pour la pièce et dans la poésie et dans la verve que et dans une création particulièrement Schumann qu’on a tant entendus, ce d’Alexandre Arnoux, "Huon de Bor- ne le fit jadis le pourtant excellent Israël originale de Rolla, un "Tantum ergo" sont surtout les libertés prises avec la deaux", que Charles Dullin montait au Yinon, dont l’enregistrement a disparu pour alto, voix de basse et orchestre, pulsation (des silences, un rubato et Théâtre de l’Atelier. Tout son art y est corps et bien avec le catalogue Koch dédié à un aristocrate ami du compo- des décalages de mains parfois très ap- déjà, orchestration bariolée, aux alliages Schwann. Doublé excitant qui enfonce siteur. Il est extrêmement probable que puyés) qui m’ont frappé et m’ont sem- instrumentaux abrasifs, suractivité ryth- le clou : oui, Alexandre Tansman est la création de l’œuvre vit Rolla accom- blé moins une nécessité qu’une afféterie mique, écriture par strates polytonales, un compositeur majeur du XXe siècle. pagner à l’alto la voix de basse de son destinée à "signer" sa contribution : du une invention impertinente qui avoue à (Jean-Charles Hoffelé)

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Eckert, n’aspire assurément pas à da dor...). Et de (re)découvrir ses qua- Sélection ClicMag ! moins de perfection. Ces solides atouts tuors à cordes (avec aussi un détour une fois établis, venons-en au répertoire par ceux de l’exilé brésilien Darius Mil- proposé ici, à savoir des pièces com- haud !). (Gilles-Daniel Percet) posées par des musiciens du Nord de l’Allemagne, au cours des 17e-début du 18e siècles. Le titre Seelen-Music – musique de l’âme - se réfère sans conteste aux pièces vocales, d’inspiration reli- gieuse, reflet d’une ferveur personnelle Heitor Villa-Lobos (1887-1959) qui brille par sa simplicité comme par Œuvre pour piano seul, vol. 4 & 5. son intensité. Question climat, on pense Petizada; Brinquedo de Roda; Historias da (1646-1724) Johann Theile davantage au Buxtehude des Abendmu- Carochinha; Guia Pratico Album 1 à 11 Sonata à 5; Die Seele Christi heilige mich; siken qu’à la luxuriance de Schütz dont Marcelo Bratke, piano Sonata à 4; Jesu mein Herr und Gott; Theile reçut aussi l’enseignement. L’in- QTZ2129 • 2 CD Quartz Sonata à 5; Gott hilf mir, denn das Wasser vocation "Gott hilf mir" est tout simple- Ermanno Wolf-Ferrari (1876-1948) gehet mir an die Seele; Ach, daß ich hören ment poignante. Les pièces de Christian on nom seul est si connu qu’on Ermanno Wolf-Ferrari : 6 Bagatelles; Undici sollte / G. Zuber : Suites / C. Flor : Es ist Flor sont deux autres véritables joyaux, Spourrait dire à la Satie, il s’appelait gnug, Herr; Inter brachia Salvatoris mei Variazioni, sur le Menuet "Falstaff" de G. composés autour de textes très courts Villa-Lobos comme tout le monde. Et Dorothee Mields, soprano; Hamburger Ratsmusik; Verdi; Chopin-Phantasie en si mineur; (Elie dans le 1er Livre des Rois et une pourtant, ayant découvert de longtemps Simone Eckert, direction Scherzino; Impromptus, op. 13, IEW 7; 3 maxime latine tirée de saint Augus- cette musique abondante, généreuse, Pièces pour piano, op. 13, IEW 10 CPO555132 • 1 CD CPO tin) que le musicien traite en véritable profuse (par Anna Stella Schic, puis Constantino Catena, piano orsque Dorothée Mields fait béné- orfèvre. Si, dans les intervalles instru- Sonia Rubinsky), nous ne laissons pas Lficier un projet artistique de sa pré- mentaux, les sonates de Zuber viennent de nous étonner que tant de pianistes BRIL95868 • 1 CD Brilliant Classics tiennent absolument à en donner au- sence, on peut aisément pressentir que soulager un peu la tension, avec leurs é et mort à Venise, Wolf-Ferrari jourd’hui l’intégrale, bien loin factuel- cela constitue un gage d’excellence, tant lointains échos méridionaux, elles n’au- a comme beaucoup de ses com- ses qualités d’expression, associées à lement de l’intérêt d’un large public, N raient jamais l’audace de prétendre dis- patriotes essentiellement composés la pureté de son timbre, font d’elle une siper le recueillement qui justifie le titre c’est comme ça. Et certes, tout n’est pour l’opéra où il connut un vif succès interprète unique. L’ensemble Hambur- de ce programme si remarquablement pas indispensable de qui composait ger Ratsmusik, sous l’archet de Simone baroque. (Alain Monnier) comme il respirait, à croire qu’il avait au début du 20è siècle. Mais on ne un Steinway dans les narines (l’excès connaît pratiquement plus rien de lui chatouille, le mouchoir de Cholet se actuellement et c’est fort dommage. Les en Italie. Selichius reflète le Schütz à sont descriptifs, les airs illustratifs, les rebiffe, le destin de l’homme n’est plus quelques pièces pour piano ici enregis- l’école vénitienne des Gabrieli comme chœurs brefs et conclusifs. L’ensemble que piano aqueux). Particulièrement trées, dont la moitié d’inédites, nous il annonce Haendel visitant Rome, voire ne dépasse guère l’œuvre de com- dans ce double album, musique jolie permettent de rentrer par la petite porte Mozart venu très jeune en Italie entre mande et remplit d’ailleurs dignement et facile, gracieuse et presque enfan- dans le corpus de l’auteur. Il en ressort 1669 et 1673. Un disque de première son office. Quelques lourdeurs affectent tine, d’un métier quasi impersonnel, et notamment grâce à ses liens avec l’Alle- nécessité pour les apprentis musico- quand même certains morceaux, ainsi d’autant mieux interprétée qu’on ne voit logues et pour les mélomanes récents l’accompagnement pataud de l’air de pas très bien qui pourrait faire exprès magne une impression d’avoir repris ou chevronnés. A près de 75 ans, ce la soprano. S’ingéniant à restituer les de jouer franchement mal cette simpli- à son compte Schumann et Brahms, disque m’a transporté au paradis de la enjeux du texte, Telemann convoque à cité d’inspiration. Entre Album pour la parfois Chopin, et de les passer au musique. J’espère avoir encore maintes l’envi les cuivres et les timbales dans jeunesse (les chansons de Brinquedo tamis de la couleur italienne. Si l’on ne occasions de me réjouir dans ces par- les chœurs (n° 22), les airs (n° 18 et de roda, ou jouets à roues) et Mikro- va pas crier au génie, il n’en demeure tages musicaux... (Jacques Darras) 20) et les intermèdes orchestraux (n° kosmos sans progressivité (la glanai- pas moins de fines bagatelles, des 15) mais inclut fort heureusement des son d’airs populaires du Guia pratico variations sur le menuet du Falstaff de pauses boisées (n° 23 et 25). On retien- album). Aucune faute de goût, et nulle Verdi qui lorgnent vers le classicisme, dra parmi les chanteurs l’alto lumineux prise au dégoût, au point de titiller en des impromptus et un opus 14 d’un de Marian Dijkhuizen et l’autorité des chacun de nous (ne niez pas) le disco- romantisme impressionniste en plein deux basses Klaus Mertens et Mauro phage compulsif qui veut "avoir tout". Borgioni. Quel que soit l’intérêt de la D’accord, mais à condition de connaître début de période moderne. Costantino découverte, on est obligé de constater d’abord le meilleur qui n’est pas ici de Catena lui rend un bel hommage musique Telemann dans sa prolixité créative cette vaste œuvre pianistique (A prolo cal à l’aide d’un bon Steinway bien capté pouvait parfois succomber à la routine. de bebe, choros Alma brasileira, Ciran- au Palazzo Chigi d’Ariccia. Il y croit, et (Jérôme Angouillant) das, 4ème Bachianas brasileiras, Valsa nous aussi. (Nicolas Mesnier-Nature) Georg Philipp Telemann (1681-1767) Oratorio dédiée à la nouvelle église St. Michael de Hambourg, 1761 "Komm après leur grand voyage chez Mozart. écrirait-il une sonate ? Ysaye y mit wieder, Herr, zu der Menge der Tausenden Sélection ClicMag ! Son Poème élégiaque, inspiré par la son grain de sel, la partie de violon est in Israel", TVWV 2 : 12 scène au tombeau de Roméo et Juliette étourdissante. Vierne, se prenant au jeu Rahel Maas, soprano; Marian Dijkhuizen, mezzo- ouvre ce disque et vient rappeler quel écrivit une œuvre brillante, capricieuse soprano; Julian Podger, ténor; Klaus Mertens, compositeur d’importance il fut, avant de rythmes, pleine de surprises harmo- basse; Mauro Borgioni, basse; Kölner Akademie; même d’être l’inspirateur et l’interprète niques, avec une magnifique partie de Michael Alexander Willens, direction de génie que l’on sait. Il avait le don de piano pensée pour Raoul Pugno que CPO555214 • 1 CD CPO créer un univers poétique hypnotique Cédric Tiberghien fait sonner avec des e nouvel oratorio déniché par que l’archet de la violoniste saisit dans raffinements que peux y auront mis CMichael Alexander Willens et son toutes ses nuances : le paysage qu’elle jusque là alors que le l’archet d’Alina Kölner Akademie dans le fond inépui- compose avec le piano éolien de Cédric Ibragimova danse avec ivresse où rêve, sable de l’œuvre sacrée de Georg Phi- Tiberghien à la fin de l’œuvre me pour- nostalgique à souhait. Heureux Vierne (1870-1937) lip Telemann fut composé à l’occasion Louis Vierne suit de son long trille fuligineux. La dont cette Sonate trop longtemps res- de la reconstruction de l’église Saint Sonate pour violon, op. 23 / E. Ysaÿe : Sonate de Franck évite toute hystérie, tée peu courue malgré les efforts de Michael de Hambourg en 1762 après Poème élégiaque, op. 12 / C. Franck : sans pourtant rien perdre de son pou- Jean Moulière et de quelques autres, un incendie. Sur un livret retraçant la Sonate pour violon en la majeur / L. Bou- voir d’émotion, la sonorité creusée du aura suscité récemment deux belles langer : Nocturne catastrophe et mixant des éléments violon, le piano orchestral mais sans versions, celle-ci et celle d’Elsa Gre- Alina Ibragimova, violon; Cédric Tiberghien, piano bibliques et politiques, Telemann fait tapage, tout conduit à produire une lec- ther et de François Dumont. En post- alterner épisodes dramatiques et mo- CDA68204 • 1 CD Hyperion ture intériorisée qui suspend le temps lude, quelle jolie idée d’avoir placé la ment de consolations. Ainsi ce curieux usciter des chefs-d’œuvre, Eugen dans le Recitatibo-Fantasia aux teintes berceuse en train de s’endormir qu’est contraste entre les voix angéliques du SYsaye en fut coutumier, il est le fauréennes : quel art du pianissimo ! le tendre Nocturne de la grande Lili, chœur d’entrée et le récitatif de la basse héros du nouvel album qu’Alina Ibragi- Vingt ans plus tard, Ysaye se tournait pure poésie comme tout ce disque. introduit par les timbales. Les récitatifs mova et Cédric Tiberghien font paraitre vers un autre organiste : Vierne lui (Jean-Charles Hoffelé)

