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« Pour ce qui est du Maroc, nous avons créé, dès les années quatre-vingt dix du siècle passé, un observatoire national de l’environnement qui a pour mission de faire le suivi de la situation écologique de notre pays. Actuellement, nous sommes en passe de mettre sur pied des observatoires régionaux pour aider les collectivités locales à programmer leurs propres projets à partir de données environ- nementales précises et fiables. Cette action devrait également conforter le concept d’environ- nement de proximité »

Extrait de la Lettre Royale, 3ème Congrès des Ministres de l’Environnement des pays de l’OCI, Octobre 2008

« Nous appelons le Gouvernement à élaborer un projet de Charte nationale globale de l’environnement, permettant la sauvegarde des espaces, des réserves et des ressources natu- relles, dans le cadre du processus de développement durable » Extrait du Discours du Trône, juillet 2009

« Aussi, engageons-Nous le gouvernement à donner corps aux grandes orientations issues du dialogue élargi visant l’élaboration d’une Charte nationale pour la protection de l’environ- nement et le développement durable, dans un plan d’action intégré ayant des objectifs précis et réalisables dans tous les secteurs d’activité. Parallèlement, Nous exhortons le gouvernement à formaliser ce plan dans un projet de loi-cadre, dont nous voulons qu’il constitue une véritable référence pour les politiques publiques de notre pays en la matière »

Extrait du Discours du Trône, juillet 2010 Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste Table des Matières

08 L’ÉVALUATION INTÉGRÉE DE L’ENVIRONNEMENT, PERSPECTIVES D’AVENIR, UN PLAN D’ACTION INTÉGRANT 21 01 UN OUTIL D’AIDE À LA PRISE DE DÉCISION 04 L’ENVIRONNEMENT DANS LA PLANIFICATION 1.1 POURQUOI UNE ÉVALUATION INTÉGRÉE DE l’ENVIRONNEMENT 08 4.1 AXE 1 : AMÉLIORATION DE L’ASSAINISSEMENT LIQUIDE 21 AU NIVEAU RÉGIONAL ? 4.2 AXE 2 : PRÉSERVATION DES RESSOURCES EN EAU 21 1.2 UNE DÉMARCHE BASÉE SUR UN PROCESSUS DE CONCERTATION 08 4.3 AXE 3 : AMÉLIORATION DE LA GESTION DES DÉCHETS 22 ET DE PARTICIPATION 4.4 AXE 4 : PRESSION URBAINE 22 4.5 AXE 5 : PRATIQUES CULTURALES ET UTILISATIONS DES FERTILISANTS, 22 UNE RÉGION A FORT POTENTIEL, MAIS À DÉFIS 09 02 SOCIAUX ET ENVIRONNEMENTAUX IMPORTANTS DES PRODUITS PHYTOSANITAIRES 4.6 AXE 6 : PROTECTION DES SOLS ET DE LA BIODIVERSITÉ 22 2.1 UNE RÉGION À PRÉDOMINANCE NATURELLE AVEC 09 4.7 AXE 7 : MAITRISE DE LA POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE 23 UNE FORTE PROGRESION DE L’URBANISATION 4.8 AXE 8 : GOUVERNANCE 23 2.2 REGION A DOMINANCE AGRICOLE 10 4.9 AXE 9 : EDUCATION ET SENSIBILISATION 23 2.2.1 L’AGRICULTURE ET L’ELEVAGE 10 2.2.2 L’INDUSTRIE 11 2.2.3 LE COMMERCE 11 25 2.2.4 LE TOURISME 12 CONCLUSION 2.2.5 L’ARTISANAT 12 2.2.6 L’EXPLOITATION DES MINES ET CARRIÈRES 12 2.2.7 LA PÊCHE ET EAUX CONTINENTALES 12 2.2.8 LE TRANSPORT 13 ANNEXES 26

PARTENAIRES RÉGIONAUX 27 ÉTAT ET EVOLUTION DE L’ENVIRONNEMENT DE LA RÉGION 14 ACRONYMES 28 03 BIBLIOGRAPHIE 29 3.1 L’ASSAINISSEMENT LIQUIDE : UNE PRISE EN CHARGE CONSTANTE 14 LISTE DES FIGURES 30 3.2 UN AVENIR PRÉOCCUPANT DES RESSOURCES EN EAU 14 LISTE DES TABLEAUX 30 3.2.1 SUR LE PLAN QUANTITATIF 14 3.2.2 SUR LE PLAN QUALITATIF 15 3.3 LES DÉCHETS : UN ENJEU ENVIRONNEMENTAL PERSISTANT 15 3.4 LES MILIEUX NATURELS ET LA BIODIVERSITÉ A PRESERVER 16 3.4.1 ESPACES FORESTIERS 16 3.4.2 BIODIVERSITE 16 3.4.3 ECOSYSTEMES NATURELS PASTORAUX 18 3.4.4 FAUNE SAUVAGE 18 3.4.5 AIRES PROTEGEES ET A PROTEGER 18 3.5 LA QUALITÉ DE L’AIR : UNE PRESSION DE PLUS NON SUIVIE 18 3.6 LES RISQUES NATURELS ET TECHNOLOGIQUES 19 3.6.1 RISQUES NATURELS 19 3.6.2 RISQUES TECHNOLOGIQUES CROISSANTS 20

6 Table des Matières

08 L’ÉVALUATION INTÉGRÉE DE L’ENVIRONNEMENT, PERSPECTIVES D’AVENIR, UN PLAN D’ACTION INTÉGRANT 21 01 UN OUTIL D’AIDE À LA PRISE DE DÉCISION 04 L’ENVIRONNEMENT DANS LA PLANIFICATION 1.1 POURQUOI UNE ÉVALUATION INTÉGRÉE DE l’ENVIRONNEMENT 08 4.1 AXE 1 : AMÉLIORATION DE L’ASSAINISSEMENT LIQUIDE 21 AU NIVEAU RÉGIONAL ? 4.2 AXE 2 : PRÉSERVATION DES RESSOURCES EN EAU 21 1.2 UNE DÉMARCHE BASÉE SUR UN PROCESSUS DE CONCERTATION 08 4.3 AXE 3 : AMÉLIORATION DE LA GESTION DES DÉCHETS 22 ET DE PARTICIPATION 4.4 AXE 4 : PRESSION URBAINE 22 4.5 AXE 5 : PRATIQUES CULTURALES ET UTILISATIONS DES FERTILISANTS, 22 UNE RÉGION A FORT POTENTIEL, MAIS À DÉFIS 09 02 SOCIAUX ET ENVIRONNEMENTAUX IMPORTANTS DES PRODUITS PHYTOSANITAIRES 4.6 AXE 6 : PROTECTION DES SOLS ET DE LA BIODIVERSITÉ 22 2.1 UNE RÉGION À PRÉDOMINANCE NATURELLE AVEC 09 4.7 AXE 7 : MAITRISE DE LA POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE 23 UNE FORTE PROGRESION DE L’URBANISATION 4.8 AXE 8 : GOUVERNANCE 23 2.2 REGION A DOMINANCE AGRICOLE 10 4.9 AXE 9 : EDUCATION ET SENSIBILISATION 23 2.2.1 L’AGRICULTURE ET L’ELEVAGE 10 2.2.2 L’INDUSTRIE 11 2.2.3 LE COMMERCE 11 25 2.2.4 LE TOURISME 12 CONCLUSION 2.2.5 L’ARTISANAT 12 2.2.6 L’EXPLOITATION DES MINES ET CARRIÈRES 12 2.2.7 LA PÊCHE ET EAUX CONTINENTALES 12 2.2.8 LE TRANSPORT 13 ANNEXES 26

PARTENAIRES RÉGIONAUX 27 ÉTAT ET EVOLUTION DE L’ENVIRONNEMENT DE LA RÉGION 14 ACRONYMES 28 03 BIBLIOGRAPHIE 29 3.1 L’ASSAINISSEMENT LIQUIDE : UNE PRISE EN CHARGE CONSTANTE 14 LISTE DES FIGURES 30 3.2 UN AVENIR PRÉOCCUPANT DES RESSOURCES EN EAU 14 LISTE DES TABLEAUX 30 3.2.1 SUR LE PLAN QUANTITATIF 14 3.2.2 SUR LE PLAN QUALITATIF 15 3.3 LES DÉCHETS : UN ENJEU ENVIRONNEMENTAL PERSISTANT 15 3.4 LES MILIEUX NATURELS ET LA BIODIVERSITÉ A PRESERVER 16 3.4.1 ESPACES FORESTIERS 16 3.4.2 BIODIVERSITE 16 3.4.3 ECOSYSTEMES NATURELS PASTORAUX 18 3.4.4 FAUNE SAUVAGE 18 3.4.5 AIRES PROTEGEES ET A PROTEGER 18 3.5 LA QUALITÉ DE L’AIR : UNE PRESSION DE PLUS NON SUIVIE 18 3.6 LES RISQUES NATURELS ET TECHNOLOGIQUES 19 3.6.1 RISQUES NATURELS 19 3.6.2 RISQUES TECHNOLOGIQUES CROISSANTS 20

7 1 - L’éVALUATION INTéGRéE de l’ENVIRONNEMENT, UN OUTIL D’AIDE à LA PRISE DE DéCISION 1.1 - POURQUOI UNE ÉVALUATION INTÉGRÉE de l’ENVIRONNEMENT AU NIVEAU RÉGIONAL ?

La détermination du Maroc est de mettre en œuvre une politique de protection de l’environnement et de dévelop- pement durable comme priorité nationale, en mettant en œuvre une stratégie de mise à niveau environnementale basée particulièrement sur l’intégration de la dimension environnementale dans les plans et programmes de déve- loppement. Dans ce cadre, il a été procédé à la mise en place d’un cadre législatif et réglementaire de protection et de mise en valeur de l’environnement conciliant les impé- ratifs de préservation de l’environnement et ceux du déve- loppement socio-économique. Cette détermination a été confortée par le Message de Sa Majesté le Roi Mohammed VI adressé aux participants de la 3ème Conférence des Ministres de l’Environnement des Etats membres de l’Organisation de la Conférence Isla- mique « le 29 octobre 2008 » et qui a mis l’accent sur le concept de l’environnement de proximité. Depuis 2009, les orientations Royales ont donné une nouvelle impulsion à la dynamique de préservation de l’environnement pour l’éla- boration et l’opérationnalisation de la Charte Nationale de l’Environnement et du Développement Durable (CNEDD). Des Conventions-Cadres ont également été signées devant Sa Majesté le Roi Mohammed VI le 14 avril 2009, entre le 1.2 - UNE DÉMARCHE BASÉE SUR UN Gouvernement et toutes les Régions du Royaume, pour la PROCESSUS DE CONCERTATION ET DE réalisation de projets intégrés dans les domaines de l’eau et de l’environnement. PARTICIPATION Ce concept d’environnement de proximité a été concré- L’évaluation intégrée de l’environnement de la région de tisé par la mise en place des Observatoires Régionaux de l’ a été établie autour d’un processus de concerta- l’Environnement et du Développement Durable (OREDD), tion intersectoriel et une approche participative impliquant comme un outil de veille environnementale au service de la ainsi l’ensemble des décideurs et acteurs locaux. L’objectif Région. Ces observatoires ont pour missions principales, était d’entamer un suivi régulier de l’état de l’environnement le suivi permanent de l’état de l’environnement régional en constituant un réseau régional chargé de l’identification et local, la gestion de l’information environnementale et le des enjeux environnementaux, de la collecte des données développement d’outils d’aide à la prise de décisions au et des indicateurs et de proposer les actions prioritaires niveau régional et local. pour la minimisation des impacts environnementaux liés aux pressions générées par les activités économiques et C’est dans ce cadre, qu’une étude d’évaluation intégrée les comportements humains. de l’environnement, au niveau de la région de l’Oriental, a été mise en œuvre. Cette étude a pour objectifs de mettre, Cette évaluation participative dresse la situation environne- à la disposition des décideurs ainsi qu’au grand public, un mentale de la région en s’appuyant sur la méthode DPSIR, outil de référence mettant en évidence la situation environ- qui consiste à analyser chaque secteur d’activité et chaque nementale de la région, son évolution dans le temps, les composante environnementale, dans une boucle permet- sources des pressions générées, les enjeux environnemen- tant d’évaluer les Forces Motrices [Drivers], les Pressions taux majeurs et la définition des priorités d’action pour la [Pressure], l’Etat [State], les Impacts [Impacts] et enfin les minimisation des impacts environnementaux liés aux poli- Réponses [Responses], tout en reliant ces cinq bulles par tiques sectorielles et aux comportements humains. une chaîne causale directe et des liens entre les réactions et leurs cibles en vue d’assoir une vision stratégique appro- priée.

