UNIVERSITE DE FIANARANTSOA ECOLE NORMALE SUPERIEURE Département de l’Education – Formation D’Adultes

Mémoire de fin d’études pour l’obtention d’un diplôme d’Etudes Supérieures Spécialisées en Education et Formation d’Adultes (D.E.S.S/E.F.A)

L’EDUCATION DES PECHEURS POUR UNE MEILLEURE GESTION DES RESSOURCES HALIEUTIQUES DANS

LES DISTRICTS DE I ET II

Présenté et soutenu publiquement par : MANOSOTSE Rafidison 10 ème Promotion

Membres de Jury : Président : Pr RAMAMONJISOA Andriatiana Bertin Olivier Examinateur : Dr RATSIMBAZAFY Ignace Encadreur : Dr RATOVONJANAHARY Roger

UNIVERSITE DE FIANARANTSOA ECOLE NORMALE SUPERIEURE Département de l’Education – Formation D’Adultes

Mémoire de fin d’études pour l’obtention d’un diplôme d’Etudes Supérieures Spécialisées en Education et Formation d’Adultes (D.E.S.S/E.F.A)

L’EDUCATION DES PECHEURS POUR UNE MEILLEURE GESTION DES RESSOURCES HALIEUTIQUES DANS LES DISTRICTS DE TOLIARA I ET II

Présenté et soutenu publiquement par : MANOSOTSE Rafidison 10 ème Promotion

Dirigé par : Dr RATOVONJANAHARY Roger

UNIVERSITE DE FIANARANTSOA ECOLE NORMALE SUPERIEURE Département de l’E.F.A

DIPLÔME D’ETUDES SUPERIEURES SPECIALISEES EN EDUCATION ET FORMATION D’ADULTES

LISTE DES ENSEIGNANTS :

 Professeur RAZANAKOTO Lucien

 Docteur RANDRIAMAHALEO Solo

 Docteur RATOVONJANAHARY Roger

 Monsieur TSIAVALIKY Célestin

 Docteur RATSIMBAZAFY Ignace

 Docteur RAKOTOZAFY Harison J. Baptiste

 Monsieur RANDIMBIMAROLAHY Gabin

 Professeur RASAMOELINA Henri

 Professeur RAMAMONJISOA Andriatiana Bertin Olivier

 Madame PAULETTE

 Inspecteur RAZAFIMANANTSOA Raphaël

 Docteur RASOAMAMPIONONA Clarisse

REMERCIEMENTS

Afin de développer les expériences au niveau professionnel et dans le but de consolider les acquis depuis la classe de primaire jusqu’à l’université, et surtout pour cette fin de formation en Diplôme d’Etudes Supérieures

Spécialisées en Education et Formation d’Adultes, une recherche a été effectuée. Néanmoins, nous n’avons pas pu faire notre cursus sans le concours des personnes qui ont bien voulu nous aider à la confection de ce mémoire.

Ainsi, nous adressons particulièrement notre profonde gratitude :

- au Docteur RAMAMONJISOA Andriantina Berthin Olivier,

- au Docteur RAKOTOZAFY Ignace,

- au Docteur RATOVOJANAHARY Roger, qui ont bien voulu nous aider à la bonne réalisation de ce mémoire.

De même, nos grandes reconnaissances vont à l’endroit de toutes les personnes qui viennent de près ou de loin : Instituteurs et Institutrices dès la classe de primaire jusqu’aux professeurs de la faculté, pour toutes les informations et formations qu’ils ont bien voulu nous fournir et qui nous ont permis d’atteindre notre objectif d’épanouissement professionnel.

Votre disponibilité, votre présence et surtout votre accueil chaleureux nous ont vraiment aidés et soutenus tout au long de ce parcours si difficile. Nous vous souhaitons longue vie et bonne chance à votre préoccupation actuelle et surtout pour vos avenirs.

Merci beaucoup à tous !

CURRICULUM VITAE

I. ETAT CIVIL

Nom : MANOSOTSE Prénom : Rafidison Date et lieu de naissance : 02 juillet 1960 à Toliara Situation matrimoniale : marié, père de 05 enfants Nationalité : Malagasy Adresse : En service au CEG EZAKA Toliara I.M : 224.769 Contact : 032 42 856 86

II. DIPLÔMES ET QUALIFICATIONS

Année d’obtention Etablissements fréquentés Diplômes obtenus

2005 Université de Toliara BACC + 4 en Droit privé des affaires 2004 Université de Toliara BACC + 3 en Droit

2003 Université de Toliara BACC + 2 en Droit

1981 Ecole Normale Niveau II Baccalauréat en Education Belemboka Toliara

III. FORMATIONS ET STAGES

1998 : EMP (Education en Matière de Population)

1996 : CRESED (Crédit de Renforcement du Système Educatif)

IV. FORMATIONS ET STAGES

2010 jusqu’à ce jour : Professeur de S.V.T au CEG EZAKA Toliara

2003 – 2009 : Professeur de SVT au Lycée Laurent Botokeky Toliara 1998 – 2002 : Professeur de SVT au CEG Centre Toliara

1987 : Professeur de SVT au CEG Toliara II 1985 – 1986 : Professeur de SVT au VO.FI.SO Toliara II

1982 – 1984 : Professeur de SVT au CEG Antanimieva

Je déclare sur l’honneur que tous les renseignements cités ci-dessus sont sincères et exactes.

L’intéressé

MANOSOTSE Rafidison

SOMMAIRE LISTE DES ABREVIATIONS LISTE DES CARTES, DES FIGURES ET DES TABLEAUX INTRODUCTION ...... 1 PARTIE I.- PRESENTATION DU MILIEU NATUREL DU DISTRICT DE TOLIARA I ET I CHAPITRE I.- LE MILIEU PHYSIQUE ...... 4 1.1.- L’environnement marin et côtier ...... 12 1.2.- Le climat ...... 19 1.3.- l’hydrologie ...... 20 CHAPITRE II.- LE MILIEU HUMAIN ET SOCIAL ...... 22 2.1.- Structure de la démographie ...... 22 2.2.- Enseignement et éducation ...... 25 2.3.- Relation entre la démographie et l’exploitation des ressources halieutiques ...... 26 PARTIE II.- L’EXPLOITATION DES RESSOURCES HALIEUTIQUES DANS LES DISTRICTS DE TOLIARA I ET II CHAPITRE III.- LA PÊCHE TRADITIONNELLE DANS LES DISTRICTS DE TOLIARA I ET II ...... 33 3.1.- Généralités sur la pêche traditionnelle ...... 33 3.2- Les modes d’exploitation des ressources halieutiques ...... 34 3.3.- Problèmes ou obstacles liés à l’exploitation de la pêche traditionnelle dans ces districts ...... 46 3.4.- La production ...... 47 3.5.- La commercialisation ...... 50 CHAPITRE IV.- LES MESURES A PRENDRE ...... 54 4.1.- Les efforts déjà entrepris ...... 54 4.2.- Les échecs de toutes tentatives amorcées ...... 62 PARTIE III.- CADRE GENERAL DES INTERVENTIONS A FAIRE LA MEILLEURE GESTION DES RESSOURCES HALIEUTIQUE CHAPITRE V.-EDUCATION ENVIRONNEMENTALE DES PECHEURS ...... 68 5.1.- Le plan d’éducation environnementale marin et côtier ...... 68 5.2.- Réalisation du plan d’éducation environnementale marin et côtier ...... 69 CHAPITRE VI.- FORMATION DES PECHEURS ...... 78 6.1.- Mise en place du planning de formation ...... 78 6.2.- Réalisation du planning de formation ...... 81 CONCLUSION ...... 100 BIBLIOGRAPHIE ...... 103 ANNEXES ...... 105 Annexe I : Enquête cadre Annexe II : Type d’évaluation TABLE DES MATIERES ...... 108

LISTE DES ABREVIATIONS

ANAE : Association Nationale d’Actions Environnementales ANGAP : Association Nationale de Gestion des Aires Protégées APMC : Aire protégée Marine et Côtière ARLP : Amélioration des Revenus des Populations Littorales BIOMAD-TUL : Biologie – Tuléar CNRO : Centre National des Recherches Océanographiques COAP : Code des Aires Protégées COPEFRITO : Compagnie de Pêche Frigorifique de Toliara DREN : Direction Régionale de l’Education Nationale F.A.O: Food And Agriculture Organization F.E.D : Fonds Européens pour le Développement FID : Fonds d’Intervention pour le Développement MSC : Marine Stewardship Council MUREX : Maurice Export OMS : Organisation Mondiale de la Santé ONG : Organisation Non Gouvernementale PACP/T : Projet d’Appui aux Communautés des Pêcheurs à Tuléar PAM : Programme Alimentaire Mondial PNUE : Programme des Nations Unies pour l’Environnement PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement RGPH : Recensement Général de la Population Humaine SARL : Société Anonyme à Responsabilité Limitée SEECALINE : Surveillance et Education des Ecoles et des Communautés en matière d’Alimentation et Nutrition Elargie (O.N.N) SRPRH : Service Régional des Pêches et des Ressources Halieutiques UICN : Union Internationale de la Conservation de la Nature UNESCO : United Nation Educational Scientific and Cultural Organization WWF : World Wild Founds

LISTE DES CARTES, DES PHOTOS ET TABLEAUX

A. LISTE DES CARTES

Numéro Titres Pages 1 Carte de la région Sud-Ouest ...... 5 2 Carte de District de Toliara I ...... 6 3 Carte de District de Toliara II ...... 7 4 Carte de la Zone d’études ...... 8-9

B. LISTE DES PHOTOS

Numéro Titres Pages 1 Photo de la plage d’Ifaty ...... 15 2 Photo de la plage de Sarodrano ...... 16 3 Photo de la mangrove d’Ankilibe ...... 17 4 Photo de la Mangrove de Sarodrano ...... 18 5 Photo du monoxyle ayant été fabriqué ...... 37 6 Photo des différentes formes de voiles : Manindry, Manenga ...... 38-39 7 Graphique des circuits de commercialisation des produits ...... 51 8 Réunion publique de conscientisation et de sensibilisation ...... 69

C. LISTE DES TABLEAUX

Numéro Titre Pages 1 Liste des arrondissements et des communes avec les villages de pêcheurs des districts de Toliara I et II...... 10 2 Répartition des précipitations et variation de température moyenne annuelle...... 19 3 Répartition spatiale de la population des districts de Toliara I et II...... 22-23 4 Taux d’urbanisation par district ...... 24 5 Répartition de la population par sexe ...... 24 6 Tableau comparatif de la population dans 16 ans ...... 25 7 Répartition des établissements publics ...... 26 8 Répartition des établissements privés ...... 26 9 Répartition des effectifs scolaires par district ...... 27 10 Production annuelle de produits halieutiques ...... 47-49

INTRODUCTION

1

L’ile de Madagascar présente 5600km de côte environ. Cette côte littorale est riche en ressources marines, qui demeurent encore irrationnellement exploitées. De leur exploitation rationnelle dépendra l’accroissement du niveau de l’économie malgache. L’Etat aura donc intérêt à promouvoir une politique plus appropriée, s’il veut réellement améliorer les conditions de vie des populations côtières et le développement durable de la pêche.

A cet effet, notre étude se localise principalement étant donnée la longueur de cette étendu côtière, sur les littorales du District de Toliara I et II, précisément de la commune rurale de Manombo-Sud au Nord jusqu’à Beheloka au Sud. Elle mesure 244 km et renferme 48 villages avec une moyenne de 249 pêcheurs.

Cette littorale est caractérisée par une bordure de mangrove : un lieu de nidation des animaux marins. De même, des récifs coralliens bordent aussi ces lieux qui sont constitués par des récifs frangeants et des récifs barrières. Ces derniers servent alors, à protéger les littoraux contre l’assaut de la grande houle tout en offrant des abris sûrs pour la population marine.

En ce qui concerne l’exploitation, l’augmentation de la commande suscitée par l’accroissement démographique d’une part, et le besoin des sociétés qui opèrent dans le secteur d’autre part, poussent les praticiens de la pêche ou exploitants de la mer à faire l’exploitation abusive de ces ressources halieutiques par l’utilisation des filets à petites mailles, la destruction des récifs coralliens et des mangroves, le non respect de la fermeture de pêche. Ces pratiques excessives constituent les principales causes de la destruction de l’environnement de pêche : attitude de gaspillage, non respect de la nature et mépris de l’environnement. Bref, des actes illégaux dont les conséquences sur l’environnement côtier marin sont incalculables.

En outre, des chômeurs et quelques peuplades de l’intérieur s’ajoutent au nombre des pêcheurs qui sont déjà en sureffectif par rapport aux lieux de pêche. Leurs pratiques de pêche sont dangereusement destructives car ils emploient des produits enivrant les poissons comme les « narcotique », interdit par la loi et qui, hélas, déciment toute une cohorte de petits poissons.

Ainsi, la croissance démographique est l’une des causes principales des problèmes liés à l’application de la réglementation de pêche dans les districts de Toliara I et II. Ce qui engendre l’insuffisance de la production des produits halieutiques. Si le nombre de la population augmente, il faut un nombre plus important des pêcheurs car le nombre des consommateurs s’agrandit de plus ; par contre, l’étendue des zones de pêches est limitée. 2

Toutes les catégories des ces ressources sont devenues objet de la vente. La zone de pêche n’est plus proportionnelle à l’effectif des pêcheurs.

La surface occupée par les mangroves diminue par les actions anthropiques pour le bois de chauffage, la construction de marais salants et des bâtiments d’habitation ou d’hôtellerie. La plupart des récifs se trouve détruite et renversée. Ainsi, les pêcheurs vivent déjà une crise de production. Les prises journalières par tête n’arrivent plus à satisfaire les besoins de la famille. A cet effet, les pêcheurs ne se contentent plus des gros poissons, mais ramassent toutes les catégories de ressources même les juvéniles pour satisfaire leur demande. Pour cela, les petits poissons qui pullulaient dans la lagune disparaissent dangereusement.

Tous ceux-ci sont illustrés dans certains documents : « Les mangroves occupent 58013 ha en 1996 et en 2000, ils n’occupent que 36309 ha, la production halieutique qui était de 1765 tonnes en 1998 étaient réduite à1474 tonnes en 1999. En outre, les coraux étaient 100% vivants au départ mais désormais les 10% sont mous, et 64,48% morts et seuls les 25,92% sont vivants actuellement »1. C’est pourquoi nous avons choisi comme thème :« La lutte contre la dégradation de l’environnement marin et côtier ».

Nous avons constaté que l’inadéquation de la pratique des pêches avec les textes existants engendre l’épuisement des ressources halieutiques, la réduction irréversible de la production à long terme, la dégradation de l’environnement marin et côtier. Dès lors, la capture journalière de chaque pêcheur en ces dites ressources est insuffisante et la satisfaction des besoins de la famille constitue toujours un problème constant. Et c’est la raison pour laquelle nous avons choisi d’orienter notre titre « L’éducation des pêcheurs pour une meilleure gestion des ressources halieutiques dans les districts de Toliara I et II ».

Cette recherche a pour objectif de trouver de solutions efficaces et pérennes permettant d’avoir une gestion rationnelle de ces ressources, tout en assurant à l’île une satisfaction de la demande par l’augmentation de l’offre disponible à concourir au niveau du marché international. Ce qui constituerait, un bénéfice pour le budget de l’Etat et une amélioration des conditions de vie de sa population.

En effet, la préservation de ces ressources est nécessaire pour la génération future. La responsabilité de cette préservation ne revient pas uniquement aux pêcheurs eux-mêmes elle appartient à tous les secteurs et les acteurs de la pêche, et demande la participation de

1 Tableau de bord environnemental de la province autonome de Toliara, juillet 2003, 253p. 3 chacun (pêcheurs, consommateurs, collecteurs, dirigeants). Par rapport à l’épuisement de stock des ressources halieutiques, il est primordial de prendre des mesures d’urgence pour stopper ou du moins réduire l’exploitation abusive. C’est pourquoi, nous avons axé notre problème de recherche sur « la gestion rationnelle des ressources halieutiques dans les Districts de Toliara I et II ». Alors, « quelles stratégies éducatives faut-il adopter pour que la population des pêcheurs Vezo puisse exploiter, d’une manière rationnelle, les ressources halieutiques des littoraux des districts de Toliara I et II» ? Comme hypothèse nous pensons que « la réalisation des campagnes d’I.E.C (Information, Education, Communication) et des activités de formation à l’intention des pêcheurs et les autorités locales permet la gestion rationnelle des ressources halieutiques. » Toute tâche nécessite des moyens à mettre en place pour réaliser les objectifs prédéfinis. - Enquête sur terrain en vue d’une observation directe, surtout auprès des pêcheurs se trouvant dans notre domaine d’étude. - Entretien individuel avec les agents de service de pêcheurs dans les districts de Toliara I et II.

Tout cela est renforcé par diverses documentations comme les revues : plan d’action pour la création d’une APMC ; Gestion durable du littoral ; cas du Sud Ouest de Madagascar ; Tableau de bord environnemental de la province autonome de Toliara ; intégration de l’éducation environnementale en milieu scolaire pour la gestion durable de ressource halieutiques ; le informations sur le site web (URL : www.cairn.info/revue-etude- rurales-2006-2-page-197.htm , http://www.salary ; http://wrnbulletin-wordpress et les données statistique (rapport mensuel du SRPRH Toliara).

Pour cela, notre travail se subdivise en trois grandes parties interdépendantes, dont la première nous permet de découvrir les existants marins dans les littoraux des districts de Toliara I et II. Cette partie nous permet de définir exactement les ressources halieutiques disponibles dans ces zones d’étude. En outre, la seconde partie nous expliquera les moyens utilisés par ces pêcheurs pour exploiter ces ressources. Ce qui nous amène à découvrir tous les matériels et méthodes de travail utilisés par les exploitants. Enfin, la dernière partie présentera des propositions d’amélioration pour aboutir à l’objet : gérer rationnellement les ressources halieutiques dans les districts de Toliara I et II.

PREMIERE PARTIE

PRESENTATION DU MILIEU NATUREL DES DISTRICTS DE TOLIARA I ET II

4

CHAPITRE I.- MILIEU PHYSIQUE

Les districts de Toliara I et II sont situés dans la région du Sud Ouest Malgache, dans l’ex-province autonome de Toliara. Ils sont limités au Nord par le District de Morombe, à l’Est par le District de , au Sud par le District de BetiokySud et à l’Ouest, par le canal de Mozambique.

Géographiquement, la latitude de ces districts est située entre 21° 66’ et 24°72’ et de longitude entre 43°47’ et 45°47’ Est.

La ville de Toliara est à l’échelon de la région, le centre politico - administratif le plus important. Elle est installée au Nord du Tropique du Capricorne et se trouve à 945 km environ de la capitale de Madagascar Antananarivo. « Toliara la blanche »,2 ainsi appelée en raison de ses plages au sable fin, qui s’étale sur de larges avenues et des rues sans fin.

Comme devise, « le fleuve de Fiherena est l’âme de Toliara et aussi de Toliara qui ne dort jamais »3.

Le district de Toliara I a une superficie de 16 km2, formé par six arrondissements composés de 41 fokontany dont 06 des villages de pêcheurs. Tandis que le district de Toliara II a 7321 km 2 de surface, composé de 19 communes rurales avec 297 fokontany, dont 42 sont des villages de pêcheurs. Par rapport à l’ensemble de la région, la superficie de ces districts est de 10,89% et de l’île, elle est de 1,14%.

2 Fiche monographique de district de Toliara I 2006 3 Fiche monographique de district de Toliara I 2006 5

CARTE N°1

6

CARTE N°2

CARTE DU DISTRICT DE TOLIARA I

7

CARTE N°3

8

CARTE N°4

ZONE D’ETUDE : Littoral de Toliara I et Toliara II

Andravona

9

10

Tableau n° 1 : Listes des arrondissements et des communes avec ses villages de pêcheurs des districts de Toliara I et II

Arrondissements/Communes Villages des Nombre des pêcheurs par Districts Rurales pêcheurs arrondissement / commune

Ankiembe Bas Mahavatse I Ankiembe Haut 931 Mahavatse I Toliara I Mahavatse II Mahavatse II 125 Besakoa Besakoa 330 Ambohitsabo Andravona Bekodoy Salary Nord 2 Salary Nord 1 Ankaramifoke Tsandamba Lobaho Ampasilava Tsifota Manombo Atsimo 5534 Fiherenamasay Manombo 2 Tsihake 2 Ankarimela Toliara II Fitsitike Andrevo Bas Ambolomailake Betsibaroke Madiorano Mangily Ifaty Amboaboake Beravy 2931 Ambalaboy Songeretelo Ambotsibotsike Belitsake 11

Ankilibe

Saint Augustin Sarodrano Tanandava Lovokampy 554 Ampasinabo Ampasinihita Lovokampy R.G Haut

Soalara Soalara Bas 618 Tanambao Anakao Bas Anakao Maromena 609 Befase Ambola Behinta 326 Beheloke Bas TOTAL 11 958

Source : Projet PACP/T 2009

Les arrondissements de la commune urbaine de Toliara I comme Tanambao I, Tanambao II TSF Nord et Betania, et les communes rurales : MitsinjoBetanimena, Betsinjaka, , Maromiandra, Ambohimavelona, , , , Marofoty, , , Ankililoaka, , Andranohinaly, , Milenake et Manorofify dans le district de Toliara II ne sont pas habités par des pêcheurs.

Parmi les arrondissements et les communes rurales, la commune rurale de Manombo Sud est la plus peuplée en pêcheurs comptant 6183, repartis sur 18 villages. Par contre la commune rurale de Beheloke est la moins peuplée, comptant 326 pêcheurs avec 3 villages. Les pêcheurs des Districts de Toliara I et II utilisent en totalité 6021 pirogues.

Dans ces districts, il arrive des fois qu’un pêcheur possède deux, voire trois pirogues mais il existe aussi d’autres qui n’ont pas eu. La longueur de la pirogue varie de deux à huit mètres. Les petites pirogues (2 à 4 m) travaillent au niveau du lagon et sur le récif tandis que les plus grandes, supérieures à 4 m sont utilisées pour la pêche au-delà du récif.

12

En général, les pêcheurs utilisent les pirogues de taille moyenne 4 à 6 m pour exercer leur métier. Pratiquement, la pêche avec une pirogue motorisée et en fibre de verre n’existe pas. Les pêcheurs utilisent la voile et la pagaie pour sortir en mer.

L’économie malgache est dominée par le secteur primaire. Parmi ces différents éléments, figure la pêche. Dans les districts de Toliara I et II, elle est surtout maritime.

1.1 .- L’environnement marin et côtier

Ces districts sont caractérisés par la présence d’une longue côte. Elle mesure 244 km environ de long, allant d’Ambola, commune rurale de Beheloke au Sud et Andravona, commune rurale de Manombo sud au Nord. Cette côte est de faible altitude, de 5 à 200m, constituée d’immenses espaces entièrement de sables roux. Elle est prolongée par la plage sous marine en continuité avec la plate-forme continentale qui descend en pente douce vers le large. La faible profondeur, deux à dix mètres en moyenne, favorise l’installation de récifs coralliens.