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Rameau : Le Rappel des Oiseaux, Suite en Clément mais qui ne rajoute rien à Sélection ClicMag ! mi mineur, extrait des "Pièces de Clavecin" l’écoute, sinon une réverbération soute- / P. Hindemith : Sonate pour harpe / W. nue propre à l’instrument. En revanche, Posse : Variations sur den Karnaval von l’appropriation à la harpe des œuvres Venedig du dix-huitième siècle français s’avère Agnès Clément, harpe réjouissante. Le Rameau ("Le rappel GEN19624 • 1 CD Genuin des oiseaux") les Daquin ("Coucou et ssociez-vous la beauté des fleurs Rossignol") et bien sur "Le Rossignol Aà celle des oiseaux ? Moi si. Voici en amour" de Couperin sont de petits Concours International de piano donc un joli bouquet de ces "petits bijoux, tendres et malicieux, ciselés de Genève, Edition 2015 serviteurs de l’immatérielle joie" (Mes- comme des sanguines d’Antoine Wat- siaen), que nous offre Agnès Clément J-P. Rameau : Nouvelles suites de pièces Le Rossignol en Amour teau. Les variations de Parish-Alvars de clavecin / L. van Beethoven : Sonate harpiste de son état qui en plus ne ("le Liszt de la harpe" (Berlioz) et de Wil- pour piano n° 32 / F. Chopin : Préludes, Œuvres pour harpe. L.C. Daquin : manque pas d’humour (photo du dos helm Posse (1919) mettent à l’honneur L’Hirondelle; Le Coucou / E. P. Alvars : op. 28; Rondo, op. 5; Symphonie n° 5 / R. de pochette). Des oiseaux pas seule- la technique virtuose de l’interprète. Schumann : Carnaval, op. 9 / F. Schubert : Introduction et Variations sur "Norma" de Auf dem Wasser zu singen; Erlkönig / F. Bellini, op. 36 / F. Couperin : Les Folies ment car le programme comprend évi- Trois siècles de musique, trois réper- Liszt : Années de pèlerinage; Sonate en si Françaises, ou les Dominos, extrait de demment quelques œuvres écrites pour toires (clavecin piano et harpe), trois mineur; Grandes études de Paganini n° 3, "Troisième Livre de Pièces de Clavecin"; la harpe. Passons sur la petite sonate thématiques (amour nature mort) : ce 4, 5, 6 / A. Scriabine : Préludes, op. 11 / Rossignol en Amour, extrait de "Troisième de Hindemith, aussi discrète qu’anec- beau disque portrait nous fait décou- Livre de Clavecin" / F. Liszt : Liebes- P. Dukas : Sonate pour piano / K. Tanaka : dotique (via le poème "Ihr Freunde, hän- vrir une artiste sensible, actuellement Crystalline traum n° 3, S 541 "O lieb, so lang du lieben kannst"; Le Rossignol, S 250 n° 1; get"). Les deux pièces de Liszt sont des harpe solo à l’orchestre de la Monnaie. Irina Zahharenkova, piano; Nicolas Stavy, piano; Consolation n° 3 en ré majeur, S 172 / J. P. transcriptions certes légitimes d’Agnès (Jérôme Angouillant) Ji-Yeong Mun, piano; Honggi Kim, piano; Yuma Osaki, piano; Roland Krüger, piano; Sergey Koudriakov, piano; Mikhail Sporov, piano; Hyo-Joo que vou te amar, méconnaissable dans Sawa : De profundis / P. Tabakiernik : Lux vatoire, qu’on salue naturellement Lee, piano; Lorenzo Soulès, piano; Pallavi Mahid- aeterna / P. Lukaszewski : Luctus Mariae hara, piano; Maria Masycheva, piano; Duanduan pareil étirement...) ou de Baden Powell. pleine de grâce, mais qui ne serait-ce Dorota Calek, soprano; Marietta Kruzel-Sos- Hao, piano; Aya Matzuhita, piano On relève aussi, étrange, un quasi pas- que physiquement manque encore nowska, orgue de puissance comme de capacité de CLA1704 • 3 CD Claves tiche de suite pour violoncelle de Bach (plage 16). A noter un livret soigné, AP0378 • 1 CD Acte Préalable projection du son. Bref, promotion donnant même les textes et leur traduc- peut-être un peu prématurée comme tion (en anglais). Cela dit, à écouter tout jugeront probablement certains, tandis d’affilée, cet enregistrement d’un tem- que d’autres ne se refuseront pas à pérament un peu trop égal se montre succomber à la petite virtuosité de ce un peu émollient. De moins concernés Banjo and Fiddle, comme à la caresse vous diront que c’est long, surtout dès irrésistible du fameux chagrin d’amour le début. D’autant que s’ils n’aiment par de Kreisler. Qui comme jamais à quinze ça, on leur donnera encore la même ans nous brise le cœur à méchants pe- chose. (Gilles-Daniel Percet) tits coups de talon. Et maintenant c’est entracte, demandez bonbons et sucre- De Rio à Rio Œuvres pour violon ries ! (Gilles-Daniel Percet) A. Barroso : Isso aqui o que é / B. Powell : Samba em Preludio / A.C. Jobim : Outra P. de Sarasate : Romance Andalouse; Vez; Est seu olhar; Eu sei que vou te amar Introduction et Tarantelle / J. Massenet : / J. Kleeb : Sambinha; Canto a lemanja; Méditation de Thaïs / W. Kroll : Banjo and Gamba em Preludio para Fernando; Fiddle / F. Kreisler : Liebesleid; Marche Improvisation / A. Barbosa : Trem das Onze miniature viennoise; Joli romarin; Prélude / M. Romero : Van y vienen las olas / M. et Allegro / H. Wieniawski : Legenda, Marais : Chaconne / Extrait du Chansonnier op. 17; Caprice, op. 18 n° 3; Scherzo de Palacio : Meis ollos van perlo mare / Tarantelle, op. 16; Souvenir de Posen, op. Anonyme : En una fuente / Air traditionnel 3 / A. Szczerbinski : Andante Cantabile / J. amazonien : Murucututu / L. Queiroga : Ah, Ouvertures, chœurs et duos Hubay : Hullamzo Balaton se eu vou d’opéras Gabrysia Balcerek, violon; Sinfonia Viva; Tomasz Radziwonowicz, direction Concertos pour violon et Viola da Samba [Nadine Balbeisi, soprano; Fernan- Œuvres choisies de Nicolai, Smetana, do Marin, viole de gambe; Jean Kleeb, clavicorde] Humperdick, Wagner, Verdi, von Reznicek, DUX1536 • 1 CD DUX orchestre QTZ2121 • 1 CD Quartz von Suppé, Strauss, Bizet, Mascagni, e par la Sainte-Pologne ! A croire V. Nagovitsin : Concerto pour violon / N. leoncavallo, Mozart, von Flotow, Gounod, que, quand on est tombé tout petit Slonimsky : Concerto primaverile pour oilà (encore) une espèce de curieux Weber, Donizetti et Lortzing D violon et orchestre à cordes / V. Uspensky : dans un violon (et au plus près de son Vensemble de brazilianerie, mi clas- Peter Schreier, tenor; Theo Adam, basse; Chor der Fantasmagorie pour 2 violons et orchestre sique rétrograde, qui a trouvé comme Deutschen Staatsoper Berlin; Ernst Stoy, direction; âme) au point d’en être devenu un symphonique son créneau, aux côtés du clavicorde, Kinderchor des Philharmonischen Chores véritable enfant prodige, on a toujours Marina Yashvili, violon; Sergey Stadler, violon; à y traiter la voix féminine par-dessus Dresden; Wolfgang Berger, direction; Staatskapelle quinze ans pour vouloir en faire son Maxim Vengero, violon; Arkady Gutnikov, violon; la (viole de) gambe, ces deux dernières Berlin; Bernhard Klee, direction; Staatskapelle tout premier disque. Avec quatorze Leningrad Philharmonic Orchestra; Gintaras s’entrelaçant souvent musicalement. Dresden; Otmar Suitner, direction; Guiseppe mignardes miniatures comme, à l’heure Rinkevicius, direction; Vladimir Ponkin, direction; Pour les plongeurs apnéistes, la samba Patané, direction; Dresdner Philharmonie; Herbert où de belles écouteuses songeaient déjà Alexander Dmitriev, direction Kegel, direction; Bamberger Symphoniker; Manfred est une crise musculaire incontrôlée qui à se repoudrer (elles font toutes ça), NFPMA99128 • 1 CD Northern Flowers Honeck, direction est liée à un manque d’oxygène. Conve- savaient les mettre en valeur bisseuse oici un CD au programme original et BRIL95414 • 3 CD Brilliant Classics nons qu’elle se montre là infiniment (néologisme breveté !) les anciens vir- Vintéressant, autour de trois œuvres plus placide, pour tout dire plus raffinée tuoses de l’instrument, assaisonnées concertantes russes nées et exécutées aussi, et qu’elle prendrait bien sa place par les arrangements melliflus du chef à Léningrad. Vyacheslav Nagovitsyn, dans une cour de la Renaissance. De la qui ici accompagne. Voire supporte, né en 1939, fut l’élève de Salmanov bossa nova, la bosse en devient bien dans le sens angliciste ou bien français et Chostachovitch, auquel il dédia ce nouvelle de rameuter l’instrumentation que chacun voudra... Précisons que ce concerto pour violon en 1969. Certes ancienne. Le problème est qu’omnipré- tendron de jeune polonaise, déjà lau- l’influence du maître est évidente dans sente, la voix de la chanteuse montre réate de plusieurs prix et poursuivant cette vaste page, mais son impact sur quelques faiblesses dans les aigüs, encore ses études (comme elle a rai- l’auditeur est immédiat. Elle est défen- parfois moins fausset que fausseté. son !), s’appelle Gabrysia Balcerek, et due par la violoniste géorgienne Marina Dans les airs qui ont été retenus, on non Balcereh comme semble l’indiquer Yashvili, soutenue à la perfection par la ne s’étonnera pas de retrouver des Œuvres pour soprano et orgue bizarrement la pochette de ce disque. philharmonie de Léningrad, évidemm- incontournables comme ceux d’Antonio R. Twardowski : Oratio pro vivis ac defunc- Lequel figure en somme une agréable ment à son aise dans ce style hérité en Carlos Jobim (dont le fameux Eu sei tis / M.T. Lukaszewski : 2 prières / M. carte de visite d’impétrante de conser- ligne directe de celui de Chostachovitch.

