La Fille du tambour-major

M OP®V DE/J-BOREBORDEAUX • Opéra de Bordeaux

La Fille du tambour-major

Offenbach

Théâtre Fémina Bordeaux 24, 25 avril 1999

La Fille du tambour-major

Opéra-comique en trois actes Livret de et Musique de

Direction musicale : Philippe Molinié Mise en scène : Jack Gervais Chorégraphie : Andrée Renard Décors : Michel Fersing Costumes : Maison Grout

Stella : Kathia Bias Monthabor : Jean-Marie Joye Le lieutenant Robert : David Grousset Claudine : Florence Leenart Griolet : Roger Pujol La duchesse Delia Volta : Monique Bost Le duc Delia Volta : Jacky Piervil Le marquis Bambini : Claude Deschamps Clampas : Bernard Auzimour Le sergent Morin : Michel Magimel La supérieure : Anyl Floriane

Orchestre National Bordeaux Aquitaine Ballet du Théâtre Fémina Chœur de l'Opéra de Bordeaux

Créé au Théâtre des Folies Dramatiques, le 13 décembre 1879

Éditions Salabert,

Première le 24 avril 1999 Théâtre Fémina Bordeaux â 2mains:5!

Frontispice du quadrille d'Olivier Métra sur les motifs de La Fille du tambour-major. Argument

Nous sommes en 1800. Afin de rejoindre en Italie l'armée de Bonaparte, une compagnie de soldats français, la 20cmc demi-brigade, dirigée par le lieutenant Robert, franchit les Alpes piémontaises. Pour s'héberger, ce petit détachement — avec son tambour-major Monthabor, sa cantinière Claudine et son âne Martin, son tambour, et ex-tailleur, Griolet —, investit un couvent de jeunes filles à Biella. Prévenues de l'arrivée imminente des Français et terrifiées par ce que l'on en dit, religieuses et pensionnaires se sont sauvées en hâte, oubliant l'une d'entre elles, la jeune Stella. Enfermée dans la lingerie, elle purge une punition sévère pour avoir entonné une chanson à la gloire des Français. Foucade tout à fait interdite dans ce fief où tout se veut pro-autrichien, notamment le duc et la duchesse Delia Volta, parents de la jeune fille. La surprise est grande lorsque les uniformes tricolores découvrent dans le couvent déserté la pensionnaire abandonnée. Stella, d'abord apeurée, puis rassurée, fait à ses hôtes forcés « les honneurs du monastère ». On dévalise cellier et poulailler dans la perspective d'un joyeux repas... Griolet en pro­ fite pour se déclarer à Claudine en lui promettant la confection d'un nouvel unifor­ me. Hélas, la cantinière n'a d'yeux que pour le lieutenant Robert, lui-même fort sensible au charme espiègle de Stella. Ces ébauches amoureuses remuent les souve­ nirs de Monthabor. Désabusé, il évoque son passé de teinturier... son mariage tour­ menté. .. sa femme et sa fille dont il est sans nouvelles... À peine le bonheur de la table a-t-il chassé la morosité, que surviennent le duc Delia Volta et le marquis de Bambini, une ganache à qui il a promis la main de sa fille pour s'acquitter d'une vieille dette. Stupéfaits par la présence dans le couvent d'occupants si peu catho­ liques, les deux hommes ne sont rassurés qu'au retour précipité de la supérieure et de ses ouailles. Dans l'ignorance totale du projet matrimonial qui la guette, Stella, obéissant aux ordres parentaux, doit quitter sa pension. Elle prend congé de ses amies et des soldats en gardant l'espoir de les retrouver un jour.

Dans leur château de Novare, les Delia Volta s'activent aux préparatifs de la noce. Un billet de logement impose au duc de recevoir chez lui le détachement fran­ çais stationné dans la région. Bien peu enthousiaste, il loge abominablement les mili­ taires. Le tambour-major, indigné d'un tel accueil, aborde la duchesse. Stupéfaction ! Monthabor reconnaît sa femme. A l'écart des échos de la fête, il la questionne et s'en- quiert immédiatement du sort de leur fille. C'est peut-être Stella ? Nullement, elle est la fille du duc. C'est du moins ce qu'affirme Madame Delia Volta à son ex-époux afin de l'apaiser et d'éviter tout esclandre. Elle exige, en outre, sur leur passé, le plus grand silence. Un délicieux chantage permet aussitôt à Monthabor d'obtenir pour la brigade un casernement confortable et une invitation pour le bal qui s'apprête.

5 Stella, les yeux pleins de larmes, croise Robert et lui apprend qu'on veut la marier, contre son gré... Le lieutenant n'y tient plus, il capitule et lui avoue son amour, un amour hélas impossible. Mieux vaut partir... Monthabor voit la jeune fille toute émue. Il lui parle et, poussé par un doute, hasarde quelques questions sur son enfance. Les souvenirs confus de Stella évoquent un père bien différent de ce qu'il est aujourd'hui... Les cadeaux qu'elle recevait de lui étaient offerts par «des mains tantôt jaunes, tantôt bleues »... L'ex-teinturier dévoile sur le champ sa paternité dans une scène fort émouvante. Pourtant ce bonheur doit encore être tenu secret et rien ne paraît lorsqu'arrive Griolet, heureux de présenter à Claudine son nouvel uni­ forme achevé... convoité secrètement par Stella. Mais on s'agite dans les salons : le contrat de mariage va se signer. La duchesse appelle sa fille qui surgit soudain, revê­ tue du costume de vivandière. Toisant l'assistance pétrifiée, elle révèle sa véritable identité et crie haut et fort sa nationalité française avant de s'enfuir du château avec la brigade, mais au prix de quelles difficultés !

