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Les enjeux sociaux du tourisme dans la province de

MILHI Sami, SBAI Abdelkader, BENRBIA Khadija Université Mohamed Ier, , Faculté des lettres et sciences humaines, Département de Géographie

Résumé La province de Berkane, au Nord-est du Royaume du Maroc, jouit d’une position géographique stratégique, d’un climat favorable et d’une multitude de structures naturelles (géologiques, géomorphologiques, géographiques, biologiques, etc.) offrant des paysages attractifs à coté d’un patrimoine culturel aussi riche que diversifié. Sous l’impulsion des collectivités locales et des efforts de l'Etat fournis depuis le début du siècle, la province se permet de disposer d’infrastructures nécessaires pour le développement de plusieurs secteurs économiques, notamment, le tourisme. Néanmoins, le développement du tourisme, entraîne divers enjeux, économiques, environnementaux et sociaux. Semblablement à la nécessité d’un cadre social propice pour le développement du tourisme, l’expansion de ce secteur, surtout le tourisme de masse, peut entraîner plusieurs effets négatifs sur la société d’accueil. Après la présentation du cadre général de la province et des données du tourisme, ce travail, présentera les résultats d’une enquête de terrain par questionnaire, dont l’objectif est d’analyser les enjeux sociaux du tourisme dans la province. Ce là a permis de déterminer la relation des habitants locaux avec l’industrie touristique, et avec l’infrastructure touristique régionale et enfin l’impact du tourisme sur la population de la province. Mots clés : géographie du tourisme, enjeux sociaux, patrimoine, Berkane, Maroc. Absract The province of Berkane, in the northeastern part of the Kingdom of , enjoys a strategic geographical position, a favourable climate and a multitude of natural structures (geological, geomorphological, geographical, biological, etc.) offering attractive landscapes, alongside a cultural heritage as rich as it is diversified. Under the impulse of the local authorities and the efforts of the State provided since the beginning of the century, the province allows itself to have infrastructures necessary for the development of several economic

113 sectors, in particular, tourism. Nevertheless, the development of tourism leads to various economic, environmental and social effects. Similar to the need for a favourable social framework for tourism development, the expansion of this sector, especially mass tourism, can have several negative effects on the host society. After the presentation of the general framework of the province and the tourism data, this work will present the results of a field survey by questionnaire, whose objective is to analyze the social issues of tourism in the province. This helped determine the relationship of local residents with the tourism industry, regional tourism infrastructure and the impact of tourism on the province's population. Keywords: tourism geography, social issues, heritage, Berkane, Morocco. الرهانات االجتماعية للسياحية بإقليم بركان ملخص: ٌتًتع إقهٍى ثزكبٌ ثًىقع جغزافً استزاتٍجً ثشًبل شزق انًغزة. كًب ٌتًتع ثًُبخ يالئى و عذد يٍ انًزاٌب انطجٍعٍخ )جٍىنىجٍخ و جٍىيزفهىجٍخ و ثٍىنىجٍخ و غٍزهب( تعطً يُبظز جذاثخ إنى جبَت رصٍذ ثقبفً غًُ و يتُىع. ثفضم يجهىداد انجًبعبد انًحهٍخ و إسهبيبد انذونخ، أصجح اإلقهٍى ٌتًتع ثجٍُخ تحتٍخ رزورٌخ نتًٍُخ عذح قطبعبد اقتصبدٌخ خصىصب يُهب انسٍبحٍخ. إال أٌ هذِ انتًٍُخ انسٍبحٍخ تؤدي إنى رهبَبد يختهفخ اقتصبدٌخ و ثٍئٍخ و اجتًبعٍخ. فتطىر هذا انقطبع ًٌكٍ أٌ ٌؤدي إنى عذح َتبئج سهجٍخ عهى انًجتًع انًحهً يستقجال. ثعذ تقذٌى اإلطبر انعبو نإلقهٍى و انًعطٍبد انسٍبحٍخ، ٌهذف هذا انًقبل إنى تقذٌى َتبئج استطالع يٍذاًَ عجز استًبرح ثهذف تحهٍم انزهبَبد االجتًبعٍخ نهسٍبحخ ثبإلقهٍى. و هذا يب يكٍ يٍ تحذٌذ عالقخ انسكبٌ انًحهٍٍٍ ثصُبعخ انسٍبحخ و انجٍُخ انتحتٍخ انسٍبحٍخ انجهىٌخ و أخٍزا تأثٍز انسٍبحخ عهى سبكُخ اإلقهٍى. الكلمات المفاتيح: جغزافٍخ انسٍبحخ، انزهبَبد االجتًبعٍخ، انزصٍذ انًحهً، ثزكبٌ، انًغزة