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Plus léger, le concerto du printemps Scarlatti contribuera, quelques années ses volutes mélodieuses et ses harmo- de Slonimsky (né en 1932) ne requiert plus tard, à parachever, à Rome, cette Sélection ClicMag ! nies colorées. Suivent deux œuvres de qu’un orchestre à cordes et a été capté conquête par le violoncelle du réper- compositrices prolifiques pour le saxo- en 1983 avec le dédicataire et créateur toire soliste baroque. Voilà l’histoire phone. La Sonate (1943) de Fernande Sergei Stadler. Enfin la troisième page que raconte en 9 sonates ce CD. La Decruck est une pièce méritant d’être du programme est l’insolite Phantasma- musique ingénieuse de ces 3 composi- découverte. Ses qualités mélodiques et gorie pour deux violons et orchestre de teurs, toujours efficace et concise, qui, l’écriture pianistique raffinée mettent en Vladislav Uspensky (1937-2004), pro- lorsqu’elle se fait tendre et galante ne valeur le timbre velouté du saxophone tégé de Kabalevsky et élève lui aussi de se complaît jamais en elle-même, a des et dégagent un charme exquis. Donnant Chostachovitch. La première exécution élans virtuoses irrésistibles dans ses son nom à l’album, la suite des "Ta- fut donnée en 1989 avec une distribu- mouvements rapides, mais est aussi bleaux de Provence" (1954-59) de Paule tion prestigieuse puisque le jeune Ven- parfois rauque, brusque (voir le dérou- Maurice est un incontournable du réper- gerov était l’un des deux solistes et que lement de plus en plus accéléré de cer- Musique française toire. Farandole enjouée, douce chan- l’orchestre était dirigé par Alexandre tains prestissimi) sait aussi ménager de pour saxophone son d’amour, fougueuse bohémienne, Dimitriev. Original panorama de la créa- belles plages solistes à des instruments C. Debussy : Rhapsodie pour orchestre évocation plaintive des Alyscamps (né- tion musicale de la fin de l’Union sovié- tels que le luth ou le clavecin. Interpré- et saxophone / F. Decruck : Sonate en do cropole romaine d’Arles), frénétique ca- tique, placée sous l’ombre écrasante tation constamment inspirée, qui res- dièse mineur / P. Maurice : Tableaux de bridan (frelon provençal), la pittoresque pire magnifiquement, parfait équilibre et Provence / F. Borne : Fantaisie Brillante sur Provence y est mise en musique avec de Dimitri Chostachovitch. La qualité des airs de Carmen de l’illustre philharmonie de Léningrad bonheur évident dans la complicité des charme et dextérité. L’instrument séduit instrumentistes. Un merveilleux don Dominic Childs, saxophone; Simon Callaghan, par sa souplesse technique autorisant et des solistes réunis parvient à rendre piano de la relance, un dynamisme réjouis- une virtuosité brillante et un lyrisme intéressantes ces œuvres au vrai dans RES10231 • 1 CD Resonus l’ensemble mineures. (Richard Wander) sant. C’est à la fois minutieux et natu- proche de la voix humaine ; autant de rel, ciselé sur le plan des sonorités et es mélomanes curieux découvriront qualités expressives que l’on retrouve des effets, mais sans aucune afféterie. Lvolontiers ce programme consacré dans la délicieuse "Fantaisie brillante sur (Bertrand Abraham) au saxophone, instrument à la séduc- des airs de Carmen" (1900) de François tion peu commune au sein de la mu- Borne originellement composée pour sique classique. L’élégante Rhapsodie la flûte et qui termine joliment l’album. (1903) de Debussy ouvre l’album avec (Laurent Mineau)