En effet, le reste de la troupe a continué d'avancer, laissant isolé le petit déta­ chement que la fuite éperdue vers Milan a disloqué. Claudine et Robert trouvent à se cacher dans l'auberge de Clampas, un patriote sûr, trop heureux d'aider sa nièce cantinière française et un lieutenant du même régiment. Il se trouve que les Delia Volta et Bambini, convaincus que les fuyards sont à Milan, se sont installés dans cette hôtellerie qui attend encore le neveu du gouverneur... Mais qui descend du carrosse seigneurial ? Griolet, sous les vêtements de la noble personne attendue, la bure du capucin qui l'accompagne dissimule Monthabor et le petit cocher anglais de l'attelage n'est autre que Stella. Commence alors une chasse au sauf-conduit, indispensable pour quitter la ville. Le « moine » Monthabor obtient celui de son ex-épouse... et sa confession... On se cache, on se sauve. Le duc parvient à épingler Robert. Bambini apparaît au bras de sa promise, Delia Volta est ravi. Soudain, au carillon des cloches se mêlent les échos du Chant du Départ : vainqueurs, les bataillons français entrent dans Milan et nos trois couleurs pavoisent aussitôt la ville. Robert, libéré, aperçoit le cortège de noce, il s'élance au devant de la mariée et découvre sous le voile nuptial le visage de Claudine qui voulait se substituer à Stella « jusqu'au moment de dire oui ». Tout s'arrange enfin. Robert peut ainsi épouser la fille du tambour-major et Griolet coudre son destin à celui de Claudine.

D. G.

6 Dominique Ghesquière

La Fille du tambour-major ou le Chant du départ de Jacques Offenbach

Juliette Simon-Girard, créatrice du role de Stella dans La Fille du tambour-major.

Décembre 1879 : un froid polaire paralyse la capitale. Les Parisiens se calfeu­ trent chez eux et luttent contre les douze degrés sous zéro devenus quotidiens. Les théâtres sont donc désertés par le public... Transformant en avantage cet incon­ vénient, Offenbach accroît et prolonge, avec son opiniâtreté coutumière, les répé­ titions de La Fille du tambour-major, sa cent-vingtième partition. Ce sera l'ultime ouvrage dont il verra la première. Depuis six mois, la santé du musicien s'est encore affaiblie. Les crises de gout­ te multiplient leurs douloureux assauts. Emmitouflé sous de chaudes couvertures, on transporte le compositeur dans un fauteuil, de sa voiture à la salle, afin qu'il puisse mettre en place troupe et orchestre, jusqu'à la perfection souhaitée. Sa vigi­ lance dissipe ses douleurs. Dès que commence la répétition, il se lève soudain, fait activer le piano, reprend une chanteuse, secoue un choriste, rythme son finale, et entraîne enfin à sa cadence tout le plateau. Les années n'ont pas émoussé l'exi­ gence d'Offenbach !

7 Finale du premier acte de La Fille du tambour-major.

Si la maladie et sa faillite au Théâtre de la Gaîté en 1875 le vieillissent préma­ turément, les souffrances morales l'éprouvent bien davantage. Né à Cologne le 20 juin 1819, il est, durant le conflit franco-prussien, la cible d'odieuses calomnies rela­ tives à ses origines juives et germaniques. Ces attaques meurtrissent profondément Offenbach. Lui, le compositeur de La Vie parisienne (1866), cet hymne à notre capi­ tale. .. Lui, qui dès 1855, dans Ba-Ta-Clan, fais chanter à ses protagonistes « Je suis français... » et qui récidive deux ans plus tard en terminant sa Dragonnette avec le joyeux refrain « Chantons Vive la France... ». En I860, il obtient officiellement la nationalité française et en 1861 la Légion d'honneur vient rougir sa boutonnière... Ses triomphes, ne fut-ce que celui d'Orphée aux Enfers (1858), méritent bien cette distinction ! Mais c'est le Second Empire, la « Fête impériale ». L'industrialisation fait naître les fortunes. Les usines tournent, le chemin de fer se développe et incite aux voyages. Paris brille par sa beauté et son esprit. Le pays rayonne, insouciant. On rit, on chante, on danse et Offenbach, tou­ jours très lucide, mène le bal et les théâtres. Il peut, à loisir, tout caricaturer avec audace: les larmoyantes histoires d'enfants abandonnés... Mesdames de la Halle (1858) ; les bourgeois parvenus... Monsieur Choufleuri restera chez lui... (1861) ; les dieux de l'Antiquité... La Belle Hélène (1864) ; l'Empereur... La Périchole (1868) ; l'armée... La Grande-Duchesse de Gérolstein (1867) ; les scandales politiques... Les Brigands (1869). Le masque de la bouffonnerie se brise en 1870 lorsqu'apparaît sou­ dain le visage de la réalité, blessé par les combats. C'est la fin d'une époque.

