DOPPBS@N!Sfin© I/Ue Politique Et Théorique Mensueliedu Comité Central Du Parti Communiste Français
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f- .«wwBiiaciBaHrTgBwaayi— ___ __________________________COMITE du DOPPBS@n!Sfin© i/ue politique et théorique mensueliedu comité central du parti communiste français et maintenant plus que jamais rassemblement / / / juillet-août 1988 n° 7-8 35 F _____ rédaction, administration_____ 2, place du colonel-fabien, 75019paris Téléphone : 40.40.12.12 Rédaction, administration : poste 13.04 Abonnements : poste 11.69 comnnunisnne•cahiersdu revue politique et théorique mensuelle du comité central du parti communiste français directeur jean-michel catala rédacteur en chef fred bicocchi responsable national à la diffusion michel pilhan secrétaire de rédaction Jacqueline lamothe comité de rédaction dénis bejve Mireille bertrand pierre blotin patrice cohen-séat ellen constans Jacques dénis marc descostes Jean-charles dubart Jean duma yvonne dûment léo jtguères paul fromonteil Jean-claude gomez lin guillou aimé halbeher Jackie Hoffmann didier lemaire nadia lévêque Jean magniadas gilles masson Joë metzger bernard michaux robi peschanski pierre roubaud Jean-claude sandrier michel simon Jean-pierre terrail andré vieuguet marcel zaidner alain zoughebi intervention graphique Jean-pierre Jouffroy sommaire éditorial et maintenant plus que jamais rassemblement 4 pierre blotin élections législatives les résultats nationaux du premier tour 16 les 27 députés communistes résolution du comité central du 6 juin en vue du second tour déclaration de georges marchais après le deuxième tour déclaration du bureau politique, 16 juin après l’intervention de françois mitterrand économie, social, politique • rassembler autour des revendications sociales 30 Catherine luca c.n.p.f. • antoine riboud : comment changer pour que tout demeure 38 alain obadia p.c.f. • voir grand pour le renforcement du parti communiste 46 mireille elmalan paix et désarmement • rencontres, dialogues, accords 52 des développements internationaux favorables des luttes à renforcer Jacques dénis n® 7-8 • juillet-août 1988 • 64® année • conflits régionaux 60 afghanistan : quand l’espoir devient réalité andré leplat • amérique centrale 68 panama : résistance d’une nation georges foumial • socialisme 76 un nouveau souffle pour le socialisme bulgare jean-paul piérot 81 les activités internationales du p.c.f. histoire 88 jean-jacques rousseau rapprentissage de l’humanité de guy besse Jacques milhau chronique littéraire 94 andré stil biographe de robespierre et danton Charles haroche 101 note de lecture l’internationale (1888-1988), de Jacques estager et georges bossi (andré vieuguet) éditorial et maintenant plus que jamais rassemblement pierre blotin membre du bureau politique Six mois après le 26® Congrès du Parti communiste français, et au iendemain de deux importantes consultations électorales, faisons le point. Analysant les objectifs de la grande bourgeoisie française, notre congrès dégageait deux aspects essentiels. D’une part, dans le cadre de l’Europe de 1992, le programme des forces du capital pour les années à venir c’est l’aggravation de toutes les inégalités, avec un nouveau développement du chô mage, de la précarité de l’emploi, les attaques contre les acquis sociaux et démocratiques. C’est le renforcement de l’autorita risme. C’est l’accentuation de la politique de déclin, d’abandon national, de surarmement. Bref, c’est un véritable désastre social et national. D’autre part, rien n’est joué. La grande bourgeoisie sait que ses projets sont loin d’être réalisés. Bien sûr, le grand capital peut compter sur les forces politiques de droite. Les partis, les hommes politiques de droite — les Giscard, Barre, Chirac, Léotard, Méhaignerie, etc. — ont fait leurs preuves au pouvoir. Autoritaire, arrogante, cynique, leur politique, c’est celle que veut le capital. Quant au Parti socialiste, les évolutions que lui ont imprimées François Mitterrand et ses dirigeants au cours des dernières années l’ont conduit à adopter sur toutes les questions essentielles — austérité, déréglementation, autoritarisme, opposition au désar mement et à un nouvel ordre économique international — des choix de classe identiques à ceux des partis de droite. Mais la mise en oeuvre du programme du grand capital heurte, et heurtera toujours plus les intérêts vitaux de millions d’hommes, de femmes, de jeunes, du pays lui-même. Des luttes se développent. C’est pourquoi, parallèlement à une immense offensive idéologi que visant à faire accepter ses choix comme une fatalité, et si possible à les faire partager par le plus grand nombre, la bourgeoisie française poursuit un objectif politique majeur : opérer une recomposition d’ensemble du paysage politique français qui lui donne la garantie qu’ elle disposera, quoi qu ’il arrive, d’une majorité pour faire sa politique. Au cours de ces six mois, a-t-elle progressé dans la réalisation de cet objectif ? Les forces du consensus ont tout fait pour qu ’il en soit ainsi. Elles ont