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Introduction Actuellement, il est reconnu à travers le monde que le tourisme offre une alternative optimale pour la croissance économique et l’épanouissement social, surtout dans les milieux ruraux. Le tourisme agit activement dans le développement du tissu socio-économique par : le grand besoin en main d’œuvre, les relations qu’il peut entretenir avec d’autres secteurs, les valeurs et changements qu’il peut établir dans la société. Il se présente comme une industrie capable d’offrir une valeur ajoutée importante au territoire qu’elle vise. Semblablement à la nécessité d’un cadre social propice au développement du tourisme, l’expansion de ce secteur, spécialement quand-t-il s’agit du tourisme de masse peut entraîner plusieurs effets négatifs sur la société d’accueil, et qui abondent dans les discours académiques et politiques Grâce aux potentialités patrimoniales et la mise en place de la station balnéaire de Saidia, la province de Berkane commence à s’affirmer en tant que destination touristique développée, capable d’attirer un grand nombre de visiteurs. Nous allons essayer dans cet article d’analyser les enjeux sociaux du tourisme à Berkane, et ce en exploitant les données recueillies et les résultats des enquêtes par questionnaires réalisées à cet effet. Le premier point servira à présenter la province de Berkane et ses données générales, le deuxième est réservé aux réalisations des efforts d’aménagements touristiques, et leurs impacts sur l’offre et la demande touristique de la province. La dernière partie fera l’objet de l’analyse des enjeux sociaux du tourisme dans la province de Berkane. I. Présentation de la province de Berkane. 1. Données générales La province de Berkane est située à l’extrême Nord de la Région de l’, limitée au Nord par la mer Méditerranée, au Nord-est par la frontière Maroco-algérienne, à l’Est par la province d’Oujda-Angad, à l’Ouest par la province de et au Sud par la province de Taourirt. La zone est caractérisée par un climat de type méditerranéen (classification de Köppen ; Csa); Berkane affiche 18.2°C en température moyenne avec une moyenne maximale de 32.4°C et minimale de 6°C. Le total pluviométrique annuel varie entre 350 mm et 530 mm ; il est caractérisé par une irrégularité spatio-temporelle (Tayebi A., 2011).

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Figure 1 : Carte du taux d’accroissement de la population de la province de Berkane. Le paysage de la province est marqué par des reliefs contrastés du Nord au Sud avec des structures géomorphologiques est-ouest : la bande côtière de Saidia qui s’étend sur de 14 km, les collines d’Ouled Mansour (200 m d'altitude), la plaine des Triffa et le massif de Béni Snassen culminant à 1532 m. La démographie de la province de Berkane a augmenté de 7,36% durant la dernière décennie, elle est passée de 270 328 hab. en 2004 à 289 137 hab. en 2014 (HCP, 2014). Cette augmentation a intéressé spécialement les centres urbains de Saidia et de Berkane. Les zones rurales sont toujours en diminution, surtout Zegzel et Fezouane qui enregistrent un très fort exode rural (Fig. 1). 2. Le patrimoine de la province Berkane Le patrimoine de la province est aussi riche que diversifié. Il est composé d’une offre variée, relativement protégée. Nous pouvons citer :

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- le patrimoine géologique : il est pratiquement aisé de découvrir, à l’œil nu, une bonne partie de l’histoire géologique de la terre, en parcourant les différentes structures géologiques de la province. Plus de 300 millions d'années d'histoire sont exposées dans les roches depuis la chaîne montagneuses des Béni Snassen au littoral. - l’expansion des phénomènes karstiques dans les terrains jurassiques carbonatés des Béni Snassen, offre de nombreuses grottes avec de magnifiques panoramas spéléologiques, notamment la grotte du chameau à Zegzel, la grotte d’Ifri n’Tafaghine à Fezouane, et les grottes de Takerboust. - l’infiltration des eaux dans les milieux karstiques des Béni Snassen et les conditions géologiques et hydriques favorables permettent l’existence de nombreuses sources d’eau. Certaines de ces sources ont des effets thérapeutiques appréciés par la population locale, notamment la source de Fezouane, dont l’eau possède des caractéristiques efficaces contre les calculs néphrétiques. - le patrimoine géographique : La province de Berkane est composée de trois formes géographiques distinctes : la zone littorale, les plaines et les montagnes. Ces formes offrent de nombreux paysages : La zone dunaire littorale et l’ancienne forêt de Tazgarert, L’embouchure de la Moulouya (Site d'Intérêt Biologique et Ecologique: SIBE), Les collines de Oulad Mansour, La plaine des Triffa, Le piedmont de Béni Snassen, Les vallées et plaines intra-montagneuses, Les gorges et rivières permanentes, Les zones forestières montagnardes de Tafoughalt et Ain Almou. Le patrimoine biologique : Les différents habitats et écosystèmes ont permis le développement d'une flore et d'une faune riches et diversifiées. La flore est composée d’une végétation d’arbres, d’arbustes et de plantes annuelles ou biannuelles. Les arbres comptent 161 espèces, les plus importantes sont le thuya, le chêne vert et le pin d’Alep, à coté de la présence de l’arganier et du néflier (Dakki M., 2003). Les plantes aromatiques et médicinales sont très

