LeMonde Job: WMQ0607--0001-0 WAS LMQ0607-1 Op.: XX Rev.: 05-07-99 T.: 11:15 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 23Fap: 100 No: 0258 Lcp: 700 CMYK

LE MONDE ÉCONOMIE

a Psychanalyse

et management ACTIVE:LMQPAG:W a Emploi : 12 pages busy d’annonces classées

55e ANNÉE – No 16933 – 7,50 F - 1,14 EURO MÉTROPOLITAINE MARDI 6 JUILLET 1999 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI Amnistie Total lance un raid surprise sur Elf en Algérie b Les deux groupes pétroliers formeraient le quatrième groupe mondial b Le PDG de TotalFina, a Grâce présidentielle Thierry Desmarest, annonce, dans un entretien au « Monde », la suppression de 4 000 postes, pour des milliers dont la moitié en France b Philippe Jaffré, PDG d’Elf, juge « hostile » cette offensive LE GROUPE PÉTROLIER fran- LES SÉRIES DE L’ÉTÉ d’islamistes co-belge TotalFina a annoncé, lun- di 5 juillet, le lancement d’un raid a sur son rival Elf. TotalFina pro- Retour Une loi d’amnistie pose d’échanger quatre de ses ac- tions contre trois titres Elf, ce qui sera soumise valorise ce dernier à 42 milliards à Cuba d’euros, soit 275,5 milliards de à référendum francs. L’objectif affiché par Total- Fina est de « créer un acteur pétro- 1 - Le bel hier a lier mondial » qui se classerait au Trente-huit ans après son premier M. Chirac souhaite quatrième rang derrière l’améri- voyage à La Havane, l’écrivain François cain Exxon Mobil, l’anglo-néerlan- Maspero est retourné sur cette île où, se rendre « le plus tôt dais Shell et l’anglo-américain BP- Amoco-Arco. comme tant d’autres, il avait cru trou- possible » à Alger Dans un entretien au Monde, ver une autre manière de vivre et d’es- Thierry Desmarest, PDG de Total- pérer. Le blocus américain est toujours Fina, présente son offre comme en place, le Lider Maximo aussi, qui a « non sollicitée » mais veut «lui Les dossiers avait promis de se retirer une fois sa donner un caractère amical ». d’Air France « C’est une superbe opération in- tâche terminée. Impressions d’un reve- dustrielle. Nous voulons la réaliser nant dans les ombres et mirages de la et des visas pèsent sur en motivant l’ensemble des sala- révolution illustrées par des photogra- riés », dit-il. Le PDG prévoit phies originales de Klaudij Sluban, sur 4 000 suppressions d’emplois sur d’économies. Le groupe Elf a jugé n’est pas le sien ne semble pas jours un droit de veto depuis la fond de pauvreté, de répression poli- les relations bilatérales un total de 130 000 personnes, « hostile » l’offre publique constituer la meilleure voie pour les privatisation d’Elf en 1994, devait dans les trois ans, dont la moitié d’échange de TotalFina. « Cette vo- actionnaires d’Elf, comme pour tous se prononcer rapidement. tique et de prostitution, où chacun Lire page 2 en France, sans licenciement, et lonté de prendre de force possession ses collaborateurs », affirme-t-il. Le rêve de dollars pour survivre. et notre éditorial page 16 1,2 milliard d’euros par an d’Elf et de lui imposer un projet qui gouvernement, qui détient tou- Lire pages 17 et 18 Le premier de six épisodes, p. 13 Cohabitation A Moscou-sur-Canicule, plages, vodka, noyades et incendies MOSCOU ces plages seulement peuvent être considé- noyées en juin, tandis que des milliers ont dû à distance de notre correspondant rées comme propres. Ailleurs, maladies de être hospitalisées pour insolation, attaques Moscou veut vivre dans l’eau. Depuis plu- peau, troubles intestinaux et champignons cardiaques et hydrocution. Pour la seule jour- JACQUES CHIRAC à Bor- sieurs jours, ses habitants ont pris d’assaut divers sont à craindre. A vingt minutes du née du jeudi 1er juillet, dix personnes ont péri a deaux, Lionel Jospin à Lille : les plages de la Moskova, les innombrables centre-ville, Serebriani Bor est l’un des sites dans les étangs de la ville, où aucune surveil- lundi 5 juin, les deux responsables étangs de la banlieue et les réservoirs d’eau préférés : la Moskova se perd ici dans une fo- lance n’est mise en place. Autre source d’ac- de l’exécutif se sont déplacés en de la ville pour fuir une canicule sans pré- rêt de pins maritimes et de bois de bouleaux. cidents : les scooters de mer, que les « nou- REUTERS province. Au-delà de cette cohabi- cédent. Depuis la fin du mois de mai, le ther- A l’époque soviétique, cette « zone de repos » veaux Russes » font slalomer entre les TOUR DE FRANCE tation à distance, l’un et l’autre momètre reste bloqué au-dessus de 30 de- était réservée à la nomenclature et aux diplo- baigneurs. poursuivent des objectifs très dif- grés, frôlant parfois les 35. mates étrangers. Aujourd’hui, dans une am- Après l’eau, le feu. L’exceptionnelle séche- L’Américain férents. Le président de la Répu- Les spécialistes sont divisés. Pour certains, biance « congés payés », avec radios hur- resse qui sévit depuis mai provoque des in- blique, accompagné du maire de une telle vague de chaleur n’a jamais été ob- lantes, buvettes, barbecues et terrains de cendies dans les forêts environnant la capi- Un an après avoir été exclue du Tour de Bordeaux, Alain Juppé, et du pré- servée depuis la création des services météo- sport, des milliers de familles viennent cher- tale. Le ministère des situations d’urgence France, l’équipe Festina a repris la sident de l’UDF, François Bayrou, rologiques, en 1874. Pour d’autres, seules cher un peu de fraîcheur. parle « d’une situation critique », notant que route. Le credo a changé. « Il faut que se penchera au chevet d’une op- deux années peuvent rivaliser : 1917 et 1953. Rafik, trente-cinq ans, fait partie de la ving- 126 foyers avaient été décomptés en fin de les gars puissent vivre le vélo de façon position affaiblie. Quant au pre- Et ce rappel – l’année de la révolution d’octo- taine de sauveteurs chargés de surveiller la semaine et que certaines zones de datchas normale », dit-on simplement. Quant à mier ministre, il entend réaffirmer, bre et celle de la mort de Staline – provoque zone. Trois jeunes se sont noyés la semaine étaient menacées. Des milliers d’hectares au côté de Martine Aubry, mi- une intense excitation chez les pronosti- dernière, un quatrième a dû être hospitalisé. brûlent également autour de Saint-Péters- Richard Virenque, désormais membre nistre de l’emploi et de la solidari- queurs politiques, alors que la campagne « Les jeunes savent mal nager, les parents ne bourg, à Novgorod, dans l’Altaï et dans l’Ex- de l’équipe italienne Polti, il semble ne té, que la lutte contre le chômage électorale pour les législatives et la présiden- surveillent pas les petits et puis il y a aussi la trême-Orient russe. « Une catastrophe écolo- plus susciter l’enthousiasme des foules, « est la première priorité » de son tielle est engagée. boisson », dit le maître nageur. Bière et vodka gique menace », estime le service des forêts, qui ont fait la connaissance d’un mail- gouvernement, grâce notamment Loin de la politique, les Moscovites passent font partie du matériel de plage et, pour qui aimerait bien disposer d’un peu d’argent lot jaune inédit (photo ci-dessus), soirées et week-ends au bord de l’eau. Sur la beaucoup, une abondante consommation est pour reconstituer des moyens de lutte anti- aux emplois-jeunes et aux l’Américain Lance Armstrong (US Pos- 35 heures. Moskova, dix-sept plages sont à portée de le prélude à toute baignade. Là aussi, les re- incendie quasi inexistants. tramways ou d’autobus. Les services de la cords sont battus : selon les services de la tal) revenu à la course trois ans après Lire page 6 ville multiplient les mises en garde : sept de ville, cent cinquante personnes se sont François Bonnet avoir été atteint d’un cancer. p. 22-23 Polémique POINT DE VUE urbaine Secteur bancaire : l’Etat a fait sa part

par Dominique Strauss-Kahn BISSON FRÈRES LES FESTIVALS DE L’ÉTÉ N Crédit lyonnais re- brocardent les chantres du libé- dressé, trois grandes ralisme. Elle relève largement de banques encalminées choix faits à l’époque. Demander, Mont Blanc U Bien avant que la cohorte des touristes dans une bataille par exemple, à la défaisance du boursière à l’issue incertaine. Crédit lyonnais (le CDR) de tout n’envahisse les pentes neigeuses du NATHAN STARKMAN Le contraste est frappant. Le liquider en cinq ans et multiplier mont Blanc pour se tirer le portrait, Au- secteur financier public, en plein les interventions politiques pour guste-Rosalie Bisson, dit « Bisson L’ATTRIBUTION du Grand Prix désarroi en juin 1997, a été remis guider les choix de cession, jeune », partait à l’assaut du toit de de l’urbanisme à Nathan Stark- sur les rails. Des entreprises pri- c’était s’assurer d’une perte man, directeur de l’Atelier d’urba- vées performantes ont choisi de maximale. l’Europe pour le photographier à la tête nisme de Paris et conseiller du confier leur destin au seul verdict Le gouvernement aurait pu d’une armée de porteurs lourdement maire, fait polémique. Pour l’op- des marchés. n’être qu’un syndic de faillite. Re- chargés d’appareils de prise de vue, de position, ce prix est « un affront à Cela est le reflet d’une diver- mettre de l’ordre, solder les plaques et de produits chimiques. La tous ceux qui subissent la politique gence dans la manière d’assumer comptes auraient été les maîtres Bibliothèque nationale expose son tra- d’urbanisme » parisienne. et de conduire le changement. mots d’une vulgate purement En juin 1997, j’ai découvert comptable. Cela n’a pas été son vail, qui dépasse l’idée de paysage, Lire page 11 avec effarement l’étendue du dé- choix : Lionel Jospin a placé l’in- pour devenir une chronique qui s’inti- sastre du secteur financier public. térêt national au cœur de la stra- tulerait « Sur le chemin du mont Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 9 F ; Autriche, La facture pour l’Etat – et donc tégie du gouvernement à l’égard Blanc ». p. 26-27 25 ATS ; Belgique, 45 FB ; Canada, 2,25 $ CAN ; pour le contribuable – représen- du secteur public. Côte-d’Ivoire, 850 F CFA ; Danemark, 15 KRD ; Espagne, 225 PTA ; Grande-Bretagne, 1 £ ; Grèce, tait plus de 130 milliards de De cette exigence, j’ai tiré 500 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 2900 L ; Luxembourg, francs ! Plus surprenant : alors quatre objectifs. International ...... 2 Communication ...... 19 46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; Pays-Bas, 3 FL ; Portugal CON., 250 PTE ; Réunion, 9 F ; que la récession de 1993 était dis- France ...... 6 Tableau de bord ...... 19 Sénégal, 850 F CFA ; Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,10 FS ; sipée, la facture s’est fortement Société ...... 8 Aujourd’hui...... 22 Tunisie, 1,2 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $. Lire la suite page 16 alourdie entre 1995 et 1997, pas- et nos informations page 30 Carnet...... 10 Abonnements...... 24 sant, pour le seul Crédit lyonnais, Annonces classées.... 10 Météorologie-Jeux... 25 de 50 à 100 milliards de francs. Régions...... 11 Culture ...... 26 Cette dérive n’est pas impu- Dominique Strauss- Horizons ...... 13 Guide culturel...... 28 table aux prétendus méfaits de Kahn est ministre de l’économie, Entreprises ...... 17 Radio-Télévision...... 29 « l’économie administrée » que des finances et de l’industrie. LeMonde Job: WMQ0607--0002-0 WAS LMQ0607-2 Op.: XX Rev.: 05-07-99 T.: 11:01 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 23Fap: 100 No: 0259 Lcp: 700 CMYK

2 INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 6 JUILLET 1999

AMNISTIE Quelque 5 000 isla- geste fort du nouveau chef de l’Etat processus de « concorde civile » de commission d’enquête sur les « dis- les deux pays – le rétablissement des mistes non impliqués dans des crimes algérien a été accompagné dimanche progresser. b LA LEVÉE de l’état d’ur- parus », pourraient être annoncées. relations aériennes et l’octroi de visas de sang devaient bénéficier, lundi de la présentation, par le premier mi- gence, en vigueur depuis 1992, la li- b JACQUES CHIRAC souhaite se dans des conditions plus rapides – 5 juillet, d’une grâce accordée par le nistre Ismaïl Hamdani, d’un projet de bération d’Abassi Madani, le chef de rendre « aussi vite que possible » à avancent difficilement (lire aussi président Bouteflika. b CE PREMIER loi d’amnistie destiné à permettre au l’ex-FIS, voire la création d’une Alger. Les dossiers en suspens entre notre éditorial page 16). Abdelaziz Bouteflika libère des milliers d’islamistes en Algérie Après huit années d’une guerre qui a fait 100 000 morts, une loi de « concorde civile » devrait à terme concerner 15 000 intégristes emprisonnés. Le président algérien pourrait aussi annoncer la levée de l’état d’urgence et l’élargissement d’Abassi Madani, chef historique de l’ex-FIS BÉNÉFICIANT d’une grâce prési- foyer et de reprendre leur place dans les avoir commandées. S’ils n’ont songère. Dans le cas contraire, à la d’attentats à l’explosif, le texte pré- liation nationale ont été bien ac- dentielle, plusieurs milliers d’isla- la société ». Son adoption ne fait pas commis de massacres collectifs, fin de la période probatoire, les voit de ramener leur peine à douze cueillies. C’est d’abord vrai de l’ar- mistes – 5 000 , selon des sources ju- guère de doute à l’Assemblée, domi- d’attentats à l’explosif sur des lieux « terroristes » repentis passeront en ans d’incarcération au maximum. mée et des services de sécurité. La diciaires – non impliqués dans des née par les partis pro-gouverne- publics, ils seront soumis à une justice et leur peine sera allégée. Elle En principe, ils encouraient la peine politique menée par le nouveau chef crimes de sang devaient être libérés, mentaux, mais le chef de l’Etat a in- période probatoire de trois à dix ans ne devrait pas excéder cinq ans de capitale ou la réclusion à perpétuité. de l’Etat ne fait au demeurant qu’of- lundi 5 juillet, jour de la fête natio- diqué que les Algériens seraient de au cours de laquelle les poursuites prison. Dans tous les cas, les « repentis » de- ficialiser un dialogue que des mili- nale. Par ce geste de clémence, qui toute façon amenés à s’exprimer sur judiciaires seront gelées. En contre- Les responsables des groupes ar- vront demander à bénéficier des taires avaient déjà entamé avec les fait suite à l’abandon de la lutte ar- le texte par voie de référendum. partie, ils devront participer à «la més et ceux qui les ont créés for- mesures de clémence dans un délai responsables de l’AIS. C’est vrai éga- mée annoncé en juin par l’Armée is- Le projet de loi sur la « concorde lutte antiterroriste » pour le compte ment la dernière catégorie des per- de six mois après la promulgation lement des partis de l’opposition, lamique du salut (AIS), le bras armé nationale » pourrait bénéficier à de l’Etat. Un article du projet de loi sonnes concernées par le projet de de la loi. même si le Front des forces socia- de l’ex-Front islamique du salut quelque 15 000 personnes, mais à prévoit l’annulation de la mise sous loi. Sous réserve qu’ils n’aient pas Le chef de l’Etat, élu le 15 mai der- listes (FFS), le parti de M. Aït-Ah- (FIS), le président Bouteflika entend des degrés divers, selon leur impli- contrôle en cas de déclaration men- commis de massacres collectifs ou nier dans des conditions discutables med, reproche au projet de loi de ne « rétablir les liens entre les citoyens en cation dans les violences qui se- (ses cinq adversaires se sont retirés pas traiter « le volet politique de la éliminant les causes [...] de frustra- couent l’Algérie depuis le début de la veille du scrutin pour protester crise ». En fait, les seules critiques tion », assure un communiqué de la la décennie. La première catégorie Le grand retour de Cheb Mami contre les fraudes), a promis acerbes viennent des partis « éradi- présidence diffusé dimanche. Il vise – la plus nombreuse – concerne les d’« autres mesures » en faveur de la cateurs » (qui refusent toute conces- aussi à affirmer la « détermination « seconds couteaux », c’est-à-dire Des dizaines de milliers de fans ont envahi, dimanche soir 4 juil- paix. Selon certains journaux, Abde- sion aux islamistes). Ceux-ci, à personnelle [du chef de l’Etat] à tous ceux qui n’ont pas commis let, l’esplanade du Sanctuaire des martyrs, dans le centre de la capi- laziz Bouteflika pourrait annoncer l’image du Rassemblement pour la conduire le processus de rétablisse- d’actes ayant entraîné « mort, infir- tale, pour assister à un concert de Cheb Mami, le premier donné par lundi soir, dans un discours à la na- culture et la démocratie (RCD), ment de la concorde civile à son mité permanente, viol », ainsi que le « prince » de la musique raï en Algérie depuis plus de dix ans. Une tion, la levée de l’état d’urgence, en voient dans le texte de loi « la réha- terme ». ceux qui n’ont pas utilisé des explo- majorité de jeunes, hommes et femmes, vêtus à l’occidentale ou en vigueur depuis février 1992, la libé- bilitation des terroristes ». « Comment De son côté, le premier ministre, sifs dans des lieux publics. Ceux-là tenue islamique, se sont retrouvés dans une ambiance électrique, ration d’Abassi Madani, le chef his- peut-on mettre en liberté des per- Ismaïl Hamdani, a présenté di- seront amnistiés et les poursuites ju- reprenant souvent en chœur les tubes du chanteur, qui jouit d’une torique de l’ex-FIS, voire la mise en sonnes responsables des actes crimi- manche aux députés, comme prévu, diciaires à leur encontre annulées énorme popularité. Grâce à ce concert, la capitale algérienne a tenté place d’une commission sur les nels [et] ceux qui les ont commis ? », un projet de loi d’amnistie. Destiné (d’où le geste d’anticipation du pré- de renouer avec les grands spectacles qui ont quasiment disparu « disparus » (des milliers de per- s’interrogeait, il y a quelques jours, à rétablir la « concorde civile » le sident Bouteflika lundi 5 juillet). avec la montée de l’intégrisme islamiste au début des années 90. sonnes réputées pro-islamistes qui une éditorialiste du quotidien El Wa- texte, dont l’examen débutera mardi Dans la deuxième catégorie fi- Cheb Mami, qui, par moments, agitait l’emblème national algé- ont été enlevées hors de tout cadre tan, réputé proche du RCD. à la Chambre, doit permettre à ses gurent les combattants qui ont fait rien, a souligné qu’il était venu chanter dans son pays pour contri- légal par les forces de sécurité). bénéficiaires de « réintégrer leur partie d’organisations armées sans buer à redonner espoir à ses compatriotes. – (AFP.) Jusqu’ici les mesures de réconci- J.-P. T.

TROIS QUESTIONS À... Sur le marché d’Aligre, on scrute le retour à une « vie normale » au pays ABDELHAMID LE DIMANCHE MATIN, le marché fé, tandis que son voisin, estime qu’il faudra du concurrent malheureux d’Abdelaziz Tout en précisant que sa femme, médecin, MEHRI d’Aligre, dans le 12e arrondissement de Pa- attendre quelques mois pour juger de l’ac- Bouteflika aux dernières élections prési- n’a jamais porté le hidjab (voile islamique), ris, a des airs de « congrès du monde ». Les tion du nouveau régime. En dépit du légiti- dentielles, Ahmed Taleb-Ibrahimi, jadis ar- il n’hésite pas à évoquer les abus de la poli- Ancien secrétaire général cultures se côtoient : sikhs, juifs, musul- misme ambiant, les notions nouvelles, tisan de l’« arabisation » du pays, soutenu tique « éradicatrice » : « Beaucoup de gens 1 – réformateur – du FLN, l’ex- mans et chrétiens s’y croisent. Les Algé- comme l’« entente civique », la mise sur le par les islamistes. Cette rue, où se trouve la se sont retrouvés en prison sans trop qu’on parti unique, comment réagissez- riens, eux, se regroupent autour des débal- même plan des « éradicateurs » et des inté- mosquée de l’imam Sahraoui, l’un des fon- sache pourquoi et il y a des intégristes qui s’y vous à la « réconciliation natio- lages de vêtements, dans les petits cafés et gristes islamistes, ne recueillent pour dateurs du Front islamiste du salut (FIS), sont retrouvés simplement parce qu’ils por- nale » du président Bouteflika ? dans les boucheries qui débitent de la l’heure que des commentaires évasifs. assassiné au début de la vague d’attentats à taient la barbe ! Maintenant c’est fini. » L’orientation qu’elle marque viande hallal – conforme aux prescriptions Paris de l’été 1995, est parsemée de librai- « L’entente civique a des chances de réus- est intéressante, parce qu’elle de l’islam. Les questions paraissent éveiller « LA VIE SOCIALE A REPRIS » ries religieuses, qui proposent des ouvrages sir, confirme un jeune homme, dont le père, s’inscrit apparemment dans une des réflexes de méfiance ou de réticence. L’impression qui se dégage néanmoins de théologie musulmane à côté des livres un harki, n’est pas retourné en Algérie de- démarche globale, qui vise le rè- « En ce moment, l’Algérie est impeccable et il est celle d’une diminution de la tension de Roger Garaudy ou de biographies du puis 1962, mais dont la mère faisait jus- glement politique de la crise algé- n’y a pas de questions à poser », décrète un perçue en Algérie. « Avant, on ne pouvait sultan nationaliste puis mystique Abd qu’en 1992 de fréquents voyages. La ques- rienne. Cette démarche doit, à débitant de boissons, qui s’excuse de ne pas sortir la nuit. Aujourd’hui, on peut dor- El Kader. tion est de savoir si Abedelaziz Bouteflika mon avis, recevoir l’appui de pouvoir répondre, à cause de l’affluence. mir dehors ! », s’exclame un natif de Sétif. « Depuis les élections, il y a eu une nette saura s’émanciper des militaires qui tirent les toutes les forces qui, depuis des Les Algériens rencontrés rue d’Aligre Un autre passant, de Kabylie, qui estime amélioration en matière de sécurité, dit un ficelles dans l’ombre. Mais l’impression de années, militent en faveur de croient-ils que la politique de réconcilia- que sa région a été relativement épargnée Algérien qui fait des aller et retour entre mes amis qui vont souvent là-bas, c’est que la cette solution politique. La loi tion, à l’ordre du jour à Alger, portera ses par le climat de terreur qui prévaut depuis Tlemcen – dans l’ouest du pays – et la vie y est de plus en plus “normale”. Ainsi, des d’amnistie, comme toutes les lois, fruits ? « Inch Allah !, dit un homme d’une 1992, constate, lui aussi, que, désormais, France. Les gens veillent tard aux mariages, membres de notre famille, qui ne nous appe- est destinée à régler des pro- cinquantaine d’années, né en France. Là- dans le reste de l’Algérie, les mariages ils peuvent s’habiller comme ils l’entendent, laient plus depuis longtemps, se sont remis à blèmes juridiques et techniques. bas, c’est la peur. On ne peut pas se promener peuvent à nouveau se prolonger tard dans la vie sociale a repris et tout le monde re- téléphoner : c’est révélateur. » Que voterait- En elle-même, elle est donc insuf- comme ici dans un marché sans avoir peur. la nuit. commence à se déplacer pour aller au bord il, s’il le pouvait, au prochain référendum fisante pour donner tout l’élan Dans la rue, on a peur. Avec sa femme, on a Rue Myrha, dans le quartier de la Goutte- de la mer. J’y suis allé moi-même pour la pre- portant sur le projet de loi d’« entente ci- nécessaire au processus de ré- peur. J’espère que Bouteflika pourra arrêter le d’Or à Paris (18e), la pluie détrempe les af- mière fois depuis sept ans. Avant, on ne pou- vique » ? « Je voterais “oui” en principe. » conciliation nationale. Il faut massacre. » « On est tous avec lui », assure fiches électorales vert et rouge aux couleurs vait pas circuler après 17 heures. Je pense qu’elle soit suivie d’autres initia- un homme rencontré à la terrasse d’un ca- du drapeau algérien. Ce sont les placards qu’on va vers la fin de l’état d’exception. » Nicolas Weill tives.

Quelle devrait être la pro- 2 chaine étape ? Les dossiers d’Air France et de l’octroi des visas pèsent sur les relations avec Paris Lorsqu’on parle de réconcilia- tion nationale, ce ne doit pas être LES RELATIONS franco-algé- au siège. La prudence des propos en 1996, avec 47 000 visas délivrés duirait une sorte de quota, bien consulat d’Alger afin d’éviter aux un acte d’autorité, mais un effort riennes ont rarement été paisibles donne à penser que ce n’est pas seulement (la baisse étant régulière que le mot ne soit pas prononcé. demandeurs qui habitent en pro- de dialogue avec l’ensemble des depuis 1962, l’année de l’indépen- avant l’an 2000 – dans le meilleur depuis 1990). Entre 1987 et 1989 ce L’augmentation de cette capaci- vince le déplacement et la file d’at- forces politiques, y compris celles dance de l’Algérie. Le seront-elles des cas – que des avions français chiffre oscillait entre 500 000 et té dépend de la réouverture des tente. L’utilisation de la télécopie a qui se sont opposées à une solu- davantage après l’arrivée à la pré- reprendront le chemin de la capi- 800 000 visas. consulats sur place. Une mission été généralisée afin d’accélérer le tion politique, pour sortir le pays sidence algérienne d’un diplo- tale algérienne. D’ici là, Air Algérie Cinq ans après, même si le technique du ministère des affaires traitement desdites demandes, ain- d’une grande crise qui, sinon, mate ? Au lendemain de l’élection va continuer à bénéficier d’un qua- nombre est remonté, passant de étrangères part ce week-end étu- si que le recours, depuis le début risque de le déstabiliser pour d’Abdelaziz Bouteflika, à l’issue si-monopole. « Nous souhaitons re- 57 000 en 1997 à 85 000 en 1998 dier le problème d’Oran et d’Anna- de l’année, à la valise diplomatique longtemps. La prochaine étape d’une campagne électorale contro- prendre les liaisons. Le trafic annuel sous le gouvernement de Lionel ba, dont les locaux semblent inté- pour les acheminer à Nantes, afin pourrait être la rencontre de versée, le ministre des affaires est de 2 millions de passagers, Jospin, les conditions sont demeu- resser l’administration algérienne, d’éviter des pertes ou destructions toutes ces forces avec le président étrangères, Hubert Védrine, avait nuance-t-on au siège de la compa- rées, en gros, identiques. Certes, le et dont il convient d’assurer la sé- du courrier par les services postaux Bouteflika. Chacun apporterait sa parlé de la «préoccupation » de la gnie. Mais la décision est du ressort ministre de l’intérieur, Jean-Pierre curité. algériens (Le Monde du 6 décembre contribution à la solution et serait France. C’est peu dire que le nou- du gouvernement et des autorités Chevènement, lors de sa récente 1994). La politique du ministère des invité à prendre ses responsabili- veau président avait peu apprécié aéroportuaires ». Pour l’Algérie, visite à Alger, a parlé de le porter à « TRAITEMENT SUR MESURE » affaires étrangères vise un « traite- tés quant à la mise en pratique le commentaire. Depuis, le mi- l’enjeu est d’importance : nombre 200 000, tandis qu’Hubert Védrine Aucune décision politique de ment sur mesure » des demandes, des solutions adoptées. La dé- nistre de l’intérieur, Jean-Pierre de compagnies européennes at- évoquait le chiffre de 150 000 visas réouverture n’est en vue. Seules afin de favoriser les éléments de la marche que je préconise pourrait Chevènement, a fait le déplace- tendent qu’Air France retrouve le pour 1999. Selon le ministère des quelques améliorations ont été ap- société algérienne censés être «les prendre la forme d’une confé- ment de l’autre côté de la Méditer- chemin d’Alger pour faire de affaires étrangères, ce dernier portées en attendant. De- plus attachés à la France » (intellec- rence nationale, ou d’un congrès ranée. Et, comme par miracle, les même. D’ici là, le trafic aérien avec chiffre correspondrait à la capacité puis mai 1999, il est devenu pos- tuels, hommes d’affaires, artistes). national. L’important, c’est de relations sont devenues on ne peut le Vieux Continent est condamné à actuelle d’absorption du système sible d’adresser les demandes à donner à la réconciliation un plus cordiales entre Alger et Paris, stagner. de traitement. Celui de 150000 tra- une boîte postale ouverte au J.-P. T. et N. W. contenu politique à la fois clair et à telle enseigne que le président opérant. Jacques Chirac souhaite se rendre 10 % DE LA DEMANDE en Algérie « aussi vite que possible » L’autre dossier concerne l’octroi Jacques Chirac bientôt à Alger ? Croyez-vous à une recomposi- (lire ci-dessous). des visas. En décidant, après un at- 3 tion du paysage politique ? Il reste que les deux dossiers qui tentat qui avait coûté la vie, le L’élection présidentielle a mon- empoisonnent les relations entre 3 août 1994, à cinq fonctionnaires JACQUES CHIRAC souhaite se était la seule capitale arabe à Jacques Chirac. Qualifiant lundi, tré que plusieurs partis formels ne les deux capitales sont toujours français à Alger, la fermeture des rendre en Algérie. « J’aurai, je l’es- n’avoir pas reçu la visite de son dans une interview au Parisien,le bénéficient pas d’une base so- pendants, et aucun ne paraît en consulats et le transfert de la fonc- père, le plaisir d’aller en Algérie, et homologue français. Survolant la président Bouteflika d’homme ciale, alors que des candidats in- voie de résolution immédiate. Ain- tion de délivrance des visas en ce sera pour moi une grande joie. France de retour de Suisse, Abde- « plein de vivacité et conscient dépendants, sans parti, arrivent à si, les vols d’Air France en direction France, Paris avait rendu encore Les circonstances ne s’y sont pas en- laziz Bouteflika avait en quelque d’avoir une mission à remplir », le avoir une base électorale assez de l’Algérie (interrompus à la suite plus difficile l’obtention de titres core prêtées. Je souhaite qu’elles s’y sorte renouvelé son invitation, se ministre français de l’intérieur es- large. Cela laisse entrevoir une du détournement d’un Airbus à de séjour ou de tourisme, déjà ra- prêtent aussi vite que possible », a disant « disponible » pour déve- time que ce dernier a entrepris vaste recomposition du champ Noël 1994) ne sont pas prêts de re- lentie par la crainte diffuse des déclaré le président français, sa- lopper des « relations privilégiées » « une œuvre de réconciliation na- politique. Les grands partis tradi- prendre : « Ce n’est pas à l’ordre du « risques migratoires » et par le medi 3 juillet, à l’issue d’un entre- avec l’ancienne puissance colo- tionale, mais sur des bases claires, tionnels ne sont pas condamnés à jour », confirme une porte-parole contexte d’une politique restrictive tien avec son homologue égyptien niale. dont on ne peut que souhaiter le disparaître, à condition qu’ils pro- de la compagnie. « Au préalable, les en matière d’immigration. Hosni Moubarak. Après les propos aigres-doux succès pour sortir définitivement cèdent à une profonde mutation. questions de sécurité doivent être ré- L’unique moyen d’en obtenir de- Ce faisant, le chef de l’Etat ré- échangés entre Alger et Paris au l’Algérie de cette période doulou- Le FLN doit donner l’exemple, ces- glées », précise-t-elle. puis l’Algérie consistait, depuis oc- pond favorablement à une invita- lendemain de l’élection de reuse ». ser d’être une courroie de trans- Une mission d’experts, qui ne se tobre 1994, à adresser une de- tion « solennelle et officielle » lan- M. Bouteflika à la présidence, le L’intérêt de la France, poursuit- mission et un modèle dont on a limitera pas à des représentants mande écrite à un service cée par Abdelaziz Bouteflika, la changement de ton entre les deux il, est de « voir s’affirmer une fabriqué un clône [allusion au d’Air France, va se rendre à Alger spécialisé, le Bureau des visas Algé- semaine passée, en marge du capitales a surpris. Celui-ci n’est grande nation moderne, prospère, RND, le « parti du président »] cet été « pour évaluer les mesures rie (BVA) installé à Nantes. En sommet économique de Crans- sans doute pas étranger à la visite démocratique, au sud de la Médi- pour meubler la facade politique. prises [à l’aéroport, dans le do- 1994, le taux de délivrance ne cor- Montana, en Suisse, auquel il par- récente en Algérie de Jean-Pierre terranée. La France et l’Algérie ont maine de la sécurité] et celles qui respondait plus qu’à 10 % de la de- ticipait. Le président algérien Chevènement, qui était d’ailleurs tout intérêt à s’appuyer l’une sur Propos recueillis par restent à prendre », confirme-t-on mande réelle. L’étiage était atteint s’était étonné du fait qu’Alger porteur d’un message verbal de l’autre », ajoute le ministre. Jean-Pierre Tuquoi LeMonde Job: WMQ0607--0003-0 WAS LMQ0607-3 Op.: XX Rev.: 05-07-99 T.: 10:18 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 23Fap: 100 No: 0260 Lcp: 700 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 6 JUILLET 1999 / 3

Sartaj Aziz, ministre des affaires étrangères du Pakistan Percée libérale au Koweït KOWEÏT. Les élections législatives anticipées au Koweït, samedi 3 juillet, ont été marquées par une percée de l’opposition libérale qui « L’escalade au Cachemire est le résultat a quadruplé le nombre de ses sièges (16 sur un total de 50). L’opposi- tion islamiste sunnite a obtenu 14 sièges, deux de moins que dans la précédente assemblée, et les islamistes chiites, 6. Le vote a été inter- prété comme une sanction pour le gouvernement, critiqué pour sa d’une réaction militaire indienne disproportionnée » mauvaise gestion, mais il reflète également une déception vis-à-vis du courant islamiste. Les ténors de l’opposition libérale ont été élus, no- Sartaj Aziz, chef de la diplomatie pakistanaise, calade militaire en cours avec l’armée indienne contré son homologue français Hubert Védrine tamment Abdallah al-Nibari, connu pour sa lutte contre la corruption était à Paris, vendredi 2 juillet, pour expliquer la dans le territoire disputé du Cachemire, que re- et le conseiller diplomatique de Jacques Chirac, et qui avait été victime d’un attentat en 1997. La percée libérale de- position de son gouvernement à propos de l’es- vendiquent New Delhi et Islamabad. Il a ren- Jean-Bernard Levitte. vrait permettre la confirmation d’un décret émis par le pouvoir en fa- veur du vote et de l’éligibilité des femmes. – (AFP.) « Dans l’affaire de l’escalade franchi, depuis le Pakistan, la celle de 80 avions de chasse et le doit partir, comment et jusqu’à militaire en cours au Cachemire, “ligne de contrôle” séparant les déploiement de centaines de quel endroit ?” J’ai suggeré exacte- le Pakistan semble aujourd’hui deux Cachemires et ont creusé pièces d’artillerie ? Il est clair que ment ce que le G 8 a proposé : un L’Afrique australe va se doter diplomatiquement isolé. Votre des bunkers d’où ils attaquent d’autres raisons expliquent cette cessez-le-feu et la reprise du dia- pays ne fait-il pas figure d’agres- les soldats indiens... mobilisation militaire indienne. logue. Il y a un problème sur un seur ? – Les “combattants de la liber- – Cette escalade serait donc, territoire très petit. Si, au moindre d’une zone de libre-échange – Je ne pense pas que cela soit té” au Cachemire, auxquels nous selon vous, de la faute des In- incident, l’Inde mobilise ses vrai. Premièrement, il y a le pro- apportons un soutien diploma- diens ? troupes, non seulement au Cache- DURBAN. Les négociations sur la création d’une zone de libre- blème du Cachemire et, deuxième- tique et moral, se battent depuis – L’escalade, la tension actuelle mire mais ailleurs, le long de la échange dans la Communauté de développement de l’Afrique aus- ment, la situation militaire à Kar- dix ans. Combien d’entre eux, sont le résultat d’une réaction mi- frontière internationale entre nos trale (SADC) sont « bien sur les rails » et ses premières dispositions gil, au Cachemire. Il faut rappeler cette fois, ont-ils franchi la “ligne litaire disproportionnée de la part deux pays, avec déploiement de la devraient entrer en vigueur début 2 000, a annoncé Alec Erwin, mi- qu’aucun pays n’a jamais reconnu de contrôle” ? Nous n’avons pas de l’Inde. Et cela quelle que soit la marine et de l’aviation, cela doit nistre sud-africain du commerce et de l’industrie. La SADC, marché l’appartenance du Cachemire à les moyens de le savoir parce que nature des incidents sur le terrain. être condamné. Toute escalade potentiel de 190 millions d’habitants représentant un PIB de plus de l’Inde. Une majorité des pays a – Mais ce sont ces combattants entre deux puissances nucléaires 150 millards de dollars (environ autant d’euros), comprend l’Angola, condamné la brutale répression infiltrés qui sont la cause du pro- n’est pas souhaitable. Nous la République démocratique du Congo (RDC, ex-Zaïre), les Sey- par les Indiens des “combattants blème... n’avons pas mobilisé notre armée, chelles, l’Afrique du Sud, la Tanzanie, la Namibie, le Botswana, le de la liberté” dans la partie du Ca- – Quel problème ? Celui de la comme l’Inde. Et parce que nous Zimbabwe, la Zambie, le Lesotho, le Malawi, le Swaziland, le Mozam- chemire occupée par New Delhi. violation de la “ligne de contrôle” sommes puissance nucléaire, nous bique et l’Ile Maurice. Le sommet économique de la SADC, réuni à Les Indiens ont déployé est un vieux et permanent pro- avons montré plus de sens de res- Durban, samedi 3 et dimanche 4 juillet, a aussi exhorté les grandes 600 000 soldats dans cette petite blème, qui ne justifie pas une ponsabilité que l’Inde. entreprises régionales à planifier et à s’investir contre le SIDA. La ma- région. Ils ont tué 60 000 per- guerre entre nos deux pays. L’Inde – Précisément : comment ex- ladie affecte déjà 10 % de la main d’œuvre de la région. Selon une sonnes dans les dix dernières an- a, en fait, un motif très clair : écra- pliquez-vous que, après la ré- étude de l’université du Natal, les grandes compagnies installées en nées. Un nombre équivalent de ser le mouvement cachemiri. cente visite du premier ministre Afrique du Sud perdent déjà chaque année 3 % de leur main-d’œuvre personnes sont sans doute en pri- – L’Inde affirme que des indien au Pakistan et la reprise à cause du SIDA, une main-d’œuvre qui devrait voir son espérance de son. Personne ne peut prendre troupes pakistanaises encadrent du dialogue, une telle escalade vie réduite de 60 ans à 40 ans d’ici l’an 2008. – (AFP.) prétexte de l’escalade militaire en ces combattants retranchés sur ait eu lieu ? L’un de vos mi- cours pour justifier les violations les hauteurs. Est-ce vrai ? nistres vient d’affirmer que le perpétuées par l’Inde au Cache- SARTAJ AZIZ – Notre armée s’est déployée sur Pakistan serait prêt à utiliser Un officier mauritanien mis en examen mire. C’est la raison pour laquelle les hauteurs, mais de notre côté de l’arme nucléaire si besoin était... j’ai indiqué à mon collègue Hubert cela se passe du côté indien. Et la ligne de contrôle. Nos soldats – La fragilité des relations indo- Védrine de réserver son jugement quand bien même nous serions au n’ont pas franchi cette ligne. pakistanaises devait être compen- en France pour « tortures » sur cette question. Jusqu’à ce que courant du passage de ces Quand je suis allé à New Delhi, le sée par la “déclaration de Lahore”, les faits soient connus. Que l’on ne combattants sur le territoire in- mois dernier, pour discuter avec qui a fait suite à la visite du pre- UN CAPITAINE des forces armées mauritaniennes, Ely Ould Dha, a prenne pas ce que disent les In- dien, nous estimons que c’est leur les autorités indiennes, j’ai dit : mier ministre indien. Mais, trois été mis en examen, la semaine dernière, pour « crime de tortures » par diens pour argent comptant ! droit d’aller où ils veulent dans un “Vous affirmez qu’il y a eu viola- mois plus tard, il y a cet incident un juge d’instruction de Montpellier et écroué. Le militaire a été inter- – Les Indiens ont tout de Cachemire occupé par l’Inde. Et tion de la frontière. Discutons-en : au Cachemire. Et au lieu de se pellé alors qu’il effectuait un stage à l’Ecole d’application d’infanterie même des raisons de répondre même s’il y a bien 700 combat- de quelle violation s’agit-il, où a-t- conformer à l’esprit de dialogue, de l’armée française à Montpellier. Les policiers sont intervenus sur militairement, s’il est vrai qu’il y tants de l’autre côté de la fron- elle eu lieu, par qui, comment ?” l’Inde se lance dans une escalade plainte de la Fédération internationale des ligues des droits de a 700 combattants séparatistes tière, pensez-vous que cela justi- Les Indiens ont répondu : “Libérez militaire. Quel intérêt aurions- l’homme (FIDH) et de la Ligue des droits de l’homme (LDH). Les deux musulmans, et parmi eux des ta- fie, du côté indien, la mobilisation le terrain d’abord.” J’ai dit : “Libé- nous, pour notre part, à nous lan- associations accusent le capitaine d’avoir fait subir, en 1990 et 1991, libans, des extrémistes, qui ont de 30 000 hommes de troupes, rer le terrain à partir d’où ? Qui cer dans une aventure militaire ha- dans une prison proche de Nouakchott, des tortures à deux Maurita- sardeuse qui va à l’encontre du niens, aujourd’hui réfugiés politiques à Paris. Tous deux ont été inter- dialogue que nous essayons de rogés par le juge. Dans un communiqué commun publié samedi 3 promouvoir ? juillet, la FIDH et la LDH se « félicitent que les autorités judiciaires – Pour essayer de détourner françaises aient pleinement rempli leur rôle et que les poursuites aient Bill Clinton annonce « des mesures concrètes » l’attention de vos problèmes in- été engagées ». LE PRÉSIDENT américain Bill Clinton et le pre- L’Inde a rejeté une nouvelle offre de discussions térieurs, qui sont nombreux... mier ministre pakistanais Nawaz Sharif ont annon- sur le conflit du Cachemire faite samedi par le Pa- – Non. Nous disposons d’une cé, dimanche 4 juillet à Washington, dans un kistan, a indiqué, dimanche, un porte-parole du confortable majorité des deux communiqué commun, que « des mesures concrètes ministère des affaires étrangères à New Delhi. Il a tiers au Parlement. Notre gouver- allaient être prises pour rétablir la ligne de contrôle » ajouté que M. Clinton avait invité, la veille, le pre- nement est stable. Les Indiens, séparant les parties pakistanaise et indienne du Ca- mier ministre indien, Atal Behari Vajpayee, à venir eux, ont en revanche des pro- chemire. M. Clinton « a appelé à une fin immédiate également à Washington pour des discussions, blèmes politiques liés aux pro- des hostilités dès que ces mesures auront été prises ». mais que M. Vajpayee avait décliné l’invitation. chaines élections. L’Inde veut Les deux hommes « estiment que les combats qui Sur le terrain des affrontements, les troupes in- montrer que, lorsqu’il s’agit du Ca- se déroulent actuellement dans la région de Kargil, diennes ont repris partiellement, dimanche, le chemire, il y a menace de la part au Cachemire, sont dangereux et contiennent les contrôle des hauteurs stratégiques de Tiger Hills, de groupes fondamentalistes afin germes d’un conflit de plus grande envergure », se- au Cachemire, après de très violents combats qui de jouer sur la sensibilité de l’Oc- lon le même communiqué. La Maison Blanche les ont opposées aux guérilleros islamistes appuyés cident sur cette question. La situa- avait tenu à préciser au début de la rencontre que par le Pakistan. tion militaire en cours autour de M. Clinton ne jouait pas un rôle de médiateur dans La reconquête partielle des collines de Tiger Hills Kargil n’est que la partie émergée le conflit. « Le but de la rencontre est d’examiner la a été possible à la suite d’un déluge de feu de l’iceberg. L’iceberg, c’est le Ca- situation au Cachemire et de voir si nous pouvons déversé par l’artillerie indienne sur les maquis chemire. » faire quelque chose pour que la tension diminue là- montagneux où s’étaient retranchés les bas », avait affirmé un porte-parole de la Maison guérilleros islamistes venus, selon New Delhi, du Propos recueillis par Blanche, Jake Siewert. Pakistan. – (AFP.) Bruno Philip Le mutisme d’Ehoud Barak à propos du processus de paix inquiète les Palestiniens

GAZA clamer unilatéralement l’Etat pa- sier, particulièrement sensible bale où seraient abordés de front de notre envoyé spécial lestinien le 4 mai 1999. Autant pour les Palestiniens, des implan- les dossiers palestinien, libanais et Exercice quasi obligatoire depuis d’initiatives palestiniennes qui ont tations israéliennes en Cisjordanie syrien. maintenant plusieurs semaines, indirectement contribué à la dé- occupée. Le programme gouverne- Mais cette perspective demeure aucun des nombreux commenta- faite de Benyamin Nétanyahou en mental, publié le mois dernier, pré- incertaine alors que la direction teurs de la presse écrite ou audio- lui interdisant de jouer sur la peur voit ainsi que le gouvernement as- palestinienne a besoin de réponses visuelle israélienne n’a manqué de des électeurs. surera la sécurité des colons et leur bien concrètes. « Nous ne pourrons se poser publiquement cette lanci- fournira les « services nécessaires à pas attendre indéfiniment, assure nante question : que compte faire CONTACT ÉTABLI leur quotidien et à leur développe- un proche de Yasser Arafat. Si dans Ehoud Barak une fois que sera for- Ces bonnes manières n’ont ap- ment » jusqu’au règlement défini- une semaine quelque chose de fort mé son gouvernement qui devrait paremment pas ému Ehoud Barak. tif. Il assure également que les ha- n’est pas annoncé, les nôtres être investi le 7 juillet ? Tout entier Jusqu’à la fin de la semaine der- bitants des colonies ne risquent de perdre patience. » Abou occupé à bâtir sa coalition gouver- nière ce dernier n’avait pas estimé bénéficieront plus des privilèges, Mazen, souvent donné comme le nementale, le nouveau premier nécessaire de joindre Yasser Arafat notamment fiscaux, que leur successeur probable de Yasser Ara- ministre en a dit le moins possible, pour lui faire part de ses plans. avaient garantis l’administration fat, a transmis le même message ne révélant presque rien de ses Vendredi, enfin, le contact a été précédente pour encourager leur alarmiste à Michel Delebarre, plans à ses nombreux interlo- établi. M. Barak a assuré, au télé- installation. Ces dispositions appa- maire de Dunkerque, venu à Gaza cuteurs. La majorité de ces der- phone, au chef de l’Autorité pales- remment contradictoires n’ont pas inaugurer, la semaine dernière, niers n’a d’ailleurs pas semblé s’en tinienne qu’il considérait que éclairé les Palestiniens qui ont aus- une bibliothèque municipale formaliser, leurs discussions avec le règlement du conflit israélo-pa- si constaté avec amertume construite avec l’aide de sa le chef du futur gouvernement lestinien était une priorité, apai- qu’Ehoud Barak n’avait pas réagi à commune et celle de la région ayant rapidement abandonné le sant à peine les inquiétudes des la décision du gouvernement sor- Nord. terrain des convictions politiques Palestiniens qui redoutent qu’Is- tant d’étendre, à la sortie de Jéru- Sans doute s’agit-il là, pour une et des programmes pour aborder raël s’engage d’abord dans un rè- salem, au détriment de terres pa- large part, d’une menace de cir- celui des postes à pourvoir, objets glement préalable des dossiers li- lestiniennes, le territoire de la constance, la population palesti- de marchandages fort crus, comme banais ou syrien. Car, sur le fond, colonie de Maalé Adoumim. nienne, notamment celle de Gaza, toujours. M. Barak n’a guère été prolixe, étant pour le moment plus désen- Les Palestiniens ne sont pas les s’abstenant toujours de préciser MESSAGE ALARMISTE chantée que revendicatrice. Après derniers à se poser des questions. s’il comptait appliquer les accords Aux yeux des Palestiniens, la trois années de blocage d’un pro- Ayant, estiment-ils, contribué à la de Wye Plantation (signés en octo- seule bonne nouvelle de ces der- cessus de paix qui avait suscité les victoire d’Ehoud Barak, ils pensent bre 1998 mais rapidement suspen- nières semaines est la volonté ré- espoirs les plus fous, les Palesti- avoir droit à des égards qu’ils n’ont dus par la partie israélienne) pétée des Américains et des Euro- niens ont appris à discipliner leurs pas obtenus. « Il doit comprendre comme le demandent les Palesti- péens de voir reprendre au plus tôt enthousiasmes comme leurs ré- qu’il lui faut renvoyer l’ascenseur », niens et comme l’en pressent Amé- le processus de paix. Ils croient voltes. Mais la direction palesti- assure tel haut responsable pales- ricains et Européens, aussi avoir décelé que ces derniers, nienne qui, depuis des années, as- tinien en détaillant la facture : la Discrètement, l’Autorité palesti- conséquence inattendue de leur sure ses compatriotes que la voie mise hors d’état de nuire, par la ré- nienne reconnaît être satisfaite bonne coopération durant la suivie est la seule et la moins mau- pression ou la persuasion, de ceux que M. Barak, après bien des trac- guerre du Kosovo, sont désormais vaise possible, se demande en qui auraient pu être tentés de tations, ait finalement écarté de la disposés à travailler ensemble sur combien de temps elle perdra tout commettre des attentats durant la nouvelle majorité parlementaire le le dossier israélo-palestinien, ce crédit si aucun résultat n’est rapi- campage électorale, et la décision Likoud, le parti de Benyamin Néta- qui devrait accroître la pression sur dement enregistré. de Yasser Arafat, malgré ses enga- nyahou. Mais elle s’alarme de la M. Barak et pourrait favoriser l’or- gements antérieurs, de ne pas pro- tonalité des messages sur le dos- ganisation d’une négociation glo- Georges Marion LeMonde Job: WMQ0607--0004-0 WAS LMQ0607-4 Op.: XX Rev.: 05-07-99 T.: 10:53 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 23Fap: 100 No: 0261 Lcp: 700 CMYK

4 / LE MONDE / MARDI 6 JUILLET 1999 INTERNATIONAL L’opposition en Serbie s’enlise dans des querelles personnelles Les explosions sporadiques de mécontentement se multiplient pourtant dans un pays sinistré et menacé par l’inflation et le chômage. Après s’être réfugié pendant plusieurs semaines au Monténégro, le chef du Parti démocratique de Serbie, Zoran Djindjic, est rentré à Belgrade dimanche L’un des chefs de l’opposition serbe, Zoran tique (DS) – et ancien maire de Belgrade – tique s’est fixé deux objectifs : la démission n’ont cependant pas manqué de lui repro- posants, et que des explosions sporadiques Djindjic, qui est poursuivi en justice pour n’a pas été inquiété par la police à son arri- du président yougoslave Slobodan Milose- cher sa longue absence, aussi mal vécue de mécontentement se multiplient dans insoumission, est rentré, dimanche 4 juillet, vée à l’aéroport de la capitale yougoslave vic et la mise en place d’un gouvernement par ses troupes. Et cela dans un contexte une Serbie sinistrée, guettée par l’inflation, à Belgrade après une absence de près de en provenance du Monténégro. Il a déclaré de transition, qui préparera des élections ». difficile, alors que Slobodan Milosevic mul- la recrudescence du chômage et la menace deux mois. Le président du Parti démocra- à la presse que « l’opposition démocra- Les nombreux rivaux de Zoran Djindjic tiplie les « ouvertures » pour diviser ses op- d’un hiver sans chauffage.

BELGRADE de mobilisation. Le retour de Par cette vision de l’histoire, manifestations qui devrait culmi- correspondance M. Djindjic à Belgrade, dimanche M. Djindjic reste en phase avec le ner vers le 1er septembre à Bel- Son retour ne fut guère plus glo- 4 juillet, fut donc entouré de pré- gros de l’opposition démocratique grade. Mais les petits partis, rieux que son départ, à l’image cautions : la presse fut prévenue serbe où pratiquement personne souvent dynamiques, qui la d’une opposition faible, divisée et quelques heures plus tôt et une ne se risque, comme le fit pourtant composent se plaignent d’un han- aux objectifs parfois brumeux. Zo- centaine de ses partisans se ren- un universitaire à Cacak, à singu- dicap, celui que représenteraient ran Djindjic, chef du Parti démo- dirent à l’aéroport, ouvert depuis lariser la responsabilité de Bel- leurs deux « poids lourds » : cratique de Serbie (PDS) qui se une semaine pour une liaison quo- grade dans les derniers conflits des « L’un, Vuk Draskovic, ne sait tou- pose en chef de file de l’opposition tidienne avec le Monténégro, la Balkans. De plus, le chef du PDS jours pas s’il est avec l’Alliance ou libérale, s’était réfugié au Monté- petite république pro-occidentale n’a pas exclu une collaboration avec Milosevic ; l’autre, Zoran négro huit semaines après le dé- de la nouvelle Fédération yougo- avec le nationaliste Vuk Drasko- Djindjic, s’est compromis par son but des frappes de l’OTAN, par slave. « La police devait m’arrêter vic, son allié du temps des mani- crainte des hommes de main du ici, mais votre présence nombreuse festations qui firent vaciller le régime qui venaient de tuer un l’a sans doute dissuadée », a décla- pouvoir en 1996-1997, avant que 570 200 réfugiés journaliste de l’opposition. Les ré M. Djindjic en sortant de l’aéro- leur brouille ne laisse à nouveau le nombreux rivaux de M. Djindjic gare sous les vivats. Il n’a pu ren- champ libre à Slobodan Milosevic. sont rentrés au Kosovo au sein de son propre camp n’ont trer plus tôt, a-t-il précisé, car il La condition que pose le PDS est pas manqué de lui reprocher cette n’y avait pas de places sur les pre- que M. Draskovic « rallie l’opposi- 570 200 réfugiés ont regagné le « fuite ». Son absence lors de la miers vols et qu’il ne voulait pas tion et réclame avec elle la démis- Kosovo depuis la fin des bom- manifestation de Cacak, le 29 juin, risquer, en prenant la route, une sion de Milosevic ». Or, si le très bardements de l’OTAN, et 186 200 fut particulièrement mal vécue par arrestation sans témoins. opportuniste Vuk Draskovic, qui se trouvent toujours dans les ses troupes : c’était le premier Une heure plus tard, dans l’hôtel fit partie du gouvernement fédéral pays limitrophes, a indiqué, di- meeting en Serbie, après la levée particulier où siège le PDS, d’octobre 1998 à avril, vient de re- manche 4 juillet à Genève, le de l’état de guerre, organisé par M. Djindjic tenait pourtant un fuser d’y reprendre place, il n’est Haut Commissariat des Nations l’Alliance pour le changement autre discours : « Milosevic aurait pas certain qu’il persiste dans ce unies pour les réfugiés (HCR). Le (SZP), une coalition dont le PDS plus à perdre que moi s’il me faisait refus. Car M. Milosevic, qui multi- HCR recensait, samedi, fait partie. L’avocat de M. Djindjic arrêter maintenant », a-t-il dit, en désir d’être utile au pays. négrin Milo Djukanovic, auprès plie les « ouvertures » pour diviser 117 400 réfugiés en Albanie, révéla alors qu’il était sous le coup promettant de se rendre de lui- M. Djindjic estime avoir réussi : la des membres de l’OTAN. Car, a-t- ses opposants, vient d’accéder à 26 800 en Macédoine, 24 600 au de deux inculpations le rendant même au tribunal militaire pour solution négociée qui fut finale- il ajouté, cette guerre fut « celle une demande de M. Draskovic : il Monténégro et 17 400 en Bosnie- passible de vingt ans de prison, s’expliquer. Quand à son départ de ment retenue, a-t-il affirmé, est des extrémistes de tous bords : ceux a tendu, samedi, une perche au Herzégovine. Avant le début de dont une devant le tribunal mili- Serbie, il fut motivé non par la celle pour laquelle il avait plaidé de Serbie, du Kosovo et de l’Oc- président du Monténégro, dont l’intervention de l’OTAN, le taire pour non-réponse à un ordre peur d’une arrestation, mais par le avec son ami, le président monté- cident ». les velléités d’indépendance ont 24 mars, 124 000 Kosovars été ouvertement condamnées la avaient fui vers d’autres pays veille par le secrétaire général de d’Europe. On ne sait pas l’OTAN, Javier Solona. combien parmi eux sont rentrés La Russie et l’OTAN recommencent leurs négociations au Kosovo. En outre, 91 057 réfu- SÉRIE DE MANIFESTATIONS giés du Kosovo ont été évacués MOSCOU ployer davantage de troupes », a ex- Le 25 juin, le général Ivachov, tion du régime de Belgrade, les Ces tractations se déroulent par avion de Macédoine vers de notre correspondant pliqué un responsable de l’adminis- responsable des opérations inter- responsables de l’OTAN demeurent alors que les explosions spora- 29 pays depuis le 5 avril. Par ail- Dans un climat de forte mé- tration américaine. nationales au ministère de la dé- méfiants. Le quotidien russe Mos- diques de mécontentement se leurs, le HCR chiffre à au moins fiance, la Russie et l’OTAN ont re- Le ministère russe de la défense a fense, avait interprété de manière kovski Komsomolets, citant des multiplient dans une Serbie sinis- 71 800 le nombre de Serbes ayant commencé une série de négocia- vivement réagi, parlant de « provo- souple l’accord d’Helsinki. « La po- sources au ministère de la défense, trée, guettée par l’inflation et un quitté le Kosovo, dont 21 800 vers tions sur les conditions de cation de la part des Etats-Unis ». sition de la Russie ne sera pas sta- a ainsi expliqué, vendredi, que la hiver sans chauffage, où le taux de le Monténégro et environ 50 000 participation des soldats russes à la Des responsables militaires ont dé- tique, cela nous donnera la possibili- prise de l’aéroport n’était que la chômage atteint 30 %. Les réfugiés vers le reste de la Serbie. – (AFP.) KFOR. Une délégation du Shape, le claré à l’agence Interfax que les té d’étendre notre zone de première étape d’un plan qui aurait du Kosovo grondent et des réser- haut commandement militaire de motifs avancés par l’OTAN étaient responsabilité et de changer la géo- permis, par pont aérien, de dé- vistes, de retour de cette province, l’OTAN en Europe, est arrivée en « absolument infondés ». « Tous les graphie de nos zones », expliquait-il. ployer rapidement 4 000 hommes ont encore bloqué, samedi, une absence durant la guerre », déplore urgence à Moscou, dimanche 4 juil- détails de la localisation des soldats Le général ajoutait qu’il n’excluait et de créer de facto un secteur russe route dans le sud du pays, récla- Zarko Korac, membre d’une nou- let, tandis que les autorités russes russes ont été arrêtés lors de l’accord pas que les troupes russes s’ins- le long de la frontière serbe. Le mant leurs payes de trois mois de velle Union des partis démocra- faisaient connaître leur méconten- intervenu à Helsinki, ont-ils assuré. tallent pour partie dans le secteur quotidien ajoute que de hauts res- guerre. tiques. La population, de son côté, tement. L’envoi de leur contingent Et ces données ont été reconfirmées italien : « Selon les circonstances, ponsables militaires sont au- L’opposition démocratique par- descendra-t-elle dans la rue à l’ap- au Kosovo est bloqué depuis same- cette semaine, lors d’une visite à une zone géographique peut chan- jourd’hui fort mécontents de voir viendra-t-elle à canaliser ces mou- pel de ceux-là mêmes qui, par di, après le refus de la Roumanie, Bruxelles [d’une délégation militaire ger », assurait-il. les unités russes éparpillées dans vements pour précipiter ici une leurs brouilles, ont déjà fait de la Hongrie et de la Bulgarie d’ac- russe].» Après l’arrivée surprise de sol- différents secteurs contrôlés par « révolution de velours », comme capoter un mouvement de corder à Moscou un couloir aérien, dats russes sur l’aéroport de Pristi- l’OTAN. en Europe de l’Est il y a dix ans ? masse ? à la demande de responsables amé- ALLIANCE ATLANTIQUE MÉFIANTE na, opération décidée par l’état- L’Alliance pour le changement s’y ricains et de l’OTAN. Au-delà de ces « détails tech- major à Moscou avec la collabora- François Bonnet emploie, en préparant une série de Sonia Petrovic Les télévisions russes ont montré niques », les responsables de les avions militaires cloués sur la l’OTAN estiment que les militaires base aérienne d’Ivanovo, au sud- russes tentent de revoir les termes est de Moscou. Cent vingt parachu- de l’accord signé à Helsinki. Le gé- Les limites de la participation française à « Force alliée » tistes et 30 tonnes de matériel de- néral Wesley Clark, commandant vaient être envoyés à Pristina, di- en chef de l’OTAN, a expliqué que LA NON-PARTICIPATION de la devant celle des autres Européens, mes aux Etats-Unis en cours de [8 000 au Kosovo, 3 000 en Bosnie, manche, pour venir en renfort aux les Russes refusaient de prendre en France à l’Organisation militaire n’en considèrent pas moins qu’il campagne), d’avions de ravitaille- 1 000 en Albanie et 9 000 dans les 400 soldats présents sur l’aéroport charge des territoires où sont pré- intégrée de l’Alliance atlantique ne reste encore beaucoup à faire ment en vol en nombre satisfai- DOM-TOM et en Afrique], a dé- de Slatina depuis le 12 juin. Samedi, sents des membres de l’Armée de l’aura pas empêchée de tenir plus pour édifier une défense sant ou de moyens de renseigne- passé la limite de ses capacités de le New York Times révélait la déci- libération du Kosovo. Des officiels que son rang dans le dispositif commune du Vieux Continent à ment à la hauteur, même si la projection au stade actuel de sa sion de l’OTAN de bloquer ce dé- américains, cités par le Washington « Force alliée » déployé au-dessus partir, estime M. de Villepin, France a été la seule des puis- professionnalisation ». Ce qui signi- ploiement, des désaccords subsis- Post, estiment que les Russes des Balkans et de s’insérer sans d’« outils décisionnels efficaces et sances européennes à aligner une fie que tout engagement supplé- tant sur la localisation des troupes « veulent maintenant plus et tentent difficultés dans une coalition ad de moyens militaires crédibles », gamme complète (satellites, mentaire posera des problèmes russes et leur intégration dans la de se créer un quasi-secteur ». L’ac- hoc. Mais pour autant, la guerre suffisants en tout cas pour agir avions-espions, hélicoptères et en- de relève, nécessitera de réaména- chaîne de commandement de la cord d’Helsinki prévoit au contraire aérienne, menée pour la libération avec l’OTAN ou hors de l’organi- gins automatiques) pour l’obser- ger le dispositif permanent outre- KFOR. « Le point de vue russe était : que les 3 600 soldats russes seront du Kosovo, a mis en lumière cer- sation atlantique. vation, la surveillance et pour la mer et aura « des effets préjudi- envoyons les troupes sur place pen- déployés dans les secteurs contrô- taines limitations, voire des défi- La singularité de la position reconnaissance du théâtre des ciables » sur l’entraînement des dant que nous travaillons aux arran- lés par les Français, les Allemands ciences dans les capacités de la française en Europe – quelque opérations. forces. gements ; notre point de vue était : et les Américains, et sur l’aéroport France en matière d’équipement 11 % des missions lui ont été attri- Sur un autre plan, celui de la Il reste à régler les dépenses oc- fixons les détails avant de les voir dé- de Slatina, en secteur britannique. de ses forces armées. buées par l’OTAN, contre 5,3 % à gestion des effectifs engagés, la casionnées par l’action de la Tel est le diagnostic que portent, France depuis la mise en place, en après onze semaines de bombar- décembre 1998, de la force d’ex- JUILLET 1999 dements de l’OTAN en ex-Yougo- Cinq drones français ont disparu au Kosovo traction, censée protéger les ob- slavie, deux parlementaires, Xavier servateurs de l’Organisation pour LE MONDE de Villepin, sénateur (Union cen- Sur les treize engins de reconnaissance (drones) engagés par la la sécurité et la coopération en Eu- triste) représentant les Français de France, cinq ont été perdus ou abattus en vol : deux CL-289 Piver, rope (OSCE) et dont elle a eu la diplomatique l’étranger, et Jean-Michel Bouche- voués au renseignement dans la profondeur du territoire adverse, et responsabilité, et le 10 juin, date ron, député (PS) d’Ille-et-Vilaine, trois Crécerelle, à usage plus tactique, à proximité de la ligne des de l’arrêt des raids de l’OTAN sur dans deux analyses d’une soixan- contacts. Selon le sénateur (Union centriste) Xavier de Villepin, les l’ex-Yougoslavie. RECONSTRUIRE LES BALKANS taine de pages chacune, qu’ils ont drones sont fragiles et vulnérables, en raison de leur navigation à rendues publiques, lundi 5 juillet, basse altitude, qui peut en faire des cibles à la portée d’une simple LE MONTANT DE L’ADDITION Le protectorat, instrument de domination au nom de la commission de la dé- mitrailleuse au sol, ou en raison de la nature du terrain qu’ils sur- Il s’agit de ce que les experts ap- par Andreja Zivcovic fense et des affaires étrangères du volent et qui exige une programmation très précise. Le coût d’un pellent des « surcoûts », une éva- Européaniser l’« autre Europe » Sénat et de la commission des fi- drone évolue entre 5 et 15 millions de francs (entre 762 000 ¤ et luation par rapport aux coûts en- par Marie-Janine Calic nances de l’Assemblée nationale. 2,28 millions d’euros), en fonction de ses caractéristiques. Selon des traînés par l’activité régulière des informations de source française, l’OTAN aurait perdu au total vingt forces si elles étaient demeurées Seuls, les Etats-Unis... MODERNISATION INSUFFISANTE et un drones dans les mêmes circonstances. en France. L’addition se monte, par Antoine Sanguinetti Sur le plan des opérations, la selon M. Boucheron, à 1,011 mil- La Bosnie, otage du conflit France, constate le sénateur, s’est liard de francs (soit 496 millions par Thomas Hofnung insérée sans difficultés dans le dis- l’Italie, 4,8 % au Royaume-Uni et suite de « Force alliée », c’est-à- pour l’armée de l’air, 348 pour la positif de l’OTAN en se faisant 2,1 % à l’Allemagne – a fait néan- dire le déploiement en cours d’une marine et 167 millions pour l’ar- l’avocat de « la primauté du poli- moins apparaître « des insuffi- force internationale de sécurité mée de terre) et à 63 millions de tique » vis-à-vis de la hiérarchie sances dans la modernisation » des (KFOR), a démontré que la profes- francs pour l’assistance humani- a GUYANE : La justice en question, par Jean Lévy. militaire, en matière de règles équipements militaires de la sionnalisation des armées, enga- taire des armées françaises auprès a ROYAUME-UNI : Autogestion dans une mine du pays de Galles, par Brigitte d’engagement de la force. Pour la France qui, selon M. Boucheron, gée en 1997 jusqu’en 2002, aura des familles de réfugiés kosovars Pätzold. – Blackpool, temple du tourisme populaire, par Natacha Henry. première fois, ajoute le député, peuvent être mises au passif d’une été un bon choix mais que, en en Albanie et en Macédoine. a CAMEROUN : La crise qui tue, par Gilles Séraphin. – La descente aux enfers des une coalition militaire est interve- hiérarchisation discutable dans les 1999, au milieu du gué, cet objectif Ces dépenses seront nettement intellectuels, par Thierry Michalon. nue à l’intérieur d’un pays au nom priorités de défense ou d’une suc- comporte bien des écueils. plus lourdes fin 1999 quand il fau- a HISTOIRE : Les armes biologiques de la guerre de Corée, par Stephen Endicott de principes humanitaires et c’est cession d’abattements budgé- « A mi-parcours de sa profession- dra comptabiliser celles de la bri- et Edward Hagerman. « une révolution politique » au sein taires, mal venus, depuis des an- nalisation, l’armée de terre est dans gade française au sein de la KFOR. a BIODIVERSITÉ : L’écosystème menacé par la technoéconomie, par Jean-Paul de l’OTAN face à « une vieille nées. une situation délicate », écrit M. de Elles devraient dépasser les Maréchal. ONU » qui n’a pas su anticiper sur C’est le cas, en particulier, de Villepin. Il lui a été demandé de 2,5 milliards de francs. On sera a RELIGIONS : La foi baha’ie, un humanisme contre les fanatismes, par William S. la mutation imposée par la gestion l’absence, dans la panoplie fran- pouvoir « projeter », sans grand probablement loin des surcoûts de Hatcher. de crises. çaise, de capacités anti-radar effi- préavis, hors de la métropole, la guerre du Golfe, en 1990-1991, Les deux parlementaires, s’ils caces, d’armements précis tirés à entre 17 000 et 20 000 profession- qui ont été estimés à 6,6 milliards a SCIENCE-FICTION : Les mondes perdus de l’anticipation française, par Serge Lehman. – Quand « La Guerre des étoiles » devient réalité, par Norman Spinrad. notent la position propre à la distance de sécurité et par tous les nels aujourd’hui et 25 000 en 2002. de francs pour une efficacité France qui aura apporté la temps, de stocks de munitions suf- D’ores et déjà, constate le séna- moindre sur le terrain. deuxième contribution aérienne fisants (il a fallu acheter des teur, « l’armée de terre, avec 21 000 En vente chez votre marchand de journaux - 24 F - 3,66 ¤ loin derrière les Etats-Unis mais bombes MK 82 de 250 kilogram- soldats de métier hors métropole Jacques Isnard LeMonde Job: WMQ0607--0005-0 WAS LMQ0607-5 Op.: XX Rev.: 05-07-99 T.: 11:25 S.: 111,06-Cmp.:05,14, Base : LMQPAG 09Fap: 100 No: 0415 Lcp: 700 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / MARDI 6 JUILLET 1999 / 5 La parade des orangistes de Portadown Un mort et vingt-quatre blessés dans un attentat à la bombe en Turquie n’a pas fait couler le sang en Irlande du Nord ISTANBUL. Une personne a été tuée et 24 autres blessées, dont cinq grièvement, dans l’explosion d’une bombe déposée dans une pou- belle d’un parc, dimanche soir 4 juillet, à Istanbul, a rapporté la chaîne de télévision NTV. L’explosion a eu lieu dans un quartier d’Av- Tony Blair appelle à saisir une « opportunité historique » cilar, dans la partie européenne de la ville. Aucune revendication n’a été faite. Cet attentat survient cinq jours après la condamnation à la Moins de 200 protestants se tenaient aux cours de laquelle plus de 15 000 personnes ont redoutées n’ont pas eu lieu, dimanche, le cor- peine capitale du chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, sé- abords de l’église catholique de Drumcree, lundi défilé dans le calme sous la bannière de l’ordre tège de la loge protestante s’étant dispersé à paratiste), Abdullah Öcalan. Celui-ci, selon le quotidien populaire Sa- 5 juillet, au lendemain d’une manifestation au d’Orange. Les violences intercommunautaires l’appel de ses responsables de Portadown. bah, a ordonné à ses militants armés de ne pas mener d’actes de vio- lence qui pourraient inciter les autorités turques à exécuter la peine PORTADOWN viendra le feu vert espéré. Ici, entre parapluie et étole orange de ri- et des kilomètres de barbelés préa- capitale prononcée contre lui : « Adoptez une approche pacifique sinon de notre envoyé spécial l’immense majorité protestante et gueur, qui paraissent figés dans un lablement déroulés sur la verdure, ce serait mauvais pour moi », aurait dit M. Öcalan. L’appel du chef re- L’affichette placardée face au cé- la minorité catholique, c’est la autre âge, un autre combat, et à qui on se demanderait où est le pro- belle kurde a été transmis aux dirigeants du PKK par l’intermédiaire lèbre temple protestant de Drum- haine. Une haine confuse, difficile- chacun reconnaît cependant, à titre blème. Réponse : sur les deux kilo- des personnes qui lui avaient rendu visite, plusieurs jours avant l’an- cree ne laisse aucun doute sur l’état ment explicable et totalement irra- individuel, une grande décence, mètres de champs qui séparent nonce du verdict, dans la prison de l’île d’Imrali. M. Öcalan estime d’esprit du lieu : « Opposez-vous à tionnelle comme souvent, mais une vraie bonne foi et une pro- Portadown de Drumcree s’élève, que la peine de mort prononcée contre lui ne sera pas exécutée, ar- vos curés pervers, pas à nos pa- d’autant plus solide. Autre affi- fonde croyance en un monde meil- depuis quelques années, un petit guant que « si la Turquie avait souhaité le tuer, elle l’aurait déjà fait ». rades ! », lance-t-elle aux « pa- chette placardée, celle-ci, sur la leur. Les voilà donc qui défilent quartier catholique situé de part et –(AFP.) pistes » qui passeraient là. Midi ta- haute muraille d’acier plantée au pour la 192e fois depuis 1807 entre d’autre de la Garvaghy Road. Et pante, dimanche 4 juillet, sur le site bas de la rue par les forces de le gros bourg de Portadown et le pour la seconde fois en deux le plus emblématique de l’affronte- l’ordre pour séparer les deux faubourg de Drumcree, ces « oran- siècles, cette année comme en 1998, Suicide de l’auteur présumé d’une série ment perpétuel entre catholiques et communautés : « Nous ne nous ren- gistes » si décriés ! Ils sont quelques les fidèles du temple se sont vu in- protestants en Irlande du Nord : ce drons jamais à l’Antéchrist de milliers et dans ce lieu champêtre, terdire par les autorités, et à la de- matin, dans le Sunday Times, Tony mande des résidants du lieu, d’y pa- de crimes racistes aux Etats-Unis Blair a appelé les fidèles de l’Ancien rader. Trop d’incidents violents s’y Testament à ne pas laisser filer Un nouveau ministre à l’Ulster pourrait être nommé sont produits. En 1998, par repré- SALEM (Illinois). Un militant d’une organisation raciste, Benjamin « l’opportunité historique » – qui a sailles contre l’interdiction de ma- Daniel Smith, s’est donné la mort lors de son arrestation, dans la nuit émergé la semaine dernière de Tony Blair pourrait prochainement remanier son gouvernement nifester, une maison catholique du dimanche 4 au lundi 5 juillet. La police l’avait identifié comme soixante-dix heures d’intenses né- pour changer son ministre à l’Irlande du Nord, Mo Mowlam. Celle-ci avait été incendiée dans une locali- l’auteur d’une série d’agressions racistes commises dans l’Illinois et gociations – de mettre un terme dé- a confirmé, dimanche 4 juin sur la chaîne Sky News, que le premier té voisine : trois enfants avaient l’Indiana pendant le week-end de la fête nationale des Etats-Unis. finitif à trente années de violences. ministre britannique avait évoqué avec elle son éventuel transfert à trouvé la mort. Le choc avait été Après avoir tué l’ancien entraîneur noir de l’équipe universitaire de Le premier ministre britannique un autre poste lors des pourparlers de Belfast. Très impliquée dans immense. Mais les « orangistes » basket-ball de Chicago, il avait ouvert le feu sur un groupe de juifs or- souligne combien l’« engagement le processus de paix, Mme Mowlam est extrêmement populaire en du cru ne veulent pas en dé- thodoxes, blessant six d’entre eux. Il avait également tiré sur un sans précédent » du Sinn Fein répu- Grande-Bretagne. Mais le camp protestant de David Trimble l’a vi- mordre : « Nous interdire de passer, couple d’origine asiatique ainsi que sur les fidèles d’une église co- blicain d’obtenir rapidement le dé- vement critiquée ces dernières semaines, faisant savoir à M. Blair c’est une nouvelle atteinte à nos réenne, dont l’un a été tué. Benjamin Daniel Smith, vingt et un ans, sarmement complet de sa branche que son maintien ne favorisait pas le déblocage des négociations. droits ancestraux ! », s’indignent-ils. était connu des organisations antiracistes de Chicago comme armée (l’IRA), à condition qu’on Les deux parties ont jusqu’au 15 juillet pour dire s’ils acceptent le Qui sont ces gens ? Tout le membre de l’Eglise mondiale du créateur, une secte basée à Bloo- laisse ses élus entrer au gouverne- compromis proposé par Londres de manière à permettre la forma- monde et personne, une espèce de mington (Indiana) qui diffusait des textes racistes et antisémites. ment local, vaut la peine d’être tes- tion d’un gouvernement d’union de la province. Selon plusieurs confrérie culturelle et sociale réser- – (AFP, AP.) té. journaux, M. Blair souhaiterait donner à Mme Mowlam le porte- vée aux réformés très croyants, qui feuille de la santé, dont le titulaire, Frank Dobson, représenterait le regrouperait autour de 100 000 fi- TERGIVERSATIONS Labour aux élections pour la mairie de Londres en 2000. – (AFP.) dèles répartis en 140 loges à travers Vent de révolte en Allemagne « Au pire, insiste M. Blair, si les ré- toute l’île d’Irlande. Ni ange ni dé- publicains ne tenaient pas leur pro- mon, la tribu « orangiste » se carac- messe, nous reviendrions automati- Rome. » Le tout sur une photo de ensoleillé par intermittence, l’atmo- térise par une identité protestante contre Martin Bangemann quement à la situation présente l’intéressé, autrement dit Jean sphère qu’ils répandent aujourd’hui si puissante que ses membres puisque le gouvernement autonome Paul II, chef universel des « pa- est plutôt bon enfant. « Pas de vio- tiennent toujours à marcher et BERLIN. L’Allemagne, dont les milieux politiques avaient été à la serait dissous. » Qu’avez-vous donc pistes » de la planète. lence ! », tel est le mot d’ordre qui marcher encore chaque année au pointe du combat au début de l’année pour dénoncer les comporte- à perdre sinon l’interminable ba- Etrange cérémonie que celle de sera respecté. son des tambours pour célébrer la ments jugés indélicats de plusieurs commissaires européens parmi taille de propagande qui sévit de- cette communauté protestante, très victoire d’un certain Guillaume lesquels Edith Cresson, est rattrapée par l’affaire de son commissaire puis des siècles entre les deux chrétienne, majoritaire à 60 % dans « NOS DROITS ANCESTRAUX » d’Orange sur les « papistes » lo- Martin Bangemann (Le Monde du 2 juillet). Recruté par le groupe es- communautés ?, interroge le pre- la province, et qui se sent néan- Familles endimanchées, enfants caux. C’était à la fin du XVIIe siècle. pagnol Telefonica contre toute règle de déontologie, celui-ci a été mis mier ministre. moins « persécutée et menacée » rieurs, sandwiches, boîtes de bière, A l’orée du troisième millénaire, en « congé de fonction » par la Commission. Il est l’objet, outre-Rhin, Une seule chose est sûre : tandis par une minorité elle-même traitée, tambourins, accordéons : n’était qu’on se le dise, la tolérance reli- de violentes critiques. Le FDP (Parti libéral-démocrate), dont il a été que David Trimble, le chef des durant des siècles, comme une tri- l’impressionnant déploiement de gieuse n’est pas encore tout à fait à président de 1984 à 1988, envisage son exclusion. Le ministre de la dé- unionistes, hésite et tergiverse – il a bu de second ordre. Etranges per- 1 700 soldats et policiers en armes l’ordre du jour en Irlande du Nord... fense Rudolf Scharping, président du Parti des socialistes européens, jusqu’au 15 juillet pour se décider –, sonnages que ces marcheurs en qui campent là-bas sur la colline, de ainsi que la présidente des Verts, Antje Radcke, ont jugé qu’il fallait ce n’est pas de Portadown que chapeau melon, costume sombre, l’autre côté de la tranchée inondée Patrice Claude supprimer à M. Bangemann sa pension de commissaire. – (AFP.) LeMonde Job: WMQ0607--0006-0 WAS LMQ0607-6 Op.: XX Rev.: 05-07-99 T.: 11:00 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 23Fap: 100 No: 0263 Lcp: 700 CMYK