En général, l’environnement marin et côtier est l’ensemble des constituants de la mer et les organismes vivants, qui y vivent ainsi que son entourage côtier. Il est composé d’éléments vivants et inertes qui forment une cohabitation d’interdépendance. Cette cohabitation s’observe aussi bien dans le domaine marin, que dans le domaine côtier.

1.1.1.-L’environnement marin

« C’est la partie occupée totalement par la mer »4. On y rencontre des plantes (algues), des animaux (poissons de toutes sortes, mollusques, reptiles, mammifères et des formations inertes comme les débris rocheux).

1.1.1.1.- Les mers

Les mers et les océans recouvrent plus de 70% de la surface de la Terre. Cette étendue forme un milieu qui foisonne d’êtres vivants infiniment divers, des requins aux harengs, en passant par les coraux. Ces nombreuses espèces marines ont une importance considérable pour les êtres humains comme source de nourritures, de médicaments ou de minéraux. Et pourtant, les hommes malmènent la mer depuis longtemps par des agissements inconsidérés. Citons comme exemple la surexploitation des bancs de poisson,

4 Guide de l’enseignant : intégration de l’éducation environnementale en milieu scolaire pour la gestion durable des ressources halieutiques 13 les pollutions des eaux, la dégradation des littoraux au point de mettre en danger la santé même des océans. « Pour la vie sur Terre, sauvons nos mers »5 .

Actuellement, le stock de poisson dans le monde est au seuil de l’épuisement. Les causes en sont multiples : surexploitation non contrôlée, utilisation de méthodes de collecte non rationnelles et destructives et pollution des océans. Un rapport de KEPEM, en 1995 a stipulé que chaque année, à Madagascar, 30 000 tonnes de poissons d’accompagnement lors de la pêche aux crevettes sont rejetées dans la mer.

Les pêcheurs vezo considèrent la mer comme une mère nourricière, une source de vie sans laquelle leur existence n’est pas assurée. A l’heure actuelle, on reconnaît la mer comme une potentialité économique des littorales. Elle est riche en variété de ressources nécessaires à la vie. A ne citer que les poissons riches en protéine et les algues, qui constituent de la richesse inépuisable en matière alimentaire avec la découverte de spiruline. Celle-ci étant reconnue scientifiquement comme la plus riche des vitamines. Par ailleurs, la capacité reproductrice des poissons est considérable car ils disposent de milliards d’œufs en une seule période de ponte comme le cas des poissons. Cela veut dire que les ressources halieutiques ont une croissance rapide, considérable voir inépuisable.

Or, dans la mer, il n’y a pas seulement les poissons, on y trouveaussi d’autres espèces abondantes comme les trépangs, les casques rouges, les tortues de mer, les langoustes. Toutes ces richesses nous donnent de quoi vivre ; des protéines, des lipides, des sels minéraux. Le sentiment de dépense qui anime le Vezo semble commun, à tous les pêcheurs du monde, il peut avoir une relation avec la fausse croyance,, comme quoi, les ressources de la mer leur paraissent inépuisables, d’où leur dicton « dépenser pour vider, demain nous prendrons »6.

Avec les produits de la cueillette et de la chasse ceux de la pêche ont constitué, depuis presque trois millions d’années, une consistance nourriture pour l’espèce humaine, une manne dont les premiers bénéficiaires fut les Etats insulaires et côtiers. « Pour Madagascar, certains historiens affirment que la pêche était déjà pratiquée avant même les premières migrations de nos ancêtres venant de lointain Arabie, Afrique et archipel Malayo-polynésien.

5Vintsy trimestriel malgache d’orientation écologique, WWF projet World Wide Fund for nature/coopération suisse, 4 ème année 11/94, 27p. 6 REJELA Michel Norbert : « La pêche traditionnelle Vezo du Sud Ouest de Madagascar, système de production dépassé », thèse de doctorat, Université Michel de Montagne Bordeau.3, 1993, 449 p. 14

Chez certaine tribu, comme le Vezo, la civilisation et l’histoire sont même liées à celles de la mer »7.

Pour son immensité superficiaire (7/10 ème de la superficie de la planète), la mer a été considérée, comme un garde à manger intarissable pour l’Homme et les autres espèces prédatrices comme les otaries et les dauphins. Erreur car sans d’autres-mers, sa surexploitation a abouti à l’épuisement des ressources halieutiques. Désolante situation qui ne nous préoccupe pas encore du moment pour le moment.

1.1.1.2.- Les récifs coralliens

Ils sont des structures massives constituées par des coraux. Ils sont formés d’organismes vivants appelés polypes, enveloppé dans un squelette calcaire externe. Un corail est composé de plusieurs milliers de polypes et un récif est constitué d’une variété de corail.

On peut distinguer deux types d’écosystèmes récifaux : récif barrière, bordant le rivage à une certaine distance de la côte et récif frangeant, fixé au littoral. Ces récifs sont actuellement menacés de destruction à cause des activités anthropiques.

En face de Toliara s’étend le grand récif barrière sur une longueur de 18km et atteint 3km de large. Il est beaucoup plus proche de la côte et assez profond pour que les super goélettes puissent y circuler, les eaux sont calmes et claires dans le chenal. De part et d’autre de Toliara, au sud entre Toliara et Ambola, il existe de récif frangeant avec la présence de récif de caye (Nosy Ve) et au nord de Toliara jusqu'à Andravona, des récifs frangeants sans récif de caye. Le plus large récif se trouve à Ambolomailake et le plus cours à Belitsake .La longueur de la totalité des récifs de la zone d’étude est proportionnelle à la longueur du littoral de ces Districts . « La côte de Toliara représente une configuration générale, définie dans l’ensemble par le développement des récifs coralliens, assis sur le plate-forme continental relativement vaste, favoris de la faune 8 ichtyologique et de la faune marine » .

Les récifs coralliens sont très riches en ressources naturelles marines exploitables, notamment les poissons, les algues, les coraux, les crustacés, les céphalopodes, les

7Vintsy trimestriel malgache d’orientation écologique, WWF projet World Wide Fund for nature/coopération suisse, 4 ème année 11/94, 27p. 8 IBRAMDJEE D. « Les activités maritimes et littorales dans le Sud Ouest de Madagascar », thèse de doctorat de 3ème cycle, Montpellier, Université Paul Valery 1984, 492p. 15

échinodermes, les mollusques. Ces derniers temps, des menaces et pressions de la demande pèsent sur ces écosystèmes et risquent ainsi leur destruction.

Le récif corallien de Toliara est en danger de destruction. Plusieurs facteurs sont à l’origine de cette dégradation : la population exerce une pression de pêche très élevée. Des fabriquant des chaux ont fait de prélèvement à bout.

1.1.2 .- L’environnement côtier

Le domaine côtier se caractérise par la présence des plages, des flores et les faunes qui s’y trouvent.

1.1.2.1.- Les plages

Les points marquants de ce long littoral sont constitués par les récifs coralliens, les lagons, les plages sableuses, les marais maritimes, ainsi que le bush épineux et la forêt dense et sèche sur le sable blanc et roux, et sur les roches calcaires.

Photo de deux plages différentes

Photo n° 1 : Plage d’Ifaty 16

Photo n° 2 : Plage Sarodrano

1.1.2.2.- Les mangroves et sa situation géographique

Le terme de « Mangrove » désigne spécialement une formation végétale qui vit dans l’année, les pieds dans la mer.

Les mangroves se rencontrent uniquement sur le littoral marin, dans les régions tropicales et intertropicales, autrement dit, dans les régions chaudes et arrosées, entre 15 et 35°, et recevant en moyenne 700 à 1500mm de pluie p ar an.

Les cordons littoraux des districts de Toliara I et II sont souvent associés à des mangroves assez étendues sur des vasières, dues à des dépôts fluviaux importants. Ce sont des mangroves d’estuaire (Sarodrano, Saint Augustin, Fitsitke), localisées aux embouchures des fleuves et des rivières, et des mangroves littorales, formées parallèlement à la côte grâce à la présence de la résurgence d’eau douce (Ankilibe, Ankiembe, Songeretelo).

La mangrove de Fitsitike à Manombo Sud est actuellement la plus belle mangrove de ces districts avec une superficie de 400ha, alors que les autres ont pratiquement disparu par la déforestation.

17

Dans le domaine marin et côtier, la pression découle d’une forte croissance démographique et d’un fort flux migratoire. Ces différentes formations sont intensivement exploitées.

Ces mangroves hébergent une faune importante de poissons, de crustacés (en particulier des crevettes et des crabes), de coquillages, d’oiseaux rares ainsi que des algues.

Photo n° 3 : Mangroves d’Ankilibe 18

Photo n° 4 : Mangroves de Sarodrano

Comme tout milieu naturel, l’environnement marin et côtier est un berceau des ressources halieutiques : les végétaux et les animaux. Les ressources végétales : sur les côtes, les principaux arbres que l’on rencontre sont les mangroves. Elles sont des formations végétales du littoral, constituées d’arbres connus sous le nom de palétuvier, poussant dans les vases côtières et généralement à proximité des embouchures des fleuves. Dans le milieu marin, des algues y poussent en abondance et en plusieurs espèces. Ce sont les formations végétales qui se développent dans le lagon, à l’intérieur de la zone récifale et totalement immergé. Les ressources animales sont les invertébrés ou animaux sans squelette bien développé comme les coquillages, crabes, crevettes, langoustes, oursins, poulpes, calmars…. et les vertébrés ou animaux à squelette interne tels que les poissons, tortues marines, requins, thons.

19

1.2.- Le climat

Le tropique du capricorne traverse ces districts. Ainsi, Toliara I et II sont dénommés « Cité du soleil »9 car la durée de l’ensoleillement apparaît relativement constante durant l’année. C’est un climat chaud et sec, semi-aride. A la longue saison sèche (8 mois) succède une brève saison des pluies, parfois aléatoire, souvent très irrégulière et toujours pauvre en précipitation (moins de 600mm par an).

1.2.1 La température

La variation des températures, tout au long de l’année reste faible (amplitude annuelle comprise entre 7° et 10°). Les moyennes annuelles s ont toujours comprises entre 23°C et 25°C. Le mois le plus chaud est le janvier et le pl us froid le juillet.

Source : Station Toliara, Direction des exploitations météorologiques

1.2.2.- La pluviométrie

Quant à la pluviométrie, elle montre que la période pluvieuse ne couvre que deux mois (janvier et février) à Toliara – ville, elle est donc très courte et tardive. Mais dans le district de Toliara II, la pluviométrie est différente, surtout dans les communes qui sont à vocation agricole (Analamisampy, Ankililoaka, Miary). Elle est avancée et s’étend de novembre à mars.

Tableau n° 2 : Répartition des précipitations et variation de température moyenne annuelle.

Nombres Température Moyenne Pluviométrie Districts Altitudes de mois annuelle (mm) Mois le plus Mois le plus secs Annuelle chaud froid Toliara I 9 364 10 25°2 Janvier Juillet Toliara II 8 280 8 25°7 Janvier Juillet

Source : RGPH 1993

9 Fiche monographique de district de Toliara I 2006. 20

1.2.3.- Le vent

La frange côtière est balayée en permanence par un vent dominant « Tsiokatimo », de direction Sud Ouest Nord Est et qui constitue un facteur sélectif local de la végétation. Dans ces districts, l’Alizé qui a franchi la falaise orientale, y est subsides, autrement dit sec et de caractère anticyclonique. Ce qui donne le plus souvent une dorsale anticyclonique sur l’ensemble de ces districts. Le temps est beau et frais en raison du refroidissement nocturne. Près des côtes, la brise marine, toujours en fin de journée, peut également déclencher quelque précipitation. Grâce à leur connaissance empirique, les pêcheurs vezo ont une notion sur la direction et la vitesse du vent. Ce qui leur permet de programmer leur sortie en mer. Tous les vents portent d’ailleurs des noms malgaches tels que tsiokatimo (vent du sud), fandohotse (vent du Nord vers le Sud), Varapohe (vent du Nord – vers le Sud qui souffle très fort), Varatraza (vent du Nord Est vers l’Ouest), Ampalan’andrefa (vent de l’Ouest vers l’Est), Ampalan’atimo (vent du Sud Ouest vers l’Est).

1.3.- L’hydrologie

Deux catégories de réseaux hydrauliques caractérisent les districts de Toliara I et II

1.3.1.- Le cour d'eau à bassin mixte

Le fleuve de l’Onilahy qui se trouve dans la partie Sud du district de Toliara II, à 30 Km de centre ville de Tuléar traverse à la fois sur socle cristallin des hautes terres et les bassins sédimentaires de l’Ouest. Avec son important bassin versant de 32 225 km 2 et sa longueur de 374,5 km. Son maximum hydrologique est lié au maximum pluviométrique. Les hautes eaux ne durent que de décembre à mars avec une montée importante en janvier. Par contre, la saison sèche est très marquée avec des températures élevées et à une humidité très faible engendre des étiages prononcés. Ce qui fait que, la plupart des cours d’eau du bassin de versant de l’Onilahy qui s’assèchent mais qui ont souvent un sous écoulement.

1.3.2.- Le cours d’eau dans le relief sédimentaire

Le Fleuve de Fiherena à 3 Km du centre ville de Tuléar se trouve dans la partie nord du district de Toliara II. Il coule sur des terrains sédimentaires de 7 790 km 2 de bassin versant et de longueur de 138 km. Elles appartiennent au régime des cours d’eau de type « Côte Ouest » et de « Sud sahélien ». L’alimentation des bassins versants est conditionnée par une pluviométrie très faible (300 à 600 mm) et par le fait que, des eaux disponibles pour l’écoulement sont amoindries par une forte évaporation de 1200 à 1500 mm. Par ailleurs, les débits de saison sèche sont d’une extrême variabilité d’une année à l’autre. 21

L’une des caractéristiques physiques essentielles de cette partie côtière est donc, sa pauvreté en rivières permanentes. Une autre particularité de ces cours d’eau est leur dépérissement à mesure que l’on va vers l’aval. Cette décroissance s’explique par la fréquence des sols à dominance texturale sableuse favorisant l’infiltration.

1.3.3.- L’océanographie

Les mouvements de la mer sont généralement moindres dans cette zone faisant face au canal de Mozambique. La température moyenne des eaux se situe entre 28 et 30°C avec une salinité moyenne de 34°5 pour 1000. La mar ée est à cycle diurne (marnage : 3 m) ; et les courants marins dominants se portent vers le Sud. En hiver, la mer est calme dans la plupart du temps.En été, la mer est souvent agitée à cause du vent du Sud « Tsiokatimo », ce qui limite les sorties des pêcheurs.

Bref, les districts de Toliara I et II font partis de la région Sud ouest avec une surface de 7337 km 2, occupent 10,89% de l’étendue de la région, formés par une commune urbaine (Toliara I) et 19 communes rurales portant 11958 pêcheurs qui exploitent exclusivement l’environnement marin et côtier.

Cet environnement est constitué des mers calmes, qui ont un potentiel intarissable riche en variété des ressources halieutiques assurant la survie des Vezo pêcheurs et des lieux de ponte, de croissance, et de refuge de ces ressources comme les récifs coralliens, les mangroves et des plages.

Ces districts sont caractérisés par ses climats chauds et secs, semi-arides, son vent dominant (Tsiokatimo) et ses deux réseaux hydrauliques : Onilahy et Fiherena.

22

CHAPITRE II.- LE MILIEU HUMAIN ET SOCIAL

Considéré principalement comme un centre de développement économique, les districts de Toliara I et II constituent de ce fait, une zone d’accueil. Les zones sont à la fois les acteurs et les cibles de toutes les actions de développement. Aussi est-il indispensable de savoir les spécificités de la démographie.

2.1.- Structure de la démographie

L’étude de la structure démographique s’effectue à travers de la répartition spatiale de la population et son évolution.

2.1.1.- Répartition spatiale de la population

La population des districts de Toliara I et II est évaluée à 540 301 habitants soit 32,86% de la population de la région sud ouest. Elle est repartie dans tous les arrondissements ou toutes les communes.

Tableau n° 3: Répartition spatiale de la population des districts de Toliara I et II

Districts Arrondissements/comm Nombre de la Superficie Densité unes population (Km 2) (Hab/ Km 2) Toliara I Tanambao I 23 362

Tanambao II 35 851

Mahavatse I 36 009 16 624,26

Mahavatse II 26 097

Betania 24 389

Besakoa 30 967 Total 176 675 22 366

Ambolofoty 7 029

Anakao 5 906 23

Analamisampy 49 087

Andranohinaly 8 619

Andranovory 25 085

Ankililoake 39 768

Toliara II Ankilimalinike 25 276

Antanimena 10 058

Beheloke 13 046 7 321 38,45

Behompy 12 647

Belalanda 13 061

Betsinjake 12 435

ManomboAtsimo 17 582

Manorofify 8 095

Marofoty 9 178

Maromiandra 7 560

Miary 9 344

Milenake 12 251

MitsinjoBetanimena 16 387

Saint Augustin 20 186

Soalara Sud 4 178

Tsianisiha 14 082 Total 363 626 Ensemble 540 301 7337

Source : Fiche monographique de la région Sud Ouest 2009 24

Le district de Toliara II est la plus peuplée avec 363 626 habitants et représente 67,17% de la population totale de ces deux districts. Ils occupent une surface de 7 321 km2 avec une densité moyenne de 38,45 habitant/km2. Dans ce district, la commune rurale d’Analamisampy, située à 107 km au Nord du centre ville de Toliara I est la plus peuplée avec 49 087 habitants soit 13,49% de la population totale de district de Toliara II. Cette situation peut être expliquée par des conditions physiques du milieu. D’une part, ce milieu humide et les sols ferrugineux sont adaptés aux cultures saisonnières, et aux cultures contre saisons. D’autre part, la présence des forêts naturelles et des vastes prairies assurent le pâturage.

2.1.2.- Population urbaine et population rurale

Le tableau suivant montre le taux d’urbanisation par district.

Tableau n° 4 : Taux d’urbanisation par district

Districts Population urbaine Population rurale Taux d’urbanisation (%) Toliara I 175 675 0 100

Toliara II 0 363 626 0 Ensemble 175 675 363 626 32,51

Source : Fiche monographie des Districts de Toliara I et II 2006

La population urbaine est estimée à 175 675 habitants. Ce qui caractérise la population de la ville est l’importance du phénomène migratoire. En général, on a affaire à une migration des ruraux en quête de travail en milieu urbain, espérant ainsi, améliorer leur situation et leurs conditions de vie.

Tableau n° 5 : Répartition de la population par se xe

Districts Masculin Féminin Toliara I 80 818 95 857 Toliara II 178 721 184 905 Ensemble 259 539 280 762

Source : Fiche monographie des Districts de Toliara I et II 2006

Pour ces districts, la population féminine représente 51,96 % et la population masculine représente 48,04%. 25

2.1.3.- Evolution de la population

Les données au cours de 16 ans (1993 à 2009), nous permettent d’avoir un taux moyen d’évolution de la population de ces districts.

Tableau n° 6 : Tableau comparatif de la population dans 16 ans

Années Taux de croissance moyenne (%) (1993 – 2009) Districts 1993 2009

Toliara I 80 826 176 675 7,41 Toliara II 146 493 363 626 9,26 Ensemble 227 319 540 301 8,61

Source : RGPH 1993 et fiche monographiques des Districts de Toliara I et II 2009

Hoerner J.M (1990) : « la population du Sud Ouest ne manque pas de doubler tous les 20 – 25 ans » 10

Ce tableau montre qu’au cours de 16 ans (1993 – 2009), le nombre de la population de ces deux districts a doublé.

Cette évolution de la population peut s’expliquer par plusieurs facteurs à savoir, l’exode rural, l’augmentation de nombre de jeunes filles en état de procréer, les fortes natalités des vezo et Tanalana et l’existence des infrastructures hospitalières et de santé limite aussi la mortalité infantile.

2.1.4.- Composition ethnique

La population de ces districts est composée de plusieurs ethnies dont les majoritaires sont les Vezo, Masikoro et Tanalana. Mais la plus forte composition de la race vezo se trouve le long de la côte, du Nord au Sud de ces districts.

2.2.- Enseignement et éducation

La politique de décentralisation et de démocratisation à Madagascar va entraîner une augmentation rapide du nombre d’écoles surtout du primaire ou écoles d’éducation de base.

10 HOERNER J.M. « La dynamique régionale du Sud Ouest de Madagascar », cahier n°1 du grec –IFA, Université Paul Valery, Montpellier et Perpignan, 1990. 309p. 26

De 1975 à 1987, on assiste à une évolution spectaculaire du nombre des établissements scolaires du niveau II dans tous les arrondissements de district de Toliara I et dans toutes les communes de district de Toliara II. Ces districts sont dotés de plusieurs établissements publics et privés dont la répartition est représentée dans les deux tableaux ci-dessous.

Tableau n° 7: Répartition des établissements public s

Districts Nombre De l’E.P.P Du C.E.G Du Lycée Toliara I 20 07 02

Toliara II 187 21 01 Ensemble 207 28 03

Source : DREN Sud Ouest 2009

Tableau n° 8: Répartition des établissements privés

Districts Nombre De l’E.P.P Du C.E.G Du Lycée Toliara I 13 13 06

Toliara II 46 01 01 Ensemble 59 14 07

Source : DREN Sud Ouest 2009

Le nombre total des établissements primaires et secondaires (publics et privés) est le suivant :

- 266 : Ecoles primaires

- 42 : Collèges d’Enseignement Général

- 10 : Lycées.

Les effectifs scolaires du niveau I dans les districts de Toliara I et II comptent 106 604 élèves durant l’année 2008 - 2009dont 80 513 dans le secteur public et 26 091 dans le secteur privé.

Par ailleurs, la répartition de ces effectifs se représente comme suit : 27

Tableau n° 9 : Répartition des effectifs scolaires par district

Districts Population Enfants Nombre Ratio totale scolarisés d’instituteurs/professeurs Toliara I 176 675 37 849 1 206 31

Toliara II 363 626 68 755 1 450 47 Ensemble 540 301 106 604 2 656 41

Source : Annuaire Statistique DREN Atsimo Andrefana 2009

La proportion des élèves de l’enseignement primaire est de 19,73% de la population totale.

On assiste à une insuffisance en nombre et en qualité des enseignants à chaque niveau dans ces districts.

L’éducation joue un rôle de premier plan au changement de la vie intellectuelle des individus, ainsi que les pêcheurs Vezo. L’amélioration de la qualité de l’éducation va de paire avec le rapport maître - élève. Dans les districts de Toliara I et II, ce rapport est de 41 élèves par maître ; ce qui est « de la norme 43 pour l’Afrique et de 35 élèves pour la norme internationale »11 .

Donc, il faut adapter le rapport maître – élève à la norme plus performante pour favoriser le maître à suivre scrupuleusement ses élèves tout au long de l’année scolaire et pour faciliter le transfert du message à émettre.

2.3.- Relation entre la démographie et l’exploitation des ressources halieutiques

Les ressources halieutiques dépendent étroitement de l’accroissement démographique. Or, ce dernier ne cesse pas d’augmenter en effectif dans le monde. « Il comptait deux milliards d’habitants en 1970 ; quatre milliards en 1975 ; six milliards en l’année 2000 et de 19 milliards en 2010» 12 . En fait, on a constaté une forte poussée démographique qui nécessite une augmentation en denrées alimentaires, fabrication de produits pharmaceutiques et comestibles. La pression des demandes en toute catégorie des produits halieutiques se multiplie dans tous les pays du monde y compris Madagascar.