117 répandues surtout dans les Béni Snassen et comptent actuellement plus de 720 espèces et sous-espèces. Les espèces remarquables dont une grande partie est constituée de plantes médicinales représentent 28,4% du total de la flore (Dakki M., 2003). La faune est composée par des populations animales remarquables, mais qui sont malheureusement en régression. Les activités anthropiques massives qui ont transgressé son habitat et la sècheresse qui la prive de la nourriture sont les principales causes. Dakki M. (2003) énumère plusieurs groupes de vertébrés (35 espèces de mammifères, 25 espèces reptiles et amphibiens, 101 espèces d’aviens) et une multitude d’invertébrés (insectes, arthropodes, etc.). Le patrimoine culturel : Le patrimoine culturel de la région de Berkane s’est imprégné au cours de son histoire de traditions héritées des différentes civilisations qui s’y sont relayées. Le patrimoine archéologique : On trouve les premières traces de la présence de l’homme ibéromaurusien dans la grotte des pigeons à Tafoughalt. Cette grotte, qui fut découverte par un médecin militaire français nommé Pinchon en 1908, offre une véritable contribution dans la reconstitution et la compréhension de l’histoire de l’Homme. Les multiples fouilles ont mis à jour une nécropole préhistorique, utilisée par 23 populations successives. On y a trouvé les ossement de 185 individus avec plus de 100 000 outils lithiques (bifaces et haches polies) et des restes d'ossements d’animaux. Les datations stratigraphiques et celles effectuées par les méthodes chimiques (carbone 14) ont permis de caller l’âge de ces populations entre 10.800 ans et 21.900 ans (Bouzouggard A., 2017). Les fouilles ont permis de découvrir une première mondiale, il s’agit de restes du crane d’un individu qui a survécu à une trépanation. Un grand nombre de coquillages marins utilisés comme bijoux ont été également découvert. On trouve les restes des anciennes kasbahs témoins d'époques prospères, mais toutefois oubliées et réduites au silence, notamment les Kasbahs de Sidi Bouzid, Boughriba, Charaa et de Ain . La Kasbah de Sidi Bouzid (Palais de Lihoudi - le juif- ibn Michaal), bénéficie de la clémence de la faible densité humaine; ce qui a permis de sauvegarder partiellement sa mosquée et une partie des sa muraille extérieure. Elle se situe dans le territoire des Béni Ourimech, à environ 9 km au Sud d’.

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La population de Berkane a, depuis longtemps, été en contact avec de nombreuses civilisations, ce qui lui a permis de forger sa culture autour d’une double identité arabo-amazigh. Il en résulte de nombreux us et coutumes spéciaux à cette région notamment, les chants et musiques, la gastronomie, le vestimentaire, les fêtes traditionnelles religieuses (Ouaada), etc. La Zaouia Kadiria Boutchichia est l’emblème religieux-culturel de la province. Sise à Madagh, cette Zaouia attire annuellement quelques 100 000 personnes, venant du monde entier, pour célébrer la fête religieuse du "Maoulid". Ainsi on peut dire que le tourisme offre un grand potentiel de développement à Berkane. Le patrimoine naturel et culturel, qui représente la matière première de cette industrie, est aussi riche que diversifié. L’aménagement touristique connait un élan considérable, et représente une offre consistante en termes de capacité litière qui se reflète sur les nombres des arrivées et nuitées réalisés dans la province. II. L’aménagement touristique de la province de Berkane La province de Berkane, possède d’énormes atouts patrimoniaux qui peuvent en faire une destination touristique bien prisée. L’apport de ces potentialités est mis en relief grâce aux interventions de l’Etat visant à créer le cadre juridique adéquat. La mise à niveau de l’infrastructure nécessaire au bon fonctionnement de l’industrie touristique et la concertation des différentes parties prenantes autour d’une vision claire et objective et surtout mutuellement reconnue est nécessaire à l’encouragement et l’épanouissement du tourisme. Dans la province de Berkane, le tourisme est une industrie nouvelle. Les statistiques officielles du Ministère du Tourisme concernant les hébergements marchands prouvent que dans l’ensemble, le tourisme à Berkane n’a commencé à prendre forme qu’à partir de 2009-2010. Les résultats des efforts du développement touristique se sont matérialisés par l’aménagement de la station balnéaire Mediterranea Saidia, qui fait partie du plan Azur, visant à promouvoir le tourisme balnéaire au Maroc. L’effet positif du lancement de la nouvelle station balnéaire de Saidia, est marqué par le développement continu des infrastructures d’hébergement, de restauration et d’animation touristique. Il en résulte l’augmentation de la capacité litière, du nombre d’arrivées et de nuitées réalisées dans la province, qui est devenue le fer de lance de l’industrie touristiques à l'échelle régionale.