6 FRANCE LE MONDE / MARDI 6 JUILLET 1999

COHABITATION Le président péennes du 13 juin, à quelques jours mer que la lutte contre le chômage ville, et de François Bayrou, élu scrutin du 13 juin. b ALAIN JUPPÉ a de la République et le premier mi- du traditionnel rendez-vous du est la « première priorité » de son d’Aquitaine et président de l’UDF, le exprimé le souhait, lundi, que la pro- nistre effectuaient en province, lundi 14 juillet. Lionel Jospin a choisi de se gouvernement. b JACQUES CHIRAC, président de la République devait cédure judiciaire dans laquelle il est 5 juillet, leur premier déplacement rendre à Lille, la ville de Pierre Mau- pour sa part, se déplaçait à Bordeaux. tenter de redonner des motifs d’es- mis en examen aboutisse avant les public depuis les élections euro- roy et de Martine Aubry, pour réaffir- Aux côtés d’Alain Juppé, maire de la poir à une opposition affaiblie par le élections municipales de 2001. M. Chirac et M. Jospin vont chercher un second souffle en province Le premier ministre se rendait à Lille, lundi 5 juillet, pour promouvoir la politique de l’emploi de son gouvernement. Parallèlement, le président de la République se déplaçait à Bordeaux, avec le souci de rassembler une droite déchirée après les élections européennes LA COÏNCIDENCE peut faire nistre Pierre Mauroy, mais aussi se qualifie d’« ambassadeurs du de juin, la pérennisation [de ces l’identification des besoins, la défi- l’appui du premier ministre dans sourire : ce même lundi 5 juillet, de Martine Aubry, ministre de tri » ou « agent d’entretien des postes] est un objectif, même si nition des qualifications nécessaires, sa démarche. Tâche dont s’ac- Jacques Chirac et Lionel Jospin se l’emploi et de la solidarité, égale- berges », ceux du tourisme, ou du cette question est encore prématu- l’accompagnement des jeunes ». quitte, ce lundi, M. Jospin. Se féli- retrouvent en province – l’un à ment première adjointe de la cité, secteur social, complètent le ta- rée. » Sans attendre, pourtant, de Une manière, pour le premier mi- citant des « huit mille accords » dé- Bordeaux, l’autre à Lille –, pour M. Jospin, plutôt conforté par les bleau. Pour le tiers restant, plus de nombreux responsables, sur le ter- nistre, de dire sa confiance dans le jà signés, qui « créent ou leur première sortie publique urnes du 13 juin, souhaite, lui, an- quarante mille associations, éta- rain, évoquent déjà les difficultés dispositif. sauvegardent près de quatre-vingt- hexagonale depuis l’élection euro- ticiper sur la rentrée de septembre. blissements publics et collectivités liées à cette échéance. « Quel est Le souci de défendre la seconde six mille emplois », celui-ci a jugé péenne du 13 juin. Mais le résultat La signature, ce lundi, dans la locales se sont mobilisés. l’élu local qui pourra dire, dans cinq loi sur les trente-cinq heures que les négociations découlant de de ce scrutin, précisément, qui capitale du Nord, de la convention Ouverts aux moins de 26 ans et ans, à un jeune qui a rempli sa mis- constitue l’autre motivation du dé- la première loi « définissent un place le président de la République créant le deux cent millième em- financés à hauteur de 80 % du sion : c’est fini ? », s’est, par placement de M. Jospin. L’écono- équilibre satisfaisant entre les be- et le premier ministre dans des si- ploi-jeune sert de justification au SMIC par l’Etat, soit 93 843 francs exemple, exclamé Paolo Toeschi, mie générale de l’avant-projet de soins de l’entreprise, ceux des sala- tuations politiques très diffé- déplacement du premier ministre. par an, ces emplois souffrent maire socialiste d’Arles, lors de la loi (Le Monde du 26 juin) a suscité riés et la création d’emplois ». D’où rentes, donne à chacun de ces dé- Ce programme-phare du gouver- d’une double critique. Beaucoup réunion, dans sa ville, le 26 juin, de de nombreuses critiques de la part « une seconde loi (...) qui encoura- placements sa tonalité singulière. nement, lancé dès l’automne 1997, de ceux qui en bénéficient jugent mille emplois-jeunes. des chefs d’entreprise, mais aussi gera le développement de la négo- En allant à la rencontre d’Alain prévoit la création de 350 000 em- eux-mêmes que la formation qu’ils des alliés de la gauche « plu- ciation à une échelle beaucoup plus Juppé, maire de Bordeaux, plois dans le secteur public pen- reçoivent est insuffisante. D’où la BON DE SORTIE rielle », qui ont regretté, eux, la large encore ». Des propos qui ré- M. Chirac montre d’abord son dant les cinq ans de la législature. montée de l’incertitude quant à Voilà le genre de sentiment né- « période d’adaptation » d’un an conforteront sans doute la mi- souci de participer à la reconstruc- Les deux tiers des 200 000 postes l’issue de leur contrat, censé durer gatif auquel veut répondre par durant laquelle les heures supplé- nistre de l’emploi et de la solidari- tion d’une opposition délabrée déjà créés l’ont été dans l’éduca- cinq ans. « Pour la majorité de ces avance M. Jospin, qui devait sa- mentaires seront faiblement té, qui s’estime, du fait même de (lire ci-dessous). En choisissant tion nationale et la police. Les em- jeunes, note une étude des services luer, dans la métropole lilloise, «la taxées. Prise dans cet étau, son engagement dans cette ré- Lille, ville de l’ancien premier mi- plois de l’environnement, où l’on de l’emploi, réalisée au mois qualité des projets, l’exigence dans Mme Aubry a souhaité recevoir forme, victime d’une campagne de dénigrement. M. Jospin avait pré- vu d’y faire un écho indirect, se di- sant « fier d’avoir à mes côtés, dans le gouvernement, [Mme Aubry], dont Témoignage sur les années trotskistes du premier ministre je veux saluer le courage, l’énergie, POUR la deuxième fois en un mois, un ancien mili- des “clandestins”, où j’ai rencontré Lionel Jospin, plutôt la force de conviction ». tant de l’Organisation communiste internationaliste le “camarade Michel”. Il était, lui, à ce moment-là, le Plus accessoirement, ce voyage (OCI, trotskiste, devenue aujourd’hui le Parti des tra- responsable d’une structure, le “rayon”, qui était au- nordiste consacre la ministre vailleurs) affirme que Lionel Jospin était membre de dessus des cellules. Il était responsable d’une quinzaine comme candidate à la mairie de cette organisation au début des années 70, au mo- de militants. On se voyait deux fois par semaine. » Il Lille, en juin 2001 (lire ci-dessous). ment où il a adhéré au Parti socialiste. Le 8 juin, dans ajoute : « La certitude que j’ai, c’est qu’il a été à l’OCI En officialisant une situation déjà Libération, Jacques Kirsner – qui fut, dans les an- avec moi, qu’il a payé ses cotisations, 10 % de son salaire connue, M. Jospin trace aussi les nées 70, le principal collaborateur de Pierre Boussel- net, comme tout le monde. Et il l’a fait en ma pré- contours de l’équipe gouverne- Lambert, leader de l’OCI – expliquait que, « avec Lio- sence. » mentale qui l’accompagnera dans nel Jospin, nous avons durant de très longues années mi- Interrogé sur les déclarations de M. Jospin selon les- la seconde partie de sa longue co- lité, partagé les mêmes convictions, révolutionnaires, quelles il y a toujours eu confusion entre lui et son habitation. Contraint de gérer les socialistes et démocratiques » (Le Monde du 9 juin). frère Olivier, effectivement militant puis responsable ambitions municipales de plu- Le Journal du dimanche (du 4 juillet) apporte, à son de l’OCI jusqu’à la fin des années 80, M. Dierich est sieurs de ses ministres, il sera dans tour, le témoignage précis de Patrick Dierich, réitéré formel : « Il n’y a aucune confusion possible car ils ne se l’obligation d’en accepter cer- lors d’un entretien, dimanche soir, au journal de ressemblent pas du tout. » Quant au point de savoir taines et d’en refuser d’autres. En France 2. Ingénieur de recherche à l’Observatoire de pendant combien de temps M. Jospin serait resté ce début juillet, Mme Aubry vient, Meudon, militant de l’OCI depuis 1968 et jusqu’en membre de l’OCI après avoir adhéré au PS (fin 1971), il elle, de recevoir ce qui ressemble 1987, M. Dierich est catégorique : « J’ai rencontré Lio- admet devoir se contenter de « conjectures » : « Lionel fort à un bon de sortie gouverne- nel Jospin au cours de l’année 1971, vraisemblablement Jospin a changé peu à peu d’opinion. Le rapprochement mental. vers l’automne, sur une période qui a été assez courte. Je avec la social-démocratie était un courant qui existait venais d’être embauché dans la fonction publique, à dans l’OCI. Vraisemblablement fin 1979 ou au début des Jean-Michel Aphatie l’Observatoire de Paris, j’ai donc été affecté à la cellule années 80, il a pensé qu’il valait mieux rejoindre le PS. » et Isabelle Mandraud Première sortie du chef de l’Etat Alain Juppé veut réussir à Bordeaux pour oublier Paris BORDEAUX litiques rajoutent « autoritaire », des deux rives, le tramway, le Palais mois, un « dimanche sans voi- après l’échec des européennes de notre correspondante « démagogique », ou encore « ges- des congrès, l’installation d’un tures ». « Bordeaux est en train de En fin d’après-midi, vendredi tionnaire mais pas visionnaire ». complexe cinématographique. Pre- rattraper le retard des deux derniers LA COHABITATION devait of- Envisagé de longue date par 2 juillet à Bordeaux, s’ouvrait le « Bordeaux est une terre d’asile nant conscience de la valeur touris- mandats de Chaban, mais cette poli- frir, lundi 5 juillet, un étrange l’Elysée, ce déplacement en Gi- premier Grand Prix de pétanque de pour ministre déchu, assène M. Sa- tique de la ville, il a lancé le « plan tique a un côté très paillettes, sans chassé-croisé d’images. Pendant ronde prend un relief particulier, à la ville. Alain Juppé, le maire RPR, vary, chef de file de l’opposition lumière » pour les monuments, le vision à long terme », dénonce que Lionel Jospin accompagne, à trois semaines d’un scrutin euro- était venu saluer les compétiteurs. socialiste à la mairie, récemment ravalement des façades, l’embellis- Pierre Hurmic, opposant Vert à la Lille, sa ministre de l’emploi et de péen qui a violemment secoué le On l’a même vu, détendu, jouer élu député européen. Son dessein sement des places, l’amélioration mairie et conseiller régional, avant la solidarité, Martine Aubry, RPR et qui n’épargne pas le chef avec Gilles Savary, son adversaire est de retourner aux affaires natio- de la propreté, la rénovation des d’ajouter : « Alain Juppé gère bien Jacques Chirac s’affiche, à Bor- de l’Etat. Les sondages réalisés de- socialiste au conseil municipal. nales mais, en attendant, il s’occupe écoles. sa ville mais on est en droit de de- deaux, avec son ancien premier puis témoignent tous d’une baisse Deux semaines plus tôt, il s’était de sa ville comme on cultive son jar- mander mieux qu’une gestion ministre, Alain Juppé. Tandem sensible de sa popularité (de fait introniser dans la Confrérie de din, de telle manière que personne GESTION « PAILLETTES » conservatrice. » contre tandem ? Pas tout à fait. A 5 points en moyenne pour les six la morue et avait mangé sur les ne vienne lui disputer sa citadelle. Il A quoi s’ajoute l’installation sur Reste sa mise en examen dans l’occasion du traditionnel déjeuner instituts de sondage), tandis que quais avec les Bordelais (Le Monde est revenu avec ostentation et fait la rive droite, encore en friche, de l’affaire des emplois fictifs à la républicain offert à la préfecture les bonnes opinions en faveur du du 22 juin). Le soir de la Fête de la une politique très populiste en prévi- la plus grande zone franche ur- Mairie de Paris et l’éventuelle inéli- en l’honneur du chef de l’Etat, premier ministre devancent, de musique, il s’était promené dans sion des prochaines municipales. » Il baine de France : un multiplexe de gibilité qui pourrait en résulter. Le M. Chirac retrouvera également nouveau, celles dont bénéficie les rues de Bordeaux, avec sa est vrai qu’en juin 1995 M. Juppé, 17 salles y sera inauguré en août, sujet reste tabou à Bordeaux, sauf François Bayrou, le président de M. Chirac, selon la Sofres, BVA, femme et sa fille, Charline. alors premier ministre, n’avait été au risque de déséquilibrer les pour le maire. Tout en notant qu’il l’UDF, convié par l’Elysée en sa Ipsos et Louis-Harris. Depuis deux ans – l’échec de la élu que de justesse, avec 50,28 % autres cinémas du centre-ville et de n’est « pas maître du calendrier », qualité de parlementaire de la ré- Le président de la République, dissolution et son départ contraint des suffrages, malgré le soutien de l’agglomération. Le maire a égale- M. Juppé a ainsi souhaité, lundi gion Aquitaine. qui était pressé par de nombreux de l’hôtel Matignon et de la pré- Jacques Chaban-Delmas, l’appui ment fait le choix d’installer à Bor- 5 juillet sur , « que les Pendant que M. Jospin défendra dirigeants de la droite de s’expri- sidence du RPR –, M. Juppé a donc des milieux économiques bordelais deaux-Lac un casino dont la choses aillent vite » et que la procé- le bilan de son dispositif emplois- mer, s’est refusé jusqu’à mainte- pris ses marques. Les Bordelais et le désir de changement des habi- concession revient au groupe hôte- dure dans laquelle il est mis en jeunes, M. Chirac visitera le studio nant à tout commentaire sur les rencontrent leur maire un peu par- tants. lier Accor, qui possède plus de cause soit achevée avant les muni- d’enregistrement de la Rock leçons du 13 juin. Il reste que le tout dans la ville. Il est toujours Bien décidé à faire ses preuves, 4 000 chambres sur le site. Enfin, la cipales de 2001. D’ici là, il entend School Barbey et participera à une choix de Bordeaux lui permet de aussi « timide, minutieux et persévé- l’ancien premier ministre a donc mairie organise de grandes fêtes bien consolider son fief. table ronde sur l’« insertion par le renouveler publiquement son ami- rant », comme il s’est, un jour, qua- relancé bon nombre de dossiers populaires, ouvre les musées au développement personnel ». Dans tié à M. Juppé dans une période lifié lui-même. Ses adversaires po- laissés en suspens : l’aménagement public et organise, depuis neuf Claudia Courtois la soirée, le programme officiel de sensible pour lui. L’ancien premier la présidence de la République ministre, qui a claqué la porte du précise que le chef de l’Etat parta- conseil politique du mouvement gera son dîner avec les Girondins gaulliste, mercredi 16 juin, en dé- de Bordeaux, en présence de nonçant le « climat de suspicion et Martine Aubry, la dauphine, concourt en favorite pour la mairie de Lille « jeunes sportifs des associations de de rivalité » qui régnerait dans les LILLE où elle fut élue aisément, son prin- de Mme Aubry fait l’unanimité dans cipales, et dans un contexte où la quartier ». Jeunes contre jeunes. rangs du RPR, vient par ailleurs de de notre correspondante cipal opposant, Jacques Donnay, les rangs socialistes. droite nordiste, empêtrée dans ses Image contre image. La cohabita- voir validée par la Cour de cassa- Si la visite du premier ministre à alors président (RPR) du conseil Petit à petit, elle a réussi à s’an- divisions, aura, semble t-il, quel- tion, a dit Philippe Séguin, le tion la procédure judiciaire enga- Lille marque le soutien de Lionel général du Nord, en avait fait son crer dans le paysage lillois, même ques difficultés à lui opposer un 27 juin, sur TF 1, « c’est un mot gée contre lui dans l’affaire des Jospin à Martine Aubry, en sa qua- thème de campagne. si son emploi du temps a été sé- véritable rival, la prétendante à la compliqué qu’on donne à une cam- emplois fictifs de la Ville de Paris. lité de ministre de l’emploi et de la rieusement bouleversé par ses mairie a donc plus d’une raison de pagne présidentielle qui commence Pour M. Chirac, ce voyage de solidarité, elle apparaît aussi RANCŒURS INTESTINES fonctions gouvernementales : se montrer confiante, même si elle avec cinq ans d’avance ». deux jours est aussi l’occasion de comme un appui à la première ad- Au sein du PS, certains préten- l’adjointe ne séjourne plus en ne dispose pas du capital de sym- se montrer serein dans l’exercice jointe de Lille, candidate déclarée dants locaux à la succession de moyenne que deux jours par se- pathie dont bénéficie M. Mauroy. d’une fonction présidentielle – dé- à la succession de Pierre Mauroy. M. Mauroy n’avaient pas apprécié maine à Lille. Il n’empêche. Mais la donne électorale devrait crié par plusieurs responsables de Le maire (PS) de Lille, à la tête de cette arrivée, comme Bernard Ro- Mme Aubry a acquis la réputation être mofidiée en sa faveur avec la la droite, M. Séguin en tête – qui le la ville depuis 1973, ayant laissé man, député (PS) du Nord : son de ne pas négliger ses affaires lil- fusion engagée entre Lille et la montrera non seulement aux côtés entendre qu’il céderait sa place amendement à la loi Chevène- loises. A chaque conférence de commune voisine de Lomme. Très des jeunes rockers, mais aussi des pour ne plus se consacrer qu’à la ment visant à l’élection des presse tenue à Lille, elle rappelle fortement ancrée à gauche, cette enfants malades du CHU de Bor- commmunauté urbaine – qu’il conseillers communautaires au son attachement à la ville : «Ce commune de 26 000 habitants deaux ou des chercheurs du préside depuis dix ans –, sa dau- suffrage universel – une réforme que je fais ici alimente ma réflexion pourrait favoriser la réélection Commissariat à l’énergie atomique phine semble en position de favo- finalement écartée, notamment au nationale (...) ; les difficultés et les d’un candidat socialiste à la mairie (CEA), avant de participer à un rite à deux ans des échéances mu- Sénat, par M. Mauroy – a ainsi pu attentes des Lillois rejoignent celles de Lille. La loi Chevènement a in- « déjeuner populaire » festif, à nicipales. être interprétée comme un geste des Français. J’accorde donc une tégré un amendement facilitant Saint-Emilion. En attendant le ren- En 1995, l’arrivée de Mme Aubry d’hostilité au tandem Mauroy-Au- attention toute particulière à ce que les démarches de fusion. Dans les dez-vous traditionnellement of- dans la métropole nordiste n’avait bry. Mais du côté de la mairie de les Lillois me disent (...). C’est à Lille couloirs, les députés et les séna- fensif de la cohabitation, le 14 juil- pourtant pas provoqué l’enthou- Lille, on assure qu’« il n’en est rien, que je peux mesurer le chemin par- teurs l’appelaient l’« amendement let. siasme général. A droite, on criait que ces rancœurs sont depuis long- couru, les avancées et surtout le Aubry ». haut et fort au parachutage. Lors temps complètement digérées ». Of- chemin qu’il reste à faire. » Pascale Robert-Diard des élections législatives de 1997, ficiellement, donc, la candidature A deux ans des échéances muni- Nadia Lemaire LeMonde Job: WMQ0607--0007-0 WAS LMQ0607-7 Op.: XX Rev.: 05-07-99 T.: 10:40 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 23Fap: 100 No: 0264 Lcp: 700 CMYK

FRANCE LE MONDE / MARDI 6 JUILLET 1999 / 7 Le directeur de la CNAM présente son plan d’économie François Bayrou se dit partisan Gilles Johanet devait soumettre aux administrateurs de la Caisse nationale d’assurance-maladie, lundi 5 juillet, un document comportant trente-cinq mesures. Ce dispositif sera ensuite transmis à Martine Aubry d’une Après trois mois de concertation, le plan et être soumis à son conseil d’administra- fil de la négociation entre les gestionnaires transmis à la ministre de l’emploi et de la d’économie de la Caisse nationale d’assu- tion une semaine plus tard, le 12 juillet. patronaux et syndicaux, le nombre des me- solidarité, Martine Aubry, qui devra faire « fédération » rance-maladie, dessiné par son directeur gé- Dans ses grandes lignes, le projet n’a pas sures s’est étoffé de vingt-deux à trente- savoir si elle l’intègre, en tout ou en partie, néral, Gilles Johanet, devait être remis, lun- été modifié : il vise à générer, à terme, cinq et certaines d’entre elles ont été amen- dans le projet de loi de financement de la di 5 juillet, aux administrateurs de la caisse 62 milliards de francs d’économies. Mais, au dées. Le dispositif sera, ultérieurement, Sécurité sociale pour l’an 2000 de l’opposition LE PLAN 1999-2002 de l’assu- Agacée, la ministre de tutelle, Mar- certaines d’entre elles ont été mo- nistériels de prestations sani- Le plan de la CNAM traite enfin FRANÇOIS BAYROU a proposé, rance-maladie est enfin prêt. Après tine Aubry, avait pressé la CNAM difiées. Ainsi, la mise en œuvre taires), appareillage et prothèse. des hôpitaux, en posant, ici aussi, dimanche 4 juillet, au « Club de la trois mois de concertation, il de- de lui présenter ses propositions d’un contrôle des connaissances Au sujet du médicament, poste le principe d’une évaluation Presse d’Europe 1 », la création vait être remis, lundi 5 juillet, aux « dans les délais », en juin... des praticiens tous les sept ans (la où les économies ont été chiffrées confiée aux agences régionales d’une « fédération » des partis de administrateurs de la Caisse natio- Lundi, avec un petit peu de re- certification) ne dépendrait plus de à 8,5 milliards de francs, les rem- d’hospitalisation (ARH). Mme Au- l’opposition. Selon lui, l’UDF a une nale d’assurance-maladie (CNAM), tard sur le calendrier, la CNAM de- la CNAM mais « des sociétés sa- boursements se feraient sur la base bry ayant, à de multiples reprises, « responsabilité particulière » dans puis présenté au conseil d’adminis- vait faire le point, devant ses vantes » ; un geste envers des pro- d’un tarif de référence, par classe, montré son irritation sur le sujet, la mesure où elle est « le pôle de tration le 12 juillet. La dernière cadres, sur les trois mois de fessionnels très hérissés par cette tandis que les génériques se déve- la CNAM se limite à la médecine stabilité et de développement de mouture de ce document, sur le- concertation engagée, notamment, mesure. lopperaient. Mais parallèlement, obstétrique et à la chirurgie. Le l’opposition ». quel travaille depuis le début de avec les syndicats de médecins. pour échapper à ce qu’il considère long et le moyen séjour, la psychia- Le président de l’UDF a jugé, l’année son directeur, Gilles Joha- Comme à l’accoutumée, le dia- « RUSTINES » être des « rustines », le président trie ne sont pas abordés. Dans le d’autre part, que Jacques Chirac net, contient non plus vingt-deux logue avec la Confédération des Le principe du « médecin-ré- du Syndicat national de l’industrie souci de gommer l’aspect « n’a pas à être » le chef de l’oppo- mais trente-cinq mesures, regrou- syndicats médicaux français férent » (le patient s’engage à pharmaceutique (SNIP), Bernard comptable et afin de mieux souli- sition et que ceux qui le poussent pées en quatre grands chapitres : (CSMF), la principale organisation consulter en priorité son généra- Mesuré, milite auprès de Matignon gner l’aspect qualitatif des mesures dans ce sens lui font « faire des er- « Mesurer l’offre de soins », des praticiens libéraux, a tourné liste et bénéficie en échange de la et du ministère de la solidarité envisagées, les économies géné- reurs ». Il a révélé qu’au cours « Adapter l’offre de soins », « Dé- court. La CSMF, jugeant « inaccep- prise en charge du tiers-payant) se- pour un plan alternatif. « Le pro- rées dans ce secteur, 32 milliards d’une conversation téléphonique finir le juste prix » et « Responsa- tables » les solutions proposées, a rait étendu à d’autres catégories, blème n’est pas de baisser les prix, de francs à terme, sont renvoyées le chef de l’Etat lui a dit être favo- biliser les acteurs ». L’ensemble préféré multiplier les contacts avec comme les chirurgiens-dentistes. qui sont au niveau de ceux du Portu- en annexe. rable à ce que « toutes les me- doit permettre, à terme, d’écono- l’assureur privé AXA (lire ci-des- Sur les 37 000 spécialistes que gal », proteste M. Mesuré, qui L’ensemble du plan devrait faire sures » de la Charte sur les langues miser 62 milliards de francs sous). Pour faire contrepoids, la compte cette profession, la CNAM estime à 60 milliards de francs les l’objet d’un vote global lors de son régionales ou minoritaires sous- (9,45 milliards d’euros), en année CNAM devait présenter les résul- souhaite, à terme, en trouver besoins de financements supplé- prochain conseil d’administration, crites par la France soient « re- pleine, tout en améliorant la quali- tats d’un sondage sur le système 15 000 à 20 000 pour entrer dans le mentaires, en France, dans les dix malgré l’opposition de plusieurs prises dans une loi ». M. Bayrou a té du service médical rendu. de soins vu par les assurés so- système. Selon M. Johanet, il en prochaines années, pour faire face syndicats qui auraient souhaité un enfin estimé que, sur certains su- De toutes les branches de la ciaux... coûterait quelque 5 milliards de au progrès dans les maladies vote séparé sur les grands cha- jets comme les retraites, la majori- « Sécu », l’assurance-maladie Les principales mesures propo- francs à l’assurance-maladie mais graves. Le SNIP propose de faire la pitres du document. Ensuite, il dé- té et l’opposition « devraient tra- reste, en effet, la seule déficitaire : sées par M. Johanet sont connues cela permettrait d’agir sur « un cré- chasse au gaspillage sur les anti- pendra de Mme Aubry d’intégrer vailler ensemble ». plus de 12 milliards de francs – certification et conventionne- neau en retard ». Figurent égale- biotiques, en améliorant les pra- ces mesures dans le budget de (1,83 milliard d’euros) prévus pour ment sélectif des médecins, res- ment dans le plan des modalités tiques médicales. Il suggère égale- l’an 2000 de la Sécurité sociale. Ou DÉPÊCHES 1999 (Le Monde du 1er juin), contra- ponsabilisation des assurés, ré- nouvelles de remboursement pour ment de revoir le conditionnement de les renvoyer à ses auteurs. a PARIS : Laurent Dominati, se- riant ainsi la promesse du gouver- forme du médicament et plan de l’optique, les soins palliatifs, ainsi des médicaments pour coller au crétaire général de Démocratie nement de parvenir à l’équilibre. restruturation des hôpitaux –, mais que pour les TIPS (tarifs intermi- plus près des besoins des malades. Isabelle Mandraud libérale, a estimé, dimanche 4 juillet, au « Forum RMC-Le Figa- ro », que « l’ère du chiraquisme s’achève » à Paris. Souhaitant « une Des médecins pactisent avec Axa pour moins dépendre de la « Sécu » nouvelle donne à Paris » aux élec- tions municipales de 2001, il a esti- LE SYSTÈME DE SOINS vit, depuis quel- groupe n’auront plus à avancer le prix de la marché de la complémentaire maladie. L’as- nels de santé donnent des conseils (préven- mé qu’elles ne pouvaient avoir lieu ques mois, des mutations encore modestes visite chez le médecin. sureur, qui ne s’embarrasse pas de considé- tion, hygiène de vie, etc.) et orientent les as- « avec Jean Tiberi », ajoutant : «Il et imperceptibles pour les malades, mais En fin de consultation, le praticien trans- rations idéologiques, veut développer une surés vers certains praticiens. Ils vont faut quelqu’un qui n’ait pas été par- lourdes de conséquences pour l’avenir. Pro- met à un serveur vocal le montant de sa offre de services à ces clients. A plus long jusqu’à éplucher leurs devis (optique, den- tie prenante des différents conflits jets et initiatives se bousculent, sur fond de consultation et le patient confirme la tran- terme, Axa entend prouver qu’une compa- tisterie, prothèses), notamment pour les passés au sein du RPR. » déficit chronique (12,8 milliards de francs saction, qui est, selon les promoteurs du gnie privée peut être plus performante que soins les plus coûteux. Les AGF estiment a Jacques Toubon (RPR), maire prévus en 1999), de malaise endémique des projet « sécurisée et confidentielle ». Le ma- la « Sécu » pour gérer le risque maladie. que ce système permet parfois de réduire la du 13e arrondissement de Paris, a professionnels de santé et de concurrence lade adresse ses feuilles de soins à la « Sé- « L’objectif des assureurs est d’offrir à leurs facture du malade d’environ 20 %, une pro- assuré, dimanche 4 juillet, au « Fo- feutrée entre la Sécurité sociale et les assu- cu » et à sa mutuelle, qui versent leurs rem- assurés l’accès à de meilleurs soins à des tarifs portion non négligeable de ces devis étant rum Radio J », que Jean Tiberi doit reurs privés. Alors que la Caisse nationale boursements sur ce compte chez Axa. Le plus compétitifs », résume-t-on à la Fédéra- surévalués. Demain, ce sont les tarifs des être considéré comme un simple d’assurance-maladie (CNAM) met la der- compte bancaire habituel du médecin est tion française des sociétés d’assurances. médecins et des cliniques qu’ils examine- « candidat à la candidature » pour nière main à son plan stratégique, la Confé- régulièrement crédité par Axa Banque. Le ront à la loupe, prélude à une négociation les municipales de 2001 à Paris. Si dération des syndicats médicaux français compte courant habituel du patient, lui, INITIATIVES PRIVÉES serrée sur les tarifs entre les compagnies « la situation de la majorité munici- (CSMF) a lancé une grosse pierre dans le n’est débité le mois suivant que de la L’annonce de ce projet intervient au mo- d’assurances et les professionnels de santé. pale n’est pas bonne, a-t-il déclaré, jardin de la « Sécu » en annonçant l’expéri- somme restant à sa charge après rembour- ment où la CNAM relance, avec le syndicat En attendant, les innovations des compa- la défaite est loin d’être inscrite dans mentation, avec Axa Assurances, à partir sement de la « Sécu » et de la mutuelle. de généralistes MG-France, la formule du gnies privées n’ont pas échappé au direc- les résultats électoraux ». de septembre, d’un système qui dispensera Pour le médecin, l’abonnement sera de « médecin référent » comportant, elle aussi, teur de la CNAM, qui sait que dans « assu- le malade de payer ses consultations (Le 240 francs par an – gratuit pendant deux un système de dispenses d’avance de frais. rance-maladie » il y a « assurance ». Monde du 25 juin). ans pour ceux qui adhèrent pendant la En passant un accord avec Axa, la CSMF et M. Johanet souhaite que les cent vingt-neuf Après le rejet d’un projet de réseau de période d’expérimentation –, et l’assureur le SML signifient leur rejet de cet abonne- caisses primaires mettent en place un ser- Deux élections soins par le gouvernement, en 1997, le prélèvera sur chaque acte une commission ment volontaire chez un omnipraticien, vice destiné à informer les assurés sur les groupe de Claude Bébéar repasse à l’offen- représentant 0,9 % des honoraires. mais aussi leur refus du plan stratégique prestations et les services de la « Sécu », sive. Il a mis au point un système de paie- Le système sera lancé à Paris en sep- élaboré par le directeur de la CNAM, Gilles leurs droits et leurs devoirs. Ce service télé- cantonales ment différé des frais de santé, en collabo- tembre et ouvert à l’ensemble des patients Johanet. Les syndicats médicaux pensent phonique pourrait les aider à s’orienter ISÈRE ration avec la CSMF et le Syndicat des des professionnels de santé, adhérents ou pouvoir échapper ainsi au contrôle des dans un système de santé où l’offre est plé- Canton de Saint-Marcellin médecins libéraux (SML). Moyennant une non d’Axa Santé. Il sera étendu à Marseille caisses sur leur activité. thorique. Et, peut-être, à devenir des (second tour). cotisation annuelle de 180 francs par famille en novembre, puis généralisé dans le cou- Depuis quelques mois, les AGF, la CNP ou « consommateurs » de soins plus avisés. I., 14 129 ; V., 5 481 ; A., 61,21 % ; et l’ouverture d’un compte chez Axa rant de l’année 2000. Avec ce nouveau ser- Axa développent des centres téléphoniques E., 5 223. Banque, les trois millions d’assurés santé du vice, Axa souhaite prendre des parts sur le où des opérateurs entourés de profession- Jean-Michel Bezat Robert Pinet, s., UDF, 2 987 (57,19 %)... RÉÉLU Michel Villard, div. d., 2 236 (42,81 %). Bernard Kouchner quitte le secrétariat d’Etat à la santé, son équipe reste [Robert Pinet (UDF), dont l’élection de mars 1998 avait été invalidée, sort vainqueur NOMMÉ, vendredi 2 juillet, haut Aubry, ministre de l’emploi et de la une dynamique mise en œuvre au tique. Au-delà de ces dossiers, celui péenne des dispositifs d’une veille du duel qui l’opposait à Michel Villard (divers représentant de l’ONU pour le Ko- solidarité. début des années 90 et qui s’était que l’on présentait comme quelque sanitaire étendue au champ de droite). Par rapport à 1998, où il n’avait de- sovo, Bernard Kouchner demeure Durant les deux années où il au- traduite, notamment, par la créa- peu isolé au sein du gouvernement l’agroalimentaire. Tirant à titre per- vancé M. Villard que de 10 voix, M. Pinet, qui encore secrétaire d’Etat à la santé ra occupé les fonctions de secré- tion d’agences spécialisées dans aura su jouer de son charisme mé- sonnel les leçons du drame du sang a bénéficié du soutien appuyé du président et à l’action sociale, et ce jusqu’au taire d’Etat à la santé, puis, à différents domaines, épidémiolo- diatique et de sa connaissance des contaminé, il montrait aussi, ces du conseil général de l’Isère, Bernard Saugey conseil des ministres qui officialise- compter de novembre 1998, à l’ac- giques, médicamenteux et théra- principales questions sanitaires derniers temps, une fâcheuse pro- (DL), creuse l’écart avec son adversaire, qu’il ra son départ du gouvernement tion sociale, M. Kouchner aura peutiques. Ces agences, dont la pour remporter un combat souvent pension à transformer le « principe devance de 751 voix. Jospin. Le premier ministre ayant réussi, en dépit de la tutelle étroite création était devenue indispen- tenu pour sans espoir : réunir, au de précaution » en méthode de 27 juin 1999 : I, 14 129 ; V., 5 857 ; A., fait savoir qu’il n’entendait pas, à et parfois étouffante exercée par sable compte tenu, notamment, du sein d’un dispositif commun, la gouvernement dès lors que la res- 58,55 % ; E., 5 682 ; Robert Pinet, UDF, 2 641 court terme, procéder à son rem- Mme Aubry, à poursuivre et à sous-équipement majeur des ser- lutte contre l’ensemble des dépen- ponsabilité du politique aurait pu, (46,48 %) ; Michel Villard, div. d., 1 851 placement, l’équipe qu’avait compléter une vigoureuse action vices du ministère de la santé, dances et des toxicomanies, que les ultérieurement, se trouver enga- (32,58 %) ; William Meyer, div. g., 1 190 constituée M. Kouchner restera en personnelle au service de la santé avaient récemment été restructu- produits en cause soient illicites ou gée. Ce fut notamment le cas avec (20,94 %). place sous l’autorité de Martine publique. Il aura ainsi pu amplifier rées au sein d’un nouveau disposi- non. sa décision de suspendre les cam- 22 mars 1998 : I, 14 034 ; V., 7 701 ; A., tif créé par la loi Huriet de sécurité Auteur de formules imagées pagnes de vaccination contre l’hé- 45,13 % ; E., 7 398 ; Robert Pinet, UDF-FD, sanitaire. Le secrétaire d’Etat à la dont les définitions précises restent patite B en milieu scolaire. C’est m., 2 632 (35,58 %) ; Michel Villard, div. d., santé avait pu obtenir de placer encore à trouver – l’« ingérence sa- aussi à ce titre que M. Kouchner, 2 622 (35,44 %) ; William Meyer, div. g., m., plusieurs de ses proches aux postes nitaire » ou la « démocratie sani- très pessimiste quant à l’avenir du 2 144 (28,98 %).] essentiels de la nouvelle structure taire », par exemple –, le secrétaire métier de médecin, aura marqué ainsi créée. d’Etat à la santé avait perçu, mieux son passage dans le paysage sani- VAR M. Kouchner aura également que beaucoup de responsables po- taire de notre époque. Canton de Crau (second tour). réussi, ces derniers mois, à faire un litiques ou professionnels, la néces- I., 22 936 ; V., 8 776 ; A., 61,74 % ; succès des improbables états géné- sité d’une harmonisation euro- Jean-Yves Nau E., 8 346. raux de la santé voulus par Lionel Marc Giraud, RPR, m. de Car- Jospin, ainsi, in extremis, qu’à jeter queiranne, 5 107 (61,19 %)... ÉLU les bases d’une réforme des études René Benedetto, PS, m. de La médicales – une réforme, pourtant, Londe-les-Maures, 3 239 (38,81 %). dont le ministre de l’éducation na- [Cette cantonale, provoquée par le décès tionale craint qu’elle ne se révèle de Philippe de Canson (RPR), tourne à une entreprise à haut risque poli- l’avantage de Marc Giraud (RPR), soutenu par l’UDF et DL. Avec une progression de 2 020 voix, il a bénéficié du report d’une grande partie des électeurs de Gérard Simon (divers droite), qui, au premier tour, était soutenu par le RPF de Charles Pasqua et par le Mouvement national de Bruno Mégret. M. Simon s’était désisté à son profit. Le FN avait appelé à l’abstention. 27 juin 1999 : I, 22 936 ; V., 9 451 ; A., 58,79 % ; E., 9 217 ; Marc Giraud, RPR, 3 187 (34,58 %) ; René Benedetto, PS, 2 652 (28,77 %) ; Gérard Simon, div. d., 2 536 (27,51 %) ; Marcel Vicente, FN, 842 (9,14 %). 27 mars 1994 : I, 19 972 ; V., 10 544 ; A., 47,21 % ; E., 8 705 ; Philippe de Canson, RPR, 5 621 (64,57 %) ; Marcel Vicente, FN, 3 084 (35,43 %).] LeMonde Job: WMQ0607--0008-0 WAS LMQ0607-8 Op.: XX Rev.: 05-07-99 T.: 10:48 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 23Fap: 100 No: 0265 Lcp: 700 CMYK

8 SOCIÉTÉ LE MONDE / MARDI 6 JUILLET 1999

UNIVERSITÉS Un rapport d’éva- tros-Ghali, secrétaire général de l’Or- francophonie (AUF), l’opacité de sa proche du RPR, est au centre de cette France et à exporter le savoir-faire luation sur le fonctionnement des ganisation internationale de la fran- gestion et la « personnalisation à ou- polémique. b M.ALLÈGRE, oppose à universitaire français. b M. BLA- programmes de coopération entre les cophonie. b DES ACCUSATIONS trance » de son fonctionnement. cette politique contestée une straté- MONT, chargé de cette politique par universités francophones devait être mettent en cause l’« hypercentralisa- b LA PERSONNALITÉ de Michel Guil- gie nouvelle destinée à augmenter le M. Allègre revendique son rôle de remis, lundi 5 juillet, à Boutros Bou- tion » de l’Agence universitaire de la lou, directeur général de l’AUF, nombre d’étudiants étrangers en « commerçant chez les pédagogues ». Soupçons sur la coopération universitaire francophone Un rapport remis, lundi, à Boutros Boutros-Ghali, secrétaire général de la francophonie, épingle la gestion de l’Agence chargée des actions universitaires. Le ministre de l’éducation nationale est engagé dans une épreuve de force avec cette organisation dirigée par un proche du RPR « FONCTIONNEMENT aberrant définir la politique de coopération du ministère de l’éducation natio- lou marque un tournant. Conseiller classes bilingues, dans des lycées tion et de l’assistance technique d’un système hypercentralisé », universitaire en prévision du som- nale à l’AUF, soit près de 45 mil- de Michel Aurillac, ministre de la au Vietnam, en Moldavie, au Liban des pays du Nord. Revendiquant « personnalisation à outrance », met des chefs d’Etat francophones lions de francs (6,86 millions d’eu- coopération du gouvernement ou au Vanuatu. Parallèlement, elle un « partenariat d’égal à égal », il « dispersion des actions », « absence prévu à Moncton (Canada) au dé- ros) en trois ans. Peu après, c’était Chirac entre 1986 et 1988, M. Guil- édite une quantité considérable dénonce les « ingérences souter- de transparence dans l’utilisation but du mois de septembre. Dans au tour de la Conférence des prési- lou développe la vision d’une fran- d’ouvrages et de revues en fran- raines » et les pressions exercées des fonds publics ». Murmurées cette perspective, les dix experts, dents d’université (CPU) de sus- cophonie « globale » incluant la çais, et s’est lancée dans un projet auprès des chefs d’Etat. « Qu’on dans certains cercles gouverne- pour la plupart des universitaires pendre le règlement des cotisa- défense de l’enseignement du fran- d’université virtuelle. nous laisse la possibilité de dire ce mentaux et les milieux universi- de six pays, ont été chargés de for- tions annuelles des établissements. çais élargie à l’ensemble des conti- qui est bon pour nous, de créer des taires, les accusations se multi- muler une analyse critique sur la nents, en Amérique, en Asie, en « EFFICIENCE RÉELLE » centres là où nous l’avons décidé et plient à l’encontre de l’Agence prolifération d’une cinquantaine PROXIMITÉ SUPPOSÉE Océanie puis, plus tard, aux an- Au vu de multiples documents non pour récompenser de bons universitaire de la francophonie de programmes mis en œuvre de- En apparence, le conflit ne serait ciens pays de l’Est (Bulgarie, Rou- internes qui, tous, font état d’un amis », précise-t-il. (AUF), une organisation « multila- puis bientôt une dizaine d’années. que de nature institutionnelle. Lors manie, Hongrie, Moldavie...). Cette « haut degré de satisfaction », cette Cette critique est au cœur de la térale », de statut international, La procédure a toutefois été per- de l’assemblée générale de l’Aupelf idée est reprise, en 1989, par les réalité-là ne serait pas contestable. remise en cause de l’AUF. Tant au chargée de la coopération en ma- turbée par les soupçons et les polé- à Beyrouth, en avril 1998, les res- chefs d’Etat qui lui déléguent la Une « auto-évaluation » – en trois ministère des affaires étrangères tière d’enseignement supérieur et miques suscitées par la personnali- ponsables de la CPU n’ont guère gestion de l’ensemble des pro- volumes – balaie d’un revers tous qu’à l’éducation nationale, on sou- de recherche. Issue de la transfor- té du directeur général de l’AUF, le apprécié d’être mis en minorité grammes de recherche et d’ensei- les reproches. « Sur le terrain, on haite mettre en place de nouvelles mation, en 1998, de l’Association recteur Michel Guillou (lire ci-des- lors de l’élection d’un de leurs re- gnement supérieur au sein de constate un impact très fort et une règles de coopération sur la base des universités partiellement ou sous). Dans un document transmis présentants à la suite d’une « ma- l’UREF. Jusqu’à sa transformation efficience réelle », note ce rapport, de relations « bilatérales » plus entièrement de langue française à la commission, trois anciens sala- nœuvre » de M. Guillou. Ils n’ont en Agence universitaire de la fran- qui relève « du provincialisme dans équilibrées. Face à ces attaques, les (Aupelf), créée en 1961 à Montréal riés, licenciés par l’AUF, avaient dé- pas, non plus, admis qu’à la faveur cophonie, l’Aupelf-UREF a survécu les critiques faites à l’Aupelf, de ce dirigeants de l’AUF affectent une (Canada) et de l’UREF (Université nonçé le train de vie du directeur et d’une modification des statuts, le à toutes les alternances politiques. dénigrement sans risque et délicieux certaine sérénité. Son président, des réseaux d’expression fran- de son proche entourage au cours directeur général, en poste depuis Son rôle a même été renforcé sous qu’exprime si bien Flaubert, une Arthur Bodson, ancien recteur de çaise), cette agence gère un budget de multiples voyages et déplace- plus de dix ans, se maintienne et la présidence de François Mitter- malveillance indiscutable sur un l’université de Liège, refuse d’en- de 250 millions de francs et em- ments. Ce dernier a déposé une renforce ses pouvoirs. rand au début des années 90. fonds de jalousie et d’intérêt mas- trer dans un débat « franco-fran- ploie quatre cents salariés répartis plainte en diffamation qui devrait Les soupçons qui planent sur Des projets, Michel Guillou n’en qué ». çais ». Mais il admet qu’« un plus dans le monde entier. être examinée par la justice le l’AUF n’ont, en réalité, jamais été manque pas. Progressivement, Par crainte de « mesures de rétor- grand équilibre entre les bailleurs de 2 septembre. levés depuis la création, en 1961, de l’Aupelf-UREF implante des bu- sion » sans doute, les reproches des fonds [la France et les autres pays] SOUPÇONS ET POLÉMIQUES Déjà exprimées antérieurement l’Aupelf. Réseau de solidarité du reaux dans chaque continent et des « bénéficiaires », responsables rendrait le dialogue plus égali- Un rapport d’évaluation remis, à demi-mot, les critiques se sont Nord (France, Canada, Belgique) agences « régionales » dans une d’établissements totalements dé- taire ». lundi 5 juillet, par un comité d’ex- amplifiées ces deux dernières an- vers les jeunes universités nais- vingtaine de pays. Alimenté à 85 % munis qui ne peuvent compter que Quel que soit le résultat de l’éva- perts internationaux au secrétaire nées. Dès son arrivée en santes issues de la décolonisation, par la France, son budget connaît sur l’aide de l’Aupelf, restent voi- luation, l’AUF devrait s’attendre à général de l’Organisation interna- 1997, Claude Allègre a établi un cette alliance, encouragée par le une forte croissance. Elle distribue lés. Certains n’hésitent pourtant un réexamen de ses missions et de tionale de la francophonie, Bou- rapport de forces avec cette agence général de Gaulle, a pâti de sa des aides et des subventions dans pas à mettre en cause une « vision son fonctionnement. Pour Michel tros Boutros-Ghali, doit apporter que son statut international de proximité supposée avec les ré- les universités du Nord et du Sud, dépassée » de la francophonie et de Guillou, ce pourrait être la fin pro- des réponses déterminantes sur la droit canadien et dont le siège est à seaux de Jacques Foccart, alors accorde des bourses de mobilité à l’aide aux pays tiers. Président de grammée d’une ambition démesu- nature et le fonctionnement de Montréal, exonère de tout contrôle conseiller du président de la Répu- de jeunes chercheurs, finance des l’université de Saint-Louis (Séné- rée. cette institution. Officiellement, financier. Sa première décision a blique pour les affaires africaines. instituts de formation, implante gal), Lamine N’Diaye évoque ainsi cette mission était conçue pour re- été d’interrompre les financements En 1986, l’arrivée de Michel Guil- des filières linguistiques et des les « vieux réflexes » de la colonisa- Michel Delberghe Claude Allègre veut exporter le « savoir-faire » éducatif français CE N’EST sûrement pas un ha- Fer de lance de cette politique, spécifiques de six mois à un an, que catholiques d’Angers et Paris, Insti- d’un accueil privilégié correspon- la création, en 2001, d’une universi- sard. La suspension des versements l’agence Edufrance, un groupement pour offrir, comme le propose Edu- tut Vatelle de Nîmes, chambre de dant aux tarifs proposés, et le lot té privée française en Egypte. Ce du ministère de l’éducation natio- d’intérêt public auquel ont adhéré france, un « produit » incluant le commerce de Paris). Une manière commun imposé à leurs homo- projet d’un montant de 142 millions nale à l’Agence universitaire de la soixante-dix universités et grandes voyage, l’accueil et la délivrance des pour eux d’obtenir des finance- logues français. Les efforts finan- de francs est soutenu par le gouver- francophonie (AUF) coïncide avec écoles, a été investi de deux mis- visas, l’hébergement... Seules ments auxquels la loi ne leur donne ciers du « plan d’aménagement des nement égyptien et de nombreux la mise en œuvre d’une nouvelle sions. Par une politique de présence soixante-quinze inscriptions ont été pas accès. universités du troisième millé- « partenaires » locaux, parmi les- politique de relations internatio- dans les Salons, ses représentants, enregistrées aux premières univer- naire » de Claude Allègre, devraient quels l’Association des anciens des nales dans l’enseignement supé- une équipe d’une dizaine de per- sités d’été facturées entre 1 500 et DISCRIMINATION POTENTIELLE dissiper ce doute. écoles des Frères et l’Association rieur. Dès son arrivée en 1997, sonnes dotée d’un budget de 2 000 dollars. Sur les cinq établisse- Certains responsables s’in- Edufrance envisage également des anciens élèves de l’école des jé- Claude Allègre avait manifesté sa 10 millions de francs, sont chargés ments d’accueil retenus, quatre, à quiètent également des risques de « d’exporter » le modèle français suites. préoccupation face à la baisse in- de démarcher les meilleurs étu- l’exception de l’université de Pau, discrimination potentielle entre des sous forme « d’ingénierie éduca- quiétante du nombre d’étudiants diants des pays dits « émergents » relèvent du secteur privé (instituts étudiants étrangers, bénéficiant tive ». Le premier contrat porte sur M. De. étrangers dans les universités et les fortement « exportateurs de jeunes grandes écoles. En l’espace de cinq et futures élites », comme l’Inde, le ans, leur nombre a chuté de 139 500 Mexique, l’Argentine, le Venezuela PROFIL ancrage à droite, il se rapproche PROFIL vèle le versement de « commis- en 1993 à 121 600 en 1997. Des ou le Canada. de cercles nettement marqués à sions », via l’Office général de l’Air, chiffres qui incluent les résidents LE « CHEF gauche, convaincus comme lui de UN « COMMERÇANT à des membres influents de l’ar- étrangers en France. DÉMARCHE « COMMERCIALE » la nécessité de résister à l’« impé- mée pakistanaise. A la suite de La politique de restriction des vi- Lors de sa dernière réunion, ven- D’ENTREPRISE » rialisme culturel » américain et CHEZ LES cette enquête, l’entreprise est sas a indéniablement exclu la dredi 2 juillet, le conseil d’adminis- de ne pas renoncer face aux ef- contrainte au dépôt de bilan. France des circuits de la mobilité tration d’Edufrance a également DE LA FRANCOPHONIE fets dévastateurs de la « mondia- PÉDAGOGUES » Relevant « qu’aucune malversa- pour laquelle les Américains qui ac- décidé de prospecter, aux Etats- lisation ». Il trouve une écoute tion ni aucune procédure judiciaire cueillent 500 000 étudiants et jeunes unis, les « community college » spé- Face aux attaques qui l’af- attentive auprès de Bernard Cas- La nomination de François Bla- n’a été retenue contre lui », Fran- chercheurs, les Anglais (200 000), cialisés dans les filières technolo- fectent depuis plusieurs mois, sen, directeur général du Monde mont à la direction générale çois Blamont entretient quelque les Australiens (180 000) et les Alle- giques et la formation permanente. Michel Guillou, soixante et un diplomatique, par ailleurs pro- d’Edufrance, la nouvelle agence, rancœur à l’égard de l’administra- mands (150 000) sont les leaders. Au total, l’objectif est de parvenir, ans, directeur général de fesseur à l’université Paris-VIII créée en novembre 1998, par les tion. La chute de son entreprise C’est à la conquête de ce nouveau d’ici quatre ans, à attirer 300 000 l’Agence universitaire de la fran- (Saint-Denis) pour élargir son ré- ministres des affaires étrangères et principale, Sopha médical, alors « marché mondial », évalué à étudiants, « futurs ambassadeurs » cophonie, se retranche dans seau d’influence auprès des diri- de l’éducation nationale, n’est pas parmi les leaders mondiaux de 130 milliards de francs, que Claude de la France dans leur pays d’ori- l’ombre des chefs d’Etat de l’es- geants socialistes. Dans le Monde passée inaperçue. Selon Le Canard l’imagerie, est consécutive à des Allègre et, avec lui, Hubert Védrine, gine. pace francophone. Selon lui, ce de l’éducation, Jean-Michel Enchaîné du 3 février, puis Libéra- désaccords avec le CEA-Industrie ministre des affaires étrangères, Le pari est loin d’être gagné. La sont eux qui, lors des rencontres Djian, alors directeur et profes- tion, le 20 avril, elle aurait même devenu son actionnaire principal. veulent mobiliser les universitaires culture des universités françaises ne officielles et des sommets, lui ont seur associé lui aussi à Paris-VIII, suscité un accrochage, en conseil Reconverti en directeur du déve- en renversant la tendance passée les a pas prédisposées à engager donné carte blanche pour « gé- lui ouvre un espace pour pro- des ministres, avec Christian Saut- loppement de la chaîne de télévi- qui donnait la priorité aux étudiants une démarche « commerciale », rer en développeur et en chef mouvoir les activités de l’Agence. ter, ministre du budget, particuliè- sion, la Cinquième, il est entré en du Maghreb ou d’Afrique. tant pour élaborer des formations d’entreprise » la défense de la Michel Guillou croit pouvoir rement réticent. Quant à l’intéres- contact avec le cabinet de Claude francophonie dans les universités résister face à Claude Allègre, sé, il se retranche derrière le feu Allègre lors d’une négociation sur et les laboratoires du monde en- qui, lui, a choisi d’autres voies vert donné par les services du pre- la libération des droits télévisuels à tier. Une croisade qu’il mène de- pour valoriser l’influence de la mier ministre. l’école. Parmi quatre candidats, il puis plus d’une dizaine d’années. France dans le monde. Mais la François Blamont, autodidacte aurait ensuite été retenu pour je- 0123 Ingénieur et professeur en personnalité du directeur de de cinquante-quatre ans, n’a pas ter les bases d’Edufrance. M. Bla- Au sommaire sciences physiques, cet ancien l’AUF est trop controversée pour laissé que de bons souvenirs dans mont ne renie pas ses origines poli- président de l’université de Cré- faire l’objet d’une querelle de la haute administration. En 1996, tiques, ni ses relations « amicales » DOSSIERS & DOCUMENTS du numéro teil (Val-de-Marne) qui présida la cohabitation entre Matignon et un audit de l’Inspection des fi- avec des responsables socialistes, conférence des présidents d’uni- l’Elysée. Entre les mains du secré- nances dresse un bilan sévère de parmi lesquels Hubert Védrine. de juillet/août versité, a côtoyé le pouvoir du taire général de la francophonie, son activité à la tête de Sopha Dé- « Plutôt représentant de la côté du RPR dont il fut délégué Boutros Boutros-Ghali, son sort veloppement, une société d’ingé- gauche-caviar des dîners en ville », national à la coopération. devrait être scellé prochaine- nierie médicale qui, avec des cré- comme il se définit avec ironie, il Conseiller de Michel Aurillac au ment, lors d’un sommet de chefs dits publics, installe des affirme n’avoir pas usé de ses ami- Kosovo ministère de la coopération d’Etat, en septembre, au Canada. équipements clés en main dans le tiés pour obtenir le «job» d’Edu- entre 1986 et 1988, il fut aussi un Tiers-Monde. Parmi divers re- france. Retour sur un conflit où, pour la première fois, des dirigeants du Club 89, l’asso- M. De. proches, l’analyse des contrats ré- Visiblement, ce poste le pas- l’OTAN est intervenue militairement contre ciation animée par Jacques Tou- sionne. « Commerçant chez les pé- bon, cet autre spécialiste des af- dagogues », selon son expression, un pays européen au nom des droits de l’homme faires africaines lors de son il y voit une façon de« réconcilier passage dans la sphère ély- l’université et l’entreprise », ainsi séenne. qu’il l’a écrit dans Les aventures Dans la mouvance de ces ré- d’un entrepreneur (éditions Jean seaux influents, Michel Guillou Picollec), un récit autobiogra- Les conflits dans le monde traite directement avec les mi- phique écrit en 1996. Reparti à la Proche-Orient, Afghanistan, Afrique, Inde et Pakistan..., nistres et les chefs d’Etat conquête du monde, il n’hésitera un tour d’horizon des conflits dans le monde d’Afrique, du Liban ou d’ailleurs. pas à bousculer un milieu réputé Voyageur impénitent, il vole de conservateur, quitte à mettre en Chez votre marchand sommets en conférences distri- concurrence les universités et les de journaux buant aides et subventions, bien grandes écoles, les établissements Plus : LES CLÉS DE L’INFO 12 F - 1,83 ¤ souvent par-dessus les réseaux publics et privés. Edufrance lui diplomatiques. Son combat pour offre l’occasion d’une revanche. 4 pages pour décoder l’actualité « une francophonie volontaire » n’a pas de frontières. Malgré son M. De LeMonde Job: WMQ0607--0009-0 WAS LMQ0607-9 Op.: XX Rev.: 05-07-99 T.: 10:59 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 23Fap: 100 No: 0266 Lcp: 700 CMYK

SOCIÉTÉ LE MONDE / MARDI 6 JUILLET 1999 / 9

Le Conseil économique et social critique Cinq cents associations la politique de l’Etat sur les toxicomanies dénoncent le « beurisme » Face à l’absence de coordination des initiatives, il propose la création d’une agence nationale de la politique d’intégration Le Conseil économique et social devait rendre nation entre la politique de l’Etat et les initia- deviendrait le pôle de référence et d’aide à la public, lundi 5 juillet, un rapport sur « les toxi- tives locales est insuffisante, le Conseil plaide en décision politique. Il prône également une dé- comanes dans la cité ». Estimant que la coordi- faveur de la création d’une agence nationale qui centralisation de ces politiques. Elles veulent constituer un mouvement national DANS UN RAPPORT rendu pu- proches récentes, qui privilégient plaide pour une meilleure connais- de sécurité. Sylvie Wieviorka sug- NICE tions de jouer leur rôle d’ac- blic lundi 5 juillet, le Conseil le type de comportement de l’usa- sance et un meilleur suivi des toxi- gère, au niveau départemental, la de notre correspondant compagnement. « Les gens sont économique et social (CES) sou- ger et la dangerosité plutôt que le comanies, ce qui suppose des en- création d’une mission de lutte Ils en ont assez d’être appelés nés ici, ils sont français à part en- ligne la nécessité de « repenser l’ar- caratère licite ou non des subs- quêtes épidémiologiques et des contre la toxicomanie par contrat « beurs ». Ils préfèrent que l’on tière, mais leur nom, leur origine ticulation entre l’Etat et les collecti- tances, ainsi que la modification de études, et pour l’élaboration entre l’Etat et le conseil général et dise Arabes et Africains de ne leur donnent pas l’accès à la ci- vités locales et territoriales en la consommation – tendance à la d’« une politique nationale plus li- l’intégration, au niveau régional, France. Ils ne veulent plus en- toyenneté, que ce soit lorsqu’ils matière de lutte contre la toxicoma- diminution de l’héroïnomanie, sible et mieux coordonnée ». Le rap- de cette action dans les contrats de tendre parler d’intégration. Ils cherchent un travail ou un loge- nie, afin de susciter et soutenir des montée importante des nouvelles port propose de modifier les sta- plan Etat-Région. préfèrent le mot enracinement. ment, ajoute Faustin Aissi, de Vil- actions innovantes au plus près des drogues de synthèse, polytoxi- tuts, la mission et le Le quatrième objectif évoqué est Une trentaine de responsables leneuve-d’Ascq, vice-président réalités. » Intitulé « Les toxi- comanies, développement d’une fonctionnement de la Mission in- la correction des inégalités régio- d’associations travaillant sur le des associations africaines de comanes dans la cité », ce docu- économie souterraine. terministérielle de lutte contre la nales, en particulier dans les dé- terrain ont participé, samedi France. C’est notre rôle de les ai- ment présenté au nom de la sec- Les freins à l’action de l’Etat, qui drogue et la toxicomanie (MILDT), partements d’outre-mer. La der- 3 juillet, à Mouans-Sartoux der. Mais nous devons créer notre tion du cadre de vie par Sylvie détient une compétence exclusive qui pourrait devenir une agence et nière proposition vise à « préparer (Alpes-Maritimes), à une réunion propre réseau de compétences en Wieviorka constate que « les toxi- en matière de lutte contre la toxi- un pôle de référence et d’aide à la le passage du système des soins spé- du comité d’organisation national nous constituant en un mouvement comanes sont dans la cité, et sans comanie, sont nombreux. La po- décision politique. Cette structure cialisés pour toxicomanes vers le sys- du Mouvement syndical associatif syndical national. » doute pour longtemps encore », et pulation des toxicomanes de- s’appuierait sur des relais locaux. tème de droit commun », ce d’au- (MSA). Le MSA, qui dénonce l’at- que « l’Etat ne joue pas, en matière meure mal connue et hétérogène Cette modification accompagne- tant que la mise en place de la titude passive du monde politique de lutte contre la toxicomanie, le alors qu’elle est en pleine muta- rait la promotion de l’« injonction couverture maladie universelle de- et des pouvoirs publics, affirme « Les politiques ont rôle d’initiateur et de coordonnateur tion, les politiques publiques thérapeutique », aujourd’hui peu vrait permettre la prise en charge regrouper cinq cents associations des politiques publiques que l’on est s’adaptent difficilement aux réali- utilisée. des toxicomanes en situation de de terrain qui se disent méprisées voulu faire leur en droit d’attendre ». tés nouvelles – leur « ’application précarité. Mais renoncer à l’anony- par les élus locaux et les représen- Le Conseil économique et social concerne aujourd’hui près de vingt RESPECTER LA CONFIDENTIALITÉ mat ne veut pas dire ne plus res- tants départementaux de l’État. beurre sur notre dos, a choisi de ne pas aborder la ques- ministères » –, l’existence d’une fi- Troisième axe proposé : « susci- pecter la confidentialité. Le rap- L’idée de se constituer en syn- tion de la loi de 1970, qui a créé lière de soins spécialisée est «de- ter et animer une meilleure prise en port propose donc qu’un dicat a surgi il y a trois ans. Une rechercher des voies une filière de soins spécialisée, gra- venue un obstacle à leur traitement compte locale des problèmes liés aux document sur ce point soit rédigé association de Dunkerque, Géné- tuite et anonyme, pour les toxi- et à leur insertion dans le cadre du toxicomanies. » L’articulation avec par la MILDT, en partenariat avec ration 2000, et une autre, à Lyon, pour les élections, comanes et inventé l’« injonction droit commun » et les initiatives la politique de la ville au niveau la chancellerie, les ordres et les venaient d’être expulsées de leur thérapeutique », qui permet au des collectivités territoriales des quartiers et de la commune syndicats professionnels et les as- local. La précarité du milieu asso- mais les mentalités procureur de renoncer aux pour- manquent de soutien et de coordi- pourrait s’appuyer sur les conseils sociations. ciatif et la difficulté d’obtenir des suites si l’usager accepte de se soi- nation. communaux de prévention de la aides pour financer des projets n’ont pas évolué » gner. Il prend en compte les ap- Le Conseil économique et social délinquance et les contrats locaux Paul Benkimoun dans les quartiers sont à l’origine de leur démarche. « Beaucoup de moyens sont dépensés pour l’inté- Le discours se veut détaché de DÉPÊCHES gration avec peu de résultats, ex- toute considération politique. a INCENDIES : plusieurs cen- Les risques de pollution des calanques pliquent Karim Mansouri, res- « Si un type vote pour le Front na- taines d’hectares ont été détruits ponsable de Génération 2000 à tional, on ne lui en veut pas car il par le feu, dimanche 4 juillet, dans Dunkerque, et Saïd Messadi, res- est une victime, explique M. Man- le sud de la France. Environ de Marseille sont écartés ponsable de Médiation dans les souri. Nous voulons démontrer 200 hectares de cultures de blé et Alpes-Maritimes. Il y a beaucoup que la résurgence du racisme a de lavande ont été ravagés sur le MARSEILLE (Var) une nappe d’hydrocarbure d’environ quatre ki- de clientélisme dans l’attribution une origine historique : le colonia- plateau de Valensole (Alpes-de- de notre correspondant lomètres de long sur quatre cents mètres de large. de l’argent de l’intégration. Nous lisme. Cela reste un blocage impor- Haute-Provence) lors d’un incendie Tout risque de pollution du littoral des Bouches- Aussitôt le préfet maritime de Toulon avait mobilisé voulons être des relais entre notre tant dans le processus d’intégra- qui s’est vraisemblablement décla- du-Rhône et des calanques de Marseille par une le remorqueur Le Mérou, un bâtiment au service de la milieu et les politiques, alors que tion. » ré dans une décharge. Le sinistre nappe d’hydrocarbure était définitivement écarté, Marine nationale équipé pour la lutte contre ce type l’on nous demande d’abord de De nombreux membres de était circonscrit, lundi matin, mais lundi matin 5 juillet. Le sous-préfet d’Istres, Jean-Mi- de pollution. En fin de journée, la totalité de la nappe faire allégeance à l’élu local. Les MSA sont issus de SOS-Racisme pas éteint. Deux autres incendies chel Fromion, qui était de permanence ce week-end avait été traitée à l’aide de produits dispersants et acteurs associatifs essaient de et de France Plus, mais ils re- ont détruit 150 hectares de maquis pour l’ensemble du département, assurait dimanche avait coulé. Seules quelques petites plaques rési- construire des liens entre les popu- fusent d’alimenter la moindre près d’Ajaccio (Corse-du-Sud). soir, au terme d’opérations qui ont mobilisé environ duelles, poussées par un faible courant d’ouest-sud- lations et on les ignore. On se fait polémique avec SOS-Racisme. Dans le Gard, enfin, deux feux de 250 personnes : « Tout est réglé et les quelques rares ouest, ont touché samedi certains points du rivage. casser par les institutionnels locaux « Chacun son rôle, affirme forêt ont chacun anéanti 80 hec- traces de pollution qui subsistent seront nettoyées au et on se fait voler nos idées par les M. Mansouri. Eux, ils sont sur le tares sur les communes de Chus- cours des deux jours à venir. » Les barrages flottants MISE EN ŒUVRE D’UN « PLAN BIEN RODÉ » structures paramunicipales. » créneau étroit de la discrimination clan et de Collias, où trois pom- d’une longueur totale d’un kilomètre placés par pré- De nombreux moyens ont été requis pour mettre Pour MSA, la politique d’inté- raciale. » Le mouvement ac- piers ont été légèrement blessés. caution à l’entrée des criques de Figuerolles, Port en place de fortes mesures de précaution. En mer, les gration de ces dernières années se complit un tour de France des as- a PRISON : une mission d’exper- Miou, Sormiou et Envau ont été levés dans la nuit de avions des douanes et l’hélicoptère Dauphin de la résume à du « beurisme ». «Les sociations avec l’objectif de par- tise va se rendre à Rémire-Mont- dimanche à lundi. marine nationale ont assuré la surveillance, tandis politiques ont voulu faire leur venir à organiser un congrès joly (Guyane) pour évaluer les Cette alerte à la pollution a fait plus de peur que de qu’à terre les marins-pompiers de Marseille, les sa- beurre sur notre dos, rechercher national. Pour l’instant, le MSA dégâts causés par la mutinerie mal, mais la colère est grande chez les élus et les pro- peurs-pompiers et les services municipaux des des voies pour les élections, mais est implanté dans le Nord - Pas- qui a éclaté, samedi 3 juillet, au fessionnels du tourisme qui, selon le sous-préfet, «se communes côtières sous la menace, les spécialistes les mentalités n’ont pas évolué, af- de-Calais, l’Aquitaine, Provence- matin au centre pénitentiaire. La sont sentis agressés par cette pollution le jour de l’arri- du Port autonome de Marseille et les services mari- firme Karim Mansouri. Le beu- Alpes-Côte d’Azur ainsi que dans rébellion, survenue à la suite d’une vée des touristes et alors que de grands efforts avaient times mettaient en œuvre un « plan bien rodé ». Au- risme, ça conduit à nous considérer les départements de Seine-Saint- tentative d’évasion au cours de la- été faits pour rendre les plages agréables. On peut donc cune plage n’a été affectée par cette pollution, mais toujours comme des immigrés. » Denis et dans des villes comme quelle deux détenus ont été tués, a parler d’attentat touristique ». uniquement des pointes rocheuses. L’absence de reconnaissance de Paris, Lyon et Le Mans. duré plus de quatre heures avant Pour les autorités, cette pollution pourrait être la Dimanche matin, alors que des moyens aériens vé- leur travail sur le terrain em- d’être maîtrisée par environ conséquence du dégazage des cuves d’un bateau. rifiaient l’absence de la moindre plaque d’hydrocar- pêche, selon MSA, les associa- Jean-Pierre Laborde 120 gendarmes. « Les dégâts sont Dans le cadre de l’enquête menée par les douanes, bure, une réunion, tenue à la préfecture des Bouches- très importants. Une centaine de cel- des prélèvements effectués sur la nappe sont actuel- du-Rhône en présence des élus, a permis d’harmoni- lules sont inutilisables », estime lement comparés au produit contenu dans les cuves ser les ultimes travaux de nettoyage à engager pour Martin Parkouda, directeur du des bateaux en escale à Marseille et à Fos-sur-Mer. effacer les toutes dernières traces de cette pollution. centre pénitentiaire. Vendredi matin 2 juillet, un avion des douanes a ABANDON : un bébé a été dé- avait repéré à dix kilomètres au large du cap Sicié Luc Leroux couvert dans un couffin, di- manche 4 juillet au matin, cinq heures après sa naissance, par des passants au bord d’une route de campagne, près du village de Saint- Germain-sur-l’Arbresle (Rhône). « Ma maman est trop jeune pour s’occuper de moi. J’ai faim. Le mieux c’est qu’on me conduise à l’hôpital », expliquait un mot manuscrit affir- mant que la petite fille, née à 4 heures, s’appelait Elise. L’enfant, dont le cordon ombilical avait été coupé, a été transporté à l’hôpital de Tarare. a SANS-ABRI : une personne est morte et deux autres ont été gra- vement intoxiquées, dimanche 4 juillet, dans l’incendie de la mai- son qu’elles squattaient, à Niort (Deux-Sèvres). Une expertise de- vrait déterminer les causes du si- nistre. a ACCIDENT : deux animateurs de colonie de vacances sont morts électrocutés, samedi 3 juil- let, sur une rive du lac de Pareloup, près de Millau (Aveyron). Le direc- teur du centre, qui accueillait un groupe de l’Aerospatiale, et un mo- niteur hissaient le mât d’un bateau lorsque celui-ci a touché un câble à haute tension. a ENVIRONNEMENT : une soixantaine de personnes ont oc- cupé, samedi 3 juillet, la station expérimentale de la société RAGT, spécialisée dans les se- mences et les aliments pour le bé- tail, près de Rodez (Aveyron). Réu- nies à l’appel de la Confédération paysanne, elles ont dénoncé les or- ganismes génétiquement modifiés (OGM) et ont arraché quelques plants de maïs transgénique avant de quitter les lieux. LeMonde Job: WMQ0607--0010-0 WAS LMQ0607-10 Op.: XX Rev.: 05-07-99 T.: 10:39 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 23Fap: 100 No: 0267 Lcp: 700 CMYK

10 / LE MONDE / MARDI 6 JUILLET 1999 CARNET

DISPARITIONS Mario Puzo Vere Cornwall Bird Le père du « Parrain » L’ancien patriarche d’Antigua-et-Barbuda LA DISPARITION de Mario « massacré la moitié de Holly- la réalisation à Arthur Penn, Pe- semble. Francis me regarda dans DERNIER survivant des tigua, qui remportera toutes Puzo, qui a succombé vendredi wood », en particulier Michael ter Yates et Costa-Gavras. C’est, les yeux et refusa. » Puzo félicite pères de l’indépendance ca- les élections à l’exception 2 juin, à soixante-dix-huit ans, à Cimino, coupable d’avoir tota- on le sait, Francis Coppola qui Coppola, qui n’est pas à l’ori- raïbe, l’ancien premier ministre d’une brève parenthèse de 1971 une défaillance cardiaque (Le lement dénaturé l’un de ses remporta la mise, non sans gine du choix de Brando, d’avoir des petites îles d’Antigua et de à 1976. En 1981, il conduit les Monde daté dimanche 4-lundi livres préférés, Le Sicilien (Laf- avoir dans un premier temps engagé Al Pacino, seul à ses Barbuda, Vere Cornwall Bird, deux petites îles à l’indépen- 5 juillet), n’est pas une catastro- font, 1985). Dans Le Dernier Par- considéré l’affaire comme un yeux digne du personnage qu’il est mort lundi 28 juin à l’âge dance après trois siècles de do- phe pour la littérature. L’œuvre rain (Lattès, 1996), il fustigeait pensum, un moyen de se refaire interprète. Avant de comparer de quatre-vingt-neuf ans. mination britannique. Vere de ce fils d’un immigré italien, ce monde du cinéma sans scru- une santé financière après l’opportunisme de Coppola (si- Cet artisan de l’intégration Bird transforme l’ancienne co- élevé avec ses six frères et pules, dont les membres ne sont l’échec de ses films précédents. gner le film pour de pures rai- régionale s’était converti au fil lonie sucrière en un paradis sœurs dans le quartier des pas plus « bidons » que les écri- Mario Puzo a raconté dans The sons commerciales) au sien : des ans en un autocrate cor- touristique où affluent les gangs italiens de Manhattan, est vains ou les hommes d’affaires. Godfather Papers and Other « Ce qui m’a déprimé, c’est qu’il rompu dont les liaisons dange- riches visiteurs américains et solidement calée sur le rayon La cote de sa trilogie du Par- Confessions (1972) sa version du avait été assez malin pour faire reuses avec les cartels de la développe l’enseignement pu- des best-sellers, là où chacun rain (Laffont, 1970) provient « making of » du film, interprété ça à l’âge de trente-deux ans, drogue colombiens et les trafi- blic et gratuit. sait que l’invention stylistique, surtout de sa transposition à avec maestria par Marlon Bran- alors que moi il m’avait fallu quants d’armes avaient attiré Le patriarche, qui s’est épris la création d’une « voix », ne l’écran. La Paramount, qui dut, do. quarante-cinq ans pour l’attention sur ces deux petites d’une très jeune reine de beau- sont guère considérés comme sur pression de la Ligue de dé- Selon lui, Coppola fut choisi comprendre que je devais écrire îles qui ne comptent que té, Cutie Francis, délègue le critères prioritaires. Si Mario fense des Italo-Américains rem- parce qu’il « était un gamin de Le Parrain afin de pouvoir écrire 65 000 habitants. D’origine très pouvoir à deux de ses fils, Vere Puzo laisse une trace, c’est placer dans les dialogues du film trente ans venant de signer deux les autres livres que je voulais modeste, Vere Bird a fondé Junior et Lester, tandis que les grâce à ses tableaux de famille les mots « Mafia » et « Cosa échecs financiers et qu’ainsi il écrire. » une dynastie qui contrôle tou- scandales se multiplient : ex- de la Mafia, une page de l’his- Nostra » par « syndicat » et pouvait être contrôlé. J’avais sug- jours le destin d’Antigua-et- portations illégales d’arme- toire des Etats-Unis dont Holly- « organisation », avait proposé géré que nous travaillions en- Jean-Luc Douin Barbuda, dont son fils Lester ment vers l’Afrique du Sud wood s’est voluptueusement est premier ministre. alors soumise à un embargo fait l’écho. Après des études primaires international, asile accordé à Situé en Allemagne, le pre- a DENNIS BROWN, chanteur 27 juin. Née le 16 février 1905 à premiers films, Fury, You Only et un passage dans l’Armée du l’escroc américain Robert Ves- mier roman de Mario Puzo, The de reggae jamaïquain, est mort Angers (Maine-et-Loire), elle est Live Once et You and Me. Sylvia salut, Vere Bird se fait un nom co, scandale impliquant une Dark Arena (1955), évoquait les jeudi 1er juillet à Kingston. Il était notamment l’auteur, sous le Sydney a tourné dans plus de dans le syndicalisme à partir société française pour le finan- séquelles psychologiques de la âgé de quarante-deux ans. Né le pseudonyme de Jean Durtal, de quarante films et joué dans une des années 40. En 1951, il orga- cement de l’aéroport interna- guerre sur les combattants de 1er février 1957 dans la capitale Rue de la sagesse ; Saïd Akl, un centaine de comédies musicales nise une longue grève des cou- tional, vente d’armes israé- 1945. Déjà s’y profilait le thème jamaïquaine, Dennis Brown fut grand poète libanais ; Le Trottoir ou de pièces classiques. peurs de canne à sucre exploi- liennes aux barons colombiens favori de cet écrivain subjugué l’un des artistes les plus popu- des veuves et Les Coulisses de la tés sans pitié par quelques de la cocaïne. par Dostoïevski : comment laires dans l’île, en incarnant une politique (parus aux Nouvelles a MARIE HERMÈS, comé- grands propriétaires britan- La famille Bird, à la tête l’idéalisme américain s’est abî- figure romantique d’un reggae Editions latines). Veuve de Serge dienne et metteur en scène, est niques et pour la plupart ab- d’une impressionnante fortune, mé dans le péché. Puzo raconte- qu’il agrémentait volontiers Sandberg, fondateur des morte mardi 29 juin à l’âge de sentéistes. a converti Antigua-et-Barbuda ra l’enfance d’un immigré à d’arrangements pop. Il était l’un concerts Pasdeloup et cinéaste, cinquante-huit ans, des suites Le tamarinier sous lequel il en une plaque tournante de New York dans les années 20 et des chanteurs préférés de Bob elle fut journaliste spécialisée en d’un cancer. Après des études au défie le plus célèbre d’entre négoces louches sous le regard 30 dans The Fortunate Pilgrim Marley. politique étrangère accréditée Conservatoire national d’art eux, Alexander Moody-Stuart, de plus en plus inquiet de Was- (1965). Deux ouvrages partielle- Dennis Brown débute dès l’âge auprès de la Chambre des dépu- dramatique de Paris, elle appartient au patrimoine his- hington qui a longtemps préfé- ment autobiographiques. Il s’est de neuf ans en se produisant tés et du ministère des affaires commence sa carrière avec L’An- torique d’Antigua. Passant du ré fermer les yeux. toujours défendu d’être un ex- dans des clubs pour touristes. étrangères (de 1932 à 1940 et de nonce faite à Marie de Paul Clau- syndicalisme à la politique, il pert en Mafia, et le succès de la Parrainé par le producteur 1952 à 1958). De 1936 à 1940, elle del. En 1967, elle joue La Canta- fonde le Parti travailliste d’An- Jean-Michel Caroit trilogie du Parrain n’était dû, Bryon Lee, il obtient une série de dirigea la revue Les Temps mo- trice chauve, de Ionesco, au tonnait-il, qu’à la qualité de sa succès locaux à la fin des an- dernes. En 1964, elle devint Théâtre de la Huchette. Dans les documentation (lecture inten- nées 60 et au début des an- membre du comité de la Société années 70, elle tourne La Voie JOURNAL OFFICIEL sive des rapports des commis- nées 70, No Man is an Island, Ba- des gens de lettres avant d’en lactée, de Luis Bunuel, et Il n’y a sions du Sénat sur le crime or- by Don’t Do It, Things in Life, ou être la vice-présidente, de 1969 à pas de fumée sans feu, d’André Au Journal officiel daté lundi 28 la Sécurité sociale ; ganisé) et à son imagination. Money in Pocket. En 1979, une 1971. Elle fut également socié- Cayatte. A la même époque, elle et mardi 29 juin sont publiés : un décret relatif à certaines nouvelle version de cette der- taire puis vice-présidente des crée des séminaires d’expression b Epargne : une loi relative à conditions d’attribution de l’allo- RICHESSE ET TRACAS nière chanson lui permet d’en- Poètes français, membre du Pen- orale et d’initiation au théâtre à l’épargne et à la sécurité finan- cation de logement social aux étu- Mario Puzo se fit une spéciali- trer dans les classements britan- Club, fondatrice et présidente de l’Ecole centrale de Paris. Marie cière. diants et modifiant le code de la té des romans sur la Mafia avec niques. Après une tournée en l’Union franco-italienne cultu- Hermès retrouve le Théâtre de la b Territoire : une loi d’orienta- Sécurité sociale ; The Godfather (Le Parrain), mais Europe, il signe avec le label relle et économique. Huchette en 1980, reprend La tion pour l’aménagement et le dé- un décret relatif à certaines aussi The Sicilian en 1984 et The A & M et tente de conquérir le Cantatrice chauve, et joue dans veloppement durable du territoire. conditions d’attribution de l’allo- Last Don en 1996. Mais outre les marché américain en enregis- a SYLVIA SYDNEY, actrice des spectacles de Nicolas Ba- b Prestations sociales : un dé- cation de logement familiale aux soupçons, qu’il jugeait odieux, trant, en 1983, avec le groupe américaine, est morte jeudi taille, Jacques Legré et Marcel cret relatif au montant des pla- étudiants et modifiant le code de de connivences avec ces lignées funky K. C. and the Sunshine 1er juillet à New York à l’âge de Cuvelier. En 1990, elle enseigne à fonds de l’allocation de rentrée la Sécurité sociale ; d’escrocs qu’il dépeignait si Band. Mais il revient bientôt à quatre-vingt-huit ans, d’un can- l’Institut international de la ma- scolaire et de l’allocation de garde un décret relatif à la revalorisa- bien, le prodigieux succès de la ses origines, en collaborant no- cer de la gorge. De son vrai nom rionnette de Charleville puis se d’enfant à domicile pour la tion des allocations de logement et saga Corleone lui attira à la fois tamment avec son compatriote Sophia Kosow, Sylvia Sydney, tourne vers la mise en scène. période du 1er juillet 1999 au 30 juin modifiant le code de la Sécurité richesse et tracas. Scénariste Gregory Isaacs. Le dernier al- née en août 1910 à New York Son dernier spectacle, La Jeune 2000 ; sociale. (Superman, Cotton Club), il lui bum de Dennis Brown, Tribula- d’immigrants juifs venus de Rus- Fille Violaine, de Claudel, fut un décret relatif aux conditions b Crédit lyonnais : un arrêté fallut aller devant les tribunaux tion, publié cette année, avait sie, avait été engagée à la Para- joué cet hiver à la Huchette. d’attribution de certaines presta- fixant les modalités du transfert au pour récupérer le pourcentage été bien accueilli par les ama- mount en 1931. Elle devint vite Cantate à trois voix, ultime mise tions familiales et modifiant le secteur privé de la société Crédit qui lui était dû sur l’adaptation teurs de reggae. l’une des stars des années 30, en scène de Marie Hermès, sera code de la Sécurité sociale ; lyonnais. de Tremblement de terre (par dans des films signés Ruben Ma- présenté dans le cadre des un décret relatif aux ressources b Logement : un décret modi- Mark Robson, 1974). Il confiait a MARIE-CHARLOTTE SAND- moulian, King Vidor ou encore journées claudéliennes de prises en considération pour l’at- fiant le code de la construction et volontiers que s’il avait réelle- BERG, romancière et poétesse Fritz Lang dont elle tint le rôle Brangues qui se déroulent du 16 tribution de certaines prestations de l’habitation et relatif à l’aide ment été mafioso, il aurait française, est morte mardi féminin principal de ses trois au 18 juillet. familiales et modifiant le code de personnalisée au logement.