8 2 - UNE RéGION à FORT POTENTIEL, MAIS à DéFIS SOCIAUX ET ENVIRONNEMENTAUX IMPORTANTS 2.1 - UNE RÉGION À PRÉDOMINANCE URBAINE

La région de l’Oriental s’étend sur une superficie de 82 820 km2, soit 11,6% du territoire marocain. C’est la deuxième plus grande région du royaume de point de vue superficie. La Région est constituée administrativement d’une préfecture - Angad et de 6 provinces , , Taourirt, , et (créée en 2009). La population de la région de l’Oriental s’élève à 1 918 094 habitants selon le recensement de 2004, dont 61,6% résident en milieu urbain, soit un taux d’urbanisation supé- rieur au taux national de 55,1%. En 2010, la population a été estimée par le HCP à 1 999 950 personnes, soit une concentration démographique de 24,1 hab./km². Par ailleurs, la région qui occupe 11,60 % de la superficie du Royaume, n’abrite cependant que 7,2% de la popula- tion nationale. Ce qui témoigne du bas niveau de la densité humaine. Celle-ci est de l’ordre de 24 hab./km², au niveau régional, contre 42 au niveau national. Les différences sont pourtant grandes à l’intérieur de la région : Oujda-Angad (292,3), Berkane (142,1), Nador (122,5), Taourirt (25,5), Jerada (13,1) et Figuig (2,3). hommes est supérieur par rapport au taux enregistré au La population se concentre dans les provinces de Nador, niveau national et inférieur concernant les femmes. Berkane et la préfecture d’Oujda Angad, qui couvrent En ce qui concerne le taux de chômage, il s’établi en 2004 moins de 12 % du territoire régional mais concentre prés à 15,3% contre 10,8% à l’échelle nationale et est estimé à de 77 % de la population. 17,7% en 2007. Le taux d’urbanisation au niveau régional, selon le RGPH Selon le HCP, le taux de pauvreté en 2004 atteint 13,8% en 2004, est de l’ordre de 61,7%, supérieur au niveau national milieu urbain, 24,8% en milieu rural, soit une moyenne de de 55,1%. En 1994, le taux d’urbanisation régional était 17,9%, au lieu des taux nationaux respectifs de 7,9%, 22% toujours supérieur à celui enregistré au niveau de la nation et 14,2%, ce qui place la région au 5éme rang des régions (55,2% contre 51,4%), ce qui témoigne d’un rythme d’ur- du Maroc les plus pauvres. banisation supérieur à la moyenne nationale. Les projec- Sur le plan de la culture, la région possède des monuments tions du HCP montrent que ce taux augmente encore pour historiques tels les Kasbas (Saidia, Laâyoune, Taourirt et mesurer 65,5% en 2010 et 68,4 % en 2014. Ce taux sera ), les murailles d’Oujda, l’ancienne mosquée, la de 72,8 % en 2020. ville de Figuig avec ses Ksours, les Sites archéologiques dont la découverte de l’Homme de Tafoughalt, Le Folklore, Ce taux d’urbanisation présente toutefois des écarts impor- la musique Gharnatie et les chants populaires, les métiers tants selon les provinces et les préfectures. Il oscille entre d’Artisanat spécifiques à la région tels le Mejboud (broderie 20,2%, au niveau de la province de Drouich, et 86,1%, au avec fil d’or), le tapis de l’Oriental, les burnous, etc. niveau de la préfecture d’Oujda Angad en 2004 et 21,1% et Sur le plan de la santé, la région est l’une des Régions pion- 90,2% pour l’année 2010. nières en matière de régionalisation du secteur de la Santé Le taux d’analphabétisme est analogue à celui du Maroc puisqu’elle possède depuis 2006 la première Direction Ré- dans son ensemble, légèrement supérieur en milieu urbain, gionale de la Santé (DRS) marocaine. Elle dispose de 152 soit 43% en moyenne, 33% en milieu urbain et 60% en centres de santé, 163 chirurgiens dentistes, 22 laboratoires milieu rural. médicaux, 13 cabinets radiologiques, 644 pharmacies, et Les femmes, en milieu rural, sont analphabètes à près une offre hospitalière de capacité totale d’environ 2 039 lits de 73% alors que celles du milieu urbain le sont à 43%. pour une population de presque deux millions, soit un lit Les hommes sont analphabètes à 46 % en milieu rural pour 977 personnes. Le taux d’encadrement médical reste contre 21 % en milieu urbain. Ces taux sont supérieurs aux faible dans la mesure où l’Oriental ne compte que 878 moyennes nationales. médecins (année 2009), soit près de 2 235 hab. / médecin. Le taux d’activité en milieu urbain est respectivement de Sur le plan de l’éducation, l’essentiel de l’éducation est 74,4% et 11,8% pour les hommes et les femmes, alors assuré par le service public mais avec une progression qu’en milieu rural, il est respectivement de 85,5% et 17,5%. significative de l’intervention du secteur privé. Comparé au niveau national, les taux d’activités sont supé- Pour la rentrée scolaire 2010-2011, quelque 354 096 élèves, rieurs en milieu rural aussi bien chez les femmes que chez dont 166 523 filles, ont rejoint 671 établissements d’enseignement les hommes alors qu’en milieu urbain le taux d’activité des public, dont 502 écoles primaires et 63 lycées.

9 Au niveau des formations professionnelles, le nombre de 2.2 - UNE RéGION éCONOMIQUE bénéficiaires est en constante augmentation en raison des éMERGEANTE DU MAROC exigences de qualification et de spécialisation requises par Les résultats des comptes régionaux de l’année 2010 font le marché du travail, via 14 centres de formation et une apparaître que la région de l’Oriental crée près de 5,1% de école hôtelière. la richesse nationale, avec une valeur du PIB de la région Concernant l’enseignement supérieur, l’Université Moha- de 39 089 millions de DH. med Premier d’Oujda regroupe les Facultés des Lettres En 2010, la dépense de consommation finale des ménages et Sciences humaines, des Sciences, des Sciences Juri- (DCFM) par habitant est de 13 928 DH dans la région de diques, Economiques et Sociales, la Faculté de Méde- l’Oriental contre 13 719 DH au niveau national. Selon le cine ainsi que l’Ecole Nationale des Sciences Appliquées découpage proposé par la Commission Consultative de d’Oujda (ENSAO) l’Ecole Supérieure de Technologie la Régionalisation (12 régions, la région de l’Oriental- d’Oujda (ESTO), l’Ecole Nationale de commerce et de ges- (5,6%)), se trouve parmi les 4 régions intermédiaires émer- tion (ENCG), l’Institut des sciences et technologies des gentes créant environ 26,6 % du PIB. eaux et le Laboratoire de contrôle qualité et analyse physi- co-chimiques et biologiques. La figure n° 1 représente la structure moyenne du PIB des différentes régions marocaines y compris la région de l’Oriental. Cette dernière a contribué au PIB national à hau- teur de 7,1% durant la période 2000-2007. Elle se classe ainsi sixième région après le Grand .

Fig.1 Structure moyenne du PIB régionalisé sur la période 2000-2007

18,8%

12,2% 9,8% 8,2% 7,4% 7,1% 6,9% 5,4% 5,2% 4,9% 4,2% 4,2% 3,0% 2,7% Sud Darâa Tafilalet Oriental Meknès Alhaouz Chaouia Béni Hsen Ouardigha Alhoucima -Salé Tadla-Azilal Souss-Massa -Taounate Fés-Boulmane Zemmour-Zaër Ghrab-Chrarda Doukkala-Abda Tanger-Tétouan Marrakech-Tensift

Source : Ministère de l’Économie et des Finances, 2007 2.2.1 - L’INDUSTRIE Le nombre d’entreprises de la région (390 établissements) ne représente que 4,84% du total national, avec un chiffre d’affaires qui se monte à 2,85% du chiffre d’affaires natio- nal. Ceci correspond à 2,70% de la production nationale, 1,38% des exportations et 4,58% de l’investissement na- tional Quoique d’importance nationale modeste, le secteur indus- triel est certainement l’un des piliers de l’économie régio- nale. Dans la région de l’Oriental, les activités industrielles connaissent une répartition géographique concentrée dans la zone d’Oujda (169 établissements) et de Nador (176 éta- blissements), soit presque 88 % des établissements dans la région. En termes d’effectifs employés, prédominent les branches « Chimie et Parachimie » « Agro-alimentaire », puis « Méca- nique et Métallurgique ». Le classement en termes de pour- centage du chiffre d’affaire global régional est différent.

10 Fig.2 Répartition des secteurs industriel

2% Autres

59% Mécanique et Métallurgie

23% Chimie et Parachimie

16% Agro-alimentaire

La branche « Agro-alimentaire », prolongement de la voca- 2.2.3 - L’AGRICULTURE ET L’éLEVAGE tion agricole régionale, est le plus dynamique du point de En dépit de la faible surface régionale occupée (9%), l’agri- vue des investissements et des exportations. Les princi- culture est un secteur économique important par la diver- pales unités industrielles sont le complexe sidérurgique de sité de ses produits (céréales, maraîchage, arboriculture, Nador, la sucrerie de et la cimenterie de l’Oriental. cultures biologiques, plantes médicinales, viticulture, avi- Pour compenser le poids des centres industriels du Nord culture, etc.), par l’importance de la main d’œuvre qu’elle (Oujda et Nador, ainsi que les centres secondaires tels que emploie, mais surtout par le potentiel de production et de Barkane, Zaïo, Taourirt et Al Aïoune), des petits centres développement de l’agroalimentaire, l’un des piliers de la pourraient se développer à Genfouda, AIroui et Aïn Bni base économique de la région. Mathar, ou émerger (, , Bou Arfa, etc.). La région bénéficie d’un climat favorable et d’une superfi- La dynamique de développement régional ainsi enclenchée cie agricole utilisée de 730 744 ha. La superficie irriguée re- a favorisé une relance économique et sociale sans précé- présente 107 334 ha, soit 15 % de la surface agricole utile. dent de cette région ouverte sur la Méditerranée, l’Europe Les terres céréalières occupent 73% de la surface de la et le Maghreb, ainsi que la création de pôles de dévelop- région, permettent de réaliser 17% du chiffre d’affaires pement et de compétitivité comme Oujda (pôle de com- et d’employer 36% de la population. Les cultures des pétences), Nador (pôle industrialo-maritime), Berkane (pôle céréales, de l’olivier et du maraîchage génèrent 56% de agro-industriel) avec la station balnéaire de Saidia, Taourirt valeur ajoutée et emploie 69% de la population. (pôle logistique), Bouarfa-Figuig (pôle minier, d’économie La région est connue également par la qualité de ses oasienne et d’écotourisme). viandes grâce à l’existence d’une race locale célèbre (Bni Le développement industriel prévu englobe la réalisation Guil). L’élevage des ovins et des caprins est pratiqué dans d’une zone franche intra-portuaire à Nador et d’une autre les steppes d’alfa. extra-portuaire dans le même port, un parc industriel à Se- louane, un parc industriel à Boughriba et un technopôle à Oujda, attenant à l’aéroport Oujda-Angad. 2.2.2 - LE COMMERCE Le commerce régional est dominé par le commerce indivi- duel, même si l’urbanisation accélérée entraîne des muta- tions dans le tissu commercial local. Les différentes formes de commerce existantes localement sont les marchés de gros, les marchés municipaux, les centres commerciaux, les souks hebdomadaires et le commerce moderne. Le commerce moderne, à savoir les grands magasins spécia- lisés, les grands dépôts spécialisés, supermarchés, hyper- marchés ou encore commerces en réseau ou de franchise, représentent encore une contribution très modeste. A noter que la contrebande représente un handicap très important La région possède près de 88 742 bovins et a atteint dans le développement commercial de la région. 2 402 600 d’ovins et 579 000 de caprins. Avec ce cheptel, la filière laitière et la filière des viandes rouges ovines sont les plus grands contributeurs au chiffre d’affaires et à la création de la valeur ajoutée : 36 000 vaches permettent de