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L’offre litière de la province est de 6304 lits. Cependant, cette offre connait une importante concentration dans la zone littorale (Fig. 2) ; l’arrière pays reste encore peu développé.

Figure 2 : l’offre litière marchande de la province de Berkane en 2016. Réalisée sur la base de rapports inédits de la Délégation du Tourisme, Oujda. L’offre litière marchande de la province de Berkane est composée essentiellement d'hôtels 5 étoiles (Fig. 3).

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H1* H2* H3* H5* VVT 2C Résidences hotelières touristiques Gites 1% 1% 2% 3%

25%

7% 61%

Figure 3 : Capacité litière par types d'hébergements en 2016. Réalisée sur la base de rapports inédits de la Délégation du Tourisme, Oujda En vue d’exploiter le patrimoine naturel dans les pôles touristiques ruraux (Tafoughalt, Zegzel, Fezouane), les responsables ont créé le pays d’accueil touristique des Béni Snassen. L’objectif est de définir une vision de développement qui rassemble tout les intervenants en les incitant à créer des produits touristiques propres à ces zones (découvertes, randonnées, etc.). Cependant cette forme d’aménagement du territoire, issue directement de l’expérience française, fut abandonnée par les dirigeants du tourisme, à cause de sa non-conformité avec les spécificités de la région. Cependant, l'offre en hébergement touristique non marchande est très prononcée. Elle est évaluée à 36 936 lits et composée essentiellement de (Tabl. 1) : campings non classés, maisons ou chambres louées par des particuliers et hôtels non classés. Cette offre concerne, spécialement, la ville de Saidia et correspond à presque 600 % de l’offre en hébergement marchand.

Hôtels non classés campings Ménages Lits touristiques non marchands 307 15740 20889

Tableau 1 : la capacité litière non marchande dans la province de Berkane. La rubrique ménages est calculée à la base de considérations suivantes : 50 % des propriétaires des maisons sont prêts à louer leurs maisons dans la

121 commune de Saidia, ce qui correspond à 6 963 ménages, offrant en moyenne 3 lits touristiques. Ainsi, le tourisme moderne dans la province de Berkane est un fait récent. Les divers aménagements et efforts fournis pour développer ce secteur ont permis la création d’une infrastructure consistante, mais peu diversifiée. La station balnéaire de Saidia, le fer de lance de l’offre touristique de la province et même de toute la région de l’Oriental, répond uniquement à une demande de tourisme internationale de masse, ce qui limite considérablement l’accès d’autres types de clientèles (tourisme interne, famille, tourisme de nature, etc.). Ces dernières sont absorbées par l’offre non marchande, ce qui constitue une séparation sociale dans la consommation et le développement des produits touristiques. En effet, le tourisme de masse, peut avoir comme conséquence directe l’élimination des catégories sociales moyennes et démunies de la destination. Le lancement de la station touristique moderne Mediterranea Saidia, se fait au détriment des estivants de la région et des touristes nationaux en général, qui fréquentaient le site sauvage de la plage Al halg et la forêt de Tazegarert. D’autre part, pour accompagner le développement des pôles touristiques ruraux, notamment Tafoughalt, Zegzel et Fezouane, les responsables ont créé le pays d’accueil touristique des Béni Snassen. L’objectif de sa création est la définition d’une vision de développement pour rassembler les intervenants et créer des formes de tourisme propre à la région (découverte, randonnées, etc.). Cependant, cette forme d’aménagement du territoire, issue directement de l’expérience française en la matière, fut abandonnée dès 2011, par les dirigeants du tourisme, à cause de sa non-conformité avec les spécificités du territoire et du manque de concertation entre les différentes parties prenantes. III. les enjeux sociaux du tourisme dans la province de Berkane Semblablement aux autres industries, le secteur du tourisme entraîne de nombreux enjeux sociaux liés directement ou indirectement à la mise en place de l’infrastructure touristique et à l’activité des touristes durant leurs séjours. L’industrie touristique affecte de manière variée le tissu social du territoire d’accueil. Positivement, par ses infrastructures d’hébergement, de transport, de restauration et d’animation qui concernent aussi bien les habitants locaux que les touristes. Certes, le tourisme participe amplement à l’ouverture et à la modernisation de la société d’accueil ou locale, comme il peut aussi contribuer au développement social par l’amélioration de la situation