11 PROJET/MAG/87/PO1, « L’éducation en matière de population pour une meilleure qualité de vie », manuel de base à l’intention des agents d’éducation, imprimerie du CNAPMAD-D.L.N°05 Mars 1991, 216p. 12 PROJET/MAG/87/PO1, « L’éducation en matière de population pour une meilleure qualité de vie », manuel de base à l’intention des agents d’éducation, imprimerie du CNAPMAD-D.L.N°05 Mars 1991, 216p. 28

2.3. 1.- Les pêcheurs Vezo ancestraux

Depuis les temps ancestraux, les VEZO pêcheurs veulent bien préserver la mer. Ils utilisent les filets à grande maille de quatre à cinq doigts. Ils jettent en mer les petits poissons lors de leurs captures ; autrement dit, ils ne capturent pas les ressources halieutiques qu’ils n’arriveraient pas à vendre.

Les pêcheurs Vezo ne s’éloignent plus de la mer, y jettent le cordon ombilical de nouveaux-nés,de même les prépuces de leurs enfants et exploitent la mer pour la satisfaction de leur besoin. Au niveau de leur croyance, ils font cuir les poissons dans une marmite sans couvercle comme la cuisson du nason à éperon bleu, de tortue de mer, ne font pas griller la pieuvre et le chirurgien bagnardfraîche, et s’interdisent de jeter le sel de cuisine au feu, car l’observation de ces pratiques maintiendrait la mer calme et temps toujours beau.

Ainsi, le pêcheur Vezo vit de la mer depuis sa petite enfance. C’est dans celle-ci qu’il apprend à marcher et pense même y finir leurs jours. D’ailleurs, le tombeau suscitéest baigné en mer montante. En jouant, l’enfant des pêcheurs Vezo imite leur parent qui lance l’ harpon au poisson ou à la tortue de mer ; sur la pirogue en mer, il apprend à guider et même la tenir en équilibre. Les Vezo mangent habituellement les poissons bouillis ou avec le riz ou avec le manioc le plus préférable car ce dernier constitue un plat de résistance. Ils n’attrapent que les poissons gras et gros ou les poissons souhaités pour la nourriture de leur famille. Les produits capturés sont aussi échangés avec les produits agricoles venant de l’intérieur. Cet échange se fait par le système de troc.

2.3.2.- Croissance des pêcheurs en effectif

Les districts de Tuléar I et II sont marqués par la pêche traditionnelle pratiquée par « le peuple de la mer 13 » dénommé VEZO, ayant une très bonne connaissance dans ce domaine aquatique et des faunes marines. Ce peuple est qualifié comme une société traditionnelle ayant des habitudes halieutiques, et vivant en symbiose avec la mer, des enfants de la mer et des semi-nomades marins.

Les villages sont habités par les pêcheurs Vezo. Ils sont les conséquences de leur migration le long de la côte de ces districts depuis plusieurs générations. On pensait que le

13 KOECELIN Bernard, « Les Vezo du Sud Ouest de Madagascar », contribution à l’étude de l’écosystème de semi-nomades marins, collection, cahier de l’Homme, N°15, Edition Mouton, Paris 1974, 269p. + 12fig + 33 photos 29 village d’Anakao sembla être leur village d’origine. C’est dans ce village, en effet, qu’ont lieu leur enterrement dans les tombeaux ancestraux ainsi que leur totem.

Etant des semi-nomades marins, plusieurs villages des pêcheurs avaient été formés dans les littoraux des districts de Toliara I et II ; en poursuivant les poissons migratoires et en recherchant des endroits les plus poissonneux. De là, ils ne s’éloignent plus de la mer et pratiquent la pêche côtière dans les lagons et dans les récifs.

Le Vezo aime bien la famille nombreuse, chaque famille a 7 à 8 enfants en moyenne. Cela veut dire que la croissance des pêcheurs vezo est rapide .Ils ignorent le planning familial qui leur aurait permis de limiter le nombre des naissances par famille, selon le pouvoir d’achat de chaque foyer. D’où, l’effectif des pêcheurs Vezo augmente. Cela est dû à la croissance même du Vezo et de l’existence de chômage. Ce dernier produit des pêcheurs moins habiles que « les enfants de la mer ». Mais à cause de la cherté de la vie actuelle et du manque d’emploi, ils viennent grossir le nombre des pêcheurs qui est déjà en sureffectif. Alors, cette zone de pêche est devenue plus étroite pour les VEZO pêcheurs, compte tenu de leur nombre toujours imprévisible et croissant. Par conséquent, ils doivent augmenter leur capture pour satisfaire leur besoin en nourriture.A cet effet, ils ne respectent plus les règles prescrites pour la pêche.

2.3.3 .-Conséquences de la croissance démographique

L’accroissement de l’effectif de la population des districts de Toliara I et II implique le doublement le nombre des pêcheurs, de même aussi, l’augmentation des consommateurs locaux. Dans ces cas, des conflits de lieux de pêches se produisent au niveau de ces pêcheurs, les produits halieutiques deviennent valeureux, les ressources naturelles se trouvent aujourd’hui dangereusement menacées, la tortue de mer est actuellement en danger et diminution de la disponibilité par habitant par an en poisson.

2.3.3.1.- Conflits des lieux de pêche

La pêche traditionnelle VEZO est une pêche côtière, se fait dans une zone étroite : le lagon.

Dans le temps, les pêcheurs étaient moins nombreux, ils s’arrangeaient à repartir les lieux de pêche surtout dans la pratique de la pêche nocturne. Cet arrangement était rentable car il avait permis un rendement plus conséquent. 30

Du moment où leur effectif avait augmenté, deux ou trois groupes de pêcheurs se rendent sur un même lieu et celui qui arrive le premier fait la pêche et les autres doivent se déplacer.

De plus, un groupe de pêcheurs fait la pêche dans un lieu X par exemple à un moment donné, après quelque temps, un autre groupe arrive sur le même lieu toujours X pour y faire la pêche car il ne sait pas non plus que ce lieu est déjà pêché par d’autres pêcheurs. Cette situation se rencontre chaque jour et surtout chaque nuit chez les pêcheurs VEZO, à n’importe quel lieu se trouvant dans le lagon ; d’où, la quantité des produits pêchés par tête diminue.

2.3.3.2.- Valorisation des ressources halieutiques

Du moment où les consommateurs deviennent plus nombreux, les héritiers pêcheurs s’éloignent de la mentalité ancestrale « Le bon pour la mer ». Toutes les ressources halieutiques peuvent être vendues, et tout a de la valeur : les petits poissons, les juvéniles…. Les VEZO pêcheurs exploitent alors par tous les moyens pour avoir les produits de la mer qui sont devenus plus valeureux. Ils ne gardent plus le bien pour la mer et les interdictions commandées par les textes en vigueur.

La mer représente pour les Vezo ce que les champs de culture pour l’agriculteur et on ajoute que la population non Vezo des districts de Toliara I et II se retourne vers la mer qui est un véritable trésor pour de nombreux produits qu’elle recèle en cas de famine. Autrement dit, c’est dans la mer que les pêcheurs Vezo et les autrestrouvent de quoi vivre. La mer représente donc, une potentialité économique pour ces districts.

2.3.3.3.- Les ressources naturelles menacées

Frôlant la catastrophe, voire l’anéantissement pour certaines causes : pour satisfaire ses besoins, l’Homme pille et ravage sans compter.

Les forêts de palétuviers (30 000 ha de mangroves), sont complètement rasés et décapés sur plusieurs centaine d’hectare, causant la perte d’espèces rares, de faune et de flore, et la destruction irréversible des grands espaces, qui ont servi de nurserie de poissons et crevettes des districts.

A ce rythme de consommation qu’en sera-t-il demain ? Car que ce soit les grands espaces pour l’exploitation salinière ou les espaces spécifiques pour la fabrication du charbon pour la cuisson ou les bois pour diverses constructions constituent autant de pression sur la flore, et par voie de conséquence sur la faune, et le constitueront toujours si 31 des alternatives ne sont pas trouvées à court terme, et acceptées par les populations, moyennant éducation et sensibilisation.

2.3.3.4.- La tortue de mer est actuellement en danger

Objet d’une exploitation non négligeable dans les régions côtières malgaches, les tortues de mer sont actuellement en danger par la disparition lente mais sûre. Mais ces tortues représentent aussi des dangers pour les consommateurs. D’une part, la chasse est de plus en plus importante à cause de la demande croissante en écailles et en juvénile des tortues carets par les artisans.D’autre part, l’augmentation des consommateurs de viande de tortue marine incite les pêcheurs à chasser encore plus, même si le résultat est alarmant. Par ailleurs, les tortues de mer font partie des animaux intégralement protégés à Madagascar. « La chasse et l’exportation de ces reptiles ainsi que les produits qui en sont issus sont interdites »14 .

Pour limiter les dégâts, force est de mettre en œuvre les réglementations établies et d’en mesurer les effets.

2.3.3.5.- Diminution de la disponibilité par habitant par an en poisson

Dans notre économie nationale, le secteur pêche fait vivre près de 550 000 personnes, soit 5,2% de la population globale et représente 4,8% de notre produit intérieur brut, et 13% de nos recettes d’exportations après la vanille et le café.Des chiffres qui ne reflètent pas à travers la consommation locale. Si dans les pays dits en développement, la consommation annuelle de poisson par habitant est de 9,5kg, contre 8,1 pour les africains, celle des malgaches restent encore relativement basse 7,4.Historiquement, la disponibilité théorique par habitant par an en poisson n’a cessé de diminuer.Estimée à 30kg en 1960, 25,5 en 1989, actuellement, elle n’atteint plus les 25kg du seuil de carence en protéine animale fixé par la F.A.O.

Une baisse est essentiellement provoquée par deux facteurs : l’augmentation rapide de la population consommatrice qui, à 25 ans a doublé et l’augmentation incessante de prix des poissons.

La population des districts de Toliara I et II a doublé tous les 25 ans. Plus, elle s’augmente, la consommation et les besoins en ressources halieutiques s’élèvent. La forte natalité des Vezo pêcheurs augmente leur nombre. La manque d’emploi, la sécheresse,

14 Décret N° 88-243 du 15/06/88 ; la chasse et l’exportation des tortues de mer ainsi que les produits qui sont issus sont interdits 32 l’insuffisance et la dégradation des barrages et canaux d’irrigation qui nuisent l’agriculture produisent des pêcheurs non doués ajoutant l’effectif des enfants de la mer.

Dès l’époque où le nombre de pêcheurs n’est pas encore important, les pêcheurs s’organisent avant d’aller à la pêche. Ils déterminent d’avance le lieu de pêche de chacun pour éviter leur empiétement dans la mer, surtout dans la pratique de la pêche nocturne. Actuellement, l’organisation de la pêche n’est plus possible, vu le sureffectif des pêcheurs par rapport aux lieux de pêche et la multiplication de leurs villages.

La pression de la demande occasionnée par la croissance démographique très rapide a pour conséquence, la valorisation des ressources marines et le non respect du texte en vigueur pour l’exploitation des produits marins.

Les districts de Toliara I et II possèdent deux atouts : une côte riche en ressources halieutiques, plus ou moins grande en milieux marins littoraux contenant de récifs et de mangroves, et une population de pêcheurs Vezo exclusivement apte à satisfaire la demande de la population en ressources marines.

La sécheresse prononcée dans ces districts ne permet pas de faire de l’agriculture. L’activité principale c’est la pêche. Ce handicap climatique constitue un élément inévitable à la pratique de la pêche traditionnelle qui se fait le long du littoral.

L’accroissement démographique de ces districts, qui ne manque pas de doubler ne permet pas l’adéquation de rapport maître – élève et favorise l’augmentation de la demande en ressources halieutiques, qui se trouvent aujourd’hui dangereusement menacées.

DEUXIEME PARTIE

L’EXPLOITATION DES RESSOURCES HALIEUTIQUES DANS LES DISTRICTS DE TOLIARA I ET I

33

CHAPITRE III.- LA PÊCHE TRADITIONNELLE DANS LES DISTRICTS DE TOLIARA I ET II

Les fruits de mer sont capturés par différentes méthodes et techniques de pêche. Par suite, ils sont utilisés à des fins commerciales. Généralement, on pense que la mer contient un stock inépuisable de ressources ; c’est vrai mais à condition de l’exploiter d’une façon rationnelle.

3.1.- Généralités sur la pêche traditionnelle

La pêche traditionnelle présente une grande diversité, eu égard aux produits recherchés. Les méthodes de pêche maritime demeurent ainsi très archaïques, tant du point de vue des procédés utilisés qu’au niveau des embarcations. Certains pêcheurs font la pêche en plongée, d’autres pratiquent le ramassage. Les matériels utilisés par les pêcheurs sont les lignes à main, la ligne à la traîne, les filets maillants, les palangrottes, les masques, les harpons, et ils utilisent les pirogues monoxyles à balancier avec voile, fabriquées avec des bois légers et tendre « Farafatse ». La durée de vie moyenne de cette embarcation est de trois ans. Le prix moyen d’une pirogue varie selon sa capacité d’embarcation.

La pêche traditionnelle constitue l’activité principale des villages littoraux des districts de Toliara I et II. La potentialité en ressource marine et la sécheresse de ces districts poussent les gens à s’orienter vers la pêche. Cette activité reste encore au niveau traditionnel ou familial. Dans ces districts, la zone de pêche est très réduite, généralement à une heure de trajet de la plage. La quasi-totalité de la pêche est axée sur l’exploitation du récif. Les pêcheurs partent au début de la marée basse et ne reviennent qu’au début de la marée haute. La durée de pêche se fait en six heures de temps en moyenne.

Par ailleurs, il n’existe pas un secteur de débarquement de la pêche. Il n’y a aucune infrastructure d’accueil pour les produits de la pêche, les pirogues sont débarquées sur la plage où les attendent les collecteurs et les intermédiaires. En effet, les pêcheurs traditionnels, faute d’infrastructures de transformation ou de stockage, de transport ou de route à Toliara II, se cantonnent dans une économie de subsistance. Malgré tout cela, la pêche traditionnelle a toujours une place importante dans ces districts. Elle ravitaille surtout le marché local, intérieur et extérieur, en produits halieutiques. La collecte de la pêche traditionnelle est assurée par les sociétés privées et des intermédiaires privés qui, le plus souvent, s’occupent du mareyage. 34

Tous les produits de mer exploités existent dans les districts de Toliara I et II tant qu’en quantité qu’en qualité (poissons, crustacés, mollusques, tortue de mer, coquillage,…). Deux grandes sociétés exploitent la production des pêcheurs : MUREX et COPEFRITO.

Le fumage et séchage constituent les méthodes de traitement les plus couramment utilisées par les pêcheurs traditionnels pour attendre la vente. En moyenne 2,5kg de poissons frais donne 1kg de poisson séché. Soient frais, fumés ou séchés, les poissons sont destinés à être échangés contre les produits agricoles (manioc, patate douce, maïs) avec les agriculteurs de l’arrière pays, sinon vendu pour les plus grandes parties dans les villes ou les grands centres communaux tels Ankililoake, Befandrea, Manombo, Saint Augustin.

Un pêcheur traditionnel, c’est quelqu’un qui se nourrit des ressources halieutiques et qui n’emploie pas des matériels modernes. Ce métier est appris par l’accompagnement du père et du grand-père souvent en mer dès l’âge d’enfant. On ne peut pas apprendre la pêche mais on le regarde, le contemple et assimile tous les gestes qui sont devenus les siens.

Etre un pêcheur traditionnel ne nécessite pas une autorisation quelconque, la mer et les ressources halieutiques appartiennent aux pêcheurs traditionnels depuis les temps des aïeux. Dès lors l’autorisation est inutile pour pouvoir exploiter ses propres richesses.

La maladie, le mauvais temps, la dépression tropicale empêchent la sortie des pêcheurs en mer. Les bulletins météorologiques aident beaucoup les pêcheurs en complément de leurs connaissances traditionnelles acquises. Pour un bon pêcheur, le temps qu’il fera le lendemain peut se lire à travers la couleur de la mer, la présence et le mouvement de nuage

3.2.- Les modes d’exploitation des ressources halieutiques dans les districts de Toliara I et II

Les districts de Toliara I et II présentent des atouts pour la pêche de ressources halieutique situés dans la zone du canal de Mozambique. Les différents types de produits qu’on y trouve sont : les crustacés, les poissons de toutes sortes tels que : les capitaines, les thons, les cabots, les muges, les requins, les mollusques, les tortues de mer, les algues. Toutefois, cet avantage n’est exploité de façon optimale. L’activité de la pêche reste faible. Cette faiblesse est causée par l’exposition de la côte occidentale aux incessants vents « Tsiokatimo », lesquels ont une force variable qui réduisent les possibilités de la pêche traditionnelle. 35

L’alternance de saison chaude et froide est aussi un facteur de cette faiblesse, car elle provoque le déplacement des poissons dans des endroits différents, rendant difficile le repérage de zone rentable. Cela influe sur la quantité de production des pêcheurs.

3.2.1.- Principales caractéristiques des activités de pêche des ressources halieutiques

Madagascar, de part sa situation charnière, entre le canal de Mozambique et l’océan indien, à 5 600 km de côte. Cela implique alors que la pêche est une activité d’envergure économique énorme. C’est ainsi que les produits halieutiques tiennent le deuxième rang dans les exportations.

Ces districts possèdent 244 km de côte, des mangroves et des récifs coralliens qui abritent de nombreuses espèces marines. Leur exploitation est l’une des bases de l’économie des districts. Cette exploitation connaît actuellement un essor considérable qui contribue à un développement économique durable. La pêche des ressources halieutiques est la principale source de revenus des pêcheurs de ces districts.

Les districts de Toliara I et II qui sont les parties de la région du Sud Ouest Malgache sont renommés pour ses produits halieutiques. Dans ces districts, la pêche est axée sur toutes catégories des ressources halieutiques.

3.2.2.- Les moyens techniques traditionnels d’exploitation

Etant que polyvalent en matière de pêche, les pêcheurs traditionnels ont des multiples moyens pour exploiter les ressources halieutiques.

3.2.2.1.- Les embarcations

La pirogue monoxyle à balancier est le seul type d’embarcation utilisée pour les pêcheurs des districts de Toliara I et II.

• Fabrication de coque

Pour la fabrication de la coque, on utilise un bois léger et tendre appelé « farafatse » (GivotiaMadagascariensis). C’est un arbustive qui atteint plus de 10 m de hauteur, planté dans les forêts xérophiles. Dans ces districts, cet arbre se retrouvait dans les fokontanyd’Ampanalia, commune rurale de Maromiandra et de Tsivonoe, commune rurale de 36

Belalanda. Actuellement, ils sont très rares dans ces fokontany. On y trouve des Farafatse pour la fabrication de coques de deux brasses (unité de mesure).

Rappelons qu’il y a actuellement 6021 pirogues dans ces districts. Etant donné que, la durée de vie d’une pirogue est de 3 ans, tous les trois ans, on demande 6021 autres farafatsepour lesremplacer. Cependant, ce nombre augmente chaque fois que d’autres pêcheurs arrivent,ce qui condamne cet arbre à disparaître.

Pour la fabrication des coques de quatre brasses (Beroroke), les spécialistes fabricants vont à l’intérieur des terres, notamment dans les districts de , d’ et de Manja. Là, les farafatse sont encore abondants et plus grands.

Les spécialistes quittent leurs villages par groupe de quatre ou cinq le mois d’avril pour rejoindre ces districts. Arrivésà la destination, ils fournissent les papiers y afférents, achètent les vivres. Puis, ils entrent dans la forêt où il y a de bons arbres farafatse (militseala). Ainsi, le travail commence, deux à trois jours pour la fabrication d’une coque pour chaque groupe. La durée de travail dans la forêt s’étend du mois de Mai à Juillet (3 mois) c’est-à-dire durant la saison fraîche.Au moins, pour la période, chaque groupe revient avec 35 coques.

Les travaux accessoires commencent après le mois de juillet (transport des coques au bord du fleuve Mangoky, préparation pour le transport en fleuve de ces coques). Si ces préparations sont au point, les fabricants mettent le tout sur le fleuve qui leur sert de moyen de transport et ainsi ils reviennent à leurs villages d’origines. Ils suivent le fleuve Mangoky jusqu’à l’embouchure juste dans le fokontanyAmbohibe, commune rurale d’Antongo, district de Morombe avant d’arriver à Toliara II. S’il y a trop de vent Tsiokatimo, le voyage se trouve retardé et, dans le cas contraire, il se fait très rapidement ; mais en général, il ne dépasse pas un mois. Une coque de quatre « brasses 15 » coûte 500 000Ariary.

• Fabrication de la pirogue monoxyle

Les techniques de fabrication de la pirogue monoxyle se sont beaucoup améliorées. Les spécialistes font une assemblage méticuleux de plusieurs pièces ajustées à franck-bord, afin d’obtenir une hauteur suffisante (de « soake » de chaque côté de la coque, de « saro » avant et arrière), des « rantsa » (bois spécial pour servir de clou), des « firara » (protège) et des « fitoera » (place) ; on les nomme « bordés ». « La fixation de bordés sur la coque monoxyle contribue souvent à renforcer la solidité et qualités marines des pirogues,

15 Brasse : unité de mesure (une brasse = 2m) 37 soumises à des conditions de navigation plus difficiles et des vents parfois violents »16 . Il appartient au spécialiste de faire assembler les matériaux avec la coque ; puis nettoie (manaso). C’est le propriétaire qui fait peindre ou non sa pirogue et ajoute la balançoire et la contre balançoire. Le monoxyle de quatre brasses bien fini coûte 900 000Ariary. Le travail de finition dure 4 semaines et la main d’œuvre coûte 120 000 Ariary.

Photo n° 5 Monoxyle ayant été fabriquée

• Autre utilité de la pirogue

Elle est utilisée aussi pour le transport des voyageurs, des marchandises, des dépouilles mortelles.

La liaison de la commune urbaine de Toliara avec les parties sud de Toliara II est la plus fréquente (Soalara, Anakao…) car l’accès routier avec ces fokontany est difficile. C’est un moyen efficace et plus rapide qui facilite l’accès à ces fokontany. Pour aller à Anakao qui est à 45 Km de Toliara I par exemple, avec le taxi-brousse, il faut 24 heures minimum parce qu’on passe d’abord par Betioky avant de rejoindre ce village, soit plus de 250 km de route alors que le voyage en pirogue dure 6 heures de temps maximum. S’il y a trop du vent contraire, il se trouve retardé. « Seuls les Vezo de la région de Toliara font figures d’exception et sont connus de longue date pour la maîtrise de pêche et de navigation »17 .