11 produire 85 000 tonnes de lait par an, le reste du cheptel est destiné à l’engraissement pour une production de 29 000 t/an de viandes rouges. 2.2.4 - LE TOURISME La région dispose, en matière de tourisme, d’une série d’atouts, tels que des plages (Saïdia, , Cap de l’eau, Troukout, , Aghzane, Boukana), de forêts (Taforhalt, Debdou, Gourougou), de palmeraies (Figuig), de sources thermales (source de Benkachour et source de Fezouane), de grottes archéologiques (la grotte du pigeon et la grotte du Chameau), le tout sous un climat où le soleil brille plus de 300 jours par an. La région abrite 44 établissements classés, dotés d’une capacité de 3 286 lits en 2007. Elle a enregistré environ 152 000 nuitées touristiques, soit un taux d’occupation de l’ordre de 12,7%, ce qui reste très faible. Le projet touristique le plus avancé actuellement est celui de Méditerrania Saïdia qui est une station résidentielle et 2.2.6 - L’EXPLOITATION DES MINES ET CARRIèRES touristique, s’étendant sur plus de 7 000 000 m² et 15 km La région de l’Oriental est connue depuis longtemps par de rivage, avec des propriétés individuelles mais égale- l’existence de multiples gisements miniers. En effet, sa ment trois hôtels de haut standing, un port de plaisance, contribution dans la production nationale a atteint des pro- trois golfs, un centre commercial, une clinique et un large portions allant parfois jusqu’à 100% pour certains mines éventail de services, prévus pour les appartements et les comme le charbon dont l’exploitation s’est arrêtée depuis villas de cette station balnéaire. 2001. Par ailleurs, un programme de restructuration et de via- L’exploitation des mines dans la région de l’Oriental bilisation du site touristique de Marchica prévoit des in- concerne notamment : le plomb, le zinc, l’argent, la ba- vestissements importants pour l’aménagement de sept rytine et l’argile smectique. Toutefois, ce secteur connaît cités situées sur les rives de la lagune de Marchica. Ce actuellement un repli à cause des perturbations des mar- programme comprend un magnifique domaine maritime chés internationaux des matières premières classiques. s’étendant sur un arc côtier de 25 km et 1 030 ha, fermé Les gisements et indices métalliques et non métal- par un cordon lagunaire : la Corniche de Nador, le Golf de liques sont répartis à travers toute la région, principale- Nador, la presqu’île d’Atalayoune, la cité de la plaine, la ment : plomb, zinc et calcite à Jbel Boudhar, manganèse station balnéaire de Kariat Arkmane, le port des 2 mers de Bouarfa, cuivre de Jbel Klakh, plomb et zinc de Jbel et l’hôtel de la lagune. Le déploiement de ce programme Lahwanite, barytine de Zelmou, barytine de , devrait faire l’objet d’une maîtrise foncière pour garantir à plomb argentifère de , charbon de Jérada, fer de terme l’avenir écologique et urbain des rives de la lagune. Nador et de Oued Elhimer, bentonite d’Aferha et de Had- dou Amar à Nador, argile de Guenfouda. Malheureusement, une activité d’exploitation illégale s’est répandue depuis 1982 autour du gisement de charbon de Jerada, s’est accentuée après la fermeture de cette mine en 2001 et s’est étendue aux anciennes mines de Sidi Bou- beker et de Touissit, fermées respectivement en 1977 et 2002. Cette activité clandestine s’accompagne d’une dé- gradation du milieu écologique et environnemental de ces sites concernés, d’un déséquilibre statique des terrains et d’accidents graves parmi les opérateurs. La Région de l’Oriental dénombre 119 carrières de divers 2.2.5 - L’ARTISANAT matériaux de construction, et représentant 6% des car- La région possède environ 54 000 artisans et 57 coopéra- rières à l’échelle nationale et occupe le septième rang. tives artisanales qui représentent un capital social d’envi- La région comporte plusieurs infrastructures de production ron 2,7 millions de dirhams, et qui proposent des couver- d’énergie qui ont produit, en 2009, 804 millions de kWh, à tures, tapis, burnous, djellabas, articles brodés en fil doré comparer aux 1 301 millions de kWh consommés dans la (le Majboud), robes oujdi, kaftans, selles de chevaux, fusils région. On y retrouve : de fantasia et des produits de vannerie, compte tenu des matières premières régionales (laine, alfa, cuir, etc.). Les ■■ La centrale thermique à Jerada, de 165 MW ; activités liées aux travaux du bâtiment, comme la menui- ■■ Les deux centrales hydrauliques, du barrage Moham- serie et la ferronnerie stylisées, la sculpture sur plâtre, la med V (23,2 MW) et du barrage Bou Areg (6,4 MW) ; taille de la pierre, etc. prospèrent également ■■ La centrale solaire à cycle combiné intégré de Ain Beni Mathar de 472 MW dont 20 MW solaire.

12 2.2.7 - LA PêCHE MARITIME 2.2.8 - LE TRANSPORT La circonscription maritime de Nador mobilise : Globalement, la région connaît depuis quelques années un ■■ 3 140 pêcheurs : pêche côtière (1 712 pêcheurs) et développement d’infrastructures de transport important, pêche artisanale (1 428 pêcheurs), sur 240 km, dans avec notamment la mise en service en juillet 2011 de l’au- deux ports de pêche ( et ), un toroute Fès - Oujda sur 320 km, l’achèvement de la rocade village de pêcheurs (Sidi Hsain) et 46 sites de pêche Méditerranéenne qui va relier Tanger à Saïdia, la liaison fer- artisanale. En 2009, la flotte de pêche côtière active rée de Nador - Taourirt sur 177 km qui connecte Nador au comprend 61 Chalutiers, 54 Senneurs et 31 Palan- réseau ferroviaire national, et à venir, le projet Marchica à griers, et la flotte de pêche artisanale active est consti- Nador, complexe maritime et touristique, et le mégaprojet tuée de 891 barques. portuaire de Nador West Med pour le stockage de produits pétroliers. ■■ La production halieutique peut être irrégulière d’une année à l’autre. Elle a représenté en 2009 une recette Au plan routier, la région dispose de près de 5 011 km de de 154 Millions de dirhams pour une quantité de 16 routes dont environ 51% constituées de routes provin- 967 tonnes de poissons de diverses catégories : pois- ciales, 18% de routes régionales et 31% de routes natio- son pélagique (10 837 t), poisson blanc (4 173 t), nales, et prés de deux tiers de ce réseau routier est com- crustacés (555 t), et céphalopodes (1 402 t). posé de voies revêtues. La densité de ce réseau routier est de 60,5 km/1000 km², soit moins dense que la moyenne ■■ La valorisation des produits de la pêche consiste prin- nationale qui est de 80,5 km/1000 km², avec une forte va- cipalement en cinq activités à savoir : la semi conserve riation entre les provinces : densité la plus basse dans la (2 unités), le décorticage des crevettes (2 unités), la province de Figuig, soit 32,6 km/1000 km², la plus élevée congélation (11 unités), le conditionnement à l’état dans la préfecture d’Oujda Angad, soit 224,1 km/1000 km², frais (6 unités) et le fumage de poisson (1 unité). suivie de Berkane avec 197 km. Selon une statistique de 2006, le nombre de véhicules en circulation immatriculés s’élevaient à 153 183, représen- tant 7,6% du parc auto national. Au plan ferroviaire, quatre lignes principales représentent 560 km de voie ferrée : la ligne Oujda-Casablanca (118 km pour le tronçon régional), la ligne Oujda-frontière algérienne (16 km) hors service depuis 1994, la ligne Oujda - Bouarfa (307 km), la ligne Nador - Taourirt (117 km). En 2007, le trafic passager a été enregistré à 570 338 voyageurs et le trafic de marchandises à 360 119 tonnes. Sur le plan portuaire, la région est dotée de trois ports, Na- dor- Béni-Ansar, Ras Kabdana et Saidia. Nador connaît un trafic de passagers vers l’Europe, un trafic de marchandises chargées (produits agricoles) et déchargées au Maroc, un trafic pétrolier de 300 000 tonnes en 2010. Ras Kabdana et Saidia sont destinés essentiellement au débarquement de produits de la pêche, Saidia étant aussi port de plaisance. En 2008, on a enregistré sur la région un débarquement de 2,1 millions de tonnes de marchandises, soit un trafic de 5% du total des activités portuaires du Maroc, et un embarquement de 0,9 million de tonnes. Pour finir, la région dispose de deux aéroports de dimen- sion internationale, Oujda-Angad et Laroui Nador, repré- sentant en 2008 un trafic de passagers à l’arrivée et au départ de 563 894 personnes, soit 4,7% du total national.