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économique et la création d’emplois. Cependant, le développement du tourisme peut aussi avoir des répercussions négatives sur la société ; l’acculturation et la perte de l’identité, le changement des mœurs et coutumes, les inégalités sociales, etc. De plus, l’aménagement touristique du territoire, l’amélioration de l’infrastructure de transport, d’accueil et d’animation, et spécialement les efforts fournis pour embellir la destination touristique participent au renforcement des liens d’appropriation du territoire et de son image par sa population locale, surtout quand cet aménagement est réalisé en concertation avec les locaux. Cependant, si le développement économique ne profite qu’à quelques parties, et que les infrastructures surdimensionnées ne sont pas faites en concertation avec les besoins et les attentes de la population locale, et si les prix du niveau de vie et du foncier grimpent à des niveaux inabordables, et que les propriétaires de résidences secondaires ne contribuent pas à la vie locale, cela implique que le développement touristique se fait au détriment des intérêts de la population locale. Les effets négatifs du tourisme sont décuplés dans les destinations qui dépendent entièrement du tourisme, ou d’un seul type de tourisme. Pour mesurer les enjeux sociaux du tourisme dans la province de Berkane on a procédé à la réalisation d’une enquête de terrain par questionnaires, effectué auprès des habitants de la province. L’analyse des résultats de l’enquête va nous permettre de mieux apprécier les effets sociaux du tourisme dans la province de Berkane. III. 1 Présentation de l’enquête L’objectif de cette enquête est de donner une idée claire sur les enjeux du tourisme dans la province de Berkane. Les variables choisies pour définir les enjeux sociaux sont : • La relation habitants locaux et l’industrie touristique en général, • La relation habitants locaux et l’infrastructure touristique régionale, • L’impact du tourisme. Le questionnaire fut établi en deux langues (arabes, français) et fut administré auprès des habitants locaux au cours de deux périodes : du 01 Mars au 30 Avril et du 01 juillet au 30 août 2016, pour éviter l’effet brusque de l’activité touristique sur la perception des enquêtés.

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L’échantillonnage de l’enquête est effectué selon une méthode aléatoire. La population cible de cette enquête sont les habitants locaux de la province de Berkane. Pour mieux distinguer l’effet social du tourisme, on a visé un échantillon de 300 habitants répartis géographiquement entre les deux centres touristiques attractifs à savoir : Saidia (100 questionnés) et Tafoughalt, Zegzel et Fezouane (100 questionnés), et dans les villes de Berkane et avec 100 questionnés. Les tailles des échantillons réalisés sont : Saidia : 93 questionnés, Tafoughalt : 70 questionnés, Berkane : 73 questionnés. On a pris soin d’avoir un certain équilibre dans la sélection des enquêtés, aussi bien au niveau des sexes (51 % homme contre 49 % femmes) qu’au niveau des tranches d’âge : moins de 20 ans 8 %, de 21 ans à 40 ans 45 %, de 41 à 60 ans 33 % et plus de 61 ans 14 %. III. 2. Résultats de l’enquête III. 2. 1. La relation des locaux avec l’industrie touristique Un ensemble de questions ont permis d’éclaircir la relation des habitants locaux et l’industrie touristique, et qui visent dans l’ensemble à connaitre les profils touristiques de la population locale. Ainsi, 36 % des habitants de la province de Berkane déclarent ne pas sortir en vacance, si ce n’est que pour rendre visite à des membres de la famille (Fig. 4). La majorité (58 %) des sorties est concentrée dans la ville de Berkane. La majorité (49%) des réponses est : un seul voyage par an. Les réponses à la durée de chaque voyage ont montré que la majorité (67 %) des voyages entrepris par les habitants de la province de Berkane sont d’une durée de 2 jours à une semaine (Fig. 5).

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60,00% 1 jours Sans vaccances 70,00% 50,00% 60,00% 2-3 jous 1 fois/ans 40,00% 50,00% 30,00% 4-7 jours 40,00% 2 fois/ans 30,00% 20,00% de 7 à 15 20,00% 3 fois/ans jours 10,00% 10,00% 15 à 30 plus de 4 jours 0,00% 0,00% fois/ans plus d'un mois

Figure 4 : Sorties en vacances des Figure 5 : Durée des voyages locaux. entrepris par les locaux.

Ce là démontre qu’en général, même si l’activité touristique est présente dans les habitudes de la population locale, elle n'est que peu développée. Pour l’acceptation de la population de la venue des touristes et leurs activités au sein du territoire, les résultats sont positifs : 94 % des questionnés affirment qu’ils sont d’accord avec la venue des touristes. Pour mieux apprécier la qualité du rapport des habitants locaux à l’industrie touristique on a posé des questions directes concernant la possibilité d’accueillir des touristes chez soi, dans sa demeure. Les questionnés furent sollicités de considérer les touristes comme des personnes étrangères (nationaux ou internationaux). A ceux qui ont répondu oui, on leur a demandé s’ils ont prévu des aménagements spécifiques pour l’accueil des touristes (Figure 6 et 7).

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100,00% 80,00% 90,00% 70,00% 80,00% 60,00% 70,00% 60,00% 50,00% 50,00% 40,00% oui 40,00% 30,00% oui 30,00% non non 20,00% 20,00% 10,00% 10,00% 0,00% 0,00%

Figure 6 : Possibilité d’accueillir les Figure 7 : Possession des équipements touristes par les locaux. pour l’accueil des touristes par les locaux.