dans un hétéroclisme se voulant sûre- au féérique, cette transcription ravé- ment très fashion, une transcription lienne de compromis (entre pianos et inattendue de Ma mère l’Oye de Ravel, orchestre) n’est pas franchement lai- Porta Magna avant une compile de chansons reliant, deronnette. Quant au "project chanson", Sonates italiennes pour violoncelle de A. notamment, Claude le Jeune ou Marc- ô surprise, on tombe dans du contem- Antoine Charpentier à... Jacques Brel. porain chambriste subtil, finalement le Scarlatti, D. Gabrielli et G. M. Jacchini Œuvres arrangées pour quatuor Stefano Veggetti, violoncelle piccolo; Ensemble Terriblement mais increvable has-been, plus intéressant de cet enregistrement Cordia [Riccardo Coelati Rama, violone; Maurizio à cordes on va d’abord et surtout au Fauré, que d’un éclectisme fleurant le bric et le Piantelli, théorbe, guitare baroque; Takashi Wata- M. Ravel : Ma Mère l’Oye / J. Schöllhorn : l’on trouve parfois d’une diction ap- broc. (Gilles-Daniel Percet) nabe, clavecin, orgue] "Plus blanche", d’après C. le Jeune / S. proximative autant qu’expédiée (l’alle- Koolhoven : "Au suivant", d’après J. Brel BRIL95802 • 1 CD Brilliant Classics gro pourtant marqué molto moderato), / G. Williamson : "Chanson Ruée" / G. ’est en 1665 qu’apparaît pour la pre- Pesson : "Rentrez soupirs", d’après M.A. sans grand travail des nuances ni de la Cmière fois sur une œuvre imprimée Charpentier / K. Raptis : "Flambée Mon- sonorité collective, à la limite savonné à Venise mais due à un Bolognais, G.C. talbanaise", d’après G. Viseur / G. Fauré : en passant, avec un scherzo totalement Arresti, le mot "violoncello". Les pre- Quatuor pour piano, op. 15 dénué de cette légèreté qui conviendrait miers interprètes virtuoses de l’instru- Ensemble Flex de froufrou poudroyant de papillons, et ment se recrutent également à Bologne, AVI8553161 • 1 CD AVI Music un adagio dont le lyrisme lourd semble ville dans laquelle il bénéficie d’impor- oi, mon cher cousin mélomanoïde, effectivement avoir été conçu sous le tants perfectionnements techniques Mj’ai dit bizarroïde ? Car voilà un tunnel du Saint-Plomb (rappelons que, et où, s’émancipant peu à peu d’un bien étrange musical "project", selon le par dérision, Fauré aurait évoqué le Anthologie de la flûte à bec rôle qui le confinait à l’exécution de la mot terriblement tendance, catégorie Simplon comme lieu de composition de Œuvres pour flûte à bec de C.P.E. Bach, basse continue, il devient un instrument djeune post-moderne branché. Certes, son sixième nocturne pour piano !). On J.S. Bach, Baldwin, Bassano, Bevin, soliste grâce aux œuvres qu’écrivent l’unité se fait autour d’une interprétation y entre avec crainte, on en sort effec- Boismortier Byrd, Cabezón, Fulvio, Caldini, pour lui des compositeurs bolognais quatuor avec piano. Mais ainsi, la copie tivement avec soulagement. Pour le Castello, Chedeville, G.P. Cima Coprario, Corelli, Deering, Dowland, Fiorenza, Fon- tels que Domenico Gabrielli et G.M. Jac- conforme du premier chef d’œuvre reste, alors bon, sans nous endormir tana, Frenzel Frescobaldi, Gabrieli, Gallus, chini, pratiquement contemporains. A. du genre (sur deux) par Fauré côtoie, au bois mais sans atteindre non plus Geysen, Grillo, Guami, Handel Holborne, Johnson, Josquin, Desprez, Mancini, Mele, Merula Aspasia, Nasopoulou, Okeover, Or- errière le titre Fiddler’s blues de l’al- populaire et la rigueur de l’écriture de tiz, Palestrina, Picchi, Porta Quantz, Reger, Sélection ClicMag ! Dbum du violoniste français Philippe chaque partition, suffisamment pour Riccio, G. Sammartini, G.B. Sammartini, Graffin se cache deux thématiques : la habiter les longues péroraisons de l’op. Scarlatti Simpson, Spadi, Stonings, Tallis, lenteur et la tristesse du blues et le choix 25 d’Enescu. Quant à la Sonate de Ravel Telemann, Trabaci, Tye, Van Eyck, Victoria, de compositeurs violonistes virtuoses : elle révèle ici une qualité d’échange de Vivaldi, Ward et Woodstock Eugène Isaye et Georges Enescu dont timbres et de dynamiques remarquable Ann Allen; Stefano Bagliano; Pieter-Jan Belder; Erik Bosgraaf; Lorenzo Cavasanti; Yi-Chang les sonates comportent un mouvement (hormis un perpetuum mobile ascé- "lento e mesto". Graffin a ajouté assez Liang; Corina Marti; Manuel Staropoli; Marion tique). Inédite jusque-là, la "Septième" Verbruggen; Flanders Recorder Quartet ‘Vier op ’n logiquement la sonate de Ravel (le sonate d’Eugèle Ysaye, dénichée par Rij’; Seldom Sene fameux Blues du second mouvement), Graffin s’oriente elle aussi vers des quelques pièces isolées d’Enescu et BRIL95799 • 26 CD Brilliant Classics horizons harmoniques nouveaux. Là d’Ysaye et une jolie transcription signée près sa belle série de coffrets dédiés encore, la magie opère comme s’il Œuvres pour violon Graffin du Clair de Lune de Debussy. Aaux instruments à vent, Brilliant Composées dans les années 20, les existait une stimulation mutuelle quasi Classics se montre une nouvelle fois E. Ysaÿe : Sonate posthume; Petite Fantai- sonates d’Enescu et de Ravel reflètent électrique entre les deux partenaires très inspiré dans ses choix éditoriaux et sie romantique / M. Ravel : Sonate n° 2; bien leur époque, émancipation du lan- qui confère à l’œuvre une authenticité a la bonne idée de proposer cette vaste Berceuse sur le nom de Gabriel Fauré / C. gage musical, découverte du jazz et des naturelle. L’émouvante Petite fantaisie anthologie consacrée à la flûte à bec. Debussy : Claire de lune (trans. violon) / G. musiques populaires des pays d’Europe romantique du même Ysaye et Hora Dans un répertoire regroupant œuvres Enescu : Sonate n° 3; Hora Unirii Centrale (Bartok en premier). Accom- Unirii d’Enescu achèvent de nous solo, musique de chambre et concertos, Philippe Graffin, violon; Claire Désert, piano pagné par la pianiste Claire Désert, le convaincre de l’exceptionnelle réussite ce sont cinq siècles d’histoire de la flûte AVIE2399 • 1 CD AVIE Records violoniste marie efficacement la veine de cet album. (Jérôme Angouillant) à bec qui se racontent à travers les 26