13 3 - éTAT ET TENDANCES DE 3.1.1.1 - Demande en eau potable L’ENVIRONNEMENT DE LA RéGION La demande en eau potable des centres urbains de la région de l’Oriental était de 61 Mm3/an en 2004. Elle attein- La prise en considération des dysfonctionnements de drait 74 Mm3/an en 2020, pour passer à 77,1 Mm3/an en l’environnement actuel est indispensable pour maîtriser les 2030, soit une augmentation de 26,4 % par rapport à la processus de transformation des milieux et contribuer à demande en eau enregistrée en 2004. l’élaboration de modèles d’organisation qui auraient pour En milieu rural, la demande en eau connaîtra une grande fonction principale l’animation économique, l’utilisation augmentation. En effet, en 2004, elle était de 5,3 Mm3/an, optimale des ressources et la gestion du développement et le PDAIRE prévoit qu’elle sera de 24,7 Mm3/an. dans le respect continu de l’environnement. Par ailleurs, la demande globale en eau potable pour la Les tendances environnementales de la région ont été dé- région de l’Oriental passera de 66.3 Mm3/an en 2004, à veloppées dans le cadre d’un scénario tendanciel. Dans 102 Mm3/an à l’horizon 2030, ce qui correspond à une ce scénario, les perspectives de développement telles augmentation d’environ 55%. qu’elles sont tracées par les politiques nationales sont prises en considération, et ce partant de la situation ac- La demande en eau potable augmentera d’environ 24 % tuelle. Les objectifs arrêtés par ces politiques sont suppo- entre 2010 et 2030. sés être atteints aux horizons prévus et annoncés. 3.1.1.2 - Demande en eau pour les secteurs Dans ce cas, les activités économiques continuent à industriel et touristique connaitre un essor. Les infrastructures touristiques se La demande en eau du secteur touristique entre 2004 et multiplient, la productivité agricole s’intensifie et l’activité 2010, a connu une nette augmentation, passant de 5,8 à industrielle prend de l’élan. Les investisseurs attirés par le 18,6 Mm3/an, soit une évolution de 220 %. Cette dernière dynamisme régional s’installent. Les opportunités d’emploi est témoin des réalisations enregistrées dans la région, la permettent à la population d’améliorer ses revenus favori- décennie passée. sant ainsi des changements profonds de mode de vie. Cette tendance continuera ; en effet, entre 2010 et 2030, 3.1 - UN AVENIR PRÉOCCUPANT DES la demande en eau du secteur touristique connaîtra une RESSOURCES EN EAU augmentation de 64 %, due principalement à l’évolution du secteur au niveau de la région de Berkane, suivi des 3.1.1 - SUR LE PLAN QUANTITATIF régions de Nador et Driouech. Pour les ressources en eau superficielle, l’Oued Moulouya Par contre, la demande en eau du secteur industriel, de- demeure le principal cours d’eau de la région. Il est d’une meure faible et ne dépassera pas 2,7 Mm3/an à l’horizon longueur de 520 km environ. La superficie de son bassin 2030. A noter qu’elle était de 2,1 Mm3/an en 2010. versant est de 55 500 km². 3.1.1.3 - évolution de la demande en eau pour D’autres cours d’eau, moins importants, caractérisent l’agriculture la région ; il s’agit de l’Oued Isly qui couvre une superfi- cie de 1 300 km², des oueds Kert, , Bouareg et Demande en eau pour l’irrigation Amekrane qui se trouvent dans la zone côtière méditerra- Le secteur agricole est très consommateur des ressources néenne, à l’Ouest de la Moulouya totalisent une superficie en eau. D’après le PDAIRE de la Moulouya, la demande de 2 625 km². en eau de la grande hydraulique serait de 584 Mm3/an en 2012. Elle commencera à baisser en 2017 où elle atteindra Les apports moyens annuels drainés par les différents 3 3 oueds du bassin de la Moulouya sont évalués à près de 552 Mm /an, pour se stabiliser autour de 520 Mm /an à 1 300 Mm3/an, variant entre un minimum de 326 Mm3/an partir de 2017 jusqu’à l’horizon 2030. et un maximum de l’ordre de 3 130 Mm3/an, tandis que Pour les PMH et l’irrigation privée, la demande en eau, les apports moyens globaux des eaux superficielles de la dans toute la zone d’action de l’agence de bassin de la région de l’Oriental s’élèvent à 476 Mm3/an. Moulouya, ne connaîtra pas une évolution et sera identique à la demande actuelle, qui est respectivement de 554 Mm3/an S’agissant des ouvrages « retenues », les barrages Mo- 3 hammed V, Mechra Homadi et Hassan II servent à des et 155 Mm /an. Pour le territoire de la région, et d’après le PDAIRE de la Moulouya, la demande en eau pour les PMH usages multiples, de l’irrigation des périmètres agricoles à 3 l’alimentation en eau potable, la production d’énergie et la et l’irrigation privée sera d’environ 200 Mm /an. protection contre les inondations (barrage Mohammed V) Demande en eau du cheptel En ce qui concerne les ressources en eaux souterraines, La demande en eau pour le cheptel connaîtra une augmen- la zone d’action de l’Agence du Bassin Hydraulique de la tation de 19 % entre 2010 et 2030, passant de 8 Mm3 et Moulouya renferme une trentaine de nappes dont l’impor- 9,5 Mm3. tance quantitative et qualitative varie en fonction des struc- 3.1.1.4 - Conclusion sur l’utilisation des ressources tures géologiques, de la nature lithologique des réservoirs en eau et des conditions climatiques. La demande en eau globale de la région, passera de Le volume total d’eau souterraine renouvelable avoisine les 795 Mm3/an en 2010 à 865 Mm3/an en 2030, soit une 520 Mm³/an, dont environ 70 Mm³/an au Nord, à salinité de évolution de 9%. Ainsi, le déficit par rapport aux ressources 2 g/l ou plus (Triffa et Gareb-Bouareg). de la région serait de 200 Mm3/an.

14 Cette augmentation de la demande en eau doit être ac- Ces actions devraient être renforcées, pérennisées et gé- compagnée par des actions visant à répondre à ces be- néralisés par les autres unités industrielles de la région, soins et favorisant la rationalisation et la valorisation des particulièrement celles concentrées au niveau d’Oujda, ressources en eau. Nador, Salouane et Bni Ansar, pour ne citer que les plus En effet, les aménagements prévus par le PDAIRE- per importantes. mettent de diminuer ce déficit à l’horizon 2030, il passera Notons par ailleurs que la qualité des eaux des barrages de 200 Mm3/an à 119 Mm3/an. Et ce à travers l’augmen- (Mechra Homadi et Mohammed V) demeure moyenne à tation de la mobilisation des ressources en eaux superfi- bonne. cielles et une diminution des prélèvements sur les nappes. 3.1.2.2 - Eaux souterraines, une tendance négative Des actions de dessalement des eaux de mer sont aussi liée aux pratiques agricoles prévues par le PDAIRE. Elles permettront l’alimentation des Sur le plan minéralogique et de la pollution par les nitrates, adductions régionales de Nador et Berkane. Ces réalisa- le suivi de la qualité des eaux des principales nappes du tions devront permettre l’augmentation de la disponibilité bassin situées dans la région de l’oriental, fait état d’un des ressources en eau pour l’irrigation. dépassement des seuils fixés par les normes de potabilité 3.1.2 - SUR LE PLAN QUALITATIF à 50mg/l pour la teneur en nitrates, pour une partie des Rejets domestiques et industriels, agriculture et utilisa- puits sondés (30% et 40% respectivement pour les nappes tion excessive de fertilisants, de produits phytosanitaires, d’Angad et de Triffa), et donc d’une qualité tendant vers expansion urbanistique, surconcentration de la pollution une appréciation moyennement défavorable de ces eaux. et développement socioéconomique, dépôts de déchets Le bilan est par ailleurs plus tranché en ce qui concerne les solides, pollution maritime, tourisme, etc., autant de fac- nappes de Gareb et Bouareg, relatif à la pollution par les teurs et de pressions qui laissent présager de la qualité des nitrates, faisant état d’une qualité mauvaise, les périmètres ressources en eau actuelle et tendancielle de la région. irrigués se trouvant au niveau de ces deux nappes, et les 3.1.2.1 - Eaux de surface, une situation délicate eaux souterraines sises dans ces périmètres contaminées mais vouée à une nette amélioration par l‘infiltration de solutions d’entrants chimiques (engrais, fertilisants, pesticides, etc.). C’est ainsi que la qualité globale des eaux de surface de- meure mauvaise à très mauvaise, particulièrement en aval De facto, les nappes d’Angad, Gareb et Bouareg sont les immédiat des grandes agglomérations de la région, notam- plus concernées par la vulnérabilité à la pollution, en raison ment Oujda et Nador. de leur situation (aval de la ville d’Oujda et des périmètres irrigués). La qualité de ces ressources devrait cependant s’améliorer, principalement en aval d’Oujda et de Zeghanghane, et ce A l’instar des eaux de surfaces, les dernières réalisations en raison de la mise en service des stations d’épuration en matière de dépollution domestiques devraient améliorer d’Oujda et du Grand Nador. la qualité des eaux souterraines. Il s’agit en particulier des nappes de Bouareg et des Angads. Certes, les résultats des analyses et campagnes effectuées durant ces dernières années (1998 à 2005) des eaux de Le traitement de la pollution agricole demeure cependant l’oued Moulouya, Isly et Za présentent des résultats pro- incontournable pour améliorer la qualité azotée des eaux bants et encourageants en ce qui concerne la pollution souterraines. On rappelle en effet que 94% des ressources organique et bactériologique et que ceux ci ne sont pas en eau de la région sont mobilisés pour l’irrigation. inquiétants si l’on se compare avec d’autres cours d’eau S’agissant de la salinité, un programme de déminéralisa- tels le Sebou ou l’Oum Rbia. Il n’en demeure pas moins tion des eaux souterraines devrait être engagé pour remé- que certaines stations ont enregistré de fortes teneurs en dier à ce problème. Les nappes de Gareb, Bouareg et Triffa agents polluants (DBO5, PT, CF) dues principalement à une sont prioritaires du fait de leur localisation dans une zone évacuation des eaux domestiques dans le milieu naturel à forte exploitation agricole et à proximité des zones sen- sans traitement préalable mais également à l’érosion des sibles telles que la lagune de Marchica. sols en période de crues, justifiant de ce fait des valeurs élevées en phosphore. Les rejets de la ville de Zeghanghane, de la fonderie de et de la ville d’Oujda justifient l’état mauvais à très mauvais de la qualité des eaux de l’oued Selouane, Cabillou et de l’oued Isly à l’aval de ces localités. Plusieurs projets de dépollution sont achevés, projetés ou en cours de réalisation, confortant la tendance positive vi- sant l’amélioration de la qualité organique, bactériologique et la préservation des ressources en eau superficielles par la suppression des rejets bruts et la restitution d’une eau épurée répondant au cadre réglementaire actuel, témoi- gnant d’une initiative. Dans le même contexte, le traitement de la pollution indus- trielle, ou certaines actions ont été entreprises ou en cours pour la réduction et le traitement de la pollution générée, notamment les usines de Sonasid et de Sucrafor, partici- peront à l’amélioration de la qualité des ressources en eau des zones impactées.

15 3.2 - L’ASSAINISSEMENT LIQUIDE, UNE PRISE EN CHARGE CONSTANTE L’évolution de la charge polluante des milieux urbain et rural de la région de l'Oriental à l'horizon 2015 (en Tonne de DBO5/ an) est illustrée dans la figure suivante :

Fig.3 Evolution de la charge polluante des milieux urbain et rural

20000 18000 16000 Evolution de la charge polluante du milieu urbain à l’horison 2015 14000 (en Tonne de DBO5/an) 12000 10000 Evolution de la charge polluante du milieu rural 8000 à l’horison 2015 6000 (en Tonne de DBO5/an) 4000 2000 0 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Stations de traitement des eaux Stations de traitement en Stations de traitement projetées pour les centres/villes : usées existantesau niveau de : cours de réalisation ou Jerrada, Ras El Ma, Midar/Tafersift, Driouch, BniChiker, • Berkane achevées et mise en service , Touissit/Sidi Boubker, , El Aioun, Ain Bni • Tafoughalt des centres/villes : Mathar, Ahfir, Debdou, , Madagh, Ain Erragda, • Taourirt • Nador , , Tiiouli, Naima et Figuig • Bouarfa • Oujda • Aroui • Saidia • Kariat Akermane • Zaio • Ferkhana • Ben Tayeb

Aussi, le taux de rabattement de la charge polluante orga- la région en 2010 devrait permettre l’évolution de ce taux nique à l’échelle de la région est estimé à 55% en 2010. pour atteindre environ 76% à l’horizon 2013. Le graphe ci- La mise en service de la STEP d’Oujda qui concentre à dessous illustre l’évolution de cet indicateur. elle seule environ 70% de la charge produite à l’échelle de

Fig.4 Evolution du taux d’élimination de la charge polluante

80 70

60 50

40

30

20 10 0 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Cette tendance devrait continuer si l’on tient compte des La part utilisable est respectivement de l’ordre de 5,2 Mm3, réalisations de STEPs en cours et programmées au niveau 1,9 Mm3 et 4.4 Mm3 à l’horizon 2020 pour ces trois STEP de la région. dont 100% à usage agricole pour la STEP d’Oujda et 70% Les stations de traitement des eaux usées opérationnelles réservée à l’agriculture et 30% pour l’arrosage des espaces au niveau de la région concernent Grand Nador, Oujda, verts dans le cas des STEP de Berkane et de Nador. Berkane, Tafoughalt, Taourirt, Bouarfa et Aroui. Les nouvelles STEPs prévues dans la région concernent D’autres programmes de dépollution sont projetés dans les centres de Saidia, Kariat Arekmane, Zaio, Ferkhana, la région concerneront la réalisation de nouvelles stations Ben Tayeb (Driouch), Jerrada, Ras El Ma, Midar / Tafer- d’épuration et l’extension de celles qui sont arrivées à satu- sit, Driouch, , Bni Drar, Touissit / Sidi Boubker, ration. Tiztoutine, El Aioun, , Ahfir, Debdou Aklim, Madagh + Laatamna + Agropole, Ain Erragada, Dar Elkab- S’agissant de la réutilisation des eaux usées, le potentiel de danni, Temsamane (Keroune), Tsaft + , Tendrara, volume d’eaux usées épurées des STEP d’Oujda, Berkane et Guenfouda, Naima et Tiouli, Figuig et Melga El Ouidane. Nador s’élève respectivement à 12,2 Mm3, 3,7 Mm3 et 6,3 Les dates de mise en service sont étalées jusqu’en 2020. Mm3 pour l’année 2010.