8 Aussi, en 1871, l'opinion publique, bien morose en cet après-guerre, semble dési­ gner du doigt l'amuseur Offenbach parmi les accusés du désastre de Sedan ! Piètre reconnaissance d'une France dont il foule respectueusement le sol depuis l'âge de quatorze ans ! Cette France choisie par son père pour l'y amener et s'y cultiver musi­ calement. Cette France qui l'applaudit dès 1836 comme compositeur et virtuose ! Cette France qui, en 1842, par la plume du roi Louis-Philippe 1", vient le remercier d'une pièce pour violoncelle dédiée à feu le duc d'Orléans. L'avènement d'un nouveau régime politique n'affecte pas les Arts et les triomphes d'Offenbach remportés sous Napoléon III n'ont fait qu'ajouter au prestige de la nation. S'il l'a pourtant raillé abondamment, soulignant ses travers, le compositeur et son œuvre symbolisent néanmoins l'Empire, donc la défaite. Ne prétendait-on pas que sa muse l'avait quitté depuis lors ? Même si d'aucuns le pensent encore à notre époque, preuve est faite, et depuis des lustres, qu'il n'en est rien ! D'ailleurs, dès 1872, avec son Fantasio (d'après Alfred de Musset), aux accents mélodiques si précurseurs des Contes d'Hoffmann, Offenbach entre alors pour la qua­ trième fois à l'Opéra Comique. Cette jeune Troisième République, il est vrai, oriente différemment le goût du public. L'esprit de satire semble perdu. Le rire se veut plus bourgeois et la musique du compositeur se met aussitôt en harmonie avec ce nouveau courant. Ainsi, La Jolie parfumeuse, Pomme d'api (1873) divertissent avec succès, dans le contexte des sourires mesurés que le nouveau régime semble préconiser. L'opéra- bouffe n'est cependant pas mort. Qu'il s'agisse de railler l'absurdité d'un souverain : Madame l'Archiduc (1874) ; ou les nouveaux riches : La boulangère a des écus (1875), les persiflages d'Offenbach, bien moins outranciers que jadis, font toujours salle comble. Il en est de même lorsqu'à la tête du Théâtre de la Gaîté, il en exploite les possibili­ tés scéniques pour donner aux spectateurs le goût du merveilleux : Orphée aux Enfers s'élargit en une féerie en quatre actes et douze tableaux (1874). Le Voyage dans la lune (1875), avec sa multitude de décors, emporte vers un autre monde le public ébloui. La musique d'Offenbach, sur son rythme inégalable, atteint sa quintessence dans les pages de ballet composées pour agrémenter les fastueuses mises en scène. Après avoir fait rire son public, le « petit Mozart des Champs-Elysées » parvient à le faire rêver ! Il crée encore avec magnificence le drame de Victorien Sardou La Haine (1874). Convaincu d'un triomphe, c'est un échec total. Le rêve devient cauchemar. Chacun est payé, jusqu'au dernier centime, mais Offenbach est ruiné. Pour redresser une situation financière désastreuse, il accepte l'année suivante, d'entreprendre une tournée de quatre mois en Amérique où il laissera un souvenir admiratif. Certes, Offenbach revient le portefeuille regonflé, mais l'homme est affaibli. Seul un labeur acharné cicatrise les blessures financières. Trois ans plus tard, les dernières séquelles sont dissipées, mais au prix d'un total épuisement. Le physique du compositeur en dit long. Même si le regard reste malicieux derrière ses lorgnons pincés sur un nez que la mai­ greur du visage rend immense, le sourire est crispé. La calvitie confond son large front ridé et son crâne qu'encadrent encore quelques mèches rejetées derrière les oreilles. Dissimulant bien mal les joues émaciées, ses favoris roussâtres se mêlent à la fourrure du col de son inséparable pelisse qui réchauffe ce corps rhumatisant quasi décharné.

9 COSTUMES |j COSTUMES ^ DE MA PETITE FEttrli de ^r^Mo'SpETITJT% MAW^

PERRUQUES CHAPEAUX -w :

MAILLO :U LOTTES

iCHAUSSURf

VATE;

Simon-Max et Juliette Simon-Girard, caricature de Bac, 1894.

Offenbach sait que ses jours sont comptés. Travailleur obstiné, il ne ménage nul­ lement ses ultimes forces. En cette année 1879, il vient de présenter La Marocaine aux Bouffes-Parisiens, il a encore « en chantier » Belle-Lurette pour le Théâtre de la Renaissance, et Le Cabaret des Lilas pour le Théâtre des Variétés. Mais surtout, avec l'attachement que l'on sait, il s'acharne sur sa partition des Contes d'Hoffmann et ter­ mine celle de La Fille du tambour-major. Qui peut se douter que ces chœurs martiaux, que ces airs charmants, tout de tendresse et de gaîté, sont composés sous d'effroyables douleurs... Cet ouvrage se veut l'ultime « Salut à la France » du musicien, le dernier hommage à son si cher pays d'adoption. Dans cette France vaincue et plus que jamais cocardière, il fallait rappeller digne­ ment la valeur de nos soldats, en reteintant d'héroïsme leur historique panache souillé par la défaite. Nous ne sommes plus dans un opéra-bouffe ! Parodiée par les librettistes Henri Meilhac (1831-1897) et Ludovic Halévy (1834-1908), l'armée de Gérolstein est bien loin désormais... Même si elle a fait rire, elle a fait pleurer par la guerre et rap­ pelle trop le déshonneur militaire. Napoléon III est l'homme de la défaite ; Bonaparte, lui, fit briller sur le pays le soleil de la gloire. C'est sur ce thème qu'Alfred Duru et Henri Chivot bâtissent la trame de leur livret...

