Revue Historique Des Armées, 256 | 2009, « France-Allemagne » [En Ligne], Mis En Ligne Le 14 Septembre 2009, Consulté Le 07 Mars 2020
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Revue historique des armées 256 | 2009 France-Allemagne Édition électronique URL : http://journals.openedition.org/rha/5652 ISBN : 978-2-8218-0524-8 ISSN : 1965-0779 Éditeur Service historique de la Défense Édition imprimée Date de publication : 11 septembre 2009 ISSN : 0035-3299 Référence électronique Revue historique des armées, 256 | 2009, « France-Allemagne » [En ligne], mis en ligne le 14 septembre 2009, consulté le 07 mars 2020. URL : http://journals.openedition.org/rha/5652 Ce document a été généré automatiquement le 7 mars 2020. © Revue historique des armées 1 SOMMAIRE Dossier Éditorial Frédéric Guelton De la haine héréditaire à l’amitié indéfectible Quelques images-symboles de la relation France-Allemagne, 1870-2009 Claire Aslangul « Autrefois à la guerre, tout était simple. » La modernisation du combat interarmes à partir de l’exemple d’une division d’infanterie allemande sur le front de l’Ouest entre 1916 et 1918 Christian Stachelbeck Le renseignement militaire français dans l’Allemagne d’après-guerre (mai 1919-mars 1920) : à la recherche d’une nouvelle sécurité Olivier Lahaie De Gaulle, les FFL et la Résistance vus par les responsables de la Wehrmacht Jean-Nicolas Pasquay L’Allemagne vue par la Revue historique des armées Jean-François Dominé Le recyclage des soldats allemands en Moselle à partir de 1947 Laurent Erbs Variations Un mythe aéronautique et urbain dans la France de l’entre-deux-guerres : le péril aérochimique Jean-Marie Moine Document « Un An d’occupation française en Allemagne. » Vue d’ensemble sur l’exposition présentée au palais Berlitz du 15 juin au 5 juillet 1946 Sandrine HEISER et Hans-Georg Merz Présentations Les relations franco-allemandes dans les archives militaires allemandes Hans-Joachim Harder Revue historique des armées, 256 | 2009 2 Un nouvel outil pour écrire l’histoire franco-allemande de l’entre-deux-guerres : les Akten zur französischen Deutschlandpolitik der Zwischenkriegszeit (1918-1940) Wolfgang Hans Stein L’Institut historique allemand de Paris Stefan Martens Lectures Stéphane Audoin-Rouzeau, Combattre. Une anthropologie historique de la guerre moderne (XIXe-XXe siècle) Seuil, 2008, 327 pages Anne-Aurore Inquimbert Henri Bouchard (1875-1960). Les dessins de La Piscine Éditions Invenit & La Piscine, 2008, 135 pages Benoît Lagarde Jean-Yves Le Naour, Dictionnaire de la Grande Guerre Larousse, 2008, 476 pages Michaël Bourlet Fabrice Loubette, Les forces aériennes de l’OTAN en Lorraine, 1952-1967 Éditions Serpenoise, 2008, 250 pages Bernard Palmieri Norton de Mattos, En lutte contre l’État salazariste. Une certaine idée du Portugal Textes réunis et présentés par Manoel do Nascimento, L’Harmattan, 2008, 143 pages Anne-Aurore Inquimbert Philippe Oulmont (dir.), Larminat. Un fidèle hors série Fondation Charles de Gaulle/Éditions LBM, 2008, 390 pages Bernard Mouraz René Rouby, Otage d’Amirouche. Témoigner pour le souvenir. 114 jours dans le maquis de Kabylie pendant la guerre d’Algérie Lavauzelle, 2008, 294 pages (3e édition revue et complétée) Jacques Frémeaux Emmanuel Thiébot, Scandale au Grand Orient Larousse, 2008, 287 pages Anne-Aurore Inquimbert Jean-Pierre Turbergue (dir.), La Fayette, nous voilà ! Les Américains dans la Grande Guerre Éditions Italiques, 2008, 432 pages Rémy Porte Emmanuel de Waresquiel, Cent Jours. La tentation de l’impossible (mars-juillet 1815) Fayard, 2008, 687 pages Antoine Boulant Odd Arne Westad, La guerre froide globale, le tiers-monde, les États-Unis et l’URSS (1945-1991) Payot, 2007, 492 pages Alain Marzona Revue historique des armées, 256 | 2009 3 Dossier Revue historique des armées, 256 | 2009 4 Éditorial Frédéric Guelton 1 Les relations militaires entre la France et l’Allemagne sont passées, au cours d’un long XXe siècle, « de la haine héréditaire à l’amitié indéfectible » comme l’annonce Claire Aslangul avant de nous proposer un article remarquable consacré, en ouverture du dossier, « à quelques images-symboles » de cette relation particulière, centrées sur la période 1870-2009. Il est vrai qu’avant même la lecture de son article, nombre d’images viennent instinctivement à l’esprit de tous, depuis celle de Bismarck proclamant le Reich dans la galerie des Glaces en 1871 jusqu’à la rencontre à Verdun, le 22 septembre 1984, entre Helmut Kohl et François Mitterrand. Et pourtant l’histoire militaire des deux pays et de leurs relations, amicales ou conflictuelles, demeure encore largement à écrire y compris, ce qui pourrait surprendre, en ce qui concerne les deux guerres mondiales. Les articles qui suivent celui de Claire Aslangul relèvent de cette démarche. 