16 3.3 - LES DÉCHETS, UN ENJEU que le vent, l’humidité, la pression et la température. Deux ENVIRONNEMENTAL PERSISTANT points de mesures ont été pris en considération, le premier au niveau du parc de la wilaya d’Oujda, et le deuxième au Pour le secteur des déchets, d’importants efforts ont été niveau du terminus Bab Sidi Abdelouahab. déployés, notamment la création de la décharge contrôlée au niveau de la ville de Nador. Ce qui portera le nombre des Les résultats de l’étude ont montré qu’aucun paramètre décharges contrôlées au niveau de la région à 4 : Berkane, mesuré ne dépasse la valeur limite impérative pour la pro- Oujda, Figuig et Nador tection de la santé, tel que stipule le Décret n° 2-09-286 du 8 décembre 2009, fixant les normes de qualité de l’air et les Le taux de collecte des déchets au niveau de la région est modalités de surveillance de l’air. de 90 % dans les villes de Nador, Oujda, Berkane et Taou- rirt. Et il avoisine 75% dans le reste des villes de la région. Par ailleurs, pour les autres villes, aucune donnée n’est dis- ponible. Tous ces facteurs font que l’évaluation de la qua- Les décharges reçoivent environ 74 % des déchets pro- lité de l’air ne peut pas se faire d’une manière quantitative. duits par la région. A noter que les provinces de Nador et Berkane et la préfecture d’Oujda produisent à elles seules 3.5 - LE LITTORAL, UN LIEU D’IMPLANTA- 80% du volume total des déchets. TION DE CHOIX, MENACé ET La production des déchets de la région passera de 340 502 FAIBLEMENT PROTéGé t/an en 2010 à 363 672 t/an en 2015. Il est prévu d’atteindre 392 382 t/an à l’horizon 2020. L’augmentation quinquen- Le milieu littoral de la région de l’Oriental subit plusieurs nale de la production des déchets passera de 6.8 % (entre formes de pollution dues : 2010 et 2015) à 7.3 % (entre 2015 et 2020). ■■ aux rejets domestiques et industriels principalement Par ailleurs, le PNDM, dans son plan d’action, prévoit de au niveau des villes de Nador et Saidia ; mettre en place des décharges au niveau des villes Taourirt ■■ à l’activité portuaire et au transport maritime ; et Jerrada. Ces réalisations devront permettre d’augmenter ■■ aux déchets solides qui arrivent à la mer par les oueds le taux de mise en décharge des déchets urbains. et l’embouchure de l’Oued Moulouya ; ■■ à l’activité agricole, par le biais des produits phytosa- nitaires qui sont acheminés vers la mer via les Oueds et les eaux de ruissellement. Il est également exposé au phénomène de l’érosion marine qui touche spécifiquement la côte méditerranéenne et les petites falaises sablonneuses près de Kariat Arekmane. Quant à la lagune de la Marchica, sous l’influence de nom- breuses sources de pollution (chimique, organique et bac- tériologique), elle a connu la détérioration des habitats et de l’environnement lagunaire. Les sources de pollution provenaient eaux usées domestiques, industrielles et par les activités portuaires et minières. La qualité des eaux de cette lagune était très mauvaise à cause des teneurs éle- 3.4 - LA QUALITÉ DE L’AIR, vées en phosphate. UNE PRESSION A SUIVRE Un programme de dépollution et de valorisation de la Le degré de la pollution de la qualité de l’air ne peut être Marchica a été initié et réalisé pour contrer les différentes approché sans l’analyse des données relatives aux diffé- formes de pressions exercées sur la lagune. rents paramètres de pollution et leur suivi. Actuellement, la Une amélioration de la qualité des eaux de la lagune et une Direction National de la Météo ne dispose pas de stations gestion plus intégrée et durable a été observée. permanentes de suivi de la qualité de l’air dans la région de l’Oriental. Aussi, la seule campagne de mesure réalisée 3.6 - LES MILIEUX NATURELS ET LA par des stations mobiles a été faite, en 2010, au niveau de BIODIVERSITÉ à PRéSERVER l’aéroport de la ville d’Oujda. La région de l’Oriental dispose d’une forêt naturelle impor- Le seul document disponible est celui élaboré par la Di- tante dont la superficie est estimée à 2,5 millions d’hec- rection de la Surveillance et de la prévention des Risques, tares, soit environ 29% de la superficie totale des forêts portant sur la situation de la pollution atmosphérique au nationales. Maroc en 2002. La nappe alfatière couvre l’essentiel de ces forêts natu- Pour la région de l’Oriental, uniquement la ville d’Oujda relles, soit 2,2 millions d’hectares. Cependant la superficie était concernée par cette étude. Les mesures ont été ef- reboisée constituée des essences résineuses et de feuil- fectuées du 18 au 24 mars 2001. Les paramètres mesurés lues naturelles ne représente que 9,4% de la superficie sont le SO2, le CO, l’O3, les NOx, le NO et le NO2. Les para- totale de la forêt dans la région (MRO, 2010). mètres climatologiques ont été mesurés également, tels

17 Fig.5 Importance du domaine forestier par type de formation végétale dans la région

36% Thuya

9 % Génèvrier 83% Nappes alfatières 2% pin d’alep 14% Forêts naturelles

11 % Autres 3% Plantations artificielles

42% Chêne vert

3.6.1 - éCOSYSTèMES NATURELS FORESTIERS 3.6.3 - ZONES HUMIDES ET PRé FORESTIERS La région de l’Oriental se caractérise par la diversité de ses Les écosystèmes naturels forestiers, préforestiers, step- zones humides, dont plusieurs sont classées comme Sites piques, présteppiques et sahariens sont diversifiés, et ce, d’Intérêt Biologique et Ecologique (SIBEs) et comme Site malgré les conditions d’aridité météoclimatique et éda- Ramsar, tant en domaine littoral (Embouchure de la Mou- phique. louya, Sebkha de Bou Areg et Cap des Trois Fourches), Le gradient croissant d’aridité météoclimatique Nord-Sud que continental (Barrage Mohammed V). Dans ce dernier permet une succession graduelle des écosystèmes natu- domaine, Aïn Zegzel (zone humide) s’intègre au SIBE de rels, à savoir ceux sylvatiques et préforestiers au niveau Béni Snassen. En plus de ces milieux et sites classés des secteurs septentrionaux, présteppiques et steppiques comme zones humides, l’Oued Moulouya et plusieurs de au sein des Hauts Plateaux proprement dits et saharo- ses affluents, les Khettaras et Oasis de Figuig constituent désertiques en secteurs méridionaux, englobant celui de des zones humides de la plus grande importance pour la Figuig. région (cadre écologique et biologique, biodiversité, éco- systèmes, etc.). Les ressources forestières et préforestières sont impor- tantes sur les plans biologico-écologique, biogéogra- Les zones humides de la région de l’Oriental sont très di- phique et historique, phytodynamique et phytosociolo- versifiées et leur biodiversité floristique et faunistique, éco- gique, socio-économique et économique et en termes de systémique et écopaysagère est très remarquable. superficies. Le nombre d’aires protégées des domaines littoral et conti- 3.6.2 - éCOSYSTèMES STEPPIQUES, nental est de 11 SIBEs, classés en priorités 1, 2 et 3 en matière de protection et de conservation de leur biodiver- PRéSTEPPIQUES ET SAHARIENS sité, de leurs biotopes et habitats et de leurs valeurs et La région de l’Oriental se caractérise aussi par l’immen- fonctions écologiques. sité des étendues occupées par des écosystèmes inféodés La région de l’Oriental héberge une diversité écosysté- aux zones arides et saharo-désertiques, respectivement mique naturelle, toutefois, cette biodiversité ainsi que les au niveau des Hauts Plateaux continentaux et de la zone milieux naturels subissent une pression accrue de l’action saharienne ou saharo-désertique (secteurs méridionaux de anthropique, à travers une exploitation inappropriée et ex- Bou Arfa-Figuig). cessive des ressources. L’espèce la plus originale est Stipa tenacissima (Alfa) qui individualise des peuplements steppiques ou nappes alfa- 3.7 - LES RISQUES NATURELS ET tières évaluées à 2 281 300 ha, soit 70% de la superficie TECHNOLOGIQUES de l’Alfa au Maroc dont l’aire globale est de 3 272 659 ha. 3.7.1 - RISQUES NATURELS Le domaine saharien ou saharo-désertique de la région 3.7.1.1 - Changements climatiques de l’Oriental (secteurs méridionaux englobent les Oasis de Figuig), se caractérise par une végétation saharienne Les changements climatiques à l’échelle de la région de ou saharo-sindienne à fonds floristique diversifié et dont l’Oriental suivent la même tendance globale qu’à l’échelle l’espèce la plus originale est Fredolia aretioides (Choux- du Maroc c.-à-d. une tendance à la baisse des précipita- fleur du désert). tions, à la hausse des températures et de l’évapotranspi- ration . Au niveau des Oasis sahariennes, l’espèce la plus origi- nale est Phoenix dactylifera (Palmier dattier) qui individua- En s’appuyant sur des modèles de projection, Driouech lise des peuplements à palmier dattier ou palmeraies où (2010) a étudié les tendances des changements dans le diverses spéculations agricoles dont des arbres fruitiers bassin hydraulique de la Moulouya au niveau duquel les diversifiés sont cultivées en sous-étage des palmiers- projections donnent : dattiers.