10 Les librettistes : Alfred Duru (1829-1889) et Henri Chivot (1830-1897)

Moins connus du grand public que leurs célèbres contemporains Henri Meilhac et Ludovic Halévy, l'habile dualité de plume d'Alfred Duru et d'Henri Chivot n'en est pas moins louable. Elle commence par une amitié de lycée qu'une passion commune pour le théâtre transforme en collaboration dès 1858 lorsqu'ils co-signent un vaudeville, Mon nez, mes yeux, ma bouche. Ce premier succès en amène un autre, l'année suivante, avec La Femme de Jephté. On détecte rapidement dans leurs intrigues une science maîtrisée de la scène. Leur notoriété s'impose si bien qu'au moins une fois par an apparaissent à l'affiche d'un théâtre leurs deux noms rarement dissociés. Duru, pourtant, coopérera avec Labiche, notamment pour écrire le célèbre vaudeville Doit-on le dire ? (1872) ou signera seul L'Homme au Lapin blanc en 1875. En revanche, ils s'adjoindront rarement un troisième colla­ borateur et le tandem Chivot-Duru était si homogène qu'après la mort de ce der­ nier en 1889, plusieurs pièces furent encore présentées sous leur double signature. C'est dire la ténacité de cette fructueuse association qui fournit, en outre, une pro­ fusion de livrets aux compositeurs en vue. Ainsi apportent-ils à Hervé Les Chevaliers de la Table Ronde (1866), La Mere des Compagnons (1880) ; à Fleur-de-Thé (1868), Gandolfo (1869), (1872), Le Pompon (1875) ; à La Mascotte (1880) et (1884). À cette liste bien incomplète s'ajoutent, il va sans dire, les intrigues imaginées pour Offenbach : l'ébouriffante lie de Tulipatan (1868), Les Braconniers (1873), (1878) et cette Fille du tambour-major. Si le titre choisi évoque pourtant La Fille du régiment (1840) de Donizetti (1797-1848), le caractère des deux héroïnes diffère totalement. En revanche, le lieutenant Robert de La Chartreuse de Parme de Stendhal indiquerait peut-être l'origine du lieutenant Robert de La Fille du tambour-major. L'action échaffaudée, délibérément rationnelle, privilégie le caractère mélodramatique à l'esprit de sati­ re. Le dosage subtil obtenu par le frisson patriotique, l'émotion touchante des retrouvailles paternelles, les quiproquos amusants mais non burlesques et l'amour-passion, gentil et tendre dont raffole le public du temps, garantit le suc­ cès de leur scénario. Ce livret séduit Offenbach qui se met aussitôt à l'écriture de la partition. Elle constitue le dernier volet d'un contrat-triptyque passé entre Blandin, le directeur des Folies-Dramatiques, et le compositeur qui s'était engagé à lui fournir une œuvre par an, pendant trois ans. Le thème des deux premières semble dédié à l'opéra-comique : d'abord ses ori­ gines avec La Foire Saint-Laurent (1877), puis ses fondateurs avec Madame Favart (1878). Si cette œuvre remporte un succès extraordinaire, la troisième, La Fille du tambour-major, par son caractère cocardier, devait marquer à coup sûr, une double victoire : celle du compositeur Offenbach face à ses concurrents et celle de l'hom­ me Offenbach face à ses calomniateurs.

il Simon-Max, créateur du rôle de Griolet dans La Fille du tambour-major.

La partition

« C'est de la musique nette, claire, écrite par une plume qui sait ce qu'elle veut », note le chroniqueur Auguste Vitu. Aucun des vingt numéros qui constituent cette œuvre ne souffre de faiblesse. Bien en place, l'importante ouverture donne immédiatement le ton par l'alter­ nance parfaite entre l'élan martial, la grâce et la tendresse. Au premier acte, la chan­ son du « fruit défendu » dépeint le caractère audacieux et sincère de Stella. Le chœur et les couplets des soldats décrivent l'intensité de leur quotidien militaire, et les « pif, paf » du lieutenant Robert s'opposent ici aux « pif, paf, pouf » parodiques du général Boum de La Grande-Duchesse de Gérolstein. Remarquons encore la Chanson de l'âne Martin, dont Offenbach écrivit les paroles ; les Couplets du tailleur, soupirés avec charme par Griolet pour séduire Claudine ; la Légende du p'tit troupier, détaillée délicieusement par ces deux protagonistes, en réponse aux couplets de Stella « Petit Français, brave Français », eux-mêmes repris pour terminer ce premier acte. La richesse musicale du deuxième n'est pas moindre : l'Air de la migraine bro­ carde admirablement les « soucis d'âge » de la duchesse, le Quatuor du billet de logement souligne de son humour la mesquinerie du duc. Sur la liste des valses d'Offenbach, celle de La Fille du tambour-major s'inscrit parmi les plus séduisantes. Élégante, gracieuse, le compositeur nous la présente d'abord au cours de l'ouvertu­ re, puis en sourdine, puis enfin pour le bal où, brusquement interrompue, elle inten­ sifie le coup de théâtre des retrouvailles de l'ex-couple Monthabor. Le chœur admirable du Finale reflète la stupéfaction générale à l'annonce de la paternité du tambour-major. Traité ici sur le ton de l'émotion, il s'oppose à celui de

12 Mesdames de la Halle, où Offenbach exploitait la même situation, mais sur le mode satirique. Puis s'enchaîne l'air de Stella « Je suis Mam'zelle Monthabor ». Si enlevé, si décidé, ce thème apparaît dès les premières mesures de la partition. Il symbolise­ ra dans les mémoires l'ouvrage tout entier. Une tarentelle fort bien orchestrée ouvre le troisième acte dans lequel on applau­ dit encore la Gigue du p'tit cocher, parfaite, et par son rythme caractéristique et par l'habileté de sa versification franco-anglaise. Puis vient le Duo de la confession. Sur une mesure à 6/8 qui lui est chère, Offenbach tire parti du langage militaire dit par un faux moine et du fourvoiement d'une pénitente en mal d'aveux : le tout produit un effet comique complet. Le point fort de la pièce réside dans le dernier tableau lors- qu'éclate, magistral, le Chant du Départ de Méhul, repris par le chœur en soulevant cet élan patriotique que la République de Monsieur Grévy s'efforce de galvaniser.