16 CHRISTIAN Chabond,GOODFROI, SOPHIE, YVAN Breton, « La ruée vers l’Or rose », regards croisés sur la pêche crevettière traditionnelle à Madagascar, Paris 2002, IRD, Edition, collection latitude 23, 230p. 17 CHRISTIAN Chabond,GOODFROI, SOPHIE, YVAN Breton, « La ruée vers l’Or rose », regards croisés sur la pêche crevettière traditionnelle à Madagascar, Paris 2002, IRD, Edition, collection latitude 23, 230p. 38

La voile est le moteur principal de la pirogue monoxyle, propulsée par le vent. Il appartient au spécialiste de guider la pirogue. Les vezo pêcheurs ont des bonnes connaissances quant à la direction du vent et adaptent bien la forme de leur voile (manindry, panihy, manenga) suivant le vent et selon leur direction. En plus, la pagaie et la perche ou la longue faire avancer d’arbre sont très importants pour pousser la pirogue. La perche est utilisée pour pousser la pirogue dans la mer moins profonde alors que la pagaie pour la pagayer dans la mer profonde. Ces deux derniers matériaux sont employés lorsqu’il n’y a pas de vent ou de vent contraire à la direction du voyageur.

Photo n°6 : Forme de voile « Manindry » 39

Photo n° 7 : Forme de voile « Manenga »

3.2.2.2.- Les méthodes de pêches traditionnelles avec les engins de capture

Il existe plusieurs engins de capture chez les pêcheurs vezo comme les filets, la ligne, l’harpon, la flèche de pêche.

Les pêcheurs des districts de Toliara I et II ont plusieurs méthodes et techniques de pêche pour la capture. Elles sont héritées de leurs ancêtres. Elles sont regroupées en trois classes principales selon les engins de capture : la pêche aux filets, la pêche à la ligne à main nue et les autres méthodes de pêches.

 La pêche aux filets

Dans le temps, les filets sont fabriqués avec des « lalanda » ipomeaprescaprae (espèce végétale), puis par des fibres végétales (sisal) ; par son évolution, ils sont fabriqués par des fils des vieux pneus et aujourd’hui, par le fil nylon spécial « Talirano ». Le calibre du fil utilisé pour la fabrication et la maille du filet ne sont pas le même selon les poissons capturés. 40

Pour la pêche aux grand siganus, les pêcheurs utilisent le fil nylon de calibre 6 à 8 Kg avec 4 à 5 doigts de maille et calibre 3 à 5 Kg avec 2 à 3 doigts de maille aux petits siganus.

 La senne de plage ou Tarikake

Ce type de filet a une longueur de 800 m en moyenne, 2 m de chute, fabriqué à partir des vieux pneus. Les hautes mailles sont attachées chacune par une ralingue de calibre comme le doigt. Sur cette ralingue s’attachent aussi les flotteurs appelés « Angata », une petite planche rectangulaire de 8 cm de long et 4 cm de large, 15 à 20 cm d’intervalle. De même sur les basses mailles, des petits coquillages plus ou moins lourds s’attachent à une autre ralingue de même calibre, avec 6 cm d’intervalle qui portent le filet vers le bas de la mer comme lest.

La senne de plage ou « Tarikake » est utilisée à partir de la plage ; donc, généralement en eaux peu profondes. L’engin est muni de deux ailes latérales attachées de deux cordes longues de 200 m en bas et en haut font suivre à chaque extrémité du filet. Elle est composée de nappes de filets des différentes mailles et d’une poche centrale généralement confectionnée à partir des tulles moustiquaires en plastique. La senne de plage sert à capturer les petits pélagiques (tove, varilava, geba) et quelque fois les crevettes.

La technique consiste à l’encerclement du poisson (mise à l’eau d’une extrémité de l’engin à la côte et mouillage progressive de sa première moitié en s’éloignant vers le large, puis de la seconde moitié en s’approchant de la plage), de halage (tirer les deux ailes vers la plage). 3 ou 4 pêcheurs de chaque côté le tirent vers la plage. S’il est tenu par le rocher, un ou deux plongeurs l’enlèvent une à une jusqu’à l’arrivée du filet en dehors de l’eau c’est-à- dire sur la plage. Là, on ramasse et on enlève les captures qui sont émaillées.

La senne de plage se fait par groupe de 10 pêcheurs au moins, en famille ou non. Pour ceux qui ne sont pas en famille, le propriétaire de la senne dit « le patron »les emploie comme des ouvriers payés à 4 000 Ariary par tête à chaque jour de sortie en mer. La réparation du filet est à la charge du patron.

L’opération de cette méthode de capture se fait 4 à 5 fois dans la journée, quelque soit l’état de la mer (mauvais temps, marée de vive eau ou marée de morte eau).

41

 Filet maillant droit ou mananjake

Ce type de filet est totalement différent avec le premier car il est fabriqué à partir du fil nylon spécial, de calibre 6 à 8 kg. Les flotteurs sont fabriqués à partir d’une petite planche, en forme cylindrique, 5 cm de haut et 2 cm de diamètre, dont l’intérieur est creux, par là pénètre la ralingue haute, de calibre 35 kg au moins, fixé un à un sur les mailles très hautes du filet à 30 cm d’intervalle. A la base du filet, des petits plombs de 2,5 cm de côté, comme lest sont enroulés avec les mailles et la ralingue à 15 cm d’intervalle. Les deux extrémités du filet sont attachées à une corde de 6 à 10 m en haut qui se termine par un grand flotteur de 50 cm de côté, et en bas une corde de 1 m se termine par un plomb de 10 kg au moins. Ce plomb sert à tenir sur place le filet comme encre et ce grand flotteur pour le repère.

Le filet maillant droit a une longueur de 400 m au moins et 1,5 m de chute avec 4 doigts de maille. Il est placé en ligne perpendiculaire par rapport à la direction du passage des poissons (hors du chenal vers le chenal). Les pêcheurs avec leur pirogue surveillent au bord de leur filet, le visitent à chaque heure et enlèvent les poissons émaillés.

La pratique de cette méthode n’exige pas beaucoup de pêcheurs, 2 à 3 suffisent et elle se fait soit au début de la marée basse, soit au début de la marée montante.

 La chasse collecte ou Tahitahy

C’est une technique de pêche qui utilise un filet de 100 à 200 m de long, 1 m à 1,20 m de chute avec 3 à 4 doigts de maille. Fabriqué à partir de fil nylon toujours spécial de calibre 5 à 6 kg. Les ralingues, les flotteurs et les plombs tenus à leur place respective sont les mêmes que sur le filet maillant droit. On le pratique plusieurs fois dans la journée même dans la nuit par un à trois pêcheurs au maximum, dans la marée de vive eau ou la marée de morte eau, à pirogue ou à pieds. Pour ce faire, les fileyeurs à pieds emportent un « sorita 18 » qui sert à garder les poissons capturés.

La pêche à filet est plus rentable que les autres techniques de pêche. Les pêcheurs n’ont pas de détecteur pour détecter les bancs de poissons ; c’est pourquoi, les techniques de pêches traditionnelles sont dites aléatoires ou au hasard. Mais par la pratique habituelle, les pêcheurs les connaissent par l’agitation de la mer ou tout simplement par la vue que les queues des poissons sortent de l’eau ou encore par la remarque habituelle de passage des bancs de poissons d’un endroit à un autre.

18 Sorita : une tige de bois ou de fer mince pointu de 20 à 40 cm de long attaché à une corde forte de 2m au moins. 42

Sauf la pêche individuelle, les produits capturés sont répartis en part égale entre les membres du groupe pour ces deux dernières techniques. Le filet a une part comme un pêcheur et la réparation de celle-ci est à la charge du propriétaire.

 La pêche à la ligne à mains nues

Les lignes sont des engins de pêche constitués d’un fil mono filament armé d’un ou de plusieurs hameçons. En général, la ligne est descendue près du fond pour capturer les poissons. C’est une technique très productive et écologique. Sa pratique est très encouragée pour le développement durable des ressources halieutiques.

C’est une technique de pêche individuelle en général. Même s’ils sont de 2 ou 4 ligneurs sur la même pirogue, chacun a sa capture. Cette technique a besoin d’une ligne, de l’hameçon, de plomb et d’appâts. Le calibre de la ligne et la grandeur de l’hameçon ne sont pas les mêmes selon les poissons à capturer ou l’endroit où l’on fait la capture ; le poids du plomb et les appâts utilisés ne sont pas aussi les mêmes.

Pour la capture des petits poissons, on utilise la ligne de calibre 3 à 6 kg, l’hameçon numéro 20 à 15, le plomb de 10 à 15g et des appâts comme les morceaux de crevettes.

Pour la capture des moyens poissons, on demande une ligne de calibre 8 à 15 kg, l’hameçon numéro 14 à 8, de plomb de 20 à 25 g et des appâts comme les morceaux de pieuvres.

Enfin, pour la pêche des gros poissons, on a besoin d’une ligne de calibre 35 kg de plus, hameçon numéro en dessous de 8 ; 150 g de plomb et le clupéidé comme appât.

Notons que la grandeur de l’hameçon est numérotée de 20 à 1. Le numéro 20 est le plus petit alors que le numéro 1 est le plus grand.

L’hameçon est fixé à l’extrémité de la ligne mais pour la pêche des gros poissons, on met un fer mince de 10 à 15 cm de long. Celui-ci sert à protéger la ligne contre les dents du poisson pêché.

Pour la capture des petits et moyens poissons, on lance la ligne à 30 m de la pirogue minimum après la mise en place de l’appât à l’hameçon, qui se fait dans la partie peu profonde du chenal, dont une partie de la ligne est tenue par le pêcheur sur la pirogue ; et pour les gros poissons, on laisse tomber doucement la ligne par son plomb avec 50 m de long, qui se fait dans la partie plus profonde du chenal. La pratique de cette technique est possible soit la nuit, soit le jour et dans toutes les marées. 43

On distingue aussi une autre technique de pêche à la ligne : la palangrotte. Elle se compose d’une ligne mère enroulée sur une bobine ou une planchette, connecté à une ligne secondaire par l’intermédiaire d’un émerillon. Cette ligne secondaire est armée de plusieurs hameçons (jusqu’à une dizaine). La ligne est entraînée au fond par un lest (plomb ou ferraille).

Dans les districts de Toliara I et II, les capitaines, vivaneaux et les cabots sont les espèces les plus souvent capturées avec la palangrotte. L’engin travaille sur les zones récifales de 20 m de profondeur pour les poissons de taille modeste et de 100 à 250 m de profondeur pour les poissons de grande taille.

 Les autres techniques de ramassage des produits

La pêche aux filets en tulle moustiquaire, la pêche aux harpons, la plongée en apnée, le ramassage des gonades d’oursin, l’utilisation de narcotique et la capture des tortues de mer sont regroupés dans cette catégorie.

- La pêche aux filets en tulle moustiquaire

Les filets moustiquaires sont utilisés pour la pêche en eau peu profonde ( près de rivage). L’engin est tracé par deux personnes, à très faible profondeur le long de la plage.

Comme tous les filets mais connu par son nom moustiquaire, la maille est très petite, inférieure à un doigt. C’est un filet spécial pour capturer les plus petits poissons dont la taille maximale ne dépasse pas 7 cm (anchois, clupéidé). La pratique de cette technique est possible dans toutes les marées, pendant le jour et la nuit, dans les lagunes ou pas loin des plages. Elle demande trois pêcheurs au moins. Lors de la pratique, un pêcheur tient le filet de chaque côté, un ou deux font avancer les poissons vers le filet, arriver ou entrer dans celui-ci, les deux qui tiennent le tulle moustiquaire le soulèvent à partir de la partie basse et l’enferment pour empêcher la sortie de la capture, puis les ramassent et mettent dans la pirogue s’ils en utilisent, dans le seau s’ils la font à pieds.

Les praticiens de senne de plage utilisent souvent le tulle moustiquaire comme poche de la senne afin de stabiliser la capture de cette technique.

- La pêche aux harpons

Cette technique est individuelle, pratiquée essentiellement pendant la marée de vive eau. Les harponneurs marchent et cherchent sur les rochers des poissons, des pieuvres, des anguilles, des holothuries… Ce sont les harponneurs qui détruisent peu à peu les récifs 44 car ils les renversent et les frappent soit par une barre à mine, soit par un tronc d’arbre à plomb pour capturer les poissons qui s’y trouvent. Ils utilisent le « sorita » et l’ « ambera » 19 pour garder leur capture.

- La plongée en apnée

Pour cette technique de pêche, le plongeur utilise le masque, amène avec lui soit la sagaie de pêche, soit le fusil de pêche pour harponner ou pour tirer sur les poissons, les pieuvres et autres, rencontrés au cours de leur chemin. Sa capture est gardée sur le sorita. Il ramasse en même temps des burgaus, des coquillages, des casques rouges, des trépangs et les met dans son ambera.

Cette technique est pratiquée dans toutes les parties hors du chenal où il y a des rochers, pendant toutes les marées et durant la journée. Lorsque le temps est beau et la mer est calme, les plongeurs d’aujourd’hui pratiquent cette technique durant la nuit accompagnés d’une torche car les faunes marines sont attirées par la lumière de celle-ci, alors les plongeurs les harponnent ou les tirent facilement. Cette technique de pêche est pratiquée individuellement.

- Le narcotique ou laro

C’est une technique pratiquée par la population de l’hinterland, non douée à la pratique des autres techniques de pêche mais à cause de la sécheresse, qui frappe leur culture, elle effectue cette technique. Le narcotique est obtenu à partir de résine d’arbre appelée euphorbe ou « laro ». Elle mélange la résine avec du sable et met le mélange dans des seaux. Selon la surface ou de l’endroit préféré auprès des récifs, la population de l’hinterland utilise 5 à 10 seaux de résines mélangées. Si le narcotique est déjà prêt, cette population cherche un ou deux connaisseurs dans le village de pêcheurs qui connaissent bien les endroits les plus poissonneux des récifs. Les connaisseurs sont des guides de la population. Parce que cette technique est prohibée par la loi, elle est effectuée uniquement pendant la nuit dans la marée de vive eau, les praticiens arrosent cet endroit par le narcotique soit à pirogue, soit à pieds selon la profondeur de l’eau. Deux heures de temps au maximum après l’arrosage, des poissons sautent sur les rochers ou se mettent en surface de l’eau. Tout cela marque qu’ils sont ivres. Tout de suite après, le ramassage ou l’harponnement commence jusqu’à la marée montante et chacun amène sa capture individuelle.

19 Ambera :un tissu de 2 m à poche attachée sur la ceinture du plongeur ou de l’harponneur 45

- La capture de tortue de mer

C’est une technique de pêche très spéciale. Elle appartient à une certaine catégorie de pêcheurs, dotés d’une connaissance particulière. On peut compter au bout des doigts les praticiens de cette technique dans chaque village. Leurs pirogues sont marquées en avant par l’huile de tortue de mer. Lorsqu’ils font cuir la tortue de mer capturée, ils enlèvent l’huile et font peindre l’avant de la pirogue.

L’engin de pêche de la tortue de mer s’appelle « Teza 20 », à manche de bois fort et léger, une corde de 50 m est fixée sur cette manche dont l’extrémité est attachée à une place de la pirogue. Elle est pratiquée surtout dans la journée et dans toutes les marées.

En le voyant, le pêcheur lance sa sagaie en direction de la tortue de mer. Dans son organisme, la grosse lame à ardillon s’ouvre et l’empêche de fuir. La manche légère sert à faciliter le lancement de la sagaie et la corde à tirer la tortue de mer capturée vers la pirogue. Deux pêcheurs au moins pas plus de quatre, sur une même pirogue, qui ont la même part sur leur capture. Accostée de la pirogue, le pêcheur harponne la tortue de mer une deuxième fois et l’un des pêcheurs plonge pour l’attraper, afin de la tenir facilement, il fixe ses membres par une corde puis la pose sur la pirogue tout en étant immobile. - Le ramassage (mihake) Le ramassage est une pratique utilisée depuis longtemps. Elle consiste à ramasser les organismes marins benthiques fixés ou non sur un substrat (exemples : algues, moules, bénitier, patelle, huitre, oursins, concombres de mer, étoiles de mer, mollusques bivalves…)

Il se fait soit à la main nue ou avec un outil de préhension comme un morceau de fer, bois ou un harpon. Cette méthode se pratique surtout à marées basses ou dans un endroit très peu profond.

Parmi ces techniques de pêche, il existe des techniques de pêche destructives. La pratique des méthodes et techniques de pêches irréfléchies peut entraîner une disparition irréversible d’un stock. Quelques engins et moyens de pêche sont particulièrement destructifs. Ce sont principalement:

• L’utilisation de poison (laro) • Le filet moustiquaire à petites mailles • La senne de plage • La pratique de pêche à pieds inconsciente sur les récifs.

20 Teza : sagaie de pêche à grosse lame à ardillon 46

3.3.- Les problèmes ou obstacles liés à l’exploitation de la pêche traditionnelle dans ces districts.

Les districts de Toliara I et II sont confrontés à des sérieux problèmes. On peut classer ceux-ci en deux catégories de facteurs. Les facteurs endogènes qui dépendent des pêcheurs eux-mêmes et des facteurs exogènes qui ne dépendent pas de ces derniers.

3.3.1.- Les facteurs endogènes

Pour ces facteurs, l’esprit individualiste, égoïste font que le pêcheur considère seulement son propre intérêt actuel sans viser l’avenir. Il est réticent à toute innovation et l’habitude limite la pratique de la pêche hors de la côte. Il y a aussi la persistance des bas niveaux de scolarisations et leurs croyances tant et si bien que les bénéfices de pêche sont mal utilisés, ne sont pas investis pour promouvoir le métier de la pêche ou dans les biens plus durables et plus sûrs qui garantissent la rentabilité du métier mais dans l’achat de bétail et dans la « dépense aux rêves ».

D’ailleurs les us et coutumes relatifs au culte des ancêtres conduisent aux dépenses ostentatoires lors des cérémonies funéraires.

3.3.2.- Les facteurs exogènes

Quant aux facteurs exogènes, il en existe plusieurs à savoir les facteurs techniques relatifs aux moyens d’exploitation (archaïsme des moyens de production) et la dépendance de pêche traditionnelle aux conditions météorologiques et des aléas climatiques et hydrauliques.

Pour les facteurs techniques relatifs aux moyens d’exploitation, les petites embarcations à base des pirogues traditionnelles ne favorisent pas la capture de grande envergure ; la pêche se limite aux zones habituelles de pêche. Le faible rayon d’action des pirogues monoxyles n’offre pas la possibilité d’accès à des zones plus éloignées de la côte. D’ailleurs, l’arbre pour la fabrication de celle-ci semble être menacé de surexploitation. La durée de résistance de la pirogue qui est de 3 ans nécessite son renouvellement régulier. Il manque aussi des arbres de taille et de qualité suffisante pour fabriquer de nouvelles embarcations.

Pour la dépendance aux autres conditions, les mauvais temps, la pluie et surtout le vent du sud fréquents dans ces districts rendent la mer très agitée avec de courant fort dans la plupart de l’année. Tout cela empêche les pêcheurs de sortir en mer. 47

3.4.- La production

Plusieurs sources d’information permettent de quantifier la production des ressources halieutiques dans la région : la déclaration des collecteurs, le recensement des agents du SRPRH et l’observation directe effectuée à mener dans les marchés existants, et cela hormis la vente des produits qui se fait dans les quartiers, de maison à maison. Ainsi peut -on établir les trois tableaux suivants.

Tableau n° 10 : Productions annuelles de produits h alieutiques

PRODUCTIONS-ANNEE 2007

EXPEDITION CONTRÔLE SUR LES EXPORTATION TOTAL PRODUITS INTERIEURE MARCHES Q KG Q KG Q KG Q KG Poissons 94 000 1 306 384 3 043 303 4 443 687 Crevettes 6 350 214 55 366 14 992 6 420 572 Poulpes 570 738 9 199 4 315 584 252 Calmars 778 250 20 431 10 387 809 068 Langoustes 5 140 5 454 8 680 19 274 Crabes 449 555 3 855 24 962 478 372 Tréparngs 4 442 346 442 346 Coquillages 636 066 636 066 Varilava 646 829 200 647 029 Tove 574 820 180 575 000 Moules 6 000 2 500 1 708 10 208 Chevaquine 737 696 13 067 750 763 TOTAL 13 332 309 3 362 534 3 121 794 15 816 637

48

PRODUCTIONS-ANNEE 2008

EXPEDITION CONTRÔLE SUR LES EXPORTATION TOTAL PRODUITS INTERIEURE MARCHES Q KG Q KG Q KG Q KG Poissons 88 552 1 096 593 9 112 073 10 297 218 Crevettes 96 186 1 533 74 145 171 864 Poulpes 407 280 101 867 37 606 546 753 Calmars 61 719 73 133 22 905 157 757 Langoustes 26 181 8 251 9 704 44 136 Crabes 188 919 68 251 27 278 284 448 Tréparngs 171 672 24 841 196 513 Aileron de Requin 22 391 22 391 Coquillages 130 983 130 983 Varilava 91 923 91 923 Tove 30 158 3 630 33 788 Moules 6 000 2 500 1 708 10 208 Chevaquine 737 696 13 067 750 763 TOTAL 1 199 883 2 236 746 9 302 116 12 738 745

49

PRODUCTIONS-ANNEE 2009

EXPEDITION CONTRÔLE SUR LES EXPORTATION TOTAL PRODUITS INTERIEURE MARCHES Q KG Q KG Q KG Q KG Poissons 15 121 3 087 241 1 651 012 4 753 374 Crevettes 2 048 417 55 101 57 566 Poulpes 594 477 52 470 46 268 693 215 Calmars 71 539 9 040 22 905 80 578 Langoustes 10 190 1 970 3 429 15 589 Crabes 120 275 124 288 24 175 268 738 Tréparngs 47 450 31 938 79 388 Varilava 191 252 305 191 557 Aileron de Requin 15 647 17 400 33 047 Chevaquine 1 547 1 547 TOTAL 876 747 3 516 016 1 804 742 6 174 599

Source : SRPRH

En analysant ces trois tableaux, nous constatons que, dans les districts de Tuléar I et II, la production en produits halieutiques diminue sensiblement au fil des ans.

En effet, la production totale de 2009 n’atteint même pas la moitié de 2007. L’examen de chaque colonne présente les mêmes cas de figures. La quantité exportée de produits halieutiques a chuté. Le contrôle sur les marchés permet de découvrir une production réellement instable. Par rapport à 2007, la production de 2008 est triplée pour redescendre jusqu’à 15% de l’estimation. C’est la colonne « Expédition intérieure qui est la seule à être moins affectée ; elle accuse une relative stabilité.

Les raisons de toutes ces situations sont connues : la dégradation de l’environnement marin et côtier et la mauvaise exploitation des ressources dans ces districts.

Selon la situation mondiale des pêches et de l’aquaculture en 2004, le département des pêches de la FAO a constaté que la production de ressources des pêches marines est 50 en régression en raison de la surexploitation et de conditions environnementales défavorables suivies de conditions climatiques.

A titre d’exemples :

La production des pêches dans le Pacifique Nord-Est qui ait de 3,6 millions de tonnes en 1987 sont reculées à 2,7 millions de tonnes en 2002,

Les prises d’anchois du Pérou dans le Sud-Est du Pacifique qui ont d’un volume de 11 millions de tonnes en 2000 sont tombées à 9,7 millions de tonnes en 2002.

3.5.-La commercialisation

Les pêcheurs de la région ne maîtrisent pas toujours le circuit commercial faute de moyens financiers, d’esprit d’organisation commerciale, d’ouverture vers des horizons éloignés de leurs sites habituels. C’est là une des causes fondamentales de la pêche traditionnelle.

Le marché est défini comme un lieu de rencontre de l’offre et de la demande.