18 ■■ Une augmentation des températures mensuelles moyennes du bassin de la Moulouya de +1,5°C à +1,7 °C à l’horizon 2021-2050 par rapport aux moyennes enre- gistrés entre 1971 et 2000. ■■ Des augmentations moyennes, de l’évapotranspira- tion potentielle (ETP), de 2% (en hiver) à 11% (en été). Les mois de décembre et janvier ne sont pas censés subir d’importants changements selon les projections. ■■ Une diminution des cumuls pluviométriques allant de -10% à -20% durant la saison d’hiver, accompagnée par une diminution du nombre totale de jours pluvieux (-10% à -15%) et d’une augmentation de la persis- tance temporelle de la sécheresse. ■■ Le changement mensuel moyen sur le bassin de la Moulouya pour chacune des quatre saisons montre que la plus forte baisse projetée concerne l’hiver avec -13% et que les saisons d’automne et du printemps connaîtraient en moyenne plutôt des augmentations allant de +5% à +12%. ■■ Une baisse des écoulements au niveau de la Moulou- ya de l’ordre de 5 m3/s à 8 m3/s projetées pour 2021- 2050. 3.7.1.2 - Risques d’inondations Au niveau de l’emplacement géographique des zones inondables de la région, on distinguera deux milieux : ■■ Le milieu urbain au niveau duquel, les principales causes sont dues d’une part à l’artificialisation des sols sur des zones initialement inondable ce qui aug- mente le ruissellement et d’autre part à la capacité d’évacuation des eaux pluviales. ■■ Le milieu rural où l’on retrouve des zones qui de part la nature des terrains et la topographie du milieu ont toujours connu des épisodes d’inondations. ■■ Les études réalisées sur les inondations aussi bien à l’échelle nationale (Plan Directeur de Protection contre les Inondations et Impacts des Ouvrages de Protec- tion sur l’Environnement) qu’à l’échelle de l’ABHM (Atlas des zones inondable) a permis d’inventorier 25 sites vulnérables situés dans cinq provinces de la ré- gion de l’Oriental.

Tab.1 Liste des sites inondables dans la région

Préfecture ou Province Zones à risque d’inondation Oujda Ouest Oujda - Angad - Oujda Sud - Sidi Yahya - Beni Drar

Saidia Berkane - Ahfir - - Quartier Bouhdila - Oued Zegzel

Al Aaroui Nador - Selouane - Touima - Taourirt Boussetta - Tiztoutine

Driouch Driouch - Midar - - Aïn Zohra -

Figuig Figuig - Bouarfa

Source : ABHM

19 3.7.1.3 évolution du risque sismique conséquences graves pour le personnel, les populations, La région de l’oriental est subdivisée selon le Code para- les biens, l’environnement ou le milieu naturel. Il est lié à sismique du Maroc en trois zones : l’utilisation, au stockage ou à la fabrication de substances dangereuses. ■■ Une zone à sismicité modérée englobant les pro- vinces de Driouch et de Nador avec des accélérations Les principales industries à risque dans la région sont : du sol de l’ordre de 0,16g et des séismes atteignant ■■ les industries chimiques, qui utilisent, stockent et/ la magnitude de 5.5 sur l’échelle de Richter (régions ou transforment des produits chimiques en grandes de Boudinar, Selouanne et au large de Ras Kebdana). quantités ; ■■ Une zone à faible sismicité englobant les provinces ■■ l’ensemble des industries travaillant les produits de Berkane, Taourit, Oujda et Jerada avec des accé- pétroliers ; lérations du sol de l’ordre de 0,08g et des seismes ■■ les stockages de gaz (centres remplisseurs de gaz) ; atteignant la magnitude de 4.0 sur l’échelle de Richter ■■ les sites pyrotechniques de stockage d’explosifs ; (régions d’Ahfir, Tafoughat, et Mechraa Hommadi). ■■ les grandes unités industrielles telle que, la Sonasid ; ■■ Une zone à sismicité négligeable comprenant la province de Figuig avec des accélérations du sol de ■■ les silos et installations de stockage de céréales, l’ordre de 0,01g et des séismes atteignant la magni- grains, produits alimentaires ou autre produit tude de 4.4 sur l’échelle de Richter (région de ). organique dégageant des poussières inflammables ; 3.7.1.4 évolution du risque d’invasion acridienne ■■ Les sucreries ; Le risque acridien est représenté par la prolifération d’es- ■■ les autres établissements utilisant des substances pèces d’insectes de la famille des «acrididae» qui peuvent dangereuses, tels que les sites agroalimentaires utili- causer des dégâts importants sur les cultures et la végé- sant de l’ammoniac en quantités importantes dans le tation. Parmi les 200 espèces acridiennes recensées au cadre des systèmes de refroidissement, ou encore les Maroc, seules deux menacent sérieusement les cultures et sites de traitements des déchets dangereux. les pâturages : le criquet marocain Dociostaurus marocca- Ces types d’industries peuvent générer des phénomènes nus (Thunberg) et le Criquet pèlerin Schistocerca gregaria dangereux. Mais ces derniers n’impliquent pas forcément (Forskâl). la présence d’un risque. On parle en effet de risque indus- Les invasions surviennent notamment lorsque après une triel dès lors qu’un phénomène dangereux est susceptible longue période de sécheresse, les pays africains du Sahel de menacer des personnes, des biens et/ou l’environne- reçoivent d’importantes pluies d’hivernage durant l’été ment. créant ainsi des conditions écologiques favorables à la 3.7.2.2 Risques Technologiques reproduction et à la multiplication du criquet pèlerin. Le seul risque technologique pouvant se produire dans la Les plus anciennes informations disponibles sur les inva- région se limite à la rupture de digue de barrage dont la sions acridiennes au Maroc remontent à 1780. Cependant, fréquence d’occurrence à l’exception de faits insolites est on ne dispose d’aucune information sur sa durée. Au XXe de 10-4 à 10-3 années ce qui laisse présager un avenir serein siècle, le Maroc a connu 5 grandes invasions : à l’horizon 2030 vu que l’ensemble des barrages construits ■■ En 1914, le Maroc a connu une invasion acridienne qui ont moins d’un siècle d’âge. a duré 5 ans de 1914 à 1919. 3.7.2.3 Risques de Transport de Matière Dange- ■■ A partir de 1927, le Maroc connaîtra quatre autres pé- reuses riodes d’invasion (1927-1934, 1941-1948, 1954-1961, Le transport de matières dangereuses (TMD) ne concerne 1987-1989). Ces invasions ont été intercalées par des pas que les produits hautement toxiques, explosifs ou pol- périodes de rémission dont la plus longue est de 26 luants. Il concerne également tous les produits comme les ans (1961-1987). carburants, le gaz, les engrais (solides ou liquides), et qui, ■■ La dernière période d’invasion 1987-1989 a été l’une en cas d’événement, peuvent présenter des risques pour des plus importantes. Elle a nécessité la mobilisation les populations ou l’environnement. de moyens humains, matériels et financiers considé- Le risque de TMD dans la région de l’Oriental se situe au- rables (1 milliard de dirhams) pour traiter près de 5 mil- tour des voies de communication suivantes : lions d’hectares. ■■ Le tronçon d’autoroute reliant Taza à Taourirt (transport ■■ La dernière invasion a eu lieu en 2003-2004 et durant d’hydrocarbures, d’explosifs, de produits chimiques laquelle des criquets sont arrivés jusqu’aux plaines de dangereux) ; la Chaouia. ■■ Les voies ferrées reliant Taza et Figuig à Oujda (trans- Le Maroc a connu des périodes d’invasion acridiennes tout port de produits chimique dangereux, de produits in- les quarante ans environ et étant donné que la dernière a flammables et/ou explosifs) ; eu lieu en 2003-2004 il est probable que le prochain épi- ■■ L’Oléoduc traversant la région d’Est en Ouest (risque sode se déroule durant le début des années 2040. d’incendie, d’explosion et de pollution du milieu ré- 3.7.2 dES RISQUES TECHNOLOGIQUES cepteur). CROISSANTS Le risque de TMD augmentera dans la région avec l’aug- 3.7.2.1 Risques Industriels mentation du trafic routier d’une part et avec le rapproche- Le risque industriel peut se manifester par un accident se ment des habitations et extension des zones urbaines à produisant sur un site industriel et pouvant entraîner des proximité des voies de transports de matières dangereuses.

20 4 - PERSPECTIVES D’AVENIR, UN PLAN D’ACTIONS INTéGRANT L’ENVIRONNEMENT DANS LA PLANIFICATION

L’élaboration du plan d’actions environnementales repose Pour lutter contre ces enjeux et afin d’améliorer l’assainis- sur la concertation la plus large possible. Cette approche sement liquide dans toutes ses composantes au niveau de a mis en effet à contribution les responsables des diverses la Région de l’Oriental, trois principaux objectifs ont été collectivités régionales, provinciales ou communales. retenus dans ce plan d’action : Cette approche participative permet d’intégrer l’identifica- ■■ Objectif 1 : Rechercher les solutions appropriées du tion des options et la définition des priorités. mode d’assainissement. Le plan d’action « Avenir de l’environnement régional » a ■■ Objectif 2 : Réaliser des stations d’épuration avec été développé dans le cadre du scénario volontariste. Dans réutilisation des eaux usées. ce scénario, les défaillances ou insuffisances déduites sont ■■ Objectif 3 : Sensibiliser à l’hygiène et à la salubrité corrigées de façon à atteindre une symbiose entre les poli- publique. tiques de protection de l’environnement et le développe- ment socio-économique qui permettra d’assurer la dura- 4.2 - AXE 2 : RéDUCTION DE LA bilité de l’intégrité du milieu naturel à l’horizon 2030. Ce PRESSION URBAINE scénario se veut participatif, avec l’implication de tous les La région de l’Oriental connaît un développement urbain et acteurs de la région. un exode rural très marqué dans les décennies passées. Les objectifs de la politique environnementale et de son Cependant, le développement de l’infrastructure urbaine plan d’actions sont de doter progressivement la région n’a pas pu aller de pair avec l’accroissement de la popu- de l’Oriental d’un outil de mobilisation lui permettant, de lation urbaine et l’extension des zones bâties. De ce déve- concert avec tous ses partenaires, de mettre en place loppement, il résulte une série de problèmes environne- progressivement des mécanismes de protection, restau- mentaux et sociaux : ration et mise en valeur de l’environnement, et d’implan- ■■ Accroissement rapide, mal organisé et non maîtrisé de tation d’une saine gestion environnementale, dans le but la zone bâtie. de maintenir un haut standard de qualité de vie sur son ■■ Une armature urbaine déséquilibrée. territoire, pour l’ensemble de sa population actuelle et pour les générations à venir. ■■ Une inadéquation entre l’offre et la demande en loge- ment social. Les principes directeurs contenus dans la politique envi- ronnementale ainsi que les actions qui en découlent, seront ■■ Prolifération du phénomène de l’habitat clandestin. progressivement intégrés dans les outils de développe- ■■ Extension au détriment des terrains agricoles, fores- ment et de planification de la région notamment le SRAT de tiers et des oasis. la région de l’Oriental ou tout autre document stratégique. Pour mieux appréhender ces enjeux et afin d’améliorer la Dix axes de perfectionnement ont été arrêtés suites aux planification urbaine au niveau de la Région de l’Oriental, résultats des choix des enjeux prioritaires de la région de quatre principaux objectifs ont été retenus dans ce plan l’Oriental. L’ensemble de ces axes va permettre de remé- d’action : dier aux problèmes environnementaux, d’améliorer les ■■ Objectif 1 : Actualiser et compléter la couverture des conditions de vie des populations et d’initier le processus communes en documents d’urbanisme. d’intégration des démarches environnementales volonta- ■ ristes dans la planification territoriale et sectorielle. ■ Objectif 2 : Veiller à l’application des règlements d’urbanisme. Les axes sont déclinés en plusieurs objectifs et actions. Ces actions sont le reflet des déficiences constatées lors ■■ Objectif 3 : Utiliser les moyens de gestion informatique des choix des enjeux prioritaires de la région. Elles per- et les nouvelles technologies pour suivre mettront de rattraper le retard accusé par les programmes les différentes opérations urbaines en de mise à niveau environnementale, et/ou de combler les créant une base de données. insuffisances identifiées lors de l’analyse des principaux ■■ Objectif 4 : Mener une nouvelle réflexion déterminants agissant sur l’environnement. d’aménagement. 4.1 - AXE 1 : AMéLIORATION DE 4.3 - AXE 3 : PRéSERVATION DES L’ASSAINISSEMENT LIQUIDE RESSOURCES EN EAU Cette insuffisance en matière d’assainissement liquide Le déséquilibre important du bilan ressources-besoins et d’épuration des eaux usées est l’une des principales dans la région nécessite une vigilance accrue sur les causes de la dégradation de la qualité des eaux de surface moyens à mettre en action pour préserver cette ressource et souterraines. rare. Cette rareté de l’eau est synonyme de graves impacts Les rejets liquides industriels ainsi que les rejets des activi- négatifs sur les systèmes de production, la santé et plus tés artisanales, accentuent la pollution des eaux. particulièrement sur l’environnement et le développement La protection de la ressource en eau et la réduction de durable. l’empreinte des activités dépendent fortement de l’efficaci- Le contexte hydrologique est marqué par la rareté de plus té des actions entreprises pour améliorer l’assainissement. en plus accentuée due, essentiellement, aux changements L’atteinte des objectifs fixés dans ce domaine repose donc climatiques, à l’usage peu rationnel de la ressource et à la sur une action concertée et une sensibilisation de tous les croissance démographique. acteurs.