AU CARNET DU « MONDE » – Jean, Monique et Nicole Dixsaut, – Evelyne Gelin, – Yves Renoux, Lorca Elsa, – Colette et Etienne Caen, Stages ses enfants, son épouse, ses enfants, Marion Baumier, Décès Eric et Nathalie, Hugo et Sarah, Les familles Graule, Renoux, Gilles et Cathy Hervier, Gestion de votre stress Fabrice, Claire, Laurent, Nadia, ses enfants, Armangau, Verdier, ses enfants, avant les vacances. – Les familles Bonneau, Morin, Sabrina, Danièle Delorme et Daniel Gelin, ont l’immense tristesse d’annoncer la Ses douze petits-enfants, Initiation par la sophrologie. Déjean, Ottone ses petits-enfants, sa mère et son père, perte brutale de Ses vingt et un arrière-petits-enfants, Agir sur ses fatigues Juliette et Maud, Et tous ceux qui l’ont aimé, Françoise Dessart, corporelles et mentales. ont la grande tristesse de faire part du ses arrière-petits-enfants, ont la douleur de faire part du décès de Jane RENOUX, Michèle Chauvin, Samedi 17 et dimanche 18 juillet décès de Elise Rougerie, née GRAULE. Sofia, Ewa et Taous, Hôtel Nikko, Paris-15e. sa sœur, Xavier GELIN, ont la douleur de faire part du décès, le Tél. : 05-56-26-13-46 Jacques et Laurence Rougerie, Tous ses proches, amis et camarades se 3 juillet 1999, de 06-81-38-55-98 Georgette BONNEAU, rassembleront le mardi 6 juillet 1999, à dite BARBARA, ses neveu et nièce, ont la douleur de faire part du décès de survenu le 2 juillet 1999. 16 heures, au cimetière Saint-Martin de Mme Paul Perpignan. HERVIER-HAMBERGER, Formations survenu à Paris, le 2 juillet 1999, dans sa Mme Louise DIXSAUT, Zazi avait cinquante-trois ans... née Hélène BERNHEIM. quatre-vingt-deuxième année. née SCHAFFNER, – Le décès brutal de Université Blaise-Pascal - ISIMA- L’inhumation aura lieu le mercredi L’inhumation aura lieu dans la plus UFR sciences Clermont-Ferrand survenu le 2 juillet 1999, à l’âge de 7 juillet, au cimetière du Montparnasse, stricte intimité. Formation initiale. Le service religieux sera célébré le e Jane RENOUX, quatre-vingt-douze ans. Paris-14 . Formation permanente ou continue. mercredi 7 juillet, à 14 h 30, en l’église de er Cet avis tient lieu de faire-part. On se réunira, à 16 h 30, à la porte prin- le 1 juillet 1999, laisse désemparés Ouverture d’un DESS l’Immaculée-Conception, 34, rue du Ren- cipale du cimetière (3, boulevard Edgar- Ses amis de Montreuil (Seine-Saint- 77, avenue Foch, dez-Vous, Paris-12e. L’inhumation a eu lieu au cimetière de en « systèmes d’information Bassuet (Marne), dans l’intimité fami- Quinet). Denis), 75016 Paris. et d’aide à la décision ». liale. De la cité de l’Espoir, de Parlons-En, Un diplôme national Ses proches remercient, pour son Des dons peuvent être adressés à la Et du milieu associatif de la prévention ouvert aux titulaires d’une maîtrise dévouement, toute l’équipe de la 68, rue de Vaugirard, Ligue contre le cancer. de la toxicomanie. Anniversaires de décès scientifique ou d’un diplôme d’ingénieur communauté des Diaconesses de 75006 Paris. – Il y a un an, le 5 juillet, ou d’une expérience d’au moins Reuilly, 18, rue du Sergent-Bauchat, Evelyne Gelin, « Il faut continuer d’être un cœur quatre ans de technicien supérieur Paris-12e, à laquelle vous pouvez adresser 14, rue de Marignan, de vivant guetté par le danger. » Maurice-Charles PUEL dans une entreprise. vos dons. 75008 Paris. J. Supervielle. Contact : Martine CLOSSET. CARNET DU MONDE Productions de la Gueville, nous quittait. 04-73-40-50-00. Cet avis tient lieu de faire-part. 16, rue de Marignan, – Mme Danièle Smadja-Naret, Un espace entre deux lignes, un 75008 Paris. son épouse, moment, un clin d’œil pour partager son 89, rue de Picpus, Fax : 01-42-17-21-36 Hugo Films, M. et Mme Gérard Smadja, souvenir. Débats 24, rue Beaubourg, son fils et sa belle-fille, 75012 Paris. 75003 Paris. Claire et Guillemette Smadja, – Institut Michel-Villey pour la culture ses petites-filles, Diplômes juridique et la philosophie du droit, jeudi 8 juillet 1999, de 15 heures à 19 heures : Et toute la famille, Diplôme Universitaire ont la douleur de faire part du décès de débat sur l’unicité de la Shoah, autour du d’Etudes sur le Judaïsme livre de M. Besançon, Le Malheur du siècle. Sur le communisme, le nazisme et AGENDAM. Victor SMADJA, (Paris-I - Panthéon-Sorbonne - l’unicité de la Shoah. Avec M. Besançon, UFR d’histoire) membre de l’Institut, les professeurs Le C.L.E.J. club laïque Causses du Quercy F2, Varsovie survenu le 27 juin 1999, dans sa quatre- MOBILIER vingt-neuvième année. Réunion d’information Rials, Leben, Raynaud et Denquin. de l’enfance juive propose Maison + Piscine 4 × 9 1 000 F/semaine le mardi 6 juillet 1999, Université Paris-II (Panthéon-Assas), Sup. sal. R. Bobois avec quelques places de colonie idéale pour couple + 2 enfts négociable selon durée de Ses obsèques ont eu lieu dans l’intimité à 16 heures, Centre Panthéon, 12, place du Panthéon, tble basse exc. ét. 35 000 F 3 400 F/sem. locat. à louer familiale. au 39, rue Broca, 75005 Paris. salle des conseils. pour enfants de 8 à 15 ans Tél. : 01-42-17-10-48. du 9 au 23 juillet du 1er juil. au 30 sept. Renseignements au 01-44-41-59-14. + tble TV assort. 2 000 F du 13 au 26 août Electr. mble cuis., chbre enf. 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LeMonde Job: WMQ0607--0011-0 WAS LMQ0607-11 Op.: XX Rev.: 05-07-99 T.: 09:27 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 23Fap: 100 No: 0268 Lcp: 700 CMYK

11 RÉGIONS LE MONDE / MARDI 6 JUILLET 1999 Paris : polémiques sur le Grand Prix de l’urbanisme Cette distinction nationale a été attribuée à Nathan Starkman, directeur de l’Atelier parisien d’urbanisme et conseiller de Jean Tiberi. Ses détracteurs lui reprochent les choix faits ces dernières années. L’intéressé se justifie dans nos colonnes et souligne que les décisions appartiennent aux élus

IL AURA fallu attendre cinq mois truire d’autres (Bas-Belleville), une du 11e arrondissement. Ces associa- qui lui est fait puisque « l’action de des années 60. M. Starkman rap- Quant aux critiques sur la place pour que le Grand Prix de l’urba- politique pharaonique d’urbanisme tions ont demandé « l’annulation de l’APUR s’inscrit dans une histoire fon- pelle que c’est grâce à l’APUR que le laissée à la voiture, une priorité qui nisme soit enfin remis à Nathan sur dalle qui montre chaque jour un la décision du jury (...) et l’attribution dée sur la contestation de l’urbanisme premier plan d’occupation des sols date, certes, d’une période anté- Starkman, directeur de l’atelier pari- peu plus sa faillite (ZAC-Paris Rive du grand prix de l’urbanisme aux as- tel qu’il a été pratiqué dans la fin des de la Ville de Paris, établi en 1977, a rieure à la création de l’APUR, mais sien d’urbanisme (APUR). Décerné gauche). » Six associations de quar- sociations de quartier [qui] ont mis fin années 70 » avec les destructions de permis de contrôler la hauteur des qui n’a pas vraiment été remise en le 12 février par un jury international tier ont qualifié cette désignation de aux ZAC et font vivre le débat sur quartiers entiers et l’apparition des nouveaux immeubles. cause depuis une vingtaine d’an- réuni à la demande de Louis Besson, « véritable provocation ». Elles rap- l’avenir de la capitale. » barres et des tours jusque dans le Il reconnaît cependant que la nées, M. Starkman estime que «la secrétaire d’Etat au logement, ce pellent à cette occasion un arrêt de centre de la capitale : « Il y a un pay- concertation locale n’a vraiment été maîtrise de la circulation automobile Grand Prix – attribué conjointement la cour d’appel de Paris, en no- « PROMOUVOIR L’ESPACE PUBLIC » sage urbain spécifique à Paris. Il fal- intégrée dans l’élaboration des pro- dans Paris a été inscrite dans le POS à Philippe Panerai – a suscité une vembre 1995, qui avait jugé « sans A la veille de la remise de son prix, lait le défendre en s’appuyant sur une jets que depuis 1995. En parlant de 1977 », et que les projets de la polémique d’une réelle ampleur et cause réelle ni sérieuse » le licencie- M. Starkman, centralien de cin- tradition qui consiste à promouvoir d’« urbanisme à visage humain », mairie dans son Plan-Seine passent provoqué ainsi un certain embarras ment en 1993 par M. Starkman quante-deux ans, rappelle que, l’espace public. » C’est ainsi que les peu de temps après son installation par une réduction drastique de la au ministère de l’équipement. Si d’Eric Galmot, alors urbaniste à « contrairement aux précédents lau- projets de l’APUR seraient revenus à dans le fauteuil occupé pendant dix- circulation sur les berges et sur la M. Besson a tenu à soutenir ce choix l’APUR et militant d’une association réats », il n’est pas « un architecte- « la forme de la rue », en abandon- huit ans par Jacques Chirac, M. Ti- place de la Concorde. en soulignant « l’indépendance » et de quartier, Onze de pique, au- concepteur, mais simplement le res- nant la création de grands espaces beri avait alors affiché son intention Il justifie également les choix de la qualité du jury, une première cé- jourd’hui chargé de l’urbanisme au- ponsable d’une équipe de spécia- (esplanades ou dalles) sur lesquels d’éviter d’imposer en force les réa- l’APUR pour la ZAC Paris-Rive rémonie officielle avait été annulée près de Georges Sarre, maire (MDC) listes. » Il comprend mal le procès étaient posés les bâtiments à la fin ménagements. gauche : « On dénonce à tort un ur- avant qu’une nouvelle date ne soit banisme sur dalle ; il ne s’agit en fait fixée, mercredi 7 juillet, sur le toit de que d’un ouvrage destiné à couvrir l’Arche, dans le quartier de la Dé- les voies et à relier ainsi le 13e arron- fense à Paris. Le dialogue au point mort dans la capitale dissement à la Seine. En revanche, Ce prix a provoqué de très vives on oublie de dire que cette ZAC té- réactions de la part de ceux qui s’op- LE GRAND PRIX d’urbanisme a été attribué à elle un hommage involontaire à la rigueur d’un compréhensibles par le climat politique actuel de moigne d’une réelle volonté de réé- posent depuis plusieurs années à la deux personnalités. Philippe Panerai, architecte homme que rien ne saurait détourner du droit la Mairie de Paris. L’opinion des citoyens et de quilibrer la ville à l’Est, et que l’opé- politique municipale dans ce do- et théoricien, coauteur notamment en 1978 de chemin qu’il emprunte ? Ou reflète-t-elle une leurs associations n’est finalement prise en ration s’appuie sur un véritable maine. Cette distinction ré- Formes urbaines, de l’îlot à la barre (Dunod, réé- juste colère ? compte que si leur mauvaise humeur constitue réseau de transports. » compense en effet le travail de celui dité par Parenthèses éd. en 1998), s’est attaché à Mille et une propositions de l’APUR ont de une menace pour la majorité municipale. Le dia- Face au reproche fait à l’APUR qui est également conseiller du quoi irriter, à juste titre, professionnels et asso- logue est au point mort. d’avoir été ces dernières années le maire (RPR) de Paris sur les dossiers ANALYSE ciations, des péripéties de la ZAC Paris Rive Sans doute l’APUR permet-il aux décideurs de « bras armé » d’une politique urba- d’aménagement. Ce choix est jugé Une profonde frustration : gauche aux projets d’aménagement, heureuse- s’appuyer sur des études techniques qui leur nistique désastreuse, M. Starkman « relativement malvenu » par Patrick ment écartés, du Bas-Belleville. Mais, sans son évitent les plus grosses bévues. Mais la structure répond : « Nous avons nos propres Bloche, député (PS) de Paris. Il es- les citoyens de Paris, existence, mille et un projets se seraient trouvés technocratique de l’Atelier, cuirassé de mépris à convictions en matière d’urbanisme. time que l’urbanisme de ces der- et des autres villes, dans les seules mains d’hommes politiques l’égard des non-professionnels, ne permet pas Mais nos projets sont établis à la nières années dans la capitale n’est sont privés de débat urbain souvent inexpérimentés sur le plan urbain, fa- de compenser l’absence de démocratie ni de rat- suite d’une discussion avec les élus, pas « un modèle du genre », puisqu’il cilement convaincus par les raisonnements de traper les dérapages les plus flagrants. L’APUR auxquels il revient au bout du a provoqué « deux millions de mètres promoteurs sans états d’âme, quand ce n’est par multiplie les études auxquelles le public n’aura compte de décider. » Le directeur de carrés de bureaux vides, un fort désé- analyser les mécanismes qui définissent l’échelle la dernière lubie architecturale à la mode. jamais véritablement accès, et apparaît sourd, de l’APUR ne veut pas porter la res- quilibre est-ouest (...), un plan d’oc- et la forme des villes. Nathan Starkman est le L’APUR a le privilège d’exister et Nathan Stark- ce fait, aux propositions des citoyens considérés ponsabilité des erreurs commises cupation des sols mal réglé et surden- troisième directeur de l’Atelier parisien d’urba- man, capitaine discret d’une équipe de plusieurs comme de perpétuels mineurs. Si le Grand Prix dans certains nouveaux quartiers, sitaire, ou encore la faillite des ZAC, nisme (APUR), créé en 1967, successeur de dizaines de personnes, ne mérite ni excès d’hon- d’urbanisme est venu récompenser l’indéniable en particulier à l’est de Paris. «Ce trop énormes pour être efficaces ». Pierre-Yves Ligen, qui peinera à sortir des sché- neur ni indignité. savoir-faire de l’APUR et de son directeur, l’ac- n’est pas l’Atelier qui décidait du Pour Martine Billard, conseillère mas pompidoliens, et de Nicolas Politis, qui L’irritation suscitée par son prix n’en est pas cueil houleux réservé au lauréat doit moins être nombre des écoles et des logements, de Paris et porte-parole nationale cherchera des repères plus lisibles pour les Pari- moins le signe d’une profonde frustration. Les interprété comme la dénonciation systématique ainsi que de la surface de bureaux, des Verts, « attribuer ce prix à siens. habitants de Paris, comme ceux des autres des travaux de l’Atelier que comme une remise mais c’est vrai que nous n’avons pas M. Starkman est un véritable affront à Le prix attribué à M. Starkman a la vertu para- grandes villes, sont toujours privés de forum où en cause plus générale des pratiques urbaines de toujours su prévoir les évolutions tous ceux qui ont subi et subissent en- doxale de réunir contre lui les tenants d’un urba- le débat urbain pourrait se tenir ; un lieu où le ci- la capitale, et du caractère réglementairement économiques et les mouvements de core les conséquences de la politique nisme débridé et ceux qui réclament au contraire toyen s’informerait, se formerait, discuterait du autarcique dans lequel se complaît l’APUR. société qui ont fait évoluer la capi- de l’APUR ». Celle-ci, selon Mme Bil- un gel de la forme urbaine, les architectes dé- devenir de son quartier, de sa ville. Ces seuls dé- tale. » lard, a signifié « la destruction de miurges et les partisans de la tradition la plus bats sont, pour le moment, réservés au champ Frédéric Edelmann quartiers entiers, la tentative d’en dé- étroite. Cette étonnante Sainte-Alliance serait- clos de l’Hôtel de Ville, rendus d’ailleurs in- et Emmanuel de Roux Christophe de Chenay LeMonde Job: WMQ0607--0013-0 WAS LMQ0607-13 Op.: XX Rev.: 05-07-99 T.: 11:21 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 23Fap: 100 No: 0270 Lcp: 700 CMYK

LE MONDE / MARDI 6 JUILLET 1999 / 13 HORIZONS REPORTAGE

RETOURa1 A CUBA

Le temps s’est-il figé ici, tandis que passe, comme venue d’un autre temps, d’un autre monde, notre troupe de touristes ? Car c’est cela, ma première impression de voyageur débarquant le sac léger et la tête lourde de souvenirs : deux mondes parallèles.

UOI, proteste derrière nous un senior, il n’y a pas de champagne sur Air France ? » Pas une place inoccupée. Fran- Q çais, Italiens, Néerlandais... l’Union euro- péenne pro- fonde. Classe d’âge dominante, cin- quantaine. Des groupes. Destination majoritaire : les plages de Varadero, forfait de quinze jours, avec visite d’une fabrique de tabac, deux jour- nées à La Havane, excursion au mo- nument de Che Guevara à Santa Clara. Cuba compte accueillir cette année un million cinq cent mille touristes. Y a-t-il un Cubain dans l’avion ? On n’y parle pas espagnol. Arrivée à la nuit tombée. On sur- vole la capitale. Guère de lumières. Çà et là les lueurs de ce qui, vu d’en haut, semble être les petits feux en plein air. Etrange. Notre billet inclut deux jours dans un hôtel de La Havane. Un bus à air conditionné nous charge. Traversée d’une banlieue obscure. Pour nous l’air est moite, pour les Cubains il est frais. Les Cubains, on en distingue des groupes sur les trottoirs devant Qu’importe ce qui existe au-delà de vraient qu’ils étaient des individus sans issue. On y respirait une odeur les maisons basses. Presque pas de cet îlot de lumière : les rues et les ayant chacun une fonction à rem- d’agonie. Notre « génération algé- circulation automobile, des vélos maisons obscures, les immeubles plir. » rienne » étouffait. Quinze ans nous sans lumières. Cette ville fantoma- écroulés, leurs ruines envahies d’or- En 1961, c’était bien le peuple en séparaient des idéaux de la Résis- tique me fait penser à Bucarest au dures, les derniers banlieusards ag- armes qui avait fait échec en deux tance. Il y avait eu la guerre fran- temps de la chute de Ceausescu. A glutinés par centaines aux stations jours au débarquement de la baie des çaise d’Indochine, la guerre améri- l’avant du bus, une femme nous ha- des bus qui ne viennent pas. Il nous Cochons financé et soutenu par les caine du Vietnam commençait, les rangue : « Je suis votre guide. » Son Le bel hier suffira, pour rentrer, de prendre un Etats-Unis. Depuis moins de trois ans, nouvelles indépendances donnaient propos est exclusivement pratique. taxi (spécial pour clients à dollars) : que de pas de géant ! En 1959, une lieu à des luttes d’intérêts féroces Elle traite du système monétaire : nous respirerons le souffle de la mer équipe de jeunes gens – leur chef entre les deux camps de la guerre nous paierons tout en dollars. Du Caraïbe sur le front de mer du Male- avait trente-deux ans – était descen- froide, l’assassinat de Lumumba au peso dit national (20 pesos pour con et nous passerons ainsi, comme due de la sierra et avait balayé une Congo ex-belge en était un exemple. 1 dollar), il n’est pas question. Com- par un tunnel, des lumières du res- dictature corrompue et honnie. Les C’était là ce qu’exprimait Vercors ment fait un touriste pour acheter le taurant à celles de l’hôtel. Demain, si révolutionnaires faisaient leur le dans l’éditorial du premier numéro journal ? Mais qui vient à Cuba pour et les ombres nous voulons continuer le circuit programme jamais appliqué des in- de la revue Partisans – que je venais lire la presse ? Notre « guide » in- tout tracé, après le petit déjeuner, surgés de la guerre d’indépendance, de créer et pour laquelle, justement siste sur les vols possibles : nous de- café et lait en abondance – le voilà, du visionnaire José Marti tué au je venais à Cuba –, en se disant «at- vons faire une photocopie de notre le lait des vaches de la Révolution –, combat en 1895, rompant avec la taché à la démocratie, à la justice, à passeport, utiliser (supplément) le un car avec air conditionné nous dépendance qui avait lié Cuba aux l’égalité des individus et à celle des coffre-fort qui se trouve dans mènera vers d’autres sites pitto- Etats-Unis pendant plus d’un demi- races humaines, à la libération de chaque chambre d’hôtel, acheter resques, un autre hôtel, d’autres siècle. tous les hommes de toutes les formes des cartes téléphoniques spéciales, Guantanamera, d’autres Coman- d’oppression et d’aliénation, en un etc. Elle nous prévient d’une forte d’aujourd’hui dante Che Guevara et sa querida pre- ÉFORME agraire – fini le mot : à la révolution socialiste ». présence policière dans les rues, sencia sirupeusement chantée. Il n’y travail des paysans sans Vaste programme qui, aujourd’hui, « pour vous protéger... Et aussi pour a qu’à se laisser vivre. R soulève l’ironie. terres sur les latifundia –, ré- d’autres raisons ». Il y a trente-huit ans, Nostalgie inutile, mais comment forme urbaine, nationalisation des Dans un monde où s’affrontaient Juillet 1961 : date de mon premier la chasser ? Dans les années 60, on monopoles – les raffineries de pé- des blocs figés, ne pouvait-il y avoir voyage à La Havane. Il n’y avait pas François Maspero avait cru ne venait pas à La Havane pour trole, l’électricité, les mines de cuivre place pour un espoir ? Peu habitués de champagne sur Paris-La Havane. chercher la douceur de vivre, mais et de nickel exclusivement aux à l’exercice salutaire du pessimisme Il n’y avait pas de Paris-La Havane. trouver à Cuba une autre attiré par l’idée, que peut-être, dans mains des intérêts étrangers –, cam- historique, nous avons cru ce Fidel Un quadrimoteur Britania, déjà ar- cette révolution toute neuve, on pagne d’alphabétisation des cam- Castro qui parlait si bien de l’avenir : chaïque, partait le vendredi de manière de vivre. Le blocus trouverait, pour l’humanité, une pagnes... Tout cela avait valeur de n’avait-il pas solennellement déclaré Prague. Il faisait une escale à Shan- autre manière de vivre. Il paraît, au- non ou à Terre-Neuve, ou parfois, est toujours en place, jourd’hui, que c’était un mirage et quand les vents étaient contraires, que nous aurions dû le savoir. Mais Justement, qu’a-t-on vendu aux touristes, les deux à la suite. Parfois aussi, tou- Castro aussi doit-on accuser le voyageur assoiffé jours question de vent, il passait par de croire au mirage ? Or on y avec le soleil ? Du passé, de l’archaïsme : les Açores. Ces escales pouvaient se croyait. prolonger des heures, voire des L’équipage y croyait. Les passagers y nous, c’était le tout début de la Les Cubains eux-mêmes, d’abord. l’histoire de Cuba, c’est le débarquement jours, selon l’état des moteurs : il fal- croyaient. Ve République. Depuis, on a marché Et pas forcément des exaltés. José lait attendre les pièces de rechange. Plus tard, débarqués dans l’île, ils sur la lune, les empires coloniaux Lezama Lima, poète surréaliste et de Christophe Colomb il y a quatre siècles Les passagers de la Cie Cubana res- rencontraient, dans les rues, dans les ont vécu, l’Union soviétique a dispa- catholique : « Le 26 juillet [1953, date taient parqués. Ils regardaient à tra- villages, un peuple qui y croyait. Le ru. de la première insurrection castriste] et celui de Fidel Castro il y a quarante ans vers les vitres les bûcherons cana- lait, un fait bien trivial, presque ano- Pourtant les slogans que je lis dès a rompu avec les maléfices infernaux, diens ou les soldats de Salazar. En din, et certes pas le plus marquant l’aéroport sont les mêmes qu’il y a il a apporté une joie... » (Ce qu’il ad- transit pour une île soumise au blo- dans ce pays où, à l’arrivée, on ne trente-huit ans : le peuple est avec vint par la suite de la joie de Lezama programme et d’exemple pour le le 8 janvier 1959, en entrant dans cus décrété par les Etats-Unis, isolés vous mettait pas en garde contre les Fidel, le peuple ne se rendra jamais, Lima, c’est une autre affaire, mais continent américain où sévissaient La Havane : « Dès que j’aurai termi- comme des porteurs de maladie. voleurs mais où on vous souhaitait la liberté ne se négocie pas. enfin, il a bien écrit ça, dans les an- d’autres oppressions : la dernière né ma tâche ici, je me retirerai pour la bienvenue sur le « premier terri- « Commandant en chef, ordonne ! » nées 60.) tentative de réforme agraire, timo- m’adonner à d’autres occupations » ? ES passagers étaient jeunes toire libre d’Amérique ». C’était il y a Le temps s’est-il figé ici, tandis que En 1961, quiconque se promenait rée, remontait à 1953, au Guatemala Ce soir, en sortant du restaurant, C et ils venaient de loin : il n’y trente-huit ans. Il y avait ce mot, ré- passe, comme venue d’un autre était arrêté à chaque pas : le premier et n’avait pas duré longtemps, dé- nous ne prendrons pas de taxi. Nous avait pas de communica- pété partout : l’espoir. Aujourd’hui, temps, d’un autre monde, notre venu lui faisait part de sa joie de voir faite par une colonne de chars re- rentrerons à pied par les rues noires. tions entre l’île et le continent amé- une chose n’a pas changé : le blocus troupe de touristes ? Car c’est cela, un étranger immédiatement suppo- crutée par les Etats-Unis. Mon pre- Notre « guide » avait raison : tous ricain, aussi rencontrait-on des est toujours là. Je suis revenu voir le ma première impression de voya- sé solidaire, et de sa foi dans l’avenir. mier voyage à Cuba je l’ai fait avec les cent mètres un policier muni Chiliens, des Vénézuéliens, qui reste. geur débarquant le sac léger et la Il était souvent vêtu d’une chemise quelques Français et beaucoup de d’un talkie-walkie nous suit des avaient fait le détour par l’Europe. Lors de ce premier voyage, je ren- tête lourde de souvenirs : deux bleue et porteur d’un pistolet ou Latino-Américains : un instituteur yeux. Je raconte le passé qui me re- Mon voisin de siège était un chan- contrais des Cubains qui étaient nés mondes parallèles. Mais, justement, d’un fusil : on avait distribué des bolivien comparaît avec son pays et vient si fort à mon compagnon de teur noir de Lima dont la voix esclaves – l’abolition de l’esclavage qu’a-t-on vendu aux touristes, avec armes au peuple, la milice comptait nous faisait partager chaque soir sa voyage, Klaudij Sluban, qui, lui, s’étranglait d’émotion quand il pro- datant de 1880, il fallait qu’ils aient le soleil ? Du passé, de l’archaïsme : des centaines de milliers d’hommes flamme. n’était pas né en 1961, qui vient ici nonçait le nom de Fidel. Ils arri- plus de quatre-vingts ans – et, en l’histoire de Cuba, c’est le débarque- et de femmes – et si un gouverne- Une jeune Française, Ania Fran- pour la première fois et qui, comme vaient exténués, après avoir voyagé plus grand nombre, dont les parents ment de Christophe Colomb il y a ment distribuait des armes au cos, écrivit à l’époque un livre en- moi, trouve que cela ressemble à avec des chargements étranges avaient été esclaves. Aujourd’hui, il quatre siècles et celui de Fidel Cas- peuple, c’était bien qu’il avait sa thousiaste, La Fête cubaine. Mais Bucarest à l’époque de la chute de comme, par exemple, à l’avant de faut que je m’en souvienne, la majo- tro il y a quarante ans. A photogra- confiance, non ? Comment savoir c’était une fête grave : trop de périls Ceausescu. Et je dis à mon compa- l’avion, des caisses pour l’insémina- rité des Cubains que je rencontrerai phier : les beautés de la colonie es- que ces armes, le peuple devrait menaçaient la jeune révolution. Ce gnon qu’en espagnol espérer se dit tion artificielle des vaches zébus soit n’étaient pas nés lors de mon pagnole et les souvenirs des exploits bientôt les restituer ? «Là, écrivit Ju- qui comptait, c’était ce cri que Fidel esperar, mais qu’esperar signifie aus- cubaines. Et, déjà, la Révolution premier séjour, soit étaient des en- des barbudos. Badges de Che Gue- lio Cortazar, j’ai découvert tout un Castro avait lancé dans sa Première si attendre. Saurons-nous au moins, commençait avec ces caisses : dans fants : ils n’ont pas connu la Répu- vara en prime. Dépaysement et ré- peuple qui a recouvré la dignité, un déclaration de La Havane : « Cette par ce voyage, ce qu’attend au- dix ans, disait fièrement l’équipage, blique et la dictature de Batista, ni tro garantis. peuple qui avait été humilié à travers grande humanité a dit assez, et s’est jourd’hui le peuple cubain ? Cuba, qui n’avait jamais produit une assisté, ni participé à la victoire de la Et ce soir, sur la place de la cathé- son histoire... Subitement, à tous les mise en marche. » Pourquoi ce cri goutte de lait, en aurait suffisam- révolution castriste, c’est presque drale joliment éclairée, dans un res- échelons, depuis les dirigeants que je faisait-il si peur ? Dans notre pays, François Maspero ment pour toute sa population (et aussi mythique pour eux que l’aboli- taurant où l’on déguste daiquiris, n’ai pratiquement pas vus jusqu’au l’un des premiers films sur la révolu- Photo : Klavdij Sluban comme il existe toujours, à Cuba, tion de l’esclavage pour la généra- mojitos et poisson grillé, l’orchestre niveau du paysan, du responsable de tion, Cuba si ! de Chris Marker, fut une prolifération tropicale de tion précédente. J’ai été témoin, moi nous joue La Guantanamera et l’alphabétisation, du petit employé, du interdit par la censure. Notre France double sens, lait, leche, avait aussi étranger, de choses qu’ils ne Comandante Che Guevara. La fumée coupeur de canne à sucre, tous assu- en était, en Algérie, à sa septième PROCHAIN ARTICLE : une signification plus virile...). connaissent que par ouï-dire. Chez de cigares s’élève légère : euphorie. maient leur personnalité, décou- année d’une guerre qui semblait Un piéton à La Havane LeMonde Job: WMQ0607--0016-0 WAS LMQ0607-16 Op.: XX Rev.: 05-07-99 T.: 10:24 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 23Fap: 100 No: 0272 Lcp: 700 CMYK

16 / LE MONDE / MARDI 6 JUILLET 1999 HORIZONS-ANALYSES ET DÉBATS 0 123 Le Kosovo, « question nationale » en Albanie 21 bis, RUE CLAUDE-BERNARD - 75242 PARIS CEDEX 05 Tél. : 01-42-17-20-00. Télécopieur : 01-42-17-21-21. Télex : 206 806 F L’ALBANIE s’intéresse de très tion de l’OTAN en brandissant un non au peuple de l’Albanie mais à riches » du Kosovo, mieux ins- Tél. relations clientèle abonnés : 01-42-17-32-90 près au Kosovo. Au point que les slogan comme « Tant que l’Albanie « la population pan-albanaise » truits et plus rodés à l’économie de Internet : http : //www.lemonde.fr médias locaux, pour la plupart, sera morcelée, il n’y aura pas d’Eu- (« mbare »), en lui appropriant le marché. qualifient de « question nationale » rope », ou quand d’autres, à Tira- Kosovo : « Je sens qu’un jour nou- Un tropisme contradictoire ÉDITORIAL la situation de la région – qu’il na, crient « Vive l’Albanie eth- veau est en train de naître pour l’en- vient modérer, sinon annuler, celui s’agisse de la guerre, des hostilités nique » (« Rrofte Shqiperia semble du peuple albanais et pour de la « Grande Albanie » : c’est ancrées de plus longue date entre etnike »), ils semblent considérer notre Kosovo martyr. (...) En chas- l’intégration dans l’Union euro- Promesses algériennes les communautés serbe et alba- que l’unité politique doit se plier sant les Kosovars, Milosevic ne pou- péenne, qui apparaît aujourd’hui naise, ou de l’avenir du statut du aux règles de l’unité ethnique. vait pas imaginer qu’il faisait s’ef- comme la préoccupation majeure Alger, on dit «la GIA), pour esquisser ainsi une po- Kosovo. La solidarité spontanée Quand on voit la carte de la fondrer les frontières douloureuses des principaux responsables poli- Rahma », le pardon. litique de la main tendue. Mais face aux massacres et aux déporta- « Grande Albanie » orner les murs entre l’Albanie et le Kosovo, fron- tiques albanais. Or ceux-ci A Le nouveau président Abdelaziz Bouteflika a vraisem- tions des Kosovars a renforcé le de l’université de Tirana, l’unité tières qui s’effondrent à jamais. » n’ignorent pas le peu de crédit algérien, Abdelaziz blablement d’autres raisons en sentiment de l’unité nationale ethnique a visiblement dépassé le D’un même élan, le président exal- dont jouit le nationalisme en Eu- Bouteflika, annonce une politique tête. Il doit renforcer sa légitimité, entre les Albanais d’Albanie et les stade de la simple prise en consi- tait les soldats de l’Armée de libé- rope. Le désir éventuel d’une d’apaisement. Après sept ans de dans son propre camp comme à albanophones du Kosovo, lesquels dération. Et quand on demande à ration du Kosovo (UCK), « Grande Albanie » est écarté l’impitoyable guerre que se li- l’égard des opposants, démo- constituaient avant la guerre au une jeune femme kosovare, Fatmi- « combattants de la liberté, jeunes d’abord pour cette raison. A droite vrèrent l’armée et les islamistes, crates et islamistes, au régime hé- moins 90 % de la population de la ra Kamberi, si elle s’estimait martyrs et héros du Kosovo et de comme à gauche, on estime que sept ans d’horreurs, d’attentats et rité de la guerre d’indépendance. province yougoslave. « yougoslave » avant l’arrivée de tout le peuple albanais ». « dans l’Europe où l’Albanie espère de tueries qui firent près de cent Candidat soutenu par l’armée, vé- Dans les Balkans, où la réparti- Milosevic au pouvoir et la sup- L’affaire du Kosovo, « question entrer, les frontières tendront à s’ef- mille morts, M. Bouteflika promet ritable détentrice du pouvoir à Al- tion des communautés ethniques pression de l’autonomie du Koso- nationale », est devenue un des facer et la division des Etats sur des la réconciliation. Son gouverne- ger, M. Bouteflika entend s’éman- ne correspond pas toujours à la vo, elle répond : « Quand, à thèmes de la lutte politique inté- bases ethniques n’aura plus lieu ment a présenté, dimanche 4 juil- ciper quelque peu de cette tutelle géographie des frontières et où les l’étranger, on me demandait ma na- rieure en Albanie. La majorité d’être ». let, à l’Assemblée nationale une en faisant approuver par référen- concepts de peuple et de nation tionalité, je disais que j’étais alba- gouvernementale (Parti socialiste) généreuse et large loi d’amnistie, dum sa loi de « concorde natio- ont tendance à se brouiller, les li- naise de Yougoslavie. Maintenant, je et une partie de la droite, poussée RÉVEIL DOULOUREUX dite de « concorde nationale », à nale ». Elu, le 15 avril dernier, au mites sont parfois confuses entre peux être albanaise du Kosovo. » par le Parti républicain, ont pris L’Albanie est encore loin du l’intention des islamistes. De 5 000 terme d’une campagne marquée le sentiment national et le grand- fait et cause pour le gouvernement seuil de stabilité politique et à 15 000 hommes pourraient en de tant de fraudes que ses cinq nationalisme. La dérive de cette POUR L’UNITÉ DU PEUPLE provisoire du Kosovo et re- économique requis, non seule- bénéficier, parmi lesquels l’un des adversaires se retirèrent, M. Bou- confusion a donné la politique de Le rêve obscur ou inavoué d’un connaissent l’autorité de Hashim ment pour envisager l’éventualité chefs historiques du mouvement teflika cherche, par le même ré- la « Grande Serbie ». rattachement du Kosovo à l’Alba- Thaçi, le « premier ministre » ko- d’annexer le Kosovo, mais aussi islamiste (l’ex-FIS, Front isla- férendum, à élargir son assise Chez les peuples voisins, le fan- nie n’apparaît pas dans le discours sovar. Son rival, le « président » pour intégrer l’Europe. Son rôle mique du salut), Abassi Madani. Il politique. tasme sommeille. La notion de politique officiel des principaux Ibrahim Rugova, chef du mouve- joué pendant la guerre, sa mise au s’agit à la fois de libérer des pri- Tout cela est de bonne stratégie, « Grande Albanie » – l’expression partis albanais. Chacun laisse en- ment pacifiste (LDK), est, lui, sou- service de l’OTAN comme sa géné- sonniers et d’accorder la clé- et devrait aider à redorer le bla- n’est pas employée à Tirana – n’est tendre qu’il ne s’agit que d’un tenu par Sali Berisha, ancien pré- rosité spontanée à accueillir les ré- mence à des militants prêts à dé- son international d’une Algérie aujourd’hui soutenue que par des épouvantail de propagande agité sident de la République d’Albanie fugiés lui ont donné l’espoir poser les armes. qui accueille la semaine pro- partis minoritaires extrémistes. par les Serbes. Plus discrètement, et actuellement leader de l’opposi- d’exister enfin sur la scène occi- Il faut s’en féliciter. L’Algérie est chaine un sommet de l’Organisa- Mais le fait de considérer comme mais de façon quasi unanime, en tion de droite (Parti démocra- dentale. Dans la foulée, des res- une société profondément trau- tion de l’unité africaine. Mais une « question nationale » celle qui revanche, point la revendication tique). Depuis la victoire du Parti ponsables politiques ont tendance matisée, à l’identité en miettes. loi d’amnistie, si généreuse soit- concerne une région située hors de l’unité du peuple réparti entre socialiste (juillet 1997), Ibrahim à croire que l’heure est venue pour M. Bouteflika entreprend ce que elle, ne suffira pas, seule, à chan- de ses frontières, peuplée presque l’Albanie et le Kosovo – l’identifi- Rugova refuse de mettre les pieds le pays, en guise de récompense, nombre de responsables de l’op- ger ce qui est largement au cœur exclusivement d’Albanais mais cation religieuse, qui renforce le en Albanie. d’une aide durable de la commu- position au régime réclamaient du mal algérien : cette prépondé- toujours rattachée à ce qui reste lien de ces deux populations majo- Toutes les formations politiques nauté internationale. Rien ne dit depuis des années : un début de rance de l’armée, de la Sécurité de la Yougoslavie, de même que le ritairement musulmanes, n’est pas s’entendent, en revanche, pour se que celle-ci nourrisse la même in- raccommodage, les premiers militaire, des services de police sort des minorités albanophones mise en avant. montrer favorables à l’autodéter- tention. gestes pour panser les plaies, la – et de basse police politique – de Macédoine, du Monténégro et Le premier ministre Pandeli mination des Kosovars, passée la Le réveil, en Albanie, risque reconnaissance de l’adversaire. La dans l’Etat. Une société civile di- du nord de la Grèce, est un signe Majko, représentant de la majorité période transitoire du protectorat d’être douloureux. Au lieu d’ouvrir conférence des oppositions algé- verse, talentueuse, jeune, ambi- que les intentions ne sont pas tou- socialiste, a ainsi déclaré devant de l’OTAN. « Il n’existe pas de parti davantage les frontières avec le riennes réunie à Rome à l’initia- tieuse étouffe sous le joug de cet jours claires. Comme n’est pas les attachés militaires, le 12 juin : anti-albanais en Albanie », s’amuse Kosovo, par où passaient entre tive de la communauté de appareil répressif, de ce qui reste claire la distinction, dans ce qui « Je bénis les chenilles des chars de le président de l’Assemblée natio- autres les trafics d’armes et de stu- Sant’Egidio avait en vain proposé de ce parti-Etat unique qui depuis compose la nation, entre la l’OTAN qui viennent de faire enfin nale, Skander Gjinusei. A nou- péfiants, l’OTAN pourrait se mon- une telle approche en janvier trop longtemps exerce une sorte communauté politique et une sauter les chaînes de l’esclavage de veau, l’intention est confuse. De trer au contraire plus vigilante. 1995. Entre-temps, la « guerre ci- de monopole pesant et devenu communauté ethnique (et reli- la moitié du peuple albanais. » l’autodétermination à l’indépen- Quant à l’Albanie, elle risque de se vile algérienne » a fait des di- stérile sur l’activité publique, gieuse) dispersée au-delà du terri- Quelques jours auparavant, le pré- dance, il n’y a qu’un pas. Reste à trouver brutalement remisée dans zaines de milliers de morts. économique et sociale de l’Algé- toire national. sident de la République, Rexhep savoir comment évolueront les re- le coin des seconds rôles. Sans doute l’Etat se juge-t-il au- rie. Il faut très vite un volet poli- Quand des Kosovars en exil ma- Mejdani, était allé plus loin. Son lations de méfiance réciproque jourd’hui assez fort, et sûr de ne tique à ce volet judiciaire de début nifestent à Paris pour l’interven- « message à la nation » s’adressait entre les Albanais et les « cousins Marion Van Renterghem plus avoir à combattre qu’un ter- de mandat. Sauf à ce que cette loi rorisme résiduel de la part des de « concorde nationale » soit un Groupes islamiques armés (les beau geste sans lendemain. seillaise de crédit, la CNP, les l’euro, il est temps de dépasser ces AU COURRIER DU « MONDE » Secteur Caisses d’épargne et le Crédit vieilles polémiques franco-fran- 0123 est édité par la SA LE MONDE lyonnais dont la cession s’achève çaises. SANCTIONS SPORTIVES Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani par un très grand succès popu- Je crois à la nécessité de Au moment où environ trois Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; Noël-Jean Bergeroux, directeur général adjoint laire. 3,4 millions d’actionnaires lui banques françaises fortes pour mille Albanais sont, dans le meil- bancaire : ont fait confiance. Avec le pro- une économie française forte. Je leur des cas, toujours détenus en Directeur de la rédaction : Edwy Plenel Directeurs adjoints de la rédaction : Thomas Ferenczi, Pierre Georges, Jean-Yves Lhomeau chain adossement du Crédit fon- crois aussi à un Etat actif et impar- Serbie – puisque personne n’a jugé Directeur artistique : Dominique Roynette cier, ce sont les sept levées d’une tial. C’est au nom de cette double utile d’inclure leur libération dans Secrétaire général de la rédaction : Alain Fourment l’Etat a fait restructuration profonde de notre conviction que le secteur financier l’accord avec Milosevic –, on laisse Rédacteurs en chef : Alain Frachon, Erik Izraelewicz (Editoriaux et analyses) ; système financier. a été réformé et que nous pouvons l’ex-Yougoslavie participer à l’Euro Laurent Greilsamer (Suppléments et cahiers spéciaux) ; Michel Kajman (Débats) ; Enfin, il fallait empêcher tourner une page de l’histoire de basket-ball 1999. (...) Eric Le Boucher (International) ; Patrick Jarreau (France) ; Franck Nouchi (Société) ; Claire Blandin (Entreprises) ; sa part Jacques Buob (Aujourd’hui) ; Josyane Savigneau (Culture) ; Christian Massol (Secrétariat de rédaction) d’autres sinistres. Plus jamais ce- mouvementée du Crédit lyonnais. On peut imaginer ce que res- Rédacteur en chef technique : Eric Azan Suite de la première page la : l’argent des contribuables ne C’est au nom des mêmes convic- sentent les rescapés de l’épuration Médiateur : Robert Solé doit servir qu’à l’intérêt général et tions que j’ai soutenu la démarche ethnique à la découverte de ce Directeur exécutif : Eric Pialloux ; directeur délégué : Anne Chaussebourg D’abord, défendre les intérêts pas à renflouer les errements pas- du gouverneur de la Banque de scandale. Cela est d’autant plus Conseiller de la direction : Alain Rollat ; directeur des relations internationales : Daniel Vernet ; de l’Etat et du contribuable. Tout sés des entreprises concurren- France dans la bataille qui oppose consternant au vu du succès des partenariats audiovisuels : Bertrand Le Gendre franc économisé sur ces sinistres tielles. Il en va de la confiance la BNP, Paribas et la Société géné- sanctions sportives prises contre Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Michel Noblecourt, vice-président est un franc gagné pour l’éduca- entre les Français et leurs diri- rale. Dans le secteur public, nous l’Afrique du Sud, dont on a beau-

Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), tion ou la lutte contre l’exclusion. geants politiques. Plus jamais cela, avons montré que, par le dialogue, coup dit qu’elles furent détermi- André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994) C’est pour cela que j’ai décidé une cela veut dire renforcer les des solutions conformes à l’intérêt nantes dans la levée de l’apartheid,

Le Monde est édité par la SA Le Monde réforme du CDR : les interférences moyens de contrôle, développer le de tous pouvaient émerger. Les di- en raison de leur fort impact po- Durée de la société : cinquante ans à compter du 10 décembre 1994. politiques sont bannies, la justice contrôle des conglomérats, créer rigeants des banques concernées pulaire et symbolique ; et, en plus, Capital social : 1 003 500 F. Actionnaires : Société civile Les Rédacteurs du Monde, est saisie, les dirigeants sont indé- des fonds de garantie, proposer n’y sont pas parvenus. Ils ont fait leur coût fut minime. Fonds commun de placement des personnels du Monde, Association Hubert-Beuve-Méry, Société anonyme des lecteurs du Monde, pendants. En deux ans, la perte to- une meilleure régulation euro- leur choix. C’est leur responsabili- Jean-Marie Gabus Le Monde Entreprises, Le Monde Investisseurs, tale engendrée par l’ensemble du péenne et internationale ou don- té. Les pouvoirs publics n’avaient Genève Le Monde Presse, Iéna Presse, Le Monde Prévoyance, Claude Bernard Participations. secteur financier a été ramenée de ner à la justice les moyens de son pas le pouvoir d’imposer une solu- 130 à environ 50 milliards de indépendance. C’est fait, grâce no- tion. Ils avaient le devoir de pro- MUSIQUE EN FÊTE francs. C’est encore beaucoup tamment à la loi du 25 juin 1999 poser une négociation. Depuis dix-huit ans, on nous re- ILYA50 ANS, DANS 0123 trop mais cela montre qu’il était sur l’épargne et la sécurité finan- Leur responsabilité ne s’arrête bat les oreilles avec cette Fête de la possible et nécessaire d’agir. cière votée avec un large soutien pas là. Dans tous les pays, à musique que nous devons, paraît- Ensuite, faire le pari de la trans- de l’Assemblée. commencer par les plus libéraux, il, à M. Jack Lang. Que M. Lang ait Plages de sable en péril parence et du dialogue. Les priva- Il y a plusieurs mois, j’ai proposé les autorités bancaires veillent à ce trouvé un nouvel intitulé à cette tisations arrangées dans le secret aux partenaires sociaux du sys- que les batailles boursières ne dé- manifestation, c’est possible. Mais L’HISTOIRE des Pays-Bas (fla- marins allemands, ont modifié quel- des antichambres ministérielles ne tème bancaire un « contrat de mu- génèrent pas en surenchères rui- en remontant plus avant, force est mands et hollandais) est l’histoire que peu l’influence des marées. sont plus de saison. Pour la pre- tation ». Il s’agissait de rechercher neuses, ni en situations confuses de reconnaître qu’il a seulement d’une lutte perpétuelle contre la D’autre part une grande tempête mière fois, la transparence a été de ensemble les meilleures solutions pour les entreprises et leurs sala- récolté les fruits d’initiateurs plus mer. Les Hollandais ont agrandi leur qui se produisit en mars dernier eut mise, les syndicats ont été associés pour réformer le secteur. Depuis riés. C’est le rôle du comité des discrets mais non moins enthou- territoire de la façon la plus paci- des effets d’érosion absolument dé- à tous les stades des cessions. Mo- siates. fique en asséchant un golfe : le Zui- sastreux. On estime qu’en des en- dernisation économique et mo- Au tout début des années 70, derzee. En Belgique, du côté de droits comme Le Zoute ou Ostende dernisation sociale vont ainsi de Mobiliser l’épargne nationale Alain Durel, alors à Radio-France Knokke-Le Zoute, on doit depuis la couche de sable a reculé de pair. – il dirige aujourd’hui l’Opéra de quelques mois reconquérir patiem- 2,50 mètres. Les substructions de Le troisième choix a été de ren- au profit de groupes français puissants, Lyon –, eut la lumineuse idée de ment sur la mer une quantité certaines installations faites en bor- forcer notre secteur financier. Il créer, dans la ville d’Aix-en-Pro- énorme de sable que la marée des- dure de la digue par les sociétés bal- fallait en assurer le sauvetage : le cela doit être notre réponse vence, une sorte de festival de mu- cendante emporte. Or, on le sait, ce néaires ont même été mises à nu. Crédit lyonnais, le GAN, le CIC, la sique parallèle, convivial, popu- qui fait la gloire et la richesse du lit- Inutile de dire qu’un réel danger Marseillaise de crédit et le Crédit positive face à la mondialisation laire et gratuit. Un contrepoint aux toral belge c’est cet estran im- pourrait en résulter. foncier étaient tous menacés représentations données dans la mense, cette admirable plage de Actuellement donc, en ces en- d’une mise en liquidation à la suite cour très fermée de l’archevêché. sable fin qui s’étend, sans solution droits, on s’efforce à marée basse de décisions de la Commission eu- deux ans, l’Etat a fait sa part du établissements de crédit dans les Le succès dépassa toutes les espé- de continuité, de la frontière hollan- de récupérer du sable. On voit des ropéenne. contrat. prochaines semaines. rances. daise à la France, depuis Le Zoute bulldozers aller jusqu’aux flots et Il fallait aussi en assurer le déve- Manifestement, ce contrat de Ceci montre l’importance qu’ac- Aussi, avec son ami Louis Dan- jusqu’à La Panne. remonter avec une certaine quanti- loppement. Je suis heureux que les mutation ne répond pas encore à quière la localisation. Il est essen- drel – alors directeur de France- Déjà les travaux pour la construc- té de sable, que l’on consolide avec cessions faites depuis 1997 aient la pratique du secteur bancaire. tiel de maintenir en France les Musique – poursuivit-il son effort tion du môle de Zeebrugge, les tra- des fascines, et qui ne sera pas né- conforté l’ancrage national de Celui-ci reste trop marqué par de centres de décision de nos entre- en faveur des musiciens amateurs vaux qu’il fallut faire dans le chenal cessairement emporté par la marée notre secteur financier et renforcé vieilles ritournelles. Traditionnel- prises. Mobiliser l’épargne natio- en créant quelques années plus de ce port après qu’en 1914-1918 les descendante. nos entreprises, quel que soit leur lement, tous les maux sont impu- nale au profit de groupes français tard « Le jour J de la musique », Anglais y eurent coulé des bateaux Louis Pierard statut, public ou privé, mutualiste tés au Livret A ou aux banques puissants, cela doit être notre une fête nationale de la musique, pour le rendre inutilisable aux sous- (6 juillet 1949.) ou non. mutualistes. Plus récemment, réponse positive face à la mondia- relayée par les ondes françaises. Cela marque un changement l’Etat a été critiqué pour ne pas lisation. (...) par rapport aux privatisations pré- avoir « réservé » le CIC ou le Cré- C’est ce qu’ont fait les établisse- C’est ce « jour J de la musique » 0123 SUR TOUS LES SUPPORTS cédentes. Laissées pour compte dit lyonnais à telle ou telle ments mutualistes en activant qui est devenu – avec l’inévitable Télématique : 3615 code LEMONDE sur le marché, les entreprises banque. C’est oublier que c’est le leurs réserves dormantes pour jeu de mots – « Fête (faites) de la Documentation sur Minitel : 3617 code LMDOC concernées ont perdu leur indé- gouvernement précédent qui a in- renforcer le secteur financier. C’est musique ». Poursuivons donc, cé- ou 08-36-29-04-56 pendance (l’UAP ou les AGF no- terrompu la première cession du aussi le sens des mesures prises lébrons la musique, jouons-la Le Monde sur CD-ROM : 01-44-08-78-30 tamment) ou se trouvent enga- CIC alors que la BNP était en tête. par le gouvernement depuis deux mais, de grâce, rendons justice à Index et microfilms du Monde : 01-42-17-29-33 gées dans des batailles boursières C’est totalement méconnaître les ans en faveur de l’investissement ceux qui, il y a plus de vingt-cinq incertaines (BNP, Paribas, Société principes de cession imposés par en actions. Je poursuivrai cet ef- ans, firent descendre la musique Le Monde sur CompuServe : GO LEMONDE Adresse Internet : http : //www.lemonde.fr générale). Bruxelles. Le respect du droit est fort : c’est une question d’intérêt du Parnasse jusque dans la rue, le A l’inverse, depuis deux ans, six une des conditions majeures du national. temps d’un jour. Films à Paris et en province : 08-36-68-03-78 entreprises ont retrouvé une pers- bon fonctionnement de l’Etat. Pierre Guillot pective : le CIC, le GAN, la Mar- Aujourd’hui, dans l’Europe de Dominique Strauss-Kahn Bourg-en-Bresse (Ain) LeMonde Job: WMQ0607--0017-0 WAS LMQ0607-17 Op.: XX Rev.: 05-07-99 T.: 10:56 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 23Fap: 100 No: 0273 Lcp: 700 CMYK

17 ENTREPRISES LE MONDE / MARDI 6 JUILLET 1999

PÉTROLE Un raid surprise a été du pétrole, occupant la quatrième lons lui donner un caractère ami- que dirige Philippe Jaffré, réunira port aux grands rapprochements lancé, lundi 5 juillet, sur Elf par Total- position mondiale. b CETTE OPÉRA- cal », a déclaré au Monde le PDG de prochainement son conseil d’admi- entre anglo-saxons. Il prévoit la sup- Fina. Cette offre publique d’échange, TION non sollicitée par Elf a été pré- TotalFina, Thierry Desmarest. b ELF a nistration pour définir sa position. pression de 4 000 emplois, dont la valorisée à 42 milliards d’euros, per- parée dans le plus grand secret, en réagi à l’offensive de son rival en la b CE PROJET de fusion aura des ré- moitié en France, sur un total de mettrait de créer un géant français une quinzaine de jours. « Nous vou- qualifiant d’« hostile ». Le groupe, percussions sociales limitées par rap- 130 000. (Lire aussi page 18.) TotalFina lance un raid surprise sur Elf Le groupe dirigé par Thierry Desmarest a présenté, lundi 5 juillet, une offre publique d’échange de 42 milliards d’euros sur son rival français. Cette opération, qui donnerait naissance au quatrième pétrolier mondial, devait recevoir, le même jour, l’aval des pouvoirs publics L’OPÉRATION préparée sous le quelques jours auparavant les opération intervient au moment où précédent patron un véritable capi- ses actionnaires, Philippe Jaffré comprendre. En mai, lors des as- nom de code « Concordia » est lan- grandes lignes. Total réussit l’acquisition du belge taine d’industrie. Une désillusion supporte très mal de s’être fait ravir semblées générales, les questions cée. A la surprise générale, TotalFi- « Non sollicitée mais amicale », la Petrofina, tandis que Elf échoue d’autant plus forte que pour re- la première place de pétrolier fran- fusent : « Il n’y a pas actuellement na a déposé lundi 5 juillet une offre formulation est pour le moins para- dans sa tentative de rachat du nor- mettre à flot le groupe, Philippe Jaf- çais par son rival de toujours, Total, de discussions entre les deux publique d’échange (OPE) sur les doxale quand il s’agit d’un raid lan- végien Saga. « Philippe Jaffré joue fré impose une sévère cure d’austé- grâce à l’acquisition de Petrofina, groupes », affirmait Thierry Desma- actions Elf, pour créer le quatrième cé par surprise. Pas question d’aver- gros : s’il réussit en Norvège, il sera rité. Une fois toutes les branches fin 1998. Les marches d’approche rest, occupé à terminer l’opération pétrolier mondial en associant le tir longtemps à l’avance la première définitivement reconnu à la tête d’activités redevenues compéti- en vue d’une alliance avaient d’au- Petrofina. « Je ne vois pas l’intérêt, numéro cinq et le numéro sept du personne concernée, le président d’Elf. S’il perd, il sera fragilisé », pré- tives, M. Jaffré décide début 1999 tant moins de chance d’aboutir que pour Elf-Aquitaine ni pour ses ac- palmarès. Une opération valorisée d’Elf, Philippe Jaffré. Lui qui a régu- disait un banquier, début juin. Cette de restructurer le cœur du groupe, chacun des deux PDG reconnaît tionnaires, d’une telle fusion, répon- à plus de 42 milliards d’euros. Dans lièrement récusé ce projet a été opération, qui aurait permis à Elf l’exploration-production ; mais sa que, dans un groupe fusionné, il ne dait Philippe Jaffré. L’entreprise a la les esprits depuis des mois, en ges- prévenu lundi, quelques minutes de doubler sa présence en mer du méthode cassante provoque un peut y avoir qu’un seul capitaine, ce taille critique nécessaire pour pour- tation depuis une quinzaine de seulement avant l’annonce offi- Nord, a été contrée par les Norvé- conflit social d’une ampleur jamais poste revenant d’office au patron suivre sa route en toute indépen- jours, approuvée par les adminis- cielle. Voilà pour le caractère non giens eux-mêmes, qui ne souhai- connue dans le groupe. Depuis de la société la plus importante. dance. » trateurs de TotalFina dimanche soir sollicité. « Nous ne faisons qu’appli- taient pas voir passer leurs res- maintenant près de trois mois, les Aux deux sièges, situés à quel- Pourtant, les cadres dirigeants re- 4 juillet, cette fusion provoque la quer les nouvelles méthodes pari- sources pétrolières et gazières sous salariés d’Elf exploration-produc- ques centaines de mètres l’un de connaissent la pertinence du projet, stupeur par la rapidité de son dé- siennes », affirmait-on au siège de contrôle étranger. Cet échec tion sont en grève et occupent les l’autre à la Défense, à Paris, les ru- même s’ils redoutent ses consé- clenchement. TotalFina en se référant à l’offen- s’ajoute à une série de revers : al- locaux informatiques à Pau et à Pa- meurs de fusion sont subitement quences sur l’emploi. Les complé- Jusqu’au bout, le secret a été to- sive de la BNP sur la Société géné- liance mort-née avec le russe Yu- ris pour lutter contre un plan de réapparues au début de l’année. mentarités sont nombreuses dans talement préservé par la cinquan- rale et Paribas. kos, projet de rapprochement avec 1 320 suppressions d’emplois. Chez Elf, on accuse le concurrent la chimie, le raffinage et surtout taine de personnes impliquées dans Petrofina, qui préférera Total. Affaibli en interne, mais soutenu de laisser colporter les bruits, chez dans l’exploration-production. Créé ce dossier. Aucune fuite, beaucoup « GOLDEN SHARE » DE L’ÉTAT Le PDG d’Elf ne parvient pas à se par son conseil d’administration et Total, on feint de ne pas par les pouvoir publics, Total est de frayeurs sur d’éventuelles ru- A l’inverse, tout sera fait pour la départir de son image de financier, puissant au Moyen-Orient, tandis meurs : malgré les nuits blanches, rendre amicale et attractive pour depuis son parachutage à la tête qu’Elf avait pour mission de s’im- consigne était donnée de montrer les salariés d’Elf. A la différence des d’Elf voici six ans. Le 4 août 1993, Les modalités et sera soumise au visa de la planter en Afrique. En mer du que, comme les autres groupes, le grandes fusions anglo-saxonnes, Philippe Jaffré quittait la direction Commission des opérations de Nord, l’un est présent dans les eaux pétrolier français se coulait douce- telle celle du britannique BP sur du Crédit agricole pour se voir b Offre publique d’échange. – Bourse en France et de la SEC aux britanniques, l’autre dans les eaux ment dans la torpeur estivale. l’américain Amoco, pas question confier par Edouard Balladur, alors 4 actions TotalFina pour 3 actions Etats-Unis. norvégiennes. Total est parvenu à Comme si de rien n’était, Thierry pour Total d’imposer sa culture, ses premier ministre, la mission de pri- Elf, sur la base du cours de clôture – Elle débutera après accord des se diversifier en Asie du Sud-Est et Desmarest, le PDG de TotalFina, a critères et ses équipes. Amicale, vatiser le groupe pétrolier et d’y de TotalFina vendredi 2 juillet autorités réglementaires en Amérique du Sud, Elf n’a tou- tenu à honorer ses engagements en aussi, pour que les pouvoirs publics faire le ménage. Mission était (168 euros). La prime pour les françaises, vraisemblablement à la jours pas réussi à trouver un troi- accompagnant, jeudi 1er et vendredi l’autorisent, Elf étant dotée lors de confiée à cet inspecteur des fi- actionnaires d’Elf est d’environ mi-septembre, et s’achèvera sième pôle ; mais grâce à son expé- 2 juillet, le premier ministre à Mos- la privatisation d’une golden share, nances de stopper la dérive tant fi- 20 %. trente-cinq jours après, en rience au large de l’Angola, il cou. Une occasion d’informer plus action qui permet à l’Etat de blo- nancière qu’industrielle provoquée b Coût. L’offre valorise Elf à octobre. devient l’un des leaders dans la précisément Lionel Jospin et Domi- quer une tentative de prise de par son prédécesseur, Loïk Le 42 milliards d’euros. – Elle sera étudiée par les technologie des forages en eaux nique Strauss-Kahn, le ministre de contrôle. L’accord devait être don- Floch-Prigent. Mais les « affaires » b Procédure. – L’offre est autorités américaines et profondes. l’économie, du déroulé de l’opéra- né dans la journée de lundi. démoraliseront les salariés d’Elf, recevable dans les cinq jours par européennes chargées de la tion, dont ils avaient approuvé Ce n’est pas un hasard si cette qui avaient cru déceler chez leur le Conseil des marchés financiers concurrence. D. G. Thierry Desmarest, PDG de TotalFina « Notre offre est non sollicitée, mais nous voulons lui donner un caractère amical » « Vous annoncez le lancement tentatives de développement ? ture commune où les responsabili- marier les cultures d’Elf et de Total- passant à 100 milliards de francs de d’une fusion avec Elf pour créer – Je ne le crois pas. La logique de tés seront réparties de manière Fina que celles d’un groupe français chiffre d’affaires. le quatrième pétrolier mondial, cette opération serait apparue de équilibrée à tous les niveaux. C’est et d’un américain. Nos équipes – Fermerez-vous des raffine- alors que vous achevez à peine plus en plus fortement au fil des une superbe opération industrielle. sortent des mêmes écoles, tra- ries, et votre poids dans la distri- celle avec Petrofina. Pourquoi mois et aurait créé un climat spé- Nous voulons la réaliser en moti- vaillent déjà ensemble sur de nom- bution en France ne sera-t-il pas cette accélération contraire à vos culatif qui aurait pu en compliquer vant l’ensemble des salariés. Dans breux projets et les relations per- critiqué par Bruxelles ? déclarations ? la mise en œuvre. Nous préférons ce rapprochement, pour le person- sonnelles sont le plus souvent très – Dans le raffinage, je n’envisage – Nous assistons à une recompo- prendre de court les observateurs. nel d’Elf et de Total, il n’y aura pas bonnes. Les stratégies sont deve- pas de fermeture, nos différentes sition de l’industrie pétrolière d’une Je suis conscient de l’effet de sur- un gagnant et un perdant, mais nues très voisines. Après la crois- raffineries étant confortées par leur ampleur jamais vue jusqu’à présent, prise : les esprits avaient bien inté- deux gagnants. sance à tout prix du début des an- complémentarité et leur proximité initiée par la chute des cours du pé- gré le principe d’un tel rapproche- – N’y aura-t-il pas inévitable- nées 90, Elf est revenu à une géographique. Quant à notre posi- trole et la mondialisation des capi- THIERRY DESMAREST ment, mais pas l’idée de son ment des doublons ? politique beaucoup plus proche de tion dans la distribution, je vous taux. En moins d’un an, près des déclenchement rapide. – Comme dans tout rapproche- celle que nous menons. Le groupe a rappelle que nous sommes dans un deux tiers des grandes compagnies du rapprochement, mais aussi une – Ce projet de rachat n’est-il ment, nous procéderons à des réor- obtenu de bons résultats en termes pays extrêmement concurrentiel, internationales ont été partie pre- évolution des mentalités. Je pense pas un échec pour le président ganisations. Les synergies sont esti- financiers, mais il doit maintenant où les grandes surfaces assurent la nante dans ces opérations. L’acqui- que les esprits sont désormais d’Elf, Philippe Jaffré ? mées à 1,2 milliard d’euros par an à confirmer sa capacité à retrouver le moitié des ventes, ce qui empêche sition de Petrofina nous a permis de mûrs. Tout le monde a pris – Je ne veux pas personnaliser le horizon de trois ans. Elles pro- chemin de la croissance industrielle. l’émergence d’un acteur pétrolier régler nos problèmes de taille cri- conscience de la nouvelle dimen- débat. Lorsqu’on m’interrogeait sur viennent pour les deux tiers d’amé- Je suis sûr qu’ensemble nous y ar- dominant. tique dans chacun de nos métiers. sion de la compétition. Des groupes l’idée de ce rapprochement, je si- liorations opérationnelles et pour riverons. – Imaginez-vous une bataille » Cependant, dans le même comme TotalFina ou comme Elf, gnalais qu’il n’était pas d’actualité, un tiers de suppressions de postes. boursière ? temps, des super-poids lourds se même s’ils ont bien progressé ces car j’étais au milieu de l’opération Nous pensons réduire les effectifs – Franchement, non. Tout sont formés avec les rapproche- dernières années, ont désormais un Total Petrofina. Je précisais cepen- de 4 000 personnes sur les 130 000 « Nous pensons d’abord, notre offre publique ments Exxon-Mobil, BP-Amoco- écart de taille avec les trois super- dant que cette éventualité méritait du nouveau groupe, soit 3 % des ef- d’échange conduit à une prime de Arco, qui ont rejoint Shell en haut poids lourds, qui leur posera un considération. J’ai constaté malheu- fectifs. La moitié des suppressions réduire les effectifs 15 à 20 % selon que vous preniez les du classement. A peine constitué, le jour problème. Il vaut donc mieux reusement que, du côté d’Elf, au concernera la France dans toutes cours des derniers jours ou des der- nouveau groupe TotalFina était en- anticiper que de se retrouver plus haut niveau, les réactions aux les branches. Nous mènerons cette de 4 000 personnes nières semaines. Aucune autre core quatre à cinq fois plus petit acculé. idées de rapprochement étaient né- réorganisation avec la même poli- compagnie pétrolière ne présente que chacun des membres de ce trio. – Quelle sera la taille du nouvel gatives. Cela m’a obligé à opter tique sociale que dans le passé. Elle sur les 130 000 un tel niveau de synergie avec Elf Nous sommes dans une industrie ensemble ? pour une démarche non sollicitée. sera étalée sur trois ans, et un flux que nous. Tout le monde devrait ra- où beaucoup de cartes ont été – Ce rapprochement nous per- – Avez-vous proposé une al- d’embauches sera maintenu. L’opé- du nouveau groupe » pidement se rendre compte que jouées et où il n’existe plus telle- met de nous hisser au quatrième liance à Philippe Jaffré ? ration de rapprochement ne doit nous sommes les mieux placés. ment de combinaisons possibles. Il rang mondial entre le trio de tête et – Lors de mes rencontres avec conduire à aucun licenciement. – En absorbant coup sur coup faut donc savoir saisir les occasions. le peloton des autres grands pétro- mon homologue d’Elf, j’ai essayé de – Elf est protégé de tout rachat – Quels seront les atouts du Petrofina et Elf, n’avez-vous pas » Même si la recherche de la taille liers internationaux. Nous serons le sensibliser à l’intérêt de cette hostile par une golden share, pro- nouveau groupe ? les yeux plus gros que le ventre ? n’est pas un but en soi, et même si seuls dans notre catégorie, pesant opération. Vous avez pu constater priété de l’Etat. Que va-t-il se pas- – Nous aurons un positionne- – Je ne crois pas. Nous sommes nous avions apparemment suffi- le double des poids moyens et la comme moi que cela a été jusqu’à ser ? ment mondial remarquable dans déjà très avancés dans la mise en samment d’atouts pour nous déve- moitié de chacun des trois géants. présent sans succès. – Il est évident que, pour une l’exploration-production. A part les œuvre du rapprochement avec Pe- lopper, nous ne pouvions laisser Nous représenterons 12 % du mar- – Comment qualifiez-vous opération de cette importance, j’ai Etats-Unis où nous sommes mo- trofina, qui se déroule dans un très passer l’occasion de nous rappro- ché européen de la distribution à votre offre ? prévenu à l’avance les pouvoirs pu- destes, dans toutes les autres zones bon climat et devrait être terminé cher d’Elf, compte tenu des excep- égalité avec Shell, BP ou Exxon. Ce – Elle est non sollicitée, mais blics. Mes interlocuteurs sont très stratégiques nous figurerons parmi pour l’essentiel d’ici à la fin de l’an- tionnelles complémentarités de nos rapprochement s’inscrit dans une nous voulons lui donner un carac- sensibles à l’intérêt industriel de les quatre premiers du palmarès en née. Quand le rapprochement ef- deux groupes. Une telle opportuni- forte logique industrielle et accroî- tère amical. Nous voulons bâtir ce l’opération. Il leur revient désor- termes de production. En Afrique, fectif avec Elf se mettra en place, les té ne se serait pas présentée une se- tra significativement notre compé- nouvel ensemble en nous appuyant mais de se prononcer sur la golden nous serons numéro un, deuxième structures de TotalFina seront déjà conde fois. titivité. Nous assurons ainsi la pé- sur les compétences des deux share. Je suis optimiste. au Moyen-Orient, quatrième en Eu- stabilisées. » – Qu’est-ce qui vous a poussé à rennité du nouvel ensemble. groupes. J’ai beaucoup de respect – Dans cette fusion, quelle rope, en Asie du Sud-Est et en passer à l’action ? – Ne profitez-vous pas des pour les équipes d’Elf et nous te- culture l’emportera sur l’autre ? Amérique du Sud. Dans la chimie, Propos recueillis – L’intérêt industriel et financier échecs successifs d’Elf dans ses nons à mettre en place une struc- – Il est infiniment plus facile de nous doublerons notre taille en par Dominique Gallois LeMonde Job: WMQ0607--0018-0 WAS LMQ0607-18 Op.: XX Rev.: 05-07-99 T.: 11:21 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 23Fap: 100 No: 0274 Lcp: 700 CMYK

18 / LE MONDE / MARDI 6 JUILLET 1999 ENTREPRISES Une complémentarité des gisements Deux stratégies mais un parcours boursier similaire TOTALFINA ELF TOTALFINA ELF PARADOXE : alors que, sur Elf a grimpé de 170 % tandis que recommande, pour sa part, MER DU NORD MER CASPIENNE longue période, les titres des le titre Total s’est adjugé un gain l’achat des deux titres qu’elle af- deux groupes ont connu des par- de 198 %. Ces performances fectionne au point d’avoir appelé Ekofisk Kazakhstan cours boursiers quasi identiques, comparables recouvrent en fait deux de ses chats «Elf» et «To- Alwyn Azerbaïdjan TotalFina et Elf n’ont pas la deux stratégies distinctes. tal ». Haltenbanken même image auprès de la En dix ans, Total a prouvé, sous Elgin Franklin communauté financière interna- AUDACE CONTRE PRUDENCE la houlette de Serge Tchuruk puis Pays-Bas tionale. Les investisseurs cré- Les investisseurs audacieux de Thierry Desmarest, qu’il pou- ditent Total d’une transformation préfèrent Elf-Aquitaine, dont le vait rattraper son retard sur Elf et radicale de son activité en dix désendettement, la cession des se hisser jusqu’au quatrième rang ans, une insolente réussite dans participations financières et les mondial. L’ex-Compagnie fran- la découverte de gisements réductions de coût de production çaise des pétroles, que les inves- AMÉRIQUES MOYEN-ORIENT géants d’hydrocarbures dans (d’un tiers en six ans) laissent es- tisseurs anglo-saxons de l’époque tous les points du globe, une pérer un effet de levier très im- surnommaient ironiquement Golfe du Mexique Emir. arabes unis montée en puissance program- portant sur le résultat net cou- « Can’t Find Petroleum » (inca- Sincor AFRIQUE Oman ASIE SUD-EST mée de la production de pétrole, rant. Déjà, ce résultat a été pable de découvrir du pétrole), a Colombie Iran une opération de croissance ex- multiplié par deux de 1994 à 1998. fait mentir ses détracteurs en Nigéria Mahakam Bolivie Qatar terne menée opportunément sur A l’inverse, les investisseurs pru- s’associant à British Petroleum Congo Bongkot Argentine Yémen Petrofina et une équipe de direc- dents accordent leur confiance à pour la découverte du gisement Gabon Yadana Syrie tion incontestée. Par comparai- Total, dont la visibilité des résul- géant de Cusiana en Colombie Angola son, les échecs d’Elf dans ses ten- tats futurs est assurée par des ré- (un gisement abandonné par Elf-

Libye tatives de diversification serves représentant seize années Aquitaine) en 1992. Depuis, il a Algérie géographique ou de croissance de production et par une grande récidivé en Indonésie, en Angola externe, sa grande dépendance maîtrise des coûts. Total a tou- et a bravé la loi d’Amato pour si- Les six premiers groupes mondiaux données 1998; (chiffres 1997 pour Exxon; données hors trading pour Elf) vis-à-vis de l’Afrique et de la Mer jours assuré les investisseurs que, gner le retour d’une compagnie PRODUCTION RÉSERVES du Nord, sa difficulté à augmen- quel que soit l’environnement ex- pétrolière occidentale en Iran. Groupe : en millions de barils équivalent pétrole/jour en milliards de barils équivalent pétrole ter sa production de pétrole et la térieur (prix du baril de pétrole et L’offre lancée sur Elf a été Américain EXXON MOBIL 4,3 21,5 suite des affaires politico-finan- niveau des marges de raffinage), conseillée par le Crédit Suisse cières, ne jouent pas en sa faveur. le groupe serait en mesure d’of- First Boston (déjà conseil lors de Anglo-néerlandais SHELL 3,7 20,5 Et pourtant, depuis l’arrivée de frir une rentabilité des capitaux la fusion avec le belge Petrofina) Anglo-américain BP AMOCO ARCO 4,1 19,4 Philippe Jaffré à la tête d’Elf- investis de 12 %. et par Paribas. La banque fran- Aquitaine en remplacement de Les deux groupes ont donc çaise devrait signer là sa dernière Franco-belge TOTALFINA ELF 2,1 9,6 Loïk Le Floch-Prigent en août leurs inconditionnels. Susan Gra- grande opération de conseil en Américain CHEVRON 1,5 6,2 1993, les cours relatifs des deux ham, l’analyste vedette du sec- tant que banque indépendante.  sociétés ont évolué de concert. teur pétrolier de la banque amé- Américain TEXACO 1,3 4,7 Sur la période 1994-1999, l’action ricaine Merrill Lynch, Enguérand Renault Source : TotalFina Discret, ambitieux et stratège De retour à Londres, Nick Leeson fait amende honorable AVANT DE QUITTER Total pour ses premières armes comme direc- assuré le soutien des politiques fran- LONDRES emploi dans la City sont plutôt minces. Si Leeson Alcatel, en juin 1995, Serge Tchuruk, teur des mines et de la géologie en çais et européens. Enfin, il a diplo- de notre correspondant à la City décidait néanmoins de se frotter à nouveau au le président du groupe, avait mis Nouvelle-Calédonie de 1971 à 1975, il matiquement dosé son partenariat « Je sais avoir commis une erreur. Je ne suis pas Liffe, le marché à terme londonien, il risque de re- une condition : désigner lui-même a passé trois années comme conseil- pour développer son champ gazier fier de ce que j’ai fait. J’ai purgé ma peine et main- trouver un désert là ou il avait fait une partie de son successeur. Il impose le numéro ler technique au ministère de l’in- en associant le russe Gazprom et le tenant je veux commencer à reconstruire ma vie » : son apprentissage du négoce financier. Avec l’ins- dustrie avec Michel d’Ornano et Re- malaisien Petronas. Après avoir pro- l’homme qui fait amende honorable le 7 juillet au tallation prévue en août d’un système de cota- PORTRAIT né Monory. féré des menaces, Washington ne matin au cours d’une brève conférence de presse tions électroniques, les fameux traders échevelés En 1981, ses premiers pas dans le prend aucune sanction. Il a amené son groupe à l’aéroport d’Heathrow ne ressemble guère au et teigneux à la veste aux couleurs chatoyantes groupe en Algérie, lui vaudront son Son talent de négociateur lui sera courtier qui a provoqué la déroute de la banque sont condamnés à disparaître. au premier rang surnom de « Petit Prince de l’or très utile pour ravir le belge Petrofi- d’affaires Barings en 1995. Le crâne chauve et le de l’industrie française noir ». Cette image d’éternel jeune na à Elf en 1998. Des discussions visage creusé en raison des six mois de chimio- STRICTES PROCÉDURES avec sérénité homme ne l’a pas quitté. Moins avec le principal actionnaire Albert thérapie pour son cancer du colon, la silhouette La chute de la dynastie ancestrale Barings poétique mais plus réaliste, il sera Frère, la promesse de l’associer au amincie après trois ans et demi de prison à Singa- ayant mis en exergue les graves dysfonctionne- surnommé ensuite « ordinateur cen- futur groupe et de maintenir la part pour, Nick Leeson fait plus que son âge, trente- ments au sein des institutions financières, celles- deux du groupe, Thierry Desmarest, tral » par ses collaborateurs admira- de « belgitude » agrémentée d’une deux ans. S’il n’a pas caché sa joie d’être de re- ci ont institué de strictes procédures de gestion X-mines de 49 ans, entré dans le tifs de sa grande connaissance des offre financière intéressante lui per- tour au pays, le golden boy déchu qui avait ruiné des risques boursiers. La coopération internatio- groupe en 1981. dossiers et des chiffres. Il confirme la mettront d’emporter la partie. En la plus vieille et la plus prestigieuse des banques nale en matière de lutte contre la fraude bour- Le style change aussitôt au tren- stratégie de croissance de M. Tchu- décembre 1998, Thierry Desmarest d’affaires britanniques en spéculant à perte sur sière a été renforcée. « Un émule de Leeson qui tième étage de la tour Total. A la ruk pour recoller au peloton de tête propulse son entreprise devant Elf les marchés de produits dérivés asiatiques, n’est confondrait arbitrage et spéculation serait immé- tension succède un climat plus se- mondial et rattrapper son rival Elf (il et au premier rang de l’industrie toutefois pas au bout de ses peines. diatement démasqué », assure Roy Leighton, pré- rein. Finies les craintes des salariés était deux fois moins gros à la fin française. Après avoir doublé son ri- sident du Crédit lyonnais Rouse, une charge très lorsqu’ils étaient convoqués par leur des années 80), mais accélère le val, il ne lui restait plus qu’à l’absor- GESTION DES RISQUES active sur le marché londonien des métaux. patron, redoutant plus que tout ses rythme. ber. Une perspective qu’il réfutait of- A la requête du liquidateur Ernst & Young, la Les experts soulignent le danger constitué par sautes d’humeurs et ses colères. ficiellement, la jugeant prématurée. justice britannnique a gelé toutes les royalties de les transactions en produits dérivés sur l’Internet, Souriant et courtois, son successeur DÉFI AUX ÉTATS-UNIS S’il savoure sa dernière offensive, son livre, Rogue Trader, du film qui en est issu et un marché fructueux qui ne cesse de s’étendre et se montre plus détendu et de carac- Le cadre discret s’avère un véri- le patron de TotalFina n’entend rien de ses révélations hautement rémunérées au Dai- de se diversifier. Ces produits financiers extrême- tère constant, aimant travailler en table stratège. A la surprise générale, changer à sa méhode. Pas question ly Mail. Leeson devra vivre avec 5 000 livres par ment complexes, par qui le scandale Barings est équipe. Comme Serge Tchuruk, il il défie en septembre 1997 les Améri- de connaitre le moindre aspect de sa mois (7 600 euros), enveloppe qui doit également arrivé, permettent aujourd’hui à Londres de repère rapidement les failles dans un cains en signant un accord avec vie privée et de sa famille qu’il pro- servir à couvrir ses frais médicaux et les hono- consolider sa position de première place finan- raisonnement mais préfère froncer l’Iran pour exploiter un gisement de tège jalousement. Skis l’hiver, séjour raires de ses avocats. Les médias en quête de cière européenne. Selon un rapport de British In- le sourcil plutôt que d’élever la voix, gaz. Ignorant l’embargo des Etats- dans le Lubéron l’été. Dimanche, scoops mais aussi les détectives privés engagés visibles, un organisme de promotion des exporta- pour manifester son mécontente- Unis, il affirme que les sanctions alors qu’il mettait la dernière main à par les créanciers de la Barings ne le quitteront tions britanniques de services, la part de la City ment. prévues en cas de violation de l’ac- son projet,il a tenu à rentrer déjeu- plus d’une semelle : au bout de trois ans d’en- dans le chiffre d’affaires mondial est passée de 27 Sa bonne connaissance du groupe cord ne concernent pas les entre- ner chez lui pour célébrer l’anniver- quête aux quatre coins de la planète, Erns- à 36 % entre 1995 et 1998. A l’échelle mondiale, les donne à M. Desmarest sa légitimité. prises non américaines. Prudem- saire de son fils. Comme si de rien t&Young n’est parvenu à récupérer qu’une partie produits dérivés « pèsent » désormais cinq fois Même s’il a un penchant prononcé ment, le patron de Total a n’était. des quelque 800 millions de livres volatilisés dans plus que les marchés boursiers. pour l’exploration-production, où il auparavant cédé tous ses actifs sur ce scandale. a fait l’essentiel de sa carrière. Après ce territoire. Simultanément, il s’est D. G. Avec un tel cursus, ses chances de retrouver un Marc Roche La direction d’Elf juge Air Liquide Les ambiguïtés demeurent sur les 35 heures REMIS aux partenaires sociaux le mise à renouvellement. De même, qu’un « accord national interprofes- que ce projet n’est pas « le sien » relance 24 juin, « l’avant-projet de loi relatif que se passe-t-il en cas de change- sionnel ou une convention de à la réduction négociée du temps de ment du périmètre de l’entreprise ? branche ou un accord professionnel LE GROUPE Elf a publié, Cette volonté de prendre de travail », dénomination officielle du Faut-il, par exemple, procéder à un étendus ou une convention ou un ac- lundi 5 juillet, en réaction à force possession d’Elf, et de lui son projet second texte de Martine Aubry sur nouveau référendum ? Le partage cord d’entreprise ou d’établissement l’offre de Total Fina, le imposer un projet qui n’est pas les 35 heures, des rôles entre l’entreprise et l’éta- peut définir les conditions dans les- communiqué suivant : le sien, ne semble pas constituer pose de nom- blissement n’est pas non plus arrê- quelles, après accord du salarié, une « Elf vient la meilleure voie pour les ac- de fusion avec le breuses ques- té. Un accord-cadre signé au sein partie du temps libéré par la réduc- d’être informé tionnaires d’Elf comme pour tions pratiques d’un groupe par des syndicats ma- tion de la durée du travail est consa- de l’offre pu- tous ses collaborateurs. Depuis et juridiques. joritaires doit-il être approuvé par crée à des actions de formation. Ces blique quelques années, le management britannique BOC Ce sont les les syndicats majoritaires, ou par ré- actions de formation définies par la d’échange d’Elf a poursuivi une stratégie chapitres sur férendum, au niveau de chaque éta- convention ou l’accord ne peuvent hostile dépo- clairement orientée vers la créa- ÉCONDUIT il y a une quin- « le développe- blissement qui sollicite les aides de être destinées à adapter, actualiser ou sée par Total tion de valeur et le développe- zaine de jours, Air Liquide ne ment de la né- l’Etat ? compléter les compétences requises Fina sur le ment, et ce avec un succès pro- semble pas avoir renoncé à son gociation » et sur la formation qui par les activités exercées par le salarié capital d’Elf bant : la valeur de l’action a été projet de fusion avec le britan- intriguent le plus les juristes. Le tex- et doivent avoir pour objet le déve- revenant fusionner Elf et Total multipliée par deux en trois ans. nique BOC, spécialiste comme te indique que « pour ouvrir droit à Les employeurs loppement professionnel ou personnel Fina. Cette fusion n’a fait l’objet Le conseil d’administration lui des gaz industriels. Le l’allégement, l’accord d’entreprise du salarié. d’aucune étude, ni discussion d’Elf se réunira prochaine- groupe français a reconnu, conclu postérieurement à l’entrée en pourront-ils se Sur les dix-sept articles que avec le management d’Elf. ment. » lors d’un entretien vendredi vigueur de la présente loi, doit avoir comporte ce texte, ce dernier est le 2 juillet avec les représentants été signé par des organisations syndi- séparer d’un salarié seul à prévoir « l’accord du salarié ». du personnel, avoir repris les cales représentatives au niveau de Celui-ci peut donc refuser de se for- Un an de fusions pétrolières discussions avec son homo- l’entreprise et ayant recueilli la majo- qui refuse mer hors temps de travail. Mais dé- logue britannique. L’annonce rité des suffrages exprimés lors des jà, les employeurs s’interrogent : b Août 1998:le britannique British milliards d’euros. Le dossier, pourrait être faite dans la se- dernières élections au comité d’entre- de se former si cela pourront-ils se séparer d’un salarié Petroleum (BP) et l’américain comme celui de la fusion maine. prise, ou, à défaut, des délégués du qui refuse de se former si cela nuit à Amoco fusionnent pour constituer Exxon-Mobil, est étudié par les Selon le schéma retenu, Air Li- personnel. A défaut, l’accord peut nuit à son son « employabilité » ? le troisième groupe mondial autorités de la concurrence à quide, pour éviter le barrage être soumis à l’approbation des sala- De même, le deuxième alinéa de (montant de l’opération : Bruxelles et à Washington. des lois antitrust, s’associerait riés (...). L’employeur organise la « employabilité » ? l’article signifie-t-il que les actions 41 milliards d’euros). b Avril 1999 : l’espagnol Repsol toujours avec l’américain Air consultation du personnel. L’accord de formation vont désormais devoir b Décembre 1998 :l’américain acquiert l’argentin Yacimientos Products pour réaliser cette doit avoir été approuvé à la majorité être négociées ? Que signifie le Exxon acquiert son compatriote Petroliferos Fiscales (YPF) pour un fusion. des suffrages exprimés pour ouvrir De même, le texte ne dit rien sur « développement professionnel » ? Mobil pour 67 milliards d’euros. Il montant de 12,65 milliards d’euros, Le conseil d’administration de droit à l’allégement ». les modalités de la consultation du Cette notion implique-t-elle ou non passe ainsi à la première place des ce qui lui permet de se hisser à la BOC, craignant un dépeçage, Certains trouvent étonnant que personnel. Les salariés doivent-ils l’acquisition de nouveaux diplômes entreprises pétrolières mondiales, huitième place mondiale. avait repoussé ce montage. Air deux entreprises qui réduisent le avoir connaissance du projet d’ac- ou de nouvelles qualifications ? mais devient aussi la première b Juin 1999: le groupe new-yorkais Liquide ne désespère pas de le temps de travail selon les mêmes cord ? Peut-il – doit-il – y avoir une Tout nouveau texte de loi suscite firme mondiale par son chiffre Texaco tente un rapprochement convaincre de la pertinence de modalités puissent l’une recevoir campagne électorale ? Le vote a-t-il des interrogations et des interpréta- d’affaires (devant le constructeur avec Chevron, son compatriote de son projet. Ce rapprochement des aides et l’autre pas, en fonction lieu à bulletin secret ? tions. Le débat parlementaire indi- automobile General Motors). la côte ouest. La fusion aurait permettrait de créer le numéro de l’attitude des syndicats. A terme, d’autres questions se quera si le gouvernement entend ou b Décembre 1998 : le français donné naissance à un groupe un mondial de ce secteur en Dans les milieux patronaux, cer- poseront. Les accords signés par des non y répondre. Total prend le contrôle du belge d’environ 60 milliards d’euros de pleine concentration. tains estiment que l’opposition par- syndicats minoritaires ne recevront Petrofina, le nouveau groupe chiffre d’affaires. En cas d’opposition, Air Li- lementaire pourrait saisir le Conseil pas d’aide de l’Etat. Mais seront-ils Frédéric Lemaître TotalFina se hissant du septième Elle échoue, après presque une quide n’exclurait pas de lancer constitutionnel sur ce point. Tout néanmoins valables ? au cinquième rang mondial. année de négociations, les deux une OPA hostile. La direction au plus peut-on noter qu’il est para- L’autre grande interrogation * La rubrique Expertise repren- b Mars 1999 : BP-Amoco rachète dirigeants n’arrivant pas à du groupe se refuse à tout doxal de faire dépendre une aide concerne la formation. L’article 11 dra sa parution en septembre. Atlantic Richfield (Arco) pour 24,9 s’entendre. commentaire. dite pérenne d’une structure sou- de l’avant-projet de loi précise LeMonde Job: WMQ0607--0019-0 WAS LMQ0607-19 Op.: XX Rev.: 05-07-99 T.: 09:22 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 23Fap: 100 No: 0275 Lcp: 700 CMYK