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pianos par des ingénieurs du son sai- déploie Bolet. Surprise ! la 2e Sonate formation militaire puisqu’il s’agit de Sélection ClicMag ! sissant toutes ses couleurs, son grand de Norman Dello Joio rappelle qu’il fut l’Harmonie de la Marine royale néerlan- jeu polyphonique. Quel plaisir tout au comme Sydney Foster un proche du daise - tout de même loin d’une simple long de ce troisième volume qui clôt la compositeur. Alors Jorge Bolet virtuose fanfare -, le répertoire, composé par publication de ses enregistrements pour d’un temps passé, pianiste romantique, quelques-uns des plus grands noms la Radio de Berlin. On y gagne un Deu- une légende ? Il faut entendre avec quel de la musique russe, garantit ici cer- xième Livre d’Images et Masques où les brio, il démêle la paraphrase insensée taine variété. Plusieurs pièces renvoient sortilèges de ses timbres rappellent quel des Métamorphoses Symphonique sur évidemment au contexte soviétique debussyste de premier ordre il fut, ajout des thèmes de Johann Strauss où Leo- (Glière, Khatchatourian, Chostakovitch), majeur à une discographie officielle qui pold Godowsky emberlificote à plaisir mais d’autres se situent très nettement n’aura saisi qu’une sélection des deux les thèmes et les rythmes, souvenir de en dehors de ces dispositions martiales. Livres de Préludes. Et quantité d’opus ses années passées chez Saperton, et Ainsi les Variations pour hautbois ou le de Chopin, magiques, d’un cantabile Concerto pour clarinette de Rimski-Kor- Jorge Bolet, vol. III entendre à quel point il en "modernise" le fou, d’un légato de chanteur qui trans- sakov, lui-même musicien de la Marine, Portrait, vol. 3. F. Chopin : Douze études, discours. Mais la révélation majeure de forment les Etudes op. 25 en poésie et méritent une écoute différenciée. Il faut op. 25; Fantaisie-Impromptu, op. 66; cet éventail de trois disques merveilleux Grande Polonaise, op. 22; Polonaises n° donne aux grandes Polonaises une élo- dire que l’investissement des solistes reste l’Empereur capté lors d’un dépla- 3, 4 & 6 / L. van Beethoven : Concerto pour quence sans dureté, emportées par ce (du Concertgebouw …) y contribue. cement de l’Orchestre Symphonique piano n° 5, op. 73 / R. Schumann : Sonate toucher fabuleux qui sculpte le clavier, On goûtera là, par contraste, de beaux pour piano n° 3, op. 14; "Frühlingsnacht", S délivrant une lecture absolument clas- de la Radio de Berlin le 3 décembre moments apaisants. Et, bien entendu, 568 / E. Grieg : Ballade, op. 24 / C. Franck : sique de la Troisième Sonate. C’est le 1974 à Paris : Bolet donne un caractère au fil des partitions, on respirera ici Prélude, Aria et Final, FWV 23 / C. Debus- vrai visage d’un musicien pour les mu- bien particulier à chaque mouvement, et là d’agréables bouffées de musique sy : Images pour piano, Livre II; Masques / siciens dont la vélocité sans effet aura son piano éclabousse de lumière une populaire russe. Mais l’originalité du cd, N. Dello Joio : Sonate pour piano n° 2 / L. faussé l’image : écoutez seulement la partition dont il renouvelle totalement adroitement dosé par A. Tien, provient Godowsky : "Die Fledermaus" Ballade de Grieg, la Troisième Sonate de l’approche sous la baguette attentive de également des partitions de Prokofiev, Jorge Bolet, piano; Radio-Symphonie-Orchester Schumann jouée droite, quasi drastique Moshe Atzmon. L’éblouissant final me et plus encore de Stravinsky, dont le ca- Berlin; Moshe Atzmon, direction par son dédain du pathos, tout comme laisse sans voix, espérant que d’autres ractère volontairement grinçant dénote AUD21459 • 3 CD Audite une lecture de Prélude Aria et Final archives révéleront ses Beethoven. Dé- peut-être une certaine mise à distance. orge Bolet au sommet de son art, où l’on entend l’orgue du Père Franck cidément Jorge Bolet n’est jamais où on Une (trop) courte pièce de Bortnianski, Jcapté idéalement sur de très beaux dans les registrations saisissantes qu’y l’attend. (Jean-Charles Hoffelé) musicien liturgique et grand harmoni- sateur, ouvre en passant d’autres pers- pectives. Au total, un équilibre agréable disques d’une édition bien documentée. qui s’achevait par l’ouverture de Guil- d’instruments à vent "A la mémoire de entre diversité et unité. (Alain Monnier) De son apogée à la période baroque au laume Tell jouée au Royal Albert Hall par Claude Achille Debussy"; Circus Polka, 20e siècle où les compositeurs redé- un "brass band" de mineurs en grève. composé pour un jeune éléphant / D. S. couvrent le timbre unique et les possi- C’est le seul point commun entre le Bortnyansky : Kol Slaven "Ich bete an bilités tonales de l’instrument, c’est à un programme construit par 10forBrass die macht der liebe" / D. Chostakovitch : Marche de la milice soviétique, op. 139 bien passionnant voyage qu’est convié et celui plus britannique de la BO du / A. Khachaturian : To The Heroes of the l’auditeur. On se promène avec plaisir à film. Tous les arrangements ont été Patriotic War réalisés spécialement pour ce disque la Renaissance dans "Le jardin des plai- Solistes du Royal Concertgebouw Orchestra; sirs de la flûte", indispensable recueil par des compositeurs dont l’ensemble a Marine Band of the Royal Netherlands Navy; Major du virtuose néerlandais Jacob Van joué les œuvres par ailleurs. Si dans de Arjan Tien, direction Eyck, dans l’Angleterre élisabéthaine rares cas on a un peu de mal à accepter CCS40818 • 1 CD Channel Classics (Dowland, Simpson) ou dans les Cours les écarts aux originaux (la trompette d’Europe aux 17e et 18e siècle (Vivaldi, substituée à la célébrissime clarinette ncore une fois, renonçons à une ap- Les Maîtres de l’époque Mozar- Telemann, Haendel, C.P.E. Bach) jusqu’à de l’ouverture du Freischütz, la perte Eproche trop réductrice qui ne verrait tienne l’époque actuelle où le voyage prend fin. du soprano dans le Lied an der Mond dans cette livraison que des marches A. Rosetti : Symphonie "La Chasse" / F. Une exploration dans le temps fort réus- de Rusalka), certains numéros font guerrières. Si l’orchestre est bien une Benda : Concerto pour flûte et orchestre sie qui repose également sur la qualité mouche avec brio (Im Schlosspark et des interprètes, tous excellents, qui sert Tanz im Festsaal de Rusalka, ou comme caisse du violoncelle – Clarke en avait admirablement cette musique réjouis- on pouvait s’y attendre les 4 extraits de rédigé elle-même l’adaptation qui ne sante. l’Amour des Trois Oranges et bien sûr Sélection ClicMag ! la pyrotechnie rossinienne prise à un diffère guère de l’original sinon pour le train d’enfer). La qualité de son de l’en- changement de clef – trouve un espace semble est impressionnante depuis les supplémentaire, peut faire rugir ses graves piano mordorés jusqu’aux aigus tempêtes appassionato, merveilleuse- forte les plus métalliques : une belle ment emportées par l’archet rageur de démonstration à mille lieues du kitsch Natalie Clein. Et quelle belle idée de lui qu’on attribue parfois à tort aux "brass confronter la grande et sombre Sonate bands". (Olivier Eterradossi) que Frank Bridge peaufina durant quatre ans, un des chefs-d’œuvre de sa musique de chambre dont Mstsislav Ros- Œuvres pour violoncelle et piano tropovitch et Benjamin Britten gravèrent Airs d’opéras arrangés pour R. Clarke : Sonate pour alto (arr. pour une version mythique qui révéla cette violoncelle) / F. Bridge : Serenade, H ensemble de cuivres partition de première force. Natalie Clein 23; Spring Song, H 104 n° 2; Scherzo, H C.M. von Weber : Ouverture "Der 19a; Sonate pour violoncelle, H 125 / R. va aussi loin dans ces musiques tempé- Freischütz", op. 77 / A. Dvorák : Rusalka, Vaughan Williams : Six études sur des tueuses, pleines d’embruns et de mys- op. 114 [The Wood Sprites by the Forest mélodies populaire anglaise tères, que le grand russe, seul le piano Lake; Song to the Moon; In the Castle Gar- Natalie clein, violoncelle; Christian Ihle Hadland, den; Dance in the Ballroom] / A. Borodin : de Christian Ihle Hadland me semble piano Ouverture "Prince Igor" / S. Prokofiev : The un peu trop discret, le souvenir du jeu Lover for Three Oranges, op. 33 / E. Hum- Musique militaire russe CDA68253 • 1 CD Hyperion tout en timbres de Britten lui est un rien perdinck : Hänsel und Gretel [Abendsegen; R. Glière : Ouverture solennelle pour le ebecca Clarke bluffa le jury du cruel, mais n’ergotons pas, l’album est Pantomime ] / G. Rossini : Ouverture vingtième anniversaire de la révolution Concours d’Elizabeth Sprague- Coo- splendide, jusque dans les trois brèves "Guillaume Tell" R d’Octobre, op. 72 / N. Rimski-Korsakov : ligdge avec sa Sonate d’alto. Impossible pièces de charme qui révèlent l’autre 10forBrass Concerto pour trombone et ensemble mili- qu’un tel torrent de musique, qu’une visage de Bridge, et dans les étreignant GEN19652 • 1 CD Genuin taire; Concerto pour clarinette et ensemble œuvre aussi altière put être d’une plume Folksongs que Ralph Vaughan-Williams militaire en mi bémol majeur; Variations oilà un disque qui replongera dans féminine. Le concours était anonyme, composa pour May Mulde en 1926, pour hautbois et ensemble militaire / S. Vleurs souvenirs les cinéphiles qui Prokofiev : Marches pour ensemble mili- tout le monde était persuadé qu’Ernest émouvantes mélodies sans paroles qui avaient aimé le réjouissant "Brassed taire, op. 69 n° 1 "Athletic Festival March"; Bloch en était le compositeur ! Quelle concluent un disque aussi impeccable Off" (les Virtuoses) de Mark Herman, Marche, op. 99 / I. Stravinski : Symphonie Sonate flamboyante qui dans la grande que courageux. (Jean-Charles Hoffelé)