Pour la variable, possibilité d’accueillir les touristes par les locaux, la part diminue mais reste toujours positive. Elle atteint en général 60 % des questionnés qui affirment qu’ils acceptent d’héberger des touristes, si ce n’est qu’ils l’ont déjà fait. Presque la moitié (47 %) a déjà prévu de réserver des équipements spéciaux pour l’hébergement des touristes ou leurs restaurations. On constate qu’il existe une différence dans les tendances des réponses à ces deux questions. La majorité (90 %) des habitants locaux de la ville de Saidia peuvent accueillir des touristes chez eux : 47 % possèdent des équipements accommodés prévus pour cet objectif. Ce qui n’est pas le cas dans le reste de la province ; la majorité n’est pas prête à accueillir des touristes chez eux (60 % à Berkane et 58 % à Tafoughalt). Ceux qui ont répondu positifs, n’ont pas prévu de consacrer des équipements pour l’accueil des touristes. (68 % à Berkane et 62 % à Tafoughalt). On constate ainsi que le tourisme n’est pas étranger des pratiques sociales de la population de Berkane. Au niveau de la ville de Saidia, la concentration de l’activité touristique implique une plus grande disponibilité à accueillir des touristes. Les habitants locaux de la ville de Saidia sont beaucoup plus familiers avec le tourisme. Ils affirment en majorité (92 %) qu’ils ont déjà travaillé dans le

126 tourisme ou connaissent des proches qui l’ont fait. Les habitants des autres zones de la province sont moins en contact avec le monde professionnel du tourisme ; Berkane (32%) et Tafoughalt (37 %). En général, l’indicateur de l’emploi par le tourisme affiche une moyenne générale de 57 %. Pour la nature des postes occupés, les réponses recueillies furent classées dans 6 groupes similaires (Fig. 8):

60,00% employé dans un hôtel 50,00% responsable dans un hôtel 40,00% employé de restaurant 30,00% chef cuisinier 20,00% chaufeur de transport public 10,00% vendeur de produits de 0,00% terroire Saidia Berkane Tafoughalt

Figure 8 : La nature des postes occupés.

A Tafoughalt, les postes évoqués sont en général : des employés dans des restaurants ou des vendeurs de produits de terroir. A Berkane et Ahfir, les postes (46 %), les plus énoncés sont toujours des employés de restaurants à côté de chauffeurs de taxi ou de transport public (21%). Tandis que dans la ville de Saidia, la réponse la plus fréquente c’est l’occupation dans les métiers d’hôtellerie et de restauration.

Il faut cependant signaler qu’une grande majorité des questionnés (70%) ont affirmé que les postes occupés sont saisonniers. Un grand nombre d’entres eux sont obligés de chercher du travail en dehors de la province ou à s’occuper par d'autres métiers tels que l’agriculture ou le commerce clandestin, durant la basse saison et qui s’étale sur plus que la moitié de l’année.

Le rapport de la population locale avec l’industrie touristique reste positif en général. Il favorise le développement de ce secteur. Cependant, certains effets négatifs de la touristification massive des territoires sur le tissu social commencent à prendre forme dans le territoire de Berkane. Il s’agit de l’emploi

127 saisonnier ou permanant des locaux dans des postes inférieurs. En effet, si la population locale est moyennement familière avec l’emploi dans le secteur du tourisme, la nature des travaux laisse apparaître que les 3 postes les plus cités sont tous des postes inférieurs au sein des établissements. 31 % des employés dans les restaurants, 22 % employés dans les hôtels et 20% sont des vendeurs de produits de terroir.

III. 2. 2. Rapport de la population locale avec l’infrastructure touristique régionale.

Pour évaluer la relation des habitants locaux avec l’industrie touristique de leur province, on a commencé avec la question suivante : est-ce que la province de Berkane possède des atouts touristiques ? Seul trois (03) questionnés (au niveau de la ville de Berkane) ont répondu négativement. La quasi-totalité reconnaît que la province possède de nombreux atouts et potentiels touristiques. Les réponses spontanées à ces atouts sont : La plage de Saidia (24 %), la forêt (21 %), la montagne (17 %).

Ensuite la question fut : s’ils ont déjà visité les établissements touristiques durant les 2 années écoulées, et de quel type s’agit-il ?

L’hébergement : les enquêtés indiquent qu’en général (83 %) n’ont pas été dans des établissements d’hébergements touristiques, ils préfèrent séjourner dans les zones touristiques, et rentrer chez eux, vu la proximité.

Quant aux 17 % qui ont confirmé avoir visité des établissements d’hébergement de la région (Fig. 9) : 26 % choisissent le plus souvent la location de biens. 24 % préfèrent les hôtels classés 1*, 2* et 3 *. Les résidences secondaires sont choisies à 23 %.

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70,00%

60,00%

50,00% Hôtels (5*, 4) Hôtels (1,2,3) 40,00% Résidence touristique 30,00% Résidence secondaire

20,00% Gite Location de Bien 10,00%

0,00% Saidia Berkane Tafoughalt

Figure 9 : Types d’établissements touristiques visités par les locaux.