19 COMMUNICATION LE MONDE / MARDI 6 JUILLET 1999

DÉPÊCHES a TÉLÉVISION : la chaîne musi- cale RFM TV, dérivée de la radio Canal+ s’attaque au monopole de l’information de TF 1 RFM, devait être lancée, lundi 5 juillet, sur CanalSatellite et AB Sat. Détenue à 100 % par le groupe Après le cinéma et le football, la chaîne cryptée et la Une se concurrenceront sur le terrain de l’information en continu. AB, RFM TV, qui bénéficie d’un contrat de marque et de licence Au gros budget de LCI, i télévision opposera une rédaction entièrement numérique avec la radio RFM (groupe Eu- rope 1 Communication), rempla- IMPOSSIBLE de les confondre : numérique ». Un saut technolo- Ces « kits-voitures » sont évalués D’emblée, Christian Dutoît ré- reprise sur NC Numéricâble », ré- cera Nostalgie La Télé, et doit être elle c’est i, et l’autre LCI. i télévi- gique dicté par la nécessité. Avec à 1,5 million de francs l’unité. clame aux câblo-opérateurs et à seau câblé de Canal+. C’est aussi également diffusée sur les réseaux sion, future chaîne d’information 160 millions de francs de budget Pour assurer les liaisons, i télé- CanalSatellite la même rétribu- le cas de LCI. La chaîne info de câblés. en continu de Canal+, est dans le annuel (24,4 millions d’euros), vision a aussi loué à l’année un tion que LCI : six francs par mois TF 1 serait proche d’un accord qui a PRESSE : Roger Bène, conseil- starting-block. Au moment où la i télévision est loin des 280 mil- canal numérique sur un transpon- et par abonné. Pour obtenir ce porterait sa rétribution mensuelle ler de José Frèches, président du filiale de TF 1 axe sa promotion lions (42,7 millions d’euros) mis deur d’un satellite de France Télé- par abonné à 5,40 francs, au lieu groupe Midi libre, a été nommé sur les trois lettres de ses initiales, en œuvre chaque année par LCI. com. Ainsi paré, Christian Dutoît de 6 francs. PDG de L’Indépendant de Perpi- la jeune pousse de Canal+ en a Face à la rédaction expérimen- revendique « l’impertinente inso- « Ceux qui déplorent Les négociations avec CanalSa- gnan, en remplacement de Jean- choisi une seule pour nom de tée de la chaîne thématique de lence de vouloir être moins cher, tellite sont au point mort. Pour- Dominique Prêtet, qui devient dé- baptême : i, comme information. TF 1, l’équipe dirigée par Noël plus rapide et plus complet » que trop de débats tant Patrick Le Lay, PDG de TF 1, légué général à la présidence de Un i minuscule pour une ambition Couëdel, ancien directeur de la les autres télévisions. Il veut, au a essayé, sans succès, d’inclure le Midi libre. M. Bène prendra ses majuscule. Le grand jour, celui du rédaction du Parisien, opposera moins, « donner au public la possi- sur LCI viendront maintien de LCI sur le bouquet de fonctions le 23 juillet. – (Corresp.) lancement, est fixé au 4 no- une soixantaine de journalistes- bilité de comparer ». Canal+ à l’occasion des récentes a Un accord sur la réduction du vembre, date du quinzième anni- reporters d’images (JRI), dont une A l’antenne, la chaîne veut affi- voir les reportages discussions pour l’attribution des temps de travail a été signé à versaire de la création de Canal+. trentaine de stagiaires. « Des dé- cher sa différence. Une heure type droits de retransmission du foot- Ouest-France, jeudi 1er juillet, entre i télévision doit tout à Christian butants pour la plupart », précise sera découpée en quatre quarts chez nous » ball français. la rédaction et la direction, pré- Dutoît, son directeur général. De- M. Dutoît, rémunérés en d’heure. Au menu : un journal de Cette différence de traitement voyant l’attribution de 16 à puis deux ans, l’ancien directeur moyenne 12 000 francs par mois. quatre minutes tout en images, Christian Dutoît entre deux filiales de la chaîne 22 jours de congés aux journa- général de TF 1, fondateur de LCI, i télévision veut attirer « ceux deux minutes de publicité et de cryptée pourrait signifier que Ca- listes. Cet accord devrait per- puis maître d’œuvre du bouquet qui déplorent trop de débats sur météo, et neuf minutes (par i télévision nal+ remet en ordre NC Numéri- mettre la titularisation de la majo- AB Sat, ne ménage pas ses efforts LCI et qui viendront voir les repor- tranche de trois) de reportages, câble avant de le vendre. Pour rité des vacataires ce qui, selon la pour sa chaîne. Jeudi 1er juillet, à tages chez nous », explique M. Du- débats et magazines. Un format rester sur CanalSatellite après direction, entraînerait la création 13 heures, l’actualité vient à nou- toît. Pour tenir son pari, il se re- égrené 24 heures sur 24. Sauf « prix du marché », il « revendique l’expiration de son contrat en jan- d’environ 150 emplois. veau de le conforter dans sa dé- fuse à dévoiler « son secret pour le « grand débat » prévu la liberté de traiter avec tous les vier 2000, Jean-Claude Dassier, a PUBLICITÉ : la législation en marche. Les premières images de industriel ». Tout juste consent-il entre 18 heures et 20 heures. Dès opérateurs de France ». Sauf TPS. patron de LCI, n’est pas prêt à matière de publicité sur le tabac l’accident de téléphérique dans à préciser que 30 journalistes se- le 4 novembre, l’objectif d’i télévi- Il laisse le soin d’en décider à Ca- tous les sacrifices : « Il y a un prix pourrait être renforcée. La Cour les Hautes-Alpes, annoncé à ront installés en province. Outre sion sera de se positionner nal+ et à CanalSatellite. Toutefois, en deçà duquel LCI ne descendra de cassation a estimé, mercredi 8 h 42 par une dépêche de l’AFP, un ordinateur, installé à domicile comme « une synthèse de la il n’est pas opposé à une double pas. » Notamment pour éviter 30 juin, que « toute utilisation pu- n’ont pas été diffusées avant et relié à Internet et à l’AFP, cha- « une » du Monde et de celle du diffusion : « Si LCI reste sur Canal- l’effet boule de neige : toute blique d’une marque de cigarettes, 13 heures sur les chaînes fran- cun d’eux disposera d’une voiture Parisien ». Satellite, je vois mal ce qui empê- baisse de tarif serait alors récla- quelle qu’en soit la finalité, consti- çaises. entièrement équipée pour monter Cet hiver la lutte promet d’être cherait la réciprocité ». mée par tous les autres opé- tue une publicité en faveur du ta- « Aujourd’hui, il est plus rapide et transmettre leurs reportages. chaude entre les deux chaînes. Déjà, i télévision « discute de sa rateurs. bac » et est donc interdite, à ce d’obtenir des images d’un cyclone Pour se rassurer, M. Dassier titre, par la loi Evin de 1991. Le sur la côte Ouest de l’Australie que met en avant les excellents résul- Comité national contre le taba- celles d’un accident de téléphé- Différence de poids entre les deux chaînes b Diffusion : LCI est diffusée tats d’audience de LCI : « Troi- gisme avait engagé des poursuites rique en France, s’insurge-t-il. Il sur Télévision par satellite (TPS), sième au plan national et première contre le président de l’association faut entre quatre et huit heures b Budgets : LCI, lancée en b Audience : selon le dernier CanalSatellite, et sur l’ensemble en Ile-de-France. » Comme i télé- Prix scientifique Philip Morris pour acheminer des images. C’est juin 1994, dispose de 280 millions sondage Audicabsat, réalisé des câblo-opérateurs. vision, il revendique que « LCI soit (APSP), Walter Thoma, et le PDG inacceptable. » i télévision se pro- de francs par an (42,68 millions par Médiamétrie en novembre La chaîne reçoit 6 francs payée à sa juste valeur ». Plus de la société Communications et pose de « ramener ce délai à d’euros). De surcroît, l’appui et décembre 1998, par mois et par abonné. Son qu’une concurrente, il croit voir, institutions, Olivier Le Picard. L’af- deux heures ou une heure ». En cas de TF 1 est évalué à près La Chaîne Info équilibre est fixé à fin 1999 ou dans la future télé tout info de faire sera rejugée par la cour d’ap- de succès, sourit Christain Dutoît, de 100 millions de francs a enregistré 1,3 % de part début 2000. Canal+ « une chaîne en compéti- pel de Versailles. ce sera « un petit souci pour la (15,24 millions d’euros). d’audience auprès des 4 ans i télévision devrait être diffusée tion avec le journal télévisé de a CÂBLE : Le Havre a choisi Te- concurrence, encore dans l’ère de i télévision sera lancée et plus et 1,6 % d’audience sur CanalSatellite et NC ». Pour Christian Dutoît, lecommunication Media Europe la télévision de papa ». le 4 novembre. Sa dotation auprès des foyers pouvant Numéricâble. au contraire, le doute n’est pas (TME) pour câbler 80 000 loge- Le lancement d’i devrait mar- budgétaire est fixée à la recevoir. b Effectifs : LCI emploie permis : « Deux chaînes d’info sont ments en 2002. Filiale de l’améri- quer une étape dans l’histoire de 160 millions de francs D’après ce sondage annuel, 215 collaborateurs. obligatoirement concurrentes. » cain Intercomm, TME prévoit d’in- la télévision. La chaîne info de Ca- (24,39 millions d’euros). Elle est LCI est la troisième chaîne i télévision emploiera une vestir au Havre 240 millions de nal+ aura « la première rédaction une filiale à 100 % de Canal+. thématique en audience. soixantaine de salariés. Guy Dutheil francs (36 millions d’euros).

EUROPE ASIE - PACIFIQUE

TABLEAU DE BORD

FRANCFORT DAX 30 LONDRES FT 100 PARIS CAC 40 TOKYO Nikkei HONGKONG Hang Seng ¤URO / YEN

SSUQDRQ TRWIDWH RTRHDTP IVIQSDHT IRSHTDUR IPSDRS

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ÉCONOMIE produire une nouvelle version IRSHT

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a JAPON : le moral des milieux communs. Ce nouveau moteur, IQWPV SQRQ TRPP RRVQ IUPUH IPV

d’affaires japonais s’est nette- qui nécessitera un investisse- IQQRW

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ment redressé en juin, même si ment de 486 millions de francs, IPUUI

SIIP TPSI RQPU

ITRHS IPS

les pessimistes l’emportent en- équipera la future « grande » IPIWQ

RWWU TITS RPRV IITIR IPQ

core très largement sur les opti- Peugeot et le prochain coupé ISWUP

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UeF IWwF StF VeF PHwF StF UeF PHwF StF UeF PHwF StF VeF PHwF StF mistes, selon l’enquête trimes- Espace de Renault, l’Avantime. UeF PHwF StF trielle de conjoncture, Tankan, Indices cours Var.% Var.% Indices cours Var.% Var.% publiée lundi 5 juillet par la b PUNCH TAVERN : le groupe Europe 10h 15 f se´lection 05/07 02/07 31/12 Zone Asie10h 15 f se´lection 05/07 02/07 31/12

Banque du Japon. L’indice de britannique a relevé, lundi, i ‚y ƒ„yˆˆ SH QWIIDUT HDTI IUDHR IVIQSDHT IDIQ QIDHI EUROP E TOKYO xsuuis PPS

confiance dans la grande indus- son offre pour le rachat des ƒ„yˆˆ SH QVVUDPW HDSI IUDHV IRSHTDUR PDPU RRDQU EUROP E HONGKONG rexq ƒixq

trie manufacturière s’est établi à pubs du groupe de spiritueux i ‚y ƒ„yˆˆ QPR QQPDVR HDRS IIDSS HDHH FFFF THDIH EUROP E SINGAPOUR ƒ„‚es„ƒ „swiƒ

– 37 points, contre – 47 points Allied Domecq à 2,925 milliards ´ ƒ„yˆˆ TSQ QPPDHW HDQH ISDQT IIRDUV PDWH UTDUS EUROP E SEOUL gyw€yƒs„i sxhiˆ

trois mois plus tôt. Il s’agit là de la de livres, le jour même où le geg RH RTRHDTP HDRQ IUDUH QHUVDIH IDTP WDRI PARIS SYDNEY evv y‚hsxe‚siƒ

deuxième amélioration consé- conseil d’administration d’Al- ± wshgeg HDHH FFFF FFFF QUDUP HDPI RTDVV PARIS BANGKOK ƒi„

cutive de cet indice, qui était tom- lied doit choisir entre l’offre de ƒfp IPH QISTDPT HDRR IVDVP RPVSDVU PDIV RHDPU PARIS BOMBAY ƒixƒs„s†i sxhiˆ

bé à la fin de l’année 1998 à ses Punch Tavern et celle de Whit- ± ƒfp PSH HDHH FFFF FFFF PIRHDVH HDHS QDTT PARIS WELLINGTON xƒiERH

Â

HDHH FFFF FFFF plus bas niveaux depuis l’éclate- bread. Ce dernier propose de- PARIS ƒigyxh we‚gri

SUUDSU HDWU UDPV ment de la « bulle » spéculative puis vendredi 2,877 milliards de AMSTER DAM eiˆ

± QIVUDWU HDRH WDPW de la fin des années 80. livres. BRUXEL LES fiv PH Taux de change fixe zone ¤uro Hors zone ¤uro

SSUQDRQ HDWW IIDQP FRANC FORT heˆ QH

¤urocontref Taux contrefrancf Taux ¤urocontref 02/07

TRWIDWH HDHS IHDQT

a FRANCE : le moral des mé- b AIR FRANCE : Jean-Cyril LONDRE S p„ƒi IHH

¤ HDISPRS UDRQSQ FRANC ...... TDSSWSU URO ...... COURONNE DANOISE .

± HDHH HDQP FFFF nages français est resté stable Spinetta, président de la MADR ID ƒ„ygu iˆgrexqi ´ QDQSQVS VDHVIH DEUTSCHEMARK ...... IDWSSVQ DEUTSCHEMARK ...... COUR. NORVE GIENNE

´ IDWQTPU QDQVUUR VDUHHS QSTHPDHH HDTI IDPV en juin, selon les résultats de l’en- compagnie aérienne française MILAN wsf„iv QH LIRE ITALIENNE (1000). LIRE ITAL.(1000)...... COUR. SUE DOISE ......

` QDWRPQV QTDIVR

PESETA ESPAG. (100)....IDTTQVT PESETA ESPAG. (100).... COURONNE TCHE QUE

UPQUDQH HDRQ IDHU

quête mensuelle de conjoncture qui s’est récemment associé ZURIC H ƒ€s

QDPUIWH IDSQRU ESCUDO PORT. (100)....PDHHRVP ESCUDO PORT. (100).... DOLLAR AUSTRALIEN .

RDUTUHQ IDSHTT publiés lundi par l’Insee. avec l’américain Delta Airlines, SCHILLING AUTR. (10)..IDQUTHQ SCHILLING AUTR. (10).. DOLLAR CANADIEN ....

´ ´ VDQPVWR IDWPRP

a annoncé, samedi, sur BFM que PUNT IRLANDAISE ...... HDUVUST PUNT IRLANDAISE ...... DOLLAR NE O-ZELAND

´ ´ PDWUTTH QPRDWS ´ PDPHQUI

a UNION EUROPÉENNE : les deux compagnies étaient en AMERIQUES FLORIN NE ERLANDAIS FLORIN NE ERLANDAIS DRACHME GRECQUE ..

IDTPTHU PRWDIP FRANC BELGE (10)...... RDHQQWW FRANC BELGE (10)...... FLORINT HONGROIS ..

IDIHQPR RDHISP l’économie des pays d’Europe discussions avec British Mi- MARKKA FINLAND...... SDWRSUQ MARKKA FINLAND...... ZLOTY POLONAIS ......

NEW YORK Dow Jones NEW YORK Nasdaq ¤URO / DOLLAR

de l’Ouest connaîtra des jours dland.

IIIQWDE PURIDHP meilleurs en 2000, marqués par IDHP Taux d’inte´reˆt(%) Matif

un essor de la demande intérieure b CENTRICA : l’ancienne IIIQW PURI

et des exportations, selon une branche de distribution de IDHV Taux Taux Taux Taux Volume dernier premier

IHWHR PTTI IDHU Taux 02/07f j.j. 3mois 10ans 30ans Cou rs10h 15 f 05/07 prix prix

étude de l’institut de conjoncture British Gas va racheter l’Auto- Notionnel5,5 PDRT RDUQ SDSP FRANCE ...... PDST IHTTV PSVP IDHT

WHDPQ VWDWP

SEPTEM BRE 99 IPPR PDTP RDSW SDRU

munichois IFO publiée dimanche. mobile Association (AA), numé- ALLEMAGNE .. PDST

IHRQQ PSHQ IDHR

RDVU SDHU RDTR

Fin 1999, le produit intérieur brut ro un anglais des services aux GDE-BRETAG. RDTP Euribor3mois

SHI WUDPT WUDPT PDSU RDWH SDUH

ITALIE...... PDST SEPTEM BRE 99

IHIWV PRPR

(PIB) devrait avoir augmenté de automobilistes, pour 1,1 milliard IDHQ

HDHS IDTT FFFF JAPON ...... HDHS

´ SDHQ RDUH SDVP T WWTQ PQRS 1,75 % et une hausse de 2,5 % est de livres (1,69 milliard d’euros). IDHP ETATS-UNIS ...

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IDIU PDWQ R

prévisible pour 2000, d’après IFO. SUISSE...... HDTV Retrouvez ces cotations sur le site Web :

UeF PHwF PtF UeF PHwF PtF VeF PHwF StF

PDSU RDUU SDSP PDSP www.lemonde.fr/bourse b VIVENDI : le groupe de ser- PAYS-BAS...... a ROYAUME-UNI : une majori- vices et télécommunications Indices cours Var.% Var.% Ame´rique10h 15 f se´lection 02/07 veille 31/12

té croissante de Britanniques se devrait céder pour «3à 4mil-

´ IIIQWDPR HDTT PIDQP ETATS-UNIS hy‡ tyxiƒ

déclarent opposés à l’adoption de liards d’euros d’actifs d’ici à la BOURSES CHANGES-TAUX

´ IQWIDPP HDUR IQDIV ETATS-UNIS ƒ8€ SHH

l’euro par le Royaume-Uni, selon fin de l’année prochaine », selon ´ À L’OUVERTURE du marché, lundi LE DOLLAR était en nette hausse, PURIDHP IDPW PSDHI ETATS-UNIS xeƒhe gyw€yƒs„i

un sondage publié samedi 3 juil- son président Jean-Marie Mes- 5 juillet, l’indice CAC 40 de la lundi matin 5 juillet, la Banque du UIQUDVQ IDVP IHDHS TO RONTO „ƒi sxhiˆ

let par le Daily Telegraph. Le son- sier, interrogé sur Radio Clas- Bourse de Paris affichait un nou- Japon étant intervenue pour frei- IIVQTDHH IDHW URDRU SAO PAULO fy†iƒ€e

dage montre que 66 % des per- sique, samedi 3 juillet. Les prin- veau record à 4 625,52 points et ner la progression du yen après la QQWDSQ HDTS RTDHS MEXIC O fyvƒe

sonnes interrogées – contre 60 % cipales cessions concerneront le progressait de 0,10 %. Vendredi, il publication d’une enquête trimes- SPQDWV PDIW PIDVR BUEN OS AIRES wi‚†ev

lors d’un sondage précédent en pôle aménagement du groupe avait atteint un sommet, en clô- trielle de conjoncture reflétant le IQQDQQ IDTH UQDIT SANTIAGO s€ƒe qixi‚ev

décembre dernier – veulent gar- (SGE et CGIS) et sa participa- ture, à 4 620,67 points, soit une redressement de la confiance dans ± SITSDTI HDTW UDVU CA RACAS ge€s„ev qixi‚ev der la livre sterling et que seule- tion de 20 % dans Audiofina, hausse de 4,61 % sur une semaine, la grande industrie. La devise amé- ment 30 % des personnes vote- holding de CLT-UFA. dopé par la progression de Wall ricaine se négociait à 122,10 yens, raient pour l’entrée dans la zone Coursdechangecroise´s Street. contre 121,10 yens à New York à la euro si un référendum était tenu b UNITED SAUDI BANK : la A Francfort, l’indice Dax a ouvert veille du week-end. L’euro cotait dans les prochains mois. banque du prince al-Walid et Cours Cours Cours Cours Cours Cours en légère hausse, lundi, de 0,26 %, 1,0227 dollar contre 1,0242 dollar à 05/0710h 15 f DOL LAR YEN(100) ¤URO FRANC LIVRE FR .S.

la Saudi American Bank (Sam- et s’inscrivait à 5 533,20 points. New York vendredi soir. DOLLAR ...... FFFF HDVITIW IDHPRIS HDISTHV IDSUUTS HDTQUVH

ba, filiale à 30 % de la Citibank) De leur côté, les marchés obliga-

YEN ...... IPPDSPHHH FFFF IPSDRSSHH IWDIPHHH IWQDRVHHH UVDIRSHH La Bourse de Tokyo, enfin, a termi-

AFFAIRES ont reçu l’accord de leurs ac- ¤URO ...... HDWUTRP HDUWUIH FFFF HDISPRS IDSRHUS HDTPPVS né la séance de lundi en hausse de taires européens ont ouvert sur

tionnaires et des autorités pour FRANC ...... TDRHUHS SDPPRVS TDSSWSU FFFF IHDIHQUH RDHVRTH 1,13 %, l’indice Nikkei s’inscrivant, à une note stable, lundi, le rende- LIVRE...... HDTQQVS HDSITVS HDTRWHS HDHWVWS FFFF HDRHRPS

b RENAULT/PSA : les construc- fusionner et créer ainsi la troi- 18 135,06 points, son plus haut ni- ment de l’emprunt français à dix FRANC SUISSE...... IDSTUWH IDPUVVS IDTHSVH HDPRRUH PDRUQTH FFFF teurs automobiles français vont sième banque du monde arabe. veau depuis le 25 septembre 1997. ans s’inscrivant à 4,71 %. LeMonde Job: WMQ0607--0020-0 WAS LMQ0607-20 Op.: XX Rev.: 05-07-99 T.: 12:54 S.: 111,06-Cmp.:05,13, Base : LMQPAG 55Fap: 100 No: 0407 Lcp: 700 CMYK

20 / LE MONDE / MARDI 6 JUILLET 1999 ¼ FINANCES ET MARCHÉS

STOXX 653 sur un an sur 5 jours EURO STOXX 50 sur un an sur 5 jours

QWQUDVW

VALEURS EUROPE´ENNES QPRDSR

QPR QWQU

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QHP QPRDSR

QWQUDVW

QQQH b Le titre DaimlerChrysler a cédé b Le titre Granada a clôturé vendre- PUW

QPIDHW

QHPT 1,42 %, à 86 euros, vendredi 2 juillet. di sur un gain de 0,42 %, à 591 pence. PSU QIWDTS QVVUDWT

Le constructeur automobile a indiqué Le troisième groupe de télévision au QHWDWU

QHWDRH PUPP PQR QUVVDHR QUVUDTH

que les ventes de voitures ont reculé Royaume-Uni a bénéficié de re- QVTSDSR

PRIW

de 4,5 % aux Etats-Unis en juin, mais commandations positives d’ana- PIP [[[[[[[[ [[[[[[[[

ww t † v U t svF T tex†F S t svF ww t † v que ce déclin avait été exagéré. lystes. IH t svF T tex†F S t svF b L’action Lufthansa a gagné 2,13 %, b L’action Nokia a grimpé de

e ± ± RDWT HDTH hu IHIDSR FFFF qf IPDVS HDWS à 18,18 euros, vendredi. Les analystes 3,85 %, à 91,90 euros. Une analyste FINNAIR ps CHR. HANSEN HLD SMITHS IND PLC

e ASSURANCES e C C PDRS IDPU ps IV FFFF p‚ TUDU IDSH

jugent que le cours actuel de la de Morgan Stanley Dean Witter est G WIMPEY PLC qf CULTOR -1- STMICROELEC SIC

C

± e qf IVDVV FFFF hu RPDQU HDWR xy RDTS HDPU ± RTDQT HDHP

compagnie aérienne ne reflète pas passée à une recommandation GRANADA GROUP P DANISCO AGF /RM p‚ TANDBERG DATA A

e e e C C C p‚ IHHDU HDPH p‚ PSSDT IDUS e p‚ QTDQT HDPS C IIDPS HDRS HERMES INTL DANONE /RM ALLEANZA ASS s„ THOMSON CSF /RM

son potentiel de résultats. Le titre a d’achat sur le numéro un mondial e ± ± e s„ HDTI IDTI q‚ IVDTP FFFF hu UTDWQ HDSP C PWP HDTW HPI DELTA DAIRY ALLIANZ AG hi WILLIAM DEMANT

e C C ± xv QRDVS IDRT qf IHDPV HDQH RWSDWW IDRP C IPDVP PDUI perdu plus de 11 % au cours des trois des téléphones mobiles dans le HUNTER DOUGLAS DIAGEO ALLIED ZURICH qf f DJ E STOXX TECH P

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xv PUDTS HDWI q‚ PSDRU FFFF IWDHV FFFF

dernières semaines. monde. Elle a un objectif de cours KLM ELAIS OLEAGINOU ASPIS PRONIA GE q‚

e C C e qf QDWW IDIU p‚ IRI IDVI C IPT IDIP HILTON GROUP ERID.BEGH.SAY / AXA /RM p‚

b L’action General Electric a reculé de 110 euros. e ± IHDST HDIW qf QDHQ FFFF p‚ SERVICES COLLECTIFS C IRDRV QDTQ MOULINEX /RM GREENCORE GROUP CGU qf

e

C

± xy QDQP QDHV xv SH HDWW e ± PSDRQ IDHS vendredi de 2,75 %, à 653,5 pence. b L’action Vedior a gagné 5,31 %, à p‚ NCL HLDG HEINEKEN C IIDRP IDUV CNP ASSURANCES ANGLIAN WATER qf

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C e p‚ IPIDV IDHV q‚ PQDSU FFFF C iƒ PHDPR IDPH

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British Aerospace avait indiqué jeudi 16,85 euros, vendredi. La filiale fran- CORP.MAPFRE R BRITISH ENERGY qf

C

qf IDRP IDIH q‚ IIDII FFFF e C IITDTV IDVT PENTLAND GRP HELLENIC SUGAR hi FFFF FFFF ERGO VERSICHERU CENTRICA qf

que la justice américaine demandait çaise de l’entreprise d’intérim a signé e

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qf RDHS FFFF ps QT IDIP UIDUH FFFF q‚ e PERSIMMON PLC HUHTAMAEKI I VZ C W PDQW ETHNIKI GEN INS EDISON s„

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des précisions sur son achat de Mar- avec les syndicats un accord sur les C e hi SQDV QDPT qf IPDSW FFFF C SDQT IDWH s„ e PREUSSAG AG KERRY GRP-A- C QHSDV IDSW FONDIARIA ASS ELECTRABEL fi

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RANK GROUP MONTEDISON hu e ITDWQ FFFF coni Electronics à General Electric. 35 heures. FORSIKRING CODA ELECTRIC PORTUG €„

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TELECOM ITALIA s„ e C ± fi VRDP HDTH QDU e IDQQ C

IRT IDHR

DEXIA CC fi DELHAIZE INTERNOC HLD

e C

SDQS PDPW

TELECOM ITALIA s„ e C ± p‚ QIIDU IDPU e IIDV IDTU C

IQIDR HDTW

DEXIA FCE RM p‚ ESSILOR INTL /R INTL BRACHYTHER B

e C

RVDRV HDTH

TELEFONICA iƒ e C C fi TIH HDTT HDRP e IPDHT C

QWDS PDHU

DRESDNER BANK hi ETS COLRUYT LINK SOFTWARE B

e C

SDVI HDIU

TIM s„

C

± qf PDHW RDTP PDHV HDRV

IHTDUS FFFF

ERGO BANK q‚ FYFFES PAYTON PLANAR

C

PHDSR QDHW

VODAFONE AIRTOU qf e C

fi QU HDHS e WDP FFFF

FFFF FFFF FIRST AUSTRIAN e„ GIB SYNERGIA

C

HDWW

f DJ E STOXX TCOM P UHRDUW

q‚ PSDSI FFFF IRDQI FFFF FOERENINGSSB A ƒi GOODYS

± qf IHDUU HDUI WDPV FFFF FOKUS BK xy IMPERIAL TOBACC

e C ps IQDP HDUT IPDRH FFFF HALIFAX qf KESKO -B- FRANCFORT

CONSTRUCTION e C

p‚ TSUDS IDUV

QUDVT FFFF qf L’OREAL /RM ± IPH

HSBC HOLDS 1&1AG&CO.KGAA RDUT

e

IVDQ FFFF e €„

C iƒ SI QDTT SHDUQ FFFF

q‚ MODELO CONTINEN ACCIONA C HDTH IONIAN BK REG.S AIXTRON VR

PPDIT FFFF e q‚ C

± iƒ IIDSR HDPT WRDTV HDPV hu PAPASTRATOS CIG C SSDT

JYSKE BANK REG ACESA REG AUGUSTA BETEILIGUN IDHW

e

± p‚ TSPDS HDQV

± q‚ PTDVU FFFF QRDUH HDUU

hu PROMODES /RM AKTOR SA C QUDP

KAPITAL HOLDING BB BIOTECH ZT-D HDVI

C

IHDRV HDRR e e qf C

ps IT FFFF SWDPS HDQR

fi RECKITT & COLMA ASKO OY ± ISDT KBC BANCASSURAN BB MEDTECH ZT-D HDTR

± QDVP IDPH e qf

C C iƒ PHDSQ PDIR IQDRV HDSU

qf SAFEWAY C IDVP LLOYDS TSB AUMAR R BERTRANDT AG ST

TDQW FFFF e qf e C C

s„ TDWW HDSV SDSS IDTS ps SAINSBURY J. PL

AUTOSTRADE ± IQDQ

MERITA e BETA SYSTEMS SOFTW IDRV

±

IRSDW FFFF qf PDWU IDHQ

ELF AQUITAINE / p‚ FKI e

C

STDS HDVH e p‚ C

s„ RDTT HDTS TRDTW FFFF

q‚ SEITA /RM

BCA INTESA ± IRW

NAT BANK GREECE e CE COMPUTER EQUIPM SDUH

C

C

s„ SDW PDRQ

PSDRP HDSQ

ENI FLS IND.B hu

PDWR FFFF

e qf

C

±

qf IDSI QDWP SIDT HDSV

p‚ SMITH & NEPHEW

C

SSV

NATEXIS BICC PLC CE CONSUMER ELECTR QDQQ

C

TDVP QDWW

qf e C RHDVS HDQR

ENTERPRISE OIL FLUGHAFEN WIEN e„

C

qf QDSR HDVV

C C

qf TDSU IDTU PIDTP HDQT

qf BLUE CIRCLE IND STAGECOACH HLDG FFFF

NATL WESTM BK CENIT SYSTEMHAUS IUR

C

xy UDQH IDUP

C

IUDHP HDTR

F.OLSEN ENERGY GKN qf e

C

IWDUQ HDQT e iƒ C

SDVT FFFF p‚ PUSDS IDPW

ƒi TABACALERA REG

C

IPS

NORDBANKEN HOLD BOUYGUES /RM DRILLISCH PDRT

C

qf PDRP TDHV

LASMO C QDUP IIDHI

GLYNWED INTL PL qf e

C

QDWQ HDUU e ps C

qf SDTP QDII

PP FFFF

s„ TAMRO

FFFF

ROLO BANCA 1473 BPB e EDEL MUSIC E 98 FFFF C

VUDWS IDVW

OMV AG e„

IPDQI FFFF

HALKOR q‚

C

qf PDTT IDUT ±

± qf PDQS IDPW

PHDSI HDRS

qf TESCO PLC

CARADON C RSDR

ROYAL BK SCOTL e ELSA IDUW

SUW FFFF

PETROFINA SA BR fi

C

IHDPP HDQH

qf e

HAYS C

PPDWS IDIH e xv C

± fi VWDV HDQQ IIDRW HDSH

ƒi TNT POST GROEP

±

IQPWDHV

S-E-BANKEN -A- CBR EM.TV & MERCHANDI S

C

IRDTT IDPV

PETROLEUM GEO-S xy e C

hi SV IDWQ

C

IDHP e HEIDELBERGER DR RWWDPS C C

qf SDTS IDWR

ITVDS HDWH

p‚ f DJ E STOXX N CY G P

± PPDQ

STE GENERAL-A-/ CHARTER e EUROMICRON HDVW

VS FFFF

PRIMAGAZ /RM p‚

QSDQW FFFF

e HELLAS CAN SA P q‚ ± €„ PSDS FFFF ƒi IIDQP IDWW

CIMPOR R C SDIR

SV HANDBK -A- GRAPHISOFT NV ISDQS

C

WDSQ IDQP

PROSAFE xy e

QDSQ FFFF

e s„ C ±

IUWDR HDPP p‚ IFIL

gr QHSDII IDHQ

C

QIDI

UBS REG COLAS /RM e HOEFT & WESSEL HDQP

IWDVU FFFF

REPSOL iƒ

C

RDHP RDVP

e qf C C COMMERCE DISTRIBUTION

qf IVDHI HDUV

RDS HDWH s„ IMI PLC

± IQDQ

UNICREDITO ITAL CRH PLC e HUNZINGER INFORMAT HDUS

C

TH PDHR

ROYAL DUTCH CO xv

e C C C hu SRDRU PDPU

iƒ RWDUS IDSQ

hu TRDIS IDPU

C ISS INTL SERV-B C

QDRT QDTW CRISTALERIA ESP qf PQHDV

UNIDANMARK -A- ARCADIA GRP INFOMATEC SDRH

C

ITDSV HDUS

SAGA PETROLEUM xy

e

± hu WIDUW IDHW iƒ QQDIS FFFF

q‚ PWDST FFFF C

KOEBENHAVN LUFT C IHDTV IIDUQ HDSQ PVS

XIOSBANK GRUPOS DRAGADOS e BOOTS CO PLC qf INTERSHOP COMMUNIC C

QDVS IDQP

SAIPEM s„

e C C e

C iƒ SWDI HDTV

PVRDRR HDTS PRDQS HDTP

xv e

f C ± p‚ IRP IDWQ TWDV

DJ E STOXX BANK P FOM CON CONTRAT KON.NEDLLOYD CARREFOUR /RM KINOWELT MEDIEN SDTH C

UDUQ IDTP

SHELL TRANSP & qf

e

C e IHPDV PDVH

p‚ e ps IQH FFFF ± ± PQP HDVS GROUPE GTM p‚ QTDS

KONE B CASTO.DUBOIS /R LHS GROUP IDHT

WDHQ FFFF

SMEDVIG -A- xy

C

WDII HDIU

qf e e C

± hi RSDI HDRR ± iƒ IUDPS I IHV

HANSON PLC e LAHMEYER CENTROS COMER P LINTEC COMPUTER PDUH

IPV FFFF

TOTAL FINA /RM p‚

e

VS FFFF

PRODUITS DE BASE hi e

e C C

PPDRR IDUU HEIDELBERGER ZE iƒ SDR FFFF PISDR IDRT

LEGRAND /RM p‚ CONTINENTE LOESCH UMWELTSCHUT

C

IDRP

f DJ E STOXX ENGY P QIHDRP

q‚ PHDWW FFFF C

C C PHDTI HDVQ HELL.TECHNODO.R qf QQDR PDIR q‚ QVDIH FFFF IPDTP RDHV ALUMINIUM GREEC LEIF HOEGH xy DIXONS GROUP PL MENSCH UND MASCHIN

PTDHQ FFFF

q‚ e C ± hi RQDW HDPQ VUDVW HERACLES GENL R e HDSV C qf QDRH FFFF THS IDVS

ARJO WIGGINS AP LINDE AG hi GEHE AG MOBILCOM

e

± hi RSDP RDSP

C ± C IHDVP HDSU HOCHTIEF ESSEN qf ITDWS PDQI

IRDVQ HDUV ƒi e C QQDIS QDPU

ASSIDOMAEN AB SERVICES FINANCIERS MAN AG hi GREAT UNIV STOR MUEHL PRODUCT & SE

PWQDWH FFFF

gr e

± C ± IQRDR HDPP HOLDERBANK FINA p‚ TR HDUV RDIQ IDWW

ƒi e

C GUILBERT /RM MUEHLBAUER HOLDING ISRDW QDIQ

AVESTA MANNESMANN AG hi

C

qf IIDSU IDUT

C

IIVPDRR HDQU

e gr 3I ± C ± ƒi PSDII HDTV QRDP HOLDERBANK FINA IDRR

RRP HDUI

fi e HENNES & MAURIT PFEIFFER VACU TECH

BEKAERT C

PHDPS QDQP

METALLGESELLSCH hi

e

±

e fi SWDIS HDQR

±

IRUDQ IDVH p‚ ALMANIJ e

C

QPDWS FFFF IMETAL /RM €„ IDII UPDV

RDTT FFFF

BILTON qf e JERONIMO MARTIN PLENUM

±

PH HDSS

METRA A ps

e q‚ SHDIT FFFF

±

IIDW HDRP

s„ ALPHA FINANCE e C

e C

C

hi RTV IDQH RP ITALCEMENTI HDRV SHDIR IDQI

BOEHLER-UDDEHOL e„ KARSTADT AG PSI

C

RDIU QDVQ

MORGAN CRUCIBLE qf

e C qf WDPQ IDIV

± RDVI HDPI s„ AMVESCAP C

C qf IIDII HDIR TTDVS ITALCEMENTI RNC RDRS ±

PDRV HDTP

BRITISH STEEL qf KINGFISHER QIAGEN NV

±

QDQP HDWP

e NFC qf

±

e p‚ IQRDV HDRR

C

WSDI PDVI

p‚ BAIL INVEST /RM

C e C SDTP IDQW LAFARGE /RM qf IT IDPU ISDRS FFFF

BUHRMANN NV xv MARKS & SPENCER REFUGIUM HOLDING A

±

USDHS HDVW

e NKT HOLDING hu

€„ PHDS FFFF

IIDII FFFF

q‚ BPI R e C

C hi TP IDTR HDQV MICHANIKI REG. IQDIS

± RDWI HDQI

BUNZL PLC qf METRO SACHSENRING AUTO

±

ISDRU HDSH

OCEAN GROUP qf

e C qf VDPP IDUI

IPDS FFFF

ps BRITISH LAND CO

e C ± C qf IIDWW HDTS PIDV PARTEK HDWI TDIU HDTS

CART.BURGO s„ NEXT PLC SALTUS TECHNOLOGY

C

ISDTU IDHW

PENINS.ORIENT.S qf

±

e qf TDQQ HDUP

C

IUQDS HDSV hi CAPITAL SHOPPIN e C

C

C ITT HDQT PHILIPP HOLZMAN p‚

SDPI RVDS IUDQP HDUP

ELKEM ASA, OSLO xy PINAULT PRINT./ SCM MICROSYSTEMS

± QDTP HDRP

e PREMIER FARNELL qf

± fi TRDS IDWH

C

IDRV RDQS qf COBEPA e

C ±

s„ UDPQ HDRI QDSU PILKINGTON PLC SV

IUDTQ FFFF

ELVAL q‚ RINASCENTE SER SYSTEME

C

PHDHI HDTP

e qf

C RAILTRACK iƒ ITPDT HDHW

C

ITDVS HDPU qf CORP FIN ALBA - e e C IWDS PDTQ SDV FFFF RMC GROUP PLC ps

IIDWV FFFF

INPARSA €„ STOCKMANN A SERO ENTSORGUNG

e C

RIDQS IDVS

e xv

±

p‚ RQDPS HDPI

C RANDSTAD HOLDIN

IDUS HDVV qf CPR /RM C

C C PPQDPQ HDWW RUGBY GRP gr RIDS HDHS WDVH IDII

JOHNSON MATTHEY qf VALORA HLDG N SINGULUS TECHNOLOG

hu IIPDQH FFFF

e C gr IVIDSI PDPV

C RATIN -A- ITHDS HDQI p‚ CS GROUP N e C ± C qf WDVV HDQI SRDI SAINT GOBAIN /R HDSR RSDUS IDIH

MAYR-MELNHOF KA e„ W.H SMITH GRP SOFTM SOFTWARE BER

e

C

IISDTT FFFF

e hu p‚ TIR PDSH

IRDUS FFFF €„ EURAFRANCE /RM RATIN -B- e C ± C qf UDPV IDPS TRDP SEMAPA IDWH VDQ HDIP

METSAE-SERLA A ps WOLSELEY PLC TDS

e e

ps IIDS FFFF p‚ IQW FFFF

QTDSS FFFF ƒi FONCIERE LYONNA RAUMA OY ± ± HDPS SKANSKA -B- QVQDTQ RRDP HDTU PPDUH FFFF

MODO B FR ƒi f DJ E STOXX RETL P TECHNOTRANS

e

± p‚ IIQDR HDRR

C ± qf QDUU HDRI

IQDUP HDPS hu GECINA /RM

RENTOKIL INITIA C C IDPP SUPERFOS RIDS QSDSP HDSQ

NORSKE SKOGIND- xy TELDAFAX

C

qf UDRH IDHS

C

± qf IDVP IDTU QDWU IDSU HAMMERSON qf

e C C TARMAC IDPV REXAM IWV IHDW IDVU

OUTOKUMPU OY -A ps TELES AG

±

hu QRDUH HDUU

C e

C qf PDVP IDIH UUDT PDSV KAPITAL HOLDING p‚

e C C TAYLOR WOODROW V HAUTE TECHNOLOGIE HDUT RRDR IDVT PECHINEY-A- p‚ REXEL /RM TIPTEL

e C qf IQDTS PDIW

C

IHW IDII p‚ e LAND SECURITIES C

PUDI IDIW e e„

± RPDS TECHNIP /RM IDIT

SDQU FFFF

PORTUCEL INDUST €„ RHI AG e TRANSTEC ±

IRH IDQR

ALCATEL /RM p‚

qf UDQQ FFFF

WHDTH FFFF q‚ LIBERTY INT.HDG C

e C

C SVVDRP HDSQ TITAN CEMENT RE gr RP UDTW

TDI IDTU

RAUTARUUKKI K ps RIETER HLDG N W.E.T. AUTOMOTIVE

PHDPH FFFF

ALTEC SA REG. q‚

e

e C s„ IHDQ HDRW

C

IIDU HDRQ

s„ MEDIOBANCA

C C UNICEM FFFF FFFF

ƒi PPDUT IDHP IUDRU QDPV qf e

RIO TINTO SANDVIK -A- C

IRDR QDWU

BAAN COMPANY xv

e

e C s„ UDSR IDPI

C

VDSP HDVQ

iƒ MEDIOLANUM

FFFF URALITA FFFF

C q‚ QPDRU FFFF PPDVI HDUT

ƒi e

SIDENOR SANDVIK -B- C ISRDV IDIV

BARCO fi

C

e qf VDHP HDIW

±

WDRS HDSQ

VALENCIANA CEM iƒ MEPC PLC FFFF FFFF

q‚ QRDTR FFFF ± gr SPQDHR HDRU

SILVER & BARYTE C

TDRV HDPR

SAURER ARBON N BRITISH AEROSPA qf

e

e C iƒ PHDHQ HDTH

C

PRDUW IDTV

e„ METROVACESA

C FFFF WIENERB BAUSTOF FFFF

qf PDRW HDTP

± e C PUDHU HDTQ SMURFIT JEFFERS ƒi

ISSDS IDWU

SCANIA AB -A- CAP GEMINI /RM p‚

e

C

xv UDSR IDPI

TDRQ FFFF

e qf MEDIOLANUM FFFF WILLIAMS FFFF

€„ UDWV FFFF

SONAE INDUSTRIA ± ƒi PUDHI HDPI

IHHDVU FFFF

SCANIA AB -B- COLOPLAST B hu

e

C

p‚ IHVDS HDRT

C

HDTR

e f PIPDQT PARIBAS

FFFF DJ E STOXX CNST P FFFF

€„ IHDTP FFFF

C SOPORCEL C

qf PHDTR IDQT IRVVDIU IDPU

SCHINDLER HOLD gr COLT TELECOM NE

±

IQDHV HDUH

PROVIDENT FIN qf

FFFF FFFF ±

IIDVR HDWT

ƒi e SSAB SW ST A FR C

p‚ QPDW PDHS IRVIDWR FFFF

gr DASSAULT SYST./

e SCHINDLER HOLD

PQ FFFF

e RODAMCO NV xv

FFFF FFFF

IHDQ FFFF

ps e STORA ENSO -A- C

HDWP IDIH e s„ C SUDT IDHS

SCHNEIDER ELECT p‚ FINMECCANICA

C

PHDHU HDQI

e SCHRODERS PLC qf

FFFF FFFF

± CONSOMMATION CYCLIQUE IHDR HDVT

STORA ENSO -R- ps e ±

SUDS HDSP e hi

IDQI FFFF s„ FRESENIUS MED C

e SEAT-PAGINE GIA

TTDT FFFF

SEFIMEG N /RM p‚

FFFF FFFF PSDVT FFFF

ƒi e

SVENSKA CELLULO C

p‚ PRPDQ I ƒi WDRP FFFF

ACCOR /RM C GAMBRO -A-

WDHQ HDSI

e SECURICOR qf

± VHDT IDRU

e SIMCO N /RM p‚ FFFF FFFF

IUR FFFF

THYSSEN hi e e

±

WQDWS IDVQ xv RHDI FFFF

ADIDAS-SALOMON hi GETRONICS C

IRDUU IDSV

SECURITAS -B- ƒi

SDSR FFFF

SLOUGH ESTATES qf

C FFFF FFFF

VDST HDTV

ƒi e C

TRELLEBORG B C

PDTP HDUU hu QRDHQ PDHP

ALITALIA s„ GN GREAT NORDIC

C

IHWSDVW PDSH

e SGS GENEVA BR gr

± IPU IDWQ

e UNIBAIL /RM p‚

C FFFF FFFF

RQDVW IDQT

fi e

UNION MINIERE C

PQDRW HDQV q‚ SVDUS FFFF

AUSTRIAN AIRLIN e„ INTRACOM R

C

QDTP HDVT

e SHANKS & MCEWAN qf HDRP FFFF

e UNIM s„

C FFFF FFFF

PWDWS QDPV

ps e

UPM-KYMMENE COR C

TQDRV HDRQ xv FFFF FFFF

BANG & OLUFSEN hu e KON. PHILIPS EL

±

IPIDU IDUH

e p‚

C SIDEL /RM WDVQ IDUT

e VALLEHERMOSO iƒ

FFFF FFFF

±

IRDHU HDVS

USINOR p‚ ±

SDUR HDPU xy WDPV FFFF

BARRATT DEV PLC qf MERKANTILDATA

C

qf RDVV HDTQ

SDVS FFFF

WOOLWICH PLC qf INVENSYS

FFFF FFFF q‚ SHDSH FFFF

VIOHALCO C ± QDIR HDWU qf WDHV PDRQ

BEAZER GROUP qf e MISYS C

p‚ PPVDV HDQW C

IDHU

e f DJ E STOXX FINS P PSQDIW SITA /RM

C FFFF FFFF

QPDI HDTQ

e„ e C VOEST-ALPINE ST C

IDVV IDTP xy PDTU HDWQ

BENETTON GROUP s„ NERA ASA

C

IUDQT I

SKF -A- ƒi

C FFFF FFFF

HDUQ

f IVSDQU C

DJ E STOXX BASI P C IIDUW HDSP xy QRDHQ HDUQ

BERKELEY GROUP qf NETCOM ASA

C

IVDIT HDTR

SKF -B- ƒi e C C TDUQ HDWP ps WRDR PDUP

BRITISH AIRWAYS qf NOKIA

PTDWH FFFF

ALIMENTATION ET BOISSON SOPHUS BEREND - hu e ± PDPQ HDTV ps FFFF FFFF

BRYANT GROUP PL qf NOKIA -K-

e C e

PPDPS PDQH

CHIMIE e STORK NV xv CODES PAYS ZONE EURO C ± ± SP HDQV qf WDTQ HDWU qf TDSQ IDTP

CHARGEURS RM p‚ ALLIED DOMECQ NYCOMED AMERSHA

± THSDVS HDPI

e SULZER FRAT.SA1 gr e FR : France - DE : Allemagne - ES : Espagne C ± ± IPDPR HDRU p‚ IHQDS IDRQ qf FFFF FFFF xv PSDHS QDHW AGA -A- ƒi CLUB MED. /RM ASSOCIATE BRIT OCE

IUDWQ FFFF

SVEDALA ƒi e IT : Italie - PT : Portugal - IR : Irlande C C ± ± IPDIV HDRU qf HDUP RDHV qf IRDUQ PDHQ s„ PDRT QDQT AGA -B- ƒi COATS VIYELLA BASS OLIVETTI

C

IPQUQDRI IDIH

e e hu LU : Luxembourg - NL : Pays-Bas - AT : Autriche C C C C SVENDBORG -A- ISU HDTR qf IHDPQ IDSQ e„ RRDQ IDPT qf RDIT HDUS AIR LIQUIDE /RM p‚ COMPASS GRP BBAG OE BRAU-BE ROLLS ROYCE

± UDHP HDRR

e e qf e FI : Finlande - BE : Belgique. ± ± ± T.I.GROUP PLC FFFF FFFF qf PDRQ PDRU p‚ QTU IDTI p‚ TPS HDRV AKZO NOBEL xv COURTAULDS TEXT BONGRAIN /RM SAGEM

C

QVDII IDTS e e e xy e C C C C RR IDQV hi IVDTV PDTR e„ RUDWS HDRV hi QSR IDUP

BASF AG hi DT.LUFTHANSA N BRAU-UNION TOMRA SYSTEMS SAP AG CODESPAYSHORSZONEEURO

e C

WIDPQ PDIT e e„ e C C ± RPDR PDHS ƒi PIDIS HDPU qf FFFF FFFF hi RIS IDPR

BAYER AG hi ELECTROLUX -B- CADBURY SCHWEPP VA TECHNOLOGIE SAP VZ CH : Suisse - NO : Norve`ge - DK : Danemark

e

± C C C C ps IHDUP PDSS IWDTI QDUS qf VDHS HDIW hu QWDPU HDTW qf IHDRQ QDSI

BOC GROUP PLC qf EMI GROUP CARLSBERG -B- VALMET SEMA GROUP GB : Grande-Bretagne - GR : Gre`ce - SE : Sue`de.

e e C C ± ± ± UHDPI HDPP p‚ IDRI HDUH hu QW HDTV QVUDUS IDVI hi UWDI IDSR CIBA SPEC CHEM gr EURO DISNEY /RM CARLSBERG AS -A f DJ E STOXX IND GO P SIEMENS AG LeMonde Job: WMQ0607--0021-0 WAS LMQ0607-21 Op.: XX Rev.: 05-07-99 T.: 12:54 S.: 111,06-Cmp.:05,13, Base : LMQPAG 55Fap: 100 No: 0408 Lcp: 700 CMYK

FINANCES ET MARCHÉS ¼ LE MONDE / MARDI 6 JUILLET 1999 / 21

C C C C C ± SRDHS QSRDSR HDST IRDQW IQRDUH IQR VUVDWV HDSP IUDPH ITU ITUDRH IHWVDHU HDPR PIDQQ BIC...... SQDUS GUILBERT...... SOCIETE GENERALE......

C C C ± FFFF FFFF FFFF IRDVP RVQDSH RVQDSH QIUIDSS FFFF PTDST IUH IUI IIPIDTW HDSW IHDPT BIS...... WI GUYENNE GASCOGNE... SODEXHO ALLIANCE......

C C C C C ± UTDSH SHIDVI HDQQ WDHS PPSDSH PPUDTH IRWPDWT HDWQ IQDIH TPDSH TQDUH RIUDVR IDWP ITDRH B.N.P...... UTDPS HACHETTE FILI.ME...... SOGEPARC (FIN) ......

C C C ± ± IUTDQH IISTDRS HDIU IDQS PIS PIQ IQWUDIW HDWQ RWDRR PU PU IUUDII FFFF IUDPQ VALEURS FRANC¸AISES BOLLORE ...... IUTDTH HAVAS ADVERTISIN ...... SOMMER-ALLIBERT......

C C ± ± ± ± QTUDPH PRHVDTU IDSS QDTS ISH IRUDUH WTVDVS IDSQ UQDHI QVDQH QVDIH PRWDWP HDSP SDPR BONGRAIN ...... QUQ IMETAL ...... SOPHIA ......

C C C C ± ± PUSDRH IVHTDSI IDPS SVDSR PHDUS PHDQS IQQDRW IDWQ TDVV UIDVH UIDIS RTTDUI HDWI QWDWR BOUYGUES ...... PUP IMMEUBLES DE FCE ...... SPIR COMMUNIC. # ......

C C C C C

± QIDUS PHVDPU HDVQ TIDSU TSDRH TTDRS RQSDVV IDTI IUDVI UUDUH UTDPS SHHDIU IDVU PQDSH b Lundi 5 juillet, à l’ouverture des transactions, l’action BOUYGUES OFFS...... QIDRW INFOGRAMES ENTER .... STRAFOR FACOM......

C C C C ± ± VDUT SUDRT QDQH QUDQH PQDPH PQ ISHDVU HDVT TDWP IUT IUVDUH IIUPDPH IDSQ PDIH

BNP s’échangeait en baisse de 0,07 %, à 76,2 euros, BULL#...... VDRV INGENICO ...... SUEZ LYON.DES EA ......

C C C C ± ± TTDIS RQQDWP HDHV IQDVI PRDSH PQDVS ISTDRS PDTS UDRV PQUDSH PQT ISRVDHT HDTQ SSDSW CANAL + ...... TTDIH INTERBAIL...... TF1 ......

C C C C C tandis que le titre Société générale baissait de 0,54 %, C ISSDVH IHPIDWV PDIT IQDWQ QHUDSH QIH PHQQDRU HDVI IQDTT IHUDVH IHWDRH UIUDTP IDRV QTDRR CAP GEMINI ...... ISPDSH INTERTECHNIQUE...... TECHNIP......

C C C C ± SHDRS QQHDWQ HDWH PRDWH TWDSH TWDSH RSSDVW FFFF IRDPU QTDPU QTDRQ PQVDWU HDRR HDRI

à 166,1 euros, et que celui de Paribas abandonnait CARBONE LORRAINE..... SH ISIS ...... THOMSON-CSF......

C C C

± ± IRPDIH WQPDII IDVT QPDST WIDUH WHDIS SWIDQS IDTW QDUS IPV FFFF FFFF FFFF RVDQI

0,37 %, à 107,6 euros. A ces cours, les nouvelles condi- CARREFOUR ...... IRRDVH KLEPIERRE...... TOTAL FINA SA......

C C C C ± ± WHDVH SWSDTI IDSU PDQR PSRDSH PSQDTH ITTQDSI HDQS QWDRR IPWDSH IPT VPTDSI PDUH IDRI CASINO GUICHARD ...... VWDRH LABINAL...... UNIBAIL ......

C C C C C C SSDVH QTTDHP QDPR IDWU WPDSH WSDSS TPTDUU QDQH IVDHQ RWDVH SH QPUDWV HDRH QSDSQ tions de l’offre de la BNP sur SG valorisaient l’action de CASINO GUICH.ADP ...... SRDHS LAFARGE...... UNILOG ...... b

C C C C C ± PQPDIH ISPPDRV HDVI IWDRI QTDII QTDQS PQVDRR HDTT HDRI IISDRH IIU UTUDRU IDQW QDRQ

cette dernière à 171,88 euros pour l’offre principale et à CASTORAMA DUB.(L...... PQR LAGARDERE...... UNION ASSUR.FDAL ......

C C C

± ±

IHSDVH TWR FFFF QQDUP UHDIH TWDSH RSSDVW HDVT IRDPU IRDIW IRDHP WIDWU IDPH RVDQS

167,64 euros pour l’offre subsidiaire (limitée à 30 % du C.C.F...... IHSDVH LAPEYRE ...... USINOR......

C C C C ± ISIDSH WWQDUU IDPU PDRU RT RT QHIDUR FFFF PQDPP VQDTS VQDUH SRWDHR HDHT PRDTV CEGID (LY) ...... IRWDTH LEBON (CIE)...... VALEO ......

C C ± ± ± UDHW RTDSI IDIP SDHQ PIPDQH PIT IRITDVU IDUR RDQP RSDPH RSDPH PWTDRW FFFF VDPH capital). L’offre de la BNP sur l’action Paribas est valo- CERUS...... UDIU LEGRAND ...... GPE VALFOND # ......

C C C C

± ± SHDSH QQIDPT HDRW UDST IIVDQH IPP VHHDPU QDIQ IHDHU QTDSH QTDVH PRIDQW HDVP IHDUR

risée à 118,19 euros, (en tenant compte d’un CVG dont CGIP ...... SHDUS LEGRAND ADP ...... VALLOUREC......

C C C ± ± ± SP QRIDIH HDQV IHDRH RHDIH RHDPS PTRDHP HDQU QDSW PUDWW PV IVQDTU HDHR RDRQ

la valeur théorique est estimée à 7,7 euros). La branche CHARGEURS...... SPDPH LEGRIS INDUST...... VIA BANQUE ...... C C ± ± ± ± SQDSH QSHDWR HDUR PQDQU IIP III UPVDII HDVW WDSS VIDRH VPDUS SRPDVH IDTT IRDQW CHRISTIAN DALLOZ ...... SQDWH LOCINDUS...... VIVENDI ......

C C C C C ±

ISVDVH IHRIDTT HDUT TVDSS TRT TSVDSH RQIWDRV IDWQ TDWI IRDPH IRDIH WPDRW HDUH SDIR principale de l’offre de SG sur Paribas valorise ce der- CHRISTIAN DIOR ...... ISUDTH L’OREAL ...... WORMS (EX.SOMEAL .....

C C C

± ± ± VRDIH SSIDTT HDVQ IVDQV PVTDWH PVTDQH IVUV HDPI VTDUV PIS PIQDSH IRHHDRU HDUH ITDWH

nier à 113,18 euros, tandis que la branche subsidiaire le CIC -ACTIONS A...... VRDVH LVMH MOET HEN...... ZODIAC EX.DT DIV ......

C C ± ± SWDWH QWPDWP IDHI PSDWR ITHDIH ISWDSH IHRTDPS HDQU RDVV CIMENTS FRANCAIS ...... SWDQH MARINE WENDEL ......

C C C valorise à 110,73 euros. ± WSDIH TPQDVP IDIU SSDVS TDRH TDQQ RIDSP IDHW UWDVP CLARINS ...... WR METALEUROP ......

C C C ± IHQDQH TUUDTH IDTP QRDWW RHDSH RIDHS PTWDPU IDQT PHDRV

b A l’ouverture de la séance, lundi, la cotation des deux CLUB MEDITERRANE .... IHS MICHELIN......

C ± ± ±

PSDPR ITSDST HDUP PDRU QRDTH QRDQP PPSDIP HDVI PDII

géants pétroliers français TotalFina et Elf était suspen- CNP ASSURANCES ...... a PSDHT MONTUPET SA......

C ± ± ± VUDSH SUQDWT HDIU SIDRT IHDSV IHDSS TWDPH HDPV IWDSP COFLEXIP...... VUDTS MOULINEX ......

C ± ± ± IUWDPH IIUSDRU HDQQ HDHR SIDQH SIDTH QQVDRU HDSV SDWU due, le premier ayant lancé une OPE surprise de 42 mil- COLAS ...... IUWDVH NATEXIS......

C C C IDVS IPDIR HDSR IPDIP PPDII PQDPS ISPDSI SDIT FFFF

liards d’euros sur le second (lire p. 17 et 18). COMPTOIR ENTREP...... IDVR NEOPOST......

C ± ± ± % Var. RQDIU PVQDIV HDQW WDUT PS PRDWS ITQDTT HDPH IUDQP

CPR ...... RQDQR NORBERT DENTRES...... Pre´ce´dent Cours Cours % Var.

b Dans le sillage de cette opération surprise, les va- 31/12 C C C International ± f ITDVR IIHDRT HDHT QHDTR PTDSH PTDTH IURDRV HDQV ITDQT

CRED.FON.FRANCE ...... ITDVS NORD-EST...... en ¤uros en ¤uros en francs veille

(1)

± ± QQDRH PIWDHW FFFF UDUQ UH UH RSWDIU FFFF RDQQ leurs parapétrolières étaient très entourées : Géophy- CFF.(FERRAILLES) ...... QQDRH NORDON (NY)......

C C C C ±

QRDQT PPSDQW PDUU IIDVI PPW PPW ISHPDIR FFFF SHDPP IQPDVH IQR VUVDWV HDWH SRDPI

sique gagnait 1,5 %, à 51,90 euros, et Coflexip 2 %, à CREDIT LYONNAIS...... QSDQR NRJ # ...... AMERICAN EXPRESS...... a

C C C ± ± SW QVUDHI HDUT SDTH VDSH VDTQ STDTI IDSQ ISDWW SSDVH SSDVH QTTDHP FFFF PTDWQ CS SIGNAUX(CSEE)...... SWDRS OLIPAR...... A.T.T. #......

C C C C 89,40 euros. C ± UVDVS SIUDPP IDUR UDWV IHV IHVDTH UIPDQU HDST RTDTU IW IVDTS IPPDQR IDVR IPDHU DAMART ...... UUDSH PARIBAS...... BARRICK GOLD #......

C C C C C C PSTDSH ITVPDSQ PDII SDIT IPHDSH IPPDUH VHRDVT IDVQ SRDUV PWDRT QHDHW IWUDQV PDIR IRDUS

b Le certificat d’investissement Crédit lyonnais a dé- DANONE...... PSIDPH PATHE...... CROWN CORK ORD.#.....

C C C C

± ± ITPDSH IHTSDWQ HDWI TDRW RQDSW RRDRH PWIDPR IDVT SWDSW PQDWH PRDIH ISVDHW HDVR IITDUP

buté la séance de lundi sur une baisse de 2,4 %, à DASSAULT-AVIATIO ...... ITR PECHINEY ACT ORD ...... DE BEERS # ......

C C C C ± ± QPDWH PISDVI PDHS IUDVQ PTW PUP IUVRDPH IDIP IRDQU TVDTS TVDRS RRW HDPW RTDPT DASSAULT SYSTEME...... QPDPR PENAUILLE POLY.C ...... DU PONT NEMOURS.....

C C C C ± ± SVDSS QVRDHT HDHW QHDIW TRDTH TRDQH RPIDUV HDRT ITDPI QP QPDTH PIQDVR IDVV SWDRW 34,5 euros, le jour où les résultats du placement ont été DE DIETRICH...... SVDTH PERNOD-RICARD...... ERICSSON # ......

C C C C ± ± VPDWS SRRDIP HDTI PVDTV ISVDRH ISVDWH IHRPDQP HDQP PHDSH STDUH SSDVH QTTDHP IDSW VDRS

rendus publics (lire p. 30). DEVEAUX(LY)# ...... VPDRS PEUGEOT...... FORD MOTOR # ......

C C C C C IIDSI USDSH FFFF IIDIH ITSDRH ITTDIH IHVWDSR HDRP PDHP IHVDSH IHWDUH UIWDSV IDII PRDWP DEV.R.N-P.CAL LI...... IIDSI PINAULT-PRINT.RE...... GENERAL ELECT. #......

C C C C ± ± IQIDIH VSWDWT HDRT HDII IHWDUH IHVDPH UHWDUS IDQU QPDTT TSDQH TUDIH RRHDIS PDUT QIDUP DEXIA FRANCE ...... IQHDSH PLASTIC OMN.(LY) ...... GENERAL MOTORS # .....

C C C ± SDRV QSDWS FFFF RRDUS VS FFFF FFFF FFFF SDIW WDPH WDQQ TIDPH IDRI VPDWR DMC (DOLLFUS MI)...... SDRV PRIMAGAZ...... HITACHI #......

C C C C C

± PUDTS IVIDQU HDUQ IQDSH TSS TSR RPVWDWT HDIS SDST IPV IPVDUH VRRDPP HDSS TPDTT

RE`GLEMENT MENSUEL DYNACTION...... PUDRS PROMODES...... I.B.M # ......

C C C C C ±

UHDWH RTSDHU HDVS RDWS PHQDSH PHPDIH IQPSDTW HDTW QPDSU TVDUS TWDIS RSQDSW HDSV PQDUT

______EIFFAGE ...... UHDQH PUBLICIS #...... ITO YOKADO #......

C C C ± ± FFFF FFFF FFFF RVDIP IVDHQ IV IIVDHU HDIU TDVV PH IWDWW IQIDIQ HDHS QVDUP ELF AQUITAINE ...... IRSDWH REMY COINTREAU...... MATSUSHITA #......

C C C C C ± QVDWW PSSDUT HDPV SPDQT RR RRDIP PVWDRI HDPU ISDQI RH RHDVW PTVDPP PDPQ PSDUU ERAMET ...... QWDIH RENAULT ...... MC DONALD’S #......

v xhs S t svvi„ Cours releve´sa` 12 h 30

C C C C ± ± IRH WIVDQR IDHV SDHP USDTS UUDTH SHWDHP PDSV RDIQ URDPS URDQH RVUDQV HDHU ITDUS ERIDANIA BEGHIN...... IQVDSH REXEL...... MERCK AND CO # ......

C C C C ± ±

QIHDVH PHQVDUI HDWU UDQP IUDUQ IUDUH IITDIH HDIU QTDTU TDUU TDVT RS IDQQ RRDII ESSILOR INTL ...... QHUDVH RHODIA ...... MITSUBISHI CORP...... viquid—tion X PQ juillet

C C C C C C QPT PIQVDRP IDTS WDTT RSDWP RTDVH QHTDWW IDWP TDUS WUDPS WVDQH TRRDVI IDHV PWDQP ESSILOR INTL.ADP...... QPHDUH RHONE POULENC A...... MOBIL CORPORAT.#......

C C C C C VH SPRDUU QDWH IHDUI IPHDUH IPI UWQDUI HDPS ISDVU IQTDSH FFFF FFFF FFFF RWDPT ESSO...... UU ROCHEFORTAISE CO ..... MORGAN J.P. # ......

C C C ± ± TIQ RHPIDHP PDQR VDTU PDVW PDVV IVDVW HDQS ITDIP IPDTH FFFF FFFF FFFF RDUT EURAFRANCE...... SWW ROCHETTE (LA) ...... NIPP. MEATPACKER......

C C C ± ± % Var. ± IDRI WDPS HDUH PWDQS STDPH ST QTUDQR HDQT RDWT QWDSH QWDUI PTHDRV HDSQ IPDWW

Pre´ce´dent Cours Cours % Var. EURO DISNEY...... IDRP ROYAL CANIN...... PHILIP MORRIS # ......

31/12 C C C France C f ± IDRQ WDQV FFFF QPDRH IVIH IVHH IIVHUDPQ HDSS VTDVP VPDVS VQDSH SRUDUP HDUV SDIQ

en ¤uros en ¤uros en francs veille EUROTUNNEL...... IDRQ RUE IMPERIALE (L...... PROCTER GAMBLE ......

(1)

C C C ± ± ± SPDWH QRU QDQP VDTV QTDWH QTDHU PQTDTH PDPS QDQP IQDRU IQDUW WHDRT PDQV PRDPQ FAURECIA ...... SIDPH SADE (NY) ...... SEGA ENTERPRISES ......

C C C C C ± ± ISP WWUDHS FFFF HDPV IIU IPHDSH UWHDRQ PDWW IVDTV TPV TPUDSH RIITDIQ HDHV IIDPR SWDWH THDSH QWTDVS I SPDVW B.N.P. (T.P)...... ISP FIMALAC SA...... SAGEM SA...... SCHLUMBERGER #......

C C C C C ± ± ± IRPDIH WQPDII HDPV IDVU IWDIT IVDVH IPQDQP IDVV SDRR ITH ITHDTH IHSQDRU HDQV QQDSP IHWDIH IHVDQH UIHDRH HDUQ UUDIT CR.LYONNAIS(TP) ...... IRPDSH FINEXTEL...... SAINT-GOBAIN...... SONY CORP. #......

C C C ± ± QVQDWH PSIVDPP HDQR UDWS UIDIH UIDIH RTTDQW FFFF IDTI VPDSH VIDSS SQRDWQ IDIS IRDSS RENAULT (T.P.)...... QVPDTH FIVES-LILLE...... SALVEPAR (NY) ......

C ± ± ± IVPDPH IIWSDIS HDWV HDVI IQW IQW WIIDUV FFFF QDVR RPDSH RHDUV PTUDSH RDHS FFFF SAINT GOBAIN(T.P...... IVR FONC.LYON.# ...... SANOFI SYNTHELAB......

C C C C C

FFFF FFFF FFFF TDUT UR USDTS RWTDPQ PDPQ IIDUU TQDPS TR RIWDVI IDIW UDWT

THOMSON S.A (T.P ...... ISQ FRANCE TELECOM...... SAUPIQUET (NS) ...... ABRE´VIATIONS

C C C C C ± PRIDPH ISVPDIU HDSR QHDUT UHP UHHDSH RSWRDWV HDPI PDQI SU SUDSH QUUDIV HDVV IIDPT

ACCOR ...... PQWDWH FROMAGERIES BEL...... SCHNEIDER ELECTR......

B = Bordeaux; Li = Lille ; Ly = Lyon ; M = Marseille; Ny = Nancy; Ns = Nantes.

C C ± ± ± PPDHS IRRDTR HDPQ FFFF IPWDWH IQHDSH VSTDHP HDRT RPDTV RWDTH RWDPI QPPDVH HDUW IPDTP AEROSPATIALE MAT ...... PPDIH GALERIES LAFAYET ...... SCOR......

C C

± ± ± RTDQI QHQDUU HDIQ VDWV USDSH URDUH RWH IDHT SDIS UW UW SIVDPI FFFF IIDRS AGF ...... RTDQU GASCOGNE...... S.E.B...... SYMBOLES

C C C C C C IUDQH IIQDRV IDHS PPDTQ TVDPH TVDUS RSHDWU HDVI IVDTU STDHS STDSH QUHDTP HDVH SDWH

AIR FRANCE GPE N ...... IUDIP GAUMONT #...... SEITA...... 1 ou 2 = cate´gories de cotation - sans indication cate´gorie 3 ; a coupon

C C C C C ± ISUDPH IHQIDIT HDUU HDTH SRDRH SSDVS QTTDQS PDTU PQDQU WDUH WDUT TRDHP HDTP IIDHQ

AIR LIQUIDE ...... IST GAZ ET EAUX ...... SELECTIBANQUE...... de´tache´; b droit de´tache´; # contrat d’animation ; o = offert ;

C C ± ± ± IQWDIH WIPDRR IDWU QQDRH IIQDWH IIPDTH UQVDTI IDIR IIDHU QVDQH FFFF FFFF FFFF RVDSP

ALCATEL ...... IRIDWH GECINA...... SFIM...... d = demande´; x offre re´duite ; y demande re´duite ; d cours pre´ce´dent.

C C C C C C

QPDPV PIIDUR HDVV TIDTR SIDIS SPDQH QRQDHU PDPS SDQQ RTDUU RTDWH QHUDTR HDPV IUDRP

ALSTOM...... QP GEOPHYSIQUE ...... SGE...... `

C C C C C ± DERNIERE COLONNE RM (1) : PSQ ITSWDSU HDTH PQDII PSDTW PT IUHDSS IDPI PIDVQ IPQDVH IPPDPH VHIDSV IDPW TWDII ALTRAN TECHNO. #...... PSIDSH GRANDVISION ...... SIDEL......

C C ± ± ± ± IHHDWH TTIDVT HDIH HDWI IQU IQQDTH VUTDQT PDRV PUDHP IRWDRH IRV WUHDVP HDWR TDSS ATOS CA...... IHHDVH GROUPE ANDRE S.A ...... SILIC CA ...... Lundi date´ mardi : % variation 31/12 ; Mardi date´ mercredi : montant du

C C C C ± ± IPTDSH VPWDUW IDSP PDRR PPDWH PPDVQ IRWDUS HDQI IHDIQ VIDVH VIDSH SQRDTH HDQU SDRR AXA...... IPRDTH GR.ZANNIER (LY) ...... SIMCO...... coupon en euros ; Mercredi date´ jeudi : paiement dernier coupon ;

C C C C C ± IQRDIH VUWDTR HDWT VDHT IHH IHPDRH TUIDUH PDRH ISDVI PPUDWH PPW ISHPDIR HDRV PDSQ BAIL INVESTIS...... IQSDRH GROUPE GTM ...... S.I.T.A ...... Jeudi date´ vendredi : compensation ; Vendredi date´ samedi : nominal.

C C C ± ± ± IHRDRH TVRDVP IDUS IPDPH UP UIDTH RTWDTU HDST VDUQ IPDWI IPDVQ VRDIT HDTP QDWU BAZAR HOT. VILLE ...... IHPDTH GROUPE PARTOUCHE ... SKIS ROSSIGNOL......

C ± ± RISDVV HDIT FFFF FFFF FFFF ISUDRH IHQPDRV IDHI SV QVHDRT IDUS GUILLEMOT #...... TQDRH DAPTA-MALLIN.... MANITOU # ...... DISTRIBORG G.....

C ± ± ± PDQT PDVT SPDPH QRPDRI HDIH SR QSRDPP HDWP UI RTSDUQ IDII GUYANOR ACTI .... HDQT GROUPE J.C.D ...... MANUTAN INTE .. EMIN-LEYDIER.....

SECOND C RWVDSQ FFFF IRSDQH WSQDII FFFF IHS TVVDUS FFFF QI PHQDQS QDTV NOUVEAU HF COMPANY...... UT DAUPHIN OTA ..... MARC ORIAN...... FLAMMARION S...

C C ± QIWDWV HDPS QWDVH PTIDHU FFFF SR QSRDPP HDST IRDVH WUDHV IDVT RVDUV ______d HIGH CO...... DECAN GROUPE... MARIONNAUD P . GRAVOGRAPH......

C C ±

PTIDUQ IDHI UV SIIDTS IDPU QHDUH PHIDQV FFFF PPDTH IRVDPS QDHI

´ HOLOGRAM IND .. QWDWH ´ DU PAREIL AU...... MECATHERM #.... GPE GUILLIN ...... C C ± QU FFFF QUDSH PRSDWV IDQP QQDTP PPHDSQ TDVH ISDVS IHQDWU IDPV

MARCHE IGE + XAO...... d SDTR MARCHE ENTRELEC CB ...... MGI COUTIER...... a JEANJEAN # ......

C C ± RPDQI IUDHT WRDVH TPIDVS IDSH IPS VIWDWS FFFF QIDIH PHR HDWT ILOG # ...... TDRS ENTREPRISE I...... MICHEL THIER .... HBS TECHNOLO ..

C C ± PIDWI FFFF RUDIS QHWDPV PDSH IIDVW UUDWW UDTH IRSDIH WSIDUW PDVV

IMECOM GROUP ..d QDQR ETAM DEVELOP.... NAF-NAF #...... HOT.REG.PARI .....

v xhs S t svvi„

v xhs S t svvi„

C ± ± IIUDRP PDIW IHVDPH UHWDUS FFFF PUDWH IVQDHI RDIH IQH VSPDUR HDTI INFONIE...... IUDWH EUROPEENNE C ... PHYTO-LIERAC .... HUREL DUBOIS....

C

± ± IRRDQI HDHS RTDSH QHSDHP RDIP UW SIVDPI QDWS IIV UURDHQ FFFF

INFOTEL #...... PP EUROP.EXTINC..... POCHET...... IDI...... d

 le™tionF

ne se Cours releve´sa` 12 h 30 Une se´lection. Cours releve´sa` 12 h 30

C ± IRTDWQ IDUQ RVDSH QIVDIR FFFF TP RHTDTW FFFF PIDWS IRQDWV HDTV LEXIBOOK #...... PPDRH EXEL INDUSTR..... RADIALL #...... IMV TECHNOLO...

C C C ± SPDRV IDPU QP PHWDWI IDSW SUDWH QUWDVH RDTI PUDIH IUUDUT IDRS JOLIEZ-REGOL...... V EXPAND S.A...... RALLYE(CATHI ..... INTER PARFUM....

Cours Cours % Var. Cours Cours % Var. ± IDVR FFFF IQW WIIDUV FFFF RIDHS PTWDPU QDTR RI PTVDWR FFFF

JOLIEZ-REGOL...... HDPV FACTOREM...... REYNOLDS...... IPO (NS) # ......

Valeurs f en ¤uros en francs veille Valeurs f en ¤uros en francs veille

C C C ± TI IDHW IWDIH IPSDPW HDPT PQDIH ISIDSQ HDTS PH IQIDIW PDPH LACIE GROUP...... WDQH FAIVELEY # ...... RUBIS #...... LABO.PHARMYG...