La première

Le régisseur frappa les trois coups à dix-neuf heures trente... Les douze coups de minuit ne sont pas loin d'achever la journée de ce 13 décembre lorsque les spectateurs enthousiastes sortent du théâtre des Folies Dramatiques, sur­ pris par le froid glacial de la nuit. Dame ! Le dernier acte avait achevé de chauffer le public qui venait de vivre un triomphe : la quasi-totalité de la pièce a été bissée... Les bourgeois montent dans les fiacres, languissant déjà de l'édition imminente de la partition piano chez Choudens. Les gens du faubourg descendent à petit pas la rue de Bondy enneigée, fredonnant le Finale... Offenbach a su séduire tous les publics ! Dans la clarté glauque des réverbères à gaz du hall rarement éclairé si tard, quelques intarissables font encore l'éloge du spec­ tacle, commentant la mise en scène, la multitude de figurants, l'entrée des Français dans Milan pavoisé. Certains évoquent la toile de fond si réussie où se profilait la célèbre cathédrale : chef-d'œuvre de perspective imaginé par le décorateur Zarra. D'autres détaillent le soin apporté aux costumes dessinés par Luco. Que fait Luco lorsqu'il ne crayonne pas de modèles ? Il est baryton, et il joue Monthabor avec la même perfection qu'il vous trace le revers d'un uniforme ou vous esquisse le drapé d'une robe ! Madame Caroline Girard chante à l'admiration la duchesse, toute heureuse du suc­ cès de sa fille Juliette dans le rôle de sa fille (de scène) Stella. Le légitime époux de celle- ci, le ténor Max Simon, n'est pas moins applaudi dans son rôle de Griolet, le charmant tailleur qui unira ses jours à Claudine, Mlle Vernon, pendant plus de deux cents repré­ sentations consécutives. Au mois de mars 1880, Paris fête la centième de La Fille du tambour-major qui fran­ chit bientôt nos frontières. Bruxelles, où Offenbach se rend à grand peine, réserve au maestro et à sa partition un accueil délirant. D'autres capitales affichent à leur tour l'ouvrage: Vienne, Budapest, Londres. Mais là, le 6 octobre 1880, la troupe de l'Alhambra entre en scène un crêpe noir au bras... De Pans on venait d'apprendre la nouvelle... Offenbach était mort la veille.

Écrivain et conférencier, Dominique Ghesquière est spécialiste de l'opéra-bouffe

13 LU FILLE DO TAMBOUR MAJOR

JBEMNSART Taris CHOUDENS Père a Fils. Editeurs 265.Rue S^Hunnré. 2f;5. (Près a . -r,.,,.,!. -

Frontispice du quadrille de Deransart sur les motifs de La Fille du tambour-major. Biographies des artistes Philippe Molinié Jack Gervais Andrée Renard Michel Fersing Direction musicale Mise en scène Chorégraphie Décors

Philippe Molinié suit des Jack Gervais est né en Diplômée de l'École de Michel Fersing mène des études musicales (piano, 1957 à Vauvert, dans le danse de l'Opéra de études de Sciences écono­ hautbois) au Conserva­ Gard. Il étudie le chant et Marseille, Andrée Renard miques, d'arts décoratifs toire National de Région la musique puis débute intègre le corps de ballet et de chant. Il débute en de Bordeaux. Il devient sur scène en tant que cho­ de ce même opéra où elle 1971 dans le domaine du Répétiteur (de 1982 à riste dans des productions travaille avec Joseph théâtre musical et devient 1986) puis Directeur (de lyriques. En 1980, il se Lazzini. Elle rejoint ensuite Directeur de scène au 1986 à 1990) des chœurs tourne vers la technique le Ballet de l'Opéra de Grand Théâtre de Nancy, au Grand-Théâtre. et devient régisseur des Lyon, puis est engagée, en puis à l'Opéra du Nord. Il a également assuré la chœurs puis régisseur tant que soliste, au Ballet Tout en occupant occa­ fonction d'accompagna­ général. de l'Opéra de Nancy. sionnellement ces mêmes teur dans la classe d'Art C'est en 1986 qu'il entre à Quelques années plus tard, fonctions aux festivals lyrique d'André Dran puis l'Opéra Comique aux elle est nommée Première d'Aix-en-Provence, de dans la classe de chant de postes de régisseur et d'as­ danseuse au Ballet de Vichy, de Lausanne et de Mady Mesplé au CNR. sistant metteur en scène. l'Opéra d'Avignon. Elle Passau, il réalise les De plus, il est, depuis Cette dernière fonction lui est ensuite membre du décors, costumes et éclai­ 1991, pianiste de scène au donne l'occasion de tra­ Ballet du Grand-Théâtre rages d'une soixantaine de Théâtre Fémina. vailler aux côtés de P. L. de Bordeaux où elle termi­ spectacles tant en France Élève de Claude Pizzi pour Norma aux ne sa carrière de danseuse qu'en Belgique, en Suisse Cuguillère, il dirige de arènes de Nîmes et de M. sous la conduite de et en Allemagne. Parmi nombreuses œuvres : Hampe pour La Pie voleu­ Wladimir Skouratoff. ses multiples réalisations, Princesse Czardas (E. se au Théâtre des Nommée Régisseur géné­ citons La Traviata, Die Kalman), Valses de Vienne Champs-Elysées. ral du ballet du Grand- Meistersinger von Nurnberg (J. Strauss), Rêve de valse En 1990, il réalise sa pre­ Théâtre de Bordeaux, (production distinguée en (O. Straus), Un de la mière mise en scène avec Andrée Renard se voit 1979 par le Ministère de Canebière (V Scotto) — Le Pays du sourire. D'autres confier, depuis 1982, le la Culture), Les Pêcheurs de ouvrage pour lequel il a suivront : La Mascotte, travail de « chorégraphe perles, Carmen à quatre écrit des arrangements Norma, Valses de Vienne, La lyrique ». Elle a ainsi réglé reprises, Amadis de musicaux. Fille du tambour-major, La la chorégraphie d'Eugène Massenet à Saint-Étienne, Outre Le Fantôme de l'opé­ Traviata, Véronique, Rêve de Onéguine, à l'Opéra de ainsi que de nombreux rette, Passionnément, Les valse, La Fille du régiment. Bordeaux (1997). ballets et opérettes, dont Saltimbanques et Quatre Parmi ses mises en scène Parallèlement, elle partici­ La Vie parisienne et La Fille jours à Paris en 1997- pour la saison 1997-1998, pe à différents festivals à du tambour-major au 1998, Philippe Molinié a signalons notamment Les Lyon, Vichy, Lausanne, Festival Offenbach de dirigé cette saison La Contes d'Hoffmann à Avignon (avec le Ballet du Carpentras. Route fleurie et Phi-Phi à Limoges, La Chauve-souris Bolchoï), Orange, Vaison- Après avoir signé la nou­ l'Opéra de Bordeaux à Toulon ainsi que Chanson la-Romaine, Carpentras. velle production de (Théâtre Fémina). de Paris au Théâtre de la Par ailleurs, André Renard Monsieur Carnaval, Michel Renaissance, à Paris. a fait de la Danse de salon Fersing a créé les décors Jack Gervais a monté La son passe-temps favori. des Saltimbanques, de Veuve joyeuse à l'Opéra de Elle a réalisé la chorégra­ Quatre Jours à Paris et de Bordeaux (Théâtre phie du Fantôme de l'opérette Phi-Phi à l'Opéra de Fémina) en décembre et celles des Saltimbanques Bordeaux (Théâtre 1997. et de La Chaste Suzanne à Fémina). l'Opéra de Bordeaux (Théâtre Fémina). Kathia Bias Jean-Marie Joye David Grousset Florence Leenart Stella Monthabor Le lieutenant Robert Claudine