21 Les besoins des différents secteurs usagers de l’eau sont en eau dans la perspective de pérenniser le système de en croissance continue. La surconsommation d’eau pro- production agricole basé sur l’intensification agricole sous vient à la fois des pertes des conduites d’amenée (trans- irrigation et de préserver la santé de la population. port) et des réseaux de distribution. Elle est causée éga- Pour mieux appréhender ces enjeux et afin d’améliorer la lement par l’inefficacité des usages, tant sur les plans pratique culturale dans la Région de l’Oriental, 3 principaux agricole, industriel et domestique, qui pèse sur le secteur. objectifs ont été retenus dans ce plan d’action : Elle présente un impact fort sur les prélèvements sur la res- ■ Mieux gérer les ressources en eau. source (souterraine et de surface). ■ Objectif 1 : ■ Améliorer les pratiques agricoles. La réduction de l’empreinte écologique des activités sur ■ Objectif 2 : la composante « Eau » est liée à une meilleure gestion des ■■ Objectif 3 : Former et accompagner les exploitants. ressources et à une amélioration de la qualité de l’eau et de 4.5 - AXE 5 : AMéLIORATION DE LA l’assainissement. GESTION DES DéCHETS Les actions envisagées sur la demande en eau : notam- Pour le secteur des déchets, d’importants efforts ont été ment un programme de conversion massive à l’irrigation déployés, notamment la création des décharges contrô- localisée, une amélioration des réseaux de distribution lées. urbains et d’adduction pour de meilleurs rendements. La gestion de la demande en eau et la valorisation de l’eau Les quantités des déchets solides produites ne cessent de permettront à terme une économie d’eau importante. croître en fonction de l’extension urbaine, de l’accroisse- ment démographique, de l’industrialisation, de l’implan- Les six objectifs assignés à cet axe de préservation des tation des services administratifs, des établissements de ressources en eau pour la région de l’Oriental sont récapi- commerce et des établissements de Services. tulés comme suit : Les activités industrielle et hospitalière génèrent également ■ Renforcer les actions de préservation et ■ Objectif 1 : des déchets spécifiques : des déchets dits « banals », et, d’économie de l’eau. des déchets dangereux. L’élimination de ces déchets in- ■■ Objectif 2 : Garantir la qualité des ressources en eau. dustriels spéciaux, requiert des équipements spécifiques. ■■ Objectif 3 : Améliorer la connaissance de l’état Ainsi, cet axe repose sur les principaux objectifs suivants des ressources en eau. au niveau de la région : ■■ Objectif 4 : Améliorer les performances des réseaux. ■■ Objectif 1 : Améliorer les conditions de collecte, de transport et de traitement des déchets. ■■ Objectif 5 : Mobiliser les ressources en eau non conventionnelle en recourant à la réutilisa ■■ Objectif 2 : Maitriser et traiter les déchets spéciaux. tion des eaux usées épurées. ■■ Objectif 3 : Valoriser les déchets. ■■ Objectif 6 : Encadrer davantage le domaine de l’eau ■■ Objectif 4 : Réhabiliter et/ou fermer les décharges (lois, règlements, amendes, etc.). sauvages. 4.4 - AXE 4 : AMéLIORATION DES ■■ Objectif 5 : Développer les ressources humaines et PRATIQUES CULTURALES la capacité institutionnelle. L’activité agricole constitue une source de pollution pour la ■■ Objectif 6 : Renforcer l’éducation et la sensibilisation. qualité des ressources en eau, du fait de la non-rationalisa- 4.6 - AXE 6 : PROTECTION DES SOLS ET tion des produits phytosanitaires et des engrais ainsi que DE LA BIODIVERSITé les mauvaises pratiques agricoles en matière d’irrigation. La préservation de la biodiversité renvoie à un large nombre L’irrigation peut avoir des effets négatifs sur l’environne- de problématiques qui touchent de manière spécifique à ment, en particulier sur la qualité des eaux superficielles travers les milieux suivants : les sols, la gestion durable des et souterraines à travers soit la mauvaise qualité de l’eau terres, les zones humides, etc. qu’elle applique soit en servant de vecteur aux intrants (engrais azotés et pesticides appliqués souvent en excès). Les sols constituent une ressource naturelle et le support de l’ensemble des activités économiques. Leur rôle est Les engrais, lorsqu’ils sont appliqués en trop grande quan- particulièrement déterminant en agriculture et assure en tité par rapport aux besoins des plantes et à la capacité de même temps des fonctions écologiques de premier ordre rétention des sols, sont des causes majeures de la pollu- dont le maintien de la végétation, le drainage et l’infiltration tion de l’eau potable (liée à la toxicité des nitrates) ou de de l’eau entre autres. l’eutrophisation des eaux douces à travers le lessivage des éléments solubles, soit vers la nappe phréatique soit, vers Le sol subit de nombreuses agressions et dégradation qui les cours d’eau par ruissellement. impactent directement la biodiversité et l’environnement régionale. La combinaison des effets des conditions cli- L’application des produits phytosanitaires peut présenter matiques et les pressions exercées par l’homme sur les des risques pour les ressources en eau soit par contami- ressources naturelles jouent un rôle prépondérant dans nation ponctuelle lors de la manipulation des produits ou cette dégradation. Les plus importantes de ces pressions lors de l’entreposage, soit par contamination diffuse après mettent en évidence l’importance de la préservation des l’application des produits, par ruissellement vers les eaux ressources en sol au niveau de la région et nécessite la de surface ou par infiltration vers les eaux souterraines. mise en place d’actions correctives. Des efforts restent encore à faire dans les domaines de la protection quantitative et qualitative de ces ressources

22 Les pressions identifiées sont entretenues par une défail- Les établissements pouvant être à l’origine d’un accident lance d’ordre institutionnelle et législative concomitantes à technologique majeur doivent être recensés et leur contrôle une méconnaissance assez prononcée de la ressource. doit s’exercer à partir d’une politique générale de préven- Ainsi, le système de préservation durable des sols et de la tion du risque technologique. biodiversité au niveau de la région de l’Oriental repose sur Pour prévenir les risques naturels, liés ou non au change- les principaux objectifs suivants : ment climatique, l’élaboration des différents Plans de Pré- ■■ Objectif 1 : Renforcer les actions de lutte contre l’érosion. vention des Risques Naturels Prévisibles (PPRNP) tels que les inondations (PPRI), les mouvements de terrain (PPMT) ■ Faire un inventaire et réhabiliter les sites pollués. ■ Objectif 2 : et les séismes (PPRS) doivent être élaborés. ■ Renforcer les actions des espaces verts. ■ Objectif 3 : Ainsi, cet axe repose sur les principaux objectifs suivants ■■ Objectif 4 : Renforcer les actions de préservation des au niveau de la région : forêts contre la déforestation. ■■ Objectif 1 : Maîtriser les aspects liés aux risques ■■ Objectif 5 : Développer une stratégie de maitrise et de technologiques. valorisation de la biodiversité. ■■ Objectif 2 : Maîtriser les aspects liés aux risques naturels. ■ Améliorer la gestion des carrières. ■ Objectif 6 : ■■ Objectif 3 : Encadrer le domaine de gestion ■■ Objectif 7 : Encadrer le domaine de gestion des sols. des risques. 4.7 - AXE 7 : UNE GESTION DURABLE DU 4.9 - AXE 9 : GOUVERNANCE LITTORAL La région de l’Oriental à l’instar des autres régions du Ma- La Région de l’Oriental est une zone maritime dont le lit- roc, souffre de problèmes environnementaux, souvent la toral est un atout stratégique majeur dans son développe- conséquence des activités anthropiques. L’augmentation ment socio-économique et humain. Ce développement ne de la population, l’urbanisation, l’industrialisation, la surex- pourra se faire sans l’adoption d’un système de gouver- ploitation des ressources naturelles et l’impact des diverses nance basé sur la gestion intégrée de ce milieu. agressions faites aux écosystèmes se combinent à des Le littoral côtier est une zone complexe, vulnérable forte- problèmes de gouvernance environnementale. Le manque ment convoitée. Il présente une flore et une faune originale. d’information, l’insuffisance en matière de communication, C’est un espace de conflits, de convergence d’intérêts en- de coordination et de concertation entre la multitude d’ac- traînant une littoralisation pesante des côtes du à la pres- teurs impliqués dans la gestion de l’environnement, sont sion démographique et l’urbanisation. autant de facteurs qui empêchent une gestion appropriée. La façade maritime est soumise à une pression urbaine très En plus, les problèmes environnementaux sont aggravés importante. De grands projets d’intensification de l’urbani- par des mécanismes réglementaires fragmentés et peu sation sont réalisés, en cours de réalisation, programmés appliqués et de faibles moyens d’exercice de la puissance ou projetés : Extension et aménagement du port, pro- publique. grammes touristiques et de loisirs (Saïdia, Marchica, etc.). La protection de l’environnement se trouve confronté Le milieu littoral de la région de l’Oriental est également aussi à la multiplicité et la prolifération des organismes de exposé au phénomène de l’érosion marine qui touche spé- conseil, de décision et de gestion de Plans et Programmes. cifiquement la côte méditerranéenne et les petites falaises Ce type de gouvernance conduit à une multiplication des sablonneuses prés de Kariat Arekmane. intervenants, un manque de cohérence et l’absence d’une La région doit entreprendre des actions d’ordre local qui police administrative. permettront la protection du littoral et la préservation des Il est nécessaire de mettre en place des mécanismes pour ressources naturelles côtières. Trois principaux objectifs assurer la coordination entre les secteurs et la cohérence ont été retenus : entre les stratégies. Les pouvoirs publics et les autres ac- ■■ Objectif 1 : Contrôler et accompagner l’urbanisation teurs peuvent aussi améliorer les pratiques et les procé- du littoral. dures institutionnelles en les étayant par des systèmes de gestion appropriés et des mécanismes efficaces de ges- ■■ Objectif 2 : Renforcer la gestion intégrée des zones côtières. tion et de résolution des conflits. ■ Garantir la protection et la pérennité des plages. ■ Objectif 3 : ■■ Objectif 1 : Améliorer l’implication de toutes 4.8 - AXE 8 : MAîTRISE DES RISQUES les institutions. Le développement parallèle de l’industrie et de l’urbanisa- ■■ Objectif 2 : Améliorer la coordination entre tion a eu pour conséquence un accroissement des risques les différentes institutions. en cas d’accident. C’est à la suite de catastrophes que ■■ Objectif 3 : Améliorer l’aspect législatif. s’est manifestée une prise de conscience. Des mesures de prévention ont été mises en place. ■■ Objectif 4 : Assurer en amont l’information et la sensibilisation du plus grand nombre aux Dans la région de l’Oriental, la prévention et la gestion des problèmes environnementaux. situations d’urgence sont assurées par le Wali et Gou- verneurs, assistés par des Cellules de Prévention et de Gestion des Risques (CPGR) et les Commandements pro- vinciaux et régionaux de la protection civile et de la Gen- darmerie Royale (circulaire du Ministère de l’Intérieur du 19 janvier 2001 destinée aux Walis et Gouverneurs).