L’offreur est celui qui produit. Tandis que le demandeur est constitué par les utilisateurs intermédiaires et /ou final du produit.

Ces utilisateurs intermédiaires sont caractérisés par divers agents comme les mareyeurs, collecteurs, opérateurs, Pourtant, les utilisateurs finaux sont les consommateurs finaux.

C’est pour cette raison qu’au niveau des distributions, ces produits suivent un circuit pour arriver jusqu’aux consommateurs finaux

51

C’est dont le schéma suivant :

Pécheurs Mareyeurs Collecteurs/opérateurs

1 Intérieurs

Marché local 2 3

Expéditions

Consommateurs Extérieurs

Primo, le 1 er circuit explique le chemin entre les pécheurs et les consommateurs sans l’intervention des intermédiaires. Sur ce point, les produits sont encore frais et n’ont pas encore subi aucune transformation .Les coûts de vente sont aussi moins chers et à la portée de tout le monde.

Le 2 ème circuit traçant les pécheurs, mareyeurs, marché local aux consommateurs nous montre un autre circuit de distribution avec divers chemins et plusieurs intermédiaires. Ce qui signifie que les produits subissent une transformation que ce soit au niveau des coûts d’achat ou de vente, et que ce soit au niveau de la qualité des produits (intervention d’un processus de conservation : congélation, de séchage,…) De même, le transport qui est intervenu pour faire circuler ces produits jusqu’aux consommateurs finaux entraînent aussi, l’augmentation du prix de vente. Ce qui réduit le nombre des consommateurs vu la cherté des prix.

Le 3 ème circuit indiquant les pécheurs, mareyeurs, collecteurs/opérateurs, expéditions, consommateurs est la plus longue phase de distribution. Ici, le coût est très élevé, et les produits subissent quelques transformations avant d’arriver entre les mains des consommateurs. Ceci est causé par les nombres des intervenants dans le circuit. Toutefois, ce dernier est le plus enrichissant pour l’Etat car il fait rentrer beaucoup d’argentdans sa caisse (impôts et taxe de transaction, d’exportation,…).

Bref, plus le circuit est long plus le coût est élevé. .Ce qui entraîne la diminution des nombres des consommateurs de bas revenu, vu l’élévation des coûts causés par les différents chemins pour arriver aux demandeurs. Or, ce circuit est bénéfique pour les 52 producteurs et pour l’Etat. Primo, il encourage les pécheurs à pêcher plus pour gagner plus. De l’autre coté, il fait gagner des recettes pour la caisse de l’Etat par les divers impôts et taxes appliqués à cette spéculation. Ce qui le favorise à réaliser les projets et programmes de développement nationaux. Par contre, dans l’envie de gagner plus, les pécheurs n’arrivent plus respecter les normes définies dans les réglementations de la pêche en vigueurs. Ce qui ne constitue pas une grande longévité pour l’ensemble des peuples marins (poissons, crevettes, langoustes, poulpe…).Même si ces produits étaient de bonne qualité à la collecte,entre les mains des consommateurs,leur qualité change à cause des moyens de conservation qui y sont intervenus encours de route. Ce long circuit défavorise aussi les consommateurs nationaux à satisfaire leur besoin en produit marins surtout pour le cas de Madagascar dont le 80% de sa population vit encore en dessous de 1 dollar par jour de revenu. De ces faits, qu’en est-il au niveau de la santé, des revenus des consommateurs finaux ? Et Quelle politique l’Etat devra-t-il adopté face à son économie et surtout envers sa population ? La production halieutique à Madagascar est régie par une dichotomie structurelle de fait ne permettant pas de satisfaire les besoins alimentaires de la majorité de la population. La pêche traditionnelle pratiquée à Madagascar reste encore rudimentaire et se cantonne à l’approvisionnement d’étroits marchés locaux.

Conséquences de certaines pratiques illégales telles que l’empoisonnement, l’utilisation d’explosifs, le non respect de dimensions des mailles de filets qui n’épargnent pas même les alevins, le non respect de saison et/ou de l’espace.

Au cours de ces dernières années, les prises des produits de la mer (poissons, coquillages des lagons et des récifs) ont baissé à cause notamment de leur surexploitation, l’utilisation des méthodes de pêches destructives et des perturbations de l’environnement. Ainsi, un comportement responsable donnera de bons résultats, en permettant d’améliorer la situation des stocks de poissons, de contribuer davantage à la sécurité alimentaire et de stabiliser les sources de revenus des pêcheurs.

Les pêcheurs Vézo exploitent les ressources halieutiques par différentes méthodes et moyens. Et selon leur besoin, ils font soit la pêche à filet ou à la ligne, la plongée, la chasse collecte, utilise la torche de bois.La technique de barrage, la frappe de pirogue et la senne de plage sont des modes de pêche à filet. Par ailleurs, les modèles de filets sont différents à chaque mode de pêche. Tandis que la pêche à la ligne, le calibre du fil nylon spécial n’est pas le même selon le poisson à pêcher. Ces différentes modes de pêche se font soit à pieds ou soit à pirogue à voile et à balançoire ; selon la marée, les pêcheurs utilisent des matériaux de capture comme la sagaie des pêcheurs à une lame, lasagaie des pêcheurs à 53 ardillon, la sagaie des pêcheurs à grosse lame à ardillon, la sagaie des pêcheursà deux ou quatre lames à ardillon, l’harpon, la flèche de pêche.Cette dernière est un nouvel matériel de capture.

Rappelons que, la pirogue est fabriquée en bois spécial Givotia Madagascariensis (Farafatse), Elle est sous la dépendance entière des conditions climatiques, météorologiques et hydrauliques, qui constituent un obstacle sérieux à la pratique de la pêche traditionnelle d’une part et d’autre part, elle ne favorise pas les Vezo pêcheurs d’aller loin de la côte. Par ailleurs, les moyens de capture utilisés par les Vezo pêcheurs sont assez rudimentaires. Autrement dit, les méthodes et techniques de capture des produits halieutiques sont vieillis. Depuis l’époque ancestrale à nos jours, ils font la pêche de la même façon : emploi d’uneaire très étroite (lagon) et pirogue à balancier. Ils utilisent des moyens hérités de leurs ancêtres.

Les soucis majeurs de la société se basent sur la production mais non pas sur l’amélioration, la conservation des conditions existantes et la maintenance des ressources halieutiques pour avoir la pêche plus durable. C’est pour cela que, le pouvoir public a instauré un ensemble de mesures légales et réglementaires régissant la pêche dénommée « règlementation de pêche ». Elle réduit les dégâts des pêcheurs dans l’environnement marin et côtier.

Le Marine Stewards hip Council (MSC) rapporte que « chaque année, l’industrie de la pêche tue et gaspille environ 27 millions de tonnes métriques de poissons, oiseaux et tortues de mer, mammifères marins et autres êtres vivants dans le monde 21 ».Une situation qui menace fortement l’avenir de la biodiversité marine.

Pour y remédier, les Etats devraient s’engager à mettre en place un système de contrôle et de suivi rigoureux, concernant l’utilisation et l’exploitation des ressources biologiques marines.

Les dirigeants malagasy mettent en place la réglementation de pêche. Plusieurs textes sont déjà avancés. Parmi eux, Interdiction des filets à petites mailles inférieures à deux doigts pour préserver les petits poissons et les juvéniles, confiscation et destruction des filets qui ne sont pas conformes aux textes en vigueur et les produits qui sont inférieurs à la norme exigée, mise en place d’un arrêté stipulant la période de fermeture de pêche qui correspond à la période de ponte et de grossesse de poissons et des faunes marines, interdiction de bouleversement et de la destruction des récifs coralliens, sensibilisation des pêcheurs à la lutte contre la dégradation de pêche.

21 Vintsy trimestriel malgache d’orientation écologique, WWF projet World Wide Fund for nature/coopération suisse, 7 ème année – 1998 – n° 25, 23p. 54

CHAPITRE IV.- LES MESURES A PRENDRE

Appât de gain ou pauvreté, ignorance ou incompréhension, incrédulité ou mauvaise foi… voilà autant de facteurs, l’Homme plus à détruire qu’à préserver la nature. Et les dégâts sont énormes

4.1.- les efforts déjà entrepris

La mer a toujours occupée une place importante dans la vie de l’Homme et de l’économie nationale. Entant que richesse, elle a poussé le législateur à prendre des mesures juridiques pour son exploitation. C’est ainsi que l’application de la réglementation de pêche est stricte.

4.1.1.- Application stricte de la réglementation de pêche

La réglementation de pêche assure la rentabilité de la production permanente de chaque pêcheur, palie l’équilibre, le rapport entre l’exploitation et les ressources disponibles.

En plus, il identifie les inobservations faites par les vezo pêcheurs. Pour qu’elle soit efficace, elle doit avoir un caractère obligatoire, impératif, général, impersonnel et coercitif.

4.1.1.1.- Les caractères obligatoire et impératif de la réglementation de pêche.

La réglementation de pêche doit avoir une force contraignante pour tous les praticiens de pêche. Elle commande la règle à suivre pour la pratique de pêche ainsi que son environnement, impose des obligations aux pêcheurs d’accepter ce qu’elle édicte (jus congens).

Ainsi, l’article premier de l’arrêté n° 0525 - 75 d u 05 Février 1975, portant réglementation de pêche aux holothuries stipule qu’ «il est interdit de pêcher, de faire pêcher, de traiter en vue de conservation quelconque, de commercialiser les holothuriesmesurant 11 cm pour les individus à l’état frais et moins de 8 cm pour les individus à l’état sec ».

Et selon l’article 2 de ce même arrêté, «les holothuries ne présentant pas la taille minimale requise devront être rejetées immédiatement à la mer »

En tant que règlement, elle ordonne à tous les pêcheurs des holothuries de faire suivre la norme exigée pour ces espèces. Ils sont obligés d’être conformes à cette règle. En 55 d’autre terme, les pêcheurs sont obligés de capturer les holothuries mesurant plus de 11cm à l’état frais.

Tous les pêcheurs ne peuvent pas se soustraire de la réglementation de pêche, c’est –à- dire qu’ils doivent s’y soumettre. Elle impose aussi une nécessité absolue pour la conservation et la protection des ressources halieutiques et leur environnement. En tous cas, cette règle impose un ordre à tous les praticiens de pêche.

4.1.1.2.- Les caractères général et impersonnel de la réglementation de pêche.

En tant que droit interne, la réglementation de pêche ne distingue pas les catégories des personnes qui habitent dans le territoire malgache praticiens de pêche et ses dérivés (mareyeurs, collecteurs, exportateurs), sans oublier le littoral des districts de Toliara I et II de la région Sud Ouest Malgache où se localisent les vezo pêcheurs. Elle s’applique donc à tous sans discrimination (effet erga omnes).

La réglementation de pêche a des effets à l’égard de tous. Elle est applicable à tous et s’adresse aux exploitants et aux intermédiaires opérant dans le secteur, c’est –à-dire qu’ils sont égaux devant-elle. En effet, l’article 14, titre IV du décret n° 97- 1455 du 18 Décembre 1997, portant organisation générale des activités de collecte des produits halieutiques d’origine marine, stipule que « le collecteur, le mareyeur et exportateur des produits halieutiques doivent observer et veiller au respect de la période de la fermeture de la pêche décidée par l’administration de pêche, … »

L’importance de cette réglementation réside dans ce fait que, les intervenants collecteur, mareyeur, poissonnerie, exportateur doivent observer et veiller au respect de la période de fermeture de la pêche, et de la collecte décrétée par l’administration des pêches, des textes législatifs et réglementaires en vigueur, notamment ceux en matière d’exploitation des produits halieutiques et des normes sanitaires et d’hygiène tant sur le plan national qu’international.

4.1.1.3.- Les caractères coercitifs de la réglementation de pêche.

La réglementation de pêche prononce des infractions et des sanctions contre ceux qui vont à son encontre. Le privilège appartient au détenteur de la puissance publique qui est représentée par la police de pêche et de l’aquaculture pour constater les inobservations à la réglementation de pêche. 56

Ainsi, l’article 22 – b, Titre VIIde l’ordonnance n° 93 -022 du 04 Mai 1993, portant réglementation de pêche et de l’aquaculture édicte-t-elle que « quiconque fait usage d’un mode ou instrument de pêche prohibé ou détient cet instrument commet une infraction ».

De même, son article 22-g. précise que « ceux qui ont détruit ou dissimulé les preuves d’une infraction à la présente ordonnance et à ces règlements d’application ou empêcher délibérément les agents de contrôle de remplir leur fonction est passible d’une amende de 5000 à 50.000 Ar ».

Ensuite, la communauté internationale a pris conscience et s’inquiète chaque jour des conséquences de la dégradation de l’environnement dans le monde. Plusieurs nations adoptent des stratégies et des plans d’actions visant le développement durable dans un environnement protégé. Des lois et règlements, des traités et des conventions sur la gestion rationnelle de l’environnement sont élaborés, signés, ratifiés et appliqués par plusieurs pays adhérents.

En effet, nombreuses réunions et conventions internationales ont été faites. Parmi elles, sur le plan mondial, la conférence de Stockholm en 1972 qui peut être considérée comme un aboutissement du processus intensif de prise de conscience de la communauté internationale. C’est ainsi que, la conférence a permis d’identifier un certain nombre d’objectifs indiquant quel devrait être la portée d’un programme international pour l’environnement. En même temps, la conférence a donné naissance au programme des nations unies pour l’environnement (PNUE). En plus un colloque international sur l’éducation relative à l’environnement s’est tenu à Belgrade du 13 au 22 septembre 1975. De même, une conférence Intergouvernementale sur l’éducation relative à l’environnement a siégé à Tbilissi, Géorgie, Urss du 14 au 26 octobre 1977. Outre, le lancement de la stratégie mondiale de la conservation initiée par l’Union Internationale de la Conservation de la Nature et des ressources (UICN), PNUE et le WWF en collaboration avec le FAO et l’UNESCO qui s’est déroulé en 1980, ajoutons la conférence mondiale sur l’éducation relative à l’environnement pour un développement durable qui s’est tenue à MOSCOU (URSS) en 1987.

Comme beaucoup de pays du monde, Madagascar a pris conscience de ses problèmes environnementaux dont les dirigeants de l’époque royale ne s’étaient préoccupés. Pendant les années 70 et 80, diverses stratégies ont été mises en place. Parmi elles, la conservation de la nature pour un développement durable est adoptée en 1984, une conférence internationale pour la gestion rationnelle des ressources s’est tenue en 1985 et un plan d’action sur l’environnement Malgache avait été élaboré pour être mis en œuvre depuis 1987. 57

Le modèle capitaliste de pêche, dont la légitimité est tirée de justification avant tout industrielles et marchandes, doit désormais composer avec le discours international sur la pêche, qui a fortement évolué au cours des deux dernières décennies. On est passé d’un discours optimisateur à une vision plus soucieuse de développement durable de pêche et des écosystèmes marins, prennent en compte leurs dimensions économiques, sociale et écologique. Les considérations relatives à la pêche responsable et l’application du principe de précaution (FAO 1995) prennent le pas désormais sur celle relative à la rationalisation et à l’optimisation des usages des ressources halieutiques. Cette évolution s’observe également dans les disciplines scientifiques concernées par l’halieutique.

La biologie des pêches, qui travaillait avant tout au service du développement de la pêche, cède aujourd’hui progressivement la place à la biologie de la conservation, favorable à l’instauration de réserves marines et à un contrôle de plus en plus drastique des activités de pêche. L’économie de pêche est progressivement influencée par les approches propres à l’économie de l’environnement. Cette dernière élargit la problématique de la gestion de ressources en considérant leurs valeurs d’existence et d’option (et non plus seulement leur valeur d’usage direct).

C’est ainsi, la réglementation de pêche est renforcée par la mise en place des APMC (aires protégées marines et côtières) dont le but est de conserver, préserver et protéger les ressources halieutiques, contre les exploitations irrationnelles et la destruction de l’environnement de la pêche pour avoir une pêche durable.

4.1.2 .- Mise en place des aires protégées marines et côtières.

Etant une île ouverte, Madagascar est aussi poussée dans la protection de l’environnement que le monde entier avait mise en place. Alors, la protection de l’environnement marin et côtier est l’une des priorités de l’Etat malgache, en renforçant la réglementation de pêche afin d’avoir la pêche durable.

4.1.2.1.- Généralité des aires protégées

L’aire protégée est régie par le texte COAP.

• Définition d’aire protégée

« Une aire protégée est un territoire délimité sur le plan terrestre, côtier ou marin, eaux larges saumâtres et continentales, aquatiques dont les composantes présentent une valeur particulière notamment biologique, naturelle, esthétique, morphologique, historique ou culturelle, représentative et endémique ». 58

De ce fait, l’intérêt général nécessite une préservation contre toute intervention artificielle susceptible d’altérer l’aspect, et la composition et l’évolution.

• Caractères des aires protégées

Plusieurs caractères découlent de la définition de l’aire protégée mais ceux qui touchent notre étude sont l’aire protégée est un territoire délimité et elle nécessite une préservation contre toute intervention artificielle.

o L’aire protégée est un territoire délimité

La mer est une chose non approprié dont l’usage est commun. C’est –à-dire sans maître ; donc, elle appartient à l’Etat. Ce dernier édicte un texte : décret COAP pour contrôler les droits et les obligations des usagers.

o L’aire protégée nécessite une préservation contre toute intervention artificielle

Si on parle d’intervention artificielle, l’homme est en tête. Il constitue un grand facteur dans la dégradation de la nature, et crée une action plus ou moins grave sur les êtres vivants et leurs milieux.

Ces interventions sont multiples : défrichement des mangroves, destructions de récifs, captures des produits halieutiques immatures.

La création et la mise en place des aires protégées marines et côtières est une solution pour sauvegarder les ressources halieutiques et leur environnement contre toute altération.

4.1.2.2.- Droits et obligations des usagers dans les aires protégées.

Le décret COAP, relatif à la gestion des aires protégées dans son titre 4, article 24 stipule que « sont considérés comme usagers, toutes personnes ayant accès à une aire protégée tels que les visiteurs, les personnes jouissant d’un droit d’usage, les chercheurs »

Et l’article 25 affirme que « les personnes jouissant d’un droit d’usage sont soumis au règlement intérieur et à une convention de droits d’usage qui vaut une autorisation pour les activités et de pêche » 59

En d’autre terme, il est interdit d’entrer ou d’introduire des activités dans une aire protégée sans avoir une autorisation. Pourtant, les pêcheurs vezo sont des genres d’homme qui ignorent l’administration. Donc, automatiquement ils ne seront pas des usagers, et n’auront aucun droit à l’usage des aires protégées créées et placées dans les environnements marins et côtiers.

En outre, la loi 2001-005 du 11 février 2003 dispose que «quiconque qui a commis une infraction de pêche dans les aires protégées aura un emprisonnement de 6 mois à 2 ans avec une amende de 100.000 à 200.000 Ar». Cette loi est sévère envers les pêcheurs et elle les menace d’avance de ne pas y faire la pêche.

En effet, plusieurs ONG ont été mises en place dans la région du Sud-Ouest, afin d’empêcher ou du moins de réduire la mauvaise exploitation faite par les pêcheurs, à ne citer que l’ANGAP et l’ANAE lesquels se chargent de la protection des mangroves et des récifs, le WWF qui s’occupe de la sauvegarde de l’environnement de pêche et de la mise en place des aires protégées marines et côtières ; et beaucoup de projet sont lancés par le pouvoir public pour la rationalisation de l’exploitation des ressources halieutiques.

4.1.3.- Mise en place des différents projets

Différents programmes environnementaux y sont engagés. Toliara est gâté en matière de projets de conservation. De nombreux ONG s’y bousculent pour travailler. A ne citer que le projet de développement intégré de la pêche traditionnelle sur la côte Sud – Ouest par le PNUD et la FAO, le projet de la culture des algues ou algoculture par la BIOMAD.

4.1.3.1.- Projet de développement intégré de la pêche traditionnelle sur la côte.

A l’état actuel de la pêche sur le littoral, plusieurs facteurs limitent l’ardeur des pêcheurs. Ils se retrouvent souvent seuls face à la détérioration de leurs conditions de vie, due en grande partie à la nature hostile du milieu (sècheresse, accès difficile) et aux problèmes de débouchés de leur production, ainsi que l’approvisionnement en engins et matériel de pêche. C’est dans ce contexte que le gouvernement a sollicité le PNUD et la FAO pour apporter assistance à ces pêcheurs.

Mis en œuvre depuis juin 1994 et financé par le PNUD, ce projet est l’un des thèmes du programmes sectoriel pêche. 60

Ce projet intervient dans le Sud de Toliara II, communes rurales de Soalara, d’Anakao et de Beheloke. Les actions entreprises par le projet touchent 1193 pêcheurs pour les micro- réalisations, dont 499 Soalara, 452 Anakao et 242 Beheloke. Les femmes de ces pêcheurs jouent un rôle très important dans toutes les activités de la pêche, de la production à la commercialisation en passant par la transformation.

Comme stratégie, la participation des pêcheurs et leurs communautés est une condition nécessaire à la réalisation de toutes les activités, le projet apporte un appui aux pêcheurs traditionnels, en leur permettant d’augmenter leurs revenus et leurs productions, puis d’améliorer leurs conditions de vie d’une manière autonome et durable.

Ainsi, pour les actions à caractère socio-communautaire, le projet fait–il appel à la contribution des divers intervenants en fonction de leurs domaines, de compétence et de leurs possibilités financières (FID, OMS, PAM, SEECALINE…).

Dans le cadre d’amélioration des techniques de pêche, ce projet traite des pirogues avec des produits spécifiques censés rallonger leur durée de vie, vend des filets et des fils de palangres avec paiement cash ou à crédit ou système de location vente.

En fin, pour l’amélioration des conditions de vie des pêcheurs ; la réhabilitation des routes, constructions des puits, des dispensaires et des écoles primaires (FID), mise en place des pharmacies communautaires, installation des médecins (OMS) et des centres de récupération nutritionnelle sont réalisées (PAM, SEECALINE)

4.1.3.2.- Projet de la culture des algues ou algoculture.

Parmi les projets conjointement mis en œuvre par l’union Européenne et ses partenaires, publics ou privés, la culture des algues a été redémarrée en 1997, après l’échec des débuts des années 1990. Sous l’impulsion du projet ARPL du FED (Amélioration des Revenus des Populations Littorales), elle intéresse la zone côtière Nord de Toliara II et vise une amélioration des revenus des pêcheurs vivant sur ce littoral.

La société BIOMAD- TUL Sarl à Toliara est le maître d’œuvre pour cette culture d’algues. Elle travaille dans huit villages d’environ cinq cent habitants chacun : Ampasilava qui est la ferme pilote, Andravona, Tsandamba, Tsifota, Fiherenamasay, Beravy, Songeretelo et Sarodrano (seul Fokontany au sud de Toliara II).

La culture principaleutilisée est la souche originaire des Philippines importée de Zanzibar : algue rouge en raison de son fort taux de croissance. La culture de la ferme pilote est destinée à la production de bouture et à la sélection de souches à plus forte croissance. 61

L’objectif de cette souche dans ce temps était d’exploiter plus de 1000 tonnes d’algues sèches de culture, fournie par 8000 tonnes d’algues mouillées par an. En plus de cette culture, cette société a effectuée également la collecte d’algues sauvages.