Kathia Bias est née en Né à Narbonne, Jean- David Grousset a fait des Née dans une famille de Provence. Après des Marie Joye effectue ses études de chant au musiciens, Florence études musicales à l'École études au Conservatoire Conservatoire de Leenart acquiert une soli­ départementale du de Toulouse où il rempor­ Bordeaux auprès de G. de formation en danse Vaucluse, elle est en 1988 te les Premiers prix de Liccioni et de M. Mesplé, classique et moderne finaliste du Concours des Chant et d'Art lyrique. tout en suivant les master- avant de commencer, en Voix d'or à Rouen. Louis Izar l'engage aussi­ classes de J.-L. 1982, des études musi­ Lauréate de nombreux tôt au Capitole comme Soumagnas. Lauréat de cales et vocales dans les concours, dont le premier baryton. Il rem­ nombreux concours natio­ classes de chant et d'art Concours national de la porte en 1969 les naux, il remporte en lyrique de Monique de Scène française, le Premiers prix de Chant et juillet 1996 le Concours Pondeau et d'André Dran Concours international de d'Art lyrique au Concours international Aragall. au CNR de Bordeaux. Chant de l'UFAM, le du Ministère de la Après ses débuts à l'Opéra Parallèlement et jusqu'en Concours international Culture. Comique dans le rôle de 1992, elle enseigne la Jacques-Offenbach, les Il se produit alors dans Raimbaud du Comte Ory, il danse classique et moder­ concours de Chant de toute la France, en se produit dans Les ne, notamment dans ce Béziers et de Marmande, Belgique, en Allemagne et Saltimbanques à Avignon même conservatoire. En elle est diplômée du CNI- à Monte-Carlo dans un et Faust à Tours. A l'issue 1988, elle obtient sa PAL de Marseille. très vaste répertoire de du Concours Toti-Dal- Médaille d'or et commen­ Engagée dans les chœurs plus d'une centaine Monte à Trévise, il incar­ ce à se produire fréquem­ de l'Opéra de Lyon, elle d'œuvres, parmi lesquelles ne, sous la direction de P. ment sur la plupart des chante parallèlement les Le Roi malgré lui, Le Joueur, Maag, les quatre rôles dia­ scènes françaises, mais rôles de jeune première Porgy and Bess, Jeanne au boliques des Contes aussi en Belgique et en dans de nombreuses opé­ bûcher, Don Carlo qu'il d'Hoffmann. Il doit enre­ Suisse dans les rôles de rettes. chante aux Chorégies gistrer prochainement La Gabrielle {La Vie parisien­ Elle s'est produite égale­ d'Orange en 1985 et en Colombe de Gounod et ne), Mi (Le Pays du sourire), ment à la télévision dans 1990 aux côtés de chanter La Danse des morts Stasi (Princesse Czardas), l'émission de Pascal Montserrat Caballé et de d'Honegger à Berne ainsi Nadia (La Veuve joyeuse), Sevran « La Chance aux Margaret Price, ainsi que qu'Andréa Chénier à Aspasie (Phi-Phi) ou Suzon chansons ». de nombreuses opérettes, Monte-Carlo. (Les Saltimbanques)... Kathia Bias travaille notamment La Fille du David Grousset, qui est Elle aborde l'opéra avec actuellement la technique tambour-major et La Vie membre de la troupe de Sophie (Werther), Zerlina vocale avec Françoise parisienne au Festival l'Opéra de Bordeaux, a (Don Giovanni), Sœur Garner. Offenbach de Carpentras. incarné cette saison Constance (Dialogues des Elle a incarné Suzon dans Concertiste très apprécié, Apollo dans la cantate carmélites)... Les Saltimbanques et se produisant notamment Apollo and Daphne de Depuis 1994, elle perfec­ Sylvabelle dans L'Auberge sous les directions de Haendel avant d'interpré­ tionne sa technique vocale du Cheval-Blanc à l'Opéra Michel Plasson, Alain ter Figaro du Barbier de et travaille le répertoire de Bordeaux (Théâtre Lombard ou Georges Séville et Fiorello dans la d'opéra avec Michèle Fémina). Prêtre, Jean-Marie Joye a version italienne du même Péna, abordant les rôles participé à de nombreux ouvrage. de pages et de soubrettes. enregistrements. Il a interprété le rôle de Grand-Pingouin (Les Saltimbanques) à l'Opéra de Bordeaux (Théâtre Fémina). Roger Pujol Monique Bost Jacky Piervil Claude Deschamps Griolet La duchesse Delia Volta Le duc Delia Volta Le marquis Bambini