utilisé tous les moyens — de la censure au menso/ige, en passant par la promotion médiatique de Le Pen — pour empêcher le débat sur les causes de la crise, sur le bilan de la droite et du Parti socialiste, pour évacuer la question du changement de politique et de société, et pour écraser la force politique qui en est porteuse : le Parti communiste. Elles ont organisé le « débat » pour l’élection présidentielle autour d’une seule question : « Qui sera le meilleur pour dépasser les clivages gauche/droite et exercer le pouvoir avec des représen tants de l’autre camp ? ». Ces efforts n’ont pas été sans résultats. Le 24 avril, une partie des électeurs communistes se sont abstenus ou ont voté pour François Mitterrand ; c’est sur la base d’une campagne « centriste » que celui-ci a renforcé ses positions ; pour sa part, l’électorat de droite s’est fortement mobilisé, et sa composante extrême s’est beaucoup renforcée. Analysant ces résultats, Georges Marchais constatait le 27 avril que « ce mouvement confirme à sa manière ce que nous avons dit en parlant de “glissement à droite”. Cela ne nous réjouit pas. » Il notait cependant que l’objectif proclamé d’un écrasement du Parti communiste n’avait pas été atteint. Il soulignait l’importance des deux millions de voix recueillies sur le nom d’André Lajoinie dans les conditions extrêmement difficiles de cette élection. Il affirmait notre certitude que ce résultat ne reflétait pas l’influence réelle de notre parti, et ne préjugeait en rien du comportement des électeurs dans les échéances à venir\ La formation du gouvernement Rocard avec trois ministres U.D.F. aussitôt après la réélection de F. Mitterrand, puis la dissolution de l’Assemblée nationale, et la campagne des élections législatives ont été à leur tour dominées par le problème de la recomposition du paysage politique. C’est pour réaliser une « ouverture » vers la droite plus rapide et plus ample que F. Mitterrand sollicitait des électeurs une « majorité stable et durable >>. Pas plus que la campagne présidentielle, celle des législatives n’a rompu le consensus sur la politique désastreuse programmée par le capital pour les années à venir et sur la recomposition du paysage politique recherchée afin de l’imposer à notre peuple. Droite et Parti socialiste ne se sont pas affrontés pour ou contre « l’ouverture ». C’est sur le moment et les modalités de celle-ci que se sont exprimées des différences — y compris au sein de la droite. Chacun, bien sûr, voulant aborder cette échéance dans le rapport des forces le meilleur pour lui. Et tous souhaitant et faisant annoncer l’effondrement total du Parti communiste, dont des « sondeurs » inspirés prédisaient qu’ il n’aurait même plus un seul député. Le Comité central procédera les 27 et 28 juin à une analyse approfondie des résultats de ces élections législatives^. On peut d’ores et déjà faire deux constatations. 1. Georges Marchais, rapport au Comité central du 27 avril. Cahiers du communisme, mai-juin 1988. 2. Pour des raisons liées aux délais de parution de la revue, cet article a été rédigé avant la réunion du Comité centrai. La première concerne bien entendu l’échec de la tentative d’écra sement du Parti communiste. Il est le seul à progresser en voix et en pourcentage. Il obtient son meilleur résultat depuis 1981. Le fait marquant de ces élections aura été le début de la remontée du Parti communiste, confirmée par les bons résultats de ses candi dats au second tour. La diminution du nombre de ses députés est due, on le sait, à l’iniquité du mode de scrutin. La seconde constatation concerne le « glissement à droite » et les efforts des forces du consensus pour recomposer le paysage politique. Certes, la droite et l’extrême droite enregistrent d’impor tantes pertes. Mais avec 50,3 % des voix elles demeuraient majoritaires au premier tour. Le nombre de leurs députés n’est inférieur que de quelques unités à celui obtenu par le Parti socialiste. La « radicalisation » de l’électorat de droite s’est confir mée, comme en témoignent par exemple les reports de toutes les voix de droite — y compris celles dites « centristes » — sur les candidats du Front national au second tour. On ne peut non plus sous-estimer le fait que c’est après une campagne entièrement axée sur « l’ouverture » que le Parti socialiste et ses candidats ont recueilli plus de neuf millions de voix et 37,55 %. Cependant l’analyse des mouvements qui se sont produits aussi bien dans l’électorat de droite que dans celui de F. Mitterrand mérite attention. Incontestablement, des électeurs de Barre et de Le Pen qui avaient voté pour F. Mitterrand le 8 mai ont confirmé leur vote lors des élections législatives. Ils l’ont fait d’autant plus aisément que F. Mitterrand affichait son intention d’aller toujours plus loin dans le sens de « l’ouverture » vers la droite. Par ailleurs, il y a parmi les treize millions d’abstentionnistes au premier tour des élections législatives, le 5 juin, bon nombre d’électeurs de gauche qui avaient voté pour François Mitterrand lors de l’élection présidentielle.