La restauration : Quant aux établissements de restauration (Figure 11) : 53 % des questionnés attestent avoir déjà visité les établissements de restauration de leur province. Les zones d’enquête de Berkane et d’Ahfir enregistrent des résultats positifs en général (81 %). Les habitants de Saidia (52 %) et beaucoup plus ceux de Tafoughalt ; 69 % affirment qu’ils n’ont pas visité les établissements de restauration. Les locaux ont presque les mêmes tendances concernant les fréquentations des établissements de restauration. Les restaurants les plus fréquentés sont ceux à poisson qui viennent en tête de liste avec 36 %. La fréquentation des Snack, pizzeria, Shwarma atteint 27 %. Les restaurants touristiques classés et les bar- restaurants ne représentent que 11% des établissements fréquentés par les locaux. Cela montre que même si le taux de consommation des services de restauration semble être positif en général, la nature des établissements visités reflète une situation négative. La faible consommation des services de restauration touristique prouve un moindre intérêt de la part de la population locale envers ces services, dont la raison semble être les prix trop élevés affichés par ces restaurants. L’animation : la consommation des services d’animation touristique présents dans le territoire de Berkane montre que 61 % de la population questionnée a répondu positivement. Comme on peut le constater (Fig. 10, 11), ce sont les sorties en café (34 %) qui représentent la plus grande part des animations touristiques. Les activités

129 de pêche en mer ou en rivière contribuent à 17 %. L’assistance aux spectacles et soirées (privée et public) atteint 16 %.

60,00% 45,00% Restaurant 40,00% Café 50,00% marocain 35,00% 40,00% Réstaurant 30,00% Sport touristique nautique 25,00% 30,00% Snak/shawa 20,00% Pêche 20,00% rma 15,00% 10,00% 10,00% Restaurant Randonné à de poisson 5,00% dos de bêtes 0,00% Bar- 0,00% Randonnée restaurant à vélo ou moto

Figure 10 : Types de restaurants Figure 11 : Les types de services touristiques visités par les locaux. d’animation touristique visités par les locaux. Une part importante des enquêtés a répondu (indirectement) que son refus de consommer les produits touristique surtout de Saidia, est à cause de la création de la nouvelle station balnéaire. Les réponses enregistrées (Fig. 12) montrent que les raisons fréquentes (49%) de ce refus, sont les coûts trop chers et la non- correspondance des goûts des locaux à l’offre fournie.

60,00% Trop cher 50,00% Je n'ai pas suffisamment de 40,00% temps 30,00% Je n'aime pas l'offre touristique 20,00% de la région

10,00% Rien ne me convient 0,00% Saidia Berkane Tafoughalt

Figure 12 : Raison de la non consommation des services touristiques de la province.

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Considérant les réponses de la population locale, quant aux fréquentations des établissements touristiques, seulement 21 % déclarent avoir visité un hôtel durant les deux dernières années. Pendant l’enquête, on a enregistré de nombreux refus catégoriques concernant la consommation des services d’hébergement de la région, à cause de leurs non-convenances.

Un grand nombre des questionnés affirment leurs dispositions et leurs volontés de séjourner dans les établissements d’hébergements de la région. Néanmoins, ils ne peuvent pas aller dans les hôtels de luxe (5* et 4*), car ils sont parfois très chers et/ou éthiquement inconvenables à cause de mauvaises réputations (consommation d’alcool, nudité, etc.). Les autres établissements moins classés sont souvent de mauvaises qualité et hygiène.

Les services de restauration et d’animation enregistrent une forte moyenne de consommation de la part des habitants locaux. Cela reflète un besoin signifiant et même une confiance dans les prestations offertes.

Les différences dans la qualification des services proposés par l’infrastructure touristique de la région prouvent que l’exploitation touristique massive à Saidia, commence réellement à impacter la perception de ses habitants locaux.

III.2.3. L’impact du tourisme

Pour mesurer l’impact de l’industrie touristique sur les habitants locaux de la province de Berkane, on a essayé de déterminer les effets positifs souhaités et les effets négatifs craignants. Cette partie prépare psychologiquement les questionnés à bien visualiser les effets du tourisme et de répondre à la troisième question : le tourisme à Berkane est-t-il positif ou négatif ?

Concernant les effets positifs les plus souhaités (Fig. 13), on remarque que les réponses les plus fréquentes sont la création de l’emploi (28 %), la valorisation du patrimoine (22 %) et le développement de l’infrastructure (21 %).

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35,00% Création d'événements 30,00%

25,00% Création d'emplois

20,00% Valorisation du patrimoine 15,00% Apport en devise 10,00%

5,00% Développement de l'infrastructure 0,00% Saidia Berkane Tafoughalt

Figure 13 : Effets positifs du tourisme souhaités par les locaux à Berkane.