C C ± ± ± VVDSS QDSU IUDTH IISDRS IDPQ TH QWQDSU TDVT SDSH QTDHV IDUW IPTDVH VQIDUS HDRV IHHDWH TTIDVT FFFF ADL PARTNER...... IQDSH MEDIDEP #...... ADA...... FINACOR...... SABATE SA # ...... a M.B.ELECTRON....d

C C C ± WQDSR IDQS SDVH QVDHS FFFF WUDUS TRIDPH HDUP VIDUS SQTDPR FFFF UHDTS RTQDRQ PDRV VWDHS SVRDIQ PDQT AB SOFT...... IRDPT MILLE AMIS #...... d AIGLE # ...... FINATIS(EX.L ...... d SEGUIN MOREA... NSC GPE (NY) ......

C C ± ± ISUDRQ FFFF TDTW RQDVV PDWP USDSS RWSDSV HDIQ ITS IHVPDQQ HDQH IPW VRTDIV HDUU RSDPU PWTDWS FFFF ALPHAMEDIA...... PR MONDIAL PECH ... ALGECO #...... FININFO...... SIDERGIE...... NOCIBE...... d

C C C C C ± QSDRP RDRS VDWW SVDWU QDQQ VRDWH SSTDWI HDHT RHDTH PTTDQP IDPP PTDSH IUQDVQ HDWS IPPDIH VHHDWP HDHV ALPHA MOS ...... SDRH NATUREX...... APRIL S.A.#( ...... FLO (GROUPE) ..... SIPAREX (LY)...... ONET #......

C C C C WVQDWR FFFF SVDVH QVSDUH RDHU TR RIWDVI HDWS RSDWH QHIDHV P PPDTP IRVDQV FFFF ISDSH IHIDTU QDQQ ALTAMIR & CI...... ISH OLITEC ...... ARKOPHARMA # ..a FOCAL (GROUP .... SOCAMEL-RESC ... ORGASYNTH ......

C ± ITDHI FFFF IWS IPUWDIP FFFF WRDSH TIWDVV FFFF SQDUH QSPDPS HDST SH QPUDWV IDHI RRDWH PWRDSP FFFF APPLIGENE ON ....d PDRR OMNICOM...... ASSUR.BQ.POP..... FRAIKIN 2#...... SOPRA #...... PARIS EXPO......

C C C ± WDRS HDUH HDWS TDPQ FFFF PVDTS IVUDWQ PDSS RPDWU PVIDVT HDHP UDVR SIDRQ FFFF PI IQUDUS PDTW ASTRA ...... IDRR OXIS INTL RG...... ASSYSTEM #...... GAUTIER FRAN .... SPORT ELEC S...... d PAUL PREDAUL....

C C C C C ± UPDVI HDWI IWDRH IPUDPT PDII IVIDQH IIVWDPS HDQQ IDQS VDVT QDVS ITDIH IHSDTI QDQR WDTH TPDWU IDSW ATN...... IIDIH PERFECT TECH..... BENETEAU CA# .... GEL 2000...... STALLERGENES ... PIER IMPORT......

C C ± ± ± QVHDRT HDVS UDVH SIDIT PDSH U RSDWP HDIR PT IUHDSS PDST RH PTPDQV HDTV PPDIH IRRDWU FFFF AVENIR TELEC...... SV PHONE SYS.NE..... BISC. GARDEI...... GENERALE LOC .... STEF-TFE # ...... PISC. DESJOY ......

C C C ± SHSDHW FFFF IRDIH WPDRW SDQH TPDRS RHWDTS QDWI TTDWS RQWDIT IDSR PDRH ISDUR FFFF PS ITQDWW QDUQ BELVEDERE...... UU PICOGIGA...... BOIRON (LY)# ...... GEODIS #...... SUPERVOX (B)...... d PLAST.VAL LO......

C ± ± ± WUDUR HDTU UIDSH RTWDHI FFFF QPDHI PHWDWU HDQR IDPH UDVU FFFF TPDPS RHVDQQ HDST QHDUS PHIDUI PDQV BIODOME #...... IRDWH PROSODIE ...... BOISSET (LY)...... G.E.P PASQUI ...... d SYLEA...... REGIONAL AIR .....

C ± ± QHIDUR PDIQ PVDQH IVSDTR IDVH WU TQTDPV FFFF PVDPH IVRDWV HDVV IQDSH VVDSS FFFF QQDWH PPPDQU FFFF BVRP EX DT S...... RT PROLOGUE SOF.... BOIZEL CHANO ... GFI INDUSTRI...... TOUPARGEL (L .... SECHE ENVIRO.....

C C C ± TIDTT IUDSH RDRQ PWDHT FFFF IUDHS IIIDVR QDTU TRDWH RPSDUP IDRI IHR TVPDPH IDHU SVDPH QVIDUU FFFF CAC SYSTEMES .... WDRH QUANTEL ...... BONDUELLE ...... GFI INFORMAT .... TRANSICIEL # ...... SERVICES ET ...... d

C C IHRDWS FFFF RRDSH PWIDWH FFFF TDQS RIDTS FFFF TUDTH RRQDRQ HDIS QUDSH PRSDWV RDIU PVDWH IVWDSU FFFF CEREP ...... IT R2I SANTE ...... BOURGEOIS (L.....d GO SPORT...... TRIGANO...... SICAL...... d

C C C ± RDSQ FFFF RP PUSDSH PDRR SPDTH QRSDHQ HDUS IWDHT IPSDHQ IDWQ IIV UURDHQ FFFF SHDPS QPWDTP HDQH CHEMUNEX #...... HDTW RADOUX INTL ...... BRICE...... GPRI FINANCI...... UBI SOFT ENT ..... SMOBY (LY) #......

C C C ± QHIDUR FFFF PQ ISHDVU TDWV RWDIH QPPDHU HDRI SHHIDSH QPVHUDTW HDHQ PHDPS IQPDVQ IDPP IIH UPIDSS FFFF COIL...... RT RECIF #...... BRICORAMA #...... GRAND MARNIE .. VIEL ET CIE...... SODICE EXP.( ......

C C C ± IIWDQV IDTV IUDVH IITDUT IDUI IHQ TUSDTR HDWV SP QRIDIH FFFF UTDWH SHRDRQ HDIQ SIDUS QQWDRT FFFF CRYO INTERAC .... IVDPH REPONSE #...... BRIOCHE PASQ .... GROUPE BOURB .. VILMOR.CLAUS.... SOFIBUS......

C C ± ± PRPDUH FFFF TDVH RRDTI IDRW SQDIH QRVDQI HDIW IUDRH IIRDIR QDQQ SI QQRDSR IDWP RT QHIDUR FFFF CYBER PRES.P...... QU REGINA RUBEN.... SOLERI...... GUERBET S.A...... VIRBAC ...... SOGEPAG(PARC ...d

C C C ± ± ± VPDTS HDRH PRDSH ITHDUI HDRI QIDPH PHRDTT PDSH QT PQTDIR RDWQ VVDPH SUVDSS PDRR TPDQS RHVDWW PDSV CYRANO # ...... IPDTH SAVEURS DE F ...... CDA-CIE DES...... GUY DEGRENNE ..a WALTER # ...... SOLVING # ......

± ± ± ± ± IIQDIS HDSV IIDSH USDRR IDVV RS PWSDIV PDIU SP QRIDIH HDUT IPHDUH UWIDUR FFFF UDWV SPDQS HDIQ DESK # ...... IUDPS SILICOMP # ...... CEGEDIM # ...... GUYOMARC H N .. AFE ...... d S.T. DUPONT......

C C C ± ± WDSV FFFF IRSDPH WSPDRS IDRQ IHI TTPDSP I IHI TTPDSP HDSH RHDHI PTPDRS PDRI QV PRWDPT HDPT DESK BS 98 ...... d IDRT SERP RECYCLA ..... CERG-FINANCE.... HERMES INTL ...... AFIBEL ...... STEDIM # ......

C C C ± SSDIH IDVP QV PRWDPT PDWV QHDWH PHPDTW FFFF IHS TVVDUS FFFF QUDIH PRQDQT HDPU PI IQUDUS PDIH DMS # ...... VDRH SOI TEC SILI ...... CGBI ...... HYPARLO #(LY...... AIRFEU#(NS)...... SURCOUF # ......

C C C RWDPH IDQS PPDVR IRWDVP FFFF TDWS RSDSW FFFF QIDSH PHTDTQ FFFF QIDUH PHUDWR HDTQ VS SSUDST HDIP DURAND ALLIZ.... UDSH STACI #...... CLAYEUX (LY)...... d I.C.C.#...... ALAIN MANOUK .. SYLIS # ......

C C ± ± HDVU IDIW UTHDWI HDTW RDSQ RDIU RPDSH PUVDUV RTDWH QHUDTR HDPI UIDSS RTWDQR FFFF SS QTHDUV FFFF DURAN DUBOI..... IIT STELAX ...... CNIM CA# ...... IMMOB.BATIBA .... BQUE TARNEAU... TEAMLOG #......

C C C C IIRDIR PDQS IV IIVDHU IDIP SQ QRUDTT FFFF IHDIW TTDVR TDIS VU SUHDTV FFFF RQ PVPDHT HDUS EFFIK #...... IUDRH SYNELEC #...... COFITEM-COFI .... IMS(INT.META ..... C.A.GIRONDE...... THERMADOR GP..

C ± ± ± ± IVRDWV PDSS P IQDIP HDWW TSDSH RPWDTS FFFF RQDWH PVUDWU UDPW QWDRH PSVDRS HDPS IPDWH VRDTP IDWH ESKER ...... PVDPH LA TETE D.L...... CIE FIN.ST-H...... INFO REALITE ...... C.A.LOIRE/H...... THERMOCOMPAC

C C ± ± ± RPTDQU IDST PVDRW IVTDVV HDHR IRWDSH WVHDTT FFFF SDPS QRDRR QDTU THDPH QWRDVW HDQQ IHI TTPDSP HDVV EUROFINS SCI...... TS THERMATECH I.... C.A. PARIS I...... INT. COMPUTE..... C.A. MIDI CC...... UNION FIN.FR .....

C C C ± ± TSDTH FFFF IHSDPH TWHDHU IDIS RVDUH QIWDRS HDIH IQH VSPDUR PDWW SRDIH QSRDVU HDIW SSDPH QTPDHW PDPP EURO.CARGO S .... IH TITUS INTERA ...... C.A.ILLE & V...... JET MULTIMED .... C.A. SOMME C ..... VRANKEN MONO.

C QTUDQR HDWH IHIDVH TTUDUT FFFF RWDRH QPRDHR FFFF WSDSH TPTDRR FFFF SR QSRDPP FFFF QWDWW PTPDQP FFFF EUROPSTAT #...... ST TITUS INTER...... d C.A.LOIRE AT...... LATECOERE # ...... CR.AG.SUD RH..... VULCANIC # ...... d

± ± ± VSDPU IDSP PU IUUDII FFFF RVDPH QITDIU IDVQ IIS USRDQS FFFF RS PWSDIV IDIH FABMASTER # ...... IQ TRANSGENE # ...... C.A.MORBIHAN.... L.D.C...... CIDER SANTE ......

C C C C ± QRUDTT T IPDWT VSDHI IDPS URDUH RWH HDVH TDRI RPDHS HDIT VQDSS SRVDHS IDIS FI SYSTEM #...... SQ TR SERVICES...... C.A.DU NORD#..... LECTRA SYST...... CODETOUR......

C C C ± SVDQV HDST T QWDQT HDVR TQ RIQDPS IDRS RQDVS PVUDTR HDII IIDWW UVDTS FFFF FLOREANE MED... VDWH V CON TELEC...... C.A. OISE CC ...... LEON BRUXELL .... COFIDUR # ......

C ± ± QRIDIH SDPV TDIH RHDHI QDIU VWDWS SWHDHQ FFFF PPDQW IRTDVU TDHT QRDHS PPQDQS FFFF GENERIX # ...... SP WESTERN TELE .... C.A.PAS CAL ...... LOUIS DREYFU..... CORA INDUSTR ......

± ± ± WH QDQV UUDWH SIHDWW FFFF IVDIH IIVDUQ HDPV ITR IHUSDUU HDTI GENESYS # ...... IQDUP ...... C.A.TOULOUSE..... LVL MEDICAL ...... DELACHAUX S......

C C C ± PWRDVS HDSS SU QUQDWH HDSQ PHS IQRRDUI HDPH QUDWT PRW IDPQ GENSET...... RRDWS ...... CRCAM TOUR.P ... M6-METROPOLE .. DELMON INDUS......

C ISUDRQ FFFF RS PWSDIV FFFF PDIS IRDIH HDWR IU IIIDSI FFFF GROUPE D # ...... PR ...... CROMETAL ...... MEDASYS DIGI..... DIGIGRAM # ......

´ ´ IITVDIQ HPGHU IVQDVW IPHTDPR HPGHU IWQDTW IPUHDSP HRGHU REVENU-VERT ...... IUVDHV ACTILION EQUILIBRE C *..... KALEIS EQUILIBRE D......

´ ´ ´ ´ ´ ´ IIWDVR HIGHU IVHDQT IIVQDHV HPGHU IVIDQP IIVWDQV HRGHU Minitel : SEVEA ...... IVDPU ACTILION EQUILIBRE D * .... KALEı¨SSERENITE C......

´ ´ IIIHDTU HPGHU ITWDQP ´ ´ ´ PHTTRDVV HPGHU IUUDVS IITTDTP HRGHU

SICAV 3616 CDC TRESOR (1,29 F/mn) SYNTHESIS ...... QISHDQR ACTILION PEA EQUILIBRE *. KALEIS SERENITE D ......

IUIDIR IIPPDTH HPGHU

QUVDWS HPGHU PQDVH ISTDIP HRGHU

UNIVERS ACTIONS ...... SUDUU ACTILION PRUDENCE C *.... LATITUDE C ......

PHVTWDPI HRGHU

FONSICAV C ...... QIVIDRW

IIHHDRQ HPGHU ´ ITUDUT IVRDHV IPHUDRW HSGHU IQSDWV HRGHU

MONE ASSOCIATIONS...... ACTILION PRUDENCE D * ... PHDUQ

´ ˆ LATITUDE D...... PHSUHDRP HRGHU

MUTUAL. DEPOTS SIC. C ..... QIQSDWR WSDRS TPTDII HPGHU IWVDST IQHPDRU HSGHU TVIDPV HRGHU

FCP UNIVAR C ...... LION ACTION EURO ...... OBLITYS D...... IHQDVT WPDUI THVDIR HPGHU IIWPDPU HSGHU IVIDUT ´ PVHDPW HRGHU Sicav en ligne : UNIVAR D...... LION PEA EURO...... PLENITUDE D PEA ...... RPDUQ

QWDSI PSWDIU HPGHU IRUQQDIP HRGHU 08 36 68 09 00 (2,23 F/mn) UNIVERS-OBLIGATIONS ...... POSTE GESTION D...... PPRTDHS

 le™tionF

ne se ` RPWQPDSV HRGHU

´ POSTE PREMIERE SI...... TSRSDHQ RPUDQT HRGHU

ECUR. ACT. FUT.D PEA...... TSDIS Fonds communs de placements

` PSSVPTDWU HRGHU

´ POSTE PREMIERE 1 AN...... QWHHHDSU RIDIS PTWDWQ HRGHU IWSRDRW HIGHU

ECUR. CAPITALISATION C.... INDOCAM VAL. RESTR...... PWUDWT

IRIDTW HPGHU

PIDTH ` SRVIHDRT HRGHU

Cours de cloˆ ture le 2 juillet ´ CM EURO PEA...... POSTE PREMIERE 2-3...... VQSSDVH IQSHVDQI VVTHVDUI HRGHU PVQDWH QHGHT

ECUR. EXPANSION C...... MASTER ACTIONS ...... RQDPV

QRDTS PPUDPW HPGHU

SPTWDRQ HRGHU

´ ´ CM FRANCE ACTIONS ...... REVENUS TRIMESTR. D ...... VHQDQP UQIDTP RUWWDII HRGHU

IVVDUP QHGHT

ECUR. GEOVALEURS C...... MASTER OBLIGATIONS ...... PVDUU

IUTDSP HPGHU

PTDWI ´ IIIPDQU HRGHU

´ CM MID. ACT. FRANCE...... THESORA C ...... ITWDSV SIDTV QQW HRGHU

IQRDVT HIGHU

Valeurs unitaires e Date ECUR. INVESTIS. D PEA...... OPTALIS DYNAMIQ. C ...... PHDST

PQSHDPW HPGHU QSVDQH ´ WSVDTP HRGHU

E´metteurs f ´ ´ CM MONDE ACTIONS...... THESORA D...... IRTDIR PHVDPT IQTTDIH HRGHU

IQIDQP HIGHU

¤uros francsee cours EC. MONET.C/10 30/11/98...... OPTALIS DYNAMIQ. D...... PHDHP

TVRDRW HPGHU

IHRDQS ´

PVRHIRDST HRGHU

´ ´ CM OBLIG. LONG TERME.... TRESORYS C...... RQPWUDUR IPQPDRI HRGHU IVUDVV ´ IPSDVI HIGHU

EC. MONET.D/10 30/11/98...... OPTALIS EQUILIB. C ...... IWDIV

PWDUQ IWSDHP HPGHU

PQUSDVI HRGHU

AGIPI ´ ´ CM OPTION DYNAM...... SOLSTICE D...... QTPDIW QQSDIW HRGHU SIDIH ´ IPHDHR HIGHU

ECUR. TRESORERIE C...... OPTALIS EQUILIB. D...... IVDQH ´ QPUDRS HPGHU

´ ´ CM OPTION EQUIL...... RWDWP RTDUI QHTDRH HRGHU

IPIDHW HIGHU

ECUR. TRESORERIE D ...... OPTALIS EXPANSION C ...... IVDRT

IUHDWR HPGHU

AGIPI AMBITION (AXA) ...... PTDHT WWIDIS HPGHU

´ CM OBLIG. COURT TERME .. ISIDIH SG ASSET MANAGEMENT PWHDTP IWHTDQR HRGHU

IPHDST HIGHU

ECUR. TRIMESTRIEL D...... OPTALIS EXPANSION D...... IVDQV

IUWDWQ HPGHU

AGIPI ACTIONS (AXA)...... PUDRQ PHRIDRU HPGHU

´ CM OBLIG. MOYEN TERME . QIIDPP Serveur vocal : IVVDTS HRGHU

PVDUT ´ ´ ´ IIPDWT HIGHU

EPARCOURT-SICAV D...... OPTALIS SERENITE C...... IUDPP

IHVRDST HPGHU

´ CM OBLIG. QUATRE...... ITSDQR 08 36 68 36 62 (2,23 F/mn) IRHUSDSQ HRGHU PIRSDVH ´ ´ ´ IHSDSR HIGHU

3615 BNP GEOPTIM C ...... OPTALIS SERENITE D ...... ITDHW

IHTPDSV HPGHU

´ ITIDWW IPTHIDHU HRGHU

IWPIDHP Fonds communs de placements CADENCE 1 D...... SPIDPW PWGHT

GEOPTIM D...... PACTE SOL. LOGEM...... UWDRU

ITHDRI IHSPDPP HPGHU

QPVUDWP HRGHU

SHIDPR ´ CADENCE 2 D...... IUDUW IITDTW HPGHU

SQTDQI PWGHT

HORIZON C...... PACTE VERT T. MONDE...... VIDUT CM OPTION MODERATION .

UTQDVT HPGHU

BNP ACTIONS EURO...... IITDRS

IHRHDHW HPGHU

´ ´ ISVDST IHHDST HRGHU

PREVOYANCE ECUR. D...... ISDQQ CADENCE 3 D......

IHIWDQT HPGHU

BNP ACTIONS FRANCE...... ISSDRH

QQUDRP HPGHU LCF E. DE ROTHSCHILD BANQUE INTEROBLIG C ...... SIDRR

TVSDIS HPGHU

BNP ACT. MIDCAP EURO..... IHRDRS CIC BANQUES ´ UUDWQ SIIDIW HPGHU

TRHDIS HPGHU

ASIE 2000...... WUDSW INTERSELECTION FR. D......

PQVDVQ HPGHU

BNP ACT. MIDCAP FR...... QTDRI CRE´DIT AGRICOLE ´ ´

IPHIDHT HPGHU

´ IVQDIH PIUUPDWP HPGHU QQIWDPT SELECT DEFENSIF C...... PPIDWI HPGHU

FRANCIC...... QQDVQ SAINT-HONORE CAPITAL ....

IIVRDRT HPGHU

BNP ACTIONS MONDE...... IVHDSU 08 36 68 56 55 (2,23 F/mn) ´

ISUPDHU HPGHU

´ ´ PQWDTT RTPDWI HPGHU UHDSU SELECT DYNAMIQUE C ...... IWVDRQ HPGHU

FRANCIC PIERRE...... QHDPS ST-HONORE MAR. EMER. ....

IPPVDRV HPGHU

BNP ACTIONS PEA EURO..... IVUDPV ´ ´ IHVUDPS HPGHU

´ ITSDUS PWSDVR HPGHU RSDIH ´ UHVDII HPGHU ´ IHUDWS SELECT EQUILIBRE 2...... PWUDVU HPGHU

´ ATOUT AMERIQUE ...... EUROPE REGIONS...... RSDRI ST-HONORE PACIFIQUE ...... IWHDQT HPGHU

BNP EP. PATRIMOINE...... PWDHP ´ ITHDPT IHSIDPR HPGHU IPWDQS HPGHU

IWDUP ´ ´ PIHPDUR HPGHU

´ ATOUT ASIE...... ST-HONORE VIE SANTE ...... QPHDST SELECT PEA 3...... PIIDWR HPGHU

BNP EPARGNE RETRAITE .... QPDQI

RPWDWR PVPHDPP HPGHU PHWHDTH HPGHU

´ ATOUT CROISSANCE...... QIVDUI CIC PARIS SG FRANCE OPPORT. C...... ISHQPDQU HPGHU

BNP MONE COURT TERME . PPWIDTU

RHRDIV PTSIDPS HPGHU PHHHDPV HPGHU

QHRDWR SG FRANCE OPPORT. D ......

´ ATOUT FONCIER...... LEGAL & GENERAL BANK SUHVDRU HPGHU

BNP MONETAIRE C...... VUHDPS

RVQDRU QIUIDQT HPGHU

IPTVDQT HPGHU

ATOUT FRANCE EUROPE ..... IWQDQT SOGENFRANCE C......

IIHQDTS HRGHU

´ ASSOCIC ...... ITVDPS SPSRDRV HPGHU

BNP MONETAIRE D ...... VHIDHR

RQUDIR PVTUDRS HPGHU

QHVDUT HPGHU

ATOUT FRANCE MONDE...... RUDHU SOGENFRANCE D......

TIUDHT HPGHU

AURECIC...... WRDHU ´ IWIWDUP HRGHU

´ PWPDTT VPWPRDSV HPGHU

BNP MONE PLACEMENT C.. IPTRIDUU SECURITAUX ......

IWPDIV IPTHDTP HPGHU

TVHDIH HPGHU

ATOUT FUTUR C ...... SOGEOBLIG C...... IHQDTV

PHTDST HPGHU

CICAMONDE...... QIDRW ´ IQUIDPV HIGHU

´ PHWDHS USUWUDUQ HPGHU

BNP MONE PLACEMENT D.. IISSSDPW STRATEGIE IND. EUROPE ....

IITWDHS HPGHU

IUVDPP ´ QHSDTV HPGHU

ATOUT FUTUR D...... SOGEPARGNE D...... RTDTH

SHQDIP HPGHU

CONVERTICIC...... UTDUH ´

PISSDQR HIGHU

´ ´ ´ QPVDSV IITQUDWW HPGHU

BNP MONE SECURITE ...... IUURDPH STRATEGIE RENDEMENT ....

QPIDTH PIHWDST HPGHU

ITIWDRW HPGHU

COEXIS ...... SOGEPEA EUROPE...... PRTDVW

PPHHDVU HPGHU

´ ´ ECOCIC...... QQSDSP WQUUPVDSV HPGHU

BNP MONE TRESORIE ...... IRPWSSDVH ` RPRDPT PUVPDWT HPGHU

RQWDUS HPGHU

DIEZE ...... SOGINTER C...... TUDHR

SIUUDPI HRGHU

EPARCIC ...... UVWDPT

IHWWDHT HPGHU

BNP OBLIG. CT ...... ITUDSS Sicav Info Poste :

QTSIDHT HPGHU

EURODYN...... SSTDTH

WUIPDST HPGHU

MENSUELCIC...... IRVHDTU Fonds communs de placements

PPVDPI HPGHU

BNP OBLIG. LT...... QRDUW 08 36 68 50 10 (2,23 F/mn)

USWDQR HIGHU

INDICIA EUROLAND...... IISDUT

RQVWDRU HPGHU

TTWDIU ´ IHWDTI HIGHU

OBLICIC MONDIAL...... DECLIC ACTIONS EURO...... ITDUI

IIWSDPV HPGHU

IVPDPP ´ IVIDRR HRGHU

BNP OBLIG. MONDE...... PUDTT

PTTWDQS HIGHU

INDICIA FRANCE...... RHTDWR AMPLITUDE AMERIQUE C ...

IPQSDUT HPGHU

´ IVVDQW ´

QPRDSH HIGHU

OBLICIC ReGIONS ...... DECLIC ACTIONS FRANC ..... RWDRU

WQTDIV HPGHU

IRPDUP ´ IUWDVH HRGHU

BNP OBLIG. MT C...... PUDRI

ITPQDTP HPGHU

INDOCAM CONVERT. C...... PRUDSP AMPLITUDE AMERIQUE D...

ITRDHS HPGHU

PSDHI ´ PTTDRS HIGHU

RENTACIC...... DECLIC ACTIONS INTER...... RHDTP

IQSDVV VWIDQI HPGHU

PQTDUQ HRGHU

BNP OBLIG. MT D...... QTDHW IRQSDQU HPGHU

INDOCAM CONVERT. D ...... PIVDVP AMPLITUDE EUROPE C......

PQVVDSR HRGHU

QTRDIQ ´ QRWDHQ HIGHU

SECURICIC...... DECLIC BOURSE PEA ...... SQDPI

ITWDIQ IIHWDRP HPGHU

PQIDPP HRGHU

BNP OBLIG. REVENUS ...... QSDPS IQPVUDSP HIGHU

INDOCAM EUR. NOUV...... PHPSDTU AMPLITUDE EUROPE D ......

PISVDTP HRGHU

QPWDHV ´ ´ IHSDVU HPGHU

SECURICIC D ...... DECLIC BOURSE EQUILIBRE ITDIR IUHDWI IIPIDIH HPGHU ITQPDRI HRGHU

BNP OBLIG. SPREADS...... PRVDVT IPQSDQT HPGHU IVVDQQ AMPLITUDE MONDE C......

INDOCAM HOR. EUR. C ...... ´ IISDSI HIGHU

´ DECLIC OBLIG. EUROPE...... IUDTI IVQUDHT IPHSHDQP HPGHU PPUDWS IRWSDPS HRGHU

IHWHDQQ HPGHU

BNP OBLIG. TRESOR...... INDOCAM HOR. EUR. D...... ITTDPP AMPLITUDE MONDE D ......

´ IQHDVT HPGHU

DECLIC PEA EUROPE ...... IWDWS

IQTDQP VWRDPH HPGHU PQDQP ISPDWU HRGHU

IHPHDRI HPGHU

BNP SECT. IMMOBILIER ...... INDOCAM MULTI OBLIG...... ISSDST AMPLITUDE PACIFIQUE C ...

´ RRPDSU HIGHU

DECLIC SOGENFR. TEMPO .. TUDRU

PPDWV ISHDUR HRGHU PTVDVI HPGHU

INDOCAM ORIENT C...... RHDWV AMPLITUDE PACIFIQUE D...

SWWIDIP HPGHU

www.cdc-assetmanagement.com LION 20000 C/3 11/06/99 ...... WIQDQR ´ ...... RQDSS PVSDTU HRGHU PQWDUS HPGHU

INDOCAM ORIENT D ...... QTDSS ELANCIEL FRANCE D PEA....

SRTRDSV HPGHU

LION 20000 D/3 11/06/99 ...... VQQDHU ´ ...... IIIDVV UQQDVV HRGHU IITHDPT HPGHU INDOCAM UNIJAPON...... IUTDVV ELANCIEL EURO D PEA......

IHVWDTV HPGHU

SICAV 5000 ...... ITTDIP ´ ...... QIDTP PHUDRI HRGHU PHWIDWI HPGHU

INDOCAM STR. 5-7 C ...... QIVDWI EMERGENCE E.POST.D PEA.

IVUTDUT HPGHU

SLIVAFRANCE ...... PVTDII ......

IPPIDUW HRGHU

IVTDPT ´ IHVDQI UIHDRU HRGHU IRQIDVW HPGHU LIVRET B. INV.D PEA...... INDOCAM STR. 5-7 D...... PIVDPW GEOBILYS C ......

PSUDTT HPGHU

´ SLIVARENTE ...... QWDPV ...... PVRTDRT HRGHU

RQQDWR ´ TTHDWR HRGHU ´ IHHDUT IHPSQDUP HIGHU NORD SUD DEVELOP. C...... MONEDYN ...... ISTQDIU GEOBILYS D......

IIHWDQS HPGHU

´ SLIVINTER ...... ITWDIP ...... QTWDPP PRPIDWP HRGHU

IPSDVV HRGHU ´ IWDIW IPSPVDPS HSGHU

NORD SUD DEVELOP. D ...... MONE.J C ...... IWHWDWP INTENSYS C......

SHSIDQQ HPGHU

TRILION...... UUHDHU

IIPDQH HRGHU ´ IUDIP IISWSDTI HSGHU MONE.J D...... IUTUDUR INTENSYS D......

MULTI-PROMOTEURS CCBP-CDC

PPUDRH IRWIDTS HRGHU THWDHT HPGHU OBLIFUTUR C...... WPDVS Fonds communs de placements KALEı¨S DYNAMISME C...... LE´GENDE

RWDWI QPUDQW HRGHU IWUDUU IPWUDPW HPGHU PPRDPH IRUHDTT HRGHU SRIDTW HPGHU PATRIMOINE RETRAITE C.... OBLIFUTUR D ...... VPDSV ACTILION DYNAMIQUE C * . KALEIS DYNAMISME D ...... e Hors frais. ee A titre indicatif. * Part div. par 10 au 5/5/99.

´ QHIDTI HRGHU PIVDSP IRQQDRH HPGHU IWRDTP IPUTDTP HPGHU IWTDUT IPWHDTT HRGHU PATRIMOINE RETRAITE D ... RSDWV ORACTION ...... ACTILION DYNAMIQUE D *. KALEı¨SEQUILIBRE C...... LeMonde Job: WMQ0607--0022-0 WAS LMQ0607-22 Op.: XX Rev.: 05-07-99 T.: 10:56 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 23Fap: 100 No: 0276 Lcp: 700 CMYK

22 AUJOURD’HUI LE MONDE / MARDI 6 JUILLET 1999

TOUR DE FRANCE 1999 jaune de la 86e Grande Boucle. lans (208 km), animée par une à l’origine d’un des plus gros scan- L’Américain Lance Armstrong b TROIS ANS après avoir été atteint échappée solitaire du Français Thier- dales du cyclisme, en 1998, fait un (US Postal), vainqueur du prologue, d’un cancer, le Texan semble être re- ry Gouvenou (BigMat), a été empor- retour discret. b LA PRÉSENCE de Ri- samedi 3 juillet, au Puy-du-Fou (Ven- venu à son meilleur niveau. b LA tée au sprint par l’Estonien Jaan Kir- chard Virenque (Polti) suscite des dée), a revêtu le premier maillot PREMIÈRE ÉTAPE, Montaigu-Chal- sipuu (Casino). b L’ÉQUIPE FESTINA, sentiments mêlés. L’équipe Festina cherche à exorciser le psychodrame de 1998 Après avoir provoqué l’un des plus grands scandales de l’histoire du Tour de France, la formation a repris la route de juillet avec un autre état d’esprit. Les hommes – coureurs et encadrement – ont changé et s’efforcent, désormais, de « vivre le vélo de façon normale » CHALLANS après avoir reconnu l’usage de employeur », relève un ancien et diriger une équipe pour le L’arrivée du docteur Claire maintien des pratiques anciennes. de notre envoyé spécial produits dopants. cadre de l’équipe. « Cela n’a rien à compte du groupe Jean Delatour Condemine, la remplaçante du « S’il y avait un problème avec Festina. Le nom est gravé dans Suspendus six mois pour les voir avec 1997 et 1998, nous n’avons (bijouterie). « J’avais envie d’une docteur Rijckaert, adversaire dé- un coureur, il ne ferait plus partie les mémoires. Parce que c’est celui mêmes motifs, Laurent Brochard, pas de prétentions, concède Yvon équipe française, de choisir les cou- clarée d’une médecine de soutien de l’équipe », souligne Michel par lequel le scandale est arrivé Christophe Moreau et Laurent Sanquer. Nous avons un potentiel reurs. J’aurai carte blanche, je pré- et du dopage, ne va pas non plus Gros, qui assure qu’« il n’y a rien dans le cyclisme. Celui auquel Rous sont les seuls acteurs du psy- qualitatif, mais ce n’est pas le fère être directeur sportif d’une pe- sans quelques difficultés avec cer- eu » lors du Dauphiné libéré avec restent accolées les révélations sur chodrame de 1998 encore présents même. » tite équipe plutôt qu’adjoint dans tains coureurs. « Les contacts ont Wladimir Belli. « L’idée qu’il ait pu la systématisation du dopage, chez Festina, ainsi que sur cette Des tiraillements sont percep- une grande », explique l’intéressé, été plus ou moins faciles à initier », présenter un hématocrite supérieur dont on sait qu’elle ne concernait édition 1999 de la Grande Boucle. tibles. Michel Gros va s’en aller. Il qui a été placé, sur ce Tour de admet lui-même Yvon Sanquer, à la norme fait partie des ru- pas cette seule équipe. Leur retour sur cette épreuve ne se l’a annoncé à l’ensemble de France, dans la voiture de l’équipe qui considère toutefois que «glo- meurs », ajoute Michel Gros. «Au C’était il y a un an, et l’« affaire fait pas sans peine. Laurent Bro- l’équipe avant le Tour. Il va monter circulant hors peloton. balement il n’y pas de problème nom de l’éthique, il ne faut pas Festina » avait failli provoquer chard et Didier Rous ont déclaré majeur avec les coureurs » et que couper des têtes de façon arbi- l’explosion du Tour de France. De- que, s’ils avaient eu le choix, ils ne ces derniers « évoluent » dans leur traire », plaide Yvon Sanquer, qui puis samedi 3 juillet, la Grande seraient pas revenus (Le Monde du Les doutes de Thierry Gouvenou rapport au dopage, même si « cela ajoute qu’en cas de doute sur un Boucle est de retour. Comme est 3 juillet). va peut-être moins vite que prévu ». coureur « il faudrait parler, reca- de retour sur cette épreuve la for- Thierry Gouvenou (BigMat Auber) a été un des coureurs les plus drer ». mation Festina, qui, en 1998, en « IL N’Y A PAS D’ÉQUIPE » catégoriques pour condamner la décision de réintégrer Richard Vi- UN ÉPISODE CONFUS « Il y a une grosse part de psycho- avait été écartée après quelques « Il faut avoir vécu ce qu’ils ont renque dans le Tour de France. Dimanche 4 juillet, entre Montaigu L’épisode du soigneur Rick logie à avoir. Lutter contre le do- jours de course. vécu pour comprendre », explique et Challans (Vendée), le Normand a été l’auteur d’une longue échap- Keyaerts, contrôlé, quelques jours page ne passe pas seulement par les Bien des choses ont changé pour Michel Gros, ancien adjoint de pée de 110 kilomètres qui a animé cette première étape. Partisan af- avant le départ du Tour de France, contrôles et le suivi médical. Il peut elle. Son maillot n’est pas le seul Bruno Roussel devenu directeur fiché d’un renouveau du cyclisme et de ses méthodes, le coureur, par les douanes à la frontière y avoir des accrocs, mais il faut être élément redessiné. Sa composition sportif aux côtés de Juan Fernan- âgé de trente ans, dispute son sixième Tour. belge alors qu’il transportait des ferme sur ses convictions », affirme a subi le même sort. Bruno Rous- dez et Yvon Sanquer. « Il fallait ce A l’arrivée, il a refusé de prononcer un avis définitif sur l’état d’es- médicaments sans l’autorisation encore Yvon Sanquer, dont la sel, Erik Rijckaert et Willy Voet, Tour pour oublier celui de 1998, prit du peloton : « Nous en sommes à la première étape : il est trop tôt du groupe sportif, a jeté un peu priorité sur le Tour de France 1999 qui en étaient respectivement le ajoute ce dernier. Aujourd’hui pour juger. Ce n’est pas la première fois que j’échoue dans une longue de confusion et donné lieu à des se résume à une phrase : « Que les directeur sportif, le médecin et un j’étais terriblement motivé », n’a échappée. Mais, cette fois, j’ai été surpris de ne pas être éjecté du peloton mises au point. Ce soigneur a été gars puissent vivre le vélo de façon des soigneurs, ne sont plus là. Ils d’ailleurs pas manqué de faire va- dès que j’ai été rejoint, comme c’est le cas habituellement. En revanche, licencié. normale. » ont fait l’objet d’une mise en exa- loir Christophe Moreau à l’issue lors des 5 derniers kilomètres qui amenaient le sprint, cela roulait aussi Mais les interrogations ont for- men dans ladite affaire Festina, du prologue, samedi au Puy-du- vite qu’avant. » cément ressurgi sur un éventuel Philippe Le Cœur dont l’instruction vient de se clore. Fou (Vendée), dont il a pris la qua- Egalement mis en examen, Ri- trième place. chard Virenque, hier chef de file de Le visage offert par Festina reste l’équipe, n’est plus là non plus. De très différent malgré tout de celui même que Laurent Dufaux, Alex de ces dernières années, quand Sur Richard Virenque et sur les autres, la foule exprime des sentiments mitigés Zülle et Armin Meier. Tous sont l’équipe donnait le sentiment CHALLANS Festina, lavé de tout soupçon en juillet 1998 l’on porte traditionnellement un égal respect partis dans d’autres formations, d’être soudée et affichait ses ambi- de notre envoyé spécial dans l’affaire de dopage qui a secoué sa for- à tous les acteurs. Elle ne s’était plus vue de- les trois derniers purgeant, au pas- tions avec arrogance. « Il n’y pas Le 86e Tour de France est parti sous la pluie mation. Le jour de ses vingt-trois ans, le plus puis les années 60, où la lutte entre Jacques sage, une suspension de sept mois d’équipe, juste des employés et un et dans le brouillard. Samedi 3 juillet, lors du jeune participant à l’épreuve a juré, au nom Anquetil et Raymond Poulidor divisait la prologue disputé au Puy-du-Fou (Vendée), de tous, de « reconquérir l’estime et la France en deux camps intolérants. cette édition s’est trouvé un premier maillot confiance du public, en refusant les anciennes La « Virenquemania » qui embrasait TROIS QUESTIONS À... validé par le médecin chef de l’UCI, jaune : l’Américain Lance Armstrong (US Pos- pratiques, qui déshonorent notre beau métier ». chaque juillet les routes du pays depuis 1992 le docteur Léon Schattenberg, et tal). Le lendemain, elle a décidé sur le fil, au Ce public à caresser dans le sens du poil est ne s’est pas totalement éteinte. L’homme a MARC VANDEVYVERE délivré par l’Institut universitaire bout d’un sprint massif à Challans (Vendée), venu, en masse, sur les routes de Vendée. Il gardé ses admirateurs. Samedi, lors du pro- médico-légal de Lausanne. Ce sont de son premier vainqueur d’étape : l’Estonien était bon enfant et indulgent. Mais le peloton logue, une frange extrémiste de ce fan club Samedi 3 juillet, lors du les coureurs concernés et leurs Jaan Kirsipuu (Casino). Il n’y avait là guère aurait tort de voir là un blanc-seing de ces n’a applaudi qu’à son passage et à celui 1 contrôle sanguin précédant le équipes qui doivent nous fournir le d’indices sur le renouveau annoncé. « amoureux du vélo » qu’il oppose bien vo- d’Alain Delon. Mais d’autres supporteurs lui départ du Tour de France, auquel certificat au moment du contrôle. A l’arrivée, les deux hommes ont refusé lontiers aux détracteurs de son sport. Aux pa- gardent une estime plus nuancée. Pour la jus- vous procédiez en tant qu’inspec- d’évoquer les affaires de dopage, jugeant le tronymes des coureurs, peinturlurés sur le tifier, ils invoquent parfois la présomption teur antidopage mandaté par L’UCI a annoncé qu’il y aurait débat obsolète. « Le cyclisme a trois semaines macadam vendéen, se sont ajoutées, lanci- d’innocence, plus souvent la certitude de la l’Union cycliste internationale 3 plusieurs contrôles sanguins pour se réhabiliter », avait pourtant rappelé nantes, trois initiales : EPO, comme érythro- culpabilité des autres. « Ils sont tous dopés. (UCI), un coureur de la formation inopinés durant le Tour de France Jean-Marie Leblanc, le directeur général du poïétine. « Roulez propre et on vous aime », Alors pourquoi s’attaquer seulement à lui, qui US Postal, Jonathan Vaughters, 1999. Mais, lors du Tour d’Italie, les Tour de France, dimanche, dans les premiers proclamait une banderole qui traduisait l’état nous aura fait rêver », résumait un homme. vous aurait présenté un certificat équipes ont été alertées de votre hectomètres de la première étape. Deux jours d’esprit de la majorité de la foule. « Virenque, tu vas gagner », assurait une médical attestant d’un hémato- venue... ont suffi pour que le peloton s’amende de ses bannière. Cette perspective fait déjà frémir crite naturel supérieur à la norme Jamais, ni au Giro, ni ailleurs, promesses de transparence et s’énerve qu’on ACCLAMÉ ET SIFFLÉ TOUT À LA FOIS les organisateurs, qui entendaient le récuser. de 50 % « tolérée » par l’UCI. nous n’avons alerté les équipes les lui rappelle. « Business as usual », les af- Un nom résumait à lui seul l’ambivalence La 109e place de ce concurrent particulier, lors Confirmez-vous cette informa- d’un contrôle inopiné. La preuve, faires continuent, comme on dit au pays de de ses sentiments, celui de Richard Virenque. du prologue, les a un tantinet rassérénés. tion ? c’est que Marco Pantani a été sur- Mister Armstrong. Lors de ses deux premières journées, le cou- Mais Lance Armstrong, Jaan Kirsipuu et ceux Je ne peux rien vous dire. Ce pris. De toute façon, ce n’est pas Les premier coups de pédale ont eu pour reur de l’équipe italienne Polti a été acclamé qui espèrent toujours une « normalisation » n’est pas à moi qu’il revient de moi qui décide du moment des effet de provoquer l’amnésie d’une partie du et sifflé tout à la fois. Une partie du public l’a se fourvoient en pensant que l’excommunica- communiquer ce genre d’informa- contrôles. C’est la commission peloton. Oubliés les multiples dossiers en conspué de s’être ainsi invité à un banquet où tion d’un homme suffira à lever la suspicion tion. Ce sont les équipes qui sport et santé de l’Union à Lau- cours dans les palais de justice européens. il n’était pas le bienvenu et des inscriptions générale. doivent le faire. Je peux simple- sanne qui m’en informe la veille, Oublié même, le serment prononcé, vendredi désapprobatrices ont fleuri sur les bas-côtés. ment vous confirmer qu’à l’issue afin que je prenne les dispositions. 2 juillet, par Laurent Lefèvre, le coureur de Cette hostilité est inusitée dans un sport où Benoît Hopquin du contrôle sanguin effectué sa- Lorsque nous avons commencé les medi sur les 180 concurrents de ce contrôles sanguins, en 1997, nous Tour, tous ont été autorisés à prévenions de notre arrivée qua- prendre le départ. Je vous rappelle rante minutes avant. Nous nous que cela n’avait pas été le cas au sommes aperçus que ce délai était départ du Tour d’Italie 1999, où trop large. Les coureurs avaient nous avions mis au repos deux cou- trouvé une parade. Nous avons reurs dont l’hématocrite était trop alors décidé de ramener le délai à élevé. vingt minutes. Là encore, c’était trop long. Ils pouvaient encore Avez-vous connaissance de la masquer. Maintenant, nous exi- 2 liste des 15 coureurs profes- geons qu’ils satisfassent aux opéra- sionnels dont l’hématocrite serait tions de contrôle dans les dix mi- naturellement supérieur à cette nutes qui suivent notre arrivée. Et, norme ? depuis le début de la saison, huit Non. Je ne sais même pas si ce coureurs professionnels ont été dé- chiffre de 15 dont vous me parlez clarés inaptes à courir. est valable. Je sais seulement que plusieurs coureurs dont j’ignore Propos recueillis par l’identité ont un certificat médical, Yves Bordenave JEAN-YVES RUSZNIEWSKI-JÉRÔME PREVOST/TEMPSPORT RUSZNIEWSKI-JÉRÔME JEAN-YVES

Pour se laver de tout soupçon course et l’accueil enthousiaste du public allaient chasser les miasmes entourant le cyclisme professionnel depuis le Tour 98. Le vent, la pluie et Image classique que celle du premier peloton 1999, en file indienne sur la grisaille n’ont pas permis à la bonne humeur de revenir. Ou pas en- les routes de Vendée. Les coureurs ont cherché longtemps à retrouver core... Si ce n’est pour Jaan Kirsipuu, le premier vainqueur d’étape. Et l’ambiance traditionnelle du Tour. Ils espéraient que les péripéties de la pour Lance Armstrong, le miraculé, porteur du premier maillot jaune. LeMonde Job: WMQ0607--0023-0 WAS LMQ0607-23 Op.: XX Rev.: 05-07-99 T.: 10:57 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 23Fap: 100 No: 0277 Lcp: 700 CMYK

AUJOURD’HUI-TOUR DE FRANCE LE MONDE / MARDI 6 JUILLET 1999 / 23

MONTAIGU • CHALLANS CHALLANS • SAINT-NAZAIRE lundi 5 JUILLET 2e étape ¥ 176 km dimanche 4 JUILLET 1re étape ¥ 208 km 4 GP moto 500 :

(13 h 20) h (13 Alex Criville 46 m 40 m 33 m 45 m

72 m Coëx 15 m

28 m

Pornic Chauvé 9 m

5 m Pont de St-Nazaire de Pont

5 m

Bouin

Pont de Noirmoutier de Pont

Machecoul Givrand

Saint-Jean-de-Monts s’impose

artin

CHALLANS CHALLANS

te SAINT-NAZAIRE 0 km19 35,5 54 73,5 97,5 109,5 132 142,5 166,5 176 km 4 VENDÉE LOIRE-ATLANTIQUE

ercure dans la douleur NANTES • LAVAL e

erbiers mardi 6 JUILLET 3 étape ¥ 194,5 km

ont-M en Angleterre

U S

218 m M

131 m

IG Les H Les 185 m

Cheffois L’ESPAGNOL Alex Criville areuil-sur-Lay

107 m

La Ferrière La ouzeuil-Saint-M 87 m 30 m

La Roche-sur-Yon La (Honda) s’est adjugé le Grand Prix 52 m

54 m 46 m

M

TA

du-Ligneron

Saint-Christophe-

Fontenay-le-Com Palluau LLAN 34 m

M de Grande-Bretagne 500 cc, di-

N

A O

(12 h 50) h (12 manche 4 juillet, sur le circuit de

M Donington, et a augmenté son CH 87 m 70 m 82 m 86 m 58 m 86 m

60 m

Laval (entrée) Laval

Janzé

Louvigné-de-Bais

Cossé-le-Vivien

Pipriac Argentré-du-Plessis Château-Gaillard 34 m 16 m

15 m

Fay-de-Bretagne Beslé 0 km30 48 63 70 87,5 103,5 129152 163 186,5 208 km Plessé avance en tête du championnat du

monde. Le Catalan de vingt-neuf NANTES NANTES VENDÉE LAVAL 0 km19 40,5 60 74,5 97,5 115,5 132 147 173 194,5 km ans a signé sa cinquième victoire CATÉGORIE DU COL SPRINT RAVITAILLEMENT CHRONOMÉTRAGE LOIRE-ATLANTIQUE ILLE-ET-VILAINE MAYENNE de la saison, et porté à 41 points son avance sur son coéquipier ja- ponais, Tadeyuki Okada. « L’adré- Au pays du père d’Ubu, naline m’a permis d’oublier la dou- Gueules d’enterrement leur », a commenté l’Espagnol, blessé à la hanche la semaine der- THIERRY BOURGUIGNON est ne fait pas partie de ceux-là. Holtz nière à Assen (Pays-Bas), après une les finisseurs pourraient être rois « il pleu- le doyen du peloton et le capitaine resta estomaqué de ce chute à 190 km/h. En 250 cc, l’Ita- de route de l’équipe BigMat Au- vait » qui signifiait tant. Il tenta lien Valentino Rossi (Aprilia) a de- TOUS LES COUREURS ont reçu explosifs, intuitifs, adroits, ont droits qui s’enchaînent et longent la ber 93. Son coéquipier Thierry une manœuvre pour remettre son vancé son compatriote Loris Capi- le road-book officiel de la course. l’âme un rien viking, voire guer- rivière Mayenne. Le quai Goupil, à Gouvenou a roulé seul en tête interlocuteur sur les rails. « Je veux rossi (Honda), pourtant parti en C’est un livre couleur jaune maillot rière, mais ne se départent jamais 500 m de la ligne, le verra se déhan- pendant un parler du Tour du renouveau... », position de pointe, et, en 125 cc, le qui détaille toutes les difficultés du sens de la réflexion. Ils sont les cher. Il pourrait même « pédaler bon paquet précisa-t-il, comme si l’autre Japonais Masao Azuma (Honda), précises du parcours de ce 86e Tour seuls capables d’exprimer une puis- avec les oreilles », le cœur à de kilomètres n’avait pas compris. L’ambiance ? vainqueur du jour, a conforté sa sance maximale, jusqu’à 500 watts, 190 pulsations/minute. avant d’être « On avait l’impression d’être à un place de leader provisoire du ANALYSE à une cadence de pédalage de Gageons qu’il n’apercevra pas, rattrapé par le enterrement, dit le coureur, et en championnat du monde. Firecrest plus qu’on devrait suivre le corbil- Prendre 50 m d’avance 110 tours/minute sur une durée de posée là, la réplique du , le peloton à l’ap- cinq minutes. Ils auront dépiauté le bateau d’Alain Gerbault, navigateur proche de l’ar- lard pendant trois semaines. » Sur DÉPÊCHES à des sprinteurs lancés livre couleur jaune maillot, remet- solitaire et singulier. Car la rage est rivée. Gouve- ce fameux « Tour du renouveau », a AUTOMOBILISME : les Peu- à fond, pour conserver tant la lecture de l’exemplaire cou- alors son moteur, et non la soif de nou a gagné le le doyen resta sur l’expectative. geot 306 GTi officielles du team 10 m sur la ligne leur bleu azur à plus tard, et, dès le culture. Il s’agira de préserver une prix de la combativité, et les trois Trop tôt pour se prononcer, faut Peugeot-Belgique se sont placées matin de l’étape, se seront mis en avance suffisante sur le dernier faux sprinteurs de l’équipe ont réalisé attendre et voir. Ce Bourguignon aux trois premières places de la condition. plat. On ne le verra pas lever les un modeste mais honorable triplé n’est pas un Normand. 51e édition des 24 Heures de Spa, de France. On y trouve notamment Alors que le sprint paraît inévi- bras, car les finisseurs ne lèvent les en terminant 10e, 11e et 12e de Ce fut l’exercice le plus libre du disputées samedi 3 et dimanche la description très pointue des deux table, voilà notre finisseur qui s’ex- bras que rarement, acculés qu’ils l’étape à Challans. La journée n’a week-end télévisé. L’équipe de 4 juillet, sur le circuit de Francor- derniers kilomètres à l’usage des trait de la théorie des coureurs en sont par la meute des sprinteurs pas été mauvaise pour les BigMat France Télévision pédala, elle, champs. Cette victoire, qui met fin échappés et autres sprinteurs en un éclair, prenant 50 mètres vexés, défaits qu’ils sont par l’effort Auber, qui, de plus, étaient les invi- beaucoup dans la choucroute à la à la série de cinq succès de BMW, mal de repères. Mais tous les cou- d’avance à des poursuivants lancés consenti. La réussite de ce spécia- tés du « Vélo-Club » de Gérard recherche d’une hésitante ligne est la première pour le construc- reurs ont également reçu un autre à fond, conservant sur la ligne d’ar- liste est un des plus beaux spec- Holz, sur France 2, dimanche soir. éditoriale sur « les affaires ».On teur français depuis 1926. opuscule, couleur bleu azur celui- rivée une distance de sécurité de tacles du sport cycliste, un genre C’était sur le coup de 18 heures, et crut ainsi comprendre, au milieu a ATHLÉTISME : le Tchèque To- là. Son titre ? « Les régions, la 10 mètres. Pour en arriver là, il aura d’œuvre, une pièce de musée. l’émission traînait en longueur. de moult circonlocutions, que Pa- mas Dvorak est devenu, di- culture ». Son but ? Eveiller la profité de l’immanquable moment Victorieux, le héros tétanisé Bourguignon trônait au milieu trick Chêne était contre le dopage manche 4 juillet, le nouveau « su- curiosité de coureurs parfois trop d’hésitation collective qui ne pourrait profiter de la séance de de ses coéquipiers. Il a un visage et méprisait tous les menteurs qui perman » de l’athlétisme, en pris par le métier pour s’intéresser à manque pas de se produire aux massage pour se plonger dans le tout en longueur, le nez, le men- mettent le cyclisme en péril. Il fit établissant un nouveau record du autre chose, quoique certains abords de la flamme rouge signa- livre couleur bleu azur, histoire ton, le front, tout est long chez lui. ainsi peu de cas de Richard Vi- monde du décathlon avec un total consacrent du temps à leur culture lant le dernier kilomètre. d’échapper une nouvelle fois au pe- Une grande bouche fend tout ça. renque. Mais, se sentant aller trop de 8 994 points, à l’occasion de la personnelle, parlent cinq langues et loton. A moins quil ne préfère par- « Alors, lui dit Holtz. Vous qui avez loin, il finit par se laver les mains Coupe d’Europe des épreuves ne traversent jamais une contrée PASSAGE ÉTROIT ticiper à la monstrueuse « bœuf- de l’expérience, qu’avez-vous trouvé (« Que chacun porte le regard qu’il combinées, disputée à Prague (Ré- sans s’interroger sur son histoire. A Laval, cet instant fatal se pro- party », organisée sur la place de la de changé, hier, au départ du Tour souhaite sur ce Tour »...) publique tchèque). A vingt-sept Le final de l’étape de Laval, dans duira peut-être du côté de la rue du mairie. Au menu : deux bovins du de France ? » Bourguignon leva les Heureusement, il y eut le maillot ans, Tomas Dvorak a surpassé de la Mayenne (département fleuri qui Gué-d’Orger, seul passage étroit cru, embrochés, soit 400 kilogram- yeux au ciel, sembla réfléchir, et lâ- jaune de Lance Armstrong. Ouf ! 103 points l’Américain Dan compte trois bovins pour un être depuis 50 kilomètres, devant la sta- mes de viande pour 4 000 convives. cha : « ... Il pleuvait. » Un type revenu de la banlieue de la O’Brien, dont le record tenait de- humain) fournira aux uns l’occa- tue d’Alfred Jarry, aux yeux duquel L’adjoint au maire, Didier Brunet, C’était tout bête et terrible à la mort (cancer des testicules, avec puis le 5 septembre 1992 à Talence sion de la vitesse et aux autres quel- la situation actuelle du cyclisme boucher de son état, qui s’est char- fois. Parce que Holtz tendait là son métastases au poumon et au cer- (Gironde), et frôlé ainsi la barre ques projets de visite quand l’heure n’aurait pas manqué de paraître gé du « sacrifice », l’a assuré : «Ce inusable perche à langue de bois, veau, on sait tout) ne peut raison- mythique des 9 000 points. des vacances aura sonné. Après ubuesque. Deux virages plus loin, sont des bêtes labellisées “bœuf fer- s’attendant à entendre une de ces nablement être soupçonné de do- a FOOTBALL : l’attaquant fran- avoir longé le superbe musée Ro- sur un développement de 53 × 11 mier du Maine”, avec la norme IGP. réponses téléguidées qu’on nous page. Personne ne fit cas des çais d’Arsenal, Nicolas Anelka, a bert-Tatin (statuaire de pierres et (un plateau de 53 dents et un pi- C’est garanti sans anabolisants. » sert depuis deux jours, que l’esprit rumeurs répandues sur son répété dimanche 4 juillet qu’il ne coquillages) à 20 km de l’arrivée, gnon de 11 dents), qui représentent Notre finissseur pourra croquer du peloton commence à changer, compte au moment de sa maladie, souhaitait jouer « qu’à la Lazio sur des routes très larges et recti- 10,29 m par tour de pédalage, le fi- sans remords. En ce moment, tout que rien ne sera plus jamais pour saluer, à juste titre, son re- Rome » (D1 italienne), et souligné lignes, le peloton – à moins qu’il ne nisseur commence à sentir les effets ce qui garantit la qualité de la comme avant, qu’une nouvelle gé- tour. Mais de ses innombrables in- qu’il en avait « fini pour toujours » s’agisse d’un groupe d’évadés – va de l’agonie musculaire qu’il lui fau- viande est bienvenu. nération émerge, que le cyclisme terviews dans un mauvais français avec Arsenal (D1 anglaise), dans s’engouffrer dans la cité en traver- dra supporter pendant encore deux propre va naître en cet été 1999. (où est passé Nelson Monfort ?) un entretien exclusif au Corriere sant sa rocade à plus de 60 km/h. minutes. Antoine Vayer « Plus le spectacle est humain, plus on a cru saisir un message. dello Sport. Selon lui, son transfert Les représentants de la race solide La filière métabolique qui fournit il est beau », avait lancé Patrick Chiffré : au moment où le cancer le – qui devrait être conclu mardi des finisseurs devront alors entrer l’énergie nécessaire à cet effort spé- ૽ Antoine Vayer, professeur Chêne plus tôt dans l’après-midi, frappa, Armstrong pesait 81 kilos. 6 juillet – a été retardé en raison de en lice. cifique est la filière lactique. Elle d’éducation physique et sportive, ponctuant cette grandiloquante Il n’en compte aujourd’hui que 72. l’intérêt manifesté par deux autres A l’instar des grimpeurs, des crée des déchets insupportables, dirige AltenatiV, cellule d’entraî- affirmation d’un prudent «du « Il y a moins de muscles, expliqua- clubs italiens, la Juventus Turin et sprinteurs, des rouleurs, les finis- eux-mêmes générateurs de terribles nement, de recherche et de mana- moins les plus optimistes le t-il. Et c’est meilleur. » Parme. seurs font partie d’une véritable douleurs. Avant l’ultime virage, le gement pour athlètes de haut ni- pensent »... a Montpellier a logiquement do- caste. Ils sont rares, forts, malins, finisseur aura à longer trois quais veau. Bourguignon, de toute évidence, Jacques Buob miné (0-3) Karabakh Agdam (Azerbaïdjan), samedi 3 juillet, lors du deuxième tour aller de la Coupe BAN) ; 25. E. Dekker (PB, RAB), m.t. ; 26. P. Sa- 14. M. Di Biase (Ita., CTA) ; 15. S. Hinault (Fra., CTA), 19 ; 10. F. Simon (Fra., C.A.), 17. Intertoto. De son côté, Metz s’est LES RÉSULTATS voldelli (Ita., SAE), à 31 s ; 27. P. Jonker (Aus., CA) ; 16. L. Van Bon (PB, RAB) ; 17. E. Aggiano Classement de la montagne : 1. M. Piccoli (Ita., RAB), à 32 s ; 28. L. Dierckxsens (Bel., LAM) ; (Ita., VIT) ; 18. P. Horillo (Esp., VIT) ; 19. R. McE- LAM), 8 pts ; 2. L. Brochard (Fra., FES), 5 ; incliné (2-1) à Zilina (Slovaquie). 29. B. Salmon (Fra., CSO), m.t. ; 30. M. Backstedt wen (Aus., RAB) ; 20. G. Mondini (Ita., CTA), m.t., 3. D. Konichev (Rus., MER), 4 ; 4. S. Barbero (Ita., Les matches retour auront lieu sa- b PROLOGUE (samedi 3 juillet) (Suè., CA), à 33 s, etc. etc. MER), 1. medi 10 et dimanche 11 juillet. (c.-l.-m. individuel Classement par points : 1. L. Armstrong (EU, Classement par équipes : 1. US Postal, 15 h a au Puy-du-Fou, 6,8 km) USP), 15 pts ; 2. A. Zülle (Sui., BAN), 12 ; CLASSEMENTS 13 min 51 s ; 2. ONCE, à 4 s ; 3. Crédit agricole, à La Nouvelle-Zélande et l’Aus- Classement général : 1. L. Armstrong (E-U, USP), 3. A. Olano (Esp., ONC), 10 ; 4. C. Moreau (Fra., Classement général : 1. L. Armstrong (EU, USP), 19 s ; 4. Festina, à 20 s ; 5. Banesto, à 21 s ; 6. Ca- tralie vont se porter conjointe- les 6,8 km en 8 min 2 s (moy. : 50,788 km/h) ; FES), 8 ; 5. C. Boardman (GB, CA), 6 ; 6. R. Ver- 5 h 4 min 20 s ; 2. A. Zülle (Sui., BAN), à 7 s ; sino, à 25 s ; 7. Vitalicio Seguros, à 37 s ; 8. Lotto, brugghe (Bel., LOT), 5 ; 7. A. Vinokourov (Kaz., à 38 s ; 9. Saeco, à 44 s ; 10. Rabobank, à 45 s ; ment candidates à l’organisation 2. A. Zülle (Sui., BAN), à 7 s ; 3. A. Olano (Esp., 3. A. Olano (Esp., ONC), à 11s ; 4. C. Moreau de la Coupe du monde 2010, a ré- ONC), à 11s ; 4. C. Moreau (Fra., FES), à 15 s ; CSO), 4 ; 8. S. Gonzalez (Esp., ONC), 3 ; (Fra., FES), à 15 s ; 5. C. Boardman (GB, C. A), à 11. Telekom, à 55 s ; 12. Mapei, à 56 s ; 5. C. Boardman (GB, CA), à 16 s ; 6. R. Verbrugg- 9. L. Brochard (Fra., FES), 2 ; 10. G. Maignan 16 s ; 6. J. Kirsipuu (Est., CSO), à 16 s ; 7. R. Ver- 13. La Française des jeux, à 1 min 1 s ; 14. Cofidis, vélé le journal néo-zélandais Sun- m.t. ; 15. Lampre, à 1 min4s; 16.Polti, à he (Bel., LOT), à 18 s ; 7. A. Vinokourov (Kaz., (Fra., CSO), 1. brugghe (Bel., LOT) à 18 s ; 8. S. O’Grady (Aus., day News du dimanche 4 juillet. Classement de la montagne : 1. M. Piccoli (Ita., CA), à 20 s ; 9. A. Vinokourov (Kaz., CSO), à 21 s ; 1 min 24 s ; 17. Mercatone Uno, à 1 min 25 s ; CSO), à 21 s ; 8. S. Gonzalez (Esp., ONC) ; 18. Cantina Tollo, à 1 min 34 s ; 19. BigMat Auber, à « Nous sommes capables d’accueil- 9. L. Brochard (Fra., FES), m.t. ; 10. G. Maignan LAM), 5 pts ; 2. D. Konichev (Rus., MER), 3 ; 10. S. Gonzalez (Esp., ONC) ; 11. L. Brochard (Fra., 3. S. Barbero (Ita., MER), 1. 1 min 40 s ; 20. Kelme, à 1 min 44 s. (Fra., CSO), à 23 s ; 11. A. Peron (Ita., ONC) ; FES), m.t. ; 12. G. Hincapie (EU, USP), à 22 s ; lir la Coupe du monde », a affirmé Classement par équipes : 1. US Postal, 24 min 13. G. Maignan (Fra., CSO), à 23 s ; 14. A. Peron Classement des jeunes : 1. R. Verbrugghe (Bel., 12. L. Dufaux (Sui., SAE), m.t. ; 13. S. Wesemann 57 s ; 2. ONCE, à 4 s ; 3. Crédit agricole, à 19 s ; LOT), 5 h 4 min 38 s ; 2. C. Vandevelde (EU, Bob Patterson, directeur exécutif (All., TEL), à 24 s ; 14. C. Vandevelde (EU, USP), à (Ita., ONC) ; 15. C. Vandevelde (EU, USP) ; 4. Festina, à 20 s ; 5. Banesto, à 21 s ; 6. Casino, à 16. L. Dufaux (Sui., SAE), m.t. ; 17. S. Wesemann USP), à 5 s ; 3. B. Salmon (Fra., CSO), à 14 s ; de la Fédération néo-zélandaise. 25 s ; 15. G. Hincapie (EU, USP), à 26 s ; 25 s ; 7. Vitalicio Seguros, à 37 s ; 8. Lotto, à 38 s ; 4. M. Backstedt (Suè., CA), à 15 s ; 5. M. Aerts a 16. S. O’Grady (Aus., CA) ; 17. A. Casero (Esp., (All., TEL), à 24 s ; 18. A. Casero (Esp., VIT), à VOLLEY-BALL : la France a 9. Saeco, à 44 s ; 10. Rabobank, à 45 s ; 11. Tele- 26 s ; 19. T. Hamilton (EU, USP), à 27 s ; (Bel., LOT) à 17 s. VIT), m.t. ; 18. T. Hamilton (EU, USP), à 27 s ; kom, à 55 s ; 12. Mapei, à 56 s ; 13. La Française Classement de la combativité : 1. T. Gouvenou battu le Portugal 3 sets à 1 (25-20, 19. J. Vaughters (EU, USP), m.t. ; 20. P. Tonkov 20. J. Vaughters (EU, USP), à 27 s ; 21. P. Tonkov des jeux, à 1 min 1 s ; 14. Cofidis, m.t. ; 15. Lampre, (Rus., MAP), à 28 s ; 22. F. Simon (Fra., CA) ; (Fra., BIG), 42 pts ; 2. L. Dierckxsens (Bel., LAM), 23-25, 25-20, 25-20), samedi 3 juil- (Rus., MAP), à 28 s ; 21. F. Simon (Fra., CA) ; à 1min4s; 16.Polti, à 1 min 24 s ; 17. Mercatone 7 ; 3. S. O’Grady (Aus., CA), 5. 22. B. Julich (EU, COF), m.t. ; 23. A. Gonzalez 23. B. Julich (EU, COF), m.t. ; 24. A. Gonzalez let à Espinho (Portugal), en match Uno, à 1 min 25 s ; 18. Cantina Tollo, à 1 min 34 s ; Galdeano (Esp., VIT), à 29 s ; 25. C. Solaun (Esp., Galdeano (Esp., VIT), à 29 s ; 24. C. Solaun (Esp., PELISSIER/REUTERS JEAN-PAUL 19. BigMat Auber, à 1 min 40 s ; 20. Kelme, à BAN) ; 26. E. Dekker (PB, RAB), m.t. ; 27. P. Sa- ABRÉVIATIONS comptant pour la Ligue mondiale 1 min 44 s. Lance Armstrong. voldelli (Ita., SAE), à 31 s ; 28. P. Jonker (Aus., Cofidis (COF) ; Mercatone Uno (MER) ; Telekom de volley-ball (groupe C). Les Tri- Classement des jeunes : 1. R. Verbrugghe (Bel., RAB), à 32 s ; 29. L. Dierckxsens (Bel., LAM) ; (TEL) ; Mapei-Quick Step (MAP) ; Rabobank colores ont ainsi confirmé leur LOT), 8 min 20 s ; 2. C. Vandevelde (EU, USP), à 56 min 18 s (moy. : 42,119 km/h) ; 2. T. Steels (Bel., 30. B. Salmon (Fra., CSO), m.t. ; etc. (RAB) ; ONCE (ONC) ; Team Polti (PLT) ; Saeco deuxième place dans le groupe, 7 s ; 3. B. Salmon (Fra., CSO), à 14 s ; 4. M. Back- MAP) ; 3. E. Zabel (All., TEL) ; 4. S. O’Grady (Aus., Classement par points : 1. J. Kirsipuu (Est., (SAE) ; Lotto-Mobistar (LOT) ; Casino (CSO) ; stedt (Suè., CA), à 15 s ; 5. M. Aerts (Bel., LOT), à CA) ; 5. S. Martinello (Ita., PLT) ; 6. J. Casper CSO), 39 pts ; 2. T. Steels (Bel., MAP), 30 ; Lampre-Daikin (LAM) ; Kelme (KEL) ; Vitalicio Se- derrière les Cubains. La veille, la 17 s. (Fra., FDJ) ; 7. N. Minali (Ita., CTA) ; 8. G. Hincapie 3. S. O’Grady (Aus., CA), 30 ; 4. E. Zabel (All., guros (VIT) ; Crédit agricole (CA) ; Festina (FES) ; France s’était déjà octroyé une b 1re ÉTAPE, dimanche 4 juillet (EU, USP) ; 9. F. Simon (Fra., CA) ; 10. C. Moreau TEL), 28 ; 5. C. Moreau (Fra., FES), 24 ; 6. S. Mar- La Française des jeux (FDJ) ; Banesto (BAN) ; Montaigu-Challans (208 km) (Fra., FES) ; 11. C. Da Cruz (Fra., BIG) ; 12. C. Ca- tinello (Ita., PLT), 22 ; 7. G. Hincapie (EU, USP), Cantina Tollo (CTA) ; US Postal (USP) ; BigMat Au- nette victoire, en disposant du Classement : 1. J. Kirsipuu (Est., CSO), 4 h pelle (Fra., BIG) ; 13. J. Sweet (Aus., BIG) ; 22 ; 8. J. Casper (Fra., FDJ), 20 ; 9. N. Minali (Ita., ber 93 (BIG). même adversaire par 3 sets à 0.

LOTO Résultats des tirages no 53 effectués samedi 3 juillet. Premier tirage : 3, 23, 24, 32, 37, 47 ; numéro complémentaire : 29. Pas de gagnant pour 6 nu- méros. Rapports pour 5 numéros et le complémen- taire : 931 210 F (14 196 ¤) ; 5 numéros : 9 795 F (1 493 ¤) ; 4 numéros et le complémentaire : 366 F (55,79 ¤) ; 4 numéros : 183 F (27,89 ¤) ; 3 numé- ros et le complémentaire : 34 F (5,18 ¤) ; 3 numé- ros : 17 F (2,59 ¤). Second tirage : 15, 19, 24, 31, 32, 38 : numéro complémentaire : 23. Rapports pour 6 numéros : 7 051 270 F (1 074 959 ¤) ; 5 numéros et le complémentaire : 220 300 F (33 584,51 ¤); 5nu- méros : 8 245 F (1 256,94 ¤) ; 4 numéros et le complémentaire : 312 F (47,56 ¤) ; 4 numéros :

JEAN-PAUL PELISSIER/REUTERS JEAN-PAUL 156 F (23,78 ¤) ; 3 numéros et le complémentaire : Jaan Kirsipuu. 32 F (4,87 ¤) ; 3 numéros : 16 F (2,43 ¤). LeMonde Job: WMQ0607--0024-0 WAS LMQ0607-24 Op.: XX Rev.: 05-07-99 T.: 10:24 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 23Fap: 100 No: 0278 Lcp: 700 CMYK

24 / LE MONDE / MARDI 6 JUILLET 1999 AUJOURD’HUI-SPORTS

En s’imposant sur l’herbe de Wimbledon, Le deuxième titre européen Pete Sampras a égalé le record de Roy Emerson de l’Italie consacre L’Américain compte désormais douze titres du Grand Chelem l’emprise du jeu défensif L’Américain Pete Sampras, 27 ans, a gagné di- face à son compatriote Andre Agassi qu’il a battu égalé le record de Roy Emerson. Chez les dames, manche 4 juillet pour la sixième fois le tournoi de en trois sets (6-3, 6-4, 7-5). Avec désormais douze l’Américaine Lindsay Davenport a dominé en Wimbledon en livrant une superbe démonstration titres du Grand Chelem à son actif, Pete Sampras a deux sets (6-4, 7-5) l’Allemande Steffi Graf. La France termine quatrième UN DERNIER ace après un match gnifique à la volée. « Je ne pouvais caché qu’il entendait bien dépasser l’Américain qui a promis une re- LE SOL FRANÇAIS réussit au jeu, la FIBA a décidé de frapper fort parfait et Pete Sampras a pu savou- pas mieux jouer, a expliqué le cham- le record de Roy Emerson. vanche à l’US Open qui se dispute basket-ball italien. Le 4 juin 1983, à et annonce une véritable révolution : rer son triomphe. Vainqueur, di- pion. Dans le milieu du deuxième set, Lundi 5 juillet, à la publication du du 30 août au 12 septembre, à New Nantes, la Squadra Azzurra était de- juste après les Jeux olympiques de manche 4 juillet, d’Andre Agassi en tout mon jeu était en feu, je jouais classement de l’Association des York. Malgré tous ses records, Pete venue championne d’Europe pour la Sydney, en 2000, ses règles vont en finale de Wimbledon (6-3, 6-4, 7-5), dans la zone. Quand j’ai Andre de- joueurs professionnels (ATP), Pete Sampras n’a toutefois pas réussi ce première fois de son histoire. Son effet se rapprocher de celles utilisées le joueur améri- vant moi, je parviens à élever mon jeu Sampras aura néanmoins cédé la qu’a réalisé Andre Agassi : gagner joueur vedette en NBA. cain a dépassé à un niveau incroyable. » place de numéro un mondial à tous les tournois du Grand Chelem : était alors un Les équipes auront ainsi vingt- Bjorn Borg au A vingt-sept ans, Pete Sampras Andre Agassi qu’il a battu di- il est toujours orphelin de Roland- robuste pivot de quatre secondes pour shooter, au nombre des vic- poursuit sa course aux records. Sa- manche. Selon l’arithmétique de Garros. 2,04 m, du nom lieu de trente actuellement. Après toires sur le ga- cré meilleur joueur mondial pour la l’ATP, le vainqueur de Wimbledon a A l’image de la victoire de Pete de Dino Meneg- chaque remise en jeu, le ballon de- zon londonien sixième année consécutive en dé- engrangé moins de points de bonus Sampras, l’édition de Wimbledon hin, véritable vra franchir la ligne médiane au bout (six). En ga- cembre 1998, il a gagné 57 tournois en allant vers sa victoire. Andre 1999 chez les messieurs comme chez statue du de huit secondes, contre dix au- gnant un tour- dont douze du Grand Chelem : les Agassi, lui, profite de sa victoire à les dames aura été d’une grande Commandeur jourd’hui. Enfin, quatre quarts- noi du Grand Internationaux d’Australie en 1994 Roland Garros : il avait pris la place qualité. Marqué par les adieux de du basket-ball temps de dix minutes remplaceront Chelem pour la douzième fois, il a et 1997 ; Wimbledon en 1993, 1994, de numéro un en battant l’Austra- Boris Becker, le tournoi s’est décou- transalpin. Seize ans plus tard, le fils les deux mi-temps de vingt minutes surtout égalé le record de Roy 1995, 1997, 1998, et 1999 ; l’US Open lien Patrick Rafter, samedi, au terme vert de jeunes pousses. Wimbledon succède au père. Andrea Meneghin, (ce qui, au passage, satisfera pleine- Emerson réalisé entre 1961 et 1967 et en 1990, 1993, 1995, 1996). « Je suis d’une belle demi-finale (7-5, 7-6 a apprécié la fougue de l’Australien vingt-cinq ans, et ses coéquipiers se ment les chaînes de télévision, très peut légitimement prétendre à la un peu dépassé par ce que je viens de (7/5), 6-2) : « Je viens d’être battu par Lleyton Hewitt (18 ans) et bien sûr sont imposés face à l’Espagne en fi- demandeuses d’espaces publicitaires place de joueur du siècle. faire », a-t-il confié, dimanche. Inti- Pete, je ne peux pas me sentir en nu- celle de sa compatriote Jelena Dokic nale de l’Euro Basket, samedi 3 juil- supplémentaires). Mais la restaura- Pendant deux semaines, Pete midé par sa propre gloire, il n’a pas méro un mondial », a expliqué (16 ans) qui avait éliminé Martina let au Palais omnisports de Paris- tion du spectacle passera également Sampras, tenant du titre, a prouvé Hingis dès le premier tour avant de Bercy. Tout comme la France, la sé- par une évolution de l’arbitrage. qu’il était bien le meilleur joueur sur tomber en quart de finale face à lection entraînée non pas par un « Aujourd’hui, les arbitres ne sifflent herbe de tous les temps. Après une Steffi Graf poursuit sa tournée des adieux l’Américaine Alexandra Stevenson, Italien, mais par le Bosniaque Bog- qu’une faible partie des fautes qui se première semaine impeccable pas- promise, elle aussi, à un bel avenir. dan Tanjevic, faisait partie des out- déroulent sous les panneaux. Car il est sée sans encombre devant des ad- Elle ne retournera pas à Roland-Garros, ni à Wimbledon. Après sa Demi-finaliste à 17 ans, la Croate siders de la compétition, à côté des versaires modestes, il a ensuite eu la défaite, dimanche 4 juillet, en finale des Championnats d’Angleterre, Mirjana Lucic au tennis puissant a favoris qu’étaient la Yougoslavie, la chance nécessaire – il a profité du contre Lindsay Davenport (6-4, 7-5), Steffi Graf, sept fois vainqueur sur confirmé qu’elle faisait bien partie Lituanie ou encore la Russie. Aucun Accord télé pour le forfait de Mark Philippoussis blessé le gazon londonien, a annoncé qu’elle n’y reviendrait plus. Elle n’a pas de la relève. joueur évoluant en NBA ne figurait au genou en plein quart de finale voulu se se prononcer sur la suite de sa carrière. A trente ans, la cham- En 1999, Wimbledon a pulvérisé dans les rangs de l’équipe d’Italie. championnat de France alors que l’Australien menait un set pionne allemande semble bel et bien avoir entamé sa tournée des son record de fréquentation. Malgré Celle-ci doit sa victoire à sa cohésion zéro – et le talent indispensable : en adieux. Dimanche, avec élégance, elle s’est éclipsée du court, laissant la pluie qui a entraîné l’annulation collective, mais aussi et surtout à sa La Fédération française de demi-finale, il avait éliminé le Bri- Lindsay Davenport arborer le plateau du vainqueur et sa joie : « Je ne de tous les matches mardi 29 juin et défense de fer. basket-ball (FFBB) a signé un ac- tannique Tim Henman, samedi (3-6, voulais par lui prendre une miette de ce moment », a-t-elle expliqué. perturbé l’organisation de la En 1983, l’adversaire des futurs cord, vendredi 2 juillet, sur la re- 6-4, 6-3, 6-4). La joueuse américaine a fait coup double à Londres. En atteignant la deuxième semaine, 457 069 specta- vainqueurs était déjà l’Espagne. Le transmission des matches du Dimanche, devant son plus vieil finale, elle est redevenue no 1 mondiale ; en la gagnant, la tenante du teurs se sont massés pendant les match s’était terminé sur le score de championnat de France et de la adversaire au style et au jeu opposé, titre de l’US Open 1998 a prouvé qu’il fallait toujours compter sur elle. treize jours de tournoi contre 105-96, un résultat somme toute ba- Coupe de France. Cet accord Pete Sampras a réalisé un match Elle qui s’estimait trop maladroite sur l’herbe il y a cinq ans a remédié 424 998 en 1998. nal pour l’époque. Samedi, à Bercy, conclu avec la chaîne cablée Pa- parfait : « Il marchait sur l’eau », a au problème... chez elle, en Californie : l’un de ses voisins possède un l’Italie l’a emporté 64-56. L’arithmé- thé Sport prévoit, sur une durée commenté Andre Agassi très déçu court en gazon. Bénédicte Mathieu tique est terrible pour les amateurs de trois ans, la retransmission de ne pouvoir réaliser le doublé Ro- de spectacle : en seize ans, le basket- de 40 à 50 matches organisés par land-Garros-Wimbledon. Très vite, ball européen a donc perdu la FFBB. Un autre contrat de Sampras a montré un jeu intra- 79 points par match. Le constat ne même durée est prévu « dans les itable. Après avoir sauvé trois balles Au Stade de France, le meeting d’athlétisme se limite pas à la seule finale. Sur les jours qui viennent » avec France de break dans la première manche à 54 rencontres qui se sont déroulées Télévision pour la diffusion de coup d’aces et de services gagnants, entre le 21 juin et le 3 juillet 1999, huit matches de championnat. il s’est emparé du service de son ad- de Saint-Denis a gagné son pari populaire seulement 15 ont vu des équipes ter- Ces deux contrats portent sur un versaire en le prenant à son propre miner au-delà des 80 points. Il y en montant global de 46 millions de jeu. Quand Pete Sampras n’a pas L’ATHLÉTISME fait-il recette ? ras. On voulait le croire, mais les on s’est serrée dans les bras. Et on a avait eu 29 en 1983, pour un nombre francs (7 millions d’euros), selon servi, il a su retourner les mises en Premier sport olympique, enveloppé faits s’échinaient à briser l’illusion. pleuré. » Kader Chekhemani, plus réduit de matches (42). Quand Yvan Mainini, président de la jeu d’Andre Agassi avec punch et l’a d’histoire, respectable et authen- Depuis, un chiffre a suffi pour inver- sixième du 1 500 m, avouait avoir on sait que le panier à trois points FFBB. La FFBB était jusqu’à même parfois battu dans les tique, est-il seulement populaire ? ser le sens du vent. 57 724 personnes hésité un instant avant de se glisser n’apparut que l’année suivante, la présent liée avec Canal Plus et échanges du fond du court. Et Jusqu’à ce samedi 3 juillet 1999, la se sont massées dans les tribunes du dans la place. « Dans mon corps, j’ai dégringolade du jeu offensif durant Eurosport pour le championnat comme toujours, il s’est montré ma- question causait un certain embar- Stade de France, en ce jour de ressenti la même impression qu’aux cette période ne paraît que plus ver- de France. grande migration estivale, pour as- Jeux d’Atlanta », racontait-il. tigineuse encore. sister au meeting de Saint-Denis. Les étrangers, eux, ont accepté de « Il y a vingt ans, les entraîneurs ne Elles l’ont fait au seul prétexte d’une bonne grâce de jouer le jeu de pensaient qu’à l’attaque. Il fallait impossible de tout voir, tellement il y a rencontre d’athlétisme, disputée en l’émerveillement. Par politesse, sur- marquer le plus de points possible en d’irrégularités », note l’ancien direc- plein après-midi, sous la menace tout, pour leurs hôtes français. quarante minutes. Aujourd’hui, ils teur technique national français Gé- d’un orage de juillet. Une compéti- « 58 000 personnes, c’est incroyable, n’ont qu’une idée en tête : défendre. Il rard Bosc. La FIBA envisage de faire tion classée Grand Prix 2, moins ap- s’extasiait Donovan Bailey en déla- faut qu’ils se rendent compte qu’en appel à un troisième arbitre pour les pétissante que celles de Zurich, çant tranquillement ses chaussures procédant ainsi ils travaillent contre compétitions importantes. Bruxelles, Rome ou Oslo. Et seule- de sprinter. Le stade est très bien, le leur propre intérêt. Car la nature du Toutes ces réformes seront-elles ment relevée par la présence, public parfait, j’aime cet endroit. » basket est de rester spectaculaire », se suffisantes ? Rien n’est moins sûr. La souvent discrète, d’une poignée de Pressé de questions sur la piste, sur désole Borislav Stankovic, le secré- NBA connaît les mêmes tourments : champions olympiques ou mon- sa rapidité, sur son potentiel de re- taire général de la Fédération inter- toute-puissance des défenses et ef- diaux, comme le Canadien Donovan cords, le Canadien, huitième du nationale de basket-ball (FIBA). fritement des scores. Alors qu’un dé- Bailey, l’Américaine Gail Devers et la 100 m, bottait habilement en L’amélioration de la condition bat s’est engagé outre-Atlantique, de Jamaïquaine Merlene Ottey. touche : « La piste est sûrement ra- physique des joueurs a bouleversé nombreuses voix proposent, là aussi, Le pari n’était pas sans risque. pide, mais c’est moi qui ne le suis les stratégies. Si l’espace de jeu est de procéder à un lifting. L’idée la Mais le public est venu. Il a semblé pas. » Plus loin, Merlene Ottey pes- toujours aussi réduit – environ 35 m2 plus répandue milite pour l’adoption apprécier. Il reviendra peut-être. tait contre elle-même. L’Ukrainienne pour la zone qu’on appelle la ra- de la règle des trente secondes, celle- 57 724 spectateurs pour un meeting Zhanna Pintusevitch venait de lui quette –, les corps, eux, sont deve- là même que la FIBA veut diminuer ! d’athlétisme, la France n’avait jamais faire admirer, d’un bout à l’autre du nus plus épais, plus mobiles et plus Pour de nombreux spécialistes amé- connu pareil résultat. Et, pourtant, 100 m, le dessin de ses semelles. La bondissants. Et rien d’étonnant si ricains, le fait d’augmenter le temps Marie-José Pérec ne s’est pas mon- Jamaïquaine n’a pas apprécié : «Il l’Italie est aujourd’hui championne réservé aux tireurs permettrait de trée, Stéphane Diagana avait renon- est très bien votre stade, mais je m’en d’Europe. « Dans le championnat ita- voir se développer de meilleures at- cé sur blessure et l’absence d’un moque un peu. J’ai raté ma course. lien, il y a en général très peu de points taques et, à la longue, d’user les dé- concours masculin avait contraint Alors ne croyez pas que j’ai fais très at- marqués, rappelle Antoine Rigau- fenses. L’Euro Basket 1999 les aura Jean Galfione à poser ses perches tention au reste. » deau, le meneur de jeu de l’équipe peut-être convaincus du contraire. ailleurs. Il avait choisi Lausanne la de France et du Kinder Bologne. veille. Alain Mercier Inquiète de l’évolution prise par le Frédéric Potet La compétition ? Correcte. Et as- sez distrayante. Deux records de France, féminins tous les deux, bat- tus par Yamna Belkacem sur 5 000 m (15 min 4 s 85) et Amadine Homo au saut à la perche (4,31 m), un record d’Europe, féminin lui aussi, amélioré à la perche par l’Ukrainienne Angela Balakhonova (4,55 m), une poignée de meilleures performances person- nelles (Christine Arron, 22 s 26 au 200 m, Gaël Pancreach, 8 min 13 s 16 au 3 000 m steeple). Il a manqué le frisson d’un instant d’éternité, ce chrono bloqué sur des chiffres en- core jamais associés. Et la présence de l’une ou l’autre de ces silhouettes capables d’attirer puis de retenir tous les regards d’un stade, Michael Johnson, Maurice Greene, Marion Jones ou Haile Gebresselassie.