Né à Castelnaudary, D'origine bordelaise, Jacky Piervil fait ses Originaire de Limoges, Roger Pujol mène des Monique Bost fait ses débuts à Villeurbanne et à Claude Deschamps a études de chant à études au Conservatoire l'Opéra de Lyon. débuté comme danseur Toulouse puis débute dans de Bordeaux avec Marthe Remarqué par André avant de s'orienter vers les des ouvrages d'opéra- Nespoulous, Marc Dassary, il se rend à Paris rôles de fantaisiste. A la comique (en particulier Dréhan et Jean-Paul et est engagé au Casino tête d'un répertoire riche dans des œuvres Changeur. Montparnasse. Il joue d'une cinquantaine de d'Offenbach) avant d'in­ Titulaire de trois Premiers pendant un an dans Le rôles, il se fait applaudir terpréter le rôle de prix à vingt ans, elle est Pays du sourire à la Gaieté en France aussi bien qu'à Georges Brown (La Dame immédiatement engagée Lyrique puis dans Les l'étranger, participant blanche) à Rouen, sous la par Roger Lalande au Amants de Venise au notamment aux triom­ direction de Paul Ethuin. Grand-Théâtre de Théâtre Mogador. phales représentations de Il participe ensuite à Bordeaux où elle inter­ Il crée Visa pour l'amour de Sissi ainsi qu'à la reprise l'inauguration du Théâtre prète les rôles de jeune Francis Lopez avec Luis de No, no, Nanette aux impérial de Compiègne première d'opérette et Mariano et Annie Cordy côtés de Christine avec Gustave III de ceux de page d'opéra. Elle puis se produit dans La Delaroche et Roger Pierre Daniel-François-Esprit se produit bientôt au Belle de Cadix, Un de la à Montréal. Auber, puis chante sous la Capitole de Toulouse, Canebière et La Route fleurie Régulièrement invité par direction de Michel puis dans toute la France. au Théâtre de la Pascal Sevran dans son Plasson la Messe solennelle On a notamment pu l'ap­ Renaissance. Il est aussi émission « La Chance aux de sainte Cécile de Gounod plaudir aux côtés de Luis engagé pour la création chansons », il se produit et Elektra à Toulouse. Mariano dans Le Chanteur des Folles années au également au Festival de Il se produit en outre à de Mexico, dans Gipsy avec Théâtre d'Avignon et Vaison-la-Romaine en Lyon dans Salomé avec José Todaro, ainsi qu'à pour Un Chapeau de paille tant que récitant dans Le José van Dam. Citons l'Olympia auprès de d'Italie à Strasbourg. Salut au monde de Walt aussi Lakmé à l'Opéra Marcel Merkès et Parallèlement se multi­ Whitman et Le Roi David Royal de Wallonie, Paillette Merval. plient ses prestations dans d'Arthur Honegger. Turandot au Festival de Elle se consacre désormais de nombreux théâtres en Ses récents engagements Pula en Croatie, Il aux rôles faussement France et à l'étranger l'ont conduit notamment Barbiere di Siviglia au sévères de duègnes et de (Bordeaux, Toulouse, à mettre en scène Festival d'Auvers-sur- chaperons. Marseille, Lille, Nancy, Méditerranée au Grand Oise, La Bohème avec la Monique Bost a incarné Bruxelles, Liège, Genève, Théâtre de Limoges. compagnie Opéra éclaté Madame Malicorne dans Lausanne, Montréal...). Claude Deschamps a et plus récemment La Les Saltimbanques et la Méditerranée, Naples au interprété les rôles de Fille du régiment (Tonio) baronne des Aubrais dans baiser de feu avec Rudy Pépé (Andalousie) et de aux côtés de Valeria La Chaste Suzanne à Hirigoyen mais aussi Célestin (L'Auberge du Esposito. L'Italiana in l'Opéra de Bordeaux Valses de Vienne, Violettes Cheval-Blanc) à l'Opéra de Algeri, La Cenerentola et (Théâtre Fémina). impériales et No, no, Bordeaux (Théâtre La Sonnambula figurent Nanette avec Marcel Fémina). également à son répertoi­ Merkès et Paulette re. Merval figurent parmi ses Après plusieurs rôles dont divers enregistrements. celui du prince Sou- Jacky Piervil participe Chong du Pays du sourire, également à de nom­ Roger Pujol a incarné breuses émissions de Camille de Coutançon radio, sur RTL notam- dans La Veuve joyeuse à l'Opéra de Bordeaux (Théâtre Fémina). Bernard Auzimour Michel Magimel Anyl Floriane Clampas Le sergent Morin La supérieure