2 Le lieutenant-colonel Christian Stachelbeck, en étudiant « la modernisation du combat interarmes » au sein d’une division allemande sur le front de l’Ouest entre 1916 et 1918 s’interroge avec beaucoup de pertinence, et d’intérêt pour le lecteur, sur le phénomène tactique d’adaptation aux évolutions du combat dans un cadre contraint et en dépit des frictions du champ de bataille. Il nous montre également, ce faisant, toute la relativité du concept « récent » de retour d’expérience (ou Retex). Le commandant Lahaie s’intéresse quant à lui, dans le prolongement de sa thèse de doctorat, au renseignement français dans l’Allemagne des années 1919-1920. Il y met en évidence les difficultés rencontrées par les Français pour adapter un service de renseignement qui se « démobilise » à une réalité nouvelle parfois confondue avec la représentation que l’on s’en fait. Passant de la représentation à la perception, Jean-Nicolas Pasquay nous montre en quels termes les chefs de l’armée allemande voient et considèrent le général de Gaulle, les FFL et la Résistance. On y constate, entre autres, que l’évolution de la perception suit parfaitement l’évolution de la réalité des trois acteurs observés, passant de l’indifférence de 1940 à une inquiétude croissante au cours des années suivantes. Dans son article « L’Allemagne vue par la Revue historique des armées » Jean-François Dominé propose une approche historiographique centrée sur trois thèmes principaux, le Rhin, la guerre de 1870-1871 et la Prusse. Ce choix permet de mettre en évidence tout l’intérêt qu’il y aurait, après les travaux connus du professeur François Roth, à ne pas Revue historique des armées, 256 | 2009 5 négliger l’étude de la guerre franco-prussienne. Laurent Erbs nous propose un article passionnant sur un sujet peu connu en France, celui du « recyclage des soldats allemands en Moselle à partir de 1947 ». Il nous apprend beaucoup sur les conditions dans lesquelles les prisonniers allemands, devenus « travailleurs libres » contribuèrent à combler le déficit de main-d’œuvre en Moselle montrant ainsi qu’en dépit d’un passé récent douloureux, « les considérations économiques ont prévalu sur les politiques… ». Notons enfin, pour clore ce dossier, une présentation critique due à Sandrine Heiser et à Hans-Georg Merz de l’exposition « Un an d’occupation française en Allemagne » présentée au palais Berlitz en 1946. Revue historique des armées, 256 | 2009 6 De la haine héréditaire à l’amitié indéfectible Quelques images-symboles de la relation France-Allemagne, 1870-2009 Claire Aslangul 1 Le XIXe siècle, après la Révolution française et les guerres napoléoniennes, est sans nul doute l’époque fondatrice dans l’élaboration de l’image que les Allemands se font de la France et de celle que les Français se font de l’Allemagne. La relation franco-allemande, alors conçue en termes d’antagonismes et de différences fortes entre les deux peuples, n’est cependant pas dénuée d’ambiguïté : l’intraduisible vocable allemand de « Hassliebe », « amour-haine », est probablement celui qui la caractérise le mieux. C’est seulement autour de la guerre franco-prussienne de 1870 que se construit véritablement le mythe de l’ennemi héréditaire, à partir de la réinterprétation d’événements qui, ravivant le souvenir des oppositions lointaines, semblent attester le caractère séculaire de l’affrontement entre Germains et Gaulois 1. La Première, puis la Seconde Guerre mondiale s’inscrivent dans le prolongement de cette confrontation – jusqu’au tournant de l’après-guerre, marqué par l’engagement de personnalités du monde politique et culturel qui imposent à des populations parfois réticentes le modèle du partenariat, puis de l’amitié. 2 Les images populaires portent la trace de ces évolutions : le rôle de cristallisation et de diffusion des stéréotypes joué par la caricature au XIXe siècle et dans le premier quart du XXe siècle 2 est relayé ensuite par d’autres supports iconographiques, par exemple les affiches et les cartes postales pendant la Première Guerre mondiale et l’entre-deux- guerres, les photographies de presse après 1945. 3 Sur l’ensemble de la période, les moments-clés figés dans la peinture ou la photographie et commentés dans la satire vont, globalement, de l’affrontement au partenariat, avec pour décor des lieux hautement symboliques. Citons pour son caractère exemplaire : Versailles, à la fondation du Reich bismarckien en 1871 immortalisée par Anton von Werner répondent les photographies françaises de la conférence de la Paix en 1919 (avec les gueules cassées au premier rang pour dénoncer la « barbarie allemande » aux yeux du monde) ; c’est ce même lieu qui est choisi pour célébrer en 2003 les 40 ans du traité de l’Élysée : députés allemands et français se Revue historique des armées, 256 | 2009 7 retrouvent à Versailles, pour montrer que la page de l’affrontement et des humiliations réciproques est définitivement tournée 3. 4 Des mises en scène de l’humiliation, on est donc passé après-guerre aux images de la réconciliation, avec la célébration de lieux de mémoire communs franco-allemands 4. Ce chemin « du duel au duo » 5 est bien résumé par les deux photographies que propose le récent Manuel de Terminale franco-allemand 6, modèle de coopération entre les deux pays, qui juxtapose en introduction de son chapitre « le partenariat franco-allemand : un succès exemplaire ? » la célèbre photographie d’Hitler devant la tour Eiffel et le recueillement des chefs d’État français et allemand à Verdun en 1984 – on les voit se tenir la main dans un hommage solennel aux morts de la Grande Guerre.