C’EST INCROYABLE Mais l’essentiel ne se trouvait pas, samedi 3 juillet 1999, dans les feuilles de résultats. Il était sur la piste. Dans les yeux des athlètes. Ceux de Yam- na Belkacem, timide Marocaine au- jourd’hui naturalisée française, étaient embuées de larmes. « L’émo- tion, expliquera Rodica Nagel, sa complice, après l’arrivée du 5000 m. Avant la course, quand on a vu ce stade, ces gens, l’immensité du décor, on en a tremblé. On avait peur. Alors, LeMonde Job: WMQ0607--0025-0 WAS LMQ0607-25 Op.: XX Rev.: 05-07-99 T.: 10:51 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 23Fap: 100 No: 0279 Lcp: 700 CMYK

AUJOURD’HUI LE MONDE / MARDI 6 JUILLET 1999 / 25 ------Encore des averses 6 JUILLET 1999 Oslo Stockholm LE CARNET Prévisions Moscou Ensoleillé MARDI, la dépression respon- La Champagne peut espérer du so- vers 12h00 DU VOYAGEUR sable de l’instabilité nuageuse leil. Températures modestes pour s’éloigne vers l’Europe centrale. la saison, 19 à 22 degrés au plus Peu Peu à peu, l’anticyclone des Açores chaud. Belfast nuageux a HORS TAXES. Après la suppres- revient par l’ouest, mais il faudra Poitou-Charentes, Aquitaine, Liverpool sion des ventes hors taxes au sein Dublin attendre le milieu de semaine pour Midi-Pyrénées.– Les orages s’en Varsovie Kiev de l’Union européenne, Air France voir le soleil revenir en force. vont. Le ciel hésite entre soleil et Amsterdam Berlin Brèves a décidé d’offrir la TVA à ses clients Bretagne, pays de Loire, Basse- nuages. Des averses isolées éclaircies jusqu’au 31 août. La compagnie Normandie.– Du Cotentin à la peuvent affecter les régions de l’in- Londres maintiendra ses prix sur l’ensemble 50 o Bruxelles Bretagne et à la Vendée, ciel encore térieur. Températures comprises Prague des produits proposés à bord de chargé le matin, mais belles éclair- entre 23 et 25 degrés. Couvert ses vols intracommunautaires, à cies l’après-midi. Un peu plus à Limousin, Auvergne, Rhône- Paris Strasbourg Vienne l’exception des alcools et tabacs, l’est, averses et éclaircies fugitives. Alpes.– Les averses orageuses vont Budapest qui n’y seront plus disponibles. Au Nantes Brume Il fait de 20 à 23 degrés. encore émailler cette journée. Les Berne brouillard terme de cette période, Air France Nord-Picardie, Ile-de-France, températures ne dépasseront pas Bucarest renouvellera son catalogue pour Centre, Haute-Normandie, Ar- 20 à 24 degrés, avec une pointe à Lyon Milan proposer à ses passagers une nou- dennes.– Sur le Nord - Pas-de-Ca- 26 pour Montélimar. Belgrade Sofia Averses velle gamme de produits TTC et, lais et la Haute-Normandie, les Languedoc-Roussillon, Pro- Toulouse Istanbul dès l’automne, des produits « ex- brumes laissent place à un ciel mi- vence-Alpes-Côte d’Azur, Corse.– clusifs » de grandes marques. Pluie nuages mi-soleil. Du Bassin pari- Les orages nocturnes s’évacuent Rome a AVION. Air France diffuse désor- sien au Centre, nuages et ondées. rapidement vers l’Italie et le vent Barcelone Naples mais sur les écrans individuels qui Températures entre 20 et 23 de- d’ouest – rafales à 60 km/h – net- 40 o Madrid équipent ses appareils long-cour- grés. toie le ciel. Dans l’après-midi, on- Lisbonne Athènes Orages riers le magazine de mode de FR3 Champagne, Lorraine, Alsace, dées possibles sur les Alpes du Sud « Paris Chic Choc ». Proposé par la Bourgogne, Franche-Comté.– La ou les Pyrénées-Orientales. Les Séville chaîne thématique « Mode et journée débute sous la pluie de températures voisines de 28 en Tunis Neige Vogue », un des 12 programmes vi- l’Alsace au Jura. Cette pluie prend Languedoc-Roussillon atteignent Alger déo offerts aux passagers, ce maga- ensuite un caractère intermittent, souvent 29 à 33 degrés de la Pro- zine sera également accessible en sous forme d’averses ou d’orages. vence à la Corse. Rabat 0o 10o 20o Vent fort version anglaise.

PRÉVISIONS POUR LE 6 JUILLET 1999 PAPEETE 23/29 S KIEV 22/32 S VENISE 22/29 S LE CAIRE 22/34 S Ville par ville, les minima/maxima de température POINTE-A-PIT. 25/30 N LISBONNE 17/28 S VIENNE 17/33 S MARRAKECH 18/35 S et l’état du ciel. S : ensoleillé ; N : nuageux ; ST-DENIS-RÉ. 18/24 N LIVERPOOL 14/22 N AMÉRIQUES NAIROBI 13/24 N C : couvert ; P : pluie ; * : neige. EUROPE LONDRES 15/23 N BRASILIA 16/27 S PRETORIA 4/20 S AMSTERDAM 15/19 P LUXEMBOURG 14/19 P BUENOS AIR. 3/14 S RABAT 17/25 S FRANCE métropole NANCY 14/21 P ATHENES 24/33 S MADRID 15/31 S CARACAS 23/28 P TUNIS 22/37 N AJACCIO 20/29 N NANTES 12/23 N BARCELONE 20/26 S MILAN 21/25 P CHICAGO 20/28 N ASIE-OCÉANIE BIARRITZ 16/22 N NICE 20/28 N BELFAST 12/18 C MOSCOU 18/29 S LIMA 17/20 N BANGKOK 26/31 P BORDEAUX 14/24 N PARIS 15/22 P BELGRADE 18/32 S MUNICH 15/23 P LOS ANGELES 20/25 N BOMBAY 27/31 N BOURGES 14/22 P PAU 14/23 N BERLIN 18/21 P NAPLES 25/32 S MEXICO 14/20 C DJAKARTA 26/28 P BREST 13/20 S PERPIGNAN 18/29 S BERNE 12/19 P OSLO 9/18 P MONTREAL 23/31 P DUBAI 28/39 S CAEN 14/20 C RENNES 14/22 N BRUXELLES 15/19 P PALMA DE M. 19/29 N NEW YORK 27/33 S HANOI 28/34 C CHERBOURG 14/20 N ST-ETIENNE 14/22 P BUCAREST 18/33 S PRAGUE 13/24 P SAN FRANCIS. 11/19 S HONGKONG 27/29 P CLERMONT-F. 15/23 P STRASBOURG 15/21 P BUDAPEST 19/32 S ROME 19/29 S SANTIAGO/CHI -3/14 S JERUSALEM 22/31 S DIJON 15/21 P TOULOUSE 15/23 C COPENHAGUE 13/21 N SEVILLE 18/38 S TORONTO 21/27 S NEW DEHLI 30/37 S GRENOBLE 15/24 P TOURS 12/21 P DUBLIN 12/18 C SOFIA 17/27 S WASHINGTON 28/36 S PEKIN 23/28 C LILLE 14/20 C FRANCE outre-mer FRANCFORT 17/23 P ST-PETERSB. 19/30 S AFRIQUE SEOUL 22/28 S LIMOGES 13/21 P CAYENNE 22/28 P GENEVE 15/23 P STOCKHOLM 16/22 S ALGER 20/31 S SINGAPOUR 26/29 P LYON 15/23 P FORT-DE-FR. 26/30 C HELSINKI 13/26 N TENERIFE 18/25 N DAKAR 25/29 N SYDNEY 7/15 S MARSEILLE 20/30 S NOUMEA 19/22 P ISTANBUL 21/28 S VARSOVIE 19/32 S KINSHASA 20/28 N TOKYO 20/22 P Situation le 5 juillet à 0 heure TU Prévisions pour le 7 juillet à 0 heure TU

ASTRONOMIE Se préparer pour l’éclipse totale de Soleil du 11 août Une bande sombre de 110 kilomètres de large LE 11 AOÛT, une éclipse totale b La Cité des sciences et de parraine plusieurs centaines de se trouveront à bord, à de Soleil passera par la France. l’industrie de La Villette propose lieux de rendez-vous dans toute la 17 000 mètres d’altitude, le phé- Dunkerque Ce sera la dernière du siècle car elle aussi un spectacle dans son France qui ont pour mission d’in- nomène durera trois fois plus 99 à 90 % Calais les deux éclipses de Soleil de planétarium, des animations former le public sur le phénomène longtemps qu’au sol. En effet, Boulogne 12 h 15 Lille l’an 2000 – dernière année du pour petits et grands et une ex- et ses dangers. Le jour J, des lu- volant à 2 200 km/h, l’avion su- Abbeville siècle et du millénaire – ne seront position. Le 11 août, les specta- nettes de protection y seront four- personique ira au-dessus de 100 % 12 h 20 Cambrai Cherbourg que partielles. Plus on se situera Dieppe Amiens 12 h 25 Charleville-Mézières teurs installés dans le parc de nies. Les principaux sites seront l’Atlantique se faire rattraper par au centre de la bande de totalité, Le Havre Rouen Compiègne 12 h 30 La Villette recevront les indis- Fécamp, la Hague, Saint-Quentin, le cône d’ombre, qui, lui, se dé- Beauvais Reims plus le phénomène sera long. Au pensables lunettes de protection Laon et Metz. place à 2 900 km/h. Du Concorde, St. Lô Caen Evreux Châlons-en-Champagne maximum, il durera 2 minutes et pour observer le phénomène. A ૽ Liste des points Eclipseinfo sur où la vue porte à 450 kilomètres, Brest St-Brieuc Paris St-Dizier 15 secondes. Comme la pro- Alençon Nancy Strasbourg Paris, l’éclipse sera partielle à le 3615 Eclipse99 et sur Internet à l’ombre, une ellipse d’environ Chartres chaine éclipse totale visible en plus de 99 %, mais la nuit ne tom- 110 kilomètres de large, se verra Rennes Troyes Epinal l’adresse www.cieletespace.fr. France n’aura lieu qu’en 2081, bera pas. parfaitement sur l’océan. Prix des Quimper Laval Orléans Le Mans Auxerre mieux vaut bien se préparer pour Blois Vesoul Belfort ૽ Rens. : 01-40-05-80-00. EXCENTRIQUE places : 12 300 et 12 800 francs Tours profiter de cet événement unique Nantes Dijon Besançon b Thionville (Moselle) a déci- (1 875 et 1 951 euros). 99 à 90 % Châteauroux Nevers dans une vie. Voici quelques PRATIQUE dé de profiter de l’occasion ૽ Rens. : Alain Superbie au 01-45- La Roche-sur-Yon Lons-le-Saunier idées. b La Société astronomique unique pour mettre notre étoile Moulins 89-81-44. de France a concentré ses efforts en scène. Le 11 août à partir de Montluçon Mâcon La Rochelle DIDACTIQUE sur la ville de Noyon (Oise), au 11 heures, cent cinquante enfants Rochefort Clermont-Ferrand Pierre Barthélémy Limoges b Le Palais de la découverte cœur de laquelle un terrain de costumés interpréteront la plus Lyon Chambéry SOLEIL ET LUNE DE LA SEMAINE Angoulême Vienne organise tous les jours, sauf le 5 hectares sécurisé accueillera le célèbre scène du Temple du Soleil, • vendredi 9 juillet 1999 (à Paris) • 89 à 80 % Tulle Grenoble lundi (fermeture hebdomadaire) public et un village scientifique. l’album des aventures de Tintin, Le Puy Valence et le vendredi, une séance spé- Près d’un millier d’emplacements dans lequel le reporter à houp- Bordeaux Cahors Gap ciale au planétarium, consacrée à seront réservés aux instruments pette et pantalon de golf, Rodez l’éclipse du 11 août. A partir du des astronomes amateurs et pro- condamné au bûcher par les des- Montauban Mont-de-Marsan Avignon Nice 11 juillet, une salle sera spéciale- fessionnels. cendants des Incas, choisit d’être Toulouse Montpellier Draguignan ment consacrée au phénomène, ૽ Renseignements au 03-44-44- sacrifié le jour d’une éclipse to- 5 h 59Lever Coucher 21 h 53 dans laquelle auront lieu des ex- tale pour faire croire aux Indiens Pau Tarbes 21-88 ou sur Internet à l’adresse Marseille posés plusieurs fois par jour. Une Foix www.iap.fr/saf. qu’il commande aux astres. 79 à 70 % Perpignan Ajaccio carte de 8 mètres de long, sur la- ૽ Rens. : 03-82-82-25-05. quelle sera tracée la bande de to- b L’Association française d’as- Le mercredi 11 août, l'éclipse totale abordera la France à Cherbourg à 12 h 16 et talité, montrera tous les lieux tronomie (AFA) a mis sur pied b L’AFA a affrété un la quittera en Alsace à 12 h 33. Partout ailleurs, l'éclipse sera partielle. concernés par l’éclipse totale. une structure spéciale pour l’occa- Concorde pour l’éclipse. Pour la 3 h 04Lever Coucher 17 h 44 Infographie : Le Monde ૽ Rens. : 01-40-74-80-00. sion, baptisée Eclipseinfo 99. Elle centaine de privilégiés qui

Ł SOS Jeux de mots : MOTS CROISÉS PROBLÈME No 99158 3615 LEMONDE, tapez SOS (2,23 F/min). AFFAIRE DE LOGIQUE PROBLÈME No 128

neige renversé. – 6. Préposition. Note. Protège le homard. – Heure d’hiver 7. Juste à côté. – 8. Sur une croix. Pousser à bout ou couper court. – CHAQUE MATIN, le chauffeur de Madame la Solution du problème no 127 paru dans Le Monde 9. En font voir de toutes les cou- Présidente emprunte à la même vitesse l’unique du 29 juin. leurs. Mesure à Pékin. – 10. Réci- route qui mène de la ville au domicile champêtre 526 315 789 473 684 210 pient. Paressent dans les arbres. – de la dirigeante pour y parvenir à 8 heures ta- b La méthode la plus empirique consiste à « poser » 11. Pour appeler. Fait plaisir à pantes. Madame la Présidente s’engouffre immé- la multiplication : voir. – 12. Maux du pays. diatement dans le véhicule et arrive invariable- ...... 5 ment à la même heure aux bureaux de sa ×...... 2 Philippe Dupuis multinationale. Ce lundi matin-là, Madame la Présidente a ou- = 5...... 0 SOLUTION DU No 99157 blié qu’on était passé à l’heure d’hiver pendant le On reporte le zéro à gauche du 5 et on poursuit : week-end. Ne voyant pas son chauffeur à ce qu’elle ...... 05 HORIZONTALEMENT croit être 8 heures du matin, et détestant attendre, × ...... 2 I. Arrière-train. – II. Faillite. – elle prend, à pied, le chemin de son bureau. III. Frai. Chinois. – IV. Ré. Che- Lorsque son chauffeur, parti à la même heure que = 5 ...... 10 ville. – V. Affluer. Ci. – VI. Niée. de coutume, arrive à sa hauteur, il s’arrête pour lui On reporte le 1 et ainsi de suite. Dès qu’on arrive à Sève. Bu. – VII. Carnassière. – permettre de monter en voiture, fait instanément écrire 5 sans retenue sur la dernière ligne, on peut arrê- VIII. HB. Tué. ENA. – IX. Ilien. demi-tour et arrive au bureau 8 minutes plus tôt ter. Ce n’est le cas qu’au dix-huitième chiffre. Titien. – X. Ressemblante. que d’habitude. b Une méthode plus théorique consiste à imaginer VERTICALEMENT Combien de temps Madame la Présidente a-t-elle que le nombre cherché s’écrit avec un 5 suivi du 1. Affranchir. – 2. Raréfiable. – marché ? nombre A, comportant (n-1) chiffres. On peut alors HORIZONTALEMENT tés dépendent du temps et des 3. Ria. Fer. Is. – 4. Ili. Lentes. – écrire : soins apportés. Ancienne capitale 5. El. Cu. Aune. – 6. Richesse. – Elisabeth Busser et Gilles Cohen 5×10n-1 + A = 2 × (10 A + 5), ce qui débouche, en po- I. Indispensable pour un bon arménienne. – IX. Même soutenu, 7. Ethérés. TB. – 8. Teiv (vite). © POLE 1999 sant X = 10 A + 5, sur 19 X = 5 (10n -1) jus. – II. En jette plus que la ber- il n’est pas forcement gagné. Des- Vieil. – 9. Nicée. Ta. – 10. Aboli. Il faut chercher n tel que (10n –1) soit divisible par 19. line. Interjection. – III. Les portes sus du panier. – X. Qui ne Rein. – 11. Il. Benêt. – 12. Naseau. Solution du problème Le « petit théorème de Fermat » donne la réponse : n s’ouvrent à sa sortie. Sont tou- devraient pas bouger. Ane. dans Le Monde du 13 juillet. doit être un multiple de 18. La solution en découle. jours difficiles à traverser. – IV. Pas la peine de chercher ail- VERTICALEMENT leurs. Qui fera l’affaire. – V. S’est Les jeux dans « Le Monde » penché sur Garibaldi et sur Napo- 1. Difficile de faire autre chose léon III. Fit le juste poids. – au même moment. – 2. Décora- Dans cinq de ses numéros de la semaine, Le Monde publie un jeu. VI. L’information en direct de tion architecturale. Ile. – 3. Plus Le lundi, dans le journal daté mardi, un problème de logique. Moscou. Machine à tambour. – rapides que les lettres et sans Le mardi, dans le journal daté mercredi, une grille de Scrabble. VII. Bien attrapé. Fait le coq dans affranchissement. Cap du Massa- Le mercredi, dans le journal daté jeudi, une chronique de bridge. les bouleaux et les bruyères. chusetts. – 4. Points. Invention Le jeudi, dans le journal daté vendredi, une question sur l’art. Ouverte à tous. – VIII. Leurs quali- pratique. – 5. Brusque. Tas de Le samedi, dans le journal daté dimanche-lundi, les échecs. LeMonde Job: WMQ0607--0026-0 WAS LMQ0607-26 Op.: XX Rev.: 05-07-99 T.: 09:27 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 23Fap: 100 No: 0280 Lcp: 700 CMYK

26 CULTURE LE MONDE / MARDI 6 JUILLET 1999 PORTRAIT L’ÉTÉ FESTIVAL Avant les orages de la mi-juillet, les grands randonneurs se Van Gogh dans ses murs neufs à Amsterdam Le couronnement de la reine précipitent à l’assaut du mont Blanc qui est, avec le GR 20 en AMSTERDAM œuvres de Kisho Kurokawa. sionnelle de Théo : ses débuts à la QUEL BONHEUR pour le public de Montpellier-Danse que ces grands coups de Corse, le théâtre favori des de notre correspondant Concepteur de la nouvelle aile, il galerie belge Goupil, son arrivée en flashe sur une œuvre : après Philippe Decouflé qui présentait Triton, trituré pour exploits sportifs amateur en été. Il Le Museumplein a pris un coup est l’architecte de l’aéroport de France, son intérêt croissant pour la troisième fois, et Shazam, pièce de magie et d’effets spéciaux, et avant José y a quelque cent cinquante ans, de jeune. Le gazon y est vert, les Kuala Lumpur, de la tour Pacifique les impressionnistes. Théo appré- Montalvo et Dominique Hervieu qui danseront leur formidable Paradis puis Io, Io, une poignée d’hommes, équipés bancs métalliques et les lampa- à Paris et de quelques musées au cie ces peintres, ses employeurs Ito Ito, Anne Teresa de Keersmaeker a droit, à juste titre, au tapis rouge des stars. à la va-vite de chaussures, daires violets. Ces couleurs Japon. L’architecte disposait d’un freinent son enthousiasme. Théo Toujours impressionnante, elle aligne, mine de rien, une vêtements et matériels qui franches et vives tranchent avec le budget de 45 millions de florins fait du forcing, achète des Monet, kyrielle de chorégraphies : Fase, considérée comme sa pre- n’avaient rien à voir avec les gris-titane de la nouvelle aile du (20,5 millions d’euros). 37,7 mil- Pissaro, Renoir, Gauguin. mière œuvre, superbe minimalisme exaspéré par la mu- étalages de pointe du Vieux Musée Van Gogh. La célèbre insti- sique de Steve Reich, duo qu’elle mène à perdre haleine Campeur aujourd’hui, est partie à tution d’Amsterdam vient de rou- LA PHRASE DU JOUR avec Michèle Anne de Mey. De l’origine du travail, on saute la conquête de ce sommet vrir ses portes, après huit mois de aux derniers opus, Drumming et I said I (Le Monde du 19 mythique. A leur tête, un rénovation et, surtout, un agran- juin), conjointement mis en scène avec Yolende de Keers- photographe, Auguste-Rosalie dissement qui lui fait gagner « Je m’insurge contre l’hypocrisie ANNE TERESA maeker. Bisson, qui, avec son frère, 2 250 mètres carrés de surface DE KEERSMAEKER La chorégraphe a demandé à sa sœur, metteur en scène, de dirigeait un atelier florissant d’exposition. Il y avait urgence : qui m’interdit de parler d’homosexualité l’aider. Ensemble, elles montrent le processus de construc- à Paris. La Bibliothèque nationale lorsqu’il a été créé, il y a vingt-cinq tion de la danse, avant de la détruire, puis de la rebâtir devant les yeux du specta- de France le reçoit, ou plutôt ses ans, le Musée Van Gogh devait ac- alors que la société africaine respecte un teur. Inventaires conceptuels qui relancent l’artiste un peu plus haut... Anne Teres clichés, trente œuvres qui ont fait cueillir 60 000 visiteurs par an. En a de Keersmaeker, comme tous les artistes de sa génération, ont dès le début des de lui le premier photographe du 1998, la collection permanente a homosexuel qui a une femme et des enfants » années 80 conçu leurs œuvres en relation avec l’image. Cette dix-neuvième édi- sommet du mont Blanc, même si été vue par un million de per- tion de Montpellier-Danse entreprend une sorte d’état des lieux de la danse et de on peine à prouver qu’il est bien sonnes ! Mohamed Camara, cinéaste guinéen ses images, avec la présence nombreuse de cinéastes qui, de plus en plus souvent, parvenu aussi haut... Il reste que « Nous avons profité de l’agran- invitent chorégraphes et danseurs à participer à leurs films. Il y a dix ans, le pro- cette exposition dit la force de dissement pour revoir l’équipement ducteur Marin Karmitz prenait le pari avec Jean-Claude Gallotta que les choré- caractère et les talents de ce de l’ancien bâtiment : les murs inter- lions de florins proviennent d’un L’étage supérieur présente graphes régénéreraient l’art du cinéma. Il était un peu en avance. Ce mouvement pionnier d’un art neuf. Un autre nes, le système de ventilation, etc. », don de la compagnie japonaise Ya- Théo collectionneur, qui quali- s’affirme. Laissons-le évoluer. « inventeur » doit certainement explique Heidi Vandamme, porte- suda Fire & Maritime Insurance fiait ses toiles « d’amis de bonne Partout dans Montpellier, le travail d’Anne Teresa de Keersmaeker se projette se réjouir des attentions qu’on parole du musée. La rénovation est Company, dont le président pos- compagnie ». On y retrouve les dans les images. Celles d’Herman Sorgeloos. Un itinéraire qui tient du jeu de piste a pour lui : Amsterdam, avec le discrète. La nouveauté, elle, se dé- sède Les Tournesols. Les fonds pu- tableaux de son frère, ainsi que (photo - vidéo) : pour retrouver les années 83 et 84, rendez-vous dans le hall du secours de mécènes, vient de couvre en haut d’un escalier méca- blics néerlandais ont apporté le quelques originaux de leur cor- centre chorégraphique Les Ursulines ; les années 86, 87, 88 sont regroupées à la rouvrir les portes du Musée Van nique qui débouche sur un patio reste, ainsi que les 30 millions de respondance. En 1887, Théo médiathèque Fellini ; les années 90 au Forum de la Fnac ; la dernière décennie est Gogh, agrandi pour mieux vitré. Au sol, des dalles grises, lui- florins nécessaires à la rénovation gagne environ 950 francs par accrochée au Chai du Terral à Saint-Jean-de-Védas. Un traitement de reine qui sa- célébrer son prodige. A l’autre santes d’un filet d’eau qui s’écoule de l’ancien bâtiment. mois. Certains impressionnistes lue le talent de la Flamande. En remerciement, la chorégraphe offre aux festiva- bout de l’Europe, le long de leur douce pente. Le visi- Les étages, que certains trouve- étant trop chers pour sa bourse, liers un solo-performance sur la musique de Thierry de Mey, compositeur qui l’ac- Montpellier-Danse continue : le teur étranger appréciera peut-être. ront un peu sombres, accueillent il cherche les valeurs qui compagne depuis la première heure. Elle, seule, face au public, face à elle-même. festival a reçu Wim Van Dekeybus L’habitant d’Amsterdam s’étonne : jusqu’au 5 septembre une exposi- montent. Ainsi, le 12 janvier 1887, et s’apprête à accueillir Teresa de « Pourquoi ces jeux d’eau dans un tion consacrée au frère du peintre il achète le superbe Poudre de riz Dominique Frétard Keersmaeker. Pour la grande pays où la pluie tombe du ciel par néerlandais, intitulée « Théo Van à Toulouse-Lautrec. Pour dame de la danse flamande, le seaux entiers ? » Gogh, marchand d’art, collection- 150 francs. ૽ FASE. Le 6 juillet, Opéra Comédie, à 20 h 30. I said I : le 7, Opéra Berlioz, à festival a très justement décidé de Les salles du rez-de-chaussée neur et frère de Vincent ». Un ni- 20 h 30. Performance-solo et Drumming aux Ursulines, à 18 h 30 puis à dérouler le tapis rouge. abritent une exposition des veau est réservé à la vie profes- Alain Franco 22 heures. Auguste-Rosalie Bisson, le premier photographe parti à l’assaut du mont Blanc Paris/Photographie. Les travaux d’un atelier parisien qui eut son heure de gloire, au milieu du XIXe siècle, pour ses vues réalisées en haute montagne pines, photographiées par le seul guide Auguste Balmat, petit-fils de LES FRÈRES BISSON PHOTO- Auguste-Rosalie, dit « Bisson Jacques Balmat, qui, avec le méde- GRAPHES. Bibliothèque natio- Jeune », qui marquent les esprits. cin Michel-Gabriel Paccard, avait nale de France, site François- « L’architecture assoit la réputation réussi la première ascension du Mitterrand, quai François- des Bisson dans le milieu de la pho- mont Blanc, en 1786. L’ascension Mauriac, Paris 13e . Mo Quai-de- tographie ; la montagne les fait de Bisson est relatée par le vicomte la-Gare. Tous les jours, sauf lun- connaître dans le public », écrit Edmond de Catelin dans la revue di, de 10 heures à 19 heures. Tél. : Bernard Marbot, commissaire de L’Abeille de Chamonix. L’auteur, 01-53-79-59-59. Jusqu’au 29 août. l’exposition, qui a choisi pour la présent dans la cordée, fait une Catalogue, éd. BNF/Museum couverture du catalogue le fran- description épique. Arrivé au som- Folkwang, 144 p., 106 photos, chissement d’une crevasse par met, « Bisson n’avait pas encore li- 240 F (36,59 ¤). douze montagnards réduits à des vré bataille (...). Ce n’est pas un jeu figurines encordées. Les trente d’enfant de photographier à 16 000 C’est une belle histoire, épique épreuves de montagne s’alignent pieds au-dessus de la mer (...). La et passionnelle, qui s’est jouée au en cercle, au cœur d’un espace tente fut montée, l’appareil photo milieu du XIXe siècle entre Au- d’exposition malheureusement installé sur son pied, la plaque fut guste-Rosalie Bisson et le mont trop serré. Un panoramique de enduite. (...) Il ne voulait pas repartir Blanc. Bien avant la cohorte des sommets, impressionnant par ses sans avoir effectué trois photogra- touristes qui, depuis, ont « vain- dimensions, explique pourquoi ces phies que, d’ailleurs, il réussit : deux cu » le toit de l’Europe Parisiens ont été appelés à la res- d’entre elles étaient bonnes, la troi- (4 807 mètres) et s’y tirent le por- cousse, en 1854, par Daniel Doll- sième passable. » trait. Une histoire riche en énigmes fus-Ausset, mécène et glaciologue qui caractérisent ce photographe, à qui on doit les premières PLUS BAS réputé en son temps, associé avec commandes de daguerréotypes Dans son étude intitulée Mul- son frère Louis-Auguste. On peut dans les Alpes. Les Bisson maî- house et la conquête photogra- les découvrir tous deux dans une trisent les épreuves de grand for- phique des Alpes (1984), R. M. La-

belle rétrospective présentée à la mat. Dollfus-Ausset est persuadé FRANÇAISE DE PHOTOGRAPHIE, PARIS SOCIÉTÉ goltière indique que L’Illustration Bibliothèque nationale de France. de tenir, avec ces techniciens hors Bisson frères, « Passage des échelles à la rencontre des glaciers. Ascension du mont Blanc, 1862 ». du 21 décembre 1861 reproduit une La maison Bisson Frères était un pair, spécialistes du monumental gravure – d’après photo – de la atelier photographique parisien et de l’exploit, les oiseaux rares qui ritable laboratoire de campagne risque, du péril », écrivent Sylviane taires, photographes (pour tester conquête, légendée « Vue prise du florissant dans les années 1850, permettront de résoudre le casse- qu’il fallait acheminer dans les de Decker Heftler et Jean-François le matériel). La photo de mon- sommet du mont Blanc », sur la- employant trente personnes et dis- tête de la prise de vue à haute alti- neiges. « Vingt-cinq porteurs de- Chevrier dans Montagne, photogra- tagne était au carrefour de la quelle on distingue les Grandes-Jo- posant de vingt-deux appareils. La tude. Il leur offre un pont d’or : vaient porter à tour de rôle les appa- phies de 1845 à 1914 (Denoël, 1984). science, de l’exploit et du rasses. Mais des guides de Chamo- production est variée : portraits, 100 000 francs suisses. reils photo, les plaques, les produits Les Bisson sont des explorateurs, commerce puisque les Bisson, qui nix sont formels : la vue a été prise vues d’architecture, superbes chimiques », racontent les chroni- des pionniers qui donnaient à voir avaient ouvert une boutique à plus bas... Bernard Marbot sait études de crânes, reproductions de LABORATOIRE DE CAMPAGNE queurs. Autour de 250 kilos de ma- ce que l’on n’avait jamais vu, sup- Chamonix, espéraient tirer profit tout cela, même si le catalogue et tableaux, d’objets scientifiques, de Les difficultés de la photogra- tériel... « La photographie de mon- plantant les exaltations de la pein- de leurs explorations. le texte affiché dans l’exposition cartes géographiques. Connus phie de montagne tiennent au pro- tagne fournit un exemple très ture romantique. La photographie, L’intérêt des photos de Bisson peuvent faire croire que des vues pour un portrait au daguerréotype cédé des paysagistes de l’époque : spectaculaire de cet héroïsme qui en donnant une copie exacte de la Jeune, l’exposition le montre, est du sommet existent. Or aucune de Balzac (1842), ils ont réussi le avant la prise de vue, du collodion caractérise les premiers temps de la montagne, intéressait beaucoup de de proposer, outre de belles vues photo du sommet du mont Blanc tour de force de portraiturer les humide – sans geler – était étalé photographie : héroïsme de la tech- monde : géographes, cartographes, générales, des images qui sont des par Bisson n’est connue. Il y a peu 900 députés de l’Assemblée natio- sur la plaque de verre qui, après nique, de la connaissance. La per- spécialistes de géodésie, glacio- chroniques « sur le chemin du mont de chance d’en trouver, explique nale élue en 1848. enregistrement, devait être déve- formance technique est bien sûr plus logues, guides de montagne (pour Blanc ». Au photographe s’ajoute Sylviane de Decker Heflter, conseil Mais ce sont les montagnes al- loppée sur place. C’est donc un vé- sensible quand s’y ajoute l’idée du définir de nouvelles voies), mili- l’alpiniste. Plusieurs photos pour un collectionneur privé sur le montrent l’avancée des hommes, thème de la montagne : « Bisson a usant d’échelles, de cordes et de réalisé une dizaine d’albums sur les bâtons, tenus à distance, réduits à Alpes. Aucun ne contient une vue du Six mille servants, six figures majeures des figurines épiques en équilibre sommet. S’il l’avait, il l’aurait incluse sur les glaciers hostiles. pour leur donner du prestige. » UN TEXTE assez culotté ouvre le et Le Gray, un talent supérieur. » Le le nu ; être à la fois auteur et dé- tranchés. Celui-ci est assez pédago- Cette dernière conclut : « Pour moi, catalogue consacré aux frères Bis- conservateur retient donc six noms couvreur ; expérimenter des procé- gique et rafraîchissant quand on se NAPOLÉON III ET EUGÉNIE Charles Soulier a pris les premières son. Il est dû à Bernard Marbot, qui incarnent plus que d’autres une dés multiples ; montrer un intérêt souvient de nombreuses exposi- Les Bisson sont nommés photo- photos du sommet en 1869 ; j’en ai conservateur à la Bibliothèque na- époque, plus que Marville et durable et « sans retour » pour la tions pénibles et bâclées dans les- graphes de la cour impériale en quatre, orientées nord-sud et est- tionale de France, qui se propose Le Secq par exemple, deux habi- photographie (quand tant de noms quelles on demandait au public de 1857, ce qui leur a permis de pho- ouest. » d’établir une hiérarchie sévère dans tués des éloges. Ce tableau fera exercent quelques mois) ; afficher vénérer n’importe quel opérateur tographier Napoléon III, Eugénie Finalement, dit Bernard Marbot, la photographie du XIXe siècle fran- grincer des dents. On peut trouver une œuvre abondante et variée ; du XIXe siècle et n’importe quelle et leur suite sur la mer de Glace, le « tout reste à faire, tant il y a un dé- çais. Rude tâche, accomplie dès le la démonstration artificielle. Ou rechercher le grand format des épreuve jaunie au motif qu’ils reve- 3 septembre 1860. « Toute la cara- calage entre les écrits de l’époque et premier paragraphe, construit sourire en faisant remarquer que épreuves ; avoir réalisé « près de naient de loin – suscitant souvent vane se groupe pour la pose et re- les images des Bisson qui nous sont comme une pyramide inversée : Bernard Marbot a défini des cri- cinq cents » clichés (négatifs) ; l’accablement plus que l’admira- garde le photographe aux cris de parvenues ». Même chose pour « Six mille servants de la chambre tères qui lui permettent de hisser voyager. tion. “Vive l’Empereur !”, “Vive l’Impéra- l’histoire de la photographie de noire ont laissé une trace » dans le wagon de tête deux Bisson Cette mise en avant des valeurs trice !” », raconte le chroniqueur montagne. D’autant que des (Du Camp, Braun, Famin, Da- d’un coup sur six places, et de justi- UN MARCHÉ AU PLUS HAUT arrive au moment où le marché de de L’Illustration. Mais leur obses- épreuves surgissent ici et là. Syl- vanne...) ; « six cents peut-être mé- fier une rétrospective – par ailleurs Les six, remarque Bernard Mar- la photographie du XIXe siècle est sion est de photographier depuis le viane de Decker Heftler vient de ritent de figurer, fût-ce par une seule méritée. bot, « livrent le meilleur d’eux- au plus haut. L’exemple le plus sommet. Auguste-Rosalie Bisson a trouver une quarantaine de « vues mention, dans l’histoire qui s’écrit L’auteur relativise ses thèses en mêmes dans le paysage et dans l’évé- spectaculaire est celui d’un daguer- échoué en 1859 et en 1860. «Les hautes » de Bisson et une dizaine aujourd’hui » ; « à peine soixante affirmant qu’il met en avant non nement » : vues ferroviaires pour réotype – désormais le plus cher de frères Bisson savent que seul le som- de vues stéréoscopiques, dont une (...) ont accompli un travail impor- pas les plus créatifs mais les plus Baldus, camp de Châlons pour l’histoire –, Deux femmes posant met du mont Blanc leur permettra proche du sommet. Restent les for- tant ». représentatifs du siècle. Il a ainsi Le Gray, Asile impérial de Vin- avec une chaise (autour de 1840), de de réparer le double – et coûteux – midables images alpines des Bis- Et l’on en vient à l’excellence : établi des points communs entre cennes pour Nègre, Catacombes Southworth et Hawes, vendu échec de leur ascension », écrit Mi- son, qui traduisent, selon Bernard « Six figures paraissent sur le devant ces six artistes et défini des critères. pour Nadar, ascensions du mont 387 500 dollars (403 000 ¤) le lan Chlumsky dans le catalogue. Marbot, « leur audace et leur mé- de la scène, à savoir par ordre d’en- Exemples : être nourris par la pein- Blanc pour les Bisson – ces derniers 27 avril chez Sotheby’s à New York. Deux fois, en 1861 et en 1862, Au- galomanie. Ils ont voulu montrer trée, Bisson aîné, Nègre, Le Gray, ture mais savoir s’en émanciper ; ayant conquis une position forte Qui aurait pu soupçonner cela il y a guste-Rosalie parvient au sommet. qu’ils pouvaient tout faire ». Ils ont Bisson jeune, Baldus, Nadar. » Ber- sortir du studio jugé trop proche de « entre l’art et l’industrie ». dix ans à peine ? La première victoire, saluée par fait faillite en décembre 1863. nard Marbot va plus loin : « Nadar l’atelier du peintre ; avoir peu de Les conservateurs nous ont rare- Théophile Gautier, eut un énorme a du génie, les autres ont du talent, penchant pour la scène de genre ou ment habitués à des textes aussi M. G. retentissement. Bisson avait pour Michel Guerrin LeMonde Job: WMQ0607--0027-0 WAS LMQ0607-27 Op.: XX Rev.: 05-07-99 T.: 09:24 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 23Fap: 100 No: 0281 Lcp: 700 CMYK

CULTURE-L’ÉTÉ FESTIVAL LE MONDE / MARDI 6 JUILLET 1999 / 27

UN ÉTÉ A PARIS b LA PHOTOGRAPHIE DE BERTRAND DESPREZ La folie d’Isabelle

Une princesse orientale, des duels au sabre, un notaire court sur pattes, un capitaine mystérieux, un Arlequin bondissant... Les arènes brûlent à la tombée de la nuit sous la baguette de Carlo Boso. Une commedia dell’arte contemporaine. Le notaire s’énerve contre les touristes qui resquillent, simple improvisation, et le public se marre. 1er Festival des Arènes de Montmartre, présenté par la compagnie Mystère Bouffe. Jusqu’au 10 juillet, La Folie d’Isabelle, puis Mélodie Foraine, La Nuit des Rois... Tel : 01-48-40-62-49. Prix : de 10 F à 70 F (1,5 ¤ à 10,7 ¤). AGENCE VU Douze hommes en proie à une peur animale Les affinités musicales Montpellier/Danse. Pour la première fois depuis ses débuts, le chorégraphe Wim Vandekeybus délaisse l’affrontement mâle-femelle pour ne diriger que des danseurs livrés à leurs désirs inavouables captivantes d’Africolor lonté »). Pendant que ses congé- jours davantage à mettre en scène Sans doute aussi, sa rencontre Musiciens français et africains ont donné IN SPITE OF WISHING AND nères se coursent et s’em- la fureur des corps dévastés par la avec l’acteur marocain aveugle WANTING. Wim Vandekeybus poignent, lui ronge son mors folie. Désirs inavoués, ina- Saïd Gharbi, qui collabore avec lui du sens au mot « rencontre » en évitant (chorégraphie, mise en scène). – belle idée de la créatrice des cos- vouables, frustrations qui soudain pour la cinquième fois, a-t-elle Richard Joukovsky-Wim Vande- tumes, Lies Van Assche, d’avoir explosent au visage sans prévenir. précipité ce dérapage vers le fan- opportunisme et exotisme de pacotille keybus (créations lumières). Fes- transformé grâce à un simple lien Trou noir de la perte de soi. Les tastique, l’invisible. Comme dans tival Montpellier-Danse, le3 juil- le col de la chemise en mors –, hommes se harcèlent, vocifèrent Bereft of A Blissful Union (1996), un désormais deux jours au lieu d’un, let. Le spectacle sera repris les 10 piétine, se plaque contre un mur, dans toutes les langues : espagnol, film intitulé Les Derniers Mots, réa- Africolor, Théâtre Gérard-Phi- « avec l’idée de faire du dimanche et 11 juillet à Amsterdam et les prisonnier, impuissant. Silhouette anglais, arabe, français. In- lisé par Wim Vandekeybus à partir lipe de Saint-Denis, les 3 et après-midi, explique Philippe 26 et 28 à Vienne (Autriche) puis ténébreuse cabrée dans une pos- compréhensible le plus souvent, d’une nouvelle de Julio Cortazar, 4 juillet. Conrath, quelque chose d’aussi au Théâtre de la Ville à Paris en ture résignée. mais peu importe, tant le mot, achève de déstabiliser le specta- convivial et familial pour les novembre. Prochains spec- Désirer. Vouloir. Etats de base plus proche du cri, atteint son teur. Wim Vandekeybus a décidé- « Musique décloisonnée, ou- communautés d’Afrique du Nord, tacles : La Ribot dans Mas Distin- de l’être humain pour rester en but : propager la peur. L’homme ment l’art d’aiguiser l’effroi. verte et libre », « métissages et fu- que la nuit de Noël qui rassemble les guidas 97 (5 juillet). Shirtologie et vie. Soif de l’autre, d’un ailleurs est proie et chasseur. Gamin et Après avoir fait confiance au sions aux variations infinies », Maliens de Saint-Denis et sa ré- Le Dernier Spectacle, de Jérôme qui jette hors de soi pour s’inven- bourreau. La mort est partout corps pour se rire de tous les « ponts et passerelles »... Ces for- gion ». Un lieu de rencontre où pu- Bel (6 et 8 juillet). Hôtel d’Assas, ter différent. L’un rêve d’être pe- présente : technique pour tuer un risques – jets de pierres, de mules expriment la même chose : blic communautaire marocain, 6, rue Vieille-Aiguillerie, 34000 tite éponge au fond de l’eau, pois- lapin, strangulation, décapitation. flèches, chute du haut d’une tou- le rêve des musiciens qui veulent « curieux et branchés musique », Montpellier. Tél. : 04-67-60-83-60. son ; l’autre, dromadaire, vache Jamais Wim Vandekeybus n’a été relle en bois, etc. – le chorégraphe aller au-delà de leur univers stylis- ont pu, le dimanche 4 juillet, ap- Prix des places : de 50 F à 140 F ou princesse. Parfois, une jupe si loin dans la cruauté affichée, le sait désormais que le danger est tique en évitant opportunisme et précier l’élégance raffinée de l’ara- (7,62 ¤ à 21,34 ¤). longue suffit pour travestir son vertige de la catastrophe. d’abord intérieur. Mais si l’impu- exotisme de pacotille. On a cepen- bo-andalou avec Amina Alaoui et identité et jouer de l’inconnu qui nité physique n’est plus qu’un dant souvent vu naître, sous la danser sur les chansons toniques MONTPELLIER se tapit en nous. Je est toujours UN IRRATIONNEL JAMAIS ABSURDE leurre, la danse est toujours bannière rassembleuse de « world de la très populaire Najat Aatabou. de notre envoyée spéciale autre. Quant à sa moitié d’orange, Ancien étudiant en psychologie, combative. Danse âpre, gonflée à music » des greffes catastro- La veille, Africolor proposait une Douze hommes sur un plateau. encore faut-il avoir la chance de la devenu photographe puis choré- bloc de cette hargne qui fait phiques. soirée célébrant des affinités entre Offerts, vibrants. Douze danseurs rencontrer. Collera, collera pas, le graphe, il a conservé l’attrait pour rendre à la vie tout son suc et son Heureusement l’« affaire » fonc- musiciens français et africains. pieds et poings liés deux heures chorégraphe signe – avec de les surprises de l’inconscient, amertume mêlés. Danse qui, le tionne parfois. Le samedi 3 juillet L’idée de l’Afrique, muse et source durant à un destin spectaculaire vraies oranges, c’est mignon creusant les associations d’idées couteau sous la gorge, inscrit dans au Théâtre Gérard-Philipe de de plaisir créatif pour les Occiden- qui va les entraîner jusqu’au bout comme tout – une manière de et d’images qui pulvérisent les re- la mémoire du spectateur des traî- Saint-Denis, le guitariste Claude taux, a déjà depuis longtemps lais- d’eux-mêmes, là où les limites de slow retenu, très peu dans ses ha- pères de la réalité. Chez lui, l’irra- nées de sensations à vif. Sur la Barthélémy, Jean-Jacques Avenel sé des marques tangibles. « Dès soi s’effacent au point de virer bitudes. Paradoxalement, ce sont tionnel n’est jamais absurde. Une musique de l’Américain David (contrebasse), Moriba Koïta (n’go- qu’un musicien occidental a ren- fou, cannibale, chien entre les des hommes – pour la première leçon apprise auprès de l’écrivain Byrne, jadis leader des Talking ni) et Yakhouba Sissokho (kora) en contré un musicien africain, il a chiens, oiseau, cheval. C’est préci- fois en douze ans de travail, sa américain vivant à Tanger Paul Heads, un rock serré, gorgé de apportaient la preuve. Eclairée par trouvé quelque chose qui l’a pas- sément cet animal que le choré- troupe est uniquement mas- Bowles, dont l’alliage de fragilité percussions sèches et de guitare, un immense plaisir de jouer, leur sionné », affirme Denis Péan, chan- graphe Wim Vandekeybus a choisi culine – qui inspirent à ce maître mentale, de superstition et de ma- Wim Vandekeybus tend son conversation fluide et sereine a dé- teur de Lo’Jo Triban. Tribu singu- d’incarner dans sa nouvelle pièce, de l’affrontement mâle-femelle, gie noire a nourri la pièce Moun- piège. montré « qu’il existe des rapports lière originaire d’Angers, Lo’Jo In Spite of Wishing and Wanting des accents inédits de douceur. tains Made of Barking (1994), su- entre la musique malienne et le Triban affectionne les mélanges, (« en dépit du souhait et de la vo- Wim Vandekeybus excelle tou- perbe flambée hallucinatoire. Rosita Boisseau blues », comme le soulignait les télescopages entre les cultures, Claude Barthélémy, après un solo leurs langues et leurs musiques. époustouflant de Moriba Koïta au Sur la scène d’Africolor, le luth n’goni. Le public, enchanté, groupe se présente avec une autre Au bord du Léman, l’énergie de Mstislav Rostropovitch ovationne ce quatuor informel tribu tout aussi étonnante, le plus convaincant que le Bagad Ca- Gangbé Brass Band de Cotonou. fé Messagers de Xavier Jouvelet Un ensemble de cuivres et de per- Evian/Musique. Le violoncelliste et le chef Neville Mariner ont ouvert brillamment les Rencontres musicales (batterie) et Emmanuel Bex (orgue cussions inspiré par les chants et Hammond), au début de la soirée, les rythmes traditionnels du Bénin, sident, sa fille Elena, directrice), entraîne avec lui l’Academy Saint- grandiloquente de Sir Edward lui- pas encore complètement au point mais qui rend également hom- CHOSTAKOVITCH : Premier ayant évacué le concours de qua- Martin-in-the-Fields, dont le cor même. dans sa tentative de rapprocher mage à Fela, l’un de ses héros, dont concerto pour violoncelle. EL- tuor qui fit sa renommée, le festi- solo fait des merveilles. Sir Neville L’auteur de Pomp and Cir- jazz, percussions congolaises, il relit Colonial Mentality. Un titre GAR : Enigma Variations. Mstis- val des bords du lac Léman a ou- Mariner ne laisse déraper son or- cumstance étale dans ce morceau bombardes et cornemuses. repris sur l’album éponyme, Gan- lav Rostropovitch (violoncelle), vert sa nouvelle édition sous chestre ni dans les débordements brillantissime toutes les séductions Gbé, autoproduit par Lo-Jo Triban, Academy Saint-Martin-in-the l’égide du maître des lieux et spon- slaves ni dans les martèlements de sa science orchestrale. La saveur TÉLESCOPAGES enregistré à Bamako où les deux Fields, Neville Mariner (direc- sor de la manifestation, Antoine post-staliniens. de cet ouvrage que l’on pourrait Créé en 1989, à l’initiative de groupes se sont rencontrés pour la tion). Rencontres musicales Riboud, qui fête cette année ses croire, dans un premier abord, ba- Jean-Claude Fall, alors directeur du première fois en novembre 1997, d’Evian, La Grange au lac, le quatre-vingts ans. CHIC BRITANNIQUE nalement romantique, tient à son TGP, sous la direction artistique de lors du festival annuel du Théâtre 2 juillet. Prochains concerts : C’est en 1959 que Mstislav Ros- La formation londonienne, qui écriture riche, à ses couleurs inat- Philippe Conrath, ancien journa- des Réalités (Le Monde du 2 jan- Chopin et Liszt par Evgeny Kis- tropovitch créa à Léningrad le Pre- célèbre également son quaran- tendues, au contraste de rythmes liste à Libération, Africolor, festival vier). C’était le début d’une histoire sin (piano), le 5 juillet. Ravi mier concerto pour violoncelle de tième anniversaire, a choisi, pour et de timbres. L’humour surgit au militant pour les musiques d’amitié et d’affinités, comme celle Shankar (sitar) et Mstislav Ros- Dimitri Chostakovitch. L’œuvre, compléter le programme, une détour d’un trait de clarinette, d’un d’Afrique et de l’Océan Indien, se qui lie aujourd’hui Claude Barthé- tropovitch (violoncelle), le 6. cyclique, avec ses motifs éner- œuvre centenaire. C’est en 1899 éclat de fanfare ou d’un tutti de tient chaque année en décembre lémy à la musique malienne. Prokoviev et Beethoven par l’Or- giques, notamment les quatre que furent jouées pour la première cordes. Neville Mariner et ses mu- avec la nuit de Noël malienne chestre symphonique de la Ra- notes qui reviennent comme une fois les Enigma Variations de Sir siciens se plongent dans Enigma comme point d’orgue. A la de- Patrick Labesse dio de Francfort, Paavo Jarvi (di- signature, vaut surtout par un mo- Edward Elgar. Le plus officiel des Variations avec le plaisir manifeste mande du metteur en scène Sta- rection), le 7. B. B. King, le 8. derato empreint de lyrisme et la compositeurs anglais a construit de ceux qui feuillettent un album nislas Nordey, nouveau respon- ૽ Lo’Jo Triban et Gangbé Brass Jusqu’au 11 juillet. De 80 F à cadenza qui constitue le troisième cette partition comme une galerie de photos de famille. Leur inter- sable des lieux, Philippe Conrath a Band en tournée : Lille (le 7 juillet), 390 F. Tél. : 04-50-75-04-10. mouvement. Rostropovitch maî- de portraits symphoniques : après prétation est sans faille : respect créé une version d’été de son festi- Festival d’été de Québec (du 9 au trise souverainement cette pièce un thème principal, chacune des des dynamiques, juste mise en val, proposant une programmation 11), Angers (le 15), Carhaix (Festi- ÉVIAN dont il est le dédicataire. Le violon- quatorze séquences représente place des plans sonores, clarté des davantage ouverte sur le monde, val des Vieilles Charrues, le 17), de notre envoyé spécial celle à moitié couché sur lui, il fait une personne de son entourage, de interventions solistes, et, par-des- sans oublier de rester en phase Grenoble (le 29), La Ciotat (le 31), Depuis 1998, les Rencontres mu- chanter l’instrument avec un phra- la femme de l’artiste au voisin co- sus tout, ce vrai chic britannique avec la population de Saint-Denis Aix-en-Provence (le 1er août), sicales d’Evian (Haute-Savoie) ont sé d’une grande noblesse et dé- léreux, du bouledogue de l’orga- qui donne à cette musique, sé- – son ancrage local est un des Thouars (le 4), Lassay-les-Châ- changé de date et de direction. Dé- ploie dans la cadence une inventi- niste à la jeune femme rencontrée rieuse mais pas trop, sa légitimité. atouts d’Africolor. teaux (Festival des Trois Elé- placé de mai à juillet, entièrement vité qui unit, dans un même sur un bateau, avec, en conclusion, Fort du succès de sa première phants, le 6), L’Orbière (le 11), « rostropovitchisé » (Mstislav, pré- souffle, méditation et virtuosité. Il une évocation malicieusement Pierre Moulinier édition, l’Africolor estival durera Saint-Nazaire (Les Escales, le 13). LeMonde Job: WMQ0607--0028-0 WAS LMQ0607-28 Op.: XX Rev.: 05-07-99 T.: 09:20 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 23Fap: 100 No: 0282 Lcp: 700 CMYK

28 / LE MONDE / MARDI 6 JUILLET 1999 CULTURE Les plages et les jardins d’Hyères sont devenus SORTIR PARIS NANTES

REM Festival d’été de Nantes le paradis des nouvelles musiques Ramené à un trio après le départ du Créé en 1986, le Festival d’Eté de batteur, Bill Berry, REM vient Nantes emmène chaque année les défendre sur scène son album Up, Nantais en voyage. Pour cette censé marquer son retour après le nouvelle édition, il quitte son Hyères/Musique. DJ Patrick Vidal, Thierry Perdereau, Olaf et Aphex Twin derrière les platines relatif échec de New adventures in Hi traditionnel port d’ancrage (la cour Fi. Mais en dehors des fidèles, le et les douves du château des Ducs Aquaplaning, festival des créations électro- Hyères. La volupté hédoniste s’est épanouie sur Beach Machine, tandis que les alchimistes grand public n’a pas fêté Up et le de Bretagne) et s’installe sur l’île niques, a convié, les 2 et 3 juillet, artistes rares les plages, avec un Michel Houellebecq décla- Aphex Twin et Olaf Hund enchantaient l’assis- groupe, qui avait juré de ne pas Sainte-Anne (à l’emplacement des et public de connaisseurs sous le soleil de mant ses poèmes accompagné de la Tricatel tance des jardins de la villa Noailles. rentrer dans le cycle nouvel anciens chantiers navals album-tournée mondiale, a dû Dubigeon). Du 6 au 10 juillet, ses tord en un psychédélisme entê- més chaque soir dans leurs jardins. d’un festival de jazz. Public assis, reprendre la route. Michael Stipe propositions de dépaysement AQUAPLANING. Hyères, les 2 et tant, la scansion monotone et la Richard D. James, plus connu sous musiciens – Shinju-Gumi, Tarwa- (chant), Peter Buck (guitares) et seront essentiellement axées autour 3 juillet. tension réaliste du verbe « houel- le nom d’Aphex Twin (mais aussi ter... – pénétrés par leurs expé- Mike Mills (basse) seront secondés de l’Europe et de la Méditerranée, lebecquien » pèse sur ce décor de d’AFX, Soit-PP, Blue Calx, Caustic riences. Jusqu’à ce que Olaf Hund, par le guitariste Ken Stringfellow avec, entre autres, l’Occidentale de HYÈRES vacances. Loin des musiques élec- Window...), pourrait par son au- Parisien de vingt-trois ans, réveille (guitare) et le batteur Joey Fanfare (Bretagne-Gascogne), de notre envoyé spécial troniques, un décalage saisissant. dace revendiquer ce lignage les corps, sans négliger les têtes. Waronker. La chanteuse Patti Smith Anghjula Dea (Corse), Cristina En vacances de l’industrie du Heureusement, la sensualité béate d’avant-garde. DJ radical et icono- Conservatoire, séjour taquin à sera sur la scène du POPB en Branco (Portugal), Melina Kana & disque, Armand Thomassian s’est des disques passés ensuite par les claste, l’Anglais était la vedette de l’Ircam, un large appétit de styles ouverture de programme. Sur Ashkabad (Grèce/Turkménistan), doucement mis à rêver d’un festi- DJ Patrick Vidal et Thierry Perde- la soirée consacrée aux artistes pilotés par sampler, une série de Internet, on rêve déjà d’un duo final Orange Blossom/Ganoub val. Sur des principes de « décou- reau, grands promoteurs (sur Ra- (D’Arcangelo, Fuschimuschi...) de maxis brillamment en marge entre Smith et Stipe, icônes du rock (France-Egypte), Okrös (Hongrie), verte et de convivialité » – sans dé- dio FG) des humeurs balearic, et la son propre label, Rephlex. (Kitch Kitch, I’m So Blue Flower)... alternatif. Pigalle (France)... daigner une touche de snobisme –, house sexy de Jackson se char- Son label, autogéré, ne s’appelle Palais omnisports de Paris-Bercy, Nantes, du 6 au 10 juillet. Tél. : l’ancien as du marketing chez Po- geaient de faire retrouver l’illusion PROMESSES TENUES pas pour rien Musiques hybrides. 8, boulevard de Bercy, 9e. Mo Bercy. 02-40-08-00-66. De 30 F à 50 F. lygram a voulu célébrer l’efferves- du bonheur. Jamais à court de provocation, Olaf balaie de sa jeune insolence Le 5, à 20 heures. Tél. : cence des créations électroniques, Sur les hauteurs de Hyères, le le jeune homme passera tout son les conformismes du prétendu 01-44-68-44-68. 216 F. MONT-DE-MARSAN ces musiques qui l’ont sauvé de jeu de cubes de la Villa Noailles set à genoux, jonglant avec les French Sound. Les vieux rythmes « la lassitude ». Loin des fêtes de ressuscite son idéal moderniste. disques, sa tête de hacker cachée de la valse, du tango, de la salsa AIX-EN-PROVENCE Festival d’art flamenco masse et des programmations uni- Imaginé dans les années 20 par derrière les platines. Triturées, fusionnent avec l’électronique et Rendez-vous estival formes, Aquaplaning a convié ar- l’architecte Mallet-Stevens à la de- brutalisées, les rondelles de cire la- les scratchs du hip hop. Pendant Aix Jazz Festival incontournable pour tous les tistes rares et public de connais- mande de Charles et Marie-Laure minent les sons, dérapent sur les cinquante minutes, il ne mixera Le jazz se fait aussi sa petite place à aficionados du flamenco puro, seurs sous le soleil de Hyères. Si de Noailles, amateurs d’art et mé- rythmes, hachent menu des mélo- que ses morceaux, pièces d’une ar- Aix-en-Provence avec un festival à la Mont-de-Marsan donne à voir et à l’étendue de la ville varoise ne fa- cènes, cet édifice a vu passer dans dies enfantines. Avec une virtuosi- chitecture subtile et rafraî- programmation bien conçue. Ainsi, entendre le meilleur de Jerez, cilite pas les déplacements entre ses murs Man Ray, Bunuel, Gia- té visionnaire, le DJ retombe tou- chissante. Entre événement atten- après les formations réunissant d’Utrera, de Séville... Les favoris des lieux de concerts éclatés, les cometti, Cocteau... Les organisa- jours sur ses pattes. du et découverte surprise, Marcel Azzola et Georges Arvanitas entre tous, comme les futures organisateurs ont joué de cette va- teurs d’Aquaplaning veulent croire La veille, c’était un Français, Aquaplaning venait de tenir ses ou Archie Shepp et Eric Le Lann, idoles. Ouverture avec trois fortes riété avec raffinement. que le vicomte et sa femme au- jusque-là inconnu, qui, au même promesses. pourra-t-on y entendre l’octette du personnalités de la danse flamenca : Rien d’étonnant à ce qu’une raient accueilli avec intérêt les al- endroit, avait émerveillé. La soirée pianiste Ahmad Jamal (le 6 juillet), le Juana Amaya, Joaquin Grilo, boîte de nuit, le Fou du Roy, ac- chimistes électroniciens program- avait débuté au rythme cérébral Stéphane Davet quintette du saxophoniste Johnny Merche Esmeralda. Suivront la cueille les défoulements corporels Griffin (le 8) et l’une des nombreuses joyeuse cantaora Juana la del et les DJ (Ashley Beedle, DXD, formations qui, en cette année du Revuelo, l’orfèvre guitariste Vicente Sextoy, Gigi Galaxy...) les plus centenaire de sa naissance, jouent la Amigo, le tellurique cantaor portés sur la danse. Mais la volup- Images de la résistance musique de Duke Ellington. En Terremoto, Bernarda de Utrera, té hédoniste s’épanouissait l’occurrence, il s’agira ici du Duke Antonio Moya, et beaucoup d’abord sur le sable de trois des Ellington Orchestra conduit par Paul d’autres acteurs de cet art plages qui s’étendent jusqu’à la sur le mur d’une boulangerie ariégeoise Ellington avec quelques vétérans des populaire majeur, tout aussi presqu’île de Giens. Au Bamboo dernières formations du pianiste et incandescents, emportés, Beach, par exemple, une bande- compositeur (le 9). passionnants. son accompagnait les rites bal- Tarascon-sur-Ariège/Cinéma. Un petit festival devenu grand Aix-en-Provence, jusqu’au 9 juillet. Mont-de-Marsan, du 5 au 10 juillet. néaires – ambre solaire, baignade, Tél. : 04-42-63-06-75. Tél. : 05-58-06-86-86. soda siroté à l’ombre d’une pail- TOULOUSE place, à distance. Du 5 au 11 juillet, la On montre des créations d’auteurs, lote –, parfois jusqu’au surréa- de notre correspondant régional troisième édition propose 120 films, anciens ou modernes, comme autant lisme... Quand un pays comme la France projetés au rythme de sept séances de témoignages de résistances. » GUIDE A gauche, le massif des Maures, compte environ 400 festivals de ci- par jour dans trois salles plus un ci- C’est ainsi que les organisateurs à droite, la grande bleue. Sur le néma, est-il besoin d’en nicher un néma de plein air, projection sur le du festival – cinq permanents plus sable, une petite scène entourée aux pieds des Pyrénées, dans le gros mur au-dessus de la boulangerie de une foule d’amis bénévoles – pré- REPRISE CINÉMA D 958. de canisses et, sous deux parasols bourg de Tarascon-sur-Ariège, 3 000 la vieille ville. On vient ici avec son sentent Rosetta, de Luc et Jean- Schola Cantorum, 269, rue Saint- e o jaunes, Michel Houellebecq en habitants – bûcherons compris ? pliant ou sa chaise tandis que les en- Pierre Dardenne. Ils avaient choisi ce Badlands (*) Jacques, 5 . M Port-Royal. Le 5, à garçon de plage. L’écrivain dit ses « Nous en avions envie, nous l’avons fants courent sous les arcades. Le film avant que celui-ci n’obtienne la de Terrence Malick, avec Martin 20 h 30. Tél. : 01-43-54-56-74. 120 F. poèmes accompagné de la Tricatel fait », dit simplement la déléguée gé- succès est indéniable : 5 000 specta- Palme d’or du Festival de Cannes. Sheen, Sissy Spacek. Américain, 1974 Cecilia Bartoli (mezzo-soprano) Œuvres de Berlioz, Bellini, Caccini, Do- Beach Machine, cinq musiciens di- nérale du festival, Catherine Dubuis- teurs en 1997 ; 8 000 en 1998 ; 10 000 On verra très peu de films améri- (1 h 35). e nizetti, Haendel, Mozart, Rossini et rigés par Bertrand Burgalat, arti- son, femme « à tout faire, à plein attendus cette année. On vient d’un cains – « ils n’ont pas besoin de Grand Action, 5 (01-43-29-44-40) ; Le Balzac, 8e (01-45-61-10-60) ; La Bas- Schubert. Jean-Yves Thibaudet (pia- san méconnu d’une pop haut de temps et c’est peu de le dire ». C’est peu partout pour une réjouissante nous » – et essentiellement des au- tille, 11e (01-43-07-48-60) ; Bienvenüe- no). gamme. Le easy-listening se dis- ainsi que Résistances est né, hors confrontation avec des images ru- teurs européens, autour de cinq Montparnasse, Dolby, 15e. Théâtre des Champs-Elysées, 15, ave- gueuses et abruptes. « thématiques » : l’école avec Le Pre- nue Montaigne, 8e. Mo Alma-Marceau. Résistances est un festival qui doit mier Maître, de Kontchalovski, Kess, TROUVER SON FILM Le 5, à 20 h 30. Tél. : 01-49-52-50-50. De peu aux vacances et plus au « rap- de Ken Loach, et Zéro de conduite, 60 F à 570 F. Tous les films Paris et régions sur le Mi- Kusakabe Yo port avec la vie, pas avec l’illusion », de Jean Vigo ; les migrations avec nitel, 3615 LEMONDE, ou tél. : 08-36- Laboratoire chorégraphique autour du dit Catherine Dubuisson. On y vient Vivre au paradis, de Bourlem Guerd- 68-03-78 (2,23 F/min). mot « exhaler » par le danseur-choré- pour se préoccuper de la « vie des jou et L’Orchestre souterrain, d’Hed- VERNISSAGES graphe japonais, lauréat en 1988 du gens », des gens qui luttent pour dy Honigmann ; l’Europe avec Papa Concours national de danse au Japon. Ambassade du Japon, 7, rue de Tilsitt, vivre. Etrange cohabitation. Ne est en voyage d’affaires, d’Emir Kus- Michèle Jupin, Jérôme Monteil : 17e.Mo Charles-de-Gaulle-Etoile. Les 5 sommes-nous pas ici en lointaine turica, Le Regard d’Ulysse, de Theo Les mondes parallèles et 6, à 20 h 30. Tél. : 01-48-88-63-84. ruralité, sous une latitude calme et Angelopoulos, et Latcho Drom,de Glaz’art, 7-15, avenue de la Porte-de- Entrée libre. déprimée, avec juste pour mémoire Tony Gatlif ; la planète avec La la-Villette, 19e. Mo Porte-de-la-Villette. Tél. : 01-40-36-55-65. De 10 heures à EstivalDanses quelques traditions ouvrières décli- Bombe, de Peter Watkins, Stalker, Alain Gruttadauria : L’Erreur. Corinne nantes et la lointaine évocation des d’Andreï Tarkovski, et La Belle Verte, 19 heures. Du 5 juillet au 28 août. En- trée libre. Lanselle : Sous le soleil glaçon. Gilles rébellions cathares ? L’histoire ré- de Coline Serreau ; le travail avec Baron : Schwebebahn. cente est cependant passée par là, Quelques jours dans la vie d’Oblomov, ENTRÉES IMMÉDIATES Bouffes du Nord, 37 bis, boulevard de amenant un trouble inattendu par le de Nikita Mikhalkov, Charles mort ou la Chapelle, 10e.Mo La Chapelle. Le 5, à 21 heures. Tél. : 01-46-07-34-50. De 65 F biais de communautés d’ex- vif, d’Alain Tanner, et La Comédie du Le Kiosque Théâtre : les places du jour vendues à moitié prix (+ 16 F de à 130 F. soixante-huitards braillards. travail, de Luc Moulet. commission par place). Place de la Ma- Keith Jarrett, Les « néos » sont devenus les ru- Enfin, Résistances, ses 120 films, deleine et parvis de la gare Montpar- Gary Peacock, raux d’aujourd’hui. Des réseaux de ses inédits, ses raretés, ses débats, nasse. De 12 h 30 à 20 heures, du mardi Jack Dejohnette complicité se sont enracinés en ré- ses rencontres, ses ateliers, ne serait au samedi ; de 12 h 30 à 16 heures, le Palais des congrès, porte Maillot, 17e. sistance aux idées reçues. Ainsi est pas ce qu’il est sans un Chris Marker dimanche. Mo Porte-Maillot. Le 5, à 20 h 30. Tél. : né Résistances, suscitant l’adhésion – Le Tombeau d’Alexandre – ou un Pascal Devoyon (piano) 01-40-68-00-05. De 247 F à 555 F. Mozart : Variations sur un menuet de Les Portugaises ensablées des collectivités locales. « On passe Jean-Luc Godard – Alphaville – et Duport. Fauré : Nocturne pour piano Sentier des Halles, 50, rue d’Aboukir, des films qui correspondent à nos va- sans une surprise : ce sera cette an- op. 63, Thème et variations pour pia- 2e. Mo Sentier. Le 5, à 20 heures. Tél. : leurs, dit encore Catherine Dubuis- née le premier film de Luc Besson, no. Schubert : Sonate pour piano 01-42-36-37-27. 60 F et 80 F. son. Mais si on donne à voir des Le Dernier Combat. œuvres engagées dans leur époque, ce ne sont pas des illustrations politiques. Jean-Paul Besset

DÉPÊCHES a CINÉMA : des couples à l’écran pour des couples dans la salle, CONCERT c’est l’opération originale proposée en juillet et en août par le cinéma Grand Action, ambassade honoraire du cinéma de répertoire américain à Paris. Les duos à l’écran vont d’Afri- can Queen à Cléopâtre et de King Kong à The Bullfighter and The Lady ; dans la salle, les appariements variés sont à l’ordre du jour puisque tous les couples bénéficient de la formule : deux tickets pour le prix d’un. (Le Grand Action. 5, rue des Ecoles, Paris-5e. Tél. : 01-43-29-44-40.) a L’ensemble des manifestations labellisées « Un été au cinéma » se déroulent du 7 juillet au 30 août dans toute la France. Organisées pour la huitième année consécutive par le Centre national du cinéma dans le cadre de la politique de la ville, elles consistent en séances spé- ciales en présence d’artistes et de professionnels, en ateliers d’initia- tion destinés aux jeunes, en projec- tions gratuites en plein air et en ta- rifs réduits pour les moins de vingt-cinq ans. Renseignements : 01-48-43-80-78. LeMonde Job: WMQ0607--0029-0 WAS LMQ0607-29 Op.: XX Rev.: 05-07-99 T.: 09:27 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 23Fap: 100 No: 0283 Lcp: 700 CMYK

RADIO-TÉLÉVISION LE MONDE / MARDI 6 JUILLET 1999 / 29 LUNDI 5 JUILLET GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

DÉBATS 21.45 L’Histoire de la Révolution THÉÂTRE 20.30 Adhémar ou le jouet TÉLÉVISION ARTE française. [4/6]. La Terreur. Histoire de la fatalité aa 22.35 Carnets de vol. Fernandel (France, 1951, 21.20 Cyclisme, au nom de l’éthique. 21.00 Le Bonnet de fou. N., 100 min) &. Ciné Classics 19.00 Nature. Invités : Gilles Delion, La domination aérienne. Odyssée Luigi Pirandello. Mise en scène. TF 1 19.45 Météo, Arte info. 20.45 Les Producteurs aa Alain Jouad-Guibert, Bruno de 22.40 Masterclass. Laurent Terzieff. Paris Première 20.15 360o, le reportage GEO. Lignières, Jean-Pierre Mondenard, Francis Huster. Paris Première Mel Brooks (EU, 1968, v.o., 17.10 Melrose Place. &. 22.45 Voyage de noces. 85 min) &. Arte Intelligences. [1/4]. Bernard Poulet, Marc Camoletti. France 2 18.00 Sous le soleil. &. Jean-François Quenet. Forum Planète 22.50 Corridas. Spécial Mexique. 20.45 Les Producteurs aa La Monumental Plaza Mexico. Canal + 0.30 Drôle de couple. 19.00 Rick Hunter, inspecteur choc. &. Film. Mel Brooks (v.o.). &. MAGAZINES 23.05 L’Histoire Neil Simon. Mise en scène. 20.00 Journal, Météo. 22.10 Méfie-toi de l’eau qui dort aa de l’Italie au XXe siècle. Bernard Murat. France 2 20.50 Tramontane. Film. Jacques Deschamps. &. Saló et la «guerre civile». Planète Feuilleton. Henri Helman [2/5]. &. 23.55 Court-circuit. Soleil dissipé. 19.10 et 0.10 Le Rendez-Vous. LCI 23.35 Histoires d’objets. TÉLÉFILMS 22.30 Y a pas photo ! Barbara Albert (v.o.). &. 20.40 Culture. LCI S’asseoir. Paris Première Les meilleurs moments. 0.20 Petit Ben. 21.05 Le Journal du Tour. TV 5 0.05 Les Plus Beaux 20.50 Tramontane. 0.00 Le docteur mène l’enquête. %. Téléfilm. Ismaël Ferroukhi. &. 22.30 Y a pas photo ! Jardins du monde. Henri Helman [2/5]. TF 1 0.50 TF 1 nuit, Météo. Les meilleurs moments. TF 1 [1/12]. Le paradis sur terre. Planète 20.55 L’homme au complet marron. M6 Alan Grint. Téva 0.35 Paris dernière. Paris Première 0.35 Base-ball. [1/18]. Planète FRANCE 2 22.15 Léon Morin, prêtre. 18.25 The Sentinel. &. 1.00 La Case de l’Oncle Doc. Pierre Boutron. TMC 18.25 Un livre, des livres. 19.20 Mariés, deux enfants. &. DOCUMENTAIRES L’Affaire Spaggiari. France 3 23.15 Le Prix de l’honneur. 18.30 Hartley, cœurs à vif. &. 19.50 Voile, Le Six Minutes, Météo. 19.45 La Guerre de Corée. [4/4]. Histoire MUSIQUE Jud Taylor. %. France 3 19.15 1 000 enfants vers l’an 2000. 20.05 Solidays 99. o 0.20 Petit Ben. 19.20 Qui est qui ? 20.10 Zorro. &. 20.15 360 , le reportage GEO. Ismaël Ferroukhi. Arte Intelligences [1/4]. C’est trop 20.45 Aïda. Opéra de Verdi. 20.00 Journal, Météo. 20.45 Les Produits stars. Le scooter. dur d’être trop doué. Arte Par l’Orchestre et les Chœurs 20.55 Jeux sans frontières. 20.55 Adieu, poulet aa 20.30 Un petit vélo des Arènes de Vérone, SÉRIES 22.45 Voyage de noces. Film. Pierre Granier-Deferre. &. dans la tête. Forum Planète dir. Daniel Oren. Mezzo 20.55 Adieu, poulet aa Pièce de théâtre de Marc Camoletti. 22.40 Elle cause plus... elle flingue 20.15 Tout le monde aime Raymond. Pierre Granier-Deferre. Film. Michel Audiard. &. 20.35 Avions de ligne. [12/13]. 21.00 La Fille du régiment. 0.10 Journal, Météo. Opéra de Donizetti. Episode pilote. Série Club Avec Patrick Dewaere, Lino Ventura Les liaisons transatlantiques. Planète (Fr., 1975, 105 min) &. M6 0.30 Drôle de couple. 0.15 Culture pub. Par The Elizabethan Sydney 20.50 Docteur Quinn, femme médecin. Pièce de théâtre de Neil Simon. 0.40 Jazz 6. Ron Affif Trio. 20.45 L’Histoire de la Révolution Orchestra et les Chœurs Son héros. Série Club 21.55 Wilson aa française. [3/6]. de l’Opéra australien, 21.00 New York Police Blues. Henry King (EU, 1944, N., La Révolution et l’Eglise. Histoire dir. Richard Bonynge. Muzzik v.o., 150 min) &. Ciné Cinéma 1 FRANCE 3 Mister Roberts. Canal Jimmy RADIO 20.45 Survivre. L’éléphant. Odyssée 23.05 La Fête à Youssou N’Dour. 22.10 Méfie-toi de l’eau qui dort aa 22.20 Profiler. 18.20 Questions pour un champion. 21.30 Donald Brittain, cinéaste. Planète La Rochelle 1995. Muzzik Exercice de sécurité. %. TSR Jacques Deschamps (France, 1996, 105 min) &. Arte 18.50 Météo des plages. 0.05 Aretha Franklin au Palais 22.35 Buffy contre les vampires. FRANCE-CULTURE 21.40 Aimé Césaire, une voix 18.55 Le 19-20 de l’information. pour l’histoire. des sports 77. Canal Jimmy Moloch. Série Club 22.10 Appelez Nord 777 aa 0.20 Earth 2. Henry Hathaway (EU, 1947, N., 20.00 Météo. 20.30 Agora. Bernard Sichère [3/3]. La force de regarder 0.40 Jazz 6. Ron Affif Trio. v.o., 110 min) &. Ciné Classics demain. Odyssée Jazz à Vienne 1998. M6 Les leçons de la vie. 13e RUE 20.05 Fa Si La. (Le Dieu des écrivains). 22.10 Le Journal 20.35 Tout le sport. 21.00 L’Histoire en direct. 1982-1990 : du séducteur aa 20.38 Le Journal du Tour. Le rap débarque en France. [1/5]. Danièle Dubroux (France, 1995, 21.00 Le Gendarme de Saint-Tropez 22.10 Fiction (Rediff.). La Maison maudite, 100 min) %. Ciné Cinéma 2 Film. Jean Girault. &. de H. P.Lovecraft. 22.15 Les Innocents 22.45 Météo, Soir 3. 23.00 Nuits magnétiques. Chroniques indiennes de Nizamuddin Est. [1/5]. aux mains sales aa 23.15 Le Prix de l’honneur. Claude Chabrol (France, 1974, Téléfilm. Jud Taylor. %. FRANCE-MUSIQUE FRANCE-CULTURE ARTE CANAL+ 105 min) %. TV 5 1.00 La Case de l’Oncle Doc. 22.20 Rocketeer aa L’Affaire Spaggiari. 21.00 1982-1990 : le rap débarque 20.45 Les Producteurs aa 22.50 Dans l’arène Joe Johnston (EU, 1991, v.o., 20.00 Portrait. 110 min) &. Ciné Cinéma 3 Pierre-Laurent Aimard, piano. en France Dans ce premier film (1967), Mel Ouverture de la saison tauroma- CANAL + 21.30 Sélection de la CRPLF. 22.25 Adieu Bonaparte aa Par l’Orchestre symphonique Fin 1982, le hip-hop arrive en Brooks ne s’embarrasse pas de chique avec une rétrospective, un Youssef Chahine (France - Egypte, ̈ En clair jusqu’à 20.35 de Montréal, dir. Charles Dutoit : 1985, 115 min) %. Festival France après son éclosion dans les précautions : c’est l’humour juif au documentaire et une anthologie 18.29 Jean-Luc et Faipassa. œuvres de Bartok, Liszt, Sibelius. quartiers noirs du Bronx new-yor- canon, noir et féroce. Un ancien mexicaine. Le Mexique, un pays où 23.50 La Femme publique aa 23.07 Tapage nocturne. Andrzej Zulawski (France, 1984, 18.30 Seinfeld. &. kais. Dans « L’Histoire en direct », producteur de théâtre courant à la pas une arène ne ressemble à une 110 min) ?. Cinéstar 2 19.00 Best of Nulle part ailleurs. RADIO CLASSIQUE Emmanuel Laurentin revient sur ruine et un expert fiscal névro- autre, c’est pourquoi elles sont 0.00 La Septième Victime aa 19.55 Flash infos, Zapping. cette période de découverte. Avec pathe montent ensemble une toutes pareilles. Et s’il en est de Mark Robson (EU, 1943, N., v.o., 75 min) &. Ciné Classics 20.10 Les Simpson. &. 20.15 Les Soirées. Quintette pour quatuor des témoins de l’époque – DJ Nas- combine aberrante. Les deux filous très vilaines, il n’en est pas de à cordes et guitare no 7 G 451, 0.25 Cet obscur objet du désir aa 20.35 Volte-face a de Boccherni, par le Quatuor Artaria, ty, Sydney, le journaliste Bernard envisagent de produire, avec laides. La Méjico est la plaza la plus Luis Buñuel (France, 1977, Film. John Woo. ?. Richard Savino, guitare. Zekri... – et une bonne dose de l’argent de vieilles dames, une très grande du monde : non par le dia- 105 min) &. Ciné Cinéma 1 22.50 Corridas. Spécial Mexique. 20.40 Kurt Masur, chef d’orchestre. e Œuvres de Schumann, Brahms, musique en fond sonore, une mauvaise pièce pour qu’elle fasse mètre de sa piste, mais par ses gra- 1.15 La 317 Section aa La Monumental Plaza Mexico. Pierre Schoendoerffer (Fr., 1964, 23.20 Feria de Mexico. Schubert, Liszt, Kodaly. émission qui se laisse écouter. un bide. Mais... En v.o. dins (près de 50 000 places). N., 95 min) &. Ciné Classics 0.49 10 secondes et des poussières. &. 22.45 Les Soirées (suite).