La potentialité d’algues sauvages du District de Toliara II était estimée à environ 400 tonnes. A l’extérieur, les débouchés des algues sont sûrs. Les fabricants des cosmétibles et les industries alimentaires d’Europe, d’Amérique et du Japon sont très demandeurs de ce produit.

A l’heure actuelle où le monde est bouleversé par les problèmes socioculturels ou politico-économique, la sauvegarde de l’environnement devient un thème universel, inspirant de plus en plus à tous. Chacun doit être conscient de la préservation de la nature ; l’IHSM comme exemple.

• Rôle éducatif de l’IHSM

Il est axé exclusivement dans le domaine marin. Ainsi, il dispense des cours à l’environnement littoral et met au point des techniques d’élevage et de culture d’animaux et végétaux marins pour la préservation des espèces.

Il donne la formation aux pêcheurs dans les domaines des activités principales. En d’autre terme, cela suppose de donner aux pêcheurs des formations à la pêche au large car celle-ci lâche les côtes et les récifs pour être tranquille.

• Rôle économique de l’IHSM

Pour le plan économique, le rôle de l’IHSM s’affirme dans la mesure où une part de plus en plus importante des exportations de Madagascar est actuellement représentée par les produits halieutiques. Ce qui implique un besoin de technicien de production de nouvelles techniques de pêche. Il est primordial de prospecter et d’utiliser de nouvelles zones de pêche pour éviter la surexploitation des zones côtières.

De plus, l’IHSM a été très présent au début du processus de mise en réserve marin dans ces districts. La présence de l’IHSM s’est faite essentiellement sous la forme d’un soutien scientifique nécessaire au bon déroulement des opérations au Nord de district de Toliara II.

Dès lors, un comité villageoise, représentant des villages souhaitant s’impliquer dans le projet de mise en place de l’AMP, a été crée sous le nom de comité « Velondrike » qui signifie vivre avec la mer. Ce comité a pour mission de voter toutes les décisions concernant 62 la mise en place de l’AMP et d’assurer un lien étroit entre les scientifiques, les acteurs de la conservation et les communautés locales.

4.2.- Les échecs de toutes tentatives amorcées

Toutes les tentatives amorcées n’empêchent pas les pêcheurs Vezo de continuer leurs mauvaises exploitations. Et quelles en sont les causes de ces échecs ?

Elles sont multiples. Primo, les valses-hésitations des pêcheurs Vezo à la mise en place de la réglementation de pêche, et les aires protégées marines et côtières. Secondo, le manque d’autres activités génératrices de revenus, autres que l’activité de pêche. Tertio l’insuffisance en nombre des agents de bureau, en moyen et en crédit de SRPRH par rapport à la floraison des villages de pêcheurs sur les littorales des districts de Toliara I et II pour faire le contrôle, le suivi, la surveillance des matériaux de capture et la norme des produits pêchés, la sensibilisation permanente de ces villages sur l’environnement de pêche. Et enfin, l’objectif du projet émanant du pouvoir public ne répond pas au besoin des pêcheurs et la rupture de financement de ces projets.

4.2.1.- La valse - hésitation des pêcheurs Vezo à la réglementation de pêche .

Pour eux cette réglementation est un déracinement de leur vie. Ils considèrent la mer comme une mère nourricière, une source sans laquelle, ils ne peuvent pas survivre. Or, le pouvoir public exige qu’il y ait un texte régissant l’exploitation des ressources halieutiques. Pour beaucoup d’entre eux, cette loi est incompréhensible, car aller à la pêche : c’est une question de survie ; ils doivent nourrir leur famille à chaque sortie et avec la cherté de la vie actuelle, tous les moyens sont bons pour capturer ces ressources. Selon leur point de vue, le maintien de la vie des êtres vivants marins se fait naturellement, loin de tout calendrier et suivant la loi de la nature. Ainsi, c’est pendant la période de ponte que la pêche est bonne car les poissons sont bien gros et gras.

4.2.2.- La diversité spatiale des villages de pêcheurs .

Celle- ci engendre des multiples conséquences. A savoir la difficulté de contrôler et d’informer les pécheurs vezo traditionnels.

63

4.2.2.1.- Difficulté de contrôler

Plus le village est loin du bureau du service de pêche plus le contrôle est difficile, tant que sur les matériaux utilisés par le pêcheur que sur les produits capturés.

o Sur les matériaux de capture utilisés

Dans les villages, ces pêcheurs cherchent à utiliser les matériaux de capture prohibés par la loi. Sans inquiétude et sans hésitation, ils emploient des filets à petites mailles et des produits enivrants pour la capture afin de survivre.

o Sur les produits capturés

Ils ramassent et capturent tous les produits, ceux qu’ils veulent à tout moment et à tout temps, sans respecter la norme exigée par la loi et le calendrier de pêche.

Les pêcheurs traditionnels ignorent la réglementation de pêche d’une part et d’autre part, ils pensent que c’est difficile pour les responsables de contrôle de pêche de circuler dans les villages qui sont très éloignés du bureau du SRPRH.

4.2.2.2.- Difficulté d’informer

L’information est nécessaire aux pêcheurs vezo pour rentabiliser le système de préservation, et de protection des ressources halieutiques et des zones de pêche. Pour avoir une pêche durable, il est important de leur donner à temps réel et continuellement des informations sur la réglementation de pêche. C’est là un travail difficile à réaliser, vu le nombre de villages de pêcheurs et leur distance par rapport au lieu d’implantation du bureau responsable.

4.2.2.3.- Insuffisance de contrôle

Par rapport à l’effectif et le nombre des villages des pêcheurs, l’effectif du personnel du SRPRH est insuffisant, ainsi que leurs moyens et de crédit.

o Insuffisance en nombre du personnel du SRPRH

Actuellement les personnels du SRPRH sont au nombre de 21 au total. Avec la floraison des villages des pêcheurs tout au long du littoral de ces districts, ces personnels n’arrivent pas à contrôler régulièrement les matériaux de capture utilisés par ces pêcheurs. Aussi, n’arrivent- ils pas à les informer à temps réel et continuellement sur la réglementation 64 de pêche, n’arrivent- ils pas à surveiller l’application de ce qui est édicté par le texte en vigueur.

Les pêcheurs profitent d’ailleurs de cette insuffisance et agissent selon leur bon vouloir. L’efficacité de la réglementation de pêche requiert du personnel suffisant en effectif pour assurer favorablement l’exécution des activités de contrôle et de la surveillance.

Cette crise en effectif du personnel de SRPRH de Toliara est alourdie par l’insuffisance de moyens et crédit.

o Insuffisance de moyens et de crédit

Actuellement, les moyens roulants à la disposition du bureau de SRPRH sont constitués de 07 voitures et 03 motos grâce au projet PACP.

Ces moyens sont indispensables pour la réalisation des activités du personnel surtout hors du lieu de service et le déplacement d’un village à un autre.

Bref, cette déficience se situe surtout au niveau des moyens maritimes. La carence de ces moyens constitue un handicap majeur dans la mise en exécution efficace de la réglementation de pêche car le personnel du SRPRH n’arrive pas à temps pour accomplir leur fonction.

Annuellement, le crédit alloué à ce service est minime pour le faire fonctionner, que ce soit dans l’administration, qu’en déplacement. En d’autre terme, le carburant et l’indemnisation du personnel pour les tournées sont très limités.

4.2.3.- Mauvaise interprétation des pêcheurs à la mise en place des aires protégées marines et côtières.

Les praticiens de la pêche ne pensent pas aux points forts de la mise en place des aires protégées marines et côtières mais des points faibles.

4.2.3.1.- Observation et analyse des pêcheurs

L’aire protégée marine et côtière est un endroit calme, sans bruit et personne ne peut pas y faire la pêche sans autorisation. Les pêcheurs savent bien que les ressources halieutiques aiment bien cet endroit. Donc, elles quittent les milieux où il y a des bruits et se refugient dans les aires protégées créées, et c’est pourquoi, ces endroits sont riches en ces dites ressources. 65

4.2.3.2.- Les soucis des pêcheurs .

La création et la mise en place des aires protégées marines et côtières est une destruction des activités des pêcheurs dans la mer d’une part et d’autre part, c’est une élimination des pêcheurs dans leur mode de vie.

o Elle est une destruction des activités des pêcheurs.

La croyance des Vezo pêcheurs dit que « la mer n’a pas de propriétaire : personne ne peut cadastrer une partie de la mer et tout le monde a droit d’y accéder ». Alors, toute action tendant à mettre en place des aires protégées marines et côtières va à l’encontre de leur pensée, et de la pratique coutumière des ancêtres. Pour eux, la mer n’est autre qu’un champ de culture mis à leur entière disposition. Et vouloir mettre une partie à protéger signifierait que l’Etat les interdit à se servir librement et naturellement de leur principal moyen de subsistance.. Donc, ils ont peur de l’Etat.

o Elle est une élimination dans leur mode de vie.

L’application stricte des textes relatifs aux infractions de pêche dans les aires protégées marines et côtières favorise l’élimination des pêcheurs dans leur mode de vie. Puisqu’ils sont des semi-nomades marins, leur migration est toujours côtière et s’effectue suivant le déplacement des poissons migratoires.

Rappelons que l’aire protégée marine et côtière est un endroit poissonneux où les faunes marines aiment bien vivre. Afin de satisfaire les besoins de leur famille et de répondre à la pression de la demande en ressource halieutique, les pêcheurs font leur capture partout sans respecter les textes en vigueur. Pourtant, le non-respect de ces règles peut engendrer un emprisonnement qui entraîne souvent une vie non assurée.

4.2.4.- Quant aux projets

Pour l’algoculture, le nombre de fermiers dans les zones de culture était diminué à cause des deux phénomènes majeurs : attaques successives d’algues parasites et de maladie « ice- ice » due à l’élévation de température de l’eau, aux dépôts terrigènes charriés par les fleuves Manombo et Fiherenalesquels engendrent la perte des deux tiers des cultures et le découragement massif de la population. Le problème se trouve aggravé par la suppression de paiement de prime aux fermiers par unité bouturée qui a largement démotivée le 2/3 des fermiers. 66

Pour le projet de développement intégré de la pêche traditionnelle sur la côte, les actions entreprises ne sont pas adaptées aux besoins de la population, d’où, la difficulté de convaincre cette dernière, à s’engager dans des actions de développement qui riment avec la préservation de l’environnement.

Notons que la création des aires protégées marines et côtières est une méthode moderne pour préserver l’environnement de pêche. Elles sont donc régies par le décret COAP qui détermine les droits et les obligations des usagers. De ce fait, la gestion de ceux- ci est sous la responsabilité d’une personne morale agréée par l’Etat et l’accès à cet endroit est strictement interdit, donc, elle demande une autorisation. A cet effet, la mer qui était une chose sans maître devient une propriété privée actuellement.

Le texte COAP (Code des Aires Protégées) est très sévère sur la préservation des aires protégées contre ceux qui pratiquent des activités de pêche sans autorisation, car l’objectif est bien défini : la préservation et la conservation de l’environnement ; en particulier, la protection des ressources halieutiques contre toute dégradation.

Etant donné que par leur croyance et leur tradition, les pêcheurs traditionnels pensent que les ressources marines ne seront jamais épuisées, il paraît inutile à leurs yeux de faire la préservation.

Selon eux, la création et la mise en place des aires protégées marines et côtières et l’application de la réglementation de pêche sont des obstacles pour les pêcheurs Vezo de gagner leur vie.

A une époque où tout tend vers l’automatisation et la mécanisation, la pêche traditionnelle Vezo attachée à ses origines, ignore le progrès de la science et de la technologie appliquée à la pêche. D’où, la faiblesse de la production du rendement halieutique dans les districts de Toliara I et II.

Les moyens de production de la pêche traditionnelle sont assez rudimentaires, méthodes et techniques archaïques et enfin les lieux de pêche se trouvent dans l’aire très étroite et qui sont restés les mêmes. C’est pourquoi, la production n’a pas satisfait les besoins de la famille. En plus, certains pêcheurs les moins doués utilisent des moyens prohibés par la loi : narcotique (se fait clandestinement). L’utilisation de ces produits n’épargne ni les petits juvéniles ni les larves qui meurent inutilement.

La réglementation de la pêche par la mise en application d’interdiction n’est pas une solution idéale qui permet d’augmenter la production et de protéger l’environnement marin. 67

Le mieux serait de responsabiliser les personnes qui sont intéressées de près ou de loin par cette activité.

C’est ainsi que les études faites par le groupe d’experts préconisent un train de mesures destinées à protéger la zone littorale, sans pour autant gâcher le plaisir de ceux qui viennent oublier pour un temps les contraintes de la vie. Mais les projets mettent en valeur tout ceux qui peut l’être, afin que les riverains, eux aussi y trouvent leur compte économiquement. En vrac, en ce que cela donne comme programme : exploitation rationnelle des ressources, gestion, conservation et protection des biotopes et des lieux principaux de pêche(mangroves, récifs, lagon), législation précise et contrôlable, mise en réserve de certaines sensibles pour sauvegarder les espèces (parcs marins, réserves forestières), création d’emplois (guide), mis en place de réseau de communication fonctionnel et complet si possible, élaboration d’un plan de sensibilisation et d’éducation de masse pour amener les populations à adhérer au programme.

TROISIEME PARTIE

CADRE GENERAL DES INTERVENTIONS A FAIRE POUR UNE MEILLEURE GESTION DES RESSOURCES HALIEUTIQUES

68

CHAPITRE V.-EDUCATION ENVIRONNEMENTALE DES PECHEURS

L’éducation occupe une place importante dans l’organisation sociale. Elle constitue un véritable outil de réalisation personnelle et d’ascension sociale. Elle contribue à améliorer la qualité de la vie familiale et suscite une dynamique d’innovation, et de productivité au sein de la société. De ce fait, elle est garante du progrès technologique et du développement économique, social et culturel d’une Nation.

L’éducation environnementale constitue un atout incontestable pour persuader les pêcheurs à adopter des comportements favorables à la préservation de l’environnement marin et côtier. Elle produit un changement positif de comportement chez les pêcheurs.

5.1.- Plan d’éducation environnementale marin et côtier

5.1.1.- Objectif général

- Prise de conscience des pêcheurs des enjeux environnementaux marin et côtier de leur fokontany, de leur commune et de leur district ;

- Partage de connaissance en matière d’environnement avec les autorités locales ;

- Changement d’attitude des pêcheurs ;

- Participation des pêcheurs aux actions de protection de leurs milieux de vie.

5.1.2.- Méthodes d’intervention

- Etablissement de l’état des lieux de l’environnement marin et côtier des districts de Toliara I et II ;

- Identification des pressions et des menaces des habitats marin et côtier ;

- Détermination des activités à mener dans un plan d’action ;

- Mise en œuvre du plan d’action.

5.1.3.- Activités réalisées

- Réunion publique de conscientisation et de sensibilisation ;

- Emissions radiophoniques locales sur les thèmes environnementaux marin et côtier et constitution de groupe d’écoute pour évaluer les impacts des messages diffusés ; 69

- Organisation de représentation théâtrale pendant les jours de marché du Fokontany ou de la commune pour véhiculer les messages environnementaux marin et côtier.

5.2.- Réalisation du plan d’éducation environnementale marin et côtier

GUIDE POUR L’EDUCATEUR

Activité 1. Réunion publique de conscientisation

Photo n° 8 : Réunion Publique à Salary Bas

 Objectifs pédagogiques

- Comprendre l’importance de l’écosystème marin et côtier - Déterminer les différentes causes de la dégradation des habitats et ses impacts à la vie économique

 Stratégie

- Exposé - Intervention d’un pêcheur professionnel

 Déroulement de l’activité 1

Etape 1 : Conscientisation des communautés villageoises sur l’importance de l’environnement marin et côtier

Les mangroves

Ils protègent le littoral contre l’érosion côtière, l’endroit où les poissons déposent leurs œufs et constituent une zone de croissance des petits poissons, des crabes. 70

 Les herbiers

Constituent des lieux de croissance des concombres de mer, habitats des petits poissons, lieux de pontes pour les animaux marins et assurent l’alimentation des animaux marins herbivores.

 Les récifs coralliens

Ils assurent directement la réduction de la houle qui frappe la côte. Ils servent de zones d’alimentation, de refuge et de croissance pour les jeunes poissons, et favorisent la création de sable et de sédiments nécessaires à la croissance des herbiers et des mangroves.

Etape 2 : Conscientisation sur les différentes causes de la dégradation des habitats

 Les mangroves

Exploitation abusive des bois pour multiples utilisations : charbon, bois de construction, bois de chauffage, installation d’habitats et des marais salants.

 Les herbiers

Les encrages des pirogues et l’utilisation des sennes de plage.

 Les récifs coralliens

L’effet de pêche intensive autour des récifs, piétinement par la pratique de pêche à pieds et le prélèvement des coraux pour servir des matériaux de construction de tombeau, de maison.

Etape 3 : Conscientisation sur les impacts de la dégradation de la vie sociale

Les animaux sont menacés de disparition car les endroits où ils vivent sont détruits, ils ont nulle part où se réfugier ; les plantes avec lesquelles ils se nourrissent sont ravagées, ils meurent de faim. Les pêches sont faites d’une manière abusive, elles empêchent les petites espèces à se régénérer. Cela engendre la crise de production pour chaque pêcheur à chaque sortie en mer. D’où l’insuffisance de leurs sources de revenus et le retard de développement des districts de Toliara I et II et de la Nation.

71

Activité 2. Réunion publique de sensibilisation

 Objectifs pédagogiques

- Connaître la préservation des habitats marin et côtier - Prendre des mesures pour la protection des ressources marines - Enumérer les activités prohibées par la législation en vigueur régissant l’exploitation des ressources halieutiques - Comprendre l’importance de la création des réserves marines

 Stratégie

- Exposé - Intervention de l’agent du SRPRH

 Déroulement de l’activité 2

Etape 1 : Sensibilisation sur la préservation des habitats marin et côtier

 Les mangroves

Les mesures ci-après sont nécessaires pour la protection des mangroves : lutte contre la déforestation, reboisement des mangroves, information, éducation et conscientisation des adultes sur la protection des mangroves et sur la création de réserves de mangroves.

 Les herbiers

La sensibilisation des adultes pour y abandonner des sennes de plage et faire attention durant la pêche à pieds est importante.

 Les récifs coralliens

On peut citer les mesures suivantes : sensibiliser et créer des réserves de pêche dans la zone récifale, éviter à tout prix l’extraction mécanique pour des fins commerciale et traditionnelle des blocs de coraux et s’abstenir toute forme de collecte ou de pêche nuisible à l’écosystème récifal.

72

Etape 2 : Sensibilisation sur la protection des ressources halieutiques

Durant le ramassage des produits marins, il faut :

- encourager la pratique de pêche à la ligne car elle capture des poissons de grande taille et de taille moyenne. C’est une technique productive, écologique et qui favorise la pérennité des ressources halieutiques ; - encourager les filets maillants droits (maille supérieure à deux doigts) car ils libèrent les petits poissons ; - cesser l’utilisation de l’engin destructif notamment la senne de plage (maille inférieure à deux doigts) car les petits poissons sont dans l’impossibilité de s’échapper et la ralingue de plomb racle et détériore las herbiers ; - éviter la pratique de pêche irréfléchie comme l’utilisation de poison (laro) car ce dernier n’épargne pas le milieu marin et côtier et entraine une disparition irréversible de poissons ; - éviter le piétinement des récifs coralliens ; - abandonner le renversement, le retournement de blocs rocheux pour la cueillette des produits qui s’y trouvent ; - lutter contre la destruction volontaire des récifs coralliens pour obtenir les produits qui y sont ; - interdire le ramassage des petits organismes moins de 350 g (exemple le poulpe).

Etape 3 : Sensibilisation des communautés villageoises sur la législation en vigueur régissant l’exploitation des ressources marines

- La législation concernant les engins et les méthodes de pêches : interdiction de la pratique des sennes de plage, limitation à deux doigts au minimum la maille des filets, interdiction de collecter le concombre de mer avec des bouteilles de plongée et les « ZANGA FOTSY » moins de 300 g. Cette législation permet de faire grandir les jeunes poissons et repeupler le milieu marin. - La législation concernant les ressources marines : fermeture de la pêche aux poulpes par exemple, du 15 décembre au 31 janvier tous les ans et l’interdiction de la pêche de ces espèces moins de 350 g, fermeture de la pêche des crevettes du 1 er décembre au 29 février tous les ans et l’interdiction de la pêche aux langoustes du 1 er octobre au 31 décembre tous les ans. La fermeture de la pêche pendant ces durées fixées permet aux ressources de se reproduire et l’interdiction de pêche des petites espèces permet de les faire grandir. - 73

Etape 4 : Sensibilisation des communautés villageoises sur la mise en réserve marine

La réserve est une chose mise à côté pour usage ultérieure ou à des occasions imprévues. La réserve marine et côtière est un territoire délimité, et réglementé pour la sauvegarde de l’ensemble des espèces végétales et animales qui y sont domiciliées.

La mise en réserve marine et côtière est perçue comme étant le principal outil permettant de réduire les menaces qui pèsent sur cet écosystème.

En d’autre terme, l’usage durable des ressources marines suppose que l’on abandonne les pratiques illégales ou considérées comme destructives.

Les pêcheurs sont soucieux vis-à-vis de l’Etat car ils craignent la mise en place d’une réserve marine et côtière et surtout que la gestion sera transférée à une association ou une entreprise. Donc, pour qu’ils soient convaincus, il faut un transfert de gestion à l’initiative des pêcheurs.

Pour le succès de la mise en réserve marine et côtière, il est préférable d’adopter une mise en réserve tournante renforcée par l’établissement d’une convention sociale assimilable à une loi ou DINA, votée par les communautés villageoises, légitimant ainsi la mise en réserve tournante.

Activité 3 : Emissions radiophoniques locales

• Objectifs pédagogiques

- Elargir l’information pour une meilleure gestion des ressources halieutiques à une grande échelle ; - Renforcer les campagnes de conscientisation et de sensibilisation pour être efficace ; - Initier les communautés villageoises au principe de précaution avant d’agir.

• Stratégie

- Exposé - Débat - Discussion

• Déroulement de l’activité 3 74

Etape 1 .- Elaboration de l’activité

- Rôle et importance des habitats marin et côtier. - Les différentes causes de la dégradation des habitats marin et côtier. - Les impacts de la dégradation des habitats marin et côtier sur la vie sociale. - La préservation de l’environnement marin et côtier. - La protection des ressources halieutiques. - Rôles de la législation en vigueur régissant l’exploitation des ressources halieutiques

Etape 2 .- Emission

Lancer les messages à la radio locale (Radio Mazava, Radio Soatalily) dans un temps fixe, favorable à l’écoute toutes les communautés villageoises : la matinée et la soirée après le journal radiophonique, par jour et à tous les ans. Chaque séance dure 15 mn et suit le plan d’éducation environnementale marin et côtier. On découpe en séquence d’activité pour chaque séance et on utilise une ou deux stratégies selon la séquence à émettre.

Activité 4.- Organisation de représentation théâtrale.

• Objectifs pédagogiques

- Augmenter la capacité de réflexion des communautés pour une meilleure gestion des ressources halieutiques. - Développer la capacité de discussion inter-villageoise pour avoir un environnement sain.