Les effets négatifs que les habitants locaux craignent le plus (Fig. 14) sont la pollution et la dégradation des espaces naturels (25%), la hausse des prix surtout des matières premières (21 %), l’emploi des locaux dans des postes techniques faiblement rémunérés et la mauvaise répartition des revenus du secteur représente 18 %.

Figure 51 30,00% Hausse des prix

25,00% Emploi des locaux dans des postes 20,00% techniques et non responsables, faiblement rémunérés.

15,00% Mauvaise répartition des revenus de ce secteur

10,00% Pollution et dégradation des espaces naturels 5,00% Marchandisation du folklore et de 0,00% la culture et le choc culturel Saidia Berkane Tafoughalt

Figure 14 : Effets négatifs du tourisme craints par les locaux à Berkane.

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La troisième question concernant les effets du tourisme vise à déterminer si les locaux considèrent les apports de ce secteur dans leurs régions positifs ou négatifs. Les résultats montrent que 62 % des questionnés considèrent que le tourisme est positif. Cette perception varie selon les régions.

Les habitants de Saidia considèrent en majorité (72 %) que le tourisme a des effets positifs. Cette portion de réponse s’amoindrit dans la ville de Berkane (60 %). Dans la zone de Tafoughalt, Zegzel et Fezouane, les réponses sont presque égales (51 % positifs contre 49 % négatifs).

La considération des effets positifs et négatifs du tourisme se fait de manières différentes. La concentration de l’activité touristique dans la ville de Saidia ne suscite pas de confortation directe avec les mœurs et les activités sociales et économiques de la région. A Saidia, le tourisme est plutôt vu comme une aubaine, tandis que dans les Béni Snassen, à Tafoughalt et Fezouane, on remarque qu’il y a encore une résistance face au développement massif du tourisme, due probablement au manque de contact direct avec les touristes et à la présence de plusieurs autres priorités relatives au monde rural.

Conclusion En général, on peut dire que la population de la province de Berkane garde toujours confiance dans le potentiel touristique de sa région. Elle entretient un rapport positif avec l’industrie touristique, ce qui encourage le développement de ce secteur. Le rapport de la population locale avec l’industrie touristique reste positif en général. Il favorise le développement de ce secteur. Cependant, certains effets négatifs de la touristification massive des territoires sur le tissu social commencent à prendre forme. Il s’agit de l’emploi saisonnier ou permanant des locaux dans des postes inférieurs. En effet, si la population locale est moyennement familière avec l’emploi dans le secteur du tourisme, la nature des travaux laissent apparaître que les 3 postes les plus cités sont tous des postes inférieurs au sein des établissements. 31 % des employés dans les restaurants, 22 % employés dans les hôtels et 20% sont des vendeurs de produits de terroir.

Et si le rapport positif, en général, de la population locale avec l’industrie touristique favorise le développement de ce secteur, certains effets néfastes de la

133 touristification massive sur le tissu social commencent à prendre forme dans la province de Berkane, notamment l’emploi saisonnier ou permanent des locaux dans des postes inférieurs.

D’autre part, la situation économique laisse à penser qu’il y a encore de grands problèmes qui peuvent se répercuter négativement sur la réussite du tourisme à Berkane (la fermeture de l’hôtel Oriental Bay Beach, les divers problèmes d’assainissements et l’absence de nouveaux promoteurs pour finaliser la station à part le groupe Meliá, etc.). Les montants réels des devises et bénéfices acquis par les locaux et notamment par les collectivités locales grâce aux dépenses des touristes internationaux à Berkane, n’incluent pas les montants payés à l’étranger aux tours opérateurs multinationaux et ceux envoyés aux investisseurs internationaux et aux sociétés mères d’hôtelleries, pour les intérêts des prêts. Après déduction des coûts, les montants réellement gagnés seraient insignifiants devant les attentes de la population locale. Bibliographie BOUZOUGGAR A, BARTON N, VANHAEREN M, ERRICO F, COLLCUTT S, HICHAM T, HODGE E, PARFITT S, RODES E, SCHWENNINGER JL. (2007): 82000 year-old shell beads from North Africa and implications for the origins of modern human behavior. Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America 104(24): p9964- 9969. DAKKI M. (2003): Diagnostic pour l’aménagement des zones humides du Nord-Est du Maroc, Béni Snassen. MedWetCoast Maroc. Ministère de l’intérieur, province de Berkane : Monographie de la province de Berkane, 2006. TAYEBI A. (2011) : Vulnérabilité des ressources en eau karstiques en milieu méditerranéen semi-aride, le massif des Béni Snassen (Maroc oriental). Approche pluridisciplinaire et utilisation des méthodes 'SIG'. Thèse de doctorat. Sciences de la Terre. Université de Grenoble. 388p. Haut Commissariat au Plan : Recensement Général de la Population et de l’Habitat 2014. Royaume du Maroc. Haut Commissariat au Plan, Direction Régionale de l'Oriental.

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