MARDI 6 JUILLET GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

DÉBATS 19.25 La Montagne des prières. Odyssée 21.45 Le Songe d’une nuit d’été. TÉLÉVISION LA CINQUIÈME/ARTE 20.05 Les Volants, Opéra de Britten. Mise en scène. John Bury. Par l’Orchestre 21.25 L’Histoire des Mayas. espoir à La Ciotat. Planète philharmonique de Londres TF 1 13.50 La Cinquième rencontre... Invités : Charlotte Arnauld, 20.15 360o , le reportage GEO. et le Glyndebourne Chorus, 14.50 1914-1918, la Grande Guerre. Claude Baudez, Dominique Michelet, Intelligences. [2/4]. La musique dir. Bernard Haitink. Mezzo 13.45 Les Feux de l’amour. &. 15.45 Fête des bébés. Jean-Paul Duviols. Forum Planète développe l’intelligence. Arte 0.15 Judy Garland, Frank Sinatra 14.35 Arabesque. &. 16.30 Au nom de la loi. &. 23.25 L’Art de la magie. 20.15 Le Pénitencier d’Ihawig. Odyssée & Dean Martin. Concert. Muzzik Invités : Stéphane Alzaris, 15.25 Le Rebelle. &. 17.00 Cinq sur cinq. Carlos Cardoso, Chantal 20.30 Terre maya. Forum Planète 0.25 Une petite musique de nuit 16.15 Sunset Beach. &. 17.15 Citoyens du monde. et Jan Madd, Gérard Majax, 20.35 Autour du Tour. Planète et Sérénade nocturne. De Mozart, 17.10 Melrose Place. &. 17.30 100 % question. Georges Proust. Forum Planète interprété par l’Orchestre 17.55 Les Métros du monde. 20.40 Carnets de vol. 18.00 Sous le soleil. &. New York. philharmonique de Vienne, 18.20 Météo. MAGAZINES La domination aérienne. Odyssée dir. Karl Böhm. Mezzo 19.00 Rick Hunter, inspecteur choc. &. 20.45 La Vie en face. 20.00 Journal, Météo. 18.30 Le Monde des animaux. Animaux en danger. [6/16]. Un tour sous contrôle. Arte 20.50 La Cage aux folles a 13.05 Autour du Tour. Nantes. TV 5 TÉLÉFILMS 19.00 Archimède. Spécial 20.45 Alexandre Soljenitsyne : Film. Edouard Molinaro. &. 13.50 En attendant le Tour. France 2 22.30 L’Amour en équation a informatique. le retour. Histoire 20.30 Bella Vista. 19.45 Météo, Arte info. 13.50 La Cinquième rencontre... Alfredo Arias. Festival Film. Fred Schepisi. &. La miniaturisation des techniques. 20.55 Le Temps d’une chanson. GEORGES PIERRE 20.15 360o, le reportage GEO. Invité : Marc Cuzin. La Cinquième [2/6]. La famille. France 2 20.40 Mayday. 13.25 La Femme publique aa Intelligences. [2/4]. Jean-Louis Daniel. 13e RUE FRANCE 2 16.10 et 20.10 Le Talk Show. LCI 21.30 Kanzi, le singe Andrzej Zulawski. 20.45 La Vie en face ? 22.05 Les Vagues du souvenir. Avec Francis Huster, Un tour sous contrôle. 17.40 Le Débat aux mille mots. Odyssée 13.50 En attendant le Tour. Waris Hussein. Festival Valérie Kaprisky (France, 1984, 21.35 Thema. Paroles marocaines. 15.25 Cyclisme. Tour de France : de Pierre-Luc Séguillon. LCI 21.35 Thema. Paroles marocaines. Arte 115 min) ?. Cinéstar 2 21.40 Kalima (la parole). 22.45 Un étranger dans la maison. Nantes - Laval. 19.00 Archimède. 21.50 Emmanuel Levinas. [2/2]. Histoire Farhad Mann. %. M6 15.50 La Foule en délire aa 22.30 Les Artistes singuliers Spécial informatique. Howard Hawks (EU, 1932, N., v.o., 17.30 Vélo Club. d’Essaouira. Voir : Informatique. Portrait : 22.20 Futur Fantastique. 75 min) &. Ciné Classics 18.25 Un livre, des livres. 23.00 Mektoub aa e SÉRIES Jean-François Colonna. Brève : Nos amis les robots. 13 RUE 16.55 Terminale aa 18.30 Hartley, cœurs à vif. &. Film. Nabil Ayouch (v.o.). &. Bogue ou pas bogue ? Sciences 22.20 Notre XXe siècle. 0.30 Au nom du père et du fils 17.30 Highlander. La traque. M6 Francis Girod (Fr., 1998, 19.15 1 000 enfants vers l’an 2000. animées : Date butoir. Application : A votre santé. Odyssée 94 min) ?. Canal + Film. Patrice Noia. &. Examen de passage. Arte 19.20 Qui est qui ? 22.30 Robert-Houdin. 18.25 The Sentinel. Etat de siège. M6 17.35 Le Sexe faible aa 19.00 Rive droite, rive gauche. 20.00 Journal, Météo. Une vie de magicien. Forum Planète 18.30 Hartley, cœurs à vif. France 2 Robert Siodmak (Fr., 1933, N., M6 Best of débats. Paris Première 100 min) &. Ciné Classics 20.55 Le Temps d’une chanson. 23.35 Intégrales coulisses. 18.30 Seinfeld En clair. [2/6]. La famille. 19.10 et 0.10 Le Rendez-Vous. LCI Jean-Marie Bigard. France 3 17.40 Les Jeux de l’amour 13.30 Coup de foudre à Hollywood. Faim cruelle. &. Canal + 23.00 Un livre, des livres. Téléfilm. Andrew Gallerani. &. 20.00 20h Paris Première. 0.05 Donald Brittain, et de la guerre aa Best of. Paris Première 19.50 Happy Days. 23.10 Sacco et Vanzetti aa 15.30 Les Routes de la vie. cinéaste. Planète Fonzie porte des lunettes. Série Club Arthur Hiller (EU, 1964, N., v.o., Film. Giuliano Montaldo. &. 21.00 Le Gai Savoir. 110 min) &. Cinétoile Téléfilm. Michael Landon. &. 17.10 M comme musique. Peut-on encore être nationaliste 0.55 Un siècle de science-fiction. 20.00 Clueless. Le joint. Téva 18.30 L’Honneur aujourd’hui ? Invités : Paul-Marie Les stars de la SF. 13e RUE FRANCE 3 17.30 Highlander. &. 20.10 Les Simpson. d’un capitaine aa Coûteaux, Jean-François Kahn, L’amour pédagogique. &. Canal + 18.25 The Sentinel. &. Calixthe Beyala, Marek Alter, Pierre- Pierre Schoendoerffer (France, 1982, 13.30 Prenez mon nom, SPORTS EN DIRECT 19.20 Mariés, deux enfants. &. André Taguieff. Paris Première 20.10 Zorro. Bienvenue à Monterey. M6 120 min) &. Ciné Cinéma 1 ma femme et mon héritage. 19.50 Voile, Le Six Minutes, Météo. 22.25 Inédits. 18.55 Lacenaire aa Téléfilm. Richard T. Heffron. &. 15.25 Cyclisme. Tour de France. 20.45 Code Quantum. L’amour n’a pas 20.05 Solidays 99. Les curés de campagne [4/5] : L’abbé 3e étape : Nantes - Laval (194,5 km). de couleur. Quand Harry Francis Girod (France, 1990, 15.10 Le Labyrinthe des sentiments. Feck. Vacances à la mer [4/4]. RTBF 1 France 2-RTBF 1-TSR-Eurosport rencontre Maggie. Série Club 125 min) &. Cinéstar 2 Téléfilm. Linda Yellen. &. 20.10 Zorro. &. 20.30 Le Journal du séducteur aa 0.25 Zone interdite. Grands reporters : 20.55 La Vie à cinq. Liens sacrés. Téva 16.45 Je reviendrai à Noël. 20.45 E = M 6 découverte. les risques du métier. M6 Danièle Dubroux (France, 1995, Téléfilm. Marvin J. Chomsky. &. Les huîtres perlières de Polynésie. MUSIQUE 20.55 Ally McBeal. 100 min) %. Ciné Cinéma 1 0.30 Un siècle d’écrivains. Primo Levi, 18.20 Questions pour un champion. 20.55 Dernier stade Changement d’attitude. 20.30 Rocketeer aa Film. Christian Zerbib. %. et mon tout est un homme. France 3 18.00 Jazz à Vienne 1998. L’étoile du bonheur. RTBF 1 18.50 Météo des plages. Avec Taj Mahal, chant et percussions ; Joe Johnston (EU, 1991, 18.55 Le 19-20 de l’information, Météo. 22.45 Un étranger dans la maison. 21.45 Ally McBeal. 105 min) &. Ciné Cinéma 2 Téléfilm. Farhad Mann. %. DOCUMENTAIRES Joe Sublett, saxophone ; Darrell 20.05 Fa Si La. Leonard, trompette ; Denis Freeman, The Green Monster (v.o.). Téva 21.00 Astérix et le coup 20.35 Tout le sport. guitare ; Michael Weaver, piano et 22.15 Les Cœurs brûlés. [4/8]. TV 5 17.20 Cinq colonnes à la une. Planète du menhir aa 20.38 Le Journal du Tour. orgue ; Lary Fulcher, chant et basse ; Philippe Grimond (Fr. - All., 1989, RADIO 17.45 La Guerre de Corée. [4/4]. Histoire Tony Braunagel, batterie. Muzzik 22.20 Twin Peaks. 21.00 La Carte aux trésors. Episode (v.o.). Série Club 75 min) &. Disney Channel 17.55 Les Métros du monde. 18.30 Intégrale Chopin. 22.10 Wilson aa Ouarzazate : la porte du désert. [1/12]. New York. La Cinquième Avec Brigitte Engerer ; Daniel Alberti ; 22.35 Father Ted. La grande 23.05 Météo, Soir 3. FRANCE-CULTURE tombola (v.o.). Canal Jimmy Henry King (EU, 1944, N., v.o., Jean-Marc Luisada. Une nocturne, une 150 min) &. Ciné Cinéma 3 23.35 Intégrales coulisses. 18.25 Vietnam, les archives polonaise et cinq mazurkas. Mezzo 20.00 Les Chemins de la musique. [2/5]. 22.45 Millennium. Le pacte. %. TSR Jean-Marie Bigard. inédites de la BBC. Planète 22.25 Adhémar ou le jouet 20.45 XVIe Festival Chopin. Mezzo 0.30 Un siècle d’écrivains. 20.30 Agora. Dominique Charnay 18.30 Le Monde des animaux. 23.00 Histoires gay. de la fatalité aa (Moitessier, Le Chemin des îsles). 20.59 Soirée Vladislav [2/2] (v.o.). ?. Canal + Primo Levi... et mon tout est un Animaux en danger. [6/16]. Fernandel (France, 1951, N., homme. 21.00 Poésie studio. La panthère, le boa de Cuba, Tchernouchenko. 23.05 King of the Hill. Bobby 95 min) &. Ciné Classics 22.10 Mauvais genres. Concerto no 2 pour piano le pélican frisé. La Cinquième the Monkey Boy (v.o.). Série Club 22.30 La Tentation de Vénus aa CANAL + 23.00 Nuits magnétiques. 18.30 Une histoire et orchestre en ut mineur, 23.05 Star Trek, Istvan Szabo (GB, 1990, v.o., opus 18, de Rachmaninov. 120 min) &. Paris Première de pyrénéisme. Odyssée Par l’Orchestre symphonique de la nouvelle génération. 13.25 L’Ultime Cavale. FRANCE-MUSIQUE 22.55 Les Cloches 19.00 Les Grands Compositeurs. la Capella de Saint-Pétersbourg. Masques (v.o.). Canal Jimmy Téléfilm. Richard Standeven. %. Symphonie no 5 en mi mineur, de Sainte-Marie aa 16.15 Surprises. 20.00 Les Grandes Voix. Beethoven. Odyssée opus 64, de Tchaïkovski. 23.50 Star Trek, Leo McCary (Etats-Unis, 1945, N., v.o., 16.25 Babylone yé-yé. Concert. Donné le 27 mai, au Théâtre 19.10 La Coupe du monde Par l’Orchestre Deep Space Nine. 95 min) &. Cinétoile des Champs-Elysées, à Paris, par de Yalon. Planète de Saint-Pétersbourg. Muzzik Pertes et profits (v.o.). Canal Jimmy 16.55 Terminale aa l’Orchestre national de France, dir. Film. Francis Girod. ?. Garcia Navarro, José Cura, ténoro. 18.29 Jean-Luc et Faipassa. 21.30 Festival international du lac de ̈ En clair jusqu’à 20.35 Constance. Concert. Donné le 12 mai 18.30 Seinfeld. &. 1998, Ewa Kupiec, piano. 19.00 Best of Nulle part ailleurs. 23.07 Tapage nocturne. 19.55 Flash infos, Zapping. RADIO CLASSIQUE 20.10 Les Simpson. ARTE ARTE FRANCE 3 L’amour pédagogique. &. 20.15 Les Soirées. Grand septuor, de 20.45 Un Tour sous contrôle 23.00 Mektoub aa 0.30 Primo Levi 20.35 La Mère idéale a Berwald, par The Gaudier Ensemble. Film. Tia Brelis. &. Minutieuse enquête sur le dopage Un film de Nabil Ayouch (1997) qui Dans le cycle de rediffusions 20.40 Pablo De Sarasate, compositeur. 21.55 De la Terre à la Lune. [3/12].&. 22.35 Les Soirées. Œuvres de Mozart, dans le Tour de France, ce docu- révèle, entre polar et road-movie, d’« Un siècle d’écrivains », ce Pri- 23.00 Histoires gay. [1/2]. ?. Schubert. mentaire, réalisé par Isabelle Billet, l’identité marocaine. Un jeune mé- mo Levi... et mon tout est un homme, Eric Pierrot et Olivier Warin, a été decin, revenu au pays pour un de William Karel, tranche, sans le bouclé juste avant le lancement de congrès, venge sa femme violée et moindre effet dramatique, par une SIGNIFICATION DES SYMBOLES l’édition 1999 en raison de la réin- tue un policier. Le couple s’enfuit tristesse abyssale. Mêlant aux lec- Les codes du CSA Les cotes des films tégration de Richard Virenque. dans les profondeurs du pays. Dra- tures faites par Bernard-Pierre 23.00 Mektoub aa & Tous publics a On peut voir Une enquête qui montre, à travers matiquement très fort, plastique- Donnadieu la voix de Primo Levi et Nabil Ayouch. % Accord parental souhaitable aa A ne pas manquer Avec Rachid El Ouali, ? Accord parental indispensable aaa Chef-d’œuvre ou classique de nombreux témoignages, que le ment très beau, cette œuvre ré- celles de quelques très proches, Amal Chabli (Maroc, 1997, v.o., ou interdit aux moins de 12 ans Les symboles spéciaux de Canal + scandale du dopage n’a guère vèle, sur un schéma de film noir c’est l’évocation sobre et juste d’un 90 min) &. Arte ! Public adulte DD Dernière diffusion amené de transparence dans le pe- américain, une autre culture, une homme qui s’est suicidé à Turin le 23.10 Sacco et Vanzetti aa Interdit aux moins de 16 ans d Sous-titrage spécial pour Giuliano Montaldo (Italie, 1971, # tit monde du vélo. autre civilisation. En v.o. 11 avril 1987. 115 min) &. France 2 Interdit aux moins de 18 ans les sourds et les malentendants LeMonde Job: WMQ0607--0030-0 WAS LMQ0607-30 Op.: XX Rev.: 05-07-99 T.: 10:59 S.: 111,06-Cmp.:05,11, Base : LMQPAG 23Fap: 100 No: 0284 Lcp: 700 CMYK

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MARDI 6 JUILLET 1999 Sans commentaires Belgique : pour la première fois depuis quarante ans, par Pierre Georges un futur gouvernement sans démocrates-chrétiens C’EST une petite dépêche en Sans commentaires encore, le provenance de Belgrade. Mika récit, d’ailleurs exclusif et mon- Markovic, l’épouse de Slobodan nayé comme tel, des aventures Quelques milliers d’agriculteurs ont manifesté dimanche à Bruxelles Milosevic, et son fils Marko Mi- de Nick Leeson, le courtier pro- losevic ont inauguré, dimanche, digue de la banque Barings. Ce SIX FORMATIONS politiques des privatisations d’entreprises du à l’appel de leurs syndicats coût de la crise de la dioxine, qui un parc d’attractions pour en- golden boy a mis en faillite, en belges se sont mises d’accord, di- publiques, comme l’opérateur de pour exprimer leur colère face au a éclaté il y a mois, a été estimé à fants à Pozarevac, ville natale du 1995, la plus vieille banque d’af- manche 4 juillet, sur un pro- télécommunications Belgacom. système d’indemnisation prévu 1,5 milliard d’euros, répartis moi- président. Le « Bambi Parc » réu- faires du Royaume-Uni, en spé- gramme qui fournira la base du Il envisage aussi un abandon de par le gouvernement démission- tié-moitié entre les agriculteurs et nit sur deux hectares des pis- culant comme un malade, lais- futur gouvernement de coalition l’énergie nucléaire en prévoyant naire de Jean-Luc Dehaene. Des l’industrie agroalimentaire. cines, des fontaines, un château, sant un trou de 850 millions de de l’« arc-en-ciel », le premier en la fermeture progressive des cen- échauffourées ont éclaté à la fin Ce coût représente les pertes des labyrinthes, des terrains de livres. Il a passé trois ans et demi plus de quarante ans qui ne trales nucléaires en service depuis du cortège, peu avant sa disloca- subies du fait de cette crise, qui a sport, etc., etc. en prison à Singapour. Il a écrit et comprendra pas les démocrates- plus de quarante ans. La véritable tion. abouti à la destruction d’énormes L’agence de presse Beta précise vendu ses Mémoires. Il souffre chrétiens. déroute électorale du parti social- stocks de viande et à l’abattage que la construction du parc avait d’un cancer du côlon. Il a été libé- Ce texte, qui ébauche un projet chrétien du premier ministre sor- VIOLENCE CONTRE LES MÉDIAS de milliers d’animaux suspects, commencé le 26 mars, soit deux ré pour bonne conduite. Il a re- de majorité pour le pouvoir fédé- tant, Jean-Luc Dehaene, lors du Les agriculteurs s’en sont pris après avoir été nourris avec des jours après le début des frappes vendu en exclusivité, pour ral, réunit les partis libéraux, éco- scrutin européen du 13 juin der- également aux médias, accusés farines contaminées dans des aériennes de l’OTAN sur la You- 100 000 livres, le récit de ses logistes et socialistes franco- nier, est notamment due au scan- d’avoir consacré trop d’articles conditions encore non élucidées goslavie. Elle indique également aventures et impressions de re- phones et flamands sous la dale de la viande contaminée à la sur la dioxine, semant ainsi la pa- par de la dioxine, un produit hau- que le projet du « Bambi Parc », tour au Daily Mail. Et il revient au direction du libéral Guy Verhof- dioxine. nique parmi les consommateurs. tement cancérigène. initialement « Bambiland » avait pays, traqué par des dizaines de stadt, désigné par le roi Albert II Une « marche verte » réunis- Un petit groupe de manifestants a Les agriculteurs estiment être été évoqué par Mira Markovic journalistes sur la piste d’un hé- pour succéder à Jean-Luc De- sant plusieurs milliers d’agri- ainsi systématiquement attaqué les victimes innocentes de ce peu après la naissance, au début ros très contemporain qui n’as- haene à la tête du gouvernement culteurs belges en colère, dont les équipes de télévision et les scandale, ayant acheté de bonne de l’année, de son petit-fils. pire plus, dit-il, « qu’à faire des belge. Le projet, précise l’agence certains se sont heurtés aux photographes, volant ou cassant foi des farines animales qui se Et du Kosovoland, quelles nou- choses très ordinaires, comme de presse Belga, devrait être enté- forces de l’ordre et à la presse, ac- leur matériel. Trois membres des sont révélées contaminées à la velles ? Toujours les mêmes, tou- boire une tasse de thé ou prendre riné samedi prochain. cusée d’avoir trop parlé du scan- forces de l’ordre ont été légère- dioxine. Selon les syndicats agri- jours pires, jour après jour, sur un verre avec [ses] amis quand et Cet accord de gouvernement, dale de la dioxine, a été, d’autre ment blessés et une dizaine de coles, des milliers d’exploitations ces chantiers de mort où officient où [il en a] envie ». Et qui, pour qui doit également être approuvé part, organisée dimanche à manifestants ont été interpellés. sont menacées de ruine. Jusqu’à les enquêteurs du TPI. Des ca- solde de ses acrobaties bour- par les congrès des six forma- Bruxelles. Ces manifestants en- « Nous ne sommes pour rien présent, le gouvernement belge davres d’enfants exécutés ici, des sières, a lu un communiqué de tions, prévoit de réduire progres- tendaient protester contre le dans ce scandale de la dioxine, il ne s’est engagé qu’à deux types corps de femmes violées et jetées presse, gratuit celui-là, : « Je veux sivement les charges sociales des faible montant, selon eux, des faut que nous soyons entièrement de mesures pour aider les agri- vivantes dans des puits là, des dire ici clairement que je sais que employeurs, une réduction qui aides accordées par les autorités indemnisés, à 70 % par l’Etat et à culteurs sinistrés : le rembourse- listes d’exactions, de meurtres, de j’ai commis une erreur. Je ne suis sera compensée par des provi- aux victimes de cette crise. 30 % par le secteur privé », a dé- ment des frais d’abattage des ani- disparitions sans cesse élargies, pas fier de ce que j’ai fait. J’ai été sions budgétaires. Le texte porte Entre 15 000 et 20 000 manifes- claré au début de la manifestation maux suspects d’une part, et des des témoignages terrifiants, des idiot et je regrette ce que j’ai fait. » également sur la diminution de la tants étaient annoncés, mais en- Etienne de Paul, secrétaire géné- facilités de trésorerie d’autre part. découvertes qui ne le sont pas Point final, ou presque, la suite dette publique grâce au produit viron 4 000 seulement ont répon- ral de l’Alliance agricole belge. Le –(AFP, Reuters.) moins. L’actualité peut permettre sans doute au cinéma. ainsi, avec le cynisme de l’actuali- On peut vendre ses turpitudes. té, des rapprochements terribles Ou solder le présumé plus beau qui dispensent de tout com- jour de sa vie. Dernière dépêche mentaire. donc, en provenance de Dublin : Sans commentaires aussi, la mariée était en or ! La Spice parce que d’une concision abso- Girl Victoria Adams et le footbal- lue, cette information en prove- leur David Beckham se sont ma- nance de Rome : le chanteur d’un riés dimanche. Un mariage groupe de rock américain, Mark d’amour comme de raison, Sandman, s’est écroulé sur scène, puisque les amoureux avaient mort, alors qu’il venait d’inter- pris la précaution, pour ces noces préter sa deuxième chanson. à tout casser, de vendre l’exclusi- Mark Molière Sandman avait vité des photos au magazine OK ! quarante-sept ans et son groupe Pour 10 millions de francs, c’était s’appelait Morphine. donné ! Le Crédit lyonnais a séduit 3,4 millions de particuliers PAS MOINS DE 3,4 MILLIONS francs à l’Etat et aux contribuables. de souscripteurs ont été séduits Cet engouement a permis au par les titres Crédit lyonnais : c’est gouvernement de fixer le prix de ce qu’a annoncé Dominique l’action à un niveau élevé : 25,5 eu- Strauss-Kahn, ministre de l’écono- ros (167,27 francs) pour les parti- mie et des finances, lundi 5 juillet, culiers et 26,2 euros (171,86 francs) dans une agence parisienne de la pour les institutionnels, ce qui va- banque, pour « saluer le travail des lorise l’ensemble du groupe ban- salariés du Lyonnais ». Ces résultats caire français à 48 milliards de sont supérieurs à ceux de la BNP, francs (7,32 milliards d’euros). Les qui avait attiré, en 1993, 2,8 mil- institutionnels ont de leur côté été lions de particuliers, la Société gé- plus gourmands que les parti- nérale (2,3 millions), l’UAP culiers. L’offre a été sursouscrite (1,9 million), Elf (3 millions). Seul dès le premier jour plus de trente France Télécom a fait mieux, avec fois. 3,8 actionnaires pour la première Les salariés ont, quant à eux, jus- tranche en 1997 et 2,9 pour la qu’à mercredi 7 juillet pour acheter deuxième en 1998. des actions de leur banque, dont ils L’Offre publique de vente (OPV) détiendront 4,3 %. 33 % du capital du Crédit Lyonnais, clôturée ven- seront détenus par un groupe d’ac- dredi soir, se révèle supérieure aux tionnaires partenaires (GAP), dont prévisions les plus optimistes, qui le Crédit agricole détient 10 %, tan- oscillaient entre 1,3 et un peu plus dis que l’Etat conservera une parti- de 2 millions. Les particuliers dé- cipation de 10 %. Le Crédit lyonnais tiendront 23,2 % du capital. Le suc- fera son entrée le 8 juillet sur le cès de cette opération constitue un marché à règlement mensuel de la épilogue heureux pour ce scandale Bourse de Paris. financier sans précédent qui aura coûté des dizaines de milliards de Pascale Santi Un routier arrêté pour avoir fait la semaine de 60 heures UN CHAUFFEUR ROUTIER, salarié d’une entreprise de transport belge, a été arrêté, vendredi 2 juillet, lors d’un contrôle effectué par les gendarmes de Saint-Dié (Vosges), qui ont relevé treize infrac- tions à la législation sociale des transports. Il travaillait depuis neuf jours d’affilée et soixante heures sans se reposer, alors que la loi eu- ropéenne prévoit six jours de travail consécutifs, entrecoupés de 11 heures de repos par jour, dont 8 heures consécutives obligatoires. Le véhicule a été immobilisé pendant 36 heures, le temps pour l’en- treprise d’acquitter une amende de 52 700 francs (8 030 euros) et que le conducteur récupère ses repos. Ce dernier « était content qu’on l’arrête », a affirmé un gendarme.

a TCHÉTCHÉNIE : les forces armées russes ont lancé, lundi 5 juin, un raid « préventif » contre un groupe armé de 150 à 200 combattants tchétchènes à la frontière russo-tchétchène, selon l’agence Interfax. Les forces russes ont tiré au mortier et ont lancé simultanément une attaque aérienne par hélicoptère, pour préve- nir toute aggression contre les postes militaires russes dans la ré- gion et contre la population civile, a précisé le ministre de l’inté- rieur à Moscou.

Tirage du Monde daté dimanche 4-lundi 5 juillet 1999 : 592 719 exemplaires. 1 – 3 LeMonde Job: WDE2799--0001-0 WAS MDE2799-1 Op.: XX Rev.: 03-07-99 T.: 06:54 S.: 111,06-Cmp.:05,09, Base : LMQPAG 20Fap: 100 No: 0063 Lcp: 700 CMYK

MARDI 6 JUILLET 1999 LES ENJEUX [ LES INITIATIVES

EUROPE BOUSSOLE FOCUS SONDAGE Depuis le L’éventuel retour Pour la première fois, le temps milliards 19 mai dernier, de la croissance embarrasse de francs de travail devient la principale Marc Thoumelou, le Japon. Les années 1999 français préoccupation Salariés se sentant 11,5 concernés par les trente-trois ans, et 2000 seront marquées Le coût probable du scandale de l’ensemble 35 heures en % est responsable par les Variation du PIB des poulets à la dioxine pour des salariés japonais 59 56 61 de l’antenne du restructurations en % l’économie belge. Le secteur français, Sénat à Bruxelles, industrielles 2 agroalimentaire est touché révèle le où il est chargé de collecter et le chômage dans son ensemble baromètre nov. 98 fév. 99 juin 99 OFFRES D’EMPLOIS - 0,3 - 0,9 l’information nécessaire aux (page V) 3e trim. 4e trim. 1er trim. (page VI) Ipsos-« Le Monde » De la page IX 1998 1998 1999 parlementaires (page IV) (page VIII) à la page XX

La psychanalyse peut venir au secours L’entreprise sur le divan du management.

L’irrationnel est b Les premiers travaux ont été performances des entreprises, e 2 juin, les Parisiens ont Et pourtant. Comment ne pas de se taire, tout au moins en in- menés, il y a cinquante ans, par les explique le professeur Manfred dû marcher pour se déceler dans le drame vécu à et terne. Chacun reconnaîtra le sien, à l’œuvre chercheurs du Tavistock Institute Kets de Vries. rendre à leur travail. par la RATP l’expression de res- quand les experts évoquent le pa- au Royaume-Uni. b La personnalité du dirigeant est L sorts psychiques profonds dont ranoïaque, le thêatral, le dépres- Métro et bus étaient en dans beaucoup b Le travail des consultants une clé importante, comme grève. Un mouvement brutal en l’irrationalité déborde et surdé- sif, le mégalomane, etc. rencontre bien des résistances, l’illustre l’exemple du Club réaction à l’agression à la station termine le réel ? L’entreprise pu- Pour autant, l’inconscient et/ou d’organisations mais peut améliorer les Méditerranée. Barbès-Rochechouart − c’était la blique française n’est toutefois la pathologie du chef d’entreprise thèse présentée au tout début de pas une exception. En té- ne sont pas les seuls en scène. Les la matinée de ce mercredi − d’un moignent de nombreuses études salariés ne laissent pas leur né- contrôleur de la RATP par un de cas, enseignées à l’Ecole des vrose à la porte du bureau. L’or- vendeur à la sauvette. L’agent de- hautes études commerciales ganisation pathogène, celle qui vait mourir peu après son hospi- (HEC) ou à l’université Harvard s’empêche de grandir et de se talisation. Une tragédie, évidem- aux Etats-Unis, par des profes- montrer créatrice, résulte de ta- ment. Un émoi collectif seurs qui estiment que la grille de bous, de refoulements, d’inter- compréhensible. Mais pas un lecture analytique ne doit pas dits d’origine collective, ancrés drame de la violence urbaine. être négligée dans la compréhen- dans une histoire et une culture L’enquête de la brigade crimi- sion des organisations. partagées. nelle de Paris établit que le sala- D’ailleurs, depuis deux ou trois rié était décédé d’une rupture ans se succèdent, en France RÉSISTANCE d’anévrisme sans qu’aucun coup comme à l’étranger, les livres Les promoteurs sensés de la ne lui ait été porté. consacrés à la souffrance et à la démarche ne veulent surtout pas En dépit de ces informations santé mentale des salariés. Et leur passer pour des magiciens. Ainsi, objectives, la direction de la Ré- succès ne fait que s’amplifier. En ils vouent aux gémonies tous gie a maintenu la prétendue réa- pointant du doigt la manière ceux qui profitent de ce que les lité de l’agression en refusant de dont une entreprise sécrète sa métiers de psychanalyste et de remettre en cause les témoi- propre pathologie, ils sont consultant ne soient pas régle- gnages des collègues de l’agent l’avant-garde d’une littérature et mentés pour s’inventer un savoir- décédé. d’une recherche qui s’inscrivent faire imaginaire. Les résistances Lundi 7 juin, tandis que se dé- dans l’interface du champ analy- sont si difficiles à lever et les mé- roulaient les obsèques de ce der- tique et de la vie des organisa- canismes de défense tellement nier, auxquelles assistaient le tions, mais restent peu connues. mobilisés que tout faux pas, non PDG de la Régie et le ministre des L’entreprise malade peut l’être professionnel, coûte, ici, plus transports, les grilles du métro de la personnalité de son diri- cher qu’ailleurs. étaient fermées. A la sortie du ci- geant, dont les traits et les excès metière, une banderole, « Plus ja- échappent rarement aux salariés, Marie-Béatrice Baudet mais ça », derrière laquelle défi- qui jugent toutefois plus prudent Lire la suite du dossier pages II et III laient les salariés désireux d’exprimer leur solidarité. Mais vis-à-vis de quoi ? Au-delà de l’absurdité de l’af- faire et des enjeux syndicaux qu’elle a pu représenter, cette thèse d’un agent « tué en ser- vice » est devenue, à la Régie, un mythe social. C’est-à-dire une histoire dont la réalité n’a pas à être soumise à un examen cri- tique, dans la mesure où elle réorganise la perception du monde en lui donnant un sens qui répond aux attentes des uns et des autres. Le contrôleur n’a pu être qu’agressé, puisque c’est, là, la preuve des dangers − dé- noncés par les organisations syn- dicales − qui guettent quotidien- nement les agents de la Régie.

IRRATIONALITÉ Les jeudi 3 et vendredi 4 juin se déroulaient à Lyon les neuvièmes journées nationales d’études de l’Institut psychanalyse et mana- gement sur le thème : « Dépen- dances et non-dépendances psy- chologiques au sein des organisations ». Dans l’assistance, beaucoup d’experts, de cliniciens, de consultants en management. Beaucoup moins de directeurs des ressources humaines et de managers. Les résistances de- meurent fortes à promouvoir, dans l’entreprise, la psychanalyse comme « détective du sens », pour reprendre l’expression de Manfred Kets de Vries, docteur

ERIC GIRIAT en économie et psychanalyste. LeMonde Job: WDE2799--0002-0 WAS MDE2799-2 Op.: XX Rev.: 02-07-99 T.: 19:57 S.: 111,06-Cmp.:05,09, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0064 Lcp: 700 CMYK

II / LE MONDE / MARDI 6 JUILLET 1999 DOSSIER ̄ INCONSCIENT ET ORGANISATION La psychanalyse veut éclairer Questions-réponses les ressorts cachés de l’entreprise

L’approche La psychanalyse n’est évi- ntre la psychanalyse et une gestion exagérément tatillonne. former son entreprise en champ de psychanalytique demment pas la seule clé d’en- l’entreprise, c’est une La démarche est utile Bref, tout le groupe s’épuisera à dé- bataille entre une constellation de 1 des organisations trée possible. De nombreuses vieille histoire. Pas de jouer les complots et à rassurer le fiefs, qui conduisent volontairement est-elle une nouveauté ? disciplines, au sein des sciences E chef, au détriment d’une stratégie in- ou involontairement l’entreprise à la celles qui font la « une » pour comprendre les Non. Freud aborde la question humaines, se sont penchées et des magazines, avec des best-sellers novante. dérive. du fonctionnement des institu- continuent à se pencher sur de management que s’arrachent les mythes fondateurs, les Le patron « théâtral », lui, est en Cette grille de lecture, qui fit date tions telles que l’Eglise ou l’armée l’univers de l’entreprise. dirigeants en mal d’idées pour ré- représentation permanente, il fonc- en son temps car l’entrepreneur pre- dès 1921, dans l’un de ses livres, La réflexion a débuté avec le soudre les problèmes de leur entre- imaginaires qui tionne à l’affectif, veut qu’on l’aime nait alors la figure du héros des Psychologie des foules et analyse XXe siècle. A la volonté de ratio- prise. Ici les relations restent dis- et se soucie au fond peu des déci- temps modernes, est aujourd’hui un du Moi. Il se livrera quelques an- nalisation (Taylor et son « orga- crètes, souvent occultes, presque façonnent les firmes sions qu’il prend avant tout à l’inspi- peu nuancée. nées plus tard à une critique pro- nisation scientifique du tra- encore inavouables. ration. Il a le goût du risque, même si « Cette vision suppose que l’entre- fonde des organisations sociales vail ») s’est ajoutée, petit à « En France, aucune entreprise n’a et le comportement cela doit conduire à la catastrophe. prise est l’incarnation totale de son dans Malaise dans la civilisation. petit, dans les années 30, la vo- jamais explicitement souhaité faire Moins brillant, le « dépressif » est leader, explique le psychanalyste Le fondateur de la psychanalyse lonté de prendre en compte les l’objet d’une analyse », raconte Eu- des salariés un triste qui fait sombrer son entre- Norbert Chatillon, or il existe des en- étudie les passions collectives, tel dimensions plus humaines, gène Enriquez, un des plus anciens prise dans l’inertie et le conserva- treprises névrosantes indépendam- l’amour libidinal à l’égard du chef avec la création de l’école des psychanalystes français à avoir ex- ont-ils focalisé sur eux l’attention des tisme. Le « compulsif », d’une cer- ment de leur dirigeant. » Et de citer, − Freud écrit au moment de la relations humaines, dont les ploré le champ particulier du lieu de analystes ? Au début des années 80, taine façon, a aussi un penchant sans les nommer évidemment, le cas naissance du fascisme − ou le travaux ont porté, au départ, travail et de son organisation. Aux Kets de Vries et Danny Miller ont dé- pour l’inertie, car la routine le ras- de grands groupes où les dirigeants sentiment de fraternité qui soude sur les groupes et la motivation Etats-Unis, la situation est un peu fini une typologie des entreprises né- sure. Il aime les procédures et la pro- se sont succédé sans parvenir à mo- les hommes entre eux. individuelle. différente. Au cours des dix der- vrosées en fonction de la pathologie grammation à long terme, au point difier les dysfonctionnements de Il faut attendre les années 40 et Aujourd’hui, l’éventail est nières années, plusieurs grands de leur dirigeant. Ces deux cher- d’être incapable de changer de route l’entreprise. la fondation du Tavistock Insti- beaucoup plus large avec la so- groupes ont accepté de se livrer à cheurs travaillent exclusivement sur en cas d’imprévus. Eugène Enriquez se méfie égale- tute au Royaume-Uni pour que ciologie des organisations, la l’exercice, souvent d’ailleurs quand il les firmes « malades », où l’essentiel Enfin, dernier spécimen de ces pa- ment des analyses trop ciblées sur l’entreprise soit étudiée à travers psychosociologie, l’anthropolo- fallait résoudre des problèmes à du pouvoir est aux mains d’un seul trons dangereusement névrosés, le les leaders. Pour lui, la psychanalyse le prisme analytique. Deux cher- gie, la philosophie, l’histoire, la chaud. responsable. Ils définissent cinq cas « schizoïde », qui est au sommet de doit permettre d’investir un champ cheurs, tous deux psychanalystes, linguistique, les sciences cogni- Cela fait pourtant plus de cin- de dysfonctionnement. l’entreprise sans la diriger vraiment. plus large. Elle est utile pour jouent un rôle important dans les tives, l’analyse systémique, etc. quante ans que les psychanalystes Le leader « paranoïaque » trans- Retranché dans sa tour d’ivoire, im- comprendre les mythes fondateurs, travaux menés : Wilfred Bion et Plus récemment, l’ethnographie ont franchi le seuil des entreprises et formera son entreprise en citadelle perméable à son entourage, méfiant, les imaginaires qui façonnent l’entre- Elliott Jaques. a mis l’accent sur les phéno- s’intéressent aux ressorts cachés de ultra-surveillée, contrôlée aux il s’isole et laisse les cadres dirigeants prise et le comportement des salariés Le premier est connu pour ses mènes symboliques (pouvoir, ces organisations. Les premiers tra- moindres échelons, plongée dans prendre le pouvoir au point de trans- pris dans des normes de conduite, études concernant la paranoïa de territoire...) et les rituels. vaux furent menés par les Anglais au des valeurs, des rites. « les salariés groupe : comment une organisa- Tavistock Institute, un des plus im- d’EDF, même à l’heure de la dérégle- tion en arrive à se liguer contre En quoi portants centres de recherche en Glossaire mentation et de la concurrence, un ennemi extérieur sur lequel il consiste sciences humaines, où Elliott Jaques restent fortement ancrés dans l’imagi- projette sa haine et ses peurs. 4 le « coaching » ? introduit l’approche freudienne dans b Névrose : maladie psychique où psychisme cherche à maîtriser naire du service public », explique-t- Le second a travaillé sur la ma- C’est une des applications l’étude des organisations. les symptômes sont l’expression certaines pulsions. C’est le cas, par il. nière dont les individus pou- concrètes de la psychanalyse en L’objectif était clair : mettre en lu- symbolique d’un conflit interne exemple, du refoulement, qui Après plus de quarante ans de vaient projeter à l’intérieur des entreprise. Elle s’adresse en mière la part de l’inconscient indivi- qui puise sa source dans l’histoire chasse de la conscience vers pratique, le professeur Enriquez organisations leurs peurs, leurs priorité aux dirigeants qui vont duel et collectif dans le fonctionne- infantile du sujet. l’inconscient les idées, souvenirs, reste convaincu que seule la psycha- pulsions et leurs angoisses. Il a chercher, avec l’aide d’un ana- ment des groupes. Et le point de b Psychose : maladie mentale désirs insupportables. nalyse peut donner un éclairage in- étudié, par exemple, comment lyste, à dépasser leurs inhibi- départ de tout cela presque trop grave où les symptômes, d’origine Le déni, autre mécanisme de time de l’entreprise. Mais il ajoute fonctionnaient la marine britan- tions pour devenir plus perfor- évident : les salariés, simples em- psychique ou somatique, altèrent défense, réfute l’existence de qu’« elle ne doit pas devenir totalitaire nique et certains syndicats, c’est- mants. Les chefs d’entreprise ployés ou cadres dirigeants, ne largement le jugement du sujet, certains aspects trop menaçants au point d’exclure les vrais enjeux de à-dire comment les acteurs agis- américains sont ceux qui ont le laissent malheureusement pas leurs son rapport à lui-même, aux de la réalité. (Vocabulaire de la l’entreprise, ceux des rapports sociaux saient non pas en fonction de cri- plus fréquemment recours à névroses à la maison. autres et à la réalité extérieure psychanalyse, de Jean Laplanche et et d’une réalité économique ». tères rationnels, mais en fonction cette méthode. Les dirigeants, par l’influence qu’ils b Mécanisme de défense : Jean-Bertrand Pontalis, PUF, de leurs craintes. Elle s’applique aussi, à la de- ont sur l’ensemble de l’entreprise... stratégie mentale par laquelle le 1967). Laurence Caramel mande de la direction d’une en- Quand la démarche treprise, aux cadres qui ont des a-t-elle été introduite difficultés relationnelles avec 2 en France ? l’équipe qu’ils sont chargés de Les sociologues dans les rangs des sceptiques Elle se développe en France, au gérer. L’analyste intervient début des années 60, avec la créa- alors pour désamorcer les tion de l’Association pour la re- conflits latents ou réels. Les in- cherche et l’intervention psycho- terventions portent le plus e la même façon qu’une psychanalyse psychanalyse exhume les événements passés, alors chel Berry. Pour Erhardt Friedberg, « la multipli- sociologique (ARIP), qui souvent sur des cas de para- fait émerger aux yeux du patient la que le fonctionnement des organisations est aussi la cation des interventions de psychologues pour ani- rassemble un certain nombre de noïa. Pour que ces expériences structure latente de sa personnalité, résultante des actions présentes, réalisées sous la mer les séminaires de dirigeants, les groupes de chercheurs dont Eugène Enri- réussissent, il faut absolument − D contrainte d’un ensemble d’interdépendances, de leadership, etc., flatte le narcissisme de ces derniers, l’analyse sociologique de l’entreprise quez, Max Pagès, André Lévy, etc. tous les analystes insistent sur fait émerger ce qui était refoulé, caché par les dis- relations de pouvoirs, de conflits d’intérêts objectifs mais ne permettent guère de changer les struc- Il faut aussi mentionner la nais- cette condition − que les sala- cours des acteurs », estime Ehrardt Friedberg, qui et matériels, qui existent indépendamment de la né- tures ». sance, à la même époque, de l’As- riés concernés adhèrent au pro- dirige le Centre de sociologie des organisations. vrose de tel ou tel ». Selon Luc Chelly, « le danger d’une telle ap- sociation nationale pour le déve- jet. Pour Michel Berry, qui a longtemps animé le Luc Chelly, lui, doute « de l’existence d’un in- proche est d’éviter de poser les problèmes de l’orga- loppement des sciences centre de recherche en gestion de l’Ecole poly- conscient collectif qui serait l’addition des in- nisation en renvoyant à des “problèmes person- humaines. Les chercheurs qui La profession technique, « il est clair que le travail du chercheur conscients des individus présents au sein de l’orga- nels ”. La névrose du dirigeant a certes une s’inscrivent dans cette mouvance de psychanalyste dans l’organisation crée des situations de transfert nisation, et que l’on pourrait alors “soigner ” ». influence sur... les névroses des autres individus, ont ensuite choisi des orienta- 5 en entreprise et de contre-transfert, analogues à celles que l’on mais pas sur l’organisation. Ce serait même plutôt tions différentes : pour ne citer est-elle réglementée ? observe dans une analyse ». LEURRE l’inverse : l’organisation, c’est-à-dire l’interaction que trois exemples, Didier An- Non. Ni la profession de Luc Chelly, consultant du cabinet Entreprendre Penser pouvoir changer l’organisation en modi- des intérêts matériels et des conflits de pouvoir, peut zieu a particulièrement travaillé consultant ni celle de psychana- et comprendre, est, lui, spécialisé dans l’interven- fiant le comportement des acteurs, et en parti- rendre les individus, et les dirigeants névrosés ». sur l’inconscient de groupe, lyste ne sont réglementées. Il tion croisée de chercheurs de disciplines variées culier des dirigeants, au moyen de l’intervention C’est d’ailleurs l’approche développée par les Vincent de Gaulejac sur la socio- n’existe pas de diplôme re- (sociologie, ethnologie, philosophie) : « Je n’ai ja- psychanalytique leur paraît un leurre, pour au psychanalystes Gilles Deleuze et Félix Guattari, ou logie clinique, Christophe De- connu par l’Etat. N’importe qui mais été confronté à un terrain favorable à l’inter- moins deux raisons. La première est qu’à cette par les tenants de l’analyse institutionnelle, jours sur la psychodynamique du peut donc se déclarer comme vention d’un psychanalyste, mais cela m’intéresse- aune, c’est en fait la totalité des acteurs qu’il fau- comme Georges Lapassade. Le « système » lui- travail et l’emprise de l’organisa- tel. Mais beaucoup de voix rait : ce regard peut apporter une dimension drait mettre sur le divan, l’organisation étant le même, à travers ses institutions, serait un sol fer- tion. s’élèvent pour réclamer la mise supplémentaire au travail du consultant. » La psy- résultat de leur interaction. La seconde est qu’une tile pour les névroses. Il n’est en la matière qu’une en place de barrières à l’entrée chanalyse aurait-elle conquis ses lettres de no- telle approche surestime le rôle des dirigeants sur seule « cure » possible : détruire l’organisation Comment la du métier, car un mauvais ma- blesse dans le petit monde des sciences de l’orga- le fonctionnement de leur organisation. pour délivrer l’individu. Ce qui n’est pas vraiment psychanalyse s’inscrit- niement des concepts ou leur nisation ? « Il ne s’agit là que d’analogies, tempère « Il est doux au dirigeant de croire que sa person- le but des consultants ou des managers... 3 elle dans la recherche utilisation à des fins perverses aussitôt Erhardt Friedberg, car il n’est de névrose nalité influe sur le cours des choses, mais cela n’est en sciences humaines ? inquiètent les professionnels. que d’individus, en aucun cas d’organisations. La vrai que dans des situations de crise », observe Mi- Antoine Reverchon Des consultants pas tout à fait comme les autres...

eur tâche est tellement rain, tout comme un analyste dans nalyste et professeur émérite à sable, un jeune cadre supérieur, Quand les consultants sont appe- « délicate » que certains Dans l’entreprise, son cabinet appuie ses interpréta- l’université Paris-VII, « de déceler ces n’osait plus intervenir. Il était terro- lés par un patron, la demande n’est préfèrent avancer mas- tions sur les associations de son pa- dimensions cachées que sont les in- risé rien qu’en imaginant les réac- évidemment jamais directe : «On L tient, explique pourquoi aucun vestissements affectifs, les mythes fon- tions possibles de son équipe, car il nous fait venir parce qu’il y a des dys- qués. « Si vous expliquez la psychanalyse tout de go à un chef d’entreprise que n’imaginerait de parler d’une « en- dateurs, les refoulements, les interdits pensait être haï. Ce n’était pas le fonctionnements, ou qu’il faut aider vous êtes consultant et psychologue génère davantage de treprise névrosée » en désignant un qui règlent ou dérèglent la vie des cas. l’entreprise à se transformer, mais que clinicien, raconte Jacques Varien- groupe dans sa globalité. groupes ». la mutation apparaît difficile, gien, dont c’est justement la double résistances que « Les travaux que nous menons, in- « Un sociologue, reprend Jacques MANIPULATION constate Eric Martin, consultant en qualification, 90 % des portes se fer- siste Michel Vallée, chargé de mis- Variengien, va mettre au jour le “pro- En réalité, il avait dû, à son arrivée développement de ressources hu- meront... » les autres disciplines sion à l’Agence nationale pour blème” à l’origine du malaise ou du dans l’entreprise, mener une mis- maines, qui mène, en parallèle, une La psychanalyse génère, visible- l’amélioration des conditions de tra- dysfonctionnement. Pour nous, il ne sion de réorganisation pensée, mais activité de psychothérapie. Nous ment, davantage de résistances que des sciences humaines vail (Anact), délégué régional s’agit pas d’un problème objectif, mal pensée, par un autre. Il s’est sommes en plein évitement, évidem- les autres disciplines des sciences Rhône-Alpes de l’Institut psychana- mais d’un symptôme qui est, en fait, senti dévalorisé, humilié. L’organi- ment. » humaines, à moins « d’avoir affaire, c’est d’argumenter leur approche à lyse et management (IPM), ne sont la solution que le groupe a trouvée sation, qui avait ressenti le besoin Christian Seymat, consultant en comme l’explique Olivier Darmon, partir d’informations concrètes et réalisables qu’au sein d’un établisse- pour gérer son angoisse, la canaliser de décharger sa haine, l’avait piégé, management des hommes et des psychothérapeute et consultant en objectives. Ceux qui ont une forma- ment, d’une unité de travail, où il est sans trop de souffrance. » mais pas son équipe. Il a donc fallu organisations, se souvient encore management, à des interlocuteurs tion économique ne manqueront possible de prendre connaissance Et de donner l’exemple d’un ser- l’aider à faire le tri entre ses craintes du « clash monstrueux » qui s’est qui ont entrepris eux-mêmes, ou l’un pas de réclamer les bilans financiers, d’une culture, d’une histoire tissée par vice paralysé parce que son respon- et ses projections. produit lors d’un séminaire de for- de leurs proches, une cure analy- les rapports annuels. des acteurs successifs. C’est ce ter- mation qui réunissait les dirigeants tique ». Norbert Chatillon, spécialiste en reau-là qui nous intéresse. » des filiales européennes d’un grand prévention des risques, explique Et, bien sûr, il y a les dizaines et Bibliographie groupe de services. « Mon interven- INDICATEURS que le chiffre des accidents du tra- dizaines d’entretiens individuels, tion a aidé à mettre en évidence que Si la démarche semble néanmoins vail, celui des temps morts, ou en- puis de groupe, que ces spécialistes b Les Organisations. Etat des de l’Institut psychanalyse le système d’évaluation mis en place se développer un peu plus au- core le pourcentage de l’absen- mènent afin de comprendre l’entre- savoirs, coordonné par Philipe et management, organisées par le directeur international était jourd’hui, « ce n’est pas par huma- téisme représentent des indicateurs prise ou l’organisation telle que ses Cabin (Editions sciences humaines, les 3 et 4 juin 1999 sur le thème une pure manipulation. Ce dernier ne nisme, constate Norbert Chatillon, précieux : « Ce sont des marqueurs salariés la vivent. 1999, 412 p., 145 F, 22,1 ¤). « dépendances et non- l’a évidemment pas supporté. » psychanalyste et directeur du cabi- parfaits des tensions et des malaises Un travail de sociologue ? On b « Comprendre les dépendances psychologiques Toucher aux principes mêmes du net de conseil Sertif, mais parce que en jeu. Face à un patron totalement pourrait l’imaginer au départ. Mais organisations » (numéro hors au sein des organisations ». fonctionnement du « leader » re- des patrons se sont rendu compte que réticent à la grille de lecture analy- ils utilisent des techniques d’entre- série de la revue Sciences Contact : 04-93-65-45-24. vient à le mettre en danger. Celui-ci nos interventions pouvaient générer tique, ils me permettent de dépasser tien différentes. Il ne s’agit surtout humaines, mars-avril 1998, no 20, b L’Organisation en analyse, se protège souvent en « virant » le du profit, car elles réussissaient à ses résistances et de l’amener à s’in- pas de faire de l’analyse sauvage 48 F, 7,3 ¤). d’Eugène Enriquez (PUF, 1992, semeur de zizanie. Voilà pourquoi mieux faire travailler les salariés en- terroger petit à petit sur la complexité – « Une cure analytique est une dé- b Le Système d’Hermès, de 334 p., 175 F, 26,7 ¤). ces experts expliquent être davan- semble ». d’une organisation et sur les méca- marche volontaire personnelle et n’a Jean-Benjamin Stora (HEC, 1985, b Organizations on the Couch, tage sur la corde raide que les autres Les uns et les autres ont des mé- nismes inconscients qui y sont à rien à voir avec une rencontre en tête 175 p., 60 F, 9,1 ¤). de Manfred Kets de Vries et alii consultants. thodes qui diffèrent, mais, s’il est un l’œuvre. » Cette nécessité de s’ap- à tête de deux heures » –, mais plu- b Actes des neuvièmes journées (Jossey-Bass Publishers, 1991, principe dont tous conviennent, puyer systématiquement sur le ter- tôt, selon Eugène Enriquez, psycha- nationales d’études 408 p., 450 F, 68,6 ¤). Marie-Béatrice Baudet LeMonde Job: WDE2799--0003-0 WAS MDE2799-3 Op.: XX Rev.: 02-07-99 T.: 19:58 S.: 111,06-Cmp.:05,09, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0065 Lcp: 700 CMYK

DOSSIER LE MONDE / MARDI 6 JUILLET 1999 / III Manfred Kets de Vries, titulaire de la chaire de management des ressources humaines à l’Insead ̄ CHRONIQUE « Les dirigeants doivent prendre conscience par Serge Marti qu’ils sont entourés de menteurs involontaires » La fin

« Vous êtes docteur en écono- – La grande majorité souhaitent style dramatique dans lequel le mie et diplômé de Harvard, mais mieux comprendre leur organisa- narcissisme joue un grand rôle. A de la guerre froide aussi psychanalyste. Qu’est-ce tion. Ils espèrent aussi que je les ce sujet, je constate que beaucoup qui vous a amené à suivre ce aide à prendre de meilleures déci- de fusions et acquisitions ont double cursus ? sions. Le fait que je parle leur comme moteurs la cupidité et la n ce deuxième anniversaire de la crise financière asia- – Les modèles économiques sont langue, celle des affaires, permet grandiosité, c’est-à-dire, au fond, tique, marquée par la dévaluation du baht thaïlandais insuffisants pour comprendre les de faire passer mes messages. Car des projets narcissiques, alors que le 2 juillet 1997, le bilan de cette forte crise qui a se- comportements humains, et no- la démarche d’un analyste en en- beaucoup de patrons et de spécia- coué, l’été suivant, la Russie, avant d’ébranler, début tamment la manière dont un pa- treprise rencontre beaucoup de ré- listes savent parfaitement que ces 1999,E l’économie brésilienne apparaît plus mesuré qu’à l’au- tron peut influencer la culture de sistance. Les gens sont très ambiva- opérations échouent dans plus tomne 1998, lorsque l’économie mondiale était passée bien son entreprise. Par curiosité, je me lents. Vous avez ceux qui d’un cas sur deux. près d’un krach global. Certes, les séquelles, notamment so- suis donc tourné vers le champ immédiatement prennent peur, et – Les cultures nationales in- ciales, perdurent, mais le système a résisté, et la planète n’a analytique, car même les réponses ceux qui s’attendent que vous réus- fluent-elles beaucoup sur les si- pas versé dans la récession. En dépit d’un ralentissement sen- des socio-psychologues ne me sissiez à décrocher la lune. tuations que vous rencontrez ? sible de l’activité, « l’économie mondiale ne traduit pas de signes semblaient pas assez pertinentes La question du temps est primor- ̄ – On rencontre les mêmes struc- supplémentaires d’affaiblissement », constate le département pour percer la réalité d’une organi- diale. Dans une analyse indivi- tures psychiques sous toutes les la- des affaires économiques et sociales de l’Organisation des Na- sation. duelle, il y a toujours une autre Manfred Kets de Vries titudes. Mais il existe des styles dif- tions unies dans son rapport 1999, publié le 1er juillet à Genève. – Comment transfère-t-on à un séance. Quand vous intervenez b Economiste, diplômé de férents de leadership, car certaines « En partie grâce à l’assouplissement de la politique monétaire univers collectif les concepts de dans une organisation, vous êtes l’université d’Amsterdam et de cultures imposent plus de limites à décidé, à l’automne 1998, dans les principaux pays développés, les la psychanalyse, réservés, en confronté à des gens qui veulent Harvard, Manfred Kets de Vries est l’autorité que d’autres. perspectives économiques se sont améliorées, et des signes de sta- principe, à des thérapies indivi- un résultat rapide et qui s’ima- membre de la Société En France, la soumission à l’au- bilisation ont été constatés, globalement, sur les marchés finan- duelles ? ginent que je suis un gourou doté psychanalytique canadienne. torité est souvent la norme, alors ciers. De plus, la contagion financière résultant de la crise brési- – Une entreprise est un réseau d’un pouvoir magique. Il est pri- b Auteur d’une quinzaine qu’en Allemagne, depuis la se- lienne, début complexe de pouvoirs impliquant mordial de remettre vite les choses d’ouvrages, il a écrit son premier conde guerre mondiale, la règle est 1999, a été conte- 4,6 des individus en interaction. Non au point. Pour ce faire, je leur fais livre avec Abraham Zaleznik, un des surtout de ne pas apparaître nue et l’on a seulement elle est imprégnée d’une part des trois éléments fondamen- grands théoriciens du leadership, comme un « Führer » (un guide, un même constaté culture organisationnelle qui lui est taux du paradigme analytique. dont il a été le disciple à Harvard. leader). Du coup, outre-Rhin, le un retour des flux 2,7 2,9 propre, mais elle évolue aussi dans Premièrement, tout comporte- b De nationalité néerlandaise, leadership a tendance à être assez de capitaux vers 2,4 2,4 2,0 des Nations unies un environnement national mar- ment, aussi fou soit-il en appa- il intervient dans des groupes technocratique, ce qui explique les pays émer- 1,5 qué par l’histoire. L’objectif est de rence, a une raison. Il faut donc le internationaux comme consultant pourquoi nombre de comités exé- gents. » Enfin, montrer la part inconsciente, le cô- découvrir. Dans l’organisation, en management des ressources cutif sont plutôt paralysés lorsque soulignent les té caché et irrationnel de son fonc- comme ailleurs, le psychanalyste humaines. des décisions fondamentales auteurs du rap- tionnement. Il ne s’agit pas d’appli- est un détective du sens. doivent être prises. Cette inhibition port, « un rebond PAYS EN PAYS PAYS EN quer à la lettre les concepts de la Deuxièmement, nous ne maîtri- sont davantage entre les mains commence à être levée. du prix du pé- MONDE DÉVELOP- DÉVELOPPÉS TRANSITION psychanalyse à l’entreprise, mais sons pas la totalité de nos actes car d’actionnaires externes que sous – Une entreprise psychique- trole est interve- PEMENT d’utiliser sa grille de lecture. une partie de notre vie psychique l’emprise de fortunes person- ment malade obtient-elle forcé- nu au début de Prenons un exemple. Dans L’En- est inconsciente. Il s’agit de rendre, nelles et familiales ? ment de mauvais résultats ? l’année et les prix 1981-1990 1991-1998 treprise névrosée, que j’ai écrit avec dans la mesure du possible, cet in- – Oui, car il existe des limites – Non, ce n’est pas aussi simple internationaux Evolution du PIB Danny Miller (McGraw-Hill, 1984), conscient conscient. réelles, la sanction des action- que cela. La vie des entreprises des matières Sur la base des taux de change (en dollars 1993) ource : Département des affaires économiques et sociales nous avons abordé la question tout Enfin, nous avons tous des naires et du marché, à des débor- connaît des phénomènes cycliques. premières qui S à fait nouvelle, à l’époque, du rôle comportements appris très tôt dements possibles. Mais je conti- Les problèmes deviennent graves avaient subi une forte baisse en 1997-1998, pénalisant les écono- du transfert dans l’organisation. dans notre enfance, en réaction à nue, néanmoins, à trouver les quand le style d’une organisation mies des pays en développement, se sont ultérieurement stabili- Dans le cadre d’une cure analy- nos parents, nos frères, nos sœurs, mêmes structures de personnalité devient pathogène, l’empêchant de sés ». tique individuelle, le transfert est la nos professeurs, etc. Ils ont ten- chez de nombreux patrons. grandir et d’être créatrice. Ce constat, dressé par le Fonds monétaire international projection par le patient sur l’ana- dance à se répéter comme le ferait Il y a les PDG qui veulent être Dans cette optique, il est évident (FMI) ou la Banque mondiale, n’aurait guère surpris. Etabli lyste des sentiments, représenta- une pièce de théâtre, c’est ce que tellement aimés qu’ils sont inca- que le rôle des PDG, s’ils sont des par les spécialistes économiques de l’ONU, longtemps tenus tions, fantasmes, affects, générale- Joyce McDougall appelle le pables de prendre des décisions créateurs et des visionnaires, est en suspicion légitime par les « gendarmes de Washington » ment inconscients et oubliés, qui « théâtre interne », dont il est bon difficiles et potentiellement impo- déterminant. Il est typique par pour tiers-mondisme, il témoigne des pas que semblent ac- avaient à l’origine d’autres destina- de mettre au jour le fonctionne- pulaires. A l’autre bout, des lea- exemple que, lorsqu’un patron se complir, l’une vers l’autre, ces institutions dont les com- taires (mère, père, etc.). ment. ders extrêmement destructeurs, retrouve en couverture de Business- mentaires ont été écrits, des décennies durant, à l’encre anti- Les dirigeants doivent prendre – Vous avez des exemples pré- comme Al Dunlop, par exemple, week ou de Fortune, cet apogée est pathique. Là aussi, le mur est tombé. conscience des aspects transféren- cis d’interventions... qui était surnommé « Chainsaw souvent suivi d’un déclin rapide : il La nécessité d’intégrer davantage la dimension sociale et le tiels des relations que leurs subor- – De nombreux. Récemment, par Al » (Al la Tronçonneuse), car il est ossifié et devient la statue de développement durable est à présent beaucoup mieux admise donnés ont avec eux. Sinon ils exemple, je suis intervenu dans une défendait les valeurs des action- lui-même. L’entreprise a alors be- au sein des organisations « libérales », dont certaines − c’est le risquent de ne pas se rendre grosse entreprise familiale. Les naires avec une brutalité inouïe, soin d’être redynamisée. cas de la Banque mondiale − se sont habilement approprié le compte qu’ils sont entourés de propriétaires fonctionnaient dans expliquant par exemple qu’il La solution consiste souvent à message. menteurs involontaires. Tout de- la pseudo-normalité, comme si n’était pas là pour être aimé. Si faire appel à quelqu’un de l’exté- A l’inverse, évoquer l’économie de marché ou la libéralisa- vient alors prophétie autoréali- chaque membre de la famille était quelqu’un voulait être aimé, il suf- rieur, qui connaît bien le secteur. tion des circuits de production, tant à la Conférences des Na- sante, le leader voit ses adjoints lui d’accord avec les autres, alors fisait d’acheter un chien. Et que Dans beaucoup d’entreprises, la tions unies sur le commerce et le développement (Cnuced) délivrer le type de message qu’il qu’en réalité il existait un non-dit lui, d’ailleurs... en avait deux. Vous culture est trop consanguine. Des qu’au Conseil économique et social de l’ONU (Ecosoc), ne fait souhaite recevoir. paralysant. Le comité exécutif, avez là deux débordements totale- expériences de psychologie sociale plus l’effet d’un chiffon rouge agité sous le nez des « collecti- Je crois que la psychanalyse est conscient du malaise, n’osait plus ment opposés, mais assez repré- ont montré clairement que des vistes ». La fin de la guerre froide a aussi servi à cela. une approche parmi d’autres, prendre de décisions. J’ai pu expri- sentatifs. groupes hétérogènes avaient une Pour autant, chacun garde son fonds de commerce. Celui comme la sociologie, l’anthropolo- mer ce que chacun pensait tout bas – Constatez-vous une évolu- plus grande créativité que des des Nations unies est de continuer à faire pression sur le Nord gie, l’ethnologie, l’histoire, etc. et assainir ainsi le fonctionnement tion dans les pathologies que groupes homogènes. » pour qu’il se soucie des pays du Sud, qui ont toujours du mal à Toutes sont les bienvenues. collectif. vous rencontrez ? prendre le train en marche. – Pourquoi des patrons font-ils – Votre travail est-il plus facile – Pas vraiment. Je pense que la Propos recueillis par C’est bien ce qu’entend faire le secrétaire général de l’orga- appel à vous ? maintenant que les entreprises plupart des organisations ont un Marie-Béatrice Baudet nisation, Kofi Annan, lorsqu’il participera, du 5 au 7 juillet, au débat ministériel du Conseil économique et social organisé à Genève et qui se poursuivra ensuite jusqu’à la fin du mois. Le numéro un de l’ONU présentera la vingtaine de propositions concrètes qui, espère-t-il, indiqueront la marche à suivre pour La personnalité du patron : une clé importante « réduire de moitié la pauvreté d’ici à l’an 2015 ». Il y a urgence : en 1998, dans le monde en développement, environ 25 % de la population, soit 1,2 milliard de personnes l faut être fou pour créer une Un des grands-pères de monsieur P. niques de ses salariés. « Il deman- au total, vivaient dans un pays qui, cette année-là, avait vu un entreprise ! Nombreux sont Les raisons est licencié après avoir été décoré dait à chacun d’être autonome ; recul du revenu per capita. les intéressés à l’affirmer. Fou par le ministre du travail pour avoir mais finissait par reprocher ce qui Pour arriver à une diminution de la pauvreté, l’action des I travaillé cinquante ans dans la était fait parce qu’il y avait des er- gouvernements ne suffit pas. L’appui du secteur privé est in- pour oser ; fou pour travail- inconscientes qui ler des dizaines d’heures par se- même entreprise. « Cette injustice reurs, ou que c’était trop lent, ex- dispensable. maine. Mais, hélas !, parfois aussi conduisent les l’a profondément marqué ». plique Roland Reitter. Il était tout à C’est le sens du « contrat mondial » que Kofi Annan veut suffisamment fou pour conduire Grâce à cet esprit de revanche, fait sincère, mais il y avait une autre passer avec les représentants des grandes entreprises inter- l’entreprise à sa perte. créateurs d’entreprise monsieur P. met sur le marché des scène derrière lui. Son inconscient nationales qu’il a rencontrés à Davos. Un endroit longtemps Pour Jean-Benjamin Stora, pro- produits novateurs qui permettent opérait ». considéré comme le rendez-vous obligé de l’ultralibéralisme fesseur de stratégie aux Hautes au succès peuvent effectivement aux entreprises d’ac- A l’heure de transmettre ou de et où il effectue désormais une visite annuelle remarquée. études commerciales (HEC) et psy- quérir une certaine autonomie par céder son entreprise, il est fréquent Signe, là aussi, d’une évolution culturelle importante. Et né- chanalyste à l’hôpital La Pitié-Sal- aussi les mener rapport au système financier tradi- que l’inconscient mène les diri- cessairement à double sens. pêtrière, la genèse du Club Médi- tionnel. Mais quand, plus tard, cou- geants à prendre les plus mau- terranée mais aussi les difficultés à leur perte ronné de succès, il doit faire appel vaises des décisions. Un président que cette entreprise a rencontrées aux banques pour financer sa crois- d’une petite entreprise conseillé avant que les Trigano n’en lâchent se contrôlaient plus. Les organisa- sance, son agressivité se retourne par Jean-Benjamin Stora était les rênes sont très liées au caractère teurs étaient comme des apprentis contre lui. « Il dépendait des confronté à un changement particulier de Gérard Blitz, cofon- sorciers qui n’avaient pas pris banques, qu’il insultait en perma- technologique. « Au lieu de chan- 0123 dateur du Club. conscience de ce qu’ils provoquaient. nence dans les journaux. Quand il y ger, il licenciait ses collaborateurs Au sommaire Ils ont joué avec les pulsions hu- a eu des restrictions de crédit, les immédiats. Il était habité par une & ESPACE CLOS maines. » Comme on le sait, le suc- banques l’ont mis par terre », ex- pulsion de mort. Il a fini par tuer sa DOSSIERS DOCUMENTS du numéro « Ce géant aimait énormément les cès ne dura qu’un temps. plique le professeur d’HEC. création. » sports nautiques. » Une passion fa- C’est également le tempérament Monsieur P., ancien scout, est Roland Reitter relate un cas sem- de juillet/août miliale « renforcée par l’éducation très spécial de monsieur P. qui per- aussi convaincu que chacun doit blable. M. Lesage devait assurer sa particulière que lui donna sa mère. mit à son entreprise − une grande prendre son sort en main, se succession. Il avait deux fils. L’aîné, On craignait pour sa vie à sa nais- institution financière − de se déve- « conduire comme des hommes et diplômé d’une école de commerce, sance. Pour le fortifier, sa mère le lopper ; mais il fut aussi l’artisan de des femmes debout ». Il met en était, selon lui, un fumiste. Le se- Kosovo mettait sur le balcon, en plein froid. sa chute. Roland Reitter, profes- place dans son entreprise une orga- cond, qui « avait de l’amour Il n’y a qu’au bord de l’eau que l’on seur à HEC, en a fait l’analyse. nisation très spécifique devant per- propre », était d’après lui trop ti- Retour sur un conflit où, pour la première fois, ressent cette absence, cette abolition « Monsieur P. pensait qu’en France mettre une certaine autogestion. moré. « Il avait envie d’un succes- l’OTAN est intervenue militairement contre du temps, dans un espace clos ; cette les entrepreneurs étaient dépouillés seur ; mais haïssait aussi cette idée, recherche de rivages côtiers... La des fruits de leur succès par les EXASPÉRATION explique Roland Reitter. M. Lesage un pays européen au nom des droits de l’homme stratégie du Club Med doit beaucoup banques, qui commencent par prê- Mais parallèlement, « son éner- vécut ce conflit de façon très subtile, à ce retour aux sources, à cette re- ter, prendre des participations, puis gie, son dynamisme extraordinaire en procédant à un clivage croisé. Il cherche inconsciente de la vie intra- contrôler les firmes. Son grand fan- s’accompagnaient d’une incapacité prit chacun de ces deux fils, et les utérine. Vivre dans une mère (mer) tasme, la revanche de l’entrepre- à permettre aux gens d’être auto- coupa en deux symboliquement, at- intérieure », explique Jean-Benja- neur, est sous-jacent à tous ses mou- nomes. Son dynamisme, au service tribuant à chacun un côté positif et Les conflits dans le monde min Stora, qui a étudié l’entreprise vements stratégiques. Cette idée de de son fantasme, le poussait à aller à un côté négatif. A eux deux, ils Proche-Orient, Afghanistan, Afrique, Inde et Pakistan..., pendant trois ans. revanche sociale se retrouve tout au l’encontre de ses principes ». avaient le potentiel, ce qui lui per- un tour d’horizon des conflits dans le monde Né dans une famille de diaman- long de sa vie ». Ainsi, il est exaspéré par ceux qui mettait de calmer son angoisse. Il a taires de père en fils, ces ciseleurs Selon Roland Reitter, ce besoin cherchent dans les travers de la so- acheté du temps par ce clivage croi- Chez votre marchand donneront aussi à Gérard Blitz de revanche est très lié à l’enfance ciété les raisons de leurs erreurs ou sé, mais a fini par payer cette opéra- de journaux « une vision du monde spécifique ». de ce dirigeant, à ses parents et de leurs échecs. Estimant qu’« avec tion de court terme. Il est mort et la Plus : LES CLÉS DE L’INFO 12 F - 1,83 ¤ « L’espace clos, la régression men- grands-parents, des ouvriers alsa- cette théorie on excuse tout, et le société a périclité. » tale, la prédominance de l’oralité. ciens « qui ont économisé toute leur laxisme s’installe, corrompt », il finit 4 pages pour décoder l’actualité Dans les villages du Club, les gens ne vie afin que leurs enfants étudient ». par surveiller les lignes télépho- Annie Kahn LeMonde Job: WDE2799--0004-0 WAS MDE2799-4 Op.: XX Rev.: 02-07-99 T.: 19:58 S.: 111,06-Cmp.:05,09, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0066 Lcp: 700 CMYK