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/ L. Kozeluch : Cassation en mi bémol de la Rose); Marc Jubete (Nijinsky as "The Golden majeur / J.B. Vanhal : Symphonie, Bryan D Slave" and "The Faun"); Lloyd Riggins (Nijinsky 4 / F.A. Hoffmeister : Grande Symphonie, as "Petrushka"); Jacopo Bellussi (Leonid Massine, op. 14 "La Chasse" / E. Solère : Concerto The New Dancer); Ballet de Hambourg; John Neu- pour clarinette et orchestre en si bémol meier, chorégraphie, lumière (Nijinski); Allessandri majeur "Concerto Espagnol" / A. Salieri : La de Marchi; Julien Prégardien; Melissa Petit; Katja Grotta di Trofonio, Sinfonia / J. M. Kraus : Pieweck; Manuel Günther; Wilhelm Schwingham- Symphonie en do mineur mer; Philharmonisches Staatsorchester Hamburg; Dieter Klöcker, clarinette; Andras Adorjan, flûte; Lloyd Riggins; Anna Laudere; Carsten Jung; Karen Ars Rediviva Ensemble Prag; Milan Munclinger, John Cranko Azatyan; Hamburg Ballet; John Neumeier, mise (1971-) direction; Consortium Classicum; Kammerorches- Joby Talbot en scène (Oratorios de Noël); Hélène Bouchet; ter der Wiener Volksoper; Christoph Campes- Onegin, ballet sur la musique de P.I. Alice aux pays des merveilles, ballet en Tchaikovski Edvin Revazov; Leslie Heylmann; Alexandr Trusch; trini, direction; Prager Kammerorchester; Vaclav 3 actes Neumann, direction; Stuttgarter Kammerorchester; State Orchestra Stuttgart; James Tuggle, direction; Carsten Jung; Ballet de Hambourg; Orchestre Lauren Cuthbertson (Alice); Federico Bonelli (Jack, Martin Sieghart, direction Stuttgart Ballet; John Cranko, chorégraphie; Jürgen Philharmonique de Hambourg; Simon Hewett, Rose, costumes direction (Tatiana); Yuan Yuan Tan; San Francisco The Knave of Hearts); James Hay (Lewis Caroll, MP1805 • 2 CD Orfeo UE801208 • 2 DVD C Major Ballet; Martin West, direction (La petite sirène) The White Rabbit); Laura Morera (Mother, The Queen of Hearts); Christopher Saunders (Father, UE801304 • 1 BLU-RAY C Major CM748508 • 8 DVD C Major The King of Hearts); Steven Mcrae (Magician, 3 avril 1965, le Wuerttenburg CM748604 • 4 BLU-RAY C Major The Mad Hatter); Gary Avis (The Duchess); The 1Staatstheater de Stuttgart accueille Royal Ballet; Christopher Wheeldon, chorégraphie; la création de la nouvelle chorégraphie Orchestre of the Royal Opera House; Koen Kessels, de John Cranko : rien moins qu’un bal- direction let sur le livret de l’Eugène Onégin de OA1269D • 1 DVD Opus Arte Tchaïkovski assemblant diverses musiques du compositeur. L’ouvrage fut OABD7245D • 1 BLU-RAY Opus Arte d’abord destiné au Royal Opera House e public de Covent Garden avait qui le refusa. Nommé à Stuttgart, Cran- Leonard Bernstein (1918-1990) Ldécouvert ébahi, le 28 février 2011, ko emmena son ballet dans ses valises, la nouvelle perle que le Royal Ballet Yugen; The Age of Anxiety; Corybantic il deviendra un des spectacles phares venait d’ajouter à son répertoire, ces Games du nouveau ballet germanique. La (1858-1924) Wayne McGregor, chorégraphie (Yugen); Liam reprise de 2017 a conservé intacte une Giacomo Puccini Aventures d’Alice au pays des mer- Scarlett, chorégraphie (The Age of Anxiety); chorégraphie exigeante qui allie dans Turandot, opéra en 3 actes et 5 tableaux veilles que Lewis Carrol n’eut pas Christopher Wheeldon, chorégraphie (Corybantic une langue impeccable des styles très désavouées. Disons le d’emblée, le Games); The Royal Ballet; Kevin O’Hare, direction; Rebeka Lokar (Princess Turandot); Jorge De Leon différents, éléments de danse moderne (Calaf); Erika Grimaldi (Liù); In-Sung Sim (Timur); ballet doit beaucoup aux décors et aux Royal Opera Chorus; William Spaulding, direction; mêlés à des idiomes folkloriques, per- Orchestra of The Royal Opera House; Koen Orchestre et Choeur du Théâtre Regional de Turin; costumes acidulés de Bob Crowley qui formance physique d’une danse parfois Kessles, direction (Yugen, Corybantic Games); Gianandrea Noseda, direction; Stefano Poda, mise affuble les danseurs et les caractérise acrobatique, éléments de pantomime Barry Wordsworth, direction (The Age of Anxiety) en scène, scénographie, costumes, lumière jusque dans leurs ébats. La musique où Cranko fait éclater son génie de la OA1276D • 1 DVD Opus Arte caractérisation psychologique. Au som- CM748108 • 1 DVD C Major sans histoire, habile, de Joby Talbot qui OABD7252D • 1 BLU-RAY Opus Arte met de cette soirée, l’Onegin impérieux CM748204 • 1 BLU-RAY C Major s’est fait aider pour son orchestration par Christopher Austin porte le conte nnée Bernstein oblige, le Royal Bal- et terrible de Friedemann Vogel dont t encore une Turandot en vidéo. On let offre une soirée en trois entrées, la prestance égale la noirceur. Mais la cherchera donc en priorité quelque jusque dans ses parts les plus étranges A Tatiana volontaire et pourtant brisée E chacune confiée à un grand choré- chose de neuf dans la mise en scène avec une efficacité redoutable qu’avive graphe dont deux sont des nouveautés d’Alicia Amatriain n’est pas en reste, encore la reprise du spectacle le 27 tout comme le Lensky enthousiaste de de Stefano Poda, qui accumule mal- absolues. Wayne McGregor s’empare septembre 2017 filmée ici. Le retour David Moore, d’une jeunesse éclatante. heureusement les poncifs des revisites des Chichester Psalms pour son Yugen : En revoyant ce grand ballet, je ne peux contemporaines : décor unique qui de ce spectacle idéal pour le temps de instant magique durant le deuxième m’empêcher de songer à ce nouveau n’évoque aucun lieu particulier et sur- noël s’est imposé au corps de ballet psaume, l’enlacement des danses de style imposé par John Cranko : il aura tout pas la Chine, on pourrait aussi bien qui après les cinquante représentations trois couples où se ressent une nuance ouvert la voix à Jiri Kylian et à John être dans Parsifal ou Alcina, danseurs de la première série et malgré les six de désespoir que la chorégraphie saisit Neumeier, rien moins. Un passeur dont dénudés, direction d’acteurs inexis- années écoulées n’a rien perdu de la avec finesse. Gagnante de ce premier on peut voir ici un des chefs-d’œuvre, à verve de la chorégraphie de Christopher ballet, Francesca Heyward dont la danse tante. Seule bonne idée, les Turandot l’égal de son Roméo et Juliette immé- Wheeldon. Il y a ajouté ici et là quelques naturelle émerveille par un surcroit de diatement entré dans la légende. Onegin multiples dans la scène des énigmes, suppléments à peine visible dans ce qui poésie, aussi bien entourée soit elle par mérite de l’y rejoindre. Bonus éclairant où Rebeka Lokar, voix trop légère Federico Bonelli ou Sarah Lamb, et coté avec une interview de Jürgen Rose, pour les imprécations de la Princesse existait déjà du ballet, qui à cette reprise musique une merveille, William Davies l’auteur des costumes et des décors. chinoise, délivre une prestation propre, aura gagné un troisième acte. Ce qui "treble" incroyable. Liam Scarlett revient (Jean-Charles Hoffelé) sans plus. Jorge de Leon est une révéla- pouvait apparaître boulé dans la narra- à l’univers de West Side Story ou d’On tion en Calaf, racé, timbre à se damner, tion initiale trouve enfin une fluidité où the Waterfront en habillant d’une choré- il nous donne un Nessun Dorma aux toutes les étrangetés du rêve peuvent graphie virtuose les modernités de The mille nuances, couronné par un ample s’étendre, libérant les danseurs : Lauren Age of Anxiety. N’y a-t-il pas comme un si naturel projeté tutta forza. Décevant Cuthbertson raffine encore son Alice, lui hiatus entre musique et ballet ici, senti- au vu de l’intelligence du chanteur, un donne de l’ampleur, de la profondeur et ment déjà éprouvé lors de la création en non piangere Liu indifférent (se référer la danse avec de vrais sentiments, alors 2014 ? L’autre nouveauté de la soirée, à l’album Puccini de Kauffmann pour que la terrible Queen of Hearts conquise Corybantic Games, est une manière de entendre toutes les potentialités de de haute lutte par Laura Morera lors des chef-d’œuvre : sur la Sérénade d’après cette aria). Gianandrea Noseda, solide récentes reprises australiennes impose Platon Christopher Wheeldon ose un John Neumeier (1939-) chef d’opéra, attentif à ses chanteurs, un personnage saisissant. Formidable grand ballet néoclassique dont la pureté exalte les luxuriances pucciniennes, Federico Bonelli dans son doublé Jack, tend à une certaine abstraction. Sa cho- Nijinski; Tatiana; Oratorio de Noël; La Petite Sirène The Knave of Hearts, subtile composi- régraphie, qui se souvient d’un premier face à un orchestre qui n’est pas le Alexandre Riabko (Vaslav Nijinsky); Carolina meilleur au monde, mais qu’il sait tion de James Hay pour Lewis Carrol essai pour le Boston ballet, produit des Agüero (Romola Nijinsky, The Women); Patricia transcender. A noter : c’est la version (et pour le Lapin blanc), impayable (et images d’une puissance esthétique qui Friza (Bronislava Nijinska, The Sister); Aleix ne sont pas sans rappeler la perfection Martinez (Stanislav Nijinsky, The Brother); Ivan inachevée qui est donnée ici. Une très intrigant) Mad Hatter selon Steven de l’Orphée et Eurydice de Pina Bausch. Urban (Serge Diaghilev, The Impresario & Mentor); proposition, non pas "extraordinaire", McRae. Le spectacle se regarde avec un Anna laudere (Eleonora Bereda, The Mother); Cars- Cet objet singulier, d’une puissance comme le promet l’autocollant sur l’em- plaisir constant, d’autant que la capta- ten Jung (Thomas Nijinsky, The Father); Tamara plastique parfaite, ne s’oublie plus une Karsavina (The Ballerina, Silvia Azzoni); Alexandr ballage, mais qui mérite d’être regardée. tion virtuose en saisit autant la lettre fois vu. (Jean-Charles Hoffelé) Trusch (Nijinsky as "Harlequin" and "Le Spectre (Olivier Gutierrez) que l’esprit. (Jean-Charles Hoffelé)

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C.P.E. Bach : Intégrale des sonates C.P.E. Bach : Intégrale de l’œuvre L. van Beethoven : Intégrale L. van Beethoven : Concerto pour L. van Beethoven : Mélodies A. Borodin : Quatuors à cordes n° pour flûte seule Symphonies; Concertos; Sonates; des quatuors à cordes violon; Romances pour violon et populaires écossaises, 1-2; Trios pour 2 violons J. Wentz, flûte; M. Borgstede, clavecin, Cantates; Magnificat... Quatuor Suske orchetsre irlandaises, galloises… et violoncelle; Trio pour piano... piano; J. Ten Haar, violoncelle Christian Tetzlaff, violon; David Zinman Trio et Quatuor de Moscou BRIL94323 - 2 CD Brilliant BRIL94640 - 30 CD Brilliant BRIL94672 - 7 CD Brilliant BRIL94857 - 1 CD Brilliant BRIL94925 - 6 CD Brilliant BRIL93973 - 3 CD Brilliant