Bernard Auzimour s'inté­ Michel Magimel suit les Comédienne, danseuse ou resse aux langues étran­ cours d'Art dramatique chanteuse, interprétant gères et à la publicité du Conservatoire de aussi bien les jeunes filles avant de se consacrer Bordeaux. Il commence que les mères nobles, les définitivement au chant. également l'étude du paysannes que les prin­ Il mène des études musi­ chant sur les conseils de cesses, Anyl Floriane est cales au Conservatoire de son professeur de comé­ de toutes les opérettes pré­ Toulouse, travaille à die. Quelques temps sentées au Fémina. l'Opéra Studio de Paris après, il est engagé Son ascendance très euro­ avec V. Rozsa, G. comme choriste supplé­ péenne mêle un grand- Bacquier et J. Bertheau mentaire dans un opéra père ukrainien et une puis se perfectionne à l'É­ présenté à l'occasion d'un grand-mère andalouse. cole d'Art Lyrique de Mai musical. Après une formation l'Opéra de Paris. Il parti­ Il se produit ensuite au éclectique (études de cipe à plusieurs spectacles Grand-Théâtre où il tient lettres, danse, chant, durant ses études (La l'emploi de premiers fan­ comédie), Anyl Floriane Bohème, The Rake's taisistes ainsi que des est engagée par Gérard Progress, Véronique') puis se petits rôles d'opéra, tel Boireau dans la compa­ produit, en tant qu'artiste Hadji de Lakmé. gnie permanente du invité, sur de nombreuses Michel Magimel participe Grand-Théâtre de scènes françaises. Il régulièrement aux pro­ Bordeaux où elle interprè­ devient ensuite pension­ ductions lyriques de te les rôles les plus divers. naire de la troupe du l'Opéra de Bordeaux tant Elle enseigne la danse de Grand-Théâtre de sur la scène du Grand- caractère et le flamenco, Bordeaux. Sous la direc­ Théâtre que sur celle du ainsi que la comédie. tion de metteurs en scène Théâtre Fémina. et de chefs de renommée internationale il se pro­ duit dans Carmen, Faust, Werther, La Flûte enchantée, La Bohème, La Traviata, Rigoletto, La Veuve joyeuse... L'oratorio et le concert sont également des genres qu'il affectionne tout particulièrement.

Table

Argument 5

Dominique Ghesquière : La Fille du tambour-major ou le Chant du départ de Jacques Offenbach 7

Biographies des artistes 15 Opéra de Bordeaux

Direction

Thierry Fouquet Directeur

Giulio Achilli Charles Jude Jean-Luc Maeso François Vienne Directeur technique Directeur de la danse Secrétaire général Directeur administratif et financier Alain Merkès, Conseiller artistique

L'Opéra de Bordeaux tient à remercier :

LA DONNA, L'Association pour le Développement de l'Opéra en Aquitaine (renseignements : 05 56 81 77 26)

Les Apparthôtels Citadines Bordeaux

Baronne Philippine de Rothschild

La Caisse des Dépôts et Consignations, Mission pour le mécénat et l'Action cul­ turelle

La Caisse des Dépôts et Consignations Bordeaux, Branche Caisses de Retraites

Les Châteaux de Pessac-Léognan Grands Vins des Graves

La FNAC

France Télécom Fondation d'entreprise

Le Groupe Air France

La Mutuelle Ociane

La SNCF Également... Opéras : Britten Le Songe d'une nuit d'été 24, 26 et 30 avril, 2 et 3 mai au Grand-Théâtre

Rossini Il Barbiere di Siviglia / Le Barbier de Séville 19, 21 24, 26, 29 et 31 mai (version italienne) - 20, 25, 28 et 30 mai (version française) au Théâtre Fémina

Bellini La Sonnambula 11, 13, 15, 17, 19 et 21 juillet au Grand-Théâtre

Ballet :

Jude Coppélia 22, 23, 24, 25 et 27 juin au Grand-Théâtre

Spectacle musical :

Schônberg Cabaret Schônberg 19, 20, 22 et 23 juin au Centre Dramatique National - Théâtre du Port de la Lune

Cinéscène :

Minelli Tous en scène 13 juin au Grand-Théâtre

Concerts :

Mozart, Beethoven Leopold Hager, Lilya Zilberstein, ONBA 28 et 29 avril au Grand-Théâtre Haydn, Fauré Louis Langrée, Brigitte Fournier, David Grousset, Chœur de l'Opéra de Bordeaux, ONBA 5 et 6 mai au Grand-Théâtre Strauss, Webern, Schubert Jean-Louis Forestier, ONBA 16 mai au Grand-Théâtre Chausson, Rimski-Korsakov Armin Jordan, Felicity Lott, ONBA 2 et 3 juin au Grand-Théâtre

Tchaikovski Louis Langrée, Gil Shaham, ONBA 16 juin au Palais des Sports Dans la même collection « Opérette » :

1. Le Fantôme de l'opérette / Desmars 2. La Veuve joyeuse / Lehar 3. Andalousie / Lopez 4. Passionnément / Messager 5. Les Saltimbanques / Ganne 6. Quatre jours à Paris / Lopez 7. Route fleurie / Lopez 8. L'Auberge du Cheval-Blanc / Benatzky 9. Phi-Phi / Christiné 10. L

Éditeur responsable : Opéra de Bordeaux - 05 56 00 85 20

Rédaction, réalisation et iconographie : Laurent Croizier

Maquette : Philippe Levreaud / William Blake & Co. Impression, compogravure : Imprimerie Sammarcelli.

Avec le concours du Secrétariat général, Service Edition-Presse-Diffusion de l'Opéra de Bordeaux : Luc Bourrousse, Claire Fauré, Catherine Lillet, Anne Peltriaux

Crédits photographiques : Collection D. Ghesquière, DR : pp. 4, 14. Collection L. Bourrousse, DR : pp. 7, 8, 12. Collection L. Croizier, DR : p. 10. Guillaume Bonnaud (Philippe Molinié, Andrée Renard), Berthelemy (Jean-MarieJoyé), X (Jacques Gervais, Michel Fersing, Kathia Bias, David Grousset, Florence Leenart, Roger Pujol, Michel Magimel, Bernard Auzimour, Anyl Floriane) : pp. 16, 17, 18.

Dépôt légal : avril 1999. o 2.1^W - oo 2

CONSEIL REGIONAL

MAIRIE DE BORDEAUX AQUITAINE PRIX : 30 F