IV / LE MONDE / MARDI 6 JUILLET 1999 EUROPE ̄ APRÈS L’UNION MONÉTAIRE Marc Thoumelou, honorable correspondant par Hervé Juvin des sénateurs français à Bruxelles Quelle valeur arc Thoumelou est Qu’est-ce qui intéressera en prio- avec un fonctionnaire de la direction modeste. Selon lui, A trente-trois ans, le rité le responsable de l’antenne ? compétente, la DG XV, me permettra s’il a été choisi, à « D’abord, les sujets récurrents sur d’expliquer à la délégation du Sénat M lesquels je peux avoir à tout moment la forme que prendra le projet et la pour l’euro ? trente-trois ans, jeune administrateur comme responsable de l’antenne un coup de téléphone d’un parle- date à laquelle il sera à maturité. ’est entendu, le potentiel d’appréciation de l’euro face du Sénat français auprès des insti- est chargé de collecter mentaire : l’élargissement, le finan- Celle-ci appréciera la suite à au dollar est significatif. L’érosion qui a porté la valeur tutions européennes, inaugurée le cement de l’Union ou la réforme des donner. » de la monnaie unique européenne de 1,18 dollar pour 1 19 mai à Bruxelles par Christian l’information institutions, explique-t-il. Il y a aussi euro au 4 janvier à 1,03 dollar pour 1 euro au 22 juin Poncelet (Vosges, RPR), président les thèmes qui concernent le Sénat FLAIR soulageC toutefois maints chefs d’entreprise. Mais mesurent-ils du Sénat, ce serait notamment nécessaire en tant que représentant des collecti- Marc Thoumelou compte aussi que c’est la perspective d’une monnaie de réserve mondiale, ins- pour son âge et parce qu’il est vités locales : la politique régionale et sur le flair. « Le flair d’un sénateur trument de facturation universel des matières premières, faisant célibataire. aux parlementaires l’aménagement du territoire. Enfin, qui m’a envoyé fouiller le dossier des prime sur les marchés de capitaux, qui s’éloigne, et avec elle Faire la navette chaque semaine les dossiers plus ponctuels, mais dont organismes génétiquement modifiés l’abondance de capitaux à bas prix ? entre Paris et la capitale belge, sa- mentaires, comme en novembre les enjeux sont considérables comme (OGM) qui nuirait, dit-on, au papil- C’est entendu, beaucoup d’économistes et de commentateurs crifier aux mondanités nécessaires 1998 par exemple sur la lutte contre “l’espace de sécurité et de justice” lon américain Monarque. Le flair de se sont trompés. Le problème majeur de la Banque centrale euro- pour se faire connaître du micro- la fraude et le financement de décidé par l’Union et qui aura des mes collègues du Sénat qui me ques- péenne (BCE) devait être d’éviter un euro trop fort, celui des tré- cosme communautaire, être ca- l’Union, ou en mars dernier sur la conséquences en matière matrimo- tionnent sur les projets en matière de soriers de se couvrir contre la baisse anticipée du dollar. Et voilà pable en cas d’urgence de différer sécurité. Un travail plaisant, car, niale et en matière d’immigration. » TVA sur l’art. Le flair des lobbies qui qu’il s’agit d’enrayer la glissade de l’euro et de faire valoir de nou- d’un jour ou deux le retour au dit-il, « je continuais à travailler les Comment trouvera-t-il les sauront me trouver pour plaider leur veaux arguments pour que ce fameux potentiel d’appréciation ne Palais Médicis sont autant d’exi- dossiers en profondeur, comme en pistes ? « Je dois décoder la littéra- cause auprès du Sénat français. Je reste pas virtuel et ne se paie pas par une remontée prolongée et gences « difficiles à concilier avec commission, mais sans le stress de la ture de la Commission qui annonce dois également veiller aux dossiers étouffante des taux d’intérêt à long terme, qui tendent à se rap- des charges de famille ». préparation des projets de loi », dit-il. souvent ses projets, par exemple le “chauds”, tels que le dopage des procher de la barre des 5 %, soit près ou plus de 4 % d’intérêts Ce pur produit du droit et de Il s’est tout naturellement porté plan d’action sur les services finan- sportifs ou le renouvellement de la réels ! sciences-po a pourtant d’autres candidat lorsque le Sénat a décidé ciers concernant les retraites Convention de Lomé qui vient à expi- A ces décalages dans les anticipations, les raisons de conjonc- cordes à son arc que sa jeunesse et de mieux utiliser l’article 88-4, in- complémentaires. Un rendez-vous ration en février 2000. » ture ne manquent pas. Vigueur persistante de la croissance améri- sa disponibilité. Administrateur du clus dans la Constitution depuis Marc Thoumelou est content : il caine, approximations dans la communication initiale de la BCE Sénat depuis sept ans, il a d’abord 1992, et d’ouvrir une antenne à est désormais opérationnel. «Je auprès des marchés, incertitudes sur la capacité des Etats travaillé pour la commission des Bruxelles. Ce texte autorise chaque n’aurai pas forcément, sur-le- membres à poursuivre dans la voie de réformes structurelles ti- lois. assemblée parlementaire à dire son champ, la réponse à la question que midement abordées et à corriger des exécutions budgétaires 1998 mot sur les propositions d’actes me posera un parlementaire, mais je généralement médiocres et peu respectueuses dans les faits de la STRESS communautaires comportant des saurai où la trouver », affirme-t-il. vertu économe affichée dans les discours... L’amplification de la Puis, lorsque le temps de la mo- dispositions législatives. Il est fier, aussi, parce que l’an- baisse de l’euro par rapport au dollar au moment du déclenche- bilité est venu, il a choisi de re- Le Sénat avait confié à sa « délé- tenne bruxelloise du Sénat français ment des opérations au Kosovo, la suspension de certaines émis- joindre, en avril 1998, le service des gation pour l’Union européenne », a une mission plus ambitieuse que sions prévues sur le marché de l’euro, la dégradation du marché affaires européennes où il a été que préside Michel Barnier (Savoie, celle des organes représentatifs des obligataire en euros, suggèrent une interrogation plus générale chargé des questions budgétaires RPR), le soin d’examiner tous les Parlements danois et finlandais sur la vraie nature de la monnaie. et sociales, de la coopération projets d’actes communautaires et présents à Bruxelles et dont les Les manuels d’économie enseignent que la monnaie remplit la judiciaire et des relations avec le d’en faire le tri pour déterminer, membres assurent la liaison de leur triple fonction d’instrument de réserve, de mesure et d’échange Parlement européen. sur la forme et sur le fond, l’avis sé- Assemblée seulement avec le Parle- de la valeur. Il est tentant de réduire la monnaie à ces fonctions De Paris à Strasbourg en passant natorial à émettre à leur sujet. ment européen. Il ne cite son col- économiques, et sa valeur à l’effet mécanique de la production et par Bruxelles, il a organisé les dé- Manquait un maillon essentiel ̄ lègue italien que pour mémoire, des échanges. Une monnaie sera crédible quand elle est portée placements des sénateurs dans le pour que le Sénat et sa délégation car celui-ci séjourne à peine trois par une économie en croissance, débarrassée de l’inflation, ou- cadre de conférences interparle- puissent s’exprimer vite et à bon Marc Thoumelou jours par mois en Belgique. En verte aux échanges, etc. Et cette crédibilité s’exprimera par un escient : l’information. L’antenne b Marc Thoumelou a commencé revanche, il se réjouit de l’arrivée rapport d’échange favorable avec les autres monnaies, par une bruxelloise a été créée pour collec- par travailler pour la commission d’un collègue britannique qui parité élevée et par son accumulation dans les réserves des Rectificatif ter cette matière première. des lois du Sénat où il est entré représentera la Chambre des banques centrales. Mais cette vision de la monnaie ne rend pas « Il faut que le Sénat puisse inter- en avril 1992, en qualité communes, à partir du mois compte de l’essentiel : le dollar b Eric Monnier, cité dans l’article venir le plus en amont possible, d’administrateur. d’octobre. La force du dollar, était une monnaie forte quand intitulé « Colloque : l’évaluation avant que les jeux ne soient faits, b En avril 1998, il est affecté au « Il m’a dit concevoir sa mission il valait 11 francs − en 1982 −, des politiques publiques nourrit avant même la rédaction d’une di- service des affaires européennes sur le modèle de notre antenne séna- c’est John Wayne mais il était aussi une monnaie peu le débat démocratique en rective par la Commission, explique et devient responsable toriale. » Monnaie, droits de forte quand il valait 4 francs − France », paru dans le « Monde Marc Thoumelou. Cela évitera les du bureau de liaison l’homme, défense ou appellation et c’est Marilyn en 1990. Affirmation scanda- Economie » du 16 juin, est malentendus comme sur la chasse, avec le Parlement européen. d’origine contrôlée des fromages leuse pour un banquier central, responsable du Centre européen où la France refuse d’appliquer une b Depuis le 19 mai dernier, des Vosges : rien de ce qui sera Monroe, c’est Intel mais vécue par les trésoriers d’expertise en évaluation (C3E), et directive communautaire sur les il est responsable de l’antenne européen ne leur sera étranger. d’entreprise, les acheteurs de non du Centre d’études dates d’ouverture qu’elle a, elle- administrative du Sénat auprès et c’est Hollywood, matières premières ou tout économiques d’entreprises. même, proposées... » des institutions européennes. Alain Faujas simplement les voyageurs. autant sinon Monnaie forte, parce que mon- naie universelle d’échange : davantage pour le trésorier d’une entre- La plupart des actionnaires étrangers des entreprises prise française voulant conver- que la croissance tir un montant significatif de francs en lires italiennes, le américaine et plus court chemin consistait à de l’Union sont issus des Etats membres échanger ses francs contre des l’absence de déficit dollars, puis ces dollars contre des lires − quelle qu’en soit la public aux Etats-Unis parité, le plus court chemin l y a quelques mois, une tion de la France n’est nullement concentrées. Quand ils sont ac- entre deux monnaies euro- étude du ministère de L’analyse atypique comparée aux autres tionnaires, les non-résidents ont péennes et pour des transactions de gros montant passait par le I l’économie, des finances et pays européens. majoritairement des participa- dollar. Monnaie forte, parce que monnaie presque exclusive des de l’industrie tirait la son- de l’investissement En outre, les Etats-Unis sont tions de l’ordre de 90 %. émissions internationales réalisées par les pays émergents − pour nette d’alarme. « La présence des certes le premier pays d’origine Outre-Rhin, 65,7 % des action- plus de 80 %. Monnaie forte, parce que support unique de factura- investisseurs étrangers à la Bourse étranger des capitaux fournis, pour quatre naires non allemands ayant inves- tion et de règlement des matières premières et des biens indus- parisienne n’a fait que croître ces des cinq pays analysés (l’Espagne ti dans des firmes germaniques triels stratégiques − du pétrole aux avions de ligne et aux arme- dernières années. (...) Aujourd’hui, dans les sociétés faisant exception). Mais si l’on détiennent largement plus de la ments lourds. Monnaie forte, enfin et surtout, parce que cette part est impressionnante, pas- agrège les données relatives à moitié du capital. En Italie et en passeport universel. sant de 10 à 35 % de la capitalisa- non cotées balaie tous les pays européens, le Vieux France, c’est le cas respective- Les banquiers centraux, les économistes et les analystes ont lar- tion boursière entre 1985 et 1997. Continent devient prédominant ment de 53,6 % et 48,1 % des in- gement oublié que la monnaie n’est pas seulement un actif écono- (...) L’importance de la pénétration bien des idées reçues au sein des actionnaires étran- vestisseurs étrangers. mique, mais aussi un élément d’identité, l’expression d’un projet du capital étranger se situe à des gers. politique et de la confiance d’une communauté. Pas seulement des niveaux moyens nettement plus éle- çaises étaient menacées de passer A la différence des études pré- CONTRÔLE indices, des images. Pas seulement des ratios, des mythes. La force vés que dans des pays compa- sous la coupe d’investisseurs cédentes, celle du CREP a été réa- Quand ils ne sont pas majori- du dollar, c’est John Wayne et c’est Marilyn Monroe, c’est Intel et rables », pouvait-on lire dans Le étrangers, il n’y avait qu’un pas à lisée à partir de la banque de don- taires, les actionnaires non rési- c’est Hollywood, autant sinon davantage que la croissance améri- Modèle français de détention et franchir. nées du Bureau Van Dijk, dents ne détiennent en revanche caine et l’absence de déficit public aux Etats-Unis. gestion du capital, paru aux Edi- La conclusion aurait été bien Amadeus, qui regroupe des don- qu’un infime pourcentage des La force du dollar, ce sont les dix premières fortunes mondiales, tions de Bercy. trop hâtive. Une autre étude cette nées financières de sociétées co- firmes dans lesquels ils ont inves- toutes américaines (hors familles régnantes), c’est la démonstra- fois sur La Place des étrangers tées, mais aussi non cotées. Sa ti. La France et le Royaume-Uni tion des systèmes de commandement américain au-dessus du Ko- BASE DE DONNÉES dans le capital des entreprises eu- base d’analyse est donc beaucoup feraient néanmoins exception : sovo. Le dollar est fort même quand il est faible, parce que la force Plus récemment, un document ropéennes, publiée le 1er juillet par plus large que celle du ministère. dans ces deux pays, on y trouve du dollar est faite de l’universalité des images, des mythes et des de la direction générale de l’in- le Centre de recherche sur Pour Michel Dietsch, professeur aussi un groupe important d’ac- légendes de l’Amérique, bien davantage qu’elle n’est l’effet de la dustrie sur L’Implantation étran- l’épargne (CREP), aboutit en effet à l’Institut d’études politiques de tionnaires étrangers ayant une puissance d’une économie qui entre dans sa dixième année de gère dans l’industrie enfonçait à à des conclusions beaucoup Strasbourg et coauteur de l’étude participation avoisinant les 50 %. croissance. nouveau le clou. « Le capital moins dramatiques. du CREP, la contradiction n’est « Cela pourrait être dû au fait Une monnaie est aussi forte de l’attraction du modèle qu’elle étranger progresse dans l’indus- Selon ce document, seulement qu’apparente. « Il est normal que que les marchés financiers de ces représente, et comment ne pas observer que l’obsession écono- trie : au 1er janvier 1997, plus d’un 13,4 % du capital des sociétés les investisseurs financiers se di- deux pays sont plus actifs. Alors mique des Européens les conduit à réduire la monnaie à ce qui salarié sur quatre est employé dans françaises serait détenu par des rigent prioritairement vers les en- que, sur des marchés moins trans- n’en est qu’une composante, essentielle sans doute, mais pas dé- une entreprise majoritairement non-résidents. Et ce taux tombe à treprises du CAC 40 », explique-t- parents, dans lesquels les ajuste- terminante à elle seule : les fondamentaux économiques ? étrangère. Ces firmes réalisent un 11,5 % si l’on se limite aux sociétés il. ments sont plus difficiles, les inves- Pour que l’euro remplisse sa vocation et devienne la monnaie de peu plus d’un tiers du chiffre d’af- non cotées. Ce taux est du même L’étude du CREP montre aussi tisseurs ont tendance à prendre le la première puissance économique, il est intéressant d’examiner faires et près de 40 % des exporta- ordre de grandeur que ceux des que, si les non-résidents ne dé- contrôle total », analyse Michel quelques-uns des facteurs non économiques qui détermineront tions de l’industrie manufactu- quatre autres pays européens tiennent environ que 10 % des ac- Dietsch. son succès. rière. » De là à déduire qu’une analysés : Royaume-Uni, Alle- tions des sociétés des cinq pays L’affirmation d’une souveraineté européenne : l’évolution insti- part importante des firmes fran- magne, Espagne, Italie. La situa- étudiés, les participations sont A. K. tutionnelle et la clarification des compétences et de la représenta- tion de l’Union devaient figurer au sommet de Cologne, qui a res- pecté un silence complet sur ce sujet attendu. Quel est cet Les non-résidents dans le capital des sociétés nationales La nationalité des investisseurs ensemble qui se dote de l’attribut essentiel de la souveraineté, qui en % en % s’impose une Constitution économique à travers les traités de Maastricht et d’Amsterdam, mais néglige d’écrire sa Constitution ROYAUME- ALLEMAGNE FRANCE ESPAGNE ITALIE politique et ne se connaît pas de souverain ? 20,2 UNI L’ouverture et le rayonnement international : les mythes uni- 17,5 16,7 versels ont été européens : les Etats-Unis les ont revus et corrigés, ce qui leur donne désormais une diffusion et une puissance d’at- 12,6 13,4 traction mondiales. Quelle est la capacité d’un continent vieillis- 11,5 39 60,7 59,6 69,1 64,7 sant, en quête de sécurité et de protection, certain de sa richesse 8,2 16,4 8,7 5,2 9,5 6,5 7,1 8,2 37 plus que de son devenir, à créer et diffuser des mythes positifs, à 4 5,8 8,8 11,1 2,2 faire rayonner des modèles à travers le monde ? La protection plu- 7,6 21,8 24,1 19,2 24,8 tôt que la conquête, les gestionnaires plutôt que les entrepreneurs et les rentes plutôt que les projets ; l’Europe pourra-t-elle faire de ROYAUME- ESPAGNE FRANCE ALLEMAGNE ITALIE sa monnaie un objet d’attraction universel sans rétablir la logique UNI EUROPEÉTATS-UNIS JAPON DIVERS du risque et de la réussite ? ENSEMBLE DES SOCIÉTÉS SOCIÉTÉS NON COTÉES Source : CREP Source : CREP LeMonde Job: WDE2799--0005-0 WAS MDE2799-5 Op.: XX Rev.: 02-07-99 T.: 19:58 S.: 111,06-Cmp.:05,09, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0067 Lcp: 700 CMYK

BOUSSOLE LE MONDE / MARDI 6 JUILLET 1999 / V

EUROPE Les chiffres de l’économie mondiale L'équipement des ménages ÉTATS-UNIS JAPON ALLEMAGNE BELGIQUE ESPAGNE FRANCE ITALIE PAYS-BAS ROY.-UNI EURO 11 UE 15 PROPORTION DE FOYERS DISPOSANT DE CERTAINS BIENS PRODUCTION INDUSTRIELLE (en %) 3% 3% Sur un an ...... 2,6 (avril) – 2 (avril) – 1,7 (avril) – 5,3 (déc.) – 0,2 (avril) – 1 (avril) – 2,3 (avril) – 1,4 (avril) – 2,4 (avril) – 0,7 (avril) – 0,7 (avril) 100 19% Sur trois mois ...... 0,9 (avril) 0,3 (avril) – 1 (avril) – 0,2 (déc.) 0,4 (avril) 0,2 (avril) – 0,3 (avril) 0,1 (avril) – 1 (avril) – 0,3 (avril) 0,2 (avril) 80 29% 48% TAUX DE CHÔMAGE (en %) 60 57% 96% 1999...... 4,3 (avril) 4,7 (mars) 9,1 (avril) 9,0 (avril) 17,3 (avril) 11,3 (avril) 12,1 (janv.) 3,4 (mars) 6,3 (fév.) 10,4 (avril) 9,6 (avril) 40 93% 73% 62% 42% PRIX À LA CONSOMMATION (en %) 20 28% Sur un an ...... 1,7 (janv.) – 0,1 (juil.) 0,4 (mai) 0,8 (mai) 2,1 (mai) 0,5 (mai) 1,5 (mai) 2,1 (mai) 1,3 (mai) 1 (mai) 1,1 (mai) 0 E E - - Sur un mois...... 0,2 – 0,6 0,0 0,2 0,0 0,0 0,3 0,0 0,3 0,1 0,1 N É À - E R N R E R V E IO U N P O S L U O U A L IS E G O R E L er er e e e e e er e e e H IT A O E PIB EN VOLUME 1 trimestre 1 trimestre 4 trimestre 4 trimestre 4 trimestre 4 trimestre 3 trimestre 1 trimestre 4 trimestre 4 trim. 4 trim. V L P C IC D S É O S F (dernier trimestre connu, en %) 1999 1999 1998 1998 1998 1998 1998 1999 1998 1998 1998 U É V M N L L O M IS É O O A C É T T T V Sur un an ...... 3,9 0,1 2,6 2,6 3,6 2,8 1,2 3,1 1,1 1,8 1,6 OUI NON, ILS N'ONT PAS LES MOYENS NON, ILS N'EN VEULENT PAS Sur trois mois ...... 1,0 1,9 0,4 0,4 0,7 0,7 0,5 0,7 0,1 0,4 0,3 Source : Eurostat DÉFICIT PUBLIC / PIB (en %) a LA PROPORTION de ménages équipés de certains biens de 1997...... 0,1 – 3,3 – 2,7 – 2,1 – 2,6 – 3 – 2,7 – 1,4 – 1,9 – 2,5 – 2,3 consommation durables varie selon les pays. La raison pour laquelle 1998*...... 1,4 – 5,5 – 2,1 – 1,3 – 1,8 – 2,9 – 2,7 – 0,9 – 0,6 – 2,1 – 1,5 un ménage en est dépourvu est souvent autant fonction d’un choix DETTE PUBLIQUE / PIB (en %) personnel que de critères économiques. 73 % des ménages disposent 1998...... ND ND 61 117,3 65,6 58,5 118,7 67,7 49,4 73,8 69,5 d’au moins une voiture. 19 % n’en veulent pas. C’est au Luxembourg (83 %), en Italie (78 %) et en France (77 %) que l’on trouve les propor- BALANCE COURANTE** tions les plus élevées de ménages propriétaires d’une voiture. Les (en % du PIB annuel) 3e trimestre 3e trimestre 4e trimestre 4e trimestre 4e trimestre 4e trimestre 4e trimestre 4e trimestre 4e trimestre 4e trim. 4e trim. couples avec enfants sont beaucoup plus motorisés que les autres. Solde trimestriel 1997...... – 0,4 0,4 0,1 1,4 0,1 0,6 0,6 1,4 0,2 0,4 0,3 a PLUS DE 90 % des ménages européens ont le téléphone. Le Portu- Solde trimestriel 1998...... – 0,90 0,76 – 0,03 1,54 – 0,61 0,81 0,39 1,17 0,24 0,32 0,26 gal (74 %) et l’Irlande (78 %) se situent très au-dessous de cette moyenne. On observe des chiffres comparables chez les ménages à * prévisions Commission européenne ** y compris les flux intrazones pour UE15 et EURO11. Le chiffre de la balance courante belge inclut celui du Luxembourg. faible revenu (82 %), les chômeurs (78 %) et les jeunes vivant seuls (84 %). Source : Eurostat. Pour plus d’informations : http://europa.eu.int/eurostat.html

FRANCE Les chiffres de l’économie française CAMEROUN

Le dynamisme du secteur associatif DERNIER MOIS VARIATION La croissance reste soutenue CONNU SUR UN AN en pourcentage nombre de créations 80 000 20 CONSOMMATION DES MÉNAGES + 2,1 % (mai) + 4,7 % 70 000 15 TAUX D’ÉPARGNE 14,2 % (3e trim. 98) – 5,9 % 60 000 POUVOIR D’ACHAT DES MÉNAGES + 0,5 % (3e trim. 98) 2,6 % 10 50 000 TAUX DE SALAIRE HORAIRE OUVRIER + 0,6 % (1er trim. 99) + 2 % 5 40 000 INVESTISSEMENT + 1,4 % (4e trim. 98) + 0,4 % 30 000 0 COMMERCE EXTÉRIEUR 20 000 (en milliards de francs / euros) + 8,572 MdF / + 1,3 milliard d’euros (avril) – 26 % -5 10 000 (solde cumulé sur 12 mois) + 138,100 MdF / + 21,053 milliards d’euros (98/99) – 4,11 % -10 0 ENQUÊTE MENSUELLE SUR LE MORAL DES MÉNAGES – 10 (avril) – 18** 1995 1996 1997 1998 1999 (p) 1960 62 64 66 68 70 72 74 76 78 80 82 84 86 88 90 92 94 96 TAUX DE CROISSANCE EXPORTATIONS ENQUÊTE MENSUELLE DANS L’INDUSTRIE* Source : ministère de l'intérieur opinion des chefs d’entreprise – 9 (juin) 25** p : prévisions Source : FMI et Nord-Sud Export pour les prévisions sur les perspectives générales

a PLUS DE 60 000 ASSOCIATIONS se créent chaque année en France TAUX DE CHÔMAGE DES JEUNES (– de 25 ans) + 22 % (mai) – 2,2 % a GRÂCE À UNE FORTE DEMANDE intérieure et régionale, la crois- actuellement. Selon une étude menée par la Fondation de France (Le Sec- sance camerounaise s’est maintenue en 1998. Le pays a moins souffert PART DU CHÔMAGE DE LONGUE DURÉE teur sans but lucratif en France et dans le monde, mai 1999), la société (UN AN) DANS LE CHÔMAGE TOTAL 39,2 % (mai) – 0,5 % que d’autres de la baisse des cours du pétrole, car l’exploitation du brut civile, plus éduquée et mieux formée, souhaite ne plus s’en remettre ne cesse de décliner depuis une dizaine d’années ; bois sciés, pâtes de ca- systématiquement à l’Etat. EMPLOIS AIDÉS DANS LE SECTEUR cao, huile de palme et autres produits manufacturés représentent désor- a L’EMPLOI SALARIÉ dans le secteur sans but lucratif représentait MARCHAND 1 018 950 (mai) – 1,3 % mais près de 28 % des exportations. La crise a toutefois affecté des pro- 960 000 personnes en équivalent temps plein en 1995, soit 4,9 % des em- EMPLOIS AIDÉS DANS LE SECTEUR duits comme le café, le caoutchouc, ou le coton. plois rémunérés. Au travail salarié, s’ajoute un important bénévolat. Le NON MARCHAND 413 439 (mai) – 5,2 % a LE REDRESSEMENT des finances publiques se confirme avec un défi- budget total du secteur associatif était de 290 milliards de francs cit public ramené à 1,7 % du PIB. Mais le pays souffre toujours d’un INTÉRIM 427 120 (mars) + 1,7 % (44,2 milliards d’euros) en 1995. Si l’on rajoute à ce chiffre une estimation manque d’investissement. Les autorités comptent sur le programme de monétaire du travail bénévole, le poids réel du secteur dépasserait les * solde des opinions négatives et positives, données CVS ** solde net douze mois auparavant privatisation pour attirer des capitaux étrangers. (Nord-Sud Export, 500 milliards de francs (76,2 milliards d’euros). Source : Insee, Dares, Douanes et Unedic. groupe « Le Monde ».) ̄ UN CHIFFRE L’éventuel retour de la croissance embarrasse le Japon

aradoxalement, la crois- mois de juin. La Banque centrale 87 % européenne s’est même engagée La demande intérieure, moteur de l’économie sance du PIB nippon au L’esquisse de reprise en premier trimestre 1999 dans un baptême du feu en pre- % LE POURCENTAGE P nant position sur le marché des (2 %) est trop violente repose sur 2,5 DE CHEFS D’ENTREPRISE pour annoncer une sortie de la ré- devises pour enrayer la remontée 2,0 POUR LESQUELS LA SANTÉ du yen. cession. Ce premier chiffre positif l’investissement 1,5 DE L’ÉCONOMIE AMÉRICAINE après cinq trimestres de recul est Les inquiétudes japonaises quant EST LA PREMIÈRE trop atypique. Il a surpris les insti- public. La composante aux effets du commerce extérieur 1,0 PRÉOCCUPATION sur la croissance sont confortées 0,5 tuts privés de conjoncture qui pré- 0,4 voyaient en moyenne 0,2 % et privée de la demande par la contraction de l’excédent de 0 La crise des pays émergents, avouent leurs difficultés à établir 31 % sur douze mois en mai 1999. -0,5 première inquiétude des un lien avec le recul de 0,9 % du reste atone Ce solde commercial s’est restreint -1,0 groupes multinationaux il y a de 33 % avec l’Union européenne, dernier trimestre 1998. D’où les -1,5 encore six mois, est désormais commentaires prudents, voire em- nages et des entreprises s’amé- mais a sensiblement augmenté passée au second plan. Selon barrassés, des officiels japonais liorent un peu. L’évolution des re- avec les Etats-Unis (15 %). l’étude semestrielle réalisée par même si l’objectif du gouverne- venus des ménages à court terme Ces derniers sont, plus que 1997 1998 1999 le cabinet de conseil en stratégie ment de + 0,5 % pour l’année bud- ne les incitera pas à consommer jamais, pris entre les objectifs et management A. T. Kearney gétaire est désormais réaliste. plus hardiment. Selon une enquête contradictoires de préserver les DEMANDE INTÉRIEURE EXPORTATIONS VARIATIONS DU PIB auprès de 1 000 sociétés interna- Le gouverneur de la Banque du réalisée par le Nihon Keizai Shim- efforts nippons de relance et de Source : Agence de planification économique tionales, c’est vers les Etats-Unis Japon, Masaru Hayami, a jugé bun (auprès de 671 entreprises), les réduire leurs déficits commerciaux. que se tournent aujourd’hui les utile de rappeler que toutes les bonus salariaux de l’été devraient Qu’on en juge : à l’heure où Bill 1998. Une possibilité qui soulève de pourrait être soumis aux députés à regards des plus gros investis- menaces de déflation n’avaient reculer de 6 % par rapport à 1998, Clinton saluait la croissance japo- nombreuses questions. Sur un plan l’automne, sans doute autour d’ob- seurs de la planète. Pour 87 % pas disparu. Le premier ministre, soit la plus forte baisse jamais naise lors du G 8 de Cologne, des technique, tout d’abord, comment jectifs d’aide aux restructurations d’entre eux, la première préoc- Keizo Obuchi, a confirmé lors du enregistrée en vingt-cinq ans. discussions âpres se poursuivaient est-il possible de déterminer le ni- industrielles et aux travaux publics. cupation est de « savoir si la sommet du G 8 de Cologne, à la Le sursaut brutal du PIB s’ex- à Tokyo en vue de l’ouverture du veau adéquat du stock de capital ? Si la donne économique n’est croissance américaine restera as- mi-juin, que, malgré ces signes plique donc essentiellement par le marché japonais du verre plat. Sur un plan plus idéologique, des pas bouleversée par l’inflexion sez forte pour continuer à alimen- d’amélioration, il maintiendrait caractère exceptionnel de la voix s’élèvent pour dénier à l’Etat soudaine de la croissance, Keizo ter le redressement économique tous ses efforts pour le retour de la relance entreprise à l’automne CHÔMAGE le droit d’intervenir directement Obuchi y a sans doute gagné sa re- mondial » . croissance. Il garde à l’esprit les 1998 (1 100 milliards de francs, Quelle que soit l’interprétation auprès des entreprises en distor- conduction en septembre prochain Le marché américain conforte déboires de son prédécesseur, 167,7 milliards d’euros), plan que des chiffres du premier trimestre dant la concurrence et en apurant à la tête du Parti libéral démocrate d’ailleurs sa première place de Ryutaro Hashimoto, qui avait su- l’entourage du premier ministre 1999 − simple soubresaut ou retour les erreurs de gestion passées. et du gouvernement. 40 % des Ja- destination la plus attrayante restimé la reprise de 1996 en rele- avait qualifié « d’effort de guerre ». de la croissance −, la donne éco- La lutte contre la montée du ponais approuvent désormais son pour les entreprises en matière vant la TVA en avril 1997. Keizo Sans doute faut-il voir là égale- nomique n’est pas foncièrement chômage est aussi au centre du dé- action (contre 20 % en octobre d’investissement. 40 % des diri- Obuchi a hérité de la récession qui ment les fruits des dispositions en modifiée au Japon. Les années 1999 bat public. Un nouveau collectif 1998), même si 66 % d’entre eux geants interrogés envisagent d’y en a résulté. faveur du financement des petites et 2000 seront marquées par les budgétaire d’environ 25 milliards n’espèrent pas d’amélioration ra- investir au cours des trois pro- et moyennes entreprises (PME) et, restructurations industrielles et la de francs (3,8 milliards d’euros) dé- pide de la situation économique et chaines années. A l’inverse, la TRAVAUX PUBLICS au-delà, des mesures engagées en montée du chômage. Rappelons diés à la création de 700 000 em- que 80 % sont inquiets pour leur confiance des investisseurs en- Ce retour soudain de la crois- matière d’assainissement des que l’industrie de l’automobile ou plois sera examiné à l’occasion emploi. vers l’Europe et l’Amérique la- sance s’explique en tout premier bilans bancaires. la sidérurgie produisent actuelle- d’une session exceptionnelle du tine a décliné au cours des six lieu par un accroissement de l’in- La contribution négative du ment 40 % en deçà de leurs capaci- Parlement durant l’été. En fonction Patrice Geoffron derniers mois. L’Allemagne, se- vestissement public (travaux pu- commerce extérieur à la croissance tés de production. L’Agence de des chiffres du PIB du deuxième Professeur à l’université Paris-XIII lon le classement d’A. T. Kear- blics en particulier) de 10,3 % par durant ce premier trimestre planification économique a estimé semestre 1999, un autre collectif [email protected] ney, passe ainsi de la cinquième rapport au précédent trimestre. La (− 0,2 %) retient aussi l’attention. que les capacités excédentaires de à la huitième place. La France et progression dans ce domaine Les perspectives d’évolution production équivalaient à l’Italie conservent leurs posi- représente même 22,8 % en glisse- commerciale sont un sujet d’in- 4 500 milliards de francs (686 mil- tions, respectivement la dixième ment annuel. quiétude pour les autorités en rai- liards d’euros). et la onzième place. La consommation des ménages son des pressions à la hausse sur le La commission de la compéti- Le bloc asiatique bénéficie, lui, s’est accrue dans des proportions yen (aux alentours de 120 yens tivité, créée en mars 1999 par le d’un retour de confiance. La Ma- plus modestes (1,2 % sur le tri- pour 1 dollar) provoquées par le premier ministre, a d’ailleurs laisie, Hongkong et les Philip- mestre), comme l’investissement regain de croissance du PIB. consacré ses travaux à la réduction pines font à nouveau partie des des entreprises (2,5 %) ; mais, au Le vice-ministre des finances, Ei- des excédents de capacité. L’idée 25 destinations préférées des in- total, la demande privée aura di- suke Sakakibara, a réaffirmé que la d’une combinaison d’un soutien de vestisseurs. La Chine occupe dé- minué de 2,5 % sur douze mois. gestion du yen est pragmatique et la demande et d’une restructura- sormais la deuxième place sur le Par rapport à 1996, l’esquisse ac- dictée avant tout par le souci du tion de l’offre industrielle est en podium, derrière les Etats-Unis. tuelle de reprise repose plus large- soutien à la croissance. En guise de débat. Un tel scénario signifierait, Elle a délogé le Brésil, devenant ment sur l’investissement public, travaux pratiques, la Banque du peu ou prou, une intervention au- le marché émergent le plus at- tandis que la composante privée Japon est intervenue plusieurs fois près des industries en difficulté trayant du monde. de la demande reste atone, même de façon très volontaire sur le dans la veine de l’assistance aux si les indices de confiance des mé- marché des changes durant le banques en détresse engagée en LeMonde Job: WDE2799--0006-0 WAS MDE2799-6 Op.: XX Rev.: 02-07-99 T.: 19:58 S.: 111,06-Cmp.:05,09, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0068 Lcp: 700 CMYK

VI / LE MONDE / MARDI 6 JUILLET 1999 FOCUS ̄ HISTOIRE ÉCONOMIQUE La note des poulets à la dioxine sera salée par Laurent Fléchaire et Jacques-Marie Vaslin pour l’économie belge

BRUXELLES voisins. Et la plupart des acheteurs té, le chiffre de 11,5 milliards de Le nerf de notre correspondant Le secteur exigent des rabais qui vont handi- francs (1,75 milliard d’euros). euf cents tonnes de caper les entreprises. » Un simple examen de la situa- volailles renvoyées de agroalimentaire « Tous les jours, des cargaisons tion dans les sous-secteurs Russie, les magasins de produits belges sont encore confirme l’ampleur des dégâts, N contraintes de faire demi-tour, causés tant par le scandale lui- de la guerre de grands chocola- est touché dans tiers désertés à Hongkong, une confirme Jean-Jacques Sneessens, même que par la gestion hasar- ujourd’hui, la puissance économique conditionne la manifestation contre la Belgique son ensemble. La professeur à l’université de Lou- deuse de celui-ci par le gouverne- puissance militaire et politique. L’influence américaine à Séoul, des croquettes pour vain. La particularité de l’agroali- ment démissionnaire : ordres et au Kosovo l’a clairement montré. En creux, la relative chiens interdites au Canada, des croissance pour 1999 mentaire belge est qu’il exporte contre-ordres ont amplifié l’écho absence russe aussi. Mais ce primat de l’économie sur le carottes bloquées à la frontière majoritairement vers les marchés d’une pollution finalement limi- politiqueA et sur les capacités militaires a-t-il toujours existé ? française : l’affaire des poulets à pourrait être de 1,7 % européens.» tée à l’aviculture industrielle. Pendant l’empire romain, les contraintes agricoles et clima- la dioxine fait des ravages à D’autres observateurs sou- tiques pèsent déjà sur les décisions militaires. On ne part en cam- l’étranger et n’en finit pas de bou- au lieu des 2 % prévus lignent que le marché américain COSMÉTIQUES pagne que si le temps le permet et si on a la capacité d’alimenter leverser l’un des secteurs-clés de se rouvrira très difficilement à la Il reste que de grandes entre- les troupes. Ainsi d’octobre à mars, aucune hostilité n’est enga- l’économie belge, l’industrie plus pessimiste et annonce 1,4 %. viande, à la volaille et, au-delà, à prises de boucherie et de char- gée. L’été, en revanche, est la bonne saison pour la guerre. agroalimentaire, plongée dans un Dans toutes les hypothèses, cette l’ensemble des produits « made in cuterie, qui exportent jusqu’à Attila, le « fléau des Dieux » comme le surnomment les chré- véritable cauchemar. performance compliquera l’un Belgium ». Pas de chance : les 90 % de leur production tirent la tiens, est aussi un fléau pour les prairies. Il doit faire paître les Tandis que les agriculteurs et des objectifs majeurs des partis Etats-Unis vantaient depuis quel- langue et ont vu leur titre chuter à montures de ses hommes. Et comme les Huns sont nomades, leur les éleveurs se mobilisent, éner- qui composeront le nouveau gou- que temps la qualité de la cuisine la Bourse de Bruxelles. Le secteur chef oriente leurs déplacements là où l’herbe pousse, dans la vés par des décisions gouverne- vernement : la réduction du chô- belge. du lait, qui draine un sixième des plaine de Panonie, en Europe centrale, notamment. Ses choix mentales d’interdiction qu’ils mage, qui frappe 7 % de la popu- Autre désillusion pour le exportations alimentaires, s’in- guerriers étaient en partie dictés par des contraintes climatiques. jugent hasardeuses et trop géné- lation active en Flandre, mais commerce : de nombreux tou- quiète : de petits producteurs Du temps de Jeanne d’Arc, les contraintes économiques pèsent rales, les petites entreprises font 16 % en Wallonie et 17 % à ristes, américains ou asiatiques, sont à l’agonie ; Nestlé a fermé encore lourdement sur le succès des opérations militaires. Le leurs comptes ou ferment leurs Bruxelles. attirés par la gastronomie, ont temporairement deux de ses siège d’Orléans est significatif de la guerre à cette époque. Bien portes, les unes après les autres. « Il faut une croissance de 3 % annulé leur voyage vers Bruxelles usines wallonnes. Quick, la chaîne sûr, l’argument religieux est important : le fait que Jeanne soit Les autorités redoutent le pire, par an pour stabiliser le chô- ou vers Bruges : 15 % de fréquen- internationale de restauration ra- chargée par Dieu de sauver le royaume de France joue un rôle im- évoqué d’ailleurs par le premier mage », rappelle l’économiste tations en moins depuis le déclen- pide qui s’était réorientée vers portant sur le moral des troupes françaises et anglaises. Mais, ministre Jean-Luc Dehaene après Jacques Nagels, de l’université de chement de l’affaire de la dioxine. des produits à base de volaille outre ces données célestes, les problèmes économiques sont nom- la défaite électorale infligée à sa Bruxelles. L’incroyable affaire des « Il faut ajouter, en outre, que après l’épisode de la « vache breux dans les deux camps. Guerre d’usure s’il en est, le siège de la coalition sociale-chrétienne-so- poulets contaminés, qui est sur- des pays profitent scandaleusement folle », encaisse un deuxième ville d’Orléans (qui sera libérée en mai 1429 par Jeanne) coûte une cialiste, le 13 juin dernier : «On venue alors que se manifestait de la crise pour renforcer leurs bar- choc... Jusqu’à la chimie qui, fortune au duc de Bedford, le régent d’Angleterre. Il faut achemi- n’a pas encore mesuré toutes les une reprise de la demande et de la rières commerciales », indique à parce qu’elle intègre des graisses ner des sacs de grains de la Normandie en passant par Le Mans, conséquences de cette affaire. Il consommation intérieure, va éga- Bruxelles un diplomate des animales dans certains cosmé- Chartres ou Paris. Pendant l’acheminement des denrées, les inter- faudra des années pour re- lement handicaper des pouvoirs « Quatre-Bras », le ministère des tiques, est suspectée. Seules les ceptions sont possibles. La célèbre « bataille des harengs », en fé- construire ce qui a été détruit. » publics qui comptaient répondre affaires étrangères. Un autre sou- trois grandes entreprises de dis- vrier 1429, a pour enjeu un convoi de poissons destiné aux Anglais aux recommandations de l’Orga- ligne que la Commission euro- tribution (GB, Delhaize, Colruyt) pour le carême. Les Anglais vont finalement réussir à s’en sortir. RABAIS nisation de coopération et de dé- péenne « a voulu, par son entête- ont limité la casse en réorientant Mais cet épisode, resté fameux, symbolise à quel point l’approvi- L’industrie agroalimentaire, veloppement économiques (OC- ment à tout interdire, se refaire une leur clientèle vers des produits sionnement et la puissance économique qui le conditionne ont été troisième pilier de l’économie na- DE). Au mois de janvier dernier, virginité et tenter de faire oublier étrangers. essentiels dans la guerre que se sont livrée le Français Charles VII tionale, pèse lourd avec ses quel- dans son étude économique an- l’épisode de la “vache folle” ». Face au désastre, les autorités et le duc de Bedford. que 7 000 entreprises, ses 87 000 nuelle, l’organisation internatio- A la Fédération des entreprises publiques veulent réagir. L’Office Autre moment clé de la guerre de Cent Ans : Charles VII orga- travailleurs (14 % de l’emploi in- nale avait invité les autorités de Belgique, on sonne carrément belge du commerce extérieur nise, dans les années 1440, la « grande ordonnance » instituant dustriel), sa part dans les exporta- belges à renforcer en priorité la le tocsin : « Ou bien une nouvelle (OBCE) annonce une campagne l’impôt permanent. Jusqu’alors, tions (70 milliards de francs fran- concurrence sur les marchés de équipe ministérielle s’attaque vite de réhabilitation de l’agroalimen- La célèbre « bataille les armées rançonnaient les çais, soit 10,7 milliards d’euros) et produits. et résolument au dossier, ou bien taire sur la scène mondiale. villes et les paysans, qu’ils soient ses 150 milliards de francs fran- on va vers une faillite générale. » L’Agence régionale (Awex) vou- des harengs », amis ou ennemis. Désormais, les çais de chiffre d’affaires (22,9 mil- TOURISME Voilà pourquoi d’autres écono- lait, quant à elle, promouvoir le armées françaises peuvent ces- liards d’euros). « En fait, on ignore le montant mistes avancent, discrètement, « label wallon ». C’était avant que en février 1429, a pour ser de se livrer au pillage. Que coûtera la crise ? Les précis de la facture, affirme un que la crise pourrait, en définitive, l’affaire ne prenne l’allure d’un La population civile devient économistes du Bureau du Plan conseiller, au ministère de l’agri- coûter de 16,5 à 25 milliards de nouveau conflit entre le nord et le enjeu un convoi plus riche, donc plus largement ont établi, provisoirement, la fac- culture. Au-delà des chiffres ac- francs français (2,5 à 3,8 milliards sud du pays. Avant que l’on ne imposable. Et, quand le duc de ture à 4 milliards de francs fran- tuels, il faudra prendre en compte d’euros). Le Centre d’économie découvre que la pollution prove- de poissons destiné aux Bourgogne se rallie à Charles çais (0,6 milliard d’euros) et l’attitude sur le long terme de nos agricole, qui a réalisé une étude nait de Bertrix, dans les Ardennes VII, de nouvelles provinces tablent sur un recul de la crois- acheteurs étrangers. Malgré la le- pour le compte du gouvernement wallonnes, et non de Deinze, en Anglais pour le carême. passent sous contrôle français : sance pour 1999 : 1,7 % au lieu des vée des mesures d’embargo, nos à la fin du mois de juin et dont les Flandre... le différentiel de richesse de- 2 % prévus. Le service d’études de produits restent soumis à un boy- conclusions viennent d’être ren- Cet épisode illustre vient intenable pour les Anglais, la Banque Bruxelles-Lambert est cott de fait chez certains de nos dues publiques, donne, de son cô- Intérim qui sont battus en Normandie et à quel point en Aquitaine. En 1456, la supé- riorité économique française fi- l’approvisionnement nit par faire la différence. Le Boerenbond, un syndicat agricole En 1635, quand la France entre et la puissance dans la guerre de Trente Ans, ce sont quelque 100 000 hommes économique qui le qui prennent les armes et autant devenu le principal financier du pays de ventres à nourrir. Malgré un conditionne ont été relèvement de la taille, l’Etat n’a pas les moyens de ses ambitions essentiels dans la guerre guerrières. Il est obligé de faire BRUXELLES gouvernement qui, autre innova- Cera, la banque d’épargne du appel aux financiers. Les de notre correspondant Le puissant lobby tion, pourrait réserver le porte- groupe, compte 400 000 coopé- entre Charles VII grandes familles du royaume, a crise de la dioxine a pla- feuille de l’agriculture à un socia- rants, dont une infime minorité l’aristocratie, le clergé et la cé sous le feu des projec- flamand a la mainmise liste francophone, voire un d’agriculteurs. Et parmi les 250 000 et le duc de Bedford bourgeoisie vont être mis à teurs une organisation écologiste... membres des diverses organisa- contribution. Mais ce n’est pas L Depuis des décennies, le syndi- tions sociales du Bond, on ne tentaculaire, le Boeren- sur le ministère de encore suffisant. Selon Joël Cornette, historien spécialiste de cette bond. Un syndicat paysan devenu cat a une véritable mainmise sur compte que 10 % de paysans. De période et professeur à l’université Paris-VIII, « le budget permet le premier financier du pays et le l’agriculture ce département ministériel et il quoi donner raison aux rivaux de de couvrir seulement 60 à 70 % des dépenses militaires », et le sys- principal pilier du parti qui fut le compte, au Parlement, une quin- cette vaste organisation, qui sou- tème ne peut fonctionner que grâce à des taxes imposées aux pivot de presque toutes les coali- depuis des décennies. zaine de députés qui lui sont fi- lignent que les intérêts qu’elle dé- villes. Là où se trouvent les armées, la population est délestée tions gouvernementales de dèles et participent mensuelle- fend désormais dépassent large- d’une partie de ses richesses pour permettre aux soldats de les l’après-guerre : le Parti social-chré- Mais son influence est ment à la réunion de son comité ment ceux du monde agricole. « protéger », mais surtout de subsister. tien (CVP). Un syndicat et un puis- politique. Parmi les relais du Boe- Au début du XVIIe siècle, les combattants ne sont pas encore sant lobby qui est aujourd’hui aujourd’hui contestée renbond, on a compté deux chefs VIE CULTURELLE rassemblés dans des casernes, et la tentation est forte de déserter dans la ligne de mire, accusé de gouvernement : Gaston Eys- L’organisation flamande au moment des moissons et des vendanges. Le calendrier agricole d’avoir favorisé une agriculture in- cette affaire de pollution. Nous kens et son fils, Mark. commercialise, en tout cas, 65 % détermine fortement le calendrier politique. Sous Louis XIII et tensive et polluante, faisant le jeu n’avons pas cherché à étouffer quoi Le paradoxe est que les agri- des ventes de fruits et légumes, ré- Mazarin, les mutineries sont récurrentes. Mais à partir de la fin du de la Flandre riche au détriment que ce soit, contrairement à ce culteurs belges ne représentent colte la moitié du lait et contrôle XVIIe siècle, dans les années 1670 et 1680, la politique de François d’une Wallonie plus pauvre : avec qu’ont écrit certains médias, ex- plus que 3 % de la population ac- les filières de la viande, de l’horti- Michel Le Tellier, marquis de Louvois, chancelier de la guerre de 45 % des surfaces cultivées, la plique un porte-parole du Boeren- tive − contre 30 % il y a un siècle, culture, des œufs, etc. Depuis 1901, Louis XIV, organise et stabilise les effectifs militaires dans des ca- Flandre produit 78 % de la valeur bond. Bien au contraire : nous n’hé- lorsque fut fondé le syndicat −, sa filiale Aveve fabrique des ali- sernes. ajoutée du secteur agroalimen- siterons pas à aller en justice pour tandis que l’importance du Boe- ments pour l’élevage. Au total, une L’encasernement permet de fixer les soldats (qui reçoivent une taire. défendre nos membres. » renbond croît sans cesse. centaine de sociétés regroupées solde), et cette organisation favorise leur alimentation régulière. Le syndicat a donc pris la tête de dans sa holding emploient dix mille Même quand la population a faim, l’armée est nourrie. En consé- JUSTICE manifestations où l’on réclame des MINORITÉ PAYSANNE personnes. quence, les désertions sont moins fréquentes. Avec la politique « Ce pôle financier a été fondé en aides gouvernementales ou euro- Implanté dans la finance et Au-delà, le Boerenbond organise militaire de Louis XIV, on passe à une armée dont les membres Flandre, pour les Flamands, et on péennes, oubliant peut-être que la l’agro-business, il brasse un chiffre véritablement la vie culturelle des s’approchent de plus en plus du statut de fonctionnaires. En 1675 s’y exprime en flamand », rappelle source de la pollution est une en- d’affaires annuel de quelque campagnes flamandes, par le biais est établi « l’ordre du tableau », qui est une grille où les militaires sans ambiguïté un banquier, cité treprise du secteur agricole lui- 16,5 milliards de francs français de ses corporations locales, ses progressent à l’ancienneté. par Jacques Nagels, coauteur de même... (2,3 milliards d’euros) et a pris, en mouvements de jeunes, ses asso- Pour certains historiens anglo-saxons comme Geoffrey Parker, Gouverner la Belgique, clivages et Visiblement, l’organisation fait 1998, la tête du pôle financier KB- ciations de femmes, etc. C’est par l’organisation de l’armée devance les réformes de la société dans compromis dans une société monter les enchères, alors que se Cera-ABB, actif dans la banque et ce canal que se diffuse depuis quel- son ensemble. Les besoins militaires seraient à l’origine de la complexe (PUF, 1999), ouvrage qui profile un gouvernement qui, pour l’assurance et pesant 41 milliards ques années un message politique constitution d’un Etat organisé et de la fonction publique. vient de paraître. la première fois depuis quarante- de francs français (6,25 milliards fort : la Flandre est la vache à lait Au XIXe siècle, Napoléon poursuit la construction de l’Etat et or- « Les poulets à la dioxine ? Nous cinq ans, pourrait ne pas être diri- d’euros), ce qui en fait le numéro de la Wallonie, une région en dé- ganise un outil militaire puissant. Mais les contraintes écono- ne sommes en rien responsables de gé par un chrétien flamand. Un un national. clin qui tarde trop à se restructurer. miques et climatiques imposent toujours leurs lois. En 1870, la Les transferts d’argent du nord vers guerre commence au mauvais moment, puisque le conflit éclate le La Belgique entre Flandre et Wallonie le sud par le biais, notamment, du 19 juillet alors que les moissons ne sont pas terminées. A la fin du système de sécurité sociale ralen- mois de juillet 1914, alors que la première guerre mondiale est dé- DANS L'AGROALIMENTAIRE : DANS L'AVICULTURE : tissent, selon cette version, la réali- clarée, les mêmes problèmes se posent. Mais en pis. On n’a jamais Valeur ajoutéeSelon les régions Nombre d'élevages Nombre de bêtes sation d’un projet de développe- mobilisé autant en France. Les trois millions et demi d’hommes en milliards de francs belges en % poulets poules poulets poules ment flamand autonome. qui sont « recrutés » vont manquer à une France encore essen- en millions Puissante association de Fla- tiellement rurale. Il va falloir un effort très important des femmes, 2 467 18 mands qui parlent le flamand, le des enfants et des vieillards pour remplacer ces bras masculins. Et 121 Boerenbond regroupe, à sa tête, c’est dans l’improvisation que l’on s’organise tant bien que mal à 1 906 banquiers, universitaires, indus- partir de septembre, et que l’on parvient à planifier une guerre de triels, patrons de presse et poli- longue haleine. 80 tiques qui, tous, pensent et 70 78 C’est justement pour ne pas rencontrer ce type de difficulté que 1 021 agissent afin que leur région se dé- les Britanniques et les Français vont préparer leurs économies à la 24 25 21 655 barrasse rapidement du boulet 16 1,3 guerre dès les années 30. La part des dépenses militaires dans 0,85 0,40 wallon tout en gardant Bruxelles, leurs budgets respectifs est alors plus conséquente que dans l’Al- indispensable vitrine du dyna- lemagne d’Hitler ! Et c’est pour ne pas avoir à engager un conflit 1986 1995 1986 1995 1986 1995 1986 1995 misme nordiste. long que les nazis optent pour la guerre éclair. FLANDRE WALLONIE Source : institut belge des comptes nationaux Source : ministère de l'agriculture belge Intérim LeMonde Job: WDE2799--0007-0 WAS MDE2799-7 Op.: XX Rev.: 02-07-99 T.: 19:58 S.: 111,06-Cmp.:05,09, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0069 Lcp: 700 CMYK

TRIBUNES LE MONDE / MARDI 6 JUILLET 1999 / VII ̄ Les 35 heures, un danger pour les salariés ? LIVRES par Philippe Askenazy par Martine Laronche

andis que les premières lois (de commencent à dénoncer la flexibilisation ou explosion des accidents et maladies profes- 1841 à 1919) sur la limitation du l’annualisation du temps de travail. sionnelles. T temps de travail avaient pour ob- Mais la question de la répartition de la durée Sous la pression de la mondialisation, les en- Les fonds de pension, jectif principal l’amélioration de la de travail éclipse les conséquences des nou- treprises françaises n’ont pas attendu la loi condition ouvrière, la loi Aubry, comme celles velles formes d’organisation sur la gestion Aubry pour commencer à appliquer les nou- de 1936 et de 1982, est en premier lieu une ré- d’une heure de travail d’un employé. En effet, veaux préceptes productifs. L’augmentation ponse au chômage de masse. Le passage aux une des caractéristiques des organisations « au récente des accidents du travail en France, qui une supercherie ? 35 heures a, ce faisant, une particularité : le plus juste » est de limiter au minimum les alarme tant les syndicats que le patronat, en maintien a priori des salaires réels. temps morts dans les processus productifs, est peut-être une des conséquences. La réduc- LA COMÉDIE DES FONDS DE PENSION A juste titre, les entrepreneurs peuvent dans l’industrie manufacturière comme dans tion de la durée légale du travail sera certaine- de Jacques Nikonoff s’alarmer d’un alourdissement d’environ 10 % les services. Les résultats sont spectaculaires : ment un catalyseur de ces mutations organisa- Arléa, 265 p, 135 F, 20,6 ¤ de leurs coûts salariaux. Le gouvernement a les usines de General Motors ont, par exemple, tionnelles. certes mis en place des incitations réussi à passer d’un temps effectif Ce scénario catastrophiste n’a pas pour ob- ourfendeur de la pensée unique, Jacques Nikonoff règle leur financières fortes, et les salariés La réorganisation de travail des ouvriers de 45 se- jet de condamner la loi Aubry. Il s’agit plutôt compte aux fonds de pension. Souvent présenté comme acceptent souvent un gel de leur condes par minute, à 55 voire 57 d’alerter sur les dangers de promouvoir sans l’unique alternative à un système de retraite par répartition rémunération sur plusieurs an- des entreprises secondes par minute après réorga- garde-fou une réorganisation des entreprises en perdition, ce système est dépeint par l’auteur comme une nées. Néanmoins, peu d’entre- nisation, soit le maximum possible françaises. La dégradation des conditions de vasteP supercherie dont la finalité principale est avant tout d’alimenter prises ont décidé de précéder la loi américaines pour un être humain. Ainsi, avec travail n’est en effet pas inexorable. Aux Etats- les marchés financiers. Défendue par la Banque mondiale, le Fonds « balai ». les 35 heures, les salariés pour- Unis, très récemment, les autorités, alarmées monétaire international et l’Organisation de coopération et de déve- Pour les convaincre, le gouver- s’est traduite raient troquer une baisse du temps du quintuplement en vingt ans du coût pour la loppement économiques (OCDE), la création de fonds de pension ne nement développe des arguments de travail de 10 % pour une hausse société des accidents du travail, et les indus- serait qu’une étape de plus vers une société ultralibérale. qui dépassent la simple arithmé- par une hausse de 20 % de l’intensité au travail triels, inquiets des effets néfastes sur la moti- En France, le système de retraite par capitalisation est présenté tique : les entreprises peuvent pro- (c’est-à-dire du temps opératoire vation de leurs employés, ont su réduire de comme une solution au vieillissement de la population que connaîtra fiter du passage aux 35 heures spectaculaire effectif). Le « juste-à-temps » ac- manière significative leur fréquence. le pays à partir de 2015. En épargnant aujourd’hui, les retraités de de- pour réorganiser le travail, fait-il centue aussi la pression tempo- En France aussi, les équipementiers auto- main pourront maintenir leur pension à un niveau acceptable. Mais ainsi valoir. La France présente en des accidents relle, sans compter que les travail- mobiles, très en pointe dans la mise en place l’auteur estime que cela ne changera rien au déséquilibre entre actifs et effet un retard certain par rapport leurs doivent assurer un contrôle de pratiques « au plus juste », ont su éviter retraités. Pendant les années qui suivront leur création, les fonds de aux pays anglo-saxons au niveau du travail qualité de leur réalisation. une forte détérioration de la santé des ou- pension investiront massivement en actions, provoquant une hausse organisationnel. Les Etats-Unis La fatigue physique et psycholo- vriers, en procédant à une étude précise de de la valeur des titres qu’ils portent. Mais, au moment de leur départ ont massivement adopté des principes de gique et la focalisation de l’attention du salarié l’ergonomie des postes de travail, en collabo- en retraite, les « baby boomers » vont désépargner et feront baisser les « production au plus juste » : flexibilité de la sur le produit, et non sur son environnement, ration parfois avec l’Agence nationale pour prix des actions et des obligations. Il en résultera alors une baisse du production, adaptabilité à la demande, travail ont entraîné une hausse spectaculaire des ac- l’amélioration des conditions de travail montant des retraites. en équipe, suppression des stocks, améliora- cidents du travail dans les industries améri- (Anact). Non seulement les fonds de pension sont inefficaces, mais ils sont tion continue des process et de la qualité des caines réorganisées. Alors que la France et les L’adoption par les entreprises françaises des dangereux, ajoute Jacques Nikonoff. D’abord parce qu’ils ont la capa- produits, utilisation efficace des technologies Etats-Unis présentaient des taux d’accidents nouveaux paradigmes organisationnels devra cité de déstabiliser les marchés financiers au niveau international : de l’information... Ces réorganisations sont en du travail très proches au début des années 80, donc s’accompagner d’une prise en compte leurs actifs sont passés de 29 % du PIB des pays de l’OCDE en 1987 à partie à la base du renouveau américain depuis la fréquence américaine des accidents et des des conditions de travail. Celle-ci exige une ré- 36 % en 1996. Et leur fluidité géographique est importante ; qu’une dix ans. maladies du travail en 1995 était de plus de flexion de l’ensemble des acteurs sociaux. On crise internationale se profile et les fonds de pension américains A l’occasion des 35 heures, la France pourrait 40 % supérieure à celle constatée en France. pourrait ainsi renforcer le rôle de l’Anact et de vendent leurs titres et rapatrient immédiatement leurs capitaux. La à son tour s’inscrire dans ce cercle vertueux. Dans certains secteurs comme l’automo- l’inspection du travail, favoriser le recours à chute brutale des cours cause alors un extrême préjudice aux pays Les nouvelles formes d’organisation réduisant bile, un ouvrier est « assuré » de connaître un des ergonomes ou encore la formation des d’accueil. les coûts de production hors salaires et amélio- accident sérieux dans sa carrière. De nom- personnels aux questions de sécurité et de Dangereux, les fonds de pension le sont également par leur main- rant la compétitivité, les entreprises pourraient breuses études de cas confirment ce constat santé. La loi Millerand (30 mars 1900) de régle- mise sur les entreprises au travers des principes du corporate gover- embaucher à salaire constant. On peut même statistique et montrent la conscience qu’ont mentation du temps de travail a eu des effets nance. Pour les investisseurs institutionnels, le gouvernement d’entre- imaginer que l’impact positif sur l’emploi soit les salariés de la détérioration de leurs condi- réels, bien que contrebalancés par l’accéléra- prise aux Etats-Unis consiste principalement à maximiser la valeur important grâce à l’adoption de technologies tions de travail depuis quinze ans. D’autres tion des cadences en raison de l’introduction boursière des sociétés dont ils sont actionnaires. D’après Jacques Niko- moins intensives en capital. Hausse des profits, éléments contribuent également à la hausse progressive en France de l’organisation scien- noff, cette « financiarisation de l’entreprise » se heurte à ses finalités so- baisse du chômage, baisse du temps de travail du risque au travail, plus spécifiquement dans tifique du travail de Taylor. ciales et économiques. Au total, estime-t-il, le corporate governance est et reprise de la productivité : les gagnants se- l’industrie manufacturière. La rotation de Les 35 heures peuvent être l’occasion pour destructeur pour la création de richesses et pour les salariés. raient à la fois les salariés et les dirigeants. Et postes ou le changement fréquent de procé- les entreprises françaises soumises à la compé- Pour lui, les Français gagneraient à se considérer comme jeunes de ces réorganisations pourraient enrichir le tra- dés de fabrication, notamment, sont peu tition internationale de gagner en perfor- plus en plus longtemps, plutôt que de juger vivre dans un pays de vail en sortant du cadre tayloriste. compatibles avec l’apprentissage des règles mance, de s’adapter aux nouvelles technolo- « vieux » avec comme seule perspective une augmentation des cotisa- Cette vision idyllique semble progressive- de sécurité propres à chaque tâche. gies et, parallèlement, de créer massivement tions des actifs, un allongement de la durée du travail et une baisse des ment s’imposer dans le débat. Cependant, elle Si les entreprises adoptent les méthodes des emplois. Mais, pour recueillir l’adhésion retraites. Il prône la résolution du problème des retraites grâce à l’aug- dissimule des dangers majeurs pour les sala- américaines d’organisation − en vogue et effi- des salariés, ceux-ci ne doivent pas en être les mentation des salaires, la libération − volontaire − de l’âge des départs riés. En effet, la réorganisation des entreprises caces −, le passage aux 35 heures pourrait se victimes. à la retraite et la création d’un nouveau type de plein-emploi en déve- américaines s’est traduite par une forte dégra- révéler être un cadeau empoisonné pour les loppant les emplois non marchands et en concevant différemment la dation des conditions de travail. Les syndicats salariés : détérioration des conditions de tra- Philippe Askenazy est professeur à l’Ecole réduction du temps de travail. Un discours passionné et revigorant, français, bien conscients d’un tel risque, vail, alourdissement de la charge de travail et des hautes études en sciences sociales. aux antipodes du pessimisme ambiant. PARUTIONS Tout faire pour l’emploi b AVANTAGE FRANCE, d’André Saphir et Dominique Michel Ce livre passe en revue avec sagacité les handicaps dont souffre la par Gaëtan Gorce France dans la compétition internationale. Il explique aussi dans le détail les caractéristiques et l’impact des différents modèles d’organi- epuis près de vingt ans, notre so- sation de l’entreprise : contractuel aux Etats-Unis, spirituel au Japon, ciété ploie sous le poids du chô- La réduction du temps de travail un an après rationnel en France. D mage qui fragilise les comptes pu- Les accords d'entreprise sur les 35 heures signés Salariés concernés par la réduction du temps de travail En se démarquant sur certains points du discours libéral, les auteurs blics, mine la cohésion sociale et depuis le 13 juin 1998 (cumul) depuis le 13 juin 1998 (cumul) pointent les travers français tels l’allergie au risque, le consensus ob- sape la confiance dans les institutions. Depuis jectif sur la persistance d’un chômage de masse ou encore la convic- juin 1997, aux discours ont succédé les actes. Bé- tion de chacun de « détenir sur l’Etat et [ses] concitoyens une créance néficiant de la relance de la croissance et du pou- 4 076 (1) 1 142 427 (1) illimitée et sans contrepartie » (ce qui se traduit par la tentation per- 4 500 1 200 000 voir d’achat, de la mise en place des emplois- manente de « chercher refuge dans le giron de Marianne »). Notre jeunes, de la mobilisation contre les exclusions, 4 000 pays ne manque pas d’atouts mais, pour les exploiter, il doit « libérer de la priorité donnée à l’innovation, notre écono- 1 000 000 les énergies entravées par l’anxiété sociale, le consensus conservatiste et mie a enregistré un solde positif de près de 3 500 l’obsession égalitaire ». Et surmonter son refus collectif de « faire un 800 000 400 000 emplois supplémentaires en 1998, entraî- 3 000 choix stratégique à l’échelle de la nation ». Les auteurs fournissent nant une sortie du chômage de près de 200 000 dans un style alerte une partie du mode d’emploi de ces orientations personnes. 2 500 600 000 (Village mondial, 256 p., 150 F, 22,8 ¤). D. U. Pour positifs qu’ils soient, ces deux derniers 2 000 chiffres sont révélateurs d’une réalité : c’est qu’il 400 000 b LES PME, faut créer deux emplois pour supprimer un chô- 1 500 d’Olivier Torrès meur. Dès lors, si toute notre politique doit 200 000 L’auteur pose la question du devenir des petites et moyennes entre- tendre vers le soutien à la croissance, il faut, dans 1 000 prises (PME) à l’heure de la globalisation de l’économie. Et fait le un même mouvement, veiller à enrichir celle-ci 0 0 point sur ce qu’elles représentent dans les différentes économies de en emplois et d’abord en emplois stables. par le monde ainsi que sur leurs spécificités (gestion-management, C’est tout le sens de la démarche engagée avec juin 98 août 98 oct. 98 déc. 98 fév. 99 avr. 99 juin 98 août 98 oct. 98 déc. 98 fév. 99 avr. 99 croissance, stratégie, marchés, etc.) (Flammarion, « Dominos », les emplois-jeunes, qui ont permis d’amplifier la 128 p., 41 F, 6,25 ¤). D. U. baisse du chômage chez les moins de 25 ans, ré- pondant ainsi pour partie à l’engagement pris par (1) : au 5 mai 1999 Source : MES-DGEFP b LA CORSE DANS LE MIROIR SARDE, la gauche en 1997. croissance observé cette année au regard des très etc., la négociation sur la réduction du temps de de Jean-François Ferrandi C’est aussi le sens de la démarche engagée bons chiffres de 1998. travail constitue un puissant levier de modernisa- La Sardaigne et la Corse auraient pu constituer une entité commune avec la loi du 13 juin 1998 sur la réduction du Observons, en deuxième lieu, que l’effet em- tion pour les entreprises. si elles n’avaient appartenu à deux Etats différents, en compétition temps de travail (RTT) à 35 heures. Les projec- ploi de la RTT ne peut être apprécié à court Et parce qu’il n’est pas possible de procéder à en Méditerranée. Aujourd’hui, un mur les sépare dans lequel l’auteur teurs braqués sur tel ou tel accord ou sur telle ou terme mais uniquement sur la durée. Les chiffres cette négociation sans y associer étroitement les tente d’ouvrir quelques fenêtres. Mais les différences sont impor- telle statistique ne doivent pas enregistrés aujourd’hui, qui partenaires sociaux, y compris dans les petites tantes entre une Corse très orientée vers la consommation et le tou- nous priver d’une vision plus correspondent à plus de 70 000 entreprises, par le biais du mandatement, les risme et une Sardaigne cinq fois plus peuplée et relativement indus- large mettant en perspective La négociation sur emplois créés ou préservés, 35 heures ont permis une relance sans précédent trialisée. les enjeux et les résultats at- sont d’ores et déjà significatifs. du dialogue social, réintégrant dans la discussion L’ouvrage composé de petits paragraphes comparatifs (chômage, tendus de cette réforme. la réduction du temps Mais un véritable bilan ne pratiquement toutes les organisations syndicales. agriculture, tourisme...) est d’une lecture facile et particulièrement Gardons-nous, en premier pourra sans doute être dressé Loin des caricatures, les 35 heures reposent sur agréable (L’Harmattan, 167 p., 90 F., 13,72 ¤). Y. M. lieu, d’une erreur trop souvent de travail constitue qu’après que la nouvelle durée une articulation nouvelle entre la loi et la négo- répandue et qui consiste à légale du travail aura été éten- ciation, faisant la part grande à l’innovation so- confondre RTT et partage du un puissant levier due à la totalité des entreprises. ciale. Les inquiétudes que parfois elles inspirent RECTIFICATIF travail. Cette vision statique de Il est raisonnable de penser, sont moins le fait de la loi que de l’état réel des l’emploi n’est pas la nôtre. de modernisation pour cependant, au vu des négocia- rapports de force dans l’entreprise. A cet égard, Dans notre chronique « Histoire économique », de Bernard Kapp, L’objectif des 35 heures est, au tions en cours, qu’un seuil de je m’inquiète moins du déclenchement de cer- parue dans le « Monde Economie » daté du 22 juin et intitulée contraire, d’affecter une part les entreprises et a permis 100 000 emplois, soit le quart tains conflits que de l’atonie de certaines négo- « Jacques Duboin, le dernier des utopistes », il fallait lire ainsi plus grande des revenus de la de l’objectif annoncé avant ciations. l’avant-dernier paragraphe : croissance à la création d’em- une relance sans précédent même l’entrée en vigueur de la Pour une part, le succès des 35 heures passera Par la suite, Jacques Duboin développe et affine son système dans plois, en mobilisant à la fois les deuxième loi, pourra être at- par la deuxième loi. Pour une autre part, tout une série de petits textes publiés entre 1934 et 1955. Chemin faisant, il entreprises (productivité), les du dialogue social teint au 1er janvier 2000, et sans aussi importante, tout aussi décisive, il dépendra balaie, à coups de formules, les objections présentées par ses lec- salaires (politique de modéra- doute dépassé. A cet égard, le de la mobilisation des partenaires sociaux, qui teurs. Pourquoi irait-on travailler si l’on a de toute façon droit à un tion) et l’Etat (aide structurelle). rapport coût/rendement des 35 heures est infini- ont montré, depuis plusieurs mois, leur détermi- revenu égal pour tous ? Parce que ce sera un geste civique. « Du mo- Les éléments dont nous disposons aujourd’hui ment supérieur à toutes les autres mesures mobi- nation et qui doivent pouvoir compter sur le lé- ment qu’on accepte d’être mobilisé pour les horreurs de la guerre, à plus témoignent des premiers succès de cette dé- lisées pour l’emploi depuis près de vingt ans. gislateur pour aboutir à des accords équilibrés. Le forte raison acceptera-t-on de l’être pour les bienfaits de la paix. » marche. Non seulement le financement des ac- Enfin, rappelons l’impact des 35 heures sur la contenu de la deuxième loi devra ainsi être dicté Comment peut-on réduire la qualité de travail si les besoins à satis- cords signés s’effectue selon cette règle des trois négociation collective. Parce qu’il n’est pas pos- par une double considération : donner le maxi- faire ne cessent d’augmenter ? tiers, mais il est de plus en plus clair également sible de passer aux 35 heures sans passer en re- mum de chances à la négociation ; donner le En limitant la production aux biens et aux services véritablement que la création des emplois liés à la RTT va per- vue à la fois l’organisation du travail, le contenu maximum de chances à l’emploi. utiles et en éliminant les besoins artificiellement créés par la publici- mettre de compenser, et même au-delà, l’effet des tâches, le rôle de la hiérarchie des cadres, té. « Etre riche, en régime d’abondance, c’est user des bonnes choses de négatif sur l’emploi du léger ralentissement de la l’évolution des salaires, la politique de formation Gaëtan Gorce est député (PS) de la Nièvre. l’existence sans jamais en abuser. » LeMonde Job: WDE2799--0008-0 WAS MDE2799-8 Op.: XX Rev.: 02-07-99 T.: 19:58 S.: 111,06-Cmp.:05,09, Base : LMQPAG 21Fap: 100 No: 0070 Lcp: 700 CMYK

VIII / LE MONDE / MARDI 6 JUILLET 1999 INITIATIVES Le temps de travail, première De plus en plus de sociétés concernées par les 35 heures Quelle est, dans les mois à venir, votre principale préoccupation professionnelle ? en % L'emploi Le temps de travail Le salaire

38 38 37 37 34 34 34 34 35 préoccupation dans les entreprises 30 30 31 31 31 31 29 28 26 28 26 27

our la première fois, le les personnes interrogées esti- temps de travail, qui L’emploi devient ment très majoritairement que constituait une préoc- les bénéfices iront plutôt aux en- P treprises qu’aux salariés. cupation jusque-là un thème nov. 97 fév. 98 juin 98 sept. 98 nov. 98 fév. 99 juin 99 réservée à certaines catégories Alors que 67 % des salariés français évoquent des change- socioprofessionnelles (les cadres moins sensible. % de salariés qui se sentent concernés Quels sont les termes qui résument le mieux votre état d'esprit supérieurs notamment), devient ments bénéfiques pour leur en- par la mise en place des 35 heures aujourd'hui lorsque vous pensez à votre travail ? * la principale préoccupation de treprise dans les cinq dernières nov. 97 52 % Dans le secteur public, * Total supérieur à 100, plusieurs réponses possibles l’ensemble des salariés français, années, ce chiffre monte à 71 % fév. 98 55 % devançant les thèmes de l’emploi le potentiel pour ceux dont l’entreprise a été juin 98 55 % 40 et du salaire. rachetée ou a fusionné. Les 38 38 sept. 98 58 % 37 Ce réajustement dans la hiérar- conséquences de ces mariages, de mobilisation nov. 98 59 % chie des attentes professionnelles qu’ils fassent l’objet ou non de 33 32 36 INQUIÉTUDE constitue la principale informa- plans de communication inter- févr. 99 56 % 35 sociale diminue 34 33 tion de la dernière vague de nes, sont donc perçues comme juin 99 61 % 31 MOTIVATION l’Observatoire du monde du tra- leur entreprise qui bénéficiera avant tout profitables à l’entre- vail, dans cette période-clé du dé- principalement de la réduction du prise. nov. 97 fév. 98 juin 98 sept. 98 nov. 98 fév. 99 juin 99 bat national sur la mise en place temps de travail. Cette forme de Cette accélération des change- Source : Observatoire du monde du travail, Ipsos Opinion des 35 heures. suspicion à l’égard des directions ments bénéficie d’une conjonc- se trouve confirmée par le fait ture très favorable à l’emploi. La RÉMUNÉRATION que moins d’un quart des salariés crainte liée à la perte de son em- Pour les directions, l’intéressement 61 % des salariés, et même 64 % estiment que leur direction réduit ploi dans les mois qui viennent se des salariés du secteur privé − un vraiment le temps de travail. stabilise à un niveau très bas et niveau record −, se déclarent Seule exception à cette règle, reste principalement le fait de po- désormais concernés par les les entreprises publiques, et plus pulations en situation précaire : du personnel reste un outil de cohésion 35 heures. Cet intérêt croissant particulièrement les cinq plus jeunes nouvellement embauchés, pour la réduction du temps de grandes (SNCF, La Poste, RATP, salariés en contrat à durée déter- travail va de pair avec le maintien EDF, GDF), où la majorité perçoit minée, salariés les plus âgés. des inquiétudes quant aux consé- une réduction effective du temps ’actionnariat des salariés ? les salariés n’ont pas manifesté quences personnelles de cette ré- de travail. CLIMAT « Un moment de vérité », Les mutations internes d’inquiétude excessive. La produc- forme. Sur la question du salaire Le partage des bénéfices de la Cette moindre sensibilité aux L affirme Jacques Suart, di- tivité n’a pas spécialement été amé- notamment, plus d’une personne réduction du temps de travail en questions liées à l’emploi, qui ont recteur de la communica- sont souvent mieux liorée par l’actionnariat salarié, re- sur deux déclare avoir plus à faveur de l’entreprise plutôt que ces dernières années constitué un tion de Pinault-Printemps-Redoute connaît Hervé Montjotin ; en perdre qu’à gagner. des salariés n’est pas une excep- point central de revendication − (PPR). « Si le personnel ne voit pas acceptées quand revanche, « les mutations de l’entre- Si les salariés sont partagés sur tion. Lorsqu’il s’agit plus généra- tout particulièrement dans le sec- où va l’entreprise, il n’y mettra pas prise sont mieux comprises. Les re- les effets attendus des 35 heures à lement de définir les principaux teur public −, a pour corollaire ses économies. » PPR n’a pas encore les employés sont groupements d’agences, par exemple, titre personnel, ils jugent en re- bénéficiaires des changements une détente sur le « front » du cli- d’instrument financier de groupe à en sont facilités ». vanche majoritairement que c’est que connaissent les entreprises, mat social. Ainsi note-t-on que le destination des salariés, « mais y associés aux résultats Chez Essilor, le parcours boursier potentiel de mobilisation sociale réfléchit ». des salariés est inverse de celui de (l’envie de participer à un mouve- Chez Bouygues, le pas a été sauté PEE pour « générer de la cohésion », la plupart des entreprises cotées en Un secteur public plus serein ment de grève dans son entre- depuis longtemps. Dès sa prise de selon l’expression d’Hervé Montjo- Bourse. Auparavant contrôlée par Pourcentage des salariés ayant envie de participer à un mouvement de grève prise) diminue significativement pouvoir, Martin Bouygues a propo- tin, directeur des ressources hu- les cadres et agents de maîtrise qui qui se développerait dans leur entreprise ou dans leur secteur dans le secteur public, passant à sé d’abonder de 50 % tout maines et membre du directoire de détenaient la majorité des titres de son niveau le plus faible observé investissement (plafonné à Norbert Dentressangle. Ce trans- la Société civile Valoptec (SCV), 62 depuis plus de deux ans. 6 000 francs) des salariés dans le porteur routier orienté aujourd’hui l’entreprise est aujourd’hui entre 60 L’enjeu principal des mois à ve- groupe. Succès total : le personnel vers la logistique (4,2 milliards de les mains de Saint-Gobain. Les sa- 57 58 nir ne semble plus résider dans la détient aujourd’hui 6 % du capital francs de chiffre d’affaires en 1998, lariés, regroupés au sein d’un fonds 56 54% SECTEUR sensibilisation à la question de la et 10,1 % des droits de vote. Un 0,64 milliard d’euros) a profité de commun de placement, ne dé- 55 PUBLIC réduction du temps de travail, record ! Ces actionnaires de l’in- son introduction en Bourse en 1994 tiennent plus que 9 % du capital et 50 51 mais dans la manière dont seront térieur siègent au conseil d’admi- 49 SECTEUR 47 PRIVÉ négociés les futurs accords et nistration et, fidèles à Martin 45 50% 48 dans la répartition des bénéfices Bouygues, ont pris position contre L’Observatoire du monde du travail que pourront en retirer les Vincent Bolloré lorsque celui-ci, salariés comme les directions après un raid boursier, a cherché à Le Monde et l’institut Ipsos Opinion ont créé, en 1996, l’Observa- d’entreprise. être représenté au conseil d’admi- toire du monde du travail. De grandes entreprises françaises se sont nov. 97 fév. 98 juin 98 sept. 98 nov. 98 fév. 99 juin 99 nistration. associées au projet et y participent activement : EDF, Elf Aquitaine, Pierre Giacometti Au Crédit commercial de France Total, Sofinco et Usinor Sacilor. Nous livrons ici les résultats de la Source : Observatoire du monde du travail, Ipsos Opinion Directeur général d’Ipsos Opinion (CCF), le plan d’épargne-entreprise onzième enquête, qui a pour thème « L’actionnariat des salariés ». (PEE) n’est pas un élément de pou- Les dix premières étaient consacrées au moral des salariés (« Le voir, mais d’enrichissement. La Monde Emploi » du 23 octobre 1996), à leur portrait (« Le Monde Em- moitié du personnel a souscrit au ploi » du 26 mars 1997), à leur relation au temps de travail (« Le PEE et un pourcentage identique Monde des initiatives » du 2 juillet 1997), à leurs salaires (« Le L’actionnariat salarié est perçu suit, chaque année, l’augmentation Monde des initiatives » du 15 octobre 1997), à la réduction du temps de capital réservée aux salariés. de travail hebdomadaire (« Le Monde des initiatives » du 17 dé- Grâce à un abondement de 30 %, la cembre 1997), à leur état d’esprit général (« Le Monde des initia- moitié des salariés contrôlent au- tives » du 4 mars 1998), à la position des cadres face aux 35 heures comme une forme de placement jourd’hui moins de 3 % du capital et er (« Le Monde des initiatives » du 1 juillet 1998), à leur jugement sur 3 % des droits de vote. Quelle est l’entreprise (« Le Monde des initiatives » du 7 octobre 1998), à la ré- leur motivation ? « Ils manifestent à duction du temps de travail (« Le Monde des initiatives » du 16 dé- bjet de toutes les at- Le décalage avec ces intentions la fois leur attachement à l’entreprise cembre 1998), à la perception du changement dans l’entreprise (« Le tentions, l’actionnariat Les bénéficiaires est manifeste lorsque l’on de- et un désir d’accroître leurs reve- Monde Economie » du 16 mars 1999). Les entreprises qui seraient in- O salarié réserve quel- mande aux salariés ce que le fait nus. » Les primes individuelles des- téressées par les résultats complets de ce sondage peuvent se mettre ques grosses surprises de la formule, qui reste de devenir actionnaire a changé tinées à récompenser chaque année en relation avec l’Ipsos (tél. : 01-53-68-28-61). dès que l’on interroge, comme l’a pour eux. S’ils reconnaissent s’in- les meilleurs éléments sont propo- L’enquête Ipsos a été réalisée auprès d’un échantillon représenta- fait Ipsos Opinion, ceux à qui il est peu développée dans téresser davantage aux résultats sées soit en cash, soit en actions de tif de la population des salariés français. 1 275 salariés du secteur destiné. financiers de l’entreprise (71 %), à l’entreprise. Au choix. privé et du secteur public ont été interrogés par téléphone à leur do- Seulement 12 % des salariés dé- l’Hexagone, sa stratégie (61 %), ils ne sont que Chez Vivendi, la création récente micile du 4 au 19 juin 1999. L’échantillon a été établi selon la mé- tiennent des actions de leur entre- 56 % à mieux comprendre les déci- d’un PEE-groupe a eu pour but de thode des quotas : sexe, âge, profession, statut d’activité, catégorie prise. L’intérêt pour cette formule ne sont guère plus sions prises par la direction, 54 % à créer un sentiment d’appartenance d’agglomération et région. est donc beaucoup plus limité prêter plus d’attention au contexte à une entreprise aux activités très qu’on ne le pense généralement ; motivés dans leur travail économique du secteur d’activité diversifiées. Et pour que cette poli- elle est en fait réservée aux et une faible majorité (51 %) à se tique de fidélisation ne soit pas pour intéresser les salariés. Une in- 9 % des droits de vote. « Une entre- grandes entreprises. On apprend, deux tiers ne pensent pas détenir là sentir plus proche de l’entreprise. mise en danger par un effondre- novation dans un secteur plutôt prise longtemps contrôlée par son en outre, que 44 % ne sont pas ten- un moyen d’influence sur l’évolu- Pis, ils ne sont que 33 % à consi- ment boursier, des mécanismes conservateur. « Dans notre métier, personnel n’a pas le même compor- tés de devenir actionnaires, qu’on tion de l’entreprise. dérer être plus motivés dans leur protecteurs valorisent la mise ini- les qualifications sont faibles et les tement qu’une autre, remarque Ni- le leur ait déjà proposé et qu’ils Cette façon de se tenir à dis- travail. tiale d’au moins 5 %. L’abondement cols blancs peu nombreux », dit Her- cole Micheletti, directrice de la aient décliné l’offre, ou qu’ils y tance, tout en privilégiant l’attrait Tout n’est cependant pas néga- est de 50 % et un prêt bancaire per- vé Montjotin. Mais un abondement communication. La convivialité, l’es- soient de toutes manières opposés. pour l’investissement, contraste tif. Débarrassé de ses présupposés met de multiplier la mise initiale de 25 %, une décote de 10 % sur les prit de famille demeurent. » La dé- Certes, 44 % de cette grosse mi- avec la manière dont ceux qui ne managériaux, le développement par dix. Au bout de cinq ans, la actions proposées ont convaincu signation du président passe aussi norité expliquent leur attitude par sont pas actionnaires, et qui ne de l’actionnariat est jugé par tous banque récupère son capital, et les « 42 % » des salariés de tenter par un vote de confiance des sala- leur incapacité d’acheter des ac- peuvent pas l’être pour différentes comme une bonne chose pour plus-values boursières, s’il y en a, l’aventure. Le quadruplement du riés. Respectueux de cette culture tions au moment où cela a pu leur raisons, envisagent l’hypothèse si l’entreprise (80 %) et pour les sala- sont partagées à raison de 60 % titre en quatre ans les en a partie intégrante de la compétitivité être proposé. Mais d’autres motifs elle devait leur être proposée. Il y a riés (81 %). Mais leur intérêt pour pour le salarié et de 40 % pour la récompensés. d’Essilor, Saint-Gobain a admis que sont plus significatifs. Ainsi, 51 % là toute la distance entre la réalité le placement ne va pas jusqu’à banque. Sur 150 000 salariés, près Depuis un an toutefois, le cours les salariés disposent d’un siège au se déclarent « pas intéressés » par vécue par les uns et le rêve caressé suivre les cours de la Bourse, que de 70 000 ont adhéré à ce PEE à de l’action Norbert Dentressangle a conseil d’administration et d’un la Bourse. Surtout, 49 % ne s’esti- par les autres. 66 % ne consultent pas vraiment ! effet de levier. chuté, comme celui de nombreuses autre au comité stratégique. ment pas suffisamment proches de Ces derniers croient davantage Les PME en développement autres PME. Mais, grâce « au crédit leur entreprise et 41 % n’ont pas que les premiers qu’être action- Alain Lebaube rapide ont également misé sur le acquis lors des premières années », Yves Mamou confiance dans ses performances naire leur permettrait de témoi- futures. Un fort noyau d’irréduc- gner leur attachement à l’entre- La confiance dans la croissance de l'entreprise, principale motivation tibles (29 %) ne veut pas entendre prise (79 %) ou, encore, serait un en pourcentage parler d’actionnariat salarié, par moyen de la soutenir (82 %). Ils Pourquoi seriez-vous intéressé à devenir actionnaire de votre entreprise ? principe. sont 68 % à imaginer qu’ils montre- Pour quelles raisons êtes-vous devenu actionnaire ? Etes-vous détenteur d'actions Seriez-vous intéressé à devenir actionnaire de votre entreprise ? de votre entreprise ? raient ainsi qu’ils tiennent à l’en- CONFIANCE DANS 88 DÉCALAGES treprise, contre 35 %. Et sont sur- LA CROISSANCE Les motivations des actionnaires tout 74 % à espérer qu’ils DE L'ENTREPRISE 91 Détenteurs Ne se prononcent pas Détenteurs* Ne se prononcent pas salariés ne sont pas non plus celles disposeraient, par ce biais, d’un OCCASION DE FAIRE 79 actuels auxquelles les discours font habi- moyen pour influencer l’évolution UN PLACEMENT Ë UN COÛT INTÉRESSANT 78 Non tuellement référence. Bien sûr, ils de leur entreprise. 2 éligibles se sont décidés parce qu’ils ont Alors que l’actionnariat des sala- 79 7 ATTACHÉ À VOTRE ENTREPRISE 12 confiance dans la croissance de riés est souvent présenté comme 69 12 l’entreprise, dans leur immense 8 un outil de management, les sala- 37 majorité (91 %). Mais ils sont aussi riés perçoivent comme principales 82 6 MOYEN DE SOUTENIR 6 VOTRE ENTREPRISE guidés par le désir de réaliser un motivations de leur direction : les 57 placement dans d’excellentes faire participer aux bénéfices conditions (78 %). Cet objectif fi- (87 %) ou les sensibiliser aux MOYEN DE MONTRER 68 72 Ë VOTRE DIRECTION QUE 38 nancier est d’ailleurs tellement im- contraintes économiques (86 %). VOUS TENEZ Ë L'ENTREPRISE 35 portant à leurs yeux que les autres Viennent ensuite « agir sur la moti- MOYEN POUR LES SALARIÉS Déjà proposé et motifs passent au second plan. vation des salariés » et « renforcer 74 Pas intéressés Intéressés D'AVOIR UNE INFLUENCE SUR N'existe pas dans pas intéressés Par exemple, s’ils ont encore le l’attachement à l’entreprise » (85 % 35 l'entreprise L'ÉVOLUTION DE L'ENTREPRISE Pas intéressés souci de manifester leur attache- chacun), puis « conforter le noyau ment à l’entreprise (69 %), ils se dur de l’actionnariat fidèle » (73 %) VOUS VOUS ÊTES UN PEU 17 montrent moins préoccupés de la ou « rémunérer autrement que par SENTI OBLIGÉ DE LE FAIRE 22 (*48% cadres sup/cadres1/3 sup. à 240 000 F/A) soutenir (59 %). Sans illusions, les du salaire » (62 %). Source : Observatoire du monde du travail. Ipsos Opinion