23 4.10 - AXE 10 : éDUCATION ET L’enjeu aujourd’hui est de continuer à faire évoluer les men- SENSIBILISATION talités par un travail préventif, sans oublier le cas échéant les missions de police. De nouvelles représentations et Pour accompagner sa stratégie de mise à niveau environ- pratiques doivent émerger qui concilient les éléments posi- nementale, le Maroc déploie un effort important en matière tifs des traditions culturelles du pays et/ou de la région, les d’information, de sensibilisation et d’éducation à l’envi- besoins de la société moderne et ceux de la restauration ronnement, et ce dans l’objectif de faire participer acti- des écosystèmes. vement les différents acteurs dans la mise en œuvre des programmes environnementaux et inculquer des valeurs et ■■ Objectif 1 : Activer le programme de mise à niveau des éthiques écologiques, car la sensibilisation et l’édu- des écoles et des mosquées rurales. cation sont à la base de l’évolution de toute culture écolo- ■■ Objectif 2 : Renforcer le programme de sensibilisation gique à différentes échelles sociales. et d’éducation environnementale. La mobilisation des citoyens, individus ou groupes au ■■ Objectif 3 : Renforcer la formation continue des niveau de la région de l’Oriental, pour qu´ils participent à formateurs, des collectivités et des la protection de l´environnement constitue et constituera associations en environnement. l´un des piliers de la stratégie régionale de protection de ■■ Objectif 4 : Impliquer la société civile et les l´environnement. L’éducation, l’information et la communi- collectivités locales dans le processus cation sont des actions fondamentales pour toute politique de sauvegarde de l’environnement. de protection de l’environnement. ■■ Objectif 5 : Renforcer les capacités humaines, Les efforts doivent être mis en œuvre pour promouvoir la techniques, et institutionnelles dans les conscience environnementale et ancrer une culture du dé- domaines de la sensibilisation et de veloppement durable chez les différentes catégories, par- communication environnementales. ticulièrement chez les jeunes, dans les différentes régions.

24 CONCLUSION

L’évaluation intégrée de l’environnement a été conçue Le développement de l’industrie, un secteur responsable comme un processus exploratoire d’amélioration de la qua- d’une une dégradation importante du sol et de l’air par les lité environnementale au niveau de la Région de l’Oriental. rejets atmosphériques. Elle permettra aux responsables locaux d’avoir une vision Le littoral côtier de la région de l’Oriental est une zone globale sur l’état de l’environnement dans la région, d’en complexe, vulnérable fortement convoitée. Il présente une connaitre les causes et les conséquences sur la population flore et une faune originale. C’est un espace de conflits, et les écosystèmes et de disposer d’un plan d’actions dans de convergence d’intérêts entraînant une littoralisation pe- une vision de développement durable tout en restant en sante des côtes du à la pression démographique et l’urba- articulation avec les programmes et les projets existants nisation. et en tenant compte des dispositions institutionnelles et Dix actions de perfectionnement ont été arrêtées suites financières et des mesures d’appui. aux résultats des choix des enjeux prioritaires de la région Ce plan d’action intitulé « Avenir de l’environnement » a de l’Oriental. L’ensemble de ces axes va permettre de re- été élaboré à partir du développement, de l’analyse et de médier aux problèmes environnementaux, d’améliorer les la comparaison des scénarii de planification et de gestion conditions de vie des populations et d’initier le processus des ressources naturelles, analyse qui a permis d’orienter d’intégration des démarches environnementales volonta- le choix vers le scénario le plus approprié selon les acquis ristes dans la planification territoriale et sectorielle. Chaque et les perspectives de développement pour la préservation axe décline un nombre d’objectifs répondant ainsi aux at- et la protection des ressources naturelles en général et des tentes des acteurs ressources en eau en particulier. Le scénario volontariste choisi permet donc d’enclencher Il permettra de déclencher une opération de sensibilisation un processus de protection de l’environnement dans une à tous les niveaux pour la prise en compte de la compo- perspective de développement durable qui ne peut être sante environnementale dans chaque action de chaque atteinte que si le modèle de développement socio-écono- acteur. mique de la région de l’Oriental et les modes de production Le plan d’action servira comme base pour des travaux et de consommation sont revus. qui mèneront à la réalisation d’un Développement Durable Les problèmes environnementaux de la région de l’Oriental dans la région de l’Oriental. sont particulièrement complexes et interdépendants. Au- Les résultats d’hiérarchisation obtenus, mettent en évi- delà des actions rectificatives visant à endiguer les pres- dence d’une part que les milieux naturels les plus dégra- sions directes sur les diverses composantes, dans le scé- dés sont successivement les ressources en eau, le sol, le nario volontariste, il se révèle aussi que la prise en compte littoral, la biodiversité et l’air. de ces problématiques environnementales nécessiterait Le développement démographique face à l’insuffisance une gestion intégrée et participative du territoire, fondée des infrastructures de base, au déficit en logements, aux sur une approche de développement durable qui intégrerait difficultés de réduire l’analphabétisme et la pauvreté, avant la mise en œuvre de tout projet de développement conjugué au manque d’efficacité, de gouvernance et de ou d’aménagement, les incidences environnementales. coordination entre les différents intervenants donnent plus Une telle démarche permettrait d’établir les liens entre les d’ampleur aux problématiques identifiées. divers plans et programmes sectoriels. Le déficit d’infrastructures d’assainissement liquide et L’analyse de l’état de l’environnement de la région de solide représente également une source de pression non l’Oriental a permis de confirmer que l’état des ressources négligeable participant à la dégradation de la qualité de et milieux naturels est le reflet des modes de production, l’eau et des sols, ce déficit est aggravé par l’insuffisance de consommation et des choix politiques et stratégiques. du cadre juridique, de normes, l’absence de contrôle, etc. Une vision intégrée de développement de la région est né- cessaire pour la protection de l’environnement.

25 ANNEXES

26 PARTENAIRES RéGIONAUX

• Wilaya de l’Oriental • Province de Nador • Province de Figuig • Province de Jerrada • Province de Taourirt • Province de Driouch • Province de Berkane • Département de l’Environnement • Direction Régionale de l’Energie et Mines • Délégation provinciale de l’Industrie du Commerce et des Nouvelles Technologies d’Oujda • Délégation provinciale de l’Industrie du Commerce et des Nouvelles Technologies de Nador • Direction Régionale de la Santé • Délégation du Tourisme d’Oujda • Délégation du tourisme de Nador • Direction Régionale du Haut Commissariat au Plan • Agence du Bassin Hydraulique de la Moulouya • Office National d’Electricité • Direction Régionale de l’Agriculture Oujda • Délégation de la Pêche maritime à Nador • Direction Régionale de l’Artisanat • Direction Régionale de la Culture • Académie Régional de l’Education Nationale • Direction Régionale de l’Equipement et des Transports • Office National de l’Eau Potable • Régie Autonome de Distribution d’Eau et d’Electricité d’Oujda • Direction Régionale de la Météorologie – Nord • Direction Régionale du Haut Commissariat aux Eaux et Forêts • Agence Urbaine de Nador • Agence Urbaine d’Oujda • Inspection Régionale de l’Habitat et de l’Urbanisme

27 ACRONYMES

ABH : Agence de Bassin Hydraulique

CO2 : Dioxyde de carbone CPGR : Cellule de Prévention et de Gestion des Risques DCFM : Dépense de Consommation Finale des Ménages DH : Dirham DPSIR : Forces motrices (Drivers) – Pression (Pressure), – Etat (State) – Impacts (Impacts) – Réponses (Responses) DRS : Direction Régionale de la Santé ENCG : Ecole Nationale de Commerce et de Gestion ENSAO : Ecole Nationale des Sciences Appliquées d’Oujda ESTO : Ecole Supérieure de Technologie d’Oujda HCP : Haut Commissariat au Plan NOx : Protoxyde d’azote OREDD : Observatoire Régional de l’Environnement et du Développement Durable PAE : Plan d’Actions Environnementales PDAIRE : Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eau PIB : Produits Intérieur Brut PMH : Petites et Moyennes Hydrauliques PPMT : Plan de Prévention des Mouvements de Terrain PPRNP : Plan de Prévention des Risques Naturels Prévisibles PPRI : Plan de Prévention des Risques des Inondations PPRS : Plan de Prévention des Risques de Séismes SIBE : Sites d’Intérêts Biologique et Ecologique

SO2 : Dioxyde de soufre TMD : Transport de Matières Dangereuses

28 BIBLIOGRAPHIE

• AEFCS-MAMVA., 1992-1996-Plan Directeur des Aires Protégées du Maroc • AGENCE DE L’ORIENTAL/ PNUD, Avril 2008, Développement Local Intégré de l’Oriental (DéLIO) Oasis de Figuig. • HCEFLCD, 1997-1998 - Aménagements des forêts du Maroc Oriental. • INRH, 2001 - La Mar Chica ou lagune de Nador : Etat des connaissances sur les problèmes de pollution : CRRH- Nador. • MADREF, 2001 - Programme d’action nationale de lutte contre la désertification. • MAMVA-FIDA-CIHEAM, 1995-1997- Projet de développement de l’élevage et des parcours de l’Oriental. • MATEE / SEE, 2002 - Monographie régionale de l’environnement. Région de l’Oriental. • MATEE / SEE, 2004 - Stratégie nationale pour la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique. • QUEZEL P. et al., 1992 - Contribution à l’étude des groupements forestiers et préforestiers du Maroc Oriental. Stud. Bot. 10. • RABIA O., 1993 - La dégradation des nappes alfatières des Hauts Plateaux de l’Oriental marocain. Thèse, 190p. • Conseil Régional de l’oriental, Plan de développement stratégique de la Région de l’Oriental, Avril 2011 • HCP, Statistiques Environnementales au Maroc, 2006 • HCP, Monographie régionale, 2012 • MATEE, Observatoire National de l’environnement du Maroc, Monographie régionale de l’environnement Région de l’oriental, Profil environnemental, 2002 • PNUE, PAM & Plan Bleu, Les menaces sur les sols dans les pays méditerranéens Etude bibliographique, Les cahiers du Plan Bleu 2, Mai 2003 • Projet SMAP III Plan d’action pour la côte de Nador, Analyse de la situation actuelle de la zone côtière de Nador : Milieu biophysique, Juin 2007 • Région de l’Oriental, L’Oriental une région en marche, Mai 2004 • Région de l’Oriental, SRAT de la région de l’Oriental

29 LISTE DES FIGURES

FIGURE 1 : Structure moyenne du pib régionalisée sur la période 2000-2007 10 FIGURE 2 : Classement des branches en termes de pourcentage du Chiffre d’Affaire global régional 11 FIGURE 3 : évolution de la charge polluante des milieux urbain et rural de la région de l'oriental 16 FIGURE 4 : évolution du taux d’élimination de la charge polluante 16 FIGURE 5 : Importance du domaine forestier par type de formation végétale dans la région de l’oriental 18

LISTE DES TABLEAUX 19 TABLEAU 1: Liste des sites inondables dans la région de l’oriental

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