A. Bruckner : Intégrale des messes; A. Bruckner : Intégrale des A. Casella : Intégrale de l’œuvre M. Castelnuovo-Tedesco :Intégrale D. Chostakovitch : Œuvres chorales L. Einaudi : Musique pour piano Te Deum symphonies pour violoncelle et piano de la musique pour 2 guitares T. Kravchenko, piano Jeroen van Veen, piano Rundfunkchor Berlin V. Neumann; H. Rögner A. Favalessa, violoncelle Duo Pace Poli Cappelli Moscow Academy of choral Heinz Rögner; Nicol Matt F. Konwitschny; K. Sanderling M. Semeraro, piano Victor Popov, direction BRIL94669 - 3 CD Brilliant BRIL94686 - 9 CD Brilliant BRIL94823 - 1 CD Brilliant BRIL94833 - 2 CD Brilliant BRIL9414 - 1 CD Brilliant BRIL94910 - 2 CD Brilliant

G. Fauré : Intégrale des mélodies F. de Freitas : Intégrale G.F. Haendel : Intégrale S. Ten Holt : Canto Ostinato G.A. Homilius : Intégrale E. Mandyczewski : Lieder; Gesänge; Gérard Souzay; Elly Ameling de la musique pour violon des cantates, vol. 4 pour claviers des chorals pour orgue Valses Dalton Baldwin Carlos Damas, violon; Jill Lawson, piano; Veldhoven; True Russo; Oldenburg Felix Marangoni, orgue Beck; Baader Jian Hong, violoncelle Contrasto Armonico; Marco Vitale Van Veen; Piano Ensemble C. Lambour, piano BRIL92792 - 4 CD Brilliant BRIL94734 - 1 CD Brilliant BRIL94257 - 1 CD Brilliant BRIL9261 - 2 CD Brilliant BRIL94458 - 2 CD Brilliant BRIL94735 - 1 CD Brilliant

M. Moussorgski : La foire de Alfred Brendel : Ses N. Paganini : Intégrale H. Purcell : La musique de chambre O. Respighi : Sonates pour violon G. Rossini : Petite Messe Sorochintsi, opéra enregistrements historiques de de l’œuvre pour guitare Musica Amphion; Fabio Paggioro, violon Solennelle Kuklin; Zalizniak; Ryzhkova; vialkov; Mozart et Beethoven Luigi Attademo, guitare Pieter-Jan Belder Massimiliano Ferrati, piano Pastrana; Sborgi; Giusti; New Chamber Evgeny Brazhnik, direction Singers; Andrea Cappelleri BRIL94865 - 2 CD Brilliant BRIL94430 - 23 CD Brilliant BRIL94348 - 3 CD Brilliant BRIL93647 - 7 CD Brilliant BRIL94445 - 1 CD Brilliant BRIL94459 - 2 CD Brilliant

E. Satie : Slow Music, œuvres A. Scarlatti : Cantates pour alto J. Schenck : Sonates F. Schubert : Intégrale B. Smetana : Feuillet d’album; B. Smetana : Ma Patrie pour piano G. Martellacci pour viole de gambe des quatuors à cordes, vol. 3 Esquisses OP Janacek Jeroen van Veen, piano Ensemble Strumentale di Roma n° 1, 5, 9, 11, 12 et 15, op. 2 Quatuor Diogenes Roberto Plano, piano Theodore Kuchar Giorgio Sasso Ensemble Recondita Armonia BRIL94768 - 1 CD Brilliant BRIL94440 - 1 CD Brilliant BRIL94635 - 1 CD Brilliant BRIL94463 - 1 CD Brilliant BRIL94788 - 1 CD Brilliant BRIL94853 - 1 CD Brilliant

A. Stradella : La Susanna F. Tárrega : Guitar Edition C. Tessarini : Sonates A. Vivaldi : Sonates pour violon, R. Wagner : Intégrale de l’œuvre Patrie ! Duos d’opéras romantiques oratorio en 2 parties Giulio Tampalini, guitare pour violon op. 2 pour piano français. Halévy, Saint-Saëns, Harmonices Mundi V. Losito; F. Del Sordo, clavecin L’Arte dell’ Arco Pier Paolo Vincenzi, piano Massenet, Gounod… Claudio Astronio Federico Guglielmo, violon Thébault; OP de Kosice; Didier Talpain BRIL94345 - 2 CD Brilliant BRIL94336 - 4 CD Brilliant BRIL94787 - 1 CD Brilliant BRIL94617 - 2 CD Brilliant BRIL94450 - 2 CD Brilliant BRIL94321 - 1 CD Brilliant

18  ClicMag avril 2019  www.clicmusique.com Clic Musique ! Bon de commande Votre disquaire classique, jazz, world Avril 2019