• Déroulement de l’activité 4

Etape 1 .- Présentation

PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT MARIN ET COTIER

- La survie des pêcheurs dépend des ressources halieutiques. - Les récifs coralliens hébergent les ressources halieutiques - Les herbiers nourrissent les ressources halieutiques. 75

- Les mangroves constituent les lieux de ponte des ressources halieutiques et de développement des petits poissons. - Les malfaiteurs détruisent l’environnement marin et côtier

Six personnes se mettent en scène pour jouer la réalisation de cette présentation dont :

1- Un pêcheur 2- Une ressource halieutique 3- Un récif corallien 4- Un herbier 5- Une mangrove 6- Un malfaiteur

Etape 2 .- Mise en scène

Malfaiteurs

 Nous coupons des mangroves pour faire des charbons, pour avoir des bois de chauffages et pour construire des maisons. Nous les ravageons pour agrandir la surface de construction des bâtiments et des marais salants.  Nous détruisons les récifs coralliens pour attraper ceux qui y sont et enlevons les coraux pour les vendre afin d’avoir de l’argent.  Nous utilisons des filets moustiquaires car ils ne distinguent pas la taille de poissons à capturer (petits, grands). Donc, ils sont plus rentables.

Mangroves : Vous savez bien, les malfaiteurs, que si vous nous coupez et ravagez, les poissons n’auront pas d’endroit pour déposer leurs œufs, la croissance des petits poissons serai mise en péril et le littoral risquerai d’être érodé.

Récifs coralliens : Nous sommes du même avis que les mangroves. Sans nous, la grande houle frappera directement la côte, et de ce fait, les ressources halieutiques n’auront pas de zones d’alimentation, de refuge et de croissance.

Herbiers : De même, notre absence provoque des menaces graves pour l’avenir des poissons : perte de lieux de ponte et de croissance, et perte de nourriture. 76

Ressources halieutiques : Oh ! Les malfaiteurs, méfiez-vous. Où déposons-nous nos œufs ? Où sont les zones de croissance de nos petits ? Qui nous nourrissent ? Où nous refugions-nous? Vous détruisez notre avenir, nos amis !

Pêcheurs : He ! Les malfaiteurs, vous savez bien que vos activités engendrent une disparition rapide des ressources halieutiques et si vous persistez encore, alors notre survie sera incertaine.

Malfaiteurs : On s’en fout ! La priorité ; c’est de satisfaire nos besoins. Pas d’autres choses.

Pêcheurs : Vous commettez des erreurs graves Messieurs. Nous ne sommes pas les seuls à subir les effets néfastes de vos activités mais vous également ainsi que toute la communauté.

Ressources halieutiques : C’est vrai, messieurs les pêcheurs, il faut protester et agir vite.

Pêcheurs : Attention les malfaiteurs, des lois, décrets et arrêtés sont déjà en vigueur et prohibent vos activités. Si vous êtes attrapés, vous risquerez l’emprisonnement et des paiements d’amendes. Alors méfiez-vous ! Assistez aux réunions publiques, écoutez la radio locale, la matinée et la soirée après le journal pour en être informés.

Malfaiteurs : Ok shérif ! Nous avons déjà assisté à une réunion publique concernant l’éducation environnementale marine et côtière auprès du chef fokontany et nous avons également écouté la radio locale. Après une longue discussion au sein de notre groupe, nous sommes convaincus et nous avons décidé ensemble d’abandonner nos mauvaises actions.

Pêcheurs : Bravo mes amis, vous avez raison ! Nous aidons-nous ! Apprenons une autre façon de vivre pour un avenir plus sûr !

Mangroves, herbiers, récifs coralliens : Merci, c’est super ! Nous allons désormais vivre en bonne santé et nous serons aptes à assurer notre fonction.

Ressources halieutiques : Merci aussi de notre part ; cela nous rappelle la tranquillité de notre environnement. La vie est cool dans un milieu sain. Nous vivons 77 sans crainte. Nous avons des endroits de ponte, de croissance de nos petits et des lieux de refuge. Nos provisions en nourritures sont assurées.

Pêcheurs : D’accord, nous vous remercions pour votre décision de cesser vos mauvaises actions. Votre décision favorise la pérennité des ressources halieutiques et cela augmente nos captures. La survie des générations futures est assurée.

78

CHAPITRE VI.- FORMATION DES PÊCHEURS

La formation est une réponse aux besoins des pêcheurs, à mieux gérer les ressources marines. Il s’agit de leur donner des compétences qu’ils ne maîtrisent pas. Elle est donc, un processus de changement des pêcheurs en formation, et aussi un moyen pour permettre à chaque pêcheur de prendre sa place dans la communauté et dans leur village (activité de sensibilisation).

La formation s’adresse aux pêcheurs adultes. Elle a pour but de les mobiliser à s’adapter aux changements, en leur faisant acquérir des compétences nouvelles par rapport aux anciennes, et vise à provoquer des transformations et des effets sur l’habitude des pêcheurs. En outre, elle vise à modifier les pratiques de pêche des pêcheurs et leur façon d’agir à exploiter rationnellement les ressources halieutiques.

La mise en place d’un planning de formation est importante pour que les responsables de pêches, les collecteurs et les mareyeurs des produits marins, les groupements des pêcheurs entiers aient une maîtrise durable de l’environnement marin et côtier, notamment la capacité de le définir et de l’orienter dans le sens de leur intérêt et pour le développement durable de la Nation.

6.1.- Mise en place du planning de formation

 Analyse des besoins de formation

L’analyse des besoins de formation de pêcheurs porte sur la situation effective des enquêtes et des entretiens avec eux, de l’observation directe sur terrain de l’environnement marin et côtier, de leurs captures dans les districts de Toliara I et II et des résultats des pratiques de pêche dans le district de Toliara I.

L’objectif de changement visé dans cette formation est d’avoir une pêche responsable car celle-ci donnera de bons résultats, d’améliorer la situation de stock de poissons, de contribuer davantage à la sécurité alimentaire et de stabiliser les sources de revenus des pêcheurs. Comme objectif de la formation , les pêcheurs seront aptes à gérer rationnellement les ressources halieutiques et à la fin de la formation, les apprenants seront capables de connaître les pratiques de pêches destructives et de respecter les règles en vigueur régissant la pêche côtière ; ainsi l’objectif pédagogique sera réalisé.

79

 Le cahier de charges - Les demandeurs : l’Etat, les enseignants, les pêcheurs. - Les bénéficiaires : les pêcheurs, les groupements de pêcheurs. - Le comité de pilotage : les agents de service de pêche, le chef quartier et les membres.

 Contenu de la formation : - Qualité de l’environnement marin et côtier : présentation de la situation de l’environnement marin et côtier, les pratiques de pêche destructives. - La législation de pêche - Equilibre écologique : gestion rationnelle des ressources halieutiques, les bienfaits du milieu marin et côtier à l’Homme, rôle principal du milieu marin et côtier dans les systèmes naturels, profit à tirer des bienfaits du milieu marin et côtier pour les générations futures - Développement de la pêche : réflexion sur les conséquences de l’exploitation irrationnelle et la consommation abusive des ressources halieutiques, proposition des solutions.  Lieu de la formation : salle de réunion du service de pêche à Toliara I  Durée : 04 jours, 6 heures de temps par jour (matin : 3 heures ; après- midi : 3 heures)  Organisation : continue, collectif et présentiel  Les moyens à mobiliser :  Matériels - Document portant la liste des méthodes de pêches destructives - Document sur les textes en vigueur régissant la pêche côtière - Emballages tableaux : 40 - Papiers : une rame - Epingle : une boîte - Marqueurs : 6 (de différentes couleurs) - Scotch : un - Stylo : 27 - Agrafeuse : un - Agrafe : une boîte  Personnel - Formateur - Animateur - Chef quartier avec ses membres 80

- Le maire avec ses conseillers - Les services de sécurité (gendarme, police) - Les bailleurs de fonds - Les membres des associations dans les villages de pêcheurs - Les personnes ressources des villages de pêcheurs - Les pêcheurs - Les associations de pêcheurs - Les agents de service de pêche

• Coût de la formation : 1 677 500 Ar

Désignation Quantité Prix unitaire Montant

Emballages 40 100 4000

Papiers une rame 12 000 12 000

Epingles une boîte 700 700

Marqueurs 6 1 500 9 000 Fournitures Scotch 1 1 000 1 000

Agrafeuse 1 4 500 4 500

Agrafe une boîte 500 500

Stylo 27 400 10 800

Indemnité des formateurs 2x6 jours 80 000 960 000

Salaire - Indemnité - Hebergement des formateurs 5 jours 15 000 75 000 Hebergement - Déplacement Déplacement des formateurs 2x2 25 000 100 000

Indemnité des stagiaires 25 20 000 500 000

Montant en lettre : un million six cent soixante dix sept mille cinq cent ariary.

• Les objectifs de la formation :

A la fin de la formation, les apprenants seront capables de :

- Connaître et maîtriser les règles régissant la pêche côtière 81

- Respecter les textes en vigueur pour une meilleure gestion des ressources halieutiques - Appliquer et partager leurs connaissances à leur voisin et à la communauté - Agir sur les mauvaises exploitations des ressources halieutiques • Stratégie - Création d’un milieu favorable à la formation - Diffusion des divers savoirs et compétences au sujet de la formation - Utilisation de moyens de communication qui implique l’application combinée des diverses méthodes et techniques, tant modernes que traditionnelles.

La protection de l’environnement est l’affaire de tous. On en a parlé partout. Dans les écoles bien sûr, au sein de diverses O.N.G, mais aussi dans la travée du pouvoir…

Cette protection de l’environnement nécessite de la part des éducateurs un certain engagement :

a- un changement de mentalité et de comportement, des sacrifices et du dévouement pour enseigner aux autres ce que l’on a acquis. En un mot, être un modèle. b- recruter des employés à reviennent les tâches de sensibilisation de la masse en générale, pour parvenir à une prise de conscience collective, à l’acquisition de savoir faire en faveur de la conservation de la nature.

6.2.- Réalisation du planning de formation

Le planning de formation est cadré sur l’exploitation rationnelle des ressources halieutiques dans les districts de Toliara I et II. Il est organisé en un système permanent destiné à rentabiliser une formation des pêcheurs entendue à la fois comme une réflexion collective et comme une acquisition de connaissances, de compétences et de savoir faire spécifique.

82

PLANNING DE FORMATION

Horaire JOUR 1 JOUR 2 JOUR 3 JOUR 4 8H 00’ Activité 0 - Résumé du premier jour - Résumé du deuxième jour - Résumé du troisième jour - Ouverture - Décret et arrêté régissant la Activité 2 Activité 3 - Information générale sur la fermeture de pêche côtière Equilibre écologique Développement de la pêche formation - Gestion rationnelle des - Réflexion sur les ressources halieutiques conséquences de l’exploitation irrationnelle et la consommation abusive des ressources 9H 30’ halieutiques PAUSE 9H 45’ - Règles de jeu durant les 4 - Décret régissant les engins de - Les bienfaits du milieu marin et - Proposition des solutions jours de formation pêche côtière côtier chez l’Homme, et dans les - Organisation de - Attente des questions systèmes naturels représentation théatrale - Test des pré-requis 11H 15’

PAUSE 14H 00’ Activité 1 - Les techniques de pêches - Faire profiter les générations - Synthèse Qualité de l’environnement destructives futures des bienfaits du milieu - Evaluation des 4 jours de marin et côtier marin et côtier formation - Description de l’environnement marin et côtier 15H 30’

PAUSE

15H 45’ - Evaluation du premier jour - Evaluation du deuxième jour - Evaluation du troisième jour Clôture

17H 15’ 83

 Situation

Parallèlement à l’augmentation de la population, l’utilisation de l’environnement est très importante. Ce n’est pas seulement le nombre de la population qui exerce des pressions sur l’environnement, le dégrade et l’épuise, mais surtout le genre de vie, les attitudes et les comportements de la population en matière d’exploitation de l’environnement. L’état d’esprit de cueillette, de gaspillage n’a guerre quitté l’Homme. Dans certain cas, l’on utilise des matériels décimant la population marine (poison, filets à petites mailles,…) ; la surexploitation caractérise ce domaine.

Actuellement, on constate la diminution de la capture des pêcheurs sur le plan régional et national. Les ressources marines sont épuisées voire disparues.

Pour éviter cela, il faut communiquer les informations et donner des formations aux pêcheurs, renforcer les activités de préservation, protéger les habitats marin et côtier, gérer rationnellement les ressources halieutiques.

 Guide pour le formateur

84

PREMIER JOUR

Objectifs spécifiques Déroulement de l’activité Répartition des tâches Stratégies Evaluation Formateur Apprenants A la fin de l’activité O,  Activités 0 : ouverture l’apprenant sera capable de : - Accueil des apprenants et les - Distribue les tentes - Chacun écrit - Appel des - connaître ce qu’il va faire invités son nom sur sa apprenants. - Annonce les règles du tente. - savoir avec qui, il va - Le responsable ouvre la jeu (ponctualité, prise et - Elaboration des collaborer, formation et donne l’information durée de parole), les - Font une tentes. sur l’objectif général. normes de travail et les présentation - acquérir, comment il va formalités simple. réaliser les quatre jours de - Il met en relief l’importance de administratives. formation. la meilleure gestion des - Pose des

ressources halieutiques. - Fait la collecte des questions.

questions. - Il met en place les acteurs de la

formation - Fait le test sur les pré- requis

- Il présente les formateurs aux participants.

85

 Activité 1 : Qualité de - Invite les apprenants à l’environnement marin et énumérer les A la fin de l’activité 1, côtier : composantes de - Répond le Observations l’apprenant sera capable de : l’environnement marin formateur et remarques Brainstorming • Etape 1 Description de et côtier, et leurs rôles durant le - savoir la qualité saine de l’environnement marin côtier : aux ressources premier jour l’environnement marin et côtier, halieutiques. de formation. - L’environnement marin et côtier - appliquer le décret et l’arrêté est composé des deux - Suscité chez les régissant la pêche côtière. domaines : apprenants une prise de

conscience et une • domaine marin, occupé par la meilleure mer, berceau des ressources compréhension sur la marines. situation de cet

• domaine côtier : plage, flores et environnement.

les faunes qui s’y trouvent.

86

DEUXIEME JOUR

Objectifs Déroulement des activités Répartition des tâches Stratégies Evaluations spécifiques Formateur Apprenants Un apprenant résume le • Etape 2 Décret et arrêté régissant la - Fait un exposé sur les déroulement des fermeture et l’interdiction de pêche deux textes activités du premier jour.

- Décret N° 525 du février 1975 22 - Amène les apprenants à rechercher, évaluer et - Arrêté n° 16375 – 2005 du 22 Octobre choisir les points forts - Discutent et 23 2005 pour définir les débattent les deux textes et avancent comportements La fermeture et l’interdiction de pêche souhaitables face à la leurs idées avec ont pour but de générer le milieu promulgation de ces deux raisonnement. - Exposé marin et côtier, de protéger les textes. - Tirent les avantages espèces ovées, en état de ponte et de - Discussion de la promulgation de

22 Décret N° 525 du février 1975, portant réglementation de la pêche aux holothuries « Il est interdit de collecter le ZangaFotsy moins de 300g ».

23 Arrêté N° 16375 – 2005 du 22 octobre 2005, portant réglementation de pêche aux poulpes « La pêche aux poulpes est fermée du 15 décembre à 31 mars tous les ans » ; « Il est interdit de pêcher les poulpes moins de 350g ». 87

grandir. ces deux textes. - Débat

• Etape 3 Décret régissant l’engin - Expose le contenu de ce de pêche . texte - Discutent ce texte. - Demande aux - Décret du 05 Mars 1922 24 participants de rapporter les mailles de filets L’application et le respect de ce utilisées par les pêcheurs

texte libèrent les jeunes poissons de leur entourage. pour grandir et repeupler le milieu - Oriente l’intention des marin. participants sur les points positifs à l’application de

ce texte.

24 Décret du 05 mars 1922, relative à la pêche fluviale et à la pêche côtière à Madagascar « Sont prohibés les filets dont la petite maille aura moins de 25mm 2 (deux doigts) » 88

- Demande aux apprenants d’établir une liste des techniques de pêches destructives

•Etape 4 Les techniques de pêches pratiquées dans leur destructives. village.

- Les techniques de pêches - Etablissent la liste destructives des techniques de - Aide les apprenants à pêches * utilisation de poison (laro) classer ces techniques en deux catégories. pratiquées dans leur * utilisation de la senne de plage. village. - Donner les

* utilisation des filets moustiquaires. intérêts ou les avantages du * la pratique de pêches à pied respect de la inconscient sur les récifs. réglementation - Classent ces de pêche ? - Les techniques de pêches qui techniques de pêches régénèrent les milieux marins. en deux catégories. - Citer les impacts de la * la pêche à la ligne. pratique de pêches * utilisation de filets dont la maille est 89 supérieure ou égale à 25mm carrée destructives : (deux doigts). • aux ressources Les premières catégories sont halieutiques ? destructives car les petits poissons • aux sont dans l’impossibilité de développements s’échapper, la ralingue racle le fond et de la pêche ? détériore les herbiers, entraîne une disparition irréversible d’un stock et n’épargnent pas le milieu marin.

90

TROISIEME JOUR

Objectifs spécifiques Déroulement des activités Répartition des tâches Stratégies Evaluation Formateur Apprenants A la fin de l’activité 2,  Activités2 : - Equilibre - Expose la gestion - un apprenant résume l’apprenant sera capable de écologique rationnelle des ressources le contenu du deuxième : halieutiques. jour.

- apprécier la gestion rationnelle des ressources halieutiques • Etapes 1. – Gestion - Exposé - reconnaître les bienfaits rationnelle des ressources - Donne des - Donnent leurs halieutiques. connaissances élargies de connaissances sur la des milieux marin et côtier à - Brainstorming l’homme, dans le système l’importance de ces gestion rationnelle des naturel et aux générations ressources. ressources halieutiques. - Débat futures. - Encourager les pratiques de - Donnent l’importance - Discussion pêches régénératrices du de ces ressources. milieu marin (pêcher sans détruire). - Discutent et débattent ensemble toute les - Respecter la qualité saine et idées avancées. viable de l’environnement marin et côtier (pêcher sans

91

détruire).

• Etape 2. – Les bienfaits du - Invite les apprenants à - Etablissent une liste milieu marin et côtier. sur une feuille les

établir une liste des bienfaits du milieu marin Le milieu marin et côtier bienfaits du milieu marin et et côtier à l’homme. procure à l’homme : côtier à l’homme. - Chaque groupe donne - de la nourriture - Regroupe les apprenants une liste unique, sur un en cinq groupes. emballage après leur - de revenus débat. - Récapitule les réponses - des médicaments des groupes. - Mettent l’emballage sur le mur. - des bois de chauffage et de clôture - Le rapporteur de

- des matériaux de chaque groupe

constructions et de présente son travail avec explication fabrications.

. 92

Etape 3. – Les rôles du milieu marin et côtier dans le système solaire. - Demande aux - Répond apprenants de parler ce qu’ils pensent sur les rôles du milieu marin et côtier

Le milieu marin et côtier : dans le système naturel.

- protège le littoral contre - Donne des explications l’érosion côtière (rôle des scientifiques sur leurs mangroves) rôles.

- est un lieu de ponte pour les animaux marins (rôles des herbiers et des mangroves).

- est le garant de la défense de l’érosion côtière contre les grandes houles, zones d’alimentation, de refuge et de croissance des jeunes poissons, et favorise la création de sable et de sédiments nécessaires à la 93 croissance des herbiers, des mangroves et des plages (rôles des récifs coralliens).

• Etapes 4. – Profiter les bienfaits du milieu marin et côtier aux générations futures.

Pour profiter les bienfaits du - Regroupe les apprenants - Discussion à l’intérieur - Quels sont milieu marin et côtier aux en cinq groupes. de chaque groupe les objectifs générations futures, il faut : visés à la - Amène les apprenants à - Donnent une liste de gestion - créer des réserves marines apprécier la contribution suggestion sur un rationnelle et côtières des bienfaits du milieu emballage. des ressources 94

- renforcer la législation de marin - Posent l’emballage sur halieutiques pêche côtière le mur. ? - Demande aux - multiplier les agents de apprenants de donner des - Présentent le travail - Comment service de pêche suggestions pour profiter de chaque groupe par profiter les les bienfaits du milieu un rapporteur suivi des rôles du - doter les agents de service marin et côtier aux explications milieu marin de pêche en crédits suffisants générations futures. et côtier et en moyens marins et aux côtières. générations

futures ? - intensifier la sensibilisation et la conscientisation de la communauté sur les bienfaits du milieu marin et côtier aux générations futures.

95

QUATRIEME JOUR

Objectifs spécifiques Déroulement des activités Répartition des tâches Stratégies Evaluations Formateurs Apprenants

A la fin de l’activité 3,  Activité 3.- - Divise les Un apprenant l’apprenant sera capable Développement de la apprenants en cinq résume le contenu de : pêche groupes, - chaque groupe

- agir sur les • Etape 1. – Réflexion sur - Expose la situation fait le débat et la conséquences de les conséquences de actuelle de discussion à l’exploitation rationnelle et l’exploitation irrationnelle l’environnement marin propos de la consommation abusive et la consommation et côtier : l’exposé. des ressources marines. abusive des ressources • état - Donne les

- résoudre le problème de marines • pression causes et les gaspillage des ressources • production effets de la halieutiques. • l’avenir de la pêche situation actuelle - Invite les apprenants de à réfléchir. l’environnement marin et côtier. - Exposé - écrit sur un - Brainstorming emballage ses réflexions - Débat

96

• Etape 2.- Proposition - Divise les - chaque groupe - Discussion des solutions apprenants en quatre pose sur le mur groupes son emballage. - sensibilisation des - Amène les groupes à - le rapporteur de communautés villageoises formuler des chaque groupe lit sur : solutions : et explique. • La préservation des • pour une meilleure mangroves gestion des - Discussion et • La protection des ressources débat à l’intérieur

ressources marines halieutiques. du groupe. menacées de disparition. • pour convaincre la - Avance le

• La création des communauté des résultat de leur réserves marin et côtier et pêcheurs à discussion et ses perspectives. abandonner débat sur un • La législation en l’exploitation emballage. vigueur régissant irrationnelle et la - chaque groupe

l’exploitation de ressources consommation pose sur le mur abusive des son travail. marines. ressources marines. - le rapporteur de - Conscientisation des - Aide les apprenants chaque groupe communautés villageoises à classer les solutions présente son

sur : en deux catégories. travail • L’importance de successivement

l’écosystème marin et côtier, avec explication 97

• Les différentes causes suivi de de la dégradation des discussion de habitats de l’environnement tous. marin et côtier. - classe leurs

• Les impacts de la solutions en deux dégradation de catégories. l’environnement marin et côtier à la vie socio- économique.