Disque du mois Johann Theile : Seelen-Music, concertos sacrés. Mield... CPO555132 10,32 € p. 13  Alexandre Glazounov : Les Symphonies. Järvi. C977195 40,08 € p. 3  Vierne, Franck : Sonates pour violon. Ibragimova, Tib... CDA68204 15,36 € p. 13  Musique contemporaine Villa-Lobos : L'Œuvre pour piano seul, vol. 4 & 5. Br... QTZ2129 12,48 € p. 13  Osvaldo Coluccino : Emblema. Ensemble Ex Novo. 0015049KAI 16,08 € p. 3  Wolf-Ferrari : Musique pour piano. Catena. BRIL95868 6,72 € p. 13  Pascal Gallois dirige le Prague Modern : Grisey, Lévy. STR37111 15,36 € p. 3  Récitals Steven Kazuo Takasugi : Sideshow. Ensemble Talea. 0015013KAI 29,28 € p. 3  Concours International de piano de Genève : Lauréats ... CLA1704 26,88 € p. 14  Octavian Nemescu : Apokatastasis. Andreescu. DUX1520 13,92 € p. 3  Viola da Samba : De Rio à Rio. QTZ2121 12,48 € p. 14  Rolf Riehm : Die schrecklich-gewaltigen kinder - O Da... WER7373 15,36 € p. 3  Le Rossignol en Amour. Œuvres pour harpe. Clément. 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Musique française pour saxophon... RES10231 13,92 € p. 15  Bernstein : L'œuvre pour piano seul. Tozzetti. PCL10174 13,92 € p. 4  Anthologie de la flûte à bec. BRIL95799 58,08 € p. 15  François-Adrien Boieldieu : Concerto pour piano - Six... CPO555244 15,36 € p. 5  Jorge Bolet : Portrait, vol. 3. Atzmon. AUD21459 24,00 € p. 16  Diogenio Bigaglia : Œuvres vocales sacrées. Breiding. ROP7023 12,48 € p. 5  A courtly garland for baroque trumpet. Farley, Orpheu... RES10220 13,92 € p. 16  René de Boisdeffre : Œuvres pour violoncelle et piano... AP0418 12,48 € p. 5  Musique militaire russe. Tien. CCS40818 14,64 € p. 16  Brahms : Sonates pour violoncelle et piano, op. 38 et... 0301097BC 14,64 € p. 5  Les Maîtres de l'époque Mozartienne. Klöcker, Adorjan... MP1805 9,60 € p. 16  Brahms : L'œuvre pour orgue. Falcioni. BRIL94460 6,72 € p. 5  Clarke, Bridge, Vaughan Williams : Œuvres pour violon... CDA68253 15,36 € p. 16  Brescianello : Musique pour mandora. Tokodi. BRIL95869 6,72 € p. 6  DVD et Blu-ray Antonio Caldara : Vêpres de la Vierge Marie - Messe e... ELECLA18060 12,48 € p. 6  Bernstein Celebration : Yugen - The Age of Anxiety - ... OA1276D 25,08 € p. 17  Abel Carlevaro : Musique pour guitare. Poli Cappelli. BRIL95684 8,16 € p. 6  Bernstein Celebration : Yugen - The Age of Anxiety - ... OABD7252D 30,72 € p. 17  Ernö von Dohnányi : L'œuvre pour piano seul, vol. 4.... CDA68054 15,36 € p. 6  John Cranko : Onegin, ballet. Stuttgart Ballet, Tuggle. UE801304 29,28 € p. 17  Dussek : Les sonates pour piano, vol. 6. Sofronitsky. BRIL95598 6,72 € p. 6  John Cranko : Onegin, ballet. Stuttgart Ballet, Tuggle. UE801208 21,84 € p. 17  Debussy : Musique de scène. Lombardi, Ensemble Magadis. BRIL95678 6,72 € p. 7  John Neumeier Collection : Nijinski - Tatiana - Orato... CM748508 57,36 € p. 17  Wojciech Gawronski : Œuvres pour alto et piano. Muraw... AP0420 12,48 € p. 7  John Neumeier Collection : Nijinski - Tatiana - Orato... 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CPO555147 15,36 € p. 8  C.P.E. Bach : Bürgerkäpitanmusik 1780. Hochman. CPO555016 15,36 € p. 2  Aram Khachaturian : Concerto pour violoncelle - Conce... CPO555007 15,36 € p. 8  Paul Ben-Haim : Symphonie n° 2. Yinon. CPO777677 15,36 € p. 2  Liszt : Sardanapalo - Mazeppa. El-Khoury, Hernandez, ... AUD97764 16,08 € p. 8  Suites et ouvertures pour la radio de Schreker, Braun... CPO777838 26,88 € p. 2  Alonso Lobo : Musique vocale sacrée. Coro Victoria, F... BRIL95789 6,72 € p. 9  Enescu : Symphonie n° 4. Ruzicka. CPO777966 15,36 € p. 2  Andrea Luchesi : Sonates pour piano, op. 1. Plano. BRIL95811 6,72 € p. 9  Ernst : Œuvres de virtuosité pour violon. Christian. CPO777894 21,12 € p. 2  Biagio Marini : Concertos de chambre pour voix et ins... TC591390 18,24 € p. 9  Fesca : Trios pour piano n° 2 et 5. Trio Paian. CPO777862 10,32 € p. 2  Joseph Marx : Eine Herbstsymphonie. Wildner. CPO555262 15,36 € p. 9  Förtsch : Cantates et Concertos Sacrés. Ensemble Wese... 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Le Nuove Musiche, K... BRIL95807 6,72 € p. 10  Liszt : Transcriptions pour orgue et orchestre par Du... CPO777472 10,32 € p. 2  Alfonso Rendano : Portrait du compositeur. Roma, Quat... DCTT80 13,92 € p. 10  Antonio Lotti : Vêpres et psaumes. Steude, Laabs, Erl... CPO777180 10,32 € p. 2  Reger : Concerto et pièces pour piano. Becker, Weiler... AVI8553306 15,36 € p. 11  Emilie Mayer : Trios pour piano. Trio Vivente. CPO555029 10,32 € p. 2  Respighi : Violon et piano, vol. 3. Then-Bergh, Schäf... GEN89116 13,92 € p. 11  Karl Millöcker : Valses, Marches, Polkas. Simonis. CPO555004 15,36 € p. 2  Emil Nikolaus von Reznicek : Suites orchestrales. Sol... CPO555056 15,36 € p. 11  Offenbach : La périchole. Brohm, Simon, Wiemer, Theis. CPO777493 26,88 € p. 2  Ferdinand Ries : Quatuors pour flûte, vol. 2. Ardingh... CPO555231 10,32 € p. 11  Dora Pejacevic : Intégrale de l'œuvre pour piano. Vel... CPO555003 21,12 € p. 2  Giovanni Alberto Ristori : Œuvres sacrées. Taubert, E... CPO555200 15,36 € p. 11  Robert Radecke : Trios pour piano. Trio Fontane. CPO777996 10,32 € p. 2  Alessandro Rolla : Concertos pour alto - Symphonie en... BRIL95504 6,72 € p. 12  Ferdinand Ries : Intégrale des symphonies. Griffiths. CPO777216 28,32 € p. 2  Schumann, Brahms : Œuvres pour piano. Briggs. AVIE2398 13,92 € p. 12  Ferdinand Ries : Ouvertures. Griffiths. CPO777609 10,32 € p. 2  Daniel Selichius : Opus novum, concertos sacrés. Wese... CPO555223 15,36 € p. 12  Röntgen : Symphonies n° 5, 6 et 19. Porcelijn. CPO777310 10,32 € p. 2  Michael Tippett : Symphonies n° 3, 4 et en si bémol. ... CDA68231/2 30,72 € p. 12  Antonio Rosetti : Concerto pour piano - Deux symphoni... CPO777852 15,36 € p. 2  Alexandre Tansman : Musique de ballet. Borowicz, Mich... CPO777987 15,36 € p. 12  Schubert : Sonates pour piano et Moments musicaux. Ko... CPO777766 13,92 € p. 2  Telemann : Michaelis-Oratorium. Maas, Dijkhuizen, Pod... CPO555214 15,36 € p. 13  Clara Schumann : Intégrale de l'œuvre pour piano. De ... CPO999758 21,12 € p. 2 

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Spohr : Symphonies n° 4 & 5. Griffiths. CPO777745 10,32 € p. 2  Haendel : Intégrale des cantates, vol. 4.Veldhoven, T... BRIL94257 6,72 € p. 18  Gottfried Heinrich Stölzel : Oratorio de Noël - Canta... CPO999735 8,16 € p. 2  Simeon ten Holt : Canto Ostinato. Russo, Oldenburg, D... BRIL9261 8,16 € p. 18  Strauss : Der Bürger als Edelmann - Duett-Concertino.... CPO777990 15,36 € p. 2  Homilius : Intégrale des chorals pour orgue. Marangoni. BRIL94458 8,16 € p. 18  Thuille : Musique de chambre. Gothoni, Eichenauer, Hö... CPO777967 21,12 € p. 2  Eusebius Mandyczewski : Lieder, valses et mélodies. B... BRIL94735 6,72 € p. 18  Henri Vieuxtemps : Concertos pour violoncelle n° 1 et... CPO777922 15,36 € p. 2  Moussorgski : La Foire de Sorochintsy, opéra. Kuklin,... BRIL94865 8,16 € p. 18  Wagenaar : Poèmes symphoniques, vol. 2. Hermus CPO777933 15,36 € p. 2  Alfred Brendel : Ses enregistrements légendaires Moza... BRIL94430 50,88 € p. 18  Woyrsch, Goldmark : Trios pour piano. Trio Hyperion. CPO555122 10,32 € p. 2  Niccolo Paganini : Intégrale de l'œuvre pour guitare.... BRIL94348 9,60 € p. 18  Isidora Zebeljan : Musique de chambre. Ilic, Dohr, Ll... CPO777994 10,32 € p. 2  Purcell : La musique de chambre. Musica Amphion, Beld... BRIL93647 22,56 € p. 18  Flos virginum : Motets et Lieder du Moyen-Âge tardif.... CPO777937 15,72 € p. 2  Respighi : Sonates pour violon. Paggioro, Ferrati. BRIL94445 6,72 € p. 18  Sélection Brilliant Classics Rossini : Petite Messe Solennelle. Pastrana, Sborgi, ... BRIL94459 8,16 € p. 18  C.P.E. Bach : Intégrale des sonates pour flûtes seule... BRIL94323 8,16 € p. 18  Satie : Slow Music. Œuvres pour piano. Van Veen. BRIL94768 6,72 € p. 18  Edition Carl Philipp Emanuel Bach. BRIL94640 58,08 € p. 18  Alessandro Scarlatti : Cantates pour alto. Martellacc... BRIL94440 6,72 € p. 18  Beethoven : Les quatuor à cordes. Quatuor Suske. BRIL94672 22,56 € p. 18  Johannes Schenck : Tyd en Konst-Oeffeningen, op. 2. E... BRIL94635 6,72 € p. 18  Beethoven : Concerto pour violon - Romances pour viol... BRIL94857 6,72 € p. 18  Schubert : Intégrale des quatuors à cordes, vol. 3. Q... BRIL94463 6,72 € p. 18  Beethoven : Mélodies populaires écossaises, irlandais... BRIL94925 19,68 € p. 18  Bedrich Smetana : Musique pour piano. Plano. BRIL94788 6,72 € p. 18  Alexandre Borodine : Musique de chambre. Trio et Quat... BRIL93973 9,60 € p. 18  Smetana : Ma Patrie. Kuchar. BRIL94853 6,72 € p. 18  Bruckner : Intégrale des messes - Te Deum. Rögner, Ma... BRIL94669 9,60 € p. 18  Alessandro Stradella : La Susanna, oratorio. Oro, Ber... BRIL94345 8,16 € p. 18  Bruckner : Intégrale des symphonies. Rögner, Neumann,... BRIL94686 29,28 € p. 18  Francisco Tárrega : Guitar Edition. Tampalini. BRIL94336 13,20 € p. 18  Alfredo Casella : Intégrale de l'œuvre pour violoncel... BRIL94823 6,72 € p. 18  Carlo Tessarini : Sonates pour violon. Losito, Del So... BRIL94787 6,72 € p. 18  Mario Castelnuovo-Tedesco : intégrale de la musique p... BRIL94833 8,16 € p. 18  Vivaldi : Sonates pour violon, op. 2. L'Arte dell'Arc... BRIL94617 8,16 € p. 18  Chostakovitch : Œuvres chorales. Kravchenko, Popov. BRIL9414 6,72 € p. 18  Wagner : Intégrale de la musique pour piano. Vincenzi. BRIL94450 8,16 € p. 18  Einaudi : Musique pour piano. Van Veen. BRIL94910 8,16 € p. 18  Patrie! Patrie! Duos d'opéras romantiques français. T... BRIL94321 6,72 € p. 18  Fauré : Intégrale des mélodies. Ameling, Souzay, Bald... BRIL92792 13,20 € p. 18  Frederico de Freitas : Intégrale de la musique pour v... BRIL94734 6,72 € p. 18  TOTAL A €

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