• Etape 3. – Actions - Pose six emballages - Chaque - La sensibilisation et la sur le mur. apprenant donne conscientisation doivent - Demande à chaque sa suggestion. être périodiques ou apprenant à donner permanente . sa suggestion sur les

• La collaboration entre actions à faire pour réduire les dégâts - Fait la les autorités locales et les communautés sont occasionnés par les récapitulation nécessaires ainsi qu’entre pratiques de pêches avec le formateur. les agents de service de irrationnelles. pêche, - Ecrire sur • L’intervention de force l’emballage la réponse

de l’ordre est utile de chaque apprenant. 98

• Le passage - Récapitule avec les périodique des agents de apprenants les service de pêche dans les réponses. villages des pêcheurs est - Désigne 6 -Jouent le sketch important pour empêcher les participants pour jouer récalcitrants le sketch • L’utilisation des supports visuels est - Résume le contenu intéressante pour faciliter le des quatre jours de niveau de compréhension et formation rendre efficace l’éducation - Distribue les fiches environnementale d’évaluation • Rassemblement des - Ramasse les fiches pêcheurs pour assister à la d’évaluation. réunion de sensibilisation et - Partage aux de conscientisation. • Affichage, posters, participants des projection, film, émission documents détaillés journalière à la radio locale de la formation. le thème pour une meilleure gestion des ressources - Passe à la halieutiques. cérémonie de clôture. - Remplit la fiche -Fiche • Implantation des d’évaluation d’évaluation cellules de contrôle de pêche à chaque village des pêcheurs.

99

L’éducation environnementale est un travail de longue haleine qui nécessite de la patience. D’où la priorité de préparer dès aujourd’hui ce qui sera des acteurs de demain (les enfants).

La formation vise le changement des comportements de chacun sur les mauvaises attitudes dans l’exploitation des ressources halieutiques. Il appartient à tout un chacun de changer et de communiquer avec les autres afin de partager les informations et les savoirs acquis pendant cette formation. La prise de conscience de chacun est sollicitée pour prendre comme un devoir, l’information des pêcheurs de son village, son entourage à propos des solutions proposées ; chacun doit agir en cas de besoin pour avoir une meilleure gestion des ressources halieutiques dans les districts.

CONCLUSION

100

Le développement d’un pays dépend de la nature de sa population avec ses aspirations et valeurs admises de ses potentialités physique et économiques. Elle est donc variable de développement dans chaque cas d’en évaluer les effets pour déterminer si elle est, en elle-même, un support de développement ou un frein.

Les districts de Toliara I et II se présente comme un centre d’activité économique. Ceci a entrainé entre autre une forte augmentation du nombre de la population. La pêche maritime est l’activité principale de la population du littoral de ces districts et les produits de ces activités constituent leur nourriture dominante.

En ce qui concerne la pêche maritime, la pêche traditionnelle est plus importante. Ces districts possèdent un avantage spécifique dans ce domaine et un potentiel très élevé des ressources marines de toutes les espèces.

Malgré cela, cette activité comporte des points faibles à cause de l’exposition de la côte Sud-ouest aux incessants vents du Sud « Tsiokatimo » qui réduisent les possibilités d’aller à la pêche ; la production est fluctuante à cause des méthodes employées qui sont encore archaïques et en raison des moyens et techniques limités des pêcheurs. De plus, la pression de pêche s’exerce sur les mêmes zones, entraînant une surpêche localisée.

Le défaut du système d’ exploitation et préservation fiable et efficace, l’exploitation des animaux immatures et celles des femelles ovées peuvent provoquer une réduction sensible du potentiel reproducteur et porter préjudice au renouvellement du stock.

L’environnement marin est dégradé, l’exploitation des ressources halieutiques est irrationnelle et les consommations de la dite ressources sont abusives. Plusieurs causes déterminent ces constatations à savoir la croyance, l’ignorance et l’inconscience aux connaissances, à l’information relatives aux conséquences néfastes des pratiques de pêche traditionnelles sur cet environnement et à la limite des ressources marines. La plupart de temps, à l’ignorance vient s’ajouter une attitude de gaspillage de ces ressources car elles sont exploitées d’une façon abusive et avec des moyens non appropriés. 101

En 1995, la campagne internationale « endargerd seas campagn »du WWF a signalé que « le développement de la pêche est beaucoup plus rapide que la capacité reproductrice de la mer ».

Ainsi, avant l’exploitation de ces ressources, il convient de faire une étude sérieuse de stock et son taux de renouvellement pour équilibrer l’offre et la demande. Par ailleurs, comme toutes activités, la pêche se heurte à divers problèmes : son exploitation et sa préservation.

En effet, l’application stricte de la réglementation de pêche sur la taille marchande assure une production efficace du potentiel reproducteur. Les mesures de protection seront procédées par l’instauration d’une période de fermeture de l’exploitation des ressources halieutiques en phase de reproduction et de réserves marines. C’est essentiel car elle assure le renouvellement des stocks des produits de mer.

Les axes stratégiques incluent, entre autres, sur l’élaboration de programme d’action efficace au niveau de l’action prioritaire telle que l ’éducation (transmission des connaissances aux enfants des pêcheurs dès leurs jeunes âges à la pratique de pêche responsable) et la formation (changement de comportement et d’attitude, et l’acquisition de savoir-faire aux praticiens de pêche).

La remise à l’ordre du jour du « Fokonolona » se présente comme une opportunité pour parler ouvertement et durablement de la préservation des ressources halieutiques au sein de la communauté. Les associations des jeunes sportives ou culturelles peuvent être aussi des cercles de réflexion et des champs d’action pour le comportement sans risque de l’exploitation des ressources halieutiques.

L’intégration de l’éducation environnementale dans les écoles primaires destinées aux enfants des pécheurs et la réalisation de planning de formation pour les praticiens de pèche doivent être accompagnées, hors de l’école, de formation, par des informations, sensibilisation et conscientisation continues pour la masse.

Toutes les populations des districts de Toliara I et II doivent être intégralement informées pour être capables d’évaluer les facteurs qui favorisent la dégradation de 102 l’environnement marin et côtier et déterminer les causes de la diminution de la prise journalière en produits marins, ainsi que d’agir de façon adéquate à réduire les risques de cette dégradation. Il s’agit d’acquérir des connaissances, des capacités, de savoir-faire et des possibilités et d’actions en matière de la gestion rationnelle du milieu marin et côtier.

Nous pensons que l’éducation et la formation feront l’objet d’un travail continu, et qu’au cours des évaluations, nous verrons éradiqués progressivement les malfaiteurs responsables de la dégradation de l’environnement marin et côtier car nous sommes convaincus de la vulgarisation de la meilleure gestion des ressources halieutiques. Le travail qui reste à faire serait le suivi de la pratique de pèche responsable acquise dans la formation.

103

BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES

- ADAMA Ouane : « Manuel sur les stratégies d’apprentissage pour la postalphabétisation et l’éducation continue », institut de l’UNESCO pour l’éducation Hambourg, année 1989 424p. - DANIELA Soaheriniavo , « Projet d’exploitation et de commercialisation de langouste dans le district de Tolagnaro », Mémoire de Maîtrise, Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie, Université de Toliara, Novembre 2008, 80p. - ENGELIN A. : « Les Vezo ou l’enfant de la mer », monographie d’un sous-tribu Sakalava Madagascar. Librairie Vincentine et Missionnaire Bellevue (S et O), 1937, 169p. - GOEDFROIT, S , Chaboud et Y. Breton eds. « La ruée vers l’or rose », regards croisés sur la pêche crevettière traditionnelle à Madagascar, Paris, IRD, Edition, Collection Latitude 23, 2002, 230p. - HOERNER J.M , « La dynamique du Sud Ouest de Madagascar », Cahier N° 1 du Grec. IFA, Université Paul Valery, Montpellier et Perpignan, 1990, 309p. - HORNER J.M, « Géographie Régionale du Sud-ouest de Madagascar », Association des Géographes de Madagascar, Antananarivo, Imprimerie FTM, 1986.189p. - IBRAMDJEE D. , « Les activités maritimes et littorales dans le Sud – Ouest de Madagascar », thèse de doctorat, de 3 ème cycle, Montpellier, Université Paul valery, 1984, 492p. - JACQUES Berthome – JACQUES MercoiretCiepae, « Planification du développement local », guide méthodologique, suivi de trois cas en Afrique de l’Ouest, collection méthodologique, Ministère de la coopération et du développement, ISSN, 0335 : Atelier Ferciot 35, rue de Lyon – 75012, Paris, 1992, 344p. - KOECELIN B., « Les Vezo du sud ouest de Madagascar », contribution à l’étude de l’écosystème de semi-nomades marins, collection, cahier de l’Homme, n° 15 + 12 fig + 33 photos, Edition Mouton, Paris, 1974, 269p. - RAMANDA : Suivi des actions de formation professionnelle de qualification à l’emploi, projet d’études de fin de formation, Centre de Ressources des Etablissements d’Enseignement Technique et Professionnel, Septembre 1996, 157p. - REJELA M. N ., « La pêche traditionnelle Vezo du sud-ouest de Madagascar, système de production dépassé », thèse de doctorat, Université Michel de Montagne, Bordeau 3, 1993, 449p.

104

REVUES

- Fiches monographiques des districts de Toliara I et II. - Fiche monographique de la région sud ouest - Guide de l’enseignant : l’intégration de l’éducation environnementale en milieu scolaire pour la gestion durable des ressources halieutiques, 1 ère version, 20p. - Guide pédagogique, le milieu côtier vu par les enfants, commission de l’océan Indien, ProGeCO 51p. - Office national pour l’environnement, tableau de bord environnemental, province autonome de Tuléar, juillet 2003, 253p. - Plan d’action pour la création d’une APMC. Gestion durable du littoral, cas du sud ouest, « Velompoandriakemiankyamyzanahary », juin 2007, 30p. - Projet/MAG/87/PO1, l’éducation en matière de population pour une meilleure qualité de la vie, manuel de base à l’intention des agents d’éducation, imprimerie du CNAPMAD – DL n° 05, Mars 1991, 216p. - Rapport annuel de la DREN sud ouest, effectif des élèves. - Rapport du projet PACP/T - Recueil des textes législatifs et réglementaires sur les secteurs domanial et foncier, agriculture, élevage et pêche, janvier 2005, 900p. - SAMUDRA, revue triannuelle du collectif international d’appui à la pêche artisanale, n° 58/Mars 2011, 53p. - Texte COAP : 30 mars 2001 - Vintsy trimestriel malgache d’orientation écologique, WWF projet wordwideFund for nature/coopération Suisse, quatrième année, 11/94, 27p. - Vintsy trimestriel malgache d’orientation écologique, WWF projet wordwidefund for nature : coopération Suisse, septième année 1998, n° 25, 23p.

WEBOGRAPHIE

- http://www.cairn - http://wrnbulletin-wordpress - http://edoc.unibas.ch/611/1/DissB-7921.pdf - http://www.andavadoaka.ird.fr/spip.php?aricle20

105

ENQUETE CADRE

1. Quels sont les rôles des récifs coralliens ? 2. Pourquoi brise-t-on les coraux ? 3. Voyant les coraux brisés, que font les poissons ? 4. Quelles sont les utilités des mangroves ? 5. Pourquoi défriche-t-on les mangroves ? 6. Pour les poissons, à quoi servent a) Les mangroves ? b) Les coraux ? c) Les algues marines ? 7. Dans quel milieu pondent les poissons ? 8. Où vivent les petits poissons ? 9. Vous ramassez les petits poissons, à quoi vous servent-ils ? 10. Pourquoi vous m’emportez que peu de poissons ? Quelles sont les causes ? 11. Savez-vous ce qu’est un ATENDRO ? 12. Avez-vous rencontré des ATENDRO en groupe à nos jours ? 13. Quelles sont les causes des insuffisances des produits marins ? 14. Avant nos jours, les pêcheurs rentrent avec les pirogues bien pleines. Pourquoi aujourd’hui même pas la moitié d’un panier ? 15. Savez-vous pourquoi les espèces marins deviennent de plus en plus rares ? 16. A quelle saison pondent les poissons ? Les poulpes ? 17. Ils existent des lois qui régissent la protection des animaux marins. Citez-en-deux ? 18. La loi interdit de : a) pêcher les petits poissons b) briser les coraux c) défricher les mangroves d) pratiquer la senne de plage. Pourquoi ? 19. La récolte pendant la saison de ponte est interdite ; dites pourquoi ? 20. Etes-vous obéissant ces lois ? Si vous ne les respecter pas dites-la raison ? 21. L’Etat empêche l’utilisation des filets à petites mailles Pourquoi ? 22. Pourquoi vous les utiliser encore ? 23. Existe-t-elle une zone interdite pour la pêche ? a) A qui appartient ce milieu ? b) Pour quelles raisons sont-elles défendues ? c) Comment est la production en pêche ? d) Entendez-vous dire des produits tirés de ce milieu ?

24. Savez-vous que : -la pêche dans la zone interdite -L’utilisation des filets à petites mailles -Récolter les petits (poissons, concombre de mer, pieuvres) Entraine un emprisonnement ? Dites les raisons ?

25. Les projets PACP, IHSM les savez-vous ? Que visent-ils ? Sont-ils de passage chez vous ? Est-ce qu’ils ont les mêmes objectifs ? ou non ? 26. D’après-vous que pensez-vous faire pour éviter la dégradation de production marine ?

ANNEXES

106

Formulaire de TEST Pendant la formation

A. Cocher la ou les bonne(s) réponse(s) : 1. Exemple d’habitat marin et côtier : - Poisson  - Mangrove  - Récif corallien  - Herbier  - Mer  2. Importance des récifs coralliens aux petits poissons - Lieu de refuge  - Lieu d’enterrement  - Lieu de croissance  3. Pour protéger les mangroves, il faut : - faire le déboisement  - faire le reboisement  - mettre en réserve  4. Les attitudes à ne pas avoir durant le ramassage : - destruction des coraux  - laisser intact les blocs rocheux  - on capture les grands organismes  5. L’activité prohibée par la législation en vigueur : - la pêche à la ligne  - la pêche au filet à grande maille  - le laro  6. La pratique de laro : - épargne le milieu marin  - n’épargne pas le milieu marin  - prohibée par la législation en vigueur  7. Je pense que pour une meilleure gestion des ressources halieutiques - il faut des réserves marines  - il ne faut pas respecter le temps de fermeture de pêche  - il faut capturer les petits poissons  8. Les poulpes sont en grossesse pendant les mois de : - Décembre à Janvier  - Février à mars  - Mars à Avril  9. Les herbiers : - nourrissent les poissons  - tuent les poissons  B. Répondre par Vrai ou Faux 1. La fermeture de pêche aux poulpes s’étend du mois de Mai à Juin de l’an …… 2. La pratique de senne de plage est prohibée par la loi …… 3. Les réserves marines ont optées la survie des pêcheurs …… 4. Les récifs coralliens sont des lieux de refuges des ressources halieutiques …… 5. La pratique de laro fait grandir les jeunes poissons …… 6. La pratique des sennes de plage fait mourir les herbiers …… 7. Pour une meilleure gestion des ressources marines, on pratique la pêche à la ligne …… 8. Le respect de la fermeture de pêche aux poulpes fait mourir les pêcheurs …… 9. La fermeture de pêche aux poulpes est nécessaire …… 107

C. Compléter les pointillés des phrases ci-dessous par les mots suivants : herbiers, récifs coralliens, mangroves, senne de plage, laro, pêche à la ligne, réserve marine, habitats, reboisement. 1. Les herbiers, les récifs coralliens, les mangroves constituent les ……………. marins et côtier. 2. Pour une meilleure gestion des ressources halieutiques, on crée des ……………… 3. Les ………………………… nourrissent les jeunes poissons. 4. Les ressources halieutiques se refugient dans les …………………………………. 5. Les plombs de la …………………………… raclent les herbiers. 6. Pour protéger les mangroves, on fait le ………………………………. 7. La pratique de …………………………… n’épargne pas le milieu marin. 8. Pour préserver les ressources halieutiques, on encourage la pratique de la …………….. 9. La construction des marais salants ravagent les ……………………………….

D. Questionnaires

1. Quelles sont vos réactions face aux malfaiteurs de l’environnement marin et côtier ? 2. En tant que membre de la communauté, que feriez-vous pour une meilleure gestion des ressources halieutiques ? 3. Pensez-vous que le renversement des blocs coraux entraîne une diminution de la capture ? 4. Pensez-vous que les ressources halieutiques sont menacées de disparition actuellement ? 5. Quelles mesures proposez-vous pour une amélioration de la qualité de l’environnement marin et côtier dans votre village ?

108 TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION ...... 1-3 PREMIERE PARTIE PRESENTATION DU MILIEU NATUREL DES DISTRICTS DE TOLIARA I ET II CHAPITRE I.- LE MILIEU PHYSIQUE ...... 4 1.1.- L’environnement marin et côtier ...... 12 1.1.1.- L’environnement marin ...... 12 1.1.1.1.- Les mers ...... 12 1.1.1.2.- Les récifs coralliens ...... 14 1.1.2.- L’environnement côtier ...... 15 1.1.2.1.- Les plages ...... 15 1.1.2.2.- Les mangroves et leur situation géographique ...... 16 1.2.- Le climat ...... 19 1.2.1.- La température...... 19 1.2.2.- La pluviométrie ...... 19 1.2.3.- Le vent ...... 20 1.3.- L’hydrologie ...... 20 1.3.1.- Le cour d’eau à bassin mixte ...... 20 1.3.2.- Le cour d’eau dans le relief sédimentaire ...... 20 1.3.3.- L’océanographie ...... 21 CHAPITRE II.- LE MILIEU HUMAIN ET SOCIAL ...... 22 2.1.- Structure de la démographie ...... 22 2.1.1.- Répartition spatiale de la population ...... 22 2.1.2.- Population urbaine et population rurale ...... 24 2.1.3.- Evolution de la population ...... 25 2.1.4.- Composition ethnique ...... 25 2.2.- Enseignement et éducation ...... 25 2.3.- Relation entre la démographie et l’exploitation des ressources halieutiques ...... 27 2.3.1.- Les pêcheurs Vezo ancestraux ...... 28 2.3.2.- Croissance des pêcheurs en effectif ...... 28 2.3.3.- Conséquence de la croissance démographique ...... 29 2.3.3.1.- Conflit des lieux de pêche ...... 29 2.3.3.2.- Valorisation des ressources halieutiques ...... 30 2.3.3.3.- Les ressources naturelles menacées ...... 30 109

2.3.3.4.- La tortue de mer est actuellement en danger ...... 31 2.3.3.5.- Diminution de la possibilité par habitant par an en poisson ...... 31 DEUXIEME PARTIE L’EXPLOITATION DES RESSOURCES HALIEUTIQUES DANS LES DISTRICTS DE TOLIARA I ET II CHAPITRE III.- LA PÊCHE TRADITIONNELLE DANS LES DISTRICTS DE TOLIARA I ET II ...... 33 3.1.- Généralités sur la pêche traditionnelle ...... 33 3.2.- Les modes d’exploitation des ressources halieutiques dans les districts de Toliara I et II ...... 34 3.2.1.- Principales caractéristiques des activités de pêche des ressources halieutiques ...... 35 3.2.2.- Les moyens techniques traditionnels d’exploitation ...... 35 3.2.2.1.- Les embarcations ...... 35  Fabrication de coque ...... 35  Fabrication de la pirogue monoxyle ...... 36  Autres utilités de la pirogue ...... 37 3.2.2.2.- Les méthodes de pêches traditionnelles avec les engins de capture ...... 39  La pêche aux filets ...... 39 - La senne de plage ou Tarikake ...... 40 - Le filet maillant droit ou Manajake ...... 41 - La chasse collecte ou Tahitahy ...... 41  La pêche à la ligne à mains nues ...... 42  Les autres techniques de ramassage des produits ...... 43 - La pêche aux filets en tulle moustiquaire ...... 43 - La pêche aux harpons ...... 43 - La plongée en apnée ...... 44 - Le narcotique ou Laro ...... 44 - La capture de tortue de mer ...... 45 - Le ramassage ...... 45 3.3.- Les problèmes ou obstacles liés à l’exploitation de la pêche traditionnelle dans ces districts ...... 46 3.3.1.- Les facteurs endogènes ...... 46 3.3.2.- Les facteurs exogènes ...... 46 3.4.- La production ...... 47 3.5.- La commercialisation ...... 50 110

CHAPITRE IV.- LES MESURES A PRENDRE ...... 54 4.1.- Les efforts déjà entrepris ...... 54 4.1.1.- Application stricte de la réglementation de pêche ...... 54 4.1.1.1.- Les caractères obligatoire et impératif de la réglementation de pêche ...... 54 4.1.1.2.- Les caractères général et impersonnel de la réglementation de pêche ...... 55 4.1.1.3.- Les caractères coercitifs de la réglementation de pêche ...... 55 4.1.2.- Mise en place des aires protégées marines et côtières ...... 57 4.1.2.1.- Généralités des aires protégées ...... 57  Définition d’aire protégée ...... 57  Caractères des aires protégées ...... 58 - L’aire protégée est un territoire délimité ...... 58 - L’aire protégée nécessite une préservation contre intervention artificielle ...... 58 4.1.2.2.- Droits et obligations des usagers dans les aires protégées ...... 58 4.1.3.- Mise en place des différents projets ...... 59 4.1.3.1.- Projet de développement intégré de la pêche traditionnelle sur la côte ...... 59 4.1.3.2.- Projet de la culture des algues ou algoculture ...... 60  Rôle éducatif de l’IHSM ...... 61  Rôle économique de l’IHSM ...... 61 4.2.- Les échecs de toutes tentatives amorcées...... 62 4.2.1.- La valse-hésitation des pêcheurs vezo à la réglementation de pêche ...... 62 4.2.2.- La diversité spatiale des villages de pêcheurs ...... 62 4.2.2.1.- Difficulté de contrôler ...... 63  Sur les matériaux de capture utilisés ...... 63  Sur les produits capturés ...... 63 4.2.2.2.- Difficulté d’informer ...... 63 4.2.2.3.- Insuffisance de contrôle ...... 63  Insuffisance en nombre du personnel du SRPRH ...... 63  Insuffisance de moyens et de crédit...... 64 4.2.3.- Mauvaise interprétation des pêcheurs à la mise en place des APMC ...... 64 4.2.3.1.- Observation et analyse des pêcheurs...... 64 4.2.3.2.- Les soucis des pêcheurs ...... 65  Elle est une destruction des activités des pêcheurs ...... 65  Elle est une élimination dans leur mode de vie ...... 65 111

4.2.4.- Quant aux projets ...... 65

TROISIEME PARTIE CADRE GENERAL DES INTERVENTIONS A FAIRE POUR UNE MEILLEURE GESTION DES RESSOURCES HALIEUTIQUES CHAPITRE V.- EDUCATION ENVIRONNEMENTALE DES PÊCHEURS ...... 68 5.1.- La plan d’éducation environnementale marin et côtier ...... 68 5.1.1.- Objectif général ...... 68 5.1.2.- Méthodes d’intervention ...... 68 5.1.3.- Activités réalisées ...... 68 5.2.- Réalisation du plan d’éducation environnementale marin et côtier ...... 69 CHAPITRE VI.- FORMATION DES PÊCHEURS ...... 78 6.1.- Mise en place du planning de formation ...... 78 6.2.- Réalisation du planning de formation ...... 81 CONCLUSION ...... 100-102 BIBLIOGRAPHIE ...... 103-104 ANNEXES ...... 105-107 TABLE DES MATIERES ...... 108-111